imagazine avril en ligne

52

Upload: imag-imagazine

Post on 29-Mar-2016

222 views

Category:

Documents


2 download

DESCRIPTION

IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

TRANSCRIPT

Page 1: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

IMAGAZINE PDF N°23

Page 2: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

2

Nominations &

Conférences

Le nouveau représentant permanent d’Afrique du Sud auprès des Nations Unies a présenté ses Lettres de Créance

Né à Johannesburg le 13 août 1953, M. Mamabolo est marié et père de quatre enfants, le nouveau

Représentant permanent de l’Afrique du Sud auprès des Nations Unies, M. Kingsley Mamabolo, a présenté aujourd’hui ses lettres de créance au Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon.

M.Mamabolo était depuis 2009 Haut-Commissaire de l’Afrique du Sud au Nigéria. En 2006, il avait été nommé Envoyé spécial de son pays pour la région des Grands Lacs, avant de devenir Facilitateur adjoint du processus de paix au Burundi.

En 2002, l’ancien Secrétaire général de l’Organisation de l’unité africaine de l’époque (OUA), M. Salim Ahmed Salim, l’avait nommé Envoyé spécial en Sierra Leone et le Bassin du fleuve Mano, poste qu’il a occupé pendant deux ans. Au cours de la même année, il avait également été nommé Directeur général adjoint pour les affaires africaines au Ministère sud-africain des affaires étrangères. M. Mamabolo est entré au Ministère des affaires étrangères en 1994, après un exil de 18 ans. À son retour, il a immédiatement été nommé Haut-Commissaire de l’Afrique du Sud au Zimbabwe où il est resté jusqu’en 1999 avant d’être nommé Représentant permanent de son pays auprès de l’OUA. Avant de rentrer en Afrique du Sud, M. Mamabolo a eu une carrière remarquable dans le domaine des affaires étrangères qui remonte à 1978, quant à 23 ans, il a été nommé Chef de mission adjoint du Congrès national africain (ANC) auprès de la République-Unie de Tanzanie. Il a eu à occuper d’autres postes de haut niveau au sein de l’ANC pendant son exil.

Le nouveau Représentant permanent est titulaire d’un diplôme en sciences sociales de l’Université de Moscou, et en journalisme de l’Université polytechnique de Harare. Il est également titulaire d’une maîtrise en administration publique de l’Université de Pretoria.

Comment parvenir à une économie verte ? Qu’est-ce qui nous

empêche d’agir ? «Vers un modèle économique durable : de la productivité du travail à celle des ressources» Réunion du Forum de Paris le 4 avril 2013 Des gouvernements, des chefs d’entreprise, des organisations intergouvernementales et non-gouvernementales, ainsi que des personnalités de la société civile, du monde associatif et de la recherche se sont réunis à Paris en avril pour tenter de déterminer ce qui pourrait permettre au niveau mondial de s’orienter vers une économie verte qui favorise une utilisation rationnelle des ressources. Parmi les grands thèmes abordés par les intervenants: L’économie verte et la croissance verte: d’une productivité de la main-d’œuvre vers une productivité des ressources. ·Les cadres réglementaires et le financement d’une économie verte ·L’industrie verte au service d’une économie durable La conférence de haut niveau « Vers un modèle économique durable: de la productivité du travail à celle des ressources », également connue sous le nom de « Forum de Paris », est organisée conjointement par l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) et l’Agence Française de Développement (AFD), avec le soutien du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE)

Page 3: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

3

EDITORIAL

Sécurité des journalistes : Stratégie 2013-2014 !

Menée par l’UNESCO, cette stratégie est le résultat d’un processus participatif auquel presque 100 acteurs – organismes des Nations Unies, organisations intergouvernementales, associations professionnelles, organes de presse, ONG, universitaires et gouvernements – ont pris part. Ce processus a donné lieu à la création d’une version préliminaire débattue lors de la seconde réunion inter-agences sur la sécurité des journalistes et la question de l'impunité qui s’est tenue à Vienne, en novembre 2012. Cette stratégie a été finalisée en février 2013 après de nouvelles consultations. La Stratégie de mise en œuvre du plan d’action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité 2013-2014 est maintenant disponible. Cette stratégie combine les efforts de tous les acteurs afin de maintenir un environnement de travail libre et sûr pour les journalistes en temps de conflit ou non, en vue de permettre aux citoyens d’être informés et d’être ainsi capables de renforcer la paix, la démocratie et le développement dans le monde.

Ce document comprend un programme de travail qui a pour but de mettre en place le Plan d’action de l’ONU et fait suite aux consultations approfondies depuis l’approbation du plan par le Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies le 12 avril 2012. Pensée afin d’être mise en place au niveau mondial et régional, et afin d’être adaptée au niveau national. Dans la première partie de son déploiement, et ce en vue de concentrer les efforts, elle sera adaptée plus particulièrement à une sélection de pays comme l’Irak, le Népal, le Pakistan, le Soudan du Sud ou encore l’Amérique latine. Elle expose plus de 100 actions concrètes qui peuvent être mises en œuvre dans les deux années à venir par les différentes agences des Nations Unies en collaboration avec d’autres entités dans le but de

joindre leurs efforts pour assurer la sécurité des journalistes. Ces mesures comprennent : La création de mécanismes de coordination, internes à l’ONU afin d’harmoniser ses actions dans ce domaine ; Une aide aux gouvernements pour mettre en place des lois qui protègent les journalistes et des mécanismes favorisant la liberté d’expression et d’information ; La mise en place d’activités visant à rendre les citoyens conscients de l’importance du droit à la liberté d’expression et de l’accès à l’information ; La formation des journalistes aux questions de sûreté sur l’Internet et de sécurité ; Un travail visant à promouvoir de bonnes conditions de travail pour les journalistes, qu’ils soient indépendants ou non ; L’établissement de mécanismes d’urgence ; et l’élaboration de mesures spéciales pour les femmes journalistes pour faire face au nombre croissant de cas de harcèlement sexuel et de viols.

Page 4: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

4

EDITORIAL 4 LA sécurité des journalistes : Stratégie 2013-2014 !

ECONOMIE 13-21

-Les ACP allouent 20 millions d’euros à la BAD -Réunion des premiers responsables des Banques multilatérales de développement à Washington -Autoroutes de l'information en Afrique : La BAD lance des plates-formes Open Data pour 20 pays africains -La Banque de la ZEP a bénéficie de 98,6 millions USD de la Banque africaine de développement (BAD), un de ses actionnaires -AfDB Approves US $73 Million for Irrigation and Road Projects in Malawi -Global DHL CEO optimistic about Africa’s potential -Faudra-t-il de nouveau dévaluer le franc CFA ? -Le Fonds africain de développement : 40 ans de contribution à la transformation socio-économique de l’Afrique -Facilité de soutien juridique en faveur des pays africains

DROIT & SOCIETE 21-39

Le Prix Nobel de la Paix Muhammad Yunus encourage la BAD à s’engager dans l’entreprenariat à but social GEOPOLITIQUE & DIPLOMATIE 5-13

L’Afrique au Palais de l’Elysée -Visite officielle du Président burundais, M Pierre NKURUNZIZA -Visite de Denis SASSOU NGUESSO du Congo Brazzaville -Prix Félix HOUPHOUET BOIGNY M. Alioune TRAORE, SG du Prix reçu par F. Hollande Interview de Pouria Amirshahi Député des français établis hors de France (9e circonscription), Secrétaire de la commission des affaires étrangères

PAIX & SECURITE 58-69 Banque Mondiale L'innovation : Un vecteur promouvant l’égalité des sexes et le développement économique Lutte Anti-Braconnage Réunion d’urgence des ministres de la CEEAC sur la lutte anti-Braconnage en Afrique centrale

Violence contre les femmes Adoption des conclusions concertées sur l'élimination envers la violence contre les femmes Lutte contre le Terrorisme Le Chef de l’UNOCA souligne la nécessité de renforcer la coopération SOCIAL BUSINESS 37-47 L'électricité pour tous : Les marchés alimentaires d’Afrique pourraient générer une opportunité de 1 000 milliards de dollars à l’horizon 2030 Nouvelles Technologies M. Chehadé, président de l’ICANN appelle à une augmentation du nombre de registraires en Afrique WaterAid Les gouvernements peuvent concrétiser l’accès universel à l’eau et à l’assainissement pour tous les Africains d’ici 2030 Deauville Green Awards Jean-Charles Pentecouteau Président des DG Awards Le CIDAL 20 ans après !

UNESCO-Signature du

partenariat avec le Cerdotola

CULTURE & MEDIAS 47-52

Our meeting at SATIS

Per aspera ad astra est une

locution latine signifiant « Par

des sentiers ardus jusqu'aux

étoiles. »

Potentiel énergétique à venir

en Afrique

Juan Pirlot de Corbion

Président fondateur de YouScribe

!

Page 5: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

5

Géopolitique & Diplomatie

Pouria Amirshahi, Député des français établis hors de France

(9e circonscription), Secrétaire de la commission des affaires

étrangères. Dans une interview accordée le 3 octobre 2012, il

évoquait un « New deal avec l’Afrique » en cas de victoire

socialiste, rêve ou illusion ?

Pouria Amirshahi est né à

Shemiran en Iran, en 1972.

D’un père

architecte et archéologue et

d’une mère socialiste proche

de Shapour Baktiar. En

1976, la famille se réfugie en

France.

En 1986, Pouria Amirshahi

intègre le lycée Buffon à

Paris et s'engage dans le

mouvement contre le projet

de loi Devaquet du

gouvernement Chirac qui

prévoit d'instaurer la

sélection par l'argent à

l'entrée de l'Université. En 1989, le baccalauréat en poche, il

entre à Tolbiac (Université de Paris I) et poursuit des études de

Droit, puis de politiques publiques de l'emploi. Il adhère à

l'UNEF, dont il est élu président à 22 ans jusqu'en 1998.

Il se donne alors une nouvelle mission, sauver la MNEF, la

mutuelle étudiante qui connaissait alors des dérives. Un an plus

tard, la toute nouvelle Mutuelle des Étudiants est née. Il quitte le

mouvement étudiant et reste un militant actif mais se consacre à

sa vie familiale et professionnelle.

En charge du secteur international au sein de la Fédération des

Mutuelles de France de 2000 à 2003, il devient en 2004 directeur

de l’association 4D (Dossiers et Débats pour le Développement

Durable) avant d'être recruté par le Conseil général de la

Charente en janvier 2006 comme directeur de l'action médico-

sociale du Département en Charente Limousine. Depuis mars

2009, il est chargé de mission au sein de la Cité internationale de

la bande dessinée et de l'image, basée à Angoulême, et plus

particulièrement rédacteur en chef de la revue Neuvième art qui

deviendra neuviemeart2.0.

Militant du Parti socialiste, il a été l’un des porte-parole du « non

socialiste » lors du référendum sur la constitution européenne, aux

côtés d'Henri Emmanuelli. Au Congrès de Reims du PS en 2008, il

anime le courant Un Monde

d'Avance avec Benoît Hamon

et devient premier secrétaire de

la fédération PS de la Charente

et secrétaire national à la

coopération, à la francophonie

et aux Droits de l'Homme.

En tant que secrétaire national

du Parti socialiste, il contribue

à faire évoluer la position du

parti dans plusieurs directions.

Il est élu en juin 2012 député

de la neuvième circonscription

des français établis hors de

France (Afrique du Nord et de

l'Ouest) avec 63 % des voix.

En juillet 2012, il confonde le

regroupement « la Gauche

durable » avec notamment

Laurence Rossignol, Philippe

Martin, Barbara Romagnan et

Daniel Goldberg.

Lors du Congrès de Toulouse

du parti socialiste en octobre

2012, il est reconduit dans ses

fonctions de secrétaire

national cette fois en charge

des "transitions démocratiques

et de la Francophonie".

Par Marie Cornet-Ashby

Vos racines ce sont l’Iran,

déjà...

Oui, je suis né en Iran en 1972.

Le Chat d’Iran gouvernait

alors le pays. Quatre ans plus

tard, en 1976 donc, je suis

arrivé en France avec mes

parents et, ma mère opposée au

gouvernement sortait d’un

emprisonnement où elle avait

été torturée. Pourquoi la

France ? Déjà car ma mère

était une grande francophile et

francophone. Ensuite, ma

grand-mère y résidait depuis

1950, (opposante aussi au Chat

Page 6: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

6

d’Iran), elle était la collaboratrice de Jean-Paul Sartre qui présidait le

Comité national des prisonniers politiques iraniens. Elle était,

d’ailleurs, la cheville ouvrière de ce comité. Je garde très peu de

souvenirs de l’Iran, et mon souvenir d’enfance reste celui ou je passe

le portail de l’aéroport en France. C’est aussi ma première conscience

du monde.

Ce déracinement, cet exil aussi. Je vois un tourniquet et une lumière

blanche. Puis un appartement en banlieue, ensuite à Paris pendant 15

ans. Je suis resté imprégné par l’Iran puisque mon environnement

familial parlait de l’Iran (ses références littéraires et culturelles)

en uranien et la cuisine était persane aussi...Je suis retourné en Iran en

2005 pour voir mon père qui y était retourné en 1989. Et pas avant,

pour des raisons de sécurité et aussi d’organisation de mon voyage...

Un choc, ce retour ?

Oui, mais très émouvant. Car j’y suis retourné en tant que touriste un

peu préparé, du fait de certains codes culturels. Un choc aussi familial

et d’émotions de 15 jours. Et ce pays est magnifique tout comme la

chaleur du peuple iranien qui s’explique du fait que le tourisme de

masse n’existe pas. La curiosité et la tradition de la conversation avec

l’inconnu perdure encore. Il est possible de nouer des contacts très

facilement...

Vos études, un choix aussi libre ?

Oui, totalement. La première année lorsque je suis arrivé en France,

je ne parlais pas français et mon grand frère m’a appris le soir toutes

les subtilités de cette langue. Ma scolarité a été assez heureuse dans

ses résultats et j’aimais l’école. Après le baccalauréat, j’ai fait un

Deug de Droit puis une maîtrise de politique publique de l’emploi.

J’étais très attiré par le Droit, et la Révolution Française - mariage du

Droit et de la Justice - a profondément marqué ma pensée. Je crois

que j’ai très vite eu une passion militante pour le Droit.

Le syndicalisme, une vocation ou une volonté de porter un

message ?

D’abord une rencontre, en novembre 1986, alors que je suis encore

lycéen, pendant le mouvement contre le projet de loi Devaquet, qui

prévoyait d'instaurer une sélection par l’argent à l’entrée de

l’université (30 000 francs à l’époque).

Je me suis très vite engagé à

l’UNEF, et je me battais autant

pour défendre mes camarades

individuellement que pour

demander des changements de

politique universitaire. Plus

tard, dans ma vie

professionnelle, j’ai toujours

adhéré à un syndicat.

Quel regard portez-vous sur

le syndicalisme en France ?

Je dirais qu’il y a trop de

syndicats. Cela n’aide pas les

salariés forcément. Pourtant

90% de la population active en

France est salariée. Les

scissions successives ont

engendré l’émiettement du

syndicalisme.

Le paradoxe, c'est que même si

seulement 7% de la population

est syndiquée, le syndicalisme

français est capable de

mobiliser très fortement, ce qui

est une bonne chose.

Mais il y a certainement de

gros changements à opérer

dans le syndicalisme ouvrier,

qui ne peut se contenter de

changer de n°1 tous les 10

ans...

Ensuite, vous entrez au parti

socialiste, pourquoi ce choix ?

J'aurais pu adhérer à un groupe

d'extrême gauche ou chez les

Verts naissants...car j'étais très

Page 7: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

7

sensible à la fois à l'idée révolutionnaire et à celle de la protection de

la nature. Mais, là encore, les rencontres influencent beaucoup vos

choix. Et puis je suis d'une culture très "République et Socialisme".

Disons qu'après la victoire de Mitterrand en 1989, je voulais

participer de l'aventure socialiste.

Même critique, j'ai pensé que ce parti était capable de faire bouger les

lignes d'une société injuste. C'est vers lui que se tournent une grande

majorité des électeurs de la gauche, malgré ses excès de timidité

parfois ... Mais la gauche est diverse, c'est vrai. Beaucoup de bonnes

idées existent ailleurs ; malheureusement, ces derniers temps, les

gauches polémiquent plus qu'elles ne débattent. Cela renforce des

divisions souvent déjà bien inutiles...

La démocratie, et ses valeurs...en France

Ce qui définit pour moi, le mieux la France c'est la Révolution. La

République s’est faite, en son principe, Une et Indivisible. Les

principes d’égalité et de laïcité rendent la fraternité possible. De

manière générale, les échecs français sont souvent dus au non respect

des principes révolutionnaires de 1789. Par exemple, quand on

affirme que le "modèle français d'intégration ne marche pas" on se

trompe ! C'est précisément parce qu'on lui tourne le dos que ça ne

marche pas. Et cela est vrai dans beaucoup de domaines, comme par

exemple celui de la sécurité sociale. Quoi qu'il en soit, la Révolution

française n'est jamais achevée ...

A quoi correspond alors, le devoir citoyen selon vous ?

Le devoir de chaque citoyen est de respecter la libre conscience de

l’autre, la loi générale, l’égalité des droits. Le devoir moral de

chaque citoyen est de contribuer solidairement à la construction de

son pays. Or, ce n'est toujours pas le cas, ne serait-ce que fiscalement.

A contrario, "ce sont souvent les mêmes qui trinquent" comme dit la

chanson. Il n’y a pas de droits sans devoirs dit-on ; certes, mais le

contraire doit être valable aussi...

Aujourd’hui, votre fonction de Député fait que vous couvrez la

moitié de l’Afrique…Comment avez-vous les indications sur des

régions très différentes des unes des autres ?

Je couvre 16 pays d’Afrique et représente 140 000 français qui y

résident. Pour me tenir informé, je m'abonne à de nombreux titres de

presse ; il y a aussi nos consulats et nos ambassades qui sont une

source précieuse d'informations. Mais je suis surtout aidé, représenté

et relayé par des personnes sur place. Enfin, je me déplace beaucoup,

je rencontre nos compatriotes mais aussi des acteurs engagés de

chaque pays ...

Beaucoup de compatriotes sont des relais d’une société civile et qui

peuvent reconstruire des ponts entre la France et l’Afrique. Il y a une

grande tolérance et ouverture dans ces expatriés, qui sont

représentatifs de la diversité de la société française. Et le tronc

commun est la langue française...

Comment ressentez-vous la

coopération entre la France

et l'Afrique ?

Un destin collectif est possible

en terme de coopération

bilatérale. Cette coopération

est un atout. Nous avons signé

des accords avec le Maroc, et

l’Algérie. La force des Etats

est essentielle et dans

l’assurance de leurs fonctions

régaliennes, ce qui est le cas

des Etats d’Afrique du Nord.

L’Afrique subsaharienne a un

atout qui est celui du franc

CFA, qui est aussi une

monnaie unique à tous et doit

favoriser les échanges.

L'Afrique est souvent

associée à la corruption ?

Le problème de la corruption

est, qu’il sans aucun doute,

devenu l’ennemi des sociétés

civiles. Le Sénégal, a fait la

démarche de sa volonté de sa

transparence. Une société

corrompue n’aspire pas aux

bonheurs. Il faut encourager le

maillage des sociétés civiles

pour dire tout et, partout avec

transparence. La grande

nouveauté, est que l’opinion

publique ose parler...

Comment voyez-vous les

relations entre la France et

l'Afrique ?

La France doit avoir une

nouvelle alliance économique

et culturelle, de bonne

coopération industrielle

commune avec l’Afrique.

La France reste le premier

partenaire commercial de

nombreux pays d’Afrique.

La base utilitaire doit se

transformer en coopération

égalitaire, comme ce que nous

Page 8: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

8

avons fait avec le Premier ministre au Maroc.

Comment arrivez-vous à vous organiser ?

15 jours par mois, je vais dans ma circonscription où je rencontre les

autorités, les sociétés civiles et les français sur place lors de réunions.

Le reste du temps, je suis à l'Assemblée Nationale.

Sur les trois ans à venir, des désirs prioritaires pour vous ?

J’aimerais en France que les écarts de revenus baissent. Je

souhaiterais aussi que l’on renoue avec la République métissée.

J’aimerais que l’on développe des outils pour dynamiser et

approfondir l’espace francophone, en permettant notamment une bien

plus grande circulation des personnes. J’aimerais, enfin, pour les

français établis hors de France, une plus grande reconnaissance de

leur citoyenneté, de leurs devoirs mais aussi de leurs droits.

Contrairement aux clichés, ils ne sont pas une petite poignée d'exilés

fiscaux. Ceux-là, on les connaît. Ceux dont je parle sont 2,5 millions !

Et, dans une écrasante majorité, représentent très bien la France,

comme vous et moi.

Un vœu pour 2013 ?

Oui, que le commerce des armes, soit sérieusement traité...Il faut

interdire à ces saloperies de circuler n'importe comment.

PALAIS DE L’ELYSEE

Visite officielle du Président Burundais, M. Pierre

NKURUNZIZA à l’Elysée

François Hollande a salué le courage des soldats burundais qui,

depuis 2007, contribuent au sein de la Mission de l’Union africaine en

Somalie (AMISOM) au retour de la stabilité dans ce pays. Cet

engagement porte ses fruits et a permis la libération de la capitale

Mogadiscio et réduit l’emprise des shebab sur le territoire somalien.

Concernant la situation à l’Est de la République Démocratique du

Congo, le Président de la République a exprimé le souhait de la

France que les capacités de la Mission de l’Organisation des Nations

Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo

(MONUSCO) soient renforcées pour garantir le respect de l’intégrité

du territoire.

Le Chef de l’Etat a salué le projet de création d’une force

africaine de réaction rapide au sein de la MONUSCO.

Il a remercié M. NKURUNZIZA pour sa volonté de contribuer en

troupes à la Mission internationale de soutien au Mali sous

conduite africaine (MISMA), nouvelle illustration de

l’engagement du Burundi pour la sécurité du continent africain.

