mode horlogerie joaillerie gastronomie high-tech philanthropie

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Mode Horlogerie Joaillerie Gastronomie High-tech Philanthropie Destinations Art de vivre SÉRIE LIMITÉE N°156. SUPPLÉMENT GRATUIT AU N° 22 272, DATÉ DU 8 SEPTEMBRE 2016. NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT/ISSN 0153.4831

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Horlogerie

Joaillerie

Gastronomie

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PHOTOGRAPHIÉ PARBRUCE WEBER

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Édito

Ceci est le premier numéro de la nouvelle formule de Série Limitée.Un Série Limitée dont j’ai eu à cœur de renforcer l’image luxe et quej'ai souhaité plus prescripteur. Il fait la part belle au «story telling»,

vous contant des histoires de gens, de lieux, de produits.Un magazine incarné : grâce à des rencontres de personnalités,des intérieurs de gens de goût, des portraits de philanthropes...

tous inspirants et qui ont en commun d’exceller dans leur domaine.Il fallait aussi repenser la forme. Ainsi, Oisin Orlandi, directriceartistique, a imaginé une nouvelle maquette, de nouvelles

typographies, et un logo.Bienvenue donc dans ce numéro de septembre – que vous pouvezdésormais télécharger gratuitement sur le site des Echos. Unopus très mode, avec des séries variées, d’un tableau couture

immortalisé au musée des Arts décoratifs à la couverture réaliséeà Rio de Janeiro, la ville de l'année. Dans chaque numéro,

l’édito sera accompagné d’un objet en série limitée : un parfumaujourd’hui, mais demain un sac, un vêtement, une bouteille de

champagne, une automobile…Nous espérons que vous aurez autant de plaisir à le lire que nous

avons eu d'enthousiasme à le faire.

Frédérique Dedet

Pour célébrer ses dix ans, la marque suédoise Byredo sort « Unnamed »,un parfum en édition limitée.

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Sommaire

21 37 48 72 98

29 41 54 78124

33 44 62

92

90

138

27 39 50 74

118

31 43 60 80

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35 46 64

Directeur de la publication,président de la SASLes Echos : Francis Morel

Édité par Les Echos,SAS au capital de 794 240 eurosRCS Paris 582 071 437Commission paritaire : 04 16 C 83 01516, rue du 4-Septembre75112 Paris Cedex 02Tél. : 01 49 53 65 65www.lesechos.fr

Éditrice :Bérénice LajouanieÉditrice déléguée :Capucine Marraud des GrottesDirectrice déléguée marketingdigital et diffusion :Sophie Gourmelen

Directeur stratégieet communication :Fabrice FévrierRelations presse :Karine Mazurier (01 4953 6443)Directeur des développementséditoriaux du pôle Les Echos :Henri GibierRédactrice en chef :Frédérique [email protected] (6759)Directeur de création :Fabien [email protected] (6304)Directrice artistique :Oisin [email protected] (6783)Responsable photos :Clémentine [email protected] (2282)

Secrétaire de rédaction :Patrick OcherowitchChargée de production :Cécile MichelAssistante de la rédaction :Maria Lopez [email protected] (6660)

Ont collaboré à ce numéro :Judith Benhamou-Huet,Béatrice Brasseur, Giulio Castelli,Robert Colonna d’Istria,Johanne Courbatère de Gaudric,Damien Cuypers, Frank Declerck,Cédric Fréour, Pamela Golbin,Matteo Imbriani, Jean-FrancoisJaussaud, Elina Kechicheva,Philippe Lacombe,Patrick Mauriès, Sandrine Merle,Mariaelena Morelli,

Sylvain Ouchikh, Niki Pauls,Fe Pinheiro, Purienne,Olivier Reneau, Sophie Rosemont,Raphael Sachetat, Audrey Taillée.

PUBLICITÉPrésident : Daniel SaadaDirectrice générale :Cécile Colomb (2226)Directrice commercialepôle Lifestyle & Culture :Anne-Valérie Oesterlé[email protected](7262)Directrice adjointe Lifestyle :Sophie Chartier (6513)Directrice de clientèle :Virginie Roche (6415)Directrice de clientèle :

Charlotte Serre-Maurange(6468)Directeur du pôle Réseaux,International et Régions :Nicolas Grivon (6483)

Service AbonnementsLes Echos4 rue de Mouchy60438 Noailles CedexDu lundi au vendredi,de 9 h 00 à 17 h 30,au 01 70 37 61 [email protected]

FABRICATIONDirecteur productionet logistique :Jérôme Mancellon

Responsable fabricationgroupe : Sandrine Lebreton,assistée de Jean-Claude LainéPhotogravure : Key GraphicImpression : Maury Imprimeur

Série Limitéeest une publicationdu

Principal associé :Ufipar (LVMH)Président-directeur général :Francis MorelDirecteur général délégué :Christophe VictorDirecteur délégué :Bernard Villeneuve

Contributeurs La céramique,c’est chic

Jean-François Piège,le « game changer »

L’autre voyagede Louis Vuitton

Philanthropie :AlexandreMars

AutoDestination :Monte-CarloBeach Backstage

Girls from Ipanema

Visite privée :le style en héritage

Profil :Marco De Vincenzo

Les nouveauxclassiques

La malle MambodeMoynat

Gensde mode

Hautecouture

Small talk :Loïc Prigent

DesignWell being

Jeunes maisons :Chatelles Rencontre :

Pierre Hardy

Art : la collectionChtchoukine à Paris

High-techChanel,

la femme qui lit Décodage : MiuMiuWorking woman

Évasion :destination paradis

L’été indienRévolutionrouge

Enmode architecturecontemporaine

Absolu

AllureMode

Magazine

Actu

Désirs

103Dossier vin

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53AVE

NUEMONTA

IGNE

PARIS

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Contributeurs

ILLUSTRATIONSDAMIENCUYPERS

Frédérique DedetFraîchement nommée rédactrice en chef de Série Limitée, Frédé-rique a imaginé sa nouvelle formule. Avant d'être journaliste, ellea produit de nombreuses émissions de télévision aux côtés deFrederic Mitterand puis à Capa et à Canal Plus. Après avoir passéune décennie à Point de Vue elle a rejoint L'Officiel en tant querédactrice en chef où elle a rencontré Oisin Orlandi. Elle est arri-

vée au groupe Les Echos en mai dernier.

Fe PinheiroCe photographe

brésilien toujours de bonnehumeur a immortalisé les gensde mode de notre premier

portfolio.

Olivier ReneauJournaliste, spécialiste

de l'architecture et du design,il a décrypté la tendancede l'habitat collectif signédes grands architectes.

Patrick MaurièsAuteur de Chanel défilés, il étaitnaturel de lui demander d'écrirele papier sur le prochain opusde Culture Chanel, l'exposition

"La femme qui lit".

Fabien LabordeÀ la direction de la création des Echos depuis un an, FabienLaborde supervise les directions artistiques du quotidien, desEchos Week-end et de Série Limitée. Il a suivi une formation dejournalisme à la faculté Panthéon-Assas mais a ensuite préférése tourner vers l'aspect visuel des magazines. Il a travaillé à ladirection artistique du Figaro pendant neuf ans avant de rejoindre

le groupe Les Echos en 2010.

Clémentine NeupontDepuis 2006, Clémentine Neupont évolue dans le groupe desEchos où elle a commencé en tant que pigiste. Elle est aujourd'huiresponsable photos pour Série Limitée et collabore aux EchosWeek-end dont elle gère plus particulièrement les images lifes-tyle. Diplômée d’Arts plastiques et de photographie, elle est tota-lement dans son élément pour trouver les meilleures illustrations

pour les pages du magazine.

Oisin OrlandiItalo-irlandaise, la jeune femme de 28 ans a été formée, après desétudes de design à Milan, où elle a grandi, chez GQ Italie. Elle atravaillé ensuite à Paris, dans une agence et aux Éditions Jalouoù, directrice de création adjointe, elle rencontre FrédériqueDedet. À sa demande, elle l'a suivie pour assurer la direction artis-tique de ce nouveau Série Limitée et refaire sa maquette. Oisin est

également illustratrice.

Niki PaulsStyliste allemande,

elle navigue entre Berlinet Paris. Pour nous, elle aréalisé la série Working

Woman.

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featuring CAROLINE VREELANDshop at santonishoes.com

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Absolu

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Pour l'ouverture de sa boutique de New BondStreet, un concept architectural signé PeterMarino, lamaison Dior a commandé des col-laborations avec des artistes et des designers.Des éditions limitées réalisées par des gensde talent, de Peter Marino à India Mahdavien passant par les frèresMichel et Daniel Bis-mut, Hubert Le Gall, Jérôme Faillant-Dumas,Véronique Taittinger ou Lucie de la Falaise.Tous représentatifs d'un art de vivre inspirépar les codes et les liens de lamaison Dior: lecannage, le gris, le muguet Versailles…D'autres suivront pour les Fêtes.Nous avons un faible pour cette carafe et sesverres deMurano filigranés. Une création deGiberto Arrivabene, quintessence du vénitienil est propriétaire d'un des plus beaux palaisdu Grand Canal (le Palazzo Papadaupoli) etimagine depuis des décennies des verres deMurano d'exception. Il a joué du plissé Dioret de ses couleurs iconiques, le rose et le gris.Cette carafe et les verres qui l'accompagnent,c'est à n'en point douter un peu demagie véni-tienne à rapporter de la capitale anglaise.

Le vaisseau amiral de la maison Dior àLondresa ouvert cet été avec une sélection extraordinaired'objets pour la maison dont des créations inspi-rées de Giberto Arrivabene.Frédérique Dedet

Design

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RADO TRUE THINLINECÉRAMIQUE HAUTE-TECHNOLOGIE PLASMA. EXTRA PLATE. EXTRÊMEMENT LÉGÈRE.

RAD

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LE TEMPS EST NOTRE ESSENCE

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Absolu

DOMINICFRASER

Confidence journalistique: la presse a long-temps été trop bonne avec…Aston.Malmenéspar la destinée – on ne compte plus les chan-gements de propriétaires et les revers finan-ciers – les bolides anglais ont cependant tou-jours été préservés; comment oser toucher àla voiture de James Bond? Un tort. Car lesclients ayant dépensé des fortunes pour celledeDaniel Craig étaient souvent déçus. Finitionloin d’être parfaite, ergonomie d’un autre âge,mécaniques plus bruyantes que brillantes,plaisir de conduire à ne surtout pas décrire…Le « graal » Aston se résumait alors à undesign. Point. Autant dire que chez Ferrari(toujours plus racée), Porsche (bien plus effi-cace) et même Audi (avec sa R8 infinimentmieux conçue!), on se frotte lesmains de telledéconvenue ou, plutôt, on se frottait lesmains. Car depuis le printemps dernier, lamarque anglaise enregistre commandes surcommandes. Raison de l’emballement : laDB11. Un tout nouveaumodèle que personnen’attendait plus. D’autant que, outre sa somp-tueuse carrosserie (de la calandre aux feuxarrière, rien n’a été aussi bien dessiné depuislongtemps), l’engin dévoile enfin de vraiesqualités. À commencer (sous son impression-nant capot) par un inédit V12 biturbo de 5.2 let 608 chevaux qui roule des mécaniques enpromettant d’atteindre 100 km/h enmoins de4 secondes (3,9 secondes exactement) ; une

1500 commandes ont été enregistréesavant l’été sans même que personne nel’ait jamais testé. Pourquoi le nouveaumodèle d’AstonMartin fait-il autantrêver ?Cédric Fréour

Auto

ivresse réservée jusque la à de rares bolides…Et puis il y a son habitacle fait d’aluminium,parfois de bois (au choix), de cuir (naturelle-ment) et de compteurs et d’écran numériquesdignes du XXIe siècle. Le volant àmoyeu cen-tral asphérique (aussi graphique quemagné-tique) attire également le regard. Quant aupantone qui recense les coloris pouvant déco-rer l’habitacle, c’est un feu d’artifice : noir,beige, bleu, rouge, orange, bronze, jaune, vio-let, vert menthe… Il y en a pour tous les goûtset ce n’est pas un vain mot lorsque l’ons’amuse avec le configurateur (db11.astonmar-tin.com). Bref, jamais Aston n’aura été aussibichonnée. Tout comme son budget : autourde 210000 euros, hors options. Une offrecertes «meilleurmarché» qu’une Ferrari F12Berlinetta concurrente (274000 euros) maisbien au-delà des tarifs d’une Porsche 911Turbo (177000 euros) à l’aura pourtant com-parable et à la vélocité… supérieure. Qu’im-porte, puisqu’une chose est d’ores et déjà cer-taine, la DB11 a réussi son entrée, l’une desplus remarquées de l’année. Cela faisait long-temps que cela n’était plus arrivé à cettemarquemythique.

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Absolu

DR

L’habit fait parfois le moine. C’est le cas dece superbe ordinateur ultra-portable croquépar Apple. Un Mac Book nouvelle généra-tion qui repousse plus loin encore les limitesde la finesse. Sans révolution, même si lamarque américaine explique être repartied’une page blanche, mais avec des évolu-tions tout en précision. Les ingénieurs cali-forniens ont donc repensé la bête pour larendre plus légère: seulement 900 g pour13,10 mm d’épaisseur. L’écran Retina de12 pouces (30cm) de diamètre délivre uncontraste généreux, tout en gagnant, luiaussi, en finesse (0,88 mm seulement!). Ilse pilote au clavier, qui bénéficie de boutonsaussi larges que sur un ordinateur classique,mais plus souples, avec une technologie dite«papillon» pour une meilleure efficacité,quel que soit l’endroit de frappe. Des LEDplacées sous chacune des touches assurentun rétro-éclairage plus pertinent et moinsénergivore. Car ce Mac Book fait la chasseau gaspillage des watts et promet une auto-nomie de plus de 10 heures grâce à une nou-velle architecture interne des batteries.L’autre avantage du gain d’énergie, c’est lesilence – une belle surprise – grâce à l’absencetotale de ventilateur au sein de cet ultra-por-table de luxe. Le trackpad, lui, offre une véri-table évolution de ses fonctions tactiles, à

Alors que les ventes de l’iPhonecommencent à s’éroder, Apple essaiede retrouver son aura du côté desordinateurs, là où tout avaitcommencé. Un nouveauMac Books’invite sur le marché, toujours plusfin, avec des couleurs originales et debelles avancées technologiques.Raphaël Sachetat

High-tech

l’image du dernier iPhone. La technologie«Force Touch» permet en effet de piloter dif-féremment son ordinateur en fonction de lapression portée: un appui plus long aura uneautre incidence qu’un simple tapotement, cequi multiplie les actions possibles. Commepour les mobiles, une fois l’habitude prise,c’est diablement efficace. De plus, un petitmoteur intégré donne des signaux de réponse(mini-vibrations) et offre une interactiviténouvelle avec samachine – et c’est sans doutelà l’évolution la plus flagrante, cette caracté-ristique n’existant nulle part ailleurs sur cetype de produit. Coté ressources, c’est du hautde gamme avec un processeur CoreM, 8 Gode RAM et jusqu’à 512 Go de mémoire SSD,de quoi faire tourner les applications clas-siques très rapidement. Seul petit bémol : ilest doté d’un seul port USB-C qui, en revanche,permet de tout connecter ou presque à vitessegrand V (jusqu’à 5 Go/s). L’accessoire multi-port est donc fortement conseillé.La précédente version de ce portable a connuun succès d’estime mérité. Alors que laconcurrence fait rage, ce nouvel opus devraittout de même tirer son épingle du jeu grâceà la constance de ses évolutions et à uneconvivialité certaine. Son esthétique parfaitese décline en quatre coloris originaux : or,argent, gris sidéral et rose. À partir de 1499 €.

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collection AUTUMN-W INTER 2016-20174, rue de Marignan, Paris

Ritz Paris, 15, place Vendôme, ParisW W W.M A ISONULLENS.COM

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PROFIL:MARCODEVINCENZO

Marco De Vincenzo a grandi à Messina, une petite villede Sicile, avec des parents aimants qui ne connaissaientrien à la mode. Pourtant, il imagine très tôt des robes,des écharpes, des manteaux… Et, à 18 ans, prend sonenvol pour Rome où il suit les cours dispensés par l’Ins-tituto Europeo di Design. Trois ans plus tard, il rejoint lamaison Fendi et, pendant plus d’une décennie, il assisteSilvia Venturini Fendi sur la ligne des accessoires. Il saitse rendre indispensable mais, «peu à peu, j’ai eu le senti-ment que quelque chose me manquait, confie-t-il. Je tra-vaillais énormément le cuir, les sacs, et c’était un plaisir,mais j’avais besoin deme consacrer aussi au vêtement. Jesuis allé en parler avec Michael Burke, à l’époque Pdg deFendi, et j’ai pu, avec sa bénédiction, commencer à réflé-chir à mes propres créations».En janvier 2009, il présente à Paris sa première collec-tion. C’est un succès : on applaudit la pureté de ses lignes,la vitalité de sa palette primaire et la richesse de ses tis-sus. Il remporte le premier prix du concours Who’s NextduVogue italien et, depuis 2014, est soutenu par le groupeLVMH en tant que designer indépendant : «J’ai eu l’im-mense chance d’avoir leur confiance, car je ne pouvaispas tout construire seul.» Il installe sa marque à Milantout en poursuivant ses activités de styliste chez Fendi,à Rome. De quoi devenir bipolaire? Peut-être un peu, etil ne s’en plaint pas : «J’aime ma liberté de création, meconsacrer à des projets de petite envergure, autant quej’apprécie de travailler pour une maison aussi installéeque Fendi, où tout est possible. J’ai réussi à trouver monéquilibre. Le plus difficile, c’est deme partager entre deuxvilles aussi antagonistes que Rome et Milan !»Cette ambivalence se retrouve au sein de sa collectionautomne-hiver 2016-2017. D’un côté, des couleurs d’unevivacité bouleversante : des rouges vifs, des vert pomme,des jaunes poussin. «Ce qui compte, c’est la combinaisonde couleurs, affirme de Vincenzo. J’aime les mélanges.C’est aussi pour cette raison que j’utilise beaucoup le tri-cot, qui offre une vision tridimensionnelle du vêtement.C’est particulièrement magique.»De l’autre, des matières chaleureuses dans lesquelles ona envie de se lover. Il y a quelque chose d’à la fois sensuelet confortable dans la mode de Marco De Vincenzo, oùle manteau oversize enrobe des jupes de toutes les lon-gueurs et de tous les styles – de la voyageuse nomade à laworking girl en passant par la grande bourgeoise. «Mêmesi c’est plus pratique pour une femme contemporaine deporter des pantalons, je voue un culte à la jupe, sourit-il. Quand je regarde mes amies, je pense toujours à leursrythmes quotidiens, à ce qui est le plus simple à porter.La réalité change beaucoup mon point de vue sur lamode. Sans devenir banal pour autant : je souhaite quemes choix restent non conventionnels, même pour lesmannequins. Ce qui compte le plus dans l’élégance, c’estla personnalité. »Commeprochain challenge,MarcoDeVincenzo envisagele vestiaire masculin : «Pour moi, il est vital de concevoirde nouveaux langages qui peuvent s’éloigner du marchéd’aujourd’hui pour mieux le réinventer». Le grand livrelinguistique de la mode va donc se rallonger d’un cha-pitre qui s’annonce passionnant…

Partagé entre la ligne accessoires de Fendi etsa propre maison de mode, le styliste siciliende 37 ans s’impose comme le nouvel espoirdu style italien.

