la grande evangile de jean - vol.6 (jacob lorber)

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  • 7/31/2019 La Grande Evangile de Jean - Vol.6 (Jacob Lorber)

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    GRANDVANGILE

    DE JEANTOME 6

    Rvlations du Christ Jacob Lorber

    Traduit de l'allemand

    par Catherine Barret

    HELIOS

  • 7/31/2019 La Grande Evangile de Jean - Vol.6 (Jacob Lorber)

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    Titre original : Johannes, das Grosse Evangelium, Band 6.

    Empfangen vom Herrn durch Jakob Lorber.

    Lorber Verlag, Postfach 1851,

    D-74308 Bietigheim-Bissingen.

    Pour la traduction franaise :

    Editions HELIOS 1998Case Postale 3586

    CH-1211 Genve 3

    ISBN 2-88063-016-9

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    Le Seigneur et les prtres du Temple

    Jean, chapitre 5

    Chapitre premierGurison d'un malade la piscine de Bthesda

    (Jean 5, 1-13)

    1. Le mme jour, Je vins avec les Miens jusque dans les parages de Jrusalem, onous passmes la nuit dans une auberge que Mes disciples et Moi connaissionsbien. L'aubergiste en eut une grande joie. Il nous parla beaucoup de ce qui sepassait alors Jrusalem, et nous fit prparer un fort bon repas.

    2. EtJe lui dis : Monte demain au Temple, et tu verras ce que Je ferai avec les

    Pharisiens ! Demain, ils sauront trs exactement qui ils ont affaire en Moi ! 3. Notre hte, fort content, nous apporta encore du pain et du vin. Il avait certesdj beaucoup entendu parler de Moi, mais lui non plus ne savait pas qui J'taisen toute vrit ; cependant, Mes disciples lui en donnrent une petite ide, qu'ilaccepta volontiers. Aprs cela, nous allmes bientt nous coucher.

    4. Au matin du sabbat, nous montmes Jrusalem. (Jean 5,1.)(*) Pourquoimonter ? Parce que cette grande ville tait btie sur une croupe montagneuseassez vaste et escarpe, et le Temple, surtout, se dressait presque au sommet avecses larges portiques, ses murailles d'enceinte et ses jardins suspendus. Bienentendu, notre hte, dont la maison tait dans la valle, nous accompagna.

    5. Comme nous approchions du Temple, nous dmes passer devant la piscine deBthesda (VEDES DA = qui donne l'veil ou la gurison), qui se trouvait prs de labergerie du Temple et tait entoure de cinq portiques ou galeries. (Jean 5,2.) Il yavait toujours, couchs sous ces portiques, une multitude d'infirmes, aveugles,boiteux, impotents et autres malades qui attendaient le bouillonnement de l'eau.(Jean 5,3.)Selon une trs ancienne lgende du temps de Melchisdech, laquelleles pauvres gens, avant tout, croyaient fermement, un ange descendait parfois duciel et agitait l'eau. Les gens ne le voyaient pas, il est vrai, et seule la singulireagitation de l'eau leur faisait conclure sa prsence.

    6. Quant aux Pharisiens rudits, eux-mmes ne croyaient pas la venue de

    l'ange, mais, de mme que les Grecs et les Romains, considraient seulementcette piscine comme une source particulirement bienfaisante ; cependant, ilstrouvaient avantage maintenir le peuple dans cette ancienne et pieuse croyance.

    7. Et chaque fois que l'eau s'agitait ce qui survenait environ une deux foispar semaine , elle avait vritablement une force de gurison si extraordinaireque tout homme qui avait la chance d'y entrer le premier se trouvait guri, quelque ft son mal. (Jean 5,4.)Il va sans dire que, l encore, les malades riches et

    (*) Les rfrences bibliques entre parenthses sont des ajouts soit de Lorber, soit de l'diteurallemand.

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    fortuns avaient la prfrence, et que les pauvres, parce qu'ils ne pouvaient riendonner, attendaient souvent bien des annes en vain, jusqu' ce qu'un gardien unpeu plus misricordieux que les autres voult bien plonger le premier dans l'eaul'un de ces pauvres, aprs quoi il tait guri lui aussi.

    8. L'aubergiste qui nous accompagnait s'indignait fort de ces agissements, qu'il

    estimait particulirement hassables et injustes. Il Me montra aussi un trs vieilhomme pauvre, qui attendait depuis trente-huit ans dj sa gurison (Jean 5,5.) ;mais il n'avait encore jamais plu aucun des malhonntes gardiens de le laisserenfin descendre le premier dans la piscine quand l'eau venait de s'agiter.

    9. Cela M'irrita fort, bien sr, et Je dis l'aubergiste : Bien que ce soit un jourde sabbat, il faut que cet homme soit secouru sur-le-champ !

    10. Comme Je connaissais dj par Moi-mme l'tat de cet homme dont l'honnteaubergiste M'avait parl par ailleurs, Je M'avanai aussitt vers lui et lui dis :Veux-tu gurir ? (Jean 5,6.)

    11.L'infirme

    Me rpondit tristement : Bon seigneur, je n'ai personne pourm'aider descendre dans la piscine quand l'eau vient tre agite ; et quand j'yvais moi-mme, un autre plus favoris y descend avant moi. (Jean 5,7.)Comment pourrais-je gurir ?

    12. Alors,Je lui dis : Lve-toi, prends ton lit, et retourne d'o tu tais venu ! (Jean 5,8.)

    13. Et aussitt, l'homme fut guri ; il prit son grabat et, comme c'tait l'usagepour ceux qui taient guris, s'approcha d'un prtre. Or, c'tait un sabbat, et l'onn'avait pour ainsi dire jamais vu l'eau s'agiter ce jour-l. (Jean 5,9.) Aussi lesJuifs furent-ils trs frapps que cet homme et t guri un jour de sabbat.

    14. Ils (les Juifs(*)

    ) n'eussent gure trouv redire cette gurison en soi ; maisque l'homme portt son lit un jour de sabbat leur parut une faute grave, aussi luidirent-ils : C'est le sabbat, et tu n'as pas le droit d'emporter ton lit ! (Jean5,10.)

    15. Mais il (l'homme guri) leur rpondit : Celui qui m'a guri m'a dit : Prends ton lit et va-t'en . (Jean 5,11.) Et Celui qui est assez puissant pourm'accorder une telle grce, je lui obis, mme en ce jour de sabbat ! Car entrente-huit annes, nul ne m'a fait autant de bien que cet homme ! Pourquoidevrais-je ne pas lui obir, mme un jour de sabbat ?!

    16. Alors, les Juifs lui demandrent : Quel est donc cet homme qui t'a dit en un

    tel jour : Prends ton lit et va-t'en ? (Jean 5,12.)17. Mais celui qui avait t guri ne savait pas qui J'tais ni quel tait Mon nom.Et il ne put pas davantage Me dsigner du doigt, car J'avais rapidement quitt celieu, cause de la foule qui y tait rassemble. (Jean 5,13.)

    (*)Les noms de personnes entre parenthses sont gnralement des ajouts de l'diteur allemand.

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    Chapitre 2

    Le Seigneur tmoigne de Lui-mme et de Sa mission de Messie

    (Jean 5, 14-27)

    1. Environ une heure plus tard, Je Me rendis au Temple avec Mes disciples.Avant cela, nous avions rencontr la famille de Lazare de Bthanie, que Jeconnaissais depuis Ma douzime anne et qui Je rendais visite chaque annelorsque nous montions Jrusalem, et nous nous tions entretenus de bien deschoses concernant Mon enseignement. Cette famille nous accompagna auTemple avec notre aubergiste, et, comme nous arrivions au Temple, J'y trouvaicelui que J'avais guri. Ds qu'il M'aperut, il courut Moi et recommena Melouer et Me remercier.

    2. Je lui dis : Te voil guri ; ne pche plus, de peur qu'il ne t'arrive pireencore. (Jean 5,14.)

    3. Il Me le promit et, cette occasion, apprit Mon nom, ce qui n'tait guredifficile, car beaucoup Me connaissaient dj. Puis l'homme nous quitta et s'enfut annoncer aux svres Juifs du Temple que c'tait Moi, Jsus, qui l'avais guri.(Jean 5,15.)

    4. Aussitt, courroucs, ces Juifs du Temple qui Me perscutaient accoururentpour s'emparer de Moi et Me tuer, parce que J'avais fait une telle chose et unjour de grand sabbat, qui plus est ! (Jean 5,16.)

    5. L'aubergiste, apercevant le mouvement menaant de ces Juifs qu'il hassaitentre tous, Me conseilla de M'enfuir au plus vite, sans quoi il pouvait M'arrivermalheur.

    6. Mais Je le rassurai en disant : Ne crains rien ; car tant que Je ne le voudraipas Moi-mme, ils ne pourront rien Me faire ! Mais s'ils Me questionnent, Je leurdirai trs franchement qui Je suis, et c'est alors que tu les verras vraiment furieux,ce dont nul ne devra pourtant s'effrayer !

    7. Tandis que Je disais ces mots en apart l'aubergiste, les furieux s'taientapprochs de Moi et Me dirent rudement : Pourquoi as-tu fait cela un jour degrand sabbat, le violant ainsi devant tout le peuple ? N'aurais-tu pu le fairedemain ? L'infirme et t guri bien assez tt, et le grand sabbat n'et pas tprofan !

    8. Alors, Je les regardai svrement et leur dis simplement : Mon Pre (au ciel)est l'uvre jusqu'ici, et J'uvre Moi aussi. (Jean 5,17.)

    9. Les Juifs du Temple, de plus en plus furieux, voulurent Me saisir et Me tuer l'instant ; car ils criaient au peuple : Non content de violer le sabbat, Ilblasphme encore envers Dieu en L'appelant son Pre et en se faisant gal Lui !Saisissez-le et tranglez-le sur-le-champ ! (Jean 5,18.)

    10. Ce fut alors un vritable tumulte dans le Temple, et quelques-uns firent mine

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    de Me saisir. Mais Je Me fchai et ordonnai le silence.

    11. Aussitt, tout se tut, et Je dis aux Juifs courroucs : En vrit, en vrit, Jevous le dis, Moi, le Fils, Je ne puis rien faire de Moi-mme, mais seulement ceque Je vois faire au Pre ! Ce que fait Mon Pre, Je le fais pareillement. (Jean5,19.) Car le Pre aime le Fils et Lui montre tout ce qu'il fait Lui-mme, et Il Lui

    montrera des uvres plus grandes encore, et vous en serez stupfaits ! (Jean5,20.) Comme le Pre en effet ressuscite les morts et leur redonne vie, ainsi leFils donne vie qui Il veut. (Jean 5,21.) Je vous le dis, vous qui tes aveugles :le Pre au ciel ne juge personne prsent ; car Il M'a donn le jugement toutentier, Moi, Son Fils (Jean 5,22), afin que tous les hommes Juifs et paens honorent le Fils comme ils honorent le Pre. Qui n'honore pas le Fils n'honorepas le Pre qui L'a envoy. (Jean 5,23.)

    12. Comme Je parlais, il s'tait fait un profond silence, et les Juifs en colre setaisaient, car Je le voulais ainsi.

    13. Aussi prononai-Je encore ces paroles : En vrit, en vrit, celui qui

    coute Ma parole et croit vraiment Celui qui M'a envoy vers vous sur cetteterre, celui-l a la vie ternelle et son me ne vient pas en jugement, mais, grce cette vraie foi vivante, il est pass de la mort la vraie vie ternelle. (Jean 5,24.)

    14. Et Je vous dis encore ceci : En vrit, en vrit, l'heure vient et elle estdj l o les morts de corps et d'me entendront la voix du Fils de Dieu, etceux qui l'auront entendue avec foi vivront alors ternellement ! (Jean 5,25.)Comme le Pre en effet a la vie en Lui-mme, de mme, Il a de toute ternitdonn au Fils d'avoir aussi la vie en Lui-mme. (Jean 5,26.) Et Il Lui a aussidonn pouvoir d'exercer le jugement sur tous les hommes, parce que le Filsternel de Dieu est aussi Fils d'homme, pour ce temps seulement. (Jean 5,27.)

