universite paul valery - montpellier iii

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UNIVERSITE PAUL VALERY - MONTPELLIER III Arts et Lettres, Langues et Sciences Humaines et Sociales Mutations des Territoires Européens - FRE 30276 Thèse de Géographie pour l’obtention du grade de Doctorat nouveau Régime Thèse présentée par : Gisèle MAKIELA-MAGAMBOU LA LOGISTIQUE PORTUAIRE AU GABON Contribution à une géographie des transports de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) Thèse dirigée par le Professeur Henry BAKIS Thèse soutenue publiquement le 13 juin 2007 Jury : Benjamin STECK, Professeur de Géographie, Université du Havre (rapporteur) Gilles PACHE, Professeur de Gestion, Université de Montpellier I (rapporteur) Laurent CHAPELON, HDR, Maître de conférence d’Aménagement, Université de Montpellier III (examinateur) Henry BAKIS, Professeur de Géographie, Université de Montpellier III (directeur de recherche) 1

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  • UNIVERSITE PAUL VALERY - MONTPELLIER III Arts et Lettres, Langues et Sciences Humaines et Sociales

    Mutations des Territoires Europens - FRE 30276

    Thse de Gographie pour lobtention du grade de Doctorat nouveau Rgime

    Thse prsente par : Gisle MAKIELA-MAGAMBOU

    LA LOGISTIQUE PORTUAIRE AU GABON

    Contribution une gographie des transports de la Communaut Economique et Montaire de lAfrique Centrale (CEMAC)

    Thse dirige par le Professeur Henry BAKIS

    Thse soutenue publiquement le 13 juin 2007

    Jury :

    Benjamin STECK, Professeur de Gographie, Universit du Havre (rapporteur) Gilles PACHE, Professeur de Gestion, Universit de Montpellier I (rapporteur) Laurent CHAPELON, HDR, Matre de confrence dAmnagement, Universit de Montpellier III (examinateur) Henry BAKIS, Professeur de Gographie, Universit de Montpellier III (directeur de recherche)

    1

  • 2

  • La reconnaissance et ltude de la logistique sont les pralables de toute politique de dsenclavement territorial, de facilitation des changes nationaux, sous-rgionaux et internationaux et, par voie de consquence du dveloppement socio-conomique.

    3

  • 4

  • A ma fille Claire MAKIELA-MAGAMBOU-NGOUBA

    5

  • 6

  • REMERCIEMENTS Un travail de cette envergure ne seffectue pas en solitaire. Cest pourquoi je tiens

    remercier particulirement tous ceux qui, dune faon ou dune autre, par leurs informations,

    leurs conseils, la communication de rapports ou travaux divers, ont contribu

    laboutissement de ce travail de recherche :

    - le Professeur Henry BAKIS pour avoir dirig ce travail de recherche ;

    - les membres du jury pour leur disponibilit et leur comprhension ;

    - Jean-Marie QUIESSE pour ses encouragements, ses conseils utiles qui nous ont

    aids dans laccomplissement de ce travail de recherche. Il a suivi avec intrt nos recherches.

    Nul doute que cet ouvrage doit beaucoup ses suggestions, ainsi qu ses amicales

    interprtations ;

    - aux nombreuses personnes et divers organismes qui nous ont gnreusement permis

    dutiliser dans cette thse, des documents provenant de leurs propres publications et/ou de

    leurs centres de documentation. Nos penses vos particulirement Bertrand LELE, Franois

    MOUKETOU NZAMBA, NANG EDOU, Anicet OLENDE, Julien MOMBE-NGUEMA,

    Frdric MICKOTO, Paul VANE, les agents du Service Shipping SDV Port-Gentil, le

    personnel du Service mouvement de SIGEPRAG, les agents du Service manutention de

    GETMA Libreville. De plus, ce document doit beaucoup tous ces acteurs qui ont

    constitu, le plus souvent involontairement, un terrain dobservation passionnant. Parmi

    ceux : lOffice des Ports et Rades du Gabon, la Direction de la Marine Marchande gabonaise,

    le Conseil gabonais des Chargeurs, la Direction Gnrale de lEconomie, SIGEPRAG-Gabon.

    - SIGEPRAG-Gabon, notamment lensemble du personnel, pour nous avoir accepts

    en stage. Il nous a ouvert la porte de ses locaux et offert gracieusement un cadre agrable de

    travail. Ce stage a t trs bnfique puisquil nous a permis de mieux nous imprgner du

    fonctionnement et de lorganisation des rseaux dacteurs des ports du Gabon ;

    - lEtat gabonais pour avoir financ nos tudes suprieures, notamment pendant nos

    quatre premires annes en France ;

    - ma fille MAKIELA-MAGAMBOU pour avoir support mon indisponibilit durant

    llaboration de ce travail. Elle a su par ailleurs maider prserver ma sant mentale au fil de

    cette aventure et illumin chaque instant de mon existence ;

    - les amis et connaissances qui ont, la mesure de leurs possibilits, contribu la

    ralisation de ce projet notamment par leurs conversations fructueuses, leurs critiques

    constructives, leur soutien, la fourniture de certaines informations et donnes lies aux ports

    gabonais. Nous avons une pense singulire pour : Nicaise RABENKOGO, la famille

    7

  • GREFFEUILLE, Jean-Bernard MAMBANI, Nicaise MEZUI MABA, Yves-Dsir

    MAGAMBOU, Guy-Serge MBINI-MAGAMBOU, Diane TSOBOU-MAGAMBOU, Chantal

    SCABBARRASI ;

    Que tous ceux dont les noms ne figurent pas ici veuillent bien nous pardonner.

    Limportance des gnreux contributeurs soppose notre volont sincre de remercier

    nommment chacun de vous.

    - Monsieur Pierre USSELMAN, responsable de lquipe montpelliraine UMR Espace

    6012 et lensemble du personnel pour nous avoir accueillis et permis dutiliser les

    quipements du laboratoire, dont la fermeture (mars 2007) nous a dsorients. Nous

    remercions aussi les camarades et membres du laboratoire GERT-GEMS avec qui nous avons

    eux de nombreux changes ;

    - le laboratoire Mutations des territoires europens et lensemble de son quipe :

    Christine LAGARDE, Sylvie HAMMEL, pour avoir faciliter notre intgration grce leur

    accueil chaleureux et au cadre de travail offert pour terminer notre travail de recherche ;

    - LOffice national dinformation sur les enseignements et les professions (ONISEP)

    pour mavoir permis de raliser une exprience enrichissante en logistique de diffusion

    distribution et pour son aide matriel. Nous exprimons notre gratitude Monsieur Jean-Marie

    QUIESSE, le Dlgu rgional, pour son encadrement et le sens de la rigueur quil a aiguis

    en nous. Nous ne saurons passer sous silence le soutien de nos collgues ;

    - tous ceux qui me sont chers : Hubert MAGAMBOU, Agns

    MBERKEGNANGOU, Germaine NYANGUI, Marianne IVELET, Marianne MOUIRY,

    Jean-Paul MOUSSOUNDA, Julienne MBOULA, Yvonne DISTINGOULI-MBOUMBA,

    Franois LECLERC, NZIGOU-YAMATH, Daniel LOUNDOU-MASSALA, Viviane BRUN

    pour leur sagesse, leur amour et leurs encouragements. Vous vous tes vertus cultiver

    en moi la persvrance et le courage, en me permettant de faire de longues tudes. Recevez ici

    la conscration de vos vux. Je noublie pas mes frres, surs, neveux, nices et cousins pour

    leur esprance ;

    Que chacun trouve travers ces lignes le tmoignage de notre

    profonde reconnaissance. - nos penses vont nos dfunts parents particulirement Pierre-Clestin NGOUBA-

    MIGUELI qui veille sur Claire et moi.

    8

  • SOMMAIRE REMERCIEMENTS ...7 SOMMAIRE .9 INTRODUCTION ..11 PARTIE I) CADRE DE LETUDE ..15 Chapitre I) DEFINITION DES OBJETS DE LA RECHERCHE ..17 Chapitre II) LES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE LINFORMATION ET DE LA COMMUNICATION (NTIC) ...63 Chapitre III) UN LARGE APERCU DES PORTS DU GABON .79 PARTIE II) LA LOGISTIQUE DES PORTS ET SES STRUCTURES DENVIRONNEMENT ...113 Chapitre IV) LA LOGISTIQUE DANS LORGANISATION DE LA FILIERE PORTUAIRE AU GABON : UN FONCTIONNEMENT ECLATE ...115 Chapitre V) LE COMPLEXE PORTUAIRE DOWENDO ET LES HANDICAPS ENVIRONNEMENTAUX A SON DEVELOPPEMENT 217 Chapitre VI) LA LOGISTIQUE DES PORTS GABONAIS ET LE PROBLEME DES INFRASTRUCTURES DE TRANSPORTS TERRESTRES EN AMONT : LEXEMPLE DOWENDO .311 PARTIE III) STRATEGIE DE LINFORMATION ET DE LA COMMUNICATION PORTUAIRE AU GABON ..383 Chapitre VII) LA COMMUNICATION DE LINFORMATION DANS LES PORTS DU GABON 385 Chapitre VIII) UNE LOGISTIQUE PORTUAIRE FEDERATRICE : UN ATOUT POUR LA PERFORMANCE DES PORTS DU GABON ..457 CONCLUSION GENERALE .479 BIBLIOGRAPHIE ...487 TABLE DES ILLUSTRATIONS ...505 ABREVIATIONS 509 TABLE DES MATIERES ..533

    9

  • 10

  • INTRODUCTION Le prsent thme : La logistique portuaire au Gabon. Contribution une

    gographie des transports de la Communaut Economique et Montaire de lAfrique

    Centrale (CEMAC) sinsre dans le cadre des mutations spatiales. Celles-ci apparaissent

    comme une proccupation majeure pour toutes les nations du monde confrontes aux

    bouleversements spatiaux, dmographiques et conomiques.

    La mondialisation des conomies, la libralisation des marchs du transport,

    lintgration des fonctions production transport distribution restructurent profondment

    lensemble de la chane des transports maritimes et de la logistique. Ces facteurs accentuent la

    concurrence interportuaire qui a pour consquence la concentration des entreprises portuaires

    et de transports. Cette restructuration des transports maritimes et des ports appelle, dune part,

    une capacit de raction par rapport aux besoins exprims sur le march, dont loptimisation

    du service rendu au client. Elle ncessite, dautre part, de nouveaux investissements pour faire

    face la concurrence.

