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L'Alarme (Lyon) Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

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  • L'Alarme (Lyon)

    Source gallica.bnf.fr / Bibliothque nationale de France

  • L'Alarme (Lyon). 1884/04/13.

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  • AVISPar suite d'une entente avec

    l'ex-aaministration de FHvDREANARCHISTE, cette dernire nousayant cd tous ses moyensd'action, nous prions les lec-teurs, abonns, dpositaires etcorrespondants, d'adressertou-tesleurscommunications,man-dats, etc., l'Administrationdu Journal1ALARME, 26, rue de"VabaiL

    - ;VaubDJn.Disparition

    De YHydre anarchiste

    Samedi 29 mars le grant de l'Hy-dre, le compagnon Robert comparais-sait deAant la Cour d'assises de Mont-brison prside par l'illustrissimeJa-comet.

    L'assignation comportait l'excita-tion au meurtre, pillage et incendienon suivie d'effet, sdition, excitationaux

    soldats ou marins la dsobis-sance envers leurs chefs. Naturelle-ment notre ami fut reconnu coupablesans circonstances attnuanteset con-damn 2 ans de prison et 3,000 fr.d'amende(tarifmaximum).UHydrehitpar .ce fait, le jugement tant dfinitifcontraint dedisparatre, et devait dansson numro 7 en. donner avis seslecteurs.

    -

    Mais messieursdu gouvernementde la police ne l'entendaient pas ainsi,aussi srent-ils d'intimidation enversM. Perrellon imprimenr de l'Hydreet russirent le dissuader de livrer lejournal quoique ayant prs de 2,000exemplaires d'imprims. Naturelle-ment que ses frais lui seront rembour-ss, les fonds secrets sont bien l pourun coup.

    Mais -enfin, gouvernants insensscroyez.vous que tous vos procs, toutesvos infamies pourront arrter la mar-

    che progressive de l'Anarchie? Voilsept journaux qui ont succomb sousdes procs innombrables!Ehbien!malgr ces procs ou plutt causede ces procs le succs des organesanarchistes va toujours croissant, nosrangs se grossissent tous les jours parde nouveaux adhrents, et voilXAlarme qui prend la succession deXHydreet ses vaillants prdcesseurs.Que nos ennemissoient bien con-vaincus que rien ne pourra nous en-traver, nous savons fort bien que noustomberonsbientt sous d'i/rioble's'o-Vv- 1VO1SAOIwlCrX ijli,nous laisserons derrire nous desamisqui continueront la lutteentreprise parnos devanciers et continue par nous.

    L'ALARMESemblables aux impuissants, dont

    la frocit redouble lorsquils se con-vainquent de l'amoindrissement deleur prestige et des efforts inutilesqu'ils dpensent avec fureur, pour es-sayer de se relever et d'abattre lapuissance nouvelle qui se lve mena-ante; lesgouvernementsactuels,vieil-lis par le dvergondage de leurs vexa-tions, essayent, mais en vain, d'anan-tir l'Anarchie et d'touffer, par suite,le germe de rvolte et d'affranchisse-ment qu'elle apporte avec elle. Com-me aux jours sombres des massacres,des St-Barthlemy, desterreurs rac-tionnaires, des sanglantes semaines,le gouvernement rpublicain; enivrpar la perscution, rendu furieux parle dsir de faire plir l'toile du pou-voir du sinistre petit Vieillard, dsirqu'ilne peut satisfaire, essaye de s'enprendre aux anarchistes et de fairesentir sur leurs personnesla rage deson impuissance snile.

    Pris de vertige, bloui par la forcede nos ides, la justesse de nos reven-dications, la logique de nos thories,les gouvernants essayent partout denous fermer la bouche, d'empchernotre dveloppement. Rien n'y fait;nous grandissons constamment, peu

    peu, en dpit des obstacles levssur notre chemin et notre voix se faitpartout mieux entendre de jour en jour.C'est que l'anarchie n'est pas appuyesur l'oppression et l'ingalit, commetoutes les idessociales; ellenedemandeque le fonctionnementlibre des facultshumaines et la destruction, commersultante inluctable de ses ides natu-rells,de toutce qui s'opposeaubientreetlalibertde l'individu. C'estque plusnous avanons, plus le progrsde nosthories s'accentue, plus la diminution,jp dchance du pouvoir, del'autorit,

    ,

    :.t ntk) t;ll cessantde..p^ser ;:;l.l'humanit tout entire.

    Le gouvernementqui, de nos jours,sous la latitude franaise, pse surles esprits, semble pouss jusqu' ladernire limite et semble redouter l'ap-proche de,sonagonie, aussi les prisonsdont-il tient les cls, s'ouvrent-ellespour les anarchistes.

    Mais qu'importe? On cherche de.toutes les manires nous empcherde proclamer trs haut nos revendi-cations de justice et d'indpendance, craser sous les poursuites et lesamendes, les organes de combat quinous servent exprimer nos ides.Peine perdue! Lorsqu'on croit nousavoir bris, lorsqu'on suppose notrevoix teinte ou tout au moins affaiblie,un cri plus terrible, plus soutenu, plusfort, se fait entendre. C'est ainsi qu'au-jourd'hui l'Alarme apparat sontour pour continuer la besogne d'af-franchissementlaisse par l'Hydre, quivient de disparatre sous les coups ducode' d'une socit son dclin.

    Oh! certes, nous ne nous faisons pasillusion et peut-tre avant qu'il soitlongtempscomme nos prdcesseursnombreux dj nous laisserons d'autres le soin de pousser plus avantnotre uvre de revendication prol-tarienne, de Rvolution Sociale. Mais;qu'on le sache bien, quelles que puis-sent tre les perscutions gouverne-mentales et capitalistes, les anarchistestiendront toujours haut et ferme leurdrapeau, et en mprisant souveraine-ment les exploiteurs quelqu'ils soient,

    conomique et politique, ils smerontle vent de la rebellion, de l'indisci-pline, car ils savent que ce vent dervolte amnera la tempte qui balaye-ra les iniquits monstrueuses de notre-organisation conomique, pour faireplace nette l'indpendance indivi-

    --duelle, 1Anarchie. Mais cependantil est une questioncapitale pour nous-tous, c'est d'viter les dfaillances, lescompromissions et les aveuglements,car. c'est d'un pas assuret fier que -nous devons marcher toujours droitau. but

    -

    Lpoursuivons, pour ;\:itGf

    "', ""="tion. EntoXir'qnerioiifs bmmesd'en-nemisaussi acharne qc isuitinuesnous devons autant, que possible noussoustraireauxentranementsirrnchis,ce qui est dangereux parfois pour lacause, ce qui gte la besogne srieuse,accomplie on sait au prix de quels ef-forts, de quels douloureux sacirfices!Nous sommes habitus aux insultes etnous les accueillons avec le ddai-gneux mpris qu'elles mritent, maisnous devons savoir quelle est la sourcede ces calomnies jetes tous les ventset quel intrt servent ceux qui les pro-noncent. Ce que nous devons savoir;c'est que nous sommes engags corps corps avec tous les pouvoirs, ceuxd'aujourd'hui comme ceux de demain,et qu'une erreur simple, commiseparnous peut se changer en faute grave.