    Chapitre 3

    Le Seigneur parle du tmoignage de Ses uvres(Jean 5, 28-39)

    1. ces mots, beaucoup ouvrirent de grands yeux et commenaient s'tonner.Quelques-uns pensaient que c'tait l une supercherie sans prcdent.

    2. D'autres encore disaient : Non, en vrit, il doit y avoir quelque chose ; carjamais encore un homme n'avait parl ainsi de lui-mme !

    3. Mais Je leur dis : Car elle vient, l'heure o tous ceux qui sont dans lestombeaux (il s'agit ici des paens, ce que les Juifs ne comprenaient pas)entendront Ma voix et sortiront : ceux qui auront fait le bien, pour la vraiersurrection de la vie, mais ceux qui auront fait le mal, pour la rsurrection dujugement, qui est la vritable mort de l'me. (Jean 5,29.)

    4. Alors, quelques-uns recommencrent murmurer, et d'autres encore dirent :Cet homme a trop prsum, et prsent, il draisonne pour de bon ! Il parle delui tout comme si Dieu et lui-mme n'taient qu'une seule personne ! Qui ajamais entendu pareille chose ?!

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    5. Mais Je leur dis : Vous vous trompez fort en Me jugeant ainsi ; car, en tantqu'homme, Je ne puis rien faire de Moi-mme. Mais en Moi, J'entends sans cessela voix du Pre, et J'agis, parle et juge selon ce que J'entends ; et c'est ainsi queMon jugement est juste, parce que Je n'accomplis pas Ma volont d'homme, maisseulement celle de Mon Pre qui M'a envoy en ce monde. (Jean 5,30.) Si Je

    tmoignais de Moi-mme en tant qu'homme, Mon tmoignage ne serait pasvalable (Jean 5,31) ; mais c'est un Autre, que vous ne connaissez pas et n'avezencore jamais reconnu, qui, travers Mes actes que vous connaissez bien,tmoigne de Moi, et c'est pourquoi Je sais fort bien que le tmoignage qu'il Merend et M'a toujours rendu est pleinement valable. (Jean 5,32)

    6. Vous avez envoy chercher Jean [Baptiste] et avez vu qu'il rendait tmoignage la vrit. (Jean 5,33.) Mais vous voyez que Je ne reois pas les tmoignagesdes hommes ; car Je tmoigne de Moi-mme par le Pre, et si Je le fais, c'estpour votre propre salut. (Jean 5,34.) En quoi cela peut-il vous dplaire ?

    7. Quelques-uns rpondirent : Si, selon tes paroles, Jean rendait tmoignage

    la vrit, son tmoignage tait dj bien suffisant ; qu'avons-nous encore besoinde ton singulier tmoignage ?! Car selon le tmoignage de Jean, nous pouvionsdj tre sauvs.

    8. Je dis : Jean tait certes la lampe qui brle et qui claire ; mais vous n'tesalls le trouver que parce que vous vouliez en quelque sorte vous rjouir un peu sa lumire. (Jean 5,35.) Mais J'ai plus grand que le tmoignage de Jean ; car lesuvres que Mon Pre M'a donn accomplir afin que, Moi seul, Je les mne bonne fin, ces uvres, donc, que Je fais Moi seul aux yeux du monde,tmoignent en toute vrit que le Pre M'a envoy vers vous comme Son Fils.(Jean 5,36.)

    9. Et ce Pre qui M'a envoy vers vous tmoignait dj de Moi depuis bienlongtemps par la bouche des prophtes, bien qu'aucun d'entre vous n'ait jamaisentendu Sa voix ni vu Son visage. (Jean 5,37.) Vous avez certes reu Sa parolepar les crits des prophtes ; mais elle ne demeure pas en vous, puisque vous necroyez pas maintenant Celui qu'il vous a envoy. (Jean 5,38.)

    10. Cherchez donc dans cette criture o vous croyez trouver votre salut ternel !Mais elle-mme vous donne de Moi des tmoignages par centaines et parmilliers! (Jean 5,39.)

    11. Qu'avez-vous contre Moi ? Est-il donc mal que Je vienne vous sans Medonner de grands airs, afin de ne pas vous intimider ni vous effrayer ?! Lorsque

    lie, cach dans la grotte, reut en esprit la prophtie de Ma venue galementspirituelle, vit-il donc Yahv passer dans la tempte ou dans le feu ? Non, il Levit passer dans un souffle lger ! Et c'est ce qui se passe prsent sous vos yeux !Pourquoi donc refusez-vous d'y croire ? Les uvres que J'ai dj faites devantdes milliers de tmoins ne Me rendent-elles pas le tmoignage le plus valable quisoit ? Qui donc a jamais accompli de tels actes en ce monde ?

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    Chapitre 4

    De l'obstination des Juifs du Temple

    (Jean 5, 40-47)

    1. Quelques Juifs dirent : Tes actes sont certes des plus extraordinaires, maistoi-mme, tu ne jouis pas de la moindre considration ; en outre, les Essniens enfont tout autant, mme s'ils sont nos ennemis bien qu'ils prtendent devant lesJuifs que le Messie sortira de leurs rangs.

    2. Je dis: Oh, Je vous connais bien ! Ce n'est pas d'aujourd'hui que vous savezcomment les Essniens font leurs miracles, contre lesquels vous vous tesd'ailleurs enflamms juste titre, dvoilant plusieurs fois avec succs devant lepeuple les supercheries essniennes ; car vous vous y entendez aussi bien qu'eux

    dans ces sortes de tours, et quant la considration dont jouit Ma personne chezvous, elle n'est pas la dernire. La question n'est donc pas du tout que vousrefusiez de reconnatre et d'accepter ce que Je suis, mais bien que vous refusieztout simplement de venir Moi pour recevoir de Moi et par Moi la vie ternelle.(Jean 5,40.)

    3. Je ne reois certes pas pour grandir un quelconque prestige extrieur lagloire qui vient des hommes (Jean 5,41), car ils ne pourraient M'en confrer deplus grande que celle qui demeure dj en Moi de toute ternit ; mais Je vousconnais, et vous tes tout autres ! cause de votre orgueil, de votre gosme etde votre amour du monde, il y a longtemps que vous n'avez plus en vous l'amour

    de Dieu et c'est pourquoi vous ne pouvez Me recevoir ! (Jean 5,42.)4. Quelques Juifs dirent derechef: Ce sont sans doute l de belles paroles, maisenfin, elles ne prouvent pas, loin s'en faut, que tu sois vraiment le Messie promis! Il se peut, et nous sommes en droit de l'admettre si nous le voulons, que tuprophtises en Son nom, bien qu'il soit crit qu'aucun prophte ne surgira enGalile ; mais il ne saurait tre question que tu sois le Messie ! N'avons-nous pasraison ?

    5. Je dis : Pas du tout, et Je vais vous dire en toute vrit ce qu'il en est !coutez-Moi : Je ne suis pas venu vous en prophte au nom d'un Messie venir, mais comme tant Moi-mme le Messie promis, et au nom de Mon Pre

    avec qui Je ne fais qu'un, et les uvres que J'accomplis en sont le tmoignagetrs vridique ; et pourtant, vous ne M'accueillez pas ! Mais qu'un autre vienneen grande pompe, en son propre nom et dans son propre intrt, et vousl'accueillerez sans plus rflchir ! (Jean 5,43.) Comment pourriez-vous croire enMoi, vous qui tenez votre gloire les uns des autres et vous faites glorifier par lemonde, mais qui ne cherchez pas et n'avez jamais cherch cette modeste gloirequi vient de Dieu ! (Jean 5,44.)

    6. Les Juifs rpondirent : Soit ; tu dis ouvertement que le Dieu tout-puissant estton pre ! Eh bien, si nous avons tort de ne pas te croire, accuse-nous auprs de

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    ton pre, et l'on verra bien ce qui nous arrivera !

    7. Je dis : Ne pensez pas que Je vous accuserai auprs de Mon Pre ! Il en estun autre qui vous accusera, et c'est Mose, dont vous esprez qu'il reviendra aveclie. (Jean 5,45.) Et il est venu, mais vous ne l'avez pas reconnu, pas plus quevous ne Me reconnaissez prsent. (N.B. : l'esprit de Mose tait en Zacharie, et

    celui d'lie en Jean.)8. Si, dans votre amour du monde, vous aviez cru Mose, vous Me croiriez aussi,car c'est de Moi qu'il parlait. (Jean 5,46.) Mais puisque vous n'avez jamais cru ses crits, comment croiriez-vous Mes paroles maintenant ?! (Jean 5,47.)

    9. Les Juifs : Comment peux-tu dire que, nous qui sigeons sur son trne, nousne croyons pas Mose ?

    10. Je dis : Ce qu'un homme croit, il doit d'abord le savoir; mais, Je vous le dis,vous n'tes devenus prtres que pour l'argent, et, depuis votre enfance, vousn'avez jamais pris la peine de lire entirement les crits de Mose. Pourquoi

    l'eussiez-vous fait, puisque vous avez toujours bien vcu sans cela ! Savez-vousqui, de tout temps, a t votre Mose et vos prophtes ? Je vous le dis : c'est votreventre !

    11. ces mots, les prtres juifs parurent quelque peu dcontenancs, et l'un d'euxdit : Mais ne nous lit-on pas l'criture chaque semaine heure fixe ?! Nousn'en possdons que cinq exemplaires, ainsi que l'original, relique sacrequ'hormis le grand prtre, nul ne peut toucher, sous peine de mort. Commentpeux-tu dire que nous ne savons pas ce qu'ont crit Mose et les prophtes?!Certes, nous ne pourrions pas les lire nous-mmes, mais nous entendonsl'criture chaque fois qu'on nous la lit !

    12. Je dis : Vous l'entendez sans doute, quand vous ne vous endormez paspendant la lecture cause de vos ventres pleins ; mais vous ne l'avez encorejamais entendue avec votre cur, que vos dsirs dispersent aux quatre vents.Quant aux commandements, vous ne les observez que pour la forme et devant lemonde, parce que vous portez l'habit de prtre ; mais en vous-mmes, vous n'yattachez pas la moindre importance ! Je vous dis cela parce que Je vous connaismieux que quiconque en ce monde.

    13. Dans la foule, beaucoup de ceux qui avaient entendu ces paroles se mirent invectiver ces prtres juifs et murmurer sur leur compte, et ils se retirrent enhte dans leurs appartements. Moi-mme, Je quittai le Temple et, selonl'invitation de Lazare, Je Me rendis avec Mes disciples et l'aubergiste Bthanie,

    un village distant de Jrusalem d'environ quinze stades (soit, selon les units demesure actuelles, prs de sept quarts d'heure en marchant lentement). L, il vasans dire que nous fmes particulirement bien accueillis.

    Chapitre 5

    Les Pharisiens de Bthanie

    1. Cette fois, cependant, Je ne pus sjourner longtemps en ce lieu, car il y venait

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    toujours beaucoup de Juifs distingus de Jrusalem, et, parmi eux, de ceux qui necroyaient pas en Moi. Je ne demeurai donc que trois jours chez Mes aimableshtes, mais n'enseignai rien et ne fis rien, cause des Juifs incrdules.

    2. Plusieurs vinrent certes Me trouver et voulaient Me poser mainte question,mais Je Me contentai de leur dire : Ce n'est ni le lieu, ni l'heure ! Quant ce

    que vous avez besoin de savoir, J'ai dj dit tout cela au Temple, et il ne vous enfaut pas davantage pour le moment !

    3. Puis Je leur tournai le dos et sortis avec Lazare et l'aubergiste, et nous nousentretnmes des frasques des templiers et de leurs agissements envers le peuple,et l'aubergiste, dont la foi tait devenue fort grande, n'avait pas assez de motspour Me louer d'avoir dit en face sans aucun mnagement la pure vrit ceshypocrites du Temple. Lazare, qui savait depuis longtemps qui tait derrire Moi,s'en rjouissait fort lui aussi.

