pierre berchoire biographie
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SCIENCES IORALES ET BISTORIQUES I
NOTICI BIOGUPmOUB IT BIBLIOGWmQUB
eu r
PIERRE BERCEURE
Par M. A.-F. GAUTIER alné.
J'ai déjà tenté, daos une notice récemment publiée, de donner une idée du mouvement littéraire imprimé, à la deroiere partie do quatorzieme siecle, par la renaissance des leUres daos notre patrie. Ce speclacle de l'esprit humain grandissant ao milieu des malheurs de tous genres qui frappaient incessamment la France et menaçaient nolre nationalité; l'apparition de cet élé-
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mcnt nouveau qui venait apporler dans la lotte un aoxiliaire, une force morale, doot les priocea et le peuplc igooraienl égalemenl la poissance, m'avaienl saisi d'un intérêl si profond, que j' essayai de reproduire ces impressions en écrivant l'histoire, bien incomplete, de l'intelligence qui m'avait paru résomer anc • le pios de bonheur la fio do quatorzi~me si~cle.
Mais dans le monde de l'intelligeoce comme daos le monde matériel tout se tienl, rien n'est isolé, toul procMe des choses ou des faits antérieon. Les jours oõ nous vivons découlcot des jours dans lesqoels nos p&res onl véco; la vérité d' aojourd'hui, la science do moment ou je parle, sont filies des vérités et de la sciencc des joors passés; et Christioe de Pisan o'aurait pa1 existé si d'autres intelligences o'avaient pas commencé depois longtemps le mouvemenl scientifique qo;il lui fut donné de prouver avec taot d'éclat.
Pierre Berceure, bénédictin d'un immeose savoir, me paratt être l'homme le plus remarquablc de ceox qui cultiv~rent, en France, les lcttres sacrécs et profanes de 1325 à 1360. Cet homme dut exercer, sur les littérateurs cl sur les savants qui lc suivirent immé-diatemenl, une puissante inOuence, parcc qu'il réuDit dans ses ouvrages toute la science sacrée el profane de son lemps. Ses alUvres sonl une véritable encyclopédie qui renferme tout ce que l'on savait ao quatorzi~me siecle eo théologie, en physiquc, en géographie, en médecine, en histoire naturclle, en politique, et en philosophie scolastique. Lcs époques ou ont apparu les ouvrages eocyclopédiques ont toujours été lc point
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de déparl des véritables progres de l'esprit humaio. En y réftéchissaot on comprend qu'il oe peut en étre aulrement. Pendant des périodes plus ou moins longues les dift'érentes branches des connaissances ~umaines sont étodiées par des hommes saos commooicatioo entre eox. Esprits spéciaux, ils voot suivaol oo filon uniqoe, oubliaot daos leor prl>occupatioo que toutes les sciences soot sreurs et qo'elles doiveot se préter uo mutuei appui. Ils s'égareot souveot dans leurs coorses solitaires; mais ils marcheot en avaot, traçant de tous cótés des rayoos divergents doot la circonféreoce est à l'io6ni. Pois apparaisseot enfio des esprits syothétiqoes qui formeot uo faisceau ooiqoe de tout ce qui a été troové, découverl séparé~eot parles travailleors.
Qoelquefois, comme dans l'encyclopédie de Berceure, ce faisceau scienti6que est grossier; c'est une es~ pke de recueil ou la vérité et l'erreur soot ioscrites sur la méme page, ou l'ordre etla méthode maoquent, ou les contradictioos aboodent, ou la crédulité n jusqu'à la puérililé, ou toutes les coonaissances h uma ines 10nt réunies cepeodant; mais ou, oégligeant de les éclairer l'uoe par l'aotre, on les laisse s'égarer danA le faox ou daosl'impossible. Et malgré ces imperfections, pour les temps qui soivent, ces livres, ces recoeils encyclopédiques, ·sont des bienfaits inappréciables. C' est, poor une oouvelle période de progres, on point de départ usoré, certai o, ou le travailleor oe voit pas seulemeot ou eo esl le 61on spécial qu'il veut exploiter, mais bieo ou soot arrivées toutes les parties des conoaissanccs humaioes.
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Pi~rre Berceure , ou Bercheure, ou Berchoire, car ce nom a élé écrit de plosieurs mani~res par les c:opistes, peut-être parce que Berceure l'nait latiniaé, ninot l'habitude du moyen Age, en s'appelant loi-même Berclwritu, naquit vers l'année 1290, dans le département de la Vendée, à Saint-Pierre do Chemin, petile commune de l'arrondissemeot de Fonteoai, voisine de Maillez~ais, et qui porte aujoord'hoi le nom de SaintPierre le Vieux. On n'a aucune doonée sur sa famiUe; mais on doit supposer qo'il entra, lorsqo'il était encore enfanl, dans l'abbaye de Maillezais, qui anil êté fondée en 101 O par Goilla ome I e Graod , et que c' est dana ce monast~re qu'il acquit une coooaissaoce si approfondie des livres saints qo'il en poovait citer les texlel sur toole sorte de sujcts, sans aucun sccours étranger.
