le syriaque

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Le Syriaque Syriaque ܝܐ ܣܘܪܝ[Suryâyâ] Parlée en Irak, Syrie, Liban, Tur quie Région Proche-Orient Nombre de locuteurs (3.000.000) Classification par famille - langues afro-asiatiques o - langues sémitiques - langues sémitiques centrales - syriaque Codes de langue ISO 639-2 syr ISO 639-3 syr IETF syr Le syriaque (syriaque: ܝܐ ܣܘܪܝ[Suryâyâ]) est une langue sémitique parlée au Proche-Orient, et qui appartient au groupe des langues araméennes. L'araméen ( תתתתת[Arâmît], ܪܡܝܐ ܐ[Ârâmâyâ]) existe au moins depuis le XII e siècle av. J.-C. et a évolué au cours des siècles. Le syriaque désigne des variantes d'araméen qui se sont répandues au début de l'ère chrétienne. Classification Diffusion

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Page 1: Le Syriaque

Le SyriaqueSyriaque

[Suryâyâ] ܣܘܪܝܝܐ

Parlée en Irak, Syrie, Liban, Turquie

Région Proche-Orient

Nombre de locuteurs (3.000.000)

Classification par famille

-  langues afro-asiatiqueso -  langues sémitiques -  langues sémitiques centrales

-  syriaque

Codes de langue

ISO 639-2 syr

ISO 639-3 syr

IETF syr

Le syriaque (syriaque: ܣܘܪܝܝܐ [Suryâyâ]) est une langue sémitique parlée au Proche-Orient, et qui

appartient au groupe des langues araméennes. L'araméen (ארמית [Arâmît], ܐܪܡܝܐ [Ârâmâyâ]) existe

au moins depuis le XII e siècle av. J.-C. et a évolué au cours des siècles. Le syriaque désigne des

variantes d'araméen qui se sont répandues au début de l'ère chrétienne.

Classification 

Diffusion 

Manuscrit du XI e siècle (Sinai) en alphabet syriaque, style Serto

Page 2: Le Syriaque

Au début du XXI e siècle, les dialectes syriaques sont parlés par environ400 000 personnes très

éparpillées géographiquement, mais on les retrouve principalement dans le sud-est de la Turquie et

dans le nord de l'Irak. On les trouve aussi dans de petites communautés au Liban,

en Syrie, Iran, Arménie,Géorgie et Azerbaïdjan qui parlent des dialectes syriaques souvent influencés

par les langues locales dominantes.

Le XX e siècle a vu l'apparition d'idéologies nationalistes parfois intolérantes qui ont grandement affecté

les communautés de langue syriaque. Du fait des problèmes politiques et religieux inhérents

au Moyen-Orient, l'usage de la langue syriaque, déjà réduit, a fortement reculé. La forte émigration qui

touche les chrétiens d'Orient fait qu'on retrouve depuis quelques décennies des communautés de

langue syriaque en Amérique du Nord, du Sud, ainsi qu'en Europe.

Histoire 

Araméen 

L'araméen apparaît en Syrie et en Mésopotamie, au moins dès le Ier millénaire avant notre ère. À partir

du XIIe siècle av. J.-C., des tribus araméennes venues du sud s'installent en Syrie et en Iraq.

Les Araméens n'ont jamais fondé d'empire unitaire, bien que diverses cité-états araméennes comme

celle de Damas, de Hamath (Hama en Syrie) et d'Arpad aient existé. La diffusion de l'araméen

provient du fait que cette langue est devenue officielle sous les empires assyrien,babylonien et

puis perse.

Puisqu'on trouvait des locuteurs de cette langue un peu partout dans le Moyen-Orient et qu'elle était

relativement facile à apprendre pour les peuples de langues sémitiques, l'araméen devint la lingua

franca du Moyen-Orient, sous une version relativement uniforme et très riche connue sous le nom

d'araméen impérial. L'araméen évince progressivement d'autres langues sémitiques comme

l'hébreu (VIe siècle av. J.-C. après l'exil de Babylone) et le phénicien (Ier siècle av. J.-C.) (le phénicien

survivra cependant hors du Moyen-Orient sous sa version punique).

Apparition du syriaque 

Le syriaque désigne un dialecte d'araméen oriental parlé à Édesse et qui s'est répandu après

l'apparition du christianisme. Le syriaque a donc pour origine l'araméen parlé en Mésopotamie.

L'évolution de ces dialectes peut être suivie en raison de leur influence sur l'araméen impérial à partir

du V e siècle av. J.-C. Après la conquête de la Syrie et de la Mésopotamie par Alexandre le Grand, le

syriaque et d'autres dialectes araméens commencent à être écrits en réaction à l'hellénisme dominant.

L'araméen reste cependant utilisé comme langue d'échange, même après l'introduction du grec. En ~

132, le royaume d'Osroène, fondé à Édesse, fait du dialecte local, le syriaque, la langue officielle du

royaume.

La plus vieille inscription retrouvée en syriaque ancien date de l'an 6 de notre ère. Son statut de

langue officielle fait que le syriaque possède un style et une grammaire relativement uniformes,

Page 3: Le Syriaque

contrairement aux autres dialectes d'araméen. Avec l'apparition du christianisme, le syriaque va

supplanter l'araméen impérial au début de notre ère comme version standard de l'araméen.

Le syriaque littéraire 

À partir du III e siècle, le syriaque devient la langue des chrétiens d'Édesse. La Bible est traduite en

syriaque (Bible Peshitta) et une riche littérature voit le jour. Éphrem, auteur chrétien prolifique

et docteur de l'Église, est une des figures les plus emblématiques de cette époque. C'est l'âge d'or de

la littérature syriaque avec de nombreuses œuvres originales, scientifiques, philosophiques,

théologiques, historiques (nombreuses chroniques) et liturgiques, et des traductions bibliques ou

autres. La généralisation de la Bible Peshitta (en syriaque) va favoriser l'extension du syriaque

parallèlement au christianisme.

Dès les premiers siècles, des controverses religieuses éclatent sur la nature du Christ (les querelles

christologiques). Beaucoup de syriaques fuient vers la Perse et la Mésopotamie pour échapper aux

persécutions byzantines. Des schismes successifs ont lieu entre les églises de langue syriaque. Pour

simplifier, les églises occidentales sont accusées d'adopter le monophysisme et les églises orientales

le nestorianisme(la réalité étant beaucoup plus nuancée). Ces doctrines sont elles-mêmes

considérées comme hérétiques par l'Église grecque orthodoxe et les églises syriaques sont

persécutées par l'Empire byzantin. La division orientale-occidentale va perdurer et le syriaque littéraire

va évoluer en deux variantes, qui diffèrent par certaines règles grammaticales et la typographie

utilisée. Après la conquête arabe au VII e siècle, le syriaque va perdre définitivement son rôle de langue

d'échange. L'usage de l'arabe se répand dans les villes et cantonne progressivement le syriaque dans

des contrées toujours plus reculées. Vers la fin du Moyen Âge, le syriaque commence à disparaître.

Le syriaque littéraire occidental est le langage des Églises suivantes :

Église maronite

Église catholique syriaque

Église syriaque orthodoxe

Église catholique syro-malankare

Église syro-malankare orthodoxe

Église malabare indépendante

Église malankare orthodoxe

Église malankare Mar Thoma

Le syriaque littéraire oriental est le langage des églises suivantes :

Église catholique chaldéenne

Église catholique syro-malabare

Église malabare orthodoxe

Église apostolique assyrienne de l'Orient

Page 4: Le Syriaque

Périodes 

Araméen ancien (~ 1100 à 200) : la mention la plus ancienne retrouvée date du XIIe siècle av.

J.-C.. (les périodes suivantes ne sont pas exhaustives).

XIIe siècle av. J.-C. : première mention connue des tribus araméennes. Les tribus

araméennes venues du sud se répandent en Orient.

VIIIe siècle av. J.-C. : l'Empire assyrien fait de l'araméen une langue officielle, la

répandant dans l'ensemble du Croissant fertile. Par la suite, l'Empire babylonien fera de

même, transformant l'araméen en lingua franca du Moyen-Orient. La langue se répand dans

tout l'Orient mais perd de son homogénéité.

VIe siècle av. J.-C. : Araméen biblique ou Araméen impérial (VIe siècle av. J.-C.) adopté

par les Hébreux suite à leur captivité à Babylone. L'araméen va progressivement remplacer

l'hébreu comme langue parlée des Juifs. Une partie de la Bible juive est donc écrite en

araméen (les Juifs cessent d'utiliser l'alphabet phénicien : au IVe siècle, ils adoptent l'alphabet

hébreu actuel qui provient de l'alphabet araméen).

VIe siècle av. J.-C. : le roi Cyrus II de la dynastie perse

des Achéménides vainc Babylone (~ 538) et libère les Hébreux (~ 537). En ~ 500,Darius

Ier formalise l'araméen et en fait la langue officielle dans la partie orientale de l'Empire perse.

L'araméen de Jésus dit araméen palestinien

Syriaque littéraire ou syriaque d'église (Kthâbânâyâ - syriaque littéraire), (200 à 1200

environ) : c'est l'araméen utilisé à Édesse (devenu Urfaen Turquie) au début de notre ère et

formalisé à partir du III e siècle. Utilisé pour la traduction de la Bible dite peshitta. Le syriaque s'est

répandu en Orient avec le christianisme. Avec le temps, il s'est décliné en deux variantes :

Syriaque intermédiaire occidental : utilisé notamment par l'Église maronite, l'Église

syriaque orthodoxe, Église syriaque-catholique .

Syriaque intermédiaire oriental : utilisé notamment par l'Église chaldéenne ou

assyrienne-catholique, l'Église assyrienne et lesmandéens.

Syriaque moderne : comprend toute une série de langues vernaculaires après 1200. Seul le

syriaque classique étant écrit, la plupart de ces langues ont évolué ou disparu sans qu'on en ait la

trace.

Syriaque moderne (parlé) occidental

Néo-araméen occidental : éteint au Liban depuis la fin du XVIII e siècle, encore

parlé dans quelques villages de l'anti-Liban syrien autour de Maaloula (15 000 personnes)

Turoyo et Mlahso : (quasi-éteint) en Turquie

Syriaque moderne (parlé) oriental

Néo-araméen chaldéen et néo-araméen néo-assyrien en Iraq, Turquie et

Arménie.

La Bible syriaque 

Page 5: Le Syriaque

La sixième béatitude (Matthieu 5:8) d'une bible en syriaque oriental (peshitta).

Tuvayhon l'aylên dadkên blebhon: dhenon nehzon l'alâhâ.

'Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu !'

Une des plus anciennes versions connues duNouveau Testament est écrite en syriaque (Bible

dite peshittô ou peshitta, toujours en usage dans certaines églises orientales). Elle a été traduite à

partir de la version grecque écrite en koinè, la plus ancienne qui soit connue. Une controverse existe à

propos de la langue originale du Nouveau Testament. Une partie des spécialistes pensent que la

version grecque du Nouveau Testament provient de la traduction de textes syriaques/araméens

antérieurs. La majorité des spécialistes pensent que la première version écrite du Nouveau Testament

a directement été rédigée en grec. À noter que, même dans la version grecque, il existe des phrases

araméennes éparpillées dans le texte, particulièrement des phrases prononcées par Jésus et

conservées dans la version originale pour des raisons religieuses. Il est cependant certain que Jésus

a prêché dans la langue du peuple qui était l'araméen palestinien.

