pollution des eaux continent ales

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Pollution des eaux continentales Nature, importance et conséquences écologiques.

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Page 1: Pollution Des Eaux Continent Ales

Pollution des eaux continentales

Nature, importance et conséquences écologiques.

Page 2: Pollution Des Eaux Continent Ales

Sommaire

Introduction 

1.Généralités sur l’eau………………………………………………………………………...p1

2.définition des eaux continentales………………………………………………………..…..p1

Aperçu sur les eaux de la planète.

1. Des stocks restreints …………………………………………………………….…………p3

2. Une répartition inégale …………………………………………………………….………p5

Qu'est ce que la pollution de l'eau ?

1.Définition ……………………………………………………………………………..…….p7

2.Les différents types de pollution d’eau………………………………………………..…….p8

2-1 La pollution par les matières organiques et la pollution microbiologique …..........p8

2-2  La pollution par les pesticides………………………….…………………...…….p10

2-3 La pollution par les nitrates …………………………………….…………………p11

2-3 Pollution par les phosphates ……….……………………………...………………p12

2-4 L’eutrophisation, un cas particulier de pollution …………………………….……p13

2-5 La pollution métallique ……………………………………………………….…..p14

2-5-1 Le mercure………………………..………………………………p15

2-5-2 Le plomb…………………………………………………………p15

2-5-3 Arsenic……………………………………………………………p15

2-5-4 Cardium…………………………………………………………...p15

2-6 La pollution radioactive …………………………………………………………..p16

2-7 La pollution thermique……………………………………...……………………p17 

2-8 La pollution acide ……………………………………………………..…………p17

2-9 La pollution des mers par pétrole………………...………………………………p18

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Page 3: Pollution Des Eaux Continent Ales

2-10 LDNA (liquides denses non aqueux) ………………………..…………..……..p19

Les conséquences écologiques de la pollution 

1. les marées noires ………………………………………………..……………………p20

2. la radioactivité……………………………………………………………………...…p21 

3. les eaux usées ……………………………………………………………………...…p21

4. l’eutrophisation………………………………………………………………………….p21 

5. Pesticide ………………………………………………………………….….…………p23

La lutte contre la pollution des eaux

1. L’épuration biologique, les principaux procédés………………………….…………….p24

1-1 Les boues activées …………………………………………………………..…p24

1-2 Le lit bactérien ………………………………………………………………...p25

1-3 La bio filtration ………………………………………………………………...p25

1-4 Les techniques membranaires (ou microfiltration)………………………….…p25

1-5 La méthanisation……………………………………………………………… p25

1-6 Le lagunage …………………………………………………………………….p26

2. L’épuration physico-chimique :

2-1 Solutions de lutte contre les marées noires……………………………………..p27

2-2 Solutions de lutte contre la radioactivité …………………………………….…p27

Conclusion……………………………………………………………………………………...p28

Bibliographie/Webographie…………………………………………………………………..p29

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Page 4: Pollution Des Eaux Continent Ales

Introduction   :

1. Généralités sur l’eau .

L’eau (que l'on peut aussi appeler oxyde de dihydrogène, hydroxyde d'hydrogène ou acide

hydroxyque) est un composé chimique simple, mais avec des propriétés complexes à cause de

sa polarisation (Nature dipolaire de l’eau). Sa formule chimique est H2O, c'est-à-dire que

chaque molécule d'eau se compose d'un atome d'oxygène entre deux atomes d'hydrogène,

disposés en V très ouvert. L'eau lourde est un composé formé d'un atome d'oxygène et de

deux atomes de deutérium, qui est un isotope de l'hydrogène (oxyde de deutérium, D2O).

L’eau se trouve presque partout sur la Terre et est un composé essentiel pour tous les

organismes vivants connus. Le corps humain est ainsi composé à 70 % d'eau. Par construction

des êtres vivants, l’eau est pour eux (sauf exception très notable) incolore, insipide, inodore,

etc (site 21).

2. Définition des eaux continentales.

Partie de l’hydrosphère : ensemble des eaux superficielles ou souterraines présentes et en

circulation dans les terres émergées( J.Loup, 1974 ; B.Dézert, 1976 ; J. Béthemont, 1977 ;

B.Dézert et R.Frécaut, 1978 ; Bureau des Longitudes, 1984 ) .

Les trois quarts de notre planète sont recouverts d'eau, mais 97.2%de cette eau est salée et

2.1% sont retenus sous forme de glace dans les pôles et les glaciers. Les rivières, les lacs et les

nappes souterraines ne représentent donc que 0.7% de l'eau disponible sur terre.L'eau douce

est de ce fait une ressource très précieuse qui doit être utilisée de manière rationnelle (site2).

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Page 5: Pollution Des Eaux Continent Ales

Graphes sur la répartition des eaux continentales

La quantité d’eau sur notre planète diminue de jour en jour et sa qualité aussi, ces dernières

années le taux de pollution ne fait qu’augmenté et cette pollution entraîne différentes sortes de

problèmes les plus importantes sont écologiques.Le thème de notre mémoire traitera la

pollution des eaux continentales, sa nature son importance et ses conséquences écologiques.

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Page 6: Pollution Des Eaux Continent Ales

Aperçu sur les eaux de la planète.

1. Des stocks restreints :

Il n’est pas facile de chiffrer le volume total des eaux terrestres. Les seules quantités d’eau

qu’il est aujourd’hui possible d’estimer sont celles contenues dans les quatre grands réservoirs

de l’hydrosphère, que sont les mers et océans, les eaux continentales (superficielles et

souterraines), l’atmosphère et la biosphère. Les volumes les plus difficiles à évaluer sont ceux

des eaux souterraines de la croûte terrestre, dont les estimations varient suivant les auteurs en

fonction de l’épaisseur de croûte qu’ils considèrent.

Aucune estimation fiable n’est en revanche disponible pour l’eau contenue dans le manteau

terrestre.

Les stocks sont les volumes d’eau présents à un instant donné dans un réservoir donné. Ils

donnent en quelque sorte une image instantanée des volumes d’eau disponibles.

Les stocks des différents réservoirs

terrestres sont donnés dans le tableau ci-

dessous (d’après L’eau, Ghislain de

Marsily, Dominos Flammarion, 1995).

Les volumes sont exprimés en

kilomètres cubes. Un kilomètre cube est

le volume d’un cube de 1 kilomètre de

côté, c’est-à-dire qu’il équivaut à mille

milliards de litres (site1).

