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1 Évaluation de la sécurité alimentaire Zone de Santé de Mungindu, Territoire de Gungu Province du BANDUNDU République Démocratique du Congo Financé par DFID Octobre 2010

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Évaluation de la sécurité alimentaire

Zone de Santé de Mungindu, Territoire de Gungu

Province du BANDUNDU République Démocratique du Congo

Financé par DFID

Octobre 2010

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REMERCIEMENTS

Les résultats de cette évaluation de sécurité alimentaire effectuée dans la Zone de Santé Rurale de Mungindu n’auraient pu avoir le jour sans les multiples et importantes contributions de toutes les personnes qui ont bien voulu échanger leurs connaissances et expériences lors de la collecte des données primaires et secondaires par l’équipe ACF. Il s’agit de l’Inspecteur de l’Agriculture, Pêche et Elevage du territoire de Gungu, le Représentant du programme PARSAR du District de Kwilu, les Présidents des marchés agricoles de Bangi et Kanjimba, le Président de l’OSV/CSEK, le Médecin Chef de Zone et le Secrétaire de la Zone de Santé de Mungindu, le Chef de brigade environnement et l’Agronome du Secteur de Mungindu ainsi que l’Agronome chargé des marchés et prix du secteur de Kilamba.

En outre, le travail n’aurait bien sur pas été possible sans le concours des enquêteurs qui ont pu par moment travailler dans des conditions difficiles, liées généralement à l’état des routes et à l’enclavement de certains villages, dans lesquels ils avaient l’obligation de collecter les données. Nos remerciements s’adressent également aux autorités et populations villageoises qui ont montré un réel intérêt pour notre mission d’évaluation de la sécurité alimentaire et de l’état nutritionnel des ménages de la Zone de Santé Rurale de Mungindu.

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RESUME INTRODUCTIF

Données démographiques

La taille moyenne des ménages enquêtés est de 7 personnes ;

Le statut matrimonial des chefs des ménages enquêtés se présente de la manière ci- suivante : 87,7% des mariés(es) ; 7,1% des veufs/veuves ; 3,2% des célibataire, 2% des divorcé(e) ou séparé(e) ;

La répartition par âge des membres des ménages enquêtées se présente de la manière suivante: 0-6 ans : 28,6%, 7-15 ans : 26,8%, 16-55 ans : 42,9% et plus de 55ans : 1,7% ;

Dans l’ensemble, le taux de scolarisation des enfants de 7 à 15 ans dans la zone de santé de Mungindu est de 75% dont 52,3% de sexe masculin et 48,7% de sexe féminin ;

9% des ménages enquêtés comptent un ou plusieurs membres souffrant d’un handicap physique contre 91% qui n’en ont pas ;

9,7% des ménages enquêtés possèdent une ou plusieurs personnes dépendantes à leur charge contre 90,3% qui n’en ont pas.

Productions

100% des ménages enquêtés pratiquent l’agriculture dont 14,9% associent des activités maraîchères ;

Les autres activités de production et génératrices de revenu pratiquées par les enquêtés par ordre d’importance sont : l’élevage familial (78,7%), la chasse (5,2%) et la pêche (4,5%) ;

Le nombre moyen d’actifs agricoles par ménage est de 2 personnes. Il s’agit généralement du chef de ménage et de son conjoint pour les familles biparentales ;

98,1% des ménages enquêtés ont chacun au moins une houe, 89,7% ont au moins une machette et 44,5% ont au moins une hache ;

Le manioc, le maïs, l’arachide et le millet sont les principales cultures vivrières de la zone de santé de Mungindu car pratiquées par respectivement 100%, 94,2%, 60,6% et 35,5% des ménages enquêtés. D’autres cultures non moins négligeables comme le haricot, le riz, la banane, le soja, la courge et la patate douce ont été également cité par les ménages de la zone comme spéculations vivrières de seconde importance à des proportions respectives de 5,8%, 5,2%, 3,9%, 2,6%, 2,6%, 1,9%, 1,9% et 1,3% ;

Les superficies moyennes cultivées annuellement par ménage et par spéculation sont de l’ordre de 76,3 ares pour le manioc, 75,3 ares pour le maïs, 47,0 ares pour l’arachide, 19,0 ares pour le millet, 6,3 ares pour le soja, 6,0 ares pour la patate douce, 2,0 ares pour le niébé, 1,5 ares pour la courge et 0,5 ares pour l’haricot ;

Les cultures maraichères principales pratiquées dans la Zone de Santé de Mungindu sont par ordre d’importance le piment, la tomate, l’amarante, l’aubergine et l’oignon. Ces cultures suscitent l’intérêt des ménages enquêtés qui les cultivent selon les proportions suivantes : piment (72,2% des ménages), tomate (45,5%), amarante (40,9%), aubergine (36,4%) et oignon (22,7%). Les feuilles des patates douces, le bilolo et le poireau font aussi parties intégrantes des légumes consommées par certains ménages de la zone, ces cultures ont eu la même pondération des réponses des ménages enquêtés, 4,5% ;

Sur 100% d’animaux domestiqués par les enquêtés, 70,8% sont des poules, 16,8% des chèvres, 4,4% des cochons, 3,1% des cobayes, 2,1% des moutons, 2% des vaches et 0,8% des lapins ;

Le nombre moyen de chaque espèce animale domestiquée par les ménages éleveurs est de 7 pour les poules, 6 pour les cochons et cobayes, 3 pour les chèvres, moutons et lapins et enfin 2 pour les vaches ;

55,5% des ménages éleveurs enquêtés ont observé une baisse du nombre de leur animaux les trois derniers mois pour des raisons suivantes : maladies (80,7%), besoins alimentaires (63,6%), vente sur pieds ou après abattage (30,7%), vols (23,9%), dons (6,8%) et diverses tracasseries dans la zone (1,1%) ;

Les contraintes majeures liées aux activités agricoles évoquées par les enquêtés par ordre d’importance sont : le manque d’outils de qualité et diversifiés cité par 53,5% des ménages enquêtés, le manque de semences de qualité cité par 21,9%, le manque de main d’œuvre