    -Ah! si l'Anarchie tait un svstmeJ - - -d'opposition parlementaire, si elle flat-

    tait, elle aussi, l'autorit, assurmentnous serions un peu plus libres que ceque nous sommes, les perscutions se-raientmoins acharnes et moins terri-bles, des centaines des ntres ne peu-pleraient pas les prisons de la ractioninternationale, nouspourrionsaucon-traire,sans crainte de reprsailles,direavec srnit ce que nous. aurions dire; mais l n'est point notre jeu.Contre nous qui voulons la libert, seligueront toujours ceux qui velent,imposer la masse leurs volonts per-sonnelles, leurs vues indiyidelles,c'est--dire que nous avonsvpourad-versaires tous ceux qui veulentgover-

  • ner les hommes, puisque nous rcla-mons pour' tous, sans distinction,l'indpendance. Est-ce que lorsqu'onest forc d'obir, on est libre? nonassurment, et lorsqu'on est libre, iln'y a plus de gouvernant. Or, plus degouvernant religieux, politique, cono-mique, ouvrier (n'importe sans ti-quette), l'homme indpendant en unmot, voil l'Anarchie, nous pourrionsdire voil la Paix, la tranquillit, end'autres termes la Justice et la frater-nit. Est-ce que lorsque nous faisonsla guerre ceux qui nous exploitent,qui nous oppriment et nous gouver-nent, nous ne sommes pas en tat de.lgitime dfense? Eh bien1 tant queles anarchistes auront des plaintes formuler, des iniquits attaquer, desingalits faire disparatre, le bien-tre humain n'existera pas, pas plusque l'galit, dont on inscrit le motsur les cachots o l'on nous enfermepour avoir voulu parler librement et-dire tout haut ce qui est juste, ce quiest vrai. Jamais on a dtruit Une idejuste; en dpit des vexations pou-vantables qui s'abattaient sur ses pro-pagateurs, elle s'est dveloppe allant

    -grandissant. Il en est ainsi de l'ideAnarchiste, et il n'y a jamais eu d'her-cule pour anantir une opinion qui sebase essentiellement sur les aspirationsindividuelles, qui est en corrlationavec les sentiments de l'tre humain.Que les gouvernements le sachentbien,quoiqu'ilsfas'ser 1uissbien, 1OL.icMidtt ITXO O* te inorruoindustriel et commercial les fera dis-paratre un jour. C'est la loi du pro-grs, c'est l'esprit d'Anarchie!

    LA RDACTION.

    MOUVEMENT PARISIEN

    Ce sont les compagnons Pinoy et Den-chre qui ont t surpris, la semaine der-nire, de recevoir du papier timbr! Mis en

    -

    libert, ils croyaient en tre quittes pour48 heures passes au dpt, mais nonet malgr ce que nous disions dans notre

    -

    dernier mouvement , il y aura pour-- suites. Les motifs sont connus: outrages et

    menaces aux agents en ce qui concernenotre ami Pinoy; quant ce qui concerne

    le compagnon Denchre, ce doit tre assu-rment pour le mme motif.

    ***

    Dans tous les arrondissements, des comits abstentionnistes se sont forms, et, dureste, tous les groupes ont cette question

    -

    l'ordre du jour de leurs runions. Il est-

    trs probable qu'une runion gnrale desgroupes aura lieu ces jours-ci. On en acaus entre soi dj. Il faut dire que lesavis sont divers. Ainsi, il y en a qui vou-draient desaffiches; d'autres, des manifestes-qui seraient distribus profusion dans lesrunions lectorales o viendronts'offrirmessieurs les candidats; d'autres, des ma-nifestes particuliers, etc.

    En dfinitive, on veut faire quelquechose, on est dispos lutter, faire une

    -active campagne. Sans doute, les affichesne suffisent pas, car il ne faut pas supposerqu'elles resteront longtemps aux regardsdu public; il faut aussi qu'elles soientsupples par des placards distribus ouvendus. Ferait-on un manifeste gnral,une affiche gnrale qui serviraitpour tout

    Pariset la banlieue? Telles sont les ques-tions excellentes que se posent lesanarchistes parisiens. Mais que l'on nes'attardepoint dans les discussions oiseusesainsi que cela arrive trop souvent; que l'onagisse promptement et que 1 on songe sur-tout aux moyens d'excuter efficacementles orojets en l'air- Cn nous annonce que legroupe Les Misrables, de Grenelle groupequi fait de la bonne besogne dens le xvearrondissement, et dont le nombre desmembress'augmentetoujoursorganisera,un de ces dimanches, une grande runionpublique. Dans cette runion, on combattrale suffrage universel et on engagera lestravailleurs qui votent dserter le scrutin, ne pas couter les charlatans qui d-bitent leurs boniments sur le champ defoire des lections. Nous esprons quecette grande runion abstentionniste por-tera ses fruits.

    Les anarchistes ont une grande influencedans les quartiers de Grenelle et 4e Javel,quartiers essentiellement ouvriers et rvo-lutionnaires Les blanquistes y sont aussinombreux et chercheront-ils, par suite, dcrocher une tymbale municipale. C'estassez dire que la lutte sera chaude, commeon dit, et que les anarchistesdu xve auront redoublor leur activit. Diverses runionsseront organises de ci, de l. Il est trsprobable que le groupe du faubourg Mar-ceau, comme la Libert, et le groupe bel-levillois, fera une propagande particulire,c'est- dire qu'il fera paratre un placardexclusivement fait par le groupe. On veutbien souvent, ceci dit entre parenthse,faire toute action d'une manire gnrale,d'une faon qui englobetous les anarchistesde Paris. Il y a un excs de communisme,car il est arriv maintes fois que, lorsqu'ona voulu excuter telle ou tellepropositionet qu'on s'est attach comprendre'ousles groupes, ou n'a pu russir coin-en,

    -

    ment. Tin groupe qui prend telle ou telleiuitiative, qui accomplit telle ou telle be-sogne, suggre aux autres groupes desides qu'ils n'avaient pas, et sous le stimu-lant d'une action bien engage et bien rus-sie, ils s'engagent alors dans un autre tra-vail, ne voulant point rester en arrire. Lersultat acquis ensuite est beaucoup meil-leur que si on avait recherch une ententeet pris des rsolutions communes.