      L'eau de

l'hydrosphère

Les réservoirs Les stocks

Océans 1 350 000 000

Eaux continentales 35 976 700

Glaciers 27 500 000

Eaux souterraines 8 200 000

Mers intérieures 105 000

Lacs d’eau douce 100 000

Humidité des sols 70 000

Rivières 1 700

Atmosphère (humidité de l’air) 13 000

Biosphère (cellules vivantes) 1 100

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Page 7: Pollution Des Eaux Continent Ales

   Les eaux douces

Au total, il y a donc à l’heure actuelle 1 385 990 800 kilomètres cubes d’eau dans

l’hydrosphère Cependant, la plus grande part de cette énorme quantité d’eau provient des

océans qui constituent le réservoir le plus important de la planète mais dont les eaux sont

salées.

Les eaux douces de la planète, c’est à dire celles dont la salinité est inférieure à 3 grammes

par litre, ne représentent que 3% en volume de toute l’eau de l’hydrosphère et encore toute

cette eau n’est-elle pas disponible, la majeure partie étant gelée aux pôles. Le volume des

eaux douces directement utilisables est finalement d’environ 9 millions de kilomètres cubes,

dont la plus grande part consiste en eaux souterraines.

En conséquence, malgré les impressionnantes quantités d’eau présentes sur notre planète,

nous ne pouvons disposer de fait pour notre consommation que d’une part infime de toute

cette eau. Mais il ne faut pas oublier que l’eau circule en permanence entre les différents

réservoirs : ainsi, même si les stocks sont limités, certains sont en permanence renouvelés

(site1).

Répartition des ressources en eau dans le monde en 2000

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Page 8: Pollution Des Eaux Continent Ales

2. Une répartition inégale   :

Si la quantité globale d’eau douce disponible chaque année sur l’ensemble de la planète est

importante, localement les situations sont très contrastées car l’eau douce est répartie de

manière très inégale sur notre globe. Dans certaines régions, l’eau coule d’abondance, pour le

régal des riverains, dans d’autres cependant la sécheresse domine.

Dans une région donnée du globe, l’eau disponible en terme de flux dépend du bilan entre les

quantités d’eau précipitées et les quantités d’eau évaporées, la différence entre les deux

représentant l’écoulement. Ce facteur est essentiel pour comprendre la répartition de l’eau sur

les différents continents. Il n’est pas le seul : le régime des pluies l’est également.

Les régions qui manquent le plus cruellement d’eau sont situées le long des tropiques. Ce sont

les régions arides des grands déserts chauds de l’Afrique du Nord et du Sud, de l’Australie et

du Moyen-Orient qui couvrent 31% des terres émergées de la planète. Le bilan hydrique

annuel de ces contrées est négatif car l’évaporation y est très forte et les précipitations

exceptionnelles. D’autres régions encore ont des bilans négatifs, notamment au centre du

continent eurasiatique où les précipitations sont faibles en hiver et l’évaporation forte en été.

Toutes les autres régions du globe ont des bilans annuels positifs, même si les rythmes

saisonniers sont très différents de l'une à l’autre et que l’apport d’eau ne se fait donc pas de

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Page 9: Pollution Des Eaux Continent Ales

manière identique. Les régions les plus favorisées sont les régions tempérées et

intertropicales.

L’accès à l’eau douce n’est donc pas équitable. En cas de déficit saisonnier, les pays au bilan

hydrique annuel positif peuvent en effet toujours avoir recours de façon temporaire à leurs

réserves, et en particulier à leurs réserves souterraines. En revanche, dans les régions au bilan

hydrique annuel déficitaire, le recours aux réserves ne peut conduire qu'à leur épuisement à

plus ou moins long terme puisque celles-ci ne peuvent se reconstituer.

Or cette situation pourrait encore s’aggraver car les déserts s’étendent : selon une estimation

des Nations Unies, 40% des terres émergées du globe seraient touchées aujourd’hui par ce

phénomène de désertification (site1).

Coefficient de disponibilité en eau par rapport à la population

La comparaison mondiale des coefficients de la disponibilité en eau par rapport à la

population souligne les disparités entre les continents.

On remarquera notamment les pressions exercées sur l’Asie qui abrite plus de la moitié de la

population mondiale et ne possède que 36% des ressources en eau de la planète (site3).

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Page 10: Pollution Des Eaux Continent Ales

Qu'est ce que la pollution de l'eau ?

1. Définition

Un milieu aquatique est dit polluer lorsque son équilibre a été modifié de façon durable par

l’apport en quantités trop importantes soit de substances plus ou moins toxiques, d’origine

naturelle ou issues d’activités humaines, soit encore d’eaux trop chaudes.

Ces pollutions peuvent entraîner divers types de nuisances : augmenter la mortalité de

certaines espèces animales ou végétales jusqu’à parfois les faire disparaître, altérer leurs

capacités physiologiques, détériorer la qualité de l’eau au point de la rendre impropre à

certains usages, comme l’alimentation humaine.

Tous les polluants ne présentent pas les mêmes risques pour les écosystèmes. Certains

notamment sont biodégradables. Riche en espèces animales et végétales et en micro-

organismes, un écosystème est naturellement capable de transformer et d’éliminer, en partie

ou en totalité, les substances biodégradables qu’il reçoit et d’assurer ainsi le maintien de son

équilibre et de la qualité de ses eaux. Mais, si l’abondance de ces substances dépasse un seuil

critique, ses capacités d'auto-épuration ne suffisent plus : l’agent polluant ne peut plus être

éliminé assez rapidement ; il s’accumule, rompant progressivement l’équilibre dynamique

naturel du milieu aquatique, et peut même devenir toxique. On dit alors qu’il y a pollution.

D’autres agents polluants, comme les plastiques, les métaux et certains pesticides, ne sont pas

ou peu biodégradables : le processus d'auto-épuration est alors inopérant et ces substances

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Page 11: Pollution Des Eaux Continent Ales

s’accumulent dans l’écosystème, toxiquant les espèces vivantes qui les ingèrent. Certaines de

ces substances, de surcroît, comme les métaux lourds ou les pesticides, s’accumulent dans les

organismes, se concentrant dans certains tissus ou organes à des doses parfois bien

supérieures à celles mesurées dans l’eau, un phénomène appelé  bio-accumulation . Cette

accumulation, qui s’amplifie à chacun des maillons de la chaîne alimentaire, peut prendre

parfois une ampleur inquiétante. Il n'est pas toujours facile d'identifier les sources de pollution

ni d’estimer leurs effets respectifs, qui dépendent à la fois de la nature et de la concentration

du polluant et de l’écosystème considéré, les phénomènes en jeu étant fort complexes. Il est

donc souvent difficile de déterminer, pour chaque substance toxique, une concentration

maximale acceptable pour un écosystème. Il n’existe d’ailleurs aucun consensus sur les seuils

à ne pas dépasser. Dans les rares cas où les lois fixent des normes, celles-ci varient selon les

pays (site1).

