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La Théorie du Développement pour

le Millénaire

Essai

Mohammed Tamim

GreenSahara

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Introdution :

Les stratégies de développement, pour les pays en développement (PED), sont extraites de ce que les chercheurs en économie du développement ont formulé sous formes de théories, les théories du développement.

Mais, il y eut et il y a toujours des stratégies élaborées et réalisées par des responsables locaux ou nationaux, qui connaissent des échecs cuisants ou des succès retentissants.

Le terme de « développement » apparaît pour beaucoup de théoriciensplus difficile que jamais à définir. Pourtant depuis la nuit des temps, le développement n’est qu'un long processus d’accumulation de connaissances pour l’amélioration des modes de vie. Le développement semble résulter de la combinaison du développement des connaissances scientifiques, technologiques, économiques, artistiques, démographiques, institutionnelles [2], [3], [4], etc.

Néanmoins la notion de développement a pris depuis le célèbre discours en 1949 du président américain Harry Truman une signification toute nouvelle. D'où est issue l’économie du développement, les récentes théories et stratégies du développement.

Mais on ne s’y limitera point dans le cadre de cet article, et on reviendra aux premiers économistes de l’ère de la révolution industrielle aux XVIIIe et XIXe siècle [5] [6]?

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I- Les stratégies de développement après la Seconde Guerre mondiale

Si l’on considère que l’acte de naissance des pays en développement, ou du tiers-monde comme les avait baptisé Alfred Sauvy, date de la célèbre Conférence de Bandung, il suffirait de consulter les innombrables et différents exposés des principaux courants et principales écoles d’économie et de stratégies du développement d’après-guerre.

La littérature classique considère Paul N. Rosenstein-Rodan, Arthur Lewis,Ragnar Nurkse, Albert Otto Hirschman ou Raúl Prebisch comme les principaux pionniers de l’économie du développement[7]. D’innombrables chercheurs tentèrent de trouver une solution au dilemme des pays en développement.

Les économistes Amartya Sen et Mahbub ul Haq développèrent en 1990 l'indice de développement humain, IDH pour le Programme des Nations Unies pour le développement, le PNUD, un indicateur pour mesurer le bien-être humain en plus du Produit intérieur brut, le PIB, qui ne mesure que le potentiel économique[8].

Mais ils ne développèrent aucune stratégie claire et efficace pour accéder à ce bien-être [9].

William Easterly critiqua « la thérapie de choc » de Jeffrey Sachs, un autre économiste américain comme lui, qui aurait produit plus de chocs que de thérapies [10]. Ha-joon Chang, économiste sud-coréen, accuse les pays développés d’avoir donné de mauvais préceptes aux pays en développement qu'ils n’auraient eux-mêmes pas pratiqués [11]. Bien qu’il ne voie aucun lien entre éducation moderne et développement moderne.

Daniel Anikpo, économiste ivoirien, bien que moins connu que Jeffrey Sachs ou Amartya Sen, ses thèses ne sont pas pour autant moins pertinentes, en entamant son projet du développement de la Côte d'Ivoire par la formation du capital humain [12].

Le Consensus européen pour le développement stipule que « les pays en développement sont les principaux responsables de leur propre développement, mais l’UE assume sa part de responsabilité des efforts fournis conjointement dans le cadre du partenariat, et s’aligne derrière les Objectifs du millénaire pour le développement, les OMD. »

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Le PNUD mit en œuvre plusieurs stratégies de développement, en vain. Enfin les Objectifs du millénaire pour le développement, les OMD se demandent s’ils vont se réaliser d’ici 2015[13].

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II-Les stratégies du développement après la révolution industrielle

Or, si l’on considère que le tiers monde, les pays en développement, sont nés en Angleterre lors de la révolution industrielle aux XVIIIe et XIXe siècles, qu’ils forment le monde complexe, transitoire et chaotique s'inscrivant dans le décalage croissant qui naît entre mondes traditionnels et monde moderne à partir de la révolution industrielle, avec ses bouleversements de civilisations, les bouleversements de toutes ses structures, sociales, culturelles, économiques, démographiques, technologiques, etc., alors on peut se permettre d’estimer que les premières stratégies de développement furent élaborées en Angleterre,en Europe, en Amérique et au Japon aux XVIIIe siècle et XIXe siècle[14],[15],[16].

Et si l’on considère que les pays en développement sont en transition des mondes traditionnels vers le monde moderne, il faut prendre en considération que cette transition fut caractérisée en Angleterre, en Europe et au Japon par une forte explosion démographique aux XIXe siècle et XXe siècle[17],[18], causée par la découverte et la généralisation des vaccinations, et eut pour conséquences l’émigration en masse vers les nouveaux continents, les colonies[19], les attentats terroristes [20] et les guerres en tous genres, des guerres civiles aux guerres mondiales[21]. L’émigration en masse n’étant plus possible actuellement [22], et les guerres ayant déjà partout commencé leurs ravages[23], la communauté internationale doit s’activer à rendre cette transition moins douloureuse. Pour cela, il semble nécessaire autant du point de vue économique, sécuritaire, qu’écologique de briser le cercle vicieux du sous-développement en étouffant l’explosion démographique, en précipitant la « transition démographique », par une politique efficace de contrôle des naissances.

Une population dont on vaccine les enfants sans les scolariser, ignore que des vingt enfants, que met une femme au monde, ne resteraient pas que deux, mais dix-huit, à l'inverse de ce que constatait Adam Smith au XVIIIe siècle en Angleterre [24] où les campagnes de vaccination n'étaient pas encore généralisées. Des enfants, qui devenant adultes, vaccineront à leur tour leur grand nombre d'enfants mais ne sauront, ni pourront les scolariser, et ainsi de suite. C'est en résumé le cercle vicieux du sous-développement que l'État ou la communauté internationale doit rompre par la contrainte, certes sévère mais nécessaire et que provisoire. Car un adulte scolarisé saura lui-même planifier sa famille sans contrainte. Certains penseurs sceptiques diraient pourquoi l’humanité doit-elle absolument achever sa transition démographique, retrouver son équilibre démographique ? La réponse est que jusqu’à quelle limite l’humanité doit-elle croitre : dix milliards ? Cent ? Mille milliards ?

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Phénomènes uniques dans toute l'histoire de l'humanité, la généralisation des vaccinations et celle de la scolarisation, firent exploser le volume des populations, puis l'estompèrent jusqu'aux limites inquiétantes du déclin.

Si le tiers-monde est un monde en transition de modes de vie, cette transition est irréversible et ne peut s’effectuer sans transition des savoir-faire traditionnels au savoir-faire moderne. Toute société humaine, aussi primitive nous semble-t-elle, détient un savoir-faire bien moins primitif qu'il apparaît, si l'on croit l'éminent ethnologue Claude Lévi-Strauss [25]. Ainsi, pour pouvoir vivre dans un monde moderne, il faut disposer d’un savoir-faire moderne, d’une instruction moderne, pour que les mentalités puissent s'adapter aux nouvelles structures démographiques, économiques, technologiques, sociales, etc.

Cette phase transitoire bouillonna en Europe de théories et de projets de toutes sortes et de toutes sources d’inspiration économiques, philosophiques, utopiques ou religieuses émanant du pape même.

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II-1 : Les principaux théoriciens du développement

II-1-a : Adam SmithLe père de l’économie politique moderne, notait dans son

ouvrage, Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, qu’au XVIIIe siècle, « il n’est pas rare que, dans les Highlands d’Écosse, qu’une mère ayant engendré vingt enfants n’en conserve que deux vivants ». Sur cette constatation des fluctuations démographiques forgea-t-il un de ses principes des fluctuations des salaires et du marché, et de ses régulations par la célébrissime « main invisible» du marché. Il ignorait qu’une colossale révolution médicale allait se produire au cours de ce même XVIIIe siècle en Angleterre, la découverte de l’immunologie et des vaccins, avec pour corollaires une forte baisse de la mortalité infantile et donc une explosion démographique, qui causera l’exode rural, enflera les taudis et fera chuter les salaires jusqu'aux limites de la misère.

L’instruction la plus élémentaire devrait être prise en charge par l’État, décrétait-il, car elle constitue un bien public qui n’est pas dans la plupart des cas source du moindre profit individuel mais qui pour le fonctionnement harmonieux de la société est vital. Cette action formatrice de l’État, Smith la justifie à partir de trois arguments : la dignité de la personne humaine exige un minimum d’instruction ; un peuple instruit se laisse moins égarer par la superstition et des passions excessives ; un peuple instruit peut avoir un comportement plus responsable dans l’exercice de sa citoyenneté [26].

II-1-b : Thomas Robert MalthusSon constat de l’augmentation de la population et ses répercutions sur les

salaires était juste, mais sa perception purement « libidinale » des causes était fausse. Pasteur protestant, il fut le premier économiste à dénoncer l’impact de la surpopulation sur le niveau des salaires et militer pour le contrôle des naissances dans son célèbre pamphlet, Essai sur le principe de population, publié en 1798, la même année où Edward Jenner, inventeur du vaccin contre la variole, publiait son essai An Inquiry into the Causes and Effects of the Variolae Vaccinae, sans soupçonner les liens étroits entre leurs différents travaux. Un caprice de l’histoire qui pèsera, et continue de peser lourd sur le sort de l’humanité. Mais le style polémique et sévère de l’essai fit scandale et choqua beaucoup de penseurs de l’époque. Néanmoins son influence fut telle que partout en Europe et en Amérique furent créées des « Ligues malthusiennes », telles celles de George Drysdale en 1860 et de Charles Knowlton en 1870, aux effets hélas trop faibles pour empêcher l’explosion de la population européenne.

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II-1-c : Karl Marx :

Le célèbre théoricien de la révolution prolétarienne ne donna pas suffisamment de crédit aux inquiétudes de Malthus, qui n’était pas moins indigné, ni attristé par la grande misère de la population anglaise, puisqu'il écrivit, mais ne publia pas, en 1794 un essai où il proposait un système ingénieux d’assistance aux pauvres. Thomas Malthus avait vingt-trois ans quand Adam Smith mourut, Karl Marx seize quand Thomas Malthus mourut. Les trois hommes ont couvert tous les XVIIIe siècle et XIXe siècle en Angleterre. C'est-à-dire à l'amorce de la transition démographique et de la transition civilisationnelle et à leurs bouillonnements. Les trois hommes d'époques successives n'avaient pu donc se côtoyer, du moins aussi intensément comme le firent David Ricardo et Malthus. Pour Marx, il n’y avait pas de surpopulation en Angleterre, mais une injuste répartition des richesses. Ou que la croissance de la population n’est pas responsable de la misère du peuple, mais la confiscation par l’entrepreneur bourgeois du sur-travail, de la plus-value produite par le travailleur. En un mot marxiste, c’était l’exploitation de l’homme par l’homme, qui conditionna l’enrichissement des uns et l’appauvrissement des autres. Le bourgeois, propriétaire des moyens de production, du capital, abuserait le travailleur en ne lui octroyant comme salaire que juste assez pour perpétuer sa « race ». D'où la nécessité des travailleurs de s’organiser en parti, pour s’emparer par la violence de l’État, des moyens de production, mettre un terme aux antagonismes de classe et bâtir une société communiste, où il n’y aura ni propriété privée, ni héritage, ni classes et où vivra « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins ». Ludwig von Mises écrivait dans son ouvrage Socialisme : « Du fait de la destruction du système des prix, le paradoxe de la « planification » tient à ce qu'il est impossible d'y faire un plan, faute de calcul économique. Ce que l'on dénomme économie planifiée n'est pas une économie du tout. C'est tout juste un système de tâtonnements dans le noir ». C’est en effet qu’en tâtonnant, en jonglant avec différents courants politiques, économiques et religieux, que les peuples traversèrent la révolution industrielle pour arriver de leurs mondes traditionnels à l’actuel monde moderne.

