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OÙ MÈNE LA RÉVOLUTION INTERNET ? PASSEURS DE MUSIQUE L’INSTITUT D’ANATOMIE DÉMÉNAGE LA QUALITÉ : NOUVEAU CAP À L’ULg U Le magazine de l’Université de Liège LIÈGE Automne 2009 - #1

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OÙ MÈNE LA RÉVOLUTION INTERNET ?

PASSEURS DE MUSIQUEL’INSTITUT D’ANATOMIE DÉMÉNAGELA QUALITÉ : NOUVEAU CAP À L’ULg

ULe magazine de l’Université de Liège

LIÈGEA u t o m n e 2 0 0 9 - # 1

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4Les BRÈVES

6Le DOSSIER par Eddy Lambert

> Jusqu’où internet tissera-t-il sa toile?

12Les SORTIES DE PRESSE

14L’AGENDA DES ALUMNI

> activités des sections

> programme des cours

21La CARTE BLANCHE signée par Christophe Pirenne

> Les gammes académiques

27Au FIL DES PAGES

> L’Institut d’anatomie emménage au Sart-Tilman

> Pédigree de Georges Simenon dans la Pléiade

> Les argentiers du monde

30Le PORTRAIT D’UN ANCIEN

> Niels Duchesne

6

14

21

> LE SOMMAIRE

Automne 2009 l l 3ULIÈGE

Editeur responsable : Annick ComblainRédactrice en chef : Patricia Janssens Equipe de rédaction : Alain Delaunois, Henri Deleersnijder, Jacques Gevers, Stéphane Grétry, Laurence Hardenne, Eddy Lambert, Didier Moreau Secrétariat : Marie-Noëlle Chevalier l Contact publicités : Stéphane Grétry, tél. 04.366.98.62 l Photo couverture : Jean-Louis WertzMaquette et mise en page : Caroline Basteyns l Impression : Snel Grafics

ULIÈGE Le magazine de l’université de Liège l Trimestriel octobre, janvier, avril, juillet Département des relations extérieures l Service presse et communication l université de Liège place du 20-Août 7, 4000 Liège l Tél. 04.366.52.18Courriel relationsexté[email protected] l Site www.ulg.ac.be

Automne 2009 - #1

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4 l LIÈGEU l Automne 2009

> LES BRÈVES

Automne 2009 l LIÈGEU l 5

Nouvelle équipe

Désormais le Recteur de l’université de Liège peut s’entourer de plusieurs vice-recteurs. Au mois de mai dernier, le conseil académi-que de l’ULg a réélu le recteur Bernard Rentier dans ses fonctions pour un mandat exceptionnel de cinq ans. Le Pr Albert Corhay, vice-recteur, a été réélu également : il est à présent “Premier vice-recteur”, en charge de l’enseignement. Sur proposition du Recteur, le conseil académique a ensuite élu le Pr Jean Marchal, vice-recteur aux relations internationales ; le Pr Pierre Wolper, vice-recteur à la recherche et le Pr Freddy Coignoul, vice-recteur pour les missions d’évaluation et de qualité (une première en Communauté française - page 19).

Le Pr Eric Haubruge, élu vice-rec-teur par le conseil académique de Gembloux Agro-Bio Tech a rejoint ensuite le collège rectoral.

Portail Alumni

Un nouveau portail pour les diplômés de l’ULg ! A partir du site www.ulg.ac.be, en cliquant sur le profil Alumni, les diplômés de l’année 2008-2009 et les plus anciens peuvent activer leurs codes d’accès via le portail “My ULg”. Une excellente façon de garder contact avec l’Alma mater et d’avoir accès à de nombreuses informations et, au nouveau site d’offres d’emploi :www.ulg.ac.be/alumni

Label ECTS

L’université de Liège compte parmi les 22 institutions européennes dis-tinguées par la Commission européenne pour la qualité de l’information, de l’accueil et des services offerts aux étudiants mobiles. La transparence de l’information institutionnelle en français et en anglais, la mise en pratique des recommandations européennes en matière de mobilité (système ECTS), la qualité des procédures d’accueil et de soutien que l’Ulg propose aux étudiants étrangers et à ces étudiants mobiles, voilà autant d’aspects qui sont aujourd’hui salués et reconnus au niveau européen.

Informations sur le site www.ulg.ac.beGembloux

Depuis le 1er janvier 2009, la faculté universitaire des sciences agronomiques de Gembloux (FUSAGx) fait officiellement partie de l’université de Liège et sera désormais appelée Gembloux Agro-Bio Tech. Grâce à cette intégration, l’ULg est devenue l’université la plus complète en Communauté française. Pour fêter cette événement, une rencontre conviviale a eu lieu le 29 juin.

Voir photo sur le site http://www.myurl.fr/g3

Folklore

Le Fonds Boussart veut transmettre la petite histoire des étudiants au travers de publication, d’expositions et de conférences. En mars 2010, dans le cadre des festivités du 150e anniversaire de la penne à Liège, le Fonds a l’intention de mettre sur pied une exposition. Malgré une collection qui s’est développée au fil des années, il est toujours en quête de nouvelles pièces : une penne ou sa photo, mais aussi des vidéos ou des témoignages insolites en rapport avec ce pan du folklore estudiantin. Avez-vous encore des trésors dans vos tiroirs ? Dans ce cas, n’hésitez pas à prendre contact avec le Fonds Boussart.

Contacts : tél. Amaury Dillien 0485.02.46.26, André Pellens 0486.76.71.76 ou Frédéric Widart 0494.16.25.79 ; courriel [email protected], site www.fondsboussart.org

Newsletter

En plus de ce nouveau magazine trimestriel, vous pouvez aussi recevoir chaque mois des nouvelles de l’ULg via une newsletter. Pour s’y abonner, il suffit d’envoyer un courriel à [email protected]

Rentrée académique

Placée sous le signe de la littérature, la Rentrée académique de 2007 innovait. Celle de 2009 fut ambitieuse. Sous la double ban-nière de la musique et du web, la cérémonie a réaffirmé haut et fort l’alliance de la science et de l’art au sein même de l’Université. Sept musiciens de renom (Dick Annegarn, Anthony Braxton, Arvo Pärt, Frederic Rzewski, Archie Shepp, Robert Wyatt et feu Henri Pousseur) et deux physiciens d’envergure internationale, concep-teurs du web (Sir Tim Berners-Lee et Robert Cailliau), ont reçu les insignes de docteur honoris causa lors de la séance de Rentrée académique du 17 septembre.

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6 l LIÈGEU l Automne 2009

> LE DOSSIER

Automne 2009 l LIÈGEU l 7

> LE DOSSIER > LE DOSSIER

Jusqu’où Internet tissera-t-il sa toile?

En l’espace d’une trentaine d’années, internet s’est imposé comme le plus grand réseau ter-restre. On estime le nombre de ses utilisateurs

à plus d’un milliard et demi. « Au départ, il ne s’agissait pourtant que de chercheurs qui bidouillaient », rappel-le Christophe Lejeune, sociologue spécialiste du web.

A la fin des années 1950, les Soviétiques contestent, avec le lancement du satellite Spoutnik, la suprématie technologique et militaire des Etats-Unis. En réaction, ceux-ci créent l’Arpa, une agence de la Défense chargée de coordonner la recherche. Vu le risque que la guerre froide dégénère en conflit nucléaire, les chercheurs américains travaillent sur un système de communica-tion qui résisterait à une attaque grâce à l’emploi d’un réseau en toile : c’est Arpanet, l’ancêtre d’internet.

Le premier réseau de réseaux évolue considérable-ment dans les années 1980. Les protocoles TCP et IP (qui règlent les échanges entre ordinateurs) rem-placent le NCP, obsolète. Puis Tim Berners-Lee et Robert Cailliau, chercheurs au Cern (Organisation européenne pour la recherche nucléaire), un des plus prestigieux laboratoires scientifiques du monde, créent le World Wide Web et le langage HTML. Les bases techniques de l’internet actuel sont jetées.

« Le protocole IP a montré toute sa ro-bustesse, note Didier Mattivi, patron d’IP Trade, une entreprise liégeoise de téléphonie via internet. Grâce à l’augmentation des bandes pas-santes, on a pu transmettre la voix et l’image vidéo en temps réel. Actuellement, on utilise la version IPV4. La génération suivante, l’IPV6, offre un nombre illimité d’adresses IP. On n’en a pas encore vraiment besoin, mais les solutions techniques existent pour aller plus loin. »

Dans les années 1990, internet quitte les laboratoires pour devenir un composant majeur de notre société. « Jusqu’alors, poursuit Didier Mattivi, les applications gratuites comme l’e-mail et les moteurs de recherche

étaient destinées aux scientifiques pour échanger des informations. Et puis apparaissent les premiers services proposés aux utilisateurs : l’internet banking, les bou-tiques en ligne. » Les sites d’information suivront un peu plus tard, après l’éclatement de la bulle internet (bulle spéculative des valeurs technologiques) en 2000.

L’accès à internet se démocratise : la multiplication des fournisseurs fait baisser le prix de l’abonnement. « C’était très cher au début, se souvient le patron d’IP Trade. Il n’était pas rare de payer son abonnement annuel 100 000 francs belges (2 500 euros). Des gens s’inscrivaient à l’université uniquement parce que l’abonnement était fourni. Cela coûtait moins cher de payer le minerval. »

L’outil de la mondialisationL’engouement planétaire pour internet en fait un for-midable outil de la mondialisation. Les échanges vir-tuels finissent par abolir les frontières politiques.

La majorité des humains, cependant, vit déconnectée. « Un Wallon sur trois n’est pas relié à internet. Or, on y trouve de plus en plus de choses : le “Moniteur”, le for-mulaire de déclaration fiscale, etc. », relève le polito-

logue Michel Hermans. La fracture numérique coupe le monde, écar-tant les plus pauvres et les plus âgés, même si la fracture générationnelle s’estompe. « Certaines personnes n’utilisent pas internet tout simple-ment par désintérêt, ajoute le socio-logue Christophe Lejeune. D’autres

se coupent de Facebook, par exemple. Dans la blog-osphère, il y a une mobilisation contre l’exposition de la vie privée sur l’espace public. »

En mettant la sphère publique à sa portée, internet fait naître chez l’individu un besoin impérieux de commu-niquer. « Désormais, tout le monde peut faire de la poli-tique, remarque Michel Hermans. Il n’est plus néces-saire de créer un parti. Il y a des millions de blogs, et chaque blogueur y va de sa petite phrase. Internet sert

Les origines d’internet remontent

à l’époque de la guerre froide.

Quel est l’avenir d’internet ? Sauf à faire de la pure spéculation, il est im-possible de le savoir. Qui aurait pu, en effet, imaginer que ce vecteur de communication du monde scientifique deviendrait un outil familier

utilisé dans tous les domaines de la vie ? Internet, dont la marge de progres-sion paraît infinie, est aujourd’hui incontournable. Mais sa rapide et spectacu-laire croissance génère des tensions : les médias traditionnels souffrent de sa concurrence, la propriété intellectuelle et la protection de la vie privée sont menacées. Nous avons demandé à quatre spécialistes de l’ULg et à un chef d’entreprise d’analyser l’évolution du réseau des réseaux.

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8 l LIÈGEU l Automne 2009 Automne 2009 l LIÈGEU l 9

> LE DOSSIER

également d’outil dans une série de combats politico-économiques : l’altermondialisme, l’opposition au ré-gime iranien, etc. »

Mais le web et son effet démultiplicateur – de plus en plus d’infos circulant de plus en plus vite – provo-quent des dérives. Le politologue prend l’exemple de l’exécution des otages en Irak, dont les images étaient diffusées sur le web. Deux étudiants californiens avai-ent fait un simulacre repris par les chaînes américaines, puis les médias du monde entier. « On m’a demandé comment éviter ça. J’ai répondu qu’il fallait revenir à la bonne vieille méthode de la BBC : recouper trois fois ses sources. Mais le journaliste n’a plus le temps de vérifier la véracité des faits. C’est la course à l’audience. » Et Michel Hermans de s’interroger : « Que se passera-t-il si, demain, six milliards d’êtres humains utilisent inter-

net ? Plus personne ne peut le contrôler. A moins d’en interdire l’accès, comme en Corée du Nord. »

Le web socialDernière évolution : le web n’est plus statique mais interactif. Les nouvelles technologies regroupées sous l’appellation Web 2.0 permettent aux internautes d’interagir avec le contenu des pages, de même qu’entre eux. « On est passé de la consultation à la création de sites, explique Christophe Lejeune. La nouveauté, c’est que l’intérêt d’un site internet peut désormais provenir du contenu qu’y déposent eux-mêmes les utilisateurs. » Le monde a assisté à l’émergence des réseaux sociaux, comme Facebook et Twitter, et à la diversification des applications proposées par Google et son concurrent Microsoft (Windows Live). Les différents modes de-

communication (e-mail, chat, etc.) convergent et les rapports sociaux se concentrent en un même espace numérique.

