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Programme du Sénateur Steven Irvenson Benoit Candidat à la Presidence aux élections presidentielles haitiennes de 2015

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PRÉFACE PAR STEVEN BENOIT

La vision de toute personne qui aspire à devenir un homme ou une femme d’état résulte de son parcours et de ses expériences personnelles. En ce qui me concerne, mon orientation politique, économique et sociale est la résultante de trois expériences qui m'ont mené à cette détermination de  contribuer à  construire  une  Haïti moderne oὺ il fait bon vivre. 

Ma famille vient du village martyr de Cazale, un village où  depuis les années 60, chacun  vit  avec un sentiment aigu de ce que sont l’exclusion, l’oppression et le sous-développement. En grandissant, à côtoyer  et à fouiller la mémoire des aînés, j'ai progressivement  compris que la satisfaction des besoins économiques et sociaux ne peut être qu’un leurre si elle ne survient pas dans le cadre d’un Etat de droit progressif et dans le strict respect des libertés individuelles. 

La deuxième expérience charnière dans ma trajectoire professionnelle et politique, je l’ai faite durant mes années dans la diaspora. Aux Etats-Unis, j’ai été témoin à la fois des hauts et des bas  de mes compatriotes, de leur  succès, de leur dur labeur, de leur capacité à épargner pour améliorer les conditions de vie de leur famille, de leur ascension dans la société américaine, de leurs  distinctions académiques et de leur réussite dans le monde des affaires strictement codifié du pays de Wall Street. Cette expérience a été pour moi révélatrice de la vraie cause de la différence de performance et de productivité entre nos compatriotes de l'intérieur et ceux de l'extérieur. Au départ, ils disposent  du  même héritage historique, du  même bagage culturel et du  même système de valeurs, mais l'environnement dans lequel ils évoluent est l'explication de cette disparité. C'est pourquoi j’ai pris la résolution de consacrer toutes mes forces à changer l'environnement de notre système politique qui tue dans l’œuf toutes les potentialités de mes compatriotes et à contribuer à l'instauration d'un Etat moderne et responsable respectueux et accompagnant l'entreprenariat individuel et collectif. 

La troisième expérience je l'ai acquise grâce à mes compatriotes de l'intérieur qui, par deux fois, ont accepté que je les représente au Parlement haïtien, pour continuer à construire l'encadrement légal et législatif, garantie d'un Etat de droit moderne. Ces gratifiantes années de service m'ont inculqué l'ambition de devenir un homme d'état responsable, à l'écoute et au service des différents acteurs économiques et sociaux, soucieux de faire respecter  les règles du jeu démocratique.                                         

Pour réussir ce saut vers cette modernité haïtienne, il est impératif de déraciner tout ce qui gangrène notre société, en particulier le système de corruption, de préjugés, de fausses gratifications et de coercition qui fait qu’un paysan est désoeuvré  dans  les

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bidonvilles de Port-au-Prince au lieu d’être dans ses champs; système qui fait qu’un trentenaire compte beaucoup plus sur les maigres transferts de l’extérieur que sur  sa force de travail, qu’un entrepreneur investit davantage pour importer que pour produire, qu’un contribuable pense plus à  frauder qu’à  s’acquitter de ses obligations fiscales. Système, enfin, dans lequel un parlementaire est plus souvent dans les couloirs d’un ministère qu’au palais législatif où il est supposé légiférer au bénéfice du plus grand nombre.

C'est la corruption qui décourage les citoyens à  payer leurs taxes, qui n’incite pas  les Haïtiens et les entreprises tant nationales qu’étrangères à investir en Haïti. C’est elle qui pollue notre environnement, qui s’infiltre dans nos institutions, qui pervertit notre jeunesse et ruine notre bonne renommée. C’est cette même corruption érigée en système qui empêche, entre autres,  la gestion rationnelle de nos maigres ressources, dont seule une infime fraction est réellement investie dans des projets d’intérêt public. Pire, c'est encore la corruption qui explique que les fonds investis ne sont pas gérés par des spécialistes  nationaux, mais plutôt par des individus choisis au gré des réseaux de clientélisme.  

Mes chers compatriotes de l'intérieur et de l'extérieur, ce dysfonctionnement des institutions de notre pays ne peut plus durer et, une nouvelle fois, avec votre soutien, je vais poursuivre avec détermination et persévérance le travail déjà entamé pour y mettre fin.  

Car, mon intime conviction est que: AYISYEN KAPAB!  

Steven Benoît

Candidat à la présidence

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Table des matières

PRÉFACE PAR STEVEN BENOIT II

1 INTRODUCTION 3

2 HAITI 2015 : LES DÉFIS 5

3 AYISYEN KAPAB: LA VISION 6

4 LES 5 PILIERS 8

4.1 UN ÉTAT, EFFICACE, TRANSPARENT ET AU SERVICE DU CITOYEN 8 4.1.1 UN ÉTAT AU SERVICE DU CITOYEN 9 4.1.2 LA LUTTE CONTRE LA CORRUPTION 9 4.1.3 CONSTRUCTION DE LA CITOYENNETE 9 4.1.4 JUSTICE ET SECURITE PUBLIQUE 10 4.2 CREATION DE RICHESSE ET D’EMPLOIS 10 4.2.1 LES 4 DECLENCHEURS 10 4.2.2 AGRICULTURE ET AGRO-INDUSTRIE 11 4.2.3 ÉLEVAGE ET PECHE 13 4.2.4 TOURISME 14 4.2.5 MANUFACTURES TEXTILE, INDUSTRIE LEGERE ET PMI 15 4.2.6 AUTRES FACTEURS DE COMPETITIVITE 16 4.3 SERVICES SOCIAUX DE BASE 16 4.3.1 ÉDUCATION 16 4.3.2 FORMATION PROFESSIONNELLE 17 4.3.3 SANTE ET PLANIFICATION FAMILIALE 18 4.3.4 EAU POTABLE ET ASSAINISSEMENT 20 4.3.5 PROTECTION SOCIALE 22 4.3.6 PREVENTION DES RISQUES ET DESASTRES 23 4.4 ENVIRONNEMENT ET AMENAGEMENT DU TERRITOIRE 23 4.4.1 GESTION DES BASSINS VERSANTS ET REFORESTATION 24 4.4.2 PRESERVATION DES ESPECES ENDEMIQUES ET DE LA BIODIVERSITE 24 4.4.3 AMENAGEMENT ET PLANIFICATION URBAINE 24 4.4.4 ÉTABLISSEMENT DE POLES DE DEVELOPPEMENT 24 4.4.5 IDENTIFICATION DES TERRES ET REFORME DU FONCIER 25 4.5 INCLUSION DE LA DIASPORA 25

5 THÉMATIQUES TRANSVERSALES 26

5.1 LA DECENTRALISATION 26 5.2 LA PROBLEMATIQUE DE GENRE 26

6 MÉCANISMES, MOYENS ET INDICATEURS 28

CONCLUSION 30

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Note bibliographique. Ce document comporte des informations tirées de sources diverses tel le DSNCRP, le PADRN, le PSDH et plusieurs autres documents sectoriels produits par des ministères et organismes autonomes haïtiens. Il est aussi redevable envers des textes rédigés par AJC (Action Jeune Citoyen), organisation membre de la plateforme KONVIKSYON, ainsi que les nombreuses réflexions et propositions d’experts en économie, politiques publiques et sciences de l’éducation. Il nous faut tout particulièrement citer ici le texte PRAXIS de l’économiste Daniel Rouzier, qui nous avait permis de nous en inspirer bien avant sa publication, et dont plusieurs passages reflètent notre sensibilité socio-politique et économique.

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1 INTRODUCTION A l’heure qu’il est, plus de trois millions de nos compatriotes ont dû s’expatrier en quête d’une meilleure vie dans d’autres pays, des centaines de milliers d’entre eux vivant dans la crainte d’être refoulés chez eux. Au pays même, 4.2 millions de nos congénères sont au chômage et ne pensent qu’à fuir cette terre, à la recherche d’un emploi susceptible de leur procurer un minimum de dignité. Après l’Amérique du Nord, la République Dominicaine, les Antilles françaises, néerlandaises et les Bahamas, c’est vers l’Amérique du Sud et plus particulièrement vers le Brésil qu’ils se précipitent via l’Équateur et autres pays limitrophes. La perspective d’un éventuel rapatriement de plus de deux cent mille compatriotes et de Dominicains d’ascendance haïtienne par la République Dominicaine est un nouveau défi pour les dirigeants et le peuple haïtien. L’état haïtien et les institutions nationales affichent une incapacité totale à y répondre de manière efficace. Parallèlement, notre économie est au plus bas de ses niveaux de performance. Le déficit de notre balance commerciale a atteint des dimensions extraordinaires du fait qu’Haïti exporte très peu vers les marchés extérieurs et que la valeur de ces exportations est tout aussi faible. N’étaient-ce les transferts de nos expatriés à leurs parents et proches en Haïti, la situation serait encore plus catastrophique sur le plan de nos réserves en devises. L’imprédictibilité politique du pays est telle qu’en dehors de quelques multinationales attirées par la modicité du salaire minimum, et la taille du marché due à notre croissance démographique galopante, seuls les Haïtiens vivant au pays et quelques rares expatriés risquent leurs capitaux dans des entreprises nouvelles. Du fait que notre jeunesse a perdu confiance en l’avenir de son pays, on observe une hémorragie de professionnels, de techniciens et d’ouvriers spécialisés (électriciens, plombiers, poseurs de carrelage, ferronniers, etc.) en direction des autres pays de la région, ce qui affaiblit encore davantage notre économie. En même temps, nous investissons dans le secteur de la formation professionnelle pour pallier le manque de techniciens et d’ouvriers spécialisés. Alors que nous faisons des misères aux Haïtiens ayant pris une nationalité étrangère et qui aspirent à des fonctions électives en Haïti, de nombreux futurs parents choisissent d’aller accoucher en Amérique du Nord pour faire bénéficier du ‘’jus soli’’ à leur progéniture. Des milliers de familles se battent pour placer et maintenir leurs enfants dans les écoles étrangères établies au pays, renforçant ainsi le fossé entre les élites et la grande masse de nos concitoyens dont les enfants sont la proie des plus mauvaises écoles du système. Des centaines de millions de gourdes sont engloutis dans le PSUGO en dépit de ses nombreuses failles et de la corruption qui draine une partie de ces fonds dans les poches de professionnels du racket. Dans le domaine agricole, nos producteurs tiennent difficilement tête aux importateurs, particulièrement en ce qui a trait aux produits en provenance de la République

