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Pnima Le magazine de la femme juive

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Le magazine de la femme juive

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Pnima

Im delis nis nibh er sustin ute tie magna feu facidunt iustrud dignisl ulla facing et, volore commod te feugiam adit nulland ionulla orperos elisim quisim erosto diam dolortie velenisi tatum iure feugiat lore min velisci liquis nonullaor sit nim vel eu feugue ver adigna feummy nonsequat. Bor suscidunt ex exeriliquam, corem quat. Ut adip esto commodionsed magna augiat. San utat nos alit autpat am incil dio diam ilisi.In henisit aliquis etum quisim illam, quipsum iure faciliquat loborero euguero eummy nostie dolorpe ratisis eugiametum zzriusto consequis nos duipit autat augiamconse magna faccum in vulput vel er summodo lorerci blandignibh enibh ex erci exerit irit volore modolutem venim nim veliquat.

4 Pessah

6 TOLAIM: Les dattes - Les Noix

8 Par le mérite des femmes pieuses Israël fut délivré d’Egypte

10 De la délivrance d’Egypte à la délivrance à venir

12 Nettoyage de Pessah et Nettoyage de printemps!!??

14 Le Seder, soirée d’éducation

16 Libre et responsable

18 Qui fume ?

Édito--

Au sommaire

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Très souvent, la première pensée que Pessah éveille en nous concerne l’éducation des enfants. En effet, aucun moment de l’année juive ne présente une richesse pédagogique comparable à celle de Pessah, avec son Séder, son interdiction du Hametz, sa Matza, son Maror et son délicieux Harosseth ; sans parler du Afikomen. Tout parle à l’enfant.Mais cela ne nous dispense pas de réfléchir à notre Pessah d’adultes. Les parents prennent assez facilement conscience à Pessah, et surtout au moment du Séder, de l’importance du message qu’ils doivent transmettre à leurs enfants, certes. Mais Pessah parle aux parents tout autant qu’aux enfants. D’abord, parce que sur le plan personnel, les parents sont investis de l’obligation de vivre au rythme de toutes les mitsvoth, pas moins celles de Pessah que les autres. Cela concerne les mitsvoth gestuelles, mais tout autant les sentiments et les convictions qui doivent les accompagner et qui leur donnent pleinement leur valeur.

Ensuite, il y va de l’authenticité de la position parentale. Car si le message de Pessah n’enrichit pas les parents, et n’éclaire pas leur for intérieur, alors le message des parents aux enfants sonne complètement faux. La transmission est gâchée, d’autant plus que les enfants sont parfaitement experts dans l’art d’évaluer la sincérité des adultes, en particulier celle de leurs parents.Le Zohar Hakadoch explique que la Matza est un pain qui inspire la foi, c’est l’aliment qui nourrit la Emouna. Les aliments que nous consommons tout au long de l’année ont beau être matériels ; ils

donnent des forces, non seulement à notre corps, mais aussi à notre intelligence, ainsi qu’à toutes les sphères de note âme.Ceci s’explique par le fait de l’élément divin qui est présent dans tout aliment. Car, de manière générale, toute matière renferme une étincelle divine, qui en est la spiritualité.Mieux, la matière puise son existence dans cette étincelle divine qu’elle contient. En fait, la partie matérielle de l’aliment donne ses forces à notre corps, qui est la partie matérielle de notre personne. En même temps, la spiritualité de l’aliment donne des forces à notre âme, qui est notre spiritualité.Le petit enfant ne commence à comprendre le monde qui l’environne qu’une fois qu’il a mangé du pain. La guemara Berahoth (40/a) dit qu’un enfant ne commence à dire “ papa “ et “ maman “ qu’une fois qu’il est nourri de blé, de pain. Ce qui montre que le pain commence un premier développement du savoir. Évidemment, à ce stade, l’enfant n’est pas encore capable d’expliquer ce que représentent pour lui les concepts de “ papa “ et de “ maman “. Pourtant, savoir dire “ papa “ et “ maman “ constitue déjà un savoir, que l’enfant ne possédait pas avant d’avoir mangé du pain.De même, lorsque les Enfants d’Israël sont sortis d’Égypte, ils ne comprenaient encore rien à la grandeur de Hachem. Ils étaient comme prisonniers et ligotés dans l’impureté du monde de la matière, seule expérience de leur vécu en Égypte ; ils baignaient dans quarante-neuf degrés d’impureté, ce que l’on peut imaginer de pire au monde. Puis, dans le cadre de leur Sortie d’Égypte, ils ont vécu l’expérience de la matza. Comme le pain ordinaire apporte au petit enfant un premier savoir, ainsi la matza a apporté à tout Israël une première notion de la grandeur de Hachem. Car la matza leur a permis de découvrir en eux-mêmes la nechama ; grâce à cela, ils pouvaient accéder à une intuition de la grandeur de Hachem. Même si à ce stade, ils

P e s s a h

Le petit enfant ne commence à comprendre le monde qui l’environne qu’une fois qu’il a mangé du pain.

RAV HAYIM YACOV SCHLAMMÉ

‘HagimP n i m a - Le magazine de la femme juive - Retrouvez tous le s a r t i c le s sur www.pnima. in fo