« Facebook, Twitter ou encore les blogs, c’est d’abord la volonté d’exister, estime pour sa part Michel Hermans. On a l’impression que le monde entier peut apprendre à nous connaître. Mais, en réalité, la plupart d’entre nous restent dans l’anonymat. Ce qui m’inquiète, c’est la concentration des outils dans les mains de quelques sociétés, qui risquent de devenir des tyrans. »

Ces géants cherchent, bien entendu, à tirer de plan-tureux revenus d’internet : Google réalise 22 milliards de dollars de chiffre d’affaires. A contrario, Didier Mattivi ne croit pas en la rentabilité d’un site tel que Facebook, malgré ses 250 millions de membres dans le monde : « Ces gens sont certainement contents de retrouver leurs copains d’enfance, même si finalement ils n’ont pas grand-chose à se dire, mais peu d’entre eux seraient prêts à payer pour le site. » Le web social, ob-serve le chef d’entreprise, peine à engranger des rev-enus, contrairement à d’autres modèles de plus petite taille. « Le problème, c’est de faire de l’argent avec une communauté captive. 20 millions de personnes dans le monde paient pour jouer à un jeu vidéo comme World of Warcraft. Autre exemple : les réseaux d’information boursière Bloomberg et Reuters. Certains traders qui ont perdu leur emploi continuent de payer leur abon-nement de 1 000 ou 2 000 euros par mois pour garder leur réseau. C’est là où se forge l’expérience commune qui permet de gagner de l’argent. »

Facebook, Twitter ou encore les blogs, c’est d’abord

la volonté d’exister

Confrontés au même défi, les médias cherchent leur propre modèle. Tous souffrent de la féroce concur-rence d’internet, même si le secteur audiovisuel résiste mieux que la presse écrite dont les ventes chutent. « Les autres médias ne peuvent concurrencer le web diagnostique le sociologue Christophe Lejeune. Chose rassurante pour les journaux, certains lecteurs restent attachés au papier. En fait, la seule solution, c’est la complémentarité. Les professionnels de l’information doivent offrir autre chose que ce que l’on trouve dans les blogs. » Pour le politologue Michel Hermans, l’adaptation se fera naturellement. « Jamais un nou-veau média n’a tué les autres. Ils se sont complétés. Avec internet, les sujets changent très vite. Les termes “zapper” et “surfer” sont d’ailleurs caractéristiques. On ne prend plus de recul. Ce qui entraîne un risque important de manipulation de l’opinion publique. »

C’est là que la presse écrite a un rôle à jouer : en donnant à ses lecteurs les clés nécessaires à la compréhension et au décryptage des informations qui déferlent sur le web.

Tout comme internet, le matériel informatique (hardware) mute à une vitesse vertigineuse. L’ordinateur domestique n’a plus pour vocation de faire du calcul mais de se connecter au web. A cet égard, le téléphone portable – le “couteau suisse des télécoms”, comme le qualifie Michel Hermans – est devenu un rival redoutable, si bien que certains n’hésitent pas à annoncer la mort du bon vieux computer. Didier Mattivi n’est pas loin de le penser : « Le mobile, qui occupera une place de plus en plus importante, sera

AdresseIl existe plusieurs types d’adresse sur internet :b l’adresse de courrier électronique, qui donne accès à la boîte postale d’un internaute, laquelle comporte son code ou nom abrégé, suivi du “a” commercial (“@”) et du nom de domaine de l’ordinateur où réside sa boîte ;b l’adresse IP (« Internet Protocol ») : référence unique attribuée à chaque machine connectée à internet. Elle peut être numérique (205.123.112.89) ou textuelle (www.mlink.net). Le protocole IP assure le cheminement des informations par paquets ;b l’adresse URL (« Uniform Resource Locator ») ou adresse web : chaîne de caractères utilisée pour adresser les ressources du World Wide Web (document HTLM, image, son, e-mail, etc.).

Bande passanteVolume d’informations pouvant transiter sur un lien de communication mesuré en bits (bps), kilobits (kbs) ou mégabits (mbs) par seconde, c’est-à-dire la vitesse d’échange entre deux modems.

CookiePetit fichier texte stocké par un serveur web sur le disque dur du visiteur d’un site. Lorsque l’internaute retourne visiter le site, le serveur peut récupérer cette information. Les “cookies” sont surtout utilisés pour les statistiques ou pour conserver le profil d’un internaute.

Fournisseur d’accèsEntreprise commerciale qui achète aux opérateurs de télécommunication de la bande passante sur internet et qui la revend au détail aux particuliers et entreprises.

HTMLSigle de “HyperText Markup Language”, langage qui permet d’écrire de l’hypertexte et de mettre en forme le contenu des pages sur le World Wide Web.

HTTPSigle de “HyperText Transfer Protocol”, protocole de communication entre client et serveur du World Wide Web. HTTPS (S pour “secured”) est une variante sécurisée.

HypertexteUn document hypertexte se caractérise par l’existence de liens dynamiques entre ses différentes sections. Ces hyperliens permettent de passer automatiquement d’une section à l’autre grâce à l’informatique. Le cheminement du lecteur est ainsi facilité.

PaquetChaque message est tronçonné en paquets numérotés qui voyagent sur le réseau par des chemins différents. A l’arrivée, les paquets sont remis bout à bout, dans le bon ordre, grâce à leur numéro.

World Wide WebConcept de présentation de l’information en mode hypertexte sur internet. Les documents WWW, conçus à l’aide du langage HTML, peuvent regrouper du texte, des images, du son ou de la vidéo.

Lexique

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10 l LIÈGEU l Automne 2009 Automne 2009 l LIÈGEU l 11

1958. Humiliés par le lancement du satellite soviétique Spoutnik l’année précédente, les Etats-Unis créent un organisme de recherche appelé Arpa (“Advanced Re-search Projects Agency”) afin d’assurer leur supériorité militaire et technologique. La même année, la compagnie américaine Bell met au point le premier modem permet-tant de transmettre des données binaires sur une ligne téléphonique.

1961. Leonard Kleinrock, du Massachusetts Institute of Technology (MIT), publie une première théorie sur le transfert de données par paquets. Ce sera la méthode utilisée sur internet : le message est découpé, envoyé par morceaux par des voies différentes et rassemblé à l’arrivée.

1962. Joseph Carl Robnett Licklider, autre scientifique du MIT qui formule l’idée d’un “réseau galactique” d’ordinateurs, rejoint l’Arpa. L’agence financera le projet Arpanet, système de communication destiné à résister à une attaque nucléaire par l’emploi d’un réseau en toile.

1969. Naissance d’Arpanet, considéré comme l’ancêtre d’internet. Les premières données sont échangées sur un réseau d’ordinateurs installés dans quatre universités américaines.

1972. Invention de la messagerie électronique. Première démonstration publique d’Arpanet lors d’une conférence internationale à Washington.

1979. Création des newsgroups (forums de discussion) par des étudiants américains.

1983. Le réseau Arpanet adopte le protocole TCP/IP développé sous l’impulsion de Vinton Cerf et qui permet d’interconnecter des réseaux différents. Avant tout uni-versitaire, Arpanet devient Arpa-Internet ; le volet mili-taire nommé Milnet est développé indépendamment.

1984. 1000 ordinateurs sont connectés.

1987. 10 000 ordinateurs connectés.

1989. Tim Berners-Lee, chercheur au Cern, à Genève, lance l’idée de la Toile (“web”) : naviguer d’un espace à l’autre d’internet au moyen de liens hypertextes et d’un navigateur.

1990. Robert Cailliau, également du Cern, rejoint le pro-jet rebaptisé “World Wide Web” (grande toile mondiale).

1992. Un million d’ordinateurs connectés.

1993. Le Cern met les logiciels du World Wide Web, l’interface d’internet, dans le domaine public. L’université de l’Illinois présente son navigateur web Mosaic. Cette application, qui tourne sous Windows et simplifie la navi-gation, annonce le développement de Netscape et des autres navigateurs qui rendront internet accessible au grand public.

1994. Création de Yahoo ! par deux étudiants américains.

1996. 10 millions d’ordinateurs connectés.

1998. Création de la start-up Google dont le moteur de recherche est aujourd’hui le plus utilisé dans le monde.

2000. Eclatement de la bulle internet.

2004. Apparition du concept de Web 2.0. D’autres ver-sions sont en cours de développement, notamment le Web3D (trois dimensions).

2009. Selon les estimations, il y aurait plus d’un milliard et demi d’internautes dans le monde.

> LE DOSSIER

Les jalons d’internet

le dépositaire de nos données. Il se branchera à des terminaux comme une console de jeux ou un cadre photonumérique. Cela fait très peur à Microsoft... »

Big BrotherL’omniprésence d’internet dans notre quotidien soulève la question du respect de la vie privée. Celui qui traite nos données peut se procurer une quantité invraisemblable d’informations sur le web, où nous partageons notre intimité. Dans le monde virtuel, l’individu perd son identité, réduite à un profil. « On laisse des traces lorsque l’on est connecté à telle page, à tel moment et à tel endroit, explique Yves Poullet, professeur de droit et directeur du Crid (Centre de recherches informatique et droit). Maintenant, la capacité de stockage des informations est énorme. Un achat sur un site permet de profiler la personne. »

Doué d’ubiquité, le système nous suit partout, ce qui rappelle Big Brother. Un patron peut surveiller les faits et gestes de ses travailleurs au moyen d’une puce électronique. Cela existe déjà dans certains secteurs. Autre exemple : les serveurs internet hébergent un nombre croissant de logiciels coopératifs. Mais quelle garantie a-t-on, en utilisant un logiciel de rectification d’images, que nos photos ne tombent pas en d’autres mains ?

Les autorités emploient également ces nouvelles armes. La police peut introduire un mouchard (spyware, logiciel espion) dans l’ordinateur d’un suspect. Lors d’une perquisition, elle saisit d’abord le matériel informatique. Les fournisseurs d’accès ont l’obligation de conserver les données.

Une directive de 1995 constitue au niveau européen le texte de référence en matière de protection des données à caractère personnel. « Mais elle est désormais insuffisante, estime Yves Poullet. On ne se rend pas compte du fonctionnement opaque entre contrôleur et contrôlé. On reçoit et on envoie des informations sans le savoir. Le problème est en particulier la maîtrise du terminal (GPS, GSM, portable, RFID, etc.) par leurs usagers et, sur ce point, nos législations de protection de données ne disent pratiquement rien. »

Il s’agit là d’un enjeu fondamental pour nos démocraties. Yves Poullet plaide, au nom du droit à la transparence, pour une régulation des terminaux et une responsabilisation des fournisseurs. D’autres spécialistes croient plutôt à l’autorégulation. Didier Mattivi fait l’analogie avec le capitalisme : « Il n’est pas immoral, mais amoral. Ce n’est qu’un outil. L’important est ce qu’on fait avec. » Et Christophe Lejeune d’abonder en son sens : « La responsabilité incombe à tous les utilisateurs. Il faut dépasser l’engouement et réfléchir à ce que l’on fait, afin de profiter de la technologie disponible gratuitement tout en préservant notre liberté. »

Faudra-t-il choisir entre la liberté et la sécurité ? La dépendance à internet pourrait faire pencher la balance du côté de la sécurité.

« On ne fera plus marche arrière, annonce Michel Hermans. Les gens voudront être de plus en plus protégés. » n

Dossier réalisé par Eddy LambertPhotos : Jean-Louis Wertz

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Robert CailliauTim Berners-Lee

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12 l LIÈGEU l Automne 2009

> SORT IES DE PRESSE

Automne 2009 l LIÈGEU l 13

En 2007, plus de 850 millions de personnes ont participé à des déplacements touristiques. Envisager l’industrie du tou-risme en tant que terrain possible pour un développement partagé entre diverses régions du globe et une opportunité d’insertion professionnelle, notamment pour les populations immigrées en Europe, tel est l’objet de l’étude des deux auteurs de cet ouvrage.

Marie Sarlet est doctorante en psychologie sociale à l’ULg et Altay Manço est directeur scientifique à l’Institut de recherche, formation et action sur les migrations (IRFAM).

Consacré aux tableaux conservés dans les musées et églises de Liège, cet ouvrage luxueux est abondamment illustré et rassemble des dossiers d’expertise sur 44 œuvres connues ou à découvrir. Il est destiné aux spécialistes et aux amateurs d’art, offrant un commentaire explicatif et une documentation scientifique approfondie sur chacune des œuvres.

Dominique Allart, professeur d’histoire de l’art et d’archéo-logie des Temps modernes à l’ULg, est spécialiste de la peinture du Moyen Age et de la Renaissance.

Marie Sarlet et Altay Manço (dir.)

Tourismes et diversités : facteurs de développement ?