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Dominicaine. L’atrophie de nos structures de production agricole l’insécurité de la tenure foncière, l’absence de crédit et de moyens d’irrigation appropriés, l’inexistence de services de base dans la plupart des villages et de leurs environs, encouragent l’exode de nos cultivateurs et paysans vers les centre urbains et principalement vers la capitale. Finalement, pour corser davantage la situation générale, nous déboisons systématiquement nos forêts, nos montagnes et nos bassins versants, ce qui provoque des catastrophes à n’en plus finir. Les nombreux morts causés par les plus petites ondes tropicales, du moment qu’elles durent deux ou trois jours, semblent nous laisser indifférents. Oubliés les morts de Mapou, Fonds-Verrettes et des Gonaïves, provoqués par Gordon, Jeanne, et plus récemment Sandy dans le Sud! Quant aux infrastructures construites à coup de millions empruntés ou reçus en don et détruites en une nuit ou deux par le ruissèlement des eaux, cela semble ne pas du tout nous interpeler. Pourtant petit à petit nos sols s’en vont à la mer, défigurant nos plages, transformant l’embouchure de nos rivières en des étendues de vase tuant la faune et la flore marine. Pas de vraie politique de natalité et de contrôle de naissances. Un minimum de 10% de croissance économique serait nécessaire pour rester au-devant du taux de natalité tout en prétendant améliorer la situation de nos compatriotes. Conscients ou inconscients de ce naufrage national, nos leaders d’hier et d’aujourd’hui, qu’ils appartiennent au pouvoir exécutif, au pouvoir législatif ou au pouvoir judiciaire continuent, chacun dans sa sphère d’action, de mal utiliser les fonds qu’ils contrôlent. Il y a cependant six millions de jeunes qui n’ont pas grand-chose à voir dans le désastre que veulent léguer leurs aînés. Pour ces jeunes compatriotes, le redressement d’Haïti est une question de vie ou de mort. Ceux d’entre eux qui ont conscience des problèmes du pays et qui aspirent à vivre chez eux ont pour devoir non seulement d’interpeler leurs aînés et les dirigeants du pays, mais aussi de s’associer à eux, de travailler en synergie avec eux, pour que soient couronnés de succès les efforts à entreprendre pour le sauvetage national. Leur devoir est de jeter les bases de ce développement harmonieux, durable et stratégique qui est la seule voie pour Haïti et son peuple. La plateforme KONVIKSYON veut offrir au peuple haïtien en général, et à ces jeunes en particulier le leadership nécessaire pour relever positivement ces défis. La vision exprimée ici aura donc une double fonction:

- Corriger les erreurs et négligences des dernières années

- Mettre en place une stratégie consensuelle de développement « KOTE TOUT

MOUN DAKO ».

L’objectif de ce quinquennat sera de maximiser le rendement des ressources

disponibles, afin de jeter les bases nécessaires en terme de structures, d’institutions, de

cadres normatifs et d’investissements pour assurer le plus grand bien possible au plus

grand nombre.

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2 HAITI 2015 : LES DÉFIS N’ayons pas peur des mots, Haïti est un désastre socio-économique qu’il nous faut

redresser. Plusieurs indicateurs montrent l’état alarmant de notre situation. o Le Produit Intérieur Brut (PIB) haïtien d’environ $ US 8 milliards et est

nettement insuffisants pour tisser un filet de protection sociale et mettre en place les infrastructures nécessaires à la croissance. À titre de référence, la République Dominicaine, avec la même population, frôle les US 64 milliards.

o 6.3 millions d’haïtiens vivent dans la pauvreté avec moins de 2.41$ par jour et 2.5 millions vivent en dessous du seuil d’extrême pauvreté avec moins de 1.23$ par jour.

o 60% de la population est multi-dimensionnellement pauvre puisqu’ils ont accès à moins de trois des six dimensions de base (éducation, assainissement, eau potable, énergie, logement non-précaire et sécurité alimentaire).1

o La capacité de l’État à augmenter ces recettes dans l’état actuel des choses est très limitée. De ce fait, la possibilité de mobiliser les fonds propres nécessaires pour combler les besoins est également limitée.

o 60% des personnes en âge de travailler (15-64) sont au chômage. o Parmi ceux qui ont un emploi, 60% ont des revenus inférieurs au salaire

minimum. o 50% des foyers haïtiens vivent uniquement de l’agriculture. En moyenne,

un foyer de 5 personnes vivant de l’agriculture, fait moins de 1000$ par année.

o Une forte inégalité dans la distribution des revenus qui place Haïti dans le peloton de tête des pays les plus inégalitaires du monde.

o 4000 hectares de terre productive perdus chaque année, destruction du potentiel touristique, et destruction des infrastructures.

o 30 millions d’arbres coupés chaque année.

1 Pauvreté et Inclusion sociale en Haïti : Gains sociaux à petits pas. World Bank Group. 2014.

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3 AYISYEN KAPAB: LA VISION Nous avons l’intime KONVIKSYON que Haïti peut et doit devenir une nation moderne, unie et prospère, fondée sur les valeurs positives de notre culture. Notre nation sera ouverte sur le monde, et surtout à sa propre diaspora. Notre peuple partagera une vision commune de l'avenir et sera prêt à contribuer à la cohésion sociale, l'équité et l'égalité des chances.

Notre nation offre encore l'image d'un pays en retard, dans lequel le modernisme bien conçu peine à devenir un phénomène de la vie courante. L'objectif principal de KONVIKSYON sera de faire en sorte que chaque haïtien, chaque haïtienne devienne un citoyen des temps modernes dans une nation compétitive solidaire et équitable, ou l’ordre public et l’état de droit règnent.

Pour atteindre cet objectif, mon administration devra:

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 se transformer en une administration numérisée, au service du citoyen, avec des fonctionnaires raisonnablement rémunérés, compétents et courtois, nommés sur la base du mérite, pourvus d'équipements modernes, efficaces et  fonctionnels leur permettant de répondre aux besoins du citoyen n’importe où sur le territoire. Ces fonctionnaires auront l'obligation d'offrir la mệme assistance à tout citoyen/toute citoyenne qui sollicitent leurs services sans discrimination de genre, de statut. .

Construire avec le monde des affaires, le monde du travail et la société civile, un pacte social moderne, seule garantie d'une paix sociale durable, préalable à un climat des affaires serein. Dans son rôle d’intermédiaire et d’arbitre, l'Etat exigera la collaboration de partenaires fiscalement responsables. Il aura pour taches de protéger les acquis sociaux, d'en assurer d'autres lorsque nécessaire, d'instituer des normes adéquates pour le milieu du travail des temps modernes, de stimuler l'entreprenariat et l'innovation  à travers des mesures incitatives, d'appuyer sans réserves le secteur des affaires haïtien dans sa  recherche de débouchés, donc d'emplois pour l'économie.

Élaborer avec les autorités parlementaires, monétaires, financières, une stratégie destinée à rétablir la confiance dans la monnaie et l’économie nationale. Cette stratégie devra aboutir à un engagement solidaire de ces trois partenaires quant aux  politiques publiques et monétaires à mettre en place pour faire face et répondre aux besoins économiques du pays.

Continuer de repenser le système scolaire afin que nos enfants puissent s’épanouir, donner libre cours à leur créativité et vivacité d’esprit dans le respect des valeurs positives de notre culture. Les recommandations importantes des initiatives et groupes de travail de ces dernières années, en particulier le plan national de l’éducation et de la formation, seront mises en application dans la perspective de la « civilisation du numérique haïtien ». Le programme d'éducation à la citoyenneté lancé en 2005 par l'office de protection du citoyen (OPC) sera renforcé et étendu à toutes les écoles opérant sur le territoire national. L'accent sera mis en particulier sur la nécessité de respecter l’ordre public.

S'atteler, avec la participation et l’implication de la population toute entière, à l’édification d’un environnement durable, facteur de développement en recourant à trois thématiques, la reforestation, la lutte contre la pollution, et l'agriculture. En partenariat avec le secteur privé, les organisations paysannes en région, la mécanisation remplacera progressivement les outils archaïques, la production agricole ne sera plus de subsistance mais orientée vers les grands marchés et vers l’exportation en promouvant l’utilisation d’équipements modernes appropriés. Une condition sine qua non de cette mutation : la sécurisation foncière, notamment de la petite propriété paysanne. De plus, la promotion de l’agro-industrie permettra de diminuer notre dépendance envers les produits importés.  Chaque citoyen haïtien sera sensibilisé à la possession collective de l’eau, des étangs, des lacs, des sources, de la mer et deviendra ainsi responsable de leur bonne conservation à partir d’un strict respect des directives publiques qui seront divulguées et appliquées dans tout le pays.

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Pour concrétiser cette vision, la Plateforme KONVIKSYON se propose d’intervenir à travers 5 grands axes.

4 LES 5 PILIERS

4.1 Un État, efficace, transparent et au service du citoyen L’État ne peut se réformer que si la société l’oblige à le faire. Nous prenons l’engagement de réformer l’État pour le transformer en un appareil efficace et durable. Mettre l’État au service de la nation, en le renforçant dans son mandat de stratège et de régulateur, pour la connaissance et la maîtrise du territoire national et de ses ressources, ainsi que la définition de politiques publiques axées, en priorité, sur l’amélioration des conditions de vie des populations. Tel est notre objectif.

