thème 1 : hommes et femmes au travail en métropole et dans

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Thème Hommes et femmes au travail en métropole et dans les colonies françaises SEQUENCE 1 : Travailler au XIXème et dans la première moitié du XXème siècle Gillie Pronier | LP SAINTE MARIE FRUGES Thème 1 : Hommes et femmes au travail en métropole et dans les colonies Problématique générale : Comment le rapport au travail des Françaises et des Français a-t-il transformé la société française ? Dans les programmes : Notions et mots-clés Capacités Repères (en italique ceux vus au collège) Agriculture* Artisanat* Droits sociaux* Exode rural* Féminisation des emplois* Industrialisation* Instruction publique* Plantations * Question sociale* Syndicat* Usine* Notions et mots-clés déjà mobilisés dans le cycle de formation Empire colonial Esclavage - Construire une frise chronologique identifiant les acteurs de la question sociale, leurs modalités d’action et les principales avancées sociales sur la période étudiée (métropole et colonies). - Contextualiser une/des œuvre(s) mettant en scène des femmes ou des hommes au travail pour conduire une analyse historique. - Raconter individuellement ou collectivement le quotidien d’une femme ou d’un homme au travail au XIXe siècle ou dans la première moitié du XXe siècle à partir de recherches dans la région du lycée des élèves (écomusées, musées et patrimoine industriel, agricole, archives locales, mémoires orales et récits ouvriers par exemple). - 1831 : Révolte des canuts lyonnais. - 1848 : Ateliers nationaux et seconde abolition de l’esclavage en France. - 1864 : Reconnaissance du droit de grève. - 1881-82 : Lois Ferry : Jules Ferry et l’école gratuite, laïque, et obligatoire. - Décret de création des premières écoles nationales professionnelles. - 1884 : Loi Waldeck- Rousseau sur le droit de se réunir en syndicat. - 1898 : Loi sur l’indemnisation des accidents du travail. - 1901 : Loi sur le droit d’association. - 1919 : Loi Astier sur l’enseignement technique. - 1928 : Loi sur les assurances sociales. - 1936 : Front populaire, lois sociales, accords de Matignon et réformes de Jean Zay. - 1946 : Loi Houphouët- Boigny, abrogation du travail forcé dans les colonies.

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Page 1: Thème 1 : Hommes et femmes au travail en métropole et dans

Thème Hommes et femmes au travail en métropole et dans les colonies françaises SEQUENCE 1 : Travailler au XIXème et dans la première moitié du XXème siècle

Gillie Pronier | LP SAINTE MARIE FRUGES

Thème 1 : Hommes et femmes au travail en métropole et dans les colonies

Problématique générale : Comment le rapport au travail des Françaises et des Français a-t-il

transformé la société française ?

Dans les programmes :

Notions et mots-clés Capacités Repères (en italique ceux

vus au collège)

Agriculture* Artisanat*

Droits sociaux* Exode rural* Féminisation des emplois*

Industrialisation* Instruction publique* Plantations * Question sociale* Syndicat*

Usine*

Notions et mots-clés déjà mobilisés dans le cycle de formation

Empire colonial

Esclavage

- Construire une frise

chronologique identifiant les acteurs de la question

sociale, leurs modalités d’action et les principales avancées sociales sur la

période étudiée (métropole et colonies).

- Contextualiser une/des œuvre(s) mettant en scène

des femmes ou des hommes au travail pour conduire une

analyse historique. - Raconter individuellement

ou collectivement le quotidien d’une femme ou

d’un homme au travail au XIXe siècle ou dans la première moitié du XXe

siècle à partir de recherches dans la région du lycée des

élèves (écomusées, musées et patrimoine industriel, agricole, archives locales,

mémoires orales et récits ouvriers par exemple).

- 1831 : Révolte des canuts

lyonnais. - 1848 : Ateliers nationaux

et seconde abolition de l’esclavage en France. - 1864 : Reconnaissance du

droit de grève. - 1881-82 : Lois Ferry : Jules

Ferry et l’école gratuite, laïque, et obligatoire. - Décret de création des

premières écoles nationales professionnelles.

