l'enseignant de paris mai 2009

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L E JOURNAL DU SYNDICAT DES ENSEIGNANTS-UNSA N° 95 MAI 2009 de Paris Photo couverture Jipé • Manifestation du 1er Mai à Paris l Festival du droit à l’Éducation Du 11 au 19 mai Page 8 l Nouvelles mobilisations interprofessionnelles les 26 mai et 13 juin Page 8

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Journal de la section de Paris du SE-UNSA

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Page 1: L'Enseignant de Paris Mai 2009

Le journaL du Syndicat deS enSeignantS-unSa

n° 95 Mai 2009de Paris

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l Festival du droit à l’ÉducationDu 11 au 19 mai Page 8

l Nouvelles mobilisations interprofessionnellesles 26 mai et 13 juin Page 8

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L’ enseignant de Paris n° 95 • Mai 2009

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En bref

n Pétition «Pas de bébés à la consigne !»

Le SE-UNSA vous invite à signer la péti-tion nationale : «Pas de bébés à la consi-gne ! Pour des modes d’accueil de qua-lité ».Cette dernière demande le retrait du projet de décret gouvernemental qui, dans le cadre de la création de « jardins d’éveil» pour les enfants de 2 à 3 ans

voulue par Mme Na-dine Morano, ouvrirait la porte à une dégradation des condi-tions d’accueil des jeunes en-fants.

www.se-unsa.org

n Assises pour l’emploi des jeunes

L’UNSA demande l’organisation d’assi-ses pour l’emploi des jeunes. La crise fait émerger le problème de l’insertion du-rable des jeunes dans le marché de l’em-ploi mais le dispositif annoncé répond uniquement au problème conjoncturel.Pour un coût de 1,3 milliards d’euros supplémentaires d’aides de l’Etat, les en-treprises qui recruteront des jeunes de moins de 25 ans en apprentissage ou en contrat de professionnalisation verront à nouveau leurs charges allégées sans contrainte en termes d’emploi durable.L’UNSA regrette qu’une fois de plus les aides soient orientées vers les en-treprises à la faveur d’exonération ou de prime alors que les jeunes ne seront pas directement concer-nés.www.unsa.org

n Le Planning Familial rétabli !

Le SE-UNSA qui avait participé à la mobi-lisation de défense du Planning Familial, se félicite qu’il soit rétabli par l’État dans ses financements.www.se-unsa.org

n Actioncontrats aidés le 27 mai

Le SE-UNSA, le SGEN-CFDT, la FNEC FP FO, le SNUipp-FSU, l’UNSEN-CGT et l’UNCEVS appellent à une journée d’ac-tions le 27 mai pour un vrai statut, un vrai métier pour les emplois de vie sco-laire en CAV et CAE. Une lettre, signée par ces organisations, a été adressée au 1er Ministre lui demandant une entre-vue sur ce sujet. Des actions vont être programmées dans les départements le 27 mai. Pour en connaître les modalités contactez votre section du SE-UNSA.Le SE-UNSA vous appelle à signer et faire signer la pétition unitaire sur l’avenir des missions exercées par les EVS.www.se-unsa.org

n CRDP Paris : les rendez-vous du libraire

• Mercredi 27 mai de 14h à 17h : L’Europe et l’école. L’enseignement de l’Europe soulève de nombreuses interrogations : est-ce un concept géographique, histo-rique, peut-on partager avec nos voisins l’enseignement d’une même histoire européenne ? Comment développer une conscience européenne chez les jeunes et les ouvrir sur d’autres cultures ? Plus généralement quel rôle peut jouer l’Europe sur l’ensemble des acteurs de l’éducation ?http://crdp.ac-paris.fr/

n L’École et la réforme de la formation des enseignants

«Changer l’éco-le, avec les en-seignants» tel était le thème des Deuxièmes Assises de la pédagogie or-ganisées par le CRAP-Ca-

hiers pédagogiques. Le SE-UNSA était présent. Voir des morceaux choisis dans une vidéo. www.se-unsa.org

