Produit du Centre d’excellence du RAN Rédigé par Annelies Jansen et Merle Verdegaal Centre d’excellence du RAN.

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19/12/2019

ARTICLE EX-POST Réunion d'experts RAN YF&C - « Travail en ligne auprès des jeunes », 29 novembre 2019, Copenhague, Danemark

Travailler en ligne auprès des jeunes dans le contexte de la prévention et de la lutte contre l'extrémisme violent

Les éducateurs sont les mieux placés pour atteindre les jeunes et

mener un travail efficace en ligne ainsi que des interventions

individuelles. Toutefois, la plupart des pays d'Europe n'en sont encore

qu'aux balbutiements d'un travail efficace auprès des jeunes en

matière de prévention et de lutte contre l'extrémisme violent, et les

praticiens ont souvent besoin d'outils supplémentaires pour pouvoir

établir le contact avec eux en ligne. Bien que cette mission soit

parfois jugée difficile, il est rassurant de savoir que le travail mené en

ligne auprès des jeunes présente de très nombreux points communs

avec les actions menées hors ligne, tout comme il y a d'importantes

similitudes entre le travail en ligne auprès des jeunes dans le cadre

de la prévention et de la lutte contre l'extrémisme violent et les

interventions à vocation générale. Toutefois, le travail en ligne auprès

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des jeunes dans le cadre de la prévention et de la lutte contre

l'extrémisme violent exige des pratiques spécifiques.

Ce document examine le travail en ligne auprès des jeunes et les

pratiques associées, ainsi que les problèmes rencontrés par les

praticiens. Il précise les quatre principaux éléments à prendre en

compte lorsque l'on planifie une intervention en ligne auprès des

jeunes : fournir les bons outils aux éducateurs ; connaître le public

visé et comprendre son comportement en ligne ; prendre en compte

les considérations éthiques et les mesures de sécurité ; et envisager

de recourir à un composant hors ligne. Ce document s'adresse aux

éducateurs souhaitant améliorer leurs compétences dans le travail en

ligne auprès des jeunes dans le cadre de la prévention et de la lutte

contre l'extrémisme violent.

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Le monde en (hors) ligne des jeunes

La vulgarisation d'Internet a considérablement élargi les modes de communications disponibles ainsi que les

façons d'accéder aux informations. Internet a apporté de nouvelles façons d'exprimer ses opinions, de

coopérer, de discuter de problèmes ou de questions, de mener une réflexion et d'avoir une vie sociale.

Même si les anciennes générations continuent parfois à avoir du mal à s'adapter à ce changement, la

jeunesse d'aujourd'hui est née à l'« ère du numérique » et peut donc être considérée comme constituée de

« natifs du numérique », une appellation inventée par Prensky (2001)12. Cette génération se caractérise par

sa propension au multitâche (elle utilise plusieurs canaux de communication simultanément), à assimiler

rapidement les informations, à préférer les images et sons au texte, à exceller dans le travail en réseau, à

préférer les jeux au « travail sérieux », et à considérer la technologie comme un atout (et non comme

contraignante ou « malfaisante »).

De plus, cette génération n'utilise pas les médias comme les autres générations : Internet a supplanté les

médias traditionnels. Toutefois, malgré le temps important passé par les jeunes sur les médias (sociaux), les

anciennes générations continuent de considérer que « cela ne fait pas partie du monde réel ». L'article

d'Heikhi Lauha illustre bien cette idée3, en expliquant l'idée erronée selon laquelle les jeunes semblent

passer leur temps en ligne.

Dans l'article « Why do we need digital youth work? », son auteur Laura Hein4 explique comment en

2014 un photographe néerlandais a pris une photographie désormais célèbre, mettant en scène un

petit groupe de collégiens assis sur des bancs au Rijksmuseum d'Amsterdam. La photo montrant les

jeunes assis, absorbés par leurs écrans tactiles devant « La ronde de nuit » de Rembrandt, a été

postée le même jour sur Facebook et partagée presque 9 500 fois en quelques jours seulement.

L'image a été relayée par d'autres médias et partagée sur Twitter, Tumblr et Reddit. Elle est devenue

virale, souvent accompagnée de commentaires assez désabusés : « Les jeunes d'aujourd'hui

s'intéressent plus à WhatsApp qu'à Rembrandt ». Deux ans après, The Telegraph, un journal

britannique, a publié un article expliquant la vraie histoire derrière cette photo virale. En fait, lorsque

la photo a été prise, les jeunes étaient en train de faire des recherches sur le net dans le cadre d'un

travail qui leur avait été donné. Ils avaient pour consigne d'utiliser leur smartphone et une appli

spéciale lors de la visite du musée. Malgré ces explications, la photo est toujours partagée en ligne et

est décrite comme une « métaphore de notre époque » dominée par les médias sociaux (The

Telegraph, 2016)5.

Comme le soulignent Székely et Nagy (2011)6, « on commet une erreur fondamentale en pensant que les

événements qui se déroulent dans le monde virtuel sont détachés de la vie réelle et des relations réelles.

L'environnement numérique est simplement un aspect de la réalité et non une entité qui en est séparée

(p.ex. un blog et l'avatar associé appartiennent autant à la personnalité d'un ado que son apparence

physique et son style de musique préféré). » De la même façon, les auteurs soutiennent que les

communautés virtuelles ressemblent beaucoup à des communautés traditionnelles, à la différence près que

les jeunes s'y sentent souvent encore plus à leur aise que dans les communautés du monde hors ligne. Les

jeunes peuvent, par exemple, avoir plus de facilités à discuter de certains problèmes sur leur ordinateur

portable que face à face. Par conséquent, il est raisonnable de percevoir des similitudes dans les objectifs

des éducateurs, qu'ils travaillent dans le monde « réel » ou « virtuel ».

1 Dans : Székely, L., & Nagy, Á. (2011). Online youth work and eYouth—A guide to the world of the digital natives. Children and Youth Services Review, 33(11), 2186-2197. 2 D'après le groupe d'experts qui a travaillé sur les risques, opportunités et implications liés à Internet au niveau des jeunes, le travail auprès des jeunes et les politiques pour la jeunesse, dans le cadre de l'European Union Work Plan for Youth 2016-2018, le terme de « natif du numérique » suggère à tort que les jeunes savent utiliser les technologies numériques de manière intuitive. Toutefois, des preuves montrent que de nombreux jeunes européens ne possèdent pas les compétences informatiques de base et que les jeunes issus de milieux défavorisés ont moins accès à des ordinateurs, ce qui contribue à une « fracture numérique ». 3 Voir : Laura Hein (2011) « Why do we need digital youth work? », p.15. 4 Laura Hein (2011) « Why do we need digital youth work? », p.15. 5 The Telegraph (2016) « The real story behind a viral Rembrandt ‘kids on phones’ photo » 6 Székely, L., & Nagy, Á. (2011). Online youth work and eYouth—A guide to the world of the digital natives. Children and Youth Services Review, 33(11), 2186-2197.

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Le travail en ligne auprès des jeunes est-il différent du travail général

mené hors ligne (et comment) ?

