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MEDICAMENTS EN PEDIATRIE Cours IFSI UE 2.11.S3 Dr Anne-Emmanuelle FAGOUR Pharmacien hospitalier

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MEDICAMENTS EN PEDIATRIE

Cours IFSI UE 2.11.S3

Dr Anne-Emmanuelle FAGOUR

Pharmacien hospitalier

PLAN

• Introduction• Contexte• Périodes de la pharmacologie pédiatrique• Paramètres de croissance et de maturation• Pharmacocinétique• Pharmacodynamie• Le risque médicamenteux• Pharmacovigilance• Règles générales de prescription• Adaptation médicamenteuse• Administration• Règlementation• Conclusion-Perspectives• Exercices

20/09/2017

Introduction

• La pédiatrie s’étend de la naissance à l’âge adulte

• L’organisme de l’enfant est en pleine croissance staturopondérale et métabolique, et diffère de celui de l’adulte

• De nombreux changements physiologiques se déroulent Croissance staturale et pondérale

Maturation des différents systèmes

Modifications des compartiments de l’organisme

Évolution psychomotrice et cognitive

• Ces transformations physiologiques modifient le devenir de nombreux médicaments dans l’organisme (pharmacocinétique) et la réponse à certains médicaments (pharmacodynamie)

• Toutefois, ces particularités pharmacologiques pédiatriques rendent illusoire l’extrapolation des données acquises dans la population adulte

20/09/2017

Contexte

• L’évaluation spécifique des médicaments en pédiatrie reste limitée : de nombreux médicaments prescrits en pédiatrie n’ont pas fait l ’objet d’essais cliniques– Contraintes éthiques et économiques

– Population hétérogène

– Difficultés techniques

=> peu de spécialités autorisées sont disponibles sur le marché : présentation et galénique peu adaptées

• La solution actuelle : extrapoler à l’enfant des résultats obtenus chez l’adulte et les résultats d’une classe d’âge pédiatrique à une autre

=> En pédiatrie de nombreuses spécialités sont prescrites – en dehors des conditions d’autorisations de mises sur le marché (AMM) pour la

catégorie d’âge, la posologie, l’indication, pour la voie d’administration, pour le mode d’administration

– sans AMM (ATU, préparations hospitalières, préparation magistrale)

20/09/2017

Périodes de la pharmacologie pédiatrique

• Prématuré : naissance avant 37 SA

• Nouveau-né à terme : 0 à 27 jours

• Nourrissons: 28 jours à 23 mois

• Enfant: 2 à 11 ans

• Adolescent: 12 à 17 ans

20/09/2017

Paramètres de croissance et de maturation

Paramètre Prématuré Nouveau-né à terme

Nourrisson Enfant Adolescent

Surface corporelle (m2) 0,10 0,20 0,45 0,85 1,50

Volume sanguin (ml)

120 150 320 1200 3750

Compartiment hydrique (% poids corporel)

80 75 70 60 60

Compartiment adipeux (% poids corporel)

1 15 25 12 18

Activitésenzymatiques (% parrapport à l’adulte)

20 70 100 100 100

Filtration glomérulaire (ml/min pour 1,73 m2)

10 20 100 120 120

20/09/2017

Pharmacocinétique: ADME

Absorption

• Voie orale :

– vitesse de résorption intestinale réduite chez le nouveau-né donc pour les médicaments à demi-vie courte, une réduction de la concentration maximale et un retard du temps de concentration maximale

• Voie rectale :

– résorption des suppositoires est très variable.

– voie rectale utile en cas d'intolérance, de refus ou d’impossibilité d'une forme orale.

