interprÉtation ÉpidÉmiologique des nÉmatodoses …

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HAL Id: hal-00900794 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00900794 Submitted on 1 Jan 1974 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. INTERPRÉTATION ÉPIDÉMIOLOGIQUE DES NÉMATODOSES GASTRO-INTESTINALES BOVINES ÉVOLUANT AU PÂTURAGE SUR ANIMAUX ” TRACEURS ” J.-P. Raynaud, G. Laudren, G. Jolivet, G. William, G. Brunault, J.-C. Leroy To cite this version: J.-P. Raynaud, G. Laudren, G. Jolivet, G. William, G. Brunault, et al.. INTERPRÉTATION ÉPIDÉMIOLOGIQUE DES NÉMATODOSES GASTRO-INTESTINALES BOVINES ÉVOLUANT AU PÂTURAGE SUR ANIMAUX ” TRACEURS ”. Annales de Recherches Vétérinaires, INRA Edi- tions, 1974, 5 (2), pp.115-145. hal-00900794

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Page 1: INTERPRÉTATION ÉPIDÉMIOLOGIQUE DES NÉMATODOSES …

HAL Id: hal-00900794https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00900794

Submitted on 1 Jan 1974

HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, estdestinée au dépôt et à la diffusion de documentsscientifiques de niveau recherche, publiés ou non,émanant des établissements d’enseignement et derecherche français ou étrangers, des laboratoirespublics ou privés.

INTERPRÉTATION ÉPIDÉMIOLOGIQUE DESNÉMATODOSES GASTRO-INTESTINALES

BOVINES ÉVOLUANT AU PÂTURAGE SURANIMAUX ” TRACEURS ”

J.-P. Raynaud, G. Laudren, G. Jolivet, G. William, G. Brunault, J.-C. Leroy

To cite this version:J.-P. Raynaud, G. Laudren, G. Jolivet, G. William, G. Brunault, et al.. INTERPRÉTATIONÉPIDÉMIOLOGIQUE DES NÉMATODOSES GASTRO-INTESTINALES BOVINES ÉVOLUANTAU PÂTURAGE SUR ANIMAUX ” TRACEURS ”. Annales de Recherches Vétérinaires, INRA Edi-tions, 1974, 5 (2), pp.115-145. �hal-00900794�

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INTERPRÉTATION ÉPIDÉMIOLOGIQUEDES NÉMATODOSES GASTRO-INTESTINALES BOVINES

ÉVOLUANT AU PÂTURAGESUR ANIMAUX « TRACEURS »

J.-P. RAYNAUD, G. LAUDREN* G. JOLIVETG. WILLIAM, G. BRUNAULT J.-C. LEROY

Station de Recherche et Développement vétérinaire et Nutrition animale,Pfizer International,37400 Amboise

* Maison de l’Élevage (E. D. E.) des Côtes-du-Nord,22000 Saint Brieuc

** l.aboratoire de la chaire de Parasitologie, I. N. R. A.,École nationale vétérinaire,94700 Maisons Adfort

RÉSUMÉ

Une étude qualitative et quantitative du parasitisme vermineux qui affecte les jeunes bovinsà la prairie est menée, dans le département des Côtes-du-Nord, sur 29 veaux introduits sur des

prés parcourus par des génisses dont les performances zootechniques sont satisfaisantes. Les ani-maux sont utilisés comme « traceurs n et révélateurs du parasitisme ; ils sont sacrifiés en moyenneà l’âge de 8 mois et demi, après un temps de pâture d’à peine 4 mois, en trois périodes correspon-dant au début, au milieu et à la fin de la saison d’herbe.

Les résultats des autopsies montrent que le parasitisme d’Ostertagia ostertagi est constantet dominant : à une exception près, l’infestation est de type I. La population parasitaire, sur toutel’année, est constituée de 60 à 80 p. ioo d’Ostertagia ostertagi, de 3 à 17 p. 100 de Cooperia onco-phora et, à niveau faible, de Trichostrongylus axei et Nematodirus filicollis. Dictyocaulus vivi!arusest faiblement représenté.

Les auteurs adoptent pour ce travail une méthodologie qui pourrait servir de modèle à l’étudeépidémiologique des nématodoses bovines ; pour juger des infestations, ils négligent les examenscoprologiques et retiennent seulement les recherches nécropsiques qui leur permettent d’établirle profil parasitaire et le diagramme des niveaux parasitaires d’après les moyennes arithmétiqueet géométrique.

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INTRODUCTION

L’étude qualitative et quantitative précise de l’infestation parasitaire des bovinsau pâturage n’a pas encore été entreprise en France. En l’absence de ces informations,nous savons mal interpréter le risque parasitaire et guider les éleveurs dans le choixdes techniques d’élevage lorsqu’ils veulent sortir d’un cadre routinier.