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n’étaient pas encore vraiment capables d’expliquer ce qu’ils ressentaient.On peut distinguer trois niveaux : celui de l’enfant qui n’a pas encore goûté au pain ; puis, celui de l’enfant qui a goûté au pain ; enfin celui qui a goûté à la matza. Il faut comprendre que la particularité du pain hametz, est qu’elle doit une importante partie de son volume au fait qu’elle a levé. Une partie du pain, certes, résulte de ce que le boulanger - ou la maîtresse de maison - a pétri et travaillé la pâte. Mais la partie qui a levé, n’est pas due à son travail. Ce qui a fait enfler spontanément la pâte levée, symbolise l’orgueil qui germe en nous, sans effort, et qui suscite en nous la connaissance de notre corps, ainsi que de ce qui le concerne dans le monde de la matière ; ce dont le corps est très proche, de par sa nature.A ce stade, nous sommes aveugles à l’égard de toute spiritualité, nous sommes inconscients de la présence en nous de la nechama, et nous ne connaissons presque rien de Hachem. Par exemple, lorsque notre horizon se limite aux problèmes, d’argent, d’emploi, de petits bobos, etc... .C’est là qu’en étaient les Enfants d’Israël qui sortaient d’Égypte, du moins aussi longtemps qu’ils n’avaient pas encore mangé de matza. Inversement, la matza résulte uniquement du travail humain. Rien ne s’y est ajouté spontanément, sans travail. Ainsi, sortis d’Égypte, les Enfants d’Israël avaient acquis l’expérience de la matza qu’ils avaient consommée.Contrairement au hametz enflé spontanément, qui génère l’orgueil, la matza qui ne résulte que du travail, inspire la modestie, et ainsi, ouvre la porte vers la connaissance de Hachem, vers la spiritualité. Après avoir mangé de la matza, ils ont eu une perception de leur nechama, de leur spiritualité ; ils commencèrent à connaître la grandeur de Hachem. Ils pouvaient valablement se mettre en route en direction du Mont Sinaï pour y recevoir la Tora.En ce qui nous concerne, il faut bien comprendre

le danger que présente nos constantes préoccupations d’ordre matériel : Nous laissentelles la force, le temps et l’intérêt pour une contemplation de la grandeur de Hachem ?Heureusement, Hachem a installé dans la matza la substance spirituelle, grâce à laquelle nous pouvons accéder à la connaissance de Sa grandeur. Avec la matza, Pessah nous apporte la mitzva de nous sentir comme si nous sortions d’Égypte nous-mêmes. Avec toutes les démarches que notre pensée doit entreprendre. Et alors, véritablement, la matza est notre véritable pain de la Emouna, la nourriture de notre foi. A nous de réfléchir vers Pessah et à Pessah à ces enseignements. La connaissance du monde de la matière ne peut pas nous combler. Stimulons notre écoute de ce que la Matza nous apprend.Parvenons alors beèzrath Hachem, à un Pessah d’un niveau spirituel rénové. De là allons vers un style de vie au quotidien, surélevé lui aussi, nous rendant plus proches de Hachem. Ayant bien intériorisé ce message de la Matza, nous inspirerons à nos enfants les enseignements de Pessah avec plus d’ardeur et de sincérité.Alors, nous aurons véritablement un:PESSAH CACHERE VESSAMEYAH

6

Dattes fraîches :

les dattes fraîches sont considérées comme propres.

Dattes sèches :

il faut faire attention aux dattes provenant d’Irak, d’Algérie, du Pakistan, qui sont généralement très infestées. Les dattes d’Erets Israël ou de Californie sont reconnues pour être moins contaminées. V é r i f i c at i o n :

1. Couper la datte en deux et retirer le noyau.

2. Vérifier que la partie intérieure soit propre. Si on trouve des petits grains marrons, ce sont des ‘’résidus d’insectes’’ prouvant le passage d’un insecte, et peut-être même sa présence, dans le fruit. Cette datte devra être jetée.

3. Vérifier la surface extérieure (des petits insectes ont pu s’y coller).

4. Inspecter la datte, face à une bonne source de lumière, sa peau étant transparente, toute tâche foncée nous indiquera la présence d’un insecte.

Dattes dénoyautées et écrasées : il est conseillé de ne pas s’en servir. Différentes marques ont été vérifiées et trouvées infestées . (les fabricants utilisent toutes les dattes n’étant pas présentables, ou un peu abîmées).

Dattes en pâte à tartiner :

cette pâte à tartiner est permise pour deux raisons : 1. Elle est faite à partir de dattes fraîches2. Les dattes sont entièrement écrasées.Les noisettes :

Il faut les regarder toutes extérieurement, et en ouvrir un échantillon (2 ou 3 ). Si on trouve des signes certains de contamination, il faudra toutes les ouvrir.(Au centre de la noisette se trouve une tache marron, que l’on retrouve dans toutes les noisettes, et qui n’a pas de rapport avec les insectes).Les pistaches :

Il faut toutes les ouvrir en deux.

Les noix, comme la plupart des fruits secs, ne sont importées qu’une fois par an et restent stockées longtemps dans les entrepôts ou en magasin.

Pour cela, toute les sortes de noix devront être examinées, avant d’être consommées. Certaines sont plus touchées que d’autres et chaque sorte sera expliquée séparément.

Noix en vrac ou en sachet: beaucoup de miettes ou des traces de frottement sur la peau des noix sont des traces de contamination.

V é r i f i c at i o n :

1. Mettre les noix dans une passoire à gros trous et inspecter les résidus qui tombent.

2. Regarder les noix de chaque côté. Des fils reliant les miettes de noix entre elles, sont un signe de contamination par les mites, et ces noix seront inutilisables.

Noix de Pékan:

elles sont toujours propres.

Selon une transcription des cours du RAV MOSHÉ VAYE

V é r i f i c at i o n - T O L A I M : L e s d at t e s

V é r i f i c at i o n - To l a I m : L e s n o i x

CacheroutP n i m a - Le magazine de la femme juive - Retrouvez tous le s a r t i c le s sur www.pnima. in fo

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Noix de Cajou :

elles sont très souvent contaminées et il faut systématiquement les ouvrir en deux et les vérifier. Des traces de grignotage sont un signe certain de contamination. Par conter des miettes marrons trouvées entre les deux moitiés ne sont que des miettes de peau.Noisettes: Il faut les regarder toutes extérieurement et en ouvrir un échantillon (2 ou 3). Si on trouve des signes certains de contamination, il faudra toutes les ouvrir. Au centre de la noisette se trouve une tache marron que l’on retrouve dans toutes les noisettes et qui n’a pas de rapport avec les insectes.Pistaches:

il faut les ouvrir en deux.

