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N° 40 / DECEMBRE 2014 / PAGE 1 La Lettre PROCHAINE CONFÉRENCE INSCRIVEZ-VOUS DèS MAINTENANT page 3 CONFÉRENCES PROGRAMMÉES page 4 TRANS-MAGHREB EXPRESS. L’AUTOROUTE INACHEVÉE par de Florence Aubenas, journaliste au Monde pages 5 à 8 NOS CONFÉRENCIERS ONT PUBLIÉ pages 9 et 10 UN ROMAN À DÉCOUVRIR page 11 Le 29 novembre 1947, l’assemblée générale de l’ONU décide par sa résolution 181, le partage la Palestine, qui ne lui appartient pas, en deux États, « l’un juif et l’autre arabe », instaurant ainsi une injustice historique flagrante car elle s’opère sans que le peuple palestinien soit consulté. suite page suivante Édito Quand la Palestine sera-t-elle libre ? par Hassan BALAWI diplomate, notre prochain conférencier Il est encore temps pour Adhérer / Renouveler votre participation pour l’année 2014 / 2015 Voir bulletin d’inscription (ou de réinscription) en dernière page Soutenez l’association en complétant votre engagement dès aujourd’hui par un don bénéficiant de la déduction fiscale en 2014. La lettre mensuelle vous informe sur les activités de l’association, les conférences programmées, les événe- ments concernant la Méditerranée. Des parutions de personnalités oeuvrant pour le rapprochement des deux rives de la Méditerranée, vous y sont proposées. Association EUROMED-IHEDN chez COUSTILLIÈRE 48, rue Gimelli - 83000 TOULON Tél : 06 34 19 28 79 Contact [email protected] Site www.euromed-ihedn.fr Président : Jean-François Coustillière Chargé de communication : Daniel Valla Les 5 èmes Rencontres de Cybèle en ligne, à écouter dès maintenant, l’interview de notre intervenante Aïcha BARKAOUI par Éric BATAILLON journaliste à RFI suivre le lien : http://www.rfi .fr/emission/20141115-maroc-egalite-economique-hommes-femmes-barkaoui-universitaire-casablanca/ Compte-rendu dans une prochaine lettre.

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N° 40 / DECEMbRE 2014 / PAGE 1La Lettre

PROCHAInE COnFÉREnCEInsCRIvEz-vOUs dès MAIntEnAnt

page 3

COnFÉREnCEs PROgRAMMÉEspage 4

tRAns-MAgHREB ExPREss.l’AUtOROUtE InACHEvÉEpar de Florence Aubenas, journaliste au Monde pages 5 à 8

nOs COnFÉREnCIERs Ont PUBlIÉpages 9 et 10

Un ROMAn À dÉCOUvRIRpage 11

Le 29 novembre 1947, l’assemblée générale del’ONU décide par sa résolution 181, le partage laPalestine, qui ne lui appartient pas, en deux États,« l’un juif et l’autre arabe », instaurant ainsi uneinjustice historique flagrante car elle s’opère sansque le peuple palestinien soit consulté.

suite page suivante

ÉditoQuand la Palestine sera-t-elle libre ?par Hassan BALAWI diplomate,notre prochain conférencier

Il est encore temps pourAdhérer / Renouvelervotre participation pour l’année 2014 / 2015Voir bulletin d’inscription (ou de réinscription) en dernière page

Soutenez l’associationen complétant votre engagement dès aujourd’hui par un don bénéficiant de la déduction fiscale en 2014.

La lettre mensuelle vous informe sur les activités del’association, les conférences programmées, les événe-ments concernant la Méditerranée. Des parutions depersonnalités oeuvrant pour le rapprochement des deuxrives de la Méditerranée, vous y sont proposées.

Association EUROMED-IHEDN chez COUSTILLIÈRE48, rue Gimelli - 83000 TOULONTél : 06 34 19 28 79Contact [email protected] www.euromed-ihedn.fr

Président : Jean-François CoustillièreChargé de communication : Daniel Valla

Les 5èmes

Rencontresde Cybèle

en ligne, à écouter dès maintenant,l’interview de notre intervenante

Aïcha BARKAOUI par Éric BAtAIllOnjournaliste à RFI

suivre le lien : http://www.rfi.fr/emission/20141115-maroc-egalite-economique-hommes-femmes-barkaoui-universitaire-casablanca/

Compte-rendu dans une prochaine lettre.

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N° 40 / DECEMbRE 2014 / PAGE 2La Lettre Euromed IHEDN > Éditorial

Au cours de l’année 1948,les Palestiniens subissentplusieurs massacres – comme lereconnaissent aujourd’hui, desnouveaux historiens israéliens –perpétrés par des organisationsmilitaires sionistes et sontspoliés de leurs droits fonda-mentaux ainsi que de leursbiens et de leur terre.

Plus de 800.000 prennent laroute de l’exil forcé et se retrou-vent dans des camps de réfugiésen Palestine même et dans lespays arabes limitrophes, plus de500 villages sont détruits ettoute une société est déracinéeet anéantie.

L’organisation de libération dela Palestine (OLP), créée en1964 devient au fil des annéesle représentant unique du peu-ple palestinien. Le 15 novembre1998, son Conseil Nationaladopte la déclaration del’Indépendance de l’Etat dePalestine et le programme poli-tique demandant l’applicationdes résolutions de l’ONU rela-tives à la question de laPalestine, notamment la résolu-tion 242 du Conseil de sécuritéqui stipule la fin de l’occupa-tion (en juin 1967) deJérusalem-Est, de la Cisjordanieet de la bande de Gaza et lacréation d’un Etat palestiniensur ce territoire représentant22% de la terre de la Palestinemandataire .