Cet entretien a également été

l’occasion d’évoquer les

perspectives

d’approfondissement des

relations bilatérales avec la

signature cet après-midi d’une

déclaration commune

définissant les priorités de la

coopération franco-burundaise

et l’inscription du Burundi

dans la liste des pays

prioritaires de l’aide française.

La France sera également

particulièrement vigilante pour

que, dans le cadre du onzième

fonds européen de

développement (FED) l’aide

aux efforts de développement

du Burundi soit accrue.

Le Chef de l’Etat a souligné

les efforts engagés pour

assurer une transition politique

fondée sur la réconciliation et

le respect des droits de

l’Homme. Il a salué la

libération la semaine dernière

du journaliste correspondant

de RFI M. Hassan

RUVAKUKI.

Prix Félix HOUPHOUËT-

BOIGNY

Réception de M. Alioune

TRAORE, Secrétaire général

du Prix Félix

HOUPHOUËT-BOIGNY

pour la recherche de la paix

accompagné de M. Daniel

Page 9: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

9

RONDEAU, Ambassadeur de

France auprès de l’UNESCO.

Le 25 mars dernier, François

Hollande, Président de la

République avait reçu M.

Alioune TRAORE, Secrétaire

général du Prix Félix

HOUPHOUËT-BOIGNY pour

la recherche de la paix, décerné chaque année par l’Organisation des

Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).

Le jury de ce prix a tenu à honorer « la solidarité manifestée par la

France à l’égard des peuples africains ». Il entend récompenser M.

François HOLLANDE « pour sa contribution considérable à la paix et

à la stabilité en Afrique ».

François Hollande s’est honoré de cette récompense et remercié

l’UNESCO ainsi que les responsables et le jury du prix

HOUPHOUËT-BOIGNY pour la paix.

Hollande fera don du montant de ce prix à la branche malienne du «

réseau Paix et Sécurité des Femmes de l’Espace CEDEAO », qui

coordonne les initiatives d’associations de femmes en faveur de la

paix et de la réhabilitation des zones de conflit, ainsi qu’à

l’association « Solidarité défense », qui apporte un soutien aux

soldats blessés en opérations et un suivi durable aux familles de

victimes.

La cérémonie de remise de ce prix aura lieu le 5 juin au siège de

l’Unesco

M Denis Sassou N’Guesso du Congo

Le Président F. Hollande a reçu le 8 mars à 10h à l’Elysée M. Denis

Sassou N’Guesso, Président de la République du Congo.

Le chef de l’Etat a remercié son homologue congolais pour le soutien

politique et logistique apporté aux forces africaines et à la France

dans le cadre de

l’opération de

libération du Nord du

Mali.

En tant que

médiateur de la

Communauté

Economique des Etats de

l’Afrique centrale (CEEAC), le

Président congolais a fait un

point de la situation en

République centrafricaine et

rappelé les conclusions du

sommet de N’djamena

consacré à cette crise. Les

deux présidents ont constaté

l’illégalité d’une prise de

pouvoir par la force. Ils ont

souligné la nécessité de

préserver l’esprit des accords

de Libreville, notamment en

organisant des élections dans

des délais courts,

conformément aux

recommandations de la

CEEAC. Le Président de la

République française a

également indiqué sa volonté

que l’ensemble des forces

politiques centrafricaines

soient associées au sein d’un

gouvernement d’union

nationale. Enfin, le Chef de

l’Etat a tenu à rappeler que la

présence militaire en

Centrafrique est seulement

destinée à renforcer la sécurité

des ressortissants français.

Concernant la situation en

République Démocratique du

Congo, les Présidents français

et congolais se sont réjouis de

l’adoption de la résolution

2098 du Conseil de Sécurité

des Nations Unies, à

l’initiative de la France et

conformément aux

engagements pris par le

président de la République à

Page 10: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

10

Kinshasa. Cette résolution permettra un renforcement des moyens

humains et matériels de la Mission de l’Organisation des Nations

Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo

(MONUSCO), à travers le déploiement d’une brigade d’intervention

africaine dotée d’un mandat robuste.

Au plan bilatéral, il a été convenu de poursuivre le développement

des relations économiques entre la France et le Congo, dans un cadre

de transparence renforcé.

Forum mondial des femmes francophones

En présence du Secrétaire général de la Francophonie, M Abdou

DIOUF, des membres du gouvernement de France, du corps

diplomatique

Extraits du discours de François Hollande

« Je tiens à vous accueillir donc pour ce premier Forum mondial des

femmes francophones. C’est une initiative qui est venue du président

Abdou DIOUF. Je veux remercier l’administrateur de l’OIF, Clément

DUHAIME, et toutes les équipes qui ont permis, grâce à leur

dévouement, le rayonnement de cette initiative et, au-delà, de la

langue française que nous partageons.

La Francophonie, c’est plus qu’une idée ; c’est même davantage

qu’une organisation. La Francophonie, c’est d’abord une

communauté humaine à travers 77 Etats qui y adhèrent et près de 250

millions de locuteurs dans le monde. A l’horizon 2050 – nous serons

encore là – on annonce 750 millions de francophones. C’est dire si ce

que vous représentez – la Francophonie – est une belle idée promise à

un grand avenir.

Ce forum est l’occasion de rappeler que la Francophonie, c’est une

diversité. C’est l’accumulation, l’ajout, l’addition de tant de

différences qui font que nous sommes unis et rassemblés.

Vous êtes ici, nombreuses venant de différents continents.

Vous témoignez de la grande richesse de la Francophonie.

Nous avons une langue en partage. Elle a une grande

histoire. Et elle ne cesse de s’enrichir, car la langue, c’est

la vie.

Beaucoup des mots que nous avons en usage sont des

héritages et des métissages. L’histoire de la langue

française, c’est l’histoire de l’hospitalité, de l’échange et

du partage des mots. Venant de beaucoup de pays, vous

avez participé à la construction

et à l’élaboration de la langue

française. La langue française,

ce n’est pas la langue parlée

par les Français. C’est la

langue parlée, à travers le

monde, par toutes celles et tous

ceux qui nous font l’honneur

de la partager avec nous.

La Francophonie, c’est aussi

un rassemblement qui porte

des valeurs et des principes. Je

rappelle que c’est en français

que s’est écrite la déclaration

des droits de l’Homme et du

Citoyen, en 1789, et que c’est

en français aussi qu’a été

rédigée la déclaration

universelle des droits de

l’Homme, en 1948. Notre

organisation est donc héritière

de cette tradition, de cette

volonté, de cette affirmation

d’émancipation. Notre langue

est un instrument du droit et de

la paix.

Autant de raisons pour porter

aujourd’hui le combat des

femmes.

En France, c’est l’une des

priorités du gouvernement

portée par Najat VALLAUD-

BELKACEM qui, je crois,

vous a présenté ce qu’elle a

engagé avec le gouvernement

de Jean-Marc AYRAULT. Un

gouvernement strictement

Page 11: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

11

paritaire – non, il ne l’est plus ! Puisqu’hélas un membre

nous a présenté sa démission. Ce qui fait que dans le

gouvernement de Jean-Marc AYRAULT, il y a

aujourd’hui plus de femmes que d’hommes.

Une feuille de route a été mise en œuvre dans chaque

ministère et nous veillons à ce qu’elle puisse être

respectée, dans les nominations, dans les choix de

responsables à tout niveau, dans les autorités

indépendantes… Nous faisons en sorte que ce principe de

parité puisse trouver sa traduction.

Mais nous avons une autre ambition que je voulais vous faire partager

car elle peut être aussi la vôtre. Nous avons inventé une troisième

génération des droits des femmes. La première, c’était les droits

politiques : droit de vote, droit de participer pleinement aux décisions.

C’est fait... enfin, pas partout.

La seconde génération, c’était et c’est encore les droits sociaux et

sanitaires, que les femmes ont chèrement conquis dans les années

1970, et notamment le droit à la contraception ou le droit même à

l’interruption volontaire de grossesse.

Et puis, aujourd’hui, ce que nous avons à faire à travers cette

troisième génération, c’est de réaliser l’égalité réelle entre les femmes

et les hommes : l’égalité dans les rémunérations, l’égalité dans la

répartition des temps de vie, pour l’éducation des enfants, l’égalité

des destins à travers l’école et les filières.

Mais si nous voulons être à la hauteur des valeurs que nous portons,

nous devons justement aller au-delà des frontières de chacun de nos

Etats. Nous avons regardé avec faveur et enthousiasme même les

« printemps arabes ». Parce que les femmes ont incarné l’inspiration à

la démocratie. Elles ont mis la question de l’égalité des droits dans

toutes ses dimensions : civiques, politiques, sociales.

Mais ces printemps ne se déroulent pas toujours comme il était prévu.

Il y a des replis, il y a des ruptures. Là encore, à chaque fois, ce sont

les femmes qui en sont victimes. Je veux donc saluer leur rôle en

Tunisie, en Libye, en Egypte et en Syrie, alors que ce pays s’enfonce

depuis deux ans, chaque jour davantage, dans la violence.

C’est la raison pour laquelle la réunion sur l’égalité de l’Union pour

la Méditerranée, que nous organisons les 4 et 5 juillet à Paris, devra

nous fournir l’occasion d’explorer les moyens de renforcer les liens

entre les sociétés civiles de part et d’autre de la Méditerranée. Et donc

de prolonger ce que vous avez fait aujourd’hui.

Et nous devons faire de la lutte contre les violences faites aux femmes

une grande cause de la Francophonie.

Les violences faites aux

femmes causent en effet plus

de décès et de handicaps que le

cancer, le paludisme, les

accidents de circulation et

même les guerres réunis. On

estime à 650 000 – je ne sais

ce que valent ces statistiques et

comment elles peuvent être

établies – mais on estime donc

à ce chiffre terrifiant de

650 000, le nombre de femmes

qui font l’objet de trafics

chaque année dans le monde.

Je pense aussi à celles qui sont

mutilées, empêchées,

reléguées.

Je pense enfin à celles qui sont

massacrées et qui sont l’objet

des conflits eux-mêmes :

femmes congolaises, femmes

centrafricaines, femmes

maliennes, qui ont été les

premières victimes du

terrorisme.

Et si la France est au Mali,

c’est parce qu’elle a été

appelée par un pays ami, c’est

parce qu’elle agit au nom de la

communauté internationale

mais c’est aussi parce que des

femmes étaient victimes

d’oppression, d’obscurantisme

et de fondamentalisme que

nous sommes aussi allés là-

bas. Parce que nous

considérons que la cause des

Page 12: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

12

femmes vaut aussi que nous déployons nos armées pour les défendre.

Je veux saluer ici les pays qui représentent cette volonté, avec nous,

de protéger les femmes et de garantir, à travers le droit, leur intégrité

corporelle et donc la dignité.

Le plan d’action francophone sur les violences faites aux femmes a

été adopté récemment, Monsieur le Secrétaire général, et je vous en

félicite. C’était à l’occasion de la commission de la condition de la

femme à New York. C’est une étape importante.

Dans la même direction, il y a eu cette résolution sur la prévention,

l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles. La France

y a contribué.

Et ce texte déclare que les Etats ne peuvent invoquer des

considérations culturelles, religieuses ou traditionnelles pour ne pas

respecter leurs obligations en matière d’élimination de toutes les

formes de violences à l’encontre des femmes et des filles. Aucune

religion n’appelle à la violence contre les femmes. Nous avons donc à

prendre toutes les mesures partout. Aucun pays n’est exempt de cette

responsabilité pour que soit éliminé un certain nombre de pratiques.

Je pense aux mutilations génitales et aux mariages forcés et précoces.

C’est le rôle aussi de la Francophonie de demander la stricte

application de ces recommandations.

Le XVème

sommet de la Francophonie sera très important, parce que

c’est le XVème

, parce qu’il est à Dakar, parce que nous aurons à saluer

Abdou DIOUF et lui dire notre amitié. Pour ce XVème

sommet, nous

aurons à porter à un niveau plus élevé cette exigence de défense des

droits des femmes et même de leur protection.

En France, nous entendons montrer l’exemple. Sous l’autorité de

Laurent FABIUS, l’action qui est conduite pour le développement,

avec Pascal CANFIN, c’est d’assurer l’autonomie économique des

femmes, de veiller à la scolarisation des filles, la lutte contre la

mortalité maternelle et infantile, notamment en Afrique, et de faire

partout prévaloir le principe d’égalité entre les femmes et les

hommes.

C’est une des

conditions que nous

posons pour la

politique de

développement.

Nous ne le faisons

pas d’ailleurs, que

pour des raisons de

droit mais aussi

pour des motifs d’efficacité.

Car il est démontré que,

lorsque l’aide passe par les

femmes, elle est souvent

beaucoup plus efficace et plus

durable, et mise au service de

l’éducation des enfants.

Vous me remettez ce soir le

texte d’un appel, l’Appel des

femmes francophones.

Vous demandez à l’ensemble

des acteurs de la

Francophonie, à travers ce

texte, de renforcer la

promotion des droits des

femmes dans les programmes

qui sont menés.

Vous demandez la

modification, voire même

l’abolition de toutes les lois,

réglementations, pratiques et

coutumes qui sont

discriminatoires envers les

femmes.

La France souscrit à cet

engagement et je pense que cet

Appel doit bien aller au-delà

de la Francophonie. Il marque

pour la première fois la

création d’un réseau de

solidarité entre les femmes

francophones.

Vous avez donc été, de ce

point de vue, des pionnières. »

ECONOMIE

Réunion des premiers

responsables des Banques

multilatérales de

développement à

Washington

M Donald Kaberuka,

Président de la Banque

africaine de développement

Page 13: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

13

(BAD), et les premiers responsables des Banques multilatérales

de développement (BMD) - Banque mondiale, Banque

européenne pour la reconstruction et de développement, Fonds

monétaire international et Banque interaméricaine de

développement - se sont réunis à Washington, le 25 février 2013.

Objectif : renouveler leur engagement à renforcer leur collaboration.

L’accent a été

mis sur la nécessité d’une plus grande coordination de tous les efforts

déployés pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le

développement (OMD) à l’horizon 2015, destinés à mettre fin à la

pauvreté et à la faim, à accroitre l’accès à l’éducation et à la santé,

améliorer l’égalité entre les genres et à assurer la durabilité

environnementale. Les dirigeants des BMD ont souligné leur

engagement à collaborer davantage autour du processus conduit par

les Nations Unies pour définir un nouveau cadre de développement

post-2015 et à continuer d’appuyer une approche intégrant les

concepts de durabilité économique, sociale et environnementale.

Même si les récentes avancées dans les indicateurs sociaux peuvent

être remises en cause en l’absence d’un plan de financement à long

terme, ils ont indiqué leur engagement à travailler ensemble pour

développer des options d’investissement à long terme afin de

construire les bases d’une croissance solide.

Par ailleurs, les premiers responsables des BMD ont salué les efforts

du G20 et du G8 pour prendre en charge les questions de croissance

inclusive et de durabilité environnementale de manière globale. Ils

ont exprimé leur engagement à soutenir les capacités analytiques de

leurs institutions et à utiliser leur puissance de mobilisation afin

d’identifier des solutions sur ces questions. Ils se sont par ailleurs

engagés à faire entendre davantage la voix des pays en

développement sur ces questions.

Enfin, les premiers responsables des BMD ont renouvelé leur

engagement à moderniser leurs institutions, à respecter les standards

les plus élevés pour les prestations proposées aux pays clients,

l’excellence professionnelle, l’efficacité ainsi qu’une plus grande

collaboration sur le terrain.

Autoroutes de l'information

en Afrique : La BAD lance

des plates-formes Open Data

pour 20 pays africains

Cette initiative révolutionnera

la gestion et la diffusion des

données en Afrique, faisant en

sorte que le continent participe

pleinement à l'économie

mondiale de l'information.

La plate-forme Open Data est

un outil facile à utiliser, qui

permet d’extraire les données,

de créer et de partager ses

propres rapports personnalisés,

ainsi que de visualiser les

informations liées à des

thématiques, à des secteurs ou

à des pays, sous forme de

tableaux, de graphiques et de

cartes.

Grâce à cette plate-forme Open

Data, les usagers peuvent

accéder à un large éventail de

données sur le développement

des pays africains, recoupées à

partir d’une variété de sources

officielles, internationales et

nationales.

La plate-forme facilite

également la collecte, l'analyse

et la mutualisation des données

entre les pays et avec les

partenaires internationaux au

développement. Elle offre à

une variété d’utilisateurs, tels

que les décideurs, experts,

chercheurs, chefs d'entreprises

et investisseurs du monde

entier, l’opportunité, unique,

d'accéder à des données fiables

et actualisées sur l'Afrique. Les

usagers peuvent visualiser

l’évolution chronologique des

Page 14: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

14

indicateurs de

développement, sur un laps

de temps donné, mener une

analyse approfondie aux

niveaux national et régional,

se servir des graphiques

prêts à l’emploi - voire créer

les leurs -, bloguer, partager

leurs points de vue et travailler avec leurs pairs, faisant ainsi émerger

une communauté d’utilisateurs avertis.

Avec l’initiative de plate-forme Open Data, le Groupe de la BAD

veut accroître de façon substantielle l’accès à des données de qualité,

nécessaires à la gestion et au suivi des résultats de développement

dans les pays africains - entre autres, la réalisation des OMD. La mise

en place de cette plate-forme fait suite à un certain nombre

d’initiatives importantes, tant mondiales que régionales, visant à

élargir la disponibilité de données de qualité sur l'Afrique et, partant,

à favoriser les prises de décision dûment motivées, la

responsabilisation publique et la bonne gouvernance.

Une fois la plate-forme Open Data opérationnelle, les pays africains

s’en serviront pour adresser tous leurs flux de données à la BAD et,

éventuellement, aux autres partenaires internationaux au

développement, dont le Fonds monétaire international (FMI), la

Commission européenne, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS),

l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture

(FAO), la Commission de l'Union africaine (CUA) et la Commission

économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA). Cette initiative

est l’occasion unique pour que tous les pays africains prennent les

devants dans la mise en œuvre et la promotion des normes statistiques

internationales à travers le continent, et qu’ils améliorent la qualité

des données qu’ils diffusent.

La Banque de la ZEP a bénéficié

d’une composante financière

totalisant 98,6 millions USD de la

Banque africaine de

développement (BAD), un de ses

actionnaires

La Banque de la ZEP a bénéficié

d’une composante financière

totalisant 98,6 millions USD de la

Banque africaine de développement (BAD), un de ses

actionnaires.

La facilité se présente sous

forme d’une prise de

participation, d’une ligne de

crédit et d’une assistance

technique s’élevant

respectivement à 47,6 millions

USD, 50 millions USD et 1

million USD. La prise de

participation est constituée par

un capital payable (20 pour

cent) et un capital sujet à appel

(80 pour cent).

Cette facilité est de loin la

meilleure et unique

composante financière

mobilisée par le financier

régional. Le financement a été

approuvé par le Conseil

d’administration de la BAD à

l’issue d’une réunion tenue à

Tunis, la semaine dernière.

Dr Michael Gondwe, Président

de la Banque de la ZEP, a

déclaré que cette composante

financière renforcerait en outre

la capacité de la Banque à

consentir des prêts aux

activités commerciales dans

les États membres.

“Étant donné que la ligne de

crédit de la BAD est non liée,

ceci signifie que nous serons

en mesure d’assister

rapidement les entreprises

ayant sollicité un prêt et

remplissant les conditions

requises dans la sous-région,”

a précisé Dr Gondwe.

Une ligne de crédit non liée

signifie qu’aucune condition

n’est rattachée à ladite facilité,

qui prend normalement la

Page 15: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

15

forme de conditions déterminant le pays auprès duquel l’emprunteur

doit acquérir des équipements ou matériaux destinés à un projet.

La prise de participation est à l’appui d’une Augmentation générale

de capital qui a obtenu le feu vert des actionnaires de la Banque de la

ZEP lors de la dernière réunion annuelle tenue à Maurice, en 2007.

Suite à cette approbation, le capital autorisé de la Banque s’élève

maintenant à 2 milliards USD, tandis que le capital libéré atteint 256

millions USD.

“L’Augmentation générale de capital a amélioré le bilan de la

Banque, d’une manière considérable, tout en la consolidant en tant

qu’IFD de premier rang sur le continent,” a indiqué Dr Gondwe. Il a

ajouté que la Banque mettra à contribution ces nouveaux capitaux

pour accéder à des fonds levés à des prix compétitifs sur les marchés

internationaux en vue d’une rétrocession aux clients.

La facilité est mobilisée quelques mois après la signature entre la

Banque de la ZEP et EXIM India d’une facilité de ligne de crédit d’un

montant de 20 millions USD, portant ainsi le montant cumulé des

lignes consenties, à ce jour, à la Banque de la ZEP par EXIM India, à

70 millions USD. La Banque de la ZEP est l’un des bénéficiaires

majeurs des lignes de crédit offertes par EXIM India dans la région.

“Les facilités de ligne de crédit renforcent en outre les liens entre

l’Inde et l’Afrique à travers le transfert de technologie à la faveur de

l’importation des machines et équipements indiens,” a précisé Dr

Gondwe.

“Nous observons une tendance au sein de nos États membres où la

demande de la technologie indienne est en progression, et les raisons

tiennent du fait que cette technologie est non seulement appropriée

pour l’Afrique, mais elle offre également des prix compétitifs avec

l’avantage additionnel d’une stature de classe internationale,” a ajouté

Dr Gondwe.

Depuis le lancement des opérations de la Banque, il y a un peu plus

de 2 décennies, le montant cumulé du concours financier consenti aux

entreprises commerciales dans la sous-région, à travers ses guichets

de financement des projets et du commerce, s’établit à plus de 3,12

milliards USD.

Pendant la seule année 2007, les approbations des prêts aux projets et

au commerce de la Banque se sont élevées à près de 500 millions

USD.

