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ARCHIVED - Archiving Content ARCHIVÉE - Contenu archivé Archived Content Information identified as archived is provided for reference, research or recordkeeping purposes. It is not subject to the Government of Canada Web Standards and has not been altered or updated since it was archived. Please contact us to request a format other than those available. Contenu archivé L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous. This document is archival in nature and is intended for those who wish to consult archival documents made available from the collection of Public Safety Canada. Some of these documents are available in only one official language. Translation, to be provided by Public Safety Canada, is available upon request. Le présent document a une valeur archivistique et fait partie des documents d’archives rendus disponibles par Sécurité publique Canada à ceux qui souhaitent consulter ces documents issus de sa collection. Certains de ces documents ne sont disponibles que dans une langue officielle. Sécurité publique Canada fournira une traduction sur demande.

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The monthly journal for the criminal justice system I Le courrier mensuel de la justice pénale Ans■••

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Committees and House Business On March 4, Justice Minister John Crosbie tabled the government response to the Final Report from the Sub-committee on Equality of the Standing Committee on Justice and Legal Affairs. The Minister said that the government will consider whether the Canadian Human Rights Act needs amendment to give it primacy over other laws and to clearly establish that systemic discrimination is prohibited. Legislation will be introduced shortly, he continued, to ensure equal protection and equal benefit of the law under the Criminal Code for the mentally disabled.

Legislative committees have been established to study Criminal Code amendments regarding gun control (Bills C-269 and C-283), capital punishment (Bills C-272 and C-281) and prostitution (Bill C-273). Bill C-277 will study amendments to the Canadian Human Rights Act regarding sexual orientation. These Bills have all been introduced to the House and have had first reading.

The Senate has passed Bill C-65, an Act to amend the RCMP Act.

William Outerbridge, Chairman of the National Parole Board, and other senior board officials appeared before the Senate Committee on Legal and Constitutional Affairs during its consideration of Bills C-67 and C-68, Acts to amend the Parole Act and Penitentiaries Act.

Les travaux des comités et de la Chambre Le 4 mars, le ministre de la Justice, M. John Crosbie, a déposé la réponse du gouvernement au Rapport final du Sous-comité sur l'égalité, du Comité permanent de la justice et des questions juridiques. Le ministre a déclaré que le gouvernement examinera s'il y a lieu de modifier la Loi canadienne sur les droits de la personne de manière à lui donner la primauté sur d'autres textes de loi et afin d'établir clairement que la discrimination au sein du gouvernement est interdite. Il a ajouté que la Chambre sera bientôt saisie d'un projet de loi visant à faire bénéficier pleinement les handicapés mentaux de la protection et des avantages prévus par le Code criminel.

Des comités législatifs ont été créés et chargés d'étu-dier les modifications proposées aux dispositions du Code criminel en ce qui concerne le contrôle des armes à feu (projets de loi C-269 et C-283), la peine capitale (projets de loi C-272 et C-281) et la prostitution (projet de loi C-273). L'étude du projet de loi C-277 portera sur les modifications proposées à la Loi canadienne sur les droits de la personne concernant l'orientation sexuelle. Tous ces projets de loi ont été déposés devant la Chambre et ont franchi l'étape de la première lecture.

Le Sénat a adopté le projet de loi C-65 modifiant la Loi sur la GRC.

Le président de la Commission nationale des libérations conditionnelles, M. William Outerbridge, ainsi que d'autres représentants de haut rang de la Commission, ont comparu devant le Comité sénatorial des affaires juridiques et constitutionnelles pendant l'étude des pro-jets de loi C-67 et C-68 modifiant la Loi sur la libération conditionnelle de détenus et la Loi sur les pénitenciers.

New Publications Toward Equality: The Response to the Report of the Parliamentary Committee on Equality Rights. Table of contents includes The Canadian Human Rights Act, Sexual Orientation, Women and the Armed Forces, Religious Observances, Access by the Physically Dis-abled and Mental Disability, among other headings. Produced by and available from: Communications and Public Affairs, Department of Justice Canada, Ottawa, Ontario K1A 0H8 Tel.: (613) 995-2569

Vient de paraître Cap sur l'égalité — Réponse au Rapport du Comité parlementaire sur les droits à l'égalité. Selon la table des matières, les sujets traités sont, entre autres, la Loi canadienne sur les droits de la personne, l'orientation sexuelle, les femmes et les Forces armées, la liberté de culte, la déficience mentale, l'accès aux services et aux installations des personnes ayant une déficience phy-sique. Peut être obtenu des : Communications et Affaires publiques, Ministère de la Justice Canada, Ottawa (Ontario) K1A 0H8 Tél : (613) 995-2569

LIAISON/ May 1986

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alson I+ Solicitor General Canada

Ministry Secretariat

Solliciteur général Canada

Secrétariat du Ministère

Liaison is produced monthly by the Communications Group, Ministry Secretariat, Solicitor General Canada, under the authority of the Honorable Perrin Beatty, P.C., M.P., Solicitor General of Canada. The magazine is available to the public free of charge.

Liaison est publié chaque mois par le Groupe des communications, Secrétariat du ministère, Solliciteur général Canada, avec l'autorisation de l'honorable Perrin Beatty, CP, député, Solliciteur général du Canada. Cette publication est offerte gratuitement.

Editor/Rédactrice Denise Amyot

Assistant Editor/Rédactrice adjointe Susan Gardner-Barclay

Design/Graphisme Carisse Graphic Design Ltd.

Translation/Traduction Ministry Translation Service Service de traduction du Ministère

Communications Group, Programs Branch 340 Laurier Avenue West Ottawa, Ontario K1A OP8 Tel: (613) 991-2808

The opinions expressed in this publica-tion do not necessarily reflect the views or policies of the Ministry of the Solicitor General. Contents of this publication may be reprinted with credit unless otherwise noted. Photographs that illustrate situa-tions are set up by Liaison and are taken with permission of participating actors.

Groupe des communications Direction des programmes 340 ouest, avenue Laurier Ottawa (Ont.) K1A OP8 Tél: (613) 991-2808

Les opinions exprimés dans Liaison ne concordent pas nécessairement avec les opinions et les politiques du ministères du Solliciteur général. Sauf avis contraire, reproduction de textes autorisée avec mention de la source. Les photographies qui illustrent les articles ont été prises par Liaison, avec la permission des intéressés.

ISSN 0703-9700

Canad'd

ion/i.of he tal the I*

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Vol. 12 No. 5 May/mai 1986 In this Issue/Dans ce numéro

Protégeons notre environnement

LIAISON I mai 1986

Protecting Our Environment

In a recently released working paper, the Law Reform Commis Canada has recommended that a new offence, crimes against environment, be added to the Criminal Code. While environme groups have welcomed the LRC's proposals, some members manufacturing community are less than enthusiastic.

p cL ,

MINISTERE UE Dans un document de travail publié récemment, la GÉNÉRA

réforme du droit du Canada a recommandé la création, dans le Code criminel, d'une nouvelle infraction : le crime contre l'environnement. Alors que les groupes de protection de l'environnement réservent un accueil favorable aux propositions de la CRD, certains fabricants sont loin d'être enthousiastes. 4

Building Windows

Community-based policing is a new catch-phrase that means many things to many people. But participants at a recent Ministry-sponsored conference agreed on one thing: it won't work without the support and participation of both police officers and the public. In short, "we have to start building windows into our police forces."

Les services de police communautaires

Les services de police communautaires : une nouvelle expression inter-prétée différemment par chacun. Toutefois, les participants à une confé- rence tenue récemment sous les auspices du Ministère se sont mis d'accord sur un point : ces services exigent l'appui et la participation à la fois des agents de police et du public. Bref, nous devons favoriser les échanges entre la police et la collectivité.

Covering Crime

Media treatment of crime and criminal justice issues can often be sen- sational, unduly negative and politically biased. Participants at the University of Ottawa 17th Annual Criminology Symposium discussed the role of media in shaping public opinion and defining moral order in our society.

Le crime fait la manchette

Les reportages dans les médias sur le crime et les questions relatives à la justice pénale sont souvent à sensation, indûment négatifs et enta-chés de préjugés sur le plan politique. Les participants au 17e Colloque annuel de criminologie de l'Université d'Ottawa ont discuté de la manière dont les médias influencent l'opinion publique et définissent l'ordre moral dans notre société.

Cover photo / Paul Norris / couverture

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document doit être apProuvée peauteur.

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Protecting Our Environment 1 gr - he names are familiar. Port Hope,

Mississauga, the St. Clair River — and now Timmins. Every day, Canadians are spilling, dumping, bury-ing and burning pollutants, and every day, the threat to public health and safety increases. Could a Love Canal or Bhopal be just around the corner?

Not if the Law Reform Commission of Canada has its way. Since 1971, the LAC has been reviewing the aging Criminal Code in an attempt to make it more relevant and effective, lt has concluded in its Work-ing Paper, Crimes Against the Environment, that a new Criminal Code section aimed specifically at environmental crime would represent a major improvement in these areas.

Protégeons notre environnement

es noms sont bien connus : Port Hope, Mississauga, la rivière St. Clair et maintenant Timmins. Chaque jour,

les Canadiens renversent, déversent, enfouissent et brûlent des polluants et, chaque jour, la menace pour la santé et la sécurité du public s'accroît. Ce qui s'est passé à Love Canal ou à Bhopal pourrait-il bientôt se produire ici?

La Commission de réforme du droit du Canada a fait tout en son pouvoir pour éviter pareille catastrophe. En effet, depuis 1971, la CRD étudie le Code criminel, qui date déjà d'un bon nombre d'années, en vue de le rendre plus efficace et plus pertinent. Dans son docu-ment de travail intitulé Les crimes contre l'environne-ment, elle a conclu que de nouvelles dispositions portant spécifiquement sur le crime contre l'environne-ment représenteraient une amélioration importante.

It's time to find safer ways to dispose of industrial waste. II est temps que nous trouvions des moyens plus sûrs d'éliminer les déchets industriels.

4 LIAISON I May 1986

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Everyone contributes to the pollution problem.

The working paper is part of the LRC's Protection of Life Project. The main objective of the project is to "examine the strengths and weaknesses of existing law in responding to the new challenges created by both technological developments and existing or potential threats to human life and health." Nowhere are these challenges more evident than in the area of pollution. The proliferation of toxic substances is staggering. There are 77,000 chemical substances in existence today, 1,200 of them considered dangerous. Several of the most harmful — radiation, chlorine, lead and mercury to name a few — are commonly used and part of our everyday lives. Meanwhile, the numbers increase on a regular basis as disposal and manufacturing technologies advance.