Pauline Le Clercq

n Chèques vacances

Depuis le 1er avril 2009, et malgré la po-sition unanime des organisations syn-dicales sur la question, ce n’est plus la MGEN qui assure la gestion des dossiers mais la société Extélia (filiale de la poste ! ). Pour constituer votre dossier il vous faut désormais vous connecter sur le site : www.fonctionpublique-cheques-vacances.fr et vous rendre dans l’espace bénéficiaire.La bonification est de 10, 15, 20 ou 25% en fonction des revenus et de la famille.Les agents handicapés en activité, qui remplissent les conditions d’attribution de la prestation, bénéficient d’une ma-joration supplémentaire accordée par le Fonds pour l’Insertion des Personnels Handicapés dans la Fonction Publique. Cette majoration correspond à 30% de la bonification versée par l’État.

n Article du Monde sur le collège Jean Perrin

«Le collège Jean-Perrin, situé non loin de la porte de Montreuil, dans le 20e ar-rondissement parisien, compte environ 400 élèves. Un établissement de taille modeste, ce qui devrait faciliter un fonc-tionnement serein. Mais voilà : plus rien n’est facile à Jean-Perrin. Pourtant, le collège ne présente aucun trait caracté-ristique des établissements défaillants. Il est dirigé par une principale appréciée et aucun problème n’est signalé du côté de l’équipe éducative. Mais les conseils de discipline s’y multiplient.» Le Monde écrit aussi «A Paris, l’éducation nationale

doit ainsi «rendre» 213 postes dans le second degré (dont 107 au titre de la baisse des effectifs d’élèves)» Question: les difficultés des collèges parisiens ne seraient-ils pas sans rap-port avec cette saignée des postes ?

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Syndicat des enseignants • SE- Unsa • Section de Paris

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Formation

Quoi de neuf pour la formation des titulaires ?Lors du Conseil de formation qui s’est tenu le 28 avril dernier, la dernière tou-che a été mise au Plan de Formation pour l’année 2009-2010.Innovation cette année, pas de version papier envoyée aux écoles mais un PAF uniquement disponible en ligne.L’objectif affiché du Plan est triple :• recentrer les finalités de la formation sur l’adaptabilité des professionnels;• favoriser la promotion des agents;• accompagner la carrière professionnel-le des agents.Le Ministère crée donc un accompagne-ment à la mobilité pour les enseignants qui ont la volonté de ne pas rester toute leur vie des professionnels de l’Educa-tion. Cela existe sur Paris depuis l’an dernier dans le second degré (principa-lement chez les CPE).Cet accompagnement est composé de 3 modules :- une formalisation des savoirs-être et savoirs-faire de l’agent dans leur pra-tique quotidienne de l’enseignement. Cela ressemble à un bilan de compéten-ces. L’académie n’est pas certifiée pour en faire passer et cela lui reviendrait trop cher par agent (entre 1500 et 1700 € par personne). En revanche, elle autorise un congé de 24h à ses agents pour pouvoir en passer un.- 12H d’organisation de la mobilité pro-fessionnelle (technique du CV, de l’en-tretien de recrutement…) - une demi-journée d’information sur les droits d’accès à la formation (DIF, congés formation, congés VAE…) effectuée sur le temps de formation actuel des per-sonnels.Si vous souhaitez bénéficier de cet accompagnement, vous devez vous s’adresser à votre ICC, puis à la cellule des ressources humaines de l’académie qui vous orientera vers la cellule 2nde carrière (mobilité professionnelle).

Le contenu du Paf 2009-201013 domaines sont proposés. La priorité sera à la Maîtrise de la langue, aux LVE, aux Maths-sciences et techno, à l’Ecole maternelle et à la scolarisation des han-dicapés. Nouvelles entrées en adéqua-tion avec les nouveaux programmes : EPS et Culture humaniste.