    4. Comme nous nous promenions ainsi, parlant de choses et d'autres, Jean, Mondisciple bien-aim, vint nous et Me dit : Seigneur, que faut-il faire ? Les Juifs

    que Tu as si vertement congdis tout l'heure avant de leur tourner le dos ensont si furieux qu'ils mditent une vengeance ! Ils m'ont dit : "Attends, nousaurons tt fait de chasser ton arrogant Messie !" Nous avons essay de les fairetaire, mais ce fut encore pire, car ils ont menac de nous envoyer sur-le-champ Jrusalem sous bonne garde !

    5. Je dis : Va leur dire que Mon heure, que Je vous ai dj annonce maintesfois en Galile, n'est pas encore venue ; qu'ils appellent donc la garde, car ce serapour eux l'occasion de faire connaissance avec la puissance et la gloire du Fils deDieu ! Va leur annoncer cela !

    6. Plein de joie, Jean courut vers les Juifs arrogants et orgueilleux et leur rpta

    mot mot Mes paroles. Ils entrrent dans une violente fureur et s'crirent:Nous allons voir jusqu'o va la puissance de ce Nazaren !

    7. Sur quoi vingt d'entre eux se prcipitrent vers la porte pour aller chercher lagarde de Jrusalem.

    8. Mais Je ne voulais pas qu'il advnt pareille chose la maison amie de Lazare;aussi laissai-Je les furieux s'loigner de cent pas, et pas un de plus, avant de figersur place leurs jambes et leurs pieds. Et ils eurent beau se dmener, ils ne purentbouger de l, car, bien sr, cela tait strictement impossible sans Monconsentement. Alors, ils se mirent crier, hurler, appeler l'aide. Voyantcela, les gens de bien qui s'taient dj mis de Mon ct au Temple vinrent eux

    et leur demandrent pourquoi donc ils restaient l, poussant des cris silamentables et appelant l'aide.

    9. Alors, grinant des dents, les envots s'crirent : Voyez, nous sommesclous au sol, et nos membres sont tout coup devenus aussi durs que l'airain !Quel esprit malin nous a fait cela ? Oh, sauvez-nous de cette pitoyable dtresse!

    10. Mais les bons leur dirent : Aujourd'hui mme, vous avez appel profanateurdu sabbat et blasphmateur celui qui avait guri un homme un jour de sabbat, etqui ne mritait pas cela ! Mais vous, n'eussiez-vous pas profan mille fois plus le

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    sabbat en allant, vous-mmes qui plus est, et pour satisfaire votre mauvaisorgueil, chercher la garde pour qu'elle s'empare de ces innocents et perde derputation l'honorable maison de Lazare ?! Nous qui sommes habitants deJrusalem et non prtres, nous vous le disons, mauvais prtres : c'est pour celaque ce chtiment visiblement divin vous a frapps ! Oui, nous croyons

    fermement prsent que ce noble Galilen est bien ce qu'il nous a dit tre entoute vrit, aujourd'hui au Temple ! Lui seul, le Fils de Celui qui vous a icipunis, peut vous secourir, et nul autre que lui au monde ! Suppliez-le, etconvertissez-vous enfin au bien et la vrit, sans quoi, telle la femme de Lot,vous pourriez bien rester ici jusqu'au Jugement dernier !

    11. Ce discours produisit son effet, et les envots crirent : Eh bien, amenez-le-nous, et nous ferons ce qu'il nous demandera !

    12. Alors, les gens retournrent chez Lazare, o ils Me trouvrent encore, et ilsMe contrent rapidement toute l'affaire.

    13. Mais Je leur dis : Ils ont voulu aller chercher la garde de Jrusalem cause

    de Moi, aussi doivent-ils eux-mmes monter la garde un moment, et cela leurfera passer l'envie, l'avenir, de donner ainsi libre cours leur orgueilintransigeant ! Quant nous, nous allons prendre le temps de nous restaureravant le coucher du soleil, et ce n'est qu'ensuite que nous verrons ce qu'il peutadvenir de ces prisonniers de Dieu. Car s'il a faim, l'homme doit se nourrir mmependant le sabbat, sans attendre le coucher du soleil; le soleil a-t-il donc quoi quece soit voir avec le sabbat, et que lui importe le stupide sabbat des Juifs?!Brille-t-il mieux et est-il plus glorieux pendant le sabbat que n'importe quel autrejour, et chaque jour n'est-il pas, tout comme le sabbat, un jour du Seigneur?!Aussi, mettons-nous table et prenons nos aises !

    14. Lazare et ses deux surs en furent transports de joie. On apporta sans tardertout ce qu'il fallait, et nous commenmes manger et boire tout en devisantgaiement.

    15. Ce n'est qu'au bout de deux heures, comme nous tions tous repus, que Je dis Lazare : Frre, allons voir maintenant ce qu'il faut faire de ces envots. Envrit, s'ils se montrent tant soit peu rcalcitrants, Je les laisserai l jusqu'demain matin, afin qu'ils apprennent que le Fils de Dieu n'a pas besoin dutmoignage ni de la glorification des hommes ! prsent, allons les retrouver.

    16. Et, nous levant de table, nous allmes eux.

    Chapitre 6Confession des Pharisiens

    1. Ds qu'ils M'aperurent, ils (les envots) se mirent crier : Seigneur,sauve-nous de cet envotement pnible, et nous croirons pleinement en ton nom,et que tu es envoy par Dieu ! Nous avons pch contre Dieu en voulant porter lamain sur celui qu'il a sanctifi. Nous confessons publiquement que nous avonspch dans notre grand aveuglement ; aussi, dlivre-nous de ce mal, Seigneur!

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    2. Je leur dis : Vos paroles sont bonnes sans doute, mais il en est autrementdans vos curs !

    3. Les envots demandrent : Qu'y a-t-il donc dans nos curs ?

    4. Je dis : Si vous confessez la vrit, vous serez secourus, et cela ds votre

    confession franche et vridique; mais si vous refusez, vous attendrez jusqu'demain !

    5. L'un d'eux dit : Mais comment saurions-nous ce que chacun de nous penseen lui-mme ?

    6. Je dis : En cela, il n'y a aucune diffrence entre vous ! Aussi, parlez, si vousle voulez.

    7. Alors, l'un d'eux prit la parole en ces termes : Seigneur, tu sais bien qu'en cemonde, la sagesse commande souvent de parler autrement qu'on ne pense ! Caron peut toujours dire ceci ou cela, mais les penses demeurent caches et, commeon dit, elles ne mangent pas de pain; mais, bien sr, si tu peux lire dans nos

    penses, il ne nous reste plus qu' dire exactement ce que nous pensons. Tu nouspardonneras sans doute de t'avoir simplement pris, en pense, pour un magiciensortant de l'ordinaire, et d'avoir profr contre toi les pires imprcations, quandnous avons conclu que c'tait toi qui nous avais fait cela ; car il nous estvritablement arriv, un jour, Damas, de voir un magicien indien clouer au solnon seulement les hommes, mais les btes aussi. Ayant dj connu toutes cesaventures dans notre vie, il nous est vritablement difficile de distinguer un vraimiracle d'un faux, aussi dois-tu nous accorder que, pour toutes ces raisons, ilnous tait difficile, au Temple, de te reconnatre aussitt comme tel que tu t'esprsent nous.

    8. De plus, l'criture dit aussi que l'on doit croire en un Dieu unique, et ne pasavoir d'autres dieux que Lui. Mais toi, tu t'es prsent nous comme un vraiDieu gal l'ancien, puisque tu as dit ouvertement que tu tais Son Fils et que tuavais la mme puissance que Lui, et mme le jugement en plus. Tout cela estbien beau, mais qui peut te croire l'instant sur parole toi qui n'esapparemment qu'un homme, venu en outre de Galile, o l'on sait bien qu'il y aplus de paens que de Juifs quand tu affirmes tre vritablement tel que tu t'esprsent?! Nous-mmes, nous n'avons pu le croire, malgr le signe remarquableque tu as accompli, mais cela un jour de sabbat solennel, ce qui devait nous faired'autant plus souponner ta prtendue divinit. prsent, bien sr, nouscommenons mieux comprendre, et nous comprendrons mieux encore lorsque,

    comme nous l'esprons, tu nous dlivreras de ce grand flau. C'est pourquoi noust'en supplions !

    9. Et Je dis : Soyez donc dlivrs !

    10. l'instant, ils furent dlivrs et purent de nouveau marcher, et ils Merendirent grce.

    11. Mais Je leur dis : prsent, vous tes libres ; mais Je vous le dis comme tous les autres : ne dites pas un mot quiconque de ce qui s'est pass ici ! CarJ'accomplis certains signes au vu et au su de tous, mais J'en fais d'autres qui ne

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    sont que pour un petit nombre, et, pour le moment, ceux-l ne doivent pas tredivulgus tous, pour des raisons essentielles que Moi seul connais. En outre,vous ne devrez pas rentrer Jrusalem ce soir, car J'ai encore bien des choses traiter avec vous.

    12. Car Celui qui, jadis, a donn la Loi Mose au milieu des clairs et du

    tonnerre, et dont l'esprit, bien avant Adam, flottait au-dessus des eaux, c'est Luiqui est devant vous dans Ma modeste personne. Que vous le croyiez ou non, lasuite le montrera ! Rentrons prsent, et vous, les vingt qui tes encore jeun,vous prendrez d'abord un repas qui vous donnera des forces !

    13. Sur quoi chacun se tut, n'osant plus changer une parole avec son voisin.

    14. Cependant, comme nous arrivions chez Lazare, Pierre Me dit : Seigneur,Tu ne nous avais encore jamais dit cela, nous, tes fidles disciples !

    15. Je lui rpondis : Bien des fois au contraire, de toute vidence ; mais,jusqu'ici, votre entendement n'y suffisait pas, et il en sera sans doute ainsi

    quelque temps encore ! Mais prsent, occupez-vous d'autre chose, car J'aiencore beaucoup faire avec ces Juifs !

    16. Les disciples se contentrent de cela et sortirent.

    17. Cependant, le repas attendait dj les vingt sur la table ; mais, comme lesoleil n'tait pas encore couch, ils n'osaient y toucher et jetaient de frquentsregards vers le soleil pour voir s'il se couchait enfin,

    18. Et Je leur dis : Dites-Moi qui est le plus grand : le soleil, le sabbat, ou Moiqui, en esprit, suis leur matre tous deux et l'tais de toute ternit ?

    19. quoi ils rpondirent : Ah, si tu es vraiment tel que tu nous le dis, tu esassurment infiniment plus que le soleil et que le sabbat !

    20. Je dis : Asseyez-vous, et mangez et buvez votre aise. Car il tait crit :"Nul ne peut voir Dieu et vivre, car Dieu est un feu qui dvore tout." Mais prsent, vous pouvez regarder Dieu, manger et boire, et de plus gagner encore lavie ternelle !

    21. Ce serait fort bien, rpondirent-ils, s'il n'y avait la loi de Mose !

    22. Je leur dis : L o Je suis, Mose est aussi et tous les autres prophtes;aussi, faites ce que veut le Seigneur !

    23. Alors, ils se mirent enfin table et, bien que le soleil ne ft pas encorecouch, mangrent et burent. Et quand ils eurent mang et bu, Je les emmenai

    tous sur une petite colline derrire la maison de Lazare, o nous traitmes de biendes choses, dont la suite montrera une partie.

    Chapitre 7

    Le Seigneur et les Siens sur une colline prs de Bthanie

    1. Quand nous fmes tous assembls sur cette colline qui, comme on l'a dit, setrouvait derrire la maison de Lazare, et au sommet de laquelle il y avait un joli

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    replat et un grand nombre de banquettes, nous nous assmes la clart de lapleine lune ; et, comme il y avait l au total prs de cinquante-cinq personnes,bien que chacun et trouv place sans peine, quelques Juifs se mirent pourtant discuter, disant que les siges n'avaient pas t attribus dans le plein respect del'ordre hirarchique.