Avec l'hébreu, le grec et le latin, le syriaque et l'araméen sont une des langues majeures du

christianisme.

L'écriture syriaque 

Page 6: Le Syriaque

Manuscrit syriaque du monastère Sainte-Catherine (Sinai) en styleestrangelâ (IXe siècle)

Le syriaque s'écrit de droite à gauche et, comme pour les autres langues sémitiques, son alphabet est

dérivé de l'alphabet phénicien. L'alphabet syriaque se compose de 22 lettres qui peuvent être liées ou

non selon leur position dans le mot. Il existe trois formes principales de typographies :

Le style estrangelâ (provient de la description grecque de cette

typographie, στρογγυλη, strongylê, 'arrondi'). Cette typographie est tombée en désuétude, mais

elle est souvent utilisée par les spécialistes. Les voyelles peuvent être indiquées par de petits

signes.

Le syriaque occidental est le plus souvent écrit avec une typographiesertâ ('ligne'). C'est une

simplification du style estrangelâ. Les voyelles sont indiquées par un système diacritique dérivé

des voyelles grecques.

Page 7: Le Syriaque

Le syriaque oriental est écrit en utilisant le style madnhâyâ (de l'est, 'oriental'). On l'appelle

parfois nestorien parce qu'on considérait que les syriaques de l'est (à tort) suivaient les idées

de Nestorius. Il est plus proche de estrangelâ que le serta. Les voyelles sont indiquées grâce à

autre système diacritique, à savoir des points autour des consonnes, similaire à l'arabe.

Quand l'arabe a commencé à s'imposer dans le Croissant fertile, les chrétiens ont commencé par

écrire l'arabe avec des caractères syriaques. Ces écrits sont appelés Karshuni ou Garshuni.

L'alphabet arabe quant à lui dérive d'une forme d'araméen appelé nabatéen utilisé dans la région

dePétra.

Le syriaque contemporain 

Le syriaque a beaucoup souffert de son statut de langue minoritaire et de la montée des idéologies

nationalistes au Moyen-Orient. Une grande partie des syriaques du Nord de la Syrie (devenu turque

après annexion au début du XXe siècle) sont morts avec les Arméniens durant le génocide de 1915 et

la communauté syriaque est toujours l'objet de mesures vexatoires sur le sol turc .

Ils ont été diversement réprimés en Irak, particulièrement durant les années 1930. Une partie

importante des communautés de langue syriaque a quitté la région et les émigrés se sont établis dans

divers pays occidentaux. La montée de l'islam politique ces dernières années a amplifié le mouvement

d'émigration. Plus récemment, la guerre d'Irak (2003) qui a abouti à une anarchie de fait a entraîné

une recrudescence des attaques à motivation religieuse.

Récemment, un effort a été fait pour écrire les dialectes parlés et les doter d'une grammaire, entre

autres pour tenter de pallier la disparition de ces langues devenues extrêmement fragiles. En Suède,

une communauté parlant le syriaque oriental s'est constituée et la loi suédoise impose l'enseignement

de la langue d'origine. Une timide littérature y a vu donc le jour.

L'usage veut qu'on qualifie les peuples parlant le syriaque occidental de syriens, car cette langue était

celle qui était parlée en Syrie avant la conquête arabe. Mais ces peuples sont qualifiés de Syriaques

de par le fait qu'en Arabe il est distingué "Suryan" signifiant les membres de l'Église de Syrie , et

"Souri" signifiant les citoyens de la Syrie . Le terme Syriaque est donc là pour rappeler la spécificité

syrienne de cette langue . (Nous parlons ici de la Syrie antique et non de la Syrie actuelle)

Les locuteurs du syriaque oriental sont appelés chaldéens ou assyriens, du nom de leurs églises.

Références 

Robert Alaux, Les derniers Assyriens, Paris, [2003], documentaire de 52 minutes évoquant

l'histoire de la langue syriaque.

F. Briquel-Chatonnet, M. Debié, A. Desreumaux, Les Inscriptions syriaques, Études syriaques

1, Paris, Geuthner, 2004.

Page 8: Le Syriaque

M. Debié, A. Desreumaux, C. Jullien, F. Jullien, Les Apocryphes syriaques, Études syriaques

2, Paris, Geuthner, 2005.

F. Cassingena, I. Jurasz, Les Liturgies syriaques, Études syriaques 3, Paris, Geuthner, 2006.

L. Costaz, Grammaire syriaque, 2e édition, Imprimerie Catholique, Beyrouth.

Alphonse Mingana, Mshiha-Zkha, Yohannun Bar-Penkaya, Sources syriaques, Harrassowitz,

1908, 475pp.

AraméenAraméen

Ārāmiya آرامية ,Ārāmāyâ ܐܪܡܝܐ ,Arāmît ארמית

Parlée en  Arménie,   Azerbaïdjan,   Iran,   Irak,   Israël,   Gé

orgie,   Liban,   Russie,   Syrie,   Turquie,   Brésil

Nombre de

locuteurs445 000[réf. nécessaire]

Classification par famille

-  langues afro-asiatiqueso -  langues sémitiques -  langues sémitiques centrales

-  araméen

Échantillon

Texte du Notre Père

ܐܒܘܢ

ܕܒܫܡܝܐ ܐܒܘܢ

ܫܡܟ ܢܬܩܕܫ

ܡܠܟܘܬܟ ܬܐܬܐ

ܨܒܝܢܟ ܢܗܘܐ

ܒܐܪܥܐ ܐܦ ܕܒܫܡܝܐ ܐܝܟܢܐ

ܝܘܡܢܐ ܕܣܘܢܩܢܢ ܠܚܡܐ ܠܢ ܗܒ

ܢ ܠܢ ܘܫܒܘܩ ܚܘܒܝ*

ܢ ܫܒܩܢ ܚܢܢ ܕܐܦ ܐܝܟܢܐ ܠܚܝܒܝ*

ܠܢܣܝܘܢܐ ܬܥܠܢ ܘܠܐ

ܒܝܫܐ ܡܢ ܦܨܢ ܐܠܐ

ܡܠܟܘܬܐ ܗܝ ܕܕܝܠܟ ܡܛܠ

Page 9: Le Syriaque

ܥܠܡܝܢ ܠܥܠܡ ܘܬܫܒܘܚܬܐ ܘܚܝܠܐ

ܐܡܝܢ܀

Stèle portant une dédicace en araméen au dieu Salm, V e siècle av. J.-C., trouvée à Teima, Arabie

L’araméen 1 est aujourd'hui considéré comme faisant partie d'un groupe de langues et

dialectes sémitiques, de la famille des langues afro-asiatiques.

Au VI e siècle av. J.-C., l'araméen était la langue administrative de l'Empire perse. DuIII e siècle av. J.-

C. jusqu'à 650 apr. J.-C., c'était la principale langue écrite du Proche-Orient. Elle a donné son nom à

l'alphabet araméen avec lequel elle était écrite. L'araméen pouvait servir de lingua franca2.

Une des plus grandes collections de textes en araméen achéménide, au nombre de 500 environ, est

celle des tablettes des fortifications de Persépolis3,4.

Groupe 

Les trois groupes dialectaux actuels sont :

le néo-araméen occidental (syriaque occidental), parlé par quelques milliers de locuteurs de

trois villages syriens de l'Anti-Liban (dont Maaloula), et probablement par certaines familles de la

diaspora dans les villes syriennes et libanaises et en Amérique;

le néo-araméen oriental (néo-syriaque, syriaque vulgaire), qui compterait des centaines de

milliers de locuteurs particulièrement dans le nord de l'Irak appelé "Soureth" , dans le Caucase et

dans la diaspora (Europe, Amériques, Australie), membres de diverses églises chrétiennes

orientales (voir Assyriens), Juifs targoumis (ou Juifs kurdes, voirLishán didán et Judæo-Aramaic

language) ou Mandéens.

le néo-araméen central parlé par quelques milliers de locuteurs des villages du Tour

Abdindialecte Turoyo [1] . Aussi, en Syrie dans la province d'Al-Hasakah et en diaspora

particulièrement en Suède.

Page 10: Le Syriaque

L'arabe a emprunté de nombreux mots à l'araméen.

Propagation 

Les papyrus araméens d’Éléphantine, témoins de la vie d'une communauté juive en Égypte à l'époque

achéménide, constituent un autre important corpus de textes.

Communauté juive 

Le Livre de Daniel et le Livre d'Esdras sont écrits en partie en araméen.

Parmi les manuscrits de Qumran, une centaine est constituée de textes rédigés en araméen,

notamment des traductions de la Bible (targoums)5.

Le Targoum Onkelos, attribué traditionnellement à Onkelos le Prosélyte, est la traduction officielle de

la Torah utilisée par la communauté juive de Babylone. L'araméen était également la langue

employée par les rabbins qui ont participé à l'écriture du Talmud de Babylone. Langue dans laquelle

les deux Talmuds furent rédigés intégralement. Seule la Mishna est rédigée en hébreu. Ainsi un

étudiant talmudique digne de ce nom a souvent de meilleures connaissances en araméen qu'en

hébreu moderne.

Époque de Jésus 

L'araméen était la langue usuelle de la Palestine du temps de Jésus de Nazareth et le resta dans

toute la région puisque Mani prêchait en araméen.

On estime que Jésus de Nazareth a prêché en araméen.6

Une phrase attribuée à Jésus, « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » est rapportée

par une transcription différente dans l'évangile selon Marc et l'évangile selon Matthieu.

Le texte de Westcott-Hort rend cette citation ainsi :

Dans Matthieu 27:46 : « ελωι ελωι λεμα σαβαχθανι7 » (« elôi, elôi, lema sabachthani »).

Dans Marc 15:34 : « ελωι ελωι λαμα σαβαχθανι8 » (« elôi, elôi, lama sabachthani »).

Le Codex Bezae, les versions du Stephanus New Testament (1550) et Scrivener New

Testament (1894) donnent une autre version de Matthieu 27:46 : « ηλι ηλι λαμα σαβαχθανι 9 » (« êli,

êli, lama sabachthani »). Cette transcription en grec du passage de Matthieu, ηλι, est plus proche de

l'hébreu officiel de l'époque.

La TOB met en note sur les deux versets qu'il s'agit d'une citation en araméen de Psaumes 22:2 (en

hébreu, י qנ sת tק vב tה ש sמ sי ל qל י א} qל Eli, Eli, lama chivaktani). La Bible de Jérusalem met en note sur le ?  א}

verset de Marc 15:34 : « Jésus a dû prononcer en araméen, Élahî, transcrit Élôï, peut-être sous

l'influence de l'hébreu Élohim. » Ces deux traductions transcrivent Éli (Eli) pour Matthieu, et Élôï (Eloï)

pour Marc.

Page 11: Le Syriaque

Moyen Âge 

Le Zohar, livre ésotérique juif écrit en Espagne au XIII e siècle, est rédigé en araméen.