Le processus de paix entamé enoctobre 1991 sous le contrôledes États-Unis et puis lesaccords d’Oslo en 1993, ontéchoué parce qu’ils n’ont pasmis un terme à l’occupationbien au contraire ils n’ont faitque la renforcer : plus decolonisation, construction d’unmur de séparation renforçant,entre autres, l’isolement deJérusalem, et blocus de Gazaqui a subi trois guerres meur-trières en l’espace de 6 ans,guerres menées par la 5èmepuissance militaire mondiale…

Aujourd’hui, en décembre 2014et 67 ans après, l’Etat dePalestine n’existe pratiquementpas en terre de Palestine et iln’est vraiment plus logique decontinuer un soi-disant proces-sus de paix, qui tente, depuisplus de 23 ans, d’associer occu-pation et paix. Il faut choisirentre les deux : c’est à Israël età la communauté internationalede faire ce choix.

La France, patrie des droits del’Homme et de la Révolution etl’Europe ont une responsabilitélourde sur un plan moral ethistorique dans le drame pales-tinien. Ils doivent l’assumerpour que la paix, indissociablede la justice puissent être ins-taurées sur la Terre de Palestine.

Quand la Palestine sera-t-elle libre ?suite de l’Édito

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Les entretiens d’Euromed-IHEDNProchaine conférence ouverte à l’inscriptionL’inscription est obligatoire (Plan Vigipirate activé). Vous pouvez vous inscrire dès maintenant.Par courriel : [email protected] ou par téléphone au 06 34 19 28 79Pour toute information complémentaire, rendez-vous sur le site www.euromed-ihedn.fr

à MARSEILLE Lundi 15 décembreamphithéâtre de l’Ecole de la Deuxième Chance360, chemin de la Madrague-Ville / pl. des AbattoirsMARSEILLE 15ème.

date limite d’inscription à la conférence : vendredi 12 décembre

Un dîner est organisé autour de notre invitéNombre de places limité : inscription jusqu’au mercredi 10 décembreLe montant du dîner est de 32 €. Les chèques sont à libeller au nom de : Restaurant LES ARCENAULX .

à PARIS Mercredi 17 décembreamphithéâtre Suffren, à l’Ecole militaire.

date limite d’inscription à la conférence : vendredi 12 décembrePensez à communiquer votre date de naissance lors devotre inscription : plan vigipirate renforcé oblige.

Un dîner est organisé autour de notre invité au Cercle de l’Ecole militaire,Nombre de places limité : inscription jusqu’au mercredi 10 décembreLe montant du dîner est de 40 €. Les chèques sont à libeller au nom de :Association Euromed-IHEDN.

La Lettre Euromed IHEDN > Conférences N° 40 / DECEMbRE 2014 / PAGE 3

Hassan BAlAWI travaille depuis 1991pour l’Organisation de Libération de laPalestine et également pour l’AutoritéNationale Palestinienne comme journa-liste. Il occupe également les fonctionsde membre de la PrésidencePalestinienne à Gaza.

Ancien élève de l’École Nationaled’Administration

Ancien directeur du programme franco-phone au sein de la télévision palestinienne, il est également en charge,depuis août 2006, de la communication à la Mission de Palestine enFrance ainsi qu’auprès de l’UNESCO.

Il devient conseiller au ministère palestinien des Affaires étrangères àRamallah, et y occupera les fonctions de directeur à la Direction desexpatriés.

Au moment où certaines nations européenness’interrogent face à la reconnaissance officiellede la Palestine, comme membre de l’ONU, ilimporte de s’interroger sur le devenir de cetétat qui est déjà membre de l’UNESCO etmembre observateur de l’ONU.La Palestine pourra-t-elle devenir un État à partentière ?La question se pose aujourd’hui dans destermes de plus en plus percutants.

notre invitésera Hassan BAlAWI, Diplomate

Responsable de la Mission de Palestine auprès de l'Union Européenne, de la Belgique et du Luxembourg et Responsable des relations bilatérales avec la Belgique et le Luxembourg .

A publié «Gaza : dans les coulisses du mouvement national palestinien», Édition Denoël.

sur le thème :

Les enjeux palestiniens

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Les entretiens d’Euromed-IHEDNConférences au programme du cycle 2014/2015 Les dates et les thèmes sont maintenant définis.Vous en trouverez les évolutions dans nos prochaines Letrres Mensuelleset sur le site www.euromed-ihedn.fr

La Lettre Euromed IHEDN > Conférences N° 40 / DECEMbRE 2014 / PAGE 4

Ce programme est très marqué par l’actualité et pasaussi divers que les autres années. Ceci s’explique parla gravité de la situation mais aussi par la complexité desrapports de force. Pour se forger une opinion il estnécessaire d’avoir non seulement des avis différentsmais aussi des éclairages de niveaux divers.