L’Harmattan, Paris, 2008

Martine Jaminon et Jesus Navarro Faus Las radiaciones :

beneficiosas, letales, misteriosas…

Nivola Libros Ediciones,

Madrid, 2009

Le dernier roman d’Armel Job a pour thème un fait divers douloureux : la disparition d’un enfant de 13 mois. Le juge qui mène l’enquête est rapidement intrigué par la minutie du témoignage de la mère modeste femme au foyer. Serait-il possible que, malgré les signes d’innocence, cette femme ait tué son enfant ?

Armel Job (classiques, 1970), a reçu le prix du jury Giono en 2005 pour “Les Fausses Innocences”, adapté pour la télévision et qui sera diffusé sur France 2 cet automne et le prix de la Personnalité Richelieu 2007.

Armel Job Tu ne jugeras point

Robert Laffont, Paris, 2009

Après deux guerres, ayant provoqué la mort de 5,4 millions de personnes, les défis de la reconstruction de la Républi-que démocratique du Congo sont multiples : il s’agit à la fois de développer des capacités productives et de garantir aux populations des “dividendes sociaux” de la démocratie. L’enjeu congolais consiste ainsi à reconstruire l’Etat et à promouvoir le développement économique et social dans un monde multipolaire où les puissances se concurrencent pour l’exploitation des ressources naturelles.

Arnaud Zacharie est secrétaire général du Centre national de coopération au développement (CNCD-11.11.11) et maître de conférences à l’ULg. Bob Kabamba est chargé de cours en science politique à l’ULg et directeur de la Cellule d’appui politologique en Afrique centrale (Capac).

L’individu privatisé, c’est nous, c’est vous. Jadis citoyens, nous avons été transformés en entrepreneurs de nos vies dans la société néolibérale. Le piège du système capitaliste est de se présenter comme un système économique, alors qu’il est bien plus que cela. C’est un système politique, un système économique, un système social qui régit la quasi-totalité de la vie des individus. Dans cet essai, l’auteur s’interroge : « Comment développer une contre-offensive permettant l’avènement d’un modèle de société propice à l’épanouissement du citoyen » ?

Olivier Starquit est licencié en philologie germanique (1991) et titulaire d’un DEA en relations internationales (1994) de l’ULg. Il est le coordinateur des Amis du Monde diplomatique de Liège et membre du collectif Le Ressort.

Si l’histoire du Mouvement wallon est aujourd’hui bien connue grâce à de nombreuses publications, personne ne s’était encore penché sur le lien entre ce combat (et ses protagonistes) et les lieux où il s’est développé. C’est désormais chose faite grâce à cet album qui chemine sur les traces de ces sites qui ont marqué peu ou prou la mémoire wallonne : lieux d’étape (réunions, manifestations, etc.), lieux détournés (monuments commémoratifs), lieux de mémoire (statues, plaques des principaux militants), lieux de repos (sépultures) ou encore lieux vivants.

Freddy Joris (histoire, 1977), administrateur général de l’Institut du patrimoine wallon a réalisé cet ouvrage sur les lieux de mémoire, assisté par un jeune historien, Frédéric Marchesani (histoire, 2006).

Dominique Allart

Répertoire de la peinture des Pays-Bas méridionaux et

de la Principauté de Liège aux XVe et XVIe siècles

Collections publiques de Liège,

Liège, 2008Arnaud Zacharie et

Bob Kabamba

La reconstruction congolaise

Luc Pire, Bruxelles, 2009

Freddy Joris et Frédéric Marchésani

Sur les traces du Mouvement wallon

Institut du Patrimoine wallon,

Namur, 2009

Olivier Starquit

L’individu privatisé. Le service public pour

la démocratie

Espace de Libertés,

Bruxelles, 2009

Radiations. Ce mot suscite auprès du grand public une attitude de méfiance et soulève beaucoup de questions. Sont-elles béné-fiques ou nuisibles ? Peut-on envisager la vie sans soleil ? La médecine sans l’usage des rayons X ? Une société sans radios, télévisions ou téléphones portables ?

Un des objectifs de ce livre, rédigé en espagnol, est de proposer des éléments de réponse à ces questions.

Martine Jaminon est directrice de la Maison de la science à Liège et chef de travaux à l’ULg. Jesús Navarro Faus, est profesor de investigación du CSIC, Conseil supérieur de recherches scientifiques en Espagne.

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14 l LIÈGEU l Automne 2009

> L’AGENDA DES ALUMNI

Automne 2009 l LIÈGEU l 15

VOYAGES “Culture et détente”

> IslandeNature grandiose et imposante ; peuplement et histoire vikings.

> Vienne Durant sept siècles, Vienne fut la capitale des Habsbourg et, pour la civilisation européenne, la porte de l’Orient. Splen-deur, raffinement, art de vivre. Au tournant du XXe siècle, elle sera le principal foyer intellectuel du modernisme : mathématiques (von Neumann, Gödel), méthodologie et philosophie des sciences (Karl Popper), économie (Hayek, von Mises, Morgenstern), psychologie (Freud), architec-ture (Otto Wagner), arts (Klimt, Kokoschka, Egon Schiele).

> Allemagne historique Voyage au coeur de la nation allemande : la ville impériale de Goslar dans le Harz, Quedlinburg, Mühlhausen (Thomas Mün-zer, la guerre des paysans), Eisenach (Luther, Jean Sébastien Bach) ; la forteresse de la Wartburg (Luther y traduisit la Bible en allemand ; 1817 : la marche des étudiants allemands 300 ans après la Réforme), Weimar (la Constituante de février 1919, maison-musée de Goethe, musée du Bauhaus/Walter Gropius, Liszt, Schiller, Nietzsche). Croisière fluviale sur le Main-Danube.

> Mer noire et Istanbul 2 000 ans d’histoire, splendeur du Bosphore.

> Mer noire et BulgarieLe monde slave méridional.

> Croisière Rhin-Main-DanubeQuelques hauts lieux de l’histoire et de la culture alle-mandes dans un environnement romantique : Strasbourg, Mayence, Francfort, Miltenberg, Wurtzbourg, Rothenbourg, Bamberg, Nuremberg, Mühlhausen, Ratisbonne, Passau (huit jours).

VOYAGES “Terres et civilisations”

> Inde du Sudà la découverte du monde dravidien (2-22 février 2010).

Nous vous invitons à partir à la découverte de l’Inde du Sud. Les dieux et les héros antiques y sont honorés aujourd’hui, comme ils l’étaient à l’époque du Mahâbhârata ou du Râmayana, dans des rituels fascinants et lourds de mystères. En leur honneur, pendant des siècles, des dynasties royales qui se sont affrontées, — Chola, Châlukya, Hoysala Pallava —, ont prié et médité sur ces terres ; elles ont creusé la montagne, sculpté la pierre, élevé des temples, fondu le bronze... Bords de mer, montagnes bleutées, cultures d’épices, de thé, de café, forêts impénétrables nouvellement protégées pour que survivent les troupeaux d’éléphants et les derniers tigres sont inscrits au programme. Celui-ci ménage, en outre, une rencontre avec les acteurs du théâtre sanscrit Kûttiyatam, l’une des traditions théâtrales vivantes les plus anciennes de l’Inde. Nous serons accompagnés par Michel Defourny, indologue, qui, pendant des années, a enseigné l’histoire des religions de l’Inde ancienne et moderne dans notre Université et qui fut attaché, en tant que senior research fellow, au Centre of Advanced Study in Sanskrit de l’université de Pune. Il nous fera partager son enthousiasme.

Attention : le groupe est limité à 20 participants.Prix : 3300 euros (supplément single : 770 euros).

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> L’AGENDA DES ALUMNI

Vous pouvez nous communiquer votre inté-rêt pour un de ces voyages via le talon-ré-ponse (page 33). Vous recevrez ainsi la docu-mentation détaillée pour la destination choisie.

Médecins (AMLg)

Enseignement de formation continue (programme 2009-2010)

> Vendredi 23 octobre 2009 Biologie clinique en pratique – Etat de la question Orateurs : Dr Edmond Renard et Salah-Eddine Lali

> Vendredi 20 novembre 2009 L’alcoolisme : aspects social et médical Orateurs : Dr Bernard Dor, Dr Emmanuel Pinto, Dr Kalhed Had

> Vendredi 11 décembre 2009 Les toxicomanies dans la pratique ambulatoireOrateurs : Dr Dominique Gilles, Dr Christian Jacques, Dr Marie-Eve Janssen

> Vendredi 15 janvier 2010 Violences intra-familialesOrateurs : Madame Bourguignon et Pr Philippe Boxho

A 20h15 – à la salle des fêtes du complexe du Barbou, quai du Barbou 2, 4020 Liège.Entrée gratuite pour les membres.Une collation sera offerte après chaque séance.

Cycles d’œnologie > du 14 septembre au 11 janvier 2010 et du 1er février au 7 juinPar Jacques Mauquoy.Huit à neuf vins dégustés par séance.Rendez-vous : 20h, salle de réunion de l’AMLg, boulevard Piercot 10, 4000 Liège)PAF : 150 euros (membres de l’AMLg), 160 euros (non-membres)

Contacts : AMLg, tél. 04.223.45.55 , courriel [email protected]

Ingénieurs (AILg)

Journée du DIK

(“Contacts ingénieurs trois frontières”)> 16 octobreAu programme :9h00 : accueil.9h30 : exposé : “Exploitation thermique optimale des lignes à haute tension par une mesure en temps réel de l’ampacité des conducteurs”, par le Pr Jean-Louis Lilien. 10h30 : pause-café11h00 : exposé : “Les piles à combus-tible – mode de fonctionnement – re-cherches et développements actuels de la technologie – application et prototy-pes”, par le Pr Albert Germain.12h15 : repas au restaurant universi-taire du Sart -Tilman (bât. B8)14h00 : départ vers Visé, rue des Trois Fermes, à Lixhe (parking CBR).14h30 : accueil. Présentation des activités de la société Cimenteries et Briqueteries Réunies (CBR) sa, par MrsHecq et Deleuze.17h00 : fin de la journée.

Faculté de Droit (bât. B31- P 15-16), auditoire Keynes, boulevard du Rectorat 7, au Sart Tilman, 4000 Liège. www.ulg.ac.be

Conférences AILg seniors

> 7 octobre : “Le Beaujolais, pierres dorées et vignes adorées” par M. et Mme Vienne- Micha (conférenciers de la Province)

> 14 octobre : “Au-delà de l’image : une passionnante plongée dans l’iconographie”, par Jacques Hostetter (pasteur protestant).

> 21 octobre : “Guantanamo”, par le Pr émérite Simon Petermann (ULg)

> 4 novembre : “Scène de la vie quotidienne dans la culture musicale européenne de la Renaissance au siècle des Lumières”, par Anne-Marie Mathy (ULg)

> 18 novembre : “ Histoire de l’affi-nage du fer”, par François Pasquasy (ingénieur AILg)

> 2 décembre : “ Deux grandes batailles de l’Empire : Austerlitz et Trafalgar”, par Thierry Marthus (licencié en histoire de l’art et archéologie).

> 16 décembre : “ Sur les traces de Simenon. De Liège à Paris en bateau”, par Nicolas Evrard (ancien bourgmestre de Chaudfontaine)

> 13 janvier 2010 : “ La Réunion : une île pas comme les autres”, par Michel Kurts (conférencier de la Province)

Ces conférences se tiennent à 15h au Forum de Dexia Banque, avenue Destenay 7, 4000 Liège.

Contact : AILg, tél. 04.254 08 25, courriel [email protected]

Ingénieurs électriciens

> 13-15 octobre : The 7th Interna-tional Conference on Computer Vision Systems (ICVS 2009), salle académique, place du 20-août 7, 4000 Liège.

Avec la participation de James J. DiCarlo (Massachusetts Institute of Technology-MIT) USA) et Jay Yagnik (Google Inc., USA).

Informations sur le site www.aimontefiore.org/ICVS2009/

> 24 novembre : journée d’étude : “Atex : le point sur la législation et mise en pratique”salle Fortis, 4000 Liège. Informations sur le sitewww.aimontefiore.org/atexContact : AIM, tél. 04.222.29.46

Associations des diplômés de l’ULg

Automne 2009 l LIÈGEU l 1514 l LIÈGEU l Automne 2009

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16 l LIÈGEU l Automne 2009 Automne 2009 l LIÈGEU l 17

L’année recommence à l’Espace universitaire de Liège, collaboration entre le Réseau ULg et l’Echevinat des services sociaux de la Ville de Liège. Son but : proposer au sein de l’ULg des cycles de cours ouverts à toute personne souhaitant apprendre, sans viser l’obtention d’un diplôme.

Le programme ci-dessous ne concerne que le premier trimestre de l’année académique. Le programme complet est disponible dès à présent sur le site www.reseaulg.ulg.ac.be.

SOCIÉTÉ ET ECONOMIECycle 1 Le monde économique et financier : entre angoisse et incompréhension

L’objectif de ce cycle est double: mieux appréhender certains concepts de base relevant des domaines économiques et financiers; décou-vrir comment ils s’illustrent dans le contexte de l’évolution récente de l’économie mondiale.