De nos jours 

Traitement de texte 

Le premier logiciel de traitement de texte en langue araméenne a été élaboré en 1986-1987

au Koweït par Sunil Sivanand, un jeune professionnel des technologies de l'information qui est

maintenant directeur général et ingénieur en chef chez Acette, une société implantée àDubaï. Le

projet avait été parrainé par Daniel Benjamin, qui était à la tête d'un groupe de personnes qui

s'efforcent de préserver et de faire revivre la langue araméenne.

Notes 

1. ↑ Cette langue a été connue sous plusieurs noms au cours des siècles. Selon l'Encyclopédie ou Dictionnaire

raisonné des sciences, arts et des métiers [archive], « la langue syriaque, appellée en divers tems, langue

chaldéenne ou babyloniene, araméene, assyriene, fut encore nommée hébraïque, non qu'on la confondît avec

l'ancien hébreu, mais parce qu'elle étoit devenue la langue vulgaire des Juifs, depuis leur retour de la captivité

de Babylone, & qu'elle l'étoit encore du tems de Jesus - Christ ».

2. ↑ « Aramaic language » dans l'Encyclopædia Britannica, version en ligne consultable au 4 novembre 2009.

3. ↑ John A. Matthew Stolper, What are the Persepolis Fortification Tablets?, The Oriental Studies News & Notes,

hiver 2007, pp. 6-9, transcrit sur le site Persepolis Archive Project [archive] , consulté le 12 février 2007

4. ↑ Ces textes ont été édités par R. A. Bowman sous le titre : Aramaic Ritual Texts from Persepolis, Oriental

Institute Publications, volume XCI, University of Chicago Press, 1970, (ISBN 0-226-62194-4)

5. ↑ Ursula Schattner-Rieser, Textes araméens de la mer Morte. Édition bilingue, vocalisée et commentée,

Safran, Bruxelles, 2005 (ISBN 2-87457-001-X) présentation de l'éditeur [archive], consultée le 14 février 2007

6. ↑ Black, M., An Aramaic Approach to the Gospels and Acts. 3rd Ed., Hendrickson Publishers, 1967. Burney, C.

F., The Aramaic Origin of the Fourth Gospel, Oxford at the Clarendon Press, 1922. Casey, M., The Aramaic

Sources of Marks' Gospel, Cambridge University Press, 1998. Casey, M., An Aramaic Approach to Q,

Cambridge University Press, 2002. Zimmermann, F., The Aramaic Origin of the Four Gospels, Ktav Publishing

House, 1979.

7. ↑ Matthieu 27:46 [archive] sur BibleGateway.com [archive]

8. ↑ Marc 15:34 [archive] sur BibleGateway.com [archive]

9. ↑ Matthieu 27:46 d'après le Stephanus New Testament [archive] et le Scrivener New

Testament [archive] sur BibleGateway.com [archive]

Alphabet araméen

Page 12: Le Syriaque

Araméen

Un livre du XI e siècle en serto araméen

Caractéristiques

Type Abjad

Langue(s) Araméen, hébreu, syriaque,mandéen

Historique

Époque 600 av. J.-C. - 600 ap. J.-C.

Système(s)parent(s) Protocananéen

 Phénicien

  Araméen

Système(s)dérivé(s)

Hébreu, nabatéen, syriaque,palmyrénien, mandéen, brahmi,pehlevi

Le premier alphabet araméen était fondé sur l'alphabet phénicien. Progressivement, l'araméen

développa son propre style d'écriture plus « carrée ». Les Hébreux et autres peuples

de Canaan utilisèrent cet alphabet pour écrire leurs propres langues. Il est depuis devenu ce que nous

appelons aujourd'hui l'alphabet hébreu.

L'autre principale écriture de l'araméen fut développée plus tard : il s'agit de l'alphabet syriaque (dans

lequel est écrit le livre en illustration ci-contre).

Une version très modifiée de l'alphabet araméen, l'alphabet mandéen, fut utilisé par lesMandéens.

En plus de ces écritures, beaucoup de variantes de cet alphabet étaient utilisées : lenabatéen à Pétra,

le palmyrénien à Palmyre.

Page 13: Le Syriaque

L'alphabet araméen impérial 

De par son format, cet alphabet est communément appelé « alphabet carré ».

Nom Lettre Prononciation

Alef א ' [ʾʔ] guttural

Bet ב b

Guimel, Ghimel ג / ג g (g dur), gh (r français)

Dalet ד / ד d (appuyé ou dd), dh (léger ou d)

He ה h guttural

Vav ו / ו / ו ū (ou), ō, v

Zayn ז z

Ḥet ח ḥ guttural

Ṭet ט ṭ emphatique

Yōd י y; ī, ē

Kaf, Khaf ך / כ /

כk, kh

Lamed ל l

Mem ם / מ m

Nun ן / נ n

Samekh ס s léger

'Ayin ע ʿ [ʿʕ] guttural

Peh, Feh ף / פ /

פp, f

Page 15: Le Syriaque

Encodage

Unicode U+0700 à U+074F

ISO 15924 Syrc

L’alphabet syriaque est utilisé pour écrire le syriaque. Il est très proche des autres alphabets utilisés

pour noter les langues sémitiques.

Le syriaque, comme l'arabe ou l'hébreu, est écrit de droite à gauche. C'est une écriture cursive, avec

quelques lettres rattachées les unes aux autres. L'alphabet comporte 22 lettres, qui sont toutes des

consonnes. Le son des voyelles doit être connu du lecteur ou précisé par l'usage de diacritiques.

Cependant, les voyelles sont globalement les mêmes, ainsi 'âlaph représente presque tout le temps

un coup de glotte, mais il peut également indiquer une voyelle au début d'un mot. La lettre waw est

techniquement un w, mais peut aussi représenter les voyelles o et u. De la même manière, la lettre

yôdh représente la consonne y, mais également les voyelles i et e.

Formes de l'alphabet syriaque 

Il y a trois versions principales de l'alphabet syriaque. La plus ancienne est l’estrangelâ (le nom vient

du grec στρογγυλη / strongylê, 'arrondi'). Bien que l'estrangelâ ne soit plus utilisé comme écriture

principale, il est encore présent dans certaines publications universitaires (par exemple celles de

l'université de Leiden), dans les titres et inscriptions.

Le dialecte syriaque parlé à l'ouest est généralement écrit sous la forme sertâ ('linéaire') de l'alphabet.

La plupart des lettres sont évidemment tirées de l'estrangelâ, mais ont été épurées et simplifiées.

Cette écriture possède généralement de nombreuses diacritiques permettant de lire les voyelles, qui

sont de petites voyelles grecques au-dessus ou au-dessous de la lettre : Α (alpha majuscule)

représente a, α (alpha minuscule) représente â (prononcé comme un o), ε (epsilon)

représente e et ê, Ι (iota majuscule) représente î, et un symbole combiné à partir de Υ (upsilon

majuscule) et ο (omicron minuscule) représente û.

Le dialecte est-syriaque est écrit à l'aide de la forme madnhâyâ de l'alphabet, parfois

appeléenestorien par amalgame avec l'écriture des chrétiens de Perse. L'écriture de l'est est plus

proche encore de l'estrangelâ. Elle utilise un système de points au-dessus ou au-dessous des lettres

pour noter les voyelles.

Quand l'arabe devint la langue dominante, l'alphabet syriaque fut utilisé pour noter des textes arabes,

ce sont les Karshuni ou Garshuni.

Ecriture estrangelâ 

Page 17: Le Syriaque

Syriac en Unicode 

La rangée Unicode du syriaque va de U+0700 à U+074F.

    0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 A B C D E F

700   ܀ ܁ ܂ ܃ ܄ ܅ ܆ ܇ ܈ ܉ ܊ ܋ ܌ ܍ 710 ܐ  Oܒ ܓ ܔ ܕ ܗܖ ܘ ܙ ܜܛܚ ܝ ܟܞ

720   ܡܠ ܢ ܣ ܤ ܧܦܥ ܩܨ ܪ ܫ ܮܭܬ ܯ

730   O O [O O O O O O O O O O O O O O

740   O O O O O O O O O O O ݍݎ

Assyrie

Taureau androcéphale ailé gardien du palais de Sargon IIà Dur-Sharrukin, en Assyrie, musée du Louvre.

L'Assyrie est un ancien empire du nord de la Mésopotamie, dont la capitale fut d'abord la ville

d'Assur, puis en 879, Kalkhu, et en 745, Ninive, sur le Tigre. L'Assyrie contrôlait des territoires qui

s'étendent sur quatre pays actuels : Syrie, Turquie, Iran et Irak. Pour les Assyriens d'aujourd'hui, voir

l'article Assyriens.

Histoire 

Page 18: Le Syriaque

Carte de l'empire néo-assyrien.

L'histoire de l'Assyrie se résume en trois périodes principales :

Période paléo-assyrienne (?- début XV e siècle av. J.-C.)

Période médio-assyrienne (1365–911 av. J.-C.)

Période néo-assyrienne (911–609 av. J.-C.)

Durant la première période, le territoire assyrien est confiné aux alentours de la cité d'Assur. Cette

phase est en fait surtout connue par l'abondante documentationcunéiforme retrouvée dans la ville

de Kanesh, l'antique Kültepe, en Cappadoce, constituée par la correspondance de marchands d'Assur

qui y avaient établi un comptoir commercial. Politiquement, Assur est une puissance de faible

envergure. Vers 1800, elle tombe sous la coupe de Samsi-Addu, roi d'Ekallatum, puis sous celle

d'Hammourabi de Babylone, puis retrouve son indépendance avant d'être soumise par les

rois hourrites du Mitanni.

Le royaume assyrien connaît sa première expansion quand Assur-uballit Ier se libère de la domination

du Mitanni au milieu du XIV e siècle av. J.-C., et constitue un puissant royaume qui fait jeu égal avec

ses grands voisins, Babylone et les Hittites. Cette première période connaît son apogée sous les

roisSalmanazar Ier et Tukulti-Ninurta Ier, avant que le royaume ne périclite après un dernier sursaut

sous le règne de Teglath-Phalasar Ier, face à la pression exercée par les Araméens.

La dynastie assyrienne, bien que considérablement affaiblie, réussit à garder le pouvoir en Assyrie

même, qui constitue la base de départ d'une reconquête entamée à la fin du X e siècle av. J.-C. Sans

rival à sa taille, l'Assyrie domine politiquement tout le Proche-Orient dans le courant duIX e siècle av. J.-

C., avant de connaître une période de faiblesse durant la première moitié du VIII e siècle av. J.-C. À

partir de Teglath-Phalasar III, les rois assyriens vont restructurer leur empire, qui connaît alors une

expansion sans précédent. Sous les grands rois sargonides, Sargon

Page 19: Le Syriaque

II,Sennacherib, Assarhaddon et Assurbanipal, les frontières de l'empire sont repoussées

jusqu'en Anatolie, en Égypte et en Élam dans le courant du VII e siècle av. J.-C.

Malgré cette invincibilité apparente, l'Assyrie est sans doute un royaume épuisé par toutes ces

conquêtes et assez instable. Une révolte survient à l'intérieur de la dynastie assyrienne après la mort

d'Assurbanipal en 627, dont profitent Babylone et les Mèdes, qui abattent l'empire assyrien après de

longues années de lutte, entre 625 et 609.

