le dévaloir n°2

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— AVRIL & MAI 2012 —

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Le Dévaloir n°2

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— AVRIL & MAI 2012 —

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Ah ! le monde marin ! Il en a inspiré plus d’un, le monde marin.Monde mystérieux, inquiétant, inconnu, rêvé de tous.

Le Dévaloir vous invite, au fil des illustrations, à vous plonger tantôt dans les abysses glacées de l’océan, tantôt dans le doux remous des vagues à l'instar d'un sous-marin qui garderait toujours son périscope à l'affut. Si les mailles de votre filet venaient à s'alourdir d'une bouteille jetée à la mer, soyez curieux ! C'est peut-être l'appel d'un messager désabusé. Une carte blanche manifeste-ment pertinente... qui sait. Allons, trinquez donc à cette bouteille comme à un bon vin d'alsace ! S'il vous reste du saucisson, c'est mieux encore.

Mais trêve de rêveries. À condition que vous n’ayez pas été envouté(e) par le chant sauvage de quelque sirène, vous ne pourrez résister de mordre à notre hameçon aguicheur, qui vous ramènera à la surface, sans trop vous abimer, afin de vous faire découvrir nos portfolios. Tout d’abord, avec le photographe Thomas Rousset et sa série « Prabérians », mêlant subtilement la réalité, le songe et les souvenirs d'enfance dans un univers rural, mis en scène de manière esthétique et intrigante. Puis, sur une autre rive, on rejoint Mathias Forbach aka Fichtre qui nous présente sa série « One Drawing Per Day », qui comme son nom l’indique, se compose d’une série de dessins réalisés quoti-diennement sur une période d’une année. Ce sont donc des petites œuvres de tous les jours, des dessins un peu instinctifs mais toujours emprunts de maîtrise et d'inspiration. Et finalement, il sera question d'aquarium avec « Silentium Belua », une installation réalisée par Juliette Roduit et Réanne Clot. S'opposant à l'étendue sans fin des océans, cet aquarium reflète le désir de l'homme de contrôler les éléments, au travers d'un travail au concept intelligent, surprenant et dépeignant avec métaphore un monde artificiel et toutes les questions et conséquences qui en découlent.

Toutefois, comme nous sommes de gentils pêcheurs, nous vous relâchons à l'eau, vous pouvez aller barboter avec vos amis poissons, et il vous est vive-ment conseillé de brancher vos hydrophones, car vous capterez peut-être, venant des tréfonds de la mer, la musique onduleuse de laFayette, c’est parfait pour danser sous l’océan.

Hissez haut, jeunes mousses, le vent souffle déjà et j'entends le cris des mouettes, c'est toujours signe d'une bonne pêche.

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Définitions

DÉVALOIR n.m. Suisse.1. Couloir dans les forêts de montagne, servant à faire descendre les billes de bois. SYN. : châble

ANAËLLE CLOT n.f.1. Graphiste invétérée, illustratrice de talent, folle du travail, a des journées de 48 heures, le design du Dévaloir, c’est elle et on la remercie ! VANESSA BESSON n.f.1. Fraichement diplômée de l’école de photographie de Vevey, a plus d’une corde à son arc, esthète, esprit vif, agente de distribution hors paire, et assoiffée de culture !

LAURA MORALES n.f.1. Passionnée, touche à tout, manie aussi bien l'appareil photo et le crayon gris que les instruments de musique. 2. Délicieux poulet rôti, sur son lit de salade ultra fine.

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SOMMAIRE

Rubriques

10 – 11 Carte blanche | Texte : Alexis Rapin12 – 13 BD | Half Bob blogs.lesinrocks.com/gimmeindierock14 – 16 Interview : laFayette | Texte : Laura Morales19 – 39 Portfolios | Thomas Rousset, photographie | Fichtre – Mathias Forbach, illustration Réanne Clot & Juliette Roduit, architecture d'intérieur42 Portrait N°2 | Illustration : Laura Morales43 Chien N°2 | Photo : Laura Morales44 Objet N°2 | Texte : Vanessa Besson45 Recette N°2 | Illustration : Anaëlle Clot48 En mode poisson | Anne | www.tea-zine.com52 – 53 Soutien, distribution, remerciements

Illustrations

Couverture, dos, pages de garde Anaëlle Clot www.anaelleclot.ch5 Lisa Voisard www.liligraphisme.ch7 Lisa Voisard8 – 9 Benedikt Notter www.benediktnotter.ch17 Laura Morales www.lauramorales.ch18 Anaëlle Clot40 – 41 A3 Collectif www.a3collectif.ch46 Marie Rossi www.unetartine.ch47 Maria Gallardo [email protected] Laura Morales50 Vanessa Besson51 Pauline Clerc54 Gagnant du concours : Fluor-x joefluor.com

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Benedikt NotterLes deux illustrations sont issues de son nouveau livre : « Nicht ganz und Bilder hundert merkwürdige eine Geschichte seltsam sinnlose ».