The LRC believes that a new Criminal Code offence could prove invaluable as an additional tool in bring-ing the situation under control. It bases this recom-mendation first on the assumption that serious pollu-tion contravenes a "fundamental societal value" —

that of a safe environment — and should thus be addressed specifically in the Criminal Code. Second, some acts of pollution pose a serious harm to public health and safety, and are characterized by intention-ality, recklessness and gross negligence, further justifying the creation of a new offence. Finally, the addition of a Criminal Code section directly aimed at environmental crimes would, in keeping with the educative aims of the Code, demonstrate public repudiation of such offences and make a substantial contribution in dealing with the pollution problem.

Highlights of the LRC's proposals include recom-mendations that:

Nous contribuons tous à la pollution de l'environnement.

Le document de travail fait partie de la série « Protec-tion de la vie », dont l'objectif principal est d'examiner les points forts et les lacunes des textes de loi en vigueur face aux nouveaux défis posés par les progrès technologiques et les menaces actuelles ou éventuelles contre la vie et la santé humaines. Ces défis sont parti-culièrement évidents dans le domaine de la pollution, étant donné l'extraordinaire prolifération des substances toxiques. En effet, il existe actuellement 77 000 produits chimiques, dont 1 200 sont considérés comme dan-gereux. Or, l'utilisation de plusieurs des substances les plus dangereuses, comme les matières radioactives, le chlore, le plomb et le mercure, est très répandue. En outre, le nombre de ces substances s'accroît sans cesse à mesure que les procédés de fabrication et d'élimination progressent.

Selon la CRD, la création d'une nouvelle infraction dans le Code criminel pourrait être un instrument pré-cieux de lutte contre ce problème. Sa recommandation est fondée sur trois hypothèses. Premièrement, la pollu-tion grave porte atteinte à une « valeur sociale fonda-mentale », à savoir le droit à un environnement sûr, et il y a donc lieu de prévoir dans le Code criminel des dispositions particulières à cet égard. Deuxièmement, certains actes de pollution, qui, intentionnellement, par insouciance ou par imprudence, mettent gravement en danger la santé et la sécurité du public, méritent assuré-ment d'être criminalisés. Ils justifient nettement la créa-tion d'une nouvelle infraction. Enfin, l'ajout au Code criminel de nouvelles dispositions portant expressément sur les crimes contre l'environnement, conformément aux objectifs du Code sur le plan éducatif, montrerait bien que le public condamne ces actes et contribuerait

LIAISON! mai 1986 5

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1. a new and distinct Criminal Code offence be added to the Code, that of a "crime against the environment";

2. the role and justification for this offence be repu-diation and deterrence of conduct that seriously compromises the fundamental societal value of and right to a safe environment;

3. the range of activity that the offence prohibits should cover conduct which seriously endangers or damages the environment and, hence, human health and safety through direct physical acts or the manufacturing, transportation, use, storage, or disposai of any hazardous or potentially hazard-ous material. The scope of the offence would also include not only immediate and known harms and dangers but also those which are likely to result in the foreseeable future;

4. the mental element required for a crime against the environment be intention, recklessness or negligence;

5. Criminal Code offences against the environment should prohibit not only harmful or endangering acts but also harmful and endangering omissions; and that

6. the jury trial may well be the ideal and normal vehicle for determining whether specific acts or omissions merit repudiation as a crime against the environment.

In its recommendations, the LRC cautions that the new offence should be used only in cases where human life and health are endangered, and not simply when use and enjoyment of the natural environment are in jeopardy. Furthermore, it should not take the place of existing federal and provincial laws and regulatory agencies which are currently the primary mechanisms of control. As LRC Commissioner Louise Lemelin notes, "The new section would simply be an additional tool, nothing more."

The paper has met with a mixed reaction from con-cerned interest groups. Predictably, environmental protection agencies are enthuSiaStiC. "We agree whole-heartedly with the sentiment of the report," says Kai Millyard of Toronto-based Pollution Probe. "This is the kind of thing we have been pushing for since we first began 17 years ago." Millyard reports that public support of environmental controls has increased dramatically over the past few years, and the LRC's efforts are undoubtedly a direct result of this. "Environmental protection has become so "motherhood" these days that governments are scrambling around looking for the right things to do about it," he says. "You rarely get this kind of agreement on any other social issue."

Millyard claims that practices such as "night-dumping" of toxic waste and the illegal sale of con-taminated oil as fuel oil are fairly common. "There has been a lot of this kind of thing in the last few years as it has become increasingly unacceptable to easily dispose of wastes directly down the pipe or in the local land fill site." While he acknowledges that some members of the manufacturing and business communities have understood "that it is in their best interest as well as society's best interest to improve their environmental practices," Millyard says that

utilement à la lutte contre la pollution.

Parmi les principales recommandations de la CRD, citons les suivantes :

1. une infraction nouvelle et distincte devrait être ajoutée au Code criminel, sous le titre « crime contre l'environnement »;

2. le rôle et la raison d'être de la nouvelle infraction devraient être la réprobation et la dissuasion à l'égard des conduites qui portent gravement atteinte à une valeur sociale fondamentale, à savoir le droit à un environnement sûr;

3. devrait être visée expressément par la portée géné-rale des infractions contre l'environnement toute con-duite gravement dommageable ou dangereuse pour l'environnement et donc la vie et la santé humaines, et consistant dans un acte matériel direct ou sur-venant au cours de la fabrication, du transport, de l'utilisation, du stockage ou de l'élimination de substances dangereuses ou potentiellement dan-gereuses; seraient visés non seulement le préjudice et le danger qui sont immédiats et connus mais aussi ceux qui surviendront probablement dans un avenir prévisible;

4. l'élément moral des crimes contre l'environnement devrait être l'intention, l'insouciance ou l'imprudence;

5. les infractions contre l'environnement prévues au Code criminel devraient prohiber non seulement les actions qui causent un dommage ou un danger grave, mais aussi les omissions dommageables ou dangereuses;

6. le procès par jury est peut-être le mécanisme normal et le mieux indiqué pour déterminer si l'acte de pollu-tion ou l'omission mérite d'être réprouvé à titre de crime contre l'environnement.

Dans ses recommandations, la CRD précise qu'il ne peut s'agir d'infraction que dans le cas où la vie et la santé humaines sont en danger et non dans le cas d'un acte qui porte atteinte seulement à l'usage et à la jouissance de l'environnement naturel. En outre, les nouvelles dispositions ne doivent pas prendre la place des textes de loi fédéraux et provinciaux en vigueur et des organismes de réglementation qui constituent actuellement les principaux mécanismes de contrôle. Comme le précise le commissaire de la CRD Me Louise Lemelin, « Les nouvelles dispositions viendraient simple-ment s'ajouter aux instruments déjà prévus ».

Le document a fait l'objet d'une réaction mixte de la part des groupes d'intérêt concernés. Comme on pou-vait s'y attendre, les organismes de protection de l'envi-ronnement lui ont fait un accueil enthousiaste.« Nous appuyons sans réserve la portée du rapport », déclare Kai Millyard, de Pollution Probe, à Toronto.« Notre groupe réclame ce genre de réforme depuis sa création il y a 17 ans.» M. Millyard ajoute que l'appui du public aux mesures de protection de l'environnement n'a cessé de croître au cours des dernières années ét que les efforts de la CRD résultent sans doute directement des pressions exercées par le public. « La protection de l'environnement rallie maintenant tous les appuis et les

6 LIAISON I May 1986

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Louise Lemelin

there is still a group of industrialists who maintain "a primitive attitude" toward environmental protection. He hopes that the proposed Criminal Code section will send a clear message to this group that it's time for an attitude up-date.

The manufacturing community is not as enthusiastic about the LRC's proposals. Members of the Canadian

gouvernements cherchent désespérément à prendre les mesures qui s'imposent, ajoute-t-il. On voit rarement pareille unanimité d'opinion sur une question d'ordre social. »

Selon M. Millyard, des pratiques telles que le déverse-ment de déchets toxiques la nuit et la vente illégale de pétrole contaminé sont assez courantes. « Ces pratiques se sont répandues ces dernières années à mesure qu'il est devenu de moins en moins acceptable de déverser des déchets directement dans les conduits ou dans le site de décharge local. » Tout en reconnaissant que certains fabricants et hommes d'affaires comprennent « qu'il est dans leur meilleur intérêt ainsi que dans celui de la société d'améliorer leurs pratiques à cet égard », M. Millyard déclare qu'un certain groupe d'industriels conserve encore une « attitude primitive)> à l'égard de la protection du milieu. Il espère que les modifications qu'on se propose d'apporter au Code criminel montre-ront clairement à ces personnes que leurs attitudes sont nettement dépassées.

Les fabricants réservent aux propositions de la CRD un accueil moins enthousiaste. Les membres de l'Asso-ciation des manufacturiers canadiens ne sont nullement convaincus qu'il soit nécessaire, voir justifié, de créer une nouvelle infraction. « La notion de dommages infli-gés à l'environnement est floue », déclare John Dillon, directeur des Affaires environnementales pour l'Associa-tion, « et nous ne voyons pas comment on pourrait créer une infraction criminelle à partir de cette notion, étant donné que les infractions criminelles sont habituelle-ment formulées en termes très précis. » M. Dillon craint que la nouvelle infraction, formulée en termes généraux, ne donne lieu à des poursuites visant toutes sortes d'actes criminels « qui devraient plutôt tomber sous le

Negligence in transportation of dangerous substances would become an offence.

La négligence dans le transport des substances dangereuses deviendrait une infraction.

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Manufacturing Association are not convinced that a new offence is necessary or justified. "We have prob-lems with the whole concept of trying to make some-thing as nebulous as harm to the environment into a criminal offence," says John Dillon, Manager of Environmental Affairs for the Association, "parti-cularly since criminal offences are usually very specific." Dillon is concerned that the generality of the new offence will result in prosecution of all kinds of crimes "that should properly be dealt with by existing regulations and statutes."

Members of the Association also say that the new section would unduly discriminate against the manufacturing community. "Everyone contributes in one way or another to the pollution problem," says Dillon. "This paper proposes that small harms to the environment are not criminal while large harms are, and I don't think that this is a principle on which law should be based. For example, in an assault situa-tion, the conduct is either wrong or it isn't wrong." Dillon is also unconvinced that the incidence of serious pollution is increasing, and says that "indus-tries are spending more and more money all the time on pollution control, recognizing that environmental protection makes good sense both as a social responsibility and from a profit and loss point of view.... What we need now is enforcement of the current regulations and legislation, not the creation of a new, ill-defined offence."