    Dans le contexte international actuel, la comptitivit portuaire rgne en matre et, la

    fluidit des informations, des documents et des marchandises dans les chanes de transport

    peut faire varier les choix logistiques des oprateurs. A cet effet, les ports commerciaux

    modernes ont faire face quatre impratifs principaux :

    - le gigantisme naval : augmentation de la taille des navires associe leur

    spcialisation ;

    - lamnagement des ports : plan deau, profondeurs, zones de stockages, outillage ;

    - la clrit dans le droulement des diffrentes phases des oprations de manutention ;

    - la gestion des flux par le biais de linformatique.

    Cela conduit non seulement une rorganisation spatiale, mais aussi une nouvelle

    organisation fonctionnelle des ports : la coordination des oprations portuaires lchelle

    mondiale et le dveloppement de la circulation de linformation1 et de la communication. A

    ce sujet, Th Baudouin dit que : ce transport sinterconnecte avec une circulation

    dinformation de plus en plus essentielle la marchandisation des richesses centres autour

    des services 2. Les ports doivent satisfaire ces conditions non seulement pour pourvoir aux

    exigences actuelles des transports maritimes, mais aussi pour ne pas se voir marginaliser.

    1 Linformation permet des personnes de communiquer cest--dire de dialoguer grce lutilisation dun langage commun et de partager des reprsentations communes. 2BAUDOUIN, Th, Les ports, interfaces entre la mondialisation et les territoires , www.aivp.com/program/genes/theme.htm#alemany, p.1

    11

  • Ladaptation des ports du Gabon aux mutations organisationnelles constitue un enjeu

    socio-conomique. Dautant plus que de part leur position centrale dans les changes

    commerciaux et en raison de limportance du traitement des flux, ils sont directement

    concerns par la comptitivit de la chane de transport.

    Lobjectif de notre travail de recherche est danalyser la logistique portuaire au Gabon.

    Il sagit de voir les conditions de la gestion de linformation portuaire et de lexploitation des

    ports gabonais pour un meilleur traitement des marchandises et une clrit de la rotation des

    navires.

    Le plan adopt sarticule autour de 3 parties subdivises en 8 chapitres (figure 1, page

    11). La premire partie prcise les objets et les mthodologies de la recherche, les

    problmatiques qui imprgnent nos investigations une orientation particulire. Elle aborde

    aussi le champ de connaissances dans lequel sinscrivent nos discussions : technologies de

    linformation, potentiel physique des ports du Gabon.

    Dans la seconde partie, la logistique des ports du Gabon et ses structures

    denvironnement sont analyses dans trois chapitres successifs : la logistique et lorganisation

    de la filire portuaire, le complexe portuaire dOwendo et le problme des infrastructures de

    transport terrestre (route, rail et fleuve).

    La troisime partie traite des stratgies dinformation et de communication portuaire

    au Gabon et comporte deux chapitres : les modalits de communication de linformation dans

    lexploitation et la gestion des ports, lintrt stratgique de les amliorer.

    La prsente thse se fonde, dune part, sur des dveloppements conceptuels permettant

    dclairer la manire dont la logistique concoure la performance des ports et une meilleure

    gestion des flux. Elle permet aussi de conduire une analyse partir des problmatiques

    poses, et dexaminer en quoi une meilleure gestion de linformation sur les ports mais, au-

    del, propos des flux dacheminement des marchandises, mais aussi laccueil des navires,

    amliorerait la performance globale. Ainsi, couple quelques autres amliorations, les ports

    du Gabon pourraient occuper toute leur place dans le jeu conomique concurrentiel daccs au

    continent africain. Notre travail de recherche sappuie aussi sur des travaux existants et une

    enqute de terrain que nous avons men nous mme entre juillet et aot 2006. Pour rendre la

    prsentation plus agrable, le corps du texte est agrment par de nombreux tableaux, figures

    et photos, ainsi que dexemples concrets tirs denqutes de terrain, dInternet, de revues

    scientifiques, etc. Chaque partie et chapitre se concluent par une rapide synthse.

    12

  • Figure 1 - Articulation de la thse

    Cette tude fait le point des connaissances actuelles sur la performance des ports du

    Gabon, leurs atouts mais galement les nombreuses insuffisances qui sont autant de freins

    un bon fonctionnement de la logistique, des flux dchange et des services rendus. Elle fournit

    13

  • une ma se dinformations aux non-spcialistes qui souhaitent semparer du problme, mais

    aussi aux chercheurs souvent quelque peu dsemparer par les difficults daccs aux

    connaissances.

    e travail de recherche se veut un moyen damlioration du systme dinformation et

    du rseau de communication des ports gabonais. Cest aussi un outil de prconisations pour

    mieux grer les flux commerciaux et dinformation. Nous esprons quil servira de support

    dcisionnel dans la prise de mesures compensatoires devant permettre loptimisation de la

    perform nce de la logistique portuaire au Gabon. Il sagit dune contribution aux efforts en

    cours pour arriver une meilleure comprhension des mesures prendre en vue de doter ce

    pays et, la zone CEMAC en gnral, dun systme dinformation et de communication qui lui

    permette de soutenir le rythme de croissance conomique qui pourra satisfaire ses objectifs de

    dveloppement. Ces organismes ne pourront que profiter des progrs du traitement et de la

    gestion de linformation et de la communication. Encore faut-il quils sachent sadapter.

    s

    C

    a

    14

  • PARTIE I

    CADRE DE LETUDE

    15

  • 16

  • CHAPITRE I

    DEFINITION DES OBJETS DE LA RECHERCHE

    I) JUSTIFICATION DE LETUDE

    A) METTRE LES PORTS A LA HAUTEUR DES

    arquer en ce qui

    concerne les ports africains que

    ENJEUX ACTUELS Les ports maritimes de la CEMAC, particulirement gabonais, nchappent pas aux

    mutations sus - dcrites. Ils disposent dun vecteur maritime et stratgique dans un transport

    dsormais mondial et multimodal3. Toutefois, un problme se pose : mettre les ports gabonais

    la hauteur des enjeux actuels. Ceci suppose, dune part, faire face laccueil des

    marchandises en transit et laugmentation du trafic et, dautre part, grer de manire

    optimale les flux.

    Cette question a son importance dans la mesure o les ports gabonais jouent un rle

    considrable dans lconomie nationale. Ce pays est largement tributaire plus de 90 %4 des

    changes commerciaux qui transitent par Libreville et Port-Gentil.

    B) PEU DE FLUIDITE DE LA FONCTION TRANSIT

    Cependant, les ports de Libreville et de Port-Gentil ne semblent pas assurer

    correctement leur fonction de transit. A ce propos, J. Marcadon fait rem

    : la fonction de transit noffre pas la fluidit, voire la

    fiabilit de ce que lon connat en Europe ou en Amrique du Nord ; les temps, pour des

    raisons multiples, sont plus longs, la marchandise risque darriver parfois en mauvais tat.

    Quantitativement, les flux nont pas limportance de ce que lon observe dans le monde

    3 Le transport mulimodal dsigne le transport de marchandise qui utilise au moins deux modes. Quant au transport combin encore appel intermodalit, il utilise plusieurs modes de transport et nengendre aucune rupture de charge de la cargaison. 4RICHARD, A, LEONARD, G, et lIPN, 1993, Le Gabon, gographie active , EDIG EDICEF, p. 172

    17

  • dvelopp 5. En effet, de nombreux dysfonctionnements entravent le bon acheminement des

    biens dans les systmes de transport. Les pouvoirs publics nont pas t en mesure de raliser

    les nou

    s. En plus de ces obstacles politiques et structurels qui freinent leur

    dvelop

    u chemin de fer gabonais avec le Congo voisin, qui

    se trouve seulement 100 km de Franceville, permettrait daugmenter le trafic si toutefois le

    e voie secondaire

    in de fer Congo - Ocan. Ainsi, Libreville serait reli Pointe-Noire et Brazzaville.

    rait utile dans l Ce es ticu men

    tures de transp es ns ettraient aux ports de Libreville dtendre leur

    du Congo), plus proche de ce dernier que de

    tarifaire loyale entre le rail et la route. Pour le moment, la ville de Libreville et ses environs

    constit

    veaux investissements qui auraient permis loutil portuaire dtre remis un niveau

    proche des standards internationaux et satisfaire les besoins de lconomie nationale. Il en est

    de mme de la qualit des dessertes routires qui permettent dirriguer ou de drainer larrire-

    pays des port

    pement, sajoutent les dficits en matire des tlcommunications : couverture

    nationale mal hirarchis et non fiable, cot de communication tlphonique lev, etc. Ceux-

    ci constituent un handicap supplmentaire pour leur efficacit et leur efficience.

    Par consquent, il est trs difficile de raliser un transport de bout en bout au Gabon. B

    Ibouanga dit ce propos que si les transports routiers reconnus comme mode de transport

    le plus souple taient fiables, laire de desserte nationale du port de Libreville - Owendo et

    du Port de Pche couvrirait lensemble du pays et stendrait mme au-del de ses

    frontires 6. De mme, une connexion d

    calme revenait dans ce pays. Puisque de lautre ct de la frontire il y a un

    du chem

    Ceci se a mesure o lAfrique ntrale t par lire t mal quipe en

    infrastruc ort. C liaiso perm

    influence dans la rgion de la Sangha (Nord

    Pointe-Noire. A la condition toutefois, que les organismes de la capitale gabonaise offrent des

    bonnes prestations de services. Cette situation aurait lavantage de favoriser une concurrence

    uent encore lessentiel de laire de rayonnement des ports dOwendo7, mme si celle-ci

    sest tendue avec la construction du chemin de fer Transgabonais.

    Quant lactivit conomique de Port-Gentil, premier centre industriel, conomique et

    portuaire du Gabon, sa croissance se trouve freine par une absence de vritable hinterland

    conomique. Mal reli la capitale Libreville, ainsi quau reste du pays, larrire-pays de

    cette ville se limite essentiellement aux provinces ctires de lOgoou - Maritime, du Moyen

    - Ogoou et de la Nyanga. Nous pensons que laboutissement du projet de dsenclavement de

    5 MARCADON, J, 1999, Lactivit portuaire commerciale sur les littoraux ouest africains , Lespace littoral, Approche de gographie humaine, PUR, p. 68. 6 IBOUNGA, B, 1998, Les interfaces maritimes du Gabon : essai dune gographie portuaire et commerciale , thse, Universit de Bordeaux III, p. 221-224. 7 Le nom dOwendo est rserv la pointe sur laquelle est implant le port en eau profonde. Dans lusage courant, il dsigne la zone comprise entre le quartier Lalala et les ports.

