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La culture en Trièves : une étude des publics
culturels en milieu rural
Extrait du mémoire
GUY Bérengère
mai - octobre 2015
Sous la responsabilité de Pascal CHEVALIER
Sous la responsabilité de Delphine PELLOUX
3
Sommaire
Glossaire
Préambule
Introduction
Méthodologie : Le(s) public(s) culturel(s) en Trièves ............................................................................ 10
1. Données existantes ................................................................................................................... 10
2. Comptages ................................................................................................................................. 10
3. Questionnaires .......................................................................................................................... 10
A. L’échantillon .......................................................................................................................... 11
B. Les lieux de diffusion ............................................................................................................. 11
C. Les hypothèses de départ...................................................................................................... 11
D. Rédaction du questionnaire .................................................................................................. 12
E. Récupération des informations et traitement des données ................................................. 13
F. Représentativité de l’échantillon .......................................................................................... 13
G. Retour critique....................................................................................................................... 21
4. Entretiens .................................................................................................................................. 21
A. Les personnes et organismes choisis..................................................................................... 21
B. Guide d’entretien et forme de l’entretien ............................................................................ 22
C. Traitement des données ....................................................................................................... 22
D. Retour critique....................................................................................................................... 22
Le(s) public(s) de la culture en Trièves .................................................................................................. 24
1. Un public riche, diversifié, intéressé ......................................................................................... 24
A. La culture présente sur l’ensemble du territoire .................................................................. 24
B. Une offre considérée comme satisfaisante ........................................................................... 26
C. Des lieux et des évènements reconnus ................................................................................. 27
2. Une typologie des publics en Trièves ........................................................................................ 33
A. Tradition & Expérimentation ................................................................................................. 33
B. Art & Divertissement ............................................................................................................. 34
C. Public estival & public à l’année ............................................................................................ 36
D. Public différent selon le secteur culturel .............................................................................. 37
4
3. Des attentes et des besoins particuliers ................................................................................... 46
A. Coordination et lisibilité ........................................................................................................ 46
B. Valorisation des réseaux et entraide ..................................................................................... 49
C. Des tarifs réduits : le pass-culture ......................................................................................... 51
4. Le Trièves : une diversité de publics .......................................................................................... 55
Conclusion
Bibliographie
5
Glossaire CAT : Collectif des Associations du Trièves
CdC : Communauté de communes
CSP : Catégorie socio professionnelle
CDDRA : Contrat de Développement Durable Rhône Alpes
MEJ : Maison de l’Enfance et de la Jeunesse
SAT : Syndicat Mixte d’Aménagement du Trièves
SIVU : Syndicat Intercommunal à Vocation Unique
Toutes les photos, les graphiques et les
tableaux sont de Bérengère GUY, sauf
mention contraire
6
Préambule Ce mémoire a été réalisé dans le cadre d’un stage effectué au sein du service culture de la
communauté de communes (CdC) du Trièves, en Isère. La communauté de communes a été créée en
2012 avec le regroupement de trois communautés de communes pré-existantes : les communautés
de communes de Monestier de Clermont, Clelles et Mens. Cela a notamment entraîné la fusion du
SAT (Syndicat Mixte d’Aménagement du Trièves), du Syndicat Mixte des écoles de Monestier de
Clermont et du SIVU (Syndicat Intercommunal à Vocation Unique) des écoles de Mens. Le stage a été
accompagné par Delphine Pelloux, maître de stage, animatrice culturelle au sein du service culture.
La commande du stage concerne les publics culturels en Trièves. En effet, des « Etats
généraux de la culture » ont été organisés en 2013 par le service culture de la CdC du Trièves. Le
constat observé met en exergue une très grande richesse culturelle sur le territoire, de part le
nombre d’artistes installés, mais également due aux nombreux évènements organisés chaque année.
Il s’agit donc de « soutenir la création et la diffusion artistique, de créer du lien social, de permettre la
rencontre entre les habitants et de soutenir particulièrement des actions de sensibilisation aux
pratiques de développement durable, ouvert à la jeunesse, aux liens inter-générations, « mieux vivre
ensemble ». » 1 Il faut donc répondre autant aux attentes et aux besoins des acteurs
« professionnels » du territoire que faire participer et intégrer les habitants et élus dans une
dynamique et une vie culturelle partagée.
Ces Etats Généraux se sont présentés sous la forme d’une journée d’animation participative,
avec pour finalité la rédaction d’actes et de projets d’actions culturelles. Cette journée a permis de
rassembler à la fois des acteurs institutionnels, culturels et des habitants.
Un des projets retenu consiste à créer un pass-culture. Il se présenterait sous forme d’un
abonnement qui faciliterait l’accès aux évènements et pratiques culturelles sur le territoire du
Trièves. Pour cela, il apparaît nécessaire de mieux connaître les publics culturels présents sur le
territoire. A partir d’un certain nombre d’hypothèses, définies par les différents groupes de travail
lors des Etats Généraux, il s’agit de mesurer, à l’échelle du Trièves, quelle est la fréquentation des
évènements et lieux culturels, quels sont les facteurs sociodémographiques qui facilitent ou
entravent l’accès à la culture et plus généralement quelles sont les pratiques et attentes des
habitants en matière de culture.
1 Les Etats Généraux de la culture et du patrimoine en Trièves, 8 juin 2013 « Vitalité rurale et action
culturelle : Une politique culturelle pour tous. »
7
Introduction L’espace rural, ou « espace à dominante rurale », tel que décrit par l’INSEE : «(…) regroupe
l'ensemble des petites unités urbaines et communes rurales n'appartenant pas à l'espace à
dominante urbaine (pôles urbains, couronnes périurbaines et communes multipolarisées). Cet espace
est très vaste, il représente 70% de la superficie totale et les deux tiers des communes de la France
métropolitaine. » Cette définition est nuancée et affinée par Philippe PERRIER-CORNET et Bertrand
HERVIEU, selon qui il faut distinguer le rural en tant qu’espace et la société rurale. En effet, selon eux,
« décrire ou étudier la société rurale en tant que telle n’a plus grand sens », de part les nombreux
échanges entre villes et campagnes et « l’urbanité de l’ensemble de la société». L’espace est tout de
même caractérisé par des spécificités : on y retrouve «les espaces des faibles densités de population,
les espaces dans lesquels les sols et les ressources naturelles sont en abondance relative et utilisés en
général d’une façon extensive. » (PERRIER-CORNET et HERVIEU, 2002).
Malgré cette évolution et ces nuances de la notion du rural et de l’espace rural, on peut tout
de même distinguer un consensus : le monde rural se diversifie. Philippe PERRIER-CORNET et
Bertrand HERVIEU parlent de « campagne cadre de vie », « campagne ressource » et « campagne
nature ». Les modes de vie changent et avec eux la vision que l’on se fait des campagnes. L’image
n’est plus figée et chaque territoire a des caractéristiques et des valeurs qui le rendent spécifique.
L’arrivée de nouvelles populations et l’importance de la mobilité participent à la dissolution de cette
image.
Il n’y a donc pas une vision unique du monde rural, mais chacun se construit sa propre vision,
selon son vécu et ses attentes. Bernard KAYSER, dans « Ils ont choisi la campagne » (1996), parle
d’une image « (…) ambivalente. Elle est positive dans la vision idyllique d’une nature généreuse et
d’une vie sociale conviviale, et négative dans la peur de l’isolement et des pièges de
l’interconnaissance. ». Les campagnes françaises sont donc en pleine mutation, ce qui pose des
questions sur la vie en milieu rural et plus particulièrement sur les liens sociaux. Vincent GUILLON et
Pauline SCHERER se sont questionnés sur le rôle que peut avoir la culture dans ce renouveau des
liens sociaux. Selon eux, « l’action culturelle est de plus en plus invitée à contribuer à la construction
de ce nouveau lien social par les échanges, les rencontres, les symboles et les représentations
territoriales qu’elle peut produire. »2
En effet, dans cet espace aux fonctions multiples, dont chacun se construit sa propre
représentation, quelle est la place accordée à la culture ? Selon l'Unesco «la culture, dans son sens le
plus large, est considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels
et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres,
les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et
les croyances.»3 La culture est donc connaissance, apprentissage, curiosité. Elle est propre à chacun,
et ce qui est considéré comme culturel pour l’un peut ne pas l’être pour l’autre. Mais elle est
2 (P.4) GUILLON V., SCHERER P., « Culture et développement des territoires ruraux » (2012)
3 Déclaration de Mexico sur les politiques culturelles. Conférence mondiale sur les politiques
culturelles, Mexico City, 26 juillet - 6 août 1982. (UNESCO)
8
évolutive et dépend de l’environnement dans lequel s’inscrit l’individu. Elle se transmet socialement
(par la famille, l’école…). C’est en ça que les pouvoirs publics locaux ont une grande importance, en
ayant le choix de mettre en avant ou non l’aspect culturel.
« Le développement culturel reposant désormais, pour une bonne part, sur l’initiative
locale, il peut alors être fragilisé par l’absence de volonté politique, le manque
d’engagement à long terme et les phénomènes d’alternance politique.
Ce constat est amplifié par le fait que la culture apparaît toujours comme étant
accessoire pour le développement individuel et collectif ; d’où un déficit de crédibilité
qui induit une sous-représentation des décideurs culturels dans les instances de
développement. »
G. POTEAU et J-C BLAIZE 4
Le développement culturel d’un territoire est donc fragile. Il dépend des acteurs, qu’ils soient
politiques ou porteurs de projets. Il est sans cesse en mouvement, l’image collective de la culture au
travers du temps n’étant pas figée.
Ces dernières années, les supports de la culture ont également énormément évolués, avec
l’essor des nouvelles technologies et la dématérialisation de l’information. Les ménages sont de plus
en plus équipés en ordinateurs, tablettes, consoles de jeux et téléphones multimédias, qui sont,
couplés à un accès internet haut débit, autant de support vers un monde culturel de plus en plus
vaste et mondialisé. On peut accéder à tout, de partout. Selon Olivier DONNAT, « cette évolution a
définitivement consacré les écrans comme support privilégié de nos rapports à la culture tout en
accentuant la porosité entre culture et distraction, entre le monde de l’art et ceux du divertissement
et de la communication. »5 Les écrans comme support culturel influencent-ils notre rapport à la
culture comme lien social ? La télévision, ou internet, entraînent-ils, d’une certaine manière, le repli
sur soi? Selon Olivier DONNAT dans « Les pratiques culturelles des français à l’ère numérique », les
nouveaux médias n’ont pas entraîné une baisse de fréquentation des lieux culturels ni modifié les
habitudes en terme de culture car « si une forte durée d’écoute de la télévision était en général
associée à un faible niveau de participation à la vie culturelle, il n’en est pas du tout de même pour
l’internet qui concerne prioritairement les catégories de population les plus investies dans le
domaine culturel ».
Dans ce contexte d’ouverture à la fois des espaces ruraux à de nouvelles populations et de
nouvelles fonctions et de la culture à la mondialisation et aux nouvelles technologies, on peut se
poser la question de quelles pratiques culturelles pour quels publics ? Quel est ce public, ou plutôt
quels sont les publics ? Quels sont les enjeux de la culture en milieu rural et quelles logiques
d’actions et quelles politiques publiques à mener, pour quel(s) public(s)?
La culture comme levier de développement local, comment les politiques publiques culturelles en
milieu rural doivent s’adapter à un (ou des) public(s) de la culture.
