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Université de Rouen, UFR de Psychologie, Sociologie et Sciences de l’Education Département de Sciences de l’Education, Master INGENIERIE ET CONSEIL EN FORMATION INTEGRATION DES ETUDES DE SAGE-FEMME DANS LE DISPOSITIF Licence Master Doctorat Etat des lieux, projet et perspectives GOICHON Brigitte Sous la direction de : Monsieur ASTOLFI Jean-Pierre Septembre 2006

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Université de Rouen,

UFR de Psychologie, Sociologie et Sciences de l’Education

Département de Sciences de l’Education,

Master INGENIERIE ET CONSEIL EN FORMATION

INTEGRATION DES ETUDES DE SAGE-FEMME

DANS LE DISPOSITIF Licence Master Doctorat

Etat des lieux, projet et perspectives

GOICHON Brigitte

Sous la direction de : Monsieur ASTOLFI Jean-Pierre

Septembre 2006

2

REMERCIEMENTS

A tous ceux qui ont contribué à leur manière, de près ou de loin, à faire que ce travail ait

pu être mené à bien :

Tout d’abord mes remerciements les plus sincères pour mon directeur de mémoire

Monsieur Jean-Pierre ASTOLFI, pour sa patience et sa disponibilité.

Au sein du Collectif Associatif et Syndical des Sages-Femmes, les membres du groupe

de travail.

Enfin aux intervenants du MASTER Professionnel et collègues du groupe de Poitiers.

Merci très sincèrement à chacun d’entre vous.

3

SOMMAIRE

INTRODUCTION ............................................................................................................ 6

CONTEXTE ACTUEL .................................................................................................... 7

1. L’AUTEUR ET SA DEMARCHE .................................................................................. 8

2. LA PROFESSION............................................................................................................. 10

3. LES ETUDES PREPARANT AU DIPLOME D’ETAT ............................................... 14

4. LE NOUVEAU SYSTEME EUROPEEN D’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ........ 20

PROBLEMATIQUE ........................................................................................................ 32

CONCEPT DE REPRESENTATION SOCIALE ......................................................... 44

METHODOLOGIE DE RECHERCHE ......................................................................... 54

RESULTATS ..................................................................................................................... 67

ANALYSE ET DISCUSSION .......................................................................................... 77

PRECONISATIONS ........................................................................................................ 98

CONCLUSION ................................................................................................................. 113

BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................ 115

ANNEXES ......................................................................................................................... 119

TABLE DES MATIERES ................................................................................................ 193

4

LISTE DES SIGLES UTILISES

AFNOR : Association Française de NORmalisation

ANESF : Association Nationale des Etudiants Sages-Femmes

ASFEF : Association des Sages-Femmes Enseignantes Françaises

AUFEMO : Administration Universitaire Francophone et Européenne en Médecine et

Odontologie

CA : Conseil d’Administration

CASSF : Collectif Associatif et Syndical des Sages-Femmes

CEVU : Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire

CME : Commission Médicale d’Établissement

CNOSF : Conseil National de l’Ordre des Sages-Femmes

DCEM : Deuxième Cycle des Etudes Médicales

DEA : Diplôme d’Etudes Approfondies

DEUG : Diplôme d’Études Universitaires Générales

DESS : Diplôme d’Études Supérieures Spécialisées

DU : Diplôme Universitaire

ECTS : European Credits Transfer System

IUP : Institut Universitaire Professionnel

IVG : Interruption Volontaire de Grossesse

LMD : Licence-Master-Doctorat

LSSS : Licence de Sciences Sanitaires et Sociales

M1 : première année de master

M2 : deuxième année de master

MSBM : Maîtrise de Sciences Biologiques et Médicales

NC : Noyau central

PCEM : Premier Cycle des Etudes Médicales

RS : Représentation sociale

SP : Système périphérique

UE : Unité d’Enseignement

UFR : Unité de Formation et de Recherche

UNESCO : United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization

VAE : Validation des Acquis de l’Expérience

5

INTRODUCTION

6

A l’initiative des membres du bureau de l’Association des Sages-Femmes

Enseignantes Françaises (ASFEF), un groupe de travail a été constitué pour réfléchir sur

l’intégration des études de sage-femme dans le nouveau dispositif Licence-Master-

Doctorat (LMD) et de faire des propositions.

Mais comment intégrer des études de sage-femme dans ce nouveau système

universitaire LMD et surtout à quel grade sachant :

- qu’il s’agit en France d’une profession médicale ;

- que les compétences médicales de la profession augmentent et par conséquent la

responsabilité professionnelle du fait d’une diminution démographique des

gynécologues obstétriciens au niveau national ;

- que la formation actuelle est de cinq années après le baccalauréat soit une première

année d’étude médicale en Unité de Formation et de Recherche (UFR) de médecine

et quatre années en école de sages-femmes ;

- et que la formation est fondée sur une pédagogie de l’alternance avec 1500 heures

en moyenne dès la 2ème

année d’étude (à savoir 1/3 de formation théorique et 2/3 de

formation clinique) sans prise en compte du temps de travail personnel.

Afin d’analyser le contexte actuel nous présenterons successivement dans cette

première partie du travail : la profession médicale de la sage-femme en termes de

compétences, les études de sage-femme et le nouveau dispositif LMD dans le cadre de

l'espace européen de l'enseignement supérieur.

La deuxième partie de ce travail sera consacrée à la présentation du concept de

représentation sociale.

Nous aborderons ensuite les différentes méthodologies de recherche en sciences

humaines et sociales ainsi que les méthodologies choisies pour cette étude.

Et pour finir nous analyserons les résultats de notre étude nous permettant ainsi

d’élaborer des propositions sur la mise en place d’une première année des études de

santé commune aux trois professions médicales et pharmaceutiques et sur le dispositif

LMD concernant la profession sage-femme.

7

CONTEXTE ACTUEL

8

1. L’AUTEUR ET SA DEMARCHE

1.1. Présentation de l’auteur

Enseignante à l'école de sages-femmes de Poitiers depuis janvier 1995 et à Angers

depuis le 1er

juillet 2005, je travaille au sein d'une équipe pédagogique composée de

cinq membres :

une sage-femme directrice ;

et quatre sages-femmes enseignantes.

Au cours de ces dix dernières années j'ai assuré la responsabilité pédagogique auprès de

chaque année d'études :

un an auprès des étudiants de 5ème

année d’études ;

cinq ans auprès des étudiants de 4ème

année d’études ;

trois ans auprès des étudiants de 3ème

année d’études ;

deux ans auprès des étudiants de 2ème

année d’études.

Mon travail consiste à :

organiser les stages, les cours et les contrôles continus ;

assurer des enseignements théoriques et la démarche clinique ;

et guider les mémoires de recherche en santé périnatale.

Souhaitant m'investir davantage au niveau national je me suis inscrite auprès d'une

Association professionnelle (ASFEF : Association des Sages-Femmes Enseignantes

Françaises) depuis septembre 2003 afin de travailler sur l'intégration des études de sage-

femme dans le dispositif LMD.

Le groupe de travail avait pour objectif de faire des propositions sur l’intégration des

études de sage-femme dans le cadre de l'espace européen de l'enseignement supérieur.

Les personnes citées ci-dessous ont participé à une ou plusieurs réunions.

1.2. Constitution d’un groupe de travail

1.2.1. Membres du groupe de travail

Il était composé de 20 personnes dont 13 Sages-Femmes Enseignantes et 7 Directrices

d’Ecole de Sages-Femmes :

Agnès BARAILLE (Sage-Femme Enseignante de Limoges), Claude BREMOND

(Sage-Femme Enseignante de Nîmes), Viviane BRIEU (Sage-Femme Enseignante de

9

Nîmes), Maryline BRUN (Directrice de l’Ecole de Sages-Femmes de Nîmes),

Bernadette CARCY (Directrice de l’Ecole de Sages-Femmes de Limoges), Véronique

COURTIN (Sage-Femme Enseignante de Nîmes), Laurence DUTARTRE (Sage-

Femme Enseignante de Dijon), Marianne DUVERNEIX (Sage-Femme Enseignante de

Limoges), Françoise FABRE (Sage-Femme Enseignante de Nîmes), Danielle

FERRAND (Directrice de l’Ecole de Sages-Femmes de Grenoble), Nadine

GAUTREAU (Directrice de l’Ecole de Sages-Femmes de Bordeaux), Brigitte

GOICHON (Sage-Femme Enseignante de Poitiers), Annette HOURDIN (Sage-Femme

Enseignante de Bordeaux), Monique LAVAUD (Directrice de l’Ecole de Sages-

Femmes de Toulouse), Marie-Christine LEYMARIE (Sage-Femme Enseignante de

Clermont-Ferrand), Evelyne MOTHE (Directrice de l’Ecole de Sages-Femmes de Saint-

Antoine de Paris), Françoise NGUYEN (Directrice de l’Ecole de Sages-Femmes de

Poissy), Karine POLZIN (Sage-Femme Enseignante de Bordeaux), Marie-Noëlle

VOIRON (Sage-Femme Enseignante de Limoges), Nicole WALLA (Sage-Femme

Enseignante de Toulouse)

1.2.2. Membres Invités

Chantal CHABERT déléguée de l’Association Nationale des Etudiants Sages-Femmes

(ANESF)au Conseil de perfectionnement, Marie-Christine DUPERRAY Sage-femme

Cadre Hôpital de BAGNOLS SUR CEZE, Jacqueline GIRONA secrétaire du Conseil

National de l’Ordre des Sages-Femmes (CNOSF), Véronique LECOINTE Sage-femme

Cadre Supérieur CHU de Montpellier.

1.2.3. Calendrier des réunions de travail

Neuf réunions ont été réalisées jusqu’à ce jour dont une avec le Collectif Associatif et

Syndical des Sages-Femmes (CASSF)1.

le jeudi 11 décembre 2003 à Ecole de sages-femmes de Toulouse ;

le lundi 9 février 2004 à Ecole de sages-femmes de Limoges ;

le lundi 15 mars 2004 à Ecole de sages-femmes de Saint Antoine ;

le vendredi 7 mai 2004 à Ecole de sages-femmes de Nîmes ;

le jeudi 25 novembre 2004 à Ecole de sages-femmes de Saint Antoine,

Paris ;

1 Annexe 3

10

le mercredi 8 décembre 2004 à Ecole de sages-femmes de Saint Antoine,

Paris ;

le mercredi 15 décembre 2004 au Conseil National de l’Ordre des Sages-

Femmes (CNOSF), Paris.

1.3. Inscription au Master2 professionnel « Ingénierie et Conseil en

Formation »

Eprouvant quelques difficultés pour la construction de ce dispositif vers un Master

professionnel au regard de nos compétences médicales, j'ai souhaité la supervision d'un

Enseignant Chercheur Universitaire en Sciences de l'Education en m'inscrivant au

Master2 professionnel "Ingénierie et Conseil en Formation" pour poursuivre ce travail

en 2004-2006 :

dans le cadre de la mission ou "chantier" par l’évaluation des liens existants

entre les Ecoles de Sages-Femmes et leurs UFR de Médecine de référence.

dans le cadre du mémoire en tentant d'élaborer une problématique, de poser des

hypothèses de recherche.

2. LA PROFESSION

La sage-femme en France exerce une profession médicale1. Son champ de compétence

concerne la femme enceinte et la naissance. Il est toutefois limité à la grossesse et à

l’accouchement normal, un obstétricien devant obligatoirement prendre le relais en cas

de grossesse ou d’accouchement pathologique. Les actes et les prescriptions

médicamenteuses que les sages-femmes sont autorisées à effectuer sont précisés par des

textes réglementaires2,

3.

2.1. Les compétences de la sage-femme

2.1.1. Définition de la compétence

Selon le dictionnaire LE ROBERT, la compétence signifie : connaissance approfondie,

reconnue, qui confère le droit de juger ou de décider en certaines matières.

1 Code de la Santé Publique. Livre IV, Titre 1

er relatif aux professions médicales. Paris : Dalloz, 2000.

2 Arrête du 30 septembre 1997 modifiant l'arrête du 17 octobre 1983 modifié fixant la liste des examens

radiologiques, de laboratoire et de recherche que les sages-femmes peuvent prescrire. 3 Arrêté du 23 février 2004 fixant la liste des médicaments que peuvent prescrire les sages-femmes.

11

L’AFNOR (Association Française de NORmalisation) définit la compétence comme

« une capacité éprouvée à mettre en œuvre des connaissances, des savoir-faire et des

comportements en situation d’exécution ». Une personne compétente sait agir avec

pertinence dans un contexte donné en choisissant et mobilisant un double équipement

de ressources : des ressources personnelles et des ressources de réseau mises à sa

disposition.

La compétence est inséparable de l’action et elle ne peut être véritablement appréhendée

qu’au travers de l’activité par laquelle elle s’exprime et dont elle permet la réalisation.

Elle est toujours "compétence à agir" et n’a de sens que par rapport au but que poursuit

l’action. Autrement dit, la compétence se rapporte autant à des situations

professionnelles qu’à des qualités individuelles et l’on ne peut valablement évaluer les

secondes sans avoir une connaissance des premières. Toute compétence combine de

façon dynamique les différents éléments qui la constituent : des savoirs, des savoir-

faire, des types de raisonnement, des capacités relationnelles. En considération de ces

deux caractéristiques, on peut convenir d’appeler compétence un ensemble de

connaissances, de capacités d’action et de comportements, structuré en fonction d’un

but dans un type de situations données. A contrario, ni les aptitudes générales

individuelles, ni les diplômes détenus ne sont des compétences. (P. GILBERT, M.

PARLIER).

La compétence est liée à une action : elle permet d’agir et c’est là que l’on peut la

repérer. Elle n’existe pas en soi, indépendamment de l’activité, du problème à résoudre,

de l’usage qui en est fait ;

La compétence est contextuelle : elle est liée à un contexte donné, à une situation

professionnelle précise ;

Les capacités élémentaires nécessaires à l’exercice de la compétence sont :

Les « savoirs »

Sous la notion de compétences il y a toujours des connaissances.

« Valoriser les compétence c’est se demander pourquoi on enseigne telles

ou telles connaissances, lesquelles on enseigne parce qu’elles sont

intéressantes et gratuites, lesquelles on enseigne parce qu’elles se

justifient autrement ». (il s’agit par exemple des connaissances utiles

pour une sage-femme) :

12

- Connaître les éléments cliniques et paracliniques qui permettent de

diagnostiquer et de déterminer le terme d’une grossesse ;

- Connaître les règles diététiques à donner à une femme enceinte aux

3 trimestres de la grossesse ;

- Connaître les conseils à donner à une femme enceinte sur son mode de

vie (sommeil, tabac, travail, vie sexuelle, sport, médicaments) aux

3 trimestres de la grossesse ;

- Savoir la définition de la prématurité et ses conséquences ;

- Connaître les éléments de dépistage du risque d’accouchement prématuré

à la déclaration de grossesse et au 6ème

mois de la grossesse ;

- Connaître les thérapeutiques les plus appropriées devant une menace

d’accouchement prématuré ;

- Connaître les obligations légales et formalités à accomplir à chaque étape

de la grossesse.

Ces connaissances en soi ne suffisent pas pour la définir. Une compétence c’est

aussi quelque chose que l’on sait faire.

Les « savoir-faire » (il s’agit par exemple de pratiques maîtrisées requises

pour une sage-femme) :

- Savoir conduire la première consultation et les consultations de

surveillance d’une femme enceinte (entretien et examen clinique) ;

- Savoir réaliser un accouchement ;

- Savoir réaliser l’examen clinique du nouveau-né.

- Savoir réaliser la réanimation du nouveau-né.

Mais ce n’est pas un simple savoir-faire, un " savoir-y-faire ", une habileté. C’est

une capacité stratégique, indispensable dans les situations complexes. La

compétence ne se réduit jamais à des connaissances procédurales codifiées et

apprises comme des règles, même si elle s’en sert lorsque c’est pertinent. Juger

de la pertinence de la règle fait partie de la compétence (Philippe

PERRENOUD)1.

Les « savoir-être » :

- Capacité d’écoute active et de communication ;

- Maîtrise de ses émotions.

1 http://www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/perrenoud/php_main/php_1999/1999_14.html

13

Pour une sage-femme être compétente signifie également « savoir agir » : être capable

de gérer des situations professionnelles complexes, de faire face à des événements non

prévisibles et de prendre des initiatives.

2.1.2. Pendant la grossesse

La sage-femme assure l’examen pré-natal1, le suivi médical de la grossesse (examen

clinique, échographie, surveillance du fœtus, dépistage des facteurs de risque ou des

pathologies) ainsi que l’entretien individuel2 (et/ou en couple) systématiquement

proposé au cours du 4ème

mois de grossesse afin de préparer avec eux les meilleures

conditions possibles de la venue au monde de leur enfant. Elle assure également les

séances de préparation à l’accouchement.

2.1.3. Pendant l’accouchement

Elle a la responsabilité du déroulement de l’accouchement normal, depuis le diagnostic

de début de travail jusqu'à la délivrance.

2.1.4. Après la naissance

Elle réalise le 1er

examen clinique, dispense les soins au nouveau-né et pratique, si

nécessaire, les premiers gestes de réanimation en l’attente du pédiatre. Elle surveille la

santé de la mère dans les premiers jours suivant la naissance, lui apporte les

informations sur la contraception et la conseille sur l’hygiène et l’alimentation du

nouveau-né. Ainsi la sage-femme joue un rôle essentiel auprès des femmes en terme de

sécurité médicale et d’environnement psychologique de la naissance.

Selon la nouvelle Loi de santé publique du 9 août 2004, elle prescrit la contraception et

assure la consultation post-natale huit semaines après l’accouchement.

2.1.5. En dehors de la grossesse :

Elle participe :

à l'éducation sexuelle et sanitaire de la population ;

aux actions de planification des naissances ;

aux conseils et à l'assistance aux femmes et aux couples dans le cadre des I.V.G. ;

1 Loi n°2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique

2 Plan de périnatalité 2005-2007 du 10 novembre 2004

14

à l'I.V.G. et assure son suivi ;

à l'investigation des problèmes gynécologiques et de stérilité ;

Elle pose le diagnostic de la grossesse et évalue le terme ;

Elle effectue également les soins nécessaires en gynécologie.

Elle peut également participer à la formation initiale et continue des sages-femmes et

autres professionnels de santé ainsi qu’à des actions de recherche dans les domaines se

rapportant à ses différentes activités.

Cette profession médicale passionnante, également ouverte aux hommes, peut

néanmoins s’avérer stressante. Elle comporte de grandes responsabilités médico-légales

et aussi des contraintes telles que les gardes et les horaires variables. Son exercice

requiert notamment une bonne résistance physique et psychologique.

Actuellement, 15688 sages-femmes exercent en France, dont 1% d’hommes.

2.2. Exercice de la profession

Comme les autres professions médicales, les sages-femmes relèvent d’un code de

déontologie professionnel et doivent justifier, pour pouvoir exercer, de leur inscription

au conseil national de l’ordre des sages-femmes1.

Le diplôme d’Etat français permet aux sages-femmes d’exercer leur profession au sein

de l’union européenne.

3. CONTEXTE ACTUEL DES ETUDES PREPARANT AU DIPLOME

Le diplôme d’Etat de sage-femme est un diplôme de l’enseignement supérieur1 délivré

par les unités de formation et de recherche (UFR) de médecine des universités habilitées

à cet effet. La formation préparant à ce diplôme est dispensée dans des écoles

spécialisées agrées et rattachées à la maternité d’un centre hospitalier universitaire.

3.1. L’admission dans les écoles de sages-femmes

L’admission est subordonnée au classement en rang utile à l’issue des épreuves de

l’examen organisé en fin de première année du premier cycle des études médicales.

1 Décret n°91-779 du 8 août 1991 portant Code de Déontologie des sages-femmes modifié par le décret nº

97-503 du 21 mai 1997. 1 Décret n° 84-932 du 17 octobre 1984 relatif aux diplômes nationaux de l’enseignement supérieur

15

Les études de sage-femme sont organisées en deux phases de deux années chacune et

comportent des enseignements théoriques, pratiques et cliniques.

3.2. La première phase1,2

La première phase met l’accent sur la connaissance de la physiologie et vise à donner

aux étudiants une maîtrise de l’obstétrique normale. A l’issue de ces deux années,

l’étudiant sera notamment capable, sous la responsabilité d’une sage-femme, d’assurer

la surveillance clinique et para clinique d’une grossesse normale, d’un travail normal et

pratiquer un accouchement sans risque prévisible.

Les enseignements théoriques, d’une durée de 1040 heures, sont répartis en deux

groupes. Les matières du premier groupe sont directement liées à l’exercice de la

profession (obstétrique, gynécologie, pédiatrie) tandis que celles du deuxième groupe

sont plus générales et permettent l’acquisition d’une culture médicale (anatomie, santé

publique, pathologie et démarche clinique).

Tableau I : Première phase

UNITES D’ENSEIGNEMENT DU GROUPE I

UE Noms des Unités d’Enseignement Volume

horaire

UE 1 Obstétrique et gynécologie

Anatomie spécifique

Physiologie de la reproduction

Obstétrique eutocique

Gynécologie

260

UE 2 Pédiatrie

Puériculture

Pédiatrie / Néonatologie

Embryologie

200

UE 3 Sciences humaines et sociales / Droit et législation

Sciences humaines et sociales

Droit et législation

156

1 Arrêté du 11 décembre 2001 fixant le programme des études de sage-femme. JO du 19 décembre 2001.

2 Arrêté du 11 décembre 2001 relatif au contrôle des connaissances et des aptitudes des étudiants sages-

femmes et à l'organisation des examens

16

Tableau II : Première phase

UNITES D’ENSEIGNEMENT DU GROUPE II

UE Noms des Unités d’Enseignement Volume

horaire

UE 4 Anatomie / Physiologie / Histologie, Cytologie,

Génétique

Anatomie générale

Physiologie générale

Histologie, Cytologie, Génétique

120

UE 5 Santé publique / Initiation à la démarche de

recherche

Santé publique

Initiation à la démarche de recherche

(Statistiques / recherche documentaire /

NTCI / Anglais médical)

126

UE 6 Pathologie / Microbiologie / Pharmacologie

Pathologie générale

Microbiologie

Pharmacologie

Formation aux premiers secours

178

A l’enseignement théorique s’ajoutent des enseignements cliniques –d’une durée de

54 semaines (soit 2160 heures) - rattachés aux matières du premier groupe : stages

(en première année, dans les services de médecine, maternité et chirurgie ; et, dès la

deuxième année, en gynécologie obstétrique, pédiatrie et néonatalogie), gardes,

groupe de raisonnement clinique.

La validation des enseignements se fait par un contrôle continu portant sur chaque

unité d’enseignement théorique et clinique. L’admission dans l’année supérieure est

subordonnée aux résultats de l’évaluation continue de l’année précédente.

A la fin de la première phase, le passage en première année de la deuxième phase

est subordonné :

- A la validation des unités d’enseignement du second groupe par le contrôle

continu ;

17

- A la validation des unités d’enseignement du premier groupe, par un système mixte

combinant contrôle continu de la première phase et examen final. Cet examen final

comporte des épreuves écrites et des épreuves pratiques pour la validation de l’unité

d’enseignement clinique (réalisées dans le cadre de l’obstétrique physiologique,

c’est à dire la femme enceinte, accouchée et/ou le nouveau-né). Les stages effectués

doivent aussi faire l’objet d’une validation.

3.3. La deuxième phase1,

2

L’enseignement est aussi réparti en deux groupes. Il vise à permettre aux futures sages-

femmes de reconnaître immédiatement la pathologie et d’agir en conséquence, puisque

les sages-femmes jouent un rôle essentiel en matière de prévention. A l’issue de cette

phase, l’étudiant devra notamment être capable de dépister les situations à risque

médical, psychologique et social au cours de la grossesse, de prévenir, informer,

éduquer dans les domaines de l’obstétrique, de la gynécologie et de la pédiatrie.

Tableau III : Deuxième phase

UNITES D’ENSEIGNEMENT DU GROUPE I

UE Noms des Unités d’Enseignement Volume

horaire

UE 1 Obstétrique

Obstétrique pathologique

Diagnostic anténatal et médecine fœtale

218

UE 2 Gynécologie

Pathologies de l’appareil génital

Contraception, éducation, prévention

Stérilisations féminine et masculine

Stérilité du couple

Sexologie

78

UE 3 Pédiatrie

Le nouveau-né malade

Pathologies malformatives

Pathologies génétiques

125

UE 4 Sciences humaines et sociales / Droit et législation

Sciences humaines et sociales

Droit et législation

133

1 Arrêté du 11 décembre 2001 fixant le programme des études de sage-femme. JO du 19 décembre 2001

2 Arrêté du 11 décembre 2001 relatif au contrôle des connaissances et des aptitudes des étudiants sages-

femmes et à l'organisation des examens. JO du 30 décembre 2001

18

Tableau IV : Deuxième phase

UNITES D’ENSEIGNEMENT DU GROUPE II

UE Noms des Unités d’Enseignement Volume

horaire

UE 5 Santé publique / Démarche de recherche

Santé publique

Démarche de recherche

NTCI / Anglais médical

140

UE 6 Anesthésie / Réanimation de l’adulte /

Pharmacologie

Anesthésie / Réanimation de l’adulte

Pharmacologie

86

L’enseignement théorique est d’une durée totale de 780 heures et l’enseignement

clinique de 51 semaines (soit 2040 heures).

Le passage de la première à la deuxième année de la deuxième phase est prononcé

au vue des résultats du contrôle continu.

A la fin de la deuxième année, la validation des enseignements se fait :

- Pour les matières du second groupe par contrôle continu ;

- Pour les matières du premier groupe, par un système mixte combinant contrôle

continu de la deuxième phase et examen final. Cet examen comporte des épreuves

écrites (en gynécologie et pédiatrie par exemple), des épreuves orales (en

obstétrique et législation professionnelle) et une épreuve clinique, impliquant la

détermination d’un diagnostic, d’un pronostic et la conduite à tenir chez une femme

enceinte, accouchée et/ou un nouveau-né. Les stages font aussi l’objet d’une

validation.

De plus, lors de l’examen final, un mémoire doit être présenté. C’est un travail de

recherche de 40 à 60 pages, individuel et portant sur un sujet en lien avec la santé

périnatale. La soutenance du mémoire est publique.

La validation du mémoire s'accompagne d'une mention : passable, honorable, très

honorable, très honorable avec félicitations du jury.

19

3.4. Délivrance du Diplôme d’Etat1

Le diplôme d’Etat de sage-femme est délivré aux étudiants qui ont validé :

- Les unités d’enseignement des deux phases ;

- Les stages et la formation clinique minimale ;

- Le mémoire.

3.5. Poursuivre une formation universitaire après le Diplôme d’Etat

Les sages-femmes peuvent préparer un Diplôme d’études approfondies (DEA) en santé

publique qui leur permet d’accéder à une carrière dans la recherche. Ce cursus est

désormais facilité puisque les étudiants sages-femmes ont la possibilité de s’inscrire à

au moins 3 certificats de Maîtrise de sciences biologiques et médicales (MSBM), à

partir de leur deuxième année d’études2. Dans le cadre de la mise en place du dispositif

Licence Master Doctorat, ces certificats de la MSBM feront désormais place à des

unités d’enseignement (UE) dispensées au sein des UFR de Médecine afin de permettre

aux étudiants de valider le Master de 1ère

année à orientation recherche en Santé

Publique.

Les sages-femmes peuvent également accéder de plein droit en licence de sciences de

l’éducation ou en licence de sciences sanitaires et sociales3.

Elles ont aussi accès à des Diplômes universitaires tels que « médecine fœtale » ;

« échographie obstétricale » ; « grossesse pathologique » ; « Santé Publique » ; etc...

3.6. Les Ecoles de Sages-Femmes

Conformément à l’arrêté du 15 juillet 1986, les écoles de sages-femmes sont rattachées

à des services de gynécologie-obstétrique situés dans un centre hospitalier régional

faisant partie d'un centre hospitalier universitaire.

1 Arrêté du 11 décembre 2001 relatif au contrôle des connaissances et des aptitudes des étudiants sages-

femmes et à l'organisation des examens. JO du 30 décembre 2001 2 Arrêté du 13 juillet 2001 modifiant l'arrêté du 24 juin 1987 modifié portant création de la maîtrise de

sciences biologiques et médicales. JO du 24 décembre 2001 3 Arrêté du 8 janvier 2002 relatif aux diplômes d'État préparés en trois ans ou plus permettant l'exercice

d'une profession de santé ou d'une profession paramédicale donnant accès de plein droit à certains

diplômes nationaux de licence. JO du 9 février 2002

20

Elles sont agréées par le ministre chargé de la santé après avis du conseil de

perfectionnement des écoles de sages-femmes et sont administrées par les collectivités

gestionnaires.

La direction de l'école est placée sous la responsabilité d'un professeur des universités

spécialiste en gynécologie-obstétrique. Celui-ci est assisté d’une sage-femme directrice.

4. LE NOUVEAU SYSTEME EUROPEEN D’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

La refonte des grades universitaires engagée au plan européen vise à rendre plus lisible

l'offre de formation de chaque pays. Il s'agit à la fois de faciliter la mobilité entre les

différents systèmes éducatifs et d'accroître la fiabilité des diplômes en les appuyant sur

des repères plus explicites, à savoir par homogénéisation des niveaux et explicitation

des connaissances et aptitudes acquises.

4.1. Rappel Historique

4.1.1. La conférence de Paris, en Sorbonne : 25 mai 1998

Le 25 mai 1998 à la Sorbonne a lieu la déclaration conjointe des quatre ministres en

charge de l'Enseignement Supérieur en Allemagne, en France, en Italie et au Royaume

Uni sur l'harmonisation de l'architecture du système européen d'enseignement supérieur

par une reconnaissance de deux cycles principaux : pré-licence et post-licence, afin de

faciliter les comparaisons et les équivalences au niveau international, des différentes

formations européennes.

Une grande part de l'originalité et de la souplesse de ce système passe notamment :

- par l'utilisation de "crédits européens",

- par le développement de la semestrialisation,

- par la possibilité de valider des crédits acquis "tout au long de la vie", dans un

même pays ou dans différents pays de la Communauté Européenne (les étudiants

doivent pouvoir avoir accès au monde universitaire à n'importe quel moment de

leur vie professionnelle, et en venant des milieux les plus divers).

Ce système européen de transfert et d’accumulation de crédits (ECTS) a été mis au

point à partir de 1989 en marge du programme de mobilité européen Erasmus, afin de

faciliter la reconnaissance des études ou diplôme acquis dans d’autre institutions.

21

La création de master met l'accent sur :

- des études qui deviennent pluridisciplinaires,

- des études qui valorisent la connaissance des langues vivantes,

- ainsi que l'utilisation des nouvelles technologies de l'information.

Dans les cycles postérieurs à la licence il y aura le choix entre un diplôme court et un

diplôme plus long (en ménageant les passerelles entre l'un et l'autre). Dans les deux

diplômes, il sera mis l'accent sur la recherche et le travail individuel.

Aux deux niveaux, les étudiants seraient encouragés à passer un semestre, au moins,

dans des universités étrangères.

Sous l'appellation de master sont regroupées une série de titres et de diplômes de 3e

cycle à Bac + 5 tels que le DEA, le DESS, les titres d'ingénieur diplômé et certains

diplômes des grandes écoles.

4.1.2. La conférence de Bologne : 19 juin 1999

Les ministres de l'éducation de 29 pays signataires s'accordent sur les points suivants :

- adoption d'un système de diplômes facilement lisibles et comparables,

- adoption d'un système qui se fonde essentiellement sur deux cursus, avant et après

la licence.

- mise en place d'un système de crédit - comme celui du système ECTS (European

credits transfer system) Les crédits pourraient également être acquis en dehors du

système de l'enseignement supérieur, et notamment par l'éducation tout au long de

la vie,

- promotion de la mobilité des étudiants, des chercheurs ainsi que du personnel

administratif,

- développement d'un instrument commun, permettant d'évaluer la qualité des

enseignements,

- promotion de la nécessaire dimension européenne dans l'enseignement supérieur

(notamment en ce qui concerne l'élaboration de programmes d'études...) .

4.1.3. Rencontre de Salamanque (EUA) 30 mars 2001

Plus de 300 institutions européennes d'enseignement supérieur en appellent aux

gouvernements, dans un contexte national et européen, pour qu'ils facilitent et

22

encouragent le changement en assurant des conditions propices à la coordination et à la

mise en place de la convergence.

4.1.4. La déclaration de Prague : 19 mai 2001

La déclaration commune des ministres européens de l'éducation, représentant

32 signataires, réaffirme à Prague la volonté de poursuivre les efforts sur les six

objectifs principaux de la déclaration de Bologne. Les ministres réaffirment leur

volonté de travailler ensemble sur la construction d’un espace européen de

l'enseignement supérieur (European Higher Education Area) d’ici 2010.

4.2. Mise en œuvre du dispositif Licence Master Doctorat (LMD) en France

4.2.1. Principes généraux

Le dispositif LMD est défini pour la France par les décrets du 8 avril 20021,

2 et les

arrêtés "licence" et "master" des 23 et 25 avril 20023,

4. Il prévoit :

une organisation composée de 3 blocs :

- le L, de licence, dit encore cursus pré-licence est d’une durée de 3 ans ;

- le M de master est composé d’une première année (M1) correspondant au

niveau de l’actuelle maîtrise et d’une deuxième année( M2) correspondant au

niveau DEA et DESS ;

- le D c’est à dire le doctorat ne change pas et est d’une durée de 3 ans.

Une distinction existe entre les « grades » et les « titres ». Les grades fixent les

principaux niveaux de référence de l'Espace européen de l'enseignement supérieur Il

s’agit du baccalauréat, de la licence, du master et du doctorat. Les titres (DEUG,

maîtrise) fixent les niveaux intermédiaires.

une organisation des études en semestres constitués par des unités d’enseignement

(UE).

la mise en œuvre du système européen d'unités d'enseignement capitalisables et

transférables, dit « système européen de crédits – ECTS » :

1 Décret n° 2002-481 du 8 avril 2002 relatif aux grades et titres universitaires et aux diplômes nationaux.

2 Décret n° 2002-482 du 8 avril 2002 portant application au système français d'enseignement supérieur de

la construction de l'espace européen de l'enseignement supérieur. 3 Arrêté du 23 avril 2002 relatif aux études universitaires conduisant au grade de licence.

4 Arrêté du 25 avril 2002 relatif au diplôme national de master

23

- L’unité d’enseignement est la base du dispositif. Chaque UE a une valeur définie

en crédits européen (un « poids ECTS »). Le nombre d’ECTS (European Credit

Transfer System) par UE est défini sur la charge totale de travail nécessaire de la

part de l’étudiant pour obtenir l’UE. Toutes les activités d’enseignement sont

concernées par ce système de crédits :

- cours magistraux, séminaires ;

- travaux pratiques ;

- stages ;

- recherches, enquêtes ;

- mémoires, projets;

- examens et travaux personnels (en bibliothèque ou à domicile)

Le nombre de crédits attribués à un étudiant est un nombre fixe.

L’étudiant qui réussit une UE acquiert la totalité des crédits ECTS qui sont

affectés à l’UE. Il est, par conséquent, identique pour tous les étudiants qui

réussissent l’évaluation, et cela quelle que soit la note obtenue.

Les crédits ECTS et les notes ne doivent pas être confondus :

- Les crédits ECTS exprime le volume de travail qui incombe à l’étudiant ;

- Les notes traduisent la qualité des résultats obtenus par l’étudiant.

La valeur totale des UE qui composent un semestre est fixée à 30 crédits. Pour

1 année académique de 9 mois d’études à temps plein (soit 38 à 40 semaines), la

moyenne européenne de la charge de travail est de 1600 heures 200 heures par

an à raison de 35 heures de travail par semaine. Un crédit ECTS est par

conséquent égal à 25-30 heures de travail.

Si l’année académique est de 12 mois le nombre de crédits attribués peut-être de

75 crédits ECTS et de 90 crédits ECTS pour une durée de formation équivalent à

13-14 mois.

Les diplômes sont obtenus par capitalisation de crédits européens ECTS

(European Credit Transfer System) :

- La Licence est validée par l'obtention de 180 crédits ECTS.

- Le Master nécessite l'obtention de 120 crédits ECTS supplémentaires.

- Le Doctorat nécessite l'obtention de 180 crédits ECTS après le master à

finalité recherche.

24

- Les crédits sont capitalisables : toute validation d’UE entraîne l’acquisition

définitive des crédits correspondants.

Les crédits s’obtiennent par acquisition de chaque UE constitutive du parcours

ou par la compensation des UE d’un même semestre (sur la base de la moyenne

générale des notes obtenues dans les UE pondérés par des coefficients.)

- Les crédits sont transférables (sous réserve d’acceptation par l’équipe

pédagogique) d’un parcours de formation à l’autre, d’un établissement à l’autre

et permettent la validation des périodes d’études à l’étranger ou dans une autre

université française.

Les crédits ECTS sont utilisés dans tous les pays d’Europe. C’est une "monnaie

commune" d'échange et d'accumulation des acquis.

Tableau V : Echelle de notation ECTS1

Note

ECTS

% d’étudiants

admis qui devraient

obtenir la note

Définition

A 10 EXCELLENT – Résultat remarquable, avec

seulement quelques insuffisances

B 25 TRES BIEN - Résultat supérieur à la moyenne,

malgré un certain nombre d’insuffisances

C 30 BIEN – Travail généralement bon, malgré un

certain nombre d’insuffisances notables

D 25 SATISFAISANT – Travail honnête, mais

comportant des lacunes importantes

E 10 PASSABLE – Résultat satisfaisant aux critères

minimaux

FX - INSUFFISANT – Un travail supplémentaire est

nécessaire pour l’octroi d’un crédit

F - INSUFFISANT - Un travail supplémentaire

considérable est nécessaire

1 ECTS, Guide de l'utilisateur, 31/03/1998, Commission européenne

25

Le système de notation ECTS repose sur la traduction de la note locale en

appréciations communes à tous les usagers ECTS et correspondant à une échelle

de performances explicitées. Dans un premier temps l’établissement examine la

répartition des notes attribuées à ses étudiants. L’échelle de notation ECTS

classe les étudiants sur une base statistique avec le profil de distribution suivant

10%, 25%, 30%, et 10% sur le nombre total des étudiants qui ont réussi.

L’octroi de crédits est associé au note « A », « B », « C », « D » et « E », mais

non au notes « FX » et « F » de l’échelle de notation ECTS.

La délivrance d'une annexe descriptive aux diplômes dite « supplément au

diplôme ». Le diplôme sera désormais accompagné d’une annexe descriptive des

compétences acquises par l’étudiant afin d'assurer, dans le cadre de la mobilité

internationale, la lisibilité des connaissances et aptitudes acquises.

Elle doit être un outil d'aide à la décision en matière de validation des acquis de

l’expérience (VAE). Il existe un modèle de supplément au diplôme élaboré par la

Commission des Communautés et de l'Union européenne, le Conseil de l'Europe et

l'UNESCO qui comporte huit parties informatives :

- informations sur le titulaire du diplôme,

- informations sur le diplôme,

- informations sur le niveau de qualification,

- informations sur le contenu et les résultats obtenus,

- informations sur la fonction de la qualification,

- informations complémentaires,

- certification du supplément,

- informations sur le système national d'enseignement supérieur.

Il ne s'agit ni d'un curriculum vitae, ni d'un relevé de notes, ni d'un document qui

remplace le diplôme. Sa conception doit être suffisamment générique et

paramétrable pour être applicable à n'importe quel diplôme.

4.2.2. Les domaines de formation

La nouvelle offre de formation est organisée à l'intérieur de grands domaines recouvrant

plusieurs disciplines. Ils sont cohérents du point de vue des débouchés professionnels

auxquels ils conduisent en y incluant bien évidemment les débouchés vers

l'enseignement et la recherche. Comme actuellement le même diplôme peut être acquis

26

de différentes manières, formation initiale, formation continue, formation en

apprentissage, validation des acquis de l'expérience.

Dans chaque domaine sont définis un certain nombre de parcours types pouvant

correspondre à des spécialités ou options particulières.

Un parcours-type est un ensemble cohérent d’UE articulées selon une logique de

progression en vue de l’acquisition de compétences identifiées. Ces parcours sont

construits par les équipes de formations. Ils permettent l’orientation progressive de

l’étudiant en fonction de son projet professionnel ou personnel et la prise en compte de

la diversité des publics et de leurs besoins. Ils doivent inclure l’acquisition de

compétences transversales, notamment la maîtrise d'au moins une langue vivante

étrangère, d’outils informatiques et d’outils d’information et de communication. Ils

facilitent la validation des études supérieures faites dans une autre université

européenne et la validation des acquis de l’expérience personnelle et professionnelle.

4.2.3. Le cursus Licence

Le cursus licence est constitué de 2 dispositifs distincts :

- le premier donne accès à la poursuite des études supérieures vers les masters

professionnels ou les masters recherche ;

- le second conduit à la licence professionnelle conçue dans un objectif d'insertion

à l'emploi.

L'arrêté du 23 avril 2002 relatif aux études universitaires conduisant au grade de licence

vise une triple volonté :

- appliquer aux formations les principes retenus pour la construction de l'Espace

européen de l'enseignement supérieur ;

- intégrer des stratégies pédagogiques favorisant la réussite des étudiants ;

- définir un cadre réglementaire pour permettre aux universités de proposer à

l'habilitation nationale des parcours de formation innovants, notamment

pluridisciplinaires.

Les cursus « Licences » doivent être présentés par domaine sous forme de parcours

types composés :

- d’Unités d’Enseignement obligatoires,

27

- d’Unités d’Enseignement à choix dans une liste restreinte (formations spécialisés

et/ou complémentaires),

- d’Unités d’Enseignement libres (apportant une dimension au delà de la formation

professionnelle et permettant l’acquisition de compétences transversales).

Les parcours conduisent à la délivrance de licences sanctionnant un niveau validé par

180 crédits et accompagnés d'une annexe descriptive. Il doit permettre à l’étudiant de

valider les 180 crédits en 6 semestres. Une UE peut être utilisée dans plusieurs parcours.

Elle doit répondre à un objectif clairement identifié et doit être organisée

semestriellement.

« Après évaluation du niveau de l’étudiant, la formation propose, de manière adaptée,

un enseignement de langues vivantes étrangères et un apprentissage de l’utilisation des

outils informatiques » (art. 14 arrêté licence).

« Afin d’assurer la cohérence pédagogique, les universités définissent les règles de

progression dans le cadre des parcours qu’elles organisent et, notamment, les

conditions dans lesquelles un étudiant peut suivre les diverses unités d’enseignement

proposées.

Cette organisation permet les réorientations par la mise en œuvre de passerelles » (art

17 arrêté licence).

« Dans les conditions définie par le CEVU et approuvées par le CA, chaque étudiant

doit bénéficier d’un dispositif d’accueil, de tutorat d’accompagnement et de soutien

pour faciliter son orientation et son éventuelle réorientation, assurer la cohérence

pédagogique tout au long de son parcours et favoriser la réussite de son projet de

formation…

Les directeurs des études sont garants de la qualité de l’organisation pédagogique tant

en matière d’accueil, d’information et d’orientation des étudiants que dans le domaine

de l’animation des équipes de formation et de la coordination des pratiques

pédagogiques » (art 19 arrêté licence).

Un diplôme s’obtient soit par acquisition de chaque UE, soit par application de

modalités de compensation entre UE par semestre.

« Au sein d’un parcours de formation, les unités d’enseignement sont définitivement

acquises et capitalisables dès lors que l’étudiant y a obtenu la moyenne. L’acquisition

de l’unité d’enseignement emporte l’acquisition des crédits européens correspondants.

28

Le nombre de crédits européens affectés à chaque unité d’enseignement est fixé sur la

base de 30 crédits pour l’ensemble des unités d’enseignement d’un semestre.

De même sont capitalisables les éléments constitutifs des unités d’enseignement dont la

valeur en crédits européens est également fixée » (art 25 arrêté licence).

« Les parcours permettent la validation des périodes d’études effectuées à l’étranger.

Lorsque le projet a été accepté par les responsables pédagogiques et que l’étudiant a

obtenu la validation de sa période d’études par l’établissement étranger, il bénéficie

des crédits européens correspondant à cette période d’études sur la base de 30 crédits

pour l’ensemble des unités d’enseignement d’un semestre » (art 26 arrêté licence).

« Les parcours mentionnés aux 2o et 3o de l’article 16 ci-dessus organisent

l’acquisition des unités d’enseignement et des diplômes selon les principes de

capitalisation et de compensation appliqués dans le cadre du système européen de

crédits.

Dans le cadre du système européen de crédits, la compensation est organisée de la

manière suivante :

Chaque unité d’enseignement est affectée d’un coefficient et d’une valeur en crédits

européens ; l’échelle des valeurs en crédits européens est identique à celle des

coefficients.

Un diplôme s’obtient soit par acquisition de chaque unité d’enseignement constitutive

du parcours correspondant, soit par application des modalités de compensation entre

unités d’enseignement. Un diplôme obtenu par l’une ou l’autre voie confère la totalité

des crédits européens prévus pour le diplôme.

Pour l’application du présent article, les unités d’enseignement sont affectées de

coefficients qui peuvent être différenciés dans un rapport variant de 1 à 3 » (art 27

arrêté licence).

« En outre, pour les formations mentionnées à l’article précédent :

1. La compensation est organisée sur le semestre sur la base de la moyenne générale

des notes obtenues pour les diverses unités d’enseignement, pondérées par les

coefficients. Dans le cadre d’une progression définie par l’université, la poursuite des

études dans un nouveau semestre est de droit pour tout étudiant à qui ne manque au

maximum que la validation d’un seul semestre de son cursus.

2. Sur proposition du conseil des études et de la vie universitaire adoptée par le conseil

d’administration, un dispositif spécial de compensation peut être mis en œuvre qui

29

permette à l’étudiant d’en bénéficier à divers moments de son parcours et, notamment,

lorsqu’il fait le choix de se réorienter, d’effectuer une mobilité dans un autre

établissement d’enseignement supérieur français ou étranger ou d’interrompre ses

études. Ce dispositif a pour but de permettre à un étudiant qui le souhaite en fonction de

son projet personnel d’obtenir à divers moments de son parcours un bilan global de ses

résultats et d’obtenir ainsi la validation correspondante en crédits européens. Le

dispositif est placé sous la responsabilité du jury du diplôme et les règles de

compensation prennent en compte la nécessaire progressivité des études » (art 28 arrêté

licence).

