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FICHE C-1 Chaudières individuelles de petite puissance Avant l’installation d’une chaudière au bois déchiqueté, le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire étaient assurés par une chaudière fuel consommant 4.000 litres par an, ainsi que par un appoint au bois bûches dans un insert. L’installation de la chaudière automatique au bois a été faite en 2003 par un installateur local. La chaudière a une puissance de 30 kW. Elle fonctionne à l’aide d’un racleur de 4 mètres, installé dans le silo d’alimentation de la chaudière et alimentant la vis qui approvisionne automatiquement le foyer. Le silo peut accueillir jusqu’à 40 m 3 de bois déchiqueté, ce qui permet aux propriétaires de ne le remplir qu’une fois par an. Le bois déchiqueté est produit pendant l’hiver à partir des haies de l’exploitation. Il est ensuite stocké sous abri 4 à 6 mois. Son humidité descend ainsi à 25 % sans avoir à retourner le tas. Le bois sec est transféré dans le silo d’alimentation pour être consommé par la chaudière. Le chantier de déchiquetage se déroule sur 2 jours avec 4 personnes utilisant le matériel de déchiquetage de la CUMA départementale ECOVALORIS. Le coût de production se monte à environ 20 HT/m 3 . Le coût total de l’investissement s’est monté à 17.337 TTC pour la chaudière, le racleur, la cheminée et la prestation de l’installateur. En 2003, le crédit d’impôts de 50% n’existait pas. Le propriétaire a bénéficié d’une aide de 50 % du montant de l’investissement hors taxes grâce à des fonds de l’ADEME, du Conseil Régional et de l’Europe (FEDER), ainsi que d’un crédit d’impôts de 15% et d’une TVA à 5,5%. Si nous comparons cette installation bois à l’ancien système au fuel, la famille réalise une économie de 1.740 par an sur l’ensemble “investissement après subventions + combustible annuel” (en considérant que la chaudière a une durée de vie de 15 ans). VÉZINS : Chauffer une maison d’habitation au bois déchiqueté avec une grande autonomie de fonctionnement La chaudière à bois déchiqueté de 30 KW Le silo de stockage de 40 m 3 Chauffage et production d’eau chaude sanitaire d’une maison bien isolée de 250 m 2 de trois étages avec une consommation de 120 litres d’eau chaude par jour.

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F I C H E C - 1

Chaudières individuellesde petite puissance

Avant l’installation d’une chaudière au bois déchiqueté, lechauffage et la production d’eau chaude sanitaire étaientassurés par une chaudière fuel consommant 4.000 litrespar an, ainsi que par un appoint au bois bûches dans uninsert.

L’installation de la chaudière automatique au bois a été faiteen 2003 par un installateur local. La chaudière a unepuissance de 30 kW. Elle fonctionne à l’aide d’un racleur de4 mètres, installé dans le silo d’alimentation de la chaudièreet alimentant la vis qui approvisionne automatiquement lefoyer. Le silo peut accueillir jusqu’à 40 m3 de boisdéchiqueté, ce qui permet aux propriétaires de ne le remplirqu’une fois par an.

Le bois déchiqueté est produit pendant l’hiver à partir deshaies de l’exploitation. Il est ensuite stocké sous abri 4 à6 mois. Son humidité descend ainsi à 25 % sans avoir àretourner le tas. Le bois sec est transféré dans le silod’alimentation pour être consommé par la chaudière.

Le chantier de déchiquetage se déroule sur 2 jours avec4 personnes utilisant le matériel de déchiquetage de la CUMAdépartementale ECOVALORIS. Le coût de production semonte à environ 20 €HT/m3.

Le coût total de l’investissement s’est monté à 17.337 € TTCpour la chaudière, le racleur, la cheminée et la prestation del’installateur. En 2003, le crédit d’impôts de 50% n’existaitpas. Le propriétaire a bénéficié d’une aide de 50 % du montantde l’investissement hors taxes grâce à des fonds de l’ADEME,du Conseil Régional et de l’Europe (FEDER), ainsi que d’uncrédit d’impôts de 15% et d’une TVA à 5,5%.