Désirs

Sophie Rosemont

DR

DANIELE

LAMALFA

Pour MarcoDe Vincenzo,la combinaison descouleurs est trèsimportante, commele montre sa dernièrecollection automne-hiver.

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L’ÉTÉ INDIENLes joailliers prolongent l’atmosphère estivale grâceà des collections joyeuses et éclatantes de lumière.

Les nouvelles collections de haute joaillerie, présentées en juillet dernier,sont des hymnes à l’été. «Dans un contexte morose, nous voulions que lacollection de haute joaillerie s’apparente à une parenthèse solaire», expliqueJean-Bernard Forot, directeur de la joaillerie Piaget. Justement, elle senomme Sunny Side of Life… Maisons et créateurs abandonnent les lignesrigides, les inspirations gothiques et les diamants noirs, cognac, gris. «Lefil conducteur est la lumière et encore la lumière», explique Hamdi Chatti,directeur de la joaillerie Louis Vuitton, qui a d’ailleurs présenté la dernièrecollection à Saint-Tropez. Chez Bvlgari, la directrice artistique Lucia Silvestrifait référence à la beauté de Rome et à la luxuriance des jardins méditerra-néens tandis que la maison Chanel place sa collection sous le signe du blé,qui s’épanouit également chez Boucheron et chez Chaumet. Les épis flam-boyants transformés en bijoux évoquent immédiatement la chaleur dumoisd’août, les moissons, le soleil de plomb.Les collections se déclinent dans des pierres aux couleurs vives qui rap-pellent celles de la faune et de la flore tropicales. Quelques spécimens croi-sés pendant nos dernières vacances à Miami ou à Ibiza font leur apparition,comme l’étoile de mer, le flamant rose et le palmier en tourmalines roses,en rubis rouge intense, en émeraudes ou en diamants jaunes. Au centre dela dernière collection Cartier, le cactus devient la nouvelle fleur fétiche dujoaillier. Les camaïeux de gemmes bleu piscine et vert lagon évoquent, eux,les reflets changeants des mers du Sud. Chez Louis Vuitton, le béryl vert til-leul fait écho à la calcédoine d’un bleu légèrement opaque. Chez Tiffany&Co,Francesca Amfitheatrof restitue l’écume des vagues et compose des cocktailsrafraîchissants de tanzanites, d’aigues-marines et de tourmalines aux refletsmentholés.Après plusieurs années de suprématie, l’or blanc et le platine s’éclipsent faceà une irrépressible envie d’or jaune : solaire et brillant, ce dernier capte in-croyablement la lumière et réchauffe les lignes les plus géométriques. Il estaussi idéal pour sublimer les restes du hâle de l’été. On imagine très bien lamini-cape formée par des plumes de paon stylisées de Boucheron avec unshort et des spartiates en cuir lacées sur la jambe. Les colliers souples etd’une longueur vertigineuse n’incitent guère à remplacer ses robes en voilede coton ultraléger par des pantalons et des vestes en laine. Autant d’invita-tions à repartir…

De haut en bas etde gauche à droite,collier Piaget,bracelet Tiffany,boucles d'oreillesBvlgari, collierLouis Vuitton,bague Cartier,collier Chanel.

Désirs

Sandrine Merle

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(1) L’opposé absolu de l’ordinaire. (2) Exemple pour une Maserati Ghibli Diesel 3.0 au tarif constructeur du 01/06/2016 en location longue durée sur 36 mois et 60 000 km maximum, soit 36 loyers mensuels de 790€ TTCaprès un apport de 10 900 € TTC. Offre non cumulable valable jusqu’au 31/12/2016 et réservée aux particuliers dans le réseau Maserati participant. Sous réserve d’acceptation par Maserati Financial Services,nom commercial de FCA Fleet Services France, SAS au capital de 3 000 000€ - 6, rue Nicolas Copernic - ZA Trappes Élancourt - 78190 Trappes - 413 360 181 RCS Versailles. Modèle présenté : Maserati Ghibli Diesel V6 3.0 lturbo 275 ch avec Pack Sport 20’’, peinture métallisée inclus à 1010€ TTC/mois après un apport de 10900€ TTC. Consommation en cycle mixte (l/100 km) : 5,9 - Émissions de CO2 en cycle mixte (g/km) : 158.Photo et coloris non contractuels. Dans la limite des stocks disponibles. Retrouvez plus d’informations sur : WWW.MASERATI.FR / MASERATI FRANCE. Création :

Location longue durée sur 36 mois et 60 000 km

Garantie 3 ans, kilométrage illimité790€/mois(2)

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Maserati Ghibli est disponible en 3 versions - Ghibli en V6 bi-turbo 330 ch, Ghibli S en V6 bi-turbo

410 ch en 2 ou 4 roues motrices, et Ghibli Diesel équipée du très performant V6 turbo délivrant

275 ch et 600 Nm de couple pour des émissions de CO2 à 158 g/km (cycle mixte).

MASERATI GHIBLITHE ABSOLUTE OPPOSITE OF ORDINARY(1)

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LACÉRAMIQUE,C’ESTCHIC

Rado fut la première marque à l’utiliser en 1986. Trenteans plus tard, elle se distingue encore avec lamontre TrueThinline S en céramique plasma, un procédé breveté ex-clusif qui modifie la matière en surface pour lui donnerune étonnante teinte grise aux reflets métalliques.Avec la Dior VIII Grand Bal Résille, la légèreté de la céra-mique –boîte et bracelet aux maillons sculptés en formede pyramides– répond à celle de lamasse oscillante en or(exposée côté face) du calibre Dior Inversé. Ajourée avecune délicatesse infinie et incrustée de diamants, celle-civirevolte au moindre mouvement de poignet en rappe-lant les tournoiements d’une robe de bal, entourée d’unelunette sertie de brillants.Chez Rolex, la céramique s’appelle Cerachrom. La Yacht-Master 37 en or Everose présente ainsi une lunette rota-tivemunie d’un insert noir enCerachrommat où apparaîtune graduation polie et en relief. Cette référence automa-tique associe également à son boîtier, étanche jusqu’à100m, un confortable bracelet Oysterflex constitué delames métalliques flexibles surmoulées d’élastomère.Dans le même registre sportif, la nouvelle AquaracerLady devient la première montre 100% céramique deTAG Heuer. Ce modèle noir mat joue la carte du mariageinattendu en combinant éclat des diamants et technicitéd’une vraie montre de plongée : étanchéité jusqu’à 300m,couronne et fond vissés, éléments luminescents et lu-nette tournante unidirectionnelle.Pour finir, Chanel réussit un joli tour de force esthétiqueavec une J12 «XS» en céramique high-tech. Sertie de bril-lants sur le rehaut, cette – très– petite J12 de 19 mm dediamètre ne manque pourtant pas de caractère avec sonbracelet en cuir verni que l’on peut aussi porter sur unemanchette en cuir mat.

Anallergique, inaltérable, très légèreet extrêmement résistante aux rayures,la céramique possède des propriétésremarquables dont profitent aujourd’huicertaines maisons horlogères pour lafaçonner, la transformer et la sublimer.

De haut en baset de gauche à droite :Dior VIII Grand BalRésille,Rado True Thinline S,TAG HeuerAquaracer Lady,Rolex Yacht Master,Chanel J12 XS.

Désirs

Frank Declerck

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DRMAZENSAGGAR

WELLBEING

C'est sans doute l'une des cures les plus célèbres du monde. Une notoriété non usurpée quifait de Merano, ou plus précisément de l'Espace Henri Chenot - installé dans l'hôtel Palace deMerano, petit ville du Tyrol italien, un lieu prisé de ceux qui «soignent leur santé». L'expres-sion est d'Henri Chenot qui, depuis 35 ans, avec sa femme Dominique, n'a cessé d’améliorersa cure Detox. Une cure de six jours minimum, destinée à se débarrasser de ses toxines, sedélester de quelques kilos mais aussi à identifier ses faiblesses et à y remédier.Avec 222 employés pour 120 clients quand l'hôtel est complet, on profite d'un service surmesure. Vos soins sont élaborés après une évaluation précise de votre état. Dès votre arrivée,vous partez au scanner. Il révèle votre part de gras, de muscles, leur localisation mais aussil'état de vos os, de votre dos... Puis, place à un check-up – qui détermine le niveau d'éner-gie des de vos organes. Ensuite, vous rencontrez Henri Chenot qui dispense ses excellentsconseils et surtout analyse, avec un sens aigu du diagnostic, votre scanner et vos tests éner-gétiques. Visite médicale et rendez-vous avec le nutritionniste complètent ce bilan. Enfin, onajoute à la cure de base (hydro-fangothérapie et massages quotidiens) les options nécessairesen fonction de vos besoins et de vos moyens.Dominique Chenot, solaire, veille sur le spa et la cuisine. Des plats variés et délicieux (certespeu copieux!) dont il est possible, via une application ou des cours de cuisine, de connaîtreles recettes. À votre disposition, une salle de gym avec d'excellents coaches, des cours dePilates quotidiens, deux piscines et surtout toutes les techniques esthétiques de pointe quicomplètent à merveille la cure classique : Face Led (souverain pour les petites imperfectionsde la peau et activer le collagène), Tri Lipo Bosy Shaper qui remodèle le corps en profondeur,le drainant Indibiba ou encore le Doublo, un appareil génial qui lifte avec effet pendant deuxans… Le tout dans un cadre magnifique, un palace XIXe classique avec des salons d'apparatet des chambres spacieuses et rénovées offrant une vue sur les montagnes tyroliennes. Sansoublier la clientèle de choix : grands sportifs, capitaines d'industrie, artistes, têtes couron-nées... Tous fans des Chenot et soucieux de non seulement guérir mais prévenir.

Notre sélection pour être en forme et se sentir bien. Ce mois-ci, une cure,un sport addictif et une adresse «gluten free » à découvrir d'urgence.

Désirs

Frédérique Dedet

Dynamique DynamoDynamo révolutionne depuis 18 moisl’indoor cycling à Paris en proposant unentraînement complet. Sur un vélo, avecdes poids, dans le noir et en musique, voussculptez votre corps, brûlez des calorieset fabriquez de précieuses endorphines.Le plus : des vestiaires «nickel»-- et superachalandés avec serviettes, shampoingdémaquillant, coton et même desélastiques... Addictif.www.dynamo-cycling.com

Maisie CaféMaisie Café, qui livre aux initiés le meilleurgranola gluten free de Paris, ouvre enfinau cœur de la capitale. Dans sa premièreadresse, vous retrouverez ses jus bio, dessalades healthy et indispensables energyballs pour assurer votre rentrée.32 rue du Mont Thabor, www.maisiecafe.com

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Àrapporter

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40 chambres et suites entièrement repensées par IndiaMahdavi en 2009 ontdonné un lustre contemporain à cet hôtel hors du temps situé aux frontièresde la principautémonégasque. Construit en 1928, il fut l’un des premiers éta-blissements pieds dans l’eau de la côte d’Azur. Fréquenté depuis son ouver-ture par l’élite, il est aujourd’hui une enclave protégée face à laMéditerranée.Un chef étoilé, l’Italien Paolo Sari, concocte à l’Elsa une cuisine certifiée100% bio et délicieuse : inoubliable, la dégustation d’huile d’olive. Mais vouspouvez aussi savourer une pizza bio, toujours sous votre tente au Beach, oùvous profitez du bar à champagne Dom Perignon de la Vigie. Pour nager,l’hôtel bénéficie bien sûr de la grande bleue mais aussi d’une piscine my-thique –et olympique– où vous croiserez tout ce que la principauté comptede célébrités.Tout cela à quelques minutes à peine à vélo (à disposition devant l’hôtel) ducentre de la ville, de ses boutiques et de ses casinos. Une parenthèse enchan-tée pour prolonger l’été.

Le Rocherde Monaco, entre lesports de Fontvieille etHercule. Ci-contre, leMonte-Carlo Beach.

Un bijouRepossi

DESTINATION:MONTE-CARLOBEACHQuintessence de l’esprit Riviera, le Monte-Carlo Beach est legemme de la SBM.

Désirs

Frédérique Dedet

Une CartierHypnose

Une FerrariGTC4 Lusso

Les barbajuansde Monaco

Le catalogued’une expo

de l’été

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CHANEL,LA FEMMEQUI LITLa septième édition de l'exposition Culture Chanel met enlumière la relation de la mythique créatrice avec les livres.Une passion à découvrir dans une de ses villes fétiches,Venise.

Chanel est l’une des figures de l’histoire de la mode pour laquelle les livres (etparfois leurs auteurs) ont sans doute le plus compté. Ils ne furent pas pourelle de simples éléments de décor, mais de profondes sources d’enseignementet de plaisir. «J’achetais surtout des livres ; pour les lire. Les livres ont été mesmeilleurs amis.», lui fait dire Paul Morand.Elle illustra ses convictions par les innombrables gestes de soutien dont ellefut prodigue envers certains de ses amis, écrivains ou autres. Mécène, elle lefut, dans le silence et la discrétion la plus totale. Onne saurait rien aujourd’huide la part qu’elle prit dans le financement de l’Œdipe roi de Cocteau, danscelui du Sacre du printemps, ni de son admirable générosité lors de la mort deRadiguet, sans le témoignage ultérieur, et fortuit, de tiers.Si elle ne fit que croiser Proust («Je l’ai vu une fois. Il croisait les mains surson ventre. C’est un geste de femme. Il avait les yeux faits»), Cocteau, MaxJacob, Morand ou Reverdy firent autant partie de ses lectures que de sa vie.Mais cette proximité ne l’empêchait pas d’avoir, dans ce domaine commedans tous les autres, des opinions bien tranchées ; et elle pouvait avoir lalangue acérée avec certains de ses amis (Cocteau) comme faire preuve d’unattachement indéfectible envers d’autres de ses amants (Reverdy). «Pensezqu’on ne parlemême plus de Reverdy !» rageait-elle encore dans ses dernières

Portrait de GabrielleChanel au Ritz parJean Moral (1937).

Désirs

Patrick Mauriès

années, tandis qu’elle portait haut les couleurs de Supervielle ou de Cendrarscontre les faiseurs, réels ou supposés, qui occupaient, déjà, le devant de lascène littéraire.De sa brèvemais intense aventure avec son premiermentor, Boy Capel, qui luidonnait des listes de lecture, et lui fit découvrir la Bhagavad-Gitâ, Elle gardaune part de pensée magique, goût des gri-gris et petites superstitions tout aulong de sa vie mais ne céda jamais aux fioritures et aux délires occultistes.Sa mode est l’incarnation même d’une esthétique de la restriction, de lasimplification et de l’épure ; et il est clair qu’elle appartenait en cela à unecommunauté de goût et d’esprit qui était aussi celle d’un Cocteau ou d’unMorand, d’une écriture sèche, nerveuse, elliptique. Parti pris qui n’obérait enrien une passion d’égale intensité pour l’opulence baroque, dont on voit leseffets dans sa vision du décor intérieur ou dans sa conception de la parure,telle qu’elle l’incarna avec des collaborateurs aussi divers que Fulco di Verduraou Robert Goossens.On rattache en général, dans l’inépuisable mythographie dont Chanelfait désormais l’objet, cette fascination pour les rugosités byzantines et lescirconvolutions baroques à un premier voyage à Venise en 1920, où elle fit laconnaissancedeDiaghilev,etauxnombreuxautresquisuivirent,encompagniede l’inaltérable Misia Sert. Il y a là un alibi suffisant pour faire aujourd’huide la Ca’ Pesaro l’écrin non seulement d’une fascinante reconstitution de labibliothèque de Mademoiselle, mais aussi de son panthéon littéraire et de sesrésonances imaginaires ; il en résulte, à la manière du célèbre bibliothécaired’Arcimboldo, une image de la créatrice à travers un assemblage de livres, demanuscrits et d’autographes : on ne saurait trouver plus juste lorsqu’il s’agitd’évoquer l’héroïne dont l’incandescente histoire d’amour avec Boy Capel pritdès 1924 forme de livre, en inspirant, nous dit-on, le vibrant Lewis et Irène dePaul Morand, et dont chaque moment de vie est à lui seul un roman.Culture Chanel, La Donna Che Legge.

Du 17 septembre au 8 janvier 2017 à Ca’ Pesaro, la galerie d’art moderne de Venise.www.culture-chanel.comPatrick Mauriès est l'auteur de Chanel, défilés, aux éditions de La Martinière.C

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Johanne Courbatère de Gaudric

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Guerlain,Neroli Outrenoir.Burberry,My Burberry.Prada, L'HommePrada, La FemmePrada.Serge Lutens,Veilleur de Nuit.

LESNOUVEAUXCLASSIQUES

Clair obscurNéroli Outre-Noir, Guerlain.Derrière cet hommage à Pierre Soulages, il y al’intention du parfumeur : offrir une nouvelle nuance au néroli, cette essence de fleurd’oranger. ThierryWasser fait un clair-obscur avec ses ingrédients. Ici, ce néroli oscilleentre sa fraîcheur douce et florale et une sensualité assombrie par un thé noir fumé etboisé.

Fleuri sexy My Burberry Black, Burberry. Francis Kurkdjian a «velouté» les pétales desa rose et de son jasmin d’une touche fruitée de pêche et de chaudes notes ambrées-boisées. On sent les fleurs, bien sûr, et leur sensualité. Mais on imagine surtout untrench de gabardine noir doublé de cachemire sur une peau nue...

