l’Évangile - excelsis

Éditions Clé/IBG. Document sous copyright de GOSPEL COALITION/CROSSWAY

SOUS LA DIRECTION DE D. A. CARSON ET TIMOTHY KELLER

UN MINISTÈRE CENTRÉ SUR L’ÉVANGILE D. A.CARSON ET T. KELLERUNE VISION THÉOLOGIQUE DU MINISTÈRE COLLECTIF

LE PROJET DE DIEU COLIN SMITH

VOLUME

1

L’Évangile,fondementnotre

BGC LES BROCHURES DE LAGOSPEL COALITION

BGC mise en page_Volume 1 4/19/12 7:48 PM Page 3


Deux amis, Don Carson, professeur de Nouveau Testament àla Trinity Evangelical Divinity School à Chicago, et Tim Keller,pasteur de la Redeemer Presbyterian Church à Manhattan,sont à l’origine d’une idée dynamique qui a traversé non seu-lement les frontières géographiques mais également lescontours dénominationnels du christianisme évangélique.J’en veux pour preuve que le premier est baptiste et le secondpresbytérien !

Leur idée : réaffirmer la centralité de l’Évangile pour lavie du croyant et de l’Église, et pour la pratique du ministère.

Certains diraient, à propos de cette idée : n’est-ce pas élé-mentaire, voire simpliste ? Une telle réaction révélerait à lafois une méconnaissance de l’histoire de l’Église et une mau-vaise lecture des tendances pernicieuses qui menacent au-jourd’hui certaines communautés.

Déjà en son temps, l’apôtre Paul, suite à son premiervoyage missionnaire en Galatie, a dû s’opposer vigoureuse-ment à ceux qui infiltraient l’Église en cherchant soit à ajou-

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ter, soit à soustraire des éléments au contenu essentiel et nonnégociable de l’Évangile.

Aujourd’hui encore, l’Évangile est obscurci de plusieursmanières. Dans certains cas, l’accent est mis exclusivementsur la conversion alors qu’est relégué à la périphérie le besoinde transformation du croyant. D’autres ont tendance à rendrel’Évangile convivial en présentant un Jésus « cool », phéno-mène qui, cumulé avec un engouement sans discernementpour les moyens techniques, entraîne les rencontres d’Églisesvers le divertissement, le show. Autre exemple : l’infiltrationdu courant séduisant qui prétend que l’enseignement robusteet systématique de l’Écriture n’intéresse plus personne.

Cette idée de Carson et Keller a donné naissance à unmouvement appelé : The Gospel Coalition (TGC), qui repré-sente aujourd’hui un réseau de pasteurs, de théologiens, d’É-glises et d’œuvres qui se retrouvent sur la base de documentsfondateurs. L’un de ces documents, Une vision théologique duministère, se trouve dans le volume 1 de cette série ; quant à laConfession de foi, qui est citée plusieurs fois dans ces bro-chures, elle peut être consultée, en français, sur le site inter-net de TGC (www.thegospelcoalition.org [rubrique « AboutUs », « FRANÇAIS »]).

Ce mouvement ne cherche en aucun cas à se substitueraux unions d’Églises ou aux œuvres existantes. Il veut toutsimplement promouvoir la centralité de l’Évangile avec sesimplications pour la vie du croyant dans l’Église et la société.

Malgré l’absence totale de quelque intention hégémo-nique de la part des fondateurs, force est de constater quecette idée a servi d’étincelle, dans d’autres pays et sur d’autrescontinents, pour le lancement de mouvements similaires. LeConseil de TGC, tout en se réjouissant de la création de telsmouvements reposant sur la centralité de l’Évangile, garde dé-libérément ses distances, reconnaissant qu’en dehors d’unedéfinition claire de l’Évangile, il revient à chaque culture et

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pays de formuler les implications pratiques de la Bonne Nou-velle dans son contexte particulier. Sans ingérence de leurpart donc, mais avec l’appui des fondateurs, nous avons sou-haité proposer un séminaire autour de ce même thème pour lepublic francophone, sans pour autant être en mesure de pré-dire quelles pourront en être les suites.

Dans le même ordre d’idées, il nous a semblé utile de pu-blier les brochures rédigées par plusieurs membres duConseil de TGC ; elles expliquent les différents fondements dumouvement. Nous avons regroupé ces brochures en quatre vo-lumes, dont les titres se trouvent à la page 95.

Notre prière est que le séminaire de mai 2012 et ces bro-chures puissent alimenter la réflexion sur l’importance de lacentralité de l’Évangile, et ainsi contribuer à l’affermisse-ment et à l’édification de l’Église en francophonie.

Mike EvansGenève, mai 2012



DONALD A. CARSONest professeur de Nouveau Testament à la Trinity Evangelical Di-

vinity School à Deerfield (Illinois), aux États-Unis, où il enseigne

depuis 1978. Il a obtenu un doctorat en études du Nouveau Tes-

tament (PhD) à l’Université de Cambridge. Il est l’auteur de plu-

sieurs livres dont Le Dieu qui se dévoile.