II-1-d : John Stuart MillMill adhère au principe de population développé par Malthus, qui

considérait que, sans frein, la population augmenterait dramatiquement plus vite que la production agricole, mais remarque que l'éducation et la hausse du niveau de vie ont conduit en France à un taux de natalité plus faible. De manière à peine voilée, il appelle de ses vœux des mesures de contrôle des naissances et l'égalité de droits entre hommes et femmes pour réduire l'excès de population et favoriser le « progrès moral, social et même intellectuel » par l'instruction obligatoire et un système d'examen d’État. Mais son principal défaut fut qu’il s’attarda dans les spéculations et critiques et ne sut édifier un modèle, un projet de société bien

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structuré, bien ficelé, prêt à être exécuté dans la pratique, un projet alternatif aux modèles capitalistes comme celui des communistes. Autre énorme caprice de l’histoire. Car comme en cette même année 1798 où Malthus et Jenner publièrent leurs œuvres majeures, en 1848 Marx et Mill publièrent les leurs. Si ce dernier était plus près de l’alternative idéale, mais trop timide dans ses propositions d’un modèle de société, le premier fut trop loin de l’alternative idéale, et trop intrépide dans ses propositions d’un modèle de société future. Le début du troisième millénaire est dans la même situation d’attente d’un modèle alternatif dans la multiforme et nébuleuse mouvance altermondialiste.

II-1-e : Wilhelm Emmanuel von Ketteler

S'il eut des théoriciens des écoles libérales, socialistes, il eut également ceux des écoles chrétiennes aux XIXe siècle et XXe siècle, dont Wilhlem Emmnuel von Ketteler, évêque allemand qui contribuera à l'épanouissement du christianisme social et sera surnommé l'Évêque social. Il n'est pas illogique de constater que les bouleversements sociaux au XIXe siècle s'effectuèrent sur le plan religieux également : au sein des églises chrétiennes en Europe et des temples bouddhistes et shintoïstes au Japon. L'empereur Meiji éleva le Shintoïsme au rang de religion d’État. Ceci inspirera au XXe siècle, Hassan el-Banna, qui fonda en Égypte l'association des Frèresmusulmans, dont on parle abondamment actuellement. Il ne serait pas impertinent de se poser la simple question des causes réelles qui firent de l’islam, d’une religion vieille de quatorze siècles subitement tant parler d’elle en ce début de troisième millénaire. Car elle ne le fit pas quand il était presque légitime qu’elle le fasse : lors des guerres d’indépendance. Toutes les nations du Maghreb en Atlantique jusqu'en Indonésie au Pacifique étaient colonisées par des nations européennes chrétiennes. Pourtant, les guerres d’indépendance étaient teintées de nationalisme ou de communisme à aucun moment au nom du fameux Djihad islamiste. Léopold Sédar Senghor, héros de l’indépendance du Sénégal et premier président de la république du Sénégal de 1960 à 1980, était chrétien dans un pays musulman. Quelques auteurs [27] osent la comparaison entre l’islamisme du XXIe siècle et le communisme des XIXe siècle et XXe siècle, en fonction de leurs légitimations de la violence pour combattre l'injustice sociale, le Djihad et la dictature du prolétariat, et corrélativement aux conditions socio-économiques et historiques où ces deux mouvances de contestation sociale ont émergé . Aussi bien en tant que cellules extrémistes ou terroristes, en tant que partis révolutionnaires ou en tant que partis islamistes démocrates, pouvant s’intégrer harmonieusement dans le paysage politique moderne, tout comme les partis chrétiens démocrates ou les partis communistes. De façon identique au XIXe siècle avec ses bouleversements sociaux en Europe, le christianisme a engendré ses écoles de démocratie chrétienne et de socialisme chrétien, telles par exemple en France la Société de Saint-Vincent-de-Paul de Frédéric Ozanam, en Allemagne celle de Wilhelm Emmanuel von

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Ketteler, dont sont issus les partis chrétiens démocrates modernes, comme les CDU et CSU, ou même l’encyclique Rerum Novarum en 1891 du Pape Léon XIII.

II-1-f : Théoriciens du développement : économistes ou philosophes ?

Adam Smith, Karl Marx et John Stuart Mill, philosophes de formation, ont édifié leurs théories et écoles économiques sur des bases hautement spéculatives, sans aucune rigueur scientifique. Et ceci perdure jusqu’à nos jours. Thomas Malthus était à son tour pasteur protestant, avant de devenir économiste.

Ces spéculations ont atteint aujourd’hui un summum d’absurdité, puisquedes prix Nobel d’économie se contredisent. Et aucun d’eux n’est en mesure de prévoir la moindre crise, et encore moins d’y remédier. Or le théorème de Pythagore, ou la poussée d’Archimède ne furent jamais contredit.

Aujourd’hui économie et philosophie s’entremêlent même, au point que cesdisciplines sous leurs formes de spéculation subjectives actuelles, sont vouées à la disparition.

Que faire entretemps ? L’économie collectiviste, ce que Marx nomme le communisme primitif, n’existait et n’existe toujours que dans les sociétés ne vivant que de la cueillette et de la chasse. Depuis la découverte, la pratique de l’agriculture et de l’élevage ne régna partout dans le monde que l’économie du marché. Et ne régnera que celle-ci. Néanmoins, qu’en tant qu’outil. C’est aux États, à la communauté internationale, de s’en servir qu’en tant que tel pour planifier les besoins des peuples.

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II -2 : Exemples de stratèges du développement

• Meiji :Le premier grand stratège du développement de l’histoire ne fut ni

européen, ni prolétaire, ni paysan révolutionnaire, mais l’empereur japonais Meiji. Homme d’intelligence exceptionnelle, il propulsa le Japon traditionnel au Japon moderne en quelques décennies. Un Japon qui était par rapport à l'Europe dans un environnement géographique, culturel, économique, linguistique, etc. à l'autre bout du monde. Il comprit dans un siècle belliqueux et colonisateur, que la puissance d'un peuple est en fonction de la puissance de sa science [28]. Il lança un très vaste chantier de modernisation. Et pour cela même un vaste programme de scolarisation moderne, dont le célèbre Rescrit impérial sur

l'éducation, pour préparer les armées d’ingénieurs et d’ouvriers spécialisés, dont auront besoin les entrepreneurs et fondateurs d’empires industriels[29],[30]. Tenno Meiji inspirera les dirigeants de maints pays voisins, dont les dragons et les tigres asiatiques. Ce n’est point par hasard que tous ces pays aux ascensions économiques fulgurantes se trouvent aux Sud-Est et Est asiatiques et non ailleurs.

• François Guizot :

En France, en 1840, Guizot devenu le chef effectif du gouvernement, prononça cette phrase : « Éclairez-vous, enrichissez-vous, améliorez la condition morale et matérielle de notre France », ou « Faites des épargnes plutôt que des enfants ». Il contribua à la généralisation de l’instruction en promulguant la célèbre loi Guizot[31].

• Frédéric le Grand :Il instaura l’instruction obligatoire dans tout le royaume de Prusse, la

formula dans le Règlement général des écoles en 1763. Cela favorisa la prise de conscience des dangers de la surpopulation. Puisque des « ligues malthusiennes» virent le jour peu de temps après.

• Habib Bourguiba :

Il sut brillamment mettre la Tunisie sur la bonne voie du développement, mais elle fut hélas interrompue par son successeur Zine el-Abidine Ben Ali. "Son programme politique a su rester dans cette ligne du génie politique Bourguibien, visionnaire et clairvoyant, en s’engageant dans des causes clefs qui resteront à jamais les armes de cette Tunisie si grande et si petite à la fois: la réforme de la justice d'abord, comme préalable nécessaire mais aussi l'éducation pour tous en octroyant plus du tiers du budget de l'état à ce secteur clé, et en

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rendant la scolarisation obligatoire et gratuite pour tous les enfants à partir de l'âge de 6 ans, et ça a marché, l’éducation constitue d'ailleurs encore aujourd'hui un véritable mur contre l'obscurantisme [32].

• Lénine :Si les hommes d’État cités ci-dessus avaient suivi plutôt les théories des

libéraux, de J. Stuart Mill en particulier, Lénine opta pour la stratégie communiste, rompit radicalement avec le monde traditionnel, d’une façon extrêmement brutale. Son frère avait été tout aussi brutalement pendu par le tsar. Il élabora le concept de « terreur de masse » dès 1905, et rapidement, le 20 décembre 1917, la Tchéka est créée[33]. Il nationalisa les grandes propriétés foncières et entama l’instauration de la dictature du prolétariat. L’histoire n’approuva hélas pas cette stratégie, sur le plan socio-économique. Mais son grand mérite réside dans la colossale révolution scolaire, dont il jeta les fondements au lendemain de la révolution d'Octobre. Ce qui fit de l'URSS une indéniable puissance industrielle, militaire et spatiale, la seule capable de contrecarrer la puissance américaine après la deuxième guerre mondiale [34]. Bien que cette puissance ne se soit déployée que sur le plan militaire, en concurrence avec le bloc capitaliste. L'absence de concurrence au sein du système collectiviste mènera ce dernier paradoxalement à sa faillite économique, ayant sous-estimé son importance [35]. Mais il n’en reste pas moins important à noter qu’atteindre un haut degré de développent peut s’effectuer aussi bien sous un régime collectiviste qu’un régime libéral. Le plus décisif semble être la priorité donnée à la généralisation de l’éducation.

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III- La stratégie alternative du développement :

Ainsi, si après la révolution industrielle, un programme politique avait été élaboré et institutionnalisé incluant un planning familial à la stricte limite du renouvellement des générations, une même éducation jusqu'au niveau d'études supérieures, gratuite et obligatoire, avec l'encadrement public de l'initiative privée de l'entrepreneur. Et s'il avait été imposé à l'échelle mondiale, à l'instar du programme politique communiste, le monde aurait pu avoir une autre physionomie actuellement. Le destin n'intervint pas, bien qu'il vaille mieux tard que jamais. Un tel programme politique pourrait constituer la stratégie alternative du développement. [36]

L'idéologie communiste ne fut pas sensible aux appels alarmants de Thomas Malthus [37], sous-ordonna l'éducation à la nébuleuse dictature du prolétariat [38] et sous-estima le rôle de l'entrepreneur moderne analysé par Adam Smith.

Il s’agit primordialement dans cette étude de trouver la meilleure stratégie possible pour que les peuples retrouvent des équilibres démographiques, sociaux, économiques, religieux, etc. des équilibres tant physiques que métaphysiques. Car partout où il y eut intrusion de la civilisation moderne à l’échelle universelle les structures traditionnelles furent détruites.

Il eut après la révolution industrielle toutes sortes de théories, de doctrines et d’idéologies. Il n’eut jamais, et toujours pas, de stratégie de développement qui sut organiser, harmoniser le passage par cette étape transitoire, de l’étape traditionnelle vers l’étape moderne, stratégie que les pays du Sud auraient pu utiliser, ce qui explique les innombrables échecs des innombrables stratégies de développement [39].

Mais il eut des stratégies consistant à l’époque à proposer une alternative au modèle économique et social libéral, des remèdes aux maux qu’il semblait avoir occasionné. Il en émana, outre la toute puissante idéologie marxiste et les stratégies utopiques, d’autres plus pragmatiques, bien que timides et tâtonnantes dont les axes essentiels gravitent autour d’une combinaison de la généralisation de la scolarisation, du contrôle des naissances et d’une économie libérale.

Ce serait l’alternative, esquissée plus haut, d’une stratégie mondiale de développement, une stratégie démographique, éducative et libérale dont les premières tentatives furent en fait déjà réalisées en Europe. Mais les rivalités sociales, nationales et militaires en Europe furent un grand obstacle aux mouvements pour le contrôle des naissances, la généralisation de la scolarisation

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et la reconnaissance du rôle primordial de l’entrepreneur dans le développement économique. Ce programme ne peut réussir que par une solidarité universelle incarnée par une organisation internationale, tout comme le programme des mesures pour la protection de l’environnement, ou pour la bonne gouvernance[40]. Car sans "bonne gouvernance" toute politique ou stratégie de développement est vouée à l'échec [41].

Ainsi, si l’on croit que les pays en développement sont des pays en transition des multiples mondes traditionnels vers le monde moderne, cette transition ne peut s’effectuer sans une transition éducative. Pour pouvoir vivre dans un monde moderne, il faut disposer d’un savoir-faire moderne, d’une instruction moderne.

Le choc des civilisations, thème traité abondamment dans plusieurs articles et ouvrages, n’est que le choc de la tradition avec la modernité. En élevant le niveau d’éducation scientifique et encyclopédique moderne à l’échelle universelle, ces chocs n’auront plus de sens.

III-1 : L’indicateur de développement

La communauté internationale éprouve un grand malaise quant à la définition d'un indicateur efficace de développement, l'élaboration d'une stratégie adéquate et l'évaluation de son impact sur le développement [42].