    18

  • la ville

    ue les ports du Gabon ne sont pas prts

    rivaliser avec dautres ports de la sous-rgion. Le tableau 1 met en vidence les trafics de

    , asiatiques ou nord-amricains. Au niveau de la zone

    CEMA

    par la construction de la route Libreville / Port-Gentil via Four - Place aura lavantage

    de diversifier et dlargir sa zone dinfluence commerciale.

    La situation du Gabon dans lconomie des transports de la sous-rgion apparat

    comme particulire. Ce pays ne semble pas tirer le meilleur parti de son ouverture sur la mer.

    Dautant plus que celui-ci na pas la vocation dun pays de transit, en dpit de sa position

    gographique.

    Tous ces handicaps laissent prsager q

    quelques ports de lAfrique occidentale. Dune manire gnrale, lactivit de la cte

    occidentale africaine est dans lensemble, modeste, lorsque nous la comparons celle

    dnormes organismes europens

    C, nous constatons quen 1996, le volume total de marchandises manipules au Port

    Autonome de Douala (PAD) est suprieur celui dOwendo - Libreville (4 306 000 tonnes

    contre 3 477 000 tonnes). En Revanche, les performances de Port-Gentil sont lies aux flux

    dhydrocarbures qui gonflent les trafics.

    Tableau 1 - Trafics de quelques ports ouest - africains en 1996 (en milliers de tonnes)

    Navire Trafic entr

    Trafic sorti

    Trafic total

    Vracs liquides

    Vracs secs Divers

    Dont conteneurs

    Douala 1157 2216 2090 4306 602 571 3133 734 Dakar 2542 3764 2264 6028 2136 1851 2041 720 Cotonou 1321 1796 424 2220 298 460 1462 614 Owendo - Libreville8 1216 540 2737 3477 198 35 3244 146 Port-Gentil 1492 178 17540 17719 17087 482 150 12 Daprsportuair

    de 60 % du trafic tchadien et centrafricain .

    Cela fa

    le Journal de la Marine Marchande et du Transport multimodal, cit par J. Marcadon, Lactivit e commerciale sur les littoraux ouest - africains , Lespace littoral. Approche de la gographie

    humaine, PUR, p. 35.

    Le dynamisme du PAD sexplique, dune part, par la mise en place dune plate-forme

    logistique terrestre destine au transit dune partie du commerce extrieur des pays de la

    CEMAC, en particulier ceux des pays enclavs sans littoral : Tchad et Centrafrique.

    Lembranchement des installations portuaires un vaste rseau de transport permet au

    Cameroun de drainer plus facilement les marchandises en direction ou en provenance des

    pays voisins. Le couloir camerounais traite prs 9

    it de lui un port de transit par excellence au niveau de la sous-rgion dAfrique de

    lOuest et du Centre.

    8 Hors terminal priv de la COMILOG (Compagnie minire de logoou, Gabon). 9 SINSOU, JP, 1995, Rseaux de transport et dveloppement conomique en Afrique Centrale , Ve Confrence internationale Villes et Ports, AIVP, Dakar, 22-25juin, p. 321.

    19

  • Dautre part, les autorits du PAD ont procd linformatisation de lensemble des

    paramtres et procdures intervenant dans lexploitation du port. La mise en oeuvre du

    Systme dInformation Portuaire (SIP) permet non seulement la communication entre

    C) UN PROBLEME DE TRAITEMENT DE LINFORMATION

    ation ouvre un potentiel

    important de croissance. Le secteur des ports constitue un acteur majeur de ce dveloppement

    ion des relations dchange entre partenaires

    contractuels pour une meilleure articulation des actions. Ils concourent mieux grer les flux

    physiqu

    e dveloppement et

    des flux, de mme que dans lchange dinformations intra et interentreprises. Cest aussi ce

    .

    ous nous posons alors le problme de la fluidit et de lamlioration de la

    commu

    les diffrentes parties prenantes : transporteurs, chargeurs, auxiliaires

    de transport et instances dcisionnelles. Si toutes les interfaces fonctionnaient correctement et,

    si les services taient dots dquipements informatiques, alors la qualit de linformation et

    de la communication serait amliore. Ainsi, il serait possible daugmenter leur performance.

    Les retombes conomiques (accroissement du chiffre daffaires) et sociales (emplois)

    seraient alors bnfiques pour eux.

    u gard ce qui prcde, les ports maritimes gabonais, comme ceux de la zone

    observer et tudier la performance de leur

    professionnels maritimes et services oprationnels du port, mais aussi le traitement des

    informations concernant les prestations fournies aux navires et sa cargaison (facilit et

    simplification des formalits denlvement des marchandises au port, suivi des recettes,

    confection rapide et automatique des factures).

    Le dveloppement incessant des technologies de linform

    dans la mesure o lutilisation des technologies contribuerait amliorer leur efficacit. En

    logistique, les TIC permettent la coordinat

    es et les flux dinformation. Ainsi, N Fabbe - Costes10 rappelle le rle majeur des

    systmes dinformation et de communication dans la gestion des outils d

    quindique G Pach et Th Sauvage dans le domaine plus large de lagencement

    organisationnel11

    N

    nication des ports gabonais pour un meilleur traitement des marchandises. Ce pays se

    distingue encore par une quasi-absence de continuit dans la circulation de linformation et de

    la communication entre

    E

    CEMAC, reprsentent un terrain propice pour

    10 FABBE-COSTES, N, Le rle transformatif des SIC et TIC sur les interfaces multi-acteurs de la distribution et de la logistique , N Fabbe-Costes, J Colin et G Pach, coordinateurs, Faire de la recherche en logistique et distribution , Vuibert, coll. FNEGE, p. 171 - 194 11 PACHE, G et SAUVAGE, Th, 2004, La logistique. Enjeux stratgiques , 3me dition, Vuibert,

    20

  • logistique. Nous reconnaissons quun nombre important de travaux portant aussi bien sur

    leurs aspects physiques, dmographiques, conomiques, en plus des discours politiques, leur

    ont t consacrs. Cependant, il nen demeure pas moins quils restent encore un vritable

    champ en friche, dans lequel de multiples interrogations restent sans suite. Notre objectif tant

    de voir dans quelle mesure la gestion de linformation favorise ou non un meilleur traitement

    des marchandises et une gestion efficace des mouvements des navires.

    II) PROBLEMATIQUE DE LETUDE

    A) OWENDO ET PORT-GENTIL : PRESENTATION DES PORTS GABONAIS

    Le Gabon dispose de 800 km de faade maritime sur laquelle deux principaux ples

    dactivits sont amnags: Owendo - Libreville et Port-Gentil (figure 2).

    1. Les ports dOwendo, trois terminaux : bois, minerais et commerce

    rts destuaire (annexe 1) exigus, sujets au phnomne

    de lenvasement. Celui-ci est un facteur inhrent aux milieux estuariens. Il pnalise les

    transports m

    Les ports dOwendo sont des po

    aritimes.

    Figure 2 - Situation gographique des ports du Gabon

    21

  • Daprs lInstitut gographique national, 1987

    Le gestionnaire des ports et rades gabonais, lOPRAG12, prouve, depuis les annes

    navires

    s pour

    aintenir la cote dexploitation un niveau satisfaisant grvent substantiellement son budget.

    ortations, le Gabon uvre de plus en plus

    pour le dveloppement de la transformation locale. Le bois, secteur stratgique pour

    lcono

    tant dajouter de la valeur aux produits exports. Il mise aussi sur la promotion et la

    1980, dnormes difficults pour garantir en tout temps, la scurit de leur accs aux

    de grand tirant deau. Les campagnes de dragages qui sont rgulirement effectue

    m

    Dans le cadre de sa politique de promotion des exp

    mie gabonaise, offre un exemple significatif ce sujet. Dans la perspective du dclin

    de ses ressources ptrolires, lEtat encourage depuis lanne 2001, le dveloppement des

    activits de transformation du bois (droulage, contreplaqu, sciage, tranchage). Lobjectif

    12 OPRAG (Office des ports et rades du Gabon) : tablissement public national caractre industriel et commercial, cr en mars 1974.

    22

  • commercialisation dautres essences mal connues sur le march international. Ce qui a

    comme rsultat une importante augmentation du trafic bois ouvrs transitant par le Port

    commercial dOwendo. Certains observateurs estiment que ce trafic pourrait quintupler dici

    lanne 2010 : il passerait ainsi de 100 000 pour se situer autour de 500 000 tonnes13.

    tre conomique : bois et ptrole

    nficie de la stabilit des fonds puisque cest un port de mer. Il offre des conditions

    nautiques adquates laccueil de gros porte

    ations ptrolires et de

    ois. Toutefois, labsence de vritable arrire-pays conomique constitue un frein pour sa

    croissa

    FRASTRUCTURES DE TRANSPORT

    2. Port-Gentil : premier cen

    Le Port de Port-Gentil (figure 3), du nom de la capitale conomique gabonaise,

    b

    urs. Par exemple, lisobathe 10 m passe non

    loin du rivage. Cela lui donne un avantage comparatif dterminant pour accueillir les navires

    de fort tirant deau. Il pourrait ainsi constituer, sur le plan technique, lun des meilleurs sites

    de la zone CEMAC. Ces atouts ne doivent pas occulter les inconvnients qui rendent

    lexpansion du port difficile. Malgr une topographie gnralement basse, le problme le plus

    aigu est la proximit des terrains marcageux et la structure urbaine envahissante.

    Lactivit conomique de Port-Gentil est centre sur les export

    b

    nce. Les changes se font essentiellement par voies maritimes et/ou ariennes.

    Ce port rencontre aussi des problmes logistiques. Si certains dentre eux sont

    communs avec les problmes dOwendo (formalits douanires, etc.), dautres sont par contre

    spcifiques ce port. Ils sont lis, entre autres, la nature de ses changes mais aussi

    limplantation gographique du site. Dans quelles mesures amliorer lacclration des

    marchandises sur cette plate-forme ptrolire ?

    B) LES IN

    1. Le problme du rseau routier

    Le Gabon se caractrise par linsuffisance des voies de communication par rapport

    ltendu du territoire (267 667 km2). Il compte actuellement 9 170 km de routes publiques

    (hors voirie urbaine), dont 1 173 km de routes revtues (sur ce total, 163 km sont en cours de

    13 COMMISSARIAT GENERAL AU PLAN ET AU DEVELOPPEMENT, 1999, Projet dajustement et de planification du secteur urbain et du secteur des transports. Plan Directeur intermodal des transports (1998-2015) , TESCULT, P 2-11

    23

  • travaux), contre 7 459 km de routes non revtues14. Le maillage partiel du territoire accrot

    lisolement de certaines zones et augmente la dpendance des provinces frontalires (Woleu-

    tem, Ogoou-Ivindo, Haut - Ogoou, Nyanga) lgard des pays voisins du Cameroun et du

    Figure 3

    N

    Congo, parce que bien desservies par leurs voies de communication.