D'après le groupe d'experts qui a travaillé sur le thème des « Risques, opportunités et implications liés au

numérique au niveau des jeunes, du travail auprès des jeunes et des politiques pour la jeunesse » dans le

cadre de l'European Union Work Plan for Youth 2016-20187, le travail en ligne auprès des jeunes implique

de :

« utiliser de manière anticipée et mettre à profit les médias et technologies numériques dans le

travail auprès des jeunes. Le travail en ligne auprès des jeunes ne constitue pas en

lui-même une méthode : il peut être intégré à n'importe quel contexte de travail

auprès des jeunes (intervention spontanée auprès des jeunes, informations et conseils

aux jeunes, clubs pour la jeunesse, détachement auprès des jeunes, etc.). Le travail

en ligne et les interventions générales auprès des jeunes ont les mêmes objectifs, et

les médias et technologies numériques devraient toujours aider à les atteindre. Le

travail auprès des jeunes peut s'effectuer aussi bien face à face qu'en ligne, ou dans

une combinaison des deux. Dans le travail auprès des jeunes, les médias et

technologies numériques peuvent être soit un outil, soit une activité, soit un contenu.

Les actions menées en ligne reposent sur une éthique, des valeurs et des principes

identiques à ceux du travail général auprès des jeunes. Dans le contexte étudié, le

terme d'« éducateur » désigne aussi bien des personnes rémunérées que des bénévoles. »

Székely et Nagy (2011)8 vont dans le même sens en soutenant que l'on aurait tort de définir uniquement le

travail auprès des jeunes d'après des critères n'impliquant pas une participation au sens général, mais en le

réduisant à une participation en personne. Selon eux, les résultats d'un éducateur ne dépendent pas

seulement du nombre de jeunes qu'il a réussi à persuader de participer à des événements hors ligne et ils

concluent en disant que « le travail auprès des jeunes ne peut porter ses fruits que s'il s'appuie sur une

communication en ligne. » Toutefois, à l'occasion d'une précédente rencontre YF&C sur le rôle du travail

auprès des jeunes dans le cadre de la prévention et de la lutte contre l'extrémisme violent , les praticiens

ont convenu que les interventions en ligne peuvent renforcer, mais jamais remplacer, le travail mené hors

ligne auprès des jeunes. Les praticiens présents à cette réunion organisée en 2019 ont conclu qu'il pourrait

être risqué de se contenter d'une action en ligne auprès des jeunes, en raison de la difficulté de procéder à

un débriefing sur Internet, mais qu'il n'est pas toujours possible d'avoir un composant hors ligne, par

exemple dans les zones où personne n'est présent localement pour assurer un suivi après l’établissement

d'un contact en ligne.

Éléments du travail en ligne auprès des jeunes

Le travail en ligne auprès des jeunes passe par l'utilisation de méthodes passives et interactives. Le niveau

passif sert principalement à la diffusion des informations entre l'éducateur et le jeune, tandis que la

méthode interactive exige une communication bilatérale entre les deux interlocuteurs9. De la même

façon, les outils utilisés par les éducateurs en ligne peuvent être divisés en « outils passifs » autorisant

une communication unilatérale (p.ex. une page d'accueil classique, des newsletters en ligne et hors ligne) et

en « outils (inter) actifs ». Ceux-ci peuvent être indirects (tels qu'une page Web sur laquelle on peut

déposer un commentaire, des campagnes de messages texte, des listes d'e-mails) et directs (tels qu'une

discussion en ligne ou le téléphone). Parmi les autres outils disponibles, on trouve les portails vidéo, les

mondes virtuels et les jeux vidéo. Ces derniers peuvent être utilisés de plusieurs façons dans le travail

auprès des jeunes : pour développer une certaine compétence, encourager une meilleure compréhension

sociale et culturelle entre individus, réduire l'isolement, favoriser la réflexion personnelle ou faciliter la

constitution d’un groupe de travail positif. Ils peuvent être intégrés à un projet existant ou utilisés de

manière autonome pour nouer des relations avec les jeunes.

7 Voir « Developing digtal youth work: policy recommendations, training needs and good practices needs », European Union Work Plan for Youth 2016-2018. 8 Székely, L., & Nagy, Á. (2011). Online youth work and eYouth—A guide to the world of the digital natives. Children and Youth Services Review, 33(11), 2186-2197. 9 Idem.

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Difficultés et conditions des interventions en ligne auprès des jeunes

Même si l'on peut dire que, de manière générale, les éducateurs ont conscience de la nécessité d'intégrer le

travail en ligne à leur pratique quotidienne, ils sont nombreux à ne pas savoir en quoi cela consiste et

comment l'appréhender dans les meilleures conditions. Selon Cohlmeyer (2017)10, l'incertitude des

éducateurs tient en partie à leur sentiment que puisque le travail a lieu sur Internet il n'est pas vraiment

« réel ». Cohlmeyer indique toutefois que le travail auprès des jeunes peut se dérouler aussi bien sur

Internet qu'à la maison des jeunes ou au coin de la rue. Si les praticiens apprennent à considérer l'espace

« en ligne » comme un lieu ou une communauté dans laquelle les jeunes peuvent se rencontrer, alors le

travail en ligne n'est pas si différent des activités générales organisées avec les jeunes. Les éducateurs se

retrouveront alors sur un terrain plus familier et auront plus confiance en leur capacité à intervenir aussi en

ligne.

Une autre difficulté que les éducateurs travaillant sur Internet pourront aussi rencontrer est d'être présent

sur le bon média (social). Comme le révèle le projet de recherche international « Screenagers », le niveau

d'utilisation des médias sociaux et numériques par les éducateurs est variable. Facebook est cité comme

l'outil de médias sociaux le plus couramment utilisé dans les pays concernés par l'étude. Dans la plupart des

pays, il a été constaté que certaines applications telles que Snapchat et Instagram sont de plus en plus

utilisées par les jeunes - toutefois le nombre d'éducateurs utilisant ces applis ne correspond pas à leur

popularité auprès des jeunes et à l'usage qu'ils en font. Les éducateurs qui mettent en place un travail

auprès des jeunes ont souvent tendance à utiliser les plates-formes qu'ils connaissent déjà, sans se

préoccuper du fait qu'elles ne sont pas forcément utilisées par le public qu'ils visent.

Vers une approche de travail en ligne auprès des jeunes dans le

contexte de la prévention et de la lutte contre l'extrémisme violent

Pour que le travail auprès des jeunes donne des résultats, une des principales conditions à remplir par les

éducateurs est d'établir un climat de confiance et d'être crédibles aux yeux des jeunes. C'est la base de

l'implication volontaire du jeune : l'efficacité d'un éducateur dépend souvent du fait que le jeune accepte ou

non de recevoir des informations pouvant éventuellement servir de base à l'établissement de « véritables

relations » (Mason 2015:61). Le fait qu'une confiance et un respect supérieurs participent à consolider une

relation joue aussi un rôle important dans le travail en ligne auprès des jeunes.

La façon de mener le travail en ligne auprès des jeunes dépend aussi des objectifs visés, qu'il s'agisse de

prévention sur Internet, de promotion en ligne ou d'une intervention plus complexe (telle que travail en

ligne / hors ligne auprès des jeunes, travail individuel en ligne ou groupes en ligne). De nombreuses

initiatives ont déjà été menées pour mettre en place un plan de travail général auprès des jeunes. C'est

notamment le cas des conseils fournis par The Digital Youth Work Plan11, qui expliquent comment mettre en

place dans une organisation une stratégie de travail en ligne auprès des jeunes :

● Intégrer : intégrez le travail en ligne auprès des jeunes à la stratégie et à la vision de votre organisation

● Culture : innovante et expérimentale - essayez de nouvelles approches, apprenez de vos échecs et réussissez

● Gouvernance et gestion : intégrez les aspects numériques aux politiques, normes éthiques, processus et planification de l'organisation

● Ressources humaines : formez régulièrement votre personnel et vos bénévoles afin de renforcer leurs compétences et de venir à bout des jeunes les plus réfractaires

● Infrastructure : équipez le personnel et les jeunes du logiciel, du matériel, de l'équipement, des outils et des connexions essentiels

● Partenariats : tirez avantage des partenariats intersectoriels tout en conservant les valeurs du travail auprès des jeunes

10 Dana Cohlmeyer (2016). Digital Youth Work: defining, understanding, and justifying its purpose. 11 Voir « European Guidelines for Digital Youth Work ».