Organisation politique 

Le roi Assurbanipal en train d'exercer l'une des activités favorites des souverains assyriens, la chasse.

Article détaillé : Organisation politique de l'Assyrie.

L'Assyrie est dirigée par un roi, qui est en fait considéré comme le représentant terrestre du

dieu Assur, véritable maître du royaume et de ses habitants. Cela n'a pas empêché les Assyriens de

pousser l'exaltation de la figure royale à l'extrême quand leur empire a connu son apogée, ce qui

tranche avec le pouvoir limité que paraît avoir eu le roi à l'époque paléo-assyrienne.

La noblesse assyrienne a toujours encadré le roi dans l'expansion militaire du royaume, à laquelle elle

a activement participé, et dont elle a tiré de grands bénéfices. Elle a parfois pu constituer une menace

pour le souverain parfois débordé par les ambitions des grands du royaume, avant que les Sargonides

ne réussissent à juguler ces tentatives.

L'emprise territoriale du royaume assyrien se bâtit à l'époque médio-assyrienne autour de sortes de

grands centres provinciaux visant à dominer les territoires nouvellement conquis, essentiellement en

Haute-Mésopotamie occidentale. À l'époque néo-assyrienne, la première phase de conquête se fait

souvent de manière brutale, mais les Assyriens se contentent de laisser des souverains vassaux dans

les territoires soumis, avec qui ils sont liés par un traité. À partir de Teglath-Phalasar III, on procède à

l'annexion pure et simple des territoires rebelles, qui passent sous contrôle direct, après l'élimination

ou le ralliement des élites locales.

L’armée 

Page 20: Le Syriaque

Bas-relief représentant le siège du ville par l'armée assyrienne sousTeglath-Phalasar III.

L'armée assyrienne devient une puissance sur laquelle il faut compter à partir du règne d'Assur-uballit

Ier. Au XIIIe siècle, les Assyriens remportent de grandes victoires contre les Babyloniens et les Hittites,

ce qui indique qu'ils ont sans doute dès cette période la meilleure armée du Proche-Orient. C'est

pourtant la période néo-assyrienne qui reste celle durant laquelle l'armée de ce royaume est devenue

une véritable machine remportant victoire sur victoire, au point de se tailler un empire d'une ampleur

jamais atteinte auparavant.

archers assyriens, détail d'un bas-relief assyrien du VII e siècle av. J.-C.représentant la prise de Lakish en 701

Les Assyriens ont mis au point à partir du IXe siècle une armée très bien organisée, très entraînée (les

campagnes étant annuelles), encadrée par des troupes d'élite constituées par la noblesse du

royaume. La cavalerie se développe, même si les fantassins restent la base. Si une grande partie des

troupes reste constituée de conscrits, les Assyriens mettent en place une armée de métier.

La glorification des actions militaires a été poussée très loin à cette période, et les Assyriens ont laissé

l'image d'une nation prédatrice, relatée par la Bible et ainsi que par les inscriptions de leurs souverains

et des bas-reliefs de leurs palais vantant leurs victoires militaires et la terrible répression s'abattant sur

les vaincus (massacres, déportations).

Société 

La société assyrienne est scindée en deux groupes : libres et non-libres. Des divisions existent au

sein de ces deux ensembles. Les hommes libres sont divisées en deux groupes par les Lois

assyriennes : amēlu (« homme ») et aššurayu (« Assyrien »), les premiers ayant une condition plus

Page 21: Le Syriaque

honorable que les seconds. La nature exacte des deux ensembles reste débattue. Ce qui est clair,

c'est que l’entourage du roi dispose de la position la plus élevée, tandis qu’après se trouvent plusieurs

autres groupes, définis surtout par leur niveau économique, allant des personnes ayant un niveau

assez aisé jusqu’aux dépendants travaillant pour le compte d’un grand organisme (temple, palais), ou

sur le domaine d’un notable. Les esclaves sont également un groupe hétérogène : on trouve les

esclaves domestiques, des artisans, des esclaves de grand domaine agricole, et aussi ceux dont les

conditions de vie sont les moins enviables, chargés des grands travaux et aménagements pour le

compte du roi.

Économie 

Agriculture 

L'Assyrie est située en zone d'agriculture sèche, ne nécessitant pas l'irrigation, bien que celle-ci soit

pratiquée pour augmenter les rendements ou limiter le stress hydrique. La production de base est la

culture céréalière, et on trouvait aussi des zones de cultures maraîchères, notamment aux abords des

cités, et aussi arboricoles. La viticulture, qui est d'un très bon rapport, est également pratiquée sur les

terres des grands propriétaires.

Les champs étaient généralement divisés en deux ensembles distincts : des terres communes, et des

grandes propriétés contrôlées par le pouvoir royal, qui pouvait les redistribuer à des temples ou bien à

des fonctionnaires royaux. À l'époque des grandes conquêtes médio-assyriennes, et surtout néo-

assyriennes, les dignitaires de la cour assyrienne ont pu se constituer de très grands domaines

agricoles, souvent constitués de parcelles se trouvant sur divers terroirs. Le pouvoir royal prend

néanmoins un poids de plus en plus grand dans la première moitié du Ier millénaire, de même qu'un

nombre restreint de grands nobles. Les domaines peuvent changer de mains avec les paysans qui les

exploitent, sans pour autant que ceux-ci ne soient considérés comme des esclaves.

Généralement, la situation des petits exploitants assyriens est précaire. Les crises de subsistances

sont fréquentes, et peuvent déboucher sur des disettes et des famines. L'endettement paysan est

également important, et la pratique courante de l'antichrèse fait que les moins riches perdent souvent

leurs terres au profit des notables qui sont leurs créanciers. On comprend donc que la couche basse

de la population subisse de plein fouet les périodes troublées et également la conscription militaire à

l'époque néo-assyrienne, entraînant un dépeuplement qui peut expliquer la chute de l'Empire

assyrien.

L'élevage est également attesté en Assyrie. De nombreuses tribus de semi-nomades pratiquent le

pastoralisme depuis des temps reculés. Les grands troupeaux peuvent relever des grands

organismes, mais aussi de personnes privées. Les petits exploitants disposaient de quelques bêtes.

Artisanat 

L'artisanat est uniquement documenté dans le cadre urbain. Pour l'époque paléo-assyrienne, on

dispose d'informations sur la production textile effectuée dans des ateliers d'Assur, dans le but de les

Page 22: Le Syriaque

exporter en Anatolie. Il s'agit là d'industries privées. Mais la majeure partie de la production artisanale

se faisait dans le cadre des grands organismes, le temple et surtout le palais. Les artisans sont payés

par des rations. À l'époque néo-assyrienne est mis au point un système permettant à l'artisan de se

procurer auprès du palais la matière première dont il a besoin contre une somme en argent.

Commerce 

À l'époque paléo-assyrienne, la ville d'Assur est avant tout une puissante ville marchande. Les

marchands assyriens entretiennent un commerce à longue distance avec la Cappadoce, qui peut être

très fructueux puisqu'au cours d'un voyage aller-retour on triplait en moyenne sa mise de départ. On

sécurisait les routes en passant des accords avec les royaumes se situant sur les axes commerciaux.

En Cappadoce même, le commerce était organisé autour d'un centre principal, Kanesh, où a été

retrouvé un lot de plus de 20000 fragments de tablettes cunéiformes, qui mettent au jour toute

l'organisation de ce commerce. Les Assyriens acheminaient en Anatolie de l'étain venu d'Iran, mais

aussi des textiles confectionnés à Assur, et ils s'y procuraient divers métaux, avant tout le cuivre, qui

avec l'étain servait à la fabrication d'ojets en bronze. Les marchands assyriens pouvaient organiser

divers types d'associations commerciales, sur court ou long terme, et entraînant des implications

diverses pour le(s) bailleur(s) de fonds, ou le(s) marchand(s).

Le commerce est assez peu documenté pour les époques ultérieures. On sait que le palais royal

assyrien devient le centre d'un commerce acheminant une quantité importante de produits divers

provenant des territoires vassaux et des provinces, surtout à l'époque impériale. Mais il s'agit là plus

d'une forme de tribut ou d'impôt que d'un véritable commerce.

Justice et droit 

De nombreux membres de l’administration assyrienne disposent de prérogatives judiciaires. Les juges

à part entière n’apparaissent que très rarement dans les sources, et sont même absents des

documents juridiques de l’époque néo-assyrienne.

Le premier juge du royaume est d’abord le roi, à qui on a recours dans les affaires les plus graves.

Dans d’autres cas complexes, on peut aussi s’en remettre directement aux dieux par le biais de

l’ordalie. À l’époque paléo-assyrienne, on connaît essentiellement des affaires de litiges commerciaux

entre les marchands qui font des affaires en Cappadoce. C’est alors le conseil de la Ville d’Assur qui

règle les affaires. D’une manière générale, les autorités municipales gardent toujours un rôle judiciaire

important, notamment le conseil de la Ville, mais aussi le maire. Certains membres de l’administration

royale peuvent aussi procéder à des jugements. Avec le temps, le personnel judiciaire s’étoffe, et des

avoués, ou des accusateurs (des sortes de procureurs au service du roi) apparaissent.

Un code de lois assyriennes a été rédigé sous le règne de Teglath-Phalasar Ier au XIIe siècle. Il s’agit

en fait d’une compilation d’anciennes décisions prises par des rois précédents, rangées par thème

(mariage, propriété, esclavage). Comme pour les autres codes mésopotamiens, il s’agit en fait d’une

sorte de traité visant à servir d’exemples pour les jugements à venir, et non d’un code à appliquer

Page 23: Le Syriaque

systématiquement comme nos Codes. Ces jugements apparaissent plus rudes que ceux des autres

régions de Mésopotamie.

Religion 

Assur, le dieu national 

La divinité principale de l’Assyrie était Assur, dieu éponyme de la ville à partir de laquelle s’est formé

ce royaume, où se trouve son grand temple, l’Esharra. Dans la théologie assyrienne, il est le véritable

maître du royaume, et le roi n’est que son « vicaire », et son « grand-prêtre ». C’est le dieu qui lui

ordonne ce qu’il doit faire, et le souverain doit lui rendre des comptes, comme en témoignent les

rapports de campagnes qui lui sont parfois adressés par des rois. Assur prend une dimension de plus

en plus importante au fur et à mesure que son royaume grandit, jusqu’à devenir une sorte de « divinité

impérialiste ». Sur le modèle de ce qui se passe à Babylone pour Mardouk, le clergé d’Assur fait de lui

le Roi des Dieux.

Les autres divinités importantes 

D’autres divinités ont une certaine importance en Assyrie. Le grand dieu traditionnel de Haute-

Mésopotamie est le dieu de l’Orage, Adad pour les Assyriens (mais Addu pour

les Amorrites, Teshub pour les Hourrites et Haddad pour les Araméens). Il occupe une place

importante en Assyrie. Mention doit être aussi faite de la déesse Ishtar, qui dispose de deux grands

lieux de culte en Assyrie, à Ninive et à Arbélès (Erbil).