    - Le port commercial de Port-Gentil

    Daprs OPRAG - brochure spciale des ports (non dat), Les grands projets portuaires , Direction gnrale de lOPRAG, p. 30

    Au dficit des routes, il faut ajouter lexistence de tronons de viabilit incertaine en

    saison pluvieuse en particulier. La dgradation des rseaux de transport entrave les

    mouvements de marchandises et allonge considrablement le temps de transport. Etant donn

    que le problme des changes nationaux et internationaux est li la question des transports,

    la rhabilitation du rseau routier (y compris ferroviaire) et lentretien efficace et durable des

    routes existantes deviennent les priorits des autorits de ce pays.

    14 DIRECTION GENERALE DES TRAVAUX PUBLICS, 2004, Programme des travaux dentretien routier , Ministre de lEquipement et de la Construction, p. 4

    24

  • 2. Des difficults dans les services logistiques

    Linsuffisance en matire dorganisation du transport a un impact ngatif sur la fluidit

    des flux dchanges. Il conduit des systmes compensatoires caractristiques des pays en

    dveloppement. Il sagit essentiellement des prlvements illgaux, de la corruption et, des

    abus de pouvoir exercs par la plupart des intervenants de la fonction transport terrestre et des

    plates-formes logistiques. Ces pratiques lucratives, galement observes dans les ports, sont

    connues de la majorit des usagers des routes gabonaises, et africaines en gnral. Elles

    obrent considrablement lactivit de transport dans la CEMAC. Les cots qui en dcoulent

    ar ailleurs, nous constatons un manque de fluidit sur les voies de transport. Ceci

    archandises et des informations, et dassurer une bonne conservation

    des pro

    portique.

    Comment amliorer les infrastructures actuelles pour quelles soient en mesure de traiter cette

    augmentation de flux de marchandises ?

    sont rpercuts la consommation du produit, alors mme que le pouvoir dachat est faible

    dans lesdits pays.

    P

    amne les pouvoirs publics gabonais lamliorer pour accrotre la performance des chanes

    logistiques. Cela aura pour consquence daccrotre la qualit des vacuations, de garantir un

    bon acheminement des m

    duits transports. Lamlioration du rseau logistique gabonais est importante dans la

    mesure o il permettra lamnagement du territoire national, lamlioration des transports

    dans lconomie de ce pays. Cest aussi un pourvoyeur demploi. Au-del de ces aspects,

    cest lefficacit du port qui sen trouve optimise.

    3. Des projets damlioration des infrastructures

    Les infrastructures dsignent lensemble des ouvrages publics servant aux activits de

    la circulation des biens, des personnes et des informations dun lieu, dun pays.

    La prvision de laccroissement du trafic Owendo fait apparatre trois conditions

    essentielles pour rpondre ses exigences :

    - agrandir le Port commercial dOwendo, cest--dire augmenter la capacit daccueil

    des navires, et donc du tonnage des marchandises. Il convient de raliser lextension des

    appontements actuels avant 2010, date probable de saturation de celui-ci, annoncent les

    experts. Le renforcement de ses capacits passe aussi par lacquisition dune drague et dun

    25

  • - amliorer les liaisons intermodales route rail - port dans le sens o la performance

    du Port commercial dOwendo est compromise par la qualit des dessertes routires et

    ferroviaires.

    Dans le mme temps, la qualit de loffre de service des transports est loin dtre

    effectiv

    pement croissant des activits ptrolires

    dans l

    e. Sur les itinraires et les points de transbordement, la coordination rail-route ou voie

    fluviale est quasiment inexistante. Ce phnomne se vrifie aussi pour les mouvements de

    navires avec les autres modes de transport. La mauvaise coordination entre consignataires,

    transitaires, douaniers et transporteurs terrestres semble tre responsable de cette situation.

    Pourtant, de cette coopration dpend lamlioration des services et la synchronisation des

    activits ncessaires au contrle et la fluidit des changes. Par exemple, les retards de

    livraison du bois aux ports sont dus, entre autres, aux contrles intempestifs des forces de

    lordre et aux difficults dexploitation du chemin de fer. Ces facteurs sont prjudiciables la

    fluidit des mouvements et favorisent lallongement du temps de transport.

    Par ailleurs, pour diversifier le tissu industriel gabonais, il est prvu de renforcer les

    capacits de stockage du Port de Port-Gentil. Il y a lieu dajouter aussi la cration dune plate-

    forme lle Madji pour pourvoir une augmentation du trafic de transit des produits

    nergtiques. Cette augmentation est lie au dvelop

    a zone du Golfe de Guine, notamment la dcouverte du ptrole en Guine -

    Equatoriale. Son installation vise approvisionner les chantiers ptroliers off shore

    camerounais, congolais, guinens, angolais. Cette plate-forme sera destine accueillir les

    activits de stockage, de manutention, de rparation navale, orientes vers les industries

    ptrolires. Elle prendra place dans le cadre dune zone franche15 installe Port-Gentil.

    C) LES RESEAUX DE COMMUNICATION ET DECHANGE DINFORMATION

    15 Une zone franche (ou port franc) consiste en lexemption des droits de douanes lentre comme la sortie sur des marchandises destines, ventuellement aprs transformation industrielle, tre rexport. Les marchandises sont stockes dans une zone plus ou moins tendue considre, au sens douanier, comme tant en dehors du territoire national. Outre lintrt commercial, une zone franche a aussi sur le plan administratif, lavantage de limiter les formalits administratives et douanires pour ladmission et la sortie des marchandises.

    26

  • 1. Absence de rseaux connects : une mauvaise communication

    Aujourdhui, nous ne pouvons plus aborder la problmatique des transports maritimes

    internationaux sans tenir compte de la structure informationnelle et communicationnelle. Les

    chang

    RAG), le Conseil gabonais des

    Chargeurs (CGC) et le Ministre de la Marine Marchande possdent chacun leur propre

    systm

    unication entre les ports (y compris gabonais et

    trange

    is exerant lOPRAG ou

    au CGC pour obtenir plus facilement des informations de la part de ces deux organismes

    e du dysfonctionnement entre loprateur priv charg de

    , SIGEPRAG, et les oprateurs conomiques. Nous avons

    constat

    larmateur ne sont pas traits dans les meilleurs dlais. Il en est de

    mme

    es conomiques incorporent de plus en plus dinformations, et les nouvelles

    infrastructures de tlcommunications en rendent largement comptent. Dans ce contexte, la

    matrise du traitement de linformation, et les banques de donnes, simposent comme des

    fonctions stratgiques de lorganisation pour la performance de tout organisme. Ces fonctions

    deviennent des composantes de lconomie mondiale au mme titre que lnergie, etc.

    Pourtant, ce jour, il nexiste pas, dans le cas des ports du Gabon, une banque de

    donnes nationale concernant les oprations portuaires. Cela est d au fait que les Douanes,

    la Socit dinvestissement de gestion et dexploitation des ports et rades du Gabon

    (SIGEPRAG), lOffice des ports et rades du Gabon (OP

    e dinformation, dont la configuration diffre dun oprateur lautre. Seules les

    agences maritimes et le Trsor Public sont connects sur le serveur de la Douane, le Systme

    SINDARA16. Cet tat de fait entrane une mauvaise communication aussi bien entre instances

    dcisionnelles des ports (Ministre de la Marine Marchande, Douanes, CGC, OPRAG),

    quentre ces derniers et les oprateurs privs (SIGEPRAG, transporteurs, transitaires,

    consignataires). Il en est de mme de la comm

    rs), entre les gestionnaires des ports et les services ministriels.

    Lors de notre sjour sur le terrain, un responsable de la Direction gnrale de la

    Marine Marchande nous a confi quil passait souvent par ses am

    publics. Soulignons aussi le problm

    la gestion commerciale des ports

    une mauvaise circulation de linformation entre eux. En effet, linformation ntant

    pas toujours communique au bon moment et parfois au bon endroit, les droits de passage

    portuaire la charge de

    de la production des statistiques portuaires. Il apparat que l asymtrie

    informationnelle 17 indique clairement le manque de liens informatiques entre acteurs

    partenaires des ports du Gabon. Cette absence de connexion entre systmes dinformations ne

    16 Systme SINDARA : Systme informatique douanier architecturale relationnelle avance . 17 PACHE, G et SAUVAGE, Th, 2004, op. cit., p. 168

    27

  • facilite pas la communication et le partage des informations entre les oprateurs. Cela

    constitue un des facteurs de leur faible dynamisme.

    Au moment o le gain de temps devient un facteur dterminant de comptitivit,

    comment optimiser traitement des marchandises des ports gabonais ? De quelle manire

    dvelopper un systme dinformation et de communication dans un contexte caractris par

    des entraves conjoncturelles, politiques et structurelles ? Dans tous les cas, se pose la question

    de lamlioration de la performance de la logistique portuaire gabonaise, cest--dire de

    lensem

    donnes

    privatives et labsence de mutualisation ne manquent pas de crer des dysfonctionnements tels

    que les problmes de circulation des donnes entre les diffrents organismes, linsuffisance de

    t de quantit. Cela pose en

    ralit le problme de la circulation des statistiques et des donnes de lescale entre les

    ans le contexte actuel de juste temps et de qualit, linformation utile

    savre

    de savoir comment modifier le processus de

    fonctio

    lit et en ractivit. Il conviendrait aussi de savoir

    comme t dvelopper une informatique communicante pour faciliter laccs rapide aux

    informations ncessaires un meilleur traitement des flux ?

    ble des acteurs partenaires de la chane, pour accrotre la satisfaction des clients

    utilisateurs et les fidliser.

    2. Faible qualit et faible quantit de linformation portuaire A lexception de la Douane, chaque oprateur possde sa propre banque de donnes.

    Pour ce faire, chacun deux saisit les informations qui le concernent, sur la base des

    documents fournis par le consignataire, avec les risques derreurs rguliers que cela comporte.

    La ressaisie des mmes donnes et les manipulations des documents sont source de perte de

    temps et de redondance de linformation. Par ailleurs, la multiplication des bases de

    fiabilit et de disponibilit de linformation en terme de qualit e

    diffrents organismes publics et privs et, par consquent de la fiabilit des donnes et de

    leur traitement rapide. Lamlioration de cette fluidit pourrait accrotre la performance du

    systme portuaire.