Les actionnaires actuels de la Banque sont les pays suivants: Burundi,

Chine, Union des Comores, Djibouti, Égypte, Érythrée, Éthiopie,

Kenya, Malawi, Maurice, Rwanda, Seychelles, Somalie, Soudan,

Tanzanie, Ouganda, Zambie et Zimbabwe. La BAD est un actionnaire

institutionnel.

AfDB Approves US $73 Million for Irrigation and Road Projects

in Malawi

The grants, amounting to US $39.98 million from the Global

Agriculture and Food Security Program (GAFSP) and the African

Development Fund (ADF), will be used to finance the Smallholder

Irrigation and Value Addition Project (SIVAP). A total of US $39.6

million will come from the

GAFSP Multi-Donor Trust

Fund, while the ADF will

provide a grant of US $0.38

million.

The project aims is to

contribute to food security,

increased income levels and

poverty reduction and the

specific objectives are to

increase agricultural

production and productivity

through intensification of

irrigation, crop diversification,

value addition and capacity

building. SIVAP will benefit

11,400 farm families of which

more than 50 per cent are

headed by women.

A total of about 450,000

people will indirectly benefit

from project activities through

enhanced crop production,

diversification and developing

high value-chains.

The project will ensure

ownership by the beneficiaries

through participation in

supervision, monitoring,

evaluation, afforestation

activities, matching grant

arrangement for equipment,

and training. The emphasis on

expanding irrigation capacity

will support Government

efforts in achieving the

objective of enabling farmers

to plant at two crops per year.

The AfDB also provided a

concessional loan of US $33.2

Page 16: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

16

million to finance the rehabilitation of the road between Mzuzu and

Nkhata Bay. The Mzuzu-Nkhata Bay road is one of the major trunk

roads prioritized in the government’s Road Sector Programme, as it is

part of the road network that links the northern region of the country

to the central and southern regions.

The road, once rehabilitated, will support economic growth sectors in

the northern region and is expected to benefit an estimated 342,211

people living in the two districts, by improving access to markets,

schools, and health centres and other social-economic centres.

In addition to the above, the road is located on the Mtwara

Development Corridor and therefore serves international freight

traffic from Zambia and Tanzania. It is an important road link, not

only for domestic connectivity, but also for regional trade and

integration.

The AfDB is committed to supporting the Malawi Government in its

efforts to achieve inclusive economic growth and reducing poverty.

The AfDB is confident that these resources will support

Government’s efforts towards the achievement of goals and targets of

the Malawi Growth and Development Strategy (MGDS II), consistent

with the Bank’s Country Strategy covering 2013-2017.

Global DHL CEO optimistic about Africa’s potential

“Africa is the last bastion for business globally and, over the next

few years, will prove its potential as a stable, lucrative continent

for international commerce.”

These are the words of Ken

Allen, Chief Executive Officer

of global express and logistics

provider, DHL Express

llen is in Sub-Saharan Africa to

visit countries including Zambia,

Kenya, Ethiopia and South Africa,

as the operator continues to

expand into the continent and

increase its already vast footprint

into the far-flung, rural areas. He

will also attend DHL’s internal

employee celebration in

Livingstone, Zambia, which

acknowledges the company’s

‘superstars’ from over 60

countries.

Allen’s visit follows the March 5th announcement by Deutsche Post

DHL that the DHL Express division made an EBIT contribution of

EUR 1.11 billion in 2012, a 21 percent improvement over 2011. He

is also upbeat about commerce

in Africa and eager to use this

proven global business

approach to further entrench

DHL in the continent, spurring

on trade and connecting the

markets to increase the

continent’s global

competitiveness.

“Much has been said around

Africa’s potential and, while it

currently only contributes 3%

of the global GDP, it is still the

fastest growing continent. We

have seen positive economic

indicators from countries

across Sub-Saharan Africa –

Nigeria, Cote d’Ivoire, Ghana,

Kenya, Mozambique and

Uganda to name a few – and I

believe we will continue to see

Africa improve its standing on

the international business

stage.”

He continues, “The major

challenge for Africa and,

primarily for us as logistics

operators, is to improve

infrastructure - whether this is

road infrastructure or air

capacity. Current road

conditions are responsible for

approximately 40 percent of

transport costs in coastal

countries and 60 percent in

landlocked countries, and we

know that transport costs can

make up 50 to 75 percent of

the actual retail price of goods

in countries such as Malawi,

Rwanda and Uganda. We are

currently transporting over 80

percent of our cargo by air,

which can be between 3 and 9

times more expensive than

road or rail. For Africa to

become competitive, this

situation needs urgent review,

with a strong focus on the

Page 17: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

17

developments of the transport infrastructure.”

And Allen’s major focus for the next few years ? “Continuing to

motivate and engage our employees, in both Africa and abroad. We

have seen the culture of DHL Express reformed and reshaped through

employee engagement and training, and the financial turnaround of

the business is testament to this. Putting your human capital at the

centre of your company leads not only to great service, but loyal

customers and unparalleled business returns.”

Faudra-t-il de nouveau dévaluer le franc CFA ?

La zone euro demeure le principal partenaire commercial des

pays de la zone franc, se taillant une très large part (plus de 70 %

des échanges) dans la moitié des 14 pays que compte celle-ci.

L'appartenance à cette zone franc a pour avantage de contenir

l'inflation sur le long terme.

La monnaie commune a également servi de socle à une intégration

régionale dotée d'institutions solides. Cependant, au vu des autres

pays africains, les pays de la zone

franc sont moins compétitifs sur les

marchés internationaux, et semblent

moins bien armés pour

contrebalancer certains chocs

exogènes, ce qui explique en partie

leur faible taux de croissance.

Depuis 2003, du fait de

l'appréciation de l'euro par rapport

au dollar, le FCFA (franc CFA) s'est

progressivement apprécié par

rapport au dollar. La courbe de mésalignement du FCFA semble

étroitement liée à celle du taux de change euro/dollar, excepté en cas

d'augmentation des prix des principaux produits de base exportés par

chacun des pays.

Cet article a pour objectif majeur de vérifier en quoi sont fondées les

rumeurs de dévaluation du FCFA, qui ont commencé à courir à la fin

de l’année 2011. Nous utilisons le cadre d’analyse de Combes et

Plane (2007) et Couharde et al. (2011), pour calculer le taux de

change effectif réel d’équilibre et le pourcentage de mésalignement

du FCFA par rapport à cette valeur d’équilibre. Sur la période 2001-

2011, nous confirmons une tendance à la surévaluation du FCFA, qui

a alimenté les rumeurs. En 2011, la moitié des pays de la zone franc

(Bénin, Burkina Faso, Congo, Guinée Bissau, Guinée équatoriale,

Mali et Niger) était en situation de surévaluation réelle. En revanche,

nous concluons qu’il n’y a pas lieu de procéder à une dévaluation

immédiate du FCFA, le mésalignement n’étant pas très important,

tandis qu’un tel choc aurait des effets néfastes sur les économies,

comme cela fut le cas lors de

la dévaluation de 1994. Par

ailleurs, la tendance à la

surévaluation risque de

perdurer, en raison des

mauvaises performances

économiques en Europe.

Elle devrait conduire les

autorités monétaires de la zone

franc à s’interroger sur l’avenir

de leur régime de changes

fixes, assujettit à l’avenir

incertain de la zone euro. Cet

article recommande l’adoption

d’un régime de changes fixes

mais ajustables, doté de règles

précises, transparentes et

connues d’avance.

Le Fonds africain de

développement : 40 ans de

contribution à la

transformation socio-

économique de l’Afrique

4 000 prêts et dons d’un coût

total de 36 milliards de

dollars, 95 % de la

population du Cap-Vert ont

aujourd’hui accès à

l’électricité.

La distance Bamako-Dakar

réduite de 200 km ! Le Fonds africain de

développement (FAD) a été

créé en 1972 pour

accompagner les économies

africaines les moins nanties sur

le chemin du progrès

économique et social. Au

moment il où célèbre son

quarantième anniversaire, le

guichet de dons et de prêts à

taux préférentiel du Groupe de

Page 18: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

18

la Banque africaine de développement (BAD) a des raisons d’être fier

de ses décennies de réalisations, car il a de nombreux résultats à

montrer et a su contribuer de manière significative à l’amélioration

des conditions de vie des populations africaines.

A travers tout le continent, du Sénégal à la Tanzanie, du Niger au

Lesotho, en passant par la République centrafricaine et la République

démocratique du Congo, il a d’innombrables récits à relater. Un des

plus expressifs est le succès du Cap-Vert. Cette île, qui a vu son

revenu par habitant passer de 175 dollars au début des années 1980 à

3540 dollars en 2012, est aujourd’hui un pays à revenu intermédiaire.

En 2008 il est sorti de la liste des Pays les moins développés des

Nations Unies grâce à ses bonnes performances en matière

d’indicateurs sociaux dans les secteurs de l’éducation, de la santé et

des infrastructures.

La bonne gouvernance politique, les politiques socio-économiques

favorables et l’utilisation efficiente des ressources, le tout sous-tendu

par une vision du développement à long terme, ont profité à bien de

ses habitants. C’est le cas d’Artemisa Irona Rocha Lopès du quartier

Jamaïca, dans la banlieue de Praia. Grâce à la connexion de son

quartier au réseau électrique, elle a ouvert un commerce qui ne cesse

de se développer. Selon elle, l’électricité « a été très utile à mon

commerce. Elle me permet de vendre plusieurs articles. Auparavant,

je ne pouvais pas vendre des produits surgelés ou certaines boissons

comme la bière et le vin. Je fais plus de bénéfices aujourd’hui ».

L’avènement de l’électricité a changé la vie des habitants de quartiers

similaires à Jamaica à travers le pays. Désormais ils rêvent de changer

le cours de leur vie, en s’engageant dans des activités génératrices de

revenus et en créant des petites entreprises. 95 % de la population ont

aujourd’hui accès à l’électricité générée non seulement par l’énergie

thermique, mais aussi par les énergies éolienne et solaire. Ces

énergies propres et renouvelables ont bénéficié du financement du

FAD et du guichet secteur privé de la BAD.

L’appui du FAD apprécié

Le succès du Cap-Vert résulte aussi du partenariat avec les

institutions de développement dont le Groupe de la BAD. L’appui du

Groupe a été hautement apprécié. Selon l’ex-président Pedro Pires, «

Le Groupe de la Banque africaine de développement a bien compris

notre situation de pays insulaire. Le Fonds africain de développement

était le guichet approprié pour avoir des ressources pour notre

développement. A l’époque, nous ne pouvions pas emprunter sur le

marché international aux taux commerciaux. Nous apprécions donc

véritablement le soutien de la BAD aux pays africains, et notamment

celui du FAD qui accorde des dons et des prêts à de bonnes

conditions. »

L’autoroute Thika : une fierté nationale

Un autre projet du Groupe de la BAD, avec un financement du FAD,

qui a eu un grand impact sur la vie de ses bénéficiaires est l’autoroute

Nairobi-Thika de 50 km au Kenya. Le Groupe y a apporté le plus

grand financement, à savoir

180 millions de dollars sur un

coût total de 360 millions.

Les retombées de la nouvelle

autoroute sont visibles et

impressionnantes. Et elles sont

appréciées des usagers qui

vont quotidiennement

travailler dans les secteurs

secondaire et tertiaire au

centre-ville de Nairobi. Le

trajet est plus rapide, plus

confortable, moins cher et

s’effectue dans des conditions

de plus grande sécurité. Il est

surtout passé d’environ trois

heures à environ quarante-cinq

minutes.

Les bénéficiaires de

l’autoroute, environ 1 million

de personnes, sont en majorité

des riverains du tronçon. Ils

exercent diverses activités

économiques. Et une grande

majorité est composée de

femmes qui vendent des

produits alimentaires venant de

Thika et au-delà. L’autoroute

fait la fierté du pays, ainsi que

le disait le président kényan,

Mwai Kibaki, lors de son

inauguration en novembre

2012.

En matière d’intégration

régionale, le FAD a également

des résultats tangibles à

montrer dans plusieurs régions

du continent. Il y a, entre

autres, le projet routier

d’intégration régionale du

Corridor Bamako-Dakar par le

Sud. Longue de 800 km, cette

infrastructure, achevée en

2011, a réduit de 200 km la

distance entre les deux villes et

rendu fluide la circulation des

personnes et des biens dans

cette partie de la sous-région

ouest-africaine.

Page 19: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

19

Au-delà de la route, le projet a également réalisé des infrastructures

socio-économiques. Au Sénégal et au Mali, les projets connexes ont

permis la réhabilitation de 100 km de pistes rurales, la construction de

clôtures pour des écoles primaires et l’équipement de salles de

classes. Au total, une dizaine de cases de santé ont été construites

dans les deux pays et une vingtaine de forages ont été réalisés pour

pallier le déficit en eau potable, un défi auquel de nombreuses

communautés situées le long du corridor étaient confrontées. La

construction de ces forages a également réduit le fardeau des femmes

qui consacraient beaucoup de temps à la corvée d’eau.

Contribution à la transformation économique

Le changement est visible aujourd’hui partout où le corridor passe. Il

y a eu des effets induits, comme la réduction des frais illicites.

Pendant la phase de construction, le projet a employé les populations

locales auxquelles il a versé environ 5 millions de dollars de salaire.

Plusieurs travailleurs sont toujours employés pour des travaux de

maintenance.

D’un coût de 304 millions de dollars, le corridor Bamako-Dakar est le

fruit du partenariat entre le Mali, le Sénégal et plusieurs autres

bailleurs de fonds, dont le FAD. Le FAD étant le plus grand

contributeur avec 89 millions de dollars, soit 30 % du coût total du

projet.

Au total, en 40 ans d’activité, le FAD a octroyé près de 4 000 prêts ou

dons, d’un coût total de 36 milliards de dollars qui ont contribué à

améliorer les conditions de vie de beaucoup d’Africains. Il a

considérablement participé à la transformation socio-économique du

continent. Sa réussite est en grande partie due à son approche efficace

de partenariat avec l’ensemble des acteurs du développement dans les

pays : les bénéficiaires des projets, la société civile et les autorités

publiques. La réussite s’explique aussi par l’approche sélective et

ciblée des secteurs stratégiques d’intervention comme les Etats

fragiles, les infrastructures, la gouvernance et l’intégration régionale.

Pour les perspectives, le FAD continuera d’être aux côtés des

économies africaines, afin de consolider la transformation socio-

économique, tout comme d’améliorer son intervention en matière de

croissance inclusive, d’économie verte, d’agriculture et sécurité

alimentaire, de genre et d’appui aux Etats fragiles.

Le FAD-12 prend fin en 2013 et le cycle de la reconstitution du

FAD-13 commence en février 2013. Face aux nombreux défis

socio-économiques et du besoin d’allocation de ressources plus

importantes en faveur des pays, le Groupe de la BAD devrait avoir

besoin d’un financement approprié pour le FAD-13. Une condition

essentielle pour espérer continuer son apport à la transformation

économique de l’Afrique.

Facilité de soutien juridique

en faveur des pays africains

La France a signé la

Convention de la Banque

africaine de développement

sur la Facilité africaine de

soutien juridique (FASJ), le

11 février 2013.

La mise en place d'une Facilité

africaine de soutien juridique

(ALSF) arrive en temps

opportun et répond à une

demande. En juin 2003, les

ministres africains des

Finances ont appelé à la mise

en place d'une facilité

d'assistance technique en

matière juridique, pour aider

les pays pauvres très endettés

(PPTE) à résoudre le problème

croissant des «fonds vautours».

En mars 2005, la Commission

pour l'Afrique a émis la même

demande pour aider les pays

africains à faire face à ces

créanciers agressifs. Dans les

actions en justice engagées à

l’encontre des pays membres

régionaux (PMR) par des

fonds vautours pour presque

un milliard de dollars EU, plus

de 70 % ont été accordé aux

plaignants. Ces poursuites ont

été considérées par le G8

comme des obstacles à l'accord

sur l’allègement de la dette

Page 20: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

20

signé à Gleneagles en 2005.

Plus récemment, la Grande table ronde africaine de février 2007 a elle

aussi demandé une facilité de conseil technique pour aider les PMR à

négocier des contrats d'extraction et à créer un environnement

approprié et favorable, doté de cadres législatifs et réglementaires

modernes pour le secteur des industries extractives.

Le présent document est soumis en réponse à ces demandes. La

Direction a fait appel à un consultant technique extérieur respecté1,

pour mener une étude sur la viabilité d’une telle facilité. L'étude en a

confirmé l'urgente nécessité. Elle préconise une organisation

internationale, autonome et indépendante, avec une approche ciblée,

concentrée sur :

La lutte contre les fonds vautours ; L'aide aux PMR pour la

négociation de transactions complexes ; et le renforcement des

capacités des PMR dans ce type de domaines, pour assurer un impact

durable.

Ces points entrent directement dans le cadre du mandat de la Banque

de promotion du progrès social et du développement économique de

ses PMR. Ils viennent en appui des différentes initiatives d'allègement

de la dette entreprises par la Banque et d'autres institutions financières

internationales. Les économies réalisées grâce à l'allègement de la

dette, et qui devraient être consacrées au développement dans les

PMR, sont détournées pour payer les fonds vautours, ce qui nuit à

l'efficacité des accords d'allègement de la dette. De leur côté, les PMR

n’arrivent pas à renforcer leurs économies en optimisant les bénéfices

tirés d’actifs tels que ressources d'extraction, notamment en raison

d'un conseil technique insuffisant.

La Facilité proposée cherche à relever ces défis. Elle diffère des

autres accords existants fournissant des services de conseil en ce sens

qu’elle est sélective et porte sur des domaines qui ne sont pas encore

couverts. A différents égards, la Facilité rendra des services similaires

à ceux des sociétés d'assistance juridique qui œuvrent à compenser

l’asymétrie des capacités techniques et à égaliser le niveau d'expertise

entre les parties.

La structure de la Facilité comprend une Assemblée des membres

participants, un Conseil de gestion, ainsi qu'une petite équipe

technique dirigée par un Directeur exécutif. Il est proposé que le

financement de la Facilité provienne des contributions de la Banque,

des pays membres et de pays non membres de la Banque, ainsi que

d'autres organisations internationales. Un Fonds de dotation

permettrait d’assurer la viabilité financière. Un mécanisme de

temporisation est également proposé à l'expiration de la Facilité pour

permettre son arrêt progressif après une période de quatorze ans, au

cours de laquelle elle devrait avoir renforcé la capacité des PMR à

relever les défis spécifiquement identifiés en tant que points focaux

de la Facilité.

Directeur exécutif de la

Facilité africaine de soutien

juridique (ALSF), M

Mamoudou Dème

PAIX & SECURITE

UNESCO Mustafa Chérif

(Algérie) et l’Arab British

Centre (Royaume-Uni)

lauréats du Prix UNESCO-

Sharjah pour la culture

arabe

L’universitaire et essayiste

algérien Mustafa Chérif et

l’Arab British Centre

(Royaume-Uni) sont les

lauréats 2013 du Prix

UNESCO-Sharjah pour la

culture arabe. Ils ont été

choisis par un Jury

international d’experts pour

leur engagement en faveur de

la diffusion de la culture arabe

dans le monde. Le Prix leur

sera décerné par la Directrice

générale de l’UNESCO, Irina

Bokova, au cours d’une

cérémonie organisée le 25 avril

au siège de l’Organisation.

Mustafa Chérif (Algérie)

contribue depuis plus de trente

ans à la promotion du dialogue

interculturel et à la

Page 21: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

21

connaissance des cultures arabo-musulmanes. Ancien diplomate et

homme politique, il a également consacré une partie de sa carrière à

l’enseignement scientifique. Chercheur, il a mis en place des modules

d’enseignement de la civilisation et des cultures arabo-musulmanes à

l’Université d'Alger, à l’École supérieure de Sciences politiques et

Relations internationales d'Alger, ainsi qu’à l’Université ouverte de

Catalogne (en e-learning). II est le cofondateur du Groupe d'amitié

islamo-chrétien et du Forum mondial islamo-catholique. Essayiste, il

a publié de nombreux ouvrages sur l’islam et le dialogue

interreligieux.

L’Arab British Centre (Royaume-Uni) est une organisation

indépendante à but non-lucratif qui œuvre à promouvoir la

connaissance du monde arabe. Le Centre organise des manifestations

culturelles, comme la projection de films organisée en 2012 de

« Safar, un voyage à travers le cinéma populaire arabe », des cours de

langue et de calligraphie arabes. En collaboration avec d’autres

organismes, l’ABC met en place des événements qu’il finance avec

un budget pourtant limité. Il dispose d’un vaste réseau ainsi que de

partenaires œuvrant pour la promotion de la culture et des arts du

monde arabe au Royaume-Uni. L’ABC s’emploie à lutter contre les

préjugés à l’égard de la culture et des sociétés arabes par

l’organisation de débats et de tables rondes ainsi que d’événements

culturels.

Créé à l’initiative des Émirats arabes unis, le Prix UNESCO-Sharjah

pour la culture arabe a pour vocation de récompenser les efforts de

deux personnalités ou organisations, l’une originaire du monde arabe

et l’autre d’un pays non arabe, ayant contribué de manière

significative au développement, à la diffusion et à la promotion de la

culture arabe dans le monde. Le Prix est doté d’un montant de 60 000

dollars des Etats-Unis réparti à égalité entre les deux lauréats.

Le Chef de l’UNOCA souligne la nécessité de renforcer la

coopération dans la lutte contre le terrorisme

Le renforcement de la coopération régionale et internationale est

nécessaire dans la lutte contre le terrorisme, un crime inadmissible

dont les Nations Unies sont l’une des victimes à travers le monde.

