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Mini cours sur les mesures de Gibbs I Eric OLIVIER : Porquerolles : septembre 2013 25 octobre 2013 Eric OLIVIER : Porquerolles : septembre 2013 Mini cours sur les mesures de Gibbs I

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  • Mini cours sur les mesures de Gibbs I

    Eric OLIVIER : Porquerolles : septembre 2013

    25 octobre 2013

    Eric OLIVIER : Porquerolles : septembre 2013 Mini cours sur les mesures de Gibbs I

  • Documents de références

    (1972) M. Keane, Strongly mixing g -measures, Invent. Math.

    (1974) R. Bowen, Equilibrium states and the ergodic theory ofAnosov diffeomorphisms, Lecture Notes in Maths (ré-édité parJ. R. Chazottes - 2008).

    (1974) F. Ledrappier, Principe variationnel et systèmesdynamiques symboliques, Z. Wahrscheinlichkeitstheorie.

    (1978) D. Ruelle, Thermodynamic formalism, Addison-Wesley.

    (1982) P. Walters, An introduction to ergodic theory, Springer.

    (1991) W. Parry & M. Pollicott , Zeta functions and theperiodic orbit structure of hyperbolic dynamics, SMF.

    (1996) M. Zinsmeiters, Formalisme thermodynamique etsystèmes dynamiques holomorphes, SMF.

    (1998) G. Keller, Equilibrium States in Ergodic Theory, LMS.

    (2000) V. Baladi, Positive Transfer Operators and Decay ofCorrelations, World. Sc. Pub.

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  • CHAP 0

    Transformations markoviennes conformes

    Eric OLIVIER : Porquerolles : septembre 2013 Mini cours sur les mesures de Gibbs I

  • Transformations markoviennes conformes

    X métrique compact et T : X → X continue ;T homéomorphisme local : il existe un horizon d’injectivitér0 > 0 : pour tout x ∈ X et pour tout 0 < r < r0

    T : B◦(x , r/2)→ T(B◦(x , r/2)

    )est un homéomorphisme.T est expansive lorsqu’il existe deux coefficients decontraction 0 < α ≤ α < 1 tels que

    |A| < r0 =⇒ α ≤|A||T (A)|

    ≤ α. (1)

    En particulier, (1) entrâıne que r0αn−1 est un horizon

    d’injectivité de T n (n ≥ 1).

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  • Transformations markoviennes conformes

    Définition

    Une Partition de Markov de T : X → X est un recouvrement finiR0 : {R0, . . . ,Rp} de X (formé de rectangles) t.q.

    (M1) : Ri = R◦i (Ri est fermé à frontière d’intérieur vide) ;

    (M2) : R◦i ∩ R◦j = ∅, for i 6= j ;(M3) : chaque image directe T (Ri ) est réunion de Rj .

    On dira que T est markovienne s’il existe une partition de MarkovR0 = {R1, . . . ,RM} avec |Ri | ≤ r0 et pour tout n ≥ 0

    Rn =n∨

    k=0

    T−k(R0) ;

    de plus Rn(x) est ”l’atome” de Rn contenant x .

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  • Transformations markoviennes conformes

    Définition

    Soit T : M → M une transformation régulière (C1+α) sur unesurface de Riemann et J un sous ensemble compact de M t.q.

    (i) : T (J) = J

    (ii) : ‖∂T n(x)(v)‖T n(x) ≥ Cαn‖v‖x (C > 0, α > 1).(iii) : T is topologiquement mélangeant sur J ;

    La transformation expansive T : J → J est un répulseur (repeller),s’il existe un voisinage (ouvert = bassin) V de J t.q.

    J ={x ∈ V ; x ,T (x),T 2(x), . . . ∈ V

    },

    Si de plus ∂T (x) = a(x)Dx , pour x 7→ a(x) ∈ R régulier etDx ∈ Isom

    (Tx(M), TT (x)(M)

    ), alors T : J → J est appelé un

    répulseur (expansif) conforme.

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  • Répulseur expansif conforme : exemple 1

    Eric OLIVIER : Porquerolles : septembre 2013 Mini cours sur les mesures de Gibbs I

  • Répulseur expansif conforme : exemple 2

    Eric OLIVIER : Porquerolles : septembre 2013 Mini cours sur les mesures de Gibbs I

  • Répulseur expansif conforme : exemple 3

    Eric OLIVIER : Porquerolles : septembre 2013 Mini cours sur les mesures de Gibbs I

  • Répulseur expansif conforme : exemple 4

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  • Transformations markoviennes conformes

    Théorème (Bowen)

    Un répulseur expansif conforme est toujours une applicationmarkovienne.