Spécificités de la religion assyrienne 

La religion assyrienne reprend les aspects traditionnels de la religion mésopotamienne. La théologie

assyrienne du pouvoir est issue de cette matrice, et le panthéon de l’Assyrie est le même que celui de

Babylonie, exception faite d’Assur. Le Sud mésopotamien exerce d’ailleurs une forte influence sur

l’Assyrie dans le domaine culturel, et dans la religion. L’Assyrie dispose pourtant de particularités,

outre la présence d’Assur, en particulier dans le domaine du clergé, dont les titres et sans doute les

fonctions varient par rapport à la Babylonie.

Architecture 

Urbanisme 

Page 24: Le Syriaque

Plan simplifié de la ville deNinive au VIIe siècle.

L'urbanisme assyrien est difficile à étudier étant donnée la longue histoire des villes assyriennes, et

par conséquent du fait de la complexité des stratigraphies. Les villes de Kar-Tukulti-Ninurta et Dur-

Sharrukin, construites ex-nihilo, sont exemplaires de l'urbanisme programmé par les souverains

assyriens.

Selon la tradition des villes de haute Mésopotamie, les cités assyriennes sont divisées entre une ville

basse et une ville haute. Le cas le plus exemplaire est Assur, dont le centre ancien est bâti sur un

éperon rocheux, mais c'est aussi le cas de Ninive, dont le centre est sur le tell de Quyundjik (avec un

deuxième tell sur Nebi Yunus) et Kalkhu (Nimrud, et aussi Tell 'Azar comportant l'arsenal). La ville

haute comporte les résidences royales, ou celles du pouvoir en général, ainsi que les principaux

temples de la cité, et elle est défendue par une muraille interne. La ville basse est plus résidentielle,

artisanale et aussi commerçante, avec le kārum, quartier des marchands, le long du fleuve avec un

port, et entourée par l'enceinte extérieure.

Peu de quartiers d'habitation ont été fouillés dans les villes assyriennes. Seule Assur fait figure

d'exception, puisque plusieurs résidences y ont été dégagées. Les maisons suivent le plan traditionnel

des résidences mésopotamiennes : organisation autour d'un espace central, qui ouvre sur plusieurs

salles. Les rues sont souvent étroites et tortueuses, sauf dans les cas de villes construites d'un coup,

où le plan est organisé le long d'artères principales qui sont vaguement perpendiculaires, et aussi

quand on procède à des aménagements urbains et qu'on crée de grandes avenues, comme

lorsque Sennacherib rénove Ninive.

Les palais assyriens 

.

Page 25: Le Syriaque

Plan du palais nord-ouest deKalkhu

Le plus ancien palais assyrien est le « Vieux Palais » d'Assur, construit à l'époque paléo-assyrienne.

Ce bâtiment se présente alors selon le même plan qu'une résidence normale, seule sa taille confirme

sa fonction de résidence royale.

À l'époque médio-assyrienne, Tukulti-Ninurta Ier fait construire à Assur le « Nouveau Palais », situé

dans l'angle nord-ouest de la citadelle. Il n'a pas pu être fouillé, mais on sait par les textes qu'il s'agit

du précurseur des grands palais royaux de l'époque néo-assyrienne. On y trouve déjà la division entre

espace public (babānu) et espace privé (bītānu), et sans doute aussi les premiers bas-reliefs sculptés

sur des orthostates.

Le premier grand palais royal de l'époque néo-assyrienne est bâti à Kalkhu par Assurnasirpal II. À sa

suite, d'autres souverains vont construire ou restaurer des palais dans la citadelle de cette

ville : Adad-Nerari III,Teglath-Phalasar III, Sargon II et Assarhaddon. Sargon II construit à son tour un

grand palais dans sa capitale, Dur-Sharrukin. Cette construction est vite supplantée par le grand

« Palais Nord-Est » construit par Sennacherib dans la nouvelle capitale assyrienne, Ninive. C'est sans

doute le plus grand palais royal néo-assyrien. Assurbanipal fait à son tour restaurer un palais à l'angle

opposé de la citadelle de Ninive. Un exemple de palais de province a été retrouvé à Til-Barsip, dans la

région du Khabur.

Les palais royaux assyriens suivent tous un même plan. On entre par une porte monumentale qui

dirige vers une première cour autour de laquelle s'organise l'espace public du palais (babānu) :

magasins, ateliers, bureaux de l'administration palatiale. La salle du trône sépare cette zone de

l'espace privé (bītānu), comprenant les appartements royaux et le harem, lui aussi organisé autour

d'un grand espace central. La décoration des palais royaux consistait en de longs bas-reliefs sculptés

sur des orthostates. À Til-Barsip, palais provincial, on leur avait substitué des fresques peintes. D'une

manière générale les sujets avaient un but identique : glorifier la personne du roi.

Art assyrien 

Page 26: Le Syriaque

Sculpture 

Serviteurs portant le trône roulant du roi. Bas-relief du palais bâti par Sargon II à Dur Sharrukin, en Assyrie.

Les Assyriens ont surtout manifesté leur goût pour les bas-reliefs, retrouvés en grande quantité dans

les palais royaux néo-assyriens. Assez peu d'exemples de ronde-bosse nous sont parvenus.

Les bas-reliefs des palais assyriens étaient sculptés sur des orthostates, de grandes pierres placées

contre les murs du bâtiment. Les sujets étaient représentés de profil. On peut observer l'évolution

artistique des sculpteurs assyriens entre le palais d'Assurnasirpal II à Kalkhu et ceux

de Sennacheribet d'Assurbanipal à Ninive, qui constituent le summum de l'art des bas-reliefs

assyriens, impressionnants de réalisme (notamment dans la représentation des mouvements).

Les sujets représentés sur les bas-reliefs sont essentiellement profanes. Les célèbres taureaux-ailés

protégeant les entrées du palais contre les démons, ainsi que quelques représentations de génies et

de scènes cultuelles constituent les rares exemples de sujets proprement religieux. Le reste des bas-

reliefs est tout dédié à la gloire du souverain, et consacre ses actes pacifiques (constructions de

monuments, de jardins, scènes de banquet) et surtout ses victoires militaires. Les scultpeurs ont

représenté le déroulement de nombreuses batailles, rajoutant parfois des inscriptions expliquant ce

qui est représenté (à la manière de bulles de bande-dessinées). Souvent on peut comparer les

représentations de batailles sur les bas-reliefs aux récits qu'on en a fait dans les Annales des

souverains. Ces représentations n'épargnent aucun détail quant au châtiment qu'encourrent les

personnes récalcitrantes à l'autorité assyrienne, et sonne comme un avertissement aux

ambassadeurs étrangers séjournant dans le palais.

Peinture 

Les bas-reliefs des palais-assyriens étaient peints, mais cela fait bien longtemps qu'ils ont perdu

toutes leurs couleurs. On a retrouvé quelques exemples de murs peints à Assur ou à Kalkhu. Mais la

plus impressionnante série de peintures assyriennes a été retrouvée dans le palais deTil-Barsip dans

les années 1930. Malheureusement, une grande partie a été dégradée et a disparu, et n'est connue

que par les copies qui en ont été faites à l'époque. Le style et le sujet étaient les mêmes que ceux des

bas-reliefs des grands palais royaux. L'usage de la peinture devait avoir été privilégié car cette

technique était moins coûteuse que la sculpture sur orthostate, jugée superflue pour un simple palais

provincial.

Ivoire 

Page 27: Le Syriaque

De nombreux objets en ivoire sculptés ont été retrouvés dans les grandes capitales néo-assyriennes,

surtout Kalkhu. Ce sont sans doute parmi les plus belles œuvres d'art retrouvées dans ces sites.

L'ivoire était celui de dents d'hippopotame ou de défenses d'éléphant alors toujours présents dans

leurs contrées.

Les objets en ivoire sculpté présentent pour la plupart des caractéristiques artistiques propres à la

Syrie et à la Phénicie, et non à l'Assyrie, que ce soit par leur style ou par les sujets représentés. Il

s'agit donc de réalisations faites par des artistes venant de ces pays, qui ont peut-être travaillé dans

les ateliers royaux d'Assyrie. La quantité d'objets en ivoire retrouvés en Assyrie même montre qu'ils

étaient très appréciés par l'élite de ce pays.

Les objets en ivoire sont de divers types : boîtes à fard, éléments de mobilier, plaquettes décoratives.

Langues et écriture 

Les Assyriens ont utilisé deux langages au cours de leur histoire : d'abord une variante de l'akkadien,

l'assyrien, écrit en cunéiforme, puis l'araméen, introduit à l'époque néo-assyrienne

Şanlıurfa

ŞanlıurfaUrfa, Édesse

Administration

Pays  Turquie

Maire Eşref Ahmet Fakıbaba

(2009)

District Şanlıurfa

Province Şanlıurfa ( 63 )

Région Région de l'Anatolie du sud-est

(Güneydoğu Anadolu Bölgesi)

Géographie

Latitude 37°   09′   Nord

Page 28: Le Syriaque

              38°   48′   Est Longitude

Démographie

Population 472 238 hab. (2007)

Localisation

Şanlıurfa

Internet

Site de la ville http://www.sanliurfa-bld.gov.tr

Site de la province http://www.sanliurfa.gov.tr

Sources

World Gazetteer

Index Mundi/Turquie

Şanlıurfa (souvent appelée simplement Urfa) est une ville du sud-est de la Turquie. Elle fut d'abord

nommée Urhai (en arménien, ou Orhai, en araméen), puis Édesse (ouÉdessa), puis Urfa et enfin

aujourd'hui Şanlıurfa. Le nom antique d'Édesse est Osroé, qui provient peut-être du nom

du satrape Osroès qui gouverna la région. Selon la légende,Adam et Ève séjournèrent dans la cité,

qui serait la ville natale d'Abraham et qui abriterait la tombe de sa femme Sarah. D'autres textes

désignent la ville comme celle de Rûh, l'une des villes construites après le Déluge.

Histoire 

Moyen-Orient antique 

Édesse fut la capitale d'un important État dès le IIe millénaire av. J.-C., le Hourri. Vers -1200, après la

chute de l'Empire hittite, la ville fut rattachée à la principauté néo-hittite deKarkemish. Au VII e siècle av.

J.-C., elle subit l'invasion assyrienne d'Assurbanipal (-669/-626), mais aujourd'hui rien ne permet de

l'identifier avec une des nombreuses cités conquises par l'empereur d'Assyrie.

Périodes hellénistique et romaine 

Plus tard, lors de la victoire d'Alexandre le Grand (-336/-323) sur les Perses achéménideset de sa

libéralisation, Urhai est occupée par une population araméenne. En -303,

lesMacédoniens reconstruisent la ville et la rebaptisent Édesse, en souvenir d'une cité de leur pays

(selon l'historien et le géographe grec Appien et Étienne de Byzance). La ville devient alors la capitale

de la province d'Osroène et est peuplée, ainsi que plusieurs autres villes, de vétérans de l'armée.

Page 29: Le Syriaque

Vers -132 (ou -136), un chef de tribu, Aryu (ou Ariou, -132/-127 ou -136/-127), s'affranchit

des Séleucides qui gouvernaient la ville et fonda un royaume (ou principauté) indépendant avec

Édesse pour capitale. À part quelques souverains d'origine arménienne ou parthe, la plupart

étaient nabatéens. Ce royaume, qui sera quelque fois appelé principauté des Abgar (11 souverains

porteront ce nom), parviendra à conserver son autonomie pendant près de quatre siècles, malgré les

divers conquérants qui traverseront son histoire.