En 1317, alors que Pierre Berceure anit pios de vingt-cinq aos, le pape Jean xxn érigea l'abhaye de MaiUezais en évêché , et Geolfroy Ponerelle , qui en était abbé, devinl le premier évêque de ce nouYeau diocl!ee. Jl fut sacré à A vignon par le cardinal Bêranger de Frédole, évêque d'Ostie, le 20 oovembre 1317. II esl présumable que Geolfroy se fit accompagncr à A vignon par le plus disliogué de ses moines, et que c'est à cclte circooslaoce que Pierre Berceure dut la protectioo, non pas do cardinal Duprat, ainsi que toutes les biographies l'écrivcnt, mais bien ceDe do cardinal Després, évêque de Ries en Provence, puis de Paleslrinc, et enfio archevêque d' Aix.
Ce prélat étail né à Mootpezat daos lc départemeot du Tarn. En 1317 ii fut fait évêque de Ries, et ce flll
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eo 1319 qu'il ful oommé cardinal do litre de SaintePotentieone et arcbevêqoe d' Aix; il devint ensuite, ou bieo ii était déjà, vice-chancelier do pape.
Qoelles qu'aieot été les circoostances qui ameocreot Pierre Berceure à Avignoo, ii est certaio que c'est daus cette ville qu'il composa les ouvrages auxquels il doit sa célébrité; qu'il y vécut au nombre des familiers do cardinal Després, doot les conseils, diseot les biosrapbies, lui fureot tres-utiles dans la compositioo de ses livres; et qu' eo les publiaot ii les dédia tons à 100 protecteur.
Les reuvres de Pierre Berceure, telles que Jean Keer Bergius les a publiées, da os une éditioo compl~te imprimée à Annrs eo 1609 eo lrois volumes io-folio, Hitioo que possMe la bibliotbeque de Bordeaux, se composeot de trois ouvrages tres-distiocts, qui forment une véritable eocyclopédie des coooaissaoces sacrées et prof a oes.
Le premier, sousle titre de Reductorii morali1 Petri Bercluwii pictavien1Í1, est dédié au seigneur Pierre Després, par la digne provideoce de Dieu, évêque de Palestrioe, cardinal de la tres-sainte Église de Rome, et Yice-cbaocelier do pape. Uo loog prologue explique le tajet de cel ouvrage qui est parlagé en quatorze livres.
Le premier livre est divisé lui-même en viogt-trois chapitres, et trai te priocipalement de l'bomtne, des seDS, do battemeut des ar~res, de la composition do eorps bumain, de la chaleur, du f roid, du sang, de la bile, de la mélancolie. {Melancolia ell humor 6pÍIBUI ex fece et tvrllulentia •onguini• geMral.)
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Le deuxi~me livre, eo soixante-un chapitres, traile des membres du corps humaiD.
Le lroisi~me livre lraite, en vingl-trois chapilrel, des cooditioos de l'homme et de ce qu'il faul faire pour sa coosenatioo.
Le qoatri~me livre, divisé eo vingt-huit chapitres, traite des infirmités.
Lo cinqoi~me, qui contieot soixante-trois chapitres, est précédé d'un prologue et commence par celte phrase : lncipit l&btr quinttu in quo agitur de Ai• qui pertinmt ad cmli et corporum cmledium naturt~t~~, tt1 ad temporum t>ariationem.
Le sixi~me livre trai te de la mati~re et de la forme, materia prima, dit Berceure dana le premier ehapitre, ell cum principium omnium rerum, et ii fait connattre en vingt-neuf chapitrcs toule la physique du quatorriàme sioole.
Le sepli~me livre est un traité d'oroithologie; ii est intitolé De ambtu. Le premier chapitre parle des oiseaux en général. Les soixante-qoatorre suivanls soot consacrés à autant d'es~ces dift'érentes.
Le hoitieme livre s'occupe des eaux el des Oeuves; ii est formé de quatorze chapitres.
Le neuvieme livre paratt renfermer eo cent trentesix chapitres toute la science ichtyologiqoe du temps.
Le dixi~me livre, qui contieol cent treize chapitre, commence par cette phrase : Incipit libtr decim111 reductorii morali1 tractan• de animalibm, vermibtu el
~erpentibu1.
Le oozieme livre nous fait connattre la terre, les
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pierres prêcieoses; c'est la minêralogie.ll contient cent trente-trois chapitres.
Le douzieme livre est un traité des herbes, des plantes, et des arbres. Berceure ne s'y montre peutétre pas aussi crMule que Pline r Ancien, et cependant dans le chapitre cent, intitulé De Mandragora, ii y a des choses assez singulieres. Ce livre est formé de cent quatre·vingt-treize chapitres.
Le douzieme livre traite des accidents de la nature. Intendo igitur hic, dit I' auteur, aliquid in1erere de proprütatibul colorum , odorum , liquorum et ovorum : nec non mensurarum, numerorum, ponderum, imtr.mentorum, va~orum et 1onorum. Tout cela étendu, développé, daos trente-un chapitres.