« Pour les formations mentionnées au présent chapitre, deux sessions de contrôle des

connaissances et aptitudes sont organisées. Sous réserve de dispositions pédagogiques

particulières arrêtées par le conseil d’administration de l’établissement sur proposition

du conseil des études et de la vie universitaire, l’intervalle entre ces deux sessions est

au moins de deux mois et un dispositif pédagogique de soutien est mis en place » (art 29

arrêté licence).

4.2.4. Le cursus Master

Le grade de master sanctionne des parcours types en formation initiale ou continue

comprenant une voie à finalité professionnelle débouchant sur un master professionnel

et une voie à finalité recherche débouchant sur un master recherche.

Le cursus doit être présenté par domaine sous forme de parcours types composés

d’Unités d’Enseignement obligatoires ou optionnelles. Les parcours conduisent à la

délivrance de masters sanctionnant un niveau validé par 120 crédits et accompagnés

d'une annexe descriptive. Il doit permettre à l’étudiant de valider les 120 crédits en

4 semestres. Une UE peut être utilisée dans plusieurs parcours. Elle doit répondre à un

objectif clairement identifié et doit être organisée semestriellement. Pour la validation

d’un parcours, chaque UE acquise confère les crédits ECTS correspondants. Les UE

sont capitalisables.

Les parcours peuvent correspondre à des diplômes actuels, DESS pour master

professionnel et DEA pour master recherche, mais organisés sur 4 semestres.

« La formation dispensée comprend des enseignements théoriques, méthodologiques et

appliqués et, lorsqu’elle l’exige, un ou plusieurs stages. Elle comprend également une

30

initiation à la recherche et notamment la rédaction d’un mémoire ou d’autres travaux

d’études personnels.… Le diplôme de master ne peut être délivré qu’après validation de

l’aptitude à maîtriser au moins une langue vivante étrangère. Les parcours types de

formation comprennent des enseignement permettant aux étudiants d’acquérir cette

aptitude » (art 6 de l’arrêté master).

L’accès aux 60 premiers crédits post-licence est de droit pour tout étudiant titulaire d’un

diplôme de licence, pour autant que le cursus envisagé se situe dans le même domaine

de formation que le parcours suivi antérieurement.

L’accès en 2ème

année de Master est prononcé par le chef d’établissement sur

proposition du responsable de la formation. Cette décision repose sur la qualité du

parcours académique et sur le projet professionnel du candidat.

Les candidatures externes sont examinées au même titre que les candidatures internes et

suivent le circuit de validation des acquis, lorsqu’elles s’accompagnent d’un

changement de domaine de formation.

« L’offre de formation permet l’orientation progressive des étudiants. A cette fin, elle

propose des enseignements et des activités pédagogiques permettant aux étudiants

d’élaborer leur projet de formation et leur projet professionnel et de mieux

appréhender les exigences des parcours types proposés. De même elle comprend le

mise en place de passerelles entre les divers parcours types. Dans les conditions

définies par le conseil d’administration, chaque étudiant devra bénéficier d’un

dispositif pour l’accompagner dans son orientation et assurer la cohérence

pédagogique de son parcours » (art 12 de l’arrêté master).

4.2.5. Le cursus Doctoral

Le nouveau dispositif réglementaire paru au printemps 2002 n’a pas modifié les études

doctorales. Elles sont organisées au sein des écoles doctorales. Il s’agit d’une formation

à et par la recherche qui peut être accomplie en formation initiale ou continue. La

préparation du doctorat s’effectue en trois ans avec un volume horaire des

enseignements théoriques, méthodologiques et appliqués, compris entre 125 et 250

heures réparties sur le cycle d'études doctorales.

Pour s'inscrire dans un cursus doctoral, l'étudiant doit être titulaire d'un diplôme d'études

approfondies (DEA) ou d'un master recherche. Cependant, si cette condition de diplôme

31

n'est pas remplie, le chef d'établissement peut, par dérogation, inscrire en doctorat un

candidat titulaire du grade de master.

En vue de son inscription, le candidat dépose auprès du directeur de l'école doctorale

une proposition de sujet de recherche visée par le directeur de thèse.

Le sujet de thèse est arrêté sous la responsabilité du ou des chefs d'établissement, après

avis du directeur de l'école doctorale sur proposition du directeur de thèse.

Lors de la première inscription en doctorat, la charte des thèses est signée par l’étudiant,

son directeur de thèse, le directeur de l'école doctorale et le responsable de l'unité ou de

l'équipe de recherche d'accueil.

Le doctorant est intégré dans une unité ou une équipe de recherche de l'école doctorale.

La soutenance de la thèse est publique.

L'obtention du diplôme de docteur confère le grade de docteur.

Figure 1 : Schéma des études supérieures en France1

1 http://www.sup.adc.education.fr/lmd/schmEtudsup.htm

32

LA PROBLEMATIQUE

33

1. UNE AUGMENTATION DES COMPETENCES MEDICALES DE LA SAGE-

FEMME

Le rapport des Prs Bréart, Rozé et Puech remis en 20031 à Jean-François Mattei

demande que soit mise en œuvre « une nouvelle politique » pour la prise en charge des

femmes enceintes et de leurs nourrissons. Vingt propositions permettent de prendre ce

virage, parmi lesquelles celle de donner aux sages-femmes une grande autonomie dans

le suivi des grossesses et des accouchements « à bas risque », notamment dans le cadre

de « maisons de naissance ».

Partant du constat que la France n'en fait pas assez pour ses femmes enceintes et ses

nourrissons dans les situations à « haut risque » mais qu'elle en fait souvent trop dans

les situations à « faible risque », les trois auteurs préconisent une remise à plat de

l'organisation existante. Il faut, disent-ils, faire mieux pour les premiers, mais il faut

aussi dans le même temps adapter l'offre de soins aux besoins des seconds (par exemple

« en abandonnant des techniques non indispensables pour la prise en charge de la

grossesse et de l'accouchement normaux »). Les obstétriciens manquent ? Peut-être,

répondent les Prs Bréart, Rozé et Puech, ne sont-ils pas indispensables partout, d'où

l'idée de donner aux sages-femmes « la totale compétence pour prendre en charge de

façon autonome le suivi (des situations "à bas risque"). Le rapport souhaite qu'il soit

désormais possible « d'ouvrir des maisons de naissance » attenantes à des plateaux

techniques publics ou privés et placées « sous la responsabilité pleine et entière de

sages-femmes ».

Le Professeur Yvon Berland2 précise dans son rapport d’étape sur le transfert des

compétences que « Les sages-femmes ont un statut qui les autorise à exercer une

compétence réelle dans le cadre de la grossesse normale. Ceci étant elles se plaignent

d’un manque de reconnaissance de leur profession par les gynécologues obstétriciens et

de la grande disparité d’activités et de pratiques entre le monde hospitalier et le monde

privé. Il s’agit donc dans le cadre des rapports entre les gynécologues obstétriciens et les

sages-femmes plus de prévoir l’organisation du travail en toute collaboration que

1 Bréart G, Puech F,.Roze J.C. « Mission Périnatalité » – Conclusions – Vingt propositions pour une

politique périnatale – Juillet 2003 2 Berland Y. Rapport « Transfert de Compétences » – Mission « Coopération des professions de santé : le

transfert de taches et de compétences » - Octobre 2003

34

d’envisager des transferts de compétences à une profession dont la compétence pleine et

entière en matière d’accouchement non pathologique est établie. »

La LOI du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique1 confirme cette

augmentation de compétences et précise à l'article101 que « La déclaration de grossesse

peut être effectuée par une sage-femme. Lorsque, à l'issue du premier examen prénatal,

la sage-femme constate une situation ou des antécédents pathologiques, elle adresse la

femme enceinte à un médecin. »

« L'examen postnatal peut être pratiqué par une sage-femme si la grossesse a été

normale et si l'accouchement a été eutocique.»

«Les sages-femmes sont habilitées à prescrire une contraception hormonale dans les

suites de couches, lors de l'examen postnatal et après une interruption volontaire de

grossesse. » (article 102)

«Les sages-femmes sont autorisées à pratiquer les vaccinations dont la liste est fixée

par arrêté du ministre chargé de la santé.» (article 103)

«En cas de pathologie maternelle, fœtale ou néonatale pendant la grossesse,

l'accouchement ou les suites de couches, et en cas d'accouchement dystocique, la sage-

femme doit faire appel à un médecin. Les sages-femmes peuvent pratiquer les soins

prescrits par un médecin en cas de grossesse ou de suites de couches pathologiques.»

(article 104)

2. UNE ELEVATION DU NIVEAU DE FORMATION ET UNE EVOLUTION

VERS UN CURSUS UNIVERSITAIRE

« Le diplôme d'Etat de sage-femme, diplôme national de l'enseignement supérieur, est

délivré par les universités habilitées à cet effet par arrêté conjoint du ministre chargé

des Universités et du ministre chargé de la Santé (...) aux personnes qui ont suivi les

enseignements et subi avec succès les examens prévus (...) ». Sa délivrance est

clairement stipulée par l’article premier du décret n°85-1046 du 27 septembre 1985.

C'est donc l'Université qui a collation des grades de sage-femme et c'est elle qui assume

l'établissement, l'enregistrement et l'émargement du diplôme final.

1 Loi n°2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique

35

Outre l'inscription prise auprès de l'Ecole de sages-femmes, les étudiants doivent

également prendre une inscription annuelle à l'université. En effet, selon l’article 6 du

décret précité, « le montant des frais annuels de scolarité exigés des candidats au

diplôme d'Etat de sage-femme est fixé par arrêté conjoint du ministre chargé des

Universités et du ministre chargé de la Santé. Ces candidats ne prennent d'inscription à

l'université que pour le passage des examens ».

Des conventions Universitaires ont été établies entre les écoles de Sages-Femmes et les

UFR de Médecine auxquelles ces écoles sont d'origine rattachées.

L’article premier ayant été modifié par l'arrêté du 22 avril 1988 stipule qu’« A compter

de l'année universitaire 1988-1989, le montant des frais annuels de scolarité exigé des

élèves sages-femmes, en application de l'article 6 du décret du 27 septembre 1985, est

égal au montant du droit annuel de scolarité dans les université.

Les étudiants boursiers de l'Etat inscrits dans les écoles de sages-femmes sont exonérés

des frais annuels de scolarité. »

La désignation du jury relève réglementairement de l'autorité universitaire. En effet

l’article 8 de l’arrêté du 11 décembre 2001 précise que « La validation de l'examen

sanctionnant chacune des deux phases est prononcée après délibération d'un jury. Ce

jury est désigné par le directeur de l'UFR sur proposition conjointe du médecin

directeur technique et d'enseignement et de la sage-femme directrice de l'école de

sages-femmes, après avis du directeur régional des affaires sanitaires et sociales. Le

président désigne le vice-président parmi les membres du jury.

Le jury comprend :

- un professeur des universités, praticien hospitalier, spécialiste en gynécologie-

obstétrique, président ;

- la sage-femme directrice de l'école de sages-femmes ;

- deux membres choisis parmi les enseignants de l'UFR de médecine ; »

L'arrêté du 24 Juin 1987 portant création de la Maîtrise des Sciences Biologiques et

Médicales a été complété par l'arrêté du 13 juillet 2001, permettant ainsi aux étudiants

sages-femmes ayant validé leur première année d'études et aux sages-femmes diplômées

d'Etat, de s’inscrire aux certificats de maîtrise délivrés par l'UFR de Médecine.

36

Cette possibilité d’évolution vers une carrière universitaire a été à l'origine d'une

émulation au niveau de certaines équipes pédagogiques : elles ont incité l'inscription de

professionnelles et d'étudiants en cours de formation.

En 1992 l’Ecole de Sages-Femmes de Grenoble recrutement ses étudiants par le

concours de la première année des études médicales.

Les sages-femmes ont souhaité l'extension de l'expérience grenobloise. Seize écoles sur

33 ont organisé ce mode de recrutement dès la rentrée 2002. Un amendement

gouvernemental au projet de loi a été déposé pour permettre le recrutement des

étudiantes sages-femmes par le biais de l'examen de fin de première année du premier

cycle des études médicales. Cette loi dite « Loi de modernisation sociale » a été votée

en deuxième lecture à l'assemblée nationale. Par conséquent, depuis la rentrée 2003,

toutes les étudiant(e)s sages-femmes ont donc été recruté(e)s par cette voie.

Cette réforme est la première étape de l'inscription de la formation de sages-femmes

dans un cursus universitaire. Il convient maintenant de construire ce cursus avec

l'éducation nationale. Trois voies ont été proposées au cours des groupes de travail qui

ont eu lieu avec les sages-femmes au ministère de la santé :

- les instituts universitaires professionnels (IUP) ;

- la création d'unités de formation et de recherche spécifiques (UFR) ;

- ou un département fonctionnel au sein des UFR médicales.

Le ministère de la santé et le ministère de l'éducation nationale ont retenu la 3ème

proposition afin que toutes les facultés de médecine intègrent les futures étudiantes

sages-femmes. C'est donc sur ce scénario que nous envisageons de construire le cursus

universitaire de la formation des sages-femmes.

Concernant la durée de la formation celle-ci est passée de 3 à 4 années d’études en 1985

avec la rédaction d’un mémoire de fin d’étude. Selon la réglementation, c’est à partir de

l’année universitaire 2004-2005 que les étudiant(e)s sages-femmes devront rédiger un

mémoire de recherche en santé périnatale avec soutenance publique.

37

3. DES ATTENTES DE LA PART DES PROFESSIONNELS ET DES

ETUDIANTS EN TERME DE RECONNAISSANCE

Actuellement, dans nos institutions hospitalières, les sages-femmes sont identifiées aux

professions non médicales dites « paramédicales » et plus particulièrement aux

infirmiers spécialisés sur les plans statutaire et indiciaire. Par ailleurs, le statut de

praticien hospitalier constitue un corps regroupant les médecins, les odontologistes, les

pharmaciens et les biologistes des hôpitaux.

Pourquoi les sages-femmes qui appartiennent aux professions médicales avec des

compétences diagnostiques et thérapeutiques ne sont-elles pas intégrées dans ce statut

médical ? sachant :

- d’une part que l'autorité judiciaire reconnaît ces compétences et met en cause de

plus en plus souvent les responsabilités des sages-femmes.

- et d’autre part que ces compétences augmentent ?

Afin que notre fonction médicale soit pleinement reconnue dans notre environnement

professionnel, nous avons souhaité au sein des établissements hospitaliers :

- que les professionnels sages-femmes soient placés sous l'autorité des cadres sages-

femmes, du chef de service et du directeur de l'hôpital et que la gestion de notre

profession soit assurée par la direction des affaires médicales de l'établissement

hospitalier.

- que le représentant(e) à la commission médicale d’établissement (CME) soit

désormais élu démocratiquement.

La Loi de modernisation sociale confirme la gestion de notre profession par les affaires

médicales et la représentation de notre profession au sein de la CME avec création d’un

collège de sages-femmes.

Un statut médical est nécessaire pour les sages-femmes, soit identique à celui de

praticien hospitalier, soit au sein de la Fonction Publique Hospitalière où il serait alors

particulier aux sages-femmes.

Cette évolution des statuts dans et hors la Fonction Publique Hospitalière se fera en

parallèle avec l'évolution de notre cursus de formation.

38

L'insertion universitaire de notre profession devrait entraîner des modifications

profondes de notre métier. La réflexion sur le statut est à mon avis indissociable de celle

de la formation.

Il nous faut donc dans un premier temps construire notre enseignement à l’université.

4. CONSTRUCTION DU NOUVEAU DISPOSITIF EUROPEEN

L’université française applique progressivement la réforme d’harmonisation européenne

ou réforme Licence/Master/Doctorat (LMD). Ce dispositif introduit une nouvelle

approche de l’organisation des cursus de formation. Les objectifs de la réforme se

traduisent par l’accroissement de la semestrialisation et favorisent la mobilité des

étudiants.

Au sein des formations de santé le LMD existe au niveau Master mais pas au niveau des

formations professionnelles initiales (Médecine, Odontologie, Sages-Femmes, etc….).

4.1. L’organisation de la première année des études médicales1

La première année du premier cycle des études médicales (PCEM1) est actuellement

inadapté, obsolète , comportant un système de sélection inacceptable.

En effet, le cloisonnement excessif de la formation médicale ne permet pas la

réorientation des étudiants ayant échoué au concours vers d’autres professions de santé.

Les difficultés rencontrées en premier cycle repose sur deux réalités contradictoires : le

libre accès des bacheliers aux études médicales posée par la loi de 1984 sur

l’enseignement supérieur, et le « numerus clausus » limitant le nombre de médecins,

odontologistes et sages-femmes afin d’éviter une surmédicalisation. Un tel système

conduit à repousser la sélection après un ou deux ans d’études.

Par ailleurs, l’existence d’un tel « numerus clausus » tend à privilégier le bachotage des

matières fondamentales qui sont évaluées par la méthode dite de questionnaire à choix

multiple (QCM) au détriment de l’apprentissage même de la médecine.

Un tel système exclut en conséquence les bacheliers littéraires, même brillants, au profit

des « forts » en maths, physique et chimie. Il alimente également le ressentiment de

nombreux étudiants « reçus-collés »qui échouent avec des notes pourtant supérieures à

la moyenne ; dans la majorité des cas, ces étudiants après 2 ou 3 ans d’échec sont

1 Rapport Matteï, 1997

39

obligés de se réorienter vers d’autres filières sans avoir la possibilité de valider leurs

acquis, à l’exception de quelques équivalences accordées pour entrer par exemple en

2ème

année de licence de Sciences et Technologie (15% seulement).

4.2. Allocation de crédits

La diversité des systèmes de notation et d’évaluation dans les établissements

d’enseignement supérieur en Europe constitue un obstacle à la mobilité des étudiants à

l’intérieur de l’espace de l’UE. Pour diminuer ces difficultés, un système d’ECTS

(European Credit Transfert System) a été mis en place par la Commission européenne.

Ce système permet de mesurer et de comparer les résultats académiques et de les

transférer d’un établissement d’enseignement supérieur à un autre dans les différents

pays de l'Union européenne. L’ECTS est un système européen de transfert de « crédits »

académiques.

Dans le cadre de l’harmonisation européenne des études universitaires le dispositif

s’appuie sur ce système européen de transfert de crédits.

Les « crédits » sont une évaluation de la quantité de travail que chaque cours représente

par rapport au volume global de travail pour réussir une année universitaire (cours

magistraux, travaux pratiques, séminaires, travail personnel et examens).

Or, les études médicales ont une formation basée sur le principe d’une pédagogie de

l’alternance avec une formation de la pratique clinique au lit du patient. Cette formation

clinique représente 2/3 de la formation dès la 2ème

année d’études pour les étudiants

sages-femmes et dès la 4ème

année d’études pour les étudiants en médecine. Mais

comment intégrer ce temps de formation qui est de 900 à 1000 heures sans dévaloriser

l’enseignement clinique sachant qu’un ECTS dans l’espace européen est de 25 à 30

heures de travail et qu’une année universitaire de 9 mois (soit 38 à 40 semaines)

représente 60 ECTS.

Pour ce qui est de la formation théorique, celle-ci est de 450 à 500 heures en moyenne

par année d’études en enseignement présentiel sans prise en compte du travail personnel

de l’étudiant. Or le nouveau dispositif doit prendre en compte ce temps de travail

personnel nécessaire à l’acquisition des connaissances théoriques.

Compte tenu de la densité de la formation, peut-on attribuer 75 ECTS par année

d’études ?

40

4.3. la semestrialisation de la formation

Le calendrier actuel des études de sage-femme est basé fondamentalement sur quatre

principes :

- l’annualité, avec une année universitaire qui commence la deuxième quinzaine de

septembre pour se terminer l’année suivante la première quinzaine de septembre.

- l’organisation en phase de 2 années chacune avec des examens en fin de phase.

- la répartition des modules d’enseignement en 2 groupes :

- les matières du 1er

groupe sont spécifiques (obstétrique, pédiatrie et gynécologie)

- et celles du 2ème

groupe sont plus générales (anatomie, physiologie, pathologie,

microbiologie, pharmacie, santé publiques….)

La construction hiérarchique sur plusieurs années, la réussite à l’année n conditionnant

le passage à l’année suivante n+1 : d’où le poids de la 2ème

session d’examen, dont

dépend la suite immédiate de la scolarité. En cas d’échec c’est toute l’année qui est a

recommencer, stages compris.

Cette nouvelle organisation en semestre va donc nécessiter soit une remise à plat de

notre organisation actuelle, soit une réorganisation du dispositif actuel en gardant le

cadre réglementaire pour faire place à la logique du système LMD, à savoir :

- Une organisation en semestres ou l’étudiant ne passerai plus dans l’année suivante

mais dans le semestre suivant, éventuellement quelques années après, ou pour

quelques crédits seulement.

- L’obtention du diplôme par accumulation de crédits. Avec le système de crédits

cumulables, la non obtention d’un module ou d’une unité d’enseignement perd son

caractère de couperet.

Si nous choisissons de réorganiser le dispositif actuel, plusieurs schémas peuvent être

envisagés :

- répartir les unités d’enseignement spécifiques du 1er

groupe au cours du 1er

semestre

et ceux du 2ème

groupe au cours du 2ème

semestre ;

- répartir les unités d’enseignement général du 2ème

groupe au cours du 1er

semestre et

les modules spécifiques du 1er

groupe au cours du 2ème

semestre ;

- soit effectuer une répartition par « panachage », c’est à dire 50% des enseignements

spécifiques et 50% des enseignements généraux par semestre.

41

Nous devons nous interroger pour savoir comment il est possible de construire un

calendrier cohérent, intégrant la mutualisation des enseignements avec les étudiants en

médecine de 2ème

année d’études pour ce qui concerne les enseignements d’anatomie, de

physiologie et de statistique, etc...

En outre, les semestres ne sont pas composés du même nombre de semaines entre

l’UFR de Médecine et l’école de sages-femmes. Or comment est-il possible de proposer

des formations interdisciplinaires sans adopter le même calendrier ?

Que dire également de l’organisation d’une première, puis d’une deuxième session

d’examen ? La compensation doit-elle être semestrielle ou annuelle ou tout simplement

garder un système de compensation entre les éléments constitutifs de chaque unité

d’enseignement ?

Concernant les sessions de rattrapage, Jacques CALVET1, Professeur d’Economie,

faisait plusieurs propositions :

- première proposition : la session de rattrapage est organisée immédiatement après la

délibération du jury.

- deuxième proposition : la 2ème

session du premier semestre (semestre d’automne) est

organisée en même temps que la 1ère

session du deuxième semestre (printemps), soit

en juin. La session de rattrapage du deuxième semestre est organisée la première

quinzaine de septembre.

- troisième proposition : la 2ème session du semestre s est la 1ère session du semestre

s+2. Par exemple la 2ème

session du semestre d'automne de l'année n est en fait la

1ère session du semestre d'automne de l'année n+1. dans cette proposition il n’est

plus nécessaire d’organiser de 2ème session spécifique.

4.4. l’accès à la Maîtrise des Sciences Biologiques et Médicales

Depuis juillet 2001, les étudiants sages-femmes de 2ème

année avaient accès aux

certificats de la Maîtrise de Sciences Biologiques et Médicales (MSBM) nous

permettant ainsi d’accéder à un DEA et notamment en santé publique. La validation de

3 certificats permettait d’obtenir la Maîtrise. Depuis la mise en place du dispositif LMD,

les UFR de médecine transforme progressivement chaque certificat en unités

d’enseignement.

1 « La mise en place du LMD dans les universités françaises », Intervention de Jacques CALVET,

Université d’Avignon et des Pays du Vaucluse

42

Ces UE ne pourraient-elles pas correspondre, pour les étudiants sages-femmes, à des

UE optionnelles dès la 2ème

année de formation à l’école de sages-femmes ?

Par ailleurs, l’intégration des unités d’enseignement (soit 50 heures d’enseignement

environ) est actuellement plus facile d’accès que le certificat (soit 100 heures

d’enseignement environ) mais reste encore difficile à mettre en place car l’organisation

des études de sage-femme n’est pas du tout adaptée à celle de l’UFR de médecine de

référence.

4.5. l’intégration d’unités d’enseignement optionnelle

Combien d’unités d’enseignement pouvons-nous intégrer dans la formation ? Dans

quelle proportion par rapport aux UE obligatoires ?

4.6. la mobilité internationale des étudiants

« Les ressortissants des Etats membres de l’Union européenne ont le droit d’étudier et

de se former où que ce soit à l’intérieur de l’Union ».1

Les droits communautaires accordent à tout citoyen de l’Union le droit d’étudier dans le

pays membre de son choix, dans les mêmes conditions que les ressortissants nationaux.

Dans le cadre des stages optionnels certains étudiants sages-femmes, notamment de la

2ème

phase, en font la demande. Pour exercer ce droit, le candidat a t-il besoin de

demander un permis de séjour ? Si oui, pour quel durée de stage ?

L’accès à l’université nécessite une demande de reconnaissance académique pour les

diplômes. La reconnaissance académique s’applique t-elle aussi pour les périodes

d’études et/ou de stages ? Si oui, qui assure cette demande ?

L’étudiant peut-il bénéficier d’une attribution de bourses spécifiques ? si oui, quelles

sont les conditions ?

Et les droits d’inscription, l’étudiant doit-il les verser à l’établissement d’accueil et/ou à

l’établissement d’origine ?

Qui pourrait assurer cette liaison entre l’établissement d’accueil et l’école et quelles

seront les démarches administratives nécessaires ?

1 Commission des Communautés Européennes. Education, formation, recherche : les obstacles à la

mobilité transnationale : Livre vert présenté par la Commission, 1996

43

4.7. Grade universitaire du Diplôme d’Etat

La formation actuelle est de 5 ans après le bac, soit une première année d’étude

médicale en Unité de Formation et de Recherche (UFR) de médecine et 4 ans en Ecole

de Sages-Femmes. Au moment de la délivrance de notre Diplôme d’Etat quel sera notre

grade universitaire :

- Licence de santé générale (Bac + 3) ;

- Première année de Master (Bac + 4) ;

- Ou Master professionnel (Bac + 5)

En termes de compétences et de formations comment pouvons-nous dire qu’une

profession est de niveau Licence ou Master professionnel ?

Pour la construction de la 2ème

année du Master professionnel :

- Dans le cadre de l’initiation à la recherche en santé périnatale, quel niveau de

formation en méthodologie devons-nous exiger ?

- A quel moment devons-nous envisager la soutenance en juin, en septembre ou

lorsque l’étudiant en fait la demande ?

- Quel niveau d’Anglais devons-nous exiger ?

5. LES HYPOTHESES

1ère hypothèse : La représentation sociale de la profession sage-femme est

vraisemblablement un frein à la reconnaissance médicale de notre exercice

professionnel et par conséquent à l’évolution de la formation vers l’université et en

particulier vers les UFR de médecine.

2ème hypothèse : pour favoriser cette reconnaissance, il nous faut construire notre

dispositif LMD avec les deux formations médicales (à savoir médecine et odontologie)

afin de favoriser un culture médicale commune par la mutualisation des enseignements.

Pour que l’intégration soit possible cela suppose non seulement une capacité des sages-

femmes à communiquer et entretenir des relations avec les Enseignants des l’UFR de

Médecine mais en retour l’acceptation du milieu intégrant convaincu de la crédibilité de

notre démarche.

44

CONCEPT DE REPRESENTATION SOCIALE

45

1. QU’EST QUE LA REPRESENTATION SOCIALE ?

Selon le dictionnaire suisse de politique sociale 1 « Les représentations sociales font

partie de l'étude de la pensée quotidienne. Elles constituent un processus par lequel les

personnes reconstruisent la réalité et lui donnent sens, produisant un savoir social qui

influence la nature des relations entre personnes et entre groupes. Ce processus

suppose que la personne, confrontée quotidiennement à une multitude d'informations,

les simplifie, les transforme, les interprète et se les réapproprie sous cette nouvelle

forme pour pouvoir communiquer et agir en société.

Les représentations sociales reposent ainsi sur une activité mentale consistant à

objectiver les choses, c'est-à-dire à rendre concret ce qui pouvait être abstrait, se

familiariser avec l'étrange, donner un contenu à ce qui initialement n'était qu'une

notion ou un concept. La solidarité, l'égalité ou la justice par exemple sont des concepts

flous et généraux auxquels on donne une forme concrète qui permet de les appliquer.

Prenons une illustration, l'égalité entre femmes et hommes. Tout le monde peut être

d'accord sur l'idée d'égalité, mais c'est sa définition concrète qui constitue un enjeu

social réel. Selon que l'égalité est conçue comme un traitement identique de toutes les

femmes et de tous les hommes ou comme un respect des différences entre sexes, les

décisions prises pour la mettre en œuvre ne seront pas les mêmes. Les représentations

sociales de l'égalité sont donc des principes qui structurent nos prises de position et nos

comportements envers les femmes et les hommes, tout comme celles de la solidarité ou

de la justice orientent nos jugements sur les jeunes et les vieux, les pauvres et les riches,

etc.

Les représentations sociales ne résultent pas seulement d'un processus d'objectivation,

mais aussi de leur ancrage social. Elles sont en effet largement dépendantes des

croyances et des expériences des personnes qui les élaborent. Chacune et chacun se

représente le monde à partir de cette forme de connaissance construite antérieurement.

L'appartenance à des groupes sociaux (être un jeune, une femme, un ouvrier, etc.) est

un facteur déterminant cette construction d'un savoir de sens commun. Dans cette

mesure, les représentations sociales des personnes ou des groupes sont un reflet des

rapports qu'ils entretiennent. Mais en retour elles structurent également les rapports

1 Jean-Pierre Fragnière et Roger Girod (Éds) Dictionnaire suisse de politique sociale Nouvelle édition

2002 revue et considérablement augmentée avec la collaboration de Sophie Barras Duc, Béatrice

Despland et Michelle Sabatini, 380 pages, 2002, Fr. 48.- ISBN 2-88146-117-4

Disponible à partir de l’URL : http://www.socialinfo.ch/cgi-bin/dicoposso/show.cfm?id=689

46

sociaux, car elles génèrent des prises de position qui orientent la façon dont les

personnes ou les groupes se définissent les uns par rapport aux autres. »

« Les représentations sociales sont des systèmes d’interprétation régissant notre

relation au monde et aux autres qui, orientent et organisent les conduites et les

communications sociales. Les représentations sociales sont des phénomènes cognitifs

engageant l’appartenance sociale des individus par l’intériorisation de pratiques et

d’expériences, de modèles de conduites et de pensée » (Jodelet 1989)

La définition de Denise Jodelet (1997) souligne d’emblée la dimension sociale du

concept : il « ..désigne une forme de connaissance spécifique, le savoir de sens

commun, dont les contenus manifestent l'opération de processus génératifs et

fonctionnels socialement marqués. Plus largement, il désigne une forme de pensée

sociale.

Les représentations sociales sont des modalités de pensée pratique orientées vers la

communication, la compréhension et la maîtrise de l'environnement social, matériel et

idéel. »1

« La représentation sociale est un ensemble organisé d’informations, d’opinions,

d’attitudes et de croyances à propos d’un objet donné. Socialement produite, elle est

fortement marquée par des valeurs correspondant au système socio-idéologique et à

l’histoire du groupe qui la véhicule pour lequel elle constitue un élément essentiel de sa

vision du monde » (Abric 2005)2,

Aujourd'hui, en psychologie sociale, la représentation sociale est considérée comme

présentant les caractéristiques suivantes :

- « Elle est socialement élaborée et partagée car se constitue à partir de nos

expériences, mais aussi des informations, savoirs, modèles de pensée que nous

recevons et transmettons par la tradition, l'éducation et la communication sociale.

- Elle a une visée pratique d'organisation, de maîtrise de l'environnement (matériel,

social, idéel) et d'orientation des conduites et des communications.

- Elle concourt à l'établissement d'une vision de la réalité commune à un ensemble

social (groupe, classe, etc.) ou culturel »3

1 Denise JODELET, Représentation sociale : phénomènes, concept et théorie, in Psychologie sociale, sous

la direction de S. Moscovici, Paris, PUF, Le psychologue, 1997, p. 365 2 Jean-Claude ABRIC, La recherche du noyau central et de la zone muette, in Méthodes d’étude des

représentations sociales, sous la direction de Jean-Claude ABRIC, Ramonville-Saint-Agne, ERES

(2è éd), 2005, p.59-80 3 « Les représentations, image trompeuse du réel », Revue Sciences Humaines, n°27, avril 1993, p.22

47

2. LES CONSTITUANTS DE LA REPRESENTATION SOCIALE

Dans la plupart des définitions psycho-sociales des représentations, on retrouve trois

aspects caractéristiques et interdépendants, la communication, la reconstruction du réel,

et la maîtrise de l’environnement :

La communication : puisque les représentations sociales offrent aux personnes

« un code pour leurs échanges et un code pour nommer et classer de manière

univoque les parties de leur monde et de leur histoire individuelle ou

collective ». Moscovici (1961)

La reconstruction du réel : « les représentations nous guident dans la façon de

nommer et de définir ensemble les différents aspects de notre réalité de tous les

jours ; dans la façon de les interpréter, de statuer sur eux et le cas échéant de

prendre une position à leurs égards et de la défendre ». Jodelet (1992)

La maîtrise de l’environnement par le sujet : l’ensemble de ces représentations

ou de ces connaissances pratiques permet à l’être humain, de se situer dans son

environnement et de le maîtriser. Il s’agit là d’une dimension plus concrète que

les précédentes, parce que la maîtrise de l’environnement, nous renvoie en

partie, à l’utilité sociale de la notion de représentation. Ces différentes fonctions

sont :

- La fonction de code commun : les représentations dotent les acteurs

sociaux, d’un savoir qui est commun, donc partagé, ce qui facilite la

communication. Cette fonction de communication va permettre de

comprendre et d’expliquer la réalité.

- La fonction d’orientation des conduites : elles guident les comportement

et les pratiques.

- La fonction de justification : elles permettent à posteriori, de justifier les

prises de position et les attitudes.

- La fonction identitaire : elles permettent de définir l’identité d’un groupe

professionnel ou social.

3. LA CONSTRUCTION D’UNE REPRESENTATION SOCIALE

Dans la construction d’une représentation, Moscovisci (1961) distingue quatre phases :

1ère phase : Passage de l’objet au modèle figuratif. Ici, le sujet tire des

informations de l’objet, les sélectionne et les mémorise. C’est la phase de

48

décontextualisation de l’objet par reflet de la réalité ou « modèle figuratif » ou

encore « noyau imageant ».

2ème phase : Passage du figuratif à la catégorisation. Le modèle figuratif va

prendre le statut d’évidence. Pour lui, ce sont les réalités ; le sujet va s’en servir

pour catégoriser, interpréter la réalité, d’où sélection de l’environnement.

3ème phase : Passage de la catégorisation au modèle actif. On parle de modèle

actif qui va orienter nos conduites et nos relations aux autres. Moscovisci parle

de phase d’ancrage ou d’activation du noyau de la représentation, ce noyau

donne de la signification aux événements et oriente les comportements des

individus.

4ème phase : Constitution de la représentation. En fait, ici la représentation se

consolide et génère des attentes et anticipations spécifiques.

4. LA THEORIE DU NOYAU CENTRAL

« Tous les éléments de la représentation n’ont pas la même importance. Certains sont

essentiels, d’autres importants, d’autres, enfin, secondaires. Il importe alors, si l’on

veut connaître, comprendre et agir sur une représentation, de repérer son organisation,

c’est à dire la hiérarchie des éléments qui la constitue et les relations que ces éléments

entretiennent entre eux. » (Abric, 1976). Cette théorie s’articule autour d’une hypothèse

« toute représentation est organisé autour du noyau central » Abric (1988). Ce noyau

est constitué d’éléments objectivés, agencés en un schéma simplifié de l’objet. Selon

Moscovici le noyau figuratif constituant une base stable autour de laquelle pourrait se

construire la représentation. L’idée fondamentale de la théorie du noyau est que dans

l’ensemble des cognitions se rapportant à un objet de représentation, certains éléments

jouent un rôle différent des autres. Ces éléments appelés éléments centraux se

regroupent en une structure qu’Abric (1987,1994) nomme « noyau central » ou « noyau

structurant ». Le noyau central (NC) ou noyau structurant d’une représentation assure

deux fonctions essentielles :

Une fonction génératrice de sens : Il est l’élément par lequel se crée ou se

transforme, la signification des autres éléments constitutifs de la représentation.

Il est ce par quoi les éléments prennent un sens, une valence.

Une fonction organisatrice : C’est autour du noyau central que s’agencent les

autres cognitions de la représentation. C’est le noyau central qui détermine la

nature des liens qui unissent entre eux les éléments de la représentation. Stable

49

et cohérent, il résiste aux changements et assure la permanence de la

représentation. Il est à noter que toute étude portant sur les représentations

sociales doit tenter le repérage de ce noyau central.

Le noyau structure à son tour les cognitions se rapportant à l’objet de la représentation.

Ces cognitions placées sous la dépendance du noyau sont appelées les éléments

périphériques. Si le noyau structurant peut se comprendre comme la partie abstraite de

la représentation, le système périphérique doit être entendu comme la partie concrète et

opérationnelle.

Le NC et les éléments périphériques fonctionnent bien comme une entité où chaque

partie a un rôle spécifique mais complémentaire de l’autre. Leur organisation, comme

leur fonctionnement est régie par un double système :

Le système central structurant les cognitions relatives à l’objet, fruit des

déterminismes historiques et sociaux auxquels est soumis le groupe social. Le

système central, constitué par le noyau central de la représentation est

directement lié et déterminé par les conditions historiques, sociologiques, et

idéologiques. Il est marqué par la mémoire collective du groupe et aussi par le

système de normes auquel il se réfère. Le système central constitue la base

commune collectivement partagée des représentations sociales. Sa fonction est

consensuelle c’est par lui que se réalise et se définit l’homogénéité d’un groupe

social. Le système central est stable, cohérent, il résiste au changement assurant

ainsi une deuxième fonction celle de la continuité et de la permanence de la

représentation. Ce système est relativement indépendant du contexte social et

matériel dans lequel la RS est mise en évidence.

Le système périphérique (SP) en prise avec les contingences quotidiennes

permet dans certaines mesures l’adaptation de la RS à des contextes sociaux

variés. Ce système est fonctionnel, c’est grâce à lui que la représentation peut

s’inscrire dans la réalité du moment. Contrairement au système central, il est

plus sensible et déterminé par les caractéristiques du contexte immédiat. On

parle, à leur propos d’un rôle « d’interface » entre le système central et les

situations concrètes. Ce sont des éléments de régulation et d’adaptation du

système central aux contraintes et aux caractéristiques de la situation concrète à

laquelle le groupe est confronté, qui permet une certaine modulation individuelle

de la RS. C’est parce qu’elle est constituée de ce double système, un système

50

stable, un système flexible, que la RS peut répondre à l’une de ces fonctions

essentielles : l’adaptation socio-cognitive.

Ils sont marqués par les expériences et les histoires personnelles des individus. Il

y a hétérogénéité du groupe de ces éléments périphériques. Ils ont à la fois pour

fonction de s’adapter à la réalité concrète et de protéger le NC. Ils sont en

mouvement, évoluent, se transforment et s’adaptent.

A partir du facteur « pratique sociale », trois types de transformation peuvent

théoriquement avoir lieu :

Une transformation brutale : on peut observer ce type de transformation, lorsque

les nouvelles pratiques mettent en cause directement la signification centrale de

la représentation, sans recours possible aux mécanismes défensifs mis en œuvre

dans le système périphérique. Le changement est alors massif et immédiat.

Une transformation résistante : qui peut se produire quand les pratiques sont en

contradiction avec la représentation, mais ici cette contradiction peut être géré

dans la périphérie. Lors de la transformation résistante la représentation est

caractérisée dans le système périphérique par l’apparition de « schèmes étranges

» découverts et définis par Flament (1987). Ces schèmes sont composés de la

manière suivante : o le rappel du normal o la désignation de l’élément étranger o

l’affirmation d’une contradiction entre les deux termes o la proposition d’une

rationalisation permettant de supporter la contradiction.

Une transformation progressive : lorsqu’il existe des pratiques anciennes mais

rares qui ne se sont jamais trouvées en contradiction avec la représentation, la

transformation va s’effectuer sans rupture, c’est à dire sans éclatement du noyau

central. Les schèmes activés par les pratiques nouvelles vont progressivement

s’intégrer à ceux du noyau central, et fusionner pour constituer, un nouveau

noyau et donc une nouvelle représentation.

« La théorie du noyau central a une conséquence méthodologique essentielle : étudier

une représentation sociale, c’est d’abord, et avant toute chose, chercher les

constituants de sont noyau central. En effet, la connaissance de son contenue ne suffit

pas, c’est l’organisation de ce contenu qui donne le sens. Deux contenus identiques

peuvent correspondre à deux représentations sociales différentes. »

51

Afin d’illustrer ses propos, dans son ouvrage « Méthodes d’étude des représentations

sociales »(20051), Abric expose, comme exemple, une étude réalisée sur la

représentation sociale du travail réalisée auprès de deux groupes de jeunes (un groupe

de « qualifiés », titulaire de diplômes élevés, et un groupe de « non-qualifiés », sans

aucun diplôme). On obtient la production suivante dans les deux groupes :

Le travail c’est :

- des contraintes,

- l’intégration sociale,

- une obligation,

- financer ses loisirs,

- le moyen d’avoir des relations,

- le moyen de gagner sa vie,

- l’épanouissement personnel,

- la confiance en soi.

Nous pourrions donc conclure que la représentation sociale du travail est identique dans

les deux groupes. Or cela ne signifie pas qu’il a la même signification. En effet, si nous

cherchons à découvrir le noyau central du groupe 1 (les « qualifiés »), celui-ci est

constitué des 3 items :

- gagner sa vie,

- accomplissement personnel,

- reconnaissance sociale.

Pour ce groupe, le travail est une valeur, l’outil de l’intégration sociale et de la

réalisation de soi.

Pour le groupe 2 (les « non-qualifiés »), on trouve un le noyau central constitué de :

- gagner sa vie,

- contraintes,

- financer ses loisirs

Nous observons donc une représentation du travail dont la signification est radicalement

différente. Pour ce 2ème

groupe, il est simplement un moyen contraignant pour satisfaire

des besoins individuels.

1 Jean-Claude ABRIC, La recherche du noyau central et de la zone muette, in Méthodes d’étude des

représentations sociales, sous la direction de Jean-Claude ABRIC, p. 60

52

Dans ce travail de recherche une approche non structurale aurait abouti à un contresens :

celui de considérer les deux groupes comme partageant la même représentation sociale

du travail, alors qu’il fonctionnent sur deux univers symboliques différents.

53

METHODOLOGIE DE RECHERCHE

54

1. METHOLOGIE DE RECHERCHE DES REPRESENTATIONS SOCIALES

Il existe plusieurs méthodes de recueil des représentations que nous présentons

synthétiquement ci-dessous. Abric établit une distinction entre les méthodes de recueil

du contenu des représentations et les méthodes de repérage de leur structure.

1.1. LE RECUEIL DU CONTENU

Il s'effectue à l'aide de deux types de méthodes, les méthodes dites « interrogatives » et

les méthodes appelées « associatives ».

1.1.1. Les méthodes interrogatives :

Elles sont basées sur l'expression verbale ou figurative des personnes à propos de l'objet

de la représentation étudiée.

- L'entretien : il s'agit d'une technique traditionnellement utilisée par les chercheurs.

L'entretien de type semi-directif invite la personne interrogée à s'exprimer

spontanément à l'intérieur d'un cadre déterminé par l'interviewer et permet d'accéder

au contenu de la représentation : le champ d'information de la personne sur le sujet,

ses opinions et ses attitudes. Par contre il a pour inconvénient, d'après Abric, de ne

permettre que rarement d'accéder à l'organisation et à la structure interne de la

représentation. Par ailleurs, la situation d'entretien suppose une relation duelle et

interactive, et il n'est pas exclu que ce contexte particulier influence quelque peu le

discours de l'interviewé. Enfin l'analyse du contenu de l'entretien n'est pas exempte

d'interprétation subjective de la part du chercheur.

- Le questionnaire : contrairement à l'entretien, cette technique est fondée sur le

recueil quantitatif des données. Elle est largement utilisée en raison de son aspect

pratique et standardisé. Cependant cette méthode a aussi ses limites, le choix des

thèmes abordés et la formulation des questions restreignant la libre expression des

individus.

1.1.2. Les méthodes figuratives et graphiques :

Elles font appel à l'expression orale des sujets à partir de dessins qu'on leur présente ou

sont basées sur la production graphique produite par les sujets eux-mêmes. Ce type de

support a pour but de faciliter l'expression des sujets qui auraient des difficultés à

s'extérioriser dans une situation classique d'entretien.

1.1.3. Les méthodes associatives :

Elles sont au nombre de deux : l'association libre et la carte associative.

55

- L'association libre « consiste à partir d'un mot inducteur, à demander au sujet de

produire tous les mots ou expressions qui lui viennent à l'esprit. Le caractère

spontané – donc moins contrôlé - permet d'accéder plus facilement et rapidement

que dans un entretien, aux éléments sémantiques du terme ou de l’objet étudié. »

Des chercheurs comme Abric, Rouquette et Rateau pensent que cette technique

offre l'avantage de réduire les inconvénients mentionnés ci-dessus à propos de la

méthode d'entretien traditionnel.

- La carte associative : c'est une nouvelle méthode, inspirée de la technique de la carte

mentale d'H. Jaoui (1979). Dans un premier temps, on demande au sujet de produire

des associations libres à partir d'un mot inducteur. Dans un deuxième temps, on lui

propose de partir d'un couple de mots associés, produits précédemment par celui-ci.

On constitue ainsi une série de chaînes associatives composées d'un certain nombre

d'éléments (trois, voire plus). Cette technique peut être utilisée individuellement ou

dans le cadre d'un groupe.

1.2. L'ORGANISATION ET LA STRUCTURE

Après avoir recueilli le contenu d'une représentation, il est nécessaire d'accéder à sa

structure interne. Cela consiste à organiser les données recueillies en système de

catégories qui forment le système d'étayage (la charpente) de la représentation, à repérer

les liens, les relations et la hiérarchie entre les éléments et à mettre en évidence le noyau

central.