    2. Mais Lazare leur fit cette observation : Mes amis, aprs ce que nous avonsvu, entendu et appris, Un seul d'entre nous devrait avoir la prsance, et c'est Luiqui a choisi la plus mauvaise place ! Comment pouvons-nous nous soucier ainsides prsances, nous, simples mortels qui ne sommes rien devant Lui ?!

    3. Cette apostrophe de Lazare, le matre de maison respect de tous, produisit soneffet et mit un terme aux fcheux et vains bavardages.

    4. L'ordre et le calme ayant t ainsi ramens, Je dis : Avant toute chose, Jevous commande, vous tous qui tes ici, de garder strictement pour vous par lasuite ce que vous allez voir et entendre, afin que nul ne soit amen croire enMoi et en Ma mission par une violence faite sa volont et sa conscience, mais

    uniquement par la nouvelle doctrine et par les signes que Ma sagesse a lus dansce but.

    5. Toute contrainte morale est dj en soi un jugement ; car ce qu'un hommen'admet pas et ne fait pas de son plein gr, pour l'avoir dcouvert par lui-mme ets'en tre intimement persuad, ne contribue qu'au jugement et non pas la vie. Siun homme doit vritablement entrer dans la vie ternelle, il ne peut en aucun casy tre contraint par autre chose que par sa ferme volont parfaitement libre.

    6. Aucune loi, rcompense ou punition ne doivent en dcider, mais seulement safoi librement consentie et sa conviction intime de ce qu'il a reconnu, et ensuitel'obissance de l'homme extrieur la libre volont qui doit rsulter du pur

    amour de Dieu, de la vrit et du bien.7. Je vous le dis comme la plus claire des vrits : il M'et t tout aussi facile, etmme plus facile, de descendre sur terre sous une forme humaine absolumentgigantesque, escort par d'innombrables lgions d'anges, et, au milieu du feu, dela foudre et des temptes, de vous annoncer la nouvelle parole de grce d'unevoix de tonnerre briser les montagnes. Alors, il n'y en aurait assurment pas euun seul parmi vous pour lever le plus petit doute. Car la terreur et l'angoissel'eussent l'instant si bien billonn qu'il et cess d'tre capable de la moindrepense. Mais cela et-il contribu en quoi que ce soit la vraie librationintrieure d'un seul homme ? Oh, que non ! C'et t un jugement pour toutes les

    mes humaines, et un emprisonnement qui les et rendues toutes plus dures queles pierres !

    8. Voil pourquoi Je suis venu en ce monde dans cette humilit, et c'est aussipourquoi Je Me suis annonc par la bouche des prophtes, afin de ne pasemprisonner le cur des hommes, mais qu'ils Me reconnaissent et M'aiment parla seule puissance bnie de la vrit de Ma parole et de Mon enseignement, etqu'ils rglent ensuite leur vie en toute libert !

    9. Mes signes ne doivent servir qu' confirmer que Je suis vritablement Celuique Je prtends tre devant les hommes. C'est pourquoi, Je vous le rpte, vous

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    ne devez rien dire quiconque de ce que vous entendrez et verrez cette nuit, depeur que le cur d'un seul homme n'en soit emprisonn ! Vous-mmes, ne vouslaissez pas captiver dans vos curs, mais soyez seulement guids par la vrit deMa parole.

    10. Car mme si, vous exprimant librement, vous contestiez tous Mes signes,

    mais vous conformiez librement la vrit de Mes paroles, vous auriez malgrtout en vous la vie ternelle et sa libert parfaite ; mais si vous vous laissezdterminer par les signes seuls et ne prtez pas attention la vrit de Mesparoles, vous serez captifs et soumis au jugement, et vous ne serez que desmachines d'hommes sans vraie vie intrieure, donc aussi morts que des pierres.

    11. Si Je vous ai dit tout cela par avance, Moi, l'unique Seigneur et Matre detoute vie et de toute existence, c'est afin que vous puissiez savoir en vous-mmescomment vous conduire. Faites ainsi, et vous vivrez !

    12. Tous furent fort mus de ce discours, et beaucoup attendaient avec angoissece qui allait suivre.

    13. Et Je leur dis : Mes chers enfants, si vous tes dj inquiets et vous laissezsubmerger par mille craintes, Je ne pourrai pas faire grand-chose devant vous !

    14. Lazare dit : Seigneur, je n'ai pas peur, et Tes disciples non plus ! Mais siquelqu'un doit trembler, eh bien, qu'il tremble cela ne lui fera certes aucunmal!

    15. Je dis : Soit, ainsi donc, regardez et coutez !

    Chapitre 8

    Mose et lie apparaissent sur l'ordre du Seigneur.Mose accuse les Juifs du Temple

    1. L-dessus, Je M'adressai aux Juifs en ces termes : Vous n'avez pas voulucroire que Mose et lie M'avaient dj prcd il y a peu ; il faut donc qu'ilsviennent ici aux yeux de tous et vous disent eux-mmes qui vous tes vraiment!

    2. l'instant, les deux prophtes furent parmi nous et s'inclinrent profondmentdevant Moi.

    3. Et lie dit haute voix : Devant Toi et Ton nom doivent plier tous lesgenoux et tous les curs, au ciel, sur terre et sous la terre !

    4. Puis Mose dit aux Juifs : Profanateurs du Temple de Salomon, enfants duSerpent, quel dmon vous a conus, pour que vous osiez dire qu'Abraham estvotre pre, et que vous sigez sur mon trne et celui d'Aaron?! Mais puisque,sans avoir t appels, vous vous y tes installs vous-mmes afin d'annonceraux peuples la Loi que Dieu m'avait dicte, comment se fait-il que vous nereconnaissiez pas prsent le Trs-Haut, Celui-l mme qui, sur le Sina, m'adict la Loi sur deux tablettes d'airain ?!

    5. Vous dites que nous devions venir d'abord, mon frre lie et moi et nous

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    tions l tous deux ! Mais lequel d'entre vous nous a reconnus et a cru en nous?!Et ne nous avez-vous pas fait la mme chose qu' presque tous les prophtes etles saints de Dieu ?! Aussi, quoi bon vous courber jusqu' terre devant monnom, hypocrites que vous tes, si, au mme moment, vous me perscutez etfinissez par m'trangler entre l'autel et le Saint des Saints ? Rpondez donc

    prsent ! 6. Alors, l'un d'eux dit d'une voix tremblante : ... grand prophte... mais...celui qui... fut trangl... son nom tait Zacharie !

    7. Mose dit : mchant homme, tu es vieux prsent, mais tu te souviens desparoles que j'ai prononces quand, mon retour du Saint des Saints, j'ai parl auxprtres assembls ! "coutez-moi, frres, dans Sa grande misricorde, Dieu leSeigneur a ouvert mon me, et l'esprit de Mose est entr en moi, et mon me etl'esprit de Mose ne sont plus dsormais qu'un seul homme qui se tient prsentdevant vous, tel qu'il se tint jadis devant Pharaon, et devant Dieu sur le Sina ! Jefus le premier tablir ce trne et y siger sur l'ordre de Dieu et prsent, je

    suis aussi le dernier qui il est ainsi donn par Dieu d'y siger ; car l'avenir, leSeigneur seul, qui est dj en ce monde, ayant miraculeusement revtu la chairde l'homme, fera de ce trne ce que dcidera Sa volont jamais insondable !"Cette prophtie parfaitement vridique vous a rendus furieux, et vous m'avezarrach mon sige pour trangler mon corps. N'est-ce pas ce qui est arriv ?

    8. Un autre Juif tout aussi g dit, plus timidement encore : Oui... c'est bien l...la vrit ; mais... qui pouvait croire une chose pareille?!

    9. Mose dit : Et pourquoi plusieurs hommes pieux l'ont-ils crue, que, pourcette raison, vous avez chasss du Temple et envoys chez les paens ?Quelques-uns sont encore en vie et peuvent tmoigner contre vous !

    10. Un autre vieux Juif dit son tour : Oui, cela se peut mais pour cela, ilfaut qu'ils aient eu une vision ; mais nous, nous n'en avons jamais eu !

    11. Mose dit : Oh, tu mens et te mens toi-mme ! Car tout cela vous futclairement et distinctement montr sept fois de suite tous, jusqu'au dernier valetdu Temple, dans un rve lucide dont vous avez discut l'interprtation entre vouspendant des semaines, tandis que je me taisais. Comment peux-tu dire prsentque vous n'avez eu aucune vision ?

    12. Le mme Juif reprit : Ah... ce rve tait donc une vision ? Ah, par exemple! Qui pouvait s'en douter alors?!

    13. Mose dit : russ renards, vous saviez fort bien, par les nombreuxexemples de l'criture, ce que signifiaient les rves lucides ! Voyez le songe deJacob, celui de Joseph, celui de Pharaon, et bien d'autres encore : ne vous ont-ilspas murmur l'oreille ce que voulaient dire vos sept visions ? Mais votre amourdu monde, votre orgueil de prtres, votre got immodr pour la bonne chre,l'oisivet puante et toutes les sortes de fornication, tout cela vous a rendusaveugles et sourds, et c'est pourquoi, craignant si fort de perdre, selon maprophtie, tous ces agrments de votre vie terrestre, vous tes devenus et tesencore cette heure, en cet instant, de vritables rvolts contre Dieu. Que dites-vous, misrables vers de terre, de ce rcit parfaitement authentique ?!

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    14. Et voici qu'au Temple, le Trs-Haut dont je ne serai jamais digne, moi,Mose, de contempler la face glorieuse, vous a dit en personne :"Ce n'est pasMoi, mais Mose que vous attendez, qui vous accusera auprs du Pre !" Et cejour n'est pas encore achev que cette prophtie du Seigneur suprme s'accomplitdj, et que moi, Mose, au nom du Seigneur votre plus grand prophte, je vous

    accuse devant Sa sainte face de tout ce dont vous vous tes rendus coupables !Qu'avez-vous dire prsent pour vous justifier ?

    15. Pousss dans leurs derniers retranchements, les Juifs demeuraient pouvantset sans voix et ne pouvaient que balbutier en tremblant, sans qu'aucune paroleaudible francht leurs misrables lvres.

    16. Seul l'un d'eux, parmi les plus jeunes, dit d'une voix tremblante : Seigneurmon Dieu, est-ce dj le commencement du terrible Jugement dernier ?

    17. Mose dit : Il est en mon pouvoir chaque instant d'accuser ; mais la colreet la vengeance sont dans la main du Seigneur tout-puissant ! Pour vous, leDernier Jour vient seulement de se rapprocher un peu plus ; mais prsent, tout

    dpend du Seigneur seul. Comment comprenez-vous cela ? 18. grand prophte Mose, dit un vieux Juif que la peur faisait claquer desdents, dis-nous tout de mme si nous sommes vous l'enfer sans la moindrechance de salut, et s'il y a vraiment pour tout homme un Dernier Jour !

    19. Mose dit : Pour ce qui est de l'enfer, tant donn votre mode de vieprsent, vous n'avez pas besoin de demander si vous irez ! Car depuis bienlongtemps, avec votre faon de penser et d'agir, vous tiez dj en enfer et avezdj fait tout ce qui lui appartenait. Et puisque vous y tes dj, vous ne pouvezplus y aller.

    20. Quant au Dernier Jour, vous le connatrez dans l'autre monde quand vousaurez abandonn votre corps, de mme que vous connatrez un dernier jour en cemonde. Cependant, tant que vous serez encore de ce monde, il vous sera facile, sivous le voulez, de trouver une issue cet enfer ; car votre guide et votrerdempteur est ici avec vous : coutez-le et suivez-le ! J'ai parl devant Toi, Seigneur ; qu' lie prenne ma place prsent.