Selon une transcription des cours du Rav Moshé Vaye de Jérusalem. Certaines méthodes sont du Rav E. Falk de Gateshead. La plupart des méthodes expliquées se réfèrent aux aliments d’Israël, il est donc conseillé de toujours poser la question à un Rav afin de vérifier si la méthode est adéquate à un autre pays.

8

Liée au mérite des femmes pieuses comme nos maîtres le disent “ par le mérite des femmes pieuses, Israël fut délivré d’Egypte “Quelle en est la raison ? Le Talmud dans Sota 11 B.rapporte “ Au moment ou les femmes venaient puiser de l’eau, D. présentait des petits poissons dans leur cruche et elles puisaient moitié poissons moitié eau. Elles plaçaient deux marmites sur le feu, une marmite d’eau chaude et une autre de poissons. Elles amenaient le tout à leurs maris, elles lavaient leurs maris, les frictionnaient, leur donnaient à manger et à boire et s’unissaient à eux dans un endroit discret dans les champs. Ainsi, les enfants d’Israël se multiplièrent, par ce mérite là, intervint la délivrance d’Egypte. “ Il est dit dans la paracha de Vayakhel, Il construisit le “ KIOR “de cuivre et sa base en cuivre avec les miroirs des femmes vaillantes (Chemot 38-8) .Rachi explique : les filles D’Israël possédaient des miroirs dans lesquelles elles se regardaient pour se parer. Ces mêmes miroirs furent utilisés pour

la construction du Michkan. Moché pensait que c’était un outil du Yetser Ara. D. lui dit au contraire, accepte les! Ces miroirs me sont très chères car par leur intermédiaire les femmes vaillantes ont engendrées de nombreuses générations en Egypte. En effet quand leurs maris étaient épuisés à la tache, elles les réconfortaient, et chacune d’elles

se voyaient dans ce miroir avec son mari et le séduisait par ces termes “je me suis faite belle pour toi”. Ils s’unisaient et elles enfantaient dans les vergers comme il est écrit dans Chir a Chirim : “Sous le pommier, je t’ai réveillé”. C’est ce que veut dire le texte dans Chemot : “avec les miroirs des femmes vaillantes fut construit le Kior. Ceci a permis la paix entre l’homme et la femme. De même le jour du don de la Torah, nous pouvons remarquer que les femmes ont accepté la Torah avant les hommes. Car celles-ci acceptent plus facilement les paroles de Torah.Hachem a ordonné de parler aux femmes de manière agréable comme il est dit dans Chemot (19-3) : “ Ainsi tu parleras à la maison de Yaacov et tu diras aux enfants d’Israël “. La maison de Yaacov ce sont les femmes, les termes employés est ‘’Tomar’’ ce mot est défini comme une parole douce (“tomar’’ vient du mot “amira’’), alors que pour les enfants d’Israël il est écrit “tagued’’ défini comme une parole plus dure, plus précise.Les autres raisons pour lesquelles les femmes ont devancé les hommes pour l’acceptation de la Torah sont les suivantes : elles sont plus zélées dans les mitsvot, elles conduisent les enfants aux Talmud Torah (midrach Rabba Chemot 28/2) et elles ont accepté la Torah de D. librement et non sous l’influence de leurs maris.Le Zohar HaQaddoch rapporte la question suivante:sur quoi est fondé le mérite des femmes pieuses dans le monde à venir ? Le texte dit “ Dans une pièce du Palais se trouve Batya la fille de Paro, une myriade de femmes ont le mérite d’être avec elle, chacune d’elle se trouvant dans un endroit de lumière et trois fois par jour une voix se propage:“ Voici le visage de Moché, le prophète fidèle qui arrive, Batya sort de derrière le rideau et voit le visage de Moché s’incline vers lui en disant : “ J’ai eu le mérite d’élever cette lumière, c’est ma plus grande satisfaction, retourne auprès des

Pa r l e m é r i t e d e s f e m m e s p i e u s e s I s r a ë l f u t d é l i v r é d ’ E g y p t e

AHachem a ordonné de parler aux femmes de manière agréable comme il est dit dans Chemot (19-3) : “ Ainsi tu parleras à la maison de Yaacov et tu diras aux enfants d’Israël “.

RAV REOUVEN ELBAZ - Roch Yechiva OR Haim

MoussarP n i m a - Le magazine de la femme juive - Retrouvez tous le s a r t i c le s sur www.pnima. in fo

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femmes en les encourageant dans les mitsvot de la Torah. Toutes ces femmes autour de Batya sont appelées femmes heureuses et n’ont pas connu la souffrance du Gueinom.Dans une autre pièce du Palais se trouve Serakh la fille de Acher (fils de Yaacov) entourée de myriades de femmes, trois fois par jour une voix se propage en annonçant devant elle : Voici le visage de Yossef a Tsaddiq qui vient, Serakh joyeuse sort de derrière le rideau et voit le visage de Yossef, remplie de joie elle s’incline devant lui en disant : Ce jour là j’ai eu le mérite d’annoncer à Saba Yaacov Avinou que tu étais “Yossef en vie”.Puis elle retourne auprès des femmes, toutes ensembles elles expriment des louanges au Créateur du monde.Yohevet, mère de Moche Rabbinou notre prophète fidèle est entourée d’une myriade de femmes dans une pièce du Palais. Dans cette pièce aucune annonce n’est faite. Trois fois par jour, elles adressent des louanges à D. Créateur du monde, toutes les femmes entonnent le Cantique de la mer, Yohevet seule dit le verset suivant: “ Myriam la prophétesse prit le tambour dans sa main, etc… “.Tous les justes du Gan Eden écoutent sa voix agréable et nombreux sont les anges qui avec elles louent le nom d’HACHEM.Dans la quatrième pièce du palais se trouve Déborah entourée d’autres femmes. Elle loue et chante le même cantique qu’elle a chanté dans ce monde-ci. Heureux celui qui voit la joie des justes et des femmes pieuses qui font la volonté d’HACHEM.A l’intérieur de ce palais il y a d’autres pièces secrètes ou se trouvent les Matriarches et dont l’endroit n’a pas été révélé.Voici les paroles du ZOHAR A QADDOCH.