Selon Pline l'Ancien, à l’époque romaine, les habitants étaient des Arabes et leurs souverains auraient

porté le titre de phylarque (chef d’une phylé) ou toparque (magistrat). Le royaume s'étendait au nord

jusqu'aux Monts Taurus, à l'ouest jusqu'à l'Euphrate, qui le séparait de laCommagène, et à l'est

jusqu'au Tigre. Il comprenait, à part Édesse, des villes importantes comme Carrhes

(Harran), Nisibe (en Mésopotamie), Rhesaena, Saroug, Singara (Sinjar, Irak), Zeugma sur l'Euphrate,

qui était la réunion des villes d'Apamée (rive gauche) et de Séleucie de l'Euphrate (rive droite) et un

passage obligé pour les caravanes.

À l'époque du premier triumvirat, Édesse fut l'alliée des Romains. Le proconsul Crassus, à la tête

d'une armée de 42 000 hommes, franchit l'Euphrate sur les conseils d'Abgar II Bar Abgar et attaqua

la Mésopotamie dans le but de prendre Séleucie du Tigre. Mais il fut trahi par Abgar II qui se rangea

du côté des Parthes. Crassus fut battu à la bataille de Carrhes et dut fuir en Arménie (selon Plutarque,

v.48-125). Ce serait sous Abgar V Ukomo ou Ukkama Bar Ma'Nu, que le christianisme aurait été

prêché pour la première fois à Édesse par Thaddée d'Édesse (ou Jude, cousin de Jésus-Christ). Dans

la réalité, il semble que ce fut sous Abgar IX. Quoi qu'il en soit, Abgar V contribua beaucoup à la

propagation du christianisme parmi ses sujets. Mais un de ses successeurs, son arrière-petit-fils,

reviendra au paganisme.

Plus tard, Abgar VII Bar Ezad fut détrôné par l'empereur romain Trajan, qui garda la ville sous sa

tutelle deux ans avant de la laisser à deux princes étrangers, Yalur et Parthamaspatès. En 123, Ma'Nu

VII Bar Ezad, frère d'Abgar VII, réussit à reprendre le trône. À partir de cette époque, comme

beaucoup de régions sous tutelle romaine, les monnaies furent frappées avec l'effigie du souverain

régnant d'un côté et celle de l'empereur romain de son époque au dos. En 163, Wa'Il Bar Sahru prit

les Parthes comme alliés dans sa lutte contre les Romains.

Christianisation 

Vers 204, Abgar IX se convertit au christianisme. À la suite de cette conversion, le christianisme

syriaque se développa autour d'Édesse et de nombreux monastères furent construits, en particulier

celui de la colline, le Torâ-dOurhoï.

En 216, sous le règne d'Abgar X Severus Bar Abgar (IX), l'empereur Romain Caracalla s'empara

définitivement du petit royaume, qui devint uneprovince romaine. Cependant on a trouvé des

monnaies au nom d'un Ma'Nu IX Bar Abgar(X) Severus et d'un Abgar XI Farhat Bar Ma'Nu avec sur

Page 30: Le Syriaque

l'autre face la tête de l'empereur romain Gordien III le Pieux, ce qui laisse supposer aux spécialistes

que les Romains laissèrent encore quelque temps des souverains en place.

En 262, le roi des Perses sassanides Chahpuhr  I er occupa brièvement Édesse puis l'abandonna du fait

de l'arrivée du roi de Palmyre Odenath IIvenu défendre la ville. Celui-ci, allié de l'empereur

romain Gallien, avait en charge la défense de ses territoires en Orient.

Bassin Ayn-i Züleyha

À partir de 250, Édesse, où le christianisme avait bien progressé, accueillit les chrétiens chaldéens,

chassés de Perse par les Sassanides. Dans la ville même existaient des sources (auxquelles les

Grecs donnèrent le nom de kallirroé) qui sont encore connues aujourd'hui. Les carpes sacrées

toujours élevées dans le bassin (Ayn-i Züleyha), sont la manifestation de la légende du miracle

d'Abraham. Selon celle-ci, ce serait à cet emplacement que le roi d'Assyrie Nimrod aurait jeté

Abraham dans une fournaise qui se changea aussitôt en eau poissonneuse.

En 605, Édesse devint à nouveau perse puis fut reprise par l'empereur byzantin Héraclius.

Le syriaqueédessénien resta la langue pour la littérature et l'Église, ainsi que celle des grands

écrivains comme par exemple Jacques de Nisibe, saint Éphrem et plus tard Jacques d'Édesse.

Islam et croisades 

Citadelle d'Édesse

.

Au VII e siècle, Édesse tombe aux mains de la dynastie arabo-musulmane sunnite des Omeyyades à

qui elle appartient jusqu'en 1095 (en dehors de quelques années sous le contrôle de Philaretos

Brakhamios), date à laquelle elle est prise par l'Arménien Thoros. La ville passe ensuite

aux croisés qui en font la capitale d'une principauté latine qui subsiste jusqu'en 1144 : le comté

d'Édesse.

Page 31: Le Syriaque

Conquise et mise à sac par les troupes de Zengi en 1147, elle passe, durant les siècles qui suivirent,

entre plusieurs mains avant d'être reprise de manière définitive par les Ottomans en 1637. Elle prend

alors son nom d'Urfa.

Époque contemporaine 

Prise par la France pendant la Première Guerre mondiale, la ville voit la garnison française massacrée

le 11 avril 1920 par les kémalistes en dépit d'un accord leur accordant la vie sauve.

N’ayant pu supporter l’honneur fait à Antep, devenue Gaziantep (« Antep l’héroïque »), elle obtient

d'être débaptisée à son tour pour célébrer sa libération de l'occupation française.

L’adjectif Şanlı (« glorieux ») est accolé à son nom en 1924.

Elle est aujourd'hui majoritairement peuplée par des Kurdes qui l'appellent Riha.

Géographie 

La ville est bâtie dans une grande plaine du sud-est de l'Anatolie et au nord-ouest de

la Mésopotamie qui fut une importante étape sur la route reliant la Mésopotamie à la Méditerranée.

La frontière actuelle avec la Syrie n'est qu'à quelques kilomètres au sud de la ville.

Elle est la préfecture de la province du même nom

Église syriaque orthodoxeÉglise syriaque orthodoxe

Autocéphalie/Autonomie543 (consécration épiscopale de Jacques Baradée)

Siège Damas, Syrie

Primat actuel Patriarche Ignace Zakka Ier Iwas

Page 32: Le Syriaque

Territoire primaire Moyen-Orient

Expansion territoriale Amérique, Europe, Australie

Rite syriaque occidental

Langue(s) liturgique(s) syriaque

Calendrier grégorien

Population estimée 5 500 000 (3 500.000 en Inde)

L'Église syriaque orthodoxe est une Église orthodoxe orientale autocéphale. Elle fait partie de

l'ensemble des Églises des trois conciles (ou orthodoxes orientales). Le chef de l'Église porte le titre

de Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, avec résidence à Damas(titulaire actuel : Sa

Sainteté Ignace Zakka Ier Iwas depuis 1980).

Le titre de Patriarche d'Antioche est très disputé et est actuellement porté également par quatre autres

chefs d'Église.

Nom 

L'Église syriaque orthodoxe (d'Antioche) est également connue sous d'autres noms :

Église orthodoxe syriaque

Église orthodoxe syrienne

Église syrienne orthodoxe

Église jacobite

Église syriaque occidentale

Église syrienne d'Occident1

Histoire 

Les racines de l'Église syriaque orthodoxe sont à rechercher dans les disputes christologiques qui

émaillent l'Antiquité tardive. Lesmonophysites ne reconnaissent qu'une seule nature au Christ, la

nature divine tellement supérieure à la nature humaine qu'elle l'a absorbée. Unconcile

œcuménique est convoqué en 451 à Chalcédoine. Celui-ci tranche: le Christ est à la fois pleinement

homme et pleinement Dieu. Lemonophysisme est condamné. Si cette déclaration satisfait l'Occident,

elle suscite beaucoup d'opposition en Orient. En Syrie, l'opposition auconcile de Chalcédoine est

menée par le patriarche Sévère d'Antioche et l'évêque Philoxène de Mabboug. Au VIe siècle,

l'impératrice Théodorasoutient les Syriaques. Elle fait nommer deux évêques Syriaques dont Jacques

Baradée qui occupe le siège d'Édesse de 542 à 578. Il parcourt l'Asie Mineure et la Syrie

ordonnant prêtres, diacres, évêques et constituant ainsi une hiérarchie parallèle qui donne naissance

à l'Église syriaque orthodoxe ou Église jacobite. Les villes étant fidèles à la théologie officielle de

l'Empire byzantin, l'Église syriaque orthodoxe se développe dans les les campagnes de la Syrie

Page 33: Le Syriaque

intérieure et trouve refuge dans les couvents2. C'est n'est qu'au VIIe siècle, avec l'invasion arabe que

cette Église peut se développer.

Ancienne juridiction :

Maphrianat de l'Orient

Organisation 

Siège patriarcal 

Le chef de l'Église porte toujours le titre de Patriarche d'Antioche même si le siège patriarcal a été

déplacé à plusieurs reprises :

à Malatya (Monastère Mor Barsawmo) de 1034 à 1293

à Mardin (Monastère Mor Hananyo) de 1293 à 1924

à Homs de 1924 à 1959

à Damas depuis 1959

Organisation territoriale 

Moyen-Orient

Syrie

Vicariat patriarcal de Damas

Archidiocèse d'Alep

Archidiocèse de la Djézireh et de l'Euphrate

Archidiocèse de Homs et de Hama

Page 34: Le Syriaque

Église de Midyat en Turquie

Irak

Archidiocèse de Bagdad et de Bassorah

Archidiocèse de Dayro d-Mor Mattay

Archidiocèse de Mossoul

Terre Sainte

Vicariat patriarcal de Jérusalem et de Jordanie

Liban

Archidiocèse de Beyrouth

Archidiocèse de Zahlé

Archidiocèse de la montagne libanaise

Turquie

Archidiocèse du Tur Abdin (Midyat)

Archidiocèse d'Istanbul et d'Ankara

Archidiocèse de Dayro d-Mor Hananyo et de Mardin

Diocèse d'Adıyaman et de Harput (Elazığ)

Égypte

Vicariat patriarcal d'Égypte

Reste du monde

Église à Lidcombe en Australie

Europe

Vicariat patriarcal des Pays-Bas

Vicariat patriarcal de Belgique et de France

Vicariat patriarcal d'Allemagne septentrionale (siège à Berlin)

Page 35: Le Syriaque

Vicariat patriarcal d'Allemagne centrale (siège à Gutersloh)

Vicariat patriarcal d'Allemagne méridionale (siège à Kirchhausen)

Vicariat patriarcal de Suisse et d'Autriche

Archidiocèse de Scandinavie

Vicariat patriarcal de Suède

Vicariat patriarcal de Grande-Bretagne

Amérique

Vicariat patriarcal du Canada

Vicariat patriarcal de l'Ouest des É.-U.

