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Préambule I RAPPEL DU PROJET EDUCATIF TERRITORIAL DE ROCHECHOUART
1 – Éléments de contexte 2 – Enjeux poursuivis par la démarche 3 – Mise en œuvre de la réforme à Rochechouart 3 1 – Organisation de la journée à compter de la rentrée 2013 / 2014 3 2 – Organisation matérielle, humaine
et financière 3 3 – Evolution de l’organisation
II ÉVALUATION DU DISPOSITIF
1 - Méthodologie 2 – Analyse et interprétation des retours 3 – Autres éléments qualitatifs d’analyse 4 – Pistes possibles d’amélioration de l’organisation
actuelle
III CONCLUSION Annexe n°1 : résultats des questionnaires Annexe n°2 : critères d’évaluation Annexe n°3 : questionnaires
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PRÉAMBULE
Lors de sa création en 2013, la réforme des rythmes éducatifs
poursuivait l’objectif d’être globalement au service des enfants.
Madame Valérie Fourneyron, Ministre des sports, de la Jeunesse, de
l’Éducation populaire et de la Vie associative précisait à ce sujet :
« Cette réforme ouvre pour tous les acteurs éducatifs de nouvelles
perspectives de coopération en faveur de l’épanouissement et du
bien-être des enfants. Cette réforme est fondée sur un principe
simple et efficace, celui de mettre les volontés et les ressources
locales au service d’une véritable ambition éducative partagée pour
tous les jeunes.
Cette dynamique partenariale permet une articulation renforcée
des différents temps éducatifs afin de proposer aux enfants et aux
familles un projet éducatif global et cohérent rythmé par la
découverte, l’apprentissage, l’ouverture aux autres et la citoyenneté
active. Acteurs incontournables et clé de voûte de la réforme, les
collectivités territoriales ont ainsi la responsabilité de mobiliser de
nombreux acteurs éducatifs locaux, parmi lesquels les associations
notamment celles qui œuvrent en direction de la jeunesse. »
Si cette réforme est devenue obligatoire et applicable à l’ensemble
des communes en 2014, la ville de Rochechouart, soucieuse
d’apporter les meilleures conditions éducatives possibles aux élèves,
décida sa mise en place dès la rentrée 2013-2014.
La ville de Rochechouart a souhaité une démarche concertée et
participative pour sa mise en œuvre. L’ensemble des acteurs locaux
5
ont ainsi été associés pour établir le Projet Educatif Territorial de
Rochechouart.
Le temps de l’Ecole s’apprécie désormais comme un temps global qui
commence avec l’arrivée des enfants le matin et se termine à leur
départ le soir. Le PEDT avait donc l’objectif de prendre en compte
l’ensemble des temps de la journée afin d’apporter les meilleures
conditions éducatives possibles pour tous les enfants.
En cette année 2017, il convient de procéder à l’évaluation globale de
cette organisation.
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I RAPPEL DU PROJET EDUCATIF TERRITORIAL DE ROCHECHOUART
1 – Éléments de contexte
En 2013, la ville de Rochechouart comptait sur ses deux écoles :
- 103 élèves répartis en 4 classes pour l’école maternelle Jacques
PREVERT.
- 218 élèves répartis en 9 classes pour l’école élémentaire Hubert
REEVES.
Les effectifs ont légèrement diminué depuis. En 2017, l’école
maternelle Jacques PREVERT compte 98 élèves et 209 élèves sont
inscrits à l’école élémentaire Hubert REEVES.
2 – Enjeux poursuivis par la démarche
Le PEDT de la ville de Rochechouart a été conçu autour de 4
axes principaux :
Axe n°1 - Créer les conditions pour que chaque enfant puisse
acquérir les connaissances indispensables délivrées par l’école.
Selon l’article 9 de la loi du 23 avril 2005, « la scolarité obligatoire
doit au moins garantir à chaque élève les moyens nécessaires à
l’acquisition d’un socle commun constitué d’un ensemble de
connaissances et de compétences qu’il est indispensable de maîtriser
pour accomplir avec succès sa scolarité : maîtrise de la langue
française, pratique d’un langue vivante étrangère, culture scientifique
et technologique, compétences sociales et civiques, … ». La difficulté
scolaire doit être repérée et combattue.
