tohu bahu n1 - octobre 2016

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JOURNAL DU LYCÉE IMMACULÉE CONCEPTION octobre 2016 Rédacteurs : Louis Dréano, Albane Nicot, Lucile Marjollet, Manon Hardy, Elizabeth Iordanov, Augustin Chevet, Pierre-Ambroise Gallouet, Fanny Fevre, Coline Lappeman EDITORIAL, par Louis Dréano La reprise du journal implique deux bonnes nouvelles. En premier lieu, sa prospérité. Cela fera deux ans en octobre que le journal aura enfanté son premier numéro, entre les murs et pierres mêmes de notre lycée ! Au navire, Bastien Maignan et Alban Guyomarc'h auront maintenu les colonnes depuis le début, coûte que coûte, et en ce point, nous leur en sommes très reconnaissants. Le journal aura connu quelques "traversées du désert", des temps "mous" expliqués par les prérogatives du bac. A contrario, les événements noirs de janvier et novembre 2015, puis ceux de mars 2016, auront été eux les tristes moteurs de parutions extraordinaires. "Extraordinaires" car la parole se libéra soudainement et avec passion ! Plus tard, le bac obtenu, nos deux rédacteurs- en-chef furent bien obligés de rendre les clés de la boutique, vous comprenez. Mais le retour du Tohu Bahu témoigne aussi d'une volonté toute simple, qui revient à sa genèse : écrire. Et c'est ici que se porte une grande condition, si ce n'est le fondement même de notre ligne éditoriale : le Tohu Bahu est un mur d'expression libre. A certains égards, l'adjectif "libre" peut sembler fade tant on rabâche à tout va le principe ultra-universel de liberté. Dans une république, de surcroît libre, un tel terme tend à s'étioler avec le temps, si ce n'est perdre son sens. Et pourtant ailleurs, d'autres reçoivent 1 000 coups de fouet pour avoir critiqué l'islam sur internet (Raif Badawi), sont interdits d'écrire pendant 15 ans d'existence pour avoir dénoncé la répression politique de son pays à la télévision (Zuhair Kutbi), deviennent publiquement muets en situation de terreur - en Juillet, suite à la situtation d'état d'urgence, les autorités turques ont fermé : 3 agences de presse, 16 chaînes de télévision, 23 stations de radio, 45 journaux, 15 revues et 29 maisons d’édition. La liste des réprimés est bien longue sur Terre. Dans une société qui se ferme, l'esprit se meurt... A la fin, on suffoque, on étouffe. La liberté, il faut donc se l'approprier dans l'espace public ! Et le geste devient d'autant plus fort lorsqu'il vient de la jeunesse : en ce septembre avec les élections au siège du Legco, le mouvement des parapluies hongkongais de 2014 revient sur le devant de la scène, toujours emportés par les jeunes Joshua Wong, Nathan Law et Agnes Chow défiant Pekin. Occuper les rues, distribuer des tracts, relayer l'information par le numérique, tout moyen permet de maturer une initiative – même si la Nuit Debout n'a pas renversé le gouvernement, ni arrêté la loi Travail, elle aura permis de catalyser des rêves, des déceptions et de faire émerger des questions et des pistes. Le Tohu Bahu est donc un moyen de s'exprimer, d'expliquer, de porter des causes et de proposer des solutions. Mais au-delà d'un statut de journaliste en herbe ou d'écrivain d'actualités, nous sommes aussi de grands rêveurs. Les colonnes de ce journal invitent n'importe quel passant à venir peindre quelques vers de poésie, raconter des histoires et faire son art ! Puis, autant le rappeler dès le début, le journal se doit aussi de parler de la vie même du lycée ! Cela serait dommage d'oublier que nous sommes, pour une bonne partie, des lycéens de l'Immac ! Voilà les grandes lignes, à vous de les remplir ! 1

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JOURNAL DU LYCÉE IMMACULÉE CONCEPTIONoctobre 2016

Rédacteurs : Louis Dréano, Albane Nicot, Lucile Marjollet, Manon Hardy, Elizabeth Iordanov,Augustin Chevet, Pierre-Ambroise Gallouet, Fanny Fevre, Coline Lappeman

EDITORIAL, par Louis Dréano

La reprise du journalimplique deux bonnesnouvelles. En premier lieu, saprospérité. Cela fera deux ansen octobre que le journal auraenfanté son premier numéro,entre les murs et pierres mêmesde notre lycée ! Au navire,Bastien Maignan et AlbanGuyomarc'h auront maintenules colonnes depuis le début,coûte que coûte, et en ce point,nous leur en sommes trèsreconnaissants. Le journal auraconnu quelques "traversées dudésert", des temps "mous"expliqués par les prérogativesdu bac. A contrario, lesévénements noirs de janvier etnovembre 2015, puis ceux demars 2016, auront été eux lestristes moteurs de parutionsextraordinaires. –"Extraordinaires" car la parolese libéra soudainement et avecpassion ! Plus tard, le bacobtenu, nos deux rédacteurs-en-chef furent bien obligés derendre les clés de la boutique,vous comprenez.

Mais le retour du TohuBahu témoigne aussi d'unevolonté toute simple, quirevient à sa genèse : écrire. Etc'est ici que se porte une grandecondition, si ce n'est lefondement même de notre ligneéditoriale : le Tohu Bahu est un

mur d'expression libre. Acertains égards, l'adjectif"libre" peut sembler fade tanton rabâche à tout va le principeultra-universel de liberté. Dansune république, de surcroîtlibre, un tel terme tend às'étioler avec le temps, si cen'est perdre son sens. Etpourtant ailleurs, d'autresreçoivent 1 000 coups de fouetpour avoir critiqué l'islam surinternet (Raif Badawi), sontinterdits d'écrire pendant 15 ansd'existence pour avoir dénoncéla répression politique de sonpays à la télévision (ZuhairKutbi), deviennentpubliquement muets ensituation de terreur - en Juillet,suite à la situtation d'étatd'urgence, les autorités turquesont fermé : 3 agences de presse,16 chaînes de télévision, 23stations de radio, 45 journaux,15 revues et 29 maisonsd’édition. La liste des réprimésest bien longue sur Terre. Dansune société qui se ferme,l'esprit se meurt... A la fin, onsuffoque, on étouffe.

La liberté, il faut doncse l'approprier dans l'espacepublic ! Et le geste devientd'autant plus fort lorsqu'il vientde la jeunesse : en ceseptembre avec les élections ausiège du Legco, le mouvement

des parapluies hongkongais de2014 revient sur le devant de lascène, toujours emportés parles jeunes Joshua Wong,Nathan Law et Agnes Chowdéfiant Pekin. Occuper les rues,distribuer des tracts, relayerl'information par le numérique,tout moyen permet de maturerune initiative – même si la NuitDebout n'a pas renversé legouvernement, ni arrêté la loiTravail, elle aura permis decatalyser des rêves, desdéceptions et de faire émergerdes questions et des pistes.

Le Tohu Bahu est doncun moyen de s'exprimer,d'expliquer, de porter descauses et de proposer dessolutions. Mais au-delà d'unstatut de journaliste en herbe oud'écrivain d'actualités, noussommes aussi de grandsrêveurs. Les colonnes de cejournal invitent n'importe quelpassant à venir peindrequelques vers de poésie,raconter des histoires et faireson art ! Puis, autant le rappelerdès le début, le journal se doitaussi de parler de la vie mêmedu lycée ! Cela serait dommaged'oublier que nous sommes,pour une bonne partie, deslycéens de l'Immac ! Voilà lesgrandes lignes, à vous de lesremplir !

