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LE CANADA DANS LE MONDE UNE STRATÉGIE DES RÉSEAUX MONDIAUX

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LE CANADA DANS LE MONDE UNE STRATÉGIE DES RÉSEAUX MONDIAUX

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SOMMAIRELa stratégie des réseaux mondiaux vise à aider le Canada à s’ouvrir au monde. Les Canadiens s’ouvrent au monde parce qu’ils ont beaucoup à lui offrir et que leur prospérité à long terme en dépend. Ils veulent que leur gouvernement soit aussi ouvert, confiant, ambitieux et pragmatique qu’ils le sont eux-mêmes. La présente stratégie décrit comment le gouvernement fédéral peut à nouveau assumer un rôle de leader auprès des Canadiens dans un monde qui évolue à toute vitesse.

À l’instar des hiérarchies d’autrefois, ce sont les réseaux qui déterminent comment le monde fonctionne aujourd’hui. On acquiert de l’influence en entretenant des liens et en se plaçant au centre de réseaux. C’est

tout à l’avantage du Canada puisque nous sommes réputés pour notre capacité à travailler en collaboration ; nous avons façonné de nombreux organismes multilatéraux et notre population actuelle reflète la diversité de notre monde. La Stratégie des réseaux mondiaux est conçue de manière à ce que nous tirions profit de ces atouts. Elle désigne des secteurs prioritaires où le gouvernement fédéral devrait collaborer avec l’ensemble des intervenants qui contribuent activement – le plus souvent en réseaux – à la présence canadienne dans le monde, qu’il s’agisse d’autres gouvernements, d’organisations non gouvernementales, du secteur privé, des jeunes du Canada, des universités, des groupes confessionnels, des artistes et d’autres intervenants.

Au cours des prochaines années, l’engagement de notre pays envers le monde sera pluriel, et reflétera en cela nos intérêts, nos valeurs et nos capacités. Grâce à notre Stratégie des réseaux mondiaux, un gouvernement libéral veillera à :

• proposerunnouveautyped’accordbilatéralaveclaChine et l’Inde, ainsi qu’avec d’autres pays au fil du temps, de manière à accorder la plus haute priorité pos-sible à l’établissement de relations fructueuses à long terme dans les secteurs clés de l’économie, du savoir et de la culture et au renforcement des liens à tous les niveaux ;

• renouvelernospartenariatsaveclesÉtats-Unis et le Mexique et œuvrer avec ces pays dans le contexte nord-américain et mondial ;

• conclureunnouvelaccordmultilatéralsurl’Arctique pour encourager la coopération sur les questions socia-les, économiques, environnementales et relatives à la sécurité ;

• renverserlapolitiqued’abandonquelegouvernementactuel pratique envers l’Afrique en appuyant des procé-dés novateurs visant à assurer l’autonomie des Africains, à les rendre capables de se gouverner de manière stable et transparente et à encourager l’investissement privé ;

« Il est temps que le Canada renoue avec le monde. Nous avons de formidables atouts

– notre diversité, nos res-sources, notre technologie,

notre géographie, nos Forces armées les regroupements

de notre société civile, notre histoire, notre jeunesse – qui

sont tous faits sur mesure pour que nous tirions

profit de la mondialisation telle qu’elle se présente

aujourd’hui. Nous pourrons accomplir tellement plus

pour nous-mêmes et avec les autres si nous faisons

preuve de plus d’intelligence et d’ambition dans notre

mise en valeur de ces atouts. Mettons-nous au travail. »

- Michael Ignatieff -Chef du Parti libéral du Canada

LE CANADA DANS LE MONDEUNE STRATÉGIE DES RÉSEAUX MONDIAUX

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2LE CANADA DANS LE MONDE : UNE STRATÉGIE DES RÉSEAUX MONDIAUX

• mettreenœuvreuneapproche«pancanadienne»relativementàl’aidequenotrepays souhaite accorder à ses partenaires des pays en développement en se fondant sur des concepts canadiens comme la paix, l’ordre et le bon gouvernement ainsi que la responsabilité de protéger ; cette approche qui tirera profit du savoir-faire et de l’engagement de la société civile, des entreprises et du gouvernement comprendra notamment une reprise des missions de maintien de la paix soutenues par lesNations Unies qui seront confiées à nos soldats expérimentés et chevronnés après la fin de leur mission de combat en Afghanistan ;

• fairedel’autonomisation des femmes dans les pays en développement une priorité absolue dans le domaine de l’aide au développement ;

• renouvelerlemultilatéralisme canadien en vue de participer à la création de nou-velles institutions et à la réforme des institutions actuelles en tenant compte à la fois des possibilités et des menaces qui naîtront au delà de nos frontières ;

• mettreenœuvreuneinitiativedepromotion de l’image de marque du Canadadans des marchés clés à l’étranger en insistant tout particulièrement sur la culture canadienne et les forces de notre système d’éducation supérieure afin de stimuler le commerce, l’investissement et l’influence de notre pays ;

• mettreenvaleurledévouementdesjeunesdenotrepaysenlançantunnouveaupro-gramme, le Service des jeunes Canadiens, qui appuiera le travail bénévole à l’étranger ;

• rebâtirlacrédibilitéetleleadershipcanadiensdanslesdomainesdel’énergie et de l’environnement en travaillant avec la communauté internationale pour atténuer les effets des changements climatiques tout en assurant notre transition vers une écono-mie d’avenir moins dépendante du carbone dans laquelle le Canada offrira de bons emplois, sera compétitif et saura innover ;

• enfin,sedonnerlesmoyens de poursuivre sa Stratégie des réseaux mondiaux, notamment en réaffectant les montants alloués pour les dépenses différentielles du ministère de la Défense nationale en Afghanistan après la fin de la mission de combat en 2011.

La Stratégie des réseaux mondiaux constitue un plan complet et cohérent qui vise à garantir la prospérité du Canada et notre place dans un monde complexe et changeant en profitant pleinement des capacités de tous les Canadiens.

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3LE CANADA DANS LE MONDE : UNE STRATÉGIE DES RÉSEAUX MONDIAUX

UNE OUVERTURE CANADIENNE SUR LE MONDELes Canadiens ont toujours eu un regard confiant et optimiste sur le monde, qui marie habilement l’idéalisme contemporain et l’esprit pratique du bon vieux temps. Le goût de réussir dans le monde et avec le monde nous définit intrinsèquement. Nous avons de tout temps voulu participer au progrès, léguer une vie meilleure à nos enfants et redresser les torts dans la mesure du possible. Les Canadiens, qui forment une population modeste étalée sur un vaste territoire, comprennent que ces ambitions sont réalisables grâce à la concertation avec d’autres au delà de notre frontière. Nous jouissons de la prospérité associée à une économie occidentale développée sans être lestés par une histoire de conquêtes. Nombreux sont ceux qui nous accueillent, et souvent nous envient, mais rares sont ceux qui nous en veulent. Nous sommes des partenaires fiables, des intermédiaires honnêtes, des médiateurs équilibrés et des alliés indéfectibles.

Voilà ce que nous nous racontons.

Cette perception de nous-mêmes a été modelée par notre passé. Mais dans un monde en rapide évolution, il est essentiel que nous, les Canadiens, revoyions notre rôle, notre manière de contribuer, de défendre nos intérêts et d’appliquer nos valeurs. Nous ne nous sommes pas encore adaptés à l’évolution du monde, qui s’est faite à un rythme que nous n’avons pas encore réussi à saisir. N’allez pas croire que nos antécédents dans le domaine des affaires internationales, dont nous sommes fiers à juste titre, n’ont pas d’importance. Mais, cela est chose du passé. Nous devons maintenant appliquer à l’avenir les enseignements que nous en avons tirés en puisant aux idées nouvelles et en délaissant les vieux débats pour répondre aux questions de la prochaine décennie.

Lester B. Pearson est le père des missions de maintien de la paix des Nations Unies. Or, nous avons dégringolé à ce chapitre, passant de chef de file mondial au 56e rang parmi les pays contribuant aux efforts de maintien de la paix. Dans la pratique, ces missions sont devenues passablement plus complexes – et plus dangereuses – que lors des décennies précédentes. Le Canada représente t il l’artisan de la paix et l’agent de prévention des conflits de demain ? Si tel est le cas, comment devons nous procéder au cours des prochaines années ?

Pierre Trudeau a piloté l’ouverture du monde sur la Chine, le Canada ayant façonné une habile reconnaissance diplomatique en 1970 que d’autres pays ont émulée par la suite. Depuis, la Chine s’est transformée, passant d’une économie isolée et arriérée à une puissance mondiale. Selon les prévisions, elle pourrait même devenir la plus grande économie au monde d’ici vingt ans. Le Canada pourra t il à nouveau faire figure de chef de file de l’engagement novateur avec la Chine ou s’effacera-t-il de la carte des géants asiatiques émergents ?

Brian Mulroney a mis en pratique les valeurs canadiennes par le rôle prédominant qu’il a joué au Commonwealth pour mettre fin à l’apartheid en Afrique du Sud. Cela pourrait bien expliquer pourquoi nombre d’Africains tiennent le Canada en haute estime. Or, le gouvernement en place a supprimé de nombreux pays africains de sa liste des priorités, a réduit les engagements à l’égard de l’aide au développement en Afrique et a dirigé son attention restreinte vers d’autres pays. Le Canada se soucie t-il encore assez des plus pauvres du monde pour les soutenir au cours des années à venir et s’associer avec une Afrique en évolution ? Dans l’affirmative, la question à débattre porte t elle sur les sommes qu’il convient de consacrer à l’aide ou sur la découverte de moyens nouveaux et novateurs de renforcer les moyens des Africains et d’enrayer la pauvreté ?

Voilà le genre de questions auxquelles le Canada doit répondre au moment où envisage son avenir, où il se penche sur ses objectifs, ses intérêts, ses valeurs, ses défis et ses avantages dans un monde sans cesse plus complexe. Le Canada a déjà occupé une place crédible dans les débats mondiaux, il a déjà été une source de connaissances et d’idées nouvelles. Les Canadiens veulent à nouveau assumer de tels rôles, et ils sont en mesure de le faire.

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4LE CANADA DANS LE MONDE : UNE STRATÉGIE DES RÉSEAUX MONDIAUX

LE CANADA DANS LE MONDE : RAISON D’ÊTRE DU CHANGEMENTLes événements qui surviennent dans le monde touchent plus que jamais le Canada. Au XXIe siècle, les décisions et événements à l’échelle planétaire se répercutent directement sur nos collectivités, nos commerces, nos usines, nos écoles et nos gouvernements. La distance qui sépare un édifice à bureaux à Mumbai et la rue principale d’une ville canadienne se mesure dorénavant en secondes. Si des doutes devaient subsister quant à la croyance qu’aucun pays n’est une île, les événements mondiaux ayant marqué le début et la fin de la première décennie du présent siècle devraient les dissiper, à savoir les attentats du 11 septembre 2001, ourdis dans les grottes éloignées d’Afghanistan, et la toute première récession et crise financière mondialement synchronisée survenue en fin de décennie. Ces événements ont changé le Canada même si peu ou pas de liens l’unissent à leurs causes.

La mondialisation présente tout autant de possibilités que de dangers –pour ceux qui en comprennent le fonctionnement comme pour ceux qui sont prêts à prendre les rênes.

Nous figurons parmi les pays du monde qui comptent le plus sur le commerce et nous nous trouvons à la croisée des chemins géographiques et culturels de la circulation des biens, des personnes et du savoir qui relient les géants émergents d’Asie et les économies à maturité d’Europe avec le marché nord-américain, qui représente près de 500 millions de personnes. Les Canadiens sont des citoyens du monde : d’ici 2020, le quart de notre population sera né dans un autre pays. Nos villes regorgent d’immigrants courageux d’Asie, d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Amérique latine, des gens faisant partie des peuples les plus talentueux et les plus travaillants du monde.

De plus, on rencontre des Canadiens dans tous les coins de la planète. À tout moment, près de 3 millions de Canadiens vivent, travaillent et voyagent à l’étranger, dont plus d’un demi-million en Asie. De fait, près de 4 millions de Canadiens sont d’origine asiatique et plus de 1 million de Canadiens vivent aux États Unis, ce qui fait du Canada un pays connecté avec le monde. Les avantages éventuels à tirer sont énormes, si nos décideurs commencent à reconnaître que ces faits servent des fins autres que des fins politiques nationales.

Le Canada n’occupe plus la même place qu’avant sur la scène mondiale. Gouverné par un tacticien aux visées idéologiques qui n’a pas voyagé hors de l’Amérique du Nord avant de devenir Premier ministre (sauf une fois où,

en qualité de chef de l’Opposition, il a accompagné le Premier ministre Paul Martin à une commémoration de la Seconde Guerre mondiale), le Canada a fait du surplace dans un monde évoluant à un rythme effréné. On ne peut prétendre avoir défini la conception de la politique internationale du Canada simplement parce que l’on est au pouvoir au moment où le Canada est l’hôte de sommets. Comme de nombreux autres Canadiens, les libéraux croient que le gouvernement Harper se préoccupe d’affaires internationales à des fins exclusivement tactiques, pour mieux recueillir les voix de groupes démographiques particuliers. Cette attitude a déclenché une série sans cesse grandissante de situations embarrassantes et d’occasions manquées, dont celles-ci :

• LorsdusommetdeCopenhaguesurleschangementsclimatiques,StephenHarperajeté le discrédit sur le Canada en décidant d’y assister uniquement parce que le prési-dent Obama s’y rendait, pour ensuite faire obstacle à l’avancement des travaux sans même tenter de rapprocher les opinions divergentes des membres de la délégation canadienne qu’il était censé diriger.