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Axe n°2 - Favoriser la connaissance liée aux ressources du territoire,
à l’environnement, et acquérir un comportement éco-citoyen.
Il faudra amener progressivement les enfants à avoir un
comportement éco-citoyen (tri-recyclage). A participer à des actions
issues de l’Agenda 21 de la Ville notamment au niveau de la
protection de l’environnement et du vivre ensemble. Il s’agira par
exemple d’éduquer les enfants aux bonnes pratiques et aussi à
prendre conscience de certains dangers, les repérer et agir en
conséquence. La mise en relation avec des associations locales sur
cette thématique sera développée.
Axe n°3 - Permettre aux enfants de participer à des activités
diversifiées (sportives, culturelles, citoyennes, scientifiques,
environnementales, ludiques,…) pour favoriser leur
épanouissement individuel au sein du collectif.
Les activités éducatives diversifiées, proposées sur le temps de loisirs
périscolaires, contribuent à multiplier les champs d’apprentissage
pour l’enfant. Elles doivent également favoriser sa sensibilité, ses
aptitudes intellectuelles et physiques.
On sait par exemple que tous les enfants n’ont pas nécessairement les
mêmes possibilités d’accéder à la culture pour différentes raisons
sociologiques, éducatives, familiales, financières. Il est donc essentiel
d’offrir à tous les enfants de la commune une ouverture sur le monde
artistique et culturel à travers différentes approches.
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Axe n°4 - Respecter le rythme de l’enfant
Au-delà du respect des rythmes biologiques des enfants, intégrant les
temps de repos nécessaires à chacun, cette réforme vise à améliorer
les apprentissages et à assurer un meilleur équilibre des temps de
l’enfant. Elle doit permettre également une meilleure continuité entre
temps scolaire et périscolaire et favoriser la mise en place d’activités
diverses et variées.
3 – Mise en œuvre de la réforme à Rochechouart
3.1 – Organisation de la journée à compter de la
rentrée 2013 / 2014.
Ecole Maternelle Jacques Prévert
9
Groupe scolaire Hubert Reeves
3.2 – Organisation matérielle, humaine et financière.
Rappelons en avant-propos que le challenge initial n’était pas si
évident à relever en 2013. En effet, la mise en place de cette réforme
imposait de résoudre plusieurs problématiques majeures :
- celle de proposer des activités éducatives variées et de qualité,
- celle d’avoir un encadrement en nombre et qualifié,
- celle des transports,
- celle liée aux locaux, en particulier par rapport à l’utilisation
des salles de classe,
- celle de prendre en compte tous les profils des enfants, y
compris les enfants de la classe CLIS ou les quelques enfants en
situation de handicap,
- celle d’avoir du matériel adapté pour les activités…
10
Sur le plan des ressources humaines, l’ensemble des services
municipaux ont été réorganisés pour la mise en place de cette
réforme.
Il est bon d’insister sur le fait que cette réforme s’est construite
dans une grande sérénité. Tenant compte d’un calendrier très
restreint, une véritable synergie s’est créée entre tous les acteurs de
cette démarche. Ce travail commun est à saluer car même si tous
n’étaient pas convaincus du bien-fondé de cette réforme, chacun, à
son niveau, a participé activement à la création d’une organisation la
plus pertinente possible.
Les Temps d’Activités Périscolaires organisés par la commune
de Rochechouart poursuivent l’objectif principal d’ouvrir les enfants à
de nouvelles formes de savoir. Ils ont donc été conçus autour de
plusieurs thématiques adaptées aux différentes classes d’âge :
- pour la maternelle « Jacques Prévert » : activités sportives,
activités culturelles et artistiques, activités liées à l’environnement.
- pour le groupe scolaire « Hubert Reeves » : activités sportives,
activités scientifiques, activités culturelles et artistiques, activités
liées à l’environnement.
Pour éviter au maximum les déplacements des élèves, les activités
périscolaires se déroulent dans l’environnement proche de l’école, le
site le plus éloigné étant la médiathèque (400 m de l’école
élémentaire).