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cité par 5,8% des ménages également, les maladies culturales citées par 12,5% des ménages, le vol cité par 7,1% des ménages, la non rentabilité des prix de vente des produits agricoles sur le marché citée par 3,8% des ménages, l’appauvrissement des sols cultivés cité par 3,2% des ménages, le manque des terres cultivables cité par 1,6% des ménages, la hausse des prix des intrants agricoles citée par 1,2%, la présence des ravageurs culturaux citée par 0,6% des ménages et l’utilisation des variétés non résistantes aux maladies citée par 0,3% des ménages enquêtés ;

Les contraintes relatives aux activités maraîchères sont : le manque d’outils évoqué par 35,5% des répondants, le manque des semences améliorées par 19,7%, le manque des connaissances sur le jardinage par 11,8%, l’attention particulière que nécessitent les cultures maraîchères évoquée par 9,2% des enquêtés, la mauvaise qualité des sols et le manque des produits phytosanitaires évoquées respectivement par 5,3% des ménages, l’attaque des ravageurs culturaux par 2,6%, les vols et l’absence des terres propices au maraîchage par respectivement 1,3% des ménages ;

4,5% des ménages enquêtes pratiquent la pêche et 100% de ceux-ci évoquent le manque d’intrants (filets, hameçons, etc.) comme la seule et principale contrainte à l’activité de pêche ;

100% des ménages chasseurs enquêtés signalent le manque des matériels (cartouches, fusils) comme contrainte principale à cette activité ;

Quant à l’utilisation des produits agricoles, d’une manière générale 50,9% des produits sont destinés à la consommation, 36,9% à la vente et 12,2% aux autres utilisations telles stock des semences, remboursement des dettes, troc, etc.

Quant à l’utilisation des produits agricoles par spéculation, le manioc, le millet, le maïs, la patate douce et la courge sont plus consommés à des proportions respectives de 73,6%, 64,9%, 63,5%, 62,5% et 57,5% que vendus à des proportion respectives de 24,4%, 23,7%, 28,8%, 20% et 27,5%. Quant aux autres utilisations (stock de semences, trock, etc.) elles sont de l’ordre de 2% pour le manioc, 11,5% pour le millet, 7,8% pour le maïs, 17,5% pour la patate douce et 15% pour la courge. La deuxième catégorie des produits agricoles tels que le niébé, le soja et l’arachide sont plus vendus à des proportions respectives de 65,5%, 63,3% et 43,1% que consommés à, des proportions respectives de 25,5%, 33,3% et 39,4%. Les autres utilisations (stock de semences, troc, etc.) sont de l’ordre de 9% pour la niébé, 3,3% pour le soja et 17,5% pour l’arachide. En ce qui concerne les produits maraîchers et le haricot, la part destinée à la consommation, soit respectivement 44,9% et 37,5% et celle destinée à la vente soit respectivement de 44,3% et 36,3%, est presque égale. Les autres utilisations sont respectivement de 10% et 26,3%.

Les produits de chasse sont généralement scindés en deux moitiés égales. Une est vendue (50,0%) et l’autre moitié (50,0%) est encore subdivisée en deux dont 25,0% sont affectés aux besoins de consommation alimentaire du ménage et 25,0% restants distribués comme don ;

Quant à l’utilisation des récoltes halieutiques, 50% de ces dernières sont consommées, 38% vendues et 12% écoulées sous diverses formes (don, remboursement de dette etc.).

Revenus et dépenses

76,8% des ménages enquêtés n’ont pas su estimer leur revenu journalier contre 23,3% qui en ont la maîtrise et l’ont estimé en moyenne à 500 FC (0,55 USD), soit 3500 FC (3,85 USD) hebdomadairement ;

Les principaux postes de dépenses des ménages enquêtés se repartissent en moyenne de la manière suivante : les produits alimentaires (50,5%), l’éducation (25,5%), la santé (18,6%), les produits non alimentaires (3,6%), les dépenses agricoles (1,4%) et les obligations sociales (0,4%).

Consommation et diversité alimentaire

Les mécanismes de survie développés par les ménages enquêtés en période de crise sont par ordre d’importance, la modification des habitudes alimentaires (32,1%), la réduction du nombre de repas (30,3%), l’emprunt (12,4%), la diminution de la scolarité des enfants (7,9%), le recours aux travaux journaliers non agricoles (6,8%), le petit commerce (5,9%) et le recours aux dons selon le réseau de solidarité existant (4,7%) ;

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Généralement, les ménages enquêtés prennent en moyenne 1 repas par jour en période difficile contre 2 en période normale. Toutefois, 65,8% d’enquêtés interrogés déclarent avoir accès à un repas par jour contre 34,2% qui affirment prendre 2 repas par jour en période de difficulté alimentaire. Par ailleurs, en période dite normale, 19,4% d’entre eux ont accès à 2 repas par jour et 80,6% à 3 repas par jour ;

En période normale, les principaux aliments qui entrent dans la composition du repas des ménages par ordre d’importance décroissant sont : les tubercules (100%), les feuilles (86,5%), l’huile de palme (69,7%), les protéines animales (61,3%), les légumes fruits (86,5%), le riz (47,7%), le haricot et le petit pois (25,2%), le groupe d’aliments composé du thé, du café et des épices (38,3%), le sucre et le miel (33,5%), les champignons (2,6%) et enfin les spaghettis (1,3%);

En période dite difficile, les principaux aliments qui composent le repas des ménages par ordre d’importance décroissant sont : les tubercules de manioc (95,5%), les feuilles de manioc (94,8%), légumes fruits (47,7%), huile (36,8%), les champignons (6,5%), protéines animales (5,2%), le riz (2,6%) et haricot (1,3%) ;

En période normale, les ménages ont plusieurs sources de provenance de la nourriture, soit 96,8% de la nourriture provient essentiellement du champ, 76,8% de l’achat au niveau des marchés ruraux, 22,6% du grappillage, de la chasse et cueillette, 14,2% des dons, 11,6% des emprunts au niveau des marchés locaux et 3,2% des rivières et des étangs ;

