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UNIVERSITE DE ROUEN UFR DE PSYCHOLOGIE, SOCIOLOGIE, SCIENCES DE L’ÉDUCATION DEPARTEMENT DES SCIENCES DE L’ÉDUCATION MASTER INGENIERIE ET CONSEIL EN FORMATION L’autoformation et les formateurs APP Yamina BOUAYAD-AGHA Sous la direction de Didier POSSOZ septembre 2005

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UNIVERSITE DE ROUEN

UFR DE PSYCHOLOGIE, SOCIOLOGIE, SCIENCES DE L’ÉDUCATION

DEPARTEMENT DES SCIENCES DE L’ÉDUCATION

MASTER INGENIERIE ET CONSEIL EN FORMATION

L’autoformation et les formateurs APP

Yamina BOUAYAD-AGHA

Sous la direction de

Didier POSSOZ

septembre 2005

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SOMMAIRE

Introduction ......................................................................................................................... 3

Chapitre 1 : Chantier et problématique ............................................................................ 8

1. Le chantier ................................................................................................................. 9

2. Problématique et hypothèses ................................................................................... 11

Chapitre 2 : Champ de l’étude, l’autoformation et les APP .......................................... 15

1. L’autoformation, évolution et approche théorique .................................................. 16

2. L’APP, un modèle d’autoformation accompagnée ................................................. 27

Chapitre 3 : Cadre et méthodologie de la recherche ...................................................... 36

1. Terrain d’investigation ............................................................................................ 37

2. Construction du dispositif de recherche .................................................................. 40

Chapitre 4 : Résultats et interprétations ......................................................................... 47

1. Etapes de réalisation ................................................................................................ 48

2. Exposition des résultats ........................................................................................... 48

3. Croisement des résultats .......................................................................................... 55

Conclusion .......................................................................................................................... 58

Table des matières ............................................................................................................. 61

Bibliographie ...................................................................................................................... 63

Annexes ............................................................................................................................... 69

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INTRODUCTION

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L’apprentissage permanent est devenu inévitable et ne se limite plus à la période de la

scolarité. « La formation tout au long de la vie » est un concept qui traduit la volonté d’une

continuité entre formation initiale, vie professionnelle et sociale et formation continue. Les

actions de formation concernent aujourd’hui chaque femme et chaque homme, jeunes et

adultes, qui peuvent se former à nouveau soit pour l’obtention d’une qualification ou d’un

diplôme soit pour une réorientation de carrière ou encore pour l’appropriation, la

réactualisation ou le perfectionnement de savoirs.

La multiplication des actes de formation depuis quelques années déjà, a permis

l’émergence d’une pluralité de dispositifs et de méthodes dont fait partie l’autoformation.

Cette pratique offre des possibilités d’individualisation et de personnalisation qui

impliquent un espace d’autonomie de l’apprenant.

L’autonomie est une notion recouvrant une complexité qui nécessite selon certains auteurs,

comme M.J. Barbot et G. Camatarri1, d’être formalisée et qui est en train d’être théorisée.

L’émergence d’une « épistémologie de l’autonomie »2 peut être éclairée par des angles

bien différents. A la fois un idéal à atteindre et un moyen opérationnel, c’est un concept

que l’on retrouve aussi bien en pédagogie, qu’en philosophie ou qu’en biologie. A chaque

fois, on constate dans ce concept une double contradiction : une injonction contradictoire et

un paradoxe d’ouverture et de clôture.

L’injonction contradictoire est la même que celle du concept de liberté. Pour accéder à

l’autonomie dans les apprentissages, il ne suffit pas de l’ordonner ou de la donner : « sois

autonome ! » ; il faut fournir aux personnes les moyens de reconnaître et de construire leur

propre autonomie. L’autonomie est une compétence qu’on ne connaît pas naturellement et

qui ne s’ordonne pas, l’apprenant l’ignore, la cherche, la découvre et la construit.

Le paradoxe d’ouverture et de clôture révèle la relativité de l’autonomie. En effet, il y a

toujours une part de dépendance dans l’autonomie, dépendance aux autres et à

l’environnement. Didier POSSOZ propose la définition suivante de la notion d’autonomie

requise dans l’apprentissage ou dans les situations de travail : « « Autonomie » peut être ici

définie sinon comme le degré maximum sur l’échelle d’(in)dépendance de l’apprenant par

rapport au détenteur du savoir (le formateur), du moins comme la capacité de l’apprenant

à choisir et utiliser par lui-même les ressources mises à sa disposition pour définir son

projet, tracer et suivre son itinéraire, s’approprier savoir et savoir-faire, évaluer ses

1 BARBOT, CAMATARRI (1999).

2 Ibid.

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acquis »1. Il y a des degrés d’autonomie liés au maillage complexe que constituent les

relations sociales et l’environnement.

Apprendre en autoformation, ce n’est donc pas forcément synonyme d’isolement et de

repli sur soi. Gaston Pineau2 nous montre bien que l’autoformation constitue un pôle en

relation avec ce qu’il nomme l’écoformation et l’hétéroformation. Brigitte Albero3 résume

cette conception tripolaire en disant que l’autoformation « ce n’est pas se former tout seul

mais en interaction en permanence avec l’environnement et avec les autres. » C’est un

apprentissage qui peut se faire au sein d’un dispositif de formation et avec l’aide d’un

tiers : le formateur ou d’autres apprenants.

Mon intérêt pour l’autoformation et l’apprentissage en autonomie est lié à la fois à mon

expérience personnelle et professionnelle. En tant qu’étudiante et formatrice, je suis

confrontée à l’autoformation et à l’apprentissage en autonomie qu’elle implique, aussi bien

lorsqu’il s’agit de moi-même que lorsqu’il s’agit des personnes à qui j’enseigne. D’abord

professeur des Ecoles, puis formatrice pour adultes, entre autres au sein d’un Atelier de

Pédagogie Personnalisée4 (APP), je dois m’autoformer dans des domaines disciplinaires

(les mathématiques, le français, la biologie ou encore l’informatique) pour pouvoir

intervenir d’une manière optimale dans ces domaines auprès des apprenants. En tant

qu’étudiante dans un dispositif de FOAD5, je suis également confrontée aux difficultés que

peut engendrer une démarche d’acquisition autonome de savoirs.

J’ai également observé ces difficultés au niveau des apprenants lorsqu’ils sont confrontés à

l’autoformation. Les APP sont des lieux de formation d’une grande souplesse qui offrent

des possibilités d’autoformation très innovantes dans le paysage des organismes de

formation. C’est une structure qui a pour principe de construire des réponses de formation

adaptées à chacun en se basant sur un principe de pédagogie personnalisée. Cependant, les

apprenants peuvent rencontrer des difficultés lorsqu’ils doivent entrer dans une démarche

d’apprentissage en autonomie.

Mon expérience de formatrice en APP et dans d’autres structures de formation m’ont

permis d’approcher empiriquement la diversité des organisations, aussi bien au niveau de

1 POSSOZ (1991).

2 PINEAU (1986)

3 Visioconférence de Brigitte ALBERO « Apport de la notion d’autoformation à l’analyse des dispositifs de

formation ouverte et à distance ». Accessible en ligne http://www.epathie.com/membres/bresilplan.htm 4 APP de Sète (34).

5 FOAD : Formation Ouverte et A Distance

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l’ingénierie de la formation que de l’ingénierie pédagogique. L’observation des

différences, m’a interrogée sur l’importance de l’ingénierie de la formation dans la mise en

place d’une démarche d’autoformation accompagnée. Quels sont les composants d’un

dispositif qui met en avant l’autoformation ? Quelles sont les modalités de formation qui

permettent l’apprentissage en autoformation, qui allient la construction de l’autonomie des

apprenants aux interactions avec l’environnement et les autres ? Comment organiser et

accompagner cet apprentissage en autoformation ? Quels sont les éléments clés du

fonctionnement de ce genre de démarche ? et plus particulièrement du fonctionnement des

APP ?

Lors de ma recherche de maîtrise1 j’ai compris qu’un apprentissage de l’autonomie était

envisageable au sein d’une démarche d’autoformation accompagnée. Même s’il est plus ou

moins hétéronome, un système de formation peut former à l’autonomie. Ce travail de

construction de l’autonomie est indissociable de la perception que peut avoir un sujet du

cadre d’apprentissage dans lequel il devient acteur. Les apprenants appréhendent le travail

en autonomie et malgré cela, ils arrivent à conquérir les compétences qui le permettent.

Au cours de cette recherche, j’ai étudié et expérimenté différents outils de formation qui

ont permis d’aider les stagiaires à développer leur autonomie. Une pédagogie de

l’autonomie implique, entre autres, la mise en place d’évaluations formatives :

autoévaluation, coévaluation ou évaluation comparative sont autant de moyens pour

redonner confiance à l’apprenant et pour lui ouvrir la voie de l’apprentissage en autonomie.

Un travail peut également être fait pour clarifier et définir la notion d’autonomie.

L’apprenant commence à être à l’aise en autoformation à partir du moment où il prend

conscience des différentes compétences qu’il lui faut acquérir pour être autonome.

Cette première recherche était orientée vers le point de vue des apprenants en

autoformation. Il est important qu’ils soient les acteurs de leur autonomisation mais les

méthodes pédagogiques développées par les formateurs et par les structures de formation

sont aussi des éléments déterminants pour que chacun puisse atteindre un certain degré

d’autonomie. A travers ma nouvelle recherche dans le cadre du chantier de Master

Ingénierie et Conseil en Formation, je souhaite m’intéresser au point de vue des acteurs qui

mettent en place l’autoformation assistée dans les APP.

1 BOUAYAD (2004).

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Pour cela, j’ai entrepris une enquête auprès des formateurs de l’ensemble des APP de la

région Languedoc Roussillon afin de recenser les différentes modalités d’autoformation

accompagnée qu’ils mettent en œuvre et d’établir une sorte de portrait de leurs

représentations de l’autoformation. Par ailleurs, cette étude pourrait aboutir à une

mutualisation des ressources et des expériences positives des démarches d’autoformation

accompagnée.

Nous avons construit ce mémoire autour de quatre chapitres. Dans le premier chapitre,

nous détaillons la problématique et les hypothèses en les reliant au chantier. Le deuxième

chapitre est consacré à des éclaircissements théoriques du concept d’autoformation. Outre

des définitions, nous verrons comment l’autoformation a émergé dans l’histoire de la

formation des adultes et quelle est sa place dans les APP que nous décrirons. Le troisième

chapitre précise le cadre et les modalités d’élaboration et d’application de notre démarche

de recherche. Il nous permet, d’une part, de décrire et d’analyser le contexte de notre

terrain d’investigation et d’autre part, d’expliciter et de justifier notre méthodologie de

travail. Enfin, le quatrième chapitre expose et analyse les résultats que nous avons obtenus

lors de l’enquête.

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CHAPITRE 1 : CHANTIER ET PROBLEMATIQUE

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1. Le chantier

Afin de poursuivre et d’approfondir ma recherche de maîtrise sur l’autoformation et

l’apprentissage en autonomie et dans l’optique d’enrichir mes connaissances du

fonctionnement des APP, de m’investir davantage au niveau des APP du Languedoc

Roussillon en tissant un réseau de relation avec les formateurs, j’ai mené une enquête

auprès de l’ensemble des formateurs APP de la région1 avec pour thème « les formateurs

et l’autoformation en APP. »

Une telle étude a déjà été menée par Philippe Carré en 1995. Lors d’une mission d’audit

auprès du réseau des 22 APP du Languedoc Roussillon2, il a de manière systématique

analysé les pratiques d’autoformation assistée. Il a démontré, entre autres, que les

démarches d’autoformation accompagnée pour des adultes étaient opérationnelles dans une

logique de réseau. Cette étude date d’une dizaine d’année et mériterait sans doute d’être

actualisée, d’autant plus que le réseau régional des APP du Languedoc Roussillon n’est

plus fonctionnel depuis 1999. Il ne s’agit pas de réaliser en moins de six mois le même

travail qu’un cabinet d’audit mais simplement de recueillir des données ciblées concernant

les représentations des formateurs sur l’autoformation et les différentes modalités

d’autoformation accompagnée qu’ils mettent en œuvre dans les APP.

De plus, les résultats de cette étude pourraient sensibiliser les formateurs aux modalités

d’accompagnement de l’apprentissage en autoformation assistée en prenant en compte les

différents moyens recensés. Cette enquête pourrait également être initiatrice d’un projet de

partage des expériences positives des démarches d’autoformation accompagnée et plus

concrètement de partage des ressources pédagogiques les plus utilisées.

Le projet de mutualisation des ressources pédagogiques fait partie du principe de

fonctionnement en réseau des APP décrit dans le cahier des charges3 « L’APP accepte de

mutualiser ses ressources pédagogiques et de faire connaître ses bonnes pratiques pour le

bénéfice de tous les APP, afin de rechercher, chaque fois que possible, des économies

1 L’enquête se limite aux 27 APP de la région du Languedoc Roussillon pour des raisons évidentes de

faisabilité dans le temps imparti par les 300 heures de stage. 2 Mission d’audit dans le cadre d’INTERFACE réalisé avec l’appui de Pascal Galvani et Monique Vaillant.

Pas de publication, mais Philippe Carré en fait référence dans un entretien réalisée en mai 2000 par Jean

VANDERSPELDEN IOTA accessible sur le site des APP http://app.algora.org 3 Le nouveau cahier des charges des APP a été édité par la DGEFP (Délégation Générale de l’Emploi et de la

Formation Professionnelle) en janvier 2005, il a également été défini par voie de circulaire le 30 novembre

2004. Le contenu de ces documents étant similaire mais leur mise en page n’étant pas la même, les numéros

de page indiqués se réfèrent à la version éditée de janvier 2005.

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d’échelles et de moyens »1. Malheureusement cette mutualisation n’est pas toujours

effective. Comme le souligne Philippe Carré « la notion de centre ressources et la

pédagogie qui en découle peut être variable s’il n’y a pas une ingénierie qui

l’accompagne. »2 Mon ambition est de réinitier cette dynamique qui a déjà existé au niveau

de la région Languedoc Roussillon.

Cette mission ayant pour point de départ uniquement un projet personnel, j’ai pris contact,

lors d’une pré-enquête, avec des interlocuteurs privilégiés des APP afin de proposer,

valider et vérifier la faisabilité de ce projet.

Dans un premier temps, j’ai rencontré M. Francis Lemercier, chef du pôle insertion vers

l’emploi de la DRTEFP3 du Languedoc Roussillon, qui est chargé, entre autres, de la

régulation et du développement des APP. Celui-ci a émis des réticences vis à vis du

fonctionnement de l’autoformation, selon lui une telle démarche est difficilement

contrôlable d’un point de vue financier et pédagogique. Même s’il a montré des a priori, il

a exprimé son souhait d’être informé des évolutions et des résultats de mon enquête et il

m’a donné son aval pour la mener dans le cadre du réseau régional APP4. Un objectif

supplémentaire s’offre à moi, convaincre celui qui est devenu le commanditaire de mon

enquête et qui par ailleurs représente le financeur principal des APP de la région, du bien

fondé de l’autoformation et de ses implications au niveau de l’ingénierie de formation et de

l’ingénierie pédagogique.

Dans un second temps, j’ai rencontré l’animatrice du réseau régional des APP qui m’a

confirmé la quasi-inexistence du réseau depuis six ans. Bien que débordée par des d’autres

préoccupations (recherche de financements, démarche de labélisation), elle s’est montrée

intéressée par mon projet et envisage de l’inclure dans une démarche de mutualisation des

ressources lors d’une journée de regroupement de formateurs APP. Cette perspective entre

tout à fait dans les objectifs de notre démarche et du même coup la valide en tant que

mission dans le cadre du réseau d’animation des APP de la région.

1 Circulaire de janvier 2005 : « Les ateliers de pédagogie personnalisée, le cahier des charges », DGEFP,

Ministère de l’emploi, du travail et de la cohésion sociale, p24. 2 Philippe CARRE dans une interview réalisée en mai 2000 par Jean VANDERSPELDEN dans le cadre

de IOTA+ Service d'appui et de liaison des Ateliers de Pédagogie Personnalisée. Entretien accessible sur le

site des APP http://app.algora.org . 3 DRTEFP Direction Régionale du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle.

4 La convention de stage signé par M. Lemercier figure en Annexe 2.

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Le tableau ci-dessous récapitule les points clés de notre chantier :

Intitulé L’autoformation et les formateurs APP

Commanditaires

DRETEFP Languedoc Roussillon : M. Francis Lemercier, chef

du pôle insertion vers l’emploi, chargé de la régulation et du

développement des APP. La DRTEFP est le financeur principal

des APP de la région.

Réseau régional du Languedoc Roussillon : Evelyne Mailly

animatrice du réseau régional des APP du Languedoc Roussillon,

coordinatrice de l’APP Montpellier Centre et membre de

l’animation nationale des APP

Projet personnel

Objet de la

mission

Enquête auprès des formateurs APP sur leurs représentations, leurs

pratiques d’autoformation et les ressources utilisées.

Objectifs visés

Présenter les résultats de l’enquête lors d'un regroupement régional

des APP en 2005

Initier une démarche de mutualisation des ressources et d’échange

d’expérience.

Mettre en évidence les implications de l’autoformation au niveau

de l’ingénierie de formation et de l’ingénierie pédagogique.

Moyens financiers Aucun moyens financiers octroyés par la DRTEFP

Possibilité d’utiliser les ressources de l’APP de Sète

Durée Avril à juin 2005

Tableau 1 : Eléments clés du chantier

2. Problématique et hypothèses

En 2003, le cahier des charges des APP a fait l’objet d’une consultation nationale dans le

but d’être actualisé. Celui-ci réaffirme la spécificité des APP dans la mise en œuvre d’une

démarche d’autoformation accompagnée. Parmi les domaines de compétences qu’il définit

pour les APP, l’autonomie des stagiaires figure comme un objectif à développer aux côtés

des autres domaines de la culture générale et de l’apprentissage technologique de base :

« L’APP développe dans le cadre d’un appui qui peut être individuel ou collectif,

l’autonomie de la personne dans ses apprentissages, sa capacité à communiquer, à

s’organiser, à évaluer ses acquis, à agir dans la construction de sa formation, de son

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parcours et de sa vie sociale et professionnelle »1. Pour clarifier l’image des APP vis à vis

des apprenants, des partenaires et des financeurs, un récent bulletin des APP2, propose

même le slogan marketing « Atelier de Pédagogie Personnalisée : déclencheur

d’autonomie ! »

Nous retrouvons cet objectif du développement de l’autonomie dans les engagements

qualité que les APP doivent afficher « pour permettre à chaque personne fréquentant

l’APP d’en prendre connaissance »3 :

« Au service de la réussite de votre projet, l’équipe APP s’engage :

à vous faire bénéficier d’un accueil individualisé,

à prendre en compte vos atouts et vos contraintes dans la construction de votre

parcours,

à négocier avec vous, les termes de votre contrat (objectif, dates, modalités

d’organisation, …),

à organiser des modalités de travail facilitant vos apprentissages et développant

votre autonomie,

à assurer un accompagnement personnalisé pendant toute la durée de votre contrat,

à mettre à votre disposition des moyens (espace de travail, ordinateurs reliés à

l’Internet, …),

à vous délivrer une attestation à l’issue de votre stage. »

Le développement de l’autonomie des apprenants fait partie à part entière des spécificités

de l’apprentissage en APP où l’autoformation occupe une place de choix. Pour Philippe

Carré l’APP est « la concrétisation pédagogique de l’autoformation »4, il a définit sept

piliers de l’autoformation qui sont repris en Annexe du nouveau cahier des charges des

APP. En plus des concepts d’individualisation, de contrat pédagogique, de lieux ressources

et d’alternance, la « préformation propédeutique (phase préparatoire) de l’autoformation »

figure dans la définition de l’autoformation accompagnée qui doit permettre

« l’autonomisation progressive des apprenants »5.

Le stagiaire en autoformation dans un APP est orienté et aidé par les formateurs, mais la

plupart du temps il travaille donc en autonomie. Cette capacité d’apprentissage en

1 Circulaire DGEFP janvier 2005 : « Les ateliers de pédagogie personnalisée, le cahier des charges », p21.

2 VANDERSPELDEN (2004).

3 Ibid., p32.

4 Philippe CARRE dans une interview réalisée en mai 2000 par Jean VANDERSPELDEN IOTA+

5 Circulaire DGEFP janvier 2005 : « Les ateliers de pédagogie personnalisée, le cahier des charges », p34.

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autonomie, essentielle pour progresser, n’est pas forcément acquise même à l’âge adulte,

après avoir suivi un cursus scolaire normal et, encore moins, si celui-ci s’est mal déroulé

(échec scolaire ou arrêt prématuré de la scolarité).

Même si la préparation à l’autoformation et l’autonomisation des apprenants sont inscrits

dans le cahier des charges, ils ne font pas forcément l’objet d’un apprentissage au cours de

la formation en APP. En effet, certains APP ont mis en place de façon spécifique des

ateliers d’aide méthodologique, mais, en 2001, ce travail ne représentait qu’une moyenne

de 5%1 des heures sur l’ensemble des APP. Ce manque d’initiation méthodologique a déjà

fait le sujet de critiques lors de rencontres nationales des APP2.

Par ailleurs, le volume horaire de formation étant limité par personne, il ne peut répondre

entièrement à certains besoins tels que ceux engendrés par les remises à niveau d’un public

relevant de l’illettrisme ou encore les préparations aux concours administratifs ou

paramédicaux. Pour des publics de bas niveau, les connaissances à acquérir sont parfois

trop importantes pour pouvoir être réparties sur une durée de formation limitée. Un travail

systématique sur les compétences d’autonomie des stagiaires ainsi qu’une initiation aux

bases méthodologiques seraient nécessaires pour permettre aux apprenants de poursuivre

une autoformation dite « intégrale »3 au-delà du temps de formation consacré en APP.

