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EXAMEN PERIODIQUE DE LA RESERVE DE BIOSPHERE DE LA
VALLEE DU FANGO
Participation au renouvellement de la désignation UNESCO de la Réserve de biosphère de la vallée du Fango (Corse)
- et mise en place d’une démarche participative pour le nouveau
projet de territoire
Rebecca Burlaud
Maître de stage : Mr Julien Innocenzi
Parc naturel régional de Corse
Septembre 2013
Master 2 Gestion de la biodiversité parcours Man And Biosphere
Université Toulouse III Paul Sabatier
2
REMERCIEMENTS
Je tiens tout d’abord à remercier l’ensemble de l’équipe du Parc naturel régional de
Corse, son défunt président Monsieur Jean-Luc Chiappini, mais également Madame Madeleine
Torre, chef du service patrimoine naturel, pour m’avoir donné l’opportunité de réaliser mon
stage au sein de cette structure.
J’adresse mes remerciements les plus sincères à mon maître de stage Monsieur Julien
Innocenzi, également collègue de travail, sans qui je n’aurais jamais pu mener à bien ma
mission. Son investissement exemplaire en tant que nouvel animateur de la Réserve de
biosphère a été déterminant dans la phase d’examen périodique.
Mes remerciements les plus chaleureux sont adressés aux Maires des communes de
Galeria et Manso, Messieurs Jean-Marie Séïté et Pasquale Simeoni, qui m’ont apporté leur
soutien ainsi que leurs précieux conseils tout au long de ce stage. Leur dynamisme et leur
constante bonne humeur ont été très motivants et ont joué un rôle énorme dans la conduite de ce
projet.
Je remercie bien évidemment Madame Catherine Cibien sans qui je n’aurais peut être
pas trouvé ce stage. Sa patience et ses nombreux conseils m’ont largement aidé durant ces six
mois. Je remercie également tous les autres membres du comité MAB France qui m’auront aidé
de près ou de loin au bon déroulement de ce stage.
Je ne pourrais conclure cette partie sans remercier les habitants de la vallée qui m’ont fait
découvrir cette magnifique région avec passion et m’auront permis de vivre une expérience
extraordinaire. Jamais je n’avais rencontré de personnes aussi accueillantes et chaleureuses que
les corses.
Enfin, je remercie le responsable du master MAB Monsieur Stéphane Aulagnier ainsi
que tous les intervenants de cette formation pour avoir su nous dispenser des enseignements de
qualité nous permettant d’intégrer une structure professionnelle avec un solide bagage.
Je remercie également ma famille et mes amis avec lesquels j’ai partagé les moments de
ce stage.
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LEXIQUE
APEEM : Association Pour l’Etude Ecologique du Maquis
CELRL : Conservatoire de l’Espace Littoral et des Rivages Lacustres
COPIL : COmité de PILotage
CTC : Collectivité Territoriale de Corse
DDTM : Direction Départementale des Territoires et de la Mer
DOCOB : DOCument d’OBjectifs
DREAL : Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement
INSEE : Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques
MAB : Man And Biosphere (l’Homme et la biosphere)
MAET : Mesures Agro-Environnementales Territorialisées
ODARC : Office du Développement Agricole et Rural de la Corse
OEC : Office de l’Environnement de la Corse
ONF : Office National des Forêts
PADDUC : Plan d’Aménagement et de Développement Durable de la Corse
PNRC : Parc Naturel Régional de Corse
PRMF : Protection Rapprochée des Massifs Forestiers
SCoT : Schéma de Cohérence Territoriale
UNESCO : United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization (Organisation
des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture)
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SOMMAIRE
I. INTRODUCTION ......................................................................................................................................................... 5
II. LA RESERVE DE BIOSPHERE DE LA VALLEE DU FANGO, UN TERRITOIRE DE VIE CHARGE D’HISTOIRE ..................... 6
1) Le territoire ......................................................................................................................................................... 6
2) Historique de la Réserve de biosphère ............................................................................................................... 6
3) Zonage ................................................................................................................................................................ 7
4) Les caractéristiques du territoire à travers ses atouts et ses contraintes .......................................................... 7
III. LA STRUCTURE D’ANIMATION DE LA RESERVE DE BIOSPHERE, LE PARC NATUREL REGIONAL DE CORSE ............ 10
1) Présentation ..................................................................................................................................................... 10
2) Statut et gouvernance ...................................................................................................................................... 10
3) La gestion de la Réserve de biosphère.............................................................................................................. 10
4) Budget du PNRC ................................................................................................................................................ 11
IV. PRESENTATION DE LA MISSION DE STAGE ET LA CONTRIBUTION SPECIFIQUE AU SEIN DE LA RESERVE DE
BIOSPHERE.................................................................................................................................................................. 12
V. LES PHASES SUIVIES ET LA METHODOLOGIE MISE EN PLACE POUR L’EXAMEN PERIODIQUE ............................... 13
1) Introduction à la démarche d’examen périodique : la phase d’informations et de sensibilisation ................. 13
2) Mise en place d’une stratégie de communication et vie de la Réserve de biosphère ..................................... 14
3) Le diagnostic participatif du territoire : la phase de consultation .................................................................... 17
a) La diffusion de l’enquête ............................................................................................................................. 17
b) L’organisation des débats dans les réunions publiques.............................................................................. 18
c) La création de la commission locale ............................................................................................................ 18
4) La co-construction du futur projet de territoire : la phase de concertation..................................................... 18
5) La phase de planification et programmation du futur projet de territoire et la présentation du dossier à
l’UNESCO .................................................................................................................................................................... 20
6) Proposition d’un système de suivi et d’évaluation du projet ........................................................................... 20
VI. LE DIAGNOSTIC DE LA VALLEE DU FANGO ............................................................................................................ 23
1) Les résultats des démarches engagées ............................................................................................................. 23
a) Les réunions publiques ............................................................................................................................... 23
b) La diffusion de l’enquête ............................................................................................................................ 25
c) Communication mise en place et participation au réseau MAB France ..................................................... 26
2) Les acteurs du territoire.................................................................................................................................... 26
3) Propositions pour le futur plan de gestion à partir des enjeux de la Réserve de biosphère ............................ 27
VII. DISCUSSION .......................................................................................................................................................... 29
VIII. CONCLUSION ....................................................................................................................................................... 33
IX. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ......................................................................................................................... 34
TABLE DES FIGURES .................................................................................................................................................... 36
TABLE DES TABLEAUX ................................................................................................................................................. 36
TABLE DES ANNEXES .................................................................................................................................................. 36
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I. INTRODUCTION
Face à la surexploitation des ressources naturelles liée à la croissance économique et
démographique, il devenait urgent que la société prenne conscience de la nécessité de réconcilier
les sciences de l’écologie et de l’économie. C’est dans ce climat de confrontation entre ces deux
disciplines, que la notion de développement durable a pris petit à petit racine. Ce concept,
maintenant adopté dans le monde entier, a pour ambition de réconcilier la conservation de notre
patrimoine naturel avec le développement économique des populations face aux grands
bouleversements des équilibres naturels. La prise de conscience du lien entre fonctions
écologiques et services rendus à nos sociétés voit alors le jour au travers de nombreux projets
d’avenir pour nos territoires et une solidarité planétaire se met en place.
Lancé en 1971 par l’UNESCO, le programme scientifique intergouvernemental « Man
And Biosphere » (MAB) vise à établir une base scientifique pour améliorer les relations Homme-
nature. C’est au travers d’un réseau mondial de territoires de vie appelés Réserves de biosphère
que sont expérimentées des pratiques de développement durable. Elles sont conçues et réfléchies
pour répondre à l’une des questions les plus essentielles qui se posent aujourd’hui dans le
monde : « Comment concilier la conservation de la diversité biologique, la quête vers le
développement économique et social et le maintien des valeurs culturelles associées ? »
(UNESCO, 1995). Ces Réserves de biosphère sont alors des territoires où décideurs, chercheurs
et gestionnaires mènent, en concertation avec les acteurs socio-économiques et les populations
concernées, une réflexion constructive pour conjuguer ces trois enjeux.
En 1995, des experts se réunissent à Séville afin de définir un cadre statutaire au réseau
mondial des Réserves de biosphère et préconiser les actions à entreprendre pour le
développement futur de celles-ci tout en prenant en compte la diversité des situations nationales
ou locales (UNESCO, 1995). Dans ce cadre statutaire, l’article 9 impose à chaque Réserve de
biosphère un examen périodique décennal. Cette révision est l’occasion de faire le bilan des
actions réalisées et de relancer la participation locale pour co-construire le futur projet de
territoire.
Créée en 1977, la Réserve de biosphère de la vallée du Fango est actuellement en phase
d’examen périodique. Dans ce cadre, ses gestionnaires ont souhaité initier une démarche
participative pour identifier, avec les habitants et les différentes parties prenantes de la région, les
enjeux que celle-ci aura à aborder dans les dix prochaines années. La révision du territoire, de son
fonctionnement et de ses orientations de gestion engageront alors une nouvelle dynamique dans
la vallée du Fango et marqueront un tournant décisif pour la future Réserve de biosphère. C’est
dans le contexte du suivi du bon déroulement de l’examen périodique qu’il m’a été proposé de
travailler pendant six mois.
Le présent rapport s’articule autour de quatre parties principales. La Réserve de biosphère
de la vallée du Fango et sa structure de coordination, le Parc naturel régional de Corse, seront
présentés dans une première partie. Ma mission de stage sera ensuite explicitée dans la partie
suivante, puis la méthodologie mise en place sera détaillée dans une troisième partie. Enfin, les
principaux résultats des démarches engagées seront présentés et discutés dans une dernière partie.
6
II. LA RESERVE DE BIOSPHERE DE LA VALLEE DU FANGO, UN TERRITOIRE
DE VIE CHARGE D’HISTOIRE
1) Le territoire
Située à l’extrême sud de la Balagne, région de Haute-Corse, la
Réserve de biosphère englobe le bassin versant du fleuve Fango sur une
superficie de 26 825 hectares. Elle s’étend de la Punta Minuta, qui culmine à
2556 mètres, au golfe de Galeria jusqu’à la profondeur de 50 mètres. Avec
plus de 2500 mètres de dénivelé sur une vingtaine de kilomètres, cette courte
mais puissante vallée offre une étonnante diversité de paysages avec tous les
étages intermédiaires d’une vallée méditerranéenne. La microrégion de la
vallée du Fango, appelée aussi le Falasorma, est marquée par des siècles de
société agropastorale qui lui ont conférés une histoire et une identité propre.
L’activité humaine est très discrète avec 450 habitants répartis dans les différents
hameaux des communes de Galeria en bord de mer, de Manso dans la haute vallée et d’une petite
partie de la commune de Calenzana, le Marzulinu. De par son emplacement stratégique sur le
littoral, le village de Galeria représente le cœur de l’activité économique (hébergements,
restauration, loisirs, services…) de la Réserve de biosphère. Malgré une très faible activité
économique dans les hameaux le long du fleuve, l’activité touristique y est très présente
notamment en période estivale durant laquelle les baigneurs viennent se rafraîchir dans les eaux
limpides du Fango. Dans les hameaux du Marzulinu, l’économie locale est quant à elle
représentée par des exploitations agricoles.
2) Historique de la Réserve de biosphère
La Réserve de biosphère a été créée en 1977 sous l’impulsion de l’APEEM, de l’ONF et
du PNRC. Elle avait été désignée par l’UNESCO pour sa forêt de chênes verts qui, par sa
structure en futaie et son état de vieillissement, est unique en Méditerranée. Elle portait alors le
nom de « Réserve de biosphère de la forêt domaniale du Fango » puisqu’elle englobait les forêts
domaniales de chênes verts de Tetti et du Perticatu, maintenant classées forêts territoriales et dont
la gestion est assurée par l’ONF. La Réserve de biosphère avait principalement pour rôle la
conservation de cette yeuseraie qui a d’ailleurs fait l’objet de nombreuses études scientifiques
(dynamique forestière, entomologie, ethnologie, etc.). En 1990, son périmètre a été étendu au
bassin versant du Fango et cette extension lui a valu le nom de « Réserve de biosphère de la
vallée du Fango ». La nouvelle Réserve de biosphère englobe alors la forêt territoriale du Fango,
les forêts communales de Calenzana et du Falasorma, la source du Fango jusqu’à son
embouchure dans le golfe de Galeria ainsi que les nombreux hameaux de la vallée. En 1995, la
conférence de Séville aboutit au cadre statutaire du réseau mondial des Réserves de biosphère. Le
caractère intégré de leur gestion est affirmé et reformulé, et la promotion d’une relation équilibrée
entre les êtres humains et leur environnement dans ces sites est renforcée (UNESCO, 1995). Dans
ce cadre statutaire, des experts du comité MAB France avaient réfléchi à ce que représentait un
plan ou une politique de gestion pour une Réserve de biosphère et avaient ainsi rédigé une
méthode d’élaboration de guides d’aide à la gestion pour les Réserves de biosphère françaises
(Bioret, Cibien, Génot & Lecomte, 1998). Ces dernières ont alors été encouragées à mettre en
place ces méthodologies lorsqu’elles n’avaient pas de documents de gestion propres ce qui était le
Figure 1 :
logo de la Réserve
de biosphère
7
cas pour la Réserve de biosphère de la vallée du Fango. Une première étude (Natali, 1996) fait un
premier état des lieux de la micro-région et propose déjà des actions à engager pour valoriser
l’espace et les ressources. En 2003, le PNRC réalise le guide d’aide à la gestion de la vallée du
Fango en étroite collaboration avec le comité MAB France (Natali, 2000). C’est ainsi que quatres
groupes de travail, reflétant les grandes problématiques du territoire, voient le jour : Eau, Forêt,
Patrimoine-Tourisme-Développement et Education-Formation-Communication. Ces groupes de
travail, rassemblant les principaux partenaires de la Réserve, ont permis de définir les orientations
et les objectifs de la Réserve de biosphère pour les dix années à venir. L’élaboration du guide
d’aide à la gestion marque alors le développement de la Réserve de biosphère en accord avec la
stratégie de Séville. Dans le cadre d’un nouvel examen périodique, un bilan reprenant les actions
prévues de 2003 à 2012 de ce guide d’aide à la gestion a été dressé (Innocenzi, 2013).
3) Zonage
D’après le cadre statutaire, les Réserves de biosphère doivent remplir trois fonctions grâce
à un zonage approprié. Dans la vallée du Fango, plusieurs zones centrales sont consacrées à la
protection de la biodiversité (voir Fig. 2). Ces zones sont le delta du Fango, géré par le Conseil
Général de Haute-Corse, et la forêt territoriale gérée par l’ONF. Certaines des ces aires centrales
sont jouxtées par des zones tampons représentées par la forêt communale. Il faut noter que pour
des raisons historiques, les communes de Manso et Galeria n’ont pas d’autonomie foncière. Les
terrains communaux appartiennent à des communes extérieures à la Réserve. Par ailleurs
certaines parcelles sont en indivision* (CRPF, 2006). Enfin, la zone de transition dans laquelle a
lieu la plupart des activités humaines englobe tous les villages et hameaux de la Réserve.