Mises à part les enquêtes d’abattoir, celles de PITRE et QUITTET (1957) portantsur les lésions d’ostertagiose en Normandie, celles plus récentes sur les fascioloseshépatiques de bovins (PiTOrs et al., i97o ; Pi’rois, i97z), il n’existe pas à notre con-naissance de travaux portant sur des bovins systématiquement sacrifiés.

Les résultats apportés par les laboratoires de diagnostic, à partir de simplesanalyses coproscopiques (trop rarement quantitatives, et plus rarement encoreétayées par l’identification des genres, après coprocultures) donnent une illusionde précision qui nuit à la qualité de l’information au demeurant médiocre, et qui nesert généralement qu’à justifier une intervention thérapeutique.

Il est vrai que la polyvalence affirmée ou supposée des anthelminthiques modernes,dits « à large spectre u, est une solution commode qui n’oblige pas à affiner le dia-gnostic.

Il est connu que le risque parasitaire est régulièrement aggravé dans certainstypes d’élevage où la densité animale est continuellement excessive : les helminthosess’y expriment cliniquement. En revanche, dans d’autres cas, l’infestation parasitaireest légère ou précoce ; c’est le cryptoparasitisme tel qu’il a été défini récemment(EuztBy et JOLIVET, 1972) comme facteur de diminution de la rentabilité des éle-vages.

Pour bien étudier ces parasitoses, et surtout leurs manifestations sub-cliniques,les examens pratiqués sur le vivant (coproscopies, coprocultures, gain de poids)sont imprécis. Il convient alors de pratiquer l’autopsie d’animaux ayant vécu sur lepâturage sans recevoir d’anthelminthique.

Nous présentons ici le bilan de ce travail, en particulier la méthodologie et l’in-terprétation des données, de façon à fixer un modèle qui aide à l’interprétation derecherches faites dans d’autres régions et à la comparaison des résultats.

Notre étude porte sur 29 bovins mis en première saison de pâture dans des exploi-tations du département des Côtes-du-Nord (Bretagne) et autopsiés.

MATERIEL ET MÉTHODES

i. - Animaux

Vingt-neuf Veaux de race Frisonne, âgés de 6 à ro mois, ont été autopsiés après une premièresaison de pâture, et le bilan parasitaire complet a été établi.

Il s’agit d’animaux sevrés, alimentés au sec et maintenus à l’étable, isolément, jusqu’aumoment de la mise au pré.

Indemnes de tout parasite, ils ont été mis sur pâture et sacrifiés deux par deux.

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Le temps de pâture a été ainsi réalisé :- début de saison de pâture, du ie! mars au 15 juillet ;- milieu de saison de pâture, du 15 mai au 25 octobre ;- fin de saison de pâture, du i$ septembre au 25 décembre.

Dans le troupeau, ils peuvent être considérés comme des « traceurs n reflétant le niveau d’in-festation parasitaire de l’ensemble.

Des génisses (292 par lots de 50), destinées à l’élevage, ont servi de lot témoin, sur le mêmepâturage, de façon à suivre leurs performances zootechniques, lesquelles ont été retenues pourindiquer le risque parasitaire (LAUDREN et RAYNAUD, 1973).

La prairie, temporaire, est renouvelée régulièrement ; en début de saison, par ailleurs, lepâturage est tournant ; elle est « neuve n et très peu contaminée. Les animaux séjournent environune semaine sur une parcelle et n’y reviennent qu’un mois plus tard.

2. - Conditions d’expérimentation

Pour interpréter l’incidence du parasitisme (en début, milieu ou fin de saison de pâture),nous avons regroupé dans l’une de ces trois périodes les résultats recueillis sur les animaux utiliséssoit en 1970, soit en 1971 (et pour un animal seulement en ig6q>.

Le risque parasitaire était relativement faible, malgré un chargement à l’hectare élevé ( io/ha) .Ainsi, le lot témoin, lors de cette expérience, n’a pas présenté de signes cliniques et a conservédes performances (gain de poids) normales ; des interventions anthelminthiques n’ont d’ailleurspas été nécessaires.

Les bovins « traceurs n étaient donc soumis à un cryptoparasitisme.

3. - Techniques

Toutes les techniques ont été exécutées suivant les détails que l’un d’entre nous a publiésprécédemment (RAYNAUD, ig6g) pour le sacrifice des animaux, la récolte et le diagnostic deshelminthes, la coproculture et la diagnose des larves L3 par genres.

Pour la coproscopie quantitative, la technique dérivée de celle de Mac Master (RAYNAUD,1970) a une sensibilité lui permettant de détecter un nombre très faible d’éléments parasitairespar gramme de matières fécales (< i5/g).

4. - Enregistrement des résultats d’examens

Pour chaque animal autopsié nous avons noté :- son âge au moment du sacrifice, et la date de celui-ci ;- le temps passé sur le pâturage ;- les résultats des coproscopies quantitatives, par gramme de matières fécales, suivant le

tableau ci-après :Parasites du poumon :

- larves de Dictyocaulus vivipayus.Parasites du foie :- &oelig;ufs de Fasciola hepatica ;- &oelig;ufs de Dicyocoelium lanceolatum.