While this may be true, Louise Lemelin defends the Commission's recommendations. She points out that

coût des règlements et des textes de loi en vigueur.»

Par ailleurs, les membres de l'Association sont d'avis que les nouvelles dispositions seraient discriminatoires à l'égard des fabricants. « Nous contribuons tous, d'une façon ou d'une autre, à la pollution de l'environnement, déclare M. Dillon. Or, selon ce document, les infractions de pollution graves sont criminelles, alors que celles peu graves ne le sont pas. À mon avis, ce n'est pas là un principe sur lequel il y a lieu de fonder des disposi-tions législatives. Dans le cas de voies de fait, par exemple, il s'agit toujours d'un acte illicite. » Par ailleurs, M. Dillon n'est nullement convaincu que les cas de pollution graves augmentent. Il déclare que « les industries, reconnaissant la nécessité de protéger l'envi-ronnement, tant pour assumer leurs responsabilités envers la société que sur le plan de la rentabilité, affectent des sommes de plus en plus importantes à la lutte contre la pollution ... il s'agit maintenant d'appli-quer les règlements et les textes de loi en vigueur, et non pas de créer une infraction nouvelle et mal définie.»

Bien qu'il y ait du vrai dans ces arguments, Louise Lemelin défend les recommandations de la Commission. Elle signale que les dispositions actuelles du Code criminel, par exemple celles portant sur les méfaits et la négligence criminelle, ne protègent pas suffisamment l'environnement contre les actes de pollution graves. « Un code rédigé il y a près de 100 ans, forcément, ne correspond pas à la réalité actuelle », signale Me Lemelin, qui ajoute que la situation est analogue à celle qui existe dans le domaine de l'informatique et des

Legislation that is 100 years old doesn't address today's technology.

Une loi rédigée il y a cent ans ne tient pas compte de la technologie moderne.

8 LIAISON/ May 1986

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current Criminal Code provisions such as mischief and criminal negligence do not provide adequate protection of the environment from serious acts of pollution. "You cannot expect a code drafted almost 100 years ago to address the situation today," she notes, adding that the situation is sinnilar to those currently being experienced in computer and medical fields — quite simply, the legislation can't keep up with the technology.

Furthermore, Lemelin says, "Some acts are so reprehensible that we (the Commission) could not understand why they weren't addressed specifically in the Code. When someone pours toxic substances in a river, knowing that they are toxic, I have some difficulty seeing the difference between that and someone assaulting his neighbour."

Lennelin cautions, however, that the new section is not intended to replace existing administrative and legislative tools, but rather to act as an additional option for the most serious acts of pollution. "Basi-cally, it's an issue of education," she says. "We want to say to people that if you go over this point, you are a criminal. What we have proposed is just one way of doing this. We are certainly not saying that it is the only way."

Whatever form the offence may take, there can be little doubt of the eventual necessity for legislation, particularly in light of the fact that other countries have established similar criminal offences with con-siderable success. In the late '70s, Germany legis-lated "An Act to Combat Environmental Criminality" that contains several elements similar to those pro-posed by the LRC. By 1980, ten American states had proposed or enacted legislation that includes criminel offences against the environment, while Japan has also criminalized serious environmental pollution with particular emphasis on the protection of human health.

The LRC is currently receiving responses to its working paper proposais. Normally, a report to Parlia-ment would follow but, as the Commission is now drafting a new Criminal Code, the section on envi-ronment crime, if deemed suitable, will simply be in-cluded as part of the draft. Subsequently, Department of Justice authorities will respond to this and other recommendations.

Lemelin acknowledges that a Criminal Code sec-tion will not stop pollution just as a Criminal Code section has failed to stop murder, but, she says, "it's an important step in the right direction." Studies have shown that Canadians are increasingly consider-ing deterioration of the environment to be a major concern, and are supporting a wide variety of meas-ures that ensure protection of this precious, non-renewable resource. Clearly, it's a choice of paying now or paying later. Given the consequences of the latter, there is really no choice at

Reference: Working Paper 44: Crimes Against the Environment. Available without charge from The Law Reform Commission of Canada, 130 Albert Street, 7th floor, Ottawa, Ontario KlA 0L6, or Suite 310, Place du Canada, Montréal, Québec H3B 2N2.

sciences médicales : les progrès technologiques étant rapides, la législation est vite dépassée.

En outre, selon Me Lemelin, « certains actes sont tellement répréhensibles que nous (la Commission) ne comprenons pas pourquoi ils ne sont pas visés par des dispositions spécifiques du Code. Pour ma part, je ne vois pas de grande différence entre celui qui déverse, en connaissance de cause, des substances toxiques dans une rivière et celui qui se livre à des voies de fait sur son voisin. »

Me Lemelin souligne toutefois que les nouvelles dispositions ne sont nullement censées remplacer les textes administratifs et législatifs en vigueur, mais permettent plutôt d'appliquer d'autres sanctions aux actes de pollution les plus graves.« Essentiellement, il s'agit de sensibiliser le public, déclare-t-elle. Nous voulons préciser qu'à partir d'un certain point, il s'agit d'une infraction criminelle. Ce que nous proposons n'est que l'un des moyens d'y parvenir. Ce n'est certainement pas le seul. »

Quelle que soit l'infraction créée, il faudra tôt ou tard adopter des mesures législatives à cet égard, à l'instar d'autres pays qui ont réussi à criminaliser certains actes graves de pollution. Vers la fin des années 70, l'Allemagne a adopté une « Loi visant à combattre la criminalité en matière d'environnement » qui contient plusieurs dispositions semblables à celles proposées par la CRD. En 1980, dix États américains avaient pro-posé ou adopté des mesures législatives prévoyant des infractions criminelles contre l'environnement. Enfin, le Japon a criminalisé les actes graves de pollution de l'environnement et, dans les infractions instituées, a accordé une place importante à la protection de la santé humaine.

La CRD reçoit actuellement des réactions aux disposi-tions qu'elle recommande dans son document de travail. Normalement, elle présenterait ensuite un rapport au Parlement. Cependant, comme elle procède à la rédac-tion d'un nouveau Code criminel, si les dispositions sur les crimes contre l'environnement sont jugées appro-priées, elle les inclura simplement dans le corps du texte. Par la suite, le ministère de la Justice donnera suite aux recommandations.

Me Lemelin reconnaît que l'inclusion de ces disposi-tions dans le Code criminel ne permettra pas d'enrayer la pollution, pas plus que les dispositions du Code sur le meurtre n'ont réussi à faire disparaître ce crime. Il s'agit toutefois, à son avis, « d'un pas important dans la bonne direction ». Diverses études effectuées récem-ment ont révélé qu'un nombre croissant de Canadiens considèrent la détérioration de l'environnement comme une question d'importance majeure et qu'ils appuient tout un éventail de mesures propres à assurer la protec-tion de cette ressource précieuse et non renouvelable. Nous devons assumer soit maintenant, soit à l'avenir les frais de la pollution. Les conséquences, si nous tardons à agir, seraient telles que nous n'avons guère le choix. 7.=, Référence : Document de travail 44: Les crimes contre l'environnement. Peut être obtenu gratuitement de la Commission de réforme du droit du Canada, 130, rue Albert, 7» étage, Ottawa (Ontario) K1A 0L6 ou Bureau 310, Place du Canada, Montréal (Québec) H3B 2N2

LIAISON I mai 1986 9

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Building Windows veryone is talking about community-based policing these days but no one is really sure

what it is. How did the concept evolve? What does it mean? And where will it take us? An international gathering of police officers and researchers recently met in Ottawa at a conference spon-sored by the Ministry of the Solicitor General to clear away some of the fog surrounding one of policing's newest catch-phrases.

George Kelling

Services de police communautaires

ujourd'hui, tout le monde parle de services de police communautaires, mais personne ne sait exactement

de quoi il s'agit. Comment ce concept a-t-il évolué? Que signifie-t-il? Et où nous mènera-t-il? Au cours d'une réunion inter-nationale tenue récemment à Ottawa sous les auspices du ministère du Solliciteur général, des policiers et des chercheurs ont tenté de dissiper quelque peu la confusion que fait naître cette nouvelle expression. George Kelling, professeur à l'Université Harvard de Boston, a derrière lui vingt ans de recherche et connaît fort bien les origines et l'évolution des services de police communautaires. Il a constaté qu'au cours des deux dernières décennies, la philosophie policière avait subi une réorientation radicale qui avait ramené les services de police de quartier à leur point de départ.

M. Kelling s'explique. Avant 1960, la plupart des services de police américains étaient axés sur les gens. Les policiers faisaient des patrouilles à pied et utili-saient diverses méthodes qui resseraient les liens entre la collectivité et ses policiers. Puis, à la suite de pro-blèmes d'inefficacité et de corruption, les méthodes

10 LIAISON I May 1986 Lawrence Roach

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Motor patrols were originally introduced as a way of separat- Les patrouilles motorisées servaient à l'origine à séparer les ing the officer from the community , policiers de la collectivité.

George Kelling is a professor at Harvard University in Boston. With 20 years of research under his belt, he is an expert on the origins and evolution of com-munity policing. Kelling has observed a drastic re-shaping of police philosophy in the last two decades, a reshaping that has seen neighbourhood policing come full circle.

Prior to 1960, Kelling says that much of American policing was "people"-oriented, composed of foot patrols and other methods that encouraged close ties between the community and its police force. But Kelling reveals that problems of inefficiency and corruption forced a re-evaluation and re-orientation of police methods, and a model that distanced the police from community authority evolved. Law enforcement and crime control became central areas of concern rather than community needs.

Kelling submits that motor patrols, or police patrols in vehicles, were not originally introduced solely as tactical but also as a method of separating police from the public. By breaking the link with his community, , the police officer's authority now came from criminal law and the police profession itself.

The dramatic social changes of the late '60s and early '70s brought yet another crisis in policing, says Kelling. Increases in crime rates, the rapid growth of the civil rights movement and expanding minority

policières furent réévaluées et réorientées, donnant lieu à un modèle qui, dans une certaine mesure, a soustrait la police à l'autorité de la collectivité. L'application de la loi et la lutte contre le crime sont alors devenues les principaux sujets de préoccupation, au détriment des besoins de la collectivité.

Au début, précise M. Kelling, les patrouilles motori-sées n'étaient pas seulement une mesure tactique, mais encore un moyen de séparer les policiers et le public. En brisant le lien avec la collectivité, le policier détenait alors son autorité en vertu du droit pénal et de sa profession même.