4 (P.2) POTEAU G., BLAIZE J-C., « Le développement culturel local » (2003)
5 (Paragraphe 3) DONNAT Olivier « Les pratiques culturelles des français à l’ère numérique » (2009)
9
Et plus précisément, quel(s) public(s) pour la culture en milieu rural?
Dans un premier temps, nous verrons la méthodologie mise en place lors de l’étude avant de faire le
point sur les publics en Trièves, leurs particularités et leurs attentes en matière de culture.
10
Méthodologie : Le(s) public(s) culturel(s) en Trièves
1. Données existantes Il existe plusieurs études réalisées sur le Trièves d’un point de vue culturel. Mais ce sont toutes
des études concernant un secteur particulier (par exemple : La lecture publique) ou sur un
évènement en particulier (par exemple, Mens Alors !). Les données sont donc à prendre en compte
mais à mettre en perspective par rapport à l’étude globale.
2. Comptages Deux types de comptages ont été effectués.
Dans un premier temps, les évènements culturels annoncés dans les différents journaux et
agenda culturel du Trièves ont été triés et analysés, du point de vue de la saisonnalité des
manifestations mais également géographiquement. Les journaux sur lesquels les données ont été
récupérées et traitées sont les suivants :
o Le Dauphiné libéré ; parution papier quotidienne, traitement des données sur un
mois de l’année 2015
o L’Agenda culturel du service culture de la communauté de communes du Trièves ;
mise à jour hebdomadaire sur un blog et sous forme de newsletter, traitement des
données sur un an, de juillet 2014 à juillet 2015
Le contact a été pris avec Les Nouvelles du pays, journal diffusé mensuellement sur le territoire, pour
récupérer les exemplaires sur un an. Malheureusement, aucun rendez-vous n’a pu être fixé.
Ensuite, des « comptages » de publics ont été effectués à l’entrée des spectacles. Plusieurs
méthodes ont été mises en place selon les évènements, en collaboration avec les organisateurs et les
personnes en charge des billetteries ou de l’entrée.
Lors de la semaine de spectacle de Trièves en Scène, un tableau a été fourni, demandant au
public la commune de résidence ainsi qu’une fourchette d’âge. Le même formulaire a été fourni pour
le festival de piano, mais le tableau n’a pas été rempli et le traitement n’a donc pas pu s’effectuer.
Lors du festival « Mens Alors ! », les organisateurs ont mis en place un tableau de comptage,
demandant à chaque personne un code postal, une adresse mail et par quel moyen ont-ils eu
connaissance du festival.
Lors d’autres évènements, ou dans certains lieux « fixes », tels que « Les Allées chantent » ou le
théâtre « Le Poulailler », les responsables nous ont transmis des statistiques de fréquentation qu’ils
tiennent à jour eux même. Ces statistiques se résument souvent à un simple comptage du public,
sans informations supplémentaires.
3. Questionnaires Des questionnaires ont été mis en place pour étudier les pratiques et attentes des habitants (et
visiteurs, occasionnellement) du Trièves. En effet, plusieurs questions ont été soulevées dans le cadre
de ce diagnostic et cette enquête était la meilleure manière de recueillir le maximum d’avis et de
toucher une majorité de personnes. Plusieurs questions ont guidé la création et la rédaction du
questionnaire : Quels sont les publics en Trièves? Quelles sont les pratiques et les attentes des gens
11
en termes de culture? Quelle vision la population a-t-elle de la culture sur le territoire? Quelles sont
les pratiques artistiques et culturelles et y a-t-il un lien entre pratiques et fréquentation de
lieux/évènements? Comment les gens pratiquent-ils les lieux et quelle est la visibilité des
évènements?
A. L’échantillon
Le but de l’étude n’est pas seulement de connaître les habitudes et attentes des publics se
rendant déjà aux évènements ou dans les lieux culturels. Il faut aussi réussir à toucher des personnes
ne pratiquant pas ou peu d’activités culturelles. Le questionnaire s’adresse donc à toute personne
habitant le Trièves.
Les réponses apportées par les personnes extérieures au territoire restent tout de même
intéressantes, dans la mesure où elles apportent une autre vision de la culture sur le territoire. Les
personnes en résidence secondaire représentent également un public particulier, puisque n’étant
pas présentes toute l’année, elles ont une approche différente de la culture et des réseaux de
connaissances. Il en est de même des personnes présentes pour des raisons professionnelles; le fait
de travailler sur le territoire les encourageraient-elles à rester pour assister à certaines
manifestations culturelles ?
Les questionnaires ont été diffusés dans toutes les communes du Trièves, afin d’avoir une vision
globale du territoire. Chaque commune se doit d’être représentée dans les résultats. De même, nous
avons fait attention aux critères de l’âge et de la catégorie socio-professionnelle, essayant de toucher
un maximum de personnes aux visions, pratiques et attentes différentes.
B. Les lieux de diffusion
La diffusion se doit d’être la plus large possible afin que chacun ait accès au questionnaire et
puisse le remplir. Un formulaire papier a donc été distribué lors de manifestations culturelles
(Théâtre avec « Trièves en Scène », Concert avec « Les Allées chantent »…) et déposé dans des lieux
culturels (médiathèques et bibliothèques, avec des permanences pour inciter les gens à répondre).
Mais il a été également diffusé dans des lieux ayant moins de connotation culturelle. On retrouve
sur chacune des 28 communes au moins un lieu où des questionnaires sont à disposition : les mairies.
Dès qu’un commerce (épicerie, boulangerie, café…) était présent sur la commune, des
questionnaires ont été mis à disposition, avec l’accord et la participation des commerçants. Des
permanences ont également été effectuées sur les marchés, dans la rue, devant certains commerces
où lors d’événements non culturels pour inciter les habitants à répondre.
Dans un second temps, un questionnaire a été mis en ligne et diffusé au travers de divers réseaux
(Blog culture, Facebook, médiathèques, réseaux professionnels (CdC, Maison du territoire…)…).
C. Les hypothèses de départ
Lors de la création d’un questionnaire, il est recommandé de fonder la problématique sur la
formulation d’hypothèses. Cela permet de préciser les informations nécessaires. Les hypothèses sont
des « affirmations provisoires qui établissent un lien entre deux paramètres en précisant le sens de la
liaison » (FENNETEAU, 2007)
Lors des Etats Généraux de la culture en 2013, plusieurs hypothèses avaient été évoquées sur la
vie culturelle en Trièves et les pratiques des habitants du territoire.
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- Le tarif peut être un frein
- Un cloisonnement culturel (toujours les mêmes publics aux évènements)
- Des téléscopages sur les dates et du coup trop d’évènements en même temps
- Le Trièves Nord est moins animé
- La nouveauté dans les propositions est appréciée
- De nouveaux publics seraient touchés en instaurant des pass-culture avec des tarifs réduits,
et des places gratuites pour les personnes les plus éloignés de la culture
Ces hypothèses ont été reprises pour construire le questionnaire, croisées avec l’état des
lieux effectué sur le territoire. Plusieurs grands axes ont été dégagés pour servir de trame au
questionnaire :
- Les freins d’accès : le coût de la culture, les transports
- Les différences géographiques
- La quantité et la qualité d’offres
- Les différentes typologies de publics
D. Rédaction du questionnaire
Le questionnaire a été construit en 3 grandes parties :
- Les caractéristiques générales
- La culture en Trièves (en tant que publics)
- Les pratiques (en tant qu’acteurs - amateurs) artistiques et culturelles.
La première partie correspond au profil des personnes interrogées avec le lieu de résidence, le
nombre d’années sur le territoire, l’âge, le sexe, la situation matrimoniale, la catégorie
socioprofessionnelle…
La deuxième partie se focalise sur la culture, les habitudes et les attentes des enquêtés. Elle se
découpe en 5 sous parties :
- Connaissance : « Pouvez-vous citer 1 à 3 lieux culturels du Trièves ?» et « Pouvez-vous citer 1
à 3 évènements culturels du Trièves ? (Ponctuels ou récurrents) »
Ces deux questions sont laissées ouvertes et permettent d’avoir un aperçu de la visibilité des
lieux et des évènements présents sur le territoire
- Fréquence : Nous questionnons les gens sur la fréquence à laquelle ils se rendent à des
évènements ou dans des lieux culturels mais également, s’ils ne s’y rendent jamais, les
raisons (coût, transport, intérêt…).
Nous interrogeons également sur le lieu de sortie (En Trièves ou Hors Trièves) par « secteur
culturel ». Si les sorties se font hors Trièves, il est intéressant d’en connaître les raisons (Trop
loin, coûts trop élevés, curiosité de voir ailleurs…)
Les « secteurs culturels » ont été choisis en fonction des activités présentes ou non sur le
Trièves mais recoupent également les secteurs tels que définis par Gérard POTEAU et Jean-
Christophe BLAIZE dans « Le développement culturel local » (2003), excepté le volet
patrimoine. Nous retrouvons donc le cinéma, la musique (concerts…), la danse, le théâtre, les
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musées et expositions (dont les arts plastiques) et la lecture publique (médiathèques). Nous
avons également choisi d’inclure les conférences, secteur que l’on ne trouve pas chez
POTEAU et BLAIZE mais que l’on retrouve régulièrement sur le territoire du Trièves.
- Accès : en terme de transport (voiture, covoiturage…) et avec qui (en famille, amis…)
- Coût : L’avis sur le coût de la culture : est-ce considéré comme un frein ? Mais également
l’avis sur des modes « alternatifs » tel que le prix libre (chacun donne ce qu’il veut) et la
gratuité
- Satisfaction : En terme de quantité et de qualité et au niveau de l’information: où trouve-t-on
les informations ? Cette information est-elle satisfaisante ?
La troisième partie se concentre sur les pratiques artistiques et culturelles en amateurs; de quels
types et dans quelles communes sont-elles pratiquées ? En Trièves ou hors Trièves ?
Un espace est laissé à la toute fin du questionnaire afin que les personnes puissent s’exprimer et
laisser des remarques et suggestions.
Pour une question de rapidité, peu de questions sont laissées ouvertes. Certaines questions sont
restées ouvertes dans un premier temps, puis, suite aux premiers retours, des propositions de
réponses à cocher ont été faites.
Le questionnaire a été modifié quelques fois, peu en raison du contenu mais dans un souci de
lisibilité et de compréhension des questions. Les modifications ont été faîtes suite aux remarques lors
des premières diffusions et également après le retour de la commission culture (présentation
publique pour présenter les modalités du stage) le 3 juillet 2015.
E. Récupération des informations et traitement des données
Plusieurs méthodes ont été mises en place pour la récupération des questionnaires. Ils sont
quelques fois remplis immédiatement lors de distribution (par exemple sur les marchés). Ils peuvent
également être retournés plus tard dans un lieu identifié (mairie, office de tourisme…). Lorsqu’ils
sont mis à disposition dans un lieu de type commerce, il est demandé aux commerçants de récupérer
les questionnaires complétés et de nous les remettre.
L’adresse du siège de la communauté de communes du Trièves est également précisée à la fin du
questionnaire, et certaines personnes nous ont retourné leur questionnaire par ce moyen-là.
Les données sont ensuite traitées au moyen du logiciel Sphinx et de tableurs Excel. Les
remarques et suggestions écrites de façon manuscrite sur les questionnaires papiers ont été
relevées afin d’apporter une analyse plus fine et nuancée des réponses obtenues.
F. Représentativité de l’échantillon
La représentativité de l’échantillon a été étudiée sur différents critères : les communes
représentées, l’âge, les catégories socioprofessionnelles.
