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Religion and Politics in Pakistan. (Religion et politique au Pakistan) by Léonard BinderReview by: J. -P. C.Archives de sociologie des religions, 9e Année, No. 18 (Jul. - Dec., 1964), p. 177Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30123367 .

Accessed: 16/06/2014 00:23

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118 BINDER (Ldonard).

Religion and Politics in Pakistan. (Religion et politique au Pakistan). Berkeley et Los Angeles, University of California Press, 1963, 440 p.

Pour donner coh6sion au nouvel Etat le gouvernement de 1'Inde invoqua ddmo- cratisation et s indianisation >, les populations musulmanes pr6fdrbrent A une partition, d'ailleurs facilitde par la concentration des musulmans au Nord, mais en deux aires distinctes sdparies de plusieurs milliers de kilomitres, dans les parties %conomiquement les moins ddveloppdes de l'Inde: telles furent les causes politiques de la cr6ation d'un Etat musulman: le Pakistan.

(( Gouvernement islamique , < Etat isla- mique ,, (< Constitution islamique n, tels furent les slogans qui anim&rent la vie politique des dernibres annies de la colonisation britannique et des d6buts de l'ind6pendance, slogans issus du sentiment des masses elles-mimes. Car le Pakistan n'avait ni administration h6ritde de la colonisation, ni c( gouvernement , appuy6 par un vigoureux mouvement natio- naliste, ni chef charismatique, ni elites accord~es sur un regime constitutionnel. D'oil l'importance des controverses religieuses dans la cr6ation de l'Etat, et les compromis qui en furent le r6sultat.

Quelles 6taient les forces en prdsence ? Une fraction traditionaliste et conservatrice, les ulamd' (que l'on retrouve, avec les mimes id6es, d'un bout A l'autre du monde musul- man), priconise une th6ocratie islamique qui lui assurerait le pouvoir. Une fraction mo- derniste, trbs homogine par son dducation et ses int~rits dconomiques ( politiciens de mdtier, hommes d'affaires et, plus particu- librement dans le Pakistan occidental, pro- pridtaires terriens, nobles; danrs le Pakistan oriental, professions liberales, quelques indus- triels et commergants): trbs occidentalisee, mais avec un romantisme musulman, elle pose en principe que I'islam englobe tout ce qui est bon dans I'Occident, notamment la ddmocratie, et affirme qu'il peut s'adapter aux conditions modernes de la vie ; elle essaie

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done de comparer, non sans abus, le parlemen- tarisme britannique At la doctrine de l'idjmd: le vieux consensus de la communaut6 islamique repr6sentle par les thdologiens-juristes. Une fraction <( fondamentaliste : la Jama'at-i islami, provenant de la traditionnelle classe moyenne, 6tudiants n'ayant pu entrer dans la fraction prieddente, soutenue et finanede par les marchands de bazars qui, toutefois, veillent A leurs intdrits propres: elle souhaite

r(tablir un succddand de califat orthodoxe.

Puis les laicisants: peu nombreux, mais trbs puissants 6conomiquement (gros industriels), trks occidentalisis, et occupant de hauts postes civils ou militaires. Enfin la masse des Pakistanais qui desire, affectivement, une constitution islamique. Mais, jusqu'd prdsent, aucune des fractions n'a rdussi A imposer sa solution: d'oii une sdrie de compromis d'ordre religieux, aviv~s par la question de I'auto- nomie (f~ddralisme ?) reconnue aux provinces. Il en rdsulte la Constitution de 1954, qui ne contente personne. D'ofi sa faillite, et la recherche d'un nouveau terrain d'entente: la constitution de 1956 donna A la (( Supreme Court a le pouvoir d'annuler les actes 16gisla- tifs contraires au Coran ou A la Sunna (tradi- tion orthodoxe). Mais les disordres fomentds par certains groupes (notamment le mouvement Ahmadiya) ont entraind la mise en sommeil de la constitution par le gdndral Ayyub Khan en 1958, afin de

(, sauvegarder la loi islamique ". Livre trbs intiressant qui analyse l'influence

de l'hdritage culturel musulman sur la politique courante, A travers les classes sociales et les strates bconomiques de l'un des plus grands pays islamiques non arabes, aux structures socio-6conomiques surtout musulmanes. Ce genre d'oppositions n'est pas limitde au Pa- kistan: Turquie, Indonisie connaissent des problkmes semblables. Mais les circonstances politiques particulibres au Pakistan ont permis un d6veloppement autonome de la pensde politique musulmane.

On peut ndanmoins regretter que l'auteur, plut6t que de faire une synthi~se, ait adopt6 un plan strictement chronologique. Les annexes et les appendices (documents politiques) sont trbs utiles.

J.-P. C.

BULLETIN DES OUVRAGES

et d'une meilleure r&partition des charges et des b6ndfices a 6th, toujours vers la mime 6poque, un des moteurs de la nouvelle gdogra- phie des dioceses (p. 318-20). En somme cette histoire des principaux organismes financiers de l'Eglise d'Angleterre n'est pas loin de constituer la meilleure introduction possible une sociologie du clerg6 et des structures ecclksiastiques de cette communion.

J. S.

119 BLUMENKRANZ (Bernhard).

Les Auteurs chr6tiens latins du Moyen Age sur les juifs et le judaisme. La Haye- Paris, Mouton, 1963, 304 p.

On avait ici mime rendu compte de la trbs int6ressante these de l'auteur: Juifs et Chrd- tiens dans le monde occidental, 430-1096 (Arch., 9, no 77). Le present ouvrage est en

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