PROPORTION DE CANADIENSNÉS À L’ÉTRANGER

16%

24%

10%

12%

14%

16%

18%

20%

22%

24%

26%

1991 2020

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5LE CANADA DANS LE MONDE : UNE STRATÉGIE DES RÉSEAUX MONDIAUX

• L’approchesimplistequelegouvernementHarperadopteàl’égardduconflitisraélo­arabe et ses efforts calculés pour l’exploiter à des fins partisanes ont non seulement miné la crédibilité du Canada, anéantissant ainsi notre influence dans la région, mais aussi donné lieu à un malaise chez certains partisans d’Israël, qui craignent les conséquences d’une polarisation accrue au Canada.

• M.HarperaattendupresquequatreansaprèsavoirétééluPremierministrepourse rendre en Inde et en Chine, fait étonnant qui l’a démarqué à une époque où les dirigeants mondiaux s’acharnent à approfondir les liens avec les géants économiques émergents. Même s’il s’agit d’un fait sans précédent, il ne faut pas vraiment s’étonner si le Premier ministre chinois Wen lui a ouvertement reproché son retard lorsqu’il l’a finalement rencontré.

• LegouvernementHarperadenouveaufaittrèsmauvaisefigurelorsqu’iladû,dansl’embarras, subir les remontrances que la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, lui a adressées sans mâcher ses mots, contrairement à son habitude, au sujet de trois différentes questions, et ce, en une seule visite : le traitement inadéquat d’une rencontre des pays de l’Arctique dû au manque d’inclusivité, le fait de ne pas avoir tenu compte des données concrètes et de l’expérience concernant la santé des mères dans le tiers monde en mettant un terme au consensus sur l’avortement qui définissait depuis de nombreus-es décennies la position du Canada, ainsi que l’entêtement à ne pas vouloir préciser le rôle du Canada en Afghanistan lorsque prendra fin sa mission de combat en 2011.

De tels ratés témoignent d’une approche sous jacente en vertu de laquelle toute la politique étrangère est conduite uniquement en fonction des suffrages qu’elle permet d’obtenir au pays.

Mais le Canada ne peut se permettre de continuer de prendre du retard par rapport aux pays plus ambitieux. Personne ne nous attend. Évidemment, la situation en Afghanistan fait notablement exception. Les troupes canadiennes se sont battues avec courage et efficacité aux côtés des alliés de l’OTAN. Nos diplomates et nos travailleurs de l’aide humanitaire se sont également distingués dans des circonstances particulièrement difficiles. Mais dans toutes les autres régions, et même dans toutes les autres disciplines, la présence du Canada se fait moins sentir et le Canada perd des plumes. La réputation d’acteurs constructifs sur la scène internationale que nous nous sommes forgée au XXe siècle est encore présente dans les mémoires, mais elle n’est certes plus aussi vive. Ce sont des actes et non pas le souvenir d’une réputation passée qui nous permettront de redorer notre blason.

Heureusement, des millions de Canadiens comprennent les possibilités qui s’offrent à l’échelle mondiale et y souscrivent. Nombre de nos concitoyens, surtout parmi nos jeunes, œuvrent dans le domaine du développement international, mènent des affaires à l’étranger et font des études ailleurs qu’au Canada. Bon nombre de nos universités ont mis au point de nouveaux programmes d’affaires internationales pour mobiliser et canaliser les énergies des jeunes désireux d’apporter une contribution constructive dans le monde. Nos artistes et nos scientifiques réussissent à concurrencer des homologues comptant parmi les meilleurs au monde et à collaborer en toute confiance avec eux. Mais leur expérience mondiale leur a appris qu’ils parviendraient à réaliser beaucoup plus s’ils pouvaient compter sur le leadership éclairé et pratique de leur gouvernement. Ils méritent d’avoir un gouvernement qui accepte le monde dans toute sa diversité plutôt qu’un gouvernement qui mise sur les divisions et les soupçons.

De nos jours, les gouvernements ont leur importance sur la scène internationale, mais autrement qu’au siècle dernier. Le monde devient de plus en plus complexe, ce qui s’avère tout autant en matière de conflits que d’échanges commerciaux. Pendant la guerre froide, on pouvait habituellement comprendre les conflits et les tensions en les situant dans le

« Au XXIe siècle, le monde sera de plus en plus réseauté ou branché sur l’Internet et, dans ce monde, le pouvoir ne sera pas défini en fonction du pays qui possède le plus de biens, la plus puissante économie ou la plus grosse armée. Il sera

défini en fonction du pays qui entretient les plus vastes relations et qui sait comment s’en servir. »

- Ann Marie Slaughter -Directrice de la planification des politiques au département d’État des États-Unis,

ancienne doyenne de la Woodrow Wilson School of Public and International Affairs

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6LE CANADA DANS LE MONDE : UNE STRATÉGIE DES RÉSEAUX MONDIAUX

contexte de la rivalité opposant deux superpuissances. Mais de nos jours, les nouveaux centres de pouvoir politique et économique foisonnent dans un monde multipolaire. Au siècle dernier, nous pouvions nous concentrer simplement sur les exportations et les importations. Or de nos jours, les stratégies commerciales et les investissements sont dirigés par des chaînes de valeurs mondiales profondément intégrées dans le cadre desquelles tous les éléments d’un produit fini – recherche, développement, conception, fabrication, commercialisation, distribution, etc. – sont isolés et situés dans les régions appliquant les coûts les moins élevés puis regroupés grâce aux technologies d’information et de transports de pointe.

Notre monde s’articule autour de réseaux, ce qui est de bon augure pour le Canada. De nos jours, l’influence est concentrée aux centres de réseaux couvrant le globe beaucoup plus qu’au sommet des hiérarchies d’antan . Dans un monde axé sur les réseaux, ceux qui sont les mieux connectés réussissent le mieux. Les personnes capables de travailler au delà des frontières et des océans dans le cadre de partenariats mondiaux, qui se connectent avec des gouvernements, le monde des affaires et la société civile, qui font le pont entre les cultures, qui parlent différentes langues, qui préconisent la diversité et arbitrent la différence – ces personnes excelleront au présent siècle. Et ces personnes sont canadiennes.

LE CANADA DANS LE MONDE : QUELS ÉLÉMENTS CHANGER ET COMMENT LES CHANGERLa stratégie Le Canada dans le monde vise deux objectifs :

• garantirlaprospéritéàlongtermeduCanadaencréantles emplois de demain,et en s’engageant dès aujourd’hui dans le monde, avec confiance et créativité ;

• rendre le monde plus sûr et plus sécuritaire en contribuant à améliorer les conditions de vie de tous, à accroître le niveau de responsabilité environnementale et à promouvoir le respect des droits de la personne.

Ces deux objectifs pointent vers un fait unique : nos valeurs et nos intérêts abondent dans le même sens. Les libéraux estiment que l’individualisme et l’altruisme sont indissociables dans un monde interrelié. Il est louable de faire ce que nous pouvons pour améliorer le sort des autres mais c’est aussi un geste intelligent. Notre prospérité sera assurée dans un monde plus stable et plus équitable, dans un monde qui protège les échanges commerciaux. Nos enfants pourront progresser dans la voie du succès si nous ne privons pas les écosystèmes du globe de leur capacité de soutenir les générations futures.

La paix dans les régions agitées du globe est également importante pour le Canada en raison des liens humains serrés qu’il tisse avec chacune de ces régions. La plupart des Canadiens faisant partie des diasporas mondiales choisissent le Canada en raison de la paix, de la stabilité et de la prospérité qui y existent. Ici, les nouveaux arrivants, comme tous les Canadiens d’ailleurs, peuvent résoudre leurs différends, approfondir leur respect de la diversité, et vivre en paix et dans l’abondance. Les Canadiens de toutes origines s’attendent à ce que leurs dirigeants n’exploitent pas des divisions ethniques pour réaliser des gains politiques et soient toujours prêts à décourager et à condamner l’usage ou la promotion de la violence à des fins politiques.

Évidemment, le Canada s’intéresse aussi à la prévention des conflits et de l’instabilité à l’étranger dans le souci de maintenir sa propre sécurité. En ce XXIe siècle marqué au coin de la mondialisation, les échanges commerciaux et l’information ne sont pas les seuls éléments à circuler rapidement. La haine et la violence qui couvent dans les régions éloignées du globe où l’instabilité perdure peuvent rapidement traverser les frontières et les océans. Notre sécurité est donc liée à la stabilité dans de nombreux pays.

Le vieux débat rhétorique obligeant à choisir entre les intérêts et les valeurs est dépassé. Tel est également le cas du faux choix entre continuer d’entretenir d’étroites relations avec les États Unis ou intensifier les relations économiques avec les économies émergentes. Nous devons jouer sur les deux tableaux. Dans un monde axé sur les réseaux, ces deux tableaux se renforcent mutuellement ; ils ne s’excluent pas

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mutuellement. Dans une économie intégrée, le partenariat entre le Canada et les États Unis demeure un élément essentiel de notre prospérité. Des liens familiaux profonds et vastes continueront de nous unir, mais il serait ridicule de continuer d’ignorer la transformation qui s’opère à l’échelle mondiale et qui voit le centre de gravité économique se déplacer vers l’Asie. Il s’agit de comprendre comment le monde évolue et de prendre les mesures qui garantiront le meilleur avenir possible aux Canadiens.

MISER SUR LES RÉSEAUX MONDIAUX

L’approche que les libéraux retiennent quant à la place du Canada dans le monde repose sur nos intérêts, nos valeurs et une compréhension de la puissance des réseaux mondiaux. Un gouvernement libéral mettrait en œuvre la toute première Stratégie canadienne des réseaux mondiaux, qui transcende ce que les gouvernements précédents ont considéré comme des domaines distincts, à savoir la diplomatie, le commerce, la défense, le développement international et la culture.

Pour tabler sur les forces du Canada, il faudra mettre à profit les possibilités que présentent les réseaux au pays et à l’étranger. Le gouvernement fédéral est particulièrement bien placé pour assumer la direction de cette tâche. Il est responsable de la présence et de la représentation officielles du Canada sur le terrain dans tous les pays du monde, ainsi que du soutien consulaire à tous les Canadiens à l’étranger. De même, les relations bilatérales et la participation du Canada à un large éventail d’organismes politiques et multilatéraux spécialisés relèvent de sa compétence. Ces responsabilités officielles sous tendent un pouvoir essentiel de rassembler une vaste gamme d’intervenants au pays et de les relier aux sources d’influence et d’intervention qui vont bien au delà des cercles du gouvernement fédéral. À l’étranger, le pouvoir rassembleur du Canada est renforcé par sa réputation d’intermédiaire honnête, libre de tout passé colonial.

Or pour mettre à profit les réseaux, il faut non seulement exercer des responsabilités traditionnelles mais aussi faire preuve d’une nouvelle volonté et de nouvelles capacités d’établir des relations et de collaborer avec des partenaires du secteur privé, d’autres gouvernements, la société civile, l et l’ensemble des homologues internationaux. Cette tâche incombe à ceux qui ont exploré le monde et qui le comprennent. Elle relève de ceux qui comprennent les forces les plus durables du Canada et qui sont disposés à appliquer des moyens nouveaux pour composer avec des défis nouveaux.

L’approche des réseaux mondiaux suppose du gouvernement fédéral qu’il exerce un leadership nouveau genre à domicile et à l’étranger. L’époque est révolue où le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international détenait le monopole des intérêts du Canada à l’étranger ou des relations économiques internationales. De nos jours, de nombreux acteurs contribuent à la présence du Canada dans le monde, qu’il s’agisse de cadres de services de transport fournissant à la Chine du matériel roulant pour les transports en commun, d’ingénieurs en logiciels de Waterloo faisant la conquête de marchés étrangers, du médecin canadien ayant dirigé l’organisme Médecins sans frontières ou du génie artistique mondial du Cirque du Soleil . Ils sont tous le reflet des intérêts et des valeurs du Canada. Ils ont réussi non pas parce qu’ils ont exercé un pouvoir au sens hiérarchique du terme, mais parce qu’ils ont compris les besoins et les désirs des peuples d’autres pays et ont maîtrisé des réseaux mondiaux de relations humaines.

Toutefois, aucun de ces meneurs du secteur privé, de la société civile ou du domaine culturel n’est autorisé à énoncer les priorités et les objectifs globaux du pays à l’échelle mondiale. C’est là l’apanage du gouvernement fédéral, à qui il incombe en outre de présenter avec dynamisme ces objectifs aux administrations étrangères. Au bout du compte, pour obtenir des résultats concrets dans le monde d’aujourd’hui, qui repose sur les réseaux, le gouvernement fédéral doit être disposé à collaborer avec beaucoup plus de partenaires qu’il ne l’a fait auparavant. Un leadership du genre peut unir étroitement les nombreuses contributions et faire en sorte qu’elles forment un tout supérieur à la somme de leurs éléments. En rassemblant tous ceux qui peuvent contribuer à l’atteinte d’un objectif commun donné, le leadership national peut cerner des résultats concrets à réaliser et attribuer des responsabilités concrètes. Le défi que devront relever à la fois les dirigeants politiques et les représentants fédéraux sera donc un engagement créatif et dynamique de collaboration avec de nombreux partenaires. Il s’appliquera à l’établissement des priorités canadiennes particulières, à la mise en œuvre de ces priorités à l’étranger et à la mise en œuvre des obligations qui en découlent au pays.