Pourtant tous les indicateurs de développement peuvent se résumer au seul indicateur du niveau d’éducation, parce que tous les autres s’en déduisent, le niveau d'éducation mesuré par le nombre d'années passées dans l'éducation et la qualité de l'éducation [43]. Car si l'éducation est déterminante dans le déclenchement du processus de développement, la qualité de l'éducation est tout aussi déterminante dans la qualité du développement. La généralisation d'une éducation orientée très tôt que sur les spécialisations scientifiques et techniques fournira une société fortement industrialisée, mais intellectuellement abrutie. De la même façon, une éducation délaissée très tôt aux seules disciplines sociales,littéraires, etc. fournira une sociale moins industrialisée mais une société plus rayonnante intellectuellement. Ainsi la qualité de l'éducation devrait s'harmoniser entre technicité et intellectualité.

Les monarchies du Golfe disposent de produit intérieur brut par habitant parmi les plus élevés au monde selon toutes les hautes organisations mondiales [44], mais sont-elles pour autant développées ? Comment peut-on mesurer leur

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niveau de développement moderne, sinon que par leur niveau d'éducationmoderne , celui-ci ne dépassant pas une durée moyenne de scolarisation de sept ans [45].

Et si on utilise l' Indice de développement humain, IDH, quelle stratégie utiliser pour accéder à ce bien être ?Amartya Sen travaille sur les capacités, l'équité, la justice, la liberté [46]. Mais comment peut-on concrètement élever l’espérance de vie à la naissance ou le PIB, sinon que par l'élévation du niveau d'instruction ? En formant un grand nombre de médecins et de personnel médical pour les besoins de la santé, donc pour l'élévation de l'espérance de vie à la naissance, et en formant un autre grand nombre d'ingénieurs et de personnel qualifié, pour le développement économique, donc pour l'élévation du PIB.L'espérance de vie à la naissance et le PIB sont donc tributaires, subordonnés au niveau d'éducation.

Ainsi en investissant dans l'élévation du niveau d'éducation tant scientifique qu' encyclopédique, l'espérance de vie à la naissance et le PIB s’élèveront parallèlement, entre autres caractéristiques des pays développés, tels les niveaux d'équilibre démographique, les niveaux de démocratisation, de tolérance religieuse, etc.

Les pays riches en matières premières importent les infrastructures, le personnel médical et industriel, ce qui contribue à élever leur espérance de vie à la naissance et leur PIB, et par conséquent leurs Indice de développement humain (IDH), tout en restant analphabètes et peu développés.

L'éducation, tant scientifique qu'encyclopédique, jusqu'à la fin des études universitaires, est la priorité des priorités, l'urgence des urgences. Car les routes, les accès au logement, à l'eau potable ou à l'assainissement, même aux centres de santé, etc. peuvent attendre quelques années, mais des enfants de six ans, s'ils n’entament pas leur cycle primaire, ils ne peuvent le faire quelques années plus tard, ils sont alors perdus, exclus du monde moderne du travail qui devient de plus en plus qualifié.

III-2 : Développement et développement durable

Par ailleurs, un pays, qui dispose d'un faible pourcentage d'universités techniques, est certainement moins industrialisé que d'autres où ce pourcentage est plus élevé. À cela, on peut mesurer le niveau d'industrialisation entre pays dits développés, mais aussi leur niveau de pollution.

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Meiji, l'Empereur du Japon entama le développement de son pays, comme déjà mentionné plus haut, par un important édit impérial sur l'instruction, Rescrit impérial sur l'éducation, fit appel aux plus grands pédagogues européens pour édifier un système scolaire extrêmement efficace. D'où les très hauts PIB et espérance de vie à la naissance, dont jouit le Japon. Les autres pays de l'Asie de l'Est disposent de certains des meilleurs systèmes scolaires au monde. La Chine, après avoir fait de l'instruction une priorité, elle en a fait une urgence nationale [47]. En pourcentage à son PIB, c'est un des pays qui investissent le plus au monde dans l'éducation [48]. En Corée du Sud, l'éducation devient une véritable obsession [49].

Mais il serait grand temps de réfléchir, à l'échelle universelle, sur le contenu de l'éducation, pour garantir à l'humanité un développement mondialement durable. Il y a certes des organisations qui publient annuellement le classement des pays les plus écologiques [50]. Certains parmi les premiers disposent de plusieurs centrales nucléaires. Or émissions de radioactivité et de CO2 se répandent à travers toute la planète, aucun pays ne peut donc être écologique dans un monde qui ne l'est pas.

Des programmes éducatifs pour le développement durable ne peuvent s'effectuer qu'à l'échelle mondiale.

III-3 : La nécessité de la planification familiale parallèle à la

scolarisation

L'investissement dans l'éducation, surtout scientifique et technique, a si bel et bien réussi dans le processus du développement économique en Asie de l'Est que le président du Taïwan a décidé de prolonger progressivement la durée de scolarisation obligatoire à 12 ans [51].

Mais faute de n'avoir pas instauré un planning familial rigoureux, la population au Taïwan était d'environ 3 millions d'habitants en 1860 puis explosa de 6 millions en 1960 à 23,3 millions en 2012, en Corée du Sud de 25 millions à 48 millions, au Japon de 70 millions à 130 millions, toute l'Asie de l'Est de 794,4 millions à 1 milliard 620,8 millions [52] . Ce qui en fit des pays parmi les plus denses au monde avec plus de 500 h/km2 et de 600 h/km2, et des pays quivoient leurs taux de fécondité s'ébranler finalement en dessous du seuil du renouvellement des générations. Le même constat est valable pour les quatre dragons asiatiques. Les tigres asiatiques, qui ne sont pas encore considérés comme nouveaux pays industrialisés, devraient parallèlement à l'élévation de leurs niveaux d'éducation s'engager dans d'adéquates planifications familiales,

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pour éviter l'impasse démographique et écologique des NPI, et partager leurs performances économiques.

Seul en République populaire de Chine après la catastrophique politique nataliste de Mao Zedong, intervint Deng Xiaoping à temps pour stopper l’hémorragie humaine avec sa politique de l'enfant unique, malgré les inconvénients largement surmontables qui en résulta.

III - 4 : Extension mondiale de la stratégie du développement pour le millénaire

Ainsi, si on étend de telles stratégies de développement partout aux PED , on aura au lieu d'un gigantesque bétail humain, des centaines de millions de citoyens qualifiés, capables de créer de nouveaux produits, de nouveaux marchés et de participer aux échanges commerciaux, minimes actuellement, à l'échelle mondiale.

Même dans les cas où la population commença à décliner, les peuples hautement scolarisés ont pu prendre les mesures nécessaires pour redresser la courbe. Ainsi le contrôle des naissances n’est justifié que pour la généralisation de l’instruction. Dans l'article Pays en développement dans Wikipédia.fr, des auteurs estiment que « le développement économique est mesurable à l'échelle universelle au seul niveau d'éducation depuis le cycle primaire au cycle universitaire. Ils ont en effet constaté que partout où le niveau d'éducation est élevé, le niveau de développement l'est également. Aussi en tirent-ils une loi, à savoir que le taux de scolarisation est proportionnel au taux de développement économique et inversement proportionnel au taux de croissance démographique, le développement économique étant mesuré par la proportion de la population active dans les secteurs modernes et l'espérance de la vie à la naissance ». Car comment, sans un contrôle des naissances draconien, assurer une instruction moderne aux pays en développement, s’ils croissent d’environ 85 millions de bébés chaque année (chiffres de 2013)[53] ? L’humanité pourrait-elle construire chaque année des millions de crèches, d’écoles, de lycées, d’universités ? Former chaque année des millions de cadres éducatifs ? Où les construire, sachant pertinemment que les villes des PED s’étalent de façon anarchique jusqu'aux bords des rails des chemins de fer ? Les PED pourraient-ils fournir de tels efforts, politiquement, financièrement et techniquement ? Et quands’arrêteraient-ils ?

La situation de l’éducation dans les PED est catastrophique, un jeune sur quatre ne sait pas lire, selon l'ONU [54], sans oublier les centaines de millions d'«enfants fantômes», d'enfants dépourvus d’état civil à travers le monde [55]. Les pouvoirs publics ont abdiqué devant l’ampleur de la tâche [56], [57], [58] ,

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d’où l’émergence en puissance des établissements privés inaccessibles pour les masses d’enfants des classes sociales en dessous des minces classes moyennes, car elles leur sont trop chères [59]. Qui payera alors la facture annuelle supplémentaire des programmes de la généralisation de la scolarisation, qui s’élèverait à des centaines de milliards de $.

III - 5 : La clairvoyance des dirigeants

Dans le paragraphe "Exemples de stratèges du développement", il fut question de la grande clairvoyance de l'empereur japonais Meiji, qui dès le XIXe siècle, fit du Japon une puissance industrielle.

Certains pays eurent la même chance, d'autres pas. Il résulte de cette constatation un enseignement logique et raisonnable : C’est à la communauté internationale de prendre le relais de la chance.

• La Chine :

La Chine semble en bonne voie pour devenir dès 2016 la première puissance mondiale [60], car elle a eu l’immense chance d’avoir eu Deng Xiaoping, un des fondateurs de la République populaire de Chine, et artisan avec Zhou Enlai des quatre modernisations. Après l’échec du grand bond en avant de Mao, de la révolution culturelle, il fut écarté du pouvoir, puis réhabilité, pour reprendre à soixante quinze ans les rênes du pays et mener des politiques conséquentes en matière de scolarisation, de contrôle des naissances et de libéralisation progressive de l’économie planifiée. Mais les probabilités de tels destins pour chaque pays en développement sont infimes. Bien que la Chine semble, tout comme le Japon un siècle plus tôt propulsé par un intense Patriotisme économique, devenir victime de sa propre réussite, enivrée par sa propre gloire en nourrissant des rêves expansionnistes. La civilisation millénaire aura-t-elle la sagesse d'éviter ces colossales erreurs historiques et offrir à l'humanité un autre modèle de grandeur ?

• La Tunisie :En comparant les pays du Maghreb, la Tunisie en 2006 avec un taux de

scolarisation de plus de 80 % (le plus élevé des pays arabes) justifiait une espérance de vie à la naissance de plus de 75 ans, et un taux de croissance démographique de moins de 1 % (le plus faible des pays arabes), alors que la Mauritanie en 2006 avec un taux de scolarisation de 37 %, justifiait une espérance de vie à la naissance d’à peine 53 ans et un taux de croissance démographique de 2,88 %. Les autres pays ont des taux médians dans cette même logique. Dans l’idéologie postcoloniale encore dominante, faute de

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mieux, où le rôle de l’État était moins défini que jamais, on peut soutenir que c’est de la clairvoyance des dirigeants post coloniaux que dépendait le sort des différents peuples du Maghreb. Car ces peuples tous arabo-amazighes ont acquis leur indépendance à quelques années de différence près. Leurs dirigeants optèrent pour différentes stratégies de développement. La Mauritanie fut gouvernée par des dirigeants sans aucune stratégie. L’Algérien Houari Boumédiène qui fut un immense défenseur des causes du tiers-monde à l’échelle planétaire, suivit l’option socialiste, qui hélas ne porta pas les résultats escomptés à l'instar de tous les pays qui adoptèrent l'économie planifiée. Le Tunisien Habib Bourguiba l'abandonna dès les années soixante, optant en parallèle pour des politiques de scolarisation et de planification familiale.

En 2013, les tendances pour la Tunisie restèrent invariables, ce qui rendrait probable que son printemps arabe, sa transition politique et démocratique peut se dérouler moins violemment que ses voisins libyens, égyptiens, syriens, etc. qui souffraient d'un niveau d'éducation bien moins élevé. Il est à noter par contre que l'Algérie a entre-temps presque rattrapé son retard avec une durée de scolarisation moyenne de 7 ans, un taux de scolarisation au primaire de 93% et 60% au secondaire [61], contre 8 ans, 97% et 73% en Tunisie [62], alors que ces taux ne sont au Maroc que d'à peine 4 ans, 88% et 37% [63], et en Mauritanie de 3 ans, 70% et 24% [64]. Ce qui confère à ces derniers des IDH faibles occupant les rangs 130 et 154 sur 182 pays, contre des IDH moyens pour les premiers de 0,712 et 0,713 occupant les rangs 94 et 95 en 2012 [65]. Il est à remarquer que si les IDH de la Tunisie et de l'Algérie sont si proches, bien que les taux de scolarisations tunisiens soient plus élevés et les taux de croissance démographiques plus faibles [66], c'est que la manne pétrolière algérienne gonfle son PIB, donc élève son IDH.