Sur le plan humain, la ville de Rochechouart s’est appuyée en
premier lieu sur son personnel, notamment sur les agents qui avaient
déjà des qualifications ou une expérience significative en matière
d’encadrement d’enfants.
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Souhaitant apporter des contenus encore plus qualitatifs aux enfants,
la ville a fait le choix de former ses agents. 8 ont ainsi suivi des
parcours de formation entre 2013 et 2017 (6 BAFA et 2 BPJEPS).
La Communauté de Communes s’est jointe également au processus
via le musée Paul Pellas, l’Office de Tourisme ou l’Ecole de Musique.
Quelques associations se sont également proposées pour intégrer
ponctuellement ce dispositif. La ville s’est enfin appuyée sur des
ressources externes avec notamment le recrutement de plusieurs
enseignants pendant les premières années et quelques prestataires
extérieurs.
Sur le plan organisationnel et financier, l’ensemble de ces
activités périscolaires ont un coût conséquent pour la ville.
Si on considère la seule année 2016-2017,
- pour l’école maternelle, 8 intervenants animent les activités
périscolaires :
• les 3 agents faisant fonction d’ATSEM
• 3 autres agents du service scolaire
• 1 agent de la médiathèque
• 2 intervenants extérieurs ponctuellement
- pour l’école élémentaire, 15 intervenants animent les activités
périscolaires :
• 6 agents municipaux du service scolaire
• 6 agents municipaux d’autres services
• 4 intervenants extérieurs (1 uniquement le lundi et 1
uniquement le jeudi)
- 1 responsable (faisant fonction de directrice de l’ALSH) et 1
adjointe assurent enfin la mise en place et la coordination du
dispositif
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Pour cette année, le budget global de cette organisation de la ville
s’élève à 71 245 € dont plus de 65 820 € de masse salariale, 4 725 €
de prestations extérieures et 700 € d’achats de matériels divers.
Sur le plan des recettes, les activités périscolaires sont soutenues par
deux dispositifs pour un total global de 33 032.58 € :
- Le fonds d’amorçage de l’Etat : 15 459,90 € ETAT
- La CAF 87 au titre des Accueils de Loisirs : 17 572,68 €
Rappelons si besoin en était que les activités périscolaires sont
proposées gratuitement.
Le coût final réel pour la ville de Rochechouart s’élève donc à plus de
38 000 € chaque année.
3 3 – Evolution de l’organisation
Un premier bilan intermédiaire à l’issue de la première année de
fonctionnement a mis en évidence la nécessité de revoir le schéma
des horaires des activités périscolaires. En accord avec l’ensemble
des acteurs éducatifs, ceux-ci ont été redéployés sur des temps plus
pertinents pour les enfants.
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Ecole Maternelle Jacques Prévert
o Activités de 45 minutes le lundi / mardi / jeudi et vendredi
après le temps de déjeuner.
� Cet ajustement a été particulièrement propice au
bien-être des enfants. Les temps calmes proposés
tout au long de la semaine ont renforcé
sensiblement le niveau de concentration des élèves
pour les temps de classe l’après-midi.
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Groupe scolaire Hubert Reeves
o Activités de 1h30 le lundi et jeudi.
� Cet ajustement a permis
• de mieux identifier les temps périscolaires au
sein de la semaine (deux jours identiques pour
les deux sites du groupe scolaire)
• améliorer qualitativement les activités en
passant à des séances d’1h30
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Après une expérimentation réussie en fin d’année scolaire 2015-
2016, une seconde évolution a été mise en place depuis la rentrée
2016-2017. Les enfants ont désormais la possibilité de choisir leur
atelier parmi l’ensemble des activités proposées. Cette démarche suit
l’objectif d’améliorer qualitativement les activités en responsabilisant
les élèves et en augmentant leur motivation pour une activité qu’ils
ont choisie. Cette évolution a ainsi renforcé la qualité des activités
proposées.
Chaque élève pratique la même activité pendant une séquence de 6 à
8 semaines consécutives entre les vacances scolaires puis en change
ensuite après les vacances. À titre d’exemple sont présentées ci-
après les activités périscolaires proposées pour la dernière séquence
de l’année scolaire 2016 – 2017 qui compte exceptionnellement 9
semaines.