5 octobre > Les hauts et les bas dans une économie : la notion de crois-sance (Pr Michel Hermans, ULg)12 octobre > Economie réelle versus économie financière ( Pr Bernard Jurion, ULg)19 octobre > Politique économique : moyens d’action des autorités natio-nales et/ou internationales (Pr Bernard Jurion, ULg)26 octobre > Rôle et responsabilité des banques ( Pr Georges Hübner, ULg)9 novembre > Les marchés finan-ciers : réactions et rôle des Bourses (J.-C. Snoy, Euronext)16 novembre > Les leçons à tirer de la crise actuelle (Pr Georges Hübner, ULg)30 novembre > La recherche et le développement, facteurs déterminants dans le soutien de l’activité (Michel Morant, ULg)7 décembre > Politique de l’emploi : flexibilité et redéploiement (Jean-François Orianne, ULg)

Section bruxelloise

Jeudi 22 octobre : deux entreprises de Louvain-la-Neuve : Sunswitch et IBALe parc scientifique Monnet (230 ha) est occupé par des entreprises orientées pour la plupart sur l’innovation, la recherche et le développement. Rendez-vous : 9h45, dans le grand hall du parc scientifique Monnet. PAF : 25 euros.

Samedi 24 octobre : parc Tournay-Solvay à BoisfortSitué entre la chaussée de La Hulpe et la gare de Water-mael-Boisfort, ce parc d’une grande valeur paysagère ap-partient à la Région bruxelloise. Son père fondateur, Ernest Solvay, a su tirer profit du relief accidenté pour créer soit des perspectives plongeantes, soit une impression d’intimité et de mystère. Rendez-vous : 10h25, à l’entrée du parc (juste à côte du parking de la gare de Watermael). PAF : 3 euros.

Samedi 7 novembre : Doorn et UtrechtVisites guidées du château de Haar, du château d’exil de Guillaume II à Doorn et du centre d’Utrecht.Rendez-vous : 7h35, esplanade du Cinquantenaire, BruxellesPAF : 79 euros.

Samedi 21 novembre : mini-croisière sur le canal Bruxelles-Escaut jusqu’à l’écluse de Zemst Après avoir traversé les infrastruc-tures portuaires de la capitale, le bateau quitte la région bruxelloise en direction de Malines ; c’est dès lors une balade presque champêtre qui mène au fil des eaux vers l’immense écluse de Zemst, impressionnant ouvrage d’art de 200 m de long ouvert en 1975.Rendez-vous : 13h45, quai Béco, avenue du Port 1, 1000 Bruxelles. PAF : 8 euros

Jeudi 3 décembre : Musée HergéLa visite du nouveau Musée Hergé devrait satisfaire bien entendu les tintinophiles mais aussi les amateurs de belle architecture. Rendez-vous : 14h50, rue du Labrador 26, Louvain-la-Neuve.PAF : 7 euros.

Section liégeoise

Le programme d’activités des mois d’octobre et de novembre, publié dans le dernier Mag’des Amis, affiche complet depuis plusieurs mois. Ne tardez donc pas à nous faire savoir votre intérêt pour l’une des visites présentées ci-dessous, car vous êtes très nombreux à vouloir y participer…

Journée à BruxellesRetrouvailles des sections bruxelloise et liégeoise.

Vendredi 11 décembre Fils du Ciel (Europalia Chine)Dans la tradition chinoise, le monde naît de la séparation de la Terre et du Ciel. Entre les deux apparaît le ‘fils du ciel’, souverain qui a reçu son mandat céleste afin de maintenir

l’harmonie au sein de l’univers. Vaisselle sacrifi-cielle de bronze, linceul de jade, orfèvre-

rie issue des manufactures royales, instruments astronomiques,

portraits d’empereurs, ce sont au total quelque 250 chefs-

d’œuvre (provenant des six provinces de Chine ainsi que de la Cité interdite) qui sont exposés.

A la découverte du palais de Charles QuintDepuis le Moyen Age,

une résidence princière domine la ville de Bruxelles

sur la colline du Couden-berg. Cet ensemble architec-

tural est l’un des plus beaux palais d’Europe et une des résiden-

ces principales de Charles Quint. Cerise sur le gâteau : après avoir découvert les

bâtiments principaux de l’ancien palais de Bruxelles, vous pourrez admirer dans l’ancien hôtel Hoogstraeten (connecté au site) le nouveau musée (ouvert en mars dernier) où sont exposées, dans une approche muséale moderne, les plus belles découvertes archéologiques faites lors des nombreu-ses campagnes de fouilles effectuées dans les souterrains.

Rendez-vous : 10h30, Palais des Beaux-Arts, rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles. Fin de la journée prévue aux alentours de 16h30.Un groupe liégeois sera au départ de Liège-Guillemins selon un horaire disponible au secrétariat.PAF : 48 euros (membres), 52 euros (non-membres). Entrées, visites guidées et repas (plat, dessert, boisson, café) compris.Contacts : tél. 04.366.56.24

8 décembre > Les Primitifs flamands ( Pr Dominique Allard, ULg)15 décembre > La Renaissance italienne (Pr Pierre Somville, ULg)

SCIENCES ET AVENIRNotre planète : eau, air, terre Cycle 1L’eau

15 octobre > La gestion de l’eau dans les pays du Sud (Xavier Detienne, ULg)22 octobre > Enjeux et défis de l’utilisation des eaux souterraines ( Pr André Dassargues, ULg)29 octobre > Importance du trafic fluvial et construction de la future 4e écluse de Lanaye (F. Roenen, La Meuse liégeoise)12 novembre > De l’eau potable pour tous : de la théorie à la pratique (J. Plancke, consultant international Softeau) 19 novembre > La politique de l’eau en Wallonie (Pr Emmanuel Sérusiaux, ULg)26 novembre > Les barrages, l’énergie hydroélectriqueet l’environnement (Pr André Lejeune, ULg)3 décembre > La perle de nos riviè-res (G. Motte, SPW Wallonie)10 décembre > Un océan de ressources… mais pas inépuisable (Jean-Henri Hecq, ULg)

Automne 2009 l LIÈGEU l 1716 l LIÈGEU l Automne 2009

> L’AGENDA DES ALUMNI

Espace universitaire de Liège

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Les cours de l’Espace universitaire de Liège reprendront dès le 5 octobre, selon l’horaire suivant : • Sociétéetéconomie:leslundis,de14à16h• Penséeetcivilisation:lesmardis,de16à18h• Sciencesetavenir:lesjeudis,de16à18h

Les cours se donnent au grand amphi de l’Institut d’anatomie, rue de Pitteurs 20, 4020 Liège. Accès en bus : lignes 4, 10, 13, 29, 17, 29, 33, 35, 38b, 140, 68.

Inscription : Réseau ULg (Franca De Francesch), tél. 04.366.52.88, [email protected].

PAF : 5 euros ou 2,50 euros (sur présentation de la carte de membre du Réseau ULg), payables sur place. Gratuité pour les étudiants (- 25 ans) et les demandeurs d’emploi.

PENSÉE ET CIVILISATIONCycle 1 Autour du XVe siècle…

Au XVe siècle, période de transition, le Moyen Age s’efface, laissant place aux guerres et aux fastes des ducs de Bourgogne, à la Renaissance italienne, aux Primitifs flamands, à la diffusion des idées grâce à l’impri-merie, aux luttes des Liégeois pour leurs libertés. 6 octobre > Le XVe siècle en Europe et dans le monde connu ( Pr Jean-Louis Kupper, ULg)13 octobre > Le XVe siècle à Liège, le siècle noir ! (Bruno Demoulin, ULg)20 octobre > Pensée religieuse et pratiques dévotionnelles entre Rhin et Meuse (Marie-Elisabeth Henneau, ULg)27 octobre > Autour du reliquaire de Charles le Téméraire (Philippe George, ULg)10 novembre > Les sciences, les techniques et la médecine (Robert Halleux et Geneviève Xhayet, ULg)17 novembre > L’économie, l’agri-culture et la démographie (Alexis Wilkin, ULg)24 novembre > La culture musicale au XVe siècle (Anne-Marie Mathy, ULg)1er décembre > Les justices villageoises au XVe siècle : unité et diversité (J. Maquet, IPW)

Pour toute précision, n’hésitez pas à contacter les responsables de la section ou à surfer sur www.reseaulg.ulg.ac.be Inscriptions : Désiré Tassin, tél. 02.673.94.92, ou Nicole Leblanc, tél. 02.640.75.93

Photo :© Xuzhou Museum

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Automne 2009 l LIÈGEU l 19

> L’ INSTITUTION

Liège U : L’ULg vient de recevoir un “label européen ECTS”

Freddy Coignoul : Je n’y suis pour rien… mais c’est une excellente nouvelle pour notre maison ! Il s’agit d’une recon-naissance européenne, laquelle épingle la qualité de l’information, de l’accueil et des services offerts aux étudiants mobiles. Le label est accordé pour qua-tre ans et j’espère qu’il sera renouvelé. Liège U : La démarche “qualité” s’immisce dans l’Université…

F.C. : Les pays signataires de la Déclara-tion de Bologne (1999) se sont engagés à promouvoir une démarche de “qua-lité” dans l’enseignement supérieur. Des “agences qualité” sont maintenant en place dans tous les pays européens et les universités sont bien sûr concernées. De quoi parle-t-on ? La démarche “qualité” entend vérifier l’adéquation de nos struc-tures aux objectifs fixés par les autorités universitaires. Ma mission comprend la gestion de la qualité dans l’enseigne-ment, la recherche et la gouvernance.

Liège U : Dans quel but ?

F.C. : Celui de mieux nous positionner sur la carte des universités européen-nes. Nous assisterons dans les prochai-nes années à un développement sélectif des institutions européennes. Il faut dès lors donner une orientation particulière à notre enseignement ainsi qu’à notre re-cherche, et ce en concertation avec les priorités locales, régionales, fédérales et européennes. Nous devons dessiner le profil de l’université de Liège autour des deux axes majeurs que sont l’en-seignement et la recherche. Tout cela en concertation avec les chercheurs, les

enseignants et les autorités. La démar-che de qualité est une invitation à pen-ser l’avenir pour organiser le présent.

Liège U : Qu’est-ce que cela signifie pour l’enseignement et pour la recherche ?

F.C. : En matière d’enseignement et dans la ligne des plans stratégiques mis en place par l’ex recteur Willy Legros, il faut s’interroger sur les objectifs et la pertinence des cours et des program-mes. Avec l’aide du premier vice-rec-teur, des doyens et des présidents de département, la “cellule qualité” compte bien examiner l’ensemble des cursus. Certaines Facultés ont déjà entamé une réflexion en ce sens. HEC-ULg, notam-ment, vient de clarifier ses axes prio-ritaires de développement. C’est dans cet esprit que nous devons travailler.

Par ailleurs, il faudra dégager des lignes de force durables en matière de recher-che. Et ce, en étroite collaboration avec le vice-recteur qui en a la charge et les quatre instituts de recherche qui seront bientôt mis sur pied. Nous devrons, dans cette matière également, définir nos prio-rités. Certes il y a le Giga et le CSL, mais aussi d’autres secteurs de pointe moins bien identifiés. Nous devons aussi épau-ler de jeunes équipes tout en garantissant une grande liberté à tous les chercheurs.

Liège U : Et en matière de gouvernance ?

F.C. : Dans un premier temps, je pense qu’il est indispensable de mieux faire connaître au sein de l’Institution la li-gne stratégique choisie. Je pense éga-lement qu’il faut davantage de trans-parence dans les processus internes de décision. Cela permet d’augmenter la confiance des membres du per-

sonnel vis-à-vis de l’Institution, ce qui me paraît grandement souhaitable.Puis-je insister sur le fait que je n’ai pas de pouvoir de sanction ? L’objectif est d’améliorer la qualité dans tous les domaines que nous traitons et la mé-thode de la récompense me paraît infi-niment plus efficace que celle du bâton.

Liège U : Comment évaluer la qualité ? F.C. : Certains systèmes existent qui mesurent la qualité d’une institution ou d’une filière d’études : ISO ou Equis par exemple. L’université de Lausanne (Unil) a pour sa part préféré confectionner un système “sur mesure”, lequel a l’avanta-ge de mieux répondre aux spécificités de chaque institution et permet de conser-ver les systèmes de qualité qui existent déjà. Je compte travailler dans ce sens.

Liège U : Quels seront les écueils à éviter ?

F.C. : Je pense qu’il faut absolument éviter la tentation du dirigisme et de la bureaucratisation! Nous avons besoin d’une structure adminis-trative souple et efficace, tournée vers les besoins des utilisateurs. n

Propos recueillis par Patricia Janssens

Qualité et évaluation :nouveau cap à l’ULg

Une nouvelle ère commence à l’ULg : le recteur Bernard Rentier, réélu en mai dernier, est désormais entouré par un collège rectoral compo-sé de cinq vice-recteurs. Parmi eux, le Pr Freddy Coignoul, vice-rec-

teur à l’évaluation et à la qualité. Une première en Communauté française.