• Le Niger :Le Niger est l'illustration par excellence d'un pays qui fut constamment en

panne de stratèges et de stratégies de développement, de l'équilibrage entre l'extrême facilité à vacciner et l'extrême difficulté à scolariser. Puisqu'il souffre de la combinaison d'un taux de fécondité le plus élevé au monde avec 7,1 enfants par femme en 2011, résultat de la vaccination soutenue par GAVI Alliance, l'Alliance mondiale pour les vaccins et l'immunisation et d'une durée moyenne de scolarisation d'un an et demi et d'un taux d’alphabétisation parmi les plus bas au monde de 29 % (42,8 % pour les hommes et 17,1 % pour les femmes). Le taux net de scolarisation au primaire est selon l'UNICEF de 36,5 % (44 % pour les garçons et 31 % pour les filles), et au secondaire de 21 % (13 % pour les garçons et 8 % pour les filles). Car comment expliquer que le Niger ait été classé en 2012 par le PNUD, le Programme des Nations unies pour le développement comme le pays le moins développé au monde dans son rapport annuel, lui attribuant un indice de développement humain (IDH) de seulement 0,304. Alors que ce pays s'étend sur une immense surface de 1 267 000

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km2 pour une population d'à peine 17 129 076 hab., et bien que le pays soit doté de ressources naturelles tels l'or, le fer, le charbon, l'uranium et le pétrole. Depuis son indépendance, le Niger fut gouverné par Hamani Diori,puis une alternance de dictateurs tyranniques et corrompus jusqu'à l'actuel Mahamadou Issoufou. La communauté internationale doit-elle laisser continuer la série des coups d’État, au risque d'une poussée d'émigrants plus massive ou le développement de violences et de terrorisme plus meurtriers ?

• Le Brésil :

Le Brésil est l'image vivante de la compréhension du développement comme une transition des modes vie ancestraux au mode de vie moderne. Ce vaste pays abrite à la fois des peuples séculaires [67], menacés d'extinction, des peuples hautement industrialisés [68], des peuples maintenant encore les traditions de l'immigration européenne du XIXème[69] et enfin un melting-pot, un énorme brassage de peuples vivant entre misère et opulence, s'entassant dans des Favelas, s'étalant dans de somptueuses villas, évoluant à ce jour encore en tâtonnant, sans aucune stratégie de développement concise. Le célèbre économiste national Celso Furtado ne légua pas à son pays une analyse et une stratégie de développement efficaces. Certes la Bolsa Família du très populaire président Luiz Inácio Lula da Silva contribua considérablement à l'élévation du niveau d'éducation et à la baisse de la croissance démographique. Néanmoins, vraisemblablement par manque de bonne gouvernance [70], le systèmes éducatif brésilien n'a pas la rigueur quasi militaire des quatre dragons asiatiques, et ne semble pas satisfaire la population [71].

• Le Danemark :

Le cas du Danemark est intéressant dans le cadre de cet article. Le Danemark est actuellement champion du monde à plusieurs titres, le moins corrompu au monde selon Transparency International en 2013[72], avec un des niveaux d’instruction des plus élevés au monde (99 % de la population pour les cycles primaires et secondaires et 60 % pour le cycle supérieur), un indice de développement humain (IDH) très élevé de 0,94 en 2010, un revenu mensuel moyen net très élevé de 3 226 $, et un taux de croissance naturel de 0,2 % en 2010 après avoir chuté en dessous de 0 % à la fin des années quatre-vingts. Le pays est également un pionnier dans les énergies renouvelables. L’histoire du Danemark est un parfait exemple de cette transition d’un monde traditionnel vers le monde moderne. De son passage de la monarchie absolue à la monarchie constitutionnelle ; de sa transition démographique, de l’explosion au déclin, puis au redressement démographique ; de son statut de pays d’émigrants vers les États-Unis et les pays voisins à un pays d’immigrants. Depuis 1814, l’instruction ayant été obligatoire de 7 à 14 ans.

• Le Japon et l'Allemagne :

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Ces deux nations se scolarisèrent et se modernisèrent avec une rapidité foudroyante. Ils gagnèrent les guerres économiques après avoir perdu celles militaires en menant des politiques natalistes exacerbées pour les besoins de leurs soif de grandeur, le Patriotisme économique semble jouer un rôle déterminant dans le Développement. Ces deux nations si loin géographiquement et ethniquement, eurent des destins tragiques très proches au cours du dernier siècle. Leurs modèles éducatifs furent très efficaces, mais leurs évolutions démographiques, entre soixante et cent millions d'habitants, eurent un impact direct sur leur actuel déclin démographique. L'Allemagne, comme beaucoup de pays d'Europe, envisage de compenser ce déficit démographique par l'immigration en provenance des pays en développement (PED). Mais cette masse d'immigrants devrait-être hautement qualifiée pour répondre aux besoins du marché du travail. Ce qui amputerait le développement des PED. La solution serait à chercher chez les voisins scandinaves.

• La Suède :La Suède, après l'inévitable explosion démographique et l'émigration en

masse vers les États-Unis aux XIXe et XXe siècles, et après s'être très tôt largement scolarisée, ne connaît pas actuellement de crash démographique. Le pays, plus sage, eut sous l'influence de ses lauréats du prix Nobel, Alva et Gunnar Myrdal, une politique démographique et familiale intelligente. Dans leur ouvrage, Crise dans la question de la population, Kris i befolkningsfrågan paru en 1934 déjà, ils proposèrent une série de mesures non coercitives, et incitatives à harmoniser l'évolution démographique du pays, en instaurant une large couverture de crèches à travers tout le pays, des allocations familiales, l'intégration des femmes dans le monde du travail moderne, etc. Mais le financement d'une telle politique familiale et sociale pourrait peser sur les compétitivités dans l'implacable concurrence internationale. D'où l'urgence de la communauté internationale d'imposer de telles mesures à l'échelle universelle.

• L’Inde et La Chine :La comparaison est souvent faite entre ces deux nations-continents, en tant

que futures puissances économiques. Mais sur quelle base, à partir de quels indicateurs peut-on mesurer leur niveau de développement ? Sur la base de leurs taux de scolarisation dans le sens de cet article. Or ces derniers ont de grands écarts en 2012 : Pour la Chine, la durée moyenne de scolarisation en 2012 est de 7,5 ans, le taux de scolarisation au primaire est de 99 %, au secondaire 80 % et au tertiaire 30 % ; en Inde, ils sont successivement de 4,4 ans, de 80 %, 55 % et 18 % [73]. Les écarts du point de vue qualitatif seraient également significatifs. Avec une politique éducative et démographique plus rigoureuse, la Chine se

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scolarisera et accédera beaucoup plus rapidement au développement, que l'Inde, qui se maintiendra plus longtemps dans la liste des pays en développement [74].

Mais l'Inde aurait pu avoir un autre destin, si le parcours politique de Sanjay Gandhi, qui avait amorcé dès 1976 un programme de contrôle des naissances, de scolarisation et de libéralisation de l'économie [75], ne fut pas interrompu brutalement par un mystérieux accident d'avion, à l'âge d'à peine trente trois ans. Fils et dauphin d'Indira Gandhi, elle-même fille de Nehru et première ministre de l'Inde. Il était promu à devenir l'homme le plus puissant de l'Inde. L'histoire offrit une meilleure chance à la Chine de l'autre côté des frontières en la personne de Deng Xiaoping. Pourtant, ces deux immenses nations et ex-empires avaient mal débuté avec des dirigeants aussi charismatiques que populaires, mais soutenant d'inadéquates stratégies de développement : le grand bond en avant de Mao Zedong et le grand bond en arrière de Mahatma Gandhi, symbolisé par son célèbre rouet.

• L’Inde et l’Afrique :Si l’on se penche sur le cas de l’Inde, ou de l’Afrique, avec une croissance

démographique de presque 20 millions d’âmes par an, et si on voudrait scolariser leurs enfants à un niveau qui les sortirait de leur éternelle condition de PED, soit en moyenne 7 000 $ et 8 m2 par élève et par an, il leur faudrait un budget supplémentaire de 140 milliards de $ USD, et une surface bâtie supplémentaire de 160 km2 chaque année, année après année, en plus des 560 millions de moins de 24 ans dont il faut parfaire la scolarisation. Ces chiffres outrepassent tout commentaire.

• L’Indonésie et les Philippines :

Ces deux immenses archipels de l'Asie du Sud-Est, dont les populations d'origine ethnique, culturelle, civilisationnelle très proches, ont eu hélas également des dirigeants très proches par leur politique dictatoriale mais corrompue, Soeharto et Marcos [76], qui ont peu œuvré pour le développement de leurs pays, peu investi dans la scolarisation et le contrôle des naissances de leurs peuples, d'où leur forte croissance démographique, la persistance de leursous-développement et leur bas niveau de vie [77]. Ils eurent de par leur passé colonial, leurs anciens échanges commerciaux des confessions différentes, musulmane en Indonésie et catholique aux Philippines, dont l'exercice est, conséquemment à leur bas niveau d'instruction, souvent ancestral, moyenâgeux.

• Le Zimbabwe :

C'est l'exemple africain le plus illustratif du rôle des dirigeants dans le processus de développement de leurs pays. Robert Mugabe, bientôt quatre-vingt-dix ans, aura régné et ruiné son pays le long de sa "trop longue" vie [78], le précipitant d'un pays jadis exportateur de produits agricoles à un des pays les misérables de la planète, avec des indicateurs des plus désolants de la planète

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[79]. Or qui pourrait arracher un tel arbre, qui a laissé pousser dans le corps social de si longues racines, à part la communauté internationale ? La probabilité que cela puisse se faire par un citoyen du pays est presque nulle, comme déjà mentionné pour tant d'autres pays.

• l'Iran et la République centrafricaine :S'il fut question dans cet article de dirigeants despotiques et corrompus,

d'autres clairvoyants et intègres, il y eut d'autres qui n'étaient ni intègres, ni clairvoyants, mais despotiques, corrompus et mégalomanes, d'une mégalomanie frôlant la bouffonnerie. Il s'agit du Chah d'Iran Mohammad Reza Pahlavi et de l'autoproclamé Empereur Jean-Bedel Bokassa de l'Empire centrafricain. Leurs pays payèrent très cher la facture de leurs colossales fantaisies. Pourquoi l'ONU n'interviendrait-elle pas à temps dans le futur, comme le congrès américain intervient par le biais du FBI dans les cas où des gouverneurs de certains Etats outrepassent les limites de la loi et du raisonnable?

• La Tanzanie :La Tanzanie fut fondée par un éminent personnage Julius Nyerere [80],

aussi charismatique que populaire et vénéré par son peuple et toute la communauté internationale, tels ses alliés et modèles Mao Zedong et Mahatma Gandhi, dont il partagea les aspirations, mais aussi les échecs. En voulant créer un socialisme africain, il calqua le type de collectivités chinois, et tourna le dos à l'éducation "occidentale". Lui-même enseignant avant de devenir le premier président de la république après l'indépendance, il donna la priorité à l'éducation, mais s'attarda trop dans la théorisation de son contenu, tel "L'éducation pour l'autosuffisance"[81]. Contrairement à Fidel Castro, qui plus énergique, concentra tous ses efforts et ses moyens à scolariser tout simplement son peuple. Et les résultats en témoignent. La Tanzanie a aujourd’hui un IDH bas de O,39 et une durée moyenne de scolarisation de 5,1 ans, alors que Cuba jouit d'un IDH élevé de 0,77 et d'une durée moyenne de scolarisation de 10,1 ans [82]. Mais Julius Nyerere, contrairement aux autres dirigeants africains, eut l'élégance de quitter le pouvoir dès 1985. D'autres [83] estimeraient qu'il n'eut pas l'endurance d'un Fidel Castro, car malgré le marasme économique la scolarisation au premier cycle, qui était de 33,5 % en 1970 se propulsa à 94 % en 1981. En quittant le pouvoir le FMI et la banque mondiale imposèrent à son successeur leurs plans d'ajustement structurel, qui firent chuter les taux de scolarisation à moins de 50 %.

• Haïti et Cuba :

Deux pays voisins, et deux destins lointains. Depuis la fin des années 60, ces pays furent gouvernés par deux dictateurs de natures tout à fait différentes,François Duvalier à Haïti en 1957 et Fidel Castro à Cuba en 979.

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Cette comparaison est une autre illustration du rôle primordial de la personnalité des dirigeants dans l’élaboration de l’avenir de leurs peuples.