L’ensemble des séquences sont visibles sur le site internet de la ville
afin d’assurer un lien avec les familles.
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II ÉVALUATION DU DISPOSITIF
1 - Méthodologie
Souhaitant réaliser une évaluation critique et objective de son
dispositif, la ville de Rochechouart a fait le choix d’intégrer la
démarche coordonnée par la DDCSPP 87.
Un groupe de travail constitué de représentants des communes, de la
CAF et de l’Education Nationale s’est attaché à élaborer 4
questionnaires afin de solliciter l’avis :
- des élèves de grande section maternelle et de l’ensemble du
groupe scolaire élémentaire,
- des enseignants,
- des intervenants périscolaires,
- des parents.
Ces questionnaires ont été distribués en février 2017. Celui des
grandes sections maternelles a été rempli pendant le temps des
activités scolaires avec le concours des intervenants.
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Nous pouvons considérer comme significatif le nombre de retours :
- 23 retours sur 28 possibles au niveau des élèves de grande
section maternelle,
- 200 retours sur 208 possibles au niveau des élèves
élémentaires,
- 9 retours sur 13 possibles au niveau des enseignants,
- 12 retours sur 20 possibles au niveau des intervenants,
- 137 retours sur 236 possibles au niveau des parents.
2 – Analyse et interprétation des retours
De manière globale, on peut constater une satisfaction assez
générale de l’organisation proposée par la ville de Rochechouart :
- 58 % des parents interrogés sont satisfaits,
- 47 % des élèves élémentaires considèrent que les activités
périscolaires sont « bien » ; la satisfaction s’élève même à 57 %
au niveau des enfants de grande section maternelle.
- Cette organisation est considérée pertinente pour 58% des
intervenants interrogés.
- Les enseignants sont quant à eux plus nuancés ; 63% des avis
sont assez neutres et 25 % des personnes interrogées
considèrent cette organisation de manière négative. La moitié
d’entre eux considèrent même que cette réforme n’atteint pas
les objectifs initiaux.
Si on entre un peu plus dans le détail, on peut appréhender plusieurs
résultats intéressants :
- Du point de vue des élèves de grande section maternelle, une
très grande majorité apprécie les activités périscolaires et les
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juge intéressantes. Ce sentiment est partagé dans les mêmes
proportions par les élèves élémentaires. Pouvoir choisir son
activité participe sans doute beaucoup à cette satisfaction
puisqu’elle recueille une quasi-unanimité.
- On retrouve plusieurs phénomènes qui suivent l’âge des
enfants :
o Le sport devient de plus en plus l’activité préférée,
o Partager son activité avec ses copains devient un élément
de motivation beaucoup plus présent.
- Du point de vue des parents, il est à noter un certain paradoxe.
Même si 57% des parents interrogés pensent que ces activités
périscolaires ont un véritable intérêt pour découvrir de
nouvelles activités, et qu’elles permettent d’accéder à de
nouvelles formes de savoirs, 41 % des parents indiquent
néanmoins que leur enfant participe à ces activités car ils n’ont
pas d’autres possibilités. Dans ces conditions, on peut supposer
que ces familles les considèrent comme relativement
accessoires et ne faisant pas totalement partie intégrante du
temps de l’école.
- La perception des enseignants suit quelque peu cette même
logique. Ils considèrent en effet très majoritairement qu’il y a
une distinction réelle entre les temps de classe d’une part et les
temps périscolaires d’autre part. Toute forme de
complémentarité entre ces deux temps leur apparaît peu
évidente voire pas perceptible. Ce constat traduit sans aucun
doute la difficulté d’articulation entre ces nouveaux temps
éducatifs et le projet d’école.
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3 – Autres éléments qualitatifs d’analyse
92% des enfants issus des deux écoles de Rochechouart participent
aujourd’hui aux activités périscolaires. La ville a fait le choix d’un
traitement égalitaire en proposant la gratuité d’accès.
Rappelons aussi que le temps de présence dans l’enceinte scolaire
est très variable d’un enfant à l’autre pouvant aller de 6h pour
certains, jusqu’à plus de 10h pour d’autres.
Il est intéressant de préciser qu’à Rochechouart, la ville et les
enseignants se sont attachés à faire progresser l’organisation initiale
de 2013.