- 1884 : Loi Waldeck-Rousseau sur le droit de se réunir en syndicat.

- 1898 : Loi sur l’indemnisation des accidents

du travail. - 1901 : Loi sur le droit d’association.

- 1919 : Loi Astier sur l’enseignement technique. -

1928 : Loi sur les assurances sociales. - 1936 : Front populaire, lois

sociales, accords de Matignon et réformes de

Jean Zay. - 1946 : Loi Houphouët-Boigny, abrogation du travail

forcé dans les colonies.

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Thème Hommes et femmes au travail en métropole et dans les colonies françaises SEQUENCE 1 : Travailler au XIXème et dans la première moitié du XXème siècle

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Activité 1 : Je me repère

Complétez la frise chronologique ci-dessous à partir de la liste suivante :

Lois Jules Ferry, Seconde Guerre mondiale, Début de la Révolution française, Première Guerre

mondiale, Seconde abolition de l’esclavage.

Activité 2 : A la découverte du thème

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Thème Hommes et femmes au travail en métropole et dans les colonies françaises SEQUENCE 1 : Travailler au XIXème et dans la première moitié du XXème siècle

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QUESTION : D’après cette photographie, comment pouvait s’organiser le travail des

vendanges au début du xxe siècle en Bourgogne ?

On peut imaginer que, dans ce cas précis, la majorité de ceux qui ramassaient le raisin était

des femmes, au premier plan. Puis, les paniers étaient déposés sur une charrette tirée par un

cheval. Le raisin devait être ensuite acheminé vers un bâtiment où il était pressé.

Activité 3 : Je comprends

Les transformations sociales et économiques au XIXe siècle

Dans la plupart des pays industrialisés en Europe occidentale, le XIXe siècle est hanté par la

question sociale. L’industrialisation de l’Europe au cours du XIXe siècle – dans un contexte

libéral – a posé avec une acuité croissante la question sociale. En effet, le développement du

travail industriel et la croissance urbaine ont bouleversé les structures et le fonctionnement

de ces sociétés. Le déracinement professionnel et environnemental des ruraux devenant

ouvriers, l’extension du travail des femmes et des enfants, les conditions de vie et de travail

dans les ateliers comme dans les usines ainsi que la précarité du logement introduisent de

grandes difficultés pour les ouvriers, groupe social en recomposition et en forte progression.

La précarité professionnelle pour beaucoup de ces ouvriers, l’absence de cadre législatif ou

réglementaire ainsi que l’instabilité relationnelle et sociale qui accompagne l’industrialisation

menacent la cohésion sociale. Des crises graves ponctuent la croissance industrielle, comme

celle des années 1840 ou celle des années 1880. Ces constats – mais aussi les craintes que la

société n’éclate – conduisent les élites, les pouvoirs publics, les groupes politiques, les

associations, les syndicats à concevoir des remèdes, des politiques…

Isabelle Lespinet-Moret, « La Troisième République face à la question sociale », in Robert Belot, Tous républicains,

© Armand Colin, Paris, 2011.

Complétez le tableau en prenant appui sur les phrases soulignées.

Quelles transformations

économiques sont évoquées par

l’historienne ?

Quels sont les problèmes

sociaux induits par ces transformations

économiques ?

Quels acteurs historiques

ont proposé des réponses à ces problèmes ?

Le développement du travail

industriel L’extension du travail des femmes et des enfants

Le déracinement des ruraux

La précarité professionnelle Les conditions de vie et de travail

Les pouvoirs publics Les

groupes politiques Les syndicats

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Séquence 1 : Travailler au XIXème et dans la première moitié du XXème.

Comment ces métiers se sont-ils transformés durant cette période ?

Séance 1 : travailler en métropole au XIXème : une variété de métiers.