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C’est la réflexion d’un ami qui m’a mis sur la piste. Innocemment, au cours d’une conversation animée, il m’avait lancé

« Aujourd’hui, pour réussir, il faut savoir se vendre. » Ça sonnait terriblement banal. Pourtant, après cogitation ultérieure,

j’ai réalisé qu’il y avait un gros questionnement à faire.

Et si nous étions la génération Marketing ? Si nous étions tous perpétuellement en train de tenter de vendre un produit, et que ce produit c’était nous. Si les réseaux sociaux n’étaient en fait qu’un immense marché de l’image et des relations publiques ? Hypothèse quelque peu cocasse, je vous le concède. Mais soyons fou, et poussons l’ineptie un peu plus loin.

Partout ou des êtres humains se côtoient, et particulièrement sur ce fameux réseau social bleu et blanc, le bien-paraître est devenu une règle des plus strictes. L’image est devenue une chose si policée, c’est un peu comme si on avait fixé des standards. On ne vous demande pas d’être « quelqu’un de bien », on exige seulement que vous en donniez l’impression. Le produit n’a pas à être parfait, il faut juste que l’emballage soit plaisant. Au final, si une fois qu’on l’a déballé, on découvre que le rêve qu’on nous a vendu n’est pas au rendez-vous, ma foi ce n’est pas si grave.

MANIFESTE DE LA GÉNÉRATION MARKETING

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PINAinsi nous sommes tous devenus comme des représentants, des spécia-

listes du marketing. À travers Facebook et ses multiples cousins ger-mains, nous toquons aux portes de nos semblables, ouvrons grand nos mallettes de colporteurs et essayons de fourguer un produit bien packa-gé. « Regardez-moi ça, une belle photo noir-blanc, des hobbys on-ne-peut-plus tendance, un statut tape-à-l’œil, il est pas beau mon profil ?! ». Achetez-donc, je vous en prie. Voilà, un ami en plus. Sacrebleu, je me vends comme des petits pains.

Nous avons donc une image à défendre. Et ma parole, c’est une lutte de tous les instants. La palme revient évidemment à ceux qui savent le mieux se mettre en avant, les « best-sellers » en quelque sorte. Ce type n’a que 23 amis ? Ca cache quelque chose de louche, pas question que je l’ajoute. Cela aurait parfois des petites allures de bourse : « Ce soir, Alexis Rapin a publié un statut trop stylé mais n’a récolté que 9 likes, le cours de l’action a gravement chuté. Celui-ci a tenu à rassurer ses actionnaires : il a en réserve une photo efficace qui devrait redonner confiance aux mar-chés ». Facebook est le Wall Street de l’image, et nous y sommes côtés.

Devrait-on s’offusquer pour autant ? À priori, non. Soigner son paraître et être populaire ne sont pas des crimes punis par la loi (pas encore d’ini-tiative populaire de ce côté-là). Alors est-ce immoral ? Cela relève d’une question de société, de normes établies. A savoir, la place que nous accor-dons à l’image dans les opinions que nous nous forgeons. Pareil débat peut vite devenir sinueux, dès lors j’énoncerais la problématique ainsi : dans une société où l’on prétend récompenser les gens à leur mérite, est-il normal que le paraître se voit donner une telle importance ? On clame haut et fort que ce qui compte, c’est d’être « quelqu’un de bien ». Mais au final, on peut être apprécié et réussir en étant la pire des ordures, pour peu que nous sachions nous vendre comme il se doit.

Vous me direz « ce dont tu parles, ça s’appelle l’hypocrisie, et ça ne date pas du 21e siècle ». Oui et non. Se donner bonne apparence, c’est certes vieux comme le monde. Mais à partir du moment où l’on en arrive à utiliser des médias pour se construire une image, un packaging, et se vendre sur le marché des relations sociales, il me semble qu’on franchit un pas. Et ce pas me semble propre à notre génération.