Pendant la période de soudure, 94,8% des aliments consommés par les ménages proviennent du stock modique se trouvant encore aux champs, 28,4% des dons, 22,6% du grappillage, la cueillette et la récolte des produits forestiers non ligneux comestibles, 16,1% des achats aux marchés ruraux, et enfin 1,3% de la récolte des produits halieutiques ;

Les fréquences hebdomadaires moyennes de la prise alimentaire se présentent de la manière ci-dessous : 5 fois pour les tubercules, 4 fois pour les légumes, les fruits et les huiles, 3 fois pour les pains ou autres produits à base de maïs, 2 fois pour le sucre et le miel, 1 fois pour les viandes animales (bœuf, porc, chèvre, cobaye, lapin ou abats d’animaux), chenilles, les poissons ou autre fruit de mer, l’haricot et autres aliments comme les épices, thé et café, et enfin, aucun ménage ne consomme les aliments tels que le fromage, le yaourt, le lait ou autres produits laitiers.

Dynamique du marché local

Au moment de l’évaluation, 73,5% des ménages enquêtés ont observé une augmentation des prix des denrées alimentaires contre 26,5% des ménages qui ont dit le contraire, 67,7% ont constaté l’absence de certains produits sur les marchés contre 32,3% des ménages qui ont émis un avis contraire et enfin 64,5% ont vu l’activité sur les marchés baisser contre 35 ;5% des ménages qui ont eu un avis contraire ;

Les produits les plus désignés dans les enquêtes comme ayant augmenté de prix, sont l’arachide, le riz local, le maïs, l’huile de palme, le millet, les légumes et les produits manufacturés ;

Les produits absents sur le marché sont : le poisson, la viande, le riz importé et l’haricot. Santé et accès aux soins

L’enquête nutritionnelle anthropométrique réalisée concomitamment avec les évaluations sécurité alimentaire par l’équipe PUNC d’Action Contre la Faim en octobre dernier a montré les résultats suivants : MAG 10,3% [8,4% - 12,5%] et MAS 1,5% [0,7% - 2,%]1 ;

Au cours du mois précédent, les ménages ont connu les épisodes de maladie suivants : 63,9% des ménages ont souffert de fièvre, 57,4% de la malaria, 42,6% de la diarrhée et 39,4% de vomissement ;

L’évaluation ACF, faite dans cette zone de santé a montré qu’en cas des maladies, 45,8% des ménages enquêtés visitent un centre de santé ; 30,3% utilisent des produits locaux ou plantes ; 23,9% font de l’automédication ;

Les raisons évoquées par les ménages qui ne visitent pas les centres de santé sont le manque d’argent pour se faire consulter et l’achat des produits pharmaceutiques (91,3%) et l’éloignement des centres de santé ou postes de santé (8,7%).

1 Référence NCHS, Z score, résultats exprimés avec un intervalle de confiance à 95%

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Eau et assainissement

En ce qui concerne les sources de provenance de l’eau de boisson et de cuisson, les enquêtes ACF montrent que 38,1% des ménages puisent l’eau dans les sources aménagées, 30,3% de ménages utilisent l’eau des rivières, 18,7% des ménages recourent aux sources non aménagées, 11,6% des ménages puisent dans des puits traditionnels non aménagés et 1,2% dans des puits aménagés ;

Les évaluations ACF ont montré que les bidons sont utilisés par 100% des ménages tandis que les bassins par 96,8% des ménages.

Quant au nombre de tour effectués quotidiennement par les ménages pour puiser l’eau de boisson, 56,1% font 1 seul tour, 30,3% font 2 tours, 10,3% font 3 tours et 3,2% font 4 tous par jour ;

98,7% des ménages enquêtés ne font pas bouillir l’eau de boisson contre 1,3% des ménages qui le font ;

Par rapport aux latrines, 94,2% des ménages enquêtés utilisent des latrines individuelles, 4,5% des ménages enquêtés font leurs besoins en brousse et 1,3% des ménages enquêtés font leurs besoins dans les latrines collectives ;

85,2% des ménages lavent leurs mains après les besoins contre 14,8% qui ne le font pas ;

Les raisons avancées par les ménages qui se nettoient les mains après avoir été aux latrines sont : prévenir les maladies (55,3%) et enfin pour la propreté (44,7%).

Problèmes

Causes de la crise observée dans la zone

Une importante baisse de la production agricole durant plus d’une décennie selon les informations recueillies auprès de l’ITAPEL Gungu, des partenaires œuvrant dans le territoire de Gungu (PARSAR financé par la Banque Africaine de Développement ainsi que les associations locales). La baisse de la production agricole serait due essentiellement :

- Au manque de boutures de manioc améliorées, résistantes aux maladies, répondant aux exigences gustatives des consommateurs et produisant des rendements élevés ;

- A la non émergence de l’esprit associatif et des travaux communautaires d’entraide, pouvant promouvoir les activités agricoles ;

- Aux attaques des végétaux par des maladies culturales (très observées pour les cultures de manioc et du maïs) ;

- Au manque des connaissances sur la conduite du jardin maraîcher; - Au manque des outils aratoires (manchette, houe arrosoir râteaux etc.) ; - Aux difficultés d’acheminement des récoltes au niveau d’importants centres de

consommation ;

La marginalisation du volet élevage à cause :

- Des maladies cycliques qui ravagent le petit élevage ;

- Du manque des connaissances des ménages sur l’élevage domestique ;

- Du manque d’aliments concentrés pour bétail ;

- De l’absence des porcheries et kraals pour l’élevage des porcs, des moutons et des chèvres ;

Au niveau de la pisciculture, il a été ressenti un essor sur toutes les activités menées par les

Organisations Semencières Villageoises (OSV) et les autres partenaires locaux. Mais, ce

dernier est étranglé par :

- L’absence des alevins dans la zone ;

- La nature des étangs construits, démodés, sans moine, ni pêcherie, avec des dignes pouvant facilement céder à la pression des eaux d’infiltration ;

- Le manque de matériels piscicoles (machettes, pelles, table de triage, etc.) ;