Répartition du temps de formation continue :- Sept-octobre : période plutôt réservée aux stages à publics désignés ou négo-ciés (public hors CAPD proposés à l’IA par les ICC en fonction de projets d’école ou de circo pour former des personnes ressources).- Nov-décembre : période réservée à la quasi-totalité des stages école et RAR.A noter : les stages Réseaux de Réus-site Scolaire (12H) passés sur les heures d’animation et de formation.- Janv-juin : stages pour les candidatu-res individuelles remplacées par les BD et les PE2.La baisse du nombre de BD et de postes au concours session 2009 suscite bien des problèmes pour le remplacement des enseignants souhaitant bénéficier d’un stage l’an prochain.L’académie a donc dû faire des choix et sacrifie les stages écoles en en plaçant plus sur les 18h d’animation et forma-tion (au lieu de 24h sur temps scolaire). Elle ne rougit pas du fait qu’elle ne pour-ra assurer ce que demande la loi pour la formation continuée des T1-T2. En effet, les près de 400 futurs T1 n’auront pas leurs 4 semaines de stage obligatoires. Environ 270 d’entre eux pourront être remplacés par les futurs PE2 (160 lau-réats du CRPE 2009 + 110 LC 2008-9) pendant 3 semaines. La 4ème serait fon-due lors des 18h d’animation et forma-tion en incitant les ICC à une attention particulière pour ces collègues. Quant aux T2, qui devraient bénéficier de 2 se-maines lors de cette année d’inspection,

un stage d’analyse de pratique leur est destiné mais là encore, hors temps sco-laire et avec un taux de remplissage qui n’atteint évidemment pas les près de 300 collègues concernés...

Info stages filés pour les titulairesObjectif de l’académie : trouver 120 ber-ceaux de stages filés (en plus des rem-placements des 80%) qui permettent de mettre en œuvre la formation filée (10 ou 6 jours). Les berceaux seront donc attribués à des titulaires volontaires ac-ceptant de remplacer un collègue pour qu’il profite aussi de ce temps de forma-tion continue.

Dernière rentrée pour l’IUFM ?Les négociations ont enfin été ouvertes. Très inquiets sur l’avenir de la formation, les élus du SE-UNSA continuent de par-ticiper à ces discussions pour défendre au mieux l’intérêt des élèves par le biais d’une formation professionnalisante de qualité de nos futurs collègues. De plus, nous nous insurgeons contre la baisse du nombre de postes au concours que nous avions dénoncée et qui s’est confirmée cette année. En effet, cela grève la formation continue des ti-tulaires et fait que nous avons de plus en plus d’élèves dans nos classes déjà bien chargées… Quel paradoxe avec les nouvelles lois prônant l’aide individuali-sée des élèves tout au long de leur par-cours scolaire ! De son côté, le principal opérateur de la formation des maîtres ne cesse pour autant de fonctionner et de s’organiser au mieux pour faire face. Lors du Conseil d’Ecole interne (ancien-nement Conseil d’Administration) du 8 avril 2009, M. FRUGIÈRE (professeur à l’IUFM) a été élu à l’unanimité pour prendre la suite de Mme LAPERSONNE aux fonctions de directeur de l’IUFM de l’académie de Paris.. Il faut aussi saluer la mobilisation de tous les personnels et usagers de l’IUFM qui, depuis le mois de février, participent aux différents mouvements de protestations qui ont permis d’ouvrir les négociations.C’est en continuant de montrer, de ma-nière unitaire, notre préoccupation pour l’avenir de la formation que nous pour-rons faire avancer les choses.

Pauline Le Clercq

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L’ enseignant de Paris n° 95 • Mai 2009

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Premier degré

L’audience à l’Inspection académique apporte quelques éclaircissements utiles

Le SE UNSA a été reçu par L’inspec-teur d’académie le mercredi 6 mai. La délégation était composée de Michel Delattre, Secrétaire Général Académique, Sylvie Bouchet, Se-crétaire Ecoles, Isabelle Cardron et Gilles Langlois

n Temps partielLe SE UNSA est intervenu pour demander à l’Inspecteur d’Acadé-mie que les enseignants du pre-mier degré puissent bénéficier du temps partiel à 80%. Jusqu’à présent il leur avait toujours été formulé une fin de non recevoir, invoquant l’intérêt du service.