    Théorème (Bowen)

    Soit T : J → J un répulseur expansif conforme etR = {R1, . . . ,RM} une partition de Markov. Alors pour toutefonction φ : J → R Hölder continue, il existe une unique mesure deprobabilité T -invariante µφ, pour laquelle il existe deux constantesP ∈ R et K > 0 telles que

    1

    K≤

    µφ(Rn(x)

    )exp

    (− nP +

    ∑n−1k=0 φ(T

    k(x))) ≤ K ;

    de plus µφ est fortement mélangeante.

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  • CHAP I

    Mesures doublantes

    Eric OLIVIER : Porquerolles : septembre 2013 Mini cours sur les mesures de Gibbs I

  • Mesures doublantes

    Définition

    Soit (X , d) un espace métrique : une mesure de probabilité µ estdite doublante s’il existe K > 0 tel que pour tout r > 0(suffisamment petit si X n’est pas compact) et tout x ∈ X

    µ(B(x , 2r) ≤ Kµ(B(x , r)). (D)

    Soit D le disque unité du plan complexe ; l’homéomorphismeT : D→ D est dit quasi-conforme, si n’importe quel disque esttransformé en une ellipse dont le rapport grand axe sur petit axeest uniformément borné. Alors les homéomorphismes f : ∂D→ ∂Dinduits sur le bord du disque par un tel T quasi-conforme sontcaractérisés par le fait que l’image directe λ′ = λ ◦ f de la mesurede Lebesgue λ sur ∂D est doublante (Beurling & Ahlfors 1956).

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  • Mesures doublantes

    Exemple.– Soit Ω := {0, 1}N le full shift binaire :pour tout mot binaire w on note [w ] le cylindre des suites deΩ dont le préfixe est w) ;la topologie produit de Ω est donnée par la distance binaire

    (ξ, ξ′) 7→ dbin(ξ, ξ′) := 2−min{k≥0 ; ξk 6=ξ′k}.

    Soient 0 ≤ p0, p1 ≤ 1 avec p0 + p1 = 1 et ν la mesure deBernoulli (on Ω) de paramètre (p0, p1), i.e. pour toutξ0 · · · ξn−1 ∈ {0, 1}N,

    ν[ξ0 · · · ξn−1] = pξ0 · · · pξn−1

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  • Mesures doublantes

    Proposition

    Si 0 < p0, p1 < 1, alors ν est doublante sur Ω.

    Preuve. – Si 1/2n+1 < r ≤ 1/2n, alorsB(ξ, r) = [ξ0 · · · ξn−1] et B(ξ, 2r) = [ξ0 · · · ξn−2]

    et donc

    µ(B(ξ, 2r)

    )=

    1

    pξn−1µ(B(ξ, r)

    )≤ max

    {1

    p0,

    1

    p1

    }µ(B(ξ, r)

    ).

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  • Mesures doublantes

    Contre-exemple.– Soit T = R/Z = [0 ; 1[ ; tout mot binaire w estassocié à un intervalle dyadique I (w) (semi semi-ouvert à droite) :ainsi, I (◦/) = [0 ; 1[ avec l’induction

    I (εw) = I (w)/2 + ε/2.

    On considère maintenant que ν est le modèle euclidien de lamesure de Bernoulli (p0, p1) sur T, i.e.

    ν(I (ξ0 · · · ξn−1)

    )= pξ0 · · · pξn−1 .

    Proposition

    Si 0 < p0 < p1 alors ν n’est pas doublante sur T.

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  • Mesures doublantes

    10...0110...00

    x = 10...001...11000...

    01...11wn

    0wn

    10...01wn

    01...111wn

    wn

    wn

    10...00wn

    wn+1 = 10...001...1wn

    Preuve (sketch). – On définit une suite binaireξ = ξ0ξ1 · · · ∈ {0, 1}N par induction :

    w0 = 0 ;

    si wn = ξ0 · · · ξan−1 (an := |wn|) alors wn+1 = wn10an1an!Soit x ∈ T de développement binaire ξ : alors, pour

    rn := 1/22an+1

    on a

    B(x , rn) ≈I (wn10an)I (wn01

    an1) ∪ I (wn10an) ∪ I (wn10an−110) ≈ B(x , 2rn)

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  • Mesures doublantes

    10...0110...00

    x = 10...001...11000...