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Outre ces éléments, les éducateurs ont mis en évidence plusieurs autres facteurs devant être pris en

compte. Une approche basée sur les recommandations est proposée ci-dessous. Elle définit ce qui doit être

pris en compte et fait lors de la planification du travail en ligne auprès des jeunes dans le cadre de la

prévention et de la lutte contre l'extrémisme violent.

Travail en ligne auprès des jeunes dans le contexte de la prévention et

de la lutte contre l'extrémisme violent Dans le contexte de la prévention et de la lutte contre l'extrémisme violent, le travail en ligne auprès des

jeunes peut exiger des approches différentes (notamment pour atteindre le groupe visé), tandis que

d'autres problèmes et risques peuvent se présenter. Internet est de plus en plus utilisé pour le recrutement

et pour partager des idéologies radicales. La possibilité de dissimuler son identité, ainsi que le vide

réglementaire qui entoure les délits commis en ligne sont quelques conditions parmi d'autres qui favorisent

la prolifération des discours haineux et la radicalisation en ligne (ERYICA 2019)12. Souvent, les initiatives

menées en matière de prévention et de lutte contre l'extrémisme violent ont pour but de sensibiliser à

l'utilisation abusive des médias sociaux et de fournir aux jeunes les informations et compétences dont ils ont

besoin pour exercer leur pensée critique. D'autres projets ont pour mission de favoriser l'inclusion et le

dialogue avec les jeunes exposés à un risque de radicalisation.

Comme l'indique la Direction générale de l'éducation, de la jeunesse, du sport et de la culture (DG EAC)

dans sa boîte à outils13, il existe de nombreux points communs entre les objectifs et activités du travail

général auprès des jeunes et ceux de la prévention générale de la radicalisation menant à l'extrémisme

violent chez les jeunes. Ceci nous conduit à tirer une conclusion importante : le travail auprès des jeunes en

tant que tel a déjà prouvé son importance et son efficacité à prévenir la radicalisation. Ces projets pouvant

tous être perçus comme des formes de prévention primaire, les éducateurs en ligne peuvent jouer un rôle

spécialisé et précieux en matière de prévention et de lutte contre l'extrémisme violent. Les jeunes, tout

comme les individus en général, ne se radicalisent pas uniquement via Internet, étant donné que ce

processus n'a probablement pas qu'une seule cause. Toutefois, Internet peut (en raison de ses algorithmes

qui vous font passer plus de temps sur un contenu spécifique) inciter les individus à rester dans leur « bulle

de filtres » ou chambre de résonance, et les conforter dans leur point de vue. Ceci peut conduire les jeunes

adeptes d'une idéologie à penser que leur point de vue est celui du plus grand nombre. Les éducateurs ont

la possibilité d'entrer en scène à ce stade, bien que cela reste difficile. Si les éducateurs peuvent identifier

certains changements de comportement ou facteurs de risque (p.ex. solitude et isolement) dans le contexte

hors ligne, il n'est pas toujours possible de les déceler en ligne. De plus, un lien en ligne avec un jeune peut

être plus fragile qu'une relation hors ligne en face à face. Voici toutefois des conseils spécifiques adressés

aux éducateurs travaillant en ligne auprès des jeunes dans le cadre de la prévention et de la lutte contre

l'extrémisme violent :

Appréhendez l'environnement en ligne du jeune de la même façon que son environnement

hors ligne.

Les éducateurs sont bien placés pour aborder le problème de la radicalisation : ils sont en première

ligne et possèdent les compétences nécessaires pour parler aux jeunes et stimuler leur pensée

critique. L'établissement d'un dialogue et le renforcement de la confiance sont deux aspects essentiels

à la réussite de l'intervention auprès des jeunes, qu'elle ait un caractère général ou qu’elle soit menée

en ligne. De plus, les jeunes doivent être approchés de la même façon que dans le contexte hors

ligne, à savoir en semant le doute au lieu d'apporter directement des arguments contraires à leurs

idées (radicales).

Formez les éducateurs à reconnaître et gérer la radicalisation en ligne s'ils ont moins

d'expérience dans ce domaine.

Les éléments devant être inclus dans cette formation sont notamment : « Comment prendre une

certaine décision » (p.ex. faire un signalement à la police), « comment reconnaître la

radicalisation ? », « Comment agir si je pense qu'une personne est déjà radicalisée ? ». Une attention

particulière doit être accordée au contexte en ligne dans lequel le travail doit être effectué. Il est aussi

essentiel d'essayer de comprendre dans le détail comment les autres (p.ex. les recruteurs extrémistes)

travaillent en ligne, et comment contrer leurs efforts (p.ex. en comprenant les symboles extrémistes).

12 ERYICA 2019, voir https://www.eryica.org/news/2019/5/3/digital-guide-on-the-prevention-of-violent-extremism. 13 Comme décrit dans l'article ex post de RAN YF&C intitulé « The role of youth work in the prevention of radicalisation and violent extremism »

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Utilisez des outils capables de signaler et identifier les hauts lieux de la radicalisation sur

Internet, tels que Talkwalker et Crawlr.

En s'appuyant sur la terminologie de l'extrémisme (p.ex. propre à une certaine idéologie), ces outils

recherchent les plates-formes sur lesquelles ces termes sont les plus répandus, par exemple les blogs,

les actualités et d'autres types de contenus Internet. Il convient cependant d'utiliser ces outils avec

précaution, car la radicalisation est un processus complexe et le cadre offert par ces outils est trop

simpliste pour pouvoir cerner la personnalité d'un jeune en ligne. Ils peuvent par conséquent servir à

localiser les domaines dans lesquels les éducateurs peuvent intervenir, mais ne doivent pas être

considérés comme un conseil à suivre pour savoir comment agir. La capacité à pénétrer dans une

communauté extrémiste identifiée au moyen d'un tel outil demande une certaine sensibilité de la part

de l'éducateur. Par exemple, « faire la leçon » aux jeunes pourrait être contreproductif. Même chose

pour les plates-formes de jeu : les éducateurs ont souvent beaucoup d'expérience dans le travail hors

ligne auprès des jeunes, mais approcher les jeunes en ligne peut s'avérer plus difficile compte tenu de

l'impossibilité pour l'éducateur d'observer leur comportement et d'y déceler d'éventuels changements.