4) Les caractéristiques du territoire à travers ses atouts et ses contraintes
L’endémisme élevé dû à l’insularité de la Corse, la diversité des écosystèmes et des stades
de végétation due à la variation altitudinale et l’état de vieillissement de la forêt de chênes verts
sont autant d’atouts naturels qui attirent chaque année de nombreux scientifiques et étudiants sur
Figure 2 : zonage de la Réserve de biosphère défini depuis l’extension de 1990
*Indivision : un bien est dit en indivis ou en indivision lorsqu’il appartient à un ensemble de propriétaires sans que
l'on puisse le répartir en lots entre eux, ni qu’ils puissent en vendre leurs parts sans l'accord des autres.
8
le territoire de la Réserve de biosphère. La vallée est ainsi le siège d’activités de recherche et de
suivis scientifiques de renommée internationale. Ce site remarquable est également le lieu d’une
intense fréquentation touristique en période estivale concentrée sur trois pôles touristiques
majeurs que sont le littoral, la rivière et la montagne, fréquentation accentuée par la proximité de
la Réserve Naturelle de Scandola. Dans le cadre du développement d’un tourisme « vert »,
plusieurs sentiers réputés comme le Tra Mare e Monti ainsi que des balades familiales traversent
la vallée. La réhabilitation de l’ancien sentier de transhumance est d’ailleurs un atout touristique
important puisqu’il caractérise le patrimoine culturel local. D’autre part, le territoire présente les
nombreux vestiges des siècles d’agropastoralisme et de transhumance que pratiquaient les bergers
niolins* qui descendaient passer l’hiver dans la vallée avec leurs chèvres (Weiss, 2006).
L’histoire de la vallée du Fango confère une forte identité au territoire, qui a su profondément
marquer les populations d’aujourd’hui. Leur grande fierté d’appartenir à ce territoire a assuré la
préservation du patrimoine culturel et vernaculaire ainsi que la transmission de certains savoir-
faire et traditions. L’isolement géographique de cette microrégion par le relief montagneux lui a
également permis de conserver son authenticité et son patrimoine naturel exceptionnel. Afin de
contribuer à la protection de cet environnement, il est officiellement reconnu et protégé par de
nombreuses institutions (PNRC, CELRL, ONF, APEEM…) qui sont en charge de la gestion du
territoire. De la multiplicité de cette protection, résulte une superposition de procédures de
classement de certains sites (Réserve Biologiques Intégrales, réserves de chasse ou encore en
Zones de Protection Spéciales et Zones Spéciales de Conservation Natura 2000). Cette
microrégion offre alors une opportunité pour l’éducation à l’environnement et au développement
durable, mission confiée à la Casa Marina, structure du PNRC, et aux associations locales.
Cet environnement fait de cette microrégion une zone possédant de nombreux atouts.
Cependant, des contraintes existent et constituent pour la plupart les axes de travail pour la
gestion de la Réserve de biosphère. Tout d’abord, l’isolement géographique représente un frein
important au développement et au dynamisme économique des villages et hameaux même si cela
a permis de préserver une certaine authenticité. La vallée est alors dépendante de certains services
(santé, commerces, station service, etc.) offerts dans des plus grosses villes comme Calvi ou L’Ile
Rousse pour les plus proches. S’y ajoute la maigre superficie du territoire et la faiblesse
démographique qui rendent difficile la mise en place d’un projet de développement durable
cohérent. D’autant que le renouvellement de la population semble ralentie par une faible
proportion des 15-44 ans (Manso : 24,8% et Galeria : 27,5%, INSEE 2009). En plus de cela, il
existe une certaine tendance à l’urbanisation au travers de la construction de très nombreuses
résidences secondaires (Manso : 50,6% et Galeria : 62,1%, INSEE 2009). La présence de ce fort
pourcentage de résidents temporaires ne facilite pas le dynamisme de la vallée en dehors de la
période estivale et la construction de telles propriétés n’offre pas de logement aux jeunes
générations souhaitant s’installer à Galeria et Manso. Ces communes ne possédant que très peu
de terrains communaux, elles ne peuvent alors offrir de logements aux demandeurs. Les siècles
de transhumance des bergers niolins sont responsables de la faible capacité foncière des
communes puisque, historiquement, la plupart des terrains de la vallée appartiennent aux
communes du Niolu* ou sont en indivision entre les descendants de ceux qui se sont sédentarisés
dans la vallée. Dans le cadre des risques incendies et crues et face à la contrainte précédente, les
aménagements des parkings, des zones-refuges, des pare-feux et des cuves d’eau sont ardus. Ces
équipements sont pourtant indispensables afin de sécuriser la vallée et notamment pendant l’été
durant lequel la fréquentation touristique est la plus haute. La gestion du flux de visiteurs estivaux
*Niolins : habitant de la microrégion du Niolu située au centre Nord-Ouest de l’île et qui regroupe les communes de
l’Albertacce, Calacuccia, Casamaccioli, Corscia et Lozzi.
9
est alors problématique puisqu’il est concentré sur le littoral et le fleuve Fango et limité
uniquement à juillet et à août. De plus, la pression des usages (baignade, eau potable, etc.) sur la
ressource en eau s’accroit en période d’étiage. Les nombreuses structures en charge de la gestion
de ce territoire axent leur travail sur toutes ces problématiques. Cependant, la superposition des
statuts de protection sème une confusion dans l’esprit des locaux quant à l’origine et le rôle de
chacune de ces structures. Ce manque de lisibilité et donc de communication est alors un autre
des points faibles de ce territoire. Il en résulte une très faible implication et participation
citoyenne dans les projets proposés. Ceci rejoint la contrainte de la faible superficie du territoire
qui rend difficile la mise en place d’une gestion participative (Master 2 pro « Espace et Milieux »,
2009).
C’est alors dans ce contexte particulier, qu’il m’a fallu connaître et maîtriser, que s’est
déroulé mon stage.
10
III. LA STRUCTURE D’ANIMATION DE LA RESERVE DE BIOSPHERE, LE
PARC NATUREL REGIONAL DE CORSE
1) Présentation
Créé en 1972, le PNRC recouvre le tiers de l’île avec une superficie de
350 310 hectares pour environ 26 700 habitants. De par son étendue, il présente
une grande hétérogénéité de paysages allant des façades maritimes aux plus
hauts massifs montagneux. Le PNRC a trois missions principales : (1) préserver
et valoriser le patrimoine naturel et culturel, (2) revitaliser l’espace rural dans ses
fonctions sociales, culturelles, économiques et environnementales et (3)
accueillir, informer et sensibiliser. A travers 11 territoires de vie, appelés secteurs
opérationnels, le territoire du Parc fait l’objet d’un projet de développement
durable. C’est pourquoi, la charte du PNRC, expression d’un projet de territoire
commun proche des attentes des microrégions, est approuvée par les différents membres du
Syndicat mixte qui se doivent de faire vivre ce projet (Charte du Parc Naturel Régional de Corse,
1998-2008). Elle s’applique après classement par décret d’Etat pour une durée de 12 ans.
2) Statut et gouvernance
Les actions sur le territoire du Parc sont arrêtées par le Syndicat mixte du PNRC. Cet
organisme de gestion est constitué des représentants de la CTC, des départements de Haute Corse
et Corse du Sud, des 145 communes et des 4 communautés de communes. Le Syndicat mixte du
PNRC peut admettre toute autre collectivité locale qui solliciterait son adhésion. Il est administré
par un Comité syndical composé des membres représentants des collectivités locales citées ci-
dessus. Il se réunie aussi souvent que nécessaire afin de prendre les délibérations adéquates
concernant les missions du PNRC.
Un Bureau, élu par le Comité syndical, et composé d’un Conseil de présidence (1
président et 6 vice-présidents), délibère sur les questions pour lesquelles il a reçu délégation du
Comité syndical.
Le Bureau élit en son sein, une commission permanente de 8 membres dont le Président
du PNRC est membre de droit et également président de la commission. Celle-ci est un organe de
réflexion et de travail qui examine les problèmes relatifs au fonctionnement du Parc et élabore
des propositions à soumettre au Bureau. Elle assure également la cohérence et la coordination
dans le cadre du travail de réflexion mené par les commissions thématiques (Patrimoine,
Développement, Tourisme et Animation). Le Comité syndical est aussi doté d’un Comité
scientifique où sont représentées les sciences de la nature mais aussi les sciences de l’Homme. Un
Directeur, nommé par le Président du PNRC, est chargé de l’administration du Syndicat mixte et
de la mise en œuvre des décisions du Comité syndical (Arrêté préfectoral N°99-570, 1999).
3) La gestion de la Réserve de biosphère
Le PNRC est en charge de la coordination et de l’animation du projet de la Réserve de
biosphère de la vallée du Fango depuis sa création en 1977. La microrégion Falasorma-Marzulinu
est un des 11 secteurs opérationnels du PNRC. Pour chacun de ces 11 territoires de vie, un éco-
développeur est chargé d’une mission de facilitation et d’accompagnement de projets publics ou
privés. Pour la gestion de la Réserve de biosphère à proprement parler, un animateur est présent
Figure 3 :
logo du PNRC
11
toute l’année pour mettre en œuvre le projet de territoire. Il s’appui sur un Comité de gestion,
présidé par le PNRC, qui rassemble les principaux acteurs intervenant dans la vallée (CTC, ONF,
APEEM, CELRL, Maires des communes, Université de Corse…) afin d’établir une concertation
et de coordonner les actions de la Réserve. Par ailleurs, un Conseil scientifique regroupant des
spécialistes des sciences naturelles et humaines permet d’impulser la mise en œuvre d’un volet
recherche appliquée et d’émettre des avis quant aux propositions de gestion émises. Le personnel
de la Casa Marina est également en charge de l’aspect pédagogique et éducation à
l’environnement auprès des publics scolaires. Cette dernière est une des deux structures d'accueil
et d'éducation à l'environnement du PNRC agréée par l'Education Nationale et déclarée Jeunesse
et Sports, qui est destinée à recevoir des groupes pour des séjours dont l'objectif principal est la
découverte ou l'approfondissement des connaissances du milieu naturel et culturel littoral et
marin de l'île.
4) Budget du PNRC
Les programmes d’actions du PNRC sont votés sur la base de plans de financement
pouvant associer l’Europe, l’Etat, la CTC, les départements et les communes ou tout autre
partenaire. Les recettes de fonctionnement sont quant à elles réparties entre les partenaires
principaux : 75% par la CTC, 5% par le département de la Corse du Sud, 5% par le département
de la Haute Corse, 2.5% par les communes et 12.5% de ressources propres (Arrêté préfectoral
N°99-570, 1999). En 2012, le PNRC disposait d’un budget total de 10 millions d’euros avec près
de 2 millions destinés à l’investissement et environ 8 millions dédiés au fonctionnement (Comité
Syndical du Parc naturel régional de Corse, 2013).
Afin d’assurer l’animation des instances de gestion de la Réserve de biosphère et sa
participation aux actions du MAB France, le PNRC est amené à solliciter chaque année auprès de
l’Etat, à savoir la DREAL, une contribution aux dépenses de fonctionnement à hauteur de 10 000
euros. La Réserve de biosphère ne possède pas de budget d’investissement propre.
Depuis dix ans, le PNRC a mis en place de nombreux moyens dans la vallée tant au
niveau financier (réhabilitation du sentier de transhumance, étude incendies, prévention contre les
incendies, aires de stationnement) qu’au niveau humain (recrutement d’un technicien de rivière,
d’une animatrice DOCOB Natura 2000, d’un animateur de la Réserve de biosphère et de deux
employés saisonniers pour le parking du Ponte Vechju…).
Dans le secteur opérationnel de la Réserve de biosphère, le PNRC est également
gestionnaire de la Réserve Naturelle de Scandola depuis sa création en 1975. Inscrite au
patrimoine mondial de l’UNESCO et aire marine protégée de France, cette Réserve Naturelle
bénéficie d’un budget de fonctionnement de 280 000 euros.
12
IV. PRESENTATION DE LA MISSION DE STAGE ET LA CONTRIBUTION
SPECIFIQUE AU SEIN DE LA RESERVE DE BIOSPHERE
Créée en 1977, la Réserve de biosphère de la vallée du Fango a été révisée une première
fois par l’UNESCO en 1990, date à laquelle elle a été élargie. En 2003, elle a été soumise à la
procédure d’examen périodique, conformément au cadre statutaire du réseau mondial des
Réserves de biosphère (UNESCO, 1995). Le dossier de l’examen périodique suivant aurait dû
être déposé à l’UNESCO dix ans plus tard, c’est à dire en 2013. Le non-renouvellement de la
charte du PNRC en 2008 et un certain manque de moyens humains à la hauteur de l’objectif à
atteindre ont créé un contexte peu favorable à la conduite de l’examen périodique. Le comité
MAB France a demandé à l’UNESCO d’accorder un an de plus au PNRC pour mener à bien la
procédure. Dans ce cadre, Julien Innocenzi a été recruté en novembre 2012 en tant que nouvel
animateur de la Réserve de biosphère pour être responsable de l’élaboration du dossier d’examen
périodique. C’est dans ce contexte que le PNRC a également procédé à mon recrutement afin de
prendre part au renouvellement de la désignation de la Réserve de biosphère, en lien étroit avec
ses coordinateurs.
Le calendrier de renouvellement de la désignation étant désormais très serré, l’examen
périodique doit être conduit selon différentes étapes avec des échéances non négociables. C’est
pendant les phases d’informations, d’animation des débats et de co-construction du futur projet de
territoire que mon stage s’est déroulé. Différentes missions m’ont alors été confiées, telles que
coopérer aux démarches participatives, organiser et participer à des réunions avec les élus, la
population, participer aux dossiers qui conduiront au renouvellement de la Réserve, participer au
Comité de gestion et au Conseil scientifique, participer aux actions de gestion menées sur le
terrain et proposer des perspectives de gestion qui pourront rentrer dans le futur plan de la
Réserve.
L’étude des différents scénarii d’extensions et l’organisation de réunions avec les
nouvelles communes devait également faire partie de mes missions de stage. Mr Jean-Luc
Chiappini, président du PNRC, souhaitait initialement prendre contact avec les Maires des
communes du Niolu, région étudiée pour une éventuelle extension, afin de programmer des
réunions publiques et présenter le projet. Son décès soudain a suspendu l’étude des possibilités
d’extension. L’équipe de coordination de la Réserve de biosphère s’est alors concentrée sur la
remobilisation des acteurs du territoire actuel pour engager une véritable dynamique d’échange et
mettre en lumière les enjeux et priorités d’actions pour le nouveau projet de territoire.
L’extension de la Réserve de biosphère vers le Niolu sera alors étudiée dès septembre 2013, après
l’élection d’un nouveau président pour le PNRC. Aussi, ma contribution de stagiaire à l’examen
périodique se limitera aux missions décrites précédemment.