Cuir pleine fleur Galop d’Hermès.Le cuir, on l’envisage plutôt aumasculin. Mais s’il pou-vait raconter autre chose? Dire la caresse d’un beau et doux cuir sur la peau d’unefemme? Toute la féminité de ce parfum vient d’un dialogue entre un accord cuiré etune rose, imaginé par le nouveau nez de la maison, Christine Nagel. C’est simple etbeau.

Parfum d’insomnie Veilleur de Nuit, Serge Lutens.Récit en senteur d’une insomnie gui-dée par la volupté. Celle de la tubéreuse, fleur blanche plus que capiteuse, ici corséed’un chocolat noir amer et de notes animales. Nulle senteur gourmande ou floralemais un pur concentré charnel. Et addictif.

Dualités olfactives La Femme Prada, L’Homme Prada. Il faut voir ce duo comme l’incar-nation en parfum de la vision de Miuccia Prada de la femme et de l’homme, sur la«nature fluide » de leur identité. Deux flacons identiques, interchangeables, deux jusqui le sont tout autant et créés par Daniela Andrier. Le premier est solaire et tendre parla frangipane et le second fleuri-chaud par l’iris et l’ambre. Pourtant, ils s’échangentaisément.

Incontournables. À eux six, ils repensentles codes de la parfumerie : ses ingrédientsiconiques, la notion du genre et la sensualité.Tout est à « re-sentir » et à « re-découvrir »dans ces néo-classiques.

Désirs

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Johanne Courbatère de Gaudric

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RÉVOLUTIONROUGE

Justement, il faut oublier ce que l’on sait sur le lipstick carcelui-ci est en pleine révolution. En premier lieu, il s’agitd’arborer un large sourire et de se mettre à l’humeurd’une féminité feel good, dixit la Maison Dior. Car en pé-riode de crise, de doute, s’offrir un rouge est la recette an-ti-blues par excellence. On ne s’étonne guère si les ventesde lipsticks sont en hausse de 7,9%* alors que celles desautres segments cosmétiques baissent de 1,6%*. Ensuite,il convient d’adopter de nouvelles sensorialités. Celles dela sophistication veloutée et de l’effet seconde peau dumat. Depuis les nouveaux Phyto Lip-Twist Mat de Sisley,Rouge-Expert Quick Stick de By Terry, jusqu’aux Lip Ma-gnet d’Armani et Sephora Rouge Matte, pas une marqueà présent n’en fait l’impasse. Le crémeux d’un fini satinéou glossy n’a pas pour autant disparu.Mais il se radicaliseet monte le curseur en pigmentation, à l’image du RougeRouge de Shiseido ou de l’Absolu Rouge de Lancôme. Oubien, comme le Vernis à Lèvres Vinyl Cream d’Yves SaintLaurent, il affiche le résultat d’une bouche laquée néo80’s. Mais c’est surtout en couleur que la révolution estspectaculaire. On s’affranchit des règles d’harmonie enosant ce qui, il y a encore deux ans, demeurait de l’ordrede l’expérimentation sur les défilés.Qui aurait imaginé que le noir radical et le bleu quitte-raient les podiums pour descendre dans la rue? Le pre-mier était la couleur de l’été, le second s’impose commecelui de la rentrée pour intégrer les gammes Artist RougedeMakeUp For Ever et RougeDior sous la direction artis-tique de Peter Philips. « Il y a cinq ans, c’était aux onglesde servir de terrain de jeu, désormais c’est au tour deslèvres», constate Mathilde Lion, analyste pour le NPD. Etsur le net, les tutoriels de lip art pour se faire une bouchearc-en-ciel ou ciel étoilé se visionnent par centaines demilliers... Enmode dark blue ou en total look comme pourla première et somptueuse collection créée par LuciaPica pour Chanel, le rouge entre dans une nouvelle ère.Plus que jamais, il symbolise l’énergie et le désir d’unenouvelle liberté.* Source NPD, marché sélectif France, YTD à fin mai 2016.

Diva incontestée de la couleur, aurayonnement intemporel et universel, starabsolue du make-up, celui qu’on dégainepour maquiller sa bouche : le rougeest partout et surtout sur les lèvres.

De gauche à droiteet de haut en bas :By Terry RougeExpert.Lancôme L'AbsoluRouge.Christian DiorCollection Rouge Dior.Sisley Phyto Lip Twist.Chanel Rouge Allure.Armani Lip Magnet.

Désirs

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JEAN-FRANÇOIS PIÈGE,LE «GAMECHANGER »

Alors que le confort aurait été de continuer à exercer ses talents au piano d’un palace pari-sien, Jean-François Piège crée - avec sa femme - Le Grand Restaurant : un lieu de haute gas-tronomie où le Château d’Yquem est servi au verre et l’expresso dans du cristal de Baccarat.Un pari fou. Une réussite. Arrive ensuite Le Clover, une table qui fait la part belle aux produitsdu marché, avec une salle intégrée à la cuisine. Un autre succès. Ce mois-ci, une nouvelleadresse accueille son insatiable créativité : le Clover Grill. «Pour que rien ne change, il fautque tout change», dit-il en reprenant les mots de Tancredi dans Le Guépard. Mais attention,rien à voir avec un grill pseudo-gastro à l’arrière-goût de déjà-vu. Non, il s’agit là d’une vraiecuisine au feu de bois, pour tout cuire, tout griller, tout inventer ou réinventer. Viandes, pois-sons et crustacés - bien sûr - mais aussi fruits, légumes et tout ce que ce libre penseur trou-vera de meilleur et de plus inattendu. Mieux encore, il veut changer l’essence du bois quiflambera en fonction de l’aliment qui cuira. «Fermez les yeux et imaginez une noix de Saint-Jacques grillée au bois de pommier avec un beurre de cidre.», précise-t-il avec un regard quipétille comme un grand champagne.La sincérité ne se décrète pas, elle se devine. Et parce qu’il est médiatique, il a encore moinsle droit à l’erreur. Qu’importe. Il brise les codes, change les habitudes et défie la tendance quivoudrait qu’aujourd’hui on cuise moins. Lui prépare, mitonne, mijote. Le temps est son allié,nécessaire à la perfection. Une minute de trop… quelques secondes de moins… et la magien’est pas la même. Ce rapport au temps explique certainement sa passion pour les montres.«Quand j’ai visité la manufacture Piaget, j’y ai retrouvé la précision des gestes, une minutieet une exigence qui me sont familières.» Aujourd’hui, c’est un game changer, autrement ditun des ambassadeurs de la nouvelle collection Piaget Polo S en acier. Il a choisi de porter lechrono. Une évidence.

Ce chef-là ne fait rien comme les autres.Il surprend dans l’assiette autant qu’il étonne dans la vie.

Jean-François Piège,un chef à l'insatiablecréativité.

Désirs

Frank Declerck

LoulouA peine avait-il ouvert que le restaurantdu musée des Arts décoratifs faisaitl’unanimité. Chacun vantant la cuisined’inspiration Riviera imaginée par BenoîtDargère, le service souriant, une rareté àParis, mais surtout la décoration signéepar le talentueux Joseph Dirand, déjà àl’origine de Monsieur Bleu : sol en marbre,fauteuils Knoll, cannage aux murs etcolonnes en plâtre. L’architecte dit s’êtreinspiré de l’appartement de Carlo Mollino.Une référence pour initiés qui a su toucherun plus large public. E. JanssenMusée des Arts décoratifs, 107, rue de Rivoli, 75001 Paris.Tél. : 01 42 60 41 96. www.loulouparis.com

DivellecOn attend avec impatience la réouverturedu Divellec, le mythique restaurant depoissons des Invalides. Confié au chefMathieu Pacaud, le lieu est toujours dédiéaux produits de la mer, mais changementde cap pour la décoration. Karl Fournier etOlivier Marty, du Studio KO, le refont dansun esprit très 7e arrondissement, avec unetouche seventies, comme une institutionreprise par les enfants des patrons. Unendroit dans lequel Yves Saint Laurent etBetty Catroux auraient aimé venir dîner.»E. Janssen107, rue de l’Université, 75007 Paris. Tél. : 01 45 51 91 96.

Le RochL'hôtel 5 étoiles qui a ouvert ses portes enjuillet abrite une délicieuse surprise. Sonrestaurant, qui prolonge le lobby de l'hôtelet bénéficie d'une petite terrasse intérieure,est un enchantement. La carte, courtemais exceptionnelle, signée du chef étoiléArnaud Faye et réalisée par Rémi Bérerd,est à se damner: tataki de bonites et burgervégétal sont des musts à découvrir dans undécor signé Sarah Lavoine, qui, dans toutl'hôtel distille son esprit. F. Dedet28, rue Saint-Roch, 75001 Paris. Tél. : 01 70 83 00 [email protected]

Trois restaurantsau décor inspiré

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DR

JEUNESMAISONS:CHATELLESEn l’espace de trois ans, la marque de slippers lancée parFrançois du Chastel s’est imposée en France mais aussià l’international, grâce à l’inventivité de ses collectionset un imparable sens du business.

Un bel immeuble situé rue de Varenne, face au muséeRodin. Parquet d’époque, moulures, murs blancs imma-culés. Partout – sur des étagères, des tables basses, le sol– sont disposés des slippers. Marque monoproduit parexcellence, Chatelles a été créée en 2012 par Françoisdu Chastel. Diplômé d’HEC et de Sciences-Po, il n’a pasencore la trentaine quand, après plusieurs années pas-sées dans une banque d’affaires londonienne, il décidede lancer sa start-up. «D’abord par goût du challenge, ex-plique-t-il, pour voir ce que j’étais capable de faire aprèsune première expérience en finance où j’avais appris l’at-tention du détail et le respect du client. Je souhaitais quemamarque soit digitale et réactive. Ensuite, il y avait unevéritable pertinence produit : le mocassin peut être tropclassique, la ballerine trop répandue et peu adaptée à l’ex-térieur. Le slipper s’imposait. Enfin, une histoire d’amourse cache aussi dans les raisons de vivre de Chatelles : «"Jene puis demeurer loin de toi plus longtemps", inscrit surla semelle intérieure, est un vers de Victor Hugo dédié àma petite amie londonienne. Elle a adoré les chaussuresmais cela ne l’a pas empêchée de partir… J’ai rebondi avecChatelles !»Pour rappel, le premier modèle de slippers, en cuir ver-nis noir et nœud en gros grain, a été dessiné au milieudu XIXe siècle pour le prince Albert, l’époux de la reineVictoria… avant d’être repris dans les sixties par les Ken-nedy, version preppy East Coast. Dès le lancement du sitede Chatelles, le 1er août 2012, François du Chastel doit ho-norer plusieurs commandes grâce au buzz des réseauxsociaux. Très vite, on vante l’esthétique et le confort deses souliers fabriqués au Portugal. Aujourd’hui, si 80%du chiffre d’affaires de Chatelles est en ligne (livrable dujour au lendemain avec un SAV de compétition), et horsde France (États-Unis et Europe, avant, bientôt, l’Asie), unflagship a également été ouvert en 2014 au 94, rue du Bac.Si Chatelles ne fait que des slippers, la marque sait dé-cliner les modèles (plate-formes, sandales, baskets) ets’offre une collaboration par saison. Avec La Maison duChocolat, la princesse Elisabeth von Thurn und Taxis et,l’été dernier, leMeurice. Aujourd’hui, François du Chastelenvisage une collection capsule avec des artistes contem-porains, «car l’art est très lié à la mode et fait partie inté-grante du paysage actuel». Les idées ne manquent pas…Cet automne, il lance une ligne enfant, du 23 au 30, quiréinvente format XS les modèles destinés à la femme. Etl’homme? «On ne s’y lance pas encore car cela concerne-rait une clientèle très citadine et élitiste, alors que lemar-ché féminin est bien plus large : il s’agit de toutes cellesqui veulent briller à plat ! Nous aimerions faire de Cha-telles une marque de référence du slipper pour femmes,comme l’est Tod’s sur les mocassins et Repetto les balle-rines», annonce François du Chastel. C’est bien parti.

À gauche, Licorne,Séraphin et Phoenix,trois modèles réalisésen collaboration avecElisabeth von Thurnund Taxis. À droite,Léo Slip-Ons,en fourrure façonguépard.En bas, Françoisdu Chastel, créateurde Chatelles.

Désirs

Sophie Rosemont

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LES NOUVELLES CRÈMES JOUR & NUIT

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BACKSTAGEPhoto

Philippe Lacombe

Stylisme

Mariaelena Morelli

Allure

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Chaussures à paillettes d'argent avec doublure en peau de mouton, Loewe.Escarpins en pied de poule noir et blanc, Dolce & Gabbana. Escarpins en veau velours clouté, Gucci.Chaussures en noir et blanc vachette bicolore avec applications en cuir sans coutures, Santoni.

Jupe en cuir d’agneau velours, Longchamp. Veste en tissu gobelin, Miu Miu.Pull en laine à rayures multicouleur, Max Mara.Valise “Grand Hôtel” en toile et cuir bordeaux, Goyard.

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Cabas Twisted rouge et rose pâle, Céline. Démaquillant Expert Bi-Phasé Doux Top Secrets,Yves Saint Laurent. Démaquillant Express Eau micellaire Top Secrets, Yves Saint Laurent.Parfum Péonia Nobile, Acqua Di Parma.

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Sac Twist MM en cuir épi grainé, embossé et imprimé, orné d'un sticker revisité par NicolasGhesquière, Louis Vuitton. Sac profilé entièrement brodé de fleurs, Dior. Sac Baguette ensuperposition de cuir, Fendi. Sac à main City en cuir de veau saffiano noir et astral, Prada.Sac Bazar en cuir arena multicouleur, Balenciaga.Montre Oyster Perpetual Lady-Datejust 28 Rolesor Everose, cadran vert olive, Rolex.

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Sac à main rouge en plexiglas, Chanel. Sac à dos en nylon avec des détails en cuir et ziplapin, Moncler. Bottines de cuir en trompe-l’œil, Pierre Hardy.Collier Body recouvert d'or 18 carats, Aurélie Bidermann.

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DRCHRISRHODES

Décodage

Les cristauxDepuis la collection

automne/hiver 2007, la maisonhabille ses talons de cristaux

élégants et amusants.C’est devenu un classique

incontournable.

Les bijouxIls existent depuis 2011. D’aborddédiée aux anses de sacs, l’offres’est étoffée avec les bracelets,les diadèmes... La princesse MiuMiu brille de mille feux avec ses

joyaux aussi tocs que chocs.

Les volantsIls donnent de la féminité aux

silhouettes Miu Miu. On lesretrouve aussi bien sur desblouses que sur des robes,

pantalons, manteaux ou encoredes tricots.

Le matelasséIl fête ses 10 ans cette saison.Utilisé une première fois pourl’automne/hiver 2006, il est

aujourd’hui décliné chaque saisonsur des sacs et pochettes de

toutes tailles.

La griffe aura très bientôt un nouvel écrin parisien au 1, rue du Faubourg Saint-Honoré. En attendant, elle bénéficied’une protectionmaximale, collée auministère de l’Intérieur, place Beauvau.

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MIUMIUToutes les marques ont des codes.

Ils constituent leur ADN. Chaque mois,nous décryptons ceux d'une maison

dans l'actualité.

Frédérique Dedet

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CALIBRE RM 037

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LA MALLEMAMBO

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Depuis son arrivée en 2010 à la direction artistique de Moynat, institution néeen 1849, Ramesh Nair a déjà travaillé sur plusieurs pièces éditées en un seulexemplaire. Parmi elles, la malle cuisine conçue avec le chef Yannick Alléno,celles dédiées à la beauté Guerlain ou encore aux macarons Pierre Hermé.Aujourd’hui, il présente au Bon Marché le fruit de sa collaboration avecMambo. Après avoir fait ses armes dans le graffiti, l’artiste franco-hongroiset californien d’adoption s’est imposé, en trois décennies, dans le paysage del’art contemporain. «J’avais toujours eu ce désir d’une collaboration avec unartiste, explique Ramesh Nair, mais je ne savais pas encore quoi. J’aime l’art,mais surtout lorsqu’il est hors contexte muséal, ce qui est aussi l’ambition dustreet art. J’ai rencontré Mambo lors d’une de ses expos à Paris, nous avonsbeaucoup parlé, notamment de nos voyages. Lui commemoi avons beaucoupdéménagé étant enfants : son père était diplomate, le mien militaire. Ce quioblige à sans cesse découvrir de nouveaux lieux et de nouvelles personnes,tout en préservant des passions qui nous ancrent à la réalité, comme lamusique, l’art, la mode… Après ma rencontre avec Mambo, j’ai longuementréfléchi. Hors de question de coller ses œuvres sur un sac, je voulais utiliserson travail autrement. Si je manie le conceptuel et Mango le figuratif, j’aimaisl’idée de mélanger les univers pour créer quelque chose d’inattendu. »Ainsi, Ramesh Nair demande àMambo la toile de protection qui recouvrait le

sol de son atelier de San Francisco. L’artiste s’est exécuté, la lui a envoyée par laposte… Et la voici recouvrant entièrement la malle, savamment travaillée parNair qui a harmonisé les taches de peinture et les traces de semelle. L’intérieurest plus impressionnant encore : il contient un dispositif de chevalet pliabledécoupé en six panneaux composites d’aluminium qui permettent doncà l’artiste d’exposer ses œuvres – colorées, elles s’inspirent aussi bien d’unDouanier Rousseau que du street art des années 80. Il peut donc continuer àtravailler où qu’il soit puisqu’il a accès à un espace de rangements (destiné auxpinceaux, peintures et autres outils) sous un plateau intérieur en alcantara.Dans les poches de la malle, on trouve également des sources d’inspiration :un vinyle Aux armes, etc. de Serge Gainsbourg et Ravage de René Barjavel.Cette «galerie nomade», d’après les termes de Nair, a nécessité plus de 18moisde réalisation. «La confection de cettemalle a été très complexe», admet-il. Lerésultat affiche des mensurations de rêve (60,5 x 42 x 22 cm) et pèse 19 kilos.D’autre part, des illustrations exclusives de Mambo ont donné naissance àdes trousses en cuir déclinant des visages légendaires des sixties (de Gala-bru à Bardot), deux coloris du sac Quattro et deux carrés de soie. Présentée àl’exposition Paris du BonMarché jusqu’au 16 octobre, la malle Mambo devraitvoyager les prochains mois dans le monde entier, suivant l’instinct nomadede son duo créateur.