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L’approche centrée sur les réseaux propose une manière d’exercer le leadership qui témoigne d’une excellente compréhension du changement qui s’opère sur le monde et de la façon dont le Canada peut en tirer parti. Il ne fait aucun doute qu’un changement de fond s’impose mais, pour en comprendre le sens véritable, il faut le définir et l’évaluer à la lumière d’actes concrets et substantiels. En délaissant la manière de réaliser les priorités canadiennes en faveur du choix des priorités à retenir, nous devons reconnaître que la liste éventuelle de ces priorités est presque interminable. Mais il ne s’agira véritablement de priorités que si elles sont peu nombreuses. Les points qui suivent traitent des secteurs géographiques d’importance, des impératifs stratégiques transversaux et des concepts déterminants qui composent la Stratégie des réseaux mondiaux.

LES pRIORITÉS DE LA Stratégie deS réSeaux mondiaux

• PrioritéaccordéeauprojetdeconclusiondenouveauxaccordsbilatérauxaveclaChine et l’Inde.Les«accordssurlesréseauxmondiaux»s’inscrirontdansunedé-marche à long terme pour approfondir les liens unissant les gouvernements, les industries et les autres intervenants des secteurs stratégiques régissant les relations économiques au XXIe siècle.

• Revitalisationdel’engagementaveclesÉtats- Unis et le Mexique, par la mise à profit de la vaste gamme d’interactions transfrontalières entre tous les pouvoirs publics, les entreprises, les universités, les particuliers, les groupes culturels et d’autres groupes non gouvernementaux.

• Adoption,àl’égarddu Nord canadien et de la région arctique internationale, d’une nouvelle démarche participative qui repose sur un partenariat avec les peuples du Nord, un engagement de confiance avec les pays nordiques et un nouvel accord multilatéral visant à encourager la coopération sur les plans social, économique, envi-ronnemental et sécuritaire.

• RenversementdelatendancerécenteduCanadaàs’éloignerdel’Afrique, grâce à des moyens novateurs qui viseront à assurer l’autonomie des Africains, à les rendre capables de se gouverner d’une manière stable et transparente et à encourager l’investissement privé.

• Adoptiond’unedémarcheintégréeenmatièrededéveloppement humain qui se fonde sur les forces interreliées du Canada en matière de défense, de diplomatie et de développement,lestrois«D».LesÉtatsagitésontsurtoutbesoind’aidepourassurerla stabilité et la transparence de la gouvernance. Un gouvernement libéral mobilise-rait donc le savoir-faire canadien dans les ministères et organismes fédéraux et ailleurs. Notretraditionde«paix, maintien de l’ordre et bon gouvernement»fourniralecadredirecteurdel’intégrationdestrois«D».

• Lesmilitairescanadiensaguerrismettrontenplaceceprogrammededéveloppementhumain lorsque tous les efforts diplomatiques auront échoué. Ainsi, le Canada recom-mencera à exercer des opérations de maintien de la paix soutenues par les Nations Unies. Le concept de responsabilité de protéger, d’inspiration canadienne, veillera à ce que l’intervention militaire soit de fait une mesure de dernier recours. Toutefois, lorsque les États souverains n’arriveront plus à protéger leurs populations et que la communauté internationale se mobilisera pour mettre un terme à des torts profonds causés à des innocents (notamment dans le cas de génocides et de purges ethniques), le Canada interviendra.

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9LE CANADA DANS LE MONDE : UNE STRATÉGIE DES RÉSEAUX MONDIAUX

• Adoptiond’uneapprochemuscléeenmatièrederenouvellementdumultilatéralisme canadien, qui tentera de réformer au besoin les anciennes organisations, de mettre sur pied de nouvelles organisations, surtout le G20, et de tirer pleinement parti de l’adhésion du Canada à de nombreux organismes mondiaux pour faire progresser l’atteinte de nos objectifs. Au pays, un gouvernement libéral travaillerait de concert avec les gouvernements provinciaux pour tenter d’arriver au préalable à un consensus et appuierait la mise en œuvre des obligations prises en compte dans les négociations multilatérales.

• Instaurationd’unprogrammedepromotion de l’image de marque du Canada établi de concert avec le secteur privé, les artistes et les universitaires, qui fera mieux con-naître les forces du Canada, tout spécialement en éducation supérieure et en culture, dans des marchés clés à l’étranger.

• PrisedemesurespourrebâtirlacrédibilitéduCanadaen matière d’énergie et de changements climatiques. Il est primordial de reprendre le terrain perdu sur le front de l’emploi dans le secteur de l’énergie propre dans l’économie de demain, dont la dépendance à l’égard du carbone sera réduite. Pour ce faire, nous devrons adopter de nouvelles politiques et collaborer avec toutes les provinces et nos homologues internationaux.

DES ACCORDS SUR LES RÉSEAUX MONDIAUX AVEC LA CHINE ET L’INDELe Canada doit faire preuve d’audace et de confiance et saisir les possibilités qui s’offrent à lui dans les grandes économies émergentes qui façonnent l’avenir. Un gouvernement libéral tendrait la main aux principaux partenaires et négocierait des accords novateurs qui resserreront les liens et établiront des relations de longue durée dans les domaines de l’économie, du savoir et de la culture. Notre priorité sera d’offrir nos services pour négocier des accords sur les réseaux mondiaux avec la Chine et l’Inde. Ces projets d’accords serviront de cadre pour accélérer l’échange et renforcer les réseaux dans les domaines stratégiques qui tiennent dûment compte de l’ampleur des possibilités qui existent entre le Canada et ces géants émergents. Il pourrait notamment s’agir des domaines suivants :

• commerceetinvestissements;

• servicesfinanciers;

• transports,logistiqueetchaînesdevaleursmondiales;

• enseignementsupérieur,recherche­développement;

• énergie,ressourcesnaturellesetviabilité;

• eauetautrestechnologiesetsavoir­faireenvironnementaux;

• santémondiale;

• salubritédesaliments;

• culture,loisirsettourisme;

• immigration.

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10LE CANADA DANS LE MONDE : UNE STRATÉGIE DES RÉSEAUX MONDIAUX

Nous avons besoin d’un nouveau modèle maintenant pour conclure des accords économiques bilatéraux. Depuis l’Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis, peu d’innovations ont été constatées à ce chapitre, et ce, même si, depuis, la nature des interactions économiques dans une économie mondiale en rapide évolution a changé du tout au tout. Les exportations et importations simples de biens produits exclusivement dans un pays et vendus dans un autre deviennent un élément de moins en moins important dans la création de la richesse mondiale. Ce sont les flux complexes, rapides et multidirectionnels de connaissances, de personnes et de facteurs de production des chaînes de valeurs qui régissent maintenant la prospérité. Les gouvernements peuvent contribuer pour une large part à faciliter ces flux, mais les politiques et réglementations qu’ils adoptent peuvent y nuire par inadvertance. L’importance des relations qui transcendent les frontières et les océans n’a jamais été aussi grande. Dans les économies émergentes, en particulier la Chine et l’Inde, les relations unissant les homologues des secteurs public et privé sont devenues monnaie courante, mais elles supposent un engagement soutenu. Les accords sur les réseaux mondiaux dicteront les mesures permanentes qui devront être prises pour favoriser les relations qui profitent mutuellement aux parties à tous les niveaux et pour faciliter les flux qui régissent le commerce au XXIe siècle.

Au Canada, les accords sur les réseaux mondiaux témoigneront de l’engagement solide qu’un gouvernement libéral aura pris à l’égard d’un leadership national et d’un partenariat avec l’éventail complet des intervenants désireux de collaborer qui sont issus de tous les pouvoirs publics, du secteur privé, des milieux universitaires et de la société civile. On fera surtout appel aux communautés des diasporas au Canada et aux Canadiens vivant à l’étranger à titre d’éléments clés des réseaux humains qui porteront les possibilités économiques à de nouveaux niveaux.

Les accords sur les réseaux mondiaux proposés comporteront des engagements de dirigeants du plus haut niveau pour faciliter et soutenir l’échange formel et informel entre les différents pouvoirs publics, de même qu’entre le secteur privé, les établissements d’enseignement supérieur et d’autres organisations intéressées dans chacun des secteurs choisis. Ils exigeront la mise au point conjointe de programmes d’action assortis de calendriers et de résultats à atteindre bien précis. Le gouvernement canadien s’inspirera de l’énergie et des idées de tous ses partenaires pour cerner des initiatives novatrices qui profiteront à toutes les parties afin d’étoffer ces accords.

Le renouvellement des missions d’Équipe Canada s’inscrira dans les accords sur les réseaux mondiaux. Chacune de ces missions représentera une version modernisée du modèle précédent, qui a connu du succès, et se concentrera sur un ou plusieurs des secteurs visés, s’accompagnera d’un programme officiel de soutien de l’interaction continue plutôt que des activités ponctuelles et prévoira des visites réciproques au Canada d’un éventail semblable de dirigeants des pays partenaires.

CROISSANCE RÉELLE DU PIB

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-2.0

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2008 2009 2010 2011CRO

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PIB

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* ASEAN 5: Indones ia , Malays ia , Phi l l ipines , Thai land and Vietnam

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11LE CANADA DANS LE MONDE : UNE STRATÉGIE DES RÉSEAUX MONDIAUX

D’autres pays pourraient aussi vouloir conclure des partenariats dans le cadre des nouveaux accords sur les réseaux mondiaux. Le modèle pourrait réussir à faire progresser l’engagement du Canada envers des payscommeleBrésil,laRussie,l’AfriqueduSud,laTurquie,l’Indonésieetd’autresencore,avecletemps.LeCanadapourraitfairebeaucouppluspourconcluredespartenariatsaveclaRussie,parexemple,dansplusieurs domaines cruciaux comme ceux du matériel d’exploitation du pétrole et du gaz naturel, de l’agriculture, de la cartographie de l’Arctique et des changements climatiques. Évidemment, les nouveaux accords bilatéraux ne diminueront pas pour autant les efforts qui déboucheront, dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce, sur un accord multilatéral qui servirait les intérêts du Canada.

Notre pays est vaste, et nous ne devons pas avoir peur d’aborder ainsi le monde ni d’adopter une attitude défensive à cet égard. Certes, nous avons des intérêts nationaux et, pour les défendre, le gouvernement et le monde des affaires doivent avoir une présence qui se fait mieux sentir dans le monde. Il se peut que, pour défendre ardemment les intérêts du Canada, nous devions examiner de près les offres d’autres pays, par exemple, la prise en charge d’entreprises par des sociétés contrôlées par des gouvernements étrangers dans des industries critiques. Nous appuierons nos fleurons nationaux et assurerons la sécurité des Canadiens. Mais nous serons mieux à

même d’y réussir grâce à la force et à la maturité des relations que nous aurons établies avec d’autres pays. Un accord sur les réseaux mondiaux fournira le mécanisme pour tenter de répondre à des intérêts communs et protéger les intérêts nationaux à la fois.

Il en va de même pour les droits de la personne. Au XXIe siècle, il est révolu et unidimensionnel de penser que l’amélioration des droits de la personne dans le monde entier passe par des débats interminables entre ministres étrangers au profit des caméras.

De nos jours, les progrès en matière de droits de la personne et de possibilités humaines sont réalisés grâce à des réseaux – grâce à une myriade d’interactions non seulement entre des dirigeants politiques mais aussi entre des dirigeants commerciaux ; ils sont le fait de l’échange de connaissances, de l’aide au développement, de la transmission du savoir-faire en matière de gouvernance, du dialogue entre les religions, d’échanges jeunesse et d’échanges culturels, de l’éducation, des voyages et du tourisme, ainsi que de la communication par voie numérique et en personne entre les gens. Autrement dit, en approfondissant et en élargissant les interactions humaines, nous ferons progresser les droits de la personne. Les accords sur les réseaux mondiaux contribueront à cette cause, car ils élargiront les interactions humaines et établiront des relations plus mûres dans lesquelles le dialogue pourra s’épanouir avec le temps.

Les accords sur les réseaux mondiaux assureront en outre une atmosphère saine et respectueuse favorisant le dialogue entre les gouvernements sur les droits de la personne. Dans le contexte d’un engagement ferme de longue durée à l’égard du renforcement des relations, les Canadiens peuvent s’attendre à ce que les échanges fructueux deviennent la norme. Évidemment, les accords internationaux ne peuvent à eux seuls régler tous les problèmes en matière de droits de la personne. S’il est essentiel de respecter le droit international, cela ne saurait suffire.

Le Canada est un pays de la région Asie pacifique car il compte près de 4 millions de citoyens d’origine asiatique, profite de nombreux liens familiaux, culturels et économiques avec cette région et dispose des ports de mer les plus rapprochés de l’Asie et de routes aériennes efficaces liant l’Amérique du Nord et l’Asie qui permettent la circulation dans les deux sens de biens, de personnes et de connaissances. En outre, avec l’émergence de la Chine et de l’Inde en tant que leaders mondiaux du développement économique, la croissance rapide d’autres pays asiatiques comme l’Indonésie et le Vietnam, de même que les partenaires de longue date que sont le Japon et la Corée du Sud, l’avenir du Canada dans une économie mondiale qui évolue rapidement sera de plus en plus axé sur l’Asie.

« Les changements qui se produisent en Asie sont profonds et, à mon avis, nous, les Canadiens, devons non seulement

en prendre conscience mais également réfléchir à ce que nous ferons et à la manière dont nous tirerons profit de

cette énorme possibilité. »

- Dominic Barton -Directeur général mondial chez McKinsey & Company

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12LE CANADA DANS LE MONDE : UNE STRATÉGIE DES RÉSEAUX MONDIAUX

Le Canada adoptera cette vision de l’avenir dans le cadre de sa Stratégie des réseaux mondiaux. Cela signifie un leadership plus vigoureux de la part du gouvernement fédéral, au pays comme à l’étranger, une collaboration avec les diverses diasporas, la promotion de l’apprentissage des langues asiatiques et l’approfondissement par les fonctionnaires et les gens d’affaires canadiens de leurs connaissances sur les cultures asiatiques. La Stratégie nécessite également une collaboration avec les provinces et les établissements d’enseignement supérieur afin d’accroître de façon marquée la présence canadienne dans les principaux marchés de l’Asie par le biais de notre savoir-faire en éducation, ainsi que la facilitation des échanges constants d’étudiants entre le Canada et ses partenaires de la région Asie Pacifique. Voilà des secteurs auxquels les accords sur les réseaux mondiaux donneront une nouvelle impulsion d’envergure.