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L'affrontement entre Hillary Clinton VS Donald Trump, par Augustin Chevet

Tohu-Bahu s'intéresseaujourd'hui aux électionsaméricaines ayant lieu ennovembre prochain. Qui ?Pourquoi ? Comment ? Uneenquête pour mieuxcomprendre ce fait d'actualité,grâce au portrait des deuxcandidats à la présidence.NB : Le parti démocrate est àgauche et le parti républicainest à droite.

Hillary Clinton

La démocrate a étéofficiellement désignée par soncamp dans la course à laprésidentielle américaine, lorsde la convention démocrate àPhiladelphie le 28 juillet.L'ancienne première dame(épouse de Bill Clinton),sénatrice et secrétaire d’état, estbien placée pour remporterl'élection présidentielleaméricaine. Elle deviendraitainsi la première femme àdiriger les États-Unis.

Hillary Clinton estpopulaire auprès desadmirateurs du président actuelBarack Obama, des minoritésethniques, mais surtout auprèsde ceux qui refusent à tout prixd'avoir Donald Trump pourprésident. Il s'agit d'un « votercontre » approuvé par une

grande partie des électeurs. Elleséduit par ses idéeséconomiques, comme limiterles réductions d'impôts desclasses moyennes, etinternationales (limitation desinterventions militaires maisapplication de politiquefortement rigoureuse). Soncaractère est de taille à tenirtête à tout opposant, dontDonald Trump.

Pourtant, on reproche àla candidate sa négligence,notamment après le scandale del'emailgate : Hillary Clinton autilisé sa boîte mail personnellepour traiter des affaires d'état,au lieu d'une messagerieofficielle de l’État. De plus,elle aurait récemment menti surson état de santé, refusantd'admettre une pneumonie etune succession de malaises.Les Américains lui reprochentson manque de sincérité et nelui font pas pleinementconfiance. Certains se tournentdonc vers son opposantrépublicain, Donald Trump, àla recherche d'un candidat qui« est honnête, dit ce qu'il penseet ne mâche pas ses mots ».

Donald Trump

Ce milliardairepopuliste et présentateur TV(télé réalité) new-yorkais aécrasé ces opposants lors desprimaires républicaines (dontTed Cruz et Jeb Bush, le frèrede Georges W. Bush) et estmaintenant lancé dans la courseà la Maison blanche. Fortementcritiqué pour ses proposoutranciers et injurieux envers

ses opposants, mais aussi pourcertains scandales financiers(impôts non payés, universitéstruquées), il est maintenant leprincipal opposant d'HillaryClinton.

Pourquoi lesAméricains lui font-ilsconfiance ? Tout d'abord, il estun symbole de réussite, et sejure de redresser l' économie. Ilveut aussi redonner au pays sapuissance d'autrefois, comme lemontre son slogan « MakeAmerica great again ». Celui-cifait largement écho au« America is back » de RonaldReagan pendant la guerrefroide. Ses projets surl'immigration et la lutte contrele terrorisme séduisentlargement les conservateurs etles républicains, mais sontsouvent utopiques, par exemplela construction d'un mur le longde la frontière mexicaine.Donald Trump est favorable auport d'armes et à l'annulationdes accords faits par les États-Unis lors de la Cop21 à Paris.

Nous sommes en cemoment dans la période desdébats télévisés, la plupart desmédias américains ont déjàchoisi leurs favoris. Le premierdébat a eu lieu lundi 26septembre. Hillary Clintonl'aurait emporté face à Trump,mais si l'on s'en fie auxprécédentes présidentielles celane permet pas d'émettre desconjectures fiables pourdéterminer qui de Trump ouClinton l'emportera ennovembre.

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La France exporte des armes contre des populations au Moyen-Orient, par Louis Dréano

Fin août, les sitesMédiapart et AmnestyInternational éclairent unepolémique grinçante sur lalivraison d'armes en Arabiesaoudite. En effet, la secondeconférence internationale duTraité sur le commerce desarmes (TCA) s'est tenue le 22août à Genève. Le texte futadopté par l’ONU le 2 avril2013 et entra en vigueur le 24décembre 2014. Depuis, tousles pays ayant ratifié laconvention de l’ONU (130États signataires, plus de 80ratifications) se sont engagés àprésenter un rapport annueldétaillant leurs exportations etleurs importations d'armes."Le TCA peut sauver desmillions de vies. C'est pourquoiil est d'autant plus inquiétantde constater que les États quil'ont signé ou même ratifiésemblent penser qu'ils peuventcontinuer à fournir des armesà des forces connues pour

commettre et faciliter descrimes de guerre, et à délivrerdes autorisations d'exportationmême lorsque le risque estmajeur que les armescontribuent à de gravesviolations des droits humains",a déclaré Brian Wood,responsable des questions liéesau contrôle des armes et auxdroits humains à AmnestyInternational.

27 % des Étatssignataires n’avaient toujourspas remis ce rapport avantl’ouverture du sommet. LaMoldavie et à la Slovaquie ontannoncé n'avoir pas l'intentionde divulguer ces données."Nous dénonçons les livraisonsd’armes des États-Unis, de laFrance et d’autres payseuropéens (Allemagne,Espagne, Italie, etc.) aux Étatsde la coalition menée parl’Arabie saoudite qui combatau Yémen", explique RobPerkins, chercheur de

l’organisation anglo-saxonneControl Arms. "Sur le terrain,ces fusils, ces véhicules blindéset ces munitions tuent descivils. Pourtant, Paris aautorisé en 2015 des ventes àhauteur de 16 milliards d’eurosvers l’Arabie saoudite."

"Depuis des mois, noustentons d’alerter lacommunauté internationale surla façon dont est menée laguerre au Yémen. Desmosquées, des écoles, deshôpitaux sont pris pour cible,avec des armes livrées par laFrance", estime AymericElluin, chargé des questions"Armes et justiceinternationale" à Amnestyinternational. "Les véhiculesblindés Sherpa, vendus parParis à l’armée égyptienne, ontpar exemple été utilisés par lapolice égyptienne lors de larépression de manifestations en2013", continue AymericElluin. "L’opinion publique

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française est peu sensible à cesquestions, car l’exécutifcommunique énormément. Àchaque fois qu’un président esten voyage d’affaire, il annoncetriomphalement la signature dejuteux contrats censésfavoriser l’économiehexagonale et créer desemplois."

Outre-Rhin, lesexportations d’armes ont

doublé en 2015 : 8 milliardsd’euros, contre 4 milliards en2014, et cela, alors que Berlinse disait résolue à mieuxcontrôler ce commerce,spécialement la destination deces armes, lorsqu’elles sontachetées par des régimesautoritaires. Dans le mêmesens, entre mars 2015 et juin2016, le Royaume-Uni auraautorisé l'exportation de 3,9

milliards d'euros d'armementsvers l'Arabie Saoudite. Soussilence médiatique, les paysexportateurs qui marchandentavec Riyad se rendentcoupables de la pire deshypocrisies.