    01...11wn

    0wn

    10...01wn

    01...111wn

    wn

    wn

    10...00wn

    wn+1 = 10...001...1wn

    En notant simplement µ(m) = µ(I (m)), il vient :

    ν(B(x , 2rn)

    )ν(B(x , rn)

    ) ≈ µ(wn01an1) + µ(wn10an) + µ(wn10an−110)µ(wn10an)

    =p0µ(wn1)p

    an1 + µ(wn1)p

    an0 + µ(wn1)p

    an0 p1

    µ(wn1)pan0

    = p0

    (p1p0

    )an+ 1 + p1.

    Si p1 > p0 > 0 alors ν n’est pas doublante.

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  • CHAP II

    Mesures self-conformes

    Eric OLIVIER : Porquerolles : septembre 2013 Mini cours sur les mesures de Gibbs I

  • Mesures self-conformes

    Définition

    Soit T : X → X une transformation expansive et r0 son horizond’injectivité : µ ∈ P(X ) est dite T -conforme (i.e. self-conformepour T ) s’il existe une fonction continue φ : X → R t.q.

    |A| < r0 =⇒ µ(T (A)) =∫A

    µ(dx)

    exp(φ(x)). (2)

    on dira aussi que µ est (T , exp(φ))-conforme.

    Rq. Le cas typique de T : X → X est un répulseur conformeT : J → J, mais pas seulement : en particulier T n’est pasforcément conforme... (ambigüıté de dénomination).

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  • Propriété d’échelle des mesures self-conformes

    Maintenant on considère :

    r0 l’horizon d’injectivité de T ;µ une mesure (T , exp(φ))-conforme ;R := {R1, . . . ,RM} (avec |Ri | ≤ r0) une partition de Markov ;la matrice d’incidence (i , j) 7→ A(i , j) ∈ {0, 1} t.q.

    A(i , j) = 1 ⇐⇒ Rj ⊂ T (Ri ) ;ΣA est le sous-shift de {1, . . . ,M}N, associé à A, i.e.

    ξ0ξ1 · · · ∈ ΣA ⇐⇒ A(ξk , ξk+1) = 1, ∀k ≥ 0.Pour tout i = 1, . . . ,M, Ui ⊃ Ri est un ouvert pour lequelTi : Ui → T (Ui ) réalise un difféomorphisme et

    ti : T (Ui )→ Uidénote la branche contractive inverse de Ti

    Eric OLIVIER : Porquerolles : septembre 2013 Mini cours sur les mesures de Gibbs I

  • Propriété d’échelle des mesures self-conformes

    On peut toujours supposer Ui suffisamment petit t.q.

    A(i , j) = 1 =⇒ Uj ⊂ T (Ui ) ; (3)si ξ = ξ0ξ1 · · · ∈ ΣA alors A(ξn−1, ξn) = 1 et Uξn ⊂ T (Uξn−1).

    Proposition

    Sous les conditions précédentes, on a les enchainements

    · · · T (Uξn)tξn−→Uξn ⊂ T (Uξn−1)

    tξn−1−→ Uξn−1 ⊂ T (Uξn−2)tξn−2−→ · · ·

    · · ·tξ1−→Uξ1 ⊂ T (Uξ0)

    tξ0−→Uξ0

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  • Propriété d’échelle des mesures self-conformes

    Proposition

    Pour tout ξ0ξ1 · · · ∈ ΣA et tout entier n ≥ 1

    R[ξ0 · · · ξn−1] := tξ0 ◦ · · · ◦ tξn−1(T (Rξn−1)

    )et

    U[ξ0 · · · ξn−1] := tξ0 ◦ · · · ◦ tξn−1(T (Uξn−1)

    )est un voisinage ouvert de R[ξ0 · · · ξn−1] et le difféomorphisme

    tξ0 ◦ · · · ◦ tξn−1 : T (Uξn−1)→ U[ξ0 · · · ξn−1]

    est la branche locale inverse de T n.

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  • Propriété d’échelle des mesures self-conformes

    Proposition

    Soit T : X → X une transformation expansive possédant unepartition de Markov R = {R1, . . . ,RM} (et |Ri | < r0) ; alors µ est(T , exp(φ))-conforme si et seulement si

    ∀i = 1, . . . ,M, A ⊂ Ri =⇒ µ(T (A)) =∫A

    µ(dx)

    exp(φ(x))(∗)

    Preuve (sketch). – La (T , exp(φ))-conformité de µ implique (∗),car |Ri | < r0. Réciproquement, si (∗) est satisfaite alors,

    |A| < r0 ⇒ µ(T (A)) =∑p

    i=1µ(T (A ∩ Ri )

    )=∑p

    i=0

    ∫A∩Ri

    µ(dt)

    exp(t)=

    ∫A

    µ(dt)

    exp(φ(t)).