Capacités travaillées :

Questionner un/des documents pour conduire une analyse historique

Identifier les notions dans une ou plusieurs situations

Contextualiser une œuvre mettant en scène des femmes ou des hommes au travail pour conduire une analyse

historique

Etape 1 : Brainstorming

Noter titre séquence au tableau

Relever les représentations des élèves

Quels étaient les métiers du XIX ème et du début XX selon vous ?

Etape 2 : recherche

Regarder ensemble les documents

Travail en groupe sur les docs

Etape 3 : correction

L’Etude de docs :

Document 1 Mémoires d’un paysan breton

Mon père avait été et était encore un maître à manier tous les outils agricoles ; il m’avait

donné de bonnes leçons pour l’entretien et le maniement de ces outils. Avec cela, et mon

courage aidé par l’amour-propre, je me sentais capable de suivre sinon les plus forts, du

moins ceux de moyenne force, et surtout les filles de ferme, avec lesquelles il ne fallait pas

rester en arrière, sous peine de perdre tout prestige et l’estime même de ces filles, qui

étaient très heureuses et très fières de vous battre, car elles obtenaient d’être citées et

trouvaient à se placer plus avantageusement ou même à se marier ; le malheureux vaincu

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Thème Hommes et femmes au travail en métropole et dans les colonies françaises SEQUENCE 1 : Travailler au XIXème et dans la première moitié du XXème siècle

Gillie Pronier | LP SAINTE MARIE FRUGES

devenait un objet de moqueries et d’injures, et par suite, trouvait difficilement à se replacer.

Je fus assez heureux pour me tirer de cette première année tout à mon honneur et à mon

avantage. J’acquis ainsi d’emblée une double réputation à rendre jaloux tous les autres :

j’étais un ouvrier capable, doublé d’un petit savant, car alors, quand on voyait un homme à la

messe avec un livre, on le prenait pour un grand savant. J’emportais toujours le mien, celui

que le curé m’avait donné. De plus, j’étais chargé par la fermière, sur les conseils du curé, de

lire tous les soirs la Vie des saints et de dire les Grâces que je savais par cœur et que je

scandais pathétiquement, avec une grande onction, un peu mêlée, peut-être, de fierté et

d’orgueil, qui pouvaient ôter à mes prières toutes leurs vertus. Je passai ainsi mon temps

entre trois ou quatre fermes, jusqu’à la fin de 1852 ; j’avais alors dixhuit ans et je

commençais à me demander si j’étais condamné à passer toute ma vie dans ce rude métier

et dans ce triste milieu de misères, de superstitions et d’ignorance. J’avais déjà entendu et vu

certaines choses qui me faisaient réfléchir, des choses qui étaient en contradiction avec ce

que nous disait le curé et avec ce que je lisais dans mes livres bretons.

Jean-Marie Déguignet, Mémoires d’un paysan bas-breton, 1904-1905.

Document 2 : Tisser la soie : un canut dans son atelier vers 1860

Balthazar Alexis, Intérieur d’un Atelier

de canut de la montée des Epies,

(quartier Saint-Georges à Lyon) vers

1860, huile sur carton, 44x34cm, musée

de Gadagne de Lyon, France.

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Thème Hommes et femmes au travail en métropole et dans les colonies françaises SEQUENCE 1 : Travailler au XIXème et dans la première moitié du XXème siècle

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Document 3 : Remontée

des mineurs vers 1900

dans le nord de la France

https://fresques.ina.fr/memoires-de-mines/fiche-media/Mineur00311/conditions-d-

exploitation-avant-la-seconde-guerre-mondiale.html

1) Quelles compétences possédait l’auteur ? Il savait manier les outils agricoles mais il

savait également lire, ce qui était rare.

2) Doc. 1 Comment l’auteur décrit-il la société dans laquelle il vit ? Peu de gens savaient

lire, beaucoup de superstitions et de croyances, présence de la religion, transmission

du métier de père en fils. Il y avait une concurrence entre les hommes et même avec

les femmes pour trouver du travail.

3) Quelle est la particularité du lieu de travail du canut au xixe siècle ? Avec qui travaille-

t-il ? La particularité du lieu de travail du canut est qu’il est également le lieu de vie.