    Chapitre 9

    Rquisitoire d'lie

    1. Je dis : lie, toi qui fus Mon prcurseur et M'as ouvert la voie, qu'as-tu direcontre ces serviteurs du Temple ?

    2. lie dit : Mose a tout dit, Seigneur ! Avec lui, le Temple a cess d'tre lamaison de Dieu, et il n'est plus aujourd'hui qu'un repaire de voleurs et d'assassins.Sur les bords du Jourdain, j'ai clairement prouv tout cela en dtail et en ai renducompte trs exactement. Mais, quand ils ont vu qu'ils ne pouvaient rien merpondre et qu'ils taient irrmdiablement dvoils aux yeux du peuple etaccuss de toutes les injustices possibles envers Toi, Seigneur, et envers lepeuple, ils ont ri ouvertement, dclarant que j'tais un aimable fou que l'on

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    pouvait bien couter deux heures pour s'amuser ; pourtant, ils menaaientsecrtement le peuple pour le cas o il aurait tenu ma doctrine pour autre chosequ'un dlire risible.

    3. Mais leur colre montait en secret, car ils voyaient que, malgr tout, le peupleme considrait et m'honorait comme un prophte, faisait pnitence et demandait

    le baptme. Ces sacrilges du sanctuaire de Dieu comprirent bien vite que je leurcoupais l'herbe sous le pied et menaais ainsi de mettre fin leur honteusedomination. C'est alors qu'ils firent le sige d'Hrode et lui dmontrrent partoutes sortes de prtextes et de dtours que je mettais son pouvoir en grand pril.Hrode ne pouvait le comprendre, puisqu'il respectait scrupuleusement sesaccords avec les Romains et pouvait donc compter sur leur protection, avec ousans conditions, en toute circonstance. Mais rien n'y fit : ils pressrent Hrodejusqu' ce qu'il me ft emprisonner.

    4. Comme j'tais enferm, bien que mes disciples eussent le droit de me rendrevisite, ils cessrent d'importuner Hrode ; cependant, ils remarqurent que mes

    disciples continuaient de rpandre mon enseignement. Leur rancune et leurcolre s'accrurent d'heure en heure, et, sous le couvert de la mchante mre de labelle Hrodiade, ils voulurent convaincre cette dernire de ne demander pasmoins que ma tte si Hrode en venait lui accorder une grce sous la foi de saparole d'honneur de prince. En change, la mre devait recevoir en secret dixmille livres d'or sur le trsor du Temple. La belle Hrodiade trouvait cetteexigence trop dure, car elle savait qu'Hrode m'aimait secrtement ; mais unmauvais esprit entra dans la vieille et lui rvla que je rprouvais le commerceimpur d'Hrode et cherchais l'en dtourner. La jeune Hrodiade en conut sontour du ressentiment, si bien que, le jour de la fte et sur les instances ritres desa mre secrtement corrompue, elle rclama ma tte. Hrode en fut certes fort

    troubl, mais, ayant jur sous serment, il devait tenir sa promesse, et c'est ainsique je fus dcapit dans ma prison.

    5. Apprenant cela, les templiers jubilrent et se mirent aussitt en devoir deperscuter autant que possible ceux qui croyaient en moi. Voil, Seigneur, l'exception de dtails qui ne Te sont que trop connus, le principal trait de leurcomplte abjection, et je les en accuse prsent devant Toi ! Mais Toi seul es leMatre ternel ; juge-les selon Ta puissance, Ta sagesse et Ta justice infinies, etque seule soit faite Ta sainte volont !

    6. Et Je dis : Il en est bien ainsi, et l'on pourrait y ajouter bien d'autrescirconstances que J'ai Moi-mme mentionnes l'occasion, comme d'autres l'ont

    fait devant Moi qui en furent les tmoins oculaires et auriculaires ; mais c'estbien l le fin mot de leur malignit plus qu'infernale ! Mais Je vous le demande, vous Mes plus fidles prophtes et dsormais anges de Mon ciel : pouvez-vouspardonner ces profanateurs de Mon sanctuaire le grand tort qu'ils vous ontfait?

    7. Tous deux rpondirent : Oui, Seigneur ; car Toi seul nous rconcilies avectout ! Mais, dans Ta grande misricorde, claire-les, afin qu'ils comprennent quelgrand mal ils ont fait !

    8. Alors, un signe secret de Moi, tous deux disparurent, et nous fmes seuls

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    nouveau.

    Chapitre 10

    Les prtres s'accusent eux-mmes

    1. Pendant un certain temps, nul n'osa prononcer la moindre parole ; carl'apparition des deux prophtes les avait tous profondment impressionns,particulirement les Juifs.

    2. Seul l'aubergiste, qui se tenait prs de Moi, lui aussi fort saisi, Me dit d'unevoix faible : Seigneur, Seigneur, cela dmontre plus que tout le reste que Tu esselon la plus parfaite vrit ce que Tu as dit au Temple devant tous !

    3. prsent, il est clair comme le jour que la grande heure promise est venue,avec toute la grce, mais aussi tout le jugement des cieux. Oh, si seulement j'taisdigne de prendre la plus petite part de cette grce !

    4. Je dis : Tu peux en prendre non pas seulement la plus petite part, mais laplus grande ! Il ne tient qu' toi de suivre dans la joie Ma doctrine, qui te serabientt tout fait familire. Mais prsent, demandons aux Juifs ce qu'ils ontpens de cette vritable apparition.

    5. Alors, M'adressant aux vingt prtres juifs, Je leur demandai ce qu'ils avaient dire l-dessus.

    6. L'un d'eux se leva et prit la parole en ces termes : Que cette apparition n'aitt en aucun cas une illusion, nous en sommes tous parfaitement convaincus ; carune pure illusion comme celles que je vis un jour Damas ne parle pas et ne

    connat pas les dates d'vnements rcents ou anciens qui se sont passs dans leplus grand secret. Mais cette apparition ne pouvait tre une illusion, et elle n'apas manqu de nous impressionner fcheusement, parce que nous ne comprenonsque trop bien dsormais qu' cause de nos mauvaises actions, nous ne trouveronsjamais devant Dieu le pardon de pchs trop grands.

    7. En vrit, il est bien difficile d'tre homme en ce monde ! On est soumis toutes les tentations du monde et des diables, ces deux ennemis de la vie deshommes, dont l'un, le moins dommageable, est bien visible, mais dont le second,qui sduit les hommes et les entrane toute force vers le monde, est invisible tous, raison pour laquelle il est bien difficile de s'en dfendre.

    8. Que nous soyons devenus de grands pcheurs, nous le voyons clairement prsent ; mais nous ne pouvons comprendre comment nous en sommes peu peuarrivs l. Nous n'avons plus qu'une chose dire : Seigneur, s'il y a en Toi encorequelque misricorde envers nous, aie piti de nous et, du moins, ne nouscondamne pas trop durement !

    9. Si nous avions compris alors ce que nous comprenons aujourd'hui, Zacharie etplus tard Jean n'eussent pas t traits de la sorte. Mais nous tions tous desaveugles blouis par le monde et le diable, et c'est pourquoi nous n'avons pu agirque selon notre aveuglement vritablement diabolique et selon la volont

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    malfaisante de celui-ci(*).

    10. Et, de mme que Mose et lie nous ont justement accuss devant Toi, Seigneur, ainsi accusons-nous notre tour devant Toi le diable, ce pire ennemides hommes, si Tu veux bien l'amener lui aussi devant Ton tribunal !

    11. Je dis : Il y a dj longtemps que ce qui en vous est la part du diable a tmis sur son compte ; mais, Je vous le dis, il en est aujourd'hui au Templequelques-uns qui l'ont depuis longtemps surpass, et qui traitent les hommes detelle manire qu'en cela, aucun diable ne saurait les surpasser.

    12. Et Je vous dis encore ceci : les tentations du diable sont loin de signifierautant que vous le fait penser votre croyance absurde ! Le vrai diable, c'estl'homme lui-mme et ses dsirs terrestres ! Ceux-ci engendrent l'gosme quiest un diable , la passion de la bonne chre deuxime diable , le dsir degloire, l'orgueil, la tyrannie, la colre, la vengeance, l'envie, l'avarice, la morgue,la fornication, le mpris du prochain tous diables ns du mme terreau ! C'estpourquoi vous ne devez pas tant craindre le diable ni l'accuser que vous accuser

    vous-mmes en conscience, vous repentir, prendre la ferme rsolution de devenirtout autres, et le devenir ensuite !

    13. Aimez vraiment Dieu par-dessus tout et votre prochain comme vous-mmes,et vos nombreux grands pchs vous seront pardonns ! Car tant qu'un hommene renonce pas pleinement au pch, celui-ci ne peut davantage lui tre remis.Car le pch est proprement l'uvre de l'homme, parce qu'il nat de sa chair et dela volont de son me.

    14. Quant aux bonnes uvres qui suivent la volont et la parole de Dieu, mmesi l'homme choisit librement de les accomplir, elles sont et demeurent une grced'en haut, un bienfait de l'esprit de Dieu dans le cur de l'homme, et c'est

    prcisment par la grce de Dieu que l'homme en a sa part. prsent, voussavez ce qu'il en est. Vous tes libres, faites comme vous voudrez !

    Chapitre 11

    Bonnes rsolutions des prtres juifs nouvellement convertis

    1. Le Juif dit : Seigneur, ne nous abandonne plus jamais en ce monde, etnous serons sauvs ! Il y a certes encore au Temple prs de sept cents de nospareils ; mais ils sont encore bien plus endurcis que nous, aussi, qu'ils se soucient

    eux-mmes de leur sort ! Quant nous, nous irons ds demain chercher noseffets et distribuerons aux pauvres notre superflu. Puis nous revtirons un autrehabit et Te suivrons quand bien mme Tu voudrais nous chasser par la foudreet le tonnerre ! prsent que nous avons enfin pleinement reconnu Ta volont,mme de vieux Juifs comme nous sauront bien montrer que l'on peut encoreployer un vieil arbre. Nous avons compris qu'hors de Toi, Seigneur, il n'est pointde salut ni de vie ; aussi, rien ne nous dtournera plus jamais de Toi, Seigneur !

    2. Seigneur, tout au dbut, nous n'tions pas foncirement mauvais ; car lorsque

    (*)Le diable.

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    nous sommes entrs au Temple, nous n'y cherchions que la pure vrit ! Mais sinous demandions une explication, on nous rpondait : "Vous n'avez besoin quede croire ! Ce qu'on vous donne croire au Temple, croyez-le sans le moindredoute, quand bien mme cela vous paratrait absurde, draisonnable ou contraire la vrit ; qu'il vous suffise que le grand prtre, et lui seul, dtienne la cl des

    mystres divins ! Lui seul sacrifie pour vous et pour tout le peuple !" C'taient ldes paroles fort sduisantes, mais hlas, la triste aventure du grand prtreZacharie leur a port un coup fatal dans nos curs ; car nous en avons concluavec la plus grande certitude que Mose, tous les prophtes et toute l'criture nepouvaient avoir la moindre signification, sans quoi nos ans n'eussent jamais puagir avec une telle absence de scrupules !

    3. Comme nous nous tions ainsi convaincus qu'il ne pouvait y avoir un tratremot de vrai dans l'criture, c'est alors que nous avons nous aussi lch la bride toutes nos mauvaises passions et que nous sommes devenus pires, en vrit, quetoute une lgion des pires diables. Car ceux-ci reculent au nom du Trs-Haut,mais nous, nous ne reculions pas et n'en devenions au contraire que plus furieux

    et plus malfaisants. Seigneur et Matre trs sage, trs bon et trs juste, puisque,en toute rigueur et pour l'essentiel, ce sont nos suprieurs qui, par leur mauvaisexemple, nous ont mis dans l'tat o nous nous voyons aujourd'hui, nousesprons de Toi le pardon de nos pchs, d'autant plus que nous sommesdsormais fermement rsolus abhorrer tous les pchs et vivre uniquementselon Ta doctrine ft-ce au prix de notre vie terrestre !