– vitesse de résorption est superposable à celle de la voie intraveineuse pour certains produits : diazépam, midazolam

20/09/2017

Pharmacocinétique: ADME

Absorption• Voie intramusculaire :

• Vitesse de résorption réduite et aléatoire chez le n-né (fluctuations du flux sanguin musculaire, faiblesse et faible mobilité des masses musculaires)

• caractère douloureux de l'injection et le risque de blessure du sciatique ou de rétractions musculaires conduisent à éviter la voie intramusculaire chez le jeune enfant sauf si indiquée

• Voie cutanée :

• Couche cornée fine, peu kératinisée, vascularisation et hydratation maximale, large surface corporelle : résorption systémique augmentée chez n-né et nourisson (ex. iode, corticostéroides, vitamine A, lidocaine)

• => risque de surdosage après application cutanée de certains médicaments

20/09/2017

Pharmacocinétique: ADME

Absorption

• Voie intraveineuse, problèmes d'ordre technique :

– difficulté d'abord chez le nourrisson en raison de son panicule adipeux

– chez le nouveau-né en raison

– petit calibre des veines

– des petits volumes à injecter : erreurs de dilution si la forme pharmaceutique est destinée à l'adulte. Enfin, les petits volumes injectés sont parfois totalement "perdus" dans les volumes morts des tubulures à l'origine d'inefficacité thérapeutique

20/09/2017

Pharmacocinétique: ADME

Distribution

• volume de distribution souvent augmenté chez l’enfant

(eau totale et extra cellulaire augmentées, compartiment adipeux très réduit chez le nouveau-né )

=> doses unitaires rapportées au poids sont plus élevées par rapport à l’adulte

• Liaison aux protéines réduite chez le nouveau-né et le nourrisson : éviter en période néonatale les médicaments fortement liés aux protéines plasmatiques (albumine)

=> fraction libre des médicaments augmentée (sensibilité accrue des nouveau-nés à certains médicaments).

20/09/2017

Pharmacocinétique: ADME

Métabolisme• nouveau-né : immaturité des réactions de phase I (oxydation, réduction,

hydrolyse) et de phase II (glycuroconjugaison, conjugaison au glutathion, acétylation, méthylation)

• La vitesse de maturation des voies métaboliques est variable, parfois tardive à la puberté (paracétamol, théophylline)

• Nourrisson : activité métabolique est importante, clairance plus élevée que chez l'adulte d'ou la nécessité de rapprocher les doses unitaires après la période néonatale

20/09/2017

Pharmacocinétique: ADME

Élimination• nouveau-né : ralentissement de l'élimination de la plupart des médicaments .

Chez n-né, filtration glomérulaire rapportée à la surface corporelle est 30% de celle de l'adulte. Elle double pendant la première semaine de vie pour se normaliser à la fin de la deuxième semaine.

• sécrétion tubulaire, diminuée chez le nouveau-né, atteint une valeur adulte au deuxième mois de vie

• La demi-vie d'élimination est très augmentée pendant les premiers jours de vie => espacement des doses de médicaments à élimination rénale importante (aminosides, vancomycine, pénicilline, céphalosporines, digoxine, furosémide)

20/09/2017

Pharmacodynamie

• Variabilité pharmacodynamique liée l’immaturité de l’organe cible

• Variation du nombre de récepteurs : sites de liaison de la digoxine moins nombreux chez le nouveau né => posologie proportionnellement plus élevé

• Altération du couplage récepteur-effecteur : – réponse aux β adrénergiques diminuée chez l’enfant en raison d’une diminution de production

d’AMPc. La posologie de β2 agonistes est donc proportionnellement plus élevée chez l’enfant : une dose inhalée de 0,1 à 0,2 mg/kg de terbutaline est recommandée chez l’enfant contre 0,07 à 0,14 mg/kg chez l’adulte

• Phénomènes de maturation et de croissance => effets indésirables particuliers à l’enfant :– retard de croissance dû aux corticoïdes

– épaississement des os longs et ossification des cartilages de conjugaison induit par les fluoroquinolones et rétinoïdes

– dyschromie ou hypoplasie dentaire due aux tétracyclines

20/09/2017

Le risque médicamenteux

L'enfant est plus volontiers exposé aux erreurs d'utilisation des médicaments pour diverses raisons

• utilisation hors AMM augmente le risque d'effets indésirables

• effets indésirables particuliers en pédiatrie

• Le nouveau-né est soumis à un risque médicamenteux élevé (30% de 200 nnés en si ont eu un ei médicamenteux) : immaturité des fonctions d’élimination, complexité des pathologies, polythérapie, manque d’informations pharmacologiques

• médicaments administrés en fin de grossesse retentissent sur le nouveau-né : troubles de la succion, apnées ou hypotonie après exposition en fin de grossesse aux benzodiazépines, hypoglycémie ou bradycardie après exposition aux bêtabloquants, insuffisance rénale et oligurie après exposition aux AINS

• Hépatotoxicité de l'acide valproïque, retard de croissance lié aux corticoïdes

• erreurs d'administration car la dose doit être calculée à partir du poids

• erreurs de posologie d'un facteur de 10 à 100 : mauvais placement de virgule, erreurs de calcul : voie IV, médicaments à une forte toxicité en surdosage (caféine, vincristine, etc.)