Le service extérieur canadien doit jouer un plus grand rôle dans les efforts pour resserrer les liens du Canada avec l’Asie. Les fonctionnaires et les spécialistes d’un bon nombre d’autres secteurs fonctionnels, comme le commerce, les transports, les ressources naturelles, l’énergie, l’agroalimentaire et les finances doivent faire de même, car notre réussite future repose dans une large mesure sur une meilleure compréhension de nos partenaires asiatiques et sur le renforcement de nos liens avec eux.

Bien sûr, l’avenir du Canada en tant que pays de la région Asie Pacifique ne repose pas exclusivement sur le travail de l’administration publique. Ce n’est pas d’hier que les entreprises canadiennes comptent sur une devise faible et la proximité des États-Unis pour assurer leur rentabilité. Notre voisin américain demeurera notre principal partenaire économique, mais notre avenir ne peut se restreindre à des relations avec ce seul pays. À l’instar de leurs prédécesseurs devenus grands connaisseurs des États-Unis, les chefs d’entreprise innovateurs apprendront à connaître à fond la Chine, c’est à dire ses besoins, ses tendances, ses régions, ses peuples, ses coutumes, son histoire, sa culture, ses créneaux économiques et sa langue, bien sûr.

Après une longue collaboration avec le gouvernement de la Colombie Britannique, le gouvernement libéral a annoncé en 2005 la Stratégie sur la porte d’entrée du Pacifique. La province demeure un chef de file de la promotion des liens avec l’Asie. Le gouvernement Harper a maintenu les volets axés sur le commerce et le transport, mais a restreint la portée de la stratégie. Il semble d’ailleurs s’être désintéressé de celle ci après le versement de fonds pour l’infrastructure et la détérioration des relations avec la Chine découlant de provocations inutiles de nature politique du gouvernement.

Le concept de porte d’accès constituait une occasion intéressante d’établir des relations avec des partenaires commerciaux importants, par le groupement des principaux acteurs en chaînes d’approvisionnement et de transport et leur adhésion à un objectif commun, soit celui d’accroître les échanges commerciaux bidirectionnels. Intéressé, le secteur privé a fait sa part, mais le leadership politique fédéral a été de courte durée : une présence lors des séances de photos pour le lancement de projets. Le gouvernement Harper n’a d’ailleurs pas encore annoncé les deux stratégies promises sur les portes d’entrée, alors qu’une date butoir était fixée à ce sujet dans les ententes officielles conclues avec des gouvernements provinciaux de la région atlantique et du centre du Canada.

Il est possible pour le gouvernement fédéral d’exercer son leadership dans le domaine, s’il œuvre sans relâche et en collaboration avec ses partenaires du secteur privé et d’ailleurs à améliorer les relations avec ses homologues asiatiques et ainsi appuyer les intérêts économiques à long terme du Canada. Autrefois, les politiques commerciales pouvaient être axées sur la promotion des intérêts canadiens au début et à la fin des itinéraires d’exportation ; elles doivent maintenant chercher à aider les entreprises canadiennes à investir et à participer aux chaînes et aux réseaux mondiaux qui régissent les échanges commerciaux au XXIe siècle. En clair, notre prospérité future requiert la mise en œuvre d’une Stratégie des réseaux mondiaux.

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13LE CANADA DANS LE MONDE : UNE STRATÉGIE DES RÉSEAUX MONDIAUX

RENOUVELER LES pARTENARIATS NORD AMÉRICAINS Les atouts géographiques, économiques et culturels du Canada dans un marché nord américain comptant près de 500 millions de personnes constitueront encore l’un des plus grands avantages stratégiques du pays dans un monde en rapide évolution. Les échanges quotidiens de biens et services entre le Canada et les États-Unis représentent plus de 1,5 milliard de dollars ; l’ampleur de ces relations commerciales

entre les deux pays est d’ailleurs sans équivalent ailleurs dans le monde. Mais il faut souligner que ces relations ne se limitent pas seulement aux importations et exportations, puisque depuis quelques années, l’intégration des marchés a fait en sorte que les Canadiens et les Américains ne se contentent plus se vendre des biens et services : ils en assurent ensemble la production et la vente, sur leur territoire et ailleurs dans le monde.

Or, le resserrement des mesures à la frontière canado américaine met en péril le dynamisme de ces relations économiques. En effet, l’adoption par les États Unis d’un train de mesures de sécurité remet en cause les stratégies commerciales interfrontalières. Bien sûr, les Canadiens comprennent et partagent les inquiétudes des Américains en matière de sécurité et ils appuient les mesures prises à ce sujet. Nous savons également qu’il faut chercher – et que nous trouverons – des moyens innovateurs d’intégrer sécurité et efficacité et d’améliorer continuellement l’administration de cette frontière où le nombre d’échanges récréatifs, sociaux, familiaux, industriels et intellectuels est très élevé. Il faut cependant faire connaître à l’ensemble des États-Unis les enjeux de cette relation commerciale, en particulier ceux qui les affectent, et le rôle crucial que représente la frontière. Pour y arriver, il faudra travailler d’arrache pied et faire preuve d’imagination.

Avec son approche de laisser faire, le gouvernement Harper n’a malheureusement rien fait et a raté desoccasionsd’agir.Parexemple,seseffortsàl’égarddelaloi«BuyAmerican»,laloiaméricainesurlapréférence nationale, se résument à une entente sur une séance de photos après que la majorité des fonds destimulationéconomiquedesÉtats­Uniseurentétéengagés,cequiest«troppeu,troptard».Deplus,le gouvernement fédéral n’a pas mis à profit toute l’ampleur et toute la force des relations et des intérêts communs avec nos voisins, qui demeurent présents malgré le resserrement de la frontière.

Dans le cadre de la Stratégie des réseaux mondiaux, un gouvernement libéral prendra l’initiative, et collaborera avec la population canadienne et avec la communauté de plus d’un million de Canadiens qui vivent et travaillent aux États-Unis pour mieux mettre en valeur les liens riches et denses entre ces deux pays. Il ne faut pas oublier qu’à chaque jour, des fonctionnaires provinciaux, des maires, des gens d’affaires, des scientifiques, des universitaires et des citoyens ordinaires des deux pays communiquent entre eux. À l’aided’unleadershipéclairéplutôtquel’approchede«commandementetcontrôle»malheureusementdevenue la norme ces dernières années, nous pourrons exploiter les potentialités de ces relations dans le sens de notre objectif général, c’est à dire maintenir à l’avant plan nos enjeux et nos intérêts communs. Compte tenu des milliers d’emplois canadiens qui dépendent du partenariat économique canado américain, le déclin constant de notre utilité et de notre présence auprès des États-Unis dans tous les dossiers majeurs, à l’exception de la guerre en Afghanistan au cours des quatre dernières années, n’est pas souhaitable car notre économie en pâtira.

De plus, un gouvernement libéral examinera la possibilité de conclure de nouveaux arrangements administratifs plus intelligents pour la gestion de notre frontière commune, afin de limiter, voire éliminer, certaines mesures de resserrement de la frontière des dernières années, tout en maintenant un niveau élevé de sécurité.

Il arrive couramment que les Canadiens et les Américains partagent les mêmes perspectives, et un gouvernement libéral collaborera avec les États-Unis dans des cadres multilatéraux pour créer des alliances plus vastes avec des pays d’optique commune et chercher à aplanir les différences avec d’autres nations. Il s’agit là d’un élément crucial de nos relations avec les États Unis, mais que l’actuel gouvernement fédéral semble ignorer. Nous devons nous distancer des États-Unis lorsque nos intérêts l’exigent et avoir suffisamment confiance en nous pour appuyer notre voisin lorsque nos objectifs concordent. Par exemple,

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14LE CANADA DANS LE MONDE : UNE STRATÉGIE DES RÉSEAUX MONDIAUX

le Canada possède des capacités techniques, en particulier en matière de vérification, qu’il pourrait offrir dans le cadre d’efforts multilatéraux liés à la non prolifération des armes nucléaires, une grande priorité du gouvernement américain, ainsi qu’au désarmement nucléaire. On peut également penser au renforcement des moyens de la communauté internationale et de la rigueur stratégique qui sont à la base des opérations pour la paix. La nouvelle politique de sécurité nationale des États-Unis, publiée par la Maison-Blanche enmai2010,décritleconceptde«responsabilitédeprotéger»,élaboréavecuneforteparticipationduCanadaetadoptéparl’OrganisationdesNationsUnies(voirlasection«Paix,ordreetbongouvernement»cidessous).CetteconvergenceoffreuneoccasionuniquedecollaboreraveclesÉtatsUnissurlascèneinternationale. Les intérêts du Canada seront protégés si le gouvernement saisit cette occasion, et les autres qui s’offriront, et les relations canado américaines en bénéficieront.

En matière d’énergie, les relations canado américaines sont cruciales et pourraient être encore plus avantageuses pour les deux parties. Les provinces exportent et importent divers produits liés à l’énergie ; une plus grande collaboration avec les États Unis permettra d’intensifier les efforts au niveau continental et mondial pour réduire les émissions de gaz à effet de serre responsables des changements climatiques. Le Canada est à la traîne des ambitieuses initiatives annoncées par notre voisin du Sud pour produire de l’énergie propre. Combler ce retard et prospérer dans le marché nord américain seront des priorités d’un gouvernement libéral.

Nous devons accroître nos efforts pour promouvoir les intérêts et les possibilités que nous partageons avec les Américains dans les domaines de l’énergie et de l’environnement. Plutôt que d’attendre que les autres agissent, comme le fait systématiquement le gouvernement Harper, un gouvernement libéral mobilisera de façon proactive ses homologues du gouvernement et du Congrès des États-Unis pour agir dans les dossiers prioritaires que sont l’assignation d’un prix au carbone, la recherche-développement en matière de normes et de réglementation, les technologies d’énergie non polluante, la coopération pour l’élaboration d’un réseau de transport d’énergie électrique ainsi que les transports.

un partenariat avec le mexique

L’intensification des liens avec le Mexique constitue une autre mission importante. Voisin et partenaire de l’Amérique du Nord dans de nombreux secteurs d’envergure, le Mexique est un acteur dont la réussite tient à cœur au Canada. En raison du grand nombre d’intérêts communs entre le Canada et le Mexique, la coopération pourra se faire à l’égard de priorités bilatérales et trilatérales comme la lutte contre le protectionnisme en Amérique du Nord, les initiatives internationales de lutte contre les changements climatiques et l’appui aux efforts et aux progrès du Mexique en matière de sécurité intérieure. Un gouvernement libéral travaillera en outre avec le Mexique à éliminer progressivement l’exigence de visa pour les citoyens mexicains en voyage au Canada, sans toutefois négliger les préoccupations canadiennes en matière de revendications de statut de réfugié.

LE NORD CANADIEN ET LA RÉGION ARCTIQUE INTERNATIONALEEn tant que pays arctique, le Canada devrait, en coopération avec tous les peuples et les pays de l’Arctique, assumer un rôle de leader pour préserver le bien être de ces populations, l’intendance des habitats nordiques fragiles, les cultures de la région, son développement économique et sa sécurité.

Il ne suffit pas de hisser notre drapeau, de tenir des discours creux et de chercher à épater la galerie ; il importe plutôt d’adopter une nouvelle approche à l’égard du Nord canadien et de l’Arctique. Un gouvernement libéral mettra l’accent sur les besoins sociaux des populations du Nord du Canada de même que sur leur savoir, leurs idées et leur dynamisme. Le Canada mènera une initiative de coopération internationale visant notamment les changements climatiques, l’intendance de l’environnement, l’exploitation responsable des ressources, la circulation maritime qui

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15LE CANADA DANS LE MONDE : UNE STRATÉGIE DES RÉSEAUX MONDIAUX

passera un jour par le passage du Nord-Ouest, la sécurité, la culture et d’autres thèmes. La meilleure façon de renforcer la souveraineté de l’Arctique passe par un partenariat avec les Canadiens qui habitent cette région. Ils la connaissent mieux que quiconque et sont les mieux placés pour établir un nouvel ensemble de priorités.

Le gouvernement canadien doit être un solide partenaire des gens du Nord et un allié fidèle des autres pays arctiques, afin de favoriser les intérêts communs et de créer et consolider des institutions multilatérales. La souveraineté canadienne ne sera pas affaiblie mais les intérêts canadiens – tout particulièrement ceux que le pays partage avec ses partenaires du Nord – seront mieux servis si notre souveraineté est exercée de façon plus stratégique. Notons que la question de l’Arctique démontre clairement qu’il est plus utile de défendre les intérêts du Canada en étant au centre d’un réseau de partenaires, plutôt qu’à la tête d’une hiérarchie désuète qui cherche à imposer une marche à suivre.

L’adoption d’une approche fondée sur le multilatéralisme doit se faire avec doigté, si nous voulons créer des partenariatsessentielsaveclaRussieetlesÉtats­Unis,quis’intéressenttousdeuxàlarégion,ainsiqu’avecles autres pays arctiques et les peuples autochtones.

Dans le cadre de l’approche simpliste qu’il préconise, le gouvernement Harper a réduit la participation du Canada au Conseil de l’Arctique, une instance multilatérale et innovatrice, et éliminé le poste d’ambassadeur aux Affaires circumpolaires.

