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L’Ogrelet de Suzanne Lebeau Carnet artistique et pédagogique Texte sélectionné par l’Éducation nationale, liste de « Lectures pour les collégiens » 2013. Suzanne Lebeau reçoit le prix de la Belle Saison en 2015 pour l’ensemble de son œuvre. Carnet pédagogique rédigé par Annie Quenet, professeur de français retraitée. Recherches documentaires : Audrey Liébot. Rédaction en 2010, dernière mise à jour en 2017. Le texte L’Ogrelet vit seul avec sa mère dans une maison au cœur d’une forêt dense, en retrait de la communauté villageoise. Le jour où il commence à fréquenter l’école et les autres enfants, il découvre sa différence : il est le fils d’un ogre que sa mère a passionnément aimé. Pour se délivrer de son attirance irrépressible pour le sang frais, il devra affronter trois épreuves dont il sortira grandi. Un récit noir et tendre de Suzanne Lebeau qui nous réconcilie avec notre part d’ombre. L’auteur Née en 1948 au Québec Suzanne Lebeau se destine d’abord à une carrière d’actrice. Mais après avoir fondé le Carrousel avec Gervais Gaudreault en 1975, elle délaisse peu à peu l’interprétation pour se consacrer exclusivement à l’écriture. Aujourd’hui, l’autrice a vingt-sept pièces originales, trois adaptations et plusieurs traductions à son actif et est reconnue internationalement comme l’un des chefs de file de la dramaturgie pour jeunes publics. Avec plus de cent trente productions répertoriées, elle compte parmi les auteurs québécois les plus joués sur tous les continents. Puisant son inspiration à de multiples sources (contes, mondes imaginaires, histoires vraies, actualité, voyages), elle aborde sans aucune auto-censure les sujets les plus variés (l’éducation, les enfants soldats, l’inceste, la pédagogie, le handicap, les rapports Nord-Sud…), cherchant, par une écriture du sensible et du vrai, à provoquer chez le spectateur une prise de conscience. Ses œuvres sont publiées de par le monde et traduites en seize langues : notamment Une lune entre deux maisons, la première pièce canadienne écrite spécifiquement pour la petite enfance, L’Ogrelet et Le bruit des os qui craquent, traduites respectivement en six, neuf et trois langues. En 2014 paraît Chaîne de montage, le premier texte qu’elle adresse spécifiquement au public adulte. La contribution exceptionnelle de Suzanne Lebeau à l’épanouissement de la dramaturgie pour jeunes publics lui a valu de nombreux prix et distinctions, dont le prix littéraire du Gouverneur général 2009, catégorie théâtre, le prix des Journées de Lyon des auteurs de théâtre 2007, le prix du public du bureau des lecteurs de la Comédie-Française 2008, le prix Sony-Labou-Tansi des lycéens 2009, le prix Collidram 2010 pour Le bruit des os qui craquent, une pièce créée par le Carrousel et le Théâtre d’Aujourd’huien 2009 et de nouveau portée à la scène par la Comédie-Française en 2010, le Prix du gouverneur général pour les arts du spectacle (réalisation artistique - théâtre) en 2016. Dès 1998, l’Assemblée internationale des parlementaires de langue française lui décerne le grade de chevalier de l’Ordre de la Pléiade pour l’ensemble de son œuvre et, en 2010, le gouvernement du Québec lui remet le prix Athanase-David, la plus prestigieuse récompense de carrière offerte à un écrivain québécois. En 2015, elle a reçu, avec Sylvain Levey, le premier Prix de la Belle Saison,

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L’OgreletdeSuzanneLebeauCarnetartistiqueetpédagogique

Textesélectionnéparl’Éducationnationale,listede«Lecturespourlescollégiens»2013.SuzanneLebeaureçoitleprixdelaBelleSaisonen2015pourl’ensembledesonœuvre.

CarnetpédagogiquerédigéparAnnieQuenet,professeurdefrançaisretraitée.Recherchesdocumentaires:AudreyLiébot.Rédactionen2010,dernièremiseàjouren2017.

LetexteL’Ogrelet vit seul avec sa mère dans une maison au cœur d’une forêt dense, en retrait de lacommunauté villageoise. Le jour où il commence à fréquenter l’école et les autres enfants, ildécouvresadifférence:ilestlefilsd’unogrequesamèreapassionnémentaimé.Poursedélivrerdesonattiranceirrépressiblepourlesangfrais,ildevraaffrontertroisépreuvesdontilsortiragrandi.UnrécitnoirettendredeSuzanneLebeauquinousréconcilieavecnotrepartd’ombre.

L’auteurNéeen1948auQuébecSuzanneLebeausedestined’abordàunecarrièred’actrice.Maisaprèsavoir fondé leCarrousel avecGervaisGaudreault en1975, elle délaissepeuàpeu l’interprétationpourseconsacrerexclusivementàl’écriture.Aujourd’hui,l’autriceavingt-septpiècesoriginales,troisadaptationsetplusieurs traductionsàsonactifetest reconnue internationalementcomme l’undeschefsdefiledeladramaturgiepourjeunespublics.Avecplusdecenttrenteproductionsrépertoriées,ellecompteparmilesauteursquébécoislesplusjouéssurtouslescontinents.

Puisant son inspiration à de multiples sources (contes, mondes imaginaires, histoires vraies,actualité,voyages),elleabordesansaucuneauto-censurelessujetslesplusvariés(l’éducation,lesenfants soldats, l’inceste, la pédagogie, le handicap, les rapports Nord-Sud…), cherchant, par uneécrituredusensibleetduvrai,àprovoquerchezlespectateuruneprisedeconscience.

Sesœuvressontpubliéesdeparlemondeettraduitesenseizelangues:notammentUneluneentredeuxmaisons, lapremièrepiècecanadienneécritespécifiquementpour lapetiteenfance,L’OgreletetLebruitdesosquicraquent,traduitesrespectivementensix,neufettroislangues.En2014paraîtChaînedemontage,lepremiertextequ’elleadressespécifiquementaupublicadulte.

LacontributionexceptionnelledeSuzanneLebeauàl’épanouissementdeladramaturgiepourjeunespublicsluiavaludenombreuxprixetdistinctions,dontleprixlittéraireduGouverneurgénéral2009,catégorie théâtre, le prix des Journées de Lyon des auteurs de théâtre 2007, le prix du public dubureaudes lecteursde laComédie-Française2008, leprixSony-Labou-Tansides lycéens2009, leprixCollidram2010pourLebruitdesosquicraquent,unepiècecrééeparleCarrouseletleThéâtred’Aujourd’huien2009etdenouveauportéeàlascèneparlaComédie-Françaiseen2010,lePrixdugouverneurgénéralpourlesartsduspectacle(réalisationartistique-théâtre)en2016.