Une Commission interministérielle à la Réforme de l’Etat et à la Décentralisation (CIRED) sera créée sous la supervision du Chef de gouvernement. Cette commission, constituée d’experts nationaux et internationaux, aura pour mandat i) d’élaborer le programme de modernisation de l’État, ii) de préparer les projets de lois d’accompagnement, iii) ainsi que les modalités d’application. Cette Commission aura aussi pour tâches de définir les mécanismes de contrôle de la performance et d’évaluation des politiques publiques, de proposer un cadre de régulation approprié de lutte contre la corruption, au travers d’institutions indépendantes et performantes ainsi qu’un système efficace de communication, de formation et de sensibilisation pour une mobilisation citoyenne contre la corruption.

Une révision/actualisation générale des politiques publiques, accompagnée d’un audit des comptes, le renforcement des structures des ministères telles, les directions d’études et de planification, de suivi et d’évaluation, de passation de marchés et de contrôle interne.

- Inventaires des ressources de l’Etat : humaines, matérielles et naturelles; - Rationaliser et diminuer les dépenses de l’administration publique. Consolidation

et contrôle de la masse salariale de la fonction publique. - Évaluation des compétences des ressources humaines engagées et amélioration

de la gestion à travers la mise en place d’un nouveau système de gestion des recrutements et de rémunération, complété par la mesure de la performance Objectif: garantir le juste niveau des effectifs, mieux gérer les carrières et compenser les sous-effectifs à l'intérieur du pays par une réaffectation judicieuse des sureffectifs de Port-au-Prince ;

- Rapatriement du processus électoral au niveau national – De concert avec les ministères de la jeunesse et de l’éducation nationale, mettre sur pied un système de service civique obligatoire pour les élections et évènements nationaux.

- Recrutement des agents et cadres de la fonction publique sur concours, en veillant au respect des procédures, en les régionalisant si nécessaire, pour que les candidats postulent dès le départ pour des postes dans des zones géographiques qui leur conviennent;

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- Tenir des élections indirectes essentielles au processus de décentralisation et au développement local.

- Rendre les différentes cours, dont la Cour de Cassation fonctionnelles. - Paiement des salaires de l’administration publique par virement bancaire chaque

quinzaine; - Renforcement des directions départementales par délégation de moyens et de

pouvoir de décision de l’administration centrale à ces dernières.

4.1.1 Un État au service du citoyen

L’amélioration de la prestation des services publics sera au cœur de notre action publique.

La barrière linguistique sera éliminée pour réduire les inégalités. Le créole est parlé par 100% des Haïtiens. Moins de 10% des Haïtiens parlent le français. Tous les documents émanant de la fonction publique seront aussi disponibles en créole, dès la deuxième année du quinquennat.

La modernisation et la simplification des procédures publiques et la garantie d’accès des usagers aux documents administratifs à travers l’administration électronique (e-gouvernement).

À la base d’un État au service de tous, il y a la problématique de l’inclusion. Pour la plateforme KONVIKSYON cela passe de manière concrète par la capacité d’assurer l’accessibilité des bâtiments publics, la production de matériel éducatif adapté aux personnes vivant avec un handicap, des programmes d’assistance sociale pour les personnes vulnérable, ainsi que des incitations fiscales pour les employeurs de personnes vivant avec un handicap.

4.1.2 La lutte contre la corruption - Réviser les lois créant l’ULCC et l’UCREF afin que le responsable de chacun de ces

garants de la saine gestion des biens de l’État soit nommé indépendamment du Président de la République.

- Lutte contre la contrebande; - Interdire les paiements en espèces dans l’administration publique; - Revisiter la loi sur la déclaration de patrimoine des grands commis de l’Etat; - Gestion transparente de l’Etat – Afficher tous les marchés de l’Etat

électroniquement.

4.1.3 Construction de la citoyenneté - Identification de tous les citoyens à leur naissance et rationalisation des registres

d’état-civil. (conversion de l’ONI en ONIEC/Office National d’Identification et d’Etat civil) ;

- Rendre le service civique obligatoire ; - Favoriser le dialogue social à travers les établissements scolaires et les activités

parascolaires.

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4.1.4 Justice et sécurité publique

Les objectifs spécifiques du prochain quinquennat en matière de justice se déclinent comme

suit :

Créer un environnement propice à la relance économique en procédant à la réforme de

la législation relative au droit des affaires, au droit social et au droit des biens mobiliers

et immobiliers.

Établir une justice efficace et équitable.

Renforcer la sécurité des personnes et des biens.

Concevoir et mettre en œuvre une politique carcérale axée sur l’efficacité de la peine et

respectueuse de la dignité humaine.

Relever le défi de la détention préventive prolongée. (Publier la loi déjà votée dans les

deux Chambres).

Renforcer la sécurité sur les zones frontalières et côtières

Réorganisation des forces de sécurité publique

Mettre en réseau tous les postes de sécurité et de contrôle

4.2 Création de richesse et d’emplois Une des priorités du prochain quinquennat sera d’améliorer la compétitivité du pays. Il n’existe pas de meilleur moyen de sortir Haïti de son statut de PMA. Notre compétitivité viendra de notre capacité d’être viable et de nous développer durablement par rapport aux autres pays ayant des activités économiques semblables aux nôtres. Nous réussirons ce pari si nos dirigeants arrivent à améliorer durablement le niveau de vie de nos concitoyens et à leur procurer un haut niveau d’emploi et de cohésion sociale.

4.2.1 Les 4 déclencheurs La plateforme KONVIKSYON a priorisé 4 facteurs considérés comme des prérequis pour la création de richesse et d’emplois:

1. Crédit: L’objectif sera de mettre des mécanismes sur pied (fonds de garantie et tout autre instrument financier) permettant d’augmenter l’accès et de réduire les taux de crédits. Aujourd’hui, 10% des emprunteurs (689 clients) bénéficient de 80% de l’emprunt.

2. Irrigation et routes agricoles: En plein 21ème siècle le cultivateur haïtien demeure dépendant de la pluviométrie pour produire. La plateforme KONVIKSYON insiste sur le fait qu’aucune tentative sérieuse d’accroissement de la production nationale ne peut se faire sans de grands travaux d’irrigation. D’emblée, nous agirons sur les 70,000 hectares de terre irrigables (près de la moitié des terres irrigables) non encore irriguées, répertoriées par la CNSA. Un système d’entretien/réhabilitation, des systèmes d’irrigation existants (par gravité et par pompage) sera mis sur pied en vue de permettre, le cas échéant, une récolte additionnelle par année pour chaque producteur.

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3. Infrastructures portuaires : Une politique de rééquilibre de notre balance commerciale passant par l’augmentation de nos exportations ne peut se faire sans la réhabilitation de certains ports régionaux d’exportation tels que Petit-Goâve, Gonaïves, Jacmel et Les Cayes.

4. Énergie: Haïti ne peut prétendre entrer dans la modernité, ni faciliter l’investissement, sans une offre énergétique fiable et abordable. Dans une logique de productivité, l’État pourra même établir des contrats spéciaux pour la fourniture d’énergie fiable et à bon marché pour les industries créatrices d’emplois et de richesses.

Actuellement, l’Electricité d’Haïti (Ed’H) connaît des problèmes de gestion et est techniquement en faillite depuis plus de 10 ans.

- 72% de l’électricité distribuée par l’Ed’H n’est pas payée;

- Plus de $250 millions soit le quart des ressources fiscales locales sont

allouées à l’EDH pour combler son déficit commercial;

- Les ressources fiscales affectées au déficit annuel de l’Ed’H sont de loin

plus importantes que celles mises à la disposition du Ministère de

l’Agriculture.

Pour réussir le bond qualitatif en matière d’énergie, nous préconisons les interventions

suivantes :

1. L’obtention d’un prix du KW/heure plus conforme aux coûts pratiqués dans la région

(passer de 33 centimes à environ 20 centimes). Ceci se fera par des négociations

multilatérales avec tous les fournisseurs actuels d’électricité. De plus les contrats

seront révisés en vue d’atteindre un système d’exploitation intégral (de la

distribution à la facturation).

2. La réhabilitation des infrastructures de production énergétique en vue de réaliser le

potentiel énergétique de l’État. Ceci nous permettra d’avoir une meilleure offre

énergétique tout en baissant la moyenne du coût de production.

3. La réévaluation du projet Artibonite 4C, dans la perspective de l’achever le cas

échéant.

4. Un pacte citoyen de paiement des services publics. PEYE’M POU M BA W. Les

ménages haïtiens seront fortement sensibilisés à la problématique de recouvrement

des services sociaux offerts.

Finalement, le gouvernement prendra les mesures nécessaires pour qu’à l’horizon 2030,

au moins 10-15% de notre électricité soit produite à partir d’énergies renouvelables.

4.2.2 Agriculture et agro-industrie

Les principaux enjeux du secteur agricole sont les suivants :

La réduction de la dépendance alimentaire dans une perspective de souveraineté alimentaire. ;

La création d’opportunités d’emploi en milieu rural pour freiner l’exode vers les villes ;

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L’augmentation de l’apport du secteur agricole en devises;

La réduction de la vulnérabilité environnementale.

La Politique de développement agricole 2010-2025 du MARNDR est un pas dans la bonne direction. Elle sera actualisée et renforcée afin d’obtenir et même de dépasser les résultats escomptés.

Nous tâcherons d’obtenir les résultats suivants :

La satisfaction de la consommation nationale par la production locale passera de 45% à 70% ;

le secteur agricole compte environ 500.000 exploitations, procurant un revenu décent aux exploitants ; (doubler le revenu annuel moyen actuel).