Nous avons donc renouvelé notre pro-position afin que cette quotité puisse être mise en place. Les enseignants souhaitant en bénéficier travailleraient 3 jours hebdomadaires tout au long de l’année et reprendraient une activité à temps plein pendant 7 à 8 semaines, pé-riode au cours de laquelle les collègues concernés assureraient des remplace-ments de courte durée. Si l’IA accepte de mettre en place ce dispositif sur Pa-ris, cela permettrait d’une part, pour les collègues, de bénéficier d’un dispositif intéressant puisque payés 85,7% pour une quotité de service réalisée de 80%, d’autre part, à l’Administration de béné-ficier d’un abondement temporaire de son potentiel de remplacement dans des périodes où justement le remplacement est particulièrement tendu (période du début de l’année civile, période où le Rectorat ne peut plus recruter de listes complémentaires,…). L’IA s’est engagé à nous apporter une réponse rapidement.

n Hors classe 2009 Compte tenu des informations contradictoires sur un éventuel changement de barème pour l’accès à la hors classe, nous avons

souhaité connaître la position de l’IA. Il nous informe n’avoir pris aucun enga-gement vis-à-vis du SNE ; Pour lui, il est hors de question de modifier cette an-née, les Règles et Barèmes concernant la Hors Classe.

n Responsabilité des PE2Suite à la situation où des collègues sta-giaires PE2 s’étaient retrouvés en diffi-culté dans une école un jour de grève, et face aux informations contradictoires qu’ils avaient reçues, l’Inspecteur d’Aca-démie s’est engagé à rédiger prochaine-ment une circulaire afin de rappeler que des stagiaires ne pouvaient avoir seuls la responsabilité d’une école.

n Calendrier scolaireSur les questionnements multi-ples, l’Inspecteur d’Académie de Paris a rappelé que le calendrier parisien était calqué sur le calen-drier national.De ce fait que la sortie des classes aurait bien lieu le jeudi 2 juillet après la classe, le mercredi 1er juillet n’ étant pas tra-vaillé. Cette information devrait être

prochainement diffusée dans les écoles.Quant au report du 22 mai au 3juin, nous avons rappelé que les changements de calendrier devaient impérativement être présentés pour l’année en cours lors du CDEN de rentrée, au premier trimestre.

n Base élèves et GepiUne information devrait parvenir dans toutes les écoles très prochainement. Base Elève n’est à renseigner que pour les élèves entrants et sortants. La bas-cule ayant été faite automatiquement pour les autres niveaux de l’école.

Michel Delattre

Isabelle Cardron

Sylvie Bouchet

Gilles Langlois

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Syndicat des enseignants • SE- Unsa • Section de Paris

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Second degré

Collège et socle commun : quoi de neuf ?

Livrets de compétences et socle commun, des mots qui peuvent parfois susciter agacement et ir-ritation dans les salles de profs des collèges. Devant l’avalanche des questions à résoudre avec les élèves, une charge de travail supplémentaire n’est pas la bien-venue. Il est vrai que depuis 2005, le gouvernement n’a rien fait pour expliquer l’intérêt du socle commun, répondre aux besoins d’accompagnement, faciliter le travail en équipe et la méthode de validation par compéten-ces. Au contraire, sa politique de suppression de postes et de res-trictions d’heures, alliée à la dis-parition de la carte scolaire est à l’origine d’une méfiance accrue des personnels.C’est pourquoi le livre de Jean-Michel Zakhartchouk et Rolande Hatem inti-tulé « Travail par compétences et socle commun » tombe à pic pour relancer le nécessaire débat autour des conditions permettant dans les faits d’assurer la réussite de tous les élèves au collège. Le livre rend compte d’expériences de ter-rain couvrant toutes les disciplines. Les titres de chapitre, rédigés sous forme de question, annoncent des réponses pragmatiques, très loin du conformisme angélique et de la langue de bois : « tra-vailler par compétences, qu’est-ce que ça change vraiment ? », « les compéten-ces, est-ce la fin des disciplines ? », « se mettre d’accord dans un établissement, est-ce possible ? », « est-ce trop de travail ? », « Quel outil commun pour évaluer dans sa discipline ? », « que faire quand les compétences ne sont pas acquises ? », « comment articuler compétences, so-cle et programmes dans une classe »…

Travail par compétences et socle commun, Jean Michel Zakhartchouk et Rolande Hatem, CRAP-Cahiers pédagogiques et CRDP d’Amiens,

222 p. -17€.