Dès1998,l’Assembléeinternationaledesparlementairesdelanguefrançaiseluidécernelegradedechevalierde l’Ordrede laPléiadepour l’ensembledesonœuvreet,en2010, legouvernementduQuébec lui remet leprixAthanase-David, laplusprestigieuse récompensedecarrièreofferteàunécrivain québécois. En 2015, elle a reçu, avec Sylvain Levey, le premier Prix de la Belle Saison,

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attribuéparleCentreNationalduThéâtre.

©François-XavierGaudreault

SuzanneLebeauestuneconteused’histoire,conteusedontonentendlavoixderrièrelesmots.Desmotsàlafoissimplesetriches,sonoresetsensuels.Lavievibresoussaphrase.SuzanneLebeaurevendiquedeparlerauxenfants:desbeautésdelavie,del’amourentrelesêtresetdescruautésdu monde, des hommes, parfois. Quand on demande à Suzanne Lebeau qui dit aimer le récit,pourquoiellen’écritpasderomans,ellerépond:«Lethéâtreestleseulartoùl’onpartdel’intimepuisquis’ouvrecommeunentonnoir.L’intimerejointungroupequis’enempare,cegroupes’élargitàl’espacesocialdupublicetlàilrejointleplusintimeduspectateur.Leromanvadirectdel’intimeàl’intime,lethéâtrepasseparunespacesocialetc’estcequej’aimedanslethéâtre».

Suzanne Lebeau n’hésite pas à formuler, même en direction des tout-petits (Une lune entre deuxmaisons, éditions Théâtrales, 2006) les questions les plus difficiles à aborder, qu’elles soient larésultante d’un contexte traumatique ou renvoient à la difficulté de cheminer dans l’existence. Sonécriture est reconnaissable à quelques caractéristiques révélées par Marie Bernanoce dansÀ ladécouvertedecentetunepièces(éditionsThéâtrales-CRDPdel’académiedeGrenoble,2006):des«fablessimplesmaisnonsimplistes»,un«goûtpourlejeudanslejeu,aveceffetsderécit»,une« langueclaireetaccessiblemaisnondénuéedepoésie,du faitdesonancragedans l’imaginaireenfantin».

Son travaild’écriture reposesuruneffort incessantde rencontres,d’échanges,d’accumulationsdedocuments et d’informations qu’elle consigne dans divers cahiers de notes qui deviennent sa« nourriture ». Une « digestion » est alors nécessaire afin d’oublier le travail de recherche. Puis,« faire le vide»pour« laisser jaillir l’inconscient ou lamémoirequi s’est déposéeenelle».Ainsi,« laisser surgir l’écriture du silence » (Suzanne Lebeau, Itinéraires d’auteurs p. 51). D’après YvonPerrier,coordinateurdescommunicationsauseinduCarrousel.

Extraitd’unarticled’AnnieQuenet,«SuzanneLebeau,l’humainehumanité»,revueGriffon,mai-juin2009.

Voustrouverezd’autresinformationssurlesitedel’autrice:<https://suzannelebeau.wordpress.com/>

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LecarnetPlusieurstitresdeSuzanneLebeaufigurentdansla«Listederéférencedesœuvresdelittératuredejeunesse pour le cycle 3 ».L’Ogrelet pourra lui-aussi être abordé en CM1-CM2. Il correspondégalementauxobjectifsde lecture intégralede6 et5 . Il sera abordé ici pour ces deux niveaux,sansdistinction.Chaqueenseignantseraàmêmed’adapter lespropositionsàsaclasse.L’Ogrelet,enemmenantlelecteurdanslesalléesprofondesetparfoistroublantesduconte,s’adresseàsapartintime.Sonécritureconjugueplusieursformesthéâtralesetunenarrationquis’appuiesurlenon-dit.C’estpourquoil’onachoisid’organisercettelectureintégraleendeuxparties:unelecturedétailléedudébut(scènes1à5)pourlaquellenousproposonsunensembledepistesprécisesquiéveilleral’intérêtdesélèvesetleurdonneraunegrilledelecture.Puisdespropositionsdemiseenvoixetdemise en jeu ; une lecture cursive solitaire (scènes 6 à 11), que le travail précédent devrait avoirmotivéeetpourlaquellenoussuggéronsunelistedetravauxdesynthèse.Enannexe, unplande travail pluridisciplinairepour le cycle3et unplande séquencede françaispour6 ,5 .

PlanducarnetA.Chemineraucœurdescinqpremièresscènes

A.Avantd’entrerdansl’histoireB.Scène1-Entréedansl’histoireC.Scène2D.Scène3E.Scène4F.Scène5G.Lecturecursivedesscènes6à12

B.Miseenvoixaupupitreouenespacesdesscènes1à4A.MiseenvoixavecousanspupitreB.Miseenvoixetenespace

C.Miseenjeudesscènes1,2,3A.ScénographieetélémentsdecostumesB.Miseenjeu

D.EnvironnementartistiquedeSuzanneLebeauetdeL’OgreletA.LesinfluencesB.EntretienavecYvonPerrier,ThéâtreduCarrousel

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C.CréationparlacompagnieLeCarrouselD.CréationparlacompagnieL’Artifice-ChristianDuchangeE.CréationparLaManivelle-FrançoisGérardF.ProjetdemiseenthéâtreparJeanPerrochaud

E.AnnexesA.ÀconsulterB.Prolongement:réseaudetextesC.Plandetravailpluridisciplinaireaucycle3D.Plandeséquence6èmeet5ème

A.ChemineraucœurdescinqpremièresscènesLe plaisir de la lecture deL’Ogrelet reposera en grande partie sur le mystère entretenu par S.Lebeau et dévoilé par étapes, d’abord implicitement puis explicitement. Pointer les mystèressuccessifsetleurdévoilementimpliciteavantunnouvelobscurcissementpourraitêtrelefilrougedelalectureetconstituerunritueld’élucidation,àchaqueétape.Sil’ons’appuiesurcettedramaturgieetentredansletextelorsdeséancesespacées,onlaisseraleslivres«ausecret»danslaclasse,aumoinsjusqu’àlascène6.

A.Avantd’entrerdansl’histoire

Créerunhorizond’attente:

Avantdedécouvrirlascène1,onpourrasolliciterl’imaginaire,àpartirdutitre,deladédicace,delaprésentationdespersonnages.

Espacedelafiction,espaceduthéâtre:

On demandera aux élèves d’imaginer le paysage à partir de la description des lieux. On ferarechercher les éléments qui n’existeraient pas dans la réalité et formuler les mots « décor » et«scénographie».Oncompareraalors lesdimensionsd’unplateaude théâtre (espace théâtral)etcellesdupaysage(espacedelafiction)etposeralaquestiondelanécessairetranspositionetdesmoyensduthéâtre.