2. Les différents types de pollution d’eau

Nature qui sont à l’origine de différents types de pollutions : des pollutions organiques

(essentiellement d’origine animale), chimiques (fertilisants, pesticides, métaux, détergents…),

biologiques (bactéries, virus et autres champignons), radioactives ou acides.

On distingue deux grandes formes de pollution :

les pollutions ponctuelles, souvent relativement immédiates, qui proviennent de

sources bien identifiées (rejets domestiques ou industriels, effluents d’élevage...) et

peuvent être traitées par des stations d’épuration,

et les pollutions diffuses, comme celles dues aux épandages de pesticides et d’engrais

sur les terres agricoles, qui concernent l’ensemble d’un bassin versant, mettent plus de

temps à atteindre les milieux aquatiques et ne peuvent être traitées qu’à la source en

diminuant l’usage des substances responsables.

Ces pollutions peuvent être permanentes (rejets domestiques d’une grande ville, par exemple),

périodiques (augmentations saisonnières des rejets liées au tourisme, aux crues...), ou encore

accidentelles ou aiguës, à la suite du déversement intempestif de produits toxiques d’origine

industrielle ou agricole, ou du lessivage des sols urbains lors de fortes pluies (site6).

2-1 La pollution par les matières organiques et la pollution microbiologique :

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Page 12: Pollution Des Eaux Continent Ales

Les matières organiques ont longtemps été les principaux polluants des milieux aquatiques.

Elles proviennent des déchets domestiques (ordures ménagères, excréments), agricoles

(lisiers) ou industriels (papeterie, tanneries, abattoirs, laiteries, huileries, sucreries...), lorsque

ceux-ci sont rejetés sans traitement préalable. Une ville de 100 000 habitants par exemple

déverse environ 18 tonnes de matière organique par jour dans ses égouts.

Certaines substances organiques sont facilement biodégradables et peuvent donc être

décomposées et éliminées grâce aux capacités naturelles d'auto-épuration des milieux

aquatiques. Mais, lorsqu'elles sont en excès, leur décomposition peut entraîner l'asphyxie de la

faune aquatique.Ce sont les poissons qui souffrent le plus du manque d'oxygène, les

invertébrés étant moins affectés, et les bactéries encore moins. En cas de forte pollution, la vie

végétale aussi tend à disparaître.

Les hydrocarbures par exemple, comme le pétrole, sont des composés organiques

biodégradables. Ils peuvent cependant avoir des effets toxiques importants sur la flore et la

faune aquatiques lorsqu'ils sont présents en fortes quantités. Or, les fortes pollutions

ponctuelles aux hydrocarbures ne sont pas rares, non seulement en mer notamment lors des

fameuses " marées noires " provoquées par les accidents de pétroliers géants, mais aussi sur

les milieux continentaux. Dans le Bassin Parisien par exemple, 40 % des pollutions seraient

dues à des hydrocarbures.

Le caractère biodégradable d'une substance dépend de sa structure moléculaire. Ainsi, si les

sucres simples sont facilement dégradés, d'autres sucres comme la cellulose et la lignine, aux

molécules plus complexes, ou encore les acides humiques, peuvent persister longtemps dans

les hydrosystèmes. Les PCB (polychlorobiphényles), des composés organiques voisins du

DDT par leur structure chimique, sont également très persistants. Ils ont été utilisés dès les

années 1930 par de nombreuses industries (électrotechnique, peintures, matières plastiques...).

Liposolubles, ils peuvent s'accumuler dans les graisses des organismes vivants. Détectés dans

l’environnement dans le courant des années 1970, leur usage a été restreint dans les pays

industrialisés. Leur production a même cessé en France depuis 1987. Ils perdurent néanmoins

dans les eaux à des concentrations non négligeables, du fait de leur adsorption par les

sédiments et de leur grande stabilité.

La pollution microbiologique est une autre forme de pollution organique. Les déchets

organiques, en particulier les excréments, contiennent des germes pathogènes (virus, bactéries

ou parasites) véhiculés par l’eau. Ces germes peuvent provoquer des maladies aussi graves

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Page 13: Pollution Des Eaux Continent Ales

que le choléra, la typhoïde, la dysenterie... Ils ont été jadis responsables d’épidémies

dramatiques dans nos pays. Aujourd’hui, cette pollution des eaux continentales a fortement

diminué dans les pays industrialisés grâce à la mise en service de stations d’épuration qui

assurent le nettoyage des eaux usées avant leur rejet dans la nature. Mais cela n’est pas le cas

des pays en développement où elle provoque encore des morts innombrables (site5).

2-2  La pollution par les pesticides :

Les pesticides (insecticides, raticides, fongicides, et herbicides) sont des composés

chimiques dotés de propriétés toxicologiques, utilisés par les agriculteurs pour lutter

contre les animaux (insectes, rongeurs) ou les plantes (champignons, mauvaises

herbes) jugés nuisibles aux plantations. Le premier usage intensif d’un pesticide, le

DDT, remonte à l’époque de la seconde guerre mondiale.

Malheureusement, tous les pesticides épandus ne remplissent pas leur emploi. Une

grande partie d’entre eux est dispersée dans l’atmosphère, soit lors de leur application,

soit par évaporation ou par envol à partir des plantes ou des sols sur lesquels ils ont été

répandus. Disséminés par le vent et parfois loin de leur lieu d’épandage, ils retombent

avec les pluies directement sur les plans d’eau et sur les sols d’où ils sont ensuite

drainés jusque dans les milieux aquatiques par les eaux de pluie (ruissellement et

infiltration). Les pesticides sont ainsi aujourd’hui à l’origine d’une pollution diffuse

qui contamine toutes les eaux continentales : cours d’eau, eaux souterraines et zones

littorales.

Mais la source la plus importante de contamination par des pesticides demeure la

négligence : stockage dans de mauvaises conditions, techniques d’application

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Page 14: Pollution Des Eaux Continent Ales

défectueuses, rejet sans précaution de résidus ou d’excédents, ou encore pollutions

accidentelles.

Si les pesticides sont d’abord apparus bénéfiques, leurs effets secondaires nocifs ont

été rapidement mis en évidence. Leur toxicité, liée à leur structure moléculaire, ne se

limite pas en effet aux seules espèces que l’on souhaite éliminer. Ils sont notamment

toxiques pour l’homme (site6).

Le devenir des pesticides dans le sol

Seule une partie de la dose appliquée atteinte la cible :

-une partie est absorbée par la plante

-une partie fuit par ruissellement vers les eaux superficielles

-une partie est adsorbée sur les particules du sol

-une partie est lessivée vers les eaux souterraines.