Il existe des méthodes de repérage des liens entre les éléments de la représentation et

des méthodes de hiérarchisation des items. Quelle que soit la méthode, le principe est

identique : demander au sujet lui-même d'effectuer un travail cognitif d'analyse, de

comparaison ou de hiérarchisation à partir d'un corpus qu'il a produit au cours

d'entretiens semi-directifs ou d'associations libres.

1.2.1. Les méthodes de repérage des liens entre éléments de la

représentation :

- la constitution de couples de mots : on demande à la personne de regrouper des

couples de mots qui lui semblent « aller ensemble ».

- La comparaison pairée : on propose au sujet toutes les paires possibles d'un corpus

de termes en lui demandant de situer chaque paire sur une échelle de similitude

(comparaison de deux termes jugés de « très semblables » à « très dissemblables »).

56

- La constitution d'un ensemble de mots : le sujet est invité à regrouper les items qu'il

a produits, ou qu'on lui propose, selon le principe des mots « qui vont bien

ensemble ».

1.2.2. Les méthodes de hiérarchisation des items :

- Dans ces méthodes, contrairement aux méthodes de repérage des liens décrites

précédemment, c'est le sujet qui fait ressortir l'importance des différents items en les

hiérarchisant par série de tris successifs.

- Les tris hiérarchisés successifs : une liste de 32 items fréquemment produits à

propos de l'objet de la représentation, est proposée à la personne qui les classera par

série d'items les plus ou les moins caractéristiques de cet objet.

- Les choix successifs par blocs : proche de la méthode des tris successifs, cette

technique permet une approche quantitative des éléments de la représentation. Le

sujet doit, à partir d'une liste de 20 items, choisir les 4 items les plus représentatifs,

puis les 4 items les moins représentatifs et ceci jusqu'à ce qu'il ne reste plus que 4

items.

Toutes ces méthodes permettent de repérer la structure et l'organisation de la

représentation et parfois de faire émerger les éléments centraux. Ainsi, la saillance des

items constitutifs de l'objet de la représentation est un indicateur de la centralité. Il est

nécessaire cependant de confirmer l'hypothèse de centralité par ce que Abric appelle des

techniques de validation ou de contrôle du noyau central.

1.3. LE REPERAGE DES ELEMENTS CENTRAUX ET PERIPHERIQUES

1.3.1. La technique de mise en cause1 (MEC) :

Cette technique a été mise au point par Moliner (1998). Elle repose sur le principe

simple : en tant qu’éléments organisateurs et gestionnaires de sens, les éléments

centraux d’une représentation ne sont pas négociables. En d’autre termes, ils ne peuvent

être dissociés de l’objet de représentation sous peine de voir cet objet perdre toute sa

signification. A partir d'éléments constitutifs d'une représentation sociale, on établit une

liste des éléments dont on suppose qu'ils peuvent former le noyau central. Après avoir

présenté au sujet un texte correspondant à sa représentation de l'objet étudié, on lui

apporte une nouvelle information qui met en cause l'élément étudié. On lui demande

1 ABRIC Jean-Claude, La recherche du noyau central et de la zone muette, in Méthodes d’étude des

représentations sociales, sous la direction de Jean-Claude ABRIC, Ramonville-Saint-Agne, ERES

(2è éd), 2005, p.70

57

ensuite si cette information modifie sa représentation de l'objet. Les éléments de la

représentation dont la remise en cause entraîne un changement sont les éléments du

système central ; ceux qui ne conduisent pas à un changement sont les éléments

périphériques.

1.3.2. La méthode d'Induction par Scénario Ambigu1 (ISA) :

L’Induction par Scénario Ambigu a été également élaborée par Moliner (1993) au cours

de ses travaux de recherches sur la représentation de l’entreprise chez des étudiants.

Dans un premier temps, les sujets rédigent un texte concernant l'objet étudié, qui

permettra de dégager différents items constitutifs de la représentation. Puis on construit

une description ambiguë de l'objet. Le scénario, tel qu'il est présenté, est ambigu parce

qu'il peut se référer ou non à l'objet étudié et donner lieu à deux descriptions différentes.

On propose ensuite ce scénario ambigu aux sujets en formulant deux conclusions

contradictoires (exemple : « c'est une entreprise » ou « ce n'est pas une entreprise »).

Pour finir, on soumet aux sujets les items considérés comme représentatifs de l'objet, en

leur demandant si l'objet présenté dans le scénario possède ou non ces caractéristiques.

Selon les choix effectués, on conclura que les items sont ou ne sont pas des éléments

centraux. Si les items correspondent à des caractéristiques qui peuvent être choisies

indifféremment dans les deux modalités du scénario, ce sont des éléments

périphériques. Si au contraire, ils ne sont significativement choisis que lorsque la

référence à l'objet est évidente, on considère qu'ils constituent le noyau central de la

représentation car ils lui donnent son sens.

1.3.3. La méthode des Schèmes Cognitifs de Base2 (SCB) :

A partir d'un couple d'items issus d'une association libre, on peut étudier les types de

relations que ces mots entretiennent entre eux, en utilisant la méthode de Schèmes

Cognitifs de Base élaborée par Guimelli et Rouquette (1992).

Le modèle des Schèmes Cognitifs de Base propose de considérer 28 connecteurs

différents, qui définissent donc 28 types de relations possibles entre deux éléments

1 ABRIC Jean-Claude, La recherche du noyau central et de la zone muette, in Méthodes d’étude des

représentations sociales, sous la direction de Jean-Claude ABRIC, Ramonville-Saint-Agne, ERES

(2è éd), 2005, p.71 2 GUIMELLI Christian, Le modèle des Schèmes Cognitifs de Base (SCB) : méthodes et applications, in

Méthodes d’étude des représentations sociales, sous la direction de Jean-Claude ABRIC, Ramonville-

Saint-Agne, ERES (2è éd), 2005, p.119-143

58

cognitifs A et B. Ces 28 connecteurs sont regroupés en 5 familles appelées Schèmes

Cognitifs de Base :

- Le SCB LEXIQUE regroupe les connecteurs lexicographiques :

o d’équivalence : (guerre/conflit armé) ;

o d’opposition : (guerre/paix) ;

o et de définition : (guerre/acte de violence dont le but est de forcer

l'adversaire à exécuter notre volonté) ;

- Le SCB VOISINAGE réunit l’ensemble des connecteurs exprimant une relation

de renvoi à :

o une classe incluante : (Citroën/automobile) ;

o une classe incluse : (automobile/ Citroën) ;

o une classe co-incluse : (Citroën/Peugeot) ;

- Le SCB COMPOSITION rassemble les connecteurs établissant une relation :

o du tout à la partie : (maison/salon) ;

o de la parti au tout : (cuisine/maison) ;

o et de la partie à la partie : (chambre/cuisine) ;

- Le SCB PRAXIE réunit l’ensemble des connecteurs liés à la description d’une

action selon la formule suivante : acteur*action*objet*outil (par exemple : le

peintre peint la toile avec un pinceau). A partir de cette formule, on compose les

éléments deux à deux et on obtient alors douze connecteurs.

- Le SCB ATTRIBUTION regroupe les connecteurs faisant correspondre un

attribut B à l’élément A, que cet attribut soit une caractéristique :

o Permanente : (pâtisserie/sucré) ;

o fréquente : (malade/alité) ;

o occasionnelle : (travail/soigné) ;

o normative : (soin/aseptique) ;

o évaluative : (vase/superbe) ;

o causale : (pluie/nuage) ;

o ou de conséquence : (alcool/ivresse).

Le type de relations et leur fréquence qu'un item entretient avec les autres éléments de la

représentation, permettent de calculer la valence de cet item, mettant ainsi en évidence

sa centralité.

59

2. METHODOLOGIE DE RECHERCHE EN SCIENCES SOCIALES

Le choix de la méthodologie de recherche a été une étape primordiale et décisive pour le

recueil et l’analyse des informations afin de tester et de vérifier nos hypothèses. Avant

de retenir une méthode, il nous a paru indispensable de vérifier les avantages et les

inconvénients de chaque méthode de recherche.

En sciences sociales1, nous disposons de quatre grands types méthodes qui sont

représentées par :

- le questionnaire,

- l’entretien,

- l’observation directe,

- la recherche documentaire (le recueil de données existantes et leur analyse).

2.1. L’enquête par questionnaire

Le questionnaire est utilisé lorsque l’on souhaite évaluer une population importante.

Compte tenu du grand nombre de répondants et du traitement quantitatif des

informations celui-ci doit-être très élaboré. En effet, chaque réponse aux questions

posées est normalement précodée de façon à choisir les réponses parmi celles

proposées.

Il existe 2 types d’administration du questionnaire :

- Il est dit d’« administration indirecte » lorsque l’enquêteur le complète lui-même à

partir des réponses fournies par le répondant ;

- Il est dit d’« administration directe » lorsque le répondant remplit lui-même le

questionnaire.

Cette méthode a pour objectifs :

- De connaître une population en tant que telle (ses conditions, son mode de vie,

ses valeurs, ses opinions…).

- D’analyser un phénomène social en interrogant les individus de la population

concernée.

- Dans tous les cas où il est nécessaire d’interroger une grand nombre de

d’individus.

1 QUIVY R. CAMPENHOUDT L.V. (1995) Manuel de recherche en sciences sociales, Paris, Ed Dunod,

288p.

60

Tableau VI : Le questionnaire

Avantages Limites et problèmes

- Permet de quantifier un nombre

considérable de données et de

réaliser de nombreuses analyses

de corrélation

- Permet de répondre à l’exigence

de la représentativité

- Lourdeur et coût du dispositif

- Superficialité des réponses

- Individualisation des répondants qui sont

considérés en dehors de leur système social

- Fragilité de la fiabilité du questionnaire

dépendant de la constitution de l’échantillon,

de la formulation des questions et de la

formation des enquêteurs

2.2. L’entretien

Il peut être semi directif (semi-dirigé), centré (focused interview) ou analyse d’histoires

de vies.

Cette méthode se caractérise par un contact direct entre l’enquêteur et le ses

interlocuteurs, en mettant en oeuvre les processus fondamentaux de communication et

d’interaction humaines.

Les informations retirées de l’entretien sont très riches et nuancées.

Cette méthode a pour objectifs :

- D’analyser le sens que les acteurs donnent à leurs pratiques et aux événements

auxquels ils sont confrontés.

- D’analyser un problème précis

- De reconstituer un processus d’action et d’expériences ou des événements

passés

61

Tableau VII : L’entretien

Avantages Limites et problèmes

- Le degré de profondeur des éléments

d’analyse recueillis

- La souplesse et la faible directivité

- Recueil des témoignages et des

interprétations dans le respect du

cadre de référence des interlocuteurs

- Sa souplesse : l’absence de directives

peut faire peur aux interlocuteurs qui

ont en besoin ou laisser place au

débordement

- Le niveau de compétence de

l’interviewer

- Subjectivité dans l’analyse des

informations recueillies qui doivent

prendre en considération le contexte de

l’entretien.

2.3. L’observation directe

Hormis le cas de la recherche-action, elle est basée sur le visuel et capte les

comportements au moment où ils se produisent et sans l’intermédiaire d’un document

ou d’un témoignage.

L’acte d’observer est néanmoins structuré par une grille d’observation préalablement

constituée.

Cette méthode a pour objectifs :

- l’analyse du non verbal et de ce qu’il révèle

- de compléter d’autres méthodes d’analyse des processus d’action et de

transformation sociale

Tableau VIII : Observation directe

Avantages Limites et problèmes

- Saisi des comportements et

événements sur le vif

- Recueil d’un matériau d’analyse

relativement spontané car non suscité

par le chercheur

- Difficultés pour se faire accepter

comme observateur par les groupes

concernés

- Risque de subjectivité dans

l’interprétation de l’observation

- Problèmes au niveau de construction de

la grille

62

2.4. Le recueil de données existantes : données secondaires et données

documentaires

L’analyse des documents s’opère dans l’objectif d’y trouver les informations utiles pour

étudier un autre objet. Il n’est donc pas nécessaire de consacrer d’importantes

ressources pour récolter ce qui existe déjà, quitte à faire subir quelques adaptations à ces

données. La récolte des données existantes peut poser de nombreux problèmes, c’est

pourquoi le recueil de données existantes est considéré comme une véritable méthode

de recherche.

Cette méthode a pour objectifs :

- L’analyse de phénomènes macrosociaux

- L’analyse des changements sociaux et du développement historique des

phénomènes sociaux

- L’analyse du changement dans les organisations

- L’étude des idéologies, des systèmes de valeurs et de la culture au sens large.

Tableau IX : Recueil de données existantes

Avantages Limites et problèmes

- Economie de temps et d’argent

- Evite le recours abusif aux sondages

et aux enquêtes

- Mise en valeur d’un important

matériau documentaire

- L’accès aux documents n’est pas

toujours possible (problèmes

d’accessibilité, de confidentialité…)

- Adéquation des données aux exigences

de la recherche

- Adaptation ces données aux exigences

du chercheur

63

3. CHOIX METHODOLOGIQUES

Différents outils ont servi pour conduire l'enquête et recueillir les donnés :

Un questionnaire écrit succinct rempli par les médecins généralistes d’Angers dans

la Région des Pays de Loire (soit 156 médecins) portant sur la représentation

sociale des sages-femmes dans le milieu médical. La recherche des adresses a été

faite à partir de l’annuaire électronique « France Télécom » et la transmission de

l’enquête s’est donc effectuée par voie postale.

Le questionnaire était constitué de 4 questions. Les deux premières permettant

d’identifier le profil de notre population en ce qui concerne le sexe, l’âge et l’année

d’obtention du Diplôme de Médecine. Les deux questions suivantes nous

permettant d’évaluer la représentation sociale ont été formulées de la manière

suivante :

1. par la méthode d’association libre dans un premier temps : Lorsque vous

entendez le mot « Sage-Femme » quels sont les cinq mots ou expressions qui

vous viennent spontanément à l’esprit ?

2. et par la méthode de hiérarchisation dans un deuxième temps : Maintenant,

classez-les dans l’ordre d’importance que vous leur accordez. Mettez le

chiffre 1 devant le plus important, et ainsi de suite, par ordre d’importance

décroissant jusqu’à 5.

Concernant le bordereau de recueil de données, la saisie informatique a été réalisée

sur le logiciel Ecxel et l’analyse statistique a été effectuée à partir du logiciel

d’épidémiologie d’Atlanta « Epi-Info ». Pour comparer les valeurs qualitatives nous

avons utilisé le test du Chi2 et le test exact de Fisher lorsqu’une des valeurs

attendues était inférieure à 5. Les différences étaient considérées comme

statistiquement significatives lorsque la valeur de p était strictement inférieure à

0,05.

Constitution d’un groupe de travail sur l'intégration de la formation des sages-

femmes dans le dispositif LMD au sein du Collectif Associatif et Syndical des

Sages-Femmes (CASSF)1. Six réunions ont eu lieu au Conseil National de l’Ordre

des Sages-Femmes :

1 Annexe 3

64

- le samedi 9 décembre 2005 ;

- le samedi 4 février 2006 ;

- le samedi 1er

avril 2006 ;

- le samedi 20 mai 2006.

- le mardi 11 juillet 2006 ;

- le samedi 2 septembre 2006.

Participation au Colloque de Marseille organisé le lundi 20 février 2006 sur le

thème « La santé, Quelles Formations pour Quels Métiers ? » Les Actes de ce

Colloque nous ont été transmis le 13 juillet 2006 par Courriel par Madame Julie

BEAUDET, Attachée de presse et de communication de l'Université de la

Méditerranée1. Les différentes personnalités ayant participé à ce colloque sont

2 :

- Deux ministres : le ministre de la santé et des solidarités et le ministre délégué à

l’enseignement supérieur et à la recherche ;

- Le Directeur de l’enseignement supérieur ;

- Cinq présidents d’Universités ;

- Cinq doyens d’UFR de Médecine, d’Odontologie, de Pharmacie ;

- Deux membres de l’Académie National de Médecine ;

- Le représentant de la Direction Générale pour la Santé (DGS)

- Le représentant de la Direction de l’Hospitalisation et de l’Organisation des

Soins (DHOS) ;

- Une directrice d’Ecole de Sages-Femmes ;

- Un représentant des Directeurs généraux des Centre Hospitalier Universitaire ;

- Des représentants des associations d’étudiants ;

Pour faire suite à ce colloque, 4 membres du CASSF ont participé à la Commission

d’intégration des professions médicales et pharmaceutiques au cursus LMD, créée à

l’initiative du Ministre Délégué à l’Enseignement Supérieur et à la Recherche et du

Ministre de la Santé et des Solidarités, à la suite d’une lettre de mission datée du

31 mars 2006. Cette commission s’est réunie à 8 reprises, d’avril à juin 2006. Les

membre du CASSF qui ont participé à cette Commission sont :

- deux Directrices d’Ecole de sages-femmes en tant que membres de

l’Association des Sages-Femmes Enseignantes Françaises :

1 Annexe 5

2 Annexe 2

65

Françoise NGUYEN, Directrice de l’école de Sages-Femmes de Poissy

et Présidente de ASFEF ;

Caroline DURIER, Directrice de l’école de Sages-Femmes de Rouen et

membre de l’ASFEF ;

- deux étudiants sages-femmes en tant que membres de l’Association Nationale

des Etudiants Sages-Femmes :

Christophe DI VINCENTO

Mathilde PELISSE

- Cette commission à été animée par Monsieur le Professeur Christian

THUILLEZ, Doyen de la faculté de médecine de Rouen.

D'autres informations ont été tirées des documents écrits dont une partie émanant :

- de l'Académie Nationale de Médecines1 ;

- de l’Université d'Angers2 ;

- de l’Université Nantes3 ;

- de l’Université de Paris XI du Kremlin- Bicêtre4 ;

- de textes législatifs ;

- du Rapport MATTEI, Commission sur la création d’un DEUG Santé, 1997 ;

- du Rapport DEBOUZIE, Commission pédagogique nationale de la première

année des études de santé. 20 juillet 2003 ;

- Compte-rendu de la réunion du 26 avril 2006 de la commission sur l’intégration

des formations médicales et pharmaceutiques dans le cursus LMD ;

- Compte-rendu de la réunion du 4 mai 2006 de la commission sur l’intégration

des formations médicales et pharmaceutiques dans le cursus LMD ;

- Compte-rendu de la réunion du 9 mai 2006 de la commission sur l’intégration

des formations médicales et pharmaceutiques dans le cursus LMD ;

- et du Rapport THUILLEZ, Commission sur l’intégration des professions

médicales et pharmaceutiques au cursus LMD, 31 juillet 2006 ;

1 Annexe 4

2 Annexe 8

3 Annexe 9

4 Annexe 10

66

Nous avons également consulté le site Internet de l’Association Nationale des

Etudiants Sages-Femmes (ANESF) et le site Internet du Conseil National de l’Ordre

des Sages-Femmes (CNOSF) ;

67

RESULTATS

68

1. ENQUÊTE PAR QUESTIONNAIRE

Le 1er Juin 2006, 85 questionnaires nous étaient parvenus.

L’enquête a permis de recenser les représentations sociales à partir de 85 questionnaires

sur 156 (soit un taux de réponses de (54,5 %)

Notre population d’étude est représentée par 28 femmes (soit 32,9 %) et 57 hommes

(soit 67,1 %).

L’âge moyen des médecins généralistes qui ont répondus à cette enquête était de 47 ans

avec des extrêmes allant de 30 à 60 ans.

Chaque mot utilisé a été classé par thème.

Afin de distinguer les éléments du noyau central, les éléments périphériques et les

éléments contrastés, nous avons utilisé et réalisé une courbe de distribution des réponses

de la population pour chacun des items (du moins important vers le plus important).

1.1. Les éléments du noyau central

La courbe en « J » est le profil des éléments centraux. Ils sont massivement choisis

comme les plus importants. Par cette méthode nous pouvons confirmer les deux

éléments centraux.

Pour notre population d’étude la « sage-femme » réalise des « accouchements » et il

s’agit d’un « métier féminin ». En effet, 44 % de la population d’étude considèrent

l’accouchement comme étant l’activité la plus importante et la plus représentative. La

deuxième évocation de grande importance (pour 12 % de la population) est le métier

féminin. Les résultats de ces deux items sont statistiquement significatifs.

1.1.1. Accouchement

Item : Accouchement

04

1418

37

0

510

1520

25

3035

40

Le moins

important

De faible

importance

De

moyenne

importance

Important Le plus

important

69

Tableau X : Accouchement

Items Le moins

important

Le plus

important Khi

2 p

Accouchement :

accouchement

naissance

vie

travail

délivrance

0 37 47,29 0.00000

1.1.2. Métier féminin

Item : Métier féminin

2 23

1011

0

2

4

6

8

10

12

Le moins

important

De faible

importance

De moyenne

importance

Important Le plus

important

Tableau XI : Métier féminin

Items Le moins

important

Le plus

important Khi

2 p

Métier féminin :

Femme

Féminité

métier féminin

milieu de femmes

« Monde à part »

2 11 6,75 0.009

70

1.2. Les éléments périphériques

Dans notre travail nous pouvons mettre en évidence les éléments périphériques dont le

statut est d’être « moyennement » important. Selon la technique des courbes, 7 items

correspondent à la courbe en « cloche » (type courbe de Gauss). Il s’agit des thèmes

suivants :

o « suivi de la grossesse » ;

o « qualités humaines » ;

o « compétences » ;

o « Education à la santé » ;

o « Sécurisante » ;

o « prise en charge maternelle en suites de couches » ;

o « travail difficile ».

1.2.1. Suivi de la grossesse

Item : Suivi de la grossesse

7

11

18

25

12

0

5

10

15

20

25

30

Le moins

important

De faible

importance

De moyenne

importance

Important Le plus

important

Tableau XII : Suivi grossesse

Items Le moins

important

Le plus

important p

Suivi de la grossesse :

Femme enceinte

Grossesse

surveillance de la

Grossesse

Préparation à la naissance

Accompagnement

Respiration

7 12 NS

71

1.2.2. Qualités humaines

Item : Qualités humaines

45

910

5

0

2

4

6

8

10

12

Le moins

important

De faible

importance

De moyenne

importance

Important Le plus

important

Tableau XIII : Qualités humaines

Items Le moins

important

Le plus

important p

Qualités humaines :

Dévouement

Disponibilité

Patience,

Calme

Ecoute,

Relation, relationnel

Vocation

Accueil

Entretien

Douceur,

Tendresse

Chaleur humaine

Bienveillance

Soutien,

Proximité,

Respect

4 5 NS

72

1.2.3. Compétences

Item : Compétences

6

4

5

8

4

0

1

23

4

5

67

8

9

Le moins

important

De faible

importance

De moyenne

importance

Important Le plus

important

Tableau XIV : Compétences

Items Le moins

important

Le plus

important p

Compétence :

savoir-faire ; savoirs ;

efficacité ; sérieux ;

expérience ; compétence d’un

obstétricien non chirurgien ;

sagesse, instruite et raisonnée

6 4 NS

1.2.4. Education à la santé

Item : Education santé

2

4 4

0

1

0

0,5

11,5

2

2,5

33,5

4

4,5

Le moins

important

De faible

importance

De moyenne

importance

Important Le plus

important

73

Tableau XV : Education à la santé

Items Le moins

important

Le plus

important p

Education à la santé :

Information

Explication

Prévention

Education

Pédagogue

Conseille

1 2 NS

1.2.5. Sécurisante

Item : Sécurisante

0

1

3

4

2

0

0,5

11,5

2

2,5

33,5

4

4,5

Le moins

important

De faible

importance

De moyenne

importance

Important Le plus

important

Tableau XVI : Sécurisante

Items Le moins

important

Le plus

important p

Sécurisante

Rassurante

Sécurisante

Prendre en charge

0 2 NS

74

1.2.6. prise en charge maternelle en suites de couches

Item : Suivi maternel

3

5

3

2

00

1

2

3

4

5

6

Le moins

important

De faible

importance

De moyenne

importance

Important Le plus

important

Tableau XVII : Suivi maternel

Items Le moins

important

Le plus

important p

Prise en charge maternelle en suites

de couches

Mère

Post-partum

Suites de couches

Suivi puerpéral

3 0 NS

1.2.7. travail difficile

75

Item : Travail difficile

1

6

3

2

00

1

2

3

4

5

6

7

Le moins

important

De faible

importance

De moyenne

importance

Important Le plus

important

Tableau XVIII : Travail difficile

Items Le moins

important

Le plus

important p

Travail difficile :

Gardes

Nuits

Travail difficile

Eprouvant

Travail ingrat

Métier difficile

1 0 NS

1.3. Les éléments contrastés

La courbe en « U » témoigne que l’élément considéré donne lieu à des jugement très

contrastés de la part de la population. Pour certains il est très caractéristique, pour

d’autres, pas du tout. Cette configuration peut révéler l’existence de deux sous-groupes

qui s’opposent précisément sur la centralité de cet élément précis.

Dan notre étude deux items correspondent à des éléments contrastés, il s’agit :

o D’« activité hospitalière » ;

o D’« acteur du réseau de périnatalité ».

1.3.1. Activité hospitalière

76

Item : Activité hospitalière

8

4

32

7

0

1

23

4

5

67

8

9

Le moins

important

De faible

importance

De moyenne

importance

Important Le plus

important

Tableau XIX : Activité hospitalière

Items Le moins

important

Le plus

important p

Activité hospitalière

Hôpital ;

maternité ;

salle d'accouchement ;

on n’en trouve plus en libéral

8 7 NS

1.3.2. Acteur du réseau périnatal

Item : Réseau périnatal

5

0 0 0

3

0

1

2

3

4

5

6

Le moins

important

De faible

importance

De moyenne

importance

Important Le plus

important

Tableau XX : Réseau périnatal

77

Items Le plus

important

Le moins

important p

Acteur du réseau de périnatalité :

Lien avec les médecins et

obstétriciens qui suivent aussi

les grossesses

Confraternelle

Relations conflictuelles avec les

obstétriciens

Complémentaire de

l’obstétricien et du pédiatre

Cheville ouvrière du pôle mère-

enfant

Indispensable

3 5 NS

78

1.4. Les autres éléments évoqués

Tableau XXI : Autres évocations des médecins généralistes au terme « sage-femme »

Items Le moins

important

De faible

importance

De

moyenne

importance

Important Le plus

important

Nouveau-né :

Enfant, nouveau-né

sain et sauf, bébé,

nourrisson

4 4 3 3 3

Allaitement 1 1

Activité clinique :

Indépendance dans

le suivi, le diagnostic

et la prescription ;

droit de

prescription ; trop

d’autonomie

3

Suivi de grossesses

pathologiques :

Menace

d’accouchement

prématuré et toxémie

gravidique

4

Gynécologie,

pathologies

féminines

1 1

Douleurs,

contractions 2 2

Episiotomie 1

Rééducation

périnéale 7 4 2 1

Echographie 3 1

Monitoring 1 1

Technologie 1

Domicile 1

Les hommes sont

sous représentés, et

pourquoi pas les

hommes

2

Emotions : Joie,

satisfaction,

bonheur, pleurs

1 2

79

Première année de

formation commune

avec les médecins

1

Beau métier 1

Caractère, maîtresse

femme 2 1

Blouse rose,

blanche, bleue 1 2 1

infirmière 1

80

ANALYSE ET DISCUSSION

81

1. REPRESENTATION SOCIALE DE LA SAGE-FEMME

1.1. Critique de la méthodologie

Le taux de réponse à cette enquête est satisfaisant, supérieur à 50%. Afin d’obtenir un

taux plus important, il aurait été nécessaire de faire une relance téléphonique 15 jours

après l’envoie du questionnaire. Ce taux de réponse est certainement dû à la

présentation du questionnaire qui était constitué de quatre questions fermées et de deux

questions simples sur la représentation sociale de la « sage-femme ».

Nous avons choisi Angers comme lieu d’enquête du fait que les médecins généralistes

de cette ville ne me connaissent pas personnellement contrairement à ceux de Poitiers.

Cette ville correspond à mon lieu de résidence, de formation initiale et d’exercice

professionnel durant 28 ans (de 1977 à 2005).

Cependant, pour ce qui concerne la présentation de l’enquête au début du questionnaire

il aurait été plus judicieux de ne pas mentionner mon appartenance à la profession sage-

femme afin d’éviter un biais d’information sur la représentation sociale. Pour éviter ce

biais j’aurai dû me présenter en tant qu’étudiante en sciences de l’éducation. Compte

tenu de ce biais certains éléments de la représentation ont pu échapper à l’analyse. Cette

lacune dans l’information serait sans grande conséquence si elle concernait les éléments

périphériques. Or, certains éléments masqués et cachés appartenant à la zone muette

peuvent appartenir à la zone du noyau central. L’absence de ces éléments peuvent

totalement fausser la représentation. Ces éléments de la zone muette concernent surtout

les éléments « contre-normatifs ». Ils constituent en quelque sorte, la partie non

avouable de la représentation.

Puisque le sujet a du mal à assumer certaines de ses idées, nous aurions dû utiliser la

technique de substitution en permettant aux médecins généralistes de les attrIbuer à

d’autres qu’à lui-même. Dans notre étude il suffisait d’utiliser le « grand public » et de

formuler deux autres questions en ces termes :

A votre avis, si on demandait aux « Français en général » d’effectuer la même chose

que vous venez de faire, quels sont, selon vous, les 5 mots ou expressions qu’ils

donneraient quand on leur dit « sage-femmes » ?

82

Parmi ces mots, quel est celui qu’ils (les français) considéreraient comme le plus

important. Mettez le chiffre 1 devant le plus important pour eux, puis le chiffre 2 et ainsi

de suite jusqu’à 5.

1.2. Définition de la sage-femme

En Grèce antique, on parlait de maïeutique, ou l’art d’accoucher, qui avec le temps et

sous l’influence de Socrate a fini par désigner un mode d’échange philosophique.1

En France, avant la création de la profession de sage-femme (Moyen Age et

Renaissance), on observait, de façon marginale, le terme d’« obstétrice ».1

1.2.1. Selon le Grand Robert2

Au sens étymologique, le nom « sage-femme » apparaît sous cette forme en 1212. On

trouve aussi des variantes « femme sage » ainsi que « sage-mère » (XIV siècle) et

« mère sage » (1609). En 1505 sur un acte de l'Hôtel-Dieu on retrouve le terme

technique de « saige-femme », de sage au sens de « instruit, savant », et femme.

Dans sage-femme, le mot fait référence à la femme qui est chargée d'accoucher les autres

femmes. Il est synonyme d’accoucheuse et de matrone.

Personne exerçant une profession médicale dont la compétence s'étend à la surveillance

de la grossesse, à l'accouchement normal et à sa préparation ainsi qu'à la surveillance

post-natale de la mère et du nouveau-né.

« Dans la nouvelle politique de santé, la sage-femme, qu'elle soit salariée ou libérale,

est l'acteur numéro un dans la surveillance de la grossesse, dans la préparation à la

naissance, dans la pratique de l'accouchement normal ainsi que dans les problèmes de

prévention et d'éducation sanitaire se rapportant à la naissance. Son rôle dans la

prévention périnatale n'est plus à démontrer »3

La fonction médicale de sage-femme étant ouverte aux hommes depuis 1980, la

désignation a fait l'objet d'un débat terminologique. On a proposé sage-homme, matron

(sur le féminin matrone), maïeuticien ou maïeutiste, parturologue, etc. Contre l'avis de

l'Académie qui proposait maïeuticien, l'Assemblée nationale a décidé de maintenir pour

les deux sexes l'appellation de sage-femme

1 http://wikipedia.org

2 Version CD Rom, LeGrand Robert de la langue française, édition 2005.

3 J. RALITE (ministre de la Santé), Disc. à l'Assemblée nationale du 12 mai 1982 (extrait du Grand Robert)

83

Fénélon proposait jadis à l'Académie de créer des mots, fût-ce avec un peu d'artifice. Il

eût sans doute été intéressé par une « occupation » de l'Académie, appelée en

novembre par un ministre à définir comment désigner l'homme qui exerce depuis 1980

la profession de sage-femme. Problème délicat, qui avait été soulevé l'an passé devant

l'opinion. 174 termes étaient proposés par 250 médecins : parturiteur, obstétricien,

naisseur, materniste, enfanteur, dégrosseur, sage-homme — voire même « Monsieur la

Sage-Femme » (comme on dit Madame le Ministre). L'Académie a tranché : on dira

maïeuticien (…).

Désormais, les maïeuticiens, les maïeuticiennes auront pignon sur rue. Je ne sais si les

maïeuticiennes, fières de ce nom grec, ne regretteront pas le mot si beau, si français, de

« sage-femme », qui remonte au XIIIe siècle »

1

1.2.2. L’organisation mondiale de la santé (OMS)

L’OMS définit la sage-femme comme : « une personne qui a suivi un programme de

formation reconnu dans son pays, a réussi avec succès les études afférentes et a acquis

les qualification nécessaires pour être reconnue ou licenciée en tant que sage-femme.

Elle doit être en mesure de donner la supervision, les soins et les conseils à la femme

enceinte, en travail et en période post-partum, d’aider lors d’accouchement sous sa

responsabilité et prodiguer des soins aux nouveau-nés et aux nourrissons. Ses soins

incluent des mesures préventives, le dépistage des conditions anormales chez la mère et

l’enfant, le recours à l’assistance médicale en cas de besoin et l’exécution de certaine

mesures d’urgence en l’absence d’un médecin. Elle joue un rôle important en éducation

sanitaire, non seulement pour les patientes, mais aussi pour les famille et la préparation

au rôle de parents et doit s’étendre dans certaines sphères de la gynécologie, de la

planification familiale et des soins à donner à l’enfant. La sage-femme peut pratiquer

en milieu hospitalier, en clinique, à domicile ou en tout autre endroit ou sa présence est

requise. »

1.3. Analyse des évocations hiérarchisées

Les éléments de la zone du noyau central regroupent tous les éléments très fréquents et

très importants de la représentation.

1 J. GUITTON, in le Figaro, 7 déc. 1981. (extrait du Grand Robert)

84

Pour notre population d’étude la « sage-femme » réalise des « accouchements » et il s’agit

d’un « métier féminin ». En effet, 44 % de la population d’étude considèrent

l’accouchement comme étant l’activité la plus importante et la plus représentative. La

deuxième évocation de grande importance (pour 12 % de la population) est le métier

féminin. Les résultats de ces deux items sont statistiquement significatifs (Tableau X et XI).

Comme chacun le sait, les métiers sont traditionnellement associés au sexe masculin ou

au sexe féminin. Les notions de « métier féminin » et « métier masculin » se sont

construites en opposition. Alors que les hommes mobiliseraient leur force physique

dans leur emploi, les femmes exerceraient quant à elles des métiers les rapprochant de

leur rôle maternel. On retrouve bien ici le principe de la division sexuelle. Exclues de

l’exercice de certaines tâches les femmes ne pourraient pas avoir les mêmes activités

que les hommes et se retrouveraient la plupart du temps dans une relation inégale, de

dépendance vis-à-vis de ces derniers. Selon Pierre BOURDIEU, les métiers de femmes

sont, par définition, conformes à l’idée que l’on se fait de la femme, donc, ce sont les

moins « métiers » des métiers. Parce que les vrais métiers sont des métiers d’homme.

Un métier de femme est censé exprimer ses dispositions « naturelles » ou considérées

comme telles1. En qualifiant de « travail de femme » ou de « travail d’homme » telle ou

telle tâche, les employeurs redéfinissent en fait sans cesse les frontières de la

« féminité » et de la « masculinité » en fonction de leurs besoins. Dans le domaine de la

santé, certains métiers comme ceux de la médecine sont dits masculins du fait de leur

formation dite « scientifique » alors que les métiers de secrétaire médicale,

d’infirmière, d’assistante sociale, …., sont étiquetés comme féminins. Dans le cadre des

représentations sociales, notre profession de sage-femme fait donc partie de la catégorie

féminine.

Dans notre travail nous avons mis en évidence les éléments périphériques dont le statut

est d’être « moyennement » important. Selon la technique des courbes, 7 items

correspondent à la courbe en « cloche » (type courbe de Gauss). Il s’agit des thèmes

suivants :

o « suivi de la grossesse » ;

o « qualités humaines » ;

o « compétences » ;

o « Education à la santé » ;

1 BOURDIEU Pierre, La domination masculine, Paris, Seuil, 1998, 139p.

85

o « Sécurisante » ;

o « prise en charge maternelle en suites de couches » ;

o « travail difficile ».

Au travers des éléments périphériques de la représentation, le métier féminin de « sage-

femme » correspond à ce que l’on assigne comme qualités premières au femmes : la

fonction « d’accompagnement » dans le cadre du suivi de la grossesse, le

« dévouement » vis-à-vis des femmes, la fonction « maternante », « sécurisante »,

« l’aspiration au contact et à la communication », la « patience », la « douceur », la

« disponibilité », et l’« éducation » à la santé dans le cadre de la prévention.

Nous pouvons néanmoins espérer qu’à l’avenir, du fait de l’évolution de la profession

vers un haut degré de technicité (surveillance échographique, réanimation du nouveau-

né à la naissance, etc..) une reconnaissance comme étant également un métier

technique. Mais, ceci ne pourra évoluer à partir du moment ou un métier ne sera pas

dévalorisé sous prétexte qu’il est majoritairement exercé par des femmes.

2. LA PREMIERE ANNEE DES ETUDES MEDICALES

Selon Pierre AMBROISE-THOMAS et André ARENGO1, cette première année cumule

plusieurs inconvénients majeurs :

« accessible à tous les bacheliers, ses effectifs débordent largement les possibilités

d’accueil des Facultés. Ceci conduit à des solutions insatisfaisantes, voire

inacceptables, sur le plan pédagogique : répétition à l’identique des cours, cours en

vidéotransmission, enseignements dirigés pléthoriques, suppression de fait des

échanges enseignants-étudiants, etc.

ne retenant que 10% environ des inscrits, il met en situation d’échec, souvent

après deux ans, un nombre considérable d’étudiants dont la réorientation est aussi

difficile que douloureuse.

il représente une fraction déraisonnable des charges d’enseignement des

facultés et son coût humain et financier devient prohibitif avec l’inflation du nombre

d’étudiants.

ses programmes sont pléthoriques sans toujours présenter d’intérêt pour de

1 Communiqué de presse de ACADEMIE DE MEDECINE du 24 janvier 2006 (Annexe 4)

86

futurs médecins.

Enfin, la majorité des étudiants ne réussissent au concours de PCEM1 qu’après avoir

redoublé. Ils consacrent donc 25% de leurs études médicales en Faculté à cette

première année. Après cette préparation intense, le PCEM2 est souvent perçu comme

une année « semi-sabbatique ». Au total, le premier cycle des études médicales

comprend deux, voire trois, années de faible valeur formatrice. »

Figure 2 : Devenir d’une cohorte hypothétique de 1000 bacheliers entrant en

PCEM1 (Extrait du rapport DEBOUZIE p. 25)

3. DU DEUG SANTE A LA LICENCE EN SCIENCES MEDICALES ET

PHARMACEUTIQUES

Afin de remédier à ce système injuste, stérile, et à ce « gâchis humain », Monsieur le

Professeur MATTEI et Monsieur le Professeur ETIENNE proposaient dans leur rapport

en 1997 :

87

o D’instaurer un DEUG santé qui clôturerait le premier cycle des études

médicales ;

o De créer des université de santé qui regrouperaient l’ensemble des formations

de santé ;

o D’ouvrir davantage le 2ème

cycle sur des formations pluridisciplinaires validées

par des tests d’évaluation ;

Le DEUG santé serait attribué à ceux qui auraient obtenu la moyenne, ce cursus du

DEUG santé permettant également un classement autorisant les étudiants à s’orienter en

médecine en fonction de leur rang et des places disponibles.

L’ancien ministre de l’éducation, Claude ALLEGRE, prévoyait que les lauréats de ce

DEUG, reçu avec mention, désireux d’accéder aux études médicales et pharmaceutiques

(regroupant trois filières : médecine-pharmacie-odontologie), devraient passer un

concours sur dossier et entretien tout en préservant le nécessaire numerus clausus.

Ce projet a suscité de vives réactions aussi bien de la part des étudiants, que des

enseignants et des syndicats. Ils ont dénoncé un allongement des études, un concours sur

dossier susceptible d’ouvrir la voie au favoritisme et un décloisonnement attentatoire à

la spécificité des diverses filières.

En 2002, Monsieur le Professeur DEBOUZIE1 (Président de l’Université de Lyon)

propose la mise en place d’une première année commune des études de santé aux

14 professions de santé suivantes : médecin, pharmacien, chirurgien-dentiste, sage-

femme, infirmier, masseur-kinésithérapeute, ergothérapeute, psychomotricien,

orthophoniste, orthoptiste, pédicure-podologue, audioprothésiste, manipulateur en

électroradiologie médicale et technicien en analyses biomédicales.

L’objectif de ce projet était de permettre à l’étudiant de choisir à l’issue de la première

année soit la voie A dite « sciences » correspondant aux formations médicales et

pharmaceutiques, soit la voie B dite « sciences humaines et sociales » correspondant

aux formations paramédicales.

Comme dans le système LMD, l’année commune était organisée en deux semestres : le

premier comportait un tronc commun à tous les étudiants. Chaque étudiant choisissait

ensuite, soit la voie dite « sciences », soit la voie dite « sciences humaines et sociales ».

1 Rapport DEBOUZIE

88

Tous les modules proposés dans l’année commune, étaient déclinés en crédits ECTS,

reconnus dans tous les établissements d’enseignement supérieur.

Afin de respecter le « numerus clausus » et les quotas, la commission avait retenu le

principe de concours, organisés par université, séparés par profession de santé, avec

attribution d’un coefficient à chacun des modules pouvant varier selon le concours.

Chaque étudiant devait choisir, à la fin du premier semestre, le ou les concours qu’il

présentera. « Le nombre de concours choisis était laissé à l’appréciation de chaque

étudiant ».

« Les concours de toutes les professions de santé se déroulent en deux phases, une

admissibilité suivie d’une admission. L’admission est décidée sur l’ensemble des notes :

d’une part, les épreuves écrites des modules (…) avec leurs coefficients, et d’autre part,

un oral. »

« La commission propose de réserver une part significative du numerus clausus ou du

quota de chaque profession, par accès direct, sur dossier :

- de professionnels de la santé pour une validation des acquis de l’expérience,

- de titulaires d’une licence ou d’un master.

La part du numerus clausus ou du quota réservé à ces passerelles ne devrait pas être

inférieure à 10 %, avec des variations selon les professions. »

En mai 2004, Madame Monique LAVAULT, Directrice de l’école de sages-femmes de

Toulouse (en tant que rapporteur) présente en assemblée générale les propositions

suivantes élaborées par notre groupe de travail créé au sein de l’ASFEF :

- Un cursus de formation pré-licence organisé en 6 semestres commune aux

3 professions médicales (médecine, odontologie et sage-femme), ce cursus :

o Etait constitué d’unités d’enseignement obligatoires communes aux

3 filières médicales, d’unités d’enseignement optionnelles à choix sur

une liste correspondant à des unités d’enseignement spécifiques et

d’unités d’enseignement libres dispensées éventuellement dans une autre

composante de l’université ;

o Permettait d’intégrer une formation clinique dès L2, soit 27 semaines

temps plein (à 35 heures par semaine au lieu de 40 heures actuellement)

répartie sur L2 et L3 :

89

3 semaines d’initiation aux soins infirmiers entre L1 et L2

(pendant la période d’été) ;

6 semaines de soins généraux (en médecine) durant L2 ;

6 semaines de soins généraux (en chirurgie) entre L2 et L3

(pendant la période d’été) ;

6 semaines en suites de couches auprès des mères et des nouveau-

nés durant L3 ;

6 semaines en salle de naissance entre L3 et M1 (pendant la

période d’été) ;

o Permettait la délivrance d’un diplôme licence médicale pour les étudiants

qui auront validés les UE par l’obtention de 180 ECTS ;

o Organisait une sélection pour l’inscription en Maser Professionnel en

fonction du « numerus clausus ». Cette sélection pouvait être réalisée sur

dossier suivi d’un oral d’admission éventuellement.

o Permettait la réorientation des étudiants qui n’étaient pas admis à

s’inscrire à l’un des trois Masters Professionnels Médicaux, dans un autre

parcours de formation sous réserve d’acceptation par l’équipe

pédagogique d’accueil, en gardant le bénéfice de leurs 180 ECTS par

transfert.

- Puis un cursus de formation professionnel post-licence en 3 ans dispensé dans les

écoles de sages-femmes (afin de maintenir le niveau de formation clinique actuel qui

est de 105 semaines de stages sur l’ensemble de la formation) avec délivrance du

Diplôme d’Etat et du Diplôme Master2 Professionnel.

Ces propositions ont suscité des réactions négatives de la part des membres de

l’association en dénonçant un allongement des études à 6 ans.

Or dans le contexte actuel cet allongement des études existe déjà puisque la majorité des

étudiants ont fait deux années en PCEM1 accompagnées d’une préparation privée au

concours plutôt coûteuse pour les parents qui est d’environ 3000 euros par année.

Ce projet avait l’avantage de s’intégrer parfaitement au dispositif LMD.

La régulation du nombre d’étudiant en deuxième année est fixée actuellement par le

« numerus clausus ». Or la proposition d’une licence médicale offrait à l’étudiant la

possibilité de s’orienter progressivement ou de se réorienter en fonction des UE

optionnelles tout en conservant une formation cohérente.

90

L’obtention d’une licence médicale devait également permettre aux étudiants de quitter

la formation avec un réel diplôme et faciliter la réorientation si nécessaire. En effet, à

l’heure actuelle, un étudiant qu’il soit sage-femme, en médecine ou en odontologie

souhaitant se réorienter au cours de son cursus ne peut le faire car il n’a pas de diplôme

et donc pas d’équivalences.

Avoir la possibilité de diversifier et de personnaliser sa formation est un atout. Grâce

aux UE optionnelles ou libres, les étudiants avaient dans cette proposition la possibilité

de personnaliser leur formation dans d’autres composantes de l’université.