La carte ci-dessus représenteles exportations d'armement dela France entre 2010 et 2014,d'après le ministère de laDéfense

Pour en savoir plus : https://www.mediapart.fr/journal/international/230816/la-france-accusee-de-vente-darmes-utilisees-contre-des-populationshttps://www.amnesty.ch/fr/themes/armes-et-commerce-d-armes/docs/2016/tolerance-zero-pour-les-etats-qui-bafouent-les-obligations-decoulant-du-traite-sur-le-commerce-des-armeshttp://controlarms.org/en/news/process-not-substance-in-second-csp/http://www.liberation.fr/futurs/2015/06/14/ventes-d-armes-le-grand-boomdes-exportations-francaises_1329625

Myanmar : la route sinueuse vers la paix, par Louis Dréano

Le grand rassemblement qui aréuni, du 31 août au 3septembre, les chefs de laplupart des guérillas"ethniques" du Myanmar (prèsde 700) et les responsables departis politiques des minorités(30 % de la population) avec legouvernement et l’armée dansla capitale, Naypyidaw, estresté impuissant à avancer lespremières pistes vers la paix.Effectivement, mettre fin à prèsde soixante-dix ans de conflitsethniques ravageurs est unemission très délicate – la LND(Ligue nationale pour ladémocratie) en a fait la prioritéde son nouveau gouvernementdepuis mars 2016. Devenueindépendante en 1948,l’intention unitaire initiale dupays n’a jamais dépassé lestade de la fiction et la capacitéd'Aung San Suun Kyi – porte-

parole de la présidence,ancienne Prix Nobel de la Paixen 1991 – à trouver dessolutions est aujourd'huitoujours restreinte par le vastepouvoir politique etéconomique que conserve le"Tatmadaw", l'armée duMyanmar.

Union of Myanmar :pétaudière ethnique d'unEtat implosé

Les délégués comptentse retrouver tous les six moispour discuter de problèmesallant de la sécurité à lareprésentation politique, desquestions linguistiques etculturelles au contrôle desriches ressources minérales dela Birmanie. "Nous observonsdes changementsencourageants, à mesure que le

Myanmar sort de l’ombre durégime militaire. Mais il resteencore beaucoup à faire pourgarantir une rupture définitiveavec le passif du pays entermes de violations des droitshumains", a déclaré RafendiDjamin, directeur pour l’Asiedu Sud-est et le Pacifique àAmnesty International.

Les grands absents decette conférence comptent toutparticulièrement lesreprésentants des musulmansapatrides Rohingyas (1,1million), qui subissent despersécutions et des violationsdes droits de l'homme de la partde leurs voisins bouddhistes del'Etat de Rakhine, situé dans lenord-ouest du Myanmar. Cesdernières années, la résolutionde l’Assemblée générale desNations unies a mis enévidence de manière de plus en

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plus insistante la détériorationde la situation des Rohingyas,la résolution de l’an dernierfaisant état de gravespréoccupations. Ce texte engageait legouvernement birman àprendre un certain nombre demesures afin d’améliorer lasituation, notamment enpermettant aux Rohingyas des’auto-identifier, dans le but degarantir une égalité d’accès à lacitoyenneté et aux droitsassociés, de leur assurer le droitde circuler librement.Effectivement, avec laprogressive dissolution de lajunte – "pereistroïca" birmanelancée par le président TheinSein de 2011 à 2016 – lestensions religieuses étoufféespendant des décennies sontressorties au grand jour,révélant une islamophobielatente et un ultra-nationalismedangereux.

Tous contre la Tatmadaw

Pour l’heure, larésolution protégeant lesRohingyas n'est pas appliquée.Au nord-est, des combatsd’intensité variable mettent auxprises la TNLA (armée delibération nationale Ta’ang) etl'armée. Les Ta’ang (au moins

1 million) incarnent en outre àeux tout seuls la complexitéd’un pays aux 135 groupesethniques répertoriés : ils sonteux-mêmes divisés en plusieurssous-groupes distincts,s’exprimant dans des dialectesdifférents, tous rattachés à lafamille minoritaire des languesmôn-khmères. Leur habitat serépartit sur un vaste territoire,depuis le nord du Myanmarjusqu’au sud de la provincechinoise du Yunnan en passantpar certaines régions frontièresde Thaïlande. A côté, lapuissante et très active Arméepour l’indépendance kachin(KIA) combat au nom del’ethnie du même nom,principalement de religionchrétienne, contre l'arméebirmane. Celle de l’ethnie Wa,infiniment plus sulfureuse,l’Armée unie de l’Etat Wa(UWSA), a réussi depuis desannées, sous le joug de laChine, à former une enclavequasi indépendante sur lafrontière thaïlandaise, plus ausud de l’Etat Shan – Etat quicomprend lui-même pas moinsde 8 groupes armées entre sesfrontières.

Pourtant, dans sondiscours de clôture, Aung SanSuu Kyi rappelle avec unepointe d’amertume : "Il dépend

désormais de chacun dedécider s’il faut rester coincédans le passé ou regarder lefutur avec courage." Au fond, les guerillasinvoquent de manière généraleune vision plus fédéraliste duMyanmar, acceptant leuridentité culturelle. Auxdernières nouvelles, lemercredi 14 septembre, BarackObama a annoncé mercredi àWashington la levée prochaine

des sanctions visant l'Etatbirman (secteurs banquier,minier et du bois). Cettepremière main tendue couronneune transition démocratiquerelativement réussie et s'inscritdans le mouvement dereconnaissance du pays birmanqui, jusqu'alors, se retrouvaitasphyxiée par la pressioninternationale.

Pour en savoir plus :http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2016/09/16/vers-une-normalisation-de-la-relation-americano-birmane_4998581_3216.html#DZ568QRdj3ePoSrF.99http://www.huffingtonpost.fr/2013/07/17/birmanie-rencontre-hollande-sein-rakhinerohingyas_n_3609825.htmlhttps://www.amnesty.org/fr/latest/news/2016/09/suu-kyi-visits-un-and-us/http://www.lemonde.fr/m-actu/article/2016/09/06/birmanie-les-guerriers-dubrouillard_4993550_4497186.html#EH3LYpYvxD2l0q6r.99http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/09/08/birmanie-le-pays-de-la-petaudiere-ethnique_4994465_3232.html#39fSd9juSM0WA8WD.99http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2016/08/31/birmanie-aung-san-suu-kyi-face-au-defi-

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La menace du populisme en Europe, par Louis Dréano

C'est sans équivoque :l'Europe occidentale en a assezdu clivage droite-gauche toutblafard et mou. Les miettes decet échiquier traditionnel et"rationnel" alimentent unecertaine haine de la politique"politicienne", souvent reprissous la joute d'un courant assezfourre-tout dans le languagepolitique : le populisme ; suivide concepts relativementproches, toujours dérivants :national-populisme,postfascisme, etc.

Par l'étymologie même, on peutcomprendre le populismecomme une volonté d'entraînerl'ensemble du peuple contreune cause – ici, le jeu despolitiques entre eux. Pour leschercheurs Jean-Yves Camus etNicolas Lebourg, le national-populisme correspond lui à lacaptation des questions desociété et l'intérêt porté à desminorités, en même temps quel'abandon de la vieille visionraciale du monde, à laquelle ilsauraient substitué uneintégration en termesd'affrontements culturels –pensons à Pim Fortuyn, hommepolitique néerlandais à la foishomosexuel et férocementhostile à l'islam et àl'immigration. Pour le politisteEnzo Traverso, le populismen'est pas un courant politique,mais plutôt un style, une façon

démocratique de gouverner. Ilpréfère le terme "postfascisme"pour caractériser ces nouvellesextrêmes droites qui semblentencore en transition et neressemblent plus auxmouvements fascistes du 20esiècle, plaçant au centre deleurs préoccupations lenationalisme intégral, lesracines (chrétiennes) del'Europe, une éventuelle sortiede l'Union Européenbe, le rejetde l'immigration et de l'islam.