Parasites du tube digestif :- oeufs de Moniezia sp. ;- &oelig;ufs de Styongyloides sp. ;- &oelig;ufs de Trichuris sp. ;- &oelig;ufs de Capillaria sp. ;- oeufs de Strongles digestifs (1) ;- &oelig;ufs de Nematodivus sp. ;- oocystes d’Eimeria (enregistrés simplement de + à -f--f--(-).

(1) Nous avons retenu le terme « Strongles digestifs », malgré son impropriété, parce qu’il est d’usagecourant, tout en séparant les Nematodirus (qui sont également des « Strongles digestifs »), leurs oeufs sedistinguant aisément à l’examen microscopique.

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- les lésions observées, principalement :- sur le poumon : broncho-pneumonie (BP + à +++) ;- sur le foie ;- dans la caillette : nodules (N !- à -!-!--/-) :- dans l’intestin grêle : congestion, entérite (+ à +++) (-!-!--!- étant un niveau

d’entérite aiguë hémorragique) ;- dans le caecum ou le côlon : nodules (N + à !-!--f-!-).

- les vers récoltés : nombre et espèces :- dans le foie : Fasciola he!atica ;- dans les poumons : Dictyocaulus viviparus ;- dans le tube digestif (caillette, intestin grêle, cxcum-côlon) ; tous les helminthes sont

distingués en adultes et immatures ; mais pour Osteytagia sp. nous avons dénombréparmi les immatures les stades L5 dans la lumière intestinale et les stades L4 au seinde la muqueuse de la caillette soumise à une digestion pepsique.

Pour suivre les critères donnés par les auteurs anglo-saxons et que nous avons eu l’occasiond’analyser (RAYNAUD, ig68), nous exprimons le nombre de L4 d’Osteytagia isolés dans la muqueuseen pourcentage du nombre total des Ostevtagia comptés (avec un seuil : < 10 p. ioo). Enfin nousdonnons le nombre total de nématodes gastro-intestinaux en distinguant les adultes, les imma-tures et le pourcentage d’immatures.

5. - Expression des résultats

a) Moyennes et pourcentages.

Pour exprimer un résultat d’ensemble, on utilise classiquement les moyennes arithmétiqueset les pourcentages sur ces moyennes.

On peut aussi, suivant EGERTON et al. (ig63) , utiliser les moyennes géométriques, puisqueles populations se répartissent non pas selon une distribution binomiale (dite à tort « normale n),mais selon une distribution de type Poisson.

On peut aussi, suivant CLARK (i9!o), se servir de la médiane des valeurs. Nous avons donc,dans ce travail, mis en oeuvre simultanément, sur les mêmes chiffres, les médianes, les moyennesarithmétique et géométrique et nous examinerons l’intérêt de chacun de ces outils mathéma-

tiques et ses limites.

b) Profil parasitaire.

La représentation graphique ou globale de la population parasitaire de chaque animal oudes moyennes sur plusieurs animaux se fait suivant un mode d’expression proposé par LEVINE(1963), le Profil payasitaire, légèrement modifié par nous :

Le total des vers gastro-intestinaux récoltés étant égal à 100, chaque espèce ou chaque stadefigure en pourcentage, dans le cadre d’une présentation uniforme.

Nous présentons les profils parasitaires calculés sur le nombre moyen de vers obtenu par lamoyenne arithmétique, la moyenne géométrique ou par la médiane, en pourcentage (ioo = totaldes Nématodes gastro-intestinaux) dans les genres suivants :

- Haemonchus sp. (Adultes et Immatures) ;- Ostertagia sp. (Adultes, L4, L5 en muqueuse) ;- Trichostrongylus axei ; ,’- Cooperia sp. ;- Nematodirus sp. ;- Trichostrongylus sp. de l’intestin grêle ;- OEsophagostomum sp. ;- Capillaria sp. ;- Trichuris sp.

De plus, nous avons pris en compte :- le total des Nématodes gastro-intestinaux adultes, et- le total de ces Nématodes immatures.

LEVINE ne considère que les Styongylata. Les autres parasites Styongyloides-Trichuyis sontc hors profil u et leur pourcentage donné sur le nombre total de Strongylata. Nous avons préféréinclure Trichuris et Capillaria dans le nombre de vers comptés sous la rubrique « Total des Néma-todes gastro-intestinaux ». Ces genres sont d’ailleurs très peu nombreux.

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LEVINE, par ailleurs, a utilisé des résultats de coproscopie-coproculture, ce à quoi nous nousrefusons pour les Bovins, étant donnée la grande imprécision de ces données et leur caractèrealéatoire lorsque le parasitisme est de bas niveau, donc lorsque les résultats des coproscopiessont très faibles.

c) Niveaux parasitaires.