420 questionnaires (291 papiers et 129 en ligne) ont été récupérés.
Représentativité des communes
14
La comparaison entre la population du Trièves et l’échantillon des questionnaires récupérés a
d’abord été faîte au niveau des trois anciens cantons, les trois secteurs de Mens, Clelles et Monestier
de Clermont. 420 questionnaires ont été retournés, dont 40 d’habitants hors Trièves. L’échantillon
présenté ici se base donc sur les 380 habitants trièvois.
Figure 1 Population du Trièves et population de l'échantillon par secteur
On voit clairement que le secteur de Mens est sur représenté, contrairement à celui de
Monestier de Clermont. Nous aborderons ce point plus en détail un peu plus loin, mais cela est
notamment dû à un taux important de réponses des habitants de la commune de Mens.
Une comparaison plus précise a été faite par secteur, afin de vérifier que toutes les
communes étaient bien représentées.
48%
21%
31%
Population par secteur
SecteurMonestier
Secteur Clelles
Secteur Mens
33%
24%
43%
Echantillon population par secteur
SecteurMonestier
Secteur Clelles
Secteur Mens
15
Figure 2 Population du secteur de Monestier de Clermont
Figure 3 Population de l'échantillon du secteur de Monestier de Clermont
Sur le secteur de Monestier de Clermont, nous avons obtenu 123 réponses. Les communes
sont généralement bien représentées, avec deux exceptions notables. En effet, les communes de
Sinard et de Saint Martin de la Cluze sont assez peu représentées, Il est à noter que ces deux
communes sont non seulement les plus éloignées de Mens, lieu de diffusion de départ du
questionnaire et commune où est situé le service culture de la CdC, mais sont également les trois
4%6%
8%
29%
6%
3%
6%
13%
5%
14%
6%
Population ancien secteur Monestier de Clermont
Avignonet
Château Bernard
Gresse en Vercors
Monestier de Clermont
Roissard
Saint Andeol
Saint Guillaume
Saint Martin de la Cluze
Saint Paul les Monestier
Sinard
Treffort
4%5%
11%
37%9%
2%
9%
7%
8%
5%3%
Echantillon population secteur Monestier de Clermont
Avignonet
Château Bernard
Gresse en Vercors
Monestier de Clermont
Roissard
Saint Andeol
Saint Guillaume
Saint Martin de la Cluze
Saint Paul les Monestier
Sinard
Treffort
16
communes les plus proches de l’agglomération grenobloise, présentant les plus fortes
caractéristiques péri-urbaine.
Figure 4 Population du secteur de Clelles
Figure 5 Population de l'échantillon du secteur de Clelles
Sur le secteur de Clelles, avec 92 retours du questionnaire, toutes les communes sont
représentées, avec une légère sous-représentation des communes de Chichilianne et de Saint
Maurice en Trièves et une sur représentation de Monestier du Percy.
14%
27%
11%12%
7%
9%
8%
12%
Population ancien secteur Clelles
Chichilianne
Clelles
Lalley
Le Monestier du Percy
Percy
Saint Martin de Clelles
Saint Maurice en Trièves
Saint Michel les portes
9%
25%
9%
18%
12%
7%
5%
15%
Echantillon population secteur Clelles
Chichilianne
Clelles
Lalley
Le Monestier du Percy
Percy
Saint Martin de Clelles
Saint Maurice en Trièves
Saint Michel les portes
17
Figure 6 Population du secteur de Mens
Figure 7 Population de l'échantillon du secteur de Mens
Pour le secteur de Mens, 164 questionnaires ont été retournés. Nous voyons clairement la forte
représentation de la commune de Mens. La distribution des questionnaires ayant démarré à Mens et
la commune étant très dynamique au niveau culturel, ce résultat n’est pas surprenant. La répartition
des réponses entre les autres communes du secteur reste assez équilibrée.
7%5%
5%
45%5%
8%
10%
9%6%
Population secteur Mens
Cordeac
Cornillon en Trièves
Lavars
Mens
Prebois
Saint Baudille et Pipet
Saint Jean d'Hérans
Saint-Sebastien
Treminis
5%5%
4%
60%
4%
5%
4% 8%5%
Echantillon population secteur Mens
Cordeac
Cornillon en Trièves
Lavars
Mens
Prebois
Saint Baudille et Pipet
Saint Jean d'Hérans
Saint-Sebastien
Treminis
18
Répartition par âge
Figure 8 Population du Trièves et population de l’échantillon du Trièves par tranche d'âge
Les 15-24 ans ont peu répondu au questionnaire. Il est vrai que cette tranche d’âge est peu
présente sur le territoire, il est donc difficile d’entrer en contact avec eux pour leur faire remplir un
questionnaire, dont ils ne voient pas forcément l’intérêt au premier abord. Ce biais a été une partie
compensé par des entretiens informels avec la jeunesse. Les personnes de plus de 55 ans sont bien
représentées dans l’échantillon car ce sont souvent des personnes retraitées, qui ont plus de temps
et participent déjà plus ou moins à la vie culturelle (via la bibliothèque ou une association). Toutefois,
certains des plus de 55 ans sont des natifs du Trièves qui ne participent pas à la vie culturelle, ne
sortent pas de chez eux et sont donc plus difficiles à atteindre. La population des 25-54 ans est la plus
représentée dans l’échantillon car ce sont les plus actifs.
Figure 9 Population du Trièves et population de l’échantillon du secteur de Monestier de Clermont par tranche d'âge
11%
48%
41%
Age de la population dans le Trièves
Pop 15-24
Pop 25-54
Pop 55 et plus
6%
56%
38%
Age de l'échantillon dans le Trièves
Pop 15-24
Pop 25-54
Pop 55 et plus
11%
55%
34%
Secteur Monestier de Clermont
Pop 15-24
Pop 25-54
Pop 55 etplus
4%
68%
28%
Echantillon secteur Monestier de
Clermont
Pop 15-24
Pop 25-54
Pop 55 etplus
19
Figure 10 Population du Trièves et population de l’échantillon du secteur de Clelles par tranche d'âge
Figure 11 Population du Trièves et population de l’échantillon du secteur de Mens par tranche d'âge
On voit une sous-représentation des populations les plus jeunes (15-24 ans) et plus âgées
(plus de 55 ans) sur les trois secteurs (Monestier de Clermont, Clelles et Mens). Les 55 ans et plus
sont toutefois assez présents dans l’échantillon pour le secteur de Mens. Les populations 25-54 ans
sont les plus représentées, particulièrement dans le secteur de Monestier de Clermont.
12%
42%
46%
Secteur Clelles
Pop 15-24
Pop 25-54
Pop 55 et plus
3%
61%
36%
Echantillon secteur Clelles
Pop 15-24
Pop 25-54
Pop 55 et plus
11%
43%
46%
Secteur Mens
Pop 15-24
Pop 25-54
Pop 55 etplus
5%
52%
43%
Echantillon secteur Mens
Pop 15-24
Pop 25-54
Pop 55 et plus
20
Figure 12 Comparaison des catégories socio professionnelles population/échantillon
Lecture du graphique : la partie violette représente le pourcentage commun entre les CSP du Trièves et celles de
l’échantillon. La partie bleue ne représente que les CSP de l’échantillon et la rouge seulement celles du Trièves.
Toutes les catégories socio professionnelles sont représentées dans l’échantillon. Nous avons
toutefois une sur représentation des cadres et profession intellectuelle supérieure et des retraités, et
une sous-représentation des ouvriers et professions intermédiaires par rapport à la population
totale du Trièves.
Cadre ou profession intellectuelle…
Employé
Artisan, commerçant, chef d'entreprise
Agriculteur exploitant
Ouvrier
Profession intermédiaire
Actif sans emploi
Elève, étudiant
Retraité
0 5 10 15 20 25
Catégorie socio prosfessionnelle de l'échantillon
CSP échantillon
CSP Trièves
13%
25%
28%
21%
13%
Temps de présence sur le territoire
Toujours
Moins de 5 ans
Entre 5 et 15 ans
Entre 15 et 30 ans
Plus de 30 ans
21
L’échantillon comprend 13% de personnes présentes sur le territoire depuis qu’elles sont nées.
Plus de la moitié (51%) sont dans le Trièves depuis moins de 15 ans. Un quart (25%) ne sont sur le
territoire que depuis moins de 5 ans.
G. Retour critique
Les données restent quantitatives et non qualitatives. Cela donne un bon aperçu général des
pratiques et attentes des gens, qui ne doit toutefois pas être considéré de façon brute. Ces données
sont en effet à nuancer d’une part avec les remarques manuscrites récupérées sur les
questionnaires, qui apportent des précisions, et d’autre part avec les propos recueillis en entretien.
Au niveau de l’échantillon récolté, nous constatons que la commune de Mens, ainsi que son
secteur, sont surreprésentés par rapport aux autres communes. Il faudra garder ce biais en tête lors
de l’analyse des résultats. Nous privilégierons donc l’analyse par secteur dès que nécessaire.
De plus, au niveau des catégories socio-professionnelle, la forte sous-représentation des ouvriers
et professions intermédiaires doit également être noté et prise en compte.
De plus, le questionnaire en ligne a été mis en ligne assez tard, ce qui est dommage car les
données récupérées sont plus facilement et rapidement traitées.
4. Entretiens En parallèle de la diffusion de questionnaires sur l’ensemble du territoire, plusieurs entretiens
ont été menés avec des représentants du monde culturel ou des représentants de publics
particuliers.
Deux guides d'entretien ont été réalisés, selon le profil de l’interviewé.
A. Les personnes et organismes choisis
La liste des personnes à enquêter a été établie avec Delphine Pelloux. Elle a évolué au fur et à
mesure des entretiens menés car certains enquêtés ont pu nous fournir des contacts non prévus
initialement.
Tableau 1 Personnes enquêtées, lieux, dates et durées des entretiens
Nom Prénom Structure/fonction Lieux Date et durée
Guillaume GONTARD Maire du Percy Mairie du Percy 26/06/2015 1h15
Frédérika SMETANA Hotel Europa Café des Sports 30/06/2015 1h30
Gilles BOUVIER Le Poulailler Le Poulailler 7/07/2015 1h30
Laurent CABANE Enseignement et pratique musicale
Domicile de l’enquêté 15/07/2015 1h30
Robert CUCHET Ecran Vagabond Maison du territoire 22/07/2015 1h15
Claudine DURAND RSA et emplois aidés Maison du territoire 22/07/2015 1h
Valère BERTRAND Pot au Noir Pot au Noir 24/07/2015 1h15
Le choix a été fait de privilégier des acteurs ayant une vision générale de la culture et des publics,
complétant ainsi les données des questionnaires.
22
Des entretiens informels ont également été réalisés lors d’évènements divers ; discussions lors
d’un évènement culturel, sur le marché, avec des auto-stoppeurs… Cette méthode nous a apporté
une part d’information non négligeable. Les personnes ont moins de filtre dans leur discours puisque
la discussion se présente sous un aspect moins formel. Par contre, ces entretiens ne sont ni
enregistrés ni retranscris sous forme de note, ils servent plutôt à saisir des idées générales et à
nuancer les entretiens plus formels.
B. Guide d’entretien et forme de l’entretien
L’entretien se déroule dans le lieu choisi par la personne enquêtée. Il est précisé qu’il n’y a pas de
problèmes de déplacement pour l’enquêteur. Le lieu dans lequel l’entretien se déroule, s’il est
familier à l’enquêté, permet d’instaurer un climat de confiance. Des lieux variés ont été choisis (un
café, des lieux de spectacles, une mairie, chez l’enquêté…). Certains entretiens ont été enregistrés
d’autres ont été seulement retranscrits sous forme de prise de notes.