A l'échelle européenne,quasiment tous les pays sontconcernés par cette tendancepopuliste. En Slovaquie, uneforce néonazi est entrain denaître. Entré pour la premièrefois au Parlement national, leparti "Notre Slovaquie"(LSNS) compte 14 députésdepuis le 5 mars 2016. A satête, Marian Kotleba se faitappeler "Vodca", c'est-à-dire"guide" ou "Führer", par sagarde rapprochée bodybuildéeet en tee-shirts kaki, quirappelle vaguement lesquadrisme fasciste des années20. Kotleba estime que lesroms sont "des parasites", prieles écoles d'y rejeter toutmulticulturisme et d'yenseigner les seules valeurstraditionnelles du pays – unconcours est même lancé sous

le nom de "miss collège" dansla région natale de Kotleba, enBanska Bystrica. En Italie,Matteo Salvini a lui réussi àtransformer une Ligue du Nordà bout de souffle en un partiprofondément admirateur duFront National français, tournécontre les "clandestins". AuxPays-Bas, Geert Wilders et sonParti pour la liberté (PVV)oscillent toujours entre 10% et15% des voix au niveaunational.

En Allemagne, il y a laperturbante Alternative pourl'Allemagne (AfD). Fondé enfévrier 2013, aujourd'hui menépar Frauke Petry depuis juillet2015, ce petit parti à l'origineanti-euro s'est peu à peutransformé en une formationradicale anti-immigrés. Pôled’attraction pour des citoyensfâchés avec la politique ou pourdes électeurs d’extrême droite,l’AfD continue de se heurter àla résistance de ceux qu’elleappelle les "vieux partis".Toutefois, c'est surtout auprèsdes abstentionnistes qu’ilenregistre ses progrès les plusimportants. S’ils sont tentés parl’AfD, cela tient beaucoup à laplace désormais centrale que leparti accorde aux questionsidentitaires et sécuritaires, audétriment des sujets

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économiques. Ce choix a étépayant, dimanche 4 septembre,en Mecklembourg-Poméranie-Occidentale. Aux dernièresnouvelles, c'est un nouveaurevers électoral menaçant pourAngela Merkel en ce mois de

septembre. Son parti, la CDU,essuie une sévère défaite àBerlin, à l'occasion desélections régionales du Land :avec 17,6% des voix, il réaliseson plus mauvais score depuisla réunification allemande.

L'AfD fait son entrée auParlement régional avec 14,2%des voix, réalisant un scoreinespéré. Aujourd'hui, il est lecinquième parti d'Allemagne.

Pour en savoir plus :Ouest France n°219516 – Lundi 16 septembre 2016Ouest France n°219507 – Mercredi 7 septembre 2016Sciences Humaines, Hors-Série N°21- Juin-Juillet https://www.mediapart.fr/journal/international/170916/election-berlin-un-test-pour-renverser-merkel-et-unir-la-gauchehttp://abonnes.lemonde.fr/europe/article/2016/09/05/l-afd-parti-des-professeurs-reconverti-dans-le-populisme_4992503_3214.htmlhttp://abonnes.lemonde.fr/europe/article/2016/09/19/berlin-la-cosmopolite-face-a-la-poussee-populiste-de-l-afd_4999784_3214.html?xtmc=afd&xtcr=5http://abonnes.lemonde.fr/europe/article/2016/07/15/l-euroscepticisme-en-declin-meme-a-l-extreme-droite_4969717_3214.html?xtmc=extreme_droite_belgique&xtcr=11http://abonnes.lemonde.fr/europe/article/2016/04/25/marian-kotleba-un-fuhrer-slovaque-en-sa-region_4908163_3214.html?xtmc=slovaquie_kotleba&xtcr=3

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Les règles : la fin du tabou, par Lucile Marjollet

Règles : n.f. Phénomènephysiologique caractérisé parun écoulement sanguinpériodique dû à l'élimination dela muqueuse utérine, seproduisant chez la femme,lorsqu'il n'y a pas eufécondation, de la puberté à laménopause. Tabou : n.m. Qu'il seraitmalséant d'évoquer en vertudes convenances sociales oumorales.

Plus de 50 % de lapopulation est touchée de prèsou de loin par les règles. Alors

pourquoi une culture du silenceaussi développée autour de cephénomène naturel ?

A travers le monde, plusde 5 000 termes différentsexistent pour parler des règles :les Finlandaises parlent de« semaine des framboises »tandis que les Américaines« reçoivent la visite de la tanteFlo » et que chez lesAllemandes « l'armée rouge »débarque.

Selon Françoise Girard,présidente de la Coalition

internationale pour la santé desfemmes :

«C’est comme si onintériorisait la honte. Ça laisseentendre que vous avez unproblème qui justifierait d’êtregênée. La société vous dit queles règles sont quelque choseque les femmes devraientcacher.»

Les publicités ne fontrien pour aider. Jamais le mot« règle » n'est prononcé, à laplace « Mère Nature nous rendvisite avec son cadeaumensuel ». Et le sang des

règles qui se transforme enliquide bleu tandis que desfemmes heureuses de vivre,font du parachutisme, de laplanche à voile ou sebaladent tout simplementmais en vêtementsgénéralement blancs etmoulants évidemment. LaChine parvient à aller plusloin en interdisant toutespublicités de protectionshygiéniques en prime time,qui sont jugéesinappropriées. Ainsiuniquement 2 % desChinoises utilisent destampons, les autres pensantqu'elles perdraient leurvirginité en en mettant un.

Le pire reste pour lesfemmes vivant dans lespays en voie dedéveloppement. En effet,ajoutez au tabou la pauvretéet le manque d'informationet vous aurez la privationd'un droit fondamental :celui de disposer deproduits d’hygiène sûrs et

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bon marché et d’espaces pourprendre soin de soi. D’après unrapport de l’Unicef et del’Organisation mondiale de lasanté (OMS) paru en 2015, aumoins 500 millions de femmesdans le monde n’auraient pasles moyens matériels de gérerleurs règles. Sur 355 millionsde femmes et de jeunes fillespubères en Inde, seules 12 %utilisent des servietteshygiéniques, tandis qu'une fillesur cinq ne va plus à l’écoleaprès le début de ses règles. AuKenya, les femmes utilisenttorchons, feuilles, papierjournal, morceau de matelas oumême de la boue. En plus deleur inefficacité, ces méthodesprésentent des risqueshygiéniques importants.