Dans son rapport, Monsieur le Professeur THUILLEZ, Doyen de l’UFR de Médecine

de Rouen, en accord avec les recommandations de l’Académie de Médecine1, préconise

également une année commune entre les études médicales et pharmaceutiques avec

l’organisation de 4 concours distincts.

o Quatre concours

L’auteur du rapport rappelle que « l’intégration des professions médicales et

pharmaceutiques au cursus LMD [est] difficile en raison de la nécessité qui nous à été

récemment rappelée de maintenir un concours en fin de 1ère

année, sans aucune

possibilité à l’entrée de cette 1ère

année (…) »

En effet, Monsieur CHARPENTIER2 (Président de la Conférence des Doyens de

Médecine) propose une sélection post-bac avant la 1ère

année de médecine et de prendre

en compte :

- « La mention du bac plus un entretien ;

- Les notes de seconde, première et terminale plus la mention du bac ;

- Le bac plus concours au mois septembre. »

Les étudiants se sont opposés fermement à l’idée d’une sélection post-bac.

Concernant ce concours certains aménagements sont prévus. « au contraire de la

situation actuelle qui à l’issue d’un même concours aboutit à la sélection des étudiants

qui seront autorisés à suivre des études de médecine, d’odontologie ou de maïeutique,

ce qui conduit, pour un grand nombre d’étudiants, à une sélection par défaut, lié à leur

rang de classement », Christian THUILLEZ propose « de faire en sorte que les quatre

filières médecine, odontologie, maïeutique et pharmacie fasse l’objet d’une sélection

distincte grâce à l’identification de quatre concours séparés ». Les critères d’évaluation

1 Communiqué de presse du 24 janvier 2006 (Annexe 4)

2 Colloque du 20 février 2006, Marseille (Annexe 5)

91

des UE mutualisées seraient les mêmes pour les quatre filières, mais elles seraient

affectées de coefficients différents. Un étudiant aurait la possibilité de présenté

plusieurs concours, voire les quatre concours.

Indépendamment de chacun des concours, les étudiants auront la possibilité de valider

et donc de capitaliser les UE qui pourront leur être utiles en cas de changement

d’orientation, de façon à leur permettre d’élaborer un parcours universitaire distinct des

quatre professions médicales et pharmaceutique.

o Une évaluation à la fin du premier semestre

Monsieur THUILLEZ propose également d’évaluer les étudiants à la fin du premier

semestre de la première année, « sur un contenu pédagogique correspondant au deux

tiers environ des UE mutualisées ». Les résultats de cette évaluation seraient

communiqués aux étudiants « dans les meilleurs délais » afin de permettre à ceux qui le

souhaitent, en fonction de leurs résultats de se réorienter précocement vers d’autres

filières universitaires et/ou professionnelles qui auront reconnu ces UE comme pouvant

s’intégrer à leur cursus. »

S’agissant du redoublement de la première année, l’auteur du rapport estime discutable

le fait qu’il s’agisse d’une réelle deuxième chance, « dans la mesure où pour plus de

90% des étudiants le résultat obtenu au deuxième concours était prévisible dès le

résultat du premier. » Toutefois, ce redoublement étant un « droit acquis » cher aux

étudiants, sa remise en cause n’est pas envisagé. En revanche, le rapporteur suggère

d’organiser un premier concours en mai et un second concours en septembre pour éviter

aux étudiants de perdre une deuxième année « inutile ».Les étudiants ne sont pas

favorables à cette proposition dans la mesure où il souhaitent pouvoir bénéficier d’une

réelle deuxième année de révision et ainsi acquérir davantage de maturité. Par contre, en

cas de maintien du redoublement, les membres de la commission jugent utile « de

prévoir une note seuil permettant à l’étudiant d’être autorisé à redoubler ».

« L’existence de cette note seuil qui pourrait être de 6/20 permettrait incontestablement

de limiter le nombre de redoublements inutiles et de permettre à l’étudiant de se

réorienter rapidement et de ne pas perdre une année, et bien entendu de diminuer

sensiblement les effectifs en L1 », explique Christian THUILLEZ.

o Prime aux non-redoublants

« Une prime reposant sur un bonus en terme de points accordés aux primants par

rapport au redoublants, situation rencontrée dans les concours d’entrée aux grandes

écoles n’est pas envisageable car légalité entre les candidats admis à se présenter à un

92

même concours est un principe général de droit (…) ». Par ailleurs, les étudiants ne sont

pas favorables à cette proposition. En revanche, il serait possible « de donner un autre

type de prime au non redoublant en permettant à l’étudiant non reçu au concours mais

qui à validé les UE des deux premiers semestres, de se réorienter dans un autre cursus,

de valider une autre Licence puis de réintégrer l’une des filières médicales ou

pharmaceutique en L2, après sélection sur dossier et entretien ». Ce type de possibilité

donnerait à l’étudiant une deuxième chance tardive d’avoir accès à l’une des quatre

filières et de valider un double cursus. De ce fait, le nombre d’étudiants en L1 pourrait

diminuer sensiblement », estime le rapporteur.

S’agissant de l’accès en 2ème

année de Licence, un accès direct, qui n’existe pas

actuellement, pourrait par ailleurs « être à un niveau de Licence, voire de Master validé,

pour des étudiants non intégrés dans une formation conduisant à une profession de santé

et pourrait concerner des étudiants d’horizons très divers tes que les étudiants en

sciences humaines et sociales, en droit, en sciences biologiques, physiques, chimiques,

mathématiques… » Ces accès directs pourraient concerner un nombre significatif

d’étudiants, à savoir environ 5 à 10% du numerus clausus pour chacune des quatre

filières. La définition de ce niveau d’intégration « repose sur le fait qu’il convient certes

d’enrichir l’origine des étudiants souhaitant suivre des études dans le domaine de la

santé, mais qu’il faut également respecter la filière classique, le niveau élevé de

l’enseignement délivré pendant la 1ère

année et le fait qu’il existe une sélection par

concours à la fin de L1 ». « Tant le niveau d’intégration que l’évaluation des dossiers

des étudiants susceptibles d’être concernés seront placés sous la responsabilité de

l’équipe pédagogique de Licence », insiste Christian THUILLEZ.

La commission propose la mutualisation de certains enseignements en L2 et L3. En

2004, quatre écoles seulement (soit 17%) bénéficient d’enseignement commun avec les

étudiants en médecine (Brest, Limoges, Poitiers et Strasbourg)1. Les matières

mutualisées sont : les sciences humaines, l’anatomie, la physiologie, la génétique,

l’embryologie, la sémiologie, la gynécologie-obstétrique, la pédiatrie, et l’éthique.

Des UE optionnelles sont également proposées dans le rapport THUILLEZ. Pour ce qui

concerne l’accès aux UE optionnelles proposées par les UFR de Médecine de

rattachement, deux écoles seulement ont proposé la liste des UE aux étudiants. A

1 Rapport de mission (Annexe 11)

93

Grenoble il s’agit de la physiopathologie fœtale et à Poitiers du langage des signes pour

2 étudiants, de la santé de la mère et de l’enfant pour 3 étudiants1.

4. INSTAURATION D’UN PARCOURS RECHERCHE

Enfin, le rapport THUILLEZ propose l’instauration d’un « parcours court recherche ».

Ce parcours devrait permettre aux étudiants de valider un « Master recherche » au cours

de leurs études. L’ensemble des responsables des étudiants des quatre filières est

favorable à ce projet. Il s’agirait de mettre en place un stage de huit semaines

d’initiation à la recherche dès L2 et de capitaliser des UE Recherche durant le L2 et le

L3, afin de permettre l’obtention de l’équivalent d’un M1 en fin de L3. L’année

suivante, c’est à dire entre le L3 et le M1, une année de césure serait consacrée à un

stage de recherche et à la validation des UE correspondant à un M2 Recherche. Ils

obtiendraient alors un Master2 Recherche. L’année suivante, les étudiants reprendraient

leurs cursus normal, en réintégrant le Master Professionnel. Ils pourraient ainsi valider

un Master Recherche et un Master Professionnel grâce à la capitalisation des crédits

correspondants.

Concernant l’accès au Master Recherche pour les sages-femmes, celui-ci est confirmé

par l’arrêté du 13 juillet 20011, en permettant au étudiants dès la 2

ème année des études

de sages-femmes (c’est à dire en L3 dans le cursus LMD) à s’inscrire à 3 certificats de

Maîtrise de sciences biologiques et médicales d’une durée de cent heures chacun durant

la formation.

Depuis la publication de cet arrêté, Six écoles soit 23% ont favorisé cette inscription en

Maîtrise de Sciences Biologiques et Médicales2. Il s’agit de Brest, Grenoble, Marseille,

Nîmes, Poitiers et Strasbourg. Les certificats suivis par les étudiants sont les suivants :

- Anthropologie, ethnologie et sociologie de la santé

- Biologie et médecine de la reproduction

- Ethique, déontologie et responsabilité médicales

- Génétique humaine et comparée

- Pharmacologie cellulaire, pharmacogénétique et pharmacocinétique

1 Arrêté du 13 juillet 2001 (Annexe 7)

2 Rapport de mission (Annexe 11)

94

Cette Maîtrise de Sciences Biologiques et Médicales se transforme progressivement en

Master1 à orientation recherche avec des variations en UE et en ECTS qui doivent être

prises en compte au moment du choix. Pour citer quelques exemples :

Cette 1ère

année de Master est organisée à Angers1, par l’UFR de Sciences, l’UFR de

Sciences médicales et l’UFR de Sciences pharmaceutiques, autour d’une UE obligatoire

de « méthodologie de la recherche en santé » avec un volume horaire de 27 heures

valant pour 3 ECTS et de deux UE à choisir sur une liste valant 6 ECTS chacun. Elle

comporte également un stage pratique de deux mois d’initiation à la recherche par la

rédaction d’un mémoire, valant 12 ECTS. Pour les étudiants sages-femmes, les

modalités de validation du Master1 sont identique à celles des étudiants en médecine et

pharmacie, à l’exception près, que c’est le Diplôme d’Etat de Sage-Femme qui

contribue pour 33 ECTS à la validation du M1 qui requiert au total 60 ECTS. Pour les

étudiants en médecine, c’est la validation du 2ème

cycle des études médicales (Bac + 6)

qui contribue pour 33 ECTS à la validation du M1.

A Nantes2 le parcours du M1 Sciences Biologiques et Médicales requiert 60 ECTS dont

25 ECTS lors de la validation du Diplôme d’Etat de Sage-Femme ou la validation du

Deuxième Cycle d'Études Médicales, Odontologiques, en Pharmacie, Vétérinaires. Ce

M1 comporte :

- une Unité d’Enseignement obligatoire « d’Anglais et Communication Scientifique »

avec préparation au TOEÏC valant 5 ECTS ;

- un travail d'Étude et de Recherche (stage en laboratoire d’environ 25 heures et de la

rédaction d'un mémoire correspondant à 50 heures de travail) valant 10 :ECTS ;

- deux UE au choix correspondant aux certificats de la MSBM3. Chaque UE

correspond à 75 heures d’enseignement valant 10 ECTS.

Pour la Validation du M1 des Méthodes en Santé Publique, la Faculté de Médecine

Paris-Sud du Kremlin Bicêtre4 accorde aux étudiants en médecine, pharmacie,

odontologie, écoles vétérinaires ayant validé quatre années d’études dans une université

française un crédit semestriel complémentaire (CSC), plafonné à 30 ECTS pour

l’ensemble des deux semestres. Les sages-femmes peuvent bénéficier d’un CSC de

12 ECTS seulement.

1 Annexe 8

2 Annexe 9

3 Annexe 6

4 Annexe 10

95

5. CREATION D’UN MASTER PROFESSIONNEL

Concernant la création d’un Master2 professionnel le groupe de travail, créé au sein de

l’ASFEF en 2003-2004, avait envisagé un cursus de formation professionnel post-

licence en 3 ans dispensé dans les écoles de sages-femmes (afin de maintenir le niveau

de formation clinique actuel qui est de 105 semaines de stages sur l’ensemble de la

formation) avec délivrance du Diplôme d’Etat et du Diplôme Master2 Professionnel.

Compte tenu des propositions faites par le rapport THUILLEZ sur l’organisation d’une

seule année commune en première année de Licence, nous pouvons revenir sur un

cursus Master professionnel en 2 ans correspondant actuellement à la 2ème

phase de

formation. L’ensemble des membres du CASSF est favorable à la délivrance du

Diplôme de Master2 Professionnel pour tous les étudiants ayant obtenu le Diplôme

d’Etat. Ce Master représente pour les sages-femmes une reconnaissance de leur niveau

de formation et de leur responsabilité professionnelle.

Actuellement la 4ème

et 5ème

année sont constituées de 2/3 de stages et d’1/3

d’enseignement théorique. Au cours de la réunion de travail du 9 mai sur le Master,

Madame N’GUYEN1 indique la nécessité d’organiser « un vrai stage professionnel en

5ème

année.. » . Monsieur THUILLEZ suggère le « M1 en fin de 4ème

année et un M2 qui

favoriserait une orientation vers une spécialisation ». Pour Madame N’GUYEN « ce

schéma ne peut être envisagé compte tenu de la charge des enseignements, car les

étudiants ont une liste d’actes médicaux à valider pour passer le diplôme d’Etat ».

Madame DURIER2 indique « que de nouvelles tâches ont été confiées aux sages-

femmes à la suite des différents plans de périnatalités mis en place par le ministère de

la santé… ». Ce renforcement de compétences est confirmé par Madame LORDIER-

BRAULT3. Les étudiants sages-femmes indique « qu’il est difficile d’envisager un

Diplômeen fin de M1 car la rédaction du mémoire qui doit être présenté en vue de

l’obtention du Diplôme d’Etat représente une charge de travail très lourde. Ils

confirment l’extension du champ de compétences… ».

Dans son rapport, Monsieur THUILLEZ fait la remarque suivante : « A l’issue de leurs

études, les sages-femmes pourraient demander la reconnaissance d’un niveau Master, à

condition d’avoir rempli les conditions nécessaires à l’obtention d’un tel niveau et

après accord conjoint du Ministère de la Santé et des Solidarités et du Ministère

1 Directrice de l’école de sages-femmes de Poissy, réunion du 9 mai 2006

2 Directrice de l’école de sages-femmes Rouen, réunion du 9 mai 2006

3 Représentant le Directeur de l’hospitalisation et de l’organisation des soins du ministère de la Santé et

des Solidarités (DHOSS)

96

délégué à l’Enseignement Supérieur et à la recherche ». Cette phrase a suscité de vives

réactions au sein du conseil de l’Ordre, des professionnelles et des étudiants. Les

étudiants sages-femmes sont déçus « par le manque de courage de M. Thuillez qui, lors

des groupes de travail, soutenait les idées défendues par la filière sage-femme ». « Tout

le long du rapport, dès qu’une proposition concrète sur la formation sage-femme se

profile, elle s’accompagne d’un tas de suppositions et de pointillés ! »1

Dans son communiqué de presse du 7 août 2006, Madame KELLER, Présidente du

Conseil National de l’Ordre des Sages-Femmes soutient l’Association Nationale des

Etudiants Sages-Femmes (ANESF).et affirme que « La seule proposition que nous

puissions accepter, au sein de ce cursus LMD : c’est la sortie directe et conjointe (sans

clauses annexes) en Master professionnel et en Diplôme d’exercice »2.

Il semblerait que les représentants du Ministère de la Santé et des Solidarités ne

souhaitent pas la reconnaissance de notre profession au niveau Master2 pour des raisons

purement salariales. En effet environ 56% des sages-femmes exercent dans la fonction

publique hospitalière. Pour le Ministère de la fonction publique la reconnaissance

salariale qui accompagne le niveau master2 semble être un des principaux freins à la

mise en place du LMD. Le Ministère de la fonction publique s’opposera fermement à

l’augmentation de salaire de 9 940 sages-femmes.

6. L’APPRENTISSAGE DU RAISONNEMENT CLINIQUE ET DE LA

DEMARCHE DIAGNOSTIQUE :

L’intervention de Monsieur Pierre AMBROISE-THOMAS au colloque de Marseille3

précise que « l'initiation, du moins le contact très précoce avec la clinique, est

volontiers considéré par nos amis européens comme un privilège de la médecine en

France. Nous tenons à ce qu'il demeure et que les étudiants en médecine puissent, le

plus vite possible, être en contact avec des malades et la réalité de ce que sera leur

médecine ».

Il conviendra, selon la Commission4, « de valoriser l’enseignement par petits groupes

qui pourra reposer dès le L2 sur un mode d’apprentissage par résolution de problèmes

puis sur un enseignement par petits groupes à partir de cas cliniques pour ce qui

1 http://www.anesf.com

2 http://www.ordre-sages-femmes.fr/actualites/communiques06/commui06-21.html

3 Annexe 5

4 Rapport THUILLEZ, p. 22

97

concerne les filières de soins avec notamment l’Apprentissage au Raisonnement

Clinique.

Il s’agit de privilégier le mode d’apprentissage, la logique du raisonnement clinique et

ainsi de valoriser la formation pratique et l’évaluation des compétences

professionnelles. »

6.1. Concept général

Le modèle de raisonnement clinique traditionnellement enseigné repose sur une

démarche systématique et séquentielle (histoire de la maladie actuelle, antécédents,

signes généraux, puis examen physique systématique, ..) au terme de laquelle le

médecin rassemble les éléments et génère après coup les hypothèses diagnostiques.

A la suite de travaux sur le raisonnement, il apparaît que le processus mental des

cliniciens expérimentés ne suit pas cette séquence. Le modèle qui prévaut est celui

de l’élaboration précoce d’hypothèses dès les 1ères

minutes de l’entretien, suivie

d’une stratégie d’enquête orientée à la recherche d’indices cliniques et para

cliniques, afin de vérifier les hypothèses. Ce modèle hypothético-déductif comporte

les grandes étapes suivantes :

- Acquisition d’informations initiales par l’interrogatoire ;

- Elaboration précoce d’hypothèses diagnostiques permettant l’orientation

diagnostiques ;

- Collecte et interprétation de données cliniques orientées par les hypothèses

initialement générées ;

- Evaluation des hypothèses à la lumière des données cliniques recueillies ;

- Collecte des données non orientées par l’examen dit « systématique » visant à

mettre en évidence d’autres informations importantes concernant le patient ;

- Sélection des examens complémentaires nécessaires pour préciser le diagnostic ;

- Sélection d’une hypothèse de travail (diagnostic provisoire ou définitif) ;

- Evaluation du retentissement de la maladie et traitement ;

6.2. En pratique :

La prise en charge d’une pathologie peut donc schématiquement se résumer en

4 étapes :

1. L’orientation diagnostique en élaborant précocement des hypothèses ;

98

Devant un des symptômes, syndromes, l’étudiant doit être capable :

- D’en formuler les hypothèses diagnostiques ;

- D’en rechercher les signes cliniques et para cliniques qui permettent

l’évaluation de ces hypothèses ;

- D’en apprécier le degré d’urgence et de la gravité potentielle ;

- D’en évoquer les principales étiologies en les classant par leur degré

d’urgence et leur prévalence.

2. Le diagnostic lui-même en réalisant la collecte des données pour valider la

bonne hypothèse ; l’étudiant doit être capable d’argumenter :

- Le diagnostic positif : en énumérant les circonstances de découverte, en

recherchant les signes cliniques et en prescrivant des examens

complémentaires utiles au diagnostic ;

- Le diagnostic différentiel : en éliminant les autres pathologies pouvant

être responsable de ces signes ou de ces complications ;

- Le diagnostic étiologique : en recherchant les causes lorsque le

diagnostic est posé.

3. L’évaluation du retentissement de la pathologie sur le malade en réalisant un

bilan ; une fois le diagnostic posé, l’étudiant doit être capable :

- De choisir les examens complémentaires permettant d’apprécier le

retentissement de la maladie ;

- D’en apprécier le caractère simple ou compliqué (urgence, pronostic,

gavité)

4. Le traitement et la surveillance de la maladie ; une fois le diagnostic posé et

le retentissement de la maladie évalué, l’étudiant doit être capable :

- De prescrire un traitement adapté au stade de la maladie ;

- De surveiller l’évolution de la maladie ;

- D’évaluer l’efficacité du traitement et de rechercher ses effets

secondaires.

99

PRECONISATIONS

100

Les membres de la Commission Nationale ont retenu certaines recommandations de

l’Académie Nationale de Médecine notamment l’organisation d’une LMD-Santé

comportant quatre filières : Médecine, Pharmacie, Odontologie et Périnatalogie

(formation des sages-femmes).

Cette réorganisation en LMD permettra la mutualisation d’Unités d’Enseignement, en

grande partie au cours de la 1ère

année de Licence mais également dans la suite du

cursus.

Par ailleurs, l’identification de ces Unités d’Enseignement favorisera le décloisonner

des formations en établissant des passerelles entrantes et sortantes.

L’obtention de diplômes intermédiaires tels que la Licence ou le Master pour les

Odontologistes, Pharmaciens ou Médecins et du diplôme de Licence pour les Sages

Femmes représente également un avantage pour les étudiants qui ne désireraient pas

exercer un métier orienté vers la prescription ou l’exercice de soins, de s’orienter

précocement vers des métiers tels que la Recherche, les métiers orientés dans le

domaine de la Santé Publique, de l’Economie de la Santé, et permettrait par ailleurs très

probablement, après validation d’Unités d’Enseignement complémentaires dédiées à la

Pathologie et aux Soins, d’avoir accès à de nouveaux métiers de Santé.

7. ORGANISATION GENERALE DE LA LICENCE ET DU MASTER :

7.1. Licence de Sciences Médicales et Pharmaceutiques

7.1.1. Première année de Licence1 :

7.1.1.1.Les Unités d’Enseignements :

Les Unités d’Enseignements seront réparties de la manière suivante :

- en Unités d’Enseignement Mutualisées (UEM) ;

- en Unités d’Enseignement Spécifiques (UES) ;

- et en Unités d’Enseignement Optionnelles (UEO).

Les Unités d’Enseignement Mutualisées représenteraient environ 75 à 80 % du volume

horaire de l’enseignement théorique délivré pendant ces deux premiers semestres et

correspondraient environ 360 heures d’enseignement.

1 Rapport THUILLEZ, p. 11-13

101

Pour ce qui concerne la mutualisation des enseignements, la Commission sur

l’intégration des professions médicales et pharmaceutiques au Cursus LMD s’est basée

sur le travail réalisé par la Commission animée par le Professeur D. Debouzie1 pour

définir les Unités d’Enseignement Mutualisées.

Le principe général qui a été retenu au cours de différentes réunions est de valoriser les

Sciences Humaines et Sociales. Le volume horaire relativement important permettrait à

des étudiants ayant validé cette Unité d’Enseignement, de pouvoir se réorienter dans

d’autres filières de Sciences Humaines et Sociales, mais aussi à des étudiants ayant une

formation dans le domaine des Sciences Humaines et Sociales, de pouvoir intégrer un

LMD de Sciences Médicales et Pharmaceutiques.

Tableau XXII : Unités d’Enseignement Mutualisées de la Première Année de Licence

Unités d’Enseignement Mutualisées (UEM) Volume

horaire

UEM1 Sciences humaines et sociales

- l’Ethique l’Economie de la Santé

- le bon usage du médicament

- Présentation de toutes les professions de santé

90

UEM2 - Anatomie (30 heures)

- Physiologie Générale (30 heures)

- Génétique (15 heures)

- Biologie de la reproduction (15 heures)

90

UEM3 - Biologie Moléculaire (20 heures)

- Biologie cellulaire (20 heures)

- Histologie ( 20 heures)

60

UEM4 - Biochimie (30 heures)

- Chimie (30 heures)

- Biophysique (60 heures)

120

Ce dispositif a été validé par l’ensemble des quatre filières.

1 Debouzie D. Commission pédagogique nationale de la première année des études de santé. Rapport au

Ministère de l’éducation nationale et Ministère de la santé. 20 juillet 2003

102

Les Unités d’Enseignement Spécifiques correspondraient à des Unités d’Enseignement

propres à chaque filière et feraient nécessairement partie intégrante de l’évaluation en

cas de candidature au concours de la filière considérée :

Tableau XXIII : Unités d’Enseignement Spécifiques de la Première Année de Licence

Unités d’Enseignement Spécifiques (UES)

UES1 : Pharmaciens - Chimie,

- Initiation au médicament

- Biotechnologies appliquées aux médicaments

UEM2 : Odontologistes - Anatomie cranio-faciale

- Physiologie

- Embryologie cranio-faciale

UEM3 : Médecins - Anatomie

- Biochimie

UEM4 : Sages-Femmes - Embryologie

- Anatomie du petit bassin.

- Enfin, une Unité Spécialisée consacrée à la Biologie et/ou à la Méthodologie de la

Recherche pourrait être utile à chacune des quatre filières.

Les étudiants auront donc la possibilité de choisir leurs Unités d’Enseignement

Spécifiques en fonction de la filière à laquelle ils souhaitent avoir accès. Une partie de

l’Enseignement pourra être commune à plusieurs Unités d’Enseignement Spécifiques.

Le volume horaire total correspondant aux Unités mutualisées et aux Unités spécialisées

ne devra dépasser 500 heures afin de permettre à l’étudiant de suivre la totalité de

l’enseignement correspondant aux quatre concours.

Les Unités d’Enseignement Optionnelle (UEO) pourrait être mise en place dès L2.

103

7.1.1.2. Les Concours :

Les membres de la commission proposent de faire en sorte que les quatre filières

Médecine, Odontologie, Périnatalogie et Pharmacie fassent l’objet d’une sélection

distincte grâce à l’identification de quatre concours séparés.

Le principe de la différenciation de ces 4 concours repose sur le fait que les critères

d’évaluation seraient les mêmes, mais que chaque UE Mutualisées pourraient être

affectées de coefficients différents. La note et donc le classement obtenu selon le ou les

concours présenté dépendront de l’évaluation de ces UE Mutualisées ainsi que de la ou

des UE Spécifiques correspondant aux concours présentés.

Un étudiant aura donc la possibilité de présenter plusieurs concours, voire les quatre

concours.

7.1.1.3. Validation des Unités d’Enseignement

Selon le rapport Thuillez, les étudiants qui auraient échoué au concours en fin de L1

mais validé les Unités d’Enseignement auront la possibilité « de capitaliser les Unités

d’Enseignement qui pourront leur être utiles en cas de changement d’orientation, de

façon à leur permettre d’élaborer un parcours universitaire distinct des quatre

professions médicales et pharmaceutique. Par contre, les étudiants qui souhaitent

redoubler et par conséquent bénéficier d’une deuxième chance à l’un des concours

devront se présenter à nouveau à l’ensemble des épreuves ».

7.1.1.4. Reconnaissance des Unités d’Enseignement par d’autres

composantes :

Dans le cadre de la reconnaissance des UE par d’autres composantes, Christian

THUILLEZ, précise qu’« Au sein de chacune des Universités et en respectant leur

spécificité et leur autonomie, des négociations entre responsables des différentes

composantes permettront d’évaluer les Unités d’Enseignement qui peuvent être

reconnues et prises en compte en vue de l’élaboration d’autres parcours de formation,

validations qui seront approuvées par le CEVU de l’Université et mentionnées dans le

Contrat Quadriennal d’Etablissement ».

104

7.1.1.5. Evaluation à la fin du premier semestre1 :

A la fin du premier semestre de la licence, la commission propose « d’évaluer les

étudiants sur un contenu pédagogique correspondant aux 2/3 environ des Unités

d’Enseignement Mutualisées. Les résultats de cette évaluation seront communiqués aux

étudiants dans les meilleurs délais afin de permettre à ceux qui le souhaitent, en

fonction de leurs résultats, de se réorienter précocement vers d’autres filières

universitaires et/ou professionnelles qui auront reconnu ces Unités d’Enseignement

comme pouvant s’intégrer à leur cursus."

7.1.1.6. La deuxième chance :

Le redoublement au concours est un droit acquis pour tous les étudiants. Cependant,

pour être autorisé à redoubler, un étudiant devra avoir obtenu une note seuil supérieur

ou égale à 6/20, et dans le cas contraire, celui-ci devra se réorienter.

7.1.1.7. Prime aux «non-redoublants» ou deuxième chance tardive1

Cette prime repose sur la réorientation dans un autre cursus de l’étudiant primant non

reçu au concours mais qui a validé les Unités d’Enseignement des deux premiers

semestres, lui permettant de valider une autre Licence puis de réintégrer l’une des

filières médicales ou pharmaceutique en L2, après sélection sur dossier et entretien. Ce

type de possibilité donnerait à l’étudiant une deuxième chance tardive d’avoir accès à

l’une des quatre filières et de valider un double cursus. De ce fait, le nombre d’étudiants

en L1 pourrait diminuer sensiblement.

7.1.1.8. Réorientation en fin de L1 :

En fin de L1, la validation d’Unités d’Enseignement permettra aux étudiants qui le

souhaitent de changer de cursus et de s’orienter vers d’autres filières universitaires ou

professionnelles.

Ainsi, en fin de L1, les étudiants peuvent s’engager dans d’autres cursus LMD dans les

domaines de la Biologie, des Sciences Humaines et Sociales…, et peuvent avoir accès à

des formations professionnelles courtes, notamment dans le domaine paramédical ou

dans des écoles telles que les écoles de Préparateurs en Pharmacie, de Techniciens de

Laboratoire, etc…

1 Annexe 12

105

7.1.2. Deuxième année de Licence :

7.1.2.1. Mode d’accès :

Seront admis à intégrer la deuxième année de Licence, les étudiants qui auront réussi le

concours en fin de L1 de la filière considérée. « En cas de succès à plusieurs concours,

les étudiants se désisteront dans les délais les plus brefs afin de permettre un

réajustement progressif des autres classements et de déterminer de façon définitive la

liste des reçus à chaque concours ».

Dans son rapport, Monsieur THUILLEZ propose « un accès direct, qui n’existe pas

actuellement, pourra être envisagé à un niveau de Licence, voire de Master validé, pour

des étudiants non intégrés dans une formation conduisant à une profession de santé et

pourrait concerner des étudiants d’horizons très divers tels que les étudiants en

Sciences Humaines et sociales, en Droit, en Sciences biologiques, physiques, chimiques,

mathématiques…. »

Il a été souhaité par la Commission, « que ces accès directs puissent concerner un

nombre significatif d’étudiants et il a été envisagé d’évaluer ces flux entrants

d’étudiants à environ 5 à 10 % du numerus clausus pour chacune des 4 filières ».

Cet accès direct se fera après évaluation des dossiers des étudiants concernés et après

entretien.

Enfin, pour ce qui concerne la prime aux non redoublants, comme cela a déjà été

précisé, « les étudiants qui auraient échoué au concours en fin de L1 mais validé les

Unités d’Enseignement, l’intégration au L2 serait possible après qu’ils aient validé une

Licence autre que celle qu’ils souhaitent réintégrer. Il sera ainsi tenu compte de

l’enseignement qu’ils auront déjà reçu en L1 et de l’enrichissement personnel qu’aura

représenté l’ensemble de leur cursus ».1

7.1.2.2. Mutualisation d’enseignements

Durant la deuxième année de Licence, la mutualisation de certains enseignements

pourra être envisagée. A titre d’exemples, la formation aux gestes et soins d’urgence de

niveau 1 et 2 (conforme à l’arrêté du 3 mars 2006), la Microbiologie, l’Hématologie, la

Biochimie, la Pharmacologie, les Biostatistiques, etc… peuvent facilement être intégrés

dans des UE mutualisées

1 Annexe 12

106

7.1.3. Troisième année de Licence :

7.1.3.1. Accès en 3ème

année de licence :

L’accès classique repose sur la validation des Unités d’Enseignement du 3ème

et 4ème

semestres de la Licence et ce pour chacune des filières.

Les autres accès correspondent soit à une extension des possibilités déjà existantes, soit

à la mise en place de nouvelles passerelles :

- Maintien des modalités existantes d’admission en 3ème

année des études médicales et

pharmaceutique précisée par l’Arrêté du 26 Mars 1993 pour les titulaires d’un des

diplômes suivants :

o Ingénieurs issus de Grandes Ecoles ;

o Des élèves des Ecoles Normales Supérieures …. titulaires de leur

diplôme ;

o Ces admissions concernent également les diplômes d’état de docteur en

médecine, en pharmacie, en chirurgie dentaire ou vétérinaire ;

o Pour ce qui concerne le diplôme de sage-femme celui-ci pourrait-être

ajouté à la liste précédente par extension ;

- A ces admissions la Commission a souhaité ajouter les titulaires d’un Doctorat

d’Université.

- les autres professions de santé, non médicales, pourraient également bénéficier

d’une telle passerelle et réintégrer une des quatre filières concernées par le LMD

avec 3 conditions :

o d’avoir obtenu leur diplôme d’exercice ;

o d’avoir validé un niveau Master2 ;

o et d’avoir exercé une activité professionnelle pendant un laps de temps

qu’il s’agira de déterminer ultérieurement.

Ce flux entrant d’étudiants pourrait représenter environ 5 à 10 % du numerus clausus.

Le rattrapage des stages cliniques pour les Odontologistes, les Sages Femmes et les

Médecins ainsi que les stages professionnels pour les Pharmaciens pourraient être

effectués pendant la période de congés universitaires précédant leur inscription en L3

107

7.1.3.2. Mutualisation d’Enseignements :

A ce niveau de la Licence certaines mutualisations d’enseignements peuvent être encore

envisagées, enseignements qui concerneront notamment la Séméiologie ou l’étude du

médicament.

7.1.3.3. Diplôme de Licence de Sciences Médicales :

La délivrance du diplôme Licence de Sciences Médicales option Santé Périnatale en L3

est tout à fait intéressante pour les étudiant(e)s sages-femmes qui :

D'une part, ne souhaitent pas poursuivre et exercer une activité médicale auprès

des femmes et des nouveau-nés mais qui souhaitent exercer une activité

soignante. Ce diplôme peut faciliter une réorientation et leur permettre d’accéder

à différentes professions telles que Infirmières, Puéricultrices, Infirmières

Spécialisés en Anesthésie Réanimation, Infirmières de Bloc Opératoire, à

condition d’effectuer les stages correspondant à la formation délivrée par ces

Ecoles et bien entendu d’avoir obtenu leur accord préalable pour ce qui concerne

les équivalences concernées.

D'autre part, ne souhaiteraient pas exercer une activité de soins mais qui désire

travailler dans le domaine de la santé pourraient également avoir accès à des

professions ayant trait à la Biotechnologie, à la Recherche, dans un cadre

universitaire ou industriel ou à d’autres professions telles que Visiteur Médical,

etc…

Envisagent une tout autre orientation en s’inscrivant au concours des Instituts

Universitaire de Formation des Maîtres (IUFM) par exemple.

Cette possibilité permettra à des étudiants qui pour des raisons diverses veulent

interrompre leur cursus, de tirer parti des trois années de formation suivies dans le cadre

de ce LMD-Santé.

7.2. Master :

7.2.1. Accès :

L’inscription en Master est ouverte aux étudiants ayant obtenu le diplôme de Licence de

la même filière.

L’enseignement sera organisé, comme au cours de la Licence, en Unités

d’Enseignement qui comprendront une partie théorique et une partie de formation

pratique acquise lors des stages.

108

7.2.2. Mutualisations de certains enseignements :

Certains enseignements dédiés à la pathologie pourront être mutualisés tels que :

- L’Embryologie et la Pathologie Gynéco-Obstétricale entre Sages Femmes et

Médecins ;

- Une partie de l’enseignement de la Pédiatrie entre Sages Femmes et Médecins,

- La Thérapeutique ainsi que les Unités d’Enseignement plus spécialement dédiées à

la Recherche entre les quatre professions.

7.2.3. Diplôme de Master professionnel en Sciences Médicales, option « Santé

Périnatale » :

A l’issue de leurs études, les Sages Femmes demandent la reconnaissance d’un niveau

Master2 professionnel, auprès du Ministère de la Santé et des Solidarités et du Ministère

délégué à l’Enseignement Supérieur et à la Recherche.

8. SENSIBILISER LES ETUDIANTS A LA RECHERCHE ET MISE EN

PLACE D’UN CURSUS RECHERCHE

La sensibilisation à la Recherche doit être très précoce, dès la première année, grâce à

une information ciblée, mais aussi grâce à la mise en place d’Unités d’Enseignement

consacrées à la Recherche, ayant trait aux moyens techniques et statistiques

indispensables à la Recherche.

8.1. Parcours court Recherche :

De plus, il parait intéressant de permettre à l’étudiant de suivre un parcours Recherche

dès L2, au lieu de L3 actuellement pour les étudiant(e)s sages-femmes, et de capitaliser

des Unités d’Enseignement Recherche durant le L2, L3, M1 et M2 professionnel.

Il s’agirait également de mettre en place un stage d’initiation à la Recherche dès le M1

dans le cadre du stage optionnel existant actuellement au cours des 2 dernières années

d’étude et de valider ce stage d’initiation à la recherche par le mémoire de recherche en

santé périnatale nécessaire à la validation du Diplôme d’Etat.

Un crédit semestriel complémentaire, serait identique pour les 4 filières (actuellement il

est en moyenne de 30 ECTS pour l’ensemble des deux semestres).

Ce parcours devrait permettre à certains étudiants attirés par la recherche de valider un

Master1 Recherche en même temps que le Master2 Professionnel correspondant à la

délivrance du Diplôme d’Etat.

109

L’année suivante, serait consacrée à un stage de Recherche et à la validation des Unités

d’Enseignement correspondant à un M2 Recherche. Les étudiants obtiendraient alors un

M2 Recherche avec une validation à Bac plus 6.

L’année suivante, ils auront la possibilité de s’inscrire en thèse d’Université afin de

suivre la formation du troisième cycle, et de valider leur Doctorat à Bac plus 9.

Cette initiative suppose bien entendu une information précoce et précise des étudiants

dès le mois de juillet au cours des entretiens réalisés par la ou le responsable de la

formation (directeur de l’école de sage-femme), y compris pour le choix des Unités

d’Enseignement qu’ils devront valider en vue de leur M1 Recherche afin de leur

permettre de s’inscrire dès L2 et de poursuivre, à l’issu de leur Diplôme d’Etat, le M2

Recherche de leur choix.

8.2. Parcours Recherche classique

Ce parcours existe actuellement et doit être maintenu. Il repose sur une formation

pratique à la Recherche plus tardive avec notamment un stage de Recherche, le plus

souvent effectué après la fin des études dans le cadre de la formation permanente. La

validation du M2 Recherche est par conséquent plus tardive, ce qui décale dans le temps

l’accès à un réel travail de Recherche et l’obtention d’un Doctorat d’Université. Ce type

de formation peut nécessiter, pour certains professionnels, une certaine maturité et une

expérience clinique pouvant les motiver secondairement.

9. LES UNITES D’ENSEIGNEMENT OPTIONNELLES

En plus des Unités d’Enseignement nécessaires à la validation du Master, pourront être

mises en place des Unités d’Enseignement Optionnelles telles que des :

- Unités d’Enseignement Recherche,

- Unités d’Enseignement Anglais médical (avec validation du TOËIC),

- Unités d’Enseignement des techniques de communication (avec validation d’un

certificat d’informatique),

- Unités d’Enseignement « engagement étudiant » pour exercer par exemple une

activité tutorale auprès des étudiants plus jeunes suite à une formation d’initiation à

la pédagogie, etc.

110

10. LA FORMATION CLINIQUE

Mettre en place des stages à 35 heures par semaine au lieu de 40 heures actuellement.

Enfin, comme cela a déjà été évoqué, la formation clinique délivrée durant les stages

devrait être valorisée, quantifiée et comptabilisée en ECTS au même titre que la

formation théorique et ce, dans le cadre d’Unités d’Enseignements consacrées à la

Physiologie, la Pathologie et aux Soins.

Nous pourrions accorder, par exemple, 1 ECTS pour une semaine de stage.

Afin de répondre à une logique d’apprentissage, ces stages pourraient être intégrés dans

certaines UE. A titre d’exemple :

- Pour l’UE correspondant à « l’Initiation à l’Obstétrique » dispensé en L2, nous

pourrions intégrer 9 semaines de stages (soit 9 ECTS) permettant d’acquérir la

maîtrise des soins en maternité de niveau I (accouchement à terme sans aucune

concernant la mère et l’enfant) auprès des parturientes et des accouchées.

- Pour l’UE correspondant à « la Puériculture » dispensé également en L2, nous

proposons d'intégrer 9 semaines de stages (soit 9 ECTS) permettant d’acquérir la

maîtrise des soins auprès des nouveau-nés en maternité de niveau I et des enfants en

bas âges dans les crèches ou écoles maternelles.

- Pour l’UE correspondant à « la Santé Publique » dispensé comme les exemples

précédents en L2, l'intégrer de 9 semaines de stages (soit 9 ECTS) permettant

l’acquisition des soins généraux auprès des adultes et des enfants dans les services

de médecine et de chirurgie pourrait être proposée.

- Etc.

- Un stage « interné » de 6 mois pourrait également être envisagé au cours du 4ème

semestre du Master2 Professionnel afin d’immerger l’étudiant dans une équipe

obstétricale, de le confronter à la réalité de la pratique clinique en tant que futur

sage-femme et d’évaluer ses compétences.

- Il est important également de maintenir le stage optionnel en M1 ou M2 afin de

permettre aux étudiants de choisir le stage en fonction du thème de leur mémoire de

recherche en santé périnatale.

11. L’APPRENTISSAGE DU RAISONNEMENT CLINIQUE ET DE LA

DEMARCHE DIAGNOSTIQUE :

L’apprentissage à la résolution de problème pourrait commencer dès L2. En effet

l’organisation de la formation sage-femme permet de réaliser ce mode d’apprentissage

111

puisque les étudiants réalisent 27 semaines de stages. La sage-femme enseignante

pourrait réaliser cette initiation par petits groupes en recherchant avec les étudiants des

cas cliniques. L’initiation au raisonnement clinique et à la démarche diagnostique

pourrait commencer en L3 ;

12. LA DEMARCHE QUALITE DE L'ENSEIGNEMENT :

La mise en place d'une démarche qualité dans l'enseignement est un des axes

stratégiques de l'Université, présenté dans le projet de contrat quadriennal sous la

dénomination d'évaluation de l'enseignement. Cette évaluation est officialisée par des

textes réglementaires (notamment décret du 9 avril 1997).

Pour les écoles de sages-femmes le fait de mettre en place une procédure d'évaluation

permettra à l'enseignement d'être évolutif et de s'adapter à l'évolution de la profession.

L’ensemble de l’enseignement délivré dans le cadre de la formation devra reposer sur le

référentiel métier et être validé dans le cadre du Contrat Quadriennal d'Etablissement

(CQE) par l’Université.

Le mode d’évaluation de la formation théorique mais aussi de la formation pratique

devra être précisé lors de la demande d’habilitation du LMD dans le cadre du CQE.

Concernant la formation pratique, "le principe même d’une évaluation objective de la

formation pratique et de sa prise en compte dans la validation des Unités

d’Enseignement ……, suppose bien entendu que les objectifs de stages cliniques, soient

parfaitement précisés et évalués de façon objective".

Chaque année tout enseignement, et par conséquent les enseignants qui le dispensent

sont évalués par les étudiants. C'est une évaluation interne de routine dans le cadre du

contrat pédagogique entre enseignants et étudiants.

Il s'agit pour les étudiants d'indiquer comment ils perçoivent :

la pertinence de l'enseignement par rapport à leurs besoins actuels et ce qu'ils

perçoivent de leurs besoins futurs.

la clarté des objectifs fixés par les enseignants.

la pertinence des cours, enseignements dirigés et travaux pratiques avec les

objectifs, leurs horaires, leurs volumes, les lieux où ils se déroulent, leur clarté,

leur intérêt etc ...

la qualité des moyens audiovisuels employés, leur pertinence avec les objectifs

d'enseignement, leur accessibilité, leur volume, leur clarté, leur intérêt ...

la disponibilité et la motivation des enseignants.

112

en ce qui concerne le contrôle des connaissances: sa pertinence avec les besoins,

les objectifs et les modalités de l'enseignement ainsi que leur intérêt et leur

difficulté.

Le dispositif d'évaluation de l'enseignement pourrait être mis en place dans chaque

école de sages-femmes :

Chaque étudiant évaluera sa formation à l'aide de questionnaires concernant

l'organisation de sa formation et les différents enseignements reçus. A chaque

thème des questionnaires seront associés des questions fermées et ouvertes. Les

questions fermées se présentent sous la forme de critères par rapport auxquels

les étudiants se positionnent sur des échelles en 4 points (tout à fait, plutôt oui,

plutôt non, pas du tout). On recueille aussi les expressions individuelles des

étudiants.

Les thèmes des questionnaires :

Évaluation de la formation dans son ensemble

- Progressivité des acquisitions

- Clarté du parcours étudiant

- Adéquation de l'emploi du temps

- Travail personnel

- Dispositif des stages

- Modes de validation

- Régularité et ponctualité des enseignants

- Règlement des études

Évaluation d'un enseignement

- Lisibilité des objectifs et de la structure

- Contenu (clarté, supports, intérêt, utilité, niveau, acquis)

- Relation avec l'enseignant

- Ponctualité et régularité de l'enseignant

- Cadence et modalités de contrôle

- Appréciation globale

Pour faciliter le recueil d'évaluation, un logiciel d'évaluation des enseignements

par Intranet pourrait être conçu. En se connectant au site, l'étudiant accèderai aux

questionnaires prévus pour lui. Les résultats sont stockés dans une base de

données respectant l'anonymat des étudiants. Leur traitement, automatisé,

113

permettrait de visualiser les indicateurs de l'opinion générale des étudiants

suivant chaque critère et des tableaux de bord de chaque formation.

L'ensemble, évaluation des étudiants et note des enseignants fait l'objet d'un

court rapport transmis à la direction de l'UFR de Médecine et de Pharmacie ou

du Département pédagogique, pour simplement informer ou pour étayer

l'argumentation d'un dossier (proposition de modification de l'enseignement,

demande de crédits, soutien à une innovation pédagogique).

Enfin, la synthèse des évaluations renferme des éléments indispensables à la mise en

place d'une véritable formation continue des personnels enseignants.

Les évaluations annuelles seront incluses dans le dossier de l'enseignement et prises en

compte lors de l'évaluation quadriennale.

