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NIGER Une évaluation du Climat des Investissements March 2007 Région Afrique Département Secteur Privé et Infrastructures Programme Régional sur le Développement des Entreprises Document de la Banque mondiale _____________________________

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Page 1: NIGER Une évaluation du Climat des Investissementssiteresources.worldbank.org/INTAFRSUMAFTPS/Resources/Niger_ICA... · iii AUTEURS Philippe Alby (Arqade – Toulouse, France) Jean-Paul

NIGER Une évaluation du Climat des Investissements March 2007 Région Afrique Département Secteur Privé et Infrastructures Programme Régional sur le Développement des Entreprises

Document de la Banque mondiale _____________________________

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REPUBLIQUE DU NIGER – ANNEE FISCALE 1er Janvier – 31 Décembre

DEVISE (Taux de Change au 30/01/2006)

Unité Monétaire: Franc CFA (F.Cfa) 1,00 US$ = 542,7 F.Cfa POIDS ET MESURES Système Métrique

ABREVIATIONS ET ACRONYMES

APD AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT ANIPEX ASSOCIATION NIGERIENNE POUR LA PROMOTION DES EXPORTATIONS BCEAO BANQUE CENTRALE DES ETATS DE L’AFRIQUE DE L’OUEST BRVM BOURSE REGIONALE DES VALEURS MOBILIERES CAFER FONDS AUTONOME DE MAINTENANCE DU RESEAU ROUTIER CAS COUNTRY ASSISTANCE STRATEGY CCAIAN CHAMBRE DE COMMERCE, D'AGRICULTURE, D'INDUSTRIE ET D'ARTISANAT DU NIGER CDT CODE DU TRAVAIL CDI CODE DES INVESTISSEMENTS CNIP CONSEIL NATIONAL DES INVESTISSEURS PRIVES CUT COUT UNITAIRE DU TRAVAIL DB 2006 RAPPORT DOING BUSINESS 2006 DGTP DIRECTION GENERALE DES TRAVAUX PUBLICS DSCN DIRECTION DE LA STATISTIQUE ET DES COMPTES NATIONAUX DSRP DOCUMENT DE STRATEGIE DE REDUCTION DE LA PAUVRETE DTIS DIAGNOSTIC TRADE INTEGRATION STUDY EE ENQUÊTE ENTREPRISE FIAS FOREIGN INVESTMENT ADVISORY SERVICE FMI FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL IDE INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS OHADA ORGANISATION POUR L'HARMONISATION EN AFRIQUE DU DROIT DES AFFAIRES OMC ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE PCT POURCENTAGE PCT.C POURCENTAGE EN COLONNE PCT.L POURCENTAGE EN LIGNE PDDE PROGRAMME DECENNAL POUR LE DEVELOPPEMENT DE L’EDUCATION PESF PROGRAMME D'EVALUATION DU SECTEUR FINANCIER PNUD PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LE DEVELOPPEMENT PPA PARITE DES POUVOIRS D'ACHAT PPTE PAYS PAUVRES TRES ENDETTES PTF PRODUCTIVITE TOTALE DES FACTEURS RDM RAPPORT SUR LE DEVELOPPEMENT DANS LE MONDE RNB REVENU NATIONAL BRUT SMIG SALAIRE MINIMUM INTERPROFESSIONNEL GARANTI TCN TAUX DE CHANGE NOMINAL TEC TARIF EXTERIEUR COMMUN (UEMOA) UEMOA UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE OUEST AFRICAINE VA VARIABLE WDI WORLD DEVELOPMENT INDICATORS

Vice Président: Gobind T. Nankani Directeur Pays: Madani M. Tall Directeur Sectoriel: Michel Wormser Manager: Demba-Ba Economiste Pays: Emmanuel Pinto Moreira Responsable Etude: Jean-Michel N. Marchat

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AUTEURS

Philippe Alby (Arqade – Toulouse, France) Jean-Paul Azam (Arqade, IDEI - Toulouse, Institut Universitaire de France, CSAE

Oxford) George Clarke (AFTPS-RPED, DECRG, Banque mondiale) Magueye Dia (AFTPS-RPED, DECRG, Banque mondiale) Jean Michel Marchat (AFTPS-RPED, Banque mondiale – Team Leader) Mouhssine Afifi (AFTPS-RPED, Banque mondiale) Yutaka Yoshino (AFTPS-RPED, Banque mondiale)

REMERCIEMENTS

Les auteurs de ce rapport tiennent tout d'abord à exprimer tous leurs remerciements à Monsieur Farès Khoury, Président du cabinet "Étude Économique Conseil" à Montréal, pour avoir dirigé l'enquête climat des investissements au Niger ainsi qu'aux membres du cabinet Étude Économique Conseil, en particulier Mr. Juan Abreu, pour avoir amélioré l'instrument d'analyse et aux enquêteurs nigériens pour avoir réalisé la collecte des données et avoir persévéré dans leur difficile tâche. Les auteurs souhaitent aussi exprimer leur profonde gratitude aux représentants des autorités nigériennes, aux organisations patronales ainsi qu'aux dirigeants et personnels des presque 250 entreprises visitées entre Novembre 2005 et Février 2006 au Niger, pour leur coopération et leur patience. En particulier, nous tenons à exprimer toute notre gratitude pour les échanges fructueux qui ont eu lieu lors d'une mission en Février 2006 au Niger à Mr Ibrahim Iddi Ango (Président de la Chambre de Commerce), Mr. Bonzougou Abdoulahi (Conseiller au Ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion du Secteur Privé), Mr. Ousmane Samba Mamadou (Conseiller au Cabinet du Premier Ministre), Mr. Yahaya Ben Ousmane (Conseiller au Cabinet du Premier Ministre), Mme Bala Mariama (Directrice ANIPEX) et Mr. Boubacar Wonkoye (ASI/AGRONIGER – Président du Conseil d’Administration de l’ANIPEX), sans bien évidemment que leur responsabilité sur le contenu de ce rapport ne soit engagée. Enfin, les auteurs de ce rapport remercient Iradj Alikhani, Demba Ba, Hélène Bertaud, Amadou Ibrahim, Chebih Cheikh Melainine, Peter Mousley, Emmanuel Pinto-Moreira, André Ryba, Vincent Turbat et Michaela Weber pour leur appui précieux, commentaires et suggestions lors des réunions et missions préparatoires de ce rapport.

AVANT-PROPOS

Ces dernières années, la Banque Mondiale a créé deux outils pour analyser le climat des investissements dans les pays membres de l'institution. Les indicateurs dits de Doing Business (DB) et les études dites d'Evaluation du Climat des Investissements (ECI): • Les indicateurs dits de "Doing Business" se focalisent sur le cadre formel légal au sein duquel opèrent les

entreprises. Ces indicateurs, actuellement au nombre de dix, sont disponibles sur une base annuelle pour un grand nombre de pays (155 en 2006) et permettent de comparer les cadres légaux théoriquement appliqués dans divers pays et régions. Les données sont obtenues sur la base d'informations rapportées par les principaux cabinets juridiques de chaque pays couvert.

• Le programme d'"Evaluation du Climat des Investissements" génère des rapports pays triennaux provenant

de données collectées au travers d'Enquêtes Entreprises (EE) basées sur un questionnaire standardisé. Dans chaque pays, l'EE couvre entre 300 et 1000 firmes formelles et informelles sélectionnées sur la base d'échantillons stratifiés aléatoires dans le secteur manufacturier, le commerce et les services. L'objet est d'analyser en détails l'environnement des affaires au sein de chaque pays, de déterminer les limites au développement des entreprises, à la croissance économique et à l'augmentation de l'emploi dans le secteur privé. Ces analyses permettent aussi de réaliser des comparaisons internationales. Actuellement, 55 pays ont été couverts par ce programme, dont une grande partie en Afrique.

Les différences de méthodologie entre les deux outils (les indicateur DB couvrent le cadre légal alors que les ECI sont basés sur des données d'enquêtes) impliquent que certains résultats peuvent différer entre les deux outils. Cependant, les diagnostics globaux quant à la qualité de l'environnement des affaires dans un pays se recoupent. Ce rapport présente donc une évaluation du climat des investissements au Niger, sur la base de données d'EE, mais fait une utilisation occasionnelle des indicateurs DB quand cela est jugé pertinent.

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TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ............................................................................................................................................. iii

TABLE DES MATIERES..................................................................................................................................... iv

RESUME.............................................................................................................................................................viii

INTRODUCTION...................................................................................................................................................... 24

CHAPITRE 1. L'ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE DES FIRMES AU NIGER......................................... 26 1.1. PERFORMANCES MACROECONOMIQUES ET STRUCTURE DE L'ECONOMIE. .......................................................26 1.2. LES REFORMES ECONOMIQUES RECENTES EN MATIERE DE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR PRIVE. ................28 1.3. LA PERSISTANCE DE FAIBLESSES STRUCTURELLES DE L'ECONOMIE. ...............................................................30 1.4. UNE PERCEPTION AMBIGUË DU NIGER PAR LES INVESTISSEURS ETRANGERS..................................................31 1. 5. RECOMMANDATIONS.........................................................................................................................................33

CHAPITRE 2. LA PERCEPTION PAR LES FIRMES NIGERIENNES DE LEUR ENVIRONNEMENT............. 35

2.1. DE FORTES CONTRAINTES PERÇUES PAR LES FIRMES........................................................................................36 2.1.1. Les principales contraintes des firmes formelles et informelles........................................................ 36 2.1.2. L'intensité et la classification des contraintes perçues par les firmes. ............................................... 40

2.2. LE SECTEUR MANUFACTURIER...........................................................................................................................41 2.2.1. Des contraintes différenciées selon les caractéristiques des firmes................................................... 41 2.2.2. Une comparaison des contraintes perçues au Niger et dans d’autres pays. ....................................... 42 2.2.3. La corruption demeure un problème sérieux..................................................................................... 43 2.2.4. Les problèmes liés au cadre réglementaire........................................................................................ 44 2.2.5. Des déficiences au niveau des infrastructures. .................................................................................. 49

2.3. ELEMENTS SUR LE CLIMAT DES INVESTISSEMENTS DANS LE COMMERCE, LE TOURISME ET L'INFORMEL. ....51 2.3.1. La corruption demeure perçue comme un problème important par les autres secteurs de l'économie..................................................................................................................................................................... 51 2.3.2. Les infrastructures posent problème.................................................................................................. 52 2.3.3. Les réglementations demeurent un problème important. .................................................................. 53

2.4. RECOMMANDATIONS POUR AMELIORER L'ENVIRONNEMENT DES ENTREPRISES AU NIGER EN MATIERE DE LUTTE CONTRE LA CORRUPTION, D'ALLEGEMENT DU CADRE REGLEMENTAIRE ET D'AMELIORATION DES SERVICES D'INFRASTRUCTURES. ...............................................................................................................................54

2.4.1. Lutter plus efficacement contre la corruption, améliorer la gouvernance. ........................................ 54 2.4.2. Poursuivre l'amélioration de l'environnement réglementaire. ........................................................... 55 2.4.3. L'amélioration des services d'infrastructures..................................................................................... 57

CHAPITRE 3. LES MARCHES DE FACTEURS: LE MARCHE DU TRAVAIL ET LE SECTEUR FINANCIER......................................................................................................................................................... 59

3.1. ELEMENTS SUR LE MARCHE DU TRAVAIL FORMEL AU NIGER. .........................................................................59 3.1.1. Quelques caractéristiques institutionnelles du marché du travail au Niger. ...................................... 60 3.1.2. Principales caractéristiques des employés: éducation/formation et santé. ........................................ 62 3.1.3. La rémunération des employés.......................................................................................................... 66 3.1.4. Recommandations pour améliorer le fonctionnement du marché du travail. .................................... 69

3.2. LE FINANCEMENT DES ENTREPRISES FORMELLES AU NIGER: ASPECTS DE LA DEMANDE DE CREDIT. ............71 3.2.1. Un aperçu du système financier nigérien. ......................................................................................... 71 3.2.2. L’accès au financement bancaire: crédit et découvert....................................................................... 73 3.2.3. Le crédit bancaire.............................................................................................................................. 74 3.2.4. Les découverts bancaires................................................................................................................... 78 3.2.5. Le crédit commercial......................................................................................................................... 78 3.2.6. L'amélioration de l'accès des firmes aux financements bancaires. .................................................... 79

CHAPITRE 4. LA PRODUCTIVITE DES FIRMES MANUFACTURIERES AU NIGER............................... 80

4.1. LA PRODUCTIVITE ET LE COUT DU TRAVAIL: COMPARAISONS INTERNATIONALES..........................................80 La productivité du travail............................................................................................................................ 80 Coût unitaire du travail............................................................................................................................... 81

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4.2. INTENSITE CAPITALISTIQUE ET PRODUCTIVITE DU CAPITAL. ...........................................................................83 4.3. L'UTILISATION DES CAPACITES DE PRODUCTION. .............................................................................................84 4.4. PERFORMANCES SECTORIELLES.........................................................................................................................85 4.5. LA PRODUCTIVITE TOTALE DES FACTEURS........................................................................................................85

ANNEXES ........................................................................................................................................................... 88

ANNEXES AU CHAPITRE 1. ................................................................................................................................89 ANNEXES AU CHAPITRE 2. ................................................................................................................................94 ANNEXES AU CHAPITRE 3. SECTION 3.2. RELATIONS ENTRE LES ENTREPRISES ET LE SECTEUR BANCAIRE. .........114 ANNEXES AU CHAPITRE 4. PRODUCTIVITE DES FIRMES................................................................................116 ANNEXE 5. ECHANTILLON....................................................................................................................................122

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES

Chapitre 1. Tableau 1. 1. Perception des risques au Niger en 2005. ....................................................................................... 32 Tableau 1. 2. Indice de Liberté Economique 2006. .............................................................................................. 32 Tableau 1. 3. Indice de Facilité à faire des Affaires. ............................................................................................ 33 Graphique 1.1. Taux de croissance réel du PIB: 1985-2004 (Pourcentages Annuels). ........................................ 26 Graphique 1. 2. Structure en pourcentage du PIB. ............................................................................................... 27 Graphique 1. 3. Tarifs moyens pondérés à l'importation en 2004. ....................................................................... 28 Graphique 1. 4. Flux nets d'IDE en pourcentage du PIB en 2003. ....................................................................... 31 Chapitre 2. Tableau 2. 1. Evaluation par les chefs d’entreprises formelles des contraintes "majeures"/"très sévères" (Pct). . 39 Tableau 2. 2. Evaluation des contraintes "majeures" ou "très sévères": une comparaison internationale. ........... 42 Tableau 2. 3. Evaluation par les chefs d’entreprises du poids des réglementations (en Pct.) ............................... 47 Tableau 2. 4. Données d'infrastructures: une comparaison internationale............................................................ 50 Tableau 2. 5. Indicateurs de services d’infrastructures pour le commerce, le tourisme et l’informel................... 53 Tableau 2. 6. Evaluation du poids des réglementations dans divers secteurs. ...................................................... 54 Graphique 2. 1. La perception des six principales contraintes globales. .............................................................. 36 Graphique 2. 2. Principales contraintes sectorielles des firmes formelles. ........................................................... 37 Graphique 2. 3. Intensité des contraintes "majeures"/"très sévères" (valeurs moyennes) selon les secteurs. ....... 40 Graphique 2. 4. Principaux différentiels de perception des contraintes (Pct.). ..................................................... 41 Graphique 2. 5. Perception de la corruption. ........................................................................................................ 43 Graphique 2. 6. Coût estimé de la corruption........................................................................................................... 43 Graphique 2. 7. Interprétation des règlements et confiance dans le système judiciaire........................................ 45 Graphique 2. 8. L’interprétation et l’application des règlements est prévisible (Pct. De désaccord). .................. 46 Graphique 2. 9. Facilité à importer. ...................................................................................................................... 47 Graphique 2. 10. Délais requis pour dédouaner un container (jours). .................................................................. 48 Graphique 2. 11. Indicateurs de l’environnement des affaires au Niger: Janvier 2005. ....................................... 49 Graphique 2. 12. Perception de la corruption dans le commerce, le tourisme et l'informel.................................. 51 Graphique 2. 13. Part estimée du chiffre d’affaires annuel consacré aux paiements informels. ........................... 52 Graphique 2. 14. Perception des problèmes d'infrastructure dans le commerce, le tourisme et l'informel........... 52 Graphique 2. 15. Interprétation des règlements et confiance dans le système judiciaire...................................... 53 Chapitre 3. Tableau 3.1. 1. Rémunérations mensuelles en 2005. ............................................................................................ 67 Graphique 3.1. 1. Contraintes liées à la réglementation du travail. ...................................................................... 61 Graphique 3.1. 2. Éducation des employés dans le secteur manufacturier dans divers pays. ............................... 63 Graphique 3.1. 3. Pct. de firmes fournissant une formation à leurs employés...................................................... 64 Graphique 3.1. 4. Pct de firmes fournissant une formation professionnelle externe. ........................................... 64 Graphique 3.1. 5. Rémunération mensuelle des travailleurs de production non qualifiés dans le secteur manufacturier (TCN courants) dans divers pays. ................................................................................................. 68 Tableau 3.2. 1. Structure du financement des entreprises..................................................................................... 74 Tableau 3.2. 2. Caractéristiques des prêts en 2004. .............................................................................................. 77

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Tableau 3.2. 3. Autorisations de découvert........................................................................................................... 78 Graphique 3.2. 1. Accès aux financements bancaires (Pct.). ................................................................................ 73 Graphique 3.2. 2. Entreprises ayant obtenu un crédit suite à une demande (Pct). ................................................ 75 Graphique 3.2. 3. Raisons pour ne pas demander un crédit (Pct.). ....................................................................... 76 Graphique 3.2. 4. Taux d’intérêts réels sur les emprunts en cours dans divers pays (Pct). .................................. 77 Graphique 3.2. 5. Taux d’intérêts réels sur les emprunts en cours par taille en 2004 (Pct). ................................. 77 Chapitre 4. Tableau 4. 1. Indicateurs de productivité pour les entreprises manufacturières au Niger (médianes). ................. 85 Tableau 4. 2. Indicateurs de productivité pour les entreprises manufacturières par secteurs. .............................. 85 Graphique 4. 1. La valeur ajoutée par travailleur est faible au Niger. .................................................................. 81 Graphique 4. 2. Les coûts unitaires du travail sont relativement élevés au Niger (en Pct. de la valeur ajoutée). . 82 Graphique 4. 3. Les entreprises au Niger possèdent peu de capital par employé. ................................................ 83 Graphique 4. 4. L’utilisation des capacités de production au Niger est faible...................................................... 84

ANNEXES ANNEXES AU CHAPITRE 1. Graphique A.1. 1. Indice des termes de l'échange (Base 2000=100).................................................................... 89 Graphique A.1. 2. Taux de croissance du PIB sectoriel (Prix Constants 2000).................................................... 89 Graphique A.1. 3. Cours de l'Uranium. ................................................................................................................ 90 Graphique A.1. 4. Formalités d'importation en janvier 2005............................................................................... 90 Graphique A.1. 5. Revenus par tête. ..................................................................................................................... 91 Graphique A.1. 6. Flux d'IDE en pourcentage du PIB: moyenne 1994-2003....................................................... 91 Graphique A.1. 7. Composantes de l'Indice de Liberté Economique 2006 (première partie)............................... 92 Graphique A.1. 8. Composantes de l'Indice de Liberté Economique 2006 (seconde partie). ............................... 93 ANNEXES AU CHAPITRE 2. Tableau A.2. 1. Estimation de l’étendue de la Corruption.................................................................................... 95 Tableau A.2. 2. Contraintes à l'enregistrement et la formalisation des firmes informelles................................... 98 Graphique A.2. 1. Contraintes à la croissance des firmes (Pct.). .......................................................................... 94 Graphique A.2. 2. Taux de taxation des profits bruts des firmes en Afrique Subsaharienne (Pct.). ..................... 94 Graphique A.2. 3. Différentiels de perception des contraintes (Pct.).................................................................... 95 Graphique A.2. 4. Influence des firmes sur les lois et règlements pouvant affecter leur activité. ........................ 95 Graphique A.2. 5. Structure des ventes des firmes informelles en 2005. ............................................................. 97 Graphique A.2. 6. Pct de firmes informelles ne gardant pas de documents écrits pour les … . ........................... 97 Graphique A.2. 7. Sources de financement du fonds de roulement pour les firmes informelles. ......................... 98 Encadre A.2. 1. Le secteur informel au Niger. ..................................................................................................... 96 ANNEXES AU CHAPITRE 3. Graphique A.3. 1. Age moyen par catégorie d'emploi........................................................................................ 109 Graphique A.3. 2. Localisation des firmes et origine des employés (Pct). ......................................................... 110 Tableau A.3.1. 1. Catégories d'emploi (Pct). ........................................................................................................ 99 Tableau A.3.1. 2. Climat social en 2005............................................................................................................... 99 Tableau A.3.1. 3. Circulation de l'information sur le marché du travail formel. ................................................ 100 Tableau A.3.1. 4. Éducation atteinte par les employés dans le secteur manufacturier et le commerce (Pct.C).. 101 Tableau A.3.1. 5. Formation externe des employés............................................................................................ 101 Tableau A.3.1. 6. Les déterminants de la formation externe. ............................................................................. 102 Tableau A.3.1. 7. Formation externe reçues par les employés. .......................................................................... 103 Tableau A.3.1. 8. Besoins en formation externe exprimés par les employés...................................................... 103 Tableau A.3.1. 9. Maladies, journées de travail perdues pour cause de maladie. ............................................... 104 Tableau A.3.1. 10. Rémunération selon le sexe des employés. .......................................................................... 105 Tableau A.3.1. 11. Rémunérations selon divers critères de stratification. .......................................................... 106 Tableau A.3.1. 12. Rémunérations selon le secteur d’activité. ........................................................................... 107 Tableau A.3.1. 13. Rémunération des travailleurs de production non qualifiés. ............................................... 108

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Tableau A.3.1. 14. Répartition par sexe et position hiérarchique. ...................................................................... 109 Tableau A.3.1. 15. Fonctions de salaire.............................................................................................................. 113 Graphique A.3.2. 1. Crédit au secteur privé en Pct. du PIB. .............................................................................. 114 Graphique A.3.2. 2. Entreprises ayant déjà demandé un crédit (Pct). ................................................................ 114 Graphique A.3.2. 3. Taux de garantie selon la taille des firmes (Pct.)................................................................ 115 Tableau A.3.2. 1. Structure du capital des banques/institutions financières au Niger en 2004 (Pct.)................. 114 Tableau A.3.2. 2. Crédit Commercial (Pct.). ...................................................................................................... 115 ANNEXES AU CHAPITRE 4. Graphique A.4. 1. La PFT au Niger est comparable à celle des autres pays d'Afrique sub-saharienne, mais est inférieure à celles de pays présentant les meilleures performances (Afrique du Sud, Sénégal et Cameroun). ... 118 Tableau A.4. 1. Les déterminants des niveaux de productivité des firmes manufacturières. ............................. 117 Tableau A.4. 2. Test de rendements d'échelle constants..................................................................................... 119 Tableau A.4. 3. Différentiels de PTF entre le Niger et les autres comparateurs par items. ................................ 121 ANNEXE 5. Graphique A.5. 1. Comparaison des distributions de firmes. ............................................................................. 123 Tableau A.5. 1. Vérification des listes existantes et établissement de la base de sondage. ................................ 122 Tableau A.5. 2. Base de sondage. ....................................................................................................................... 122 Tableau A.5. 3. Échantillon. ............................................................................................................................... 123 Tableau A.5. 4. Échantillon de firmes informelles. ............................................................................................ 125

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RESUME

Bien que le Niger soit actuellement en phase de croissance économique positive, celle-ci comme le soulignait déjà le DSRP de 2002 ne semble avoir eu qu'un impact limité sur la pauvreté. Ainsi, en 2005, aux environs de 62 pourcent de la population était toujours estimée être sous le seuil de pauvreté. Outre le problème du manque d'impact de la croissance actuelle sur la pauvreté, un des challenges essentiels auquel est confronté le Niger est celui de la diversification des sources de croissance future, ceci pour permettre de faire face plus aisément aux fluctuations climatiques et aux variations des cours des produits primaires qui affectent la croissance économique, sa durabilité et sa soutenabilité et in fine la réduction de la pauvreté. Rendre la croissance au Niger plus forte et plus durable passe par un développement et une diversification des activités économiques du secteur privé. Ceci requiert ainsi un climat des investissements plus propice qu'actuellement. L'objet de ce rapport est d'analyser l'état actuel du climat des investissements au Niger et ainsi de contribuer au débat en cours, notamment sur la stratégie de développement du secteur privé du pays. Ce rapport repose ainsi en grande partie sur les résultats d'une EE réalisée en 2005/2006 au Niger. L'échantillon d'entreprises formelles consécutif de cette enquête, soit 138 firmes, représente environ 66 pourcent des entreprises en activité dans le secteur manufacturier, 60 pourcent de celles actives dans le secteur du tourisme/hôtels et 16 pourcent dans le commerce. En outre, une enquête auprès de 108 entreprises du secteur informel urbain a été réalisée à la même période. Des données qualitatives de perception ont été collectées lors de l'EE et reflètent ainsi les vues des chefs d'entreprises interrogés lors de la période d'enquête. Des données quantitatives objectives ont aussi été collectées lors de l'EE, les valeurs comptables et d'emplois obtenus font référence à l'année 2004. Enfin, 554 entretiens individuels avec des employés ont été réalisés. Ce rapport indique que les firmes au Niger opèrent au sein d'un environnement macroéconomique correct mais que les entreprises manufacturières sont très peu productives. Ceci provient du fait que nombre de contraintes microéconomiques sévères demeurent et limitent le développement des firmes au Niger, quels que soient les secteurs, restreignant ainsi les possibilités de croissance future. Un assez bon cadre macroéconomique … Le cadre macroéconomique au sein duquel opèrent les firmes au Niger est actuellement relativement bon. La croissance du PIB a été positive ces dernières années, elle est en moyenne d'environ 3,3 pourcent sur la période 1994-2004. Cependant, elle reste trop faible pour contrebalancer une croissance de la population qui reste forte. Le fondement de la reprise économique depuis 1994, outre l'impact de la dévaluation du F.Cfa, est très largement lié à la stabilisation de la situation politique ainsi qu'à la mise en place de réformes structurelles, tant au plan macroéconomique que microéconomique. En ce qui concerne le secteur privé, les réformes ont essentiellement consisté en une série de libéralisations commerciales, des tentatives de privatisation d'activités clé, une évolution graduelle du code des investissements, l'application de réglementations de l'OHADA et la réduction progressive des arriérés de l'Etat envers le secteur privé.

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…qui ne peut contrebalancer une faible productivité des firmes liée à la persistance de faiblesses structurelles et … L'étude de la productivité des firmes manufacturières souligne que les niveaux de productivité actuels restent très faibles. Ils demeurent inférieurs à ceux de nombre de pays d'Afrique de l'Est pour lesquels des EE ont été récemment réalisées et sont aussi inférieurs aux niveaux constatés en Chine, pays clé sur le marché mondial. Ainsi, la productivité du travail demeure faible dans le secteur manufacturier au Niger, par rapport aux autres pays africains et même par rapport à beaucoup d’autres pays en développement. Cette faible productivité du facteur travail implique que les coûts unitaires du travail au Niger (les coûts salariaux ajustés par la productivité) sont relativement élevés, rendant l'industrie manufacturière globalement peu compétitive. Enfin, les estimations de fonctions de production suggèrent d'une part que la productivité totale des facteurs au Niger demeure inférieure à celle de nombre de pays d'Afrique de l'Est mais d'autre part qu'elle est sensiblement inférieure à celle de pays de la Zone Franc tels le Sénégal et le Cameroun. La situation actuelle est inquiétante car si ce très faible niveau de productivité observé se maintient, il sera alors encore plus difficile de conserver une industrie manufacturière et un secteur privé véritablement générateurs d'emploi et contributeurs de la croissance.

Productivité du travail dans le secteur manufacturier au Niger. (USD par employé).

15,931

14,030

9,117

5,5755,014

3,1462,481 2,075

1,075

2,551

0

2,000

4,000

6,000

8,000

10,000

12,000

14,000

16,000

18,000

Hangzhou(Chine)

Afrique duSud

Shenzen(Chine)

Sénégal Mali Kenya Niger Bénin Tanzanie Ouganda

Source : Enquêtes Entreprises 2001-2006, Banque Mondiale.

Productivité totale des facteurs dans le secteur manufacturier au Niger.

207%

137% 131%

100% 100%

0%

50%

100%

150%

200%

250%

Afr

ique

du

Sud

Séné

gal

Cam

erou

n

Nig

er

Ethi

opie

Source: Enquêtes Entreprises 2003-2006, Banque Mondiale.

En outre, en dépit de la croissance récente, certains problèmes structurels de l'économie nigérienne persistent tels, une forte croissance démographique qui limite l'impact de la croissance actuelle en termes de réduction de la pauvreté, une instabilité des taux de croissance et un faible niveau de flux d'IDE. Enfin, la perception des investisseurs, telle qu'elle ressort des différents classements disponibles, reste assez ambiguë par rapport à l'attractivité du pays. Tout ceci suggère d'une part que les réformes déjà entreprises n'ont pas amélioré suffisamment la perception des investisseurs, et d'autre part que des mesures additionnelles sont nécessaires pour continuer d'améliorer le climat des investissements.

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x

…à un climat des investissements qui demeure très difficile. Les résultats de l'EE indiquent que le climat des affaires au Niger en 2005/2006 n’est globalement pas favorable au secteur privé, quels que soient les secteurs dans une perspective internationale. Ainsi, une comparaison des perceptions des chefs d’entreprises au Niger avec celles des dirigeants d’autres pays souligne que même si les problèmes soulevés semblent concerner des points similaires, les dirigeants d’entreprises en Chine, en Turquie ou au Cambodge semblent moins concernés par ces problèmes et ont une perception souvent bien moins négative des contraintes mentionnées.

Evaluation des contraintes "majeures" ou "très sévères": Une comparaison internationale. Problème Niger Bénin Cambodge Mali Sénégal Tanzanie Ouganda Chine Turquie

Coûts des financements 66.7 78.2 10.5 57.3 64.5 56.2 60.3 21.6 28.2Taux d’imposition 68.4 87.7 18.6 36.4 50.4 72.1 48.3 34.1 38.1Pratiques du secteur informel 61.5 71.7 33.7 42.2 48.6 23.9 31.1 17.6 22.7Administration de la législation fiscale 63.2 86.2 20.7 30.1 47.2 54.7 36.1 23.7 33.1Corruption 59 83.9 55.9 48.7 39.9 50 38.2 22.4 23.7Réglementations douanières/du commerce extérieur 38.5 64.7 25.6 19.9 36.6 30.8 27.4 21.1 8.9Transport 35.9 42.1 7.8 20.1 36.1 22.5 22.9 19.4 8.4Electricité 41 69.2 12.7 24.2 30.6 57.6 44.5 28.1 17.3Accès à la terre 18 33.7 3.2 13 29.7 24.3 17.4 16.3 6Formation, compétence des employés disponibles 41 25.6 6.6 20.1 17.3 24.6 30.8 26.7 12.8Législation du travail 15.4 35.4 5.9 3.9 15.8 11.9 10.8 19.4 8.7Télécommunications 28.2 40.7 3.2 14.3 3.5 11.6 5.2 16.5 10.9

NB: Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier. Source: Enquêtes Entreprises 2003-2006, Banque Mondiale.

Les résultats de l'EE suggèrent que les points négatifs sont sérieux et abondent. Les plus saillants sont liés à une corruption perçue comme forte, à l’incohérence des réglementations et de leur application, à une faible efficacité de l'appareil judiciaire, à une taxation relativement lourde et mal appliquée, à des problèmes d'accès et de coût des crédits et enfin une concurrence forte du secteur informel. En outre, de sérieux problèmes d’infrastructures demeurent. • La corruption constitue ainsi un motif fort d'inquiétude pour les entrepreneurs. C'est un

élément qui contribue à accroître les coûts d'opération des firmes. Elle est un motif sérieux d’inquiétude pour presque 58 pourcent des entrepreneurs du secteur formel et 43 pourcent des opérateurs informels urbain. La corruption est en aussi perçue comme une contrainte forte par les dirigeants des firmes dans les autres secteurs de l'économie. Ceci place le Niger dans une position relativement peu avantageuse en termes de comparaisons internationales, le pays se trouvant en effet dans le groupe où ce problème est perçu comme le plus élevé parmi les dirigeants des firmes manufacturières. Le coût de la corruption est in fine non négligeable, il oscille entre 4,1 et 13,2 pourcent du chiffre d'affaire annuel selon les secteurs.

• Les contraintes réglementaires demeurent fortes.

Les taux d’imposition ainsi que l'administration de la fiscalité reflètent les préoccupations les plus importantes des chefs d’entreprises formelles (pour environ 68 pourcent d’entre eux). La fiscalité est en effet focalisée sur la collecte de recettes publiques sur une faible base taxable; en pratique sur un petit nombre d'entreprises formelles.

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Les chefs d'entreprises ont peu confiance dans la cohérence du cadre réglementaire et dans le système judiciaire. Près de la moitié des dirigeants de firmes trouvent que l'interprétation et l'application par les fonctionnaires des règlements et lois qui affectent leur établissement est imprévisible. Presque 60 pourcent des dirigeants de firmes manufacturières considèrent que les tribunaux sont injustes, partiaux et corrompus.

Le poids réglementaire demeure important. Les chefs d'entreprise déclarent passer environ presque 15 pourcent de leur temps à régler des problèmes administratifs.

• Les infrastructures ont un rôle crucial dans la productivité des entreprises. Celles-ci

posent de graves problèmes au Niger. Les problèmes liés à la fourniture d'électricité, au transport et aux télécommunications sont un problème majeur ou très sévère pour 28 à 41 pourcent des entreprises. Ces problèmes ont un impact réel sur la performance des firmes, ainsi presque 5,6 pourcent du chiffre d'affaire annuel des firmes manufacturières est perdu suite à des coupures de courant.

• Les marchés de facteurs connaissent certains dysfonctionnements.

Des contraintes demeurent sur le marché du travail formel dont un manque d'éducation de la force de travail, un faible développement de formations professionnelles appropriées pour les employés en activité et une persistance de divers problèmes institutionnels; pour un nombre encore trop important de firmes, les procédures de licenciement sont coûteuses et les asymétries informationnelles restent importantes.

Le bon fonctionnement du marché financier et un accès non biaisé aux financements

bancaires sont un élément important du développement de tout secteur privé. Cependant, il semble que des progrès restent aussi à faire en la matière. Les problèmes de financements sont une barrière importante à la croissance des entreprises, l'accès et le coût du crédit sont deux contraintes fortes des firmes, quels que soient les secteurs. Les données indiquent qu'il existe une différenciation dans l’accès aux financements bancaires limitant le développement des très petites entreprises. En effet, nombre d'entreprises, en particulier parmi les plus petites, ne tentent même pas d'obtenir de financement bancaire. In fine, l'accès aux formes traditionnelles du financement bancaire (emprunts et découverts) est principalement déterminé par la taille de l’entreprise, le recours aux services d’un auditeur externe pour le contrôle des comptes ainsi que l’accès aux marchés d’exportation. Enfin, les banques exigent des niveaux de garanties élevés pour les emprunts.

Ceci nécessite des mesures correctives. Depuis le début des années quatre-vingt dix, nombre de réformes structurelles ont été mises en œuvre au Niger. Malgré ces efforts significatifs et le retour de la démocratie, le climat des investissements en 2005/2006 reste peu favorable au secteur privé. Des réformes additionnelles sont nécessaires pour accroître la compétitivité et les performances du secteur privé. Celles-ci sont présentées ci-après en commençant par un problème transversal, puis selon l'ordre de priorité qui leur a été attribué par les firmes visitées lors de l'EE. Celles-ci concernent:

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l'intensification des efforts de promotion et le renforcement du dialogue secteur public/privé pour améliorer la réputation du Niger comme lieu d'activité économique;

la lutte contre la corruption et la poursuite de l'amélioration du cadre réglementaire pour réduire les coûts d'opération des firmes;

le fonctionnement des marchés de facteurs pour améliorer la qualité du facteur travail et le financement des firmes.

la fourniture de services d'infrastructures pour contenir les coûts de production et permettre une distribution efficiente des productions.

Les mesures proposées sont, pour l'essentiel, complémentaires des projets en cours ou en préparation de la Banque mondiale dans le domaine du développement du secteur privé (projet actuel de Privatisation et de réforme du cadre réglementaire). Elles correspondent aux priorités énoncées par les autorités nigériennes en termes de développement du secteur privé dans leur lettre sectorielle de développement de 1997 et dans le DSRP de 2002. L'ensemble des mesures proposées est synthétisé dans le tableau ci-après.

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PROPOSITIONS DE REFORMES Objectif Problème Observations Recommandations

I. INTENSIFICATION DES EFFORTS DE PROMOTION DU NIGER.

Promotion des investissements (locaux et IDE) et des exportations: améliorer la perception du Niger.

• le Niger est perçu comme une destination de risque élevé pour les investissements directs, les risques financiers et politiques, comme un pays de liberté économique limitée ayant un cadre réglementaire lourd;

• un trop grand nombre d’institutions de

promotion/appui au commerce et aux investissements existent, les missions se recoupent. Nombre de services ne semblent pas correspondre aux besoins du secteur privé.

Na. Court terme (à mettre en place sous 2 ans).

• rationalisation des institutions d'appui et de promotion. renforcer la CCIAN pour lui permettre de se focaliser sur certaines tâches

structurelles; étudier les moyens de mieux promouvoir le Niger, ce qui peut impliquer soit de

fusionner des institutions existantes, soit de redéfinir le périmètre d'action des institutions actuelles voire de créer une nouvelle institution.

II. LUTTE CONTRE LA CORRUPTION ET POURSUITE DE L'AMELIORATION DU CADRE REGLEMENTAIRE.

2.1. Lutter plus efficacement contre la corruption: réduire les coûts d'opération des firmes.

• corruption répandue, provenant de l'administration comme des firmes;

• phénomène coûteux. Environ 4,1 pourcent du

chiffre d'affaire annuel des firmes manufacturières est perdu en "paiements informels". Presque 25 pourcent des firmes considèrent aussi que les entreprises ont une influence sur les lois et règlements;

• dispositif de lutte contre la corruption encore

peu efficace malgré des améliorations récentes.

• La corruption contribue à accroître les coûts d'opération des firmes au Niger;

• Elle est un motif sérieux

d’inquiétude pour presque 58 pourcent des entrepreneurs du secteur formel et 43 pourcent des opérateurs informels urbain;

• La corruption est en outre perçue

comme encore plus contraignante par les dirigeants des firmes dans le commerce et surtout les hôtels.

Court terme (à mettre en place sous 2 ans).

• renforcement des dispositifs de contrôle internes et externes, ainsi que la large diffusion de leurs conclusions;

• mise en place de mesures microéconomiques permettant de limiter les possibilités de corruption au sein de l'administration (responsabilité nominative des employés traitant avec les entreprises, étude de faisabilité/la mise en place ultérieure de mesures de revalorisation salariale pour certaines professions clé de la fonction publique,….).

• application effective et systématique des sanctions/pénalités prévues par la loi en cas de corruption avérée, quel que soit le rang hiérarchique et la qualité des personnes en cause.

2.2. Poursuite de l'amélioration de l'environnement réglementaire et juridique. Amélioration du système fiscal: redonner de la compétitivité aux firmes.

• Le système fiscal nigérien est caractérisé par une fiscalité relativement lourde;

• La fiscalité est focalisée sur la collecte de

recettes publiques sur une faible base taxable; en pratique sur un petit nombre d'entreprises formelles.

• Les taux d’imposition ainsi que leur administration reflètent les préoccupations les plus importantes des chefs d’entreprises formelles (pour environ 68 pourcent d’entre eux);

Moyen terme (à mettre en place sous 5 ans). • poursuite de la simplification et de la rationalisation du système fiscal, étudier la

faisabilité d'une diminution additionnelle de l'impôt sur les sociétés et de la TVA. • une diffusion plus large de l'information fiscale auprès des opérateurs économiques.

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Amélioration du cadre réglementaire: faciliter l'entrée et la sortie du marché, réduire l'informalité.

• procédures administratives parfois longues et surtout coûteuses;

• multiplicité d'administrations en charge des

firmes; • procédures de création et fermeture

d'entreprises, d'obtention de licences coûteuses et longues par rapport aux meilleures pratiques mondiales.

• les chefs d'entreprise déclarent passer environ presque 15 pourcent de leur temps à régler des problèmes administratifs et affectent en moyenne 12 journées de travail à des réunions avec des fonctionnaires;

• les procédures actuelles facilitent la

corruption.

Court terme (à mettre en place sous 2 ans).