Les croyancespopulaires apportent aussi leurlot d'épreuves aux femmes : auNépal, le chhaupadi, un rituelinterdit par le gouvernement,est toujours pratiqué danscertaines communautés. Cerituel veut que la femme s'isole,le temps de ses règles, dans unehutte afin de ne pas« contaminer » sonenvironnement. Les habitationssont souvent en mauvais état,mal isolées des intempéries etdes animaux sauvages. EnBolivie, les femmes n'ont pas ledroit de se laver pendant leursrègles, pensant devenirinfertiles si elles le font. En

Inde, de nombreux templesrefusent de laisser entrer lesfemmes à cause de leur« impureté ». Un prêtre hindoua même déclaré :

« De nos jours, il existedes machines qui scannent lescorps et peuvent détecter lesarmes. Un jour viendra où unemachine sera inventée poursavoir si c’est le “bonmoment” (pas en période demenstruation) pour les femmesd’entrer dans le temple. Quandcette machine sera inventée,nous pourrons discuter du faitde laisser les femmes rentrer. »

Dans les paysdéveloppés, le problème n'estpas la place de la femme enpériode de menstruation dans lasociété mais le prix d'undispositif indispensable : lesprotections hygiéniques. Eneffet, de nombreux pays telsque la Malaisie, l'Australie ouencore 40 des 50 étatsAméricains appliquent la taxede luxe sur les tampons et lesserviettes hygiéniques. EnFrance, suite au refus desdéputés de réduire la taxe surles protections hygiéniques à5,5%, l'humoriste Sophia Aramrappelle que si les protectionspériodiques sont taxées à 20%les sodas sont, au contraire,considérés comme des produitsde première nécessité.

Heureusement leschoses commencent enfin àbouger. En France, denombreuses mobilisationsféministes ont fini par avoirraison de cette « taxetampons » et les protectionspériodiques sont désormaisreconnues comme des produitsde première nécessité depuisdécembre 2015. Mais leCanada a frappé plus fort, enabolissant, depuis le 1 juillet2015, toutes taxes sur lesprotections périodiques. Quantà New-York, la ville distribuegratuitement des protectionshygiéniques dans les écoles, lesprisons ou encore les foyerspour sans-abris. Sans compterles nombreuses stars,majoritairement sportives, etartistes qui désacralisent lesrègles juste en en parlant. Desfondations et des organismesviennent aussi en aide auxfemmes des pays en voie dedéveloppement n'ayant pasaccès aux protectionsperiodiques. Ainsi, laFondation de ZanaAfricaGroup, qui fabrique desproduits d'hygiène, a reçu undon de 2,6 millions de dollarsde la Fondation Melinda et BillGates car si toutes les fillesfinissaient le collège, ellespourraient faire augmenter lePIB du Kenya de 46 %.« Une révolution tranquille esten marche. »

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Les portables et nous, par Fanny Fevre

C'est devenu notrechouchou, notre doudou, undes outils indispensables pourvivre? Est-ce qu'on peut nousimaginer sans notre téléphoneportable?

Quand on le perd,l'angoisse nous gagne, on sesent "seul" déconnecté... Ilnous permet d'accomplir demultiples tâches, écouter de lamusique, consulter nos e-mails,devenant des banalités pournous. Ils nous font mêmeoublier ses premières fonctionsparfois... Appeler et textoterdeviennent secondaires.

Cette petite machineélectronique nous accompagnechaque jour, chaque heure,chaque minute. Grâce à ellenous sommes joignables24h/24, et 7j/7. La nuit, lejour... En étant occupés, enfamille entre amis etc. Ilpartage nos moments intimes,difficile de ne pas craquerquand il vibre et encore moinsquand il sonne, on arrête notreactivité puis on se précipite

pour aller voir tel un bébé quipleure.

Nous sommesconnectés au monde entiergrâce à lui, on se sent entourés,aimés, existés.. Avec snapchat,instagram, tweeter, on échange,on se confie, on croit vivredans la réalité... Mais : Vivons-nous vraiment des relationsvraies à travers le petit écran? N'est-ce pas un monded'illusions, tissés demensonges, de superficiel...?

Avec un portable enmain on se sent fort, moins seul

et surtout à la mode, avec ledernier iPhone. Le téléphonedevient le synonyme demodernité, de progrèstechnologique...

Mais savez-vous lesavantages, les inconvénients devotre outil indispensable, devotre doudou ? Oui oui, il n'estpas si parfait que les médias, lasociété de consommationaimeraient nous le faire croire...

Premièrement, letéléphone contient des métauxlourds qui sont nocifs pour lasanté mais qui polluentégalement l'environnement.Chaque année plus de 2millions de nouveaux portablessont vendus chaque année...Que deviennent les téléphonesusagés ? Les batteries sontstockées, ou bien jetées dans lanature pour les pays qui n'ontpas d'infrastructures prévuespour cela. Encore combien detemps pourront nous ainsistocker ?

De plus, les téléphonesportables dégagent des ondesqui pourraient être nocivespour notre santé, modifier lefonctionnement du cerveau etc.Ensuite, l'addiction au portable,aux appareils électroniques,devient de plus en plusfréquente, des centres sontcréés pour reprendre une vienormale sans l'utilisationintensive du téléphone...Apprendre à l'utiliser quequelques heures par heure,apprendre à se sociabiliser, àquitter le monde virtuel... Eneffet le téléphone portable quiest normalement créé pourfavoriser la communication, latue... Ce qui est paradoxal maismalheureusement véridique. Ily a de plus en plus de moyensde communication mais onarrive de moins en moins àcommuniquer... face à face.

C'est plus facile de secacher derrière un écran, direles choses les plusdouloureuses derrière notretéléphone portable... On se sent

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moins responsable et on estdavantage plus confiant.

Et dans la réalité,pourquoi est-ce plus difficile?

Le téléphone rythmenotre journée, dès le matinnotre première réflexe est del'allumer, de sortir nosécouteurs en allant à l'arrêt debus... On rentre dans notremonde, on se coupe des autresqu'on connait ou pas . Le soirc'est la même routine... Letéléphone n'est plus un outilmais une barrière

infranchissable entre deuxindividus... Il devient unefacilité de fuite, une bouée desauvetage face à l'inconnu, à

notre monde. Il est certes plusfacile de regarder son portable,de faire semblant d'êtreoccuper... Plutôt que d'allervers l'inconnu, de la rencontreretc. N'est'ce pas ainsi qu'onpasse à côté des plus bellesrencontres? Faites le test vousmême ! Si vous voyez unepersonne avec des écouteurs,sur son portable qui donne

l'impression d'être occupée, et àcôté d'elle une personne sansécouteurs, sans portable, qui estprête à communiquer avecvous, qui est ENTIÈREMENTdisponible... Vers qui allezvous?

Le téléphone utilisé àbon escient est un très bonmoyen de communication, departage. Mais on peut très vitedevenir dépendant... À la placede sortir le portable pour saisirle moment, de le capturer pourl'envoyer à vos amis, à vosproches... Que diriez-vous de levivre ?

Pouvoir consulter les e-mails, aller sur son compteFacebook, parler avec despersonnes vivant à l'étranger,garder, rester en contact avecnos amis, nos proches est ungrand avantage que nous offrele portable. Il permet égalementde regrouper tous les appareilsen un... Le mp3, l'appareilphoto, ordinateur, etc.

Du poison du sophisme : ses effets ? sur quel antidote miser pour prévenir des infections ? ,par Pierre-Ambroise Gallouet

Ne nous voilons pas laface : la France, comme denombreux pays européens,traverse une crise sociale etpolitique. La confiances'effondre et on se tournedésespérément vers les partisqualifiés d'extrêmes, peuimporte leurs orientationspolitiques. J'espère, au traversces lignes, mettre en gardecontre une maladie qui granditde jour en jour dans la société.Son nom? Le sophisme.