    On nous annonce la rorganisation dumeeting avort des vingt gropes corpo-ratifs. Y aurait-il des prsidences commepour le premier? Esprons que non. Il yen a bien assez de personnalits. En met-tant toujours en avant des personnalits enrenom, pour, dit-on, attirer du monde, onrisquerait d'imiter ceux qui voudraientenvoyer des dputsau Parlemeutpour quela parole rvolutionnaireft entendue partout le monde! Sans avoir d'animositcontre personne, au contraire, il y a, cenous semble, un manque de principe anar-chiste.

    En Cour d'Assises

    ,

    A MONTBRISON

    Le compagnon Cri a comparu, mardi25 mars, devant la cour d'assises de laLoire, sigeant Montbrison, pour un dis-cours prononc Roanne, dans une runionpublique.

    Le tribunal tait prsid par le tropillustre Jacomet.

    Le citoyen Cri ayant t condamn, il ya trois mois, par dfaut, deux ans deprison et trois mille francs d'amende,mmepeine avait frapp le compagnon Gay, pourla mme runion.

    Mais Simon Gay a t enseveli sous unboulement; il;i eu la cuisse gauche briseet est en ce moment l'hpital. Force a tde disjoindre les deux causes, et notre amiCri a comparu seul.'

    ,

    Etrange dfil de tmoins:1 Les mouchards officiels (commissaire

    de police Dagnac, de Lyon, commissaire depolice de Roanne, nomm Roubaix,commissaire de police de Saint-Etienne,quatre agents de police de Roanne) ;

    2 Les moucnards amateurs (le dbitantde tabac Hue, drle de type, nom allemand,qui se dit brodeur et a affectivement brodla plus trange des histoires; le jeuneBouillotin, secrtaire de la bibliothquemunicipale, qui a paru tout interloqu etest devenu bien rouge quand Cri lui ademand s'il n'y avait pas une porte decommunication entre le poste de police etsa bibliothque) ;

    3 Un bon garon d'employ, qui augrand dplaisir de Jacomet, a dpos avecune impartialit et une vracit mritoires.

    A part Chevalier, tous ont rcitla mmeleon, videmment apprise par cur.Signalons seulement la scne amusante quis'est produite entre le commissairede policede Roanne actuellement Roubaix. etson brigadier Muguet, ne parvenant pas se mettre d'accord sur le moment o Criavait prononc les paroles qu'on lui repro-chait.

    A noter aussi la conduite du policierDagnac: il a rendu trs exactement comptedu discours prononc par notre ami Cri l'Elyse; mais il s'est vite rattrap en ra-contant aux jurs que Cri avait donnle signal d'incendier l'agent Colomb en sefrotiantlajambe.

    Nous jurons nos lecteurs que nousn'inventons pas cette fumisterie ridicule.

    -

    L'avocat bcheur, un jeune niais prten-tieux, bafouilleur et bgayeur, a fait leplus grotesque des rquisitoires. Cet imb-cile, qui rpond au nom de Paul Demonte,a racont que Cri tait lu chef de Xlnler-naiionale, qu'il voulait hrjler et piller leseau gnes.l'iJ.t' le seul rdacteur duDrapeau noir, du Rvolt et de tous lesjournaux anarchistes.

    Aprs avoir relev, comme elles lemritaient, les polissonneriesde ce person-nage, notre ami Cri, qui prsente seul sadeionse,a abord les faits de la cause.

    Il a prouv que depuis quelque temps leparquet poursuit et le jury condamne laprovocationindirecte, tandis que la loiexigeformellement que la provocatiun soit di-recte.

    J'ai discut, a-t-il ajout, les points lesplus prcis de l'affaire pour vous montrerque vous ne respectez pas la loi que vosmandataires ont faite et vous imposent,mais je ne voudrais pas qu'on pt croireque je mets mon drapeau dans ma poche etque je tiens deux langages diffrents lacour d'assises et la runion publique. Jesuis rpublicain, socialiste, rvolutionnaire,anarchiste.Je suis de ceux qui pensent quel'idede libert est trop haute ettrop grandepour que l'homme se contente de parcellesde libert, accordes et retires, suivantles caprices des temps et les circonstances,suivant le bon ou le mauvais vouloir desgouvernants quels qu'ils soient. Je suis deces affams de justice sociale qui ne spa -rent point la libert conomique de lalibert politique, la libert de l'galit; qui tout pouvoir parat un abus et touteautorit une tyrannie insupportable .

    On applaudit dans le fond de la salle, etJacomet menace de faire sortir la foule quiest trs grande.

    Deux fois le procureur de Mantes reprendla parole, deux fois le citoyen Cri luirpond. Une troisime fois, le procureur deMantes revient la charge et s'acharne obtenirdujuryunverdict sans circonstancesattnuantes.

    Tenez, se contente de rpliquer Cri,votre acharnementmme prouve que vousfaites un procs politique' et pas autrechose .

    Aprs une demi-heure de dlibration,les jurs rapportent un verdictde condam-nation naturellement.

    Jacomet et le procureur de Mantes sou-rient, dsagrablement.

    Toutefois, pour la premire fois Mont-brison, dans une affaire de ce genre, lejury accorde les circonstances attnuantes.

    Jacomet et de Mantes font leur plus laidegrimace, et le premier s'empresse d'ac-corder Cri le maximum de ce qu'il peutlui donner, soit un an de prison et 500 fr.d'amende.

    A la sortie, un vieux gendarme indigndit en montrant le condamn:

    a a l'air de rien lui faire! Li OUI SOCIALE

    (Suite)

    Certes, c'est beau, l'galitsouverainedu monde, la libert protectrice de toutetyrannie;"mais quoique tout cla ait degrandes chances d'arriver, il se peut quenous nous trompions,que nous ne comp-tions pas assez avec les vices de chacun,qui ne changeront, qui ne se transforme-ront pas comme le jour et la nuit. Quoi,nous diriez-vous, s'il y a vice, il ya cause,s'il y a crime il y a mobile, et comme dansla socit future il n'y aura ni mobile nicause pour garder les vices et commettreles crimes, nous n'avons rien craindre.