C’est l’une des positions fortes défendues par le Représentant spécial

du Secrétaire général de l’ONU et Chef de Bureau régional des

Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), M. Abou Moussa,

qui participe à la « Conférence sur la coopération en matière de

contrôles aux frontières dans le Sahel et au Maghreb » ouverte

mercredi 13 mars à Rabat, au Maroc. « Nos institutions doivent

travailler ensemble afin de combattre efficacement ce fléau », a

souligné M. Abou Moussa lors d’une session animée par

l’ambassadeur Mohammed Loulichki, Représentant permanent du

Maroc auprès de l’ONU par ailleurs Président du Comité contre le

terrorisme (CTC). Il a précisé que cette réponse collective et

concertée s’impose, compte tenu notamment du fait que le terrorisme

a des « ramifications qui

dépassent les frontières

nationales ». M. Abou Moussa

a évoqué la situation

insoutenable qui prévaut au

Nord du Mali ainsi que

l’enlèvement, en février

dernier, de sept Français dans

l’Extrême Nord du Cameroun

par le groupe terroriste « Boko

Haram ».

Dans ce contexte, le

Représentant spécial du

Secrétaire général a mis un

accent sur l’importance des

réseaux locaux, sous-

régionaux et régionaux

d’échanges d’informations et

de données. Il a saisi cette

occasion pour partager avec

l’auditoire, l’expérience de

l’Afrique centrale dans ce

domaine. Il a ainsi insisté sur

la « Déclaration sur une

Feuille de route pour la lutte

contre le terrorisme et la non-

prolifération des armes en

Afrique centrale » adoptée lors

de la 33e Réunion ministérielle

du Comité consultatif

permanent des Nations Unies

chargé des questions de

sécurité en Afrique centrale

(UNSAC) tenue en décembre

2011 à Bangui en République

Centrafricaine (RCA). M.

Abou Moussa a indiqué que

dans le cadre de la mise en

œuvre de cette déclaration, un

réseau régional de

coordination a été créé en

décembre 2012 au cours d’un

atelier, en marge de la

35e Réunion de l’UNSAC

Page 22: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

22

organisée à Brazzaville (Congo).

Il a rappelé que ce réseau dispose des points focaux dans chaque pays

membre de l’UNSAC ainsi que des facilitateurs thématiques pour des

questions précises : douanes, immigration, contrôle aux frontières

(Congo) ; blanchiment d’argent et financement du terrorisme (Groupe

d'action pour le blanchiment d'argent en Afrique centrale - GABAC) ;

Justice (Sao Tomé et Principe) ; Armes légères et de petit calibre

(Burundi) ; société civile, droits de l’homme (Cameroun) ; police et

sécurité (Gabon). Dans deux mois, un atelier sera du reste organisé à

Libreville sur cette dernière thématique avec le soutien des Nations

Unies et des autorités gabonaises.

« L’engagement de chacun et de tous est indispensable pour

combattre vigoureusement le terrorisme », a martelé M. Abou

Moussa, précisant que l’UNOCA continuera à jouer son rôle dans ce

chantier, y compris en développant une synergie avec les Etats et les

institutions du Sahel et du Maghreb. En marge de la conférence de

Rabat, il a eu plusieurs réunions à ce sujet avec des collègues du

Système des Nations Unies et des partenaires. Il a, entre autres, eu

une séance de travail importante avec M. Jahangir Khan, Directeur de

l’équipe spéciale de lutte contre le terrorisme (CTITF), une structure

mise en place en 2005 par l’ONU.

Une centaine de délégués, dont des représentants du Programme des

Nations Unies pour le développement (PNUD), du Haut-

Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), de

l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), de

l’Organisation mondiale des douanes (OMD), de l’Office des

migrations internationales (OMI), de l’Organisation internationale de

la police criminelle (INTERPOL), de l’Union européenne (UE), de la

Communauté des Etats Sahélo-Sahariens (CEN-SAD), etc. prennent

part à la Conférence de Rabat.

Organisée par le Centre des Nations Unies pour la lutte contre le

terrorisme (CTITF/UNCCT) et la Direction exécutive du Comité

contre le terrorisme (CTED), avec le concours du Gouvernement

marocain, cette rencontre prend fin le 15 mars.

M Jean-Philippe Prosper, vice-président pour l’Afrique

subsaharienne, l’Amérique latine et les Caraïbes

La Société Financière Internationale

(IFC), institution membre du

Groupe de la Banque mondiale, a

annoncé la nomination de Jean-

Philippe Prosper au poste de vice-

président pour l’Afrique

subsaharienne, l’Amérique latine et

les Caraïbes. Il sera basé à

Johannesburg après une brève

période de transition.

Dans l’exercice de ses

nouvelles fonctions, M.

Prosper supervisera les

opérations d’investissement

et de services-conseil d’IFC

dans 79 pays répartis sur

deux régions, où IFC

dispose d’un portefeuille

d’investissements de 17

milliards de dollars et de

programmes de services-

conseil d’un montant de 286

millions de dollars.

«Nos activités en Amérique

latine et dans les Caraïbes et

en Afrique subsaharienne

sont essentielles aux

opérations d’IFC dans le

monde et nous nous

appuierons sur le succès de

nos efforts dans ces régions

pour renforcer notre impact

sur l’élimination de la

pauvreté par le biais du

développement du secteur

privé », a dit Jean-Philippe

Prosper.

« Notre priorité en Amérique

latine et dans les Caraïbes est

de promouvoir la croissance

économique inclusive,

l’intégration régionale,

l’innovation afin d’améliorer

la compétitivité et les projets

qui atténuent les effets de

changements climatiques »,

a ajouté M. Prosper.

La région Amérique latine et

Caraïbes représente la plus

grande part des engagements

Page 23: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

23

d’IFC à l’échelle mondiale, à savoir 24 % durant l’exercice 2012 (5

milliards de dollars de financements à l’appui de 134 nouveaux

projets dans le secteur privé).

À la fin du dernier exercice budgétaire, IFC avait réalisé 79

projets d’un montant de 82 millions de dollars dans le cadre de

ses services-conseil.

IFC poursuit ses activités en Amérique latine et dans les Caraïbes à

partir de 16 bureaux.

« En Afrique, IFC est un investisseur régional majeur. Nous

continuerons de développer nos opérations d’investissement et nos

services-conseil, en particulier dans les États fragiles et les pays

touchés par un conflit et dans le cadre de projets régionaux et

nationaux à même de transformer positivement le processus de

développement en Afrique », a poursuivi M. Prosper. Au cours de

l’exercice 2012, les investissements d’IFC ont augmenté de 44

% pour atteindre 4 milliards de dollars et d’importantes avancées

ont été réalisées dans des secteurs prioritaires tels que

l’infrastructure et l’agroalimentaire.

La quasi-totalité des 123 programmes de services-conseil d’IFC en

Afrique subsaharienne d’un montant de 204 millions de dollars a été

mise en œuvre dans les pays les plus pauvres de la région et plus

du quart dans les pays fragiles et touchés par un conflit. IFC

déploie ses activités en Afrique subsaharienne à partir de 21 bureaux.

Avant sa nomination au poste de vice-président, M. Prosper était

directeur d’IFC pour l’Amérique latine et les Caraïbes. De juillet

2008 à août 2012, il a occupé les fonctions de directeur pour

l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe et de codirecteur du

département Afrique. Durant son mandat au département Afrique, les

investissements d’IFC sont passés de 140 millions

de dollars durant l’exercice 2003 à 4 milliards de dollars au cours

de l’exercice 2012.

À la Société financière internationale, Jean-Philippe Prosper s’est

distingué par sa capacité à diriger. Le Groupe de la Banque mondiale

lui a d’ailleurs décerné deux de ses plus prestigieuses récompenses

: le prix récompensant les personnes qui ont contribué à promouvoir

la diversité et l’inclusion en 2010 et le prix du meilleur chef de

service en 2011.

Avant d’entrer à IFC, M. Prosper a occupé les fonctions de

coordinateur régional pour le Mexique, les pays andins, l’Amérique

centrale et le Panama à la Société interaméricaine d’investissement

de la Banque interaméricaine de développement.

De 1986 à 1990, il a travaillé en Haïti pour SOFIHDES, une société

privée de financement du développement, où il fut promu au poste

de directeur général. Durant

cette période, M. Prosper a

également enseigné les

mathématiques, les

statistiques, la finance de la

gestion et le financement des

entreprises à l’Université d’

Etat d’Haïti. Au début des

années 80, il a travaillé

comme conseiller auprès du

ministre chargé de questions

financières, économiques et

industrielles en Haïti. Jean-

Philippe Prosper est titulaire

d’un diplôme en

mathématiques et génie civil

ainsi que d’une maîtrise en

gestion des affaires.

De nationalité haïtienne, il

parle couramment le créole,

l’anglais, le français, le

portugais et l’espagnol et

possède une connaissance

pratique du swahili.

À propos d’IFC

Membre du Groupe de la

Banque mondiale, IFC est la

plus importante institution

mondiale d’aide au

développement dont les

activités concernent

exclusivement le secteur

privé. Elle aide les pays en

développement à atteindre

une croissance durable en

finançant des investissements,

en mobilisant des capitaux

sur les marchés financiers

internationaux et en

fournissant des services de

conseil aux entreprises et aux

États.

Durant l’exercice 12, IFC a

porté ses investissements à un

niveau record de plus de 20

milliards de dollars en

exploitant les capacités du

Page 24: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

24

secteur privé

pour créer des emplois, stimuler l’innovation et résoudre les

problèmes de développement les plus pressants.

ONU

Réunion ministérielle sur la piraterie maritime

Des experts et des hauts fonctionnaires

de l’Organisation des Nations Unies ont

participé à une réunion ministérielle sur

la piraterie maritime et les vols à main

armée en mer dans le golfe de Guinée, du

18 au 19 mars, à Cotonou (Bénin).

M. Abou Moussa, Représentant spécial du

Secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique

centrale et Chef de l’UNOCA, a conduit une délégation ainsi que M.

Said Djinnit, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du

Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest (UNOWA).

Ces deux missions politiques de l’ONU font partie du Comité de

pilotage mis en place en mai 2012 à Libreville pour préparer le

Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement sur la piraterie

maritime et les vols à main armée en mer dans le golfe de Guinée.

Des experts de la Communauté économique des Etats d’Afrique

centrale (CEEAC), de la Communauté économique des Etats

d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de la Commission du golfe de

Guinée (CGG) en sont aussi membres.

Dans sa résolution 2039 du 29 février 2012, le Conseil de sécurité des

Nations Unies avait préconisé ce Sommet pour favoriser le

développement d’une stratégie régionale adéquate de lutte contre la

piraterie maritime, un phénomène qui menace la paix et la sécurité

dans la région ainsi que la navigation internationale.

La résolution du Conseil de sécurité exhorte le Secrétaire général de

l’ONU, à travers l’UNOWA et l’UNOCA, à soutenir le processus

d’organisation dudit Sommet, en coopération avec l’Union africaine.

Le Conseil de Sécurité suivait ainsi l’une des recommandations d’une

mission d’évaluation envoyée dans le golfe de Guinée du 7 au 24

novembre 2011 par M. Ban Ki-moon, suite à une alerte du Président

Yayi Boni, dont le pays a enregistré une perte de recettes douanières

de l’ordre de 81 millions de dollars en 2011 du fait des attaques des

pirates aux larges des côtes béninoises (d’après le Conseil national

des chargeurs du Bénin).

Cette activité criminelle constitue, globalement, un véritable poison

pour l’économie de l’ensemble des pays du golfe de Guinée, qui

produisent plus de 5 millions de barils de pétrole par jour et plus des

trois quarts du cacao consommé dans le monde.

Les Nations Unies

renouvellent leur ferme

engagement aux côtés des

organisations sous-régionales

et régionales afin de trouver

des voies et moyens de

maintenir voire de doper ce

niveau de production,

notamment en proposant des

solutions durables contre la

piraterie maritime et les vols à

main armée dans la zone

concernée.

La réunion de Cotonou, qui

regroupera les ministres de la

Sécurité, des Affaires

étrangères et de la Défense des

Etats membres de la CEEAC,

de la CEDEAO et de la CGG,

est considérée comme une

étape décisive dans

l’aboutissement de ce

processus. L’Organisation

maritime internationale (OMI),

l’Organisation maritime de

l’Afrique de l’Ouest et du

Centre (OMAOC) ainsi que

plusieurs autres institutions

spécialisées et des partenaires

bilatéraux y prendront part.

Cette rencontre permettra,

entre autres, d’engager une

réflexion sur le Code de

conduite relatif à « la

répression des actes de

piraterie, des vols à main

armée à l’encontre des navires

et des activités maritimes

illicites en Afrique de l’Ouest

et du Centre ». Sur ce sujet, la

CEEAC, la CEDEAO et la

CGG envisagent également

d’accorder une attention

soutenue à une Declaration

Page 25: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

25

politique commune qui sera soumise à l’appréciation des Chefs d’Etat

et de Gouvernement lors du Sommet régional sur la piraterie

maritime. Le Cameroun a déjà annoncé que ce Sommet se tiendra du

17 au 18 mai à Yaoundé.

DROIT, PAIX & SECURITE

Le Prix Nobel de la Paix Muhammad Yunus encourage la BAD

dans l’entreprenariat à but social

Le Prix Nobel de la Paix 2006 et promoteur du micro-crédit au

Bengladesh, Muhammad Yunus, a encouragé à Tunis le mardi 12

mars la Banque africaine de développement (BAD) à apporter un

appui à l’entreprenariat à but social (social business, en anglais),

estimant qu’il a un grand impact en matière de réduction

de la pauvreté. Yunus s’exprimait devant des membres de la direction

de la BAD au cours d’une rencontre organisée par le Bureau de

l’Economiste en chef de l’institution.

Après l’historique de l’entreprenariat social et de la Grameen Bank

(Banque des populations défavorisées) qu’il a créée, l’économiste et

Prix Nobel s’est appesanti sur les motivations et la philosophie de son

initiative dénommée ‘Yunus Social Business’.

Un capitalisme à visage humain

Pour lui, il s’agit essentiellement d’aider les populations à améliorer

leurs conditions de vie en se prenant en charge. Une approche qui

s’apparente d’une certaine manière à la philanthropie. Mais une

différence de taille, c’est qu’ici, il ne s’agit pas ici de donner, mais

plutôt de prêter à des couches défavorisées de la population,

d’investir dans des secteurs sociaux ou de créer des entreprises dont

l’objectif ultime, n’est pas le profit comme c’est le cas dans les

entreprises capitalistiques ordinaires.

Selon Yunus, son initiative est la contribution qu’il a voulu apporter

face à la grande pauvreté qui existait dans son pays, le Bangladesh,

dans les années 1970, lorsqu’il venait d’achever ses études

d’économie aux Etats-Unis. Il s’agit donc, d’un capitalisme à visage

humain, motivé par l’action humanitaire et dont les dividendes sont

réinvestis dans le circuit initial.

Un impact considérable

Parlant de l’impact du micro-

crédit de la Grameen Bank et

de son approche sociale,

Yunus l’estime immense. Au

Bengladesh, cet impact est

tangible, en ce sens qu’il a

permis d’améliorer

considérablement bien des

indicateurs socio-économiques

concernant les femmes et les

enfants.

Une forte proportion de

femmes a ainsi acquis

l’autonomie sociale et

financière. Ce qui leur a

permis de mieux soigner leurs

enfants et de leur assurer une

meilleure éducation à travers

des programmes de bourses.

Des projets de développement

ont également permis ici et là

d’installer des panneaux

d’énergie solaire et des points

d’eau potable, tout comme de

réduire le taux de mortalité dû

au paludisme, grâce à la

promotion de l’utilisation de

moustiquaires.

Cet impact palpable sur le

terrain est, a-t-il dit, ce qui fait

le succès de l’entreprenariat

social. Toutes choses qui le

fondent à encourager des

institutions comme la BAD à

s’y intéresser. Il a félicité la

BAD pour son programme

pilote d’entreprenariat social

pour le Togo, la Tunisie et

l'Ouganda.

Selon le Prix Nobel, le succès

de son initiative vient aussi de

la simplicité du système,

exempt de bureaucratie,

d’intermédiaires, d’avocats,

etc. «L’entreprenariat social

Page 26: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

26

est basé sur la confiance », a-t-il souligné.

Face à certaines interrogations teintées de scepticisme, et notamment

à propos du caractère ‘humanitaire’ de l’initiative, Yunus estime que

pour juger l’entreprenariat social, « il faut changer de lunettes et en

porter de nouvelles qui permettent de voir autrement ».

BANQUE MONDIALE

L'innovation : Vecteur

promouvant l’égalité des sexes

et le développement économique

en Afrique, selon la Banque

mondiale

La Banque mondiale annonce

qu’en dépit de la croissance

économique soutenue enregistrée

dans de nombreux pays africains

au cours des dernières années, les

gains réalisés ne se traduisent pas

toujours par une plus grande égalité des sexes, ni par une réduction

plus marquée de la pauvreté.

À l'occasion de la Journée internationale de la femme, la région

Afrique de la Banque mondiale procède au lancement de deux

initiatives fondées sur des observations concrètes afin de renforcer

son engagement à améliorer les programmes promouvant la parité

entre les hommes et les femmes en Afrique.

La première a trait au plan d'action pour la parité hommes-femmes en

Afrique (Africa Gender Action Plan), un plan quinquennal dédié aux

activités de la Banque mondiale qui prennent en compte la dimension

hommes-femmes. La seconde concerne le lancement d’un laboratoire

d’innovation consacré aux questions liées à l'égalité des sexes

(Gender Innovation Lab) qui, à travers une évaluation rigoureuse des

impacts des programmes visant à promouvoir la parité hommes-

femmes, permettra de disposer de solutions scientifiques ; une

démarche qui aura pour effet de transformer la manière dont la

Banque mondiale identifiera des solutions optimales pour le

développement des pays clients les plus pauvres. Ces deux initiatives

de la Banque mondiale s'appuieront sur des solutions scientifiques

pour contribuer à orienter les opérations de prêt en rapport avec la

parité des sexes en Afrique.

« Durant les dix dernières années, les pays africains ont accompli des

progrès considérables dans le domaine de l'égalité des sexes

», affirme Makhar Diop, Vice-président de la Banque mondiale

pour la région Afrique. « Aujourd'hui, nous passons d'une

compréhension intuitive des programmes de promotion de l'égalité

des sexes à l'établissement du

laboratoire d’innovation qui

vient compléter les

connaissances en mettant à

disposition des réponses

qualitatives et quantitatives

jamais égalées sur ce qui

marche et ce qui ne marche

pas dans le domaine de la

parité entre les hommes et les

femmes en Afrique

subsaharienne », conclut M.

Diop.

S'exprimant au nom de la

Banque mondiale, M. Diop a

déclaré que le nouveau

laboratoire fournirait aux pays

des solutions optimales pour le

développement, tout en

contribuant à réaliser l'objectif

de la parité entre les hommes

et les femmes en Afrique.

Le plan d'action pour la parité

hommes-femmes en Afrique,

qui est la stratégie mise au

point par l'institution pour faire

face à la problématique de la

parité des sexes, contribuera à

promouvoir le développement

au bénéfice des hommes et des

femmes en tirant parti des

instruments les plus récents qui

permettent de mesurer

l’efficacité de tels

programmes. Première

initiative de ce type à la

Banque mondiale, le

laboratoire d'innovation met la

science au service de

l'amélioration des programmes

de l'institution. Le laboratoire a

déjà à son actif une vingtaine

d'évaluations d'impact, qui

témoignent clairement de ce

qui marche. Cette semaine, le

laboratoire de l'innovation a

reçu 18 millions de dollars

d'aide financière

du Département britannique du

Page 27: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

27

développement international (DFID).

Dans le cadre d'un partenariat entre le DFID et le gouvernement du

Rwanda, une évaluation d'impact menée par le laboratoire a permis de

mettre en évidence comment l'enregistrement des titres fonciers a eu

pour effet de contribuer à augmenter l'investissement foncier des

femmes, le plaçant à un niveau deux fois supérieur à celui des

hommes. Une autre évaluation d'impact menée en collaboration

avec BRAC et des chercheurs de la London School of Economics

indique qu'un programme d'apprentissage de compétences essentielles

et de formation professionnelle par le biais de clubs d'adolescentes a

contribué à réduire de 30 % le taux de fécondité, d'augmenter de 30%

les chances de voir une fille trouver un emploi et de faire baisser de

75 % la probabilité qu'elle soit forcée à avoir des rapports sexuels

contre son gré. Ces exemples constituent de grandes sources

d'enseignement qui mettent en évidence non seulement ce qui marche,

mais également les retombées à tirer de ce type d'investissements.

Faire entendre de nouvelles voix

Les spécialistes notent que les changements qui s'opèrent sur la scène

mondiale, du fait de l’influence croissante des grandes économies

émergentes et du secteur privé, mettent au défi le paradigme du

développement classique. Ils expliquent également que les

entreprises privées internationales cherchent à moderniser leurs

modèles de fonctionnement pour relier le profit à la responsabilité le

long de leurs chaînes de valeur, ce qui laisse penser que le monde de

l'après 2015 devra veiller à faire entendre de nouvelles voix dans le

débat sur le développement et en particulier celles des femmes

provenant des pays émergents.

« Je suis fière d'être la première personne issue du Sud, la première

Africaine, la première femme à diriger une organisation aussi

respectée qu'Oxfam International », affirme Winnie Byanyima,

Directrice du PNUD chargée de l'égalité hommes-femmes et du

développement et Directrice exécutive désignée d'Oxfam. « J'arrive

dans un endroit qui inspire le pouvoir, et j'en suis consciente.

J'espère faire entendre sur la scène internationale la voix de nos

hommes et femmes démunis, de l'Afrique mon continent comme du

monde en développement », conclut Mme

Byanyima.

La Banque note qu'en ce qui concerne l'Afrique subsaharienne, la

dimension hommes-femmes doit être intégrée aux futurs programmes

de développement. Cela dit, cette dimension doit également être une

priorité à l'échelle mondiale.