    4. Je dis : Fort bien ; ainsi, que tous vos pchs vous soient remis maisseulement pour autant qu'aucun d'entre vous n'en commette plus jamais! Et sivous dsirez vritablement tre Mes disciples et Me suivre, conduisez-vousprudemment au Temple, afin que les russ renards ne s'aperoivent pas de ce que

    vous avez en tte. Car l'heure n'est pas encore venue o, cause des pchs dumonde, Je Me laisserai perscuter par ces mchants ; car il faut que cela aussiarrive pour que leur mesure soit comble. Mais prsent, soyez attentifs cequi va suivre, et que chacun le prenne cur.

    Chapitre 12

    L'orage nocturne

    1. C'est alors qu'un grand vent se leva, et de l'est montrent de pesants nuages qui

    paraissaient comme embrass. Ils en furent tous d'autant plus frapps que cephnomne tait fort rare dans ces parages. prsent, une multitude d'clairsjaillissaient en tous sens des lourds nuages, et l'on entendait au loin un puissantroulement de tonnerre.

    2. Ils en furent un peu effays, et Lazare Me dit : Vois, Seigneur, ce violentorage semble se diriger droit sur nous ! Ne devrions-nous pas rentrer dans lamaison ? Ces orages nocturnes sont souvent fort dangereux !

    3. Je dis : Sois tranquille, Lazare, car cet orage ne viendrait pas si Je ne l'avaisvoulu ! Quant la raison pour laquelle Je l'ai fait venir, tu la connatras plus

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    tard.

    4. Lazare fut tranquillis ; mais, comme l'orage ne cessait de se rapprocher, lesJuifs commencrent trembler et demandrent secrtement aux disciples si Je neredoutais vraiment pas ce violent orage qui arrivait si rapidement,

    5. Et les disciples leur rpondirent : Il est aussi le matre des temptes et desorages, et tous les lments obissent Sa volont ; en Sa prsence, aucun oragene doit nous effrayer.

    6. Les Juifs furent apaiss par cette assurance. Mais les vingt prtres juifs, eux,devenaient toujours plus inquiets et craintifs, d'autant que les clairs sesuccdaient tout instant avec un grand fracas. Se levant de leur sige, ils vinrent Moi et Me dirent : Seigneur qui toute chose est possible, chasse donc cemchant orage, sans quoi nous allons tous prir ! De toute notre vie, nous n'enavons vu que trois comme celui-ci, et, en une soire, ils ont fait perdre la vie bien des hommes et des btes. Alors, comme aujourd'hui, les clairs pleuvaient,et celui qu'ils frappaient tait perdu. Seuls ceux qui s'taient rfugis dans de

    solides maisons restrent en vie. Le plus violent fut ce grand orage de Damas, ily a vingt ans : bien peu de ceux qui taient dehors s'en tirrent vivants ! C'estpourquoi il vaudrait peut-tre mieux, Seigneur, que nous rentrions nous aussi ;quand ce mchant orage sera sur nous, il risque de nous en cuire tous ! Et levent lui-mme devient si violent qu'on a peine se soutenir !

    7. Je dis : Laissez cela, car dans cet orage aussi, vous connatrez la force et lapuissance de Dieu dans le Fils de l'homme !

    8. peine avais-Je prononc ces paroles que l'orage, qui s'tendait trs loin laronde, fut sur nous. Mille clairs jaillissaient chaque instant des normesnuages, et plusieurs tombrent grand fracas autour de nous sur la colline.

    9. Alors, les Juifs se mirent hurler : Seigneur, viens-nous en aide, sans quoinous sommes tous perdus !

    10. Et Je leur dis : Quelqu'un a-t-il dj t frapp par la foudre, que voushurliez ainsi ?! Nul danger ne menace ceux qui sont prs de Moi. Apprenez connatre dans le Fils la puissance du Pre ; car cet orage est aussi un jugement,et il dpend de Moi ! Et, comme Je l'ai fait venir, Je puis le faire repartir quand Jevoudrai. Mais pour vous, les vingt prtres, il est un symbole de votre me ; car, ily a trois heures peine, votre cur tait exactement pareil et mme pire que cequi se tient prsent au-dessus de nos ttes.

    11. Pourtant, croyez-M'en, il M'est plus facile de commander cet orage et cevent de tempte de se taire que de commander votre cur et ses mauvaisespassions ! Il faut bien des paroles et de grands signes pour matriser vos temptesintrieures ; mais il suffira d'une parole pour que ce violent orage s'vanouisse !

    12. Cependant, de mme que Ma grce commencera vous clairer quand lemchant orage qui vous habite aura t chass, de mme, quand l'orage qui estau-dessus de nous aura t chass, vous la verrez briller symboliquement aufirmament. Que d'clairs ont dj jailli de la vaste tendue de ces pesants nuages et pourtant, leur nombre est encore loin d'atteindre celui de vos pchs ! Vous

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    voyez par l ce que vous tiez! Si Je voulais que le nombre de ces clairs galtcelui de vos pchs, Je devrais le laisser durer une heure encore ; mais celan'aurait pas davantage de valeur pour votre me, aussi, mettons fin cet oragequi vous angoisse tous si fort. Monstre, Je t'ordonne de te dissoudre et dedisparatre ! Amen.

    13. l'instant, l'orage et le vent de tempte se turent, les nuages s'enfuirent et lestoiles resplendirent dans toute leur gloire et leur majest. Et juste au-dessus denous brillait une grosse toile que nul ne connaissait.

    Chapitre 13

    La nouvelle toile et la Nouvelle Jrusalem.De la condition de la vie ternelle

    1. Lazare Me demanda : Seigneur, il y a l une toile inconnue, que je n'avais

    encore jamais vue ! Qu'est-ce donc, et que peut-elle signifier ? 2. Je dis : Tranquillise-toi ; car vous tous, vous ne tarderez pas connatre cettetoile.

    3. Alors, J'ouvris pour quelques instants la vision intrieure de toutes lespersonnes prsentes, et l'toile devint un monde de lumire, et en son centres'levait une nouvelle Jrusalem avec ses douze portes, et son enceinte carretait btie d'autant de sortes de pierres prcieuses qu'il y avait de portes la ville.Des anges entraient et sortaient par toutes les portes ; l'on y vit aussi reparatreMose et lie, ainsi que bien d'autres prophtes. Les Juifs en furentextraordinairement tonns et commencrent chanter Mes louanges pour

    l'immense grce que Je leur avais accorde. Cependant, Je les ramenai leur tatnaturel, et de nouveau, ils ne virent plus que la brillante toile, qui rapetissa peu peu et finit par disparatre tout fait.

    4. Quand cette scne fut ainsi termine, ils Me demandrent presque tous d'uneseule voix ce qu'elle signifiait.

    5. Je dis : Il fallait y voir la nouvelle doctrine cleste que Je vous donne ! C'estelle, la nouvelle Jrusalem cleste et la vraie ; car l'ancienne, celle de la terre, nevaut plus rien. Les douze portes dsignaient les vraies douze tribus d'Isral, et lesdouze sortes de pierres prcieuses les dix commandements mosaques, les deuxranges suprieures, de diamant et de rubis, reprsentant Mes deux

    commandements de l'amour de Dieu et de l'amour du prochain. Les anges quientrent et sortent par les portes dsignent les innombrables vrits qui serontrvles aux hommes s'ils observent fidlement Ma doctrine. Ceux qui sortaientde la ville tmoignaient de la grande sagesse de cette doctrine, et ceux qui yentraient en grand nombre indiquaient que les hommes doivent aussi laisserentrer dans leurs curs cette doctrine de pur amour et s'y conformer, car c'estainsi qu'ils atteindront la vraie rgnration spirituelle et seront conduits laVrit et la sagesse.

    6. Telle est la signification de cette apparition, et c'est donc aussi un vritable

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    soleil de grce pour tous ceux qui entendent Ma parole et s'y conforment dansleur vie, et dans cette grce, tous ceux qui croient et croiront en Moi demeurerontprs de Moi ternellement et rgneront avec Moi sur tout ce qui existe dansl'espace infini.

    7. Bien sr, vous ne le comprenez pas encore et ne pouvez le comprendre ; mais

    si vous demeurez dans la foi en Moi et vous conformez cette doctrine, dansl'ardeur de cette foi et de cet amour, vous recevrez le baptme de l'Esprit-Saintque J'enverrai tous ceux qui auront une foi vivante en Moi et en Celui qui M'aenvoy dans la chair de ce monde comme un Fils d'homme ; car la vraie vieternelle, c'est pour vous de croire que Je suis vritablement le Fils du Precleste et de vivre selon Sa doctrine.

    8. Et quand l'Esprit dont Je vous ai parl viendra sur vous et entrera en vous,vous comprendrez par vous-mmes tout ce que vous venez de voir et d'entendreet que vous ne pouvez encore comprendre, parce que vous vivez selon la nature ;car la chair ne peut concevoir l'esprit, elle est en soi dj morte et n'a d'autre

    existence que sa coexistence provisoire avec l'me qui lui donne sa force, mequi est apparente l'esprit et peut devenir tout fait semblable et identique luisi elle se dtourne tout fait du monde et tourne tous ses sens vers l'intrieur et lespirituel, comme vous le montrent Ma doctrine et Mon propre exemple.

    9. Aussi, que chacun d'entre vous s'efforce de sauver son me par les propresefforts de celle-ci ; car si elle vient en jugement, comment pourra-t-elle alors sesauver sans aucun moyen pour cela, si elle n'est pas capable de se sauver avectous les moyens dont elle dispose ici-bas et ne songe pas qu'elle devrait seconsidrer elle-mme comme son bien le plus prcieux, un bien que rien nesaurait racheter ni lui rendre s'il se perdait ?!

    10. Ainsi donc, que chacun cherche avant tout le salut de son me ! Car Je vousle dis tous, il en sera ainsi dans l'au-del : celui qui a en lui l'amour, la vritet donc la vritable ordonnance divine, celui-l, il sera donn encore biendavantage ; mais celui qui n'a pas cela ou trop peu, il sera repris jusqu'au peuqu'il a, afin qu'il n'ait plus rien et se trouve nu, sans moyens et donc sans recours.Qui aura piti de lui alors et voudra le racheter ?! En vrit, Je vous le dis : uneheure ici-bas compte plus que mille ans dans l'autre monde ! Gravezprofondment ces paroles dans vos curs ; mais, pour le moment, que chacun lesgarde pour lui !

    Chapitre 14

    Confession d'un prtre juif

    1. Un Juif de la caste des prtres dit : Seigneur, Tu es en tout tempsmerveilleux, plein d'amour, de misricorde, de justice et de sagesse, et ce que Tudis, ou mme ne fais que penser, est dj pour toujours un fait accompli ; il estdonc difficile un homme de discuter avec Toi ! Malgr tout, cause de mesfrres, je voudrais te dire quelque chose ; aussi, veuille m'couter, Seigneur.Voici : celui qui connat parfaitement le chemin menant un lieu qu'il sait tre

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    sr, et dont il sait de plus qu'il y trouvera ncessairement le plus grand avantage,celui-l ne peut assurment faire autrement que de chercher atteindre ce lieupar le chemin qu'il connat si bien, et l'atteindre coup sr ; seul un fou aveuglepourrait encore, par pure stupidit et parfaite ignorance, prendre un autre chemin.

    2. Or, nous connaissons dsormais ce chemin et ce but, et pouvons donc

    aisment tourner le dos au monde et ses tentations et suivre en vrais hros cechemin du vrai but assur de la vie, mme s'il est sem d'pines et de serpents ;mme si une arme de diables s'y dressait, nous les combattrions et poursuivrionsinlassablement vers le but ! Oui, pour nous, cela est facile, car nous avons nonseulement entendu, mais vu et prouv par tous nos sens qu'il en tait bien ainsiet ne pouvait en tre autrement. Mais combien sommes-nous avoir reu de Toicette grce inconcevable ?!