L’autonomie est donc, à la fois un moteur pour progresser dans les apprentissages et un

objectif transversal. Or, peu d’introductions à l’autoformation ou d’apprentissages

méthodologiques à destination des stagiaires peu autonomes sont explicitement et

systématiquement organisés. Comme nous l’avons déjà souligné, les compétences

d’autonomie ne se décrètent pas, elles se construisent. Nous pouvons nous interroger sur

les moyens mis en œuvre effectivement dans les APP pour parvenir aux objectifs

d’autonomie qu’ils se sont fixés.

Nous avons résumé la problématique qui motive notre recherche en trois interrogations.

Pour chacune d’entre elles, nous formulons des hypothèses basées sur le cadre théorique

déjà exploré ainsi que sur la pré-enquête menée. Ces hypothèses seront à valider par

l’enquête.

1 VEILEX, B., TETART, M. (2003). Bilans d’activités des APP de 1984 à 2002. Document Algora, mission

nationale d’appui APP. p. 13. 2 GALVANI (1991). p77.

3 L’autoformation intégrale ou autodidaxie s’effectue en dehors des systèmes éducatifs. Ce type

d’autoformation fait partie des cinq types d’approches d’autoformation définie par Philippe Carré dans « Un

état de la recherche sur l’autoformation » dans BRINGER-TROLLAT, EVEN, PAQUELIN (2003), p110.

Approche que nous détaillons dans le chapitre 2.

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1. Quels sont les moyens pédagogiques mis en œuvre par les formateurs des APP

pour développer les compétences facilitant l’autoformation et l’apprentissage en

autonomie?

Autrement dit, quelles sont les modalités de formation, les supports de formation, les

ressources, les pédagogies plus spécifiquement employés avec les publics peu autonomes ?

Nous pouvons supposer qu’il y a peu d’actions menées de manière explicite pour

développer l’autonomie de l’apprenant en APP. C’est l’ensemble de la démarche

spécifique à ces organismes de formation qui participe à ce processus.

2. Quelles sont les conceptions des formateurs en matière d’autoformation ?

Comment définissent-ils l’autoformation et l’autonomie ?

Nous pourrons prolonger ce questionnement en examinant s’il y a des décalages entre les

représentations des formateurs et les moyens mis en œuvre et en essayant d’expliquer ces

écarts. Si ce décalage existe nous pouvons supposer qu’il s’explique par le statut des

formateurs, leur investissement dans leur organisme de formation ou encore par leur

parcours professionnel et cursus de formation. Plus un formateur possèdera des

connaissances théoriques pédagogiques et didactiques plus sa définition de l’autonomie et

de l’autoformation se rapprochera d’une définition théorique telle que celle qui figure dans

le cahier des charges des APP. On peut également supposer que les formateurs les plus

expérimentés dans l’autoformation parviennent à mettre en place des apprentissages

autonomisants.

3. Comment sensibiliser les formateurs aux modalités d’accompagnement de

l’apprentissage en autonomie ?

Ou, est-ce que notre démarche méthodologique peut modifier les représentations des

formateurs concernant l’autoformation ? Nous pouvons nous demander si cette enquête

permettra d’aboutir à un échange et à une mutualisation des pratiques. Nous partons du

principe que notre enquête se rapproche d’une recherche-action qui peut induire un

changement des pratiques. Nous supposons que nous pouvons sensibiliser certains

formateurs aux possibilités d’un travail ciblé sur le développement des compétences

d’autonomie de l’apprenant à travers un questionnement de ses propres représentations et

de sa pratique professionnelle. Par ailleurs, repérer les outils et les moyens de formation

autonomisants existants pourrait conduire à un partage des expériences positives.

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CHAPITRE 2 : CHAMP DE L’ETUDE,

L’AUTOFORMATION ET LES APP

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1. L’autoformation, évolution et approche théorique

L’autoformation occupe une place de choix dans le paysage de l’éducation permanente.

Selon Dumazedier « La forme scolaire est de moins en moins acceptée et est devenue

obsolète »1, les pratiques variées d’autoformation semblent convenir aux parcours

éducatifs qui se construisent « tout au long de la vie ». Après avoir examiné l’évolution de

l’autoformation en tant que phénomène social et en tant qu’objet de la recherche, nous

tenterons d’éclaircir le concept de l’autoformation afin d’en retenir des clés d’analyse.

1.1. Emergence de l’autoformation

Promoteur et penseur de l’andragogie et de l’autoformation, Joffre Dumazedier est l’un des

premiers à aborder l’autoformation comme un véritable phénomène social. En effet,

l’intérêt actuel pour l’autoformation est lié à la modernisation et à la démocratisation de la

formation et d’une manière plus générale de nos sociétés. L’évolution du monde du travail,

l’allongement de l’espérance de vie, la possibilité libérale d’être un individu autonome,

mais aussi les innovations pédagogiques et l’institution par l’Etat de la formation pour

adultes sont autant de changements qui ont permis l’émergence de l’autoformation dans le

paysage de l’éducation permanente.

L’étude chronologique de l’histoire de la formation pour adulte révèle des orientations du

concept d’éducation permanente vers celui de l’autoformation. En 1792, le rapport

Condorcet énonce un projet d’ensemble pour l’éducation et fait déjà apparaître la notion

transversale d’apprendre à apprendre : « L’instruction doit être universelle, c’est à dire

s’étendre à tous les citoyens. Elle doit, dans ses divers degrés, embrasser le système entier

des connaissances humaines et assurer aux hommes, dans tous les âges de la vie, les

facultés de conserver leurs connaissances et d’en acquérir de nouvelles. On instruira le

peuple des lois nouvelles, des observations sur l’agriculture, des méthodes économiques

qu’il lui importe de ne pas ignorer : on lui montrera l’art de s’instruire lui-même »2.

L’autoformation puise également ses racines dans l’autodidaxie de la fin du XIXème

siècle.

Celle-ci est partagée entre la figure de l’ouvrier autodidacte qui s’émancipe par la

connaissance et la figure l’autodidacte boulimique de savoir3.

1 DUMAZEDIER, J. « Autoformation, pourquoi aujourd’hui ? ». Dans CARRE, MOISAN (2002a), p62

2 CONDORCET, J.A. (de). « Rapport sur l’instruction publique » (1792), pp81-87. Dans CONDORCET

(1989). 3 Jacky BEILLEROT « L’autoformation pour le meilleur et pour le pire » dans BRINGER-TROLLAT,

EVEN, PAQUELIN (2003), p29.

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Au cours du XXème

siècle les pédagogies adaptées aux adultes se développent au fur et à

mesure que des organismes d’éducation destinés aux adultes voient le jour, on peut citer le

mouvement « Peuple et culture » créé en 1946 par Joffre Dumazedier qui développe les

méthodes d’entraînement mental. A la même époque, l’UNESCO est fondé et une division

« Education des adultes » a sa place à part entière. En tant que directeur de cette division

Paul Lengrand écrira : « L’éducation doit viser à faire de chaque homme un autodidacte

dans le sens plein du terme, c’est à dire, celui qui prend en main ses destinées

intellectuelles, morales et spirituelles »1. Peu après, le concept de « l’autoformation

assistée » se concrétise à travers la publication, par le Conseil européen de la Culture, du

rapport de Bertrand Schwartz sur l’éducation permanente.

1.2. Enjeux de l’autoformation

Pascal Galvani répertorie deux objectifs principaux à l’autoformation : « Les justifications

de l’autoformation oscillent entre des finalités humanistes : rendre le pouvoir de formation

aux personnes, et des finalités économiques : optimiser le rendement des formations en

diminuant les coûts liés à la présence du formateur »2.

On retrouve ces deux finalités chez P. Carré. qui distingue quatre différents enjeux œuvrant

derrière l’essor de l’autoformation : « Recherche de gains de productivité dans la

formation, mutations sociotechniques et technologiques, évolution de la pensée

pédagogique et mouvement d’autonomisation des sujets sociaux sont donc les quatre

vecteurs qui sous tendent l’éclosion à grande échelle des pratiques et des théories de

l’autoformation des adultes aujourd’hui »13

. Précisons à quoi renvoient ces quatre

vecteurs et quels sont les problèmes qu’ils posent :

« Recherche de gains de productivité dans la formation » : la stimulation de

l’autoformation permet pour certains organismes de maîtriser leurs coûts de

formation et sa rentabilité. Ne risque-t-on pas alors de galvauder le concept

d’autoformation sous le couvert d’efficacité économique ?

« Mutations sociotechniques et technologiques » : les nouvelles technologies, les

NTIC, facilitent l’autoformation. Ces moyens sont-ils à la disposition de tous ?

comment compenser les écarts et la fracture numérique ?

1 CHALVIN (1996a), p53.

2 GALVANI (1991), p10.

3 CARRE, MOISAN, POISSON (1997).

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« Evolution de la pensée pédagogique » : les pédagogies alternatives ont mis en

valeur des pratiques d’autoformation en rejetant les méthodes traditionnelles de

transmission des savoirs. Ces pédagogies nouvelles ont contribué à valoriser le sujet-

apprenant ;

« Mouvement d’autonomisation des sujets sociaux » : le développement de

l’individualisme dans la société actuelle se répercute dans la formation à travers une

« culture de l’autonomie ». Ne risque-t-on pas l’individualisme outrancier, ne laissant

que peu de place à la socialisation ?

1.3. Evolution de la recherche sur l’autoformation

Philippe Carré1 distingue trois grandes périodes de la recherche en autoformation : de 1967

à 1985 « les fondateurs », de 1986 à 2000 « les mouvements fédérateurs » et actuellement

« l’ère des différenciations ».

1.3.1. « Les fondateurs »

Bertrand Schwartz « s’inscrit comme fondateur du courant éducatif ou pédagogique de

l’autoformation »2. Ce polytechnicien, directeur de l’Ecole des Mines de Nancy, crée en

1960 le CUCES (Centre Universitaire de Coopération Economique et Sociale) pour

promouvoir la formation des ouvriers peu qualifiés. Il innove en matière de pédagogie en

adaptant des méthodes au public des ouvriers, en effet « il propose à chaque fois de mettre

en place une nouvelle pédagogie des adultes fondée sur la motivation, l’autonomie et

l’alternance entre l’école et le travail »3. En 1963, il crée l’INFA (Institut National de

Formation des Adultes) et en 1974 il devient conseiller à l’éducation permanente. Il est

l’auteur de L’éducation demain4, ouvrage dans lequel il consacre un chapitre à

l’autoformation assistée.

A la même période la revue « Education permanente » est fondée et en 1973 Joffre

Dumazedier rédige un article sur l’autoformation qui fait apparaître une entrée

sociopédagogique de l’autoformation. En 1983, Gaston Pineau consacre sa recherche

doctorale à l’autoformation à travers les histoires de vie. Sa thèse intitulée Produire sa vie :

1 CARRE, P. « Un état de la recherche sur l’autoformation ». Dans BRINGER-TROLLAT, EVEN,

PAQUELIN (2003), p108. 2 Ibid, p108.

3 CHALVIN (1996a), p59.

4 SCHWARTZ (1973).

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autoformation et autobiographie1, « donne au terme une nouvelle légitimité plus

philosophique centrée sur la construction de soi et la perspective des histoires de vie »2.

L’autoformation est communément reconnue en France par les sciences de l’éducation

après la parution en 1985 d’un numéro d’Education permanente3 consacré à

l’autoformation.

Outre atlantique citons les principaux auteurs qui ont orienté la recherche en matière de

formation des adultes vers l’autoformation. Le terme en lui-même apparaît dès 1967 dans

le travail de recherche de Tough4 sur l’autodidaxie. Sa thèse réalisée sous la direction de

Houle est intitulée "Learning without a teacher" (Apprendre sans professeur). En 1969,

Rogers5 dans son ouvrage "Freedom to learn" (Liberté pour apprendre) introduit l’idée

d’autodirection du sujet apprenant ou "self-direction". En 1975, Knowles6 reprend cette

idée dans son livre intitulé "Self-directed learning : a guide for learners and teachers" en

apportant un nouveau regard sur les techniques et les dispositifs d’accompagnement.

1.3.2. « Les mouvements fédérateurs »

1985 à 2000 est une période fédératrice qui permet la construction d’« une identité

« paradigmatique » commune »7. En 1986, Long organise en Georgie le premier

symposium nord-américain sur l’apprentissage autodirigé. En France, le GRAF (Groupe de

recherche sur l’Autoformation en France) est fondé en 1992. Il est l’organisateur de

plusieurs colloques durant lesquels est favorisée une problématique commune autour du

sujet apprenant dans diverses structures où l’autoformation est rendue possible.

1.3.3. « L’ère des différenciations »

La réflexion sur l’autoformation tant au niveau des problématiques, des concepts et des

méthodologies se différencie selon les groupes de chercheurs. Deux orientations se

distinguent clairement : une orientation « expérientielle » et une orientation

« psychopédagogique »8. Associé différemment avec l’autodidaxie ou avec l’autodirection,

1 PINEAU (1983).

2 CARRE, P. « Un état de la recherche sur l’autoformation ». Dans BRINGER-TROLLAT, EVEN,

PAQUELIN (2003), p108. 3 « L’autoformation », Education permanente, n°78-79, 1985.

4 TOUGH (1967).

5 ROGERS (1969) (1988).

6 KNOWLES (1975).

7 CARRE, P. « Un état de la recherche sur l’autoformation ». Dans BRINGER-TROLLAT, EVEN,

PAQUELIN (2003), p109. 8 Ibid.

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20

le terme contemporain d’autoformation révèle des approches hétérogènes que nous allons

examiner.

1.4. L’autoformation concept polymorphe

L’autoformation qualifie l’action d’une personne qui se forme elle-même, s’autoformer

c’est apprendre par soi-même. L’autoformation peut être en rapport avec l’acquisition

personnelle de savoirs (apprendre une langue étrangère, le contenu d’une discipline), de

savoir-faire spécifiques (gestes professionnels, pratique manuelle) ou encore le

développement d’un savoir être (vivre, aimer, être heureux). Comparée aux pédagogies

classiques qui orientent la transmission des savoirs dans le sens de l’enseignant vers

l’apprenant, l’autoformation inverse le sens d’appropriation du contenu par le sujet1 :

Enseignant transmission Apprenant

Relation transmissive classique

Savoirs / Ressources appropriation Apprenant

Autoformation

Schéma 1 : Sens de l’apprentissage2

L’autoformation est une forme d’éducation qui revêt des aspects différents selon les

chercheurs, leurs champs d’étude (sociologie, psychanalyse, pédagogie, sciences de

l’éducation), la terminologie employée et les pratiques impliquées.

Chantier3, iceberg

4, auberge espagnole

5, les métaphores ne manquent pas pour comparer

l’autoformation. Elle peut être considérée comme « un processus individuel » mais aussi

comme « un fait social » 6

. C’est une idée polysémique qui recouvre plusieurs notions et

qui ne peut se limiter à une méthode pédagogique. Afin d’explorer ce concept, nous allons

examiner trois regroupements de courants de l’autoformation, le premier est de Joffre

Dumazedier, le second de Pascal Galvani et le dernier, plus récent, est de Philippe Carré.

1 Ce schéma simpliste comparé au triangle pédagogique de Jean Houssaye (HOUSSAYE (1988)), permet

tout de même de visualiser la différence de relation entre savoir, enseignant et apprenant dans la pédagogie

classique et dans l’autoformation. 2 D’après CARRE, P. « Autoformation ». Dans CHAMPY, ETEVE (1994). pp96-97.

3 PINEAU (1995).

4 CARRE, MOISAN (2002a).

5 CARRE, MOISAN, POISSON (1997).

6 CARRE, MOISAN (2002a).

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21

1.4.1. Selon Joffre Dumazedier

Selon Joffre Dumazedier « La forme scolaire est de moins en moins acceptée et est

devenue obsolète »1. A travers sa recherche historico-sociologique en France, il a identifié

quatre fonctions attribuées à l’autoformation :

L’autoformation de rattrapage : elle permet de réduire les inégalités entre les

différentes classes sociales qui n’ont pas le même accès à la connaissance. Plus

importante avant l’avènement de la scolarité obligatoire, cette fonction de

l’autoformation reste d’actualité en ce qui concerne les pratiques culturelles

(musique, littérature, théâtre, etc.);

L’autoformation d’accompagnement : elle permet de compléter ou corriger le

système éducatif. Cette fonction concerne aussi bien les personnes qui ont des

lacunes après leur scolarité que les personnes qui désirent compléter leur

instruction ;

L’autoformation de dépassement : c’est celle de « l’invention » considérée comme

l’ultime but de l’instruction. Elle concerne tous ceux qui après une instruction

classique veulent approfondir de manière autonome et créative leur connaissance ;

L’autoformation intégrative : elle prend place au sein des entreprises, des

dispositifs ouverts de formation et a pour objectif l’intégration sociale.

1.4.2. Selon Pascal Galvani

En 1991, Pascal Galvani a publié un ouvrage sur l’autoformation et les pratiques de

formateurs APP. Dans cet ouvrage, il consacre trois chapitres au défrichage théorique du

concept d’autoformation et en déduit trois courants :

Le courant bio-épistémologique dans la lignée de Gaston Pineau qui définit

l’autoformation comme étant « se donner sa propre forme ». Ce courent qui adopte

des démarches de type compréhensives comme les histoires de vie, se centre sur le

sujet sans pour autant négliger ses interactions avec l’environnement et les autres.

Le courant socio-pédagogique dans la lignée de Joffre Dumazedier est le

prolongement des mouvements d’éducation populaire. L’autoformation y est

considérée comme une pratique sociale, un processus où l’individu à partir d’un

désir et d’une démarche développe ses connaissances et ses capacités à intervenir

sur l’environnement.

1 DUMAZEDIER, J. « Autoformation, pourquoi aujourd’hui ? ». Dans CARRE, MOISAN (2002a), p62

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22

Le courant technico-pédagogique fait référence à la mise en place des formations

individualisées. Il relève davantage de l’ingénierie de la formation pour rationaliser

financièrement la formation.

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Le tableau ci-dessous résume les points clés de ce regroupement :

Courants Points clés

Bio-epistémologique :

L’autoformation c’est la formation de

soi par soi, se former, se créer, se

donner une forme, s’approprier et

s’appliquer à soi-même le processus de

formation

Auteur : Gaston Pineau

Concepts clés : Auto-formation personne

Finalité : émancipation de l’individu

Méthodes : prise de conscience et rétro-action du

sujet sur l’hétéroformation et sur l’écoformation

Pratiques : histoires de vie

Sources philosophiques et théoriques : Romantisme

allemand (W. Dilthey), théories de la Forme (Gestalt),

théories de l’autonomie (Varela), Psychologie

personnaliste, Modèle organiciste biologique

Socio-pédagogique :

L’autoformation c’est, dans

l’apprentissage de savoirs définis, la

gestion autonome des objectifs, des

méthodes, et des moyens

Auteur : Joffre Dumazedier

Concepts clés : Education Société

Finalité : Autonomie dans l’adaptation aux

changements par l’acquisition d’une méthode

d’apprentissage

Méthodes : analyse rationnelle de la vie quotidienne

pour passer des idées reçues à une meilleure maîtrise

de son adaptation : pratique >> théorie >> pratique

Pratiques : entraînement mental, auto-documentation

Sources philosophiques et théoriques : Philosophie

des lumières (Condorcet), Socio-pédagogie (Besnard,

Liétard), Education Populaire et/ou permanente,

Psychologie cognitive, Modèle interactioniste

Technico-pédagogique :

L’autoformation c’est une situation

d’acquisition de savoirs sans la présence

du formateur dans un dispositif de

formation individualisée pré-organisé

par celui-ci

Auteur : Alain Mor

Concepts clés : apprentissage individualisé

Finalité : Rationaliser la gestion financière et

pédagogique des formations par l’individualisation

des pratiques pédagogiques

Méthodes : Guidance et évaluation de l’apprenant

dans un dispositif pédagogique qui organise l’accès

autonome aux informations

Pratiques : Dossiers d’autoformation, fiches

autocorrectives

Sources philosophiques et théoriques : Théories de

l’information, Enseignement à distance multimédia,

EAO, psychologie expérimentale, modèle mécaniste

Tableau 2 : Courants de l’autoformation, d’après Pascal Galvani1

1.4.3. Selon Philippe Carré

Philippe Carré synthétise les approches de l’autoformation en une galaxie de cinq courants2

traités par différents chercheurs :

1 GALVANI (1991), pp64-65.

2 Courants qui ont évolué avec le temps, cette typologie étant la dernière décrite dans CARRE, P. « Un état

de la recherche sur l’autoformation ». Dans BRINGER-TROLLAT, EVEN, PAQUELIN (2003), p110.

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L’autoformation intégrale ou autodidaxie s’effectue en dehors des systèmes

éducatifs. Les chercheurs travaillant ce champ sont entre autres : Hélène Bezille,

Nicole Tremblay, Georges Le Meur et Christian Verrier1;

L’autoformation dite existentielle ou « apprendre à être », « apprendre à produire

sa vie » selon l’expression de Gaston Pineau2. D’autres chercheurs s’intéressent à

ce courant : Patrice Galvani, Bernadette Courtois, Christian Leray et Christian

Verrier3;

L’autoformation sociale qui se déroule dans un cadre collectif ou coopératif et qui

consiste à apprendre dans et par le groupe social. Ce champ est couvert par

quelques chercheurs dont : Séraphin Alava, Philippe Carré, Claude Debon-

Thesmar, Pierre Landry et André Moisan4 ;

L’autoformation éducative accompagnée d’un formateur ou d’un enseignant. Ce

courant est entre autres représenté par : Philippe Carré, Joffre Dumazedier, Nelly

Leselbaum, Patricia Portelli, Hervé Prévost5 ;

L’autoformation cognitive qui consiste à appendre à apprendre. Les chercheurs

intéressés par ce courant sont : Philippe Carré, Lucy Guglielmino, Allen Tough6;

1 BEZILLE, H., « L’autodidaxie entre représentations et pratiques » dans CARRE, MOISAN (2002a) pp263-

273 ; LE MEUR (1988) ; TREMLAY (1986) ; VERRIER (1999) 2 PINEAU (1983).