L’agriculture demeure un des plus importants secteurs pourvoyeurs d’emplois d’Haïti et constitue un des piliers de la stabilité du pays. Elle fournit 80 pour cent des emplois en milieu rural. Dans le passé, Haïti subvenait entièrement aux besoins alimentaires de sa population. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Par exemple, elle n’arrive à satisfaire que 50 pour cent de la demande interne en céréales. L’insécurité alimentaire est élevée et rend le pays très vulnérable face aux menaces naturelles et aux fluctuations du prix des denrées de base sur les marchés. Donc, il nous incombera de dynamiser le secteur agricole durant notre quinquennat. La plateforme KONVIKSYON se concentrera sur les points suivants: • L’évaluation, la réhabilitation, l’entretien et la gestion des systèmes d’irrigation existants (84 000 hectares). Cette politique permettra de doubler la production pour les produits dont le cycle de production est inférieur à quatre (4) mois. • La mise en œuvre de grands travaux d’irrigation sur les 70 000 hectares irrigables mais non irrigués. • La réparation et l’entretien des pompes d’irrigation de la plaine du Cul de Sac ; • Le recensement intégral de tous les producteurs agricoles nationaux ; • La création d’une carte d’identification des producteurs agricoles ; • La mise en place d’une politique de proximité et de disponibilité des semences. • Le renforcement des bureaux agricoles et leur extension en boutiques agricoles d’État pouvant garantir la disponibilité et la proximité des intrants à un prix abordable. • Le financement et le renforcement des coopératives • L’établissement d’un partenariat public/privé pour résoudre les inefficiences de distribution.

Redonner aux agriculteurs l’accès au crédit est une priorité pour la plateforme

KONVIKSYON, de ce fait, il faudra concrétiser les plans du MARNDR en ce qui concerne

la mise sur pied de la Banque Nationale de Développement Agricole qui sera capitalisée

par la Banque Nationale de Crédit et d’autre part créer un fonds de garantie qui couvrira

un pourcentage de chaque prêt agricole octroyé par les banques commerciales privées.

Les risques liés au crédit agricoles devront être mitigés par l’extension du secteur des

assurances au monde rural.

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La plateforme se propose de privilégier le développement des filières répondant à la demande locale (riz, maïs, haricot, tubercules, et la banane plantain), jouant ainsi un rôle important dans la sécurité alimentaire des familles haïtiennes. Cependant, le développement de filières à haute valeur ajoutée et à vocation commerciale doit être également envisagé dans l’optique d’une diversification de la production et des exportations. Nous redynamiserons notamment le café, le cacao et encouragerons l’exportation de purée de mangues. Tout en augmentant la production, notre politique agricole accordera une attention particulière à la stratégie post-récolte. En effet, le paysan haïtien perd 30% des produits de sa récolte à cause de son incapacité à stocker ou à transformer ses produits. À cet effet, la plateforme KONVIKSYON souhaite renforcer et financer les coopératives et les industries de transformation. Une agriculture organique Pays naturellement Bio, Haïti doit chercher à profiter de la demande grandissante pour les produits Bio dans les grands marchés mondiaux, particulièrement l’Union Européenne.

• Début de mécanisation de l’agriculture en choisissant des zones pilotes; • Formation de techniciens agricoles • Partenariat public/privé • Remembrer les coopératives agricoles

4.2.3 Élevage et pêche L’élevage constitue l’une des grappes prioritaires de croissance d’Haïti identifiées par la Commission Présidentielle « Groupe de Travail sur la Compétitivité-GTC ». En effet, dans son rapport final de novembre 2009, le GTC a conclu que « dans le contexte d’amélioration de la sécurité alimentaire en Haïti, de programme de lutte contre la pauvreté et de génération de revenus pour le plus grand nombre, les activités d’élevage familial de type semi intensif offrent de véritables opportunités ». L’élevage est déjà une partie importante des petites exploitations agricoles et permet de générer des revenus entre les récoltes. L’élevage constitue aussi un système d’épargne important pour l’exploitation familiale. Selon le MARNDR, 80% des exploitations agricoles familiales élèvent un total de 4 millions de volailles, 65% des exploitations élèvent des chèvres (2.5 millions de caprins), 55% élèvent du gros bétail (1.5 million de bovins dont environ 45% de vaches adultes) et 35% détiennent au total près de 1 million de porcs. Enfin, l’élevage des ânes, mules et chevaux fournit aujourd’hui encore le principal moyen de transport des produits agricoles en milieu rural.

Nous tâcherons d’obtenir:

L’extension du crédit rural à la pratique du petit élevage

En étroite collaboration avec les collectivités territoriales, renforcer l’identification et la sécurité du bétail.

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Assistance technique vétérinaire de proximité par des réseaux tels que les GSB qui sont des comités de paysans éleveurs, qui existent au niveau de chaque section communales du pays (565), pourvus de deux ou plusieurs agents vétérinaires formés, qui offrent un encadrement rapproché aux exploitants agricoles. Ils sont la clé de voûte de la stratégie de protection sanitaire mise en place par le MARNDR.

Neuf des dix départements de la République donnent sur la mer. La plateforme KONVIKSYON compte faire de la pêche un secteur dynamique et créateur de revenus constants en tirant parti des 160 519km2 d’eaux territoriales dans la mer des Caraïbes et dans l’océan atlantique. Aujourd’hui, par manque de moyens, les eaux haïtiennes sont en majeures parties inaccessibles à nos embarcations de pêche.

Nous tâcherons d’obtenir:

La recapitalisation des 50 à 60,000 pêcheurs qui produisent aujourd’hui en moyenne 300 kg de poisson/an, leur rapportant seulement 25,000 gourdes (en dessous de la moyenne nationale).

Assistance technique de pêche et en chaîne de froid.

Établir des coopératives d’exploitation commerciale et un support stratégique aux industries tournées vers l’exportation. L’industrie de la pêche tournée vers l’exportation, bien dynamisée peut créer 50,000 à 100,000 emplois additionnels.

Haïti possède également un important potentiel de développement de l’aquaculture et de la pêche en lac que nous comptons explorer à fond.

Parallèlement à ces efforts de remembrement de notre appareil productif, nous précéderons à une révision en fonction de notre compétitivité de nos tarifs douaniers pour les aligner avec nos ambitions, de croissance et d’autosuffisance.

4.2.4 Tourisme

Haïti doit prendre avantage de sa culture, de sa diversité, de ses microclimats (13), de son héritage historique, de ses paysages uniques et du mysticisme qui entoure ce pays pour se positionner comme une destination touristique différente et riche en mélanges et surprises.

Haïti se trouve au cœur de la région, entre quatre pays (Les Bahamas, Cuba, La Jamaïque

et la République Dominicaine) qui reçoivent cumulativement plus de quatorze millions de

visiteurs par an qui y dépensent dix-sept milliards de dollars américains par an.

Aujourd’hui les activités touristiques ne comptent que pour moins de 2% du PIB national.

Plus d’un millier de chambres d’hôtel de standard international sont maintenant

disponibles à travers le pays. Le chiffre est faible mais encourageant.

En 2016 Labadie recevra près de 600.000 excursionnistes qui génèreront des redevances

de l’ordre de 6 millions de dollars pour le Trésor Public.

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Avec un tourisme florissant, l’agriculture, l’artisanat et la construction immobilière seront

prospères.

Notre stratégie consistera à :

Lancer le Tourisme Culturel et Écologique

Faciliter et amplifier le Tourisme de la Diaspora, moyennant des bouquets spéciaux.

Réduire les taxes liées au prix du billet d’avion

Lancer la route des forts et hauts sites touristiques

Favoriser le développement de routes touristiques et panoramiques

Mettre l’accent sur la gastronomie et l’hospitalité

Mettre en place au niveau des routes nationales et interurbaines des stations d’aisance où les touristes peuvent se désaltérer, acheter un snack et aller aux toilettes.

4.2.5 Manufactures textile, Industrie légère et PMI Tirer pleinement parti des avantages qui nous sont accordés par notre statut de PMA et par les lois HOPE et HELP.

Manufactures textiles : Le secteur textile est une opportunité de faciliter la création d’emplois à court et moyen terme, dans la mesure où nous disposons de trois atouts majeurs : la proximité géographique avec les États-Unis, les lois HOPE et HELP qui garantissent un accès préférentiel au marché américain et des infrastructures de production sous-utilisées (Parc industriel de Caracol). Ce secteur constitue ainsi un passage obligé pour absorber une partie de la masse des chômeurs. La plateforme KONVIKSYON compte sur la sous-traitance pour créer entre 50 et 100.000 emplois sur deux ans. Pour rendre cette industrie plus efficiente, nous travaillerons avec le Parlement à la révision de l’article 120 du code du travail régulant le travail de nuit. En éliminant les conditions spéciales entourant celui-ci l’État Haïtien peut contribuer à doubler le nombre d’emplois avec les mêmes infrastructures.

Artisanat : L’artisanat haïtien est généralement très prisé dans la Caraïbe. C’est une activité à haute valeur ajoutée avec un fort potentiel d’exportation. Nous comptons la promouvoir à travers:

o Un fond de garantie permettant des crédits à des taux préférentiels. o Encadrement et assistance technique pour un meilleur contrôle de la

qualité et la standardisation des produits. o Le renforcement des structures de facilitation à l’exportation

Supporter le programme de développement des micro-parcs industriels. Pour réduire les coûts d’opération des entreprises, nous comptons maintenir et multiplier le concept des micro-parcs qui permettent de concentrer en un lieu géographique les différents services nécessaires (eau, électricité, traitement de déchets) à la production.

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4.2.6 Autres facteurs de compétitivité Plusieurs facteurs liés à la compétitivité recevront une attention particulière de notre part, notamment :

1. La formation de la main-d’euvre 2. L’allègement de la bureaucratie pour les entreprises, notamment l’élimination

du quitus trimestriel au profit d’un quitus annuel. 3. L’allègement du processus visant à l’obtention du permis de construction. 4. La facilitation du processus d’enregistrement des entreprises.

De manière générale, il s’agira d’adopter de meilleures pratiques réglementaires, de moderniser et de simplifier les procédures en renforçant les institutions juridiques.

4.3 Services sociaux de base Fournir des services publics de qualité au moindre coût possible est le point central de notre vision, dans une logique de venir en aide à la majorité dans une société trop inégalitaire. Diminuer les dépenses des ménages sur certains postes budgétaires tels que la santé (10%) et l’éducation (17%) contribuera grandement à diminuer leur vulnérabilité. Outre l'amélioration du bien-être général de la population, l'amélioration des services d'éducation et de santé peut être utilisée pour construire une main-d'œuvre productive et efficace. En tenant compte des ressources limitées de l’État, il est indispensable de stimuler une croissance économique à deux chiffres afin de diminuer la pression exercée par les personnes vulnérables en demande de protection sociale.