2-3 La pollution par les nitrates :

Très solubles dans l’eau, les nitrates constituent aujourd’hui la cause majeure de pollution des

grands réservoirs d’eau souterraine du globe qui par ailleurs présentent en général une qualité

chimique et bactériologique satisfaisante pour l’alimentation. Cette pollution a débuté à la fin

des années 1950 et n’a fait qu’augmenter depuis lors. Alors qu’en l’absence de contamination,

la teneur en nitrates des eaux souterraines varie de 0,1 à 1 milligramme par litre d’eau, elle

dépasse souvent aujourd’hui 50 milligrammes par litre, norme retenue pour les eaux potables

par l’Organisation mondiale de la santé. Désormais, de telles eaux nécessitent donc un

traitement spécifique pour pouvoir être consommées.

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Page 15: Pollution Des Eaux Continent Ales

L'essentiel de cette pollution est dû à la différence entre les apports en nitrates sous forme

d’engrais et ce qui est réellement consommé par les plantes.

La pollution par les nitrates est un problème complexe. Outre d’être des nutriments pour les

plantes, les nitrates sont également consommés par les microorganismes (bactéries et

champignons) présents dans la terre. Ils participent ainsi à la synthèse des matières organiques

du sol qui stockent en leur sein l’azote contenu dans les nitrates qui n’ont pas été consommés

dans l’année par les plantes, et ce jusqu’à leur mort. Leur décomposition par les bactéries

libère alors l’azote qu’elles contiennent sous la forme de nitrates. Mais cette libération peut se

produire à tout moment de l’année, notamment lorsque les plantes sont au repos et

s’alimentent peu : dans ce cas, ne pouvant être consommés par ces dernières, les nitrates

libérés sont lessivés par les eaux de ruissellement et d’infiltration.

Les nitrates emportés par les eaux d’infiltration au cours d’une année ne proviennent donc que

pour une faible part des engrais apportés cette même année L’essentiel provient de la

production de nitrates par la matière organique morte des sols, c’est-à-dire des nitrates

épandus les années précédentes et stockés. À ceci s’ajoute parfois la lenteur de la progression

de l’eau d’infiltration dans les sols.

Chaque épandage contribue donc peu chaque année à la contamination des eaux, mais il y

contribue durant de nombreuses années. D’année en année, ces contributions " retardées "

s’additionnent les unes aux autres et les quantités de nitrates lessivés atteignant les nappes

augmentent. C’est ainsi que la pollution actuelle des nappes souterraines provient de 20 à 30

années d’épandage d’engrais. Même si l’on arrêtait aujourd’hui de fertiliser les sols, il faudrait

attendre plusieurs décennies avant de retrouver une situation normale.

La pollution des eaux par les nitrates présente un double risque. Ingérés en trop grande

quantité, les nitrates ont des effets toxiques sur la santé humaine. Par ailleurs, ils contribuent

avec les phosphates à modifier l’équilibre biologique des milieux aquatiques en provoquant

des phénomènes d’eutrophisation (site7).

2-3 Pollution par les phosphates :

Les phosphates sont les principaux responsables dans le monde, des phénomènes

d’eutrophisation et de dystrophisation. En effet, non toxiques en eux-mêmes pour la vie

animale et végétale, ils portent atteinte à l’environnement dès lors qu’ils sont en fortes

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Page 16: Pollution Des Eaux Continent Ales

concentrations : ils deviennent alors de véritables engrais pour les milieux aquatiques qu’ils

contribuent à enrichir exagérément en matière organique.

Les phosphates ont la propriété de neutraliser l’action du calcaire. Ils sont donc rajoutés aux

détergents pour adoucir l’eau et obtenir ainsi un meilleur lavage. Mais leur utilisation fait

l’objet depuis quelques années d’une polémique entre producteurs de lessives et protecteurs

de l’environnement. Pour ne pas contaminer les milieux aquatiques, une solution efficace

existe qui consisterait à déphosphater les eaux usées dans les stations d’épuration, mais elle

est très coûteuse. Quant à trouver une substance de remplacement, rien de moins facile (site

8).

2-4 L’eutrophisation, un cas particulier de pollution :

Cette forme particulière de pollution est due à un apport excessif en nutriments et en matières

organiques biodégradables issus de l’activité humaine. Elle s’observe surtout dans les milieux

aquatiques dont les eaux sont peu renouvelées : les lacs principalement, mais aussi aujourd'hui

les estuaires de certains grands fleuves comme la Tamise ou la Loire. Ces nutriments

proviennent principalement des phosphates contenus dans les détergents et les engrais, et des

nitrates contenus dans les engrais azotés, mais aussi de l’ammoniac issu de la décomposition

des effluents organiques par des bactéries aérobies.

L’eutrophisation due aux pollutions, encore appelée dystrophisation, ressemble beaucoup à

l’eutrophisation naturelle. Mais elle est beaucoup plus rapide, car le milieu reçoit beaucoup

plus de nutriments qu’en situation naturelle ainsi que des matières organiques biodégradables.

En milieu lacustre, la dystrophisation se manifeste de la manière suivante :

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Page 17: Pollution Des Eaux Continent Ales

les matières organiques biodégradables sont dégradées par les bactéries aérobies

présentes dans le milieu. Mais parce qu’il consomme beaucoup d’oxygène, ce

mécanisme provoque un premier appauvrissement en oxygène dissous.

l'excès de nutriments, de son côté, entraîne une multiplication en surface du

phytoplancton et de certaines plantes aquatiques qui en mourant augmentent encore les

quantités de matières organiques biodégradables présentes dans le milieu. Les

bactéries aérobies, qui vivent dans les profondeurs où se déposent ces matières

organiques, prolifèrent et consomment progressivement tout l’oxygène des eaux

profondes qui ne peuvent se ré-oxygéner en raison du faible brassage des eaux.

on observe alors une différence de plus en plus marquée entre les eaux proches de la

surface, très oxygénées, et les eaux profondes, totalement désoxygénées et non

éclairées, car la prolifération des algues en surface empêche toute pénétration de

lumière. Dans ces profondeurs, la vie disparaît peu à peu : les espèces animales et les

bactéries aérobies meurent asphyxiées. Au bout d’un certain temps, seules les

bactéries anaérobies survivent dans ce milieu dépourvu d’oxygène : elles se

multiplient et provoquent la fermentation de toute la matière organique accumulée,

libérant des gaz nauséabonds (hydrogène sulfuré et ammoniac) et du méthane (site9).

2-5 La pollution métallique :

La pollution métallique peut être due à différents métaux comme l’aluminium, l’arsenic, le

chrome, le cobalt, le cuivre, le manganèse, le molybdène, le nickel, le zinc... ou encore à des

métaux lourds comme le cadmium, le mercure ou le plomb, plus toxiques que les précédents.