B.Scène1-Entréedansl’histoire

1.PremièredécouvertePourassurercettepremièredécouverte,onpréféreraune lecturede lascènepar l’enseignant (les

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élèves ont le livre fermé : ils écoutent) : lecture adressée, lente, debout, selon les formes del’oralisation.

2.DécouvertedespersonnagesàtraverslapremièredidascalieOn mettra en évidence l’évolution du portrait de l’Ogrelet, par rapport aux éléments fournis parl’auteuravant ledébutde lapièce,et lapremière image implicitede lamère.Onretiendraque lesdidascaliesnedonnentpasseulementdesindicationsscéniques,maisaussidifférentesinformationsnotammentsurlespersonnages:pendantlalecture,ilfautdoncleuraccorderlamêmeimportancequ’audialogue.

3.IdentifierlasituationOnpourrafairerésumercollectivementlascèneàl’aidedeverbesd’action.On attirera pour cela l’attention sur le premier mot : « Redis- moi », répétition de la leçon derecommandations;surlesphrasesimpérativesetinterrogativesdelamèreetphrasesdéclaratives,ponctuationdelapièceL’Ogrelet.

4.Lesmystèresautourdel’OgreletOnmettraenévidence:

LesrecommandationsinhabituellesdelaMère,quiétonnentetquestionnent.Onpourrapréparerunpanneauaffichédanslaclasse,titré«lesmystèresdel’Ogrelet»etcommenceruneliste:pourquoil’Ogreletdevra-t-ilmangerseul?Puisdanslapartiemonologuée,lemystèreautourdelanourritureinhabituelleelle–aussi.Lesélèvescaractériserontaisémentletypedenourrituredonnéeetrefuséeparlamèreetcequel’Ogreletattenddel’école:connaissancesetouvertureaumonde,forced’un«grand».

Unmystèrerelevés’estéclairci:l’Ogreletnedoitpasmangeravecsescamaradesparcequ’iln’ajamaismangédeviande.Unautreestapparu,ànotersurlepanneau:pourquoilamèreneluia-t-elledonnéàmangerquecettenourriture-là?

5.Dudialogueaumonologue(deuxdernièresrépliques)Onamènera lesélèvesà identifier lepassagedudialogueaumonologueetdel’adresseà l’acteurpartenaireàl’adresseaupublic.Cecipermettraunepremièreapprochedescodesduthéâtre.Onferaobserverensuitelamiseenpagedifférentedecelledudialogueprécédent,prochedecelledupoème.OnsedemanderapourquoiSuzanneLebeauachoisicetteforme.

On pourrait proposer ensuite un travail de lecture collective à voix haute et dans l’espace, dumonologuedelamère,précédéparuntravaild’imaginationcorporellesurlessensationsgustatives(cedétourafinqu’aumomentde la lecture lemot« fasse image») : cepremier travail de lecturepourraêtrefaitindividuellement,àvoixbasse,ensemblemaischacunpoursoi,pourleplaisirdumot(voirpourlesconsignes:oralisation).

Nouvelhorizond’attente:commentl’Ogreletva-t-ilvivresapremièrejournéeàl’école?

Mémorisation,diction:demanderdemémoriser,à lamaison,unedesdeux répliques (auchoix)aveclaconsigned’appliquerlesconseilspourbiendireletexte.

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C.Scène2

1.DécouverteOnproposeraladécouvertedelascène2paruneoralisationcollective,chorale.On formera un cercle. La lecture passera d’un élève à l’autre, en changeant de lecteur à chaquepoint, jusqu’à la ligne6.Ensuiteàchaquepassageà la ligne,pour lapremièrerépliquede lamèrepuisàchaquepoint,danslesrépliquessuivantes.

2.Dialogueoumonologues?À qui parle la mère ? On invitera les élèves à se transformer en détectives pour argumenter leurréponse, en cherchant des indices dans le texte (pronoms personnels, adjectifs possessifs). Ils endéduiront qu’elle s’adresse d’abord aux spectateurs puis à l’Ogrelet. Et pourtant, ce n’est paspossible.Pourquoi?Oùsetrouvel’Ogrelet?Oùsetrouvesamère?Onentireralaconclusion:lamèreseparledanssatête,ellefaitcommesielleluiparlait;luiserépètesesrecommandations.On en conclura donc qu’un monologue peut être adressé aux spectateurs comme une parole deconteurouadresséàsoi-mêmecommelorsqu’onseparledanssatête;autreconventionthéâtrale:authéâtre,lespenséessontentenduesparlesspectateurs.

Essaidelectureàvoixhaute

Deuxoutroisélèvespourraients’essayeràlirechacun,successivement,p14:lapremièrerépliquedel’Ogreletcommeunepensée;ladernièrecommes’ill’adressaitauxspectateurs,sescamarades.

Natureapaisante,natureinquiétante

Pourquoilamèredel’Ogreletluiparle-t-elledanssatête?Enfaisantcommesielleluiparlaitàdistance,elleasansdoutel’impressiondel’accompagner.Voilàlesigned’unegrandeinquiétude(répétitiondesimpératifs).Que craint-elle tant ? On listera les éléments dont elle veut le détourner et ceux qui lui semblentbénéfiquesenopposantlesexpansionsdunom.Mystèreàlister:pourquoilamèrecraint-ellecesanimaux-làpoursonfils?

Connaîtrelerouge…

Quelleconnaissancenouvellel’Ogreletespère-t-ilacquérirenpartantpourlapremièrefoisàl’écoleprimaire?Lerouge…Autremystèreàajoutersurlepanneau:pourquoilerougeest-ilaucontrairedénigréparlamère?

3.LecturemiseenespacesouslaformedechœursÀlafindecetteséance,onpourraitproposerde«mettreenapplication»toutcequ’onadécouvertdansunevraiemiseenvoix,travailléepargroupes.Pour cela, l’enseignant proposera un découpage des répliques ou il le confiera aux groupes delecteurs(consigne:ledécoupagedoitaideràbienfaireressentirl’histoireauxspectateurs).Ondemanderaégalementderéfléchirauplacementduchœurdelamèreetduchœurdel’Ogrelet,dans l’espace du plateau. Après chaque présentation, on discutera de l’essentiel : a-t-on biencomprislaparticularitédecesmonologues?

4.ÉcritureÉcrire,àlamanièredeSuzanneLebeau,lemonologue(réalisteoufantaisiste)d’unemèredelaville

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alorsquesonenfantpartseulàl’école,pourlapremièrefois.

D.Scène3

1.LecturesilencieuseOn demandera aux élèves de bien tout lire, pas uniquement les paroles et de s’entendre lire enappliquantlesconsignesdel’oralisationdéjàmisesenœuvre.

2.Leditetlenon-ditL’étude de cette scène, sans doute plus difficile à saisir à première lecture sera axée surl’éclaircissementdesnombreuxnon-ditsdelamère.