Conférences suivantes :

Lundi 13 avril à Marseille Mercredi 15 avril à Paris

Le Maghreb : facteurs d’unité et de désunion par Flavien bOURRAT

Mercredi 6 mai à ParisLundi 11 mai à Marseille

(In)sécurités alimentaires et rurales au Sud et à l’Est de la Méditerranée par Sébastien AbIS

Lundi 15 juin à Marseille Mercredi 17 juin à Paris

La voile latine, symbole de la complexité et de la diversité méditerranéennepar Hubert POILROUX-DELEUZE

Lundi 12 janvier à Marseille Mercredi 14 janvier à Paris

Proche et Moyen Orient : entre grandes puissances et puissances régionalespar Antoine SFEIR

Directeur de la rédaction des Cahiers de l'Orient, président du CERPO.Membre du Conseil Scientifique de Euromed-IHEDN.

Lundi 2 février à Marseille Mercredi 4 février à Paris

La rivalité Iran / Arabie Saoudite : une question religieuse, politique, stratégique ou de société ? par bernard HOURCADE

Directeur de recherche émérite au CNRS, ancien directeur de l’Institut Français derecherche en Iran et de l'équipe de recherche "Monde iranien". Bernard Hourcadea réalisé de nombreuses études sur la géographie sociale, culturelle et politique del'ran. Il est par ailleurs l'auteur de plusieurs essais dont «Géopolitique de l’Iran».

Lundi 16 mars à Marseille Mercredi 18 mars à ParisEau, terres et pouvoirs au Proche Orientpar Pierre bLANC

Ingénieur en chef des Ponts, des Eaux et des Forêts, Pierre BLANC est égalementdocteur en géopolitique et maître es sciences. Enseignant-chercheur à Bordeauxsciences agro et sciences po Bordeaux (LAM), il est également consultant pour leCentre international des hautes études agronomiques méditerranéennes (CIHEAM).Il enseigne dans plusieurs instituts ou universités en France, en Italie et au Liban. Ilest actuellement rédacteur en chef de la revue Confluences Méditerranée et direc-teur de la "Bibliothèque de l’Iremmo".

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N° 40 / DECEMbRE 2014 / PAGE 5La Lettre Euromed IHEDN > Lu dans la Presse

Trans-Maghreb Express. L'autoroute inachevéePar Florence Aubenas, dans le quotidien Le MondeDe Tanger à Tripoli, la journaliste Florence Aubenas a traversé le Maghreb et ses frontières. Une épopée à découvrir en six épisodes

L’autoroute Est-Ouest devait être le sym-bole d’une Algérie ambitieuse. Huit ans plus tard, elle n’est pas terminée.Les premiers kilomètres sont trompeurspour qui prend le volant à partir d’El-Issa,à l’extrême ouest de l’Algérie. C’est mêmeà s’y méprendre : on croirait rouler sur uneautoroute, toute neuve, une vraie, avecson revêtement, ses rocades, ses pan-neaux.

Les premiers signes apparaissent au boutd’une demi-heure, ce groupe d’hommes,par exemple, qui agitent les bras commedes naufragés sur la bande d’arrêtd’urgence. Ils demandent « de l’eau, del’eau ». Sitôt bu, ils m’engueulent. « C’esttrès dangereux de s’arrêter sur l’autorouteEst-Ouest quand les gens vous font dessignes. » Puis ils se présentent : ils sontbalayeurs d’autoroute.

« Ce métier n’existe pas », je leur dis.

C’est une blague, j’en suis sûre, lesAlgériens ont un génie de l’absurde, capa-ble de tourner les choses les plus sinistresen chef-d’œuvre d’humour.

« Ça n’existe pas sauf en Algérie, rectifiel’un. Chaque équipe balaie 30 km parsemaine, toujours les mêmes. »

Il a raison. La chaussée est tordue, unemalfaçon, les machines n’arrivent pas à lanettoyer. Les balayeurs montrent l’as-phalte tout juste posé et déjà crevassé, lasignalisation en désordre où les kilomè-tres augmentent au lieu de décroître, etpréviennent qu’un peu plus loin, du côtéd’Aïn Nehala, la route vient de s’affaisser.Puis, triomphants, ils concluent : « Letronçon où nous sommes est le plusréussi. » Je leur demande jusqu’où val’autoroute. « Personne ne sait où ellepeut vous conduire. Bon voyage. »

Un montre nourri de pétrole, d'arnaques et de scandalesLe voyage ? Il suffit de se laisser glisser,croit-on, sur 970 km de bitume, d’un boutà l’autre de l’Algérie, du Maroc à laTunisie. Lancée en 2006 sous la prési-dence d’Abdelaziz bouteflika, l’autorouteEst-Ouest devait être le symbole d’unpays ambitieux qui se reconstruit aprèsune décennie sanglante, une bravadeface à tous les « printemps arabes » quiont secoué la région, partout sauf enAlgérie. Huit ans plus tard, toujours pasterminée, l’autoroute se révèle une desplus chères du monde. Mais surtout elle

est devenue un monstre familier, nourri depétrole, d’arnaques, de scandales, et donttoute l’Algérie se délecte des caprices.