Suite aux phases d’informations et de construction du projet auxquelles j’ai pris part,
suivra en 2014, la rédaction du dossier, sa validation par les collectivités et enfin son envoi au
comité MAB France puis à l’UNESCO. Si l’approbation définitive du projet est donnée par le
Conseil International de Coordination du MAB UNESCO en 2015, la désignation de la vallée du
Fango comme Réserve de biosphère sera alors renouvelée pour dix ans.
13
V. LES PHASES SUIVIES ET LA METHODOLOGIE MISE EN PLACE POUR
L’EXAMEN PERIODIQUE
Cette partie a pour rôle de présenter explicitement les grandes phases de l’examen
périodique de la Réserve de biosphère de la vallée du Fango. Il y sera détaillé à la fois le choix,
l’organisation mais aussi l’enchaînement des phases dans le temps, étapes qui ont été largement
inspirées du guide méthodologique de planification au développement local (Ministère de la
décentralisation et de l’aménagement du territoire, 2009). La durée et l’enchainement de chacune
des phases détaillées précédemment sont illustrés sur la figure 4 suivante.
1) Introduction à la démarche d’examen périodique : la phase
d’informations et de sensibilisation
L’examen périodique est le moment de faire le bilan de l’organisation de la structure de
coordination de la Réserve de biosphère, des actions qui ont été mises en œuvre et des résultats
obtenus. C’est alors l’occasion d’engager la discussion avec les différentes parties prenantes du
territoire pour identifier ses lacunes et ses faiblesses et bâtir un nouveau projet. C’est dans le
cadre de l’examen périodique de la Réserve de biosphère de la vallée du Fango que le PNRC a
souhaité impulser une nouvelle dynamique axée sur la concertation et la participation citoyenne
en replaçant l’Homme au centre du projet.
Depuis sa création en 1977 jusqu’à aujourd’hui, très peu de communication avait été
entreprise quant à la Réserve de biosphère ou même ses actions. Aussi, avant de pouvoir co-
construire le futur projet de la Réserve avec les différents acteurs, il était primordial d’organiser
des réunions publiques d’informations et de débats (voir tableau 4).
Avant le début de mon stage, une première réunion publique d’informations avait été
proposée la veille du Comité de gestion, le 23 janvier dernier, durant laquelle une trentaine de
personnes étaient présentes. Différentes interventions avaient eu lieu ce jour là notamment une
présentation de Madame Catherine Cibien (comité MAB France) sur ce qu’est une Réserve de
biosphère et la procédure d’examen périodique, ainsi qu’une présentation des études des
scientifiques Messieurs Franck Richard (président du Conseil scientifique) et Jacques Blondel
Figure 4 : diagramme de présentation des phases de la procédure d’examen périodique suivies
14
(membres du Conseil scientifique). Ensuite, Monsieur Julien Innocenzi, nouvel animateur de la
Réserve de biosphère, a pu exposer le bilan des actions de la Réserve de biosphère de 2003 à
aujourd’hui. Cette toute première réunion publique a été suivie d’un débat animé qui a permis de
soulever les problèmes récurrents auxquels les habitants sont confrontés (difficulté d’obtenir du
bois de chauffage, gestion du flux touristique, manque de communication sur la Réserve et sur les
recherches qui y sont réalisées) (Note réunion publique du 23 janvier 2013).
Presque un mois plus tard, une deuxième réunion publique s’est tenue le 28 février à
Galeria. Cette dernière était volontairement axée sur un thème précis, celui de l’économie locale.
La volonté de faire de cette réunion une rencontre thématique est née d’une inspiration
importante des communes au développement économique de la vallée dans un fort esprit de
préservation du milieu. Dans un premier temps, une courte présentation a été proposée sur
« comment avoir une économie durable et respectueuse de notre vallée », tirée de l’étude socio-
économique sur la vallée du Fango (Bonnet, Cattin-Masson, Legrand & Ohl, 2005). Ensuite, un
moment de brainstorming a été proposé aux personnes présentes pour réfléchir et proposer des
mesures exemplaires dans la gestion durable du territoire sur les deux thèmes « développement
durable de la vallée » et « lien social et vie en société ». La phase de mise en commun des idées
durant laquelle ont été projetées sur un écran l’ensemble des propositions, a permis de lancer le
débat collectif.
Une troisième réunion publique similaire à la première a conclu cette première phase
d’information. Elle a été organisée à la mairie de Manso et avait pour vocation d’informer les
habitants de la haute vallée sur le programme MAB, la Réserve de biosphère, ses actions mais
elle a également permis de présenter les premiers résultats de l’enquête distribuée à tous les
habitants du territoire (voir partie V.3).
La communication autour de ces trois réunions avait consisté à réaliser une affiche pour
chacune d’elle, afin de la rendre visible de tous dans les mairies et les commerces environ une
semaine avant la date de la réunion. Un avis était également diffusé dans la presse locale
quotidienne « Corse-matin ». Avec peu de salles suffisamment grandes et disponibles pour
accueillir de telles réunions, il a quand même été proposé de réunir les personnes dans des lieux
différents afin de toucher le plus grand nombre : Casa Marina à Galeria, salle de réunion de la
Mairie de Galeria, salle de réunion de la mairie de Manso.
Afin de ne pas interférer avec les conférences scientifiques proposées par une association
locale (« Cunniscenza di Scandola e di u Fangu ») en période estivale, une seconde phase
d’information sera proposée à la rentrée. Deux réunions publiques d’informations sur le contrat
de rivière du Fango couplée à une présentation de l’actuelle étude sur l’Ecrevisse de Louisiane
dans le delta ainsi qu’une sur l’histoire de la forêt de chênes verts sont d’ores et déjà
programmées.
2) Mise en place d’une stratégie de communication et vie de la Réserve de
biosphère
Une Réserve de biosphère qui entre en phase d’examen périodique ne doit pas pour autant
s’arrêter de vivre. Bien au contraire, cette révision décennale est le moment opportun pour
redynamiser l’existence et la visibilité de la Réserve auprès des habitants et des institutionnels
15
(annexe 1). C’est dans ce cadre qu’une stratégie de communication structurée en cinq objectifs a
été mise en place. Celle-ci vous est présentée dans le tableau 1 ci-dessous.
OBJECTIF
POURSUIVI CIBLE MOYENS UTILISES
Visibilité Habitants permanents
et temporaires
- partage de documents en ligne
- page Facebook de la Réserve de biosphère
Informations Habitants et visiteurs
- dépliants d’informations
- page Réserve de biosphère sur les sites internet des
Mairie
Evénements Tous
- pulimu u pianu (i.e. nettoyons la plaine)
- stand au marché de Galeria
- visite des scolaires au laboratoire de Pirio
- participation à la journée de la pêche et de l’eau
- participation à la transhumance
Valorisation
des acteurs
Acteurs socio-
professionnels - réunion d’informations générales charte d’engagement
Participation
au réseau Tous
- réunions du groupe Communication et Pédagogie
- Lettres de la biosphère
- rencontres annuelles des Réserves de biosphère
- actualités sur le site du MAB France
Visibilité. Afin de rendre le plus transparent possible l’activité de la Réserve, une
plateforme de partage de documents en ligne a été créée via le site internet Scribd. Différents
comptes-rendus et présentations sont accessibles et téléchargeables sur le lien suivant :
http://fr.scribd.com/collections/4212383/Documents. Afin de pouvoir suivre les actualités de la
Réserve de biosphère et à défaut d’avoir un site internet propre, une page Facebook « Réserve de
biosphère de la vallée du Fango » a été créée. Sur cette page, des nouvelles relatives à la vie de la
vallée (évènements, qualité de l’eau, article de presse, photos) sont postées très régulièrement et
les actualités ou Lettres de la biosphère du site internet du MAB France y sont également
relayées.
Informations. Devant le constat d’un manque de communication sur la Réserve de
biosphère que ce soit auprès des habitants ou des visiteurs estivaux, il était essentiel de créer des
supports d’information simple. Un premier dépliant, essentiellement destiné aux habitants, a été
créé dans le but de les informer sur le programme MAB, la Réserve de biosphère du Fango, ses
actions et sa gestion (annexe 2). Ce document imprimé en français et en corse est paru grâce au
financement unique du PNRC. Comme aucune plaquette d’informations propre à la Réserve de
biosphère n’avait encore vu le jour, le PNRC s’est également montré très favorable pour financer
un second dépliant (annexe 3). Ce dernier, imprimé en français et anglais est aussi disponible en
ligne en allemand et prochainement en italien via le système de QR code*. Il permet d’informer
et de sensibiliser les touristes sur la particularité du site, les risques liés aux incendies et aux
crues, les consignes de sécurité à respecter et les loisirs proposés dans la vallée (baignade et
randonnées principalement).
Evènements. L’équipe animatrice de la Réserve de biosphère de la vallée du Fango
s’associe depuis le début de l’année à différents évènements en lien avec l’environnement, la
*QR code (Quick Response code): code-barres en deux dimensions dont le contenu peut être décodé rapidement
après avoir été lu par un lecteur de code-barres, un téléphone mobile, un smartphone, ou encore une webcam.
Tableau 1 : présentation de la stratégie de communication mise en place : objectifs, cibles et moyens utilisés
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nature et les habitants afin de sensibiliser les petits et les grands sur l’existence, les enjeux et les
actions de la Réserve de biosphère. Ces évènements ont pour but de faire vivre le territoire tout en
rassemblant les locaux le temps d’une matinée, d’une journée ou d’un week-end. Ils permettent
aussi à la population de prendre conscience de l’importance de l’espace dans lequel elle vit, de se
l'approprier peu à peu et ainsi d’être plus enclin à l’adhésion au futur projet de territoire. C’est
dans cet esprit que la journée « Pulimu u pianu » (i.e. nettoyons la plaine), action de
sensibilisation ouverte au grand public, a été organisée en avril (annexe 4). Ainsi, c’est après une
heure et demie d'un labeur acharné qu’encombrants, cartouches de chasse et autres avaient été
ramassés dans la plaine de l'Olmu par les habitants et les Maires des communes de Galeria et
Manso (annexe 5). Les encombrants avaient été récupérés par la communauté de communes
Calvi-Balagne et les déchets recyclables (cartons, plastique et verre) avaient été mis au tri
sélectif. Quant aux 54 kg de cartouches, ils ont été envoyés à l'entreprise Recytecnic (Meurthe-et-
Moselle) pour être recyclés et revalorisés. Par ailleurs, la Réserve de biosphère est régulièrement
présente sur le marché de Galeria. L'objectif est de faire découvrir aux habitants et visiteurs la
Réserve de biosphère, sa culture, ses projets et son histoire afin de sensibiliser au plus près de la
population et lui permettre de repartir avec une documentation du PNRC. Enfin, pour la première
fois depuis la création de la Réserve de biosphère, les maternelles de l’école de Galeria ont pu
visiter le 15 juin la forêt de Pirio et découvrir la vie des mésanges avec les scientifiques, Madame
Anne Charmantier et Monsieur Philippe Perret du Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive
du CNRS à Montpellier, lors d’une matinée découverte.
Valorisation des acteurs. La Réserve de biosphère de la vallée du Fango souhaite initier
la démarche de charte d’engagement des acteurs socio-économiques en faveur de la préservation
de l’environnement et du développement économique de la vallée. Cette démarche a pour
ambition de fédérer des acteurs économiques autour d’engagements moraux et volontaires,
définis collectivement. Elle permet d’impulser l’émergence d’initiatives tout en faisant profiter
aux signataires de l’image positive véhiculée par le programme MAB et l’UNESCO. Pour ce
faire, des invitations personnelles avaient été envoyées par mail à tous les socio-professionnelles
de la vallée pour les informer d’une réunion de présentation du projet. Cette réunion s’est tenue
en juillet dans la salle de la tour génoise de Galeria. L’heure proposée pour cette information, soit
15h30 avait été choisi judicieusement pour être la moins contraignante pour les restaurateurs et
éleveurs (entre le service du midi et du soir pour les restaurateurs et avant la traite du soir pour les
éleveurs). Seulement deux personnes ont pu ou ont bien voulu se libérer le temps de la
présentation sur une quarantaine d’invitations envoyées. Aussi, il était indéniable de constater que
le fait d’être en pleine saison pour les estivants a joué un rôle majeur dans le non succès de la
réunion. Une présentation a quand même été faite aux deux acteurs présents mais également aux
Maires, à la chef de service patrimoine du PNRC (Madame Madeleine Torre) et à
l’écodéveloppeur du PNRC (Monsieur Michel Zanettacci). Avec ce collectif et sur la base du
listing des acteurs déjà établi, 13 socio-professionnels susceptibles d’être intéressés par la
démarche ont été ciblés pour réaliser des entretiens directs dès la rentrée. Au vu de la pleine
saison touristique, les trois ateliers participatifs déjà programmés en Juillet ont également été
reporté en septembre (voir partie V.4).
Participation au réseau. Parallèlement à la stratégie de communication mise en place
pour la vie de la Réserve de biosphère, l’équipe d’animation participe aux activités du réseau
français du MAB. Ainsi, des agents ont pu participer aux réunions du groupe Communication du
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MAB France en février, au groupe Pédagogie en avril et aux rencontres annuelles des Réserves
de biosphère françaises en juin à Bort-les-Orgues en Dordogne. La participation des Réserves de
biosphère au réseau français mais aussi mondial permet ainsi de faciliter les échanges
d’expériences et la mise en place de projets communs. Afin de faire vivre ce réseau, la Lettre de
la biosphère du réseau MAB France, qui paraît tous les 3 mois, reprend les grandes actualités du
MAB France et des Réserves de biosphère françaises. C’est ainsi qu’en avril, la vallée du Fango a
eu l’opportunité d’être mise en avant dans la Lettre de la biosphère n°94. Les actualités
principales de la vallée du Fango ont également été reprises dans celle de juillet. D’autre part, le
30 et 31 mai dernier, la vallée du Fango a accueilli le Conseil scientifique de la Réserve de
biosphère durant lequel la problématique sur la délivrance de bois de chauffage a été approfondie,
de même qu’une réflexion sur la communication dans la Réserve de biosphère a été menée.
Les points précédemment décris et la mise en place d’une campagne de communication
auront permis de redynamiser la Réserve de biosphère de la vallée du Fango, de promouvoir le
processus d’examen périodique et d’encourager les acteurs à s’engager dans la démarche.
3) Le diagnostic participatif du territoire : la phase de consultation
Le dynamisme d’une Réserve de biosphère et la mise en place d’une campagne de
communication adéquate permettent de créer un climat favorable à la réalisation d’un diagnostic
participatif efficace. Dans le cas de la vallée du Fango, la phase de consultation a été menée sur
trois niveaux : la diffusion d’une enquête, l’organisation de réunions publiques et la création
d’une commission locale.
a) La diffusion de l’enquête
Afin de faire un premier état des lieux des connaissances et des problématiques, il a été
choisi de diffuser une enquête papier à l’ensemble des habitants de la vallée (annexe 6).