Par Sophie Rosemont — Photo Giulio Castelli

DEMOYNAT

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64Décryptage

L’histoire récente laissait penser que l’aventure del’architecture de grande hauteur se jouait désor-mais entre le Moyen-Orient et l’Extrême-Orientavec des tours affichant 500, 600 voire même 828mpour la Burdj Khalifa, à Dubai. Et en regardant detrès près le classement des plus hauts buildings aumonde, de découvrir qu’au moins deux tiers desprojets sortis de terre dans la dernière décenniesont déployés en Chine. Pour autant, à New York,on assiste depuis quelques années à une nouvelledynamique architecturale qui tend à renouveler lefameux skyline de Manhattan. Ainsi, en mai der-nier, l’architecte Rafael Vinoly livrait « 432 ParkAvenue », surprenant immeuble filiforme quis’élève, à la manière d’une règle d’écolier posée àla verticale, sur quelque 426m. L’Uruguayen signelà la deuxième plus haute tour de la ville, juste der-rière One World Trade Center, qui culmine à541,30m. Au détail près que 432 Park Avenue estune tour d’habitation, la plus haute en Occident.On parle au bas mot de 1,5 milliard de dollars d’in-vestissement pour la construction de cet immeublequi abrite 147 appartements. On souligne aussi queleur prix varie entre 7 et 95 millions de dollars,cette dernière somme concernant le penthouse desdeux derniers étages. Peu de temps auparavant,c’était ONE57 du Français Christian de Portzam-parc, également situé à Midtown Manhattan, quidéfrayait la chronique en s’affichant alors commela tour résidentielle la plus haute de New York(306m). Il fallait tabler sur un budget de 40 à 90millions de dollars pour acquérir l’un des 92 appar-tements, tous situés dans les neuf derniers étages.Histoire de point de vue, évidemment. L’opinionpublique avait alors employé le terme de « Billio-naire Building » pour désigner cette copropriété.Des gratte-ciels déjà baptisés Steinway Tower etCentral Park Tower, annoncés respectivement à438,30 et 541 m devraient être inaugurés entre 2018et 2019. Là encore, il s’agit d’immeubles résidentielsdotés d’appartements de très grandes surfaces,destinés à des acquéreurs très aisés. Le site et lavue - faut-il parler de situation dominante? - ontévidemment leur importance mais la qualité archi-tecturale s’affirme désormais comme un élément

déterminant. Car la majeure partie de ces projetsnew-yorkais hyperluxueux a été développée pardes architectes de renom, parfois même détenteursdu très prestigieux Pritzker Prize, l’équivalent duNobel en architecture. Ceux que l’on nomme sou-vent les « starchitectes » et qui avaient plutôt pourhabitude de signer des bâtiments publics - aéro-ports, musées, complexes culturels, bureaux…- seretrouvent aujourd’hui très sollicités pour mettreleur talent au service du résidentiel. Ainsi, on necompte plus à Big Apple le nombre d’habitationscollectives signées Jean Nouvel, Herzog & De Meu-ron, Zaha Hadid, Tadao Ando, Norman Foster…Parfois de moindres hauteurs, en fonction évidem-ment de la typologie dictée par le quartier d’im-plantation, mais pourvues de lignes architecturalestout aussi audacieuses que les géantes, de finitionstrès exclusives et de services dignes de palaces.Si des villes comme Chicago ou Miami, reconnuespour la qualité de leurs gratte-ciels, s’inscriventdans le mouvement, qu’en est-il du reste du mondevis-à-vis de cet engouement pour les grandes signa-tures architecturales? Clairement, des métropolestelles que Melbourne, Sydney, Tel Aviv, Singapour,Sao Paulo… attirent les grands noms pour des pro-jets du même ordre qu’à New York.De ce côté-ci de l’Atlantique, les choses semblentelles aussi bouger, indiquant clairement un chan-gement de mentalités quant au fait que la maisonindividuelle n’est plus forcément le rêve absolu. ÀLondres, le projet de restructuration de BatterseaPower Station BPS est assez exemplaire du phéno-mène puisqu’il s’agit ni plus ni moins du plusimportant projet d’aménagement urbain aumonde.Ici, on trouve les noms de Frank Gehry et NormanFoster pour «anoblir » cet ancien site industriel,véritable icône londonienne -vous vous souvenezde la pochette du disque Animals des Pink Floyd? -grâce à un complexe de bâtiments dont la hauteurva évidemment respecter la «table inversée». Pource projet à plus ou moins 10 milliards de livres, leduo a finalement imaginé la création d’un nouveauquartier très upper-class, avec force enseignes com-merciales de prestige, bureaux, établissementshôteliers et, bien sûr, appartements de haut stan-

EN MODEARCHITECTURECONTEMPORAINE

Après avoir clairementservi de signaturevisuelle à des édificespublics, l’architecturecontemporaine touche deplus en plus le résidentielde haut standing. Etplutôt que s’évertuer àinventer des formes pourdes villas en unipropriété,les grands architectespréfèrent se penchersur l’habitat collectif, enmême temps que trouverdes formes qui s’imposentau cœur de la ville.Par Olivier Reneau

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Avec ses 426 m,432 Park Avenueest devenue en maidernier la deuxièmeplus haute tour deManhattan.

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ding pour des budgets moyens de 3 millions delivres (et 10 millions pour le penthouse le plusexclusif). Reste tout de même à savoir ce que leBrexit va provoquer comme effet chez les inves-tisseurs attendus…Paris ne veut pas être en reste avec cette montéeen puissance de l’architecture contemporainecomme signe d’une ville qui avance mais condi-tionne ses attentes. Ainsi, le plafond de construc-tion de la Ville lumière a été fixé à 50 m tandis quedes territoires périphériques sont privilégiés pource type de déploiement. Au printemps dernier, laville annonçait les résultats d’un appel à candida-ture pour un projet intitulé «Réinventer Paris ».Parmi les 23 sites proposés à la réflexion, l’un sortdu lot puisqu’il s’agit de la construction d’un ponthabitable enjambant le boulevard périphérique àla porte Maillot. Une première à Paris : le projetdéveloppé par l’architecte japonais Sou Fujimoto,en association avec l’agence OXO, vise à concevoirl’équivalent d’un village doté de logements, debureaux, d’une crèche, d’un hôtel 4 étoiles, d’unmarché alimentaire et de 1 000 arbres en grandepartie plantés sur le toit de l’édifice, entre les habi-tations. Philippe Journo, dirigeant de la Compagniede Phalsbourg, promoteur du projet, souligne :«Pour nous, le choix d’un architecte doit faire sensavec les caractéristiques du projet. Ici, le fait detravailler avec Sou Fujimoto, reconnu pour sesréalisations qui font dialoguer nature et architec-ture, nous a semblé évident. Notre mission pre-mière en tant que promoteur est d’insuffler dubien-être dans la vie des gens. Avec un tel disposi-tif paysager, nous allons créer une situation uniquepour ses habitants en même temps qu’initier clai-rement un lien entre Paris et le Grand Paris ».Dans le quartier des Batignolles, un autre projetverra le jour d’ici 2019. Sa forme devrait attirerl’attention dans le paysage urbain parisien par sesbalcons aux lignes ondulantes qui évoquent desrizières. Une raison à cela, la nationalité chinoisede son architecte Ma Yansong (agence MAD). Asso-cié au Français Christian Biecher, il a conçu uncomplexe regroupant des commerces, une crèche,du locatif et des propriétés. Ici, les tarifs sont rai-sonnables (11 500 € le m2) mais augmentent dèslors que l’on vise l’un des lofts des derniers étages.Et le discours de Laurent Dumas, président d’Eme-rige, le promoteur de l’opération, rejoint ceux dePhilippe Journo : «Le nom de l’architecte est unélément important, avec le pouvoir d’attractionqu’il peut avoir sur l’acte d’achat, mais la naturedu projet demeure pour nous la vraie valeur à por-ter. La commercialisation de cet immeuble ren-contre un grand succès avant tout en raison de saconception innovante et de ses formes inédites.

Mille Arbres, ci-dessus, l'étonnantprojet du JaponaisSou Fujimoto,enjambantle boulevardpériphériqueparisien.Ci-contre, la Citéradieuse, édifiée àMarseille parLe Corbusierau début desannées 50.En bas, le projetDavid Chipperfieldpour le quartierSully-Morland,à Paris.

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Ci-dessus, Ycone,14 étages et 80logements, unprojet pour Lyonsigné Jean Nouvel.En haut à droite, latour Belvy, à venirà Lyon Confluence,signée Herzog etde Meuron.À droite, le projetde l'architectechinois MaYansong pour lequartier parisiendes Batignolles.

Pour un autre projet lauréat dans le cadre de«Réinventer Paris », celui du bâtiment Morlandconçu par l’architecte anglais David Chipperfieldet qui accueillera une œuvre spectaculaire d’OlafurEliasson, nous avons créé pas moins de onze des-tinations différentes : logement locatif, accessionà la propriété, lieu culturel, lieu social, commerces,hôtellerie… Les pouvoirs publics nous obligent àreconsidérer la manière de concevoir desimmeubles urbains, et c’est tant mieux. Car le pro-jet en ressort meilleur pour tout le monde ».À Paris, comme ailleurs en France avec des projets«signés» par Herzog & de Meuron, Tatiana Bilbao,Jean Nouvel, Farshid Moussavi et en passe de voirle jour à Lyon, Montpellier ou Bordeaux, on saisitbien que le cadre et l’état d’esprit ne sont pas toutà fait les mêmes qu’outre-Atlantique, ou de l’autrecôté de la Manche. Les questions d’unité des ter-ritoires, de mixité et de durabilité sont ici au cœurdes réflexions. On ne pose pas n’importe où unetour sans se soucier du contexte, de même que l’ontend à une mixité des usages pour mieux faire secroiser les populations. Enfin, au pays du Grenellede l’Environnement, le respect de notre cadre devie est bel et bien au cœur des règles de construc-tion, à la fois dans les matériaux et techniquespréconisés et les formes données aux projets.L’esprit du Corbusier, avec ses cités radieusesd’après-guerre, n’est pas loin. Et comme pour lui,la mention «attention chefs-d’œuvre » pourraitbien un jour s’appliquer à ces bâtiments qui redes-sinent la ville, autant que la manière de l’habiter.

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LOUISVUITTONMALLETIER

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L’AUTREVOYAGE

DELOUIS

VUITTONIl aura fallu quatre années au malletier età son maître parfumeur pour créer ce métieravec le savoir-faire et l’exigence propresà cette maison. Quatre ans pour offrir

une autre vision du parfum, une échappéeen sillages, au fil d’une collection.

Par Johanne Courbatère de Gaudric

La nouvelle collection créée par JacquesCavallier-Belletrud pour Louis Vuittoncompte sept parfums aux multiples inspirationsdont les fleurs et le cuir.Issue du domaine des Fontaines Parfumées,à Grasse, elle a pour égérie Léa Seydoux.

Le créateurJacques Cavallier-Belletrud a reçu le parfum enhéritage. Né à Grasse, il est fils et petit-fils de par-fumeurs. Avant son arrivée en 2012 chez Louis Vuit-ton*, il a signé nombre d’icônes olfactives : la poésieflorale et aquatique de L’Eau d’Issey d’Issey Miyake,c’est lui. La gourmandise faussement ingénue deNina de Nina Ricci, c’est lui aussi. Tout comme lasensualité orientale d’Opium pour Homme d’YvesSaint Laurent. Aujourd’hui, c’est toute une collec-tion qu’il crée pour la Maison.

L’inspirationC’est le voyage. Mais pas n’importe lequel. Celui quel’on fait pour soi, un voyage immobile au fil des sil-lages que l’on respire sur sa peau ou sur la peau del’autre. Pour cela, tout est parti de la matière pre-mière. Matière à sensation et à émotion qui a trans-porté puis inspiré Jacques Cavallier. Un cuirextraordinaire découvert dans les ateliers d’Asnièreset dont il fit une infusion pour en capturer la sen-teur. Un jasmin qui le troubla un soir d’été et dontil obtint toute la délicatesse par un extrait exclusifpour Louis Vuitton…

La collectionElle compte sept parfums. Sept jus qui se portentau féminin mais peuvent, pour certains, se révélersublimes et un rien sexy sur un homme. Le filconducteur : les fleurs, tantôt en majeur dans Rosedes Vents, Turbulence, Apogée, tantôt en mineurdans Matière Noire, boisée et fruitée. Mais aussi lecuir, toujours sensuel et caressant, infusé d’unevanille dans ContreMoi, musqué pour Dans la peauet fruité dans Mille Feux.

Le flaconIl est conçu par le designer australienMarc Newson.Ce maître de l’épure l’élabora en sept mois, pas unde plus. Sa première soumission fut la bonne : unflacon d’une sobriété extrême, d’une transparencequi laisse parler le parfum. Et juste le nom en têted’affiche car le voyage commence avec les mots.

L’art de voyagerMonsieur Louis Vuitton avait le génie de la légèretéet de la simplicité, le tout piqué d’une technicitéhors pair. Un savoir-faire que la Maison perpétueici. Un étui de protection inspiré de celui des fra-grances nées dans les années 20 pour voyager légeret un vaporisateur nomade doté d’un judicieux clicmagnétique. Raffinement suprême, le Flaconnier,hommage aux malles de beauté inventées par lemalletier.

GrasseC’est le berceau de la parfumerie moderne. Grassepossède une résonance particulière pour Louis Vuit-ton qui y a installé son atelier, au domaine des Fon-taines Parfumées. Le cœur de la création des par-fums bat au rythme des récoltes de la rose de Maiou du jasmin grassois que le nez de la maison faitfaçonner pour obtenir une palette d’essences rares.

L’égérieLéa Seydoux. Une amie de la Maison puisqu’elleprête déjà son visage pour la campagne maroqui-nerie. Une nouvelle fois devant l’objectif de PatrickDemarchelier, et face à la caméra de Martin Camp-bell, c’est à elle de donner corps au parfum, commeun voyage «à même la peau».

* Avec le laboratoire de composition Firmenich.Jacques Cavallier y fut parfumeur de 1990 à 2011.

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Rencontre 74

PIERRE

Il aété illustrateur,danseur,styliste et, aujourd’hui,figure parmi les créateurs d’accessoires les plusréputés : souliers, mais aussi bijoux.Cette année, Pierre Hardy célèbre 26 ans d’heu-reuse collaboration avec Hermès, qui vient d’an-noncer une prise de participationminoritaire danssamaison. Ce qui confirme lemélange de compli-cité et de confiance qui s’est noué entre le créateuret l’enseigne de luxe. Ce diplômé de l’École natio-nale des Arts appliqués est intensément curieux,discrètement cultivé, profondément généreux.Il évoque avec nous son actualité, ses influenceset sa philosophie de vie.

Par Sophie Rosemont

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Photo Karim Sadli

HARDY

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76Rencontre

Vous lancez une nouvelle collection, Atelier.Pourquoi ce choix?Vu que nous ne faisons pas de défilés, nous sou-haitons exprimer une collection de manière laplus créative possible. Cela permet de seconcentrer davantage, de pousser des effets aumaximum, ne pas décliner au sens propre desmodèles plus abordables. C’est une question desophistication, qui se trouve parfois dans l’ex-centricité des couleurs et des matières. Présen-tée en amont du calendrier, cette collection mepermet d’insister sur les modèles que j’aime,tout en lançant par la suite des nouveautés.Vous battez un record de longévité avec Her-mès… Comment, notamment sur les bijoux,appréhendez-vous cette collaboration ?Le rapport au temps est très différent, parce que leprocessus et la destinée ne sont pas les mêmes. Letiming est plus progressif, en contrepoint avec l’ur-gence de la mode. C’est agréable de revenir sur desmotifs, les peaufiner, travailler plus en profondeur…Ces objets sont destinés à s’installer dans la durée,intrinsèquement inaltérables car c’est de l’or, del’argent. Comment réincarner cette esthétique, cevocabulaire formel d’Hermès à travers cette formesophistiquée qu’est le bijou? La réponse se trouvedans unmélange entre un univers assez personnelet informé par tout le vocabulaire esthétique d’Her-mès. Lorsque j’ai dessiné la mule Hermès, je mesuis inspiré des dessins sur des maisons africaines.Au final, elle interpellait la lettre H ! Ce pur hasardest devenu un grand classique de la maison.La grande différence entre le bijou et le soulier,d’après vous?Les bijoux n’ont pas le même statut que les autresaccessoires de mode: ils ont une valeur symboliquetels le mariage, l’engagement, l’héritage, ouincarnent tout simplement un clin d’œil personnel.Il y a là un imaginaire qui ne se trouve pas dans leschaussures. J’aime ce contraste du ludique de lamode avec cette réflexion sur la forme qui engagela durée. Mais que je dessine une chaussure ou unbijou, le plaisir est le même: c’est une jouissanced’inventer des formes nouvelles.Après des années àmarier Pierre Hardy et Her-mès dans votre quotidien, on peut dire que vousavez trouvé votre équilibre… N’est-ce pas ?Pierre Hardy est encore à la pré-adolescence, Her-mès est à la fois près et loin de moi et si je ne faisaispas ce mouvement de va-et-vient, je tournerais enrond. Cet effet de contrastes nourrit mon inspira-tion. Différencier les choses m’oblige à les radicali-ser : faire du Hermès encore plus Hermès, et ce queje fais pour moi, encore plus personnel.Avec un rythme si intense, comment réussir àprendre quelques respirations?Je sais très bien me débrancher. Contrairement àce que l’on semble croire, je ne suis pas du tout unhyperactif ! Je ne sais pas si c’est la cadence quim’oblige à faire les choses ou le désir de les fairequi m’impose, justement, ce flux tendu. Mais laconcrétisation de mes projets peut soulever dessentiments ambivalents : d’un côté, c’est toujoursune satisfaction de voir une boutique ouverte ou unobjet réalisé. Et pourtant, le moment de l’editing estun déchirement. Mener jusqu’au bout un modèle,c’est six mois de travail et de fantasmesUn souvenir d’enfance précis aurait-il influen-cé vos créations?Le premier appartement de mes parents était lecontraire de celui de mes grands-parents, où je pas-