Enfio le quatorzieme livre traite des choscs admirables de la nature, en soinnte-quinze chapitres. C'est un lraité de gêographie; mais c'est une êtrange gOOgraphie, ou abondent des contes qui maintenant paraissent bien puérils.
Qooique cet ouvrage ait êté classé dans tons les catalogues ao nombre des trai lés thêologiqoes, il n' est, en vêrité, qu'un livre de science profane, et il atteste dans r aoteur des êtudes aussi nriées que profondes pour le temps.
Le deuxieme ouvrage de Berceure est intitulé, dans l'édition de Jean Keer Bergios, Opu1 reductorii mora.
"' 1uper lotam Bibliam. La bibliolheqoe de Bordeaux conserve une autre êdition in-8° de cet ouvrage, imprimée à Douai, 1609, chez Gêrard Pinchou, sous le titre de Reductorium morale Yeteri1 Teltamenti el Reductorium morale Novi Tellammti.
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Cet ouvrage esl divisé eo trenle-qnatre lines, doot viogt-hoit sont aft'ectés à l' Ancieo Testameot et six n Nouveau. C'est eo quelqoe sorte uo traité de théologie uuelle.
Le troisi~me ouvrage du sanot béoédietio porte, daos l'éditioo eompl~te de Jean Keer Bergiu, le titre de Dictionarium 1eu Morale Beductorium. II remplit à lui seol uo immeose volume de dix-sept cent soiuoteqoatre pagea imprimées à deox colonnes en petits earact~res.
La bib~ioth~que de Bordeaux pouMe de ce line une aotre éditioo précieose et trea.bien consen6e, en trois volumes in-folio, à deux colonnes, gothiqoe : Ãpud Claudium CJ.et,allon IUb 10le aureo, ira "ia Jru:obea. 1521.
Ce livre, qui remplirait vingt de nos volumes io..S• moderoes, ne saurait être aoalysé. C'ttst une véritable encyelopédie de théologie et de philosophie seolaltique,
Cet oovrage est eocore dédié ao cardinal Pierre Després, évêque de Palestrioe. L' auteur rappelle à soo protecteur que, dans les prologues de l'un et de l'aotre Reductorium, ii loi a promis d'écrire on 'focabulaire géoéral suivaot un ordre alphabétique. C'est cette reovre que loi Pierre Berceore, moine du Poitou, de l'ordre de saiot Beootl, domestique de sa maison, oft're préseolemeot à Sa Graodeur, qui a bien vou) o te nourrir pendanl douze anoées.
Le premier volume de l'édition gothique de Cbevallon cootienl six ceot quatre-vingt-six articles, depois A jusqu'à la lettre D inclosivement; ils remplissent
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deus cent quatre-vingt-un feuillets. Le volume fut mis en vente le 28 mars 1521.
Le deusieme volume contient de E à O inclosivement, et, dans trois cent quarante-deox feuillets, renferme buit cent quatre-vingt-dooze articlcs. L'impression en fut terminée le U novembre 1521.
Le troisieme volume commence à la lettre P, et ii épuise toute la série alphabétique; ii contient sept cent vingt-boit articles qui remplissent deus cent soixantedouze feoillets. II est terminé enfio par cette rubrique :
Explicit tertia et ultima pars dictionarii moralis seu tlteologim fratris Petri Berchorii pictavienlis ordinis
divi Benedicti opera et impenlis Claudii Chevallon mano Domini millesimo quingentesimo vigesimo secundo ad calculum Romanorum mensis januarii die 16.
La grande biographie de Micbaod, dans le tres·coort article qo'ellc a consacré à Berceure, assure que ce savant uait composé plosieurs ou\rages qui sont perdos. Peut-être cette assertion est-elle hasardée, et les ouvrages que nous possédons de Berceore composentils, avec sa traduction de Tite Live, tons les livres qui lui avaient acquis, dans le quatorzieme siecle, une répotation si grande et si méritée.
Trithemius, de script. eccles., dit: Petrus Berchorius Mtione Gallus, etc ..... scripsit multa prCPclara volu
miM, quibus nomen suum ad posteritatis notitiam cum
gwria transmisit, e qui bus ista feruntur. Ad Johannem de Pratis, episcopt'm prfBflestinum, sa
crosanctm Ecclesim Romanm cardinolem, scripsit ma
gnum el egregium opus, quod in tribus volu'*nilnu jam
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imprelltlfA e1t prmdicatoribu• limpliciorilnu nor& ÍtiM
tile, quod dictiooariurn appellant, 1ed i pu illud p,.._ notari voluit.
Repertorium morale. Reductorium quoque morak. laductorium morale, breviarum hi1toriarum Bíblia. Co.mographiam. &rmone1 vario• d alio• mu/14. DmifW ad inltantiam Johanni1, regi• Francite. Tilum Lioiua in gallicam linguam convertil.