3 COURTOIS (1996) ; GALVANI, P., « Faire une place à la quête de sens » dans COURTOIS, PREVOST

(1998) pp175-180 ; LERAY (1995) ; VERRIER, C., « Autoformation existentielle et enseignement à

distance » dans LE MEUR (2002) pp445-459. 4 ALAVA (2000) ; CARRE, P., « l’autoconstruction du sujet social » dans ALAVA (2000) ; DEBON-

THESMAR, C., « Contribution à la réflexion, autoformation et lien social » dans ALAVA (2000), pp77-80 ;

LANDRY, P., « Autoformation et lien social. Approche économique du service de formation : la servuction »

dans ALAVA (2000), pp121-139 ; MOISAN, A. « L’autoformation au risque de l’incomplétude et de

l’échange don/contre-don » dans CARRE, MOISAN (2002a), pp215-230. 5 DUMAZEDIER (1999) ; LESELBAUM (1999) ; PORTELLI (1995) ; PREVOST (1994).

6 CARRE (1993) (1987) ; GUGLIELMINO, L.M., MAZMANIAN, P., GUGLIELMINO, P.J., HOBAN, J.,

POLOLI, L. « L’aptitude à l’apprentissage autodirigé d’étudiants en médecine : Une analyse préliminaire

des données de trois facultés de médecine aux Etats-Unis » dans CARRE, MOISAN (2002b), pp133-141.

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Schéma 2 : La galaxie de l’autoformation1

Philippe Carré a également travaillé sur l’autoformation en observant les pratiques des

centres de ressources et notamment les pratiques des APP. Il a définit sept piliers de

l’autoformation que nous reprenons ici puisqu’ils représentent les principes de base du

fonctionnement d’un APP.

Piliers Points clés

1. le projet individuel comme

fondation majeure de l'entrée en

autoformation.

Motivation à l’engagement en formation.

Projet professionnel et social.

Volonté d’apprendre par soi-même.

Aspect psychopédagogique de l’autoformation.

2. le contrat pédagogique comme cœur

de la négociation.

Négociation dans la relation pédagogique pour

déterminer les modalités de travail, l’usage des

ressources, les règles de vie commune.

1 D’après Philippe Carré dans CARRE (1996). Et d’après « la galaxie de l’autoformation » sur

www.multimania.com/autograf

* RESR : Réseaux d’Echanges de Savoirs Réciproques. EAO : Enseignement Assisté par Ordinateur. EAD :

Enseignement A Distance. APP : Atelier de Pédagogie Personnalisée.

Autoformation

existentielle Apprendre à être

Autoformation

Cognitive Apprendre à apprendre

Autoformation

sociale Apprendre dans et par le

groupe social Autoformation

Educative Apprendre dans des

dispositifs ouverts

AUTOFORMATION

Se former par soi-même

Formation expérientielle, éducation

informelle, organisations apprenantes,

Cercles d’études, RESR*, associations,

auto-éducation permanente.

Histoire de vie,

autobiographie,

blasonnement,

interculturalité,

pédagogie de projet.

Tutorat, individualisation, centres de

ressources, formations ouvertes,

EAO*, EAD*, APP*.

Autodirection,

métacognition

Autoformation

intégrale

Appropriation du savoir

hors des systèmes

éducatifs

Autodidaxie

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26

Contrat co-fondateur d’un projet pédagogique

autodirigé et accompagné.

Articulation des objectifs de formation et des

finalités du projet personnel.

3. La préformation propédeutique

(phase préparatoire) de

l'autoformation.

Travail méthodologique sur les techniques pour

apprendre.

Formation continuée des « néo-apprenants » aux

méthodologies de l’apprentissage autodirigé.

Accompagnement méthodologique.

4. Des formateurs-facilitateurs. Formateurs facilitateurs de l’apprentissage plus ou

moins autodirigé des stagiaires.

Accompagnement pédagogique adapté.

Comportement relationnel d’ouverture, d’accueil et

de tolérance.

5. Un environnement ouvert de

formation. Variété des situations pédagogiques :

e-learning, NTIC, EAD, supports interactifs.

6. L'alternance individuel-collectif

comme rythme de la formation. Variété des situations pédagogiques : travail en

ateliers, en groupe, accompagné du formateur ou

seul.

Ne pas se limiter à la « soloformation ».

Alternance entre temps de solitude réflexive et

temps de socialisation apprenante.

Importance du lien social.

Apprentissage coopératif.

7. Trois niveaux de suivi : individu,

groupe, institution. Individualisation et personnalisation de l’accueil et

du suivi des apprenants.

Régulation collective du groupe d’apprenants.

Comité de pilotage pour le suivi institutionnel.

Tableau 3 : Les sept piliers de l’autoformation, d’après Philippe Carré1

1.4.4. Six points pour définir l’autoformation

D’après l’ensemble de ces approches théoriques, nous retenons que l’autoformation peut se

définir par rapport à six points d’ancrage : « l’apprenant », « les autres », « le savoir », « le

formateur », « la méthodologie » et « le dispositif »2. Selon les approches du concept

d’autoformation, et sans être exclusives, les définitions privilégient un aspect plutôt qu’un

autre. Nous pourrons nous servir de ces six aspects pour analyser la représentation qu’ont

les formateurs de l’autoformation.

1 CARRE (1992) et CARRE, TETART (2003).

2 Le terme « dispositif » est entendu dans le sens système de formation, c.f. 2.3. Dispositif ou démarche

pédagogique ? p32.

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Une définition centrée sur « l’apprenant » se rapprochera du courant bio-

epistémologique et de l’autoformation existentielle.

Une définition centrée sur « les autres », ou la relation aux autres, se rapprochera

du courant socio-pédagogique et de l’autoformation sociale.

Une définition centrée sur « le savoir » se rapprochera de l’autoformation intégrale.

Une définition centrée sur « le formateur » se rapprochera de l’autoformation

d’accompagnement et de l’autoformation éducative.

Une définition centrée sur « la méthodologie » se rapprochera de l’autoformation

cognitive.

Une définition centrée sur « le dispositif » se rapprochera du courant technico-

pédagogique et de l’autoformation éducative.

Dans tous les cas, on se rend bien compte que l’autoformation n’est pas synonyme

d’apprentissage solitaire, des ressources diverses sont à la disposition des

« s’autoformant » pour faciliter leur progression : centres documentaires, ressources en

ligne mais aussi organismes de formation ouverts tels que les Ateliers de Pédagogie

Personnalisée (APP). Etant donné que le terrain d’investigation de notre recherche est un

APP, nous allons évoquer son historique, ses missions et ses orientations,.

2. L’APP, un modèle d’autoformation accompagnée

Les APP forment un réseau national qui intervient au niveau de la formation continue

depuis plus de vingt ans. Ce sont des lieux de formation personnalisée organisés autour

d’un centre de ressources pédagogiques. Le principe de l’APP est de mettre en œuvre une

autoformation accompagnée en apportant une réponse souple et permanente avec des

entrées et sorties du public modulables.

2.1. Origine et législation des APP

Pour retracer l’historique et le développement des APP P. Galvani1 distingue trois grandes

étapes auxquelles nous ajouterons une quatrième plus récente.

2.1.1. Phase expérimentale 1982-1985

A partir de 1982, sous l’impulsion de la Direction Régionale à la Formation

Professionnelle et Collectivités Territoriales, la région Rhône-Alpes expérimente un nouvel

1 GALVANI (1991). Chapitre 5, pp68-81.

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outil de formation. Lui-même inspiré d’expériences québécoises, il se présente sous la

forme de lieux ressources. A l’issu de cette expérience deux études sont commandées par

la Délégation à la Formation Professionnelle : celle de Monique Giraud-Héraud en 1985 et

celle de Mireille Echinard en 19871. La première étude est celle qui emploie la première

fois la dénomination « Atelier Pédagogique Personnalisé ». Ces études permettent de

définir les possibilités de pérennisation et de développement des structures APP. Il s’avère

que ce type de structure permet de répondre à une demande sociale de formation, elle

s’adresse en premier aux publics en échec scolaire. Considéré comme un dispositif

d’insertion, l’APP aide à la remobilisation des jeunes vers des parcours de formation et des

projets professionnels. Un premier cahier des charges est annexé à une circulaire2 relative à

la poursuite et à l’amélioration du programme 16/25 ans.

2.1.2. Phase d’expansion 1986-1988

Le 13 mars 1986, une circulaire3 signée par André Ramoff (délégué à la formation

professionnelle) confirme le statut de dispositif d’insertion des APP et les inscrit dans les

lignes budgétaires des actions de formations conventionnées par l’Etat. Les modalités de la

mise en œuvre des APP et le principe du pluri-financement sont ajoutés au cahier des

charges. Un service d’appui et de liaison "IOTA+" est crée afin d’aider l’implantation de

nouvelles antennes APP. De 40 lieux ressources en 1985, le nombre d’APP passe à une

centaine en 1986 et à 300 en 1988. IOTA+ se charge d’aider et d’accompagner ce

développement en éditant un bulletin de liaison des APP ainsi qu'en organisant des stages

de formation pour les formateurs APP.

2.1.3. Phase de stabilisation 1988-2003

En mars 1988, des rencontres nationales sont organisées. La position des APP se stabilise

en tant que dispositif de formation qui avantage l’individualisation des pratiques

pédagogiques. Durant ces rencontres, André Ramoff réaffirme le rôle des APP dans les

termes suivants : « dispenser une formation générale et une culture technique de base sans

prétendre dériver vers … »4 « l’orientation des publics ou leur qualification »

5. En 1994,

1 GIRAUD-HERAUD (1985) ; ECHINARD (1987). Cités dans GALVANI (1991).

2 Circulaire n°18, 21 juin 1985, Ministère du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle.

3 Circulaire n°1030, 13 mars 1986, Ministère du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle.

4 A. RAMOFF, Bulletin IOTA+, numéro spécial, Echos de la rencontre. Cité dans GALVANI (1991), p72.

5 GALVANI (1991), p72.

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une circulaire1 annule et remplace les textes antérieurs. La dénomination « Atelier de

Pédagogie Personnalisée » remplace celle d’« Atelier Pédagogique Personnalisé » et un

nouveau cahier des charges national est rédigé.

2.1.4. Phase de remise en question depuis 2003

En 2003 une consultation nationale des APP a été initiée par la Délégation Générale à

l’Emploi et à la Formation Professionnelle (DGEFP), pour « un nouveau cahier des

charges national des APP et la mise en place d’une charte qualité »2. La déléguée

Générale à l’Emploi et à la Formation Professionnelle, Catherine Barbaroux, a invité

chaque Direction Régionale du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle

(DRTEFP) à mettre en œuvre un programme de travail en deux parties :

Consultation locale, régionale et nationale pour interroger « les fondamentaux des

APP ». l’Algora3 s’est chargé de l’organisation, du suivi et de la rédaction d’une

synthèse nationale. La DGEFP s’est chargée de rédiger une nouvelle version du cahier

des charges national des APP parue par voie de circulaire le 30 novembre 2004.

Consultation qui doit aboutir à la rédaction d’une charte qualité. l’Algora a rédigé un

canevas de charte qualité, une démarche et des outils pour sa mise en œuvre.

Parmi les conclusions de la consultation nationale, l’Algora rappelle qu’« il faut réaffirmer

la double vocation du dispositif : favoriser la montée en qualification du public et faciliter

les itinéraires vers l’emploi ; permettre à chacun de se former, localement, tout au long de

la vie, pour son développement personnel et sa promotion sociale »4

1 Circulaire n°94/1, 14 janvier 1994, Ministère du travail de l’emploi et de la formation professionnelle.

2 TETART, M. (2003). « Programme de travail APP : présentation, méthodologie et calendrier ». Document

distribué aux APP, novembre 2003. Consultable en ligne sur

http://algora.app.org/outils/outils_2003_2004.asp 3 ALGORA formation ouverte et réseaux est une association soutenue par la DGEFP, Ministère de l’emploi,

dont l'objet est de promouvoir le développement de la formation ouverte et à distance et l'usage des

technologies multimédias dans les systèmes de formation professionnelle. Ses missions sont diverses :

l'animation et l'assistance à la maîtrise d'ouvrage en accompagnement des politiques publiques d'Etat avec

l’appui du réseau national des Ateliers de Pédagogie Personnalisée et du programme FORE (Formation

Ouverte et Ressources Educatives) ; le repérage et l'analyse des nouvelles modalités de formations ; la veille

sur les ressources pédagogiques multimédias et les pratiques innovantes de formation ; la diffusion des

résultats de ses activités. Tout au long de cette opération l’Algora « apporte son expertise pour la conception

des outils et assure le suivi de la mise en œuvre ». 4 « Synthèse nationale : interrogation des fondamentaux APP ». Algora, document de travail pour la réunion

du comité de suivi technique du 27 février 2004.

Consultable en ligne sur http://algora.app.org/present/bilanact.asp

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2.2. Le cahier des charges des APP

Le nouveau cahier des charges1 formalise le fonctionnement général d’un APP en

précisant : sept principes fondamentaux, le cadre institutionnel, l’organisation et moyens,

les critères d’évaluation et les engagements de qualité.

Nous allons reprendre dans cette partie quelques points parmi les sept principes

fondamentaux fondateurs des APP soit : «

1. la personnalisation de la prestation

2. la diversité des publics

3. les domaines de la culture générale et de l’apprentissage technologique de base

4. l’ancrage territorial

5. les sources diversifiées de financement

6. un accueil des publics en flux

7. un fonctionnement en réseau »2

Formalisés par un projet pédagogique écrit et conçu par l’équipe permanente de chaque

APP, les parcours de formation respectent une procédure de personnalisation commune. Le

premier contact établi entre un futur stagiaire et l’APP passe d’abord par un rendez-vous

individuel d’accueil qui permet d’informer et d’orienter au mieux la personne qui se

présente. Le second entretien est généralement consacré à l’évaluation des besoins de

formation à travers un positionnement qui permet de vérifier la faisabilité du projet de

formation. Le cas échéant, un protocole individuel de formation est négocié entre les

formateurs et le candidat. Ce protocole précise entre autres : « les objectifs, la durée, le

contenu, le rythme et les différentes modalités d’apprentissage prévus. »3

La formation en elle-même est organisée autour de ressources pédagogiques (livres, outils

multimédias, documentations, fichiers d’exercices autocorrigés, etc.) qui permettent une

démarche personnelle d’apprentissage. Les formateurs sont présents pour accompagner le

travail en autoformation et pour concevoir, mettre en place et actualiser les ressources

pédagogiques.

Le public accueilli est un public d’adultes volontaires, divers « de par leur âge, leur niveau

1 Circulaire de janvier 2005 : « Les ateliers de pédagogie personnalisée, le cahier des charges ». DGEFP,

Ministère de l’emploi, du travail et de la cohésion sociale.

En ligne sur http://app.algora.org/present/cahierdescharges.asp 2 Ibid, p18

3 Ibid, p18.

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de formation, leur statut et leurs objectifs liés à leur insertion sociale et professionnelle »1.

Les domaines de formation sont variés mais respectent les champs établis par le cahier des

charges :

Culture générale : français, mathématiques, initiation à une langue étrangère,

sciences (biologie, physique, chimie).

Culture technologique de base : initiation à la bureautique, initiation à internet.

Les APP sont tenus de produire un suivi des stagiaires afin de pouvoir rendre compte des

évolutions des publics APP et d’ajuster leurs prestations. Chaque stagiaire se verra

remettre en fin de formation une attestation de stage précisant : « les acquis évalués en fin

de parcours dans l’APP et les préconisations sur les suites à donner pour la réalisation de

son projet »2.

Le cahier des charges précise également que les sources de financements sont diversifiées.

Le budget des APP est basé « sur le principe de pluri-financement assuré notamment par

l'Etat, les collectivités territoriales, les entreprises et les organismes paritaires agréés ».

La contribution de l’Etat est justifiée par « l’accueil au sein des APP des publics

prioritaires définis dans le cadre des politiques publiques visant leur insertion sociale et

professionnelle »3.

L’équipe pédagogique est composée de formateurs polyvalents permanents, vacataires ou

bénévoles ; de secrétaires et d’un coordonnateur qui assume le rôle de responsable

technique, pédagogique et administratif.

En Annexe du cahier des charges, figurent des définitions théoriques des concepts utilisés

comme celui de l’« autoformation accompagnée », de l’« individualisation », de la

« personnalisation » ou encore celui de « formation ouverte »4. Nous retiendrons la

définition de l’autoformation accompagnée: « L’autoformation accompagnée recouvre des

pratiques pédagogiques visant à développer et faciliter les apprentissages autonomes des

personnes dans le cadre d’un dispositif pédagogique. Ce dispositif pédagogique, conçu par

les formateurs, permet l’autonomisation progressive des apprenants. La décentration

pédagogique caractéristique de l’autoformation nécessite un accompagnement, individuel

et collectif, par un « facilitateur ». Les objectifs de formation, ainsi qu les modalités

1 Ibid., p19.

2 Ibid., p19.

3 Ibid., p23.

4 Ibid., pp34-37.

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d’apprentissage, sont négociés et sont formalisés dans un contrat pédagogique »1. Cette

définition est complétée par la définition des sept piliers de l’autoformation de Philippe

Carré2.

2.3. Dispositif ou démarche pédagogique ?

Au cours de notre recherche théorique, chez différents auteurs et sur différents écrits

(ouvrage ou circulaires), nous avons rencontré les expressions « dispositif » et

« démarche pédagogique » aussi bien pour qualifier les APP que l’autoformation. La

fréquence de cette confusion terminologique nous a parfois conduit à la reproduire dans

notre propos. Afin de préciser la signification usuelle que nous faisons de ces termes, nous

allons clarifier ces deux notions ainsi que leur combinaison.

Plusieurs définitions du terme « dispositif » existent : « mécanisme », « machine

coercitive », « organisation d’humains et de non-humains », « lieu social d’interaction et

de coopération »3. Dans le domaine de la formation le dispositif « … est la forme résultant

des relations multiples entre les acteurs qui sont parties prenantes de l’action formative »4,

soit les interactions entre formateurs, administration et apprenants. L’expression

« dispositif de formation » synonyme de « système de formation » désigne donc à la fois

un espace et des modalités d’organisation et d’interactions dans la formation.

Une « démarche pédagogique » désigne un « processus … conçu par l’enseignant , pour

guider l’élève en vue de l’acquisition de savoirs et de savoir-faire, de savoir penser, de

savoir être »5. Plus généralement la démarche pédagogique tend à désigner l’ensemble des

méthodes mises en œuvre dans un processus d’éducation ou de formation. La notion de

démarche serait donc incluse dans celle de dispositif.

Qu’en est-il des APP ? Le nouveau cahier des charges est clair sur ce point : « le label

« Atelier de Pédagogie Personnalisé » qualifie avant toute chose une démarche

pédagogique, et non pas une structure ou un dispositif »6. Pourtant la plupart des APP

bénéficient du même statut qu’un dispositif tel que nous l’avons défini plus haut : un lieu et

des modalités de formation. Le cahier des charges précise par ailleurs que « l’appellation

1 Ibid., p34.

2 CARRE (1992), définition présentée dans la partie précédente page 26.

3 JACUINOT-DELAUNEY, MONNOYER (1999) cité par Bernard BLANDIN, « ingénierie et formations

ouvertes et à distance » in CARRE, CASPAR (2004), p453. 4 Bernard BLANDIN, « ingénierie et formations ouvertes et à distance » in CARRE, CASPAR (2004), p453.

5 KERLOC’H (2002), p36

6 Circulaire de janvier 2005 : « Les ateliers de pédagogie personnalisée, le cahier des charges ». DGEFP,

Ministère de l’emploi, du travail et de la cohésion sociale, p7.

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APP est liée au respect des 7 principes fondamentaux1 qui fondent la démarche et à

l’application de modalités organisationnelles, support de leur mise en œuvre »2. Nous

pouvons en déduire que l’APP pour être reconnu en tant que tel doit mettre en place une

certaine démarche pédagogique mais cela n’exclut pas que cette démarche soit mise en

œuvre au sein de modalités organisationnelles, donc au sein d’un dispositif. La confusion

qui subsiste alors entre démarche et dispositif peut s’expliquer par le degré d’indépendance

d’un APP vis à vis du dispositif de formation que représente l’organisme support. Par

exemple, un APP rattaché à un organisme de formation qui ne serait pas distingué par le

lieu et les interactions entre les différents acteurs mais uniquement par les méthodes

pédagogiques, peut être considéré comme une démarche pédagogique telle que le définit le

label APP, mais ne pourrait pas bénéficier de l’appellation « dispositif ». Alors qu’un APP

bénéficiant d’une localisation distincte, de méthodes pédagogiques spécifiques et prenant

en charge toutes les interactions nécessaires à son fonctionnement, peut être considéré

comme un dispositif de formation mettant en place une démarche pédagogique spécifique.

Nous pouvons également reporter notre questionnement terminologique sur

l’autoformation accompagnée, est-ce un dispositif ou une démarche pédagogique ? Nous

avons vu que l’autoformation désigne des méthodes et des pratiques pédagogiques, donc

elle se définit en tant que démarche pédagogique. Cependant, nous retrouvons

fréquemment associés les termes « dispositif » et « autoformation accompagnée ».