De cet atelier se dégage une atmosphère familiale. Tous les membres de la famille

contribuent à la fabrication des étoffes de soie. Outre la jeune fille à la balustrade, cinq

personnes sont au travail. Placé près de la fenêtre pour recevoir toute la lumière

naturelle, le métier à tisser tient le maximum de place au sol et en hauteur.

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4) Faites correspondre les numéros aux propositions de lecture ci-dessous.

2 Le moulineur actionne un levier donnant l’ordre au machiniste en surface de faire

monter ou descendre les wagonnets (appelés bennes ou berlines).

3 Le puits par lequel descendent et remontent les wagonnets donne accès aux différentes

galeries dans lesquelles est extrait le minerai de charbon.

1 Dans ce wagonnet, on observe deux mineurs et un galibot. Celui-ci est un enfant qui fait

son apprentissage auprès d’un mineur. Son rôle est souvent de pousser les wagonnets au

fond de la mine.

4 On remonte le minerai à la surface dans ce genre de wagonnet. Il est ensuite poussé

vers des opérations de triage et de lavage. Ces travaux de surface sont souvent dévolus

aux femmes et aux plus jeunes.

5) Doc. 1, 2 et 3 Comment apprend-on un métier au XIXe siècle ?

On observe que le métier ne s’apprend pas à l’école, mais de père en fils ou bien de

maître à apprenti. Par exemple, dans les mines, le galibot est accompagné d’un mineur

chargé de le former.

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Séance 2 : Les transformations de l’économie française dans la première moitié du XXème siècle

I. De l’atelier à l’usine.

Document 1 : Atelier de carrossage d’automobiles en 1900

Armand Peugeot fonde en 1896 la Société anonyme des automobiles Peugeot, suite au

désaccord qu’il a avec son cousin Eugène sur l’avenir de l’automobile. Seules des « voitures

automobiles », c’est-à-dire munies d’un moteur et d’un siège de carrosserie, pourront être

fabriquées par cette société afin de ne pas concurrencer la fabrication des bicyclettes et

autres engins produits par les usines de son cousin. L’usine d’Audincourt, baptisée « usine

des autos », débute son activité le 12 avril 1897 avec la fabrication de 54 véhicules cette

même année. Son activité augmente rapidement puisque ce sont 798 véhicules qui seront

construits en 1899 et 1 000 en

1905. De 125 ouvriers en

1897, les effectifs atteignent 1

000 personnes en 1910.

Plusieurs cités ouvrières seront

construites autour de l’usine

pour loger ces ouvriers.

Centre d’archives de Terre Blanche

Ouvriers travaillant dans l'atelier de carrossage à Audincourt en 1900

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Thème Hommes et femmes au travail en métropole et dans les colonies françaises SEQUENCE 1 : Travailler au XIXème et dans la première moitié du XXème siècle

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Document 2 : Une chaine de finition en

1934

Usine Citroën

1) Doc 1 : Comment s’organise le travail à l’usine ? Cochez la bonne réponse.

❏ Les ouvriers circulent entre les automobiles pour les aménager en faisant des allers-

retours vers leur établi.

❏ Les ouvriers sont statiques, les automobiles se déplaçant sur un tapis.

2) Doc 1 : Que peut-on dire du nombre d’ouvriers qui travaillent dans l’usine

Peugeot au début du xxe siècle ?

Il augmente beaucoup puisqu’il est multiplié par 8 en 13 ans, ce qui signifie que l’activité

est en plein essor.

3) Doc 2 : Observez la configuration de l’usine Citroën de Paris en 1934. Le

travail est-il organisé de la même manière que dans le document 1 ?

Non, il n’est pas organisé de la même manière. Le bâtiment est allongé pour permettre

l’installation de chaînes de montage. Ce sont les automobiles qui se déplacent sur un tapis

tandis que les ouvriers restent à leur poste. On peut observer a priori plusieurs fonctions,

de l’ouvrier qui pose à celui qui contrôle, au col blanc qui supervise. On notera la place

centrale de la grande horloge.