DNB : demandez le rayon bricolage…

Comme chaque année, à pareille époque, le ministère de l’Educa-tion nationale présente à la com-munauté éducative le dernier avatar du brevet des collèges… Après la note de vie scolaire, la validation du B2i et du niveau A2 en langue vivante, la création des mentions et des bourses au mé-rite, le millésime 2009 fait la part belle au « sport ». Il propose de porter à deux le coefficient affec-té à la note d’EPS prise en compte pour le brevet. Une modification directement issue de la volonté présidentielle, et qui renvoie au temps pas si lointain où Nicolas Sarkozy se piquait de « faire du sport » et entendait en valoriser la pratique…Pour le SE-UNSA, cette proposition est inacceptable. Démagogique, elle est surtout totalement contradictoire avec la logique du socle commun, logique qui exclut les coefficients et autres sys-tèmes de pondération hiérarchisant les compétences. Que l’EPS soit fondamen-tale et contribue à l’acquisition des com-pétences du socle, c’est certain. Pour autant, elle y contribue autant que les

autres disciplines, ni plus, ni moins ! Le SE-UNSA a donc voté contre ce pro-jet de texte lors du dernier CSE, ce qui n’empêchera pas le ministère de l’appliquer dès la prochaine ses-sion…Sur le fond, le SE-UNSA est excédé de voir chaque an-née depuis 2002, date de l’annonce de la mise en place du « brevet unique », les bricolages

succéder aux bricolages sans qu’aucune discussion de fond sur le rôle, la place et la forme du DNB, examen de fin de sco-larité obligatoire, n’ait véritablement eu lieu.

Où vont les SEGPA ?

En discussion rue de Grenelle, un projet de circulaire sur les orien-tations pédagogiques des SEGPA. Si la spécificité des élèves qu’elles accueillent et l’objectif d’accès à une formation de niveau V sont réaffirmés, la référence omnipré-sente au socle commun paraît contradictoire avec les nouvelles grilles horaires qui cloisonnent désormais les savoirs… A cette occasion, le SE-UNSA a adressé un courrier au ministre pour pointer un certain nombre de points noirs relatifs la mise en œuvre de la politique des SEGPA dans les académies (articulation entre la CDA et la CDOEA, personnels insuffi-sants dans les CDOEA pour instruire cor-rectement les dossiers d’orientation en SEGPA, devenir des formations spécialisées, carte des forma-tions adaptées aux sortants de SEGPA…). De plus, le SE-UNSA a rappelé sa revendica-tion d’un service de 18 heu-res pour tous les enseignants de SEGPA.

Line Charpenet

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L’ enseignant de Paris n° 95 • Mai 2009

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Idées

Élitisme républicain ou École pour tousLe billet d’Hervé Lalle

Longtemps, la France s’est enor-gueillie d’un sys-tème scolaire qui permettait à cha-cun de poursui-vre des études en fonction de ses aptitudes et non de son milieu so-

cial. La réussite de quelques uns (Albert Camus, par exemple, et la figure tutélaire de Louis Germain son instituteur) masquait les cri-tiques de ceux, Pierre Bourdieu en tête, qui dénonçaient, dès le milieu des années 60, l’école qui « favorise les favorisés et défavorise les défavorisés ».

La querelle, plus récente, qui a opposé les pédagogues ou pé-dagogistes aux républicains ou conservateurs (terminologie qui indiquait le camp, retranché, dans lequel on pouvait se situer) fut ali-mentée par cette idée séduisante, de prime abord, d’un âge d’or où l’école aurait permis à tous d’ac-quérir les savoirs fondamentaux.Comme tous les mythes, celui-ci a façonné notre imaginaire répu-blicain, alimenté les discours sur le niveau qui baisse, les exigen-ces qui diminuent, l’instruction contre l’éducation….Dans leur dernier ouvrage, « l’éli-tisme républicain, l’école françai-se à l’épreuve des comparaisons internationales », les sociologues Establet et Baudelot dressent, sans complaisance, un portrait des forces et des faiblesses de no-

tre système éducatif, à la lumière des enquêtes PISA sur les compé-tences des jeunes de 15 ans des pays de l’OCDE.