D’ailleurs, dans la définition en annexe du cahier des charges, l’autoformation

accompagnée est considérée comme « un dispositif pédagogique conçu par les

formateurs » 3

. Pour éviter toute confusion, nous précisons que lorsque nous emploierons

l’expression « dispositif d’autoformation accompagnée » cela désignera un dispositif de

formation mettant en œuvre une démarche d’autoformation accompagnée.

2.4. Les compétences des formateurs APP

Nous avons vu que les démarches d’autoformation accompagnée en APP impliquent une

certaine organisation pédagogique. Développer l’autonomie induit une forme

d’instrumentalisation de l’apprendre à apprendre et une redéfinition des rôles de

l’enseignant et de l’apprenant.

Comparées aux démarches transmissives, les démarches d’autoformation favorisant

1 Principes que nous avons énumérés dans le point précédent

2 ibid., p7.

3 Ibid., p34.

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l’autonomie, le formateur n’est plus dépositaire du savoir, il n’a pas le même pouvoir de

contrôle. Il assure une fonction différente, celle d’assistant technique ou pédagogique, ou

encore celle de tuteur.

Le dernier ouvrage collectif de Philippe Carré et Michel Tétart1 consacre un chapitre aux

« Pratiques et compétences des formateurs en APP ». Frédéric Haeuw2 compare les

compétences des formateurs APP à celles des formateurs de la formation en général en

prenant en compte les spécificités des APP. Certaines des compétences se sont adaptées

aux systèmes ouverts, mais dans le fond restent identiques : évaluer, gérer un groupe,

différenciation, remotivation. D’autres compétences sont nouvelles sans pour autant

transformer la relation entre apprenant, savoir et formateur : maîtrise des technologies de

l’information, et de la communication, conception de ressources « autoformatives ». En

revanche, le formateur APP peu être amené à développer des compétences totalement

nouvelles comparées à celles requises pour des formations traditionnelles : transformation

des conceptions de l’apprentissage, de la relation au savoir, capacité d’autoformation,

polyvalence, implication dans l’environnement local pour la construction de partenariat,

« comprendre, utiliser, critiquer les éléments du contexte économique, social et culturel »3.

Pour établir un portrait des formateurs intervenants dans les APP, Frédéric Haeuw a

recueilli des témoignages de formateurs qu’il a analysés. Les profils qu’il a déterminés

nous seront utiles pour l’analyse des représentations des formateurs que nous allons

recueillir. Le tableau page suivante résume les trois profils de formateurs qu’il a décrit.

1 CARRE, TETART (2003).

2 HAEUW, F. « Pratiques et compétences des formateurs en APP » in CARRE, TETART (2003), pp109-124.

3 Ibid., p116.

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Profils Points clés

Formateur

enseignant

Finalité : transmettre des connaissances pour faciliter l’intégration

professionnelle

Concepts clés : savoirs à enseigner

Méthodes : pédagogie traditionnelle transmissive

Pratiques : évaluation normative, exercices autocorrectifs en

complément de l’enseignement, cours magistral, exercices et correction

collectives

Formateur

instructeur

Finalité : organiser et assembler les savoirs permettant d’accéder à une

insertion professionnelle

Concepts clés : individualisation de la formation

Méthodes : pédagogie par objectifs, pédagogie béhavioriste

Pratiques : adaptation de la progression pédagogique, évaluations

intermédiaires et finales

Formateur

facilitateur ou

accompagnateur

pédagogique

Finalité : aide à l’appropriation d’outils intellectuels, d’outils

d’organisation et des méthodes de travail pour une formation tout au long

de la vie

Concepts clés : personnalisation de la formation, autonomisation, sujet

social

Méthodes : pédagogie du projet

Pratiques : histoire de vie, apprendre à apprendre, coopération

Tableau 4 : Trois profils du formateur, d’après Frédéric Haeuw1

1 HAEUW, F. « Pratiques et compétences des formateurs en APP » in CARRE, TETART (2003), pp109-124.

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CHAPITRE 3 : CADRE ET METHODOLOGIE DE

LA RECHERCHE

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1. Terrain d’investigation

Le terrain d’investigation de cette recherche s’est imposé à moi du fait de mon ambition à

pérenniser un emploi au sein d’un APP. Afin d’élargir ma vision des APP et d’approcher

d’autres équipes, il m’est apparu évident que le réseau régional des APP du Languedoc

Roussillon était mon terrain d’investigation.

Bien évidemment, il m’était impossible, que ce soit financièrement ou en terme de

disponibilité de visiter l’ensemble des APP de la région, mais l’approche d’une sélection

d’APP était envisageable. Avant d’exposer plus en détail la démarche de recherche mise en

oeuvre, nous allons décrire et analyser notre terrain d’investigation.

1.1. Eléments de contexte

Les APP se sont progressivement développés et répondent à des besoins locaux

spécifiques. Depuis 20 ans, au côté d’autres financeurs dont les collectivités territoriales,

l’Etat soutient les APP dans leur démarche pédagogique innovante. Avec 840 points

d’implantation, le territoire national est relativement couvert aussi bien en zones rurales

que dans les quartiers défavorisés et souvent l’APP constitue un palliatif du manque

d’organisme de formation de proximité. En 2003, plus de 12 millions d’heures de

formation ont été réalisées soit en moyenne 28 000 heures par APP et 80 heures par

stagiaire1.

D’autres éléments de contexte, soulevés par la DGEFP2 pour motiver la rédaction d’un

nouveau cahier des charges, sont également intéressants à prendre en compte :

Le transfert aux régions des compétences de l’Etat en ce qui concerne la formation

professionnelle des demandeurs d’emploi, jeunes et adultes.

L’intérêt croissant des conseils régionaux pour les activités des APP.

Le développement de la formation ouverte et à distance et de l’individualisation des

parcours de formation.

L’entrée dans le code du Travail de la formation professionnelle tout au long de la

vie3.

La lutte contre les exclusions du marché du travail prévue par le plan de cohésion

sociale.

1 Chiffres extraits du dernier bilan des APP « Portraits des APP en 2003 », 22 mars 2004. Document de

travail. Algora. 2 DGEFP : Délégation Générale de l’Emploi et de la Formation Professionnelle.

3 Loi n°2004-391 du 4 mai 2004.

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Malgré la décentralisation, les APP ont réussi à se maintenir sous le pilotage de l’Etat.

Cette volonté des APP de rester sous la tutelle de l’Etat a été défendue par les équipes

participantes aux animations du réseau national afin d’être pérenniser et de stabiliser leur

fonctionnement face aux aléas des cofinancements. Ce maintien se justifie aisément par la

spécificité des APP dans leur intervention de proximité auprès des publics qui ne trouvent

pas d’autres réponses adaptées à leurs besoins.

D’ailleurs, suite à la consultation nationale des APP en 2003, pour la rédaction du nouveau

cahier des charges, plusieurs principes ont été réaffirmés par la DGEFP :

Le label APP reconnaît une démarche pédagogique et non une structure ou un

dispositif1. Ce label propriété de l’Etat

2, est lié au respect des principes

fondamentaux définis par le cahier des charges des APP.

Les APP sont mobilisés par l’Etat pour ses politiques d’emploi mais ils ne sont pas

à son service exclusif pour autant. D’autres financeurs, collectivités locales,

entreprises ou particuliers, peuvent y faire appel.

Chaque APP doit obligatoirement être rattaché à un organisme porteur. Il peut être

un organisme de formation de droit privé, une structure de l’éducation nationale,

une association, etc. L’organisme porteur d’APP peut librement choisir d’être

labellisé APP sous couvert d’une convention signée avec la DRTEFP concernée.

L’Etat mobilise les organismes porteurs d’APP pour intervenir auprès des publics

concernés par sa politique d’insertion sociale et professionnelle. Les APP

accueillent le public prioritaire de l’Etat, public de bas niveau de qualification avec

pour objectif une entrée en formation qualifiante ou un retour vers l’emploi. La

prise en charge de la formation de ces publics par l’Etat s’effectue sous couvert

d’une convention signée entre la DRTEFP et l’organisme support d’APP.

Les APP ont une place de choix dans le développement de la Formation Ouverte et

A Distance (FOAD). La démarche pédagogique des APP, avec l’individualisation

qu’elle permet, répond tout à fait aux besoins spécifiques de formation

professionnelle tout au long de la vie.

Le pluri-financement des APP est essentiel à leur survie. L’Etat participe dans le

financement des publics « prioritaires ». Au niveau national, l’enveloppe budgétaire

1 Malgré cette clarification du cahier des charges, les termes dispositif et démarche pédagogique sont souvent

confondus pour qualifier l’autoformation ou les APP, aussi bien par les acteurs de la formation que par les

auteurs traitant de ce sujet. Nous avons déjà relevé ce point dans la partie théorique. 2 Marque déposée à l’INPI (Institut National de la Propriété Industrielle).

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de l’Etat représente 21 % du budget de fonctionnement des APP. Les conseils

régionaux et les autres collectivités territoriales ont contribué à élever ce taux de

participation à près de 30 %.

1.2. Le réseau des APP

Les APP forment un réseau national qui compte 460 APP en activité, 353 antennes

géographiques ouvertes et 29 ANTP (antennes APP actives en milieu carcéral)1. Il est

animé par Algora qui centralise les informations relatives aux APP ainsi que leurs bilans

statistiques mensuels. Il est également prévu que le réseau permette « de mutualiser ses

ressources pédagogiques et de faire connaître ses bonnes pratiques pour le bénéfice de

tous les APP, afin de rechercher, chaque fois que possible, des économies d’échelles et de

moyens ». Malheureusement cet objectif de mutualisation n’est pas toujours effectif. Selon

Jean Vanderspelden2, la question de la mutualisation et de l’actualisation des ressources

pédagogiques pourrait être résolue par la mise en place progressive d’une « plate-forme

APP ». Cette solution rejoint notre projet de mise en œuvre d’un partage de ressources.

Le réseau régional des APP du Languedoc Roussillon compte 27 APP dont 9 rattachés à

des GRETA3, 4 à des CFPPA

4 et 14 à des associations

5. Ce réseau très actif de 1986 à

1997 a connu une période informelle jusqu’en octobre 2004. Depuis novembre 2004, son

existence redevient officielle grâce à la reconnaissance et le soutien financier de la

DRTEFP.

L’animation régionale est assurée par Evelyne Mailly également coordinatrice de l’APP de

Montpellier centre et membre de l’équipe d’animation du réseau national. Les objectifs de

l’animation régionale sont définis dans les termes suivants : «

de permettre à tous les APP Languedoc Roussillon de participer aux rencontres du

réseau Languedoc Roussillon quelle que soit la nature du support,

de définir des thèmes de recherches actions (ex. : site Internet régional APP),

de travailler collectivement

Redynamiser les équipes : rencontre des secrétaires, des formateurs (échanges de

pratiques)

Recherche des financements supplémentaires

1 Chiffres extraits du dernier bilan des APP « Portraits des APP en 2003 », 22 mars 2004. Document de

travail. Algora. 2 Jean VANDERSPELDEN, « Des machines et des APP ou les TIC au service de la pédagogie :

individualisation et personnalisation » in CARRE, TETART (2003), p101. 3 GRETA : GRoupement d’ETAblissements

4 CFPPA : Centre de formation Professionnelle et de Promotion Agricole

5 Associations : Peuple Et Culture, Fondespierre, ADAPO, Promojeunes, ASFODEL, CRAS Pic St Loup.

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Maintenir et créer des liens avec les différents partenaires sociaux

De participer au regroupement national »1.

Parmi cette liste, nous repérons dans les points 2, 3 et 4 des objectifs communs à notre

projet.

1.3. Position de la DRTEFP

Partant d’un projet personnel, nous avons formalisé notre chantier grâce à l’accord de

M. Francis Lemercier, chef du pôle insertion vers l’emploi de la DRTEFP du Languedoc

Roussillon.

Il est important pour notre enquête de préciser la position particulière de notre

commanditaire principale M. Francis Lemercier. En effet, la DRTEFP est chargée de

réguler le développement de la formation professionnelle en assurant le bon

fonctionnement des réseaux d’accueil des publics prioritaires de l’Etat tels que les APP.

Elle a une mission de soutien financier et administratif mais également de contrôle de ces

structures. Il est donc facile d’imaginer que venant de sa part, nous risquons de provoquer

des méfiances chez les formateurs ou les coordonnateurs. Il est donc essentiel pour

instaurer un climat de confiance que l’objectif de notre mission soit clairement exposé aux

enquêtés.

2. Construction du dispositif de recherche

2.1. La démarche

Il s’agit, dans un premier temps, de recueillir des données quantitatives sur les pratiques

pédagogiques des APP de la région afin de sélectionner un panel de pratiques effectives.

Selon ces premiers résultats, certains APP sont ciblés pour recueillir des données

qualitatives. Il s’agit de mener des entretiens semi-directifs avec des formateurs qui

mettent en place des démarches d’autoformation différentes. Durant cet entretien, nous

travaillons sur la définition de l’autoformation et sur la place accordée à l’autonomie.

Une définition écrite est élaborée à la suite d’un tri qualitatif, ou Q-sort, qui permet

d’approfondir et d’affiner la définition du formateur interrogé. Nous nous inspirons dans

1 Fiche descriptive des animations régionales. Document en ligne

http://app.algora.org/eseau/animreg/languedoc.htm

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41

cette étape d’une méthodologie d’entretien utilisée par Daniel Conte1 dans sa recherche de

maîtrise.

Nous espérons que les différents contacts avec les formateurs APP permettront de les

sensibiliser aux démarches d’autoformation accompagnée. Le but étant de les amener à

participer à une journée d’animation du réseau durant laquelle nous pourrions restituer les

résultats de notre enquête et initier un échange des pratiques.

Nous avons mis en place trois outils de recueil de données permettant une approche

quantitative et qualitative des données : un questionnaire, une grille d’entretien semi-

directif accompagnée d’un Q-Sort.

2.2. Outils méthodologiques

2.2.1. Le questionnaire

Le questionnaire que nous avons conçu permet de recueillir des données pour répondre aux

deux premières questions de notre problématique.

Objet du questionnaire : en plus des informations signalétiques que nous souhaitons

obtenir, le questionnaire nous permet de recueillir des données quantitatives sur les

pratiques pédagogiques en repérant les pratiques d’autoformation les plus courantes.

Par ailleurs ce questionnaire nous permet de prendre contact avec les formateurs en

présentant notre projet.

Population visée : ce questionnaire est diffusé à large échelle auprès des formateurs

des APP de la région Languedoc Roussillon. En moyenne 4 formateurs interviennent

sur chacun des 27 APP de la région (le minimum étant 2 et le maximum 9), cela

totalise un peu plus de cent questionnaires.

Organisation : le questionnaire est diffusé aux APP sur support informatique sur une

page interactive via Internet2, par e-mail en fichier joint, sur support papier par voie

postale. Deux voies de réponse au questionnaire sont donc possibles : sur support

papier à renvoyer par voie postale, ou par e-mail, les réponses pouvant être données en

ligne sur Internet.

Conception et test du questionnaire : nous avons élaboré un premier questionnaire

que nous avons testé, aussi bien au format papier qu’au format informatique, auprès de

trois formateurs. Le test a donné lieu à quelques modifications. Ci dessous un tableau

1 CONTE (1998).

2 Questionnaire consultable en ligne sur http://perso.wanadoo.fr/enquete.app/

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qui analyse les questions posées et les modifications apportées. Le questionnaire final

utilisé pour notre enquête comporte 14 questions (Annexe 3).

Questions Analyse et commentaires

Questions

1 à 7

Ces questions signalétiques permettent d’identifier le formateur, son statut

au sein de l’APP et les modalités de son intervention.

La question 5 permet par ailleurs de vérifier une de nos hypothèses quant à

la relation qu’il peut exister entre le cursus d’un formateur et sa conception

de l’autoformation (hypothèse à la question 2 de notre problématique).

Question 8

Au départ nous avions rédigé cette question de manière fermée : « parmi

les outils suivants quels sont ceux que vous utilisez régulièrement pour

faciliter l’autoformation des stagiaires ? Fiche de suivi de formation –

grille d’objectifs – dossiers d’autoformation – fichier d’exercices

autocorrectifs – ressources documentaires – dictionnaires, encyclopédies

et divers glossaires – atelier de méthodologie d’apprentissage –

didacticiel ».

Nous l’avons modifié en laissant plus d’ouverture pour plusieurs raisons :

Lors du test, nous avons constaté que tous les outils proposés étaient

cochés par les formateurs. La question était donc stérile et n’apportait

aucune information.

Demander quels sont les outils d’autoformation limite la mise en place

de l’autoformation aux seuls outils alors que l’autoformation relève

également de la mise en place d’un dispositif avec une organisation

particulière.

Il est plus intéressant de laisser cette question ouverte en ne demandant

pas quels sont les outils mais quels sont les moyens mis en œuvre afin

de repérer les pratiques (organisation, outils) les plus citées (et non pas

les plus utilisées puisque seule une observation des pratiques pourrait

déterminer réellement les moyens les plus utilisés).

Cette modification ne nous empêche pas de conserver la liste des outils

proposés dans la première version pour la codification des réponses en y

ajoutant les autres réponses des formateurs.

Questions

9 à 12

Ces questions nous permettent d’aborder le concept d’autoformation par le

biais du nouveau cahier des charges des APP qui reprend en Annexe une

définition de l’autoformation accompagnée avec la définition des 7 piliers

de l’autoformation énoncés par Philippe Carré.

Le rappel des 7 piliers était nécessaire, dans la mesure où la question 12

demande l’avis des formateurs sur cette définition. D’autre part, nous

pouvons supposer que ce rappel initie une réflexion sur l’autoformation

chez ceux qui ne les auraient pas lus.

Ces questions préparent l’entretien éventuel avec le formateur qui

consistera à clarifier les définitions et les conceptions de l’autoformation.

Question 13 Cette question permet au formateur d’ajouter un commentaire personnel

sur l’enquête ou sur le thème de l’autoformation.

Question 14 La question est une invitation à poursuivre l’enquête par un entretien

individuel.

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Grille d’analyse du questionnaire : Pour faciliter le traitement des données nous

avons suivi la méthodologie exposée par Hélène Bézille dans son cours de

méthodologie1, nous avons codifié les différentes réponses possibles au questionnaire.

L’aspect signalétique des formateurs sondés est codifié de F1 à Fx. Les questions à

choix multiples sont précodifiées, les questions plus ouvertes (Q5, Q8) sont codifiées

une fois toutes les réponses collectées. Cela permet de s’assurer que toutes les réponses

seront prises en compte. Les questions 12 et 13 requièrent une analyse de contenu

puisqu’il s’agit d’une opinion et d’un commentaire personnel. L'Annexe 4 contient la

grille d’analyse du questionnaire avec la grille de saisie des résultats.

2.2.2. L’entretien semi-directif

Pour approfondir les conceptions de l’autoformation et le recueil des moyens mis en œuvre

dans les APP nous avons choisi de mener des entretiens semi-directifs avec certains

formateurs.

Objet de l’entretien : durant cet entretien, nous travaillons sur la définition de

l’autoformation et sur la détermination des éléments qui permettent la mise en œuvre

d’une démarche d’autoformation. Une définition définitive est élaborée grâce à un Q-

sort qui permet d’approfondir et d’affiner la définition du formateur interrogé. La

combinaison entretien semi-directif et Q-sort est inspirée d’une méthodologie

d’entretien utilisée par Daniel Conte2 dans sa recherche de maîtrise. Nous envisageons

durant cet entretien d’explorer d’avantage les moyens mis en œuvre pour faciliter

l’autoformation.

Population visée : l’entretien individuel semi-directif a lieu avec les formateurs qui ont

répondu au questionnaire et qui mettent en place des démarches d’autoformation

différentes. Le questionnaire servant de tremplin aux entretiens, il nous permet de

construire un échantillon diversifié. Notre échantillon se composera d’au moins 10

formateurs avec des parcours professionnels différents et des pratiques différentes.

Organisation : les entretiens s’effectuent après avoir pris rendez-vous avec les

formateurs volontaires. Chaque entretien a lieu dans l’APP du formateur interviewé, il

ne dure pas plus d’une heure et est enregistré avec un magnétophone si l’interviewé n’y

voit pas d’objection.

1 BEZILLE, TRANCART (2005).

2 CONTE (1998).

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Conception de la grille d’entretien : nous avons élaboré une grille d’entretien qui

inclut un Q-Sort et approfondit le questionnaire. Ci dessous un tableau qui analyse et

commente les questions du guide d’entretien(Annexe 5).

Questions Commentaires

Questions 1 et 2

Ces questions permettent de recueillir les premières représentations à

froid des formateurs concernant l’« autoformation » en abordant

également le thème de l’« autonomie des apprenants »

Question 3

Il s’agit du Q-Sort détaillé dans le point suivant. Il présente un champ

plus ouvert de représentations de l’autoformation afin d’aboutir à une

nouvelle définition, cette fois ci écrite.

Question 4

Il permet d’approfondir les réponses aux questions 9 à 12 du

questionnaire. Chaque pilier constituant une facette des démarches

d’autoformation accompagnée, nous voulons vérifier la

correspondance entre les pratiques et le discours des formateurs.

Question 5 Cette question complète la question 2 et permet d’observer la place

de l’autonomie de l’apprenant dans les pratiques des interviewés.

Question 6

C’est une première étape vers le partage des ressources

d’autoformation : répertorier les références, repérer les outils déjà

numérisés, obtenir l’accord des formateurs pour une participation à ce

projet de mutualisation.