François Duvalier, fondateur de la dynastie Duvalier, homme corrompu, violent [84], trafiquant de drogues et d’organes humains, œuvrant exclusivement pour ses intérêts personnels, précipita son peuple dans la misère, la terreur et une suite de coups d’Etats sanglants. Le pays a aujourd’hui un taux d’alphabétisationparmi les plus bas au monde, ce qui ensuit un taux de croissance démographique parmi les plus explosifs, une espérance de vie à la naissance parmi les plus basses, un IDH parmi les plus faibles.

Fidel Castro, homme relativement intègre, bien que le système ne le soit plus [85]; homme autoritaire, mais œuvrant pour le bien-être de son peuple, bien qu’en étouffant l’initiative privé et en diabolisant l’entrepreneur, conformément à l’idéologie communiste, il a paralysé une grande partie des forces génératrices de richesses économiques, et bien que ses méthodes soient dénoncées par plusieurs organisations des droits de l'homme, il s’était rattrapé en investissant massivement dans la scolarisation. Ce qui a fait de Cuba un pays avec un taux d’alphabétisation parmi les plus élevés au monde, plus élevée qu’aux États-Unis, un taux de croissance démographique parmi les plus bas, une espérance de vie à la naissance parmi les plus élevées, plus élevée qu’aux États-Unis, un IDH parmi les plus élevés et un rapport de médecin par habitant le plus élevé au monde (un médecin pour 156 habitants). Des études montrent que la situation du bien-être des enfants à Cuba est une des meilleures au monde [86]. De quoi faire rêver les milliards d’enfants des bidonvilles africains, indiens, asiatiques ou latino-américains voisins. La population cubaine est à 100 % alphabétisée, elle a à 100 % achevée le cycle d’études primaires, à 90 % le cycle secondaire et à un pourcentage intermédiaire le cycle supérieur. En libéralisant l’économie, en octroyant aux entrepreneurs les opportunités de créer des produits, des services et des emplois, Cuba pourrait en une à deux décennies faire partie des pays développés. Car les assises, les fondations sont déjà acquises. Complexes industriels et mégalopoles ne sont, selon Ernst Friedrich Schumacher dans son livre culte Small is beautiful, que la partie visible de l’iceberg. La grande partie immergée est la somme colossale des connaissances emmagasinées dans l’esprit humain. Pendant la seconde guerre mondiale, l’Allemagne et le Japon, furent littéralement rasés. Mais il leur avait fallu peu de temps pour reconstruire de meilleures industries et de meilleures villes.

Ainsi, si Cuba est aussi proche du développement, que Haïti en est loin, quels crimes ont commis les Haïtiens pour mériter un tel sort ? Pourquoi le hasard ne leur a-t-il pas servi un homme d’un autre caractère que Duvalier ? Aussi, il est grand temps encore une fois que la communauté internationale prenne le relais du hasard.

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III-6 : Développement et union des pays en développement

Julius Nyerere militait pour une société, une unité africaine, une lutte sociale transnationale, bien qu'obsolète dans son idéologie de lutte de classes[87]. Mais l'union de dizaines de petits États en grands ensembles peut stimuler leurs développements [88]. Quoique la gouvernance de l'union africaine, à l'image de ses membres, ne semble pas satisfaire l'unanimité [89].

Hugo Chávez militait également pour l'Alliance bolivarienne pour les Amériques. Mais, hormis Cuba, ses quatorze années au pouvoir n'ont pas propulsé le développement de cette alliance dans une fulgurante ascension, du à un manque de bonne gouvernance, à un niveau d'éducation bas, de croissance démographique [90] et de criminalité élevé [91], etc. [92]

Ainsi à travers les cas africain et bolivarien, l'union seule ne semble pas être garante de développement, tant que ses membres ne le sont pas. Mais elle est. Elle ne peut qu'amplifier son effet par la combinaison des efforts de tous ses membres. Elle est cependant nécessaire pour une plus facile diffusion d’une efficiente stratégie de développement. Julius Nyerere, parmi d’autres grands chefs d’états africains, estimait que sans union, l’Afrique ne se développera jamais.

Mais qui peut entreprendre une telle entreprise ? Encore une fois, même cas de figure, entre autres, que pour la clairvoyance des dirigeants, c’est à la communauté internationale de prendre le relais de la chance.

III-7 : La transition démographique, le saut des étapes

Les démographes s'accordent sur le fait qu'il a fallu deux siècles à l'Europe pour achever sa transition démographique, sa transition de l'équilibre du mode démographique traditionnel à l'équilibre du mode démographique moderne [93]. En fait, c'était une transition de tout le mode de vie traditionnel au mode de vie moderne.

L'humanité tout entière peut-elle se permettre un tel délai ?! Ou doit-elle élaborer une stratégie pour sauter des étapes, concentrer en deux décennies ce qu'il a fallu à l'Europe en deux siècles [94]. Si l'on compare l'évolution de deux états-continents, l'Inde et la Chine, on peut constater que cette dernière en partant des années soixante-dix avec un taux de croissance démographique de 3 % plus élevé que la première avec 2,8 %, a pu en deux décennies brûler plusieurs étapes en réduisant son taux de croissance démographique à 0,5 % contre seulement 1,5 % en Inde [95] et en élevant leurs taux d'éducation du même ordre de disproportion [96]. Dans une à deux décennies, la Chine auraachevé sa transition démographique, voire toute sa transition civilisationnelle.

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Ainsi deux siècles n'est pas une fatalité, une durée indispensable pour une transition de mode de vie traditionnel au mode de vie moderne.

Le retard en développement peut au contraire en bien des égards constituer une aubaine. Le saut des étapes peut préserver les pays en développement des catastrophes nucléaires, telles celle de Tchernobyl ou de Fukushima, en plus des émissions de CO2. Ils peuvent entamer directement leur Transition énergétique.Celle-ci devrait coûter au monde développé très cher, soit la bagatelle approximative de 44.000 milliards de dollars, mais engendrer un potentiel économique de 100.000 milliards de dollars [97]. Mais pour cela une transition éducative de masse est de toute urgence.

Ce saut des étapes est applicable à tous les autres champs concernés, démographique, familial, social, urbain, économique, politique, etc. Il s'agit en un mot de tous les éléments positifs constituant toute une nouvelle transition civilisationnelle.

III-8 : Les limites historiques et géographiques des pays en développement

Il fut question dans cet article des PED, et de leur définition, à savoir les pays en transition des multitudes de modes de vies traditionnels vers le mode de vie moderne à partir de la révolution industrielle aux XVIIIe et XIXe siècles en Angleterre, transition aussi bien démographique, qu'économique, sociale, politique, culturelle, religieuse, etc.

Mais qu'étaient les PED avant de devenir PED et pourquoi le sont-ils devenus ? Ils étaient une multitude, un large éventail de types de civilisations, des plus complexes aux plus simples. Le XVIIIe siècle est la limite historique, avec l'inconvénient que cette transition s'est faite et se fait toujours en tâtonnant, sans aucune stratégie efficiente. Or les limites géographiques ne sont pas encore fixées. Car bon nombre de peuples en Amérique du Sud, en Amazonie, en Afrique, en Asie, ne se doutent pas de ce qui les attend.

• Les Tuvalu, par exemple n'obtiendra de l'ONU, le statut de Pays en développement, qu'en 2015. Ce minuscule archipel polynésien aura alors droit à l'aide au développement, dont la population explose à la suite des campagnes de vaccination qu'elle a subies[98].

• La Papouasie-Nouvelle-GuinéeLa Papouasie-Nouvelle-Guinée pose une grande question dans le cadre de

cet article. Les ethnies de cet immense territoire vivent encore dans un monde traditionnel, ancestral. Mais par une intervention étrangère, il commence à transiter vers le tiers-monde. Comment va-t-il transiter le plus rapidement et harmonieusement possible vers le monde moderne ? Avec une superficie de 462 840 km2, une population en 2012 d'à peine 6 310 129 d'habitants, en grande

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majorité non scolarisée utilisant plus de 750 langues, un taux de croissance démographique de plus de 2 % [99], qui explosera très certainement quand la vaccination sera généralisée. Quelle stratégie de développement devrait utiliser la communauté internationale pour un tel pays ? Se retirer et laisser ses peuples vivre dans leur équilibre millénaire, ou mettre d'urgence un gouvernement international qui puisse mettre en pratique la stratégie exposée dans cet article, à savoir, un vaste programme de scolarisation et pour cela même un autre pour le contrôle des naissances.

En attendant son Altesse Royale Élisabeth II du Royaume-Uni ne semble point préoccupée par cette contrée, où ne règnent que chaos et violence [100].

C'est la solution à l'échelle de tous les PED ? Surtout si en plus, tout le système scolaire moderne doit être amélioré, doit être aussi scientifique, technique qu'encyclopédique. Car si le système scolaire moderne a formé des centaines de millions d’experts, qui ont accompli par les innombrables combinaisons de leurs innombrables découvertes des merveilles technologiques, il a formé aussi des centaines de millions d’ignares académiques (Fachidioten en allemand, « idiotisme du métier », selon Karl Marx dans Misère de la philosophie), savants dans leurs domaines restreints et ignares dans tous les autres. Ce qui s’avère néfaste pour l’humanité. Puisque ces centaines de millions d’experts se comprennent parfaitement dans leurs domaines spécifiques, mais s’ignorent totalement dans les autres domaines culturels, religieux, etc. Condition idéale pour une cacophonie universelle, source de grotesques clichés simplistes et d’absurdes conflits.

La solution est donc à l’image du problème simple dans la théorie et colossale dans la pratique : la nécessité de l’organisation d’un programme mondial de scolarisation, conditionné lui-même par un autre programme mondial de contrôle des naissances et la mise en place d’une organisation mondiale pour la mise en pratique de cette stratégie de développement, autre que l’ONU sous sa forme actuelle, qui observe avec impuissance ou indifférence, les états faire la course plus à l'armement qu'au développement.

III - 9 : Type de systèmes de gouvernance pour les pays en développement

La réforme de la justice d'abord, la bonne gouvernance, est une condition indispensable, obligatoire, une nécessité vitale pour le bon déroulement de toute stratégie, de toute politique de développement.

La démocratie moderne ne peut être édifiée dans un pays, tant que sa population n'aura pas encore bénéficié d'un large accès à l'éducation moderne. Elle ne peut en être que la caricature. Car le niveau de démocratisation moderne d'un pays est également proportionnel à son niveau d'éducation moderne. Elle ne

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peut être un but, puisqu'elle est une conséquence évidente du développement. La démocratie moderne ne peut donc être un outil efficient de développement, la plus grande démocratie du monde l'Inde, le Brésil, le Mexique, etc. en sont d'éminents exemples, comparés aux Quatre dragons asiatiques.

Les démocraties modernes dans les PED sont de nature corrompue, ethnique, religieuse ou communautaire. Certains individus de nature corrompue, des plus hauts fonctionnaires de l'armée et richissimes hommes d'affaires aux plus simples fonctionnaires des administrations de quartier, modestes élus et commerçants, dont les intérêts se limitent aux seuls enrichissements personnels en spoliant les biens de leurs pays et en spoliant leurs peuples, se coalisent pour former des "systèmes de mauvaise gouvernance", s'imposant par la force, torture et emprisonnement incluses. D'autres de nature intègre des plus hauts fonctionnaires et hommes d'affaires aux plus simples avec la masse du peuple spolié, dont les intérêts vont dans le sens des efforts de justice, de développement, de leur bien-être commun, se coalisent à leur tour pour former des "systèmes de bonne gouvernance", les forces d'opposition. Ainsi naissent certaines formes de guerres civiles.

La transition, le passage de la démocratie traditionnelle vers la démocratie moderne demandent également de grands efforts d'élévation du niveau d'instruction. Car les citoyens, électeurs et élus, ignorent tout des structures, des institutions modernes, de leurs rôles dans l'élaboration d'une démocratie moderne.

Ce passage devrait-être donc assuré par une forte personnalité autoritaire et intègre, qui brûlerait les étapes démographiques, éducatives, sociales, etc. Une personnalité qui compresserait d'une main de fer le processus de développement. Ou alors ce dernier perdra, comme en Europe après la révolution industrielle, plus de temps souvent dans les guerres avant de se stabiliser.