L’organisation horaire et le choix offerts aux enfants ont été les
principales évolutions positives du dispositif. Plusieurs autres points
délicats ont également été résolus :
- La communication avec les parents a été simplifiée ; une seule
fiche de renseignements est en effet demandée pour les
enfants usagers des temps périscolaires et extrascolaires
coordonnés par la commune,
- Certaines activités ont pris encore plus de sens en s’inscrivant
dans une logique de territoire, en lien avec les grands
événements organisés sur la ville (Labyrinthe de la Voix,
Journées du PNR, Sport Santé du Roc Omnisports, Agenda 21 de
la CCPOL…)
- Les élèves de la CLIS (aujourd’hui ULIS) peuvent plus facilement
accéder à l’ensemble des activités proposées grâce au concours
d’un agent référent parfaitement identifié par les enfants.
Deux difficultés importantes subsistent néanmoins dans
l’organisation des activités périscolaires :
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- La question des locaux, qui ne sont pas extensibles, ne permet
pas forcément la mise en place de toutes les activités
souhaitées,
- L’équipe d’encadrement doit parfois s’adapter dans de très
courts délais pour pallier les absences ponctuelles, notamment
de maladie ou de formation des agents.
La question de la fatigue des élèves est aujourd’hui souvent abordée
par certains enseignants ou certains parents comme un élément
critique de la mise en place de cette réforme.
Madame Françoise CARTRON, vice-présidente du Sénat, a apporté un
éclairage intéressant dans son rapport adressé en 2016 au Premier
Ministre sur la mise en place des Projets Éducatifs de Territoire (Une
réforme dans le rythme : vers une nouvelle étape qualitative)
Sur cette question particulière de la fatigue des élèves, elle rappelle
que la mise en place de cette nouvelle réforme en 2013/2014 avait
justement l’objectif de résoudre les problématiques de fatigue
rencontrées chez les élèves.
Elle souligne le caractère un peu paradoxal de ce débat. En effet, le
passage en 2008 à la semaine des 4 jours avait déjà mis en évidence
plusieurs conséquences néfastes du fait du resserrement du temps
scolaire :
« - Sur la fatigue des élèves et des enseignants : les constats
effectués dès le premier trimestre scolaire avaient été confirmés à
l’issue de l’année, conduisant parfois à la suspension de l’aide
personnalisée complémentaire (APC) les semaines précédant les
vacances scolaires.
21
- Sur la réduction du temps de dialogue avec les parents : le samedi
matin est supprimé, les enseignants, pris par l’APC ou par une autre
activité, ne sont plus disponibles à la sortie de l’école le soir.
- Sur le temps de concertation des enseignants : des doutes sont
exprimés par l’encadrement sur la qualité (voire la réalité) des
concertations qui ont lieu le vendredi soir à la fin d’une semaine
chargée.
- Enfin, et surtout, sur le temps consacré aux enseignements : au
terme de l’année scolaire, il se confirme que, de l’avis général des
enseignants, le temps manque pour faire tout le programme
d’enseignement, ce qui était d’ailleurs prévisible. L’année scolaire
n’est plus que de 144 jours théoriques (quatre jours pendant 36
semaines), et 140 jours en fait, alors que la moyenne européenne est
de 185 jours (Regards sur l’éducation - OCDE 2008). »
Force est de constater que l’évolution de notre société nécessite
d’avoir une vision plus globale du temps de l’enfant. Celui-ci est en
effet soumis à une succession de temps différents : temps familial,
temps scolaire, temps périscolaire, temps de vacances, de loisirs,
autres activités qu’il choisit (sport, musique…).
Au final, le temps de classe ne représente aujourd’hui que 10 % du
temps de l’enfant. Conséquence de cette évolution à laquelle il
convient de s’adapter, le temps global de l’école se considère
désormais à volume quasi égal entre les temps de classe et les temps
sous la responsabilité de la commune (accueils périscolaires, pause
méridienne, activités périscolaires).
Dans ces conditions, la question de la pertinence d’une semaine de 4
jours plutôt que 4,5 est forcément délicate tant les avis divergent. Un
consensus serait d’évidence beaucoup plus facile à obtenir si on
22
pouvait se reposer sur des études scientifiques beaucoup plus
approfondies.