De multiples activités humaines en sont responsables. Cette pollution provient en effet

essentiellement :

des rejets d’usines, notamment de tanneries (cadmium, chrome), de papeteries

(mercure), d’usines de fabrication de chlore (mercure) et d’usines métallurgiques,

des épandages sur les sols agricoles d’oligo-éléments ou de boues résiduelles de

stations d’épuration,

de l’utilisation de certains fongicides (mercure),

des retombées des poussières atmosphériques émises lors de l’incinération de déchets

(mercure) ou de la combustion d’essence automobile (plomb),

du ruissellement des eaux de pluie sur les toitures et les routes (zinc, cuivre, plomb).

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Page 18: Pollution Des Eaux Continent Ales

La pollution métallique pose un problème particulier, car les métaux ne sont pas

biodégradables. En outre, tout au long de la chaîne alimentaire, certains se concentrent dans

les organismes vivants. Ils peuvent ainsi atteindre des taux très élevés dans certaines espèces

consommées par l’homme, comme les poissons. Cette " bio-accumulation " explique leur très

forte toxicité (site10).

2-5-1 Le mercure

Dans le monde, des milliers de tonnes de mercure sont rejetées chaque année dans les cours

d’eau où ce métal se transforme en méthyl-mercure, un composé très stable qui se concentre

ensuite dans les organismes vivants. La toxicité élevée du mercure est liée à son aptitude à se

combiner au soufre. Dans les organismes vivants, il peut ainsi bloquer certains sites actifs

comportant des atomes de soufre, comme celui de la vitamine B12. Les composés mercuriels

sont particulièrement dangereux pour le cerveau où ils s’accumulent (site10).

2-5-2 Le plomb

La toxicité du plomb est due notamment à son effet inhibiteur de certaines enzymes qui

provoque des troubles cérébraux et des retards mentaux chez les jeunes enfants.

La pollution par le plomb provient surtout des additifs anti-détonants de l’essence. Rejetés

dans l’atmosphère, ceux-ci retombent et se concentrent de part et d’autre des routes. Le plomb

qu’ils contiennent passe alors directement dans l’herbe ou dans les eaux de ruissellement.

Pour limiter ces rejets dangereux, l'usage d’essence sans plomb s’est beaucoup développé ces

dernières années. En 1994, les ventes d’essence sans plomb avaient atteint en France 45 % des

ventes totales d’essence. Mais cette solution n'est pas idéale car elle diminue le rendement des

moteurs et augmente l’émission d’autres polluants comme le monoxyde de carbone (site10).

2-5-3 Arsenic

A l'état naturel, les émissions volcaniques entretiennent 90% des rejets d'arsenic. Il se trouve

également dans presque tous les sulfures métalliques naturels. Les émissions, dues à l'activité

humaine, proviennent du brûlage de charbon et du fuel qui rejettent une quantité non

négligeable dans l'environnement.Toutes émissions comprises, la décharge totale d'arsenic est

de 35.3 millions kg dans l'eau.

17

Page 19: Pollution Des Eaux Continent Ales

Tous les composés sont toxiques mais les formes inorganiques sont particulièrement

pernicieuses et c'est surtout dans les écosystèmes aquatiques qu ils représentent un danger.

Une fois transformés par des bactéries et des levures en dérivé gazeux comme le

dyméthylarsine, ils s'accumulent dans la flore marine, les algues en particulier concentrent

l'arsenic 1000 à 10 000 fois (site11).

2-5-3 Cardium

A l'état naturel, il est presque toujours associé à d'autres métaux (zinc et plomb). Sa

concentration naturelle dans les mers est de l'ordre du micro-gramme. Les agents de

contamination dus à l'activité humaine sont essentiellement les mines et les raffineries, les

rejets industriels et les eaux usées urbaines, les engrais phosphatés et les insecticides.

 Toutes émissions comprises, la décharge totale de cadmium dans l'eau est de 7.1

millions de kg. Dans le milieu marin, le cadmium est rapidement transféré aux sédiments puis

absorbé par les organismes vivants sur la vase. Pour le biotope marin, il est encore plus

toxique que le mercure (site11).

2-6 La pollution radioactive :

 Centrale nucléaire

Invisible, la pollution radioactive n'en est que plus insidieuse. Cependant, hormis les accidents

nucléaires importants comme la catastrophe de Tchernobyl (avril 1986), cette forme de

pollution reste limitée. De grandes précautions sont prises lors des manipulations de produits

radioactifs : extraction et traitement du minerai, fonctionnement des réacteurs, transport et

traitement des combustibles usés, conditionnement et traitement des déchets. En outre, des

limitations très strictes sont imposées aux rejets gazeux ou liquides issus des centrales

nucléaires. De fait, la radioactivité induite dans l’environnement par les rejets actuels est très

inférieure à la radioactivité naturelle due au rayonnement cosmique et à la radioactivité de

l’écorce terrestre.

18

Page 20: Pollution Des Eaux Continent Ales

Les risques de pollution radioactive sont donc surtout liés aux accidents potentiels. L’accident

de Tchernobyl a par exemple libéré dans l’atmosphère divers radioéléments, provoquant une

augmentation très nette de la radioactivité des aérosols. Retombés au sol avec les pluies, ces

contaminants ont été entraînés par ruissellement et infiltration jusque dans les nappes

phréatiques, surtout en Ukraine mais aussi dans des régions plus éloignées. Des taux

anormalement élevés de césium radioactif ont ainsi été retrouvés jusque dans des bassins

versants français (site10).

2-7 La pollution thermique :

Ce type de pollution, lié à l’utilisation de l’eau comme liquide de refroidissement par les

industriels, apparaît souvent mineur. Mais il s’accroît, du fait de l’augmentation des besoins

de l’industrie.

L'eau est notamment utilisée comme refroidisseur dans les centrales thermiques et

nucléaires .Elle est pompée dans les cours d’eau ou le milieu marin côtier, auquel elle est

ensuite restituée au sortir de la centrale à une température plus élevée de 4 à 5°Celsius. Elle

réchauffe à leur tour les eaux dans lesquelles elle est déversée, ce qui peut perturber la vie

aquatique, animale ou végétale, notamment en modifiant les rythmes physiologiques des

espèces (reproduction, survie hivernale, etc.)(site10).

2-8 La pollution acide :

Depuis le début des années 1950, on observe une forte augmentation de l’acidité des eaux de

pluie dans diverses régions industrielles du monde. Ces " pluies acides " résultent

essentiellement de la pollution de l’air par des gaz (dioxyde de soufre et oxydes d’azote) et

des particules, issus de différentes activités industrielles, de la combustion de produits fossiles

riches en soufre, de la circulation automobile et de l’élevage industriel. Ces gaz se dissolvent

dans la vapeur d’eau de l’atmosphère et sont oxydés en acides (notamment sulfurique et

nitrique) qui acidifient les précipitations.

