ransport n° 33 · 2019-10-07 · ransport 5 7 n° 33 edit alain gergaud secrétaire général 1...

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UNSA Transport Mars 2015 Pages spéciales Transports à l’UNSA Magazine n°167 33 Edit Alain Gergaud Secrétaire Général 1 UNSAT ransport 56, rue du Faubourg Montmartre 75009 Paris Métro : Ligne 7 : Le Peletier Ligne 12 : Notre Dame de Lorette Tél : 01 83 62 20 35 Fax : 09 79 94 42 89 E-mail. : [email protected] Site : www.unsa-transport.org Feux Verts N°33 - Mars 2015 Mensuel - 10 000 exemplaires ISSN 1283-9396 Directeur de la rédaction : Alain GERGAUD Création & Impression : TACTIC Impressions Crédit photos : UNSA Transport - Fotolia Pour que le modèle social européen ne soit pas qu’un slogan … !!! www.facebook.com/unsa.transport La situation sociale dans le transport routier est explosive. Ces dernières années, des efforts importants ont été demandés aux salariés, aujourd’hui il est temps d’apporter des réponses aux revendications sur leur pouvoir d’achat. Plus large- ment, des réformes structurelles doivent être réalisées dans le secteur pour lutter contre le dumping social. Alors que la grève des routiers s’enlise, la concurrence sociale déloyale continue d’affaiblir les entreprises françaises largement handicapées par l’Europe de l’est. Autrement dit, il devient insupportable que le coût du travail soit la seule variable d’ajustement dans la compétitivité des entreprises. La législation actuelle autorise la pratique bien connue du « cabotage » qui permet aux transporteurs étrangers de réaliser, sous conditions, des opérations de chargement et de déchargement sur le sol français. Or, les pouvoirs publics reconnaissent que la plupart d’entre eux s'affranchissent de nos règles sociales et créent ainsi des distorsions de concurrence. Le 14 février les députés ont adopté un amendement au projet de loi Macron prévoyant que les chauffeurs routiers étrangers travaillant dans l'Hexagone soient rémunérés au Smic français. A ce jour, 19 février, le projet de loi est adopté à l’Assemblée nationale, en 1 ère lecture et continue donc son chemin parlementaire. Il conviendra maintenant au Sénat d’approuver cette mesure s’il souhaite protéger le pavillon français. Ce serait une (r)évolution majeure pour les entreprises françaises et pour leurs emplois. L’UNSA Transport se félicite de cette adoption. C’était, en effet, notre demande, le 21 octobre dernier, lorsque nous avions rencontré Alain Vidalies, Secrétaire d'Etat chargé des Transports. Quand bien même ce texte serait voté, il conviendra encore de soutenir les campagnes de contrôle des véhicules de transport routier et de renforcer les sanctions encore trop peu dissuasives pour garantir enfin les conditions d’une concurrence équitable sur un plan social. Sommaire La loi Macron libéralise le transport par autocars P. 2 La Mobilité partagée P. 2 Elections Loomis : Le travail de terrain paye ! P. 3 Grève à Aéroport de Paris P. 3 • Vidéo-protection dans les transports urbains : l’UNSA alerte aux dangers P. 3 Passe Navigo à Tarif Unique : Gare aux effets secondaires ! P. 4 ROUTIERS : REVENDIQUER, NEGOCIER, AGIR P. 4

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Page 1: ransport N° 33 · 2019-10-07 · ransport 5 7 N° 33 Edit Alain Gergaud Secrétaire Général 1 UNSATransport 56, rue du Faubourg Montmartre 75009 Paris Métro :Ligne 7 : Le Peletier

UNSA Transport

Mars 2015

Pages spéciales Transports à l’UNSA Magazine n°167

N° 33

EditAlain GergaudSecrétaire Général

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UNSA Transport56, rue du Faubourg Montmartre

75009 ParisMétro : Ligne 7 : Le Peletier

Ligne 12 : Notre Dame de Lorette

Tél : 01 83 62 20 35Fax : 09 79 94 42 89

E-mail. : [email protected] : www.unsa-transport.org

Feux Verts N°33 - Mars 2015Mensuel - 10 000 exemplaires

ISSN 1283-9396Directeur de la rédaction : Alain GERGAUDCréation & Impression : TACTIC ImpressionsCrédit photos : UNSA Transport - Fotolia

Pour que le modèle social européen ne soit pasqu’un slogan … !!!

www.facebook.com/unsa.transport

La situation sociale dans le transport routier est explosive. Ces dernières années,des efforts importants ont été demandés aux salariés, aujourd’hui il est tempsd’apporter des réponses aux revendications sur leur pouvoir d’achat. Plus large-ment, des réformes structurelles doivent être réalisées dans le secteur pour lutter contre le dumping social.