4) Doc. 1 et 2 Comment les usines Citroën parviennent-elles à augmenter la

production d’automobiles durant l’entre-deux-guerres ?

L’usine Citroën parvient à augmenter sa production en modifiant l’organisation du travail.

L’idée est de gagner du temps en recourant au travail à la chaîne.

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II. L’évolution du monde agricole

Document 1 : Publicité pour les engrais

Joudrain en 1898

Document 2 : publicité pour tracteur

agricole vers 1947

Document 3 : les machines agricoles dans les campagnes françaises

1892 1929 1956

Tracteurs 0 27 000 396 000

Semoirs mécaniques 52 000 322 000 457 000

Arracheuses de pommes de

terre

0 59 000 79 000

Machines à traire 0 3 500 90 000

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5) Doc 1 Quel message véhicule cette affiche publicitaire ? Cochez les bonnes

propositions.

❏ L’industrie et l’agriculture sont en concurrence.

❏ Pour obtenir de bonnes récoltes, il faut utiliser des engrais.

❏ L’industrie des engrais produit de manière considérable.

❏ Les engrais Joudrain sont fiers de présenter leurs usines, symboles de progrès.

6) Doc. 3 Quelle évolution de l’agriculture française peut-on lire dans ce tableau

?

On peut constater que les machines prennent de plus en plus de place dans l’agriculture.

C’est ce qu’on appelle la mécanisation

7) Docs 1 à 3 : Quelles sont les conséquences de ces révolutions sur l’agriculture

française ?

Moins de travailleurs agricoles, + de rendements

8) Docs 1 à 3 : Pourquoi peut-on dire que l’agriculture française se transforme

entre les années 1890 et les années 1950 ?

L’agriculture se transforme car, avec la place de plus en plus grande de l’industrie dans

l’économie française, l’agriculture se modernise. Elle produit davantage grâce à la

mécanisation et à l’utilisation de plus en plus massive des engrais.

III. Le développement du tertiaire

Document 1 : Au bon marché, premier

grand magasin parisien

Document 2 : Au Bon Marché, Estampe,

1872

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Fondé en 1852 par Aristide et Marguerite Boucicaut, Le Bon Marché est le premier grand

magasin du monde. Le couple Boucicaut innove dans tous les domaines : entrée libre, prix

fixes indiqués sur étiquettes, catalogues, vente par correspondance...

Aristide Boucicaut multiplie également les mesures afin d’améliorer les conditions de vie et de

travail de ses employés. Il met ainsi en place une assistance médicale, des congés payés, des

promotions de carrières, des cours du soir, il institue un réfectoire, une caisse de prévoyance

et de retraite.

Document 3 : Les demoiselles du téléphone, Le Petit Journal, 1904

Document 4 : Employés de bureau de l'usine Citroën de Javel (Paris), vers 1930

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Document 5 : Nombre d’instituteurs et d’institutrices de 1900 à 1938

1) Docs 1 à 5. Dans le secteur tertiaire, quels sont les métiers qui apparaissent

et/ou se développent à partir du milieu du XIXe siècle ?

2) Docs 1 à 5. Selon vous, pourquoi ces métiers se développent-ils à cette

époque ?

La France devient un pays de plus en plus urbanisé, création de nouvelles structures

comme les grands magasins, les usines qui réclament de plus en plus d’emplois. On

développe le

3) Docs 1 à 5. Pourquoi peut-on dire qu’il existe une véritable féminisation de

certains emplois ?

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Thème Hommes et femmes au travail en métropole et dans les colonies françaises SEQUENCE 1 : Travailler au XIXème et dans la première moitié du XXème siècle

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Faire le point des séances 1 et 2

I. L’évolution de l’agriculture

Au XIXe siècle, la France est un pays très majoritairement rural dominé par l’agriculture et l’artisanat. Les travaux

agricoles nécessitent une main d’œuvre nombreuse, car le travail se fait essentiellement à la main. L’agriculture

regroupe des hommes et des femmes ayant des statuts très différents, selon qu’ils soient propriétaires de leur terre

ou non. Beaucoup de paysans pratiquent la pluriactivité : le soir, ou en hiver, ils pratiquent un artisanat à domicile

ou vont travailler dans des usines, pour compléter leurs revenus modestes.