Nous avons tenté d’inscrire les résultats des numérations suivant des niveaux parasitairesque nous schématisons dans le tableau i et que nous justifierons ultérieurement.

A noter que ces classes sont établies pour l’ensemble des vers d’un genre ou d’un groupe (adul-tes et immatures), mais que nous ne savons pas analyser séparément le niveau des immatures.

RÉSULTATS

1. - Résultats individuels

Nous présentons dans les tableaux 2, 3 et q., pour chacun des bovins autopsiés,les résultats des coproscopies, les lésions et la numération des différents parasitesselon l’organe de récolte.

Dans la figure l, nous avons schématisé individuellement, pour les 29 animaux,la durée de pâture et la charge parasitaire :

Genres et espèces récoltés.

Nous avons identifié pour l’ensemble des échantillons de Nématodes gastro-intestinaux les espèces suivantes :

i. Dans la caillette- Ostertagia ostertagi- Trichostrongylus axei

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2. Dans l’intestin grêle- Cooperia oncophora- Nematodiyus fdicollis- Trichostrongylus sp.- Capillaria bovis

3. Dans le caecum et côlon- Trich1tris discolor- Oesophagostomum radiatum.

Seul Capillaria bovis n’avait pas été signalé chez les bovins en France à notreconnaissance. Soulignons qu’il est fréquent mais à un niveau faible : 49 vers par ani-mal en moyenne, avec un maximum de 500.

2. - Résultats moyens saisonniers

Selon les périodes de pâturage déjà définies, nous donnons dans le tableau 5 et

schématisons, dans la figure 2, les résultats des moyennes arithmétique et géomé-trique et des médianes calculés d’après les valeurs individuelles des tableaux 2, 3 et 4.

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Dans le tableau 6 et la figure 3, nous présentons les résultats des moyennes arith-métique et géométrique, suivant les profils parasitaires et les niveaux parasitairesdéfinis précédemment, et nous abandonnons la médiane à cause de son manquede sensibilité pour la représentation des valeurs faibles.

3. - Résultats moyens d’ensemble

Dans le tableau 7 s’inscrivent les résultats moyens d’ensemble (tous animauxet périodes confondus) des coproscopies, des parasites récoltés et de l’appréciationdes lésions.

Le tableau 8 et la figure 4 interprètent les valeurs des moyennes arithmétiqueet géométrique selon le profil parasitaire et le niveau parasitaire.

DISCUSSION

A. - DE I,A MÉTHODOLOGIE

I. - Validité des coproscopies quantitatives

Le tableau 9 présente, pour chaque animal, le nombre d’oeufs par gramme dematière fécale (à quelques exceptions près cela correspond au nombre d’oeufs de« Strongles digestifs ») et le nombre de vers adultes récoltés (à quelques exceptionsprès cela équivaut au nombre d’adultes de strongles digestifs).

Il est nécessaire de préciser que nous utilisons une technique de coproscopiequantitative (RAYNAUD, ig7o) que nous savons fidèle (reproductible), précise (dansson rendement) et sensible, puisque nous comptons moins de 15 oeufs par gramme.

Malgré cela il est clair qu’il n’y a aucune corrélation entre le nombre de versadultes et le nombre d’oeufs éliminés. Il suffit de considérer les quelques cas parti-culiers suivants, extraits du tableau 9 - qui sont extrêmes - pour en être persuadé.

Chez nos bovins expérimentaux nous avons déterminé (tabl. 8) que les princi-paux parasites sont Ostertagia et Coo!eria, à un niveau moyen, et Tyichostyongylusaxei et Nematodirus à un niveau faible. Deux genres seulement, Ostertagia et Coo!eria,représentent la majorité des oeufs observés.

On pourrait trouver la relation mathématique entre nombre d’oeufs et nombre

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de vers adultes des 2 genres présents. Mais l’intérêt d’un tel travail est bien mincepuisque la conséquence pratique est toujours la même. Chez les bovins, on ne peututiliser les résultats de la coproscopie (même bien faite, ce qui est rarement le cas)pour apprécier un niveau d’infestation et juger de l’intérêt d’un traitement anthel-minthique. La plupart des auteurs qui expérimentent, soit en épidémiologie desstrongyloses, soit en chimiothérapie anthelminthique sur bovins, ont exprimé lamême opinion ; seule l’épidémiologie pourrait conserver comme paramètre le niveaud’oeufs éliminés (PANDEY, i9!2). Mais, dans ce cas, c’est surtout à défaut de pouvoirsacrifier les animaux.

2. - Valeur des critères d’évaluation quantitative du Parasitisme moyen

A partir des résultats individuels, pour avoir nécessairement une image moyenneou globale du parasitisme, nous avons utilisé :

- la moyenne arithmétique- la moyenne géométrique- la médiane

qui nous ont servi à dessiner le « profil parasitaire » et interpréter le nombre des para-sites récoltés en fonction de « niveaux parasitaires ». Nous nous proposons d’en faireune analyse critique de façon à fixer un modèle qui puisse servir à l’interprétationet à la comparaison de résultats obtenus dans d’autres régions ou dans d’autresconditions.