La morale de l’histoire ? Pas sûr qu’il y en ait une. Si ce n’est simplement que, comme le dit ce bon vieil adage : l’habit ne fait pas le moine. Peut-être devrions nous passer un peu plus de temps à travailler sur nos véritables défauts, plutôt qu’à essayer de les maquiller en vendant une image plaisante. Si ce regard, un peu insolent j’en conviens, jeté sur notre génération vous a parlé, eh bien je vous invite à liker sans plus attendre.

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PLUTÔT POULET QUE CHIEN !

C’est vendredi ! Je pars du boulot l’esprit léger mais le cerveau quelque peu embrumé des quelques verres de vin engloutis à l’apéro désormais hebdomadaire organisé par mes collègues…

En route pour Zürich où je dois rencontrer les messieurs de laFayette, groupe d’électro composé de Jascha et Simon, deux jeunes étudiants Bâlois. À l’origine d’un premier EP 6 titres, Sputnik, laFayette se produisait en première partie de The Big Pink à la Mascotte de Zürich.

Ce concert promettait de nous transporter vers des sphères lointaines et abyssales, comme j’en ai fait l’expérience en écoutant leurs morceaux qui mettent votre rythme cérébral au ralenti et vous picotent les neurones à intervalles réguliers. Une électro lente et planante, qui s’étend sur la longueur et vous donne envie de danser tout en restant avachi dans votre canapé. Ils jouent avec des sons 80’s, des beats simples, tendant parfois vers l’électro minimale. Peut-être inspirés par la proximité avec l’Allemagne, même si c’est prendre beaucoup de raccourcis que de dire cela. En tout cas, laFayette n’aime pas être catégorisé. Ils dégagent de chacun de leurs morceaux une atmosphère singulière, et ce n’est pas pour rien que l’EP porte le nom d’un satellite, ils nous emmènent en orbite, en apesanteur (pour ceux qui auraient désormais un très mauvais tube de variété française dans la tête, c’était involontaire).

Après 1h30 de train, j’arrive à la Hauptbahnhof de Züri, prends le tram, manque l’arrêt, demande mon chemin, me perds un peu, beaucoup, puis arrive finalement devant la Mascotte, à 20h30. Je rencontre le groupe qui me dit qu’ils viennent de finir de jouer. « Comment ?! » me dis-je. Non mais quelle idée de jouer si tôt ! Ils auraient pu m’attendre…

Bref, c’est avec un soupçon de frustration que j’ai regardé la tête d’affiche, The Big Pink, un groupe plutôt improbable, dont le style est indéfinissable, entre 2 DJ blasés derrière leur mac-book, une jeune batteuse à frange très énergique et un chanteur qui a l’air d’avoir fait son temps, c’était pas le concert du siècle. Certes vous connaissez sans doute leur tube Dominos « these girls fall like dominooooos, dominoooos » qui vous reste dans la tête toute la nuit, bah ça ne valait pas vraiment la peine.

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EJascha : Tu fais l’interview en allemand alors ?Le dévaloir : (rires) Non, vraiment, ce serait catastrophique !

Ce sera donc en anglais…

Comment s’est passé votre concert ? (comme je l’ai lamentablement loupé)

Jascha : Assez bien, on n’a pas l’habitude de jouer si tôt, le public n’est pas encore très motivé, mais dans l’ensemble, ça s’est bien passé !Simon : Il n’y avait pas beaucoup de monde… mais la bouffe était bonne. (rires)Jascha : Oui, c’était dur de se mettre dans l’était d’esprit.

Racontez-moi comment vousvous êtes rencontrés ?

Jascha : Nous nous sommes rencontrés il y a cinq ans. Nous faisions les mêmes études à Bâle, les Beaux-Arts en audio-visuel. On s’est vite rendu compte que nous avions les mêmes goûts et qu’il serait intéressant de tenter quelque chose ensemble.Simon : Nos influences se complètent, par exemple, moi j’ai plutôt un background Hip-Hop, j’avais un autre groupe avant.

Pourquoi « laFayette » ?

Simon : (rires) Oh... je ne sais pas, il n’y a pas de raison particulière.