• simplification et réduction du coût des procédures liées aux créations/fermetures d'entreprises et d'obtention de licences (amener graduellement mais rapidement ces procédures au niveau des pays de l'OCDE).

Améliorer le fonctionnement du système judiciaire: rendre plus aisé le règlement des conflits commerciaux.

• difficultés à faire respecter les droits de propriété et à obtenir des jugements rapides;

• système judiciaire assez peu utilisé par les

firmes pour le règlement des litiges commerciaux;

• relatif manque de juges formés aux matières

financières et commerciales; • peu efficace et encore corrompu malgré des

améliorations récentes.

• Presque 60 pourcent des dirigeants de firmes manufacturières considèrent que les tribunaux sont injustes, partiaux et corrompus.

Moyen terme (à mettre en place sous 5 ans). • promotion des juridictions commerciales qui doivent être mieux armées pour trancher

les litiges, notamment dans les domaines d’ordre financier et des droits de propriété. • la promotion des procédures d'arbitrage, ce qui peut impliquer de réviser les lois

afférentes et de créer une institution spécialisée.

III. AMELIORATION DES SERVICES D'INFRASTRUCTURES.

Contenir les coûts de production et permettre une distribution efficiente de la production.

• Trois grands types de services d'infrastructure sont perçus comme étant problématiques: la fourniture d'électricité, le transport et les télécommunications.

• Les problèmes liés à la fourniture d'électricité, au transport et aux télécommunications sont un problème majeur ou très sévère pour 28 à 41 pourcent des entreprises.

Moyen terme (à mettre en place sous 5 ans).

• L'electricité. La qualité et le volume de l'offre électrique doivent être améliorés. Il est ainsi nécessaire de s'assurer de:

l'application effective de la stratégie mentionnée dans la "lettre de politique sectorielle de l’électricité" et de poursuivre la restructuration interne de la NIGELEC ainsi qu'optimiser son programme d'investissement;

Ces améliorations étant réalisées, il sera nécessaire d'envisager une libéralisation du secteur avec une forme appropriée de partenariat public-privé.

• Le transport. Il est nécessaire d'améliorer l'état du réseau routier. Il est suggéré de:

se focaliser sur la rénovation et la maintenance du réseau existant; mettre à jours les réglementations et de libéraliser plus avant le secteur des

transports;

• Les télécommunications. Il s'agit de s'assurer que SONITEL poursuive son programme d'extension du réseau fixe et que les opérateurs de téléphonie mobile accroissent leur couverture dans le pays.

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IV. AMELIORATION DU FONCTIONNEMENT DES MARCHES DE FACTEURS POUR REPONDRE PLUS EFFICACEMENT AUX BESOINS DU SECTEUR PRIVE. 4.1. Amélioration de la qualité de la main d'œuvre et du fonctionnement du marché du travail.

• perception de problèmes au niveau des

procédures de licenciement, coût élevé des procédures;

• difficultés de circulation de l'information

sur les emplois disponibles; • relatif manque d'éducation de la force de

travail ainsi qu'un faible développement de formations professionnelles pour les employés en activité.

• certaines des conventions collectives

sont actuellement inadaptées (mauvaise catégorisation et classification des travailleurs).

• les entreprises possèdent un certain

pouvoir de monopsone sur la main d’œuvre peu qualifiée.

Moyen terme (à mettre en place sous 5 ans).

• simplification des réglementations liées à l’embauche, aux conditions d'emploi et aux licenciements. Revoir et simplifier les procédures de licenciement (réduire les coûts afférents et les ramener au niveau de ceux du Bénin, soit un équivalent de 35 semaines de salaire).

• amélioration des qualifications des employés. Ceci implique: de continuer/intensifier les efforts actuels pour accroitre la scolarisation

primaire; de développer plus avant les formations professionnelles en collaboration étroite

avec le secteur privé (CCAIAN). • réexamen de certains éléments du code du travail lors de la préparation en cours d'un

nouveau Code du Travail sous les auspices de l'OHADA. L'objectif est de lier l'évolution des salaires aux performances des employés, de simplifier les conventions collectives en termes de catégorisation et classification des emplois;

• amélioration de la circulation de l'information sur le marché du travail. Renforcement du rôle des institutions publiques dans la diffusion de l'information et encadrement de l'activité des bureaux de placement privé.

4.2. Amélioration de l'accès aux financements bancaires.

• faible utilisation par les firmes des financements bancaires et forte présomption d'auto-rationnement en la matière;

• biais dans l'allocation de crédit en défaveur

des firmes de faible taille; • garanties bancaires requises souvent très

élevées; • difficultés pour les petites entreprises

d'accéder à des services d'audit/contrôle des comptes.

• accès et coût du crédit sont deux contraintes fortes des firmes, quels que soient les secteurs

Court terme (à mettre en place sous 2 ans). • promotion d'états financiers fiables pour les petites entreprises (ceci peut se faire en

fournissant une assistance technique aux PME/PMI pour améliorer la qualité de leurs états financiers);

• s'assurer de l'application effective de la législation existante relative aux professions comptables, et en particulier d'appliquer effectivement les peines/pénalités requises dans le cas contraire.

Moyen terme (à mettre en place sous 5 ans). • revoir les règles de la profession d'auditeur/comptable et rendre opérationnel un

système de revue de qualité, assurer l'amélioration de la formation aux professions comptables.

• améliorer l'information dont disposent les banques quant aux emprunteurs éventuels. Poursuivre la mise en place d'un système d’information de crédit avec des informations sur tous les emprunteurs.

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ENGLISH SUMMARY

Although Niger is currently enjoying a positive growth of its GDP, the latter only had a limited impact on poverty levels, as already underlined in the 2002 PRSP. Indeed, in 2005, estimates suggest that about 62 percent of the population is still under the poverty line. Besides the lack of impact of the current growth on poverty, one of the main challenges faced by Niger relates to the need for a diversification of the sources growth in order to better face climate fluctuations and the variability of commodity prices which affect growth, its durability and sustainability, and finally poverty reduction. Reaching higher and more sustainable growth rates in Niger will require further development and diversification of the private sector. Therefore, this requires providing the private sector with a better investment climate. The aim of this report is to analyze the current situation of the investment climate in Niger and therefore, to contribute to the current discussion on the development of the private sector in the country. This report is mainly based on the results of an Enterprise Survey (ES) undertaken in 2005/2006 in Niger. 138 formal firms were surveyed, they account for about 66 percent of existing enterprises in manufacturing, 60 percent of the firms in the tourism/hotels sector and 16 percent of the enterprises in commerce/trade. In addition, a survey of 108 micro/informal firms was undertaken during the same period of time. The survey collected qualitative perception data which provide the views of managers in February 2006. Objective quantitative data were also collected; the related accounting and employment data refer to fiscal year 2004. Findings from this report suggest that although firms in Niger operate within a correct macroeconomic environment, manufacturing firms still have a low productivity level. Moreover, many severe microeconomic constraints remain and limit the development of firms in Niger, therefore restricting the possibilities of future growth. A rather good macroeconomic framework… The macroeconomic framework within which firms operate in Niger is now relatively good. GDP growth was positive over the last decade; it averaged about 3.3 percent a year over 1994-2004. The foundations of the recovery since 1994, besides the impact of the devaluation of the CFA franc, largely stem from the stabilization of the domestic political situation and from the implementation of structural reforms, at the macroeconomic and microeconomic level. With respect to the private sector, reforms mainly consisted in measures of trade liberalization, attempts at privatizing key activities, the application of OHADA regulations and the gradual reduction of the level of arrears owed by the State to the private sector. …that cannot overcome a low level of productivity linked to the existence of structural weaknesses… The productivity analysis of firms in manufacturing underlines that current productivity levels remain very low. They are lower than those of many East African countries in which ES were recently completed, and much lower than in China, a key country on the world market.

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Labor productivity remains weak in manufacturing in Niger, even when compared to many other African countries and to developing economies. This low level of productivity implies that Unit Labor Costs in Niger (i.e. labor costs adjusted for productivity) are somewhat high, therefore making the manufacturing sector broadly uncompetitive. In addition, estimates of production functions suggest that Total Factor Productivity (TFP) is lower than in many East African countries and is also lower than in other Franc Zone countries such as Senegal or Cameroon. These finding raise serious concerns for the future, in effect if such a low level of productivity persists it will become even more difficult to maintain in Niger a manufacturing sector able to generate employment and to contribute to growth.

Niger: Labor productivity in manufacturing (USD per worker).

15,931

14,030

9,117

5,5755,014

3,1462,481 2,075

1,075

2,551

0

2,000

4,000

6,000

8,000

10,000

12,000

14,000

16,000

18,000

Hangzhou(China)

SouthAfrica

Shenzen(China)

Senegal Mali Kenya Niger Benin Tanzania Uganda

Niger: TFP in manufacturing.

207%

137% 131%

100% 100%

0%

50%

100%

150%

200%

250%

Sout

h A

fric

a

Sene

gal

Cam

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n

Nig

er

Ethi

opia

Source: Enterprise Survey 2001-2006, World Bank.

In addition, in spite of recent positive developments, serious structural issues remain such as a strong population growth which limits the impact of last's decade improvements on poverty, an instability of the growth rates and a low level of FDI inflows. Finally, investor's perception remains ambiguous at best with respect to the attractiveness of the country. This suggests that previous reforms have not triggered sufficient improvements in investor's perception and that additional reforms are necessary to further improve the investments climate. … and a poor investment climate. The survey results show that the investment climate in Niger in 2005/2006 is not favorable to the private sector from an international perspective, whatever the sector. Comparisons of the constraints faced by firms in Niger and in other countries underline that even if problems are similar, managers of firms in China, Cambodia or Turkey appear to be less worried by these issues and have a much less negative perception of the constraints.

Major or Severe constraints to firm's growth and operations.

Constraints Niger Benin Cambodia Mali Senegal Tanzania Uganda China Turkey

Cost of financing 66.7 78.2 10.5 57.3 64.5 56.2 60.3 21.6 28.2Tax rates 68.4 87.7 18.6 36.4 50.4 72.1 48.3 34.1 38.1Practices of competitors in the informal sector 61.5 71.7 33.7 42.2 48.6 23.9 31.1 17.6 22.7Tax regulations 63.2 86.2 20.7 30.1 47.2 54.7 36.1 23.7 33.1Corruption 59.0 83.9 55.9 48.7 39.9 50.0 38.2 22.4 23.7Customs and trade regulations 38.5 64.7 25.6 19.9 36.6 30.8 27.4 21.1 8.9Transportation 35.9 42.1 7.8 20.1 36.1 22.5 22.9 19.4 8.4Electricity 41.0 69.2 12.7 24.2 30.6 57.6 44.5 28.1 17.3Access to land 18.0 33.7 3.2 13.0 29.7 24.3 17.4 16.3 6.0Inadequately educated workforce 41.0 25.6 6.6 20.1 17.3 24.6 30.8 26.7 12.8Labor regulations 15.4 35.4 5.9 3.9 15.8 11.9 10.8 19.4 8.7Telecommunications 28.2 40.7 3.2 14.3 3.5 11.6 5.2 16.5 10.9

NB: Manufacturing only.

Source: Enterprise Survey 2001-2006, World Bank.

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Results from the ES suggest that many serious issues remain. The most striking are linked to corruption (perceived as strong), to inconsistencies in the application of regulations, to a low efficiency of the judiciary, to a relatively heavy tax burden, to problems of access and costs of financing and finally to competition from the informal sector. Besides, serious problems with infrastructures remain. • Corruption issues are a great concern for entrepreneurs. Corruption contributes to increase

operating costs for firms. It is a serious concern for almost 58 percent of the entrepreneurs in the formal sector and 43 percent of the informal urban operators. Corruption is also perceived as an important constraint by managers in other sectors of the economy. In this respect, Niger does not fare well in a comparative perspective, it belongs to the group of countries were the issue is perceived as important by managers. The cost of corruption is non negligible, it ranges between 4.1 and 13.2 percent of firm's yearly turn-over, depending on the sector.

• Regulatory constraints remain strong.

Tax rates as well as tax regulations are the most important concerns for formal companies’ managers (for about 68 percent of them). The tax system is indeed focused on the collection of tax revenue from a limited tax base; in practice, a small number of formal firms.

Managers have low confidence in the consistency of the regulatory framework and in the judiciary. Almost half of the managers consider that the interpretation and the application of regulations by civil servants are unpredictable. Almost 60 percent of them consider that courts are unfair, partial and corrupted.

The weight of regulations remains important. Managers spend about 15 percent of their time to solve administrative issues.

• Infrastructures.

Infrastructures have a crucial role in firms’ productivity. These have serious deficiencies in Niger. Problems linked to the supply of electricity, to transportation and to telecommunication are major issues for 28 to 41 percent of the companies. These have a significant impact on firm's performance; almost 5.6 percent of manufacturing firm's annual turnover is lost due to electricity shortages.

• Factor markets show some weaknesses.

Serious constraints still exist on the formal labor market, among which a lack of education of the workforce, the low development of professional training appropriate for employees in activity and various institutional problems; for a still too large number of firms, firing procedures are expensive and information asymmetries remains important.

The proper functioning of the financial market and an unbiased access to financing is an important element for the development of any private sector. However, there is room for progress in this area too. Finance issues are an important impediment to firm's growth; access and cost of financing are two major constraints for firms, whatever the sectors. Data suggest that there is a differentiation in access to finance; very small firms have little access. Indeed, many companies, particularly among the smallest ones do not even try to obtain formal financing (loans and overdrafts) which is mainly determined by the size of the company, the use of auditor to certify the accounts as well as the access to the export markets. Finally, banks usually require high levels of guarantees for loans.

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A need for reforms. Since the beginning of the 1990s, many structural reforms were implemented in Niger. In spite of significant efforts and the return of democracy, the investment climate in 2005/2006 is not favorable to the private sector. Additional reforms are therefore necessary to increase firm's competitiveness and the performances of the private sector. These are presented below. We first start with a generic problem, and then suggestions of reforms are listed according to the order of priority attributed to them by the firms. This concerns:

The improvement and scaling up of the efforts of external promotion and the intensification of the public/private dialogue in order to improve the reputation of Niger as a business place;

A strengthened fight against corruption and further improvements of the regulatory framework to reduce firm's operating costs;

Improvement in the functioning of factor markets to improves the quality of labor and the availability of financing for firms;

The supply of better infrastructures services to contain production costs and allow for a more efficient distribution of firm's output.

The proposed measures complement current (or in preparation) projects of the World Bank in the area of private sector development (current project of Privatization and Regulatory Reforms). They are in line with the priorities of the Government as expressed in the 1997 Letter of development of the private sector and the 2002 PRSP. The proposed measures are summarized below.

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PROPOSALS OF REFORMS Objectives Problems Observations Recommandations

I.. BETTER PROMOTE NIGER AS A BUSINESS PLACE Promotion of investments (domestic and FDI) and exports: improve Niger’s perception as a business place

• Niger is perceived as an high risk country for direct investment, financial and political risks, as a country of limited economic freedom with an heavy regulatory burden

• large number of institutions dealing with

investment promotion/promotion/support to businesses exists, there is an overlap and many services do no seem to match the needs of the private sector.

Na. Short term (2 years).

• rationalization of institutions of support and promotion

Strengthen the CCIAN in order to allow it to focus on selected structural tasks; Analyze the means to better promote Niger as a business place, which can imply

either to merge existing institutions, or to redefine the perimeter of action of the current institutions or even to create a new institution.

II. FIGHT CORRUPTION AND IMPROVE THE REGULATORY FRAMEWORK

2.1. Fighting against corruption in a more efficient manner in order to reduce firm's operating costs.

• wide-spread corruption, resulting from the administration and from firms;

• expensive phenomenon. Approximately 4.1

percent of firms turn over is lost because of" informal payments ". Almost 25 percent of firms also consider that companies have an influence on laws and regulations;

• anti-corruption schemes still not efficient

enough in spite of recent improvements.

• corruption increases firms’ operating costs in Niger.

• it is a serious constraint for almost

58 percent of the entrepreneurs in the formal sector and 43 percent of the urban informal operators;

• corruption is perceived as worse by

managers in trade and especially hotels.

Short term (2 years).

• intensification of the internal and external control, as well as the wide distribution of their conclusions;

• implementation of microeconomic measures allowing to limit the possibilities of corruption within the administration (nominative responsibility of civil servants, analyze the feasibility of an increase in wages for specific positions …).

• effective and systematic application of sanctions/penalties in case of corruption, irrespective of the hierarchical rank and status of the persons.

2.2. Improve the regulatory framework. Improvement of the fiscal system: allow firms to regain some competitiveness.

• the fiscal system in Niger is characterized by a relatively heavy tax system;

• The tax system is focused on the collection of

tax revenue on a low taxable base; in practice on a few formal companies.

• tax rates and their administration reflect the most important concerns of formal companies leaders (approximately 68 percent of them);

Middle term (5 years). • continuation of the simplification and the rationalization of the fiscal system and

undertake a study on the medium-term feasibility of an additional decrease of the company tax and VAT;

• a wider distribution of tax information to economic operators.

Improving the regulatory framework. • sometimes long and expensive administrative procedures;

• multiplicity of administrations in charge of

firms; • procedures for creating/closing a business,

getting licenses are long, expensive and far from best practice.

• managers spend about 15 percent of their time dealing with regulations;

• current procedures create incentives for

corruption.

Short term (2 years).

• simplify et reduce the cost of procedure for creating/closing a business, obtaining licences and align them, in a gradual way, on OECD levels.

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Improve the working of the judiciary • difficulties in enforcing property rights and reaching quick settlements;

• judicial system not really used by firms for

the settlement of commercial disputes; • relative lack of judges trained in financial

and commercial areas; • low efficiency and still corrupt in spite of

recent improvements.

• Almost 60 percent of firms’ managers consider that the courts are unfair, partial and corrupt.

Middle term (5 years). • promotion of commercial jurisdictions which must be better equipped to settle

disputes, notably in the finance and property rights area.

• promotion of arbitration procedures.

III. IMPROVEMENT OF INFRASTRUCTURES SERVICES

Contain production costs and allow for an efficient distribution of the production.

• Three main types of infrastructure services are perceived as being problematic: the supply of electricity, transport and telecommunications.

• The problems linked to the supply of electricity, to transport and to telecommunications are a major issue for 28 to 41 percent of companies.

Middle term (5 years). • Electricity. Improve the quality and volumes of electricity supply (apply the

strategy defined in the relevant sectoral policy letter, pursue the investment program and restructuring of Nigelec).

• Transport: improve the state of roads network. It is suggested to: focus on the renovation and the maintenance of the existing network; update regulations and further liberalize the transport sector.

• Telecommunications. SONITEL must continue its extension program of the fixed network and mobile operators must increase their coverage in the country.

IV. IMPROVEMENT OF THE FUNCTIONING OF FACTORS MARKETS IN ORDER TO MEET THE NEEDS OF THE PRIVATE SECTOR MORE EFFECTIVELY 4.1. Improve the quality of the workforce and the working of the labor market.

• perception of problems to dismiss

employees, costly procedures; • poor circulation of information on available

jobs; • lack of education of the workforce as well

as a low development of vocational training for active employees.

• some of the collective agreements are

currently unsuitable (inappropriate categorization and classification of workers).

• firms have some degree of

monopsony on unqualified workers.

Middle term (5 years).

• simplification of the rules for hiring/dismissing workers and on employment conditions. Revise and simplify dismissal rules (reduce the equivalent cost to 35 weeks, the level of Benin);

• further improve worker's qualifications. This implies:

to continue and intensify the current efforts aimed at increasing primary schooling ;

to develop further vocational training and training for active workers in close collaboration with the private sector (CCAIAN).

• revise elements of the labor code during the preparation of a new Labor code by the OHADA. The objective is to better link salaries to employees' performances, to simplify collective agreements;

• improvement the circulation of information on the labor market.

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4.2. Improving access to finance. • low use by firms of bank finance and strong assumption of self-rationing;

• bias in credit allocation against smaller firms; • required guarantees often high; • smaller firms have problems in obtaining

audit/accounting services.

• access to and cost of credit are two strong constraints for firms, in all sectors

Short term (2 years).

• promotion of more reliable financial accounts for smaller firms (This can be made by providing technical support to SMEs);

• make sure that the existing legislation relative on accounting professions is effectively applied; apply effectively the required penalties in case of problem.

Middle term (5 years ) • revise regulations related to the accounting profession and make operational a system of

quality review. • improve credit information.

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INTRODUCTION Bien que le Niger soit actuellement en phase de croissance économique positive, le taux de croissance réel moyen du PIB entre 1994 et 2004 est estimé à 3,3 pourcent, celle-ci comme le soulignait déjà le DSRP de 2002 ne semble avoir eu qu'un impact limité sur la pauvreté. Ainsi, en 2005, 62 pourcent de la population était estimée être sous le seuil de pauvreté. Outre le problème de l'impact de la croissance actuelle, un des challenges essentiels auquel est confronté le Niger est celui de la diversification des sources de croissance future, ceci pour permettre de faire face plus aisément aux fluctuations climatiques et aux variations des cours des produits primaires qui affectent la croissance économique, sa durabilité et sa soutenabilité et in fine la réduction de la pauvreté. Rendre la croissance au Niger plus forte et plus durable passe par un développement et une diversification des activités économiques du secteur privé comme il est reconnu dans le DSRP de 20021. Pour ce faire, il est nécessaire que les investisseurs et les entrepreneurs soient rassurés quant au futur économique du Niger et sa capacité à mettre en place un cadre plus favorable au secteur privé. Il est maintenant en effet reconnu que le développement du secteur privé requiert une amélioration du "climat des investissements" de manière à promouvoir une croissance économique forte au sein d'une économie de marché et une réduction de la pauvreté2. La logique implicite de cette stratégie est que l'accroissement des niveaux de vie et la réduction de la pauvreté ne peuvent être obtenus que par une croissance économique soutenue, qui dépend elle-même d'une amélioration de la productivité du facteur travail, qui elle-même repose sur un investissement accru en capital humain et physique et une accélération du progrès technique, éléments qui dépendent d'un climat des investissements propice à l'activité économique. De fait le "climat des investissements" est défini comme l'environnement de politique économique, institutionnel et comportemental, présent et anticipé, qui affecte la rentabilité et les risques associés aux investissements. A ce titre, cette notion recouvre un vaste domaine, allant du cadre réglementaire et comportemental aux performances des entreprises en passant par le fonctionnement du marché des facteurs dans un pays donné. Le présent rapport fait ainsi partie d'une série d'études en préparation ou récemment produites par la Banque Mondiale qui analysent l'économie nigérienne sous l'angle macroéconomique (CEM), sous l'aspect de la facilitation du commerce (DTIS) ou en termes de climat des investissements (ICA). L'objet de ce rapport ICA sur le Niger est ainsi de contribuer au débat économique en cours et de proposer des mesures permettant une amélioration du cadre des affaires, ceci en vue de permettre au secteur privé nigérien de mieux contribuer à la croissance et donc aux objectifs de réduction de la pauvreté. Les sources d'information utilisées pour ce rapport sont multiples; textes réglementaires, travaux académiques, rapports et données d'enquête. Ce rapport repose ainsi en grande partie sur les résultats d'une Enquête Entreprise réalisée entre novembre 2005 et février 2006 au Niger par le Cabinet "Etude Economique Conseil". L'échantillon d'entreprises formelles consécutif de cette enquête, soit 138 firmes, représente environ 66 pourcent des entreprises en

1 - Pilier 5: Promotion du secteur privé, du tourisme et de l'artisanat, DSRP (2002), page 64. 2 - Nicholas Stern “Development as a Process of Change.” 2002a. Keynes Lecture: British Academy; et Stern “A Strategy for Development.” 2002b. World Bank, Washington, D.C.

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activité dans le secteur manufacturier3, 60 pourcent de celles actives dans le secteur du tourisme/hôtels et 16 pourcent dans le commerce. Dans le secteur manufacturier, presque 70 pourcent des entreprises visitées sont des PME/PMI et sont localisées pour environ 87 pourcent d'entre elles à Niamey. Elles opèrent pour l'essentiel sur le marché domestique (pour 92 pourcent d'entre elles) et sont en majorité de propriété nigérienne (pour 71,8 pourcent d'entre elles). En outre, une enquête auprès de 108 entreprises du secteur informel urbain a été réalisée à la même période à Niamey et Maradi. Des données qualitatives de perception ont été collectées lors de l'EE et reflètent ainsi les vues des chefs d'entreprises interrogés lors de la période d'enquête. Des données quantitatives objectives ont aussi été collectées lors de l'EE, les valeurs comptables et d'emplois obtenus font référence à l'année 2004. Enfin, 554 entretiens individuels avec des employés ont été réalisés. L'enquête a porté sur trois secteurs spécifiques. Le secteur manufacturier est toujours retenu lors des enquêtes ECI car il permet des comparaisons internationales de productivité. Les autres secteurs visités, le tourisme et le commerce ont été considérés à cause de leur importance dans la procédure d'échantillonnage, dans l'économie nigérienne et leur potentiel de développement futur. Il faut aussi mentionner que les résultats de cette enquête fournissent un instantané du climat des affaires et que les entreprises visitées sont en fait des firmes qui ont réussi à s'adapter aux contraintes particulières de l'environnement des affaires au Niger. De par cette caractéristique, ce rapport ne se propose pas d’identifier spécifiquement des stratégies sectorielles ou des sous-secteurs qui puissent être source de croissance au Niger, ceux-ci sont abordés par d'autres rapports récents4. Les chantiers de réformes indiqués sont transversaux. Le rapport est organisé comme suit. Le premier chapitre fournit une vue générale de l'environnement économique des firmes au Niger. Le second chapitre traite du climat des affaires en général et analyse certains aspects tels que les contraintes perçues par les firmes, les réglementations, et les services d'infrastructures. Le troisième chapitre analyse les marchés de facteurs au Niger, le marché du travail ainsi que les relations entre les firmes et le secteur bancaire. Le chapitre final étudie en détails la productivité des firmes manufacturières au Niger telle qu'elle résulte des éléments mis en évidence aux chapitres précédents.

3 - Voir l'Annexe 5 pour une description de l'échantillon. 4 - Voir à ce sujet: World Bank (2006). Niger Country Economic Memorandum: Accelerating Growth and Achieving the Millennium Development Goals: Diagnosis and the Policy Agenda, World Bank, Washington DC. et Cole, Marchat, Melainine et Yoshino (2005). Note de politique sur la croissance sectorielle et la stratégie de promotion des exportations des produits agricoles, World Bank, Washington DC.

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CHAPITRE 1. L'ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE DES FIRMES AU NIGER. Le cadre macroéconomique au sein duquel opèrent les firmes au Niger est actuellement correct. La croissance a en moyenne été relativement soutenue ces dernières années et les principaux paramètres macroéconomiques sont assez stables. En outre, l'instabilité politique chronique des années quatre-vingt et quatre-vingt dix a actuellement disparu; la tenue d'élections présidentielles et législatives en 1999 et en 2004 ayant marqué un retour à la démocratie. Cependant, nombre de problèmes structurels sérieux perdurent, ils compromettent les possibilités de développement futur des firmes et donc le développement ultérieur du pays 1.1. PERFORMANCES MACROECONOMIQUES ET STRUCTURE DE L'ECONOMIE. Les recettes provenant de l’uranium et des exportations agricoles ont jadis alimenté la croissance du PIB du Niger. Toutefois, à partir du milieu des années quatre-vingt, une dégradation considérable des termes de l’échange (Graphique A.1. 1) et une surévaluation du taux de change ont fait leur apparition. Ces facteurs, conjugués à une politique macroéconomique laissant à désirer ainsi que de sérieux problèmes dans le secteur bancaire, se sont traduits par un ralentissement de l’activité économique au début des années quatre-vingt-dix.

Graphique 1.1. Taux de croissance réel du PIB: 1985-2004 (Pourcentages Annuels).

-8.0

-6.0

-4.0

-2.0

0.0

2.0

4.0

6.0

8.0

10.0

12.0

1986

1988

1990

1992

1994

1996

1998

2000

2002

2004

Niger Afrique Sub-Saharienne Pays à Bas Revenus

Période PostDévaluation de 1994

Source: Base de données SIMA, Banque mondiale, Août 2005. Sur la période 1985-1993, la croissance du PIB nigérien a été faible, 2 pourcent par an environ. Celle-ci, bien que supérieure à la croissance moyenne en Afrique subsaharienne (1,5 pourcent sur la période) a été nettement inférieure à la croissance dans les pays à faible revenu (4,1 pourcent). Depuis 1994, à cause de la dévaluation du franc CFA et des différentes réformes économiques mises en œuvre ainsi que du retour à une stabilité politique, le Niger a

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enregistré une croissance supérieure de son PIB, de l’ordre de 3,3 pourcent par an (moyenne 1994-2004). Le taux de croissance du PIB est estimé à environ 7 pourcent en 2005, ce qui contraste très fortement avec la croissance presque nulle enregistrée en 2004. L'épisode de croissance enregistré depuis 1994 s'est produit dans un cadre d'inflation contenue. Suite au pic de l'indice des prix à la consommation enregistré en 1994 après la dévaluation (36 pourcent), l'inflation a été réduite pour s'établir aux environs de 1,6 pourcent en moyenne sur la période 2000-2004. Le déficit du secteur public est resté stable mais important, à environ 8 pourcent du PIB sur la période 2000-2004. Ces performances correctes du Niger depuis 1994 se sont produites en dépit d'un sentier de croissance irrégulier dans la plupart des secteurs (Graphique 1. 2 et Graphique A.1. 2). L'économie nigérienne demeure dominée par l'agriculture ainsi que le secteur des services et du commerce, et fait preuve d'une certaine rigidité structurelle (Samba et Yakoubou 2001). Sur la période 1994-2004 la part moyenne de l'agriculture dans le PIB à prix constants a légèrement augmenté à environ 40 pourcent, contre 37 pourcent auparavant. Depuis la dévaluation, la croissance du PIB agricole à prix constants a été de 4,3 pourcent en moyenne. La part du secteur manufacturier dans le PIB est demeurée stable, aux environs de 6,5 pourcent. Les autres industries, qui incluent diverses industries extractives - dont l'Uranium 5 - la construction et le secteur énergétique, ainsi que les services ont par contre connu une relative baisse de leur part dans le PIB.

Graphique 1. 2. Structure en pourcentage du PIB.

36.8 39.9

6.6 6.512.1 10.8

44.5 42.8

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Moyenne 1985-1993 Moyenne 1994-2004

Agriculture Industrie manufacturière

Autres industries (energie, mines,...) Services

NB. Prix constants 2000 exprimés en dollars.

Source: Base de données SIMA, Banque mondiale, Août 2005.

Le secteur formel privé au Niger est de taille restreinte. Début 2006, celui-ci était composé d'environ 600 entreprises, la plupart dans la finance, le transport et le commerce. Ce secteur – incluant celui des mines – emploie environ 8000 personnes, soit l'équivalent d'un tiers de l'emploi dans le secteur public. Début 2006, le secteur manufacturier formel était composé de 59 entreprises, localisées pour l'essentiel aux environs de Niamey, qui employaient près de 2000 personnes. Le secteur se concentre principalement sur la production de savon et de détergents, l’embouteillage, le traitement d’oléagineux, le riz, le coton et les produits pour le bétail. La part du secteur manufacturier dans le PIB est limitée (6,6 pourcent en 2003) et a décru au fil du temps; elle était d'environ 9 pourcent à la fin des années 1980. Cependant, la faiblesse du secteur formel ne doit pas faire oublier l'importance du secteur informel au Niger dont on estime qu'il contribue à presque 75 pourcent du PIB.

5 - L’extraction minière constitue la part la plus importante pour le secteur des "autres industries". Le Niger est le quatrième producteur mondial d’uranium après le Canada, l’Australie et le Kazakhstan. Après l’effondrement de la demande internationale vers la fin des années quatre-vingt, la production d’uranium s’est stabilisée autour de 3.000 tonnes par an. Compte tenu de l’augmentation de son prix sur les marchés mondiaux depuis 2001 (Graphique A.1. 3), la production d’uranium a enregistré une croissance de 4,2 pourcent, selon la BCEAO.

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1.2. LES REFORMES ECONOMIQUES RECENTES EN MATIERE DE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR PRIVE. Les performances récentes de l'économie nigérienne constituent un élément favorable au développement du secteur privé. Outre l'amélioration du cadre macroéconomique, les autorités nigériennes ont reconnu depuis longtemps l'importance du secteur privé comme source de croissance et ont mis en place diverses réformes au fil des ans. La politique actuelle tire profit des efforts antérieurs (programmes d'ajustement, programme de relance économique de 1997) et s’inscrit dans le cadre du DSRP de 2002 qui prévoit que la croissance économique sera tirée par le secteur agro-pastoral et le secteur privé. De fait, au fil des ans, les réformes d'ordre microéconomique ont essentiellement consisté en une série de réformes commerciales, des tentatives de privatisation d'activités clé, une évolution graduelle du code des investissements, l'application de réglementations de l'OHADA et la réduction progressive des arriérés de l'Etat envers le secteur privé. Cependant, bien que les améliorations soient notables des progrès doivent encore être réalisés comme le montrent les chapitres ultérieurs. • Le Niger a libéralisé sa politique commerciale progressivement depuis deux décennies.

Les restrictions quantitatives à l'importation furent supprimées en 1990. Les structures tarifaires ont été simplifiées et réduites grâce à la mise en place progressive du tarif extérieur commun de l’UEMOA entre 1998 et 2000. Ainsi, les tarifs moyens pondérés sur les importations de produits agricoles sont assez faibles (7,3 pourcent), inférieurs à ceux de nombre de pays à bas revenus tels l'Inde, le Bénin, le Cambodge, le Mali,… voire à ceux de pays à revenu intermédiaire tel la Chine (Graphique 1. 3). Par contre, les tarifs moyens pondérés à l'importation sur les produits manufacturés restent élevés (14,7 pourcent). Des comparateurs retenus, seuls l'Inde et le Cambodge ont des taux supérieurs. De fait, malgré de réels progrès liés à l'application du TEC de l'UEMOA, le Niger demeure encore assez loin des taux pratiqués par certains pays performants en la matière, tel l'Ouganda qui demeure un des meilleurs pays du continent Africain.

Graphique 1. 3. Tarifs moyens pondérés à l'importation en 2004.

10.912.9

9.16.8

4.3 3.9

34.6

15.8

11.0 10.69.5

7.96.7

29.2

7.39.2

20.3

14.7 13.8

9.2

0.0

5.0

10.0

15.0

20.0

25.0

30.0

35.0

40.0

Inde Cambodge Niger Bénin Mali Sénégal Brés il Chine Afrique duSud

Ouganda

P ro duits agrico les P ro duits manufac turés

NB. Données 2003 pour le Cambodge.

Source: WITS Database.

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En outre, les contraintes réglementaires demeurent fortes (Graphique A.1. 4). Ainsi, une opération d'importation typique requiert de traiter 19 formulaires (10 au Sénégal et 6 pour les pays de l'OCDE) nécessitant 52 signatures (DB 2006). De plus, persistent un certain nombre de valeur administratives, des droits supplémentaires de l’UEMOA et de la CEDEAO (dont une redevance statistique ad valorem de un pourcent) perçus sur les importations des pays tiers et une taxe de vérification des importations de un pourcent6.

• Un programme de privatisation a été initié dès 1996 pour accroître la concurrence sur certains marchés clé, améliorer la qualité des services fournis tout en réduisant le poids budgétaire du secteur public. Il était initialement prévu de privatiser 12 entités publiques7. Au fil du temps8, cette liste fut revue dans sa composition sans que le nombre total d'entités à privatiser ne change. Au début de 2006, la moitié des firmes considérées pour privatisation l'a été effectivement (Kechichian et Weber 2006). Les opérations de privatisation des firmes restantes se sont avérées problématiques pour des raisons de manque d'intérêt des investisseurs, d'hésitation des autorités (par rapport aux modalités de privatisation ou par rapport à la privatisation elle-même) et de difficultés de coordination des différentes administrations impliquées. Ainsi, divers problèmes demeurent encore tels des incertitudes sur le futur effectif du programme de privatisation et des difficultés dans le secteur des télécommunications9. Cependant, malgré les difficultés, il apparaît que les privatisations déjà réalisées ont permises de réduire l’impact des sociétés d’Etat sur les dépenses publiques, d'améliorer la gestion de ces entreprises et d'améliorer la fourniture de certains services (accroissement des branchements dans le secteur de l'eau, amélioration de la télédensité,...) (World Bank, 2005b).

• En vue d'améliorer les incitations aux investissements, un CDI a été créé en 1985 et a depuis subi diverses modifications10; en outre deux Codes sectoriels (minier et pétrolier) ont été créés (Kechichian et Weber, 2006). Jusqu’à sa révision intervenue en 2001, celui-ci excluait de fait la plupart des entreprises nigériennes (la plupart micros, petites ou moyennes entreprises) qui ne pouvaient mobiliser les fonds d’investissement nécessaires (OMC 2003). Les entreprises qui investissent dans des activités éligibles11 ont droit à des avantages fiscaux et douaniers en phase d’investissement et pendant 5 ans en phase d’exploitation. Les investissements agréés bénéficient de l’exonération des droits et taxes perçus à l’entrée pour le matériel et l’équipement, sauf en cas de disponibilité locale. Les

6 - Cette taxe est assise sur la valeur en douane redevable sur les importations soumises au programme de vérification des importations. 7 - Les entreprises à privatiser selon la loi de privatisation de 1996 étaient les suivantes: l'Abattoir Frigorifique de Niamey (AFN), l'Office des Eaux du Sous–sol (OFEDES), l'Office du Lait du Niger (OLANI), l'Office National des Aménagements Hydro-agricoles (ONAHA), la Société Le Riz du Niger (RINI), la Société Nationale des Eaux (SNE), la Société Nigérienne d’Electricité (NIGELEC), la Société Nigérienne de Cimenterie (SNC), la Société Nigérienne de Textile (SONITEXTIL), la Société Nigérienne des Produits Pétroliers (SONIDEP), la Société Nigérienne des Télécommunications (SONITEL) et la Société Propriétaire et Exploitante de l’Hôtel Gaweye (SPEHG). 8 - L'Ordonnance 98-20 du 15 Juin 1998 consacrait le retrait de l'ONAHA de la liste de firmes à privatiser. En outre, par décision de Comités Interministériels (30 Avril et 17 Juillet 2002), l'AFN fut retiré de la liste de firmes à privatiser. A cette occasion, furent aussi rajoutées deux entités: la Société Nationale des Transports Nigériens (SNTN) et la Société de Location du Matériel des Travaux Publics (SLMTP). 9 - Le secteur des télécommunications souffre d'un service inefficient et de problèmes de management ceci malgré le succès du sous-secteur téléphonie mobile qui a enregistré près de 200.000 nouveaux abonnés en trois ans (World Bank 2005b). 10 - Ordonnance No. 85-09 du 8 Décembre 1985, amendée par l'Ordonnance No. 97-09 du 27 Février 1997, Ordonnance No. 99-69 du 20 Décembre 1999, et loi No. 2001-20 du 12 Juillet 2001. 11 - Les secteurs couverts sont les activités manufacturières de production ou de transformation des produits primaires de l’agriculture, l’élevage ou la pêche, la production pour l’exportation, les activités d’extraction ou de transformation de produits de carrière ou de substances minérales (dont l’accès est sujet, le cas échéant, aux Codes miniers et pétroliers), le transport aérien ou la construction d’hôtels ou de logements sociaux. Peuvent également donner droit à des avantages spécifiques l’investissement dans l’artisanat, la production culturelle et artistique, la construction d’hôtels, d'écoles et établissements de soins, et l’innovation technologique (OMC 2003).

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délais normaux pour obtenir l’agrément sont de trois mois (mais les investisseurs peuvent également subir des délais plus longs).

• Le Niger est membre depuis 1995 de l'OHADA, traité qui a pour principal objectif de remédier à l'insécurité juridique et judiciaire existant dans les États membres. Celle-ci provient, en sus de la faiblesse des capacités administratives des états, notamment de la vétusté des textes juridiques en vigueur datant pour certains de la période de la colonisation. L'OHADA a adopté jusqu'à présent sept textes juridiques communs12, dits "actes uniformes", sur les sociétés commerciales. L'ensemble de ces actes est entré en vigueur au Niger entre 1998 et 2002 et a contribué à améliorer les réglementations commerciales (OMC 2003).

• Enfin, l'Etat a procédé à une réduction graduelle de ses arriérés, dont le montant accumulé s'élevait à près de 300 milliards de F.Cfa à la fin des années quatre-vingt dix. Ces arriérés, largement dus à des entités privées, constituaient un frein important au développement du secteur. En décembre 2005, le stock d'arriérés était de 197 milliards de F.Cfa.