Vicariat patriarcal de l'Est des USA

Vicariat patriarcal d'Argentine

Vicariat patriarcal du Brésil

Océanie

Vicariat patriarcal d'Australie et de Nouvelle-Zélande

L'Église en Inde 

L'Église syro-malankare orthodoxe est une juridiction autonome de l'Église syriaque orthodoxe

en Inde sous le nom de Maphrianat-Catholicossat de l'Inde.

Mouvements centrifuges et schismes 

Archidiocèse syriaque orthodoxe d'Europe

Église syrienne orthodoxe indépendante en Amérique

Relations avec les autres Églises 

L'Église est membre du Conseil œcuménique des Églises (depuis 1955) ainsi que du Conseil des

Églises du Moyen-Orient.

Relations avec les autres Églises orthodoxes orientales 

Le Patriarche participe chaque année à la Rencontre des Primats des Églises orthodoxes orientales

du Moyen-Orient.

Relations avec les autres Églises de tradition syriaque 

Article détaillé : Dialogue entre les Églises de tradition syriaque.

Depuis 1994, l'Église syriaque orthodoxe participe à une série de discussions œcuméniques avec les

autres Églises de tradition syriaque, à l'initiative de la Fondation Pro Oriente, organisme dépendant du

diocèse catholique de Vienne en Autriche. Ces discussions rassemblent des représentants d'Églises

catholiques et séparées, de tradition syriaque occidentale (Église syriaque orthodoxe, Église

Page 36: Le Syriaque

catholique syriaque,Église malankare orthodoxe, Église catholique syro-malankare, Église maronite)

et de tradition syriaque orientale (Église apostolique assyrienne de l'Orient, Ancienne Église de

l'Orient, Église catholique chaldéenne, Église catholique syro-malabare).

Relations avec l'Église catholique romaine 

Déclaration commune Pape Paul VI-Patriarche Ignace Jacques III (1971)

Déclaration commune Pape Jean-Paul II-Patriarche Ignace Zakka Ier Iwas (1984)

Voir aussi 

Notes et références 

1. ↑ Raymond Le Coz, Histoire de l'Église d'Orient, Cerf, Paris, 1995, p. 60

2. ↑ Françoise Briquel-Chatonnet, tout commence à Edesse, L'histoire n°337, décembre 2008, p 48

Église catholique syriaqueÉglise syriaque catholique

Fondateur(s) Michel Jarweh

Union à Rome 1662, puis 1783

Primat actuel Ignace Joseph III Younandepuis le 21 janvier 2009

Siège Beyrouth, Liban

Territoire primaire Proche-Orient

Extension territoriale États-Unis, Canada, France, Suède, Venezuela, Brésil et Australie

Rite syriaque occidental

Langue(s) liturgique(s)

syriaque

Page 37: Le Syriaque

Tradition musicale Les Hymnes de St-Ephrem, et les chants syriaques traditionnels

Calendrier calendrier grégorien

Population estimée 124 000 (2005)

L'Église syriaque catholique ou Église catholique syriaque est une des Églises catholiques

orientales. Le chef de l'Église porte le titre de patriarche d'Antioche et de tout l'Orient des Syriens,

avec résidence à Beyrouth au Liban (titulaire actuel : Ignace Joseph III Younan depuis

le21 janvier 2009, le pape Benoît XVI lui accorde la communion ecclésiastique le 22 janvier 20091).

Le titre de patriarche d'Antioche est très disputé et est actuellement porté également par quatre autres

chefs d'Église.

Histoire 

Antioche, « reine de l’Orient » 

L’Église syrienne d’Antioche prend son nom de la ville d’Antioche qui, après la conquête romaine,

devint la capitale de la Syrie impériale et fut appelée "Reine de l’Orient". C’est là que s’est formée une

des premières communautés de chrétiens (Actes des Apôtres, 11, 19-26) et que pour la première fois,

les disciples du Christ furent appelés "Chrétiens" (Ac. 11, 26) . Les apôtres Pierre et Paul séjournèrent

dans cette ville cosmopolite, qui offrit aux disciples de Jésus un milieu favorable à leur expansion.

Après la destruction de Jérusalem en l’an 70 après Jésus-Christ, Antioche est restée la seule

métropole de la chrétienté en Orient et a exercé sa juridiction sur la Syrie, la Phénicie, l’Arabie, la

Palestine, la Cilicie, Chypre et la Mésopotamie.

L’Église d’Antioche a eu dès le début un fort esprit missionnaire. On lui doit l’évangélisation de la

Mésopotamie et de l’Empire perse, auquel cette région fut presque totalement annexée à partir de

l’an 363 après Jésus-Christ. Au milieu du IVe siècle, la ville comptait 100 000 fidèles.

L’araméen était alors la langue la plus parlée dans cette région et elle est encore utilisée par les

chrétiens du Nord de l’Irak, spécialement dans la région de Ninive.

Lorsque Constantinople devint la capitale de l’Empire romain, Antioche perdit beaucoup de son

importance. Cependant elle connut une nouvelle splendeur sous la domination arabe

(VIIe – VIIIe siècles). Ses missionnaires se rendirent alors en Asie centrale, en Inde, au Tibet, en Chine,

enMandchourie et à Java.

Les débuts de l’Église syrienne d’Antioche 

L’antagonisme séculier entre l’Empire romain et l’Empire perse aboutit à la scission de l’Église

d’Antioche : L’Église syrienne occidentale, c’est-à-dire à l’Ouest de l’Euphrate (Turquie, Syrie, Liban et

Palestine) L’Église syrienne orientale, c’est-à-dire à l’Est de l’Euphrate (Mésopotamie, Perse, Inde).

Page 38: Le Syriaque

En 410 après JC, le concile de Séleucie – Ctésiphon reconnut l’autonomie de l’Église syrienne

orientale qui, par la suite, adopta le nestorianisme.

La Syrie fut aussi le champ de bataille de controverses christologiques qui sont à l’origine de la

division religieuse en Orient. En effet, le concile œcuménique de Chalcédoine (451) condamna

le monophysisme (qui ne reconnaissait qu’une seule nature dans le Christ) et proclama la doctrine

officielle de l’Église catholique, à savoir : la présence de deux natures, divine et humaine, en l’unique

Personne du Christ.

La majorité de la population syrienne refusa les décisions conciliaires, en raison probablement de

divergences relevant de la terminologie plus que de la théologie et elle se sépara de l’Église

catholique. Toutefois cette séparation ne fut pas immédiate. Elle ne fut consommée qu’à partir du

second concile de Constantinople, en 553, à la suite duquel le pouvoir impérial byzantin fit pression

sur les monophysites insoumis. C’est alors qu’apparut la figure charismatique du moine syrien

Jacques Baradaï, qui arbora le drapeau du nationalisme religieux. Sacré évêque, en secret, par le

patriarche d’Alexandrie en exil, Jacques se fit l’organisateur de l’Église monophysite, appelée aussi,

en son honneur "Jacobite".

Cependant toute la Syrie ne se rallia pas à la nouvelle Église. La société plus cultivée et hellénisée se

soumit sans problèmes aux décisions du concile de Chalcédoine, ce qui lui valut le nom de "Melchite"

(de melek : roi), c’est-à-dire partisane de l’empereur byzantin. La conquête musulmane de 636 ne fit

que consacrer cette division.

À partir de cette date, l’Église syrienne, soucieuse de conserver son identité, se replia davantage sur

elle-même, se regroupant autour de ses évêques. Aussi l’élan missionnaire de l’Église et le nombre

des fidèles se mit à décroître.

L’Église syrienne catholique 

Les catholiques de rite syrien sont, à l’origine, des Jacobites passés à l’union avec Rome, à partir

du XVIIe siècle, tout en conservant leur langue, leur rite et leur propre législation ecclésiastique. Ils

constituent une Église à part, avec sa hiérarchie, sous l’autorité d’un patriarche.

Au cours des siècles passés, diverses tentatives d’union ont été faites, notamment à l’époque des

croisades. Au cours des XIIIe et XIVe siècles, les papes envoyèrent des missionnaires dominicains et

franciscains, en vue de sceller l’union des deux Églises. Les résultats furent limités. Un projet d’union

fut présenté au concile de Lyon en 1245 et une union éphémère fut réalisée en 1444, suite au concile

de Florence de 1439.

Ce n’est qu’au XVII e siècle que la volonté d’union aboutit à la formation de l’Église Syrienne Catholique.

En effet, vers le milieu du siècle, les missionnaires Capucins et Jésuites réussirent à ramener à Rome

la majorité des Jacobites d’Alep, si bien qu’en 1656 le premier évêque Syrien Catholique de cette

ville, André Akhijan, qui, plus tard, en 1662, sera reconnu par la Sublime Porte des Ottomans, comme

patriarche catholique d’Antioche. Cependant les Syriens orthodoxes pour parer à ce mouvement de

Page 39: Le Syriaque

conversions, eurent recours au bras séculier ottoman et, tout au long du XVIII e siècle, persécutèrent

durement les Syriens catholiques. Les violences exercées contre ces derniers furent telles que leur

petite Église manqua de disparaître et resta, du reste, sans patriarche de 1706 à 1782.

Au cours de cette période, le Métropolite Mikhael Jarweh, archevêque Syrien Orthodoxe d’Alep

(Syrie), se convertit au catholicisme.

En 1782, le Saint Synode de l’Église syrienne orthodoxe l’élit comme patriarche. Peu après son

intronisation, il se déclara catholique. Il se fit reconnaître comme patriarche de tous les Syriens et

demanda à Rome confirmation de sa charge.

En 1783, l'Église Syrienne Catholique a donc été constituée par le retour à la communion avec Rome

d’une partie de l’Église Syrienne Orthodoxe (ex Jacobite).

Entre-temps, les orthodoxes réagirent et élirent un nouveau Patriarche dans leur camp, qui fut aussitôt

confirmé par la Sublime Porte.

Face à ce changement inattendu, le patriarche Jarweh s’enfuit précipitamment à Bagdad et de là

gagna la montagne libanaise où il s’installa en 1801, au nord de Beyrouth, dans le monastère de

Charfet, célèbre pour sa bibliothèque où sont conservés plus de 3 000 manuscrits syriaques et

arabes. Après le patriarche Jarweh, il y eut une série ininterrompue de patriarches catholiques.

En 1830, le gouvernement turc approuva la séparation civile et religieuse entre les deux Églises

sœurs ; mais ce n’est qu’en 1843 que le patriarche Syrien Catholique a été reconnu par le Sultan turc

comme le chef civil de sa communauté.

En 1831, le patriarche Pedro Jarweh transféra sa résidence de Charfet (Liban) à Alep (Syrie).

En 1851, suite à un soulèvement populaire des musulmans de cette ville contre les chrétiens, le siège

patriarcal fut établi à Mardin où vivait une importante communauté syrienne. En 1920, il se fixa de

nouveau à Charfet, où il se trouve actuellement en été et à Beyrouth, en hiver.