Les changements sociaux spectaculaires qui ont mar-qué la fin des années 60 et le début des années 70 ont provoqué une autre crise au sein des services de police, poursuit M. Kelling. L'augmentation des taux de crimina-lité, la croissance rapide des mouvements de défense des droits civils et les besoins croissants des groupes minoritaires ont exercé des pressions écrasantes sur les corps policiers américains. Malgré les augmentations de personnel et de fonds, les services de police n'arri-vaient pas à s'adapter à l'évolution des besoins et des demandes de la collectivité. Comme on pouvait s'y attendre, les appuis politiques et publics diminuèrent. « Le rôle et l'impact des services de police se sont trouvés dévalorisés ... Les policiers en ont été mécon- tents, ne sachant plus très bien qui ils étaient, ce qu'ils faisaient et où ils se dirigaient.

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Police forces must provide oppo rtunities for the community to articulate its needs.

group needs combined to bring crippling pressure on American police forces. Kelling reports that, despite increases in both manpower and budget, police across the country were unable to keep pace with changing community needs and demands. Not sur-prisingly, both public and political support dimin-ished, and, he says, "the importance and impact of policing was trivialized ... Police were a grumpy lot. No longer did they have a clear vision of themselves, what they were doing or where they were going."

Faced with this dilemma, policy-makers began looking for solutions. Kelling says they found a good portion of the answer in foot patrols. Examination of this tactic revealed numerous benefits such as improved quantity and quality of police-community contact, a reduction in public fear of crime and improved police perception of community law enforcement needs. Community policing was on its way in.

The issue of how to shape closer ties between police and the public into a model for policing has now become the subject of international debate. Commander Lawrence Roach, of the London Metropolitan Police in England, acknowledges that community-based policing is "a term used by many but owned by none." But Roach submits that at the centre of the debate are three key elements. First is the issue of consultation. Community policing, in any form, demands a continuing dialogue between police decision-makers and the public, essentially ensuring that the police can determine what their customers want. Roach views the relationship between policing and the social context in which it occurs as a second

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Les services de police doivent donner l'occasion à la collectivité de faire connaître ses besoins.

Face à ce dilemme, les technocrates commencèrent à chercher des solutions et en trouvèrent une dans les patrouilles à pied, qui comportent de nombreux avan-tages, dont l'amélioration de la quantité et de la qualité des contacts police-collectivité, la diminution de la peur du crime chez les citoyens et une meilleure perception, par la police, des besoins de la collectivité en matière d'application de la loi. Ce fut le début des services de police communautaires.

L'établissement, dans le cadre d'un modèle de ser-vices policiers, de liens plus étroits entre la police et le public est aujourd'hui une question débattue à l'échelle internationale. Selon le commandant Lawrence Roach, de la police de Londres, l'expression « services de police communautaires » est utilisée par beaucoup, mais n'appartient à personne. À son avis, trois ques-tions se trouvent au centre du débat. La première a trait à la consultation. En effet, les services de police com-munautaires, quelqu'en soit la forme, exigent un dia-logue continu entre les technocrates des services poli-ciers et le public, essentiellement pour faire en sorte que la police soit à même de déterminer ce que veut le public. La deuxième question importante concerne les relations entre les services policiers et le milieu social dans lequel ils sont assurés, et la troisième, l'obligation de rendre compte et le contrôle de la police. Les ser-vices de police doivent trouver des réponses à ces questions pour assurer l'efficacité des services de police communautaires.

C'est exactement ce que fait la police de Londres, explique M. Roach. Depuis que Sir Robert Peel, fonda-teur de la police londonienne, a chargé celle-ci d'assurer le bien-être et la protection du public, les relations entre la police et la collectivité sont restées une question

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Foot patrols result in reduced public and police fear.

primary issue in community policing, with police accountability and control as the last. Police must come to some resolution of these issues in order to achieve effective neighbourhood policing.

Roach reports that London Police have been doing just that. Since Sir Robert Peel, founder of the London force, first defined its purpose as ensuring the well-being and protection of the public, police contact with the community has remained a priority. The beneficial effects of this close relationship have been felt most recently in the force's efforts to resolve some of London's frequent racial conflicts. Rather than employing the more traditional tactics of simply increasing the number of visible officers in an attempt to deter such events, London police have concentrated on improving relations with minority groups and mobilizing communities to acknowledge the problem, accept responsibility and actively pursue solutions themselves. Similar approaches to Neighbourhood Watch programs and inner-city crime problems have met with similar success.

Given the London experience, Commander Roach says that the true essence of community policing lies in allowing the public to articulate its needs and then acting upon those needs. He cautions that it is not, however, an alternative to reactive or proactive policing but rather an addition. Nor can it be forced on a community but must naturally "grow out of a public wish for good, efficient policing, and a cor-responding willingness to contribute and participate in it."

Like London, several American cities have experi-enced considerable success in their first tentative

Les patrouilles à pied réduisent les craintes tant chez les citoyens que chez les policiers.

prioritaire. Les effets bénéfiques de ces relations étroites se sont récemment fait sentir lorsque la police s'est efforcée de résoudre certains des conflits raciaux qui se produisent fréquemment à Londres. Plutôt que de simplement augmenter, suivant le mode traditionnel, le nombre des policiers visibles à des fins de dissuasion, la police de Londres a cherché à améliorer ses relations avec les groupes minoritaires et à amener la collectivité à reconnaître le problème, à accepter ses responsa-bilités et à trouver elle-même des solutions. Des modes d'approche semblables aux programmes de surveillance de quartier et de lutte contre le crime dans les grandes villes ont également été couronnés de succès.

Compte tenu de l'expérience londonienne, le comman-dant Roach estime que les services de police commu-nautaires doivent essentiellement permettre au public de faire connaître ses besoins, puis agir en fonction de ces besoins. Il précise toutefois qu'il ne s'agit pas d'une solution de rechange aux services de police axés sur l'action ou la réaction, mais d'une mesure complé-mentaire. Par ailleurs, les services de police communau-taires ne peuvent pas être imposés à la collectivité, mais doivent résulter du désir du public d'avoir des services policiers efficaces et de sa volonté d'y participer.

Plusieurs villes américaines ont eu, comme Londres, beaucoup de succès lorsqu'elles ont mis sur pied des services de police communautaires. En tète de liste vient la ville de Flint, au Michigan, qui compte 150 000 habitants et où le taux de chômage est souvent de 25 %. De 1979 à 1981, l'Université de l'État du Michigan a procédé à une étude du système de patrouilles à pied de cette ville.

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steps into neighbourhood policing. At the top of the list is a city of 150,000 with an employment rate that often runs as high as 25 per cent. Flint, Michigan was the subject of a study conducted by Michigan State University which examined its unusual and extensive system of foot patrols from 1979 to 1981.

Robert Trojanowicz, Director of the School of Criminal Justice at Michigan State, shared the impressive results of the study with conference par-ticipants. Trojanowicz reports that Flint police have documented a reduction in calls for service of 43 per cent, largely attributable to the increased public edu-cation role of foot patrol officers which resulted in communities mediating their own disputes.

The study also revealed a substantial reduction in public fear of crime. Sixty-five per cent of surveyed citizens said they felt safer with the introduction of foot patrols. Perhaps more surprisingly, the officers themselves felt safer as well, drawing their new-found confidence from better knowledge of and interaction with the public they served. Predictably, officers also reported greater job satisfaction.

Furthermore, study results indicated a reduction in public apathy toward crime and crime control, and improvement in both the exchange and overall quality of information passed between the public and the police. In fact, information gathered by foot patrol officers was consistently as good or better than that collected by undercover officers.

Despite these clear advantages, both Roach and Trojanowicz caution that community policing initia-tives were not without their problems in both London and Flint. Trojanowicz enumerates the more practical concerns: a marked initial hostility between foot patrol and motor patrol officers; the difficulty in find-ing officers well-suited both in temperament and skills to community policing; the political pressures brought to bear on the force by communities desiring their own foot patrol officers; and the dissatisfaction expressed by some upper-class communities with decreased efficiency brought about by the increase of foot over motor patrols.

The problems that Roach lists are more theoretical. First, he questions how police forces will define the community — who will speak for the public? Who should be consulted? Roach submits that this group should not be limited to elected officials, but cautions that the consultation process requires restructuring of community and police organizations and, perhaps most important, a change in police atti-tude to accommodate public involvement.

The issue of accountability also remains a concern, says Roach, particularly since community policing requires that politicians accept some dilution of their traditional power over police to allow public contribu-tion and involvement. Clearly, everyone must accept a certain amount of change when community policing becomes reality.

Change in any institution can be difficult and stressful. Peter Scott, Deputy Chief of the Metro-politan Toronto Police, reports that his force has been pursuing community-based policing for three years, and he expects that it will require another five

Robert Trojanowicz, directeur de la School of Criminal Justice de l'Université du Michigan, a fait part aux parti-cipants à la conférence des conclusions impression-nantes de l'étude. Ainsi, la police de Flint a prouvé, documents à l'appui, que les appels de service avaient diminué de 43 °/0, en grande partie parce que les patrouilles à pied sensibilisaient le public, ce qui encourageait la collectivité à régler ses propres conflits.

L'étude a également révélé une diminution considé-rable de la peur du crime dans la collectivité. Soixante-cinq pour cent des citoyens interrogés ont dit se sentir plus en sécurité depuis qu'il y avait des patrouilles à pied. Et ce qui est plus étonnant, les policiers eux-mêmes se sentaient aussi davantage en sécurité, tirant leur nouvelle confiance d'une meilleure connaissance du public et d'une plus grande interaction avec lui. Comme on pouvait s'y attendre, les policiers retiraient une plus grande satisfaction de leur travail.

En outre, le public était moins apathique face au crime et à la lutte contre le crime, et les échanges de renseignements entre le public et la police étaient plus nombreux et meilleurs. En fait, les renseignements recueillis par les policiers des patrouilles à pied étaient régulièrement aussi bons ou meilleurs que ceux recueillis par les policiers banalisés.

Malgré ces avantages manifestes, MM. Roach et Trojanowicz précisent que la mise en place des services de police communautaires à Londres et à Flint ne s'est pas faite sans problèmes. M. Trojanowicz cite les prin-cipales difficultés rencontrées : hostilité marquée au début entre les policiers des patrouilles motorisées et des patrouilles à pied; difficulté à trouver des policiers dont le tempérament et les compétences étaient adap-tés aux services de police communautaires; pressions politiques exercées par les collectivités désireuses d'avoir leurs propres patrouilles à pied; mécontentement exprimé par certaines classes supérieures selon les-quelles les patrouilles à pied plus nombreuses étaient moins efficaces que les patrouilles motorisées.