1.3. LA PERSISTANCE DE FAIBLESSES STRUCTURELLES DE L'ECONOMIE. Les épisodes de croissance observés depuis la dévaluation de 1994 ainsi que les réformes déjà mises en place n'ont toutefois pas permis de résoudre certains problèmes structurels au sein de l'économie nigérienne (World Bank 2003 et 2006c) dont entre autres: la persistance de niveaux de pauvreté élevés, le caractère fluctuant de la croissance provenant de la vulnérabilité du secteur agricole, ainsi que la faiblesse des investissements directs étrangers.

• Bien que le taux de croissance du PIB soit positif sur la période 1994-2004 (3,33 pourcent en moyenne), ceci ne s'est pas traduit par une amélioration significative des indicateurs sociaux et des revenus car la très forte croissance démographique (environ 3,28 pourcent entre 1994 et 2004, contre 2 pourcent en 2004 pour l'Afrique subsaharienne) en limite sérieusement l’impact. De fait, le taux de croissance actuel reste encore trop faible. Les revenus per capita en dollars constants 13 n'ont ainsi pratiquement pas variés entre 1994 et 2004, ils demeurent aux environs de 174 dollars et sont en moyenne inférieurs à la période ante dévaluation (197,5 dollars en moyenne pour 1985-1993). La période post dévaluation a seulement permis une relative stabilisation de la chute des revenus par tête. En outre, les taux de pauvreté restent encore élevés (presque 62 pourcent de la population était estimée être sous le seuil de pauvreté en 2005), les inégalités fortes et les revenus par tête sont inférieurs à la moyenne pour l'Afrique Subsaharienne (536,3 dollars en 2004).

• Le taux de croissance moyen du PIB nigérien est certes positif en moyenne ces dix dernières années, mais son sentier de croissance demeure extrêmement irrégulier (Graphique 1.1). Ainsi sur la période récente, la croissance était de 10,4 pourcent en 1998 puis est tombée à - 0,5 pourcent en 1999 avant de revenir à environ 7 pourcent en 2001 puis être presque nulle en 2004. Cette volatilité est une conséquence de l'importance de l'agriculture dans l'économie, le secteur est extrêmement vulnérable aux chocs climatiques et aux périls acridiens.

12 - Les actes uniformes concernent: le droit commercial général, le droit des sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique, l'organisation des sûretés, les procédures simplifiées de recouvrement et des voies d'exécution, les procédures collectives d'apurement du passif, le droit d'arbitrage et l'organisation et l'harmonisation de la comptabilité des entreprises. 13 - Base 2000. Voir le Graphique A.1. 5.

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• Enfin, malgré ces performances macroéconomiques correctes, les flux nets d'investissements directs étrangers (IDE) restent faibles (Graphique 1. 4 et Graphique A.1. 6), inférieurs à la moyenne pour l'Afrique sub-saharienne et l'UEMOA. Pour la période 1994-2003, ceux-ci représentaient en moyenne 0,58 pourcent du PIB au Niger contre 2,30 pourcent pour l'Afrique sub-saharienne et 1,60 pourcent pour l'UEMOA. En 2004, le Niger est au bas de la distribution d'IDE pour l'Afrique, dans le groupe de 28 pays recevant moins de 100 millions de dollars (UNCTAD 2005)14.

Graphique 1. 4. Flux nets d'IDE en pourcentage du PIB en 2003.

3.78

2.97

1.19

0.710.50

1.15

0.27

0.0

0.5

1.0

1.5

2.02.5

3.0

3.54.0

4.5

Chine Mali

Maurice

NigerInd

e

Afrique

du Sud

Burkina F

aso

Moyenne Afrique Sub-Saharienne: 2,43 %

Source: Base de données SIMA. 1.4. UNE PERCEPTION AMBIGUË DU NIGER PAR LES INVESTISSEURS ETRANGERS. Les firmes au Niger ont bénéficié depuis 1994 d'une croissance économique relativement forte et un certain nombre de mesures ont été prises ces dernières années pour tenter d'améliorer l'environnement dans lequel elles opèrent. Cependant, il semble que ce ne soit pas encore suffisant pour modifier en profondeur la perception des investisseurs relativement au Niger. Une indication de l'étendue du problème est fournie par les classements du Niger établis par les organisations de rating. Qu'ils soient justifiés ou non dans leur détails et bien qu'ils souffrent parfois de certains biais en défaveur du continent africain, les classements établis par des organisations telles que Credit Risk International, l'Heritage Foundation ou Doing Business forment pour partie la perception des investisseurs étrangers quant à l'opportunité de réaliser des opérations dans un pays et traduisent une évaluation implicite du climat des investissements. Les résultats présentés fournissent une image mitigée (Tableau 1. 1). Ainsi, d'après les données de la Zone Franc, le Niger est perçu comme une destination à risque élevé pour les

14 - L'UNCTAD classifie dans son rapport 2005 les bénéficiaires d'IDE en Afrique en cinq groupes; • groupe 1 - IDE de plus de 2 milliards de dollars US, seuls le Nigeria et l'Angola appartiennent à ce groupe, • groupe 2 - IDE entre 1 et 1,9 milliards de dollars US, sont inclus le Soudan, la Guinée Equatoriale et l'Egypte; • groupe 3 - IDE entre 0,5 et 0,9 milliards de dollars US, sont inclus l'Algérie, le Maroc, l'Afrique du Sud, la Tunisie, la République

Démocratique du Congo, le Congo et l'Ethiopie; • groupe 4 - IDE entre 0,1 et 0,4 milliards de dollars US. 13 pays appartiennent à ce groupe, tels le Tchad, la Côte d'Ivoire, le Mali, la

Mauritanie, le Ghana,… • groupe 5 - IDE inférieur à 0,1 milliards de dollars US, 28 pays appartiennent à ce groupe, tels le Niger, le Bénin, le Kenya, le Sénégal,

le Rwanda, la Sierra Leone,… Pour des détails, voir le tableau II.1 page 42 du "World Investment Report 2005: Transnational Corporations and the Internationalisation of R&D" de l'UNCTAD.

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investissements directs15, ce qui est moins bon que les classements moyens pour l’UEMOA et l’Afrique. Le pays est aussi considéré comme un risque élevé au plan financier 16 et politique17. En particulier, la mauvaise notation du pays au plan du risque politique traduit essentiellement le poids de l'instabilité passée- le pays a ainsi connu 5 constitutions depuis l'indépendance (EIU 2005) - et l'inertie des notations. Avant que celles-ci ne s'améliorent, un pays doit devenir véritablement crédible en la matière, ce qui n'est peut être pas encore le cas du Niger qui n'a connu de stabilité démocratique que depuis 1999.

Tableau 1. 1. Perception des risques au Niger en 2005.

Type de Risque Niger Moyenne UEMOA

Moyenne Afrique

Instabilité Politique3

(risque élevé)3.6 3.7

Investissement Direct 3

(risque élevé)3.4 3.5

Risque Financier 3

(risque élevé)3.4 3.3

Source: Credit Riks International in www.izf.net, site de la Zone Franc (Mise à jour Juin 2005).

En outre, le Niger est aussi mal classé en termes de liberté économique selon les données de l'Heritage Foundation. Selon ce classement, le Niger est à la frange du quartile des pays les moins performants. Pour la plupart des éléments composant cet indicateur18, le Niger fait généralement partie des pays les moins attrayants (Graphique A.1. 7 et Graphique A.1. 8). Le Niger est ainsi moins bien classé que certains pays de l'UEMOA tels le Sénégal et le Mali. Les points pénalisant seraient ainsi: la politique commerciale, la pression fiscale, la faiblesse des droits de propriété, le poids des réglementations ainsi que l'étendue des marchés informels. Certains de ces points apparaissent aussi nettement dans les résultats de l'EE.

Tableau 1. 2. Indice de Liberté Economique 2006.

Rang (157 pays)

Note 1= Maximum,

5=MauvaisHong Kong 1 1.28Afrique du Sud 51 2.74Cambodge 68 2.98Brésil 81 3.08Sénégal 84 3.10Mali 89 3.14Chine 111 3.34Niger 115 3.38Benin 117 3.40Inde 121 3.49RD de Corée 157 5.00

Source: "Index of Economic Freedom 2006", Heritage Foundation.

15 - L'indicateur note les risques au moyen des quatre facteurs: l'ouverture du pays aux investissements directs, la vulnérabilité et volatilité économique, les conditions locales de travail et l'intensité bureaucratique/la corruption. Les notes vont de 1 (dangereux) à 7 (excellent). 16 - L'indicateur présente la notation du risque au moyen des quatre facteurs: (a) poids de la dette publique par rapport au PIB; (b) ratio du service de la dette sur les exportations; (c) structure et soutenabilité de l'échéancier de la dette dans les deux prochaines années et (d) Situation des rééchelonnements au Club de Paris. L'indicateur synthétise donc la capacité à payer du pays. Les notes sont exprimées de 1 (dangereux) à 7 (excellent). 17 - Les notes sont exprimées de 1 (risque dangereux) à 7 (risque excellent). L'indicateur est un composite de quatre mesures: l'homogénéité socio-politique, la stabilité du gouvernement en place, le risque de renversement du régime et le risque de guerre. 18 - L'indice de liberté économique est une moyenne arithmétique de 10 indicateurs (Politique Commerciale, Pression Fiscale, Interventionnisme du Gouvernement, Politique Monétaire, Investissement Etranger, Secteur Bancaire, Salaires et Prix, Droits de Propriété, Réglementations et Marchés Informels) dont la valeur est comprise entre 1 et 5, ce dernier chiffre correspondant à une déficience maximale.

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Enfin, le Niger est mal classé en termes d'indice de facilité à faire des affaires (DB 2006), 150ème sur 155 pays (Tableau 1. 3). Cet indice est un composite des 10 indicateurs "Doing Business"19, ce mauvais classement souligne de nouveau que le cadre réglementaire n'est pas favorable à la conduite des affaires dans ce pays.

Tableau 1. 3. Indice de Facilité à faire des Affaires. Classement du Niger (sur

155)Meilleure

performancePlus mauvaise performance

Indice de facilité d'entreprendre 150 Nouvelle Zélande Congo, Rep. Dem.

Création d'Entreprise. 142 Canada AngolaRéglementations dans le secteur de la construction 129 Palau TanzanieRéglementations du marché du travail. 153 Palau Burkina FasoTransfert de propriété: le marché foncier. 90 Nouvelle Zélande NigériaObtention du crédit. 119 Royaume Unis CambodgeProtection des investisseurs 91 Nouvelle Zélande AfghanistanTaxation des entreprises. 105 Maldives BelarusCommerce extérieur. 154 Danemark IraqExécution des contrats 99 Norvège TimorCessation d'activité d'entreprise (Faillites) 137 Japon Gaza

Source: Doing Business 2006. 1. 5. RECOMMANDATIONS. Le cadre macroéconomique au sein duquel opèrent les firmes au Niger est assez bon, la croissance a été relativement soutenue ces dernières années et les principaux paramètres macroéconomiques sont actuellement corrects. Cependant, malgré cette reprise, la perception des investisseurs reste assez ambiguë, voire négative, par rapport à l'attractivité du pays. Ceci suggère d'une part que les réformes déjà entreprises n'ont pas amélioré suffisamment la perception des investisseurs, et d'autre part que des mesures additionnelles sont nécessaires pour continuer d'améliorer le climat des investissements. En réponse, une première mesure à considérer serait ainsi d'intensifier les efforts de promotion du Niger et de rationaliser les institutions de support au secteur privé. Le dispositif d'encadrement du secteur privé au Niger est articulé autour du CNIP dépendant du Premier Ministre, de divers Ministères et de la CCIAN20. Autour de cette dernière gravitent

19 - Pour le détail du calcul de chaque indicateur, se reporter au site: www.doingbusiness.org 20 - Un Conseil National des Investisseurs Privés (CNIP) a été créé en 2004. Il est présidé par le Premier Ministre, ses deux vice-présidents sont respectivement le président de la CCAIAN et le Ministre du Commerce, de l'Artisanat et de la Promotion du Secteur Privé. Il est composé de membres de l'administration et du secteur privé. Il a pour mission de i) conseiller et assister le gouvernement dans le cadre de la promotion du secteur privé, ii) identifier les entraves réglementaires et juridiques ainsi que les contraintes nuisant au développement des entreprises et leur compétitivité, et iii) de créer et maintenir un cadre de concertation "Gouvernement - Monde des affaires".

Outre le CNIP, la Chambre de Commerce, d’Agriculture, d’Industrie et d’Artisanat du Niger (CCAIAN) est l'institution centrale du dispositif d’encadrement du secteur privé. Créée par la loi n°95-018 du 8 décembre 1995, c'est une structure d'encadrement et d'appui du secteur privé dont dépendent un certain nombre d'établissements spécialisés:

Le Centre National de Perfectionnement à la Gestion (CNPG) qui a pour objet le perfectionnement des ressources humaines en activité;

Le Centre de Promotion des Investissements (CPI) qui a pour objectif de promouvoir l'investissement privé au Niger et joue le rôle de guichet d'accueil et d'information des investisseurs, de lieu d'échanges et de concertation des acteurs économiques, …;

Le Centre de Formalités des Entreprises (CFE) qui a pour missions de permettre aux opérateurs d'accomplir en un même lieu, dans un délai minimum et à coût réduit, les formalités requises liées aux créations, modifications ou dissolution d'entreprises;

Le Centre de Formation Technique (FASD) qui forme de jeunes apprentis en cycle de deux ans; L'Association Nigérienne de Promotion des Exportations (ANIPEX) qui a pour objet le développement des exportations du pays.

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aussi un grand nombre d’institutions de promotion, d’appui au commerce et aux investissements. Il apparaît cependant que certaines de ces nombreuses organisations ont des missions parfois peu claires, qui se recoupent, en outre elles manquent souvent de moyens financiers, humains et matériels et pour certaines ont une activité épisodique.

Recommandations de court terme (à mettre en place sous 2 ans).

• Il serait souhaitable de renforcer la CCIAN pour lui permettre de se focaliser sur certaines tâches structurelles qu'elle est la mieux à même de remplir de par sa nature. Il s'agit i) du renforcement du dialogue public/privé en liaison avec le CNIP, ii) de la formation et iii) de la facilitation des formalités administratives de création et dissolution d'entreprise (CFE).

• Il est aussi suggéré d'étudier les moyens de mieux promouvoir le Niger et faire

reconnaître les efforts accomplis, ce qui peut impliquer soit de fusionner des institutions existantes, soit de redéfinir le périmètre d'action des institutions actuelles voire de créer une nouvelle institution. Il s'agit de mettre en place une politique de communication structurelle et forte associant le public et le privé. Quelle que soit la forme institutionnelle retenue, il faudra s'assurer qu'entre autre trois éléments clé sont mis en place; une formation effective des employés dans le domaine de la promotion des

investissements, tant au plan local qu'international. Il serait aussi bon que les employés aient une expérience directe du secteur privé;

la direction de l'organisme devrait être confiée à une personnalité de premier plan, unanimement respectée et pouvant interagir de manière crédible avec les plus hautes personnalités de l'Etat et du secteur privé;

la création/renforcement des liens de cette nouvelle institution avec le secteur privé et avec les Ambassades/Consulats à l'étranger. L'objectif est d'assurer tant au plan national qu'international une circulation de l'information, soit en provenance du secteur privé local et des représentations consulaires pour informer la nouvelle agence, soit pour appuyer et relayer les efforts de promotion à moindre coût;

Cependant, la création/réorganisation des ces institutions/conseils aura peu d'impact si ils se doivent de promouvoir un pays avec un climat des investissements déficient. En complément, il est impérativement nécessaire de s'attaquer aux causes de ces limitations. Celles-ci sont abordées dans les chapitres suivants.

Un certain nombre d'autres institutions sont aussi en charge de l'encadrement du secteur privé tel, le Centre Nigérien de Promotion Touristique et Hôtelière (CNPTH), le Centre de Formation et de Perfectionnement Professionnel (CFPP), ainsi que divers syndicats et autres associations à caractère professionnel.

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CHAPITRE 2. LA PERCEPTION PAR LES FIRMES NIGERIENNES DE LEUR ENVIRONNEMENT. Le Niger a connu des performances macroéconomiques correctes ces dernières années, période qui a aussi été marquée par le retour à la démocratie dans ce pays. Ces événements très positifs ne peuvent cependant cacher une faiblesse structurelle de l'économie qui s'exprime par sa faible taille, sa faible diversification, sa soumission aux aléas climatiques et l'importance du secteur informel, notamment en termes de commerce transfrontalier. Pour que les performances économiques actuelles et que les objectifs affichés de croissance21, de diversification économique et de réduction de la pauvreté aient une chance de se réaliser, il est nécessaire de mettre en place un environnement économique et social plus favorable au développement du secteur privé formel. Pour mettre en place une telle stratégie, il est d'abord requis de mieux comprendre les facteurs quantitatifs et qualitatifs qui entravent les performances et la croissance des entreprises au Niger. C'est l'objet de ce chapitre. Suivant leur pertinence, des comparaisons entre les secteurs formels manufacturiers, du tourisme et du commerce sont présentées. Sont aussi fournies, pour mettre en perspective les résultats obtenus, des comparaisons entre le Niger et d'autres pays. Les comparateurs la plupart du temps retenus sont des pays pour lesquels des EE ont été réalisées ces dernières années et qui présentent un intérêt particulier: • tels la Chine, le Brésil et l'Inde en tant que pays émergeants; • des pays dits du groupe du G11 de pays Africains à forte croissance22 tels le Sénégal, le

Mali, et le Bénin (pays aussi membres de l'UEMOA), l'Ouganda et la Tanzanie; • l'Afrique du Sud en tant que puissance économique du continent; et • finalement le Cambodge en tant que pays à bas revenu d'Asie de l'Est à croissance

rapide23. Les comparaisons concernent essentiellement le secteur manufacturier car il s'agit du sous-échantillon pour lequel des données comparatives d'autres EE sont largement disponibles. Les données présentées ci-après indiquent que le climat des affaires au Niger en 2005-2006 n’est globalement pas favorable au secteur privé, quels que soient les secteurs. Ce qui est inquiétant est certes l’ampleur des contraintes et des coûts associés, comme indiqués par les données de l’enquête, mais aussi le fait que la situation ne semble s’améliorer que très lentement. Ainsi, entre 1996 et 2006, la note du Niger selon l'Indice de Liberté Economique s’est légèrement améliorée24, et le pays est passé de la 128ème position (sur 142 pays en 1996) à la 115ème position (sur 157 pays classés en 2006). Toutefois, le pays reste à la frange du quartile des pays les moins performants en la matière alors que d'autres Etats tels le Mali et le Sénégal sont véritablement sortis de ce quartile sur la période. En d'autres termes, même si des efforts non négligeables et méritoires ont été accomplis par les autorités nigériennes, nombre d'autres pays ont plus progressé. 21 - Voir pour plus d’informations le DSRP (2002). 22 - Un document récent a identifié un groupe de 11 pays ayant connu une croissance forte entre 1994 et 2003, celle-ci étant définie comme une croissance réelle des revenus per capita supérieure à 1,3 pourcent par an sur la période. Ces pays ont aussi bénéficié d'une aide internationale forte (supérieure à 10 pourcent du PIB) et ont connu une réduction significative de la pauvreté. Ce groupe de pays - dit du G11 - inclue le Bénin, le Burkina Faso, le Cap Vert, l'Ethiopie, le Ghana, le Mali, le Mozambique, le Rwanda, le Sénégal, la Tanzanie, et l'Ouganda. Des EE récentes - dont les données sont disponibles - ont été réalisées au Bénin, Mali, Sénégal, Tanzanie, et Ouganda. Les données des autres pays du G11 sont actuellement soit non disponibles, soit trop anciennes pour fournir des comparaisons utiles. 23 - La croissance moyenne du PIB réel au Cambodge a été de 7 pourcent par an entre 1994 et 2004, le revenu par tête est passé de 217 dollars en 1994 à 339 dollars en 2004 (dollars constants 2000). 24 - Entre 1996 et 2006, la note du Niger selon l'ILE s’est relativement améliorée, elle est passée de 4,25 à 3,38 sur un maximum de 5, ce dernier chiffre signalant une absence totale de liberté économique.

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2.1. DE FORTES CONTRAINTES PERÇUES PAR LES FIRMES. 2.1.1. Les principales contraintes des firmes formelles et informelles. Les principales contraintes communes au développement des entreprises formelles (Graphique 2. 1 et Graphique A.2. 1), telles que perçues par les firmes dans le secteur manufacturier, le commerce et l'hôtellerie sont: • L’administration de la législation fiscale et les taux d’impositions; • Les pratiques du secteur informel; • Le coût des financements; • La corruption; • et l’accès aux financements.

Graphique 2. 1. La perception des six principales contraintes globales.

(Pct de répondants considérant les points suivants comme des contraintes "majeures" ou "très sévères" pour leurs opérations et la croissance de leurs entreprises).

Firmes Formelles (tous secteurs)

68.52% 68.19% 67.38%

58.81% 57.18%52.30%

0.00%

10.00%

20.00%

30.00%

40.00%

50.00%

60.00%

70.00%

80.00%

Adm. législationfiscale

Tauxd'imposition

Pratiquessecteur informel

Coût dufinancement

Corruption Accès aufinancement

Micro Entreprises/Informelles80.56%

57.41% 55.56%

43.52%39.81% 37.96%

0.00%

10.00%

20.00%

30.00%

40.00%

50.00%

60.00%

70.00%

80.00%

90.00%

Coût dufinancement

Cadrepol./macro.

Adm. légis.fiscale

Corruption Tauxd'imposition

Réglesdouanières

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale. Les microentreprises informelles perçoivent quant à elles certaines contraintes de manière similaire (le coût des financements, la corruption, l’administration de la législation fiscale et les taux d’imposition) mais font aussi face à des problèmes plus spécifiques (Graphique 2. 1): • L'incertitude liée au cadre politique et macroéconomique; • Les réglementations douanières et du commerce extérieur.

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Au delà de ces contraintes globales, des différences sectorielles apparaissent toutefois au sein des entreprises formelles. L'importance et l’ordonnancement de chaque contrainte différent en effet selon les secteurs (Graphique 2. 2). Cependant, hormis cet ordonnancement, il semble que les firmes dans le commerce et l’industrie manufacturière aient à peu de choses près la même évaluation de la situation. Certaines de ces contraintes (le taux d’imposition, le coût des crédits, …) sont aussi mentionnées par les entreprises du secteur hôtelier. Cependant, ce dernier secteur fait aussi face à une contrainte plus spécifique, celle de la fourniture d’électricité. Enfin, il faut noter que la corruption est citée par tous les secteurs comme étant une contrainte importante.

Graphique 2. 2. Principales contraintes sectorielles des firmes formelles.

(Pct de répondants considérant les points suivants comme des contraintes "majeures" ou "très sévères" pour leurs opérations et la croissance de leurs entreprises).

Commerce70.9% 69.8% 67.4%

58.8% 58.3%

50.6%

0.0%

10.0%

20.0%

30.0%

40.0%

50.0%

60.0%

70.0%

80.0%Secteur Manufacturier68.4%

66.7% 66.7%

63.2%

61.5%

59.0%

54.0%

56.0%

58.0%

60.0%

62.0%

64.0%

66.0%

68.0%

70.0%

Hôtellerie92.3%84.6%

76.9%69.2%

61.5% 61.5%

0.0%

10.0%

20.0%

30.0%

40.0%

50.0%

60.0%

70.0%

80.0%

90.0%

100.0%

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale. • Sur l’échantillon manufacturier, les taux d’imposition ainsi que leur administration

sont des préoccupations importantes des gestionnaires pour respectivement 68,4 et 63,2 pourcent d’entre eux. Ces chiffres sont de 69,8 et 70,9 pourcent pour le commerce ainsi que de 92,3 et 84,6 pourcent pour le tourisme (hôtellerie). Bien que le taux global de taxation des firmes ne soit pas le plus élevé de la sous-région, le système fiscal nigérien demeure caractérisé par une fiscalité relativement lourde, focalisée pour l'essentiel sur la collecte de recettes sur une base taxable restreinte d'entreprises formelles. Le système de taxation est essentiellement constitué d’impôts qui s’appliquent en cascade, alourdissant ainsi les charges des entreprises (Encadre 2. 1).

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Enfin, certaines impositions sont excessives et constituent un frein à la promotion du secteur privé tant par la nature des impôts établis (patente, IMF) que par leurs taux. Ceci implique que certains secteurs comme le tourisme, malgré leur potentiel, restent peu compétitifs (Christie 2005).

Encadre 2. 1. La taxation des firmes au Niger. Les données DB 2006 indiquent que le taux global de taxation des profits bruts des firmes était de 49,4 pourcent au Niger en Janvier 2005. Bien qu'avec un tel taux le Niger soit au milieu de la distribution des taux de taxe en Afrique subsaharienne (Graphique A.2. 2) et que ce taux soit inférieur à la moyenne pour l'Afrique subsaharienne (58,1 pourcent), celui-ci reste néanmoins élevé. Il est, supérieur à celui de pays voisins tel le Sénégal (45 pourcent) ou le Mali (44 pourcent) et supérieur à celui de pays de même catégorie de revenu d'autres régions, le Cambodge par exemple (31,1 pourcent).

58.153.1 51.3

49.446.9 45.0 44.0 43.8 43.2 42.9

31.1

10.0

20.0

30.0

40.0

50.0

60.0

70.0

• Dans les trois secteurs, l’accès aux financements et son corollaire le coût des

financements font aussi partie des problèmes importants pour les chefs d’entreprises. Ainsi, l’accès aux financements est cité comme étant un problème majeur ou très sévère par 66,7 pourcent des firmes manufacturières, 76,9 pourcent des hôtels et 50,6 pourcent des firmes évoluant dans le secteur commercial. De même, le coût des financements est considéré comme étant un obstacle important par 66,7 pourcent des firmes manufacturières, 61,5 pourcent des entreprises de l'hôtellerie et par 58,8 pourcent des entreprises du commerce. Ces résultats ne sont guère surprenants, le système financier nigérien est caractérisé par une politique de prêt assez conservatrice focalisée sur un certain nombre de grandes entreprises 25 , une forte concentration des institutions financières et des taux d’intérêts relativement élevés (cf. section 3.2 de ce rapport). Le crédit bancaire est ainsi peu utilisé comme source de financements des firmes. En outre, les entreprises de moins de 10 employés ont de grandes difficultés à obtenir des financements bancaires et les banques nigériennes exigent souvent des garanties importantes, contrepartie selon elles d'un manque de projets de qualité.

• La corruption fait aussi partie des problèmes importants des firmes au Niger. Selon les secteurs, elle est citée par 50 à 61 pourcent des dirigeants comme étant également une contrainte majeure ou très sévère. Elle semble affecter de manière assez similaire toutes les catégories d’établissements, en tant que cinquième ou sixième contrainte la plus importante. Ces résultats sont cohérents avec d'autres informations disponibles. Ainsi le Niger est classé au 127ème rang sur 158 pays pour ce problème selon le rapport 2005 de l’ONG "Transparency International". Ainsi, malgré les réformes concernant la gestion des finances publiques, favorisant la responsabilité, la transparence et l’efficacité dans l’affectation des ressources en 200326, la réforme du code des marchés publics ainsi que l'annonce récente par le Président de mesures contre le phénomène, le problème perdure.

25 - Ainsi, fin 2001, les 20 plus grandes entreprises du pays détenaient à elles seules 38 pourcent des prêts consentis par les banques. 26 - World Bank (2004).

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• Bien que seules les entreprises du secteur manufacturier et du commerce citent la concurrence et les procédés du secteur informel parmi les six contraintes les plus importantes (respectivement pour 61,5 pourcent et 67,4 pourcent d'entre elles) les firmes dans le secteur hôtelier subissent aussi la concurrence de ce secteur, quoique dans une moindre mesure (Tableau 2. 1). Une telle réponse n'est guère surprenante étant donné l'importance du secteur, et surtout l’informalisation croissante de l’économie nigérienne. Le secteur informel représente une part généralement estimée à plus de 75 pourcent du PIB (voir l'Encadre A.2. 1 pour des détails sur le secteur). Les entreprises informelles sont en outre souvent perçues par les firmes formelles comme ayant des avantages concurrentiels indus. Des entretiens avec les firmes du secteur indiquent que les entreprises informelles ont un avantage en termes de coût moindre des intrants et des services et n'appliquent pas les réglementations existantes, ceci leur permet des prix de vente inférieurs.

• Enfin, la fourniture d’électricité semble être une contrainte dont le caractère extrême en

termes relatifs est propre au secteur touristique. En effet, 69,2 pourcent des firmes de ce secteur considèrent la fourniture d'électricité comme étant un problème majeur ou très sévère. La fourniture est assurée par un monopole d'Etat, la Société nigérienne d’électricité/NIGELEC. Cependant, la qualité du service fourni reste à améliorer, les coupures et variations de tension étant relativement nombreuses. Jusqu’à présent, la cession des actifs de la NIGELEC aux opérateurs privés s’est heurtée à des difficultés résultant des coûts élevés de sa réhabilitation et de son développement. L'entreprise est actuellement en cours de restructuration.

Tableau 2. 1. Evaluation par les chefs d’entreprises formelles des contraintes "majeures"/"très sévères" (Pct).

Problème Industrie manufacturière Hôtellerie Commerce

Taux d’imposition 68,42 92,31 69,77 Accès aux crédits bancaires (garanties, conditions, …) 66,67 76,92 50,59 Coûts des crédits bancaires (taux d'intérêts, agios, …) 66,67 61,54 58,82 Administration de la législation fiscale 63,16 84,62 70,93 Pratiques du secteur informel 61,54 30,77 67,44 Corruption 58,97 61,54 58,33 Cadre politique et macroéconomique (inflation, taux de change) 58,97 30,77 39,53 Electricité 41,03 69,23 12,79 Formation et compétence des employés disponibles 41,03 38,46 8,14 Réglementations douanières et du commerce extérieur 38,46 23,08 27,91 Transport 35,90 15,38 41,86 Procédures de création d’entreprise, formalités, patentes, licences, … 33,33 46,15 12,79 Télécommunications 28,21 38,46 18,60 Accès à la terre 17,95 7,69 9,30 Législation du travail 15,38 16,67 2,33 Système judicaire / résolutions des litiges commerciaux 13,89 41,67 32,53 Crime, vol, désordres publics 7,69 0,00 5,81

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale.

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2.1.2. L'intensité et la classification des contraintes perçues par les firmes. Les séries de contraintes précédemment citées par les entreprises recoupent un certain nombre de problèmes plus globaux liés au climat des investissements au Niger. Pour clarifier l'analyse et tenter de déterminer l'intensité respective des contraintes "majeures" ou "très sévères" dans le secteur formel, l'ensemble des points précédents ont été regroupés en quatre catégories: marchés des facteurs, réglementations, corruption et infrastructures. Une moyenne des réponses par catégorie et par secteur a ensuite été calculée pour les entreprises ayant indiqué des contraintes de ce niveau. Par construction (Graphique 2. 3), les résultats sont compris entre 0 et 1. Une valeur de zéro indique une contrainte "majeure" et une valeur de un signale une contrainte maximale, "très sévère".

Graphique 2. 3. Intensité des contraintes "majeures"/"très sévères" (valeurs moyennes) selon les secteurs.

0.00.1

0.2

0.30.4

0.5

0.60.7

Marché des Facteurs

Corruption

Réglementations

Infrastructures

Commerce

Hotel

Secteur Manufacturier

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale.

L'ordonnancement des catégories de contraintes est assez clair. Le principal bloc de contraintes est lié à la corruption (moyenne de 0,47 à 0,62 selon les secteurs). Les problèmes liés aux réglementations27 viennent en second pour l'ensemble des secteurs (moyenne de 0,40 à 0,44 selon les secteurs). Les contraintes liées aux marchés des facteurs apparaissent en troisième position28 (moyenne de 0,36 à 0,37 selon les secteurs). Enfin, les problèmes liés aux infrastructures29 viennent en dernier pour l'ensemble des secteurs (moyenne comprise entre 0,15 et 0,31). Alors que tous les secteurs perçoivent avec une intensité similaire les contraintes liées aux marchés de facteurs et aux réglementations, les firmes dans le secteur manufacturier ressentent plus fortement les contraintes liées aux infrastructures et l'hôtellerie celles liées à la corruption. Ces problèmes génériques sont maintenant abordés en détails, en séparant le secteur manufacturier et les autres secteurs, à l'exception de ceux liés aux marchés de facteurs qui seront abordés en profondeur au Chapitre 3. 27 - Les contraintes liées aux réglementations incluent les sous-contraintes suivantes: permis d'opérations et licences commerciales, cadre légal/résolutions des conflits, incertitudes sur la politique économique et le cadre réglementaire, taux de taxation, administration de la politique fiscale, règles douanières et commerciales, réglementation du travail ainsi que les pratiques anticoncurrentielles ou "informelles". 28 - Les contraintes sur le marché des facteurs incluent les sous-contraintes suivantes: compétence/éducation des travailleurs, coûts des financements (ex. taux d'intérêts), accès aux financements et accès à la terre. 29 - Les contraintes liées aux infrastructures incluent les sous-contraintes suivantes: télécommunications, transport, électricité.

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2.2. LE SECTEUR MANUFACTURIER. 2.2.1. Des contraintes différenciées selon les caractéristiques des firmes. Dans le secteur manufacturier, la perception des problèmes par les firmes varie fortement selon leur propriété (étrangère versus nigériennes), leur orientation commerciale (exportatrices ou non), leur taille et leur localisation. En d'autres termes, ces diverses catégories de firmes perçoivent un climat des investissements sensiblement différent (Graphique 2.4 et Graphique A.2.3).

• Les firmes étrangères identifient plus négativement que les firmes locales nombre d'éléments du climat des investissements au Niger. Ainsi, les problèmes liés à la législation du travail, aux pratiques du secteur informel, aux télécommunications, aux réglementations douanières, à la corruption et aux taux d'imposition sont perçus comme plus forts par les firmes étrangères que par les firmes locales. Par exemple, alors qu'environ 50 pourcent des firmes étrangères considèrent la législation du travail comme une contrainte majeure ou très sévère, ce chiffre n'est que de 3,4 pourcent pour les entreprises locales. De même, les pratiques du secteur informel sont un problème pour 90 pourcent des firmes étrangères contre seulement 52 pourcent des entreprises locales.

• Bien que nombre de firmes étrangères perçoivent certains éléments du climat des investissements comme des contraintes, elles sont aussi parfois moins négatives dans leur jugement que les firmes nigériennes. Les problèmes liés aux coûts et à l'accès aux financements, au transport ou encore à la formation et à la compétence des employés sont perçus comme sérieux par les firmes étrangères, mais relativement moins que par les firmes locales. Ainsi, alors qu'environ 40 pourcent des firmes étrangères considèrent le coût des financements comme une contrainte majeure ou très sévère, ce chiffre atteint presque 76 pourcent pour les entreprises locales.

Graphique 2. 4. Principaux différentiels de perception des contraintes (Pct.).

Différentiel Etranger-Local46.6

38.3

29.3 29.0 28.3 26.8

0.0

10.0

20.0

30.0

40.0

50.0

Différentiel Maradi-Niamey67.6 67.6

50.6

36.4

19.415.3

0.0

10.0

20.0

30.0

40.0

50.0

60.0

70.0

80.0

Différentiel Exportateur-Non exportateur66.7 63.9

55.6

44.4 41.7 40.0

0.0

10.0

20.0

30.0

40.0

50.0

60.0

70.0

80.0

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier. Une valeur positive implique une contrainte perçue comme plus forte.

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale.

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• La situation diffère aussi selon que les firmes sont exportatrices ou non (Graphique 2. 4 et Graphique A.2. 3). Concernant la plupart des contraintes soulevées, les firmes exportatrices sont plus négatives dans leur jugement que les firmes non exportatrices. Ainsi, les problèmes liés aux réglementations douanières, à l’électricité, à la législation du travail, à la corruption, aux télécommunications et à l’administration de la législation fiscale sont considérés comme plus graves par les exportateurs que par les firmes opérant exclusivement sur le marché domestique. Les différences de perception sont notables. Par exemple, alors qu’environ 100 pourcent des exportateurs considèrent les réglementations douanières et du commerce extérieur comme une contrainte majeure ou très sévère, ce chiffre n'est que de 33,3 pourcent pour les entreprises non exportatrices. De même, l’électricité et la législation du travail posent un problème sérieux à respectivement plus de 100 et 66,7 pourcent des exportateurs contre 36,1 et 11,1 pourcent des opérateurs locaux.

• La localisation géographique affecte aussi les perceptions des firmes, ceci suggère que les

entreprises basées à Niamey et Maradi font face à un climat des investissements assez différent (Graphique 2. 4 et Graphique A.2. 3). Pour nombre des contraintes mentionnées, les firmes situées à Maradi sont ainsi plus négatives dans leurs perceptions que les firmes localisées à Niamey. Ainsi, les problèmes liés à l’électricité, la formation et à la compétence des employés, le transport, les taux d'imposition et l'administration de la législation fiscale sont perçus comme plus graves par les firmes de Maradi. Les différences sont parfois fortes, ainsi alors que toutes les firmes de Maradi considèrent l’électricité comme un problème sérieux, elles ne sont que 32,4 pourcent à avoir le même point de vue à Niamey.

2.2.2. Une comparaison des contraintes perçues au Niger et dans d’autres pays. Le Tableau 2. 2 compare certaines des perceptions des chefs d’entreprises au Niger avec celles de dirigeants d’entreprises d’autres pays. Les problèmes soulevés semblent concerner les mêmes points, et souvent dans le même ordre, aussi bien au Niger que dans les autres pays d’Afrique cités (le coût des financements, l’application et l’administration des taxes ou encore la corruption). Cependant, les dirigeants d’entreprises en Chine, en Turquie ou au Cambodge semblent moins concernés par ces problèmes et ont une perception souvent bien moins négative des contraintes mentionnées. Tableau 2. 2. Evaluation des contraintes "majeures" ou "très sévères": une comparaison internationale.

Problème Niger Bénin Cambodge Mali Sénégal Tanzanie Ouganda Chine Turquie

Coûts des financements 66.7 78.2 10.5 57.3 64.5 56.2 60.3 21.6 28.2 Taux d’imposition 68.4 87.7 18.6 36.4 50.4 72.1 48.3 34.1 38.1 Pratiques du secteur informel 61.5 71.7 33.7 42.2 48.6 23.9 31.1 17.6 22.7 Administration de la législation fiscale 63.2 86.2 20.7 30.1 47.2 54.7 36.1 23.7 33.1 Corruption 59.0 83.9 55.9 48.7 39.9 50.0 38.2 22.4 23.7 Réglementations douanières/du commerce extérieur 38.5 64.7 25.6 19.9 36.6 30.8 27.4 21.1 8.9 Transport 35.9 42.1 7.8 20.1 36.1 22.5 22.9 19.4 8.4 Electricité 41.0 69.2 12.7 24.2 30.6 57.6 44.5 28.1 17.3 Accès à la terre 18.0 33.7 3.2 13.0 29.7 24.3 17.4 16.3 6.0 Formation, compétence des employés disponibles 41.0 25.6 6.6 20.1 17.3 24.6 30.8 26.7 12.8 Législation du travail 15.4 35.4 5.9 3.9 15.8 11.9 10.8 19.4 8.7 Télécommunications 28.2 40.7 3.2 14.3 3.5 11.6 5.2 16.5 10.9

NB: Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier. Source: Enquêtes Entreprises 2003-2006, Banque Mondiale.

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2.2.3. La corruption demeure un problème sérieux. La corruption reste un problème sérieux au Niger, elle génère ainsi une instabilité de l'environnement des affaires et des surcoûts non négligeables. Elle semble être en termes d'intensité l’un des principaux problèmes auxquels estiment être confrontées les firmes, tous secteurs confondus, et en particulier l’industrie manufacturière (Graphique 2. 5 et Graphique 2. 6).

Graphique 2. 5. Perception de la corruption. (Pct. d’entreprises qui considèrent le problème comme

"sérieux" ou "critique").

Graphique 2. 6. Coût estimé de la corruption. (Pct. du CA affecté aux paiements informels)

83.9

67.2

55.950.0 48.7

39.9 38.2 37.4

22.4

5 9 .0

0.0

10.0

20.0

30.0

40.0

50.0

60.0

70.0

80.0

90.0

8.4

4.13.4

2.4

1.5

0.5

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

Béni

n

Nig

er

Mal

i

Oug

anda

Tanz

anie

Séné

gal

NB: Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier. Source: Enquêtes Entreprises 2003-2006, Banque Mondiale. • La corruption constitue un motif sérieux d’inquiétude pour 59,0 pourcent des

entrepreneurs du secteur manufacturier. Ceci place le Niger dans une position relativement peu avantageuse en termes de comparaisons internationales, le pays se trouvant en effet dans le groupe où ce problème est perçu comme le plus élevé parmi les dirigeants des firmes manufacturières. Au Niger, la part du chiffre d'affaire affectée à ces paiements informels est supérieure à ce que l'on a observé récemment dans d'autres pays de la région comme le Mali ou le Sénégal, mais malgré tout bien en deçà de ce qui est observé au Bénin. Ainsi, en 2005, en moyenne 4,1 pourcent du chiffre d'affaires annuel des firmes manufacturières a été affecté à des paiements non officiels.