Lerécitdelapremièrejournée:«Oùl’Ogreletdécouvrequ’ilestdifférent»(jusqu’aumilieudelap.21).

Mêmeforteémotionressentieparlesdeuxpersonnages(répétitionde«battrelecœur»),maiscontrastedeleurssentiments.Onlisteratouteslesdécouvertesdel’Ogreletsurletrajetetàl’écoleet,enface,lesréactionsouréponsesdelamère(parmielles,«lefilrouge»durouge).Onremarqueralesblancsdanslesrépliquesdelamère:pourquoicestempsdesilence?Uneoccasiondemettreenévidencel’écriturethéâtrale«trouée»:onn’écritjamaistoutauthéâtre.Changementdetonalitémarquédramaturgiquementparlacoupuredeladidascalie«Elleluisertuneassietteimmense»:àl’émotionenthousiasteouinquiètesuccèdelecalmed’uneconversationd’égalàégal.Puischacunchercheàprotégerl’autre(répétitionde«Net’inquiètepas»).Cettepartieseterminesurl’imagedelasolitudedel’Ogrelet,laconsolationdelamaîtresse,etdoncl’évocationvagued’unepossiblesouffrancecrééeparl’école.

Onferaconcluresurl’idéegénérale:àl’école,ilaapprissadifférenceetadéjà«grandi».

L’Ogreletsechoisitunprénom:Simon(dumilieudelap.21àlap.22).

Onremarqueraquec’estencoreunedidascalied’actionquimarquelepassageàuneautresituationetque,commepourlescouleursoulanourriture,ilyaunnominterditetunnomautorisé.

L’OgreletestcontentduprénomSimon.Etsamère?Onrenverraà l’aparté(«pourelle-même»).On fera percevoir qu’alors le lecteur / spectateur comprend plus de choses que l’Ogrelet. Ondemanderaauxélèvescequ’ilsontdevinédecetaparté.Indicepréalable:«C’estunnomquetudisparfoisdanstonsommeil».

Pourmieux faire percevoir le dit et le non-dit contenusdans les cinq répliquesp. 22de« je peuxécrire»à«sonnebien»onpourraitpasserpar:

Plusieursessaisdelectureàvoixhaute.Ondécouvriraitàcetteoccasionl’efficacitéthéâtraledudialogue,jouantsurlarépétitionde«Simon»Untravaild’écrituredethéâtre:écrireàdeuxoutrois,desdidascalies,souslaformedephrasesauprésent,intercaléesavantlesrépliquesdelamère:uneaction,ungeste,ouuneattitudequiexprimesonsentiment.

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Nouvelapportdel’écoleàl’Ogrelet:unnomqu’ils’estchoisietquin’estpluslemotdouxdesamaman;lamarqued’uneémancipation.

Lalettredelamère

Confirmationdumystèreautourde sa craintedu rougeet premièrementiond’unpère, robuste.Ànouveaulelecteur/spectateurensaitplusqueSimon,grâceàlaconventionthéâtraledelalettreentraindes’écrirequ’onfaitentendreauthéâtre.

E.Scène4

Premièrepartie(jusqu’à«loupblessé»p.29):montéedelatensiondramatique

Àexplorer:

Lechangementd’atmosphèreetlesimpressionsantithétiquesdelamère(affolement,inquiétude)etdel’Ogrelet(quiétude,confiance).Pourquoilamèreveut-ellel’empêcherdesortir?Parpeurqu’ilsoittuéparleschasseursoulesloupsoupourautrechose…(parcequ’ellecraintqu’ilnecèdeàl’ogreté)?Lepremierconflitentrel’Ogreletetsamèrequivajusqu’àl’oppositionphysique.Onnoteralerefusrépétéqu’ilparte(impérativesnégatives;conditionneldepolitesse«j’aimerais»;«jeneveuxpas»).Réponserépétéedeplusenplusfortede«net’inquiètepas»à«tun’aspasledroit».

Deuxièmepartie:leslettres,pulsionanimaleetsublimationamoureuseAprèsavoirrepérélaformetypedelalettreetsesécarts,onpourraitdemanderdedonneràchaquelettreuntitrequirésumel’essentiel,oudeux,l’unneutre,l’autreexpressif.Cecimettraitenévidencelecontrasteentrelafolie,lamonstruositéquis’emparedeSimonetlalimpiditéquisedégagedelapremièrevisiondupèredansleregarddelamère,visionrassurantemais…On abordera leur intérêt dramaturgique : rythmer la scène, par une pause monologuée, après leconflit de la première partie et avant une nouvelle tension dramatique, le retour de l’Ogreletbouleversé ; préparer et éclairer le récit des pulsions animales qui va suivre et du chagrin del’Ogrelet.

Troisièmepartie(àpartirde«unbruitdebranches»p.30):oùl’Ogreletdécouvresonanimalité

Pointsàaborder:

Impressions des lecteurs, détermination de la raison du chagrin de Simon, commentaire desdidascalies(l’Ogreletpetitanimalquifaitpeur,petitanimalapeuré)expressivitédel’imparfaitàvaleurrépétitivequidilueletemps,danslerécitdudrame.On pourra faire observer le retour à la même situation qu’au début mais inversée (affolement deSimon;mèrerassurante).

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Mystèreà lister : l’odeurdesrosesquiramèneSimonà lui-mêmeets’opposeà l’odeurdusang(àrapprocherdutypedenourrituresélectionnéeparlamèrep.12).

Travaildelecture:

Àprépareràlamaison,lectureàvoixhaute,auchoixdechacun,del’unedeslettresoudurécitdeSimonpp.31-32.

F.Scène5

L’idéalestd’enchaînerimmédiatementlalecturesilencieusedelascène5sansomettreletitre.

Àmettreenévidence:Laprogressiondelasauvagerieetlefaitqu’àchaquefoisSimonaagimalgrélui,dansunétatsecond.Laconstructiondramatiquedelapièceparl’enchâssementdeslettres.Débatd’interprétation:pourquoiSuzanneLebeaun’a-t-ellepaschoisid’écrirecesépisodes,sousformedescènes«endirect»àl’école?Onpourraitévoqueràcette««occasion»»,l’histoireduthéâtreetlerôledurécitdanslatragédie:bienséanceetimpossibilitédefairevivresurscènelesgrandesbatailles.Observationdelalanguedelalettre,modèledujeudestempsdansle«récitancré».

Avant lepassageà la lecturecursivede la finà lamaison,onrecréeraunhorizond’attenteparundébatouuntravailindividuelécrit:quellehistoirelamèredeSimonva-t-elleluiraconter?