Dans le prologue de sa traduction de Tite Live, manuscrit o0 6717 de la Bibliotheque royale .• Bercenre cite les onvrages qu'il a précédemment composés • desquels le premier est Béductoire moral, le second Blpertoire moral, le tiers esl Bréviaire moral, le quart c'est la Mappemonde et la Re~cription, le qnint sera ceste Tran~lation de Titu1 Livim. »
Dans une épitapbc que Corrozet, l'autenr des Ãta
tiquitú de Pari•, dít avoir lue daos une cbapelle da prieuré de Saint-Éloi, ii était écrit .•... « Qui lfmpore IUO fecit quinque opera lUa solemnia. 1cilicet Dictiourium, Beductorium, Breviatorium, De~criptionem mutadi, Trarulationem cujwdam libri vetustissimi de latit10 in gallicum. »
La mention de Trithemius semble indiquer plusieun ouvrages de Berceure que nous o'avons pios; mais le prologue du manuscrit no 6717, écrit par Bcrceure luimême, et probablcmenl da os les dcrniercs années de sa vie, puisquc cette traduction ne put lui êtrc demandée qu'apres 1351 et qu'il mourut en 1362, n'accuse que cinq ouvrages que nous possédoos cn entier.
Pois enfio l'épitapbe de Bcrccure, écrite parles moi-
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nea du monaslere de Saint- Eloi dont ii mourul le prieur, ne nous fait connatlre, comme I e prologue de )a tradoction, que cinq oovrages : « Scilicet Dictiona
rium, Reductorium, Breviatorium, Descriptionem mun
di, et Tramlationem, etc. ,
Or, en e:saminant avec attention les éditions compl~tes ou les éditions spéciales des ouvrages de Bereeure, on peut se convaincre facilement que tous les travaox de cet homme célebre ont été recueillis et qu·ils nous sont tous parvenus.
Le premier ouvrage mentionné dans répitaphe est bien certainement le Dictionnaire dont j'ai décrit la tm-belle édition de Paris 1521 et 22, gotbique , à .deux colonnes.
Le deuxieme, Reductorium, est, à n'cn pas dooler, l'oonage que j'ai analysé d'apr~s la belle édition gotbique de Paris 1521.
Le troisieme, Breviatorium morale , est I' oovrage que Trithemius cite sons les noms de Inductorium mo
rale, breviarum historiarum Bibli~, el que j' ai déjà fail connattrc d'apres rédition io-8° de Dooai 1609, sons le titre général de Moralitates Bibliorum ou Re
ductorium morale Yeteris Testamenti et Reductorium
morale Novi Testamenti, et d'apres l'édition d·Anvers 1609, sons celui de Reductorium morale •uper totam
Bibliam.
L'ouvrage meotiooné le quatrieme dans le prologue de la tradoction de Tite Live sous le tilre de la Map
pemonde el la Rescription, et dans I' épitaphe de la chapelle de Saint-Eioi sous celui de Descriptitm tlu monde,
a'est point perdu. II me paratt évident qo'it"a été joint
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ao Bépertoire moral dont ii forme le qualorzieme lim. II suftit d'examiner attentivement la soccincte analyse que j'ai dunnée de cet ounage pour rester convaioca que le Répertoire moral a dô se terminer à la fio du treizieme livre, que le quatorzieme est un ouvrage à part qui n'est pas csJentiellement lié à tout ce qui précede, et que cet ouvrage est la De•cript&on du t'ROftde.
Non-seulement les ouvrages de Berceure lui doooerent pendant sa vie une bautc réputation, mais leur utilité, qui a disparo pour nous, s'est fait sentir plusieon siecles apres sa mort. Le grand nombre d'éditions partiellcs ou completes de ces muvres en est une preuve irrécusable. Peut-être est-il convenable de mentionner ici toutes celles dont j'ai pu retrouver la trace certai-, ne; elles sonl au nombre de vingt-une :
1 re L'édition de Strasbourg, C. W., 1474, citée par Panzer, par la biographie Michaud, et conséquemmeot par toutes les antres.
2e Celle de Ulm, Joh. Zeiner, 1474, citée par Paozer et par Brunet.
3•Celle de Daventry, Rich. Paft'roed, 1475, citée par Panzer .
.te Celle de Cologne, E. Unckel, 1477, citée par Panzer.
se Celle de Daventry, Ricb. Paft'roed, 1477, citée par Panzer.
69 Celle de N uremberg, A. Koburger, 1486, citée par Possévinus et par Gérard Pinchou.
7e Celle de Nuremberg, A. Koburger, U99, citée par Joh. Bukenbaut.
s~ Celle de BAle, Froben, 1513, citée par Panzer.
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9- Celle de Bâle. 1515, citée par Panrer ct par Gérard Pincbon.
toe Celle de Lyon, Jacob Sacon, 1517, citée par Jean Keer Bergius dans son édition d'Anvers 1609.
11• Celle de BAle, Adam Petrus, 1517, citée par Panrer.
12- Celle de Lyon, 1520, citée par Pos-sévinus et par Gérard Pinchon.