114

CONCLUSION

115

En conclusion, l’intégration de la formation sage-femme au sein du dispositif Licence-

Master-Doctorat me paraît très importante et les propositions faites dans ce travail de

recherche présentent de nombreux avantages :

- Eviter le « choix par défaut » en organisant 4 concours bien séparés ;

- Eviter les « reçus-collés » en permettant aux étudiants non reçus aux concours

de pouvoir garder le bénéfice des 60 ECTS du fait de la validation de la

première année de licence en sciences médicales et pharmaceutiques et

d’envisager un éventuel transfert dans un autre parcours de formation sous

réserve de la reconnaissance et de l’acceptation des Unités d’Enseignements par

la commission pédagogique d’accueil ;

- Permettre une véritable reconversion des étudiants qui ne souhaiteraient plus

exercer une activité médicale de diagnostic et de prescription auprès des mères

et des nouveau-nés en délivrant un Diplôme Licence de Sciences Médicales ;

- Permettre la double reconnaissance, d’une part de la compétence à exercer notre

profession médicale auprès des mères et des nouveau-nés par la délivrance du

Diplôme d’Etat, et d’autre part de notre niveau de formation par la délivrance

d’un Master2 Professionnel nous permettant ainsi de poursuivre des études

immédiates ou différées dans le 3ème

cycle ;

- Favoriser la recherche en santé périnatale en accédant au Cursus Recherche ;

- Favoriser les passerelles entrantes et sortantes à tous les niveaux de la formation.

C’est en effet beaucoup de changement en perspectives et par voie de conséquence

beaucoup de travail et en particulier au niveau des équipes pédagogiques, et en même

temps les enjeux sont importants. A court et moyen terme il y aura nécessité de créer un

département pédagogique au sein de l’UFR de Sciences Médicales et Pharmaceutiques

de rattachement. A moyen et long terme de favoriser l’évolution du statut de sage-

femme enseignante vers un statut universitaire.

116

BIBLIOGRAPHIE

117

REFERENCES

1. ABRIC Jean-Claude, La recherche du noyau central et de la zone muette, in

Méthodes d’étude des représentations sociales, sous la direction de Jean-Claude

ABRIC, Ramonville-Saint-Agne, ERES (2è éd), 2005, p.59-80

2. ASLAN F, AUGUSTYNOWICZ F, DELAYEN A, MAGNIOL D, D’IVERNOIS

JF. Une expérience des objectifs pédagogiques pour l’enseignement aux sages-

femmes, Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français, Paris, 1983

3. BERLAND Y. Rapport « Transfert de Compétences » – Mission « Coopération des

professions de santé : le transfert de taches et de compétences » - Octobre 2003.

4. BREART G, PUECH F,.ROZE J.C. « Mission Périnatalité » – Conclusions –

Vingt propositions pour une politique périnatale – Juillet 2003.

5. BOURDIEU Pierre, La domination masculine, Paris, Seuil, 1998, 139p.

6. Code de la Santé Publique. Livre IV, Titre 1er

relatif aux professions médicales.

Paris : Dalloz, 2000.

7. DEBOUZIE D. Commission pédagogique nationale de la première année des études

de santé. Rapport au Ministère de l’éducation nationale et Ministère de la santé. 20

juillet 2003

8. DEMICHEL, directrice de l'enseignement supérieur, MELA Jean-François, chef de

la mission scientifique universitaire. Note de présentation sur les projets de réforme

des diplômes de 3e cycle, dans le cadre de la construction de l'espace européen de

l'enseignement supérieur. Francine. Ministère de l'éducation nationale, 4 janvier

2002.

9. DURKHEIM Emile, Représentations individuelles et représentations collectives. In

Revue de métaphysique et de morale. IV; 1898, (texte édité dans Sociologie et

philosophie, Pais, PUF, 1967, p. 1 – 48)

10. DURKHEIM Emile, Les formes élémentaires de la vie religieuse, Paris, PUF, 1991

11. FRAGNIERE Jean-Pierre et GIROD Roger (Éds) Dictionnaire suisse de politique

sociale Nouvelle édition 2002 revue et considérablement augmentée avec la

collaboration de Sophie Barras Duc, Béatrice Despland et Michelle Sabatini, 380

pages, 2002, Fr. 48.- ISBN 2-88146-117-4. Disponible à partir de l’URL :

http://www.socialinfo.ch/cgi-bin/dicoposso/show.cfm?id=689

12. GUIMELLI Christian, Le modèle des Schèmes Cognitifs de Base (SCB) : méthodes

et applications, in Méthodes d’étude des représentations sociales, sous la direction

de Jean-Claude ABRIC, Ramonville-Saint-Agne, ERES (2è éd), 2005, p.119-143

13. JODELET Denise, Représentation sociale : phénomènes, concept et théorie, in

Psychologie sociale, sous la direction de Serge Moscovici, Paris, PUF, Le

psychologue, 1997, p. 365

118

14. MATTEI J. F., ETIENNE J. C., Commission sur la création d’un DEUG Santé,

Rapport au Ministère de l’éducation nationale et Ministère de la santé. 1997.

15. MOSCOVICI Serge. La psychanalyse, son image et son public. Paris, PUF, 1961

16. QUIVY R. CAMPENHOUDT L.V. Manuel de recherche en sciences sociales,

Paris, Ed Dunod, 1995, 288p.

17. THUILLEZ, Commission sur l’intégration des professions médicales et

pharmaceutiques au cursus LMD. Rapport au Ministère de l’éducation nationale et

Ministère de la santé. 31 juillet 2006

18. République française. Arrête du 30 septembre 1997 modifiant l'arrête du 17 octobre

1983 modifié fixant la liste des examens radiologiques, de laboratoire et de

recherche que les sages-femmes peuvent prescrire.

19. République française. Arrêté du 11 décembre 2001 fixant le programme des études

de sage-femme. JO du 19 décembre 2001.

20. République française. Arrêté du 11 décembre 2001 relatif au contrôle des

connaissances et des aptitudes des étudiants sages-femmes et à l'organisation des

examens

21. République française. Arrêté du 13 juillet 2001 modifiant l'arrêté du 24 juin 1987

modifié portant création de la maîtrise de sciences biologiques et médicales. JO du

24 juillet 2001.

22. République française. Arrêté du 8 janvier 2002 relatif aux diplômes d'État préparés

en trois ans ou plus permettant l'exercice d'une profession de santé ou d'une

profession paramédicale donnant accès de plein droit à certains diplômes nationaux

de licence.

23. République française. Arrêté du 23 avril 2002 relatif aux études universitaires

conduisant au grade de licence. JO du 30 avril 2002.

24. République française. Arrêté du 25 avril 2002 relatif au diplôme national de master.

25. République française. Arrêté du 23 février 2004 fixant la liste des médicaments que

peuvent prescrire les sages-femmes.

26. République française. Circulaire numéro 2000 - 120 du 31/08/2000, Ministère de

l'éducation nationale

27. République française. Décret n° 84-932 du 17 octobre 1984 relatif aux diplômes

nationaux de l’enseignement supérieur.

28. République française. Décret n°91-779 du 8 août 1991 portant Code de Déontologie

des sages-femmes modifié par le décret nº 97-503 du 21 mai 1997.

29. République française. Décret 99-747 du 30 août 1999, Ministère de l'éducation

nationale

119

30. République française. Décret n° 2002-481 du 8 avril 2002 relatif aux grades et titres

universitaires et aux diplômes nationaux. JO du 10 avril 2002.

31. République française. Décret n° 2002-482 du 8 avril 2002 portant application au

système français d'enseignement supérieur de la construction de l'espace européen

de l'enseignement supérieur. JO du 10 avril 2002.

32. République française. LOI n° 2002-73 du 17 janvier 2002 de modernisation sociale.

33. République française. Loi n°2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé

publique.

34. Déclaration de Paris, en Sorbonne, 25 mai 1998, "Harmonisation et architecture du

système européen d'enseignement supérieur"

35. Déclaration de Bologne des ministres européens de l'éducation, 19 juin 1999, agence

de modernisation des universités

36. Déclaration de Prague, 19 mai 2001, agence de modernisation des universités.

37. ECTS, Guide de l'utilisateur, Commission européenne, 31/03/1998

38. Les représentations, revue Sciences Humaines, n°27, avril 1993, p.22

39. Message de Salamanque, 30 mars 2001

40. Plan de périnatalité 2005-2007 du 10 novembre 2004.

120

ANNEXES

121

ANNEXE 1 :

LE QUESTIONNAIRE ECRIT ENVOYE AUX MEDECINS GENERALISTES

Madame, Monsieur,

Je suis sage-femme enseignante et je mène actuellement une étude sur l’intégration de la

formation sage-femme dans le dispositif européen Licence-Master-Doctorat dans le

cadre d’un Master2 professionnel « d'Ingénierie et Conseil en Formation » à

l'Université de Rouen. Mon mémoire de recherche s’articule autour de 2 parties :

- L’une purement technique concernant le dispositif de formation ;

- Et l’autre concerne la représentation sociale de la profession sage-femme.

Afin d’évaluer cette 2ème

partie, je serais très heureuse que vous ayez la gentillesse de

prendre quelques minutes pour répondre aux 4 questions suivantes :

1. Vous êtes : une femme un homme Vous avez -------- ans

2. Vous avez obtenu votre Diplôme de Médecine en ----------------(année)

3. Lorsque vous entendez le mot « Sage-Femme » quels sont les cinq mots ou

expressions qui vous viennent spontanément à l’esprit ?

Vos réponses

4. Maintenant, classez-les dans l’ordre d’importance que vous leur accordez. Mettez

le chiffre 1 devant le plus important, et ainsi de suite, par ordre d’importance

décroissant jusqu’à 5.

Dans l’attente de votre réponse,

Je vous remercie, Madame, Monsieur, très sincèrement d’avoir pris quelques minutes

pour m’aider dans mon étude.

Brigitte GOICHON

122

ANNEXE 2 :

Liste des personnes ayant participé au Colloque de Marseille

Deux ministres :

- Monsieur François GOULARD, ministre délégué à l’enseignement supérieur et à la

recherche

- Monsieur Xavier BERTRAND, ministre de la santé et des solidarités

Le Directeur de l’enseignement supérieur ;

- Monsieur Jean-Marc MONTEIL, Directeur de l’Enseignement Supérieur

Cinq présidents d’Universités ;

- Le Professeur Yvon BERLAND, Président de l’Université de la Méditerranée

- Monsieur Domitien DEBOUZIE, Président de l’Université de Lyon I

- Madame Dominique DEVILLE DE PERIERE, Présidente de l’Université de

Montpellier I (Modératrice)

- Monsieur Jean-François DHAINAUT, Président de l’Université de Paris V

- Monsieur Jean-Louis VANHERWEGHEM, Président du Conseil d’Administration

de l’Université Libre de Bruxelles

Cinq doyens d’UFR de Médecine, d’Odontologie, de Pharmacie ;

- Monsieur Bernard CHARPENTIER, Président de la Conférence des Doyens de

Médecine

- Monsieur Michel BRAZIER, Président de la Conférence des Doyens des Facultés

de Pharmacie

- Monsieur Christian THUILLEZ, Doyen de la Faculté de Médecine de Rouen

- Monsieur André SALVADORI, Doyen de la Faculté d’Odontologie de Marseille

- Monsieur André ALI CHERIF, Doyen Honoraire de la Faculté de Médecine de

Marseille (Modérateur)

Deux membres de l’Académie National de Médecine ;

- Monsieur Jean-François MATTEI, membre de l’Académie Nationale de Médecine,

ancien ministre

- Monsieur Pierre AMBROISE-THOMAS, Académie de Médecine

Le représentant de la Direction Générale pour la Santé (DGS)

- Monsieur Didier EYSSATIER, Chef de Service et Adjoint à la DGS

Le représentant de la Direction de l’Hospitalisation et de l’Organisation des

Soins (DHOS)

- Monsieur Marc. OBERLIS, Sous-Directeur des Professions Médicales et des

Personnels Médicaux Hospitaliers à la DHOS

Directrice d’Ecole de Sages-Femmes

- Madame Annie-Claire COTTU, Directrice de l’Ecole Régionale de Sages-Femmes

de Marseille

Représentant de la Conférence des Directeurs Généraux de Centre Hospitalier

Universitaire

- Monsieur Guy VALLET, Directeur Général de L'AP-HM (Modérateur)

123

Représentant de Observatoire National de la Démographie des Professions de

Santé (ONDPS)

- Madame Martine BURDILLAT, Secrétaire Générale de l’ONDPS

Des représentants des associations d’étudiants ;

- Monsieur Xavier ELHARRAR, Secrétaire Général de l’Association Nationale des

Etudiants en Médecine de France (ANEMF)

- Mademoiselle Emily BESNARD, Présidente de l’Union Nationale des Etudiants en

Chirurgie Dentaire (UNECD)

- Monsieur Mathieu OLLIVIER, Président de L’Association des Etudiants en

Médecine de Marseille (AEM2)

- Monsieur Christophe BISI, Président de l’Association Nationale des Etudiants en

Pharmacie de France ANEPF

- Monsieur Olivier MIR, Président de l’Inter Syndicat National de Internes de

Hôpitaux (ISNIH)

- Monsieur Mathieu SHUERS, Président de l’Inter Syndicat National Autonome

Représentative des Internes en Médecine Générale (ISNAR-IMG)

- Monsieur Sylvain LITRICO, Président de l’Inter Syndicat National des Chefs de

Clinique Assistants (ISNCCA)

124

ANNEXE 3 :

Collectif Associatif et Syndical des Sages-Femmes (CASSF)

Association Nationale des Etudiants Sages-Femmes (ANESF)

Association Nationale des Enseignants Cadres (écoles des Cadres) (ANFEC)

Association des Sages-Femmes Enseignantes Françaises (ASFEF)

Association Nationale Formation Initiale et Continue (ANFIC)

Association Nationale des Sages-Femmes Cadres (ANSFC)

Association Nationale des Sages-Femmes Libérales (ANSFL)

Association Nationale des Sages-Femmes Territoriales (ANSFT)

Association d’Information, de Formation Continue des Praticiens de l’Obstrétrique

(ASINCOPROB)

Collège Nationale des Sages-Femmes (CNSF)

Organisation Nationale des Syndicats de Sages-Femmes (UNSSFF)

Union Nationale des Syndicats de Sages-Femmes Françaises (ONSSF)

Conseil National de l'Ordre des Sages-Femmes (CNOSF)

125

ANNEXE 4 :

ACADÉMIE NATIONALE DE MÉDECINE 16, RUE BONAPARTE – 75272 PARIS CEDEX 06

TÉL : 01 42 34 57 70 – FAX : 01 40 46 87 55

_______

COMMUNIQUÉ de presse du 24 janvier 2006

Au nom d’un Groupe de travail**

Organisation des études de Médecine, Pharmacie, Odontologie et

Maïeutique1 dans le cadre du système européen LMD (Licence-Master-

Doctorat)

Pierre AMBROISE-THOMAS, André AURENGO*

L’Académie nationale de Médecine est très favorable à l’intégration du déroulement

des études médicales dans le système européen Licence-Master-Doctorat (LMD) qui

présente plusieurs avantages:

harmonisation européenne de la formation des professions de santé, répondant à

la libre circulation des praticiens dans l’Union Européenne ;

équivalences universitaires et passerelles entre les filières de formation, à tous

les niveaux des études supérieures.

La mise en œuvre de ce système impose une réorganisation des études médicales en

France. Elle constitue ainsi une occasion de remédier à quelques graves

dysfonctionnements de l’organisation actuelle.

1. Première année des études médicales (PCEM 1)

L’actuel PCEM1 cumule plusieurs inconvénients majeurs :

accessible à tous les bacheliers, ses effectifs débordent largement les possibilités

d’accueil des Facultés. Ceci conduit à des solutions insatisfaisantes, voire inacceptables,

sur le plan pédagogique : répétition à l’identique des cours, cours en vidéotransmission,

enseignements dirigés pléthoriques, suppression de fait des échanges enseignants-

étudiants, etc.

ne retenant que 10% environ des inscrits, il met en situation d’échec, souvent

après deux ans, un nombre considérable d’étudiants dont la réorientation est aussi

difficile que douloureuse.

il représente une fraction déraisonnable des charges d’enseignement des facultés

et son coût humain et financier devient prohibitif avec l’inflation du nombre d’étudiants.

ses programmes sont pléthoriques sans toujours présenter d’intérêt pour de futurs

médecins.

Enfin, la majorité des étudiants ne réussissent au concours de PCEM1 qu’après avoir

redoublé. Ils consacrent donc 25% de leurs études médicales en Faculté à cette première

126

année. Après cette préparation intense, le PCEM2 est souvent perçu comme une année

« semi-sabbatique ». Au total, le premier cycle des études médicales comprend deux,

voire trois, années de faible valeur formatrice.

2. Place de l’enseignement des Sciences fondamentales

L’enseignement des sciences fondamentales est trop exclusivement limité au premier

cycle et insuffisamment connecté à la clinique. Il apporte des notions théoriques

essentielles, mais qui sont oubliées quand les étudiants en ont besoin dans la suite de

leur formation.

3. Examen National Classant

L’organisation actuelle de l’Examen National Classant (ENC) ne permet pas de garantir

un niveau acceptable de compétence pour les futurs internes auxquels seront confiés des

malades. En outre, dans l’espoir d’un meilleur classement, de nombreux étudiants

préfèrent redoubler pour présenter à nouveau l’ENC, et ne pas prendre leurs fonctions.

Il en résulte une désertification de certaines disciplines et de certaines régions.

4. Absence d’acquis intermédiaires et de d’équivalences au cours des études

médicales

Pour les étudiants qui interrompent leurs études médicales, il n’existe guère d’acquis

universitaires facilitant l’insertion dans une autre filière, notamment en recherche. Par

ailleurs, le passage d’une université à une autre est impossible avant le DCEM1 et reste

ensuite difficile jusqu’à la fin du deuxième cycle. Enfin, aucune « passerelle » n’existe

avec les études médicales dans les universités des autres pays de l’Union Européenne.

RECOMANDATIONS

L’Académie nationale de Médecine serait favorable aux orientations suivantes :

1. L’organisation d’une LMD-Santé comportant quatre filières : Médecine,

Pharmacie, Odontologie et Maïeutique.

2. L’attribution aux Facultés de Médecine et aux Facultés de Pharmacie d’un

statut dérogatoire, au sein de l’Université2, par exemple dans le cadre d’Instituts

Universitaires de Santé (IUS), leur permettant de réguler l’entrée des étudiants en 1ère

année.

3. Un recrutement diversifié et évitant l’échec programmé

Le recrutement annuel porterait sur le total des places offertes dans les quatre filières, de

façon à garantir aux étudiants admis dans cette LMD-Santé de pouvoir y terminer leurs

études.

Il pourrait être assuré par trois voies parallèles :

pour une fraction des places offertes, et selon des critères définis par chaque

université, admission en juillet, d’après les notes et mentions au baccalauréat,

pour la majorité des places disponibles, concours organisé en septembre, selon

des modalités à préciser, et portant sur tout ou partie du programme du baccalauréat. Il

n’y aurait pas de redoublement, mais la possibilité de candidatures multiples, la même

année, dans plusieurs universités,

accès direct en deuxième année de licence (L2) d’un quota d’étudiants venant

d’autres filières universitaires (grandes écoles, par exemple) ou après un parcours

127

professionnel.

Ce recrutement donnerait donc plusieurs chances aux candidats et, pour les étudiants

admis, apporterait l’assurance de réellement commencer leur formation en Santé dès le

début de la rentrée universitaire.

4. Des programmes par objectifs intégrant les disciplines fondamentales

Les programmes seraient élaborés sur la base d’objectifs de connaissances et de

compétences, en particulier cliniques, définis au niveau national par des commissions

comportant des fondamentalistes, des spécialistes et des généralistes, hospitaliers et

libéraux. La manière d’atteindre ces objectifs, laissée à l’initiative de chaque IUS, ferait

l’objet d’un contrat avec les autorités de tutelle et serait soumise à une évaluation

périodique.

Les disciplines fondamentales garderaient la possibilité de présenter leurs spécificités

(vocabulaire, méthodologie, etc.) dans un enseignement initial, mais elles seraient

ensuite, à chaque niveau de formation, intégrées à la clinique, en favorisant les

enseignements dirigés, les travaux pratiques et l’initiative personnelle.

5. Une Licence en trois ans (L1, L2, L3) et un Master en deux ans (M1, M2)

L’année L1, commune aux quatre filières, serait consacrée à la mise en place des

grandes structures et fonctions de l’organisme, aux notions fondamentales nécessaires à

leur étude et à l’acquisition de bonnes méthodes de travail. A l’issue de L1, les étudiants

choisiraient une des quatre filières sur la base des notes obtenues (dans ce qui suit, n’est

détaillé que ce qui concerne la filière médecine).

Avec le début de la formation clinique, l’année L2 comporterait quelques

enseignements communs aux quatre voies et des enseignements spécifiquement

médicaux qui, avec la formation clinique, constitueraient l’essentiel de l’année L3.

A partir de L2, le cursus des étudiants voulant acquérir une formation à la recherche

médicale serait facilité. En fin de L2, le passage d’une filière de la LMD-Santé à une

autre serait envisageable sous certaines conditions.

Chacune des deux années de Master donnerait une place prépondérante aux stages

pratiques dans des services cliniques. Des stages d’une durée significative seraient

proposés dans des laboratoires de recherche, en particulier pour les étudiants se

destinant à cette voie ou à des carrières hospitalo-universitaires

6. Un examen validant à la fin du Master

En fin de Master, un examen validant organisé par chaque IUS permettrait de vérifier

que sont acquises les connaissances et les compétences pratiques et cliniques

indispensables à de futurs internes. Cet examen comporterait des épreuves écrites et

orales.

7. Une réorganisation de l’Examen National Classant (ENC)

La prise de fonction dans le poste choisi selon les résultats à l’Examen National

Classant deviendrait obligatoire. Cette obligation s’accompagnerait de la possibilité de

repasser une fois l’ENC, pour améliorer son classement et ses possibilités de choix.

L’Académie recommande qu’une réflexion soit conduite sur les avantages et les

inconvénients respectifs d’un Examen Classant soit National, soit Régional. Il importe

également de réfléchir sur l’irréversibilité de l’orientation des étudiants actuellement

induite par l’ENC.

128

8. Un Doctorat en trois à cinq ans

Selon la voie et la spécialité choisies, la formation de niveau Doctorat serait de trois à

cinq ans. La formation pratique serait privilégiée et complétée par des enseignements

théoriques pouvant être choisis dans d’autres LMD.

Les années de doctorat seraient ouvertes à la formation permanente dont les futurs

médecins auront besoin pendant toute leur carrière. Ceci favoriserait leurs contacts avec

d’autres professionnels de santé. Dans le même but, serait obligatoire un stage, au

moins, dans des structures privées (cabinet de généraliste ou de spécialiste, clinique,

laboratoire de biologie clinique) ou dans des laboratoires de recherche.

Les années de doctorat comporteraient la rédaction d’une thèse d’exercice, soumise à un

jury universitaire régional et soutenue publiquement.

Les étudiants voulant acquérir une formation à la recherche médicale pourraient suivre

un cursus particulier, validé au cas par cas par leur université.

9 Le développement de voies transversales

Des équivalences à chaque niveau de la LMD-Santé permettraient aux étudiants de

rejoindre d’autres LMD. Ce choix devrait être très large, de nombreuses formations

pouvant être utilement complétées par de solides notions dans le domaine de la santé.

Enfin, avec les universités des autres pays de l’Union Européenne, seraient officialisées

les équivalences des acquis intermédiaires et du doctorat de la LMD-Santé française.

*

**

L’Académie, saisie dans sa séance du mardi 24 janvier 2006, a adopté le texte de ce

communiqué (105 pour, 1 contre et 11 abstentions.)

Pour copie certifiée conforme,

Le Secrétaire perpétuel,

Professeur Jacques-Louis BINET

129

ANNEXE 5 :

LA SANTE, QUELLES FORMATIONS

POUR QUELS METIERS ? COLLOQUE (MARSEILLE, Lundi 20 février 2006)

PROGRAMME

PROLÉGOMÈNES

PREMIERE SESSION : Le concours de PCEM1 est-il encore adapté ?Y a-t-il des

alternatives ?

• Le concours PCEM1

• Les modalités de sélection pour les études médicales en Europe

• Changer, pourquoi et comment ?

- Depuis le Rapport Debouzie

- La position de l’Académie de Médecine

• Table ronde

DEUXIEME SESSION : Le LMD, adapté au cursus des études médicales,

pharmaceutiques et odontologiques ?

• Pour quoi faire et comment ?

• Le cursus MD-PhD

• Table ronde

TROISIEME SESSION : Vers l’universitarisation des professions de santé ?

• Bilan des formations actuelles

• L’universitarisation

- Infirmière diplômée d’Etat

- Masseur-Kinésithérapeute

- Sage-Femme

• Table ronde

QUATRIEME SESSION : Une réorganisation de l’offre de soins, quels nouveaux

acteurs ?

• La collaboration des professionnels de santé, la délégation de tâches et de

compétences

- Les exemples de l’étranger

- Les exemples de France

• Table ronde

CONCLUSION

130

PROLÉGOMÈNES

LE PROFESSEUR YVON BERLAND,

PRÉSIDENT DE L’UNIVERSITÉ DE LA MÉDITERRANÉE

Monsieur le Ministre, Messieurs les représentants de l'Etat, Mesdames et Messieurs les

élus, mes chers collègues, Mesdames et Messieurs, bienvenue à Marseille pour ce

colloque consacré aux formations et aux métiers de la santé.

Il existe actuellement des questions importantes qui mobilisent les différents acteurs de

la santé à propos de la formation. Notre souhait a été de rassembler les uns et les autres

sur des sujets aussi importants que l'accès aux professions médicales, l'inclusion dans le

cadre du LMD des professions de santé, l'universitarisation des métiers de la santé et

des échanges d'idées.

Notre deuxième préoccupation a été d'évoquer le sujet de la formation de l'ensemble des

professions de santé. C'est la première fois, Monsieur le Ministre, que cela se fait. Nous

en sommes tous convaincus à présent : l'offre de soin doit mobiliser, de manière

collaborative, l'ensemble des professionnels de santé. Aussi, est révolu le temps où l'on

évoquait de manière étanche en tuyau d'orgue telle ou telle profession de santé sans se

soucier des autres. Il est donc important que chaque professionnel de santé connaisse le

parcours de formation de l'ensemble des professions de santé et que ces parcours de

formation soient évolutifs.

Notre souhait, notre ambition, Monsieur le Ministre, au terme de ce colloque, est de

vous fournir quelques idées forces pour assurer le changement, tant il s'avère

nécessaire, voire indispensable, ou conforter l'existant quand cela s'impose. Nous

savons le Ministre de la Santé, Xavier BERTRAND,et vous-même, Monsieur le

Ministre, très attentifs aux sujets qui seront abordés durant ce colloque. Nous

souhaitons être utiles à l'avancée des travaux des deux ministères. Nous sommes très

sensibles, Monsieur le Ministre, à votre présence, aujourd'hui, à ce colloque et à votre

souhait d'y participer activement.

Merci, Monsieur le Ministre

131

MONSIEUR JEAN-FRANÇOIS MATTEI,

MEMBRE DE L’ACADÉMIE NATIONALE DE MÉDECINE, ANCIEN

MINISTRE

Monsieur le Ministre, cher François GOULARD, Messieurs les Présidents, Messieurs

les Doyens, Mesdames et Messieurs les responsables de l'enseignement supérieur des

professions de santé, également chers étudiants, j'espère, en quelques mots, essayer de

camper le décor.

Dès 1996, donc dix ans auparavant, le Ministre de l'Enseignement Supérieur et le

Ministre de la Santé étaient préoccupés de la réforme des études médicales. On voyait

déjà certaines lignes forces apparaître et révéler une logique, à mon sens, irréfutable.

Dix ans auparavant, un réel consensus se dessinait sur le fond et l'on se prenait à espérer

les évolutions nécessaires. Les difficultés réelles de mise en forme, l'apparition du

système LMD comme nouvelle donne et, parfois, il faut bien le dire, le retour des vieux

démons. Pourtant, les faits sont têtus ; les idées justes ont la vie dure et, de 1997 à ce

jour, avec des hauts et des bas, des rapports avec des évaluations, l'idée force initiale est

restée et nous en vivons un épisode nouveau aujourd'hui. J'espère, Monsieur le Ministre,

qu'il sera l'ultime avant la mise en oeuvre. Je voudrais tenter de renouer rapidement les

fils du raisonnement en six points successifs :

1. Les facultés ont toujours eu pour vocation de dispenser un savoir. Les facultés

de droit ne forment pas aux professions d'avocat, de magistrat, de notaire. Il faut,

après la fac, apprendre un métier. C'est la même chose pour les facs de lettres et

de sciences. La faculté de médecine a toujours été une exception car elle a

toujours dispensé un savoir-faire, donné un métier, celui de médecin. A cet

égard, une faculté de médecine est à cheval entre le statut de faculté et celui

d'école professionnelle. Dès la 2ème année, les étudiants ont la certitude d'avoir

un métier à exercer ; ce qui était donc un avantage considérable.

2. Devant la crise économique et la montée du chômage, les facultés ont pris

conscience qu'elles fabriquaient des chômeurs. Elles ont donc, peu à peu, pris le

virage de la qualification pour distribuer, elles aussi, un savoir-faire. On a vu

apparaître sur les campus des écoles d'ingénieurs, des formations techniques et

professionnalisantes conduisant par force à la diversification et à l'ouverture.

Dès lors, les facultés de médecine se sont trouvées extrêmement handicapées. En

effet, comment, lorsque l'on forme à un seul métier, se diversifier, s'ouvrir,

évoluer, quand on est enfermé dans la seule filière médicale et que, pourtant,

apparaissent la santé et l'environnement, l'économie de la santé, et bien d'autres

domaines encore qui, bien entendu, commençaient de s'installer ailleurs que

dans les facultés de médecine ?

3. Il faut le dire, dans le même temps, le champ de la santé explose.

Paradoxalement, la santé s'élance en laissant la médecine à quai. Sans vouloir

reprendre totalement pour le seul compte des facultés de médecine, la définition

de la santé donnée par l'OMS qui ferait de nos facultés de médecine de

véritables empires politiques, il n'en demeure pas moins qu'apparaît au grand

jour une contradiction flagrante entre la faculté de médecine vouée à

l'immobilisme monotone dans un paysage réducteur et limité et le champ de la

santé, crise d'une diversité formidable avec toutes les professions médicales et

paramédicales, gestion, communication, bioinformatique, génie biomédical,

qualité de l'alimentation et de l'environnement et, tout cela, à tous les niveaux de

bac +2 ou 3, bac +4 ou 5, bac +7 ou 8 ? Comment ne pas voir qu'il y a là une

132

rencontre entre le besoin des facultés de médecine et ceux de la santé ?

Comment ne pas voir qu'il faut évoluer, sauf à laisser filer ailleurs ?

4. D'autant que la logique des aléas du concours de 1ère année laisse à chacun un

goût amer. Certes les quotas sont en augmentation aujourd'hui et il y a moins

d'abandonnés, mais on sait les variations des quotas. Faut-il vraiment que la

dynamique des facultés de médecine actuelles tienne au seul numerus clausus ?

Ce n'est pas acceptable. Parfois, on s'interroge : comment va-t-on traiter les

"reçus-collés" ? On voit bien le gaspillage des vocations, des enthousiasmes

déçus, parfois également des réorientations extrêmement difficiles. Nous avons

tous vécu des drames humains de ceux qui avaient une vocation, qui avaient 15

de moyenne, et qui étaient laissés de côté. Dans la logique que nous

poursuivons, la 1ère année doit conduire à des orientations différentes possibles.

Ce n'est pas une anomalie. Ces orientations peuvent d'abord être choisies. En

outre, on sait fort bien que, dans de nombreux autres systèmes, des concours

permettent, selon le classement, de choisir telle ou telle orientation. Il n'y a pas

de quoi se trouver pénalisé.

5. Si le champ de la santé s'ouvre, il doit être évidemment animé par des

professionnels ayant le sentiment d'appartenir à un même monde : le monde de

la santé ! Les militaires nous ont précédés sur le sujet puisqu'ils appellent tout ce

qui concourt à la santé “le Corps de Santé”. Nous aussi, nous constituons un

corps de santé. Au moment où la santé publique, l'économie de la santé, l'éthique

biomédicale et les sciences humaines deviennent des points majeurs, des

références communes, il est clair qu'elles doivent constituer la base d'un

enseignement et d'une formation communs. Tous les métiers possibles de la

santé doivent connaître un parcours initial unique et leur donner le sentiment de

cette appartenance commune et de cette mission partagée.

6. Pour terminer, Monsieur le Ministre, au moment où l'on parle de “délégation de

compétences”, sur laquelle nous travaillons depuis plusieurs années, au moment

où l'on parle de “réseau d'éthique pluridisciplinaire”, on voit que tous ceux qui

les constituent doivent avoir une formation qui les rapproche, les mêmes soucis,

les mêmes possibilités, éventuellement, d'emprunter des passerelles au cours de

leur vie de manière à pouvoir peut-être évoluer. Rien n'est pire que

l'enfermement, et je crois que nous devons lutter contre cela.

Enfin, la dernière proposition que je ferai, c'est que, dans ce nouveau système LMD, la

1ère année, on le voit, sur un mode que vous apprécierez, doit être organisée en

commun. Elle devrait, à mon sens, déboucher sur un diplôme commun, la

propédeutique santé, comme 1ère année de la licence, la propédeutique santé comme

diplôme commun, c'est le lien qui fait que chacun a le sentiment d'appartenir à un même

monde, de ne pas avoir perdu son temps et d'avoir choisi son orientation.

Voilà, Monsieur le Ministre, je crois, cette logique qui s'impose de plus en plus au fil du

temps et qu'il nous appartient maintenant de mener à son terme.

133

MONSIEUR FRANÇOIS GOULARD,

MINISTRE DÉLÉGUÉ À L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET À LA

RECHERCHE

Monsieur le Ministre, cher Jean-François MATTEI, Mesdames et Messieurs les

Présidents, Mesdames, Messieurs, mes premiers mots seront pour vous remercier,

Monsieur le Président BERLAND, d'avoir bien voulu organiser ces rencontres de

Marseille aujourd'hui qui resteront, sans doute, dans l'histoire d'un processus d'évolution

que nous pensons assez considérable s'agissant des formations des professions de santé.

Je me réjouis vivement que vous ayez pu et su organiser cette rencontre avec toute la

diversité souhaitable. Il est essentiel, et je rebondis immédiatement sur les propos de

Jean-François MATTEI, que les représentants de toutes les formations, de toutes les

professions, de toutes les catégories, soient ici pour parler de ce sujet de la formation

médicale qui ne peut se scinder, se découper. S'il y a un maître mot dans ce qui doit

nous inspirer aujourd'hui, c'est bien le décloisonnement, l'approche d'ensemble. Ce sont

bien ces passerelles que Jean-François MATTEI a évoquées à l'instant.

La première remarque que je voudrais faire, c'est que ce n'est pas unique mais

important, le Ministère de la Santé et le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la

Recherche travaillent étroitement ensemble depuis de nombreux mois, sans aucune

divergence, en parfait accord et parfaite harmonie. Il me paraît que c'est une condition

essentielle à la réussite d'un processus comme celui que nous voulons lancer. Il faut

absolument que le monde de l'université et de la recherche, le monde de la médecine, de

la santé, soient totalement réunis comme ils l'ont été au moment des réformes

fondatrices. Je pense bien sûr au professeur DEBRE.

Ma deuxième réflexion, dans le droit fil de ce que je viens de dire, c'est que l'on doit

naturellement - c'est une évidence mais encore faut-il le rappeler - partir des besoins en

termes de santé et de l'organisation des professions médicales, paramédicales pour

parler des formations. Il ne faut pas mettre les formations d'abord et les professions

ensuite. Les formations n'ont de sens que préparant à des métiers. Ces métiers sont au

service de nos concitoyens, au service de leur santé, et c'est de cela qu'il faut parler, de

là qu'il faut partir pour faire un travail sérieux. Les attentes sont considérables, les

besoins influencés par des phénomènes aussi massifs que le vieillissement, les

évolutions des technologies, de la science médicale ; des attentes également sociales en

pleine évolution.

Que voyons-nous ?

Nous voyons des phénomènes démographiques affectant les professions médicales qui

auront des conséquences, que l'on veuille ou non, sur la façon de soigner et sur

l'évolution de l'organisation des professions médicales. Nous devons donc parler du rôle

respectif des différentes professions de santé avant de parler de leur formation.

Ma deuxième réflexion préalable, qui est à soi seule un motif de réforme, touche

l'ensemble des formations universitaires, l'ensemble des formations supérieures dans

toute l'Europe. C'est la fameuse réforme du LMD “Licence Master Doctorat” qui scande

désormais toutes les formations supérieures dans tous les pays de l'Union Européenne.

Si nous considérons les formations médicales dans leur ensemble, au regard de cette

organisation, en séquence de 3, 5, 8 et au-delà d'années d'études, nous nous apercevons

qu'il existe une singularité évidente des professions de santé. Une singularité qui a sans

doute ses raisons mais qui, néanmoins, interpelle entre un niveau d'études à deux ou

trois ans, et un niveau à neuf ans et au-delà. Il y a comme un vide. Certaines professions

sont en effet formées entre quatre ou cinq ans mais, numériquement, elles sont rares. Par

134

rapport à d'autres métiers, d'autres secteurs, il y a une singularité médicale que l'on ne

peut pas considérer comme quelque chose d'acquis et de définitif.

En même temps, nous voyons des professions de santé, très légitimement, aspirer à voir

reconnus des qualifications particulières, des prolongements d'études, de l'acquisition de

savoir-faire particuliers sanctionnés ou non par des diplômes donnant lieu à des

formations initiales prolongées ou alors, le plus fréquemment, à de la formation

continue.

Autre considération, celle des professions concernées, des études concernées, qui sont

souvent des études aujourd'hui non intégrées à l'université, avec peu de contacts

universitaires. Naturellement, sur le modèle de la formation des médecins, on peut

songer à des contacts plus étroits avec l'université.

Une autre des préoccupations que nous avons toutes et tous, qui ressort, y compris dans

l'opinion qui nous demande sans doute de réfléchir à l'organisation des études, c'est bien

sûr la 1ère année de médecine, le P1, avec ce taux d'échec… j'allais dire “inacceptable”.

Bien entendu, il est ce qu'il est mais il conduit à tellement de gaspillage, de gâchis de

potentiels, d'enthousiasme et, on le sait, l'échec n'est pas une façon de faire quand il

s'agit de sélectionner. On sélectionne par le succès et non par l'échec. Nous devons faire

en sorte que la situation actuelle soit corrigée. On sait qu'elle est pénalisante à de

nombreux égards. Il y a sans doute des solutions à rechercher très rapidement, tant le

spectacle de ces amphis bondés, de ces chances gâchées ne peut pas être considéré

comme aujourd'hui satisfaisant.

Ces préoccupations massives, très larges, ne sont pas les seules concernant les

formations médicales. L'une d'entre elles, à laquelle, en raison de mes fonctions, je suis

particulièrement sensible, c'est la raréfaction des médecins dans le monde de la

recherche. Aujourd'hui, l'Inserm recrute très peu de médecins. Je pense, et je ne suis

certainement pas seul à le penser, que cela constitue une anomalie. Il serait certainement

souhaitable que davantage d'étudiants ayant suivi des études de médecine se consacrent

à la recherche, y compris à la recherche fondamentale. Pour cela, probablement, le

cursus des études médicales doit être, pour au moins certains étudiants, repensé avec le

prolongement de matières scientifiques dans le cours des études qui doit être envisagé

pour avoir des jeunes formés à la recherche.

Voilà très rapidement tracés des préoccupations, des soucis, des problématiques

d'ensemble, des contraintes qui s'imposent à nous comme celle de la réforme du LMD,

et qui nous amènent, depuis quelques mois, à penser plus que sérieusement, à décider

maintenant d'engager des réformes concernant les formations médicales.

Ces réformes ne vont pas naître comme cela, sans discussion, sans concertation, sans

préparation. Pour certaines d'entre elles, les idées sont d'ores et déjà assez claires. Pour

d'autres, il convient d'y travailler plus avant. Pour d'autres encore, nous le savons, cela

viendra de processus plus lents, d'évolutions dans le temps, laissant, pourquoi pas, une

place à l'expérimentation.

Ce que je voulais vous dire ce matin, c'est que le Gouvernement est résolu à engager ce

processus de réforme. Il le faut. Nous n'avons pas le droit d'attendre. Jean-François l'a

rappelé il y a quelques instants : ces sujets ont été évoqués à de nombreuses reprises. Ce

processus n'a pas été engagé ; il convient de le faire désormais, et nous sommes résolus

à le faire, et d'abord pour la 1ère année des études de médecine. Cela nous paraît

véritablement une urgence.

135

L'orientation que je voudrais vous exposer, ce matin, est en phase avec ce que tu as dit

tout à l'heure. Elle consiste à faire en sorte que la 1ère année des études médicales ne

soit pas exclusivement une année de sélection. Elle doit l'être, et nous savons pourquoi.

Cette année, pendant laquelle des étudiants souvent de grande qualité, d'excellents

lycéens, qui s'engagent dans les études, ne doit être une année d'échec. Elle doit être, et

c'est nécessaire, une année de sélection, mais elle doit être la 1ère année d'études

scientifiques, médicales ou non médicales, et laisser la place à une poursuite d'études

dans des conditions que nous allons très rapidement définir pour faire en sorte que cette

année ne soit pas une année perdue.

Cela suppose quelques révisions, des programmes, des modalités d'épreuve. Cela

suppose sans doute un rapprochement avec l'université. Cela suppose des modules

nouvellement conçus. Ce n'est pas une réforme très difficile à mettre en oeuvre et, je le

répète, elle est, à mon avis, urgente.

Le deuxième point porte sur le rapprochement des études médicales dans leur ensemble

de la séquence Licence Master Doctorat.

C'est un sujet plus large qui, je le disais, ne peut être séparé de la conception d'ensemble

des métiers médicaux et de leur évolution qui se fera dans le temps. Nous devons y

travailler pour donner très rapidement, dans le courant de ce semestre, un point de

départ. C'est la raison pour laquelle, avec Xavier BERTRAND, nous avons décidé de

former un groupe de travail avec un délai court pour nous faire des propositions

d'engagement de réforme. Le délai de travaux et de réflexion de deux mois nous

paraissant tout à fait compatible avec le calendrier que nous souhaitons.

Pour tout cela, il faut que chacun puisse s'exprimer. Il faut que toutes les

préoccupations, de tous ordres, puissent se faire entendre, et c'est la raison d'être

fondamentale de votre réunion de ce matin, qui est le point de départ de cette réflexion

commune, de cette concertation et de ces travaux partagés. Chacun doit s'exprimer au

point de vue des attentes de santé de nos compatriotes, au point de vue des attentes des

différentes catégories professionnelles concernées. Il est important qu'elles puissent

totalement s'exprimer. Il y a, chez elles, des aspirations parfaitement légitimes qui

doivent désormais être entendues.

Enfin, du point de vue de la formation, que tous ceux qui d'une manière ou une autre

participent à la formation des étudiants, des futurs professionnels, s'expriment sur les

réformes à conduire. C'est un chantier considérable. C'est une réforme dont l'importance

n'échappe à personne, dont les répercussions sur notre système de soins, sur notre

système de santé, sont également considérables. Raison de plus pour l'engager dès

maintenant.

J'espère, je souhaite, mais j'en suis certain, que ce colloque de Marseille, que nous

lançons ce matin, sera la première pierre, la pierre fondatrice d'une grande réforme qui

s'engage dès maintenant.

Merci.

136

PREMIERE SESSION

LE CONCOURS DE PCEM1 EST-IL ENCORE

ADAPTÉ ?

Y A-T-IL DES ALTERNATIVES ?

MODÉRATEUR : MONSIEUR ANDRÉ ALI CHERIF,

DOYEN HONORAIRE DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE MARSEILLE

Nous allons démarrer la première Session de ce colloque consacrée au concours du

PCEM1. Ce concours a maintenant 35 ans. Il est né marqué du sceau d'une

contradiction : limiter l'accès à une filière universitaire dans un pays où le libre accès à

l'université par les bacheliers était considéré comme un dogme totalement intangible.

Depuis sa création, les nuages se sont accumulés, comme on l'a déjà évoqué à l'instant :

côté étudiants, un gâchis humain ; côté faculté, une phagocytose progressive d'une

grande partie de leurs ressources financières, administratives, pédagogiques, dans une

action qui est pour l'essentiel sélective et qui s'occupe fort peu à proprement parler de

formation. Pour le pays enfin, un doute : tout cela contribue-t-il néanmoins à la

sélection des plus aptes aux métiers qui les attendent ?

137

LE CONCOURS PCEM1

MONSIEUR BERNARD CHARPENTIER,

PRÉSIDENT DE LA CONFÉRENCE DES DOYENS DE MÉDECINE

Je suis ici donc en tant que Président de la Conférence des Doyens mais aussi peut-être

au nom des autres Présidents de conférences, c'est-à-dire d'odontologie, Pharmacie et

Directeur de l'Ecole des sages-femmes, chargé de vous présenter un bilan, que je ferai

sous un oeil négatif, du concours de P1 en 2006.

En effet, cette année, le problème est simple. Il y a 42 743 étudiants en P1 alors que le

numerus clausus est à 7 000; ce qui veut dire que 80 % des Primants vont redoubler. Ce

sont les chiffres bruts que les facultés de médecine doivent résoudre. La sélection à

l'entrée des études de médecine, comme l'a rappelé André Ali CHERIF, a toujours eu

lieu.

Quantitativement, c'est facile à faire. Le Gouvernement édite un numerus clausus mais

c'est tout aussi facile à mal faire. En effet, en regardant le numerus clausus 1973-1993,

puis celui 1993-2006, on constate que cela dessine un petit accordéon. On sait fort bien

que c'est difficile à rattraper car il s'agit d'un professionnel qui mettra 10 à 14 ans à

venir sur le marché.

En Italie, était médecin celui qui voulait l'être alors qu'en France, le numerus clausus

existe depuis maintenant 30 ans. Qualitativement, c'est difficile car c'est non seulement

un métier mais aussi un art spécifique qui s'occupe “du pus, du sang, des larmes et de la

mort…”, et c'est responsable du niveau de confiance qu'accorde la Société à ses

praticiens (rang social et salaires).

