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IMAGAZINE PDF N°23
[ IMAGAZINE Avril 2013
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Nominations &
Conférences
Le nouveau représentant permanent d’Afrique du Sud auprès des Nations Unies a présenté ses Lettres de Créance
Né à Johannesburg le 13 août 1953, M. Mamabolo est marié et père de quatre enfants, le nouveau
Représentant permanent de l’Afrique du Sud auprès des Nations Unies, M. Kingsley Mamabolo, a présenté aujourd’hui ses lettres de créance au Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon.
M.Mamabolo était depuis 2009 Haut-Commissaire de l’Afrique du Sud au Nigéria. En 2006, il avait été nommé Envoyé spécial de son pays pour la région des Grands Lacs, avant de devenir Facilitateur adjoint du processus de paix au Burundi.
En 2002, l’ancien Secrétaire général de l’Organisation de l’unité africaine de l’époque (OUA), M. Salim Ahmed Salim, l’avait nommé Envoyé spécial en Sierra Leone et le Bassin du fleuve Mano, poste qu’il a occupé pendant deux ans. Au cours de la même année, il avait également été nommé Directeur général adjoint pour les affaires africaines au Ministère sud-africain des affaires étrangères. M. Mamabolo est entré au Ministère des affaires étrangères en 1994, après un exil de 18 ans. À son retour, il a immédiatement été nommé Haut-Commissaire de l’Afrique du Sud au Zimbabwe où il est resté jusqu’en 1999 avant d’être nommé Représentant permanent de son pays auprès de l’OUA. Avant de rentrer en Afrique du Sud, M. Mamabolo a eu une carrière remarquable dans le domaine des affaires étrangères qui remonte à 1978, quant à 23 ans, il a été nommé Chef de mission adjoint du Congrès national africain (ANC) auprès de la République-Unie de Tanzanie. Il a eu à occuper d’autres postes de haut niveau au sein de l’ANC pendant son exil.
Le nouveau Représentant permanent est titulaire d’un diplôme en sciences sociales de l’Université de Moscou, et en journalisme de l’Université polytechnique de Harare. Il est également titulaire d’une maîtrise en administration publique de l’Université de Pretoria.
Comment parvenir à une économie verte ? Qu’est-ce qui nous
empêche d’agir ? «Vers un modèle économique durable : de la productivité du travail à celle des ressources» Réunion du Forum de Paris le 4 avril 2013 Des gouvernements, des chefs d’entreprise, des organisations intergouvernementales et non-gouvernementales, ainsi que des personnalités de la société civile, du monde associatif et de la recherche se sont réunis à Paris en avril pour tenter de déterminer ce qui pourrait permettre au niveau mondial de s’orienter vers une économie verte qui favorise une utilisation rationnelle des ressources. Parmi les grands thèmes abordés par les intervenants: L’économie verte et la croissance verte: d’une productivité de la main-d’œuvre vers une productivité des ressources. ·Les cadres réglementaires et le financement d’une économie verte ·L’industrie verte au service d’une économie durable La conférence de haut niveau « Vers un modèle économique durable: de la productivité du travail à celle des ressources », également connue sous le nom de « Forum de Paris », est organisée conjointement par l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) et l’Agence Française de Développement (AFD), avec le soutien du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE)
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EDITORIAL
Sécurité des journalistes : Stratégie 2013-2014 !
Menée par l’UNESCO, cette stratégie est le résultat d’un processus participatif auquel presque 100 acteurs – organismes des Nations Unies, organisations intergouvernementales, associations professionnelles, organes de presse, ONG, universitaires et gouvernements – ont pris part. Ce processus a donné lieu à la création d’une version préliminaire débattue lors de la seconde réunion inter-agences sur la sécurité des journalistes et la question de l'impunité qui s’est tenue à Vienne, en novembre 2012. Cette stratégie a été finalisée en février 2013 après de nouvelles consultations. La Stratégie de mise en œuvre du plan d’action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité 2013-2014 est maintenant disponible. Cette stratégie combine les efforts de tous les acteurs afin de maintenir un environnement de travail libre et sûr pour les journalistes en temps de conflit ou non, en vue de permettre aux citoyens d’être informés et d’être ainsi capables de renforcer la paix, la démocratie et le développement dans le monde.
Ce document comprend un programme de travail qui a pour but de mettre en place le Plan d’action de l’ONU et fait suite aux consultations approfondies depuis l’approbation du plan par le Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies le 12 avril 2012. Pensée afin d’être mise en place au niveau mondial et régional, et afin d’être adaptée au niveau national. Dans la première partie de son déploiement, et ce en vue de concentrer les efforts, elle sera adaptée plus particulièrement à une sélection de pays comme l’Irak, le Népal, le Pakistan, le Soudan du Sud ou encore l’Amérique latine. Elle expose plus de 100 actions concrètes qui peuvent être mises en œuvre dans les deux années à venir par les différentes agences des Nations Unies en collaboration avec d’autres entités dans le but de
joindre leurs efforts pour assurer la sécurité des journalistes. Ces mesures comprennent : La création de mécanismes de coordination, internes à l’ONU afin d’harmoniser ses actions dans ce domaine ; Une aide aux gouvernements pour mettre en place des lois qui protègent les journalistes et des mécanismes favorisant la liberté d’expression et d’information ; La mise en place d’activités visant à rendre les citoyens conscients de l’importance du droit à la liberté d’expression et de l’accès à l’information ; La formation des journalistes aux questions de sûreté sur l’Internet et de sécurité ; Un travail visant à promouvoir de bonnes conditions de travail pour les journalistes, qu’ils soient indépendants ou non ; L’établissement de mécanismes d’urgence ; et l’élaboration de mesures spéciales pour les femmes journalistes pour faire face au nombre croissant de cas de harcèlement sexuel et de viols.
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EDITORIAL 4 LA sécurité des journalistes : Stratégie 2013-2014 !
ECONOMIE 13-21
-Les ACP allouent 20 millions d’euros à la BAD -Réunion des premiers responsables des Banques multilatérales de développement à Washington -Autoroutes de l'information en Afrique : La BAD lance des plates-formes Open Data pour 20 pays africains -La Banque de la ZEP a bénéficie de 98,6 millions USD de la Banque africaine de développement (BAD), un de ses actionnaires -AfDB Approves US $73 Million for Irrigation and Road Projects in Malawi -Global DHL CEO optimistic about Africa’s potential -Faudra-t-il de nouveau dévaluer le franc CFA ? -Le Fonds africain de développement : 40 ans de contribution à la transformation socio-économique de l’Afrique -Facilité de soutien juridique en faveur des pays africains
DROIT & SOCIETE 21-39
Le Prix Nobel de la Paix Muhammad Yunus encourage la BAD à s’engager dans l’entreprenariat à but social GEOPOLITIQUE & DIPLOMATIE 5-13
L’Afrique au Palais de l’Elysée -Visite officielle du Président burundais, M Pierre NKURUNZIZA -Visite de Denis SASSOU NGUESSO du Congo Brazzaville -Prix Félix HOUPHOUET BOIGNY M. Alioune TRAORE, SG du Prix reçu par F. Hollande Interview de Pouria Amirshahi Député des français établis hors de France (9e circonscription), Secrétaire de la commission des affaires étrangères
PAIX & SECURITE 58-69 Banque Mondiale L'innovation : Un vecteur promouvant l’égalité des sexes et le développement économique Lutte Anti-Braconnage Réunion d’urgence des ministres de la CEEAC sur la lutte anti-Braconnage en Afrique centrale
Violence contre les femmes Adoption des conclusions concertées sur l'élimination envers la violence contre les femmes Lutte contre le Terrorisme Le Chef de l’UNOCA souligne la nécessité de renforcer la coopération SOCIAL BUSINESS 37-47 L'électricité pour tous : Les marchés alimentaires d’Afrique pourraient générer une opportunité de 1 000 milliards de dollars à l’horizon 2030 Nouvelles Technologies M. Chehadé, président de l’ICANN appelle à une augmentation du nombre de registraires en Afrique WaterAid Les gouvernements peuvent concrétiser l’accès universel à l’eau et à l’assainissement pour tous les Africains d’ici 2030 Deauville Green Awards Jean-Charles Pentecouteau Président des DG Awards Le CIDAL 20 ans après !
UNESCO-Signature du
partenariat avec le Cerdotola
CULTURE & MEDIAS 47-52
Our meeting at SATIS
Per aspera ad astra est une
locution latine signifiant « Par
des sentiers ardus jusqu'aux
étoiles. »
Potentiel énergétique à venir
en Afrique
Juan Pirlot de Corbion
Président fondateur de YouScribe
!
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Géopolitique & Diplomatie
Pouria Amirshahi, Député des français établis hors de France
(9e circonscription), Secrétaire de la commission des affaires
étrangères. Dans une interview accordée le 3 octobre 2012, il
évoquait un « New deal avec l’Afrique » en cas de victoire
socialiste, rêve ou illusion ?
Pouria Amirshahi est né à
Shemiran en Iran, en 1972.
D’un père
architecte et archéologue et
d’une mère socialiste proche
de Shapour Baktiar. En
1976, la famille se réfugie en
France.
En 1986, Pouria Amirshahi
intègre le lycée Buffon à
Paris et s'engage dans le
mouvement contre le projet
de loi Devaquet du
gouvernement Chirac qui
prévoit d'instaurer la
sélection par l'argent à
l'entrée de l'Université. En 1989, le baccalauréat en poche, il
entre à Tolbiac (Université de Paris I) et poursuit des études de
Droit, puis de politiques publiques de l'emploi. Il adhère à
l'UNEF, dont il est élu président à 22 ans jusqu'en 1998.
Il se donne alors une nouvelle mission, sauver la MNEF, la
mutuelle étudiante qui connaissait alors des dérives. Un an plus
tard, la toute nouvelle Mutuelle des Étudiants est née. Il quitte le
mouvement étudiant et reste un militant actif mais se consacre à
sa vie familiale et professionnelle.
En charge du secteur international au sein de la Fédération des
Mutuelles de France de 2000 à 2003, il devient en 2004 directeur
de l’association 4D (Dossiers et Débats pour le Développement
Durable) avant d'être recruté par le Conseil général de la
Charente en janvier 2006 comme directeur de l'action médico-
sociale du Département en Charente Limousine. Depuis mars
2009, il est chargé de mission au sein de la Cité internationale de
la bande dessinée et de l'image, basée à Angoulême, et plus
particulièrement rédacteur en chef de la revue Neuvième art qui
deviendra neuviemeart2.0.
Militant du Parti socialiste, il a été l’un des porte-parole du « non
socialiste » lors du référendum sur la constitution européenne, aux
côtés d'Henri Emmanuelli. Au Congrès de Reims du PS en 2008, il
anime le courant Un Monde
d'Avance avec Benoît Hamon
et devient premier secrétaire de
la fédération PS de la Charente
et secrétaire national à la
coopération, à la francophonie
et aux Droits de l'Homme.
En tant que secrétaire national
du Parti socialiste, il contribue
à faire évoluer la position du
parti dans plusieurs directions.
Il est élu en juin 2012 député
de la neuvième circonscription
des français établis hors de
France (Afrique du Nord et de
l'Ouest) avec 63 % des voix.
En juillet 2012, il confonde le
regroupement « la Gauche
durable » avec notamment
Laurence Rossignol, Philippe
Martin, Barbara Romagnan et
Daniel Goldberg.
Lors du Congrès de Toulouse
du parti socialiste en octobre
2012, il est reconduit dans ses
fonctions de secrétaire
national cette fois en charge
des "transitions démocratiques
et de la Francophonie".
Par Marie Cornet-Ashby
Vos racines ce sont l’Iran,
déjà...
Oui, je suis né en Iran en 1972.
Le Chat d’Iran gouvernait
alors le pays. Quatre ans plus
tard, en 1976 donc, je suis
arrivé en France avec mes
parents et, ma mère opposée au
gouvernement sortait d’un
emprisonnement où elle avait
été torturée. Pourquoi la
France ? Déjà car ma mère
était une grande francophile et
francophone. Ensuite, ma
grand-mère y résidait depuis
1950, (opposante aussi au Chat
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d’Iran), elle était la collaboratrice de Jean-Paul Sartre qui présidait le
Comité national des prisonniers politiques iraniens. Elle était,
d’ailleurs, la cheville ouvrière de ce comité. Je garde très peu de
souvenirs de l’Iran, et mon souvenir d’enfance reste celui ou je passe
le portail de l’aéroport en France. C’est aussi ma première conscience
du monde.
Ce déracinement, cet exil aussi. Je vois un tourniquet et une lumière
blanche. Puis un appartement en banlieue, ensuite à Paris pendant 15
ans. Je suis resté imprégné par l’Iran puisque mon environnement
familial parlait de l’Iran (ses références littéraires et culturelles)
en uranien et la cuisine était persane aussi...Je suis retourné en Iran en
2005 pour voir mon père qui y était retourné en 1989. Et pas avant,
pour des raisons de sécurité et aussi d’organisation de mon voyage...
Un choc, ce retour ?
Oui, mais très émouvant. Car j’y suis retourné en tant que touriste un
peu préparé, du fait de certains codes culturels. Un choc aussi familial
et d’émotions de 15 jours. Et ce pays est magnifique tout comme la
chaleur du peuple iranien qui s’explique du fait que le tourisme de
masse n’existe pas. La curiosité et la tradition de la conversation avec
l’inconnu perdure encore. Il est possible de nouer des contacts très
facilement...
Vos études, un choix aussi libre ?
Oui, totalement. La première année lorsque je suis arrivé en France,
je ne parlais pas français et mon grand frère m’a appris le soir toutes
les subtilités de cette langue. Ma scolarité a été assez heureuse dans
ses résultats et j’aimais l’école. Après le baccalauréat, j’ai fait un
Deug de Droit puis une maîtrise de politique publique de l’emploi.
J’étais très attiré par le Droit, et la Révolution Française - mariage du
Droit et de la Justice - a profondément marqué ma pensée. Je crois
que j’ai très vite eu une passion militante pour le Droit.
Le syndicalisme, une vocation ou une volonté de porter un
message ?
D’abord une rencontre, en novembre 1986, alors que je suis encore
lycéen, pendant le mouvement contre le projet de loi Devaquet, qui
prévoyait d'instaurer une sélection par l’argent à l’entrée de
l’université (30 000 francs à l’époque).
Je me suis très vite engagé à
l’UNEF, et je me battais autant
pour défendre mes camarades
individuellement que pour
demander des changements de
politique universitaire. Plus
tard, dans ma vie
professionnelle, j’ai toujours
adhéré à un syndicat.
Quel regard portez-vous sur
le syndicalisme en France ?
Je dirais qu’il y a trop de
syndicats. Cela n’aide pas les
salariés forcément. Pourtant
90% de la population active en
France est salariée. Les
scissions successives ont
engendré l’émiettement du
syndicalisme.
Le paradoxe, c'est que même si
seulement 7% de la population
est syndiquée, le syndicalisme
français est capable de
mobiliser très fortement, ce qui
est une bonne chose.
Mais il y a certainement de
gros changements à opérer
dans le syndicalisme ouvrier,
qui ne peut se contenter de
changer de n°1 tous les 10
ans...
Ensuite, vous entrez au parti
socialiste, pourquoi ce choix ?
J'aurais pu adhérer à un groupe
d'extrême gauche ou chez les
Verts naissants...car j'étais très
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sensible à la fois à l'idée révolutionnaire et à celle de la protection de
la nature. Mais, là encore, les rencontres influencent beaucoup vos
choix. Et puis je suis d'une culture très "République et Socialisme".
Disons qu'après la victoire de Mitterrand en 1989, je voulais
participer de l'aventure socialiste.
Même critique, j'ai pensé que ce parti était capable de faire bouger les
lignes d'une société injuste. C'est vers lui que se tournent une grande
majorité des électeurs de la gauche, malgré ses excès de timidité
parfois ... Mais la gauche est diverse, c'est vrai. Beaucoup de bonnes
idées existent ailleurs ; malheureusement, ces derniers temps, les
gauches polémiquent plus qu'elles ne débattent. Cela renforce des
divisions souvent déjà bien inutiles...
La démocratie, et ses valeurs...en France
Ce qui définit pour moi, le mieux la France c'est la Révolution. La
République s’est faite, en son principe, Une et Indivisible. Les
principes d’égalité et de laïcité rendent la fraternité possible. De
manière générale, les échecs français sont souvent dus au non respect
des principes révolutionnaires de 1789. Par exemple, quand on
affirme que le "modèle français d'intégration ne marche pas" on se
trompe ! C'est précisément parce qu'on lui tourne le dos que ça ne
marche pas. Et cela est vrai dans beaucoup de domaines, comme par
exemple celui de la sécurité sociale. Quoi qu'il en soit, la Révolution
française n'est jamais achevée ...
A quoi correspond alors, le devoir citoyen selon vous ?
Le devoir de chaque citoyen est de respecter la libre conscience de
l’autre, la loi générale, l’égalité des droits. Le devoir moral de
chaque citoyen est de contribuer solidairement à la construction de
son pays. Or, ce n'est toujours pas le cas, ne serait-ce que fiscalement.
A contrario, "ce sont souvent les mêmes qui trinquent" comme dit la
chanson. Il n’y a pas de droits sans devoirs dit-on ; certes, mais le
contraire doit être valable aussi...
Aujourd’hui, votre fonction de Député fait que vous couvrez la
moitié de l’Afrique…Comment avez-vous les indications sur des
régions très différentes des unes des autres ?
Je couvre 16 pays d’Afrique et représente 140 000 français qui y
résident. Pour me tenir informé, je m'abonne à de nombreux titres de
presse ; il y a aussi nos consulats et nos ambassades qui sont une
source précieuse d'informations. Mais je suis surtout aidé, représenté
et relayé par des personnes sur place. Enfin, je me déplace beaucoup,
je rencontre nos compatriotes mais aussi des acteurs engagés de
chaque pays ...
Beaucoup de compatriotes sont des relais d’une société civile et qui
peuvent reconstruire des ponts entre la France et l’Afrique. Il y a une
grande tolérance et ouverture dans ces expatriés, qui sont
représentatifs de la diversité de la société française. Et le tronc
commun est la langue française...
Comment ressentez-vous la
coopération entre la France
et l'Afrique ?
Un destin collectif est possible
en terme de coopération
bilatérale. Cette coopération
est un atout. Nous avons signé
des accords avec le Maroc, et
l’Algérie. La force des Etats
est essentielle et dans
l’assurance de leurs fonctions
régaliennes, ce qui est le cas
des Etats d’Afrique du Nord.
L’Afrique subsaharienne a un
atout qui est celui du franc
CFA, qui est aussi une
monnaie unique à tous et doit
favoriser les échanges.
L'Afrique est souvent
associée à la corruption ?
Le problème de la corruption
est, qu’il sans aucun doute,
devenu l’ennemi des sociétés
civiles. Le Sénégal, a fait la
démarche de sa volonté de sa
transparence. Une société
corrompue n’aspire pas aux
bonheurs. Il faut encourager le
maillage des sociétés civiles
pour dire tout et, partout avec
transparence. La grande
nouveauté, est que l’opinion
publique ose parler...
Comment voyez-vous les
relations entre la France et
l'Afrique ?
La France doit avoir une
nouvelle alliance économique
et culturelle, de bonne
coopération industrielle
commune avec l’Afrique.
La France reste le premier
partenaire commercial de
nombreux pays d’Afrique.
La base utilitaire doit se
transformer en coopération
égalitaire, comme ce que nous
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avons fait avec le Premier ministre au Maroc.
Comment arrivez-vous à vous organiser ?
15 jours par mois, je vais dans ma circonscription où je rencontre les
autorités, les sociétés civiles et les français sur place lors de réunions.
Le reste du temps, je suis à l'Assemblée Nationale.
Sur les trois ans à venir, des désirs prioritaires pour vous ?
J’aimerais en France que les écarts de revenus baissent. Je
souhaiterais aussi que l’on renoue avec la République métissée.
J’aimerais que l’on développe des outils pour dynamiser et
approfondir l’espace francophone, en permettant notamment une bien
plus grande circulation des personnes. J’aimerais, enfin, pour les
français établis hors de France, une plus grande reconnaissance de
leur citoyenneté, de leurs devoirs mais aussi de leurs droits.
Contrairement aux clichés, ils ne sont pas une petite poignée d'exilés
fiscaux. Ceux-là, on les connaît. Ceux dont je parle sont 2,5 millions !
Et, dans une écrasante majorité, représentent très bien la France,
comme vous et moi.
Un vœu pour 2013 ?
Oui, que le commerce des armes, soit sérieusement traité...Il faut
interdire à ces saloperies de circuler n'importe comment.
PALAIS DE L’ELYSEE
Visite officielle du Président Burundais, M. Pierre
NKURUNZIZA à l’Elysée
François Hollande a salué le courage des soldats burundais qui,
depuis 2007, contribuent au sein de la Mission de l’Union africaine en
Somalie (AMISOM) au retour de la stabilité dans ce pays. Cet
engagement porte ses fruits et a permis la libération de la capitale
Mogadiscio et réduit l’emprise des shebab sur le territoire somalien.
Concernant la situation à l’Est de la République Démocratique du
Congo, le Président de la République a exprimé le souhait de la
France que les capacités de la Mission de l’Organisation des Nations
Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo
(MONUSCO) soient renforcées pour garantir le respect de l’intégrité
du territoire.
Le Chef de l’Etat a salué le projet de création d’une force
africaine de réaction rapide au sein de la MONUSCO.
Il a remercié M. NKURUNZIZA pour sa volonté de contribuer en
troupes à la Mission internationale de soutien au Mali sous
conduite africaine (MISMA), nouvelle illustration de
l’engagement du Burundi pour la sécurité du continent africain.
Cet entretien a également été
l’occasion d’évoquer les
perspectives
d’approfondissement des
relations bilatérales avec la
signature cet après-midi d’une
déclaration commune
définissant les priorités de la
coopération franco-burundaise
et l’inscription du Burundi
dans la liste des pays
prioritaires de l’aide française.