13• Celle de Paris , Claude Chevallon , 1521-22, 5 "Yol. in-folio; magnifique édition que ~ssede la bibliotheque de Bordeaox.
U.• Celle de Lyon, Mathias Bonhomme, 1536, citée par Jean Keer Bergius qui l'avait vue.
15• Celle de Lyon, 1538, citée par Gérard Pinchon.
16• Celle de Venise, l'héritier de Jéróme Scou, 1538, citée par Jean Keer Bergius.
17• Celle de Paris, in-8'\ 1584, traduction par Richard Leblanc, cilée par la biographie Michaod.
18• Celle de Venise, Gaspard Bindonnus, 1589, cilée par Possévinus et par Gérard Pinchon.
19- Celle de Dooai, in-8°, Gérard Pinchon, 1609; clle existe dans la bibliotheqoe de Bordeaox.
2()e Celle d' Anvers, 3 vol. in- folio, Jean Keer Bergius, 1609, conservée à la bibliotbeque de Bordeaux .
21• Celle de Cologne enfio, 1691 - 92, citée par la biographie .Michaud.
Mais pendant que le savant bénédiclin jouissait à A vignon de sa réputalion et de la tranquillité que lui
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procurait l'amitié du cardinal Després, Edouard m d'Angleterre ravageait la France et venait de battre, à Crécy, le présomptueux et improdent Philippe de Valois. Ce fut le 26 aout 1346 que le roi de Fraoce perdit' cette déplorable bataille. Le pape Clément VI, qui était français, s'émut de ce malheur dans sa .. tite cour d'Avignon, et il résolut aossitót de a'interposer entre les deox rois et de ménager une paix , ou tout au molns une trêve qui pôt sauver la France.
II choisit pour légat dans cette circonstance un aotre Français, soo vice-chancelier, le cardinal Pierre Després , qui se rendit dans le nord. de la France peodant l'aonée 1347, etqui se fit accompagner, sansdoate, par soo protégé, 80D familier, le savant Berceure. Dicu permit que l'intervention de ce prélat ne fôt pas inutile, et dans le mois de septembre 1347 une tréve fut conclue entre Edouard III et Philippe de Valou.
Pierre Berceure retourna-t-il à Avignon avec soo protecteur le cardinal Després? Le clergé, les princes, et la cour de France ,. jaloux de retenir à Paris cet homme émincnt par 80D vaste savoir, réussirent-ils à Jui faire abandonner la maison à laquelle ii était depois Jonglemps lié par la reconnaissance? ou bien le roi Philippe se l'atlacba-t-il pendant soo séjour à Avignon en 1349? .... . Je n'ai trouvé dans les documents historiques que j'ai consultés rien qui pôt résoudrc ces qucstions; mais la vie do saVJnt bénédictin subit une révolution de ce gcnrc, puisque nous lc voyons au rommencement do regnc du roi Jean, fils de l,hilippe, pricur du monastt.•rc de Saint-Eioi, à l,o~ris.
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Ce fut, on doit le supposer, en 1352 que Jean <'Oro
manda à Pierre Berceure de traduire en français les Décades de Tite Live, c'est-à-dire tout ce que l'on connaissait alors du grand ouvrage de ce Romain.
Le quatorzieme siecle n'était pas autanl qu'on le croit généralement un siecle d'ignorance et d'indiO'érence pour les lettres. Le pcuple seul était anssi ignorant que malbeureux; mais parmi les boorgeois, parmi les nobles mêmes, parmi les deres surlout, une foule d'esprits cberchaieot la scieoce avec amour. En 1352, quand le roi Jean ordoonait à Pierre Berceure de traoslater do latin en français les Décades de Tite Live, il y avait un véritable cntbousiasme pour les lettres ancienoes. De lous cótés on secooait la poudre des bibliotbeques pour y découvrir les ouvrages des anciens. el Pétrarque veoait de retroov.er tout Quintilien et plusieurs livres de Cicéroo. On o' a jamais étodié les anciens avec plus d'avidité que dans ce temps, ou l'on essayait de greO'er les lettres antiqoes sur la civilisation du moyen Age, afio d·aider à une transformation que tout appelait. Cetle directioo de l'intelligence vers les monuments écrils de l'antiquité était si généralement suivie que ce n'étaient pas seulement les clercs qui désiraient les co~nattre, mais ceux mêmes qui n'étaienl pas instroits dans les lettres !atines et grecques voulaient les I ire, el les prioccs ordonnaient leur traducti~n en langoe vulgaire.
Jean o'avait aucun amour poor les lettres : en ordonnant la traduction de 'fite Live, ii cédait seulement à un besoin réel qui se manifestait impérieusement ao-
·1't1 ann.
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tour de lui, dans sa cour, quelque d&ordonnée qu'elle parôt, quelque troublée qu'elle fut, par les querelles ambitieuses de ceux qui la formaient.