Le sophisme est uneargumentation à la logiquefallacieuse. Pour faire simple,ce sont des fourberies mentalesdestinées à vous faire adhérer àun discours. Grâce à eux, ilsauront une allure logique etrecherchée. Le seront-ilsvraiment au fond? En surface,seulement. On en distingueplusieurs comme :

• la pente glissante (agiterla peur d'un évènementB en référence à unévènement A)

• de l'Epouvantail(déformer les proposd'un opposant)

• l'argument du pluspauvre/riche(revendiquer avoirraison en fonction de saclasse sociale)

• l'appel à l'expert(appuyer sonargumentation sur unefigureinjustifiée/erronée pourla prouver)

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• ad bacculum (lamenace), reductioadHitlerum (en reveniraux nazis dans undébat)

• de la généralisationetc...Mon but n'est pas de

tous les lister. Ce serait inutile.Mon but est de vous mettre engarde vis à vis de propos decertaines personnes, qu'ellessoient publiques, issuesd'Internet (chaînes YouTube,pages Facebook...) et autres etqui essaient de faire passerleurs idées. Quels sont leurs seseffets? Combien de fois ai-jevu des gens boire les propos decertains parce qu'ils en étaientfans? Combien de fois nousacquiesçons bêtement cequ'une personne dit parce qu'onapprécie ce qu'elle fait sanschercher à savoir la logique ettoute l'ampleur de ses dires?On clique sur "j'aime", enmoins d'une seconde, sanss'interroger sur ce qui a étédéclaré. On approuve et on neréalise pas le plat qu'on a reçude par le plateau sur lequel ilfut servi. On l'avale alors, sans

se poser de questions. Et cen'est souvent que trop tardqu'on réalise la dangerosité del'aliment: c'est à dire quand ona tout perdu ou qu'on est allétrop loin dans l'erreur. Pour lescas les plus graves, on ne s'enrend compte jamais... On estalors esclave de ses erreurs etde la pensée d'un autre !

Et nécessairement, ences temps difficiles, celafonctionne particulièrementbien pour les prêcheurs debonne parole. En plus de cesmanipulations de logiques, cespersonnes là usent de solutionssimples, voire simplistes, pourobtenir l'adhésion des espritsles moins avertis. Or, leproblème qui se pose est quenous vivons dans un mondecomplexe. Et croire pouvoirrésoudre ses problèmes enclaquant des doigts, c'estcommettre une erreur des plusfondamentales! Prenonsquelques exemples : dans lesdébats actuels, combien depersonnes n'entendons-nouspas dire "Il faut quitterl'Europe: c'est un système

corrompu et qui nous asservit.Revenons aux francs!".

Soyons cyniques etfroids une seconde et posons-nous cette question: que vaut lefranc aujourd'hui face à undollard que tout le mondedésir? Qu'on veuille l'entendreou non: la seule monnaie quis'oppose comme un potentielconcurrent direct du dollard,c'est l'euro. L'Europe, c'estaussi l'idéal d'amitié entre lespeuples; peuples qui se sontdéchirés des centaines d'annéessur leur atome de boue. Enfin,c'est la France elle-même qui,de sa propre souveraineté, arejoint l'Europe.

Afin que ce marchécommun puisse fonctionnerjuridiquement, c'est par sapropre souveraineté qu'elle aaccepté de se soumettre auxlois européennes et à la CourEuropéenne des Droits del'Homme. À tout moment, ellepeut en sortir. Elle ne faitqu'obéir aux règles qu'elle s'estimposée elle-même. Alors, oui,comme toutes institutions ouEtats, l'Europe n'est pasparfaite. C'est un fait : laperfection n'existe pas etl'amélioration devrait toujoursêtre notre cap.

Cela ne s'arrête pas àl'Europe: il y a encore tantd'idées qui passent au moyende tromperies logiques. Jevoyais encore récemment surFacebook "Croire ou conduire,il faut réfléchir" et cette mêmepersonne d'argumenter que lesscientifiques et les philosophesdans ce cas seraient de "lamerde". Sans doute cesscientifiques (comme Einstein,Darwin, Newton, Kepler...) ouphilosophes (comme Descartes,

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Bergson, Platon, Kant...) qui nedénigrent pas la possibilité dequelque chose de divin sont desidiots? Le concept de Dieu estcomme celui de vivre dans unesimulation informatique :basiquement improuvable maistout aussi irréfutable. On nepeut apporter de preuves à l'uncomme pour l'autre. Il fautmontrer de la tolérance vis àvis des convictions de chacunpuisque, dans un cas commedans l'autre, il y a un fond derationnalité.

J'ai encore lu, parexemple, que nous vivions dansune oligarchie et que la Franceserait comme la RépubliqueDémocratique du Congo: unétat sympatique à l'image de laCorée du Nord.Etymologiquement :l'oligarchie, c'est lorsqu'unnombre réduit de personnesdécide des lois. Imaginez, pour

cela, la République Romaine àses débuts et ses deuxmagistrats édictant les lois. Onest, tout de même, loin de celaen France avec notreParlement... La critique la plusjuste serait de dire que noussommes dans une sorte de"démocratie aristocratique"avec des élites intellectuelles.

Certains voudront medire: "oui mais on n'est paslitérallement dans une vraiedémocratie où tout le monde ilexerce le pouvoir et tout lemonde il est gentil!". Vous avezraison et nous ne le seronsjamais: la démocratie estpresque une utopie et nepourrait fonctionner que dansdes états minuscules voire descités-états... et encore! RelisezRousseau à ce propos. Ladémocratie représentative a étéinventée pour pallier ceproblème de l'exercice dupouvoir et des compétences.C'est un système qui a sesdéfauts, c'est un fait, mais il y aun gouffre entre dire qu'il peutêtre amélioré pour le rendreplus démocratique et dire qu'iln'est pas démocratique. Jepourrais continuer ainsi,décrivant les différentes formesde la maladie ; de gens quijustifient leurs haines ouproposent des solutionsmiracles. Cela serait inutile.

L'important plutôt est de sedemander quel traitementsuivre en cas d'infection ? Dequel vaccin se saisir ? On asouvent opposé la philosophieet le sophisme. Elle en est l'undes meilleurs antidotes : elleaura comme tâche de vouslibérer des illusions et vousapprendre à douter. Pas àdouter de tout comme si toutn'était que tromperie. Non :vous apprendre à douter dechoses sur lesquelles vouspensez n'avoir aucun apriori.Elle s'engage à vous débarasserde vos illusions et autrespréjugés.

Mais il existe bien desremèdes autres que laphilosophie comme il existeplusieurs branches demédecines parallèles. Je vousrecommanderais, toutsimplement cette phrase : lisez!documentez-vous ! forgez-vousvotre propre avis ! ayeztoujours à l'esprit cettemaxime: "qui n'entend qu'unecloche n'entend qu'un son !"Méfiez-vous des discourscreux, vides et vous promettantmonts et merveilles sans vousles prouver rationnellement.

Soyez curieux. Voilàcomment vous vous soignerezdu sophisme, maladie qui n'estpoint incurable.

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Culture sur Laval, par Manon Hardy

Quelques rendez-vous culturelsà ne pas manquer pendantl’automne…

Concert de Biga Ranx le 8octobre

Gabriel Piotrowski (plus connusous le nom de Biga Ranx) seproduira le 8 octobre au 6/4 àLaval. Avec ses influences hip-hop et reggae, ce chanteur adéjà réussi à « faire son trou »dans l’univers du reggae. Sondernier album « Nightbird » estsorti depuis 2014.