« L’école est à l’image de la socié-té qui l’entoure, une société qui se pense plus juste et plus égali-taire que beaucoup d’autres alors qu’elle est restée, en pratique, éli-

tiste et inégalitaire. » écrivent ils.Taux de redoublement exponen-tiel et inefficace, 50 % des jeunes de 15 ans ne maîtrisant pas ou pas suffisamment les compéten-ces nécessaires à leur vie d’adulte, une élite trop restreinte pour af-fronter une économie mondiali-sée, l’influence décisive du patri-moine culturel des parents sur la réussite des enfants….Telles sont quelques unes des caractéristi-ques qui marquent le fonctionne-ment actuel de l’Ecole.

Tiraillée par une société qui lui demande, à la fois, d’accueillir tous les élèves et de créer des fi-lières de sélection qui reprodui-sent la ségrégation urbaine (ce

que l’économiste Eric Maurin ap-pelle « le ghetto français »), l’Ecole parvient, malgré tout, à former un nombre important de jeunes diplômés, même si elle demeure, encore, beaucoup trop hiérarchi-sée et sélective.Face à tous ces enjeux, l’une des chances de notre système réside dans la scolarisation des jeunes

enfants « propre à améliorer les per-formances, comme le montrent tous les suivis d’élèves. ». Et Baudelot et Establet, évoquant l’école ma-ternelle, de poursui-vre : « elle peut être no-tre Finlande, pourvu qu’on la maintienne ! »Or, les choix politi-ques actuels, tant en matière de formation que d’orientations générales, ignorent,

par mépris et méconnaissance, le rôle essentiel de cette école. Criti-quée, attaquée, malmenée, accu-sée de favoriser l’échec scolaire, l’école maternelle aurait besoin, avant tout, de la reconnaissance, sans ambiguïté, de sa spécificité. L’obligation de scolarité dès trois ans, que propose le SE-UNSA, se-rait de nature à la renforcer.

Conjuguer efficacité et justice du système éducatif est un défi qui engage l’ensemble de la société. A l’évidence, un nouveau pacte républicain serait nécessaire pour atteindre cet objectif.

L’école maternelle française pour-rait y avoir une place essentielle.

Christian Baudelot, avec Roger Establet, Auteur de L’élitisme républicain. L’école française à l’épreuve des comparaisons internationales, La République des idées / Seuil, 2009.

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Syndicat des enseignants • SE- Unsa • Section de Paris

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B u l l e t i n d ’ a d h é s i o n

OFFRE A NOS ADHÉRENTSMatchs d'improvisation théâtrale avec la ligue d'impro

Réductions pour le SE-UnsaLes soirées à 12 € au lieu de 18€ : 11, 18 et 25 mai

Au CABARET SAUVAGE Parc de la Villette - 59 bld Mac Donald, Paris 19ème Tous les lundis à 20h30. Le billet donne également accès à un championnat amateur en lever de rideau à 19h30 (match de 30 min).

La LIFI propose aussi des pistes pédagogiques à destinations des classes sur le théâtre (rencontres avec les artistes, travail sur le langage

théâtral, défis improvisés...).Réservez vos places en ligne. Seules les réservations arrivées avant les

10h du lundi choisi seront prises en compte.Les soirées à 12 € au lieu de 18€ : 11, 18 et 25 mai

5 équipes d’improvisateurs professionnels relève le défi du Trophée Pro09, sous le parrainage amical de François ROLLIN.

Une seule remportera le titre tant convoité !Les soirées à 15 € au lieu de 20€

> 20 avril 2009 MATCH D’IMPRO COUPE DE FRANCE DEMI-FINALE8 équipes professionnelles sont engagées dans une compétition nationale

pour remporter la coupe de France.Tension, combativité mais bien sur humour et bonne humeur

seront à coup sur au rendez vous.> 8 juin 2009 TROPHÉE PRO 2009 FINALE

5 équipes d’improvisateurs professionnels relève le défi du Trophée Pro09. Chaque histoire est unique, chaque spectacle est éphémère, LA LIGUE D’IMPRO vous donne rendez vous cette saison au Caba-

ret Sauvage pour des rencontres sportives, magiques, poétiques et pleines d’humour. > 15 juin 2009 ÉVÈNEMENT MATCH DE ÉTOILES

Ils ont brillé toute la saison, match après match, impro après impro.Les 8 joueurs les plus étoilés de la saison de la ligue d’impro se retrouvent pour un match événement.