L’absence d’étalages au niveau des marchés ruraux. En cas d’intempérie, les commerçants, les acheteurs et les produits vendus sont exposés à leurs tristes sorts ;

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L’absence des points de collecte et des hangars d’entreposages des produits destinés à la vente ;

La carence des structures d’encadrement et d’accompagnement des producteurs sur la maîtrise des techniques agricoles appropriées, la valorisation et la commercialisation des produits agricoles ;

Conséquences de la crise

Disponibilité limitée de la nourriture au niveau de la zone : L’insécurité alimentaire observée dans la zone de santé de Mungindu s’explique par la pénurie des denrées alimentaires et la précarité des revenus des ménages. La pénurie des denrées alimentaires est due à la baisse de la production agricole doublée de l’absence de certains produits de consommation de base sur le marché tandis que la précarité des revenus des ménages est due essentiellement aux contraintes liées à l’écoulement des produits. Durant la période de crise alimentaire (novembre à mi-janvier), le maïs est totalement absent du marché mais substitué par le millet, qui est rare aussi entre octobre et décembre et absent pendant toute la deuxième période de la crise (mars à mai). Le poisson, le haricot, le poulet et les fruits déjà peu disponibles toute l’année dans la zone, accentue encore l’indisponibilité alimentaire.

Accessibilité limitée à la nourriture au niveau du ménage : La disponibilité limitée de la nourriture dans la zone a des répercutions sur les prix de celle-ci. La flambée des prix des denrées alimentaires de base et la médiocrité des revenus moyens expliquent l’insécurité alimentaire au niveau des ménages. Les indicateurs les plus pertinents de l’accessibilité limitée à la nourriture observée en période difficile sont la réduction du nombre des repas journaliers (de 2 à 1 repas par jour), la variation de la composition du repas, etc. Lorsqu’il y a crise alimentaire, 65,8% des messages n’ont accès qu’à un repas par jour, stratégie qui n’est pas adoptée par les ménages pendant la période normale. Le statut de deux repas par jour qui n’était attribué qu’à 19,3% des ménages passe à 31,6% pendant la période sombre. La proportion des ménages qui consomment trois repas par jour passe de 78,1 à 2,6%. Et, aucun ménage n’est en mesure de prendre quatre repas par jour comme il était possible pour 2,6% d’entre eux pendant la période normale. En ce qui concerne les denrées alimentaires consommées par les ménages, Il n’y a que les tubercules, les feuilles, les légumes et l’huile de palme qui restent à leur portée durant la période de la crise alimentaire. L’accessibilité de ces dernières par les ménages, de la période normale à la période de crise, passent respectivement de 100 à 95,5% (pour les tubercules), 100 à 94,8% (pour les feuilles); 86,5 à 47,7% (pour les légumes) et de 69,7 à 36,8% (pour l’huile de palme). La consommation des aliments riches en protéines animales passe de 61,3 à 5,2%, de 47,7 à 2,6% pour le riz et de 25,2 à 1,3% pour le haricot, en d’autres termes, ces aliments sont presque inaccessibles aux ménages enquêtés. Par contre, il y a en qui ne sont plus à la portée des ménages enquêtés jusqu’à la fin de la crise, c’est le cas des champignons, du spaghetti, du sucre ou miel, des pains, et des épices. Utilisation inadéquate de la nourriture : Les mauvaises habitudes alimentaires (régime alimentaire déséquilibré sur le plan nutritionnel, interdits et quelques restrictions dans la prise de certains aliments riches en protéines), semblent être, en partie, à la base des cas de malnutrition observés sur la zone chez les enfants âgés de 6 à 59 mois, les femmes enceintes et allaitantes, vulnérables au problème de malnutrition.

Typologies des ménages vulnérables

- Les ménages pauvres retenus selon les critères des richesses sont : ménage sans meubles, ménage caractérisés par un habillement médiocre. Les personnes de cette catégorie n’ont pas accès aux soins de santé modernes et les enfants ont difficilement accès à l’éducation, quand ils ont la possibilité d’élever les animaux, ils visent la vente au détriment de la consommation. Cette catégorie représente 80% des ménages (soit 12109 ménages), au sein desquels 30% (soit 3633 ménages) sont plus vulnérables, notamment : les ménages ayant un ou plusieurs enfants mal nourris, les ménages reconnus agriculteurs mais ne disposant pas d’un outillage de qualité et diversifié, les ménages agricoles à taille large (7 personnes et plus), les familles monoparentales dont la femme est chef de ménage, les ménages sans élevage domestique et consommant un repas par jour pendant la période normale.

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- Les ménages dit ni riches, ni pauvres (ménages à revenu moyen) sont sur le plan social, des ménages assurant la scolarité, les soins médicaux et l’habillement des enfants. Selon les critères de richesse, ils sont des agriculteurs exploitant des champs de plus de 50 ares et associant un à deux autres activités génératrices de revenu. Cette catégorie représente 15% des ménages enquêtés (soit 2270 ménages).

- Les ménages riches au sein de la population sont ceux possédant plus d’un champ de 50

ares, les ménages ayant des petites activités commerciales, une maison en matériaux durables, les ménages possédant des biens de valeur tels que moto, radio, groupe électrogène, moulin, etc. Ils ne représentent que 5% des ménages enquêtés (soient 757 ménages).

Recommandations

Court terme

Distribution d’intrants agricoles aux populations vulnérables de la zone ;

Distribution de kits maraîchers aux déchargés de l’UNTI et des UNTA ;

Distribution d’intrants piscicoles (outillages et alevins) aux associations ;

Formation des bénéficiaires et partenaires en techniques agricoles et piscicoles;

Sensibilisation et formation des bénéficiaires sur l’utilisation adéquate de la nourriture chez les nourrissons, les enfants âgés de 6 à 59 mois, les femmes enceintes et allaitantes ;

Multiplication des semences de maïs, de haricot, d’arachide et des boutures saines de manioc ;

Relance de la dynamique organisationnelle (groupement de producteurs agricoles et piscicoles) ;

Mise en place de jardins de démonstration dans les UNT ;

Sensibilisation et formation sur les techniques d’agroforesterie (protection des sols, limitation des brûlis systématiques) en collaboration avec les autorités locales déjà engagées dans la délimitation de zones forestières protégées.