Pour les niveaux parasitaires importants, les trois calculs donnent des résultatscomparables ; par contre, pour les niveaux que nous avons qualifiés de faibles, etsurtout de très faibles, la médiane ne révèle rien, ce qui présente des inconvénientspour l’analyse des parasites décelés. Nous abandonnons pour manque de sensibilitél’expression suivant la médiane.

Pour l’analyse ou l’expression des résultats nous conservons donc- le calcul de la moyenne arithmétique- le calcul de la moyenne géométrique

et pour chacun de ces résultats nous utilisons :- la valeur numérique- les « niveaux parasitaires » définis selon des classes numériques.

Nous avons introduit un élément de jugement de valeur en nommantdes niveaux dits « élevés » et des niveaux dits « faibles ». La définition nu-

mérique de ces niveaux est subjective et révisable.Il n’en reste pas moins que cette expression nous est apparue fort

commode.

- le « profil parasitaire » inspiré de I,!mN!.

a) Moyennes.Pour le choix entre les méthodes de calcul, nous voyons que si la moyenne géo-

métrique semble moins sensible que la moyenne arithmétique, celle-ci doit au contraireamplifier les valeurs, et surtout les valeurs faibles. Mais il nous paraît difficile de

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l’écarter, car elle sert à l’heure actuelle de seule interprétation à la majorité des expé-rimentations de biologie et en particulier d’épidémiologie.

Nous décidons donc de conserver les deux méthodes de calcul et de les présentercôte à côte, sachant que la moyenne arithmétique, quoique inexacte (puisque la popu-lation ne suit pas la distribution binomiale, loi de I,aplace-Gauss) est une référencebanale tandis que la moyenne géométrique sûrement plus adaptée (puisque la popu-lation suivrait une distribution de Poisson) n’est pas encore un outil familier. Nousavons porté l’erreur type en complément des valeurs calculées en moyennearithmétique.

Signalons cependant une difficulté d’utilisation de la moyenne géométrique.Elle vient de ce qu’il y a une différence entre les calculs faits d’après chacune desvaleurs, lorsque ces calculs sont additionnés, et les calculs faits d’après chacun destotaux partiels.

Ainsi dans le tableau 7, si l’on additionne les totaux : ro 782 + 128 !-- 530+ 22 = 11 462, alors que le total des parasites obtenu par calcul direct est :

I7 374 + l 9II = 19 286.

Ce qui fait que la somme des valeurs en « niveaux parasitaires » n’atteint pas100 p. roo.

b) Profils parasitaires.Il s’agit de la ventilation d’un pourcentage qui ne tient pas compte du niveau

de l’infestation.En effet, il n’est que de considérer les valeurs suivantes du tableau 5 : moyenne

géométrique pour les animaux pâturant d’août à décembre :

pour constater que la signification de ces pourcentages est douteuse.

Pouvoir situer le niveau parasitaire est important dans un but non théra-peutique, mais de jugement porté sur une population qui peut être nombreuse oufaible, sans signification pratique.

c) Profils et niveaux parasitaires.Au profil parasitaire comme aux nombres directs nous reprochons de ne pas

faire apparaître les valeurs faibles.Les niveaux parasitaires que nous proposons révèlent les valeurs faibles, mais

leur échelle de représentation est arbitraire.Si l’on considère nombres directs et profil parasitaire, il y a une grande simili-

tude dans l’impression donnée par leur représentation graphique. Cependant le profilparasitaire est plus commode puisque son échelle n’est pas variable comme celle desnombres directs.

Nous Proposons donc, pour juger des infestations, sur le plan qualitatif commesur le plan quantitatif, de présenter côte à c8te le profil parasitaire et le diagrammedes niveaux parasitaires pour la moyenne arithmétique comme pour la moyenne

géométrique.

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B. - DES RÉSULTATS

I. - Résultats individuels

a) Nématodes gastro-intestinaux.Les résultats individuels ont été regroupés en 5 classes pour chaque genre (très

élevé, élevé, moyen, faible ou très faible), et pour l’ensemble des parasites digestifs.Il s’agit là d’une tentative dont on pourra ultérieurement rectifier les seuils en fonc-tion de connaissances plus précises du pouvoir pathogène des espèces et genres, etde l’ensemble des parasites digestifs (voir « Matériel et méthodes »).

La figure i fait apparaître :pour les 8 animaux sacrifiés du i5 au 23 juillet (début de saison).