Les tribulations de l’Église syrienne d’Antioche [

Les années les plus cruciales furent celles de la première guerre mondiale. En 1915, à Tur Abdin,

environ 200 000 chrétiens furent assaillis par des bandes de Kurdes qui voyaient une alliance possible

entre les chrétiens de cette région et les troupes étrangères qui envahissaient le Proche Orient voisin.

Un tiers d’entre eux périrent massacrés. Les survivants se réfugièrent en Syrie, au Liban et en Irak.

Depuis lors le centre de gravité de l’Église syrienne se déplaça des régions ottomanes de Tur Abdin,

Mardin et Nisibis (Turquie actuelle) aux pays arabes limitrophes. Il resta à Tur Abdin 15 000 fidèles,

pour un total de 100 000 en Turquie.

Le pape de Rome a encouragé à entamer le procès de béatification des martyrs de 1914-1918.

Patriarche d’Antioche et de tout l’Orient 

L’Église Syrienne d’Antioche, comme toutes les Églises orientales, est de structure patriarcale. Son

chef suprême porte le titre de "patriarche d'Antioche, la ville de Dieu et de tout l'Orient". Il est l’héritier

Page 40: Le Syriaque

direct et légitime de l’Église apostolique d’Antioche, régie par le premier évêque martyr, saint Ignace.

C’est pourquoi les patriarches font précéder leur nom de celui d’Ignace, en signe de continuité

apostolique.

Extension de l’Église syrienne d’Antioche 

Les Syriens Catholiques sont aujourd’hui environ 150.000 dans le monde. Ils vivent principalement

en Irak (42.000), en Syrie (26.000) et 55.000 d’entre eux vivent dans la diaspora.

Organisation 

Proche-et-Moyen-Orient

Archéparchie patriarcal de Beyrouth

Métropole de Damas

Métropole de Homs, de Hama et de Nabk

Archéparchie d'Alep

Archéparchie d'Hassaké

Archéparchie de Bagdad et du Koweït

Archéparchie de Mossoul

Éparchie du Caire

Exarchat patriarcal de Bassorah et du Koweït

Exarchat patriarcal de Jérusalem et de Terre Sainte

Exarchat patriarcal de Turquie

Territoire patriarcal du Soudan

Reste du monde

Éparchie Notre-Dame de la Délivrance de Newak (États-Unis et Canada)

Exarchat apostolique du Venezuela

Vicariat patriarcal du Brésil

Vicariat patriarcal d'Australie et de Nouvelle-Zélande

Vicariat patriarcal de Suède

Vicariat patriarcal de France

Procure patriarcale près le Saint-Siège à Rome

Relations avec les autres Églises 

L'Église est membre du Conseil des Églises du Moyen-Orient.

Relations avec les autres Églises de tradition syriaque 

Depuis 1994, l'Église catholique syriaque participe à une série de discussions œcuméniques avec les

autres Églises de tradition syriaque, à l'initiative de la Fondation Pro Oriente, organisme dépendant du

Page 41: Le Syriaque

diocèse catholique de Vienne en Autriche. Ces discussions rassemblent des représentants d'Églises

catholiques et séparées, de tradition syriaque occidentale (Église syriaque orthodoxe, Église

catholique syriaque,Église malankare orthodoxe, Église catholique syro-malankare, Église maronite)

et de tradition syriaque orientale (Église apostolique assyrienne de l'Orient, Ancienne Église de

l'Orient, Église catholique chaldéenne, Église catholique syro-malabare).

Notes et références 

1. ↑ Dépêche Zenit [archive]

[Enrouler]

v · d · m

Les Églises catholiques orientalesTradition alexandrine /

abyssinienneÉglise catholique copte · Église catholique éthiopienne

Tradition syriaque Église catholique syriaque · Église maronite · Église catholique chaldéenne · Église catholique syro-malabare ·Église catholique syro-malankare

Tradition arménienne Église catholique arménienne

Tradition byzantine

Égl. gr.-catholique melkite · Égl. gr.-catholique ukrainienne · Égl. gr.-catholique roumaine · Égl. gr.-catholique ruthène ·Égl. catholique byzantine · Égl. gr.-catholique slovaque · Égl. gr.-catholique tchèque · Égl. gr.-catholique hongroise ·Égl. gr.-catholique bulgare · Égl. gr.-

catholique croate · Égl. gr.-cath. serbo-monténégrine · Égl. gr.-catholique macédonienne ·Égl. gr.-catholique russe · Égl. gr.-catholique biélorusse · Égl. gr.-catholique albanaise · Égl. gr. catholique italo-albanaise ·Égl. gr.-catholique hellène · Comm. gr.-catholique géorgienne

Voir aussi : Églises des deux conciles - Églises des trois conciles - Églises des sept conciles

Église malankare Mar Thoma

Église malankareMar Thoma

Page 42: Le Syriaque

Nom local മാ�രതതോ��മമാ� സഭ

Siège Tiruvalla, Inde

Primat actuel Métropolite Joseph Mar Thoma

Territoire primaire Kerala, Inde du Sud

Rite syriaque occidental réformé

Langue(s) liturgique(s) syriaque, malayalam

Population estimée 800 000

L'Église malankare Mar Thoma ou Église malankare Saint Thomas (en malayalam : മാ�ര

തതോ��മമാ� സഭ) est une Église de tradition syriaque ou syrienne du Kerala en Inde liée à l'Église

anglicane. Elle fait partie de l'ensemble des Églises orientales de l'Inde desChrétiens de saint

Thomas. Le chef de l'Église porte le titre de Métropolite, avec résidence à Tiruvalla dans le district

de Pathanamthitta au Kerala (titulaire actuel : Sa Grâce le Très Révérent Dr Joseph Mar

Thoma [1] depuis le 2 octobre 2007)

.

Nom 

L'Église malankare Mar Thoma est également connue sous d'autres noms :

Église Mar Thoma

Église Marthoma

Église marthomite

Église syrienne Mar Thoma du Malabar

Église jacobite réformée

Mar Thoma Sabha

Histoire 

Comme la plupart des Églises chrétiennes du Kerala, l'Église marthomite fait remonter ses origines à

l'évangélisation par saint Thomas en 52(cette évangélisation est considérée comme possible pour de

nombreux historiens — mais non attestée — selon une seconde tradition, un marchand perse,

Thomas de Cana, débarqua à Muziris avec un évêque, plusieurs prêtres et des chrétiens en 345).

En 450, elle est rattachée à l'Église de Séleucie-Ctésiphon, sous l'autorité du patriarche nestorien

de Babylone. À partir du XIV e siècle, seule l'Église de Séleucie-Ctésiphon (nestorienne) envoyait

Page 43: Le Syriaque

encore des évêques au Malabar. Lorsque les Portugais débarquent au Malabar en 1498, ils

entreprirent de ramener ceshérétiques à l'orthodoxie et établirent l'Inquisition dès 1560. Les chrétiens

du Malabar qui acceptent l'autorité des Portugais forment alors l'Église catholique de rite syro-malabar

(rite syrien oriental latinisé) — mais ils n'obtinrent des évêques de leur rite qu'en 1896 sous la

pression du schisme de l'archevêque Mellus.

Pour faire face aux vexations qu'ils subissaient de la part des catholiques (interdiction de dire la

messe en syriaque, mise en prison des prêtres, destruction des livres religieux), les chrétiens fuient

les ports. Ils se réunissent le 3 janvier 1653 au pied de la croix de Coonen à Cochinoù ils jurent de ne

pas rester sous l'obédience des Portugais et des paulistes. Six mois plus tard, l'archidiacre Mar

Thoma, est élu par imposition des mains de douze prêtres et font légitimer cette élection par le

patriarche jacobite d'Antioche. Ainsi se reconstitua l'Église jacobite du Malabar (puttankuttukar,

nouvelle assemblée) qui se détachait de l'Église catholique de rite syro-malabar (palayakuttukar,

ancienne assemblée). Cette Église jacobite connaîtra plusieurs schismes (en 1772 et 1910)

notamment.

L'influence des missions protestantes et la controverse entre deux évêques jacobites, Mar Athanase

Mathew (désireux de se rapprocher du rite anglican) et Mar Dionysos Joseph et le procès, qui s'en

suivit de 1879 à 1889, entraîna un nouveau schisme. Les partisans de Mar Athanase Mathew

fondèrent alors l'Église marthomite (ou Église jacobite réformée). Cette Église mena un prosélytisme

actif en direction des basses castes. Les navikaranakkar (réformateurs) sont de rite syrien occidental

(comme les jacobites) mais se considèrent anglicans. Depuis la fin duXX e siècle, il est question d'unir

l'Église marthomite, la Church of South India (CSI) et la Church of North India (CNI). Actuellement,

ces Églises sont en communion. Une minorité de l'Église marthomite fit scission et créa la Saint

Thomas Evangelical Church of India, en ordonnant deux évêques par imposition conjointe des mains

de dix-huit prêtres.

Organisation 

Page 44: Le Syriaque

Église malankare Mar Thoma de Maramon

Organisation territoriale 

Diocèse d'Adoor-Malaisie, Singapour et Australie

Diocèse de Chengannur- Mavelikara

Diocèse de Kottayam-Kochi

Diocèse de Chennai-Bangalore-Kunnamkulam-Malabar

Diocèse de Niranam-Maramon

Diocèse de Ranny-Nilackel

Diocèse de Trivandrum-Kollam

Diocèse de Delhi-Mumbai

Diocèse d'Amérique du Nord, du Royaume-Uni et d'Europe

L'Église Mar Thoma compte également plusieurs paroisses dans les différents États de la péninsule

Arabique.

Relations avec les autres Églises 

L'Église Mar Thoma est membre du Conseil œcuménique des Églises depuis sa création en 1948.

Relations avec les autres Églises orientales de d'Inde 

L'Église entretient des relations très étroites avec l'Église malabare indépendante.

Relations avec l'Église anglicane [modifier]

L'Église est en intercommunion avec l'Église anglicane

MaaloulaMaaloula

(ar) معلولة

Page 45: Le Syriaque

Maaloula

Administration

Pays  Syrie

Muhafazah (محافظة) Rif Dimashq

Géographie

Latitude33°   50′   00″   Nord

              36°   33′   00″   Est Longitude

Altitude 1 380 m

Localisation

Maaloula

Maaloula (en arabe : معلولة Ma'loula, de l'araméen : ܡܥܠܐ, ma`lā, 'entrée'), est un village chrétien au

Nord-est de Damas enSyrie, qui présente la particularité d'abriter une population qui parle encore

l'araméen (voir néo-araméen occidental).

La majorité des chrétiens locaux appartient à l'Église grecque-catholique melkite. Le village est

célèbre au Proche-Orient pour la ferveur et la solennité avec lesquelles il célèbre chaque 14

septembre la fête de l'Exaltation de la Croix.

Le village abrite le monastère Mar Thekla, grec-orthodoxe, construit autour de la grotte et du tombeau

de sainte Thèclefêtée le 24 septembre. En haut d'un rocher qui domine le village, se dresse un

antique monastère desservi par un prêtre grec-catholique et dédié à Mar Sarkis et Mar Bacchus

(Saints Sergeet Bacchus), deux saints martyrs fêtés le 7 octobre.

Maaloula est situé dans le Djebel Qalamoun qui fait partie de la chaîne de l'Anti-Liban à 56 km

de Damas.