De nombreuses questions simples méritent d’être posées :
- pourquoi ce sentiment de fatigue serait-il davantage imputable
aux activités périscolaires plutôt qu’aux activités annexes de
l’enfant ?
- le contexte familial respecte-t-il bien les rythmes physiologiques
des enfants avec notamment des temps de sommeil adaptés à
l’âge de l’enfant ?
Les enseignants, acteurs essentiels de cette réforme, apportent leur
regard de terrain.
La Directrice de l’école maternelle, Delphine LALLET – LESTIEUX, et
Stéphane SOURY, directeur du groupe scolaire Hubert Reeves,
précisent les nuances qu’on retrouve dans les résultats du
questionnaire adressés aux enseignants.
« Un des objectifs de la réforme était de pouvoir concentrer les
apprentissages fondamentaux sur les temps du matin. Avez-vous le
sentiment que ces temps particuliers de la journée facilitent
effectivement l’acquisition de ces apprentissages fondamentaux ?
« 5 matinées de classe permettent d'accentuer l'apprentissage Maths
et Français, mais nous disposons de moins de temps l'après-midi ce
qui demande de réorganiser certains domaines (sciences, histoire,
géographie, EPS...).
Mais nous notons également que la semaine de 4,5 jours entraîne
certains points négatifs :
- La grande fatigabilité des élèves en fin de semaine, en fin
d'après-midi et en fin de période implique un manque d'efficacité
23
dans les apprentissages (y compris fondamentaux), et un fort
absentéisme le mercredi en maternelle.
- La dégradation du climat scolaire en élémentaire dû aux
différents temps (classe, périscolaire) au cours d'une même journée
nuit également aux apprentissages. Perte de repères pour les élèves :
différentes règles, différents repères et personnes référentes,
personnels avec des statuts différents, différentes façons de gérer les
conflits et problèmes....
- Par ailleurs, la nécessité de partager les locaux et parfois le
matériel nuisent au bon fonctionnement de la classe et des
apprentissages : locaux utilisés sur des temps différents (la classe
perd sa fonction de lieu d'apprentissage pour l'enfant)
Compte tenu de ce constat, nos collègues et nous-même seraient
favorable à un retour à la semaine de 4 jours. »
Au regard de cette dichotomie entre 4 jours et 4,5 jours d’école par
semaine, il n’est sans doute pas inutile de rappeler l’éclairage des
chrono-biologistes qui se sont clairement prononcés. Ils valident
depuis longue date la pertinence d’une semaine scolaire comptant 5
matinées d’école. En revanche, ils considèrent qu’il serait beaucoup
plus judicieux de réduire la coupure du week-end, c’est à dire de
travailler le samedi matin plutôt que le mercredi matin.
4 – Pistes possibles d’amélioration de l’organisation actuelle
Comme nous l’avons vu, le temps de l’école doit s’apprécier
globalement comme une succession de temps différents. Dans ce
cadre, l’organisation actuelle proposée par la ville de Rochechouart
n’est évidemment pas figée et toutes les pistes d’amélioration sont
recherchées constamment.
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Même si la participation des enseignants a été très positive pour
améliorer sensiblement le dispositif, il serait sans doute intéressant
de mettre en place des passerelles encore plus fines entre les
différents temps au sein de l’école.
Parmi les pistes possibles :
- Approfondir davantage les liens entre les activités périscolaires
et le projet d’école,
- Mutualiser encore plus le matériel pédagogique en faisant
certains usages communs, voire des achats groupés,
- Accentuer les échanges entre la commune et les enseignants :
o pour mieux gérer certains comportements d’enfants dont
l’attitude diffère entre les deux temps,
o pour mieux associer les intervenants dans le schéma
d’organisation générale.
- Trouver de nouvelles formes de communication pour mieux
associer les parents dans le parcours éducatif de leur enfant.
25
III CONCLUSION
La nouvelle organisation scolaire, mise en place depuis 2013 – 2014,
montre d’évidents résultats positifs mais doit aussi faire face à un
certain nombre de critiques. Paradoxalement, ces critiques sont
sensiblement les mêmes que celles qui avaient été déjà formulées en
2008 et qui avaient conditionné le passage à une semaine de 4 jours.