Guerre et PaixEvocation musicale du XVe au XVIIIe siècles, par Anne-Marie Mathy (ULg)

Musicologue passionnée, Anne-Marie Mathy, chargée de cours honoraire de l’ULg, vous fera vivre quelques siècles au travers de leurs notes…

Dans les périodes tourmentées comme dans les époques les plus prospères, les musiciens sont de constants témoins des moments historiques déterminants. De la guerre de Cent Ans (1337–1453) aux prémices de l’ère révolutionnaire du Siècle des Lumières, leurs œuvres sacrées et profanes immortali-sent dans une étonnante diversité musicale les événements tragiques des conflits politiques et religieux. Ces musiciens de toutes les nations aiment aussi les fastes des couronne-ments, les divertissements royaux et les fêtes populaires. Ils revalorisent le passé en évoquant les épopées antiques et médiévales. Au XVIIIe siècle, sous l’emprise d’un nouvel envi-ronnement historique et culturel, les œuvres d’un Mozart et d’un Beethoven seront marquées par l’appel révolutionnaire à la liberté politique et sociale.

Les leçons de musicologie

Au programme

n Conflits politiques De la guerre de Cent Ans (1337–1453) à la fin de la guerre de la Succession d’Autriche (1748) n Conflits religieux Les crises de l’institution ecclésiale et de la conscience religieuse dans les pays germaniques, en France et en Grande-Bretagne n Faste des couronnements Le couronnement du doge Marino Grimani à Venise (1595) ; le couronnement de la reine Elisabeth Ire (1558) n Divertissements royaux et guerres “galantes” Chants et danses à la cour de François Ier, de Henri IV et de Georges Ier

n Evocation des épopées antiques et médiévales Du combat des Croisades à la séduction de l’Egypte n Prémices de l’ère révolutionnaire L’espoir des temps nouveaux Informations pratiquesCe séminaire se tiendra du 19 janvier au 16 mars 2010 (excepté durant la semaine de Carnaval, le 16 février), le mardi, de 14 à 16h.Grand amphi de l’Institut d’anatomie, rue de Pitteurs 20, 4020 Liège.Frais de participation (forfait pour les huit leçons) : n 32 eurosn 24 euros (membres du Réseau ULg).Inscription préalable auprès du Réseau ULg (via le talon-réponse, page 33).

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> L’AGENDA DES ALUMNI

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Pr Freddy Coignoul

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> L’AGENDA

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25/11 I Conseil culturel mondial

Le Conseil culturel mondial a choisi l’université de Liège pour sa 26e cérémonie de remise des prix “Albert Einstein World Award of Science ”et “Leonardo da Vinci Award of Arts”.

Fondé en 1982, le Conseil culturel mondial est une organisation internationale implantée à Mexico. Son but est de défendre un usage positif des connaissances pour le bien-être de l’humanité et de promouvoir la fraternité et la compréhen-sion entre les peuples et les nations en se basant sur le respect des opinions, des religions et de l’être humain en général. Cette organisation est composée de plusieurs dizaines d’éminents scientifiques du monde entier, dont de nombreux lauréats du prix Nobel.

Les prix du Conseil culturel mondial jouissent d’une très grande renommée et sont considérés parmi les distinctions les plus prestigieuses qu’une personnalité puisse recevoir. Deux membres de l’université de Liège ont déjà été honorés par ce prix : le Pr Gilbert de Landsheere, qui a reçu en 1988 le “José Vasconcelos World Award of Education” et, en 1997, le Pr Jean-Marie Ghuysen, lauréat du “Albert Einstein World Award of Science”. Rappelons qu’en 2004 – à l’ULg déjà et pour la première fois en Belgique – le Pr Ralph J. Cicerone (University of California, Irvine) avait reçu le prix Albert Einstein et Sir David Attenborough (producteur et réalisateur à la BBC), le prix José Vasconcelos.

Cette fois, les deux lauréats sont le Pr Sir John Houghton (Royaume-Uni), qui recevra le prix “Albert Einstein - World Award of Science”, et Marcell Jankovics, artiste hongrois, qui recevra le prix “Leonardo da Vinci - World Award of Art”. n

Mercredi 25 novembre Salle académique de l’université de Liège, place du 20-Août 7, 4000 Liège

15/10 I Unifestival Pour saluer la rentrée, la Fédéra-tion des étudiants organise sur le campus du Sart-Tilman l’Unifes-tival. La troisième édition aura lieu le jeudi 15 octobre. « L’idée est de montrer le campus sous un jour festif tout en sensibilisant les étudiants à différents courants artistiques et à la vie associa-tive liégeoise », précise Marimay Fontaine, actuelle présidente de l’Unifestival. En 2007 et 2008, l’Unifestival avait progammé des groupes connus dans la région liégeoise – tels que Orfeo, Yew, Camping Sauvach ou encore The Gardner –, mais il a aussi pour but de servir de tremplin à d’autres groupes moins renommés. Par contraste avec la grande scène, une ambiance de découvertes accueille les amateurs de toute musique et plusieurs artistes de rue (cracheurs de feu, percussions, magiciens, etc.) seront présents sur le site. L’an dernier, 8000 personnes avaient assisté à cette soirée gratuite. En 2009, l’équipe organisatrice espère en accueillir 10 000.

Jeudi 15 octobre, dès 17hProgramme sur le site www.unifestival.org

9/10 I Léonard de Vinci

A l’occasion de la parution du livre de Laure Fagnart, Léonard de Vinci et la France. Collections et collectionneurs (XVe-XVIIe siècles), “Collections et Patrimoine” organise une exposition à l’église Saint André “Les codex de Léonard de Vinci”. Du 9 au 29 octobre.

Par ailleurs, jusqu’au 31 janvier 2010, le château du Clos Lucé à Amboise présente une exposition consacrée à Léonard de Vinci et la France. Cette

exposition, dont le commissariat scientifique a été assuré par Laure Fagnart, met en scène le résultat des études, travaux et recherches portant sur la période française du maître, c’est-à-dire entre 1516 et 1519. Le prêt de deux dessins originaux des Gallerie dell’Accademia de Venise représente le temps fort de cet événement consacré aux relations entre Léonard de Vinci et la France. n

Voir le site www.closluce.com

22-23-24/09 I Biodiversité

A l’instigation de Paul Magnette, ministre fédéral du Climat et de l’Ener-gie, c’est à l’université de Liège que s’est tenue les 22, 23 et 24 sep-tembre la cinquième conférence intergouvernementale sur la biodiver-sité : “Stratégie paneuropéenne de la diversité biologique et paysagère”. Suscitée par l’Organisation des Nations unies (Programme des Nations unies pour l’environnement ) et le Conseil de l’Europe en 1995, la “Stratégie paneuropéenne de la diversité biologique et paysagère” – connue aussi par l’acronyme PEBLDS pour Pan-European Biological and Landscape Diversity Strategy – s’inscrit dans la foulée du Sommet de la Terre de Rio (juin 1992) et de la “Convention sur la biodiversité”. Soutenue principalement par la Norvège – un pays très engagé dans cette thématique – cet événement a eu lieu pour la première fois en Wallonie. 300 experts sont venus aux amphithéâtres de l’Europe pour participer aux conférences, tables rondes et autres débats. Au milieu de la nature comme il se doit. n

Informations sur le site www.peblds.org

6/10 I Rencontre du Cedem

Créé en 1994-95, le Centre d’études de l’ethnicité et des migrations de l’ULg (Cedem) fête aujourd’hui ses 15 ans d’existence. Interfacultaire par nature, il privilégie toute recherche – théorique ou empirique – dans des domaines tels que les migrations humaines, les relations ethniques et le racisme. Il se veut par ailleurs un forum de réflexion et d’information stimulant les investigations relatives aux dynamiques culturelles, identitaires et sociales. C’est dire si les rapports au politique ne lui sont pas étrangers.

Cet anniversaire, Marco Martiniello, directeur de recherches du FNRS et président du Cedem depuis sa fondation, entend bien le célébrer. Plusieurs manifestations jalonneront ainsi la nouvelle année académique. Le premier rendez-vous est fixé le lundi 5 octobre pour une réunion du bureau du comité de recherche ; le second, le mardi 6 octobre, pour un large débat ouvert au public et avec la participation de décideurs politiques internationaux autant que locaux. Le discours introductif de cette rencontre sera prononcé par le Pr Rinus Penninx, coordinateur du réseau d’excellence européen Imiscoe (International Migration and Social Cohesion in Europe) dont le Cedem est membre. n

Migrations et intégration : quels enjeux pour demain ?Mardi 6 octobre, 18hSalle académique, place du 20-Août 7, 4000 Liège

Informations sur le site : www.cedem.ulg.ac.be

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Alors qu’aujourd’hui toute les musiques sont disponibles partout et “en temps réel” comme aiment à nous le rappeler les thuriféraires des

nouvelles technologies, alors qu’il est de bon ton d’affirmer qu’en termes de goûts musicaux, on écoute de tout – ce qui reste très relatif –, on peine à mesurer combien cette tendance est récente.

Sous le double poids de l’Auflklärung puis d’une série de tendances influentes du XXe siècle, l’éclectisme a longtemps été prohibé. Il fallait choisir son camp. On était “classique” ou “populaire”, amateur cultivé de “grande” musique ou mélomane fruste. Cette dichotomie parfois radicale résultait en grande partie d’une conception déterministe de l’histoire de la musique. Au cours des siècles, la modalité avait mené à la tonalité. Une fois poussée dans ses derniers retranchements par les génies germaniques de la seconde moitié du XIXe siècle comme Wagner ou Mahler, celle-ci avait conduit au dodécaphonisme puis à la musique sérielle. Les répertoires qui sortaient de ce schéma avaient d’autant moins de chance de s’imposer qu’ils ne bénéficiaient pas de validation académique. La hiérarchie était aussi institutionnelle. La musique classique était dans les universités et les conservatoires; les autres répertoires dans les cafés, les clubs, les cinémas ou la rue.

Georges Gershwin, du côté des musiques “savantes”, et Duke Ellington du côté des musiques “populaires” furent parmi les premiers à tenter de faire vaciller cette pyramide. Dans un aphorisme resté célèbre, ce dernier prétendit qu’Son affirmation nous paraît aujourd’hui d’une évidence limpide, mais y parvenir fut – et reste – un long combat que tous les musiciens honorés par l’université de Liège à l’occasion de la Rentrée académique ont mené à leur manière. Tous ont en effet contribué à briser des barrières et à mêler des idiomes que l’on pensait inconciliables tout en créant des oeuvres durables.

Henri Pousseur fut l’un des précurseurs de ce processus de réconciliation. En janvier 1971, il se lança ainsi dans une de ces utopies dont l’époque avait le secret. Il s’agissait de proposer à des musiciens professionnels, à des amateurs, à des enfants, à des groupes de jazz et de rock de se rencontrer et de collaborer dans un vaste projet intitulé “Midi-Minuit” et sous-titré “Mélange non-stop de musiques”. Pendant 12 heures, le public put se promener dans les différentes salles du Palais des congrès rebaptisées pour la circonstance selon une terminologie astrologico-féérique. Il écoutait les musiciens qui se faisaient entendre séparément mais qui parfois se rencontraient et improvisaient. On pouvait

ainsi découvrir un ensemble baroque dans un coin, des enfants jouant des percussions dans un autre ou de la musique sérielle dans un troisième. Les avis portés sur ce spectacle furent mitigés. Très mitigés. Henri Pousseur en parlait comme d’une réussite exemplaire. D’autres, tout autant dignes de foi, évoquaient plutôt 12 heures de cacophonie ininterrompue.

En effet, si l’idée d’une réconciliation de toutes les musiques faisait à peu près l’unanimité, sa réalisation concrète, fondée sur l’absence de contraintes, dut par moments s’apparenter à un véritable chahut provoqué notamment par les enfants auxquels on dut intimer le silence. D’une manière générale, les musiciens venus d’horizons différents étaient peu préparés et peu aptes à provoquer de réels échanges. Un moment d’unité se produisit toutefois à 23h40. Quelques initiateurs chantèrent une note à l’unisson, bientôt rejoints par le reste du public et les participants. Comme dans l’ouverture de La Création de Joseph Haydn que Pousseur aimait analyser, la lumière émergea du chaos.

Parmi beaucoup d’autres, Robert Wyatt était dans la salle. Venu d’Angleterre avec l’un de ses comparses du groupe Soft Machine, il avait été attiré par cette utopie collectiviste dans laquelle s’effaçaient les frontières entre auditeur et musicien. Quelques années plus tard, Pousseur devenu directeur du Conservatoire de Liège poursuit sa politique d’ouverture en introduisant de nouveaux visages et en créant de nouvelles classes. C’est

ainsi que le pianiste et compositeur américain Frederic Rzewsky devient professeur de composition en se mettant à user de méthodes bien moins orthodoxes que celles toujours guidées par la référence absolue que constituait le Grand traité d’instrumentation et

d’orchestration moderne (1844) d’Hector Berlioz. Il fait aussi partie de ces quelques musiciens classiques qui, dans les années 70, nouent des projets avec des musiciens de jazz. Dans ce sens, c’était plutôt rare.