2/8 = 25 p. 100, ayant pâturé 2 mois sont à un niveau faible ;5/8 = 62,5 p. 100, ayant pâturé 4 mois sont à un niveau moyen ;

1/8 = r2,5 p. 100, ayant pâturé 4 mois est à un niveau élevé.

pour les il animaux sacrifiés du 15 septembre au 26 octobre (milieu de saison).I/n # 10 p. 100, ayant pâturé mois est à un niveau faible (mais il sort

des limites du groupe car le temps passé au pâturage est trop court) ;3/I I ! 30 p. 100, ayant pâturé 3 mois en moyenne sont à un niveau moyen ;3/11 # 30 p. 100, ayant pâturé 4 mois en moyenne sont à un niveau élevé;4/II # 40 p. 100, ayant pâturé 5 mois en moyenne sont à un niveau très

élevé.

On pourrait en déduire qu’étant donné nos conditions expérimentales, le niveaudu parasitisme digestif pour des animaux sacrifiés fin octobre et ayant pâturé5 mois (juin à octobre) est très élevé ; les mêmes animaux pâturant 4 mois (juillet àoctobre) sont à un niveau élevé. Si le temps de pâturage est plus court, la chargeparasitaire est plus faible, donc la charge serait proportionnelle au temps passé surle pâturage.pour les 10 animaux sacrifiés fin décembre (fin de saison).

1/10 = 10 p. 100, est à un niveau très élevé ;1/10 = 10 p. 100, est à un niveau moyen ;8/10 = 80 p. 100, sont à un niveau faible.

Cela est difficile à comprendre ; en effet, si l’on exclut dans le dernier groupe2 animaux ayant pâturé 2 mois (49/71 et 50/71 : octobre et novembre) et 2 autres

ayant pâturé 3 mois (51/71 et 52/7i : octobre, novembre et décembre) pour lesquelson peut admettre une insuffisance d’apport en larves infestantes (la population deL3 pourrait être inhibée par des gelées nocturnes), il reste :- 3 animaux ayant pâturé 4-5 mois (34/70, 35/7o et 48/71: juillet, août à novembre) ;- I animal ayant pâturé 8 mois (de mai à décembre, z7/69).

Pour ces 4 animaux le parasitisme faible est inexplicable. Les hypothèses invo-quées ne sont pas satisfaisantes ; il apparaît sur la figure i que les temps de pâturagede ces 4 animaux à parasitisme faible se superposent à ceux des animaux de la caté-gorie des sujets « sacrifiés fin octobre o> (milieu de saison) qui, eux, se sont retrouvésinfestés à un niveau élevé.

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Nous ne trouvons aucune explication au fait que des animaux pâturant 4-5 moiset sacrifiés fin décembre ne soient que faiblement parasités. Comment auraient-ilspu se débarrasser de leurs parasites?

Cette constatation effectuée sur les animaux traceurs est confirmée par l’effi-cacité des traitements anthelminthiques de juillet et de septembre, alors que celuide l’hivernage, en décembre, s’est montré, en moyenne, peu efficace ; les seuls trou-peaux qui ont accusé un fort bénéfice au traitement de décembre étaient ceux pourlesquels celui de septembre avait été (contrairement à la moyenne) peu marquant(LAUDREN et RAYNAUD, 1973).

b) Importance et fluctuations des po!u..’ations d’Ostertagia.Rappelons que dans l’Ostertagiose on définit 3 types ou modalités :Type I : se manifestant par une perte de poids et de la diarrhée pendant l’été et l’automne

de la première saison de pâture. Il répond à l’évolution directe du parasite, sans inhibition.

Type 11 : les mêmes symptômes apparaissent en hiver ou au printemps suivant la premièresaison de pâture. Ils correspondent à l’émergence dans la lumière de la caillette de parasites inhi-bés au stade L4 dans la muqueuse.

Pyé-type II : état d’infestation sans manifestation clinique. En fin de saison de pâture lesanimaux sont éventuellement porteurs d’un grand nombre de larves inhibées dans la muqueusequi correspond à un pourcentage élevé de la population totale d’Ostevtagia. Lorsque l’inhibitionest levée, l’émergence de ces larves provoque « le type clinique II n dit « Ostertagiose retardée ».

I,ors d’autopsie au cours d’une saison de pâture, le pourcentage de larves dansla muqueuse est inférieur à 10 p. 100 de la population totale. On considère qu’il s’agitde larves en cours d’évolution normale, au sein de la muqueuse.

I,ors d’autopsie en fin de saison de pâture, le pourcentage de larves dans lamuqueuse peut être supérieur à 50 p. 100 de la population totale. Il s’agit alors delarves inhibées qui, si elles sont en nombre suffisant, détermineront le type II. Lerésultat précédent : plus de 50 p. 100 de la population d’Ostertagia sous forme delarves dans la muqueuse correspond au pré-type II.