    3. Qu'en sera-t-il des innombrables hommes qui, disperss depuis Adam surl'immense surface de la terre, ont vcu, vivent prsent et vivront encore dans deprofondes tnbres spirituelles ? Qui leur ouvrira les yeux, qui rachtera leurs

    mes dans l'au-del ? Nous-mmes, Juifs et, disons-le, prtres chargsd'enseigner et de guider le peuple, nous avons bien Mose et les Prophtes ; mais quoi nous servent-ils ? Qui nous prouve qu'ils aient jamais exist ? Seulementla foi aveugle ! Car mme les hommes les plus pieux ont souvent connu sous nosyeux une mort cruelle et ignominieuse, et aucune me, si pieuse ft-elle, n'estjamais revenue nous donner la plus petite description de l'au-del. Tout ce quenous en savions n'tait qu'un mythe obscur, incomprhensible et parfaitementcontraire tous les principes de la raison, et ne pouvait servir tout au plus qu'tenir en bride la plbe la plus ignorante.

    4. Faut-il s'tonner qu'ayant fait comme bien d'autres la connaissance desphilosophes grecs, nous ayons ds lors vcu en picuriens, tout en prchant le

    judasme ? Car enfin, l'homme aspire irrsistiblement au bonheur, ou du moins un semblant de satisfaction ; et nous ne pouvions d'aucune manire trouver lamoindre vraisemblance l'existence d'un au-del ternel, encore moins unequelconque preuve tangible et certaine. Nous tions dans la force de l'ge, lemonde s'talait devant nous avec toutes ses joies et ses beauts ; de toutevidence, nous ne pouvions que le dsirer et y mordre sans retard ! Pourquoin'aurions-nous pas eu droit, nous qui nous donnions tant de peine pour mentir aupeuple et le convaincre littralement par tous les moyens de croire aveuglmenten Dieu et en l'immortalit, un peu de bonheur, puisque, comme je l'ai dit, nousne pouvions trouver aucune preuve de celui de l'au-del ?

    5. Voil, Seigneur, ce qu'tait notre doctrine secrte, presque identique celledes Essniens, mme si, pour les raisons que l'on sait, nous ne pouvions fairecause commune avec eux ! Quant aux Sadducens, nous les perscutions aussipour leur cynisme, non pour nous-mmes, mais cause de la crdulit du peuple; car si le peuple avait t acquis la secte des Sadducens, c'en et bientt tfait de notre bonheur terrestre ! Mais prsent que Ta seule grce nous a enfindonn les preuves les plus convaincantes de l'au-del, tout ce qui est terrestrenous est bien sr devenu vritablement odieux ! Mais qu'en sera-t-il des autres,de ceux qui n'ont pas reu cette grce et ne risquent gure de la recevoir?

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    6. Je dis : Ne vous inquitez pas de cela ! Pour le moment, ne vous occupezque de vous-mmes, car l'on s'occupera bien assez de tous les autres ! Ceux qui,comme vous, voudront tre sauvs, le seront comme vous ; mais ceux qui ne levoudront pas ne devront s'en prendre qu' eux-mmes s'ils se perdent.

    7. Car jusque dans l'au-del, toute me vivra entirement par son amour et sa foi,

    et donc selon son plein libre arbitre. Si ce qu'elle aime est pur et bon, sa vie dansl'au-del sera elle aussi pure, bonne et heureuse ; mais si son amour est mauvaiset impur et ne cherche jamais le bonheur de son prochain, alors, sa vie dans l'au-del sera elle aussi impure, mauvaise et sans joie.

    8. Mais ter une me son amour pour lui en donner un autre, ce serait ladtruire et en crer une autre la place, ce qui serait contraire l'ordonnanceternelle de Dieu ; car lorsque Dieu a cr une chose, elle ne peut plusdisparatre, mais seulement se transformer sans cesse en une chose suprieure etmeilleure. Ainsi donc, mme ces mes perdues ne seront pas abandonnes dansl'au-del ; mais, comme Je vous l'ai dj dit, une heure ici-bas vaut plus que mille

    ans dans l'au-del !9. Seulement, aucune me n'est lse pour autant ; car lorsqu'on laisse une meson amour et sa volont intacts et qu'on ne l'isole des autres que dans la mesureo cela l'empche de nuire aux mes justes, mais que, pour le reste, on lui laissefaire, dans la sphre qui lui correspond dans le monde des esprits, ce que luidictent son amour et son intelligence, on ne fait assurment cette me aucuntort, ne ft-il qu'apparent.

    10. Comme vous avez vcu jusqu'ici, ainsi vivent toutes les mchantes mesdiaboliques de l'enfer, dont le feu cruel n'est en vrit que celui de leur gosmeinsatiable et de leur tyrannie, et vous dites vous-mmes que vous vous en

    trouviez fort bien. Pourtant, le ver de la mort vous rongeait chaque jour un peuplus et vous rendait la vie indiciblement amre ! quoi bon alors votre joyeusevie?!

    11. Ainsi en sera-t-il pour longtemps de bien des mes de l'au-del, mais la fauten'en sera qu' elles-mmes. Car elles devront subir non pas une fois, mais biendes fois, la terreur de la mort, ce qui est ncessaire pour que ces mes ne soientpas dfinitivement perdues.

    12. Vous en savez assez pour aujourd'hui, et puisqu'il est prs de minuit, rentrons la maison et reposons-nous. Quant ce que demain nous rserve, nous leverrons bien !

    13. L-dessus, nous descendmes de la colline et rentrmes dans la maison, otout tait dj prt pour notre repos. Cependant, les Juifs, qui avaient une grandepice pour eux seuls, s'assirent autour de leur table et discutrent presque toute lanuit de ce qu'ils feraient pour se librer du Temple. Ils trouvrent que le moyen leplus sr tait de se racheter. Alors, ils se reposrent eux aussi.

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    Chapitre 15

    Les prtres juifs deviennent disciples du Seigneur

    1. Le lendemain matin, nous c'est--dire Moi-mme, les disciples, notre

    aubergiste, Lazare et toute sa maison tions debout avant le lever du soleil.Marthe, la sur de Lazare, s'activait plus que quiconque, avec ses servantes, afinde nous prparer un bon et copieux repas ; quant Marie, elle sortit avec nous et,comme toujours, fut tout yeux et tout oreilles, dans son dsir d'apprendre de Moiquelque chose d'utile son cur et son me.

    2. Comme nous nous promenions dj depuis une heure, les vingt Juifss'veillrent enfin et, aprs leurs ablutions rituelles, s'empressrent de demandersi Je dormais encore.

    3. Marthe leur rpondit : Oh, le Seigneur est sorti il y a dj une heure avec Sesdisciples, mon frre, ma sur et l'aubergiste, et Il reviendra sans doute bientt,

    car le repas sera bientt prt. 4. Un prtre dit : O est-Il all, que nous courions Le chercher et Lui annoncerque le repas est prt ?

    5. Marthe lui dit : Oh, Il n'a pas besoin de cela ; car le Seigneur connat l'instanto le repas sera prt !

    6. cette rponse, l'un des Juifs demanda Marthe : Le connais-tu doncdepuis si longtemps, que tu sois si bien instruite de Ses facults l'videncedivines ?

    7. Marthe dit : Je Le connais depuis assez longtemps, sans doute ; mais vous,

    on ne peut gure vous louer de ne L'avoir reconnu qu'aujourd'hui ! 8. Les Juifs dirent : Oui, oui, ce reproche est bien mrit, et prsent, nousregrettons nous-mmes que le tumulte du monde nous ait retenus de jamaischercher en savoir davantage sur Lui, malgr toutes les informations que nousrecevions de Galile. Il nous semble aussi que c'est Lui qui est venu ici, Jrusalem, pour la Pque, et qui a chass tous les marchands du Temple etrenvers les choppes des changeurs et des boutiquiers !

    9. Marthe dit : Oui, c'est bien Lui, mais alors, vos yeux taient encore aveuglset vos oreilles et vos curs ferms, et c'est pourquoi vous ne L'avez pasreconnu!

    10. Les Juifs disent : Oui, oui, tu as raison ; mais puisque nous L'avonsreconnu, du moins ne Le quitterons-nous plus dsormais, et nous sommesfermement rsolus devenir Ses disciples et partir avec Lui sous un autre habit,afin que les gens du Temple et les prtres juifs, Pharisiens et docteurs de la loique l'on trouve partout ne puissent nous reprocher de nous tre laiss sduire,nous, prtres du Temple, par Celui qu'ils qualifieraient de nouveau sectaire et desuborneur du peuple. Aussi allons-nous partir l'instant pour Jrusalem et nousracheter sous le prtexte d'un voyage en Perse et en Inde, ce qu'on nousaccordera le plus volontiers du monde. Cela ne nous prendra que quelques

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    heures, et nous reviendrons aujourd'hui mme pour devenir Ses disciples et Lesuivre partout nos frais.

    11. Marthe dit : C'est l de votre part une dcision fort louable, et qui vousvaudra toutes Ses grces ! Mais regardez, Le voici qui revient au moment mmeo je finis de prparer le repas. Allons L'accueillir avec tout le respect et l'amour

    qui Lui reviennent et Le remercier encore une fois du plus profond du cur pourles grandes consolations qu'il nous a apportes hier, et prions-Le de bien vouloirbnir ce repas matinal et le partager avec nous.

    12. Comme Marthe parlait encore ainsi aux Juifs, qui l'coutaient avecrecueillement, J'entrai dans la pice et lui dis : Ma chre Marthe, il n'est pasbesoin de dire cela par la bouche : celui qui le fait dans son cur fait bien, et Jepuis Me passer du salut des lvres ; car Je ne regarde que les curs et leurspenses intimes. Il n'empche que tes paroles ont une vraie valeur pour Moi,parce qu'elles viennent tout droit de ton cur.

    13. Marthe en fut apaise et se rjouit fort.

    14. Je Me tournai vers les Juifs et leur dis : Ainsi, vous voulez vritablementdevenir Mes disciples ?

    15. Tous, y compris ceux qui n'taient pas prtres, mais seulement des habitantsaiss de Jrusalem, rpondirent : Oui, Seigneur, si Tu nous en juges dignes !Nous voulons mme tout mettre en uvre pour tre libres de Te suivre sans soucipartout o Tu iras, Seigneur !

    16. Je dis : Et vous ferez bien ; mais Je dois vous faire observer une chose : lesoiseaux du ciel ont leur nid et les renards leur terrier, mais Moi, simple Filsd'homme selon le corps, Je ne possde pas mme une pierre que Je puisse direMienne sur cette terre pour y reposer Ma tte !

    17. Les Juifs dirent : Et pourtant, le ciel et la terre entire T'appartiennent !Mais, pour ce monde, nous avons bien assez pour dix ans et plus, tant pour Toique pour Tes disciples et nous-mmes ! Laisse-nous seulement partir avec Toi etentendre Ta parole de vie, et nous pourvoirons tout le reste selon Ta volontpartout o nous irons !

    18. Je dis : Eh bien, soit, et prsent, rentrons prendre notre repas, puis vousrglerez vos affaires. Quand vous serez de retour, Je vous dirai ce que nousferons. Mais pour l'heure, mangeons !

    19. L-dessus, tous se mirent table, rendirent grce Dieu, puis mangrent et

    burent avec Moi.

    Chapitre 16

    Les prtres convertis quittent le Temple

    1. Quand le repas fut termin, ils rendirent grce nouveau, et les Juifs s'enfurent Jrusalem. Au dbut, les gens du Temple et le grand prtre ouvrirent degrands yeux quand les vingt prtres, qui taient dj avancs en ge, prtendirent

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    vouloir entreprendre un grand voyage ; mais comme ceux-ci leur laissaient encompensation beaucoup d'or et d'argent, ils finirent pourtant par consentir etformulrent des vux pour ce voyage. Les vingt prirent rapidement cong etentrrent dans la ville, afin qu'on ne pt les espionner et dcouvrir trop aismentquel chemin ils prenaient. Or, ils connaissaient aux abords de la ville un Grec qui

    avait toujours chez lui quantit de vtements grecs, dont il faisait commerce. Ilsvinrent le trouver et lui achetrentdes vtements grecs, lui laissant les leurs ; celatonna fort le Grec, qui, rempli de curiosit, leur demanda avec prcaution ce quesignifiait ce dguisement.