Pousseur fonde aussi un séminaire de jazz, une classe d’improvisation et un studio de musique électronique. Parmi les invités réguliers, les étudiants peuvent entendre Anthony Braxton, un multi-instrumentiste venu des milieux du jazz d’avant-garde et qui devint l’un des compositeurs les plus prolifiques de la seconde moitié du siècle. Quatre des docteurs honoris causa honorés cette année sont donc déjà passés par Liège.

Pour les trois autres compositeurs, la situation est très différente. Tous trois montrent que l’éclectisme avait des limites. Arvo Pärt, en particulier, fut – et reste

> CARTE BLANCHE

Il n’y a pas de grande et de petite musique, mais seulement de la

bonne et de la mauvaise.

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Dick Annegarn

signée par Christophe Pirenne

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> CARTE BLANCHE

d’institutions proches. Les étudiants peuvent donc, durant leur cursus de master, s’orienter plutôt vers de l’analyse musicale (Conservatoire de Liège), l’étude des instruments de musique ou de la théorie musicale (UCL) ou celle des pratiques d’édition et des musiques “savantes” du XXe siècle (ULB).

Cursus en débatCe partage des savoirs crée donc un espace supplémentaire mais ne résout pas complètement la question de l’ouverture de nos institutions aux horizons nouveaux qu’ont fait émerger les passeurs de savoirs musicaux. Cet état de fait ne relève pas seulement d’une évolution administrative, mais aussi d’une métamorphose culturelle. Introduire de nouvelles musiques dans le cursus scolaire ne reste pas sans susciter d’âpres débats ni sans créer quelque effroi. Dans La défaite de la pensée (1987), le très conservateur Alain Finkielkraut s’inquiétait ainsi de constater que dans certains cours “Renaud remplaçait Foucault” ou “que l’on baptise culturelles des activités où la pensée n’a aucune part”.

Ces réticences, étonnamment plus fortes dans le domaine de la musique que dans celui des arts plastiques, s’expliquent en partie parce que la musique fait peur. Dès l’Antiquité, Quintilien citait l’exemple d’un musicien accusé d’avoir poussé un prêtre au suicide après avoir joué dans une mauvaise tonalité. Plus près de nous, la musique et l’imagerie développée par certains groupes de métal extrême furent mises au banc des accusés après la tristement célèbre tuerie de Columbine. C’est qu’en effet la musique possède cet incroyable pouvoir de nous transformer. Nous l’avons tous expérimenté. Qu’il s’agisse de nos étudiants qui, dans les auditoires, se comportent en êtres raisonnablement censés et qui, quelques heures plus tard, peuvent se vautrer dans la boue des festivals ou

danser à moitié nus au son de la techno. Qu’il s’agisse de nous-mêmes, toujours dans la boue des festivals ou, plus noblement, dans un fauteuil, nous surprenant à pleurer à chaudes larmes en écoutant Ian Bostridge chanter quelque aria de Bach.

Ces exemples montrent que, contre Finkielkraut, on ne peut limiter la musique à une cosa mentale. Tant Bach que les moines du Bénévent et aujourd’hui Arvo Pärt ont montré l’importance d’une perception religieuse sinon rituelle de la musique. James Brown ou Archie Shepp, en créant d’irrésistibles grooves qui incitent les plus réticents d’entre nous à taper du pied ou à opiner du chef, en ont redit la présence physique. Frédéric Rzewski, dans ses poignantes variations sur la chanson de Sergio Ortega El pueblo unido jamas sera vencido a démontré, si besoin était, l’incomparable capacité de la musique à susciter en nous une empathie sentimentale et My Bloody Valentine, en jouant à un volume quasiment insupportable, nous rappelle que l’on n’entend pas seulement avec les oreilles, mais aussi avec le corps. La musicologie doit donc étudier et démonter le fonctionnement de ces musiques qui enchantent notre cerveau, mais s’intéresser aussi à celles qui flattent le coeur et le corps.

Ouverture au mondeOpter pour les passeurs, c’est aussi, contre Finkielkraut, reconnaître que l’on ne pourra tout enseigner. Que dans certains cas Renaud remplacera Foucault –, même si l’équation est un peu étrange – que Dick Annegarn en tout cas peut trouver une place aux côtés de Wagner. Car ce que nous enseignent les docteurs honoris causa cette année, c’est que dans nos universités “citoyennes”, les études ne consistent plus seulement à acquérir des compétences et des savoirs mais qu’elles ont également pour finalité de donner du sens au monde.

A Liège, nous avons modestement tenté de lier la recherche et l’enseignement au monde en développant trois outils qui sont autant de “spin-off” de la musicologie. Le premier d’entre eux est la Société

dans certains cas – victime d’un sévère ostracisme. Si ses compositions sérielles ont récolté quelques suffrages dans le milieu de la musique contemporaine, son virage vers la “nouvelles simplicité” fut traité avec dédain. Et lorsque Pärt devint un compositeur très populaire, le dédain se transforma en mépris. Ce n’est qu’après un changement de génération dans certains orchestres qu’il fut finalement inscrit régulièrement dans les programmes des concerts. La chanson n’avait pas meilleure presse, et cela n’a pas beaucoup évolué. Même lorsque, comme chez Annegarn, la construction du répertoire est d’une exceptionnelle créativité, elle est restée en marge du Conservatoire. C’est qu’Annegarn franchit d’autres frontières, moins en prise avec les préoccupations académiques: celles de langue ou celles des attitudes décomplexées.

Quant à Archie Shepp, dernier des musiciens honorés, il mena une carrière plus à la marge. En se présentant avant tout comme un interprète de jazz, il ouvrit des perspectives nouvelles en s’intéressant au rock, au rap ou à la musique indienne. Les passages dans ces directions, n’étaient pas – et dans bien de cas ne sont pas encore – au programme des académies.

Eclectisme et musicologieLa musicologie, cette discipline universitaire qui con-siste en une étude scientifique de la musique, a-t-elle intégré l’étude de ces passeurs de musique à son cursus? En d’autres termes, enseignons - nous à l’Université ces répertoires que nous avons récompensés lors de la Rentrée académique ?

Pour des raisons qui tiennent autant à l’organisation de nos institutions qu’à l’histoire ou aux contraintes socio-économiques, la réponse est mitigée. Les universités belges, mais aussi celles de nombreux autres pays, ont conservé dans l’enseignement de la musique une découpe entre musica pratica et musica theoretica héritée du Moyen Age. La première, celle qui implique la pratique instrumentale, est enseignée dans les conservatoires; la seconde, qui se concentre sur les aspects théoriques de la musique demeure l’apanage des universités. Cette musica theoretica est vaste. Très vaste. C’est un univers qui comprend des matières aussi diverses que l’histoire, l’organologie (l’étude des instruments de musique), la théorie musicale, les pratiques d’exécution, l’évolution de la notation, l’iconographie… Avec l’émergence de nouveaux répertoires, le champ d’action de la musicologie s’est encore élargi. Nous avons basculé d’une conception de la musique comme un produit culturel à une conception de la musique comme processus dont les modes opératoires nous imposent d’user de méthodes issues des sciences sociales et de l’anthropologie en particulier, de l’ethnologie, de la linguistique, de la sociologie, des études de genre et des théories culturelles.

Inutile d’écrire que l’on ne peut tout envisager. Les moyens limités de nos institutions – et même les moyens considérables des universités possédant des départements entiers de musicologie – imposent des choix. Ceux-ci sont parfois drastiques et relèvent de critères qui tiennent autant des compétences respectives des pédagogues que des contraintes d’horaires ou de matériel. Le décret dit “de Bologne”, fut pour de petites sections comme la musicologie, une réelle aubaine. Il nous a permis d’élargir considérablement la formation en travaillant avec d’autres institutions. Aux spécialités de la musicologie à Liège: – musicologie de la Renaissance (Philippe Vendrix), musicologie de l’époque baroque (Emilie Corswarem), musicologie des musiques populaires – sont venues s’ajouter l’offre

Frederic Rzewsky

Anthony Braxton

Robert Wyatt

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Avant de nous emmener dans les méandres de mécanismes souvent complexes, l’auteur commence les différentes parties de son livre par le “b.a.- ba” nécessaire à sa compréhen-sion générale. Bien sûr, il y a des règles. Chacun s’accorde à reconnaître que la norme de droit est indispensable à toute forme de vie en société, fût-elle globale comme c’est le cas de l’économie contemporaine. Mais nombreux sont ceux qui soulignent que, parfois, ces règles sont surtout conformes aux intérêts des puissants qui les ont imposées. A certains égards, Philippe Vincent est de ceux-là, même s’il ne prône pas du tout la suppression de ces organismes. Au contraire, il fait sien le constat de Lacordaire en rappelant qu’“entre le fort et le faible, c’est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit”.

A ce titre, les institutions économiques internationales sont donc, selon lui, aussi nécessaires que les règles qu’el-les édictent. Mais il reconnaît aussitôt que l’application de certaines d’entre elles ont, dans certains pays, produit des résultats peut-être pires que les problèmes auxquels on entendait remédier. Oui, le Fonds monétaire international (FMI) “en prend pour son grade” dans ce livre. Oui, la Ban-que mondiale (BM), sa sœur presque jumelle, reste pour le moins imparfaite. Oui, l’Organisation mondiale du Com-merce (OMC) est perfectible. Mais, oui encore, ces “dé-miurges” de l’économie mondiale sont éminemment utiles.

Mondialisation des échangesC’est dans le contexte de la mondialisation des échanges que naît l’OMC. Dans l’optique des rédacteurs des accords entrés en vigueur en 1995, leur caractère obligatoire va permettre une intégration plus poussée des pays en déve-loppement dans le système commercial international. Cet objectif est déjà en partie atteint, puisque les différents cycles du Gatt (Kennedy round, Tokyo round, etc.) ont per-mis des réductions considérables des droits de douane appliqués aux échanges internationaux de marchandi-ses. Pour les pays développés, on est passé d’un droit de douane moyen de 40% en 1947 à 3,8% à l’heure actuelle.

A côté de ces barrières tarifaires, les restrictions quantitati-ves sont une autre manière de limiter les importations. L’une des plus sensibles porte sur les produits agricoles, dont les prix étaient “soutenus” par la plupart des pays développés. Les productions agricoles nationales étaient alors achetées à un prix généralement supérieur au cours mondial, de ma-nière à assurer un revenu décent aux agriculteurs. Les né-gociations de l’Uruguay round aboutissent finalement à un accord sur l’agriculture qui va dans le sens d’une libérali-

Les argentiers du monde

sation des échanges. Mais aucune évolution récente n’a eu lieu en raison des énormes difficultés à conclure un accord global sur la réduction des subventions au secteur agricole.

Système financierLes conséquences dramatiques de la crise de 1929 avaient démontré l’absolue nécessité d’une coopération financière internationale pour prévenir les crises monétaires et y por-ter remède. Assurer la stabilité des changes devenait un impératif et c’est dans cette optique que les Etats alliés se

retrouvèrent, fin 1944, à Bretton Woods. C’est là qu’écloront, sous le parrainage des Nations unies, deux institutions sœurs desti-nées à jeter les bases du systè-me financier de l’après-guerre : le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque internatio-nale pour la reconstruction et le développement (BIRD). Toutes deux siègeront à Washington.

Si l’une des missions initiales du FMI était la stabilité des taux de change entre les différentes monnaies, les choses se modifient après 1971, lorsque le président américain Nixon décide que le dollar ne peut plus être converti en or, comme auparavant. Cette évolution vide de sa substance le rôle initial du FMI. Mais son autre mission de base est d’aider les pays qui rencontrent des difficultés de balance des paiements, ce qui ne tardera pas à faire de lui un ac-teur indispensable de la scène financière internationale.

Dans ce domaine, les considérations environnementales et l’avis des populations locales semblent mieux pris en compte aujourd’hui. Sous la pression de certaines ONG, des mesures d’allègement des dettes ont été prises. Mal-gré cela, les institutions de Washington n’ont pas tout à fait renoncé aux pratiques qui leur ont valu des critiques. Le moindre mérite de Philippe Vincent n’est pas de mon-trer comment, malgré des priorités théoriques désormais portées sur la réduction de la pauvreté, elles restent ha-bitées par les préoccupations idéologiques du passé. n

D’après Jacques GeversArticle complet sur www.reflexions.ulg.ac.be

(rubrique Société/Droit)

> Au FIL DES PAGES > CARTE BLANCHE

liégeoise de musicologie, une société savante fondée voici plus d’un siècle et dont le but consiste à mettre en valeur le patrimoine musical ancien et actuel du pays de Liège (l’ancienne principauté et aujourd’hui l’Euregio). La société accueille entre autres des étudiants qui ont l’occasion de présenter les résultats des recherches entreprises au cours leur mémoire par le biais de conférences et d’une publication dans la Revue de la société liégeoise de musicologie.