Les programmes de promotion de la parité hommes-femmes sont

une priorité pour l'ensemble du monde

À l'échelon de la planète, la

Banque mondiale met à

disposition des ressources

financières pour l'égalité des

sexes et en renforçant ses

systèmes de contrôle et de

suivi tout en fixant des

objectifs-cibles à atteindre en

s'appuyant, entre autres, sur le

tableau de bord de l'institution. En 2012, pour la première fois

dans son histoire, la série

Rapport sur le développement

dans le monde publiée par la

Banque mondiale portait

exclusivement sur le thème «

égalité des genres et

développement ».

« Il était grand temps

», affirme Caroline Anstey,

Directrice générale de la

Banque mondiale. « Nous le

savons, l'égalité des chances,

quel que soit le sexe, c'est non

seulement ce qu'il y a lieu de

faire, mais c'est aussi une

question de bon sens

», poursuit Mme

Anstey.

Et d'ajouter qu'en n'investissant

pas suffisamment dans la

femme, l'on freine la lutte

contre la pauvreté car, entre

autres, la femme réinvestit

généralement une proportion

plus grande de ses revenus

dans la famille et la

communauté que l'homme.

Pour sa part, la Banque

mondiale s'engage à financer

davantage de projets en rapport

avec l'égalité hommes-

femmes, à contrôler plus

étroitement les résultats et à

assurer que de plus en plus de

projets prennent en compte la

dimension hommes-femmes

dans leur conception, même

s'ils ne portent pas

Page 28: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

28

explicitement sur la question de l'égalité des sexes.

Durant le seul exercice 2012, un peu plus de 29 milliards de dollars,

soit 83 % de la totalité des prêts et dons de la Banque mondiale, ont

été octroyés à des projets sur la parité hommes-femmes dans les

domaines de l'éducation, la santé, l'accès à la terre, les services

financiers et agricoles, l'emploi et les infrastructures. En partie, cela

s'explique par le fait qu'avec nos partenaires, nous avons fait de la

problématique de l'égalité entre les hommes et les femmes un thème

spécial de l'Association internationale de développement (IDA) qui

fournit, entre 2011 et 2014, près de 50 milliards de dollars de crédits

et dons aux pays les plus pauvres dont plusieurs se trouvent en

Afrique.

CEEAC : Lutte Anti-Braconnage

Réunion d’urgence à Yaoundé

Réunion d’urgence des ministres de la CEEAC sur la lutte anti-

Braconnage en Afrique centrale

L’objectif ultime de cette rencontre d’urgence était la mise en

œuvre d’un plan d’urgence de lutte anti-braconnage (PEXULAB)

dans la zone septentrionale de la sous région Afrique centrale.

Deux jours(21-23mars) d’échanges entre les ministres de la

Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale

(CEEAC), en charge de la défense et de la sécurité, des Relations

Extérieures, de l’intégration régionale et de la protection de la

Faune.

La cérémonie de clôture était

présidée par Amadou Ali,

Vice-premier Ministre

camerounais, Chargé des

Relations avec les

Assemblées.

Déclaration finale

Sur invitation du

Gouvernement de la

République du Cameroun, Les

Ministres de la CEEAC en

charge des Relations

Extérieures, des questions de

Défense et de Sécurité, de

l’Intégration Régionale et de la

Protection de la Faune, se sont

réunis à Yaoundé le 23 mars

2013, à l’effet d’adopter un

plan d’extrême urgence de

Lutte Anti-braconnage

(PEXULAB) dans la zone

septentrionale du Cameroun,

du Nord et du Sud Ouest de la

RCA, du Sud du Tchad et dans

la zone forestière.

Ainsi, Vivement préoccupés

par l’abattage illégal des

éléphants en Afrique Centrale

pour le trafic international

illégal de l’ivoire, qui constitue

un sujet de grande

préoccupation pour les Etats

membres ;

Reconnaissant que le

braconnage et

le commerce international

illégal de l’ivoire et de la faune

sauvage portent atteinte à

l’environnement, à la paix et à

la sécurité des Etats, menacent

Page 29: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

29

la vie d’innocents et compromettent la croissance économique des

pays ;

Considérant que ces colonnes de braconniers opposent une force

inégale aux agents des Etats chargés de la protection du patrimoine

faunique qui paient un lourd tribut dans l’exercice de leurs fonctions

;

Prenant acte des initiatives nationales mises en œuvre par les pays

affectés pour lutter contre le phénomène du braconnage ;

Reconnaissant aussi que ces initiatives nationales de lutte contre le

braconnage et le trafic illicite de la faune sauvage, en dépit

d’importants moyens déployés, n’ont pas abouti aux résultats

escomptés ;

Se félicitant de l’existence d’instruments juridiques régionaux,

notamment le Protocole Relatif au Conseil de Paix et de Sécurité de

l’Afrique Centrale (COPAX) de la CEEAC, le Pacte de Non

Agression de la CEEAC, la Convention en matière de Coopération et

d’Entraide Judiciaires entre les Etats Membres de la CEEAC et la

Convention d’Assistance mutuelle, qui définissent un cadre régional

de coopération en matière de paix et sécurité ;

Réitérant la nécessité pour les pays d’origine, de transit et de

destination des produits issus du braconnage de travailler ensemble

pour trouver des solutions adéquates à ce phénomène de criminalité

transnationale organisée;

Considérant qu’au regard de la nature transnationale et internationale

du braconnage, il importe d’adopter une stratégie régionale et

internationale concertée pour neutraliser ces réseaux illicites

transnationaux ;

Vivement préoccupés par les informations concordantes qui font état

de la présence de colonnes de braconniers qui opèrent déjà sur le

terrain ;

Conscients de la nécessité d’agir sans plus tarder, dans le cadre d’un

plan d’extrême urgence, pour neutraliser lesdits braconniers, avant

d’envisager un plan d’urgence ainsi qu’un Système de Lutte Anti

Braconnage en Afrique Centrale (SYLABAC) pour le moyen et le

long terme ;

Reconnaissant qu’au regard de tout ceci, un plan d’extrême urgence

de lutte anti- braconnage est capital pour mettre hors d’état de nuire

les groupes de braconniers dans les parties nord du Cameroun et de la

RCA et dans la partie sud du Tchad et les zones sous menace dans les

trois pays ;

ILS réaffirment leur engagement en faveur de la conservation de la

biodiversité et de la protection des éléphants, considérés comme

faisant partie de l’héritage naturel universel de l’Humanité;

Adoptent le Plan d’Extrême Urgence de lutte Anti braconnage

(PEXULAB) dans la zone septentrionale du Cameroun, du Nord et

Sud – Ouest de la RCA et Sud Tchad et dans la zone forestière,

assorti d’une feuille de route

pour sa mise en œuvre ;

Recommandent la mobilisation

de toutes les forces de défense

et de sécurité des Etats

concernés en appui aux

brigades existantes de lutte anti

braconnage ;

Créent un mécanisme de

coordination interétatique pour

chacune des deux aires

géographiques concernées à

l’effet de coordonner plus

efficacement la mise en œuvre

du PEXULAB ;

Invitent chaque Etat concerné

à créer une Unité de

coordination nationale

impliquant les différentes

administrations en charge des

questions de criminalité

faunique ;

Invitent les Parties à mettre en

œuvre les dispositifs juridiques

bilatéraux et multilatéraux

existants dans le domaine de la

lutte contre le braconnage ;

Encouragent les Parties à

coopérer davantage par un

échange des informations

relatives aux mouvements des

braconniers;

Invitent les Etats membres à

mettre en œuvre leurs

procédures législatives internes

à l’effet de criminaliser le

braconnage et le commerce

illégal de l’ivoire, au même

titre que les autres infractions

liées à la criminalité

transnationale organisée ;

Exhortent les Etats membres

de la CEEAC à inscrire les

programmes liés au

développement de l’économie

verte, dont le programme de

Page 30: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

30

lutte anti braconnage en Afrique centrale, dans leurs budgets

respectifs, et invitent leur Ministre en charge des finances à prendre

les mesures nécessaires à cet effet;

(M Honore

TABUNA de la

CEEAC)

Invitent les

Etats

concernés à

prendre des

mesures

exceptionnell

es en vue du

financement

de la mise en

œuvre du

PEXULAB

conformément aux engagements pris au cours de ces assises;

Appellent la communauté internationale, les partenaires et les

bailleurs, à mobiliser et mettre à disposition les fonds

complémentaires à ceux des Etats, destinés à soutenir la CEEAC et

ses pays membres engagés dans la mise en œuvre du PEXULAB ;

Invitent le Gouvernement de la République du Cameroun, le

Gouvernement de la République Centrafricaine et le Gouvernement

de la République du Tchad à signer dans les meilleurs délais possibles

l’Accord tripartite de lutte anti braconnage négocié à Ndjamena en

juin et décembre 2012 en vue de la mise en place et de

l’opérationnalisation des brigades mixtes d’intervention conjointe;

Se félicitent de la décision de la Thaïlande d’interdire le commerce de

l’ivoire, l’incitent à la mettre effectivement en œuvre, et exhortent les

autres pays de destination de l’ivoire issu du braconnage à redoubler

leurs efforts pour lutter contre le commerce illicite de l’ivoire, et à

sensibiliser davantage leurs concitoyens sur les conséquences dudit

commerce.

Invitent les pays de départ des braconniers actifs dans la zone

septentrionale du Bassin du Congo à soutenir les efforts des pays

affectés pour lutter efficacement contre le phénomène, en

criminalisant l’infraction de braconnage, et en sensibilisant leurs

citoyens sur les conséquences du braconnage ;

Lancent un appel aux pays de destination d’adopter des mesures de

réduction de la demande en ivoire ou de restriction de l’entrée de

l’ivoire dans leurs pays respectifs ;

Invitent les Etats membres ainsi que les partenaires à redynamiser

l’Organisation pour la Conservation de la Faune Sauvage d’Afrique

(OCFSA), pour mieux

l’outiller et l’amener à jouer

pleinement son rôle et à

accomplir entièrement son

mandat dans la lutte anti-

braconnage ;

Invitent la CEEAC à

pleinement responsabiliser

l’OCFSA et la COMIFAC

dans l’élaboration du plan

d’urgence de lutte anti-

braconnage, conformément

aux textes de ces deux

organisations ;

Invitent la CEEAC, en relation

avec les Etats membres, à

renforcer les capacités de

l’Ecole de faune de Garoua, et

à développer d’autres activités

autour de cette institution ;

Appellent la Communauté

internationale, les partenaires

et invitent la CEEAC à

mobiliser les moyens adéquats

à la Mission Mixte de Lutte

Anti-Braconnage (MILAB-

RCA) pour la rendre

immédiatement plus

opérationnelle;

Invitent la CEEAC à élaborer

le Plan d’Action d’Urgence

pour les deux zones

géographiques (A et B), qui

sera soumis à la sanction des

Chefs d’Etats ;

Prient le Président de la

République du Cameroun,

S.E.M. Paul BIYA, d’accepter

d’être la Haute Autorité de la

sous-région porte-parole de la

lutte anti braconnage en

Afrique Centrale ;

Proposent d’inscrire la

question de la lutte anti

braconnage à l’ordre du jour

Page 31: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

31

du Sommet des Chefs d’Etats et de Gouvernement de la CEEAC, et

de rester saisis de la question.

Au terme de la réunion d’extrême urgence, les Ministres des Etats

membres de la CEEAC en charge des Relations Extérieures, des

questions de Défense et de Sécurité, de l’Intégration Régionale et de

la Protection de la Faune sur la mise en œuvre d’un Plan d’Extrême

Urgence sur la Lutte Anti Braconnage dans la zone septentrionale de

l’Afrique centrale remercient le Gouvernement de la République du

Cameroun de l’accueil chaleureux, des commodités mises à leur

disposition pendant leur séjour, et de la bonne tenue des travaux de

cette réunion.

Occasion propice pour le Lamido

de Rey-Bouba, localité du Nord

Cameroun pour remercier la

CEEAC concernant cette

initiative qui « vient soulager nos

inquiétudes, car le braconnage qui

prend de plus en plus de l’ampleur

dans notre localité nous inquiète et

la grande mobilisation autour de

cet évènement nous rassure ».

Tout nouvellement élu Ambassadeur de bonne volonté de la

CEEAC pour la lutte anti-braconnage, Patrick Mboma, ancien

international a estimé ;

«qu’il s’agissait d’une question

d’urgence sensible pour laquelle je

n’ai pas hésité à accepter

d’apporter ma modeste

contribution ».

Ont participé à cette réunion

d’urgence :

Les Ministres en charge des

questions de Défense et de

Sécurité, ceux des Affaires

Etrangères, ceux de

l’Intégration Régionale et ceux

en charge de la protection de la

Faune du Cameroun, de la

RCA et du Tchad ; les

Ministres en charge de la

protection de la Faune des sept

autres Etats membres de la

CEEAC ; les Ambassadeurs

des Etats Unis et de l’Union

Européenne au Cameroun ; les

Ambassadeurs des pays

asiatiques (Japon, Chine, etc.)

au Cameroun ; les

Organisations Non

Gouvernementales de

conservation de la nature

spécialisée dans la Lutte Anti

braconnage ; les Organisations

sous-régionales spécialisées

dans les domaines de la

gestion durable des

écosystèmes et de la

biodiversité ; les Organisations

du Système des Nations Unies

basées au Cameroun ; les

organisations internationales

ayant des programmes de Lutte

contre la criminalité faunique

(ex. INTERPOL) ; les

Organisations Financières

internationales et sous-

régionales ; les institutions

Nationales de conservation.

Page 32: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

32

Lors de la cérémonie d’ouverture le

21 mars présidée M. Denis

KOULAGNA, Secrétaire Général du

Ministère des Forêts et de la Faune du

Cameroun(MINFOF), accompagné

par M Claude Joseph ABENA,

représentant le Ministre empêché, M

KOULAGNA avait insisté sur la nécessité des résolutions fortes pour

la lutte anti-braconnage, notamment le massacre des éléphants,

classés espèces en voie de disparition.

Interviews exclusives sur IMAGAZINE TV

Mrs…

-Honore TABUNA de la CEEAC

- Lamido de Rey Bouba

- l’Union Européenne

-Henri DJOMBO du Congo

- WWF

-TCHANGO Gabriel, Ministre des Eaux et Forêts du Gabon

ONU FEMME : La Commission de la condition de la femme

achève ses travaux avec l'adoption de ses conclusions concertées

sur l'élimination envers la violence contre les femmes

La Directrice exécutive d’ONU-Femmes, qui annonçait sa

démission, exprime son espoir pour la réalisation de l’égalité

entre les hommes et les femmes au cours du XXIe siècle

C’est sous une impressionnante salve d’applaudissements des

délégations d’États Membres et des représentants d’ONG que la

Commission de la condition de la femme a adopté, tard dans la soirée,

les Conclusions concertées de sa cinquantième session, portant sur «

l’élimination et la prévention de toutes les formes de violence contre

les femmes et les filles ». Fruit d’intenses négociations au cours de

ces deux dernières semaines, le texte de plus de 17 pages fait de

l’élimination de cette violence une grande priorité du programme de

développement post-2015 et exhorte les États Membres à intensifier

leurs efforts en termes de prévention et de réaction.

Aux termes des conclusions concertées, qui sont le résultat d’un

compromis équilibré, la Commission condamne fermement toute

forme de violence à l’encontre des femmes et des filles et exhorte les

États Membres à faire de même. Elle exhorte aussi les États à

s’abstenir d’invoquer les coutumes, la tradition ou des considérations

religieuses pour échapper à leurs obligations telles qu’elles sont

définies dans la Déclaration

sur l’élimination de la violence

à l’encontre des femmes

adoptée en 1993.

L’adoption par consensus de

ces conclusions malgré des

réserves de la part de certains

États (Arabie saoudite, Iran,

Libye, Qatar et Soudan) et des

objections ou précisions

apportées par d’autres États,

comme l’Égypte, le Nigéria, le

Honduras, le Nicaragua et un

État observateur, le Saint-

Siège, a permis à la

Commission de tourner la page

après l’échec de sa précédente

session en 2012.

« Notre espoir est que l’égalité

entre les sexes devienne une

réalité au XXIe siècle », a

déclaré Mme Michelle

Bachelet, Directrice exécutive

d’ONU-Femmes, en se

félicitant de constater « un

véritable mouvement mondial

en faveur de l’émancipation et

du respect des droits des

femmes ». Elle a d’ailleurs

salué la participation à la

session de 131 délégations

d’États Membres, nombre

d’entre elles représentées au

niveau ministériel, ainsi que 6

000 représentants de la société

civile.

« Ne relâchez pas vos efforts,

car les espoirs de millions de

femmes et de filles reposent

sur vous! », a lancé Mme

Bachelet. À la grande surprise

de tous, elle a ensuite annoncé

que, pour des raisons

personnelles, elle allait

Page 33: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

33

retourner dans son pays, le Chili, ce qui a donné lieu à une véritable

ovation et de longs applaudissements dans la salle.

Le texte adopté se concentre sur la prévention, notamment par le biais

de l’éducation et de la sensibilisation, et sur la lutte contre les

inégalités politiques, économiques et sociales. Il souligne ainsi

l’importance des services multisectoriels pour les victimes de la

violence, afin de leur garantir un véritable accès à la justice, des lieux

d’hébergement et des services de santé. Il attire également l’attention

sur la nécessité de protéger les droits de la santé sexuelle et

reproductive.

Le texte demande aussi aux États Membres de lutter plus fermement

contre l’impunité dont bénéficient trop souvent les auteurs des crimes

à l’égard des femmes. Il souligne en outre l’importance de la collecte

de données en vue de formuler des réponses plus efficaces à cette

violence.

Avant l’adoption de ce texte, le représentant du Nigéria a précisé qu’il

ne donnait pas le droit de créer de nouvelles normes non agréées, ni

de normes qui saperaient la notion de la famille comme celle que l’on

connaît en Afrique. Le document ne doit pas non plus entrer en

conflit avec les orientations nationales, a-t-il ajouté. Le représentant

de l’Égypte a demandé pour sa part que son observation concernant le

droit national soit mentionnée dans le compte rendu de

séance. Réaffirmant la souveraineté de chaque pays, la Présidente de

la Commission, Mme Marjon V. Kamara (Libéria), a assuré que les

États pourront mettre en œuvre ce document au plan national comme

ils l’entendent. À cet égard, le représentant du Honduras a tenu à

préciser que l’avortement comme moyen de mettre un terme à une vie

n’est pas prévu par la législation de son pays.

Ce texte a aussi suscité des réserves, notamment de la part de la

délégation libyenne qui a indiqué qu’elle « ne pouvait s’associer au

document pour des raisons morales et religieuses ». La représentante

du Soudan a émis une réserve sur le paragraphe du document qui fait

référence au viol pouvant constituer un crime de guerre, un crime

contre l’humanité ou un acte de génocide ou de torture, au sens du

Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI). D’autres

réserves ont été exprimées par les délégations du Qatar et de l’Arabie

saoudite. Quant à la délégation de la République islamique d’Iran,

elle a émis une réserve sur les références à des résolutions spécifiques

du Conseil de sécurité.

Après l’adoption des Conclusions concertées, la représentante du

Nicaragua a regretté que sa proposition n’ait pas été retenue dans le

paragraphe relatif à la santé sexuelle et reproductive, qui y est

mentionnée comme moyen de parvenir à l’égalité des sexes et à

l’autonomisation des femmes. La représentante du Saint-Siège a

également souligné ses réserves à ce sujet et regretté que ce texte

fasse une exception au droit fondamental à la vie et à la liberté de

conscience et de religion. Elle

a plaidé en faveur d’une

éthique pour la vie cohérente,

avant d’affirmer qu’aucun

nouveau droit n’a été créé,

comme le droit à l’avortement.

Elle a en outre estimé que

l’avortement ne doit pas être

considéré comme un service de

santé. Elle a aussi expliqué ce

qu’elle entendait par « genre »,

en précisant que cela couvre

aussi bien les hommes que les

femmes. Le droit national du

Chili protège la vie dès la

conception, a également tenu à

souligner la délégation de ce

pays qui n’accepte pas non

plus l’inclusion du droit à

l’avortement au titre des droits

fondamentaux.

« Nous nous réjouissons

particulièrement que les

Conclusions concertées

reconnaissent clairement

l’importance d’investir et de

protéger les droits sexuels et

de santé reproductive », a

indiqué pour sa part la

représentante des États-Unis.

Elle a aussi apprécié que ce

texte réaffirme le rôle

important des défenseurs des

droits des femmes et

l’obligation des États de

promouvoir et de protéger tous

les droits de l’homme et

libertés fondamentales des

femmes et des filles,

indépendamment de leur

système juridique, économique

et culturel. Elle a également

salué les dispositions sur la

traite des êtres humains.

La représentante des États-

Unis a cependant regretté que

certains aspects importants

aient été laissés de côté. Les

Page 34: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

34

Conclusions concertées auraient dû,

par exemple, s’appliquer à toutes les

femmes, indépendamment de leur

orientation sexuelle et de leur

identité sexuelle, a-t-elle estimé,

regrettant l’opposition de certaines

délégations à ce sujet. «Nous

continuerons aussi à insister pour que la violence par un partenaire

intime soit prise en compte », a-t-elle ajouté.

Saluant aussi le texte dans son ensemble, le représentant du Nigéria a

rappelé que cette adoption concernait toute l’humanité.

Au cours de sa dernière journée de travaux la Commission a

également adopté, après une mise aux voix, son projet de résolution

annuel sur « la situation des Palestiniennes et l’aide à leur apporter ».

Par 25 voix pour, 2 contre (Israël et les États-Unis), et 10 abstentions

(Allemagne, Belgique, Espagne, Estonie, Finlande, Géorgie, Italie,

Japon, Pays-Bas et République de Corée), ce projet de résolution

invite le Conseil économique et social (ECOSOC) à demander à la

communauté internationale de continuer à fournir l’assistance, en

particulier l’aide d’urgence, et les services qui font cruellement défaut

afin de remédier à la situation humanitaire critique des Palestiniennes

et de leur famille, et de contribuer à la remise sur pied des institutions

palestiniennes pertinentes en tenant compte de la problématique

hommes-femmes dans tous les programmes d’assistance

internationale.