Moyen terme

Désenclavement de la zone (réhabilitation des pistes de desserte agricole) ;

Renforcement des capacités techniques des producteurs locaux (agriculteurs, pisciculteurs) ;

Organisation et renforcement des circuits de commercialisation des produits agricoles ;

Mise en place de banques de semences à travers des coopératives / groupements villageois de producteurs ;

Mise en place d’activités génératrices de revenu (AGR) comme la vannerie (fabrication de nattes) et d’unités de transformation (râpeuse, moulin), valorisation des productions agricoles.

Long terme

Renforcement de la dynamique communautaire en mettant en place des champs communautaires permettant aux groupements de producteurs d’améliorer leur rendement, leurs capacités de stockage-commercialisation par exemple;

Développement de l’initiative d’entreprise agricole familiale (fermes agricoles familiales) comme la production d’huile de palme ;

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SOMMAIRE

REMERCIEMENTS ...................................................................................................... 2

RESUME INTRODUCTIF .............................................................................................. 3

1. INTRODUCTION .................................................................................................. 11

2. METHODOLOGIE ................................................................................................. 13 2.1. Méthodologie ................................................................................................13 2.2. Étude de marché ............................................................................................14 2.3. Contraintes ..................................................................................................14

3. RESULTATS PAR COMPOSANTE .............................................................................. 15 3.1. Contexte et typologie des ménages .....................................................................15

3.1.1. Contexte général .....................................................................................15 3.1.2. Typologie des ménages ..............................................................................17

3.2. Problématique ..............................................................................................18 3.3. Production et disponibilité alimentaire ................................................................19

3.3.1. Agriculture .............................................................................................19 3.3.2. Élevage .................................................................................................23 3.3.3. Chasse...................................................................................................23 3.3.4. Pêche et pisciculture .................................................................................24 3.3.5. Dynamique du marché ...............................................................................24

3.4. Revenus et dépenses .......................................................................................25 3.4.1. Revenus .................................................................................................25 3.4.2. Dépenses ...............................................................................................26

3.5. Disponibilité, accessibilité et utilisation de la nourriture ...........................................27 3.6. Situation sanitaire ..........................................................................................29

3.6.1 Santé .....................................................................................................29 3.6.2. Eau et assainissement ................................................................................30

4. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ...................................................................... 32 4.1. Conclusion ...................................................................................................32 4.2. Recommandations ..........................................................................................32

4.2.1. Ciblage prioritaire ....................................................................................32 4.2.2. Recommandations d’intervention ..................................................................33

ANNEXES ............................................................................................................. 36

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Liste des tableaux Tableau 1: Regroupement des grappes enquêtées par axes et par aires de santé................................. 13 Tableau 2: Calendrier agricole de la Zone de Santé Rurale de Mungindu ................................................ 22 Tableau 3: Calendriers culturaux des principales cultures de la zone ..................................................... 22 Tableau 4 : Etude du marché ........................................................................................................................... 24 Tableau 5 : Synthèse partielle sur la production .......................................................................................... 25 Tableau 6 : Variation du nombre des repas consommés par jour au niveau des ménages ................... 27 Tableau 7 : Variation des denrées alimentaires ........................................................................................... 28 Tableau 8: Calendrier de la disponibilité alimentaire dans la Zone de Santé Rurale de Mungindu .... 28 Tableau 9: Données épidémiologiques de la Zone de Santé Rurale de Mungindu .................................. 29 Tableau 10 : Types d’activités ......................................................................................................................... 33

Liste des figures Figure 1 : Part moyenne de chaque spéculation dans la superficie moyenne cultivée par ménage .20 Figure 2 : Postes de dépenses des ménages de la zone de santé de Mungindu ...........................26 Figure 3 : Mécanismes de survie développés par les ménages en période difficile ......................31 Enquête et rapport réalisé par : MASIALA BODE, Superviseur – Evaluateur Sécurité Alimentaire, ACF-USA.

