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Fiche indicateur Agriculture - 3
Gel pour l’abricotier
Suivi d’indicateurs en lien avec le gel pour différents stades phénologiques de l’abricotier
Description de l’indicateurTerritoire concerné Région Rhône-Alpes
Type d’indicateur Indicateur d’impact
Justification du choixde l’indicateur
Le changement climatique se traduirait par deux effets distincts : • une diminution du nombre de jours de gel par an, consécutivement à une augmentation des températures hivernales et
printanières ;• une avancée de la date de floraison, rendant plus précoce l’entrée dans une période à risque en matière d’exposition au gel, sans
décalage de la fin de cette période.Les indicateurs observés permettent de suivre l’évolution de ces deux impacts potentiels du changement climatique, vis-à-vis de différentsstades phénologiques de l’abricotier.
Lien avec le SRCAE Rhône-Alpes
Indicateur contribuant à répondre aux orientations :AD3 : Améliorer et diffuser la connaissance des effets du changement climatique pour notre régionAG2 Promouvoir une agriculture et une sylviculture responsables et tournées vers l'avenir AG2.1. adapter l’agriculture régionale aux enjeux du changement climatique AG2.2 maîtriser la consommation énergétique des serres, bâtiments et engins agricoles AG2.3 optimiser les pratiques culturales pour réduire l’impact et les émissions polluantes des activités agricoles
Descriptif Le risque gel de l’abricotier est appréhendé à travers le décompte du nombre de jours, sur une année, où la température minimale estinférieure à une température gélive. Pour une culture arboricole donnée, et en particulier pour l’abricotier, la sensibilité au gel vadépendre du stade phénologique considéré : boutons floraux, floraison, chute des pétales, nouaison, petits fruits. Le tableau ci-dessous,synthèse d’un document du Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes (CTIFL) et de l’Union Fruitière Lémanique (UFL),récapitule, pour différents stades phénologiques, les valeurs de température gélive pour lesquelles on observe les tous premiers dégâts(références France). Ce tableau présente aussi une définition du stade phénologique selon la nomenclature BBCH habituellement utilisée,ainsi qu’une représentation visuelle de ces stades.
Stade phénologique Boutons floraux Floraison Chute des pétales Nouaison Petits fruits
Définition et représentation visuelle
Les sépales s'ouvrentet laissent voir la corolle blanche ausommet du bourgeon
Les pétales sontcomplètementétalés; c'est la pleine floraison.
Les pétalestombent, lesétaminess'enroulent
L'ovaire grossit et le fruitnoué apparaît, repoussantvers le haut la collerettedesséchée du calice
Libéré de la collerette du calice, le jeune fruit, très velu, grossit rapidement
Seuil critique - 3,5 °C - 2,2 °C - 1,2 °C - 0,5 °C - 0,5 °CSource : Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes et Union Fruitière Lémanique
Afin de d’observer l’évolution du nombre annuel de jours de gel en lien avec l’évolution des dates d’apparition des stades phénologiques,on observe également les dates les plus tardives d’existences de jours gélifs pour les différents stades et la valeur du cumul destempératures atteinte à ces dates. Ces indicateurs visent à approcher le risque gel, car par manque de données concernant latemporalité annuelle réelle d’apparition des différents stades phénologiques, il n’est pas possible actuellement de suivre la coexistenceeffective des jours de gel et des stades phénologiques.
Suivi de l’indicateurCouverture spatiale et temporelle d’observationLes stations d’observation sont choisies parmi celles disposant de séries quotidiennes de référence en température minimale et situées dans ou à proximité d’unezone arboricole connue pour son exploitation de l’abricotier. Le tableau ci-dessous récapitule les trois stations retenues qui répondent à ces conditions en régionRhône-Alpes.
Département
Commune Altitude Disponibilité des données
Ardèche Aubenas 180 m 1970-2013
Ardèche Annonay 355 m 1974-2013
Drôme Montelimar 73 m 1951-2013
La période d’observation est la période, où l’on dispose de données.
La carte ci-contre présente les stations retenues :
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1. Nombre annuel de jours gélifs
Les nombres de jours gélifs par an, pour les différents stades phénologiques observés de l’abricotier : boutons floraux, floraison, chute de pétales, nouaison, petitsfruits, sont obtenus à partir de données des séries quotidiennes de référence en températures minimales. Concrètement, pour chaque stade phénologique, ondécompte pour chaque année, le nombre de jours où la température minimale quotidienne est inférieure à la température gélive du stade considéré, soit :
• -3,5 °C pour les boutons floraux ;• -2,2 °C pour la floraison ;• -1,2 °C pour la chute des pétales ;• -0,5 °C pour la nouaison et les petits fruits.
Les graphiques suivants montrent l’évolution de ces nombres annuels de jours gélifs, pour les différents stades phénologiques retenus, pour les stationsd’Aubenas, d’Annonay et de Montelimar.
Sur les graphiques on observe, pour chacune des stations, une forte variation annuelle du nombre de jours gélifs : à une année avec un nombre de jours gélifsimportant peut succéder une année avec un nombre de jours gélifs beaucoup plus faible.
Pour les stations d’Annonay et d’Aubenas, on n’observe pas d’évolution générale de ces nombres annuels de jours gélifs. Pour la station de Montélimar, onobserve un décrochage à partir du milieu des années 70. Ces observations sont confirmées par un test statistique (Mann-Kendall), qui ne détecte aucune tendancestatistiquement significative concernant l’évolution du nombre annuel de jours gélifs sur les périodes d’observation et pour les 5 stades phénologiques retenus,pour les stations d’Annonay et Aubenas, et qui indique une tendance significative à la baisse pour la station de Montélimar entre 1951 et 2013.