Les problèmes mentionnés par M. Roach sont plus théoriques. Comment, tout d'abord, les services de police définissent-ils la collectivité? Qui parle au nom du public? Qui faut-il consulter? Selon M. Roach, il faut non pas consulter uniquement les élus, mais restruc-turer les organismes communautaires et policiers et, ce qui importe peut-être encore davantage, modifier les attitudes de la police pour les adapter à l'engagement du public.

L'obligation de rendre compte est aussi une source de préoccupation, rie l'avis de M. Roach, en particulier parce que les services de police communautaires exigent que les politiciens acceptent une diminution de leur pouvoir traditionnel sur la police afin de per-mettre la contribution et la participation du public. Tous doivent manifestement accepter certains change-ments lorsque les services de police communautaires deviennent une réalité.

Tout changement apporté à une institution peut être difficile et engendrer beaucoup de tension. Peter Scott, chef adjoint de la police de Toronto, précise que son service cherche à appliquer le concept des services de police communautaires depuis trois ans, mais qu'il fau-dra encore cinq ans avant d'obtenir des résultats con-crets. Il laisse en outre entendre que les difficultés

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years to really take hold. Scott proposes, however, that some portion of the difficulties experienced in instituting changes like neighbourhood policing is due to a lack of overall guiding principles of policing. Scott presented to conference participants a set of principles that he believes could provide the guidance, purpose and direction necessary to implement com-munity policing and future changes. A police force in a democratic society, says Scott, should:

1. maintain a degree of social order to make democracy possible;

2. safeguard the individual's constitutional right to life and security of person and property;

3. respond to and assist those in need or those who can't protect themselves;

4. create and maintain a relationship with the public that builds participation in and respect for the law;

rencontrées dans l'introduction de changements tels que les services de police de quartier découlent en partie du manque de principes généraux en matière de services policiers. Il soumet aux participants à la con-férence une série de principes susceptibles de fournir, croit-il, l'orientation et les objectifs nécessaires pour mettre en oeuvre le concept des services de police com-munautaires et d'autres changements. Selon Scott, dans une société démocratique, un service de police devrait :

1. assurer le degré d'ordre social nécessaire pour rendre possible la démocratie;

2. protéger le droit constitutionnel de chacun à la vie et à la sécurité de sa personne et de ses biens;

3. aider ceux qui sont dans le besoin ou qui ne peuvent se protéger eux-mêmes;

4. établir et entretenir avec le public des relations qui favorisent tant la participation que le respect de la loi;

5. prevent crime and control conduct that is threaten-ing to person or property, in order to ensure a pub-lic feeling of safety; and

6. support the criminal justice system in such a man-ner as to encourage the respect and support of the public.

In keeping with the formation of guiding principles and the implementation of community policing itself, Deputy Chief Scott maintains that both police officers on the street and the public they serve should be aware of and involved in police motivations and mandates. "We've got to start building windows

into our forces," he says. By doing so, adds George Kelling, perhaps we can "recapture the vision and zeal of policing." Cil

5. prévenir le crime et réprimer les comportements qui menacent les personnes ou les biens, afin de donner au public un sentiment de sécurité;

6. appuyer le système de justice pénale de façon à encourager le respect et l'appui du public.

Dans le même esprit que la formulation de principes directeurs et la mise en œuvre de services de police communautaires, M. Scott estime que les policiers dans les rues et le public doivent connaître les motivations et les mandats de la police et y participer. « Nous devons favoriser les échanges entre le public et la collectivité »,

dit-il. Ce faisant, ajoute George Kelling, nous pourrons peut-être « retrouver le sens véritable de la mission des services de police ».

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Law on sl' e of el° Covering Crime

e are truly living in the Age of Information. Everywhere we

11 turn, we are inundated with facts and figures on everything from cars to cat food. Much of what we absorb comes to us through the news media. The relationship between this all-important vehicle and crime was the subject of the 17th Annual Criminology Symposium at the University of Ottawa early in March.

Le crime fait la manchette

N ous vivons vraiment à l'ère de l'information. Où que nous nous tournions, nous sommes inondés de

faits et de chiffres à propos de tout et de rien, depuis les voitures jusqu'à la nour-riture pour chats. Une bonne partie de ce que nous consommons nous vient des médias. Les rapports entre cet instrument de communication, de la plus haute impor-tance, et le crime était le thème du 17e Col-loque annuel sur la criminologie tenu au début de mars à l'Université d'Ottawa.

Media coverage can provide or limit public knowledge.

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Le reportage peut transmettre ou limiter les connaissances du public.

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et ts viola ted

tzln victs birr)

News is an important fact of life in North America, particularly as a primary source of information on crime. Statistics show that the average adult tunes in to one radio and one television newscast per day. At least 89 per cent of us read one newspaper a week. Approximately 10 per cent of news content is focused on crime, and 15 per cent of news reporters work the crime beat. Clearly, the way in which the news media reacts to and presents crime profoundly affects public understanding.

Richard Ericson, of the University of Toronto Centre for Criminology, has made a career of study-ing the relationship between media and crime. In his keynote address, Ericson claimed that news media tend to emphasize in their coverage signs of disorder in organized life. Events that are predictable and ordi-nary are not generally considered newsworthy. Crimi-nal acts, because they reflect a break with the con-ventional, are considered a prime source of news copy, particularly if they are violent in nature.

But media concentration on crime is more complex than initial inspection would indicate. Ericson claims that there are four factors influencing the media-crime relationship. First is the often-held perception that crime is entertaining and therefore a saleable commodity. Even sources such as police tend to "dramatize" criminal events through vehicles like press conferences. Ericson says that broadcast media in particular "stage" news events, noting that one of the CBC's directives instructs its staff to "treat news as theatre". In effect, conveying crime news as dramatically as possible pulls in an audience.

Ericson also says that news media emphasis on crime is, in part, due to the ready accessibility of information sources. Police are not °n'y a reliable source but are available 24 hours a day, and provide a routine supply of stories characterized by drama and conflict — perfect news copy.

Third, Ericson says that media crime coverage is directly related to the complex relationship of crime, deviance and social control to social order. In effect, crime news instructs the public on social order by infering a moral order. The community becomes moral territory, and crime is depicted by media as a deviation outside its boundaries. News media crime coverage, says Ericson, becomes a "morality play", emphasizing the "goodness and decency" of the community against the deviant criminal act.

Finally, Ericson suggests that crime coverage is directly linked to the news media's function as a social control agency. In essence, the media become part of the organizations they report on. By selecting sources to be used, and by filtering the content of the news, the media perpetuate the status quo.

La nouvelle est un aspect important de la vie en Amérique du Nord et surtout en tant que première source de l'information sur le crime. D'après les statis-tiques, l'adulte écoute en moyenne une fois par jour les actualités à la radio et à la télévision. Au moins 89 % d'entre nous lisons un journal par semaine. Environ 10 % du contenu des informations est axé sur le crime, et 15 % des journalistes sont chargés de la chronique judiciaire. En somme, la façon dont les médias réagis-sent au crime et présentent les incidents fait une impression profonde sur la perception que des gens peuvent en avoir.

Richard Ericson, du centre de criminologie de l'Uni-versité de Toronto, s'est fait une spécialité de l'étude des rapports entre les médias et le crime. Dans son allocution, il a soutenu que les médias tendent à mettre l'accent sur les signes de désordre au sein de la société. En général, on n'estime pas que les faits prévi-sibles et ordinaires intéressent le public. Du fait qu'ils font une entorse aux conventions, on voit dans les actes criminels une source de renseignements de pre-mière valeur pour un journaliste, surtout s'ils sont marqués par la violence.

Cependant, la concentration des médias sur le crime est un phénomène plus complexe qu'on pourrait le croire à première vue. D'après Ericson, les rapports entre les médias et le crime sont conditionnés par quatre facteurs. En premier lieu, le crime est souvent perçu comme divertissant et, partant, comme un produit qui se vend bien. Même des sources telles que la police sont portées à dramatiser les incidents criminels en recourant aux conférences de presse. Ericson déclare que la presse parlée procède à une véritable « mise en scène » de la nouvelle; il signale que, dans l'une de ses directives, la Société Radio-Canada invite son person-nel à « envisager la nouvelle sous l'angle du théâtre ›). En fait, c'est en traitant l'actualité criminelle le plus dramatiquement possible que l'on s'assure un public important.

Ericson souligne en outre que l'insistance des médias sur le crime tient en partie à la facilité d'accès des sources d'information. Non seulement la police est-elle une source digne de foi, mais en outre elle est dispo-nible 24 heures sur 24. Elle est toujours disposée à raconter une foule d'histoires où l'on retrouve toujours le drame et le conflit — les éléments mêmes de la nouvelle.

En troisième lieu, Ericson affirme que la couverture du crime par les médias est directement liée aux rap-ports complexes qui s'établissent entre, d'une part, le crime, la déviance et leur contrôle par l'État et, d'autre part, le maintien de l'ordre social. En fait, l'actualité criminelle instruit le public sur cet ordre social en supposant l'existence d'un ordre moral. La collectivité est alors un territoire moral, et les médias dépeignent le crime comme une déviation qui en déborde les limites. La couverture du crime par les médias, d'ajouter Ericson, devient une « allégorie » axée sur l'opposition entre « la bonté et la vertu » de la collectivité et l'acte criminel, qui, lui, est un geste déviant.

Enfin, Ericson laisse entendre que la couverture du crime est liée directement à la fonction des médias en tant qu'organismes de contrôle social. En somme, les

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Clearly, news media can limit as well as provide knowledge.

This is nowhere more true than in the portrayal of political crime by media, the subject of one of the symposium's workshops. Richard Cleroux, a reporter for the Globe and Mail, says that political crimes are differently perceived than civil crimes by both the media and the public. Unlike the latter, there is no assumption of innocence before guilt is proven. This is witnessed, notes Cleroux, by the persecution of the Japanese in Canada during World War Il and by the October Crisis of 1970 when dozens of innocent French Canadians were detained without cause. Cleroux maintains that media coverage of political crime reflects both the media agency's and the reporter's political orientation. This, in addition to the theory that, "in wartime, the first casualty is truth", creates a stilted or deceptive representation. "This is really where media fails," says Cleroux, "when it is gripped by the paranoia that is unique to those con-fronted by political crime." Cleroux also notes that the problem is compounded by the fact that while political crime is perceived as different than civil crime, it is often reported upon in a similar fashion, with no exploration or analysis of the political con-text of the crime. The lack of such evaluation is largely the result of the competitive nature of the media industry and the demands of the public for quick information.