Grille d’analyse des entretiens : l’analyse de contenu des entretiens doit nous

permettre de repérer les différents aspects de l’autoformation abordés par les

formateurs. Nous avons adopté pour cela la même méthodologie d’analyse que Daniel

Conte, c’est-à-dire une « méthode chromatique ». Lors de l’étude du cadre théorique,

nous avons repéré six aspects de l’autoformation qui représentent des points d’ancrage

pour la définir : l’apprenant, les autres, le savoir, le formateur, la méthodologie, le

dispositif. Nous avons attribué à chacun de ces éléments une couleur et des mots clés

représentatifs. Après avoir repéré dans une grille de saisie (Annexe 6) la durée des

entretiens et le nombre de pages de la retranscription, nous repérons avec des couleurs

sur l’interview retranscrit les différents aspects de l’autoformation abordés, puis nous

reportons ces couleurs sur la grille dans leur ordre d’apparition, enfin nous totalisons le

nombre de couleur repérée pour définir l’étendue de la définition ou son spectre. Nous

utilisons également cette méthode d’analyse pour la définition écrite du Q-Sort détaillé

ci-dessous.

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2.2.3. Le Q-SORT

Le Q-Sort ou tri (sort) qualitatif (Q) est une technique de recueil de données créé par le

physicien et psychologue William Stephenson1 en 1935. Il consiste à proposer à la

personne interviewée une série d’énoncés qualitatifs correspondant à des références ou des

modèles relatifs à un thème ou une représentation2.

Objet du Q-Sort : l’association du Q-Sort et de l’entretien semi-directif permet à la

fois de recueillir les perceptions sur le thème de l’autoformation et aussi de faire

réfléchir l’interviewé sur sa position par rapport aux items proposés. En effet, à la suite

d’une première définition orale, le Q-sort permet de créer un conflit cognitif avec

d’autres représentations de l’autoformation accompagnée.

Conception du Q-sort : la construction du Q-Sort a consisté à rassembler un corpus

d’affirmations sur l’autoformation issues de la littérature traitant du sujet ou de propos

recueillis auprès de formateurs3. Derrière chaque item, nous avons replacé des

concepts, des courants théoriques, des mots clés relatifs à l’autoformation4. Ensuite,

nous avons combiné, regroupé et reformulé certains items pour essayer de constituer

une liste représentative de l’autoformation. La reformulation des items respecte trois

principes d’écriture : «

Une idée par assertion : chaque item doit être distinct de tous les autres et

ne présenter qu’une seule idée, opinion ou point de vue.

Clarté de compréhension de chaque assertion : éviter les mots rares, les

phrases trop longues ou trop complexes.

Neutralité des affirmations : la formulation des items ne doit être ni

péjorative, ni induire une approbation, ce principe est incontournable dans

une perspective d’enquête »5

Les 12 items obtenus sont mélangés dans un tableau ( Annexe 7) et accompagnés de

deux consignes. La première demande à l’interviewé de choisir trois items avec

lesquels il est le plus en accord et trois items avec il est le moins en accord. La seconde

consigne demande la rédaction d’une définition personnelle de l’autoformation. Cette

seconde étape permet au sujet de reformuler sa définition.

1 STEPHENSON (1953).

2 Cet outil est décrit et illustré dans l’ouvrage de PERETTI (1998).

3 Recueil effectué lors de notre première recherche de maîtrise.

4 Ce travail de synthèse a été facilité par l’étude du cadre théorique.

5 « Le Q-Sort : une technique de réflexion individuelle et collective ». Georges ADAMCZEWSKI (2001).

Association française de Counseling dans l’approche centrée sur la personne. Article consultable en ligne

www.geocities.com/afcacp/leqsort.htm

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Grille d’analyse du Q-Sort : afin d’analyser le choix des formateurs parmi les

assertions sur l’autoformation, nous avons rédigé un « négatif du Q-Sort »1 (Annexe 8)

qui permet d’interpréter les concepts et mots clés recouverts par chaque item. Pour

définir quels sont les items les plus choisis et ceux qui sont les moins choisis, nous

adaptons la méthode de dépouillement décrite dans l’ouvrage de André De Peretti2. Il

s’agit d’attribuer un coefficient positif aux items préférés, et un coefficient négatif aux

items rejetés, puis de totaliser les scores. Les scores les plus élevés ou les plus bas

manifestent les zones de consensus entre les individus. Les scores moyens peuvent

signifier les zones d’indifférences ou bien de contradiction. Les scores positifs

représentent les items les plus choisis et les scores négatifs représentent les items les

plus rejetés. L’Annexe 9 présente les grilles vierges de dépouillement des Q-sort par

formateur puis par item. En ce qui concerne la définition écrite qui suit le Q-sort, elle

est analysée en parallèle avec la définition orale donnée lors de l’entretien. La même

méthode chromatique est utilisée afin de comparer les deux définitions, et d’observer

d’éventuelles évolutions dans le spectre des concepts abordés.

1 Expression employée par Daniel Comte in COMTE (1998), pp75-76.

2 PERETTI, BONIFACE, LEGRAND (1998), p261.

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CHAPITRE 4 : RESULTATS ET

INTERPRETATIONS

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1. Etapes de réalisation

Après la préenquête, la rencontre avec les « commanditaires », l’étude thématique et la

conception de la méthodologie de recherche, nous avons pris contact avec les 27 APP du

Languedoc Roussillon.

Pour effectuer un suivi au niveau de l’envoi des questionnaires et des communications

avec les APP, nous avons utilisé une fiche1 récapitulant les éléments signalétiques

importants de chaque APP : coordonnées (adresse, téléphone, fax, e-mail), nom du

coordinateur, nom de l’organisme support. Pour avoir un ordre de grandeur concernant

l’APP contacté, nous avons également répertorié les données suivantes : nombre de

formateurs intervenant, capacité d’accueil en terme de nombre de stagiaires entrés en

formation, de total d’heures de formation et de proportion d’heures d’autoformation2.

Nous avons envoyé, début mai, une centaine de questionnaires par e-mail et par voie

postale. Après trois semaines et étant donné le faible taux de réponse, nous avons procédé

à des rappels téléphoniques durant tout le mois de juin. Certains coordinateurs nous ont

affirmé être débordés d’autres nous ont promis de répondre. A la fin du mois de juillet,

nous avons obtenu au total 31 réponses.

Le choix des rendez-vous pour les entretiens a donc partiellement été fait en fonction du

flux tardif des réponses, mais au final nous avons réalisé 11 entretiens avec des formateurs

de profils différents.

En ce qui concerne les questionnaires, nous les avons dépouillés et saisis après réception

du dernier (fin juillet). Quant aux entretiens, nous les avons retranscrits au fur et à mesure,

puis analysés en même temps que les questionnaires et les Q-Sort (début août).

Dans un premier temps, nous exposerons les résultats de chacun des trois outils, puis nous

croiserons les résultats obtenus afin de les interpréter.

2. Exposition des résultats

2.1. Résultats des questionnaires

La grille de dépouillement des questionnaires figure en Annexe 11.Tous les pourcentages

sont joints en Annexe 12, nous soulignons ici quelques résultats nécessaires à notre

1 L’Annexe 10 présente un exemple de cette fiche de suivi.

2 Nous avons collecté ces informations par le biais du réseau national accessible sur le site APP de l’Algora :

http://algora.app.org. Cet accès étant réservé aux coordinateurs, nous avons demandé à Martial POTEL,

coordinateur de l’APP de Sète, le code d’accès et le mot de passe permettant la consultation en ligne des

bilans annuels des APP.

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analyse. Sur 100 questionnaires envoyés, nous avons obtenu 31 réponse. Notons que parmi

ces 31 réponses seulement 4 nous sont parvenues par e-mail. Ce faible taux de

participation par voie d’Internet est un indicateur à prendre en compte pour la suite de

notre projet surtout si l’on envisage une mutualisation des ressources pédagogiques par le

biais d’un site Web. Sur l’ensemble des répondants, 20 formateurs nous ont donné leur

accord pour prolonger le questionnaire par un entretien, mais tous n’avaient pas de

disponibilités concordantes pour prendre RDV.

2.1.1. Profil des répondants

Sur 31 répondants une majorité sont des formateurs permanents 77 %, 16 % sont des

coordonnateurs et formateurs et 6 % sont des formateurs vacataires.

La plupart des formateurs, 51 %, ont un cursus de formation sans relation avec les sciences

de l’éducation ou plus généralement les sciences humaines mais plutôt des formations

disciplinaires (diplômes universitaires en lettre, mathématiques, physique, économie, etc.).

Le niveau de formation dominant correspond au niveau II (Bac + 3) pour 51 % des

formateurs.

En ce qui concerne leur parcours professionnel, on peut noter une majorité de parcours

dans le domaine de la formation uniquement (45 %) ou combiné avec une expérience dans

le secteur tertiaire (48 %).

Autant de formateurs intervenant dans une seule discipline (48 %) ont répondu que de

formateurs polyvalents intervenant dans plus de deux disciplines (48 %).

Le total des moyennes horaires d’intervention des formateurs de 25,3 heures, s’explique

par le fait que certains répondants n’interviennent à l’APP qu’à temps partiel soit pour des

raisons personnelles, soit en raison de leur statut de vacataire et de la fluctuation du total

d’heures de formation fonction des financements obtenus.

2.1.2. Les moyens mis en œuvre pour faciliter l’autoformation

Les réponses à la question 8 ont été très variées et ont nécessité un dépouillage répété afin

de codifier les variables textuelles en prenant en compte tous les moyens facilitant

l’autoformation cités par les formateurs. Nous avons regroupé ces propositions en cinq

catégories : les ressources pédagogiques, les démarches pédagogiques, le suivi de la

formation, l’organisation de la formation et le matériel.

La rubrique la plus abordée par les formateurs est celle des ressources d’autoformation.

90 % de formateurs ont cité les dossiers d’autoformation (cours, exercices d’application,

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exercices corrigés, exercices autocorrectifs). 48,4 % de formateurs ont cité les ressources

documentaires au format papier (dictionnaires, revues et livres) et 42 % les citent au format

informatique logiciels, didacticiels, Internet)

En second, se positionnent les démarches pédagogiques, avec 29 % de formateurs qui

citent l’individualisation et/ou la personnalisation et 22,5 % qui citent l’accompagnement

et le soutien apporté aux stagiaires.

Les moyens de suivi de la formation arrivent en troisième position avec 19,3 % des

formateurs qui citent le plan de formation et autant qui citent les fiches de suivi (avec la

liste des contenus étudiés).

La rubrique « matériel » est présente à travers l’utilisation des ordinateurs, cités par 22,6 %

des interrogés, et de la photocopieuse, citée par 9,7 % d’entre eux.

La rubrique la moins citée est l’organisation de la formation dans laquelle, c’est l’accès

libre aux ressources qui est mis en avant par 25,8 % de formateurs.

Nous pouvons remarquer parmi les réponses les moins citées des moyens intéressants qui

pourraient être généralisés et des moyens qui ne sont pas cités alors qu’ils font partie des

principes de base du fonctionnement d’un APP. Nous pouvons supposer que les manques

sont dus soit à une absence de mise en place de ces moyens, soit à une absence de prise en

compte de ces moyens ou de formulation des actions menées en tant que moyen facilitant

l’autoformation.

Sous la rubrique des ressources pédagogiques : les évaluations formatives telles que

l’autoévaluation ne sont citées que par 3 % des interrogés, les évaluations

formatives sont pourtant nécessaires à l’apprentissage en autonomie. Selon Philippe

Meirieu « l’essor de l’autonomie de l’apprenant est indissociablement lié à

l’autoévaluation »1.

Sous la rubrique des démarches pédagogiques : responsabiliser et se réunir en

équipe pédagogique sont deux attitudes de formateur peu citées. Responsabiliser les

apprenants est pourtant un moyen qui devrait favoriser leur autonomisation. Quant

aux réunions d’équipe pédagogiques, nous pouvons supposer que celles-ci

s’effectuent de manière implicite et qu’elles ne représentent pas pour les formateurs

un élément remarquable d’une démarche d’autoformation.

Sous la rubrique du suivi de la formation : le contrat pédagogique est peu cité alors

que celui-ci est systématiquement signé par chaque stagiaire d’un APP. Nous

1 Philippe Meirieu cité dans PILLONEL, ROUILLER (2001).

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pouvons supposer qu’il s’agit là encore d’un élément qui n’est pas reconnu par les

formateurs comme étant spécifique à l’autoformation.

Sous la rubrique organisation de la formation : la signalétique du fond

documentaire est peu citée alors qu’elle est essentielle à un libre accès aux

ressources. Cet élément serait donc implicitement cité à travers le libre accès et le

travail d’ingénierie pédagogique (conception et organisation des ressources

documentaires) ne serait pas dominant dans les représentations des formateurs.

2.1.3. Les sept piliers de l’autoformation

La majorité des répondants, soit 71 %, affirment avoir lu les sept piliers de l’autoformation

définis par Philippe Carré et 61,3 % des formateurs interrogés déclarent les mettre tous en

pratique.

Malgré cette affirmation majoritaire, trois principes fondamentaux de l’autoformation

assistée sont déclarés moins mis en œuvre :

Le pilier 7, les trois niveaux de suivi, est cité par 45,7 % des formateurs interrogés.

Le pilier 3, la préformation propédeutique, est cité par 32,2 % des formateurs

interrogés.

Le pilier 6, l’alternance individuel-collectif, est cité par 22,6 % des formateurs

interrogés.

80,6 % des répondants donnent une opinion sur cette définition de l’autoformation, et après

lecture de celles-ci, il apparaît qu’elles sont toutes positives à l’exception de deux

formateurs, l’un estimant que la définition de Philippe Carré est trop « théorique »1, l’autre

qu’elle est « carrée »2. Dans l’ensemble les commentaires se rejoignent pour dire qu’elle

est « exhaustive », « force de proposition »3 et qu’elle correspond bien à la réalité des APP.

Certains formateurs, aimeraient y voir ajouter l’apprentissage coopératif à travers : « les

réseaux d’échange de savoirs »4 ou « la formation entre pairs »

5. Nous allons voir que

cette dimension apparaît également dans les entretiens.

1 Formateur F4

2 Formateur F18

3 Formateur F3

4 Formateur F13

5 Formateur F17

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2.2. Résultats des entretiens

Après la retranscription de chaque entretien, nous avons appliqué l’analyse par « la

méthode chromatique » décrite dans le chapitre précédent. L’Annexe 13 présente un

exemple d’entretien retranscrit et analysé.

Tous les résultats obtenus figurent en Annexe 14. La durée moyenne des entretiens est de

37 minutes, ils sont retranscrits sur une moyenne de quatre pages. Sur les 11 interviewés,

on obtient une moyenne de 4 thèmes abordés, avec un minimum de 3 pour les formateurs

F4 et F26 et un maximum de 6 thèmes pour le formateur F24. Les aspects de

l’autoformation les plus abordés sont :

L’apprenant repéré avec la couleur rouge sur les termes : autonome, projet

personnel, apprendre soi-même, individuel, autonomisation, personnalisation,

individualisation, etc. Ce point est abordé par les 11 formateurs.

Le dispositif repéré avec la couleur jaune sur les termes : centre de ressource,

espace ouvert, cadre de formation, outils d’organisation de la formation (contrat,

plan de formation) , etc. Ce point est abordé par 10 formateurs.

Le formateur repéré avec la couleur verte sur les termes : facilitateur, médiateur,

aide, accompagne, soutien, etc. Ce point est abordé par 9 formateurs.

Le savoir repéré avec la couleur orange sur les termes : connaissances, savoirs,

construction, construire, apprendre, objectifs, etc. Ce point est abordé par 7

formateurs.

6 formateurs interviewés citent l’aspect de méthodologique repéré par la couleur bleue sur

les termes : apprendre à apprendre, méthode de travail, outils méthodologiques, etc. et

seulement 4 formateurs abordent l’autoformation en prenant en compte la relation aux

« autres », aspect repéré par la couleur violette sur les termes : tutorat, entre aide,

apprentissage coopératif, projet social, etc.

2.2.1. Résultats des Q-Sort

Tous les formateurs ont, non sans mal, choisis trois définitions le plus en accord avec leur

pratique de l’autoformation et trois définitions le moins accord. En effet, certains

formateurs ont eu du mal à faire leur choix, toutes les définitions ayant une part de justesse.

Nous avons systématiquement rappelé qu’il s’agissait d’un tri qui devait rester spontané, et

que si l’hésitation persistait, il était possible de se décider en fonction d’un terme ou d’une

formulation et en s’orientant vers l’item le plus fédérateur pour eux.

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Nous avons reporté les résultats des Q-Sort dans deux tableaux qui figurent en Annexe 15.

Le premier permet de repérer le choix des items par formateur, le second permet de classer

ces items par ordre de préférence. Le tableau ci-dessous met en valeur le classement des 12

items par ordre décroissant de préférence (du plus préféré au moins préféré), plusieurs

items totalisent des scores ex æquo et se retrouvent au même niveau :

Scores Numéro

de l’item Définition

3

Item 5

Item 7

Aider les stagiaires à s’approprier des outils d’organisation et des

méthodes de travail pour une formation tout au long de la vie

Apporter une aide méthodologique pour que l’apprenant gère de

manière autonome ses apprentissages

2

Item 2

Item 6

Guider les stagiaires dans l’exploitation d’une documentation variée

Organiser un dispositif qui permet l’accès autonome aux ressources de

formation

1 Item 4 Apporter une aide méthodologique en décomposant l’objectif à

atteindre

0

Item 3

Item10

Item12

Négocier avec le stagiaire l’organisation de sa formation

Guider les stagiaires dans le dispositif en les informant sur

l’organisation de la formation

Varier les situations pédagogiques en permettant des apprentissages

dans et par le groupe social

-2

Item 8

Item 11

Permettre l’acquisition de connaissances sans la présence du formateur

en proposant des outils d’autoformation

Apporter une aide méthodologique aux stagiaires pour qu’ils

appréhendent mieux la progression préétablie des apprentissages

-5 Item 9 Organiser et assembler des savoirs permettant l’insertion

professionnelle des stagiaires

-6 Item 1 Transmettre des connaissances aux stagiaires pour faciliter leur

intégration professionnelle

Tableau 5 : Résultat du Q-Sort

Les items les plus en adéquation avec les pratiques des formateurs interrogés totalisent des

faibles scores positifs (3, 2 et 1), alors que les items les moins en adéquations totalisent des

scores négatifs élevés (-6, -5). Rappelons que les scores élevés signifient un consensus, il

s’avère donc que les items 9 et 1 représentent très peu les pratiques des formateurs. Ce sont

deux définitions qui se rapprochent plus de l’enseignement traditionnel transmissif. Les

items 5 et 7 sont les plus proches des représentations des formateurs interrogés. Ce sont

deux définitions en adéquation avec les modalités de fonctionnement des APP, dans le sens

où le formateur facilite l’accès autonome aux apprentissages. Nous pouvons noter que ces

deux définitions mettent en avant l’apport méthodologique pour faciliter l’autonomisation

des apprenants.

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Le commentaire oral et écrit de cet exercice de tri nous a permis d’affiner l’interprétation

de ces choix. Les verbes employés dans les différentes formulations ont orienté les choix

des formateurs. Par exemple les verbes « transmettre » ou « assembler » ont facilement été

identifiés comme des attitudes d’une pédagogie plus traditionnelle. A contrario, les verbes

« aider » ou « guider » sont plus représentatifs des attitudes d’une pédagogie de

l’autoformation assistée. Une autre remarque concernant le contenu des items peut

également être utile à l’analyse des résultats, un formateur a noté une absence dans

l’ensemble des définitions proposées : « le regard du formateur sur l’apprenant »1. Nous

justifions ce manque par le fait que les définitions que nous avons rédigées sont orientées

plus vers la mise en œuvre d’un dispositif de formation et que vers la démarche

pédagogique et l’attitude des formateurs.

En ce qui concerne la définition écrite nous avons appliqué la même méthode d’analyse

des entretiens. Les résultats figurent en Annexe 16. On obtient la même moyenne de

thèmes abordés lors entretiens, soit 4, avec un minimum de 2 pour le formateur F26 et un

maximum de 5 thèmes pour cinq formateurs. Les aspects de l’autoformation les plus

abordés sont :

La position de « l’apprenant » repérée avec la couleur rouge est citée par tous.

Le rôle du « formateur » repéré avec la couleur verte est cité par neuf formateurs.

Le « dispositif » repéré avec la couleur jaune est également cité par neuf

formateurs.

La « méthodologie » repérée avec la couleur bleue est citée par neuf formateurs

5 formateurs interviewés font référence au « savoir » repéré avec la couleur orange et

seulement 2 formateurs abordent l’autoformation en prenant en compte la relation avec les

« autres », aspect repéré par la couleur violette.

Afin de mieux interpréter l’ensemble de ces résultats nous allons les mettre en relation

dans la partie suivante.

1 Formateur F25

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3. Croisement des résultats

Nous avons regroupé les résultats énoncés précédemment dans un seul tableau afin de

faciliter les comparaisons (Annexe 17). Ce tableau se décompose en trois parties :

La première partie du tableau reprend quelques résultats des questionnaires : le

statut des interviewés, leur cursus de formation et leur parcours professionnel, les

moyens qu’ils mettent en œuvre pour faciliter l’autoformation, et les piliers de

l’autoformation qu’ils mettent le moins en pratique.

La deuxième partie reporte les résultats de l’analyse des entretiens avec les points

abordés pour définir l’autoformation et l’étendue de cette définition.

La troisième partie reprend les résultats des Q-Sort avec les définitions de

l’autoformation préférées et celles rejetées ainsi que les résultats de l’analyse des

définitions écrites de l’autoformation et leur étendue.

En comparant l’analyse des représentations de l’autoformation recueillies lors des

entretiens avec l’analyse des représentations sous tendues par la définition écrite qui fait

suite au Q-Sort, on s’aperçoit qu’il n’y a pas d’évolution spectaculaire dans l’étendue des

conceptions. Dès le début les définitions apportées abordent plusieurs aspects de

l’autoformation. Au départ, seuls le rapport aux « autres » et la « méthodologie » sont

faiblement présents. La plus forte progression concerne l’aspect méthodologique passant

de 6 formateurs qui la citent à 9. Nous pouvons expliquer cette progression par le fait que

les définitions du Q-Sort utilisent à plusieurs reprise les expressions : « méthode de

travail » et « aide méthodologique ». Ce résultat même discret confirme que l’usage d’une

telle méthode d’entretien peut faire évoluer les représentations ou du moins les

formulations des formateurs de ce qu’est pour eux l’autoformation.