Suivant les résultats des tableaux 2, 3 et 4, nous n’avons trouvé qu’une seulefois l’Ostertagiose de pré-type II sur I animaux au pâturage de juin à octobre (milieude saison) et 10 animaux au pâturage d’août à décembre (fin de saison). Pour cetanimal (no 26/70, tabl. 3) la population totale d°Ostertagia était de 108 45o dont62,7 p. 100 de 1,4 dans la muqueuse.

Des questions subsistent concernant cette charge parasitaire en pré-type II.On admettait suivant la littérature anglo-saxonne (MICHEL, 1967) deux hypo-

thèses intervenant simultanément ou alternativement pour expliquer l’inhibition delarves quiescentes dans une muqueuse sans réaction tissulaire.

e la présence de deux souches d’Ostertagia osteytagi; une souche serait favoriséeen cours de saison de pâture et résisterait à l’inhibition tissulaire ; une autre soucheà développement lent se multiplierait à la fin de l’automne et serait sensible à l’inhi-bition tissulaire.

e des bouleversements de la physiologie du bovin suivant un cycle saisonnier.I,es larves absorbées fin automne seraient toutes inhibées.

Plusieurs faits sont troublants :e sur le même pâturage, nous avons mis ensemble 3 veaux traceurs vers le

i5 mai et les avons sacrifiés vers le 15 octobre. Ils étaient alors âgés de 10 mois.

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Au sacrifice :- le n° 25/7o portait y 65o Ostertagia dont moins de 10 p. 100 de I,q. dans la mu-

queuse,- le n° 26/70 portait io8 45o Ostertagia dont 63 p. ioo de Lq. dans la muqueuse,- le n° 27/70 portait 120 750 Ostertagia dont 15 p. ioo de I,q. dans la muqueuse.

Un seul veau sur les 3 portait une infestation en pré-type II ; les 2 autres (lors-que la charge parasitaire était, en Osteytagia, ou 30 p. 100 plus faible, ou 20 p. loo

plus élevée) portaient une infestation de type I.a sur le même pâturage nous avons remis 4 veaux âgés de 3 mois, le 25 septembre ;

2 ont été sacrifiés deux mois après tandis que 2 autres l’étaient 3 mois après. Ils

étaient tous les 4 en Ostertagiose de type 1 (la charge parasitaire étant cependantfaible) .

e pour un lot de 50 génisses parmi lesquelles avaient pâturé les nos 25, 26 et 27(dont le 27 en pré-type II au moment du sacrifice le 15 octobre) une administrationsystématique d’anthelminthique en expérimentation (1) a été faite à l’hivernage.Tout le troupeau a été soigneusement surveillé pendant tout l’hiver en stabulation.Nous avions prévenu l’éleveur d’une forte probabilité d’apparition d’une Ostertagiosede type II malgré l’administration d’anthelminthique. Aucune anomalie n’a étéconstatée ni pendant l’hivernage ni pendant le printemps suivant.

e dans le département des Côtes-du-Nord, où Osteytagia ostertagi est une espècedominante et numériquement importante chez nos animaux traceurs ; sur 10 bovinsau pâturage du 15 juillet au 25 décembre, aucun n’était en pré-type II ; tous aucontraire présentaient une Ostertagiose de type I.

En conclusion, nous devons admettre que la présence de cette souche particu-lière sensible à l’inhibition tissulaire ne se manifeste pas en France, du moins enBretagne, ou se manifeste irrégulièrement.

Nous aurions tendance à préférer l’hypothèse de la modification hivernale de laphysiologie du bovin, en admettant qu’elle se ferait alors très irrégulièrement selonles sujets.

Quant à 1’Ostertagiose de type II, elle n’apparaîtrait que lorsque la charge para-sitaire est importante (plus de ioo 000 larves intramuqueuses suivant ANDERSONet al., 1965).

c) Autres parasites.Intastin.

Signalons que, chez nos animaux d’expérience, Moniezia était très rare : il n’aété trouvé sur un seul animal (no 24/70, tabl. 2) que 3 vers.

Foie.

Nous n’avons pas décelé de parasites sur les animaux autopsiés.

Poumon.

Nous avons noté Dictyocaulus viviparus chez 18 animaux sur 29 (tabl. 10),4 à niveau « moyen », 10 à niveau « faible o et 4 à niveau très faible. Pour ces niveaux

(’) MORANTEL (Bovelm : Exhelm II : Banminth II N. D. Pfizer).

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« moyen » et « faible u la détection des larves par coproscopie n’est pratiquement d’au-cun secours. Cela confirme les résultats de l’observation de l’un d’entre nous, et l’in-térêt de la détection du parasitisme à Dictyocaulus par examen du mucus trachéal(JOLIVET et al., 1973).

2. - Résultats moyens saisonniers

En examinant la figure 2, il apparaît que, qualitativement, à quelques nuancesprès, le parasitisme est du même type, que les animaux aient pâturé en début, aumilieu ou en fin de saison.