On apprend de là combien est grand le mérite des femmes pieuses qui réalisent les mitsvot dans ce monde ci et on le mérite de recevoir un délice extraordinaire dans le monde à venir.Femmes pieuses, je vous adresse mes bénédictions, un Pessah cacherVesameah, une délivrance complète et proche.Je bénis l’équipe du journal du fond du coeur que l’Eternel accomplisse vos demandes dans le bien avec Brakha.

Rav Reouven ELBAZ.Traduit de l’hebreu et adapté par Rav Yossef Dahan et Maître Y. Benichou .

“ J’ai eu le mérite d’élever cette lumière, c’est ma plus grande

satisfaction, retourne auprès des femmes en les encourageant dans les

mitsvot de la Torah.

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“Par le mérite des femmes vertueuses de la génération, les enfants d’Israël furent délivrés d’Egypte” (Sota 11B)

Chaque fois que nous célébrons une délivrance, à Pessa’h, à Pourim, à ‘Hanouka, il se trouve que les femmes ont les mêmes obligations que les hommes quant aux Mitsvoth de la fête. Le Rachbam (Tosfoth Meguila 4A) explique qu’à chacune de ces occasions, elles ont été l’essentiel du miracle – ikar haness: à Pessa’h grâce aux femmes vertueuses de la génération, à Pourim grâce à Esther et à ‘Hanouka par le mérite de Yehoudith.

Quand les Bené Israël ont chanté avec Moché Rabénou la Chirath Hayam, le cantique du passage de la Mer Rouge, pour remercier et louer Hachem de les avoir sauvés, Miriam et les femmes ont elles aussi chanté la grandeur d’Hachem, mais par un seul verset. Le ‘Hatam Sofer (Torath Moché, Parachat Bechala’h) explique qu’en fait, Miriam répondait aux Malakhim (Vata’an Lahem, elle leur a répondu, à eux) qui affirmaient: “si les Bené

Israël nous ont précédé dans leur louange, de quel droit les femmes, qui sont secondaires quant au miracle, le feraient-elles?” En effet, plus un homme est Tsadiq, plus le miracle est chose naturelle pour lui (cf aussi Ramban, Berechit 46-15). La mer qui s’ouvre pour laisser le passage aux tribus d’Israël était donc une chose normale pour les femmes vertueuses habituées à l’intervention divine. Mais c’était chose extraordinaire pour les hommes d’Israël. Miriam et les femmes pouvaient se contenter de chanter, en un seul verset, la grandeur d’Hachem et la perdition des Egyptiens

qui s’était passée sous leurs yeux, un plus à la délivrance elle-même !

Ces femmes vertueuses ont, en effet, eu le mérite de former les armées d’Hachem, les myriades d’Israël.

Au moment du premier décret de Par’o (Chemoth Raba I,12) qui interdisait aux hommes d’Israël de rentrer chez eux le soir après leur dur labeur, afin qu’ils soient disponibles dès l’aube à leur tâche, les femmes sont sorties retrouvant chacune sont mari, dans les champs, sous les pommiers. Comme le rapporte également la Guemara de Sota (11B), elles puisaient deux seaux dans le fleuve, l’un se remplissait d’eau, l’autre de petits poissons. Elles les cuisaient, lavaient et nourrissaient leurs époux, leur donnaient joie de vivre, comme le rapporte Rachi au sujet des miroirs du Kior, du bassin des ablutions (Chemoth 38,8)… Quand venait le temps de mettre au monde leurs enfants, elles retournaient sous les pommiers et Hachem leur envoyait ses anges protecteurs pour veiller à l’accouchement et au bien-être des nouveaux-nés, à les nourrir… les femmes, elles, devaient retourner à leurs travaux. Les Egyptiens avaient eu vent de ces naissances. Mais les enfants, engloutis dans le sol, restaient introuvables, quand bien même, on envoyait taureaux et charrues pour labourer la terre. Ils ne réapparaissent que plus tard, nombreux comme l’herbe des champs, pour rentrer en troupes successives dans la ville… On comprend dès lors comment le passage à pied sec de la Mer Rouge se trouve être un signe particulier de l’intervention divine parmi beaucoup d’autres miracles. Ce sont ces enfants qui, du reste reconnaissant alors Hachem, se sont écriés:”Zé Kéli Véanvéhou” – “C’est Lui, mon D., je Lui créerai résidence!”.

Ce sont ces mêmes femmes d’Israël qui les premières auront droit au message du Sinaï: “Ko tomar lebeth yakov” – ainsi tu parleras à la maison de Jacob – aux femmes (Rachi et M.R. Chemoth 19,3). C’est elles encore qui, après avoir

D e l a d é l i v r a n c e d ’ E g y p t e à l a d é l i v r a n c e à v e n i r

Ces femmes vertueuses ont, en effet, eu le mérite de former les armées d’Hachem, les myriades d’Israël.

RAV CHEMOUEL BREISACHER

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refusé de donner leurs bijoux pour le veau d’or, s’empresseront de les apporter pour le michkan, qui de leurs mains tisseront les tentures de laine et de lin, tresseront les poils des chèvres des secondes tentures, l’essentiel de la couverture du Tabernacle.

Quelle distance entre ces générations et les nôtres! Nous sommes très loin certes, mais au moins soyons sur la route…

On a demandé récemment à Rav Wosner Chelita ce qui avait changé entre le judaïsme d’avant guerre et le nôtre.

Nous n’avons plus, a-t-il répondu , ces géants de l’esprit et des midoth de naguère (on pense au ‘Hafets ‘Haïm, à Rav ‘Haïm Ozer et à combien d’autres), mais nous avons aujourd’hui plus de yechivoth, de kollelim et surtout un ‘hinoukh habanoth bien plus étendu.

En fait, ce ‘hinoukh habanoth, l’éducation, la formation données à nos jeunes filles, conditionne ce qui précède: l’existence des yechivoth, des kollelim.