    Nous l'admettons; mais croyez-vous, etnous vous le rptons, que les hommesseront transforms du jour au lendemain;plus, que nos gnrations actuelles neconserveront pas jusqu' leur extinctionles penchants et les murs qu'elles pos-sdent; croyez-vous que si nous ne trou-vons pas, en attendant l'closion et la vita-lit des gnrations futures, un mobilepour les mettre sur la voie bonne du com-muisrio,l'mulation dont-nous ptirons*tout . l'heure, un attachement qui lesoblige aux devoirs qui leur incomberontpour attendit* que les couches nouvellessoient viriles; que, pntres, vivifies,incarnes des nouveaux principes, de.nou-velles murs, elles puissent mener bienet ternellement le gouvernement social;qu'elles seront aptes vivre sans chaos, etque les connaissances soient d'hritage desmasses.Que tous les prjugs aient disparus.Que l'homme soit r,Que l'homme soit rellement fort et cons-cient de lui-mme, se riant des mystres,narguant l'impossible, clairant les t-nbres, pntrant les secrets, ayant la v-rit et la science pour cicerone dans samarche. Vraiment, dans cette situation, jecroirais l'occasion bonne, je la saisiraisaux cheveux.

    Mais qui sait, nous le savons,les connais-sances s'implantent de nos jours rapiJe-ment dans les masses, la lumire tendprodigieusement son cercle dans le monde,tous obligs, contraint penser, scruterles effets et les causes, les vnements etles circonstances, nous volons au mystre,nous accourons au futur, sans crainte desrisques et prils, de tomber dans les-tra-quenards ractionnaires,.non !

    Nous marchons avec assurance, presqueavec confiance; ceux qui portent la torchervolutionnaire,le flambeau de la lumire,sont d'hroques pionniers, de savants pr-curseurs, des guides dvous et clairs;donc, de l'audace, nous sommes en face del'ennemi, il ne peut plus se drober, sessubterfuges sont connus, nous frappons! tombe, il ne pouvait pas rsister; convain-cus, nous sommes, cet ennemi, c'est le pa-rasitisme! Nous l'avons vaincu, nous voillibres, trop libres, peut-tre!

    Pourquoi, nous direz-vous, parce quevous n'tes pas vos matres, vous ne com-prenez pas; les dtestables institutionscroules sous vos coups vous ont vicis,la corruption est l'apanage d'un pass hor-rible; vous tiez forts,unis contre l'oppres-seur, parce qu'on vous avait instruits de

  • l'inutilit de son existence, du mal qu'ilvous procurait.

    Mais aujourd'hui, le lendemain de laRvolution, victorieux et matre votretour, si la raisoune vousguide, si l'gosmevous saisit, si vos sentiments n'ont aucunecondescendance pour le calme et la gn-rosit, vous perdrez les fruits de vos com-bats.

    Pour pouvoir dfinir un but, il faut leconnatre entirement et non moiti pourfranchir les obstacles; il faut non seule-ment tuer les oisifs et les parasites, abattreles institutions despotiques, rvolutionnerle monde, meis le transformer.

    Il ne s'agit pas qu'aprs avoir dtruit unmonstre, en laisser venir un autre, non, ilfaut faire obstacle toute tyrannie, se mu-nir contre toute raction; or, nous reve-nons encore au mme point, tant qu'il nesera pas conu, dfini, nous irons sa re-cherche, son repaire. C'est le symboledes divergences !

    L'ordre sans chaos et la confusion, c'estle sentiment qui, ultrieurement aprs laRvolution, poussera lestres se nantirde bons principes. La scurit dans la fli-cit c'est que chacun recherche dans lecomplment de soi mme une protectioncertaineet unbonheur assur, l'accointance la mutualit pour qu'il sorte de cette so-ciabilit le dsir de produire, de vivre etde conserver, de protger et d'lever.

    Car si nous voulons vaincre la raction-des penchants, des prjugs et des mursqui nous gouvernent aujourd'hui, si nousvoulons rsister ces dsirs de cupidit, ces passions qui obstruent nos cerveaux, cesvices qui nous dgradent, qui nous fontentr'gorger, viter la dualit qui pro-voque la haine, rechercher les lmentsnaturels,aller la source primitivede nos

    .ncessits et de nos affinits et produirepAr la volont et l'mulaiion de tout ce que

    -

    ltf0G's clierchons, lesindispensablesmoyens,la sympathie et l'utile volont detjuslesmembres de la socit.

    (A Suivre).NiLETTRE STMM

    Nous aussi, nous avons notre part depoursuites et de condamnations, faibles, ilest vrai, mais aussi tardives , Dcid-ment, le ridicule s'empare de la Bourgeoi-sie et lui montant au cerveau, il paralyseses facults, mme du gnie bourgeoisincarnparticulirementchez MM. les pro-ureurs dela Rpublique et notamment icien la personnede M0 Garriod.

    Lorsque nous disons que les facults dela race oppressive s'altrent.au soufle desconnaissances proltariennes que ces con-cepts disparaissent sous les sarcasmes dela foule, nous voulons dire simplement parlque la bourgeoisie est accule dans uneimpasse terrible, que le murmure de lafoule grosst qu'elle essaye de sortir dubourbier o elle s'est laiss inconsciemmenttomber par la multiplicit de ses crimes, deses iniquits et de ses orgies; nousvoulonsdire qu'elle s'lance au-del de sesrgions,elle veut dpasser la sphre .de ses con-naissances en voulant se tenir dans un lieuo nul tre, mme le plus gnial ne peutrester; clest, pour tre plus explicite, quele nombre des difficults qu'elle accumuletous les jours, la grandeur de son dangerqu'elle ne peut ni viter, ni vincer par sesmoyens dfensifs.

    Oui, nous avons vu aujourd'hui ce quenous avions dout longtemps, que la bour-geoisie non seulement arrte et condamneles paroles et les actes rvolutionnaires. etles rvolutionnaires, mais aussi accuse etcondamna les penses, les concerts indivi-duels: mieux, l'absence de ces ptnses quidoivent se transformer en paroles.