Ce texte a été dénoncé avant son adoption pour sa « partialité » par la

représentante d’Israël qui a, notamment, relevé qu’il ne fait aucune

mention des « oppresseurs dans la bande de Gaza et en Cisjordanie ».

Au cours de la soirée de clôture des travaux, la représentante de la

République dominicaine a précisé qu’elle aurait voté en faveur de ce

texte si elle avait été présente lors du vote.

La Commission a aussi adopté, sans vote cette fois, un projet de

résolution portant sur la future organisation de ses travaux et de ses

méthodes de travail, ainsi que l’ordre du jour provisoire de sa

cinquante-huitième session. Elle a ainsi proposé au Conseil

économique et social de choisir le thème de «L’autonomisation des

femmes et son lien avec le développement durable » pour la

cinquante-neuvième session de la Commission qui se tiendra en 2016.

En ce qui concerne la session de 2015, l’ECOSOC déciderait que la

Commission se pencherait notamment sur les obstacles qui entravent

actuellement la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing.

La Commission de la condition de la femme a par ailleurs adopté

l’ordre du jour provisoire de sa cinquante-huitième session, en 2014,

dont le thème prioritaire porte sur les « résultats obtenus et difficultés

rencontrées dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le

développement (OMD) en faveur des femmes et des filles ». Le

thème de l’évaluation sera «

l’accès et la participation des

femmes et des filles à

l’éducation, à la formation, à la

science et à la technologie, y

compris pour la promotion de

l’égalité d’accès au plein

emploi et à un travail décent ».

La Commission a également

adopté son projet de rapport

sur les travaux de sa

cinquante-septième session qui

a été présenté par le

Rapporteur, M.

Filippo Cinti (Italie),

également Vice-Président de la

Commission.

Après la clôture de ses travaux,

la Commission a brièvement

ouvert sa cinquante-huitième

session pour élire les membres

de son bureau. Mme

Christine Loew, de la Suisse,

occupera les fonctions de

Vice-Président pendant les

deux prochaines sessions.

Mme Neli Shiolashvili, de la

Géorgie, remplira ces mêmes

fonctions uniquement pendant

la cinquante-huitième session,

étant entendu qu’elle sera

remplacée à ce poste lors de la

cinquante-neuvième session

par Mme Pille Kesler, de

l’Estonie.

Le Président des cinquante-

huitième et cinquante-

neuvième sessions de la

Commission sera élu

ultérieurement.

La Commission a, enfin,

nommé Mme Galina Khvan,

de la Fédération de Russie,

Mme Noa Furman, d’Israël, et

Mme Bernadette

S. NtabaKadyamusuma, du

Zimbabwe, pour siéger au sein

Page 35: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

35

du Groupe de travail sur les communications concernant la condition

de la femme.

Lutte contre le terrorisme

Le Chef de l’UNOCA souligne la nécessité de renforcer la

coopération dans la lutte contre le terrorisme

Le renforcement de la coopération régionale et internationale est

nécessaire dans la lutte contre le terrorisme, un crime inadmissible

dont les Nations Unies sont l’une des victimes à travers le monde.

C’est l’une des positions fortes défendues par le Représentant spécial

du Secrétaire général de l’ONU et Chef de Bureau régional des

Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), M. Abou Moussa,

qui participe à la « Conférence sur la coopération en matière de

contrôles aux frontières dans le Sahel et au Maghreb » ouverte

mercredi 13 mars à Rabat, au Maroc.

«Nos institutions doivent travailler ensemble afin de combattre

efficacement ce fléau », a souligné M. Abou Moussa lors d’une

session animée par l’ambassadeur Mohammed Loulichki,

représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU par ailleurs

Président du Comité contre le terrorisme (CTC). Il a précisé que cette

réponse collective et concertée s’impose, compte tenu notamment du

fait que le terrorisme a des « ramifications qui dépassent les frontières

nationales ».

M. Abou Moussa a évoqué la situation insoutenable qui prévaut au

Nord du Mali ainsi que l’enlèvement, en février dernier, de sept

Français dans l’Extrême Nord du Cameroun par le groupe terroriste «

Boko Haram ».

Dans ce contexte, le Représentant spécial du Secrétaire général a mis

un accent sur l’importance des réseaux locaux, sous-régionaux et

régionaux d’échanges d’informations et de données. Il a saisi cette

occasion pour partager avec l’auditoire, l’expérience de l’Afrique

centrale dans ce domaine. Il a ainsi insisté sur la « Déclaration sur une

Feuille de route pour la lutte contre le terrorisme et la non-

prolifération des armes en

Afrique centrale » adoptée

lors de la 33e Réunion

ministérielle du Comité

consultatif permanent des

Nations Unies chargé des

questions de sécurité en

Afrique centrale (UNSAC)

tenue en décembre 2011 à

Bangui en République

Centrafricaine (RCA).

M. Abou Moussa a indiqué

que dans le cadre de la mise en

œuvre de cette déclaration, un

réseau régional de

coordination a été créé en

décembre 2012 au cours d’un

atelier, en marge de la

35e Réunion de l’UNSAC

organisée à Brazzaville

(Congo).

Il a rappelé que ce réseau

dispose des points focaux dans

chaque pays membre de

l’UNSAC ainsi que des

facilitateurs thématiques pour

des questions précises :

douanes, immigration, contrôle

aux frontières (Congo) ;

blanchiment d’argent et

financement du terrorisme

(Groupe d'action pour

e blanchiment d'argent en

Afrique centrale - GABAC) ;

Justice (Sao Tomé et Principe)

; Armes légères et de petit

calibre (Burundi) ; société

civile, droits de l’homme

(Cameroun) ; police et sécurité

(Gabon). Dans deux mois, un

atelier sera du reste organisé à

Libreville sur cette dernière

thématique avec le soutien des

Nations Unies et des autorités

gabonaises.

« L’engagement de chacun et

de tous est indispensable pour

combattre vigoureusement le

terrorisme », a martelé M.

Abou Moussa, précisant que

l’UNOCA continuera à

jouer son rôle dans ce

chantier, y compris en

développant une synergie

avec les Etats et les

institutions du Sahel et du

Maghreb. En marge de la

conférence de Rabat, il a eu

plusieurs réunions à ce sujet

avec des collègues du

Page 36: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

IMAGAZINE PDF N°23

Système des Nations Unies et des partenaires. Il a, entre autres, eu

une séance de travail importante avec M. Jahangir Khan, Directeur de

l’équipe spéciale de lutte contre le terrorisme (CTITF), une structure

mise en place en 2005 par l’ONU.

Une centaine de délégués, dont des représentants du Programme des

Nations Unies pour le développement (PNUD), du Haut-

Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), de

l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), de

l’Organisation mondiale des douanes (OMD), de l’Office des

migrations internationales (OMI), de l’Organisation internationale de

la police criminelle (INTERPOL), de l’Union européenne (UE), de la

Communauté des Etats Sahélo-Sahariens (CEN-SAD), etc. prennent

part à la Conférence de Rabat.

Organisée par le Centre des

Nations Unies pour la lutte

contre le terrorisme

(CTITF/UNCCT) et la

Direction exécutive du Comité

contre le terrorisme (CTED),

avec le concours du

Gouvernement marocain, cette

rencontre prend fin le 15 mars.

SOCIAL BUSINESS

L'électricité pour tous : Les marchés alimentaires d’Afrique

pourraient générer une opportunité de 1 000 milliards de dollars

à l’horizon 2030

Selon un nouveau rapport publié aujourd’hui par la Banque mondiale,

les agriculteurs et le secteur agroalimentaire africains pourraient

générer un marché de 1 000 milliards de dollars à l’horizon 2030,

s’ils parvenaient à élargir leur accès à des fonds supplémentaires, à

l’électricité, à une meilleure technologie et à des terres irriguées en

vue d’y cultiver des aliments à haute valeur nutritionnelle et sous

réserve que les gouvernements africains puissent travailler plus

étroitement avec les

exploitations agricoles afin de

nourrir la population urbaine

croissante de la région.

Selon le nouveau rapport - «

Growing Africa: Unlocking the

Potential of Agribusiness »

(Croissance de l’Afrique :

libérer le potentiel du secteur

agroalimentaire), les systèmes

alimentaires de l’Afrique,

actuellement évalués à 313

milliards de dollars annuels à

partir de l’agriculture, pourraient tripler si les gouvernements et les

chefs d’entreprise procédaient à une refonte radicale de leurs

politiques et de leur soutien au secteur, aux agriculteurs et aux

exploitations agricoles, qui représentent ensemble près de 50 % de

l’activité économique africaine.

« Le moment est venu de faire de l’agriculture et du secteur agro-

alimentaire africains un catalyseur pour mettre fin à la pauvreté »

déclare Makhtar Diop, vice-président de la Région Afrique de la

Banque mondiale. « Nous ne pouvons pas exagérer l’importance

revêtue par l’agriculture dans la détermination de l’Afrique à

maintenir et à stimuler ses taux élevés de croissance, à créer plus

d’emplois, à réduire de façon

significative la pauvreté et à

cultiver suffisamment de

denrées alimentaires nutritives

à bas prix Pour nourrir ses

familles et exporter ses

récoltes excédentaires, tout en

préservant l’environnement du

continent ».

Nouvelles Technologies

M. Chehadé, président de l’ICANN appelle à une augmentation du

nombre de registraires en Afrique

Le président de l’ICANN annonce une expansion majeure en

Afrique

Le président de la Société pour

l’attribution des noms de

domaine et des numéros sur

Internet (ICANN) a déclaré

mettre immédiatement à exécution

son projet de nommer six nouveaux

représentants de l’ICANN sur le

continent africain.

Page 37: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

3

«Avant, nous disions aux gens qui voulaient participer à la

gouvernance de l’Internet de venir à l’ICANN », a déclaré Fadi

Chehadé. « Nous avons changé cela, maintenant c’est l’ICANN qui

vient à ses acteurs. Nous n’attendons pas que vous veniez, nous

venons à vous ».

Ce commentaire de M. Chehadé a été recueilli lors du forum sur la

gouvernance plurilatérale d’Internet en Afrique organisé à Addis-

Abeba, en Éthiopie. Cette manifestation a rassemblé pendant deux

jours les responsables d’Internet venus de tout le continent avant de

se terminer vendredi.

«Nous voulons qu’il y ait au moins un membre du personnel de

l’ICANN dans chacune des six régions d’Afrique, l’Afrique du Nord,

du Sud, de l’Est, de l’Ouest, l’Afrique centrale et l’Océan indien », a

déclaré M. Chehadé. «Je veux installer des rampes d’accès aux

structures de l’ICANN en Afrique. Nous vous donnerons les rampes,

mais ce sera à vous de monter dessus ».

Le dirigeant de l’ICANN a également dit qu’il aimerait voir une

augmentation spectaculaire du nombre de registraires de noms de

domaines accrédités sur le continent africain. Actuellement, l’Afrique

compte seulement cinq registraires accrédités, alors qu’il en existe

plus d’un millier dans le monde entier. M. Chehadé a déclaré vouloir

voir ce nombre être multiplié par cinq en moins de deux ans.

«Pour l’ICANN, il s’agit d’aller de l’avant. L’Afrique n’attendra pas

», a dit M. Chehadé.

Ce forum de deux jours à Addis-Abeba a accueilli environ 200

visiteurs, dont des ministres et autres représentants gouvernementaux,

les chefs de file de la communauté d’affaires et de la société civile

africaines, ainsi que les responsables des structures de l’ICANN en

Afrique, l’AFTLD (l’Organisation africaine des domaines de premier

niveau) et l’AFRALO (l’Organisation africaine régionale globale de

l’ICANN).

Cette manifestation sur la

gouvernance plurilatérale d’Internet

a été co-organisée par l’Union

africaine, l’ISOC-Afrique,

l’AFRINIC (le registre régional

d’adresses IP de l’Afrique) et le

Forum sur la gouvernance d’Internet

africain. Elle a été précédée de deux

jours d’ateliers portant sur le

développement de l’industrie DNS

en Afrique.

il a été discuté de la mise en

œuvre d’une stratégie africaine

pour un meilleur engagement

de l’Afrique. Cette stratégie a

été élaborée par les

représentants de la

communauté africaine l’été

dernier, puis annoncée lors de

la réunion de l’ICANN à

Toronto en octobre partenaires

mondiaux et régionaux en

Afrique.

CIDAL : 20 ans après !

Le Centre d’information et

de documentation de

l’ambassade d’Allemagne

(CIDAL)

Depuis 2010, le CIDAL côtoie

les beaux quartiers de Paris,

avec comme voisins le Sénat,

le jardin de Luxembourg et la

Sorbonne. Dans une ambiance

détendue, l’ambassadeur

d’Allemagne en France, Mme

Susanne Wasum-Rainer, se

voue corps et âme à cette

institution jeune, moderne,

qui joue un rôle immuable

dans la compréhension des

relations bilatérales et

multilatérales entre Français et

Allemands.

Page 38: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

3

Le 19 février 2019, une

vingtaine de journalistes

africains avaient été reçus pour

un déjeuner de travail au

CIDAL, rue Marbeau, dans le

16è arrondissement de Paris

avec comme objectif la mise

en place d’un partenariat entre

la presse africaine présente en

France.

En 20 ans, le CIDAL s’est

adapté à l’évolution du monde.

Né d’une initiative du ministre

allemand Hans-Dietrich

Genscher au lendemain de

l’unification allemande. Il

avait ouvert ses portes au

public, le 11 mars 1993, avec

une ligne téléphonique comme

seul équipement. Mais, la

multiplication des moyens de

communication a tout

révolutionné, a souligné

l’ambassadeur, Mme Wasum-

Rainer.

Jeudi 21 mars 2013, au soir,

une soixantaine d’invités

étaient présents pour la fête du

20è anniversaire du CIDAL.

Des personnalités officielles tel

que Sebastian Groth, conseiller

technique Affaires

diplomatiques et relations

franco-allemandes auprès du

Premier ministre.

Des représentants d’autres

institutions allemandes ou

franco-allemandes. Des

partenaires, dont la présence

reflétait la multiplicité et la diversité des projets lancés ces dernières

années par le CIDAL. (Madame Susanne Wasum-Rainer, ambassadrice de la

République Fédérale d'Allemagne en France entourée de l'équipe toute féminine du

CIDAL)

De nombreux journalistes étaient présents ce jour là : James Ngumbu

de Panafrica et SG de l'APPA, Lilo Miango de Ngambo Na Ngambo,

Eric traoré de la Côte d'Ivoire, Kébir Mohamed Ahmed du Tchad,

Freddy Mulongo de Réveil FM, Nicolas ABENA, IMAGAZINE, SG

APE et NetPeace, etc..

Le Centre d'Information et de Documentation de l'Ambassade

d'Allemagne (CIDAL) fait partie du service de presse de l'Ambassade

d'Allemagne à Paris. Il informe le public français et francophone sur

l'Allemagne contemporaine, sur les relations franco-allemandes et

germano-africaines. Le CIDAL propose des informations actuelles

sur l'Allemagne dans les domaines suivants : la politique, l'économie,

la culture, la société, les relations franco-allemandes, l'environnement

et les transports.

Il renseigne les particuliers ainsi que les professionnels et les aide à

trouver le bon interlocuteur en Allemagne.

Le CIDAL oriente les personnes désirant partir travailler en

Allemagne, notamment par sa brochure "Emploi et stages en

Allemagne", actualisée tous les ans. Le CIDAL publie également des

expositions itinérantes qu'il met gracieusement à disposition des

écoles et institutions.

Page 39: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

3

Les gouvernements peuvent

concrétiser l’accès universel

à l’eau et à l’assainissement

pour tous les Africains d’ici

2030

Chaque dollar investi dans

l’eau et dans l’assainissement

rapporte en moyenne quatre

dollars grâce à une meilleure

productivité

Aujourd’hui, à l’occasion de la

20e édition de la Journée

mondiale de l’Eau, WaterAid

appelle les leaders du monde

entier à soutenir l’objectif

ambitieux de permettre à

chaque Africain d’avoir accès

à l’eau potable et à des

conditions d’hygiène et

d’assainissement décentes d’ici

2030.

Cet appel intervient au

moment où 50 000 personnes

vont participer à plus de 30

Marches pour l’eau partout en

Afrique pour demander à leurs

gouvernants d’honorer leurs

promesses d’améliorer l’accès

à l’eau potable et à des

installations sanitaires

adéquates.

Ils se joindront aux plus de 350

000 personnes mobilisées pour

participer aux Marches pour

l’eau et l’assainissement

partout dans le monde du 16 au

23 mars.

Comme l’explique la

présidente du Libéria Ellen

Johnson Sirleaf dans un

rapport de WaterAid publié

aujourd’hui :

« Résoudre la crise mondiale de l’accès à l’eau et à l’assainissement

n’est pas une question de charité, mais d’opportunité. L’Organisation

mondiale de la santé estime que chaque dollar investi dans l’eau et

dans l’assainissement rapporte en moyenne quatre dollars grâce à une

meilleure productivité. On contribue ainsi à une croissance

économique durable et équitable. Pour le dire simplement, il ne sera

pas possible de progresser vers l’élimination de la pauvreté, la

réduction des inégalités et l’assurance d’un développement

économique futur à long terme sans améliorer ces services. »

Le rapport de WaterAid « Partout et pour tous » présenté aujourd’hui

(1) par la présidente du Libéria Ellen Johnson Sirleaf lors d’une

réunion de l’ONU à La Haye aux Pays-Bas expose une vision de la

façon de concrétiser l’accès universel à l’eau et à l’assainissement, et

passe en revue les résultats obtenus jusqu’à présent dans ce domaine.

Le rapport conclut que la progression insuffisante observée au niveau

des services d’eau et des conditions d’hygiène et d’assainissement est

un frein aux progrès en matière de développement économique et

humain, s’agissant en particulier de la santé, de la nutrition et de

l’éducation des enfants. WaterAid cite des statistiques de

l’Organisation mondiale de la Santé qui illustrent les gains que

représenterait l’accès de chaque Africain à l’eau potable et à un

assainissement de base pour le continent.

L’Afrique pourrait dégager 33 milliards de dollars supplémentaires

tous les ans si chaque habitant avait accès à ces services : 4,5

milliards résulteraient d’une baisse des coûts de santé, 7,2 milliards

de la baisse de la mortalité et 2 milliards de la réduction des journées

d’absence au travail. Mais le chiffre le plus effarant concerne les

gains de temps qui sont chiffrés à 19,5 milliards de dollars(2).

L’accès de tous les Africains aux services de base permettrait

d’épargner un grand nombre de vies sur le continent. Selon l’Institute

of Health Metrics, un organisme de recherche sur la santé, environ

550 000 personnes meurent chaque année de maladies diarrhéiques en

Afrique sub-saharienne(3), des décès dont l’Organisation mondiale de

la santé estime qu’ils sont dus pour 88 % au manque d’accès à l’eau

potable et aux mauvaises conditions d’hygiène et d’assainissement

(4), ce qui veut dire que 480 000 Africains meurent tous les ans à

cause du manque d’accès à ces services.

Pour Nelson Gomonda, responsable du programme pan-africain

de WaterAid :

« Rien ne pourrait démontrer de manière plus éclatante que notre

continent a véritablement commencé à réaliser son potentiel et à

concrétiser ses promesses de progrès et de développement que le fait

de permettre à chaque Africain d’avoir accès à l’eau potable.

Page 40: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

4

« Aujourd’hui, 330 millions

d’Africains n’ont toujours pas

accès à l’eau potable ; il reste

donc un long chemin à

parcourir mais nous pouvons

désormais en entrevoir la fin.

Alors que plus de 1 000

enfants de moins de cinq ans

meurent chaque jour à cause

des maladies provoquées par le

manque d’accès à l’eau et à

l’assainissement, les Africains

n’accepteront pas l’échec.

Nous devons atteindre cet

objectif.

Plus de 50 000 Africains vont

participer à des Marches pour

l’eau pour montrer que ces

services sont ce que nous

voulons et ce dont nous avons

besoin en priorité. Les

Africains sont bien conscients

des conséquences du manque

d’eau et d’installations

sanitaires sur leur santé, leur

situation économique,

l’éducation de leurs enfants et

les droits des femmes : l’eau et

l’assainissement jouent un rôle

dans chaque aspect du

développement. C’est pour

cela que l’amélioration de ces

services aura un si grand

impact pour notre continent et

pour ses habitants ».

Aujourd’hui, 334 millions de

personnes (soit 39 % de la

population) n’ont pas accès à

l’eau potable en Afrique sub-

saharienne et un peu moins de

600 millions (soit 70 % de la

population) n’ont pas

d’assainissement de base(5).

Pour mettre fin à cette situation

maintenant, WaterAid

demande aux leaders du

monde entier de :

1.Reconnaître la nécessité pour le cadre d’action qui va prendre la

suite des Objectifs du Millénaire pour le développement après 2015

de refléter la contribution qu’apportent l’alimentation en eau,

l’hygiène et l’assainissement aux autres volets de la lutte contre la

pauvreté dont la santé, l’éducation, l’égalité hommes-femmes, la

croissance économique et le développement durable ;

2-Définir au niveau de l’ONU un nouvel objectif mondial visant la

concrétisation de l’accès universel à l’eau potable et à des conditions

décentes d’hygiène et d’assainissement d’ici 2030 ;

3-Identifier les moyens d’accélérer le rythme de progression

concernant l’assainissement pour réussir à concrétiser l’accès

universel d’ici 2030.

DEAUVILLE GRENN AWARDS

Jean-Charles Pentecouteau

Président des Deauville Green

Awards

Les Deauville Green Awards qui

se dérouleront du 16 au 18 avril,

représentent véritablement le

premier Festival International du

film corporate & TV sur la

thématique de l’environnement et

du développement durable. Créé

en 2011 par l’association "Un

Ecran pour la Planète",

l’évènement vise à récompenser

les productions des acteurs de la

communication audiovisuelle qui s’engagent pour l’écologie et le

développement durable.