sais beaucoup de temps : moderniste, avec deschaises Charles Eames, des étagères et des couleursprimaires, très années 50 et 60. J’ai mis beaucoupde temps à réaliser à quel point cela a été fondateuresthétiquement, même si je vivais dans une villetrès classique, Paris. Le fait que mes parents soientférus de sport m’a aussi beaucoup influencé, mêmesi j’ai pu prétendre, lorsque j’étais plus jeune, quecela ne m’intéressait pas ! Les inspirations peuventêtre très loin, enfouies… mais de manière incons-ciente, quasi archéologique.D’après vous, quels sont les écueils à éviterdans la fabrication de souliers?On ne doit surtout pas savoir que la chaussure ademandé beaucoup de travail, tout comme on nedoit pas voir que le danseur a souffert le martyrependant l’entraînement. On doit faire oublier le côtéprocessus de la création et sublimer le travail afinque l’objet dépasse la pratique. Il doit y avoir dusens, des correspondances, des équilibres et desruptures, comme un tableau.Quelles sont les villes qui vous inspirent?Si j’étais un riche aristocrate héritier, j’irais vivre àRome car c’est la plus belle ville dumonde, et sinonje partirais à New York. Ce genre d’urbanité cosmo-polite me parle car c’est comme enmode: de la ten-sion naissent les étincelles.Et certains artistes que vous aurez (re)décou-vert récemment?David Altmejd, dont j’aime l’œuvre à la fois futuristeet sophistiquée, Sol LeWitt, Ken Price, qui travailledes matières improbables et des petits formats aussiprécieux que des bijoux. À la fois abstrait et orga-nique.Avez-vous des regrets?J’ai toujours pensé que si on ne faisait pas leschoses, c’est parce que ce n’était pas écrit… Mais ladanse me tient toujours à cœur. Ce que j’aime, c’estl’extrême éphémère : cela arrive une seule fois etcela n’arrivera plus jamais. Elle est l’une des seulespratiques artistiques où la pensée, un sentiment ouun concept s’incarne dans le corps. J’aurais aimémettre en place des protocoles qui font que deschoses arrivent sur une scène à un moment précisUne paire de chaussures réussie, selon vous?Elle doit s’imposer par son évidence. Qu’on laremarque immédiatement. Lorsqu’elle est portée,tout le monde (du père au comptable, de laconcierge au petit ami) doit s’exclamer : «Quellesbelles chaussures !».Un rapport entre votre passé de danseur et laconfection de chaussures?Le fait de travailler dans la mode, de travailler avecun contexte, il y a des satellites parfois dans unecollection. C’est ce en quoi c’est un art appliqué caril faut adapter le concept à la réalité de l’environ-nement.Le contraste semble prendre une grande partdans votre création…J’aime les contrastes, transformer le corps demanière plus marquée, plus fun – ce qui est assezpertinent avec notre époque où la mode se posi-tionne vers le ludique. Cela ne m’empêche pas d’ai-mer beaucoup le stiletto car c’est un modèle trèslissé, sans détails, presque comme une extensionde la jambe.Et si vous n’aviez pas été chausseur?Être artiste demande une grande force de détache-ment, du refus de la fabrication. J’aime cette idée demonde parallèle où l’on crée ses propres règles, mêmesi mon métier est, précisément, d’y intervenir !

Collection AtelierCroquis par Pierre Hardy des

modèles qui seront présentés àParis, en septembre, pendant la

Semaine de la mode.

“Une pairede chaussuresdoit s’imposerpar sonévidence.”PIERREHARDY

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GIRLSFROM

IPANEMA

Rio est sansconteste la ville

de 2016.Les topsMarteMei van Haasteret Line Bremsen Louis Vuitton,ont pris la posesur la plagemythique.

Photo PurienneStylisme Audrey Taillée

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Trench en cachemire, chemise en soie, pantalon en laine, cravate en laine Ralph Lauren Collection. Pull en angora, Bally. Mocassins en cuir détail métal Tod's.

Stylisme Niki Pauls

Photo Elina Kechicheva

WORKINGWOMAN

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Veste en laine, pull col roulé en laine, pantalon en laine Christian Dior. Boucles d'oreilles, bagues en émail Charlotte Chesnais.

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Veste en tweed de laine et cachemire brodé de soie et robe en soie irisée, Chanel.

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Veste en laine motif pied de poule, Giorgio Armani. Pantalon en velours, Boss.

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Veste en laine, Gucci. Top en crêpe de soie, Pallas.

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Veste en laine imprimée, Paul Smith. Pull en laine, chemise en coton et pantalon en laine, Céline. Sac en cuir, Fendi. Mocassins en cuir détail métal, Tod's.

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Robe en cuir, Chloe. Pull en maille avec col en crêpe et satin, Carven. Lunettes, Mykita.

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Manteau en laine, pantalon en cuir verni stretch, pull en viscose, boots en cuir et mallette Classic Monogram, Louis Vuitton.

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Chemise en coton imprimé, Prada. Veste et pantalon large en laine, Yang Li.

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Chemise en cuir surpiqué et sac en cuir, Maison Ullens. Jupe en laine, Fendi. Pull col roulé en cachemire, Loro Piana. Boots en cuir, Carven. Montre en acier et collier en or rose, onyx et diamants, Bvlgari.

Modèle : Velerjia Kelava @Oui Management. Assistant styliste : Antoine Chamblin. Assistant photo : Alexandre Salle de Chou.Maquillage : Megumi Zlatoff @ASG. Coiffure : Yuji Okuda @ASG. Casting : Creartvt.

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Réalisation

Pamela Golbin

Photo

Giulio Castelli

HAUTECOUTURE

Auteure du livre « Secrets de couture », chez Rizzoli, PamelaGolbin, Franco-Chilienne née au Pérou, est devenue à 23 ans,

après des études supérieures à New York, conservatrice modeet textiles du Musée des Arts décoratifs de Paris. Nous lui avonsdemandé de sélectionner ses modèles Haute Couture préférés et

les avons photographiés sur les marches du musée.

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9191A gauche,Giambattista ValliHaute Couture,robe courterebrodée avectraîne en tulle.Schiaparelli HauteCouture,robe "CorpsCéleste" brodéed'un phoenixconstellémulticolore.Maison MargielaCouture,robe asymétriqueen mousseline desoie imprimée etrebrodée de fils desoie.Armani Privé,robe en veloursavec bustierentièrementrebrodé de perles.

A droite,Valentino HauteCouture,robe longue àcollerette en crêpeet voile.Chanel,robe blanchebrodée, ornéede volants et denœuds en ruban desatin noir, incrustéede dentelle ornéede fleurs en cuir, demini plumes et destrass.Iris Van Herpen,robe Nautilus iriséeen matière nacréedécoupée au laseret cousue à la mainsur coton et tulle.Givenchy Couture,longue robe ensatin et dentellebrodée de cristauxde Swarovski tonsur ton, partiesupérieure enforme de damierdégradé etpartie inférieureà micro plis desatin incrustés dedentelle 3D.Christian DiorCouture,veste bar en crêpede laine "broderieJunon" de sequinset fils d'argent surun top en maille etune jupe plissée etbrodée en tulle desoie et dentelle.

Assistant styliste :Antoine Chamblin

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92Portfolio

GENSDE MODEActeurs du monde de la mode, ils ont posé dans le décor de leur choixavec leurs vêtements de prédilection de la saison.Réalisation Frédérique DedetPhoto Fe Pinheiro

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De la Provence à San Diego, Julie de Libran nourrit encore ses créations des paysages qui ont ponctuéson enfance nomade. Dès l’adolescence, elle confectionne ses propres vêtements : «Je m’exprimais etm’exprime toujours à travers la mode. Je ne trouvais pas ce que je recherchais, alors j’ai dessiné marobe. Elle était très différente de celles de mes amies !». Après avoir travaillé chez Gianfranco Ferré,Prada ou Versace, elle s’installe à Paris pour travailler avec Marc Jacobs chez Louis Vuitton. Depuis2014, elle réinvente l’héritage audacieux de la mode de Sonia Rykiel : «Quand on m’a demandé de venirdessiner les prochaines pages de la maison, j’ai adoré. Elle a libéré le corps et la tête des femmes! Mamère s’habillait chez Sonia Rykiel dans les années 70, et sa mode a toujours été une référence pour moi.J’ai été accueillie dans une famille et c’était très rassurant. » Sa collection printemps-été 2017, présentéeau début de l’automne, elle la veut empreinte de fraîcheur, «de pièces désirables et qui font rêver. Carla mode, c’est de la création, mais aussi des choses qui doivent nous faire du bien». S.R.

JULIEDE LIBRANDirectrice artistique de Sonia Rykiel,en prefall Sonia Rykiel.

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Née en Suisse d’un père libanais et d’une mère égyptienne, Sabine Ghanem a grandi entre Genève,Beyrouth et Paris avant de s’envoler étudier les gemmes à New York. Diplômée du prestigieuxGemological Institute of America, elle lance, en 2012, à Londres, où elle vient de s’installer, sa marquede joaillerie, Sabine G. Un nom qui lui a été soufflé par celui qui est alors son petit ami, Joseph Getty,membre de la célèbre dynastie américaine et fils de Mark. Joseph ne tardera pas à demander sa main.Leurs noces, célébrées à Rome l’année dernière, sont restées dans les mémoires. Aujourd’hui, Sabineaffine la direction artistique et commerciale de sa marque, reçoit dans son charmant showroom deLondres, où ses collections sont plébiscitées. Elle confie sa campagne au talentueux Oliver HadleePearch qui, pour présenter sa collection Memphis, fait appel à des personnalités à son image (deLangley Fox Hemingway à Edgardo Osorio d’Aquazzura). F.D.

SABINE GETTYCréatrice de bijoux,en Giorgio Armani.

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Né à Cali, en Colombie, Santiago a fait ses études aux États-Unis et est basé aujourd’hui à New York.Il a fondé, en 1998, avec sa mère Nancy Gonzales, la marque éponyme: des sacs en crocodile, soupleset solides, fabriqués dans leur ferme colombienne et proposés dans plus de vingt couleurs.Le succès est immédiat et la marque se développe vite à travers le monde. Sa collaboration avec l'artistenew-yorkais Kaws, lancée en juillet, pendant la semaine de la couture, chez Colette, a nécessité unréassort dès le lendemain… La prochaine étape se fera en souliers Nancy Gonzales et probablement ennovembre : quelques modèles et, bien sûr, beaucoup de couleurs, on ne change pas une équipequi gagne. Féru d’art et de design, collectionneur à l'œil sûr, il est aussi un businessman très avisé.Santiago nous a reçus dans sa suite du Plaza, l’hôtel qu’il considère comme sa maison parisienne. F.D.

SANTIAGOBARBIERIGONZALESPrésident de Nancy Gonzales,en Dior Homme.

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Elle a été, le jour même de notre shooting, nommée ambassadrice de la maison Chanel. Elle reconnaîtêtre flattée de «travailler pour cette maison qui représente le chic français, l’élégance et plus encore.Une maison érudite, férue de littérature, de peinture, de musique. J’admire son rapport à la femme. »et dont elle sait qu’elle apprendra beaucoup. Tout ce qu’elle fait devient un succès : son livreHow toBe Parisian Wherever You Are a fait un carton, elle en est contente et souligne modestement qu’il a étéécrit avec tellement de sincérité qu’elle n’est pas surprise que cela ait fonctionné : «J’aime regarder mesdéfauts avec humour.» En 18 mois, il a été traduit dans pas moins de 35 pays. Elle a passé l’été avec soncompagnon, le musicien Yarol Poupaud, et Anton, leur fils de 10 ans, à la découverte du Sri Lanka etaussi un peu «dans sa famille et la mienne. Nous avons tous les deux des familles sympas !» F.D.

CAROLINEDE MAIGRETÉcrivain, productrice et ambassadrice,en Chanel.

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Co-fondatrice avec Alexia Niedzielski du magazine System, la jeune femme réside à Londres mais passebeaucoup de temps à Paris. Sa mère y vit, la publication y a aussi des bureaux. «Nous avons voulu unmagazine, bi-annuel, où nous prendrions le temps de rencontrer les gens plusieurs fois, pour allerau fond des choses et publier de longs entretiens ; le temps est le plus grand des luxes aujourd’hui.»Résultat des numéros marquants : un premier opus avec une formidable interview de NicolasGhesquière - il y a trois ans déjà - après son départ de Balenciaga ou celui de l’automne dernier avecun spécial Raf Simmons qui coïncida avec l’annonce de son départ de Dior. Elle prépare le numéro 8qui sortira en octobre. Déjà mère d’un petit Lukas, 2 ans, Elizabeth donnera naissance à une fille à lafin de l’été, alors que le site et la version chinoise de System viennent d’être lancés. Une rentrée bienremplie. F.D

ELIZABETHVON GUTTMANCo-fondatrice de System,en Dior.

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98Philanthropie

"SI TUNE FAIS RIEN

DE TON SUCCÈS,À QUOI CELA

SERT-IL?"ALEXANDRE

MARS

Fortune faite grâce à la vente de ses start-up dans l’Internet, l’Internet mobile oules réseaux sociaux, sociétés de conseil dans la téléphonie mobile et Internet, cet

entrepreneur français installé àNew York a crééEpic Foundation,destinée à faire le lien entre donateurs potentiels et organisations caritatives,

un modèle unique en son genre.Par

Frédérique Dedet

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99PASCALPERICH/COURTESYEPICFOUNDATION

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D e loin, il a l'air d'un étudiant :jean, T-shirt et sac à dos - trèsgrand, séduisant - un mixe dePaul Newman et de MatthewMcConaughey - AlexandreMars, 41 ans, me retrouve dans

le hall de la New School, à Manhattan. Il estaujourd'hui l'un des animateurs du Global YouthSummit, un forum organisé pour les jeunes richesen quête de solutions philanthropiques... Dans unesalle pleine à craquer, certains se sont assis parterre, d'autres sont debout, des jeunes gens pesantsouvent des millions écoutent Alexandre racontercomment les choses ont commencé. Une audiencetoute acquise qui souhaite changer les choses et sedemande comment être utile. Dans un anglais par-fait, avec une pointe d'accent français, Alexandrerésume:«Dès l’adolescence, je voulais protéger les plusfaibles et ceux qui avaient besoin d’aide. Pour cefaire, j’ai rapidement compris qu’il me faudrait desressources financières suffisantes.» Et AlexandreMars va en générer, beaucoup. Même s'il ne donnepas de chiffre, il précise qu'Epic ne pourrait pasfonctionner avec «quelques millions de dollars» etcrédite de modeste la chance pour sa réussite. «J’aiété là au bon moment.»Mais gagner plusieurs foisne peut pas relever que du hasard ! Talentueux, cediplômé de Dauphine et d'HEC l'est sans conteste.Entrepreneur dans l'âme, il fonde sa première boîteà 17 ans. Elle organise et promeut des concerts dansle lycée de Saint-Cloud, où il ne tarde pas à rencon-trer Florence, qui deviendra sa femme. Ils ont faitHEC, trois enfants (un garçon deux filles) et passéensemble déjà presque un quart de siècle. Alexandreajoute : «Cette relation si solide m'a structuré. »Diplôme d’HEC en poche, Florence, qui estaujourd'hui vice-présidente de Bonpoint, aux États-Unis, est partie un an chez Mère Teresa, en Inde.Une expérience qui a, tout comme l'empathie et lagénérosité de la mère d'Alexandre, certainementbeaucoup influencé le jeune homme qu'il était. Ilparle de sa mère avec admiration et explique queson père à quant à lui participé a lui donner le goûtde l’entreprenariat. À 21 ans, il fonde A2X, uneagence de publicité spécialisée dans le web, puis cesera PhoneValley, en 2001, une société spécialiséedans l’Internet mobile (création de sites mobiles ouapplications mobiles pour les entreprises et lesmédias) qu'il revend à Publicis et enfin ScrOOn, uneplateforme technologique spécialisée dans lesmédias sociaux, rachetée cette fois par Blackberryen 2013.En 2010, alors qu'il est aussi le patron du mobilepour Publicis Groupe, il s'est installé avec sa familleà Brooklyn. Aux États-Unis, la philanthropie coulede source. L'année de son arrivée coïncide avec lelancement de «The Giving Pledge», initié parWar-ren Buffet et Bill Gates. Le principe? Donner au

moins la moitié de sa fortune… Sûrement une cam-pagne qui a dû faire écho.ScrOOn vendue, il part en famille faire le tour dumonde. Leur périple les mènera du Japon à l'Aus-tralie en passant par le Vietnam. Epic est aussi néede ce voyage. Alors qu'il investit une partie de sesgains via son family office dans des start-up bienchoisies (Blablacar, Spotify ou encore Pinterest) - làaussi s'exerce son sens aigu des affaires -, il décidede mettre son savoir-faire et une bonne partie deson argent au service des bonnes causes. «Si tu nefais rien de ton succès, à quoi cela sert-il ? C'est dom-mage.» Et d'ajouter qu'aujourd'hui, «devenir richen'est plus le moteur des étudiants des meilleuresuniversités américaines. Ils refuseront des postesdans des boîtes qu'ils trouvent sans éthique. Ilsveulent donner du sens à leur vie, à leur travail ».Alexandre s'est tout de suite demandé s'il y avaitbesoin d'une énième organisation caritative... Laréponse était clairement non, un outil comme Epicmanquait en revanche cruellement. Epic propose,sans prélever de frais de fonctionnement - elle estentièrement financée par AlexandreMars à hauteurde 2 millions de dollars par an - une meilleure uti-lisation des fonds et la possibilité de choisir entrevingt associations triées sur le volet aux quatre coinsdumonde. Elle garantit aux donateurs (entreprisesou particuliers) « des gens qui ont souvent déjàdonné, mais qui admettent avoir bien moins donnéque ce qu’ils auraient voulu», précise-t-il, de suivreen temps réel les effets positifs de leur don et devérifier leur impact. Chaque année, donc, Alexandrefait plusieurs fois le tour du monde pour sélection-ner les associations toujours liées à l'enfance et à lajeunesse. En France, citons Sport dans la Ville etSimplon.co. Mais il doit aussi convaincre les entre-prises comme les riches particuliers de faireconfiance à Epic et d'augmenter les sommes don-nées. Là, il fait jouer son carnet d'adresses et sonbagout. Son énergie semble sans limite.La conférence est terminée, nous partons déjeuner,un chauffeur qu'il tutoie nous emporte dans un SUVvers la terrasse de Ladurée, à Soho. Il est chez lui,salue les serveurs et nous obtient une place en ter-rasse. Il faut préciser que les bureaux d'Epic sontdans l'immeuble voisin. Au menu, club sandwichet petit macaron arrosé d'eau. Cet été, Alexandreest parti en famille sur la côte Basque avant de s'en-voler pour Rio et ses Olympiades. Lui qui, dans uneautre vie, aurait adoré être sportif de haut niveau.Il est quand mêmemarathonien et continue à pra-tiquer des arts martiaux (le Krav Maga) mais sur-tout, il est très concerné, même en vivant à NewYork, par la candidature de Paris aux jeux Olym-piques et a pris la présidence du Comité consultatifSports & Société pour Paris 2024. Un challenge deplus pour celui qui souhaite «uberiser la philan-thropie et créer de la richesse sociale» et qui restefrançais avant tout.