    De nos jours, comme qu'il en soit, noussommes sujets tout, nous nous tonne-rions de rien, que quoi que ce scit nousarrive, nous n'aurons plus le droit de ma-nifester notre tonnement, notre stupfac-tion, notre mcontentementou notre colre;rvolutionnaires on non, nons sommes res-ponsables, mme de ce que nous avons fait,de ce que nous ferons de ce que nousne fe-rons jamais, de ce que nous aurions ignortoujours si on nous avait pas condamnpour cela. Ce sera peut-tre rien, qui saitcela, pour accrotre notre dveloppementincellectuel, il faudra deviner, ou sinongare. Ne croyez pas que nous voulions vousreporter aux temps des sorciers, mais en-fin c'est comme a; il faudra prvoir,beaucoup prvoir, et un jour, nous sauronsL'avenir.

    Ah ! loin de blmer la bourgeoisie, nousl'en remercions, elle a tronv le moyen, sinous ne voulons pas tre poursuivi et em-prisonn, de nous apprendre connairel'avenir. Vr.iment, nous n'aurions pas cruMM. les repusaussi capables et intelligentsque cela. On pourra de cette manire,une fois notre ducation faite, rester ver-tueux, puisque nous connatrons ce quenous ferons, nos actes et leurs consquen-ces. Dans quel sicle d'hallucination d'in-vention et de cauchemar sommes-nousdonc!Enfin, voil les faits, nous vous les racon-tons textuellement, comme ils se sont pas-ss. Aprs un mois d'attente, MM les ma-gistrats ont jug utile de poursuivre lesorateurs de la runion du 24 fvrier der-nier, avec le bureau compos de 4 mem-bres. Aujourd'hui, dame justice a daignles condamner, non pour les pa-roles des orateurs et l'inadvertance dubureau, chose absolument thorique, maispour les consquences de cette runion. Icicomme on l'a dit, ce n'est pas la ceanse que

    ,-l'on poursuivait, caralors oh pouvait l'em-

    pcher de se produire, mais l'effet qu'ilaurait fallu prvoir, surtout pour deuximbciles dont l'un est lu .

    Un acte s'est produit au commencementde la sance. Lorsque le prsident, faisantl'appel nominal, appela Perelle, inculplui aussi d'avoir provoqu la manifesta-tion, notre ami rpondit une phrase asseznergique et dont nousprions nos amis dese servir lorsqu'ils seront arrts et qu'onles interrogera. S'adressantau tribunal, ilrefuse de prter serment et dit: Dansl'anarchie, tous les hommes sont gaux,donc, comme anarchiste, je ne reconnaispas le droit au tribunal de m'interrogerainsi qu' personne..Le tribunal cdant l'impression d'honneur effarouch, le pro-cureur de la Rpublique en tte, rclameson expulsion qui est immdiatementor-donne et notre ami sort accompagn degendarmes et de policiers.

    Je n'appartiens aucun groupe, je suisindpendant. Je n'ai pris la parole quelorsque, j'ai vu que la runion n'allait de-venir qu'une vaste rclame lectorale aulieu de s'occuper de son vritable but lacrise conomique . J'ai fait tout mon pos-sible pour ramener la discussion sur ceterrain-l, et la misre aidant, je n'ai paseu de peine.

    Mes ides n'taient pas de provoquer unattroupement, puisque j'ai demand par-tout, aux deux runions, qu'onnomma unedlgation pour clairer les pacifiques surla volont de l'autorit. Cette dlgation aeu pour rsultat les cinquante mille francsque M. le Prfet a/Tait voter le lendemainparleconseil municipal (sigeant je, crois cet effet extraordiuairement).

    Aprs un dveloppement de sa dfensedans le cours de laquelle il traite de mou-chards plusieurs agents de la sret, quitmoignent contre lui et ses collgues,Berguts demande pourquoi on l'a arrt sitardivement. Pour moi, personnellement,j'aurais prfr ce qu'on m'arrttimm-

    diatement aprs la runion; tant sans tra-vail cette peque, cela m'aurait occa-sionn moins de perte qu'actuellement.

    Le motifde ces tardives arrestations est,je crois, que voyant les lections appro-cher, OR a craint notre propagande absten-tionniste.

    Perrier se dfend assez nergiquementet nous regrettons, vu le peu de place quenous avons ici, de pouvoir relater sa d-fense. Il conclut par cette phrase logiqueet nergique: Lorsque les ouvriers ontfaim, il faut qu'ils mangent. L'auditoireapplaudit frndiquementet le prsident encourroux ordonne l'vacuation de la salle.

    Le prneureur entame un long rquisi-toire, il reprsente les anarchistes commeles perturbateurs de la runion du Cirque

    -et de jl'Htel-de-Ville, et demande unepeine svre.

    Enfin, pour plus vite terminer, le tribu-nal se retire et apporte lespeines suivantes:Bergues, 2 mois de prison; Perrier et Per-relle, 15 francs d'amende; Reynaud etTaravellier, 5 francs chacun.

    Vraiment, a ne valait pas la peine depoursuivre, un mois. aprs, pour d'aussistupides condamnations. MM. les bourgeoisne sont pas intelligents, ils provoquent lacontinuation de l'agitation: c'est ce quenous demandions.

    On y reviendra, Messieurs les bourgeois,les repus, voleurs et tyrans de la plbe. Abientt.

    *#*Un fait que nous oublions de rendre plus

    explicite, c'est que les membres du bureausont condamns pour n'avoir pas us deleur autorit morale pour arrter la fouled'aller ^l'Htel-de-Ville; donc, nous enrevenons ce que nous avons bauch encommenant, que l'on a poursuivi pour d-lit meial, crime de penses, car si ceuxui taient au bureau n'ont pas eu l'intelli-geno assez grande et assez subtile pour

    connatre les consquences de cette sortietumultueuse, c'est, parat-il, leur faute, etCondamns pour avoir oubli de penser.Nous sommes avertis, Messieursnos tyranset voleurs.

    Nous y reviendrons, soyez tranquilles,et bientt.

    Le Groupe LA BOMBE.

    Les Utopistes

    Quand vous serez bouts d'argumentsavecun contradicteur qui vous tiendra unlangage serr et accompagn de chiffres etde donnes scientifiques, quand il vous auradmontr par A plus B que la socit ac-tuelle n'est faite que d'iniquitset de misrepour la grande majorit des humains et quecette majorit fait toutce qui est ncessaire tous, quand enfin, il vous aura montr dubout du doigt les souffrances du peuple.Dites-lui (style Ferry): Vous tes un uto-piste. Personne n'a faim, puisque je viensde' manger et que j'en ai jusqu'au cou.