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Dans les Artistochats, de Walt Disney,il y a un chien qui s’appelle Lafayette, vous le saviez ?

Jascha : Euh, non je ne le savais pas !Simon : Oui ! C’est un peu pour ça, puis pour plein d’autres raisons.

C’est pas parce que vous aimez le shopping de luxe ?

Simon : Oh non ! Pas du tout.Jascha : On préfère encore l’explication du chien des artistochats !Simon : Oui, ou le poulet ! The Chicken Lafayette, c’est une race de poulets très répandue aux States, on aime bien ça.

Vous avez déjà joué hors de nos frontières ? Si oui, comment était-ce ?

Oui, une fois à Cologne, mais c’était pas top… Il n’y avait presque personne. (rires)

Votre meilleur souvenir live ?

Jascha : Au Imagine Festival, à Bâle ! C’était en plein air, à 23h, il y avait beaucoup de monde, le public était réceptif et motivé !Simon : Il y avait une super ambiance.Jascha : Oui, les gens étaient tous alcoolisés !

En écoutant un de vos morceaux, « Light. Breeze, Crickets », j’ai eu l’impression qu’il en ressortait une ambiance aquatique. Comme si vous aviez enregistré depuis un sous-marin. Cela m’a interpellé

car notre fanzine à pour thème « Le monde marin » et ce morceau colle parfaitement !

Jascha : Ah bon ? (rires)Simon : On n’essaie pas de construire un concept avant de composer un morceau, on ne commence pas comme ça. On commence avec des idées musicales, des mélodies, un groove et on essaie de trouver des harmonies. Ensuite, il en ressort souvent des sentiments, des ambiances, mais ce n’est pas l’intention de départ.

Combien de temps avez-vous mis pour aboutir sur Sputnik ?

Simon : Deux mois. On a des morceaux depuis longtemps, mais on n’a pas arrêté de les retravailler pendant des mois. Jusqu’à arriver à un résultat qui nous plait. Jascha : On a décidé de prendre le temps de réarranger les morceaux. On a aussi fait beaucoup de live, des expérimentations, ça nous a permis d’acquérir une certaine maturité.

En guise de mot de la fin, je vous propose de me faire un petit dessin pour le fanzine, ça vous dit ?

Jascha : Ah pas moi en tout cas ! Mais Simon fait des graffitis…Simon : Oui mais sur du papier, je ne dessine que lorsque je suis au téléphone. (rires)

Bon… (il était à deux doigts de le faire, j’aurais du insister). Alors pour conclure, comment voyez-vous l’avenir ? Vos prochains buts ?

Jascha : On va sortir un nouvel EP prochainement, mais surtout faire un clip vidéo !

En attendant, ils seront en concert le 5 mai au café Sud, à Bâle, pour les aventuriers de l’outre-Sarine, ne manquez pas ça !www.facebook.com/lafayette.official

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« Au sein du monde rural, le temps et l’espace prennent une dimension singulière ; les choses et les gens paraissent anachroniques, tels des décors fictifs sortis de chroniques oubliées. Mes photos dessinent le théâtre de cette vie paysanne dans laquelle la routine et l’étrange se côtoient pour des-siner des situations improbables, souvent absurdes et exubérantes. Les clichés et les archétypes sont ici des concepts que je manipule jusqu’à créer des espaces inventés de toutes pièces.Dans les campagnes, les animaux sont des acteurs à part entière des rites quotidiens ; ils retrouvent ainsi dans mes images cette même place essentielle. Il en va de même des objets qui s’accumulent au fil du temps et dont on ne se sépare jamais par souci de réutilisation. Jouant sur la frontière entre documentaire et fiction, mon travail induit un doute fondamental, obligeant celui qui le regarde à remettre en cause ses convictions et ses croyances sur la vie dans les campagnes. »www.thomasrousset.com

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« Au premier janvier 2011, j’ai commencé un travail de dessins qui s’intitule « Odd - One drawing per day ».

Il s’agit d’un work in progress qui s’est terminé le 31 décembre 2011. Ce travail de dessin s’est inscrit dans un temps donné, une année,

et j’ai utilisé dans ce processus un cadre restreint, la feuille A4, pour expérimenter différentes techniques liées à la pratique du dessin pour ainsi

me créer des histoires ou des univers à travers de multiples compositions. Il a été exposé en partie à la Triennale d’Art Contemporain du Valais,

Label’Art, à Sierre en 2011 ».