Le deuxième outil est la firme de disques Musique en Wallonie. Fondée il y a 35 ans, elle a pour but de promouvoir les compositeurs nés ou installés dans ce qui est aujourd’hui la Communauté française de Belgique. Ici encore, nos étudiants sont directement concernés. Ceux d’entre eux qui ont découvert et édité des partitions dignes d’intérêt peuvent ainsi voir leur travail enregistré par des musiciens professionnels puis diffusé dans une trentaine de pays. Ce passage de la recherche fondamentale à sa mise à la disposition du public est suffisamment rare dans le domaine de la Philosophie et Lettres pour être souligné. Mais il est facilité par le fait que nous disposons d’un patrimoine exceptionnel qui nous permet aussi d’attirer des chercheurs étrangers. Ainsi, deux des derniers

enregistrements parus concernent des oeuvres éditées respectivement par un chercheur américain et une étudiante japonaise.

Le troisième de nos outils est le Festival des Nuits de Septembre. Fondé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale par la musicologue Suzanne Clerx alors qu’elle enseignait dans notre Alma mater, ce festival reste un outil privilégié de promotion et de diffusion de la musique ancienne. Dans une ville abondamment pourvue en matière d’institutions culturelles, la musique composée avant 1750 reste en effet peu présente. Les Nuits de Septembre nous offrent donc l’opportunité annuelle de découvrir ces répertoires rares. Cette année, c’est l’Angleterre qui est mise à l’honneur tandis qu’en 2010 le programme sera entièrement tourné vers des compositeurs originaires de nos régions.

Christophe PirenneChargé de coursfaculté de Philosophie et LettresDirecteur artistique du festival des Nuits de Septembre

Dans l’univers des institutions économiques internationales, l’Organisation mondiale du commerce, le Fonds monétaire international, la Banque mondiale : bien que très présentes dans l’actualité, n’ont pas toujours bonne presse. Dans son ouvrage consacré à ces Institutions paru aux Editions Larcier, le juriste liégeois Philippe Vincent, chargé de cours adjoint au département de droit,

nous introduit, sans angélisme ni critique militante, dans l’univers mal connu de ces institutions.

Arvo Pärt

Archie Shepp

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Alain Delaunois : Ce troisième tome dans la Pléiade a pour titre générique “Pedi-gree et autres romans”. Quel a été votre fil rouge pour sélectionner ces romans ?

J.D. : Il nous est apparu, à Benoît Denis et moi-même, que si Pedigree s’impo-sait, c’est bien parce qu’il s’agit d’un li-vre majeur, et hors normes, de l’écrivain : par sa longueur inhabituelle, plus de 500 pages, par ses ambitions — reconsti-tuer une grande fresque de la toute pe-tite-bourgeoisie, à laquelle appartenait la famille Simenon, durant l’entre-deux-guerres — et par sa genèse, puisqu’il est constitué d’une réécriture, largement modifiée, et à la troisième personne, de Je me souviens... , paru en 1945, et qu’il écrivit à l’intention de son fils Marc.Pedigree, qui est postérieur de trois ans à Je me souviens..., est un livre où Si-menon se raconte, enfant et adolescent, à travers le personnage de Roger Ma-melin. Nous aurions pu constituer un ensemble de textes autour de la mé-moire, puisque Simenon a également publié de nombreuses Dictées, mais aussi, après le suicide de sa fille, écrit ses Mémoires intimes. Mais il nous a paru plus intéressant de rassembler autour de Pedigree des livres où le tra-vail de mémoire de l’homme nourrit la fiction du romancier. En suivant ce fil rouge, en partie autobiographique, nous avons retenu dix ouvrages qui s’éche-lonnent chronologiquement, des an-nées 1930 au début des années 1960.

A. D. : Dans “Les trois crimes de mes amis”, Simenon fait directement un retour sur ses années d’émancipation à Liège.

J. D. : Il s’agit en effet d’un récit, presque documentaire, et non d’un roman, où Si-

Georges Simenon

menon se souvient de trois jeunes gens qu’il fréquentait à Liège : des jeunes gens qui ont mal tourné, qui ont été jusqu’au crime, et qui ont parfois été lourdement condamnés. Le livre est néanmoins paru sous l’étiquette de “roman”, demandée par Gaston Gallimard pour se protéger d’éventuelles suites judiciaires. Il est, bien sûr, pour Simenon, un travail de mémoire sur un milieu qui l’a toujours fasciné, celui des voyous, de la dévian-ce, de la violence, de l’anarchisme aussi. A. D. : Pourrait-on dire que “Pedi-gree”, mais également ces autres ro-mans, donnent l’image d’un Simenon psychologiquement plus humain ?

J. D. : Certainement, même si l’humain n’est jamais loin chez lui : regardez Maigret. Mais il semble clair que la di-mension subjective de ces textes nous présente un Simenon très douloureuse-ment sensible à ce qui se passe, et à ce qui s’est passé pour lui, dans l’enfance. En ce sens, le texte de Lettre à ma mère nous apparaissait, à Benoît Denis et moi-même, comme le complément indispensable de Pedigree, en ce qu’il éclaire une autre facette de la mère de Roger Mamelin, Élise. Simenon se mon-tre d’une extrême dureté dans le roman, puisqu’il fait également complètement disparaître son frère cadet, Christian, qui était le préféré de sa mère : Ro-ger n’a pas de frère, Simenon en a un. D’un bout à l’autre, on perçoit tout ce que Simenon règle comme comptes avec son passé, et tout ce qui, chez lui, reste une souffrance, jusqu’à la fin.

A. D. : A quels lecteurs, selon vous, s’adresse ce troisième volume de Sime-non ? Les deux premiers volumes ont

Comme pour les deux tomes parus en 2003, le Pr émérite Jacques Dubois et Benoît Denis sont les éditeurs du troisième volume des œuvres de Simenon, publié dans la Bibliothèque de la Pléiade en mai dernier. Le site “Culture” de

l’université de Liège fait un large écho à cette sortie de presse dans un “dossier/Simenon”. Extrait de l’interview réalisée par Alain Delaunois.

connu un grand succès critique et com-mercial, alors que les éditions de Sime-non n’ont jamais manqué sur le marché.

J. D. : Je suis toujours assez surpris par le public de Simenon. Il ne me semble jamais définitif, et sans doute la masse de ses livres y est-elle pour beaucoup. Maintenant, il faudra voir ce que les jeu-nes générations continueront à lire de lui. Mais je pense qu’on découvrira ici un Simenon assez littéraire, dans la mesure où il n’y est pas vraiment question d’en-quêtes policières, ni de commissaire. n

Article complet sur le site www.culture.ulg.ac.be/

jcms/prod_63109/simenon

Un troisième volume dans la Pléiade

Don du corpsL’Institut d’anatomie répond à toutes vos questions

au 04.366.51.53.

L’Institut d’anatomie de Liège quittera bien-tôt la rue de Pitteurs pour gagner le Sart-Tilman. Les salles de cours, les laboratoires et bureaux des

professeurs ont déjà migré au CHU. Restait à y installer les salles de dissection, indispensable outil didactique pour les étudiants et les futurs chirurgiens. C’est (très) bientôt chose faite grâce au soutien de l’ULg et de la faculté de Médecine.

Rassuré sur le sort de la petite salle de dissection de l’Institut d’anatomie, vestige unique des pratiques pédagogiques du XIXe siècle qui sera conservée, Alain Carlier, chargé de cours au département des sciences biomédicales de la faculté de Médecine et responsable des cours d’anatomie topographique et des dissections, se réjouit d’inaugurer les nouvelles salles aménagées au CHU. Equipées d’un matériel technologique haut de gamme (écrans plasma, système de projection vidéo et audio), elles bénéficieront, à l’instar des salles d’opérations, de conditions de stérilité et d’hygiène drastiques, et ce d’autant plus que ces salles se situeront à l’intérieur d’un hôpital. Ta-bles en inox et éclairages adéquats (scyalitiques) complète-ront l’ensemble afin d’accueillir les étudiants et les assistants en chirurgie dans d’excellentes conditions. Plusieurs cham-bres froides modernes garantiront une conservation optimale des corps mais la nouveauté, le must, sera constitué par un atelier de plastination qui jouxtera les nouvelles installations.

Au cœur de la formation médicale, l’anatomie s’enseigne dans les amphithéâtres mais aussi lors de travaux pratiques qui font découvrir le corps humain de manière très concrè-te. « A mon sens, renchérit Alain Carlier, seule la dissection permet de visualiser les organes, les nerfs, les muscles, etc. Elle seule est capable de donner une vision tridimension-nelle de l’anatomie. Cependant, les corps ne se conservent en l’état que durant deux ou trois jours. Placés dans le for-mol, ils peuvent être “utilisés” pendant six à huit semaines : au-delà, les tissus se dégradent. Ces contraintes influent, vous l’imaginez, sur l’organisation de notre enseignement. »

En 1977, le Dr Gunther Von Hagens de Heildelberg a mis au point un procédé dit de “plastination” qui permet de conser-ver, intacts, des corps humains pendant une durée indéfinie… La technique, brevetée, consiste, schématiquement, à retirer l’eau et la graisse du corps et à injecter dans toutes les cellules un fluide siliconé. Ainsi préparé, le corps révèle toute sa com-plexité. Comparable à l’embaumement, la plastination sauve-garde indéfiniment les organes et les membres mais la tech-nique permet en outre de les “manipuler” à l’envi, ce qui, dans le cadre d’un enseignement, est particulièrement appréciable.

« L’Université (que je tiens ici à remercier), poursuit le chercheur, a acheté le matériel de plastination et nous comptons bientôt disposer d’organes – voire de jambes et de bras – plastinés. L’objectif n’est pas de rivaliser avec

L’Institut d’anatomie déménage

les expositions du Dr Von Hagens mais bien de constituer une collection d’objets intéressants pour notre pratique. »

La faculté de Médecine a besoin de corps non seulement pour la formation des futurs médecins et chirurgiens, mais aussi pour la recherche, ou encore pour certains spécialistes dé-sireux de préciser un acte technique (ophtalmologues, ORL, dentistes par exemple). Certains viennent même de l’étran-ger, car l’ULg est réputée dans la préservation des corps.

Une tradition qu’il faut absolument maintenir, selon le professeur. D’une part parce que, pour un futur méde-cin, rien ne remplace la manipulation du corps humain et, d’autre part, parce que c’est souvent à cette occasion que les étudiants sont, pour la première fois, confrontés à la mort, une expérience essentielle dans leur profession. L’appel au “don des corps” est dès lors permanent. Cha-que année, le service reçoit entre 40 et 75 cadavres. Et le fichier du service compte 3500 promesses de dons. n

Patricia Janssens

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30 l LIÈGEU l Automne 2009 Automne 2009 l LIÈGEU l 31

> Le PORTRAIT D’UN ALUMNI

Sa mèche volontairement rebelle laisse deviner un caractère bien trempé.

Niels Duchesne a la force de ses convictions et des projets pleins la tête. Acteur bien connu en Wal-lonie des énergies renouvelables, il dirige sa “petite” entreprise, Mérytherm, à Esneux, au bord de l’Ourthe. Un ancien laminoir qu’il a racheté en 2001, spécialisé dans le traitement thermique des métaux. Mais ce qui a attiré Niels Duchesne, militant de l’écologie de la première heure, vers ce site, c’est la possibilité d’y produire de l’hydroélectricité à par-tir de la petite centrale installée au bout d’un bief de l’Ourthe.

Il a rénové le barrage en y installant de nouvelles micro-tur-bines. « Notre capacité de production est aujourd’hui de 1,200.000 kWh/an, ce qui nous permet d’être autosuf-fisant pour les besoins de l’atelier de traitement thermi-que et de revendre le reste au réseau. Les certificats verts créés la même année que le rachat nous ont permis de doubler le chiffre d’affaires de l’activité hydroélectrique. »

Aujourd’hui, les projets se multiplient. Convaincu que les por-teurs de projets d’électricité “verte” ont besoin d’être accompa-gnés, il a créé un bureau d’études en installations hydroélectri-ques. Par ailleurs, Mérytherm s’est vu confier la réalisation de mini-centrales sur la Sambre à l’échéance 2010. Et du potentiel hydroélectrique, il y en a : Niels Duchesne en est convaincu. « Tous les villages de Wallonie avaient un moulin. Nous avons l’objectif d’en réhabiliter 3% d’entre eux dans les cinq ans et de les transformer en petites centrales hydroélectriques. Cela représenterait 90 projets à accompagner, avec des communes ou des particuliers. » La réalisation de ces projets porterait la capacité de production totale de Mérytherm à 10 millions de kWh/an, une goutte d’eau parmi les 480 millions de kWh is-sus de l’hydroélectricité en Belgique (estimation à l’échéance 2020), mais une production significative pour la jeune société.