G.Lecturecursivedesscènes6à12

Avantdeconfierleslivresauxélèves,onleurrappelleralanécessitédelirelesdidascaliesetdenepas hésiter à lire certains passages à voix haute, pour soi, pour le plaisir des mots. On leurdemandera:desesouvenirounoterlesphrasesoulescomportementsqu’ilsnesaisissentpasbienet les références de phrases (pas plus de 3-4 lignes) qu’ils aiment, en leur annonçant qu’on feraentendretoutescesphrasesdanslaclasseauretour.

Ilseraitbond’isoler lascène6 (pourcelaque la lecturesilencieuseait lieuenclasse)etd’en faireune étude avant de poursuivre. Parce qu’elle est le point culminant du drame : révélation de sesoriginespourl’Ogrelet;dévoilementdesmystèrespourlelecteur.

Aprèslascène6La scène faisant écho à des choses troublantes et peut-être des situations intimes pour certainsélèves,onferaensortequelaparoleselibère,aprèslaprobableidentificationàl’Ogrelet.

Sibesoin,prendredureculenfaisant lerapprochementdèscemoment-là,avec la figurede l’ogre

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descontes.Aprèslecturedetoutelafin.

Onproposeraunelecturechoraleengrandcercle,desphrasesaimées:l’essentielétantl’implicationdel’élèvedanslalecture.

Puis,onorganiseralatraverséedutexteautourdessixsujetssuivants:

1.Simonseulfaceàsondestin

Lestroisépreuvesetleurdifficultégrandissante,le«face-à-face…entremoietmoi-même»etlestentationssurmontées.LessignesquiprouventqueSimonaréussiàvaincresonogreté.Débatd’interprétationsurlesdernièreslignesdutexte:l’orteilcroquédePaméla(voirledocumentextraitdeItinéraired’auteur:SuzanneLebeau,éditionsdeLaChartreuse).

2.Travailautourdeladévoration,lagourmandise,lesnourriturespermisesparlamèreetparlacivilisation

Vocabulaire:champlexical,synonymes,antonymes(dévorer,engloutir,savourer,déguster…vorace,goulu,gourmand...);prisedeconsciencedudoublesens,enfrançais,desverbesaimeretadorer,quelqu’unouunaliment,contrairementàd’autreslangues(voirlestrèsintéressantespropositionsd’écrituresurcethèmedansledossierdelacompagnieL’Artifice).Recherchedocumentaire:notammenten6 ,surlespersonnagesmythologiquesdeTantaleetdeCronos;en5 ,surlafigureduvampire,etpourlafacelumineusedelagourmandise,surGargantua.

3.La«morale»del’histoire

Onamènera lesélèvesàmettreenévidence les façonsdifférentesde faire faceaumalquiestensoi.Etdiscuterdubonheurapportéparledésirdifféré.

4.Uncontethéâtral

Outre lesévocationspossiblesmaiscomplexesduPetitPoucet dansL’Ogrelet,on fera retrouver lastructureduconte:unêtrehumainpouréchapperaumaldoitpartiràl’aventure,enterritoirehostile,fairepreuvedecourageetpouratteindrelebonheursesoumettreàdesépreuves.Ilrencontredesopposantsetdesaides,ettriomphe.

Lespersonnagespeuplantlescontes:l’ogre,leloup.L’univers:laforêt,lacabane,lanuit,mondedelasauvagerieetdespeurs,l’inscriptiontemporelle.

5.Rôlesdel’écoledanslaconstructiondesoietparrapportàlafamille

Généralisation à partir de l’expérience heureuse et douloureuse de Simon (et de l’attitude de lamaîtresse).

6.Écriture

Écriturethéâtrale:écritured’unescènededînerdanslamaisondeSimon,deuxmoisplustard.Écritured’unconte:reconstitutiondel’histoiredel’Ogrelet,danssachronologieetsesgrandesétapes,avecensituationinitialesanaissancedepetitogredansunefamilledontlepèreestpartiaprèsavoirfaitdisparaîtresixsœurs.

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B.Miseenvoixaupupitreouenespacesdesscènes1à4RépartitiondeslecteursTous les élèves étant lecteurs et le texte ne comprenant que deux personnages, quelle solutionadopter?Voiciquelquesproporistions:

Relaisdelecteurs;Chœurs;Mélangedesdeuxformes.

Vraisemblablement, les élèves trouveront d’eux-mêmes que lesmonologues seront lus en chœur.Lesdialoguesserontassumésenrelaisdebinômesdelecteurs,leslettresparuneseulelectriceenrelaisouenchœuretlesdidascalies,enrelais.

A.Miseenvoixavecousanspupitre

PlacementsLalectureseferadeboutavec:

Unplacementd’ensembleimmuable,déterminéparlefaitqueleslecteurss’adressenttantôtaupublic,tantôtauxpartenaires,maisdoiventtoujoursêtreentendusdesspectateurs.Uneplacefixe,isolée,seraattribuéeauxlecteursdesdidascalies,«endirect»aveclesspectateurs.

Danstouslescas,onéloigneralegroupedesmèresdugroupedesOgrelets,pourqueletextesoitprojetéversl’autreetéviterainsilaparoleabandonnéed’unedictionquotidienne.

B.Miseenvoixetenespace

Exemplepourlascène1La situation réaliste verrait ce dernier dialogue avant le grand départ de l’Ogrelet, joué tel quel’indique l’auteur«Samèreesten traindemettrecahiersetcrayonsdansunsacd’école»ou lesdeux personnages, face à face, la mère tenant – retenant ? – la main de l’Ogrelet. Le placementsymboliquepourunelecturemiseenespacepourraitêtrederépartirtouslesduosdansl’espace,lamèrederrièrel’Ogrelet,ledosappuyécontreellequiappuieraitunemainsursonépaule(imagedeleurattachement,deleurgrandeproximité).

Il s’agira plutôt, après avoir explicité l’idée de symbolique et avoir rappelé la situation, d’inviter lesélèvesà faired’autrespropositionsquiseront toujoursessayéessurunpassage,avec toujoursun

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groupeenregard.

Exemplepourlascène2Pourexprimercetteformemonologuée,cesrecommandationsdelamèreetl’éloignementdesdeuxpersonnagesdansdeslieuxdifférents,onpourraitadopterlaformeduchœur:toutesleslectricesdelamèreregroupées,mêmecellesquineliraientpasdanscettescène;tousleslecteursdel’Ogreletde même. On expérimentera plusieurs placements des chœurs, nécessairement éloignés l’un del’autre.

Exemplepourlascène3Deceschœurssedétacheraientdeuxoutroisduos.Ceciamènerait lesélèvesàsedéplacerdansl’espacepourpasserduchœuràl’éparpillement(cecidanslamêmeconcentrationquelalecture).