    (Rq. Le fait que µ(∂Ri ) = 0 n’a rien d’évident !)

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  • Propriété d’échelle des mesures self-conformes

    Définition

    Soit R = {R1, . . . ,RM} (et |Ri | < r0) une partition de Markovpour T : X → X et pour i = 1, . . . ,M soit Ui un petit voisinageouvert de Ri et ti : T (Ui )→ Ui = U[i ] la branche inverse de Tcorrespondante ; alors pour f : X → R borelienne et ξ ∈ ΣA,

    f (ξ0 · · · ξn−1 � x) =

    {f(tξ0 ◦ · · · ◦ tξn−1(x)

    )si x ∈ T (U[ξn−1])

    0 si non.

    Lemme

    Étant donnés w et m deux mots tels que wm soit ΣA-admissible,

    f (wm � x) = f (w � (m � x)).

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  • Propriété d’échelle des mesures self-conformes

    Comme pour A ⊂ Ui on a 1T (A)(x) = 1A(i � x), la caractérisationde la conformité devient :

    A ⊂ Ui =⇒∫

    1A(i � x)µ(dx) =∫

    1A(x)µ(dx)

    exp(φ(x))

    ce qu’on peut étendre aux fonctions f : X → R par

    Supp(f ) ⊂ Ui =⇒∫

    f (i � x)µ(dx) =∫

    f (x)µ(dx)

    exp(φ(x))

    et en remplaçant x 7→ f (x) par x 7→ f (x) exp(φ(x)), il vient :

    Supp(f ) ⊂ Ui =⇒∫

    f (i � x) exp(φ(i � x)

    )µ(dx) =

    ∫f (x)µ(dx).

    Soient 1 ≤ i , j ≤ M t.q. A(i , j) = 1 et f : X → R continue desupport dans U[ij ] ; comme U[ij ] ⊂ U[i ]) la fonction x 7→ f (i � x) ason support dans U[j ] et

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  • Propriété d’échelle des mesures self-conformes

    ∫f (ij � x) exp

    (φ(ij � x) + φ ◦ T (ij � x)

    )µ(dx)

    =

    ∫f (i � (j � x)) exp

    (φ(i � (j � x))

    )exp

    (φ(j � x)

    )µ(dx)

    =

    ∫f (i � x) exp

    (φ(i � x)

    )µ(dx)

    =

    ∫f (x)µ(dx) ;

    par induction on obtient :

    Eric OLIVIER : Porquerolles : septembre 2013 Mini cours sur les mesures de Gibbs I

  • Propriété d’échelle des mesures self-conformes

    Proposition (propriété d’échelle des mesures self-conformes)

    Soit T : X → X une transformation markovienne expansived’horizon d’injectivité r0 et dont le taux de contraction maximalest α ; alors les propositions suivantes sont équivalentes :

    (i) : µ est (T , exp(φ))-conformal ;

    (ii) : µ est (T n, exp(Snφ))-conforme, pour tout n ≥ 1, i.e.

    |A| ≤ r0αn−1 =⇒ µ(T n(A)) =∫A

    µ(dx)

    exp(Snφ(x))

    où par définition

    Snφ(x) =n−1∑k=0

    φ(T n(x)

    ).

    Eric OLIVIER : Porquerolles : septembre 2013 Mini cours sur les mesures de Gibbs I

  • Propriété d’échelle des mesures self-conformes

    Pour φ : X → R continue on pose :

    Varn(φ) := max{|φ(x)− φ(y)| ; |x − y | ≤ r0αn

    }Soient x , y t.q. |x − y | ≤ r0αn : alors,

    0 ≤ ∀k ≤ n⇒ |T k(x)− T k(y)| ≤ r0αn−k

    et par suite :

    −Varn(φ) ≤ φ(x)− φ(y) ≤ Varn(φ)

    −Varn−1(φ) ≤ φ(T (x))− φ(T (y)) ≤ Varn−1(φ)...