Concert d’Arno le 5novembre

Arno, avec 40 ans de carrièremusicale à son actif, viendraaussi chanter au 6/4 cetautomne. Ce rocker belge à lavoix brisée est notamment àl’initiative du groupe « Charles& les Lulu », avec un albumsorti en 1991. On peut retenirégalement sa collaborationavec des nombreux artistes

comme Julien Doré, StephanEicher ou encore Axelle Reddans certaines de leurschansons.

Norman Sur Scène à la SallePolyvalente le 18 novembre

Tout le monde a déjà plus oumoins entendu parler duyoutubeur Norman. Ce granddadais à l’apparence fragile, adéjà séduits de nombreusespersonnes grâce à sonautodérision touchante dans sesvidéos postées sur internet.Depuis cette année, « Normanfait des vidéos » devient avecson premier One Man Show :« Norman Sur Scène ». Il selivre donc désormais aussi bienderrière un écran qu’en « live »avec le public, pour le plusgrand plaisir de ses fans.

L'instant culture littéraire : Molière, par Colline Lappeman

Nom : Jean-Baptiste Poquelin

Dates : 1622 – 1673

Profession : D'abord destiné à

suivre le parcours paternel en

tant que tapissier ou alors

avocat – il suit des études de

droit pendant quelques années,

il décide pourtant de se tourner

vers le théâtre. Molière se

révélera être le dramaturge par

excellence, tout en étant acteur,

metteur en scène et directeur de

sa troupe.

Les débuts au théâtre : En

1643, avec Madeleine Béjart,

ils fondent « l'Illustre Théâtre »

qui cependant ne fera pas long

feu ; deux ans plus tard, criblée

de dettes, vouée à l'échec, la

troupe doit s'arrêter et Molière

est jeté en prison plusieurs

jours. Pourtant décidé à suivre

sa passion, l'auteur quitte avec

une nouvelle troupe Paris en

1645 pour se rendre en

province : ils entament un long

et difficile apprentissage, sous

le parrainage du Prince de

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Conti, qui les suivra pendant

douze ans.

L'époque de la gloire et des

succès : Le roi accueillera

Molière pour la première fois à

la cour en 1658, à l'occasion

des représentations de

Nicodème et Le Dépit

Amoureux ; grâce au Docteur

Amoureux, le roi Louis XIV

accepte de prendre Molière

sous sa protection. Mais c'est

seulement un an plus tard, avec

les Précieuses Ridicules, satire

burlesque, que le dramaturge

est lancé ; le roi lui prêtera

d'abord le Théâtre du Petit-

Bourbon, puis le Palais-Royal

dès 1660. Molière profite alors

de sa situation de privilégié

pour créer en 1661, avec le

musicien Lully, le genre du

comédie-ballet et se lance dans

une écriture de comédies mi-

farce, mi-critique de sa société

et ses mœurs. Tartuffe est

d'ailleurs, en 1664, l'une des

premières pièces qui fera

scandale, avec L'école des

Femmes : le dramaturge y

dénonce dans la première pièce

l'hypocrisie religieuse des faux

dévots de l'époque, ce qui la

verra être censurée par le roi à

plusieurs reprises, tandis que la

seconde est jugée

blasphématoire. Cela

n'empêchera pas l'ascension

grandissante de Molière et le

perpétuel soutien du roi lui-

même.

Une existence clouée sur

scène : La vie de Molière était

vouée au théâtre, et restera au

théâtre. Malade au niveau du

poumon vers ses 43 ans, sa

santé s'aggrave au fil des

années. Après l'écriture de deux

pièces Le Misanthrope, au

succès mitigé, puis Le Malade

Imaginaire, le dramaturge pris

d'un malaise au cours d'une des

toutes premières

représentations de la pièce, il

décède peu après à son

domicile.

Citations :

« Les gens de qualité savent

tout sans avoir jamais rien

appris. « (Les Précieuses

Ridicules, sc. 9, acte I)

« Oui, mais qui rit d'autrui /

Doit craindre qu'en revanche

on rie aussi de lui. » (L’École

des Femmes, sc. 1, acte I)

« Tous ces défauts humains

nous donnent dans la vie / Des

moyens d'exercer notre

philosophie […]. » (Le

Misanthrope, sc. 1, acte V)

Octobre 2016

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Alex's story, par Elizabeth Iordanov

This is the story of Alex, aHolocaust survivor, as told tome by my grandfather:

“Alex is a good friendof mine whom I met when Iwent to work as an engineer inJohannesburg, South Africa.Alex, who was a technician atthe time, came from France.Alex was smart, but had somedifficulties with the Englishlangauage which made thingshard for him. I started to helphim and that is how we becamefriends. After a while, Alex toldme that he was not French, butPolish. And that he wasJewish.

Alex grew up in a smallvillage in Poland, where helived with his parents and hissister, Anna. When Alex wasfive years old, the Germansinvaded Poland. They marchedinto the village and set out tokill all the Jewish people there.When the Nazis came to Alex'shome they shot his parents infront of his eyes. Anna,somehow, managed to distractthe soldiers long enough topush Alex out of the window,and said: “Run, Alex!” Annalead the soldiers into acornfield away from Alex, whoran to the nearby house of aCatholic family. They had abasement where they keptanimals, and Alex hid in arabbit hutch unbeknown to thefamily, living off the rabbits'food and water. The mother ofthe family discovered Alex, andkindly took care of himthroughout the war.

In 1945 Alex was sentto a refugee centre for Jewish

survivors, mainly orphans, inKrakow, Poland. A Jewishwoman named Lena Kuchler,who had pretended to beCatholic to survive the war,discovered these children. Alexwas one of the 'hundredchildren' that Lena took underher wing, and moved to a placein the country. Eventually, Alexmade his way to France andwas put in a refugee campthere, as nobody was interestedin the Jewish people or wantedanything to do with theirproblems. And in this refugeecamp Alex found Anna.According to Alex, it wasnothing short of a wonderfulcoincidence.

However, there was stillan issue with the Jewishrefugees in France. The Frenchdid not want them in thecountry, and the refugees weredesperate to get to Palestine.They began to organise anunderground network known asthe 'Brichah', which movedJewish Holocaust survivorsfrom Europe to Palestine. Atthe time, Palestine was beingadministered by the British,who were vehemently opposedto the large-scale immigrationof Jewish people to thecountry. British Patrols beganto restrict movement in and outof the refugee camps, andprepared a massive naval andmilitary force to stop anyvoyages heading for Palestine.Despite the warning, theJewish paramilitaryorganisation 'Haganah'prepared ships to carry theJewish refugees to Palestine.They bought one ship, called

the 'President Warfield', laterrenamed 'Exodus', whichdocked in France in 1947. Therefugees immediately beganboarding the ship, aided by theFrench despite their agreementwith Britain not to supportthem, and I believe that Alexand Anna were amongst theserefugees. On the 'Exodus' therewas enough food and water forseveral weeks, but as theBritish would not allow theship to dock anywhere theprovisions were exhausted.Alex described being dying ofthirst, with thousands cryingfor water, when British RoyalNavy warships eventuallyintercepted the 'Exodus'. Andso, the passengers weretransferred to threedeportation ships, whichreturned with them back toFrance.