C.Miseenjeudesscènes1,2,3Danslecadred’uneclasse,iln’estpasenvisageabledemettreenjeutoutelapièce.Lechoixaétéfaiticidetravaillersurledébutparcequ’illancelemystèrepourlesfutursspectateursetparcequ’ilconcentre toutes les formes d’écriture de S. Lebeau dansL’Ogrelet, ce qui sera riche pourl’explorationdujeuetdelamiseenscène.

A.Scénographieetélémentsdecostumes

On privilégiera le temps de recherche plutôt que la réalisation, à moins d’en faire l’objet d’un réeltravaild’éducationartistiqueplastique.

Parlascénographieouparladéterminationd’espacesoudeformesdedéplacementssurleplateau,on aura à signifier l’espace de la maison et l’espace de la forêt. Parmi d’autres solutions, on peutimaginer par un simple morceau de moquette pour signifier l’intérieur de la maison, espace del’intime protégé, puis la cabane dans la forêt par l’ajout, la suppression ou la transformation de latable.Toutautourseraitl’espacedelaforêt.

Ontrouveraunélémentdecostumepoursignifierlamèrejouéepardesfillettes;ons’interrogeraparcontresurlanécessitéounondedonnerl’idéedelataillehorsducommundeSimon.

B.Miseenjeu

Pour permettre à tous les élèves de participer et assurer pour le spectateur fictif ou réel unecompréhension sensible deL’Ogrelet, un équilibre devra être trouvé entre des passages joués àdeux,àquatre,enchœur.

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Scène1

Dudébutàladernièredidascaliep.11

Onpourraitaprèsquestionnementdesélèves,déciderquetousentrerontsurscènemaisqueseulsdeux duos s’en détacheront pour interpréter la scène jusqu’à la réplique de la mère : « Bonnejournée, mon Ogrelet ». On déterminera à quelle réplique changer de duo pour que le spectateursuive la continuité et que l’écriture du texte dans sa matière même et/ou dans son sens soitrespectée.Larépliquedel’Ogrelet,«Oui,maman»,boucleunpremiermouvement:larépétitiondechosesdéjàenseignées,ceque l’auteurconfirmeavec legestede lamère :« lui tendantsonsacd’école».

Onpourraainsimontrerqu’au théâtreuneaction, indiquéeounonparunedidascalie, rythmeunescène:cegesten’estpaspourlamèreunsimplegestebanal,ilestporteurpourelledesavolontédelevoirgrandirmaisaussidesescraintes;ilestlapremièremarcheverslaséparationdeceuxquin’ont jamaisvécuque tous lesdeux, isolésdumondeetunis.Alorsonchercheraen jeucommentfairecegestepourqu’ilprennetoutesonimportance.

Cegestepourraitêtreaussi le«signe»d’unrelaisd’acteurs, lesdeuxduosjouantcettedidascalie(ledeuxièmeduoayantétédéjàconstituéenarrièreplan).D’autrestechniquesderelais:partageourépétitiondelarépliquedelamère;simpleapparitiondudeuxièmeduoplacéenfonddescènedansl’alignementdupremieretdisparitiondansunesortedefonduenchaîné;passagede l’unà l’autred’unélémentdecostumeoud’unaccessoire,dansuntempsentrejeuethors-jeu.

Etlerestedesélèves?Ilsserontàvueenregard,partageantletravaildeleurscamaradesenjeu,attentifs à la part d’histoire qu’ils sont en train de raconter. On choisira avec les élèves ce quiconviendra lemieux :élèves regardantassisenarcdecercleparduocôteàcôte,oumèresd’uncôté et ogrelets de l’autre ; assis ou debout alignés, les mères à jardin, les Ogrelets à cour, ouinversement;groupésenchœursdemèresetd’Ogreletsd’oùsedétacherontquandnécessairelesacteurs.

Cespointsréglés,ils’agiraensuitedetravaillerl’interprétationdesdeuxouquatreacteurs:pourlesaider, on pourra rappeler les qualités techniques découvertes (voiroralisation) pour que le texteprenne toute sa résonance pour les spectateurs puis, juste avant la mise en jeu, la situation tellequ’apparuedanslerésumé,lesidées,sentimentsàexprimerdanslemorceauàjouer.Ilseraitsansdoutepréférabled’inviter lesdeuxduosàexplorer la scène, tout seuls, avant de venirmontrer cequ’ils proposent, et que l’enseignant et le collectif à l’œuvre, commepremiers spectateurs, fassentdespropositionspouraméliorerletravailproposé.

Celui qui a une idée sera invité, non pas à la dire mais à aller la jouer. Une fois les choix arrêtésparmi toutes ces propositions, on fera reprendre ce passage par l’un des duos pour mesurer lecheminparcouru.

Outrelajustessedujeu(àhauteurd’élève),onrechercheradesplacementset/ougestessignifiantsplutôt que simplement réalistes, en précisant aux élèves qu’il n’y a pas de gros plans au théâtre.Ainsi,pourquoinepasessayerdefairejouercedialoguedoscontredos,têtetournéeversl’autre,audébutde lascène, lorsqu’ils’agitde larécitationdesrecommandationsapprisesparcœur;outrèsloin l’unde l’autre, faceà face, lamaindroite tenduevers l’autreetn’arriverà laproximitéqu’à ladeuxièmepartieaveclegeste«initiatique»dupassageducartabledelamèreàl’enfant,etc.Autressolutionsàtrouverpar lesélèves.Danstouslescas, il faudraitéviterqueceschoixdemiseenjeusoient exécutés (comme des mécaniques) ; qu’ils soient au contraire « portés », intégrés dansl’interprétationdesélèvesacteurs.

Ons’interrogerapoursavoirsil’ondoitdireounonlessous-titresdesscènes.Sansdouteoui.

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Àcestade,lesacteursrépéterontencorelivreàlamainetnelemémoriserontquelorsqueletexteserafixédanssamiseenplace,sadictionetlajustessedel’expression.

Deuxdernièresrépliques

Onpourrait répartir laparoleentre lesdeuxmèresetdeuxOgrelets, suivant, commeon l’avu,cequ’appellelamatièremêmedutexte.

Letravailporterasurunevéritableadresseauxspectateursetsurlamanièrededirelesmotspourqu’ilsfassentimage.

Scène2Onpourraitadopteruntravaild’interprétationchorale,aprèsunerépartitionappuyéesurlesens,quidétermineraaussilenombred’acteurschoristes.Lesdeuxchœursserontvisuellementcomposésdetouslesélèves,mêmesitousnedisentpasletexte.

Sil’onachoisideplacerles«regardants»assisoudeboutenligneouarcdecercle,onnenégligerapas le lever et la formation des chœurs. Si on a choisi d’emblée le placement en chœur, on secontenteradelesfairedescendreunpeuverslesspectateurs.