4.3.1 Éducation Les indicateurs et chiffres clés de ce secteur éducation démontrent clairement notre retard : • Taux Net de Scolarisation au Fondamental pour les 1er et 2ème cycles: 88%

(recensement scolaire 2011) • Taux Net de Fréquentation scolaire: 77% (EMMUS 4) • Taux brut de scolarisation: 165% (MENFP - données 2012) • Nombre d’écoles fondamentales: 16,072 dont 12% public et 88% non public, 44% urbain et 56% rural (MENFP, 2013) • Nombre d’écoles (préscolaire, fondamentale et secondaire) : 21,000 • Nombre d’élèves inscrits à l’école (préscolaire et 2 cycles du fondamental) : 3,185,858 (21% public, 79% non public) • Nombre d’enseignants: 183,000 (33,000 public) • Nombre d’enfants en dehors du système: entre 200,000 à 500,000 • Taux d’abandon: en moyenne 12% - en 5ème année il est de 1%, mais en 6ème année il est de 26% (Source MENFP – PIPE) • Taux d’achèvement de la 5ème année: < 25% (EMMUS 4) • Taux de sur-âgés au primaire: 72% • Taux d’admission à la 1ère année à 6 ans: N/D • Part des dépenses publiques allouée à l’éducation: environ 16% (repères internationaux : au moins 20% pour les pays en voie de développement) • Part du budget de l’éducation dans le PIB : 2% • Dépenses courantes en éducation: 66% provenant des familles (8% du PIB), 22% de

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l’État, 12% de l’aide extérieure (MENFP-PIPE) • 79% des effectifs dans le non-public et moins de 75% d’écoles accréditées (par rapport au % des haïtiens vivant avec moins de 2 USD/jour) • Environ 79% d’enseignants non qualifiés, sans compter les faibles salaires d’où la forte démotivation et l’impact négatif sur la qualité. • Taux moyen de diplomation ou de réussite aux examens officiels: 70% pour le fondamental, moins de 30% pour la terminale I et entre 40% et 50% pour la terminale II (MENFP, 2014) • Iniquité flagrante: seuls 25% des enfants appartenant aux quintiles les plus pauvres ont accès à l’enseignement primaire contre 80% dans les quintiles les plus riches. La différence est encore plus grande au secondaire (2% de TNS pour les plus pauvres contre 40% pour les plus riches) La plateforme KONVIKSYON propose de repenser l’offre éducative pour une scolarisation des 2.500.000 enfants (environ) à scolariser 5 à 14 ans (1 année de préscolaire et 9 années du fondamental) (estimations à partir des Projections IHSI 2013). La plupart d’entre eux (80%) fréquentent des écoles privées à des coûts élevés pour les familles, sans rien y apprendre. Les familles font des sacrifices énormes pour scolariser leurs enfants dans des écoles qui ne sont pas dignes de ce nom. A raison de 1 salle de classe / niveau / école, on arrive à un total de : • 400 élèves/école • 40 élèves/classe (NB. ratio au-dessus des normes internationales) Il faudrait donc à raison de 10 enseignants/école, 1 Directeur et 1 conseiller pédagogique: • 6,250 écoles publiques • 6,500 Directeurs • 6,500 conseillers pédagogiques (n’existe pas mais nécessaire) • 62,500 enseignants Pour avoir une bonne couverture nationale, il faudrait en moyenne et à titre indicatif: • 625 écoles par département • 43 écoles par commune • 11 écoles par section communale Cout estimatif d’investissement d’une école complète: 1.500.000 USD pour 10 salles de classe par école à 60m2/salle, bibliothèque, cantine, salle des enseignants, bureau du Directeur, cour de récréation, mobiliers, matériels pédagogiques et éducatifs etc… À terme, la plateforme KONVIKSYON veut inverser l’offre pour arriver à une offre publique de qualité couvrant 80% des besoins. (actuellement à 19%).

4.3.2 Formation professionnelle En l’état actuel des choses, il existe une grande inadéquation entre les besoins en techniciens compétents et l’offre. Ceci se caractérise par l’importation indécente de techniciens dominicains dans des domaines variés (électricité, réfrigération, plomberie, mécanique, pour ne citer que ceux-là). La redynamisation de l’appareil productif haïtien va décupler la demande de ressources qualifiées.

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Il faudra, en coordination avec le secteur privé, former des jeunes capables de combler cette demande. Dans cette optique, il faudra réhabiliter JB Damier et t multiplier l’offre publique du même type pour atteindre au moins une école publique de formation professionnelle de référence dans chaque département.

4.3.3 Santé et planification familiale

Le domaine de la santé est une priorité pour la plateforme KONVIKSYON car elle entre

en droite ligne avec la philosophie de réduire les coûts des ménages et éviter des

éléments qui peuvent enfoncer un foyer dans la vulnérabilité.

Dans le domaine de la santé publique, nous interviendrons sur trois axes :

Proximité :

- Les agents de santé communautaires pourront mener diverses activités de promotion de la santé, de prise en charge des cas de cas et de prestation de services au niveau communautaire. Les ASC peuvent servir de pont entre les professionnels de la santé et la communauté et aussi aider celle-ci à identifier et se pencher sur ses propres besoins en matière de santé. Ils peuvent fournir aux gestionnaires des systèmes de santé des informations auxquelles ils n’auraient jamais accéder autrement et aussi encourager les travailleurs du système sanitaire à comprendre les besoins de la communauté et y répondre.

- Standard minimum de qualité dans les cliniques municipales qu’elles soient

publiques et privées. Ces cliniques devront pouvoir fournir le paquet minimal de

services identifié par le MSPP qui constitue 80% de la demande en santé. Ce

paquet inclut : Les activités les plus efficientes en termes de coût et de réduction

de mortalité et de morbidité, telles que vaccination, promotion de la santé,

surveillance épidémiologique, santé maternelle, néonatale et infantile,

traitement des maladies infectieuses. La mise en œuvre du paquet sera

progressive. - Arriver à créer un hôpital de référence par département.

Prévention et promotion:

- Il est avéré que la sensibilisation des populations aux comportements

susceptibles d’éviter certaines maladies coûte moins cher que le traitement de

ces maladies.

Provision d’assurance santé: La Plateforme KONVIKSYON mettra tout en œuvre afin

d’arriver à un modèle où le patient n’a pas à payer au moment de recevoir les services,

donc n’a pas à s’appauvrir au hasard d’une maladie. Ce système s’appuiera sur un

organisme d’achat distinct chargé de se procurer le paquet minimal de services.

Planification familiale

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Une des préoccupations majeures du prochain Gouvernement devra aussi être la croissance

démographique de la population Haïtienne qui, si elle n’est pas maîtrisée, risque d’entraver

les bénéfices de la croissance économique. Selon les estimations, la population haïtienne en 2012 est d’environ 10,2 millions avec un taux annuel de croissance de 1,5%. L’étude EMMUS IV indique que l'indice de fécondité est de 4, que 50% des jeunes de 20-24 ans ont eu leur premier rapport sexuel avant l’âge de 18 ans et que près de 9% des grossesses sont des grossesses précoces (avant 20 ans). Le ratio de mortalité maternelle demeure très élevé dans le pays, environ 630 décès {479 – 789} pour 100 000 naissances (EMMUS IV). Une bonne réponse aux besoins de la population en planification familiale contribue fortement à réduire la mortalité maternelle, permet de choisir le nombre de grossesses, l’espacement entre les grossesses et prévient les grossesses précoces et tardives. En permettant que chaque grossesse soit désirée, la planification familiale diminue aussi le nombre d’avortements dangereux. Un autre bienfait de la PF est qu’elle protège contre les infections transmises sexuellement et le VIH. Toujours selon l’EMMUS IV, la couverture actuelle de la contraception moderne est faible (18% pour les femmes en âge de procréer).

Le prochain gouvernement mettra sur pied une campagne intitulée «KANPE SOU 2» qui

visera à encourager les familles à s’arrêter à deux enfants.

Réduction des besoins non couverts en planification familiale.

Formation de prescripteurs aux méthodes contraceptives modernes,

Mise en place d’un réseau national de distribution active et standardisée de

contraceptifs modernes,

Combat des mythes de PF grâce à la sensibilisation,

Amélioration des services destinés aux jeunes et augmentation de la disponibilité des

méthodes de PF de longue durée.

Les programmes d’assistance sociale aux parents comporteront de puissants incitatifs pour

les encourager à KANPE SOU 2.

Prestation de services

Pour la plateforme KONVIKSYON, il est primordial d’améliorer rapidement et dans de fortes proportions la prestation de services en santé et en éducation. Ceci se fera avec une plus forte implication de l’État dans la prestation de services. Toutefois cette intensification de la prestation des services par les ministères dans leur état actuel n’est pas viable. Pour pallier à cette situation, la Plateforme KONVIKSYON préconise la mise sur pied d’une Agence de prestation de service en Santé et Éducation (APSE). Cet organisme public quasi-indépendant coordonnera et cofinancera les services fournis par les ONG et le privé. Basé sur le modèle développé par Paul Collier, cette institution (l’APSE) sera un organisme public ne faisant pas partie de l’administration publique, jouissant d’une indépendance semblable à celle d’une banque centrale. Les normes seront déterminées par les ministères sectoriels mais la supervision de l’application par les prestataires de services se fera par L’APSE. (ex : le MSPP fixe les normes de qualité minimum et des

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niveaux de prix maximum que devraient respecter les services de santé recevant un financement de l’Agence). Un tel organisme offre divers avantages, il permet de recueillir des fonds auprès des donateurs, de l’État et de diverses autres sources (ces fonds seront inscrits au budget national). Il permet également de sous-traiter contractuellement la prestation de service (ONG et prestataires du secteur privé), tout en veillant au respect des normes de qualité et de couverture géographique fixées par les ministères. Ce mécanisme permet de contrôler l’activité des prestataires et de les mettre en concurrence sur la base de critères comparables. Surtout, l’office serait dirigé par un conseil d’administration dont la majorité des sièges irait à des représentants du Gouvernement mais au sein duquel seraient aussi représentés les bailleurs et tout autre acteur technique compétent. La Plateforme envisage également la présence de représentants de la Diaspora. Dans ce modèle les bailleurs sont co-responsables du bon fonctionnement et de l’intégrité du financement des services sociaux de base.