• Les données suggèrent que ce sont surtout les firmes nigériennes, les entreprises

exportatrices et les firmes de moins de 10 employés qui sont touchées par le problème (Tableau A.2. 1). La part de leur chiffre d'affaire affectée à ces "paiements" est en effet supérieure à la moyenne du secteur manufacturier. En outre, environ 10,1 pourcent de la valeur des contrats avec l’administration est en moyenne dissipée en paiements informels par les firmes manufacturières.

• Enfin, il semble que l’obtention de certains documents administratifs ou l’accès à

certaines infrastructures implique des situations de corruption. Ainsi, pour 40,0 pourcent des firmes interrogées, un paiement informel a été requis pour l’obtention d’une

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connexion téléphonique, ce chiffre est de 16,7 pourcent pour une connexion électrique et de 25 pourcent pour un raccordement à l’eau. De même, 15,4 pourcent des entreprises indiquent avoir dû effectuer de tels paiements pour l’obtention de documents d’importation.

• Toutefois, les phénomènes de corruption ne sont pas forcément à sens unique et

l'administration pourrait très bien ne pas être la seule en cause. Bien que les activités de lobbying, les tentatives d'influencer les lois et règlements, ne soient pas au sens propre des actes de corruption, la frontière demeure parfois ténue dans certains cas et de telles activités peuvent éventuellement accroître les risques de corruption. De fait, les firmes interrogées sont environs 18 pourcent à s'attribuer une influence sur les lois et réglementations pouvant avoir un impact sur leur activité et 25 pourcent à considérer que les autres entreprises ont une influence.

Les phénomènes de corruption sont donc ancrés au Niger et ils ont un coût non négligeable. Comme l'indique aussi Alou (2002), ils ne sont pas restreints aux relations entre les firmes et l'Etat; la corruption touche aussi les individus au travers de leurs relations non seulement avec les douanes, la police, les corps d'inspection de l'administration mais aussi avec la justice, l'hôpital, … Nombre de scandales et de cas de fraude ont été révélés ces dernières années, comme le rappelle un extrait récent de la presse de Niamey.

… Pendant ce temps, un bonhomme circule librement dans le pays après s’être livré à un trafic de faux dédouanements de véhicules au détriment de l’Etat. A la tête d’un réseau, il parvient à dédouaner quelques 600 voitures avec des faux documents administratifs, causant une grosse perte financière de plusieurs centaines de millions de francs au pays. … Partant de cette logique, certains se sont enrichis avec les marchés publics qu’on leur octroie à tour de bras et qu’ils ne sont pas tenus d’honorer. Ils pillent les maigres deniers publics difficilement collectés, en dehors de la moindre prestation, pendant que les services sociaux (santé, éducation…) manquent souvent du strict minimum pour fonctionner.

(Issa 2006) 2.2.4. Les problèmes liés au cadre réglementaire. Un manque de confiance dans le système judiciaire et dans l'interprétation des règlements par les fonctionnaires. L’importance de la bonne gouvernance et de la crédibilité des décisions dans le processus de développement est largement reconnue. Des décisions mal appliquées, imprévisibles ou incohérentes, prises par ceux-là même qui sont chargés de les exécuter peuvent devenir un frein au développement des entreprises du secteur privé. De fait, ce n’est pas seulement la nature du cadre réglementaire qui importe, mais aussi son application et la certitude que peuvent avoir les opérateurs que les décisions sont correctes et non biaisées. Comme le montrent les données, le Niger est encore loin des meilleures pratiques internationales quant à la capacité des administrations à mettre en place et à faire appliquer des mesures favorables aux marchés et aux firmes, et ceci d'une manière transparente et cohérente. Il existe donc une forte défiance des entrepreneurs du secteur manufacturier en la capacité de l'administration à i) fournir une interprétation prévisible des règlements, ii) organiser un système judiciaire efficace et iii) assurer une cohérence minimale des principales mesures de politique économique. En outre, l'étendue des phénomènes de corruption mentionnés précédemment ne contribue certainement pas à améliorer cette perception globalement négative (Graphique 2. 7).

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Graphique 2. 7. Interprétation des règlements et confiance dans le système judiciaire. (Pourcentage de désaccord rapporté par les firmes).

51.3

58.3

64.9

35.1

40.5

0

10

20

30

40

50

60

70

NB: Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale

Globalement, les dirigeants des entreprises du secteur manufacturier ont assez peu confiance dans la cohérence du cadre réglementaire et dans le système judiciaire. Ces dirigeants sont environ 51 pourcent à trouver que l’interprétation et l’application par les fonctionnaires des règlements et lois qui affectent leurs établissements ne sont pas prévisibles, ce qui ne favorise guère une prise de décision rationnelle. En outre, un grand nombre d'entrepreneurs du secteur manufacturier expriment de sérieux doutes quant au fonctionnement du système judiciaire au Niger. Ainsi, ils sont presque 60 pourcent à ne pas considérer que les tribunaux soient justes, impartiaux et non corrompus:

La tentation, ce n'est pas seulement à l'égard des magistrats, c'est d'abord dans l'esprit du justiciable. …, dans l'esprit de la population, la justice s'achète. Un juge d'instruction du tribunal régional de Niamey, cité dans Alou (2005, p 9).

De plus, presque 65 pourcent des firmes ne trouvent pas que les décisions de justice soient rapides et 40,5 d'entre elles ne considèrent pas les tribunaux comme capables d'appliquer leurs décisions. Par contre, et c'est un fait assez positif, seuls un peu plus d'un tiers des dirigeants de firmes n'estiment pas que les tribunaux soient abordables. Cette appréciation pour le moins réservée quant au système judiciaire, combinée au faible développement du système bancaire et à la persistance de pratiques ancestrales, permet d'expliquer pourquoi d'une part plus de la moitié des transactions (55,1 pourcent) se font au comptant et d'autre part pourquoi les firmes tentent en priorité des recours à l'amiable (57 pourcent des cas) en cas de litige commercial ou d'impayé. Ceci peut se comprendre aisément, en cas de litige, il a fallu en moyenne plus d'une année aux tribunaux pour rendre leur verdict (64 semaines en moyenne). Ainsi, pour l'essentiel, les opérateurs économiques semblent restreindre leurs échanges avec les clients et fournisseurs qu’ils connaissent ou qui leur sont conseillés.

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Ces résultats confirment l'étendue des problèmes liés au fonctionnement du système judiciaire au Niger qui reposent en partie sur une honnêteté parfois incertaine et des compétences parfois limitées du personnel judiciaire ainsi que des moyens matériels, au mieux, limités. Comme le note Alou (2005), peu de choses semble avoir changées depuis les commentaires ci-dessous qui datent de 1990.

La justice est l'objet de nombreux procès qui, tous, s'accordent sur un acte d'accusation étoffé, sévère et sans appel: absence d'un pouvoir judiciaire indépendant, subordination de la justice au pouvoir politique, vénalité des juges, insuffisance et inadéquation de la formation des magistrats, misère financière et documentaire des tribunaux, excessif juridisme des règles et procédures, éloignement de l'appareil judiciaire par rapport à la population Du Bois de Gaudusson, cité dans Alou (2005, p7).

Enfin, une comparaison internationale n’est pas favorable au Niger. En effet, le pourcentage de firmes en désaccord avec la prévisibilité des réglementations n'est inférieur qu’aux données rapportées pour le Bénin, le Brésil et la Tanzanie. Le Niger demeure loin des meilleures pratiques du comparatif, à l’instar des 14,1 pourcent des firmes en Chine qui font une telle évaluation de la situation.

Graphique 2. 8. L’interprétation et l’application des règlements est prévisible (Pct. De désaccord).

66.0 63.456.5

51.344.4 42.1 40.0

35.9 35.1

14.1

0.0

10.0

20.0

30.0

40.0

50.0

60.0

70.0

Brés

il

Béni

n

Tanz

anie

Nig

er

Cam

bodg

e

Séné

gal

Oug

anda

Inde

Mal

i

Chin

e

NB: Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale Un poids des réglementations qui demeure encore important. La mauvaise conception, la multiplicité ainsi que l’application peu cohérente des réglementations peuvent avoir un impact non négligeable sur les firmes. Les données suggèrent que le fardeau réglementaire demeure important au Niger. Les dirigeants des firmes manufacturières déclarent ainsi affecter environ 15 pourcent de leur temps à régler des formalités administratives de tous ordres. Les dirigeants de firmes étrangères, les exportateurs, et surtout les dirigeants des grandes entreprises semblent les plus affectés par ce problème (Tableau 2. 3). Pour cette dernière catégorie d'entreprise, les dirigeants doivent consacrer près d’un tiers de leur temps à traiter de ces problèmes.

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Tableau 2. 3. Evaluation par les chefs d’entreprises du poids des réglementations (en Pct.)

Réglementations Niger Très Petites

Petites etMoyennes

Grandes et Très

GrandesEtrangers Locaux Exportateurs Non

Exportateurs

Pourcentage du temps d’un dirigeant d’entreprise affecté au traitement des réglementations 15,04 14,00 12,01 32,60 22,80 12,26 27,70 13,95

Importation*

Temps moyen afférent au dédouanement d’un container (en jours) 6,81 2,25 8,56 3,50 3,50 7,08 6,71 6,84

Délai le plus long supporté pour le dédouanement d’un container (en jours) 10,72 9,00 12,24 6,00 11,57 10,39 5,00 11,22

Exportation**

Temps moyen afférent au dédouanement d’un container (en jours) 3,00 n.a. 2,00 4,00 4,00 2,00 3,00 n.a.

Délai le plus long supporté pour le dédouanement d’un container (en jours) 10,00 n.a. 4,50 15,50 15,50 4,50 10,00 n.a.

NB: * Exclusivement pour les firmes importatrices, ** Exclusivement pour les firmes exportatrices.

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale

Pour un pays enclavé et largement désertique tel le Niger, dont le réseau de transport est limité, la qualité et la rapidité des procédures d'importation et d'exportation est cruciale. Les résultats de l'indicateur de commerce transfrontalier (DB 2006), qui prend en compte le temps requis pour le dédouanement ainsi que les délais liés au transport des biens, sont défavorables au Niger. Cet indicateur, qui mesure en fait la facilité ou non à importer des biens, suggère que le différentiel de temps requis pour le Niger en comparaison des pays de l'OCDE, des pays d'Asie de l'Est et du Pacifique à forte croissance ainsi que de l'Afrique Subsaharienne est énorme (Graphique 2. 9). Ainsi, le temps requis pour importer des biens au Niger est 6,4 fois supérieur au temps requis pour importer des biens équivalents dans les pays de l'OCDE et 3,1 fois supérieur au temps nécessaire pour les pays d'Asie de l'Est et du Pacifique. Ces valeurs sont plus mauvaises que celles obtenues pour l'Afrique subsaharienne dans son ensemble. Le caractère enclavé du Niger et le faible développement des moyens de transport implique que le pays est moins compétitif à ce niveau que nombre de pays de la sous-région, le Mali, le Bénin et surtout le Sénégal.

Graphique 2. 9. Facilité à importer.

6.4

4.4 4.3 3.9 3.5 3.1 3.12.4

1.9 1.7

3.12.1 2.1 1.9 1.7 1.5 1.5 1.2 0.9 0.8

0

2

4

6

8

Nig

er

Mal

i

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ique

Sub

-sah

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Inde

Afr

ique

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Sud

Séné

gal

Chin

e

Différentiel vs OCDE Différentiel vs Asie de l'Est et Pacifique

Source: Doing business 2006.

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Les données de l'EE confirment que le problème se situe au niveau des délais de transport. En effet, le Niger semble plutôt performant quant à la rapidité des procédures d’importation (Graphique 2. 10). Il est proche des pays ayant les meilleurs délais du continent tels l'Afrique du Sud et l'Ouganda; ce dernier pays étant souvent considéré comme une référence en la matière car il a réalisé durant les années quatre-vingt dix une refonte complète de ses procédures liées au commerce international. Cependant, des circonstances exceptionnelles peuvent se produire et impliquer des délais plus longs. Les délais les plus longs reportés en 2004 pour dédouaner un container sont en moyenne de 10,7 jours pour les importations.

Graphique 2. 10. Délais requis pour dédouaner un container (jours).

12.210.6 9.9

7.9 7.1 6.8 6.2 5.8

24.4

21.2 20.4

12.514.5

10.7 11.5 11.2

0.0

5.0

10.0

15.0

20.0

25.0

30.0

Bénin Inde Mali Chine Sénéga l Niger Afrique duSud

Ouganda

Temps mo yen po ur dédo uaner un co nta iner Temps maximum po ur dédo uaner un co nta iner

Importation

NB: Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquêtes Entreprises 2003-2006, Banque Mondiale.

Une comparaison de certaines pratiques réglementaires. Comme l’ont indiquées les sections précédentes, l’environnement réglementaire au Niger présente un certain nombre de dysfonctionnements. En outre, sur un grand nombre de points, il demeure de qualité moindre que celui de nombreux pays. Pour compléter la discussion sur l’environnement réglementaire des firmes au Niger, cette section se focalisera sur trois autres éléments importants du climat des investissements, à savoir la création d'entreprise, l'obtention de licences ainsi que les formalités de fermeture d'entreprise (Graphique 2. 11). L’analyse est menée sur la base des indicateurs dits de "Doing Business" qui se focalisent sur le cadre formel légal au sein duquel opèrent les entreprises. Ces indicateurs sont disponibles sur une base annuelle pour environ 155 pays et s'avèrent utiles pour comparer les cadres légaux théoriquement appliqués dans divers pays et régions. Les données "Doing Business" révèlent qu'actuellement, pour les indicateurs considérés, l’Afrique sub-saharienne est souvent la région où ceux-ci sont les plus mauvais. Pour le Niger, ces indicateurs de climat des investissements sont aussi en l'état actuel mauvais. Ces indicateurs suggèrent:

• qu'au niveau des formalités de création d’entreprise, les quatre paramètres retenus posent problème au Niger. En effet, les coûts administratifs induits, le capital minimum ainsi que le temps requis sont très élevés pour la création d’entreprise. Le Niger demeure loin des meilleures pratiques (Canada).

• que l'obtention de licences en vue de la réalisation d'un entrepôt est difficile; longue et très couteuse, même lors d'une comparaison au sein de l'UEMOA (Sénégal);

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• que comme dans les autres pays d’Afrique subsaharienne, fermer une entreprise au Niger est assez coûteux, long et induit un faible taux de recouvrement des capitaux investis.

Graphique 2. 11. Indicateurs de l’environnement des affaires au Niger: Janvier 2005.

13 .03 5 .0

4 6 4 .4

7 6 0 .8

2 .0 3 .0 0 .9 0 .08 .03 2 .0

19 0 .8

3 23 .1

0

10 0

2 0 0

3 0 0

4 0 0

50 0

6 0 0

70 0

8 0 0

# de P ro cédures Durée (jo urs ) Co ût (% du RNB percapita)

Capita l Minimum (%du RNB per capita )

Niger Canada Bénin*

2 7 .016 5 .0

2 9 2 0 .3

6 .0 67.0 18 .818 .018 5.0 175.9

0

50 0

10 0 0

150 0

2 0 0 0

2 50 0

3 0 0 0

3 50 0

# de P ro cédures Durée (jo urs ) Co ût (% du RNB per capita )

Niger Palau Sénégal*

LicensesCréation d'entreprise

5 .0

18 .0

2 .60 .64 .0

9 2 .7

3 .07.0

19 .1

0

10

2 0

3 0

4 0

50

6 0

70

8 0

9 0

10 0

Durée (années ) Co ût (% valeur entrepris e ) Taux de Reco uvrement(cents /do lla rs inves ti)

Niger Japon Sénégal*

Fermeture d'entreprise

* Meilleur pays UEMOA Source: Doing business 2006.

De fait, le Niger est dans une situation difficile. Le cadre légal présente des procédures nombreuses et complexes, avec des coûts administratifs forts. Le cadre de référence adéquat pour améliorer rapidement ces éléments du climat des investissements au Niger n’est pas la sous-région, mais les zones qui présentent les meilleures performances pour ces indicateurs, le plus souvent les pays de l’OCDE ou de l’Asie du sud. 2.2.5. Des déficiences au niveau des infrastructures. Pour un pays enclavé tel le Niger, la qualité des principaux services d'infrastructure est cruciale pour le développement du secteur privé. Malheureusement, la qualité et la disponibilité des infrastructures posent de sérieux problèmes pour les firmes au Niger. Sur l'ensemble de l'échantillon d'entreprises manufacturières (Tableau 2. 1), les problèmes liés à la fourniture d'électricité, au transport et aux télécommunications sont un problème majeur ou très sévère pour 28 à 41 pourcent des entreprises.

• Selon la perception des chefs d'entreprises, la fourniture d'électricité est le principal problème lié aux infrastructures au Niger en 2005. Les problèmes d’électricité sont considérés comme très graves par plus de 41 pourcent des firmes manufacturières. En 2004, celles-ci ont dû faire face à des coupures d'electricité presque quotidiennes (des coupures se sont produites environ 29 fois par mois) d'une durée moyenne de 2 heures.

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Ces coupures ont occasionnées une perte équivalente en moyenne à 5,6 pourcent du chiffre d'affaire annuel. Cette perte est comparable à ce que l'on observe en Afrique subsaharienne mais reste supérieure à ce que l'on note au Sénégal (5,1 pourcent), au Mali (perte de 2,7 percent) et nombre de pays hors de l'Afrique tels le Cambodge (perte de 2,9 percent) ou la Chine (perte de 1,8 pourcent). Ces problèmes sont en partie explicables par le fait que le Niger est un importateur net d'énergie; ainsi en 2002 environ 83 pourcent des besoins du pays devaient être couverts par des importations, principalement en provenance du Nigeria. La production nationale de SONICHAR et NIGELEC n'est pas suffisante pour couvrir les besoins nationaux (Weber et Kechichian 2006).

• Les problèmes liés au transport sont aussi jugés importants par les firmes en 2005,

par 36 pourcent d’entre elles. Le Niger souffre de voies de communication en mauvais état à l’intérieur du pays et vers les pays voisins en dépit de dépenses considérables ces dernières années (Weber et Kechichian 2006). Le réseau routier rural est particulièrement faible étant donnée l'importance de la population rurale. En 1999, seul 7,9 pourcent du réseau était bitumé contre 12,5 pourcent en moyenne en Afrique subsaharienne, un chiffre lui-même faible30. Ce réseau routier d'environ 10100 Km est trop restreint pour couvrir d'une manière appropriée les besoins actuels du trafic. Par ailleurs, le gouvernement a poursuivi ses efforts de libéralisation du secteur dans le but d’accroître l'efficacité du système de transport, notamment en termes de coûts, de délais, de régularité et de sécurité. Dans ce cadre, il a abandonné les activités d'entretien du réseau routier en régie qui sont désormais exécutées par des entreprises privées de travaux publics, ce qui permet à l’administration de se concentrer sur la planification, la programmation, la budgétisation et la surveillance des travaux.

Tableau 2. 4. Données d'infrastructures: une comparaison internationale.

Problème Niger Bénin Cambodge Mali Sénégal Zambie Chine Inde

Pct. de la production perdue à cause de coupures de courant 5,6 7,6 2,9 2,7 5,1 4,5 1,8 n.a.

Occurrence de coupures d’électricité (équivalent en jours pour 2004) 29.0 43,9 5,7 14,6 31,5 37,2* n.a. n.a.

Pct. des firmes ayant leur propre générateur 30,8 26,9 39.0 45,3 61,6 38,2 17,0 68,5

Délai en jours entre le dépôt de la demande et la mise en place du service suivant :

– Connexion téléphonique 52,5 200,9 4,1 65.0 15,3 132,5 12,5 n.a.

– Connexion électrique 36,0 104,5 7,6 31,7 12,4 120,7 18,2 n.a.

NB. : Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier. Source: Enquêtes Entreprises 2003-2006, Banque Mondiale.

• Les problèmes liés aux télécommunications sont aussi jugés importants par les

firmes, par 29 pourcent d’entre elles. Selon l'Union Internationale des Télécommunications, le nombre de lignes fixes par habitant est demeuré presque inchangé entre 1999 et 2003, aux environ de 0,19. Ceci est à rapprocher d'une moyenne pour l'Afrique subsaharienne de 3.01 pour 100 habitants. Cependant, il faut aussi mentionner que la téléphonie mobile se développe rapidement, suite à l'attribution en 2000 de deux licences GSM à TELECEL et CELTEL-Niger. Ceci permet dans une certaine mesure de compenser les limites de la téléphonie fixe, ainsi en 2005 environ 30

30 - En 1999, au Moyen Orient et en Afrique du Nord, 66,4 pourcent des routes étaient bitumées. En Asie du Sud, environ 31 pourcent l'étaient.

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localités au Niger bénéficiaient d'une couverture pour téléphonie mobile (Weber et Kechichian 2006). L'accroissement de l'utilisation des télécommunications dans le secteur privé et l'industrie est limité par le fort niveau de taxation imposé sur les produits électroniques. Selon des études récentes, les taxes perçues incluent une TVA de 19 pourcent, mais celle-ci est de 37 pourcent sur les ordinateurs et les accessoires informatiques et de 52,5 pourcent sur les logiciels.

2.3. ELEMENTS SUR LE CLIMAT DES INVESTISSEMENTS DANS LE COMMERCE, LE TOURISME ET L'INFORMEL. Les données de l'EE suggèrent que les contraintes liées au climat des investissements dans les secteurs du commerce, du tourisme et même du secteur informel au Niger sont souvent similaires à celles rencontrées dans le secteur manufacturier mais sont parfois d'intensité supérieure. L'ensemble des contraintes est maintenant abordé selon les catégories usuelles: corruption, infrastructures et réglementations. 2.3.1. La corruption demeure perçue comme un problème important par les autres secteurs de l'économie. Le Niger se trouve de nouveau dans une position inconfortable en la matière. La corruption est ainsi perçue comme encore plus contraignante par les dirigeants des firmes dans le commerce et le tourisme que par ceux du secteur manufacturier. En outre, la perception de la corruption au Niger dans le secteur touristique est plus forte que celle observée au Mali, au Kenya et en Ouganda, mais moins qu’au Bénin pour le même secteur (Graphique 2.12). Bien que forte (43,5 pourcent des firmes), la corruption est toutefois perçue avec moins d'intensité dans le secteur informel.

Graphique 2. 12. Perception de la corruption dans le commerce, le tourisme et l'informel. (Pct de répondants considérant les points suivants comme des contraintes "majeures" ou "très sévères"

pour leurs opérations et la croissance de leurs entreprises).

43.5

58.361.5

70.6

44.450.0

51.6

0

10

20

30

40

50

60

70

80

Informel Commerce Tourisme Bénin Mali Kenya Ouganda

Niger Tourisme

Memo Item: Estimation population firmes formelles:

57.2 %

Source: Enquêtes Entreprises 2003-2006, Banque Mondiale.

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La part du chiffre d’affaires annuel consacré aux paiements informels souligne une nouvelle fois que le coût de la corruption est assez élevé (Graphique 2.14). Les pratiques dans le secteur du commerce paraissent plus coûteuses que celles en usage dans les autres secteurs, soit 13,2 pourcent du chiffre d'affaire. Ceci n'est guère surprenant vu l'étendue des entraves au commerce au Niger, c'est un corollaire des problèmes rencontrés aux frontières. Les pratiques de corruption reposent essentiellement sur les dédouanements et la fraude caractérisée (Alou 2002). Cette complainte est communément formulée par les professionnels du secteur. Mais ils ne sont pas les seuls à le déplorer. Dans le secteur touristique et même l'informel, la part de ces paiements est bien supérieure à ce qu’elle est pour le secteur manufacturier, soit respectivement 10,7 et 6,4 pourcent.

Graphique 2. 13. Part estimée du chiffre d’affaires annuel consacré aux paiements informels.

10,7

6,4

13,2

0,0

2,0

4,0

6,0

8,0

10,0

12,0

14,0

Commerce Tourisme Informel

Memo Item.Secteur Manufacturier: 4,0%

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale.

2.3.2. Les infrastructures posent problème. Les données de l'EE indiquent aussi que les problèmes liés aux infrastructures (disponibilité et qualité) demeurent aussi non négligeables dans les autres secteurs de l'économie (Graphique 2. 14). En particulier, le secteur touristique semble particulièrement affecté par les problèmes de fourniture d'electricité et de télécommunications, deux éléments clé dans cette activité. Les firmes dans le commerce perçoivent quand à elle une contrainte majeure, aisément compréhensible, le transport; pour presque 42 pourcent d'entre elles il s'agit d'un problème majeur ou très sévère. Enfin, il apparaît que les microentreprises informelles perçoivent les contraintes liées à la fourniture d'electricité et de services de transport comme beaucoup plus faibles que les autres secteurs. Graphique 2. 14. Perception des problèmes d'infrastructure dans le commerce, le tourisme et l'informel.

(Pct de répondants considérant les points suivants comme des contraintes "majeures" ou "très sévères" pour leurs opérations et la croissance de leurs entreprises).

69.2

15.4

38.5

12.8

41.9

18.6

6.512.0

0

10

20

30

40

50

60

70

80

Electricité Transport Télécommunications

Hôtellerie Commerce Informel

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale.

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La fréquence de coupures d’électricité apparaît comme plus forte dans le commerce, et surtout le tourisme, par rapport au secteur manufacturier. Cette situation d'instabilité dans la fourniture du service perdurant depuis longtemps, les firmes se sont adaptées en investissant dans des générateurs; ainsi dans le commerce 22,1 pourcent des entreprises possèdent leur propre générateur, c'est aussi le cas pour presque 54 pourcent des hôtels. Les coupures d'électricité étant inacceptables dans ce type d'activité pour des raisons de qualité de service, il n'est donc guère surprenant que l'utilisation de générateurs y soit la plus forte.

Tableau 2. 5. Indicateurs de services d’infrastructures pour le commerce, le tourisme et l’informel.

Problème Commerce Tourisme Informel

Pourcentage de chiffre d'affaire perdu à cause de coupures de courant 1,6 n.a. 5

Occurrence de coupures d’électricité (équivalent en jours pour 2004) 34.1 49.1 na

Part des firmes ayant leur propre générateur 22,1 53,9 n.a.

Délai en jours entre le dépôt de la demande et la mise en place du service suivant :

– Connexion téléphonique 63,59 25,60 18,75

– Connexion électrique 15,79 45,00 19,22

Source: Enquêtes Entreprises 2003-2006, Banque Mondiale.

Quels que soient les secteurs, les délais d'attente pour des connexions téléphoniques ou électriques sont longs. Cependant, il est intéressant de noter que pour le secteur informel, les délais imposés pour une connexion téléphonique ou électrique, bien qu’importants, le sont bien moins que dans les autres secteurs. Ceci peut refléter une certaine capacité de celles-ci à s'assurer la "coopération" des fournisseurs de services.

2.3.3. Les réglementations demeurent un problème important.

Contrairement au secteur manufacturier, les chefs d'entreprises du commerce, du tourisme et même du secteur informel ont une confiance plus forte dans la prévisibilité du cadre réglementaire, mais conservent la même défiance vis-à-vis du système judiciaire, dans des proportions très similaires (Graphique 2. 15). Ainsi ils ne sont plus respectivement que 46, 42 et 29 pourcent à considérer que l’interprétation des règlements est imprévisible. Par contre, ils sont encore respectivement 67, 54 et 59 pourcent à ne pas faire confiance au système judiciaire pour faire respecter leurs droits contractuels et de propriété. Enfin le recouvrement de factures litigieuses par le biais des tribunaux est très faible pour les secteurs du commerce et du tourisme, corroborant très fortement le sentiment de méfiance des entrepreneurs envers le système judiciaire.

Graphique 2. 15. Interprétation des règlements et confiance dans le système judiciaire.

46.4

67.1

32.4

41.7

53.9

11.7

29.3

58.7

0.00

10

20

30

40

50

60

70

80

"L'inte rpré ta tio n desrèglements es t

prévis ible" (P c t. dedés acco rd)

"Co nfiance dans les ys tème judic ia ire"(P c t. de dés acco rd)

Factures litigieus esreco uvrées grâce

aux tribunausco mmerciaux (P c t.)

Commerce Tourisme Informel

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale.

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Le poids des réglementations demeure non négligeable dans les deux secteurs formels. Ainsi, le pourcentage du temps d’un dirigeant affecté au traitement des diverses réglementations est à peu près identique dans le tourisme, et légèrement plus faible dans le commerce à celui alloué par les dirigeants d'entreprises manufacturières (respectivement de 15,8 et 12,3 pourcent du temps disponible). Le secteur informel paraît bien loin de toutes ces contingences avec 2,1 pourcent du temps d’un dirigeant consacré aux réglementations.

Tableau 2. 6. Evaluation du poids des réglementations dans divers secteurs.

Réglementations Commerce Tourisme Informel

Pct. du temps d’un dirigeant d’entreprise affecté au traitement des réglementations 12,29 15,75 2,11

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale. 2.4. RECOMMANDATIONS POUR AMELIORER L'ENVIRONNEMENT DES ENTREPRISES AU NIGER EN MATIERE DE LUTTE CONTRE LA CORRUPTION, D'ALLEGEMENT DU CADRE REGLEMENTAIRE ET D'AMELIORATION DES SERVICES D'INFRASTRUCTURES. Les résultats de ce chapitre indiquent que le climat des affaires au Niger en 2005/2006 n’est globalement pas favorable au secteur privé, quels que soient les secteurs. En effet, les points négatifs sont très sérieux et abondent. Les plus saillants sont liés à une corruption restant forte, à l’incohérence des réglementations et de leur application, à une faible efficacité de l'appareil judiciaire, … . En outre, de sérieux problèmes d’infrastructures demeurent. 2.4.1. Lutter plus efficacement contre la corruption, améliorer la gouvernance. La corruption contribue à accroître les coûts d'opération des firmes au Niger. Elle est un motif sérieux d’inquiétude pour les entrepreneurs. Le phénomène a un coût non négligeable qui affecte les relations entre les firmes et l'Administration ainsi qu'entre entreprises elles-mêmes. Les autorités nigériennes se sont rendues compte depuis longtemps de l'ampleur du phénomène et ont pris un certain nombre de mesures au fil du temps. Ainsi, entre 1974 et 2000, pas moins de 8 commissions anti-corruption furent créées, pour être ensuite dissoutes au fil des changements de régime politique (Weber et Kechichian 2006). Plus récemment, en 2004, au-delà des textes déjà existants en la matière, le Niger a intégré une loi sur la lutte contre le blanchiment des capitaux 31. En outre, en Mai 2005, fut créée la Commission Nationale d'Elaboration des Stratégies de Lutte contre la Corruption. De plus, le code des marchés publics a été révisé32 et l'exécution du budget améliorée avec le début de mise en place d'un système de gestion des informations financières au sein de l'administration. Cependant, comme le montrent les résultats de l'enquête, ces efforts n'ont pas encore réussi à modifier significativement la perception qu'ont les firmes du phénomène. Ceci suggère que les efforts en la matière doivent être accrus. La lutte contre la corruption est complexe et repose aussi bien sur une amélioration de la gouvernance et de l'efficacité de l'administration (aspect de demande) que sur une implication

31 - Ainsi, par décret N°2004-262/PRN/ME/F du 14 septembre 2004, une Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières a été créée en conformité avec la directive N°07/2002/UEMOA du 19 septembre 2002 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux dans les Etats membres de l`Union". (Le Niger fait des avancées dans la lutte contre la corruption: AngolaPress le 27/10/2005 reporté dans www.Africatime.com). 32 - Il s'agissait notamment de limiter la pratique de contrats de gré à gré avec des individus qui avait cours dans certains ministères.

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accrue du secteur privé (aspect d'offre). La définition d'une stratégie complète de lutte contre la corruption est hors de portée de ce rapport, cependant un certain nombre de mesures rapides peuvent être prises qui tendront à limiter son impact.

Recommandations de court terme (à mettre en place sous 2 ans). Diverses actions peuvent être mises en place, telles que: • le renforcement des dispositifs de contrôle internes (par exemple la systématisation des

audits internes de la gestion des administrations/départements clés) et externes, ainsi que la large diffusion de leurs conclusions;

• la mise en place de mesures microéconomiques permettant de limiter les possibilités de corruption au sein de l'administration, telles que:

mettre en place un système de responsabilité nominative des employés traitant avec les entreprises, ceci pour responsabiliser davantage ces fonctionnaires;

des procédures de publication du patrimoine personnel de l'ensemble des fonctionnaires de haut rang;

l'étude de faisabilité et la mise en place ultérieure de mesures de revalorisation salariales pour certaines professions clé de la fonction publique, ceci en cohérence avec les impératifs budgétaires des autorités.

Enfin, il est nécessaire que des sanctions/pénalités fortes soient effectivement et systématiquement appliquées en cas de corruption avérée, ceci quel que soit le rang hiérarchique des personnes en cause, que celles-ci soient des fonctionnaires, des entrepreneurs ou de simples citoyens. 2.4.2. Poursuivre l'amélioration de l'environnement réglementaire. L'amélioration de l'environnement réglementaire au Niger est impérative, elle aura d'une par un effet direct positif sur le développement du secteur privé et d'autre par réduira les incitations à la corruption. Ceci implique une amélioration du système fiscal, une simplification du cadre réglementaire et une amélioration significative du fonctionnement du système judicaire. L'amélioration du système fiscal. Sur l’ensemble de l’échantillon manufacturier, les taux d’imposition ainsi que leur administration reflètent généralement les préoccupations les plus importantes des chefs d’entreprises. Ces jugements sévères ne sont guère étonnants car les prélèvements fiscaux sont déséquilibrés, ceux-ci provenant d'un secteur formel réduit. Le système fiscal nigérien est en effet caractérisé par une fiscalité relativement lourde, focalisée sur la collecte de recettes publiques sur une faible base taxable; en pratique sur un petit nombre d'entreprises formelles33.

Recommandations de moyen terme (à mettre en place sous 5 ans). Il est nécessaire de simplifier le système fiscal et d'améliorer son application. Ceci passe, par: 33 - La fiscalité demeure relativement élevée et complexe au Niger. Les entreprises sont soumises à divers impôts: l'impôts sur les bénéfices industriels et commerciaux (35 pourcent), un impôt minimum forfaitaire (IMF) au taux de 1 pourcent du chiffre d'affaires, la taxe sur la valeur ajoutée (19 pourcent), un impôt sur le revenu des valeurs mobilières (IRVM) et/ou impôt sur le revenu des créances (IRC), les patentes, la taxe sur frais généraux, la taxe d'apprentissage (2 pourcent de la masse salariale), le versement patronal sur salaires, … .

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• une poursuite de la simplification et de la rationalisation du système fiscal. Il est nécessaire de poursuivre la simplification et la réduction du nombre de régimes dérogatoires en coordination avec la diminution du nombre de taxes existantes et l'élargissement de l'assiette des taxes qui seront conservées. Il est donc suggéré de réaliser une étude sur les modalités de simplifications supplémentaires et la faisabilité d'une diminution additionnelle de l'impôt sur les sociétés et de la TVA à moyen terme;

• une diffusion plus large de l'information fiscale auprès des opérateurs économiques, qui peut être entreprise par l'administration fiscale.

Réduire le poids du cadre réglementaire. Au Niger, les firmes sont confrontées à un ensemble de mesures administratives qui, bien que paraissant insignifiantes prises individuellement, prennent finalement beaucoup de temps. Il est nécessaire de procéder à une simplification générale et d'améliorer en particulier des éléments liés aux procédures de création et fermeture d'entreprises, ainsi que d'obtention de licences, ce qui favorisera une concurrence accrue entre firmes.

Recommandations de court terme (à mettre en place sous 2 ans).

• Une simplification et une réduction du coût des procédures existantes. Les procédures de création/fermeture d'entreprises, et d'obtention de licences pour la construction d'un entrepôt à usage commercial sont à cet égard symptomatiques des problèmes au Niger: le coût global est souvent élevé, les procédures peuvent être longues et le résultat final dans certains cas est en pratique soumis au bon vouloir de l'administration. Il est nécessaire d'amener graduellement mais rapidement ces procédures au niveau des meilleures pratiques, c'est à dire au niveau des pays de l'OCDE. Les cibles appropriées sont indiquées au tableau suivant, celles-ci ont été définies sur la base des meilleures pratiques telles qu'elles ressortent des indicateurs "Doing Business" 2006. Ceci permettra en outre de favoriser la concurrence et réduire les barrières à l'entrée dans le secteur formel.

Créer une entreprise Niger OCDENombre de procédures 13.0 6.5Durée en jours 35.0 19.5Coût (Pct. du PNB per capita) 465.4 6.8Min. capital (Pct. du PNB per capita) 760.8 41.0

Fermer une entreprise Niger OCDEDurée en années 5.0 1.5Coût (Pct. de la valeur de l'ent.) 18.0 7.4Taux de recouvrement (cents/dollar) 2.6 73.8

Obtention de licenses Niger OCDENombre de procédures 27.0 14.0Durée en jours 165.0 150.0Coût (Pct. du PNB per capita) 2,920.3 68.0

L'amélioration du fonctionnement du système judiciaire. La fonction judiciaire au Niger est influencée par le traité de l’OHADA. Le Traité a permis l’introduction d'actes uniformes afin de pallier aux différences juridiques dans le droit des affaires (Chapitre 1). Malgré cela, presque 60 pourcent des dirigeants dans le secteur

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manufacturier ne considèrent pas que les tribunaux soient justes, impartiaux et non corrompus. Au Niger, le système judiciaire laisse en effet à désirer et manque notamment de locaux, de matériel, de fournitures et de personnel qualifié. Du fait de ces déficiences, il est dans l’ensemble jusqu'à présent inefficace. La petite corruption est en outre élevée dans ce domaine (Alou 2005). Bien que des projets récents soient en cours dans le domaine34, il est nécessaire de poursuivre les efforts dans le secteur. Recommandations de moyen terme (à mettre en place sous 5 ans). En dépit des progrès réalisés avec l’adoption du traité de l’OHADA, le fonctionnement du système judiciaire doit connaître des améliorations. Il semble important que le Ministère de la Justice applique rapidement les mesures suivantes:

• la promotion des juridictions commerciales qui doivent être mieux armées pour trancher les litiges, notamment dans les domaines d’ordre financier et des droits de propriété. Ceci implique:

de pallier au problème du faible nombre de juges ayant compétence dans les domaines du droit commercial et de la fiscalité des entreprises. Il faudra donc s'assurer que l’École Régionale SUpérieure de la MAgistrature (ERSUMA) créée par l’OHADA à Porto Novo fournisse un flux régulier de juges spécialisés qui soit effectivement embauchés par l'Administration;

d'améliorer l'équipement des tribunaux et greffes. Il s'agit d'améliorer l’infrastructure, les installations et les ressources des tribunaux et du greffe (informatisation, documentation, mobilier, salles d’audience, matériel de bureau, …) pour limiter les lenteurs et améliorer la transparence. Ceux-ci ne sont actuellement pas suffisamment équipés pour mener à bien les missions qui leur ont été confiées, d’où des lenteurs procédurières;

de publier systématiquement les décisions de justice pour assurer une transparence accrue.

• la promotion des procédures d'arbitrage, ce qui peut impliquer de réviser les lois afférentes et de créer une institution spécialisée.

2.4.3. L'amélioration des services d'infrastructures. Les infrastructures posent de grands problèmes au Niger. Les problèmes liés à la fourniture d'électricité, au transport (routier et ferroviaire) et aux télécommunications sont un problème majeur ou très sévère pour 28 à 41 pourcent des entreprises. Il est nécessaire d'améliorer rapidement la situation pour permettre aux firmes de restaurer un peu de leur compétitivité.

Recommandations de moyen terme (à mettre en place sous 5 ans).

L'electricité. • La qualité et le volume de l'offre électrique doivent être améliorés. Bien que la

NIGELEC ait depuis quelques années mis en œuvre un vaste programme de développement et d'électrification qui a eu pour conséquence l'amélioration du taux d'électrification, les problèmes lies à la qualité du service restent nombreux comme le soulignent les résultats de l'EE. Pour pallier à ces problèmes dans le moyen terme, il est ainsi nécessaire de s'assurer de i) l'application effective de la stratégie mentionnée dans la "lettre de politique sectorielle de l’électricité", ii) de poursuivre la restructuration interne de la NIGELEC ainsi qu'optimiser son programme

34 - Il s'agit du programme ARJUDI (Programme d'Appui aux Réformes Judiciaires) financé par la Coopération française et du PAJED (Projet d'Appui à la Justice et à l'Etat de Droit) de l'Union Européenne.