Le guide d’entretien se décompose en trois parties, basées sur le diagnostic effectué
antérieurement. Tout d’abord sont exposés les raisons de l’entrevu, le cadre dans lequel cet
entretien s’effectue. Une première partie sert d’introduction et permet la présentation de la
personne et de sa structure/son rôle vis-à-vis de la culture. Une seconde partie porte plus sur la
vision globale de la culture dans le Trièves et enfin une troisième partie, plus spécifique, concerne les
publics, les freins et les facilités pour accéder à la culture.
L’entretien est semi-directif, avec des points à aborder mais une liberté partielle laissée à
l’enquêté. Le guide est là pour recadrer la discussion et permet de n’oublier aucun point à aborder.
L’enquêté se sent ainsi plus libre et plus à l’aise. Aucune limite de temps n’est fixée mais les
entretiens ont tous duré entre 1 et 2 heures.
C. Traitement des données
Les entretiens ont été menés dans divers endroits. Certains ont pu être enregistrés et sont en
cours de retranscription, mais cela n’a pas été possible pour tous. Certains lieux ne permettaient pas
un enregistrement audio, par exemple proche d’une route passante dont les nuisances sonores ont
empêché tout enregistrement. La plupart des entretiens ont été retranscris sous forme de prise de
notes. Ceux qui ont été enregistré ont également été retranscrits sous forme de prise de note, avec
des citations extraites des enregistrements.
Les données sont croisées sous forme de tableau pour permettre un regroupement des
informations. Les différentes entrées de ce tableau reprennent les principales problématiques
abordées : les contrastes sur le territoire (nord/sud, natifs/néo-ruraux, culture
populaire/expérimentale), les freins d’accès (coûts, mobilité, informations), la jeunesse.
D. Retour critique
Les entretiens menés se sont très bien passés, avec dans l’ensemble un échange naturel et fluide.
Le guide d’entretien n’a servi que pour recadrer quelques fois la discussion ou pour aborder certains
points précis mais en règle générale les interviewés abordaient d’eux même presque tous les
aspects.
La difficulté s’est plutôt portée sur l’accès à certaines catégories d’acteurs et le fait de ne pas
trop savoir comment toucher certains publics.
23
Les entretiens se déroulant dans les lieux choisis par les interviewés, des interruptions se sont
parfois produites, entraînant une coupure dans la continuité de l’entretien (Téléphone qui sonne lors
d’un entretien chez la personne, entretien réalisé dans un café…)
Trois méthodes principales ont été utilisées pour recueillir des données : Les questionnaires
diffusés sur l’ensemble du territoire, des entretiens avec divers acteurs et enfin des comptages et
statistiques récupérés ou effectués lors de manifestations culturelles.
Plusieurs difficultés ont été rencontrées lors de la mise en place de cette méthodologie.
Premièrement, il a été difficile d’entrer en contact avec les publics « non culturels », de les inciter à
remplir le questionnaire. Le service culture étant basé à Mens, il a également été plus difficile de
toucher les communes les plus éloignées, particulièrement sans relais (commerces, acteur culturel…)
dans ladite commune. La troisième difficulté a été d’échanger avec la jeunesse, peu présente sur le
territoire, de la rencontrer pour lui parler de culture et de ses pratiques culturelles.
Enfin, les questionnaires nous permettent de récolter un grand nombre de données, mais ce ne
sont que des données brutes, quantitatives. Il faut impérativement les mettre en relation avec les
remarques/suggestions saisies en fin de questionnaire et les commentaires relevés lors des
entretiens effectués.
24
Le(s) public(s) de la culture en Trièves Le Trièves est un territoire riche au point de vue de la culture. Les questionnaires et les
entretiens nous ont permis de mettre en lumière les habitudes et pratiques culturelles des publics du
Trièves. Qui sont les publics ? Qu’est ce qui est attractif et qu’est ce qui constitue un empêchement
pour l’accès à la culture dans le territoire ?
Les données ont été analysées sous plusieurs aspects, toujours en prenant en compte les
variables quantitatives et qualitatives. L’aspect géographique et les particularités retrouvées sur le
territoire selon les secteurs (Monestier de Clermont, Celles, Mens) sont déterminants dans l’analyse
des publics. C’est pourquoi nous retrouverons chaque point analysé de manière générale sur le
Trièves, puis plus précisément par secteur.
Nous verrons d’abord la richesse du territoire au niveau culturel, appréciée et nuancée par les
habitants et les différents acteurs du Trièves. Nous nous intéresserons ensuite à différentes
typologies de publics présents sur le territoire. Enfin, nous verrons les besoins et attentes des
habitants du Trièves.
1. Un public riche, diversifié, intéressé Le Trièves est un territoire vivant et innovateur au niveau culturel. De nombreuses propositions
culturelles voient le jour sur le territoire. Les acteurs impliqués dans le milieu culturel sont
nombreux, que ce soit des professionnels, des bénévoles, où des acteurs institutionnels.
A. La culture présente sur l’ensemble du territoire
La culture est présente partout sur le territoire, dans chacune des 28 communes, à différentes
échelles.
25
Figure 13 Carte des évènements culturels publiés par l'agenda culturel entre juillet 2014 et juillet 2015 par commune
L’agenda culturel de la Cdc annonce des évènements tout au long de l’année. Comme nous
pouvons le constater au travers de la carte ci-dessus, des évènements ont lieu dans chaque
commune du Trièves, ce qui est quand même remarquable. On distingue toutefois des « centres »
culturels, autrement dit les communes possédant des infrastructures permettant d’accueillir les
manifestations culturelles : Monestier de Clermont Clelles et Mens (les trois communes « chefs » de
secteur), Monestier du Percy (Le Poulailler), Le Percy (La Grange) et Saint Paul les Monestier (le Pot
au Noir), Lalley (Espace Giono, Auberge du Grand champ…)
.
26
B. Une offre considérée comme satisfaisante
Figure 14 Graphique sur la quantité de l'offre culturelle en Trièves
Au travers des questionnaires, nous avons pu voir que globalement les gens trouvent l’offre
culturelle en Trièves suffisante. En effet, 270 sur 420 (soit plus de 60%) la jugent suffisante. De plus,
certains précisent qu’on ne peut pas dire « trop » d’offres, ou cochent « pas assez d’offres » car selon
eux « il n’y en a jamais assez ». Quelques remarques relevées dans les questionnaires viennent
étayer cet avis : « L'offre culturelle dans le Trièves est énorme, c'est le manque de temps qui fait que
nous voyons de temps en temps un spectacle ou allons au cinéma », « Notre territoire est très riche
en terme de vie culturelle et artistique » ou encore « Le tissus associatif est très riche sur le TRIEVES.
Je suis satisfaite des propositions qui sont faîtes. » (voir annexe n°5) Cette richesse et cette diversité
culturelle sont très importante sur le territoire.
Toutefois, la satisfaction concernant l’offre culturelle n’est pas homogène. On retrouve en
effet un petit nombre de personnes déclarant ne pas aller aux évènements culturels par manque
d’offres. Toutefois, cela reste minoritaire et n’est pas la principale raison (moins de 20% des
réponses).
0 50 100 150 200 250 300
Pas assez d'offre
Assez d'offre
Trop d'offre
Que pensez-vous de l'offre culturelle en Trièves
Nombre de réponses
27
Figure 15 Graphique: Raisons pour lesquelles les gens n'assistent jamais à un évènement culturel
Pour le petit nombre ayant déclaré un manque d’offres sur le territoire, une des explications
qui pourrait être avancée est qu’il y aurait également un manque d’informations, ou un manque de
visibilité dans la communication. Les publics potentiels n’étant pas ou mal informés, ils n’auraient pas
connaissance des manifestations culturelles présentes sur le territoire.
C. Des lieux et des évènements reconnus
Il a été demandé aux enquêtés de citer un à trois lieux culturels du Trièves. Si certains « lieux
clés » reviennent régulièrement, on s’aperçoit toutefois d’une grande variété de références selon les
personnes. En effet, sur les 420 questionnaires, nous retrouvons quarante-deux lieux différents cités.
Cette diversité se retrouve également dans les évènements (ponctuels ou récurrents) cités puisque
nous n’en comptabilisons pas moins de quarante et un différents. (voir annexe n°4)
0 20 40 60 80 100
Manque d'offre
Horaires ne conviennent pas
Coûts trop élevés
Trop loin
Pas intéressé
Manque de temps
S'il y a un type d'événement auquel vous n'assistez jamais, pourquoi?
Pourcentage de réponses
28
Figure 16 Carte des lieux culturels en Trièves cités dans les questionnaires
Dix communes du territoire ne possèdent aucun lieu cité : Cordéac, Saint Sébastien, Tréminis,
Cornillon en Trièves, Prébois, Saint Maurice en Trièves, Treffort, Sinard, Roissard et Château Bernard.
Toutefois, des lieux culturels sont présents à travers l’ensemble du territoire.
Les types de lieux cités sont de natures différentes : soit patrimoniaux, soit des lieux de
manifestation artistique ou culturelle. On retrouve par exemple « Les passerelles Himalayennes »
(passerelles suspendues au-dessus du Drac et de l’Ebron) à Lavars ou « la grotte des Résistants »
(Grotte où se sont cachés des résistants durant la guerre, au Pas de l’Aiguille, près du Mont Aiguille) à
Chichilianne.
Certains lieux et évènements reviennent très régulièrement dans les questionnaires. Ce sont
les lieux culturels identifiés du territoire. Nous retrouvons le Pot au Noir, le Poulailler et la Grange du
Percy en tête pour les lieux (cités respectivement, sur 420 questionnaires, 125, 113 et 129 fois) et
« Mens Alors ! » (cité 263 fois) pour les évènements.
Les bibliothèques ne ressortent pas forcément comme étant identifiées « lieux culturels » (citées
47 fois) alors qu’elles sont fréquentées régulièrement (voir partie III – 2 – b. Des champs culturels aux
fréquentations spécifiques)
29
Des lieux identifiés selon les secteurs
Figure 17 Lieux les plus cités des questionnaires par secteur en pourcentage
Les six lieux les plus cités des trois secteurs sont Le Poulailler, le Pot au Noir, Le Musée du
Trièves, Le cinéma de Clelles, La Grange du Percy, Les bibliothèques. On peut voir que les lieux
ont un impact plus fort dans les secteurs où ils sont situés géographiquement, mis à part les
bibliothèques, présentes sur tout le territoire. Cette observation se fait particulièrement pour le
Pot au Noir, qui est largement plus cité par les habitants du secteur de Monestier de Clermont
que par les habitants des autres secteurs.
Figure 18 Lieux les plus cités par les habitants du secteur de Monestier de Clermont en pourcentage
0,00 10,00 20,00 30,00
Bibliothèques
La Grange du Percy
Le cinéma de Clelles
Le Musée du Trièves
Le Pot au Noir
Le Poulailler
Les lieux les plus cités dans les trois secteurs
Secteur Monestier deClermont
Secteur Clelles
Secteur Mens
0,00 5,00 10,00 15,00 20,00 25,00 30,00
Bibliothèques
La Diligence
La Grange du Percy
Le cinéma de Clelles
Le Granjou
Le Musée du Trièves
Le Pot au Noir
Le Poulailler
Les lieux les plus cités par les habitants du secteur de Monestier de Clermont
Pourcentage d'occurrence oùl'évènement est cité
30
Pour le secteur de Monestier, nous retrouvons, en plus des six lieux communs aux trois
secteurs, Le Granjou et La Diligence, tous deux situés sur la commune de Monestier de Clermont.