Quantitativement, en distinguant les résultats obtenus suivant les moyennesarithmétique (A) et géométrique (G) (tabl. 6), on a un niveau de parasitisme global.- Moyen (en A et G), en début de saison.- Elevé (A) ou Moyen (G)., en milieu de saison,- Moyen (A) ou Faible (G) en fin de saison de pâture.Si l’on ne retient que les 4 principales espèces de parasites recueillis (fig. 5) &dquo;

Ostertagia ostertagi, Coo!eyia oncophora, Trichostrongylus axei et Nematodiyus filicollis,on peut faire les constatations suivantes :- le développement d’Ostertagia est logique ; leur nombre chez les bovins est

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moyen dès le printemps ; il devient élevé de juin à octobre. Par contre, il est faibled’août à décembre, ce qui n’est pas exactement conforme à l’écologie de la larveinfestante d’Ostertagia, mais nous permettrait de comprendre l’irrégularité du nombrede parasites en automne-hiver, et surtout l’irrégularité de présence de l’Ostertagiosede pré-type II comme nous l’avons analysé précédemment.- Coo!eria a un développement précoce au printemps, ce qui est classique,

mais devient aussi important en automne. Il s’agit là, vraisemblablement, d’unedeuxième génération de parasites se développant chez les bovins.- Tyichostyongylus axei est à un niveau constamment faible.- Nematodirus est également à un niveau faible toute l’année, bien que d’après

les données classiques ce parasite devrait être plus abondant au printemps.Pour les espèces numériquement importantes : Osteytagia et Coo!eria, les imma-

tures sont présents à un niveau sensiblement égal (25-29 p. 100) toute l’année pourOsteytagia, alors que pour Coo!eyia les immatures, à peine décelables en début etmilieu de saison, deviennent importants en fin de saison de pâture (49 p. 100 d’une

population moyenne de 12 00o vers). Cette situation découle logiquement du déve-loppement automnal du parasite, et nous confirmons ainsi que les constatations faitespar nous sur Osteytagia ne sont ni logiques ni classiques. Ce parasite aurait dû avoirun développement numériquement plus important en fin de saison de pâture, et danscette population le pourcentage d’immatures dans la muqueuse aurait dû être plusélevé.

3. - Résultats moyens d’ensemble

Il nous faut préciser que ce que nous qualifions de « résultat d’ensemble » estune moyenne calculée à partir des résultats obtenus sur des animaux pâturant durantdes temps limités (en moyenne ; 3,8 mois). Cela ne saurait être interprété comme lebilan d’un parasitisme accumulé tout au long de la première saison de pâture.

L’examen des tableaux et 8 et de la figure q. nous permet de fixer les niveauxparasitaires sur l’ensemble des 2g bovins autopsiés, toutes périodes de pâtureconfondues.

Il apparaît que les parasites du tube digestif sont essentiellement constituéspar Ostertagia, 60 ou 80 p. 100 de la population vermineuse selon qu’il s’agit, respec-tivement, de moyenne géométrique ou de moyenne arithmétique ; Coo!eyia, 3 ou

17 p. 100 de l’ensemble selon les mêmes critères.

Ostertagia est à un niveau moyen (A et G). L’importance relative des lésions dela caillette (28 p. 100 seulement présentent de nombreux nodules) répond à cettesituation.

Coo!eyia est à un niveau moyen (A) ou faible (G).Tous les autres Nématodes ne sont recueillis qu’en petit nombre ce qui les situe

à un niveau faible ou très faible.Si l’on se réfère au total des Nématodes gastro-intestinaux, le parasitisme se

place à un niveau moyen.Quant à l’infestation par Dictyocaulus, elle est apparue faible sur l’ensemble

des observations.

Reçu pour publication en janvier 1974.

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SUMMARY

EPIDEMIOLOGICAL INTBRPRFTATION OF BOVINE CASTRO-INTESTINAL

NEMATODIASIS EVALUATED ON PASTURES USING (( TRACER » ANIMALS

A qualitative and quantitative study of helminth parasitism affecting young cattle at pasturehas been carried out in the Departement des Côtes-du-Nord (Brittany), on 29 calves introduced onto pastures grazed previously by heifers in normal health. The animals were used as « tracers »and detectors of parasites. They were slaughtered at an average age of eight and a half monthsafter barely four months at pasture, in three periods corresponding to the beginning, middleand end of the grass season.

Autopsies show Ostertagia osteydagi (type I parasitism) to be constant and dominant withone exception. The parasitic population throughout the year is 60 to 80 p. ioo OsteYtagia oster-tagi, 3 to 17 p. 100 Cooperia oncophora and a low level of Trichostyongylus axei and Nema-todirus filicollis. Dictyocaulus viviparus occurs, but rarely.

The authors use a method which could serve as a model for the epidemiological study ofbovine nematodiasis. To assess the infestation they reject faecal examination and rely solely onthe post-mortem examination which allows them to establish the tt parasitism profile » and thediagram of the level of parasitism according to the arithmetic and geometric means.

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