L’enchaînementseferaainsinaturellement,lesacteursdelascène1réintégrantleschœursouparunrelaisplusmarqué.Onessayeralareprise,parlechœurdesmères,dugested’adieudelamain,àlatoutefindelascène1avantl’énoncédusous-titre«Oùl’Ogreletdécouvrelerouge»ouàlafindelarépliquedelamère,étantentenduquel’ondoitmettreenévidencel’ellipsequiexisteentrelascène1et2etquel’ondoitcomprendrequ’ilssesontéloignésnesevoientplusnes’entendentplus.

L’essentiel du travail d’interprétation portera sur la parole soliloquée, qui doit cependant se jouer,regardaupublic,etsur laqualitédurelaisdeparole,parunesuspensionde lavoixdeceluiqui lapasse.

Scène3

Axesprincipauxdetravail:

Interprétationdunon-ditdelamère,enexploitantlestravauxd’écriturequil’ontmisenévidence;onpourrasinécessairefaireundétourparl’improvisationsurunesituationparallèle.Lalettre:onferaprendreconsciencedelanécessaireconventionquiveutquelatransmissiondelalettrenesefassepasaurythmetroplentdesonécritureetchercheradessolutions.

Scène4Cettescènefortenécessiteraitd’êtrejouéeparseulementdeuxduosd’acteursenrelais,unpourlepremier dialogue, l’autre pour le deuxième. Le traitement des deux lettres peut faire l’objet d’unerecherchetrèsricheentrelesdeuxactrices.

Pourassurerlerythmed’ensembledecettescènelongue,onprocèderapardistinctiondecestroisparties:montéedelatensiondramatiqueavecenpointculminantlafuitedeSimon;pauserelative;reprisedelatensionpuisapaisement.

Ons’attacheraàmettreenvaleurlerythmedansleconflitpp.27-28etl’étatdetroubledeSimonpp.31-32,lasituationdedominationinverséeentrelesdeuxpartiesdialoguées.

Ilpourraitêtreintéressantdesoumettreladistributiondesdeuxduosàlaclasse.

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Les acteurs en regard pourraient soutenir le trouble au retour de Simon, par l’apport discret debruitages,souffles,respirations.

D.EnvironnementartistiquedeSuzanneLebeauetdeL’Ogrelet

F.ProjetdemiseenthéâtreparJeanPerrochaud

Jean Perrochaud devait scénographier, décorer, habiller, enluminerL’Ogrelet de Suzanne Lebeaupour la compagnie de théâtre Désidérata. Après quelques jours de travail, le projet n’amalheureusementpasabouti.Voustrouvereziciquelquesdessinsdeceprojet.Vouspouvezvisitersonhttp://www.perrochaudsaffiche.fr/portfolio/1244/.

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A.Lesinfluences

DixmotspoursedéfinirDansItinéraired’auteurs(éditionsdelaChartreusedeVilleneuve-Lez-Avignon)qui luiestconsacré,SuzanneLebeaurépondàJoëlJouanneausursonécriture.Extraitpp.78-79:

JoëlJouanneau.–Est-cequetutelivreraisàl’exercicequetudonnesàfaireauxélèvesauteurs?C’est-à-dire les dix mots de ta biographie et de ton lien à l’écriture, du lien entre ton enfance, tabiographieetl’acted’écrire.

SuzanneLebeau.– Le premier mot,le regard : devant, derrière, dans le jour et dans la nuit, leregarddel’autreetdel’horizon,lechangement.

L’écoute:pourlaconfidencequipercelesmursetquiresteentrelesmurs.

LaTerre:parcequ’onyvittousetparcequ’ilnefautjamaisavoirpeurdes’yasseoirpourregarderlemondedupointdevuedespluspetits.

Letemps:celuidel’écritureestceluiqu’onn’apas,iln’existepas,ilnepeutêtrerempli,ilestlàtoutsimplementquandonleprend.Ilvibre,ilrespire,iléchappeàl’horloge.

L’eau:leprincipedelaviequicoulefluide,toujoursenmouvementetquidonneetquimedonne,àmoi,unedeschosesquimesemblentlesplusprécieuses,unsilenceincomparable,clairetsonore.

Lecahier:parcequejenepeuxpasvivresanscahier,vide,àmoitiérempli.J’aimelespagesàpetitscarreaux,blanches,lignées,j’aimelecontactaveclepapier,etplusquetout,aveclecahier.

Lematin: l’heureoù toutestpossible,où j’aiencore lepouvoirdechanger lemondeparceque jen’aipasencoreécoutélesnouvellesetoùjesuissouvent,seuleàfairedesplats,pourquechacunmangeàsafaim.

Latable:unlieumagiqueoùenfantsetadultesseréunissent.Lieudel’échangeetdelasolitude,j’aipassétellementd’heuresassiseàunetable,lamoitiédemavie.Pourmanger,cequej’aimeleplus,pourécrire,ceque j’aime leplus.L’amourde la tablemevientdemonenfance.Toutsepassaitàtable.

JoëlJouanneau.–Bon,ilt’enrestedeux.Etalors?

SuzanneLebeau.–Alorsjediraisdélinquanceetliberté,libertédansmamanièrederegarderetdecomprendre le monde. Je voudrais, comme Picasso qui disait avoir mis quatre-vingt ans pourretrouver le trait libreetgratuitde lamainde l’enfant, retrouverchaque jourunpeuplusduregardneufdel’enfant.

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B.EntretienavecYvonPerrier,ThéâtreduCarrousel

«Ilesttoujourstrèsdifficilederépondreàcettevertigineusequestion:Quellesontétélesmultiplesinfluencesd’unauteur?,carletravaild’écriturenécessited’oubliertoutletravailderecherchepourledigéreret le redonnerautrementpar la suite. Ilm’apparaît plutôtdifficiled’y répondremais je vaisquandmêmetenterquelquespistes...

PourL’Ogrelet, il est difficile pour moi d’en parler directement, puisque je ne travaillais pas avecSuzanne à cette époque. Mais j’ai l’impression que son influence la plus directe vient de sesrencontresenclasseaveclesjeunesoùelleabeaucoupquestionnéleurrapportaubienetaumal,leur vision de ce combat qui nous habite tous... […]. La création du spectacle, à Montréal, étaitaccompagnéed’uneexpositiond’art contemporain intitulée«La forêt s’expose».Biensûr, celle-ciparlaitdelaforêtetduliendel’artisteaveccelle-ci...Neufcréateursontacceptél’invitationdeparlerdelaforêt,avecleurpropresensibilitéetchacunaveclemédiumquiestlesien.SuzanneetGervaissesonttoujoursbeaucoupintéressésàl’artcontemporain,maisjenepourraispasvousdiresicelui-cia influencéSuzannedansson travaild’écriture,maiscelanem’étonneraitpas...puisquecelui-cicomporte une grande part d’inconscient... Je ne connais aucune musique qui aurait pu influencerl’écriture,maisnotrespectacleseterminaitsurunchantd’enfant,unchanttraditionnel(«Allonsvoirdanslebois,sileloupn’yestpas...»)chantémagnifiquementparunefillettedeleurvoisinage...»