Ces pluies acides endommagent les forêts et empoisonnent sols, lacs et rivières. Dans un

premier temps, si le pouvoir tampon des eaux qui reçoivent ces pluies est suffisant, les

carbonates et les bicarbonates qu’elles renferment neutralisent l’apport acide sans que leur

acidité naturelle ne varie. Mais si les apports acides sont trop importants ou que leur pouvoir

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Page 21: Pollution Des Eaux Continent Ales

tampon est trop faible, leur acidité peut augmenter brutalement. Lorsqu’elle est suffisante (pH

inférieur à 5), l’acidification des eaux met en solution des sels d’aluminium contenus dans des

silicates, comme les argiles, et dont la solubilité croit rapidement avec l’acidité du milieu

(pour un pH supérieur à 6, l’aluminium n’est pas soluble dans l’eau). Or, très toxiques, ces

sels perturbent la photosynthèse des végétaux et la biologie des organismes aquatiques.

D'autres métaux toxiques, comme le cadmium et le plomb, jusque-là bloqués dans les

sédiments, sont également libérés. Si l’acidité augmente encore (pH inférieur à 4), les

vertébrés et la plupart des invertébrés et des micro-organismes sont détruits. Seules quelques

algues et quelques bactéries survivent (site10). 

2-9 La pollution des mers par pétrole:

Le pétrole déversé en mer constitue une pollution importante et préoccupante à l’échelle

globale. Sachant que le cinquième de la production provient des gisements offshores, des

accidents surviennent pendant l'extraction et le transport des hydrocarbures. On estime à six

millions de tonnes par an la quantité d'hydrocarbures introduite dans les océans par l'activité

humaine ce qui constitue par conséquent une cause fondamentale de la pollution des océans

(site12).

20

Page 22: Pollution Des Eaux Continent Ales

. Cette pollution a des effets pernicieux sur les ressources vivantes et on a démontré une

baisse de l'activité photosynthétique des algues et du phytoplancton (site12).

2-10 LDNA (liquides denses non aqueux) :

Un type de contaminant qui pose un problème sérieux est le groupe de produits chimiques

connus sous le nom de liquides denses non aqueux ou les LDNA. Il s'agit de produits

chimiques utilisés dans le nettoyage à sec, la préservation du bois, les revêtements d'asphalte,

l'usinage, la construction et la réparation d'automobiles, l'équipement aéronautique, les

munitions et le matériel électrique. Ils peuvent être également produits et déversés à la suite

d'accidents, par exemple l'incendie de pneus d'Hagersville. Ces substances sont plus lourdes

que l'eau et s'enfoncent rapidement dans le sol, ce qui pose de plus grandes difficultés dans le

traitement de ce genre de produits qu'avec les produits pétroliers. Comme pour ces derniers,

les problèmes découlent du fait que l'eau souterraine dissout certains des composés en LDNA.

Ces composés peuvent alors migrer avec l'écoulement des eaux souterraines. Sauf dans les

grandes villes, la présence de ces contaminants est rarement vérifiée dans l'eau potable

(site13).

21

Page 23: Pollution Des Eaux Continent Ales

Les conséquences écologiques de la pollution :

 Les conséquences écologiques de la pollution des ressources en eau se traduisent

principalement par la dégradation des écosystèmes aquatiques.

     Comme tout milieu naturel, un écosystème aquatique dispose d'une capacité propre à

éliminer la pollution qu'il reçoit : c'est sa capacité "d'auto épuration". Cependant, lorsque

l'apport de substances indésirables est trop important, que cette capacité épuratoire est saturée,

les conséquences écologiques peuvent être de différente nature.

Ainsi, un apport accidentel massif de substances toxiques peut provoquer une catastrophe

écologique spectaculaire au niveau de la faune aquatique.

      Mais les spécificités des milieux aquatiques engendrent des effets de pollution particuliers

Tout d'abord, l'eau a pour propriété de dissoudre la plupart des substances minérales ou

organiques. De plus, elle met en suspension les matières insolubles. En conséquence, tout

polluant de l'eau peut se retrouver très loin en aval du lieu de contamination.

Par ailleurs, les gaz sont peu solubles dans l'eau. Les milieux aquatiques sont donc

naturellement pauvres en oxygène dissous, élément indispensable à la respiration de la faune

aquatique. Or, la dégradation (l'élimination) par le milieu des pollutions organiques est

fortement consommatrice d'oxygène : plus la pollution organique est forte, plus le milieu

concerné s'appauvrit en oxygène. Ce phénomène peut aller jusqu'à l'anoxie de l'eau (absence

d'oxygène), avec des conséquences très graves pour la faune.

La relative pauvreté naturelle en oxygène dissous des milieux aquatiques amène les animaux

à absorber des très grandes quantités d'eau pour satisfaire leurs besoins en oxygène. Ils vont

donc, beaucoup plus que les animaux terrestres, avoir tendance à ingérer de grandes quantités

de toxiques, même lorsque ceux-ci ne se trouvent qu'en très faibles quantités dans le milieu.

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Page 24: Pollution Des Eaux Continent Ales

Enfin, les variations de température naturelles des milieux aquatiques sont d'une amplitude

beaucoup plus faible que celle des milieux terrestres. Les organismes aquatiques sont donc

nettement plus sensibles aux changements de température, même faibles. De ce fait, ils sont

particulièrement exposés lorsqu'ils sont soumis à une "pollution thermique" (rejet d'eaux

chaudes dans le milieu).

Les conséquences écologiques de quelques types de pollution :

1. les marées noires  :

Ces marées noires sont extrêmement dangereuses pour l'écosystème La nappe empêche la

lumière de parvenir à flore sous-marine ; les animaux meurent étouffés ou empoisonnés

par le pétrole qu’ils ont avalé ; les oiseaux mazoutés ne peuvent plus flotter, leurs plumes

perdent leur imperméabilité et les oiseaux finissent par se noyer ou par mourir de froid.

Le seul moyen de sauver les animaux mazoutés est de les nettoyer un par un. Si tu

trouves un oiseau mazouté, n'essaie pas de le soigner toi-même, mets-le au chaud et

adresses-toi à la ligue de protection des oiseaux (LPO) qui te donnera l'adresse d'un

centre de soin (site14).

2. la radioactivité  :

Dans de nombreux pays, une grande partie de l’électricité est maintenant produite dans

des centrales nucléaires. A bien des égards, cette méthode est plus propre que d’autres

mais les centrales produisent des déchets radioactifs, dont on ne sait pas quoi faire. La

radioactivité est naturellement présente en mer comme dans l’air et sur terre, mais

lorsque le taux de radioactivité est trop élevé, celle-ci devient dangereuse pour l’homme

et son environnement : elle peut provoquer des cancers et des malformations (sit14).