La France sera également
particulièrement vigilante pour
que, dans le cadre du onzième
fonds européen de
développement (FED) l’aide
aux efforts de développement
du Burundi soit accrue.
Le Chef de l’Etat a souligné
les efforts engagés pour
assurer une transition politique
fondée sur la réconciliation et
le respect des droits de
l’Homme. Il a salué la
libération la semaine dernière
du journaliste correspondant
de RFI M. Hassan
RUVAKUKI.
Prix Félix HOUPHOUËT-
BOIGNY
Réception de M. Alioune
TRAORE, Secrétaire général
du Prix Félix
HOUPHOUËT-BOIGNY
pour la recherche de la paix
accompagné de M. Daniel
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RONDEAU, Ambassadeur de
France auprès de l’UNESCO.
Le 25 mars dernier, François
Hollande, Président de la
République avait reçu M.
Alioune TRAORE, Secrétaire
général du Prix Félix
HOUPHOUËT-BOIGNY pour
la recherche de la paix, décerné chaque année par l’Organisation des
Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).
Le jury de ce prix a tenu à honorer « la solidarité manifestée par la
France à l’égard des peuples africains ». Il entend récompenser M.
François HOLLANDE « pour sa contribution considérable à la paix et
à la stabilité en Afrique ».
François Hollande s’est honoré de cette récompense et remercié
l’UNESCO ainsi que les responsables et le jury du prix
HOUPHOUËT-BOIGNY pour la paix.
Hollande fera don du montant de ce prix à la branche malienne du «
réseau Paix et Sécurité des Femmes de l’Espace CEDEAO », qui
coordonne les initiatives d’associations de femmes en faveur de la
paix et de la réhabilitation des zones de conflit, ainsi qu’à
l’association « Solidarité défense », qui apporte un soutien aux
soldats blessés en opérations et un suivi durable aux familles de
victimes.
La cérémonie de remise de ce prix aura lieu le 5 juin au siège de
l’Unesco
M Denis Sassou N’Guesso du Congo
Le Président F. Hollande a reçu le 8 mars à 10h à l’Elysée M. Denis
Sassou N’Guesso, Président de la République du Congo.
Le chef de l’Etat a remercié son homologue congolais pour le soutien
politique et logistique apporté aux forces africaines et à la France
dans le cadre de
l’opération de
libération du Nord du
Mali.
En tant que
médiateur de la
Communauté
Economique des Etats de
l’Afrique centrale (CEEAC), le
Président congolais a fait un
point de la situation en
République centrafricaine et
rappelé les conclusions du
sommet de N’djamena
consacré à cette crise. Les
deux présidents ont constaté
l’illégalité d’une prise de
pouvoir par la force. Ils ont
souligné la nécessité de
préserver l’esprit des accords
de Libreville, notamment en
organisant des élections dans
des délais courts,
conformément aux
recommandations de la
CEEAC. Le Président de la
République française a
également indiqué sa volonté
que l’ensemble des forces
politiques centrafricaines
soient associées au sein d’un
gouvernement d’union
nationale. Enfin, le Chef de
l’Etat a tenu à rappeler que la
présence militaire en
Centrafrique est seulement
destinée à renforcer la sécurité
des ressortissants français.
Concernant la situation en
République Démocratique du
Congo, les Présidents français
et congolais se sont réjouis de
l’adoption de la résolution
2098 du Conseil de Sécurité
des Nations Unies, à
l’initiative de la France et
conformément aux
engagements pris par le
président de la République à
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Kinshasa. Cette résolution permettra un renforcement des moyens
humains et matériels de la Mission de l’Organisation des Nations
Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo
(MONUSCO), à travers le déploiement d’une brigade d’intervention
africaine dotée d’un mandat robuste.
Au plan bilatéral, il a été convenu de poursuivre le développement
des relations économiques entre la France et le Congo, dans un cadre
de transparence renforcé.
Forum mondial des femmes francophones
En présence du Secrétaire général de la Francophonie, M Abdou
DIOUF, des membres du gouvernement de France, du corps
diplomatique
Extraits du discours de François Hollande
« Je tiens à vous accueillir donc pour ce premier Forum mondial des
femmes francophones. C’est une initiative qui est venue du président
Abdou DIOUF. Je veux remercier l’administrateur de l’OIF, Clément
DUHAIME, et toutes les équipes qui ont permis, grâce à leur
dévouement, le rayonnement de cette initiative et, au-delà, de la
langue française que nous partageons.
La Francophonie, c’est plus qu’une idée ; c’est même davantage
qu’une organisation. La Francophonie, c’est d’abord une
communauté humaine à travers 77 Etats qui y adhèrent et près de 250
millions de locuteurs dans le monde. A l’horizon 2050 – nous serons
encore là – on annonce 750 millions de francophones. C’est dire si ce
que vous représentez – la Francophonie – est une belle idée promise à
un grand avenir.
Ce forum est l’occasion de rappeler que la Francophonie, c’est une
diversité. C’est l’accumulation, l’ajout, l’addition de tant de
différences qui font que nous sommes unis et rassemblés.
Vous êtes ici, nombreuses venant de différents continents.
Vous témoignez de la grande richesse de la Francophonie.
Nous avons une langue en partage. Elle a une grande
histoire. Et elle ne cesse de s’enrichir, car la langue, c’est
la vie.
Beaucoup des mots que nous avons en usage sont des
héritages et des métissages. L’histoire de la langue
française, c’est l’histoire de l’hospitalité, de l’échange et
du partage des mots. Venant de beaucoup de pays, vous
avez participé à la construction
et à l’élaboration de la langue
française. La langue française,
ce n’est pas la langue parlée
par les Français. C’est la
langue parlée, à travers le
monde, par toutes celles et tous
ceux qui nous font l’honneur
de la partager avec nous.
La Francophonie, c’est aussi
un rassemblement qui porte
des valeurs et des principes. Je
rappelle que c’est en français
que s’est écrite la déclaration
des droits de l’Homme et du
Citoyen, en 1789, et que c’est
en français aussi qu’a été
rédigée la déclaration
universelle des droits de
l’Homme, en 1948. Notre
organisation est donc héritière
de cette tradition, de cette
volonté, de cette affirmation
d’émancipation. Notre langue
est un instrument du droit et de
la paix.
Autant de raisons pour porter
aujourd’hui le combat des
femmes.
En France, c’est l’une des
priorités du gouvernement
portée par Najat VALLAUD-
BELKACEM qui, je crois,
vous a présenté ce qu’elle a
engagé avec le gouvernement
de Jean-Marc AYRAULT. Un
gouvernement strictement
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paritaire – non, il ne l’est plus ! Puisqu’hélas un membre
nous a présenté sa démission. Ce qui fait que dans le
gouvernement de Jean-Marc AYRAULT, il y a
aujourd’hui plus de femmes que d’hommes.
Une feuille de route a été mise en œuvre dans chaque
ministère et nous veillons à ce qu’elle puisse être
respectée, dans les nominations, dans les choix de
responsables à tout niveau, dans les autorités
indépendantes… Nous faisons en sorte que ce principe de
parité puisse trouver sa traduction.
Mais nous avons une autre ambition que je voulais vous faire partager
car elle peut être aussi la vôtre. Nous avons inventé une troisième
génération des droits des femmes. La première, c’était les droits
politiques : droit de vote, droit de participer pleinement aux décisions.
C’est fait... enfin, pas partout.
La seconde génération, c’était et c’est encore les droits sociaux et
sanitaires, que les femmes ont chèrement conquis dans les années
1970, et notamment le droit à la contraception ou le droit même à
l’interruption volontaire de grossesse.
Et puis, aujourd’hui, ce que nous avons à faire à travers cette
troisième génération, c’est de réaliser l’égalité réelle entre les femmes
et les hommes : l’égalité dans les rémunérations, l’égalité dans la
répartition des temps de vie, pour l’éducation des enfants, l’égalité
des destins à travers l’école et les filières.
Mais si nous voulons être à la hauteur des valeurs que nous portons,
nous devons justement aller au-delà des frontières de chacun de nos
Etats. Nous avons regardé avec faveur et enthousiasme même les
« printemps arabes ». Parce que les femmes ont incarné l’inspiration à
la démocratie. Elles ont mis la question de l’égalité des droits dans
toutes ses dimensions : civiques, politiques, sociales.
Mais ces printemps ne se déroulent pas toujours comme il était prévu.
Il y a des replis, il y a des ruptures. Là encore, à chaque fois, ce sont
les femmes qui en sont victimes. Je veux donc saluer leur rôle en
Tunisie, en Libye, en Egypte et en Syrie, alors que ce pays s’enfonce
depuis deux ans, chaque jour davantage, dans la violence.
C’est la raison pour laquelle la réunion sur l’égalité de l’Union pour
la Méditerranée, que nous organisons les 4 et 5 juillet à Paris, devra
nous fournir l’occasion d’explorer les moyens de renforcer les liens
entre les sociétés civiles de part et d’autre de la Méditerranée. Et donc
de prolonger ce que vous avez fait aujourd’hui.
Et nous devons faire de la lutte contre les violences faites aux femmes
une grande cause de la Francophonie.
Les violences faites aux
femmes causent en effet plus
de décès et de handicaps que le
cancer, le paludisme, les
accidents de circulation et
même les guerres réunis. On
estime à 650 000 – je ne sais
ce que valent ces statistiques et
comment elles peuvent être
établies – mais on estime donc
à ce chiffre terrifiant de
650 000, le nombre de femmes
qui font l’objet de trafics
chaque année dans le monde.
Je pense aussi à celles qui sont
mutilées, empêchées,
reléguées.
Je pense enfin à celles qui sont
massacrées et qui sont l’objet
des conflits eux-mêmes :
femmes congolaises, femmes
centrafricaines, femmes
maliennes, qui ont été les
premières victimes du
terrorisme.
Et si la France est au Mali,
c’est parce qu’elle a été
appelée par un pays ami, c’est
parce qu’elle agit au nom de la
communauté internationale
mais c’est aussi parce que des
femmes étaient victimes
d’oppression, d’obscurantisme
et de fondamentalisme que
nous sommes aussi allés là-
bas. Parce que nous
considérons que la cause des
[ IMAGAZINE Avril 2013
12
femmes vaut aussi que nous déployons nos armées pour les défendre.
Je veux saluer ici les pays qui représentent cette volonté, avec nous,
de protéger les femmes et de garantir, à travers le droit, leur intégrité
corporelle et donc la dignité.
Le plan d’action francophone sur les violences faites aux femmes a
été adopté récemment, Monsieur le Secrétaire général, et je vous en
félicite. C’était à l’occasion de la commission de la condition de la
femme à New York. C’est une étape importante.
Dans la même direction, il y a eu cette résolution sur la prévention,
l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles. La France
y a contribué.
Et ce texte déclare que les Etats ne peuvent invoquer des
considérations culturelles, religieuses ou traditionnelles pour ne pas
respecter leurs obligations en matière d’élimination de toutes les
formes de violences à l’encontre des femmes et des filles. Aucune
religion n’appelle à la violence contre les femmes. Nous avons donc à
prendre toutes les mesures partout. Aucun pays n’est exempt de cette
responsabilité pour que soit éliminé un certain nombre de pratiques.
Je pense aux mutilations génitales et aux mariages forcés et précoces.
C’est le rôle aussi de la Francophonie de demander la stricte
application de ces recommandations.
Le XVème
sommet de la Francophonie sera très important, parce que
c’est le XVème
, parce qu’il est à Dakar, parce que nous aurons à saluer
Abdou DIOUF et lui dire notre amitié. Pour ce XVème
sommet, nous
aurons à porter à un niveau plus élevé cette exigence de défense des
droits des femmes et même de leur protection.
En France, nous entendons montrer l’exemple. Sous l’autorité de
Laurent FABIUS, l’action qui est conduite pour le développement,
avec Pascal CANFIN, c’est d’assurer l’autonomie économique des
femmes, de veiller à la scolarisation des filles, la lutte contre la
mortalité maternelle et infantile, notamment en Afrique, et de faire
partout prévaloir le principe d’égalité entre les femmes et les
hommes.
C’est une des
conditions que nous
posons pour la
politique de
développement.
Nous ne le faisons
pas d’ailleurs, que
pour des raisons de
droit mais aussi
pour des motifs d’efficacité.
Car il est démontré que,
lorsque l’aide passe par les
femmes, elle est souvent
beaucoup plus efficace et plus
durable, et mise au service de
l’éducation des enfants.
Vous me remettez ce soir le
texte d’un appel, l’Appel des
femmes francophones.
Vous demandez à l’ensemble
des acteurs de la
Francophonie, à travers ce
texte, de renforcer la
promotion des droits des
femmes dans les programmes
qui sont menés.
Vous demandez la
modification, voire même
l’abolition de toutes les lois,
réglementations, pratiques et
coutumes qui sont
discriminatoires envers les
femmes.
La France souscrit à cet
engagement et je pense que cet
Appel doit bien aller au-delà
de la Francophonie. Il marque
pour la première fois la
création d’un réseau de
solidarité entre les femmes
francophones.
Vous avez donc été, de ce
point de vue, des pionnières. »
ECONOMIE
Réunion des premiers
responsables des Banques
multilatérales de
développement à
Washington
M Donald Kaberuka,
Président de la Banque
africaine de développement
[ IMAGAZINE Avril 2013
13
(BAD), et les premiers responsables des Banques multilatérales
de développement (BMD) - Banque mondiale, Banque
européenne pour la reconstruction et de développement, Fonds
monétaire international et Banque interaméricaine de
développement - se sont réunis à Washington, le 25 février 2013.
Objectif : renouveler leur engagement à renforcer leur collaboration.
L’accent a été
mis sur la nécessité d’une plus grande coordination de tous les efforts
déployés pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le
développement (OMD) à l’horizon 2015, destinés à mettre fin à la
pauvreté et à la faim, à accroitre l’accès à l’éducation et à la santé,
améliorer l’égalité entre les genres et à assurer la durabilité
environnementale. Les dirigeants des BMD ont souligné leur
engagement à collaborer davantage autour du processus conduit par
les Nations Unies pour définir un nouveau cadre de développement
post-2015 et à continuer d’appuyer une approche intégrant les
concepts de durabilité économique, sociale et environnementale.
Même si les récentes avancées dans les indicateurs sociaux peuvent
être remises en cause en l’absence d’un plan de financement à long
terme, ils ont indiqué leur engagement à travailler ensemble pour
développer des options d’investissement à long terme afin de
construire les bases d’une croissance solide.
Par ailleurs, les premiers responsables des BMD ont salué les efforts
du G20 et du G8 pour prendre en charge les questions de croissance
inclusive et de durabilité environnementale de manière globale. Ils
ont exprimé leur engagement à soutenir les capacités analytiques de
leurs institutions et à utiliser leur puissance de mobilisation afin
d’identifier des solutions sur ces questions. Ils se sont par ailleurs
engagés à faire entendre davantage la voix des pays en
développement sur ces questions.
Enfin, les premiers responsables des BMD ont renouvelé leur
engagement à moderniser leurs institutions, à respecter les standards
les plus élevés pour les prestations proposées aux pays clients,
l’excellence professionnelle, l’efficacité ainsi qu’une plus grande
collaboration sur le terrain.
Autoroutes de l'information
en Afrique : La BAD lance
des plates-formes Open Data
pour 20 pays africains
Cette initiative révolutionnera
la gestion et la diffusion des
données en Afrique, faisant en
sorte que le continent participe
pleinement à l'économie
mondiale de l'information.
La plate-forme Open Data est
un outil facile à utiliser, qui
permet d’extraire les données,
de créer et de partager ses
propres rapports personnalisés,
ainsi que de visualiser les
informations liées à des
thématiques, à des secteurs ou
à des pays, sous forme de
tableaux, de graphiques et de
cartes.
Grâce à cette plate-forme Open
Data, les usagers peuvent
accéder à un large éventail de
données sur le développement
des pays africains, recoupées à
partir d’une variété de sources
officielles, internationales et
nationales.
La plate-forme facilite
également la collecte, l'analyse
et la mutualisation des données
entre les pays et avec les
partenaires internationaux au
développement. Elle offre à
une variété d’utilisateurs, tels
que les décideurs, experts,
chercheurs, chefs d'entreprises
et investisseurs du monde
entier, l’opportunité, unique,
d'accéder à des données fiables
et actualisées sur l'Afrique. Les
usagers peuvent visualiser
l’évolution chronologique des
[ IMAGAZINE Avril 2013
14
indicateurs de
développement, sur un laps
de temps donné, mener une
analyse approfondie aux
niveaux national et régional,
se servir des graphiques
prêts à l’emploi - voire créer
les leurs -, bloguer, partager
leurs points de vue et travailler avec leurs pairs, faisant ainsi émerger
une communauté d’utilisateurs avertis.
Avec l’initiative de plate-forme Open Data, le Groupe de la BAD
veut accroître de façon substantielle l’accès à des données de qualité,
nécessaires à la gestion et au suivi des résultats de développement
dans les pays africains - entre autres, la réalisation des OMD. La mise
en place de cette plate-forme fait suite à un certain nombre
d’initiatives importantes, tant mondiales que régionales, visant à
élargir la disponibilité de données de qualité sur l'Afrique et, partant,
à favoriser les prises de décision dûment motivées, la
responsabilisation publique et la bonne gouvernance.
Une fois la plate-forme Open Data opérationnelle, les pays africains
s’en serviront pour adresser tous leurs flux de données à la BAD et,
éventuellement, aux autres partenaires internationaux au
développement, dont le Fonds monétaire international (FMI), la
Commission européenne, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS),
l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture
(FAO), la Commission de l'Union africaine (CUA) et la Commission
économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA). Cette initiative
est l’occasion unique pour que tous les pays africains prennent les
devants dans la mise en œuvre et la promotion des normes statistiques
internationales à travers le continent, et qu’ils améliorent la qualité
des données qu’ils diffusent.
La Banque de la ZEP a bénéficié
d’une composante financière
totalisant 98,6 millions USD de la
Banque africaine de
développement (BAD), un de ses
actionnaires
La Banque de la ZEP a bénéficié
d’une composante financière
totalisant 98,6 millions USD de la
Banque africaine de développement (BAD), un de ses
actionnaires.
La facilité se présente sous
forme d’une prise de
participation, d’une ligne de
crédit et d’une assistance
technique s’élevant
respectivement à 47,6 millions
USD, 50 millions USD et 1
million USD. La prise de
participation est constituée par
un capital payable (20 pour
cent) et un capital sujet à appel
(80 pour cent).
Cette facilité est de loin la
meilleure et unique
composante financière
mobilisée par le financier
régional. Le financement a été
approuvé par le Conseil
d’administration de la BAD à
l’issue d’une réunion tenue à
Tunis, la semaine dernière.
Dr Michael Gondwe, Président
de la Banque de la ZEP, a
déclaré que cette composante
financière renforcerait en outre
la capacité de la Banque à
consentir des prêts aux
activités commerciales dans
les États membres.
“Étant donné que la ligne de
crédit de la BAD est non liée,
ceci signifie que nous serons
en mesure d’assister
rapidement les entreprises
ayant sollicité un prêt et
remplissant les conditions
requises dans la sous-région,”
a précisé Dr Gondwe.
Une ligne de crédit non liée
signifie qu’aucune condition
n’est rattachée à ladite facilité,
qui prend normalement la
[ IMAGAZINE Avril 2013
15
forme de conditions déterminant le pays auprès duquel l’emprunteur
doit acquérir des équipements ou matériaux destinés à un projet.
La prise de participation est à l’appui d’une Augmentation générale
de capital qui a obtenu le feu vert des actionnaires de la Banque de la
ZEP lors de la dernière réunion annuelle tenue à Maurice, en 2007.
Suite à cette approbation, le capital autorisé de la Banque s’élève
maintenant à 2 milliards USD, tandis que le capital libéré atteint 256
millions USD.
“L’Augmentation générale de capital a amélioré le bilan de la
Banque, d’une manière considérable, tout en la consolidant en tant
qu’IFD de premier rang sur le continent,” a indiqué Dr Gondwe. Il a
ajouté que la Banque mettra à contribution ces nouveaux capitaux
pour accéder à des fonds levés à des prix compétitifs sur les marchés
internationaux en vue d’une rétrocession aux clients.
La facilité est mobilisée quelques mois après la signature entre la
Banque de la ZEP et EXIM India d’une facilité de ligne de crédit d’un
montant de 20 millions USD, portant ainsi le montant cumulé des
lignes consenties, à ce jour, à la Banque de la ZEP par EXIM India, à
70 millions USD. La Banque de la ZEP est l’un des bénéficiaires
majeurs des lignes de crédit offertes par EXIM India dans la région.
“Les facilités de ligne de crédit renforcent en outre les liens entre
l’Inde et l’Afrique à travers le transfert de technologie à la faveur de
l’importation des machines et équipements indiens,” a précisé Dr
Gondwe.
“Nous observons une tendance au sein de nos États membres où la
demande de la technologie indienne est en progression, et les raisons
tiennent du fait que cette technologie est non seulement appropriée
pour l’Afrique, mais elle offre également des prix compétitifs avec
l’avantage additionnel d’une stature de classe internationale,” a ajouté
Dr Gondwe.
Depuis le lancement des opérations de la Banque, il y a un peu plus
de 2 décennies, le montant cumulé du concours financier consenti aux
entreprises commerciales dans la sous-région, à travers ses guichets
de financement des projets et du commerce, s’établit à plus de 3,12
milliards USD.
Pendant la seule année 2007, les approbations des prêts aux projets et
au commerce de la Banque se sont élevées à près de 500 millions
USD.
Les actionnaires actuels de la Banque sont les pays suivants: Burundi,
Chine, Union des Comores, Djibouti, Égypte, Érythrée, Éthiopie,
Kenya, Malawi, Maurice, Rwanda, Seychelles, Somalie, Soudan,
Tanzanie, Ouganda, Zambie et Zimbabwe. La BAD est un actionnaire
institutionnel.