Les pays de l'Asie de l'Est, qui furent considérés comme des pays sous-développés avant de devenir les Quatre dragons asiatiques, les pays nouvellement industrialisés et enfin des pays définitivement développés, avaient été dirigés depuis les années cinquante, au cours de toute leur phase de transition de leurs mondes traditionnels vers le monde moderne par des hommes autoritaires, intègres, à la tête d’États de forme multipartite, mais de fond autoritaire : Lee Kuan Yew au Singapour, Chiang Kai-chek au Taiwan, ParkChung-hee en Corée du Sud. Prenant comme modèle l’empereur du Japon Meiji, un siècle plus tôt, bien qu’ils négligèrent le contrôle des naissances, hormis Deng Xiaoping, ce qui rendit leur pays très denses, donc exposés aux dangers de leur autosuffisance alimentaire, ils érigèrent des systèmes éducatifs extrêmement performants, pouvant former des masses considérables de main

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d’œuvre hautement qualifiée, produisant et offrant à moindre coût au marché mondial des produits de haute technologie.

Mais quelle juridiction peut garantir encore une fois que ces hommes autoritaires n’œuvreraient pas comme ailleurs au monde pour leur enrichissement personnel au détriment du développement de leurs peuples, ou hommes d'armes, n'engendreraient pas trop d’enthousiasme patriotique teinté de frénésie guerrière. Seule la communauté internationale peut être à la hauteur de cette tâche, une haute juridiction telle que l’ONU réformée.

III-10 : Criminalités urbaines et violences séparatistes dans les PED

Certains théoriciens du développement s'attachent à comparer l'effet dissuasif des dépenses d'éducation par rapport aux dépenses policières contre les criminalités et violences urbaines [101], d'autres auteurs comme Dan Usher entretiennent de façon analogue les raisonnements en cercle vicieux du développement [102]. Or cette étude insiste sur le fait que comme en Angleterre lors de la révolution industrielle, la transition civilisationnelle s'était traduite par de vastes campagnes de vaccination sans programmes adéquats de contrôle des naissances, d'où les explosions démographiques accompagnées d'exodes ruraux, d'émigrations et de toutes sortes de violences et de guerres. Certaines organisations semblent comprendre que c'est à l'éducation que revient la priorité des dépenses publiques pour briser le cercle vicieux du développement [103].

Les violences urbaines ont atteint actuellement dans la majorité des PED, et proportionnellement à leurs bas niveaux d'éducation et à leurs hauts niveaux de croissances démographiques, de telles dimensions que l'armée doit venir au secours de la police [104].

Les violences séparatistes, également proportionnelles à leurs bas niveaux d'éducation et à leurs hauts niveaux de croissances démographiques, ne sont pas de moindre ampleur.

Le séparatisme au sein des pays développés, des pays à hauts niveaux d'instruction, comme en Europe, semble tendre vers les pourparlers politiques et pacifiques [105], [106]. Les niveaux de violences séparatistes en Belgique, en Ukraine [107], en Turquie [108], au Sri Lanka [109], sont en effet proportionnels à leurs durées moyennes de scolarisation successivement de onze, neuf, sept et cinq ans [110].

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III-11 : Développement et croissance économique

Beaucoup de théoriciens du développement adhèrent aux thèses des adeptes de la décroissance économique, ou considèrent le développement avec scepticisme [111], pourtant la croissance de l'économie écologique, telle celle des énergies renouvelables ne peut être que positive pour toute l'humanité. Or celle-ci a besoin aussi de centaines de millions d'ingénieurs qualifiés, donc d'encore plus d'investissements dans l'éducation, d'écoles, d'instituts spécialisés, d'universités, etc.

Par ailleurs, la majorité des théoriciens du développement font très souvent l'amalgame entre développement économique et développement tout court [112]. Or l'un est strictement économique et l'autre d'ordre plus large, d'ordre civilisationnel. En ce sens, ce n'est point par une course effrénée pour une croissance économique que les PED accéderont au développement [113], transiteront des multiples modes de vie traditionnels au mode de vie moderne, tant économique, que démographique, social, démocratique, religieux, etc.

Le développement moderne n'est de surcroît pas inéluctable [114]. Par sa frénétique quête de nouveaux marchés, par la nature même de son économie libérale, c'est le monde moderne qui est à l'assaut, à la conquête des autres mondes traditionnels. Les peuples aux multiples modes de vie ancestraux d'Amazonie, d'Afrique ou d'Asie, n'aspirent pas au mode de vie moderne, puisqu'ils ignorent son existence. Le monde moderne pourrait même les protéger, éviter leurs extinctions, s'il pouvait les éviter [115]. Une langue disparaîtrait tous les quinze jours [116]. Mais force est de constater que c'est l'inverse qui s'impose. L'idée de création de grands parcs internationaux avec la protection des espèces végétales, animales et humaines tient encore de la science-fiction.

III-12 : La transition religieuse, développement et religiositéL'élévation du niveau d’éducation moderne, donc du développement

moderne, semble s'effectuer parallèlement à l'abaissement de la religiosité traditionnelle [117] et à plus forte raison, du fanatisme religieux et ses violences [118].

Certaines études semblent opérer ce parallèle avec le degré de pauvreté d'un pays [119]. Or il y a des pays riches qui se caractérisent par un même haut niveau de fanatisme et de violence religieux [120].

Pourtant le niveau de religiosité fanatique d'un pays semble bien être également inversement proportionnel à son niveau d'éducation moderne [121].

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En d'autres termes, plus le niveau d'éducation moderne d'un pays s'accentue, plus son niveau de fanatisme religieux s'atténue.

Toute forme de malaise physique ou métaphysique ne peut être soulagée par des méthodes traditionnelles dans le monde moderne.

En fait, avec l'élévation du niveau d'éducation moderne, parallèlement à la transition démographique, sociale, économique, etc. s'effectue une transition religieuse. Si les peuples modernes semblent déserter les lieux de culte traditionnels [122], se détournent des explications traditionnelles des grandes questions métaphysiques de l'humanité, ils ne renoncent pas pour autant à des réponses modernes, presque scientifiques [123], [124].

III - 13 : Le débat sur la pauvreté dans les pays en développement

Un milliard d'êtres humains vivraient actuellement sous le seuil de la pauvreté, 1,29 milliard de personnes vivaient avec moins de 1,25 dollar par jour en 2008, soit 22 % de la population du monde en développement [125]. Le seuil de la pauvreté est environ trente fois plus élevé aux USA [126], en France [127], en Allemagne [128]. De ces chiffres apparaissent plusieurs constats : De fortes inégalités de revenus au sein des pays développés, l'existence de plusieurs types de pauvreté, et la persistance universelle du sentiment de pauvreté, malgré le grand écart des seuils de pauvreté.

Bien que William Easterly ait raison en maints points, par rapport aux opinions de Bill Gates[129] , le débat reste incohérent. Il l'est dans l'ouvrage de Abhijit V. Banerjee et Esther Duflo[130]. Ces auteurs traitent de la pauvreté dans les bidonvilles de Calcutta, comme ils traiteraient de la glace sur les cimes des montagnes sans aucun lien avec le processus d'évaporation des eaux se transformant en pluies et en neiges en prenant de l'altitude. C'est de fait incohérent que d'ignorer le processus qui a engendré la pauvreté dans les slums de l'Inde. Une nation hautement civilisée jusqu'à l'arrivée des Anglais. Avec eux sont arrivés les vaccins et continuent d'arriver [131], qui ont provoqué et provoquent encore une colossale explosion démographique, un exode rural massif et une grande pauvreté dans les bidonvilles. Tout comme en Angleterre un siècle plus tôt, la misère dans les taudis de Londres brillamment décrite par Charles Dickens. La pauvreté dans les pays en développement n'est pas ineradicable, et ceci ne nécessite que de bonnes stratégies et de bonnes volontés politiques [132].

III-14 : La transition des seuils de la pauvreté

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Le seuil de la pauvreté traditionnel était à l'échelle universelle la famine, la menace de mourir de faim par manque de nourriture [133]. Le seuil moderne varie selon les contrées de 1 USD à 62 USD par jour et par personne [134].

La famine n'est plus actuellement qu'un souvenir pour une grande partie de l'humanité, mais elle persiste dans certaines régions de la planète telle la Crise alimentaire de 2011 dans la Corne de l'Afrique. Les pays concernés l’Érythrée, le Soudan, la Somalie vivent de graves turbulences politiques, de grandes vagues de migrations dues aux guerres. Pourtant les taux de fécondité y sont très élevés, environ cinq enfants par femme, soit un taux de croissance démographique de 3 %, et une durée moyenne de scolarisation d'à peine trois ans [135]. Ceci est un contre-exemple de taille pour les théories, qui soutiennent que la croissance démographique va de pair avec la croissance économique, mais par contre un exemple de taille pour l'inéluctable nécessité d'une intervention massive de la communauté internationale. Par l’intervention étrangère et l’introduction des campagnes de vaccination, sans programmes adéquats de planning familial et de scolarisation moderne, l'Afrique explosa à plus de 1,1 milliard d'habitants en 2012 [136].

Le déséquilibre étant arrivé par l’intervention étrangère, il ne peut se rétablir que difficilement sans intervention étrangère. L'Afrique, qui ne comptait que quelques dizaines de millions avant l'ère coloniale, vivait mieux. Mais le mal étant fait, c’est désormais un devoir pour la communauté internationale d’intervenir, mais avec des stratégies efficaces d’aide militaire, d’aide au développement et d’aide alimentaire. La communauté internationale n'aidera pas que la corne de l'Afrique, elle s'aidera elle-même.

III-15 : Le cercle vicieux de l'aide au développementSi l'on considère que les pays en développement sont les pays en transition

des multiples modes de vie traditionnels au mode de vie moderne à partir de la révolution industrielle, le but de toute Aide au développement devrait concourir à accomplir le plus rapidement et le plus efficacement possible cette transition, sociale, démographique, éducative, économique, politique, etc. Or si elle ne met pas un certain ordre logique dans sa démarche, elle risque de tourner en rond, de tomber dans un cercle vicieux. La santé et l'éducation sont des priorités incontestables, mais si l'aide au développement ne fixe pas la généralisation de la scolarisation moderne comme la priorité des priorités, et pour cela même le mode démographique moderne, à savoir un équilibre entre les naissances et les décès, soit environ deux enfants par famille, c'est-à-dire, un programme conséquent de planning familial, l'aide au développement tournera dans un cercle vicieux. Une famille nombreuse ne pourra pas scolariser tous ses enfants, qui non scolarisés à leur tour auront un nombre trop élevé d'enfants, etc. Les pays les plus pauvres de la planète sont ceux qui ont des taux de scolarisation les plus faibles et des taux de croissance démographiques les plus élevés [137].

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Il est donc nécessaire de briser ce cercle vicieux en forçant la transition démographique, qui à son tour permettra la transition éducative, puis économique, sociale, etc.

III-15 : L'aide militaire aux pays en développement entre ambiguïté et efficacité

L’ambiguïté de cette aide militaire peut être illustrée par la Suisse. Ce haut-lieu international des conférences pour la paix dans le monde [138], est en même temps un haut-lieu du secret bancaire [139], qui héberge les colossales fortunesspoliées aux pays en développement par leurs dirigeants. Ce qui est perçu comme un soutien tout aussi secret à ces dirigeants.

L'aide militaire aux pays en développement peut-être en effet ambiguë, inconséquente et inefficace, si elle soutient ouvertement des régimes corrompus contre la révolte de leurs peuples [140]. Car ce sont dans les pays les pluscorrompus, les plus injustes, les plus misérables que se concentrent les foyers de violence et de terrorisme en Asie, en Afrique ou Amérique latine [141]. Ces rebellions que l'on combat ne sont souvent que l'illustration des révoltes des peuples contre la mauvaise gouvernance de leurs régimes. Il faut au contraire les soutenir avant qu'elles ne se métamorphosent en mouvances terroristes, aux facettes tout aussi ambiguës à leur tour, les soutenir durablement contre les régimes qui s'enrichissent en appauvrissant leurs peuples [142].

De telles aides militaires doivent être internationales pour dissiper d'éventuelles ambiguïtés d'intérêts économiques unilatéraux. Elles doivent durer également tout le temps nécessaire pour rétablir l'ordre après le désordre des guerres, si elles se veulent efficaces [143].