On peut à bon droit s' étonner que le tiers de la grande histoire de Tite Live ait pu arriver jusqu'à no111. Les premiers successeurs d'Auguste la proscrivirent, et Calígula voulut la fairc disparattre de toutes les bibliotheques de l'empire. Cinq cent soiunte aos apr+s, le pape saint Grégoire fit brúler tons les manuscrils de Tite Live qui tomberent entre St"s maios. Ce saint, qui cependanl nc manquait pas d'iostruction, jugeait ces lines daogereux pour la religion à raison des prodiges qu'ils racontent. A ces causes de rareté, pendant les siecles d'igoorance qui suivirent la mort de saint Gr~goire, vint s'ajouter une cause pios funeste encore et qui a dispersé, aoéanti, uo grand nombre de livres antiques dont la perte est à jamais regrettable.
Lorsque l'iovasion des barbares eot presque entieremeot fait disparattre l'aocieone civilisation en Occident, lorsque le fanatisme des Arabes eut porté les derniers coups à celle de I'Orieot, on ne fabriqua plus de papier et Pergame ne fouroit pios de parchemios. Les moines, ao fond de leurs mooasteres, se trouverent en quelque sorte contraints d'arracher de leurs vieilles bibliotheques les maooscrits anciens, d'en eO'accr l'écriture pàr un lavage, et de lcs préparer ainsi à en recevoir une nouvelle. De précieux livres furent donc sacri6és pour traoscrire les homélies, les discussioos tbéologiques, ou les légcndes de ces temps de malheurs; cl si nous avons perdu en tout ou en parlie de
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volumineux ouvrages de V arron, de Cicéron, de Denys d'Halicarnasse, de Pline l'Ancieo, de Diodore de Sicile, de Ti te Li v e, et de taot d'autres, pendant que les poésies de Lucrece, d'Horace, de J uvénal, de Perse, de Martial, sont venues jusqu'à nous, ce n' est pas que Jes moines, qui Jes comprenaient fort mal, dossent étre fort jaloox deles conserver; c'est que pour écrire leurs légeodes, leurs homélies, ou Jeurs chroniques, ces religieux attaquaient de préférence les gros livres qui pouvaient fouroir une grande quaotité de vélio.
La grande bistoire de Tite Live était divisée en cent livres. On doute fort que Tite Live lui-méme les ait partagés en décades, c' est-à-dire de dix en dix, et on croit être assoré fJOe les sommaires placés à la tête de chacun de ces livres ne doivent pas lui étre attriboés.
De ce vaste monument bistorique il ne nous reste · plus qu'un débris, trente-cinq livres. Les manoscrits do quatorzieme siecle ne contenaient pas même tout ce que nous avons aujoord'boi , mais seulemeot la premiere, la I roisieme, et la quatrieme décade incomplete. Depois ce temps, la bibliotbeque de Mayence a foorni une partie des livres III et XXX, et on fragment do XL" qui vint compléter la quatrieme décade. Simon Grynius retrouva en 1531, dans un monastere de la Suisse, les cinq derniers livres, c'est-à-dire les livres XLI, XLII, XLIII, XLIV, et XLV . .Malheoreu~ment le texte en est altéré. Le manoscrit découvert par Grynius est jusqu'à prl>scnt unique; ii cst conservé dans la bibliothefJUe de Vienne.
En 1615 le pere Horion. parcourant les manuscrits
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de la biblioth~que de Bamberg, en rencontra un qui contenait plusieurs livres de Tite Live, parmi lesquels il retrouva la premi~re partie du livrem et ceDe da livre XXX qui manquaient encore. II les publia à Paderborn en 1617. Enfio en 1773 Bruna troava, à La biblioth~que du Vatican, dana un de ces manuscrita palimpsestes ou rescripti, an fragment du quatr&-vingt· onzi~me livre que Niebuhr a corrigé en 1820 d' apns le même manuscrit.
Mais pendant que Pierre Berceure traduisait dana soo prieuré de Saint-Eloi de Paris, d'apm l'ordre do roi Jean, les trenle livres de Tite Live que l'on coonaissait alors, la tréve qu'il avait aidé à conclure eatrela France etl' Angleterre, et qui avait été plusieun foi a prorogée, était toujoors si mal obsenée que , IUf
plusieurs points, les hostilités n'avaient pas ét6 inleJ'.. rompues, et que la France ne se relevait pas do malheur de Crécy; mille circonstances, ao contraire, semhlaient chaque jour aggraver sa position et conduire la monarchie à une dissolntion fatale.
Le roi Jean, plus chevaleresque encore que soo ~re Philippe, n'était que Je roi des gentilshommes; on l'appelait le Bon. Mais ii ne fut jamais que confi.ant, étourdi, et prodigue. C'était no fou, qui n'eut pas un instinct social ou administratif. 11 faisait argent de tout, engageant l'avenir pour assouvir les nécessités d'ua présent désordonné. Toutefois , car Dieu permet ainsi que le bien naisse du mal,l'étourderie, les profusions de ce prince, en l'obligeant d'assemblcr les états pios souvenl qu'aucun de ses prédécesseurs, contraigni-
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rent, à soo insu, ce roi des oobles à dqnner une importance toute nouvelle ao ticrs état qui payait ses faotes et ses étourderies.