AfDB Approves US $73 Million for Irrigation and Road Projects
in Malawi
The grants, amounting to US $39.98 million from the Global
Agriculture and Food Security Program (GAFSP) and the African
Development Fund (ADF), will be used to finance the Smallholder
Irrigation and Value Addition Project (SIVAP). A total of US $39.6
million will come from the
GAFSP Multi-Donor Trust
Fund, while the ADF will
provide a grant of US $0.38
million.
The project aims is to
contribute to food security,
increased income levels and
poverty reduction and the
specific objectives are to
increase agricultural
production and productivity
through intensification of
irrigation, crop diversification,
value addition and capacity
building. SIVAP will benefit
11,400 farm families of which
more than 50 per cent are
headed by women.
A total of about 450,000
people will indirectly benefit
from project activities through
enhanced crop production,
diversification and developing
high value-chains.
The project will ensure
ownership by the beneficiaries
through participation in
supervision, monitoring,
evaluation, afforestation
activities, matching grant
arrangement for equipment,
and training. The emphasis on
expanding irrigation capacity
will support Government
efforts in achieving the
objective of enabling farmers
to plant at two crops per year.
The AfDB also provided a
concessional loan of US $33.2
[ IMAGAZINE Avril 2013
16
million to finance the rehabilitation of the road between Mzuzu and
Nkhata Bay. The Mzuzu-Nkhata Bay road is one of the major trunk
roads prioritized in the government’s Road Sector Programme, as it is
part of the road network that links the northern region of the country
to the central and southern regions.
The road, once rehabilitated, will support economic growth sectors in
the northern region and is expected to benefit an estimated 342,211
people living in the two districts, by improving access to markets,
schools, and health centres and other social-economic centres.
In addition to the above, the road is located on the Mtwara
Development Corridor and therefore serves international freight
traffic from Zambia and Tanzania. It is an important road link, not
only for domestic connectivity, but also for regional trade and
integration.
The AfDB is committed to supporting the Malawi Government in its
efforts to achieve inclusive economic growth and reducing poverty.
The AfDB is confident that these resources will support
Government’s efforts towards the achievement of goals and targets of
the Malawi Growth and Development Strategy (MGDS II), consistent
with the Bank’s Country Strategy covering 2013-2017.
Global DHL CEO optimistic about Africa’s potential
“Africa is the last bastion for business globally and, over the next
few years, will prove its potential as a stable, lucrative continent
for international commerce.”
These are the words of Ken
Allen, Chief Executive Officer
of global express and logistics
provider, DHL Express
llen is in Sub-Saharan Africa to
visit countries including Zambia,
Kenya, Ethiopia and South Africa,
as the operator continues to
expand into the continent and
increase its already vast footprint
into the far-flung, rural areas. He
will also attend DHL’s internal
employee celebration in
Livingstone, Zambia, which
acknowledges the company’s
‘superstars’ from over 60
countries.
Allen’s visit follows the March 5th announcement by Deutsche Post
DHL that the DHL Express division made an EBIT contribution of
EUR 1.11 billion in 2012, a 21 percent improvement over 2011. He
is also upbeat about commerce
in Africa and eager to use this
proven global business
approach to further entrench
DHL in the continent, spurring
on trade and connecting the
markets to increase the
continent’s global
competitiveness.
“Much has been said around
Africa’s potential and, while it
currently only contributes 3%
of the global GDP, it is still the
fastest growing continent. We
have seen positive economic
indicators from countries
across Sub-Saharan Africa –
Nigeria, Cote d’Ivoire, Ghana,
Kenya, Mozambique and
Uganda to name a few – and I
believe we will continue to see
Africa improve its standing on
the international business
stage.”
He continues, “The major
challenge for Africa and,
primarily for us as logistics
operators, is to improve
infrastructure - whether this is
road infrastructure or air
capacity. Current road
conditions are responsible for
approximately 40 percent of
transport costs in coastal
countries and 60 percent in
landlocked countries, and we
know that transport costs can
make up 50 to 75 percent of
the actual retail price of goods
in countries such as Malawi,
Rwanda and Uganda. We are
currently transporting over 80
percent of our cargo by air,
which can be between 3 and 9
times more expensive than
road or rail. For Africa to
become competitive, this
situation needs urgent review,
with a strong focus on the
[ IMAGAZINE Avril 2013
17
developments of the transport infrastructure.”
And Allen’s major focus for the next few years ? “Continuing to
motivate and engage our employees, in both Africa and abroad. We
have seen the culture of DHL Express reformed and reshaped through
employee engagement and training, and the financial turnaround of
the business is testament to this. Putting your human capital at the
centre of your company leads not only to great service, but loyal
customers and unparalleled business returns.”
Faudra-t-il de nouveau dévaluer le franc CFA ?
La zone euro demeure le principal partenaire commercial des
pays de la zone franc, se taillant une très large part (plus de 70 %
des échanges) dans la moitié des 14 pays que compte celle-ci.
L'appartenance à cette zone franc a pour avantage de contenir
l'inflation sur le long terme.
La monnaie commune a également servi de socle à une intégration
régionale dotée d'institutions solides. Cependant, au vu des autres
pays africains, les pays de la zone
franc sont moins compétitifs sur les
marchés internationaux, et semblent
moins bien armés pour
contrebalancer certains chocs
exogènes, ce qui explique en partie
leur faible taux de croissance.
Depuis 2003, du fait de
l'appréciation de l'euro par rapport
au dollar, le FCFA (franc CFA) s'est
progressivement apprécié par
rapport au dollar. La courbe de mésalignement du FCFA semble
étroitement liée à celle du taux de change euro/dollar, excepté en cas
d'augmentation des prix des principaux produits de base exportés par
chacun des pays.
Cet article a pour objectif majeur de vérifier en quoi sont fondées les
rumeurs de dévaluation du FCFA, qui ont commencé à courir à la fin
de l’année 2011. Nous utilisons le cadre d’analyse de Combes et
Plane (2007) et Couharde et al. (2011), pour calculer le taux de
change effectif réel d’équilibre et le pourcentage de mésalignement
du FCFA par rapport à cette valeur d’équilibre. Sur la période 2001-
2011, nous confirmons une tendance à la surévaluation du FCFA, qui
a alimenté les rumeurs. En 2011, la moitié des pays de la zone franc
(Bénin, Burkina Faso, Congo, Guinée Bissau, Guinée équatoriale,
Mali et Niger) était en situation de surévaluation réelle. En revanche,
nous concluons qu’il n’y a pas lieu de procéder à une dévaluation
immédiate du FCFA, le mésalignement n’étant pas très important,
tandis qu’un tel choc aurait des effets néfastes sur les économies,
comme cela fut le cas lors de
la dévaluation de 1994. Par
ailleurs, la tendance à la
surévaluation risque de
perdurer, en raison des
mauvaises performances
économiques en Europe.
Elle devrait conduire les
autorités monétaires de la zone
franc à s’interroger sur l’avenir
de leur régime de changes
fixes, assujettit à l’avenir
incertain de la zone euro. Cet
article recommande l’adoption
d’un régime de changes fixes
mais ajustables, doté de règles
précises, transparentes et
connues d’avance.
Le Fonds africain de
développement : 40 ans de
contribution à la
transformation socio-
économique de l’Afrique
4 000 prêts et dons d’un coût
total de 36 milliards de
dollars, 95 % de la
population du Cap-Vert ont
aujourd’hui accès à
l’électricité.
La distance Bamako-Dakar
réduite de 200 km ! Le Fonds africain de
développement (FAD) a été
créé en 1972 pour
accompagner les économies
africaines les moins nanties sur
le chemin du progrès
économique et social. Au
moment il où célèbre son
quarantième anniversaire, le
guichet de dons et de prêts à
taux préférentiel du Groupe de
[ IMAGAZINE Avril 2013
18
la Banque africaine de développement (BAD) a des raisons d’être fier
de ses décennies de réalisations, car il a de nombreux résultats à
montrer et a su contribuer de manière significative à l’amélioration
des conditions de vie des populations africaines.
A travers tout le continent, du Sénégal à la Tanzanie, du Niger au
Lesotho, en passant par la République centrafricaine et la République
démocratique du Congo, il a d’innombrables récits à relater. Un des
plus expressifs est le succès du Cap-Vert. Cette île, qui a vu son
revenu par habitant passer de 175 dollars au début des années 1980 à
3540 dollars en 2012, est aujourd’hui un pays à revenu intermédiaire.
En 2008 il est sorti de la liste des Pays les moins développés des
Nations Unies grâce à ses bonnes performances en matière
d’indicateurs sociaux dans les secteurs de l’éducation, de la santé et
des infrastructures.
La bonne gouvernance politique, les politiques socio-économiques
favorables et l’utilisation efficiente des ressources, le tout sous-tendu
par une vision du développement à long terme, ont profité à bien de
ses habitants. C’est le cas d’Artemisa Irona Rocha Lopès du quartier
Jamaïca, dans la banlieue de Praia. Grâce à la connexion de son
quartier au réseau électrique, elle a ouvert un commerce qui ne cesse
de se développer. Selon elle, l’électricité « a été très utile à mon
commerce. Elle me permet de vendre plusieurs articles. Auparavant,
je ne pouvais pas vendre des produits surgelés ou certaines boissons
comme la bière et le vin. Je fais plus de bénéfices aujourd’hui ».
L’avènement de l’électricité a changé la vie des habitants de quartiers
similaires à Jamaica à travers le pays. Désormais ils rêvent de changer
le cours de leur vie, en s’engageant dans des activités génératrices de
revenus et en créant des petites entreprises. 95 % de la population ont
aujourd’hui accès à l’électricité générée non seulement par l’énergie
thermique, mais aussi par les énergies éolienne et solaire. Ces
énergies propres et renouvelables ont bénéficié du financement du
FAD et du guichet secteur privé de la BAD.
L’appui du FAD apprécié
Le succès du Cap-Vert résulte aussi du partenariat avec les
institutions de développement dont le Groupe de la BAD. L’appui du
Groupe a été hautement apprécié. Selon l’ex-président Pedro Pires, «
Le Groupe de la Banque africaine de développement a bien compris
notre situation de pays insulaire. Le Fonds africain de développement
était le guichet approprié pour avoir des ressources pour notre
développement. A l’époque, nous ne pouvions pas emprunter sur le
marché international aux taux commerciaux. Nous apprécions donc
véritablement le soutien de la BAD aux pays africains, et notamment
celui du FAD qui accorde des dons et des prêts à de bonnes
conditions. »
L’autoroute Thika : une fierté nationale
Un autre projet du Groupe de la BAD, avec un financement du FAD,
qui a eu un grand impact sur la vie de ses bénéficiaires est l’autoroute
Nairobi-Thika de 50 km au Kenya. Le Groupe y a apporté le plus
grand financement, à savoir
180 millions de dollars sur un
coût total de 360 millions.
Les retombées de la nouvelle
autoroute sont visibles et
impressionnantes. Et elles sont
appréciées des usagers qui
vont quotidiennement
travailler dans les secteurs
secondaire et tertiaire au
centre-ville de Nairobi. Le
trajet est plus rapide, plus
confortable, moins cher et
s’effectue dans des conditions
de plus grande sécurité. Il est
surtout passé d’environ trois
heures à environ quarante-cinq
minutes.
Les bénéficiaires de
l’autoroute, environ 1 million
de personnes, sont en majorité
des riverains du tronçon. Ils
exercent diverses activités
économiques. Et une grande
majorité est composée de
femmes qui vendent des
produits alimentaires venant de
Thika et au-delà. L’autoroute
fait la fierté du pays, ainsi que
le disait le président kényan,
Mwai Kibaki, lors de son
inauguration en novembre
2012.
En matière d’intégration
régionale, le FAD a également
des résultats tangibles à
montrer dans plusieurs régions
du continent. Il y a, entre
autres, le projet routier
d’intégration régionale du
Corridor Bamako-Dakar par le
Sud. Longue de 800 km, cette
infrastructure, achevée en
2011, a réduit de 200 km la
distance entre les deux villes et
rendu fluide la circulation des
personnes et des biens dans
cette partie de la sous-région
ouest-africaine.
[ IMAGAZINE Avril 2013
19
Au-delà de la route, le projet a également réalisé des infrastructures
socio-économiques. Au Sénégal et au Mali, les projets connexes ont
permis la réhabilitation de 100 km de pistes rurales, la construction de
clôtures pour des écoles primaires et l’équipement de salles de
classes. Au total, une dizaine de cases de santé ont été construites
dans les deux pays et une vingtaine de forages ont été réalisés pour
pallier le déficit en eau potable, un défi auquel de nombreuses
communautés situées le long du corridor étaient confrontées. La
construction de ces forages a également réduit le fardeau des femmes
qui consacraient beaucoup de temps à la corvée d’eau.
Contribution à la transformation économique
Le changement est visible aujourd’hui partout où le corridor passe. Il
y a eu des effets induits, comme la réduction des frais illicites.
Pendant la phase de construction, le projet a employé les populations
locales auxquelles il a versé environ 5 millions de dollars de salaire.
Plusieurs travailleurs sont toujours employés pour des travaux de
maintenance.
D’un coût de 304 millions de dollars, le corridor Bamako-Dakar est le
fruit du partenariat entre le Mali, le Sénégal et plusieurs autres
bailleurs de fonds, dont le FAD. Le FAD étant le plus grand
contributeur avec 89 millions de dollars, soit 30 % du coût total du
projet.
Au total, en 40 ans d’activité, le FAD a octroyé près de 4 000 prêts ou
dons, d’un coût total de 36 milliards de dollars qui ont contribué à
améliorer les conditions de vie de beaucoup d’Africains. Il a
considérablement participé à la transformation socio-économique du
continent. Sa réussite est en grande partie due à son approche efficace
de partenariat avec l’ensemble des acteurs du développement dans les
pays : les bénéficiaires des projets, la société civile et les autorités
publiques. La réussite s’explique aussi par l’approche sélective et
ciblée des secteurs stratégiques d’intervention comme les Etats
fragiles, les infrastructures, la gouvernance et l’intégration régionale.
Pour les perspectives, le FAD continuera d’être aux côtés des
économies africaines, afin de consolider la transformation socio-
économique, tout comme d’améliorer son intervention en matière de
croissance inclusive, d’économie verte, d’agriculture et sécurité
alimentaire, de genre et d’appui aux Etats fragiles.
Le FAD-12 prend fin en 2013 et le cycle de la reconstitution du
FAD-13 commence en février 2013. Face aux nombreux défis
socio-économiques et du besoin d’allocation de ressources plus
importantes en faveur des pays, le Groupe de la BAD devrait avoir
besoin d’un financement approprié pour le FAD-13. Une condition
essentielle pour espérer continuer son apport à la transformation
économique de l’Afrique.
Facilité de soutien juridique
en faveur des pays africains
La France a signé la
Convention de la Banque
africaine de développement
sur la Facilité africaine de
soutien juridique (FASJ), le
11 février 2013.
La mise en place d'une Facilité
africaine de soutien juridique
(ALSF) arrive en temps
opportun et répond à une
demande. En juin 2003, les
ministres africains des
Finances ont appelé à la mise
en place d'une facilité
d'assistance technique en
matière juridique, pour aider
les pays pauvres très endettés
(PPTE) à résoudre le problème
croissant des «fonds vautours».
En mars 2005, la Commission
pour l'Afrique a émis la même
demande pour aider les pays
africains à faire face à ces
créanciers agressifs. Dans les
actions en justice engagées à
l’encontre des pays membres
régionaux (PMR) par des
fonds vautours pour presque
un milliard de dollars EU, plus
de 70 % ont été accordé aux
plaignants. Ces poursuites ont
été considérées par le G8
comme des obstacles à l'accord
sur l’allègement de la dette
[ IMAGAZINE Avril 2013
20
signé à Gleneagles en 2005.
Plus récemment, la Grande table ronde africaine de février 2007 a elle
aussi demandé une facilité de conseil technique pour aider les PMR à
négocier des contrats d'extraction et à créer un environnement
approprié et favorable, doté de cadres législatifs et réglementaires
modernes pour le secteur des industries extractives.
Le présent document est soumis en réponse à ces demandes. La
Direction a fait appel à un consultant technique extérieur respecté1,
pour mener une étude sur la viabilité d’une telle facilité. L'étude en a
confirmé l'urgente nécessité. Elle préconise une organisation
internationale, autonome et indépendante, avec une approche ciblée,
concentrée sur :
La lutte contre les fonds vautours ; L'aide aux PMR pour la
négociation de transactions complexes ; et le renforcement des
capacités des PMR dans ce type de domaines, pour assurer un impact
durable.
Ces points entrent directement dans le cadre du mandat de la Banque
de promotion du progrès social et du développement économique de
ses PMR. Ils viennent en appui des différentes initiatives d'allègement
de la dette entreprises par la Banque et d'autres institutions financières
internationales. Les économies réalisées grâce à l'allègement de la
dette, et qui devraient être consacrées au développement dans les
PMR, sont détournées pour payer les fonds vautours, ce qui nuit à
l'efficacité des accords d'allègement de la dette. De leur côté, les PMR
n’arrivent pas à renforcer leurs économies en optimisant les bénéfices
tirés d’actifs tels que ressources d'extraction, notamment en raison
d'un conseil technique insuffisant.
La Facilité proposée cherche à relever ces défis. Elle diffère des
autres accords existants fournissant des services de conseil en ce sens
qu’elle est sélective et porte sur des domaines qui ne sont pas encore
couverts. A différents égards, la Facilité rendra des services similaires
à ceux des sociétés d'assistance juridique qui œuvrent à compenser
l’asymétrie des capacités techniques et à égaliser le niveau d'expertise
entre les parties.
La structure de la Facilité comprend une Assemblée des membres
participants, un Conseil de gestion, ainsi qu'une petite équipe
technique dirigée par un Directeur exécutif. Il est proposé que le
financement de la Facilité provienne des contributions de la Banque,
des pays membres et de pays non membres de la Banque, ainsi que
d'autres organisations internationales. Un Fonds de dotation
permettrait d’assurer la viabilité financière. Un mécanisme de
temporisation est également proposé à l'expiration de la Facilité pour
permettre son arrêt progressif après une période de quatorze ans, au
cours de laquelle elle devrait avoir renforcé la capacité des PMR à
relever les défis spécifiquement identifiés en tant que points focaux
de la Facilité.
Directeur exécutif de la
Facilité africaine de soutien
juridique (ALSF), M
Mamoudou Dème
PAIX & SECURITE
UNESCO Mustafa Chérif
(Algérie) et l’Arab British
Centre (Royaume-Uni)
lauréats du Prix UNESCO-
Sharjah pour la culture
arabe
L’universitaire et essayiste
algérien Mustafa Chérif et
l’Arab British Centre
(Royaume-Uni) sont les
lauréats 2013 du Prix
UNESCO-Sharjah pour la
culture arabe. Ils ont été
choisis par un Jury
international d’experts pour
leur engagement en faveur de
la diffusion de la culture arabe
dans le monde. Le Prix leur
sera décerné par la Directrice
générale de l’UNESCO, Irina
Bokova, au cours d’une
cérémonie organisée le 25 avril
au siège de l’Organisation.
Mustafa Chérif (Algérie)
contribue depuis plus de trente
ans à la promotion du dialogue
interculturel et à la
[ IMAGAZINE Avril 2013
21
connaissance des cultures arabo-musulmanes. Ancien diplomate et
homme politique, il a également consacré une partie de sa carrière à
l’enseignement scientifique. Chercheur, il a mis en place des modules
d’enseignement de la civilisation et des cultures arabo-musulmanes à
l’Université d'Alger, à l’École supérieure de Sciences politiques et
Relations internationales d'Alger, ainsi qu’à l’Université ouverte de
Catalogne (en e-learning). II est le cofondateur du Groupe d'amitié
islamo-chrétien et du Forum mondial islamo-catholique. Essayiste, il
a publié de nombreux ouvrages sur l’islam et le dialogue
interreligieux.
L’Arab British Centre (Royaume-Uni) est une organisation
indépendante à but non-lucratif qui œuvre à promouvoir la
connaissance du monde arabe. Le Centre organise des manifestations
culturelles, comme la projection de films organisée en 2012 de
« Safar, un voyage à travers le cinéma populaire arabe », des cours de
langue et de calligraphie arabes. En collaboration avec d’autres
organismes, l’ABC met en place des événements qu’il finance avec
un budget pourtant limité. Il dispose d’un vaste réseau ainsi que de
partenaires œuvrant pour la promotion de la culture et des arts du
monde arabe au Royaume-Uni. L’ABC s’emploie à lutter contre les
préjugés à l’égard de la culture et des sociétés arabes par
l’organisation de débats et de tables rondes ainsi que d’événements
culturels.
Créé à l’initiative des Émirats arabes unis, le Prix UNESCO-Sharjah
pour la culture arabe a pour vocation de récompenser les efforts de
deux personnalités ou organisations, l’une originaire du monde arabe
et l’autre d’un pays non arabe, ayant contribué de manière
significative au développement, à la diffusion et à la promotion de la
culture arabe dans le monde. Le Prix est doté d’un montant de 60 000
dollars des Etats-Unis réparti à égalité entre les deux lauréats.
Le Chef de l’UNOCA souligne la nécessité de renforcer la
coopération dans la lutte contre le terrorisme
Le renforcement de la coopération régionale et internationale est
nécessaire dans la lutte contre le terrorisme, un crime inadmissible
dont les Nations Unies sont l’une des victimes à travers le monde.