Notre maître, le Rav H.Y.Chaykin nous rappelait la détresse des sept jeunes étudiants des Yéchivoth d’avant guerre qui ne trouvaient à se marier qu’à un âge avancé. Les jeunes filles d’alors, élevées dans des écoles laïques, rêvaient d’un médecin ou d’un avocat pour époux.

Les femmes ont eu priorité au Sinaï, comme dit plus haut, car ce sont elles qui vont amener leurs enfants au Talmud Torah (Chemoth Raba 22,2),

ce sont elles qui vont permettre à leurs maris d’étudier au Beth Hamidrach , ce sont elles qui vont les attendre, s’ils partent dans une yechiva plus lointaine (Berakhot 17A)…

Tel est le mérite éternel des femmes d’Israël qui a assuré la pérennité du peuple de la Torah au travers des générations. Ce mérite s’est trouvé renforcé par la révolution de Sarah Schnierer, il y a moins d’un siècle, la création de Bathei Yacov, soutenue par l’Agoudath Israël, puis des mosdoth de toutes les tendances qui assurent l’enseignement des filles d’Israël. Toutes celles qui enseignent, toutes celles qui soutiennent leur foyer moralement et matériellement travaillent à cette construction du Klal.

Veillons seulement à ce que le matérialisme d’aujourd’hui, la recherche du confort, ne freinent pas ces nobles aspirations. Qu’une Torah Lichmah, pure et désintéressée, puisse nous permettre demain, et pourquoi pas aujourd’hui encore, de mériter la révélation ultime, qu’une deuxième fois nous entendions “Ani Haachem Elokeikhem” – “ Je suis Hachem, votre D.”.

Quelle distance entre ces générations et les nôtres! Nous sommes très loin certes, mais au moins soyons sur la

route…

12

Il n’y pas un seul sujet au monde, quel qu’il soit, qui n’apparaisse pas dans le judaïsme sous une identité originale très spéciale.Prenons un exemple simple portant comme nom, la mention “ nettoyage “. Selon les critères conventionnelles, les femmes d’une certaine classe sociale ou les mamans malades ou fatiguées se font aider par une bonne pour les travaux de la maison….et il n’est pas sur que tout brille pour le mieux du monde. Mais la différence est énorme avec le “ grand nettoyage de Pessah “ des femmes juives.Surtout, il ne faut pas le confondre avec le nettoyage de printemps.D’abord je vais vous révéler un secret connu : si les maris sont traumatisés par ce grand remue-ménage, les femmes elles, adorent astiquer, faire reluire, jeter les vieilleries. Elles le font avec joie et allégresse. Il arrive parfois qu’elles soient obligées de faire face héroïquement à des situations dramatiques : un enfant s’amuse à émietter un biscuit dans la chambre…qui est déjà propre pour Pessah. Une maman exemplaire m’a racontée : toute l’année je fais très attention à ne pas frapper mes enfants dans un moment de colère. Avant de sévir je mets la main derrière dos et je compte doucement jusqu’à 10, mais au moment du grand nettoyage de Pessah je mets la main derrière mon dos et je compte jusqu’à….50!Dans les familles juives, à cette

époque de l’année nous vivons un paradoxe : les femmes travaillent très durement…et les hommes sont fatigués et aimeraient fuir la maison et y revenir juste pour le soir du seder. Les maris sont plongés dans une énigme permanente : est- ce que vraiment il y aurait-il du hametz au plafond ?! Nous savons pertinemment ce que les hommes proclament bien haut :Pessah ce n’est pas la fête de la remise à neuf de tout l’appartement ni la fête des ustensiles nouveaux ni des grands achats, bien que tous les magasins misent sur une explosion des ventes de meubles, de vêtement,de bijoux,de cadeaux,de fleurs….Mais vous ,femmes tellement vertueuses vous savez que Pessah c’est la fête de la liberté .Oui vous préparez à bien nettoyer tout le hametz qui est dans les coeurs, vous désirez acheter…de

N e t t o ya g e d e P e s s a h e t N e t t o ya g e d e p r i n t e m p s ! ! ? ?RABBANITE RIVKA AMAR (Ashdod)

Une maman exemplaire m’a racontée : toute l’année je fais très attention à ne pas frapper mes enfants dans un

moment de colère.

‘Hinou’hP n i m a - Le magazine de la femme juive - Retrouvez tous le s a r t i c le s sur www.pnima. in fo

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nouvelles vertus,de belles mitzvotes et surtout bien vous organiser pour un séder cacher.Ce qui n’est pas évident .Dans la hagada de Meam Loez on vous fait remarquer : nous voyons comment certains se surmènent la vieille de la fête, le moment du kiddouch arrivé, ils doivent lutter contre la fatigue et l’épuisement et récitent la hagada à toute vitesse afin de pouvoir se coucher le plus tôt possible.Ceci du fait qu’ils commencent tard les préparatifs nécessaires : la veille de Pessah ils sont contraints de se presser beaucoup afin de parvenir à finir tout le travail accumulé et au moment le plus intéressant le sommeil les emporte.Il est vrai que leur intention est d’honorer D. et Pessah, et le but de tout leur travail est d’accueillir la fête dans une maison propre et luisante mais ils ne se rendent pas compte de leur erreur, car à quoi bon tellement d’efforts si en dernier ressort ils perdent tout d’un seul coup. L’objectif est la nuit de Pessah or ils y arrivent fatigués de leur besogne, sans force pour écouter la hagada comme il se doit et comprendre ses paroles. Toute cette course aux préparatifs n’était donc pas

raisonnable puisque l’essentiel se perd d’autant plus que bien souvent,ils s’endorment à table et ils ratent la récitation du birkhath hamazone, la mitzva de l’afikomene les deux dernière coupes. Toute personne pieuse doit, par conséquent, chercher à s’organiser et commencer à temps toutes les préparatifs de Pessah en les répartissant sur plusieurs jours (ou sur plusieurs semaines) de façon à ce que, la veille de Pessah arrivée, tous les travaux soient déjà terminés et qu’on n’aie plus à s’occuper de la cuisine.On pourra finir tôt et se reposer plusieurs heures