Si nous comparons cette installation bois à l’ancien systèmeau fuel, la famille réalise une économie de 1.740 € par ansur l’ensemble “investissement après subventions+ combustible annuel” (en considérant que la chaudière aune durée de vie de 15 ans).

VÉZINS : Chauffer une maison d’habitation au bois déchiqueté avec une grande autonomie de fonctionnement

La chaudière à bois déchiqueté de 30 KW Le silo de stockage de 40 m3

Chauffage et production d’eau chaude sanitaire d’une maison bien isolée de 250 m2 de trois étages avec une consommation de120 litres d’eau chaude par jour.

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Chaudière de moyenne puissance

> Présentation :

La volonté de la Municipalité de Marchésieux et del’Association Foncière de maintenir un maillage bocagersuffisant, tout en redonnant une valeur économique à la haie,conduit Marchésieux à être la première commune du Parcnaturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin à réaliserun remembrement. L’installation d’une chaudière bois àalimentation automatique fut réalisée en 1984 pour chaufferdes bâtiments communaux. La mise au point de cetteinstallation pionnière a nécessité deux changements dechaudière et du système d’alimentation pour arriver à unfonctionnement optimal.En 2003, l’installation étant devenu obsolète, l’opportunitédes pré-diagnostics énergétiques de bâtiments communauxde 17 communes du Parc naturel régional des marais duCotentin et du Bessin, a permis la réhabilitation de la chaufferiebois de Marchésieux, en optant pour un modèle récent etperformant. En cas de panne, un brûleur fioul adapté à lanouvelle chaudière permet le basculement.

> Caractéristiques générales de l’installation :

■ Stockage : 80 m3

Un silo de stockage d’une capacité de 80 m3 correspond àune autonomie d’environ 5-6 semaines en période hivernale.Le bois déchiqueté livré par tracteur ou camion-benne estversé et poussé dans le silo ou directement par soufflerie. Unsystème d’alimentation automatique avec dessilage en fondde silo (pales rotatives) et un convoyage par vis sans finpermettent le transfert des plaquettes vers le foyer de lachaudière.

La mairie de Marchésieux chauffée au bois déchiqueté

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C o m m u n e d e M a r c h é s i e u x

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L’école primaire de Marchésieux

Le silo de stockage

de 80m3

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■ Puissance installée : 150 KW

Une chaudière de 150 KW avec chambre de combustion enmatériaux réfractaires, fonctionnement à 95°C et isolation de 60 mm.Une évacuation des fumées avec extracteur et conduit defumées.Un système de décendrage automatique par extracteur, 15à 25 litres/semaine.Une armoire électrique pour la gestion des automatismes,régulations et des sécurités.

■ Nombre de logements :La Mairie, le Club de Jeunes, l’Ecole (4 classes, 100 élèves),la salle de repos des maternelles, la bibliothèque, la cantineet 4 logements (1.300 m2 pour 3.600 m3).

■ Caractéristiques du combustible bois livré :Plaquettes bocagères sèches et calibrées issues de l’entretiendes haies bocagères locales, fournies par l’association STEVEet des agriculteurs locaux à privilégier et recours possible àdes plaquettes industrielles via Biocombustibles SA.

■ Taux d’humidité : 25 % d’humidité

■ Coût de l’installation : 80.500 € HTLa répartition est la suivante :• Maîtrise d’œuvre (architecture) . . . . . . . . . 3.200 € HT• Gros œuvre (Terrassements, maçonnerie,

Charpente-couverture, …) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22.100 € HT• Chaufferie et réseau de chaleur . . . . . . . . 55.200 € HT

■ Aides publiques : 61.520 €(76,4 %)

La répartition est la suivante :• PNR des Marais du Cotentin et du Bessin . 16.000 €• ADEME de Basse-Normandie .................... 19.680 €• Préfecture de la Manche (DGE) ................. 16.000 €• Conseil régional de Basse-Normandie ....... 9.840 €

Ce projet exemplaire, qui est la première opération dechaufferie collective sur le territoire du Parc Naturel Régionaldes Marais du Cotentin et du Bessin, a donc reçu un soutienfinancier des différents partenaires publics : le PNR desMarais du Cotentin et du Bessin dans le cadre du«Programme d’objectifs 2005 avec le Conseil général de laManche» (subvention exceptionnelle pour la mise en œuvred’une chaufferie bois à vocation de vitrine), l’ADEME et laRégion Basse-Normandie dans le cadre du ProgrammeRégional Environnement, Maîtrise de l’Energie etDéveloppement Durable et l’Etat au titre de la DotationGlobale aux Equipements (DGE).