MATHIAS FORBACH « ONE DRAWING PER DAY »

2011

Fichtre – Mathias ForbachMathias Forbach, 29 ans, obtient un diplôme de l’école cantonale d’art

de Lausanne (Ecal) en 2005. Il participe à plusieurs publications, notamment pour « Die Gestalten Verlag » (Altitude, Los Logos, Kelvin, Regular) et expose dans plusieurs galeries

en Suisse, en France et en Belgique. Il mène à bien des mandats, en tant qu’illustrateur, pour divers artistes (tels que Dimlite, The Mondrians, Feldermelder…)

comme pour des entreprises (telles que Swatch, Lift Conference, Hyperweek, Prism…). Il poursuit actuellement son activité d’artiste, illustrateur et graphiste indépendant à Vevey

et enseigne également le dessin et l’illustration à l’école cantonale d’art du Valais (Ecav) depuis août 2009.

www.fichtre.ch

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Concevoir un monde pour un poisson.Un espace aquarium, un paysage à concevoir, une miniature à habiteret finalement, un objet-décors à contempler. Ce projet questionne la nature de notre métier et constitue un lieu à penser. L’idée est de travailler dans l’hybridité – contexte culturel de transdisciplinarité – architecture, paysagisme, arts appliqués, arts décoratifs.

L’aquarium est, par définition, un élément de décors, un objet emblématique du début du XIXe. Il représente à la fois la perception d’une nature perdue ainsi que le désir de l’homme de la posséder et de pouvoir la contrôler. Il évoque également une vitrine décorative d’un milieu, d’un lieu ou d’un habitat, à la manière du diorama : une vitrine d’un monde généralement fantasmé. L’aquarium est ici un objet dans sa globalité. Tel une mise en abîme, il devient contenant et contenu, habité et habitant.

L’aquarium de Latex, animé de mouvements pulsatifs, respire, tel un organe autonome. S’il meurt, son habitant meurt aussi. Cette « Bête silencieuse » réside à la frontière de deux mondes : naissance et mort. Symbolisant une limite entre deux états, Silentium Belua est un parasite bipolaire, énigmatique, dérangeant.

PHOTOS : SANDRA POINTET

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Réanne Clot & Juliette Roduit | Architectes d’intérieurAprès l’obtention de leurs maturités cantonale et fédérale, Juliette Roduit et Réanne Clot entrent en classe propédeutique, section architecture d’intérieur, à l’Ecole d’Art Appliqué (EAA) à Genève et poursuivent leurs études à la Haute Ecole d’Art et de Design de Genève (HEAD-Ge) en archi-tecture d’intérieur. Durant leur cursus, elles ont notamment élaborés la scénographie de l’expo-sition « Experiment » au Textil Museum de Saint-Gall (2010) en collaboration avec la filière Design Mode. Elles participent également au Salon du Design de Milan (2010) pour l’exposition « Peep show-fishes and other objects of desire » de la HEAD. Puis, dans le cadre d’un stage au sein du Group8 (bureau international d’architectes genevois), elles ont réalisé une installation au Centre Culturel Suisse de Paris, durant la « Nuit Blanche 2010 ».En juin 2011, Réanne et Juliette collaborent à nouveau pour leur travail de diplôme « Archives & Exhibitions » et obtiennent leur Bachelor of Arts HES-SO en Architecture d’intérieur. Elles sont actuellement assistantes de Daniel Zamarbide en architecture d’intérieur à la HEAD de Genève, et exercent en duo sur plusieurs projets, dont un concept d’aménagement de bureaux pour l’en-treprise BJ-office, située aux Acacias, à Genève, ainsi qu’une rénovation d’un pavillon en Italie, à Casalbordino.

« Clot et Roduit assument la sensualité, la violence et la maladie naturelle comme des aspects culturels acceptables, de sorte que l’habitat se transforme en un processus biologique réel et cru, où le sexe et la mort reconquièrent le prestige et le mérite qui leur avaient été dérobés. »Texte rédigé par Isaskun Chinchilla

Contact : [email protected]@hotmail.com

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Dans le premier cas, on assiste à une associa-tion entre le design et le cyclisme avec l'appa-rition de la pratique du vélo à pignon fixe dit « fixie ». Utilisés à l'origine dans le cyclisme sur piste, ces vélos sans freins (ou en option) ont su se faire une place dans le milieu de la street culture tout comme le skate ou le roller jadis. Leur popularité est en grande partie due au fait que l'on peut énormément les customiser. On obtient également des vitesses folles ainsi qu'une grande légèreté car il est possible de les dépouiller au maximum d'éléments divers. Malgré le nombre grandissant de ses adeptes, la pratique du fixie reste toujours relative-ment « underground ». C'est pourquoi elle est souvent associé à un sport hype adoré par des hipsters (adorateur de tout ce qui est non-mainstream) en mal de sensations fortes !