Outre ces recommandations, les praticiens sont arrivés à la conclusion que la plupart des efforts menés en

ligne auprès des jeunes se ressemblent, qu'ils concernent ou non la prévention et la lutte contre

l'extrémisme violent. Les éléments suivants sont par conséquent essentiels aux efforts en ligne auprès des

jeunes, aussi bien dans le domaine général que dans le contexte de la prévention et la lutte contre

l'extrémisme violent :

Élément 1 : donnez les moyens d'agir à l'éducateur

Souvent, les éducateurs ont l'impression de ne pas être suffisamment armés pour travailler en ligne auprès

des jeunes. Lorsque vous prévoyez de mener une action en ligne, vérifiez que les conditions fondamentales

d'un engagement en ligne sont réunies. Celles-ci impliquent de disposer de ressources suffisantes, qui

peuvent varier selon les objectifs visés. Outre le fait de réserver un budget aux activités de longue haleine,

pensez aux éléments suivants :

Veillez à ce que les éducateurs possèdent les compétences adéquates.

Il n'est pas nécessaire que tous les employés de votre organisation effectuent un travail en ligne auprès des jeunes ; quelques éducateurs chargés d'établir un contact en ligne suffisent. Comme le font remarquer Székely et Nagy (2011), les éducateurs en ligne doivent présenter les mêmes qualités que les éducateurs traditionnels : être identifiables, vérifiables et dignes de confiance. Ils doivent aborder la situation comme s'ils rencontraient un étranger dans la « vie réelle », en se comportant de la même façon et en se présentant. Ils doivent, par ailleurs, procéder à une écoute active et poser des questions;

· avoir des compétences socio-éducatives et interculturelles ainsi qu'une expérience en psychothérapie ; · être impartiaux et sensibles à la stigmatisation et à la marginalisation · connaître la culture des jeunes et le vocabulaire qu'ils utilisent ; · être accessibles ; · répondre et utiliser les symboles de communication de manière adéquate ; · notez que la communication numérique n'est jamais unilatérale. Il y a toujours possibilité de répondre ; · éviter les contacts isolés, créer plutôt un réseau ;

Les éducateurs en ligne doivent, en plus, être dotés de compétences spécifiques :

· s'intéresser aux réseaux sociaux ; il n'est pas nécessaire d'être incollable sur le média, mais le fait d'avoir envie de travailler sur les réseaux sociaux est un plus · en cas d'activités liées aux jeux en ligne ; l'éducateur n'a pas besoin d'être un joueur chevronné, mais il doit s'y intéresser suffisamment pour avoir envie de s'améliorer dans ce domaine au contact des jeunes.

Assurez-vous que les éducateurs comprennent l'intérêt du travail en ligne auprès des jeunes.

Certains éducateurs peuvent être réfractaires aux médias en ligne ou aux technologies numériques en général. Cela peut aussi venir du fait qu'ils ne se sentent pas suffisamment compétents dans ce domaine. Par conséquent, insistez sur le fait que le travail en ligne n'est pas très différent du travail général et montrez aux éducateurs que la technologie peut leur simplifier la vie. Donnez des exemples positifs de pratiques en ligne auprès des jeunes. Il peut être utile d'insister sur le fait qu'être en contact quotidien et

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présent en ligne auprès du public visé est plus important que de mettre en place un programme ambitieux. Montré sous ce jour, le travail en ligne peut être moins effrayant.

Fournissez aux éducateurs les bons appareils pour qu'ils puissent aller au contact des jeunes.

Il peut s'agir d'équipements tels que des smartphones, un ordinateur portable adapté ou des ordinateurs dotés d'un accès Internet. Vérifiez que les normes de sécurité de ces appareils sont à jour, étant donné que les éducateurs manipulent des données sensibles. Si possible, établissez un suivi du nombre d'interactions que vous avez avec les jeunes. Il peut être conseillé d'utiliser un réseau privé virtuel (VPN). Si vous menez votre action dans le domaine des jeux vidéo, assurez-vous que les consoles de jeu et jeux utilisés soient à jour et correspondent à ce que les jeunes utilisent au moment de l'intervention. Si votre console de jeu et vos jeux sont obsolètes, les jeunes ne s'y intéresseront pas. Le fait que les centres d'intérêt des jeunes changent rapidement pose un problème permanent : vos efforts doivent donc s'adapter à cette évolution.

Formez vos éducateurs au travail en ligne.

Faites-leur suivre des formations obligatoires et assurez-vous que les formations en ligne soient dispensées de manière claire et gérable, par exemple en plusieurs fois et à l'aide de supports adaptés. Voici quelques exemples de thèmes pouvant être abordés lors de ces formations :

· Fournissez des informations sur les bases du travail en ligne auprès des jeunes (comment créer un profil, comment utiliser certains outils des médias sociaux, quelles sont les opportunités offertes) ; · Aidez-les à comprendre l'économie des médias sociaux (quelles entreprises contrôlent ces plates-formes, qu'est-ce qu'un algorithme et comment ça marche, quelles sont les menaces et opportunités associées) ; · Apportez des informations sur différentes plates-formes sur lesquelles les jeunes sont actifs (p.ex. Facebook, Instagram, Snapchat, TikTok). Des informations sur ces plates-formes et leurs publics cibles sont proposées dans le cadre du Séminaire de formation du Programme d’autonomisation de la société civile et dans cet article ex post C&N ; · Expliquez comment et où recueillir des informations, à quel moment les contenus sont publiés et communiqués sur Internet. L'utilité est triple. Tout d'abord cela aide les éducateurs à savoir ce que deviennent les informations qu'ils partagent sur les plates-formes elles-mêmes. Ensuite, cela leur donne la possibilité de communiquer cette information aux jeunes afin qu'ils en aient eux aussi connaissance. Enfin, cela permet aux éducateurs de recueillir des informations sur les jeunes.

Faites en sorte que les jeunes sachent vers qui se tourner s'ils ont des questions.

Créez un espace sûr dans lequel les éducateurs peuvent échanger ensemble leurs connaissances, leurs questions et leurs inquiétudes. Cet espace peut aussi servir au feedback entre éducateurs concernant les activités en ligne (p.ex. sessions de formation entre pairs).

Comprenez le langage et les « règles sociales » des jeunes.

Lorsque les éducateurs ont compris les bases du travail auprès des jeunes, il peut être temps d'approfondir leur compréhension des aspects du travail en ligne afin que leurs efforts aboutissent. Ces aspects peuvent notamment consister à comprendre le langage et les « règles » sociales des jeunes. Par exemple, les éducateurs doivent se familiariser avec les blagues sous forme de « mèmes » et les utiliser dans le travail

auprès des jeunes : ils peuvent les utiliser pour souhaiter bonne chance aux jeunes à leurs examens sous forme humoristique, et laisser ainsi entendre qu'ils peuvent demander de l'aide à un éducateur s'ils ont du mal à réviser leur examen ou ont peur d'échouer. De manière générale, l'utilisation d'un langage adapté et la connaissance des « règles » sociales améliorent la crédibilité et pourraient donner aux jeunes le sentiment qu'ils sont compris, ce qui augmenterait d'autant les chances qu'ils se tournent vers l'éducateur en cas de besoin.

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Pratique inspiratrice : même message, mais impact différent

Un agent de police suédois a remarqué que les messages publiés sur le compte de médias sociaux de

la police n'avaient pas beaucoup d'effet. Il a donc décidé de publier des histoires personnelles,

pour la plupart sur un ton humoristique, ayant un message sous-jacent sérieux. Ces billets sont

devenus très populaires et ont touché ainsi un large public.

Cette pratique a débouché sur les recommandations suivantes :

● Réfléchissez à la pratique en vigueur sur la plate-forme sur laquelle vous publiez votre message :

La pratique générale consiste-t-elle à cibler un vaste public ? Dans le cas contraire, que pouvez-

vous changer ? Pour faire passer un message ou défendre un argument, il est conseillé de le

transmettre sous forme d'histoire.