Avantlamiseenligneprochained’autresélémentsconcernantl’écritureetlescréationsdeSuzanneLebeau,nousvousinvitonsàvisiterleblogduThéâtreJeanVilardeVitryquiaconcluenmai2010quatreannéesdeprésencedeSuzanneLebeauàVitry-sur-Seine.

C.CréationparlacompagnieLeCarrousel

GervaisGaudreault,codirecteurduThéâtreduCarrousel (avecSuzanneLebeau),acrééL’Ogreleten1997auQuébec.LespectacleaconnuunelonguetournéeinternationaleauQuébec,enFrance,

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au Mexique... Vous pouvez découvrir l’environnement créatif de la compagnie sur son site :LeCarrousel.

D.CréationparlacompagnieL’Artifice-ChristianDuchange

ChristianDuchangeacrééL’Ogreleten2006.Lespectacleatournéjusqu’en2010.Voustrouverezici un certain nombre de documents concernant ce spectacle. Consulter également le site de la

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compagnie:L’Artifice.

Photosdelacréationduspectacleaveclescomédiens:GéraldinePochonetPascalDelannoy.Créditphotos:MichelFerchaud

CroquisdescostumesparNathalieMartella

Crédit:NathalieMartella

Coupuresdepresserelativesauspectacle:

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Unogreletquiacaptivé150élèves,LeJournaldeSaône-et-LoireUnevingtained’enfantsplongéedansl’universdesogres,LeJournaldeSaône-et-LoireLuttercontresesdémons,LeTempsQuandonveutvraiment,onpeuttoutautant,LeJournaldeSaône-et-LoireUnspectaclesurprenant,Ouest-FranceL’Ogrelet,unthéâtreànu,LesIdéesenmouvement

E.CréationparLaManivelle-FrançoisGérard

François Gérard a crééL’Ogrelet en 2009. Le spectacle sera en tournée en 2010-2011. Voiciquelques photos du spectacle. Vous trouverez de nombreux autres documents sur le site de lacompagnie:LaManivelleThéâtre

E.Annexes

C.Plandetravailpluridisciplinaireaucycle3

LectureConte:dupersonnagearchétypaldel’ogreoul’ogresseaupersonnagedel’Ogreletetstructure.

ThéâtreDécouvertedescaractéristiquesdutextethéâtral.

ObservationraisonnéedelalangueLedialogueetdiscoursdirectrapporté;laphraseinterrogativeetimpérative.

VocabulaireLexiqueautourdelanourriture,desesplaisirsetdesesexcès.

ÉcritureTranspositiondugenrethéâtralauconte;écrituredethéâtre;lettre.

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ExpressionoraleNombreuxdébatsd’interprétationpossibles.Miseenvoix,miseenjeu.

ÉducationplastiqueethistoiredesartsTravauxautourdelasymboliquedescouleurset/oudesmatièresvégétales,fourrures.Représentationsdelamonstruositédansl’artetl’illustration.L’espaceauthéâtre,l’espaceaucinéma

ÉducationciviqueRôledel’écoleetdelafamille.

D.Plandeséquence6èmeet5ème

Lecture

En6ème,onmettral’accentsurleconteetlesmystèresdutexte,sansomettrelaleçondevie.En5èmeonorientera la lecturesuranimalitéethumanité ; instinctetdominationdeses instincts ;natureetculture(àuneclassedebonniveauonpourraitlireenparallèlelascèneparoxystiquedeLaLégendedeSaintJulienL’hospitalierdeG.Flaubert.)

Révisiondescaractéristiquesdutextethéâtralclassique; légerécartdeL’Ogrelet(absenced’actesetajoutdetitresauxscènes).Réinvestissementdelastructureduconte.

Recherchedocumentaire

6èmemythologie:TantaleetCronos;5ème mythes liés à la forêt ; créatures monstrueuses dans la statuaire du Moyen Âge ;anthropophagie;l’enfantsauvage.

Grammaire,orthographe

Les trois formes de la phrase interrogative et ses fonctions (attente d’une information, d’uneconfirmation,atténuationd’uneinjonction…).Lediscoursinjonctif:impératifd’ordreetdedéfense,modalisateurs,conditionneldepolitesse.Conjugaisondel’impératif.Travailpossiblesurlefutur(finscène1).Étudedujeudestempsdanslerécitancré:cinqlettresrapportantdesfaits.

Vocabulaire

6ème : lexiquedessensations ;5ème :enparallèleavec leprogrammedeSVTsur l’alimentation,lexique autour de la nourriture, gourmandise, dévoration, dégoût (synonymes, antonymes,expressionstoutesfaites)lexiquedusentimentd’inquiétudeetpeur.

Expressionécrite6ème:transpositionduthéâtreauconte5ème:écritured’unescènethéâtrale;d’unelettre

Expressionorale

Présentationd’exposéssurlesrecherchesdocumentaires.Lectureàvoixhaute,miseenvoixchorale(sc.2)etcollective;diction,miseenjeu.

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A.Àconsulter

ÉtudesdeL’Ogreletdans:FabienneRondelli,MonmanueldeFrançaisCM1,RetzMarieBernanoce,Àladécouvertedecentetunepièces,répertoirecritiqueduthéâtrecontemporainpourlajeunesse,Théâtrales/CRDPGrenoble,p.226-228

ÀproposdeSuzanneLebeau:Itinéraired’auteurSuzanneLebeau,ÉditionsdeLaChartreuseRevueGriffonn°217mai-juin2009:Théâtrejeunesse,côtétextep.2et3

B.Prolongement:réseaudetextes

L’ogreetladévorationDeuxalbumsdeL’OgredeMoscovie,poèmedeVictorHugo:illustrationsdeSachaPoliakova,éditionsGautier-Languereau,2008;illustrationsdePef,éditionsQuiquandquoi,2008.ValérieDayre,L’Ogresseenpleurs,éditionsMilan(album),2004.

OgreetconquêtedesoiNathaliePapin,Mange-moi,l’écoledesloisirs(théâtre),1999.ChristopheTostain,Parlavoix!,Espaces34(théâtre),2009.

Dualité,luttedubienetdumal(Seulementpourdes5 debonniveau)ExtraitsdeLaLégendedeSaintJulienL’HospitalierdeGustaveFlaubert

L’ogre,archétypeNombreuxcontestraditionnelsetvariationscontemporaines.Aucoursdelalectureaccompagnée,lesélèvesaurontcheminéversunapprofondissementdelapièce.Ilssontmaintenantaptesàfranchirlepaspourunereprésentation«àhauteurd’élèves».

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