    C'est en effet ce que rpondent tous.lesbourgeois en chur, lorsqu'ils entendentparler de la misre du peuple. Et aprstout, ils sont dans leur rle qui consiste tondre, tondre toujours; ils tondent avecunetelle fureur qu'ils finissent par enfon-cer les ciseaux dans la peau du pauvremouton populaire, et si parfois le moutonpousse quelques blements plaintifs et gu'ilne se contento plus de regarder les saintesbtises que les aides tondeurs ont misesdans les glises, vite l'on a recours ungaron boucher de chair humaine, tel queGaliffet.

    Ce sont les rvolutionnaires en gnral.qui ont la fameuse popularit de reprsen-ter la tte du mouton en ces occasions si-nistrs. Cependant, si nous, anarchistes,lui faisions changer de tte au mouton po-

    ;pulaire ou plutt s'il avait plusieursttes, tel qu'une hydre. D'ailleurs, notrenom d'anarchiste suffit pour persuaderque c'est bien l notre but; que la Rvo-lution n'ait pas de tte ou bien qu'elleen aitdes millions, c'est plutt l ce que nousvoulons. En effet, compagnons, le momentde la grande liquidation approche grandspas, l'difice social-bourgeois craque detoutes parts. Prparons-nous et tudionsles grands moyens chimiques et ne soyonsplus assez chevaleresques et niais pour al-ler nous faire scalper sur une barricade.

    Puisqu'on a ditque l'humanit se voile-rait la face pendant la grande priode,afin qu'elle ne puisse pas voir ce qui secommettra, nous pensons qu'en effondrantle restant du vieuxmonde la nuit, cela serasera trs avantageux, pour que l'humanitn'y voie pas grand chose et en mme tempstrs utile pour nous. Oui, nous pensons quec'est la nuit ou a ira le mieux. Ilfaut tre pour quelque temps seulementun peu serpent. Voyez nos bourgeois, ils lesont toute leur vie et ils ne s'en portentpasplus mal pour a. Il faudrait" autant quepossible, pour la bonne russite de la Rvo-lution, qu'un anarchiste puisse lui seuldmolir au moins 400 ventrus exploiteurs,sans compter les ambitieux et ceux qui sou-tiennent.la socit actuelle, tels que: gen-darmes, policiers, prtres,, etc., etc.

    Il est certain que l'on ne peut pas savoircombien au juste nous en dmolirons;il yen a parmi nous qui seront dmolis sans enavoir touch un seul, quand a ne seraitque notre vaillant ami Cyvoct. Ah! tas delches de bourgeois, vous tes tout puis-sants aujourd'hui, mais demain? Et il estcertain que n'importe lequel d'entre nousqui arriverait .400 ne s'arrterait pas pourcela.

    Nous yitendons dj des objections: lesuns no disent: dominevous y alIO4 40U ?Et pourquoi pa.:;'?: Si, fa 71, aulieu de fairedes barricades, on avt fabriqu d;s bom-bes exploibles et tant d'autreseng.us, c'ett d'une plus grande utilit, et pour em-pcher les soldats-esclaves, s toutefois"ily en avait, et nous pensons qu'il y en avait,et nous pensons qu'il y en aura encore,malheureusement, qui veuillent marchercontre leurs l'ires de misre, au lieu deleur rpondre btement coups de fusil, onleur faisait crouler ou plutt sauter plu-sieurs maisons par rue sur la tte. Vousverriez qu'ils aimeraientmieux se mettreavec le peuple qu'avec leurs soudards, par-ce qu'ils verraient avec effroi que la forcedont nous disposerions serait plus cons-quente que celle des pirates qui leur com-mandent de tuer leurs amis, leurs parentsqui se battent pour les dlivrer de l'escla-vage militaire comme pour eux.

    Nous pensons qu'il faudra un bon coupde Jarnac dans l'arme pour lui enleverl'envie de tirer les marrons du feu, au seulprofit de tous les bankocratesqui auront lesoin d'aller loin, bien loin de la fournaisento ils cuiront. Mais nous ferions bien ausside les retenir un peu, afin qu'ils se chauf-fent et se brlentun peu les pattes cro-chues qui leur servent de mains. Pour celafiare, il faudrait couper les rails des che-mins de fer un endroit propice et en m-me temps les fils tlgraphiques ariens etsoutarrains, de faon ce que ces mes-sieurs-ne puissent pas correspondreavecleurs garons bouchers de chair humaineet aussi brler le plus que l'on pourra lestitres de proprit "et les valeurs, quellesqu'elles soient: actions, obligations ou bil-lets de banque. Pour quant l'or et l'ar-gent, nous les fondrons en lingots qui servi-ront la chirurgie et plusieurs chosesutiles l'humanit, except ce qu'ils ser-vent aujourd'hui.

    Quandnous,aurons dblay le terrain dela pourrituredontil est embarrass aujour-d'hui, nous songerons nous entendre li-brement, de.faon produire selon lesdonnes scientifiques et progressives. Les

  • efforts de l'humanit, au lieu d'tre diviss,convergeront vers ce point, produire avecle moins d'efforts possibles, afin que cha-cun consomme ce qui lui est ncessaire etmme plus, si cela lui fait plaisir; quand iltouffera, il sera bien oblig de s'arrter,car on ne dine pas deux fois, dit un pro-verbe. C'est pour cela que nous, anarchis-tes, prconisons la libert absolue de l'in-dividu sachant bien qu'elle ne peut dpas-ser les lois naturelles que par hasard ouaccident, et comme le disait Littr, que l'onne peut pas souponner d'tre anarchiste,ni mme socialiste, puisqu'il faisait rimersocialisme avec alcoolisme: Dans le cri-me il y a misre ou folie. Eh bien! sup-primons donc radicalement (t) la misrequi, elle est souvent l'auteurdes folies quiexistent. Comme peuvent le voir tous leslarbins de France et de Navarre, nous nenageons pas par trop dans le bleu du ciel,mais nous avons une forte envie de les fairenager dans le bleu et le vert des fleuves etrivires.

    C'est ce moment l o nous pourronsjuger lesquelsavaient raison des utopistesou des cuistres 60,000 francs par an, sanscompter ce qu'ils extorquent.

    VARITSDFENSE DE CYVOCT

    A Lausanne. Mon alibi(Suite)J'tais, avant l'attentat de Bellecour

    ,aujour de l'attentat et aprs l'attentat, chez

    M. Herminjat, qui n'est ni de mes parents,ni de mes intimes, et qui, par consquent,n'a aucun intrt risquer sa libert pourun tranger.