Cette année, des partenaires prestigieux dont l’ADEME, le

Programme des Nations Unies pour l’Environnement, le

Ministère de l’Écologie, du Développement Durable et de

l’Énergie, le Ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation

Professionnelle et du Dialogue Social, la SNCF, Universal

Publishing, Production Music, Cité de Mémoire, ECOPROD,

l’AACC, la Compagnie des Réals, le CIFFT, CAP’COM, Éco-

événement et, bien entendu, l’ESSEC Business School, sont réunis

pour débattre autour de problématiques environnementales

majeures.

Le Jury décernera des Astérias d’Or aux deux meilleures

productions dans chaque catégorie et trois Grands Prix

récompenseront respectivement la meilleure réalisation, la

Page 41: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

5

meilleure politique

audiovisuelle d’entreprise et

la meilleure politique

audiovisuelle de collectivité.

Des Prix Spéciaux seront

également accordés par les

partenaires du festival…

« Nous avons souhaité mettre

en place une plateforme de

rencontre entre

professionnels. Nous voulons

favoriser les échanges entre

les décideurs de la

communication d’entreprise

et les spécialistes du

développement durable et de

l’écologie. C’est pourquoi,

outre la projection des

productions audiovisuelles en

compétition devant un jury

prestigieux, nous proposerons

des débats, des ateliers et de

nombreuses opportunités de

networking », précise Jean-

Charles Pentecouteau,

Président du festival.

Rencontre avec Jean-Charles

Pentecouteau, Président des

Deauville Green Awards et

actuellement Directeur de la

filiale française de

Framepool AG, une des plus

importantes collections de

contenus films en ligne.

Par Marie Cornet-Ashby

Peut-on remonter à la

genèse de l’idée de ce festival

des Deauville Green Awards

? Déjà, je n’ai pas eu cette idée,

tout seul. Nous avons fondé ce

festival à trois. Et, c’est à trois

que nous avons eu l’idée, le

même jour, de créer un festival

du film d’entreprise. En ce qui

me concerne, j’avais lu une

étude en 2012 dans le journal

“Stratégies”, sur le peu de

crédibilité que les français

accordaient aux sociétés dans leur

communication globale et encore

moins dans celle du développement

durable. Cela m’avait interpellé…,

je travaille dans l’univers des

médias et celui de la

communication commanditée par

les sociétés... Face à ce constat, j’ai

eu envie de mettre en avant les

sociétés avec de bonnes pratiques

dans le domaine du développement

durable, plutôt que de dénoncer les

moins vertueuses.

Les festivals qui critiquent les

pratiques des industriels sont nombreux. Et notre parti pris s’est

tourné naturellement vers la mise en lumière des bonnes pratiques des

entreprises et, qui n’ont pas abusé du “greenwashing”. Notre mission

centrale vise à récompenser les actions publiques ou privées avec un

jury indépendant. Au sein du festival, on peut trouver des sections de

films documentaires, corporate, des campagnes publicitaires ; toutes

doivent reposer sur des actions concrètes. Les films de fiction ne sont

représentés.

Quel est format le plus long accepté pour concourir ?

Le long métrage documentaire de 90 minutes...

Vous étiez donc, trois à l’origine ? Oui, Georges Pessis, qui a une grande expérience de la coordination

de festivals. Il a été le coordinateur du festival du Creusot pendant

plus de 15 ans. Il a été aussi, à l’organisation de celui de Biarritz.

François Morgant, quant à lui est producteur chez NMC production et

son regard est essentiel car toujours très juste et d’une très grande

pertinence, comme celui des producteurs. En ce qui me concerne, je

gère une banque d’image films vidéo, qui me permet d’avoir un

réseau audiovisuel très large. C’est aussi une continuité pour moi par

rapport à mon activité au sein de Framepool.

Quels sont les grands changements sur cette deuxième édition ? Déjà, nous avons dépassé nos espérances. En 2012, nous prévoyions

150 films, nous en avons eu 170. Et, la première édition a

immédiatement atteint l’équilibre financier. Nous avons aussi réussi à

réunir un panel prestigieux de communicants et d’experts du

développement durable. Le festival évolue cette année avec trois

sections distinctes : documentaires, films corporate, campagnes

publicitaires. Nous souhaitons aussi développer l’accès grand public

au festival. Cette année, une avant-première du documentaire long

métrage « Le piège blanc » prochainement diffusé sur Thalassa. sur

Page 42: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

6

France 3, sera projeté en

présence des équipes du film et

de Georges Pernoud.

Une caution essentielle, la

mer... comme univers

exceptionnel ? La caution de cet homme est

très importante pour nous,

c’est un grand Monsieur, qui

représente de façon

merveilleuse la mer et, depuis

de si longues années. Nous

sommes honorés de sa

présence...

Avez-vous une idée du

nombre de films inscrits à ce

jour ? Au moment de la clôture au 15

mars, nous avons dépassé la

barre des 200 films inscrits. Le

festival représente plus de 20

pays différents, donc très

ouvert à l’international. Quatre

continents sont représentés…

Pensez-vous que les

entrepreneurs, ont une réelle

conscience de l’éthique

environnementale ? Les choses évoluent, dans le

bon sens. Et les entreprises

sont prudentes et aussi,

soucieuses d’une véracité de

communication.

Quels sont vos partenaires ? La ville de DEAUVILLE, le

Ministère de l’Écologie, du

Développement Durable et de

l’Énergie, le Ministère du

Travail, de l’Emploi et de la

formation professionnelle et du

Dialogue Social, DOFFSET,

Avance Rapide

Communication, NMC

Production, CAP’COM,

CIFFT, The Smartworking

Company, Framepool,

ECOPROD (le collectif «

Ecoprod » a été créé en 2009 par des acteurs du secteur audiovisuel

pour engager la filière dans la prise en compte de son empreinte

environnementale), l’ADEME, Universal Publishing Production

Music, Match, Killer Tracks, la SNCF, le WWF, l’ESSEC Business

School, AACC (l’Association des Agences-Conseils en

Communication) la Compagnie Des Réals, des Enjeux et des

Hommes, l’APRAC (Association Professionnelle des Réalisateurs

d’oeuvres Audiovisuelles de Commande), Éco-événement (un

collectif composé de 7 associations professionnelles de l’événement :

ANAé, CSPE, FFM2E, France Congrès, FSCEF, Synpase et Traiteurs

de France), DBF AUDIT, Sonovision- Broadcast, Écran Total,

Mediakwest…

Au delà des projections, avez-vous mis en place des colloques

aussi ? Oui, comme les rendez-vous de l’ESSEC Business School, le

mercredi. Un professeur de l’ESSEC Business School invite un

professionnel de la communication et un indépendant pour débattre

d’un sujet. D’ailleurs les 2 thématiques porteront sur : les enjeux de la

ville durable et comment combiner l’écologie et l’innovation. Nous

avons aussi des présentations d’outils comme ceux d’Ecoprod. Nous

souhaitons mettre à l’honneur la publicité responsable.

Vous êtes un amoureux de la nature ? Oui, j’ai un jardin avec des jonquilles, et j’ai vécu 10 ans en

Allemagne. Et je suis formaté à une discipline respectueuse de

l’environnement. Je me déplace en vélo, et j’y prends du plaisir.

D'ailleurs je trouve Paris, peu polluée et contrairement à d'autres

grandes villes. J’adore jardiner mais je ne suis pas un spécialiste de

l’environnement. Et, nous avons su nous entourer de spécialistes

comme le Ministère de l’Environnement, l’ADEME qui nous aide à

penser le festival en éco-citoyen. D’ailleurs, dans les menus la viande

est exclusivement constituée, en fait, de la pêche locale. En d'autres

termes la viande est exclue. Les traiteurs rivalisent d’audace

merveilleuse...

Quelle est la part de la France, au sein du festival ? Je pense, que la France sera présente pour 50 pourcents dans le

nombre de films projetés.

Pourquoi, la ville de Deauville ? Déjà nous souhaitions collaborer avec une ville prestigieuse qui

connaît l’organisation de festivals. Et Deauville à travers Philippe

Augier, nous soutient activement et sincèrement. Cette ville est

magnifique et près de Paris. Elle représente, le rêve pour beaucoup.

La mer l’encercle et donne lieu à des échanges spontanés. D’ailleurs,

le festival va se passer dans un même lieu, au Casino Lucien Barrière.

Il y aura des TPE présentes dans la compétition ? Non, le budget de la communication de ces entreprises n’est pas

suffisant pour faire de la communication. Nous avons des sociétés de

Page 43: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

7

taille moyenne, des grandes

entreprises, des institutions

publiques comme des

collectivités territoriales, des

écoles publiques, des

académies, mais aussi des

télévisions comme la RTBF...

Ce rassemblement est très

ouvert même si sélectif.

Quel est votre schéma

économique ? Les accréditations, les

partenaires et l’enregistrement

des films...

Votre conviction, sur

l’évidence de ce festival? Ce que je vois pour ce festival,

qui est un festival en

développement (comme le dit,

le Maire de Deauville), c’est

qu'il part sur des actions

concrètes de bonnes pratiques

et qui peuvent devenir des

références. Et cette volonté

d’amélioration est pour moi

porteuse d’avenir. Le monde

n’est pas parfait, mais il reste

perfectible...

Le jury des Deauville Green

Awards 2013 sera composé de

professionnels de la

communication et de

l’environnement dont Solange

Montillaud-Jovel, pour le

Programme des Nations-Unies

pour l’Environnement, Bernard

Emsellem, directeur général

délégué à la mobilité pour la

SNCF, Jean-Michel Fleury,

responsable de l’audiovisuel,

Ministère de l’Écologie, du

Développement Durable et de

l’Énergie, Gildas Bonnel,

président de la commission du

développement durable de

l’AACC, Valérie Martin, chef du service communication et

information de l’ADEME…

1 – Changement Climatique & Société : Lutter et s’adapter aux

risques naturels et technologiques

2 - Energies Renouvelables & Technologies Durables : Energie

solaire, éolienne, marine, géothermique.

3 – Transports & Eco-Mobilité : Transport urbain, routier, ferré,

fluvial, aérien; inter-modalité et transporte intelligents

4 – Santé & Cadre de Vie: Qualité et traitement de l'air, de l'eau, du

sol; gestion des déchets & protection

5 – Agriculture & Economie Verte : Filière verte et agro-carburants,

agriculture durable, gestion durable des forêts

6 – Habitat & Eco-Innovation : Urbanisme, paysages, immeubles hqe

et bbc

7 – Eco-Tourisme & Nature Durable : Le tourisme durable et la

préservation de la faune, de la flore et des milieux naturels: littoral,

forêt, montagne, zones humides

8 – Production & Consommation Durables : Donner sens, recycler,

favoriser le commerce équitable

9 – Entreprise & Responsabilité Sociale : Apport social des

entreprises, institutions, et organisations

10 – Economie & Ecologie: Création de valeur et performances ESG

11 - Innovations & Eco-Systèmes Post-Industriels : La 4e révolution

technologique pour le 3e millénaire

12 – Mécénat & Action Humanitaire : Lutte contre l’exclusion,

l’illettrisme, l’âge, la pauvreté et pour la sécurité alimentaire et

énergétique

Le Jury attribue les Trophées suivants: Les Astérias d'Or : attribués aux meilleures productions dans chaque

catégorie

Les Prix Spéciaux : Le prix spécial CAP'COM "Engagement citoyen"

Le prix spécial SNCF "Eco-mobilité"

Le prix spécial Universal Publishing Production Music "Meilleure

musique"

Le prix spécial Compagnie des Réals "Originalité de la réalisation"

Le prix spécial des Ministères sociaux "Nouveaux métiers, nouveaux

emplois"

Le prix spécial d'Ecoprod "Production eco-responsable"

Le prix spécial de la ville de Deauville

Les Grands Prix: Grand Prix de la meilleure réalisation

Grand Prix de la meilleure politique audiovisuelle environnementale

d'entreprise

Grand Prix de la meilleure politique audiovisuelle environnementale

de collectivité

CULTURE & MEDIAS

Page 44: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

IMAGAZINE PDF N°23

YouScribe

Juan Pirlot de Corbion,

Président et Fondateur de YouScribe

Par Marie Cornet-Ashby

Juan Pirlot de Corbion, possède une longue et

très riche expérience dans le domaine de

l’édition. C’est en avril 2010 qu’il

fonde YouScribe, une société française qui

rassemble aujourd'hui une équipe passionnée

par les nouvelles technologies et l'édition.

Autour d’une équipe professionnelle et dévouée

pour assurer le meilleur, YouScribe se

positionne comme la plateforme

communautaire française de partage et de

vente de publications numériques.

Aboutissement d’un projet

personnel, YouScribe crée un espace de liberté

qui permet à chacun de publier et d'être lu,

d'échanger et de tisser des liens autour de ses

lectures.

Conçu comme un véritable site communautaire

qui encourage le partage, la discussion et les

rencontres autour du plaisir de la

lecture, YouScribe est ouvert à tous les écrits :

un manuscrit inédit, un programme politique,

une thèse universitaire, un livre épuisé, des

lettres d'amour, une partition. L’objectif de son

fondateur, un homme de sens, réside dans une

dimension de mémoire des écrits et de leur

mise à disposition. Un pari et qui s’avère déjà

inscrit dans une courbe de succès...

Pouvez-vous me parler de votre parcours ? Je vais tenter de faire appel à la genèse

de YouScribe en me référant de façon peut être un

peu lointaine, à ma première expérience

professionnelle. J’ai eu la chance d’intégrer peu de

temps après une formation littéraire, une société

d’édition qui s’appelle Actes Sud. C’est en 1987,

que j’ai intégré cette belle maison par le biais de

l’éditorial (la sélection des manuscrits) et, celui de

la fabrication (la composition assistée par

ordinateur et grâce à une merveilleuse petite

machine, le Macintosh SE).

Je me suis beaucoup investi déjà, au sein d’un

secteur très traditionnel qui est celui de l’édition

de livres, et aussi celui des nouvelles technologies

naissantes à l’époque. Je me suis, par la suite,

occupé de

diffusion et de

distribution de

livres à

travers le

réseau des

libraires.

En 1996, j’ai

eu envie de

prendre ma

première

expérience

d’entrepreneu

r en créant

une librairie

avec les

nouvelles

technologies et, cela a donné naissance en 1997 à

Chapitre.com ; une librairie en ligne, au départ

fondée sur la distribution à distance (de l’e-

commerce) pour tous les livres neufs. Pour

l’internaute, il devenait possible d’avoir accès à la

totalité de la production littéraire, quelque soit sa

position géographique.

Le principe de cette librairie était de démontrer

qu’il y avait un immense gisement d’ouvrages

disponibles et, pour toute la Francophonie très

disparate et entendue dans le monde. On parle

souvent de 110 millions de francophones dans le

monde dont 60 millions en France, avec un

lectorat dont l’accès au livre pouvait être

difficile... Cela supposait d’avoir des librairies un

peu partout dans le monde. Là Internet, apportait

cette formidable solution de pouvoir commander à

distance des ouvrages et de les recevoir

rapidement.

En 1999, ce mode marchand s’est

considérablement développé. Aujourd’hui,

d’ailleurs, plus de 10 % du marché physique en

France passe par Internet et, c’est un outil

formidable pour la mise à disposition du

patrimoine littéraire francophone. Je me suis aussi

beaucoup intéressé à cette disponibilité de livres

sur Internet qui apportait aussi, une solution pour

les livres épuisés. Si dans le marché du livre, il y

a environ 650 000 livres disponibles, 15 000 000

sont référencés à la Bibliothèque Nationale.

Il existe un écart considérable entre le nombre de

livres édités depuis le XVIIème siècle et l’offre

Page 45: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

3

réellement disponible. Ce sont les clients qui nous

ont suggéré d’agréger au catalogue disponible sur

Chapitre.com, une immensité de livres épuisés.

Pour cela, nous sommes allés à la rencontre des

bouquinistes dans toute la France et pour les

convaincre, de l’intérêt pour eux de présenter leurs

catalogues sur le site.

Par cette occasion, nous nous sommes rendu

compte que cette activité là s’était beaucoup plus

développée que celle de la vente des livres neufs.

L’Internet permettait de réussir, là où les circuits

de distribution classique était naturellement

inefficace pour ce qui concerne la visibilité de

stocks disponibles chez ces bouquinistes.

Avez-vous quelques chiffres à nous

communiquer sur le marché du livre ? Je vais donner quelques chiffres sur le marché du

livre français. On dit souvent, que le marché du

livre français représente 4 milliards 500 millions

d’euros sur le marché du livre neuf. Il y a environ

60 000 livres neufs qui paraissent chaque année.

Et, le tirage moyen du livre n’a pas cessé de

baisser grâce à l’économie réalisée sur les coûts de

production. On dit souvent dans notre profession,

que la durée de vie d’un livre est entre 3 et 6 mois.

Ce qui signifie que, mécaniquement, plus de 50

000 livres disparaissent du marché. Et, l’intérêt

d’Internet réside dans la disponibilité des ouvrages

anciens ou d’occasion. Les trois plus grandes

libraires sur Internet : Amazon, La Fnac et

Chapitre.com ont certes, capté plus de 10 % du

marché traditionnel mais, Internet a apporté un

plus et participe à l’augmentation du chiffre

d’affaires global du marché du livre.

Internet a apporté un service très utile, dans une

industrie dont le nombre de références disponibles

est l’un des plus importants tous secteurs

confondus...

Sur 100 manuscrits proposés par des écrivains et

reçus, seul un va être retenu et édité. Environ 400

000 manuscrits recherchent des éditeurs chaque

année...Beaucoup de gens sont sanctionnés par des

critères de sélection des maisons d’édition et qui

peuvent être mais pas seulement des critères de

rentabilité de marché.

Comment se passe la sélection, justement des

manuscrits ? Beaucoup de manuscrits sont déjà sanctionnés

quand ils sont adressés à des maisons d’édition

dont les thématiques ne correspondent pas au sujet

du livre. Chaque société d’édition a sa spécialité et

qu’il est nécessaire de respecter pour l’envoi d’un

manuscrit.

Et la masse de manuscrits disponible chaque

année induit qu’un grand nombre d’entre eux, ne

verra pas le jour. YouScribe est né dans la

continuité de ce constat. C’est une plateforme

ouverte à tous, professionnels ou particuliers,

libres de publier instantanément et gratuitement

leurs documents (un rapport de stage, un ouvrage,

un roman, une étude, un article, une plaquette

publicitaire..).

Il est donc donné, à tout à chacun, de publier

librement ses documents et afin de les partager

avec une communauté de lecteurs ou d’en tirer des

revenus. Il y a des principes de précaution au sein

de YouScribe mais, non de sélection. D’ailleurs,

c’est la communauté qui peut signaler l’abus

comme la haine raciale ou la vulgarité, par

exemple.

C’est une très belle démarche ? Oui, et j’ai beaucoup sélectionné moi-même. Il

m’est arrivé, d’ailleurs, de sanctionner toute une

série de textes magnifiques mais qui ne

correspondaient pas aux critères de sélection de la

maison d’édition. Prenons un exemple simple,

quelqu’un d’anonyme qui a écrit pendant la guerre

d’Algérie ses mémoires, ne va pas forcément

intéresser une maison d’édition mais une

communauté de lecteurs concernés. Et ses

souvenirs sont légitimes, dans le sens du partage

avec d’autres.

Page 46: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

IMAGAZINE PDF N°23

Avec votre expérience, l’idée de devenir éditeur

ne vous ai jamais venue ? On dit souvent dans la profession, que le point

mort d’un ouvrage est de 3000 à 4000

exemplaires. Et le rationnel de ce marché est une

réalité. J’aime l’idée que les textes qui n’ont pas

été sélectionnés aient une vie. L’intérêt principal

de YouScribe est que l’auteur peut publier

instantanément, gratuitement et indéfiniment ses

textes.

Qu’en est-il des droits d’auteur ? Il n’y a jamais de cession de droits d’auteur. Par

définition, nous sommes une plateforme ouverte

de rencontres et, celui qui publie reste propriétaire

de ses droits. S’il y a une vente, nous prenons

alors une commission légitime de librairie...

YouScribe, existe depuis combien de temps ? Depuis janvier 2011. C’est une jeune société qui

démarre et YouScribe a constitué un catalogue de

plus de 1 million 700 000 documents depuis sa

création. Nous visons de publier une bibliothèque

de 20 millions de documents à l’horizon 2015 et,

dans toutes les langues.

Ces documents viennent de plusieurs sources et

peuvent revêtir plusieurs tailles. Et les éditeurs

professionnels ont une visibilité sur notre

plateforme. D’ailleurs, la durée de vie dans la

presse est encore plus courte que dans

l’édition...Nous proposons aux éditeurs une

deuxième vie pour leurs publications.

Et dans le nom YouScribe, est bien stipulé : “

C’est vous qui publiez ”. Et notre démarche, est

bien de dire à ceux qui publient : “ Ce que vous

écrivez a ou a encore de la valeur”. Les grandes

administrations publiques sont aussi intéressées

par notre plateforme. Youscribe accueille la quasi-

totalité des publications de la Commission

européenne ou celles de la Banque mondiale.

Celles de l’ONU ou de l’INSEE viennent d’être

intégrées.

Nous donnons la possibilité à des entreprises de

rendre toute visibilité à des documents.

Aujourd’hui 20 % du catalogue est en langue

étrangère et, YouScribe a une vocation très

européenne. Je pense que notre promesse est belle.

Et le marché de la presse et de l’édition est

gigantesque...

La révolution Internet induit une attention toute

particulière dans tous les secteurs...

Aucune offre d’adhésion ? Dans certains cas les éditeurs de presse peuvent

payer d’un droit d’entrée (compte premium)

à YouScribe avec une offre de notre part de

services supplémentaires. Si YouScribe est une

formidable plateforme littéraire, nous avons la

possibilité de monétiser les contenus, et nous en

sommes qu’au début de cette formidable aventure.