Par ailleurs, nous pouvons noter une stabilité dans la définition de l’autoformation par

rapport à la place de « l’apprenant ». Celui-ci est systématiquement présent que ce soit

dans les entretiens ou dans la définition écrite. Cette omniprésence, nous rappelle que

l’autoformation est une démarche pédagogique centrée sur l’apprenant qui ne peut être

dissociée des notions d’individualisation, de personnalisation et d’autonomisation.

Les entretiens ont permis d’expliquer pourquoi certains piliers de l’autoformation sont

moins mis en pratique. En ce qui concerne le pilier 7 : les trois niveaux de suivi ; il est cité

en majorité parce que les formateurs estiment ne pas intervenir au niveau du suivi du

groupe et de l’institution. En effet, les formateurs F3, F4, F5, F26 et F27 ayant cité ce

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point, ont justifié leur choix en expliquant qu’ils ne travaillaient pas en groupe et que le

suivi institutionnel était effectué par le coordinateur et non par eux-mêmes. On retrouve la

même justification en ce qui concerne le pilier 6 : l’alternance individuel-collectif ; le

travail collectif, assimilé à l’enseignement traditionnel, n’étant pas une démarche qu’ils

mettent en place couramment. Pourtant le travail collectif n’est pas forcément synonyme

de passivité, il peut s’envisager comme un travail de groupe ou du tutorat et impliquer un

apprentissage coopératif complémentaire de l’apprentissage en autonomie. Le rapport aux

« autres » est un point qui fait d’ailleurs défaut dans les représentations de l’autoformation

et dans les moyens mis en œuvre. En effet, seul un formateur1 parmi les interviewés avait

cité, lors du questionnaire, « les échanges entre pairs »2 comme moyen facilitant

l’autoformation. D’autre part, nous avons vu que seuls 4 formateurs citent cet aspect de

l’autoformation lors des entretiens, ce chiffre passant à deux après le Q-Sort. Ce thème, de

l’apprentissage coopératif, de réseau d’échange des savoirs, nous parait indissociable de

l’autoformation accompagnée et mériterait d’être développer à travers une réflexion

commune des formateurs APP.

En ce qui concerne le pilier 3 : la préformation propédeutique ; il confirme notre hypothèse

selon laquelle peu de démarches explicites sont mises en œuvre pour l’autonomisation des

apprenants. Le faible pourcentage d’atelier méthodologique3 annoncé par le bilan national

des APP, est également confirmé. Pourtant, nous avons eu la chance de rencontrer un APP

innovateur dans ce domaine. En effet, l’équipe de l’APP de Vauvert met en place un atelier

méthodologique basé sur : le Programme d’Enrichissement Instrumental (PEI)4, les

schémas heuristiques "mind map"5, les profils d’apprenants et la prise de conscience de ses

propres processus cognitifs. Seuls quelques APP en France se sont lancés dans ce genre de

démarche, en 2001 un Bulletin des APP6 relatait la mise en place d’un « module

préparatoire à l’autoformation ». Jusqu’à présent isolée, ce genre d’expérience pourrait être

en voie de développement et faire l’objet d’échanges entre APP.

Les corrélations des autres résultats n’ont pas été significatifs. Sans doute à cause du faible

nombre de l’échantillon interrogés, nous n’avons, par exemple, détecté aucune relation

1 Formateur F18.

2 Question 8 du questionnaire, réponse B9 : « permettre des échanges entre pairs »

3 c.f. p15.

4 Méthode d’éducabilité et de développement des capacités générales transversales élaborée par Reuven

Feuerstein, psychologue et pédagogue dans la lignée de Piaget. 5 Méthode élaborée par Tony Buzan spécialiste du cerveau, auteur d’ « une tête bien faite »

6 « les cahiers des APP », Bulletin 46. Sseptembre 2001, Algora, Iota +.

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57

entre le statut, le parcours, le cursus des formateurs et leurs représentations de

l’autoformation.

En définitive, les deux résultats clés que nous retiendrons sont :

La diversité des moyens cités pour faciliter la mise en œuvre de l’autoformation

accompagnée.

La faible présence de deux aspects importants de l’autoformation accompagnée

dans les représentation des formateurs : l’apprentissage autonome complémentaire

de l’apprentissage coopératif et de la relation aux autres et l’apport méthodologique

indispensable à l’autonomisation des apprenants.

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CONCLUSION

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Le développement de l’individualisation dans notre société entraîne une inévitable

modification des systèmes éducatifs actuels. Ce changement est incarné par la

préoccupation des éducateurs à mettre en place des dispositifs d’apprentissage où

l’autonomie de l’apprenant joue un rôle central. Nous avons vu que l’autonomisation de

l’apprenant est indispensable à la mise en place d’une démarche d’autoformation.

Cette étude s’est penché sur les différentes modalités d’autoformation mises en œuvre par

les formateurs des APP de la région Languedoc Roussillon. Grâce à une démarche

méthodologique construite autour d'un questionnaire, d'entretiens semi-directifs et d'un Q-

sort, nous avons à la fois recenser les moyens que les formateurs APP mettent en œuvre et

établi un portrait de leurs représentations de l’autoformation. Ce portrait nous a permis de

repérer les aspects susceptibles d’être améliorés dans leurs pratiques.

En effet, nous avons mis en évidence six aspects de l'autoformation accompagnée et

plusieurs moyens pour la mettre en oeuvre. Il s'avère que les formateurs interrogés

accordent beaucoup d'importance aux ressources pédagogiques au format papier de type

dossiers d'autoformation. Or, d'autres moyens cités sont autant de propositions

opérationnelles au niveau des attitudes des formateurs et de l'organisation de la formation.

Un autre constat peut être relevé au sujet des représentations des formateurs : parmi les six

points d'ancrage repérés pour définir l'autoformation, « la méthodologie » et la « relation

aux autres » sont ceux qui font le plus défaut. Pourtant, ce sont des éléments indispensables

à l'autonomisation des apprenants.

Il serait maintenant très profitable de présenter et de confronter ces résultats aux

formateurs afin qu'ils puissent repérer les éléments les moins cités et néanmoins très

pertinents dans la mise en œuvre d'une démarche d'autoformation accompagnée.

Il est actuellement trop tôt pour évaluer l'impact de ces résultats, car cette présentation

devrait avoir lieu lors de la prochaine réunion d'animation du réseau APP en novembre

2005.

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Au terme de ce mémoire, et en plus du bilan de notre chantier, je souhaiterais ajouter un

bilan au niveau professionnel. En effet, cette recherche m’a permis d'approfondir mes

connaissances et de développer mes compétences à plusieurs niveaux :

J'ai acquis une perception élargie du fonctionnement des APP.

J'ai pu élaborer et expérimenter une méthode de recueil et d’analyse des données

qui pourrait servir à plus grande échelle aussi bien dans le cadre d’un projet de

mutualisation des ressources d’autoformation que dans le cadre d’une

sensibilisation des formateurs APP aux démarches d’autoformation

accompagnée.

J'ai été confrontée aux exigences de la conduite de projet.

J'ai réussi à établir des premiers échanges enrichissants avec des collègues d'APP.

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TABLE DES MATIERES

Introduction ......................................................................................................................... 3

Chapitre 1 : Chantier et problématique ............................................................................ 8

1. Le chantier ................................................................................................................. 9

2. Problématique et hypothèses ................................................................................... 11

Chapitre 2 : Champ de l’étude, l’autoformation et les APP .......................................... 15

1. L’autoformation, évolution et approche théorique .................................................. 16

1.1. Emergence de l’autoformation ........................................................................ 16

1.2. Enjeux de l’autoformation ............................................................................... 17

1.3. Evolution de la recherche sur l’autoformation ................................................ 18

1.3.1. « Les fondateurs » ................................................................................... 18

1.3.2. « Les mouvements fédérateurs » ............................................................. 19

1.3.3. « L’ère des différenciations » .................................................................. 19

1.4. L’autoformation concept polymorphe ............................................................. 20

1.4.1. Selon Joffre Dumazedier ......................................................................... 21

1.4.2. Selon Pascal Galvani ............................................................................... 21

1.4.3. Selon Philippe Carré ................................................................................ 23

1.4.4. Six points pour définir l’autoformation ................................................... 26

2. L’APP, un modèle d’autoformation accompagnée ................................................. 27

2.1. Origine et législation des APP ......................................................................... 27

2.1.1. Phase expérimentale 1982-1985 .............................................................. 27

2.1.2. Phase d’expansion 1986-1988 ................................................................. 28

2.1.3. Phase de stabilisation 1988-2003 ........................................................... 28

2.1.4. Phase de remise en question depuis 2003 ................................................ 29

2.2. Le cahier des charges des APP ........................................................................ 30

2.3. Dispositif ou démarche pédagogique ? ............................................................ 32

2.4. Les compétences des formateurs APP ............................................................. 33

Chapitre 3 : Cadre et méthodologie de la recherche ...................................................... 36

1. Terrain d’investigation ............................................................................................ 37

1.1. Eléments de contexte ....................................................................................... 37

1.2. Le réseau des APP ........................................................................................... 39

1.3. Position de la DRTEFP ................................................................................... 40

2. Construction du dispositif de recherche .................................................................. 40

2.1. La démarche .................................................................................................... 40

2.2. Outils méthodologiques ................................................................................... 41

2.2.1. Le questionnaire ...................................................................................... 41

2.2.2. L’entretien semi-directif .......................................................................... 43

2.2.3. Le Q-SORT ............................................................................................. 45

Chapitre 4 : Résultats et interprétations ......................................................................... 47

1. Etapes de réalisation ................................................................................................ 48

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2. Exposition des résultats ........................................................................................... 48

2.1. Résultats des questionnaires ............................................................................ 48

2.1.1. Profil des répondants ............................................................................... 49

2.1.2. Les moyens mis en œuvre pour faciliter l’autoformation ....................... 49

2.1.3. Les sept piliers de l’autoformation .......................................................... 51

2.2. Résultats des entretiens .................................................................................... 52

2.2.1. Résultats des Q-Sort ................................................................................ 52

3. Croisement des résultats .......................................................................................... 55

Conclusion .......................................................................................................................... 58

Table des matières ............................................................................................................. 61

Bibliographie ...................................................................................................................... 63

Annexes ............................................................................................................................... 69

Annexe 1 : Liste des sigles employés .................................................................................. 70

Annexe 2 : Convention de stage .......................................................................................... 71

Annexe 3 : Questionnaire formateurs APP.......................................................................... 73

Annexe 4 : Grille d’analyse du questionnaire ..................................................................... 76

Annexe 5 : Guide d’entretien............................................................................................... 79

Annexe 6 : Grille de saisie des résultats de l’entretien ........................................................ 80

Annexe 7 : Q-Sort ................................................................................................................ 81

Annexe 8 : Interprétation du Q-Sort .................................................................................... 82

Annexe 9 : Grilles de dépouillement du Q-Sort .................................................................. 83

Annexe 10 : Fiche de suivi APP .......................................................................................... 84

Annexe 11 : Dépouillement des questionnaires .................................................................. 85

Annexe 12 : Résultats des questionnaires en pourcentages ................................................. 87

Annexe 13 : Exemple d’un entretien retranscrit et analysé ................................................. 90

Annexe 14 : Résultats des entretiens ................................................................................... 93

Annexe 15 : Résultats des Q-Sort ........................................................................................ 94

Annexe 16 : Analyse des définitions écrites de l’autoformation ......................................... 95

Annexe 17 : Croisement des résultats ................................................................................. 97

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socialisation. Lyon, Chronique sociale.

81. RAVESTEIN, J. (1999). Autonomie de l’élève et régulation du système didactique.

Bruxelles, De Boeck Université.

82. REBOUL, J.L. (2005).Politique publique de formation. Cours du CNED, DESS

Ingénierie de la formation, Université de Rouen.

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67

83. REBOUL, O. (1984). Le langage de l’éducation. Paris, PUF.

84. ROGERS, C. (1969) (1988). Liberté pour apprendre ? trad. Par D. LE BON (Freedom

to learn). Paris, Dunod.

85. SCHWARTZ, B. (1973). L’éducation demain. Paris, Aubier-Montaigne.

86. SKINNER, B.F. (1968). La révolution de l’enseignement. Bruxelles, Charles Dessart.

87. STEPHENSON, W. (1953). The study of behaviour. Q technique and its methodology.

Chicago, Presse Universitaire de Chicago.

88. TETART, M. (2003). « Programme de travail APP : présentation, méthodologie et

calendrier ». Document distribué aux APP, novembre 2003.

89. TOUGH, A. (1967). Learning without a teacher. A study Tasks and Assistance during

Adult Self-Teaching Projects. Educational Research Series, 3, Toronto, The Ontario

Institut for Studies in Education.

90. TOURAINE, A. (1984). Le retour de l’acteur, Essai de sociologie. Paris, Fayard.

91. TREMBLAY, N. A. (1986). Apprendre en situation d’autodidaxie. Une étude des

besoins des apprenants et des compétences des intervenants. Montréal, Presses de

l’université de Montréal.

92. TREMBLAY, N. A. (1996). « Quatre compétences-clés pour l’autoformation », Les

sciences de l’éducation pour l’Ere nouvelle, n° 39, 1-2, pp. 153-176.

93. VANDERSPELDEN, J. (2004). « Atelier de Pédagogie Personnalisée : déclencheur

d’autonomie ! » dans Le bulletin des APP n°60, décembre 2004 – janvier 2005. Algora.

94. VARELA, F.-J. (1998). Autonomie et connaissance. Paris, Seuil.

95. VERRIER, C. (1999). Autodidaxie et autodidactes, l’infini des possibles. Paris,

Anthropos.

96. VIOLET, D. (1996). Paradoxes autonomie et réussites scolaires. Paris, L’Harmattan.

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68

CIRCULAIRES

1. Circulaire, janvier 2005 : « Les ateliers de pédagogie personnalisée, le cahier des

charges ». Document édité par la Délégation Générale de l’Emploi et de la Formation

Professionnelle (DGEFP), Ministère de l’emploi, du travail et de la cohésion sociale.

2. Circulaire n°2004/030, 30 novembre 2004 : « Cahier des charges des Ateliers de

Pédagogie Personnalisée (APP) ». DGEFP, Ministère de l’emploi, du travail et de la

cohésion sociale.

3. Circulaire relative au cahier des charges APP, 30 novembre 2004 : « Evolution des

ateliers de pédagogie personnalisée, éléments de contexte ». DGEFP, Ministère de

l’emploi, du travail et de la cohésion sociale.

4. Circulaire n°94/4, 5 mars 1994 : « Cahier des charges pour le fonctionnement d’un

atelier de pédagogie personnalisée ». Délégation à la Formation Professionnelle

(DFP), Ministère du Travail de l’emploi et de la formation professionnelle.

5. Circulaire n°94/1, 14 janvier 1994. DFP, Ministère du travail de l’emploi et de la

formation professionnelle.

6. Circulaire n°1030, 13 mars 1986. DFP, Ministère du travail de l’emploi et de la

formation professionnelle.

7. Circulaire n°18, 21 juin 1985. DFP, Ministère du travail, de l’emploi et de la formation

professionnelle.

SITOGRAPHIE

(Dernière date de consultation : 10 septembre 2005) 1. « Cahier des charges des Ateliers de Pédagogie Personnalisée (APP) ». Circulaire

DGEFP n°2004/030 du 30 novembre 2004.

http://app.algora.org/present/cahierdescharges.asp

2. « Evolution des ateliers de pédagogie personnalisée, éléments de contexte ». Circulaire

DGEFP du 30 novembre 2004 relative au cahier des charges APP.

http://app.algora.org/present/cahierdescharges.asp

3. « Présentation des Ateliers de Pédagogie Personnalisée ».

http://app.algora.org/present/index.asp

4. « Portraits des APP en 2003 ». 22 mars 2004. Document de travail Algora, mission

nationale d’appui APP. http://app.algora.org/present/bilanact.asp

5. « Bilan d'activités des APP de 1984 à 2002 ». Bénédicte VEILEX, Michel TETART.

Document Algora, mission nationale d’appui APP.

http://app.algora.org/present/bilanact.asp

6. « L’autoformation entre autodidaxie, autoformation existentielles, et formation

expérientielle », cours en ligne de l’université Paris VIII. Consultable en ligne sur

http://educ.univ-paris8.fr

7. Articles parus sur le site du GRAF Groupe de recherche sur l’Autoformation en France.

Consultables sur www.multimania.com/autograf

8. Visioconférence « Apport de la notion d’autoformation à l’analyse des dispositifs de

formation ouverte et à distance » de Brigitte ALBERO. Séminaire de l’université de

UNISINOS (Saõ Leopoldo, Brésil). Equipe Médias et Technologies des Langues à

Distance entre l’université Paris 7 Denis Diderot et l’université de UNISINOS, le 28

juin 2002. Accessible en ligne http://www.epathie.com/membres/bresilplan.htm

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ANNEXES

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Annexe 1 : Liste des sigles employés

ADAPO Association pour le Développement

ALGORA Association soutenue par la DGEFP pour la promotion, le développement de la formation ouverte et à distance et l'usage des technologies multimédias dans les systèmes de formation professionnelle

ANTP Antenne APP actives en milieu carcéral

APP Atelier de Pédagogie Personnalisée

ASFODEL ASsociation de FOrmation et de DEveloppment rural appliqué au Local

CFPPA Centre de formation Professionnelle et de Promotion Agricole

CRAS Centre de Regroupement D’Action Sociale

CUCES Centre Universitaire de Coopération Economique et Sociale

DFP Délégation à la Formation Professionnelle

DGEFP Délégation Générale de l’Emploi et de la Formation Professionnelle

DRTEFP Direction Régionale du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle

EAD Enseignement a Distance

EAO Enseignement Assisté par Ordinateur

FOAD Formation Ouverte et A Distance

FORE Formation Ouverte et Ressources Educatives

GRETA GRoupement d’ETAblissements

INFA Institut National de Formation des Adultes

INPI Institut National de la Propriété Industrielle

IOTA+ Service d'appui et de liaison des Ateliers de Pédagogie Personnalisée

NTIC Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication

PEC Peuple Et Culture

RESR Réseaux d’Echanges de Savoirs Réciproques

UNESCO United Nations Educational, Sientific and Cultural Organization

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Annexe 2 : Convention de stage

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Annexe 3 : Questionnaire formateurs APP

Enquête APP Languedoc Roussillon

Bonjour,

je suis formatrice à l'APP de Sète et étudiante en Master Ingénierie et Conseil en

Formation. Dans le cadre de ce Master, j'effectue une enquête auprès des

formateurs des APP.

L’objectif de cette étude est de recenser les différentes modalités d'autoformation

assistée mises en œuvre dans les APP de la région Languedoc Roussillon. Les

résultats de cette enquête pourraient servir de base à la mutualisation de nos

ressources.

Je compte sur vous pour un maximum de réponses à ce premier questionnaire.

Toutes les informations personnelles que je recueillerai resteront confidentielles

et vos réponses resteront anonymes. Par la suite, je contacterai certains d'entre

vous pour un entretien individuel. Je vous remercie de votre contribution,

Yamina BOUAYAD AGHA

[email protected]

Merci de répondre à ce questionnaire en complétant tous les champs.

Vous avez deux possibilités pour répondre :

Par courrier : répondez aux questions posées, puis renvoyez-moi le questionnaire par la

poste à l'APP de Sète : Espace Formation, rue Mirabeau, 34200 Sète.

En ligne : allez sur le site http://perso.wanadoo.fr/enquete.app/ , répondez aux questions

posées puis appuyez sur le bouton "envoyer". Vos réponses me parviendront par e-mail

mais il faut que votre adresse e-mail soit configurée avec le logiciel Outlook.

1. APP : .......................................................................................................................................

2. Nom et Prénom : ....................................................................................................................

3. Adresse e-mail : ......................................................................................................................

4. Statut :

Formateur et coordonnateur

Formateur permanent

Formateur vacataire

Formateur bénévole

Autre

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5. Indiquez brièvement votre cursus (principaux diplômes, formations et

expériences) :

......................................................................................................................................................

......................................................................................................................................................

......................................................................................................................................................

6. Domaines d’intervention : Français

Mathématiques

Entraînement au Raisonnement Logique

Informatique

Sciences (biologie / physique / chimie)

Culture générale

Langue(s)

Autre : .............................................................................................................

7. Indiquez vos moyennes horaires hebdomadaires

de face à face pédagogique : …….. h/sem

de préparation et corrections : …….. h/sem

d’accueil et de suivi des stagiaires : …….. h/sem

8. Quels sont les moyens que vous mettez en oeuvre pour faciliter l'autoformation des

stagiaires (organisation, outils, ressources, etc.) :

......................................................................................................................................................

......................................................................................................................................................

......................................................................................................................................................

......................................................................................................................................................

......................................................................................................................................................

......................................................................................................................................................

......................................................................................................................................................

......................................................................................................................................................

......................................................................................................................................................

......................................................................................................................................................

9. Avez vous lu les 7 piliers de l'autoformation définis par Philippe CARRE et repris

en Annexe du nouveau cahier des charges des APP ? Oui

Non

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Pour rappel :

1. le projet individuel comme fondation majeure de l'entrée en autoformation

2. le contrat pédagogique comme cœur de la négociation

3. la préformation propédeutique (phase préparatoire) de l'autoformation

4. des formateurs-facilitateurs

5. un environnement ouvert de formation

6. l'alternance individuel-collectif comme rythme de la formation

7. trois niveaux de suivi : individu, groupe, institution

10. Pensez-vous mettre en oeuvre tous ces points ? Oui

Non

11. Si non, quels sont les points que vous mettez le moins en pratique ?

1. le projet individuel

2. le contrat pédagogique

3. la préformation propédeutique

4. des formateurs facilitateurs

5. un environnement ouvert

6. l’alternance individuel-collectif

7. trois niveaux de suivi

12. Que pensez-vous de cette définition de l’autoformation ?

......................................................................................................................................................