La première étape doit être Oran, forcé-ment, la grande ville de l’Ouest. Tout lemonde me l’a répété avant mon départ,même Omar benderra, économiste detalent, qui n’a pas mis les pieds dans sonpays depuis plus de vingt ans. benderraest un des premiers à avoir été contraint àl’exil, au début des années 1990, quandl’Algérie commençait à s’enfoncer dans la« sale guerre », prise en tenailles entrel’islam politique et le régime des géné-raux, entre le terrorisme et la lutte antiter-rorisme. Ça a duré dix ans, 200 000morts. à l’époque, je débutais en Algérieet Omar voulait me laisser entrevoir la vio-lence qui imprègne toute situation là-bas.Il avait commencé ainsi : « La premièrefois que j’ai vu une femme nue, elle étaitmorte. J’avais 7 ans. »

L’autre soir – c’était il y a quelquessemaines, juste avant ce voyage auMaghreb –, nous parlions de nouveauavec Omar de violence et d’Algérie. Maisla violence de l’argent cette fois, un oura-gan de milliards : dans les années 2000,la hausse du baril de pétrole – passé de40 à 140 dollars – a catapulté l’Algérie durang de nation surendettée à celui degrand argentier de la banque mondiale.Cette manne soudaine a, paradoxale-ment, dévoilé le pays : pas de logements,pas de routes, un chômage que personnene se risque plus à recenser, aucun inves-tissement public depuis vingt-cinq ans. «Sans cet afflux de dollars, je ne sais pas sil’Algérie existerait encore, dit Omar. ÀOran, tu sentiras l’argent, c’est la cité desmilliardaires. »

« braquage à l'envers »Ça y est, je suis à Oran, dans le hall del’Hôtel Sheraton, construit tout en verre aumoment du boom pétrolier. «Un miracle »,répète en boucle le personnel, commepour s’en convaincre. « Qui bâtirait dix-huit étages en verre dans un pays qui

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N° 40 / DECEMbRE 2014 / PAGE 6La Lettre Euromed IHEDN > Lu dans la Presse

redoute encore les attentats ? » En facede moi, la responsable d’une banqueinternationale chipote un mini-croissant.En Algérie, elle a découvert ce qu’elleappelle « les braquages à l’envers ».D’habitude, un voyou fait irruption dansune agence et ressort avec les billets, lascène est connue. Ici, c’est l’inverse.Quelqu’un entre, traînant des sacs-pou-belle (« Car ces gens-là utilisent toujoursdes sacs-poubelle », note doucement labanquière). Il les vide sur le comptoir : desmillions de dinars, en cash. L’Algérien’exige aucun justificatif de provenance.La banquière est songeuse : « Ce seraitun formidable paradis fiscal si le pays étaitfiable, mais les circuits parallèles ont pristant d’importance qu’ils ont fini par rem-placer presque totalement les règles offi-cielles. Aujourd’hui, en Algérie, la norma-lité, c’est l’illégal. »

Autour de nous, les seuls à avoir l’airriches sont les étrangers, costume etbijoux de prix, comme les deux business-men indiens à la table à côté. Ils vendentde la viande de buffle à un mince jeunehomme en polo, qui annonce : « J’en vou-drais quatorze conteneurs congelés etcinq sous vide. Vous avez des petits poisaussi ? » Il les regarde à peine : il a tou-jours méprisé secrètement ceux qui,comme ces Indiens, flambent en fringuesou en grands hôtels. « Des pigeons », ilpense. L’argent ne se montre pas ici, oualors seulement pour les mariages et lesvoitures. Qui oserait étaler ses richessesquand on ne sait pas de quoi demain serafait ? Aucun Algérien n’investit plus chezlui, et les étrangers encore moins : la loidu 51/49 les contraint de laisser à l’État lamajorité du capital. Les capitaux partent àDubaï, parfois à Paris, l’habitude. Au noir,bien sûr. Et le pays s’est transformé enépicerie géante, entièrement approvi-sionné de l’extérieur, où les habits, lanourriture, les équipements sont déchar-gés par conteneurs pour 38 millions d’ha-bitants.

« Ma part de pétrole »Sur le parking, Samia aussi attend desfournisseurs, mais brésiliens. « Les déci-deurs algériens, qui trustaient jusque-là

les importations, ne pouvaient plus conti-nuer à manger tout seuls. Trop d’argent.On a fait notre “printemps arabe” à nous :vous voulez garder le pays ? D’accord,mais il faut revoir la distribution. Moi aussije veux ma part de pétrole. » « Ma part » :c’est l’expression du moment, celle qu’onentend scander dans l’Algérie entière, debas en haut. Samia lève les yeux au ciel.« Ça devient pénible d’ailleurs ! » Etsur le ton de la ménagère au marché, ellese plaint de « l’augmentation de la corrup-tion » : « Les cadres de l’administration setirent la concurrence entre eux, du genre“j’ai eu mieux que toi”. Il leur faut toujoursplus d’argent, plus de portables. »

Elle joue avec les clés de sa Mercedes,n’arrive pas à partir. Où irait-elle ? Et pourquoi faire ? « Le problème, c’est l’ennui »,dit-elle. Abyssal. Étouffant. « Même pasun centre commercial comme au Maroc. »Il faut aller à Paris pour le shopping, àHammamet pour s’amuser. Aujourd’hui,son cours de fitness est déjà terminé (« Jele fais au club de l’hôtel, il y a moinsd’Algériens »). Son cours d’espagnol necommence qu’à 18 heures. Tout le mondes’y rue. Avec l’effondrement de l’immobi-lier en Espagne, les villas en Andalousiese vendent au prix d’un F2 ici. Madrid faci-lite les visas en prime, pour doper le mar-ché. Samia pense que maintenant elle estparée, des papiers et un toit à l’étranger,des fortunes planquées chez elle – eneuros ou en dollars bien sûr, selon le mar-ché noir. Comme si elle devait s’enfuirdans la nuit. Omar benderra m’avaitprévenue : « Les Algériens n’ont pasconfiance en leur propre pays. »

Je voudrais que Samia me parle de l’auto-route Est-Ouest. Le projet a été attribuéen 2006 à deux consortiums, l’un chinois,l’autre japonais, pour 11 milliards de dol-lars – on en est déjà à 18. Des tronçonsentiers restent à faire ou à refaire.