avant la nuit afin d’être en forme pour le seder, écouter la hagada et connaître les miracles que D. a réalisés afin de louer le Créateur du monde.En effet le Gardien d’Israël ne dort pas ni ne sommeille .Il veille sur son peuple.a.Un mois avant Pessah, nous vivons le miracle de Pourim et dans le midrach kohelette, dans les commentaires nous apprenonsune règle d’or. Celui qui fait une mitzva ne recevra pas de mauvaises nouvelles. Cet axiome a été vérifié à propos de la Reine Esther qui était occupée à faire le grand nettoyage de Pessah au moment ou Aman fomentait perfidement l’anéantissement de tous les juifs :jeunes et vieux, femmes et enfants comme il est dit, les fameuses lettres d’extermination furent écrites le 13 nissan (meguila chp.3verset 12) 2 jours avant Pessah. La loi nous enseigne qu’avant le soir de la recherche du hametz, on doit parfaitement nettoyer toute la maison (choulhan aroukh 3,11) .Esther s’est fort bien acquittée de cette mitzva et par son mérite les juifs ont été sauvés du funeste décret. Ceci est un grand encouragement pour toutes les femmes d’Israël. Il est bon de savoir quand vous astiquez, brossez ,lavez l’appartement c’est une chose très importante pour le Saint -Benisoit- il et par ceci vous annulez des décrets terribles,vous sauvez le peuple juif de tout mal et vous méritez ne pas entendre de mauvaises nouvelles Amen. N’oublions pas que la transpiration et la sueur que nous dépensons pour tous les travaux ménagers, le Créateur en recueille chaque goutte dans un flacon et Il en fait du “ Typex “ pour effacer en douceur les péchés d’Israël.Nous nous rapprochons de la guéoula, la délivrance finale. Nos sages déclarent que c’est par le mérite des femmes vertueuses que nos ancêtres ont été délivrés d’ Egypte et également par leur mérite qu’aujourd’hui nous serons définitivement sauvés de ce terrible et long exil.

Surtout, il ne faut pas le confondre avec le nettoyage de printemps.

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La soirée du Séder reste pour chaque enfant juif qui a le bonheur de le vivre selon la tradition, l’un des grands moments de l’année. Nul autre fête n’exige des parents une telle disponibilité, mise en scène, compétence pédagogique et surtout écoute comme le premier soir de Pessah. Tout est mis en branle pour faire revivre la nuit mémorable de la sortie d’Egypte autour de la table familiale. Tout est fait aussi pour éveiller la curiosité des enfants qui participent au Séder : le Kiddouch sans repas qui suive, le lavage des mains sans bénédiction ni consommation de pain, le radis trempé dans l’eau salée, ainsi que tous les différents mets qui composent le « plat du Séder », les 4 coupes de vin, tout est étrange et totalement différent des autres repas de fête. L’enfant y prend part dès son plus jeune âge, s’interroge sur le cérémonial inhabituel, et pose les 4 questions de la Haggadah aussi tôt qu’il est capable de les retenir. Et le père, à son tour, lui répond par le long récit de la servitude puis de la sortie d’Egypte. Tous les parents sont conscients de la nécessité de bien préparer cette soirée extraordinaire, tant dans le domaine pratique et culinaire que dans celui de l’instruction et de l’éducation. C’est ce soir-là aussi que nos Sages tiennent à nous rendre attentif au fait que les enfants dont Hachem nous a bénis ne sont jamais identiques les uns aux autres. Au contraire, à chacun ses dons et son caractère propre, ses inclinaisons et ses faiblesses. Nous bénissons Hachem à la table du Séder pour nous avoir donné une Torah qui nous indique les réponses à donner aux questions de nos enfants, chacun selon sa personnalité. La Torah nous parle de 4 fils et nous donne des directives quant à leurs besoins pédagogiques. Car la Torah a une réponse à chaque question et approuve et encourage tout ce qui est questionnement. S’il est vrai que l’arrogance du Rachà entraîne une réaction dure et ferme, celle du ‘Hahàm

cherche, elle, à satisfaire la curiosité de l’enfant intelligent et réfléchi, et celle du « simple » à nourrir d’histoires édifiantes l’âme pure de l’esprit moins érudit. Quant au 4eme fils, il n’a pas de réponse puisqu’il n’avait pas formulé de question. Mais la Haggadah nous dit « At Petàh lo », c’est à toi, la mère, de l’inviter à la réflexion en lui ouvrant l’esprit vers l’interrogation et le raisonnement. Les parents juifs, nous dit la Haggadah, n’ont pas le droit de laisser leurs enfants ignorants et vides, il y a là tout un travail de formation d’esprit que seule la mère peut entreprendre et mener à bien « At Petah lo »…Ce travail va permettre à l’enfant de réfléchir, de s’instruire, et surtout, de poser des questions, stade indispensable au développement intellectuel. Les petits de 3 à 5 ans questionnent sans cesse car leur esprit est en pleine formation. Il faudra toujours leur répondre, leur montrer notre estime pour l’intérêt qu’ils portent au monde qui les entoure, les encourager à chercher encore mieux à comprendre dès la petite enfance. Une question posée exige une réponse adéquate, même si l’on doit la reporter à plus tard faute de temps…ou de bonne réponse. Mais la Haggadah nous apprend aussi qu’une question non formulée, celle de « celui qui ne sait pas en poser » doit être provoquée. C’est pourquoi nous agissons ce soir-là de manière intrigante afin que nos enfants soient amenés naturellement à s’interroger et à interroger leurs parents. Ainsi il continuera, le long de l’année, à chercher à comprendre, à s’instruire, à étudier…Car seul celui qui pose des questions peut s’instruire, et seul l’être instruit peut devenir un véritable serviteur d’Hachem.