C’est l’une des positions fortes défendues par le Représentant spécial
du Secrétaire général de l’ONU et Chef de Bureau régional des
Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), M. Abou Moussa,
qui participe à la « Conférence sur la coopération en matière de
contrôles aux frontières dans le Sahel et au Maghreb » ouverte
mercredi 13 mars à Rabat, au Maroc. « Nos institutions doivent
travailler ensemble afin de combattre efficacement ce fléau », a
souligné M. Abou Moussa lors d’une session animée par
l’ambassadeur Mohammed Loulichki, Représentant permanent du
Maroc auprès de l’ONU par ailleurs Président du Comité contre le
terrorisme (CTC). Il a précisé que cette réponse collective et
concertée s’impose, compte tenu notamment du fait que le terrorisme
a des « ramifications qui
dépassent les frontières
nationales ». M. Abou Moussa
a évoqué la situation
insoutenable qui prévaut au
Nord du Mali ainsi que
l’enlèvement, en février
dernier, de sept Français dans
l’Extrême Nord du Cameroun
par le groupe terroriste « Boko
Haram ».
Dans ce contexte, le
Représentant spécial du
Secrétaire général a mis un
accent sur l’importance des
réseaux locaux, sous-
régionaux et régionaux
d’échanges d’informations et
de données. Il a saisi cette
occasion pour partager avec
l’auditoire, l’expérience de
l’Afrique centrale dans ce
domaine. Il a ainsi insisté sur
la « Déclaration sur une
Feuille de route pour la lutte
contre le terrorisme et la non-
prolifération des armes en
Afrique centrale » adoptée lors
de la 33e Réunion ministérielle
du Comité consultatif
permanent des Nations Unies
chargé des questions de
sécurité en Afrique centrale
(UNSAC) tenue en décembre
2011 à Bangui en République
Centrafricaine (RCA). M.
Abou Moussa a indiqué que
dans le cadre de la mise en
œuvre de cette déclaration, un
réseau régional de
coordination a été créé en
décembre 2012 au cours d’un
atelier, en marge de la
35e Réunion de l’UNSAC
[ IMAGAZINE Avril 2013
22
organisée à Brazzaville (Congo).
Il a rappelé que ce réseau dispose des points focaux dans chaque pays
membre de l’UNSAC ainsi que des facilitateurs thématiques pour des
questions précises : douanes, immigration, contrôle aux frontières
(Congo) ; blanchiment d’argent et financement du terrorisme (Groupe
d'action pour le blanchiment d'argent en Afrique centrale - GABAC) ;
Justice (Sao Tomé et Principe) ; Armes légères et de petit calibre
(Burundi) ; société civile, droits de l’homme (Cameroun) ; police et
sécurité (Gabon). Dans deux mois, un atelier sera du reste organisé à
Libreville sur cette dernière thématique avec le soutien des Nations
Unies et des autorités gabonaises.
« L’engagement de chacun et de tous est indispensable pour
combattre vigoureusement le terrorisme », a martelé M. Abou
Moussa, précisant que l’UNOCA continuera à jouer son rôle dans ce
chantier, y compris en développant une synergie avec les Etats et les
institutions du Sahel et du Maghreb. En marge de la conférence de
Rabat, il a eu plusieurs réunions à ce sujet avec des collègues du
Système des Nations Unies et des partenaires. Il a, entre autres, eu
une séance de travail importante avec M. Jahangir Khan, Directeur de
l’équipe spéciale de lutte contre le terrorisme (CTITF), une structure
mise en place en 2005 par l’ONU.
Une centaine de délégués, dont des représentants du Programme des
Nations Unies pour le développement (PNUD), du Haut-
Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), de
l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), de
l’Organisation mondiale des douanes (OMD), de l’Office des
migrations internationales (OMI), de l’Organisation internationale de
la police criminelle (INTERPOL), de l’Union européenne (UE), de la
Communauté des Etats Sahélo-Sahariens (CEN-SAD), etc. prennent
part à la Conférence de Rabat.
Organisée par le Centre des Nations Unies pour la lutte contre le
terrorisme (CTITF/UNCCT) et la Direction exécutive du Comité
contre le terrorisme (CTED), avec le concours du Gouvernement
marocain, cette rencontre prend fin le 15 mars.
M Jean-Philippe Prosper, vice-président pour l’Afrique
subsaharienne, l’Amérique latine et les Caraïbes
La Société Financière Internationale
(IFC), institution membre du
Groupe de la Banque mondiale, a
annoncé la nomination de Jean-
Philippe Prosper au poste de vice-
président pour l’Afrique
subsaharienne, l’Amérique latine et
les Caraïbes. Il sera basé à
Johannesburg après une brève
période de transition.
Dans l’exercice de ses
nouvelles fonctions, M.
Prosper supervisera les
opérations d’investissement
et de services-conseil d’IFC
dans 79 pays répartis sur
deux régions, où IFC
dispose d’un portefeuille
d’investissements de 17
milliards de dollars et de
programmes de services-
conseil d’un montant de 286
millions de dollars.
«Nos activités en Amérique
latine et dans les Caraïbes et
en Afrique subsaharienne
sont essentielles aux
opérations d’IFC dans le
monde et nous nous
appuierons sur le succès de
nos efforts dans ces régions
pour renforcer notre impact
sur l’élimination de la
pauvreté par le biais du
développement du secteur
privé », a dit Jean-Philippe
Prosper.
« Notre priorité en Amérique
latine et dans les Caraïbes est
de promouvoir la croissance
économique inclusive,
l’intégration régionale,
l’innovation afin d’améliorer
la compétitivité et les projets
qui atténuent les effets de
changements climatiques »,
a ajouté M. Prosper.
La région Amérique latine et
Caraïbes représente la plus
grande part des engagements
[ IMAGAZINE Avril 2013
23
d’IFC à l’échelle mondiale, à savoir 24 % durant l’exercice 2012 (5
milliards de dollars de financements à l’appui de 134 nouveaux
projets dans le secteur privé).
À la fin du dernier exercice budgétaire, IFC avait réalisé 79
projets d’un montant de 82 millions de dollars dans le cadre de
ses services-conseil.
IFC poursuit ses activités en Amérique latine et dans les Caraïbes à
partir de 16 bureaux.
« En Afrique, IFC est un investisseur régional majeur. Nous
continuerons de développer nos opérations d’investissement et nos
services-conseil, en particulier dans les États fragiles et les pays
touchés par un conflit et dans le cadre de projets régionaux et
nationaux à même de transformer positivement le processus de
développement en Afrique », a poursuivi M. Prosper. Au cours de
l’exercice 2012, les investissements d’IFC ont augmenté de 44
% pour atteindre 4 milliards de dollars et d’importantes avancées
ont été réalisées dans des secteurs prioritaires tels que
l’infrastructure et l’agroalimentaire.
La quasi-totalité des 123 programmes de services-conseil d’IFC en
Afrique subsaharienne d’un montant de 204 millions de dollars a été
mise en œuvre dans les pays les plus pauvres de la région et plus
du quart dans les pays fragiles et touchés par un conflit. IFC
déploie ses activités en Afrique subsaharienne à partir de 21 bureaux.
Avant sa nomination au poste de vice-président, M. Prosper était
directeur d’IFC pour l’Amérique latine et les Caraïbes. De juillet
2008 à août 2012, il a occupé les fonctions de directeur pour
l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe et de codirecteur du
département Afrique. Durant son mandat au département Afrique, les
investissements d’IFC sont passés de 140 millions
de dollars durant l’exercice 2003 à 4 milliards de dollars au cours
de l’exercice 2012.
À la Société financière internationale, Jean-Philippe Prosper s’est
distingué par sa capacité à diriger. Le Groupe de la Banque mondiale
lui a d’ailleurs décerné deux de ses plus prestigieuses récompenses
: le prix récompensant les personnes qui ont contribué à promouvoir
la diversité et l’inclusion en 2010 et le prix du meilleur chef de
service en 2011.
Avant d’entrer à IFC, M. Prosper a occupé les fonctions de
coordinateur régional pour le Mexique, les pays andins, l’Amérique
centrale et le Panama à la Société interaméricaine d’investissement
de la Banque interaméricaine de développement.
De 1986 à 1990, il a travaillé en Haïti pour SOFIHDES, une société
privée de financement du développement, où il fut promu au poste
de directeur général. Durant
cette période, M. Prosper a
également enseigné les
mathématiques, les
statistiques, la finance de la
gestion et le financement des
entreprises à l’Université d’
Etat d’Haïti. Au début des
années 80, il a travaillé
comme conseiller auprès du
ministre chargé de questions
financières, économiques et
industrielles en Haïti. Jean-
Philippe Prosper est titulaire
d’un diplôme en
mathématiques et génie civil
ainsi que d’une maîtrise en
gestion des affaires.
De nationalité haïtienne, il
parle couramment le créole,
l’anglais, le français, le
portugais et l’espagnol et
possède une connaissance
pratique du swahili.
À propos d’IFC
Membre du Groupe de la
Banque mondiale, IFC est la
plus importante institution
mondiale d’aide au
développement dont les
activités concernent
exclusivement le secteur
privé. Elle aide les pays en
développement à atteindre
une croissance durable en
finançant des investissements,
en mobilisant des capitaux
sur les marchés financiers
internationaux et en
fournissant des services de
conseil aux entreprises et aux
États.
Durant l’exercice 12, IFC a
porté ses investissements à un
niveau record de plus de 20
milliards de dollars en
exploitant les capacités du
[ IMAGAZINE Avril 2013
24
secteur privé
pour créer des emplois, stimuler l’innovation et résoudre les
problèmes de développement les plus pressants.
ONU
Réunion ministérielle sur la piraterie maritime
Des experts et des hauts fonctionnaires
de l’Organisation des Nations Unies ont
participé à une réunion ministérielle sur
la piraterie maritime et les vols à main
armée en mer dans le golfe de Guinée, du
18 au 19 mars, à Cotonou (Bénin).
M. Abou Moussa, Représentant spécial du
Secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique
centrale et Chef de l’UNOCA, a conduit une délégation ainsi que M.
Said Djinnit, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du
Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest (UNOWA).
Ces deux missions politiques de l’ONU font partie du Comité de
pilotage mis en place en mai 2012 à Libreville pour préparer le
Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement sur la piraterie
maritime et les vols à main armée en mer dans le golfe de Guinée.
Des experts de la Communauté économique des Etats d’Afrique
centrale (CEEAC), de la Communauté économique des Etats
d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de la Commission du golfe de
Guinée (CGG) en sont aussi membres.
Dans sa résolution 2039 du 29 février 2012, le Conseil de sécurité des
Nations Unies avait préconisé ce Sommet pour favoriser le
développement d’une stratégie régionale adéquate de lutte contre la
piraterie maritime, un phénomène qui menace la paix et la sécurité
dans la région ainsi que la navigation internationale.
La résolution du Conseil de sécurité exhorte le Secrétaire général de
l’ONU, à travers l’UNOWA et l’UNOCA, à soutenir le processus
d’organisation dudit Sommet, en coopération avec l’Union africaine.
Le Conseil de Sécurité suivait ainsi l’une des recommandations d’une
mission d’évaluation envoyée dans le golfe de Guinée du 7 au 24
novembre 2011 par M. Ban Ki-moon, suite à une alerte du Président
Yayi Boni, dont le pays a enregistré une perte de recettes douanières
de l’ordre de 81 millions de dollars en 2011 du fait des attaques des
pirates aux larges des côtes béninoises (d’après le Conseil national
des chargeurs du Bénin).
Cette activité criminelle constitue, globalement, un véritable poison
pour l’économie de l’ensemble des pays du golfe de Guinée, qui
produisent plus de 5 millions de barils de pétrole par jour et plus des
trois quarts du cacao consommé dans le monde.
Les Nations Unies
renouvellent leur ferme
engagement aux côtés des
organisations sous-régionales
et régionales afin de trouver
des voies et moyens de
maintenir voire de doper ce
niveau de production,
notamment en proposant des
solutions durables contre la
piraterie maritime et les vols à
main armée dans la zone
concernée.
La réunion de Cotonou, qui
regroupera les ministres de la
Sécurité, des Affaires
étrangères et de la Défense des
Etats membres de la CEEAC,
de la CEDEAO et de la CGG,
est considérée comme une
étape décisive dans
l’aboutissement de ce
processus. L’Organisation
maritime internationale (OMI),
l’Organisation maritime de
l’Afrique de l’Ouest et du
Centre (OMAOC) ainsi que
plusieurs autres institutions
spécialisées et des partenaires
bilatéraux y prendront part.
Cette rencontre permettra,
entre autres, d’engager une
réflexion sur le Code de
conduite relatif à « la
répression des actes de
piraterie, des vols à main
armée à l’encontre des navires
et des activités maritimes
illicites en Afrique de l’Ouest
et du Centre ». Sur ce sujet, la
CEEAC, la CEDEAO et la
CGG envisagent également
d’accorder une attention
soutenue à une Declaration
[ IMAGAZINE Avril 2013
25
politique commune qui sera soumise à l’appréciation des Chefs d’Etat
et de Gouvernement lors du Sommet régional sur la piraterie
maritime. Le Cameroun a déjà annoncé que ce Sommet se tiendra du
17 au 18 mai à Yaoundé.
DROIT, PAIX & SECURITE
Le Prix Nobel de la Paix Muhammad Yunus encourage la BAD
dans l’entreprenariat à but social
Le Prix Nobel de la Paix 2006 et promoteur du micro-crédit au
Bengladesh, Muhammad Yunus, a encouragé à Tunis le mardi 12
mars la Banque africaine de développement (BAD) à apporter un
appui à l’entreprenariat à but social (social business, en anglais),
estimant qu’il a un grand impact en matière de réduction
de la pauvreté. Yunus s’exprimait devant des membres de la direction
de la BAD au cours d’une rencontre organisée par le Bureau de
l’Economiste en chef de l’institution.
Après l’historique de l’entreprenariat social et de la Grameen Bank
(Banque des populations défavorisées) qu’il a créée, l’économiste et
Prix Nobel s’est appesanti sur les motivations et la philosophie de son
initiative dénommée ‘Yunus Social Business’.
Un capitalisme à visage humain
Pour lui, il s’agit essentiellement d’aider les populations à améliorer
leurs conditions de vie en se prenant en charge. Une approche qui
s’apparente d’une certaine manière à la philanthropie. Mais une
différence de taille, c’est qu’ici, il ne s’agit pas ici de donner, mais
plutôt de prêter à des couches défavorisées de la population,
d’investir dans des secteurs sociaux ou de créer des entreprises dont
l’objectif ultime, n’est pas le profit comme c’est le cas dans les
entreprises capitalistiques ordinaires.
Selon Yunus, son initiative est la contribution qu’il a voulu apporter
face à la grande pauvreté qui existait dans son pays, le Bangladesh,
dans les années 1970, lorsqu’il venait d’achever ses études
d’économie aux Etats-Unis. Il s’agit donc, d’un capitalisme à visage
humain, motivé par l’action humanitaire et dont les dividendes sont
réinvestis dans le circuit initial.
Un impact considérable
Parlant de l’impact du micro-
crédit de la Grameen Bank et
de son approche sociale,
Yunus l’estime immense. Au
Bengladesh, cet impact est
tangible, en ce sens qu’il a
permis d’améliorer
considérablement bien des
indicateurs socio-économiques
concernant les femmes et les
enfants.
Une forte proportion de
femmes a ainsi acquis
l’autonomie sociale et
financière. Ce qui leur a
permis de mieux soigner leurs
enfants et de leur assurer une
meilleure éducation à travers
des programmes de bourses.
Des projets de développement
ont également permis ici et là
d’installer des panneaux
d’énergie solaire et des points
d’eau potable, tout comme de
réduire le taux de mortalité dû
au paludisme, grâce à la
promotion de l’utilisation de
moustiquaires.
Cet impact palpable sur le
terrain est, a-t-il dit, ce qui fait
le succès de l’entreprenariat
social. Toutes choses qui le
fondent à encourager des
institutions comme la BAD à
s’y intéresser. Il a félicité la
BAD pour son programme
pilote d’entreprenariat social
pour le Togo, la Tunisie et
l'Ouganda.
Selon le Prix Nobel, le succès
de son initiative vient aussi de
la simplicité du système,
exempt de bureaucratie,
d’intermédiaires, d’avocats,
etc. «L’entreprenariat social
[ IMAGAZINE Avril 2013
26
est basé sur la confiance », a-t-il souligné.
Face à certaines interrogations teintées de scepticisme, et notamment
à propos du caractère ‘humanitaire’ de l’initiative, Yunus estime que
pour juger l’entreprenariat social, « il faut changer de lunettes et en
porter de nouvelles qui permettent de voir autrement ».
BANQUE MONDIALE
L'innovation : Vecteur
promouvant l’égalité des sexes
et le développement économique
en Afrique, selon la Banque
mondiale
La Banque mondiale annonce
qu’en dépit de la croissance
économique soutenue enregistrée
dans de nombreux pays africains
au cours des dernières années, les
gains réalisés ne se traduisent pas
toujours par une plus grande égalité des sexes, ni par une réduction
plus marquée de la pauvreté.
À l'occasion de la Journée internationale de la femme, la région
Afrique de la Banque mondiale procède au lancement de deux
initiatives fondées sur des observations concrètes afin de renforcer
son engagement à améliorer les programmes promouvant la parité
entre les hommes et les femmes en Afrique.
La première a trait au plan d'action pour la parité hommes-femmes en
Afrique (Africa Gender Action Plan), un plan quinquennal dédié aux
activités de la Banque mondiale qui prennent en compte la dimension
hommes-femmes. La seconde concerne le lancement d’un laboratoire
d’innovation consacré aux questions liées à l'égalité des sexes
(Gender Innovation Lab) qui, à travers une évaluation rigoureuse des
impacts des programmes visant à promouvoir la parité hommes-
femmes, permettra de disposer de solutions scientifiques ; une
démarche qui aura pour effet de transformer la manière dont la
Banque mondiale identifiera des solutions optimales pour le
développement des pays clients les plus pauvres. Ces deux initiatives
de la Banque mondiale s'appuieront sur des solutions scientifiques
pour contribuer à orienter les opérations de prêt en rapport avec la
parité des sexes en Afrique.
« Durant les dix dernières années, les pays africains ont accompli des
progrès considérables dans le domaine de l'égalité des sexes
», affirme Makhar Diop, Vice-président de la Banque mondiale
pour la région Afrique. « Aujourd'hui, nous passons d'une
compréhension intuitive des programmes de promotion de l'égalité
des sexes à l'établissement du
laboratoire d’innovation qui
vient compléter les
connaissances en mettant à
disposition des réponses
qualitatives et quantitatives
jamais égalées sur ce qui
marche et ce qui ne marche
pas dans le domaine de la
parité entre les hommes et les
femmes en Afrique
subsaharienne », conclut M.
Diop.
S'exprimant au nom de la
Banque mondiale, M. Diop a
déclaré que le nouveau
laboratoire fournirait aux pays
des solutions optimales pour le
développement, tout en
contribuant à réaliser l'objectif
de la parité entre les hommes
et les femmes en Afrique.
Le plan d'action pour la parité
hommes-femmes en Afrique,
qui est la stratégie mise au
point par l'institution pour faire
face à la problématique de la
parité des sexes, contribuera à
promouvoir le développement
au bénéfice des hommes et des
femmes en tirant parti des
instruments les plus récents qui
permettent de mesurer
l’efficacité de tels
programmes. Première
initiative de ce type à la
Banque mondiale, le
laboratoire d'innovation met la
science au service de
l'amélioration des programmes
de l'institution. Le laboratoire a
déjà à son actif une vingtaine
d'évaluations d'impact, qui
témoignent clairement de ce
qui marche. Cette semaine, le
laboratoire de l'innovation a
reçu 18 millions de dollars
d'aide financière
du Département britannique du
[ IMAGAZINE Avril 2013
27
développement international (DFID).
Dans le cadre d'un partenariat entre le DFID et le gouvernement du
Rwanda, une évaluation d'impact menée par le laboratoire a permis de
mettre en évidence comment l'enregistrement des titres fonciers a eu
pour effet de contribuer à augmenter l'investissement foncier des
femmes, le plaçant à un niveau deux fois supérieur à celui des
hommes. Une autre évaluation d'impact menée en collaboration
avec BRAC et des chercheurs de la London School of Economics
indique qu'un programme d'apprentissage de compétences essentielles
et de formation professionnelle par le biais de clubs d'adolescentes a
contribué à réduire de 30 % le taux de fécondité, d'augmenter de 30%
les chances de voir une fille trouver un emploi et de faire baisser de
75 % la probabilité qu'elle soit forcée à avoir des rapports sexuels
contre son gré. Ces exemples constituent de grandes sources
d'enseignement qui mettent en évidence non seulement ce qui marche,
mais également les retombées à tirer de ce type d'investissements.
Faire entendre de nouvelles voix
Les spécialistes notent que les changements qui s'opèrent sur la scène
mondiale, du fait de l’influence croissante des grandes économies
émergentes et du secteur privé, mettent au défi le paradigme du
développement classique. Ils expliquent également que les
entreprises privées internationales cherchent à moderniser leurs
modèles de fonctionnement pour relier le profit à la responsabilité le
long de leurs chaînes de valeur, ce qui laisse penser que le monde de
l'après 2015 devra veiller à faire entendre de nouvelles voix dans le
débat sur le développement et en particulier celles des femmes
provenant des pays émergents.
« Je suis fière d'être la première personne issue du Sud, la première
Africaine, la première femme à diriger une organisation aussi
respectée qu'Oxfam International », affirme Winnie Byanyima,
Directrice du PNUD chargée de l'égalité hommes-femmes et du
développement et Directrice exécutive désignée d'Oxfam. « J'arrive
dans un endroit qui inspire le pouvoir, et j'en suis consciente.
J'espère faire entendre sur la scène internationale la voix de nos
hommes et femmes démunis, de l'Afrique mon continent comme du
monde en développement », conclut Mme
Byanyima.
La Banque note qu'en ce qui concerne l'Afrique subsaharienne, la
dimension hommes-femmes doit être intégrée aux futurs programmes
de développement. Cela dit, cette dimension doit également être une
priorité à l'échelle mondiale.