Alexandre Mars passe 9 semaines par ansur le terrain.

Tous les moyens de locomotion sont bons pourdécouvrir et évaluer les diverses associations

qu'Epic sélectionne.

Epic permet d'aider 4 millions d'enfants dans11 pays, sur 5 continents.

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SOMMETCHINOIS

Créer le plus grand vin de Chine surles contreforts de l’Himalaya, tel est le défideMoët Hennessy qui lance ces jours-cien France le premier millésime d’Ao Yun.

Une aventure sans pareille.Par Béatrice Brasseur

T reize voyages en trois ans, une expé-dition à chaque fois. Dix-huit heuresde vol Paris–Kunming-Shangri-La,puis cinq heures au moins de pistes

vertigineuses. Il faut encore franchir la passe deCheval Blanc (superbe clin d’œil à la pépite bor-delaise de Moët Hennessy), à 4800 mètres, avecl’indispensable bouteille d’oxygène dans le 4X4,et voici enfin la winery d’Ao Yun à Adong, villaged’à peine une soixantaine d’âmes et dix maisons,dominé par la chaîne des Meili Snow Mountains,des montagnes sacrées pour les Tibétains. Le qua-torzième voyage du président de Moët-HennessyEstates & Wines sera pour les prochaines ven-danges. À 2680 m d’altitude, elles peuvent s’étalerjusqu’en novembre. «De tous nos vignobles danslemonde*, c’est celui où je suis allé le plus souvent,indique Jean-Guillaume Prats. Il est unique. Pen-dant quatre ans, nous avons cherché la meilleureclimatologie pour produire le plus grand vin deChine. Nous l’avons trouvée au nord du Yunnan,tout près du Tibet et de la Birmanie, sur le 27e pa-rallèle de l’hémisphère nord. Le soleil brille cinq àsix heures par jour. Lorsqu’il se cache, la tempéra-ture chute de 15°C en quelques minutes, les nuitssont fraîches mais il ne gèle pas, et surtout, le mû-rissement jusqu’à la maturité phénolique est pluslent. Il s’écoule 160 jours entre la floraison et lesvendanges, soit un mois à un mois et demi de plusque sous nos latitudes. C’est une cuisson longue,s’il faut une analogie... »Ao Yun signifie «nuage fier». Le nom a du pa-nache, il en faut pour surmonter les obstacles na-turels, techniques et culturels. À Adong, Sinong,Xidang et Shuri, les quatre villages en terrasses depart et d’autre du Mekong où sont cultivés les dix-

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Et au milieu coulele Mékong... Lesvignobles d'AoYoun sont répartisde part et d'autredu fleuve, au nordde la province duYunnan.

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neuf hectares de cabernet sauvignon et de caber-net franc d’Ao Yun, sur des sols acides et drainantsde graves de montagne, la mécanisation est soitimpossible, soit inutile. Pas de tracteur - les 320parcelles ont la taille d’un mouchoir de poche, nide pompe - l’eau descend des sommets à près de7000mètres et il suffit de déplacer un caillou pourirriguer. Les traitements au cuivre se font à dosd’homme et en tenue traditionnelle, les vendanges,l’égrappage et le tri des baies sont manuels. Pas delaboratoire, juste un réfractomètre pour mesurerle taux de sucre et les pH. «On est à des années-lu-mière de la technicité des vignobles occidentaux,confie Jean-Guillaume Prats. Pour corser l’affaire,les villageois ne sont pas vignerons, ne boivent pasde vin, ne parlent que le dialecte local et n’ont au-cune idée de là où on veut les amener. Mais ce sontd’extraordinaires paysans et ils apprennent vite.»Un pari fou que le Bordelais Maxence Dulou,39ans, venu avec son épouse et leurs deux enfants,doit relever. «Outre son talent, sa rigueur, j’ai pumesurer son côté cow-boy en Afrique du Sud. Onen a besoin ici, explique Jean-Guillaume Prats,quand il faut faire plus de 8000 km aller-retouren 4X4 pour se procurer des porte-greffes ou quedes barriques restent bloquées au milieu de nullepart à cause d’un accident ». La vie de winemakerau bord du Mekong n’est pas un long fleuve tran-quille : la moindre indication, donnée en anglais,est traduite en mandarin à quatre collaborateursqui la traduisent en dialecte local aux chefs des vil-lages qui la transmettent aux ouvriers.« Il y a vingt ans, cette région, située sur l’ancienneroute de la soie et chemin de pèlerinage versLhassa, n’était accessible qu’à cheval, expliqueJean-Guillaume Prats. Elle est encore très isolée etpréservée. Ici, on fait pousser l’orge, on élève desyaks, on ramasse le Caterpillar fungus (un champi-gnon himalayen) et le cannabis sauvage. En 2002,les autorités ont replanté 300 hectares de vignes làoù les Jésuites l’avaient cultivée au XIXe siècle. Lemarché explose en Chine, nous pensons que l’onpeut et que l’on doit y produire des vins d’excep-tion. Nous sommes les seuls investisseurs étran-gers dans cette partie du Yunnan. Il est rare qu’unegrandemaison se lance sans savoir a priori ce qu’ilfaut faire. C’est exaltant. Moët Hennessy a la plusbelle collection de marques de vins et de spiri-

320 parcelles,19 hectareset aucunemécanisationpossible à 2 680 md'altitude.

Située sur unchemin depèlerinage versLhassa, la régionn'a longtemps étéaccessible qu'àcheval.

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La culture et lavendange sontassurées en tenuetraditionnelle parles paysans desvillages d'Adong,Sinong, Xidang etChuri.

tueux de luxe, notre pari est donc logique. Avoirun coup d’avance est dans notre ADN: nous étionsen Argentine dès 1959, avant tout le monde».2013 est le tout premier millésime d’Ao Yun. Irri-gation, date de vendanges, vinification en altitude,style du vin, absolument tout a posé question. Leraisin a été acheminé en camion frigorifique à neufheures de route, vinifié en cuves inox non thermo-régulées et le vin élevé dans des amphores de bai-jiu (eau de vie) en attendant les barriques neuvesoù cet assemblage de 90% de cabernet sauvignonet 10% de cabernet franc n’a passé que quatremois. «Les millésimes suivants ont été vinifiésdans notre winery d’Adong. Le 2014 apparaît plusaristocratique, plus précis que le 2013, sauvage, in-tense, masculin, exubérant .», indique Jean-Guil-laume Prats. Ao Yun 2013 affiche 15° degrés d’al-cool, beaucoup de fruit et des tanins ronds maisavec un pH de 3,55, il reste très équilibré. Son tauxélevé d’IPT devrait lui conférer une grande longé-vité. « Il me fait penser, au nez, à de très grands PicSaint Loup (garrigue, griottes sauvages...), un peumasculins très frais ; en bouche, c’est très cabernetde Napa Valley, caressant, soyeux, cotonneux, mûrmais frais, dense.» Jancis Robinson, «LA» critiquebritannique, l’une des premières à l’avoir goûté,s’accorde sur la bouche mais le nez évoque selonelle un grand tempranillo de Ribera del Duero.«Ao Yun est unique au monde, sans aucun bench-mark possible», insiste le président de Moët Hen-nessy Estates & Wines. À 300 dollars la bouteille,le tout premier millésime d’Ao Yun attire déjàles convoitises. «J’ai dix mails par jour de spécu-lateurs qui veulent acheter toute la productioncontre un gros chèque. Nous privilégions les vraisamateurs de grands vins du monde.» Les 24000bouteilles seront réparties par quarts sur les zonesAmériques, Europe, Asie-Pacifique et Chine. Lan-cé avant l’été chez Sherry Lehman à New Yorket Berry Brothers à Londres, il l’est en France cemois-ci - à Paris au Peninsula et au Shangri La,aux caves Legrand et chez Lavinia - et sera bientôtsur les cartes des meilleures tables et cavistes dumonde entier.

* Argentine, Brésil, États-Unis, Espagne, Australie,Nouvelle-Zélande, Inde, Chine.

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La bouteille du Château créée parJonOne «The King Of Harlem»

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LORSQUELES FRANÇAISEXPORTENT

LE VINÀ L’ÉTRANGER

A l’instar d’unMoët Hennessy en Chine, des viticulteursfrançais exploitent en terre étrangère leur savoir-faire.

Tour d’horizon de ces nectars multiculturels.Par Sylvain Ouchikh

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GRAND CRU CLASSÉEN 1855 MÉDOC

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CHÂTEAULA TOUR CARNET

CHÂTEAULA TOUR CARNET

Les pionniers

L’INFLUENCEBOURGUIGNONNE !

Domaine : DeLoachPropriétaire : BoissetPays : États-Unis

Présente dans la Napa Valley, en Californie, depuis1981, au titre de simple négociant, la famille Bois-set, bourguignonne de souche, recherchait un lo-pin de terre pouvant lui rappeler son terroir natal.Après de longs mois de prospection, elle acquierten 2003, dans la Russian River Valley, un vignobled’à peine 7 hectares : DeLoach. L’exploitation pro-duit alors essentiellement des vins à base des cé-pages pinot noir, chardonnay et zinfandel.Dès l’achat, sous l’impulsion de Jean-Charles Bois-set, l’un des fils vivant aux États-Unis, la familledécide de revoir ses pratiques culturales. Ellemorcelle le vignoble en parcelles afin demieux ap-préhender les caractéristiques de chaque sol. Undécoupage calqué, comme au temps des moinescisterciens, sur celui desparcelles bourguignonnesen fonction du climat. Le but : adapter la vigne ausol. Précurseur, Jean-Charles Boisset impose labiodynamie à une époque où cette pratique estencore discrète. Les équipes techniques réhabi-litent, dynamisent et intensifient la vie organiquede la terre au milieu des ceps pour améliorer leséchanges naturels entre le sol et les racines, entrele ciel et les feuilles… Ici, l’objectif n’est pas de tra-vailler sur les volumes mais d’exprimer au mieuxle terroir. Par cette approche inédite, la familleBoisset a non seulement imposé le modèle bour-guignon à DeLoach mais a également contribué àapporter la french touch aux vignobles voisins !

Un vignoble d'àpeine 7 hectaresdans le nord de laCalifornie, suffisantpour permettreà Jean-CharlesBoisset d'exprimertout son talent.

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108Cloudy Bay,une propriétéaujourd'huireconnue dansle monde entiercomme le porte-drapeau de laviticulture néo-zélandaise.En bas, c'est dansl'Oregon que lafamille Drouhin adécidé d'exporterson savoir-fairebourguignon.

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UNERÉFÉRENCEMONDIALE

Domaine : Cloudy BayPropriétaire : Louis Vuitton Moët HennessyPays : Nouvelle-Zélande

En 1985, Cloudy Bay (la baie nuageuse) fut l’un despremiers domaines établis dans cette région deMarlborough, à l’extrême nord-est de l’île du sud.Aujourd’hui, cette propriété est considérée commele porte-drapeau de la viticulture néo-zélandaise.Elle a permis à ce pays d’un peu plus de 4 millionsd’habitants de faire connaître son vignoble dans lemonde entier.Longtemps, cette terre est restée l’apanage dequelques vignerons locaux produisant des flaconsà partir de pinot noir et de sauvignon. Une produc-tion essentiellement destinée àune consommationlocale. Pourtant, l’Australien David Hohnen, pro-fessionnel de la viticulture, connu pour avoir crééavec ses deux frères le domaine de Cape Mentelle,en 1970, dans la région vinicole de Margareth Ri-ver, en Australie, est persuadé qu’il est possible deproduire de très grands vins sur ces terres encorevierges. En 1985, il s’installe en Nouvelle-Zélande.Après une étude approfondie des sols et du climat(chaud en journée avec des nuits plutôt fraîches), ildécide d’abord de mettre en avant les qualités aro-matiques du sauvignon (le cépage emblématiquede Sancerre). Très vite, il cherche à élaborer unvin précis avec un caractère bien marqué pour sedifférencier de la concurrence. Immédiatement, lemarché anglais tombe sous le charme de ce flaconvenu d’une terre lointaine encore inconnue sur laplanète viticole. Aujourd’hui, le vignoble s’étendsur 200 hectares. On y cultive deux cépages prin-cipaux pour les vins blancs (sauvignon et char-donnay) et un cépage unique pour le vin rouge, lepinot noir.

LES PIONNIERSDEL’OREGON

Domaine : DrouhinPropriétaire : famille DrouhinPays : États-Unis

Dans la capitale du vin de Bourgogne, à Beaune,au 7, rue de l’Enfer, se dresse la bâtisse histo-rique de la maison Drouhin. Derrière ces mursde pierre, les membres de la famille pérennisentune histoire débutée en 1880. La fratrie, Frédéric(le président), Véronique (l’œnologue), Philippe(le chef de culture) et Laurent (l’ambassadeur), estaujourd’hui aux commandes de ce vaisseau, sousle regard bienveillant de la figure paternelle, Ro-bert. Ils se sont répartis les différentes fonctionsafin que le nom éponyme de la société continue derayonner à travers le monde.Si les investissements ont permis pendant plusd’un siècle des acquisitions sous les plus beauxclimats de la Bourgogne (le prix du foncier étaitbeaucoup moins élevé qu’aujourd’hui), le regardde la famille Drouhin, s’est, dès 1987, tourné versla petite cité de Dundee Hills, dans l’Oregon. C’estici, à quarante kilomètres de la ville de Portland,au milieu de vallées verdoyantes qui rappellent laSuisse, que le patriarche Robert Drouhin a décidéd’acheter 90 hectares de terrain dont 50 sont dé-sormais consacrés à la vigne.Premier Français à investir dans la WillametteValley, Robert ne se doutait pas que près de trenteannées plus tard, d’autres Bourguignons allaientlui emboîter le pas (Maison Louis Jadot, Meo-Camuzet). Fort de son expérience acquise sur sesterres originelles, Robert mit en place, dès son ar-

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GRAND CRU CLASSÉSAINT-ÉMILION GRAND CRU

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110C'est dans le cadremagnifique de lavallée du Douro,au Portugal, que lamaison Quinta doNoval produit unvin exceptionnel.

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rivée, desméthodes culturales à la bourguignonnereprises par la suite par les quelques vigneronslocaux de l’époque. Il fut ainsi le premier à utili-ser le porte-greffe afin que la vigne soit protégéecontre le phylloxéra, une maladie qui décima levignoble en Europe au début du XXe siècle. Il aug-menta la densité afin que les pieds de vigne soient,comme en Bourgogne, en concurrence, et donnentun raisin plus concentré. Aujourd’hui, Véroniqueet Philippe recourent de plus en plus à la sélectionparcellaire afin d’être le plus précis possible.L’Oregon semble être devenu la terre promise descépages bourguignons. La famille Drouhin y estsans conteste pour beaucoup. Cet ancrage amé-ricain se poursuit car elle a investi, en 2013, dansun nouveau domaine de 50 hectares distant dequelques dizaines de kilomètres du premier, audoux nom de Roserock. Les premières bouteillescommercialisées sont déjà très prometteuses.

Les restaurateurs

RETOURAUX SOURCES

Nom du domaine : Orto di VeneziaPropriétaire : Michel ThoulouzePays : Italie

Venise a cette faculté particulière de susciter l’ima-ginaire des hommes. Très souvent décrite par lesécrivains et les artistes, elle cache encore nombrede secrets, notamment sur une île voisine.C’est en effet sur l’île de San Erasmo, le potager deVenise où l’on trouve toutes les variétés de légumeset notamment le fameux artichaut violet (le castraure) à quelques minutes à peine en vaporetto de lacélèbre place San Marco, que le Français MichelThoulouze a décidé, en 2000, de faire un vin blancremarquable. L’endroit est magique. Entre les tra-vées de vignes, on perçoit la lagune à portée demain et au loin, les monts enneigés des Dolomites.Amoureux de l’Italie, Michel Thoulouze fait re-vivre la tradition viticole qu’avait, par le passé,cette cité si unique. En effet, au XVIe siècle, cetteîle était recouverte de vignoble. Il a donc planté unassemblage de cépages antiques italiens autourde la malvoisie istrienne. Au total, 4,5 hectaresde vignes sur un terrain agricole de 11 hectares.Et pour être au plus près du «goût du premier vinavant le phylloxéra», précise-t-il, ces plants n’ontpas été greffés. Un véritable retour aux sources.Casanova n’est pas loin !