Le désordre devint tel cependant qu'on ne voulut plus payer même les impóts votés par les états. Alors la France fot livrée sans défense aux Aoglais; il n'y avait de gouvernement nulle part; partout la noblesse était en armes, partout le peuple était soulevé; mais en aucun lieu ii n'y avait d'armée ou d'admioistration publique. Le dévouement et la charité s'éteigoaient dans toutes les Ames en proie à des préoccupations ~i"stes; l'esprit de natiooalité était mort dans la noblesse et il n'était pas eocore oé dans le peuple. Le prince de Galles parcoorait nos provinces du midi, et illes ravageait sans reocontrer d'obstacles à ses déprédations. En 1356 enfio, le roi Jean, qui avait commencé la campagoe par s'emparer, eo Normaodie, des places que le roi de Navarre aurait pu livrer aux Anglais, passa la Loire avec une grande armée pour s'opposer au prince de Gallcs.
Ce fut sans doute avaot le départ du roi pour la tresfuneste rcncontre de Poitiers que Pierre Berceure lui prisenta sa traduction de Ti te Live, car le savant béoédictio ne put revoir ce prioce que bieo loogtemps apres, à la fio de décembre 1360, et alors il était déjà bieo vieux et tout pres de mourir.
Sons le point de voe littéraire la traduction de Tile Live de Berceurc ne peut avoir d'intérêt que comme étude de la tangue française au milicu du qnatorzieme siàcle'; mais eo l'étudiant on aper«;.oit que la langue du
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peuple encore,informe fait des eO'orls pour devenir ~ ble et savante. Pour exprimer des idées qui n'anieot pas de cours parmi les hommes qui la parlaient, elle s'enricbit de mols rationnellemeot faits qui sont restés français, et dont la sigoification n'a pas changé. On peut déjà prhoir qu'avant longtemps les sciences sacrées et profanes s'exprimeront en langue vulgaire, el
que, par elle, la diO'osion des lumiilres , en eréant de nouveaux besoins politiques et sociaux, n faire nutre tout un monde nouveau, toute une nouvelle eivilisation.
Et pois cette traduction de Berceure est une des premieres lraduetions françaises des ouvrages ancieos.
· Elle est la constatation d'un fait important, l'introdact.ion, l'apparition d'un nouvel élément civilisatear; e'est le désir d'étudier, de connaltre l'antiquité, qui se manifeste en dehors du centre des clerca, parmi les nobles et les plus riches bourgeois. Cette translation d'ailleurs ( comme on disait alors) fut reçue avec un grand intérét par les contemporains, puisque la seule bibljotheque royale, d'apres M. Paulin Paris (manuscrits français de la bibliotheqoe do roi ) , en contienl dix-huit exemplaires, tous plus ou moius précieux.
Le n• 6717, 1 vol. in-folio maximo, vélin, miniatures, vignettes, initiales superbes; qualorzieme siecle.
Le no 6717 •, 2 vol. in-folio mnimo, vélin, miniatures, vignettes, initiales médiocres; qualorzieme sie. ele.
Le no 6718, 1 vol. in-folio maximo, véliu, minia-
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tures, vignettes, initiales; milieu du quinzieme siecle. Le no 6719, 1 vol. in-folio maximo, vélin, minia
tures, vigneltes, initiales tres-belles; fio du quinziemc siecle.
Le n° 6719 ', 1 vol. in-folio magno, papier dont chaqne cahier est enveloppé d'une feuille de vélin; quinzieme siecle.
Le no 6721, 1 vol. in-folio maximo, vélin, troisiême et quatrieme décades; derniere moitié du quinzieme siecle.
Le nn 6900, in-folio maximo, vélin. avec miniatures et vignetles; commencement du quinzieme '-iecle.
Les no• 6900 •, 6908 •, et 6902 •, 3 vol. in-folio, vélin, à deux colonnes; tres-bel exemplaire de la fio du quatorzieme siecle.
Le no 6aG1, 1 vol. in-folio maximo, vélin, avec miniatures et vignetles; superbe manuscrit exécuté pour Jean, duc de Bcrri.
Les n°• 6901 • ' •, 3 vol. in..:. folio, vélin, miniatures, vignettes, et initiales; commencement du quinmme siecle.
Le n° 6902, 1 vol. in-folio, vélin, à deux colonnes; quinziemc siecle. II ne contient que la troisieme et la quatrieme décade.
Le n° 6903, 1 vol. in-folio, vélin, à deux colonncs; troisieme et quatrieme décades. Commencemeul du quinzieme siecle.
Les no• 6904, 5, 6, et 7, .t vol. in- folio, vélin, deux colonnes, miniatures et vignettes; commencement du quinzieme siecle.
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Les n" 6907, ' ., •, 2 vol. in-(olio, Yélin; quinzi~me sieele.
Le n., 6907, •, 1 vol. in-folio, vélin , de la &o da quinzieme siecle. Il oe contient que la qoatri~me décade.