4.3.4 Eau potable et assainissement ÉTAT DES LIEUX: Accès à une source d’eau améliorée: 64% Accès à des installations sanitaires: 26% Défécation en plein air: 23% Mortalité infantile (enfants de moins de 5 ans): 73/1000 Une loi de Réforme du Secteur de l’Eau Potable et de l’Assainissement a été ratifiée par le Parlement en 2009. Cette loi a proposé une nouvelle organisation innovante de ce secteur : La Loi-cadre définit une nouvelle structure organisationnelle par la création de la Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement (DINEPA), LE RÉGULATEUR, et de 4 Offices Régionaux d’Eau Potable et d’Assainissement (OREPA), LES OPÉRATEURS. De plus, cette loi prévoit que la maîtrise d’ouvrage des réseaux d’eau potable et d’assainissement devra revenir, dans le processus de décentralisation, aux municipalités. Elle a, bien entendu, prévu une période de transition, en attendant que ces municipalités, successivement, puisse démontrer leurs capacités de prendre en charge ces réseaux, en pleine propriété.

Au cours de cette transition, les réseaux urbains seront gérés, en régie, par les OREPA à travers des Centres Techniques d’Exploitation (CTE) ou en délégation, affermage ou concession au secteur privé. En milieu rural, la gestion se fera par des opérateurs professionnels, sous le contrôle de Comités locaux d’Eau Potable et d’Assainissement (CAEPA) créés par les populations et reconnus par les OREPA.

Depuis le vote de la loi et la mise en place de ces structures, la réforme est en train de stagner, avec le risque d’un retour en arrière. Il y a lieu maintenant de finaliser et de soumettre au vote du parlement la loi organique et le cadre de fonctionnement des OREPA (les vrais opérateurs) consacrant leur autonomie et permettre ainsi à la DINEPA de remplir son rôle de régulateur.

Objectifs de la Plateforme KONVIKSYON: Economiques: - la diversification des modèles de gestion,

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- l’adoption d’une nouvelle politique tarifaire, - la sensibilisation à la culture du paiement du service afin de dégager des recettes au moins suffisantes pour assurer la couverture des dépenses de fonctionnement et d’entretien des systèmes d’alimentation en eau et d’assainissement. Techniques: - l’obligation de service public et d’un accès pour tous au service public, - l’entretien des réseaux, de l’équipement et du matériel, - la continuité du service et - l’égalité du traitement des usagers placés en situation comparable Sociaux: - l’équité d’accès aux services, - l’implication de la population dans la gestion des systèmes ruraux et périurbains et surtout, - l’exercice d’une solidarité vis-à-vis des populations des quartiers pauvres urbains et celles à bas revenus du milieu rural dans le cadre de la fourniture de services élémentaires d’eau potable et d’assainissement. Nos engagements :

- Poursuivre la mise en place des mesures prévues par la Réforme - Consolider par la loi le cadre organisationnel et le mode de fonctionnement des grands opérateurs (OREPA), afin de permettre à la DINEPA de remplir sa mission de régulateur ;

- Élaborer et adopter un Programme national pour un accès de tout haïtien à l’eau potable et à un service d’assainissement de base (PRONEPA), accompagné d’un Programme Stratégique Sectoriel (PSS), décomposé en Schémas Directeurs régionaux et Plans quinquennaux ;

- Suivi systématique de l’évolution mensuelle et interannuelle du PSS, selon les objectifs fixés, sur la base d’indicateurs de performance, à travers un Observatoire de l’Eau Potable et de l’Assainissement (OEPA).

- Renégocier toutes les conventions de financement, pour le secteur, avec les bailleurs de fonds et les ONG, s’assurer que ces financements sont compatibles au PRONEPA et sont inscrits dans la démarche du PSS;

- Diversifier les modèles de gestion et les sources de financement pour le secteur, en promouvant les investissements du secteur privé national et international par le Partenariat Public/Privé, et l’implication aux partenariats et aux financements de banque privées locales et régionales;

- Allouer un montant correspondant à 8% du budget national au secteur EPA, - Constituer un Fonds d’études et de Réhabilitation des Réseaux d’Eau potable et

d’Assainissement (FEREPA), qui serait alimenté par un pourcentage prélevé sur les tarifs de l’eau distribuée, au niveau national, par des subventions de l’État haïtien et l’aide internationale ainsi que par des financements innovants qui seront proposés pour le développement des services;

- Former les ressources humaines du Secteur à travers une École Nationale des Métiers de l’Eau et de l’Environnement (ENAMEE).

Objectifs 2016-2021 :

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Couverture Eau potable : 80% Couverture assainissement : 65%

4.3.5 Protection sociale La mise en place d’un système de protection sociale, efficace, performant, mais viable du point de vue financier, dans les moyens et longs termes, figure parmi les défis majeurs qu’Haïti doit relever.

Sur fonds de vulnérabilité, extrême pauvreté et pauvreté de masse correspondent à un manque d’accès aux services sociaux de base, et à de fortes inégalités qui, si elles perdurent, peuvent troubler la paix sociale. De plus, cette situation implique également une déficience du capital humain disponible à l’économie. Pour ces raisons, l’extrême pauvreté fait peser un risque sur la croissance économique elle-même. Dans cet ordre d’idée, les constats de petite économie et de pauvreté généralisée conduisent à trois observations clés: 1) Les moyens financiers à mobiliser pour tisser et déployer un filet de protection

sociale suffisamment exhaustif sont considérables par rapport à la taille de l’économie haïtienne ;

2) L’aide externe continuera à jouer un rôle important dans la lutte contre la pauvreté en Haïti au regard des moyens mobilisables à l’échelle domestique ;

3) Il est absolument nécessaire de stimuler et de faciliter, en toute urgence, une croissance économique forte sur un horizon assez long de façon à diminuer, grâce aux nouveaux emplois créés, la pression exercée par la demande en protection sociale sur les ressources disponibles.

La plateforme KONVIKSYON perçoit la protection sociale comme d’abord une obligation dans une logique de droits de l’Homme, mais aussi comme un instrument à vocation d’apaisement social et donc de stabilité politique. Notre politique de protection sociale reposera sur les éléments suivants :

- Cash transfert : Maintien et dépolitisation du processus. Une étude exhaustive des différents programmes sera commanditée, en vue d’un meilleur impact. L’implémentation se fera en coordination avec les collectivités territoriales et comprendront des contreparties additionnelles pour les foyers (formation et formalisation).

- Appuis aux vieillards et invalides : Les différents instruments existants, tels que la CAS, l’OFATMA et l’ONA seront évalués afin d’orienter leur action.

- L’emphase sera mise sur des crédits rotatifs, tels que du petit élevage, pour fournir au foyer un tremplin leur permettant de se hisser hors de la pauvreté sans avoir recours à des transferts récurrents. Un quota de 50% de femmes pour les bénéficiaires sera exigé.

- Un regard particulier à des catégories vulnérables particulières telles que les restavèk et les employés de maison en général.

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4.3.6 Prévention des risques et désastres Un pourcentage élevé de la population haïtienne vit dans des régions exposées à de hauts risques de catastrophes naturelles (inondation, éboulement, séisme, glissement de terrain). L’action de la Plateforme mettra l’accent sur les éléments suivants :

- Programme de rétention d’eau - Identification des infrastructures pouvant servir d’abris - Renforcement du service national de météorologie - Implantation d’un réseau de sismographes à travers le pays - Formation de corps spécialisés en sismologie et protection civile - Programme d’éducation aux risques et désastres - Mise sur pied du programme d’action civique - Frein aux constructions anarchiques par le renforcement de l’autorité de l’État

tant au niveau central qu’au niveau des collectivités territoriales.

4.4 Environnement et aménagement du territoire

Le territoire haïtien est caractérisé par une grande dégradation du milieu physique,

découlant :

De la pression démographique ;

Du régime de propriété;

De l’organisation de l’espace ;

Des systèmes agraires; et, enfin

Des structures d’exploitations agricoles

Deux éléments nouveaux font aujourd’hui partie du problème environnemental :

L’extension du territoire urbain : plus de 40% de la population haïtienne vit dans des

villes sans planification;

Le département de l’Ouest connait un taux d’urbanisation de 67% et abrite 3.7 millions

d’habitants, soit plus de 40% de la population du pays.

La pression croissante de l’urbanisation et de l’habitat dispersé sur l’environnement ne peut

être prise en compte qu’à travers une bonne politique d’aménagement du territoire. La

réhabilitation de l’environnement haïtien ne peut découler que d’actions concertées et

simultanées sur le foncier, les systèmes agraires, l’aménagement du territoire et l’économie.

96% des forêts d’origine n’existent plus. Ce qui reste de forêts est situé en terrain

inaccessible pour l’homme. La déforestation émane d’un besoin économique mais elle se fait

au détriment de la productivité agricole. 20% des terres sont considérées cultivables, mais

près de 50% des terres sont labourées.

Haïti consomme chaque année Un Million Sept Cent Mille (1.700.000) tonnes équivalents en

pétrole (TEP), dont 75% proviennent de bois de feu et de charbon de bois, 20% de produits

pétroliers, 4% d’électricité et 1% de bagasse de canne. Le gouvernement Haïtien devra

aborder la question énergétique hardiment en priorisant la protection de l’environnement et

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en favorisant l’utilisation intelligente et efficiente de carburants de qualité, au meilleur prix,

dans la cuisson, l’industrie, le transport et la production d’électricité.