Alors que la grève des routiers s’enlise, la concurrence sociale déloyale continued’affaiblir les entreprises françaises largement handicapées par l’Europe de l’est.Autrement dit, il devient insupportable que le coût du travail soit la seule variabled’ajustement dans la compétitivité des entreprises.

La législation actuelle autorise la pratique bien connue du « cabotage » qui permet aux transporteurs étrangers de réaliser, sous conditions, des opérationsde chargement et de déchargement sur le sol français. Or, les pouvoirs publicsreconnaissent que la plupart d’entre eux s'affranchissent de nos règles socialeset créent ainsi des distorsions de concurrence.

Le 14 février les députés ont adopté un amendement au projet de loi Macronprévoyant que les chauffeurs routiers étrangers travaillant dans l'Hexagone soientrémunérés au Smic français.

A ce jour, 19 février, le projet de loi est adopté à l’Assemblée nationale, en 1ère lecture et continue donc son chemin parlementaire. Il conviendra maintenantau Sénat d’approuver cette mesure s’il souhaite protéger le pavillon français. Ce serait une (r)évolution majeure pour les entreprises françaises et pour leursemplois.

L’UNSA Transport se félicite de cette adoption. C’était, en effet, notre demande,le 21 octobre dernier, lorsque nous avions rencontré Alain Vidalies, Secrétaired'Etat chargé des Transports.

Quand bien même ce texte serait voté, il conviendra encore de soutenir les campagnes de contrôle des véhicules de transport routier et de renforcer lessanctions encore trop peu dissuasives pour garantir enfin les conditions d’uneconcurrence équitable sur un plan social.

Sommaire• La loi Macronlibéralise le transportpar autocars P. 2

• La Mobilité partagée P. 2

• Elections Loomis :Le travail de terrain paye ! P. 3

• Grève à Aéroport de Paris P. 3

• Vidéo-protection dans les transports urbains : l’UNSA alerte aux dangers P. 3

• Passe Navigo à Tarif Unique :Gare aux effets secondaires ! P. 4

• ROUTIERS : REVENDIQUER, NEGOCIER, AGIR P. 4

Page 2: ransport N° 33 · 2019-10-07 · ransport 5 7 N° 33 Edit Alain Gergaud Secrétaire Général 1 UNSATransport 56, rue du Faubourg Montmartre 75009 Paris Métro :Ligne 7 : Le Peletier

MagazineMFeux VertsUNSA Transport

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La loi Macron adoptée aux forceps le 17 février, libéralise letransport inter-régional par autocars. Selon Bercy, cette mesure pourrait créer jusqu'à 10.000 emplois et permettraitun gain de pouvoir d'achat d'environ 700 millions d'eurospar an pour les usagers. L’objectif du Ministre est d’aboutirà des ouvertures de lignes dès l’été prochain.

S’appuyant sur le maillage autoroutier du territoire, cette dispo-sition de la loi va provoquer à court terme, une forte croissancede l’activité dans l’interurbain. L’UNSA accueille cependant cettemesure avec circonspection, car la concurrence fera rage, tirantles prix et les salaires vers le bas. A moyen terme, l’UNSA redoute des faillites et des concentrations d’entreprises, qui nesont jamais bonnes pour l’emploi et les conditions de travail dessalariés.

En outre, la croissance du transport par autocar aura un effet dévastateur sur les trains Intercités dont la convention dite « destrains d’équilibre du territoire » doit être prolongée prochaine-ment d’un an en attendant que la Commission « TET d’avenir»

présidée par Philippe Duron se prononce sur l’avenir de cestrains qui nécessitent à court terme, des investissements très lourds dans le matériel roulant. Le TGV sera lui aussi touchépar cette concurrence car les trajets en autocars seront moins rapides, mais bien moins chers que les trajets en train.L’UNSA craint donc que les créations d’emplois à l’interurbainsoient accompagnées d’une forte destruction d’emplois dans leferroviaire.

ce nouveau transfert modal du rail vers la route pose aussi laquestion au point de vue développement durable. Les autocarssont de moins en moins polluants, a plaidé le ministre de l'Économie, mais ils polluent plus que les trains et pour lespassagers, les risques d’accidents sont plus élevés sur la routeque sur le rail.