Les programmes de promotion de la parité hommes-femmes sont
une priorité pour l'ensemble du monde
À l'échelon de la planète, la
Banque mondiale met à
disposition des ressources
financières pour l'égalité des
sexes et en renforçant ses
systèmes de contrôle et de
suivi tout en fixant des
objectifs-cibles à atteindre en
s'appuyant, entre autres, sur le
tableau de bord de l'institution. En 2012, pour la première fois
dans son histoire, la série
Rapport sur le développement
dans le monde publiée par la
Banque mondiale portait
exclusivement sur le thème «
égalité des genres et
développement ».
« Il était grand temps
», affirme Caroline Anstey,
Directrice générale de la
Banque mondiale. « Nous le
savons, l'égalité des chances,
quel que soit le sexe, c'est non
seulement ce qu'il y a lieu de
faire, mais c'est aussi une
question de bon sens
», poursuit Mme
Anstey.
Et d'ajouter qu'en n'investissant
pas suffisamment dans la
femme, l'on freine la lutte
contre la pauvreté car, entre
autres, la femme réinvestit
généralement une proportion
plus grande de ses revenus
dans la famille et la
communauté que l'homme.
Pour sa part, la Banque
mondiale s'engage à financer
davantage de projets en rapport
avec l'égalité hommes-
femmes, à contrôler plus
étroitement les résultats et à
assurer que de plus en plus de
projets prennent en compte la
dimension hommes-femmes
dans leur conception, même
s'ils ne portent pas
[ IMAGAZINE Avril 2013
28
explicitement sur la question de l'égalité des sexes.
Durant le seul exercice 2012, un peu plus de 29 milliards de dollars,
soit 83 % de la totalité des prêts et dons de la Banque mondiale, ont
été octroyés à des projets sur la parité hommes-femmes dans les
domaines de l'éducation, la santé, l'accès à la terre, les services
financiers et agricoles, l'emploi et les infrastructures. En partie, cela
s'explique par le fait qu'avec nos partenaires, nous avons fait de la
problématique de l'égalité entre les hommes et les femmes un thème
spécial de l'Association internationale de développement (IDA) qui
fournit, entre 2011 et 2014, près de 50 milliards de dollars de crédits
et dons aux pays les plus pauvres dont plusieurs se trouvent en
Afrique.
CEEAC : Lutte Anti-Braconnage
Réunion d’urgence à Yaoundé
Réunion d’urgence des ministres de la CEEAC sur la lutte anti-
Braconnage en Afrique centrale
L’objectif ultime de cette rencontre d’urgence était la mise en
œuvre d’un plan d’urgence de lutte anti-braconnage (PEXULAB)
dans la zone septentrionale de la sous région Afrique centrale.
Deux jours(21-23mars) d’échanges entre les ministres de la
Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale
(CEEAC), en charge de la défense et de la sécurité, des Relations
Extérieures, de l’intégration régionale et de la protection de la
Faune.
La cérémonie de clôture était
présidée par Amadou Ali,
Vice-premier Ministre
camerounais, Chargé des
Relations avec les
Assemblées.
Déclaration finale
Sur invitation du
Gouvernement de la
République du Cameroun, Les
Ministres de la CEEAC en
charge des Relations
Extérieures, des questions de
Défense et de Sécurité, de
l’Intégration Régionale et de la
Protection de la Faune, se sont
réunis à Yaoundé le 23 mars
2013, à l’effet d’adopter un
plan d’extrême urgence de
Lutte Anti-braconnage
(PEXULAB) dans la zone
septentrionale du Cameroun,
du Nord et du Sud Ouest de la
RCA, du Sud du Tchad et dans
la zone forestière.
Ainsi, Vivement préoccupés
par l’abattage illégal des
éléphants en Afrique Centrale
pour le trafic international
illégal de l’ivoire, qui constitue
un sujet de grande
préoccupation pour les Etats
membres ;
Reconnaissant que le
braconnage et
le commerce international
illégal de l’ivoire et de la faune
sauvage portent atteinte à
l’environnement, à la paix et à
la sécurité des Etats, menacent
[ IMAGAZINE Avril 2013
29
la vie d’innocents et compromettent la croissance économique des
pays ;
Considérant que ces colonnes de braconniers opposent une force
inégale aux agents des Etats chargés de la protection du patrimoine
faunique qui paient un lourd tribut dans l’exercice de leurs fonctions
;
Prenant acte des initiatives nationales mises en œuvre par les pays
affectés pour lutter contre le phénomène du braconnage ;
Reconnaissant aussi que ces initiatives nationales de lutte contre le
braconnage et le trafic illicite de la faune sauvage, en dépit
d’importants moyens déployés, n’ont pas abouti aux résultats
escomptés ;
Se félicitant de l’existence d’instruments juridiques régionaux,
notamment le Protocole Relatif au Conseil de Paix et de Sécurité de
l’Afrique Centrale (COPAX) de la CEEAC, le Pacte de Non
Agression de la CEEAC, la Convention en matière de Coopération et
d’Entraide Judiciaires entre les Etats Membres de la CEEAC et la
Convention d’Assistance mutuelle, qui définissent un cadre régional
de coopération en matière de paix et sécurité ;
Réitérant la nécessité pour les pays d’origine, de transit et de
destination des produits issus du braconnage de travailler ensemble
pour trouver des solutions adéquates à ce phénomène de criminalité
transnationale organisée;
Considérant qu’au regard de la nature transnationale et internationale
du braconnage, il importe d’adopter une stratégie régionale et
internationale concertée pour neutraliser ces réseaux illicites
transnationaux ;
Vivement préoccupés par les informations concordantes qui font état
de la présence de colonnes de braconniers qui opèrent déjà sur le
terrain ;
Conscients de la nécessité d’agir sans plus tarder, dans le cadre d’un
plan d’extrême urgence, pour neutraliser lesdits braconniers, avant
d’envisager un plan d’urgence ainsi qu’un Système de Lutte Anti
Braconnage en Afrique Centrale (SYLABAC) pour le moyen et le
long terme ;
Reconnaissant qu’au regard de tout ceci, un plan d’extrême urgence
de lutte anti- braconnage est capital pour mettre hors d’état de nuire
les groupes de braconniers dans les parties nord du Cameroun et de la
RCA et dans la partie sud du Tchad et les zones sous menace dans les
trois pays ;
ILS réaffirment leur engagement en faveur de la conservation de la
biodiversité et de la protection des éléphants, considérés comme
faisant partie de l’héritage naturel universel de l’Humanité;
Adoptent le Plan d’Extrême Urgence de lutte Anti braconnage
(PEXULAB) dans la zone septentrionale du Cameroun, du Nord et
Sud – Ouest de la RCA et Sud Tchad et dans la zone forestière,
assorti d’une feuille de route
pour sa mise en œuvre ;
Recommandent la mobilisation
de toutes les forces de défense
et de sécurité des Etats
concernés en appui aux
brigades existantes de lutte anti
braconnage ;
Créent un mécanisme de
coordination interétatique pour
chacune des deux aires
géographiques concernées à
l’effet de coordonner plus
efficacement la mise en œuvre
du PEXULAB ;
Invitent chaque Etat concerné
à créer une Unité de
coordination nationale
impliquant les différentes
administrations en charge des
questions de criminalité
faunique ;
Invitent les Parties à mettre en
œuvre les dispositifs juridiques
bilatéraux et multilatéraux
existants dans le domaine de la
lutte contre le braconnage ;
Encouragent les Parties à
coopérer davantage par un
échange des informations
relatives aux mouvements des
braconniers;
Invitent les Etats membres à
mettre en œuvre leurs
procédures législatives internes
à l’effet de criminaliser le
braconnage et le commerce
illégal de l’ivoire, au même
titre que les autres infractions
liées à la criminalité
transnationale organisée ;
Exhortent les Etats membres
de la CEEAC à inscrire les
programmes liés au
développement de l’économie
verte, dont le programme de
[ IMAGAZINE Avril 2013
30
lutte anti braconnage en Afrique centrale, dans leurs budgets
respectifs, et invitent leur Ministre en charge des finances à prendre
les mesures nécessaires à cet effet;
(M Honore
TABUNA de la
CEEAC)
Invitent les
Etats
concernés à
prendre des
mesures
exceptionnell
es en vue du
financement
de la mise en
œuvre du
PEXULAB
conformément aux engagements pris au cours de ces assises;
Appellent la communauté internationale, les partenaires et les
bailleurs, à mobiliser et mettre à disposition les fonds
complémentaires à ceux des Etats, destinés à soutenir la CEEAC et
ses pays membres engagés dans la mise en œuvre du PEXULAB ;
Invitent le Gouvernement de la République du Cameroun, le
Gouvernement de la République Centrafricaine et le Gouvernement
de la République du Tchad à signer dans les meilleurs délais possibles
l’Accord tripartite de lutte anti braconnage négocié à Ndjamena en
juin et décembre 2012 en vue de la mise en place et de
l’opérationnalisation des brigades mixtes d’intervention conjointe;
Se félicitent de la décision de la Thaïlande d’interdire le commerce de
l’ivoire, l’incitent à la mettre effectivement en œuvre, et exhortent les
autres pays de destination de l’ivoire issu du braconnage à redoubler
leurs efforts pour lutter contre le commerce illicite de l’ivoire, et à
sensibiliser davantage leurs concitoyens sur les conséquences dudit
commerce.
Invitent les pays de départ des braconniers actifs dans la zone
septentrionale du Bassin du Congo à soutenir les efforts des pays
affectés pour lutter efficacement contre le phénomène, en
criminalisant l’infraction de braconnage, et en sensibilisant leurs
citoyens sur les conséquences du braconnage ;
Lancent un appel aux pays de destination d’adopter des mesures de
réduction de la demande en ivoire ou de restriction de l’entrée de
l’ivoire dans leurs pays respectifs ;
Invitent les Etats membres ainsi que les partenaires à redynamiser
l’Organisation pour la Conservation de la Faune Sauvage d’Afrique
(OCFSA), pour mieux
l’outiller et l’amener à jouer
pleinement son rôle et à
accomplir entièrement son
mandat dans la lutte anti-
braconnage ;
Invitent la CEEAC à
pleinement responsabiliser
l’OCFSA et la COMIFAC
dans l’élaboration du plan
d’urgence de lutte anti-
braconnage, conformément
aux textes de ces deux
organisations ;
Invitent la CEEAC, en relation
avec les Etats membres, à
renforcer les capacités de
l’Ecole de faune de Garoua, et
à développer d’autres activités
autour de cette institution ;
Appellent la Communauté
internationale, les partenaires
et invitent la CEEAC à
mobiliser les moyens adéquats
à la Mission Mixte de Lutte
Anti-Braconnage (MILAB-
RCA) pour la rendre
immédiatement plus
opérationnelle;
Invitent la CEEAC à élaborer
le Plan d’Action d’Urgence
pour les deux zones
géographiques (A et B), qui
sera soumis à la sanction des
Chefs d’Etats ;
Prient le Président de la
République du Cameroun,
S.E.M. Paul BIYA, d’accepter
d’être la Haute Autorité de la
sous-région porte-parole de la
lutte anti braconnage en
Afrique Centrale ;
Proposent d’inscrire la
question de la lutte anti
braconnage à l’ordre du jour
[ IMAGAZINE Avril 2013
31
du Sommet des Chefs d’Etats et de Gouvernement de la CEEAC, et
de rester saisis de la question.
Au terme de la réunion d’extrême urgence, les Ministres des Etats
membres de la CEEAC en charge des Relations Extérieures, des
questions de Défense et de Sécurité, de l’Intégration Régionale et de
la Protection de la Faune sur la mise en œuvre d’un Plan d’Extrême
Urgence sur la Lutte Anti Braconnage dans la zone septentrionale de
l’Afrique centrale remercient le Gouvernement de la République du
Cameroun de l’accueil chaleureux, des commodités mises à leur
disposition pendant leur séjour, et de la bonne tenue des travaux de
cette réunion.
Occasion propice pour le Lamido
de Rey-Bouba, localité du Nord
Cameroun pour remercier la
CEEAC concernant cette
initiative qui « vient soulager nos
inquiétudes, car le braconnage qui
prend de plus en plus de l’ampleur
dans notre localité nous inquiète et
la grande mobilisation autour de
cet évènement nous rassure ».
Tout nouvellement élu Ambassadeur de bonne volonté de la
CEEAC pour la lutte anti-braconnage, Patrick Mboma, ancien
international a estimé ;
«qu’il s’agissait d’une question
d’urgence sensible pour laquelle je
n’ai pas hésité à accepter
d’apporter ma modeste
contribution ».
Ont participé à cette réunion
d’urgence :
Les Ministres en charge des
questions de Défense et de
Sécurité, ceux des Affaires
Etrangères, ceux de
l’Intégration Régionale et ceux
en charge de la protection de la
Faune du Cameroun, de la
RCA et du Tchad ; les
Ministres en charge de la
protection de la Faune des sept
autres Etats membres de la
CEEAC ; les Ambassadeurs
des Etats Unis et de l’Union
Européenne au Cameroun ; les
Ambassadeurs des pays
asiatiques (Japon, Chine, etc.)
au Cameroun ; les
Organisations Non
Gouvernementales de
conservation de la nature
spécialisée dans la Lutte Anti
braconnage ; les Organisations
sous-régionales spécialisées
dans les domaines de la
gestion durable des
écosystèmes et de la
biodiversité ; les Organisations
du Système des Nations Unies
basées au Cameroun ; les
organisations internationales
ayant des programmes de Lutte
contre la criminalité faunique
(ex. INTERPOL) ; les
Organisations Financières
internationales et sous-
régionales ; les institutions
Nationales de conservation.
[ IMAGAZINE Avril 2013
32
Lors de la cérémonie d’ouverture le
21 mars présidée M. Denis
KOULAGNA, Secrétaire Général du
Ministère des Forêts et de la Faune du
Cameroun(MINFOF), accompagné
par M Claude Joseph ABENA,
représentant le Ministre empêché, M
KOULAGNA avait insisté sur la nécessité des résolutions fortes pour
la lutte anti-braconnage, notamment le massacre des éléphants,
classés espèces en voie de disparition.
Interviews exclusives sur IMAGAZINE TV
Mrs…
-Honore TABUNA de la CEEAC
- Lamido de Rey Bouba
- l’Union Européenne
-Henri DJOMBO du Congo
- WWF
-TCHANGO Gabriel, Ministre des Eaux et Forêts du Gabon
ONU FEMME : La Commission de la condition de la femme
achève ses travaux avec l'adoption de ses conclusions concertées
sur l'élimination envers la violence contre les femmes
La Directrice exécutive d’ONU-Femmes, qui annonçait sa
démission, exprime son espoir pour la réalisation de l’égalité
entre les hommes et les femmes au cours du XXIe siècle
C’est sous une impressionnante salve d’applaudissements des
délégations d’États Membres et des représentants d’ONG que la
Commission de la condition de la femme a adopté, tard dans la soirée,
les Conclusions concertées de sa cinquantième session, portant sur «
l’élimination et la prévention de toutes les formes de violence contre
les femmes et les filles ». Fruit d’intenses négociations au cours de
ces deux dernières semaines, le texte de plus de 17 pages fait de
l’élimination de cette violence une grande priorité du programme de
développement post-2015 et exhorte les États Membres à intensifier
leurs efforts en termes de prévention et de réaction.
Aux termes des conclusions concertées, qui sont le résultat d’un
compromis équilibré, la Commission condamne fermement toute
forme de violence à l’encontre des femmes et des filles et exhorte les
États Membres à faire de même. Elle exhorte aussi les États à
s’abstenir d’invoquer les coutumes, la tradition ou des considérations
religieuses pour échapper à leurs obligations telles qu’elles sont
définies dans la Déclaration
sur l’élimination de la violence
à l’encontre des femmes
adoptée en 1993.
L’adoption par consensus de
ces conclusions malgré des
réserves de la part de certains
États (Arabie saoudite, Iran,
Libye, Qatar et Soudan) et des
objections ou précisions
apportées par d’autres États,
comme l’Égypte, le Nigéria, le
Honduras, le Nicaragua et un
État observateur, le Saint-
Siège, a permis à la
Commission de tourner la page
après l’échec de sa précédente
session en 2012.
« Notre espoir est que l’égalité
entre les sexes devienne une
réalité au XXIe siècle », a
déclaré Mme Michelle
Bachelet, Directrice exécutive
d’ONU-Femmes, en se
félicitant de constater « un
véritable mouvement mondial
en faveur de l’émancipation et
du respect des droits des
femmes ». Elle a d’ailleurs
salué la participation à la
session de 131 délégations
d’États Membres, nombre
d’entre elles représentées au
niveau ministériel, ainsi que 6
000 représentants de la société
civile.
« Ne relâchez pas vos efforts,
car les espoirs de millions de
femmes et de filles reposent
sur vous! », a lancé Mme
Bachelet. À la grande surprise
de tous, elle a ensuite annoncé
que, pour des raisons
personnelles, elle allait
[ IMAGAZINE Avril 2013
33
retourner dans son pays, le Chili, ce qui a donné lieu à une véritable
ovation et de longs applaudissements dans la salle.
Le texte adopté se concentre sur la prévention, notamment par le biais
de l’éducation et de la sensibilisation, et sur la lutte contre les
inégalités politiques, économiques et sociales. Il souligne ainsi
l’importance des services multisectoriels pour les victimes de la
violence, afin de leur garantir un véritable accès à la justice, des lieux
d’hébergement et des services de santé. Il attire également l’attention
sur la nécessité de protéger les droits de la santé sexuelle et
reproductive.
Le texte demande aussi aux États Membres de lutter plus fermement
contre l’impunité dont bénéficient trop souvent les auteurs des crimes
à l’égard des femmes. Il souligne en outre l’importance de la collecte
de données en vue de formuler des réponses plus efficaces à cette
violence.
Avant l’adoption de ce texte, le représentant du Nigéria a précisé qu’il
ne donnait pas le droit de créer de nouvelles normes non agréées, ni
de normes qui saperaient la notion de la famille comme celle que l’on
connaît en Afrique. Le document ne doit pas non plus entrer en
conflit avec les orientations nationales, a-t-il ajouté. Le représentant
de l’Égypte a demandé pour sa part que son observation concernant le
droit national soit mentionnée dans le compte rendu de
séance. Réaffirmant la souveraineté de chaque pays, la Présidente de
la Commission, Mme Marjon V. Kamara (Libéria), a assuré que les
États pourront mettre en œuvre ce document au plan national comme
ils l’entendent. À cet égard, le représentant du Honduras a tenu à
préciser que l’avortement comme moyen de mettre un terme à une vie
n’est pas prévu par la législation de son pays.
Ce texte a aussi suscité des réserves, notamment de la part de la
délégation libyenne qui a indiqué qu’elle « ne pouvait s’associer au
document pour des raisons morales et religieuses ». La représentante
du Soudan a émis une réserve sur le paragraphe du document qui fait
référence au viol pouvant constituer un crime de guerre, un crime
contre l’humanité ou un acte de génocide ou de torture, au sens du
Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI). D’autres
réserves ont été exprimées par les délégations du Qatar et de l’Arabie
saoudite. Quant à la délégation de la République islamique d’Iran,
elle a émis une réserve sur les références à des résolutions spécifiques
du Conseil de sécurité.
Après l’adoption des Conclusions concertées, la représentante du
Nicaragua a regretté que sa proposition n’ait pas été retenue dans le
paragraphe relatif à la santé sexuelle et reproductive, qui y est
mentionnée comme moyen de parvenir à l’égalité des sexes et à
l’autonomisation des femmes. La représentante du Saint-Siège a
également souligné ses réserves à ce sujet et regretté que ce texte
fasse une exception au droit fondamental à la vie et à la liberté de
conscience et de religion. Elle
a plaidé en faveur d’une
éthique pour la vie cohérente,
avant d’affirmer qu’aucun
nouveau droit n’a été créé,
comme le droit à l’avortement.
Elle a en outre estimé que
l’avortement ne doit pas être
considéré comme un service de
santé. Elle a aussi expliqué ce
qu’elle entendait par « genre »,
en précisant que cela couvre
aussi bien les hommes que les
femmes. Le droit national du
Chili protège la vie dès la
conception, a également tenu à
souligner la délégation de ce
pays qui n’accepte pas non
plus l’inclusion du droit à
l’avortement au titre des droits
fondamentaux.
« Nous nous réjouissons
particulièrement que les
Conclusions concertées
reconnaissent clairement
l’importance d’investir et de
protéger les droits sexuels et
de santé reproductive », a
indiqué pour sa part la
représentante des États-Unis.
Elle a aussi apprécié que ce
texte réaffirme le rôle
important des défenseurs des
droits des femmes et
l’obligation des États de
promouvoir et de protéger tous
les droits de l’homme et
libertés fondamentales des
femmes et des filles,
indépendamment de leur
système juridique, économique
et culturel. Elle a également
salué les dispositions sur la
traite des êtres humains.
La représentante des États-
Unis a cependant regretté que
certains aspects importants
aient été laissés de côté. Les
[ IMAGAZINE Avril 2013
34
Conclusions concertées auraient dû,
par exemple, s’appliquer à toutes les
femmes, indépendamment de leur
orientation sexuelle et de leur
identité sexuelle, a-t-elle estimé,
regrettant l’opposition de certaines
délégations à ce sujet. «Nous
continuerons aussi à insister pour que la violence par un partenaire
intime soit prise en compte », a-t-elle ajouté.
Saluant aussi le texte dans son ensemble, le représentant du Nigéria a
rappelé que cette adoption concernait toute l’humanité.
Au cours de sa dernière journée de travaux la Commission a
également adopté, après une mise aux voix, son projet de résolution
annuel sur « la situation des Palestiniennes et l’aide à leur apporter ».
Par 25 voix pour, 2 contre (Israël et les États-Unis), et 10 abstentions
(Allemagne, Belgique, Espagne, Estonie, Finlande, Géorgie, Italie,
Japon, Pays-Bas et République de Corée), ce projet de résolution
invite le Conseil économique et social (ECOSOC) à demander à la
communauté internationale de continuer à fournir l’assistance, en
particulier l’aide d’urgence, et les services qui font cruellement défaut
afin de remédier à la situation humanitaire critique des Palestiniennes
et de leur famille, et de contribuer à la remise sur pied des institutions
palestiniennes pertinentes en tenant compte de la problématique
hommes-femmes dans tous les programmes d’assistance
internationale.