L’objectif n’était ni d’obtenir une vision partagée des problèmes ni de viser la recherche
commune de solutions, ce qui sera le rôle des ateliers participatifs (voir partie V.4), mais plutôt
de faire un travail préparatoire à la phase de co-construction du projet de territoire. Au travers de
cette enquête intitulée « Quel avenir pour la Réserve de biosphère de la vallée du Fango », il était
donc visé de :
- Engager une dynamique d’échange sur les problématiques de la vallée et les priorités d’action
- Recueillir les perceptions quant à la Réserve de biosphère et le programme MAB et faire un
état des lieux des connaissances
- Recenser qualitativement les différentes catégories d’acteurs
- Présenter le nouvel animateur de la Réserve de biosphère lors de la distribution de l’enquête
Pour ne pas orienter les réponses et laisser une certaine liberté d’expression aux habitants,
les questions ouvertes ont été préférées aux questions à choix multiples.
Un exemplaire papier de l’enquête à été distribué à chaque personne adulte résidant dans
la Réserve. Dans la majorité des cas, elle a été remise en main propre à au moins une personne du
foyer, ce qui a permis à l’animateur et moi-même d’expliquer, le temps de quelques minutes, le
processus d’examen périodique engagé. A défaut de ne pouvoir donner le questionnaire en main
propre, des exemplaires ont été déposés dans les boîtes aux lettres. Trois jours entiers ont donc
18
été nécessaires pour distribuer ce document dans toute la vallée. Il a volontairement été choisi de
distribuer l’enquête en saison hivernale afin de ne toucher que les résidents permanents.
Un compte-rendu présentant les résultats de l’enquête a été rédigé et mis à disposition du
public dans les mairies de Manso et Galeria. La version informatique a également été postée sur
la plateforme en ligne Scribd.
b) L’organisation des débats dans les réunions publiques
L’organisation de réunions publiques n’avait pas seulement pour rôle la diffusion
d’informations concernant la Réserve. Elles représentaient également une occasion de laisser
place à l’expression et au débat. Ces discussions ouvertes ont permis de soulever des problèmes
récurrents auxquels les habitants sont confrontés. Au travers de ces temps d’échanges, c’est un
véritable moment de partage de connaissances qui a eu lieu. Ils ont permis de recueillir aussi bien
des problèmes que des idées et ont constitué la base, avec les résultats de l’enquête, à l’étape de
co-construction du projet de territoire.
c) La création de la commission locale
Suite aux réunions publiques et à la diffusion de l’enquête, l’équipe d’animation et les
Maires des communes ont exprimé le souhait de créer un petit comité rassemblant quelques
habitants qui suivraient le bon déroulement de l’examen périodique. C’est ainsi, que sur la base
des retours de l’enquête, certains habitants ont été identifiés pour leur motivation et pour leur
volonté à participer au projet de territoire. Il a donc été proposé à six d’entre eux, représentants le
plus possible les différentes zones du territoire et les différentes classes d’âge, d’intégrer ce
comité de suivi de l’examen périodique. Ce dernier, dont la dénomination exacte « commission
locale » a été choisie et adoptée par tous, intègre également les Maires des trois communes,
l’animateur de la Réserve et l’éco-développeur du PNRC. La commission locale, alors composée
de 11 membres, a 4 rôles :
- Compréhension commune du processus d’examen périodique
- Examen et choix des outils de diagnostic participatif
- Partage d’idées et propositions d’actions à entreprendre
- Relais des activités de la Réserve de biosphère auprès de la population locale
Cette commission se réunie régulièrement, au moins une fois tous les deux mois, pour
partager les avancements des différents points abordés dans les précédentes réunions.
De par cette phase de consultation avec la diffusion de l’enquête, les réunions publiques et
les discussions avec la commission locale, le diagnostic participatif aura permis à l’équipe
d’animation d’identifier le contexte, les parties prenantes ainsi que les grandes problématiques du
territoire.
4) La co-construction du futur projet de territoire : la phase de concertation
Dans le cadre de l’examen périodique, la construction d’un projet de territoire proche des
attentes des acteurs locaux est essentielle. Elle doit donc faire l’objet de la participation de toutes
les parties prenantes. Cependant différents niveaux de participation existent, allant de la simple
information jusqu’au contrôle citoyen (Arnstein, 1969). Le niveau de participation maximal est
souvent celui qui est visé, mais ce n’est ni toujours possible ni souhaitable. Ici, celui visé
19
semblerait être celui de la conciliation (i.e. quelques citoyens sont dans les organes de décision)
puisque les activités de la Réserve de biosphère sont basées sur la coopération et le co-
apprentissage. Par ailleurs, le choix du groupe de travail et la représentativité des participants
selon leur activité peut varier selon le territoire et selon la problématique sur laquelle les
personnes vont être amenées à travailler (Etienne, 2009). Dans le cas de la vallée du Fango, il a
été privilégié l’implication des acteurs locaux en cherchant à apprécier la diversité de leur
pratiques tout en les associant à des institutionnels.
Ainsi, afin de comprendre les problématiques du territoire et réfléchir aux orientations de
développement pour les dix années à venir, il a été choisi d’organiser des ateliers participatifs
pour favoriser une réflexion commune entre acteurs du territoire.
La phase de co-construction s’est alors découpée en deux temps : la préparation des
ateliers puis leur mise en œuvre. Ainsi, en amont des ateliers un listing des personnes-ressources
aussi complet que possible a été dressé et rassemble la quasi-totalité des socio-professionnels de
la microrégion selon leur type d’activité (annexe 7). Cette liste a pu être dressée grâce aux
résultats de l’enquête, aux listes fournies par le syndicat d’initiative, aux recherches internet, mais
c’est surtout pendant les réunions de la commission locale qu’une grande majorité de noms ont
été évoqués. Les Maires des communes ont quant à eux complété la liste des acteurs
institutionnels. Ensuite, trois thèmes qui regroupent les différentes problématiques identifiées sur
le territoire grâce à l’enquête et aux réunions publiques, ont été choisis en concertation avec la
commission locale. Ces trois thèmes définissent l’orientation de trois ateliers participatifs et
permettront ainsi de l’énoncer clairement aux personnes présentes. C’est d’ailleurs toujours
pendant les réunions de la commission locale, que les personnes-ressources à inviter pour chacun
de ces ateliers thématiques ont été sélectionnées. Enfin, le choix du canevas de travail au travers
d’une méthode participative a quant à lui été de mon ressort. J’ai ainsi eu l’occasion de choisir
trois types de méthodes différentes selon ce qu’il était attendu d’un atelier. Il a volontairement été
préféré d’utiliser des méthodes différentes afin de ne pas laisser un sentiment de redondance aux
personnes qui seraient conviées à plusieurs ateliers, notamment les acteurs institutionnels. Le
tableau 2 ci-dessous présente pour chaque atelier le thème, la méthode choisie, l’objectif et les
problématiques étudiées.
Thème de
l’atelier
Développement
économique et ruralité
Fréquentation estivale et
qualité de vie dans nos
villages et hameaux
Prévention des risques
(crues, incendies)
Méthode Post-it
(ENDURE, 2010)
Arbre à problème
(www.metaplan.fr)
Cartographie participative
(Fonds international de
développement agricole,
2009)
Durée Une ½ journée Une ½ journée Une ½ journée
Objectif
Former un groupe de
réflexion pour faire émerger
des idées et réfléchir à des
pistes de travail pour le futur
projet de territoire
(agrotourisme, charte
d’engagement, valorisation
des produits locaux,
patrimoine culturel…).
Comprendre la complexité
du problème de la
fréquentation touristique en
identifiant les causes et les
conséquences, et en les
transformant en axes de
travail pour le futur projet de
territoire.
Partager une représentation
commune pour comprendre
les enjeux autour d’une
carte géante et partager les
connaissances et les
informations sur les risques
incendies et crues.
Tableau 2 : description et détails des trois ateliers de co-construction programmés
20
Problématiques
étudiées
Désertification, emplois,
logement, cohésion sociale,
fréquentation touristique,
développement économique
Désertification, emplois,
logement, cohésion sociale,
fréquentation touristique,
développement économique
Risque incendie, risque
crue, cohésion sociale,
fréquentation touristique
Après le travail préparatoire aux ateliers, le second temps de phase de co-construction
était donc leur mise en œuvre. Pour la programmation, trois dates avaient été choisies en fonction
de la disponibilité de l’animateur de la Réserve de biosphère, de l’éco-développeur du PNRC et
des Maires des communes. Ces ateliers étaient alors tous programmés en juillet, précédés de la
réunion de présentation sur la charte d’engagement en faveur des Réserves de biosphère. Cette
dernière n’ayant pas eu un franc succès (voir partie V.2), il a été choisi de reporter les ateliers
après le pic de la saison touristique, c'est-à-dire en septembre. Toutefois, une fiche technique
détaillant les méthodes participatives utilisées pour chaque atelier, ainsi que les personnes à
inviter et leur contact, a été fournie à l’animateur de la Réserve de biosphère afin de rendre plus
aisée la mise en œuvre de ces réunions.
Afin d’évaluer la qualité d’un atelier et de pouvoir éventuellement apporter des
modifications aux suivants, il est important de proposer une courte enquête de satisfaction à faire
remplir par les participants en fin de séance (annexe 8).
5) La phase de planification et programmation du futur projet de territoire
et la présentation du dossier à l’UNESCO
A partir du diagnostic participatif précédent et en tenant compte des atouts, contraintes et
dynamiques du territoire, l’équipe d’animation de la Réserve de biosphère pourra définir les
grands axes de développement du territoire pour les dix prochaines années. C’est à l’aide d’un
tableau synthétisant les propositions retenues lors des ateliers, que des projets pourront être
clarifiés et priorisés selon la problématique à laquelle ils répondent. Les actions prévues pourront
ainsi être programmées dans le temps tout en tenant compte des ressources humaines, matérielles,
techniques mais également financières. C’est sur la base de ces éléments que le dossier à
présenter aux collectivités, au comité MAB puis à l’UNESCO devra être rédigé.
Avant même le renouvellement ou non de la désignation Réserve de biosphère par
l’UNESCO, la mise en œuvre du nouveau projet de territoire pour la vallée du Fango peut
commencer dès lors qu’il a été correctement construit et clairement défini. Cependant, la mise en
œuvre et le succès des actions dépendra de l’implication de la population et ne portera ses fruits
que si les acteurs locaux sont porteurs de ce projet.
6) Proposition d’un système de suivi et d’évaluation du projet
Le suivi et l’évaluation sont deux outils complémentaires qui permettent de juger la
progression réalisée en termes d’objectifs et de résultats à travers l’apprentissage de ce qui a été
vécu sur le territoire. Le suivi est l’analyse continue ou périodique des informations collectées et
des actions menées pendant le projet. Il vise, au travers d’indicateurs, à s’assurer que ce qui a été
prévu est réalisé et permet de repérer les dysfonctionnements pour faire des éventuelles
réorientations. L’évaluation compare quant à elle l’avant et l’après d’une action pour juger de sa
pertinence, de sa cohérence, de son efficacité, de son impact et de sa durabilité (Ministère de la
décentralisation et de l’aménagement du territoire, 2009).
21
Afin d’analyser la progression du futur projet de territoire de la Réserve de biosphère, un
système de suivi et d’évaluation est proposé dans le tableau 3 ci-dessous. Ce dernier est inspiré
du guide méthodologique pour la mise en place d’une démarche participative dans les Réserves
de biosphère (Master Man and Biosphere 2012-2013, 2012). C’est l’identification des principaux
enjeux de la vallée qui a permis de définir les indicateurs suivants. Cependant, cette liste n’est en
aucun cas exhaustive et il est évident que l’animateur du projet de territoire est le mieux placé
pour choisir les plus pertinents et rajouter ceux qui viendraient à manquer.
TYPE INDICATEURS METHODES
Indicateurs
économiques
Nombre de touristes Recueillir les chiffres auprès des différentes
structures d’accueil touristique
Nombre d’exploitants agricoles Recueillir les chiffres auprès de l’ODARC
Nombre de points de vente de
produits locaux Recueillir les chiffres auprès de l’ODARC
Nombre d’entreprises utilisant des
matières premières corses Enquête à répéter auprès des entreprises
Nombre d’habitants Recueillir les chiffres auprès de l’INSEE
Nombre d’actifs Recueillir les chiffres auprès de l’INSEE
Indicateurs
sociaux
Nombre de manifestations
organisées
Tenir un tableau de bord : nombre d’évènements,
date, organisateur…
Nombre de participants aux ateliers,
conférences et réunions publiques
Tenir un tableau de bord régulier du nombre de
participants
Niveau d’informations de la
population
Nombre de supports d’informations publiés,
d’actualités sur la page Facebook
Niveau de satisfaction de la
population sur la qualité de vie
Enquêtes et entretiens à répéter auprès des
habitants
Nombre d’associations Recueillir les chiffres auprès des Mairies
Indicateurs
environnementaux
Nombre de suivis et d’inventaires
faunistiques ou floristiques
Recueillir les chiffres auprès de l’APEEM, de
l’OEC et du PNRC
Nombre d’entreprises utilisant les
NTIC* (vente en ligne, plaquette
d’informations en ligne système de
réservation en ligne…)
Enquête à répéter auprès des entreprises
Nombre de touristes venant pour la
qualité de l’environnement Enquête à répéter chaque été auprès des visiteurs
Nombre de projets d’éco-
construction Recueillir les chiffres auprès des Mairies
Mode de déplacement des visiteurs
(voiture, moto, bus, vélo, marche à
pied, auto-stop, co-voiturage…)
Enquête à répéter chaque été auprès des visiteurs
Nombre d’agriculteurs en bio,
raisonné ou bénéficiant de MAET
Recueillir les chiffres auprès de l’ODARC et de
l’animatrice Natura 2000
Indicateurs
organisationnels
Nombre de publications
scientifiques
Recueillir les chiffres auprès des scientifiques et
centraliser les publications
Nombre de publications grand
public
Recueillir les chiffres auprès de l’APEEM, des
associations, du PNRC et des Mairies
Avancement des actions
programmées
Tenir un calendrier de travail et rédiger des
rapports d’activités réguliers
Satisfaction des participants aux
ateliers et réunions publiques
Enquêtes de satisfaction à répéter après chaque
ateliers ou réunion
*NTIC : nouvelles technologies de l'information et de la communication.
Tableau 3 : exemple d’indicateurs de suivi et d’évaluation pour le futur projet de territoire
.
22
Le mode d’évaluation est différent selon qui la réalise (Ministère de la décentralisation et
de l’aménagement du territoire, 2009). Pour s’assurer d’avoir un regard neutre et neuf, il est
préférable de faire une évaluation par des consultants extérieurs. Cependant, ce mode
d’évaluation n’est pas toujours aisé à mettre en place. Il est donc possible de réaliser soit une
auto-évaluation par les personnes impliquées directement dans l’action évaluée, soit une
évaluation interne qui est initiée et effectuée par la structure responsable de la conduite de
l’action. Dans cette troisième situation, l’évaluation sera réalisée par l’équipe de coordination et
d’animation de la Réserve de biosphère.