> Fonctionnement de l’installation :

■ Consommation de bois :

50-60 tonnes/an (environ 200-240 m3/an)

■ Consommation d’énergie pour le chauffage :Consommation annuelle de la chaudière : 180 KWh

■ Rendement global de l’installation

(production et distribution) : 85-90 %

La chaudière à bois déchiqueté de 150 KW

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STE-MARIE-DU-MONT : Chauffer une maison d’habitation avec une petite autonomie

La chaudière a été installée en 2002 d’une puissance de40 kW. Installée dans un bâtiment qui fait face à la maison, lachaudière est reliée à la maison par un réseau de chaleursouple, de 30 mètres, isolé et enterré. Ce tube est en réalitécomposé de deux tuyaux (aller eau chaude, retour eau froide)entourés de mousse isolante. La perte de chaleur est réduite :environ 1°C tous les 100 mètres.

L’automatisation de cette chaudière est réduite. Le propriétaireremplit le silo de 600 litres, attenant au corps de chauffe, tousles jours. Le décendrage se fait également manuellement. Lebois déchiqueté doit être sec et de même calibre que dans lecas des chaudières automatiques à vis sans fin.

La consommation de bois déchiqueté annuelle se monte à60 m3. L’agriculteur valorise ainsi les 5-6 kilomètres de haiesde son exploitation.

L’investissement dans la chaudière à bois déchiqueté s’estdécomposé de manière suivante :

■ Chaudière = 11.500 € HT

■ Réseau de chaleur = 2.500 € HT

■ Cheminée = 600 € HT

Soit un total de 14.600 € HT, main d’œuvre comprise.

Une aide de 40% de l’ADEME et de la Région sur le montantde l’investissement hors cheminée et une aide exceptionnellede 20% du Parc de Marais à titre de site pilote etpédagogique, ont permis de diminuer le montant initial del’investissement.

La chaudière à bois déchiqueté de 40 KW Le silo de stockage de 600 litres

Schéma de fonctionnement de la chaudière

(source : HS Tarm)

Chauffage et production d’eau chaude d’une maison mal isolée comprenant la maison d’habitation et deux chambres d’hôtes,d’une surface de 270 m2 sur 3 étages avec une consommation de 300 L d’eau chaude par jour.

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MARTIGNY : Chauffer des bâtiments professionnels

Les ateliers de veaux

La maison d’habitation de 160 m2

Les besoins en chauffage ne concernent que la maisond’habitation de 160 m2 sur 2 étages pendant la saison hivernale.Par contre, les besoins en eau chaude sont très importants :environ 300 L par jour dans la maison, 1.600 L par jour pourl’atelier de veaux de boucherie et 250 à 300 L par jour pour lasalle de traite et la nurserie.

Avant l’installation en 2005 d’une chaudière bois déchiquetéautomatique, les propriétaires utilisaient un insert pour leurchauffage personnel, deux chauffe-eaux électriques pour l’eaude la maison et de la salle de traite et enfin, un brûleur gaz pourl’atelier de veaux à raison de 6 livraisons par an (4.500 €/an).

L’économie d’échelle est très intéressante dans ce cas. Lachaudière de 35 kW assure l’ensemble des besoins enfonctionnant toute l’année. Le silo de 20 m3 permet une autonomiede 1 mois en hiver et de 2-3 mois en été, pour une consommationtotale de 160 m3 par an (450 m de haies entrenuesannuellement sur un total de 3,5 km disponibles).

Chauffage et production d’eau chaude de la maison, production d’eau chaude d’un atelier de veaux de boucherie, productionen eau chaude sanitaire de la salle de traite et de la nurserie de veaux.