● Portez un regard critique sur les limites à respecter, mais n'ayez pas peur de les tester.

● Tenez compte du fait que la plupart des visiteurs se contentent d'observer sans participer.

● Déterminez quel public cible est le plus susceptible de vous suivre et de lire vos messages. Comme

le montre le dessin qui suit, adresser vos messages à des personnes qui ont la même vision que

vous ou qui versent déjà dans l'extrémisme violent pourra ne pas avoir beaucoup d'impact.

Toutefois, les personnes sur le point de basculer dans l'extrémisme violent pourraient y être plus

sensibles.

● Il n'est pas nécessaire que vous écriviez sur le public que vous visez. Un ciblage indirect peut

s'avérer tout aussi efficace. Votre message peut par exemple s'adresser aux parents des jeunes

gens, mais il est très probable que ces derniers liront eux aussi les messages et se sentiront aussi

concernés.

● Le soutien de votre organisation est essentiel. Si la façon d'appréhender les médias dans

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votre organisation a été repensée, discutez-en pour vous assurer que tout le monde est

sur la même longueur d'onde en ce qui concerne la nouvelle stratégie.

● Évitez d'écrire sur des sujets très sensibles ou très polémiques. Par exemple, la police

suédoise a décidé de ne pas publier d'articles sur les animaux et la drogue.

Fig. 1: « Quel public visez-vous », Scott Goodwin

Élément 2 : connaissez votre public cible et sachez où le trouver Pour travailler en ligne avec les jeunes, il est important d'avoir une excellente compréhension des jeunes

que vous ciblez, de leurs priorités, de la façon et des lieux dans lesquels ils communiquent les uns avec les

autres en ligne, et des raisons pour lesquelles ils sont susceptibles de vous répondre14. À partir de là, vous

pouvez évaluer les outils, les plates-formes et les activités qui intéresseront votre public (p.ex. jeux vidéo,

discussions dans le cadre simulations). Il peut être utile de tester vos idées avec des membres du public

cible. Concernant l'identification de votre public cible et de la plate-forme la mieux adaptée à votre mission,

prenez les éléments suivants en compte :

Ciblez précisément votre public

Lorsque vous tentez de déterminer si une personne fait partie de votre public cible, consultez son profil, les

groupes auxquels elle appartient, les messages qu'elle a envoyés, et ceux auxquels elle a répondu. Ceci peut

vous aider à savoir, par exemple, depuis combien de temps elle est engagée dans un possible processus de

radicalisation et quelle est la probabilité qu'elle présente l'ouverture cognitive nécessaire pour aborder le sujet.

Essayez d'interagir avec le groupe et même d'en faire partie, bien que cela puisse être difficile dans certains de

ces groupes, en particulier s'ils sont extrémistes. Faire preuve d'honnêteté, montrer de l'intérêt pour ce qu'ils

ont à dire, et garder l'esprit ouvert peut contribuer à limiter la probabilité de se faire rejeter du groupe. Une

fois que vous avez établi le contact, essayez de faire basculer la discussion sur une des plates-formes sur

lesquelles vous êtes présent.

Ayez une plate-forme personnelle

Généralement, avoir une plate-forme personnelle est le moyen le plus simple de mener une action en ligne

auprès des jeunes étant donné que vous pouvez gérer les discussions, produire du contenu et assurer le suivi

des réponses au contenu que vous avez publié. Reste la difficulté d'orienter votre public cible vers votre plate-

forme, qui exige d'adopter une autre stratégie que l'approche directe. D'après certains éducateurs, c'est la

14 Pour plus d'informations, voir l'article ex post sur Académie RAN C&N « Comment créer, mettre en œuvre et évaluer des campagnes de communication efficaces en matière de prévention et de lutte contre l'extrémisme violent », Discours efficaces : Actualisation du modèle GAMMMA+.

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curiosité qui conduit les jeunes à aller vers eux, mais amener les jeunes à eux reste un problème pour nombre

d'éducateurs. Une stratégie marketing efficace et une solide présence en ligne peuvent augmenter les

chances que le public cible vous trouve directement.

Acceptez d'utiliser les médias sociaux

Les éducateurs n'ont pas toujours la possibilité d'être actifs sur tous les médias sociaux utilisés par leur public.

Certaines plates-formes sont plus faciles à utiliser que d'autres et vos objectifs détermineront aussi si vous

avez intérêt à les utiliser ou non. Facebook, par exemple, propose une fonctionnalité de commentaires très

utile pour interagir avec votre public cible sur une période prolongée. Si vous utilisez des plates-formes dont les

commentaires sont publics, gardez à l'esprit que vous pouvez atteindre une audience plus large que celle que

vous visez, qui ne répondra peut-être pas mais lira vos contenus. Telegram et Snapchat sont plus difficiles à

exploiter car ils ne permettent pas de tracer les contenus à l'aide des outils mentionnés plus haut (p.ex. sur

Snapchat, les photos disparaissent au bout de quelques secondes). Ces supports peuvent donc être difficiles à

trouver et à exploiter dans le cadre du travail auprès des jeunes. D'autres outils et plates-formes utilisés par les

éducateurs, tels que Whatsapp, Instagram, la communauté Steam, Skype et Discord, peuvent vous aider à

contacter les jeunes.

Ninchat est un exemple d’outil pratique utilisé entre autres par les éducateurs de Save the Children Finland.

Ninchat est une plate-forme de service clients en ligne dont les nombreuses fonctionnalités la rendent très utile

dans le cadre du travail en ligne auprès des jeunes. Elle intègre notamment de puissants outils de modération

des discussions, des fonctionnalités de sécurité des données, des chatbots, des outils statistiques et des

journaux des discussions.

Établissez des consignes d'utilisation des médias sociaux

Lorsque vous utilisez les médias sociaux, définissez des consignes générales (et si possible, précises)

d'utilisation de ces plates-formes.

Voici les consignes recommandées dans les Centres pour les jeunes Viennois :

● Décidez si les éducateurs doivent avoir des comptes professionnels et privés séparés. Les

comptes professionnels doivent être clairement identifiables ;

● Fixez des horaires d'intervention sur les médias sociaux ;

● Apportez une réponse rapide et réfléchie aux publications qui posent problème ;

● N'agissez jamais seul : le travail sur les médias sociaux est un travail d'équipe ;

● Les contenus, opinions exprimées, etc. doivent être conformes à la mission et aux principes du

travail auprès des jeunes ;

● Les messages publiés dans les groupes cibles doivent être traités de manière professionnelle et

pédagogique en fonction de la situation ;

● Ne perdez pas de vue que les communications dans les médias sociaux sont toujours directes,

publiques et permanentes ;

● Lorsque des incidents ont eu lieu au niveau local, déposez des messages sur les médias sociaux

par le biais des plates-formes et groupes pertinents et au moyen de publications individuelles ;

● En cas de doute concernant, par exemple, une publication, informez / communiquez avec /

demandez l'avis de votre équipe ;

● Si vous rencontrez un cas grave, prenez soin de tout noter (captures d'écran ; qui, quoi, quand,

quelles mesures ont été prises ? Qui a été informé ?)