Seulement six stations-services« L’autoroute Est-Ouest ?, répète Samia.C’est comme le reste, une réalisationlivrée clés en main, confiée à ceux quigarantissaient le maximum de commis-sions. Les Chinois n’ont pas eu dechance, les pauvres. Ils ont été corrects,

bakchichs payés, travail terminé, maisdeux réseaux de corruption rivaux se sontbalancés entre eux. Les Japonais, c’estpire. » Elle s’interrompt. Finalement, elle abesoin d’un shampoing. « Rappelez-moi. »Son portable ne répond plus.

Sur l’autoroute, un panneau indique« Prudence, le danger est plus rapide ».Un autre : « Conduire est un plaisir, un art,une éducation ». On a faim. On a soif. Onn’a plus d’essence. Depuis que je suis enAlgérie, les stations-service deviennentune obsession. Six seulement ont étéconstruites sur les quarante-deux prévuesle long de l’autoroute. « Chaque équipe-ment suscite son appel d’offres et doncses propres commissions : visiblement,les responsables ne sont toujours pasd’accord sur ce dossier », m’avait expli-qué Lyas, jeune journaliste à Alger, un desmeilleurs spécialistes du dossier.

Finalement, une pompe apparaît, du côtéde Chlef. Une mariée en robe blanche faitla file aux toilettes, son voile étendu sur lesèche-mains, tandis que la « dame pipi »lance de puissants youyous. Sur le par-king, des familles boivent le café, cer-taines venues seulement « en visite surl’autoroute ». Une infirmière de la régioncommente l’installation d’un fleuriste prèsde chez elle. « Un fleuriste, vous imaginez! Il devait y en avoir deux dans tout Algeril y a quinze ans. » Soupirs d’aise.

Avant, elle avait d’autres préoccupations,par exemple, les coupures incessantesd’eau et d’électricité. Il ne reste plus quecelles du gaz, dont le pays est producteur.« Pour une Française qui se chauffe chezelle au gaz algérien, ça doit paraîtrebizarre. Pour nous, non. C’est normal. »Son mari, employé au tribunal, a été aug-menté de 100 % en 2011, avec rattrapagesur deux ans, comme toute la fonctionpublique. C’était en plein « printempsarabe », le régime algérien a lâché beau-coup, très vite. « On a même pas eubesoin de faire une émeute », dit le mari.Dans son service, la plupart des collèguesconsidèrent leur salaire, non plus commela contrepartie d’un travail, mais comme« leur part ». Lui aussi. Les ventes de voi-tures ont presque doublé en deux ans,tout le monde a voulu la sienne. Lui aussi.

Trans-Maghreb Express. L'autoroute inachevéePar Florence Aubenas, dans le quotidien Le Monde

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N° 40 / DECEMbRE 2014 / PAGE 7La Lettre Euromed IHEDN > Lu dans la Presse

Pendant ce printemps-là, en 2011, lapresse internationale harcelait au télé-phone les militants à Alger, persuadéeque le pays serait le premier à exploser.« À la première manifestation, on était3 000 peut- être, se souvient MoumenKhelil, de la Ligue algérienne de défensedes droits de l’homme. Les passants s’ar-rêtaient pour nous insulter. À l’étranger,personne ne voulait me croire. » Mêmeles lois, adoptées dans la foulée pour res-treindre la liberté d’association et de mani-festation, sont passées presque inaper-çues.

Un peu plus loin, après Alger, une petiteville derrière un pont, au milieu des oli-viers. Visiblement, l’arrêt d’autobus estl’endroit où s’afficher. Les jeunes gensparlent de l’Ansej, cette agence quidispense un crédit pour aider les moins de35 ans à monter une microentreprise.« Grâce à la campagne présidentielle, onl’a tous eu », dit un chômeur.Théoriquement, il faut rembourser. Il ne lefait pas. « J’y ai droit, c’est ma part », pro-teste le chômeur. Il n’a pas votébouteflika. D’ailleurs, personne ne lui ademandé. Ce qui compte, « c’est que lepays reste tranquille », affirme un étu-

diant. Pour toucher le crédit de l’Ansej,« il faut un piston, ce qui implique unechaîne de cinq ou six personnes à mobili-ser, puis à récompenser. L’argent circuleun peu. Ça occupe. Ça calme. »

C’est en allant vers Constantine que levoyage commence à se gâter. Après letronçon chinois à l’ouest, les 400 km res-tants ont été attribués au consortium japo-nais Cojaal. On croise des convois de for-tune, automobiles et camions se collanten cortège prudent derrière un véhiculequi paraît connaître les ruses. Entre soi,on se téléphone pour se signaler les dan-gers, ce bout de bitume déchiré où troiscolonels se sont tués la semaine précé-dente, cet accotement devenu célèbrepour ses attaques de voitures. La routeest parsemée des signes de sa propredébâcle, entrepôts à l’abandon gardés pardes hommes en armes, flottille d’enginsqui rouillent. Cojaal est rentré au Japon.