    Enfin, des personnes queje n'aivu qu'unefois ou deux, qui je n'ai que peu ou pasparl, vous attesteront que j'tais Lau-sanne cette poque. 1

    Quaije fait lejotjr de l'attoiiEn toute autre circonstance, jedirais:j'ai fait telle ou telle chose; s'il me faut me

    prononcer ouvertement et sincrement,je dirai: je n'en sais rien. J'ai peut-tre,retir dans ma chambre, crit un ar-ticle politique; j'ai peut-tre pass monaprs-midi causer avec M. Herminjat; jesuis peut-tre descendu son atelier demcanique; j'ai peut-tre pass ma soire jouer aux cartes; je suis peut-tre sortiavec M. et Mmo Herminjat. Je ne puis rienaffirmer, dans la crainte de confondre undimanche avec le dimanche prcdent ousuivant.

    Non, je ne puis pas, vous le comprenez,vous donner l'explication certaine de l'em-ploi de mon temps; l'instabilit de monexistence m'enempche formellement.MaisM. et Mme Herminjat, qui ne se trouvaientpas dans mon cas, en rappelant leurs sou-venirs, peuvent non-seulement vous dire quelle date je suis entr chez eux, maisencore vous apprendre ce qu t ma con-duite, peut-tre mme la date du 22 oc-tobre 1882.

    Je m'en remets donc aux souvenirs deM. et MInC Herminjat, indiscutablementplusprcis que les miens.

    Tout ce que je puis assurer, c'est quej'tais Lausanne avant, durant et aprsl'attentat, ce que je puis attester et quequatre ou cinq tmoins attesteront avecmoi, c'est que, durant mon sjour Lau-sanne, je n'ai pas couch une seule foishors de cette localit. Il est donc videntque je ne pouvais pas tre la fois et Lausanne et Bellecour.

    Et nul en pareille circonstance ne pour-rait en dire plus que moi; voil o j'taisetvoici mes tmoins.

    L'accident de Ganshoren.La premire fois que nous allmes au

    cours de chimie de l'cole industrielle de

    (1) Nous donnons ce mot radical dans sonvrai sens.

    Bruxelles, le professeur traita de l'tudedes chlorates, et il s'occupa tout particuli-rementdu chlorate de potasse, avec lequelil procda une foule d'expriences qui ne.manquaient pas d'un certain intrt.

    Paul Mtayer prit des notes dictes ga-lement tous les lves par le profes-seur.

    Ce sont ces notes qui ont t trouvesdans un carnet de poche lui apparte-nant.

    Dans le courant de la semaine, mon amivoulut recommencer ces expriences;mais il ne put le faire la maison, parceque le chlorate de potasse dgage, vous lesavez, une odeur profondment dsagra-ble.

    C'est pour cette raison qu'ayant fabriquune pice d'artifice dans laquelle entraitcette matire, nous allions l'essayer lacampagne, o survnt le malheureux acci-dent que vous savez, et o je fus arrtquelques heures plus tard.

    En Belgique.Pourquoi j'avais abandonn mon

    nom.Me suis-je sauv de Suisse immdiates

    ment aprs l'attentat? Non. Et Mme Hermin-jat. M. Darbelet, Mlle Rosalie Kohler,peuvent encore, en cette circonstance,m'appuyer de leurs tmoignages. D'autrepart, la date de mon arrive en Belgiquel'atteste hautement.

    En quittant Lausanne, je me suis arrtquelques heures Ble; je suis demeurun jour Strasbourg, une heure ou deux Luxembourg.

    En arrivant Verviers, dans les pre-miers jours de novembre, je me suis faitinscrire sur les registres de la populationsous le nom de Louis-Henri Favet.

    Je faisais usage de papiers que j'avaistrouv dans une cassette dans la chambreque j'occupais Lausanne chezM. Hermin-jat.

    Pourquoi vivais-je encore sur u fai xnom en Belgique? Comme en Suisse: pourviter l'expulsion el me procurer plus s-rement des moyens d'existence.

    Et vous verrez que je ne mens pas, carquand il faudra me montrer, moins d'trelche, je ne me cacherai plus.

    Je demeure quelque temps Verviers,oj'essaie de faire de.la gravure, mais le tra-vail me manque.

    Sur la fin de dcembre, je vais Bru-xelles et voyez comme je tiens un fauxnom, je laisse Verviers mes faux papierset j'cris mes parents de m'envoyer monacte de naissance pour me faire inscriredans celte ville sous le nom de Cyvoct,maisici ce sont des amis qui me dissuadentd'agiren ce sens, prtextant qu'on ne me permet-tra pas du tout de sjourner sur le terri-toire belge, et ils s'appuient sur des faitspour soutenir ce qu'ils avancent.

    Je m'appuie sur les mmes faits pour lesoutenir ici.

    Quelquesjours aprs mon dpart de Lyon,un tranger, dnonc par Valadier commetant anarchiste par pense, car il nes'tait jamais ostensiblementoccup de po-litique, fut oblig, pour obtenir un per-mis de sjour, de se faire recommander auministre de la justice par un dputautre-fois socialiste anarchiste, simplement lib-ral aujourd'hui, et grce ces recomman-dations, il obtint un permis de sjour dedeux mois?

    Moi qui m'tais dvou la propagande,moi qui tait sous le coup de la loi enFrance, aurais-je obtenu mme un permisde sjour de deux mois?

    J'aurais obtenu un arrt d'expulsion, iln'y avait pas douter. Cela n'est pas arriv notre ami Ermanjols? En o aller, dansce cas?

    On parle bien aisment, bien lgrementde l'tranger: il faut y tre all pour sa-voir combien est dure, capricieuse, incer-taine, l'existence de l'autre ct des fron-tires.

    Votre pays vous est interdit: pas deplace pour vous dans un autre pays!

    Que d'hommes d'une intelligence sup-rieure se sont vus rduits en Belgique, enSuisse ou ailleurs aux plus humbles condi-tions, aux plus incapables ncessits. Avo-cats, mdecins, crivains, en exil, sontdescendus jusqu' la plus profonde misre.

    Chaque jour, chaque instant, ce sontdes sarcasmes, des dboires, des tracasse-) ies et des dceptions.

    Voil un homme qui veut vivre et sonnom, sa rputation de socialistale font re-buter de toutes parts; il est aux prisesavectoutes les difficults du la vie, et vousvou-driez qu'il n'exploite pas tous les moyenshonntes qui peuvent le prserver d'unedfaite! Ne serais-ce pas du cynisme?