On peut également remarquer que le Pot au Noir est cité dans pas loin de 25% des
questionnaires d’habitants du secteur de Monestier de Clermont.
Figure 19 Lieux les plus cités par les habitants du secteur de Clelles en pourcentage
Pour le secteur de Clelles, on retrouve l’écran Vagabond, l’Espace Giono, Pizz’Art et le
Granjou en plus des six lieux en commun aux trois secteurs les plus cités. Pour ce secteur, c’est
majoritairement les deux lieux de culture « identifiés » situés dans le secteur, respectivement à
Monestier du Percy et au Percy, qui sont cités : Le Poulailler et la Grange du Percy.
On peut aussi remarquer l’apparition du Granjou (situé dans le secteur de Monestier de
Clermont) alors que la MEJ (équivalent à Mens) ne fait pas partie des lieux culturels les plus cités
par les habitants du secteur de Clelles.
0,00 5,00 10,00 15,00 20,00
Bibliothèques
La Grange du Percy
Le cinéma de Clelles
Le Granjou
Le Musée du Trièves
Le Pot au Noir
Le Poulailler
L'Ecran Vagabond
L'espace Giono
Pizz'Art
Les lieux les plus cités par les habitants du secteur de Clelles
Pourcentage d'occurence oùl'évènement est cité
31
Figure 20 Lieux les plus cités par les habitants du secteur de Mens en pourcentage
Le Temple de Mens, La MEJ, l’espace culturel de Mens sont les lieux les plus cités par les habitants du
secteur de Mens. On retrouve ici la forte influence de la commune de Mens sur tout le secteur. Les
plus cités restent La Grange du Percy et Le Poulailler, suivis de peu par Le Pot au Noir et Le Musée du
Trièves.
0,00 5,00 10,00 15,00 20,00
Bibliothèques
Espace culturel à Mens
La Grange du Percy
La MEJ
Le cinéma de Clelles
Le Musée du Trièves
Le Pot au Noir
Le Poulailler
Le Temple à Mens
Les lieux les plus cités par les habitants du secteur de Mens
Pourcentage d'occurenceoù l'évènement est cité
32
Ce qu’il faut retenir:
Le Trièves est un territoire reconnu comme riche au niveau culturel et l’offre culturelle est
perçue comme diversifiée et dynamique. Ce dynamisme et cette diversité sont importants
pour la vie culturelle du territoire.
Des lieux et évènements structurent le territoire et sont reconnus par les habitants, ils forment
un maillage, un réseau qui irrigue culturellement l’ensemble du Trièves.
Des secteurs géographiques qui reconnaissent leurs spécificités; reconnaissance des lieux de
proximité.
33
2. Une typologie des publics en Trièves L’analyse des données quantitatives (recensements, comptages, questionnaires…) et qualitatives
(entretiens formels et informels…) nous a permis de déterminer différentes typologies de publics.
A. Tradition & Expérimentation
Nous l’avons vu précédemment, le monde rural, dans sa diversité, accueille différents types
de population. Philippe PERRIER-CORNET et Bernard HERVIEU mettent en avant cette notion du rural
comme espace d’accueil de populations. Ils considèrent notamment « la montée des tensions et
controverses à propos de la place et des interactions entre les différents usages de l’espace rural » 6,
incluant la culture. Avec la diversité de situations géomorphologiques, sociales, environnementales,
économiques…, les pratiques et les visions se multiplient et peuvent se rejoindre ou se confronter.
On voit naitre alors des tensions sur les habitudes et les modes de vie, dont les pratiques et attentes
en matière de culture. D’après Pierre Alphandéry et Jean-Paul BILLAUD, « la diversité des modes de
vie, la mobilité résidentielle ou professionnelle, la multi-appartenance rendent problématique le
partage de valeurs et de normes qui, jusque dans les années 1970, caractérisait les collectivités
rurales françaises. »7 Les collectivités rurales accueillent de nouveaux habitants, « néo-ruraux », par
opposition aux « natifs », et cela peut entraîner un certain nombre de contrastes, voire de conflits,
dans les pratiques et les attentes culturelles.
Dans le Trièves, il a souvent été fait mention de ces deux groupes et des antagonismes présents
sur le territoire lors d’entretiens ou de discussions informelles. Deux sortes de publics différents et
n’ayant ni la même vision ni la même pratique de la culture. Le public dit de « natifs » et les « néo-
ruraux » sont deux groupes plus ou moins perméable et plus ou moins extrêmes dans leurs valeurs et
leurs pratiques.
Vincent GUILLON et Pauline SCHERER le décrivent dans « Culture et développement des
territoires ruraux » (2012), la tradition et la modernité s’articulent autour des questions de culture,
de patrimoine et de créativité :
« H. Cettolo a bien montré que l’articulation action culturelle/développement local (…)
n’est pas sans poser un certain nombre de difficultés, du point de vue notamment d’une
série de rapports dialectiques entre tradition et modernité, identité et ouverture, local et
global, etc. L’auteur a notamment mis en exergue deux extrémités qui structurent l’action
culturelle dans les territoires ruraux. D’une part, une tendance à un repli identitaire qui
convoque une culture folklorique fondée sur la valorisation d’une tradition ou d’un passé
réinventé. D’autre part, une perspective inverse de dilution des cultures locales, voire des
valeurs rurales, dans un modèle de développement culturel uniforme, imprégné par le
monde urbain et niant toute spécificité territoriale.»8
En terme de manifestations culturelles, on retrouve en Trièves cette articulation entre les
manifestations dites « traditionnelles » (par exemple La fête du Bourras, le 14 juillet) qui mettent en
avant le passé, les traditions du territoire, et les actions culturelles plus détachées du territoire qui
6 P.10 PERRIER-CORNET P., HERVIEU B., « Repenser les campagnes » (2002)
7 ALPHANDERY P., BILLAUD J-P, « Retour sur la sociologie rurale » (2009)
8 GUILLON V, SCHERER P., « Culture et développement des territoires ruraux » (2012)
34
prônent une ouverture au monde, par exemple le festival » Mens Alors ! » qui propose entre autres
des formes artistiques expérimentales.
Mais il existe également une forme de culture qui, sans se détacher du territoire et en ne niant
aucunement sa spécificité, tend à se rapprocher d’un modèle de développement culturel ouvert sur
le monde et éclectique. Par exemple en proposant des spectacles dans des lieux patrimoniaux clés du
territoire, ou en lien avec des acteurs forts du territoire, on voit s’amorcer cet entre-deux, ce
mélange entre tradition et modernité, identité et ouverture. On peut citer en exemple la journée
d’ouverture de la résidence de Sylvie Guillermin, qui a proposé un spectacle de danse contemporaine
avec deux danseurs marocains dans deux lieux à forte valeur historique de Mens : Les Halles et le
temple.
En termes de publics, on retrouve d’un côté l’importance de la tradition et du patrimoine, avec la
culture comme mise en exergue de l’histoire du territoire et de sa propre histoire. Et d’un autre côté,
une recherche de l’expérimentation, de l’ouverture vers le monde et les cultures différentes, avec un
public engagé et alternatif. Entre les deux, un public de culture dite « populaire », ni dans la tradition
ni dans l’expérimentation, mais dans un développement culturel uniforme.
Nous pouvons prendre ici l’exemple de Mens, qui cristallise cette tension entre deux mondes.
Lors d’un entretien, on a fait part des gens « qui râlent pour la musique », ou qui ferment leur volet
et ne se déplacent pas lors d’une animation culturelle juste devant chez eux. On peut aussi faire état
de commentaires trouvés sur un questionnaire : « Il existe de vieux réac dans cette bourgade qui
n'ont de la musique que la notion de bruit. Et que dire de ceux qui appellent les gendarmes car
indisposés par la musique. Sincèrement je plains ces êtres dont le niveau culturel est si proche de zéro
que toute l'action que vous pourrez entreprendre sera peine perdue. ». Dans le sens inverse, on
retrouve, également sur un questionnaire, des remarques déclarant qu’ « il manque (…) des
spectacles autres que écolo-bobo » et que la programmation en Trièves est « trop « branchée » pour
la population normale ».
B. Art & Divertissement
La culture en Trièves apparaît globalement comme satisfaisante. Les enquêtés déclarent trouver
la culture en Trièves « plutôt pertinente », voire même « pertinente ».
35
Figure 21 La qualité de l'offre culturelle en Trièves
Malgré tout, les manifestations culturelles peuvent paraître plus ou moins adaptées selon les
publics concernés. La différence ne se fait pas vraiment d’un point de vue géographique (voir tableau
ci-dessous), puisque les réponses sont sensiblement les mêmes selon les trois secteurs. La richesse
culturelle du territoire propose toutes sortes de manifestations, à visée de détente et de loisirs ou de
réflexion et d’expérimentation. La satisfaction du public envers l’offre peut venir de cette richesse et
de cette diversité présentes, permettant à chacun de trouver son compte.
Tableau 2 Satisfaction de l'offre par secteur
Pas pertinente
Plutôt pertinente Pertinente
Tout à fait pertinente TOTAL
Secteur Monestier de Clermont 9,26 56,48 32,41 1,85 100
Secteur Clelles 9,20 36,78 41,38 12,64 100
Secteur Mens 7,14 45,45 37,01 10,39 100
Les quelques remarques entendues ou lues sur les questionnaires parlent d’une culture trop
pointue, trop expérimentale, à laquelle tout le monde ne peut pas accéder. Cette question est très
intéressante. En effet, faut-il donner aux gens ce qu’ils veulent, ou faut-il leur proposer des choses
plus inattendues et surprenantes ? Ce que les gens veulent n’est il pas, dans certains cas, être
surpris ? Les acteurs interrogés sont tous d’accord pour dire qu’il faut bien évidemment chercher à
atteindre le plus de personnes possibles. Malgré tout, ils sont également d’accord pour dire que c’est
leur devoir de proposer des choses plus alternatives et expérimentales. La culture et l’art, en général,
sont de plus en plus associés à un divertissement, un loisir. Mais certains acteurs nous rappellent que
l’art sous toutes ses formes est, avant tout, fait non pas pour échapper à la réalité (comme un
divertissement) mais pour la confronter, lui apporter un éclairage différent et faire avancer la
réflexion.
0 50 100 150 200 250 300
Pas pertinente
Plutôt pertinente
Pertinente
Tout à fait pertinente
Que pensez-vous de l'offre culturelle en Trièves
Nombre de réponses
36
Dans ce cas-là, comment faire se rencontrer un public, vaste et aux valeurs multiples, et cette
culture expérimentale ou alternative. On pourrait envisager, selon certains acteurs, de mettre en
place des temps avant et après le film pour préparer et informer les gens. Ces moments d’échange,
d’information et de partage, pas assez présents, pourraient faciliter la compréhension de la
démarche artistique et intégrer un peu plus certains publics dans le monde culturel.
Un autre moment important dans l’apprentissage de l’accès à la culture est l’enfance. De
nombreux acteurs de la culture et habitants déclarent qu’il faut favoriser l’accès aux pratiques pour
la jeunesse. Si il n’y a pas d’apprentissage dès l’enfance, en grandissant il n’y aura aucune curiosité
vis-à-vis des pratiques et des formes de culture (hors culture populaire).