Ce texte a été dénoncé avant son adoption pour sa « partialité » par la
représentante d’Israël qui a, notamment, relevé qu’il ne fait aucune
mention des « oppresseurs dans la bande de Gaza et en Cisjordanie ».
Au cours de la soirée de clôture des travaux, la représentante de la
République dominicaine a précisé qu’elle aurait voté en faveur de ce
texte si elle avait été présente lors du vote.
La Commission a aussi adopté, sans vote cette fois, un projet de
résolution portant sur la future organisation de ses travaux et de ses
méthodes de travail, ainsi que l’ordre du jour provisoire de sa
cinquante-huitième session. Elle a ainsi proposé au Conseil
économique et social de choisir le thème de «L’autonomisation des
femmes et son lien avec le développement durable » pour la
cinquante-neuvième session de la Commission qui se tiendra en 2016.
En ce qui concerne la session de 2015, l’ECOSOC déciderait que la
Commission se pencherait notamment sur les obstacles qui entravent
actuellement la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing.
La Commission de la condition de la femme a par ailleurs adopté
l’ordre du jour provisoire de sa cinquante-huitième session, en 2014,
dont le thème prioritaire porte sur les « résultats obtenus et difficultés
rencontrées dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le
développement (OMD) en faveur des femmes et des filles ». Le
thème de l’évaluation sera «
l’accès et la participation des
femmes et des filles à
l’éducation, à la formation, à la
science et à la technologie, y
compris pour la promotion de
l’égalité d’accès au plein
emploi et à un travail décent ».
La Commission a également
adopté son projet de rapport
sur les travaux de sa
cinquante-septième session qui
a été présenté par le
Rapporteur, M.
Filippo Cinti (Italie),
également Vice-Président de la
Commission.
Après la clôture de ses travaux,
la Commission a brièvement
ouvert sa cinquante-huitième
session pour élire les membres
de son bureau. Mme
Christine Loew, de la Suisse,
occupera les fonctions de
Vice-Président pendant les
deux prochaines sessions.
Mme Neli Shiolashvili, de la
Géorgie, remplira ces mêmes
fonctions uniquement pendant
la cinquante-huitième session,
étant entendu qu’elle sera
remplacée à ce poste lors de la
cinquante-neuvième session
par Mme Pille Kesler, de
l’Estonie.
Le Président des cinquante-
huitième et cinquante-
neuvième sessions de la
Commission sera élu
ultérieurement.
La Commission a, enfin,
nommé Mme Galina Khvan,
de la Fédération de Russie,
Mme Noa Furman, d’Israël, et
Mme Bernadette
S. NtabaKadyamusuma, du
Zimbabwe, pour siéger au sein
[ IMAGAZINE Avril 2013
35
du Groupe de travail sur les communications concernant la condition
de la femme.
Lutte contre le terrorisme
Le Chef de l’UNOCA souligne la nécessité de renforcer la
coopération dans la lutte contre le terrorisme
Le renforcement de la coopération régionale et internationale est
nécessaire dans la lutte contre le terrorisme, un crime inadmissible
dont les Nations Unies sont l’une des victimes à travers le monde.
C’est l’une des positions fortes défendues par le Représentant spécial
du Secrétaire général de l’ONU et Chef de Bureau régional des
Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), M. Abou Moussa,
qui participe à la « Conférence sur la coopération en matière de
contrôles aux frontières dans le Sahel et au Maghreb » ouverte
mercredi 13 mars à Rabat, au Maroc.
«Nos institutions doivent travailler ensemble afin de combattre
efficacement ce fléau », a souligné M. Abou Moussa lors d’une
session animée par l’ambassadeur Mohammed Loulichki,
représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU par ailleurs
Président du Comité contre le terrorisme (CTC). Il a précisé que cette
réponse collective et concertée s’impose, compte tenu notamment du
fait que le terrorisme a des « ramifications qui dépassent les frontières
nationales ».
M. Abou Moussa a évoqué la situation insoutenable qui prévaut au
Nord du Mali ainsi que l’enlèvement, en février dernier, de sept
Français dans l’Extrême Nord du Cameroun par le groupe terroriste «
Boko Haram ».
Dans ce contexte, le Représentant spécial du Secrétaire général a mis
un accent sur l’importance des réseaux locaux, sous-régionaux et
régionaux d’échanges d’informations et de données. Il a saisi cette
occasion pour partager avec l’auditoire, l’expérience de l’Afrique
centrale dans ce domaine. Il a ainsi insisté sur la « Déclaration sur une
Feuille de route pour la lutte contre le terrorisme et la non-
prolifération des armes en
Afrique centrale » adoptée
lors de la 33e Réunion
ministérielle du Comité
consultatif permanent des
Nations Unies chargé des
questions de sécurité en
Afrique centrale (UNSAC)
tenue en décembre 2011 à
Bangui en République
Centrafricaine (RCA).
M. Abou Moussa a indiqué
que dans le cadre de la mise en
œuvre de cette déclaration, un
réseau régional de
coordination a été créé en
décembre 2012 au cours d’un
atelier, en marge de la
35e Réunion de l’UNSAC
organisée à Brazzaville
(Congo).
Il a rappelé que ce réseau
dispose des points focaux dans
chaque pays membre de
l’UNSAC ainsi que des
facilitateurs thématiques pour
des questions précises :
douanes, immigration, contrôle
aux frontières (Congo) ;
blanchiment d’argent et
financement du terrorisme
(Groupe d'action pour
e blanchiment d'argent en
Afrique centrale - GABAC) ;
Justice (Sao Tomé et Principe)
; Armes légères et de petit
calibre (Burundi) ; société
civile, droits de l’homme
(Cameroun) ; police et sécurité
(Gabon). Dans deux mois, un
atelier sera du reste organisé à
Libreville sur cette dernière
thématique avec le soutien des
Nations Unies et des autorités
gabonaises.
« L’engagement de chacun et
de tous est indispensable pour
combattre vigoureusement le
terrorisme », a martelé M.
Abou Moussa, précisant que
l’UNOCA continuera à
jouer son rôle dans ce
chantier, y compris en
développant une synergie
avec les Etats et les
institutions du Sahel et du
Maghreb. En marge de la
conférence de Rabat, il a eu
plusieurs réunions à ce sujet
avec des collègues du
IMAGAZINE PDF N°23
Système des Nations Unies et des partenaires. Il a, entre autres, eu
une séance de travail importante avec M. Jahangir Khan, Directeur de
l’équipe spéciale de lutte contre le terrorisme (CTITF), une structure
mise en place en 2005 par l’ONU.
Une centaine de délégués, dont des représentants du Programme des
Nations Unies pour le développement (PNUD), du Haut-
Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), de
l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), de
l’Organisation mondiale des douanes (OMD), de l’Office des
migrations internationales (OMI), de l’Organisation internationale de
la police criminelle (INTERPOL), de l’Union européenne (UE), de la
Communauté des Etats Sahélo-Sahariens (CEN-SAD), etc. prennent
part à la Conférence de Rabat.
Organisée par le Centre des
Nations Unies pour la lutte
contre le terrorisme
(CTITF/UNCCT) et la
Direction exécutive du Comité
contre le terrorisme (CTED),
avec le concours du
Gouvernement marocain, cette
rencontre prend fin le 15 mars.
SOCIAL BUSINESS
L'électricité pour tous : Les marchés alimentaires d’Afrique
pourraient générer une opportunité de 1 000 milliards de dollars
à l’horizon 2030
Selon un nouveau rapport publié aujourd’hui par la Banque mondiale,
les agriculteurs et le secteur agroalimentaire africains pourraient
générer un marché de 1 000 milliards de dollars à l’horizon 2030,
s’ils parvenaient à élargir leur accès à des fonds supplémentaires, à
l’électricité, à une meilleure technologie et à des terres irriguées en
vue d’y cultiver des aliments à haute valeur nutritionnelle et sous
réserve que les gouvernements africains puissent travailler plus
étroitement avec les
exploitations agricoles afin de
nourrir la population urbaine
croissante de la région.
Selon le nouveau rapport - «
Growing Africa: Unlocking the
Potential of Agribusiness »
(Croissance de l’Afrique :
libérer le potentiel du secteur
agroalimentaire), les systèmes
alimentaires de l’Afrique,
actuellement évalués à 313
milliards de dollars annuels à
partir de l’agriculture, pourraient tripler si les gouvernements et les
chefs d’entreprise procédaient à une refonte radicale de leurs
politiques et de leur soutien au secteur, aux agriculteurs et aux
exploitations agricoles, qui représentent ensemble près de 50 % de
l’activité économique africaine.
« Le moment est venu de faire de l’agriculture et du secteur agro-
alimentaire africains un catalyseur pour mettre fin à la pauvreté »
déclare Makhtar Diop, vice-président de la Région Afrique de la
Banque mondiale. « Nous ne pouvons pas exagérer l’importance
revêtue par l’agriculture dans la détermination de l’Afrique à
maintenir et à stimuler ses taux élevés de croissance, à créer plus
d’emplois, à réduire de façon
significative la pauvreté et à
cultiver suffisamment de
denrées alimentaires nutritives
à bas prix Pour nourrir ses
familles et exporter ses
récoltes excédentaires, tout en
préservant l’environnement du
continent ».
Nouvelles Technologies
M. Chehadé, président de l’ICANN appelle à une augmentation du
nombre de registraires en Afrique
Le président de l’ICANN annonce une expansion majeure en
Afrique
Le président de la Société pour
l’attribution des noms de
domaine et des numéros sur
Internet (ICANN) a déclaré
mettre immédiatement à exécution
son projet de nommer six nouveaux
représentants de l’ICANN sur le
continent africain.
[ IMAGAZINE Avril 2013
3
«Avant, nous disions aux gens qui voulaient participer à la
gouvernance de l’Internet de venir à l’ICANN », a déclaré Fadi
Chehadé. « Nous avons changé cela, maintenant c’est l’ICANN qui
vient à ses acteurs. Nous n’attendons pas que vous veniez, nous
venons à vous ».
Ce commentaire de M. Chehadé a été recueilli lors du forum sur la
gouvernance plurilatérale d’Internet en Afrique organisé à Addis-
Abeba, en Éthiopie. Cette manifestation a rassemblé pendant deux
jours les responsables d’Internet venus de tout le continent avant de
se terminer vendredi.
«Nous voulons qu’il y ait au moins un membre du personnel de
l’ICANN dans chacune des six régions d’Afrique, l’Afrique du Nord,
du Sud, de l’Est, de l’Ouest, l’Afrique centrale et l’Océan indien », a
déclaré M. Chehadé. «Je veux installer des rampes d’accès aux
structures de l’ICANN en Afrique. Nous vous donnerons les rampes,
mais ce sera à vous de monter dessus ».
Le dirigeant de l’ICANN a également dit qu’il aimerait voir une
augmentation spectaculaire du nombre de registraires de noms de
domaines accrédités sur le continent africain. Actuellement, l’Afrique
compte seulement cinq registraires accrédités, alors qu’il en existe
plus d’un millier dans le monde entier. M. Chehadé a déclaré vouloir
voir ce nombre être multiplié par cinq en moins de deux ans.
«Pour l’ICANN, il s’agit d’aller de l’avant. L’Afrique n’attendra pas
», a dit M. Chehadé.
Ce forum de deux jours à Addis-Abeba a accueilli environ 200
visiteurs, dont des ministres et autres représentants gouvernementaux,
les chefs de file de la communauté d’affaires et de la société civile
africaines, ainsi que les responsables des structures de l’ICANN en
Afrique, l’AFTLD (l’Organisation africaine des domaines de premier
niveau) et l’AFRALO (l’Organisation africaine régionale globale de
l’ICANN).
Cette manifestation sur la
gouvernance plurilatérale d’Internet
a été co-organisée par l’Union
africaine, l’ISOC-Afrique,
l’AFRINIC (le registre régional
d’adresses IP de l’Afrique) et le
Forum sur la gouvernance d’Internet
africain. Elle a été précédée de deux
jours d’ateliers portant sur le
développement de l’industrie DNS
en Afrique.
il a été discuté de la mise en
œuvre d’une stratégie africaine
pour un meilleur engagement
de l’Afrique. Cette stratégie a
été élaborée par les
représentants de la
communauté africaine l’été
dernier, puis annoncée lors de
la réunion de l’ICANN à
Toronto en octobre partenaires
mondiaux et régionaux en
Afrique.
CIDAL : 20 ans après !
Le Centre d’information et
de documentation de
l’ambassade d’Allemagne
(CIDAL)
Depuis 2010, le CIDAL côtoie
les beaux quartiers de Paris,
avec comme voisins le Sénat,
le jardin de Luxembourg et la
Sorbonne. Dans une ambiance
détendue, l’ambassadeur
d’Allemagne en France, Mme
Susanne Wasum-Rainer, se
voue corps et âme à cette
institution jeune, moderne,
qui joue un rôle immuable
dans la compréhension des
relations bilatérales et
multilatérales entre Français et
Allemands.
[ IMAGAZINE Avril 2013
3
Le 19 février 2019, une
vingtaine de journalistes
africains avaient été reçus pour
un déjeuner de travail au
CIDAL, rue Marbeau, dans le
16è arrondissement de Paris
avec comme objectif la mise
en place d’un partenariat entre
la presse africaine présente en
France.
En 20 ans, le CIDAL s’est
adapté à l’évolution du monde.
Né d’une initiative du ministre
allemand Hans-Dietrich
Genscher au lendemain de
l’unification allemande. Il
avait ouvert ses portes au
public, le 11 mars 1993, avec
une ligne téléphonique comme
seul équipement. Mais, la
multiplication des moyens de
communication a tout
révolutionné, a souligné
l’ambassadeur, Mme Wasum-
Rainer.
Jeudi 21 mars 2013, au soir,
une soixantaine d’invités
étaient présents pour la fête du
20è anniversaire du CIDAL.
Des personnalités officielles tel
que Sebastian Groth, conseiller
technique Affaires
diplomatiques et relations
franco-allemandes auprès du
Premier ministre.
Des représentants d’autres
institutions allemandes ou
franco-allemandes. Des
partenaires, dont la présence
reflétait la multiplicité et la diversité des projets lancés ces dernières
années par le CIDAL. (Madame Susanne Wasum-Rainer, ambassadrice de la
République Fédérale d'Allemagne en France entourée de l'équipe toute féminine du
CIDAL)
De nombreux journalistes étaient présents ce jour là : James Ngumbu
de Panafrica et SG de l'APPA, Lilo Miango de Ngambo Na Ngambo,
Eric traoré de la Côte d'Ivoire, Kébir Mohamed Ahmed du Tchad,
Freddy Mulongo de Réveil FM, Nicolas ABENA, IMAGAZINE, SG
APE et NetPeace, etc..
Le Centre d'Information et de Documentation de l'Ambassade
d'Allemagne (CIDAL) fait partie du service de presse de l'Ambassade
d'Allemagne à Paris. Il informe le public français et francophone sur
l'Allemagne contemporaine, sur les relations franco-allemandes et
germano-africaines. Le CIDAL propose des informations actuelles
sur l'Allemagne dans les domaines suivants : la politique, l'économie,
la culture, la société, les relations franco-allemandes, l'environnement
et les transports.
Il renseigne les particuliers ainsi que les professionnels et les aide à
trouver le bon interlocuteur en Allemagne.
Le CIDAL oriente les personnes désirant partir travailler en
Allemagne, notamment par sa brochure "Emploi et stages en
Allemagne", actualisée tous les ans. Le CIDAL publie également des
expositions itinérantes qu'il met gracieusement à disposition des
écoles et institutions.
[ IMAGAZINE Avril 2013
3
Les gouvernements peuvent
concrétiser l’accès universel
à l’eau et à l’assainissement
pour tous les Africains d’ici
2030
Chaque dollar investi dans
l’eau et dans l’assainissement
rapporte en moyenne quatre
dollars grâce à une meilleure
productivité
Aujourd’hui, à l’occasion de la
20e édition de la Journée
mondiale de l’Eau, WaterAid
appelle les leaders du monde
entier à soutenir l’objectif
ambitieux de permettre à
chaque Africain d’avoir accès
à l’eau potable et à des
conditions d’hygiène et
d’assainissement décentes d’ici
2030.
Cet appel intervient au
moment où 50 000 personnes
vont participer à plus de 30
Marches pour l’eau partout en
Afrique pour demander à leurs
gouvernants d’honorer leurs
promesses d’améliorer l’accès
à l’eau potable et à des
installations sanitaires
adéquates.
Ils se joindront aux plus de 350
000 personnes mobilisées pour
participer aux Marches pour
l’eau et l’assainissement
partout dans le monde du 16 au
23 mars.
Comme l’explique la
présidente du Libéria Ellen
Johnson Sirleaf dans un
rapport de WaterAid publié
aujourd’hui :
« Résoudre la crise mondiale de l’accès à l’eau et à l’assainissement
n’est pas une question de charité, mais d’opportunité. L’Organisation
mondiale de la santé estime que chaque dollar investi dans l’eau et
dans l’assainissement rapporte en moyenne quatre dollars grâce à une
meilleure productivité. On contribue ainsi à une croissance
économique durable et équitable. Pour le dire simplement, il ne sera
pas possible de progresser vers l’élimination de la pauvreté, la
réduction des inégalités et l’assurance d’un développement
économique futur à long terme sans améliorer ces services. »
Le rapport de WaterAid « Partout et pour tous » présenté aujourd’hui
(1) par la présidente du Libéria Ellen Johnson Sirleaf lors d’une
réunion de l’ONU à La Haye aux Pays-Bas expose une vision de la
façon de concrétiser l’accès universel à l’eau et à l’assainissement, et
passe en revue les résultats obtenus jusqu’à présent dans ce domaine.
Le rapport conclut que la progression insuffisante observée au niveau
des services d’eau et des conditions d’hygiène et d’assainissement est
un frein aux progrès en matière de développement économique et
humain, s’agissant en particulier de la santé, de la nutrition et de
l’éducation des enfants. WaterAid cite des statistiques de
l’Organisation mondiale de la Santé qui illustrent les gains que
représenterait l’accès de chaque Africain à l’eau potable et à un
assainissement de base pour le continent.
L’Afrique pourrait dégager 33 milliards de dollars supplémentaires
tous les ans si chaque habitant avait accès à ces services : 4,5
milliards résulteraient d’une baisse des coûts de santé, 7,2 milliards
de la baisse de la mortalité et 2 milliards de la réduction des journées
d’absence au travail. Mais le chiffre le plus effarant concerne les
gains de temps qui sont chiffrés à 19,5 milliards de dollars(2).
L’accès de tous les Africains aux services de base permettrait
d’épargner un grand nombre de vies sur le continent. Selon l’Institute
of Health Metrics, un organisme de recherche sur la santé, environ
550 000 personnes meurent chaque année de maladies diarrhéiques en
Afrique sub-saharienne(3), des décès dont l’Organisation mondiale de
la santé estime qu’ils sont dus pour 88 % au manque d’accès à l’eau
potable et aux mauvaises conditions d’hygiène et d’assainissement
(4), ce qui veut dire que 480 000 Africains meurent tous les ans à
cause du manque d’accès à ces services.
Pour Nelson Gomonda, responsable du programme pan-africain
de WaterAid :
« Rien ne pourrait démontrer de manière plus éclatante que notre
continent a véritablement commencé à réaliser son potentiel et à
concrétiser ses promesses de progrès et de développement que le fait
de permettre à chaque Africain d’avoir accès à l’eau potable.
[ IMAGAZINE Avril 2013
4
« Aujourd’hui, 330 millions
d’Africains n’ont toujours pas
accès à l’eau potable ; il reste
donc un long chemin à
parcourir mais nous pouvons
désormais en entrevoir la fin.
Alors que plus de 1 000
enfants de moins de cinq ans
meurent chaque jour à cause
des maladies provoquées par le
manque d’accès à l’eau et à
l’assainissement, les Africains
n’accepteront pas l’échec.
Nous devons atteindre cet
objectif.
Plus de 50 000 Africains vont
participer à des Marches pour
l’eau pour montrer que ces
services sont ce que nous
voulons et ce dont nous avons
besoin en priorité. Les
Africains sont bien conscients
des conséquences du manque
d’eau et d’installations
sanitaires sur leur santé, leur
situation économique,
l’éducation de leurs enfants et
les droits des femmes : l’eau et
l’assainissement jouent un rôle
dans chaque aspect du
développement. C’est pour
cela que l’amélioration de ces
services aura un si grand
impact pour notre continent et
pour ses habitants ».
Aujourd’hui, 334 millions de
personnes (soit 39 % de la
population) n’ont pas accès à
l’eau potable en Afrique sub-
saharienne et un peu moins de
600 millions (soit 70 % de la
population) n’ont pas
d’assainissement de base(5).
Pour mettre fin à cette situation
maintenant, WaterAid
demande aux leaders du
monde entier de :
1.Reconnaître la nécessité pour le cadre d’action qui va prendre la
suite des Objectifs du Millénaire pour le développement après 2015
de refléter la contribution qu’apportent l’alimentation en eau,
l’hygiène et l’assainissement aux autres volets de la lutte contre la
pauvreté dont la santé, l’éducation, l’égalité hommes-femmes, la
croissance économique et le développement durable ;
2-Définir au niveau de l’ONU un nouvel objectif mondial visant la
concrétisation de l’accès universel à l’eau potable et à des conditions
décentes d’hygiène et d’assainissement d’ici 2030 ;
3-Identifier les moyens d’accélérer le rythme de progression
concernant l’assainissement pour réussir à concrétiser l’accès
universel d’ici 2030.