Qui sera l’étoile des étoiles ?

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L’ enseignant de Paris n° 95 • Mai 2009

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Plus que jamais dans cette période de crise, l’ Éducation doit faire l’objet d’une prio-rité. Priorité qui permette de faire réussir tous les jeunes, d’élever le niveau de qualifi-cation, de développer formation initiale et continue, de former des citoyens. Plus qu’un coût, l’école constitue une chance pour l’avenir de notre pays.Le cri d’alerte que nous avons lancé à travers des milliers d’initiatives au cours de cette année scolaire est plus que ja-mais d’actualité.La préparation de la rentrée 2009 comme les réformes conduites à marche forcée,

le désengagement de l’État, la prépara-tion du budget 2010 comme l’appau-vrissement du service public et laïque d’Éducation risquent de provoquer de véritables régressions dans une société minée par les injustices et les inégalités.Au contraire, la crise que nous traversons appelle une politique éducative ambi-tieuse qui mobilise l’engagement des personnels, développe les initiatives des associations, construise de la confiance en mettant au cœur des choix la réussite de tous les jeunes.Les droits à l’Éducation sont encore à construire contre le mauvais film que représentent les choix éducatifs et bud-gétaires actuels.

Les organisations* réunies dans le col-lectif «Un pays, une école, notre avenir» vous appellent à les mettre à l’honneur dans chaque département du 11 au 19 mai en multipliant les initiatives de «re-mises de palmes « auxquelles participe-ront les représentants nationaux de nos organisations.Collectif L’ Éducation est notre avenir* UNSA Education - AFL - Cé - CEMEA - CRAP-Cahiers pédagogiques - EEDF - FAEN - FCPE - FEP-CFDT - FERC-CGT - FG-PEP - FIDL - FOEVEN - Les FRANCAS - FSU - GFEN - ICEM-pédagogie Freinet - JPA - La Ligue de l’Enseignement - Fédération Léo Lagrange - OCCE - SGEN-CFDT - SUD Edu-cation - UNEF - UNL

Temps fort

L’enseignant de Paris Journal de la section de Paris du SE-Unsa

69, rue du Faubourg Saint Martin 75010 ParisTél.: 01 44 52 82 00 - mel : [email protected]

http://sections.se-unsa.org/75/Directeur de la publication : Michel DelattreMise en page : Thierry FoulkesN° CPPAP : 0911 S 07642 - N° ISSN : 0982-5339Edition PDF

Festival du droit à l’ÉducationSemaine du 11 au 19 mai

Mardi 26 mai : nouvelle journée de mobilisation à l’appel de l’intersyndicale

Le 1er Mai 2009 a été une journée histo-rique tant en raison de l’unité des huit organisations syndicales, qu’en raison de l’ampleur de la mobilisation au tra-vers de plus de 280 rassemblements dans toute la France.

C’est pourquoi l’UNSA, la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, la CGT, FO, la FSU et SO-LIDAIRES appellent solennellement le

gouvernement et le patronat à prendre en compte l’ampleur de ces rassemble-ments qui expriment inquiétude, désar-roi et profond sentiment d’injustice.

Les huit organi-sations syndica-les appellent les salariés à faire du 26 mai 2009 une journée de mo-bilisations dé-centralisées dans des modalités diverses en fonc-tion des réalités locales et visant à la participation du plus grand nombre.Les huit organi-

sations syndicales appellent aussi à une grande journée de manifestations dans toute la France le 13 juin 2009.

Action interprofessionnelle

j’ adhère au SE-UNSA Les attestations fiscales vous parviendront le 11 mai au plus tard. Si vous n’avez pas reçu la vôtre après cette date, je vous remercie de contacter le 06.70.10.19.30 afin que nous procédions à un nouvel envoi. Angela Dumas - Trésoriè[email protected]