    D

    indispensable pour une meilleure gestion des mouvements des navires et des

    marchandises. Il est donc important de mieux grer linformation et de la mettre la

    disposition des demandeurs pour rpondre aux attentes des utilisateurs et des gestionnaires.

    Dans ces conditions, il conviendrait

    nnement actuel des ports gabonais pour que lorganisation se fluidifie pour gagner

    quelques points stratgiques en flexibi

    n

    28

  • Linformation portuaire concerne loutil portuaire, dune part et, dautre part, le

    passage portuaire. Linformation sur loutil portuaire porte sur les taux doccupation des

    entionnel, conteneur). Ces derniers renseignent

    navires, les rendements de manutention (tonnage

    moyen

    D) H

    g terme.

    outefois, dans un environnement o le gain de temps et la recherche dconomie

    ation de la

    logistique et, donc sur une amlioration de la productivit. Celle-ci sappuie sur une

    concep

    amliores : les liaisons administratives entre oprateurs conomiques, douanes, OPRAG et

    SIGEPRAG via un rseau informatique, mais galement la relation avec les clients

    utilisateurs - partenaires et les fournisseurs.

    Pour avoir une meilleure logistique, il est aussi envisageable de dvelopper un

    management innovant, faisant appel linitiative et la crativit. Ce management repose sur

    la gestion cooprative des hommes, de leurs comptences et de leurs connaissances, mais

    aussi sur la transformation des structures de communication actuelles. Cette approche qualit

    doit galement tre tendue aux clients et aux fournisseurs.

    Envisager la gestion des ports partir de lintroduction des TIC apparat aujourdhui

    possible et susceptible damliorer, leur niveau, la performance de la logistique au Gabon.

    postes quai (ou de chaque terminal conv

    sur les risques et probabilits dattente des

    opr par navire et par jour, et par heure), et le temps de sjour moyen des

    marchandises sur les surfaces dentreposage.

    Linformation relative au passage portuaire a trait aux cots de sjour du navire quai

    (ou en rade), ainsi que les taxes sur la marchandise. Les cots lis ces deux prestations sont

    pays directement par le chargeur et larmateur.

    YPOTHESES Lamlioration des infrastructures de transport jusquaux ports, la modernisation et

    lentretien des quipements portuaires, sont des investissements ncessaires mais onreux

    envisager lon

    T

    guide les changes mondiaux, lefficacit des ports gabonais repose sur loptimis

    tion de la performance globale : management coopratif, mise en place des rseaux

    informatiss, dveloppement dune politique de qualit.

    Il sagit dabord dassurer une meilleure gestion de linformation et de dvelopper

    une communication amliore entre les diffrents acteurs. Ceci pour contribuer

    lamlioration de la fluidit des changes et la continuit des flux tout en accentuant la

    scurit. Cette politique repose sur la mise en uvre dun systme de communication fiable et

    sur le partage des informations et des rfrences entre tous les acteurs. Peuvent tre ainsi

    29

  • Le dveloppement de ces techniques semble indissociable de la transformation des rseaux de

    communication qui assurent les changes de toutes natures. Cet investissement relativement

    lger peut contribuer par la performance quil induira une meilleure comptitivit.

    III) METHODOLOGIE DE LETUDE

    A) RECUEIL ET TRAITEMENT DE LINFORMATION

    Une information complte nest jamais dun seul tenant ni dun seul type18. En

    effet, ayant peu de chance de trouver linformation souhaite partir dune seule source

    dinformation, nous avons recherch les donnes sur la logistique des ports dans plusieurs,

    voire un nombre assez lev de sources.

    la collecte

    irecte des donnes auprs des acteurs.

    1. La

    bliographiques

    it appel des lectures varies et, ncessaires lenrichissement de nos

    connaissances concernant les notions telles que la chane logistique, les rseaux de

    A ce titre, notre tude repose sur la recherche documentaire mais aussi

    d

    recherche documentaire

    a. Les sources bi Ce travail de recherche sappuie dans un premier temps sur une dmarche

    pluridisciplinaire. Cette dernire nous a permis daborder le sujet dans sa globalit tout en

    largissant notre champ de rflexion (cf. tat de la littrature). Cette dmarche purement

    thorique fa

    tlcommunications, les technologies de linformation et de la communication.

    Pour mieux dterminer les contours de notre approche, nous avons port un intrt

    particulier sur les ouvrages consacrs aussi bien la logistique, linformation, la

    communication, lconomie, la mthodologie, quaux transports. A cet effet, lessentiel de

    18 VARET, G et VARET, MM, 1995, Matriser linformation travers sa terminologie. Manuel dictionnaire , Annales littraires de lUniversit de Besanon, vol. 559, p. 263

    30

  • notre recherche bibliographique sest fait dans les diffrentes bibliothques franaises et

    gabonaises19.

    b. Internet ouvre des horizons documentaires aux gographes Aujourdhui, la part du Rseau mondial dans la recherche scientifique prend une

    importance primordiale. En effet, Internet fait dsormais partie intgrante des moyens

    dinformation, en complment des sources traditionnelles sous formes papier 20. Il

    reprsente une sorte de fentre ouverte sur le monde qui permet aux universits

    scientifiques et au grand public davoir porter de main la plus grande bibliothque

    scientifique du monde. A ce propos, P. Renaud et A. Torres dclarent que : Internet est, de

    plus en plus, un moyen privilgi, voire exclusif, pour accder la production scientifique

    courante : thses et rapports de recherche dans leurs versions intgrales, programmes de

    recherche des laboratoires, composition des quipes et adresse lectronique de leurs

    membres 21. Cest dans ce cadre que nous nous sommes intresses cette catgorie de

    sources documentaires : les sources disponibles sur Internet22 (annexe 2). La multiplicit des

    sites Web abordant diverses thmatiques sur lconomie maritime et portuaire, la logistique,

    les nouvelles technologies, est gnrale au Gabon et dans le reste du monde. Cependant, cette

    floraison de sites pose deux problmes essentiels : trouver le renseignement recherch et

    vrifier la fiabilit de linformation souhaite. Lampleur de ces flux dinformation devient

    inquitante dans la mesure o il est malais de discerner lessentiel de laccessoire.

    Paradoxalement ce constat, il y encore des rgions o le dveloppement du potentiel de

    diffusion, de communication, de collectes de faits savre ncessaire. Cest le cas des pays en 19 A Montpellier, les bibliothques frquentes sont :

    - bibliothque du dpartement de Gographie (universit Montpellier III) ; - bibliothque de la Facult des Lettres et Sciences Humaines (universit Montpellier III) ; - bibliothque de la Facult de Droit et Sciences Economiques (universit Montpellier I); - bibliothque de la Facult des Sciences et Techniques (universit Montpellier II) ; - bibliothque de lI.R.D. (Institut de Recherche et Dveloppement), ex-ORSTOM ; - bibliothque du CIRAD - bibliothque de la Maison de la Gographie ; A Bordeaux, nous avons t la bibliothque de lUniversit de Bordeaux III et lInstitut politique de

    Bordeaux. Notre sjour Nantes nous a conduit bibliothque de la Facult de Droit et Sciences Economiques, celles de la Facult de Lettres et du laboratoire Littomer. A Aix-en-Provence, la bibliothque de lUniversit Aix-Marseille III a servi de cadre pour notre recherche dinformation.

    Au Gabon, la bibliothque des Archives Nationales, celles de lInstitut national des Finances et du Dpartement de Gographie de lUniversit Omar Bongo ont galement servi de cadre pour notre recherche documentaire. Je tiens souligner que certains documents nous ont t remis titre personnel par certaines personnes soucieuses de lavancement de la science. 20 ISEMAR, 2001, Spcial Internet. Synthse n 40 , dcembre, www.isemar.asso.fr 21 RENAUD, P et TORRES, A, 1996, Internet, une chance pour le Sud , Le Monde diplomatique, manire de voir, n 503, p. 24 22 BAKIS, H, 1996 ; 1997, Une nouvelle catgorie de sources pour la recherche gographique , Netcom, vol. XI, n 2, p. 460-461

    31

  • dvelop

    ecte des donnes sur la circulation de linformation et lutilisation des TIC dans

    se dune enqute de terrain. Elle repose

    essentiellement sur :

    et

    rrestres, les organismes publics de dcision (Ministre de la Marine Marchande, CGC,

    OPRAG), des ports, la Commune dOwendo, les personnes

    existants entre oprateurs conomiques entre eux et entre les instances

    publiques et/ou prives gestionnaires, le processus informationnel et communicationnel, les

    der certaines questions et eignements sur dautres, nous avons

    commenc prparer notre cham

    Nous avons effectu plusieurs excursions sur le terrain, lors de nos diffrents sjours au

    ous nous so endo et de Port-Gentil, aux ports mles

    de Libreville et Port-G e la Douane. Ces sorties av nt pour

    objectif de complter l otre con issance

    u. Elles ont c excellent exercice dapprentissage puisque la gographie

    mel ent

    direct entre eus et la ralit. Cest fort de cette exprience,

    pement, comme le Gabon o Internet compense le faible quipement en matire de

    bibliothques et centres documentaires.

    2. La collecte des donnes qualitatives et quantitatives

    a. Mthode et technique de recueil des donnes

    La coll

    la gestion des ports gabonais sest effectue sur la ba

    - la dfinition de la population cible : elle est compose dacteurs participants aux

    changes conomiques, notamment les utilisateurs des ports, les transporteurs maritimes

    te

    le gestionnaire commercial

    ressources ;

    - la dfinition de la mthode et de la technique de recueil des donnes : elle a consist

    mener une enqute sous forme de questionnaire (annexe 3) que nous avons soumis

    certains agents et responsables appartenant aux services et organismes concerns par notre

    tude. Ce questionnaire reposait sur plusieurs points, parmi lesquels : lidentification de

    lorganisme / service enqut, la qualit des rseaux de transport, la qualit des services

    portuaires, les rapports

    propositions des enquts, etc.

    Pour vali obtenir des rens

    p dinvestigation par des observations et des entretiens.

    Gabon23. N mmes rendus aux ports dOw

    entil, au service informatique d aie

    es informations provenant des sources crites et de n na

    du milie onstitu un

    sapprend la se le de ses chaussures 24. Elles ont de ce fait contribu ltablissem

    dun lien les cours thoriques r

    23 Premier sjour : novemb 00 ; deuxime sjour : avril - juillet 2004 ; troisime sjour : juillet - aot 2006

    S, R, ; CLAY, M , Faire de la gographie , Paris, Belin

    re 1999 fvrier 20

    24 FERRA , et DUFAU, G, 1983

    32

  • quil nous est appar intressant dlargir notre champ dtude plusieurs aspects

    ique, humain, communicationnel, quipement infrastructurel, etc.), qui participent au

    fonctionnement de la circulation des flux physiques et des flux dinformations. Ceci pour

    compre

    r notre champ dtude, et surtout, de

    collecter les informations ncessaires llaboration de ce travail de recherche. Cela nous a

    permis dlucider et dapprofondir notre problmatique. Cela a t galement loccasion de

    du nos questions sous prtexte quelles ntaient pas leur porte.

    cette oe

    u

    (conom

    ndre les enjeux et les facteurs qui psent sur la chane de la logistique des ports

    gabonais.