20/09/2017

Le risque médicamenteux

• erreurs de dose liées au reconditionnement de médicaments dont la forme galénique n'est pas adaptée aux jeunes enfants, pour en administrer la posologie précise

• conséquences cliniques sévères rapportées après application cutanée : hypertension intracrânienne (vitamine A), ralentissement de la croissance (corticoïdes), hypothyroïdie avec les pansements iodés, coma éthylique avec les pansements alcoolisés

• mésusage : application d'une trop grande quantité sur une surface corporelle, répétition des applications

• difficultés d'utilisation des médicaments : administration par voie IV pose des problèmes d'ordre technique (difficulté d'abord et très petits volumes à injecter exposant aux erreurs de dilution)

• Les formes solides sont non autorisées avant 6 ans (comprimés, gélules, capsules molles) car risque de fausse route

• médicaments à inhaler : à administrer à l'aide du matériel adapté

20/09/2017

Pharmacovigilance

• nombre considérable des prescriptions pédiatriques en dehors du cadre de l’AMM :

94% en soins intensifs, 67% à l’hôpital et 30% en ville

• L’ insuffisance d’évaluation des médicaments expose l’enfant à des risques de toxicité et/ou d’inefficacité thérapeutique

• => les spécialités pharmaceutiques disponibles sont souvent inadaptées et rendent difficile l’administration par le personnel infirmier : les dilutions itératives sont sources d’imprécisions et majorent le risque d’erreurs médicamenteuses

• Incidence élevée d’effets indésirables 35/1000 chez les enfants de moins d’1 an, 26/1000 entre 1 et 4 ans, 14/1000 entre 4 et 7 ans. Les ¾ des EI graves impliquent des médicaments ne possédant pas d’AMM pour l’âge

20/09/2017

Rappel : risque connu de surdosage en paracétamol IV

• Cas graves de surdosage rapportés : 22 cas internationaux rapportés jusqu’en Déc 2009 (19 UE dt 9 en France)

• Inciter les professionnels de santé à la plus grande vigilance lors de la prescription et de l’administration, diffuser l’information

• Déclaration de tout effet indésirable grave EIG ou inattendu au centre régional de pharmacovigilance (CRPV)

• RCP Vidal : Nouveau-né à terme, nourrisson ≤ 10 kg : – 7,5 mg/kg par administration (soit 0,75 ml/kg), jusqu'à 4 fois par jour – intervalle d'au moins 4 h entre 2 administrations – dose maximale journalière ne doit pas excéder 30 mg/kg– pas de données d’efficacité et de tolérance disponibles chez les

nouveau-nés prématurés

20/09/2017

Surdosage en paracétamol IV chez nourrisson de 2 mois

20/09/2017

• Service : réanimation néonatale nov 2011• Patient : nourrisson de 2 mois (54 j), né à terme (40 SA),

4,3 Kg, hospitalisé pour atrésie de l’œsophage de type 3• Analgésie post-opératoire : prescription de paracétamol IV

à 60 mg/Kg/j en 4 x/j selon protocole de service, soit 65 mg 4 x/j, soit 250 mg/j

• Prescription rédigée informatiquement : 250 mg x 4/j (16h-22h-04h-10h)– Dose prescrite 4 fois > posologie protocole – Dose prescrite 8 fois > posologie RCP

administration de la dose toxique sur 24 h

Surdosage en paracétamol IV chez nourrisson de 2 mois

• Conséquence : cytolyse hépatique

– ALAT et ASAT > 10 N

– TP légèrt < 70 %

– Facteur V N

– Paracétamolémie ininterprétable• Détection de l’erreur au sein du service j+1

• Administration de N acétylcystéine IV (FLUIMUCIL®) sur 24 h

• Normalisation des transaminases à J11 et diminution de la Paracétamolémie

• Évolution clinique favorable

• Déclaration au CRPV

20/09/2017

Surdosage en paracétamol IV chez nourrisson de 2 mois

• Type d’EM : erreur de prescription

• Erreur de rédaction sur prescription informatique

– Dose journalière notée à la place dose unitaire

• Facteurs contributifs :