De la même façon, elle peut être réalisée à différents moments :
- Ex-ante : permet d’étudier la faisabilité d’une action ou d’un programme
- A mi-parcours : permet de faire d’éventuelles corrections sur l’orientation d’une action
- Finale : permet d’observer les conséquences à court-terme
- Ex-post : permet d’observer les effets à moyen et long termes
Une fois les données collectées, l’équipe d’animation rédige un document de suivi et
d’évaluation qui doit être adopté par les parties prenantes puis diffusé.
23
VI. LE DIAGNOSTIC DE LA VALLEE DU FANGO
Avant de pouvoir imaginer et co-construire des mesures de gestion et de développement
pertinentes, il était essentiel de réaliser un diagnostic du territoire au travers de ses acteurs, de ses
atouts, de ses contraintes et de ses enjeux. Ainsi, les premières démarches engagées (annexe 1)
auront permis de faire un état des lieux détaillé de la vallée pour mieux comprendre les grands
enjeux de territoire et pouvoir envisager par la suite des propositions pour le futur projet de
territoire.
1) Les résultats des démarches engagées
a) Les réunions publiques
Le tableau 4 suivant présente le schéma général des trois réunions publiques qui ont eu
lieu de janvier à mars 2013.
Objet de la
réunion Date et heure Lieu
Mode
d’invitations
Nombre de
personnes
présentes
Informations
générales sur la
Réserve de
biosphère
Mercredi 23 janvier
17h Casa Marina
Affichage mairies
et commerces
Avis dans la
presse locale
Environ 30
personnes
Economie locale
et brainstorming
Jeudi 28 février
17h Mairie de Galeria
Affichage mairies
et commerces
Avis sur la page
Environ 20
personnes
Informations
générales sur la
Réserve de
biosphère et
résultats de
l’enquête
Samedi 23 Mars
18h Mairie de Manso
Affichage mairies
et commerces
Avis dans la
presse locale et sur
la page Facebook
Environ 40
personnes
Bien qu’une communication ait été faite autour des trois réunions publiques
programmées, une participation variable a été observée et les personnes touchées n’étaient en
général que celles de la commune où se déroulait la réunion. Il faudra noter que la réunion
thématique sur l’économie locale a eu un très faible succès avec seulement une quinzaine de
personnes qui étaient venues ce jour là. Il peut alors être supposé que cibler l’objet d’une réunion
sur un sujet précis était encore trop prématuré dans le processus d’examen périodique. On peut
également imaginer que le lieu de la réunion, à savoir la mairie de Galeria, différent de celui de la
première réunion et surtout lieu non neutre, a pu décourager certaines personnes qui auraient
souhaité s’y rendre. Le choix du lieu pour de telles rencontres doit être clairement réfléchi : il doit
être facile d’accès, le plus neutre possible et identifié comme légitime pour celui qui propose
l’invitation (Etienne, 2009). Comme expliqué plus haut, il n’existe, dans la vallée, que très peu de
salle pouvant accueillir ce type de réunions. Aussi les mairies de Galeria ou Manso peuvent être
considérées comme non neutres puisqu’elles sont le siège d’administration politique des
Tableau 4 : présentation détaillée des réunions publiques selon leur objet, la date, le lieu, le mode
d’invitations et le nombre de personnes présentes
.
24
communes. Les Maires étant des partenaires de la Réserve de biosphère au même titre que les
autres, ces lieux de rencontres semblent cependant être légitimes. Il faut d’ailleurs noter que la
participation la plus forte a été constatée à la réunion qui s’était déroulée à la mairie de Manso
avec une quarantaine de personnes. Afin de rassembler un maximum de personnes, il avait
volontairement été choisi de proposer ces réunions à des jours différents. Ainsi, la participation la
plus importante a pu être constatée à la réunion du samedi. Enfin, l’importance de la
communication autour de ces réunions à bien été remarquée. En effet, la deuxième réunion qui
avait eu très peu de succès n’avait pas fait l’objet de la même communication que la première et
la troisième par manque de temps. Il peut donc être supposé que le type de la réunion thématique
et la faible communication sont en cause dans la très faible participation observée.
Dans tous les cas, ces réunions publiques ont donné lieu à un débat animé par des
personnes exposants différents points de vue. Elles auront permis de soulever des problèmes
récurrents à l’ensemble de la vallée et de discuter de sujets particulièrement sensibles comme la
fourniture en bois de chauffage en provenance de la forêt de chêne vert. En effet, la forêt
territoriale du Fango, zone centrale de la Réserve de biosphère, dispose d’un plan d’aménagement
rédigé par l’ONF désigné gestionnaire de la forêt par le propriétaire la CTC. Depuis que les forêts
domaniales sont devenues forêts territoriales en 2002, celle du Fango est devenue propriété de la
CTC. L’ancienne forêt de chênes verts fait alors l’objet d’une divergence de points de vue entre
d’une part la conservation de ces arbres et d’autre part la coupe de bois de chauffage. Cette
problématique, bien que sérieuse, ne concerne aujourd’hui qu’une minorité de personnes de la
haute vallée qui semblaient avoir accès par le passé à la coupe de chênes verts dans la forêt
territoriale du Fango. De plus, ce problème n’existe que depuis une dizaine d’année et persiste
jusqu’à maintenant puisqu’il n’a pas encore été solutionné. Son évocation récurrente affectait
alors l’identification d’autres problématiques plus générales à toute la vallée. C’est ainsi que
d’autres enjeux ont pu être abordés au cours de ces réunions comme la gestion du flux touristique
dans la vallée lors de la saison estivale, l’ouverture ou la réouverture des sentiers, le risque
incendie et le manque avéré de communication ou d’informations et notamment l’absence
d’échanges entre scientifiques et habitants. Il a été constaté un besoin de plus de transparence
dans les actions entreprises sur le territoire de la Réserve et certains ont souligné que cette
réunion était justement un premier pas en avant vers la relance d’une communication quasi
inexistante jusqu’à aujourd’hui.
En plus de l’identification des problématiques au cours de ces réunions publiques, la
réunion brainstorming sur l’économie locale a permis de faire émerger des propositions à
envisager dans le futur projet de territoire pour les deux thèmes suivants :
1. Développement durable de la vallée 2. Lien social et vie en société
- Développement d’un écotourisme par des
sentiers du patrimoine, de l’agrotourisme
- Création d’une navette vers Calvi et intra vallée
pour les habitants en hiver et les visiteurs en été
- Proposition de solutions temporaires pour
fourniture locale en bois de chauffage
- Revalorisation et restauration de ruines ou
vestiges de la vie d’antan
- Propositions d’activités pour la jeunesse et les
anciens (salle des jeunes, veillées des anciens,
lieux de rencontres entre les générations…) en
s’appuyant sur la vie associative
- Amélioration de l’information auprès des
visiteurs et des habitants
- Association de l’école aux actions culturelles et
environnementales
- Labellisation de produits et des activités - Organisation de visites de lieux culturels
25
- Mise en place d’un marché local - Création d’une maison du territoire en lien avec
les producteurs et artisans locaux
- Mise en place de sciences participatives
- Organisation d’une journée des associations
L’absence de réunions de ce type jusqu’en février dernier a donné lieu à certains échanges
hors contexte. Faire émerger de ces débats souvent passionnés, des solutions en rapport avec les
problématiques, reste une difficulté humaine qu’il faut apprendre à gérer. A l’avenir, il sera ainsi
très important de fixer des règles de prise de parole avant le début même de la réunion.
b) La diffusion de l’enquête
L’enquête a constitué un support pour une première prise de contact entre le nouvel
animateur de la Réserve de biosphère et le maximum de personnes rencontrées pendant la
distribution. Elle a également permis de présenter la Réserve à ceux qui ne la connaissaient pas
ainsi que le processus d’examen périodique en cours.
Sur la totalité des 330 enquêtes distribuées, 67 nous ont été retournées, correspondant
alors à un taux de retour de 20% (compte-rendu de l’enquête, 2013). Ce dernier peut paraitre
faible mais représente en réalité ce qu’il peut être espéré d’un questionnaire de type ouvert.
Cependant, les retours ont été variables selon la zone de distribution. En effet, il a été observé que
seulement 8.3% de personnes habitants à Galeria ou dans le Marzulinu ont répondu à l’enquête,
contrairement aux 52.8% de retours pour Manso. Ainsi, malgré un nombre acceptable d’enquêtes
retournées, il a fallu nuancer l’analyse des résultats puisque les informations recueillies n’étaient
pas représentatives de l’ensemble du territoire.
L’analyse des résultats a permis de dégager une vision globale des grandes
problématiques du territoire ce qui a servi de base pour le choix et la programmation des ateliers
participatifs. Par ordre d’importance, les problèmes évoqués étaient :
- la gestion du flux touristique (31%) et ce qui y est lié : pollution de la rivière (19%),
problème de stationnement et de circulation (11%)
- le risque incendie (9%)
- le manque de communication (8%)
- la fourniture en bois de chauffage (8%)
- problèmes plus rarement évoqués : accès difficile au logement (2%), désertification (2%),
bétail en divagation (2%), faible possibilité d’emplois (2%), régulation et contrôle de la
chasse (2%), implication de la population (2%)
Ces résultats montrent alors que l’enjeu majeur n’est pas celui du bois de chauffage (8%)
mais semble bien être celui de la fréquentation touristique (31%) étant d’ailleurs souvent
qualifiée de « surfréquentation touristique ». D’autre part, bien que la faible implication de la
population dans le projet de territoire ne semble pas être un problème préoccupant, elle a été
évoquée de nombreuses fois dans la partie dédiée aux commentaires.
Bien que ces enjeux ne soient pas complètement représentatifs de la vallée (faible taux de
retour pour la commune de Galeria et le Marzulinu), ils représentent des axes de travail certains
pour le futur projet de territoire.
26
La perception de la Réserve de biosphère est quant à elle plus nuancée. En effet, elle
semble bien connue mais les actions qui y sont entreprises beaucoup moins. Elle est perçue
comme une structure scientifique qui sert uniquement à protéger les milieux naturels. Ceci met
bien en évidence le problème du manque de communication quant aux actions entreprises (8%).
c) Communication mise en place et participation au réseau MAB France
Bien que le succès d’une stratégie de communication mise en place s’évalue sur le long
terme, les premiers retours sont quand même présentés dans cette partie notamment au travers de
citations clés tirées de certaines enquêtes et au cours de discussions informelles dans les villages.
L’organisation des réunions publiques et de réunions classiques, la multiplication des
actualités rédigées pour le site du MAB France, la participation aux Lettres de la biosphère, la
tenue d’un stand au marché et la participation à divers évènements montrent bien qu’une nouvelle
dynamique semble se mettre en place dans la Réserve de biosphère de la vallée du Fango (annexe
2). C’est d’ailleurs ce qui est constaté dans les enquêtes, notamment avec la citation « c’est la
première fois que quelqu’un du MAB se présente avec la distribution de ce papier » (compte-
rendu de l’enquête, 2013). Certains habitants semblent avoir conscience qu’une opportunité leur
est offerte pour avoir la parole et même prendre part au futur projet de territoire : « les habitants
de la vallée du Falasorma et de Galeria doivent être parties prenantes dans l’élaboration d’un
programme de protection de l’environnement et de développement économique ».
D’autre part, sur la page Facebook de la Réserve, le nombre de membres a augmenté
depuis sa création et on en compte aujourd’hui 93 (60.2% de femmes et 36.6% d’hommes). On
dénombre également 60 actualités qui auront majoritairement été relayées et de nombreux
commentaires confirmant la part grandissante de participation ont pu être notés.
2) Les acteurs du territoire
L’ensemble des activités exercées sur un territoire tirent profit directement ou
indirectement des ressources naturelles disponibles. Afin de mieux préserver l’environnement et
son équilibre, la gestion collective du territoire est indispensable et pour cela il est primordial
d’étudier chaque acteur exerçant une activité pour comprendre les enjeux et logiques de chacun.
L’analyse présentée dans le tableau 5 suivant, construite à partir des résultats des démarches déjà
engagées, détaille les objectifs et les contraintes des acteurs directs identifiés. Les ateliers
participatifs prévus permettront ensuite d’affiner cette analyse en faisant émerger des solutions
répondant à la fois aux objectifs et aux contraintes de chacun.
ACTEURS OBJECTIFS CONTRAINTES
Les résidents
- Chauffage au bois
- Environnement sain
- Maintien des traditions
- Restauration du patrimoine
Accès eau potable
- Stationnement et circulation difficile en
période estivale
- Accès à la coupe de bois de chauffage
- Pollution de la rivière et des rives l’été
Les chasseurs et pêcheurs
- Présence faune cynégétique
- Environnement de bonne qualité
- Accès aux zones d’activités
- Dépendance de l’état écologique d’un site
- Zones règlementées
Tableau 5 : analyse des principaux acteurs du territoire aux travers de leurs objectifs et leurs contraintes
27
Les associations locales
- Education à l’environnement
- Maintien des traditions
- Restauration du patrimoine
- Pas de pouvoir financier ou règlementaire
Les commerçants
et artisans et acteurs du
tourisme
- Maintien de son activité
- Environnement sain
- Dépendance de la fréquentation touristique
- Dégradation et pollution de la vallée
Les élus
- Acquisition foncière
- Logements communaux
- Assainissement
- Repeuplement
- Parcelle en indivision
- Dépeuplement de l’intérieur
- Résidences secondaires
- Fréquentation touristique non maitrisée
Les éleveurs et autres
agriculteurs
- Production agricole
- Gestion extensive
- Qualité du produit
- Ventes locales
- Nombreuses règlementations
- Saison sèche qui oblige à la transhumance
ou la supplémentation alimentaire des
troupeaux
PNRC
- Gestion des milieux naturels
- Education à l’environnement
- Développement durable et
tourisme vert
- Fréquentation touristique non maitrisée
- Contraintes financières
- Dépeuplement de l’intérieur
APEEM et autres
scientifiques
- Amélioration de la connaissance
- Publication d’articles et
d’ouvrages
- Budget limité pour la recherche
ONF - Gestion de la forêt
- Gestion du risque incendie
- Demande forte d’accès à la coupe de bois
de chauffage
- Parcelles en indivision
CELRL - Gestion et préservation du delta
- Fréquentation non maitrisée du site par les
touristes en été et par les chasseurs en hiver
- Espèces invasives
- Bétail en divagation
Autres institutionnels :
OEC, Conseils Généraux,
CTC, gendarmerie,
DREAL, ODARC …
- Déclinaison des
recommandations nationales
- Feuillet administratif
- Budget
3) Propositions pour le futur plan de gestion à partir des enjeux de la
Réserve de biosphère
A partir des analyses précédentes et des résultats des premières démarches engagées, les
différents principaux enjeux du territoire ont pu être identifiés. On retiendra :
- (1) Gestion de la fréquentation touristique
- (2) Gestion des risques incendies et crues
- (3) Dynamisme économique et lien social
- (4) Communication et partage de l’information
- (5) Protection et mise en valeur du patrimoine naturel
- (6) Mise en valeur du patrimoine culturel et des traditions
- (7) Construction de résidences secondaires
La fourniture en bois de chauffage étant une problématique récurrente mais temporaire et
ne concernant qu’une petite partie des habitants de la vallée, il a été choisi de l’exclure des enjeux
retenus.