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1. INTRODUCTION

La Zone de Santé Rurale de Mungindu, issue du découpage de la Zone de Santé de Gungu en 2003 dans laquelle elle tire tous les centres de santé, est située dans le District Sanitaire de Kwilu, province du Bandundu. A l’époque, l’économie de cette zone était soutenue par les huileries dont les actions s’étendaient de la production d’huile à sa commercialisation, reliant ainsi la zone de santé de Mungindu aux autres zones de santé périphériques urbano-rurales (Kikwit, Gungu etc.). Par ailleurs, ce flux commercial avait plusieurs effets rayonnants sur l’économie de la zone, notamment l’écoulement des produits agricoles des paysans, le commerce des produits manufacturés des petits et grands commerçants, la réhabilitation des routes rurales, le transport fluvial et routière. Lors de la Zaïrianisation (1974), la gestion de ces usines fut confiée entre les mains des acquéreurs nationaux (Kasenga, Lutshima Madail et Kitombe) et ce fut le début du déclin de ces unités de production, qui tombèrent progressivement en faillite. La mauvaise gestion ainsi que la destruction de l’outil de production due aux pillages et aux guerres ont augmenté le nombre de chômeurs, ce qui a entraîné une crise sociale. La majeure partie des paysans ouvriers de ces huileries ont trouvé refuge dans l’agriculture. Le centre d’INERA / KIYAKA est le seul vestige qui ait pu être conservé dans la zone. Les conditions de vie de la population de cette zone laissent à désirer. L’agriculture reste l’alternative qui leur permet de faire face au dénuement qui gangrène leur niveau de vie. Une agriculture en transition entre le traditionnel et le modernisme, avec des techniques culturales parfois ancestrales et le volume de production insuffisant pour satisfaire le besoin alimentaire des ménages et couvrir leurs charges financières, sociales. Rarement cette dernière est accompagnée de l’élevage de petit et gros bétail, de la pêche, de la chasse, de la cueillette et du petit commerce. Le manque d’aliment varié (poisson, viande, chenille etc.), la faible production en aliment de base (manioc) dans tous les secteurs ciblés (Mungindu, Kilamba, Kobo et Lukamba), le manque des variétés résistantes à la mosaïque du manioc, la précarité du moyen de transport utilisé (transport fluvial par des pirogues) pour l’évacuation des produits récoltés et l’approvisionnement en produits de premiers nécessités, le déboisement continuel de la forêt, les feux de brousse répétés, l’inaccessibilité (par vélo, moto et véhicule) de certains villages, la faiblesse du niveau de revenu des ménages, la carence de l’eau potable pouvant être utilisée comme boisson et pour la cuisson des aliments, le manque des matériels arables et outils aratoires, sont les causes de la vulnérabilité alimentaire, nutritionnelle et sanitaire dans la zone de santé de Mungindu. Sur le plan nutritionnel, l’enquête nutritionnelle anthropométrique réalisée par ACF dans la zone de santé de Mungindu, enquête faite concomitamment avec les évaluations sécurité alimentaire en octobre 2010, est la première du genre dans la zone depuis 2003. Elle a fait état d’une prévalence très élevée de la malnutrition aiguë chez les enfants de moins de 5 ans, soit MAG : 10,3% [8,4% - 12,5%] et MAS : 1,5% [0,7% - 2%]. Le PUNC d’ACF (Pool d’Urgence Nutritionnelle au Congo) intervient depuis le 10 décembre dans la zone. Pendant les deux premières semaines de son intervention, dix Unités Nutritionnelles Thérapeutiques Ambulatoires (UNTA) et une UNTI (Intensives) ont été ouvertes et plus ou moins 117 cas de malnutrition aigue sévère ont déjà été admis. Sur le plan sanitaire, selon le bureau central de la zone, le paludisme, la fièvre typhoïde, les IRA, la diarrhée simple, la malnutrition protéino-énergétique, l’anémie, l’amibiase, l’hypertension artérielle, la tuberculose TPM+, le diabète et la méningite sont des maladies fréquemment rencontrées dans la zone. Partant de ces informations, Action Contre la Faim a pris l’option d’effectuer une évaluation intégrée Sécurité Alimentaire - Nutrition afin d’améliorer la connaissance de la vulnérabilité et des causes de la malnutrition dans la zone.

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Cette évaluation a été réalisée dans la zone de santé de Mungindu, district sanitaire de Kwilu, province du Bandundu, du 17 au 25 octobre 2010 avec comme objectifs de :

Décrire et analyser les caractéristiques des moyens d’existence des ménages ; Identifier les principales contraintes affectant les différents aspects relatifs à la

sécurité alimentaire des ménages ainsi que les conséquences qui en découlent ; Effectuer une typologie des ménages selon une échelle de vulnérabilité construite

localement ; Dégager les déterminants de l’insécurité alimentaire des ménages les plus vulnérables

et proposer les interventions appropriées. Le présent rapport s’articule autour des points repris ci-après :

le premier point décrit la méthodologie utilisée pour la collecte des données de l’étude;

le deuxième point présente les résultats par composante, le contexte géographique, socio-économique et humanitaire de la zone d’étude ;

Enfin, une conclusion et quelques recommandations d’interventions clôturent le présent rapport.

Carte de la zone de santé de Mungindu, Province du Bandundu

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2. METHODOLOGIE

2.1. Méthodologie

La méthodologie de la présente étude est articulée autour des points ci-dessous : - L’exploitation des données secondaires et les rencontres avec des personnes ressources et

des partenaires ; - L’organisation de quatre focus group (Bangi, Kandjimba, Kalombo et Camp Boma) ; - La réalisation de 155 « enquêtes ménages ».

Les outils de collecte de données utilisés sur le terrain sont le questionnaire semi-structuré pour les focus-groups et l’entretien avec les personnes ressources, et le questionnaire structuré pour les « entretiens ménages » (voir annexe). Pour les « enquêtes ménages », l’échantillonnage a été effectué de concert avec l’équipe RPN. Ces enquêtes ont touché la totalité des 18 aires de santé, constituant la zone de santé de Mungindu. A l’aide d’un sondage en grappe à deux degrés, le logiciel SMART a permis de fixer à 31 le nombre de grappes tirées au premier degré. Il est à noter que l’évaluation de sécurité alimentaire était jumelée à l’évaluation nutritionnelle anthropométrique, et les deux devraient toucher concomitamment les mêmes ménages. Par ailleurs, les contraintes financières, humaines, logistiques et temporelles ont motivé la réduction de la taille de l’échantillon à 155 ménages, pris au hasard. Quant à la détermination du nombre de grappes dans chaque aire de santé, celle-ci a été faite par SMART, proportionnellement au nombre total des ménages ou parcelles, et après compilation des données de la zone de santé. Un tirage au hasard des villages ou quartiers a été effectué sur place après la constitution d’une base de sondage pour chaque aire de santé (liste exhaustive des villages ou quartiers de chaque aire de santé ou quartier). Au deuxième degré, c’est par la méthode du crayon lancé, pour choisir d’abord la direction, puis les ménages, que cinq ménages ont été sélectionnés dans chaque grappe. Les grappes retenues ont été regroupées en 5 axes selon leurs itinéraires: Tableau 1: Regroupement des grappes enquêtées par axes et par aires de santé

Axes Aires de Santé Sites d’enquête (Villages/Quartiers)

Distance par rapport au BCZ (km)