Optimisez votre site pour le référencement par les moteurs de recherche

L'optimisation pour les moteurs de recherche est une méthode consistant à optimiser de manière active votre

site Web ou plate-forme (p.ex. grâce à l'utilisation de mots clés et contenus adaptés) pour faire en sorte qu'il

soit placé parmi les premiers résultats des recherches portant sur les mots clés du travail en ligne auprès des

jeunes. Vous augmenterez ainsi les chances que votre site soit trouvé. Utilisez des outils tels que Google

Search Console et Google Ads Keyword Planner, ou demandez à bénéficier de Google Ad Grants pendant un

mois pour optimiser votre site Web.

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Élément 3 : discutez et mettez-vous d'accord sur les considérations

éthiques et mesures de sécurité à appliquer Lorsque vous menez une action auprès des jeunes en ligne, plusieurs conditions doivent être en place au

niveau de la sécurité des éducateurs et des jeunes eux-mêmes. Avant de démarrer tout travail en ligne, ces

points doivent être soigneusement évalués et communiqués de façon claire à tous les membres de

l'organisation ou du projet. Les points devant être abordés lors de la mise en place d'une action en ligne

auprès des jeunes sont les suivants :

Ayez une position et des consignes claires au niveau des données, des règles de droit et des

questions liées à la confidentialité (p.ex. concernant les règles du GDPR, les notifications relatives au

respect de la vie privée, la propriété intellectuelle). Le fait de ne pas établir au préalable de règles de base

concernant les limites de vos conversations pourrait nuire aux relations que vous pourriez nouer. Fixez le degré

de transparence que vous attendez des éducateurs concernant leurs conversations avec les jeunes - par

exemple, un coordinateur ayant accès à toutes les conversations doit-il être désigné, ou un « buddy system »

(accompagnement) est-il mis en place ? Veillez à ce que les éducateurs ne soient pas les seuls à avoir accès

aux conversations avec les jeunes. Informez-vous des lois de votre pays relatives au signalement des incidents

en ligne. Informez les jeunes du degré de liberté de vos conversations, de votre éthique professionnelle et du

fait que ce qu'ils disent et font en ligne a les mêmes conséquences que hors ligne.

Déterminez quelles informations personnelles les jeunes ne doivent pas communiquer.

Mentionnez-vous l'organisation et, dans ce cas, indiquez-vous où elle se trouve ? Les éducateurs créent-ils un

profil personnel ou doivent-ils garder leurs profils personnels et professionnels séparés ? Utilisez-vous de vraies

photos de profil ou des images sur lesquelles les éducateurs ne peuvent pas être reconnus ? Choisissez-vous

d'utiliser votre vrai nom ou un autre nom lié à votre véritable nom ? Notez que la plupart des plates-formes

exigent que les profils soient authentiques et peuvent bloquer ceux qui sont identifiés comme faux.

Fixez les horaires pendant lesquels les éducateurs sont disponibles.

Lorsque les jeunes traversent une crise, les éducateurs peuvent avoir le sentiment de devoir être disponibles

24 heures/24 et 7 jours/7. Convenez d'horaires pendant lesquels les éducateurs peuvent être contactés et

communiquez-les clairement au public. Il est possible de mettre à disposition des jeunes ayant besoin de

contacter de toute urgence un éducateur une « ligne d'urgence » sur laquelle un éducateur est disponible en

permanence, ou de définir des mots clés qui attireront votre attention en cas de crise survenant en dehors des

horaires d'intervention.

Élément 4 : réfléchissez au composant en ligne / hors ligne Comme nous l'avons déjà indiqué, les praticiens considèrent qu'il pourrait être risqué de se cantonner à

intervenir en ligne auprès des jeunes, mais il n'est pas toujours possible de mettre en place un composant

hors ligne. Il est par exemple très difficile d'arriver à s'intégrer à des groupes d'alt-right hors ligne, ou

d'atteindre des jeunes vivant dans des zones reculées. Malgré tout, de nombreux éducateurs conviennent

que le travail en ligne ne peut jamais remplacer le contact en personne. Il est donc conseillé de donner la

possibilité à un contact en ligne de déboucher sur un suivi hors ligne, et inversement. Les activités

organisées dans le cadre du travail en ligne auprès des jeunes peuvent inclure :

● Groupes de jeu vidéo : comme le montre le projet Gaming as Youth Work, il est possible de

jouer en ligne dans des groupes hors ligne.

● Concours de programmation : organisez des concours de programmation extrascolaires, tels

que Youth Coding League, offrant la possibilité aux jeunes d'apprendre à programmer.

● Liez vos conversations sur les médias sociaux avec des activités hors ligne organisées dans votre

maison des jeunes.

● Discussions dans le cadre de simulations : des enfants sont devant des ordinateurs et doivent

répondre à un harceleur en ligne (vous). Vous communiquez avec eux depuis l'autre pièce, mais ils

ne savent pas que c'est avec vous qu'ils parlent. Pour répondre au harceleur, on leur apprend à

utiliser des mots ou phrases clés (comme « le dire à mes parents » ou « je vais aller à la police »)

pour réduire le harcèlement. À la fin de la simulation, revenez ensemble sur la conversation. La

possibilité de s'exercer dans le cadre d'une simulation leur permettra de mieux réagir s'ils venaient

à se trouver dans une situation réelle grave.

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● Conseil en ligne : essayez de combiner cette activité à un composant hors ligne. Par exemple,

invitez parents, enfants et professionnels à une première séance dans une vraie salle, et faites

suivre cette séance par des conseils en ligne, ou gardez le contact via WhatsApp pour les questions

urgentes.

Pratique inspiratrice : Web Walkers

Le programme « Web Walkers », lancé en 2019 par la Caisse Nationale des Allocations Familiales (CNAF)

porte sur le travail en ligne auprès des jeunes dans le cadre de la prévention et de la lutte contre

l'extrémisme violent. Ce projet a pour objectif de détecter et remédier aux problèmes

comportementaux, d'encourager un comportement positif sur Internet, de favoriser la connaissance des

médias et de former des cybercitoyens plus compétents. Son but est aussi d'améliorer les capacités des

animateurs sur le Web par le biais d'un programme de formation et d'ateliers en salle et en ligne

abordant ces sujets avec les jeunes. La formation aidera les éducateurs à comprendre le phénomène de

la radicalisation et renforcera leur capacité à détecter les signes avant-coureurs de la radicalisation,

ainsi qu'à évaluer leur gravité et leur urgence. Les éducateurs pourront ainsi répondre avec plus

d'assurance aux problèmes des jeunes et déterminer quand intervenir et qui alerter. Activités des

interactions :

● Partager l’information ;

● Discuter au quotidien ;

● Encourager les jeunes à participer à des projets hors ligne ;

● Les aider à rédiger des CV, des lettres de motivation, à se donner un objectif dans la vie, etc.

Tout Web Walker, qu'il soit chef de groupe, éducateur ou professionnel travaillant dans une communauté

ou un centre pour la jeunesse, a un rôle d'écoute, d'information, d'accompagnement, de conseil et de

prévention. Pour remplir cette mission, les Web Walkers entrent en contact et créent des liens avec des

jeunes par le biais de leurs pages dans les réseaux sociaux. Leur mission n'est pas de superviser, mais

surtout de guider les jeunes dans leur recherche. Les Web Walkers sont des professionnels qui

interviennent dans un environnement numérique vaste et très peu réglementé, et qui communiquent et

interagissent au travers de blogs, discussions et forums. Leurs missions vont de la simple information

au soutien apporté à des projets complets, en passant par la gestion des difficultés rencontrées et la

prise en charge des problèmes les plus critiques. Les Web Walkers entrent en contact avec les jeunes,

créent des liens et encouragent l'esprit critique face aux informations et aux images.