......................................................................................................................................................

......................................................................................................................................................

......................................................................................................................................................

......................................................................................................................................................

13. Autres commentaires :

......................................................................................................................................................

......................................................................................................................................................

......................................................................................................................................................

......................................................................................................................................................

14. Si besoin est, accepteriez-vous d'approfondir cette enquête par un entretien

individuel ?

Si oui, indiquez votre n° de téléphone : ..........................................................

Non

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Annexe 4 : Grille d’analyse du questionnaire1

Questions codification

Q1 – Q2 – Q3 APP – Nom et prénom – Adresse e-mail Variables signalétiques codifiés de F1 à Fx par ordre d’arrivée des réponses au questionnaire

Q4 Statut : 1 : Formateur et coordonnateur 2 : Formateur permanent 3 : Formateur vacataire 4 : Formateur bénévole

Q5 Cursus :

A. Formation 0 : aucun niveau de formation cité 1 : niveau I : bac + 4 et plus dans le domaine de la formation, des

sciences de l’éducation ou des sciences humaines 2 : niveau II : bac + 3 dans le domaine de la formation, des sciences de

l’éducation ou des sciences humaines 3 : niveau III : bac + 2 dans le domaine de la formation, des sciences

de l’éducation ou des sciences humaines 4 : niveau I : bac + 4 et plus dans un domaine autre que les sciences

humaines 5 : niveau II : bac + 3 dans un domaine autre que les sciences

humaines 6 : niveau III : bac + 2 dans un domaine autre que les sciences

humaines

B. Expériences professionnelles 0 : aucune expérience professionnelle citée 1 : dans le domaine de la formation : formation professionnelle

continue, GRETA, association, APP, etc. 2 : dans l’enseignement éducation nationale.

3 : dans d’autres domaines : tertiaire, industriel, etc. Q6 Domaines d’interventions :

0 : Français : Remise à niveau, perfectionnement, prépa concours, alphabétisation, illettrisme, FLE

1 : Mathématiques : Remise à niveau, perfectionnement, prépa concours, ERL, tests psychotechniques, comptabilité

2 : Informatique 3 : Sciences : biologie, physique, chimie 4 : Culture générale 5 : Langues 6 : développement personnel : méthodologie, atelier apprendre à

apprendre, bilan de compétences, PNL

Q7 A. moyenne horaire de face à face pédagogique

B. moyenne horaire de préparation et correction

C. moyenne horaire d’accueil et de suivi des stagiaires Variables numériques

1 Grille d’analyse élaborée après dépouillement de tous les questionnaires.

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Q8 Moyens mis en œuvre pour faciliter l’autoformation : Variable textuelle codifiée en fonction des réponses

A. Ressources pédagogiques 0 : aucune ressource pédagogique citée 1 : dossiers d’autoformation : cours, exercices d’application, exercices

corrigés, exercices autocorrectifs 2 : positionnement 3 : évaluations intermédiaires, bilans 4 : évaluations formatives : autoévaluations 5 : ressources documentaires papier : dictionnaires, revues, livres 6 : ressources documentaire informatique : logiciels, didacticiels,

Internet

B. Démarches pédagogiques 0 : aucune démarche pédagogique citée 1 : individualiser, adapter, personnaliser 2 : négocier 3 : accompagner, soutenir 4 : rassurer, valoriser, être attentif et bienveillant 5 : responsabiliser 6 : transmettre des connaissances 7 : apporter une aide méthodologique 8 : préparer des outils d’autoformation 9 : permettre des échanges entre stagiaires 10 : se réunir en équipe pédagogique

C. Suivi de la formation 0 : aucun moyen de suivi cité 1 : contrat pédagogique 2 : plan de formation 3 : fiche de suivi avec la liste des contenus étudiés 4 : entretien

D. Organisation de la formation 0 : aucune organisation citée 1 : accès libre aux ressources 2 : signalétique du fond documentaire, classement par niveau et thème 3 : durée et horaires adaptés 4 : salles adaptées

E. Matériel 0 : aucun matériel cité 1 : photocopieuse 2 : ordinateurs 3 : magnétophones 4 : audiovisuel (TV, magnétoscope)

Q9 Lecture des 7 piliers de l’autoformation de P. Carré : 0 : non 1 : oui

Q10 Les 7 piliers sont mis en œuvre : 0 : non 1 : oui

Q11 Les points les moins mis en œuvre : 0 : aucun pilier cité 1 : le projet individuel 2 : le contrat pédagogique 3 : la préformation propédeutique 4 : des formateurs facilitateurs 5 : un environnement ouvert 6 : l’alternance individuel-collectif 7 : trois niveaux de suivi

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Q12 Opinion sur la définition de l’autoformation : Variable textuelle 0 : sans opinion 1 : avec opinion

Q13 Commentaires : Variable textuelle 0 : sans commentaires 1 : avec commentaires

Q14 Accord pour entretien : 0 : non 1 : oui

Grille de saisie des résultats du questionnaire

Q4 Q5

Q6 Q7 Q8

Q9 Q10 Q11 Q12 Q13 Q14 A B A B C A B C D E

Fo

rmate

urs

F1

F2

F3

F4

F5

F6

F7

F8

F9

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Annexe 5 : Guide d’entretien

Guide d’entretien

1. Que représente pour vous le terme « autoformation » ?

2. Que représente pour vous l’expression « autonomie de l’apprenant » dans le cadre d’un dispositif d’autoformation accompagnée ?

3. Q-Sort avec une nouvelle définition de l’autoformation accompagnée.

4. Dans vos réponses au questionnaire vous avez indiqué mettre en œuvre les points (….) des 7 piliers de l’autoformation définis par Philippe Carré. A quoi correspondent ces points dans votre pratique de l’autoformation ?

Et / Ou

Dans vos réponses au questionnaire vous avez indiqué ne pas mettre en œuvre les points (….) des 7 piliers de l’autoformation définis par Philippe Carré. Pourquoi ne sont-il pas mis en œuvre ?

5. Par vos pratiques pensez-vous aider la construction de l’autonomie des apprenants ?

A travers votre pédagogie en général, votre attitude,

Grâce à des outils d’autoformation ?

6. Comment concevez-vous vos outils d’autoformation ? Vos outils d’autoformation sont-ils numérisés ? Accepteriez-vous de partager ces ressources ? Consultation des outils et ressources d’autoformation citées. Prendre les principales références utilisées.

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Annexe 6 : Grille de saisie des résultats de l’entretien

Temps Nb pages Représentation Spectre1 Définition écrite Spectre 2

Fo

rma

teu

rs

F..

Moyenne

Représentation collective

Moy. Représentation

collective Moy.

Code couleur d’analyse des entretiens

Aspects de la définition de l’autoformation

Mots clés Couleur

L’apprenant Autonome, projet personnel, apprendre soi-même, individuel, autonomisation, personnalisation, individualisation …

Rouge

Les autres Tutorat, entre aide, apprentissage coopératif, projet social …

Violet

Le savoir Savoirs, connaissances, construction, construire, apprendre, objectifs …

Orange

Le formateur Facilitateur, médiateur, aide, accompagne, soutien …

Vert

Méthodologie Apprendre à apprendre, méthode de travail, outils méthodologiques …

Bleu

Dispositif Centre de ressource, espace ouvert, cadre de formation, organisation et outils d’organisation de la formation (contrat, plan de formation) …

jaune

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Annexe 7 : Q-Sort

En vous référant à votre pratique personnelle de formateur, entourez les trois items avec lesquels vous êtes le plus en accord et barrez les trois items avec lesquels vous êtes le moins en accord.

Mettre en oeuvre un dispositif d’autoformation c’est :

1- Transmettre des connaissances aux stagiaires pour faciliter leur intégration professionnelle

4- Apporter une aide méthodologique en décomposant l’objectif à atteindre

7- Apporter une aide méthodologique pour que l’apprenant gère de manière autonome ses apprentissages

10- Guider les stagiaires dans le dispositif en les informant sur l’organisation de la formation

2- Guider les stagiaires dans l’exploitation d’une documentation variée

5- Aider les stagiaires à s’approprier des outils d’organisation et des méthodes de travail pour une formation tout au long de la vie

8- Permettre l’acquisition de connaissances sans la présence du formateur en proposant des outils d’autoformation

11- Apporter une aide méthodologique aux stagiaires pour qu’ils appréhendent mieux la progression préétablie des apprentissages

3- Négocier avec le stagiaire l’organisation de sa formation

6- Organiser un dispositif qui permet l’accès autonome aux ressources de formation

9- Organiser et assembler des savoirs permettant l’insertion professionnelle des stagiaires

12- Varier les situations pédagogiques en permettant des apprentissages dans et par le groupe social

Quelle est votre définition personnelle ?

Vos remarques sur ce Q-Sort (forme et contenu) :

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Annexe 8 : Interprétation du Q-Sort

1-

Apprenant = objet

Formateur = enseignant

Savoir = à enseigner

Outils = cours

magistral effectif ou

sous forme de dossiers,

exercices

autocorrectifs,

évaluations normatives

Autonomie = prérequis

Pédagogie =

traditionnelle

transmissive

4-

Apprenant = sujet et

objet

Formateur = guide,

instructeur

Savoir = à hiérarchiser

Outils = grille

d’objectifs, évaluation

intermédiaire

Autonomie = moyen

Pédagogie =

béhavioriste, par

objectif

7-

Apprenant = sujet

Formateur =

facilitateur,

accompagnateur

Savoir = à construire

Outils = entretiens,

documentation,

évaluation formative

Autonomie = objectif

Pédagogie = du projet,

coopération,

existentielle

10-

Apprenant = sujet et

objet

Formateur = guide,

instructeur

Savoir = à hiérarchiser

Outils = grille

d’objectifs, évaluation

intermédiaire

Autonomie = moyen

Pédagogie =

béhavioriste, par

objectif

2-

Apprenant = sujet et

objet

Formateur = guide,

instructeur

Savoir = à hiérarchiser

Outils = grille

d’objectifs, évaluation

intermédiaire

Autonomie = moyen

Pédagogie =

béhavioriste, par

objectif

5-

Apprenant = sujet

Formateur =

facilitateur,

accompagnateur

Savoir = à construire

Outils = entretiens,

documentation,

évaluation formative

Autonomie = objectif

Pédagogie = du projet,

coopération,

existentielle

8-

Apprenant = objet

Formateur =

enseignant

Savoir = à enseigner

Outils = cours

magistral effectif ou

sous forme de dossiers,

exercices autocorrectifs

Autonomie = prérequis

Pédagogie =

traditionnelle

transmissive

11-

Apprenant = objet

Formateur =

enseignant

Savoir = à enseigner

Outils = cours

magistral effectif ou

sous forme de dossiers,

exercices autocorrectifs

Autonomie = prérequis

Pédagogie =

traditionnelle

transmissive

3-

Apprenant = sujet

Formateur =

facilitateur,

accompagnateur

Savoir = à construire

Outils = entretiens,

documentation,

évaluation formative

Autonomie = objectif

Pédagogie = du projet,

coopération,

existentielle

6-

Apprenant = objet

Formateur = enseignant

Savoir = à enseigner

Outils = cours

magistral effectif ou

sous forme de dossiers,

exercices autocorrectifs

Autonomie = prérequis

Pédagogie =

traditionnelle

transmissive

9-

Apprenant = sujet et

objet

Formateur = guide,

instructeur

Savoir = à hiérarchiser

Outils = grille

d’objectifs, évaluation

intermédiaire

Autonomie = moyen

Pédagogie =

béhavioriste, par

objectif

12-

Apprenant = sujet

Formateur =

facilitateur,

accompagnateur

Savoir = à construire

Outils = entretiens,

documentation,

évaluation formative

Autonomie = objectif

Pédagogie = du projet,

coopération,

existentielle

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Annexe 9 : Grilles de dépouillement du Q-Sort

Grille de saisie par formateur

Formateurs Items préférés

+1

Items rejetés

-1

F ..

Grille de dépouillement par item

items 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Coef.

+1

- 1

Scores

Ordre de

classement

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Annexe 10 : Fiche de suivi APP

APP Le Vigan

Adresse 11, rue du Palais

30 120 Le Vigan

Téléphone 04 67 81 14 42

Fax 04 67 81 14 42

E-mail [email protected]

Coordinateur(trice) Lise Mullot

Organisme support CFPPA Gard

Nombre de personnes entrées en formation en 2005 12

Total heures réalisées 412

Heures réalisées en autoformation accompagnée 65 %

Nombre de formateurs 2

Nombre de réponse au questionnaire 2

Entretiens prévus :

le 15 juin à 15h avec

la coordinatrice également formatrice en français

une formatrice en mathématiques et informatique

Observations :

Accueil téléphonique chaleureux

APP en plein renouvellement et restructuration

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Annexe 11 : Dépouillement des questionnaires1

Q4

Q5

Q6

Q7 Q8

Q9 Q10 Q11 Q12 Q13 Q14 A B A B C A B C D E

Fo

rma

teu

rs

F1 2 5 1-3 1-2-4-6 24 8 - 1-5 0 0 1 2 1 1 0 1 0 0

F2 2 5 1 1 30 5 - 1-6 0 0 0 0 1 1 6 1 0 1

F3 1 3 1-3 1-5 9 3 3 1-5-6 0 0 0 1-2 1 2 6-7 1 0 1

F4 3 6 1-3 2-3-7 14 - - 1 3 0 0 2 1 2 3-6-7 1 0 1

F5 2 5 1-3 2-4 6 2 - 1-5-6 0 0 0 1 2 2 6-7 0 0 1

F6 2 5 1-3 1-2-5 10,5 3,5 2 1-2-3 1-2-3 2-4 1 0 1 2 1-6 1 0 1

F7 2 2 1 1-2-4-5 17,5 4 2 1-2 1-4-8 4 0 0 1 1 0 1 0 1

F8 2 5 1-3 3 10,5 3,5 1 1 0 0 0 0 1 1 7 1 0 1

F9 2 5 1 1 15 5 - 1-3 0 0 0 0 2 2 3 1 0 0

F10 2 5 1 2 10 1 1 0 0 0 0 0 2 2 6-7 0 0 0

F11 2 6 1-3 3 8 8 - 0 0 0 0 0 2 1 0 0 0 1

F12 1 0 1 1 20 5 5 1-6 5-8 0 0 0 2 1 0 0 0 0

F13 2 2 1 1-5-6 20 5 10 1-5-6 7-9-10 4 0 0 1 1 2 1 0 0

F14 2 2 1-3 2-5-6 16 4 - 1-5-3 3-4-7-9 0 1-3 0 1 2 1-7 1 0 0

F15 2 6 1-3 3 10 3 2 1-5-6 4-7 0 0 0 1 2 6-7 1 0 0

F16 2 5 1-3 3 17,5 - 3 1-2 1-3 0 0 2 2 1 0 0 1 0

F17 1 1 1 3 6 3 3 1-5-2 4-6-7-9 1-2-4 1 0 1 1 0 1 0 1

F18 2 1 1 1-5 39 - - 0 1-9 0 0 0 1 1 0 1 1 1

1 Les lignes grisées mettent en valeur les formateurs qui ont participé aux entretiens.

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Q4

Q5

Q6

Q7 Q8

Q9 Q10 Q11 Q12 Q13 Q14 A B A B C A B C D E

F19 2 2 1 2-4 30 5 4 1-2-3-4-

5-6 1-2-3-4-

7-8 1-2-3 1-2 0 1 1 0 1 1 1

F20 2 2 1 1-6 - - - 1-5-6 0 0 1 1 1 1 0 1 0 0

F21 2 5 1-3 2-4 27 8 - 1 1-9 2 0 0 1 1 2-3-7 1 0 0

F22 3 6 1 2-4 16 8 - 1-5-6 0 0 0 0 1 2 3-5-7 1 0 1

F23 1 1 1-3 3 16 8 10 1-2-3-5-

6 1 3 0 0 1 1 0 0 0 0

F24 2 4 1-2 2-4-7 24 6 5 1-3-5-6 3-7-10 2-3 2-4 0 1 1 0 1 1 1

F25 2 2 1-2 1 24 10 5 1-3 7 3 1 2-3 2 1 0 1 0 1

F26 1 5 1-3 2-3 13 2 1 1-6 1 2 0 2 2 2 3-7 1 0 1

F27 2 1 1 1 18 6 6 1-6 0 2-3 0 0 1 2 3-6-7 1 0 1

F28 2 0 1 0 - - 4 1-5-6 8-10 0 0 0 1 1 3-7 1 0 1

F29 3 0 1-3 3 8 2 - 1 8 0 0 2 1 1 3-7 1 0 1

F30 2 0 1-3 1 - - - 1-5-6 1-8 0 1 0 1 1 3-7 1 0 1

F31 2 4 1 1 6 2 - 1-5 3-4-9 3 0 4 2 2 2-3 1 0 1

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Annexe 12 : Résultats des questionnaires en pourcentages

Effectif des répondants : 31 % (31 réponses sur 100 questionnaires envoyés) Profil des répondants :

Q4 : statut

Formateurs permanents 77 %

Coordonnateur 16 %

Formateurs vacataires 6 %

Q5 A : cursus de formation

Aucun niveau de formation cité 13 % 13 %

Formations dans le domaine de la formation, des sciences de l’éducation ou des sciences humaines

Niveau I : bac + 4 et plus 13 %

35 % Niveau II : bac + 3 19 %

Niveau III : bac + 2 3 %

Formations dans un domaine autre que les sciences humaines

Niveau I : bac + 4 et plus 6 %

51 % Niveau II : bac + 3 32 %

Niveau III : bac + 2 13 %

Q5 B : expérience professionnelle

Aucune expérience professionnelle citée 0 %

Dans le domaine de la formation uniquement : formation professionnelle continue, GRETA, association, APP, etc.

45 %

Dans l’enseignement éducation nationale uniquement. 0 %

Dans d’autres domaines uniquement : tertiaire, industriel, etc. 0 %

Dans le domaine de la formation et du tertiaire 48 %

Dans l’éducation nationale et dans le domaine de la formation 6 %

Q6 Domaines d’intervention

Formateur dans une seule discipline

Français 22,5 %

48 % Informatique 22,5 %

Mathématiques 3 %

Formateurs dans deux disciplines

Mathématiques et sciences 13 %

25 % Mathématiques et informatique 3 %

Français et culture générale 6 %

Français et langue 3 %

Formateurs dans trois matières

Trois disciplines différentes 23 %

Coordonnateur / administrateur

Aucune discipline 3 %

Q7 : moyennes horaires hebdomadaires

Moyenne horaire de face à face pédagogique 16,6 H

Moyenne horaire de préparation et corrections 4,8 H

Moyenne horaire de suivi des stagiaires 3,9 H

Total 25,3 H

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88

Les moyens mis en oeuvre pour faciliter l’autoformation :

Q8 : moyens mis en oeuvre pour faciliter l’autoformation

A. Ressources pédagogiques Cité(es) par x % de

formateurs

Aucune ressource pédagogique citée 9,7%

Dossiers d’autoformation : cours, exercices d’application, exercices corrigés, exercices autocorrectifs

90 %

Positionnement 19,4 %

Evaluations intermédiaires, bilans 22,6 %

Evaluations formatives : autoévaluations 3 %

Ressources documentaires papier : dictionnaires, revues, livres 48,4 %

Ressources documentaire informatique : logiciels, didacticiels, Internet 42 %

B. Démarches pédagogiques

Aucune démarche pédagogique citée 35,5 %

Individualiser, adapter, personnaliser 29 %

Négocier 6,4 %

Accompagner, soutenir 22,5 %

Rassurer, valoriser, être attentif et bienveillant 19,3 %

Responsabiliser 3,2 %

Transmettre des connaissances 19,3 %

Apporter une aide méthodologique 19,3 %

Préparer des outils d’autoformation 19,3 %

Permettre des échanges entre stagiaires 16,1 %

Se réunir en équipe pédagogique 9,7 %

C. Suivi de la formation

Aucun moyen de suivi cité 61,3 %

Contrat pédagogique 6,4 %

Plan de formation 19,3 %

Fiche de suivi avec la liste des contenus étudiés 19,3 %

Entretien 12,9 %

D. Organisation de la formation

Aucune organisation citée 71 %

Accès libre aux ressources 25,8 %

Signalétique du fond documentaire, classement par niveau et thème 6,4 %

Durée et horaires adaptés 3,2 %

Salles adaptées 3,2 %

E. Matériel

Aucun matériel cité 67,7 %

Photocopieuse 9,7 %

Ordinateurs 22,6 %

Magnétophones 3,2 %

Audiovisuel (TV, magnétoscope) 3,2 %

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89

Les sept piliers de l’autoformation :

Q9 : sept piliers lus

Oui 71 %

Non 29 %

Q10 : sept piliers mis en oeuvre

Oui 61,3 %

Non 38,7 %

Q 11 : piliers moins mis en oeuvre

Aucun pilier cité 38,7 %

Le projet individuel 6,4 %

Le contrat pédagogique 9,7 %

La préformation propédeutique 32,2 %

Des formateurs facilitateurs 0 %

Un environnement ouvert 3,2 %

L’alternance individuel-collectif 22,6 %

Trois niveaux de suivi 45,7 %

Q12 : opinion sur les sept piliers

Avec opinion 80,6 %

Sans opinion 19,4 %

Commentaires

Q13 : commentaires

Avec commentaires 12,9 %

Sans commentaires 87,1 %

Accord pour entretien

Q14 : accord pour entretien

oui 64,5 %

non 35,5 %

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Annexe 13 : Exemple d’un entretien retranscrit et analysé