La plateforme KONVIKSYON agira sur les points suivants :

4.4.1 Gestion des bassins versants et reforestation

Réorganisation administrative en fonction des bassins versants

Reforestation avec arbres fruitiers et espèces précieuses

Politique de conversion des foyers urbains au propane

Plantation d’espèces bio-énergétique (ricin, medsiyen, etc…)

Délimitation et protection des aires protégées

4.4.2 Préservation des espèces endémiques et de la biodiversité

Inventaire des ressources naturelles et aquatiques

Gestion rationnelle des ressources en eau avec renforcement des collectivités territoriales et de la cellule Gestion des bassins versants et ressources en eau du CIAT.

Multiplication de parcs botaniques

4.4.3 Aménagement et planification urbaine

Zonage ;

Aménagement des quartiers vulnérables ;

Réorganisation des transports publics urbains ;

Appui aux collectivités territoriales pour démarrer, au cours des cinq prochaines

années, des actions exemplaires d’aménagement urbain et rural.

4.4.4 Établissement de pôles de développement

Inventaire des ressources et potentialités régionales

La mise en place des équipements collectifs dans diverses régions du pays devra

être revue, dans un souci de cohérence et d’équilibre régionaux, avec les

nombreux opérateurs et notamment le ministère de l’Education, le FAES et la

DINEPA: écoles, équipements sportifs, marchés, gares routières, stations

d’épuration des eaux usées, décharges publiques, etc.

Ces pôles de développement contribueront à mieux distribuer la prestation de

services sur l’étendue du territoire.

Il est impératif de ne plus aborder la question de l’environnement comme une

compétence exclusive d’un ministère mais comme un domaine transversal ni de limiter

son emprise à la production des normes et la résolution de problèmes concrets :

o La protection des aires protégées et des sources ;

o La collecte des déchets plastiques et le nettoyage des marchés publics;

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o Le changement de source d’énergie pour les entreprises consommatrices de bois et

de charbon de bois ;

o La prise en compte du changement climatique dans les plans d’aménagement du

territoire.

o Former des techniciens en sciences de l’environnement

o Protéger les forêts primaires, ces forêts intactes ou originelles, et à haut degré de

naturalité.

4.4.5 Identification des terres et réforme du foncier

Le cadastre, la réforme et la sécurisation foncière sont au cœur de tout effort

d’aménagement du territoire et font partie des réformes essentielles à entreprendre

pour libérer le foncier et le rendre disponible tant pour l’entreprise privée que pour

l’urbanisation structurée. La plateforme KONVIKSYON, insiste sur le fait que cette

approche doit être couplée à l’extension du crédit hypothécaire.

4.5 Inclusion de la Diaspora La situation de retard d’Haïti requiert des investissements massifs dans divers secteurs afin d’une part, de rattraper le temps perdu et d’autres part, fournir des opportunités de travail à un grand nombre de citoyens. Pour atteindre un nombre substantiel d’emplois (100,000 par année pendant 5 ans), nos experts ont déterminé qu’un milliard de dollars par année devrait être investi au minimum. Cet apport en capital ne peut venir que de trois sources : 1) Les ressources naturelles (sur le long terme) 2) La coopération externe 3) La Diaspora Au sujet de ce dernier point, la Diaspora est au cœur de notre stratégie de développement parce qu’elle est un foyer de ressources qualifiées et modernes. La Diaspora est un pont entre le monde extérieur moderne et notre société insulaire. La plateforme KONVIKSYON préconise l’intégration sans hypocrisie de la Diaspora dans toutes les activités économiques. Des recours institutionnels doivent être clairement identifiés et renforcés pour rassurer ce secteur dont la confiance a été mainte fois égratignée. Nous avons identifié trois secteurs ou des instruments financiers et transparents pourraient servir à canaliser les fonds de la Diaspora.

- Le secteur immobilier qui permet de relier leur investissement à quelque chose de tangible.

- Assurance pour leur famille vivant en Haïti. - Les transferts de nourriture qui peuvent être transformés en locomotive de la

production nationale.

En gage de bonne foi et pour obtenir ses résultats, la plateforme KONVIKSYON, va s’atteler à concrétiser les points suivants :

- faire voter par le Parlement une loi d’application sur la double nationalité qui fera de tous les enfants d’Haïtiens, des citoyens à part entière.

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- Mettre un ONI dans chaque consulat - Donner le droit de vote à la diaspora

5 THÉMATIQUES TRANSVERSALES

5.1 La décentralisation Un État présent sur tout le territoire, à travers la mise en œuvre progressive d’une décentralisation effective par:

le renforcement institutionnel, juridique et financier des gouvernements locaux ;

l’élaboration et le vote de la loi sur la fonction publique municipale ;

la formation de ressources humaines ;

l’établissement du service social obligatoire pour les étudiants en fin de cycle à l’université, auprès des municipalités ;

l’autonomie réelle de la gestion municipale ;

L’opérationnalisation effective des délégations départementales par leur renforcement en moyens matériels, financiers et en ressources humaines compétentes devant leur permettre d’assurer leur mission de mise en œuvre des politiques ministérielles et garantir ainsi la cohérence des actions de l’État dans les régions.

La plateforme KONVIKSYON s’engage à soumettre un ensemble de textes à l’approbation du Parlement pour permettre aux communes de reprendre en charge les attributions et compétences qui leur ont été progressivement reprises par l’administration centrale : cimetières et pompes funèbres, marchés, gares routières et abattoirs, voierie et assainissement, eau potable et urbanisme, état civil et sports, etc.

Nous proposons également la création d’une Agence Nationale d'Assistance-Conseil et de contrôle de la qualité des opérations des collectivités territoriales, dont le rôle consistera à apporter un soutien technique aux collectivités territoriales. Elle constituera un outil technique au service des collectivités et leur permettra d’améliorer les performances en termes de collecte de taxes et de prestations de services.

5.2 La problématique de genre Pour réaliser son potentiel, Haïti ne peut prétendre se développer sans donner toutes ses chances à plus de la moitié de la population. Le genre est intimement lié à tous les aspects de la vie économique et sociale, quotidienne et privée des individus et à ceux de la société qui a assigné à chacun (hommes et femmes) des rôles spécifiques. C’est pourquoi, il constitue pour la plateforme KONVIKSYON la problématique transversale par excellence. En se basant sur les analyses faites par les agences des Nations Unies, on peut voir que la problématique de genre touche tous les aspects de notre programme2. Environnement

2 FAO, Le Genre, 2010

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Les femmes sont les premières touchées par l’épuisement des ressources naturelles. Dans les zones rurales de bien des pays en voie de développement, elles sont responsables de l’utilisation et de la gestion quotidiennes des ressources naturelles. Elles subviennent également aux besoins de la famille par les cultures vivrières, la collecte des produits forestiers, la corvée de bois et d’eau. Vie publique et instances de décisions L’inégalité entre hommes et femmes persiste dans la vie publique et dans les instances décisionnelles. Les femmes sont toujours sous-représentées dans les gouvernements, les assemblées législatives et dans beaucoup d’autres secteurs cruciaux influant sur l’opinion publique tels que l’art, la culture, les médias, la religion. Agriculture et foncier Les recherches de la FAO ont démontré que la précarité du droit foncier, en terme d’usufruit ou de propriété, est une des causes à l’origine des difficultés rencontrées par les femmes pour améliorer la productivité agricole et leurs revenus. La sécurité des droits sur la terre ne se limite pas à la propriété privée, elle s’étend aussi aux formes de location des terres publiques ou au droit d’utilisation des propriétés communautaires. Il est très probable que si les femmes avaient une garantie sur les terres (propriété, usage, usufruit), elles les valoriseraient différemment et, au mieux, pourraient décider à court et à long terme des investissements utiles et de la gestion appropriée des ressources, obtenant ainsi des rendements plus performants. Les ressources financières En général, les prérogatives des femmes sur les ressources locales et les bénéfices des politiques nationales vont rarement de pair avec l’accumulation des responsabilités qu’elles ont en matière de production vivrière et de gestion des ressources naturelles. Une majorité de femmes parmi les paysans pauvres, faute d’argent, ne peuvent pas parer au coût des intrants, même subventionnés (engrais, pesticides, produits vétérinaires, aliments pour le bétail, combustible, etc.). Pauvreté et vulnérabilité Les disparités d’accès aux ressources entre hommes et femmes ont un effet direct sur les potentialités d’autonomie économique assurant aux femmes et aux personnes qui en dépendent une meilleure qualité de vie5. Les études ont démontré que la pauvreté se féminise: au cours de la décennie 1970-1980, le nombre de femmes qui vivaient au-dessous du seuil de pauvreté a augmenté davantage que celui des hommes. Santé Les femmes et les hommes ont des demandes de santé distinctes, à cause des différences biologiques, mais aussi à cause de leur mode de vie lié aux rôles spécifiques que la société leur a assignés. À cause de tous ces éléments, la plateforme KONVIKSYON se propose d’attaquer de front les problèmes suivants :

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- Assurer le respect des quotas de femmes dans l’administration publique ; - Promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes dans les rémunérations

et les parcours professionnels ; - Loi sur le harcèlement sexuel ; - Loi sur la discrimination dans l’emploi ; - Finaliser, adopter et vulgariser un plan d’action pour l’égalité des genres ; - Mettre en application des recommandations de la Convention des Nations Unies

relative à l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) et autres des conventions internationales existantes ;

- Relancer les activités de Budgétisation Sensible au Genre (BSG) ; - Mettre en place le système de collecte systématique de données et

d’informations qualitatives et quantitatives, relatives au genre ; - Mettre sur pied un programme de formation intensive en leadership politique et

économique destiné aux femmes ; - Travailler avec les universités locales pour mettre en place un Institut

de recherche sur les questions de genre ;

- Créer des mécanismes de soutien aux femmes entrepreneures ;

- Créer et maintenir des programmes intensifs de formation des femmes et des

filles dans des filières économiques porteuses en partenariat avec les

institutions de formation professionnelle ;

- Ouvrir des lignes de microcrédit préférentiel pour les femmes ;