Le débat reste donc entier. Le nouveau président MACRON a en tout
cas clairement annoncé son intention de laisser le choix aux
communes de définir leur organisation scolaire.
Le Recteur de l’académie de Limoges rappelle cette possibilité dans
sa note du 22 juin adressée à l’ensemble des communes du
Département. Les communes qui choisiraient de revenir à la semaine
de 4 jours peuvent effectivement le faire dès la rentrée 2017-2018
mais sous réserve d’un consensus général (avis des conseils d’école,
du conseil municipal, de l’inspecteur d’académie).
Ceci étant, Monsieur le Recteur indique que « cette modification, qui
ne revêt aucun caractère obligatoire, n’est pas destinée aux
communautés éducatives et aux communes qui sont satisfaites de
l’organisation actuelle. Ces dernières peuvent donc tout à fait
continuer à fonctionner selon les mêmes modalités ».
A l’aube de la nouvelle rentrée 2017-2018, les communes doivent
donc se prononcer sur une semaine à 4 jours ou à 4 jours ½ sans
aucun autre élément supplémentaire de cadrage.
Pourtant, à l’heure où cette évaluation est réalisée, plusieurs
éléments essentiels et nécessaires à la réflexion restent encore en
suspens :
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- le fonds d’amorçage de l’Etat et le soutien de la CAF seront-ils
maintenus pour les communes qui souhaitent poursuivre leur
organisation actuelle ?
- les transports, dont la compétence devient régionale à compter
du 1er septembre 2017, seront-ils en capacité de répondre aux
besoins de l’ensemble d’un territoire dans lequel les
organisations seront potentiellement toutes différentes ?
- est-on en capacité de créer une nouvelle organisation en
l’espace de quelques semaines sachant que 6 mois de travail
ont été nécessaires en 2013 pour construire l’organisation
actuelle ?
- est-on en capacité de mesurer les incidences RH, sachant que
de surcroît, la mise en œuvre d’autres organisations serait
nécessaire comme par exemple l’ouverture du centre de loisirs
le mercredi matin ?
Au-delà de toutes ces questions matérielles et organisationnelles
liées à une hypothétique évolution, n’oublie-t-on finalement pas la
question centrale qui doit primer au-delà de toute autre
considération accessoire : qu’est ce qui est le mieux pour l’intérêt de
l’enfant ?
Toute décision précipitée semble assez hasardeuse tant il est
aujourd’hui impossible de mesurer précisément les incidences
techniques, humaines et financières d’une éventuelle nouvelle
organisation. La contrainte de calendrier de cette fin d’année scolaire
rend par ailleurs totalement irréalisable la mise en place d’une
nouvelle organisation dès la rentrée de septembre 2017.
Au regard de l’étude menée par la ville de Rochechouart, force est de
constater que l’organisation proposée obtient globalement un
27
satisfecit de l’ensemble des acteurs locaux même si les enseignants
sont plus mesurés.
Soucieuse de donner les meilleures conditions éducatives à chacun
des enfants, la ville de Rochechouart souhaite mettre en place une
démarche participative et concertée avec l’ensemble des acteurs
éducatifs de la ville.
La commission municipale scolaire se réunira le 27 juin 2017 en
présence des élus de la ville, des enseignants, des parents d’élèves et
des partenaires de l’Etat et de la CAF. Ce sera la première étape de
cette réflexion collective autour de l’évaluation du PEDT 2013-2016.
La seconde étape sera la présentation des travaux de la commission
devant le Conseil Municipal du 29 juin prochain.
Ces deux instances auront pour objectif de construire les outils
méthodologiques qui permettront de se positionner officiellement
sur la poursuite ou non de l’organisation actuelle.
Ce travail se déroulera tout au long de l’année scolaire 2017-2018.
Cette réflexion fera naturellement l’objet de rencontres régulières et
tout sera mis en œuvre pour que l’orientation choisie soit le fruit
d’un travail objectif et d’un consensus partagé.
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Annexe n°1 : résultats des questionnaires
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Annexe n°2 : critères d’évaluation
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Annexe n°3 : questionnaires
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