Pratique inspiratrice : Streetwork@online

Le projet de prévention streetwork@online lutte contre la radicalisation islamiste des jeunes berlinois et

des jeunes adultes de 16 à 27 ans. Les éducateurs cherchent pour cela à engager la conversation avec

le groupe cible pour l'encourager à la réflexion et l'aider à se forger une identité.

Ils ont des contacts avec les adolescents et jeunes adultes sur les réseaux sociaux, notamment sur

Facebook, Instagram et WhatsApp. Commentaires, explications et questions sont utilisés pour établir un

dialogue avec les adolescents et jeunes adultes, au moyen par exemple de contributions dans les

colonnes de commentaires (relations « un à plusieurs » et « plusieurs à plusieurs ») de messages déjà

publiés dans les discussions de groupe, dans le but de poursuivre la conversation en mode individuel

(relation « un à un »). Les conversations privées que l'on peut avoir dans une discussion privée

permettent d'établir une relation plus directe dans un cadre protégé.

L'objectif de cette « maraude en ligne » est d'aider les utilisateurs à réfléchir à leurs propres actions et

points de vue.

- Lancer et animer des conversations encourageant la réflexion critique

- Proposer des alternatives à l'interprétation de l'Islam radical

- Représenter les valeurs du FDGO

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- Soutenir les compétences individuelles permettant d'affronter les difficultés de la vie

Par ailleurs, depuis la page de Team Streetwork (sur Facebook et Instagram), les jeunes peuvent entrer

directement en contact avec l'équipe d'éducateurs en ligne. L'« oreille attentive » offerte aux

adolescents et jeunes adultes permet d'avoir des conversations adaptées à l'âge du public et de lui

porter assistance en se mettant à sa portée. Team Streetwork publie aussi des informations telles que

conseils et activités de loisir, événements et contenus personnels.15

Jeux vidéo et travail auprès des jeunes

Le jeu vidéo est considéré comme un outil utile pour le travail auprès des jeunes. Bien que le jeu vidéo et sa

culture soient parfois perçus comme inutiles, malsains et ayant des effets néfastes, ils offrent de multiples

possibilités aux jeunes. Ils peuvent les aider à trouver des amis ayant les mêmes centres d'intérêt qu'eux, ils

abattent les barrières sociales induites par les contacts en face à face, et améliorent leur confiance en eux.

Ils leur donnent aussi la possibilité de se mettre dans la peau de quelqu'un d'autre tout en étant eux-

mêmes. Comme l'a expliqué un praticien de première ligne impliqué dans un projet axé sur les jeux vidéo

mené dans des centres pour la jeunesse,

« le jeu vidéo permet, dans une certaine mesure, aux individus de trouver leur place dans la société. Il

arrive qu'ils ne soient pas très populaires et ne gagnent jamais de tournois sportifs. Parfois, ils me disent

que c'est la première fois qu'ils remportent un tournoi. »

Les jeux vidéo peuvent être utilisés de diverses façons dans le cadre du travail auprès des jeunes : pour

développer une certaine compétence (par exemple travailler en groupe), encourager une meilleure

compréhension sociale et culturelle entre individus, réduire l'isolement, favoriser la réflexion personnelle ou

faciliter la constitution d'un groupe de travail positif. Ils peuvent être intégrés à un projet existant ou utilisés

comme un moyen à part entière de nouer des relations avec les jeunes. D'après le projet Virtual Youth

Work16 , la ludification peut encourager une participation individuelle, tant sur le plan intrinsèque

qu'extrinsèque. Il est important de comprendre ces motivations pour développer et intégrer la ludification

aux actions menées auprès des jeunes.

Motivation intrinsèque et extrinsèque

1. Il y a motivation intrinsèque lorsqu'un individu participe à une activité simplement parce qu'il

l'aime. Elle est volontaire et ne dépend d'aucune récompense extérieure. Cette motivation est

bénéfique pour une implication à long terme.

2. Il y a motivation extrinsèque lorsque l'individu tente d'atteindre certains objectifs supplémentaires

ou externes. Par exemple, un individu est extrinsèquement motivé à effectuer une tâche lorsqu'il

veut recevoir une récompense ou un cadeau. Ces motivations sont intéressantes pour amener des

jeunes à s'intéresser à un nouveau concept ou sujet.17

La ludification peut transformer une activité sans intérêt en quelque chose auquel les individus voudront

prendre part d'eux-mêmes. La ludification peut présenter un intérêt inestimable puisqu'elle peut éveiller à

curiosité et encourager l'implication en autonomie. Parallèlement à l'examen de la motivation des jeunes, le

projet recommande de se pencher sur les différents types de joueurs. Dans ses consignes, il fait référence à

Marczewski, qui identifie six types de personnalités en fonction de la motivation à jouer. Ces types de

personnalités peuvent aider à comprendre le comportement de jeu d'une personne et ce qu'elle espère en

tirer, et par conséquent faciliter votre travail auprès des jeunes.

15 Voir http://www.streetwork.online/index.html#waswirtun 16 Pour plus d’informations, voir http://virtualyouthwork.com/wp-content/uploads/2018/10/guidelines.pdf 17 Erasmus +, Virtual Youthwork Guidelines, p.14.

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Les six types de personnalités de Marczewski liés à la

motivation dans le jeu :

1. Socialiser : motivé par le contact social. Il veut interagir

avec autrui et établir des relations sociales.

2. Free Spirit : motivé par l'autonomie et l'auto-expression.

Il veut créer et explorer.

3. Achiever : motivé par la maîtrise. Il cherche à apprendre

de nouvelles choses et à s'améliorer. Il veut des défis à

relever.

4. Philanthropist : motivé par un but et la quête de sens. Il

est altruiste, veut donner aux autres et enrichir la vie

des autres d'une certaine façon sans rien attendre en

retour.

5. Player : motivé par les récompenses. Il fera ce qui est nécessaire pour obtenir les récompenses

promises par un système. C'est sa réussite personnelle qui l'intéresse.

6. Disruptors : motivé par le changement. De manière générale, il cherche à changer le système, soit

directement soit par le biais d'autres utilisateurs, pour obtenir à tout prix un changement positif ou

négatif.

Les jeux vidéo sont le théâtre de nombreuses interactions sociales. Bien qu'ils offrent l'opportunité aux

jeunes de se faire des amis s'intéressant aux mêmes choses qu'eux, ils peuvent aussi les exposer au

harcèlement et à des influences néfastes. Une étude réalisée par la ville d'Helsinki a par exemple conclu que

68 % des joueurs issus de minorités ont arrêté de jouer à certains jeux à cause du harcèlement, et que

70 % des gamers pris pour cibles avaient fait l'objet de discours haineux en ligne. Par ailleurs, la ludification

est de plus en plus utilisée par des entités violentes pour faciliter les processus de radicalisation. Elle ne doit

donc pas être négligée dans le travail de prévention et de lutte contre l'extrémisme violent. Enfin, il arrive

que les jeux vidéo n'entraînent pas seulement des problèmes dans l'environnement en ligne - passer trop de

temps à jouer peut aussi entraîner des problèmes hors ligne pour les jeunes. Les jeux vidéo peuvent causer

des problèmes de santé, des problèmes relationnels (notamment avec les parents) et des difficultés

scolaires.