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La chaudière est située dans un bâtiment indépendant créé pour cet usage et le stockage du bois. Il est situé à 27 mètres de lamaison d’habitation et à 40 mètres de l’exploitation. Un micro réseau de chaleur relie donc la chaudière aux centres deconsommation, avec une perte de chaleur très limitée (1°C au 100 m).

L’investissement se décompose de la manière suivante :

■ Chaudière + racleur = 14.850 € HT

■ Raccordements maison et exploitation = 12.710 € HT dont réseau de chaleur = 3.120 €

■ Cheminée = 1.460 € HT

■ Construction bâtiment neuf de stockage de bois = 13.200 € HT

Les subventions octroyées :

■ Conseil Régional de Basse-Normandie = 3.690 €

■ ADEME de Basse-Normandie = 3.220 €

Le retour sur investissements et consommation de combustibles : environ 7 annéesSur la base d’une comparaison avec une solution fuel et les éléments suivants :

■ Montant des investissements retenus (chaudière, réseau et cheminée) = 22.110 €

■ Durée de vie des chaudières : 15 ans

■ Coût du combustible bois : 20 €/m3

■ Coût du combustible fuel : 0,62 €/L

■ Gain total/an : 3.100 €/an

La chaudière à bois déchiqueté de 35 KW

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Chaudière de forte puissance

> PrésentationLe Centre Hospitalier de Saint-Hilaire-du-Harcouët est unétablissement de soins de proximité d’une capacité de200 lits environ. Il est composé de 10 bâtiments abritant desservices de médecine, une maison de retraite et des activitéstechniques (cuisine, blanchisserie).A l’occasion de la rénovation du système de productiond’énergie thermique de l’établissement, le Centre Hospitaliera choisi de mettre en place une chaufferie centrale bois-gazet a proposé au lycée technique et professionnel «ClaudeLehec» de se raccorder à la chaufferie bois, pour la fournitured’une partie de leurs besoins énergétiques. Les six chaufferiesau fuel existantes, dont certaines nécessitaient une remiseaux normes, ont ainsi été remplacées par une chaufferiecentrale comprenant deux chaudières au bois (en base) et augaz (appoint/secours).

> Caractéristiques générales de l’installation

■ Puissance installée : Bois : 1,5 MWGaz : 1,6 MW

■ Longueur totale du réseau :800 m de réseau de canalisations isolées, enterrées ou cheminant en galeries techniques

■ Nombre de sous-stations : 6 sous-stations répartiescomme suit :

Lycée Claude Lehec (600 kW), Long Séjour (350 KW), Hôpital (350 kW), Maison de Retraite (600 kW), Bâtiment SSIAD (27 kW) et Consultations et Médecine du travail (65 kW).

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C . H . d e S a i n t - H i l a i r e - d u - H a r c o u ë t

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■ Caractéristiques du combustible bois livré :Broyats de palettes en mélange avec des écorces,à taille maxi 150 x 100 x 50 mm

■ Taux d’humidité (en % sur poids brut) : Entre 35 % et 50 %

■ Coût de l’installation (chaufferie réseau et frais d’étude) : 1.139.947 € HT

■ Aides publiques : 536.690 €, dont :ADEME : 121.960 €Conseil Régional de Basse-Normandie : 151.750 €Europe : 262.980 €

> Une exploitation assistée à distanceLe personnel de l’établissement assure le suivi quotidien del’exploitation et du dépannage, il est assisté par une entre-prise qui assure les interventions pour le gros entretien et lesréparations lourdes avec laquelle l’établissement a signé uncontrat d’exploitation.L'ensemble des données relatives au fonctionnement de lachaufferie (état du système d'alimentation et des sécurités,température de l'eau du réseau, paramètres de combustiontels que: température et dépression du foyer, températuredes fumées, taux d'oxygène des fumées,...) est mesuré enpermanence et enregistré.Un modem de communication et une ligne téléphoniquerelient l'installation au siège du constructeur. Ce servicepermet de maintenir une relation directe avec des techniciensspécialisés, ceux-ci ayant la possibilité d'analyser à distanceles éventuels dysfonctionnements de la chaufferie bois, defaire des réglages et d'apporter des conseils au personnel del'hôpital.