LEGARDIENDUTEMPLE

Nom du domaine : Quinta do NovalPropriétaire : Axa MillésimesPays : Portugal

Quand, en 1993, le groupe d’assurances françaisAxa Millésimes, sous l’impulsion de son présidentde l’époque, Claude Bébéar, décide d’acquérir dansla vallée du Douro, la fameuse maison de portoQuinta do Noval, cette dernière n’est plus que lereflet d’elle-même. Certes, elle jouit encore d’uncertain renom auprès des amateurs, notammentgrâce à l’inégalable Porto Nacional. Dès 1994, lanouvelle équipe dirigée par l’actuel directeur gé-néral du domaine, Christian Seely, entreprend dereplanter 110 hectares sur les 145 d’origine. Le pariest de taille : produire à nouveau de grands portos.Pour y parvenir, chaque cépage noble du Douro(touriga nacional, tinta roriz, touriga franca, tinto

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1ER GRAND CRU CLASSÉ1855 SAUTERNES

La bouteille du Château créée parJonOne «The King Of Harlem»

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GRAND CRU CLASSÉ 1855 SAUTERNES

La bouteille du Château créée parJonOne «The King Of Harlem»

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CLOSHAUT-PEYRAGUEY

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CLOS HAUT-PEYRAGUEY1ER GRAND CRU CLASSÉ 1855 SAUTERNES

Premières vendanges en 1618Sous le règne de Louis XIII

CHÂTEAU FOMBRAUGEGRAND CRU CLASSÉ DE SAINT-ÉMILION GRAND CRU

Premières vendanges en 1599Sous le règne de Henri IV

CHÂTEAU LA TOUR CARNETGRAND CRU CLASSÉ EN 1855 MÉDOC

Premières vendanges en 1409Sous le règne de Charles VI

CHÂTEAU PAPE CLÉMENTGRAND CRU CLASSÉ DE GRAVES

Premières vendanges en 1252Sous le règne de Louis IX

PROPRIÉTAIRE DE 4 GRANDS CRUS CLASSÉS

Visitez notre site : www.bernard-magrez.com L’ab

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cao et sousaoen) doit trouver sa parcelle, presqueson alcôve, en parfaite adéquation avec la naturedu sol, l’altitude et l’exposition. Le travail estminu-tieux et la surveillance des travaux draconienne,car juste à côté de la quinta se trouve une parcellede deux hectares qu’il ne faudrait surtout pas dé-grader. Et pour cause : ses quelques pieds de vignesont le joyau du Douro puisqu’ils sont non greffés.Par miracle, ils ont été épargnés par le phylloxéra.Et c’est de ces ceps rescapés que le plus grand por-to, le fameux Nacional, tire sa matière première.La fermentation se fait au domaine dans des la-gares en pierre. Des équipes successives foulent aupied les raisins pour en extraire les saveurs et lestannins. Un procédé grossier a priori mais irrem-plaçable pour produire ce vin incroyable, élaboréuniquement quand le millésime est exceptionnelet en très faible quantité, à peine quelques cen-taines de bouteilles.

LARESTAURATIONDELATRADITION

Domaine : Sangue d’OroPropriétaire : Carole BouquetPays : Italie

Carole Bouquet n’est pas seulement une actrice,elle est aussi une viticultrice impliquée dans sondomaine Sangue d’Oro, situé sur l’île de Pantel-laria, en Sicile, juste en face du Cap Bon tunisien.Sur cemorceau de terre volcanique aride, elle pro-duit depuis 2005 un vin doux délicat à partir ducépage locale zibbido (qui signifie raisin à sécher)plus connu sous le nom de muscat d’Alexandrie.Elle a entrepris un long travail pour remettre enétat un vignoble de quinze hectares balayé par lesvents. Fidèle à la tradition locale, des petits muretsen pierre ont été érigés pour protéger les piedsde vigne de ce souffle incessant. Ainsi, les raisinspeuvent arriver lentement à maturité sous l’in-fluence du temps et de la nature. Puis la vendangeest effectuée entièrement à lamain. Une fois récol-tés, les petits grains sont triés puis disposés déli-catement à même le sol afin que le soleil les sèchenaturellement pendant deux ou trois semaines. Ceprocédé unique, dit «passerillage», donnera en-suite à ce «sang d’or» taillé pour l’avenir, sa bellecouleur jaune orangée ainsi que sa complexité.

MYTHOLOGIQUE !Nom du domaine : T-OinosPropriétaire : Alexandre Avatangelos,Gérard Margeon comme conseilPays : Grèce

Il fallait sans doute un petit grain de folie pourfaire revivre sur l'île grecque de Tinos l’activitéviticole et donner naissance à T-Oinos, le premiervin sorti des entrailles de cette terre volcaniquedepuis 3000 ans. C’est pourtant le défi qu’a relevéAlexandre Avatangelos, avec l’aide de quelquesconseillers dont le Français Gérard Margeon, chefsommelier exécutif du groupe Alain Ducasse. Surcette langue de terre perdue en mer Egée, balayéepar les vents toute l’année, les arbres plientmais nerompent jamais. Le sol est si compact qu’il a falluutiliser le marteau-piqueur pour pouvoir y planterles pieds de vigne, mavrotragano et avgoustiatispour les vins rouges, aspitiko et malagousia pourles blancs. Le propriétaire a ensuite attendu dixans que les racines des ceps descendent suffisam-ment en profondeur chercher les éléments néces-saires pour proposer aux consommateurs des vinsminéraux structurés et complexes. De la patienceet des efforts récompensés.

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114Les visionnaires

LE PREMIERGRANDVIND’AMÉRIQUEDUSUD

Nom des domaines : Almaviva et Escudo RojoPropriétaire : RothschildPays : Chili

C’est au Chili, à plus de 11000 kmde la France, dansce pays où la nature est dominée par la Cordillèredes Andes, que la baronne Philippine de Roth-schild a décidé d’investir en 1997. En arrivant surcette terre, elle est persuadée que ce sol pouvaitdonner de très grands vins. Comme ses illustresancêtres, elle aime relever les défis.Son père, le baron Philippe, avait déjà mis un piedhors de France, dans la Napa Valley, aux États-Unis, en 1979. Il y avait noué un partenariat avecl’Américain Robert Mondavi pour la création dupremier grand vin franco-californien, baptiséOpus One, planté, élevé et assemblé dans la puretradition bordelaise. Alors en charge des destinéesde l’entreprise familiale, sa fille décide qu’il en serade même au Chili. Elle s’associe avec le groupefamilial Concha y Toro, un très grand producteurchilien. Et décide que ce grand vin s’appellera Al-maviva, du nom d’un personnage de théâtre créépar Beaumarchais. Almaviva est un assemblagedes grands cépages bordelais (cabernet sauvi-gnon, merlot) et de carménère. Et c'est en 1997 quele premier grand vin d’Amérique du Sud est misen bouteilles.La même année, la baronne lance un vin demarque, Escudo Rojo (à base de cépages bordelaiset locaux). Selon la légende, elle aurait trouvé lenom dans l’avion qui la menait à Santiago, la ca-pitale. Un nom qui n’est en fait que la traductionhispanique de Rote Schild, qui signifie en allemand«écu rouge», l’emblèmehistorique desRothschild.En 2013, un an avant son décès, elle acquiert960 hectares supplémentaires de terre au sud duChili pour sécuriser ses approvisionnements enraisin destinés à ses vins de marque (Anderra etEscudo Rojo). Elle y fait immédiatement planter200 hectares. Aujourd’hui, c’est à ses trois enfants(Philippe, Julien et Camille) d’écrire une nouvellepage de l’histoire familiale.

UNEVISIONGLOBALEAVECUNE IMPLICATIONLOCALE

Domaine : Magrez ArugaPropriétaire : Bernard MagrezPays : Japon

Bernard Magrez est un homme unique dans lemonde du vin. Propriétaire, dans la région borde-laise qui l’a vu naître, de quatorze châteaux, dontles fameux Pape Clément à Pessac Leognan, Fom-brauge à Saint-Emilion ou encore Clos Haut Pey-raguey à Sauternes, il n’a eu de cesse, tout au longde sa carrière, d’aiguiser son regard sur d’autresvignobles. Ce qui l’a poussé à investir dans des vi-gnobles à l’étranger, notamment en Argentine, Ca-lifornie, Chili, Espagne, Maroc, Portugal, Uruguayet, plus surprenant, au Japon, afin de satisfaire sesclients aux quatre coins du globe.Les Japonais sont de grands amateurs de vin, alorsdevenir un propriétaire local suppose d’avoir unattachement fort au pays. Il s’agit de ne pas le per-cevoir comme une simple terre mercantile où l’onne viendrait que pour écouler sa production devin. Pour des Japonais très attachés à la tradition,cet acte a une portée symbolique forte.

En haut, les caveschiliennes danslesquelles s'élaborele vin produitpar les enfantsde Philippine deRothschild.Ci-dessus, c'est surdes pergolas quesont suspendus lesraisins du domaineque BernardMagrez a acquis auJapon.

Bernard Magrez a ainsi acquis une petite exploi-tation de 0,5 hectare dans le petit village de Katsu-numa, au centre de l’île principale d’Honshu, dansla préfecture de Yamashi. Sur son domaine, les rai-sins sont suspendus dans les airs, sur des pergolasdénommées tanashikisaibai. Par ce procédé peucourant, les grappes (issues du cépage blanc localkoshu) sont maintenues suffisamment éloignéesd’un sol trop humide pour être préservées des ma-ladies propres à la vigne, comme lemildiou. Aprèsla récolte, la vinification reprend les pratiquestraditionnelles pour préserver la fraicheur et lesarômes d’agrumes si caractéristiques du koshu.

L'ABUS D'ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

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116Dossier vin

SÉLECTIONPar Sylvain Ouchikh — Photo Giulio Castelli

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Domaine Drouhin pinot noir Laurène 2012, Oregon,rouge, États-Unis, environ 52 €.Au nez, on se croirait en Bourgogne, berceau du pinotnoir. Et pourtant, nous sommes dans l’Oregon. Ce 2012est incroyable. Les fruits rouges comme la framboiselaissent planer un doux parfum. La bouche, trèsdélicate, caresse le palais. C’est un grand vin dans unde ces plus beaux millésimes. Bravo !

Vina Almaviva 2010, Baron Philippe de Rothschild,Chili, rouge, environ 100 €.Il est taillé pour affronter le temps. Sa robe est d’unpourpre profond. Le nez est légèrement fermé audépart. Puis les petits fruits rouges révèlent desarômes purs. Des épices subtiles s’installent. Labouche est raffinée. Les tannins sont bien en place.À carafer avant de servir, un peu frais, vers 14 degrés.

Cloudy Bay 2015, Marlborough, sauvignon blanc2015, Nouvelle-Zélande, environ 28 €.On croit le connaître puis, en le dégustant, on estagréablement surpris. Habituellement très aromatique,le sauvignon n’est pas exubérant. Il se veut subtil. Onretrouve de la fraîcheur en bouche, un côté minéralet tendu. Millésime après millésime, ce vin est d’uneconstance incroyable. Une valeur sûre !

T-Oinos, Clos Stegasta 2014, blanc, Grèce, env. 39 €.C’est une vraie découverte. On ressent dans ce flaconde l’originalité et le travail des hommes. Ce vin n’estélaboré qu’avec un cépage local, l’asirtyko. Le nez estvraiment délicat. La bouche est franche. Nette. Unenote iodée sur la finale vient nous rappeler que lesembruns ont flirté avec les raisins. À découvrir.

Quinta do Noval, Vintage 2011, rouge, Portugal,environ 200 €.2011 est une année incroyable pour les vins de larégion du Douro. Le nez est subtil. Il délivre des arômesde fruits noirs bien mûrs, mais qui ont su garder uneacidité remarquable. En bouche, le vin a une texturesuave. À boire de suite ou à laisser vieillir pendant desdécennies.

Orto di Venezia 2011, blanc, Italie, environ 30 €.La magie d'un vin peut venir de son lieu de naissance.Lui, c’est Venise. Le travail à la vigne est entièrementeffectué en culture biologique. Les vignes non grefféesapportent une minéralité remarquable. La bouche esttendue mais pleine de charme. On se laisse bercer parce doux parfum d’agrumes…

Sangue d’Oro 2012, blanc doux, Italie, environ 54 €.Carole Bouquet met beaucoup de cœur dans cenectar. Au nez, on ressent immédiatement lesfruits naturellement confits par le soleil. Les notesaromatiques sont enivrantes. La bouche est suave. Ellediffuse des notes d’abricots, voire de citrons. La finaleest très longue… pour mieux nous bercer.

Furmint sec Birtok 2014, Tokaj Samuel Tinon, blanc,Hongrie, environ 16 €.Les cuvées de ce Français sont remarquables, enparticulier ce vin blanc sec à base du cépage local, lefurmint. Il ne ressemble à rien de connu. Il est issu d’unassemblage de cru en furmint sec. Tension, fraîcheur,vivacité : il est très agréable.

Monteviejo, Petite Fleur Torrontes 2013, blanc,Argentine, environ 20 €.L’Argentine est un grand pays du vin. Les cuvées y sontsouvent puissantes, notamment les vins rouges à basele plus souvent de malbec. Le Torrontes se veut trèsaromatique. Sa multitude de parfums est troublante.La bouche est ample et consistante, avec des notesexotiques. Parfait sur des plats épicés.

Aguilera 2008, Infernal, rouge, Espagne, env. 50 €.Ce sont trois Français qui ont décidé de faire du vin enEspagne, dans le Priorat. Ce vin 100% carignan a desnotes de fruits noirs, d’épices, de garrigue... La boucheest subtile : on n’est pas dans l’opulence mais dans lafinesse, en dépit d’une robe très marquée.

Imaginés par des Français installés à l’étranger, duChili à la Nouvelle-Zélande en passant par l’Italie,ces vins rouges ou blancs sauront prolonger nosvacances.L'

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La fondation Louis Vuitton exposeune des collections d’art moderne les plus célèbres au monde,

celle de Sergueï Chtchoukine.

Par

Judith Benhamou-Huet

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LACOLLECTION

MYTHIQUEÀ PARIS

La galerie de Sergueï Chtchoukine en 1913.À droite, portrait du collectionneur par Christian Cornelius Krohn (1916).

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L’histoire de l’art moderne est marquéepar quelques récits qui racontent desmiracles : le soutien de personnes nonseulement clairvoyantes mais aussi trèsriches envers des artistes qui vont ainsi

prendre majestueusement leur envol. À Paris, audébut du XXe siècle, il y eut l’Américaine GertrudeStein qui soutint le cubisme de Picasso. Aux États-Unis, l’œil du pharmacien milliardaire Albert C.Barnes s’était entre autres pris d’amour pour lescourbes des tableaux de Matisse. Et en Russie,quelques années plus tôt, deux hommes se dispu-taient le territoire de l’avant-garde en peinture. Ilss’appelaient Sergueï Chtchoukine (1854-1936) etYvanMorozov (1871-1921). Les accidents de l’histoire,plus précisément la révolution d’Octobre puis l’es-prit répressif et dangereux de Staline ont associéces deux hommes pour la postérité. Depuis lesannées 70, date à laquelle les deux ensembles ontcommencé à être exposés de nouveau à Saint-Péters-bourg, au musée de l’Ermitage et à Moscou, aumusée Pouchkine, les visiteurs des musées russesont toujours parlé indistinctement des «collectionsChoutchkine et Morozov» comme s’il s’agissait d’uncouple. Normal, puisque les nombreux tableauxmodernes qui avaient, au début du siècle, appartenuaux deux collectionneurs étaient exposés sans dis-tinction d’origine. Pourtant, chacun d’eux avait unepersonnalité bien marquée, Morozov étant ainsiconsidéré comme plus classique dans ses goûts queson aîné.L’un des grands événements de cet automne, à Paris,est l’arrivée à la Fondation Louis Vuitton, en octobreet pour la première fois, de 130 des chefs-d’œuvrede la seule collection Chtchoukine qui appartientdésormais, comme celle de son compatriote, depuis1918, à l’État russe. Le générique est impressionnant,de Picasso à Matisse en passant par Cézanne, Gau-guin ou Monet. Une bribe du meilleur de l’histoiredes avant-gardes du début du XXe siècle est recons-tituée pour cinqmois autour du visionnaire Sergueï,personnage hors du commun qui reste encoreméconnu et qui méritait bien une exposition à luitout seul.Pendant de nombreuses années, les autorités russes,craignant une demande de saisie par les héritiersChtchoukine de l’incroyable collection, ont freinéles expositions à l’étranger. Mais le temps passe et,manifestement, les différents aussi. L’exposition àla Fondation Louis Vuitton a cependant nécessitédes trésors de diplomatie, la publication d’un arrêtéd’insaisissabilité, des discussions dans les plushautes sphères du pouvoir des deux pays et unecollaboration avec les deux frères ennemis, lesmusées de l’Ermitage et Pouchkine.Il était donc une fois un industriel moscovite, négo-ciant et fils de négociant en tissus, troisième d’unefratrie de dix enfants, qui bégaie et est tellementfragile qu’on le relègue dans les salles d’études encompagnie des demoiselles. Mais comme dit unvieux proverbe russe: «Le savon est gris mais il laveblanc». Autrement dit : «Ne vous fiez pas aux appa-rences». Lorsque son père décède, en 1890, c’est luiqui reprend les rênes de l’affaire familiale. Et la faitfructifier. Il sait tirer parti des goûts de la nouvellebourgeoisie russe qui apprécie l’offre de tissus auxmotifs décoratifs imprimés. Dès 1886, à la naissance

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De haut en baset gauche àdroite : Aha oé feii(Eh quoi, tu esjalouse ?), PaulGauguin (1892).L'Homme à la pipe,Paul Cézanne(1890-1892).Le Château deLa Roche-Guyon,Georges Braque(1909). L'Hommeau journal,André Derain(1911-1914). Troisfemmes, PabloPicasso (1908).La Desserte,Harmonie enrouge, HenriMatisse (1908). Nu,Vladimir Tatline(1913).

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Sonobsession :vivre dansun universpicturalunique.