A partir du XXe siècle, l’agriculture se mécanise, et les engrais chimiques apparaissent. Les exploitations sont de plus

en plus grandes, les rendements augmentent, et les besoins en main d’œuvre diminuent, ce qui entraine un exode

rural : en 1931, la France devient majoritairement urbaine.

II. De l’atelier à l’usine

A partir du XIXe siècle, les ouvriers deviennent de plus en plus nombreux en France. Au départ, ce sont surtout des

artisans, qui travaillent dans de petits ateliers avec leur famille et quelques apprentis. Mais progressivement, la

France s’industrialise* : des usines de plus en plus grandes apparaissent (Citroën).

III. Le début du secteur tertiaire

A partir du milieu du XIXe siècle, la société française est de plus en plus urbanisée. Dans les villes, on voit apparaître

de nouveaux métiers, qui appartiennent au secteur tertiaire : domestiques, comptables, fonctionnaires,

commerçants. Certains de ces emplois sont essentiellement occupés par des femmes : secrétaires, opératrices

téléphoniques, vendeuses dans les grands magasins, infirmières, institutrices. Cette féminisation des emplois*

participe de leur émancipation* :

Industrialisation : développement de l’industrie dans un pays, ce secteur remplaçant progressivement l’agriculture.

Exode rural : départ massif des habitants des campagnes vers les villes.

Mécanisation : introduction de machines dans le travail de la terre (tracteurs, moissonneuses-batteuses)

Pluriactivité : fait de combiner plusieurs activités professionnelles au cours de l’année.

Rendements : quantité de produits récoltée pour un hectare de terre cultivée.

Émancipation : fait de s'affranchir d'une autorité.

Féminisation des emplois : fait qu’un métier soit de plus en plus occupé par des femmes.

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Séance 3 : une France socialement hiérarchisée en mutation.

Problématique : Quels changements sociaux accompagnent l’industrialisation entre 1830 et 1950 ?

Mission de la séance :

Vous êtes journaliste au magazine Les Droits de l’Homme, vous devez écrire un

article pour dénoncer les inégalités sociales que génèrent les mutations de la société entre

1830 et 1950.

CONSIGNES :

Pour effectuer cette mission :

- Lire tous les documents & les questions

- Répondre aux questions

- Rédiger votre article

QUESTIONS :

1) Recherchez sur internet les informations nécessaires à la contextualisation des

documents. Identifiez les inégalités générées par les mutations de la société.

Les 4 types d’inégalités : • Entre hommes et femmes dans la société • Entre hommes et

femmes au travail • Entre hommes (noirs-blancs) • Entre ouvriers (employés) et patrons

(employeurs)

2) Recopiez et complétez le tableau ci-dessous en utilisant, dans la colonne « Type

d’inégalités », les termes suivants : « classe », « genre », « race »

Doc n°

Date Type d’inégalité

Répond au doc

Situation/description

1 1848 6 Abolition de l’esclavage dans les colonies et de l’engagement. Indemnisation des colons en contrepartie

2 1917 Genre 5 La femme part travailler à l’usine, elle est l’égale de l’homme.

3 1900 4 Les non-possédants (ouvriers-prolétariat) et les possédants (patrons-bourgeoisie)

s’opposent dans une lutte syndicale et politique.

4 1936 3 Victoire des ouvriers sur le patronat (obtention de droits sociaux).

5 1905 Genre 2 Les femmes sont cantonnées dans des métiers dits « féminins » et connaissent peu

d’élévation sociale

6 1 1 Cette théorie place l’homme blanc au sommet

de l’évolution alors que l’homme noir est situé très proche du singe

Page 16: Thème 1 : Hommes et femmes au travail en métropole et dans

Thème Hommes et femmes au travail en métropole et dans les colonies françaises SEQUENCE 1 : Travailler au XIXème et dans la première moitié du XXème siècle

Gillie Pronier | LP SAINTE MARIE FRUGES

3) Choisissez une inégalité, formulez une définition de cette inégalité.