Axe I : ATEN

ATEN MULEMBE 205

MAMBEMBELE 185

INDELA INDELA 169

ISBUMA MAZINGA 188

ITUNU 205

LUKAMBA BUZOMBO 162

ISALA 196

MALUNGA KWILU LUFUKU 178

Axe II : BUSHI

BUSHI MUSOTO 168

NIEKENENE NIEKENENE 8

KINGULU 11

KATEMBO MWENGA 21

KIHUNGA 19

Axe III : MUNGINDU

KIKANDJI KIKANDJI 13

MANGOLO 18

MUNGINDU 1

KISENGELE 8

MUTOMBO 9

MUNGINDU 2 KABATA 9

Axe IV : KILAMBA

KAKOBOLA SELENGE 33

LUKALAMA 43

KILAMBA KIEHU 63

KIVANDA 68

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KILAMBA CENTRE 58

MWENGA 68

Axe V : KINIAMA

KINIAMA KINIAMA 65

PANAF MWINDA 64

KITAMBWE

NGONGO 78

LUNGUMA 73

KISANGI 73

MULWA MANZUMBU 50

KALELE 50 Source : Enquête ACF, octobre 2010 et Bureau Central de la zone de santé

2.2. Étude de marché

L’analyse de l’évolution denrées comestibles se trouvant dans les marchés de la zone, permettra d’avoir une vision synoptique sur la saisonnalité de ces différents produits et ainsi, aidera à ressortir la période pendant laquelle la nourriture est très disponible (abondante), peu disponible (rare) et non disponible (absente) sur les marchés ruraux.

2.3. Contraintes

Les contraintes rencontrées ont été de plusieurs ordres :

- Climatiques : pluies abondantes et régulières ;

- Logistique : zone enclavée avec manque d’accès à la location suffisante des motos pour la

mobilité des enquêteurs.

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3. RESULTATS PAR COMPOSANTE

3.1. Contexte et typologie des ménages

3.1.1. Contexte général

La zone de santé rurale de Mungindu est située dans le district sanitaire de Kwilu, territoire de Gungu, à 110 km de Kikwit (par voie routière en passant par Kabudi) et à 60 km de la cité de Gungu, chef lieu du territoire. Elle a des limites communes avec 4 autres zones sœurs, il s’agit de :

- la zone de santé de Gungu au Sud ;

- la zone de santé d’Idiofa à l’Est ;

- la zone de santé de Kingandu à l’Ouest ;

- la zone de santé de Lusanga au Nord.

Le Bureau Central de la zone de santé est situé dans la petite cité de Mungindu, chef lieu du secteur portant le même nom. La Zone de Santé de Mungindu s’étend sur une superficie de 2611 km2 et occupe presque la totalité des secteurs administratifs de Mungindu, Lukamba, Kilamba et une fraction de Kobo avec un seul centre de santé (Kiniama). Sa population totale s’élève à 105 950 habitants avec une densité de 42 hab/km2. Elle a 18 aires de santé, un hôpital général de référence, 5 centres de santé de référence et 7 centres de santé construits en matériaux durables. Cette zone connait un climat tropical humide avec deux saisons : la saison sèche va de mi-mai à mi-août et la saison de pluie de mi-août à mi-mai. Le relief est montagneux, fait de plaines, de vallées et de collines. La végétation est constituée de savane herbeuse avec des rares bouquets de forêts situés dans des dépressions. La zone est traversée par plusieurs rivières dont la Kwilu qui traverse la zone du Sud au Nord, la Lufuku sur laquelle se trouve la chute de Kakobola, les rivières Lutshima, Loango, Bwele et plusieurs autres de moindre importance. L’accès à Mungindu se fait soit par la voie routière à partir de Kikwit via Kabudi (11O km), soit par la voie fluviale sur la rivière Kwilu puis Lutshima jusqu’à deux kilomètres du Bureau Central. La zone de santé de Mungindu n’est couverte par aucun réseau de communication cellulaire et ne possède présentement aucun appareil radiophonique. Les principales ethnies de la zone sont les Pende majoritaires (70%), les Mbala (20%) et les Mbunda (10%) minoritaires. Chaque ethnie parle une langue qui porte le même nom. Quelques soient cette diversité linguistique, le Kiongo est la langue vernaculaire parlée et comprise par tout le monde. Les religions pratiquées par ordre d’importance décroissant sont : catholique, protestant, kimbaguiste, témoins de Jehova. Par rapport à l’accès à la terre, les terres agricoles appartiennent aux autochtones qui les ont hérités de leurs aïeux. Les familles issues des mêmes ancêtres se choisissent un représentant, appelé chef de terre, à qui elles confient l’autorité de distribuer les portions de terre à chaque lignée, de veiller sur les terres mises en jachères et sur les espaces destinés à la chasse, à la pêche et au grappillage leurs appartenant. Quant à l’utilisation et à l’accès à la terre, il se fait au choix selon la rentabilité estimée du terrain pour les natifs d’un même village. Cependant, il existe des limites de terre selon les groupements, les localités, les familles et en même temps il existe des terres d’intérêt commun aux entités précitées qui au fur des temps deviennent sources des différents conflits enregistrés dans la zone. Par rapport à l’habitat, les maisons sont encore du type traditionnel en pisé (mur constitué des pilier en bois reliés avec des morceaux de bambou ou roseau) et couvert en chaume ou paille. Elles ne sont pas durables et doivent être renouvelées régulièrement. Elles n’offrent pas de bonnes conditions de cadre de vie car les conditions d’hygiène y sont précaires.

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Les acteurs répertoriés dans la zone de santé de Mungindu sont les suivants :