L e S e d e r , s o i r é e d ’ é d u c at i o nRabbanite BAMBERGER

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‘Hinou’h

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La fin de l’exil en Egypte s’annonce, mais avant d’en sortir définitivement, le peuple juif assiste aux miracles qui précèdent la délivrance, alors que pour les egyptiens ces miracles sont des plaies. Le but de ces plaies, justement avant la délivrance, a plusieurs significations. Pour les egyptiens, elles se révèlent comme justice et châtiment, mais pour le peuple juif elles signifient que ce monde a été crée, qu’il a un Propriétaire, que Sa présence est sur terre et dans les cieux, qu’Il le dirige etc..c’est comme si un voile s’était levé pour laisser apparaître le Maitre de ce monde. Avant d’être libre, chacun doit savoir Qui lui a donné cette liberté. Chaque plaie élève le peuple juif à un niveau supérieur de conscience qui va en crescendo dans l’intensité du message qu’elle porte. Sortir d’Egypte, de l’esclavage, c’est devenir libre, accompagné de cette prise de conscience qui rend redevable envers Celui qui l’a donné. Celui qui n’a pas voulu sortir, ne fut pas délivré, parce que son refus était signe qu’il ne voulait pas devenir responsable. Un esclave n’est pas responsable, il fait ce que son maître lui dit, bien ou pas. La symbiose entre le maitre et l’esclave, empêche l’esclave d’avoir une conscience propre à lui-même qui lui donnerait le libre-choix de ses actes, un esclave ne choisit pas. Devenir libre signifie maintenant choisir ce que je vais faire, maintenant agir avec responsabilité en choisissant mes actes. Celui qui m’a donné l’existence m’a aussi donné la liberté, plus j’en ai conscience et plus je vais choisir d’agir en conformité avec Celui qui m’a donné vie et liberté.Si le débat philosophique sur le thème libre arbitre ou déterminisme n’a pas trouvé réponse, pour nous il n’a pas lieu d’être. Notre expérience est notre réponse, vivre la sortie d’Egypte, c’est prendre conscience de notre libre-arbitre et en accepter la responsabilité. Une autre dimension s’est ajoutée à cette délivrance, élément indispensable pour qu’aboutisse le projet final. Ce n’est pas fortuit, si Hazal ont instauré à la fin de la Hagada de Péssah,

la lecture de Chir Hachirim, métaphore de l’amour entre D, et son peuple. Descendant des Patriarches, le peuple juif a aussi “hérité” de l’amour que D, avait pour Avraham, Itshak et Yaacov et qui ajoute à cet évènement une dimension plus profonde qui l’ attache définitivement à D. L’amour de D, pour Son peuple est lié à son identité, à son essence; le simple fait d’exister lui donne “droit” à cet amour Le message de Chir Hachirim de Péssah, nous enveloppe d’un sentiment qui ne peut que nous inciter de répondre à notre tour à l’appel du Créateur :”Tu as marché derrière Moi dans le désert...”Ce sentiment a donné au peuple juif sa nouvelle place, son vrai rang dans l’histoire, car il devient celui qui fera l’Histoire, l’acteur principal de ce macroscénario.En fait ce schéma de la sortie d’Egypte nous donne les grandes lignes du microscénario que vit l’individu dans son histoire personnelle.Il nous donne les clés pour comprendre le lien entre liberté, responsabilité et estime de soi.Mais revenons au début du raisonnement.L’étymologie du mot responsable vient du verbe répondre, et comme le définit le dictionnaire le Petit Robert, un être responsable c’est quelqu’un qui répond de ses actes, c’est à dire reconnaître être l’acteur d’un acte commis. Sans trop entrer dans les détails sur la manière dont la personnalité d’un être se construit, on sait qu’il existe une interaction, entre d’une part les données génétiques héréditaires et d’autre part les circonstances et évènements environnant (famille, éducation, etc...) mais quelles que soient ces données, elles sont imposées car on ne choisit pas (consciemment en tout cas) sa famille, ses parents, le milieu culturel et social, etc...dans un premier temps, on peut dire que tout se passe comme si l’individu se construit dans une situation “hors contrôle” puisqu’il n’a aucun pouvoir ou choix sur le monde adulte qui l’entoure. Or, voilà qu’à l’âge

L i b r e e t r e s p o n s a b l eEsther Tangi

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de 12 ou 13 ans, cet enfant devient adulte à part entière, en intégrant la communauté et devenant à son tour acteur au sein de cette communauté. En fait dans un premier temps, il est plutôt spectateur, c’est à dire qu’il ne peut agir pour changer son environnement. Durant cet épisode de sa vie, il est aussi censé acquérir les éléments qui feront de lui un futur acteur, donc responsable. Un de ces éléments est l’estime de soi. La conscience d’exister, d’être, se developpe petit à petit chez l’enfant. Il se distingue progressivement de sa mère, de l’autre, jusqu’à acquérir la conscience d’un soi indépendant. Durant cette évolution, il construit sa propre image en fonction de ce que le monde environnant lui reflètera, car il ne peut se voir qu’au travers de l’autre. Pour devenir un être équilibré, il est primordial que cette image soit positive,et lui donne le sentiment d’être estimé, repecté, ingrédient essentiel à la construction de son moi. La meilleure graine dans la meilleure terre ne donnera rien sans eau. La première nourriture de la conscience de soi c’est donc l’estime de soi. En grandissant cette nourriture va fabriquer ce qui s’appelle la confiance en soi. Ainsi s’imprime sa carte d’identité. Une personne valorisée et estimée est une personne qui aura confiance en elle parce qu’elle se sent acceptée. Or on ne nourrit pas un enfant parce qu’il le mérite, mais parce que c’est le devoir naturel d’un parent de le faire sans même se poser de questions. Un des rôles des parents est d’éduquer son enfant avec des valeurs, ce qui se fait et ne se fait pas, ce qui est bien ce qui ne l’est pas etc...durant cette période d’apprentissage, l’enfant est censé comprendre ce que l’on attend de lui. Si il a été valorisé, aimé, respecté, son passage dans le “clan des grands”, des acteurs, à l’âge de 12 ou 13 ans se fera sans difficultés parce qu’il sera l’aboutissement naturel à cet apprentissage. La confusion s’installe lorsque les parents soucieux “d’éduquer” leurs enfants, mêlent un acte répréhensible de l’enfant