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d'investissement – en particulier pour les investissements lourds (tels ex. centrale charbon de Tahoua, nouvelle ligne de transport 330 kV avec le Nigéria, développements hydroélectriques - World Bank 2006d). Ces améliorations étant réalisées, et même si une privatisation pure et simple n'est plus pour l'instant à l'ordre du jour, il sera nécessaire d'envisager une libéralisation complète du secteur avec une forme appropriée de partenariat public-privé.

Le transport. • Etat du réseau routier. Il est suggéré de continuer de se focaliser sur la rénovation et

la maintenance consécutive du réseau existant ainsi que la réalisation des projets actuellement en cours, ce qui passe par i) un réajustement des dépenses publiques en faveur de la maintenance du réseau existant, ii) l'introduction des dépenses de maintenance dans les projets routiers financés par les bailleurs de fonds, iii) l'amélioration de la gestion du CAFER et de son financement et iv) le renforcement de la DGTP (World Bank 2005c).

• Le secteur du transport. Il est conseillé de mettre à jours les réglementations et de libéraliser plus avant le secteur des transports (World Bank 2005c).

• Il est requis de fiabiliser et sécuriser le plus rapidement possible des corridors de transport (limitation des points de contrôle, officiels ou non) en direction du Bénin, du Ghana, du Burkina Faso et du Nigéria.

Les télécommunications. • La libéralisation du secteur des télécommunications est effective, il s'agit de s'assurer

que SONITEL poursuit son programme d'extension du réseau fixe et que les opérateurs de téléphonie mobile accroissent leur couverture dans le pays.

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CHAPITRE 3. LES MARCHES DE FACTEURS: LE MARCHE DU TRAVAIL ET LE SECTEUR FINANCIER. Après l'analyse de divers aspects du climat des investissements au Niger présentée au chapitre précédent, l'on étudie maintenant un élément important pour la performance des firmes, le fonctionnement des marchés de facteurs. Celui-ci correspond à une des grandes catégories de contraintes citée par les entreprises et regroupe les sous-contraintes suivantes: réglementation du travail, compétence/éducation des travailleurs, coûts des financements et accès aux financements35. Le fonctionnement du marché du travail formel au Niger est abordé en premier. La seconde partie couvre les relations entre les entreprises et le secteur bancaire. 3.1. ELEMENTS SUR LE MARCHE DU TRAVAIL FORMEL AU NIGER. Une bonne compréhension du marché du travail ainsi que de son fonctionnement au Niger sont importants pour la stabilisation des performances macroéconomiques et le développement ultérieur du secteur privé 36 . En conséquence, les questions relatives au marché du travail formel ont été abordées en détails par l'EE37. Cette section suggère que, malgré un classement relativement faible de ces contraintes par les chefs d'entreprises, certains problèmes demeurent sur le marché du travail formel dont:

• Une persistance de divers problèmes institutionnels. En effet, les réglementations relatives aux embauches et licenciements sont peu flexibles. De plus, les asymétries informationnelles demeurent conséquentes;

• Un important manque d'éducation de la force de travail ainsi qu'un très faible développement de formations professionnelles appropriées pour les employés en activité.

Enfin, les données de l'EE indiquent aussi que les niveaux de rémunération des ouvriers non qualifiés sont assez élevés en termes comparatifs, sans liens réels avec la productivité effective. De la même manière, les niveaux de salaires des managers ainsi que des cadres apparaissent comme relativement élevés. Ceci peut être expliqué par le mode de formation des salaires. Celui-ci repose sur une forme de partage de rente entre patronat et employés (Malcomson 1997).

35 - Les problèmes d'accès à la terre ne sont pas traités spécifiquement dans cette section. En effet, ils sont une contrainte forte pour seulement 10,8 pourcent des firmes formelles et l'indicateur pour le marché foncier de DB 2006 permet au Niger d'obtenir son meilleur classement en la matière, 90ème sur 155. De fait, bien que l'accès au foncier demeure un problème, il n'est pas d'ordre critique est n'est donc pas abordé dans ce rapport. 36 - Le marché du travail formel a un rôle en termes de réallocation de ressources entre secteurs et conditionne ainsi en partie une amélioration soutenable du niveau de vie des populations. Le secteur formel - essentiellement urbain - est un attracteur majeur de par les différentiels de revenus existants. Par exemple en 2004-2005, les données de l'enquête ECI indiquent qu'un travailleur de production non qualifié du secteur manufacturier Nigérien gagne en 3,4 mois l'équivalent du PIB annuel moyen per capita. Indirectement, l'évolution du marché du travail formel affecte aussi l'évolution du secteur informel car ce dernier attire le plus souvent les personnes n'ayant pu obtenir d'emploi formel, qu'ils soient des migrants ruraux ou de jeunes diplômés en quête d'un emploi salarié à Niamey. Enfin, le fonctionnement du marché du travail formel conditionne en partie les performances des firmes et donc l'évolution des secteurs étudiés. 37 - Ainsi, outre les questions usuelles sur les effectifs des firmes, la formation et les salaires, sont aussi incluses les réponses de 554 entretiens individuels avec les employés des entreprises formelles. Celles-ci fournissent des informations sur les taux de salaire actuels, les emplois occupés dans l'entreprise, l'éducation ainsi que certaines données démographiques.

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3.1.1. Quelques caractéristiques institutionnelles du marché du travail au Niger. La population active au Niger était estimée à environ 5,9 millions de personnes en 2004. En 2002, l'agriculture employait environ 90 pourcent de la population active, l'industrie et le secteur commercial employaient environ 6 pourcent de la population active, les 4 pourcent restant étant employés par le secteur public (World Bank 2002). Le marché du travail formel ou moderne représente une fraction de l'ensemble du marché du travail, environ 1,3 pourcent de la population active est rémunérée sur la base d’un salaire régulier. La région de Niamey concentre une grande partie de la population et la majorité des opportunités d'emploi dans le secteur formel. Divers éléments institutionnels peuvent affecter le bon fonctionnement du marché du travail formel, tels que la nature des contrats de travail, le rôle des syndicats, la réglementation du travail et les modalités de recherche d'emploi. Ceux-ci sont maintenant analysés.

• Dans le secteur formel, 67,8 pourcent de la force de travail est en activité avec un statut d'employé permanent à temps plein38. Cependant des différences sectorielles persistent (Tableau A.3.1. 1). La proportion d'employés bénéficiant de contrat permanents dans le secteur manufacturier est d'environ 77,5 pourcent, un chiffre voisin de ce que l'on observe en Erythrée ou au Nigeria. Ceci implique pour ce secteur une utilisation d'employés à temps partiel ou d'occasionnels dans une proportion bien plus faible que celle observée dans des pays tels que le Kenya et l’Ouganda 39. Ceci constitue une contrainte au développement des entreprises car cela ne leur permet pas d’adopter une certaine flexibilité de leur force de travail pour faire face à d'éventuels retournements de tendance. La structure de la force de travail dans le secteur du commerce est un peu plus flexible, environ 65 pourcent des employés sont titulaires d'un contrat de travail permanent à temps plein. Dans le secteur des hôtels, 78,4 pourcent des employés ont de tels contrats.

• Les syndicats sont depuis longtemps partie prenante du marché du travail au Niger40 et ont des relations avec le patronat et les autorités parfois conflictuelles. En 2004/2005, environ 46 pourcent des entreprises manufacturières et hôtelières interrogées indiquent avoir des employés appartenant à un syndicat. En revanche, moins de 20 pourcent des entreprises commerciales rapportent avoir des employés affiliés à un syndicat (Tableau A.3.1. 2). En outre, dans ces trois secteurs, la présence des syndicats tend à croitre avec la taille des entreprises et demeure prépondérante dans la plupart des entreprises publiques. Dans les secteurs manufacturier et hôtelier, la présence des syndicats semble un peu plus importante pour les firmes étrangères que pour les firmes privées nigériennes.

38 - Données pondérées sur les trois secteurs enquêtés, estimation sur l'ensemble de la population de firmes au Niger. 39 - Au Nigeria en 2001, près de 89 pourcent de la main d’œuvre bénéficiait de contrats de travail permanent à temps complet. En Erythrée en 2002, près de 85 pourcent des travailleurs bénéficiaient de ce type de contrat de travail. A l’opposé, une proportion plus réduite de contrats permanents a été observée au Kenya et en Ouganda. Au Kenya en 2002-2003, seuls 58 pourcent des travailleurs du secteur manufacturier avaient des contrats permanents à temps plein. De même en 2002-2003, seuls 56 pourcent des employés du secteur manufacturier Ougandais bénéficiaient de tels contrats. 40 - Le mouvement syndical nigérien est en pleine restructuration depuis quelques années. Si l’Union des Syndicats de Travailleurs du Niger (USTN), une centrale regroupant une trentaine de syndicats professionnels dont le Syndicat National des Enseignants du Niger (SNEN), a tenu pendant longtemps le monopole de la représentation des travailleurs, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Avec la création de plusieurs autres confédérations syndicales, dont la Confédération Nigérienne des Travailleurs (CNT) en 1997 et en janvier 2001 de la Confédération Démocratique des Travailleurs du Niger (CDTN), le paysage s'est davantage diversifié. La naissance de ce 3ème pôle syndical est aussi perçue comme le résultat de la faillite de l'USTN à défendre les intérêts des travailleurs. Dans les années 1990, l'USTN et l’Union des Scolaires Nigériens (USN) ont été les moteurs de la contestation démocratique. De nombreux syndicats sectoriels importants existent, comme dans la santé, la magistrature, l’enseignement supérieur. Ces syndicats sont très largement représentés dans le secteur public. Les syndicats ont en particulier un rôle important dans la définition et la renégociation des conventions collectives qui régissent les rapports employeurs-employés ainsi que les rémunérations au niveau des branches.

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Pour les firmes reportant une présence de syndicats en leur sein, le taux de syndicalisation est assez élevé, environ 86 pourcent dans le secteur manufacturier, 82 pourcent dans le secteur du commerce et environ 58 pourcent dans le secteur hôtelier. L'impact moyen global de l'activité des syndicats semble assez faible, moins d'une journée de travail aurait été perdue en 2005 suite à leur activité, que ce soit dans le secteur manufacturier, le secteur commercial ou hôtelier. Toutefois, si l'activité globale des syndicats semble relativement faible en 2005, elle peut constituer au niveau de certaines entreprises individuelles un problème majeur. Certaines entreprises ont en effet perdu jusqu'à 38 journées de travail de par des grèves et autres conflits internes. Ceci suggère que l'influence des syndicats demeure non négligeable dans certaines entreprises, plus que ne le laisseraient supposer des moyennes globales sur l'échantillon.

• Par définition le cadre réglementaire lié au Code du Travail41 peut avoir une influence majeure sur le marché du travail formel et donc indirectement sur l'ensemble du marché du travail au Niger. A ce niveau, la réglementation du travail ne semble pas perçue comme un problème majeur par la population d'entreprises formelles au Niger, seules 4,3 pourcent d'entre elles considèrent la réglementation du travail comme une contrainte majeure ou sévère. Toutefois, les perceptions sectorielles sont très différenciées. Alors que seules 2,3 pourcent des entreprises dans le secteur commercial considèrent la législation actuelle du travail comme étant un problème, elles sont cependant 15,4 pourcent dans l'industrie manufacturière et 16,7 pourcent dans le secteur hôtelier à avoir ce point de vue (Graphique 3.1. 1).

Graphique 3.1. 1. Contraintes liées à la réglementation du travail. (Pct de firmes citant l'item comme une contrainte majeure ou sévère).

16.715.4

2.3

0.0

4.0

8.0

12.0

16.0

20.0

Hotel IndustrieManufacturière

Commerce

Estimation pour la population de firmes

4.3 %

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale.

De fait, bien que ce ne soit pas le problème le plus important, il apparaît toutefois que la législation du travail créée des difficultés pour certaines catégories de firmes. Ceci n'est guère surprenant si l'on prend en compte la nature des réglementations actuelles. Comme le soulignent les indicateurs dits de "Doing Business" (Graphique A.3.1. 1), les indicateurs de réglementation du marché du travail au Niger en 2005 fournissent une image d'un marché du travail rigide (indice de rigidité de 90 sur un maximum de 100, ce qui signale de fortes contraintes réglementaires à l'embauche et aux licenciements), où les coûts d'embauche bien que relativement élevés (environ 16 pourcent du salaire) ne sont pas excessifs par rapport à d'autres pays (Chine, 30 pourcent du salaire), mais où les coûts de licenciement sont forts (l'équivalent de 76 semaines de salaire) bien que

41 - Le contrat de travail est régi par l'Ordonnance n° 96-039 du 29 juin 1996, entrée en vigueur le 9 juillet 1996 portant Code du Travail du Niger.

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loin des cas les plus extrêmes (Brésil, 165 semaines de salaire). En outre, il faut mentionner que les réglementations au Niger demeurent extrêmement éloignées des meilleures pratiques en la matière (Singapour par exemple). Ceci suggère que même si les problèmes liés à la réglementation du travail ne sont pas les domaines le plus critiques, ils ne sont pour autant pas à négliger car le cadre réglementaire peut encore faire l'objet de nombre d'améliorations substantielles, surtout dans le domaine de la limitation de la rigidité du marché du travail.

• Enfin, le fonctionnement du marché du travail formel peut être affecté par la circulation de l'information relative aux emplois disponibles. Au Niger, la publicité pour des postes à pourvoir en entreprises n'est pas encore une pratique parfaitement généralisée. Il en résulte qu'un résultat important du Tableau A.3.1. 3, qui rapporte les moyens utilisés par les entreprises et les employés pour trouver des informations relatives aux emplois disponibles, est l'importance des réseaux (relations familiales ou amis). Près de 49 à 68 pourcent des employés et des entreprises utilisent de tels réseaux dans le secteur manufacturier. Ces chiffres sont aussi comparables et importants dans le secteur commercial. Les bureaux de placement publics et privés ont un faible rôle comme les réseaux d'anciens élèves. Cependant, les entreprises commerciales étrangères ont plus recourt aux bureaux de placement publics qu’aux relations familiales pour trouver de nouveaux employés. Toutefois, les employés de telles firmes utilisent toujours les relations familiales ou les amis comme moyen de trouver un emploi. De tels résultats peuvent être interprétés comme la conséquence de déficiences informationnelles sur le marché du travail. Dans un environnement caractérisé par une offre de travail abondante et une difficulté à évaluer ex-ante les compétences réelles des candidats - notamment leurs qualifications académiques - les entreprises ont recours à des sources de confiance telles que les amis, les personnes actuellement employées ou les relations familiales. Ceci donne une sorte de caractère "familial" au marché du travail formel qui affecte sans doute d'une manière négative la rencontre de l'offre et la demande d'emploi sur ce marché, rien ne garantie en effet que les informations obtenues par un tel moyen soient neutres et reflètent avec exactitude les compétences réelles des personnes en recherche d'emploi.

3.1.2. Principales caractéristiques des employés: éducation/formation et santé. Les principales caractéristiques des employés dans le secteur formel au Niger sont présentées ci-après42. Ces caractéristiques individuelles proviennent des entretiens avec les personnels et sont un élément explicatif de la productivité des employés et donc de la performance des firmes aux Niger. Education et formation des employés. Les liens entre la croissance économique et l'éducation sont bien connus. Les externalités générées par une amélioration de l'éducation (meilleure adaptabilité et capacité d'apprentissage) accroissent le stock de capital humain existant dans un pays et in fine favorisent la croissance économique. Au moment de l’indépendance, en 1960, le Niger était le pays africain le moins scolarisé. En 2003, environ 1 millions d'étudiants étaient impliqués dans le système éducatif au Niger à divers niveaux. 86,7 pourcent des étudiants étaient au niveau primaire, 12,6 pourcent étaient dans le système secondaire et seulement 0,7 pourcent étaient dans le supérieur. Malgré les progrès importants réalisés depuis l’indépendance, le

42 - Des éléments additionnels sont présentés à l'Encadre A.3.1. 1.

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taux brut de scolarisation n’excède pas 52 pourcent dans le primaire en 2005, ce qui positionne le Niger parmi les pays où la scolarisation reste la plus faible. En l'état et malgré des efforts certains, le système éducatif nigérien souffre toujours de certains maux endémiques tels des financements encore inadéquats des écoles, des classes surchargées, des discriminations dans l'accès au système scolaire,… (EIU 2005, World Bank 2006c). Certaines des conséquences de ces faiblesses se retrouvent dans les résultats de l’EE. Le Graphique 3.1. 2 compare les pourcentages d'employés ayant atteint un niveau d'éducation donné entre divers pays africains pour lesquels des données d'EE récentes sont disponibles. Le Niger affiche la proportion d'employés sans éducation dans l'industrie manufacturière (13,3 pourcent contre par exemple 1,1 pourcent au Kenya) la plus importante comparée aux autres pays africains pour lesquels des données récentes sont disponibles. Deux autres faits notables apparaissent:

• le Niger est, après l'Erythrée, le pays qui a la plus faible proportion d'employés ayant reçu une formation dans le domaine technique;

• le Niger affiche une faible proportion d'employés ayant une formation supérieure dans le secteur manufacturier – au même titre que le Bénin et le Kenya.

Graphique 3.1. 2. Éducation des employés dans le secteur manufacturier dans divers pays.

13,34,2

10,9 9,3 3,9 1,1 1,4

21,926,8 15,7 22,5

20,3 20,08,9

42,140,2

25,6

33,4

31,5 42,5

49,6

44,7

12,017,1

30,514,7 29,6

24,5

11,5

25,1

10,7 11,9 17,2 20,1 14,7 11,94,3

19,9

11,9

22,7

0

20

40

60

80

100

Niger(2005) Bénin(2004) Mali (2004) Sénégal (2004) Ouganda (2003) Kenya (2003) Erythrée (2002) Nigeria (2001)

Aucun Education Primaire

Education secondaire générale Education Technique (Secondaire, Cycle Universitaire Court)Université, Ecoles et Ingénieurs

Nb. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquêtes Entreprises 2003-2006, Banque Mondiale. Enfin, il faut mentionner que la distribution des niveaux d'éducation sur l'ensemble de l'échantillon est assez inégale (Tableau A.3.1. 4), en outre les différences de niveau d'éducation persistent entre hommes et femmes. Dans une situation où une proportion importante de la force de travail n'a reçu aucune éducation et où l'enseignement technique au sens large est peu développé, il est intéressant d'analyser la réaction des entreprises et de vérifier si la formation est développée au Niger, qu'elle soit interne aux firmes ou externe (Graphique 3.1. 3).

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Graphique 3.1. 3. Pct. de firmes fournissant une formation à leurs employés.

46.2

33.3

23.3 25.3

53.8

28.2

16.319.4

0.0

10.0

20.0

30.0

40.0

50.0

60.0

Hot

el

Indu

strie

Man

ufac

turiè

re

Com

mer

ce

Estim

atio

npo

ur la

Popu

latio

n

Hot

el

Indu

strie

Man

ufac

turiè

re

Com

mer

ce

Estim

atio

npo

ur la

Popu

latio

n

Formation interne Formation externe

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale. Il apparaît que la formation des employés, tant interne qu'externe, est assez peu développée au Niger. Entre un cinquième et un quart des firmes ont ainsi fournit une formation à leurs employés. Le seul secteur où celle-ci est développée est celui des hôtels, environ la moitié des firmes ont fournit une formation à leurs employés en 2004. En pratique, un peu plus d’un quart des firmes manufacturières au Niger fournissent une formation externe à leurs employés, ce qui place le Niger dans la moyenne des pays africains pour lesquels des données récentes sont disponibles. En effet, la proportion de firmes fournissant une formation à leurs employés est certes faible, mais voisine de ce que pratiquent les entreprises au Mali ou au Sénégal (Graphique 3.1. 4).

Graphique 3.1. 4. Pct de firmes fournissant une formation professionnelle externe.

12.617.6

27.832.3

47.9

78.2

2 8 .2

0.0

10.0

20.0

30.0

40.0

50.0

60.0

70.0

80.0

90.0

Erythrée(2002)

Bénin(2004)

Mali(2004)

Niger(2005)

Sénéga l(2004)

Kenya(2002)

Nigeria(2001)

Nb. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquêtes Entreprises 2003-2006, Banque Mondiale.

La proportion d'employés ayant reçu une formation externe varie fortement avec la taille des entreprises (Tableau A.3.1. 5). Dans le secteur commercial, les firmes étrangères font plus appel à la formation des employés, alors que les entreprises locales des secteurs manufacturier et hôtelier fournissent le plus fort taux de formation externe. Dans le secteur hôtelier comme dans le commerce, les employés qualifiés bénéficient le plus, en proportion,

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de ces formations externes. Le secteur manufacturier, quant à lui, semble mettre davantage l’accent sur la formation des employés les moins qualifiés. L’analyse purement descriptive menée jusqu’ici ne permet pas de contrôler simultanément pour les différents facteurs pouvant affecter la décision des entreprises de fournir une formation. L'estimation d'un modèle économétrique fournit plus de précisions (Tableau A.3.1. 6). Un modèle Probit est estimé pour lequel les variables dépendantes sont la formation externe et la formation interne. Sont aussi incluses des variables indépendantes de contrôle qui capturent les caractéristiques des entreprises telles que la nationalité, la taille, l’orientation commerciale, le pourcentage d’employés syndiqués dans l’entreprise (une mesure du pouvoir de négociation des employés en la matière) et la composition de la main d’œuvre. Bien entendu, sont aussi incluses des variables muettes contrôlant pour le secteur d’activité de l’entreprise. Les résultats économétriques suggèrent que la taille des firmes n’apparaît pas comme un élément déterminant dans la décision d’offrir une formation. Toutefois, la composition de la force de travail influence positivement la probabilité d’offrir une formation aux employés. Par contre, un nombre réduit de managers ou de cadres (relativement à la main d’œuvre totale) augmente significativement la probabilité que l’entreprise offre des formations internes. D’autre part, plus les employés ont un pouvoir de négociation important et plus ils vont réussir à pousser l‘entreprise à offrir une formation, externe ou interne. Enfin, il semble que les firmes les plus jeunes affichent une probabilité plus forte de pourvoir un système de formation. Quand elles sont dispensées, les formations offertes varient souvent selon les occupations et le secteur d’activité de l’entreprise (Tableau A.3.1. 7). Ainsi, les personnels de direction des entreprises manufacturières suivent essentiellement des formations informatiques, techniques ou professionnelles alors que leurs travailleurs non qualifiés suivent surtout des formations liées aux technologies de production 43. Dans le secteur commercial, les membres de la direction sont, pour 45,5 pourcent d’entre eux, formés aux techniques de marketing, alors que dans le même temps la totalité des employés non qualifiés suivent une formation technique ou professionnelle. Cependant, il semble que les formations externes financées par les firmes ne semblent répondre qu'approximativement aux souhaits exprimés par les employés quant aux formations dont ils estiment avoir besoin pour remplir plus efficacement leurs tâches (Tableau A.3.1. 8). En effet, que ce soit dans le secteur manufacturier ou le secteur commercial, la plupart des catégories d'emploi plébiscitent les formations dans le domaine informatique qui ne leur sont pas toujours offertes. D'une manière similaire, les employés qualifiés et non qualifiés du secteur commercial semblent en moyenne souhaiter des formations en marketing alors qu’aucun des travailleurs interrogés dans cette catégorie ne reçoit une telle formation. Etat de santé des employés. Le lien entre la productivité du travail et l'état de santé des employés est clair. A ce niveau, la situation du Niger est assez nuancée (Tableau A.3.1. 9).

• Sur l'échantillon, de 16 à 18 pourcent des employés selon les secteurs rapportent avoir été malades dans les 30 jours précédant l'enquête. Dans le secteur manufacturier cette

43 - Il s'agit de la principale formation pour 37,5 pourcent d'entre eux.

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proportion, bien qu’inférieure à celle observée en Afrique de l'Est (Ouganda et Kenya), reste légèrement supérieure à ce que l’on peut observer au Sénégal. Suite à ces maladies, de 3,7 à 4,1 journées de travail ont été perdues par les employés des divers secteurs dans le mois précédent l'enquête. Dans le secteur manufacturier, le nombre de journées de travail perdues est supérieur au Niger (en moyenne 4,1 journées) aux nombres observés au Kenya et en Ouganda mais comparable à ce que l'on observe au Sénégal. Bien que ces chiffres semblent modérés, ils sont équivalents à une perte d'environ 20 pourcent des journées de travail, ce qui n'est in fine pas négligeable.

• Comme au Sénégal ou au Bénin, en cas de problème de santé, un grand nombre d'employés, entre 39,7 et 41,3 pourcent, se tourne vers les services publics de santé. Ceci est différent de la situation en Ouganda et au Kenya où pour l'essentiel les employés s'orientent vers le secteur privé, ceci étant aisément explicable par le plus faible rôle des services publics dans ces deux derniers pays. Les différences de structure de systèmes de santé se retrouvent aussi dans les modes de financement des dépenses médicales. Alors qu’au Niger, comme au Sénégal, le coût des traitements est essentiellement supporté par les employeurs au travers des cotisations aux mécanismes d'assurance sociales collectifs (pour environ 41-47 pourcent des employés), en Ouganda et au Kenya entre 38 et 44 pourcent des employés financent leurs dépenses médicales sur leurs propres revenus.

3.1.3. La rémunération des employés. Les données de rémunération présentées ci-après ont été fournies par les employés lors de 554 entretiens individuels. Au sein de chaque entreprise, au minimum un employé de chaque catégorie professionnelle a été interrogé. Le niveau et la structure de la rémunération des travailleurs44 sont d'abord étudiés en prenant en compte toutes les composantes (salaire de base, allocations diverses et bonus/primes de performance). Ensuite les modalités de formation des salaires sont analysées. Niveau des rémunérations. Le Tableau 3.1. 1 présente la structure de la rémunération mensuelle des employés, exprimée en dollars selon le taux de change moyen observé au troisième trimestre de l'année 2005. On note ainsi que:

• Les niveaux de rémunérations varient fortement selon les secteurs. Sur l'échantillon d'entreprises manufacturières la rémunération mensuelle moyenne observée est équivalente à 138,6 dollars. Celle-ci est de 188,1 dollars dans le secteur commercial. En outre, comme l'indique l'ampleur des écarts-types, les variations de rémunération au sein d'une même catégorie d'emploi sont fortes quel que soit le secteur;

• Les différentiels de salaire intra-sectoriels sont très élevés entre types d'emploi. Par exemple, dans le secteur manufacturier, un travailleur de production non qualifié gagne environ 88,1 dollars par mois alors qu'un manager bénéficie d'un revenu mensuel d'environ 292 dollars. Les différentiels sont encore plus forts dans le secteur du commerce. On note enfin que la dispersion des rémunérations exprimée par les écarts types croit généralement avec la position hiérarchique des employés, ce qui peut signaler une plus grande latitude à négocier les rémunérations pour les employés des catégories supérieures;

44 - Il s'agit des rémunérations perçues au dernier trimestre de 2005 et lors du premier trimestre de 2006.

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• Les salaires comptent pour environ 91 à 94 pourcent de la rémunération totale, le reste étant composé d'allocations et bonus. Il est à noter que la composante bonus de productivité des rémunérations est très faible, de 0,8 à 3,2 pourcent de la rémunération. Ce chiffre est proche de la proportion observée en Ouganda (1,3 pourcent) mais bien inférieur à ce qui est observé ailleurs, par exemple au Nigeria où de tels bonus comptent pour plus de 6 pourcent de la rémunération ou en Erythrée où ils représentent environ 7,5 pourcent du total. Notons que les entreprises du secteur commercial utilisent beaucoup plus ce type de bonus, notamment pour les managers (5 pourcent de la rémunération totale) et les cadres (3,5 pourcent), que les entreprises du secteur manufacturier (respectivement 1,6 pourcent pour les managers et 1,1 pourcent pour les cadres).

Tableau 3.1. 1. Rémunérations mensuelles en 2005. Nbre Obs. Salaire Prime Bonus Revenus Totaux

Secteur Manufacturier Direction Moyenne 10 218,30 98,43 4,73 291,93 Ecart-Type (265,36) (207,84) (14,96) (419,85) Cadre Moyenne 41 199,09 21,56 2,42 219,68 Ecart-Type (171,03) (53,33) (9,98) (177,81) Employé Qualifié Moyenne 33 149,50 11,73 1,10 158,77 Ecart-Type (78,23) (38,18) (6,18) (74,99) Employé Non Qualifié Moyenne 74 81,13 8,55 0,52 88,08 Ecart-Type (52,19) (17,96) (2,21) (53,87) Autres Moyenne 40 90,44 4,99 0,09 93,77 Ecart-Type (66,46) (8,13) (0,55) (65,57) Total Secteur Manufacturier Moyenne 198 125,76 15,74 1,12 138,56 Ecart-Type (121,18) (56,80) (6,27) (145,98) Commerce Direction Moyenne 30 476,57 12,76 25,43 510,93 Ecart-Type (394,51) (35,14) (75,40) (413,91) Cadre Moyenne 57 263,06 8,43 9,78 278,39 Ecart-Type (213,80) (16,98) (16,98) (218,27) Employé Qualifié Moyenne 39 183,02 12,30 3,60 195,46 Ecart-Type (128,57) (26,70) (7,78) (143,36) Employé Non Qualifié Moyenne 40 97,84 4,92 1,39 101,69 Ecart-Type (63,78) (11,63) (5,04) (66,95) Autres Moyenne 179 115,20 7,25 2,96 122,97 Ecart-Type (100,47) (21,35) (6,87) (104,16) Total Commerce Moyenne 345 176,88 8,37 5,94 188,11 Ecart-Type (199,80) (22,37) (24,65) (210,03)

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale. • Les différentiels de salaires persistent aussi au niveau de la répartition par sexe des

rémunérations (Tableau A.3.1. 10). En moyenne, dans le secteur du commerce, les hommes gagnent ainsi près de 40 pourcent de plus que les femmes. La situation est plus équilibrée dans le secteur manufacturier, la rémunération des hommes n’est que de 9 pourcent supérieure à celle des femmes en moyenne. Dans le secteur commercial, les différences salariales en défaveur des femmes sont observées en grandes majorité pour les managers et les cadres. Pour des catégories d’emploi moins qualifié, les femmes peuvent parfois gagner plus que leurs homologues masculins. Cependant, il ne semble pas que ces différentiels proviennent d'une discrimination per se mais plutôt du fait que les populations féminines employées sont en moyenne moins éduquées et expérimentées que leur homologues masculins. En conséquence, elles sont moins bien rémunérées. Ainsi, lorsque l’on contrôle pour le niveau d’éducation et d’expérience des employés, les estimations économétriques reportées à l'Encadre A.3.1. 2 suggèrent qu'il n’y a pas de discrimination intrinsèque à l’encontre des femmes dans le secteur manufacturier et le commerce. Enfin, les données reportées dans les Tableau A.3.1. 11 et Tableau A.3.1. 12 soulignent que les rémunérations dans les secteurs manufacturier et commercial tendent à croître avec la taille des firmes et

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sont plus élevées à Niamey qu’à Maradi. En outre, les firmes étrangères et les entreprises exportatrices offrent des rémunérations supérieures.

Des résultats similaires ont été trouvés pour la plupart des enquête récentes réalisées en Afrique subsaharienne, en ce sens le Niger ne déroge pas à la règle commune. A ce stade de l'analyse, il est utile de s'arrêter plus avant sur la rémunération des employés non qualifiés, tout particulièrement dans le secteur manufacturier. En effet, cette catégorie d'employé est généralement la plus homogène et donc la plus comparable entre firmes. En outre, elle sert souvent de point de référence aux firmes étrangères quand elles doivent décider ou non d'investir dans un pays, point particulièrement important compte tenu du faible succès du Niger à attirer les IDE. Les données confirment de nouveau que la rémunération des travailleurs de production non qualifiés varie fortement selon les secteurs, la taille des firmes, leur localisation et leur orientation commerciale. Ainsi, de forts différentiels de salaires inter-firmes persistent (Tableau A.3.1. 13). Les données indiquent aussi que la rémunération des employés non qualifiés au Niger est relativement élevée, elle se situe parmi les pays Africains étudiés au cours de ces dernières années qui offrent les plus grandes rémunérations à cette catégorie d’employé. Elle est bien plus élevée que ce qui est pratiqué en Tanzanie ou en Ouganda, mais est comparable à celle de pays comme la Chine, voire le Nigeria. Elle est par contre bien inférieure à ce qui a été observé au Kenya ou au Sénégal (Graphique 3.1. 5).

Graphique 3.1. 5. Rémunération mensuelle des travailleurs de production non qualifiés dans le secteur

manufacturier (TCN courants) dans divers pays.

143.8

99.2

84.278.3 76.9

57.551.7

45.0

88.1 85.0

0.0

20.0

40.0

60.0

80.0

100.0

120.0

140.0

160.0

Sénégal(2004)

Kenya(2003)

Niger(2005)

Chine(2000)

Nigeria(2001)

Mali(2004)

Bénin(2004)

Ouganda(2003)

Tanzanie(2003)

Erythrée(2002)

Source: Enquêtes Entreprises 2003-2006, Banque Mondiale.

La formation des rémunérations. Les résultats précédents indiquent que le niveau de rémunération est assez élevé au Niger. En outre, les données suggèrent la persistance de différentiels de salaires importants ce qui diffère quelque peu des prédictions classiques de l'analyse économique. Il est donc requis d'analyser les facteurs à l'origine de cette situation. Une explication communément avancée pour le niveau de rémunération constaté en zone CFA, et donc au Niger, est le fait que l'évolution globale des rémunérations réelles semble largement déterminée par celle des

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rémunérations dans le secteur public (Rama 2000). Ce type d'analyse, mené pour la période précédent la dévaluation de 1994, semble toutefois moins pertinent pour expliquer le niveau actuel de rémunérations étant donné la baisse des rémunérations réelles dans le secteur public après 1994. Les raisons du niveau actuel de rémunération au Niger sont maintenant plus vraisemblablement liées au fonctionnement microéconomique de ce marché. A cet effet, il faut se souvenir que le cadre réglementaire au Niger demeure assez lourd en matière de détermination des salaires. Il repose d'une part sur l'existence d'un SMIG qui est une borne minimale de rémunération et d'autre part sur des conventions collectives professionnelles qui définissent les minima de rémunération par catégories d'emplois. Ces paramètres du marché du travail font l'objet comme de coutume dans ce cadre de négociations entre le patronat, les syndicats et les autorités. Ainsi, les rémunérations dans le secteur formel ont une borne inférieure fournie par les conventions collectives et peuvent varier à la hausse au sein de chaque firme. Dans un tel cadre, les facteurs déterminants des salaires seront, outre les aptitudes individuelles des employés, les rapports de force entre syndicats et firmes ainsi que l'état général du marché du travail. Un moyen de séparer ces influences respectives est d'estimer des fonctions de salaire selon diverses spécifications (Encadre A.3.1. 2). Deux modèles économétriques ont été estimés. Le premier est une variante du modèle de base de Mincer (1974) qui suppose que les employeurs sont capables de découvrir les différences de productivité entre employés sur la base de leur capital humain, leur origine, leur sexe,…, i.e. de leur caractéristiques individuelles et d'ajuster les rémunérations en conséquence. Le second modèle est plus complet et inclus, outre les caractéristiques individuelles des employés, des variables représentant diverses modalités institutionnelles de fixation des salaires (Azam et Ris 2001). Les résultats des estimations économétriques sont assez clairs (Tableau A.3.1. 15). Les caractéristiques individuelles des employés (éducation, expérience) affectent positivement et significativement la détermination des salaires. Les caractéristiques individuelles des firmes déterminent aussi en partie les salaires, le fait qu'une firme soit ancienne et de propriété étrangère a un impact positif sur les salaires. En outre, un phénomène de partage de rente entre les firmes et les employés est significatif et affecte à la hausse les niveaux de salaires. Cependant, ces phénomènes ne semblent pas être le fruit de pressions syndicales au niveau de l’entreprise ou de l’existence de tensions sur le marché du travail. Par contre, la position hiérarchique des employés au sein de l’entreprise semble influencer la part de la rente que les employés parviennent à s’approprier. Ces résultats suggèrent qu'in fine le pouvoir de négociation salariale des employés ne doit pas être sous-estimé au Niger. 3.1.4. Recommandations pour améliorer le fonctionnement du marché du travail. Certains problèmes non négligeables demeurent donc sur le marché du travail formel. Les données indiquent qu'il existe i) une réglementation du marché du travail lourde et coûteuse, ii) un relatif manque d'éducation de la force de travail au niveau technique et supérieur, ainsi qu'un faible développement de formations professionnelles appropriées pour les employés en activité, et iii) des difficultés de circulation de l'information sur les emplois disponibles.

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Recommandations de moyen terme (à mettre en place sous 5 ans).

• simplification des réglementations liées à l’embauche et aux licenciements. Les réglementations concernées sont nombreuses et couvrent:

les contraintes à l'embauche (possibilité de contrats à terme fixe, durée de ces contrats, existence et caractère contraignant ou non d'un salaire minimum,…);

la rigidité des heures travaillées (durée du travail, liberté de faire des heures supplémentaires,…);

et les difficultés de licenciement (notification administrative de licenciements individuels ou collectifs, priorité à la réembauche d'employés préalablement licenciés, règles de priorité lors de licenciement,…).

Il est suggéré de revoir les éléments correspondant du code du travail, de les simplifier et les rendre plus adaptés aux paramètres économiques actuels.

• réduction des coûts de licenciement. Les coûts de licenciement, exprimés en équivalent de semaines de salaire de la valeur de l'ensemble des prestations versées à un employé licencié, restent élevés au Niger, l'équivalent de 76 semaines de salaire en 2005. Il est suggéré de les réduire et de les ramener au niveau de ceux au Sénégal, du Bénin et de l'Afrique du Sud, soit 35-38 semaines.

• amélioration des qualifications des employés. L'objectif premier est de diminuer la proportion d’employés n’ayant aucune éducation. Le second objectif est d'augmenter la proportion de personnels ayant une formation technique ainsi que d'assurer une augmentation des compétences des personnes actuellement employées. Ceci implique:

de continuer et intensifier les efforts actuels en vue d'accroitre la scolarisation primaire de la population, tel que souligné dans le PRSP et World Bank (2006c) et mis en place dans le cadre du PDDE;

de développer plus avant des formations professionnelles courtes dans le cycle secondaire;

que les formations professionnelles supérieures courtes soient développées plus avant par le Ministère de l'Enseignements secondaire et supérieur, Recherche et Technologie;

que les systèmes de formation professionnelle continue soient revitalisés et développés plus avant en collaboration étroite avec le secteur privé (CCAIAN).

• réexamen de certains éléments du code du travail avec les partenaires sociaux à l'occasion de la préparation en cours d'un nouveau Code du Travail sous les auspices de l'OHADA. L'objectif serai ici d'améliorer les modalités de détermination des salaires par catégories professionnelles, de lier l'évolution des salaires aux performances des employés, de simplifier les conventions collectives en termes de catégorisation et classification des emplois;

• amélioration de la circulation de l'information sur le marché du travail. Ceci implique de renforcer le rôle des institutions publiques dans la diffusion de l'information sur les emplois disponibles et de prendre les mesures requises pour encadrer l'activité des bureaux de placement privé.