While the news media concentrates a great deal on crime, it also frequently turns its attention to the correctional agencies that seek to control crime. Agencies like the National Parole Board and The Cor-rectional Service of Canada have long suffered from inaccurate or incomplete media coverage, and this problem was addressed at one of the symposium workshops.

Participants agreed that, because media frequently emphasize only one particular aspect of a larger event, they tend to distort reality by failing to put newsworthy events in perspective. Correctional agen-cies are further impeded in their struggle with media because media concentration on conflict and disorder precludes coverage of the many successes of the system. Quite simply, good news is no news. The confidentiality of correctional information also creates a substantial obstacle to accurate reporting and, according to François Matteau, a living-unit offi-cer with CSC, it tends to perpetuate myths about the prison environment and the nature of the correctional system.

In one of the final workshops of the symposium, lan Taylor, a professor with the Department of Crimi-nology at the University of Ottawa, analyzed media crime coverage and its implications for public percep-tion. Taylor proposes that the media are essentially instruments of society's gatekeepers, reflecting the authoritative, dominant opinions of what Taylor calls the "primary definers" of the community — police, judges, politicians and the like — on the assumption that their voice speaks for the people.

In conjunction with this role, Taylor suggests that media serves a labelling function by frequently exag-gerating and dealing in stereotypes. The popular

Richard Cleroux

médias font partie intégrante des organisations dont les activités font l'objet de leurs reportages. En sélection-nant tout simplement les sources à utiliser et en filtrant le contenu de la nouvelle, les médias perpétuent le statu quo. Bref, les médias peuvent limiter les connais-sances aussi bien qu'ils peuvent les transmettre.

Un excellent exemple de cette attitude est leur manière d'aborder le crime politique, qui a fait l'objet de l'un des ateliers du colloque. Richard Cleroux, un repor-ter du Globe and Mail, affirme que les crimes politiques sont, tant par les médias que par le public, perçus autrement que les crimes de droit commun. Contraire-ment à ce qui se passe pour ces derniers, les criminels politiques ne sont pas présumés innocents avant d'être déclarés coupables. En témoigne, souligne Cleroux, la persécution des Japonais au Canada pendant la Seconde Guerre mondiale et la Crise d'octobre 1970 au Québec, où des douzaines de Canadiens-français inno-cents ont été appréhendés sans mandat. Il soutient que l'angle sous lequel le crime politique est couvert dépend de l'orientation politique de l'agence d'informa-tion et de celle du reporter. Outre la théorie selon laquelle « en temps de guerre, la première victime est la vérité », ce facteur fausse ou déforme la réalité. « Voilà vraiment à quoi tient la faiblesse des médias, de décla-rer Cleroux, lorsqu'ils sont aux prises avec la paranoïa inhérente à ceux qui se trouvent devant un crime poli-tique.» Ce qui, aux yeux de Cleroux, complique ce pro-blème, c'est que le crime politique est perçu autrement que le crime de droit commun, mais qu'ils est souvent couvert de manière analogue, sans que le contexte politique de ce crime ne soit approfondi ou analysé. L'absence d'une telle évaluation résulte en grande partie du caractère concurrentiel de l'industrie des médias et d'un public qui exige une information rapide.

Les médias d'information consacrent beaucoup de temps au crime, mais en outre ils portent souvent leur attention sur les organismes correctionnels qui tentent de le prévenir. Les organismes tels que la Commission nationale des libérations conditionnelles et le Service correctionnel du Canada ont longtemps souffert de reportages inexacts ou incomplets de la part des médias, et ce problème a été abordé dans le cadre d'un des ateliers du colloque.

18 LIAISON/ May 1986

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lan Taylor

image of bikers in England, for example, was a media creation, says Taylor, and such labelling can often lead to intolerant, punitive community reaction. Ulti-mately, such stereotyping constrains and limits the opportunities of those who are stereotyped, and can result in public overaction in the area of social controls, creating over-extended, unwarranted and unequal treatment of these groups.

If discussion throughout the workshops revealed anything, it was that current media coverage suffers from an enormous variety of obstacles, prejudices and impediments. Where the answers to these prob-lems lie is also an area of debate. Taylor suggests that a partial solution may be found in the demysti-fication of the media and how they function, or by educating the public on the limitations of information gathered through the media. Many symposium par-ticipants also supported more media emphasis on evaluation and analysis rather than simply "account" reporting.

But since media is essentially a profit-oriented industry, the solution to many problems with news coverage must lie with the individual who consumes it. The old adage, "Don't believe everything you read", was never more true than in relation to media crime coverage. The assumption that if it's in print, it must be true is a dangerous one since media, by its very nature, can limit as well as provide knowl-edge. As Richard Ericson reminded symposium participants, news media can be used as a way of knowing, but "the window on the world can be covered by a newspaper." e5

Les participants ont convenu qu'en mettant souvent l'accent sur un seul des aspects d'un incident, les médias tendent à déformer la réalité. Si les organismes correctionnels éprouvent des difficultés avec les médias, c'est que la concentration de ces derniers sur les conflits et sur le désordre les empêche de traiter des nombreuses réussites du système. Selon toute évi-dence, les bonnes nouvelles ne sont pas des nouvelles. La confidentialité des renseignements relatifs au sec-teur correctionnel constitue également une entrave importante à l'exactitude de l'information. D'après François Matteau, un agent d'unité résidentielle du SCC, elle tend à perpétuer certains mythes concernant le milieu carcéral et la nature du système correctionnel.

Dans le cadre d'un des derniers ateliers du colloque, lan Taylor, professeur au Département de criminologie de l'Université d'Ottawa, a analysé la couverture du crime par les médias et ses répercussions sur le public. Taylor estime que les médias s'efforcent d'abord et avant tout de protéger la société et qu'a ce titre ils se font l'écho des opinions dominantes de ceux qu'il considère comme responsables au premier chef de la marche de la collectivité — la police, les juges, les hommes politiques, etc. — sous prétexte qu'ils sont les porte-parole de la population.

Parallèlement à ce rôle, Taylor laisse entendre que les médias se contentent d'étiqueter les phénomènes par de fréquentes exagérations et par le recours à des stéréotypes. À son avis, l'image courante des motards en Angleterre, par exemple, est une fabrication des médias, et un tel étiquetage aboutit souvent à l'intolé-rance et aux représailles de la part de la collectivité. Au bout du compte, de tels stéréotypes contraignent et limitent ceux qui en sont les victimes et peuvent inciter la société à adopter des mesures de contrôle exces-sives, exposant ainsi ces groupes à un traitement déraisonnable, injustifié et inéquitable.

Ce qui se dégage des travaux menés en atelier, c'est que la couverture des médias est actuellement entravée par une multitude d'obstacles et de préjugés. Ce pro-blème peut aussi donner lieu à des débats. Taylor pro-pose une solution partielle, soit la démystification des médias et de leurs rouages, ou la sensibilisation du public aux limites de l'information recueillie par les médias. Bon nombre de participants au colloque souhai-taient nettement que les médias mettent davantage l'accent sur l'évaluation et sur l'analyse de l'information au lieu de ne faire qu'un simple compte rendu.

Mais comme les médias sont essentiellement des entreprises à but lucratif, la solution à une foule de problèmes liés à la couverture de l'actualité dépend nécessairement du consommateur. Le vieil adage « Ne crois pas tout ce que tu lis » est plus juste que jamais lorsqu'il s'agit de la couverture, par les médias, de l'actualité criminelle. L'hypothèse qui veut que si c'est imprimé, c'est vrai, est une notion dangereuse car, de par leur nature même, les médias peuvent limiter les connaissances aussi bien qu'ils peuvent les transmettre. Comme Dan Ericson l'a rappelé aux participants du colloque, les techniques d'information peuvent être utilisées comme une source de connaissances, mais « la fenêtre qui s'ouvre sur le monde risque d'être recouverte de papier journal ». cry

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For more information on the 1986 CENSUS, please contact the Statistics Canada office near you:

Pour de plus amples informations sur le recensement de 1986, veuillez communiquer avec le bureau de Statistique Canada le plus près de chez vous.

St. John's (Nfld., Lab.) Halifax (N.S., N.B., P.E.I.)

Montreal (Que.) Sturgeon Falls (Nipissing)

Ottawa (NCR) Toronto (Ont.) Winnipeg (Man.) Regina (Sask.) Edmonton (Alta., N.W.T.)

Vancouver (South and Central B.0

(Northern B.C. and Yuk.)

Census Public Communications (Ottawa)

Zenith 0-7037 1-800-565-7192 1-800-361-2831 1-800-268-1151 1-800-268-1151 1-800-268-1151 1-800-282-8006 1-800-667-3524 1-800-222-6400

112-800-663-1551

Zenith 0-8913 1-613-990-9300

St. John's (TN., Lab.) ..Halifax (N.-É., N.-B., f.-P.-É.) Montréal (Qué) ...Sturgeon Falls (Nipissing) Ottawa (RCN) Toronto (Ont.) Winnipeg (Man.) Régina (Sask.) Edmonton (Alb., T.N.-O.) ...Vancouver (Région sud et

centrale de la C.-B.) (Nord de la C.-B. et le Yukon) Information publique du

recensement (Ottawa)

uesday, 'une 3 is Census Day in Canada. The Census is the most crucial source of information

about Canadian society, and its results are used widely by governments, busi-nesses, service organizations and individuals.

The criminal justice system uses Census data to determine a wide variety of calculations, including crime rates, rates of dispositions handed down in courts and police strength in a given community. Statistics help to determine the nature of reported crime and trends in crime rates. Also, population counts in each province are used to calculate costs of major justice programs that are shared between federal and provincial governments.

Recent attempts have been made within Statistics Canada to match justice statistics with Census data that describe small geographic areas in socio-economic and socio-demographic terms. This effort has provided criminal justice system administrators and managers with information they can use to react to changes in the judicial system and the environ-ment and to monitor policy and program changes. Based on Census data that indicate changes in the incidence of particular crimes, for example, police officers might be assigned to different programs.

The Census is vitally important for planners and researchers who need a complete and accurate pro-file of the Canadian people to make decisions that will affect the quality of life in this country. When a Census questionnaire arrives at your household during the week before June 3, count yourself in!

e mardi 3 juin est le jour du recense- ment au Canada. Le recensement est la source la plus importante de

données sur le Canada et les Canadiens. Tous les jours, les résultats sont utilisés de mille et une façons par l'administration publique, les entreprises privées, les organismes de service et les particuliers.