à ce qu’il est, en esperant peut-être lui faire comprendre la gravité de la chose. “Tu es menteur, tu es méchant...” en utilisant le verbe “être” on implique son identité, sa conscience d’être ça, et le danger de voir s’imprimer chez l’enfant une image négative de sa personne. Par contre, le verbe “avoir” donne une distance entre ce que j’ai fait et ce que je suis.Cette distance est importante parce qu’elle permet de garder une estime et confiance en soi malgré l’erreur, plus encore, elle permet la réparation. Chez l’enfant cette distinction, durant cette période fragile de construction, est primordiale,car plus l’image qu’il se fait de lui sera positive plus il sera en mesure de réparer ses erreurs et se responsabiliser par la suite.Sortir d’Egypte est une naissance, celle du peuple juif. Malgrè les erreurs et les trébuchements des premiers pas, Israel arrive au mont Sinai et reçoit la Torah où il devient en quelque sorte bar-mitsva sous la houpa. A cette alliance éternelle s’associe une dimension encore plus profonde de responsabilité, celle de la responsabilité des uns envers les autres, “arévim zé lazé”. Dans l’histoire individuel, c’est à 13 ans, qu’un jeune adolescent est responsable selon la loi, devant le tribunal terrestre, mais il n’est jugé qu’à partir de 20 ans devant le Tribunal Celeste, âge approximatif de la Houpa. Entre 13 et 20 ans il est en période d’adaptation à s’assumer individuellement, alors que sous la Houpa, la responsabilité devient collective, c’est à dire au niveau du couple et de la famille par la suite. De la sortie d’Egypte jusqu’au mont Sinaï, chacun a acquis une liberté qui l’a introduit à la notion de responsabilité individuelle pour arriver sous la Houpa au niveau de responsabilité collective. Etre responsable pourrait être aussi défini comme un méta-sentiment qui donne conscience que l’autre existe et que je ne suis donc pas seul sur terre... Nous sommes sortis d’Egypte dites-vous ?

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Q u i f u m e ?Dr Claude Haï HATTAB

Longtemps longtemps après que les derniers cow-boys fumeurs ont disparu, leurs influences traînent encore parmi nous. Les durs qui paradaient dans nos vieux films la cigarette à la lèvre et le borsalino sur les yeux ont depuis longtemps quitté les écrans …de fumée. Les survivants ont troqué leurs mégots couleur maïs grillé contre un masque à oxygène. Les fumées volent… les dégâts restent.En 1999 le tabagisme a été responsable de près de 10000 morts en Israël. 1400 d’entre eux étaient des fumeurs passifs, c’est à dire qu’ils fumaient par procuration. Ce chiffre est supérieur à lui seul à celui des victimes des accidents de la route, du terrorisme, des stupéfiants, du SIDA et des suicides, confondues. A partir de 18 ans, 28% de la population israélienne fume. Ce chiffre croît jusqu’à 33% pour ensuite tendre à diminuer à partir de 40 ans. La prévalence est de 23% environ chez la femme. Le tabac trône à la première place concernant la mortalité par cancer, la 2ème cause de décès par infarctus du myocarde, la 3ème cause de morbidité par artérite des membres inférieurs, le 4ème pourvoyeur de mortalité par bronchite chronique. La majorité des cancers de l’estomac et de la vessie lui est imputable…Mais les non-fumeurs sont-ils exposés ? Malheureusement oui. Le tabagisme passif, contraint ou environnemental est occulté très souvent alors que ses conséquences en sont désastreuses. Ses méfaits sont pourtant connus depuis longtemps, mais les intérêts économiques en jeu sont énormes. Il est considéré dès 1979, comme la principale menace pour sa viabilité par l’industrie du tabac.L’inhalation de la fumée s’accompagne de l’absorption de 4000 agents chimiques et près de 350 produits toxiques dont 43 cancérigènes identifiés, selon l’OMS. Pendant et après la grossesse le tabac est

responsable de la baisse du poids du nouveau né à la naissance, de l’augmentation de ses malformations congénitales (cardiaques, digestives, bec de lièvre..), de la mortalité périnatale, des accouchements prématurés (facteur de 2). De même tachycardie et hypertension du nourrisson, troubles respiratoires, mort subite du nourrisson, troubles du développement, la liste est encore longue. La concentration de nicotine dans le lait maternel est trois fois plus élevée que dans le sang. On peut en imaginer les conséquences néfastes. La différence entre tabagisme actif et passif devient plus ou moins illusoire. A titre d’exemple, le risque

de cancer du sein est multiplié par 4,6 chez la fumeuse active et par 3,2 chez

la fumeuse passive (Moravia, HCU Genève 1996). Celle ci est définie comme une personne ayant été exposée pendant 2 heures par jour à une atmosphère enfumée

durant 25 ans. Son statut équivaut alors à celui d’une fumeuse de 20

cigarettes par jour pendant 20 ans. Une autre étude révèle que l’exposition

régulière et prolongée à la fumée de tabac ferait plus que doubler le risque de cancer

du sein pendant la pré-ménopause. Au sein de l’entreprise, chez les employés non-fumeurs exposés, le risque de cancer du poumon est supérieur de 34% à la moyenne. Le tabagisme passif engendre un risque de mortalité par cancer du poumon supérieur à celui de tous les autres facteurs environnementaux polluant réuni. Il faut bien admettre que si un flou a longtemps été entretenu autour des méfaits du tabac sur le proche voisinage, il est difficile aujourd’hui de nier les faits. Fumer est passé de mode. Persister constitue un danger sans l’ombre d’un doute pour soi et pour son entourage. On ne peut en ignorer les contrecoups. « L’homme sage aperçoit le danger et se met à l’abri, les naïfs passent outre et en pâtissent » (Proverbes 22,3)

Santé

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