Ruines et immeubles en constructionDans le paysage vide, ces ruines jurentétrangement avec des immeubles enconstruction, ou tout juste terminés, tourssurgies du néant, plantées en plein champentre le ciel et l’autoroute. Le problème dulogement est le premier motif d’émeutes àtravers le pays, il en manque cinq millions.Abdelaziz bouteflika a promis que sonprochain mandat, le quatrième, résoudraitla crise de l’habitat.

à la boule, sur les hauteurs deConstantine, le déménagement du bidon-ville s’est passé au petit matin, il y aquelques mois. La police, la gendarmerie,les brigades antiémeute encerclent lescahutes. Les gens sortent, effarés.« Montez dans les camions », ordonne ungradé. Le chef de daïra, un équivalent dusous-préfet, regarde de loin sans osers’avancer. à vrai dire, le relogement avaitété annoncé quelques jours plus tôt, maisqui était assez fou pour y croire ? Depuiscinq ans, date de la présidentielle précé-dente, un fonctionnaire passait régulière-ment, jurant que des appartementsallaient être attribués.

Trans-Maghreb Express. L'autoroute inachevéePar Florence Aubenas, dans le quotidien Le Monde

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N° 40 / DECEMbRE 2014 / PAGE 8La Lettre Euromed IHEDN > Lu dans la Presse

Ce matin-là, le convoi démarre. Ceux quise retournent aperçoivent les bulldozersqui s’avancent déjà vers les baraques.Certains n’ont aucune idée de l’endroit oùils sont conduits. Tous sont nés au bidon-ville et y ont toujours vécu. Les camionss’arrêtent à Ali-Mendjeli, une ville nou-velle, à 25 km de Constantine. Lesimmeubles sont plantés par lots, accolésles uns aux autres comme au jugé, sansvéritables rues ni éclairage, hormis deuxgrandes artères qui transpercent l’ensem-ble de part en part. Un numéro d’apparte-ment est attribué à chaque famille. Ongrimpe les étages, encadrés de policiers.Au troisième, quelqu’un proteste qu’il pré-férerait un rez-de-chaussée, son père esthandicapé. Le gradé se fâche : « Ça ne teplaît pas, ingrat ? Prends tes affaires etretourne d’où tu viens. Même si tu doismourir, tu n’auras pas autre chose : c’estici ou rien. »

Un chef de travaux les regarde s’installer.« Ça devrait être le plus beau jour de leurvie, ils ont enfin un vrai logement et ondirait des prisonniers. » En une dizained’années, Ali-Mendjeli est passé de16 000 personnes à presque 200 000 : lestrente-cinq bidonvilles de Constantine ysont relogés, l’un après l’autre. « Tous lescannibales se retrouvent empilés là, sansaucune planification », constate le chef detravaux. Des grues passent, balançantleur bras articulé, l’air est saturé de bruit etde poussière. Ali Mendjeli paraît un chan-tier permanent. Le chef dit : « Ça va deve-nir la Colombie. »

Dans les nouveaux appartements, aucundes « bidonvillois » ne parvient à dormirles premiers jours, trop de pièces, tropgrandes, trop blanches. « Remplis-moi labaignoire », finit par demander Mohamedà sa femme. Il est intimidé. « Des bai-gnoires, je n’en avais vu qu’à la télé. »Accroupie autour de la vasque, la familleregarde l’eau couler. Le père entre dans lebain. « J’étais un dauphin, je suis restétout l’après-midi. » Chacun crie : « Je veuxmon tour. » Et chacun l’a. Depuis, per-sonne n’a plus repris de bain. La baignoiresert de réservoir, remplie à ras bord,« en cas de problème ». à travers toutl’appartement, des câbles de toutes sortes

zèbrent le plafond, à la manière de cordesà linge. Le père est électricien, la mèreaurait voulu être prof. Aucun suivi socialn’est prévu.

« Chacun veut être le chef »à Ali-Mendjeli, il y a peu de commerces,quelques écoles, un terrain de football,parfois un ramassage d’ordures. Un coif-feur a remonté quatre planches, commeson ancien salon au bidonville. Selon lui,personne ne s’est installé là volontaire-ment. « Mais recevoir un appartement enAlgérie, c’est une chose qui n’arrive pasdeux fois dans la vie. En général, d’ail-leurs, ça n’arrive même pas une fois. »

Les deux commissariats ferment à 18heures, les ambulances refusent de venirsans escorte policière. La nuit, chaqueancien bidonville affronte les autres enbatailles rangées. « La problématique estsimple : chacun veut être le chef et contrô-ler les choses importantes, la drogue oules pièces de voiture », explique un gail-lard en marcel. Il est surnommé « Marlonbrando ». C’est bien vu. Il répare unecamionnette, musclé, barbouillé de cam-bouis, entouré d’enfants qui portent entriomphe un petit garçon aux dentscariées. « Avant, on faisait des émeutescontre le régime. Maintenant, c’est entrenous, explique « Marlon brando ». Ilsnous ont jetés ici en disant : “Mangez-vous les uns les autres.” C’est ce qui sepasse. »

Plus loin, on voit une décharge, puis uneautre, puis un terrain vague, puis de nou-velles constructions. Deux cent mille habi-tants devraient encore arriver. Seules lesentreprises turques arrivent à tenir lerythme, monter une carcasse d’immeubleen cinq jours. Aucune information n’estdisponible sur leur respect des normessismiques. La ville n’a plus ni représentantni élu depuis que le maire du Khroub, lacommune voisine, s’en est vu retirer lagestion après la présidentielle de 2014.Membre du Front des forces socialistes(FFS, le parti historique d’opposition), ilavait soutenu la candidature d’Ali benfliset pas d’Abdelaziz bouteflika. Le chef dechantier lâche les chiens avant de quitterl’entrepôt. Il dit : « Je travaille sur une

bombe. Que Dieu nous garde. »

Plus d'autoroutePour repartir, il faut prendre le tunnel. Il estfermé, pas encore fini ou déjà effondré, lepolicier posté au rond-point ne sait pas. àprésent, on roule sur un cimetière d’auto-route. Certains ponts n’ont qu’une demi-arche. D’autres enjambent le vide. Lesvoitures zigzaguent entre les lanières derevêtement.