Le public jeune présent en Trièves est donc à prendre en considération de manière spécifique. Les
actions culturelles menées en collaboration avec les structures d’éducation ou d’enfance jeunesse
(écoles, collèges, MEJ et Granjou) sont à encourager.
C. Public estival & public à l’année
La vie en Trièves est très différente selon la saison. En été, l’apport de touriste et le temps
clément transforment le territoire. Les commerces sont ouverts plus souvent et plus longtemps, les
gens sortent plus régulièrement. Les personnes en résidence secondaire sur le territoire font
également augmenter la population présente sur le territoire.
Les artistes prennent moins de risques à organiser un évènement à la belle saison qu’en plein
hiver. En effet, dans le cas de conditions climatiques difficiles, le public attendu peut ne pas être au
rendez-vous. Si une représentation a lieu un soir d’hiver avec une tempête de neige, couplée à une
coupure d’électricité, seuls quelques courageux se déplacent pour voir le spectacle. Le public, et par
conséquent les recettes, peut être plus conséquent sans la contrainte climatique.
Des structures telles que le Pot au Noir ferment l’hiver (de décembre à février) mais nous notons
tout de même une volonté de continuer à proposer une offre culturelle tout au long de l’année.
Lorsque nous regardons le nombre d’évènements sur un an (de juillet 2014 à juillet 2015) nous nous
s’apercevons qu’il y a effectivement une période creuse sur les mois d’octobre, décembre, janvier et
février. Curieusement, le mois de novembre ressort avec de nombreux évènements organisés.
37
Figure 22 Les évènements publiés par l'Agenda culturel entre juillet 2014 et juillet 2015 par mois
L’agenda culturel ne publiant que les annonces qu’on lui soumet, ces chiffres peuvent
s’expliquer par le fait que l’information n’a pas forcément été transmise pour diffusion.
Généralement, les gens font état de cette animation culturelle à deux temps, avec un
territoire qui se réveille de mai à octobre. A la question « Que pensez-vous de l’offre culturelle dans
le Trièves », nombreuses ont été les remarques « Pas assez en hiver, trop en été ».
En été, les touristes et les habitants des résidences secondaires constituent un public d’un autre
type. En effet, ces « habitants temporaires », venus d’ailleurs pour quelques temps, ont déjà leurs
propres habitudes en termes de culture. Les activités culturelles peuvent être un attrait touristique ;
par exemple, les musées ou les activités patrimoniales, chargées de l’histoire du territoire. Le musée
du Trièves est le lieu le plus cité (24,4%) par les enquêtés vivant hors du Trièves. Ensuite viennent la
Grange du Percy (19,5%) et le Poulailler (12,2%). Pour les évènements, nous retrouvons en premier
« Mens Alors ! », cité à 41,18%. « Mens Alors ! » a lieu la première semaine d’août chaque été. Il
attire des populations habitant hors Trièves, voire hors département.
D. Public différent selon le secteur culturel
Il existe des particularités selon chaque secteur culturel. Lors du traitement des questionnaires,
des comptages, on a pu se rendre compte que la fréquentation culturelle était différente selon le
secteur culturel étudié. Les gens ne se rendent pas de la même manière au cinéma ou au théâtre.
05
10152025303540
Evènements annoncés par l'agenda culturel sur l'année dans le Trièves (juillet 2014 - juillet 2015)
Nombre d'évènement
38
0
50
100
150
200
250
300
Jamais 1 à 2fois
par an
1 foistousles 2mois
1 à 2foispar
mois(ou
plus)
Cinéma
Nombre deréponses(cinéma) 0
50
100
150
200
250
300
Jamais 1 à 2fois
par an
1 foistousles 2mois
1 à 2foispar
mois(ou
plus)
Concert
Nombre deréponses(concert)
0
50
100
150
200
250
300
Jamais 1 à 2fois
par an
1 foistousles 2mois
1 à 2foispar
mois(ou
plus)
Danse
Nombre deréponses(danse) 0
50
100
150
200
250
300
Jamais 1 à 2fois
par an
1 foistousles 2mois
1 à 2foispar
mois(ou
plus)
Théâtre
Nombre deréponses(théâtre)
39
Figure 23 Fréquence par secteur culturel
On peut dégager plusieurs catégories d’après ces fréquentations :
o Les secteurs pas ou peu fréquentées : les spectacles de danse ou les conférences. La
plupart déclare ne jamais y aller ou y aller une à deux fois par an. Ce point serait
intéressant à comparer à la fin des trois ans de résidence de Sylvie Guillermin,
mesurant l’impact de cette résidence sur le territoire.
o Les secteurs avec une fréquentation rare : le théâtre ou les expositions/musée. Une
majorité déclare n’y aller qu’une à deux fois par an.
0
50
100
150
200
250
300
Jamais 1 à 2fois
par an
1 foistousles 2mois
1 à 2foispar
mois(ou
plus)
Exposition / Musée
Nombrederéponses(esposition/musée)
0
50
100
150
200
250
300
Bibliothèque
Nombre deréponses(bibliothèque)
0
50
100
150
200
250
300
Jamais 1 à 2fois
par an
1 foistousles 2mois
1 à 2foispar
mois(ou
plus)
Conférence
Nombre deréponses(conférences)
40
o Les secteurs avec une fréquentation moyenne : les concerts et le cinéma. Les
enquêtés s’y rendent pour la plupart de une à deux fois par an ou de une à deux fois
par mois.
o Les secteurs avec une fréquentation régulière : les médiathèques et bibliothèques. La
fréquentation des bibliothèques se fait une à deux fois par mois ou plus pour la
grande majorité des enquêtés.
Une approche différente selon le lieu de résidence
Figure 24 Fréquentation par secteur géographique
Les enquêtés déclarent se rendre en majorité « une à deux fois par an » aux évènements ou
dans les lieux culturels, quel que soit leur lieu de résidence. Sur le secteur de Monestier de Clermont,
il semble y avoir une fréquentation des espaces culturels moins importante que sur les secteurs de
Clelles et Mens (voir carte ci-dessus).
En analysant la fréquentation par champ culturel des trois secteurs, nous nous rendons compte
de cet écart entre le secteur de Monestier de Clermont et les deux autres. Les habitants des
communes du nord du Trièves déclarent en majorité aller peu ou pas aux évènements, excepté pour
les bibliothèques, où la fréquentation est beaucoup plus régulière. Cette particularité se remarque
surtout pour les concerts, le théâtre et les conférences. (voir les graphiques ci-dessous) Cela est peut-
être dû aux caractéristiques péri-urbaines de ces communes. Les habitants qui y vivent sont sur le
41
territoire pour le cadre de vie et travaillent sur Grenoble mais ne participent pas forcément à la vie
culturelle du Trièves.
0,00%10,00%20,00%30,00%40,00%50,00%60,00%70,00%80,00%
Jamais Une àdeux fois
par an
Une foistous les
deuxmois
Une àdeux foispar moisou plus
Cinéma
Secteur de Monestierde Clermont
Secteur de Clelles
Secteur de Mens0,00%
10,00%20,00%30,00%40,00%50,00%60,00%70,00%80,00%
Jamais Une àdeux fois
par an
Une foistous les
deuxmois
Une àdeux foispar moisou plus
Concert
Secteur de Monestierde Clermont
Secteur de Clelles
Secteur de Mens
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
70,00%
80,00%
Jamais Une àdeux fois
par an
Une foistous les
deuxmois
Une àdeux foispar moisou plus
Danse
Secteur de Monestierde Clermont
Secteur de Clelles
Secteur de Mens 0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
70,00%
80,00%
Jamais Une àdeux fois
par an
Une foistous les
deuxmois
Une àdeux foispar moisou plus
Théâtre
Secteur de Monestierde Clermont
Secteur de Clelles
Secteur de Mens
Figure 25 Comparatif de la fréquentation des secteurs culturels par secteur géographique
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
70,00%
80,00%
Jamais Une àdeux fois
par an
Une foistous les
deux mois
Une àdeux foispar moisou plus
Exposition/musée
Secteur de Monestierde Clermont
Secteur de Clelles
Secteur de Mens 0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
70,00%
80,00%
Jamais Une àdeux fois
par an
Une foistous les
deuxmois
Une àdeux foispar moisou plus
Bibliothèque
Secteur de Monestier deClermont
Secteur de Clelles
Secteur de Mens
0,00%10,00%20,00%30,00%40,00%50,00%60,00%70,00%80,00%
Jamais Une àdeux fois
par an
Une foistous les
deux mois
Une àdeux foispar moisou plus
Conférences
Secteur de Monestierde Clermont
Secteur de Clelles
Secteur de Mens
44
Profil des personnes déclarant n’aller jamais aux évènements culturels
Tableau 3 Faible fréquentation selon le nombre d'année sur le territoire
Les personnes qui vivent depuis toujours sur le Trièves semblent être celles qui se rendent le moins
souvent aux évènements culturels. Ces résultats sont toutefois à nuancer de par le nombre de retour
de questionnaire. Il est également à nuancer car certaines personnes, ne voulant pas dire qu’elles ne
se rendaient jamais à aucun évènements ont préféré cocher « 1 à 2 fois par an ».
Si on regarde les catégories socio-professionnelles, les ouvriers, les élèves et étudiants ainsi que les
actifs sans emploi semblent être les catégories qui fréquentent le moins les lieux culturels. Il faut
garder en tête le biais concernant les ouvriers, mais sinon cela conforte les propos entendu lors des
entretiens, particulièrement pour la jeunesse, peu présente sur le territoire.
0,00% 10,00% 20,00% 30,00% 40,00%
Agriculteur exploitant
Retraité
Profession intermédiaire
Artisan, commerçant, chef d'entreprise
Cadre ou profession intellectuelle…
Employé
Actif sans emploi
Elève, étudiant
Ouvrier
Fréquence la plus faible par catégories socioprofessionnelles
Plus de 5 "Jamais"à la question de lafréquence
Nombre de réponse "Jamais" 0 1 ou 2 3 ou 4 plus de 5
Moins de 5 ans 29,52% 43,81% 18,10% 8,57% 100,00%
Entre 5 et 15 ans 40,68% 38,98% 13,56% 6,78% 100,00%
Entre 15 et 30 ans 36,47% 40,00% 20,00% 3,53% 100,00%
Plus de 30 ans 32,14% 48,21% 12,50% 7,14% 100,00%
Toujours 22,45% 26,53% 40,82% 10,20% 100,00%
Total général 33,66% 40,19% 19,13% 7,02% 100,00%
45
Ce qu’il faut retenir :
Entre tradition et modernité, la rencontre des personnes natives du territoire avec les néo-
ruraux qui arrivent avec des pratiques culturelles différentes.
Les fréquentations spécifiques selon les champs culturels : le public n’est pas le même et ne
fréquente pas au même rythme les différents secteurs et lieux culturels.
Une population et une vie culturelle différente selon l’été ou l’hiver. Le rythme saisonnier
marque le territoire.
46
3. Des attentes et des besoins particuliers La culture n’est pas forcément accessible à tout le monde. Certaines contraintes telles que le
coût, les déplacements, le manque de curiosité ou d’information peuvent être des facteurs de non-
participation à la vie culturelle du territoire. Avec les éléments recueillis lors du traitement des
questionnaires, des entretiens, des comptages et de l’étude du territoire, nous avons pu nous
apercevoir que les facteurs de non-accès à la culture sont complexes et souvent liés les uns aux
autres.