En Russie, par exemple, la profession médicale n'est pas bien considérée comparée à la

France. Aux Etats-Unis, c'est un moyen de gagner de l'argent par des procès aux

médecins alors qu'en Suisse, c'est une profession que l'on peut placer dans les premières

de la société.

La démographie médicale (c'est un petit clin d'œil à mon ami Yvon BERLAND) a

complètement changé entre 1980 et 2001. On est passé de 214 à 332 médecins pour 100

000 habitants. Monsieur MATTEI l'a rappelé, c'est un changement total du métier de

médecin à l'heure actuelle. Cela entraîne probablement d'autres nécessités que celles

connues.

Une faculté de médecine, historiquement, était scholastique, une école pratique de

médecine, un compagnonnage et une cooptation, puis une faculté de médecine avec

l'association d'enseignement pratique et d'enseignement théorique et, enfin, une UFR

médicale d'après l'article 32 de la loi Savary de 1984 qui oblige les universités à

prendre tous les bacheliers. On se retrouve donc dans un contexte où tout le monde peut

s'inscrire.

L'année P1, en France, représente une situation unique en Europe ! Une fois de plus, on

a une exception française pédagogiquement nulle. Elle fait la part belle à une myriade

d'officines privées, chères, entraînant une différence entre riches et pauvres. Le tarif

maximum s'élève par exemple à 4 000 ¤ durant les cours d'été. Les programmes ne sont

pas du tout faits pour la formation. Ils sont basés sur les matières fondamentales pour la

sélection, ce qui dégoûte un certain nombre d'étudiants des matières fondamentales.

Certains d'ailleurs ne reverront pas les matières fondamentales sur la fin de leurs études.

La plupart du temps, dans le supérieur éducationnel, on fait toujours d'abord de la

138

formation, puis de l'orientation et enfin de la sélection. En médecine, on ne fait pas de

formation, pas d'orientation mais que de la sélection.

Avec le P1 actuel, les effectifs débordent totalement les capacités d'accueil des amphis.

Cela entraîne des problèmes de sécurité avec les sièges bloqués en bas et une

perturbation des Primants. Il est même arrivé d'avoir des bagarres en amphis en région

parisienne.

On peut multiplier les amphis en parallèle avec de la vidéotransmission ou des cours sur

le net. On peut répéter cela à l'infini. Cela devient en fait une véritable culture

religieuse !

Il n'y a aucun échange entre les enseignants et les étudiants. Le coût humain et financier

pour les facultés et les universités est important.

Il y a un programme pléthorique mal adapté aux études médicales.

En P2, c'est une année sabbatique comme à l'X, sauf qu'à normalement les premiers

certificats de Master. Les conséquences sont bien sûr pour les “reçus-collés”, avec une

blessure narcissique sur une vie entière bien marquée. Ils ne reviendront pas en sciences

alors qu'ils pourraient être d'excellents scientifiques. Je rappelle en effet que ce sont très

souvent des bacheliers S avec des mentions qui s’inscrivent au PCEM1. Il y a aussi la

conséquence d'un gâchis intellectuel, humain et financier. On retrouve en DCEM4 un

rebachotage pour l'Examen Classé National et bien sûr des officines privées pour la

préparation à ce concours.

Le mode de sélection actuel aboutit à un biais important. En effet, on mélange dans les

amphithéâtres des jeunes filles ayant été reçues au bac S avec une mention très bien et

des garçons qui ont une mention passable. On a donc 70 % de filles en P2 contre 30 %

de garçons. C'est donc une féminisation massive de cette profession avec un

changement de métier. Cette féminisation entraînera des conséquences tout à fait

importantes à terme.

Pourquoi les lycéens font-ils médecine ? Je les ai interrogés, en tout cas ceux de ma

faculté. Il reste un amour de la profession, du métier, un champs majeur de la santé pour

les 30 ans à venir et une professionnalisation à 100 %. En fait, ils reprochent beaucoup

aux universités françaises mal adaptées un chômage majeur en sciences humaines et

sociales, physique, chimie, véto, agro.

Ils dénoncent une mauvaise orientation en terminale. En effet, combien de proviseurs

ont été responsables d'erreurs d'orientation en disant : “Tu n'es pas très bon en maths,

pas très bon en physique, pas très bon en sciences, fais médecine !”

On constate une dichotomie entre les classes préparatoires aux grandes écoles et à

l'université, dichotomie bien française n'existant nulle part ailleurs. En fait, on fait une

sélection des élites en amont du bac. Les sources des quelques diapositives suivantes

sont le travail de la Commission DEBOUZIE, du rapport Jean-François MATTEI et

Jean-Claude ETIENNE, bien sûr l'énorme étude réalisée par la Commission Nationale

d'études médicales du Doyen VITAL-DURAND ainsi que le rapport de l'Académie de

médecine. Je salue aussi M. Ambroise THOMAS, présent dans cette salle, et qui parlera

après moi.

Rapport Jean-François MATTEI et Jean-Claude ETIENNE : un petit clin d'œil à Jean-

François MATTEI qui déclarait déjà, en 1996, qu'il existait une sélection sans

équivalent, une formation médicale inadaptée, obsolète, une sélection par l'échec pour la

médecine générale (heureusement maintenant c'est devenu une spécialité), une

139

impossibilité de reconversion et des inadaptations de la formation scientifique pour les

hôpitaux universitaires, en fait pour effectivement manipuler de la recherche.

Les propositions à l'époque étaient les suivantes :

- Un DEUG Santé

- Créer une Université de Santé

- Créer un deuxième cycle d'évaluation

- Repenser notre concours.

Je passerai très rapidement sur la 1ère année car, dans le rapport DEBOUZIE, on nous

indique qu'il s'agit d'un transfert de 90 000 étudiants pour 15 professions de santé avec

33 000 étudiants en P1 + PCEP1, 20 000 dans les autres professions de santé, 100 000

dans les infirmiers et 6 500 dans les BTS. Ainsi, l'âge pour entrer dans la profession est

reculée à une moyenne de 21.

Concernant le P1 actuel, la mention du bac S conditionne mathématiquement la réussite

en P1, le rang de classement à l'ECN en fin de D4. On trouve 99 % de Bac S chez les

médecins odontologistes et 95 % chez les pharmaciens.

Concernant les Primants, Doublants et Triplants, on passe de 8 % à 35 % et à 70 %. Un

Doublant a quatre fois plus de chance de passer le P1 qu'un Primant. Un Doublant

gagne uniquement 100 places et améliore son score de trois points. On connaît donc

parfaitement ceux qui vont passer en redoublant.

Les mentions du Bac et la réussite en P1 sont très simples à voir. Les mentions du Bac

sont “très bien”, “bien”, “assez bien”,“passable”. Cela représente un tout petit quota

mais 61 % de passages avec 42,2 % pour les mentions “très bien”, 22,9 % pour les

mentions “bien”, 5,5 % pour les mentions “passable”. Là encore, mathématiquement, la

mention du bac fait la réussite en P1.

L'avenir de l'étudiant en P1 est aussi tiré du rapport DEBOUZIE pour montrer l'attrition

énorme de ce concours. Sur 1 000 étudiants en P1, 285 abandonnent P1, 627 redoublent

en P1 en année n+1, 88 intègrent P2. Dans ce redoublement, 202 sont “reçus-collés” et

entreront en DEUG 2ème année, 204 intègrent P2 et 221 sont totalement exclus.

Sur 100 étudiants, pour l'avenir des étudiants de P1, 15 % seulement entreront en

DEUG de Sciences et Technologies de 2ème année ; 33 % en 1ère année et autres 12 %.

Il y a une énorme attrition dans les secteurs scientifiques de la part des “reçus-collés” de

P1.

Une étude parisienne faite par la faculté de Bobigny indique que la mention du bac

conditionne la réussite en D4. Avec l'Examen Classé National, on constate que les

mentions “très bien” et “bien” conditionnent cette réussite pour les gens qui peuvent

choisir, c'est-à-dire, grosso modo, les 1 800 premiers. Cette mention au bac a un impact

extrême.

Quand on interroge les étudiants, ils indiquent, pour le P1, vouloir l'équité, la sécurité

(savoir ce qui va se passer, donc un bachotage), laisser sa chance à certains moins bons

car l'équité veut que tout le monde ait sa chance. Ils sont très méfiants envers le

népotisme médical. Il est certain que l'on a à se battre sa coulpe. On ne parle pas des

officines privées, pourtant cela existe. Les étudiants ont peur de l'oral.

C'est intéressant pour un métier qui ne sera pratiquement fait que d'oralité. Ils aiment le

P1 comme les galériens aiment leurs chaînes. Ils ont peur du changement. Ceux qui

parlent sont ceux qui ont réussi. Aucune parole n'émane des “collés” qui pourtant

représentent 80 %.

140

Dans les autres pays développés, en Angleterre par exemple, il y a la note au GSCE,

l'examen général, à 16 ans, avec un jury. Un objectif est fixé pour deux ans. Après ces

deux ans, on regarde le “A Grade Level”, la mention. Il y a une sélection finale

d'intégration en médecine.

En Israël on se base sur la mention du bac. Il y a un jeu de rôle, un entretien

psychologique et une interview.

Aux USA il y a une sélection, puis ensuite une inscription très chère. Chaque étudiant

en médecine, aux Etats-Unis, en terminant ses études a 100 000 dollars de dettes.

Je vous présente les résultats d'une étude réalisée par l'AUFEMO. Seuls deux pays

agissent comme nous, à savoir un examen en fin de 1ère année, à savoir la Suisse

francophone et la Belgique francophone. Tous les autres ont un système de sélection

post-bac.

Les avantages d'une réforme de P1 sont les suivants :

- Une orientation initiale des étudiants

- Une ouverture concomitante à d'autres fins scientifiques ou à d'autres filières de

santé

- Une ouverture de passerelles

- Un parcours personnalisé de formation

- Des réformes pédagogiques et redistribution de l'enseignement des matières

fondamentales tout au long du cursus et non pas au début du cursus

- Une sensibilisation à la recherche qui rejoint le discours de M.GOULARD.

Les propositions de la Conférence des Doyens, mais probablement aussi de la

pharmacie et d'odontologie, sont une sélection post-bac avant P1 puis une véritable

année de Licence, un véritable L1 et, pour avoir une chance, une en juillet et une autre

en septembre, et une chance par passerelle, pour un retour ensuite soit en L2 soit en L3.

Pour un recrutement diversifié, on prend en compte :

- Mention du bac plus un entretien

- Les notes de 2de, 1ère, terminale plus mention du bac

- Bac plus concours au mois de septembre

- Accès en L2 (P2) pour d'autres filières universitaires (passerelles)

Christian THUILLEZ reviendra certainement sur ce problème de proposition de

recrutement diversifié en médecine. L'autre problème du LMD est le goulet

d'étranglement que représente le P1 mais aussi l'Examen Classé National ; ce qui n'est

pas conforme avec une vision du LMD de type Bologne. Les recommandations de la

faculté de médecine rejoignent beaucoup la (inaudible) médecine et d'autres conférences

nationales :

- Un LMD adapté santé

- Une universitarisation des professions de santé

- Constituer un pôle santé dans l'université, dans une université généraliste avec

un pôle santé fort : Un Institut universitaire de santé

- Un recrutement diversifié.

En conclusion, pour les doyens de médecine, des changements courageux s'imposent…

Beaucoup de Doyens et de Directeurs (médecine, pharmacie, odontologie, sage-femme)

sont prêts à s'inscrire dans une phase expérimentale de réforme.

141

LES MODALITÉS DE SÉLECTION POUR LES

ÉTUDES MÉDICALES EN EUROPE

MONSIEUR JEAN-LOUIS VANHERWEGHEM,

PRÉSIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’UNIVERSITÉ LIBRE

DE BRUXELLES.

J’adapterai mon exposé à ce qui a déjà été dit. Je me focaliserai sur l'expérience récente

des dix dernières années en Belgique qui a essayé d'éviter les pièges du concours de

1ère année auquel nous sommes revenus, hélas, depuis cette année.

Je parcourrai très rapidement le système allemand, qui est très peu restrictif. En effet,

les laenders décident des capacités universitaires à accueillir les étudiants.

Le système anglais a été évoqué. C'est effectivement un classement au plan national sur

base du résultat à l'issue des études secondaires.

Aux Pays-Bas, le numerus clausus est complété par un tirage au sort pondéré en

fonction de la cote par les résultats obtenus dans l’enseignement secondaire.

En Belgique, l'Etat fédéral a compétence en matière de santé publique et de sécurité

sociale. C'est au niveau de l'Etat fédéral que l'on va définir le besoin en médecins par

exemple. En revanche, l'enseignement est de la compétence des communautés,

notamment l'enseignement universitaire et la recherche fondamentale des grands

organismes de recherche. Cela veut donc dire que, par rapport à une indication qui

viendrait du Gouvernement fédéral, chacune des communautés est libre de s'adapter ou

pas aux exigences.

Avant 1997, l'accès aux études était libre. Il suffisait d'avoir réussi l'enseignement

secondaire pour entrer dans les études médicales. Il n'y avait pas non plus de régulation

du nombre de médecins accrédités auprès de l'assurance maladie invalidité. Seul l’accès

à la formation spécialisée était limité.

En 1997, le Gouvernement Fédéral a décidé de réguler le nombre des médecins agréés

par l'assurance maladie invalidité.

Les études médicales en Belgique comprenaient trois cycles :

- Un 1er cycle de trois ans

- Un 2ème cycle de quatre ans. A l'issue de ces sept années, la formation de base

est acquise.

- Un 3ème cycle de deux à six ans ;deux ans pour la médecine générale et, entre

quatre à six ans, suivant les spécialités.

Le système complexe mis en place en communauté française de Belgique, de 1997 à

2003 voulait garder un certain nombre de principes illustrant ce qui a déjà été dit ici.

Pour le 1er cycle de trois ans ,le Gouvernement Fédéral fixe la barre des diplômés

médecins qui seront admis à la pratique médicale par l'agrément auprès de la sécurité

sociale. Le numerus clausus d'admission à la pratique médicale est réparti par le

gouvernement fédéral

A la fin du 1er cycle, après les trois premières années réussies, la délivrance d'une

attestation qui donnera l'accès garanti au 3ème cycle, c'est-à-dire à celui qui conduit aux

pratiques médicales.

L'idée qui a prévalu est que l'université assure des formations mais n'est pas en charge

de la régulation du nombre d'une profession. Un étudiant peut obtenir le diplôme mais,

évidemment, il n'est pas garanti d'exercer s'il n'a pas obtenu son attestation à l'issue du

142

3ème cycle. Il peut le faire pour aller vers d'autres professions ou un diplôme de

médecin pour éventuellement être utile.

La délivrance de cette attestation est établie par un classement des étudiants basé sur le

cursus des trois premières années. Ce n'est donc pas une épreuve unique mais bien un

bilan des trois années, pondéré sur 300 points. La 1ère

année est pondérée pour 60 points, 120 points pour les 2ème et 3ème années.

Deuxième caractéristique, la cote des 60 points de la 1ère

année est la somme de deux

cotes, 45 et 15. Ces 45 points, de même que les 90 des deux années suivantes,

correspondent aux branches classiques du cursus, les branches fondamentales de

médecine, telles que la physique, la chimie, la biologie, l'anatomie, la physiologie par la

suite, etc. Cette cote permet le passage à l'année suivante. Les 15 autres points en

première année (30 en deuxième et troisième année) sont destinés à tester

particulièrement la capacité à devenir un "bon médecin". En 1ère

année, cela veut dire

une dissertation, par exemple, sur l'épistémologie des sciences biomédicales. C'était

aussi un stage infirmier comptant pour 10 points.

Ces cotes, 15, 30, 30, n'interviennent en rien dans le passage dans l’année suivante. En

revanche, elles interviennent dans le classement pour l'accès au 2ème cycle en

médecine.

Ainsi, des passerelles sont immédiatement prévues pour les étudiants ayant réussi et qui,

volontairement, décident de bifurquer vers une deuxième ou une 3ème année plutôt

dans le domaine des sciences de biologie médicale appliquée ou des sciences de la santé

publique par exemple.

A l'issue de la 3ème année, le quota est fixé. Néanmoins, les étudiants peuvent

parcourir, sans avoir l'attestation, le 2ème cycle dans l'idée peut-être d'aller vers des

professions où le diplôme de médecin peut être utile. On peut penser à l'industrie

pharmaceutique, la recherche ou à toutes sortes d'activités médicales dans l'expertise, la

médecine légale, qui n'ont pas d'effet sur la sécurité sociale.

Voilà donc ce qui avait été imaginé et qui a fonctionné de 1997 à 2003.Ce système a été

supprimé en 2004. En effet, à cette époque, le Gouvernement de la communauté

française a décidé de supprimer le numerus clausus, alors qu'il est toujours maintenu au

niveau fédéral.

Le corps enseignant a souffert de l'esprit de compétition des étudiants. L'idée a été que,

pour une profession, qui normalement doit développer l'altruisme, ce n'était peut être

pas une bonne manière de sélectionner.

De surcroît, pour les étudiants, attendre trois ans semblait trop long.

En 2004, pas de numerus clausus mais, en 2005, nous avons adopté le système

français ! C'est donc un système avec une sélection à l'issue de la 1ère année que vous

connaissez tellement bien que je ne vais pas vous le décrire.

143

CHANGER, POURQUOI ET COMMENT ?

MONSIEUR DOMITIEN DEBOUZIE,

PRÉSIDENT DE L’UNIVERSITÉ DE LYON I Je vous rappelle que la commission de 1ère année commune des études de santé a

démarré en 2002 et a reposé sur un projet ambitieux qui avait trois objectifs principaux:

- Réformer le PCEM1.

- Voir comment aller vers cette année commune avec le plus grand nombre de

professions de santé, avec cette idée sous-jacente rappelée précédemment d'une

culture commune à un certain nombre de professions de santé.

- Le troisième objectif était la “LMDéisation”de l'ensemble du phénomène.

Les trois points ne sont pas réglés, loin s'en faut, puisque cela concerne trois des quatre

points soulevés par la réunion d'aujourd'hui. Je me limiterai aux points 1 et 2, sachant

que mon collègue CHARPENTIER a d'ores et déjà fait le constat du PCEM I. Je

signalerai simplement que les études statistiques que j'avais faites montraient que,

hormis le cas des classes prépa littéraires, c'est le seul endroit en France où, quand vous

avez une mention “bien” ou “très bien” au bac, vous n'avez qu'une chance sur deux

d'intégrer une 2ème année.

La Commission, en juillet 2003, avait proposé certains points. Je vais me permettre d'en

reprendre un certain nombre. Cela peut en effet fournir une piste de réflexion.

- Le premier principe qui ressortait, c'est que l'on voulait faire une année

universitaire, donc arrêter les recrutements par les voies extérieures. La formation,

dans les études paramédicales, est d'un niveau très variable selon les instituts.

- Le deuxième principe était d’imaginer que l'on pouvait être accepté à une

profession de santé par deux voies que l'on avait étiquetées faute de mieux : une

voie science et une voie sciences humaines et sociales. Actuellement, il n'est

quasiment plus possible d’être médecin si l’on n’a pas un très bon bac scientifique.

Cette diversité des cursus initiaux est apparue comme un des éléments forts de la

réflexion.

- Le troisième principe est celui de faire deux semestres universitaires ayant chacun

des contenus assez différents, un tronc commun au premier semestre avec, en

particulier, des matières uniquement fondamentales et, au deuxième semestre, une

diversification des parcours (le parcours science et le parcours SHS) avec aussi des

Unités d'Enseignements optionnelles selon le concours présenté.

- Le quatrième principe est assez classique. En effet, les modules, appelés

aujourd'hui “Unités d'Enseignements” dans le langage LMD, sont déclinés en crédits

ECTS. Ces derniers sont reconnus, transférables et capitalisables.

- Le cinquième principe était que l'on faisait des concours séparés selon les

professions. L'idée d'organiser des concours différents avec des classements séparés

selon les professions était admise en imaginant aussi que l'on pouvait moduler les

coefficients des Unités d'Enseignements. Il n'y avait aucune raison de considérer que

l'Unité de biophysique, par exemple, avait le même poids pour la médecine que pour

l'orthophonie ou les préparateurs en radiologie. L'étudiant choisissait à la fin du S1

les concours qu'il présentait. Il se déterminait sur une liste. Il y avait le principe d'un

redoublement classique. Nous avons essayé, pendant plusieurs séances, d'imaginer

un système où l'on ne mettrait pas en compétition les Primo-entrants et les

Doublants. Nous nous sommes heurtés à un règlement juridique. Il était impossible

d'après la Direction des Affaires Juridiques, de mettre un quota pour les Primants et

un autre pour les Doublants.

144

- Un sixième principe, qui a été très long à se dessiner, est l'idée d'une admissibilité,

puis d'une admission à l'issue d'un oral. Cela a été rappelé précédemment. Beaucoup

d'étudiants sont toujours opposés à l'idée d'avoir une sélection finale après un oral,

essentiellement pour des questions d'organisation et de respect de code éthique à un

oral.

- Le septième principe qui me paraît toujours d'actualité, est l'idée d’établir des

passerelles entre les parcours. On était allé très loin car on avait dit qu'en période

d'augmentation du numerus clausus, on pourrait mettre 10 % du numerus clausus

pour les passerelles. Il y aurait deux types de passerelles :

o Une passerelle VAE (validation d'acquis d'expérience) en particulier

pour les professions paramédicales.

o Une deuxième passerelle pour les titulaires d'une Licence ou d'un

Master, quel qu'il soit, pourrait entrer dans des études de santé. On

connaît l'exemple en Angleterre où des titulaires d'un Master ont réussi à

être médecins.

Je rappellerai un dernier principe. L'idée d'expérimentation dans certaines régions était

possible. C'était certainement un joli rapport, mais il n'y pas eu de suite.

Que s'est-il passé dans les universités ? Elles ont répondu au cas par cas. Certaines

universités ont accepté de valider l'année de PCEM I pour les “reçus-collés”, en leur

donnant 60 crédits dans une Licence.

Dans certaines universités, en particulier celles ayant des ressources humaines

abondantes, on a pu faire une double inscription en allant très loin. En effet, les cours de

1ère année n'étaient pas forcément dispensés par des médecins mais par des

scientifiques. Il faudra les moyens.

La Conférence des Présidents des universités, dans sa grande diversité et sa grande

sagesse, a retenu quatre grands principes qui seraient partagés.

- Le premier principe a été rappelé précédemment. C'est le besoin impératif d'une

réforme du P1.

- Le deuxième principe est de s'inscrire résolument dans une perspective européenne.

Il serait tout à fait anormal que la santé reste en dehors du LMD,alors que la culture

y vient, l'architecture y est venue. Je discutais encore, il y a quelques jours, des arts

du spectacle, et la santé n'y serait pas !

- Le troisième principe consiste en l'amélioration de l'égalité des chances. Rien n'est

plus discriminant, actuellement, que cette année de P1.Dans mon établissement, en

regardant les origines des étudiants, on constate que les étudiants de classe modeste

ont 50 % de moins de chances de réussir que les autres étudiants. On retrouve donc

tous les problèmes des officines privées.

- Le quatrième principe est de garantir ou de revenir à une diversité des formations

initiales des candidats avec la notion de passerelles.

Faire un concours au mois de septembre ne nous paraît pas une bonne solution. C'est en

effet ouvrir la porte, à nouveau aux institutions privées puisque, automatiquement, on

fera du bachotage dans ces endroits. La sélection immédiatement sur les notes du bac,

pourquoi pas ?

Le concours après un semestre est une possibilité assez séduisante avec, pour tous ceux

qui ont échoué, une inscription en S2 dans une université.

Une troisième hypothèse a été avancée par quelques collègues Présidents, à savoir

revenir à une formation de Licence de la santé avec des Unités d'Enseignements de pré

professionnalisation.

145

Je n'aborderai pas maintenant le pôle paramédical puisque c'est à l'ordre du jour de cet

après-midi.

Voici l'état des réflexions de la Conférence des Présidents d'universités et ce qui s'est

passé dans les universités depuis 2003.

146

LA POSITION DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE

MONSIEUR PIERRE AMBROISE-THOMAS,

ACADÉMIE DE MÉDECINE

Mon propos, essentiellement centré sur la 1ère

année de médecine va cependant quelque

peu déborder ce cadre et fera ainsi transition avec la session suivante. La question posée

à l'Académie de médecine était la suivante : est-il souhaitable que les études de

médecine, de pharmacie, de chirurgie dentaire et de maïeutique puissent s'intégrer dans

le système européen LMD, et, si oui, à quelles conditions ?

La réponse à la première question était évidente compte tenu des avantages du système

LMD. L'intégration dans le système LDM impose un certain nombre de conditions mais

offre aussi la chance de voir réformer quelques uns des aspects les moins satisfaisants

(c'est un euphémisme) de l'organisation ou de l'inorganisation actuelle des études

médicales. Nous avons essayé de nous concentrer sur l'essentiel en évitant

soigneusement d'entrer dans les détails.

Nous avons concentré nos réflexions sur la 1ère année de médecine, sur la place des

Sciences fondamentales dans l'enseignement médical, l'Examen National Classant et,

enfin, les acquis intermédiaires et les équivalences qui sont l'un des apports majeurs du

système LMD.

Le PCEM I cumule toute une série d'inconvénients majeurs. Je n'y reviens pas car cela a

été très bien et très complètement présenté. Peut-être me permettrais-je simplement

d'insister sur deux aspects également préoccupants que, pour des raisons variées, on

évoque assez rarement.

Le premier concerne l'attitude parfaitement inadmissible de certains redoublants de 1ère

année qui organisent soigneusement les deux ans pour empêcher les Primants de suivre

correctement leur enseignement ou même, dans certaines facultés, pour interdire ou

compliquer l'accès des amphithéâtres à ces Primants. Ceci n'est pas admissible en

général, et tout particulièrement dans un métier comme la médecine où la base même

est le travail en équipe et le respect d'une certaine camaraderie, d'un certain respect

mutuel.

Le deuxième aspect, également préoccupant et dont l'importance va sans doute

croissant, est la multiplication des établissements privés chargés de préparer les

étudiants ; ce qui, à un moment où l'un des dogmes est la lutte contre la médecine à

deux vitesses, l'enseignement à deux vitesses se situe à l'opposé de ce qui est

souhaitable en ne favorisant que les étudiants bénéficiant de moyens financiers

importants.

L'enseignement des sciences fondamentales, sous sa forme actuelle, n'est pas

satisfaisant car trop précocement enseigné, à un moment où les étudiants n'ont pas

clairement conscience de l'utilité de ces sciences fondamentales, alors même que ces

mêmes étudiants auront oublié en grande partie, lorsqu'ils en auront besoin, les notions

essentielles à la compréhension de leur métier.

L'Examen National Classant ne garantit pas un niveau de compétence acceptable. Avec

son organisation actuelle, il permet la désertification de certaines zones géographiques

ou le quasi abandon de certaines spécialités.

Enfin, les acquis intermédiaires, les passerelles, sont insuffisamment nombreux,

insuffisamment organisés, qu'il s'agisse de passerelles vers d'autres universités, d'autres

voies ou encore d'autres pays de l'Union Européenne.

147

Face à cette situation, l'Académie de médecine a formulé les recommandations

suivantes que je vous soumets :

- La création d'un LMD santé associant la médecine à la pharmacie à la chirurgie

dentaire et à la maïeutique ; ceci grâce à un statut dérogatoire au sein d'instituts de santé.

Au sein de l'université, le problème a été discuté. C'est un problème qui revient

périodiquement :est-il ou non nécessaire, est-il ou non concevable que la médecine sorte

de l'enseignement supérieur ? Notre avenir ne serait-il pas mieux assuré dans le cadre

d'une école professionnelle uniquement rattachée à la santé publique ? Notre vœu est

très clairement un maintien au sein de l'université, le statut dérogatoire permettant une

sélection initiale des étudiants.

- Le recrutement des étudiants pourrait se faire selon plusieurs modalités avec un

recrutement égal au nombre total de places. Ceci est un des aspects essentiels car il

garantit à tout étudiant reçu la certitude d'exercer un métier dans le cadre des

professions de santé.

- Le recrutement de ces étudiants pourrait se réaliser au mois de juillet par un premier

quota en fonction des notes et mentions au baccalauréat.

- Au mois de septembre, il y aurait un second quota portant sur le programme du

baccalauréat. Ce concours pourrait être organisé parallèlement dans différentes

universités avec la possibilité pour les étudiants de se présenter en fonction des

contraintes de l'agenda dans plusieurs universités.

Autre point important : un quota prévoirait explicitement un certain nombre de places

correspondantes à des filières littéraires du baccalauréat ; ceci pour éviter la très grande

prédétermination actuelle des voies scientifiques pour la médecine. Il n'y aurait pas de

possibilité de redoublement mais une possibilité d'accès direct en 2ème année dans

certaines conditions sur lesquelles nous reviendrons.

Pour la suite de l'enseignement, il y aurait des programmes par objectifs associant les

connaissances et les compétences. Ceci rejoint la dualité des facultés de médecine,

établissements d'enseignement supérieur mais aussi établissements dans lesquels on

apprend un métier, avec une approche multidisciplinaire et une intégration des sciences

fondamentales dans les disciplines cliniques.

Ceci n'exclut pas, bien sûr, la possibilité pour les sciences fondamentales de disposer

initialement d'un certain nombre d'heures pour présenter ce qui fait leur particularité. Il

s'agit de vocabulaire, de mode de pensée, d'outils. Une Licence en trois ans, un Master

en deux ans ; la 1ère

année serait commune aux quatre filières avec, à la fin de cette 1ère

année, le choix d'une filière en fonction des notes obtenues. L2 et L3 médicales avec,

dès L2, une large place à la clinique.

C'est un aspect auquel l'Académie est tout particulièrement attachée. L'initiation, du

moins le contact très précoce avec la clinique, est volontiers considéré par nos amis

européens comme un privilège de la médecine en France. Nous tenons à ce qu'il

demeure et que les étudiants en médecine puissent, le plus vite possible, être en contact

avec des malades et la réalité de ce que sera leur médecine.

En M1 et M2, une place prépondérante serait faite à des stages cliniques et biocliniques

avec notamment des stages dans des laboratoires de recherche pour les étudiants qui

souhaiteraient s'orienter dans cette voie, qu'il s'agisse d'activités exclusivement dirigées

vers la recherche ou plus simplement d'une orientation strictement universitaire

ultérieure.

S'agissant de l'Examen National Classant, deux compléments sont apportés à cet

examen, le premier étant de l'accompagner d'un examen validant pour mettre fin à une

148

situation anormale, qui ne tient pas compte ou mal compte du niveau des étudiants

classés. Chacun sait qu'à l'issue de certains concours, des étudiants qui n'auraient pas

satisfait à des contrôles de connaissances, qui se trouvaient loin de la moyenne, étaient

néanmoins classés et affectés à des postes d'internes. Lequel d'entre nous accepterait de

confier un membre de sa famille à un médecin n'ayant pas de connaissances médicales

suffisantes, quel que soit son classement ? Il est donc important de vérifier les

compétences de ces étudiants avant qu'ils ne soient classés.

Une prise de fonctions obligatoires, car il faut être bien conscient que ces fonctions

d'interne, si elles correspondent à une charge de travail, correspondent aussi à un certain

nombre d'avantages et de devoirs, notamment vis-à-vis des malades. Il est donc

important que les postes attribués à des jeunes en fonction de leur classement soient

effectivement pourvus sans pour autant que ces jeunes soient définitivement condamnés

à une voie qui pourrait ne pas être celle dont ils rêvent et, pour cela, une possibilité de

repasser une seule fois l'Examen National Classant. J'indique au passage que, par

exemple, pour un étudiant désireux de s'orienter vers la chirurgie, le fait de faire deux

semestres en médecine n'est pas nécessairement une catastrophe mais, au contraire, a

toutes les chances d'être extrêmement fructueux.

Un Doctorat en trois à cinq ans selon les spécialités, je n'insiste pas, sinon, pour

souligner un point sur lequel l'Académie de médecine avait déjà beaucoup réfléchi.

C'est la nécessaire intégration de la médecine de ville, de la médecine praticienne, dans

la formation médicale, et pour cela la nécessité d'un stage auprès du praticien mais aussi

des contacts très précoces avec la formation médicale permanente. Il est important, en

effet, que cette formation médicale permanente n'apparaisse pas comme un supplément

aléatoire après quelques années d'exercice professionnel mais qu'elle s'inscrive, au

contraire, dans un continuum de formation et que, très tôt, les étudiants réalisent que

cette formation est permanente par définition. Ils doivent être informés de ce que leurs

confrères en exercice souhaitent comme complément d'informations. Ils doivent aussi

être conscients de leurs propres lacunes le plus vite possible.

Enfin, le développement de voies transversales et d'équivalences, avec un quota

significatif à la fin de L2, permettant sous certaines conditions aux étudiants de

rejoindre les instituts universitaires de santé, indépendamment du recrutement initial, et

des changements de filière au sein des instituts de santé. Ainsi, les étudiants

primitivement voués à une orientation médicale pourraient éventuellement passer en

pharmacie ou en chirurgie dentaire, ou l'inverse, et obtenir des équivalences et des

validations réciproques de crédits d'enseignement.

Voici très schématiquement ce qui a été proposé par l'Académie. Vous ne m'en voudrez

pas de vous présenter une réflexion essentiellement centrée sur la médecine. Dans ces

propositions, s'inscrivent également nos amis pharmaciens, les chirurgiens-dentistes, les

sages-femmes.

Je vous remercie.

149

TABLE RONDE

MONSIEUR FRANÇOIS GOULARD,

MINISTRE DÉLÉGUÉ À L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET À LA

RECHERCHE

Tout d'abord, je voulais remercier les Doyens, les Président d'universités et l'Académie

de médecine d'avoir beaucoup travaillé sur ce sujet. Le témoignage européen est aussi

extrêmement utile pour nous. Nous constatons que nous avons affaire à une singularité

française. Cela ressort peut-être encore plus nettement de nos débats.

Le reproche majeur, c'est que ce soit une année de pure sélection. Les mots employés

ont été très durs pour décrire la 1ère année, notamment par vous, avec des

comportements qui sont, au sens plein du terme, absolument inacceptables et contraires

à l'éthique que l'on cherche à

développer chez les étudiants.

Certaines modalités de réforme sont à écarter d'emblée. Je le dis nettement. Ce sont

celles qui favoriseraient le rôle des institutions privées d'enseignement et qui

accentueraient l'inégalité des chances. C'est un objectif républicain. Les jeunes doivent

être égaux devant les études

supérieures. Tout ce qui va à l'encontre de cet objectif majeur est évidemment à

proscrire.

On doit faire en sorte que la poursuite d'études, notamment scientifiques, ne soit pas

vécue comme un pisaller. La 1ère année, qui doit, que l'on veuille ou non, comporter

une part de sélection, ne doit pas être une année gâchée pour ceux n'ayant pas réussi

dans ce processus de sélection.

J'ai également été très sensible à ce que vous avez dit sur une sélection portant sur des

matières qui ne font aucune place aux qualités humaines. Or, on forme des hommes et

des femmes qui soigneront et prendront en charge des patients. Le rôle des qualités

humaines devraient, d'une manière ou d'une autre, être reconnu et faire l'objet d'une

appréciation très rapidement. L'accès à d'autres stades de la formation, les fameuses

parcours mais également pour des raisons d'équité. Certains jeunes ayant eu leur bac

sont parfaitement capables de donner le mieux d'eux-mêmes pour réussir dans une

sélection. D'autres, au contraire, prennent un peu de temps, se cherchent mais peuvent,

après deux ou trois ans d'études, avoir une véritable envie, qui naît à ce moment-là,

d'exercer plus tard un métier. Ils sont tout à fait capables de le faire. Il faut des

passerelles.

Je ferai une petite remarque. On ne peut pas sérieusement proposer à un diplômé de

grande école de rejoindre en 2ème

année un cursus médical. Quelqu'un ayant un diplôme

d'une grande école scientifique, et on sait qu'ils sont de grand niveau sur le plan

scientifique, doit pouvoir rejoindre à un niveau plus élevé. Rassurez-vous le rattrapage

sur les matières strictement médicales sera extrêmement rapide.

Enfin, j'aimerais dire de manière extrêmement solennelle que tout ce qui concourrait à

couper l'université et la formation des professions de santé, quelles qu'elles soient, est

totalement à bannir puisque notre objectif est d'aller plus loin dans le rapprochement. Ce

qui a été fait pour la formation des médecins, des pharmaciens et des chirurgiens-

dentistes doit être une règle. On doit rapprocher les autres formations médicales et

paramédicales de l'université. C'est imposé par le LMD, par une tendance européenne

mais aussi par le bon sens. Il existe des besoins interdisciplinaires. L'université se doit à

150

la formation de toutes les professions de santé. Cela me paraît être un élément

absolument incontournable de toute réforme à venir.

151

MONSIEUR XAVIER ELHARRAR,

SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ANEMF

L’ANEMF est tout à fait d'accord sur le fait que la démédicalisation de la 1ère année

ainsi que la perte de l'intérêt pédagogique de cette année est dramatique. Perdre ainsi

une année, voire deux pour les étudiants avec très peu de passerelles à la fin et une

formation qui pour les étudiants continuant dans les études médicales serait négligeable,

est un drame.

A ce sujet, on est totalement d'accord avec le constat réalisé. Quant aux mesures

proposées, les nôtres sont différentes. Concernant l'échec des étudiants qui perdent une

ou deux années en P1, il me semble que de nombreuses mesures sont à mettre en oeuvre

avant d'envisager une refonte complexe de la sélection. La mise en place de passerelles

à la fin du premier semestre est à développer ainsi que la mise en place de passerelles à

la fin de la 1ère

année. Une meilleure orientation, que ce soit au niveau des lycées ou des

PCEM I, est fortement défendue par l'ANEMF. Il faut savoir que les conseillers

d'orientation, intervenant en terminale, garantissent les études de médecine comme des

études avec un métier sûr à la fin.

Les études sont promues et les étudiants s'engouffrent majoritairement dans ces études

au dépends des filières scientifiques totalement délaissées. Il y a certainement des

mesures importantes à prendre, notamment au plan ministériel. Ces mesures doivent

être mises en place avant toutes choses car on observe véritablement une saturation des

amphis de 1ère année. Une meilleure information des lycéens serait une des mesures

permettant de palier ce problème.

Le report du redoublement est une mesure que l'ANEMF promeut. Les étudiants

Primants, qui vont obtenir des notes très médiocres, n'auront que très peu de chances de

réussir, en redoublant, le concours de PCEM I. Nous sommes donc pour que les

étudiants qui ont eu, par exemple, moins de 5/20 de moyenne puissent bénéficier d'un

redoublement reporté et ne puissent pas redoubler l'année suivante. Cela permettrait,

d'une part, de désengorger le P1, notamment des redoublants qui sont là “en touristes”

et, d'autre part, de faire le tri parmi les lycéens qui s'engagent en pensant avoir le P1 en

deux ans. C'est un réel problème auquel il faut trouver une solution.

S'agissant des préparations privées, il faut fortement favoriser les tutorats mis en place

dans certaines facultés. Ils permettent une aide des étudiants de 2ème

et 3ème

années aux

1ère

années. Ce système gratuit a permis, dans certaines villes, de fermer les préparations

privées parallèles. Cela permet une réelle égalité des chances.

S'agissant de la proposition d'une sélection post-bac basée sur les notes du bac, j'avoue

être assez étonné. Cela voudrait dire que l'on accorderait la même place au sport qu'à

l'écrit de français dans une filière scientifique. Certes l'esprit sportif est important, mais

je ne sais pas si c'est indispensable pour faire un bon médecin.

Enfin, nous sommes très attachés à conserver un caractère universitaire à nos études

avec une sélection à la fin d'une année.

152

MADEMOISELLE EMILY BESNARD,

PRÉSIDENTE DE L’UNECD

Je représente ici tous les étudiants en chirurgie dentaire de France. Certaines positions

énoncées dans les présentations préalables sont également retenues pour les étudiants en

chirurgie dentaire, en particulier une 1ère année commune aux quatre filières : dentaire,

médecine, pharmacie et sage-femme. Nous travaillons régulièrement avec l'ANEMF et

les étudiants en médecine ainsi qu'en pharmacie et les autres filières de santé sur la mise

en place du LMD dans les filières de santé, en particulier sur la réforme de la 1ère

année.

Certaines de nos positions seront donc communes avec les études en médecine et non

pas avec ce qui a été présenté au préalable, en particulier sur la sélection post-bac. Nous

sommes entièrement opposés à ce principe. Les formations que nous recevons au lycée

sont très différentes, dans l'approche qu'on en a et dans la manière dont elles sont

dispensées, des formations que nous pouvons recevoir à l'université. Une sélection au

mois de juillet, totalement arbitraire, sur une mention au baccalauréat me paraît encore

plus arbitraire que ce qui se passe actuellement pour la sélection des étudiants. Même

une sélection au mois de septembre sur le programme du baccalauréat ne me semble pas

correspondre à une sélection appropriée pour des études de santé.

Actuellement, nous proposons de maintenir cette sélection en fin de 1ère année en

adaptant cette dernière afin qu'elle remplisse un réel rôle de formation. Nous sommes

tous d'accord pour dire que l'apport pédagogique de la 1ère année de santé est

totalement nul. Il faut que cette 1ère année soit une réelle formation pour les étudiants.

La réflexion a été soit de partir dans une 1ère année plus scientifique qui permettrait des

passerelles plus étendues sur la fin soit de réfléchir aux bases communes des quatre

professions citées auparavant et d'aller directement dans des enseignements, par

exemple, sur les grands systèmes et fonctions de l'organisme humain, les méthodes de

travail dans les professions de santé et j'irai même jusqu'à la santé publique, la

déontologie ou les relations praticiens patients. Ces matières, de toute façon, seront

communes dans l'exercice futur à tous ceux qui seront sélectionnés et qui iront plus loin

dans ces filières. Ce sera utile pour les étudiants qui se réorienteraient et qui ne

pourraient pas passer plus loin dans ces cursus.

Cette 1ère année doit donc acquérir un réel rôle de formation. Elle doit aussi être

dirigée, repensée pour permettre un choix éclairé des étudiants. Je suis d'accord sur le

fait qu'il faille beaucoup insister sur l'orientation des bacheliers avec une présentation

des différents cursus, des différentes professions de santé. On sait qu'actuellement, la

médecine fait rêver. Beaucoup d’étudiants ont un jour voulu devenir médecins, plus que

faire médecine d'ailleurs, ou devenir un professionnel de santé.

Cependant, on se rend compte que ce sont leurs rêves d'enfants qui les guident vers

médecine et non la réelle connaissance ni du cursus, ni de la profession. Le métier de

chirurgien-dentiste fait moins rêver. Cependant, tous ceux qui ont raté médecine ou qui

ont choisi dentaire sont ravis de leur cursus et de leur métier ensuite. Tout ce problème

vient d'un manque de présentation et d'information sur les cursus et les professions.

L'UNECD propose, lors de la 1ère année commune, que soit instaurée une Unité

d'Enseignement sur la présentation et l'initiation aux différents cursus accessibles à la

fin de l'année et aux différentes professions, une réelle présentation de l'offre de soins et

du réseau des professions de santé, pas forcément soumis à validation mais au moins

une validation par l'assiduité.

153

Ce module serait obligatoire et pourrait être dispensé par les enseignants venant de

différentes filières. Il faudrait une réelle représentation des quatre filières que j'ai citées

dans cette 1ère année. Cela permettrait un bon panachage. Le concours est actuellement

très arbitraire, mais cela vient aussi du type de questions posées. Il faudrait peut-être

penser à des questions plus rédactionnelles et à changer la formule du concours afin de

rendre la sélection meilleure.

Nous avions également pensé à une harmonisation nationale entre les universités, que ce

soit sur le contenu de la 1ère année et sur le concours, afin d'assurer l'égalité d'accès aux

études de santé pour les étudiants quelle que soit leur université, quel soit leur niveau

socioéconomique.

Je vous remercie.

154

MONSIEUR MATHIEU OLLIVIER,

PRÉSIDENT DE L’AEM2

Je voudrais juste faire écho à mon représentant national qui a émis les plaintes

principales. Concernant le problème de la sélection post-bac, il nous semble, nous

étudiants marseillais, que cela va créer un véritable problème du fait, à moyen terme, de

la fermeture de l'accès en PCEM1 des filières non S. Je pense que les bacs ne sont pas

équivalents actuellement en France et que ce serait un tort de sélectionner sur les notes

du bac sur les mentions au bac. On ne veut pas que notre métier soit une science mais

plutôt un art. Pourquoi privilégier uniquement les raisonnements cartésiens en 2ème

année de médecine ?

Nous sommes pour une limitation du redoublement en PCEM I. Plutôt qu'une “note-

seuil‖, étant donné que les facultés de médecine sélectionnent sur des notes moyennes

assez variables (par exemple, à Marseille, cette année, la moyenne la plus basse était de

13,9 ). Il faudrait peut-être instaurer un effectif seuil qui autoriserait à redoubler.

155

DEUXIEME SESSION

LE LMD EST-IL ADAPTÉ AU CURSUS DES

ETUDES MÉDICALES, PHARMACEUTIQUES

ETODONTOLOGIQUES ?

MODÉRATRICE : MADAME DOMINIQUE DEVILLE DE PERIERE,

PRÉSIDENTE DE L'UNIVERSITÉ DE MONTPELLIER I

Après avoir abordé, au cours de la première Session, le difficile sujet du P1 et les

modalités de réforme pour la sélection à l'entrée des études va aborder l'adaptation du

LMD au cursus santé. Cet exercice est difficile car il ne concerne pas que nos

ministères de tutelles. En effet, les diplômes dans nos professions sont aussi étroitement

liés à l'autorisation de l'exercice des professions de santé. Notre réflexion devra donc

tenir compte des contraintes directement liées au caractère réglementé de nos

professions mais aussi aux différents éléments de législation contenus dans le Code de

l'éducation et de la santé. Exercice difficile parce qu'il y a la présence de ces deux

sélections : entrée du 1er cycle, entrée du 3ème cycle, et ceci est complètement

contradictoire avec la notion même de LMD. Il va donc nous falloir redécouper,

allonger certains cycles, en diminuer d'autres, structurer, et je dirai ―semestrialiser‖,

mais aussi et surtout faire évoluer notre formation en nous adaptons à notre temps.