Un gouvernement libéral corrigerait ces erreurs, avec la nomination d’un nouvel ambassadeur aux Affaires circumpolaires, dynamisant ainsi la participation canadienne au sein du Conseil de l’Arctique, et proposerait en outre un nouvel accord international sur l’Arctique. L’élaboration de cet accord se ferait avec tous les membres du Conseil de l’Arctique, y compris les dirigeants autochtones, en vue d’officialiser la coopération sur les questions d’intendance environnementale, de développement économique et social, de transport, de recherche et de sauvetage et de sécurité. Il pourrait aussi stipuler qu’on fasse conjointement la cartographie des terres et des eaux de l’Arctique pour aider à définir des territoires, océans, ressources halieutiques et espèces sauvages protégés à l’échelle internationale, des sites sacrés autochtones et d’autres formes de coopération en matière de sécurité. Un gouvernement libéral chercherait aussi à établir au Canada un secrétariat permanent du Conseil de l’Arctique qui assurerait les services de soutien pour les négociations du nouvel accord international ainsi que le renforcement des capacités afin d’assurer la plus vaste participation possible à ces efforts.

CRÉER UN NOUVEAU pARTENARIAT AVEC L’AFRIQUE L’Afrique doit redevenir l’une des priorités du Canada. Dans cette perspective, la Stratégie des réseaux mondiaux permettra d’établir des partenariats avec les citoyens les plus démunis. Autrement dit, il faut se préoccuper d’abord des régions où règne une pauvreté extrême, et non pas celles pouvant rapporter un gain politique à court terme. Il faudra aussi encourager les investissements privés et améliorer la capacité des États africains à servir leurs populations. Les pays industrialisés doivent s’engager, à tous les niveaux, auprès des Africains, en cette période où le renouvellement des objectifs du Millénaire pour le développement s’impose plus que jamais.

Le gouvernement Harper a considérablement modifié les objectifs d’aide internationale du pays en 2009, sans se donner la peine de tenir des débats publics ou parlementaires. Il a ainsi redirigé l’aide des pays de l’Afrique subsaharienne vers des pays d’Amérique latine

où les revenus sont moyens et retiré huit pays africains de la liste des bénéficiaires prioritaires de l’aide canadienne. Ces mesures s’ajoutent à une réduction de 700 millions de dollars de l’aide accordée à l’Afrique, annoncée en juin 2007.

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16LE CANADA DANS LE MONDE : UNE STRATÉGIE DES RÉSEAUX MONDIAUX

Le gouvernement a gelé l’aide au développement à l’étranger dans un avenir prévisible. Un gouvernement libéral remettra l’Afrique au premier rang de nos priorités en alignant les ressources, capacités et intérêts économiques du Canada sur les besoins les plus pressants de ce continent. Par rapport au reste du monde, il y a en Afrique un nombre disproportionné de pauvres, de conflits et de maladies graves, comme le sida et le paludisme, et il subira les plus fortes répercussions des changements climatiques. À la lumière de ces faits, on constate que le désengagement du gouvernement Harper en Afrique témoigne d’une flagrante myopie. Or, l’Afrique est porteuse de changements et présente des possibilités de partenariats et de progrès dans certains domaines, ce qui semblait impensable il y a peu de temps.

De pair avec ces efforts, il nous faut cesser les débats stériles sur les montants à consacrer à l’aide étrangère. Bien sûr, une aide financière accrue aux pays les plus pauvres peut être valable, mais les spécialistes cherchent dorénavant de nouvelles idées et d’autres moyens de favoriser la croissance dans les pays en développement. Plutôt que de déterminer combien d’argent il faut dépenser, on doit songer aux moyens qui aideront ces peuples à se prendre en charge. Le Canada doit devenir un chef de file de la promotion de nouvelles méthodes innovatrices d’aide aux pays africains qui développent leur économie, attirent des investissements du secteur privé et fournissent des services à leurs citoyens. Le microcrédit se révèle efficace dans de nombreux cas et il existe un potentiel favorable à l’accroissement des investissements massifs du secteur privé en Afrique. L’intention est de miser sur le potentiel du secteur privé plutôt que d’investir des fonds publics canadiens dans des États dysfonctionnels. Le Canada devra cibler avec précision les endroits en Afrique où ses partenariats et ses interventions pourront avoir une réelle utilité.

MOBILISER LES FORCES DU CANADA EN MATIÈRE DE DÉVELOppEMENT HUMAIN Élément clé de la Stratégie des réseaux mondiaux, une approche pleinement intégrée en matière de développement humain va non seulement éliminer les traditionnels cloisonnements des secteurs de la défense, de la diplomatie et du développement, mais aussi mettre à profit la diversité des atouts du Canada. Au final, nous aurons sur le terrain une cohérence, une synergie et un impact d’un niveau jamais atteint auparavant.

paix, ordre et bon gouvernement

Les pays les plus en difficulté ont un besoin criant d’aide pour se doter d’un régime de gouvernance stable et transparent qui repose sur la primauté du droit et le respect des droits de la personne. L’expérience a démontré que peu importe l’ampleur de l’aide étrangère accordée, aucun changement durable n’est possible si un peuple ne peut se gouverner lui même. L’aide doit donc s’accompagner de la mise en place d’États stables dotés notamment de services policiers et de systèmes de gestion financière, de justice et de soins de santé. Dans les pays qui sortent d’un conflit, l’instauration d’un régime de gouvernance nécessite l’apport de compétences spécialisées pour mettre en place des institutions capables de bien gérer la diversité et d’éviter la reprise des conflits. Les atouts historiques et les capacités actuelles du Canada sont susceptibles de contribuer efficacement aux efforts pour répondre à ces besoins. Par ailleurs, en sus de leurs compétences dans une grande variété de secteurs de la vie civile et de l’administration publique, nos Forces armées quitteront l’Afghanistan après leur mission de combat avec une longue expérience non seulement des combats, mais également en aide à la reconstruction de nations, en formation, en développement du leadership et en mobilisation de la population locale afin de nouer des alliances qui améliorent réellement la qualité de vie des gens. Nos Forces armées ont amplement démontré leurs capacités à ce chapitre.

En matière de développement humain, les idées comptent ; deux idées typiquement canadiennes seront d’ailleurs mises del’avant.Leconceptgénéralseraaxésur« la paix, l’ordre et le bon gouvernement »,unedoctrinetrèsconcrètequisoustend la Constitution du Canada. Ce concept définira le cadre de référence d’un programme pour l’ensemble de l’administration publiqueetdesefforts«pancanadiens»visantàmobiliserles spécialistes en gouvernance des ministères et organismes fédéraux et de l’extérieur de ceux ci.

« Les solutions de l’avenir seront celles qui intègrent économie et environnement,

unité et diversité. Ce n’est pas seulement au cinéma qu’il faut s’habituer à voir en trois

dimensions. »

- Marie Bernard Meunier -Chercheuse invitée du German Institute for International and Security Affairs,

ancienne ambassadrice du Canada en Allemagne, au Pays-Bas et à l’UNESCO

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17LE CANADA DANS LE MONDE : UNE STRATÉGIE DES RÉSEAUX MONDIAUX

Les Canadiens ont une longue tradition de partage de leurs compétences et connaissances spécialisées auprès des pays en développement, en émergence et en reconstruction. Pensons par exemple à Ingénieurs sans frontières, un organisme fondé par deux jeunes Canadiens en 2000, qui compte 50 000 bénévoles et 34 sections professionnelles et universitaires. La créativité, les compétences techniques et les aptitudes en résolution de problèmes dont font preuve les ingénieurs sont mises en pratique par les membres et bénévoles de l’organisme au profit des Africains des régions rurales. Dans bon nombre de pays en développement, les Canadiens sont en outre très actifs dans des domaines clés, comme l’administration des élections, la gestion financière, les services depoliceetlajustice.Depuis2004,laGRCadéployé120policiersdanslecadredelaMissiondesNationsUniespour la stabilisation en Haïti. Ces hommes et femmes ont contribué de façon importante à la promotion de normes en justice pénale et en droits de la personne,en travaillant étroitement avec la Police Nationale d’Haïti et en fournissant une précieuse formation professionnelle. Voilà des exemples de contributions majeures en matière de développement humain qu’apporte le Canada un peu partout dans le monde. Cela dit, les efforts des Canadiens pourraient être optimisés grâce à des partenariats, une aide et un leadership plus efficaces du gouvernement du Canada.

Un gouvernement libéral fera du soutien canadien aux opérations de paix, d’ordre et de bon gouvernement à l’étranger une de ses grandes priorités en se dotant d’une capacité de négocier, de coordonner et de financer l’envoi d’une aide et d’un savoir-faire en gouvernance fournis par des organismes fédéraux et autres (notamment d’autres pouvoirs publics, de professionnels retraités, du secteur privé et d’ONG) du Canada. Cette capacité fédérale de coordination visera notamment à encourager l’innovation, à donner une formation, à tirer les leçons apprises et à partager les pratiques exemplaires des efforts antérieurs. Un tel cadre permettra de canaliser plus efficacement la bonne volonté et le savoir-faire du Canada et contribuera grandement à la prévention et au règlement des conflits, au développement du leadership, à la mise en place d’institutions démocratiques, au respect des droits de la personne ainsi qu’à la stabilité économique dans les pays qui sortent d’un conflit.

Égalementsouslesauspicesduconceptde«paix,ordreetbongouvernement»,ladoctrinedelaresponsabilité de protéger(R2P)fournituncadred’analyserigoureuxenpréventionetentraitementdescasdeconflitetdeviolation systématique des droits de la personne. Suivant cette doctrine, un État souverain a l’obligation de protéger ses citoyens contre le danger et, dans les cas où il ne le fait pas, la communauté internationale devra faire tous les efforts diplomatiques possibles pour le forcer à offrir cette protection. Si l’État souverain ne protège pasounepeutprotégersonpeuple,ladoctrineR2Pexigeraquelacommunautéinternationaleinterviennesousl’égide des Nations Unies, y compris par des moyens militaires en dernier recours, pour mettre fin aux massacres d’innocents (par exemple lors d’un génocide ou d’un nettoyage ethnique). En proposant l’acceptation et la mise enœuvredeladoctrineR2P,officiellementadoptéeen2005parl’Assembléegénéraledel’ONU,leCanadaéviterad’être mêlé de façon désordonnée à des conflits ou d’agir comme un scout qui cherche à mettre fin à tous les conflits un peu partout dans le monde. Appuyer par des principes la doctrine de la responsabilité de protéger, cela signifie quoi ? Que le Canada enverra des militaires hautement compétents et aguerris qui comprennent bien les complexités des conflits modernes, si une intervention internationale est requise pour mettre fin aux massacres de personnes innocentes.

En raison de sa situation avantageuse, le Canada peut apporter une importante contribution en ce domaine, comme dans beaucoup d’autres, en bâtissant des réseaux du savoir. Un gouvernement libéral établira un centre d’excellence en prévention et en règlement des conflits. Ce centre rassemblera des experts et spécialistes du monde entier qui approfondiront nos connaissances sur les conflits ethniques et autres conflits ainsi que

POLICIERS ET MILITAIRES CANADIENS PARTICIPANT À DES

MISSIONS DE L’ONU

-

500

1,000

1,500

2,000

2,500

3,000

1993 1997 2001 2005 2009

Military

Police

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sur les meilleures méthodes pour les prévenir et les régler. Le centre enrichira aussi la base de connaissances dont les Nations Unies auront besoin pour appliquer la doctrine de la responsabilité de protéger à l’échelle mondiale.

Certains souhaitent le retour au rôle traditionnel du Canada, qui consiste à être l’un des principaux participants aux missions de maintien de la paix. En 2009, les Nations Unies ont déployé un nombre record de Casques bleus, soit cinq fois plus qu’il y a dix ans. Cela représente tout près de 100 000 policiers et soldats dans 15 missions de l’ONU partout dans le monde. Paradoxalement, alors que le nombre et le besoin de Casques bleus pour les missions de l’ONU ne cessent de croître, la contribution du Canada fléchit. Auparavant, nous avions environ une troupe d’environ 3 300 soldats ; nous en avons maintenant 57 et environ 121 policiers actifs dans douze missions de l’ONU.

Il importe cependant de souligner que les fonctions traditionnelles de maintien de la paix ont grandement changé depuis que le Canada a entrepris son retrait de ces activités. Les déploiements sont couramment effectués dans des situations plus complexes et souvent dangereuses. On devrait d’ailleurs parler d’efforts de rétablissement – et non de maintien – de la paix. De plus en plus souvent, ces déploiements comportent des opérations de combat. C’est dans cette optique qu’un gouvernement libéral élaborera un nouveau rôle de leadership pour le Canada lors des opérations pour la paix des Nations Unies, ce qui comprend la formation, le commandement et le déploiement de personnel lorsqu’il est clair que la mission correspond aux intérêts, aux valeurs et aux capacités du Canada. Cette orientation constituera un élément majeur de l’approche globale du Canada en matière de développement humain.

l’afghaniStan

Le rôle du Canada auprès de l’OTAN en Afghanistan s’avère une mission justifiée menée au bon moment. Cette mission qui demeure honorable vise à assurer la sécurité des hommes et des femmes d’un pays en difficulté auparavant dirigé par un régime taliban réactionnaire qui donnait refuge aux instigateurs des attentats terroristes d’Al-Qaïda, y compris ceux du 11 septembre 2001. La mission cherche également à favoriser le développement du pays.