Le système de justice pénale utilise les données du recensement pour effectuer une vaste gamme de cal-culs, notamment pour établir les taux de criminalité et ceux des affaires réglées devant les tribunaux, et déter-miner l'effectif policier dans une collectivité donnée. Les statistiques aident à établir la nature d'un crime signalé et les tendances des taux de criminalité. En outre, le dénombrement de la population dans chaque province permet de calculer le coût des principaux pro-grammes, dans le domaine de la justice, dont les frais sont partagés entre le gouvernement fédéral et la province.

Statistique Canada a tenté récemment d'apparier les statistiques sur la justice et les données du recense-ment qui décrivent de petites régions géographiques dans une perspective socio-économique et sociodémo-graphique. Cette tentative a fourni aux administrateurs et aux gestionnaires du système de justice pénale des renseignements qu'ils peuvent utiliser pour réagir aux fluctuations du système et du milieu judiciaires et pour contrôler les changements survenus sur le plan des politiques et des programmes. Par exemple, si les don-nées du recensement indiquent des variations dans l'incidence de certains crimes, les agents de police peuvent être affectés à d'autres programmes.

Le recensement revêt une importance capitale pour les planificateurs et les chercheurs qui ont besoin d'un profil complet et exact de la population canadienne pour prendre des décisions qui auront des répercus-sions sur la qualité de la vie au Canada. Lorsque vous recevrez un questionnaire de recensement au cours de la semaine qui précédera le 3 juin, soyez du nombre!

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R.J. Flinn

People Solicitor General Perrin Beatty recently announced to private sector groups involved in assisting female offenders that his Ministry will spend $1,000,000 over the next two years to continue its initiative in the development of services for women in conflict with the law. There is a dearth of community programs for the female offender, who is usually poor, uneducated, unskilled and often dependent on alcohol and drugs, said the Minister. "I feel strongly that our initiative responds to the need for community-based solutions that look at the fundamental issues of women in con- flict with the law, not just dealing with them after a crime has been committed. I'm talking about meeting basic needs like parenting and home management

skills, stress-management tech-niques and social skills," he continued. New programs in Montreal, Quebec City, Saanich, Toronto, Saskatoon, Halifax and Kingston will be funded by the Ministry, and a national confer-ence on women in conflict with the law is planned for June.... District Court Judge R.J. Flinn has ruled that London, Ontario police did not act illegally when they subpoenaed blood test

results from a local hospital to use as evidence against a suspected impaired driver. The man had not consented to the sampling of his blood following an accident in which he was injured. Furthermore, the hospital technician who analysed the driver's blood was judged capable of giving expert evidence at trial to establish blood alcohol levels. Although the accused successfully appealed a conviction for impaired driving, in spite of evidence that his blood alcohol content was far in excess of the legal driving limit, Judge Flinn upheld his conviction under s.236 of the Criminal Code concerning "care and control". The judge decided that ten years of experience in blood analysis qualified the technician as an expert,

and pointed out that the equip-ment used was the system relied upon by physicians in their treatment of patients. Moreover, Judge Flinn explained that consent was not required since the blood testing was conducted for legitimate medical reasons—treatment of

./ y the injured accused—rather lk À than to establish criminal cul-

Lawrence Greenspon pability. (Reasons for decisions available in Full Text. Cite

541-004, 7 pp., R.v. Kendall.)... Michael Ballard, Chief of Security for the Canadian Bankers Association, suggests that policing in the future might be enhanced by "good corporate connections." He says that police officers have become too highly skilled and too highly paid to perform some of the duties that were traditionally assigned to them, and that police appear to be "more than willing to restrict the

Quoi de neuf? Le Solliciteur général Perrin Beatty a annoncé récem-ment à des groupes du secteur privé qui cherchent à aider les infractrices que le Ministère consacrera, au cours des deux prochaines années, la somme d'un mil-lion de dollars à la poursuite de son initiative visant à assurer des services aux femmes ayant des démêlés avec la justice. Il y a une pénurie de programmes com-munautaires destinés à la délinquante qui est géné-ralement pauvre, sans instruction, mal préparée pour le marché du travail et fait souvent usage d'alcool et de drogue, a déclaré le Ministre. « Je crois fermement que notre initiative répond au besoin d'une solution com-munautaire qui porte sur les problèmes fondamentaux des femmes ayant des démêlés avec la justice et qui ne prévoit pas seulement une intervention après coup. Il s'agit de répondre, a-t-il ajouté, à des besoins essen-tiels comme l'apprentissage des compétences paren-tales, des sciences domestiques, des techniques d'adaptation au stress et des aptitudes sociales. » Le Ministère financera de nouveaux programmes à Montréal, à Québec, à Saanich, à Toronto, à Saskatoon, à Halifax et à Kingston, et une conférence nationale sur les femmes ayant des démêlés avec la justice est prévue pour juin.... Le juge de la cour du district R.J. Flinn a statué que la police de London (Ontario) n'a pas agi illégalement lorsqu'elle a exigé d'un hôpital local les résultats des analyses de sang afin de s'en servir comme preuve contre un automobiliste soupçonné de conduite avec facultés affaiblies. Celui-ci n'avait pas consenti à un prélèvement de sang à la suite d'un acci- dent au cours duquel il a été blessé. En outre, le techni-cien de l'hôpital qui a analysé le sang du conducteur a été jugé apte à fournir un témoignage d'expert au pro-cès visant à établir le taux d'alcoolémie. Même si l'accusé a eu gain de cause dans l'appel de sa condam-nation pour conduite avec facultés affaiblies, malgré les éléments de preuve indiquant que la concentration d'alcool dans son sang dépassait de beaucoup la limite permise par la loi, le juge Flinn a maintenu sa condam-nation aux termes de l'art. 236 du Code criminel concer-nant « la garde et le contrôle ». Le juge a décidé que le fait d'avoir dix années d'expérience dans les analyses de sang rendait le technicien compétent en tant qu'expert et a fait remarquer que l'équipement utilisé était le système dont les médecins se servent dans le traitement de leurs patients. Qui plus est, le juge Flinn a expliqué que le consentement n'était pas nécessaire puisque les analyses de sang ont été effectuées pour des raisons médicales légitimes — le traitement de l'accusé blessé — et non pour établir la culpabilité criminelle. (Les motifs de décision sont disponibles en texte intégral. Dossier 541-004, 7 pp., R. c. Kendall.) ... Michael Ballard, chef des services de sécurité de l'Association des banquiers canadiens, signale que « de bonnes relations d'affaires » pourraient permettre d'améliorer les services de police à l'avenir. Selon lui, les agents de police sont devenus trop compétents et trop bien rémunérés pour remplir certaines des fonc-tions qui leur sont traditionnellement assignées et qu'ils semblent « plus que disposés à restreindre la définition de leur rôle à la répression du crime ». D'après le rap-port Hallcrest, établi pour le compte de la National

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Andrew Graham

definition of their role to crime fighting." According to the Hallcrest Report conducted for the United States National Institute of Justice, almost 70 per cent of police departments polled wished to be relieved of the burden caused by false alarms. Ballard says that burglar alarm response is a service that

contract security agencies would gladly take over. The report recommends increasing police knowledge of private security roles, expanding inter-action between public and private security agencies and establishing joint task forces for major investigations. Ballard suggests that a Canadian approach to co-operative polic-

Julie Cullen ing might be for police depart- ments to consider appointing a corporate relations officer to work closely with all levels of private security in the community.... The National Crime Prevention Council in the United States is establish-ing a Resource Center in Washington, D.C. that will offer practical materials and assistance in developing local crime prevention workshops. Funded by the United States Department of Justice, the Center will act as a clearinghouse and collector for the efforts of local, regional and state programs, and may be reached at 733, 15th Street, N.W., Suite 540, Washing-ton, D.C. 20005.... Ottawa lawyer Lawrence Greenspon says that damage awards for victims of crime are "pitifully low". Speaking at Queen's Univer-sity last March, Greenspon reported that victims

often wait months or even years for a hearing before the Ontario Criminal Injuries Compensation Board. "We have to put more dollars into (compensation awards), and we're not going to be able to do that until the pub-lic and, in turn, the politicians become aware that there is something to be concerned about here."... Quebec Justice Minister Herbert Marx is taking new steps against men who

abuse their spouses. An education program is now under way that will teach most of the 15,000 police across Quebec how to deal more effectively with con- jugal violence. Officers are now being instructed on how to arrest batterers without a warrant, even if they have only threatened such injury. Probation officers and prosecutors will undergo similar training, and will be instructed to proceed with criminal charges even when the victim is unwilling to make a complaint. "We have a message for wife-beaters," said Marx, "and the message is that battering your wife in Quebec is a criminal offence, and we will prosecute you like any other criminal." ... Julie Cullen, Chair- person of Child Find British Columbia, a non-profit organization dedicated to locating missing children, says that some parents are being exploited by com- panies selling child-identification kits door-to-door, in effect guaranteeing that their children will be found if they should disappear. "Any company that says it can locate your child has a problem," says Cullen.

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Institute of Justice des États-Unis, presque 70 % des services de police interrogés souhaitent être dégagés du fardeau causé par les fausses alertes. Ballard dit que les interventions à la suite d'une alerte donnée par un système d'alarme sont des fonctions dont les services de sécurité à contrat s'occuperaient volontiers. Le rap-port recommande que la police apprenne à mieux con-naître les divers rôles des services de sécurité privés, accentue l'interaction avec ces services et mette sur pied des équipes de travail mixtes pour les enquêtes d'envergure. Selon M. Ballard, l'approche canadienne aux services de police assurés en collaboration pourrait consister à amener les services de police à envisager la nomination d'un agent des relations d'affaires qui tra-vaillerait en étroite collaboration avec tous les niveaux des services de sécurité privés dans la collectivité ... La National Crime Prevention Council des États-Unis met sur pied, à Washington (D.C.), un centre de docu-mentation qui offrira des guides pratiques et de l'aide à ceux qui organisent des ateliers locaux sur la préven-tion du crime. Financé par le Département de la Justice des États-Unis, le Centre servira à réunir de la documen-tation sur les efforts déployés au niveau local, régional et des États. On peut communiquer avec le Centre en s'adressant au 733, 15th Street, N.W. Suite 540, Washington, D.C. 20005.... Lawrence Greenspon, avocat d'Ottawa, dit que le montant des indemnisations des victimes d'actes criminels est « dérisoire ». A l'occa-sion d'une allocution prononcée en mars dernier à l'uni-versité Queen's, M. Greenspon a signalé que les vic-times doivent souvent attendre des mois, voire même des années, avant de comparaître devant la Commission

d'indemnisation des victimes d'actes criminels de l'Ontario. « Il faut accroître le montant des indemnisations, ce qui sera impos-sible à faire tant que le public et les politiciens ne se rendront pas compte qu'il y a lieu de s'inquié-ter.» ... Herbert Marx, ministre de la Justice du Québec, prend de nouvelles mesures contre les hommes qui maltraitent leur femme. On procède actuellement à la mise en oeuvre d'un pro-

gramme d'éducation afin d'apprendre à la plupart des 15 000 agents de police du Québec comment intervenir avec plus d'efficacité dans les cas de violence familiale. À l'heure actuelle, on montre aux agents comment, sans l'aide d'un mandat, arrêter les hommes violents, même s'ils n'ont fait que proférer des menaces. On assurera une formation semblable aux agents de probation et aux procureurs à qui l'on ordonnera par ailleurs de porter des accusations au criminel même si la victime refuse de porter plainte. « Nous avons un message pour les agresseurs, a déclaré M. Marx, et ce message est que le fait de battre sa femme est un acte criminel au Québec et que nous intenterons des poursuites dans ces cas comme nous le faisons pour tout autre criminel.» ... Selon Julie Cullen, présidente d'Enfant-retour de la Colombie-Britannique, organisme à but non lucratif s'occupant de retrouver des enfants portés disparus, certains parents sont exploités par des compagnies qui vendent porte-à-porte des trousses d'identification d'enfants, leur garantissant que leurs enfants seront retrouvés s'ils disparaissent. « Toute compagnie qui pré-