2. Evolution de la moyenne trentenaire du nombre de jours gélifs
Pour la station de Montélimar, disposant de données plus anciennes et présentant une évolution marquée du nombre annuel de jours gélifs, on compare lesvaleurs moyennes des nombres annuels de jours gélifs, sur les périodes 1951-1980 et 1981-2010 et pour chacun des stades phénologiques observés.
Le tableau ci-dessous récapitule les valeurs obtenues :
Seuil de température géliveconsidéré
Evolution de la moyennetrentenaire des nombresannuels de jours gélifs
entre 1951 et 2013
Boutons floraux - 5 jours
Floraison - 6 jours
Chute des pétales - 7 jours
Nouaison et petits fruits - 7,5 jours
On observe donc une diminution du nombre annuel de jours gélifs pour chacun des stades phénologiques observés, allant de 5 à 7,5 jours entre les deux périodestrentenaires d’observation.
3. Date de la dernière gelée
Pour les 4 stades phénologiques suivis, on observe chaque année les dates de dernière gelée, la gelée correspondant au seuil gélif propre au stade phénologiqueconsidéré.
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Pour les 3 stations observées et pour les 4 stades phénologiques considérés, on observe une grande variabilité inter-annuelle des dates du dernier jour gélif.Pour les stations d’Aubenas et d’Annonay, on n’observe pas de variation marquée de ces dates. Pour la station de Montélimar, on observe une légère avancée deces dates à partir du début des années 80, à considérer cependant avec précaution, compte-tenu du caractère très variable de l’indicateur. Cette évolution estaussi visible pour le seuil gélif du stade des boutons floraux, pour lequel on observe aussi une augmentation du nombre d’années où les températures minimalesne descendent pas sous les seuils gélifs (correspondant aux années sans donnée).
4. Cumul de températures à la date du dernier jour gélif
Malgré la grande variabilité de la date du dernier jour gélif, et afin d’appréhender le risque gel tardif, les graphes suivants présentent l’évolution des cumuls detempératures à la date du dernier jour gélif, pour les 3 stations retenues et les 4 stades phénologiques observés.
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Sur les graphiques, on observe que le cumul des températures à la date du dernier jour gélif, est très variable d’une année à une autre, quel que soit le stadephénologique considéré, ce qui s’explique en partie par la variabilité de la date du dernier jour gélif, pouvant varier de 1 à 2 mois en moyenne selon les stadesd’une année sur l’autre. On n’observe pas d’évolution constante de cet indicateur.
ConclusionConcernant le nombre annuel de jours de gélifs pour différents stades phénologiques de l’abricotier, on observe, pour la station de Montélimar, une diminution dece nombre, de l’ordre de 5 à 7 jours entre les deux périodes trentenaires 1951-1980 et 1981-2010.Pour les dates des derniers jours gélifs on n’observe pas de variation marquée, même s’il semble que ces dates soient moins tardives à partir des années 80 pourle seuil gélif des petits fruits sur la station de Montélimar.Enfin concernant le cumul des températures à la date du dernier jour gélif, on n’observe pas d’évolution constante sur les quarante dernières années pour lesstations d’Aubenas et Annonay. On observerait plutôt une baisse de ces cumuls à partir des années 90 pour la station de Montélimar.
Afin d’affiner l’évaluation d’un réel risque de gel, des corrélations plus fines sont à établir entre paramètres climatiques et stades phénologiques.
Construction de l’indicateurMéthode de calcul de l’indicateurLe nombre annuel de jours de gel est obtenu en comptabilisant sur une année civile, à partir des températures minimales quotidiennes, les jours pour lesquels cestempératures sont inférieures ou égales aux températures gélives de chaque stade phénologique.Les dates du dernier jour gélif pour un stade phénologique donné est la date la plus tardive pour laquelle la température minimale journalière est inférieure ouégale au seuil gélif de ce stade.Le cumul de températures à la date du dernier jour gélif est obtenu en sommant les températures moyennes journalières supérieurs à 0°C, entre le 1 er janvier del’année considérée et la date du dernier jour gélif de cette même année. Les températures moyennes journalières sont les demi-sommes de la températurejournalière minimale et de la température journalière maximale.
Unités de mesureNombre de jours, date et degrés Celsius
Détenteur des données sourceL’indicateur sur le risque gel est calculé à partir de séries quotidiennes de référence en température minimale fournies par Météo France. Ces dernièrescorrespondent à des données pour lesquelles on considère les distorsions d’origine non climatique (déplacement du point de mesure) comme minimes par rapportaux évolutions climatiques en cours.
Producteur des données sourceLes données météorologiques utilisées sont produites par Météo-France
Recul temporel des donnéesPériode sur laquelle on dispose de données de référence pour les températures minimales quotidiennes :
Département Commune Période pour laquelle on dispose de données
Ardèche Aubenas 1970-2013
Ardèche Annonay 1974-2013
Drôme Montelimar 1951-2013
Les données disponibles présentent un recul historique d’au moins 30 ans.
Fiabilité de l’indicateurLes données des séries quotidiennes de référence en température minimale fournies par Météo-France correspondent à des données pour lesquelles on considèreles distorsions d’origine non climatique (par exemple déplacement du point de mesure) comme minimes par rapport aux évolutions climatiques en cours.
Producteur de l’indicateurORECC Rhône-Alpes
Actualisation de l’indicateurIndicateur suivi par l’ORECC depuis 2014
Dernière mise à jour de la fiche Janvier 2015
Périodicité d’actualisation Actualisation annuelle
Perspective pour l’indicateur Suivi annuel sur les années à venir
Indicateur disponible sur http://orecc.rhonealpes.fr
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