156

POUR QUOI FAIRE ET COMMENT ?

MONSIEUR CHRISTIAN THUILLEZ,

DOYEN DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE ROUEN

Il me revient effectivement cette lourde responsabilité de présenter la position de la

Conférence des Doyens sur ce projet de LMD adapté au cursus des études médicales

pharmaceutiques et odontologiques.

Le principe du cursus LMD est d'organiser les études universitaires en trois ans de

Licence, deux ans de Master et trois ans de Doctorat en identifiant des Unités

d'Enseignements composées d'ECTS. Cela permet d'orienter les cursus personnalisés

pour les étudiants, d'obtenir des équivalences inter universitaires, des mobilités

européennes. Enfin, et je crois qu'il faut insister sur cet avantage, ce système permet

d'évaluer de façon régulière et d'habiliter des offres de formation proposées par les

universités pour une durée de quatre ans, qui seront basées, bien sûr, sur la qualité de

l'enseignement mais aussi sur le devenir des étudiants.

Pourquoi essayer de réfléchir à cette intégration des études de santé au sein du

LMD ?

Ce n'est pas uniquement pour faire en sorte que les études médicales s'intègrent

complètement dans les cursus universitaires reposant tous, à l'exception de la médecine,

sur le LMD. C'est pour remédier avant tout à des dysfonctionnements majeurs,

soulignés ce matin, notamment concernant le PCEM I, et qui posent des problèmes

d'afflux d'étudiants énormes dépassant largement nos capacités d'accueil ; ce qui

pénalise les conditions d'enseignement. Il ne faut pas négliger non plus deux autres

problèmes actuellement posés par les études de médecine :

- L'absence de reconnaissance du niveau d'études correspondant à la fin du 2ème

cycle. Pour des étudiants qui souhaiteraient se réorienter, cela me semble

extrêmement pénalisant.

- Les difficultés liées à l'organisation de l'Examen Classant National ne doivent pas

être non plus négligées dans la mesure où elles retentissent actuellement sur

l'enseignement durant le 2ème cycle.

Pour quoi faire ?

C'est avant tout pour revaloriser et améliorer la qualité de la pédagogie, notamment

durant cette 1er année qui deviendrait un L1, qui doit être une réelle 1ère

année

formatrice, avec une médicalisation de l'ensemble des matières enseignées et,

probablement, comme cela a été souligné ce matin, une reventilation d'une partie des

matières fondamentales. Ces dernières seraient enseignées plus tard dans le cursus au

cours des années de Licence, de Master et même pendant le 3ème

cycle.

Il s'agirait de favoriser les interactions entre les filières, c'est-à-dire entre les filières

médecine, pharmacie, odontologie, maïeutique mais aussi entre des filières non santé.

Ce serait réellement l'un des objectifs principaux du LMD. Refondre certains contenus

pédagogiques et la façon de les enseigner est également un objectif très important, qui

devrait être permis par l'organisation LMD. Il faut personnaliser des parcours de

formation en fonction de ces Unités d'Enseignements qui permettraient réellement à

157

l'étudiant d'avoir un parcours de formation pour se réorienter très rapidement vers

d'autres filières santé ou même d'autres métiers, mais aussi de s'orienter, au sein d'une

carrière médicale ou santé, dans telle ou telle sur-spécialisation.

Enfin, il s'agit d'instituer un parcours Recherche, comme l'a souligné notre Ministre ce

matin.

Les écueils de cette réforme LMD sont les suivants :

Si nous entrons dans le LMD, nous serons l'exception en Europe puisqu'aucun pays

européen, pour l'instant, n'intègre les études de médecine dans le LMD. Cela ne doit pas

être trop rebutant mais il faut le savoir. En effet, lorsque l'on parle de mobilité des

étudiants au travers de l'Europe, il faudra prendre cela en considération.

La sélection à la fin du L1 et l'existence d'un Examen National Classant sont également

un obstacle à l'organisation LMD. Ces deux notions sont antinomiques avec le cursus

LMD au sein duquel il n'y a pas de concours. Les étudiants font leur parcours et passent

du L1 vers le Master puis, éventuellement, vers le Doctorat.

L'accès direct au Master est difficilement envisageable alors que c'est le cas pour toutes

les autres formations au sein du LMD. On envisage difficilement, même après une

grande école, qu'un étudiant puisse intégrer directement un Master. Il faut insister sur le

compagnonnage qui est la force de notre formation médicale. Ce serait un peu

pénalisant de ce fait.

Enfin, il y a la nécessité de respecter et de valoriser la formation pratique au cours des

stages cliniques.

Comment intégrer les études de santé au sein de ce LMD ?

Je vais rapidement aborder plusieurs points :

- Le L1 avec la notion de passerelles absolument incontournables

- Le L2 et le L3 en insistant sur le couplage formation théorique et formation pratique

- L'Examen National Classant pour savoir comment travailler avec l'existence de cet

examen

- Savoir comment privilégier un cursus Recherche

- Je terminerai par la notion de diplôme qui nous paraît nécessaire. Avoir des

diplômes de Licence et de Master professionnel nous paraît incontournable pour

permettre à des étudiants, qui auront un certain nombre d'études en santé ou qui

auront validé un certain nombre d'études médicales, de se reconvertir dans des

métiers qui ne font pas appel à la prescription.

Concernant le L1, ce qui paraissait absolument essentiel, quelle que soit la réforme,

quelle que soit l'évolution des études de santé, c'était de supprimer ce classement au

mérite et de faire en sorte qu'il s'agisse réellement de choix des étudiants. Cela nécessite

un classement distinct pour les différentes filières de santé, médecine, odontologie,

maïeutique, masseur-kinésithérapeute, pharmacie.

Ce type de classement, très probablement, fait appel à l'existence d'un tronc commun

d'enseignement et à des modules permettant de respecter les spécialités de ces

différentes filières de santé et de faire en sorte que, plus facilement, pourrait être adopté

un système de classement par filière. Il y aurait plusieurs concours, plusieurs

classements, pour ces différentes filières.

158

Enfin, la possibilité de réduire le nombre d'étudiants en limitant les redoublements. Cela

paraît, effectivement, être un point important dans la mesure où il est parfaitement

prouvé qu'un étudiant en médecine ayant moins de 6 au PCEM I n'a aucune chance

d'être reçu l'année d'après. Or, plus de la moitié d'entre eux redoublent actuellement.

La proposition récente de la Conférence des Doyens, qui a été soulignée par Bernard

CHARPENTIER, notre Président, mais également évoquée par M. Ambroise THOMAS

au nom de l'Académie de médecine, consisterait en une sélection avant le L1, à l'issue

du baccalauréat, même si cette proposition peut paraître choquante et actuellement

repoussée par les étudiants. Les avantages de la sélection à l'entrée du L1 sont les

suivants :

- Les étudiants, incontestablement, gagneraient un précieux temps. Il n'y aurait pas de

choix par défaut. L'amélioration des conditions et la qualité de l'enseignement du

fait de la diminution du nombre d'étudiants nous paraissent également très

importantes dans la mesure où, réellement, on pourrait revenir à un enseignement de

qualité durant le L1. Ce L1 correspondrait à une réelle 1ère

année d'études de

médecine avec une réelle médicalisation de l'enseignement.

- Le principe du LMD pourrait être respecté dès le L1.Certes, il y aurait une sélection

à l'entrée mais un système de passerelles larges permettrait d'accéder pendant le

redoublement, au L1 et au L2.

- Enfin, certes il peut être choquant de sélectionner à l'issue du baccalauréat mais ce

dernier ne serait pas la seule sanction. Il y aurait baccalauréat plus un entretien. Cet

examen respecte, semble-t-il, une équité entre les étudiants.

En dehors du problème du concours, un inconvénient est souvent évoqué par les

étudiants. Cela concerne l'absence de prise en compte de l'évolution de la maturité de

l'étudiant au cours des deux années de P1, puisque la plupart d'entre eux va effectuer

deux années de P1.Il est vrai que les étudiants peuvent gagner en maturité au cours des

deux ans. Compte tenu du nombre d'échecs, cet inconvénient peut certainement être

largement gommé par des orientations différentes des étudiants en début de cursus.

L'accès aux études médicales, en L1 ou en L2, à l'aide de passerelles ferait que,

simultanément, ils auraient la possibilité d'avoir deux formations, une formation autre,

une Licence autre, puis ils intégreraient les études de médecine.

Concernant la pédagogie au cours du L1, il paraît clair que, s'il existe une

médicalisation possible des études de médecine durant cette 1ère

année, il est possible

d'alléger le L1 en matières fondamentales pour les enseigner plus tard au bénéfice

d'autres enseignements trop souvent négligés, notamment les sciences humaines et

sociales et l'éthique.

Durant ce L1, il est très important de bien cibler, de bien définir des Unités

d'Enseignements permettant à des étudiants qui auraient effectué cette année de L1

d'aller vers d'autres filières, de se reconvertir, s'ils changent d'avis.

Pour les L2 et L3, il est évidemment possible d'envisager des passerelles. Il est

nécessaire d'avoir une deuxième possibilité de passerelles à ce niveau avec un flux

entrant d'étudiants émanant d'autres filières mais aussi une réorientation possible

d'autres étudiants qui auraient effectué des études de médecine et qui ne se sentent pas

capables de suivre les études de médecine.

Enfin, durant ces années de L2 et L3, la formation pratique devra être privilégiée avec

probablement des stages hospitaliers plus précoces dès le deuxième semestre de L2. Il y

aura une intégration plus étroite de la formation pratique et d'enseignement théorique.

159

C'est la force de notre enseignement. Bien évidemment, dans le cadre d'un LMD, il

faudrait prendre en compte ces stages dans les ECTS avec des objectifs de stages plus

précis. Ils peuvent être évalués. Ces objectifs devront faire l'objet d'une évaluation des

compétences.

Le dernier point concernant ces trois dernières années porte sur l'obtention d'une

Licence à la fin de L3 pour des étudiants qui souhaiteraient se reconvertir dans d'autres

métiers.

Concernant le Master, il faut insister sur l'intégration de la formation pratique et de la

formation théorique. Il s'agit d'adapter notre mode d'enseignement. Il y a un véritable

travail à faire dans nos facultés compte tenu de l'Examen National Classant. Enfin,

l'obtention d'un diplôme de Master me paraît très importante. S'il s'agit d'étudiants qui

n'ont pas le désir d'exercer la médecine, de prescrire, il faut qu'ils aient la possibilité

d'exercer des métiers, tels que des métiers réorientés vers la Recherche, des métiers dans

le privé, dans les instituts pharmaceutiques, dans le journalisme, dans différentes

institutions de santé, bref avoir une ouverture des possibilités offertes aux étudiants.

Concernant le passage en 3ème cycle, c'est-à-dire l’Examen National Classant, plusieurs

possibilités ont été évoquées.

La première est sa suppression pure et simple. Cette suppression aurait l'avantage de

renforcer la valeur de l'enseignement donné dans les facultés mais l'inconvénient,

incontestablement, de ne pas mettre les étudiants du territoire national de la France

entière sur un pied d'égalité.

L'examen inter régional avait également été évoqué mais il paraît difficile à mettre en

œuvre en raison du nombre de questions et de l'infrastructure nécessaire.

Enfin, il existe un point sur lequel nous insistons beaucoup et nous espérons que cela

pourra être obtenu :la prise en compte au moins partielle des résultats obtenus dans la

faculté pour conforter les résultats d'Examen National Classant et éviter cette scission

que nous connaissons depuis longtemps entre des études facultaires, un diplôme de

Docteur en médecine et une préparation parallèle en amont au concours de l'Internat et,

maintenant, à l'Examen National Classant.

Quoi qu'il en soit, certaines nécessités apparaissent. C'est le rendu des résultats après la

validation de la Licence et du Master pour éviter ces non validations de stages

permettant des redoublements à des étudiants qui souhaiteraient avoir une seconde

chance. Il faut admettre la possibilité d'une deuxième chance. En revanche, dans le

système actuel de rendu des résultats, on arrive à des dysfonctionnements majeurs avec

ce calendrier.

Enfin, le problème de l'adéquation stricte entre le nombre de postes d'internes et le

nombre d'étudiants nécessaire nous paraît également très important. “Stricte” est peut-

être un bien grand mot mais pas aussi large que ce qui a été fait lors des années

précédentes.

A la fin du L3 et du Master, seraient délivrés des diplômes. L'intérêt de ce LMD est

incontestablement une personnalisation des parcours, un recrutement moins

monolithique, c'est-à-dire une ouverture des carrières de la santé à d'autres étudiants et

une certaine fluidité entre les carrières ayant trait à la santé. Cela permettrait des

160

débouchés pour les non prescripteurs, notamment avec l'obtention des diplômes de

Licences et de Master. Cela améliorerait sans aucun doute les relations entre les métiers

de soins avec ces fameux nouveaux métiers, c'est-à-dire les métiers paramédicaux qui

bénéficieront de délégation de soins très prochainement.

L'évaluation des formations délivrées serait faite dans le cadre de réels projets

d'universités.

En conclusion, les enjeux sont très importants, surtout si l'on s'attache vraiment à mettre

en place une réforme digne de ce nom. Les enjeux sont d'améliorer la qualité de la

formation alors que les effectifs augmentent, répondre aux exigences de la démographie

médicale actuelle et de permettre ces interactions entre les différentes professions de

santé. Il ne s'agit pas de mettre en place uniquement une réforme de type cosmétique

avec un simple affichage LMD, sans réforme de fond. C'est beaucoup de travail. Il me

semble vraiment que les différents éléments vus devraient permettre, réellement, de

modifier le recrutement des étudiants en médecine, d'améliorer la fluidité des

formations. Cela nous paraît essentiel.

161

LE CURSUS MD-PHD

MONSIEUR JEAN-FRANÇOIS DHAINAUT,

PRÉSIDENT DE L’UNIVERSITÉ DE PARIS V

Je vous présente la comparaison des études en sciences et en médecine aux USA et en

France. Vous constaterez que c'est assez identique lorsque l'on arrive à mettre le curseur

au bon endroit.

Pour les sciences, aux USA, on trouve le college undergraduate puis la graduate school

et enfin le PhD. Si l'on place le curseur du M1 au bon endroit, on s'aperçoit que, pour

les sciences dites “dures”, le cursus MD-PhD se fait presque dans le même timing.

Quand on s'intéresse à la médecine, le college correspond aux premières années.

Ensuite, il y a un enseignement preclinical, puis le clinical rotation avant d'arriver à la

residency.

Si on met, là aussi, le curseur sur les études de médecine, en France, on s'aperçoit

qu'avec quelques variations, nous n’en sommes pas si loin.

En fait, les cursus MD-PhD, aux Etats-Unis, sont complexes. Ceci témoigne bien de la

dualité toujours difficile à mettre en place entre la place réelle d'une thèse de sciences

dans des études médicales.

L'école de l'Inserm est incontestablement une première étape très intéressante à

analyser. De cette première étape, nous pourrons réellement arriver à dresser ce cursus.

Tout d'abord, pourquoi l'école de l'Inserm ?

Cette école de l'Inserm a été créée, quelques années auparavant, pour renforcer la

formation précoce à la Recherche des étudiants en médecine. Le pourcentage de

médecins parmi les chercheurs de l'Inserm a considérablement diminué :

- En 1980, 25 % des chercheurs recrutés avaient une formation médicale.

- En 2001, 18 médecins sur 582 candidats ; 5 médecins et 1 pharmacien ont été

recrutés lors de ce concours sur un total de 95 chargés de Recherche.

Beaucoup de facteurs y participent. En particulier, la démographie médicale et le défaut

majeur d'attractivité des carrières sur le plan des salaires jouent incontestablement un

rôle non négligeable. Cependant, ce ne sont pas les seuls facteurs. La réflexion menée,

en particulier au niveau de mon université avec l'Inserm, a été la suivante.

L'objectif a été de sensibiliser la recherche biologique et médicale des étudiants en

médecine, en pharmacie et en odontologie dès leur 2ème année pour leur permettre :

- D'obtenir un Master de Recherche avant la 4ème année et la préparation de l'Internat

en médecine ou la 5ème année de pharmacie.

- De préparer une thèse de sciences au début de l'internat en médecine ou avant la

4ème année et la préparation de l'internat ou en 6ème année pour la pharmacie.

La formation actuelle, qui n'est pas complètement optimale, est la suivante sur trois

ans :

- 1ère

année : en P2 pour les études de médecine et en 2ème année pour les études

d'odontologie ou de pharmacie, on commence à travailler l'Unité d'Enseignement du

Master 1. Une école dure une quinzaine de jours et, ensuite, il y a un concours

d'admission en 2ème année de l'école de l'Inserm.

162

- 2ème

année : 3ème année de médecine, d'odontologie et de pharmacie, on termine les

Unités d'Enseignements du M1,un stage de six mois à plein temps dans un laboratoire

de recherche et une présentation des résultats en fin de stage.

- 3ème

année : préparation du Master 2 avec l'interruption, pendant un an, après la 3ème

année de médecine ou d'odontologie ou la 5ème année de pharmacie.

Sur ce schéma du cursus, se trouve le cursus normal en médecine, P1, P2, D1, avec la

Licence Santé. Ensuite, on trouve le 2ème cycle, l'internat. Pour ceux qui font une thèse

de sciences, habituellement, au milieu de leur internat, pendant leur année recherche, ils

font leur M2. Ensuite, ils vont plus ou moins en pointillés faire leur Doctorat à temps

partiel ; ce qui n'est pas une excellente solution. Soit ils continuent jusqu'à la fin du

clinicat soit ils s'arrêtent pendant leur Doctorat, ce qui est plus favorable, et ensuite ils

reprennent. Il y a toujours quelques pointillés car nous n’avons pas le droit d'arrêter

pendant une période prolongée l'internat et le clinicat.

Le cursus de l'école de l'Inserm commence plus tôt avec l'école de Février et les six

mois de recherche. Ensuite, on colle le M2 recherche. La plupart des étudiants

reprennent leurs études de médecine à proprement parler, l'internat, puis un plein-temps

Doctorat avec des difficultés pour casser l'internat pendant une période relativement

prolongée.

Ensuite, ils reprennent le clinicat. A mon avis, ce qui est plus favorable d'un point de

vue recherche, c'est de passer un Doctorat dans la foulée puis de reprendre les études de

médecine. Peu d'étudiants prennent ce type de cursus car cela les traumatise beaucoup

d'arrêter pendant une période prolongée leur cursus. Pourtant, on va voir que c'est ce qui

est véritablement intéressant.

Pour les pharmaciens, c'est un peu la même chose. Il y a le cursus classique avec l'année

hospitalo-universitaire, avec ensuite soit le stage pro, soit le passage par l'internat.

Avec le cursus de l'école de l'Inserm, dans les premières années, il y a toujours l'école

de Février et les six mois de recherche. Ensuite, on place le M2 dans différentes

positions assez vite puis la thèse avec, parfois, des interruptions de stages hospitaliers en

fonction du fait qu'il s'agisse d'un internat de biologie ou d'un internat de spécialité.

Globalement, on essaie de ne pas casser le M2 Recherche de la thèse de 3ème cycle.

Qu'est-ce que l'école de Février ?

C'est 70 heures de cours avec de la modélisation, de la statistique, de l'épidémiologie, de

la physique, de la chimie et de la biologie. C'est aussi 24 heures d'échanges avec les

enseignants qui manquent cruellement dans toutes nos facultés. Six conférences sont

présentées par des chercheurs de renom aptes à susciter l'enthousiasme de la recherche.

C'est non seulement du marketing mais c'est vraiment ouvrir les étudiants à ce qu'il y a

de plus en plus intéressant dans ce type de cursus.

Concernant le concours d'admission en 2ème année, il y a deux épreuves orales à la fin

du mois de juin :

- une épreuve de biologie obligatoire

- une épreuve au choix soit en physique, soit en chimie, soit dans ce module de

modélisation-statistique-épidémiologie.

163

Dans l'évaluation, on privilégie la capacité des candidats à utiliser leurs connaissances

dans l'esprit d'une démarche Recherche. Le nombre de lauréats est déterminé par le

niveau des candidats. Le tutorat par un collège de tuteurs est nécessaire dans

l'encadrement de la faculté ainsi qu'au niveau de l'école de l'Inserm. En effet, ces

étudiants ont non seulement des problèmes pour arriver à faire leur cursus de recherche

mais aussi pour s'intégrer correctement dans leur cursus habituel.

Ensuite, les journées scientifiques du mois de septembre où les étudiants présentent les

résultats de leurs travaux de recherche obtenus pendant leur stage de six mois.

Tout ceci ne peut se faire sans un certain nombre d'aides financières aux étudiants :

- Les enseignements et hébergements pour l'école de Février sont pris en charge par

l'Inserm.

- Les frais de déplacement sont pris en charge par les facultés.

- Une gratification de stage est versée par l'Inserm aux 10 premiers lauréats , les

facultés finançant les lauréats suivants.

Cela correspond environ à 300 mensuels, pendant six mois, la 2ème année durant le

stage puis 300 pendant douze mois pour le M2.

J'en arrive maintenant au nouveau parcours MD-PhD que je propose:

- P1, P2, D1 ou Licence santé option médecine

- M1 “Sciences de la Vie et de la Santé”en même temps que la Licence santé ou en

P2, D1

- M2 “Sciences de la Vie et de la Santé”après D1

- Thèse de Sciences à la suite du Master, c'est ce que je privilégie fortement. Cela

permet de mettre les étudiants en médecine au même pied d'égalité que les

chimistes, les physiciens, les mathématiciens.

Je vous donne un exemple. Un étudiant veut devenir pneumologue et se spécialiser dans

l'infectiologie et la microbiologie.

Il fait une Licence santé médecine en P1, P2, D1. Il valide 9 ECTS obligatoires du

parcours de l'infectiologie ou M1 des Sciences de la vie en faisant, par exemple, des

Unités d'Enseignement en bactériologie, en virologie, en parasitologie- mycologie.

En année 3, il valide 9 ECTS restant dans le parcours infectiologie et immunologie avec

trois Unités d'Enseignement.

L'été de la 3ème année, il fait son stage en laboratoire de recherche et valide ses 12

ECTS.

En Année 4,il valide son M2-Recherche,mention infectiologie.

En Années 5 à 7, il fait sa thèse de sciences.

En Années 8 et 9, il reprend son parcours avec D2, D3 ou ce que l'on peut appeler un

Master pro MED. Une dispense en D4 pourrait être accordée au PhD.

En Années 10 à 13, 3ème cycle d'études médicales en maladies infectieuses et travaux

de recherche .Thèse de médecine.

En Années 14 et 15, formation professionnelle spécialisée au niveau du clinicat.

164

Cette formation me semble parfaitement adaptée au cadre hospitalo-universitaire que

nous voulons et pour la recherche et nos CHU.

Quelles sont les conditions d'application ?

- Il faut une information précoce des étudiants au lycée ainsi qu’en PCEM1.

- La base du volontariat et un groupe relativement restreint sont nécessaires.

- Le tutorat et l'accompagnement financier sont absolument indispensables.

- La prise en compte des capacités et des acquis sont particulièrement applicables en

M1. L'arrêt des études médicales pendant quatre ans, entre D1 et D2,doit être

accompagné. Il faut une dispense des DCEM4 pour les PhD et l'autorisation de

présenter un Examen Classant National en fin de DCEM3 permettant de gagner un

an.

Au total , ce projet de parcours MD-PhD est, je crois, très important pour solidifier les

liens existants entre la faculté de médecine et l'université dans toutes ses composantes,

qu'elles soient les sciences ou les sciences humaines et sociales.

165

TABLE RONDE

MONSIEUR CHRISTOPHE BISI,

PRÉSIDENT DE L’ANEPF

Avant de donner notre avis sur le LMD, j'aimerais revenir sur la table ronde précédente

car sélection et LMD me semblent indissociables. Même si les problèmes existant en P1

ne concernent pas les étudiants en pharmacie, nous rejoignons l'avis des étudiants en

médecine et en dentaire : la sélection post-bac ne nous paraît pas concevable.

S'agissant du LMD, les étudiants en pharmacie y sont favorables. Nous avons déjà

entamé cette réflexion au sein de notre commission pédagogique. Il est clair qu'un tronc

commun peut éventuellement être dessiné mais nous devons conserver des Unités

d'Enseignements spécifiques à nos filières.

MONSIEUR OLIVIER MIR,

PRÉSIDENT DE L’ISNIH

J’aborde les deux points évoqués dans cette seconde partie de matinée. Concernant la

recherche, il est indispensable de décloisonner le cursus médical du cursus de recherche,

qu'il s'agisse de recherche fondamentale ou de recherche clinique. Effectivement,

plusieurs solutions ont été proposées. Cette école de l'Inserm est une initiative tout à fait

louable. Cela correspond à peu près à ce qui était proposé à l'Ecole Normale Supérieure

il y a quelques années consistant à anticiper le 3ème cycle de recherche. C'est une

initiative qu'il faut savoir saluer et soutenir.

Concernant les internes et les chefs de clinique qui sont déjà dans le cursus, je pense

notamment aux internes, il y a toujours la possibilité d'utiliser l'année recherche pour se

diriger vers un Master M2 de recherche ou débuter une thèse de sciences. A ce sujet, les

procédures d'accord de cette année recherche semblent assez disparates d'une région à

l'autre. Il serait utile de chercher à harmoniser les choses pour qu'un maximum

d'internes puisse se diriger vers ce cursus.

Concernant le LMD, j'ai un peu plus de circonspection.

MONSIEUR MATHIEU SHUERS,

PRÉSIDENT DE L’ISNARIMG

À propos du LMD, la question que l'on doit tous se poser est certainement celle des

objectifs. Le LMD n'est pas une finalité et doit plutôt être vu comme un moyen. Je tiens

à rappeler le soutien des internes de médecine générale au maintien de sélection en fin

de P1 et également les épreuves Classantes Nationales.

J'aimerais insister sur deux points dont on a déjà parlé depuis le début de la journée.

Le premier porte sur la recherche. Le LMD est d'abord une grande occasion pour

universitariser toutes les disciplines médicales, à la fois celles qui ne le sont pas encore,

je pense notamment aux professions paramédicales, mais également à celles qui ne le

sont que partiellement, je pense bien sûr à la médecine générale. Cette universitarisation

est une chance pour développer la recherche dans tous les secteurs de la santé.

A ce propos, j'aimerais renforcer les arguments de M. DHAINAUT. Effectivement, il

est indispensable de favoriser l'accès des cursus amenant des formations de chercheurs

166

aux étudiants qui le souhaitent. Il nous paraît aussi tout à fait indispensable de mettre en

place une formation à la recherche pour tous les étudiants et tous les internes.

Par ailleurs les formations de santé doivent évoluer en fonction de ce que l'on souhaite

faire du système de soins. La réforme LMD est justement une occasion de réorganiser

tout le système, de réfléchir aux enseignements spécifiques, aux enseignements

mutualisables, et par la même commencer à mettre en place un véritable transfert des

compétences.

MONSIEUR SYLVAIN LITRICO,

PRÉSIDENT ISNCCA

Je vais rejoindre mes collègues qui se sont déjà exprimés sur beaucoup de points.

Concernant le LMD, j'ai aussi la sensation que l'on se trouve dans un processus de mise

en place, suite aux Accords de Bologne et à d'autres rencontres européennes, avec une

volonté d'extension sur la médecine sans véritablement se poser la question de l'intérêt

réel de ce LMD, de l'applicabilité réelle de ce LMD, sur le cursus médical.

Je retiens de l'allocation inaugurale de Monsieur le Ministre ce matin le fait qu'il faille

parler des métiers avant des formations. La réforme doit porter beaucoup plus sur le

fond, sur le contenu de l'enseignement et sur ce que l'on attend des médecins en fin de

leur formation.

Ceci étant dit, le LMD est certainement une chance.

Je retiens aussi qu'un des grands principes du LMD était de favoriser la mobilité au plan

européen. Cela s'applique à beaucoup de filières mais très difficilement au cursus

médical dans la mesure où le LMD n'est pas appliqué sur les cursus médicaux de nos

collègues européens. C'est un point fondamental dont il faut tenir compte dans ce

processus.

L’école de l'Inserm est un concept intéressant, mais loin de représenter toutes les

possibilités de recherche associées dans le monde médical. Je pense à la recherche dans

le domaine des sciences économiques, la recherche en informatique, en pédagogie,

probablement insuffisamment développée en France.

Pour tous ces cursus, le modèle n'est pas forcément applicable par l'école de l'Inserm.

Deuxièmement, on vit sur un quiproquo et, les chefs de clinique connaissent bien cela.

Pourquoi se lancer dans un cursus de recherche ? Est-ce vraiment par goût de la

recherche et une forte envie de faire une véritable carrière de chercheur ou est-ce parce

que l'on est sur un modèle de carrière hospitalo-universitaire ?

MONSIEUR MICHEL BRAZIER,

PRÉSIDENT DE LA CONFÉRENCE DES DOYENS DES FACULTÉS DE

PHARMACIE

Je voudrais rappeler que, en ce qui concerne la 1ère

année de pharmacie, les conditions

sont tout à fait différentes de celles que connaît la médecine. Ce sont 10 000 étudiants

inscrits en 1ère année pour un numerus clausus à 2 800 actuellement.

Nous formons des professionnels de santé sur des bases scientifiques très fortes. Nous

réfléchissons par rapport au LMD. Nous trouvons que cette démarche d'intégration des

études de pharmacie dans le LMD est tout à fait intéressante pour les raisons qui ont été

évoquées.

167

On a parlé de la 1ère année commune en associant les quatre grandes formations

médicales. Cette réflexion peut être tout à fait intéressante mais il ne faudrait pas

reconstituer un embouteillage de cette 1ère année. On a évoqué la sélection. Les doyens

des facultés de pharmacie ne sont pas très favorables à cette sélection. Il faudrait

éventuellement réfléchir à une présélection pour constituer une piste.

Nous pensons que l'intégration dans le dispositif LMD pourrait permettre, avec la

semestrialisation, de constituer une sélection autour de la 1ère année avec des

possibilités de réorientation des étudiants après le 1er

ou le 2ème

semestre, en particulier

vers les nouveaux métiers de la santé qui ont été identifiés.

Les passerelles peuvent en effet constituer des opportunités pour une fluidité des

étudiants car on ne sait pas forcément, à 18 ans, ce que l'on veut faire pour son avenir

professionnel.

168

MONSIEUR ANDRÉ SALVADORI,

DOYEN DE LA FACULTÉ D’ODONTOLOGIE DE MARSEILLE

La Conférence des doyens d'odontologie travaille sur le LMD depuis plus de cinq ans

maintenant. On arrive à peu près au même consensus. Cependant, à chaque fois, le P1 a

été le point d'achoppement.

Il me semble qu’au préalable à l'installation du LMD en odontologie (comme en

médecine), il faut d'abord résoudre le concours du P1. Effectivement, on arrive à un

paradoxe actuellement : à la fois faire de la formation et de la sélection, et c'est

absolument impossible.

La Conférence des doyens d'odontologie est pour le LMD mais pas n'importe comment.

Déplacer un cursus pour le mettre plus à droite ou plus à gauche pour cadrer nos études

en LMD ne présente aucun intérêt.

En revanche, s'il s'agit de faire un LMD et en profiter pour réaliser une réforme

cohérente des études d'odontologie, nous en sommes d'accord.

169

TROISIEME SESSION

VERS L’UNIVERSITARISATION DES

PROFESSIONS DE SANTÉ ?

MODÉRATEUR : MONSIEUR GUY VALLET,

DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L'AP-HM (REPRÉSENTANT DE LA

CONFÉRENCE DES DIRECTEURS GÉNÉRAUX DE CHU)

Cet après-midi sera abordé un thème extrêmement attendu, celui de l'universitarisation

des professions de santé.

Dans un monde qui bouge de manière très rapide, la qualification compte moins que la

compétence. L'employeur que je suis recherche d'abord la compétence. On a affaire à

une réforme, le LMD, qui représente une chance pour l'ensemble des intervenants. On

va peut-être pouvoir commencer à travailler sur l'harmonisation de la reconnaissance.

L'avenir n'est plus un métier unique pour toute la vie. Tout le monde le dit et cela

s'applique aux professions de santé.

L'employeur que je suis a aussi comme responsabilité de préparer l'avenir d'un

établissement universitaire avec trois

missions. Faire en sorte que le soin soit toujours plus performant, l'enseignement mieux

dispensé et la recherche développée

car le moteur de fonctionnement du CHU est bien la recherche.

Il est normal qu'un directeur d'hôpital, qui n'est là ni pour se faire apprécier ni aimer,

estime le prix de tout cela. On a à faire des choix et il est important de se poser des

questions en termes d'argent.

170

ANNEXE 6 :

Arrêté du 24 juin 1987 portant création de la maîtrise de sciences biologiques et médicales

(NOR : RESK8700384A)

Le ministre de l'éducation nationale, le ministre des affaires sociales et de l'emp1oi, le ministre

délégué auprès du ministre de l'éducation nationale, chargé de la recherche et de l'enseignement

supérieur, et le ministre délégué auprès du ministre des affaires sociale et de l'emploi, chargé de

la santé et de la famille,

Vu la loi n° 68-978 du 12 novembre 1968 d'orientation de l'enseignement supérieur, complétée

par la loi n° 82-1098 du 23 décembre 1982 relative aux études médicales et pharmaceutiques ;

Vu la loi n° 84-52 du 26 janvier 1984 sur l'enseignement supérieur ;

Vu le décret n° 85-908 du 23 août 1985 fixant les conditions de validation des études,

expériences professionnelles ou acquis personnels en vue de l'accès aux différents niveaux de

l'enseignement supérieur ;

Vu l'arrêté du 16 janvier 1976 relatif au deuxième cycle des études universitaires ;

Vu l'article 6 de l'arrêté du 5 juillet 1984 relatif aux études doctorales

Vu l'avis du Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche en date du 16

février 1987,

Arrêtent :

Article premier. - Il est créé une maîtrise de sciences biologiques et médicales.

Art. 2 (modifié par l'arrêté du 19 août 1998). - La maîtrise de sciences biologiques et

médicales est délivrée par les universités habilitées à cet effet par arrêté du ministre chargé de

l'Enseignement supérieur et du ministre chargé de la Santé, après avis du Conseil national de

l'enseignement supérieur et de la recherche. L'habilitation est soumise à révision tous les quatre

ans.

Art. 3 (modifié par l'arrêté du 18 mars 1991 et du 13 juillet 2001).- Par décision du président

de l'université, sur proposition du responsable de l'enseignement, peuvent s'inscrire à un ou

plusieurs certificats de la maîtrise de sciences biologiques et médicales :

Les étudiants qui ont été admis à s'inscrire en deuxième année des études médicales,

pharmaceutiques ou odontologiques ;

Les étudiants à partir de la première année des écoles nationales vétérinaires.

Les étudiants qui ont été admis à s'inscrire en deuxième année des études de sages-

femmes .

Art. 4 (modifié par les arrêtés des 18 mars 1991 et 19 août 1998). - La maîtrise comporte

trois certificats d'une durée de cent heures chacun. L'enseignement est théorique et pratique.

L'enseignement de chaque certificat doit comporter vingt-cinq heures au minimum de stage

dans un laboratoire de recherche agréé ou d'activités sollicitant un travail de recherche en petits

groupes.

Art. 5 (modifié par les arrêtés des 20 avril 1988, 18 mars 1991, 17 octobre 1991, 2 mai

1995, 19 août 1998, 20 janvier 1999 et du 5 juillet 2000)

La liste des certificats est fixée comme suit :

Anatomie, imagerie et morphogenèse ;

171

Anthropologie, éthnologie et sociologie de la santé ;

Biochimie métabolique et régulations ;

Biologie moléculaire de la cellule ;

Biologie et pathologie moléculaires ;

Biologie et médecine de la reproduction ;

Biostatistiques et modélisation ;

Biotechnologies et ingénierie biomédicale ;

Conception et structure des molécules d'intérêt thérapeutique ;

Cytogénétique germinale et somatique ;

Différenciation et oncogenèse ;

Environnement et santé ;

Ethique, déontologie et responsabilité médicales ;

Génétique humaine et comparée ;

Immunologie et mécanismes physiopathologiques ;

Informatique médicale et technologies de communication ;

Mécanismes cellulaires et moléculaires du développement ;

Méthodes d'analyse et contrôle de qualité des produits de santé ;

Méthodes d'études en cytopathologie et histopathologie ;

Méthodologie d'évaluation médico-économique systèmes de santé ;

Méthodologie de la recherche clinique et épidémiologique ;

Mise en forme et biodisponibilité des médicaments ;

pathologie tropicale et santé internationale

Pharmacologie cellulaire, pharmacogénétiques et pharmacocinétique ;

Physiologie et biologie des systèmes intégrés ;

Physiopathologie des maladies transmissibles ;

Psychobiologie des comportements ;

Traceurs et explorations fonctionnelles et métaboliques.

Art. 6 (modifié par les arrêtés des 20 avril 1988, 18 mars 1991, 17 octobre 1991, 7

novembre 1994 et 19 août 1998). - Les candidats nommés aux concours d'internat en

médecine, pharmacie et en odontologie sont dispensés de la validation d'un certificat. Pour les

autres candidats, un certificat peut être remplacé par la validation d'un enseignement de même

nature, par décision du président de l'université, sur proposition des responsables de

l'enseignement des deux autres certificats validés ou, le cas échéant, du responsable de la

maîtrise de sciences biologiques et médicales de l'établissement. Ce certificat peut consister

172

pour les étudiants en pharmacie en stages d'initiation à la recherche mentionnés à l'article 15 de

l'arrêté du 17 juillet 1987 susvisé.

Art. 7 (modifié par l'arrêté du 19 août 1998).- Les modalités d'organisation des

enseignements et de contrôle des connaissances en vue de l'obtention des certificats sont fixées,

sur proposition du responsable de l'enseignement, par le conseil d'administration de l'université

dans le cadre des dispositions législatives en vigueur.

Art. 8 (modifié par l'arrêté du 19 août 1998 et du 13 juillet 2001) - La délivrance de la

maîtrise est accordée aux étudiants qui :

D'une part, ont acquis les trois certificats réglementaires ou ont bénéficié des

dispositions prévues à l'article 6 ci-dessus ;

Et, d'autre part, ont validé le deuxième cycle des études médicales, pharmaceutiques,

odontologiques ou sont titulaires du certificat de fin de scolarité des écoles nationales

vétérinaires ou le diplôme d'études fondamentales vétérinaires ou le diplôme d'Etat de

sage-femme.

Art. 9 (ajouté par l'arrêté du 19 août 1998).- Dans le cas où l'étudiant a acquis les certificats

dans des universités différentes, le diplôme lui est délivré par celle dans laquelle il a validé le

dernier certificat.

Sources et références

Arrêté du 13 juillet 2001 modifiant l'arrêté du 24 juin 1987 modifié portant création de la

maîtrise de sciences biologiques et médicales (Journal officiel du 24 juillet 2001)

Arrêté du 5 juillet 2000 modifiant l'arrêté du 24 juin 1987 modifié portant création de la maîtrise

de sciences biologiques et médicales (NOR : MENS0001692A - Journal officiel du 14 juillet

2000)

Arrêté du 20 janvier 1999

Arrêté du 19 août 1998 modifiant l'arrêté du 24 juin 1987 modifié portant création de la maîtrise

de sciences biologiques et médicales (NOR MENS9802276A - J.O. du 29/08/98

Pages:13268/13269)

Arrêté du 2 mai 1995

Arrêté du 7 novembre 1994

Arrêté du 17 octobre 1991

Arrêté du 18 mars 1991

Arrêté du 20 avril 1988

Arrêté du 24 juin 1987 portant création de la maîtrise de sciences biologiques et

médicales (NOR : RESK8700384A)

173

ANNEXE : 7

Arrêté du 13 juillet 2001 modifiant l'arrêté du 24 juin 1987 modifié portant

création de la maîtrise de sciences biologiques et médicales

NOR : MENS0101582A

(Journal officiel du 24 juillet 2001)

La ministre de l'emploi et de la solidarité et le ministre de l'éducation nationale,

Vu le code de l'éducation ;

Vu le décret n° 85-906 du 23 août 1985 fixant les conditions de validation des études,

expériences professionnelles ou acquis personnels en vue de l'accès aux différents niveaux de

l'enseignement supérieur ;

Vu le décret n° 85-1046 du 27 septembre 1985 modifié relatif à l'organisation des études de

sage-femme et à l'agrément et au fonctionnement des écoles de sages-femmes ;

Vu le décret n° 88-321 du 7 avril 1988 modifié fixant l'organisation du troisième cycle des

études médicales ;

Vu le décret n° 88-996 du 19 octobre 1988 modifié relatif aux études spécialisées de pharmacie

;

Vu le décret n° 93-538 du 27 mars 1993 relatif à la validation d'acquis professionnels pour la

délivrance de diplômes nationaux de l'enseignement supérieur ;

Vu le décret n° 94-735 du 19 août 1997 relatif au concours et au programme pédagogique de

l'internat en odontologie ;

Vu l'arrêté du 16 janvier 1976 relatif au deuxième cycle des études universitaires ;

Vu l'arrêté du 24 juin 1987 modifié portant création de la maîtrise de sciences biologiques et

médicales ;

Vu l'arrêté du 17 juillet 1987 relatif au régime des études en vue du diplôme d'Etat de docteur en

pharmacie ;

Vu l'avis du conseil de perfectionnement des écoles de sages-femmes en date du 29 mars 2001 ;

Vu l'avis du Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche en date du 23 avril

2001,

Arrêtent :

Art. 1er. - Après le deuxième alinéa de l'article 3 de l'arrêté du 24 juin 1987 susvisé, insérer

l'alinéa suivant : « Les étudiants qui ont été admis à s'inscrire en deuxième année des études de

sages-femmes ».

A l'article 8 de l'arrêté du 24 juin 1987 susvisé, ajouter à la fin du troisième alinéa : « ou le

diplôme d'Etat de sage-femme ».

Art. 2. - La directrice de l'enseignement supérieur et le directeur général de la santé sont

chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent arrêté, qui sera publié au

Journal officiel de la République française.

Fait à Paris, le 13 juillet 2001.

Le ministre de l'éducation nationale,

Pour le ministre et par délégation :

Par empêchement de la directrice

de l'enseignement supérieur :

Le chef de service,

J. Korolitski

La ministre de l'emploi et de la solidarité,

Pour la ministre et par délégation :

Par empêchement du directeur général de la santé :

Le chef de service,

P. Penaud

174

ANNEXE 8 :

UNIVERSITE D’ANGERS

Master 1 Sciences, Technologies et Organisation de la Santé

Description

Objectifs pédagogiques : Le programme de ce parcours de Master pluridisciplinaire organisé par l’UFR Sciences,

l'UFR Sciences médicales et l'UFR Sciences pharmaceutiques a pour objectif principal

l’initiation des étudiants à la recherche scientifique dans le domaine biologique et de la

santé. La première année prépare les étudiants à un Master recherche ou à un Master

professionnel ouvert sur les métiers de la biologie. Ce parcours présente les derniers

développements fondamentaux et technologiques appliqués à la biologie de la

signalisation cellulaire dans le domaine de la santé. Des applications dans le domaine de

la cancérologie, de l’immunologie et des biotechnologies sont présentées.

Organisation de la Formation:

Cette première année de Master est organisée, par l’UFR Sciences, l'UFR Sciences

médicales et l'UFR Sciences pharmaceutiques, autour d’unités d’enseignement

fondamentales ou optionnelles. Elle comporte également un stage pratique de deux

mois d’initiation à la recherche. Ce stage devra être effectué dans un laboratoire de

recherche labellisé ou dans une entreprise de biotechnologie selon le parcours envisagé

Conditions d’admissions

Le M1 biologie et santé est ouverts aux étudiants des cursus Santé après la validation

de la première année du premier cycle des études médicales, pharmaceutiques,

vétérinaire et odontologiques ainsi qu'aux Sages-Femmes.

Pour les étudiants des cursus médicaux et pharmaceutiques, la validation du 2éme cycle

des études médicales et pharmaceutique ou de l'école de l'INSERM valide (en plus des

UE + stage décrits au dessus) le M1 pour l'accès en M2. Pour ces étudiants

l'organisation des deux semestres du M1 leur permettra de suivre un parcours les

préparant pour le parcours M2 "Physiopathologie et modèles expérimentaux" et ainsi de

compléter leur formation par l'acquisition de deux UE et la réalisation d'un stage dans

une équipe de recherche labellisée (voir liste ci dessous). Ce cursus est indicatif. Il est

possible de suivre des UE différentes. Il est conseillé de s'informer au préalable en

fonction des objectifs souhaités pour le M2.

Programme

L'enseignement du M1 se compose des éléments suivants:

Une UE "tronc commun" (obligatoire) se déroulant durant le premier semestre

de 2 UE à choisir parmi celles proposées ci-dessous

d'un stage de 100 heures minimum dans un laboratoire labellisé (voir liste).

Pour favoriser la transversalité, certaines des UE sont enseignées en commun avec

l'UFR Sciences

Tronc commun: M1 - : Méthodologie de la Recherche en Santé

175

OBJECTIFS :

Cette UE permet d'initier et mettre à niveau les étudiants aux problématiques

spécifiques de la recherche biomédicale (expérimentale et clinique). Elle inclus

également la participation à des conférences organisées sur le site, afin de

sensibiliser les étudiants et leur permettre de découvrir la communication

scientifique. Cette UE est obligatoire pour tous les étudiants qui souhaitent suivre le

parcours "Physiopathologie Humaine et Modèles expérimentaux".

PROGRAMME : Volume horaire de 27h valant pour 3 ECTS.

- Analyse critique d’articles scientifiques

- Métrologie des signaux du vivant

- Méthodologie de la recherche chez l’homme en médecine et en chirurgie

- Éthique et recherche

- Analyses statistiques de base en recherche biomédicale

- Méthodes d'analyse des maladies multifactorielles

- Éléments d'une publication et présentation orale

- Bio-informatique et bases de données en biologie

- Les manipulations de base en biologie

- Le circuit du médicament en Recherche Clinique

- Participation aux séminaires scientifiques sur le site (IFR132, Ateliers du

Centre de Recherche Clinique, etc…)

MODALITÉS DE VALIDATION : (Première session en Janvier, seconde session

en Septembre)

Épreuve de 1 heure avec deux questions (critique d'articles, …).

Validation de présence aux séminaires sur attestation délivrée par l'organisateur du

séminaire.