Le Canada a chèrement payé sa contribution, avec le décès de près de 150 hommes et femmes et un grand nombre de blessés et de victimes de troubles de stress post traumatique. D’après ses estimations, le gouvernement consacrera cette année près de 1,7 milliard de dollars additionnels à cette mission, contre 39 millions pour l’ensemble des autres missions militaires canadiennes à l’étranger. Cette mission valable mais dangereuse s’intensifiera à l’été 2010, ce qui devrait se solder par d’autres décès de Canadiens jusqu’à la fin de l’année et par la suite, avant le retrait des troupes et la conclusion de leur participation aux activités de combat à la fin de 2011. Après leur retour chez eux, les anciens combattants canadiens méritent un soutien et des soins de la meilleure qualité possible et, à cette fin, il faudra adapter la Charte des anciens combattants pour prendre en compte les circonstances dans lesquelles nos anciens combattants doivent vivre aujourd’hui.

Jusqu’à maintenant, le gouvernement Harper a refusé de discuter de l’utilité de la présence du Canada en Afghanistan lorsque sa mission de combat sera terminée en 2011 et de la forme que pourrait prendre cette participation. Et pourtant, les alliés de l’OTAN demeureront dans ce pays.

Depuis ses débuts, la mission a eu pour objectif de donner au peuple afghan les moyens de se gouverner et d’assurer lui-même sa sécurité. Cette tâche ne sera pas terminée lorsque prendra fin la mission de combat du Canada.

Compte tenu de sa crédibilité durement acquise, du sacrifice ultime consenti par ceux qui ont pris part à la mission et de sa solidarité de longue date avec ses alliés de l’OTAN, le Canada devrait assumer, pendant une période fixe après la fin de sa mission de combat, un rôle axé sur la formation du personnel policier et militaire dans un collège d’état major basé à Kaboul ainsi que sur le renforcement des capacités civiles dans divers secteurs de l’administration publique. Cela contribuerait à établir dans ce pays un régime essentiel de gouvernance stable, compétent et transparent. Le but ultime est d’aider le peuple afghan à se préparer un avenir meilleur. Le gouvernement Harper doit entamer un dialogue avec la population et les parlementaires canadiens ainsi que leur fournir de l’information pour que la prise de décisions concernant ce rôle éventuel soit sérieuse et transparente. Il y a trop longtemps que ce gouvernement se dérobe face à ses obligations démocratiques.

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Aujourd’hui, l’objectif d’aider le peuple afghan à se gouverner lui-même sert toujours les intérêts du Canada. Si les Afghans ne peuvent atteindre cet objectif, leur pays risque de redevenir un refuge d’où Al-Qaïda pourrait lancer de nouvelles menaces contre les démocraties occidentales. Poursuivre sur la lancée des gains durement réalisés en vue d’assurer l’efficacité d’un régime de gouvernance renforcerait donc la sécurité du Canada. En outre, cela aiderait à justifier la contribution du Canada après sa mission de combat aux activités de formation et de renforcement des capacités de gouvernance.

Peu importe la présence qu’il assurera après sa mission de combat, le Canada devra notamment jouer un rôle important sur le plan diplomatique et dans toutes discussions politiques concernant l’avenir de l’Afghanistan. Un gouvernement libéral désignerait un envoyé spécial qui prendra part aux efforts de paix dans cette région du monde.

La participation du Canada en Afghanistan semble avoir été pour le gouvernement Harper la seule fonction de notre pays sur la scène internationale. Il n’y a eu aucune autre mesure, à l’exception de discours partisans et de quelques séances de photos. À l’inverse, sous un gouvernement libéral, une force militaire expérimentée et dotée des ressources suffisantes constituera un atout majeur pour donner corps à une conception beaucoup plus large des possibilités et des obligations internationales du Canada ainsi que de la défense de ses intérêts au delà de la mission en Afghanistan. Cette conception s’inscrit dans le cadre concret que constitue l’approche globale du développement humain décrit précédemment. Cette approche cherchera à regrouper les forces militaires,diplomatiques,commercialesetculturellesdupaysauxfinsd’unemobilisation«pancanadienne»surlascèneinternationalefondéesurlesdoctrinesde«paix,ordreetbongouvernement»etde«responsabilitédeprotéger».AuxtermesdelaStratégiedesréseauxmondiauxd’ungouvernementlibéral,le Canada passera d’une priorité axée uniquement sur un rôle de combat en Afghanistan à un ambitieux ensemble d’objectifs internationaux liés à nos intérêts, nos valeurs et nos capacités.

la paix au moyen orient

Avant l’arrivée au pouvoir de l’actuel gouvernement, le Canada était reconnu comme l’une des voix de la raison au Moyen Orient et était respecté par les deux parties du conflit israélo arabe. Le but d’une diplomatie réfléchie est d’être en mesure de jouer un rôle constructif et d’exercer une influence pour faire progresser les intérêts du Canada et ceux de ses alliés. En raison de son approche simpliste, le gouvernement Harper a fait mauvais usage de l’influence du Canada dans la région et a également polarisé le débat au Canada à des fins partisanes. L’approche adoptée par ce gouvernement a rendu impossible toute contribution du Canada à l’atteinte de résultats concrets sur place, une situation qui doit être corrigée.

La paix dans cette région doit être l’objectif du Canada, tandis que la réduction des hostilités, la croissance économique pour ceux qui en ont le plus besoin et une plus grande retenue dans les discours doivent faire partie des objectifs à court terme. Le Parti libéral croit que la création de deux États est la solution à privilégier et que la stabilité de la région sera possible seulement lorsqu’un État israélien démocratique, sécuritaire et sûr coexistera en paix avec un État palestinien viable, démocratique, sécuritaire et sûr. Le Canada est un ami d’Israël, un allié majeur et démocratique qui a le droit de se défendre. Cependant, cibler des civils n’est jamais une mesure acceptable et toute action de ce genre devra toujours être condamnée par le Canada. Cependant, les efforts de colonisation d’Israël à Jérusalem Est et ailleurs dans les zones palestiniennes de Cisjordanie n’améliorent en rien la situation et constituent toujours un obstacle à la paix.

Qu’ils soient dans une mosquée de Calgary ou une synagogue de Montréal, nos leaders politiques doivent toujours tenir le même discours lorsqu’ils parlent de ces questions cruciales, faute de quoi ils ne font que de la petite politique. Les dirigeants politiques ont également l’obligation de dissuader les communautés d’importer au Canada les tensions et les comportements hostiles de leur région d’origine. Les leaders doivent plutôt faire connaître l’expérience canadienne fondée sur la tolérance, la diversité et les compromis fondés sur des principes pour contribuer à la recherche de solutions à l’étranger.

Les Canadiens doivent cependant faire preuve de réalisme à l’égard de la capacité de leur gouvernement d’avoir une incidence sur ce conflit qui perdure et dans lequel les parties ne démordent pas de leur position. Nous devons avoir le courage et le sens de l’initiative pour agir lorsque nous le pouvons, en particulier en ce qui concerne des problèmes précis pour lesquels des solutions pratiques peuvent faire avancer les choses. Par exemple, des Canadiens contribuent actuellement à des efforts de renforcement des moyens dans les

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territoires palestiniens de Cisjordanie, en participant à l’installation de systèmes de communication pour les services de sécurité et d’un centre de logistique. Le Canada devrait s’engager à mener ce type de travaux pratiques, qui donnent des résultats concrets, à plus vaste échelle et à de nombreux endroits dans la région.

Le Canada doit aussi continuer à faire pression pour qu’on permette l’acheminement d’une plus grande quantité de matériaux de construction à Gaza. Ces matériaux sont essentiels à l’amélioration des conditions de vie de ses habitants. On peut y arriver – et on devra le faire – sans porter atteinte aux besoins légitimes de sécurité d’Israël.

l’aide au développement étranger

En ce qui concerne le développement humain, il apparaît de façon évidente que l’orientation adoptée par le Parti libéral va bien au delà de l’approche habituelle relative à l’aide étrangère. La modernisation de l’approche gouvernementale offrira l’occasion de remédier à de graves erreurs commises par le gouvernement Harper. Il n’y a aucune place pour l’idéologie lorsqu’il est question d’aide au développement. Riennevientjustifierlefaitdejeterunfroidsurlesdébatsdémocratiquesportantsurdesquestionsdepolitiques internationales en recourant à de l’intimidation et à des menaces, et en retirant des fonds pour des motifs politiques. Dans le cadre de l’approche relative aux réseaux mondiaux, un gouvernement libéral renouvellera les partenariats avec les nombreux organismes canadiens qui s’emploient à améliorer la qualité de vie des plus démunis. La meilleure façon de réaliser les objectifs du Canada consistera à combiner le leadership fédéral et le soutien efficace aux réseaux au sein desquels les ONG, les églises et autres groupes confessionnels, les groupes de femmes, les organismes de jeunes, les organisations de travailleurs, les établissements universitaires, les particuliers et les représentants gouvernementaux travaillent tous les jours, à l’échelle du globe.

Malheureusement, étant donné que la prestation de l’aide canadienne est assujettie à une structure bureaucratique inefficace et qu’il n’y a absolument aucune volonté politique de remédier à cette inefficacité, les efforts de nos fonctionnaires dévoués ainsi que des intervenants de la société civile, qui sont une source d’inspiration, ont été sérieusement entravés. Nous pouvons changer cela, et nous le ferons. Des experts en affaires internationales ont proposé de nouveaux modèles prometteurs qui permettraient d’améliorer de beaucoup l’efficacité, la transparence, le caractère innovateur et la souplesse des mesures d’aide. Des mécanismes plus efficaces permettront au Canada d’établir et de respecter des priorités internationales qui correspondent à la capacité du gouvernement et de la société civile, en fonction des besoins et possibilités véritables en matière de développement.

Outre la question de la gouvernance, sous un gouvernement libéral, l’aide canadienne sera axée de façon très importante sur le potentiel immense et inexploité des femmes dans les pays en développement. Rendrelesfemmesautonomesestsouventleprincipalfacteurencequiconcerneledéveloppementéconomique, les petites exploitations agricoles, les initiatives dans le domaine de la santé et l’éducation, entre autres choses. Il est possible de libérer le vaste potentiel humain dans bon nombre de pays en développement en mettant l’accent sur le rôle des femmes. Il s’agira d’un élément central de l’approche adoptée par un gouvernement libéral en matière d’aide au développement. Au nombre des autres priorités, mentionnons la sécurité alimentaire, les secours en cas de catastrophe et les activités de reconstruction, l’adaptation au changement climatique et la gestion de l’eau. Dans un réseau de responsabilités efficace, le Canada peut fixer des objectifs concrets en vue de l’obtention de résultats de premier plan à l’échelle mondiale dans tous ces domaines.

un Service deS jeuneS canadienS à l’étranger

Nos jeunes contribuent fortement à concrétiser la présence canadienne dans le monde. Beaucoup de nos jeunes désirent passionnément agir pour le bien d’autrui, ont des idées ambitieuses sur ce qu’on peut accomplir à l’étranger et sont curieux de connaître d’autres lieux et d’autres cultures. Leur génération a grandi dans un contexte où l’Internet est puissant et omniprésent, et elle sait s’en servir pour abattre les distances. L’expérience du monde profite aux jeunes Canadiens en

« Les meilleurs ambassadeurs du Canada sont les Canadiens qui tra-vaillent aux quatre coins du monde. »

- Jeremy Kinsman -Chef de projet à Community of Democracies, ancien ambassadeur du Canada à Moscou et dans l’Union

européenne, et haut-commissaire à Londres

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élargissant leurs horizons. Leurs œuvres humanitaires avantagent des gens qui vivent dans des pays défavorisés et le Canada lui-même en tire profit lorsqu’ils reviennent au pays plus riches en idées, en inspiration et en expérience concrète de la diversité du monde et de ses défis.

C’est pourquoi un gouvernement libéral instaurera un Service des jeunes Canadiens à l’étranger. Ce programme mettra en valeur l’énergie et le dévouement de nos jeunes en finançant leurs travaux bénévoles à l’étranger, permettant ainsi à un plus grand nombre d’entre eux d’acquérir une expérience sur la scène internationale. Il soutiendra également le travail bénévole au Canada.

RENOUVELER LE MULTILATÉRALISME CANADIENLe multilatéralisme ne relève pas d’un choix politique, mais de la reconnaissance du monde tel qu’il est réellement : plus que jamais, les menaces auxquelles nous faisons face, tout comme les possibilités qui s’offrent à nous, ont une dimension transnationale. Le terrorisme mondial, les crimes cybernétiques, les pandémies et, bien sûr, l’instabilité des finances internationales constituent des menaces pour notre mode de vie, mais ils ne se confinent aux frontières d’aucun État. Parallèlement, le commerce, l’investissement, les technologies propres et les études supérieures sont tous des éléments essentiels à notre prospérité à long terme, et ils ont une dimension fondamentalement mondiale.

Du fait qu’il est membre fondateur des Nations Unies et de l’OTAN, chef de file de la francophonie, du Commonwealth, de l’ALENA et de l’APEC, et du fait qu’il est l’un des promoteurs originaux du G20, le Canada est bien placé pour faire progresser ses objectifs à l’échelle du globe en adoptant, à l’égard du multilatéralisme, une approche renouvelée axée sur les réseaux et adaptée au XXIe siècle. Cela signifie qu’il faut consacrer des ressources suffisantes à la participation du Canada dans ces institutions, ainsi que dans de nombreux organismes multilatéraux traitant de toute une gamme d’enjeux, allant de la sécurité alimentaire au contrôle des armes, pour lesquels le Canada a un intérêt et a la possibilité d’améliorer les choses. Cela signifie également qu’il faut jouer le jeu complexe de la diplomatie telle qu’elle existe aujourd’hui, dont seulement quelques uns des acteurs sont des intervenants gouvernementaux. En ce XXIe siècle, le multilatéralisme nécessite l’exercice d’un leadership politique plus souple.