    −Var1(φ) ≤ φ(T n−1(x))− φ(T n−1(y)) ≤ Var1(φ)

    Eric OLIVIER : Porquerolles : septembre 2013 Mini cours sur les mesures de Gibbs I

  • Propriété d’échelle des mesures self-conformes

    Pour φ : X → R continue on pose :

    Varn(φ) := max{|φ(x)− φ(y)| ; |x − y | ≤ r0αn

    }Soient x , y t.q. |x − y | ≤ r0αn : alors,

    0 ≤ ∀k ≤ n⇒ |T k(x)− T k(y)| ≤ r0αn−k

    et par suite :

    1

    exp(Varn(φ)

    ) ≤ exp (φ(x)exp

    (φ(y)

    ) ≤ exp (Varn(φ))1

    exp(Varn−1(φ)

    ) ≤ exp (φ(T (x)))exp

    (φ(T (y))

    ) ≤ exp (Varn−1(φ))...

    1

    exp(Var1(φ)

    ) ≤ exp (φ(T n−1(x)))exp

    (φ(T n−1(y))

    ) ≤ exp (Var1(φ))Eric OLIVIER : Porquerolles : septembre 2013 Mini cours sur les mesures de Gibbs I

  • Propriété d’échelle des mesures self-conformes

    d’où (en multipliant les inégalités) on déduit

    1

    Kφ≤ 1

    Kφ(n)≤ exp(Snφ(x))

    exp(Snφ(y))≤ Kφ(n) ≤ Kφ

    avec

    Kφ(n) = exp(∑n

    k=1Vark(φ))≤ exp

    (∑∞k=1Vark(φ)

    )=: Kφ

    La continuité de φ : X →]−∞ ; 0[ entrâıne que Varn(φ)→ 0,pour n→ +∞ et par suite (Lemme de Cesàro),

    limn→+∞

    1

    nlogKφ(n) = 0

    Définition

    φ est à variations sommables ssi∑∞

    k=1Vark(φ) < +∞.

    Eric OLIVIER : Porquerolles : septembre 2013 Mini cours sur les mesures de Gibbs I

  • Propriété d’échelle des mesures self-conformes

    Corollaire

    Si φ est à variation sommable et µ est (T , exp(φ))-conforme, alors

    (i) : pour |A| < r0αn−1 et x ∈ A

    µ(T n(A)

    )Kφ

    ≤ µ(A)exp(Snφ(x))

    ≤ µ(T n(A)

    )Kφ

    (ii) : Si R = {R1, . . . ,RM} est une partition de Markov (avec|Ri | < r0), alors µ est de support plein sur X et

    min{µ(Ri )}Kφ

    ≤µ(Rn(x)

    )exp

    (Snφ(x)

    ) ≤ max{µ(Ri )}Kφ.

    Eric OLIVIER : Porquerolles : septembre 2013 Mini cours sur les mesures de Gibbs I

  • Opérateur de Ruelle

    Soit P := {P1, . . . ,PM} une partition de l’unité continue, avecPi : X → [0 ; 1] et Supp(Pi ) ⊂ Ui .

    Si µ est (T , exp(φ))-conforme, alors pour tout f ∈ C(X )∫Pi (i � x)f (i � x) exp

    (φ(i � x)

    )µ(dx)=

    ∫Pi (x)f (x)µ(dx) (∗∗)

    Définition (opérateur de Ruelle)

    L’opérateur de Ruelle Lφ : C(X )→ C(X ) (relativement à P) est

    Lφ[f ](x) :=∑M

    i=1Pi (i � x)f (i � x) exp

    (φ(i � x)

    ).

    En sommant (∗∗) pour i = 1, . . . ,M,∫Lφ[f ](x)µ(dx) =

    ∫ ∑Mi=1

    Pi (x)f (x)µ(dx) =

    ∫f (x)µ(dx).

    Eric OLIVIER : Porquerolles : septembre 2013 Mini cours sur les mesures de Gibbs I

  • Opérateur de Ruelle

    Grâce au Théorème de représentation de Riesz, l’adjoint de Lφ estl’opérateur L∗φ : F(X )→ F(X ) (agissant sur l’espace F(X ) desmesures boreliennes signées finies) et défini en posant :

    ∀f ∈ C(X ),∫

    f (x)L∗φ[µ](dx) =∫Lφ[f ](x)µ(dx),

    Proposition

    µ est (T , exp(φ))-conforme ssi L∗φ[µ] = µ.

    Eric OLIVIER : Porquerolles : septembre 2013 Mini cours sur les mesures de Gibbs I

  • Retour sur les mesures doublantes

    Théorème

    Soit T : X → X un répulseur conforme, d’horizon d’injectivité r0 etde coefficient de contraction minimal α et µ une mesure(T , exp(φ))-conforme, pour φ : X → R continue ; si φ est àvariation sommable alors µ est doublante.