Alex and Anna werefortunate in that they wereadopted by a French family inParis, and were able to have afamily life again. Alex went toa French technical school andlater came to work in SouthAfrica, which is how I met him.I had known Alex for quite awhile when I started my ownbusiness and took him in as mypartner. Our business was verysuccessful; we started anotherlittle company, run mainly byAlex, which also did very well.Sadly, I do not see Alex anymore, as he retired with hiswife to Germany in 2007. Annapassed away several yearsago.”

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Poème à la jeunesse, par Coline Lappeman

Des larmes dures coulent sur nos visages

Crevant et tâchant nos joues trop sages

Ces cris se percent entre les nuages

Laissant tomber les merles sur leur passage

Roulant sur les grains crissants du sable grisé

La mer s'aventure et perdure lors de sa montée

Tandis qu'encore hurlent les cris de ta gorge

Rendant inquiétant le tic-tac incessant de l'horloge

La campagne de nos pères et mères s'effritte

Forçant ces pissenlits à se rendre quittes

Des sauvages en leur course poursuite

Volant sans savoir vers des terres sans espoir, sans suite

Qu'attends-tu de ses enfants nés trop tard ?

Qu'attends-tu de ses adolescents nés au hasard ?

Pourraient-ils connaître leurs destins

Quand personne ne leur tend la main ?

Les Jeunes du Mardi – Galerie de portraits, par Albane Nicot

Cette chronique des« Jeunes du Mardi » est unecompilation de 7 petitsportraits, qui seront dévoilés àchaque édition, en françaiscomme en anglais tout au longde l’année. Bien qu’influencéspar des personnes réelles, ilsne décrivent personne enparticulier. Il se peut que lestraductions en anglais soientparfois approximatives,l’anglais n’étant pas ma

langue maternelle. Bonnelecture.

Introduction

Ils étaient tout ungroupe. Jeunes, car ils étaient àcet étrange tournant de leur vieoù on leur attribue 25 anslorsqu’ils en ont 16, ou 17 alorsqu’ils ont bien entamé leurvingtaine. Leur âge réeldemeurait une énigme. Ilsvenaient toujours le mardi soir

aux environs de 20 heures,s’installaient toujours dans lescanapés les plus usés dansl’alcôve du fond de la salle, selaissant tomber lourdementcomme s’ils venaient de livrerbataille. Et quand Elsa venaitleur demander ce qu’ilsdésiraient, la même demandeétait formulée, les jeunesprenaient toujours, hiver ou été,qu’il pleuve ou qu’il fassebeau, une bière à la framboise,une bière ambrée, un whisky,

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une double vodka, un verre deChianti, un verre de Riesling etune grande carafe de thé aucoquelicot qu’il partageaientallègrement.

Ils formaient un tableauun brin étrange, un mélange dedanger et de raffinement. Cinqhommes et deux femmes, ungroupe dont irradiait uneassurance tranquille, unecertaine nonchalance et cecharme caractéristique desjeunes gens instruits.

XXX

They were a wholegroup. Young, that’s all wecould say, because they were atthis strange turning point intheir lives when they’reconsidered 25 while they’re 16,or 17 whereas they’re in theirgood 20’s. Their real agealways remained a riddle. Theyalways came on Tuesdayevenings, around 8, alwayssettled in the most used andtired sofa of the alcove locatedin the back of the room, lettingthemselves fall heavily as ifthey just got out of a battle.And when Elsa came to askthem what they wanted to

drink, the same order wasplaced, the young always,winter or summer, rain or sun,asked for a raspberry beer, adark ale, a whiskey, a doublevodka, a glass of Chianti, aglass of Riesling and a bigcarafe of poppy flower tea,which they pleasantly shared.

They formed slightlybizarre picture, a mix of dangerand fineness. Five men and twowomen, a group from whichirradiated a casual confidence,a certain nonchalance and thecharacteristic charm of youngeducated people.

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Mère Teresa : "Donnez, jusqu'à en souffrir", par Louis Dréano

Partie le 5 septembre1997, Mère Teresa estcannonisée dix-neuf ans plustard. Elle aura consacré sa viepour celle des plus pauvresentre les pauvres. C'est dans lesbidonvilles indiens que laBienheureuse originaired'Albanie decouvre la misèreen 1944, en tant que religieusede l'Institut des Soeurs deLorette. En 1950, elle fonde lesMissionnaires de la Charité etouvre le premier mouroir deCalcutta. Suivi par d'autressoeurs, elle redonna de ladignité à ceux qui vécurent"comme des bêtes". Aaujourd'hui, sa fondation estprésente par tout dans le mondeet ne cesse de répandre sonmessage universel d'amour.

Dans son sari bleu, nousavons l'image mentale d'unepetite femme frêle, les mainsjointes en prière. Celle qui aurafait l'expérience de la "nuit dela foi", assaillie par le doute del'existence de Dieu, demeureune figure humble d'une foichrétienne en actes, d'unesolidarité engagée, renonçantau confort matériel et à laluxure qui rendent égoïste.Mère Teresa est une Sainte.

Le bien ne fait pas debruit et sur point, le pèreMatthieu Dauchez porte desmots très lucides : "Il estassurément faux de croire quela Bienheureuse de Calcutta sevoit attribuer des mérites desainteté uniquement grâce àl'oeuvre immense qu'elle aentreprise. Il est plus probableque ce qui l'a portée

efficacement à la gloire desautels soit bien la successiondes petits gestes d'amourdiscrets posés chaque jour, lessacrifices sans obstentionqu'elle a choisis maintes fois."

Voici quelques de ses mots :

"Parler le moins possible desoi-même. S'occuper de sonpropre travail. Eviter lacuriosité. Ne pas se mêler desaffaires des autres. Accueillirla contradiction avec humour.Ne pas s'arrêter aux défautsdes autres. Céder face à lavolonté des autres. Accepterinjures et insultes. Accepter dese voir mis dans l'ombre,oublié, ou méprisé. Rester poliet délicat même si quelqu'unnous provoque. Ne paschercher à être admiré ouaimé. Ne pas se retrancherderrière sa propre dignité. Nepas essayer d'avoir le derniermot dans une discussion, mêmesi on a raison. Choisir toujoursle plus difficile." Conseils de

Mère Teresa pour notre viechrétienne

"Ce que vous aurez fait au pluspetit de mes frères, vous l'aurezfait à moi-même... Voilà moncommandement : aimez-vousles uns les autres. Supprimezce commandement, et toute lagrande oeuvre de l'Eglise et duChrist tombe en ruine !"Aimez-vous les uns les autres

"Tu es envoyée non pas pourenseigner, mais pourapprendre. Apprendre à êtredouce et humble de coeur. C'estexactement ce que Jésus nous ademandé : "devenez mesdisciples, car je suis doux ethumble de coeur." Tu as étéenvoyée pour servir, non pourte servir. Sers donc d'un coeurhumble ! N'évite pas lestravaux durs, au contraire soistoujours la première à vouloirles faire. Ayez un sourire pourvotre prochain, donnez-lui dutemps. Je veux que toi aussi tusois sûre que Dieu ne nousdécevra pas. Prends-le aumot ; cherche d'abord leroyaume des cieux, et tout lereste sera donné." Conseils àune missionnaire

"Nous devrions pas servir lespauvres comme s'ils étaientJésus, nous devons les servirparce qu'ils sont Jésus. Jésusvient nous voir. Il vient à nousen ceux qui ont faim oumanquent de vêtements, ceuxqui n'ont personne, lesalcooliques, les prostitués, lesmendiants des rues"

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