La loi Macronlibéralise le transportpar autocars

Le partage de voiture individuelle covoiturage et auto-partage est à la mode. Le premier vise, la mutualisation d’untrajet et le second la mutualisation d’un véhicule.

L’autopartage vient percuter de plein fouet, le marché tradition-nel de la location de véhicules. L’utilisation intensive des outilsnumériques révolutionne le processus de la location de voituresavec l’apparition sur Internet des plateformes d’auto-partage à l’instar d’AutoLib’. Les grands avantages résident dans la souplesse de l’accès et de la restitution qui peut s’opérer à n’importe quel moment sans contrainte ou presque pour le client.

On verra apparaître sans aucun doute de nouvelles entreprisescommercialisant des services de mobilité. Les grands construc-teurs s’y préparent comme Renault, avec la création de sa filialed’auto-partage Tweezy Way.

Le covoiturage s’attaque aux transports en commun. Il provientd’un modèle ancien bien connu : l’auto-stop. Les mises en rela-tion des particuliers se font là aussi, via des plateformes Internetou des applications sur téléphone mobile. La plateforme de covoiturage Blablacar monte en puissance. La SNCF qui redoutela concurrence du covoiturage a lancé son service IDVROOM,anciennement Ecolutis.

Les grandes entreprises ont beaucoup de mal à appréhenderces nouveaux modes d’échange entre particuliers qui bénéfi-cient d’une bonne image auprès du public, du point de vue économique et environnemental.

Le développement rapide du covoiturage constitue une menacepour l’équilibre économique des sociétés de transport de passagerset donc pour l’emploi des salariés des transports. L’UNSA Transportest vigilante et réclame que ces services soient réglementés.

La grande révolution de la mobilité est en marche. Elle doit êtreencadrée et régulée pour devenir source de gains économiqueset environnementaux, pour le bienfait de tous.

La Mobilité partagée

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Grève à Aéroport de ParisLors de la réunion NAO d'Aéroports de Paris (ADP), la Direction a proposé une augmentation générale pour2015 de… 0,0 %.

Devant cette attitude provocatrice l'UNSA a quitté la tabledes négociations et a appelé le personnel à exercer leur droitde grève les 12 et 13 février sur toutes les plateformes : Orly,Roissy CDG et le Bourget. Solidairement, les 4 organisationssyndicales représentatives UNSA, FO, CFE-CGC et CGT ont dénoncé ce gel des salaires alors qu’ADP annonce parailleurs un bénéfice net d’au moins 358 millions d’euros dont60% versés en dividendes à ses actionnaires.

Avec plus de 30% de grévistes le trafic a connu des retards importants le premier jour et des annulations devol le second, principalement par la compagnie aérienne Air France sur le moyen-courrier.

Le texte sur la vidéosurveillance présenté parl’UTP (Union des Transports Publics) et signé par

3 syndicats ne constitue pas un accord de branche ; il n’estdonc pas opposable aux salariés. Il propose des préconisa-tions mais ne dispose en réalité d’aucune valeur légale.

L’UNSA est particulièrement opposé à ce texte et notammentl’esprit qui voudrait le présenter comme une référence applica-ble aux transports urbains de voyageurs.

Pour l’UNSA, la vidéo-protection doit constituer un moyen deprotection et une aide profitable aux salariés de la professionmais aussi aux usagers. Ce principe doit permettre de jugulerles pouvoirs de nuisance de tout fauteur de trouble, dans le res-pect des règles élémentaires du droit, de la liberté et de l’égalité.

Or, les orientations de ce texte vont bien au-delà des préconisa-tions de la CNIL et conduisent à placer les salariés sous le risqued’un management unilatéral, oppressant et discriminatoire.

• Unilatéral, puisqu’il prévoit d’autoriser le visionnage des enre-gistrements vidéo par un seul référant choisi par la direction del’établissement et légitimé par le biais d’une déclaration en préfecture. Les salariés se trouvent ainsi privés du principe élémentaire du contradictoire.• Oppressant, puisque le fait de placer un salarié dans le champd’un outil de surveillance permanent qui enregistre tous ses faitset gestes, conduit inéluctablement ce dernier sous la dépen-dance de celui qui dispose du pouvoir de l’observer.