Pendant de nombreuses années, on a tout simplement abandonné les fûts de déchets

nucléaires au large. En France, cette pratique est interdite depuis 1983, mais les déchets

sont restés au fond des mers. Entre 1967 et 1983, on estime que 95000 tonnes ont été

déversées. Le risque est que ces fûts finissent par s’abîmer et que les produits radioactifs

se libèrent (site14).

3. les eaux usées   :

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Page 25: Pollution Des Eaux Continent Ales

Une grande partie des eaux d’égouts du Monde sont directement rejetées en mer. Ces

eaux usées abritent des bactéries et des virus qui peuvent être nocifs à  la faune et la flore

aquatique ou déséquilibrer l’écosystème marin ; des algues peuvent ainsi se développer

anormalement et empêcher d’autres espèces de vivre dans les zones qu’elles ont

colonisées (ce sont les marées vertes) .Ces bactéries et ces virus peuvent aussi rendre les

baigneurs légèrement malades et empêcher la consommation de certaines espèces(site14).

  4. l’eutrophisation   :

  La pollution par les phosphates entraîne la production végétale dans l'eau. Cette production

de cyanophycées entraîne une toxicité, le premier touché est le zooplancton qui broute le

phytoplancton. Mais les poissons, les amphibiens, les reptiles, les oiseaux et les mammifères

le sont aussi. Les fleurs d'eau tuent du bétail un peu partout dans le monde en des endroits

précis, par exemple dans le Middlewest et les Rocheuses aux Etats-Unis, les Prairies au

Canada, les toscanes attaquent le foie, le coeur ainsi que le système nerveux. Par chance

l'homme ne consomme pas de l'eau avant que celle-ci subisse un traitement mais des

nombreux troubles affectent les pratiquant de sports aquatiques: érythèmes divers,

démangeaisons occulaires, maux de gorge, de tête, diarrhées, nausées et vomissements. La

pollution des eaux stagnantes par les phosphates entraîne l'évolution en quantité et en qualité

des populations de poissons blancs du fait du développement végétal engendré par les apports

minéraux. Aux poissons nobles qui colonisent des eaux de fonds froides et bien oxygénées

mais qu'une faible fertilité limitée en quantité, succèdent les poissons blancs qui se satisfont

des eaux de surfaces plus chaudes et qu'une forte fertilité fait proliférer, jusqu'à ce que les

épisodes paroxysmiques d'anoxie les éliminent totalement. En accélérant les comblements de

cuvettes par des matériaux autochtone (herbiers, phytoplancton), elle précipite la disparition

de la couche d'eau profonde où vivent les poissons nobles, certes, mais où pompe aussi le

traiteur d'eau, et diminue d'autant le volume d'eau disponible pour la production d'électricité

ou la régularisation des débits. De plus, l'exutoire est encombré, ce sont les inondations qui

menacent. Des organismes peu désirables peuvent profiter de la richesse du biotope pour

proliférer à l'excès, comme les moustiques. Le bacille du botulisme, qui affectionne les

sédiments organiques et peu profonds, relargue quand il fait chaud des toxines capables de

tuer des espèces sensibles, comme les oiseaux(site15).

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Page 26: Pollution Des Eaux Continent Ales

Le devenir de phosphore dans l’eau

Commentaire du dessin : Un apport excessif de phosphore provoque la prolifération et

la croissance des plantes d'eau ce qui provoque par la suite la naissance de

cyanophycées qui fixent l'azote, puis l'oxygène du milieu fixe l'azote et les phosphores

dans les sédiments mais lors d'un manque d'oxygène dans l'eau, les poissons et les

plantes meurent, et l'azote et le phosphore piégés dans les sédiments sont relachés dans

l'eau. Pour y remédier, il faut agir sur la diète phosphorée, et agir sur le plan d’eau

(site15).

5. Pesticide :

Certaines substances toxiques, déversées dans un cours d'eau, peuvent avoir des conséquences

immédiates sur les êtres vivants. D’autres peuvent pénétrer dans les chaînes alimentaires.

C'est le phénomène de la bioamplification. Une faible partie de ces substances est évacuée par

excrétion, mais le reste s'accumule dans certains organes (foie, muscles, graisse...) des

poissons herbivores. Ceux-ci sont mangés par les poissons et les oiseaux carnivores, qui sont

contaminés à leur tour, concentrant encore davantage les substances toxiques.

     Les espèces qui se trouvent à l'extrémité supérieure de la chaîne alimentaire, y compris

l'homme, sont ainsi exposées à des teneurs en substances toxiques beaucoup plus élevées que

celles qui se trouvent au départ dans l'eau.

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Page 27: Pollution Des Eaux Continent Ales

Exemple du déversement de substances toxiques (insecticides) dans un cours d'eau. Après leur absorption par le plancton, ces substances sont concentrées tout au long de la

chaîne alimentaire jusqu'à atteindre des teneurs mille fois plus élevées (site 17).  Les pesticides utilisés dans l'agriculture, ont une place importante dans la pollution

chimique, puisqu'on estime que près d'un quart des eaux jugées impropres à l'alimentation des

populations sont dues aux pesticides. Pour lutter contre cette pollution, le principe pollueur-

payeur a été mis en place pour les pollutions diffuses d'origine agricoles. Il existe aussi

d'autres solutions comme la mise en place de zones tampon entre les surfaces agricoles et les

cours d'eau ou encore comme le développement de techniques alternatives (aux pesticides) de

protection biologique des cultures (utilisation d'insectes auxiliaires qui permettent la

destruction des parasites par exemple)(site16).

La lutte contre la pollution des eaux

Selon son origine, la pollution des eaux superficielles et souterraines peut être réduite de

façon préventive ou curative et selon des procédés divers schématisés comme suit :

1. L’épuration biologique, les principaux procédés

C'est le procédé le plus utilisé pour restaurer la qualité de l'eau en la débarrassant de ses

principales impuretés, pourvu qu'elles soient biodégradables et ne contiennent pas de

toxiques. L'épuration biologique consiste à mettre la matière organique contenue dans les

eaux usées au contact d'une masse bactérienne active en présence d'oxygène. Composée

essentiellement de bactéries et de protozoaires, celle-ci va se nourrir de la matière organique

et la dégrader. Elle reproduit dans des réacteurs spécifiques un phénomène qui se serait

déroulé naturellement dans les rivières. A l'issue de ce processus, les bactéries constituent les

“boues” qui devront être séparées de l'eau épurée.