A partir de ces sept problématiques, cinq thèmes contenant des actions à mettre en œuvre
sont proposés dans le tableau 6 suivant et pourront être intégrés ou inspirer le futur projet de
territoire de la Réserve de biosphère de la vallée du Fango. Ces thèmes proposent des orientations
28
de développement et des axes de travail sur les enjeux dont le numéro est entre parenthèses. Les
actions proposées dans chacun des thèmes suivants ont été imaginées à partir du diagnostic du
territoire ou sont directement des propositions d’habitants ou de gestionnaires retenues.
THEME 1 : communication, information, sensibilisation et éducation à l’environnement (4) (5)
- Réunions publiques, conférences grand public, réunions thématiques chez l’habitant
- Panneaux « Bienvenue dans la Réserve de biosphère de la vallée du Fango » aux cols de la vallée
- Relance du journal du PNRC ou lancement d’une lettre de la vallée
- Publication récapitulant les activités bénéficiant de la marque PNRC ou ayant signées la charte
d’engagement avec informations sur le PNRC et la Réserve de biosphère et une rubrique « à voir, à faire »
- Travail sur l’information avec les principales éditions de guides touristiques
- Jumelage interclasses
- Journée portes ouvertes au laboratoire d’écologie de Pirio et à la Casa Marina
- Visites guidées de la forêt et des sites patrimoniaux
- Site internet Réserve de biosphère de la vallée du Fango
- Apéritifs scientifiques grand public au laboratoire d’écologie de Pirio
- Pérennisation de la visite printanière des maternelles de Galeria au laboratoire d’écologie de Pirio
THEME 2 : gestion de la fréquentation
touristique et prévention des risques incendies
et crues (1) (2)
THEME 3 : développement économique, agrotourisme
et tourisme vert (3) (6)
- Etude de fréquentation touristique et de
capacité de charge de la rivière
- Aires de stationnement naturelles
- Installation de toilettes sèches et poubelles sur
les aires de stationnement
- Pérennisation de deux éco-gardes estivaux
(annexe 9)
- Maison MAB du territoire
- Restauration des ruines, bergeries, couvent avec suivi
par l’architecte du pays de Balagne
- Sentier thématique MAB / patrimoine culturel /
patrimoine naturel
- Séjours racines
- Développement du réseau « Bienvenue à la ferme »
- Espace vente et promotion des produits locaux
- Marché local
- Valorisation des acteurs par la charte d’engagement
THEME 4 : préservation de l’environnement
de la vallée et contrôle de l’urbanisation (5) (7)
THEME 5 : lien social et vie en société (3)
- Journée annuelle de ramassage des cartouches
de chasse
- Installation et containers récupérateurs de
cartouches et partenariat La Poste-entreprise
de revalorisation des cartouches Recytecnic
- Contrôle de l’urbanisation des résidences
secondaires par une labellisation Grand Site
par le Ministère de l’écologie, du
développement durable et de l’énergie
- Labellisation « Rivières Sauvages » du Fango
(annexe 10)
- Exposition ou concours photos
- Navette intra-vallée à l’année
- Lieux de rencontres inter générations
- Mise en place de sciences participatives (installation de
nichoirs à mésange dans les jardins, observatoire des
saisons)
- Journée des associations
- Concours de logo Réserve de biosphère de la vallée du
Fango
Ces cinq thèmes rejoignent les quatre groupes de travail qui avaient été formées en 2003
après la mise en place du guide d’aide à la gestion (Natali, 2000). Ils seraient donc intéressant,
après les ateliers participatifs, de reformer des groupes de travail similaires avec des personnes
compétentes et en majorité de Corse afin de pouvoir les réunir le plus souvent possible. Ces
collectifs d’experts, gestionnaires et habitants pourraient ainsi travailler ensemble pour réfléchir
et mettre en œuvre le projet de territoire.
Tableau 6 : axes de travail pour le futur projet de territoire et propositions d’actions à mettre en place ou à pérenniser
29
VII. DISCUSSION
La pertinence et l’utilité de l’examen périodique
Avec la mise en place du cadre statutaire du réseau mondial des Réserves de biosphère
(Séville, 1995), la Réserve de biosphère de la vallée du Fango a réalisé son premier examen
périodique en 2003. Cette révision avait permis la réalisation du guide d’aide à la gestion de la
Réserve et en amont de la rédaction de ce document, c'est toute une démarche de conception de
projets et de concertation qui avait dû être menée. Cette entreprise avait été conduite à travers
l'établissement de quatre commissions thématiques (Eau, Forêt, Patrimoine-Tourisme-
Développement, Education-Formation-Communication) qui réunissaient déjà les partenaires de la
Réserve : gestionnaires, élus, scientifiques investis sur le territoire, administrations et institutions
compétentes dans ce projet et autres acteurs locaux (Natali, 2003). Le travail de ces groupes
thématiques avait abouti à la programmation de 32 actions, qui sont désormais soit réalisées, soit
en cours de réalisation, soit toujours en projets. D’autres ont été abandonnées avec l’évolution du
territoire et des attentes (Innocenzi, 2013). La plupart des actions prévues sur le thème Eau sont
d’ailleurs retrouvées dans le contrat de rivière, actuellement en cours de réalisation, et celles sur
les thèmes Forêt et Patrimoine-Tourisme-Développement sont inclues dans les DOCOB Natura
2000. La rédaction de ce guide d’aide à la gestion aura non seulement permis d’identifier les
problématiques qui se posaient à l’époque mais aura également permis à la Réserve de biosphère
d’être en adéquation avec la Stratégie de Séville.
Après avoir dressé le bilan des actions prévues et entreprises entre 2003 et 2012, la
Réserve de biosphère de la vallée du Fango est aujourd’hui une nouvelle fois en phase d’examen
périodique. Cette démarche aurait dû débuter il y a déjà plus d’un an, c’est le risque de perdre la
désignation UNESCO de ce site qui a enfin mobilisé son gestionnaire, le PNRC. C’est donc cette
année, que le PNRC, avec le soutien du comité MAB France et des partenaires de la Réserve de
biosphère, a souhaité impulser une nouvelle dynamique axée sur la concertation et la participation
citoyenne. Bien que la co-gestion du territoire était déjà existante et rassemblait les différents
partenaires (le Comité de rivière pour le contrat de rivière, le Comité de pilotage pour les sites
Natura 2000, co-gestion des espèces invasives…), elle n’impliquait que très peu les habitants que
ce soit au niveau de la prise de décision, de la concertation ou simplement au niveau de
l’information. Ainsi, les démarches engagées telles que la diffusion d’une enquête aux habitants,
l’organisation de réunions publiques, la mise en place d’une stratégie de communication et la
création de la commission locale semblent signer un nouveau tournant pour la Réserve de
biosphère. Cette nouvelle dynamique est d’ailleurs perçue au travers de sa participation au réseau
du MAB France (fil d’actualités, Lettres de la biosphère, rencontre annuelle des Réserves de
biosphère) qui jusqu’à présent était moindre.
L’examen périodique est le moment clé pour dresser le bilan des changements et des
acquis et c’est au travers de longs temps d’échanges que la future politique de gestion se met en
place. C’est pour les Réserves de biosphère continuellement actives et dynamiques, l’occasion de
laisser place à la concertation pour revoir le projet de territoire mais ça l’est d’autant plus pour
celles qui étaient jusqu’alors faiblement dynamique. Dans le cas de la Réserve de biosphère de la
vallée du Fango, cet examen périodique devrait permettre d’établir un nouveau projet de territoire
mais il a d’ores et déjà permis de créer ou recréer des liens entre les partenaires et les habitants et
de revaloriser la Réserve de biosphère au niveau régional mais également national.
30
Le contexte de la mise en place de la démarche participative
Le principal atout du territoire est qu’il existe dans l’esprit de chacun, un sentiment
marqué de fierté d’appartenance à cette vallée, comme à la Corse plus généralement. C’est cette
fierté et cette force identitaire qui aura permis de préserver la plupart des atouts naturels et
culturels des régions de Corse pendant des années. De nos jours, c’est la gestion des territoires
par des institutions et des labellisations diverses qui permettent souvent la protection contre un
développement anarchique et non maitrisé, mais ces structures gestionnaires peuvent parfois
paraître superflues voir inutiles aux yeux de certains. C’est dans ce contexte particulier que la
mise en place d’une démarche participative a dû être amenée. Bien que les démarches engagées
jusqu’ici ont permis d’impulser une nouvelle dynamique dans la Réserve de biosphère, elles n’ont
pas toujours été aisées à mettre en place et ont du être proposées avec la précaution de respecter
une caractéristique essentielle qui enrichie les échanges en Corse, celle du dialogue, de la
confrontation et de la macagne*. Ceci confirme d’ailleurs les résultats de l’enquête concernant la
communication à mettre en place. En effet, la réponse au besoin urgent de communication
constaté ne devra pas passer par l’utilisation des nouvelles technologies mais par des moyens qui
permettent aux personnes d’interagir et d’échanger comme les réunions publiques et les débats.
Ainsi, les cycles de réunions publiques, de conférences et d’ateliers devront être constamment
proposés et ce même après le renouvellement de la désignation Réserve de biosphère par
l’UNESCO. Le fait d’avoir pu être sur le territoire même de la Réserve aura indéniablement été
un atout majeur dans la mise en place d’une telle démarche puisque ceci aura permis d’être plus
proche des habitants et de bénéficier d’une collaboration étroite avec les Maires des communes.
L’ambition de gestion participative d’un territoire nécessite la mise en place d’une
planification stratégique. Aussi, afin de mener à bien le processus d’examen périodique dans la
vallée du Fango, différentes étapes ont été suivies. Même si la validation du projet de territoire
revient au gestionnaire et à ses partenaires, sa réflexion et sa conception doit être faite
collectivement et c’est ce qui a été entrepris dans la vallée du Fango avec les étapes
d’informations, de consultation et de concertation. Par la suite et sur la base des étapes
précédentes, l’équipe d’animation pourra entamer la planification et la programmation du futur
projet de territoire ce qui permettra de prévoir et d’organiser son développement à long terme. Au
travers du dossier d’examen périodique, c’est la stratégie générale de développement de la
microrégion qui sera formalisée et présentée à l’UNESCO. Afin de juger la progression future de
ce projet, c’est dans le système de suivi et d’évaluation que l’animateur de la Réserve trouvera
toute l’importance de ces deux outils complémentaires avec lesquels il pourra évaluer son
avancée en termes d’objectifs et de résultats attendus.
Les enjeux du territoire
La gestion de la fréquentation touristique, des risques incendies et crues, et le manque de
communication, notamment scientifique, sont les principaux enjeux qui ont pu être identifiés sur
le territoire et sur lesquels l’équipe d’animation et de gestion devra particulièrement se
concentrer. Lors des débats, des discussions informelles et avec les résultats de l’enquête, il a
notamment été constaté l’utilisation fréquente du terme de « surfréquentation touristique ».
Cependant, elle ne peut être qualifiée comme telle puisqu’il n’existe à l’heure actuelle aucun
indicateur permettant de définir une capacité de charge de la vallée en termes de nombre de
visiteurs maximum par jour. Le seuil de pollution de la rivière, le nombre de place de parkings
disponibles, l’impact carbone des visiteurs et l’évaluation des retombées économiques pourraient
*Macagne : nom tiré du corse « a macagna », du verbe « maganer » qui veut dire taquiner, charrier, faire marcher.
31
constituer autant d’indicateurs quantitatifs qui permettraient d’évaluer la fréquentation touristique
idéale, suffisamment importante pour le dynamisme économique du territoire sans qu’elle nuise à
la qualité de vie des habitants et à la qualité environnementale du site.
Il faudra quand même constater que les problématiques identifiées au cours des derniers
mois sont similaires à celles qui étaient ressorties dix ans plutôt lors de la création des quatre
groupes thématiques et de la rédaction du guide d’aide à la gestion. D’une part, bien que
beaucoup d’actions aient été entreprises, des manques persistent notamment en termes
d’aménagement du territoire pour les risques incendies et la fréquentation touristique qui se
trouvent limité par des problèmes fonciers. D’autre part, la faible communication concernant les
actions mises en place ne semble pas avoir donné aux habitants toutes les informations
nécessaires pour leur permettre de juger objectivement de l’avancement du projet de territoire et
d’identifier d’éventuelles nouvelles problématiques.
Bien que les enjeux identifiés soient redondants avec ceux de l’examen périodique
précédent, des nouveaux enjeux ressortent tels que la maitrise de l’urbanisation avec les
résidences secondaires et la valorisation des acteurs au travers d’un label ou d’une charte.
C’est donc vers un développement économique plus durable du territoire, la maitrise
de l’urbanisation, la valorisation de ses acteurs ainsi que sur la communication et
l’information que les partenaires devront être amenés à travailler. Dans cette optique, un projet
est actuellement en cours et deux autres pourraient devenir des outils pour la Réserve de
biosphère. Le premier est celui de la mise en place de la démarche de charte d’engagement qui
vise à valoriser les acteurs s’engageant pour leur Réserve de biosphère. Elle a déjà été amorcée
par une première réunion d’information et continuera prochainement avec des entretiens
personnels. Le deuxième projet, celui de l’élaboration d’un Programme Cadre pour la Recherche
pourrait devenir une future démarche entreprise dans la vallée du Fango. Ce Programme Cadre
constituerait un acte de transparence qui orienterait les axes de recherches prioritaires répondant
aux enjeux du territoire en fonction de ses objectifs et permettrait à tout moment à n’importe
quelle personne de connaître et comprendre les recherches entreprises. Enfin, le dernier projet
pourrait devenir un outil répondant à la fois au problème du foncier pour les résidences
secondaires mais aussi à la gestion du flux touristique. Il s’agirait de la labellisation de la vallée
Grands Sites de France. Ce label, géré par le Ministère en charge de l’écologie et attribué pour
une durée de six ans, permet la reconnaissance d'une gestion conforme aux principes du
développement durable, conciliant préservation du paysage, qualité de l'accueil du public et
participation des habitants et des partenaires à la vie du Grand Site. A côté de la reconnaissance
du site, une opération Grand Site permettrait de répondre aux problématiques précédentes
puisqu’il poursuit les trois objectifs suivants : restaurer et protéger activement la qualité
paysagère, naturelle et culturelle du site, améliorer la qualité de la visite (accueil, stationnements,
circuits, information, animations) dans le respect du site et favoriser le développement socio-
économique local dans le respect des habitants. Afin de mener à bien ces démarches, il
conviendra, quelque soit les projets entrepris ou futurs, de partager et d’échanger les expériences
grâce au réseau MAB France des Réserves de biosphère.