    Nous adapterons la preuve de Pesin et Weiss donnée dans

    [PW97] Y. Pesin & H. Weiss (1997), A multifractal analysis forequilibrium measures for conformal expanding maps and Moran-likegeometric construction, J. Stat. Phys.

    en utilisant leur construction de partition de Markov spéciale.

    Eric OLIVIER : Porquerolles : septembre 2013 Mini cours sur les mesures de Gibbs I

  • Retour sur les mesures doublantes

    Preuve (sketch). – Soit µ une mesure de probabilité sur X , t.q.

    µ est (T , exp(φ))-conforme pour φ : T→ R continue ;φ est à variations sommable (=⇒ 0 < Kφ < +∞) ;

    Nous utilisons [PW97 Theorem A2] assurant l’existence

    de constantes C =C1C2≤ 1/2 avec

    {0 < C2 < 1

    0 < C1 ≤ C2/2d’un entier κ ≥ 1 ;

    et pour lesquels ∀x0 ∈ X et 0 < ∀ρ ≤ C2r0 (≤ r0), il existe unepartition de Markov R0 = {R1, . . . ,RM} pour Tκ t.q.

    (i) : ∀i = 1, . . . ,M, |Ri | ≤ ρ (ii) : B(x0,Cρ) ⊂ R0(x0)

    Eric OLIVIER : Porquerolles : septembre 2013 Mini cours sur les mesures de Gibbs I

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    Soient

    x0 ∈ X ;0 < r ≤ C1r0/2 (< r0) ;R0, partition de Markov pour x0 et ρ = 2r/C (< C2r0 < r0) ;

    alors on a |Ri | ≤ ρ (∀i = 1, · · · ,M) et x0 est approximativementcentré dans R0(x0), i.e.

    B(x0,Cρ) = B(x0, 2r) ⊂ R0(x0)

    Rappelons que Rn :=∨n

    k=0 T−k(R0) ce qui permet d’écrire

    |R0(x0)| ≤ ρ = 2r/C =⇒ |Rn(x0)| ≤ 2rαn/C

    2rαn/C ≤ r ⇐⇒ n ≥ log(2C )logα

    := N0

    Ainsi, il est toujours vrai que |RN0(x0)| ≤ r : finalement

    RN0(x0) ⊂ B(x0, r) ⊂ B(x0, 2r) ⊂ R0(x0)

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    Par suite µ(B(x0, 2r)

    )≤ µ

    (R0(x0)

    )entrâıne que

    µ(B(x0, 2r)

    )≤µ(R0(x0)

    )eSκφ(x0)

    · eSκφ(x0)

    eSκ+N0φ(x0)· e

    Sκ+N0φ(x0)

    µ(RN0(x0)

    ) · µ(RN0(x0))soit encore (puisque µ

    (RN0(x0)

    )≤ µ

    (B(x0, r)

    ))

    µ(B(x0, 2r)

    )≤µ(R0(x0)

    )eSκφ(x0)

    · 1eSN0φ(T

    κ(x0))· e

    Sκ+N0φ(x0)

    µ(RN0(x0)

    ) · µ(B(x0, r)) (∗)Par self-conformité de µ, il vient d’une part

    µ(Tκ(R0(x0))

    )=

    ∫R0(x0)

    µ(dx)

    eSκφ(x)≥ 1

    Kφ·µ(R0(x0)

    )eSκφ(x0)

    soitµ(R0(x0)

    )eSκφ(x0)

    ≤ Kφ · µ(Tκ(R0(x0))

    )(∗∗)

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    et d’autre part,

    µ(Tκ(R0(x0))

    )= µ

    (Tκ+N0(RN0(x0))

    )=

    ∫RN0 (x0)

    µ(dx)

    eSκ+N0φ(x)≤ Kφ ·

    µ(RN0(x0)

    )eSκ+N0φ(x0)

    d’où

    eSκ+N0φ(x0)

    µ(RN0(x0)

    ) ≤ Kφ · 1µ(Tκ(R0(x0))

    ) (∗ ∗ ∗)et par (∗), (∗∗) et (∗ ∗ ∗) on conclut que

    µ(B(x0, 2r)

    )≤

    K 2φ

    exp(N0 inf(φ)

    )µ(B(x0, r))(φ étant continue, 0 < eN0 inf(φ) ≤ eSN0φ(x0))

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