> Fonctionnement de l’installation sans lelycée (hiver 2004)

■ Consommation de bois : 1.160 tonnes (environ + 800 t avec le lycée)

■ Production d’énergie pour le chauffage : Bois : 2.900 MWhGaz : 444 MWh

■ Coût de revient : Bois : 48.933 €, soit 16,87 € / MWhGaz : 16.208 €, soit 36,50 € / MWh

■ Consommation d’électricité pour la chaufferie :120.853 kWh, soit 42 kWhe/MWh bois(coût de 8.996 €)

■ Production de cendres : 7,72 tonnes

> Comparaison par rapport à l’énergie fuel

Dans le cas de l’utilisation de fuel pour produire la mêmequantité d’énergie Bois/Gaz (soit 3.489,92 MWh avec l’EauChaude Sanitaire) au prix moyen du fioul constaté en 2005(60,6 € / MWh) et avec un prix du bois négocié à 26,50 €HT / tonne en 2005, la facture du Centre Hospitalier serait de211.489 € contre 92.483 €, soit 119.006 € de plus que lafacture Bois/Gaz (prix décembre 2005).

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Petit réseau de chaleuren lotissement

> PrésentationDans le cadre d’un programme de construction de 10 logementsindividuels par l’Office Public Départemental d’Habitation àLoyer Modéré (OPDHLM) de la Manche à Saint-Samson-de-Bonfossé, la mairie a souhaité qu’un système de chauffagebois collectif soit mis en place et qu’un partenariat s’établisseavec l’OPDHLM de la Manche pour la réalisation de ce projet.

C’est dans cette optique que la commune de Saint-Samson-de-Bonfossé a décidé de prendre à sa charge la constructiond’une chaufferie au bois déchiqueté ainsi que le réseau dechaleur collectif alimentant les logements jusqu’en limite depropriété, l’installation de chauffage propre aux logementsrestant à la charge de l’OPDHLM de la Manche entre la limitede propriété et les pièces des logements.

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C o m m u n e d e S a i n t - S a m s o n - d e - B o n f o s s é

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Le local comprenant la chaudière et le silo enterré, en cours d’approvisionnement

Les logements HLM

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> Caractéristiques générales de l’installation

■ Stockage : 32 m3

Un silo de stockage enterréd’une capacité de 32 m3

correspondant à une autonomied’environ 15 jours enpériode hivernale. Le boisdéchiqueté livré par tracteurest directement benné dansle silo équipé d’un systèmede toiture amovible. Unsystème d’alimentationautomatique avec dessilageen fond de silo (palesrotatives) et un convoyagepar vis sans fin, permettentle transfert des plaquettes vers le foyer de la chaudière.

■ Puissance installée :Bois : 85 KWUn générateur de chaleur avecfoyer et chaudière de 85 KW.Une évacuation des fumées avecextracteur et conduit de fumées.Un système de décendrageautomatique par voie sèche dansun petit container.Une armoire électrique pour lagestion des automatismes, desrégulations et des sécurités.

■ Longueur totale du réseau :Le réseau de chaleur permetde distribuer la chaleur sousforme d’eau chaude par unréseau de canalisations isoléeset enterrées d’une longueurde 160 m. Un ballon à hydro-accumulation de 500 L permetde limiter la fréquence enfonctionnement de la chaudière.Chaque logement est raccordéau réseau par l’intermédiaired’un module de ChauffageIndividuel Centralisé (CIC)comprenant une bouteille demélange, une vanne d’équilibrage et un circulateur pour ladistribution du chauffage à l’intérieur du logement. ChaqueCIC est équipé d’un compteur d’énergie permettantd’individualiser les charges de chauffage de chaque logement.

■ Nombre de logements :4 bâtiments indépendants, soit 10 logements HLM :soit 660 m2 pour 1.650 m3.

■ Caractéristiques du combustible bois livré :Plaquettes bocagères sèches et calibrées issues de l’entretiendes haies bocagères locales. Aujourd’hui organisés au sein del’association départementale HAIECOBOIS, les agriculteursdu secteur approvisionnent la chaudière de Saint-Samson-de-Bonfossé.