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3.2. LE FINANCEMENT DES ENTREPRISES FORMELLES AU NIGER: ASPECTS DE LA DEMANDE DE CREDIT. Les problèmes de financements constituent une barrière importante à la croissance des entreprises, comme indiqué au second chapitre. Ainsi, pour l'ensemble des secteurs couverts, le coût des financements et l'accès aux financements sont des préoccupations importantes des chefs d'entreprises, pour 51 à 77 pourcent d'entre eux, et font toujours partie des six principaux problèmes cités. Cette section a pour objet d'analyser plus avant les sources de financement externe des entreprises, en mettant un accent particulier sur le secteur bancaire. Il est en outre important de noter que la disponibilité et le coût du capital reposent sur deux aspects fondamentaux, l’offre et la demande. L’analyse de l’offre, requérant entre autre l’examen de la stabilité macroéconomique, de la discipline fiscale, de l’efficacité du système judiciaire, n'est ici pas abordée. Ces questions ne sont pas traitées directement par l'enquête entreprise et sont du ressort d'un outil tel les PESF. L'analyse est donc centrée sur l'aspect demande de crédit et perception des firmes. Les données font ressortir que le crédit bancaire constitue une source mineure de financements des investissements et du fonds de roulement des entreprises au Niger, celles-ci se financent essentiellement sur fonds propres ce qui pose deux problèmes; d'une part la sélection des projets d'investissement n'est pas sanctionnée par le marché et peut donc être douteuse, d'autre part les sources de financement alternatives sont généralement coûteuses. Pour les firmes qui se tournent vers le secteur bancaire formel, l’accès aux formes traditionnelles de financement est déterminé principalement par la taille de l’entreprise, le recours aux services d’un auditeur externe pour le contrôle des comptes et l’accès aux marchés d’exportation. Cette faible utilisation du système bancaire peut être interprétée comme résultant d’un auto-rationnement des firmes face aux difficultés perçues à traiter avec le système bancaire formel. 3.2.1. Un aperçu du système financier nigérien. Le système financier nigérien est composé de diverses catégories d’institutions; en sus du secteur bancaire, le système financier de ce pays compte des institutions de micro-crédits, et un marché financier opérant à l’échelle sous-régionale; la BRVM45. Le système bancaire constitue la composante la plus importante du système financier nigérien avec près de 67 pourcent des actifs du système. Il collecte une épargne estimée à environ 7,6 pourcent du PIB en 2004. Avec un ratio de M2 (monnaie et quasi-monnaie) sur le PIB de 13,1 pourcent en 2004, le système financier nigérien est un des systèmes les moins développé en Afrique. Avec un tel ratio, le Niger se place loin derrière des pays comme l’Afrique du Sud, voire le Bénin (dont les ratios sont respectivement de 62,5 et 24,5 pourcent en 2004) et bien en dessous de la moyenne pour l'Afrique subsaharienne (40,2 pourcent en 2004). Le système bancaire comportait au 31 Décembre 2004 sept banques et un établissement financier. Le système bancaire est concentré, les quatre principales banques du pays 46 collectent

45 - Le marché boursier opérant à l’échelle régionale a pour l’instant un impact très limité auprès des entreprises nigériennes. Une seule entreprise nigérienne y est listée depuis décembre 2003, la BOA-Niger. 46 - Il s'agit de la Banque Internationale pour l'Afrique au Niger (BIAN), de la Société Nigérienne de Banque (SoNiBank), de l'Ecobank Niger et de la BOA-Niger.

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environ 96 pourcent des dépôts (EIU 2005). Il est principalement sous contrôle du secteur privé étranger, africain pour l'essentiel. Les investisseurs étrangers contrôlent plus de 50 pourcent du capital de cinq des huit institutions nigériennes (Tableau A.3.2. 1). La situation actuelle découle des profondes mutations qu'a connu le système financier nigérien ces vingt dernières années suite à la grave crise qui a secoué tout le système bancaire ouest africain à fin des années quatre-vingt. Le portefeuille de crédits accordés par les banques de la sous région s’était en effet fortement détérioré, pour des raisons politiques et économiques47. Le Niger fut particulièrement touché, entre 1988 et 1992 quatre institutions financières durent fermer. Le système bancaire en Afrique de l'Ouest, dont celui du Niger, fut alors restructuré avec notamment la fermeture de plusieurs banques défaillantes, la privatisation de certaines autres, la création d’une commission bancaire au plan régional ainsi que l’adoption de nouvelles règles prudentielles plus conformes aux standards internationaux. Vers le milieu des années 1990, la faiblesse de l'économie et l’instabilité politique de l'époque contribuèrent à plonger de nouveau le système bancaire nigérien dans une période de crise48. A la différence de la crise des années quatre-vingt, la restructuration engagée n’est cependant jamais arrivée à son terme même si la situation s’est beaucoup améliorée. Au 31 décembre 2004, le total des actifs du système financier nigérien était de 208 milliards de FCFA. Le crédit à la clientèle s’est accru de 16 pourcent en 2004 en raison de l’essor de l’encours à court et moyen terme, concentré dans les secteurs de l’électricité et du commerce. Le portefeuille de prêts des banques est très concentré, ainsi fin 2001 les 20 plus grandes entreprises détenaient à elles seules 38 pourcent des prêts consentis par les banques. Ceci est en partie une conséquence de la petitesse de l'économie nigérienne, de la forte concentration des activités et du rôle prépondérant du secteur informel. Les crédits au secteur privés étaient ainsi seulement équivalents à 6,2 pourcent du PIB en 2004, contre une moyenne de 67 pourcent pour l'Afrique subsaharienne49. Enfin, il faut mentionner que la disparition de certaines institutions en charge de développer l’accès au crédit dans les zones rurales ou au profit des petites entités en milieu urbain à la fin des années 1980, combinée avec l'importance du secteur informel dans l’économie nigérienne a contribuée au développement rapide que la microfinance a connu au Niger dans les années 1990. Depuis 1993, l'UEMOA a fournit un cadre réglementaire commun pour la microfinance: la loi dite PARMEC et ses décrets d'accompagnement ont été introduits au Niger entre 1996 et 1998 (Kechichian et Weber 2006). Fin 2001, environ 190 institutions de microfinance étaient en activité au Niger. Au 31 Décembre 2001, les organismes de microfinance comptaient 87000 adhérents et avaient un encours de 3,4 milliards de FCFA. Cependant leur taux de pénétration est encore relativement faible, seulement 6 pourcent de la

47 - En effet comme dans de nombreux pays, la qualité des crédits accordés par les banques de la sous-région s’était détériorée. D’une part, l’effondrement des termes de l'échange de la plupart des pays de la zone avait entraîné un ralentissement de l’activité voire une récession et une diminution des opportunités de crédit viables. D’autre part, nombre d'emprunteurs avaient pris l’habitude de traiter le système bancaire de manière désinvolte, obtenant par pression des prêts sans aucune intention ou capacité de rembourser. Fragilisé par ces comportements, le secteur bancaire a été dans l’impossibilité de faire face à une conjoncture macroéconomique défavorable. Des restructurations ainsi que la fermeture de certains établissements se sont alors avérés nécessaires. La crise a révélé aux gouvernements de la sous région l’importance des coûts économiques et sociaux qu’entraînent la défaillance du système bancaire, et les a incités à mettre en place une régulation prudentielle plus solide. Ces effets, plus douloureux que prévus du point de vue des gouvernants, ont fait naître une véritable volonté politique de régler ces problèmes et provoqué une authentique appropriation locale des réformes (Azam, Biais et Dia 2004). 48 - Ainsi, en Décembre 1997, trois banques furent placées sous administration temporaire; la Banque commerciale du Niger (BCN), la Caisse des prêts aux collectivités territoriales (CPCT) et le Crédit du Niger (CDN). 49 - En pratique, la part du crédit au secteur privé au Niger n'a jamais dépassée 17,4 pourcent, ce maximum fut atteint en 1981 (Graphique A.3.2. 1).

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population active a accès à ces services contre une moyenne de 15 pourcent en Afrique Subsaharienne (Kechichian et Weber 2006). 3.2.2. L’accès au financement bancaire: crédit et découvert. Dans ce qui suit, une entreprise est ici considérée comme bénéficiant d’un accès aux financements bancaires si elle a un emprunt en cours, si elle dispose d’une ligne de crédit auprès d’une banque au moins ou si elle bénéficie des deux services conjointement. Environ la moitié des entreprises de la population de firmes formelles au Niger (53,2 pourcent) avaient accès lors de la période de l'enquête à des financements bancaires tels que définis précédemment. Cependant, il existe de fortes variations selon les secteurs. Ainsi, en moyenne, seules 35,9 pourcent des entreprises manufacturières déclarent avoir accès à des financements bancaires, soit un pourcentage bien en dessous de ceux recueillis auprès des entreprises Béninoises, Maliennes et Sénégalaises (respectivement de 38, 55 et 64 pourcent). Près des deux tiers des entreprises opérant dans le secteur du tourisme (61,5 pourcent) et plus de la moitié de celles en activité dans le commerce (53,5 pourcent) ont par contre accès aux financements bancaires. Les firmes ont donc un choix d'options de financement pour leur fonds de roulement et leurs investissements, les sommes requises pouvant venir du secteur bancaire ou d'autres sources.

Graphique 3.2. 1. Accès aux financements bancaires (Pct.).

61.5

53.5

35.9

53.2

0

10

20

30

40

50

60

70

Hôtels Commerce IndustrieManufacturière

Estimation pourla Population

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale.

Toutefois, comme le révèle le Tableau 3.2. 1, les entreprises nigériennes qui ont accès au aux financements bancaires font in fine peu appel aux banques pour se financer. Avec une part moyenne de 18 à 20 pourcent dans le financement des firmes, le système bancaire ne représente que la deuxième source de financement pour les entreprises, très loin derrière les fonds internes qui comptent pour 74 à 80 pourcent des financements. Ce résultat est similaire à ce que l’on observe auprès des entreprises sénégalaises, maliennes et béninoises (World Bank 2005a, 2005b et 2005c). En effet, les enquêtes menées dans ces pays révèlent aussi que les fonds internes sont la principale source de financement des investissements et du fonds de roulement dans les entreprises.

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Tableau 3.2. 1. Structure du financement des entreprises. FR : financement du fonds deroulementFLT: Financement des actifs deLT (Investissement). FR FLT FR FLT FR FLT FR FLT

Fonds internes, bénéfices nondistribués

77.32 93.63 72.50 78.43 91.25 67.43 74.56 80.84

Emprunt auprès d'une banque privée 16.79 6.38 22.00 20.14 1.25 32.57 20.11 17.82

Emprunt auprès d'une banque oud'une institution d'État

0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00

Crédit commercial (fournisseur ouclient)

5.89 0.00 2.67 0.00 7.50 0.00 2.77 0.00

Emprunt auprès de famille, amis 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00

Source informelle (prêteur, …) 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00

Émission d'actions na 0.00 na 0.00 na 0.00 na 0.00

Émission d'obligations na 0.00 na 0.00 na 0.00 na 0.00

Autre 0.00 0.00 2.83 1.43 0.00 0.00 2.56 1.34

Industrie Manufacturière Commerce Hôtels Estimation population

Nb. Exclusivement pour les firmes ayant un accès aux financements bancaires, i.e. avec un emprunt en cours ou un découvert autorisé.

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale. Ces derniers chiffres suggèrent la persistance de problèmes au niveau de l'accès des entreprises au crédit bancaire, ceux-ci sont abordés ci-après.

3.2.3. Le crédit bancaire. Une proportion non négligeable d'entreprises n'a jamais tenté d'obtenir des crédits bancaires. Le crédit bancaire est l’un des produits importants offerts par tout secteur bancaire. Comme le laissaient présager les données précédentes, assez peu d’entreprises sur la population de firmes au Niger (63,7 pourcent) déclarent effectivement avoir demandé un crédit auprès des banques (Graphique A.3.2. 2). Toutefois, les situations sectorielles varient dramatiquement: alors que les entreprises du secteur touristique semblent soumettre le plus de requêtes de financements aux banques (84,6 pourcent des entreprises) seules 62,4 pourcent des firmes dans le commerce et 48,7 pourcent dans l’industrie manufacturière font de même. Le pourcentage varie selon la taille des entreprises; les entreprises de taille moyenne ont une probabilité plus forte de demander un crédit bancaire que les firmes d'autres classes de taille. Les entreprises dont les comptes n’ont pas fait l’objet d’un audit ont, et ce n'est guère surprenant, moins tendance à faire une demande de crédit auprès des banques. En outre, les firmes étrangères ont plus introduites de demandes de crédit auprès du système bancaire que les firmes nigériennes. Enfin, toutes les entreprises exportatrices ont faites des demandes de crédit alors que ce n'est le cas que pour moins de la moitié des firmes opérant sur le marché domestique. La réponse des banques aux demandes de crédit des firmes. Le Graphique 3.2. 2 décrit la suite que les banques réservent aux demandes de financement que les entreprises leur soumettent. Il apparaît que la plupart de ces demandes sont satisfaites, puisque 84,8 pourcent des entreprises déclarent que leurs demandes ont connu une suite

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favorable. Ceci est en deçà du taux observé au Bénin (90 pourcent) mais plus élevé que ceux observés au Sénégal (78 pourcent) ou au Mali (80 pourcent).

Graphique 3.2. 2. Entreprises ayant obtenu un crédit suite à une demande (Pct).

84.8 86.8

73.7 72.7

61.1

85.1

100.0

80.0

100.0

80.3 82.4 80.0 84.078.8

0.0

20.0

40.0

60.0

80.0

100.0

120.0Es

timat

ion

pour

la P

opul

atio

n

Com

mer

ce

Indu

strie

Man

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re

Hôt

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Com

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Aud

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Com

ptes

NO

N A

udité

s et c

ertif

iés

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale. On note aussi:

• que des variations sectorielles importantes apparaissent. Les banques tendent à accorder plus aisément des crédits aux entreprises de commerce - 86,8 pourcent d'entre elles ont obtenu un crédit - qu'aux entreprises dans le secteur manufacturier et l'hôtellerie où environ 73 pourcent des demandes de crédit ont été approuvées;

• qu’un effet de taille apparaît. Les entreprises de très petite taille, i.e. de moins de 10 employés, ont un taux d'acceptation de leur demande bien inférieur à celui d'entreprises de plus grande taille;

• Que les effets de la nationalité semblent assez peu jouer dans l'obtention d'un crédit;

• Que la capacité à fournir des comptes audités ainsi que l'orientation commerciale des firmes ont un effet favorable sur la décision des banques. Ainsi par exemple, tous les exportateurs visités ont vu leurs demandes de crédit approuvées.

Un auto-rationnement des entreprises? Le taux élevé d’acceptation des demandes de crédit observé auprès des entreprises tend à suggérer que le rationnement du crédit est un phénomène limité au Niger, contrairement à ce que l’on a souvent constaté dans de nombreux pays en développement. La situation de la demande de crédit au Niger est assez spécifique et ces résultats sont similaires à ceux trouvés au Sénégal, au Mali et au Bénin. Un grand nombre d'entreprises, souvent de faible taille (c'est le cas de presque 47 pourcent des entreprises de moins de 10 employés), n'a jamais tenté d'obtenir des crédits bancaires mais en revanche, pour celles qui ont déposé des demandes, celles-ci ont en majorité été acceptées. Ces constats contradictoires

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peuvent être analysés comme une forme d’auto-rationnement des firmes (ou du moins de certaines d'entre elles) vis-à-vis du secteur bancaire formel. Ceci est différent d'une situation traditionnelle de rationnement du crédit. Un rationnement du crédit implique un refus des banques d'octroyer des crédits à des firmes qui en font la demande alors qu'en situation d'auto-rationnement, les firmes n'émettent pas de demande de financement au secteur bancaire formel. Les données semblent confirmer cette interprétation. Ainsi, par exemple dans le secteur manufacturier, parmi les entreprises qui n’ont jamais demandé de crédit, 45 pourcent déclarent ne pas l’avoir fait parce qu’elles n’en avaient pas besoin. En d’autres termes, la majorité des entreprises manufacturières qui n’ont pas demandé de crédit (soit environ 55 pourcent) se sont abstenue de le faire alors qu’elles avaient des besoins de financement. Ceci concerne aussi 31 pourcent des entreprises commerciales et la totalité des hôtels qui n'ont pas demandé de crédit. Ceci suggère qu’il existe une forme d’auto-rationnement des entreprises au Niger. Lorsqu’elles anticipent (à tort ou à raison) que les banques n’accorderaient pas une suite favorable à une éventuelle demande de crédit, les firmes préfèrent ne pas entamer les démarches requises. Ceci est très similaire à la situation révélée par les enquêtes au Sénégal, au Mali et au Bénin. Les raisons principales invoquées par les entreprises pour expliquer le fait qu’elles s’abstiennent de demander un crédit tiennent aux coûts des financements, à la difficulté perçue des démarches et aux garanties requises par les banques (Graphique 3.2. 3).

Graphique 3.2. 3. Raisons pour ne pas demander un crédit (Pct.).

Demande de crédit trop compliquée

15%

Exigences de garantie trop

strictes15%

Taux d'intérêts trop élevés28%

Autre 42%

NB. Tous secteurs confondus.

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale.

Caractéristiques des crédits en cours. Les entreprises Nigériennes bénéficient en moyenne de crédits de très court terme (Tableau 3.2.2). En effet, la maturité moyenne est de moins de 2 ans pour les entreprises dans le commerce et l'industrie manufacturière, et de 4,5 ans dans l'hôtellerie. Le chiffre dans le secteur manufacturier est bien plus faible que la maturité moyenne des emprunts au Mali et au Bénin qui étaient de respectivement de l’ordre de 5,9 années et 3,6 années en 2003.

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Tableau 3.2. 2. Caractéristiques des prêts en 2004.

HôtelsIndustrie

ManufacturièreCommerce

Taux d'intérêt moyen nominaux (Pct.) 14.79 14.00 14.95Durée (mois) 54.00 21.67 23.32Garantie demandée? (Pct. de Oui) 100.00 80.00 80.77Garantie en Pct. du prêt

Valeur moyenne 91.67 108.29 107.13Maximum 200.00 200.00 200.00Ecart-type 66.76 66.55 61.65

Emprunts

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale. A quelques exceptions près, des garanties sont demandées dans 80 à 100 pourcent des cas. Celles-ci sont la plupart du temps basées sur la valeur des terrains et bâtiments des entreprises ou divers actifs circulants. La valeur des garanties requises pour les emprunts varie en moyenne entre 91 pourcent dans le secteur hôtelier et environ 108 pourcent dans le secteur manufacturier et le commerce. Cependant, il arrive que dans certain cas où l'entreprise peut présenter certains risques, les garanties requises soient extrêmes, environ 200 pourcent de la valeur des emprunts. Celles-ci décroissent en outre selon la taille des firmes, les firmes de grande taille ayant des garanties requises inférieures (Graphique A.3.2. 3). Dans le secteur manufacturier, les taux d’intérêts réels appliqués demeurent relativement élevés dans une perspective internationale (Graphique 3.2. 4). En moyenne sur l'échantillon, le taux d’intérêt réel pour les emprunts bancaires s'élève à 13,7 pourcent dans l'industrie manufacturière. On note que les entreprises de grande taille bénéficient de conditions d'emprunt plus avantageuses, alors que le taux d'intérêt réel moyen sur emprunts pour les entreprises de moins de 100 employés est compris entre 14,2 et 14,9 pourcent, celui-ci est en moyenne de 12,4 pourcent pour les firmes de grande taille (Graphique 3.2. 5). Ceci reflète le caractère intrinsèquement plus risqué (ou perçu comme tel) des prêts aux entreprises de faible taille.

Graphique 3.2. 4. Taux d’intérêts réels sur les emprunts en cours dans divers pays (Pct).

17.0

13.713.0

10.9 10.9

6.3

13 .7

0.0

2.0

4.0

6.0

8.0

10.0

12.0

14.0

16.0

18.0

Ouganda(2002)

Niger(2004)

Mali(2003)

Kenya(2002)

Bénin(2003)

Sénégal(2003)

Chine(2001)

Graphique 3.2. 5. Taux d’intérêts réels sur les emprunts en cours par taille en 2004 (Pct).

14.2

14.914.5

12.4

11.0

11.5

12.0

12.5

13.0

13.5

14.0

14.5

15.0

15.5

TrèsPetite

Petite Moyenne Grande

NB. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquêtes Entreprises 2003-2006, Banque Mondiale.

NB. Tous secteurs confondus.

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale.

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Tous ces résultats indiquent que les entreprises de faible taille, celles n’ayant pas accès aux marchés d'exportations et ne faisant pas auditer leur compte, ont une plus grande probabilité de se voir refuser un crédit. Une grande partie de ces entreprises ne font parfois même pas la démarche auprès des banques pour obtenir un crédit. Les entreprises qui ont pu obtenir un crédit ont du offrir des garanties significatives. Il apparaît en outre que les firmes du secteur manufacturier sont dans une situation comparativement moins favorables que les autres secteurs vis-à-vis des banques; elles demandent moins de crédit que les entreprises d'autres secteur et leur taux d'approbation des demandes est comparativement plus faible, elles font face à des taux d'intérêt réels assez élevés et des demandes de garanties fortes. Les exigences fortes des banques en matière de garanties ne sont pas sans liens avec les difficultés que connaît le système judiciaire nigérien. En sus d'un manque de moyens matériels, le système judiciaire souffre du manque de formation des juges en matière de droit bancaire et financier. Ceci est un inconvénient majeur pour opérer dans un domaine extrêmement complexe. 3.2.4. Les découverts bancaires. Les découverts bancaires, quand ils sont autorisés, constituent une forme de crédit de court terme d’accès rapide et très peu cher en terme de coûts de transactions. Ils peuvent être attractifs pour certaines firmes.

Tableau 3.2. 3. Autorisations de découvert.

HôtelsIndustrie

ManufacturièreCommerce

Pct. de firmes avec un découvert 23.08 38.46 55.81

Très Petite 0.00 0.00 22.92Petite 0.00 60.00 56.25

Moyenne 66.67 13.33 14.58Grande 33.33 26.67 6.25

Taux d'intérêt moyen nominaux (Pct.)Valeur moyenne 12.25 13.61 13.05

Maximum 14.50 21.00 23.00Ecart-type 3.18 5.63 4.20

Emprunts

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale. L'utilisation des découverts bancaires est très variée selon les secteurs (Tableau 3.2. 3), ainsi un peu plus d'un cinquième des hôtels en disposent contre plus de la moitié des entreprises dans le commerce. Dans l'industrie manufacturière et le commerce, il semble que ce soient surtout les entreprises de petite taille, ayant entre 10 et 49 employés, qui en profitent alors que ce sont des hôtels de taille moyenne qui en bénéficient le plus dans ce dernier secteur. Les taux d'intérêt s'échelonnent entre 12 et 13 pourcent mais peuvent atteindre jusqu'à 23 pourcent dans le secteur commercial. 3.2.5. Le crédit commercial. Le crédit commercial peut être de source de financement alternative attractive pour les entreprises ayant du mal à obtenir un crédit bancaire. Bien qu’il soit de court terme, il offre l’avantage d’être une source de fonds plus stable que l’emprunt bancaire qui doit être

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intégralement remboursé à son terme. Du point de vue des fournisseurs il offre l’avantage de faciliter la saisie des biens en cas de défaut de paiement. Par ailleurs, Biais et Gollier (1997) ont montré que le crédit commercial peut parfois agir comme un signal sur la qualité de l’entreprise en tant qu’emprunteur et faciliter à terme l’obtention d’un crédit bancaire. L’analyse des données sur le crédit fournisseur révèle que près de deux entreprises sur trois en font usage (Tableau A.3.2. 2). La taille ainsi que l’âge de l’entreprise semblent avoir un impact significatif en la matière. Ce sont les entreprises de grande taille et d’un certain âge qui ont souvent la faveur des fournisseurs. L’impact de l’âge suggère l’existence d’un effet de réputation. 3.2.6. L'amélioration de l'accès des firmes aux financements bancaires. Le crédit bancaire est une source mineure de financements des firmes au Niger, celles-ci se financent essentiellement sur fonds propres. Cette faible utilisation du système bancaire peut être interprétée comme résultant d’un auto-rationnement (qu'il soit justifié ou non) des firmes face aux difficultés perçues à traiter avec le système bancaire formel. En vue de promouvoir le développement du secteur privé au Niger, il est requis d'améliorer les mécanismes de financement des firmes. Recommandations de court terme (à mettre en place sous 2 ans). • il est nécessaire de promouvoir l'établissement d'états financiers fiables par les petites

entreprises (PME/PMI). Ceci peut se faire en fournissant une assistance technique aux PME/PMI pour améliorer la qualité de leurs états financiers et la fiabilité de leurs dossiers de crédit. L'absence de comptes audités (ou la faible qualité des comptes) est un problème majeur pour les firmes de petite taille qui ne peuvent ainsi présenter des requêtes de financement aux banques sous un format approprié, ce qui réduit leurs possibilités d'obtention de fonds;

• il est souhaitable de s'assurer de l'application effective de la législation existante relative aux professions comptables, et en particulier d'appliquer effectivement les peines/pénalités requises en cas de présentation non conforme de documents comptables ou en cas d'usurpation de la fonction de comptable/auditeur par une personne non qualifiée. Ceci revient au Ministère de la Justice.

Recommandations de moyen terme (à mettre en place sous 5 ans). • il est nécessaire de revoir les règles de la profession d'auditeur/comptable. Nombre

d'entretiens avec les petites entreprises ont révélé que parfois s'intitulent auditeurs des personnes ou entités sans compétences réelles. De fait, il est suggéré de faire appliquer les réglementations et pénalités existantes en la matière. En outre, il est suggéré de rendre opérationnel un système de revue de qualité mais aussi de s'assurer de l'amélioration effective de la formation aux professions comptables, ce dernier point est du ressort du Ministère de l'Education.

• Il est nécessaire d'améliorer l'information dont disposent les banques quant aux emprunteurs éventuels. Il est suggéré de poursuivre la mise en place d'un système d’information de crédit basé avec des informations (négatives aussi bien que positives) sur tous les emprunteurs des banques (Centrale des Bilans, Centrale des Impayés).

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CHAPITRE 4. LA PRODUCTIVITE DES FIRMES MANUFACTURIERES AU NIGER. Les chapitres précédents ont souligné les principales caractéristiques du climat des investissements au Niger. Se pose alors la question d'évaluer l'impact de cet environnement sur les performances des entreprises. Il est donc nécessaire, pour éclairer la discussion, d’examiner la productivité du travail, l’utilisation du capital et sa productivité, le niveau d’utilisation des capacités de production et la productivité totale des facteurs. Ces mesures permettront aussi de comparer les entreprises manufacturières au Niger par rapport à celles d’autres pays. C'est l'objet de ce chapitre qui se focalise spécifiquement sur les firmes du secteur manufacturier. Le secteur manufacturier est, jusqu'à présent, l'unique secteur commun à l'ensemble des Enquêtes Entreprises de la Banque Mondiale. En vue de permettre des comparaisons internationales, l'analyse est restreinte à ce secteur. L’un des résultats ressortant de ce chapitre est que la productivité du travail demeure faible dans le secteur manufacturier au Niger, par rapport aux autres pays africains et même par rapport à beaucoup d’autres pays en développement. Ce résultat est différent de celui obtenu pour le Sénégal et le Mali mais similaire au Bénin. Cette faible productivité du facteur travail implique que les coûts unitaires du travail au Niger (i.e. les coûts salariaux ajustés par la productivité) sont relativement élevés, rendant l'industrie manufacturière globalement peu compétitive. Enfin, les estimations de fonctions de production suggèrent d'une part que la productivité totale des facteurs au Niger demeure inférieure à celle de nombre de pays d'Afrique de l'Est mais d'autre part qu'elle est sensiblement inférieure à celle de pays de la Zone Franc tels le Mali et le Sénégal. 4.1. LA PRODUCTIVITE ET LE COUT DU TRAVAIL: COMPARAISONS INTERNATIONALES. La productivité du travail. Une première manière de comparer la productivité entre pays est de calculer la valeur ajoutée par employé, c’est à dire la productivité du travail. Bien que ce soit seulement une mesure partielle – la productivité augmentant si l’entreprise remplace le capital par des travailleurs – elle fournit néanmoins des informations très utiles. La productivité médiane du travail est faible au Niger. Elle est voisine de celle du Bénin et est 2,4 fois supérieure à celle enregistrée en Ouganda (Graphique 4. 1). Toutefois, elle est moins importante qu’au Kenya, au Mali et au Sénégal. En outre, elle est environ 6,2 fois inférieure à celle de la Chine (Hangzhou). Elle s’établit à 2551 dollars par employé sur la base des données comptables de l’année 200450. 50 - Pour limiter les problèmes liés aux niveaux de change, car les données ont été collectées à des dates différentes, les taux de change de 2002 ont été utilisés pour tous les pays. Le déflateur du PIB a été utilisé par ramener tous les prix en monnaie locale de 2002. Ensuite, ces valeurs ont été converties en dollars en utilisant le taux de change courant pour 2002. Toutes les valeurs pour les pays de la zone CFA ont été converties en utilisant le même taux de change.

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Graphique 4. 1. La valeur ajoutée par travailleur est faible au Niger.

15,931

14,030

9,117

5,5755,014

3,1462,481 2,075

1,075

2,551

0

2,000

4,000

6,000

8,000

10,000

12,000

14,000

16,000

18,000

Hangzhou(Chine)

Afrique duSud

Shenzen(Chine)

Sénégal Mali Kenya Niger Bénin Tanzanie Ouganda

Source : Enquêtes Entreprises 2001-2006, Banque Mondiale.

Nb. Valeurs médianes. La valeur ajoutée est obtenue par soustraction des consommations intermédiaires et des coûts de l’énergie aux ventes. Ont été pris en compte les travailleurs permanents et temporaires. Le coût du travail est le coût total des salaires, indemnités, primes et autres avantages des personnels administratifs et de production.

Les résultats précédents doivent cependant être considérés avec précaution. Il est en effet difficile de faire des comparaisons internationales de productivité. L’un des problèmes usuel est que ce type d'indicateur est extrêmement sensible aux variations de cours de change. Les difficultés liées aux comparaisons internationales en la matière suggèrent ainsi de recourir à une mesure plus directement comparable entre pays, le coût unitaire du travail (CUT). Coût unitaire du travail. Le CUT mesure le coût total du travail par unité physique d'output. Il permet une comparaison de la compétitivité du travail quand cet indicateur est converti en une monnaie commune51. Dans les calculs suivants, le CUT est approché par le rapport des rémunérations à la valeur ajoutée au niveau des firmes de l'échantillon52. Selon le Graphique 4.2, les CUT au Niger sont similaires aux niveaux usuels en Afrique (valeur de 0,25), mais ils demeurent toutefois supérieurs à ceux de l'Inde, de la Chine et du Mali. Ainsi, les CUT demeurent plus élevés que ceux de compétiteurs importants. En d'autres termes, la faible productivité du facteur travail limite la compétitivité des firmes.

51 - Le CUT en dollars est défini comme: ULC = (w.L/Q).(1/e) avec w la rémunération dans le secteur manufacturier

L la quantité de travail Q une mesure physique de la production e le taux de change nominal par rapport au dollar

Il peut aussi être approché par le rapport de la rémunération nominale (w) à la productivité moyenne du travail (Q/L). Le maintien d'un CUT à un niveau compétitif (bas) implique soit, des rémunérations faibles, soit un taux de change compétitif, soit un accroissement de productivité ou enfin, une combinaison des trois éléments. 52 - Le CUT est approché par le rapport des rémunérations à la valeur ajoutée au niveau des firmes de l'échantillon soit (w.L/p.Q), p étant un déflateur de la valeur ajoutée.

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Graphique 4. 2. Les coûts unitaires du travail sont relativement élevés au Niger (en Pct. de la valeur ajoutée).

0.52

0.350.32

0.29 0.27

0.21 0.20 0.19

0.13

0.25

0.00

0.10

0.20

0.30

0.40

0.50

0.60

Ouganda Bénin Kenya Sénégal Tanzanie Niger Inde Shenzen(Chine)

Mali Hangzhou(Chine)

Source : Enquêtes Entreprises 2001-2006, Banque Mondiale. Nb. Valeurs médianes pour les entreprises avec les données disponibles. La valeur ajoutée est obtenue par soustraction des consommations intermédiaires et des coûts de l’énergie aux ventes. Le coût du travail est le coût total des salaires, indemnités, primes et autres avantages des personnels administratifs et de production

Comme dans la plupart des autres pays pour lesquels des enquêtes entreprises ont été réalisées, la productivité du travail au Niger tend à croitre avec la taille des entreprises (Tableau 4. 1). Il y a en effet une claire démarcation entre le niveau de productivité du travail dans les très petites entreprises 53 (1295 dollars par an) et les firmes de classe de taille supérieures (la productivité du travail est par exemple de 2862 dollars pour les firmes de plus de 50 employés). De manière similaire, les coûts du travail sont aussi plus importants pour les très petites firmes qu’ils ne le sont pour les firmes de classe de taille supérieures. Les CUT sont égaux à environ 30-33 pourcent de la valeur ajoutée pour les très petites et moyenne-grandes entreprises, mais respectivement de 20 pourcent pour les petites entreprises. Les petites entreprises du Niger, i.e. les firmes employant entre 10 et 49 personnes, paraissent ainsi potentiellement compétitives; de tels CUT sont en effet égaux à ceux de la Chine (Shenzen), voisins de ceux du Mali et très légèrement inférieurs à ceux de l'Inde. Les coûts du travail par employé sont considérablement plus importants pour une entreprise médiane étrangère qu’ils ne le sont pour une entreprise domestique médiane; et sont aussi considérablement plus élevés pour une entreprise exportatrice médiane que pour une entreprise médiane non exportatrice (Tableau 4. 1). On retrouve ainsi un élément mis en évidence lors de l'analyse du marché du travail formel au Niger (section 3.1), selon lequel les firmes étrangères rémunèrent plus leur personnel. Par contre, l'on note que bien que la productivité du travail des firmes étrangères soit supérieure à celles des firmes nigériennes (de 35 pourcent), celle-ci ne permet pas de compenser le fort différentiel de coût du travail (64 pourcent), en conséquence les firmes étrangères ont un CUT supérieur à celui des firmes de propriété locale. Il apparaît ainsi que les firmes étrangères au Niger ne sont pas compétitives au plan international, avec des coûts du travail (CUT) représentant 27 pourcent de la valeur ajoutée. La situation est similaire pour 53 - Firmes de moins de 10 employés.

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les firmes exportatrices qui avec un CUT de 37 pourcent de la valeur ajoutée ne sont compétitives que par rapport à l'Ouganda, voire éventuellement au Bénin. 4.2. INTENSITE CAPITALISTIQUE ET PRODUCTIVITE DU CAPITAL. Bien que les différences de productivité du travail notées précédemment puissent être dues à des différences d’efficience, elles peuvent également être le résultat de différences dans la quantité de capital détenu et utilisé par les entreprises nigériennes. Les firmes avec beaucoup de capital par employé (i.e. à forte intensité capitalistique) tendront ainsi à générer plus de valeur ajoutée par travailleur que les sociétés avec moins de capital et inversement.

Graphique 4. 3. Les entreprises au Niger possèdent peu de capital par employé.

10,856.0 10,746.0

7,376.0 7,174.0

6,301.0

1,981.9 1,859.8 1,760.4 1,704.0

0

2,000

4,000

6,000

8,000

10,000

12,000

Sénégal Kenya Bénin Mali Tanzanie Hangzhou(Chine)

Niger Shenzen(Chine)

Ouganda

Source : Enquêtes Entreprises 2001-2006, Banque Mondiale. Nb. Valeurs médianes pour les entreprises avec les données disponibles. La valeur du capital est celle de remplacement des machines et équipements à la fin de 2002. Ont été pris en compte les travailleurs permanents et temporaires.

Selon le Graphique 4. 3, l’intensité capitalistique est plus faible pour la firme médiane au Niger qu’en Chine (Hangzhou), en Tanzanie, au Mali, au Bénin, au Kenya et au Sénégal mais plus élevée qu'en Ouganda et dans la région de Shenzen (Chine). L'intensité capitalistique tend à croitre avec la taille des entreprises (Tableau 4. 1); l'intensité capitalistique des firmes de plus de 50 employés étant environ 4 fois supérieure à celle des entreprises de moins de 10 employés. On note enfin, que les firmes étrangères ont une intensité capitalistique supérieure à celle des entreprises de nationalité nigérienne. En termes de productivité du capital, on note que le Niger possède un taux de retour sur le capital installé élevé. Chaque dollar de capital génère 1,28 dollar de valeur ajoutée au Niger, à rapprocher des 77 cents au Mali. Bien que les firmes étrangères produisent plus d’outputs par ouvrier que les sociétés domestiques, elles disposent aussi de beaucoup plus de capital par ouvrier, presque deux fois plus. En conséquence, la productivité du capital est ainsi généralement plus faible pour les entreprises étrangères que pour les entreprises domestiques (Tableau 4. 1).

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4.3. L'UTILISATION DES CAPACITES DE PRODUCTION. L’enquête 2005-06 a permis de demander aux dirigeants d’entreprises d’estimer leurs niveaux d’utilisation des capacités de production; c’est à dire le rapport de la valeur de la production effective en 2004 relativement à la valeur maximale qui aurait pu être produite à stock de capital et nombre d’employés inchangés. L'utilisation des capacités de production était d’environ 54 pourcent (Graphique 4. 4) en 2004. Les entreprises nigériennes auraient ainsi pu fabriquer 46 pourcent de plus qu’elles n’ont produit avec la même quantité de capital et de travailleur. L’utilisation des capacités de production au Niger est la plus faible de tous les pays pour lesquels des enquêtes récentes ont été réalisées.

Graphique 4. 4. L’utilisation des capacités de production au Niger est faible.

73.4 71.1

60.9 58.4 57.554.0

60.0

0.0

10.0

20.0

30.0

40.0

50.0

60.0

70.0

80.0

Mali Sénégal Kenya Bénin Ouganda Tanzanie Niger

Source : Enquêtes Entreprises 2001-2006, Banque Mondiale. Nb. Valeurs médianes pour les entreprises avec les données disponibles. L’utilisation des capacités est directement rapportée par les dirigeants d’entreprises, et est définie comme la valeur de la production effective, rapportée à la valeur maximale qui aurait pu être produite avec le stock de capital et le nombre d’ouvriers à la même période.

L’utilisation des capacités de production augmente généralement d’une manière monotone avec la taille des entreprises nigériennes, ce qui est semblable à ce que l'on observe dans des pays comme le Bénin, le Kenya, la Tanzanie et l'Ouganda. L’utilisation des capacités au sein des moyennes et grandes entreprises est la plus élevée (60 pourcent); elle est la plus faible pour les très petites entreprises (43 pourcent). Comme c’est souvent le cas, elle est plus haute pour les exportateurs que pour les non exportateurs, de même que pour les firmes étrangères par rapport aux entreprises domestiques. L'ensemble des résultats statistiques de cette section est synthétisé dans le tableau ci-après.

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85

Tableau 4. 1. Indicateurs de productivité pour les entreprises manufacturières au Niger (médianes). Valeur ajoutée

par employé

Coût du travail

par employé

Salaires en pct.

de la valeur

ajoutée

Capital par

employé

Valeur ajoutée

sur capital

Taux d'utilisation

des capacités de

production(productivité du

travail en dollars

courants)

(dollars courants) (Coût Unitaire

du Travail en

Pct.)

(Intensité

capitalistique en

dollars courants)

(Productivité du

capital en Pct.)

(Pct)

Ensemble $2,551 $662 0.25 $1,860 1.28 54

Très petite (< 10 employés) $1,295 $684 0.33 $1,012 1.43 43Petite (10-49 employés) $3,058 $671 0.20 $2,804 0.75 55Moyenne et Grande (> 50 employés) $2,862 $588 0.30 $4,577 2.29 60

Entreprise étrangère $3,188 $969 0.27 $3,709 0.82 58Entreprise privée nigérienne $2,359 $591 0.23 $1,760 1.32 53

Non-exportateur $2,551 $662 0.23 $2,501 1.28 52Exportateur $2,780 $739 0.37 $1,165 0.95 64 Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale. 4.4. PERFORMANCES SECTORIELLES. Le Tableau 4. 2 rapporte divers indicateurs de productivité dans quelques secteurs de l'industrie manufacturière nigérienne, ceci sur la base des données comptables de l'année 2004.

Tableau 4. 2. Indicateurs de productivité pour les entreprises manufacturières par secteurs. Valeur ajoutée par

employé

Coût du travail

par employé

Salaires en pct. de

la valeur ajoutée

Capital par

employé

Valeur ajoutée

sur capital

Taux d'utilisation des capacités de production

(productivité du travail en dollars

courants)

(dollars courants) (Coût Unitaire du

Travail en Pct.)

(Intensité capitalistique en dollars courants)

(Productivité du

capital en Pct.)

(Pct)

Ensemble $2,551 $662 0.25 $1,860 1.28 54

Habillement $1,089 $362 0.27 $278 3.73 55

Alimentation et boissons $2,372 $625 0.33 $2,913 0.75 54

Industrie du papier, de l’édition et del’impression

$3,009 $847 0.23 $1,771 1.45 54

Autre industrie manufacturière $3,350 $693 0.19 $5,092 0.83 53

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale. En l'état, il ne semble pas – à l'exception peut être des "Autres Industries Manufacturières" – que des secteurs manufacturiers puissent avoir un potentiel sur les marchés extérieurs. Les CUT ne sont guère favorables et ne peuvent réellement permettre à ces firmes d'être compétitives, même au niveau régional sans une croissance de leur productivité qui passe par une amélioration du climat des investissements.