– Interne (prescripteur jeune) et infirmière inexpérimentés, tous deux provenant REA adultes

– Surcharge de travail, environnement stressant

– Erreur non détectée lors du contrôle par le médecin Sénior

– Absence du double contrôle lors administration

20/09/2017

Actions correctives immédiates

• Prise de conscience collective du risque d’erreur : tirer parti de l’erreur, partager l’expérience, amélioration du système, éviter la répétition

• Renforcer l’équipe soignante : insister sur la formation et l’encadrement, diminuer les conditions de stress, communiquer

• Double vérification de la prescription

• Double contrôle de l’administration

• Modification du protocole de service en respectant la posologie RCP

• travail sur prévention et solution de rattrapage

20/09/2017

Règles de prescription en pédiatrie

20/09/2017

Règles de prescription en pédiatrie : dans tous les cas

• Clarté et lisibilité de l’ordonnance : pharmacien et infirmier doivent disposer de tous les éléments de calculs pour vérifier la prescription du médecin (double sécurité)

• Datée et signée

• Nom, prénom, âge, poids et/ou la surface corporelle

• Tout doit être détaillé pour éviter les erreurs d’exécution : nom des produits, dose, modalités de préparation, de dilution, voie d’administration, débit de perfusion, durée, horaires de prise (prise au repas ou séquence à suivre)

• Double vérification du calcul

20/09/2017

Règles de prescription en pédiatrie : dans tous les cas

• dose est exprimée en mg/kg et en équivalent en ml s'il s'agit d'une forme liquide

• dose unitaire accompagnée de l'espacement des doses (par ex. : 10 mg toutes les 8 heures) est à privilégier, car plus précise que la dose quotidienne accompagnée du nombre de prises (par ex. : 30 mg/24 h en 3 prises). Les abréviations qui portent à confusion seront évitées (µg plutôt que mcg qui peut être confondu avec mg)

• Lorsque la voie IV est choisie en néonatologie, les modalités de dilution seront précisées, les tubulures (0,3 mm de diamètre) et les seringues seront adaptées aux volumes à injecter

• L'ordonnance étant un prolongement de la consultation : expliquer à la famille du jeune patient en veillant à sa compréhension

20/09/2017

difficulté d'administration : étude PEDIAD

• étude nationale réalisée dans 14 hôpitaux par observation directe, de Mars 2001 à Avril 2002• But : montrer que spécialités commerciales disponibles en France sont souvent inadaptées à

l’enfant• enfants âgés de 12,6 ± 17 mois, poids moyen 8,5 kg ± 9,4 kg• Médicaments injectables :

– 8 % des médicaments administrés par voie orale étaient des médicaments injectables– 36 % des cas, la quantité administrée était inférieure au quart de la quantité présente dans l'unité

thérapeutique– fraction non utilisée du flacon soit jetée dans 77 % des cas

• Formes orales liquides : prêtes à l’emploi dans 84 % des cas• Gélules

– 67 % des gélules administrées ont été préparées par les pharmacies hospitalières– le médicament administré n'avait pas d'indication pédiatrique dans 58 % des cas

• Comprimés : coupés dans 47 % des cas, 74% étaient broyés• Sachets : non administrés en entier dans 35 % des observations

• L’étude confirme l’inadaptation des médicaments à l’enfant, les difficultés rencontrées par le personnel infirmier, la nécessité de recommandations de bon usage ainsi que la réalisation d’une préparation pédiatrique

20/09/2017

Adaptation médicamenteuse

• AMM

• ATU

• Préparation hospitalière: à l’avance, stockées et destinées à plusieurs patients mais délivrées sur prescription médicale

• Préparation magistrale: extemporanément sur prescription pour un patient déterminé