TIMOTHY KELLERa étudié à Bucknell University, au Gordon-Conwell Theological

Seminary, et au Westminster Theological Seminary. Il a obtenu

un doctorat de théologie pratique (D.Min). Il est pasteur, à New

York, de la Redeemer Presbyterian Church, qu’il a fondée en

1989. Il est l’auteur de plusieurs livres dont La raison est pour

Dieu et Les idoles du cœur.



La Gospel Coalition rassemble des Églises et des chrétiens deplusieurs dénominations, unis non seulement par la foi dansl’Évangile biblique, mais également par la conviction qu’ilfaut aujourd’hui renforcer, encourager et promouvoir un mi-nistère centré sur l’Évangile. Ce qui suit rappelle brièvementles raisons et les modalités de notre regroupement.

Il y a quelques années, plusieurs d’entre nous ont com-mencé à se réunir une fois par an. Ce groupe est devenu leConseil de la Gospel Coalition. Les trois premières rencontresannuelles ont été consacrées à réfléchir sur deux sujets.

LE FONDEMENT CONFESSIONNEL

Nous avons d’abord cherché à identifier et à consolider ce quiest au centre du mouvement évangélique confessionnel. Nouscroyons que nos Églises risquent, aujourd’hui, d’affadir, etmême de perdre, certains aspects importants de la compré-

Un ministère centrésur l’Évangile

DONALD A. CARSON ET TIMOTHY KELLER



hension historique de l’Évangile biblique. Ces aspects in-cluent la nécessité de la nouvelle naissance, la justificationpar la foi seule, l’expiation par la propitiation et la mort sub-stitutive de Christ. Nous avons cherché à maintenir et àconsolider notre attachement à ces doctrines, non simple-ment en rappelant les grandes formulations théologiques dupassé, mais également en nous replongeant constammentdans l’Écriture elle-même. Nous avons ainsi rédigé ensemblela Confession de foi de la Gospel Coalition.

Les catégories de théologie biblique

Plusieurs participants m’ont dit par la suite que rédiger laConfession de foi avait été l’une des expériences les plus édi-fiantes et les plus instructives qu’ils aient jamais vécues. Unecinquantaine de pasteurs expérimentés se sont penchés surce document et l’ont travaillé ligne par ligne. L’un de nos ob-jectifs était de puiser autant que possible notre terminologiedans la Bible, plutôt que de faire trop rapidement appel au vo-cabulaire de la théologie systématique. La systématique estcruciale, et des termes tels que « Trinité », qui ne se trouventpas dans l’Écriture, sont irremplaçables pour comprendre etexprimer des pans entiers de l’enseignement biblique. Néan-moins, pour maintenir l’unité entre nous et par souci d’êtrecompris de tous nos lecteurs, nous nous sommes efforcés au-tant que possible d’exprimer notre foi en utilisant un vocabu-laire issu de la théologie biblique plutôt qu’en nous appuyantsur la théologie systématique d’une tradition particulière.

Commencer par Dieu

Nous avons aussi pensé qu’il était important de commencernotre confession par Dieu plutôt que par l’Écriture. Cette ap-proche est significative. Le siècle des Lumières avait une

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Un ministère centré sur l’Évangile 15

confiance exagérée dans la raison humaine. Certains cou-rants de cette époque croyaient possible l’élaboration de sys-tèmes de pensée établis sur des fondements inébranlablesauxquels la raison humaine, sans aucune aide extérieure, nepouvait qu’adhérer. Même si bon nombre d’évangéliquesconservateurs l’ont souvent dénigré, ce siècle a néanmoins fa-çonné leur mode de pensée. Le nombre de confessions de foiqui commencent par l’Écriture et non par Dieu en est lapreuve. Par une exégèse considérée rigoureuse, elles partentde l’Écriture pour arriver à la doctrine, élaborant ainsi unethéologie absolument sûre et fidèle à l’Écriture (aux yeux deleurs auteurs).

Cette approche de la connaissance présente l’inconvé-nient d’être essentiellement fondationnaliste. Elle ne prendpas en considération le degré d’influence de la culture envi-ronnante sur notre interprétation de la Bible, et elle supposeune distinction très rigide entre le sujet et l’objet. Elle ignorela théologie historique, la philosophie et l’analyse de la cul-ture. Le fait de commencer par l’Écriture persuade le lecteurque l’exégèse des textes bibliques qui est proposée a abouti àun système de pure vérité doctrinale1. Cette approche peut en-traîner orgueil et rigidité, car elle ne tient pas suffisammentcompte de la déchéance de la raison humaine.

Nous estimons donc préférable de commencer par Dieu etde déclarer (avec Calvin, Institution I.1) que sans la connais-sance de Dieu, nous sommes privés de la connaissance denous-mêmes, du monde, et de quoi que ce soit. Si Dieu n’exis-tait pas, nous n’aurions aucune raison de nous appuyer surnotre raison.

Évangélique

Dans cette aventure, nous avons également consacré dutemps à la question : « Le terme “évangélique” est-il encore


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