Inégalité de genre : selon qu’on soit homme ou femme, on est assigné à des métiers

particuliers et on ne possède pas les mêmes droits civiques et sociaux.

Inégalité de classe : entre 1830 et 1945, la société est constituée de deux grands groupes,

des classes : celle des possédants (bourgeoisie) et celle des non-possédants (prolétariat).

Inégalité de race : selon qu’on soit citoyen métropolitain, esclave ou travailleur des colonies,

noir, métis ou blanc, on jouit d’un statut professionnel, civique et social différent.

Corpus de documents :

Document 1 : Le printemps des peuples noirs, décret du 27 avril 1848 sur l’abolition

de l’esclavage.

Article 1er. L'esclavage sera entièrement aboli dans toutes les colonies et possessions

françaises, deux mois après la promulgation du présent décret dans chacune d'elles. À partir

de la promulgation du présent décret dans les colonies, tout châtiment corporel, toute vente

de personnes non libres, seront interdits.

Article 2. Le système d'engagement à temps établi* au Sénégal est supprimé.

Article 4. Sont amnistiés les anciens esclaves condamnés à des peines afflictives ou

correctionnelles pour des faits qui, imputés à des hommes libres, n'auraient point entraîné ce

châtiment. Sont rappelés les individus déportés par mesure administrative.

Article 6. Les colonies purifiées de la servitude et les possessions de l'Inde seront

représentées à l'Assemblée Nationale.

*Suite à l’abolition de l’esclavage et de peur de ne plus disposer de main d’œuvre, est créé l’engagisme, qui

impose un temps de travail obligatoire aux anciens esclaves.

Document 2 : Prends garde au môme… hein !

Page 17: Thème 1 : Hommes et femmes au travail en métropole et dans

Thème Hommes et femmes au travail en métropole et dans les colonies françaises SEQUENCE 1 : Travailler au XIXème et dans la première moitié du XXème siècle

Gillie Pronier | LP SAINTE MARIE FRUGES

Document 3 : « Le principe de la lutte

de classe », extraits du discours de Jean Jaurès, Lille, 26 novembre 1900

C'est ainsi que le principe de la lune de classe, qui suppose d'abord la division de la société

en deux grandes catégories contraire, les possédants et les non-possédants; qui suppose

ensuite que les prolétaires ont pris conscience de la société de demain et de l’expérience

collectiviste ; c'est ainsi que la lune de classe s'est complétée par la conviction acquise par le

prolétariat qu'il devait s'émanciper lui-même et pouvait seul s'émanciper.

[…] Oui, le principe de la lutte de classes vous oblige à faire sentir aux prolétaires leur

dépendance dans la société d'aujourd'hui ! […] Oui, il vous oblige à vous organiser en

syndicats ouvriers, en groupes politiques, en coopératives ouvrières, à multiplier les

organismes de classe. […] Oui, le Parti socialiste est un parti d'opposition continue, profonde,

à tout le système capitaliste [ ... J.

Textes et discours de Jean Jaurès, https://jaures.eu.

Définition prolétariat : classe sociale composée de personnes ne possédant ni capital, ni

moyen de production et qui n’ont pour vivre que le travail de leurs mains. Le prolétariat

s’oppose à la bourgeoisie.

Définition prolétariat : classe sociale composée de personnes ne possédant ni capital, ni

moyen de production qui n’ont pour vivre que le travail de leurs mains. S’oppose à la

bourgeoisie.

Définition bourgeoisie : au xixème et xxème, classe sociale composée de personnes ayant un

certain capital social, culturel et financier appartenant aux couches supérieures voire

intermédiaires de la société.