■ Taux d’humidité :25 % d’humidité.

■ Coût de l’installation : 115.768 € HTLa répartition est la suivante :• Frais d’études . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.400 € HT• Gros œuvre (Terrassements, maçonnerie, réseaux, …) . . . . . . . 42.752 € HT• Charpente-Couverture . . . . . . . . . . . . . . 7.960 € HT• Chaufferie et réseau de chaleur . . . . . . . 58.956 € HT• Communication. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.700 € HT

■ Aides publiques : 72.790 € HT(62,9%)

La répartition est la suivante :• Conseil général de la Manche . . . . . . . . . 17.360 €• ADEME de Basse-Normandie . . . . . . . . . 14.710 €• Préfecture de la Manche (DGE) . . . . . . . 23.270 €• Conseil régional de Basse-Normandie . . 17.450 €

Ce projet exemplaire, qui est la première réalisation dechaufferie collective avec un OPDHLM en Basse-Normandie,a donc reçu un soutien financier des différents partenairespublics : le Conseil général dans le cadre du “contrat d’objectifsBois-Energie 2006-2011” (mise en œuvre d’un programmed’aides financières aux maitres d’ouvrages publics pourl’investissement dans des chaudières bois), l’ADEME et laRégion Basse-Normandie dans le cadre du ProgrammeRégional Environnement, Maîtrise de l’Energie etDéveloppement Durable et l’Etat au titre de la DotationGlobale aux Equipements (DGE).

> Fonctionnement de l’installation

■ Consommation de bois :40 tonnes/an (environ 160 m3/an)

■ Consommation d’énergie pour le chauffage : Déperdition des logements : 46 KWConsommation annuelle des 10 logements : 116.325 KWhConsommation annuelle de la chaudière : 149.134 KWh

■ Rendement global de l’installation(production et distribution) : 78 %

■ Coût d’achat du bois : 3.800 € HT / an (TVA = 5,5%)

■ Prix de vente du KWh bois : L’OPDHLM et la commune de Saint-Samson-de-Bonfosséont fait une convention pour un prix de vente du KWh à0,14 € TTC (Taxe et abonnement compris).

Le silo de stockage

La chaudière à bois déchiqueté de 85 KW

Construction du réseau de chaleur de 160 m

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> Un contexte encourageant■ Demande forte en paillage parce qu’il diminue les charges, le temps et l’impact de l’entretien ■ L’organisation de la filière «bois déchiqueté» garantit un approvisionnement fiable ■ Le prix est compétitif par rapport à d’autres produits du même type (écorces de pin) ■ Ne provoque pas l’imperméabilisation du sol et ne génère pas de résidu polluant■ Respecte et améliore les propriétés du sol ■ La législation encourage les produits biodégradables.

> Le copeau bois, un élément paysager

■ Esthétique : Les tons naturels du produit s’intègrent biendans le paysage et valorisent bien les plantes ornementales.Les copeaux sont calibrés (3-4 cm) pour plus de régularité.

■ Ethique : Produit issu de l’entretien durable de haiesbocagères et créateur d’emplois locaux. Les producteurssouscrivent à un cahier des charges qui garantit laprovenance et la qualité du produit.

■ Ecologique : Protège les sols et limite les pertes d’eau sansprovoquer l’imperméabilisation des sols, apporte desnutriments aux plantes et favorise l’activité biologique.

■ Efficace : Diminue le coût de l’entretien en limitant lacolonisation des adventices dans les parterres. Peut améliorer la reprise des végétaux.

■ Economique : 2 fois moins cher que les écorces issues del’industrie et la pose est plus rapide.