4.5. LA PRODUCTIVITE TOTALE DES FACTEURS. Bien que les indicateurs statistiques de productivité fournissent des informations utiles sur la performance des entreprises, ils peuvent cependant induire des interprétations erronées si l'on ne se réfère qu'à eux. En conséquence, le calcul de mesures de productivité totale des facteurs (PTF) est utile car elle prend en compte l'utilisation conjointe des facteurs; de fait les différences de PTF sont alors celles-ci qui ne peuvent être expliquées par des différences

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86

d'utilisation de capital ou de travail, voire de consommations intermédiaires. De fait, des entreprises avec une PTF forte seront considérées comme plus efficientes car elles produisent plus avec moins d'intrants et inversement. L’analyse repose sur l’estimation de diverses spécifications de fonctions de production. L'Encadre A.4. 1 présente les résultats d’une estimation d’une fonction de production Cobb-Douglas, en utilisant les données d’entreprises de neuf sous-secteurs industriels. Pour obtenir un échantillon de taille suffisante, les entreprises de douze pays d’Afrique sub-saharienne pour lesquels des évaluations du Climat des Investissements récentes ont été accomplies (Burkina Faso, Cameroun, Ethiopie, Kenya, Mali, Mozambique, Niger, Sénégal, Afrique du Sud, Tanzanie, Ouganda and Zambie) ont été mises en commun (pooling) en une régression simple. Comme contrôle de robustesse, la fonction de production est également estimée en utilisant une approche de frontière stochastique. La variable dépendante dans ces régressions est le logarithme du total des ventes et toutes les régressions contrôlent pour l’usage de consommations intermédiaires, de capital et les employés des entreprises. Tous les modèles incluent des variables muettes par pays pour mettre en relief des différences dans la productivité totale des facteurs entre les douze pays et réduire les problèmes associés aux taux de change. Les principaux résultats obtenus sont les suivants:

• les firmes au Niger sont assez peu productives. La PTF est deux fois supérieure en Afrique du Sud, 37 pourcent plus forte au Sénégal et 31 pourcent supérieure au Cameroun. Ces différences de PTF sont significatives statistiquement aux seuils de confiance usuels;

• bien que ces estimations ponctuelles suggèrent qu'en moyenne i) la PTF des firmes au Niger est de 0 à 11 pourcent inférieure à celle de entreprises en Tanzanie, au Mozambique, au Burkina Faso et en Ouganda, et ii) la PTF est supérieure de 0 à 11 pourcent à celle des entreprises en Ethiopie et en Zambie, ces différences ne sont pas statistiquement significatives;

• dans la plupart des secteurs – à l'exception possible du textile et habillement et des industries alimentaires – les grandes entreprises ne sont ni plus ni moins productives que les petites entreprises. Ces résultats suggèrent que le fait que la productivité par employé soit supérieure dans les firmes de grande taille provient du fait qu'elles utilisent plus de capital et non le fait qu'elles soient plus productives ou efficientes;

• les firmes plus âgées sont plus productives que les entreprises plus jeunes. Cependant, il existe des rendements décroissants quand à l'impact de l'âge. Ainsi par exemple, les firmes âgées de 5 ans sont en moyenne plus productives de 5 pourcent que des firmes nouvelles, mais les firmes de 25 ans d'âge ne sont productives que d'un pourcent par rapport aux firmes de 20 ans d'âge;

• les entreprises ayant des relations avec les marchés extérieurs sont légèrement plus productives que celles qui se limitent au marché domestique. Les résultats indiquent que les entreprises engagées dans l’exportation sont environ 2 pourcent plus productives que les firmes similaires qui n’exportent pas;

• les résultats suggèrent également que les entreprises étrangères sont plus productives que les firmes spécifiquement domestiques, soit environ 13 pourcent de plus;

• les firmes plus intensives en technologie semblent aussi plus productives que les autres entreprises. L'estimation ponctuelle concernant les firmes utilisant l'Internet montrent

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87

qu’elles sont environ 5 pourcent plus productives que les autres qui ne se servent pas de cette technologie.

Ces estimations suggèrent in fine que bien que les firmes nigériennes soient bien moins productives que celles des pays les plus efficients (Afrique du Sud, Sénégal et Cameroun), leur niveau de productivité reste similaire à ce que l'on constate dans les pays d'Afrique de l'Ouest comme de l'Est; c'est-à-dire faible.

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ANNEXES

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89

ANNEXES AU CHAPITRE 1.

Graphique A.1. 1. Indice des termes de l'échange (Base 2000=100).

y = -8.2515x + 238.45R2 = 0.841

80

120

160

200

240

1985

1987

1989

1991

1993

1995

1997

1999

2001

2003

Tendance 1985-2004

Source: Base de données LDB, Banque mondiale, Mars 2006.

Graphique A.1. 2. Taux de croissance du PIB sectoriel (Prix Constants 2000).

-10.0

-5.0

0.0

5.0

10.0

15.0

20.0

25.0

1994 1996 1998 2000 2002 2003

Agriculture Industrie Manufacturière Autres Industries Services

Source: Base de données SIMA, Banque mondiale.

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Graphique A.1. 3. Cours de l'Uranium.

Nb. "Yellow cake or" U3O8 restricted price, Nuexco exchange spot. Source: FMI.

Graphique A.1. 4. Formalités d'importation en janvier 2005.

911

6

60

27 27

1816

1412

9101114

1215

171619

3

8

52

0

10

20

30

40

50

60

70

Mali Niger Ouganda Inde Cambo dge Brés il Bénin Sénégal Afrique duSud

Chine OCDE

Nbre de documents Nbre de signatures

Source: Doing Business 2006.

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91

Graphique A.1. 5. Revenus par tête.

y = -5.0511x + 365.86R2 = 0.8744

100

150

200

250

300

350

400

1960

1964

1968

1972

1976

1980

1984

1988

1992

1996

2000

2004

Tendance temporelle

Source: Base de données SIMA, Banque mondiale.

Graphique A.1. 6. Flux d'IDE en pourcentage du PIB: moyenne 1994-2003.

-2.0

-1.0

0.0

1.0

2.0

3.0

4.0

5.0

6.0

1995

1997

1999

2001

2003

Niger Afrique Sub-Saharienne

Source: Base de données SIMA, Banque mondiale.

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92

Graphique A.1. 7. Composantes de l'Indice de Liberté Economique 2006 (première partie).

0.0 1.0 2.0 3.0 4.0 5.0 6.0

Polit ique Commerciale

Pression Fiscale

Interventionnisme duGouvernement

Politique Monétaire

Investissement Etranger

Inde

Bénin

Niger

Chine

Mali

Sénégal

Brésil

Cambodge

Afrique du Sud

Singapour

Hong Kong

Source: "Index of Economic Freedom 2006", Heritage Foundation.

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93

Graphique A.1. 8. Composantes de l'Indice de Liberté Economique 2006 (seconde partie).

0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5 4.0 4.5 5.0

Secteur Bancaire

Salaires et Prix

Droits de Propriété

Réglementations

Marchés Informels

IndeBéninNigerChineMali SénégalBrésilCambodgeAfrique du SudSingapourHong Kong

Source: "Index of Economic Freedom 2006", Heritage Foundation.

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ANNEXES AU CHAPITRE 2.

Graphique A.2. 1. Contraintes à la croissance des firmes (Pct.).

(Pct de répondants considérant les points suivants comme des contraintes "majeures" ou "très sévères" pour leurs opérations et la croissance de leurs entreprises).

68.5% 68.2% 67.4%

58.8%57.2%

52.3%

40.3% 40.1%

32.5%30.0%

19.4%16.9% 15.6%

12.6%10.8%

6.2%4.3%

8 0 .6 %

9.5%

20.4%

11.1%

0.9%

16.7%

6.5%

38.0%

19.4%

12.0%

5 7 .4 %

21.3%

4 3 .5 %

14.8%

3 9 .8 %

5 5 .6 %

0.00%

10.00%

20.00%

30.00%

40.00%

50.00%

60.00%

70.00%

80.00%

90.00%

Firmes Formelles Micro Entreprises/Informelles

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale.

Graphique A.2. 2. Taux de taxation des profits bruts des firmes en Afrique Subsaharienne (Pct.).

173.5163.9

134.7

75.868.2 66.9 66.3 60.9 58.9 56.5 53.9 53.1 52.9 51.3 51.3 51.2 50.9 50.9 49.4 48.6 48.3 47.6 46.9 45.3 45.0 44.0 43.9 43.8 43.6 42.9 38.6 38.2 37.7 32.5 27.4 27.1

0

20

40

60

80

100

120

140

160

180

200

Source: Doing Business 2006.

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Graphique A.2. 3. Différentiels de perception des contraintes (Pct.).

-60.0

-40.0

-20.0

0.0

20.0

40.0

60.0

80.0

Différentiel Etranger-Local Différentiel Exportateur-Non exportateur Différentiel Maradi-Niamey

NB : Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier. Une valeur positive implique une contrainte perçue comme plus forte.

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale.

Tableau A.2. 1. Estimation de l’étendue de la Corruption.

Corruption Niger Très Petites

Petites et Moyennes

Grandes et Très

Grandes Etrangers Locaux Exportateurs Non

Exportateurs

Pourcentage du Chiffre d’Affaires affecté aux « paiements non officiels » :

4,11 6,38 3,58 3,38 2,86 4,43 6,75 3,75

Pour les contrats avec l’administration, Part de la valeur du contrat traduite en « cadeaux » ou « paiements informels » :

10,11 22,00 7,88 n.a. 5,00 10,71 n.a. 10,11

NB : Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale.

Graphique A.2. 4. Influence des firmes sur les lois et règlements pouvant affecter leur activité.

82.1 75.0

17.9 25.0

0%

20%

40%

60%

80%

100%

Firme elle même Autres firmes

Influence modérée à décisive

Aucune ou peu d'influence

NB : Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale.

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Encadre A.2. 1. Le secteur informel au Niger. Le secteur informel est très important au Niger, il représente une part généralement estimée à plus de 75 pourcent du PIB. Ses caractéristiques principales sont les suivantes: • Ce secteur comprend des entreprises aussi bien dans les centres urbains qu'en milieu rural.

Une enquête du milieu des années quatre-vingt dix de la DSCN dénombrait 667 935 établissements informels, répartis à 41,5 pourcent dans la production, 35,2 pourcent dans le commerce et 23,3 pourcent dans les services;

• Selon cette même enquête, environ 15 pourcent des établissements informels étaient localisés

en milieu urbain. Cette localisation géographique explique le fait que ce sont les départements de l'intérieur et à caractère agricole qui renferment le plus grand nombre d'établissements informels;

• Depuis 1998, le secteur informel a cru de 4 pourcent par an, sous l’impulsion des activités

commerciales liées aux échanges transfrontaliers et ce malgré la crise politique de 1999. Le Nigéria constituant son premier partenaire commercial, les échanges, majoritairement informels, portent sur les bovins, les produits alimentaires et les réexportations de cigarettes et de produits textiles. Le Niger, pour sa part, achète au Nigéria des produits pétroliers et des produits manufacturés et alimentaires, permettant ainsi à des populations au pouvoir d’achat extrêmement faible d’accéder à la fois à une source de revenus et à certains produits de consommations (BAD-OCDE 2005).

Les données de l'EE permettent de fournir des informations additionnelles récentes sur les entreprises informelles en zone urbaine. 1. Principales caractéristiques des firmes informelles. • Les entreprises informelles en zone urbaine (Niamey et Maradi) apparaissent comme

relativement anciennes, leur âge médian est d'environ 8,5 ans. Environ 87 pourcent d'entre elles sont de propriété familiale et pour 88,9 pourcent d'entre elles, l'établissement est localisé hors de la maison du propriétaire.

• Ces entreprises sont de petite taille, leur taille moyenne est de 6,15 employés pour une

médiane de 5. Le niveau d'éducation des personnes impliquées dans le secteur informel reste très faible; 65 pourcent des employés de ces firmes n'ont aucune éducation ou n'ont pas terminés le cycle d'études primaires. Ainsi, seuls 21 pourcent des employés ont terminé le cycle d'études primaires et 13 pourcent sont allés dans le cycle secondaire. La part des employés ayant une formation technique ou professionnelle est anecdotique, 0.2 pourcent.

• Environ un tiers des employés de ces firmes sont membres de la famille du propriétaire et

seuls 7,8 pourcent sont des femmes. On note aussi qu'environ 22 pourcent des employés de ces firmes sont des jeunes de moins de 18 ans.

• Ces entreprises réalisent leurs ventes pour l'essentiel auprès des consommateurs individuels

(79,7 pourcent) et dans une proportion moindre à l'exportation (Graphique A.2. 5).

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97

Graphique A.2. 5. Structure des ventes des firmes informelles en 2005.

79.7

10.34.9 3.2 1.2 0.6 0.1

0.0

20.0

40.0

60.0

80.0

100.0

cons

omm

ateu

rsin

divi

duel

s

expo

rtat

ion

(dir

ecte

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te)

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e

entr

epri

ses

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onal

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pet

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tail

le (<

50

empl

oyés

)

gouv

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les

entr

epri

ses

nati

onal

esde

tail

le m

oyen

ne (5

0-25

0 em

ploy

és)

entr

epri

ses

nati

onal

esde

gra

nde

tail

le (2

50em

ploy

és +

)

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005/2006. 2. Le financement des firmes informelles. Ces firmes tiennent peu de documents écrits relatifs à leurs revenus et dépenses, les commandes ou leurs stocks (voir le graphique ci-dessous). En pratique, 99,1 pourcent de ces firmes n'ont aucuns comptes qui soient certifiés de quelque manière que ce soit.

Graphique A.2. 6. Pct de firmes informelles ne gardant pas de documents écrits pour les … .

81.5

77.8

86.1

72.0

74.0

76.0

78.0

80.0

82.0

84.0

86.0

88.0

revenus et dépenses commandes et paiements contrôle des stocks

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005/2006. Cette absence de toute comptabilité ne facilite pas l'accès de ces firmes aux sources de financements existantes. Ainsi, moins de 1 pourcent de ces firmes ont une autorisation de découvert bancaire et moins de 10 pourcent d'entre elles ont fait une demande d'emprunt en 2004 auprès d'une institution financière (que ce soit le système bancaire ou la microfinance). Pour les rares firmes informelles qui en ont fait la demande, plus de 40 pourcent des demandes ont été rejetées. Dans ces circonstances, il n'est guère surprenant de noter que les entreprises de ce type ont essentiellement recours au fonds internes pour se financer.

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Graphique A.2. 7. Sources de financement du fonds de roulement pour les firmes informelles. 82.0

9.64.5 2.0 1.5 0.4 0.0

0.0

10.0

20.0

30.0

40.0

50.0

60.0

70.0

80.0

90.0

Fond

sin

tern

es/b

énéf

ices

non

dist

ribu

és

Cré

dit c

omm

erci

alde

four

niss

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Em

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t aup

rès

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nem

enta

le

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005/2006. 3. Les obstacles à la formalisation. Les données de l'EE suggèrent que les deux principaux motifs pour ne pas devenir formel sont, à la date de l'enquête, liés au niveau des taxes dans le secteur formel (pour 63,9 pourcent des entreprises informelles) et au coût des procédures d'enregistrement.

Tableau A.2. 2. Contraintes à l'enregistrement et la formalisation des firmes informelles.

(Pct. de firmes considérant un item comme un obstacle majeur ou extrême).

Charge financière des taxes des entreprises enregistrées 63.89%Les coûts nécessaires pour compléter les procédures d'enregistrement 37.38%Charge administrative pour respecter les lois fiscales applicables aux entreprises enregistrées 31.48%Le capital minimum requis pour les entreprises enregistrées dans mon secteur 29.63%Difficulté d'obtenir de l'information sur comment faire pour s'enregistrer 22.22%Autres charges administratives imposées sur les entreprises enregistrées 18.52%Règlements sévères du marché du travail auxquels les entreprises enregistrées doivent se soumettre 13.89%Temps nécessaire pour compléter les procédures d'enregistrement 12.96%

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005/2006.

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99

ANNEXES AU CHAPITRE 3. Section 3.1. Marché du travail. Tableau A.3.1. 1. Catégories d'emploi (Pct).

Entreprises Privées Etrangères

Entreprises Privées Nigériennes

Entreprises Publiques

Secteur Manufacturier Main d'œuvre permanente 87,54% 62,93% 100,00% Main d'œuvre temporaire 12,46% 37,07% 0,00%

Commerce Main d'œuvre permanente 87,06% 56,10% 90,61% Main d'œuvre temporaire 12,94% 43,90% 9,39%

Hôtel Main d'œuvre permanente 100,00% 92,38% 57,75% Main d'œuvre temporaire 0,00% 7,62% 42,25%

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale.

Tableau A.3.1. 2. Climat social en 2005. Nombre de Journées de Travail perdues pour cause de grèves et autres conflits de travail Moyenne Max. Ecart-Type Secteur Manufacturier 0,31 10,00 1,61 Commerce 0,84 38,00 4,96 Hôtel 0,00 0,00 0,00 Pct de Firmes dont les Employés appartiennent à un Syndicat Secteur Manufacturier Commerce Hôtel Par Taille

Très Petite 0,00% 11,54% 0,00% Petite 45,45% 15,56% 33,33%

Moyenne 100,00% 33,33% 75,00% Grande 80,00% 100,00% 100,00%

Selon la Propriété Entreprise Privée Etrangère 70,00% 15,38% 100,00%

Entreprise Privée Nigérienne 34,62% 19,12% 36,36% Entreprise Publique 100,00% 50,00% 100,00%

Taux de Syndicalisation des Employés Secteur Manufacturier Commerce Hôtel

Par Taille Très Petite na 67,33 na

Petite 82,50 72,86 52,50 Moyenne 81,67 100,00 76,67

Grande 100,00 100,00 10,00 Selon la Propriété

Entreprise Privée Etrangère 88,57 85,00 100,00 Entreprise Privée Nigérienne 83,33 80,15 58,75

Entreprise Publique 100,00 100,00 10,00

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale.

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100

Graphique A.3.1. 1. Comparaison de la réglementation du travail au Niger.

90

16

7666

24

81

6 4

23

38

62

12

79

59

0

39

56

27

165

53

2735

52

3

383 0 30

90

0

20

40

60

80

100

120

140

160

180

Indice de Rigidité d'Emploi Coût d'embauche (Pct. du Salaire) Coût de licenciement (Semaines de salaire)

Niger

Mali

Sénégal

Inde

Cambodge

Brésil

Bénin

Afrique du Sud

Chine

Singapour

Nb. Une valeur de 100 indique une rigidité maximale pour l'indice de rigidité d'emploi.

Source: "Doing Business 2006", World Bank.

Tableau A.3.1. 3. Circulation de l'information sur le marché du travail formel.

Entreprise Privée

Etrangère Entreprise Privée

Nigérienne Total Secteur Manufacturier

Moyens utilisés par les entreprises pour trouver leurs employés Amis/Famille 50,00% 48,15% 48,65%

Bureau de Placement Public 50,00% 14,81% 24,32% Bureau de Placement Privé 0,00% 3,70% 2,70%

Par voie de Presse 0,00% 11,11% 8,11% Réseau scolaire 0,00% 3,70% 2,70%

Autre 0,00% 18,52% 13,51% Moyens utilisés par les employés pour trouver un emploi

Amis/Famille 57,97% 72,15% 67,84% Bureau de Placement Public 27,54% 8,23% 14,10% Bureau de Placement Privé 2,90% 5,06% 4,41%

Par voie de Presse 5,80% 1,27% 2,64% Réseau d'anciens élèves 0,00% 1,90% 1,32%

Autre 5,80% 11,39% 9,69% Commerce

Moyens utilisés par les entreprises pour trouver leurs employés Amis/Famille 27,27% 68,97% 62,32%

Bureau de Placement Public 45,45% 15,52% 20,29% Bureau de Placement Privé 0,00% 8,62% 7,25%

Par voie de Presse 0,00% 1,72% 1,45% Réseau scolaire na na na

Autre 27,27% 5,17% 8,70% Moyens utilisés par les employés pour trouver un emploi

Amis/Famille 45,00% 70,45% 65,74% Bureau de Placement Public 10,00% 7,95% 8,33% Bureau de Placement Privé 15,00% 3,41% 5,56%

Par voie de Presse 6,25% 1,42% 2,31% Réseau d'anciens élèves 5,00% 3,98% 4,17%

Autre 18,75% 12,78% 13,89%

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale.

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101

Tableau A.3.1. 4. Éducation atteinte par les employés dans le secteur manufacturier et le commerce (Pct.C).

Homme Femmes Total

Aucune 17,46% 1,14% 15,34% Primaire 15,08% 12,50% 14,75% Secondaire moyen 24,07% 37,50% 25,81% Secondaire général 13,22% 10,23% 12,83%

Secondaire technique 5,42% 13,64% 6,49% Supérieur Technique (ex. BTS,…) 8,81% 10,23% 9,00% Grandes Ecoles 1,53% 4,55% 1,92% Université (jusqu'au 2 ème cycle) 7,63% 6,82% 7,52% Université (3 ème cycle +) 2,54% 3,41% 2,65%

Autre, comme école coranique 4,24% 0,00% 3,69%

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale.

Tableau A.3.1. 5. Formation externe des employés.

Pourcentage d'Entreprises ayant Fournit une Formation Formelle Externe en 2004 à leurs Employés

Secteur

Manufacturier Commerce Hôtel

Echantillon 28,21% 16,28% 53,85% Par Taille

Très Petite 28,57% 3,85% 100,00% Petite 25,00% 20,83% 66,67%

Moyenne 0,00% 22,22% 25,00% Grande 60,00% 33,33% 0,00%

Par Structure du Capital Entreprise Privée Etrangère 57,14% 42,86% 0,00%

Entreprise Privée Nigérienne 88,57% 11,43% 63,64% Entreprise Publique 100,00% 0,00% 0,00%

Pct d'employés ayant reçu une formation

Secteur Manufacturier

Commerce Hôtel

Travailleurs de Production Qualifiés 34,95% 37,50% 28,64%

Travailleurs de Production Non Qualifiés 50,14% 8,57% 7,50%

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale.

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102

Tableau A.3.1. 6. Les déterminants de la formation externe.

Variable Dépendante Tous Types

de Formation Formation Externe Formation Interne Constante 1,537 * 0,923 1,514 * (1,96) (1,22) (1,85) Taille des Firmes

Petite -0,140 -0,053 -0,279 -(0,40) -(0,14) -(0,75)

Moyenne -0,612 -1,273 * -0,637 -(1,01) -(1,95) -(1,03)

Grande -0,338 -0,487 -0,676 -(0,47) -(0,66) -(0,95)

Main d'Œuvre Pct. Managers et Cadre -0,025 * -0,0004 -0,028 *

-(1,88) -(0,04) -(1,89) Pct. Employés Qualifiés -0,008 -0,008 -0,009

-(1,25) -(1,24) -(1,36) Pct. Employés Non Qualifiés -0,001 -0,005 -0,001

-(0,16) -(0,73) -(0,19) Syndicat

Pct. de Main d'Œuvre Syndiquée 0,007 * 0,007 * 0,007 * (1,80) (1,75) (1,94) Autres Caractérisques

Firme Etrangère 0,392 0,744 ** 0,457 (1,13) (2,08) (1,29)

Age de la Firme -0,065 ** -0,030 -0,080 -(2,05) -(1,15) -(2,83)

Age de la Firme au Carré 0,001 * 0,001 ** 0,001 ** (1,96) (1,89) (2,45)

Firme Exportatrice 0,418 0,381 0,211 (1,26) (1,07) (0,63)

Secteur oui oui oui Nombre d'observations 128 128 128 Wald Chi2(13) 23 28 20 Prob>Chi2 0,037 0,009 0,090

Pseudo R2 0,16 0,22 0,15

Robust Standards errors in parentheses, *** Significatif à 1%, ** Significatif à 5%, * Significatif à 10% Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale.

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103

Tableau A.3.1. 7. Formation externe reçues par les employés.

Communication Français / Anglais Marketing Technique

Professionnel Informatique Technologie de

production Propriété

Intellectuelle

Secteur Manufacturier Direction 0,00% 0,00% na 50,00% 50,00% 0,00% na

Cadre 0,00% 14,29% na 21,43% 14,29% 14,29% na

Employé Qualifié 0,00% 0,00% na 50,00% 0,00% 0,00% na

Employé Non Qualifié 0,00% 0,00% na 25,00% 0,00% 37,50% na Autres 9,09% 9,09% na 9,09% 9,09% 18,18% na

Ss-Total 2,56% 7,69% na 23,08% 10,26% 17,95% na

Commerce Direction na na 45,45% 9,09% 0,00% 9,09% 0,00%

Cadre na na 11,76% 41,18% 11,76% 0,00% 5,88% Employé Qualifié na na 0,00% 50,00% 0,00% 0,00% 0,00%

Employé Non Qualifié na na 0,00% 100,00% 0,00% 0,00% 0,00% Autres na na 12,00% 8,00% 12,00% 0,00% 0,00%

Ss-Total na na 16,67% 23,33% 8,33% 1,67% 1,67%

Total Echantillon 1,01% 3,03% 10,10% 23,23% 9,09% 8,08% 1,01%

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale.

Tableau A.3.1. 8. Besoins en formation externe exprimés par les employés.

Communication Créativité Innovation

Français/ Anglais Marketing

Technique Professionnel Informatique

Technologie de production

Propriété Intellectuelle Pas Besoin

Secteur Manufacturier Direction 0,00% 8,33% 8,33% 16,67% 8,33% 16,67% 16,67% 8,33% 8,33%

Cadre 0,00% 2,08% 4,17% 8,33% 6,25% 27,08% 10,42% 0,00% 14,58% Employé Qualifié 0,00% 5,13% 5,13% 7,69% 15,38% 17,95% 15,38% 2,56% 20,51%

Employé Non Qualifié 0,00% 4,88% 3,66% 1,22% 10,98% 12,20% 34,15% 2,44% 26,83% Autres 2,00% 10,00% 2,00% 14,00% 14,00% 18,00% 4,00% 0,00% 28,00%

Ss-Total 0,43% 5,63% 3,90% 7,36% 11,26% 17,75% 18,61% 1,73% 22,51%

Commerce Direction 8,33% 8,33% 8,33% 27,08% 0,00% 20,83% 4,17% 0,00% 8,33%

Cadre 8,70% 7,25% 5,80% 21,74% 10,14% 27,54% 1,45% 1,45% 2,90% Employé Qualifié 2,08% 6,25% 6,25% 22,92% 16,67% 14,58% 14,58% 0,00% 12,50%

Employé Non Qualifié 0,00% 6,38% 8,51% 17,02% 2,13% 12,77% 27,66% 0,00% 25,53% Autres 0,45% 0,91% 10,00% 17,73% 7,73% 21,82% 4,09% 0,00% 29,09%

Ss-Total 2,78% 3,94% 8,56% 19,91% 7,64% 20,83% 7,41% 0,23% 20,37%

Total Echantillon 1,93% 4,46% 6,84% 15,90% 8,92% 20,06% 11,14% 0,74% 20,95%

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale.

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Tableau A.3.1. 9. Maladies, journées de travail perdues pour cause de maladie.

Niger Bénin Sénégal Kenya Ouganda

Industrie

Manufacturière Commerce Industrie Manufacturière

Pourcentage d'employés indiquant avoir été malade lors des 30 derniers jours

Très Petite 12,50% 12,93% 20,56% 4,11% 16,22% 23,31%

Petite 20,28% 17,56% 17,63% 18,67% 23,33% 24,75%

Moyenne 22,73% 14,29% 25,66% 16,90% 19,52% 25,50%

Grande 10,53% 22,73% 22,78% 19,69% 15,86% 28,19%

Echantillon 17,87% 16,26% 19,01% 17,31% 19,41% 25,59%

Jours de travail manqués en moyenne ces 30 derniers jours pour cause de maladie

Très Petite 3,00 1,80 3,70 3,71 1,80 4,28

Petite 4,79 3,98 2,72 3,71 2,75 3,69

Moyenne 3,40 6,43 5,21 3,42 2,10 2,96

Grande 1,25 3,20 3,64 5,75 3,45 1,80

Echantillon 4,12 3,71 3,18 4,13 2,09 3,07

Lieu où obtenir un traitement

Centres de soin/santé opéré par l'entreprise 19,57% 19,20% 8,54% 23,54% 17,65% 12,56%

Fournisseurs privés de services de santé 32,77% 39,29% 31,37% 20,62% 49,86% 56,94%

Services publics de santé 41,28% 39,73% 40,81% 53,24% 16,53% 28,82%

Centres de santé communautaires, ONG, ... na 0,22% 16,45% 2,16% 3,36% 0,84%

Autre 6,38% 1,56% 2,83% 0,44% 12,60% 0,84%

Mode de financement d'un traitement médical en cas de maladie Pas de dépenses significatives requises car le traitement est gratuit ou

de faible coût 6,87% 5,61% 5,08% 7,41% 21,21% 14,16% Coût élevé mais remboursé partiellement ou totalement par

l'employeur 41,20% 46,68% 22,97% 44,80% 23,70% 31,45% Coût élevé mais remboursé partiellement ou totalement par une

assurance 12,02% 11,73% 11,79% 13,75% 10,58% 2,44% Coût élevé mais reçoit un support financier d'amis ou membre de ma

famille qui n'appartiennent pas au ménage 1,72% 3,06% 10,16% 7,54% 6,20% 7,11%

Coût élevé supporté par mon ménage 38,20% 32,91% 50,00% 26,49% 38,32% 44,42%

Source: Enquêtes Entreprises 2003-2006, Banque Mondiale.

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Tableau A.3.1. 10. Rémunération selon le sexe des employés.

Homme Femme

Secteur Manufacturier Direction Revenu mensuel moyen en Dollars US 291,93 na Ecart-Type (419,85) na Nombre d'Observations 10 0 Cadre Revenu mensuel moyen en Dollars US 225,49 185,75 Ecart-Type (189,85) (78,98) Nombre d'Observations 35 6 Employé Qualifié Revenu mensuel moyen en Dollars US 157,41 179,83 Ecart-Type (77,21) (13,38) Nombre d'Observations 31 2 Employé Non Qualifié Revenu mensuel moyen en Dollars US 89,85 80,13 Ecart-Type (54,07) na Nombre d'Observations 71 1 Commerce Direction Revenu mensuel moyen en Dollars US 535,54 166,42 Ecart-Type (416,95) (141,66) Nombre d'Observations 28 2 Cadre Revenu mensuel moyen en Dollars US 284,23 171,72 Ecart-Type (225,69) (42,15) Nombre d'Observations 51 5 Employé Qualifié Revenu mensuel moyen en Dollars US 190,08 259,96 Ecart-Type (145,40) (117,32) Nombre d'Observations 36 3 Employé Non Qualifié Revenu mensuel moyen en Dollars US 100,27 114,45 Ecart-Type (62,97) (108,49)

Nombre d'Observations 36 4

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale.

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Tableau A.3.1. 11. Rémunérations selon divers critères de stratification.

Industrie

Manufacturière Commerce

Classe de Taille Très Petite Revenu mensuel moyen en Dollars US 126,82 138,30 Ecart-Type (101,94) (173,47) Nombre d'Observations 28 82 Petite Revenu mensuel moyen en Dollars US 122,96 186,83 Ecart-Type (110,60) (212,00) Nombre d'Observations 131 211 Moyenne Revenu mensuel moyen en Dollars US 123,58 286,23 Ecart-Type (92,74) (306,11) Nombre d'Observations 14 40 Grande Revenu mensuel moyen en Dollars US 241,79 218,52 Ecart-Type (282,12) (142,09) Nombre d'Observations 25 22 Localisation Maradi Revenu mensuel moyen en Dollars US 82,93 157,69 Ecart-Type (57,83) (166,16) Nombre d'Observations 25 48 Niamey Revenu mensuel moyen en Dollars US 146,60 193,65 Ecart-Type (153,05) (222,96) Nombre d'Observations 173 307

Origine de l'Entreprise Entreprise Privée Etrangère Revenu mensuel moyen en Dollars US 182,67 298,87 Ecart-Type (215,44) (305,79) Nombre d'Observations 56 70 Entreprise Privée Nigérienne Revenu mensuel moyen en Dollars US 112,85 161,96 Ecart-Type (76,15) (181,56) Nombre d'Observations 137 271 Entreprise Publique Revenu mensuel moyen en Dollars US 348,74 157,67 Ecart-Type (330,24) (109,02) Nombre d'Observations 5 14 Orientation Commerciale Entreprise Exportatrice Revenu mensuel moyen en Dollars US 213,89 190,89 Ecart-Type (303,00) (232,63) Nombre d'Observations 22 86 Marché Domestique Revenu mensuel moyen en Dollars US 129,14 188,11 Ecart-Type (110,31) (211,27) Nombre d'Observations 176,00 269

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale.

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Tableau A.3.1. 12. Rémunérations selon le secteur d’activité.

Industrie

Manufacturière Commerce

Revenus par sous-secteur: Agroindustrie Revenu mensuel moyen en Dollars US 96,80 182,59 Ecart-Type (82,23) (240,69)

Nombre d'Observations 64 44 Ameublement Revenu mensuel moyen en Dollars US 137,74 138,81 Ecart-Type (88,17) (95,27) Nombre d'Observations 49 3 Machinerie et Equipement Revenu mensuel moyen en Dollars US na 202,72 Ecart-Type na (149,45) Nombre d'Observations na 28 Matériaux de Construction Revenu mensuel moyen en Dollars US 219,58 91,91 Ecart-Type (181,24) (54,51) Nombre d'Observations 5 20 Papier et Edition Revenu mensuel moyen en Dollars US 116,23 168,61 Ecart-Type (56,36) (163,67) Nombre d'Observations 41 26 Produits Chimiques et Peinture Revenu mensuel moyen en Dollars US 280,53 208,98 Ecart-Type (228,49) (219,63) Nombre d'Observations 12 15 Plastiques Revenu mensuel moyen en Dollars US 333,53 na Ecart-Type (607,19) na Nombre d'Observations 5 na Habillement, Textile et Cuir Revenu mensuel moyen en Dollars US 163,31 279,26 Ecart-Type (370,03) (370,03) Nombre d'Observations 22 19 Commerce Revenu mensuel moyen en Dollars US na 179,87 Ecart-Type na (202,03) Nombre d'Observations na 103 Produits Electroniques Revenu mensuel moyen en Dollars US na 286,91 Ecart-Type na (335,15) Nombre d'Observations na 18 Automobiles Revenu mensuel moyen en Dollars US na 292,86 Ecart-Type na (311,12) Nombre d'Observations na 17 Médicaments et Pharmacie Revenu mensuel moyen en Dollars US na 188,61

Ecart-Type na (109,41) Nombre d'Observations na 28 Import / Export Revenu mensuel moyen en Dollars US na 125,84 Ecart-Type na (152,30) Nombre d'Observations na 34

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale.

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Tableau A.3.1. 13. Rémunération des travailleurs de production non qualifiés. Classe de Taille Très Petite Revenu mensuel moyen en Dollars US 81,41 Ecart-Type (25,35) Nombre d'Observations 13 Petite Revenu mensuel moyen en Dollars US 87,16 Ecart-Type (63,85) Nombre d'Observations 46 Moyenne Revenu mensuel moyen en Dollars US 114,11 Ecart-Type (40,99) Nombre d'Observations 7 Grande Revenu mensuel moyen en Dollars US 81,43 Ecart-Type (26,41) Nombre d'Observations 8 Localisation Maradi Revenu mensuel moyen en Dollars US 51,73 Ecart-Type (33,14) Nombre d'Observations 14 Niamey Revenu mensuel moyen en Dollars US 96,56 Ecart-Type (54,42) Nombre d'Observations 60 Origine de l'Entreprise Entreprise Privée Etrangère Revenu mensuel moyen en Dollars US 60,91 Ecart-Type (19,13) Nombre d'Observations 16 Entreprise Privée Nigérienne Revenu mensuel moyen en Dollars US 87,70 Ecart-Type (47,79) Nombre d'Observations 55 Entreprise Publique Revenu mensuel moyen en Dollars US 239,88 Ecart-Type (32,36) Nombre d'Observations 3 Orientation Commerciale Entreprise Exportatrice Revenu mensuel moyen en Dollars US 78,20 Ecart-Type (24,36) Nombre d'Observations 8 Marché Domestique Revenu mensuel moyen en Dollars US 89,28 Ecart-Type (56,41) Nombre d'Observations 66 Revenus par sous-secteur: Agroindustrie Revenu mensuel moyen en Dollars US 61,14

Ecart-Type (35,36) Nombre d'Observations 32 Ameublement Revenu mensuel moyen en Dollars US 109,93 Ecart-Type (37,80) Nombre d'Observations 13 Machinerie et Equipement Revenu mensuel moyen en Dollars US na Ecart-Type na Nombre d'Observations na Matériaux de Construction Revenu mensuel moyen en Dollars US 123,04 Ecart-Type na Nombre d'Observations 1 Industries du Papier et de l'Edition Revenu mensuel moyen en Dollars US 108,34 Ecart-Type (42,77) Nombre d'Observations 14 Produits Chimiques et Peinture Revenu mensuel moyen en Dollars US 239,88 Ecart-Type (32,36) Nombre d'Observations 3 Plastiques Revenu mensuel moyen en Dollars US 64,36 Ecart-Type (0,00) Nombre d'Observations 3 Habillement, Textile et Cuir Revenu mensuel moyen en Dollars US 72,44 Ecart-Type (54,62) Nombre d'Observations 8

Nb. Exclusivement pour les firmes du secteur manufacturier.

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale.

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Encadre A.3.1. 1. Autres caractéristiques des employés: âge, genre, expérience et origine. Les personnels employés dans les différents secteurs étudiés sont relativement âgés, respectivement 38 ans dans le secteur manufacturier et 37 ans dans le commerce54. Les hommes sont souvent plus âgés que les femmes. En outre, les hommes occupent généralement entre 87 et 95 pourcent des emplois dans les entreprises visitées (Tableau A.3.1. 14). Les différences sont les plus marquées au niveau des postes d’employés qualifiés et non qualifiés dans les secteurs manufacturier (occupés respectivement à 96,7 pourcent et 96,65 pourcent par des hommes) et les postes de cadres dans le secteur commercial (occupés à presque 94 pourcent par des hommes).

Tableau A.3.1. 14. Répartition par sexe et position hiérarchique.

Homme Femmes Homme Femmes Homme Femmes

Direction 89,55% 10,45% 91,79% 8,21% 82,35% 17,65%

Cadre 90,32% 9,68% 94,05% 5,95% 88,89% 11,11%

Employé Qualifié 96,70% 3,30% 88,98% 11,02% 88,98% 11,02%

Employé Non Qualifié 96,65% 3,35% 84,67% 15,33% 85,92% 14,08%

Autres 88,04% 11,96% 89,47% 10,53% 86,36% 13,64%

Total 94,98% 5,02% 88,55% 11,45% 87,38% 12,62%

Industrie Manufacturière Commerce Hôtel

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale.

Fait notable, dans le secteur du commerce, les employés les plus jeunes travaillent pour les entreprises les plus petites alors que les employés plus âgés se retrouvent dans les firmes de "grande taille". Ce phénomène est moins marqué dans le secteur manufacturier. En outre, et ce n'est guère surprenant, on note que plus les positions hiérarchiques sont élevées plus les employés sont âgés (Graphique A.3. 1). Ceci suggère que l'ancienneté joue toujours un rôle dans les entreprises au Niger. L'ancienneté des employés au sein de la même entreprise ainsi que l’expérience préalable à l’embauche est légèrement plus importante dans le secteur manufacturier (respectivement 8,4 et 5,6 années) que dans le secteur hôtelier (respectivement 7,3 et 4,6 années).

Graphique A.3. 1. Age moyen par catégorie d'emploi.

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

35,0

40,0

45,0

50,0

Direction Cadre Employé Qualifié Employé Non Qualifié Autres

Commerce Secteur Manufacturier

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale. L'existence de migrations internes en direction de Niamey est un fait connu. Ceci se retrouve dans la structure de l'emploi des firmes, ceci quel que soit le secteur d’activité (Graphique 3.2. 2). Ainsi, sur l’ensemble des entreprises de Niamey, seulement 32 pourcent des employés sont originaires de la ville. Les firmes de Niamey ont ainsi un recrutement dominé par les migrants internes (60, 6 pourcent des employés), ceci confirme le rôle d'attracteur de la capitale économique. La situation est très différente pour les entreprises situées à Maradi. Celles-ci ont un recrutement pour l'essentiel local, 72,3 pourcent des employés sont originaires de la ville.

54 - Ceci est à rapporter à une espérance de vie à la naissance d'environ 46,4 ans en 2004.

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Graphique A.3. 2. Localisation des firmes et origine des employés (Pct).

32.2

72.3 4.7

27.7

55.9

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Maradi Niamey

Niamey Maradi Autres villes du Niger Etranger

Source: Enquête Climat des Investissements au Niger, Banque Mondiale.