Sensibilisé dès son plus jeune âge au respect de la nature, Niels Duchesne s’est tourné vers des études d’ingénieur civil à l’ULg. Il en est sorti en 1997 avec un diplôme d’ingé-nieur électromécanicien spécialisé en énergie. C’est sur des problèmes d’intégration énergétique du processus de fa-brication de la bière et d’optimisation des utilisations d’eau sur le site de Jupille d’Interbrew qu’il a réalisé son travail de fin d’études, sous la supervision du Pr Boris Kalitventzeff.

Fils, petit-fils et arrière-petit-fils de professeurs d’université, il a tenté une carrière dans la recherche. Perspective vite abandon-née pour faire son entrée dans une société spécialisée dans la cogénération, Treco, concessionnaire de Caterpillar pour la Bel-

Niels Duchesne

gique et le Luxembourg. En charge de projets d’envergure (avec Solvay, Spadel, le chantier du Berlaymont), il n’est pourtant pas dans son élé-ment favori et décide de quitter l’en-treprise pour… revenir dans le giron universitaire, à la faveur d’un projet de spin-off basé sur la combustion catalytique combiné à un cycle de vapeur. « Tout était à faire, c’était un projet qui me plaisait énormé-ment. On mettait le processus au point à partir d’un vieux moteur

russe ; j’avais un peu l’impression d’être aux commandes d’un vieux cockpit… » Un projet resté toutefois à l’état de… projet.

Puis vient ce dîner de Noël en 2000. A la table familiale, le beau-frère de Niels Duchesne, qui s’occupe de cession d’entreprises, lui parle de cette petite “usine” au bord de l’Ourthe, avec son barrage, et pour laquelle il cherche un repreneur potentiel. Il de-mande à Niels d’auditer les installations, de vérifier le bien-fondé du prix demandé. Les paramètres sont bons… « Pourquoi pas toi ? », lui lance-t-il alors comme un défi. Après trois jours de ré-flexion, Niels Duchesne se lance dans l’aventure. Cinq mois plus tard, il se retrouve administrateur-délégué de Mérytherm sa.

Exposant DActeur du développement durable, Niels Duchesne a l’habitude de s’engager. « Le scoutisme m’a profondément marqué. » En 1995, les étudiants sont par milliers dans la rue. Ils réclament le refinancement de l’enseignement, le libre accès aux études. L’étudiant Niels Duchesne, lui, encadre les étudiants. Il se sou-vient de la première grande manif’ à Liège, en octobre, « Nous étions 60 à peine pour encadrer un cortège de plusieurs dizaines de milliers de participants étalés sur plusieurs kilomètres ! » La dernière aussi, celle du 28 novembre, assez durement réprimée par la police (les incidents dans la célèbre “trémie”). « Le bourg-mestre l’avait interdite pour ne pas nuire au chiffre d’affaires des commerçants… Ce jour-là, la gauche a perdu quelque chose. »

Niels Duchesne est aussi l’un des créateurs et animateurs du Polygone du libre examen, une association d’étudiants, aujourd’hui disparue, qui a accueilli de nombreux conférenciers à sa tribune. « Nous voulions remplir une case qui manquait dans nos études. Laisser une place à la réflexion philosophique. »Aujourd’hui, parallèlement à ses activités, il a lancé une asbl, Ex-posant D, qui sensibilise le public au développement durable. Le sa-lon du développement durable, c’est elle. Les campeurs du dernier festival des Ardentes à Liège s’en souviennent aussi : l’asbl a ins-tallé des toilettes sèches, a distribué des gobelets recyclables, etc.Niels Duchesne empile ainsi les projets, calmement mais avec dé-termination. Pas rebelle, non, simplement engagé. Durablement. n

Didier Moreau

Durablement engagé

> PERSONNALIA

Le début d’une année académique voit traditionnellement l’arrivée de nouveaux chargés de cours. Entre enseignements, projets de recherches et services

à la communauté, la fonction est en prise directe avec les différentes missions de l’Université, ce qui lui donne son rôle pivot au sein des Facultés et bientôt des instituts de recherche. Les nouvelles promotions traduisent aussi les priorités de l’Institution, avec des profils largement ouverts à l’international (certains sont recrutés directement à l’étranger), et des domaines d’enseignement en adéquation avec les évolutions de la science, des milieux professionnels et des besoins de la société. Une fonction-clé déclinée aussi un peu plus au féminin (pas encore assez peut-êre aux yeux de certain(e)s… ). Petit tour d’horizon des nouveaux promus en 2009, une trentaine au total. Dans ce premier numéro du Liège U, nous commençons par les facultés des Sciences et des Sciences appliquées.

Faculté des Sciences

Marc-Antoine Dupret, ingénieur civil en mathématiques appliquées (UCL) et docteur en sciences physiques (ULg) a quitté l’Observatoire de Paris et le CNRS pour occuper

Une rentrée chargée de coursnouvelle dont bénéficie sa charge en géographie économique et qui intéresse aussi les étudiants de l’orientation géomatique-géométrologie du master en géographie.De nationalité française, Aurélia Hubert-Ferrari, docteur en géophysique interne à l’Institut de Physique du Globe de Paris et de l’université Paris 7-Denis Diderot, appliquera à sa charge en géomorphologie sa solide expérience en néotectonique, éprouvée depuis ses travaux de thèse sur la faille nord-anatolienne, analysée par des méthodes combinées de modèles numériques, d’imagerie aérienne et spatiale, de données de terrain et de datations de différents marqueurs morphologiques. Elle quitte l’Ecole normale supérieure et l’Observatoire royal de Belgique pour un poste de professeur à l’ULg.

Samuel Nicolay, diplômé en sciences mathématiques et docteur en sciences (ULg), chargé de recherches au FRS-FNRS, prend la charge en analyse mathématique. Avec ses recherches, il arpente des terres nouvelles aux confins des mathématiques, de la biologie, de la physique, de l’informatique théorique et de la climatologie. Après une thèse analysant des séquences ADN par la

(depuis février) la charge en astrophysique stellaire théorique à l’ULg. Spécialiste de la théorie de l’évolution stellaire, de l’astérosismologie et de la stabilité des étoiles (des domaines où l’ULg excelle), il est impliqué dans la préparation et l’exploitation des données du satellite CoRoT, qui sonde le cœur des étoiles.

Jean-Marie Halleux, licencié en sciences géographiques et docteur en sciences (ULg), a principalement développé au sein du service de géographie économique et sociale de l’ULg des recherches sur l’incidence des marchés fonciers et immobiliers sur l’organisation de l’espace, la localisation des habitats et des activités économiques. Une expertise

transformée en ondelettes, il applique celles-ci à l’étude des températures. Il consacre aussi ses travaux à l’étude de la régularité des fonctions du point de vue hölderien.

Peter Schlagheck, de nationalité allemande, est physicien diplômé des universités de Munich et de Regensburg, où il travaillait comme chercheur avant de postuler la charge de physique statistique quantique à Liège. Ses recherches se situent au carrefour de la physique atomique, du chaos quantique, de la dynamique des atomes froids et de la théorie de la matière condensée.

Jean-Marie Halleux Peter Schlagheck Samuel Nicolay

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32 l LIÈGEU l Automne 2009 Automne 2009 l LIÈGEU l 33

Faculté des Sciences appliquées

Eric Bullinger a pris depuis mars 2009 la charge de méthodes computationnelles pour la biologie systémique. Ingénieur électricien et docteur en sciences techniques de l’ETH à Zürich, il a enseigné à l’université de Strathclyde de Glasgow. C’est un spécialiste de la biologie des systèmes, incarnant les ouvertures de plus en plus larges et fructueuses – notamment à l’ULg – du monde de l’ingénieur vers celui de la médecine et de la pharmacie.

Dans le courant de l’année académique, Xavier Boyen livrera ses enseignements en tant que professeur dans le domaine des “systèmes informatiques répartis et sécurité”. Ingénieur civil électricien de l’ULg, il a fait ensuite sa carrière aux Etats-Unis. Après son doctorat en science informatique à Stanford, il a travaillé dans quelques belles entreprises informatiques américaines, Microsoft à Redmond mais aussi dans la Silicon Valley chez Xift, XDegrees, GreenBorder et Voltage Security. Dans cette dernière, il a développé des systèmes de cryptographie et de sécurité des données qui font sa réputation.

Vincent Denoel, ingénieur civil des constructions et docteur en sciences appliquées (ULg) était collaborateur scientifique au FNRS au sein du département ArGEnCo (architecture, géologie, environnement et construction) et du service de mécanique des solides. Spécialiste en dynamique des structures, ses recherches portent principalement sur

l’étude de méthodes d’analyse stochastique appliquées à l’ingénierie des structures. Une expertise théorique et pratique, qui se traduit par des liens nombreux avec l’industrie. L’intitulé de sa charge (actions aléatoires, accidentelles ou exceptionnelles et leurs effets sur les structures du génie civil) correspond aux grandes orientations de ses études.

Liesbet Geris est diplômée en génie mécanique et docteur en biomécanique à la KUL. Elle a consacré sa thèse à la modélisation mathématique de la régénération osseuse durant la phase de récupération d’une fracture et de l’ostéo-intégration d’implant. Chercheuse au Fonds flamand de la recherche (FWO), elle entame maintenant à l’ULg une charge dans le domaine du génie biomécanique.

Benoît Heinrichs, ingénieur civil chimiste et docteur en sciences appliquées, était chef de travaux et chargé de cours adjoint au département de chimie appliquée. Ses travaux portent sur la conception et la production de matériaux nanostructurés, l’évaluation de leurs propriétés et leurs applications. Ses recherches s’orientent plus largement sur la mise en œuvre de solides obtenus dans plusieurs procédés catalytiques d’intérêt industriel ou environnemental. Il prend la charge dans le domaine de l’ingénierie des nanomatériaux, des matériaux divisés et des interfaces.

Angélique Léonard, ingénieur civil chimiste et docteur en sciences appliquées (ULg), chercheuse qualifiée FRS-FNRS au laboratoire de génie chimique, met à profit ses recherches

expérimentales et théoriques (notam-ment par microtomographie à rayon X) sur le séchage convectif des matériaux déformables pour améliorer les proces-sus de traitement d’effluents à impact environnemental, comme les boues d’épuration ou les vapeurs organiques dans des filtres à charbon actifs. Sa charge d’enseignement couvre le gé-nie des procédés chimiques dans la perspective du développement durable.

Didier Moreau

Liesbet Geris

Eric Bullinger

Benoît Heinrichs Angélique Léonard

Vincent Denoel

Réseau ULgBulletin-réponseà renvoyer au Réseau ULgrue de Pitteurs 20 (bât. L3)4020 Liègefax 04.366.57.05tél. 04.366.52.88courriel [email protected]

Nom et prénom :

Adresse :

Gsm ou tél. : Courriel :

ACTIVITÉS

q Leçons de musicologieparticipant(s) : … à 24 euros et … à 32 euros total : …… eurosnoms des participants : ……

q Journée à Bruxellesparticipant(s) : … à 48 euros et … à 52 euros total : …… eurosChoix du menu :Plat : … fricassée de volaille, sauce champignons, pâtes ou … pennes aux deux saumons, brocolis, épinardsDessert : … moelleux au chocolat ou … pâtisserie du jour

q Verre au Grand Curtiusparticipant(s) : … à 8 euros et … à 11 euros total : …… euros

Total à verser au compte 340-0076018-08 du Réseau ULg : ……… euros

VOYAGES

Je suis intéressé(e) par les destinations suivantes (sans engagement) :

Voyages “Terres et civilisations”

q Inde du Sud

Voyages ”Culture et détente”

q Islande

q Vienne

q Allemagne historique

q Mer noire et Istanbul

q Mer noire et Bulgarie

q Croisière Rhin-Main-Danube

Talon-réponse

© Xinjiang Uygur Autonomous Region Bureau of Cultural Heritage © Shaanxi History Museum© Mühlhausen_Ausblick : Thüringer Tourismus/ Toma Babovic

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La gare de Liège-Guillemins de l’architecte Calatrava a été inaugurée le 18 septembre 2009. Maître de l’ouvrage : SNCB-Holding-Infrabel - Maître d’œuvre : Euro Liège TGV

© Marc Verpoorten - Office du Tourisme - Ville de Liège © Emile Desmedt / Musée en Plein Air du Sart Tilman

A l’occasion des “Journées du patrimoine”, quelques bâtiments du domaine du Sart-Tilman étaient ouverts au public durant le week-end des 12 et 13 septembre. L’occasion de revoir les œuvres du Musée en plein air. Ici Imago d’Emile Desmedt (2006)

Voir le site www.museepla.ulg.ac.be

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