Le projet de territoire de la vallée du Fango dans le modèle de développement de la Corse
Bien qu’un projet de territoire se construise au niveau local, certains enjeux concernent
plus largement la région entière. C’est à des échelles supérieures au territoire de la Réserve de
32
biosphère, que certains enjeux peuvent être réfléchis et c’est même les politiques régionales qui
vont impacter l’échelle locale. Ainsi, plusieurs échelles de gestion ont pu être identifiées : la
Réserve de biosphère de la vallée du Fango, la communauté de communes Calvi-Balagne, le Pays
de Balagne, le territoire du PNRC et enfin la Corse entière. La communauté de communes est une
échelle à part puisqu’elle a majoritairement joué un rôle dans la gestion des déchets ménagers,
depuis sa création en 2002. L’éloignement de la microrégion du Falasorma a d’ailleurs été mis en
avant pour obtenir l’installation d’un point de collecte de déchetterie qui verra prochainement le
jour. Le Pays de Balagne, quant à lui, est un des périmètres d’intervention cohérent pour la
territorialisation des politiques régionales (Syndicat mixte Pays de Balagne, 2012) et est doté
d’un outil, le SCoT. En préalable à l’élaboration de ce document, les élus du Syndicat mixte du
Pays de Balagne ont engagé en 2011 la définition d’un projet commun de développement pour le
futur. Cette démarche a pour objectif de donner un sens et une perspective cohérents pour l’avenir
du territoire et de mobiliser les forces vives de la région ainsi que ses partenaires autour de la
construction du projet d’avenir. Dans le même temps, l’Assemblée de Corse a engagé le
processus de concertation pour l’élaboration du futur PADDUC et un premier document intitulé
« le modèle de développement de la Corse » a été adopté le 26 juillet 2012 (Syndicat mixte Pays
de Balagne, 2012). Le SCoT est donc un outil qui peut à la fois être une traduction des
orientations de développement spécifiques à la Balagne et une déclinaison territoriale de certaines
orientations du PADDUC. En effet, ce dernier présente un certain nombre d’orientation
notamment celle du foncier et de l’accès à la propriété. C’est ainsi que la maitrise de la
fréquentation touristique et de l’urbanisation sont des problématiques concernant plus
généralement la Corse et dont leur résolution dépendra de la position de l’Assemblée de Corse
vis-à-vis du PADDUC. Bien que les grandes orientations politiques de développement se
décident à l’échelle régionale, il faut toutefois entreprendre des projets locaux à l’échelle de la
Réserve de biosphère avec l’appui du PNRC. C’est pourquoi, afin qu’il existe une cohérence
entre la future charte du PNRC et les projets de territoire de ses différentes microrégions, le
PNRC devra absolument tenir compte des attentes et des besoins de la Réserve de biosphère.
Que ce soit à l’échelle locale ou régionale, le développement durable se construit sur la
base des six conditions suivantes : le partenariat, la transversalité, l’articulation des échelles
géographiques et temporelles, le droit à l’initiative, le pilotage et enfin l’évaluation et
l’interactivité (rapport de la 1ère session ordinaire de l’Assemblée de Corse, 2011). Par ailleurs,
une stratégie de développement régionale ou locale en Corse ne doit pas être conçue comme une
simple liste d’objectifs techniques mais comme un document politique résultant de la
participation de l’ensemble des acteurs du territoire pour devenir un outil de planification
territoriale stratégique. Le développement durable introduit un renouveau des modes d’évaluation
de décision et d’actions politiques, un changement de posture, une mutation en profondeur
reposant sur une volonté politique forte de construire un véritable projet de développement
durable pour la Corse. La vrai question de fond est de réfléchir à quelle échelle en Corse est-il le
plus pertinent de traiter le problème de la gestion de l’environnement avec la participation locale.
Il conviendra alors que la Corse se dote d’un organe d’animation du réseau des gestionnaires du
développement durable en Corse. L’OEC, établissement public partenaire des services de l’Etat et
de la CTC, semble posséder la plupart des compétences nécessaires pour jouer ce rôle et pourrait
donc constituer l’animateur de ce modèle de développement (Castelli, 2013).
33
VIII. CONCLUSION
La vallée du Fango, territoire riche d’histoire, d’authenticité, de fierté, de caractère, dont
l’atout majeur est sans nul doute celui de son patrimoine naturel et culturel exceptionnel apparait
comme un territoire dont les opportunités et possibilités de développement durable sont
multiples.
La mise en lumière des atouts, des faiblesses, des enjeux et des dynamiques de la Réserve
de biosphère lors de ces premières phases de l’examen périodique, a permis de mieux
comprendre le territoire et permettra ainsi de mieux appréhender les futures orientations de
développement.
Comme tout territoire de vie, ses nombreux atouts sont accompagnés de freins et
d’obstacles au développement dont un des principaux mais aussi certainement le plus simple à
surmonter est celui de l’absence de communication et de diffusion d’informations. Cependant, les
enjeux majeurs que sont la gestion de la fréquentation touristique et la maitrise de l’urbanisation
et de l’accès à la propriété sont plus complexes. Bien que le tourisme soit le moteur économique
principal de la Corse, elle souffre également de cette fréquentation touristique concentrée dans le
temps et dans l’espace et menaçant l’avenir de l’île de beauté (Bonnet, Cattin-Masson, Legrand &
Ohl, 2005). Un projet de développement cohérent dans la vallée du Fango serait sans nul doute de
mettre en place des projets axés sur un autre type de tourisme, y compris un tourisme plus intégré
avec l’agriculture et permettant aux habitants de vivre toute l’année. Le rôle de la Réserve de
biosphère dans la mise en place de ce futur projet de territoire est indéniable et permettra
d’accompagner le territoire dans sa mutation avec le partage des connaissances et des expériences
au travers du réseau français et mondial des Réserves de biosphère. Cependant, c’est dans le
contexte plus global du modèle de développement économique durable de la Corse qui est en
train de se construire, que le futur projet de territoire de la Réserve de biosphère devra s’inscrire.
Avec l’investissement et le dynamisme actuels du PNRC, de ses partenaires et des locaux,
le renouvellement de la Réserve de biosphère pour les dix ans à venir est en bonne voie. Les
années 2013 et 2014 sont alors décisives et marqueront probablement un tournant dans l’avenir
du territoire. Dans ce cadre, le Comité de gestion et le Conseil scientifique, semblent amenés à ne
pas être seulement des collectifs vivants uniquement au moment où les différents partenaires sont
réunis mais bien des structures d’appui et d’aide à la gestion tout au long de l’année. La
participation actuelle de toutes les parties prenantes dans le projet de territoire doit rester
dynamique et ce même après le renouvellement de la désignation par l’UNESCO.
Ainsi, la Réserve de biosphère de la vallée du Fango apparaît comme un territoire aux
riches possibilités de développement dont l’avenir est entre les mains des habitants et des
institutionnels. La réelle force de la vallée résidera en la volonté des locaux à vouloir redynamiser
les activités économiques et ce malgré la faible taille de population tout en préservant cet espace
unique et son histoire.
34
IX. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
PUBLICATIONS ET OUVRAGES
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TEXTES REGLEMENTAIRES A PORTEE LOCALE
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mixte du Parc naturel régional de Corse, 8p.
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18/02/2013]. Disponible sur https://www.Facebook.com/ReserveDeBiosphereDeLaValleeDuFango
Scribd [en ligne]. Scribd Inc., 2013 [consulté le 14/04/2013]. Disponible sur http://fr.scribd.com
36
TABLE DES FIGURES
Figure 1 : logo de la Réserve de biosphère
Figure 2 : zonage de la Réserve de biosphère défini depuis l’extension de 1990
Figure 3 : logo du PNRC
Figure 4 : diagramme de présentation des phases de la procédure d’examen périodique suivies
TABLE DES TABLEAUX
Tableau 1 : présentation de la stratégie de communication mise en place : objectifs, cibles et
moyens utilisés
Tableau 2 : description et détails des trois ateliers de co-construction programmés
Tableau 3 : exemple d’indicateurs de suivi et d’évaluation pour le futur projet de territoire
Tableau 4 : présentation détaillée des réunions publiques selon leur objet, la date, le lieu, le
mode d’invitations et le nombre de personnes présentes
Tableau 5 : analyse des principaux acteurs du territoire aux travers de leurs objectifs et leurs
contraintes
Tableau 6 : axes de travail pour le futur projet de territoire et propositions d’actions à mettre en
place ou à pérenniser
TABLE DES ANNEXES
Annexe 1 : Tableau des évènements, réunions et autres activités de la Réserve de biosphère
Annexe 2 : Dépliant « Réserve de biosphère de la vallée du Fango »
Annexe 3 : Dépliant « Bienvenue dans la vallée du Fango, Réserve de biosphère »
Annexe 4 : Affiche de l’évènement « Pulimu u pianu »
Annexe 5 : Article de presse du journal local Corse-Matin du 16 avril 2013 sur la matinée
« Pulimu u pianu »
Annexe 6 : Enquête « Quel avenir pour la Réserve de biosphère »
Annexe 7 : Listing des personnes-ressources ayant servi de base pour la planification des ateliers
participatifs
Annexe 8 : Exemple d’enquête de satisfaction à distribuer à la fin d’atelier participatif
Annexe 9 : Article de presse du journal local Corse-Matin du 30 mai 2013
Annexe 10 : Article de presse du journal local Corse-Matin du 7 juin 2013 sur le label Rivières
sauvages, article en ligne sur : http://www.corsematin.com
37
ANNEXES
Annexe 1 : Tableau des évènements, réunions et autres activités de la Réserve de biosphère
23 janvier Réunion publique de présentation de la Réserve de biosphère
(Galeria)
24 janvier Comité de gestion (Galeria)
5 février Participation à la réunion annuelle du groupe Communication du
MAB France (Fontainebleau)
14 février Réunion du Comité de rivière pour le contrat de rivière Fangu (Galeria)
18 février Création de la page Facebook « Réserve de biosphère de la vallée du
Fangu »
20 février
Participation à la visite de terrain avec le bureau d’étude TPAe pour
l’élaboration des profils de baignade prévus dans le contrat de rivière
(Galeria et Manso)
28 février Réunion publique type « brainstorming » sur l’économie locale
(Galeria)
5,6 et 8
mars
Distribution de l’enquête « Quel avenir pour la Réserve de biosphère
de la vallée du Fango ? » (Galeria, Manso et Calenzana)
7 mars Participation à la réunion technique avec l’ONF sur les travaux sylvicoles
(Galeria)
14 mars Participation à la réunion du COPIL Natura 2000
18 mars Réunion d’échanges sur le SCoT du Pays de Balagne (Cateri)
23 mars Réunion publique de présentation de la Réserve de biosphère et des
résultats de l’enquête (Manso)
20 mars Mise à jour et création d’une page Réserve de biosphère de la vallée du
Fango respectivement sur les sites internet des mairies de Galeria et Manso
29 mars 1ère
réunion de la commission locale (Galeria)
9, 10 et 11
avril
Participation à la réunion annuelle du groupe Pédagogie du MAB
France (Lubéron-Lure)
12 avril Participation à la réunion d’état des lieux du plan d’actions de la PRMF
avec l’ONF, la DDTM, le PNRC et les pompiers-sapeurs (Manso)
12 avril 2ème
réunion de la commission locale (Galeria)
13 avril Matinée « Pulimu u pianu » (Galeria)
14 avril Mise à disposition de documents sur la plateforme de partage en ligne
Scribd
18 avril 3ème
réunion de la commission locale (Manso)
26 avril Zoom sur la Réserve de biosphère de la vallée du Fango dans la lettre de la
biosphère n°94
26 avril 4ème
réunion de la commission locale (Galeria)
26 avril Participation à la réunion sur les profils de baignade du contrat de rivière
avec le bureau d’étude TPAe (Galeria)
3 mai Tenue d’un stand Réserve de biosphère au marché (Galeria)
14 mai Participation à la réunion du CELRL pour l’étude écrevisse de Louisiane
et pose des nasses dans le delta et la basse vallée du Fango (Galeria)
17 mai Tenue d’un stand Réserve de biosphère à la fête de la pêche et de l’eau
(Santa-Reparata-di-Balagna)
21 mai Participation à la sortie terrain sur la PRMF (Galeria et Manso)
23 mai Participation à la réunion sur le label Rivières Sauvages (Galeria)
24 mai Tenue du stand au marché (Galeria)
27 mai Visite de la vallée avec une équipe de tournage France 2 pour le reportage
« Le plus beau pays du monde »
30 et 31 mai Conseil Scientifique
7 juin Tenue du stand au marché (Galeria)
11, 12 et 13
juin
Participation à l’Assemblée Générale des Réserves de biosphère (Bort-
les-Orgues)
14 juin Visite du laboratoire d’écologie de Pirio et animation mésanges auprès
des maternelles de l’école de Galeria
15 et 16
juin
Transhumance (A muntagnera : da Falasorma a Niolu) co-organisée par la
Réserve de biosphère de la vallée du Fango
28 juin Tenue du stand au marché (Galeria)
3 juillet Réunion de service « vallée du Fango » PNRC (Manso)
3 juillet 5ème
réunion de la commission locale (Manso)
4 juillet Réunion d’information sur la charte d’engagement Réserve de
biosphère (Galeria)
8 juillet Participation à la réunion avec la DREAL sur les opportunités de
classement de la vallée « site inscrit » voir «grands sites » (Galeria)
8 juillet Parution du dépliant « Réserve de biosphère de la vallée du Fango »
9 juillet Actualités sur la Réserve de biosphère dans la lettre de la biosphère n°95
9 juillet Parking et écogarde
12 juillet Tenue du stand au marché (Galeria)
17 juillet Animation sur la Réserve de biosphère devant les enfants d’une classe
de primaire à la Casa Marina
17 juillet Distribution du dépliant « Réserve de biosphère de la vallée du
Fango » dans les boîtes aux lettres de chaque résident de la vallée
26 juillet Tenue du stand au marché (Galeria)
20 août Parution du dépliant « Bienvenue dans la vallée du Fango,
Réserve de biosphère »
38
Annexe 2 : Dépliant « Réserve de biosphère de la vallée du Fango »
39
Annexe 3 : Dépliant « Bienvenue dans la vallée du Fango, Réserve de biosphère »
40
Annexe 4 : Affiche de l’évènement « Pulimu u pianu »
41
Annexe 5 : Article de presse du journal local Corse-Matin du 16 avril 2013 sur la matinée
« Pulimu u pianu »
42
Annexe 6 : Enquête « Quel avenir pour la Réserve de biosphère »