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Encadre A.3.1. 2. Déterminants des salaires au Niger. Considérant le niveau des rémunérations observé au Niger ainsi que la persistance de différentiels de salaires importants, se pose alors la question des facteurs qui sont à l'origine de la formation des salaires au Niger et qui pourraient expliquer ces résultats. Un moyen de mieux comprendre ces résultats est d'estimer des fonctions de salaire (Tableau A.3.1. 15). Deux modèles sont estimés, le premier est une variante du modèle de base de Mincer (1974) alors que le second est plus complet et inclue des variables représentant diverses modalités de fixation des salaires (Azam et Ris, 2001). Dans les deux modèles, la variable dépendante est le logarithme de la rémunération totale telle que fournie par les employés. Le premier modèle (Modèle 1) postule que les firmes sont capables de découvrir les différences de productivité entre employés sur la base de leurs caractéristiques individuelles - capital humain, origine, sexe,… et de les payer en conséquence. Le modèle étant estimé sur un échantillon incluant des employés d'entreprises manufacturières et de commerce, une variable muette est introduite pour tenir compte des différences sectorielles. Enfin, sont ajoutées des variables caractéristiques des entreprises telles l'âge de la firme, sa nationalité et sa localisation. L'estimation de cette équation fournit des résultats assez conformes aux attentes. Les variables de capital humain des employés – éducation, expérience dans l’entreprise et expérience antérieure - sont significatives au seuil de 1 pourcent et de 5 pourcent, elles ont un impact positif sur les rémunérations. Par contre, contrairement à ce que l’on peut observer dans d’autres pays de la sous région, la nationalité des employés ainsi que le fait qu'ils aient reçus une formation professionnelle ne semblent pas influencer la détermination des rémunérations. Le caractère significatif des variables muettes concernant les secteurs d’activité confirme l'existence de différentiels de revenus entre les différents secteurs, en défaveur du secteur manufacturier. Enfin, la significativité et le signe positif attachés à la variable muette relative à la nationalité des firmes confirment le fait que les entreprises étrangères fournissent des revenus supérieurs. Ces résultats confirment le rôle des variables de capital humain ainsi que celui de certaines caractéristiques des firmes dans la formation des salaires au Niger. Cependant, ils ne fournissent pas d'indications précises sur la mécanique institutionnelle à l'œuvre dans la fixation des salaires. Le Modèle 2 fournit quelques éléments d'explication additionnels. Ce modèle reprend les principales variables explicatives antérieures et ajoute des variables supplémentaires permettant de tester les trois grands modes de formation des salaires distingués par l'analyse économique55; la théorie du partage de rente, la théorie du salaire d'efficience ainsi que la théorie du hold-up (Malcomson 1997). La théorie du partage de rente suggère que les revenus versés aux employés incluent en fait une part des profits et sont donc un reflet de la performance des firmes (Blanchflower, Oswald et Sanfey, 1996). Cet élément du profit présent dans la rémunération des employés peut avoir son origine dans des comportements d'insider ou des pressions externes aux firmes qui doivent ajuster leur système d'incitations. Le second type de théorie, dite du salaire d'efficience, stipule dans une de ses variantes que les firmes doivent verser des rémunérations supérieures à celles qui équilibreraient le marché du travail sur la base d'un raisonnement assez simple; sachant que la pénalité la plus forte qui puisse être infligée à un employé est la perte de son emploi, le coût de cette perte pour l'employé est d'autant plus élevé si l'on accroît les salaires de manière à ce qu'il travaille plus. Ceci implique que les entreprises doivent avoir une "technologie de contrôle" pour évaluer les efforts réels des employés. Le résultat final dépend de l'arbitrage entre le coût de cette "technologie de contrôle" et le fait de payer des salaires plus élevés qui accroissent l'efficience des employés. Enfin, un troisième moyen d'expliquer la formation des salaires est la théorie du hold-up (Malcomson, 1997). Dans une situation où les contrats de travail sont ouverts à renégociation, lorsque les entreprises investissent dans des actifs spécifiques non transférables et ne peuvent proposer des contrats de travail complet (où toutes les possibilités sont envisagées), un nouvel investissement laisse la possibilité aux employés de renégocier les accords salariaux en leur faveur. Dans ce cas, les employés peuvent obtenir une part supplémentaire du surplus généré par le nouvel investissement spécifique, ceci en fonction de leur pouvoir de négociation. L'estimation obtenue indique que les caractéristiques des employés demeurent pertinentes. On note également que, comme dans le modèle précédent, la variable contrôlant pour le sexe des employés n’est pas significative. Ceci tendrait à souligner que lorsque l’on contrôle pour le niveau d’éducation et d’expérience des employés il n’y a pas de discrimination à l’encontre des femmes dans le secteur manufacturier et le commerce. Les caractéristiques des firmes demeurent pertinentes, à l’exception de l’âge de la firme. Les firmes de propriété

55 - Pour une revue de cette littérature, voir Saint-Paul, 1998, chap. 5; Azam et Ris, 2001.

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étrangère ont encore un impact positif sur les salaires. Par contre, le fait que l’entreprise soit localisée à Niamey ne semble pas influencer de manière significative le niveau des rémunérations. Le bloc suivant de variables tente de tester les déterminants d'un modèle de partage de rente au moyen de diverses variables, directement en incluant le chiffre d’affaire par employés selon leur hiérarchie dans les firmes56 et indirectement en prenant en compte les pressions qui peuvent s'exercer sur les entreprises. Ces pressions peuvent être internes, la présence de syndicats dans la firme et le statut des employés57, ou externes de par l'existence de tensions sur le marché du travail58. Ces variables sont toutes non significatives à l’exception du chiffre d’affaire par employé. De plus, il semble exister un impact différencié selon la hiérarchie à l’intérieur de l’entreprise. La variable du chiffre d’affaire par employés lorsque le travailleur est "managers/cadre" est significativement positive, ceci traduit le fait que le chiffre d’affaire de la firme tend à augmenter le salaire des dirigeants et des cadres. Ils semblent donc profiter des bons résultats de l’entreprise, et ce malgré la faible part des bonus dans les rémunérations des managers et des cadres. La variable de profit par employé lorsque le travailleur est un employé qualifié ou non qualifié est également positive et significative, mais avec un coefficient inférieur à celui associé aux managers et aux cadres de l’entreprise. Ceci suggère que les employés les plus qualifiés sont à même d’extraire une rente supérieure à celle extraite par les travailleurs moins qualifiés. Ce résultat implique donc que les différentes catégories de salariés ne possèdent pas le même pouvoir de négociation vis-à-vis de la firme. Le fait que la présence d’un syndicat dans la firme et l'existence de tensions sur le marché du travail n’influencent pas les salaires suggère que les négociations salariales se déroulent à un niveau plus centralisé que celui de l’entreprise. La présence de conventions collectives et de négociations tripartites entre l’Etat, les syndicats et les représentants du patronat peuvent expliquer que les pressions internes et externes n’influencent guère la détermination des salaires. Il est en outre vraisemblable que s'opère une sorte de partage de rente décroissant selon la position hiérarchique des employés au sein des entreprises. On note enfin que la variable de salaire d'efficience59 n’est pas significative. La variable retenue60 pour prendre en compte les phénomènes de hold-up est négative et significative. Ceci tendrait à montrer que même si les employés ont un certain pouvoir de négociation au sein des firmes au Niger, celui-ci n’est pas assez important pour permettre aux employés de pouvoir renégocier leur contrat de travail après qu’un investissement spécifique a été réalisé par l’entreprise. Les résultats d'estimation sont présentés au tableau ci-après

56 - Variables Log CA par employé * (Manager/Cadre) et Log CA par employé * (NON Manager/Cadre). Ces variables sont le résultat de la multiplication du logarithme du chiffre d’affaire par employé et de deux variables muettes contrôlant pour le fait que l’employé soit Manager ou Cadre. 57 - Statut d'employé permanent ou non. 58 - Ceci correspond à la variable Log changement moyen d'emploi sectoriel qui est calculée comme la moyenne sectorielle des variations d’effectifs dans les entreprises entre 2003 et 2004 sur l'échantillon. 59 - Le taux d'encadrement qui est une proxy de la technologie de surveillance de l'effort des firmes, est calculé comme le nombre de travailleurs managers ou cadres sur le nombre d’employés qui ne sont ni managers ni cadres. 60 - Dans le cadre de la théorie du Hold-Up, si une entreprise se livre à un investissement irréversible, les employés peuvent capturer une grande partie du surplus généré si les contrats sont renégociables. Ce phénomène est capturé dans la régression par l'inclusion de la valeur du dernier investissement réalisé par les firmes Nigériennes sur la période 2004-2005.

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Tableau A.3.1. 15. Fonctions de salaire.

Variable Dépendante - Log revenus mensuels Modèle 1 Modèle 2 Constante 3,768 *** 2,830 *** (17,03) (4,70) Variables par Employé

Années d'école 0,064 *** 0,042 *** (8,53) (5,81)

Expérience dans la firme (années) 0,027 ** 0,024 * (2,37) (1,71)

Expérience au carré (années) 0,0003 Ns 0,00001 ns (0,73) (0,03)

Expérience antérieure (années) 0,025 *** 0,023 *** (3,94) (3,49)

Etranger (va muette) -0,037 Ns -0,060 ns -(0,26) -(0,33)

Sexe Masculin (va muette) 0,107 Ns 0,094 ns (1,28) (1,20)

Heures travaillées -0,005 *** -0,005 ** -(2,91) -(2,56)

Formé par l'entreprise (va muette) 0,242 ns 0,022 ns (1,03) (0,15) Variables Muettes Sectorielles

Secteurs (va muettes) Oui Oui

Sous-secteurs Industrie Manufacturière (va muettes) Oui Caractéristiques de l'Entreprise

Age de la firme (années) 0,007 *** 0,004 ns (2,85) (1,40)

Firme étrangère (va muette) 0,246 ** 0,367 *** (2,51) (3,55)

Firme localisée à Niamey -0,025 ns -0,096 ns -(0,19) -(0,60) Variables de Partage de Rente

Présence d'un syndicat dans la firme (va muette) 0,030 ns (0,25)

Employé permanent (va muette) 0,161 ns (0,90)

Log changement moyen d'emploi dans le secteur -0,024 ns -(0,71)

Log CA par employé * (Manager / Cadre) 0,079 *** (2,67)

Log CA par employé * (NON Manager / Cadre) 0,051 * (1,66) Variables de Salaire d'efficience

Taux d'encadrement -0,068 ns -(0,58)

Hold-Up Log Investissement spécifique -0,044 ***

-(4,59) Nombre d'observations 433 344 R-Carré 0,400 0,504 F-statistique 21,58 . Prob (F-statistique) 0,000 . NB. White Heteroskedasticity-Constent Standard Errors & Covariance, T-statistiques entre parenthèses,

*** Significatif à 1%, ** Significatif à 5%, * Significatif à 10%

Source: Enquête Climat des Investissements au Niger, Banque Mondiale.

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ANNEXES AU CHAPITRE 3. Section 3.2. Relations entre les entreprises et le secteur bancaire.

Tableau A.3.2. 1. Structure du capital des banques/institutions financières au Niger en 2004 (Pct.).

Privé Etranger

Privé Domestique

Etat

BIA-Niger 74.0 26.0 0.0Sonibank 45.0 55.0 17.0BOA-Niger 88.0 12.0 0.0Ecobank 100.0 0.0 0.0BINCI 66.0 34.0 0.0BCN 50.0 50.0 50.0CDN 0.0 12.0 88.0CPTC 0.0 0.0 100.0

Source: BCEAO.

Graphique A.3.2. 1. Crédit au secteur privé en Pct. du PIB.

3.7 3.94.6

5.25.7 5.6

6.66.2

5.65.1

5.7 5.9

8.5

12.7

11.110.2

13.5

16.8 17.1 17.1 17.2 17.0

15.6

17.4

16.1 15.8

13.012.3

11.5 11.7

10.3

8.2

4.5 4.33.3

4.0 3.84.8 4.6

5.0 5.26.2

17 .7

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

20

Source: Base de données SIMA, Banque mondiale.

Graphique A.3.2. 2. Entreprises ayant déjà demandé un crédit (Pct).

84.6

62.448.7 52.9

60.3

81.3

55.6

100.0

47.2 46.054.0 57.9

40.0

63.7

0.0

20.0

40.0

60.0

80.0

100.0

120.0

Estim

atio

n po

ur la

Pop

ulat

ion

Hôt

els

Com

mer

ce

Indu

strie

Man

ufac

turiè

re

Très

Pet

ite

Petit

e

Moy

enne

Gra

nde

Expo

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ur

Non

-exp

orta

teur

Nig

érie

n

Etra

nger

Com

ptes

Aud

ités e

t cer

tifié

s

Com

ptes

NO

N A

udité

s et c

ertif

iés

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale.

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Graphique A.3.2. 3. Taux de garantie selon la taille des firmes (Pct.).

119.6

104.5 100.8

40.0

0.0

20.0

40.0

60.0

80.0

100.0

120.0

140.0

Très Petite Petite Moyenne Grande

NB. Tous secteurs confondus.

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale.

Tableau A.3.2. 2. Crédit Commercial (Pct.).

Crédit Fournisseur Echantillon 66,8 Taille Très Petite et Petite 56,28

Moyenne 76,83

Grande 95,97 Décade de Création Avant 1960 80,0

1960 93,28

1970 72,33

1980 53,32

1990 71,31

2000 63,6 NB. Exclusivement pour le secteur manufacturier.

Source: Enquête Entreprises au Niger 2005-2006, Banque Mondiale.

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ANNEXES AU CHAPITRE 4. Productivité des firmes.

Encadre A.4. 1. La productivité totale des facteurs dans le secteur manufacturier au Niger. Bien que les indicateurs statistiques de productivité fournissent des informations utiles sur la performance des entreprises, ils peuvent cependant induire des interprétations erronées si l'on ne se réfère qu'à eux. Ainsi, une firme pourrait avoir une productivité du travail faible car elle utilise un processus de production de faible intensité capitalistique. En conséquence, le calcul de mesures de productivité totale des facteurs (PTF) est utile car elle prend en compte l'utilisation conjointe des facteurs; de fait les différences de PTF sont alors celles-ci qui ne peuvent être expliquées par des différences d'utilisation de capital ou de travail, voire de consommations intermédiaires. De fait, des entreprises avec une PTF forte seront considérées comme plus efficientes car elles produisent plus avec moins d'intrants et inversement. L’analyse repose sur l’estimation de diverses spécifications de fonctions de production. Le Tableau A.4. 1 présente les résultats d’une estimation d’une fonction de production Cobb-Douglas, en utilisant les données d’entreprises de neuf sous-secteurs industriels. De par le fait que les entreprises de différents secteurs peuvent utiliser des technologies de production dissemblables, il est généralement déconseillé de grouper les entreprises de divers secteurs sans contrôler pour des différences d'intensité d'utilisation des facteurs travail et capital. Comme ceci requiert un échantillon de grande taille, les entreprises de douze pays d’Afrique sub-saharienne pour lesquels des évaluations du Climat des Investissements récentes ont été accomplies (Burkina Faso, Cameroun, Ethiopie, Kenya, Mali, Mozambique, Niger, Sénégal, Afrique du Sud, Tanzanie, Ouganda and Zambie) ont été mises en commun (pooling) en une régression simple. La fonction de production est estimée par un estimateur robuste, cette méthode a été utilisée plutôt que celle des Moindres Carrés Ordinaires parce qu’elle est plus robuste aux outliers61, et donc moins sensible aux valeurs aberrantes (Modèle RR). Comme contrôle de robustesse, la fonction de production est également estimée en utilisant une approche de frontière stochastique62 (Modèle FS). La variable dépendante dans ces régressions est le logarithme du total des ventes et toutes les régressions contrôlent pour l’usage de consommations intermédiaires, de capital et les employés des entreprises. Tous les modèles incluent des variables muettes par pays pour mettre en relief des différences dans la productivité totale des facteurs entre les douze pays et réduire les problèmes associés aux taux de change63. Technologies de production sectorielles spécifiques. En plus des variables muettes par pays, différents secteurs peuvent employer des technologies de production différentes. En d’autres termes, les ratios d’intensité en travail, en capital et en consommations intermédiaires ne sont pas supposés être les mêmes entre secteurs. Mécaniquement, ce résultat est atteint en introduisant des variables muettes avec le capital, le travail et les consommations intermédiaires. Un test conjoint de la significativité des limites d’interaction rejette l’hypothèse nulle selon laquelle les coefficients sont égaux sectoriellement à un seuil de dix pourcent ou mieux pour toutes les régressions (cf. les deux dernières lignes du Tableau A.4. 1). Ces résultats confirment qu’il est inapproprié de mettre en commun (pooling) les entreprises de différents secteurs dans un seul modèle, sans un contrôle des intensités factorielles entre les secteurs.

61 - Voir Rousseeuw et Leroy (1987). 62 - Voir Kumbhakar et Lovell (2000) pour une description des modèles de frontière stochastique. Le modèle estimé suppose que la composante d’inefficience technique est distribuée suivant une loi normale tronquée, alors que la composante bruit blanc est distribuée suivant une loi normale. En pratique, les résultats exposés dans cette section semblent être relativement robustes pour alterner les hypothèses distributionnelles (par exemple, distributions normale ou normale tronquée). 63 - Comme toutes les variables sont des log, les variables muettes par pays suppriment les effets du taux de change. En effet, les coefficients seront identiques sur toutes les variables autres que les variables muettes par pays, même si toutes les mesures ont été effectuées en monnaies locales.

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Tableau A.4. 1. Les déterminants des niveaux de productivité des firmes manufacturières.

Nombre d'observations 1607 1436 1607 1436Facteurs de production Consommations intermédiaires 0.8080*** 0.7991*** 0.6499*** 0.6235*** (log naturel) -67.58 -61.67 -33.83 -29.88 Employés 0.0590*** 0.0468*** 0.0831*** 0.0733*** (log naturel) -4.84 -3.61 -4.21 -3.47 Capital - valeur comptable 0.1729*** 0.1571*** 0.2780*** 0.2602*** (log naturel) -8.51 -7.35 -8.48 -7.53Caractéristiques des entreprises Age 0.0321*** 0.025 (va. muette) -2.81 -1.37 Exportation 0.0017*** 0.0021*** (% des ventes) -3.47 -2.63 Importations 0.0005* -0.0001 (% des ventes) -1.71 -0.26 Ent. Publique 0.0437 0.0918 (va. muette) -0.76 -1.01 Ent. Etrangere 0.1267*** 0.1579*** (va. muette) -3.71 -2.92 Ent. avec programme de formation formelle -0.0229 -0.0295 (va. muette) -0.93 -0.76 Manager avec education universitaire 0.0605** 0.0149 (va. muette) -2.34 -0.36 Internet 0.0532* 0.1346*** (va. muette) -1.74 -2.76

Constante 1.7858 2.7249*** 1.712 1.7907-1.36 -3.53 -0.84 -0.91

Test de commonalité de la fonction de production (f-stat/Khi-Deux) 2.1900 1.9500 68.7000 50.2500Probabilité 0.0000 0.0000 0.0000 0.0600

Robust Regression Frontière Stochastique

Nb. *** significatif à 1 pourcent ** significatif à 5 pourcent * significatif à 10 pourcent Source: Données Enquêtes Entreprises 2003-2006, Banque Mondiale. Différences entre les pays. Les modèles estimés contrôlent pour les différences de productivité dues aux spécificités de chaque pays. Sous certaines hypothèses (voir ci-après), les coefficients de ces variables muettes peuvent être interprétés comme fournissant le niveau moyen de PFT pour chaque pays. En outre, après avoir contrôlé pour les différences de productivité dues aux différences d’utilisation de divers facteurs de production, de secteurs d’opérations, de particularités propres à chaque entreprise et ses dirigeants, il apparaît : • que les firmes au Niger sont assez peu productives – i.e. ont une PTF faible; • la PTF est deux fois supérieure en Afrique du Sud, 37 pourcent plus forte au Sénégal et 31 pourcent

supérieure au Cameroun. Ces différences de PTF sont significatives statistiquement aux seuils de confiance usuels;

• la PTF est aussi supérieure de 25 pourcent au Kenya mais cette différence n'est pas statistiquement significative;

• bien que ces estimations ponctuelles suggèrent qu'en moyenne i) la PTF des firmes au Niger est de 0 à 11 pourcent inférieure à celle de entreprises en Tanzanie, au Mozambique, au Burkina Faso et en Ouganda, et ii) la PTF est supérieure de 0 à 11 pourcent à celle des entreprises en Ethiopie et en Zambie, ces différences ne sont pas statistiquement significatives.

Ces estimations suggèrent in fine que bien que les firmes nigériennes soient bien moins productives que celles des pays les plus efficients (Afrique du Sud, Sénégal et Cameroun), leur niveau de productivité reste similaire à ce que l'on constate dans les pays d'Afrique de l'Ouest comme de l'Est (Graphique A.4. 1).

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Graphique A.4. 1. La PFT au Niger est comparable à celle des autres pays d'Afrique sub-saharienne,

mais est inférieure à celles de pays présentant les meilleures performances (Afrique du Sud, Sénégal et Cameroun).

207%

137% 131% 125%111% 110% 108% 103% 100% 100%

89%

0%

50%

100%

150%

200%

250%

Afr

ique

du

Sud

Séné

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Ken

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Tanz

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que

Burk

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Faso

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Nig

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Zam

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Nb. La PTF est calculée sur la base des coefficients estimés pour les variables muettes par pays dans la régression de la colonne 4 du Tableau A.4. 1. La formule utilisée pour calculer l'effet d'une variable muette provient de (Kennedy 2003. p. 123). Halvorsen et Palmquist (1980) fournissent la démonstration de cette formule. Source: Enquêtes Entreprises 2003-2006, Banque Mondiale. Cependant, même si ces estimations suggèrent que les entreprises au Niger sont peu productives, il faut néanmoins garder à l’esprit une limitation importante de ces calculs. Ainsi, bien que les variables muettes par pays puissent refléter des différences de productivité, elles peuvent aussi indiquer d’autres différences. Plus spécifiquement, les variables muettes sont affectées par les niveaux de prix et les taux de change dans les régressions transnationales. Ainsi par exemple, ces estimations peuvent être fonction du degré de concurrence existant au sein d'une économie; si les prix sont élevés de par un faible degré de concurrence, les estimations consécutives de PTF (et les autres mesures de productivité) seront artificiellement élevées. Les variables muettes par pays peuvent aussi dépendre des taux de change64. Si le taux de change d’un pays est surévalué par rapport à sa valeur d’équilibre de long terme, le coefficient concernant la variable muette de ce pays semblera artificiellement élevé (comme la valeur ajoutée par employé). En conséquence, il est important de s’en souvenir quand l'on examine des comparaisons transnationales. Des comparaisons plus appropriées peuvent donc être effectuées entre pays de la zone franc qui bénéficient d'un régime de change identique. Si nous comparons la productivité de divers pays de la zone franc de notre échantillon, nous constatons que les entreprises du Niger sont les moins productives. Les entreprises du Sénégal, du Cameroun et du Burkina Faso présentent une productivité supérieure respectivement de 37 pourcent, de 31 pourcent et de 8 pourcent à celle des firmes du Niger. Rendements d'échelle. Si les grandes entreprises étaient uniformément plus productives que les petites entreprises, la somme des coefficients des consommations intermédiaires, du travail et du capital serait supérieure à un. Dans ce cas, la production totale ferait plus que doubler si le nombre d’employés, la quantité de capital et la quantité de consommations intermédiaires étaient doublés. Dans la pratique, la somme des trois coefficients est

64 - Pour limiter les problèmes liés aux niveaux de change, les taux de change de 2002 ont été utilisés pour tous les pays. Tout d'abord, le déflateur du PIB a été utilisé par ramener tous les prix en monnaie locale de 2002. Ensuite, ces valeurs ont été converties en dollars en utilisant le taux de change courant pour 2002. Toutes les valeurs pour les pays de la zone CFA ont été converties en utilisant le même taux de change.

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généralement très proche de un. Pour le secteur agro-industriel, la somme des coefficients est égale à 1,00 dans le modèle RR avec contrôle de caractéristiques de taille des entreprises (colonne 2), et est égale à 0,96 dans le modèle FS (colonne 4). Le Tableau A.4. 2 présente les sommes des coefficients pour chaque secteur, et le test d’hypothèse nulle qu’elles se somment à zéro (modèle de la colonne 4). Ces résultats suggèrent que dans la plupart des secteurs – à l'exception possible du textile et habillement et des industries alimentaires où les grandes entreprises semblent être moins efficientes ainsi que de la construction où les grandes entreprises semblent être plus efficientes – les grandes entreprises ne sont ni plus ni moins productives que les petites entreprises. Ces résultats suggèrent que le fait que la productivité par employé soit supérieure dans les firmes de grande taille provient du fait qu'elles utilisent plus de capital et non le fait qu'elles soient plus productives ou efficientes.

Tableau A.4. 2. Test de rendements d'échelle constants.

Somme des Coefficients

Test de rendements d'échelle constants (p-value)

Textiles 0.84*** 1% Habillement et cuir 0.94* 6% Alimentation et boissons 0.96* 6% Véhicules 0.97 78% Ameublement et bois 0.99 84% Autre manufacturier 1.02 78% Métaux 1.03 56% Produits chimiques 1.03 56% Industries du papier et de l'édition 1.05 26% Produits électriques 1.08 36% Plastiques 1.08 20% Matériaux de construction 1.12* 6% Machines et équipements 1.15 20%

Autres caractéristiques des entreprises. Enfin, des variables additionnelles de contrôles ont été ajoutées aux régressions dans les colonnes 2 et 4. Celles-ci incluent l’âge des entreprises et des variables muettes indiquant si l’entreprise est exportatrice/importatrice, étrangère, étatique, si elle communique avec ses clients et ses fournisseurs en utilisant des courriels ou Internet (comme proxy pour l’utilisation des technologies), si l’entreprise propose un programme de formation formelle (c’est à dire que ce n’est pas uniquement une formation au sein de l’entreprise par des superviseurs ou des collègues de travail) et si le manager a reçu ou non une éducation universitaire. • Il apparaît que les firmes plus âgées sont plus productives que les entreprises plus jeunes, le coefficient

pertinent est positif et significatif dans le modèle RR. Il demeure positif mais perds sa significativité dans le modèle FS. L'âge étant mesuré en log, il existe des rendements décroissants quand à l'impact de l'âge. Ainsi par exemple, les firmes âgées de 5 ans sont en moyenne plus productives de 5 pourcent que des firmes nouvelles, mais les firmes de 25 ans d'âge ne sont productives que d'un pourcent par rapport aux firmes de 20 ans d'âge65.

Les coefficients relatifs aux importations et aux exportations sont positifs et statistiquement significatifs dans au moins une des deux spécifications. Ceci suggère que les entreprises ayant des relations avec les marchés extérieurs sont plus productives que celles qui se limitent au marché domestique. Les résultats indiquent que les entreprises engagées dans l’exportation sont environ 2 pourcent plus productives que les firmes similaires qui n’exportent pas et que les firmes qui importent au minimum 10 pourcent de leurs intrants sont environ 0,5 pourcent plus productives que les firmes similaires qui n’importent pas d'inputs. De nombreuses études ont mis en évidence des résultats semblables, aussi bien pour les pays développés que pour les pays en voie de développement66. Deux hypothèses sont avancées pour expliquer ce différentiel :

65 - Les estimations de la magnitude des coefficients proviennent des résultats de la colonne 2 – modèle RR. 66 - Voir Tybout (2003) et Keller (2003).

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• La première est qu’exporter pourrait avoir comme conséquence d’améliorer la productivité (l’apprentissage par l’exportation). La compétition et la concurrence sur les marchés internationaux pourraient encourager les firmes à améliorer leur productivité ou pourraient les exposer aux technologies et aux modes de production étrangers;

• La seconde hypothèse est que puisque les entreprises doivent être efficientes pour être concurrentielles sur les marchés internationaux, il n’y aurait alors que les entreprises qui sont déjà efficientes qui pourront exporter (hypothèse d'auto-sélectivité). Bien que les entreprises inefficientes puissent être protégées contre la concurrence internationale sur les marchés intérieurs par des barrières naturelles (par exemple des coûts élevés de transport) ou des barrières douanières et commerciales (par exemple tarifs douaniers, quotas et administration douanière inefficientes), elles ne peuvent accéder aux marchés internationaux.

Les deux hypothèses ne sont pas mutuellement exclusives. Même si les firmes efficientes ont plus de chance de commencer à exporter, cela n’élimine pas la possibilité que l’exportation puisse les aider à augmenter encore plus leur productivité. Une étude portant spécifiquement sur des pays africains a pu attester de la validité des deux hypothèses67. • Les résultats suggèrent également que les entreprises étrangères sont plus productives que les firmes

spécifiquement domestiques, soit environ 13 pourcent de plus. En revanche, les entreprises étatiques ne semblent être ni plus, ni moins productives que les entreprises privées, le coefficient correspondant n'est pas significatif.

• Les firmes plus intensives en technologie semblent aussi plus productives que les autres entreprises. Une

variable muette indiquant que l’entreprise communique avec ses clients et ses fournisseurs en utilisant des courriels et Internet a été incluse en tant que proxy de sophistication technologique. Ainsi, l'estimation ponctuelle concernant les firmes utilisant l'Internet montrent qu’elles sont environ 5 pourcent plus productives que les autres qui ne se servent pas de cette technologie.

• Cependant, il apparaît aussi que le fait que les entreprises forment leurs employés actuellement a peu d'effet

sur la productivité. Cependant, cet impact n’est pas significatif en raison d’une importante dispersion de la variable de performance. Le coefficient devient statistiquement insignifiant dans tous les modèles.

• Enfin, les autres études sur l'Afrique ont montrée que les entreprises ayant des managers éduqués au niveau

universitaire tendent à être plus productives que celles ayant des dirigeants ayant un niveau d'éducation primaire ou secondaire. Ainsi, l'estimation ponctuelle concernant les firmes ayant des managers de niveau d'éducation universitaire montrent qu’elles sont environ 6 pourcent plus productives que les autres entreprises.

Ces résultats empiriques sont-ils différents pour le Niger? Les résultats précédents proviennent de régressions incluant des données de douze pays, dont le Niger. Une question naturelle se pose alors, ces résultats sont-ils valides pour le Niger uniquement, ou le Niger est-il similaire aux autres pays de l’échantillon? En pratique, il y a trop peu d’observations pour estimer une régression séparée pour le Niger. Les résultats précédents indiquent fortement qu’il serait inadéquat de mettre toutes les firmes dans une régression simple, sans inclure des spécificités sectorielles, et permettre aux divers coefficients (capital, travail et consommations intermédiaires) de varier suivant les secteurs. Plus de 52 coefficients devront alors être estimés alors que 37 entreprises manufacturières du Niger sont incluses dans l’échantillon économétrique final. Il n’est donc pas possible d’estimer un modèle séparé pour le Niger uniquement. Par conséquent, une approche différente est adoptée, avec une nouvelle estimation du modèle qui permettra aux coefficients caractérisant les entreprises de prendre différentes valeurs, suivant que l'on a à faire aux firmes du Niger ou aux firmes des autres pays. Les coefficients pour les exportations et les importations sont faibles et négatifs, plutôt que positifs, pour les firmes au Niger, suggérant ainsi un impact plus faible que dans les autres pays de l'échantillon. Le coefficient sur la formation est important et positif, suggérant ainsi que la formation puisse avoir un impact plus important au Niger. Toutefois, bien que les coefficients des variables soient qualitativement différents pour le Niger, ces

67 - Bigsten et al. (2000).

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différences ne sont statistiquement pas significatives pour les caractéristiques des entreprises (Tableau A.4.3).68 En outre, un test joint de l’hypothèse nulle selon laquelle les coefficients sont égaux entre le Niger et les autres pays ne peut rejeter cette hypothèse. Cela suggère que les caractéristiques qui affectent les performances des entreprises dans les autres pays ont un effet semblable au Niger.

Tableau A.4. 3. Différentiels de PTF entre le Niger et les autres comparateurs par items.

Niger Autres Test d'Egalité (p-value)

Age 0.143 0.031 37% Exportation -0.006 0.002 13% Importation -0.001 0.001 61% Firme publique 0.537 0.037 39% Firme étrangère 0.338 0.122 36% Programme de formation formelle 0.169 -0.022 41% Manager a une éducation universitaire -0.278 0.064 18% Internet 0.182 0.058 61%

Source: Enquêtes Entreprises 2003-2006, Banque Mondiale.

68 - Les résultats proviennent d'un modèle similaire à celui de la colonne 2 du Tableau A.4. 1 (i.e. un modèle avec termes d'interaction). Aucun des coefficients n'étaient statistiquement significatifs même au seuil de 10 pourcent.

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ANNEXE 5. Echantillon. Cette annexe présente la constitution de l'échantillon de l'enquête ECI au Niger. La base de sondage de l'enquête ECI Niger pour le secteur manufacturier, comme pour les autres secteurs (commerce de gros et hôtels), a été constituée à partir de données provenant de la Chambre de Commerce (données 2004) et l'Institut National de la Statistique (données 2005). 5.1. L'échantillon de l'enquête ECI dans le secteur formel. La base de sondage.

La fusion de ces deux listes a permis d'établir une liste initiale de 817 entreprises formelles de plus de 8 employés théoriquement en activité sur Maradi et Niamey. Selon cette liste, environ 93 pourcent des firmes étaient établies sur Niamey et 80 pourcent d'entre elles opéraient dans le commerce. Cependant, cette liste ne fournissait pas d'informations complètes sur le nombre d'employés ainsi que le statut des firmes (en activité ou non). Une vérification de cette liste initiale a permis de purger celle-ci de 208 entreprises ayant soit disparu (pour l'essentiel d'entre elles) soit ayant été mal classifiée. La plus grande "perte" de firmes s'est produite dans le secteur manufacturier où presque 56 pourcent des firmes de la liste initiale ont, soit cessé leur activité, soit été mal classifié (Tableau A.5. 1)69.

Tableau A.5. 1. Vérification des listes existantes et établissement de la base de sondage.

Maradi Niamey Grand TotalCommerce Liste compilée 35 619 654

Cessation d'activité 11 101 112Mauvaise classification 0 15 15

Hotel Liste compilée 4 22 26Cessation d'activité 1 2 3

Mauvaise classification 0 0 0Industrie Manufacturière Liste compilée 12 125 137

Cessation d'activité 7 66 73Mauvaise classification 0 5 5

Grand Total Liste compilée 51 766 817Cessation d'activité 19 169 188

Mauvaise classification 0 20 20 Source: EEC Canada. Cette vérification a permis d'établir la base de sondage ayant servi à l'échantillonnage de l'enquête Niger (Tableau A.5. 2). Cette liste comprend 609 entreprises formelles dans les trois secteurs. Ces firmes sont pour l'essentiel localisées à Niamey (environ 94 pourcent d'entre elles). La majorité des activités est liée au commerce (environ 86 pourcent des firmes). Les activités hôtelières et manufacturières sont minoritaires, elles représentent respectivement moins de 4 et de 10 pourcent des firmes formelles en activité.

Tableau A.5. 2. Base de sondage.

Maradi Pct.C Niamey Pct.C Grand Total Pct.CCommerce 24 75.0 503 87.2 527 86.5

Pct.L 4.6 95.4 100.0Hôtels 3 9.4 20 3.5 23 3.8

Pct.L 13.0 87.0 100.0Industrie Manufacturière 5 15.6 54 9.4 59 9.7

Pct.L 8.5 91.5 100.0

Total 32 100.0 577 100.0 609 100.0Pct.L 5.3 94.7 100.0

Source: EEC Canada.

69 - L'OMC (2003) Niger indique qu'en 2002, 131 firmes manufacturières étaient recensées au Niger, ce qui est très proche des données de la liste initiale (137 firmes, Tableau A.5. 1). Ces données concordantes suggèrent une contraction majeure du secteur manufacturier formel entre 2002 et fin 2005 qui aurait vu sa taille diminuée par deux.

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L'échantillon. Un échantillon de 138 entreprises a été visité, celles-ci ont été sélectionnées par échantillonnage aléatoire stratifié. Au total, 210 entreprises furent contactées, mais 49 furent refusèrent ou furent "incapables" de mettre à disposition une personne pouvant répondre à l'enquête. En outre, une entreprise accepta de répondre à l'enquête mais il fut impossible de finaliser le questionnaire. De ce fait, le taux de participation global des firmes à l'enquête est de 22,8 pourcent mais le taux de sondage effectif global de 22,6 pourcent (Tableau A.5. 3).

Tableau A.5. 3. Échantillon.

Commerce Industrie Manufacturière

Hôtels Total

Base de sondage 527 59 23 609Non contactée 411 3 8 422

Refus 15 12 2 29Non disponible 15 5 0 20

Enquêtée - Echantillon final 86 39 13 138Enquête incomplète 0 0 1 1

Sous-total visitées 86 39 14 139Taux de participation des firmes (Pct.) 16.3 66.1 60.9 22.82

Taux de sondage (Pct.) 16.3 66.1 56.5 22.66 Source: EEC Canada. Cet échantillon représente environ 17 pourcent des firmes en activité dans le secteur du commerce, 56 pourcent des hôtels et presque les deux tiers des firmes manufacturières existantes à la date de l'enquête. L'échantillon reproduit relativement correctement les principales caractéristiques de la base de sondage mais surestime quelque peu l'importance de l'industrie manufacturière et des hôtels, mais représente assez bien le poids de la capitale.

Graphique A.5. 1. Comparaison des distributions de firmes.

86.5

9.73.8 5.3

94.7

62.3

28.3

9.413.0

87.0

0.0

20.0

40.0

60.0

80.0

100.0

Co mmerce Indus trieManufac turiè re

Hô te ls Maradi Niamey

Bas e de s o ndage Echantillo n

Source: EEC Canada. 5.2. L'échantillon de l'enquête légère dans le secteur informel. Cette enquête menée auprès des structures informelles, dans les régions de Niamey et de Maradi, couvre essentiellement les activités manufacturières ainsi que quelques entreprises dans le commerce/services. Le secteur informel concerne toutes les entreprises en activité qui ne tiennent pas une comptabilité et ne paient pas de taxes aux autorités centrales. Au Niger, les entreprises informelles à vocation manufacturière s’occupent d’activités traditionnelles. En tête de liste dans une ville comme Niamey figurent la fabrication de meubles en bois, le travail du cuir (sandales, chaussures et ceintures), la confection de vêtements et les métiers qui y sont associés, l’artisanat en général, ainsi que la préparation de viande séchée. De manière systématique, le lieu de

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manufacture est également le point de vente et les petites entreprises ou artisans d’un même secteur d’activité ont tendance à se concentrer dans une zone bien délimitée de la ville, connue de tous, et constituant le ou l’un des marchés principaux pour le type de biens correspondant. La carte suivante illustre cette réalité pour les principaux secteurs informels à vocation manufacturière de Niamey, soient ceux de la fabrication de meubles, de la confection de vêtements, de l’artisanat, ainsi que celui de la préparation de la viande séchée.

Source: EEC Canada. La plupart des entreprises informelles appartenant à ces quatre principaux secteurs d’activité sont localisées à l’intérieur de l’une des zones de concentration identifiée sur la carte. Deux de ces zones correspondent aux deux principaux marchés de la ville, soient respectivement le Grand et le Nouveau marché. Le troisième correspond au secteur connu sous le nom de Terrain musulman et le quatrième au village artisanal de Wadata. Compte tenu de cette réalité, la méthode qui a été retenue dans le cas de Niamey consistait à couvrir une zone à la fois, en divisant les enquêteurs en deux groupes, l’un commençant ses visites à une extrémité de la zone et l’autre faisant de même à partir de l’autre extrémité. En fonction de la densité des entreprises à l’intérieur d’une zone donnée, les enquêteurs devaient s’arrêter à toutes les deux ou trois entreprises et procéder à l’entrevue, une fois obtenu l’accord du propriétaire. Les entreprises informelles n’appartenant pas à l’un de ces secteurs traditionnels (la soudure et la transformation

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légère du métal constituant un exemple) ont été la plupart du temps contactées de manière aléatoire à l’intérieur de l’une ou l’autre de ces mêmes grandes zones. Cela allait de soi, ces zones constituant en raison même de leur nature à la fois manufacturière et commerciale, les principaux marchés de la ville. Les conditions économiques généralement plus difficiles et la taille plus petite de la ville de Maradi ne supportent ni la diversité ni la concentration observée à Niamey. A Maradi, les enquêteurs ont donc visité les principaux marchés ainsi que leurs environs immédiats et y ont trouvé des entreprises informelles à vocation manufacturière dans essentiellement trois secteurs : la boulangerie, la fabrication de portes et fenêtres et la fabrication de charrettes. Au total, 108 entreprises ont été visitées, dont 100 dans le secteur manufacturier. La taille moyenne des entreprises manufacturières est de 6,4 employés, celle des entreprises de commerce service est de 3,5 employés70.

Tableau A.5. 4. Échantillon de firmes informelles.

Maradi Niamey Grand Total

Industrie Manufacturière Nbre firmes 25 75 100Emploi 170 467 637

Services/commerce Nbre firmes 8 8Emploi 28 28

Grand Total Nbre firmes 25 83 108Emploi 170 495 665

Source: EEC Canada.

70 - Ce nombre est toutefois sujet à caution vu le très faible nombre de firmes visitées dans le secteur.

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BIBLIOGRAPHIE

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