III - 16 : La transition des modes de sécurité sociale, évolution du modèle familial

Avant la révolution industrielle, la famille était à l'échelle universelle la principale source de Sécurité sociale [144]. Donc plus elle était nombreuse, plus cette sécurité s'élevait. Or avec l’avènement de la révolution industrielle, ce système se déstabilisa. Actuellement les campagnes de vaccination contribuant à l'augmentation des nombres des enfants, à la réduction des terres cultivables, avec la mécanisation de l'agriculture les taux de chômage s'aggravent. Les hommes ayant dans le mode de sécurité sociale traditionnel la charge des parents, les préférences dans les plannings familiaux s'orientent massivement pour les bébés-garçons. Cet état de fait crée un colossal déséquilibre du

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pourcentage de filles par rapport aux garçons [145], soit en 2011 pour 1000 femmes, on compte 1010 hommes [146]. Dans certains Etats en Inde en 2013, il naît 816 filles pour 1.000 garçons, et le phénomène va en s'aggravant [147].

Ainsi, en plus de mesures proportionnellement sévères à l'ampleur de la catastrophe, une couverture sociale universelle devrait être mise en place pour accompagner et harmoniser la transition des modes de sécurité sociale. Car partant du fait cité plus haut que la famille était la principale sécurité sociale à l'échelle universelle, Il est alors plus facile de comprendre les raisons des fortes hostilités aux programmes de contrôle des naissances par rapport à la large acceptation de ceux de la solarisation obligatoire.

III - 17 : Le hasard ou la communauté internationale ?

III - 18 : La stratégie alternative de développement pour les pays développés ? La différence de développement entre pays développés.

En effet, si cette question peut paraître impertinente, force est de constater qu'il y a différents niveaux de développement au sein même des PD, car peut-on comparer le degré d’industrialisation des pays de l'Europe du Sud aux pays de l'Europe du Nord, ou même aux pays de l'Asie de l'Est. Ceci est visible à l’œil nu : Dans les rues, les foyers, les lieux de travail, trouve-t-on autant de produits en provenance des pays de l'Europe du Sud, que de l'Europe du Nord ou de l'Asie de l'Est ? Alors comment définir le degré de développement entre pays dits développés, au sein d'un même pays développé [148] ou d'un même pays en développement [149], sinon que par le degré d'efficacité de leurs systèmes éducatifs, investissant plus dans les enseignements techniques et scientifiques, plus onéreux, mais offrant plus de main d'œuvre apte à la conception et à la fabrication de produits industrialisés; vendant plus, disposant donc de plus de moyens financiers à réinvestir dans l'enseignement technique et scientifique, créant ainsi un cercle vertueux de développement [150] ? D'une part, d'autre part, les PED sont caractérisés par un haut niveau de surpopulation et d'analphabétisme, certains pays dits développés se dépeuplent, mais n'est-ce pas aussi par un retard par rapport à d'autres pays plus développés, dotés de meilleures structures éducatives, de la crèche à l'université, maîtrisant ainsi mieux leurs fluctuations démographiques ? Bien qu'il devienne de plus en plus vital pour l'humanité de différencier le développement économique, technologique du développement "civilisationnel", l'Allemagne et le Japon fournissent d'éminents exemples en ce sens[151] .

La population du monde croît là où il ne faut pas qu'elle croisse, et décroît là où il ne faut pas qu'elle décroisse. La pratique a montré que seules des incitations financières sont en mesure d'inverser la courbe dans les deux cas[152]. Or qui financera ces programmes incitatives ? L'hypothétique future communauté internationale ?

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L'explosion démographique préoccupe les uns [153], autant que l'implosion démographique inquiète les autres [154]. Le juste milieu, le juste équilibre démographique serait le plus sage [155]. Il semble que pour une école gratuite etobligatoire, il faut également un planning familial gratuit et obligatoire.

N'étant pas encore en totalité dotées d'une haute éducation tant scientifique, qu'encyclopédique, de culture générale, les populations des pays développés réagissent en masse à certains problèmes sociaux par des comportements "sous-développés", en se recroquevillant sur leurs anciennes valeurs régionales, nationales, ethniques ou religieuses [156], ce qui provoque des réactions similaires au sein des populations des pays en développement, et des conditions favorables à des conflits absurdes, mais qui peuvent prendre des dimensions dramatiques [157],[158].

Quel est donc le meilleur modèle pour les pays en développement ? S'ils sont en transition des multitudes de mondes traditionnels avec différents niveaux de vie et différents niveaux civilisationnels vers le monde moderne ? Celui-ci n'est-il pas en transition vers un autre monde que lui-même ignore ?!

III-19 : Parallèle entre émigration et développement

Certains courants politiques des pays de l'Europe du Nord souhaitent se soustraire et se désolidariser avec les pays de l'Europe du Sud dans la difficile construction de l'Union européenne [159]. Pourtant, la migration des professionnels de la santé se fait du Sud vers le Nord de l'Europe vieillissante [160].

Au niveau mondial, l'émigration suit la même logique de quête de meilleures conditions de vie. Du Sud de l'Europe vers le Nord, de l'Afrique du Nord vers l'Europe et de l'Afrique subsaharienne vers l'Afrique du Nord [161], avec ses tristes cortèges de xénophobie [162]. Le reste du monde ne fait pas exception à cet implacable processus.

Le phénomène de l'émigration mondiale dure depuis la nuit des temps [163]. Mais dans le processus de développement industriel, de transition des modes de vie traditionnels vers le mode de vie moderne à partir de la révolution industrielle en Angleterre, les flux d'immigration prennent des dimensions inquiétantes. Conséquences des généralisations des campagnes de vaccinations, des explosions démographiques, des exodes ruraux, les violences et les immigrations se sont intensifiées de façon cauchemardesque. Ainsi, pour mettre en place la stratégies alternative de développement, exposée au troisième chapitre au dessus, il faut stopper de façon conséquente toute forme d’immigration, comme toute forme de violence.

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Il faut avoir une position claire, raisonnable et conséquente quant au phénomène de l’immigration des pays en développement vers les pays développés : Fermer de façon rigoureuse cette porte illusoire pour échapper à la misère, à l'injustice, à la mauvaise gouvernance, au manque alarmant d’efficientes stratégies de développement, mais intervenir de façon tout aussi rigoureuse auprès des gouvernements des pays en développement pour éliminer les causes qui poussent leurs peuples à opter pour la voie de l’immigration, aller puiser de façon tout aussi rigoureuse les remèdes auxsources des problèmes. Ce fléau international doit être traité à l’échelle internationale.

Les quelques millions d’immigrés annuels ne sont qu’une goutte d’eau comparée aux milliards qui y aspirent. Aspiration irréalisable, et source de conflits intarissable.

III-20 : La transition éducative, des multiples éducations traditionnelles vers une éducation universelle.

Le monde semble vivre dans une cacophonie générale. Comme déjàmentionné plus haut, si à l’échelle mondiale les experts se comprennent parfaitement dans leurs innombrables disciplines scientifiques et techniques, ils s’ignorent totalement dans les autres domaines religieux, philosophiques, artistiques, etc. En fait les domaines quotidiens de la plus grande partie de leurs temps en dehors de leur travail. Aussi, il devient de plus en plus urgent et important de mettre sur pied un programme éducatif universel et commun à tous les peuples de la planète.

Il n’existe encore aucun pays sur Terre dont la population entière bénéficie d’une éducation moderne d’un haut niveau universitaire encyclopédique et scientifique, qui puisse servir d’exemples pour analyser ses réactions aux différents aspects de la vie tant individuelle que sociale.

En fait, tous les pays du monde sont encore des pays en développement.

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IV : Réalisabilité de la stratégie alternative du développement

IV-1 : La Stratégie du Développement pour le Millénaire

En référence aux Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), la stratégie alternative du développement exposée plus haut, pourrait-être soumise au débat dans le cadre des réflexions pour l’après 2015 comme « Stratégie du Développement pour le Millénaire ». Le bilan des OMD est pour le moins qu'on puisse dire très mitigé. La population mondiale continue de croître à un rythme soutenu, accompagnée d'une flambée de violence et d'une dégradation notable de l'environnement. L'heure a sonné pour une plus forte solidarité universelle.

IV-2 : Les paradoxes des OMD :

Le quatrième Objectif, réduire des deux tiers la mortalité infantile dans le tiers-monde encore à sa première phase de transition démographique, va produire une telle explosion démographique, qu’elle rendra tous les autres Objectifs difficilement réalisables [164],[165]. Entre 2000 et 2015, la population mondiale aura cru d’environ milliard et demi d’habitants. Le chiffre parle de lui-même.

L'extrême pauvreté, objet du premier Objectif Millénaire pour le Développement, ne va pas dans le sens d’une réduction de moitié en 2015. Dans un rapport publié en 2010, le général secrétaire Ban Ki-moon reconnaît que la faim toucherait presque un milliard de personnes, et appelle à une action urgente d’ici 2020[166].

Le premier objectif devrait être dans le sens de cet article le dernier, à savoir la mise en place d'un partenariat mondial pour le développement à commencer par la réforme de la justice, l'instauration vitale de la bonne gouvernance [167], car sans un système judiciaire efficace, aucune loi, aucune stratégie de développement ne pourrait-être appliquée correctement. Le deuxième objectif devrait être la généralisation de la scolarisation jusqu'à l'achèvement du cycle tertiaire, la priorité des priorités, et le troisième le contrôle des naissances, car il est nécessaire pour la réalisation du précédent.

C'est aussi en ce sens que Mme Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO, a conclu le Rapport Mondial de Suivi sur L’EPT pour 2013[168].

IV-3 : Les incohérences du Consensus européen pour le développement :

Le Consensus européen pour le développement notifie qu’« En fonction des besoins exprimés par les pays partenaires, la Communauté concentrera son

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activité dans les 9 domaines suivants, tenant compte de ses propres avantages comparatifs dans plusieurs de ces domaines: le commerce et l’intégration régionale ; l’environnement et la gestion durable des ressources naturelles ; les infrastructures, les communications et les transports ; l’eau et l’énergie ; le développement rural, l’aménagement du territoire, l'agriculture et la sécurité alimentaire ; la gouvernance, la démocratie, les droits de l'homme et l’appui aux réformes économiques et institutionnelles ; la prévention des conflits et de la fragilité des États ; le développement humain ; la cohésion sociale et l’emploi. Dans l'ensemble de ses activités, la Communauté renforcera l’approche du ‘mainstreaming’ pour les thèmes transversaux suivants: la démocratie, la bonne gouvernance, les droits de l'homme, les droits des enfants et des populations indigènes; l'égalité entre hommes et femmes; la durabilité environnementale et la lutte contre le VIH/SIDA. »

« Les principes communs régissant les activités de coopération au développement sont l’appropriation, le partenariat, un dialogue politique approfondi, la participation de la société civile, l'égalité des sexes et un engagement continu afin de prévenir la fragilité des États. Les pays en développement sont les principaux responsables de leur propre développement, mais l’UE assume sa part de responsabilité des efforts fournis conjointement dans le cadre du partenariat. »

Les 9 domaines, sur lesquels veulent se concentrer ce consensus, sont aussi vagues qu’incohérents. Il fut question ci-dessus dans cette étude de l’éducation moderne comme la priorité des priorités, l’urgence des urgences, d’une part.

D’autre part, Il est question ci-dessous dans cette étude des « responsables » du sous-développement. Le colonialisme européen n’est pas condamnable, à moins de condamner toute forme de conquêtes territoriales de touts les autres peuples de la planète depuis la nuit des temps. Mais le colonialisme européen est responsable du bouleversement des structures traditionnelles des pays en développement. L’Europe n’est pas condamnableégalement, car elle avait elle-même subi ce bouleversement. Elle ne savait pas et ne sait toujours pas ce qu’elle fait.

Ainsi, si l’Europe n’est pas condamnable, elle est pleinement responsable du développement des pays en développement, contrairement à ce qui est déclaré plus haut dans son consensus pour le développement.

IV-4 : "Après-2015 : une Action mondiale pour un Avenir inclusif

et durable".

Le commissaire européen pour le Développement, Andris Piebalgs, dans le rapport en 2013 intitulé "Après-2015 : une Action mondiale pour un Avenir inclusif et durable" [169], résume ce que la communauté internationale prépare

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pour l’après-2015. Mais cela reste tout aussi vague, contradictoire que les OMD, doit-on esquisser le contenu plus précis, plus concret pour l’après 2015.

IV-5 : Un Pacte Universel après 2015 ?