Unités d'Enseignement permettant un accès plus spécifique au parcours du M2 :

Physiopathologie Humaine et modèles expérimentaux :

M1 – 2. Biologie moléculaire de la transcription/traduction (UFR sciences)

M1 – 3. Ingénierie des macromolécules (UFR sciences)

M1 – 8. Pharmacologie et physiologie des régulations (UFR sciences)

M1 – 10. Immunologie fondamentale (UFR sciences)

M1 – 14A Bio-informatique, Bases de données biologiques (UFR sciences)

M1 – 14B. Microbiologie (UFR sciences)

M1 – 15. Endocrinologie cellulaire et moléculaire (UFR sciences)

M1 – 18. Génétique moléculaire (UFR sciences)

M1 – 23. Anglais, Techniques de communication (UFR sciences)

M1 – 29. Prolifération cellulaire, apoptose et oncogènes (UFR sciences)

M1 – 32 B. Immunopathologie et Immunologie clinique

M1 – 36C-a. Systèmes Intégrés : la Circulation (36C-a-UFR sciences),

M1 – 36C-b. Physiologie et Pharmacologie Cardio-vasculaire (36C-b-UFR médecine)

M1 – 36D. Vecteurs thérapeutiques (UFR sciences)

M1 – 36E. Modèles expérimentaux et biotechnologie animale (UFR sciences)

M1 – 45. Oncologie (UFR médecine)

M1 – 46. Physiopathologie des Maladies Transmissibles (UFR médecine - UFR

pharmacie)

M1 – 47. Pathologie Cellulaire, Moléculaire et Génétique humaine (UFR médecine)

M1 – 49. Analyses Morphologiques en Neurobiologie (UFR médecine)

M1 – 50. Conception et analyse des composés d’intérêt thérapeutique (UFR pharmacie)

M1 - 51. Innovation en formes pharmaceutiques (UFR pharmacie)

M1 - 52. Du gène à la molécule d'intérêt thérapeutique (UFR pharmacie)

176

L'accès en 2e année de master (M2) est ouvert (sous réserve des conditions de

recrutement précisées par ailleurs) :

- aux étudiants ayant validé les 60 premiers ECTS d'un master compatible,

- aux étudiants titulaires d'une maîtrise (ancien système),

- aux élèves des écoles d'ingénieur et des écoles vétérinaires,

- aux ingénieurs-maîtres et aux titulaires d'une maîtrise d'IUP ainsi qu'aux

étudiants des cursus d'études pharmaceutiques et médicales.

L’admission en master 2 est proposée par le responsable de la mention de master sur

avis d’un jury de recrutement composé d’enseignants-chercheurs et de professionnels

des ressources humaines.

Les trois spécialités sont accessibles en première année de master (M1) aux étudiants

justifiant de 180 ECTS acquis dans le même domaine ou dans un domaine compatible

avec les thématiques de la mention de master.

Pour les étudiants issus des cursus médicaux et pharmaceutiques, l'organisation des 2

semestres du M1 leur permettra de suivre un parcours spécifique et, ainsi, de compléter

leur formation par l'acquisition d'UE et la réalisation d'un stage dans une équipe de

recherche labellisée.

Neuf parcours types sont possibles au sein de cette mention :

Spécialité 1 Biosignalisation cellulaire et moléculaire et Physiopathologie

(spécialité à finalité recherche)

Parcours 1 : Biosignalisation cellulaire et moléculaire

Parcours 2 : Physiopathologie humaine et modèles expérimentaux

Spécialité 2 Recherche et innovation dans les secteurs de santé

(spécialité à finalité recherche et professionnelle)

Parcours 1 : Industries du diagnostic in vitro

Parcours 2 : Technologies innovantes en formulation

Parcours 3 : Biotechnologies dans les produits de santé

Parcours 4 : Produits innovants en nutrition-santé

Spécialité 3 Organisation et management des secteurs de santé

(spécialité à finalité professionnelle)

Parcours 1 : Management qualité et logistique des entreprises de santé

Parcours 2 : Management risques, sécurité, environnement en santé

Parcours 3 : Management des structures de soins

177

ANNEXE 9 :

UNIVERSITE DE NANTES

MASTER SCIENCES, SANTE ET TECHNOLOGIES

Mention: Sciences Biologiques et Médicales – 1ère année

Parcours – Sciences Médicales

Objectif de la formation

Le parcours Sciences Médicales du Master 1 Sciences Biologiques et Médicales

représente l’évolution de la Maîtrise des Sciences Biologiques et Médicales dite MSBM

(arrêté du 19 août 98) organisée jusqu’à présent dans les UFR de Santé.

Il s’agit d’un parcours préparant à la recherche biomédicale, réservé aux étudiants

des différentes filières de la santé (Médecine, Odontologie, Pharmacie, Sage Femmes,

Vétérinaires) pour lesquels il représente le pré-requis à leur inscription en deuxième

année de Master. Il est également accessible aux internes en médecine, aux Docteurs en

Médecine, Chirurgie Dentaire, Pharmacie, Vétérinaires et Sage Femmes.

L’inscription dans ce M1 relève d’une démarche volontaire et active de l’étudiant. Le

nombre de place dans chaque unité d’enseignement étant limité par les capacités

d’accueil en stage, les enseignants responsables pourront être amenés à faire un choix

parmi les postulants, en privilégiant les plus motivés.

Poursuites d’études et débouchés

La validation de cette première année de Master permet l'obtention d'une Maîtrise

Sciences Biologiques et Médicales. Pour les étudiants en Santé, elle permet une

première approche du monde de la recherche et donne accès à des Masters de

Recherche ou Professionnalisant (M2) dans le domaine de la Santé (exemple à Nantes :

Biologie, Biotechnologie et Recherche Thérapeutique).

L'obtention d'un Master M2 est un pré requis pour entreprendre une formation

doctorale (diplôme de Doctorat d'Université, plus connu sous le nom de «Thèse de

Sciences») par ailleurs indispensable dans l'optique d'une carrière hospitalo-

universitaire.

A Nantes, les Unités d'Enseignements (UE) du M1 - parcours Sciences Médicales

contribuent à la validation des Certificats Optionnels (CO) du cursus des étudiants en

médecine selon le ratio suivant :

- PCEM2/DCEM1 : une UE de M1 valide 2 unités de valeur de certificats optionnels; - DCEM2/DCEM3/DCEM4 : une UE de M1 valide 1 unité de valeur de certificat

optionnel.

178

Conditions et modalités de recrutement

-Pré-requis : étudiants en Médecine, Odontologie, Pharmacie, Sage Femmes,

Vétérinaires; Docteurs en Médecine, Pharmacie, Chirurgie Odontologique, Sages

Femmes, Vétérinaires.

Programme

Anglais et Communication Scientifique : 5 ECTS

Le but est d'encourager l'étudiant à s'exprimer oralement en anglais. Travaux à partir de

quelques textes présentant des problèmes d'ordre éthique liés à la biologie; présentation

orale ou par poster de résultats scientifiques. Préparation au TOEIC.

NB : validation acquise pour les étudiants ayant validé un enseignement d'anglais dans

leur cursus initial (ex : PCEM2).

Travail d'Étude et de Recherche (stage en laboratoire ~ 25 h + rédaction d'un

mémoire ~ 50 h) : 10 ECTS

Validation du Deuxième Cycle d'Études Médicales, Odontologiques, en Pharmacie,

Vétérinaires ; diplôme de Sage Femme : 25 ECTS

2 Unités d’Enseignements au choix parmi les suivantes :

(chaque UE : 10 ECTS, ~75h)

- UE24SBM : Environnement et études d‘impact (Pr. A. PINEAU)Étudier par

quels mécanismes et dans quelle mesure les facteurs naturels et surtout artificiels

que l’on rencontre dans l’environnement de l’homme pourront influer sur sa santé, à

l’aide d’exemples précis (plomb, dioxine, benzène..); permettre à l’étudiant de

compléter ses acquis, acquérir les connaissances nécessaires à la compréhension des

problèmes actuels de santé et d’intégrer des structures de formation et de recherche.

- UE27SBM : Microbiologie et pathologies (Pr. A. REYNAUD) *Aborder les

mécanismes impliqués dans le développement des maladies bactériennes, virales,

parasitaires et fongiques, les mécanismes de défense de l’organisme hôte, les

possibilités thérapeutiques à visée curative et prophylactique.

- UE28SBM :: Immunologie approfondie (Dr B. LE MAUFF) *Transversalité des

concepts en immunologie et immunopathologie. Compréhension des mécanismes

dans le cadre du thème de recherche propre abordé par l’enseignant. Ouverture à la

recherche et l’esprit critique. Cet enseignement ne cherche pas l’exhaustivité.

- UE211SBM : Chimie Bio organique (Pr. S. ROBERT PIESSARD)Recherche et

mise au point de nouveaux médicaments.

- UE213MSBM : Pharmacologie Cellulaire, Pharmacogénétique et

Pharmacocinétique (Pr. P. JOLLIET) *Donner des connaissances approfondies

en Pharmacologie. Rappeler les notions fondamentales de base, détailler les

applications pratiques dans certains domaines particuliers.

- UE214MSBM : Anatomie, imagerie et morphogenèse (Pr. J. LEBORGNE)

Acquisition de techniques utiles pour la recherche anatomique en laboratoire; de

données fondamentales pour l’étude des grands syndromes polymalformatifs,

d’éléments indispensables à la compréhension de la morphogenèse au niveau

moléculaire; des éléments pour développer des modèles biomécaniques. Application

179

des données anatomiques aux techniques de l’imagerie médicale et aux techniques

interventionnelles médico-chirurgicales.

NB : pré requis : l'acquisition indispensable des connaissances anatomiques des

deux programmes de PCEM1 et de PCEM2 & l'inscription au certificat optionnel

d'Anatomie en PCEM2.

- UE215MSBM : Traceurs, Explorations Fonctionnelles et Métaboliques (Pr F.

KRAEBER-BODERE) *Bases de l’utilisation des traceurs pour l’imagerie; bases

de l’acquisition et du traitement des images; applications cliniques.

- UE216MSBM : Méthodologie de la Recherche Clinique et Épidémiologique (Pr

P. LOMBRAIL, Pr JL. AUGET, Dr S. FERREOL, Dr JM. NGUYEN) *Donner

à l’étudiant les bases indispensables à la compréhension des concepts intervenant en

recherche clinique et en épidémiologie.

NB : pré requis : avoir validé le certificat de Biostatistiques (Pr AUGET)

- UE217MSBM : Biochimie métabolique et régulations (Pr P.

LUSTENBERGER) Fournir une vision dynamique des réactions biochimiques

intra- et extracellulaires et intégrer ces mécanismes pour comprendre les

phénomènes de régulation d’importance physiopathologique.

- UE218MSBM : Biologie et médecine de la Reproduction (Pr P. BARRIERE)

Physiologie et Physiopathologie de la Reproduction Humaine, méthodologie de

l’analyse bibliographique.

- UE219MSBM : Pathologie Tropicale et Santé Internationale (Pr M.

MARJOLET) NB : pré-requis : validation de l’enseignement de microbiologie

PCEM2 + DCEM1

- UE220MSBM : Biologie et Pathologie Moléculaire (Dr S. BEZIEAU)

*Techniques (PCR, séquençage, puce ADN…); grandes fonctions moléculaires

(apoptose…); pathologie moléculaire (maladies génétiques, cancer, viroses)

- UE221MSBM : Biostatistiques (Pr JL. AUGET, Pr P. LOMBRAIL) *Donner à

l’étudiant les bases théoriques indispensables à la compréhension des techniques

statistiques les plus courantes dans le domaine biomédical.

- UE221MSBM : Sciences et Technologies pour la Santé (Dr JM. BOULER)

*Thématiques et problématiques issues du Génie Biologique et Médical.

- UE222MSBM : Biologie Moléculaire de la cellule (K. MEFLAH) *Aborder les

aspects moléculaires des principales fonctions cellulaires et des pathologies

associées.

* : Les étudiants désirant intégrer le Master 2 BBRT doivent suivre une de ces UE.

180

ANNEXE 10 :

Université Paris XI

M1 –METHODES EN SANTE PUBLIQUE

Cet enseignement est destiné à faire acquérir les méthodes de base pour la planification

des études, expérimentales ou d’observation, et l’analyse de données en sciences de la

vie et en santé publique. La validation du M1 donne droit au diplôme de Maîtrise de

santé publique. Le M1 peut se poursuivre par une deuxième année (M2) pour obtenir

l’une des spécialités de Master à orientation professionnelle ou de recherche.

Public

- Titulaire d’une licence ou d’un diplôme français ou étranger équivalent à Bac + 3

- Etudiants en médecine, pharmacie, odontologie ou en école vétérinaire ayant

validé la troisième année (sauf dérogation), ou titulaires d’un diplôme français ou

étranger dans ces disciplines

Validation du M1

- Obtenir un capital de 60 crédits (ECTS) en validant deux semestres de 30 ECTS

chacun, obtenus par capitalisation d’unités d’enseignements (UE)

- Les étudiants en médecine, pharmacie, odontologie, écoles vétérinaires ayant validé

quatre années d’études dans une université française, ou les titulaires d’un diplôme

étranger dans ces disciplines, peuvent valider chaque semestre en complétant les

crédits obtenus sous forme d’UE par un crédit semestriel complémentaire (CSC),

plafonné à 30 ECTS pour l’ensemble des deux semestres.

Les sages-femmes peuvent bénéficier d’un CSC de 12 ECTS.

1er semestre (octobre à février)

- Probabilités et statistiques* P. Broët - 6 ECTS

- Biostatistique J. Bouyer - 6 ECTS

- Introduction à la recherche clinique et épidémiologique * M. Goldberg,

J. Warszawski, MC Le Deley - 3 ECTS

- Economie de la santé G. de Pouvourville – 6 ECTS

- Droit et santé F. Bouvier - 6 ECTS

- Sociologie de la santé J. Pierret, P. Pinell - 6 ECTS

- Sociologie des organisations I. Bourgeois - 3 ECTS

- Système d’information en santé J. Frenkiel - 3 ECTS

- Information médicale et technologie de la communication B. Auvert,

P. Aegerter, A. Beauchet - 3 ECTS

2e semestre (février à juin)

- Modélisation * J. Maccario - 6 ECTS

- Epidémiologie quantitative * J. Warszawski - 6 ECTS

- Recherche clinique * MC Le Deley, P. Landais - 6 ECTS

- Génétique des caractères complexes et des maladies humaines E. Genin –6 ECTS

- Socio-démographie C. Rollet - 6 ECTS

- Santé des populations; système de santé J. Ankri, B. Cassou - 6 ECTS

- Environnement et santé I. Momas - 6 ECTS

- Education pour la santé O. Brixi - 6 ECTS

- Stage + mémoire de santé publique A. Spira, 12 ECTS

* peuvent être suivis par correspondance ou le soir.

Documentation : http://u569.kb.inserm.fr/MasterSP/

181

ANNEXE 11 :

Enquête nationale sur les liens existants entre les Ecoles de Sages-

Femmes et leurs UFR de Médecine de rattachement

INTRODUCTION

« Le diplôme d'Etat de sage-femme, diplôme national de l'enseignement supérieur, est

délivré par les universités habilitées à cet effet par arrêté conjoint du ministre chargé

des Universités et du ministre chargé de la Santé (...) aux personnes qui ont suivi les

enseignements et subi avec succès les examens prévus (...) ». Sa délivrance est

clairement stipulée par l’article premier du décret n°85-1046 du 27 septembre 1985.

C'est donc l'Université qui a collation des grades de sage-femme et c'est elle qui assume

l'établissement, l'enregistrement et l'émargement du diplôme final.

Outre l'inscription prise auprès de l'Ecole de sages-femmes, les étudiants doivent

également prendre une inscription annuelle à l'université. En effet, selon l’article 6 du

décret précité, « le montant des frais annuels de scolarité exigés des candidats au

diplôme d'Etat de sage-femme est fixé par arrêté conjoint du ministre chargé des

Universités et du ministre chargé de la Santé. Ces candidats ne prennent d'inscription à

l'université que pour le passage des examens ».

L’article premier ayant été modifié par l'arrêté du 22 avril 1988 stipule qu’« A compter

de l'année universitaire 1988-1989, le montant des frais annuels de scolarité exigé des

élèves sages-femmes, en application de l'article 6 du décret du 27 septembre 1985, est

égal au montant du droit annuel de scolarité dans les université.

Les étudiants boursiers de l'Etat inscrits dans les écoles de sages-femmes sont exonérés des

frais annuels de scolarité. »

La désignation du jury relève réglementairement de l'autorité universitaire. En effet l’article 8

de l’arrêté du 11 décembre 2001 précise que « La validation de l'examen sanctionnant chacune

des deux phases est prononcée après délibération d'un jury. Ce jury est désigné par le directeur

de l'UFR sur proposition conjointe du médecin directeur technique et d'enseignement et de la

sage-femme directrice de l'école de sages-femmes, après avis du directeur régional des affaires

sanitaires et sociales. Le président désigne le vice-président parmi les membres du jury.

Le jury comprend :

- un professeur des universités, praticien hospitalier, spécialiste en gynécologie-obstétrique,

président ;

- la sage-femme directrice de l'école de sages-femmes ;

- deux membres choisis parmi les enseignants de l'UFR de médecine ; »

L'arrêté du 24 Juin 1987 portant création de la Maîtrise des Sciences Biologiques et Médicales a

été complété par l'arrêté du 13 juillet 2001, permettant ainsi aux étudiants sages-femmes ayant

validé leur première année d'études et aux sages-femmes diplômées d'Etat, de s’inscrire aux

certificats de maîtrise délivrés par l'UFR de Médecine.

Cette possibilité d’évolution vers une carrière universitaire a été à l'origine d'une émulation au

niveau de certaines équipes pédagogiques : elles ont incité l'inscription de professionnelles et

d'étudiants en cours de formation.

De plus, depuis 2002, la sélection des étudiants en rang utile à l'issue du concours de la 1ère

année du 1er cycle des études médicales (PCEM1) a renforcé l'idée d'une logique d'intégration

182

de nos enseignements et nous conduit à évaluer les liens existants entre les Ecoles et

L'Université, pouvant être à l'origine d'une réflexion sur l'avenir universitaire des études de

Sages- Femmes.

Des conventions Universitaires ont été établies entre les écoles de Sages-Femmes et les UFR de

Médecine auxquelles ces écoles sont d'origine rattachées.

OBJECTIFS

Cette enquête a deux objectifs :

1. Présenter à la conférence des Doyens des UFR de Médecine une évaluation sur les liens

existants entre les Ecoles de Sages-Femmes et leurs UFR de Médecine de référence.

2. Servir de point de départ à une réflexion plus large sur l’intégration complète de la

formation sages-femmes au sein des UFR de Médecine, afin de mieux appréhender l’avenir.

METHODOLOGIE

Pour répondre à ces objectifs nous avons réalisé un questionnaire auprès des 35 écoles de Sages-

Femmes, que nous avons adressé aux 35 Directrices des écoles.

Le questionnaire comprend plusieurs parties :

1. L’existence d'une convention ;

2. Les conditions d'inscription des Etudiants Sages-Femmes à l'Université ;

3. L'organisation des enseignements en lien avec L'UFR de rattachement ;

4. La participation du Doyen au fonctionnement de l'Ecole ;

5. La participation des Etudiants à la Vie Universitaire ;

6. La participation de l'Ecole de Sages-Femmes aux activités d'enseignement dispensés à

L'UFR ;

7. Le travail de coopération de la Directrice aux instances universitaires ;

8. Propositions.

Le questionnaire a été élaboré avec les membres du Bureau de L'Association des Sages-Femmes

Enseignantes Françaises (ASFEF).

Nous avons procédé ensuite à la rédaction de l’introduction de ce questionnaire, en expliquant

les objectifs de cette enquête.

Cinq voies principales de recueil d’information sont généralement utilisées. Il s’agit de

l’enquête par voie postale, par téléphone, par entretien, par Internet ou par courrier électronique.

En tenant compte des avantages et des inconvénients de chaque méthode, l’administration des

questionnaires par courrier électronique nous a semblé la mieux adaptée pour enquêter auprès

de toutes les Directrices des Ecoles de Sages-Femmes de France.

Les questionnaires ont été envoyés le 23 décembre 2004 aux 35 Directrices. Une relance par

E-Mail a été faite la 2ème

quinzaine de Janvier 2005.

Au fur et à mesure de l’arrivée des questionnaires, nous avons procédé au dépouillement et à

l’exploitation.

Le bordereau de recueil de données, la saisie informatique et l’analyse statistique ont été

effectués à partir du logiciel « Excel ».

183

RESULTATS

Le 1er Février 2005, 26 questionnaires nous étaient parvenus.

L’enquête a permis de recenser l’information à partir de 26 écoles de sages-femmes sur

35 pour l’année 2004 (soit un taux de réponses de 74 %).

1. CONVENTION

Tableau I : Convention entre L’Université et l’Ecole de Sages-Femmes

Population d’étude

n = 26 (%)

Existe-t-il une convention entre l’Ecole de Sages-

Femmes et l’Université ?

Oui

Non

En cours

19

5

2

(73)

(19)

(8)

Cette convention est-elle signée entre

l’Université, l’UFR de Médecine, le C.H.U.

et l’Ecole ?

Oui

15

15/19 (79)

2. INSCRIPTION DES ETUDIANTS A LA FACULTE

Tableau II : Inscription des étudiants sages-femmes à l’Université

Population d’étude

n = 26 (%)

Vos étudiants sont-ils inscrits à l’Université ?

Oui

24

(92)

Y a t-il une différence de tarifs d’inscription entre

les années de la 1ère

phase et celles de la 2ème

phase ?

Oui

3 3/24 (13)

Parmi les 5 écoles qui n’ont pas de convention, 4 demandent aux étudiants une inscription à la

faculté.

Les 2 écoles qui ont une convention en cours de signature demandent également une inscription

à la faculté.

184

Tableau III : Détail des frais d’inscription réglés à l’Université

1

er cycle

1ère

phase

n (%)

moyenne (E-T)

2ème

cycle

2ème

phase

n (%)

moyenne (E-T)

Frais d’inscription

Montant moyen (euros)

Extrêmes

20 (83)

146,46 (32,51)

97 – 229,57

3 (12)

177,80 (21,07)

153,50 – 190

Droits de bibliothèque

Montant moyen (euros)

Extrêmes

18 (75)

25,19 (0,53)

25 – 26,5

Médecine préventive

Montant moyen (euros)

Extrêmes

13 (54)

5,21 ( 1,69)

4,57 - 10

Sport et œuvres universitaires

Montant moyen (euros)

Extrêmes

16 (67)

15,07 ( 5,12)

10 - 25

Frais d’examens

Montant moyen (euros)

Extrêmes

3 (13)

13,75 ( 5,16)

8 - 18

Sécurité Sociale

Montant

15 (63)

180

Autres frais (polycopiés, frais postaux,

fond de solidarité, redevance pour

prestations particulières, carte culture)

Montant moyen (euros)

Extrêmes

7 (29)

13 ( 10,10)

1,5 - 25

Concernant les frais de scolarité, 4 écoles sur 24 les versent directement à la trésorerie

principale du Centre Hospitalier Universitaire :

- Besançon,

- Paris, Foch Suresnes,

- Paris, Saint Antoine,

- Strasbourg.

Les 3 facultés qui n’appliquent pas le même tarif entre la 1ère

et la 2ème

phase sont :

- Brest,

185

- Nantes,

- Rouen.

Cependant les frais annexes sont identiques quelque soit la phase.

Pour 10 écoles sur les 18 qui paient des droits de bibliothèque le montant est intégré dans les

frais d’inscription.

Pour 3 écoles sur les 13 qui paient des frais de médecine préventive le montant est intégré dans

les frais d’inscription.

Le suivi de médecine préventive est assuré gratuitement par le Centre Hospitalier Universitaire

de rattachement pour 7 écoles de sages-femmes.

Concernant l’inscription à des activités sportives et des œuvres universitaires, pour 7 écoles sur

16, les frais sont intégrés dans le montant d’inscription à la faculté. Pour 3 universités cette

inscription est facultative.

Quatre UFR de médecine gardent l’intégralité des frais d’inscription, il s’agit de :

- Brest ;

- Limoges ;

- Papeete ;

- et Rouen.

Les autres UFR versent une partie des frais d’inscription parfois même la totalité selon la

convention établie.

Tableau IV : Remboursement des frais pour les étudiants boursiers

Population d’étude

n = 24 (%)

Les étudiants boursiers bénéficient-ils du

remboursement de leurs frais annuels de scolarité ? 21 (88)

Les étudiants boursiers bénéficient-ils du

remboursement de leurs frais de Sécurité Sociale ? 24 (100)

186

3. ORGANISATION DES ENSEIGNEMENTS

Quatre écoles seulement (soit 17%) bénéficient d’enseignement commun avec les étudiants en

médecine (Brest, Limoges, Poitiers et Strasbourg).

Tableau V : Enseignements communs avec les étudiants en médecine

Population d’étude

Année d’études de

médecine Nombre d’heures

Brest

1ère

année

Sciences Humaines

Physiologie

Génétique

Sémiologie

PCEM2

PCEM2

PCEM2

PCEM2

66

24

18

20

Limoges

1ère

année

Anatomie

Physiologie

Génétique

PCEM2

PCEM2

DCEM1

20

18

18

Poitiers

1ère

année

Anatomie

3ème

année

Gynécologie-Obstétrique

Pédiatrie

Ethique (UE optionnel pour les

étudiants en médecine)

PCEM2

DCEM3

DCEM3

DCEM2 et 3

18

35

10

36

Strasbourg

1ère

année

Anatomie

Embryologie

2ème

année

Anatomie

PCEM2

PCEM2

2ème

année dentaire

11

19

17

PCEM2 = 2ème

année du Premier Cycle des Etudes Médicales

DCEM1 = 1ère

année du Deuxième Cycle des Etudes Médicales

DCEM2 = 2ème

année du Deuxième Cycle des Etudes Médicales

187

A Strasbourg les cours d’anglais sont également réalisés à l’UFR de médecine en 1ère

, 2ème

et

3ème

année d’études à raison de 25 heures de cours par année d’étude.

Tableau VI : Inscription aux certificats de la Maîtrise de Sciences Biologiques et Médicales

(MSBM)1

Population d’étude

n = 26 (%)

Vos étudiants ont-ils été inscrits en MSBM ? 6 (23)

Nombre d’heures

Anthropologie, éthnologie et sociologie de la santé

Biologie et médecine de la reproduction

Ethique, déontologie et responsabilité médicales

Génétique humaine et comparée

Pharmacologie cellulaire, pharmacogénétique et

pharmacocinétique

100 h par certificat

Les 6 écoles concernées par cette inscription en Maîtrise de Sciences Biologiques et Médicales

sont Brest, Grenoble, Marseille, Nîmes, Poitiers et Strasbourg.

Tableau VII : Inscription à des UE optionnelles à l’U.F.R. de Médecine

Population d’étude

n = 26 (%)

Vos étudiants sont-ils inscrits à des

enseignements optionnels à l’U.F.R. de

Médecine ?

2 (8)

Nombre d’heures Nombre d’étudiants

Grenoble

Physiopathologie fœtale

Poitiers

Langage des signes

Santé de la mère et de l’enfant

Biologie de la mère et de l’enfant

26 h

22 h

38 h

2

3

16

1 Annexe 6 et 7

188

4. PARTICIPATION DU DOYEN AU FONCTIONNEMENT DE L’ECOLE

Tableau VIII : Participation du Doyen aux instances de l’école

Population d’étude

n = 26 (%)

Le Doyen ou son représentant participent-ils au

Conseil Technique de l’Ecole ?

Oui

22 (85)

Tableau IX : Organisation des examens

Population d’étude

n = 26 (%)

Le Doyen participe-t-il à la procédure de

constitution du jury d’examen ? 19 (73)

Les délibérations de jury sont-elles sous le contrôle

de l’UFR ? 20 (77)

Un procès verbal de délibération est-il rédigé et

envoyé à l’UFR ? 21 (81)

La délivrance du Diplôme est-elle réalisée par

l’Université ? 26 (100)

Le Doyen participe-t-il à la remise du Diplôme

d’Etat ? 3 (12)

Les modalités d’examen sont-elles validées par le

CEVU (Commission des Enseignements de la Vie

Universitaire) ?

6 (23)

Tableau X : Soutenance des mémoires

Population d’étude

n = 26 (%)

La soutenance publique des mémoires se déroule-t-

elle à l’UFR de Médecine ? 6 (23)

Les mémoires des étudiants sont-ils répertoriés au

Centre de Documentation Universitaire ? 17 (65)

Les mémoires sont-ils consultables par le prêt inter-

faculté ? 19 (73)

189

5. PARTICIPATION DES ETUDIANTS A LA VIE UNIVERSITAIRE

Tableau XI : Participation des étudiants sages-femmes à la vie universitaire

Population d’étude

n = 26 (%)

Vos étudiants participent-ils aux élections des

collèges d’étudiants en vue de l’élection au Conseil

de l’UFR ?

11 (42)

Participent-ils à l’information donnée aux étudiants

de PCEM1 ? 20 (77)

Les étudiants sages-femmes établissent-ils des

relations avec l’Association des Etudiants en

Médecine

18 (69)

6. PARTICIPATION DE L’EQUIPE PEDAGOGIQUE A LA VIE UNIVERSITAIRE

Tableau XII : Participation de l’équipe pédagogique à l’UFR de Médecine

Population d’étude

n = 26 (%)

Participez-vous aux journées, type portes ouvertes,

destinées aux étudiants ? 23 (88)

Présentez-vous la profession de sage-femme aux

étudiants de PCEM1 ? 25 (96)

Réalisez-vous des enseignements à l’UFR 3 (12)

Durée Rémunération

Brest

Module mère/enfant aux DCEM1 et 2

Module éthique en LSSS

Histoire Art accouchement

3 h

2 h

2 h

Oui

Oui

Oui

Marseille

Ateliers épisiotomie

Hygiène hospitalière

Non

Non

Toulouse

Histoire et actualité de la profession de sage-

femme

2 x 1 h

Non

LSSS = Licence de Sciences Sanitaires et Sociales

DCEM1 = 1ère

année du Deuxième Cycle des Etudes Médicales

DCEM2 = 2ème

année du Deuxième Cycle des Etudes Médicales

190

Seule la directrice de Brest a le statut d’attaché d’enseignement.

7. PARTICIPATION DE LA DIRECTRICE A LA VIE UNIVERSITAIRE

Tableau XIV : Participation de la Directrice à l’UFR de Médecine

Population d’étude

n = 26 (%)

Participation de la Directrice au Conseil d’UFR ? 4 (15)

Participation à la Commission Pédagogique de l’UFR ? 7 (27)

Participation au CEVU ? 3 (12)

8. A votre avis, par quelles activités complémentaires la collaboration entre

l’école de sages-femmes et l’U.F.R. peut-elle être renforcée ?

Créer à la faculté de Médecine de référence une commission de coordination et d’évaluation

qui porterait le nom de Département des Etudes de Sage-Femme. Ses objectifs et moyens

seraient définis par la rédaction d’un statut.

Ce Département, intégré à la Faculté, conformément à la réglementation en vigueur

serait, comme les autres filières universitaires, sous l'autorité du Doyen et du Conseil de

l'Unité de Formation et de Recherche.

Ce département serait une structure d’expertise destinée à l’évaluation pédagogique

nécessaire pour assurer la validité du diplôme délivré sous la responsabilité de

l’Université et de la Faculté de Médecine.

Par ailleurs, et en cas de besoin, il peut répondre à des questions qui lui seraient posées

par le Conseil Technique de l’Ecole de Sages-Femmes.

Les missions de ce Département seraient les suivantes :

Mission d’enseignement et de formation

En contribuant à la réflexion et aux propositions sur le contenu de l’enseignement

du premier cycle des études médicales. Les propositions seront transmises aux

autres commissions pédagogiques compétentes.

En réfléchissant à l’organisation et à la mise en œuvre de l’enseignement des études

de sage-femme dans ses différents aspects théoriques, cliniques, pratiques et de

recherche.

En proposant une formation pédagogique aux sages-femmes sur les activités de

l’enseignement et de la maîtrise de stage, avec avis de la commission pédagogique

nationale des études de sage-femme.

En participant à la formation médicale continue des sages-femmes dans le domaine de

la périnatalité.

En mettant à disposition des moyens d’enseignement.

Mission d’évaluation

En proposant des modalités d’évaluation de l’enseignement conformément au

programme des études de sage-femme sous ses différents aspects théorique, clinique

et pratique.

Mission de recherche

En initiant, soutenant et évaluant les travaux ayant trait à l’activité et /ou à la

recherche dans le domaine de la périnatalité et de la gynécologie. Ces recherches

seront destinées à donner lieu à des travaux de fin d’études, des communications et

des publications.

En élaborant des sujets et en participant aux jurys des mémoires.

191

Mission de relation

En assurant les relations avec les autres structures de l’Université

En assurant la concertation avec les différentes instances impliquées dans la

formation, l’évaluation et la recherche au niveau régional, national et international

D'une manière générale, toutes les actions visant à améliorer les compétences

professionnelles des sages-femmes.

8.1. Travailler sur la mise en place du dispositif Licence-Master-Doctorat dans le domaine

des sciences de la santé ;

8.2. Renforcer la mutualisation de certains enseignements ;

8.3. Intégrer l’équipe pédagogique de l’école pour les enseignements spécifiques auprès des

DCEM2 et DCEM3 ;

8.4. Participer au jury du concours PCEM1 ;

8.5. Participer à la démarche d’accréditation des établissements de l’enseignement

supérieur.

ANALYSE ET DISCUSSION

A posteriori, le choix de la méthodologie de recherche ne nous semble pas tout à fait pertinente.

En sciences sociales1, l’enquête par questionnaire est utilisé lorsque l’on souhaite évaluer une

population importante. Compte tenu du grand nombre de répondants et du traitement quantitatif

des informations celui-ci doit-être très élaboré. En effet, chaque réponse aux questions posées

sont normalement précodées de façon à choisir les réponses parmi celles proposées.

Or notre population cible n’était composée que de 35 personnes sur toute la France.

Il existe 2 types d’administration du questionnaire :

- Il est dit d’« administration indirecte » lorsque l’enquêteur le complète lui-même à

partir des réponses fournies par le répondant ;

- Il est dit d’« administration directe » lorsque le répondant remplit lui-même le

questionnaire.

Nous avons choisi d’administrer le questionnaire de manière directe, alors que

l’administration indirect par téléphone aurait certainement été plus adapté, notamment

pour recueillir des réponses aux questions ouvertes. Cette voie d’administration nous

aurait également permis d’obtenir un taux de réponses de 100% au lieu de 74%.

Tableau XV : Le questionnaire

Avantages Limites et problèmes

- Permet de quantifier un nombre

considérable de données et de

réaliser de nombreuses analyses de

corrélation

- Permet de répondre à l’exigence de

la représentativité

- Lourdeur et coût du dispositif

- Superficialité des réponses

- Individualisation des répondants qui sont

considérés en dehors de leur système social

- Fragilité de la fiabilité du questionnaire

dépendant de la constitution de l’échantillon, de

la formulation des questions et de la formation

des enquêteurs

Concernant la question numéro 8, un entretien semi directif (semi-dirigé) nous aurait

permis d’obtenir des informations plus riches et nuancées. En sciences sociales, cette méthode a pour objectifs :

1 QUIVY R. CAMPENHOUDT L.V. (1995) Manuel de recherche en sciences sociales, Paris, Ed Dunod,

288p.

192

- D’analyser le sens que les acteurs donnent à leurs pratiques et aux événements auxquels

ils sont confrontés.

- D’analyser un problème précis

- De reconstituer un processus d’action et d’expériences ou des événements passés

Tableau XVI : L’entretien

Avantages Limites et problèmes

- Le degré de profondeur des éléments

d’analyse recueillis

- La souplesse et la faible directivité

- Recueil des témoignages et des

interprétations dans le respect du cadre de

référence des interlocuteurs

- Sa souplesse : l’absence de directives peut

faire peur aux interlocuteurs qui ont en

besoin ou laisser place au débordement

- Le niveau de compétence de l’interviewer

- Subjectivité dans l’analyse des

informations recueillies qui doivent

prendre en considération le contexte de

l’entretien.

Quoi qu’il en soit, cette première enquête montre que 75 % des Ecoles de Sages-Femmes ont

entrepris la démarche d’intégration et souhaitent la poursuivre.

Mais pour que l’intégration soit possible cela suppose non seulement une capacité des sages-

femmes à communiquer et entretenir des relations avec les Enseignants de l’UFR de Médecine

mais en retour l’acceptation du milieu intégrant convaincu de la crédibilité de notre

démarche.Cette enquête sera donc présentée à la prochaine conférence des Doyens des UFR de

Médecine.

Nous envisageons pour compléter notre travail de réaliser un entretien semi-directif auprès de

certains directeurs d’UFR de Médecine et d’utiliser cette enquête comme support, notamment

en ce qui concerne :

- la création à la faculté de Médecine de référence une commission de coordination et

d’évaluation qui porterait le nom de Département des Etudes de Sage-Femme ;

- l’intégration des Etudes de Sage-Femme dans le dispositif Licence-Master-Doctorat du

domaine des sciences de la santé ;

- l’avenir des sages-femmes enseignantes à l’Université ;

- la construction de la première année des études médicales ;

- la participation à la démarche d’accréditation des établissements de l’enseignement

supérieur.

CONCLUSION

Notre souhait est d’intégrer complètement notre formation à l’Université.

Nous observons dans cette enquête que la majorité des Directrices des Ecoles de Sages-Femmes

(soit 75%) ont entrepris la démarche d’intégration et qu’elles souhaitent la poursuivre.

Cette démarche dépend de la conjugaison de nos bonnes volontés réciproques.

193

ANNEXE 12 :

194

ANNEXE 13 :

Convention de stage

195

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION ............................................................................................................ 6

CONTEXTE ACTUEL .................................................................................................... 7

1. L’AUTEUR ET SA DEMARCHE ............................................................................ 8

1.1. Présentation de l’auteur ...................................................................................... 8

1.2. Constitution d’un groupe de travail ................................................................... 8

1.2.1. Membres du groupe de travail ................................................................ 8

1.2.2. Membres invités ........................................................................................ 9

1.2.3. Calendrier des réunions de travail .......................................................... 9

1.3. Inscription au Master2 professionnel « Ingénierie et de Conseil en

Formation » .......................................................................................................... 10

1. PROFESSION ............................................................................................................. 10

1.1. Les compétences de la sage-femme .................................................................... 10

1.1.1. Définition de la compétence ..................................................................... 10

1.1.2. Pendant la grossesse .................................................................................. 13

1.1.3. Pendant l’accouchement ........................................................................... 13

1.1.4. Après la naissance ..................................................................................... 13

1.1.5. En dehors de la grossesse ......................................................................... 13

1.2. Exercice de la profession ..................................................................................... 14

2. LES ETUDES PREPARANT AU DIPLOME D’ETAT ......................................... 14

2.1. L’admission dans les écoles de sages-femmes ................................................... 14

2.2. La première phase ............................................................................................... 15

2.3. La deuxième phase ............................................................................................... 17

2.4. Délivrance du Diplôme d’Etat ............................................................................ 19

2.5. Poursuivre une formation universitaire après le Diplôme d’Etat ................... 19

2.6. Les Ecoles de Sages – Femmes ........................................................................... 19

3. LE NOUVEAU SYSTEME EUROPEEN D’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR... 20

3.1. Rappel Historique ................................................................................................ 20

3.1.1. La conférence de Paris, en Sorbonne : 25 mai 1998 .............................. 20

196

3.1.2. La conférence de Bologne : 19 juin 1999 ................................................ 21

3.1.3. Rencontre de Salamanque : 30 mars 2001 .............................................. 21

3.1.4. La déclaration de Prague : 19 mai 2001 ................................................. 22

3.2. Mise en œuvre du dispositif Licence Master Doctorat (LMD) en France ...... 22

3.2.1. Principes généraux .................................................................................... 22

3.2.2. Les domaines de formation ...................................................................... 25

3.2.3. Le cursus Licence ...................................................................................... 26

3.2.4. Le cursus Master ...................................................................................... 29

3.2.5. Le cursus Doctoral ................................................................................... 30

PROBLEMATIQUE ........................................................................................................ 32

1. Augmentation des compétences médicales de la sage-femme ................................. 33

2. Elévation du niveau de formation et évolution vers un cursus universitaire ........ 34

3. Des attentes de la part des professionnels et des étudiants en terme de

reconnaissance ............................................................................................................. 37

4. Construction du nouveau dispositif européen .......................................................... 38

4.1. l’organisation de la 1ère

année des études médicales ......................................... 38

4.2. Allocation de crédits ............................................................................................ 39

4.3. la semestrialisation de formation ....................................................................... 40

4.4. l’accès à la Maîtrise de Sciences Biologiques et Médicales .............................. 41

4.5. l’intégration d’unités d’enseignement optionnelles .......................................... 42

4.6. la mobilité internationale des étudiants ............................................................. 42

4.7. grade universitaire du Diplôme d’Etat .............................................................. 43

5. Les hypothèses ............................................................................................................. 43

CONCEPT DE REPRESENTATION SOCIALE ......................................................... 44

1. QU’EST-CE QUE LA REPRESENTATION SOCIALE ....................................... 45

2. LES CONSTITUANTS DE LA REPRESENTATION SOCIALE ........................ 47

3. LA CONSTRUCTION D’UNE REPRESENTATION SOCIALE ........................ 47

4. LA THEORIE DU NOYAU CENTRAL .................................................................. 48

METHODOLOGIE DE RECHERCHE ......................................................................... 53

1. METHOLOGIE DE RECHERCHE DES REPRESENTATIONS SOCIALES .. 54

1.1. Le recueil du contenu .......................................................................................... 54

1.2. L'organisation et la structure ................................................................................................... 55

1.3. Le repérage des éléments centraux et périphériques ....................................... 56

197

2. METHODOLOGIE DE RECHERCHE EN SCIENCES SOCIALES ................ 59

2.1. L’enquête par questionnaire ............................................................................... 59

2.2. L’entretien ............................................................................................................ 60

2.3. L’observation directe .......................................................................................... 61

2.4. Le recueil de données existantes : données secondaires et données

documentaires ...................................................................................................... 62

3. CHOIX METHODOLOGIQUES ............................................................................... 63

RESULTATS ..................................................................................................................... 67

ANALYSE ET DISCUSSION .......................................................................................... 77

PRECONISATIONS ........................................................................................................ 98

CONCLUSION ................................................................................................................. 113

BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................ 115

ANNEXES ......................................................................................................................... 119

1. Annexe 1 : Questionnaire d’enquête auprès des médecins ..................................... 120

2. Annexe 2 : Collectif Associatif et Syndical des Sages-Femmes (CASSF) .............. 121

3. Annexe 3 :Liste des personnes ayant participé au Colloque de Marseille ............. 122

4. Annexe 4 :Communiqué de presse de l’Académie Nationale de Médecine,

24 janvier 2006 ............................................................................................................ 124

5. Annexe 5 :Colloque de Marseille, La santé, quelles formations pour quels

métiers, 20 février 2006 ............................................................................................. 128

6. Annexe 6 : Arrêté du 24 juin 1987 portant création de la maîtrise de sciences

biologiques et médicales ............................................................................................. 169

7. Annexe 7 : Arrêté du 13 juillet 2001 modifiant l'arrêté du 24 juin 1987 modifié

portant création de la maîtrise de sciences biologiques et médicales ..................... 172

8. Annexe 8 : Master1 des Sciences, Techniques et Organisation de la Santé,

Angers ......................................................................................................................... 173

9. Annexe 9 : Master1 des Sciences Biologiques et Médicales, Nantes ..................... 176

10. Annexe 10 : Master1 des Méthodologies de Recherche en Santé, Kremlin-

Bicêtre ......................................................................................................................... 179

198

11. Annexe 11 : Rapport de mission (Enquête nationale sur les liens existants entre

les Ecoles de Sages-Femmes et leurs UFR de Médecine de rattachement) .................. 180

12. Annexe 12 : Organisation Générale du LMD Sciences Médicales et

Pharmaceutiques (Rapport THUILLEZ) .................................................................... 192

13. Annexe 13 : Convention de stage ............................................................................... 193

TABLE DES MATIERES ................................................................................................ 194

TABLE DES INDEX ........................................................................................................ 198

199

TABLE D’INDEX

Tableau I : Première phase, UNITES D’ENSEIGNEMENT DU GROUPE I ................... 15

Tableau II : Première phase, UNITES D’ENSEIGNEMENT DU GROUPE II ................ 16

Tableau III : Deuxième phase, UNITES D’ENSEIGNEMENT DU GROUPE I .............. 17

Tableau IV : Première phase, UNITES D’ENSEIGNEMENT DU GROUPE II ............... 18

Tableau V : Echelle de notation ECTS ............................................................................... 24

Tableau VI : Le questionnaire ............................................................................................ 60

Tableau VII : L’entretien .................................................................................................... 61

Tableau VIII : L’observation directe .................................................................................. 61

Tableau IX : Recueil de données existants ......................................................................... 62

Tableau X : Accouchement ................................................................................................. 69

Tableau XI : Métier féminin ............................................................................................... 69

Tableau XII : Suivi grossesse ............................................................................................. 70

Tableau XIII : Qualités humaines ....................................................................................... 71

Tableau XIV : Compétences ............................................................................................... 72

Tableau XV : Education à la santé ...................................................................................... 73

Tableau XVI : Sécurisante .................................................................................................. 73

Tableau XVII : Suivi maternel ............................................................................................ 74

Tableau XVIII : Travail difficile ........................................................................................ 75

Tableau XIX : Activité hospitalière .................................................................................... 76

Tableau XX : Réseau périnatal ........................................................................................... 76

Tableau XXI : Autres évocations des médecins généralistes .................................................. 77

Tableau XXII : Unités d’Enseignement Mutualisées de la Première Année de Licence ... 100

Tableau XXIII : Unités d’Enseignement Spécialisées de la Première Année de Licence .. 101

Figure 1 : Schéma des études supérieures en France .......................................................... 32

Figure 2 : Devenir d’une cohorte hypothétique de 1000 bacheliers entrant en PCEM1

(Extrait du rapport DEBOUZIE p. 25) ............................................................................... 85