Les institutions multilatérales sont essentielles pour ce qui est de faire progresser les intérêts et les relations du Canada au sein des Amériques. L’Organisation des États américains (OEA) et plusieurs organismes affiliés spécialisés jouent un rôle clé relativement à toute une gamme d’enjeux, et ils pourraient accomplir encore plus de choses. Ils doivent faire l’objet d’une attention plus ciblée de la part des Canadiens, y compris d’un certain nombre de ministères fédéraux.

Le multilatéralisme renouvelé nécessitera l’exercice d’un leadership réaliste et résolu en vue de réformer les institutions en place, plus particulièrement les Nations Unies – réaliste en ce qui concerne les imperfections importantes de la plupart des organismes internationaux, et résolu pour ce qui est d’apporter des améliorations. Il est indispensable de débattre collectivement des enjeux ; par conséquent, la participation aux institutions multilatérales demeure essentielle, en dépit des frustrations. Les réformes doivent être entreprises avec vigueur, notamment en ce qui concerne les Nations Unies, pour corréler plus étroitement les droits et les obligations des membres, moderniser les principaux organismes afin de mieux tenir compte des nouvelles réalités, et améliorer la reddition de comptes à l’égard des résultats, ainsi que la transparence et l’efficacité.

le g20 danS un monde en évolution

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Le fait que le G20 soit en train de remplacer le G8 en tant que premier organisme mondial de coopération économique est un exemple probant de changement institutionnel et montre bien l’absence de leadership souple de la part du Canada. Le gouvernement a mis du temps à comprendre ou à accepter le fait que le G20 devait prendre la place du G8 en tant que principal organisme mondial de coopération économique. Tandis qu’il se trouve dans une situation unique liée au fait d’accueillir les sommets des deux organismes presque au même moment, le Canada aurait pu accroître son influence en gérant le passage du flambeau d’un petit cercle, qui s’est formé durant la guerre froide, à un organisme émergent qui est le reflet du monde d’aujourd’hui. Au lieu de cela, le gouvernement Harper préfère s’accrocher à son adhésion à l’organisme plus petit, inconscient des changements inévitables qui s’opèrent et qui sont régis par d’autres. Cela a également mis en relief l’approche hasardeuse adoptée relativement au rôle de président, marquée par l’absence de planification et de consultation approfondies, ainsi que par une improvisation découlant de calculs tactiques de nature partisane et d’un souci d’autopromotion. L’un des résultats navrants de cette approche a été le coût astronomique de l’organisation des sommets, qui a dépassé de beaucoup le milliard de dollars et qui constitue une dépense sans précédent à l’échelle du globe pour la tenue de tels sommets.

Les pays membres du G20 représentent 90 % du produit national brut mondial. Aucun dirigeant qui envisage l’avenir avec réalisme ne peut continuer de croire que les défis mondiaux, qui vont de la stabilité économique aux changements climatiques, en passant par l’insécurité alimentaire et la pauvreté, peuvent être surmontés adéquatement sans la présence de pays comme le Brésil, le Mexique, l’Afrique du Sud, l’Indonésie, la Corée du Sud, la Chine et l’Inde à la table de discussion. Cependant, il faudra du temps et l’exercice d’un leadership efficace pour que le nouvel organisme atteigne une maturité institutionnelle, ainsi que pour l’établissement des mécanismes collectifs et de la base de connaissances qui soutiendront son rôle naissant. Dans ce contexte, un gouvernement libéral appuiera la création d’un secrétariat permanent du G20 situé au Canada, qui sera chargé d’effectuer des recherches en matière de politiques, de mobiliser la société civile et les organismes du secteur privé, et de faire progresser les travaux visant à remédier aux préoccupations à long terme des membres du G20. Le coût de ce secrétariat correspondra à moins de 1 % du montant que le gouvernement Harper a dépensé pour les sommets de juin 2010, et l’organisme aura des avantages durables pour le Canada et les autres pays du G20, notamment la transmission des pratiques exemplaires visant l’organisation de grandes conférences à un coût abordable.

deS lienS SolideS avec l’europe

Les liens du Canada avec l’Europe sont enracinés dans notre passé et sont importants pour notre avenir. Nos exportations d’une valeur de 50 milliards de dollars vers l’Union européenne soulignent l’importance économique de nos relations transatlantiques et nos deux langues officielles sont un gage de l’histoire et des affinités culturelles que nous partageons. L’évolution future de ces liens pourrait être plus prometteuse encore si l’on pense aux négociations de libre-échange qui se déroulent actuellement. De bonnes relations avec les pays européens au sein de l’OTAN et de divers organismes multilatéraux sont importantes pour la promotion des intérêts canadiens dans de nombreux domaines. Dans le cadre de notre Stratégie des réseaux mondiaux, les relations du Canada avec ses partenaires européens à tous les niveaux seront encore indispensables à sa prospérité et à sa présence dans le monde.

la collaboration au Sein du canada

Une collaboration plus efficace au sein du Canada, avec les gouvernements provinciaux, le secteur privé et la société civile, est essentielle à l’efficacité de nombreux mécanismes multilatéraux, particulièrement pour ce qui est d’établir les positions du Canada en prévision de négociations multilatérales et de mettre en œuvre les engagements pris par le Canada. Cela n’a jamais été plus évident que lors de la conférence de Copenhague sur les changements climatiques, à la fin de 2009. Les ONG ont critiqué Ottawa et certaines provinces ; certaines provinces ont été montées contre Ottawa et contre d’autres provinces. Stephen Harper s’est trouvé aux premières loges lors de l’un des moments les plus embarrassants qu’ait jamais connus le Canada sur la scène internationale ; il n’a pas semblé s’intéresser suffisamment à la question pour percevoir le malaise. Un nouveau gouvernement fédéral devra faire beaucoup mieux.

Les premiers ministres des provinces ainsi que nos maires sont devenus de plus en plus actifs sur la scène

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internationale. Dans le monde en réseau d’aujourd’hui, c’est une bonne chose pour le Canada. Les provinces ont des intérêts légitimes, un savoir-faire et de précieuses relations à l’échelle internationale. Cela ressort de façon particulièrement évidente des questions liant le Canada et les États Unis, par exemple dans le cadre des travaux continus des premiers ministres des provinces de l’Est du Canada et des gouverneurs américains, ainsi que dans celui du partenariat innovateur de la Western Climate Initiative.

Malheureusement, une partie de ce qu’ils ont accompli a été réduite à néant par l’inaction du gouvernement Harper. Au cours des quatre années durant lesquelles Stephen Harper a omis de se rendre en Chine ou en Inde, ce fut une bonne chose pour le Canada que Jean Charest, premier ministre du Québec, Gordon Campbell, premier ministre de la Colombie Britannique, et Dalton McGuinty, premier ministre de l’Ontario, le fassent. Mais ils avaient besoin d’un partenaire. Le Premier ministre fédéral doit faire preuve de leadership en soutenant les efforts des dirigeants des provinces ainsi que des nombreux intervenants du secteur privé et de la société civile afin de promouvoir les intérêts du Canada dans le monde. Bien entendu, le Premier ministre fédéral et son gouvernement ont des responsabilités uniques dont ils doivent s’acquitter sur la scène internationale. Cependant, dans un monde en réseau, ils seront beaucoup plus efficaces s’ils assument leurs responsabilités en matière de leadership fédéral de façon coordonnée et en partenariat avec les premiers ministres des provinces et les autres intervenants.

Un gouvernement libéral tiendra compte des intérêts et du savoir-faire des provinces relativement à de nombreux sujets de discussion multilatéraux, et il mettra en place les structures et les mécanismes qui sont nécessaires pour les amener à participer de manière valable à la préparation d’activités multilatérales utiles. En outre, nous veillerons à ce que les principales missions à l’étranger soient dotées d’un personnel chargé d’assurer la liaison avec les provinces afin de les tenir informées des questions qui présentent un grand intérêt pourelles.Riendetoutcelan’empêcheralegouvernementfédéraldes’acquitterdesaresponsabilitédeparler au nom du Canada sur la scène internationale. Bien au contraire, le Canada pourra alors s’adresser plus efficacement au reste du monde et avec la cohérence propre à une équipe menée avec efficacité.

pROMOUVOIR L’IMAGE DE MARQUE DU CANADA AFIN DE RÉUSSIR DANS UN MONDE EN RÉSEAULa modernisation du multilatéralisme sera également soutenue par une nouvelle initiative de promotion de l’image de marque du Canada dans les principaux marchés des quatre coins du monde, en collaboration avec le secteur privé, des artistes de premier plan et des universitaires. Un tel travail aurait dû être entrepris il y a longtemps. En faisant connaître plus largement les forces du Canada à l’étranger, on favorisera tous les autres aspects de la Stratégie des réseaux mondiaux ainsi que l’ensemble des efforts visant à promouvoir les intérêts et les valeurs du Canada. Cela contribuera également à accroître le commerce et l’investissement et à améliorer les autres secteurs stratégiques mis en relief dans les nouveaux accords sur les réseaux mondiaux. Il faut libérer les ambassades et les consulats canadiens du musellement imposé par le gouvernement

Harper, afin qu’ils puissent jouer un rôle de premier plan pour ce qui est de promouvoir l’image de marque du Canada et de joindre un public élargi à l’étranger. Bien que l’initiative de promotion de l’image de marque du Canada doive s’appuyer sur la recherche sur les marchés et la consultation des partenaires, il ne fait aucun doute que certains aspects de l’image de marque actuelle ne faisant pas l’objet d’une promotion suffisante jouent un rôle central.

Le fonctionnement des réseaux mondiaux repose sur la connaissance ; par conséquent, l’apprentissage et les études supérieures prennent de plus en plus d’importance à l’échelle internationale. Le Canada est dans une position unique lui permettant de tirer parti de sa réputation en matière d’ouverture, de multiculturalisme et d’excellence dans ce domaine. On trouve au Canada certaines des meilleures universités au monde, et notre pays a depuis toujours été l’une des principales destinations des étudiants souhaitant poursuivre des études à l’étranger. Ces dernières années, la proportion

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d’étudiants étrangers au Canada a toutefois décliné. Pourtant, il n’en demeure pas moins que le fait de recevoir des étudiants étrangers constitue pour le Canada une occasion importante de forger des liens à vie avec les futurs dirigeants d’économies émergentes.

Le savoir-faire du Canada en matière d’apprentissage et d’études supérieures doit faire l’objet d’une promotion accrue et mieux coordonnée. À l’heure actuelle, bon nombre des principaux établissements d’enseignement supérieur du Canada ainsi que certaines provinces ont établi des centres à l’étranger et s’emploient à convaincre des étudiants de poursuivre leurs études ici. Cependant, on ne fait pas grand-chose pour promouvoir les forces de notre pays dans ce domaine, ni pour mieux comprendre comment on pourrait se servir de l’image de marque du Canada pour contribuer au succès des efforts que déploient de façon isolée,pourlemoment,lesdifférentsétablissementsetlesprovinces.Résultat:leCanadatiredel’arrièreparrapportàd’autrespays,telsquel’AustralieetleRoyaumeUni,quiprennentuneplacedeplusenplusgrandedans le secteur de l’éducation internationale. Un gouvernement libéral collaborera avec les provinces et les établissements d’enseignement supérieur en vue d’amener les étudiants les plus prometteurs et les plus brillants des économies émergentes à étudier au Canada et à conserver des liens permanents avec notre pays une fois qu’ils auront achevé leurs études. Nous soutiendrons également les efforts déployés par les principaux établissements canadiens en vue d’établir une présence dans les marchés émergents les plus importants, et nous appuierons les échanges d’étudiants qui offrent aux Canadiens des possibilités accrues d’aller étudier à l’étranger.

En outre, un gouvernement libéral travaillera avec des partenaires afin de mettre au point des moyens pratiques d’établir des liens permanents avec les anciens diplômés étrangers ayant étudié dans un établissement d’enseignement supérieur canadien, dont bon nombre occupent des postes influents dans leur pays. En termes plus généraux, on mobilisera la diaspora canadienne à l’échelle du globe, forte de trois millions de personnes, pour qu’elle renforce l’image de marque du Canada, qu’elle donne de l’information la concernant et qu’elle en fasse la promotion.

Une autre initiative clé d’un gouvernement libéral consistera à établir les bourses d’études internationales du Canada, aux termes desquelles des étudiants exceptionnels provenant de pays où les revenus sont faibles ou moyens se verront accorder des bourses d’études complètes leur permettant d’étudier dans une université canadienne. Le programme favorisera également le maintien de liens permanents avec le Canada après l’achèvement des études, grâce à des communications avec les anciens diplômés par les ambassades et les consulats canadiens, à des activités lors de la visite de dignitaires canadiens, ainsi qu’à l’établissement de communautés en ligne et de bases de données.

la culture canadienne danS le monde

L’une des erreurs les plus flagrantes commises par le gouvernement Harper a été l’abandon des mesures fédérales qui contribuaient au rayonnement de la culture canadienne dans le monde. Un gouvernement libéral redonnera à la culture la place prédominante qui lui revient dans les politiques internationales du Canada. Les exportations de nos industries culturelles totalisaient 5 milliards de dollars en 2007, mais le potentiel est beaucoup plus élevé compte tenu du dynamisme des créateurs canadiens et de l’essor des technologies numériques et des nouveaux médias qui aident à joindre des publics étrangers. Nous accroîtrons cette diffusion en renouvelant les programmes généraux qui ont soutenu les exportations et les échanges culturels, mais qui ont été annulés ou minés par le gouvernement Harper, ainsi qu’en mettant l’accent sur la culture dans le cadre de nouveaux accords sur les réseaux mondiaux conclus avec des partenaires clés. La culture canadienne sera également un élément important de la nouvelle initiative de promotion de l’image de marque du pays.