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de son premier fils, Sergueï s’installe dans unedemeure du centre de Moscou, le palais Troubets-koï. Pour la petite histoire, ce même bâtiment,aujourd’hui nationalisé, fait partie d’un vaste com-plexe utilisé par le ministère de la Défense.A l’époque, la Russie n’est pas encore une fédérationet encore moins une république. Elle est gouvernéepar un tsar tout aussi impopulaire que puissant.Dans la haute société moscovite, il est de bon tonde collectionner de l’art. En bon bourgeois,Chtouchtkine a pour premier objectif de décorerson palais. L’amateur encore novice commence parfaire l’acquisition de peintures signées par exempledu préraphaélite anglais Edward Burn-Jones ou duNorvégien Frits Thaulow. La prochaine étape seral’impressionnisme. Chtchoukine parle et écrit cou-ramment le français. En 1897, à Paris, il se rend encompagnie de son frère, qui réside dans la capitalefrançaise, dans le temple de l’impressionnisme, lagalerie Durand-Ruel. C’est là que les chosessérieuses commencent. Sergueï est d’un caractèreaffirmé. Il aime, donc il achète. Ses débuts dans legenre sont matérialisés par l’acquisition de deuxtoiles de Camille Pissarro, considéré comme un despionniers de l’impressionnisme. Il s’intéresse rapi-dement à l’univers de Claude Monet. En dix ans, ilachètera pas moins de treize de ses toiles dont unepetite version du Déjeuner sur l’herbe.Une des originalités de Chtchoukine tient au faitque tous les tableaux sont achetés dans l’uniqueobjectif d’être exposés dans sa maison. Il tient àconstituer un univers pictural unique dont il s’en-toure et qu’il accroche de manière obsessionnelle.«Chtchoukine n’a pas de limite de budget. Sa seulelimite, ce sont ses murs», explique le conservateurde la peinture française au musée Pouchkine,Alexey Petukhov. Le plus étonnant chez le collec-tionneur, c’est la rapidité avec laquelle il assimilel’idée d’une peinture moderne, la célérité aveclaquelle il saisit les révolutions picturale enmarche.Ses dernières acquisitions datent de 1914. Il auraalors acquis 278œuvres, dont huit toiles de Cézanne(qu’on peut considérer comme le père de l’artmoderne) mais encore seize de Gauguin. Les spé-

cialistes considèrent que Chtchoukine «bascule»définitivement dans la modernité en 1905. Il entre-tient une relation particulièrement complice avecMatisse qu’il fait venir à Moscou en 1911 afin deconcevoir une pièce qui lui est consacrée. Leconcept : la couleur. Le sol est couvert d’un tapisviolet. Les murs sont peints en vert et le plafond estrose. C’est dans ce contexte polychrome saisissantque le maître français accroche ses toiles. Au total,Chtchoukine fera l’acquisition de 38 œuvres deMatisse. En 1907, le peintre présente Picasso aucollectionneur russe. Dans un premier temps, Ser-gueï, pourtant visionnaire, a bien dumal à acceptercette nouvelle manière de tout représenter enformes géométriques qu’on appelle le cubisme. Ilfaudra deux ans à Chtchoukine avant de «passer àl’acte» avec Picasso. Il finira par acheter 50 toilesde l’Espagnol. Il rate néanmoins quelques bellesprises du fait de ses premières réticences. AlbertKostenevitch, le fameux conservateur de l’artmoderne au musée de l’Ermitage – il a entre autrespublié de la correspondance entre Chtchoukine etMatisse – raconte par exemple que lorsque l’ama-teur russe voit pour la première fois au MoMA LesDemoiselles d’Avignon, qui constitue l’acte de nais-sance du cubisme, il prend tout simplement peur.Trop primitif? Trop iconoclaste? La commissairegénérale de l’exposition, Anne Baldassari, analysel’attitude paradoxale de Chtchoukine : « Il travaillecontre son goût. Il nourrit une relation ambivalenteavec les œuvres. Il se pousse lui-même jusqu’aubord de ce vertige de l’art».Lorsque la révolution bolchévique éclate, le richis-sime bourgeois s’enfuit avec sa famille, en n’empor-tant aucun bien, vers Paris. La légende voudrait qu’ilait juste caché des diamants dans la tête de la pou-pée de sa fille. Il meurt en France à 81 ans, avec pourtout trésor ses souvenirs du palais Troubetskoï, dontl’esprit est reconstitué pour la première fois enoctobre à la fondation Louis Vuitton.La collection Chtchoukine. Musée de l’Ermitage.Musée Pouchkine. Icônes de l’art moderne.Du 21 octobre au 20 févrierwww.fondationlouisvuitton.fr

Le Déjeuner surl'herbe, ClaudeMonet (1866).

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Vente aux enchèresCaritativeJeudi 22 septembre 2016

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Contact:Laurie MathesonLuc Dabadie+33 (0)1 42 99 16 33 / [email protected]

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125Visite privée

LE STYLEEN

HÉRITAGEMère et fille partagent un atelier show room

adjacent à l’appartement familial,quintessence du « shabby chic » milanais.

Par

Frédérique Dedet

Photo

Matteo Imbriani

Madina,en Moschino,et sa mèreOsanna Viscontidi Modrone enBottega Veneta,sur l'escalierde leur studiocommun.

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En haut à gauche,le salon avec,au-dessus de lacheminée, uneœuvre d'AnishKapour, au-dessusdu canapé untableau d'AaronYoung et sur latable basse, signéed'Osanna, unchandelier de sacréation.À droite, dans lasalle à manger,un jeu de miroirsfait écho à unecollection deporcelaines defamille.

Elles m’accueillent par une chaude journée d’été.Osanna, la mère et Madina, la fille, sont belles, élé-gantes et talentueuses. La première, après avoir créédes bijoux depuis son adolescence, a décidé de seconsacrer à la création de mobilier. Son activitéjoaillière, très prisée, était en effet destinée à dispa-raître, elle a alors trouvé un second souffle avec safille Madina.À 25 ans, après une école de commerce à Londreset une année, peu convaincante, dans une agencede communicationmilanaise, la jeune fille a décidéde ce qu'elle voulait vraiment faire. «Je me suis ins-crite à l’IED (Institut européen du design), à Milan,pour y étudier le bijou et, il y a deux ans, diplômeen poche, j’ai repris l’activité de maman.»Mère et fille travaillent très bien ensemble, ou plu-tôt côte à côte, et partagent un même compte Ins-tagram (osannamadinavisconti). «Au début, j’étaisplutôt terrorisée, avoue Osanna, si ca se passe malavec un collaborateur on se sépare, mais avec sonenfant, c’est un autre enjeu. Mais nous avons trouvénos marques, nous avons chacune notre fonderieet nous nous retrouvons ici pour échanger. »«Quand j’étais enfant, ma mère travaillait ici dansle salon, je l’observais et j'ai toujours aimé joueravec la cire», précise Madina qui a très vite apposéson empreinte aux collections très personnelles desa mère, à l’aspect à la fois brut et raffiné. Elle pro-pose des créations plus figuratives auxquelles ellea ajouté de la couleur en utilisant l’émail. C’est lechangement dans la continuité.Osanna et son mobilier, qui s’apparente plus à desœuvres d’art, ont rapidement rencontré un trèsgrand succès. Représentée par la célèbre galeriemilanaise Nilufar, ses meubles ont trouvé leur placedans les plus beaux intérieurs : une table réaliséepour le salon couture de Schiaparelli, place Ven-dôme, une dans l’hôtel Fendi de Rome, d’autres dansdesmaisons privées toutes au goût très sûr. «J’adorealler chez les clients, leur donner des conseils etplanter le décor autour de mes pièces.»Osanna et son mari ont aménagé un intérieur quileur ressemble. « J’aime les maisons qui ont desdéfauts, comme les gens», me dit Osanna dans sonfrancais parfait. Silhouette délicate, dans une robeBottega Veneta - une griffe dont elle se sent procheet avec laquelle elle a collaboré au dernier SaloneMobile de Milan, créant avec eux une table enbronze inspirée du célèbre tressage. Alors queMadina a quant à elle réalisé des bijoux pour la

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CARVEN.COM

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Madina Viscontidi Modrone, assisedans le petit salon.Au mur, troispetits tableauxd'Alighiero Boetti.

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130griffe de Thomas Maier, le directeur artistique dela marque qui a aussi la sienne.J’ai beau regarder autour de moi, je ne vois pas dedéfaut à ce vaste appartement où Osanna et sonmari Giangaleazzo vivent depuis 20 ans. Gianga-leazzo pilote le Studio Visconti, où il présente desœuvres modernes et contemporaines dont, jusqu’au25 novembre, une superbe exposition de Sol Lewitt,mais aussi des artistes comme Lucio Fontana,Michelangelo Pistoletto, Andy Warhol ou encoreDamien Hirst pour ne citer qu’eux. Le couple faitcohabiter leurs œuvres d’art, le mobilier de familleet les créations uniques d’Osanna. Une demeure oùrègne un désordre agréable, celui des maisons oùl’on vit. Madina est l’aînée des quatre enfants et laseule fille du couple qu’ils forment depuis vingt-septans. «Nous nous sommes rencontrés à Londres,nous avions 23 et 24 ans. Nous aurions dû nouscroiser mille fois, nos mères, napolitaines toutes lesdeux, étaient cousines éloignées. » Osanna est unefemme heureuse, elle ajoute : «Si ça continue demarcher aussi bien, c’est que nous avons beaucoupde points communs et aimons faire les mêmeschoses.» Ils ont passé l’été en Italie dans leur mai-son de famille de Grazzano Visconti, à une heurede Milan et dans les Pouilles. Osanna commande ledéjeuner dans l’excellent restaurant voisin, la Tra-toria Milanese, pour les initiés…Nous nous installons dans la salle à manger pourpartager une salade et de délicieuses scalopine allimone. Dans la cuisine, un déjeuner a été préparépour les petits derniers, Uberto et Ottone, âgés res-pectivement de 20 et 16 ans.Osanna s’échappe discrètement pour s’assurer quetout va bien. Elle revient et son regard, tendre etadmiratif, se pose sur Madina. Nul doute n’est per-mis. Derrière cette femme à la distinction horsnorme se cache une vraie mamma italienne quiveille sur sa tribu !

Sous une toilede Damien Hirst,une dessertedes années 50sur laquelle sontdisposés desverres vénitiensLaguna B.En dessous, lesbijoux de Madina.À droite, unparavent d'Osannasépare la cuisinede la salle àmanger.

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132Évasion

DESTINATIONPARADIS

À la lisière de la forêt Mata Atlantica, la fazenda Catuçaba,demeure historique, propose de vivre les traditions et de

découvrir l'âme du Brésil. Magique.

Par

Robert Colonna d’Istria

Photo

Jean-François Jaussaud

C atuçaba. En dialecte indigène, cela signi-fie «bonne terre ». La végétation esteffectivement opulente. Dans un pay-sage de collines infinies, palmiers, fou-

gères immenses, bananiers, herbe à perte de vue.Fleurs. Tous les fruits de la création. Arbres somp-tueux. Un résumé de la nature brésilienne. Terreriche, abondante, puissante, rouge comme la braise,couleur qui a donné son nom au pays. Terre géné-reuse. Accueillante.C’est là, sur 700 hectares, autour d’une maisoncoloniale datant de 1850, qu’Emmanuel Rengadea créé son deuxième hôtel, la fazenda Catuçaba.«Le premier, Picinguaba, explique-t-il, est situé aubord de l’eau, sur la «Costa Verde ». Sable blanc,eau toujours tiède, l’endroit est paradisiaque. Ony retrouve la pureté, l’émotion des premiers matinsdu monde… ».Une activité enthousiasmante consiste du reste àpasser d’un établissement à l’autre à cheval. À petitevitesse. Sans rien perdre des splendeurs de la nature.Des odeurs et des parfums. De l’humidité de la forêtprimaire et de la terre sèche. Trois jours de fatigueet d’émotion, à travers la nature inviolée du parcnaturel de la Serra do Mar. Trois jours dans la

jungle, rythmés par des campements, à l’abri detentes en toile et bambou, réalisées spécialement.Trois jours au pas des anciensmuleteros, sur deschemins utilisés depuis que le Brésil existe, entre lacôte et les montagnes, par où pendant des siècles,en plus de l’or, ont transité des milliers de milliersde tonnes de café, cultivé sur les hauteurs et exportéaux quatre coins du monde… Avec un privilège : audépart et à l’arrivée de cette équipée, des camps debase extraordinairement confortables. Et mêmeluxueux.Catuçaba. C’est un voyage dans l’histoire, dans leBrésil d’autrefois. On trouve les vestiges de l’an-cienne plantation de café. Des systèmes d’irrigationvieux de plusieurs siècles. Des salles où étaient logésles esclaves – aujourd’hui transformées en accueil-lantes pièces de réception… On vit dans uneancienne maison de maître, et dans les fermes de lapropriété, comme autrefois. Entouré de mobilier làdepuis toujours, pour ainsi dire contemporain de lamaison. Architecture et style de vie sont inchangés.Et les sortilèges de Paraty, une des plus ancienneset des plus belles villes du Brésil, en tout cas une desmieux préservées, sont à quelques pas.Catuçaba. On découvre la nature la plus fantastique

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Arrivée à lafazenda Catuçaba.La plupart desdéplacements sefont à cheval carelle est située enpleine nature.

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En haut à gauche,autour de lafazenda, isoléedans la nature,l’une des petitesdépendances.À droite, l’unedes chambres àl’intérieur de cepetit local.En bas, vuegénérale dubâtiment principalde la fazenda, oùse trouvent lessalons, cuisines,salles à mangeret la réception.

du monde. Tropicale, c’est-à-dire soumise à un cli-mat perpétuellement chaud et humide. Nature peu-plée d’une faune spectaculaire, où se croisentjaguars et perroquets, papillons extraordinaires,chevaux en liberté. Nature qu’avec amour, respect– et aussi sévérité et efficacité - protège le parc natu-rel. Et que révèrent tous les amis du Brésil.Nature, histoire, végétation, tout est en définitiveréuni là pour un séjour de légende. Mais la véritableaventure – inattendue, passionnante – commenceavec la vie quotidienne dans la fazenda. On croitarriver dans un hôtel de luxe, confortablement amé-nagé dans une vieille bâtisse coloniale, on s’attendà croiser fantômes du passé et fastes de la nature,et on découvre un projet exaltant. Tout entier tournévers les préoccupations de notre temps, versdemain. C’est le projet du maître des lieux, Emma-nuel, qui veut renouer avec l’âme du Brésil, avec sestraditions les plus solides, et qui veut chez lui, sursa propriété, prouver qu’on peut vivre bien, dans lerespect de la nature et de l’âme du pays. Qu’on peutcréer un tourisme de très haut de gamme, et qu’ilprofite à tous. Qu’on peut être entouré de belleschoses et se nourrir de bons produits, dont laculture ne pollue pas l’air et l’eau. Qu’on peut,

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En haut, l’intérieurde la huttetraditionnelleconstruitespécialementpar les Indiensd'Amazonie et, àdroite, la petitechapelle qui setrouve derrière lafazenda. Ci-contre,une partie desgrandes cuisinesqui sont toujoursouvertes et quisont un vrai lieud’échange et deconvivialité entreles employés,les clients et lesamis d’EmmanuelRengade. C’estsouvent là quese tiennentdes réunionsinformelles autourde dégustationsdes spécialitéslocales.

autour de soi, créer en somme un peu d’harmonie.Son rêve, sa pratique? L’expérience qu’il offre à seshôtes – car ici, il n’y a pas de clients -, la chanceunique qu’il leur réserve?Marier beauté et écologie.Créer des emplois – pour les gens du village - et res-pecter l’environnement. Construire une commu-nauté nouvelle. Retrouver les règles de vie millé-naires que les Indiens d’Amazonie, depuis le fonddes âges, se transmettent de génération en généra-tion. Expérience du contact avec la nature sauvage,donc de la modestie. Expérience de la sobriété.Expérience des émotions sans cesse renouvelées.Expérience d’un rythme de vie bien éloigné de celuidu monde contemporain. Et ouverture, en mêmetemps, sur aujourd’hui, avec le concours d’archi-tectes futuristes, qui ont su, pour les nouveaux bâti-ments, proposer des formes hypermodernes – ouau contraire archaïques, comme une hutte indienne,en bambou et palmes -, et des matériaux exem-plaires, qui respectent la forêt, sont économes enénergie, etc. Avec aussi – c’est une passion d’Emma-nuel – l’amour de l’art. La propriété, qui accueilleen permanence des artistes en résidence, est parse-mée de créations contemporaines. Sculptures, mobi-lier, construction ont été réalisés par les meilleurscréateurs de notre temps. On compte en particulier,ici et là, dans les pièces communes, ou dans les rési-dences des visiteurs, beaucoup de réalisations desfrères Campana, sans doute les plus admirés desdesigners brésiliens d’aujourd’hui.Le seul risque d’un séjour à la fazenda Catuçaba?Ne plus vouloir en repartir. Ce qui est bien peu dechose…

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138Small talk

Quelle est votremarque de fabrique ?Les guillemets.

Quelle est la dernière chose que vous ayezachetée?Une bière bien fraîche.

Et celle à laquelle vous rêvez ?Un immense château vers Invalides, avec unpont-levis, pourquoi?

Ledernier albumquevousavezdownloadé ?La playlist Kitsuné sur Spotify.

Votre dernière trouvaille?J’ai découvert l’astuce technique pour dessi-ner en blanc sur Snapchat alors que le blancn’est pas proposé automatiquement dans lapalette de l’application, ça m’a rendu eupho-rique pendant une bonne heure.

Le paysage qui vous inspire?Les façades blanches de Paris qui se dé-coupent sur le ciel.

Le dernier repas qui vous a impressionné?Le restaurant Tawlet à Beyrouth.

Les artistes dont vous aimeriez collection-ner les œuvres?Des céramistes bretons des années 30 et 50.

Le plus beau souvenir que vous ayez rap-porté de voyage?Je suis nul en souvenirs. Je suis le type aurayon des tasses avec des motifs folkloriquesdans l’aéroport deux minutes avant l’embar-quement.

Vos produits de beauté indispensables?Les shampoings de mon pote Nour qui mefile des trucs qu’il développe pour une grandemarque, je crois qu’il se sert de moi commecobaye humain mais j’ai des shampoings dedans deux ans.

Quel est le péché mignon auquel vous nerenoncerez jamais?Le pain au chocolat parisien.

Vos sites préférés?Les pages Style du New York Times.

Vos icônes de style?Laurent Bon, Gildas Loaec, Alexandre Mat-tiussi, Jean Touitou, Thomas Lenthal, WillyPapa.

Un endroit exceptionnel que vous avez ré-cemment découvert?Ipanema, le dimanche à 15 heures. J’ai mis1000 heures à m’en remettre.

Dans votre frigo, on trouve toujours…Des choses périmées.

Si vousnepouviez faire votre shopping quedans un seul quartier de Paris, ce serait…Le BonMarché est considéré comme un quar-tier, oui?

Vos livres de chevet?Tout ce qui est sorti le 6 septembre chezGrasset.

Quelle est la pièce que vous préférez chezvous ?La pièce où l’on peut lire.

Si vous ne viviez pas à Paris, vous habite-riez à…Paris, et si ce n’était vraiment pas possible,Paris.

Un objet dont vous ne pouvez pas vous sé-parer ?Une casquette Ami.

Si vous n’exerciez pas ce métier, qu’auriez-vous choisi d’être?Choupette.

LOÏC PRIGENTOn ne présente plus ledocumentariste de modefrançais qui, depuis2011, tient un compteTwitter où il rapportele meilleur et le pire dece qu’il entend dans le«pépiement » quotidiende la fashion sphère.Le tout est aujourd’huicompilé dans le livre« J’adore la mode maisc’est tout ce que jedéteste » (Grasset).

Frédérique Dedet

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