Pour ce qui est du vélo chic, il s'agit d'un mou-vement qui ne souhaite pas uniquement can-tonner la pratique du vélo dans une donne sportive. Analysant qu'il n'y a pas forcément besoin d'éprouver un amour fou pour le cyclisme ou d'avoir tout l'attirail d'un coureur cycliste pour pédaler, ses adeptes en ont conclu qu'il ne serait pas ridicule d'introduire un peu d'élégance dans tous cela. « La blo-glolsphère » étant toujours friande de ten-dances en tous genres, de nombreux blogs dédiés à cette pratique ont donc vu le jour. On y voit généralement des photographies mon-trant des hommes et des femmes posant à côté de leur vélo, habillés en tenues de ville ou arborant fièrement des looks que l'on pour-rait qualifier à première vue d'inappropriés pour ce type d'activité. Nous sommes donc invités à oublier un peu que le vélo est un moyen de transport comme un autre pour y voir plutôt un objet très beau pouvant même devenir un accessoire de mode du plus bel effet. Il est vrai que dans les milieux urbains où le vélo est davantage utili-sé pour se déplacer que pour la pratique du cyclisme sportif, on a pris l'habitude de voir des personnes pédaler sans casque et portant des tenues plutôt chics. Je ne me doutais cependant pas que cela deviendrait carrément une tendance que l'on jugerait utile de décor-tiquer dans des blogs. En même temps vous me direz que certains ont besoin de moins que ça pour créer des blogs.

Envie de faire un tour sur la « bloglolsphère » ?Fixie : www.fixielove.frvélo chic : www.downtownfrombehind.comwww.copenhagencyclechic.com

La petite reine n'étant plus vraiment à présenter, je n'ai pas eu envie d'écrire l'historique détaillé de cet objet, mais plutôt de m'intéresser à deux phénomènes qui fleurissent sur la toile : le fixie et le vélo chic. 

PLUTÔT VÉLO CHIC OU FIXIE ?

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En effet, lorsque les températures alternent au gré des courants chauds et froids, on a plutôt intérêt à garder quantité de fils à portée de nageoire, au cas où ça (é)caillerait. Mais pour que plaid ne rime pas avec laid, le Dévaloir s'offre un plongeon dans un vrai dressing de morue. Trois petits tours et avoir la classe poisson n'est plus poison.

À la source de chaque look sous-marin pré-senté ici, un état d'esprit. Commençons avec un classique facile : la sirène aguicheuse. Pour qui a déjà fréquenté une soirée poisson, la meuf moyennement sûre d'elle ou carrément bonne aura à coup sûr opté pour ces atours pas trop compliqués à réaliser et qui ne dénaturent en aucun cas la personne concernée. Les che-veux dénoués, deux coquilles Saint-Jacques façon Shell sur les tétons, une jambe de panta-lon pat'd'eph' et le tour est joué. Seulement voilà, le pantalon, il faut encore le trouver. L'alternative cellophane et paillettes a été tes-tée: ça fait beaucoup, beaucoup de chenil et requiert un tierce personne pour un résultat à la hauteur des attentes. Mais le jeu mérite une écaille scintillante du poisson Arc-en-ciel.

Toutefois, étant de celles qui n'ont pas la che-velure d'Ariel, j'opterai plus volontiers pour la parure rouge corail de l'écrevisse. C'est à nou-veau très simple à réaliser, surtout si on n'a pas raté la collection H&M de l'été passé. Un ensemble orangé et des pinces en carton scot-chées aux poignets s'avèrent très pratique

pour fumer et surtout pour faire genre chuis DJ. Deux antennes sur lesquelles on aura planté des balles de ping-pong en guise d'yeux complèteront l’ensemble avec toute la grâce d’un crustacé. Attention cependant à bien colmater ladite couronne avec du tissu pour éviter le douloureux effet barbelé.