43
44
Annexe 7 : Listing des personnes-ressources ayant servi de base pour la planification des
ateliers participatifs
CATEGORIE SOCIOPROFESSIONNELLE
STRUCTURE OU PERSONNE RESSOURCE VILLAGE OU HAMEAU
Associations
A sentinella Galeria
Cunniscenza di scandola e di u fangu Galeria
Paglia orba Galeria
Per u falasorma sempre vivu Galeria
Inseme in festa Manso
Les amis de Puscaghja Manso
Scientifiques, chercheurs
APEEM -
membres du Conseil scientifique -
chercheurs de l'université de Corte -
Chasse société de chasse de Galeria Galeria
fédération des chasseurs de Haute-Corse -
Pêche Association Agrée de Pêche et de Protection des Milieux Acquatiques Santa-reparata-di-balagnia
représentant des pêcheurs en mer Galeria
Services, commerces, artisanat
hôtel/restaurant L'auberge Galeria
hôtel/restaurant L'alivu Galeria
hôtel/restaurant Stella Marina Galeria
hôtel/restaurant le Filosorma Galeria
hôtel/restaurant Le Palazzu Galeria
restauration La cabane du pêcheur Galeria
restauration Le Ponte vecchju Fango
restauration/chambre d'hôte Sole e mare Galeria
chambres d'hôtes Galeris Galeria
chambres d'hôtes La martinella Galeria
chambres d'hôtes U Filipaghiu Galeria
chambres d'hôtes La casaloha Fango
hôtel Camparellu Galeria
hôtel E Cinque Arcate Cinque arcate
hôtel A Farera Fango
hôtel Auberge de la Ferayola L'argentella
hôtel Marina d'Argentella L'argentella
hôtel La punta Galeria
gîte d'étape A funtana Montestromo
gîte d'étape L'étape marine Galeria
gîte d'étape/camping l'Alzelli Tuarelli
camping Les deux torrents Vaitella
camping Idéal camping Galeria
snack bar Le bar des amis Barghjana
snack bar A Muvrella Barghjana
snack bar U caffé di titina Galeria
snack bar Le concept Galeria
snack bar A piazzetta Galeria
sandwicherie A funtanaccia Galeria
vente de charcuterie Cherchisano
super marché Spar Galeria
imprimerie Corsica net Galeria
commerce la Boutique Wish Galeria
artisanat corse/maraîchage L'Artigiana Galeria
plongée l'Incantu Galeria
promenade en mer Galeria Marina Galeria
Kayak Delta du Fangu Galeria
location bateaux et scooters Tra mare e monti Galeria
location bateaux Scandola Marine Galeria
transports taxi Galeria
transports Autocars SAIB Galeria
transports Autocars Beaux Voyages Galeria
transports Autocars Mariani Galeria
La Poste Galeria
guide interprète Barghjana
45
guide de montagne Barghjana
biscuiterie Les délices du Fango Montestromo
électricien Galeria
batiment/multi-services Galeria
batiment Mansobat Montestromo
Elus
maire commune Mansu Barghjana
maire commune Galeria Galeria
maire commune Calenzana Calenzana
Agriculteurs
éleveur caprin Mr Acquaviva Manso
éleveur caprin GAEC Sabiani E canne
éleveur caprin Mr Radtke-Antonelli Nuvalezza
éleveur caprin Mr Rossi Nuvalezza
éleveur caprin Mr Acquaviva Amago
éleveur caprin Mr Acquaviva Msutelle
éleveur caprin Acquaviva Marzulinu
éleveur caprin Mr Simeoni Chjumi
éleveur caprin Mr Rossi Leva
éleveur ovin Mr Geronimi Marzulinu
éleveur ovin Mr Massoni Marzulinu
éleveur bovin Mr Giamarchi Bunella
éleveur bovin Mr Manicacci Marzulinu
éleveur bovin Mr Canava Galeria
éleveur bovin Mme Simeoni Manso
éleveur bovin Mr Simeoni Barh
éleveur bovin et culture immortelle Mr Acquaviva Vaitella
apiculteur Mr Deniset Galeria
apiculteurs transhumant Moncale
Education
Casa Marina Galeria
association d'été "Pampaghjolu" Galeria
directrice école de Galeria Galeria
association de parents d'élèves Galeria
Institutionnels
Office National des Forêts -
animatrice Natura 2000 Galeria
Conservation des Espaces Naturels -
Syndicat d'initiative Galeria
Bureau d'étude TPAE -
Comité des fêtes de Galeria Galeria
Office de tourisme de Calvi Calvi
Parc Nautrel Régional de Corse -
Conservatoire des Espaces Littoraux et des Rivages Lacustres -
Conservatoire Botanique National de la Corse -
Communauté de communes Calvi-Balagne -
Office de l'Environnement de la Corse -
Office du Développement Agricole et Rural de la Corse -
Chambre d'agriculture de Haute-Corse -
Syndicat Intercommuncale à Vocation Unique "Acqua di u Filosorma" Galeria
Conseil Général de Haute-Corse -
Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement -
Direction Départementale des Territoires et de la Mer -
préfécture de Calvi Calvi
Direction regionale des Affaires Culturelles -
Service Départemental d'Incendie et de Secours -
Agence Régionale de Santé -
Centre Régional de la Propriété Forestière -
Gendarmerie Galeria
CCI Haute-Corse -
Collectivité Territoriale de Corse -
Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations -
46
Annexe 8 : Exemple d’enquête de satisfaction à distribuer à la fin d’atelier participatif
47
Annexe 9 : Article de presse du journal local Corse-Matin du 30 mai 2013
48
Annexe 10 : Article de presse du journal local Corse-Matin du 7 juin 2013 sur le label Rivières sauvages,
article en ligne sur : http://www.corsematin.com
Rivières sauvages: deux fleuves corses visent l'obtention du label
Publié le vendredi 07 juin 2013 à 10h11
Le label est en cours d’élaboration. Son but : préserver des cours d’eau
de bonne qualité. Sept rivières ont été sélectionnées pour le projet pilote
en France, dont deux en Corse : le Fangu et le Travu
S'il existe des outils visant à « dépolluer » les cours d'eau « abîmés », actuellement, il n'y a, en France, aucun moyen de préserver les rivières et les
fleuves de bonne qualité de possibles dégradations liées à l'activité humaine.
Afin d'encourager la préservation des cours d'eau sains, un label officiel,
témoin de cette qualité, est en cours d'élaboration : le label Rivières
sauvages.
Dans ce vaste et ambitieux projet, le Fond pour la conservation des rivières
sauvages a travaillé sur la création d'une grille de classification des cours
d'eau encore en bon fonctionnement écologique. Puis, il a sélectionné les rivières ou fleuves « pilotes », afin de tester les critères « grandeur nature ».
Trois niveaux de label pourront être attribués en fonction de l'état de
conservation de ces milieux remarquables (un, deux ou trois loutrons).
Aujourd'hui, sept rivières et fleuves ont été choisis pour participer au projet
pilote, dont cinq sur le Continent : la Valserine dans le Jura, le Chéran dans
les Alpes du Nord, le Vis dans les Cévennes, le Gland dans l'Oise amont et le Léguer en Bretagne. Et, depuis peu, deux fleuves insulaires : le Fangu
(coulant du Niolu vers le Falasorma) et le Travu (de l'Alta Taravu vers le Fium'Orbu).
Un système existant déjà au Québec
Récemment, Mélanie Taquet, animatrices Rivières sauvages sur le territoire Rhône Méditerranée Corse (RMC) présentait le projet lors d'une réunion
donnée à la mairie de Galeria (en présence de Julien Innocenzi, animateur de
la réserve de biosphère du Fangu, Michel Zanettacci, écodéveloppeur du Parc naturel régional de Corse, Pasquale Simeoni, maire de Manso et chargé
de mission Milieux aquatiques au Parc naturel, et Jean-Marie Seité, maire de
Galeria). « Les outils actuels pour préserver les rivières sauvages n'existent pas ou sont inadaptés, rappelle l'animatrice.On observe seulement
aujourd'hui des moyens techniques et financiers pour " restaurer " les
rivières abîmées. C'est à partir de ce constat que nous avons réfléchi à la création d'un outil pour sauvegarder et préserver ces derniers " joyaux ". »
Ainsi l'idée du label se dessine. « Il est né d'un travail commun entre ERN (European Rivers Network) France, WWF (World Wildlife Fund) France et
les membres du Fond pour la préservation des rivières sauvages »,
développe-t-elle. De ce fait, un conseil d'administration, un conseil
scientifique, plusieurs commissions thématiques et deux animateurs
travaillent sur le projet. Leurs objectifs : trouver des fonds privés pour
préserver les rivières, au-delà des objectifs réglementaires imposés par la directive cadre sur l'eau (DCE), et construire le label.
Pour ce faire, ils ont dû établir une grille de critères déterminants, qui ont été
confirmés par le comité scientifique. Ce label est actuellement privé, donc
non rattaché à des normes officielles. Le but, à terme, serait de créer un conservatoire des rivières sauvages labellisées. Le label concerne aujourd'hui
les cours d'eau français, mais pourrait bientôt atteindre un niveau européen,
voire international.
Une soixantaine de critères
« Ce concept existe déjà au Québec, sous le nom de Rivières du patrimoine, reprend Mélanie Taquet.Pour présenter un dossier de candidature au label,
il faut d'abord avoir un gestionnaire principal motivé ou un comité de
pilotage composé de plusieurs personnes concernées par le projet. Ensuite, il est nécessaire de remplir la grille regroupant les différents critères. Le label
n'est pas une mise sous cloche, il doit permettre à l'homme de vivre en
harmonie avec sa rivière ou son fleuve. »
C'est pourquoi plusieurs niveaux de qualité ont été pensés. « La soixantaine
de critères permet d'obtenir une note sur cent, précise-t-elle. La rivière
atteint le niveau d'un loutron : entre 70 et 80 sur 100, deux loutrons, entre 80 et 90 et trois loutrons (se rapprochant le plus d'une rivière sauvage) entre
90 et 100. Mais la grille n'est pas le seul critère d'admission au label. Les
bassins versants entiers ne sont pas toujours pris en compte : il est possible de présenter seulement un tronçon, à condition qu'il fasse au moins 10
kilomètres et que le reste du cours d'eau ne soit pas trop impacté.
» Actuellement, il concerne les moyens cours d'eau, c'est-à-dire mesurant
entre dix et quatre-vingts kilomètres environ. Le cas des grands cours d'eau
sera traité en septembre prochain lors d'un séminaire, ajoutait-elle. Avant de
poursuivre :« La norme DCE aide les gestionnaires à passer du mauvais état d'une rivière au bon état. Nous, nous fabriquons un label, non calé sur les
critères DCE, qui permet de passer du bon état ou très bon état à très bon
état et plus. »
Les données de sélection prennent en compte : l'hydromorphologie (transit
sédimentaire, habitat aquatique…), l'occupation du sol (habitations, structures…), la qualité de l'eau (azote, phosphore…), la biodiversité (faune
et flore aquatique) la fréquentation humaine. Des critères complémentaires
peuvent être analysés si besoin (espèces invasives, gestions des zones humides, espèces emblématiques…).
Au terme de la présentation, les différents participants ont échangé idées et
points de vue.
« Ce label nous intéresse, car nous aimerions conserver le caractère
préservé du site, tout en vivant du tourisme, développe Jean-Marie
Seité.Mais il faudrait faire participer les communes " hébergeantes " à qui notre attractivité profite. » Avant d'aborder un autre sujet : « Il existe un
problème de conservation et de diffusion des données environnementales,
difficilement accessibles et mal classées au niveau européen. »
À ce propos, Mélanie Taquet précisait : « Être membre du réseau Rivières
sauvages labellisées permettrait d'avoir un éclairage national et international de ces fleuves et de pouvoir faire une étude pour les préserver.
»
Des échanges constructifs pour une première réunion.
Si le Fangu et le Travu obtiennent le label et participent à sa création
officielle, la Corse serait une nouvelle fois un exemple à citer en matière de
qualité environnementale.
Barbara Ignacio-Luccioni [email protected]
Récemment, l'une des animatrices Rivières sauvages rencontrait les maires de Galeria et de Manso, dans la
vallée du Fangu, dans le but d'intégrer le fleuve dans
le projet de création du label.B. I.-L.
RESUME
Lancé en 1971 par l’UNESCO, le programme scientifique intergouvernemental « Man And
Biosphere » (MAB), vise, au travers d’un réseau mondial de territoires de vie appelés Réserves
de biosphère, à expérimenter les pratiques du développement durable. Afin de donner un cadre
statutaire au réseau mondial des Réserves de biosphère, un groupe d’experts s’est réuni à Séville
en 1995 et a rédigé la stratégie de Séville. Dans ce cadre, l’UNESCO impose à chaque Réserve
de biosphère une révision décennale appelée examen périodique, actuellement en cours dans
celle de la vallée du Fango. Créée en 1977, cette Réserve de biosphère englobe la microrégion
du bassin versant du Fango, appelée Falasorma, qui est située à l’extrême sud-ouest de la Haute-
Corse. Dans le cadre de l’examen périodique, le Parc naturel régional de Corse, gestionnaire de
la Réserve, et ses partenaires, ont souhaité impulser une nouvelle dynamique axée sur la
concertation et engager une démarche participative pour construire le futur projet de territoire.
C’est grâce aux phases d’informations, de consultation et de concertation présentées dans ce
rapport, que les atouts, les faiblesses et les dynamiques du territoire ont été identifiés
collectivement. C’est sur la base de ces éléments que les enjeux ont pu être appréhendés et que
les futures orientations pour la vallée du Fango, s’inscrivant plus largement dans le modèle de
développement durable de la Corse, ont d’ores et déjà pu être réfléchies.
Mots clés : Réserve de biosphère, UNESCO, Parc naturel régional de Corse, vallée du Fango,
démarche participative, développement durable, projet de territoire
ABSTRACT
Founded in 1971 by the UNESCO, the intergovernmental scientific program "Man and
Biosphere" (MAB) aims, through a global network of life territories called biosphere Reserves,
to experiment sustainable practices. To provide a statutory framework for the global network of
biosphere Reserves, a group of experts met in Seville in 1995 and drafted the Seville strategy. In
this context, UNESCO claims to each biosphere Reserve a periodic review every ten years,
currently underway in the Fango valley. Founded in 1977, this biosphere Reserve encompasses
the Fango watershed, a microregion called Falasorma, which is located in the extreme south-
west of Corsica. As part of the periodic review, the regional natural Park of Corsica, manager of
the Reserve, and its partners, wanted to drive a new dynamic focused on cooperation and
engaging a participatory approach to build the future local project. It is through the steps of
information, consultation and cooperation offered in this report, that the strengths, weaknesses
and dynamics of the territory have been identified collectively. It is on the basis of these
elements that issues have been apprehended and future directions for the Fango valley, as part of
the broader model of sustainable development of Corsica, have already been reflected.
Keywords: biosphere Reserve, UNESCO, Regional Natural Park of Corsica, Fango valley,
participatory approach, sustainable development, local project