    En prenant un faux nom, avais-je l'in-tention de vivre d'expdients? de me fairechevalier d'industrie? Non. Partout o apass le socialiste Cyvoct, on peut vousdire qu'il vous dire qu'il ft toujours hon-nte. J'enfreignais les lois, c'est exact;c'tait avec des intentions louables, etquoique a, j'ai pay pour les avoir en-freintes, et vous n'avez plus me le repro-cher.

    Quoi! vous prtendriez que je ne vou-lais que me soustraire lajustice franaise;cette justice, je ne l'ai jamais craint.

    Je n'ai mme jamais song l'extradi-tion, car je ne pouvais pas penserque legouvernement franais le demanderait augouvernement belge sans avoir une seulepreuve de ma culpabilit. Et j'tais aussisr qu'il n'avait pas une seule preuve pourappuyer l'accusation porte contre moi,quej'tais sr d'tre en Suisse le jour de l'at-tentat.

    Vous comprendrezdonc par l que cettedemande d'extradition ne m'inspira jamaisque du dgot.

    Qu'ai-je fait Bruxelles?J'ai cherch du travail comme graveuret

    peintre d'enseigne sans pouvoir en trouvernulle prt, ce qui s'expliqua facilement;j'tais en Belgique au cur de la plus mau-vaise saison; avec mon ami Idencher, j'aisollicit sans succs, et sans succs encorej'ai essay d'entrer chez un architectepourfaire du dessin linaire. J'ai tout mis enuvre pour pouvoir travailler. Aprs centdceptions, je mis le reste de mes esp-rances dans le retour des beaux jours.

    Pour ne perdre tout--fait mon temps, jecommenais apprendre l'anglais et mefaisais inscrire avec mon ami Paul Mtayerau cours de chimie de l'cole industriellede Bruxelles.

    (A suivre.)

    TRIBNE REvOLTIONAIRE

    Charlieu. Compagnonsde l'AlarmeAnarchiste.

    Le groupe l'Equarisseur de Charlieu(Loire). Les Anarchistes de Charlieu vousenvoie l'expression de leurs plus grandessympathies, en promettantde marcher surle chemin que vous avez trac.

    Ecoute imprudente et cynique bourgeoi-sie: tu as cru avoir tu l'Anarchieen plon-geant nos amis dans les cachots; au con-traire, nos rangs grossissentchaque jour etl'heure est proche o tu paieras toutes lestorturesque tu fais subir lhumanit Mal-heur, malheur vous inquisiteurs du pro-ltariat. Vous mourrez tous, vos cris et vospleurs ne pourront vous sauver. i

    Au grand jour des vengeances populai-res, entendez bien monstres sinistres debourgeois, les Anarchistesne vous embas-tilleront pas, mais pour plus de scurit, ilsvous supprimeront par tous les moyens lesplus violents.

    Vive l'Anarchie! Vivela Rvolutionviolente.

    LES ANARCHISTES DE CHARLIEU.

    Monceau-les-Mines. Compa-gnons. Je m'empresse de vous commu-niquer ces quelques lignes pour vous ren-seigner un peu sur la situation qui rgne Monceau-les-Mines. Voici comme la bour-geoisie traite les proltaires, compagnonsvoici les faits tels qu'ils se passent.

    Maintenant, les garde-chiourmes ont ditaux femmes et fillesqui travaillenttu char-bon. dessus le puits et dessus les ports, qu'ilfallait qu'elles aillent la prire aprs lesjournes de travail aussi pnibles qu'ellessont. Voyez, compagnons, les femmes et lesfilles sont obligesd'aller dans l'giise pourtre bien vues par les garde-chiourmesdans leur travail, pour tre bien vues deces buveurs de sang et de ces capitalistes.Eh bien, compagnons, nous faudra-t-il tou-jours tre conduits par l'inquisition?

    Nous, nous jurons d'y mettre un termepropre pour apaiser les douleurs des cr-ve-faim.

    Vive la Rvolution sociale!Le Groupe des AFFAMS DE MONCEAU-

    LES-MINES.

    Bordeaux. A Bordeaux, les anar-chistes avaient organis pour le 18 mars,anniversaire du mouvement communaliste,une soire de famille qui avait attir ungrand nombre de citoyennes et de citoyens.Quoique ce mode de runion fut nouveaudans cette ville, nous avons eu plein succs,mme au del de nos esprances.

    A huit heures, notre salle est comble ettout le monde est d'avis de ne pas nommerde bureau, mais le compagnon Cyvoct,condamn mort, puis envoy au bagne,ainsi que le compagnon Marn, que labourgeoisie dtient en prison Bordeauxdepuis deuxmois, sont acclams prsidentsd'honneur.

    Au dbut, le compagnon Lglise, aprsavoir ouvert la sance, commence parfliciter les nombreuses citoyennes qui sontvenues parmi nous; il leur conseille de ",frquenter nos runions et d'engager leurscamaradeset amies,surtout lesjeunesfilles, les suivre, afin d'aider leurs maris ouleurs frres dans la lutte pour leur affran-chissement commun.

    En se versant dans l'tude des questionsconomiqueset sociales, l'espritde la femmese dbarrassera d'une foule de prjugs quiannihilent en elles tout sentimentde virilitet au lieu de se laisser attirer par desfrivoles plaisirs, au lieu de perdre un tempsprcieux des conversations cancannires, des entretiens purils, elle verra son in-telligence et sa raison grandir, de nou-veaux et larges horizons s'ouvrir sonesprit; elle reprendra conscience de sadignit.

    (La fin au procain numro).

    COMMISSION DE SECOURSAuFamilles des dtenus politiques

    DEUXIME LISTE DE PARIS -Collecte faite par les ouvriers dela maisonBariquand,rueOber-

    kampf, 127, remise par le com-pagnon Bourges. 7 50

    Excdantdu groupe le Volcaw). 70Remis parle compagnonFouber-tan,dujournalYHtel-de-Ville:Collecte faite au banquet du 24fvrier boulevard d'Italie, 73,32 fr. plus 5 fr. du citoyenValetedeLyon. 37 00

    Vers par la Bataille. 20 00Total. 65 20Listes prcdentes 04 20Total. 129 40

    La commissiona fait parvenir 62 fr. auxfamilJes des dtenus.

    Le Secrtaire: E. DRUELLE,7, rue Saint-Lambert.

    Le Grant, Joanny BARDIN.Imprimerie de L'Alarme, rue do Vuuban, 20.