je donne, je reçois. les cycles de la philanthropie et de l'entraide
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Je donne, je reçois. Les cycles de la philanthropie et de l'entraide. Yvan Comeau, professeur titulaire École de service social, Université Laval Chaire de recherche Marcelle-Mallet sur la culture philanthropique. Conférence présentée à l’Association des retraités de l’Université Laval - PowerPoint PPT PresentationTRANSCRIPT
Je donne, je reçois. Les cycles de la philanthropie et de l'entraide
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Yvan Comeau, professeur titulaire
École de service social, Université Laval
Chaire de recherche Marcelle-Mallet sur la culture philanthropique
Conférence présentée à
l’Association des retraités de l’Université Laval
mercredi 16 avril 2014
Pavillon Desjardins, Université Laval
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Introduction
Objectifs :• Comprendre la mécanique sociale du don sous
toutes ses formes (temps et argent). • Illustrer les réalités de la culture philanthropique
au Québec.
Plan :• Pratiques concrètes.• Mécanique du don.• Nos particularités au Québec.• Engagement tout au long de la vie.
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Quelques définitions
Philanthropie : grec anthrôpos (humain) et philos (amis) ou philein (aimer). Attitude qui amène à améliorer le sort de ses semblables principalement par le don.
Culture philanthropique : façon de penser et de faire le système du don dans une société : motifs, logiques, pratiques, organisations, règles et coutumes.
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Pratiques philanthropiques
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Formes Cible ExemplesEntraide Service aux
personnesVoisinage, Alcooliques anonymes
Bénévolat Service aux personnes
Centre d’action bénévole, centre de loisirs, organisme culturel
Engagement citoyen
Cause, organisation ou collectivité
CA d’une coopérative, groupe de pression, parti politique, consommation responsable
Don monétaire
Cause, organisation ou collectivité
Fondation, Centraide
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Mécanique sociale du don : définition du don
1er niveau : abandonner quelque chose à quelqu’un sans retour (!)
2e niveau : système de solidarité et d’échange. Fonctions : bien-être, lien social et reconnaissance (inclusion sociale).
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Mécanique sociale du don : don ≠ gratuité
Cycle : donner, recevoir et rendre.
Refus du don : pas de cycle.
Acceptation du don : endettement.
Rendre : donner à son tour par gratitude à une personne, à une organisation ou à la collectivité.
Cycle produit du lien social, de la confiance et de la reconnaissance.
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Mécanique sociale du don : don ≠ contrat
Un contrat a une fin.
Le cycle du don peut se reproduire et se prolonger. Impression de dette.
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Mécanique sociale du don : don ≠ impôt
Impôt n’est pas volontaire.
C’est un autre système de solidarité.
4 systèmes de solidarité et 4 principes économiques:
Famille <‒> production domestique.
État <‒> redistribution.
Pratiques philanthropiques <‒> don.
Marché <‒> échange monétaire.
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La culture philanthropique au Québec : survalorisation du marché
Caractéristique du monde occidental (consommation et endettement).
Progrès est mesuré par la croissance du PNB : produits et services produits dans le pays.
Catastrophes et destructions font monter le PNB.
Le bénévolat n’est pas pris en compte dans le PNB, ni la production domestique.
Par exemple, en 2007 au Québec : 2,3 millions de personnes ont fait 372 millions d’heures de bénévolat, soit 4 G $.
Vers un IPV ?
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La culture philanthropique au Québec : entraide largement répandue
Entraide : aider les autres de son propre chef, c’est-à-dire sans l’entremise de groupes ou d’organismes au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête. Cela inclut l’aide prodiguée aux amis, aux voisins et aux personnes apparentées.
Taux de l’entraide en 2010 :Québec : 81 % de la population. Moyenne canadienne : 83 %.(Enquête canadienne)
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La culture philanthropique au Québec : peu de différence entre femmes et hommes
Entraide : autant d’hommes que de femmes la pratiquent, mais les femmes plus fréquemment. Bénévolat : taux plus proches au Québec (♂ > 1,9 %) qu’au Canada (♀ > 2,5 %)
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La culture philanthropique au Québec : bénévolat moins répandu
Bénévolat : fournir un service sans rémunération pour le compte d’un groupe ou organisme au moins une fois au cours des 12 derniers mois.
Taux de bénévolat et moyenne d’heures en 2010 (Enquête canadienne) :Québec : 36,7 % et 128 heures. Moyenne canadienne : 47,0 % et 156 heures.