La communauté internationale doit-elle établir un « pacte, un compromis universel » [170] ? Ce compromis entre la communauté internationale et chaque citoyen du monde serait-il comme suit : ce dernier doit assurer à la première un nombre suffisant d'enfants pour le renouvellement des générations, ni plus ni moins, la seconde doit assurer leurs entretiens, de l’habillement, l’alimentation, la médication, la scolarisation de la crèche à l’université ? Les interruptions de grossesse sélectives seraient très sévèrement réprimées? Étant données les inquiétantes croissances et décroissances démographiques respectivement dans les PED et dans les pays développés d'une part, d'autre part pour des raisons écologiques, pour la préservation de la nature, y compris de l’espèce humaine, chaque citoyen du monde devrait-il être soumis à ce pacte sous peine de sanctions allant de lourdes amendes à des stérilisations forcées, ou l'abandonner seul en face de ses responsabilités en le privant de la prise en charge de ses enfants ? Un programme d’urgence devrait-il être établi par la communauté internationale pour asseoir les structures, le personnel et le financement d’un tel compromis? Un tel pacte ne pourrait-il pas être une matière à réflexion, le contenu d’un « Objectif du millénaire pour le développement après 2015 » :Mettre en place un partenariat mondial pour le développement après 2015, le précédent semble vaciller entre les autres objectifs et leurs paradoxes [171] ?

Un tel pacte peut-il adhérer aux programmes d'organisations comme les Citoyens du Monde [172], [173] ? Ou s'harmoniser avec les dix principes du Pacte mondial [174] ?

La communauté internationale semble opter pour la liberté de décision individuelle, ou s'en résigne. Tout comme pour le laisser-faire du marché pour son avenir économique. Le marché n'étant qu'un miroir des intentions de milliards de citoyens du monde, qu'un outil, la communauté ne devrait-elle pas s'en servir en tant que tel parmi d'autres outils pour planifier efficacement l'économie de demain ? Ne devrait-elle pas également planifier l'évolution de sa population et ne point se résigner à des projections, des scénarios, des plus pessimistes aux plus optimistes [175] ?

IV-6 : Le devoir et la responsabilité de l'ONU pour le développement

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La communauté internationale, représentée par l'ONU, est-elle responsable des difficultés des pays en développement ? Est-il de son indéniable et incontestable devoir d'y remédier [176] ?

Le débat fait rage à ce propos, et aucun citoyen du monde ne se sentirait en toute honnêteté responsable, étant donnée l'insuffisance démocratique de la structure même de cette haute Organisation. Son existence est d'ailleurs quasiment ignorée par maints dirigeants des grandes puissances de la planète [177]. Par ailleurs, il serait absurde de parler de responsabilité puisque l'Angleterre, les pays aujourd'hui développés avaient eux-mêmes subi les bouleversements de cette transition civilisationnelle universelle.

Hydrocarbures, pétrole, gaz, minerais de fer, etc. étaient des matières premières dont les quelques millions d'autochtones dans les continents du Sud ignoraient la valeur, puisqu'ils ne savaient quoi en faire, ils le concéderaient donc volontiers contre quelques vivres. Le paradoxe est que ce n'est point par ces "spoliations", ces mauvaises intentions que le tiers monde est né, mais par les bonnes intentions de lutte contre les mortalités, surtout contre la mortalité infantile, sources des explosions démographiques. Actuellement, à l'instant même, les mêmes erreurs se répètent dans des contrées comme la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Ces mêmes bonnes intentions de cette organisation, à savoir la lutte contre la mortalité infantile, semblent donc la pointer du doigt, mais pas la condamner. Car elle ignorait et semble continuer d'ignorer le grave déséquilibre démographique qui en résulte toujours encore [178].

Certains auteurs sont sceptiques quant à l'efficacité de l'aide au développement classique [179] . Pourtant, il semble dans un monde de plus en plus mondialisé qu'une telle prérogative n'incombe qu'à la communauté internationale, car l'aide au développement signifie désormais l'aide à la stabilité du monde. Pourra-t-elle instituer le Pacte Universel après 2015 par les représentants du PNUD à travers le monde ? Une telle aide au développement serait-elle pleinement efficace sans une aide militaire massive ? Tant les Pays en développement ne sont plus qu'une ruche où bourdonnent partout terrorisme et guerres.

Et ceci est conforme à la compréhension au début de cet article des Pays en développement, à savoir “les pays en transition des mondes traditionnels vers le monde moderne, une transition caractérisée en Angleterre et en Europe par une forte explosion démographique aux XIXe et XXe siècles, causée par la découverte et la généralisation des vaccinations, par l’émigration en masse vers les nouveaux continents, les colonies et les guerres en tous genres, des guerres civiles aux guerres mondiales. L’émigration en masse n’étant plus possible actuellement, et les guerres ayant déjà partout commencé leurs ravages, la communauté internationale doit s’activer à rendre cette transition moins douloureuse. Pour cela, il semble nécessaire autant du point de vue économique,

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sécuritaire, qu’écologique de briser le cercle vicieux du sous-développement en étouffant l’explosion démographique, en précipitant la transition démographique, par une politique efficace de contrôle des naissances.” C'est en résumé avec la transition éducative le contenu de la proposition d'un Pacte Universel après 2015.

IV-7 : La nécessité d'une réforme urgente de l’ONU

On parle de la réforme de l’ONU depuis bien longtemps, elle est souhaitable mais difficilement réalisable, dit-on dans les couloirs de cette auguste administration. Kofi Annan, son secrétaire général avait déclaré en décembre 2006, à la suite du sommet mondial, que des experts de grande envergure allait entamer de larges réflexions dans les trois domaines du développement, de l’aide humanitaire et de l’environnement.

Des institutions, telles que Parlement mondial, Conseil mondial, Constitution mondiale, partis mondiaux, députés mondiaux, élections au suffrage universel à l’échelle mondiale, etc. ne sont encore que des balbutiements. Force est de constater que l’ONU est en disproportion totale avec les tâches qui lui incombent.

Bien que des lueurs d’espoir commencent à se laisser entrevoir : Des citoyens et organisations de plus de cent pays se sont mobilisés depuis octobre 2013 pour "exprimer des inquiétudes quant au fait que « le système politique actuel est inadapté pour faire face à des défis globaux grandissants ». « La préoccupation principale » des gouvernements sont « les intérêts nationaux et non le bien commun de l’humanité ». Une « L'assemblée parlementairemondiale », par opposition « serait un instrument pour trouver et mettre en place des solutions démocratiques, responsables et servant les intérêts de l’humanité» [180].

IV-8 : L'Assemblée parlementaire des Nations unies

L'assemblée parlementaire mondiale [181], [182] semble devenir de plus en plus nécessaire pour incarner la communauté internationale et supprimer le conseil de sécurité, dont les membres s'auto-protègent ou protègent leurs alliés en usant de l'absurde droit de veto [183].

Une réforme radicale de l'ONU est inéluctable. Toute l'humanité sera acculée à se solidariser ou à périr. Les guerres civiles, la poussée de l'émigration en masse, la grave dégradation de l’environnement et le terrorisme prendront

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une telle ampleur dans les prochaines décennies, qu'une telle réforme s'imposera d'elle-même. C'est aussi en ce sens que le président français FrançoisHollande a appelé l'ONU a être à la hauteur de sa tâche à l'échelle mondiale, lors de son discours au Mémorial de Caen le vendredi 6 juin 2014, en hommage aux victimes civiles de la seconde guerre mondiale [184].

Sans intervention draconienne, telle qu'elle était souhaitée par beaucoup de penseurs du développement lors de la révolution industrielle en Angleterre, comme Thomas Malthus ou John Stuart Mill, et malgré les atrocités des guerres en tous genres et l’émigration vers les nouveaux continents, les colonisations, la population d'Europe a évolué de la fin du 18e siècle à la fin du XXe siècle de quelques 600 millions d'habitants avant de se stabiliser[185], d'achever sa transition démographique, et d'achever sa scolarisation jusqu'au cycle secondaire, et celle du Japon d'une vingtaine à plus de cent trente millions[186]. Et sans intervention draconienne, l'humanité n'achèvera pas sa transition démographiques avant plusieurs décennies avec une masse entre dix et douze milliards d'habitants [187], sans avoir achevé sa scolarisation jusqu'à la fin du cycle secondaire.

Ainsi, si on peut définir le niveau de développement moderne de tout pays par son niveau d’éducation moderne, la stratégie alternative du développement, exposée plus haut, qui en résulte devrait être assistée par la communauté internationale, car on ne peut plus attendre, du point de vie sécuritaire et écologique, que le hasard porte au pouvoir de chaque PED, des hommes en mesure de la réaliser. Les probabilités sont négligeables. La communauté internationale doit prendre le relais du hasard. Elle doit accélérer le processus de développement pays par pays, politiquement et stratégiquement.

Pour sortir le monde entier de l’impasse, la restructuration démocratique de l’ONU est d’une urgence vitale. Elle devra alors écarter du pouvoir tous les « présidents corrompus à vie » et soutenir à l’échelle nationale l’élection de tout parti, tout dirigeant intègre, sincèrement soucieux d’émerger son peuple du cercle vicieux du « sous-développement ». Le soutenir et l’accompagner le long de la difficile transition du mode de vie traditionnel vers le mode de vie moderne. Ce dernier doit concentrer sa stratégie sur deux axes, créer deux agences interministérielles l’une pour la scolarisation et l’autre pour la planification familiale, deux agences à caractère militaire du point de vue structure, discipline, autorité. Car il s’agira de se lancer dans une guerre difficilecontre l’ignorance et le pullulement de son peuple [188].

La communauté internationale n'a hélas pas d'autres choix, que de se soumettre à un tel régime sévère ou d'être confrontée dans les prochaines décennies à plusieurs milliards d'êtres humains en plus, mal scolarisés, donc mal intégrés dans le monde moderne avec comme seules perspectives : les violences

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et l'émigration. Deux perspectives qui seraient très lourdes de conséquences pour toute l'humanité.

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Conclusion :

« Actuellement, l’humanité est acculée, par ses prodigieux progrès dans tous les domaines, à se solidariser ou à périr. »

Se solidariser ou à périr, car jamais dans toute l’histoire de l’humanité, les progrès ne furent si prodigieux, que l’armement nucléaire a rendu la guerre insensée, absurde, sans espoir de vainqueurs ni de vaincus. En cas de guerre nucléaire, c’est toute l’humanité sera vaincue.

Se solidariser, ne serait-ce que pour faire face aux marées humaines qui menacent de submerger le monde moderne, marées dont l’écume, au goût apparemment amer, à l’intégration difficile s’est déjà répandue au cœur même du monde moderne.

Se solidariser pour empêcher que les colères du monde n’atteignent des dimensions incontrôlables et cauchemardesques.

Se solidariser, ne serait-ce que par le simple fait qu’une bombe de destruction massive peut être érigée secrètement dans n’importe quel pays du monde.

Se solidariser également pour que l’humanité où quelle soit retrouve ses équilibres, ses harmonies.

Les inquiétantes impasses énergétiques, sécuritaires, économiques, sociales, etc., où s’engouffre l’humanité, les premiers signes de futurs conflits internationaux ne peuvent se résoudre que par la bonne volonté commune de tous les peuples de la planète.

Tout nous contraint désormais à se solidariser, à s’atteler à l’édification d’un parlement, d’une haute autorité mondiale, crédible, juste, acceptée par tous les peuples du monde, telle l’ONU restructurée plus démocratiquement.

Il y a comme une sorte de convergence des progrès des différentes activités humaines. La nature semble bien faire les choses. Les motifs des visions les plus pessimistes de l’avenir de l’humanité sont les mêmes pour les visions les plus optimistes.

Il suffit de savoir transformer le pire en meilleur ! Qui aurait pu imaginer, il n’y a que quelques années que l’Internet pourrait emmener la plus grande bibliothèque de tous les temps jusqu’aux points les plus reculés

45

de la planète pour servir l’éducation, ou l’exercice d’une démocratiemondiale par vote direct.

"L’homme a une intelligence appliquée prodigieuse. Mais, en même temps, son intelligence relationnelle est restée très animale. Il a l’intelligence des solutions. Il a conscience des problèmes et de ce qu’il est en train d’infliger à laplanète. À nous de faire en sorte que notre intelligence soit portée par une conscience plus forte que le profit aveugle, qui nous mène droit dans le mur"[189].

46

Notes et références

[1]http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Strat%C3%A9gies_du_d%C3%A9veloppement&action=edit

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[3]« Études sociologiques », Piaget, 1965,[4]« Biologie et connaissance » Piaget, 1967, Gallimard[5]Walt Whitman Rostow : The Stages of Economic Growth: A non-

communist manifesto, 1960[6]http://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=GES_082_0169[7]Elsa Assidon, Les Théories économiques du développement, La

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[14]Walt Whitman Rostow : The Stages of Economic Growth: A non-communist manifesto, 1960

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