Berkeley Harris

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Gord Pinder

"And if they say that they will hire private investiga-tors for more than $150, they are there to rip you off." Cullen reports that parents can assemble their own kits for as little as $1.50, and some companies are providing the kits free of charge.... The Canadian prison system is increasingly playing host to the mentally retarded and disturbed. "I feel we have a genuine problem with the collapse of mental health facilities in this country," says Andrew Graham, Director General of Correctional Policy with Solicitor General Canada. "We are now recognizing that we have a very difficult situation here, and there is no easy way out of it." Experts say that the problem has resulted from attempts over the past decade to reduce the population of mental institutions by tight-ening the rules that governed involuntary admis-sion.... A job-placement program for ex-offenders is enjoying considerable success. Founded nine years ago by Tony McGilvray, an ex-inmate himself, HELP boasts a 94 per cent placement rate, and now has offices in Brockville, Cornwall, Erinsville, Etobicoke, Toronto and Winnipeg. Staff members are all ex-offenders, and place 25 to 30 calls a day to employers who might have job openings. "Ex-offenders are not only proving something to the world, they're proving something to themselves" says Al Adams, co-ordinator of HELP's Etobicoke office. - Employers get that little bit of extra drive out of them." ... Holland may become the first nation to legalize euthanasia. Although the practice is currently wide-spread there (1985 estimates put the number of instances between 6,000 and 20,000), it is still a punishable offence and may result in up to four years imprisonment. A bill now before Holland's Parliament will establish basic criteria for allowing euthanasia, and has been endorsed by the Royal Dutch Medical Association which represents most of the country's doctors.... A move by The Correctional Service of Canada to employ urinalysis as a way of detecting drug use in federal prisons has been challenged by inmates in Cowansville Institution in Quebec. A group of 243 offenders has launched a suit in Quebec Superior Court that contests the urinalysis program as a violation of the Charter of Rights and Freedoms. Says Jean-Pierre Rancourt, lawyer for the inmates, "It leaves too much discretion in the hands of bureau-crats," and allows officials to impose the test on prisoners without reasonable and probable suspicion that an offence has been committed.... A probation officer with the Children's Services Division, Ontario Ministry of Community and Social Services, has been awarded an Outstanding Achievement Award for Excellence in Volunteerism. Berkeley Harris, of Nepean, Ontario, received the award in February for his dedication to improving race relations in both grade schools and universities.... British Columbia Human Resources Minister Jim Nielsen has announced changes in the office of the Superinten-dent of Family and Child Services that will enhance child welfare programs. The appointment of a full-time superintendent, associate superintendent and children's officers across the province "will strengthen child protection services ... and represent another major step towards enhancing the continuum of services available to children and their families," said Nielsen.... In the Ministry, Gord Pinder

tend pouvoir retrouver votre enfant manque de crédibi-lité, déclare M me Cullen. Et si elle prétend être en mesure d'embaucher des enquêteurs privés à plus de 150 $, vous risquez de devenir victime de fraude.» M me Cullen signale que les parents peuvent rassembler leur propre trousse pour la modique somme de 1,50$ et que, d'ailleurs, certaines compagnies les offrent gratui-tement.... Le système pénitentiaire canadien accueille un nombre de plus en plus élevé de déficients et de perturbés mentaux. « J'estime que l'effondrement des services de santé mentale dans notre pays représente un véritable problème », déclare Andrew Graham, direc-teur général des politiques sur les questions correction-nelles auprès du Solliciteur général du Canada. « Nous reconnaissons maintenant que nous sommes dans une situation très difficile et qu'il n'y a pas de solution facile.» Les spécialistes disent que le problème découle des tentatives, au cours de la dernière décennie, de réduire la population des établissements psychiatriques en resserrant les règlements régissant les admissions involontaires .... Un programme de placement d'ex-

détenus connaît un franc succès. Fondé il y a neuf ans par Tony McGilvray, lui-même un ex-détenu, le programme HELP a un taux de placement de 94 % et compte maintenant des bureaux à Brockville, à Cornwall, à Erinsville, à Etobicoke, à Toronto et à Winnipeg. Les préposés au pro-gramme, qui sont tous d'anciens détenus, font de 25 à 30 appels par jour à des employeurs sus-ceptibles de fournir du travail.

« Si les ex-détenus sont en train de prouver quelque chose au monde, ils sont également en train de se prouver quelque chose à eux-mêmes », déclare Al Adams, coordonnateur du programme HELP du bureau d'Etobicoke. « Les employeurs obtiennent d'eux un petit effort supplémentaire.» ... Les Pays-Bas sont devenus le premier pays à légaliser l'euthanasie. Bien que cette pratique soit devenue fort répandue dans ce pays, (selon les estimations de 1985, le nombre de cas se situerait entre 6 000 et 20 000), elle demeure une infrac-tion punissable d'un emprisonnement de quatre ans. Un projet de loi dont le Parlement des Pays-Bas est actuel-lement saisi établira les critères de base relatifs à l'euthanasie. Le projet de loi a d'ailleurs été entériné par l'Association médicale royale des Pays-Bas qui repré-sente la plupart des médecins du pays.... Une mesure adoptée par le Service correctionnel du Canada et visant à utiliser les analyses d'urine comme moyen de déceler la consommation de drogues dans les pénitenciers fédé-raux a été contestée par des détenus de l'établissement de Cowansville au Québec. Un groupe de 243 détenus ont en effet intenté devant la Cour supérieure du Québec un procès car cette mesure est, de leur avis, contraire à la Charte des droits et libertés. Selon Me Jean-Pierre Rancourt, représentant des détenus, « ce programme laisse trop de pouvoirs discrétionnaires aux bureaucrates » et permet aux autorités d'imposer le test aux détenus sans avoir de motifs raisonnables et proba-bles de soupçonner qu'il y a eu infraction.... Un agent de probation de la Division des services à l'enfance, du Ministère des services communautaires et sociaux

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Roma Bertrand

assumes the role of Deputy Commissioner, Offender Policy and Program Development, for The Correc-tional Service of Canada. Roma Bertrand, Senior Deputy Commissioner, leaves the Service to become a professor at the Centre for Executive Development in Touraine, Quebec.C.D

de l'Ontario, s'est vu décerner une mention d'excellence en béné-volat. En effet, Berkeley Harris, de Nepean (Ontario), a reçu la mention en février pour ses efforts

I Wfliler:: en vue d'améliorer les relations raciales tant dans les écoles élémentaires que dans les univer-sités.... Jim Nielsen, ministre des Ressources humaines de la Colombie-Britannique, vient d'an-noncer qu'il y aura dans le bureau du directeur des services à la

famille et à l'enfance des changements qui amélioreront les programmes de protection de l'enfance. La nomina-tion d'un directeur à temps plein, d'un directeur adjoint et de préposés aux enfants dans toute la province repré-sente en effet une autre mesure importante pour accroî-tre le continuum des services offerts aux enfants et à leurs familles », a déclaré M. Nielsen.... Au Ministère, Gord Pinder remplit le rôle de sous-commissaire, Élabo-ration des politiques et des programmes pour les déte-nus, auprès du Service correctionnel du Canada. Roma Bertrand, sous-commissaire principal, quitte le Service pour devenir professeur au Centre de perfectionnement des cadres, situé à Touraine (Québec).

Calendar Violence in Contemporary Canadian Society. June 8-11. Ottawa. The conference will focus on the nature and extent of violence in Canada, examine major perspectives on the causes, and offer a series of workshops on innovative approaches to prevention and treatment. Contact: James MacLatchie, Executive Director, The John Howard Society of Canada, 55 Parkdale Avenue, Ottawa, Ontario K1Y 1E5. Tel.: (613) 728-1865.

International Terrorism and Organized Crime. August 24-30. Chicago. Speakers will relate diverse experiences in various aspects of coping with ter-rorist activity and discuss the final report of the President's Commission on Organized Crime. Con-tact: Denise Nykiel, University of Illinois, 715 Wood Street South, (M/C 108), Chicago, Illinois 60612 U.S.A.

Do you want to announce an event of interest to Liaison readers? Please send us details two months before the month of publication desired. Would you like Liaison to cover your event? Please call us six weeks in advance.

À venir La violence dans la société canadienne contemporaine. Du 8 au 11 juin, à Ottawa. La conférence se penchera sur la nature et l'étendue de la violence au Canada, exa-minera de grandes perspectives relatives à ses causes et offrira une série de colloques sur des méthodes de prévention et de traitement novatrices. On est prié de communiquer avec : M. James MacLatchie, Directeur général, Société John Howard du Canada, 55, avenue Parkdale, Ottawa (Ontario) K1Y 1E5. Tél : (613) 728-1865.

Le terrorisme international et le crime organisé. Du 24 au 30 août, à Chicago. Les conférenciers raconteront leurs expériences diverses face aux activités terroristes et discuteront du rapport final de la Commission du Président sur le crime organisé. On est prié de com-muniquer avec : Denise Nykiel, University of Illinois, 715 Wood Street South, (M/C 108), Chicago (Illinois) 60612 U.S.A.

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