Les créateurs canadiens qui travaillent en français, en anglais ou dans n’importe quelle autre langue contribuent à la prospérité et à l’identité du Canada, tout en approfondissant nos liens dans un monde en réseau.

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25LE CANADA DANS LE MONDE : UNE STRATÉGIE DES RÉSEAUX MONDIAUX

LEADERSHIp EN RÉSEAU DANS LES SECTEURS DE L’ÉNERGIE, DE L’ENVIRONNEMENT ET DE L’ÉCONOMIEUn autre domaine d’action prioritaire de la Stratégie des réseaux mondiaux concerne les secteurs de l’énergie et de l’environnement. Le leadership en matière d’énergie propre, de conservation et d’efficacité énergétique joue un rôle essentiel pour les emplois de demain, ainsi que pour l’établissement d’une approche plus crédible à l’égard des obligations internationales du Canada concernant la lutte contre les changements climatiques. Afin de rompre l’inertie actuelle, un nouveau gouvernement doit collaborer avec l’ensemble des provinces canadiennes, les divers secteurs de l’industrie énergétique, de nombreux homologues américains et la communauté internationale, ainsi qu’avec des intervenants bien informés de la société civile. Contrairement à la politique du gouvernement actuel qui consiste à nier les faits et à s’enfouir la tête dans le sable, l’approche appropriée doit nécessairement comporter de multiples facettes et être tournée vers l’avenir.

Le développement responsable des ressources et du potentiel énergétiques du Canada, abondants et variés, doit s’ancrer dans une ambition plus vaste : faire en sorte que le Canada soit reconnu à l’échelle mondiale comme un chef de file de l’exploitation responsable des ressources naturelles en général. Bien que l’économie du Canada se diversifie de plus en plus, les ressources naturelles continueront de jouer un rôle essentiel dans notre prospérité. Cependant, dans le contexte d’une économie mondiale, les éléments qui hier encore constituaient des points forts finissent par ne plus valoir grand-chose s’ils ne font pas l’objet d’une innovation constante. Les marchés mondiaux nécessitent l’adoption de normes environnementales encore plus élevées pour les produits primaires, ainsi que le recours à de nouvelles technologies pour une gestion des ressources naturelles respectueuse de l’environnement.

Nous ne devons pas nous asseoir sur nos lauriers, mais il faut reconnaître que le Canada parvient à relever ce défi. À tire d’exemple, mentionnons l’industrie forestière canadienne, qui a transformé ses pratiques et s’est alliée à d’anciens opposants afin de protéger les milieux forestiers. Il y a d’autres cas de réussite, ainsi que des domaines dans lesquels le Canada a encore beaucoup de travail à faire. Cependant, notre capacité de donner l’exemple au reste du monde pour ce qui est d’exploiter les ressources naturelles de façon responsable, ainsi que les technologies et l’expertise requises aux fins de la gestion moderne des ressources dans les marchés émergents, peut constituer un moteur important de la prospérité à long terme du Canada.

RENOUVELER LA CApACITÉ DU GOUVERNEMENT FÉDÉRALL’exécution des travaux du gouvernement fédéral dans le cadre de la Stratégie des réseaux mondiaux nécessitera qu’on renforce les moyens de la fonction publique. Il faudra remédier à la négligence et à la mauvaise gestion dont ont fait les frais, sous le gouvernement Harper, le corps diplomatique canadien, le Service des délégués commerciaux du Canada, nos missions à l’étranger et la capacité internationale à l’échelle de l’administration publique. Toutes ces fonctions fédérales qui interviennent dans la Stratégie des réseaux mondiaux ont souffert.

Le cas du ministère de la Défense nationale est quelque peu différent. Depuis 2005 2006, à la suite de décisions budgétaires prises par libéraux et les conservateurs, les dépenses militaires du Canada ont été majorées de presque 50 % et elles devraient continuer de croître même après la fin de la mission de combat en Afghanistan. Le Parti libéral appuie les récents investissements dans les Forces canadiennes mais la courbe des dépenses à engager au cours des années à venir doit être réévaluée. Il nous est essentiel d’avoir des Forces armées dotées des ressources voulues pour maintenir notre souveraineté et jouer un rôle constructif dans le monde mais ces Forces armées ne suffisent pas à elles seules. Il s’agit là d’une question d’équilibre.

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26LE CANADA DANS LE MONDE : UNE STRATÉGIE DES RÉSEAUX MONDIAUX

Le gouvernement estime que le coût différentiel annuel de la mission de combat en Afghanistan s’élève à tout près de 1,7 milliard de dollars. Le directeur parlementaire du budget a signalé que ce coût était encore plus élevé que ce qu’on a divulgué. Après la fin de la mission de combat d’ici décembre 2011, un gouvernement libéral réaffectera ce montant de manière équilibrée dans l’ensemble des activités de défense, de développement et de diplomatie. Un gouvernement libéral réévaluera également tous les programmes importants d’approvisionnement après la fin de la mission de combat en Afghanistan. Une force militaire bien financée demeurera essentielle mais elle ne constituera qu’un élément d’une conception plus large des activités du Canada à l’échelle mondiale, contrairement à la vision étroite qu’entretient le gouvernement actuel.

Ce changement permettra de libérer des ressources qui serviront à revitaliser d’autres activités internationales à l’échelle de l’appareil fédéral, afin de mieux tenir compte de l’éventail complet des fonctions intégrées et des engagements tournés vers l’avenir qui orienteront la Stratégie des réseaux mondiaux. Mentionnons notamment les activités suivantes :

• L’améliorationdel’aideaudéveloppementenvuedesoutenirunnouveauprogrammede développement humain, particulièrement en Afrique.

• LerenouvellementdesservicesextérieursduCanada,cequicomprendunServicedesdélégués commerciaux du Canada et un corps diplomatique élargis, mieux formés, mieux financés et plus axés sur l’étranger, ainsi que le recrutement de Canadiens à l’étranger et au Canada possédant une expérience pertinente acquise dans le secteur privé ou au sein de la société civile.

• Unecapacitéaccrue,àl’échelledel’appareilfédéral,desoutenirl’approche«panca-nadienne»concernantnotreprogrammede«paix,ordreetbongouvernement»àl’étranger, et d’appuyer l’établissement de partenariats dans des secteurs stratégiques, dans le cadre de nouveaux accords bilatéraux.

• L’ouverturedenouvellesmissionscanadiennesdansdesmarchésstratégiques.

• Enfin,denouvellesinitiativesenvuedepromouvoirl’imagedemarqueduCanada,desoutenir le service des jeunes bénévoles à l’étranger et d’attirer les meilleurs étudiants étrangers dans les universités canadiennes.

Un gouvernement libéral renforcera la capacité du Canada de mettre à profit les réseaux mondiaux, qui sont essentiels à notre réussite dans le monde d’aujourd’hui et de demain.

« En vertu de ce plan, un gouvernement libéral ravivera la fierté que notre position dans le monde a déjà inspirée aux Canadiens et, en ce sens, il sera

comme le capitaine d’une grande équipe – une équipe qui excellera durant le nouveau siècle. »

- Michael Ignatieff -Chef du Parti libéral du Canada

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27LE CANADA DANS LE MONDE : UNE STRATÉGIE DES RÉSEAUX MONDIAUX

SOMMAIRE DES ENGAGEMENTSAccords sur les réseaux mondiaux

• EntamerimmédiatementdesnégociationsaveclaChineetl’Indeenvuedesignerdes accords sur les réseaux mondiaux qui resserreront nos liens dans les domaines de l’économie, du savoir et de la culture et qui établiront des relations à tous les niveaux.

• Moderniseretrenouvelerlesmissionsd’ÉquipeCanadaenprévoyantdesprogrammesplus ciblés, des interactions plus soutenues et des visites réciproques plus nombreuses qu’en vertu de l’ancien concept de mission, qui avait donné de bons résultats.

Renouveler les partenariats nord-américains

• Doterlegouvernementfédéraldemoyenssupplémentairesenvuedefairemieuxconnaître les relations Canada-États-Unis dans le contexte de l’Amérique.

• EnvisageraveclesÉtats­Unislapossibilitédeconcluredesarrangementsadministratifs améliorés concernant la gestion de notre frontière commune.

• EngagerproactivementdesdiscussionsaveclaMaison­BlancheetleCongrèssurlesquestions de tarification du carbone, d’énergie non polluante, de recherche-dével-oppement, du développement et des normes des réseaux de transport d’énergie électrique et de réglementation des nouvelles technologies propres dans le marché nord-américain.

• TravailleravecleMexiqueenvued’éliminerprogressivementl’exigencedevisaimposéeaux citoyens mexicains en visite au Canada tout en tenant compte des préoccupations canadiennes relativement aux revendications du statut de réfugié.

Le Nord canadien et la région arctique internationale

• Conclureunnouvelaccordmultilatéralconcernantl’Arctiquepourencourager la coopération sur les plans social, économique, environnemental et sécuritaire.

• ÉtablirunsecrétariatpermanentduConseildel’Arctiqueetdésignerunnouvel ambassadeur aux Affaires circumpolaires.

Créer un nouveau partenariat avec l’Afrique

• Renoueravecl’Afriqueenremettantcecontinententêtedenosprioritésd’aide internationale et en investissant dans ses capacités de gouvernance et la croissance de son secteur privé.

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28LE CANADA DANS LE MONDE : UNE STRATÉGIE DES RÉSEAUX MONDIAUX

Mobiliser les forces du Canada en matière de développement humain

• Fairedusoutiencanadienauxopérationsdepaix,d’ordreetdebongouvernementàl’étranger une priorité essentielle en établissant une capacité de négocier, de coor-donner et de financer l’envoi d’aide et de savoir-faire canadiens en gouvernance que fourniront nos organismes fédéraux et d’autres intervenants – y compris d’autres gouvernements, des professionnels retraités, le secteur privé et les ONG.

• Favoriserdesdémarchesinternationalesenvued’opérationnaliserladoctrinede«responsabilitédeprotéger»,uncadred’analyserigoureuxservantàprévenirlesconflits et les violations systématiques des droits de la personne.

• Créeruncentreuniversitaired’excellenceenpréventionetenrèglementdeconflitsqui rassemblera des spécialistes des conflits de nature ethnique ou autre.

• DonnerauCanadaunnouveaurôledeleadershiplorsdesopérationspourlapaixdesNationsUnies.Renouvelernotreengagementenfaveurdesmissionsmultilatéralesde formation et de commandement militaire, entre autres, qui correspondent aux intérêts, aux valeurs et aux capacités du Canada.

• AssumerenAfghanistan,aprèslafindelamissioncanadiennedecombat,unrôleaxé sur la formation du personnel policier et militaire dans un collège d’état-major de Kaboul et sur le renforcement des capacités civiles en matière de gouvernance.

• DésignerunenvoyéspécialquireprésenteraleCanadadansleseffortsdiplomatiquesen Afghanistan, au Pakistan et dans les contrées voisines.

• Renouvelerlespartenariatsaveclesnombreuxorganismesdelasociétécivile canadienne qui s’emploient à améliorer la qualité de vie des plus démunis.

• Privilégierl’autonomisationdesfemmesdanslespaysendéveloppementcommeobjectif absolu du développement canadien, y compris dans les domaines de la santé, de l’éducation et du développement économique.

• Inclurelasécuritéalimentaire,lessecoursencasdecatastrophe,lesactivités de reconstruction, l’adaptation aux changements climatiques et la gestion de l’eau parmi les priorités additionnelles.

• InstaurerunServicedesjeunesCanadiensquifinanceraletravailbénévoledenosjeunes,y compris des projets de bénévolat à l’échelle internationale.

Renouveler le multilatéralisme canadien

• RenforcerlaparticipationduCanadadanslesinstitutionsmultilatérales.

• Proposerdesréformesàl’OrganisationdesNationsUniesquiimposerontdesobliga-tions plus rigoureuses à ses membres, moderniseront ses organes clés, l’amèneront à mieux rendre compte de ses résultats et accroîtront sa transparence.

• SoutenirlacréationauCanadad’unsecrétariatpermanentduG20quieffectueradesrecherches en matière de politiques, mobilisera la société civile et le secteur privé, facilitera la transition du G8 au G20 et aidera les membres du G20 en leur transmettant les pratiques exemplaires en ce qui a trait à l’organisation de grandes conférences à un coût abordable.

• Travailleraveclesgouvernementsprovinciauxàlapréparationderencontres multilatérales utiles et à l’application d’accords.

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29LE CANADA DANS LE MONDE : UNE STRATÉGIE DES RÉSEAUX MONDIAUX

Promouvoir l’image de marque du Canada afin de connaître la réussite dans un monde en réseau

• Lanceruneinitiativevigoureusedepromotiondel’imagedemarqueduCanadapourstimuler le commerce et l’investissement en tirant profit de nos ambassades et consulats à l’étranger.

• Créerdesboursesd’étudesinternationalesduCanadapouroffrirunfinancementcomplet à des étudiants exceptionnels provenant de pays où les revenus sont faibles ou moyens pour leur permettre d’étudier dans une université canadienne.

• Rétabliretaccroîtrelefinancementdesprogrammesdepromotioninternationale de la culture.

Renouveler la capacité du gouvernement fédéral

• Réaffecterlemontantdesdépensesdifférentiellesaprèslafindelamissiondecombaten Afghanistan pour l’investir de façon plus équilibrée dans l’ensemble des activités de défense, du développement, des fonctions diplomatiques et des missions canadiennes à l’étranger, notamment pour renouveler le Service extérieur du Canada.