DEAUVILLE GRENN AWARDS
Jean-Charles Pentecouteau
Président des Deauville Green
Awards
Les Deauville Green Awards qui
se dérouleront du 16 au 18 avril,
représentent véritablement le
premier Festival International du
film corporate & TV sur la
thématique de l’environnement et
du développement durable. Créé
en 2011 par l’association "Un
Ecran pour la Planète",
l’évènement vise à récompenser
les productions des acteurs de la
communication audiovisuelle qui s’engagent pour l’écologie et le
développement durable.
Cette année, des partenaires prestigieux dont l’ADEME, le
Programme des Nations Unies pour l’Environnement, le
Ministère de l’Écologie, du Développement Durable et de
l’Énergie, le Ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation
Professionnelle et du Dialogue Social, la SNCF, Universal
Publishing, Production Music, Cité de Mémoire, ECOPROD,
l’AACC, la Compagnie des Réals, le CIFFT, CAP’COM, Éco-
événement et, bien entendu, l’ESSEC Business School, sont réunis
pour débattre autour de problématiques environnementales
majeures.
Le Jury décernera des Astérias d’Or aux deux meilleures
productions dans chaque catégorie et trois Grands Prix
récompenseront respectivement la meilleure réalisation, la
[ IMAGAZINE Avril 2013
5
meilleure politique
audiovisuelle d’entreprise et
la meilleure politique
audiovisuelle de collectivité.
Des Prix Spéciaux seront
également accordés par les
partenaires du festival…
« Nous avons souhaité mettre
en place une plateforme de
rencontre entre
professionnels. Nous voulons
favoriser les échanges entre
les décideurs de la
communication d’entreprise
et les spécialistes du
développement durable et de
l’écologie. C’est pourquoi,
outre la projection des
productions audiovisuelles en
compétition devant un jury
prestigieux, nous proposerons
des débats, des ateliers et de
nombreuses opportunités de
networking », précise Jean-
Charles Pentecouteau,
Président du festival.
Rencontre avec Jean-Charles
Pentecouteau, Président des
Deauville Green Awards et
actuellement Directeur de la
filiale française de
Framepool AG, une des plus
importantes collections de
contenus films en ligne.
Par Marie Cornet-Ashby
Peut-on remonter à la
genèse de l’idée de ce festival
des Deauville Green Awards
? Déjà, je n’ai pas eu cette idée,
tout seul. Nous avons fondé ce
festival à trois. Et, c’est à trois
que nous avons eu l’idée, le
même jour, de créer un festival
du film d’entreprise. En ce qui
me concerne, j’avais lu une
étude en 2012 dans le journal
“Stratégies”, sur le peu de
crédibilité que les français
accordaient aux sociétés dans leur
communication globale et encore
moins dans celle du développement
durable. Cela m’avait interpellé…,
je travaille dans l’univers des
médias et celui de la
communication commanditée par
les sociétés... Face à ce constat, j’ai
eu envie de mettre en avant les
sociétés avec de bonnes pratiques
dans le domaine du développement
durable, plutôt que de dénoncer les
moins vertueuses.
Les festivals qui critiquent les
pratiques des industriels sont nombreux. Et notre parti pris s’est
tourné naturellement vers la mise en lumière des bonnes pratiques des
entreprises et, qui n’ont pas abusé du “greenwashing”. Notre mission
centrale vise à récompenser les actions publiques ou privées avec un
jury indépendant. Au sein du festival, on peut trouver des sections de
films documentaires, corporate, des campagnes publicitaires ; toutes
doivent reposer sur des actions concrètes. Les films de fiction ne sont
représentés.
Quel est format le plus long accepté pour concourir ?
Le long métrage documentaire de 90 minutes...
Vous étiez donc, trois à l’origine ? Oui, Georges Pessis, qui a une grande expérience de la coordination
de festivals. Il a été le coordinateur du festival du Creusot pendant
plus de 15 ans. Il a été aussi, à l’organisation de celui de Biarritz.
François Morgant, quant à lui est producteur chez NMC production et
son regard est essentiel car toujours très juste et d’une très grande
pertinence, comme celui des producteurs. En ce qui me concerne, je
gère une banque d’image films vidéo, qui me permet d’avoir un
réseau audiovisuel très large. C’est aussi une continuité pour moi par
rapport à mon activité au sein de Framepool.
Quels sont les grands changements sur cette deuxième édition ? Déjà, nous avons dépassé nos espérances. En 2012, nous prévoyions
150 films, nous en avons eu 170. Et, la première édition a
immédiatement atteint l’équilibre financier. Nous avons aussi réussi à
réunir un panel prestigieux de communicants et d’experts du
développement durable. Le festival évolue cette année avec trois
sections distinctes : documentaires, films corporate, campagnes
publicitaires. Nous souhaitons aussi développer l’accès grand public
au festival. Cette année, une avant-première du documentaire long
métrage « Le piège blanc » prochainement diffusé sur Thalassa. sur
[ IMAGAZINE Avril 2013
6
France 3, sera projeté en
présence des équipes du film et
de Georges Pernoud.
Une caution essentielle, la
mer... comme univers
exceptionnel ? La caution de cet homme est
très importante pour nous,
c’est un grand Monsieur, qui
représente de façon
merveilleuse la mer et, depuis
de si longues années. Nous
sommes honorés de sa
présence...
Avez-vous une idée du
nombre de films inscrits à ce
jour ? Au moment de la clôture au 15
mars, nous avons dépassé la
barre des 200 films inscrits. Le
festival représente plus de 20
pays différents, donc très
ouvert à l’international. Quatre
continents sont représentés…
Pensez-vous que les
entrepreneurs, ont une réelle
conscience de l’éthique
environnementale ? Les choses évoluent, dans le
bon sens. Et les entreprises
sont prudentes et aussi,
soucieuses d’une véracité de
communication.
Quels sont vos partenaires ? La ville de DEAUVILLE, le
Ministère de l’Écologie, du
Développement Durable et de
l’Énergie, le Ministère du
Travail, de l’Emploi et de la
formation professionnelle et du
Dialogue Social, DOFFSET,
Avance Rapide
Communication, NMC
Production, CAP’COM,
CIFFT, The Smartworking
Company, Framepool,
ECOPROD (le collectif «
Ecoprod » a été créé en 2009 par des acteurs du secteur audiovisuel
pour engager la filière dans la prise en compte de son empreinte
environnementale), l’ADEME, Universal Publishing Production
Music, Match, Killer Tracks, la SNCF, le WWF, l’ESSEC Business
School, AACC (l’Association des Agences-Conseils en
Communication) la Compagnie Des Réals, des Enjeux et des
Hommes, l’APRAC (Association Professionnelle des Réalisateurs
d’oeuvres Audiovisuelles de Commande), Éco-événement (un
collectif composé de 7 associations professionnelles de l’événement :
ANAé, CSPE, FFM2E, France Congrès, FSCEF, Synpase et Traiteurs
de France), DBF AUDIT, Sonovision- Broadcast, Écran Total,
Mediakwest…
Au delà des projections, avez-vous mis en place des colloques
aussi ? Oui, comme les rendez-vous de l’ESSEC Business School, le
mercredi. Un professeur de l’ESSEC Business School invite un
professionnel de la communication et un indépendant pour débattre
d’un sujet. D’ailleurs les 2 thématiques porteront sur : les enjeux de la
ville durable et comment combiner l’écologie et l’innovation. Nous
avons aussi des présentations d’outils comme ceux d’Ecoprod. Nous
souhaitons mettre à l’honneur la publicité responsable.
Vous êtes un amoureux de la nature ? Oui, j’ai un jardin avec des jonquilles, et j’ai vécu 10 ans en
Allemagne. Et je suis formaté à une discipline respectueuse de
l’environnement. Je me déplace en vélo, et j’y prends du plaisir.
D'ailleurs je trouve Paris, peu polluée et contrairement à d'autres
grandes villes. J’adore jardiner mais je ne suis pas un spécialiste de
l’environnement. Et, nous avons su nous entourer de spécialistes
comme le Ministère de l’Environnement, l’ADEME qui nous aide à
penser le festival en éco-citoyen. D’ailleurs, dans les menus la viande
est exclusivement constituée, en fait, de la pêche locale. En d'autres
termes la viande est exclue. Les traiteurs rivalisent d’audace
merveilleuse...
Quelle est la part de la France, au sein du festival ? Je pense, que la France sera présente pour 50 pourcents dans le
nombre de films projetés.
Pourquoi, la ville de Deauville ? Déjà nous souhaitions collaborer avec une ville prestigieuse qui
connaît l’organisation de festivals. Et Deauville à travers Philippe
Augier, nous soutient activement et sincèrement. Cette ville est
magnifique et près de Paris. Elle représente, le rêve pour beaucoup.
La mer l’encercle et donne lieu à des échanges spontanés. D’ailleurs,
le festival va se passer dans un même lieu, au Casino Lucien Barrière.
Il y aura des TPE présentes dans la compétition ? Non, le budget de la communication de ces entreprises n’est pas
suffisant pour faire de la communication. Nous avons des sociétés de
[ IMAGAZINE Avril 2013
7
taille moyenne, des grandes
entreprises, des institutions
publiques comme des
collectivités territoriales, des
écoles publiques, des
académies, mais aussi des
télévisions comme la RTBF...
Ce rassemblement est très
ouvert même si sélectif.
Quel est votre schéma
économique ? Les accréditations, les
partenaires et l’enregistrement
des films...
Votre conviction, sur
l’évidence de ce festival? Ce que je vois pour ce festival,
qui est un festival en
développement (comme le dit,
le Maire de Deauville), c’est
qu'il part sur des actions
concrètes de bonnes pratiques
et qui peuvent devenir des
références. Et cette volonté
d’amélioration est pour moi
porteuse d’avenir. Le monde
n’est pas parfait, mais il reste
perfectible...
Le jury des Deauville Green
Awards 2013 sera composé de
professionnels de la
communication et de
l’environnement dont Solange
Montillaud-Jovel, pour le
Programme des Nations-Unies
pour l’Environnement, Bernard
Emsellem, directeur général
délégué à la mobilité pour la
SNCF, Jean-Michel Fleury,
responsable de l’audiovisuel,
Ministère de l’Écologie, du
Développement Durable et de
l’Énergie, Gildas Bonnel,
président de la commission du
développement durable de
l’AACC, Valérie Martin, chef du service communication et
information de l’ADEME…
1 – Changement Climatique & Société : Lutter et s’adapter aux
risques naturels et technologiques
2 - Energies Renouvelables & Technologies Durables : Energie
solaire, éolienne, marine, géothermique.
3 – Transports & Eco-Mobilité : Transport urbain, routier, ferré,
fluvial, aérien; inter-modalité et transporte intelligents
4 – Santé & Cadre de Vie: Qualité et traitement de l'air, de l'eau, du
sol; gestion des déchets & protection
5 – Agriculture & Economie Verte : Filière verte et agro-carburants,
agriculture durable, gestion durable des forêts
6 – Habitat & Eco-Innovation : Urbanisme, paysages, immeubles hqe
et bbc
7 – Eco-Tourisme & Nature Durable : Le tourisme durable et la
préservation de la faune, de la flore et des milieux naturels: littoral,
forêt, montagne, zones humides
8 – Production & Consommation Durables : Donner sens, recycler,
favoriser le commerce équitable
9 – Entreprise & Responsabilité Sociale : Apport social des
entreprises, institutions, et organisations
10 – Economie & Ecologie: Création de valeur et performances ESG
11 - Innovations & Eco-Systèmes Post-Industriels : La 4e révolution
technologique pour le 3e millénaire
12 – Mécénat & Action Humanitaire : Lutte contre l’exclusion,
l’illettrisme, l’âge, la pauvreté et pour la sécurité alimentaire et
énergétique
Le Jury attribue les Trophées suivants: Les Astérias d'Or : attribués aux meilleures productions dans chaque
catégorie
Les Prix Spéciaux : Le prix spécial CAP'COM "Engagement citoyen"
Le prix spécial SNCF "Eco-mobilité"
Le prix spécial Universal Publishing Production Music "Meilleure
musique"
Le prix spécial Compagnie des Réals "Originalité de la réalisation"
Le prix spécial des Ministères sociaux "Nouveaux métiers, nouveaux
emplois"
Le prix spécial d'Ecoprod "Production eco-responsable"
Le prix spécial de la ville de Deauville
Les Grands Prix: Grand Prix de la meilleure réalisation
Grand Prix de la meilleure politique audiovisuelle environnementale
d'entreprise
Grand Prix de la meilleure politique audiovisuelle environnementale
de collectivité
CULTURE & MEDIAS
IMAGAZINE PDF N°23
YouScribe
Juan Pirlot de Corbion,
Président et Fondateur de YouScribe
Par Marie Cornet-Ashby
Juan Pirlot de Corbion, possède une longue et
très riche expérience dans le domaine de
l’édition. C’est en avril 2010 qu’il
fonde YouScribe, une société française qui
rassemble aujourd'hui une équipe passionnée
par les nouvelles technologies et l'édition.
Autour d’une équipe professionnelle et dévouée
pour assurer le meilleur, YouScribe se
positionne comme la plateforme
communautaire française de partage et de
vente de publications numériques.
Aboutissement d’un projet
personnel, YouScribe crée un espace de liberté
qui permet à chacun de publier et d'être lu,
d'échanger et de tisser des liens autour de ses
lectures.
Conçu comme un véritable site communautaire
qui encourage le partage, la discussion et les
rencontres autour du plaisir de la
lecture, YouScribe est ouvert à tous les écrits :
un manuscrit inédit, un programme politique,
une thèse universitaire, un livre épuisé, des
lettres d'amour, une partition. L’objectif de son
fondateur, un homme de sens, réside dans une
dimension de mémoire des écrits et de leur
mise à disposition. Un pari et qui s’avère déjà
inscrit dans une courbe de succès...
Pouvez-vous me parler de votre parcours ? Je vais tenter de faire appel à la genèse
de YouScribe en me référant de façon peut être un
peu lointaine, à ma première expérience
professionnelle. J’ai eu la chance d’intégrer peu de
temps après une formation littéraire, une société
d’édition qui s’appelle Actes Sud. C’est en 1987,
que j’ai intégré cette belle maison par le biais de
l’éditorial (la sélection des manuscrits) et, celui de
la fabrication (la composition assistée par
ordinateur et grâce à une merveilleuse petite
machine, le Macintosh SE).
Je me suis beaucoup investi déjà, au sein d’un
secteur très traditionnel qui est celui de l’édition
de livres, et aussi celui des nouvelles technologies
naissantes à l’époque. Je me suis, par la suite,
occupé de
diffusion et de
distribution de
livres à
travers le
réseau des
libraires.
En 1996, j’ai
eu envie de
prendre ma
première
expérience
d’entrepreneu
r en créant
une librairie
avec les
nouvelles
technologies et, cela a donné naissance en 1997 à
Chapitre.com ; une librairie en ligne, au départ
fondée sur la distribution à distance (de l’e-
commerce) pour tous les livres neufs. Pour
l’internaute, il devenait possible d’avoir accès à la
totalité de la production littéraire, quelque soit sa
position géographique.
Le principe de cette librairie était de démontrer
qu’il y avait un immense gisement d’ouvrages
disponibles et, pour toute la Francophonie très
disparate et entendue dans le monde. On parle
souvent de 110 millions de francophones dans le
monde dont 60 millions en France, avec un
lectorat dont l’accès au livre pouvait être
difficile... Cela supposait d’avoir des librairies un
peu partout dans le monde. Là Internet, apportait
cette formidable solution de pouvoir commander à
distance des ouvrages et de les recevoir
rapidement.
En 1999, ce mode marchand s’est
considérablement développé. Aujourd’hui,
d’ailleurs, plus de 10 % du marché physique en
France passe par Internet et, c’est un outil
formidable pour la mise à disposition du
patrimoine littéraire francophone. Je me suis aussi
beaucoup intéressé à cette disponibilité de livres
sur Internet qui apportait aussi, une solution pour
les livres épuisés. Si dans le marché du livre, il y
a environ 650 000 livres disponibles, 15 000 000
sont référencés à la Bibliothèque Nationale.
Il existe un écart considérable entre le nombre de
livres édités depuis le XVIIème siècle et l’offre
[ IMAGAZINE Avril 2013
3
réellement disponible. Ce sont les clients qui nous
ont suggéré d’agréger au catalogue disponible sur
Chapitre.com, une immensité de livres épuisés.
Pour cela, nous sommes allés à la rencontre des
bouquinistes dans toute la France et pour les
convaincre, de l’intérêt pour eux de présenter leurs
catalogues sur le site.
Par cette occasion, nous nous sommes rendu
compte que cette activité là s’était beaucoup plus
développée que celle de la vente des livres neufs.
L’Internet permettait de réussir, là où les circuits
de distribution classique était naturellement
inefficace pour ce qui concerne la visibilité de
stocks disponibles chez ces bouquinistes.
Avez-vous quelques chiffres à nous
communiquer sur le marché du livre ? Je vais donner quelques chiffres sur le marché du
livre français. On dit souvent, que le marché du
livre français représente 4 milliards 500 millions
d’euros sur le marché du livre neuf. Il y a environ
60 000 livres neufs qui paraissent chaque année.
Et, le tirage moyen du livre n’a pas cessé de
baisser grâce à l’économie réalisée sur les coûts de
production. On dit souvent dans notre profession,
que la durée de vie d’un livre est entre 3 et 6 mois.
Ce qui signifie que, mécaniquement, plus de 50
000 livres disparaissent du marché. Et, l’intérêt
d’Internet réside dans la disponibilité des ouvrages
anciens ou d’occasion. Les trois plus grandes
libraires sur Internet : Amazon, La Fnac et
Chapitre.com ont certes, capté plus de 10 % du
marché traditionnel mais, Internet a apporté un
plus et participe à l’augmentation du chiffre
d’affaires global du marché du livre.
Internet a apporté un service très utile, dans une
industrie dont le nombre de références disponibles
est l’un des plus importants tous secteurs
confondus...
Sur 100 manuscrits proposés par des écrivains et
reçus, seul un va être retenu et édité. Environ 400
000 manuscrits recherchent des éditeurs chaque
année...Beaucoup de gens sont sanctionnés par des
critères de sélection des maisons d’édition et qui
peuvent être mais pas seulement des critères de
rentabilité de marché.
Comment se passe la sélection, justement des
manuscrits ? Beaucoup de manuscrits sont déjà sanctionnés
quand ils sont adressés à des maisons d’édition
dont les thématiques ne correspondent pas au sujet
du livre. Chaque société d’édition a sa spécialité et
qu’il est nécessaire de respecter pour l’envoi d’un
manuscrit.
Et la masse de manuscrits disponible chaque
année induit qu’un grand nombre d’entre eux, ne
verra pas le jour. YouScribe est né dans la
continuité de ce constat. C’est une plateforme
ouverte à tous, professionnels ou particuliers,
libres de publier instantanément et gratuitement
leurs documents (un rapport de stage, un ouvrage,
un roman, une étude, un article, une plaquette
publicitaire..).
Il est donc donné, à tout à chacun, de publier
librement ses documents et afin de les partager
avec une communauté de lecteurs ou d’en tirer des
revenus. Il y a des principes de précaution au sein
de YouScribe mais, non de sélection. D’ailleurs,
c’est la communauté qui peut signaler l’abus
comme la haine raciale ou la vulgarité, par
exemple.
C’est une très belle démarche ? Oui, et j’ai beaucoup sélectionné moi-même. Il
m’est arrivé, d’ailleurs, de sanctionner toute une
série de textes magnifiques mais qui ne
correspondaient pas aux critères de sélection de la
maison d’édition. Prenons un exemple simple,
quelqu’un d’anonyme qui a écrit pendant la guerre
d’Algérie ses mémoires, ne va pas forcément
intéresser une maison d’édition mais une
communauté de lecteurs concernés. Et ses
souvenirs sont légitimes, dans le sens du partage
avec d’autres.
IMAGAZINE PDF N°23
Avec votre expérience, l’idée de devenir éditeur
ne vous ai jamais venue ? On dit souvent dans la profession, que le point
mort d’un ouvrage est de 3000 à 4000
exemplaires. Et le rationnel de ce marché est une
réalité. J’aime l’idée que les textes qui n’ont pas
été sélectionnés aient une vie. L’intérêt principal
de YouScribe est que l’auteur peut publier
instantanément, gratuitement et indéfiniment ses
textes.
Qu’en est-il des droits d’auteur ? Il n’y a jamais de cession de droits d’auteur. Par
définition, nous sommes une plateforme ouverte
de rencontres et, celui qui publie reste propriétaire
de ses droits. S’il y a une vente, nous prenons
alors une commission légitime de librairie...
YouScribe, existe depuis combien de temps ? Depuis janvier 2011. C’est une jeune société qui
démarre et YouScribe a constitué un catalogue de
plus de 1 million 700 000 documents depuis sa
création. Nous visons de publier une bibliothèque
de 20 millions de documents à l’horizon 2015 et,
dans toutes les langues.
Ces documents viennent de plusieurs sources et
peuvent revêtir plusieurs tailles. Et les éditeurs
professionnels ont une visibilité sur notre
plateforme. D’ailleurs, la durée de vie dans la
presse est encore plus courte que dans
l’édition...Nous proposons aux éditeurs une
deuxième vie pour leurs publications.
Et dans le nom YouScribe, est bien stipulé : “
C’est vous qui publiez ”. Et notre démarche, est
bien de dire à ceux qui publient : “ Ce que vous
écrivez a ou a encore de la valeur”. Les grandes
administrations publiques sont aussi intéressées
par notre plateforme. Youscribe accueille la quasi-
totalité des publications de la Commission
européenne ou celles de la Banque mondiale.
Celles de l’ONU ou de l’INSEE viennent d’être
intégrées.
Nous donnons la possibilité à des entreprises de
rendre toute visibilité à des documents.
Aujourd’hui 20 % du catalogue est en langue
étrangère et, YouScribe a une vocation très
européenne. Je pense que notre promesse est belle.
Et le marché de la presse et de l’édition est
gigantesque...