20/09/2017

Adaptation médicamenteuse : préparations

• risques liés aux excipients

– Benzoate de sodium : acidose métabolique

– Parabens : réaction d’hypersensibilité immédiate

– Ethanol, propylène-glycol : neurotoxiques

– Sorbitol : diarrhée osmotique

• risque lié au goût (aversion)

• risque d’erreur (détournement de forme galénique, dilution, double dilution)

20/09/2017

Adaptation médicamenteuse : préparations

• Préparations hospitalières destinées à un usage pédiatrique

– Plus de 40 % des préparations hospitalières déclarées à l’ANSM concernent une utilisation à visée pédiatrique

• La liste des spécialités est régulièrement mise à jour sur le site de l’ANSM, dans la rubrique "Préparations hospitalières pouvant être remplacées par des spécialités disponibles dans le cadre d'une AMM ou ATU".

20/09/2017

l'erreur d'administration : étude PEDIEM

• Enquête Hôpital Robert Debré d’avril 2002 à mars 2003, dans 4 unités pédiatriques de l’hôpital

• Toute la matinée, des observateurs étaient placés auprès des infirmières pour les regarder préparer et administrer les médicaments aux patients

• 336 patients et 485 infirmières : 1719 observations• 538 erreurs ont été détectées, dont 477 concernant l’administration proprement

dite : – 39% sur l’horaire– 21% pour la modalité d’administration– 15% sur la dose– 6% pour non respect de la prescription– 6% par omission

• L’identification des erreurs relevées aura permis de proposer des actions préventives au niveau de la prescription, la dispensation et l’administration des médicaments aux enfants dans des objectifs de qualité et sécurité

20/09/2017

Administration: préconisations HAS

• hygiène sur : mains, locaux, équipements, tenue professionnelle

• formation de tous les acteurs impliqués sur le risque en pédiatrie

• Mise à disposition d’un thésaurus des protocoles thérapeutiques

• Prendre en compte les exigences du domaine pédiatrique dans la formulation de la prescription

• Respect des règles de prescription

• Favoriser les formes orales liquides par rapport aux formes sèches et préciser la concentration

• Organiser les préparations centralisées pour la pédiatrie

• Limiter le nombre de concentrations des médicaments à risque

• Mettre en œuvre la double vérification des préparations et du calcul de doses

20/09/2017

Administration: préconisations HAS

• Tracer le calcul réalisé pour établir la dose à administrer

• Enlever les emballages juste avant l'administration

• Ne pas administrer de médicament déjà entamé (1/2 cp, ampoule, flacons injectables)

• Ne pas laisser les médicaments dans la chambre de l'enfant sauf dans le cas d'une éducation thérapeutique

• Préparer les médicaments dans un endroit propre et rangé

• Eviter d'être dérangé et interrompu pendant la préparation des doses à administrer

• Encourager les parents à s’informer sur les médicaments pris par leur enfant : s’assurer de la bonne compréhension (médicament, posologie, horaire, etc.)

• Favoriser la déclaration des erreurs d’administration

20/09/2017

Administration en service de pédiatrie : documents utiles

• Protocoles thérapeutiques médicamenteux réservés aux IDE de pédiatrie

• Liste des médicaments adaptés à la pédiatrie

• Liste des comprimés pouvant être broyés

• Guide d’administration des médicaments injectables

• Guide sur le choix d’une seringue

• Procédure de double vérification20/09/2017

AdministrationVoie orale: formes liquides (sirop, soluté buvable)

20/09/2017

Administration

Voie orale : formes liquides (sirop, soluté buvable, gouttes buvables)

• prescription des formes orales liquides mieux adaptées à l’enfant

• Utiliser le dispositif d’administration fourni avec le médicament

• Inscrire la date d’ouverture sur le flacon et respecter les conditions de conservation du flacon entamé

• Garder le flacon dans le poste de soins

• Fournir des tables de conversion dosage/volume et des abaques

• Utiliser une seringue spécifique « voie orale » étiquetée

• Fournir au personnel l’unité de mesure adaptée

20/09/2017

Administration Voie orale : formes sèches(cp/gélule/sachet)

• Adapter la prescription aux dosages et formes galéniques existantes

• Recours à la pharmacie à usage intérieur (PUI) pour obtenir une forme adaptée

• Assurer l’information des prescripteurs quant aux formes galéniques existantes les mieux adaptées à l’enfant