Aux Etats-Unis, un livre sur 5 est vendu sous

forme numérique, c’est considérable lorsque l’on

y réfléchi. Et l’on peut penser qu’une part très

importante de ce qui sera lu, se fera sur le

numérique. Cela a déjà bien commencé avec

l’Iphone et Ipad...

L’aspect de la mise en relation directe d’un auteur

avec ses lecteurs est très intéressant, via Internet.

Et YouScribe, favorise ces échanges avec ses

outils et sans sélection.

De l’export en perspective ?

Oui déjà en Espagne. Et c’est l’objectif de la levée

de fonds. Les discours négatifs sur Internet

peuvent se modifier en pensée positive.

L’importance du trafic généré par Internet, prouve

son intérêt.

Pouvez-vous nous communiquer des chiffres? Nous avons 200 000 membres avec une

progression du catalogue de 50 000 titres tous les

mois. Et nous avons un chiffre d’affaires qui est

composé d’une part de l’e-commerce et de l’autre

de revenus de trafic de publicité. Nous sommes au

démarrage...

YouScribe aborde toutes les thématiques à travers

son site et en particulier, l’éducation, les questions

pratiques et la littérature.

La qualité est essentielle pour vous ? Je crois beaucoup à la qualité sur un long terme et,

c’est aussi le pari du fonds d’investissement quant

au potentiel de croissance forte

de YouScribe. Nous allons tout

faire aussi, pour obtenir dans

tous les pays d’Europe le leadership.

Page 47: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

IMAGAZINE PDF N°23

Vous êtes passionné par ce vous faites ? Je suis un homme de l’écrit. Oui, cela est passionnant. Je fais partie

des entrepreneurs qui veulent travailler sur le fond avec des projets de

sens.

J’ai besoin que je ce que je fais soit utile aux autres et, même si la

dimension économique est très forte. L’exemple de Wikipédia qui

rend des services au monde entier, me semble très intéressant et je

trouve la démarche de cette société très louable.

Il existe beaucoup de sociétés qui embellissent Internet et en

contrebalancent certains aspects négatifs. L’évolution de l’Internet va

dans le sens de la valeur qui se déplace, cette dimension est

essentielle à mes yeux...

François QUEREUIL

Directeur Marketing de ASPERA

Per aspera ad astra est une locution latine signifiant « Par des

sentiers ardus jusqu'aux étoiles. »

Fondée en 2004, Aspera est une société privée basée à Emeryville

en Californie, et possède des bureaux au Royaume-Uni, en France

et à Singapour. Avec l'explosion du Big Data, imparable dans un

monde où les infrastructures informatiques et réseaux sont plus

variés et plus souples que jamais, Aspera se concentre sur la

fourniture de solutions

innovantes de transfert de

données qui aident les

organisations à fonctionner

et collaborer plus

efficacement à l'échelle

mondiale.

A l'origine du succès

d’Aspera, réside une

technologie de transport en

vrac des données : FASP ™

(rapide, adaptable, protocole

sécurisé). Une technologie

unique, innovante et

brevetée. Avec environ 200

clients et plus de 16.000

licences de logiciels actifs

utilisés dans le monde entier,

Aspera sert toutes les

industries qui ont besoin de

déplacer de grands volumes

de données sur des réseaux

étendus et dans des délais

concrets. Pionnier dans

l'activation du haut-débit,

Aspera a “déverrouillé” le

nuage de

données avec de grandes hautes performances de transport

numérique...

En plus d'offrir une gamme complète de logiciels de produits et

une plate-forme SDK, Aspera fournit des services d'ingénierie

pour soutenir la mise en œuvre sur mesure de solutions et de

transfert de technologie dans tous les types d'entreprises.

Michelle Munson et Serban Simu, ont choisi le nom Aspera pour

exprimer les idéaux universels comme l'espoir et

l'aspiration à travers les défis...

Rencontre avec François QUEREUIL - Directeur

Marketing de ASPERA

Avec 15 ans d’expérience internationale dans

l’industrie des technologies de l’image et du son,

François dirige le marketing et la communication

pour la société Californienne Aspera, éditeur de

logiciels permettant le transfert sécurisé de données a

très haute vitesse, ainsi que l’automatisation

complète des workflows dématérialisés. Avant de

rejoindre Aspera, François a passé de nombreuses

années au département marketing de la société Avid,

leader dans le domaine des

technologies audio et vidéo

numériques, en France, en

Grande Bretagne et aux

États-Unis.

Spécialiste des tendances

technologiques

Page 48: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

IMAGAZINE PDF N°23

dans le monde de l'audiovisuel, François

intervient régulièrement dans le cadre

de conférences professionnelles sur

les thèmes de la dématérialisation des contenus

et de l'utilisation du "cloud". Vivant depuis

2005 à San Francisco, Francois est diplômé

d’HEC Paris et détient un DESS en

Management Culturel de l’Université Paris

VIII.

Par Marie Cornet-Ashby

Quels sont vos principaux marchés, au niveau

géographique ?

Pour l’instant, nos principaux marchés à maturité

restent l’Amérique du Nord, les Etats-Unis et le

Canada. En Europe, la pénétration est assez

importante, d’emblée au Royaume-Uni. Les

territoires sur lesquels on se focalise le plus sont :

la Scandinavie, l’Allemagne et la France. Nous

avons un très bon distributeur en Italie et

l’Amérique du Sud est un continent avec lequel

nous comptons aussi. Et, Il va se passer beaucoup

de choses au niveau événementiel dans cette

région comme la Coupe du Monde ou les Jeux

Olympiques...Nous avons de nombreuses

opportunités de développement avec le Brésil,

moteur de notre développement en Amérique du

Sud. Nous avons engagé une personne à cet effet

sur place, elle passe aussi du temps en Argentine

et au Chili. L’Asie est porteuse pour nous en

terme de développement à travers l’Inde et pour

les besoins en équipements de production

audiovisuelle. Et, nous avons un gros succès en

Australie, pays anglophone. Le développement

avec le Japon a été assez long. Quant à la Chine,

cela reste un pays qui fait peur du fait de sa forte

croissance. Il faut surmonter de nombreux

obstacles pour vraiment avoir un business model

viable. Nous venons d’ouvrir un bureau à

Singapour pour gérer le développement local avec

l’Asie et la Chine.

Certains facteurs participent-ils à votre

développement ? Oui, déjà l’infrastructure de réseaux. Et moderne,

dans la mesure ou l’on propose aux sociétés de

tirer tous les bénéfices de leur investissement de

réseaux et informatique. Et, quand des pays

comme la Scandinavie ou la Corée possèdent un

réseau moderne, nous avons tout de suite une

valeur ajoutée très évidente.

Comment vous situez-vous par rapport au

continent africain ? Nous avons à ce jour, quasiment, aucune présence

sur ce continent. Une des difficultés pour notre

société, qui reste une petite structure de 150

personnes, réside dans le choix de ne pas prendre

de capital risque. Notre entreprise est privée et ne

subit pas d’influences externes et nous nous

focalisons sur des régions avec des réseaux de

distribution acquis...

Avez-vous des projets de diversification ? Nous restons très principalement, sur notre projet

d’origine et qui est la transmission de données, à

haute vitesse. Notre portefeuille de solutions est

axé sur la technologie de base, donc très vaste.

Lorsque l’on parle de transfert de données, les

applications sont multiples comme l’archivage de

données, des solutions de collaborations intra-

entreprises ou la gestion personnalisée d’une

production audiovisuelle. Et l’ambition de notre

société, s’il y en avait une, serait que notre

technologie devienne le standard par lequel toutes

les sociétés passent pour leur transfert de données,

finalement.

Quels sont vos actions dans le domaine de la

recherche et du développement ?

Nous avons beaucoup de scientifiques qui

travaillent au sein de notre société. Des directeurs

de recherches travaillent avec une mathématique

très pointue dans notre technologie et, afin

d’optimiser toujours la transmission de données.

Les développements futurs vont être liés au Cloud.

Les fournisseurs d’infrastructure et les ressources

de traitement se situent dans cette nouvelle

technologie et, nous collaborons avec ces

partenaires pour les transferts dans toutes les

parties du monde. L’idée est de faire en sortes,

pour l’utilisateur, que ce mode de transmission

soit totalement transparent.

Page 49: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

IMAGAZINE PDF N°23

Il faut encore à cet effet,

travailler sur l’unification de

différentes plateformes, de

stockages, de systèmes

d’exploitation et de réseaux

divers. Nous sommes à la

recherche constante de

fédération de toutes ces

énergies, afin de permettre

l’accès aux données avec

immédiateté et indépendance

de la localisation de

l’infrastructure.

Comment rassurer les

personnes prudentes et assez

méfiantes finalement du

Cloud ? Je comprends, au niveau

philosophique cet état d’esprit.

D’un point de vue personnel,

je suis convaincu. Mais, les

craintes de fiabilité sont

fondamentalement fondées,

compte tenu de l’existence de

la cybercriminalité et du

piratage. Il faut utiliser et

choisir les bonnes technologies

et les bons fournisseurs. Ce qui

rassure le client, quand il

décide de mettre du contenu et

en utilisant les infrastructures

Cloud, c’est que les différentes

technologies sont garanties par

le fournisseur avec des

protections, des

authentifications,des

vérifications et des capacités

d’audit entre les transferts via

les adresses IP. Il est facile en

cas de problèmes, de demander

une enquête et cela est

heureusement parfaitement

légal et logique. Je crois que la

peur de manque de fiabilité ou

de pertes de données dans le

Cloud est maintenant dépassée.

Les infrastructures Cloud sont

très rentables d’un point de vue

économique.

Les sociétés comme Disney ou Pixar, qui font de l’animation 3D, ont

un investissement en ordinateurs colossal. Les studios Pixar, qui sont

situés à côté de chez nous en Californie, ont une “ferme”

d’ordinateurs qui passe la journée à faire des calculs pour générer des

images 3D et, il leur faut plusieurs centaines d’ordinateurs pour créer

des images en même temps. Ce processus, prend énormément de

temps. Ces images 3D peuvent se créer aussi dans le Cloud et, avec

moins de moyens financiers. Cela crée de nouveaux business model

pour les entreprises.

Quels sont les nouveaux projets auxquels vous avez participés

récemment ? L’Euro 2012 en direct. Et les contenus sont très nombreux, une

expérience riche et passionnante. Et l’UEFA, nous a transmis la

demande (sur les stades) de transferts de contenus très rapidement sur

un centre de diffusion central basé à Barcelone. Nous avons proposé

une solution technologique pour transférer les contenus à un centre de

Braodcast à Varsovie avec une mis à disposition aux partenaires

comme les télévisions du monde entier (BBC, France Télévisions,

NBC). Nous avons aidé à monté un portail marchand auquel avaient

accès tous les broadcasters.

Dès qu’un sujet était terminé, une version “ low résolution” était mis

sur le portail. Aspera se chargeait de mettre les sujets sur le Cloud et

de les redistribuer aux broadcasters finaux qui avaient acheté le sujet.

Sur trois semaines d’événements et 31 matchs, environ 3000 sujets

ont été acheminés pour un total de 27 terrabits de

données....Extraordinaire et cela n’avait jamais été fait auparavant!

Quelques chiffres sur ASPERA, comme votre chiffre d’affaires ? On ne les communique pas.

Vous êtes passionné par votre métier ? Pour moi, l’intersection du monde des affaires, de la technologie et

des métiers créatifs a toujours été quelque chose qui m’a passionné.

Collaborer avec Aspera est une opportunité formidable de part ma

formation (des études commerciales et marketing ), une sensibilité

culturelle et créative et un intérêt énorme pour la technologie.

D’ailleurs, j’ai commencé ma carrière avec Avid (d’abord au

Royaume-Uni) et ensuite en Californie. Je suis très heureux chez

Aspera, cela correspond à une passion...

ASPERA ? un nom qui en dit long ? Le nom provient de l'expression latine "PER ASPERA AD ASTRA",

qui est aussi la devise de l'Etat du Kansas d'ou vient Michelle

Munson, et qui signifie: “Atteindre les étoiles par l'espoir et l'effort”.

L’idée de notre société réside dans l’idée que le courage, la droiture,

la persévérance peut amener vers l’espoir, et aussi l’excellence...

Page 50: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

IMAGAZINE PDF N°23

UNESCO L’éducation, l’oubliée des

conflits

Un symposium de haut-

niveau organisé au siège de

l’UNESCO (de 14h00 à

17h30, Salle II) le 8 avril

réunira plus de 150

participants du monde

entier. Son objectif : explorer

les différentes manières

d’améliorer l’accès à

l’éducation des

enfants touchés par les

conflits. Au cours de

ce symposium seront

présentés des

dispositifs mis en

oeuvre au Kenya, au

Libéria, au Pakistan,

en Somalie ou encore

au Soudan du Sud pour prendre en compte la problématique des

conflits dans les systèmes éducatifs. (une écolière palestinienne dans

le couloir de son établissement scolaire dans l'est de Gaza.

© UNESCO/ Eman Mohammed)

Intitulé Pour une éducation

tenant compte des questions de

conflits-Finalités et modalités,

ce symposium abordera les

défis que doivent surmonter les

pays touchés par les conflits

pour offrir une éducation de

qualité. Les participants

partageront leurs expériences

et présenteront les dispositifs

mis en place pour aborder les

conflits grâce à des politiques

et programmes éducatifs

adaptés. Investir dans la prise

en compte des conflits permet de sauver la vie de milliers d’enfants.

Des études ont en effet montré qu’une telle éducation peut prévenir

d’autres conflits et limiter leurs conséquences.

Cependant, offrir une éducation de qualité dans ces contextes

difficiles reste un défi. Bien que l’éducation soit la priorité des

familles et des jeunes, elle reste l’un des secteurs les plus sous-

financés pendant les crises. Aujourd’hui, 1,5 milliard de personnes

vivent dans des contextes de conflit. Sur les quelque 61 millions

d'enfants non scolarisés, plus de 40% vivent dans des zones de conflit

et environ 20 millions sont des filles. Elles ne représentent que 30 %

des réfugiés inscrits à l'école secondaire et sont les plus vulnérables à

la violence sexuelle. Face à de tels chiffres, la communauté

internationale prône une éducation qui tienne compte des conflits,

notamment à travers ce symposium.

Les outils présentés lors de

cette réunion visent à favoriser

la paix et prévenir les conflits.

L’objectif est de développer des stratégies afin de permettre la prise

en compte de la question des conflits par les politiques éducatives.

Le symposium est organisé par

l’Institut international de

planification de l'éducation

(IIPE) de l’UNESCO et le

Réseau international pour

l’éducation en situations

d’urgence (INEE) au travers de

son Groupe de travail sur

l'éducation et la fragilité, avec

le soutien de Comic Relief, de

la Commission Européenne, de

l’UNICEF et d’USAID. Des

ministres de l’éducation du

Libéria, de la Palestine et du Mali évoqueront leurs propres

expériences. Le symposium sera suivi d’un cocktail et d’un concert

donné par Peter Yarrow, du groupe populaire des années 1960 Peter,

Paul and Mary. Peter Yarrow évoquera également son oeuvre de

bienfaisance Operation Respect qui s’emploie à prévenir la violence

et lutter contre l’intimidation des enfants, partout dans le monde.

Le programme complet et de plus amples informations sont

disponibles sur les sites web de l’INEE et de l’IIPE. Cet événement

sera diffusé en direct à travers les sites web de l’UNESCO et de

l’INEE.

Page 51: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

3

UNESCO- CERDOTOLA

Signature du partenariat avec le Cerdotola, Mme Irina Bokova,

Directrice Générale de l’Unesco souligne la nécessité d’une telle

collaboration

. « Sans la Paix, il n’y aura pas de vrai développement »

Interview exclusive de Mme Irina Bokova, Directrice Générale de

l’Unesco

Mme Irina Bokova, vous venez de signer une convention de

partenariat avec le Cerdotola. Pouvez-vous nous en dire plus sur

ce que cette convention impliquera ?

Comme le secrétaire exécutif de Cerdotola l'a mentionné, c'est une

journée historique car nous avons formalisé notre coopération avec le

Cerdotola sur décision de notre conseil exécutif.

C'est important pour nous parce que l'Afrique est une priorité pour

notre organisation. Tout d'abord je dois mentionner que le Cerdotola

est né à l'initiative de l'Unesco et ainsi nous renforçons cette idée que

les cultures, les identités, la tradition sont importants tant pour

l'Unesco que pour l'Afrique.

La diversité

culturelle, le

patrimoine oral,

les traditions, la

protection et la

conservation

des langues sont

des questions

inscrites dans

notre agenda

global. A

travers cette

coopération, nous allons

renforcer l'ambition de l'Union

Africaine de travailler pour

que nos cultures soient à la

base d'un développement

durable et de la paix. J'ai salué,

félicité et remercié aussi le

Cerdotola qui était partenaire

du forum sur la culture de la

paix que nous avons

récemment organisé en Angola

(mars 2013, Ndlr).

Nous allons lancer cette

grande idée selon laquelle sans

la paix il n'y aura pas de

développement durable, ce

sont les deux côtés de la même

monnaie et je crois que ça nous

donnera aussi la possibilité de

travailler dans les différentes

instances, de voir une synergie

entre l'expertise du Cerdotola

et la volonté de l'Unesco de

travailler pour que l'Afrique

soit le patrimoine des

traditions.

Je pense qu'aujourd'hui quand

on fête le 50ème anniversaire

de l'Union africaine surle

thème de la Renaissance de

l'Afrique, je suis très honorée

d'être invitée pour la

célébration, avec cette

coopération nous allons vers

cette célébration avec les

mêmes idées. L'Afrique a le

potentiel, ce n’est pas un

regard archéologique d’aller

vers le passé, c'est plutôt bien

de se baser sur ces traditions et

cultures pour jeter un regard

vers l'avenir.

Comment va se traduire en

acte la convention qui a été

signée ?

Nous allons avoir beaucoup de

projets, j'ai mentionné notre

conférence sur la culture de la

Page 52: IMAGAZINE AVRIL EN LIGNE

[ IMAGAZINE Avril 2013

4

paix. Nous aurons des

projets dans le domaine

de la protection du

patrimoine, de la

diversité culturelle, de

l'industrie créative pour

renforcer les capacités

des pays africain à

valoriser leurs propres

cultures. On a besoin

d'une expertise, d’un

savoir-faire, pour

préserver ces traditions et les impliquer dans une vie culturelle

dynamique qui existe dans la plupart des pays africains. (en photo,

quelques diplomates lors de la signature dont S.ex Lejeune Mbella Mbella,

ambassadeur du Cameroun en France, près de Mme Irini Bokova)

La convention se signe au moment où il y a deux grandes crises, la

crise malienne et la crise Centrafricaine. Selon vous, quel rôle

peut jouer un organisme comme le Cerdotola pour la paix ?

Je crois que la culture de la paix doit-être basée sur une notion forte

des autres identités des peuples. Il ne faut pas détruire le patrimoine

comme nous avons vu au Mali. On ne peut pas avoir la paix si on

n’est pas solidement basé sur des civilisations de l'histoire millénaire

des traditions du peuple malien. C'est pourquoi l'Unesco s'est

tellement investi

C'est pourquoi nous travaillons avec les pays de la Cedeao mais pas

seulement, au-delà bien évidement la France, l'Union Africaine.

Détruire tout ce qui existait depuis des siècles et qui porte le message

fort d'une civilisation islamique, dans le domaine de la philosophie, la

médecine, l'astronomie, mathématique, qui était dans le contenu des

manuscrits et qui était tellement lié à l'identité des peuples maliens, ce

n'est pas acceptable pour nous.

La culture de la paix doit être basée sur ce fondement solide du

patrimoine et c'est pourquoi je crois que le processus de réconciliation

après un conflit aussi important doit être basé sur le respect de tels

patrimoines. Le Cerdotola est né à la suite d’une réflexion de

l’Unesco et les Etats Africains, qui voulaient un espace de promotion

de la tradition orale et des langues africaines. L’acte constitutif de

l’organisation a été signé le 25 août 1977 à Yaoundé.

Avec comme point de départ la résolution 3.313 de la 17éme session

de la conférence générale de l'Unesco en 1972.

L’étape suivante sera la

recommandation n° 4 de la

Conférence

Intergouvernementale de

l’OUA sur les Politiques

Culturelles en Afrique (Accra,

1975). L’acte constitutif du

Cerdotola, signé en 1977 à

Yaoundé viendra couronner ce

processus et ouvrir la porte aux

ratifications par le Burundi, le

Cameroun, le Congo, la

République Centrafricaine, la

République Démocratique du

Congo, et le Tchad.

Un accord de siège lie la

République du Cameroun au

Cerdotola depuis le 7

décembre 1979, lequel établit

le siège de l’organisation à

Yaoundé, la capitale du pays.

Œuvrant essentiellement dans

le domaine des langues, de la

culture et des traditions

africaines, le Cerdotola a pour

missions de coordonner les

projets régionaux et assurer la

liaison avec les instituts

nationaux de recherche ;

développer la coopération dans

ce secteur, former les acteurs,

équiper les centres de

recherche, développer les

moyens de collecte, d’étude,

de préservation et de diffusion

des traditions orales.

L’intégralité de l’interview sur

IMAG TV.

Directeur de publication & Rédacteur en chef: Nicolas ABENA .

Rédactrice en chef déléguée : Marie CORNET-ASHBY Dossiers Pays : Nguéma Thérèse. Chargée de Missions : NN. Rédacteur en chef Technique : :Oussouf DIAGOLA. Rédaction générale : :N chaise, N Ndong, S Abba, M. Cornet- Ashby , B ANANI. Collaboration

externe :Onana Sylvestre, Henri Spitezki. Expert : Francis Dooh Collins, Jean-Luc MBAGA.

RCS : 510710262 Siret 510 710 265 00013 Siren 510 710 265 Cameroun :BP 14018 Aéroport international de Douala. La Table

Royale. Dépôt légal à parution Contact : [email protected] Téléphone : (33) 699 792 263 www.imagazine.over-blog.fr