    Les stages de terrain ont galement constitu la base de notre travail. Nous en avons

    effectu trois, notamment auprs de la Direction gnrale de la Marine Marchande, de la

    socit GETTMA - Gabon et de SIGEPRAG. Ils taient la solution idale pour deux raisons :

    dabord pour chapper au climat de suspicion qui rgne dans les administrations au Gabon ;

    ensuite pour obtenir certaines informations et documents sans trop de difficults. Ces stages

    ont donc eu le mrite de nous aider mieux cerne

    nous imprgner des ralits administratives des structures qui nous ont acceptes en stage. Ils

    ont eu lavantage de renforcer notre apprentissage en matire de recherche. Ces stages nous

    ont aussi permis de mieux comprendre le fonctionnement des ports gabonais et la gestion de

    leur communication et de leurs informations25.

    Les entretiens que nous avons eus avec les oprateurs de ce secteur (transitaires,

    acconiers, manutentionnaires) et les agents du ministre de tutelle, sinscrivaient dans ce

    cadre. Ils portaient sur les prcisions sur le fonctionnement du port, les moyens de

    communication et de gestion de linformation. Malheureusement, beaucoup denquts nont

    pas rpon

    La collecte des donnes a vu aussi la participation de certains membres de ma famille

    et damis impliqus dans le secteur qui ont bien voulu maider dans laccomplissement de

    uvre.

    a.1. Lenqute de terrain (juillet - aot 2006)

    Dans cette partie, nous parlerons essentiellement du droulement de lenqute que

    nous avons mene entre juillet et aot 2006 et, des difficults que nous avons rencontres.

    25 La formation du DESS Economie Quantitative et Management des Transports que nous avons eu loccasion deffectuer la facult de Montpellier I prospectif et dveloppement portuaire du SMNLR

    (2002-2003), et surtout notre stage au Service Atelier , nous a permis de mieux apprcier limportance dune

    gestion nous a aides m

    maritime CGMS (Comptoir Gnral Maritime Stois).

    25

    des flux documentaires et dinformation dans un systme portuaire, en loccurrence celui de Ste. Cela ieux orienter nos recherches de thse. Nous ritrons cette occasion, notre reconnaissance

    pour laccueil et les conditions de travail offertes par le SMNLR, la Capitainerie du Port de Ste et lagence

    33

  • Les objectifs de ltude

    Cette tude est mene dans le cadre de lanalyse des performances de la logistique des ports

    gabonais pour un meilleur traitement des marchandises. Le questionnaire que nous avons

    labor, reprsente aussi un outil de sensibilisation la communication et lutilisation des

    technologies de linformation et de la communication. Il a t adress un chantillonnage

    t, de loprateur

    portuaire concessionnaire, de loprateur public gestionnaire des ports de la commune

    dOwendo

    Tableau 2 - ute

    constitu doprateurs conomiques, du personnel de la capitainerie du por

    (tableau 2).

    Echantillon de la population enq

    Entreprises Direction/service Nombre de personnes interroges

    Service mouvements des navires 7 Direction de lExploitation 5 Direction Informatique organisation 1 Direction Technique 3 Direction gnrale 3

    SIGEPRAG

    Direction administrative et financire 2 Direction de la communication et des relations internationales 2 Dpartement suivi des mouvements des navires 3 Capitainerie 1 OPRAG

    Dpartement sret/scurit 6 Commune dOwendo Service du personnel 1 Douanes Inspection 2 PAF Service de limmigration 2

    Service Shipping (SDV) 2 Service ressources humaines (SDV) 2 Entreprise de pche 1 Oprateurs conomiques

    Service manutention (Getma) 3 SAREP Service remorquage 2 Armateurs 2 Autres 2 TOTAL 53

    Lobjectif est de tenter de mesurer la performance des quipements portuaires, des

    ressources humaines, de la gestion de linformation et de leur impact sur le traitement du

    navire et de sa cargaison au port. Nous avons spcifiquement mis laccent sur lidentification

    des modalits de la circulation de linf

    liorer la

    rotation des navires et le traitem

    ormation entre oprateurs acteurs des ports. Nous

    avons aussi cherch comprendre comment ceux-ci rcuprent les informations et, surtout,

    comment ils les utilisent dans le cadre de la performance globale. Il sagit de cerner les

    actions et les moyens mis en uvre pour grer linformation dans le but dam

    ent des marchandises.

    Mthodologie de lenqute

    34

  • En 2000 et 2004, nous avons commenc prparer notre terrain dtude par des observations

    et des entretiens pour mieux comprendre lorganisation des ports gabonais. A la suite de leur

    privatis r le terrain. A ce titre, nous

    avons

    n loccasion de renforcer nos connaissances sur le fonctionnement des ports du

    Gabon.

    dehors des explications classiques (manque de temps, trop de travail, etc.),

    ertains ont prtendu que ces questions ne relevaient pas directement de leur domaine

    us rapprocher des pilotes ou des oprateurs

    conomiques qui sont plus enclin nous rpondre. Par ailleurs, de nombreuses questions

    nont pas eu de rponses (activits portuaires, communication entre acteurs, circulation de

    linformation), du fait de lignorance de nos enquts sur le sujet. Des personnes nous ont

    aussi fait part de leur crainte de reprsailles.

    Pour complter notre recueil dinformation, nous avons opt pour des entretiens

    directs et les observations pour comprendre le phnomne de la communication et de la

    circulation de linformation dans le systme portuaire gabonais. A ce titre, nous avons

    interrog cinquante personnes, dont 17 cadres, 22 agents de matrise et 15 employs (tableau

    3). La hirarchisation professionnelle tient compte des fonctions occupes et des tches

    effectues par les diffrents acteurs concerns.

    personnes interroges

    cat gories socioprofessionnelles Nombre de personnes interroges

    ation partielle, nous nous sommes nouveau rendu su

    ralis une enqute entre juillet et aot 2006. Nous nous sommes appuyes sur une

    premire dmarche de prise de contact avec les personnes que nous estimions occuper une

    place cl dans lorganisation ; puis, sur un questionnaire ; enfin sur des entretiens directs. Le

    stage effectu SIGEPRAG - Gabon, oprateur priv concessionnaire des ports gabonais,

    nous a don

    En ce qui concerne nos entretiens, nous avons suivi la grille du questionnaire. Nous

    avons aussi reprsent graphiquement certaines donnes pour amliorer la visibilit du texte.

    Sur vingt questionnaires ventils, nous avons pu en rcuprer neuf. La plupart de nos

    interlocuteurs les ont gardes par-devers eux en dpit de plusieurs relances pour rentrer en

    leur possession. En

    c

    dactivit et nous ont demands de no

    Tableau 3 - Rpartition des catgories socioprofessionnelles des

    Agents cadres 17

    Agents de matrise 22 Agents dexcution 15

    Difficults de lenqute

    Nous avons rencontr des blocages divers de la part des reprsentants de la commune

    dOwendo et des forces de lordre implantes proximit des ports dOwendo. Ces blocages

    taient surtout dus au non-respect des procdures administratives. Malgr la lettre de

    recommandation que nous avons obtenu de SIGEPRAG, ces administrations ont exig des

    35

  • lettres

    formations :

    des assembles gnrales, des comits de

    irection ;

    r linformation de proximit et

    celle distance (figure 4). La premire, celle qui est transmise verticalement, cest--dire de la

    hirarc

    de demande daudience pour rencontrer leurs personnels. Pendant que les demandes

    suivaient leur cours dans les circuits administratifs, quelques personnes soucieuses du

    dveloppement du pays, nous ont accord leur temps en rpondant nos questions et en

    acceptant dtre accompagnes dans leur travail.

    a.2. Interprtation des rsultats de lenqute

    Lanalyse qui suit indique toutes les catgories de lchantillon qui ont rpondu aux

    questions poses ou expliques leur rle dans le fonctionnement des ports.

    Au cours de notre enqute nous avons relev trois types din

    - linformation lie lenvironnement de travail que nous valuons 40 %. Elle

    concerne par exemple la propret du port, des locaux, le problme de lajustement et de la

    qualification demande, etc. ;

    - linformation relative au fonctionnement de lorganisation de travail, que nous

    estimons 20 %. Elle porte entre autres sur le portail qui nest pas ouvert rapidement

    lapproche du train ; des pilotes qui ne disposent pas dun bureau, le manque de moyens

    roulant et de communication pour les agents de la police portuaire ;

    - linformation sur le service rendu (environ 40 %) est celle qui nous intresse

    particulirement et sur laquelle nous porterons notre attention. Nous pensons que si

    lenvironnement proche est amlior, les centres dintrts seront dplacs vers linformation

    relative au service rendu. Cela rduirait les dperditions dinformation et augmenterait la

    qualit des services rendus aux utilisateurs des ports commerciaux gabonais.

    Notre enqute nous a aussi amens au constat ci-aprs :

    - lexistence dune certaine culture de partage de linformation dans le systme des

    ports gabonais. 68 % des personnes interroges disent se partager linformation au cours des

    confrences portuaires journalires, contre 11 % lors des runions de direction et 7 %

    loccasion des sminaires, des notes de service,

    d

    - linformation circule selon un schma mettant en valeu

    hie vers les collaborateurs et vice versa, circule assez bien. Cependant, elle peut tre

    amliore (par exemple travers des runions entre personnes de mme niveau.) Cest un

    effet de systme qui nest pas propre aux ports gabonais. Il sobserve quasiment dans toutes

    les organisations.

    36

  • Figure 4 - Schma de circulation de linformation

    Gisle, Makila-Magambou, enqute de terrain, juillet -aot 2006

    La seconde qui concerne une circulation transversale lest beaucoup moins. En effet,

    les personnes devant assurer le relais, notamment les chefs de services, ne remplissent pas

    toujours leur rle de vecteur de transmission. Ils ne rpercutent pas souvent linformation

    lensemble de leurs collaborateurs, en particulier ceux qui ne sont hirarchiquement rattachs

    eux. Il est par consquent ncessaire de mettre en uvre la connexion des systmes

    informatiss pour amliorer la communication distance et favoriser une logistique portuaire

    performante.