Formateur F24 E : quelle définition vous donneriez à l’autoformation ? I : l’autoformation accompagnée donc ? E : oui. I : l’autoformation complètement seul, il y a peu de personnes qui sont capables de l’appréhender puisqu’il

faut acquérir un certain degré d’autonomie, donc l’autoformation c’est heu … comporte aussi l’aspect d’amener les gens à suffisamment d’autonomie pour se former seul par rapport à des sujets … de différentes matières et donner les outils de l’autonomie et de l’apprentissage, donc indissociable de comment, qu’est ce qu’on fait pour que les stagiaires puissent être autonomes et qu’ils puissent apprendre, sinon l’autoformation on la conçoit par petits groupes et les gens sont ici, travaillent sur des dossiers individuels et heu … y a des dossiers, des outils de formation qui ont des contenus, des exercices, des corrigés et des évaluations, qu’est ce qu’il y a d’autre ? … nous on fait une autoformation … qui n’est pas un libre service, c’est très encadré, donc pour nous l’autoformation c’est très encadré, très encadré par les horaires, le lieu, le groupe, les documents, le plan de formation, tous ces éléments … je sais pas si j’ai répondu à la question ? E : oui, oui ... I : … l’autoformation c’est très encadré pour moi … E : les stagiaires sont en autoformation mais ils ne sont pas seuls ... I : oui ils sont accompagnés par le dispositif puisqu’ils sont pas forcément, au moins au début, capable de

seul savoir où ils doivent aller chercher, qu’est ce qu’ils doivent apprendre, donc ça c’est notre rôle à nous formateur, au moment où la personne s’inscrit, de savoir en fonction de l'objectif et du niveau qu’elle a déjà, ce qu’il faut mettre en place, déjà c’est le premier cadre, c’est une formation individuelle en fonction du niveau de la personne et de son objectif, ensuite nous on met à sa disposition des outils, des outils qui contiennent des données, des exercices, des entraînements, et des évaluations pour euh voir si les notions sont acquises ou pas, plusieurs types d’évaluations : diagnostique, formative, sommative, je suppose que vous connaissez ? E : oui, vous faîtes aussi des autoévaluations ou des évaluations critériées ? I : autoévaluation, non, y a des évaluations qu’ils peuvent corriger tout seuls, et d’autres avec nous. E : comment ils corrigent tout seuls ? I : avec les corrigés de l’évaluation, mais effectivement ce qui est acquis ou non acquis, ils sont théoriquement

capables de l’écrire sur leur feuille de suivi. Par contre atteindre ça c’est pas toujours facile, on l’atteint bien sur des niveaux bac, BTS qui sont déjà habitués à travailler en autonomie, mais les personnes qui travaillent sur les niveaux moins élevés, je n’aime pas dire « bas niveau », qui n’ont pas eu l’occasion de développer des automatismes avant, durant leur scolarité, ont besoin d’un encadrement au départ peut être plus important, parce que l’autonomie elle ne se joue pas uniquement dans la matière mais il y a beaucoup de chose autour, le comportement, la confiance en soi, la confiance qu’on a en soi est importante, plus la personne, elle prend de l’assurance plus elle capable d’aller … chercher les ressources qui lui sont utiles. Par contre, moi autoformation, je mets quand même derrière la présence du formateur parce que toute notion que ce soit du français, du FLE, des maths, y a des moments où c’est très difficile d’apprendre tout seul, donc le formateur est là au moment justement où il y a une difficulté, donc une intervention à ce moment là qui est nécessaire … y a le … enfin, moi comment, comment je travaille c’est que toute façon même quand j’étais pas à l’APP, j’avais ce mode de fonctionnement, c’est de faire réfléchir la personne seul sur quelque chose avant, pour amener des questions, amener éventuellement des connaissances d’avant, une fois que la personne se pose la question, si elle arrive à y répondre, elle apprend et elle passe à la suite, si elle n’y arrive pas elle appelle le formateur et à ce moment là nous on peut expliquer différemment, trouver une solution, lui fournir un autre document qui peut expliquer d’une autre façon parce que bon en plus moi je travaille beaucoup surtout sur les premiers temps de la formation sur les profils d’apprentissage, ce qui passe par des ateliers d’apprendre à apprendre, le premier test qui leur permet de savoir comment ils apprennent. E : par rapport à cet atelier apprendre à apprendre comment vous l’organisez ? I : alors l’atelier apprendre à apprendre, il était à l’essai cette année, donc on a pas tout finalisé, on avait deux

catégories de personnes, il y avait en particulier celle, en particulier pour les concours, justement d’aide soignant, qui avaient besoin plus de méthodologie d’apprentissage, de méthodologie : raisonner, fiches, mémoire … comment apprendre, comment faire un plan, une synthèse, un schéma heuristique, tous ces éléments là, donc j’ai travaillé la-dessus avec les personnes qui en ont besoin, donc si on décelait un besoin, et puis elles sont venues toutes parce qu’elle en avait besoin, on travaillait, certains travaillait l’écrit et l’oral, d’autres travaillaient que l’oral, donc des besoins différents, donc on a travaillé sur la prise de note par rapport à l’écrit … et pour chaque activité on prend en compte le profil d’apprentissage établi, moi je suis efficace pour tel profil, moi je suis plutôt tel profil et si j’ai plutôt tel profil, je vais faire ça de telle ou telle manière … donc y a différente manière de s’y prendre, on travaille vraiment les outils à partir d’éléments concrets, par exemple un cours de biologie ou quelque chose qui parle, donc comment faire à partir d’un écrit, en sortir un plan, et ensuite et en tirer l’essentiel avec un résumé, les prises de notes parce que j’ai un cours collectif aussi, donc à ce moment là y a besoin de prendre des notes, bon c’est pas un cours magistral comme à la fac, ça n’a rien à voir, mais y a des prises de notes, y a organisation des données et y a tout un travail aussi sur la mémoire, à savoir comment je vais faire, moi, comment je peux faire pour m’en souvenir et m’en servir personnellement,

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parfois elles travaillaient toutes sur le même thème, d’autres fois, ceux qui travaillent l’oral … c’est sur d’autres choses, c’était pas la même chose, on a travaillé aussi par rapport aux questions, comment élaborer un plan comment faire une recherche … ça c’est plus toute la méthodologie des apprentissages qui se fait en parallèle, ça n’a rien à voir avec … moi je me base sur, par rapport aux contenus qu’elles ont à apprendre, par contre y a des tests d’apprentissage et ce genre de choses, on peut chercher d’autres outils ailleurs. E : ils peuvent se tester avec des outils pour tester la mémoire, le type d’apprenant … I : oui, moi je dis que c’est bien qu’ils le découvrent eux-mêmes, mais bien souvent on le sait déjà en général,

d’habitude, ma collègue aussi, on arrive à très, très vite, moi avec les maths, je vois assez vite quel type … on pose deux, trois questions et on observe et … c’est l’habitude, donc on arrive à voir beaucoup de choses, après que la personne en prenne conscience, ça lui permet de créer les outils qui vont lui être efficace et de se dire tiens ce cours là si je le comprends pas c’est qu’il est pas orienté vers ma façon d’apprendre, donc je le retravaille et je le change, on passe de … d’outils linéaires à des trucs plus schématiques ou le contraire, parfois on fait le contraire en plus les schémas permettent de faire tous les liens, donc en biologie c’est très important, c’est ce qui permet de faire le lien entre différents éléments, on apprend les choses séparément mais il faut les relier pour avoir une vue d’ensemble, en maths aussi mais bon … Et sinon le deuxième type d’atelier d’apprendre à apprendre qui est développé c’est toujours, on commence par le profil d’apprentissage mais on fait un travail aussi sur le … construire les repères spatiaux comment prendre des repères, avec la prise de repères, parce que dans un énoncé ou dans un travail quelconque, c’est savoir comment prendre des repères, comment lire … alors, les repères spatiaux mais aussi temporels, y a des choses à travailler la-dessus, alors on a des outils, et y a aussi tout ce qui concerne les consignes, travail sur les consignes, compréhension de consignes, comment ça se fait que j’ai pas répondu, que j’ai pas compris, y a beaucoup de choses … travail sur la mémoire. E : comment vous vous répartissez, qui se charge de ces ateliers ? I : en fait, cette année euh … cette année, on l’a mis en place, donc ma collègue au début a commencé, moi

au début j’avais pas le temps, et comme j’ai complété le plein temps, il me manquait un quart de temps, quand je suis passé à plein temps j’ai pu reprendre aussi l’atelier apprendre à apprendre sur particulièrement la méthodologie, on a mis en place ensemble les ateliers et l’an prochain c’est moi qui vais m’en occuper parce qu’elle n’aura pas le temps de le faire. E : c’est une proposition qui est faite au stagiaire, par rapport à leur plan de formation comment … I : alors, on leur propose … c’est dans leur plan de formation, c’est inscrit dedans, c’est le vendredi après-

midi, une fois par semaine, y a sur le premier … on pense le faire par modules … euh de huit fois, par exemple un module prise de notes … alors, le module sur huit fois c’est euh … travailler sa mémoire, les consignes, les repères spatio-temporels et tous ces éléments là et ce qui concerne les aides soignantes, alors, j’ai pas encore compté combien il faut de temps mais en fait, au début de la formation, on est plus orienté sur l’écrit, donc on travail plus sur ce qui est prise de notes et tout ça et en fin de formation c’est plus orienté vers l’oral, donc comment élaborer un plan, comment rechercher des idées, comment organiser une fiche résumé de quelque chose, en fait, le but à l’oral elles ont un sujet et elles doivent en très peu de temps, en dix minutes, faire un plan, trouver les idées, donc quel est le support qui va être le plus efficace pour soutenir leur oral, quel la meilleure méthode, celle qui leur convient le mieux pour glaner des idées, mais glaner des idées, on ne peut pas le faire tant qu’on n’a pas déjà un certain nombre de ressources de … donc d’avoir emmagasiner une certaine dose d’informations, de connaissances, parce que sur les thèmes sanitaires il faut aussi travailler les connaissances, donc là elles cherchent toutes ces connaissances seules, dans des livres sur Internet, alors y en a qui arrivent avec beaucoup de choses et il faut de là sortir une fiche, une synthèse, à partir de dix pages arriver à une ou deux pages, et pour certaines c’est très difficile, c’est le passage de beaucoup à peu qui est très difficile pour d’autres c’est le contraire, c’est trop succinct, donc on a … la dessus c’est très individualisé en fonction du besoin de chacun. E : ce qui intrigue c’est comment vous arrivez à combiner les entrées et sorties permanentes avec une

progression de ces ateliers, en fait la modularité permet de gérer les flux et l’individualisation … ou il faut avoir un nombre suffisant de personnes pour démarrer un atelier … I : oui, non enfin, de toute façon nous on commence les formations aides soignantes … l’idéal c’est en

octobre, y une entrée en octobre et y a des entrées en janvier, donc on a deux séries d’entrée et euh … moi j’ai réussi à le faire hein, d’avoir des personnes qui faisaient des choses complètement différentes, mais y en a deux trois sur la même chose et d’autres sur …et quand vraiment j’explique un grand thème qui peut intéresser tout le monde là on fait un atelier plus collectif, mais après chacun va le travailler sur le thème, sur quelque chose qui le concerne, là dans cet atelier méthodologique, y avait que des aides soignants, mais elles ne travaillent pas forcément sur les mêmes choses en même temps, y en à une qui va travailler sur des fiches résumé de cours, j’ai une personne par exemple qui a préparé un CAP bio, je m’étais dit « on va lui faire faire du apprendre à apprendre » et en fait, je me suis rendu compte qu’elle avait absolument pas besoin, elle savait s’organiser, elle avait déjà … et par contre ce qu’on rencontre beaucoup dans les niveaux remise à niveau un et deux, c’est beaucoup de la compréhension de consignes, comment même comprendre quelque chose, comment repérer quelque chose dans un texte, comment repérer … se repérer soi par rapport à un autre, y a ça aussi qui est important, … donc voilà, donc c’est euh … dans l’atelier math je fais beaucoup ça, je commence pas par donner à quelqu’un quelque chose de difficile dès le début, beaucoup arrivent en disant « ah, mais je suis nul, je comprends rien, j’ai toujours été nul » et moi ça … il faut créer des situations progressives … et puis justement accompagner le début, jusqu’à ce que la personne ait confiance en elle et elle sait qu’elle peut s’y mettre seule, avec des personnes on n’y arrive jamais, j’ai par exemple quelqu’un qui

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est arrivée y a cinq, six mois et qui est toujours pas autonome pour aller chercher ses dossiers, toujours à dire « alors qu’est ce que je fais maintenant » alors qu’elle a comme les autres un plan de formation, on lui explique à chaque fois, elle avance mais pas autonome et y a des gens qui très vite sont autonome, ils ont déjà … alors on suit quand même ce qu’ils font parce que on a des feuilles de suivi, on sait qu’ils travaillent tel cours, y a les évaluations, elles vont s’entraîner et noter ce qu’elles ont fait et de temps en temps on va passer pour voir ou elles en sont ce qui est acquis ou en cours d’acquisition… et même à limite je dirais c’est même pas forcément nécessaire, une fois que la personne est très autonome, on peut faire confiance sur ce qu’elle a fait et acquis et elle le sait elle-même, ça dépend des gens, au début y a quand même un temps d’adaptation. Et une des qualités que doit avoir un formateur, c’est d’être très à l’écoute, à l’écoute de ce qui est dit mais de ce qu’on voit, être dans son atelier, voir un peu ce qui se passe, détecter des moments difficiles, parce que je pense que ça déstructure, dans l’apprentissage y a une phase de déstructuration, c’est pas uniquement des paroles, c’est vraiment repérer … on doit être là quand la personne se décourage, c’est normal, et repérer quand y a saturation, quand y a saturation on passe à autre chose, bon ici y a des pauses hein, y a un quart d’heure de pose, c’est … les ateliers durent trois heures avec un quart d’heure de pose au milieu, c’est calme, c’est un environnement de travail qui favorise la concentration … par contre y a des moments d’échange quand même, y a aussi des moments où moi … c’est un stagiaire qui explique à tous, quand moi je suis indisponible parce que je suis avec quelqu’un d’autre, y a tout ça … dans l’autoformation moi je dirais euh … qu’elle se fasse dans un lieu précis c’est important, je pourrais très bien dire je fais de l’autoformation chez moi, y a toute une dimension qui ne serait pas présente, c’est celle justement de la relation à l’autre qui est quand même importante même si chacun travaille sur des choses différentes et pour soi-même parce que y déjà travailler ensemble, y a forcément des choses qu’on découvre de l’autre … E : par rapport au questionnaire, je reprends, j’avais cité les sept piliers de l’autoformation, donc vous dîtes

que vous les mettez tous en œuvre … I : (en regardant le questionnaire) le projet individuel il est fait, le contrat pédagogique il est fait, il s’appelle le

PIF maintenant, la préformation elle est faite, les formateurs facilitateurs oui, un environnement ouvert aussi (rire), l’alternance individuel collectif on le fait, un peu moins … enfin en math il est fait, y a pas un cours collectif mais y a cette alternance parce que y a des moments … je me rappelle par exemple quand on fait tel type d’opération, chacun peut dire comment il fait, alors en bio y a vraiment un cours collectif, et les trois niveaux de suivi … oui l’individuel, le groupe et l’institution. (suite Q-Sort)

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Annexe 14 : Résultats des entretiens

Temps Nb

pages Représentation

(Q1) Spectre

Fo

rma

teu

rs

F3 39’ 4 R-J-Ve-O-Vi 5

F4 45’ 5 R-Ve-J -O 4

F5 25’ 3 R-Ve-O-J-Vi 5

F6 22’ 2 J-R-Ve-B 4

F7 52’ 5 B-R-J-Ve 4

F18 42’ 4 R-O-B-J 4

F19 26’ 3 J-R-Ve-B 4

F24 43’ 3 R-O-J-Ve-B-Vi 6

F25 46’ 5 R-Vi-J-B 4

F26 34’ 4 R-O-Ve 3

F27 38’ 4 R-Ve-O-J 4

Moyenne

Représentation collective

Moy.

37’ 4 R-J-Ve-O 4

Aspects de la définition de l’autoformation Mots clés Couleur

L’apprenant Autonome, projet personnel, apprendre soi-même, individuel, autonomisation, personnalisation, individualisation …

Rouge

Les autres Tutorat, entre aide, apprentissage coopératif, projet social …

Violet

Le savoir Savoirs, connaissances, construction, construire, apprendre, objectifs …

Orange

Le formateur Facilitateur, médiateur, aide, accompagne, soutien …

Vert

Méthodologie Apprendre à apprendre, méthode de travail, outils méthodologiques …

Bleu

Dispositif Centre de ressource, espace ouvert, cadre de formation, outils d’organisation de la formation (contrat, plan de formation)

jaune

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Annexe 15 : Résultats des Q-Sort

Choix des items

Formateurs Items préférés

+1

Items rejetés

-1

F3 5-6-9 4-8-11

F4 7-8-11 1-9-12

F5 1-5-7 2-6-8

F6 2-3-4 1-5-12

F7 5-7-12 1-9-11

F18 5-6-12 1-7-9

F19 5-7-8 1-6-9

F24 5-6-7 1-8-11

F25 2-5-12 1-3-9

F26 1-4-5 2-3-12

F27 3-5-6 1-8-9

Classement des items

items 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Coef.

+1 2 2 2 2 9 4 4 2 1 0 1 3

- 1 8 0 2 1 6 2 1 4 6 0 3 3

Scores -6 2 0 1 3 2 3 -2 -5 0 -2 0

Ordre de classement

7 2 4 3 1 2 1 5 6 4 5 4

Rappel des 12 items : 1- Transmettre des connaissances aux stagiaires pour faciliter leur intégration professionnelle 2- Guider les stagiaires dans l’exploitation d’une documentation variée 3- Négocier avec le stagiaire l’organisation de sa formation 4- Apporter une aide méthodologique en décomposant l’objectif à atteindre 5- Aider les stagiaires à s’approprier des outils d’organisation et des méthodes de travail pour une formation tout au long de la vie 6- Organiser un dispositif qui permet l’accès autonome aux ressources de formation 7- Apporter une aide méthodologique pour que l’apprenant gère de manière autonome ses apprentissages 8- Permettre l’acquisition de connaissances sans la présence du formateur en proposant des outils d’autoformation 9- Organiser et assembler des savoirs permettant l’insertion professionnelle des stagiaires 10- Guider les stagiaires dans le dispositif en les informant sur l’organisation de la formation 11- Apporter une aide méthodologique aux stagiaires pour qu’ils appréhendent mieux la progression préétablie des apprentissages 12- Varier les situations pédagogiques en permettant des apprentissages dans et par le groupe social

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Annexe 16 : Analyse des définitions écrites de l’autoformation

Définition écrite Spectre

Fo

rma

teu

rs

F3 Ve-R-J-B-Vi 5

F4 O-J-B-R 4

F5 Ve-B-R-O-Vi 5

F6 R-B-J-Ve 4

F7 Ve-J-B-R-O 5

F18 R-O-Ve-B-J 5

F19 O-J-Ve-B-R 5

F24 Ve-J-R-O-B 4

F25 J-R-Ve 3

F26 J-R 2

F27 Ve-B-R 3

Représentation collective

Moy.

Ve-R-J-B 4

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Annexe 17 : Croisement des résultats

Questionnaire Entretien Q-sort

Q4 Statut

Q5 Cursus

Q8 Moyens mis en oeuvre Q 11

Piliers - mis en œuvre

Représentation (Q1)

Spectre1 Items

préférés Items

rejetés Définition écrite

Spectre 2

A B A B C D E

Fo

rma

teu

rs

F3 1 3 1-3 1-5-6 0 0 0 1-2 6-7 R-J-Ve-O-Vi 5 5-6-9 4-8-11 Ve-R-J-B-Vi 5

F4 3 6 1-3 1 3 0 0 2 3-6-7 R-Ve-J-O 4 7-8-11 1-9-12 O-J-B-R 4

F5 2 5 1-3 1-5-6 0 0 0 1 6-7 R-Ve-O-J-Vi 5 1-5-7 2-6-8 Ve-B-R-O-Vi 5

F6 2 5 1-3 1-2-3 1-2-3 2-4 1 0 1-6 J-R-Ve-B 4 2-3-4 1-5-12 R-B-J-Ve 4

F7 2 2 1 1-2 1-4-8 4 0 0 - B-R-J-Ve 4 5-7-12 1-9-11 Ve-J-B-R-O 5

F18 2 1 1 0 1-9 0 0 0 - R-O-B-J 4 5-6-12 1-7-9 R-O-Ve-B-J 5

F19 2 2 1 1-2-3-4-5-6

1-2-3-4-7-8

1-2-3

1-2 0 - J-R-Ve-B 4 5-7-8 1-6-9 O-J-Ve-B-R 5

F24 2 4 1-2 1-3-5-

6 3-7-10

2-3 2-4 0 - R-O-J-Ve-B-Vi 6 5-6-7 1-8-11 Ve-J-R-O-B 4

F25 2 2 1-2 1-3 7 3 1 2-3 - R-Vi -J-B 4 2-5-12 1-3-9 J-R-Ve 3

F26 1 5 1-3 1-6 1 2 0 2 2-3-7 R-O-Ve 3 1-4-5 2-3-12 J-R 2

F27 2 1 1 1-6 0 2-3 0 0 3-6-7 R-Ve-O-J 4 3-5-6 1-8-9 Ve-B-R 3

Piliers - mis en œuvre

Représentation collective

Moy. Items + préférés

Items + rejetés

Représentation collective

Moy.

7-3-6 R-J-Ve-O 4 5-7-2-6-4 1-9-18-11 Ve-R-J-B 4