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Thème Hommes et femmes au travail en métropole et dans les colonies françaises SEQUENCE 1 : Travailler au XIXème et dans la première moitié du XXème siècle

Gillie Pronier | LP SAINTE MARIE FRUGES

Définition capitalisme :

Définition socialisme : courant politique souhaitant une organisation sociale et économique plus juste.

Document 4 : Une du journal socialiste Le Populaire, 8 juin 1936.

Document 5 : Léon

DeLachaux, La lingère à

Lille, vers 1905

huile sur toile 47x56.5com,

Musée d’Orsay, Paris.

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Thème Hommes et femmes au travail en métropole et dans les colonies françaises SEQUENCE 1 : Travailler au XIXème et dans la première moitié du XXème siècle

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Document 6 :

Théorie

scientifique des

« races ».

FE Guérin,

Dictionnaire

pittoresque d’histoire

naturelle et des

phénomènes de la

nature, 1833-1834 ,

gravure sur cuivre.

Pour aller plus loin : L’histoire en 5 min : le paternalisme

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Thème Hommes et femmes au travail en métropole et dans les colonies françaises SEQUENCE 1 : Travailler au XIXème et dans la première moitié du XXème siècle

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Faire le point de la séance 3

Un monde socialement hiérarchisé

Le processus d’industrialisation, touche l’ensemble des territoires, métropole et colonies.

- Elle fait appel aux machines.

- Elle concerne l’agriculture comme l’industrie

- Révèle des inégalités (…………………………………..)

- Elle se développe selon des rapports de force entre ouvriers et patrons

I. La naissance et le développement de la classe ouvrière

Avec la place plus importante prise par l’industrie, naît un groupe social : les ouvriers. En

1866 à Paris les ouvriers représentent 57 % de la population. Ils vivaient au jour le jour, sans

avoir la certitude de l'argent du lendemain. La population loge dans des conditions

épouvantables.

L’industrialisation impose donc une nouvelle organisation de la production industrielle à

l’origine d’un système de classe.

Ce système de classe oppose la bourgeoisie (le capital) et le prolétariat (le travail). La prise

de pouvoir par la bourgeoisie s’accompagne d’une domination de la classe ouvrière.

II. Travailler dan les colonies

Dans les colonies, le travail revêt différentes formes et règles. A partir de 1848, les anciennes

colonies (Guyane, Martinique, Guadeloupe, La réunion) fonctionnent selon des règles peu

garantes des droits nouveaux des citoyens victimes de leur ancien statut d’esclave. Face à la

diminution de la main-d’œuvre servile, les planteurs font appel à de la main d’œuvre

immigrée. Les territoires conquis jouissent de statuts différents qui favorisent l’engagisme

(mode de recrutement pratiqué entre 1850 et 1930 visant à remplacer les esclaves affranchis

par des travailleurs sous contrat) et le travail forcé ) partir des années 1880. Peu de

différences entre avant et après 1848 : aux anciens maîtres se substituent des patrons pue

respectueux des conditions de travail et de vie des nouveaux hommes libres, qui gagnent peu

dans les plantations, les mines ou les rizières.

Plantation : exploitation agricole coloniale spécialisée dans la production exotique (sucre,

café, cacao…) aussi appelée « habitation ».

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Thème Hommes et femmes au travail en métropole et dans les colonies françaises SEQUENCE 1 : Travailler au XIXème et dans la première moitié du XXème siècle

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Je teste mes connaissances :

V F

Dans la France de 1851, l’industrie domine

La France de 1946 est industrielle.

L’industrialisation entraîne l’accroissement des inégalités

L’exode rural est le transfert des activités agricoles de la campagne à la ville

La société du XIXème siècle est égalitaire

La société du XIXème siècle est hiérarchisée.

Les travailleurs ont les mêmes droits dans les colonies et en métropole.

Suite à l’abolition de l’esclavage, en 1848, les planteurs font appel à une main

d’œuvre immigrée.

Dans les colonies, le travail revêt différentes formes et règles.

Schéma de synthèse :

Au XIXème et début XXème siècle de profondes mutations s’opèrent dans la société française.