    Au niveau du port, la confrence portuaire reste ce jour et, dans les conditions de

    dveloppement actuel, le seul moyen fiable pour diffuser une information. Cette information

    concerne seulement les mouvements des navires et les campagnes dentretien des plans deau.

    Dautres types dinformation lis par exemple la scurit ne sont pas diffuss. Le cas du

    passage des trains marchandises en est une illustration. En dpit des risques que cela

    comporte, les utilisateurs des ports dOwendo ne sont pas informs par la socit gestionnaire

    du Transgabonais, la SETRAG, des horaires de circulation des trains. De ce fait, de

    nombreuses personnes sont toujours surprises lorsque les trains traversent la zone portuaire et

    son domaine. Une collision entre une voiture et un train sest mme produite sous nos yeux en

    juillet dernier. Heureusement, il ny a eu que des dgts matriels.

    Outre la communication formelle par le biais des supports comme les notes de

    services, la confrence portuaire, nous avons aussi not lexistence dune communication

    inform tion dans le port, etc.). Plus de 80 % des

    inform anire informelle dans les ports gabonais. Le Commandant

    du port dOwendo dit que la communication informelle est la plus efficace pour diffuser une

    elle (entretiens tlphoniques, interpella

    ations sont diffuses de m

    37

  • information . Mais nous remarquons que plus de 80 % des personnes ne sont pas trs

    satisfaites de la faon dont circule linformation sur la place portuaire.

    bilit hirarchique qui repose

    ur la promotion interne. Ce sont des cadres maison . Leur souhait commun est de

    vons

    n effet rencontr ici et l des cas dinadquation entre postes occups et comptences

    requise

    b. L

    its

    export

    vue une autre mme si la source est parfois la mme. Nous avons aussi consult les textes

    e loi (annexe 4).

    Lanalyse des flux dchanges, pose constamment le problme de la statistique. La

    statistique dsigne lexpression quantifie des phnomnes conomiques. La fiabilit des

    Par ailleurs, lenqute rvle aussi lexistence dune mo

    s

    bnficier de formations complmentaires qualifiantes adaptes leurs fonctions. Nous a

    e

    s. Il apparat que les amliorations apporter en terme de formation sont ncessaires

    pour faciliter la communication, donc linterprtation de linformation.

    Lenqute souligne galement un besoin damliorer lenvironnement de travail,

    notamment lextension des quais et lamnagement des aires de stockage, lacquisition

    dquipements de manutention, le renforcement des mesures de scurit et de sret ;

    lacquisition des moyens de communication, etc.

    exploitation dautres sources de donnes Nous avons eu recours aux statistiques fournies par la Direction de lExploitation de

    SIGEPRAG. Ces statistiques concernent essentiellement les ports dOwendo. Notre

    interlocuteur SIGEPRAG (Libreville) na pas russi obtenir les statistiques de Port-Gentil.

    Aussi, pour complter nos donnes, avons-nous utilis celles figurant sur la publication de la

    Direction Gnrale de lEconomie, appele Tableau de bord de lconomie gabonaise.

    Elle a t dune grande importance dans lillustration chiffre de notre travail de recherche.

    Les donnes sont certes intressantes, mais parfois peu dtailles pour nos besoins. Ils

    donnent les volumes totaux des marchandises manipules mais ne prcisent pas les quant

    es et importes par chaque port. Il en est de mme des marchandises en transit en

    dehors des principaux produits dexportation (bois, manganse, ptrole).

    Les donnes contenues dans les mmoires de matrise, les thses de doctorat, certains

    priodiques et revues (Cahiers dOutre - Mer, Marchs Tropicaux et Mditerranens,

    Transports, etc.) ont galement servi pour la reprsentation graphique ncessaire

    largumentation de notre travail. Cependant, leur point commun rside dans le fait que ces

    documents ninforment pas sur les origines et les destinations continentales des produits

    rpertoris. Il en va de mme des trafics transbords et de la conformit des donnes dune

    re

    d

    38

  • changes dpend de la qualit de lenregistrement des donnes et de la sincrit des

    dclarations. La rigueur des contrles est indispensable, particulirement lorsque les

    e au Gabon. Il en rsulte que les

    donne

    tribue fausser les grandeurs

    calcul

    . Une documentation disparate et malaisment accessible

    ire

    difficult est lie une documentation centre sur notre thme de recherche souvent disparate

    et peu abondante. En outre, linexistence de

    marchandises font lobjet dune manipulation manuelle comm

    s ne refltent pas toujours les lments qualitatifs souhaits compte tenu des fausses

    dclarations et de frquentes omissions. Limportance des fuites statistiques, qui incombe au

    premier chef aux responsables de la gestion des transports, con

    es, et par voie de consquence, donner une mauvaise apprciation des changes par

    conomiques internationaux. Cest pourquoi les faits et les chiffres fournis par les transports

    maritimes doivent tre interprts avec prudence. Dailleurs, le manque dinformation et de

    fiabilit des donnes sur les transports africains a mobilis les pays membres de la

    CMEAOC/TM. Lune des recommandations de la Table Ronde de Cotonou (1992) portait sur

    la mise en place dun observatoire rgional de transports pour disposer dune base de donnes

    objectives. Lexploitation et lanalyse comparative des lments suivants : cots, dlais, flux

    de marchandises, devront faciliter la prise de dcisions par les dcideurs, de mme que

    llaboration et le suivi des politiques et stratgies communes de dveloppement du secteur

    maritime.

    B) DIFFICULTES RENCONTREES

    1

    La collecte de linformation sest fait avec beaucoup dembches. La prem

    banques de donnes et darchivage correct est un

    autre problme vcu par la plupart des pays africains. Il serait souhaitable que ces Etats

    mettent en place des centres de documentation importants susceptibles daider les chercheurs.

    Doter les ports dun systme informatique, les rendraient plus performants. Ainsi, ils

    greraient mieux linformation en optimisant convenablement leurs besoins.

    Le manque de coopration de certains professionnels rencontrs et leur hostilit

    sexprimer constituent non seulement un handicap laccs aux informations, mais aussi un

    39

  • frein pour la recherche. Nos questions nous ont valus dtre tax despion et dindsirable

    dans certaines administrations. Cest le cas de la compagnie maritime danoise Maersk Line -

    Gabon. Son Directeur gnral sest montr trs mfiant notre gard parce quil entendait

    protge

    ussi rencontr des blocages de la part des autorits portuaires. Ces

    blocages taient dus surtout au refus de collaborer prsent sous forme dun manque de

    disponibilit au regard des charges professionnelles trop ardues . En effet, la plupart de

    avaient trop de travail et pas du tout de temps pour remplir des

    uestionnaires . Aussi, nous demandaient-ils de le leur laisser pour le rcuprer plus tard.

    llu les relancer plusieurs

    communication modernes (tlphone, fax et Internet). Nous avons procd des entretiens

    tlphoniques avec quelques personnes travaillant dans des organismes et administrations

    r linformation conomique et les intrts de son entreprise. Cela est dommage.

    Dautant plus que cette entreprise26 aurait pu reprsenter un terrain dobservation privilgi

    pour mieux comprendre limpact des technologies de linformation et de la communication

    sur la logistique portuaire. De mme, le directeur gnral de Delmas - Vieljeux, lun des

    principaux oprateurs de la cte occidentale dAfrique, na pas consentit nous recevoir.

    Nous avons a

    nos interlocuteurs ont souvent manifest leur indisponibilit remplir et/ou rpondre notre

    questionnaire, parce qu ils

    q

    Malheureusement, certains dentre eux, les ont gards. Il nous a fa

    reprises pour en rcuprer quelques-uns. Cela a contribu augmenter la dure de notre tude.

    2. Lloignement de notre zone dtude Lloignement de notre zone dtude nous a conduit adopter une certaine dmarche.

    Il nous fallait dans certaines situations tre guides par notre propre intuition partir dune

    observation des faits sur les questions et problmes similaires.

    Nous avons galement sollicit laide de certains membres de notre famille pour

    contourner la difficult de lloignement de notre champ dinvestigation. Ils ont contribu

    collecter linformation et nous fournir des donnes. Ils se sont appuys sur les

    questionnaires que nous leur avons transmis. Nous communiquions par tlphone, fax,

    courrier postal et plis remis des tierces personnes allant o revenant du Gabon. Dans le

    souci de vaincre la distance, notre besoin dobtenir des informations ou des prcisions

    complmentaires sur la logistique des ports gabonais, a ncessit lutilisation des moyens de

    26 Cest lune des compagnies maritimes de lignes conteneurises la plus importante au monde de part ses services modernes, son quipement de pointe et sa propre organisation.

    40

  • publiques impliques dans le secteur portuaire. En dpit de leurs promesses de nous fournir de

    la documentation, certaines de nos demandes sont restes sans suite jusqu ce jour. Internet

    nous permet de communiquer rgulirement avec quelques agents de SIGEPRAG et dtre au

    fate de lactualit. Leur collaboration et leur disponibilit ont t bnfiques pour la rdaction

    de cette

    des informations varies sous des formes

    diverses. Ceci est dautant plus vrai que tout individu (chercheur, acteur du dveloppement,

    qualit, pertinente pour ses besoins.

    Avec les TIC, une vritable rvolution sopre dans le domaine du traitement de

    linform

    u

    es.

    tude.

    En somme, malgr lloignement de notre champ dtude, nous navons jamais quitt

    notre terrain. Car il y a les contacts mails et tlphoniques avec notre rseau relationnel. De

    plus, nous avons pu compter sur le dvouement de quelques personnes qui ont accept de

    nous aider dans la collecte et la transmission des informations.

    IV) CADRE CONCEPTUEL DE LA RECHERCHE

    Linformation, sur laquelle nous reviendrons, a toujours t llment essentiel des

    projets et des stratgies. De nos jours, le dveloppement dInternet et des messageries

    lectroniques (publiques ou prives) donne la possibilit toute personne quipe dun

    ordinateur connect au Rseau, de consulter

    oprateur conomique, etc.) a droit une information de

    ation. Elles constituent un vecteur puissant damlioration de la productivit des

    services. De mme, elles participent dans la dynamique de dveloppement dune rgion, dun

    pays27.