Le n° 6908, 1 vol. in-folio, papier, quinzi~me si&cle, qui ne contient que la premiere d6cade.
Les no• 6908, 1 ., •, 2 TOI. in-folio mn.imo , Télin, miniatures et vignettes; qoinzieme siecle.
Les no• 7151, 52, 53, et 54, 4 vol. in-folio med.iocri, Télin, lignes loogues; commencement do qoinzieme siecle.
Puisqoe, eo6n, la bibliotheqoe de Bordeau:s:, ellemême, possede on tres-bel exemplaire de cetle tradactioo, 1 vol. in-folio maximo, vélin, à deus: colonoes, miniatures, vigoettes et initiales fort belles; deroiere partie du quatorzieme siecle; ·
Qu 'ii me soit permis de donner nec qoelqoes détails la description de ce manoscrit.
Dans soó état actuei il est formé de qoatre cent soixante-dix feuillets. II n'en a jamais contenu que trois ou quatre de plus; mais le titre principal et la miniature de Présentation ont été arracbés.
Le volume commence par cette rubrique : « C'est le cbapitre des mots qui n'ont point de propre français )); viennent ensuite les tables des dix livres de la prcmiere décade etla dédicace de Bcrceore ao roi Jean.
La premiere page du texte de cette décade, qni remplit cent quatre-vingt-cinq fcoillets, est enricbic d'une miniature encadrée de colonnes, surmontée de pyrami-
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delles réunies par une suite de petits frontons gothiques. Ce tableau renferme quatre médaillons entourés de cadres tricolores. Ils représenlent des scenes historiqoes. Suivant rhabitude do temps, l'artiste, qui a dessiné et peint ccs vignetles et toutes celles qui ornent lc reste du volume, a donné aux personnages des vêtemcnts et des armures du quatorzieme siecle.
La premiere page de la troisieme décade, que Berceure appelle la deuxieme, est ornée d'une grande miniature aussi belle que celle de la premiere décade, quoique l'encadrement en soit plus simple. Dans l'un des qoatre médaillons on voit figurer des évêques, des archevêques, crossés, mitrés, et revêtus de leurs habits pontificaux. Cette décade esl précédée de plusieors pages de tables el remplit cent cinquante-six feuillets.
La quatrieme décade, la troisieme do volume, occupe cent vingt-neuf feuillets. Elle commence, comme les deux autres, par la table des chapitres de ses neuf livres, car ao quatorzieme siecle elle était encore incomplete. A la premiere page on voyait autrefois un frontispice semblable aux deux autres, mais le premier feuillet a élé arraché. Un autre acte de vandalisme a été commis dans le corps do volume, une vignetle a élé découpée, mais une seule, dans la troisieme décade, · et le volume est encore orné de cent huit jolies miniatures. •
A l'exception des premiers feuillets et du dernier, qui sont un peu foulés et ternis, le volume est dans un parfait état de conservation; les peintures ont consené un éclat qui rachele l'incorrection do dessin.
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Saos l'iodigoe molilatioo qu'on lui a fait subir eo arracbaot la miniature de Préseotalion, une des vigoettes de la troisieme décade, et le froolispice de la quatrieme, ce maouscrit, doot on ignore l'origioe, pourrait être eompté au oombre des plus beaux de la ln·
ductioo du prieur de Saint-Eloi. Enfio ce livre a été deux fois imprimé. La premiere
édition est iotitulée : « Les Décades de Tite Live, traoslation en {rançais.
Paris, en la graot rue Saint-Jacques, 1486 et 87; 3 Tol. io-folio, gotbiques. »
Elle est à deux eoloooes imprimée nee les caracteres qui ont servi à plusieurs ouvrages qui porteot le oom de V érard. Le dernier volume 011t saos date et ee termine par la lraduetion de la Guerre puoique de Léooard Arétin.
La deuxieme a pour titre : « Les grandes Décades de Titus Livius, traoslation
do latiu eo fraoçais ( par Pierre Berceure ) , nouveUement eorrigées el amendées. Paris, Guill. Euslaee, 1514, ct Fran. Regnaull, 1515; 3 vol. io-folio, gothiques. »
Mais cette traoslation fut certaioemcot le dernier ouvrage de Pierre Bcrccure. Apres la perte de la bataille de Poitiers par le roi Jean, qui resta prisonnier
, dcs Anglais, le 19 seplembre 1356, Paris devint la proie d'une anarcbie funeste. Au fond de soo monastere Berccure dut être saisi de préoccupations si sérieuses qu'il o'eut sans doute oi le eourage ni la liberté d'esprit oéeessaires pour se livrer à l'étude et à
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la composition. Des lors son existence ne se révéla plus ni dans le monde politique ni daos le monde de la science; et sans l'épitapbe citée par Corrozet, on ignorerait peut-étre que celui doot, pendant trois siecles entiers, on a lu les ouvrages avec avidité, s'éteigoit à Paris, prieur du monastere de Saint-Eioi, eu 1362.