Ça y est. Il n’y a plus d’autoroute. On roulesur la terre. Des gens marchent à pied.

à la Cour suprême, une instruction est encours à la fois contre les consortiumsjaponais et chinois. Dix-huit personnessont mises en examen, essentiellementpour corruption, les commissions verséesà la signature pour l’attribution du chantieratteindraient 16 % de la facture. Pendantles travaux, 5,3 % supplémentairesauraient été versés. Le mécanisme estenfantin : les différentes administrationscréent des contraintes, qu’il faut payerpour lever. La procédure a été ralentie, letemps de l’élection présidentielle. Selonun avocat, « les Japonais n’ont pas réussià finir, parce qu’ils n’arrivaient pas à gérerles différentes lignes de corruption ».

Dans un café, à l’entrée de la nationale, legarçon les a vus s’enfuir « pendant la nuit,entourés de gardes du corps ». Il sedemande si Abdelaziz bouteflika se repré-sentera à un cinquième mandat. Qu’est-ce qu’il pourrait encore promettre ? Legarçon ne réfléchit pas : « Le Mondial defootball, s’il reste du pétrole. On en a pourquinze ans, il paraît. »

Il manque 121 km de terrassementjusqu’à la Tunisie. Je fais demi-tour. Jevoudrais retourner à Sidi Hamed, où centtrois personnes furent égorgées en 1998.

Article paru du le quotien Le Mondeparu le 6 août 2014

Trans-Maghreb Express. L'autoroute inachevéePar Florence Aubenas, dans le quotidien Le Monde

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N° 40 / DECEMbRE 2014 / PAGE 9La Lettre Euromed IHEDN > Nos conférenciers ont publié

Une analyse toujours d’actualité pour mieux connaître Hassan Balawi, notre conférencier de décembre

Quinze ans après les accords d’Oslo, le processus de paix israélo-palestinien est un échec. Comment en est-on arrivé là ? Commentquarante-cinq ans de lutte et quinze ans d’espoiront-ils pu mener à l’impasse actuelle ?

Si les moindres péripéties du conflit ont été analysées en détail, sinombre de commentateurs ont écrit l’histoire de cette région placéesous haute surveillance depuis presque un siècle, rares sont lestémoignages venus de l’intérieur même du mouvement nationalpalestinien.

Le propos d’Hassan balawi, membre de l’OLP et ancien journaliste dela télévision palestinienne, en est d’autant plus précieux. Il raconte icipour la première fois le système Arafat tel qu’il l’a vu fonctionner in situà Gaza. Luttes fratricides, course pour le pouvoir, opérations mili-taires, manoeuvres médiatiques : les phases les plus significatives dumouvement vers l’indépendance encore introuvable d’un État palesti-nien sont ici disséquées sans aucune volonté propagandiste ni languede bois. Car derrière la trame historique qui file le récit, c’est une véri-table histoire secrète de l’OLP, avec ses échecs, ses errements et sesvictoires, que livre Hassan balawi, acteur et observateur éclairé dumouvement de libération palestinien.

Son propos, empreint de réalisme et de compréhension del’autre, dans un contexte saturé de symboles et de diabolisations,apparaît à plus d’un titre révolutionnaire.

Intimement convaincu que l’existence d’Israël est désormais intangi-ble, il rappelle la nécessité pour les Palestiniens d’accepter les réali-tés politiques pour enfin se libérer de l’histoire et de ses mythes etconstruire leur État. Lucide et pragmatique, Hassan balawi proposeune grille de lecture inédite, bien loin des trop simplistes constructionsidéologiques, et laisse entrevoir, par sa seule liberté de parole, la fra-gile possibilité de la paix.Hassan BALAWI est diplomate.

Hassan Balawi travaille depuis 1991 pour l’Organisation de Libération dela Palestine et également pour l’Autorité Nationale Palestinienne commejournaliste. Il occupe également les fonctions de membre de laPrésidence Palestinienne à Gaza.

Ancien directeur du programme francophone au sein de la télévisionpalestinienne, il est également en charge, depuis août 2006, de la com-munication à la Mission de Palestine en France ainsi qu’auprès del’UNESCO.

Il devient conseiller au ministère palestinien des Affaires étrangères àRamallah, et y occupe les fonctions de directeur à la Direction des expa-triés.

Il est depuis quelques mois responsable de la Mission de Palestineauprès de l'Union Européenne, de la Belgique et du Luxembourg etResponsable des relations bilatérales avec la Belgique et le Luxembourg.