Pourquoi ?Pratique religieuse plus importante dans le ROC.(Source : Clark, 2003)
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La culture philanthropique au Québec : dons d’argent peu élevés
Différences surtout lorsqu’il y a une déduction fiscale.
Don moyen en 2010 (Enquête canadienne) :Québec : 208 $. Moyenne canadienne : 446 $
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Pourquoi ?
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La culture philanthropique au Québec : dons d’argent peu élevés. Pourquoi ?
1. Les dons pour la religion élevés et plus fréquents dans les autres provinces
Don moyen au Canada dans quelques domaines (2007) :
• organismes religieux : 469 $• santé : 99 $• services sociaux : 87 $.
(Hall et al., 2009)
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La culture philanthropique au Québec : dons d’argent peu élevés. Pourquoi ?
2. Moins d’organisations qui « quêtent »
Nombre d’organisations enregistrées à l’Agence de revenu du Canada :
• Québec : • 20,2 organisations par 10 000 habitants• 28 % dans le domaine religieux
• Moyenne canadienne : • 24,6 par 10 000 habitants.• 41,8 % dans le domaine religieux.
www.culturephilanthropique.ulaval.ca(Source : ARC)
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La culture philanthropique au Québec : dons d’argent peu élevés. Pourquoi ?
3. Les Québécois-es comptent davantage sur le système de solidarité de l’État
Poids des dépenses publiques en % du PIB (2009)• Québec : 47 % (16 150 $ par habitant).
(hébergement social et familles).• Ontario : 38 % (14 850 $ par habitant).• Moyenne au Canada : 39 % (14 700 $ par habitant).
(Deslauriers et Gagné, 2013)
Financement des OBNL :• Québec : 60 % de sources gouvernementales.• Canada (affecté par le Québec) : 49 %.
(ARUC-économie sociale, 2006)
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La culture philanthropique au Québec : dons d’argent peu élevés. Pourquoi ?
4. Les Québécois-es ont moins d’argent dans leur poche
Revenu disponible moins élevé au Québec :• 26 347 $ en 2012 (avant-dernier rang des provinces).
• 29 907 $ dans le reste du Canada.
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La culture philanthropique au Québec : engagement citoyen développé
Nombre de coops par 10 000 habitants (2008) :• Québec : 40,0. • Ontario : 16,2.
(Secrétariat aux affaires rurales et aux coopératives, 2011 : i et Statistique Canada)
Plus d’OBNL au Québec : • 29 % des OBNL du Canada en 2003 (23,2 % de la pop.)• 617 OBNL / 100 000 h. suivi des Maritimes avec 549
(ENOB, 2003)
Taux de syndicalisation (2011) :• Terre-Neuve et Labrador : 37,3 %• Québec : 36,3 %• Moyenne canadienne : 29,7 %
(Source : Uppal, 2011 : 6)
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La philanthropie tout au long de la vie : jeunes (15 – 34 ans)
Une proportion équivalente à la population totale pratique l’entraide, mais les jeunes le pratiquent moins souvent.
Taux plus élevé de bénévolat, mais moins d’heures que les plus vieux.
Plutôt actifs dans le domaine de l’éducation : obligatoire à l’école, associations étudiantes et pour jeune enfant à l’école.
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La philanthropie tout au long de la vie : adultes (35 – 54 ans)
Scolarité : • En général, les personnes les plus scolarisées sont
sureprésentées dans les pratiques.• Dans le bénévolat, les moins scolarisées sont moins
nombreuses, mais donnent plus de temps.
Entraide : personnes ayant les plus faibles revenus et souvent celles qui sont inactives.
Pourquoi ? Les tâches.• Entraide : tâches ménagères, entretien maison (61 %
des gestes), soins personnels dont le gardiennage (53 %).• Bénévolat : organiser des événements (44 %), participer
à un conseil ou à un comité (33 %).
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La philanthropie tout au long de la vie : aînés (55 ans et plus)
Don financier moyen le plus élevé.
On donne davantage d’argent dans le domaine de la religion que les autres groupes d’âge.
Taux de bénévolat moins élevé (santé), mais davantage d’heures par personne.
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Conclusion : tendances
Individualité : • Remise en cause des traditions et du devoir.• Donner du temps non plus par obligation, mais pour être en
lien, pour vivre une expérience.
Imprévisibilité économique et environnementale. Dans un tel contexte, l’accès à l’information, la réflexion et l’anticipation deviennent importants.
Professionnalisation :• Importance que prennent les organisations formelles.• Salariés et experts de plus en plus nombreux.
Rationalité :• Davantage de document et d’information avec les TI.• Principes d’efficacité et d’impact davantage présents.
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Merci de votre attention !
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