    En logistique, le couplage des TIC avec les systmes dinformation et de la

    communication devient lun des organes centraux de ce domaine. Il permet de recevoir

    linformation utile, de la stocker, de la traiter, de la restituer, et de la communiquer. Il favorise

    la qualit des dcisions logistiques, la sim ltanit et limmdiatet de la communication. Il

    sensuit une meilleure coordination et articulation des actions pour grer dans un temps trs

    court les problm

    A) LINFORMATION, UNE QUESTION DE GEOGRAPHIE

    27 LOUKOU, AF, 2005, Tlcommunications et dveloppement en Cte dIvoire lre de la socit de linformation et de la communication , thse de gographie,

    41

  • 1. Un

    langle

    anire dont la circulation de linformation intgre la dimension territoriale

    et com

    portuaires et commerciaux intgrs dans le processus de diffusion.

    Linformation permet de suivre la traabilit dun produit. Elle est tmoin de la rotation des

    y une liaison entre linformation autour et sur les

    ent de cette marchandise. Elle accompagne

    et prcde la marchandise. Les donnes sont rassembles une extrmit du parcours

    es tout au long de la chane de transport et en loccurrence

    ans le

    par stockage successif (redondance).

    e approche mcaniste de linformation

    Bien quunanimement considre comme centrale dans le fonctionnement des

    organisations, linformation reste encore un concept flou dont il est difficile de cerner les

    proprits. Cette difficult est souligne par E. Morin qui voque laspect

    camlonesque 28 de la notion. La communication et linformation sont traites sous

    de la thorie mathmatique de Claude Shannon. Celle-ci a pour objet ltude du

    mouvement de linformation. Il sagit dune dfinition la fois physique, quantitative et

    statistique. Cette thorie est base sur la mesure, le codage et le transport des signaux

    (essentiellement tlphoniques). La mesure de linformation consiste trouver le codage le

    plus performant (vitesse et cot) dun message tlgraphique dun metteur vers un

    destinataire. Lunit de mesure est le bit29. Il est question ici de quantits dinformation

    devant circuler dans un canal. Cette approche mcaniste sintresse uniquement au canal par

    lequel transitent les signaux. Elle laisse de ct leur interprtation et leur utilisation dans son

    environnement. Pourtant, lanalyse technique de linformation ne peut tre disjointe dune

    tude gographique. Dans ltude de la dynamique spatiale, se pose le problme

    organisationnel des flux et des moyens matriels concourant leur organisation. Cela revient

    sintresser la m

    ment son volution et son partage remodlent un cadre spatial donn. La

    comprhension dun tel espace ncessite lanalyse des flux et des rseaux dont celui-ci est le

    support.

    En matire de commerce maritime international, linformation constitue la matire

    premire dun processus de cration de richesse. Pour dsigner ces changes, nous

    dveloppons la notion dinformation portuaire. Celle-ci contient les donnes et

    renseignements

    marchandises dans le sens o il

    marchandises, ainsi que sur lactivit de dplacem

    maritime ; elles sont ensuite utilis

    d port de dchargement. Elle marque et constate la circulation des trafics. Elle se

    constitue galement en mmoire de rfrence (stockage). Elle rgule aussi la communication

    28 MORIN, E, 1977, La mthode , Paris, Editions du Seuil, 29 Bit (binary digit, en anglais) est une unit binaire de quantit dinformation qui reprsente deux valeurs distinctes : 0 ou 1.

    42

  • 2. Information et dynamique spatiale Les changes dinformation, plus particulirement de linformation portuaire, dans

    lespace sont au cur de la dynamique spatiale de la gographique. Cependant, lanalyse de la

    circulation de linformation reste encore partielle en gographie. Elle semble demeurer pour

    les gographes un sujet dtude peu prsent. Cette rserve disciplinaire proviendrait semble-t-

    il de la difficult saisir des phnomnes dnus de matrialit et de relles lisibilits

    territor

    tuation, les conomistes ont contourn la difficult en rduisant lespace

    un po

    e quest lorganisation spatiale dun organisme

    et la str

    iales. A ce propos, H.Bakis reconnat qu il nest pas frquent dassocier la

    gographie et les tlcommunications 30 cause de limmatrialit des flux. Pourtant,

    linformation est considre comme une activit productive permettant dajouter de la valeur

    un produit.

    Selon A. Rallet, cet embarras sexplique par le fait que la question croise deux

    thmes que lanalyse conomique a longtemps refouls : lespace et linformation 31. Pour

    faire face cette si

    int et en supposant une totale transparence de linformation , explique-t-il.

    Pour J. Lombard et P. Mauny, il ne fait aucun doute en ce qui concerne la parent

    conceptuelle entre les tlcommunications et linformation. Ils disent que () aucun

    dplacement de marchandises ne se fait sans transmission dinformations. Non seulement

    parce que dans la dfinition la plus large du mot, les marchandises sont une forme

    particulire dinformation, mais galement parce que le transport se fait sur demande et, par-

    l, ncessite une organisation antrieure au dplacement lui-mme 32.

    Il est vident que linformation est tmoin des relations et des hirarchies entre

    espaces gographiques. Elle porte en germe c

    ucturation du territoire, dans un monde o linformationnalisation des conomies

    modifie en profondeur lorganisation spatio-temporelle des firmes 33. La fluidit des donnes

    et la matrise de linformation deviennent ainsi des facteurs dterminants de gain de temps et

    de comptitivit. La comprhension de lespace suppose une analyse des rseaux. Celle-ci

    donne loccasion de saisir la place de linformation dans la formation et la dfinition des

    systmes spatiaux. Dans ces conditions, les flux intressent les gographes, soit dans leur

    30 BAKIS, H, 1984, Gographie des tlcommunications , Paris, PUF, QSJ ?, n 152 31 RALLET, A, 1987, Tlcommunication et organisation des activits : une problmatique conomique , Netcom, n 1 32 LOMBARD, J et MAUNY, P, 1997, Flux de marchandises et flux dinformation, espace (s) de production des transports routiers de marchandises , Netcom, vol. 11, n 2 33 LE BOULCH, JL, 1993, Transportabilit de linformation technologique et insertion spatiale des firmes , LHarmattan, p. 67

    43

  • matrialit (changes commerciaux, mouvements de populations, etc.), soit dans leur

    immatrialit (changes dinformation, changes dides, etc.). Cela implique la

    description et la disposition des phnomnes dans leur dimension spatiale, objectif essentiel

    ultes analysent laspect

    organis

    gique et logistique employe de faon complmentaire par les

    penseu

    des plans militaires, cest--dire lexcution des combinaisons de la stratgie et de la

    tactique 35. Il sagit de lart de combiner tous les moyens de transport, de ravitaillement et

    dhbergement des troupes. Cette dfinition fait non seulement apparatre la notion de

    mouvement mais, aussi celles dapprovisionnement, dimplantation, etc. Dans le monde de

    de la gographie.

    La plupart des travaux en gographie que nous avons cons

    ationnel du transport ; il sagit des rseaux et des infrastructures mis la disposition

    des usagers, de la nature des produits dplacs, du matriel de transport lui-mme, du jeu des

    diffrents acteurs. Lintrt de ces tudes porte sur lorganisation du rseau de la circulation

    physique des marchandises et des hommes. Ces dernires mettent aussi laccent sur limpact

    des rseaux de transport dans la localisation et la rpartition spatiale des activits

    conomiques.

    B) LA LOGISTIQUE

    1. Contexte historique

    Depuis une quinzaine dannes, la logistique connat un vritable engouement aussi

    bien dans les milieux scientifiques, industriels que commerciaux. Son intrt se confirme

    deux niveaux : la multiplication des recherches et des tudes sur ce thme, dune part, et son

    implication dans le processus de planification stratgique, dautre part.

    Le concept nest pas tout fait nouveau. Le retour aux sources montre que la

    logistique a une origine philosophique et, renvoie la logique. D. Tixier et ses collaborateurs

    soulignent qu on trouve lo

    rs comme Aristote () La pense logique utilise les mots et les phrases comme outils

    et la logistique les chiffres et les symboles mathmatiques 34. La logistique et la logique sont

    considres comme des sciences du raisonnement correct , prcisent les auteurs.

    Au 16me sicle, larme a utilis le terme de logistique pour dsigner lart pratique

    34 TIXIER, D et all, 1983, La logistique au service de lentreprise. Moyens, mcanismes et enjeux , Paris, Dunod 35 JOMINI, JF, 1838, Prcis de lArt de la guerre ou nouveau tableau analytique des principales combinaisons de la stratgie, de la tactique et de la politique militaire , Paris,

    44

  • lentreprise daujourdhui, la logistique signifie toujours lart de combiner les divers moyens

    de faon logique.

    La logistique a donn lieu a une lente volution ds la fin de la Seconde Guerre

    mondia

    rance

    jusquau milieu des annes 1970. Elle privilgie les techniques lies au traitement physique

    agisse des stocks, dorganisation des tournes ou de la

    ncement.

    hargeurs

    industriels et commerciaux, cest--dire les expditeurs de marchandises, vont ainsi

    de difficult conceptuelle qui entoure la logistique

    ds lor

    acadmique, elle est aussi professionnelle. Certes, les dfinitions sont partiellement

    le. En effet, aprs une priode de stabilit, voire de rgression, la logistique apparat

    aux Etats-Unis dans les annes 1960 la suite des travaux mens par lAmerican Marketing

    Association. La logistique revt essentiellement une dimension oprationnelle limite la

    mise disposition de moyens matriels et humains pour assurer un soutien efficace la vente

    et, ultrieurement la production. Cest cette approche qui domine galement en F

    des flux de marchandises, quil s

    dfiniti n des procdures dordonnao

    Depuis le dbut de la dcennie 1980, la logistique connat un dveloppement rapide.

    Le mouvement touche en priorit les firmes du secteur agro-alimentaire qui comprennent,

    au vu de la faible valeur ajoute des produits, que leur comptitivit dpend dune matrise

    rigoureuse des cots de distribution physique. La dmarche logistique stend ensuite aux

    autres secteurs de biens de grande consommation puis, de prs ou de loin, lensemble de

    lindustrie et du commerce intgr et associ. Confronts au double dfi dune rduction des

    cots logistiques et dune augmentation oblige de la qualit de service, les c

    reprendre leur compte lapproche en termes de profit global pour conforter leurs positions

    vis--vis des concurrents prsents et futurs 36.

    2. Une approche fonctionnelle des oprations

    Chercheurs, commerciaux et industriels ne semblent pas ignorer les principaux

    mcanismes et enjeux de la logistique. Cependant, la relative jeunesse de la discipline pose le

    problme de sa conceptualisation. A ce propos, D. Tixier et ses collaborateurs font la

    remarque suivante: il y a donc une gran

    s quon cherche dpasser le niveau de sa mise en uvre. Cette difficult dcoule

    directement de la complexit rsultant de ses aspects intgrateurs () 37. En effet, lorsque

    lon sen tient lvolution de sa dfinition, on co