Gaza : dans les coulissesdu mouvementnational palestiniensAuteurHassan BAlAWI,En collaboration avec Michaël Prazan

Collection Impacts, DenoëlParution octobre 2008

http://www.gallimard.fr/Catalogue/DENOEL/Impacts/Gaza-dans-les-coulisses-du-mouvement-national-palestinien

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N° 40 / DECEMbRE 2014 / PAGE 10La Lettre Euromed IHEDN > Nos conférenciers ont publié

Xavier Baron, notre conférencier de novembre, vous fait découvrirL’AFP de 1835 à aujourd’hui

En 1835, Charles-Louis Havas décide de rassembler desinformations en provenance du monde entier, de les tra-duire et de les vendre. C'est ainsi que naît à Paris la pre-mière agence d'information, l'Agence Havas, qui deviendral'Agence France-Presse (AFP) après la Seconde Guerremondiale. Première entreprise à avoir une stratégie interna-tionale de développement, elle est présente sur tous lesfronts : pendant la guerre de Crimée, à Paris assiégé parles Prussiens en 1871, en Espagne pendant la guerre civile,en Syrie depuis la révolte de 2011... Son histoire est émail-lée de scoops comme la mort de Staline en 1953, le dramedes Jeux olympiques de Munich en 1972 ou la disqualifica-tion de ben Johnson au 100 mètres des JO de Séoul en1988.

Toujours à la pointe des technologies de la communication- jusqu'à la révolution numérique -, l'AFP est devenue laplus grande entreprise de presse française. Elle diffusechaque jour dans le monde cinq mille dépêches en sixlangues, deux mille photos, deux cents vidéos et des pro-ductions multimédia, grâce à plus de deux mille collabora-teurs de quatre-vingts nationalités différentes.

Le Monde en direct raconte l'aventure exceptionnelle etpassionnante de cette entreprise et de ses collaborateursqui ont su, au gré de l'Histoire et malgré les vicissitudes,maintenir une ambition mondiale : fournir en permanence,partout dans le monde, une information fiable, vérifiée etimmédiate.

plus d’informations sur :http://culturebox.francetvinfo.fr/livres/essais-documents/lafp-a-70-ans-le-monde-en-direct-de-xavier-baron-retrace-son-histoire-161897

Xavier Baron a été journaliste à l’AFP de 1966 à 2007, enRépublique Centrafricaine, au Vietnam, au Cambodge, àBeyrouth, à Bangkok ; il a créé la direction régionale del’AFP pour le Proche-Orient à la fin des années 1980. Il estl’auteur, notamment, de Les Palestiniens, genèse d’unenation (Le Seuil), Israël 1948 (Hoëbeke), L’Atlas géostraté-gique du Proche et du Moyen-Orient (Perrin), Les conflitsdu Proche-Orient (Perrin).

Le monde en directDe Charles-Louis Havas à l'AFP, deux siècles d'histoireAuteurxavier BAROn,

Collection Cahiers libres

Editions La Découverte Parution août 2014

http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Le_monde_en_direct-9782707174307.html

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N° 40 / DECEMbRE 2014 / PAGE 111La Lettre Euromed IHEDN > Livres

Où la barbarie d’hier rejoint celle d’aujourd’hui le vent romanesque de l’histoire nous emmène au coeur du XVIIème siècle

Ô Maria, le dernier roman d'Anouar benmalek , prend pour toilede fond l'Espagne du début du dix-septième siècle, période oùs'achève le formidable nettoyage ethnique entamé un peu plusd'un siècle plus tôt, après la chute du royaume de Grenade quitourna définitivement la page du pouvoir islamique après septsiècles de domination.

Il a le mérite d'éclairer un épisode,dédaigné par la mémoire col-lective européenne, qui provoqua l'exil ou la mort de près de troismillions de musulmans.

Dupés par les rois Ferdinand et Isabelle la Catholique dont lagarantie donnée aux vaincus de pouvoir pratiquer librement leurculte ne fut jamais respectée, les musulmans d'Espagne furentspoliés, menacés, humiliés, parqués dans les bas-fonds desvilles, écartés des hautes charges par le décret de la «pureté dusang». Et, dès 1502, dix ans après les Juifs, furent à leur tourcontraints à l'exil ou à la conversion.

Pour retracer la vie de son héroïne, Anouar benmalek s'est ins-piré de la destinée de Gérònima La Zalemona, musulmanedevenue chrétienne, comme des milliers d'autres, et qui vécut latragique expulsion des Morisques.

Et le titre du roman ,Ô Maria , n'est pas sans évoquer le massa-cre des villageois d' Omaria, par des terroristes islamistes algé-riens (en 1997), perpétré dans des violences insoutenables dontl'intensité, sinon l'ampleur, fut à la hauteur des atrocités com-mises dans l'Espagne de l' Inquisition.

Je doute que ce soit un hasard, l'auteur, algérien résidant enFrance, centrant son ouvrage sur la dénonciation de la «cruautédes hommes et de leur Dieu béat qui permet et suscite l'abomi-nable».

Ce livre s'attaque en effet, avec violence et dérision, à la barba-rie, à son cortège de brutalités, d'humiliations, de tortures, demeurtres et de viols engendrés par le fanatisme religieux. D'oùdes propos rudes et volontiers blasphématoires à l'encontre desreligions, tant chrétienne que musulmane dont il dénonce lavision de la femme et l'arnaque du Paradis.

Le livre fut jugé sacrilège par une partie de la presse algériennequi appela à son boycott, l'accusant de porter atteinte à l'islam.

Ô MariaAuteurAnouar BEnMAlEK

Éditions Fayard

Disponible en Livre de PocheParution août 2006

http://www.livredepoche.com/o-maria-anouar-benma-lek-9782253122692

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