Les activités de jeu vidéo sont donc sources d'opportunités dans le cadre du travail de prévention et de lutte

contre l'extrémisme violent, et permettent aux éducateurs d'entrer en contact avec les jeunes, mais elles

s'accompagnent aussi de difficultés. Cet environnement exige de s'adapter en permanence aux

changements rapides de l'environnement en ligne et des jeux, mais aussi d'affronter la réprobation des

parents et professionnels.

Conseils adressés aux éducateurs :

● Tout comme l'identité en ligne des jeunes ne doit pas être niée, le jeu vidéo en tant que hobby ne

doit pas être ignoré. Il convient au contraire de reconnaître ses aspects dangereux (qui peuvent

être exploités), tout en le mettant à profit dans le cadre du travail auprès des jeunes.

● Ce travail demande les mêmes compétences et activités que le travail général réalisé auprès des

jeunes.

● Le jeu vidéo peut être utilisé à un stade précoce pour faire de la prévention, en commençant par

les joueurs les plus jeunes : s'ils ont déjà appris un comportement de jeu inapproprié auprès de

leurs frères et sœurs, il sera plus difficile pour les éducateurs de les rééduquer.

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Pratique inspiratrice : projet Gaming as Youth Work – Centre de pédagogie numérique du

Danemark18

Le projet Gaming as Youth Work a été mis en place par le Centre de pédagogie numérique du Danemark.

Cette organisation à but non lucratif gère plusieurs services de conseil en ligne tels que cyberhus.dk,

netstof.dk, mitassist.dk et gruppechat.dk, dirige différents projets numériques et sensibilise au bien-être

et à l'éducation numérique dans les écoles. Le projet Gaming as Youth Work a pour mission d'atteindre

les jeunes isolés socialement qui n'ont pas accès aux services pour la jeunesse. Il cherche à dépasser

les normes du travail auprès des jeunes et à mettre en place une pratique axée sur les jeunes, fondée

sur des preuves et reproductibles pour renforcer la réponse du secteur socio-éducatif aux problèmes

liés aux jeux vidéo et à l'isolement. Le public cible est principalement constitué de jeunes garçons qui

consacrent tellement de temps aux jeux vidéo que leurs résultats scolaires et leurs relations s'en

trouvent affectés. Ces garçons sont réunis pour jouer avec d'autres jeunes et des éducateurs. Le projet

a donné les résultats suivants :

1. Le projet a aidé à prévenir les comportements de jeu problématiques chez les jeunes garçons par

le biais d'expériences sociales positives auprès des jeunes au sein de Gaming Group, et sensibilisé

les parents aux aspects bénéfiques des jeux vidéo et au vocabulaire à utiliser pour communiquer

avec leurs enfants sur le sujet. Ceci a contribué à réduire les conflits entre parents et jeunes au

sujet des jeux vidéo.

2. Le projet a eu un effet bénéfique sur le bien-être des jeunes et de leurs parents dans la mesure où

il a amélioré la sociabilité des jeunes, les a aidés à créer de nouveaux liens d'amitié et a renforcé

leur confiance en eux.

3. Le principe clé de Gaming Group (le fait que des jeunes se rencontrent grâce à leur intérêt pour les

jeux vidéo et leurs compétences en la matière) a porté ses fruits puisqu'il a favorisé le

développement social des jeunes. L'aménagement d'un espace sûr, tant sur le plan physique que

mental, a contribué aux résultats obtenus. Les jeunes garçons ont indiqué attacher une grande

importance aux relations nouées au sein du groupe et avoir acquis de nouvelles compétences en

tant que joueurs confirmés chargés de coacher les nouveaux membres du groupe.

Parents et enfants améliorent ainsi leur compréhension du bien-être et des règles dans le domaine des

jeux vidéo. Le projet peut être considéré comme une forme de prévention primaire et précoce.

Conclusions

Travailler en ligne auprès des jeunes est parfois difficile pour les éducateurs car ils ne considèrent pas

comme « réelles » les actions menées sur Internet. Toutefois, si les praticiens apprennent à considérer

l'espace « en ligne » comme un lieu ou une communauté dans laquelle les jeunes peuvent se rencontrer,

alors le travail en ligne n'est pas si différent des activités générales organisées avec les jeunes.

Ce document a examiné le thème et les pratiques du travail en ligne auprès des jeunes, ainsi que les

problèmes rencontrés par les praticiens. Il a précisé les quatre principaux éléments à prendre en compte

pour planifier une intervention en ligne auprès des jeunes : donner les moyens aux éducateurs de faire leur

travail, connaître le public visé et comprendre son comportement en ligne, prendre en compte les

considérations éthiques et les mesures de sécurité et envisager de recourir à un composant hors ligne.

Concernant ce dernier point, une action en ligne auprès des jeunes doit toujours inclure un élément hors

ligne bien que cela puisse être difficile à mettre en place, notamment en zone rurale.

Il existe d'importantes similitudes entre le travail en ligne auprès des jeunes mené dans le cadre de la

prévention et de la lutte contre l'extrémisme violent et les interventions à vocation générale. Tous les

éducateurs en ligne doivent par exemple recevoir les bons outils et une formation leur permettant de

développer leurs compétences numériques. Cette formation doit notamment leur permettre d'identifier les

plates-formes préférées par leur public cible, savoir comment travailler, leur apporter des consignes claires

sur l'intervention dans les médias sociaux (dans quelles conditions, à quels horaires, s'ils doivent avoir des

18 Voir https://www.digitalyouthwork.eu/?material=gaming-groups-pedagogical-tool-eng.

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comptes privés ou professionnels, les mesures de protection des données à mettre en place). Une approche

spécifique est cependant nécessaire lorsque le travail en ligne porte sur la prévention et la lutte contre

l'extrémisme violent. Les éducateurs intervenant dans ce domaine doivent être formés à l'identification des

signes de radicalisation en ligne. De plus, certains outils permettent de signaler et identifier les hauts lieux

de la radicalisation sur Internet et peuvent être utiles pour trouver un public cible. Enfin, les jeux vidéo et

plates-formes de jeu constituent un outil intéressant pour effectuer un travail auprès des jeunes.

En dépit des outils perfectionnés disponibles, on peut affirmer pour conclure que le fait d'être en contact au

quotidien et d'être présent en ligne auprès du public visé est plus important que de mettre en place un

programme ambitieux en ligne. Le présent document a donc pour vocation de mettre le travail en ligne

auprès des jeunes à la portée d'un plus grand nombre d'éducateurs, en leur montrant qu'ils peuvent utiliser

les pratiques actuelles, en leur expliquant comment le faire et en leur apportant des conseils faciles à

appliquer.

Recommandations de lectures complémentaires :

Recommandations de lectures complémentaires :

● Digital Youth Work ‘European Guidelines for Digital Youth Work’

● Rapport Verke & EYWC ‘Digitalisation in Youth Work’

● Rapport Salto Youth: « How To Prevent Radicalization: Digital Guide »

● Rapport Screenagers: « International Research Project: Using ICT, digital and social media in youth

work » et infographie correspondante.

● Rapport Erasmus +, Virtual Youthwork Guidelines

● Rapport « Developing digital youth work: policy recommendations, training needs and good

practices needs », European Union Work Plan for Youth 2016-2018.

● Székely, L., & Nagy, Á. (2011). Online youth work and eYouth—A guide to the world of the digital

natives. Children and Youth Services Review, 33(11), 2186-2197.