• Discriminatoire, puisque par le biais de son référent, ce n’estque la direction qui s’autorise l’accès aux enregistrements vidéo.Ainsi, elle dispose d’un pouvoir arbitraire que l’UNSA juge inac-ceptable.

Pour l’UNSA, par cette action, le pouvoir hiérarchique se dotede la possibilité d’établir la preuve qu’il souhaite opposer au salarié. Jusqu’alors, le principe des « vidéosurveillance » permettait de recueillir des informations uniquement exploita-bles par les forces de Police et dans un cadre bien précis d’en-quête consécutive à dépôt de plainte. Par le biais de ce texte etaprès consultation des IRP (Institutions Représentatives du Personnel) les directions d’établissements s’autorisent l’accèsaux enregistrements vidéo en dehors des procédures judiciaires,mais plus encore, l’utilisation arbitraire de fragments de ces enregistrements afin de constituer l’élément de preuve dans lecadre de procédures disciplinaires.

L’UNSA considère que tant par la forme que par le fond,cette forme de « holdup » du pouvoir patronal, franchi deslimites qui seront lourdes de conséquences pour les sala-riés. Elle constitue une régression sociale sans précédent etune atteinte à la dignité des agents que l’on rend de plus enplus vulnérables au quotidien des incivilités.

Vidéo-protection dans les transportsurbains : l’UNSA alerte aux dangers

Elections Loomis : Le travail de terrain paye !Dans une profession composée enFrance d’une population de 10 000 sala-riés environ, les métiers du transport de fonds sont assurés à 80% par deuxentreprises : Brink’s et Loomis.

Les élections Loomis (entreprise de3400 salariés) se sont déroulées le 4 février dernier. L’UNSA, pour sadeuxième présentation, augmente sonscore de 10,10% à 17,39%,

Ces 365 voix supplémentaires créditées dans la compteurUNSA renforce sa représentativité nationale et la gagne surles 4 divisions existantes. Au total, l’UNSA obtient 11 siègesDP et 5 sièges CE.

Félicitations à Baptiste Arsale et à toute son équipe !

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UNSA Transport

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Création & Impression : TACTIC IMPRESSIONS - 01 39 86 19 08

Passe Navigo à Tarif Unique : Gare aux effets secondaires !

Cette mesure devrait rapporter 210 M€, mais le coût du passe Navigo à tarif unique est évalué entre 400 et 500 millions d'euros. La différence devrait être prise en charge prioritai-rement par la Région « dans le cadre d'un effort de rationalisation et de redéploiement de sesdépenses ».

L’UNSA craint que cette mesure fasse perdre aux usagers d’île de France toute notiondu coût réel du transport ferroviaire et du transport urbain.

L’UNSA alerte sur les conséquences des économies que devra faire la Région pour compenser le manque à gagner (entre 200 et300 M€ par an) sur l’emploi à la SNCF et à la RATP et sur les risques de reports d’investissements dans le renouvellement desmatériels roulants (trains, métros et bus).

Sachant que d’ores et déjà bon nombre de lignes en Ile-de-France sont exploitées au delà de la limite de saturation,l’UNSA redoute les conséquences de ce changement tarifaire sur la fréquentation des trains aux heures de pointe et surla ponctualité des lignes de Transilien et de RER.

L’Assemblée Nationale a voté, vendredi 5 décembre 2014, l’augmentation du Versement Transport demandé par la Région Ile-de-France, pour mettre en place le passe Navigo à un tarifunique de 70 euros.

L'Union Fédérale Route UNSA a regretté l'échec des négo-ciations salariales dans le secteur routier, après plusieursannées de "vaches maigres". Dans les plus petites Entre-prises du secteur, dépourvues de délégués syndicaux, lesrémunérations stagnent souvent aux plus bas niveaux de laconvention collective, débutant en dessous du SMIC !

L'Union Fédérale Route UNSA redoute que la concurrence déloyale mise en place en Europe aggrave encore les consé-quences négatives sur l'emploi.

L'Union Fédérale Route UNSA s'est associée pleinement aux revendications des salariés et regrette les relations socialesexistantes entre tous les partenaires du secteur.

L'Union Fédérale Route UNSA estime qu'un renouveau des relations sociales dans les transports est indispensable comptetenu de l'importance des enjeux pour les salariés.

L'intérêt de la profession mérite une solidarité et une unitésyndicale bien au-delà des "querelles de boutiques".

ROUTIERS : REVENDIQUER, NEGOCIER, AGIR