A. Coordination et lisibilité
L’information
Tableau 4 Satisfaction de l'information par secteur
Satisfaction de l'information Non Oui Total
Secteur de Monestier de Clermont 25,00% 75,00% 100%
Secteur de Clelles 22,67% 77,33% 100%
Secteur de Mens 19,85% 80,15% 100%
Total général 23,05% 76,95% 100%
La communication des évènements culturels est très importante. Si les habitants ne sont pas
au courant d’un évènement, ils ne s’y rendront pas. En Trièves, on trouve différentes sources
d’informations. Tout d’abord les journaux : Les Nouvelles du Pays, le Dauphiné Libéré et le TUM
(Trait d’Union Mensois, journal communal de Mens). Ensuite, les moyens « traditionnels »
d’affichage et de tracts. Le service culture de la communauté de communes a également mis en
place un Agenda Culturel, en ligne et sous forme de newsletters hebdomadaire. Chaque association
a ses propres méthodes de diffusion, et certaines possèdent un site internet et/ou une page
facebook où ils partagent les dates des évènements à venir. Enfin, les réseaux et le bouche à oreille
sont un des principaux moyens de communication et d’échange en Trièves.
47
Figure 26 La communication sur l'offre culturelle en Trièves
Parmi les moyens de communication les plus utilisés, nous trouvons Les Nouvelles du Pays et
l’Affichage (mentionnés tous les deux respectivement 263 et 258 fois sur 420), suivi d’internet, sites
et mails (mentionné 148 fois). Viennent ensuite les réseaux informels avec le bouche à oreille (183
fois) et enfin l’Agenda culturel de la communauté de communes (133 fois).
On peut souligner encore une fois ici l’importance des réseaux de connaissance et du bouche
à oreille dans la transmission de l’information. D’après certains acteurs, le café a une grande
importance dans la vie culturelle, de part les informations qui s’y échangent et des contacts que l’on
s’y crée. Dans la commune de Clelles, les cafés ont fermés. Les habitants de ce village ont décidé de
mettre en place un café partagé tous les dimanche matin lors du marché. Cela permet de retrouver
cette ambiance conviviale de partage et d’échange.
Les offices de tourisme sont principalement utilisés par les habitants hors Trièves. C’est le
premier lieu cité par les visiteurs occasionnels et touristes.
Tableau 5 Les moyens d'information et de communication utilisé par tranche d'âge (en pourcentage)
Internet (mail, sites,
facebook…) Affichage Tracts
Bouche à
oreille Journaux
Office de
Tourisme
Agenda
culturel
Moins de 20 ans 23 23 3 16 32 3
20-29 18 22 4 19 28 0 9
30-39 12 24 9 18 27 1 9
40-49 15 23 6 18 25 1 12
0 50 100 150 200 250 300
Les Nouvelles du Pays
Affichage
Le bouche à oreille
Internet (mail, facebook, sites...)
L'Agenda culturel
Tracts
Le Dauphiné Libéré
Office de Tourisme
Où trouvez-vous l'information concernant les évènements culturels en Trièves?
Nombre de réponses
48
50-59 15 22 4 16 26 1 16
60-69 20 20 6 10 31 3 11
70-79 10 20 2 6 45 6 10
80 et plus 15 11 7 19 37 0 11
Sur le tableau ci-dessus, les trois moyens d’obtenir les informations sur les évènements
culturels les plus utilisés par tranche d’âge ont été surlignés. Nous constatons que l’utilisation des
journaux est systématique, quel que soit l’âge. La population recourt également à l’affichage et au
bouche à oreille. Nous pouvons noter que l’agenda culturel n’est pas consulté par les moins de 20
ans, mais cela est peut-être dû à la faible représentativité des moins de 20 ans dans l’échantillon.
Internet (mail, sites et facebook) est aussi utilisé par tout âge mais il reste l’un des moyens privilégiés
par rapport aux autres pour les moins de 20 ans et les plus de 60 ans.
Des remarques ont été émises sur la communication des évènements. Souvent considérée
comme peu claire, il ressort qu’il y a trop d’informations l’été et pas assez l’hiver. Plusieurs
personnes ont suggéré la création d’un espace centralisant toutes les données, un lieu rassemblant
l’ensemble des offres culturelles du territoire. Par exemple, un enquêté déclare qu’« il faudrait un
document style agenda qui recense tout ce qui se passe dans le Trièves Cela pourrait faire aussi
l’objet d’une newsletter toutes les quinzaines ou tous les mois Il semble qu’un agenda culturel de la
CdC existe déjà, il faudrait alors le faire connaître et le diffuser largement ! »
L’Agenda Culturel, mis en place par le service culturel de la CdC, a en effet cette vocation.
Des efforts sont donc à faire afin que les trièvois aient connaissance de cet outil et puisse accéder
facilement à une information centralisée.
Figure 27 Connaissance de l'Agenda culturel
54%
46%
Connaissez-vous l'agenda culturel?
Oui
Non
49
Sur les 283 personnes ayant répondu à cette question, à peine un peu plus de la moitié ont
connaissance de l’agenda culturel. On voit que les habitants du secteur de Monestier de Clermont
particulièrement ne connaissent pas cet outil mis en place par le service culture de la CdC du Trièves.
On peut noter également que les élèves et étudiants sont ceux qui semble connaître le moins
l’Agenda culturel.
Tableau 6 Connaissance de l'agenda culturel par secteur (en %)
Oui Non TOTAL
Secteur Monestier de Clermont 42,59 57,41 100
Secteur Clelles 69,84 30,16 100
Secteur Mens 64,94 35,06 100
Tableau 7 Connaissance de l'agenda culturel par CSP (en %)
Connaissance de l’Agenda selon la CSP Oui Non TOTAL
Actif sans emploi 66,67 33,33 100
Agriculteur exploitant 54,55 45,45 100
Artisan, commerçant, chef d'entreprise 50,00 50,00 100
Autre 57,14 42,86 100
Cadre ou profession intellectuelle supérieure 54,84 45,16 100
Elève, étudiant 37,50 62,50 100
Employé 51,67 48,33 100
Ouvrier 50,00 50,00 100
Profession intermédiaire 64,00 36,00 100
Retraité 53,70 46,30 100
B. Valorisation des réseaux et entraide
Pour que les plus isolés puissent accéder à la culture, des initiatives ont été mises en place et doivent
être développées.
La mobilité
Le Trièves est un vaste territoire de moyenne montagne, où se déplacer peut vite devenir
problématique. En dehors des évènements présents sur la commune de résidence, où les gens se
rendent à pieds ou à vélo, il faut rapidement prendre sa voiture et faire plusieurs minutes de route.
39% des personnes interrogées déclarent avoir déjà manqué un évènement culturel dans le Trièves
parce qu’il était trop loin ou pour des raisons de transport.
50
Figure 28 Le transport et/ou l'éloignement comme frein à l'accès à la culture
La plupart des enquêtés déclarent se rendre aux évènements culturels avec leur voiture
personnelle. Nous pouvons toutefois noter un nombre important de personnes déclarant pratiquer
le covoiturage. Ces pratiques de mobilité alternatives sont révélatrices d’un public culturel ayant une
certaine sensibilité écologique. (voir tableau ci-dessous)
Figure 29 Les moyens de transports utilisés pour se rendre à un évènement culturel
Selon les secteurs
Tableau 8 Comment vous rendez-vous le plus souvent à un évènement culturel en Trièves?
A pieds ou à vélo Covoiturage
Voiture personnelle Autre Total
Secteur Monestier de Clermont 11,20% 17,60% 69,60% 1,60% 100,00%
Secteur Clelles 9,35% 26,17% 63,55% 0,93% 100,00%
39%
61%
Avez-vous déjà manqué un évènement en Trièves pour cause de transport ou d'évènement trop loin?
Oui
Non
117
305
57
5
Covoiturage
Voiture personnelle
A pied ou à vélo
Transports en commun
0 100 200 300 400
Comment vous rendez vous le plus souvent à un évènement culturel ?
Nombre de mention du moyende transport
51
Secteur Mens 15,25% 27,35% 54,71% 2,69% 100,00%
Les moyens de transports alternatifs sont beaucoup utilisés dans le secteur de Mens. Dans le
secteur de Clelles, le covoiturage est utilisé à plus de 26%. Les modes doux (à pieds ou à vélo) sont
moins utlisés dans les secteurs de Clelles et de Monestier de Clermont. Les personnes du secteur de
Mens sont en majorité des mensois, ils n’ont donc pas à se déplacer loin pour se rendre aux
spectacles, permettant ainsi l’utilisation des modes doux. Il faut toutefois noter la forte différence
(un peu moins de 15%) d’utilisation de la voiture entre les secteurs de Monestier de Clermont
(69,6%) et du secteur de Mens (54,71%).
Tableau 9 Avez-vous déjà manqué un évènement culturel en Trièves pour cause de transport/évènement trop loin
Non Oui Total
Secteur Monestier de Clermont 64,13% 35,87% 100,00%
Secteur Clelles 63,89% 36,11% 100,00%
Secteur Mens 55,56% 44,44% 100,00%
Les habitants du secteur de Mens semblent ne pas pouvoir se rendre aux évènements pour cause
de transport de façon plus importante que les secteurs de Monestier de Clermont et Clelles. Le taux
d’équipement en voiture de ce secteur est le plus faible du Trièves9, et le territoire est le plus rural
des trois secteurs (exemple de la commune de Tréminis où il n’y a pas de village en soi mais un
mitage du bâti au travers de plusieurs hameaux). De plus, les habitants du secteur de Mens tendent à
être plus demandeurs en évènements culturels et peuvent donc se retrouver plus rapidement
confronter à un empêchement lié à la distance ou aux transports.
Le développement des modes de transport alternatifs semble être une des possibilités pour
faciliter l’accès à la culture aux personnes les plus isolées. Le covoiturage ou l’auto-partage
permettent de se rendre aux évènements les plus lointain même si l’on ne dispose pas de voiture ou
que l’on ne se sent pas de faire le trajet seul.
C. Des tarifs réduits : le pass-culture
Le prix d’entrée d’une manifestation culturelle peut être un frein pour certaines personnes. Les
questions sur le coût posées dans le questionnaire ont amenées de nombreuses questions de la part
des enquêtés. Les enquêtés ont régulièrement commenté les réponses à ces questions. En effet, les
habitants du Trièves ont majoritairement conscience que si eux ne payent pas, quelqu’un doit payer
pour eux. Les manifestations gratuites ou peu chères sont appréciables pour tout le monde. Le coût
peut être un frein et la culture ne passe pas forcément comme dépense prioritaire.
Cependant, la majorité des gens ne considère pas que la culture dans le Trièves soit inabordable
par ses tarifs.
9 SZMALC R. « La mobilité des habitants d’un territoire rural : l’exemple du Trièves dans le sud Isère»
2015
52
Figure 30 Le coût de la culture comme un frein à son accès
Comparée par certaines personnes à la culture proposée à Grenoble par exemple, elle est
qualifiée de tout à fait raisonnable. Les entrées sont généralement à moins de 15 euros.
Figure 31 La fréquence par rapport au coût
Une majorité d’enquêté n’iraient pas plus régulièrement aux manifestations culturelles si
l’offre était moins chère. On peut lier cela aux raisons qui font que les gens ne vont pas ou peu aux
évènements culturels (voir Figure 45), principalement par manque de temps ou non intérêt. Un tarif
moins cher ne les convaincrait donc pas forcément.