> Quelques chiffres

■ Epaisseur conseillée : 12 à 15 cm■ Volume nécessaire : 1 m3 pour couvrir 7 à 8 m2

■ Prix moyen du copeau (livré) : 25 € TTC/m3

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L a M a i s o n d e l ’A g r i c u l t u r e ( S a i n t - L ô )

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Autre utilisation et valorisation : le paillage

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■ Surface totale : 400 m2

■ Surface paillée : 75 m2

■ Volume utilisé : 9 m3

■ Tarif : 26 € TTC/m3 livré * ■ Temps de pose : 5-10 m2/h (selon accessibilité)

*Le produit est fourni par l’association HAIECOBOIS(Association départementale des producteurs de bois en plaquettescalibrées)

■ Témoignage de M. AGACHE(Chef du service administratif et financier, responsable del’entretien des espaces verts).“Ce choix découle de trois volontés : obtenir des massifs pluspropres sans augmenter les charges d’entretien, valoriser unproduit agricole à la Maison de l’Agriculture et utiliser unproduit écologique.Dans un premier temps, l’entrée principale a été réalisée avecles copeaux pour profiter de l’effet esthétique et pourdémontrer l’efficacité.Le résultat est satisfaisant et nous comptons étendre cettetechnique à l’ensemble des massifs de la Maison del’Agriculture dans les années à venir.”

■ Les conseils d’un professionnel : M. DENIS (Entrepreneur de travaux paysagers).“Ce produit est très intéressant car il permet de s’adapterfacilement à la configuration du terrain et des massifs,cependant il faut éviter de pailler les surfaces trop pentues.La réalisation des paillages de la Maison de l’Agriculturepermet actuellement de proposer ce produit plutôt quel’écorce de pin qui est plus agressive pour le sol et qui estdeux fois plus chère.Pour une efficacité maximum, je conseillerais tout d’abord dedéposer les copeaux secs sur un sol propre et de creuser lesbordures des massifs pour éviter que les copeaux s’étalent. Jepréconise aussi un rechargement tous les 3 ans avec 5 cm decopeaux.”

Code de l’Environnement

Art. L541-2 - «Toute personne qui produit ou détient des déchets,dans des conditions de nature à produire des effets nocifs sur lesol, la flore et la faune, à dégrader les sites ou les paysages, àpolluer l’air ou les eaux, à engendrer des bruits et des odeurs et,d’une façon générale, à porter atteinte à la santé de l’ homme et àl’environnement, est tenue d’en assurer ou d’en faire assurerl’élimination […], dans des conditions propres à éviter lesditseffets.»Sont donc considérés comme générateurs et détenteurs dedéchets plastiques usagés toutes les personnes qui détiennent cesproduits, et en particulier : les sylviculteurs, les pépiniéristes, lesexploitants agricoles, horticoles et arboricoles, les communes etautres collectivités locales ainsi que les entreprises privées quiutilisent des fournitures plastiques (sociétés d’autoroute etferroviaire…).

Fiche descriptive

Matière : Bois de haies feuilluesCalibré : 3 – 4 cmSéchage : 4 à 6 moisHumidité : 20 à 30 %

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Expérimentation des Taillis à Très Courte Rotation (TTCR)

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Les Taillis à Très Courte Rotation (TTCR) de saules : principe et intérêts

> PrincipeIl s’agit d’une culture pérenne, d’une durée de vie d’unevingtaine d’années. Les saules sont des arbres trèsgourmands en eau et en azote. C’est pourquoi, ils sont utiliséspour valoriser des boues de stations d’épuration, des eauxusées pré-traitées ou pour protéger les captages d’eau potable.

Implantée au printemps, sur un terrain propre et meuble, laculture est recépée pendant le premier hiver, puis récoltéetous les deux à trois ans à l’aide d’un matériel de récoltespécifique pour obtenir des plaquettes de bois déchiqueté.

> Intérêts et enjeuxLes intérêts des taillis à très courte rotation de saules sontavant tout environnementaux.

En premier lieu, ils permettent de valoriser des déchets,eaux usées pré-traitées ou boues de stations d’épuration, surune culture non-alimentaire. La valorisation de ce type dedéchets sur culture alimentaire est, en effet, trèscontraignante.Son implantation est également bénéfique pour le sol,puisque les parcelles sont occupées par un couvert végétalpérenne, limitant les risques d’érosion.Elle permet de protéger la ressource en eau, en limitant lesruissellements et peut servir à protéger les périmètres decaptage d’eau potable.Enfin, cette culture non-alimentaire produit du bois, en tantqu’énergie renouvelable valorisable en chauffage.