Si toutefois votre teint de fashionpoissonista ne supporte pas le rouge, il existe une alterna-tive poulpeuse toute prête. Il suffit pour cela de récolter un tas de pulls aux couleurs de la mer. Presque toutes les teintes se trouvent sous l'océan. Cependant, à moins d'opter pour la parure moyennement flatteuse de l'algue, on vous conseille d'éviter autant que possible le vert. On parle d’eau là, pas de forêt. Essayez donc de privilégier les bleus, les gris, les sequins argentés ou encore les débardeurs en treillis de chez Yendi. Une fois les 4 pièces nécessaires rassemblées, sélectionnez le plus saillant et cousez les manches préalablement rembourrées des autres pulls dessus. Remarque : 8 tentacules de cétacé c’est assez.

En bonus criant d'actualité et plein de bon goût, vous pouvez également opter pour la vêture de déchet radioactif, facilement réali-sable avec du carton et de la peinture vert fluo. Les tenues de plongée en Néoprène ont aussi leur utilité pendant les jours de pluie. Tandis qu’un collier de perles, une bouée ou un dau-phin Barbie (celui qui fait « iiieehehe ») acces-soiriseront à merveille chaque tenue. Au fond (de la mer) il n’y a que les tongs qu’il faudra absolument éviter : c’est naze en toutes cir-constances et de toute façon, personne n’a envie de voir vos pieds. Surtout pas les thons que vous espérez peut-être faire mordre à votre hameçon. Enfin, pour que la visite ne termine pas en queue de poisson, la morue l’a agrémenté d’une playlist spéciale « Mer il et fou ! » avec laquelle vous pourrez frétiller au gré des flots.

En mode poisson, Anne : www.tea-zine.comPlaylist à écouter sur : www.ledevaloir.blogspot.com

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JEUDI 12 AVRILVERTEX – NEUMANN – DORNER (NO, DE)Nos potes passent leurs disques : Vague DJ’sExpérimentations sonores, guitare, percussions, trompette, claviersDans le courant du mois d’avril, le duo norvégien d’improvisation electro-acoustique Vertex composé de Petter Vågan (guitare, lapsteel, effets) et Tor Haugerud (percussions, signal generator) s’associe le temps d’une tournée aux musiciens allemands Andrea Neumann (claviers) et Axel Dörner (trompette).

MERCREDI 18 AVRILON VOUS AURA PREVENUS : MERZ (CH, UK)Folk, electronica, musique de chambre post-moderneMERZ, alias Conrad Lambert, a derrière lui un parcours aussi riche que sinueux. Anglais émigré en Suisse et vice-versa, bourlingueur infatigable en kilomètres et en découvertes musicales, ce multi-instrumentiste de génie a été hébergé autant par Sony Music que par Grönland records au cours d’une carrière de près de quinze ans.

JEUDI 19 AVRILGREATER GOODZ (CH)NOS POTES PASSENT LEURS DISQUES : BIKEHip hop, vernissage d’album Sorte de mash-up de sons urbains, Greater Goodz est avant tout un groupe de Hip-Hop mâtiné de soul, de funk et d’électro.

SAMEDI 21 AVRILAVRACAVABRAC DJ SET : LY SANDERImpro, humourTrois sets d’improvisation théâtrale d’une demi-heure.Absurde, cynique, déjantée et parfois graveleuse, la prose d’Avracavabrac se nourrit de l’imagination de son public, consignée par celui-ci sur des petits papiers dont une vingtaine sont tirés au sort.

JEUDI 26 AVRILLE CABARET TASTEMOT+ NOS POTES PASSENT LEURS DISQUES : DJ C**T AKA KEEF BOTCHARDBern ist überall dans sa « Nahwesttour » (tournée en Occident) !Une soirée rythmique, ludique, multilingue et…suisse, pour nous rappeler que notre pays aussi est fait de diversité culturelle.

VENDREDI 27 AVRILIMPETUS FESTIVALFELDERMELDER (CH) WITH DRUMMER & FICHTRE (VISUALS) + TOKOLOTEN (CH)DJ SET : GREGORYTHMEElectroPour sa troisième édition, IMPETUS, toujours à la croisée des chemins des sous-genres « underground » de la scène rock, proposera une brochette de noms pour le moins juteuse.

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