Pour les publics en difficulté financière, un tarif moins cher, voire gratuit, peut sembler être
une bonne solution, mais selon certains acteurs, cela ne fait pas tout. Selon elle, l’activité et la
richesse culturelle sont nécessaires pour faire vivre le territoire hors des deux mois d’été. La culture
permet de maintenir le lien social et de briser l’isolement. Mais la culture n’est pas vue comme une
priorité. La priorité, c’est de trouver un emploi. Donc lorsque des activités culturelles sont proposées,
lors de rendez-vous à la Maison du territoire par exemple, la réponse est souvent « je ne suis pas là
pour ça ». De plus, les publics en difficultés ne veulent pas être identifiés comme tel. Si des tickets
sont distribués gratuitement spécialement destinés à « un public en difficulté », la peur du regard de
l’autre, d’être jugé, peut mettre une barrière et ils ne vont pas les prendre.
S’il n’y a pas un accompagnement derrière, les personnes coupées du monde culturel ne vont
pas faire la démarche d’assister à une manifestation, même si elle est gratuite.
0 20 40 60 80 100
Oui
Non
Considérez-vous le coût de la culture dans le Trièves comme un frein à son accès?
Pourcentage deréponse
0 20 40 60 80
Oui
Non
Si l'offre était moins chère, iriez vous plus régulièrement aux évènements culturels
en Trièves?
Pourcentage deréponse
53
Figure 32 La gratuité des évènements culturels, à éviter ou intéressant?
Les réponses montrent un intérêt pour la gratuité, très bien illustré par un commentaire
trouvé sur un questionnaire, « Qui ne le serait pas ? ». Malgré tout nous voyons une réserve avec un
certains nombres de commentaires laissés sur les questionnaires et lors de réactions observées
durant des entretiens spontanés. Cela traduit peut être la prise de conscience, comme vu ci-dessus,
que la gratuité d’un évènement ne fait pas tout, et que même si l’on est intéressé, on ne s’y rendra
peut être pas. Cette réponse peut également traduire le fait que les gens ont conscience que les
artistes doivent être rémunérés et qu’il faut donc trouver un équilibre entre « pas trop cher pour
eux » et « vivable pour les artistes ». Un moyen de soutenir les projets artistiques, c’est peut-être
dans un premier temps de venir aux spectacles. La gratuité pour les publics ne peut se faire qu’à
condition que quelqu’un d’autre paye derrière.
Figure 33 Les prix libres (chacun donne ce qu'il veut), à éviter ou intéressant?
Nous retrouvons pour les prix libres les mêmes problématiques rencontrées auparavant pour la
gratuité, toutefois plus nuancées. Plus de personnes sont convaincue et légèrement plus « ne savent
pas », car peut-être ne sont-elles pas familières de ce procédé. De nombreuses remarques sont
également venues étayer ce point de vue selon lequel « prix libre » oui, mais sans négliger pour
autant le travail des artistes car ils en vivent. Une habitante nous le dit en remarque du
questionnaire : « Je suis plus favorable à l'alternative "au chapeau", cela responsabilise le spectateur
par rapport au travail artistique qui lui est proposé »
Les différences selon les secteurs
0 20 40 60
Très convaincu
Intéressé
Ne sais pas
A éviter
Que pensez vous de la gratuité des évènements culturels?
Pourcentage deréponse
0 10 20 30 40
Très convaincu
Intéressé
Ne sais pas
A éviter
Que pensez-vous des initiatives du type "prix libre"?
Pourcentage deréponse
54
Tableau 4 Considérez vous le coût de la culture dans le Trièves comme un frein à son accès?
Non Oui Total
Secteur Monestier de Clermont 90,00% 10,00% 100,00%
Secteur Clelles 84,42% 15,58% 100,00%
Secteur Mens 83,57% 16,43% 100,00%
Au niveau du coût de la culture comme frein à son accès, nous ne constatons pas de très grandes
différences entre les secteurs. La proportion d’habitants gênés par les tarifs est légèrement plus
élevée dans les secteurs de Mens et Clelles.
Tableau 10 Si l'offre était moins chère, iriez vous plus régulièrement aux évènements culturels en Trièves?
Non Oui Total
Secteur Monestier de Clermont 77,01% 22,99% 100,00%
Secteur Clelles 57,53% 42,47% 100,00%
Secteur Mens 65,44% 34,56% 100,00%
Nous pouvons voir ici que, même en pratiquant des tarifs plus bas, les habitants du secteur
de Monestier de Clermont n’iraient pas plus aux manifestations culturelles. La nuance est plus fine
pour le secteur de Mens et un peu plus encore pour le secteur de Clelles, où presque la moitié des
habitants (42,47%) déclarent qu’ils iraient plus régulièrement aux évènements culturels en Trièves si
l’offre était moins chère.
Tableau 11 Que pensez-vous des alternatives du type prix libre?
A éviter Ne sais pas Intéressé Très convaincu Total
Secteur Monestier de Clermont 17,02% 23,40% 35,11% 24,47% 100,00%
Secteur Clelles 11,84% 21,05% 42,11% 25,00% 100,00%
Secteur Mens 10,20% 19,73% 33,33% 36,73% 100,00%
Le secteur de Mens est plus partisan de la politique de prix libre. Cela illustre une fois de plus la
tendance alternative présente sur ce secteur. Concernant la gratuité, il n’y a pas vraiment de
différences significatives.
Plusieurs stratégies seraient donc à mettre en place au niveau de la communication.
L’agenda culturel doit être diffusé plus largement. Cet outil de centralisation des informations a en
effet été réclamé par plusieurs habitants qui ne connaissaient pas son existence.
Une deuxième action à mener est peut-être de diversifier les supports de communication.
Pourquoi ne pas créer de nouvelles formes de diffusion via les réseaux sociaux (Facebook, Twitter).
Avec la numérisation de la culture, ces outils seraient peut-être plus adaptés, en particulier pour la
jeunesse.
55
4. Le Trièves : une diversité de publics Le recoupement des entretiens, des questionnaires et de l’état des lieux nous permet de
confirmer que le Trièves est un territoire riche sur le plan de la culture. Mais il présente toutefois des
publics contrastés.
Les publics peuvent être identifiés de façon générale selon la période de l’année (été/hiver), leur
lieu de résidence (nord/sud) et leur origine (néo-ruraux/natifs). Le rythme saisonnier marque le
territoire en termes d’offres et de demandes. Les habitudes culturelles des habitants des différents
secteurs présentes de nombreuses différences. Enfin, le territoire est partagé entre différentes
visions de la culture, comme patrimoine et tradition ou plus éclectique et expérimentale, comme
divertissement et loisir ou comme support d’art et de reflexion.
L’accès à la culture est inégal sur le territoire. Le coût d’accès à la culture peut se révéler un
empêchement important. Le manque de moyens de transports ou l’éloignement du au contexte
géographique du territoire peut également être un frein. Enfin, l’accès à l’information est très
important puisque des habitants ne se rendent pas aux spectacles faute de communication. La
question de l’éducation aux pratiques culturelles, la formation et l’information concernant une
culture plus marginale ou des propositions plus atypiques se pose régulièrement.
Ce qu’il faut retenir :
Le tarif peut être un frein d’accès à la culture, mais la baisse des prix n’apporte pas
pour autant une solution. D’autres facteurs interviennent.
La mobilité pour se rendre aux évènements culturels peut être un vrai frein en Trièves.
La géographie de moyenne montagne ne permet pas de se rendre facilement et
rapidement d’un point à l’autre du territoire.
Faut-il adapter la demande au public ou au contraire proposer des choses innovantes
pour surprendre, faire réagir ou réfléchir l’audience ?
L’information et la communication sur les manifestations culturelles jouent une part
importante dans l’accès de la population à la culture. Des efforts sont à faire sur la
diffusion de l’information et l’ouverture aux nouveaux médias comme moyens de
communication sur la culture.
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Conclusion L’action culturelle en Trièves est innovante et dynamique. Cette richesse doit être préservée
et pour cela, elle a besoin de soutien. La mise en réseau des acteurs culturels a un rôle très important
sur le territoire. La profusion d’évènements et de manifestations culturelles ne serait pas la même
sans ce réseau et les valeurs d’entraide et d’échange partagées par les différents acteurs. Certains
des freins rencontrés dans l’accès à la culture peuvent être résolu en valorisant ces notions de
partage et de mutualisation. Sur un territoire de moyenne montagne au bâti éparpillé, on a pu noter
des restrictions liées aux transports. Avec le développement de réseaux de covoiturage, les habitants
les plus empêchés et isolés pourraient se rendre plus facilement aux évènements.
En appui à cette mise en réseau, un pass-culture faciliterait l’accès pour les habitants ayant des
difficultés financières mais ne règlerait que partiellement le problème. Comme nous l’avons
remarqué, la peur du regard de l’autre, la peur d’être jugé, ainsi que l’appréhension d’un certain
décalage avec un public plus « habitué », peut être un véritable handicap. La mise en place de tarifs
préférentiels ne peut pas se faire telle quelle et doit donc être accompagnée.
Le pass-culture pourrait également jouer le rôle de vitrine pour divers lieux et évènements culturels.
La communication est en effet un point très important. Il est nécessaire d’étendre et d’ouvrir les
réseaux et moyens de communication déjà présents. Plus d’habitants seraient mobilisés si les médias
étaient plus diversifiés et la promotion des outils déjà existants étendue sur tout le territoire.
La prise en compte de toutes ces informations permet de rédiger un projet culturel et de
dégager de grands axes prospectifs pour la culture dans le Trièves. Les publics culturels présents sur
le territoire présentent des caractéristiques très variées. On retrouve des profils très différents selon
la période de l’année, le lieu de résidence et les trajectoires de vie. Il est intéressant de noter
comment ces publics se croisent, s’affrontent, cohabitent et se rejoignent par moment.
Comment adapter l’offre culturelle à des publics si différents ? C’est en effet une difficulté de
l’action publique. Quels aspects privilégier, à qui s’adresser ? Mais cette diversité permet dans le
même temps, une richesse culturelle particulière, une rencontre et une confrontation dont émergent
des propositions culturelles nouvelles et inédites. Le milieu culturel est ainsi vecteur de rencontres,
de lien social, de mouvement sur des territoires parfois isolés et où les contraintes géographiques
sont très présentes. En s’appuyant sur cet espace particulier et en s’appropriant ses spécificités, les
initiatives locales animent et dynamisent le territoire. L’action culturelle en milieu rural s’articule
entre la réappropriation des caractéristiques de l’espace géographique et la prise en compte de la
diversité des contextes locaux. De plus, les évènements et manifestations culturelles peuvent être
également sources de retombées économiques non négligeables, grâce à l’implication locale, mais
aussi en attirant des populations externes, qui vivent, dorment et consomment sur le territoire.
Si l’on veut perpétuer le dynamisme et la diversité des actions, il est nécessaire que les
habitants aient conscience de cette ressource culturelle territoriale. Et quel est le meilleur moyen de
transmettre ces notions aux publics si ce n’est par un éveil à la culture dès l’enfance? La jeunesse et
l’éducation culturelle sont donc à mettre au cœur des politiques publiques. Au travers d’actions
proposées dans les écoles et les collèges, et par un suivi pédagogique et continu lors du passage au
lycée, la curiosité peut être éveillée chez les enfants et les adolescents. Sur le court terme, ils seront
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peut-être amenés à aller voir plus de spectacles avec leurs parents ou à participer de façon active à la
vie culturelle. Sur le long terme, ils auront une pratique culturelle curieuse et ouverte. La jeunesse
peut être une solution, et plus encore un avenir, c’est avec elle que doivent se construire les projets
de demain.
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