L’intérêt économique et environnemental de cette filièreépuratoire est actuellement étudié dans le cadre d’unprogramme expérimental Life Environnement Wilwater menépar l’Association AILE (Association d’Initiatives Locales pourl’Energie et l’Environnement) basée à Rennes.

La Commune de Saint-Ebremond-de-Bonfossé

Page 14: Chaudières individuelles de petite puissance€¦ · Puissance installée :150 KW Une chaudière de 150 KWavec chambre de combustion en matériaux réfractaires, fonctionnement à

Les taillis de saules de Saint-Ebremond-de-Bonfossé

Commune de 750 habitants sur le canton de Canisy (CentreManche), Saint-Ebremond-de-Bonfossé ne disposait pas,jusqu’en 2006, de système d’assainissement collectif.

En recherchant un système d’épuration, les élus se sontintéressés aux taillis à très courte rotation dès 2004. Unepremière visite d’une installation dans le nord les a conduit àréaliser une étude de faisabilité. Le projet est intégré auprogramme expérimental Life Environnement Wilwater et faitl’objet d’un suivi expérimental permettant de mesurer l’effet desquantités d’effluents irriguées sur la production de biomasse etsur l’environnement.

Entre le rendu de l’étude de faisabilité et le raccordement auréseau d’assainissement de l’ensemble des foyers concernésprévu pour janvier 2007, près de deux ans se seront écouléspour mener à bien le projet, tant techniquement qu’adminis-trativement. La commune est, en effet, la première collectivitéde France à installer une station d’épuration basée sur latechnique des taillis à très courte rotation.

L’épuration des eaux usées se décompose en trois étapes :- un premier traitement dans un décanteur-digesteur- un stockage intermédiaire des effluents dans une fosse- une irrigation de ces effluents pré-traités sur une parcelle detaillis de saules, par un système de goutte à goutte enterré.

L’implantation des taillis de saules a été réalisée sur 7 ha.Une telle surface a été déterminée de manière à pouvoirtraiter 75 m3 d’eaux usées par jour.

2001-2002 Etude de zonage ; réflexion sur un assainissement collectif ou individuel

2004 Début de la réflexion sur les taillis à très courte rotation

Mars 2005 Rendu de l’étude de faisabilité

Juin 2005 Validation du projet par la Commission Départementale d’Hygiène

Février 2006 Installation du local technique et réalisation du bassin de stockage

Mars 2006 Préparation de la parcelle : labour et travail superficiel

Mi-avril 2006 Plantation des boutures de saules (variétés suédoises) à l’aide d’une planteuse spécifique

Suivi de l’application d’antigerminatif

Fin avril 2006 Installation du réseau d’irrigation sur la parcelle

Septembre 2006 Premiers raccordements au réseau

Janvier 2007 Raccordement de l’ensemble des foyers (550 équivalents habitants)

Février 2009 Première récolte des taillis de saules pour une valorisation en bois énergie

Le coût d’investissement est de 227.000 € sans les réseauxqu’il faut évaluer à environ 350.000 € pour une stationd’épuration classique comparable.Les frais d’exploitation seront a priori plus faibles que dans lescas d’un système classique mais ce point reste à préciser enfonction des coûts réels. L’exploitation du bois représenteraici un gain économique grâce à une valorisation en chauffage.

Une réflexion est menée sur la création d’une plate-formelocale de bois énergie qui regroupera les plaquettes de taillis desaules et les plaquettes bocagères produites sur le secteur. Laplate-forme alimentera les chaufferies collectives et individuellesà proximité et répondra également aux besoins en paillage.

Fiche réalisée avec le concours technique de la mairie de St Ebremond-de-Bonfossé et de l’association AILE.Projet financé par l’Agence de l’Eau Seine-Normandie, l’ADEME de Basse-Normandie, le Conseil général de la Manche, et l’Union Européenne (Life Environnement).

NB : Une attention particulière doit être portée à cette expérimentation qui ne pourra pas systèmatiquement êtretransposable sur d’autres milieux, notamment en zones humides à fort intérêt.