Suivant la technologie utilisée, ces cultures bactériennes peuvent être libres (boues activées)

ou fixées (lits bactériens et biofiltres). On distingue :

1-1 Les boues activées :

Cette technologie est employée par la quasi totalité des agglomérations de plus de 5 000

habitants et par certaines activités industrielles. A raison de plusieurs grammes par litre, les

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Page 28: Pollution Des Eaux Continent Ales

micro-organismes évoluent dans une solution maintenue en agitation et alimentée en oxygène

par brassage ou insufflation. L'eau usée est amenée en continu et le temps de séjour dans le

réacteur biologique varie de quelques heures à quelques jours.

1-2 Le lit bactérien

Utilisé pour les eaux très chargées (agro-alimentaire, apports viticoles...), il est constitué d'un

bassin rempli de pouzzolane, roche poreuse d'origine volcanique sur laquelle les micro-

organismes forment une pellicule appelée zooglée. L'effluent est distribué par aspersion en

surface et l'oxygénation est apportée par ventilation naturelle de bas en haut.

1-3 La biofiltration

Cette technique est surtout utilisée pour le traitement des eaux urbaines lorsque se pose un

problème d'encombrement. Elle utilise comme support un matériau granulaire qui assure

d'une part, la rétention des matières en suspension par filtration et d'autre part, la fixation

d'une biomasse épuratoire. L'air est insufflé par le bas ; l'eau peut être introduite par courant

ascendant ou descendant suivant la technique utilisée. Les micro-organismes adhèrent à

chaque grain sous la forme d'un film biologique épurateur.

1-4 Les techniques membranaires (ou microfiltration)

Elles ne sont actuellement utilisées que pour l'épuration des eaux industrielles (papeterie,

mécanique, agro-alimentaire). Constituées de fibres creuses assemblées en éléments

généralement cylindriques, les membranes permettent de retenir des éléments de très faible

taille. Ces techniques présentent deux avantages : compacité et production moindre de boues.

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Page 29: Pollution Des Eaux Continent Ales

1-5 La méthanisation

C'est un processus biologique anaérobie (sans air) conduisant à la production de gaz

carbonique et de méthane (combustible). Il est utilisé essentiellement dans l'industrie agro-

alimentaire. L'eau à traiter traverse un réacteur fermé relié à un stockage de gaz.

Méthanisation

1-6 Le lagunage

Le lagunage naturel est un procédé d'épuration extensif, consistant à faire séjourner les eaux

usées dans plusieurs bassins successifs, de grande taille, peu profonds (moins de 1,50 m) et

étanches (trois en général, dont le dernier est planté de végétaux).

L'élimination de la pollution organique et, pour partie, des germes infectieux est obtenue par

des organismes vivants ; l'oxygénation provient directement des échanges d'air et de la

photosynthèse (l'énergie étant fournie par le rayonnement solaire). Le lagunage peut aussi être

utilisé en “finition” en aval d'une station d'épuration, essentiellement pour obtenir un

abattement des germes infectieux (dans une zone de baignade par exemple) (site18).

Schéma de principe du lagunage

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Page 30: Pollution Des Eaux Continent Ales

2. L’épuration physico-chimique   :

Lorsqu'un effluent contient des toxiques, il ne doit pas être introduit dans un traitement

biologique car il en détruirait les micro-organismes. La plupart des effluents rejetés par

l'industrie chimique et l'industrie des métaux contiennent des toxiques et font l'objet d'un

traitement particulier. Les réactifs utilisés sont adaptés à la nature de chaque substance

toxique à neutraliser.

Par l'ajout de réactifs coagulants et de polyélectrolytes, on provoque une action ionique qui

favorise la floculation. Les précipités sont recueillis par décantation sous forme de boues.

Cette technologie est utilisée pour l'élimination du phosphore (combinée éventuellement avec

l'épuration biologique) (site 18).

2-1 Solutions de lutte contre les marées noires.

 L’élimination du fioul de fait d’une part de manière naturelle et d’autre part avec l’aide de

l’homme. La dissipation d’une marée noire est d’autant plus rapide que l’homme intervint.

Mais l’intervention de l’Homme doit être organisée et réfléchie pour ne pas causer plus de

dommages aux écosystèmes côtiers. En effet suite à la marrée noire du Torrey Canyon en

1967, les autorités britanniques utilisèrent 10 000 tonnes de détergent pour la dissiper ce qui

aggrava les conséquences de cette catastrophe. La majorité du fioul échoué sur le littoral est

enlevé par l’Homme qui peut être contaminé par cette action.

 Pour lutter contre les marrées noires on assiste en Europe à un durcissement de la législation

sur les transports pétroliers et de marchandises dangereuses en général : contrôle des navires

accrus, obligation des doubles coques pour les navires pétroliers, bannissement des ports de

l’Union Européenne des navires de plus de quinze ans qui ont été immobilisé plus de deux

fois au cours des deux années précédentes (site19).

 Le nettoyage des côtes.

2-2 Solutions de lutte contre la radioactivité :

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Page 31: Pollution Des Eaux Continent Ales

Pendant de nombreuses années, on a tout simplement abandonné les fûts de déchets nucléaires

au large. En France, cette pratique est interdite depuis 1983, mais les déchets sont restés au

fond des mers. Entre 1967 et 1983, on estime que 95000 tonnes ont été déversées. Le risque

est que ces fûts finissent par s’abîmer et que les produits radioactifs se libèrent.   

Aujourd’hui, on n’a toujours pas trouvé de solution idéale ; l’une des possibilités serait

d’enfouir ces déchets dans les sédiments au fond des mers (site 20).

Conclusion

Au plan mondial, La tension sur les ressources en eau ne cesse de s'accroître : les

volumes disponibles ne peuvent plus satisfaire l'ensemble des besoins, à cause de la

croissance démographique et le développement économique,cette croissance s’accompagne

d’une explosion de la consommation en eau et une dégradation de sa qualité.

Donc l'avenir n'est pas rose...

L'eau devrait être une source de vie et non de mort.

 Mais on constate que les formes de pollution de l’eau ne font que se multipliées avec

la diversification des usages : d’abord liée à la consommation d’eau pour les utilisations

domestiques et industrielles, la principale source de pollution est devenue agricole avec le

développement d’une agriculture intensive.

La seule solution à long terme est d'empêcher la pollution des eaux. Il faut donc agir le

plus en amont possible. Les systèmes agricoles, industriels, énergétiques et de gestion des

déchets qui sont responsables de cette pollution doivent être remplacés par des alternatives

non polluantes et les pays du monde doivent développés une vision partagée de la gestion des

ressources en eau mais cela semble difficile à réaliser.

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Page 32: Pollution Des Eaux Continent Ales

Bibliographie : Dézert B. (1976). (L’exploitation des eaux continentales dans les pays en voie de

développement industriel (Sibérie, Canada, Brésil, Zaïre). in Information géographique), n°5, p. 228.

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