- Soumettre une loi sur l’équité salariale ; - Mettre l’emphase sur la problématique de genre dans le cursus éducatif ;

6 MÉCANISMES, MOYENS ET INDICATEURS Pour la plateforme KONVIKSYON, le premier mécanisme de financement de notre développement doit être le budget national. Les rubriques de ce budget et leur importance doivent refléter les priorités de l’État. Tout en augmentant les recettes de l’État par l’élargissement de l’assiette fiscale, nous nous attèlerons à diminuer les dépenses de fonctionnement du budget et à en augmenter les dépenses d’investissement afin de commencer un processus de financement de notre propre développement. La rationalisation et l’assainissement des finances publiques seront notre point d’entrée vers un meilleur rendement pour chaque gourde dépensée. Il est cependant clair que le bond qualitatif nécessaire ne peut se faire avec les 120 milliards de gourdes du budget national. Nous comptons donc sur les partenaires d’Haïti pour continuer un bout de chemin avec nous, mais sur des bases différentes. En 2015, dix ans après son adoption, la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide reste d’actualité et un objectif à atteindre, en particulier en Haïti. La plateforme KONVIKSYON prend l’engagement auprès des partenaires d’Haïti de revisiter et d’évaluer les différents mécanismes de coopération mis sur pied depuis une vingtaine d’année, du cadre de coopération intérimaire au CAED, de se baser également sur les bonnes pratiques pour en tirer des leçons et une marche à suivre afin de donner aux bailleurs les garantie de transparence et de résultats nécessaires tout en préservant la

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souveraineté de l’État Haïtien. L’État Haïtien et les bailleurs de fonds devront s’entendre sur des indicateurs de performance nous permettant de rendre des comptes à la population comme eux devront le faire auprès de leurs constituants. Au Sommet sur le développement durable le 25 Septembre 2015, les états membres de l'ONU ont adopté un nouveau programme de développement durable, qui comprend un ensemble de 17 objectifs mondiaux pour mettre fin à la pauvreté, à la lutte contre les inégalités et l'injustice, et faire face au changement climatique d'ici à 20303. Le nouveau programme se base sur les 8 objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) adoptés en 2000. En 2015, des progrès énormes ont été réalisés vers la réalisation de ces objectifs, ce qui témoigne de la valeur d’un programme unificateur étayé par des objectifs et des cibles. Cependant, malgré ces progrès, la pauvreté accable encore trop de personnes. Les Objectifs de développement durables (ODD) permettront d’achever la tâche commencée avec les OMD et ne laisseront personne à la traîne. Les 17 Objectifs de développement durable:

1) Eliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde ; 2) Eliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir

l’agriculture durable ; 3) Donner aux individus les moyens de vivre une vie saine et promouvoir le bien-être de

tous à tous les âges ; 4) Veiller à ce que tous puissent suivre une éducation de qualité dans des conditions

d’équité et promouvoir les opportunités d’apprentissage tout au long de la vie ; 5) Réaliser l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles ; 6) Garantir l’accès de tous à des services d’approvisionnement en eau et d’assainissement

et assurer une gestion durable des services en eau ; 7) Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes à un

coût abordable ; 8) Promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi

productif et un travail décent pour tous ; 9) Mettre en place une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation

soutenable qui profite à tous et encourager l’innovation ; 10) Réduire les inégalités entre les pays et en leur sein ; 11) Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs,

résilients et soutenables ; 12) Instaurer des modes de consommation et de production soutenables ; 13) Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs

répercussions ; 14) Conserver et exploiter de manière soutenable les océans, les mers et les ressources

marines aux fins du développement durable ; 15) Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon

durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser le processus de dégradation des terres et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité ;

3 Objectifs de developpement durables, UNDP. 2015

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16) Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes aux fins du développement durable, assurer à tous l’accès à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes ;

17) Revitaliser le partenariat mondial au service du développement soutenable et renforcer les moyens de ce partenariat L’Agenda 2030 du développement durable sera un point de départ pour une feuille de route en matière de développement. Ses 17 objectifs et ses 169 cibles guideront l’action coordonnée de l’état et des partenaires.

CONCLUSION Aucun président élu pour 5 années ne saurait apporter des réponses satisfaisantes à la complexité des nombreux problèmes d'Haïti. D’où la nécessité d'un pacte de bonne gouvernance conclu entre les principaux leaders politiques et le président élu dès ses premiers mois au pouvoir. Nécessité aussi d'une stratégie commune de développement fondamental pour les 30 prochaines années, à l'élaboration de laquelle la jeunesse haïtienne sera invitée à participer pleinement. A cette fin l’éducation de nos enfants se fera à l'école de la vie haïtienne, en leur inculquant des notions qui en feront des citoyens utiles à une patrie qu'ils auront appris à bien connaître, bien comprendre et aimer profondément. De même, sans un programme d'urgence pour faire face à la dégradation de notre environnement, sensibiliser et mobiliser la population en prenant immédiatement les mesures indispensables au sauvetage de cette partie de l’île, tous les programmes de gouvernement sont voués à l'échec. Les réalisations en infrastructures de toutes sortes sont condamnées à la destruction par des catastrophes naturelles résultant de la négligence des bassins versant, du déboisement irrationnel de nos terres, de l'absence de traitement des berges et embouchures de nos rivières. Sous le leadership de Steven Benoit la plateforme KONVIKSYON s’assurera que les différents secteurs de la société haïtienne ont pu contribuer au pacte de gouvernance et à la stratégie de développement sur le long terme, bases de l’unification de nos principales forces sociales et économiques. L’implication des jeunes au processus de prise de décision et de gestion de la chose publique garantira à la fois la durabilité du pacte et de la stratégie, dont l’adaptation aux réalités du moment se fera de façon périodique en cours de route. Ce texte est un texte d’ouverture qui ne saurait que s’enrichir des critiques constructives qui lui seront adressées. Avec une vision claire et partagée, dans le respect des règles du jeu, de l’égalité des chances pour tous, la stabilité politique et l’ordre public, la plateforme KONVIKSYON ose dire haut et fort ‘’AYISYEN KAPAB!’’.

ANNEXE I.- QUELQUES INDICATEURS SOCIO-ECONOMIQUES, LES DEFIS A RELEVER ET LES TENDANCES A INVERSER.

Près de 70% de la population a moins de 30 ans.

50% de la population vit sur 2% du territoire

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80% de la population urbaine vit dans des bidonvilles

26.4% des haïtiens de possèdent pas de titre pour leur terre.

5% du territoire est légalement recensé.

63% des terres en Haïti ont une pente de 20% ou plus

84% des diplômés universitaires laissent le pays

Haïti est le pays de l’hémisphère occidental avec les pires paramètres épidémiologiques:

o un taux de mortalité infantile de 64 pour 1000 naissances vivantes, o plus de 20,000 nouveaux nés meurent en Haïti chaque année (quatre fois

plus que les décès dus au cholera) et de ces 20,000, o près de 9,000 autres meurent avant d’atteindre l’âge d’un mois, reflétant

la faiblesse des soins aux femmes enceintes ; o le taux de mortalité maternelle est parmi les plus élevés au monde (630

décès pour 100,000 femmes enceintes). o L’espérance de vie à la naissance de l’Haïtien moyen est de 58 ans. o Malgré quelques progrès, le VIH continue d’être une épidémie

généralisée, affectant 1.9 pour cent de la population adulte, soit plus 120,000 personnes.

o L’offre scolaire publique mise en place ne répond qu’à moins de 10% de la demande exprimée;

o Les disparités dans la structure de l’offre existante sont très marquées entre les Départements scolaires du pays et également entre les milieux rural et urbain;

Le phénomène des élèves sur-âgés dans les classes prend de plus en plus d’ampleur à

tous les niveaux d’enseignement;

La problématique des langues constitue un véritable obstacle à un enseignement et un

apprentissage de qualité;

Tous les soirs, 8 millions de nos compatriotes dorment dans le noir, sans électricité.

5 millions d’entre nous ne savent ni lire, ni écrire et sont dans le noir le jour comme la nuit.

2 haïtiens sur 10 contrôlent 69% des richesses du pays et même si nous arrivions à répartir les richesses existantes équitablement entre tous nos concitoyens, le Pays figurerait toujours et encore au rang des PMA, les pays les moins avancés.

sur une population active estimée à 4.2 millions d’habitants par l’IHSI, moins de 200.000 disposent d’un emploi formel et régulier.

87% des diplômés universitaires haïtiens vivent à l’étranger.

Une classe moyenne exsangue avec seulement 6% des personnes travaillant en Haïti qui disposent d’un revenu compris entre cinq cents et quatre mille dollars américains par mois.

Pendant 4 ans, la dernière administration a endetté le pays d’un montant avoisinant le milliard six cents millions de dollars américains.

Aujourd’hui, plus de 20% des ressources locales de notre budget de fonctionnement est gaspillé dans la subvention des pertes de l’Electricité d’Haïti (EDH). En effet, l’Etat investit plus d’argent aujourd’hui à combler les pertes de cette entreprise d’état que dans l’instruction publique ou dans les soins de santé à la population.

Haïti au début des années 60 avait une situation économique similaire à celle de pays

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comme la Corée du Sud ou la République Dominicaine. Aujourd’hui, le PIB per capita de la Corée a été multiplié par 30 et celui de la République Dominicaine par 8.

La croissance démographique annuelle est d’environ 2,5%. Elle est accompagnée d’un taux global d’inactivité estimé à 51,1% (en 2009).

Aujourd’hui, la pauvreté est deux fois plus élevée en milieu rural qu’en milieu urbain. Le revenu per capita à la campagne n’est que de 400 $ l’an comparé à $800 en ville.

Des 3 millions de personnes souffrant d’insuffisance alimentaire, 77% vivent en milieu rural.

L’érosion des sols est évaluée à environ 12 000 ha par an

Haïti importe près de 60 % de ses besoins alimentaires.

Le riz qui constitue la base de notre ration alimentaire est importé à près de 80%.

Un État hyper centralisé, avec 70% des établissements administratifs ayant leur siège dans la région de Port-au-Prince.