• Liste de spécialités pédiatriques• Substitution éventuelle par le pharmacien• procédure de gestion des médicaments non administrés• dispersion ou dissolution, veiller à la prise « complète » de la

préparation

20/09/2017

Administration

• les comprimés– Préférer les comprimés sécables

– En cas d’impossibilité (initiation de traitement, temps de mise en œuvre…), utiliser un matériel identique à celui des PUI : dispositif pour couper, mortier

– Respecter les procédures validées par la PUI

– Ne jamais « diviser » la quantité de poudre obtenue

– Ne jamais conserver la partie du comprimé ou la quantité de poudre non utilisée

– Se référer à la liste de comprimés qui ne doivent pas être coupés, broyés et dissous

• Les gélules– Ne pas diviser la poudre

– Ne pas mélanger la poudre dans les nutritions entérales sans s’assurer de la compatibilité

20/09/2017

AdministrationVoie orale

• Peut-on administrer per os l’oméprazole IV ?

• NON : dégradé par acidité gastrique si pas de protection gastro-résistante

• Données publiées, Expérience clinique, Excipients

Voie sublinguale:

• Limitée à qq produits

• Enfant âgé

20/09/2017

AdministrationVoie IVSûre, recommandée et peu douloureuse, ci-après 10 recommandations pour la réalisation des administrations médicamenteuses par voie IV en pédiatrie

1)Prescription détaillée de la dilution des injectables

2)Des protocoles thérapeutiques médicamenteux doivent être fournis pour l’administration des médicaments les plus prescrits

3) Réalisation de la Double vérification obligatoire pour les calculs de dose pour certains médicaments

4) Mise à disposition du Guide d’administration des médicaments injectables

5) l’ utilisation de pousse-seringues acceptant les seringues de faibles volumes doit être privilégiée

20/09/2017

Administration

Voie IV

6) Prélever des volumes entiers pour la réalisation des dilutions

7) Mise à disposition du Guide sur le choix de la seringue : utiliser la seringue la plus adaptée au volume à prélever

8) Réaliser une double dilution pour les volumes < 0.5 ml

9) Effectuer un Double contrôle des dilutions réalisées

10) Ne pas conserver des ampoules injectables entamées et Ne pas conserver les flacons injectables entamés en dehors d’une fabrication centralisée par la PUI

20/09/2017

AdministrationVoie intramusculaire:• Vaccins, douloureux • < 1an : partie latérale externe du tiers moyen de la cuisse (quadriceps)

• > 1an partie supérieure bras (deltoïde)

Voie sous-cutanée:• Tenir compte de la douleur ( crème anesthésiante EMLA)• Les zones utilisables augmentent avec l’âge et sont réduites chez le

nouveau-né

Voie inhalée: matériel adapté • 0 à 3 ans chambre d’inhalation avec masque facial• 3 à 6 ans chambre d’inhalation avec embout buccal• 6/8 ans aérosols doseurs auto-déclenchés ou inhalateurs de poudre

sèche…• Bronchodilatateurs et corticoïdes

20/09/2017

AdministrationVoie rectale

• Urgence, somnolence, nausées, vomissements

Voie nasale:

• Sérum physiologique, gouttes nasales

• L’absorption est d’autant plus importante que l’enfant est plus jeune (expose aux risques de surdosages et d’ei)

Voie percutanée:

• Rarement utilisée (absorption 3 x + imp chez n-né / adulte)

20/09/2017

AdministrationVoie ophtalmique:

• Administration de gouttes oculaires

Voie auriculaire:

• Administration de gouttes otiques

Voie cutanée :

• Crèmes, pommades, solutions, pâte, gels

20/09/2017

Règlementation

• Afin de stimuler la production des médicaments adaptés à la pédiatrie, l’Union Européenne a émis une directive le Règlement pédiatrique européen en vigueur le 26 janvier 2007

• Dont l’objectif est de faciliter les études cliniques en offrant toutes les garanties éthiques et sans soumettre les enfants à des essais cliniques inutiles

• Le règlement prévoit de nouvelles obligations pour l'industrie pharmaceutique, assorties de récompenses et d'incitations financières