La révolution Internet induit une attention toute
particulière dans tous les secteurs...
Aucune offre d’adhésion ? Dans certains cas les éditeurs de presse peuvent
payer d’un droit d’entrée (compte premium)
à YouScribe avec une offre de notre part de
services supplémentaires. Si YouScribe est une
formidable plateforme littéraire, nous avons la
possibilité de monétiser les contenus, et nous en
sommes qu’au début de cette formidable aventure.
Aux Etats-Unis, un livre sur 5 est vendu sous
forme numérique, c’est considérable lorsque l’on
y réfléchi. Et l’on peut penser qu’une part très
importante de ce qui sera lu, se fera sur le
numérique. Cela a déjà bien commencé avec
l’Iphone et Ipad...
L’aspect de la mise en relation directe d’un auteur
avec ses lecteurs est très intéressant, via Internet.
Et YouScribe, favorise ces échanges avec ses
outils et sans sélection.
De l’export en perspective ?
Oui déjà en Espagne. Et c’est l’objectif de la levée
de fonds. Les discours négatifs sur Internet
peuvent se modifier en pensée positive.
L’importance du trafic généré par Internet, prouve
son intérêt.
Pouvez-vous nous communiquer des chiffres? Nous avons 200 000 membres avec une
progression du catalogue de 50 000 titres tous les
mois. Et nous avons un chiffre d’affaires qui est
composé d’une part de l’e-commerce et de l’autre
de revenus de trafic de publicité. Nous sommes au
démarrage...
YouScribe aborde toutes les thématiques à travers
son site et en particulier, l’éducation, les questions
pratiques et la littérature.
La qualité est essentielle pour vous ? Je crois beaucoup à la qualité sur un long terme et,
c’est aussi le pari du fonds d’investissement quant
au potentiel de croissance forte
de YouScribe. Nous allons tout
faire aussi, pour obtenir dans
tous les pays d’Europe le leadership.
IMAGAZINE PDF N°23
Vous êtes passionné par ce vous faites ? Je suis un homme de l’écrit. Oui, cela est passionnant. Je fais partie
des entrepreneurs qui veulent travailler sur le fond avec des projets de
sens.
J’ai besoin que je ce que je fais soit utile aux autres et, même si la
dimension économique est très forte. L’exemple de Wikipédia qui
rend des services au monde entier, me semble très intéressant et je
trouve la démarche de cette société très louable.
Il existe beaucoup de sociétés qui embellissent Internet et en
contrebalancent certains aspects négatifs. L’évolution de l’Internet va
dans le sens de la valeur qui se déplace, cette dimension est
essentielle à mes yeux...
François QUEREUIL
Directeur Marketing de ASPERA
Per aspera ad astra est une locution latine signifiant « Par des
sentiers ardus jusqu'aux étoiles. »
Fondée en 2004, Aspera est une société privée basée à Emeryville
en Californie, et possède des bureaux au Royaume-Uni, en France
et à Singapour. Avec l'explosion du Big Data, imparable dans un
monde où les infrastructures informatiques et réseaux sont plus
variés et plus souples que jamais, Aspera se concentre sur la
fourniture de solutions
innovantes de transfert de
données qui aident les
organisations à fonctionner
et collaborer plus
efficacement à l'échelle
mondiale.
A l'origine du succès
d’Aspera, réside une
technologie de transport en
vrac des données : FASP ™
(rapide, adaptable, protocole
sécurisé). Une technologie
unique, innovante et
brevetée. Avec environ 200
clients et plus de 16.000
licences de logiciels actifs
utilisés dans le monde entier,
Aspera sert toutes les
industries qui ont besoin de
déplacer de grands volumes
de données sur des réseaux
étendus et dans des délais
concrets. Pionnier dans
l'activation du haut-débit,
Aspera a “déverrouillé” le
nuage de
données avec de grandes hautes performances de transport
numérique...
En plus d'offrir une gamme complète de logiciels de produits et
une plate-forme SDK, Aspera fournit des services d'ingénierie
pour soutenir la mise en œuvre sur mesure de solutions et de
transfert de technologie dans tous les types d'entreprises.
Michelle Munson et Serban Simu, ont choisi le nom Aspera pour
exprimer les idéaux universels comme l'espoir et
l'aspiration à travers les défis...
Rencontre avec François QUEREUIL - Directeur
Marketing de ASPERA
Avec 15 ans d’expérience internationale dans
l’industrie des technologies de l’image et du son,
François dirige le marketing et la communication
pour la société Californienne Aspera, éditeur de
logiciels permettant le transfert sécurisé de données a
très haute vitesse, ainsi que l’automatisation
complète des workflows dématérialisés. Avant de
rejoindre Aspera, François a passé de nombreuses
années au département marketing de la société Avid,
leader dans le domaine des
technologies audio et vidéo
numériques, en France, en
Grande Bretagne et aux
États-Unis.
Spécialiste des tendances
technologiques
IMAGAZINE PDF N°23
dans le monde de l'audiovisuel, François
intervient régulièrement dans le cadre
de conférences professionnelles sur
les thèmes de la dématérialisation des contenus
et de l'utilisation du "cloud". Vivant depuis
2005 à San Francisco, Francois est diplômé
d’HEC Paris et détient un DESS en
Management Culturel de l’Université Paris
VIII.
Par Marie Cornet-Ashby
Quels sont vos principaux marchés, au niveau
géographique ?
Pour l’instant, nos principaux marchés à maturité
restent l’Amérique du Nord, les Etats-Unis et le
Canada. En Europe, la pénétration est assez
importante, d’emblée au Royaume-Uni. Les
territoires sur lesquels on se focalise le plus sont :
la Scandinavie, l’Allemagne et la France. Nous
avons un très bon distributeur en Italie et
l’Amérique du Sud est un continent avec lequel
nous comptons aussi. Et, Il va se passer beaucoup
de choses au niveau événementiel dans cette
région comme la Coupe du Monde ou les Jeux
Olympiques...Nous avons de nombreuses
opportunités de développement avec le Brésil,
moteur de notre développement en Amérique du
Sud. Nous avons engagé une personne à cet effet
sur place, elle passe aussi du temps en Argentine
et au Chili. L’Asie est porteuse pour nous en
terme de développement à travers l’Inde et pour
les besoins en équipements de production
audiovisuelle. Et, nous avons un gros succès en
Australie, pays anglophone. Le développement
avec le Japon a été assez long. Quant à la Chine,
cela reste un pays qui fait peur du fait de sa forte
croissance. Il faut surmonter de nombreux
obstacles pour vraiment avoir un business model
viable. Nous venons d’ouvrir un bureau à
Singapour pour gérer le développement local avec
l’Asie et la Chine.
Certains facteurs participent-ils à votre
développement ? Oui, déjà l’infrastructure de réseaux. Et moderne,
dans la mesure ou l’on propose aux sociétés de
tirer tous les bénéfices de leur investissement de
réseaux et informatique. Et, quand des pays
comme la Scandinavie ou la Corée possèdent un
réseau moderne, nous avons tout de suite une
valeur ajoutée très évidente.
Comment vous situez-vous par rapport au
continent africain ? Nous avons à ce jour, quasiment, aucune présence
sur ce continent. Une des difficultés pour notre
société, qui reste une petite structure de 150
personnes, réside dans le choix de ne pas prendre
de capital risque. Notre entreprise est privée et ne
subit pas d’influences externes et nous nous
focalisons sur des régions avec des réseaux de
distribution acquis...
Avez-vous des projets de diversification ? Nous restons très principalement, sur notre projet
d’origine et qui est la transmission de données, à
haute vitesse. Notre portefeuille de solutions est
axé sur la technologie de base, donc très vaste.
Lorsque l’on parle de transfert de données, les
applications sont multiples comme l’archivage de
données, des solutions de collaborations intra-
entreprises ou la gestion personnalisée d’une
production audiovisuelle. Et l’ambition de notre
société, s’il y en avait une, serait que notre
technologie devienne le standard par lequel toutes
les sociétés passent pour leur transfert de données,
finalement.
Quels sont vos actions dans le domaine de la
recherche et du développement ?
Nous avons beaucoup de scientifiques qui
travaillent au sein de notre société. Des directeurs
de recherches travaillent avec une mathématique
très pointue dans notre technologie et, afin
d’optimiser toujours la transmission de données.
Les développements futurs vont être liés au Cloud.
Les fournisseurs d’infrastructure et les ressources
de traitement se situent dans cette nouvelle
technologie et, nous collaborons avec ces
partenaires pour les transferts dans toutes les
parties du monde. L’idée est de faire en sortes,
pour l’utilisateur, que ce mode de transmission
soit totalement transparent.
IMAGAZINE PDF N°23
Il faut encore à cet effet,
travailler sur l’unification de
différentes plateformes, de
stockages, de systèmes
d’exploitation et de réseaux
divers. Nous sommes à la
recherche constante de
fédération de toutes ces
énergies, afin de permettre
l’accès aux données avec
immédiateté et indépendance
de la localisation de
l’infrastructure.
Comment rassurer les
personnes prudentes et assez
méfiantes finalement du
Cloud ? Je comprends, au niveau
philosophique cet état d’esprit.
D’un point de vue personnel,
je suis convaincu. Mais, les
craintes de fiabilité sont
fondamentalement fondées,
compte tenu de l’existence de
la cybercriminalité et du
piratage. Il faut utiliser et
choisir les bonnes technologies
et les bons fournisseurs. Ce qui
rassure le client, quand il
décide de mettre du contenu et
en utilisant les infrastructures
Cloud, c’est que les différentes
technologies sont garanties par
le fournisseur avec des
protections, des
authentifications,des
vérifications et des capacités
d’audit entre les transferts via
les adresses IP. Il est facile en
cas de problèmes, de demander
une enquête et cela est
heureusement parfaitement
légal et logique. Je crois que la
peur de manque de fiabilité ou
de pertes de données dans le
Cloud est maintenant dépassée.
Les infrastructures Cloud sont
très rentables d’un point de vue
économique.
Les sociétés comme Disney ou Pixar, qui font de l’animation 3D, ont
un investissement en ordinateurs colossal. Les studios Pixar, qui sont
situés à côté de chez nous en Californie, ont une “ferme”
d’ordinateurs qui passe la journée à faire des calculs pour générer des
images 3D et, il leur faut plusieurs centaines d’ordinateurs pour créer
des images en même temps. Ce processus, prend énormément de
temps. Ces images 3D peuvent se créer aussi dans le Cloud et, avec
moins de moyens financiers. Cela crée de nouveaux business model
pour les entreprises.
Quels sont les nouveaux projets auxquels vous avez participés
récemment ? L’Euro 2012 en direct. Et les contenus sont très nombreux, une
expérience riche et passionnante. Et l’UEFA, nous a transmis la
demande (sur les stades) de transferts de contenus très rapidement sur
un centre de diffusion central basé à Barcelone. Nous avons proposé
une solution technologique pour transférer les contenus à un centre de
Braodcast à Varsovie avec une mis à disposition aux partenaires
comme les télévisions du monde entier (BBC, France Télévisions,
NBC). Nous avons aidé à monté un portail marchand auquel avaient
accès tous les broadcasters.
Dès qu’un sujet était terminé, une version “ low résolution” était mis
sur le portail. Aspera se chargeait de mettre les sujets sur le Cloud et
de les redistribuer aux broadcasters finaux qui avaient acheté le sujet.
Sur trois semaines d’événements et 31 matchs, environ 3000 sujets
ont été acheminés pour un total de 27 terrabits de
données....Extraordinaire et cela n’avait jamais été fait auparavant!
Quelques chiffres sur ASPERA, comme votre chiffre d’affaires ? On ne les communique pas.
Vous êtes passionné par votre métier ? Pour moi, l’intersection du monde des affaires, de la technologie et
des métiers créatifs a toujours été quelque chose qui m’a passionné.
Collaborer avec Aspera est une opportunité formidable de part ma
formation (des études commerciales et marketing ), une sensibilité
culturelle et créative et un intérêt énorme pour la technologie.
D’ailleurs, j’ai commencé ma carrière avec Avid (d’abord au
Royaume-Uni) et ensuite en Californie. Je suis très heureux chez
Aspera, cela correspond à une passion...
ASPERA ? un nom qui en dit long ? Le nom provient de l'expression latine "PER ASPERA AD ASTRA",
qui est aussi la devise de l'Etat du Kansas d'ou vient Michelle
Munson, et qui signifie: “Atteindre les étoiles par l'espoir et l'effort”.
L’idée de notre société réside dans l’idée que le courage, la droiture,
la persévérance peut amener vers l’espoir, et aussi l’excellence...
IMAGAZINE PDF N°23
UNESCO L’éducation, l’oubliée des
conflits
Un symposium de haut-
niveau organisé au siège de
l’UNESCO (de 14h00 à
17h30, Salle II) le 8 avril
réunira plus de 150
participants du monde
entier. Son objectif : explorer
les différentes manières
d’améliorer l’accès à
l’éducation des
enfants touchés par les
conflits. Au cours de
ce symposium seront
présentés des
dispositifs mis en
oeuvre au Kenya, au
Libéria, au Pakistan,
en Somalie ou encore
au Soudan du Sud pour prendre en compte la problématique des
conflits dans les systèmes éducatifs. (une écolière palestinienne dans
le couloir de son établissement scolaire dans l'est de Gaza.
© UNESCO/ Eman Mohammed)
Intitulé Pour une éducation
tenant compte des questions de
conflits-Finalités et modalités,
ce symposium abordera les
défis que doivent surmonter les
pays touchés par les conflits
pour offrir une éducation de
qualité. Les participants
partageront leurs expériences
et présenteront les dispositifs
mis en place pour aborder les
conflits grâce à des politiques
et programmes éducatifs
adaptés. Investir dans la prise
en compte des conflits permet de sauver la vie de milliers d’enfants.
Des études ont en effet montré qu’une telle éducation peut prévenir
d’autres conflits et limiter leurs conséquences.
Cependant, offrir une éducation de qualité dans ces contextes
difficiles reste un défi. Bien que l’éducation soit la priorité des
familles et des jeunes, elle reste l’un des secteurs les plus sous-
financés pendant les crises. Aujourd’hui, 1,5 milliard de personnes
vivent dans des contextes de conflit. Sur les quelque 61 millions
d'enfants non scolarisés, plus de 40% vivent dans des zones de conflit
et environ 20 millions sont des filles. Elles ne représentent que 30 %
des réfugiés inscrits à l'école secondaire et sont les plus vulnérables à
la violence sexuelle. Face à de tels chiffres, la communauté
internationale prône une éducation qui tienne compte des conflits,
notamment à travers ce symposium.
Les outils présentés lors de
cette réunion visent à favoriser
la paix et prévenir les conflits.
L’objectif est de développer des stratégies afin de permettre la prise
en compte de la question des conflits par les politiques éducatives.
Le symposium est organisé par
l’Institut international de
planification de l'éducation
(IIPE) de l’UNESCO et le
Réseau international pour
l’éducation en situations
d’urgence (INEE) au travers de
son Groupe de travail sur
l'éducation et la fragilité, avec
le soutien de Comic Relief, de
la Commission Européenne, de
l’UNICEF et d’USAID. Des
ministres de l’éducation du
Libéria, de la Palestine et du Mali évoqueront leurs propres
expériences. Le symposium sera suivi d’un cocktail et d’un concert
donné par Peter Yarrow, du groupe populaire des années 1960 Peter,
Paul and Mary. Peter Yarrow évoquera également son oeuvre de
bienfaisance Operation Respect qui s’emploie à prévenir la violence
et lutter contre l’intimidation des enfants, partout dans le monde.
Le programme complet et de plus amples informations sont
disponibles sur les sites web de l’INEE et de l’IIPE. Cet événement
sera diffusé en direct à travers les sites web de l’UNESCO et de
l’INEE.
[ IMAGAZINE Avril 2013
3
UNESCO- CERDOTOLA
Signature du partenariat avec le Cerdotola, Mme Irina Bokova,
Directrice Générale de l’Unesco souligne la nécessité d’une telle
collaboration
. « Sans la Paix, il n’y aura pas de vrai développement »
Interview exclusive de Mme Irina Bokova, Directrice Générale de
l’Unesco
Mme Irina Bokova, vous venez de signer une convention de
partenariat avec le Cerdotola. Pouvez-vous nous en dire plus sur
ce que cette convention impliquera ?
Comme le secrétaire exécutif de Cerdotola l'a mentionné, c'est une
journée historique car nous avons formalisé notre coopération avec le
Cerdotola sur décision de notre conseil exécutif.
C'est important pour nous parce que l'Afrique est une priorité pour
notre organisation. Tout d'abord je dois mentionner que le Cerdotola
est né à l'initiative de l'Unesco et ainsi nous renforçons cette idée que
les cultures, les identités, la tradition sont importants tant pour
l'Unesco que pour l'Afrique.
La diversité
culturelle, le
patrimoine oral,
les traditions, la
protection et la
conservation
des langues sont
des questions
inscrites dans
notre agenda
global. A
travers cette
coopération, nous allons
renforcer l'ambition de l'Union
Africaine de travailler pour
que nos cultures soient à la
base d'un développement
durable et de la paix. J'ai salué,
félicité et remercié aussi le
Cerdotola qui était partenaire
du forum sur la culture de la
paix que nous avons
récemment organisé en Angola
(mars 2013, Ndlr).
Nous allons lancer cette
grande idée selon laquelle sans
la paix il n'y aura pas de
développement durable, ce
sont les deux côtés de la même
monnaie et je crois que ça nous
donnera aussi la possibilité de
travailler dans les différentes
instances, de voir une synergie
entre l'expertise du Cerdotola
et la volonté de l'Unesco de
travailler pour que l'Afrique
soit le patrimoine des
traditions.
Je pense qu'aujourd'hui quand
on fête le 50ème anniversaire
de l'Union africaine surle
thème de la Renaissance de
l'Afrique, je suis très honorée
d'être invitée pour la
célébration, avec cette
coopération nous allons vers
cette célébration avec les
mêmes idées. L'Afrique a le
potentiel, ce n’est pas un
regard archéologique d’aller
vers le passé, c'est plutôt bien
de se baser sur ces traditions et
cultures pour jeter un regard
vers l'avenir.
Comment va se traduire en
acte la convention qui a été
signée ?
Nous allons avoir beaucoup de
projets, j'ai mentionné notre
conférence sur la culture de la
[ IMAGAZINE Avril 2013
4
paix. Nous aurons des
projets dans le domaine
de la protection du
patrimoine, de la
diversité culturelle, de
l'industrie créative pour
renforcer les capacités
des pays africain à
valoriser leurs propres
cultures. On a besoin
d'une expertise, d’un
savoir-faire, pour
préserver ces traditions et les impliquer dans une vie culturelle
dynamique qui existe dans la plupart des pays africains. (en photo,
quelques diplomates lors de la signature dont S.ex Lejeune Mbella Mbella,
ambassadeur du Cameroun en France, près de Mme Irini Bokova)
La convention se signe au moment où il y a deux grandes crises, la
crise malienne et la crise Centrafricaine. Selon vous, quel rôle
peut jouer un organisme comme le Cerdotola pour la paix ?
Je crois que la culture de la paix doit-être basée sur une notion forte
des autres identités des peuples. Il ne faut pas détruire le patrimoine
comme nous avons vu au Mali. On ne peut pas avoir la paix si on
n’est pas solidement basé sur des civilisations de l'histoire millénaire
des traditions du peuple malien. C'est pourquoi l'Unesco s'est
tellement investi
C'est pourquoi nous travaillons avec les pays de la Cedeao mais pas
seulement, au-delà bien évidement la France, l'Union Africaine.
Détruire tout ce qui existait depuis des siècles et qui porte le message
fort d'une civilisation islamique, dans le domaine de la philosophie, la
médecine, l'astronomie, mathématique, qui était dans le contenu des
manuscrits et qui était tellement lié à l'identité des peuples maliens, ce
n'est pas acceptable pour nous.
La culture de la paix doit être basée sur ce fondement solide du
patrimoine et c'est pourquoi je crois que le processus de réconciliation
après un conflit aussi important doit être basé sur le respect de tels
patrimoines. Le Cerdotola est né à la suite d’une réflexion de
l’Unesco et les Etats Africains, qui voulaient un espace de promotion
de la tradition orale et des langues africaines. L’acte constitutif de
l’organisation a été signé le 25 août 1977 à Yaoundé.
Avec comme point de départ la résolution 3.313 de la 17éme session
de la conférence générale de l'Unesco en 1972.
L’étape suivante sera la
recommandation n° 4 de la
Conférence
Intergouvernementale de
l’OUA sur les Politiques
Culturelles en Afrique (Accra,
1975). L’acte constitutif du
Cerdotola, signé en 1977 à
Yaoundé viendra couronner ce
processus et ouvrir la porte aux
ratifications par le Burundi, le
Cameroun, le Congo, la
République Centrafricaine, la
République Démocratique du
Congo, et le Tchad.
Un accord de siège lie la
République du Cameroun au
Cerdotola depuis le 7
décembre 1979, lequel établit
le siège de l’organisation à
Yaoundé, la capitale du pays.
Œuvrant essentiellement dans
le domaine des langues, de la
culture et des traditions
africaines, le Cerdotola a pour
missions de coordonner les
projets régionaux et assurer la
liaison avec les instituts
nationaux de recherche ;
développer la coopération dans
ce secteur, former les acteurs,
équiper les centres de
recherche, développer les
moyens de collecte, d’étude,
de préservation et de diffusion
des traditions orales.
L’intégralité de l’interview sur
IMAG TV.
Directeur de publication & Rédacteur en chef: Nicolas ABENA .
Rédactrice en chef déléguée : Marie CORNET-ASHBY Dossiers Pays : Nguéma Thérèse. Chargée de Missions : NN. Rédacteur en chef Technique : :Oussouf DIAGOLA. Rédaction générale : :N chaise, N Ndong, S Abba, M. Cornet- Ashby , B ANANI. Collaboration
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