    2. Mais ils (les prtres) lui rpondirent : Ami, il est plus facile, sous cet habit,de faire toutes sortes d'affaires, et, comme les revenus du Temple se rduisentd'anne en anne, il faut les remplacer par un commerce intelligent avec lespeuples paens trangers.

    3. Satisfait de cette explication, notre Grec prit son argent et, en sus, les coteuxhabits de prtre, qui taient encore fort bons, et, s'estimant fort bien pay, ne dit

    plus rien. Cependant, les vingt lui recommandrent instamment de ne jamaissouffler mot quiconque de tout cela, sans quoi il risquait de gros ennuis. Et, parla suite, le Grec demeura assurment muet comme la tombe.

    4. Quant aux vingt Juifs devenus Grecs, ils repartirent par un grand dtour etarrivrent chez Lazare prs de deux heures aprs midi. Comme ils venaient nous alors que nous tions encore table et terminions tout juste le repas demidi, Lazare, l'aubergiste et Mes disciples s'tonnrent qu'ils eussent expdi leuraffaire avec une telle clrit.

    5. quoi l'un d'eux rpondit : Ah, trs chers amis, l'argent nous fait gagnerbien du temps ! Lorsqu'on n'a pas d'argent, ou trop peu, il faut attendre, cela

    souvent trs longtemps et pour un bien maigre rsultat ! Mais comme nous yavons laiss une bonne quantit d'or et d'argent, notre affaire fut vite rgle. LeTemple est aujourd'hui bien loin de rapporter tout ce qu'il rapportait quand lesSamaritains, les Sadducens et prsent une grande partie des Essniens, quel'on ne considrait pas du tout au dbut, n'taient pas encore spars de nous,aussi les chefs du Temple sont-ils plutt contents, prsent, lorsqu'il leur arriveparfois de pouvoir rduire le nombre des bouches nourrir.

    6. C'est pourquoi nous nous en sommes tirs aussi facilement ; mais nouspensions bien aussi que le Seigneur qui nous a hier dlivrs de nos liens nousaiderait aussi, selon Sa sainte volont, mener bien notre entreprise avec aussipeu de difficults que possible. Et il en fut bien comme nous le pensions, aussi

    Te remercions-nous du fond du cur, Seigneur ! Mais nos amis de Jrusalemne sont-ils pas encore ici ? Ils taient bien douze ou treize. Ne pouvaient-ilsprendre cong de leurs familles au moins aussi aisment que nous du Temple ?

    7. Je dis : Pas aussi aisment, puisqu'ils sont pres de famille ! Mais ils netarderont plus gure, car ce sont des hommes d'honneur comme il y en a peu dansJrusalem. prsent, asseyez-vous avec nous et, puisque vous tes devenusGrecs, mangez et buvez avec joie et bonne humeur !

    8. Les vingt pseudo-Grecs Me remercirent, prirent place notre table et se

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    mirent manger et boire avec entrain, nous contant mille anecdotesdivertissantes sur l'tat actuel du Temple, sur la nouvelle Arche d'alliance, quitait fausse, puisque l'ancienne avait trangement perdu tout son pouvoirmiraculeux depuis la mort cruelle du grand prtre Zacharie. La nouvelle n'avaitdonc que trente ans environ, elle n'avait plus donn lieu aucun miracle depuis

    lors, et pourtant, le peuple ignorant continuait de l'adorer comme l'ancienne.9. Il fut aussi beaucoup question de la suppression des principes mosaques, quel'on remplaait ouvertement par de nouvelles lois, punitions et pnitencesparfaitement absurdes, et de la manire honte dont les prodiges indiens, persesou gyptiens avaient pris la place des vrais miracles de jadis, mais avec moins debonheur, parce qu'il se trouvait toujours quelque espion essnien pour lesexpliquer ensuite au peuple d'une manire toute naturelle, en sorte que mmel'homme le plus stupide de la terre ne pouvait manquer de saisir que tout lemiracle n'tait l'vidence pas autre chose qu'une supercherie, et mme fortmaladroite. Il s'ensuivait que le Temple perdait de jour en jour son prestige, cequ'ils avaient eux-mmes fort bien remarqu. Car quel tait le rsultat de ces

    miracles ? Un jour, devant le peuple, le grand prtre rendait la vue un aveugleavec qui il s'tait mis d'accord moyennant finance, mais qui, par ailleurs, y voyaitaussi bien que vous et moi et, au bout de quelques jours, les gamins des ruesrefaisaient par dizaines ce mme miracle.

    10. C'est pourquoi nos Grecs avaient formul devant le grand conseil du Templela requte qu'il soit mis un terme de tels actes, qui taient constamment prtexte profanation ; car il devait bien tre possible de se fonder sur des choses plusraisonnables et plus crdibles. Mais tout cela tait tomb dans l'oreille de sourds.Il fallait faire des miracles au moins l'intention du peuple stupide , et treensuite la rise de tous, commencer par le Temple lui-mme ! quoi bon le

    prestige des prtres, la mine svre et le faux bton d'Aaron, si le miracle, lui, estsi stupide que les derniers gamins des rues peuvent en rire ?!

    11. Les Grecs nous contrent ainsi encore bien d'autres choses qui tonnrentLazare, ses deux surs et parfois mme notre aubergiste, qui pourtant n'avaitdepuis longtemps plus aucune estime pour le Temple, et Lazare, qui en faisaitencore grand cas, dit : Ah, je n'aurais pas cru cela du Temple ! Je dois admettrequ'en vrai Juif, je continuais de frquenter le Temple, et quand ces messieurs duTemple me rendaient visite, ce qui arrivait assez souvent, je ne trouvais rien redire leurs propos et reconnaissais souvent en moi-mme qu'il tait fortsouhaitable que les hommes vcussent selon de tels prceptes.

    12. Mais la chose vient de prendre une tout autre tournure ! quoi bon les bellesparoles, si elles ne sont qu' hypocrisie et si le matre aux airs pieux n'est lui-mme qu'un fieff coquin ?! De tels matres me font penser la bonne vieillefable des loups dguiss en brebis : comme, sous leur apparence de loups, ilsn'attrapaient qu' grand-peine les agiles brebis, ils se vtirent de peaux de brebispour les attraper et les dvorer plus aisment. Ah, je m'en souviendrai, au moinspour moi-mme ! Que dis-Tu de tout cela, Seigneur ?

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    Chapitre 17

    Des menes gostes des prtres du Temple

    1. Je dis : Crois-tu donc qu'ils nous aient appris quelque chose ? Il n'en est rien

    ! Je savais tout cela depuis bien longtemps, mme en tant que Fils d'homme ! Nete souviens-tu pas de cette fois o, l'ge de douze ans, J'ai parl trois joursdurant avec les Pharisiens, les docteurs de la loi et les anciens ? Ds ce temps-l,et mme avant, le Temple tait exactement tel qu' prsent ; mais du moins yavait-il encore sur le trne de Mose et de son frre Aaron quelques-uns de leursdignes successeurs de la tribu de Lvi. Mais Zacharie fut le dernier, et presquetoutes les tribus d'Isral sont dsormais reprsentes au Temple, puisque tout unchacun peut, s'il le veut, y obtenir une charge contre espces sonnantes.

    2. Bref, comme l'a dit le prophte, ils ont fait de Ma maison un repaire debrigands, et il n'est plus question d'y trouver le salut ! Pourtant, Je vous le dis :vous pouvez encore couter les leons de ceux qui sigent sur le trne de Moseet d'Aaron quand ils prchent la parole de Dieu ; mais ne regardez pas ce qu'ilsfont et imitez-les encore moins, car leurs uvres sont une abominable tromperie!

    3. Et s'ils sont aujourd'hui ce qu'ils sont, c'est par le jugement de Dieu, parcequ'ils se sont dtourns de Lui pour se tourner vers Mammon et en faire leurdieu. Qui ignore qu'autrefois, l'an de chaque famille tait confi au Temple enoffrande Dieu et y recevait gratuitement la meilleure ducation jusqu' sesquatorze ans, et que ces ans taient, souvent visiblement, servis et instruits parles anges des cieux ?

    4. Tous disent : Oui, c'est la pure vrit !

    5. Je repris : Voit-on encore cela aujourd'hui ?

    6. Un Juif dit : Oh, cela arrive bien encore, mais d'une tout autre manire ! Aulieu des premiers-ns, le Temple prfre recevoir de l'argent en offrande Dieu ;celui qui n'a pas d'argent peut sans inconvnient garder son premier-n, et, pourquelques deniers, la caste divine marmonnera quelques prires pour son bonheurfutur, ou, si les parents sont encore de vrais Juifs et veulent s'en tenir aux vieuxprceptes, le Temple acceptera certes leur an avec le crmonial prescrit, maisle remettra aussitt aprs, en change d'une faible somme, une sage-femme qui,si l'enfant ne meurt pas, le revendra ensuite littralement comme domestique quelque paysan. L, il grandira comme une bte sans la moindre ducation, et si,

    les quatorze annes coules, les parents le rclament, ils ne seront bien sr paspeu tonns de voir le peu de bien que le Temple a fait leur an, et celui-ci leurcausera bien des soucis.

    7. C'est pourquoi les pauvres ne confient plus du tout leurs premiers-ns auTemple, mais prfrent s'en tenir la nouvelle rgle que nous avons dite. Pourles riches, bien sr, il en va autrement ; leurs enfants sont fort bien soigns auTemple, pour de l'argent, naturellement, et, en grandissant, il arrive parfois aussiqu'ils soient visits et servis par de pseudo-anges qui leur apprennent galementquelques textes sacrs qu'ils connaissent par cur, mais comprennent tout aussi

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    peu que leurs pieux pupilles.

    8. Je dis : Laissons l ces nouvelles, bien qu'elles ne soient, hlas, que tropvraies ; car nos Juifs de Jrusalem arrivent, et il ne faut pas les fcher l'excs.Ils savent certes bien des choses, mais pas celles-l, aussi ne les instruirons-nouspas ds l'abord de ces mchants secrets. Vous aussi, n'en parlez pas trop, car cela

    pourrait vous mettre en grande difficult sur cette terre, ce qui ne saurait tre bonpour votre me ! Pensez plutt ceci : "Nous sommes libres dans nos curs etavons trouv la vraie lumire et le vrai chemin de la Vie !" Mais tant que Je lestolrerai, afin que leur mesure soit comble, tolrez-les vous aussi et suivez leursbons enseignements ; quant aux mauvais, dtournez-en vos yeux et vos oreilles !Mais il suffit sur ce chapitre, car nos amis sont dj sur le seuil ; eux aussi n'ontencore rien mang, aussi devons-nous d'abord leur offrir manger et boire.

    Chapitre 18

    Un vangile de la joie

    1. ces mots, Marthe et Marie courent au cellier, en rapportent du pain, du vinet de l'agneau rti et disposent le tout sur une table voisine, car il n'y avait plus deplace la ntre.

    2. Comme les gens de Jrusalem entraient avec une crainte respectueuse, Je leurdis trs aimablement : Bannissez donc ce respect excessif ! Puisque vous avezfaim et soif, mangez et buvez avec bonne humeur ! Si mme les enfants de lanuit, du jugement et de la mort sont joyeux dans leurs festins, pourquoi lesenfants de la lumire et de la vie ne le seraient-ils pas en prsence de leur Precleste ?! Car Je vous le dis : l o Je suis, l est aussi le Pre. Ainsi, soyez tousgais et joyeux, mangez et buvez !

    3. Alors, ils Me remercirent, s'assirent et se mirent boire et manger de bonapptit, tout en nous contant qu'ils avaient sans peine pris cong de leurs famillespour plusieurs lunes. Je