• Cette réglementation européenne stipule que les firmes pharmaceutiques ont l’obligation de déposer auprès du Comité européen Pédiatrique (PDCO) un Plan d’Investigation Pédiatrique (PIP)

• Loi n° 2011-2012 du 29 Décembre 2011 apporte un cadre juridique plus contraignant aux prescriptions hors du cadre de l’AMM

20/09/2017

Conclusion-Perspectives

• Evaluation des médicaments en pédiatrie indispensable en raison des caractéristiques physiologiques qui varient avec l'âge et ne permettent pas dans la plupart des cas de les assimiler à des adultes

• Tenir compte des spécificités pédiatriques en termes de pharmacocinétique, d'efficacité et d'effets indésirables

• un médicament destiné à l'enfant nécessite une présentation pharmaceutique adaptée permettant une administration facile et sûre

• Le besoin pédiatrique en médicaments sécuritaires, efficaces et spécifiquement adaptés, est une priorité : assouplir et d’accélérer le règlement européen

• L’infirmier est le dernier rempart dans la sécurisation du circuit du médicament : vigilance accrue

20/09/2017

Exercice 1

Stéphanie, 15Kg est admise en pédiatrie suite à une déshydratation consécutive à une gastro entérite (Rota virus). Elle présente des diarrhées et des vomissements. Le médecin prescrit:

Une perfusion de Glucosé à 5% : 500ml par 24 heures à passer à l'aide d'une métrisette (c'est un perfuseur volumétrique de précision, 1ml = 60 gouttes)

• Calculer le débit de la perfusion de G5 en gouttes par minute

20/09/2017

Exercice 1

• Convertissons en premier les 500 ml en nombre de gouttes :

1ml 60 gouttes 500ml Y gouttes Y = (60 X 500)/1 = 30 000 gouttes

• Convertissons ensuite les heures en minutes:

24 heures correspondent à 24 X 60 = 1440 minutes

Le débit est donc: 30 000 gouttes / 1440 minutes = 20,83 gouttes/minute

soit 21 gouttes/minute

20/09/2017

Exercice 2

Christine, un bébé de 2 jours, pèse 3500g. Le traitement antibiotique pour 24 heures est le suivant :• CLAFORAN 40mg x 4 en IVL sur 15 minutes (Flacon de 500 mg de

produit actif en poudre à diluer dans 5 ml)• CLAMOXYL 50mg x 3 en IVL sur 15 minutes (Flacon de 500mg de

produit actif en poudre à diluer dans 5 ml)• NETROMYCINE 7,5 mg x 3 en IVL sur 30 minutes (ampoule de 1ml

dosée à 25 mg)• Chaque antibiotique est à compléter avec du G5% jusqu'à 10ml et

est injecté à l'aide d'une pousse seringue électrique

Calculez en ml la quantité de produit que vous prélevez pour chaque antibiotique pour chaque seringue

20/09/2017

Exercice 2

• Pour le CLAFORAN: 5 ml 500 mg Y ml 40 mg Y = (40 x 5)/500 = 0,4 ml• Pour le CLAMOXYL: 5 ml 500 mg Z ml 50 mg Z = (50 x 5)/500 = 0,5 ml• Pour le NETROMYCINE : 1 ml 25mg W ml 7,5mg W = (7,5x 1)/25 = 0,3 ml

20/09/2017

Exercice 3

Kévin, 7 ans , 25 kg est hospitalisé dans un service de neurologie pédiatrique pour des convulsions. Le médecin prescrit :

VALIUM (anticonvulsivant) en injection intrarectale : 0,5 mg/kg en une fois

Vous disposez d’ampoule de 2 ml dosée à 10 mg

• Calculez la dose prélevée en mg et en ml

20/09/2017

Exercice 3

0,5 mg x 25 kg = 12,5 mg

2 ml 10 mg

A ml 12,5 mg

A = (12,5 x 2)/10 = 2,5 ml

20/09/2017

Les principaux enjeux

• BON MEDICAMENT

• BONNE DOSE

• BONNE VOIE

• BON MOMENT

• BON PATIENT

20/09/2017

Références

• ANSM

• VIDAL RECOS 2014

• ACADÉMIE NATIONALE DE PHARMACIE

• OUTILS, GUIDES & MÉTHODES HAS : Prise en

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20/09/2017