1. PARSAR (Projet d’Appui à la Relance du Secteur Agricole Rural) : 2007 Ŕ 2011 : Ce projet est financé par la BAD (Banque Africaine de Développement) dans les domaines de sécurité alimentaire (production agricole), environnement (reboisement des arbres fruitiers) et réhabilitation des routes des dessertes agricoles. Son rayon d’action s’étend sur tout le district de Kwilu. Projet conçu pour démarrer en 2005 avec une durée de vie de cinq ans, mais suite à la lourdeur administrative, il a était mise en œuvre qu’à partir de l’année 2007. Les bénéficiaires des interventions du PARSAR se regroupent dans des plates formes appelées OSV (Organisations Semencières Villageoises) lesquelles OSV comptent en leurs seins, plusieurs OPB (Organisations Paysannes de Base). Dans une OPB, il est possible de dénombrer au moins une vingtaine de ménages agricoles. Actuellement le projet PARSAR encadre 15 OSV dont 2 couvrent la zone de santé de Mungindu. Il s’agit de l’OSV/CSEK (Centre Social et Educatif de Kalombo) et de l’OSV/COFERPLAMU (Coopérative des Fermiers Planteurs de Mungindu). Ces deux OSV ont fait leur intégration dans le PARSAR en 2008, une année après le lancement des activités du PARSAR, et ont déjà eu à bénéficier de l’appui de ce dernier, appui en matériel aratoire (arrosoirs, bêche, hache et brouette), semences (riz et maïs), plants fruitiers (palmier, oranger, mandarinier et manguier), équipements pour la transformation des produits agricoles (vanneuse, égraineuse et décortiqueuse), quelques meubles du bureau et un moyen de déplacement pour les responsables des OSV (vélos). Dans la politique de ce projet, une partie des récoltes des OSV est achetée par PARSAR et est distribuée comme semences auprès des autres OSV présentant les besoins, après leurs certifications par SENASEM (Service National des Semences), et l’autre partie est mise sur le marché par l’OSV productrice. Fort était de constater l’entreposage par l’OSV/CSEK de 18 tonnes de riz paddy de la campagne agricole 2009. Cette quantité constitue une offre sans débouchée parce qu’elle ne rencontre pas les attentes des consommateurs. Le prix de vente proposé par l’OSV/CSEK, calculer sur base du coût de revient de ce riz, a un écart de 42,8% par rapport au prix courant du marché de la même denrée pour une même unité métrique. La population refuse d’acheter ce riz alors qu’elle en a besoin.

2. Horizon santé : 2003 : Cette structure appuyait déjà avant le découpage Mungindu comme centre de santé de référence appartenant à la zone de santé rurale de Gungu. Depuis qu’il y a eu découpage de cette dernière, Horizon Santé intervient dans la zone de santé de Mungindu que pour des appuis ponctuels, spécifiquement, dans la lutte contre le paludisme (distribution des moustiquaires imprégnés, artesunate et amodiaquine) et dans les TPI (Traitements préventifs intermittents) pour les femmes enceintes.

3. Action Damien : Elle intervient dans le programme de lutte contre la lèpre et la tuberculose. Elle apporte à la zone de santé des médicaments (tuberculostatique), des réactifs et des microscopes. Elle donne également des collations et des primes trimestrielles de performances aux personnels traitants au niveau des CTD (centre de dépistage et de traitement).

4. OMS : 2003 Ŕ 2009 : Elle a fournie des charroies automobiles à la zone de santé de Gungu en

2003 dont Mungindu fut aussi bénéficiaire en qualité de centre de santé de référence de la zone de santé de Gungu. Il faut signaler que cette intervention a été faite avant le dernier découpage qui donnera à Mungindu, le statut d’une zone de santé en 2003 même. En 2009 OMS est revenue encore dans la zone de santé de Mungindu en l’appuyant en médicaments et autres matériels et équipements sanitaires.

Malgré toutes ces interventions susmentionnées dont certaines sont encore en cours d’exécution, la situation alimentaire et nutritionnelle des ménages de la zone de santé de Mungindu demeurent toujours précaire. Ces interventions n’ont pas été à la hauteur des problèmes rencontrés dans la Zone de Santé de Mungindu. C’est pourquoi, de nouvelles interventions à impact plus rapide et pouvant être mises en œuvre dans une approche plus adaptée aux réalités environnementales et sociales de l’heure s’imposent.

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3.1.2. Typologie des ménages

Au niveau de la zone, les ménages constituent l’unité de base de la production agricole au sein desquels existe une répartition des tâches et de prise des décisions. L’homme, lui, s’occupe des travaux agricoles qui nécessitent beaucoup d’énergie mais peu de temps d’exécution tels que : le déboisement, le défrichage et le désherbage. La femme, accompagnée des enfants (dont l’âge variant entre 8 - 10 ans pour les garçons et 12 - 15 ans pour les filles), se charge des autres travaux comme le brûlis des adventices (pratique encore en vogue dans la zone), le labour, le semis et les entretiens culturaux, la récolte et les travaux poste récolte, comme : l’égrenage, le décorticage, le rouissage, le séchage, la mouture etc. Malgré cette répartition inéquitable des taches dans les ménages entre les hommes et les femmes, les choix des cultures à emblaver reviennent encore aux hommes car ces derniers estiment que ce sont eux qui ont toute la charge du revenu pour la survie des ménages. La répartition des tâches et des décisions sont en défaveur des femmes au niveau des ménages de la zone de santé de Mungindu. Mise à part le recours à la main d’œuvre familiale, certains ménages utilisent également la main d’œuvre salariée qui est rémunérée soit en nature, soit en espèce. Par rapport à l’organisation du pouvoir, il y a coexistence des pouvoirs coutumier et administratif. Le territoire de Gungu auquel appartient la zone de santé de Mungindu compte 12 secteurs dont 4 sont inclus dans la zone de santé de Mungindu, à savoir : le secteur Mungindu, le secteur Kilamba, le secteur Lukamba et le secteur Kobo Masala dirigé chacun par un chef de secteur, et chaque secteur est subdivisé en groupement dirigé chacun par un chef de groupement investi à la fois d’un pouvoir coutumier et administratif. Traditionnellement, le capita du village ou chef de village est investi de ces deux pouvoirs, car il est à la fois chef coutumier et chef de localité. Par rapport à l’organisation sociale, au sein des communautés, il se développe un réseau de solidarité/entraide à travers les groupements associatifs pour le défrichage des champs. Ce réseau de solidarité/entraide se développe également à différents niveau : famille élargie, clan, voisin, village, communauté religieuse, personnes originaires de la même zone géographique et se manifeste de plusieurs manières à savoir : assistance à un membre de la communauté frappés soit par un deuil, soit par une maladie le rendant improductif, facilitation à l’accès aux moyens de production, aux espaces des terres communautaires. Par ailleurs, le patriarcat constitue le mode d’héritage en vigueur jusqu’à ce jour au sein des communautés ethniques de la zone et la succession du pouvoir suit également les même prescrits. La pratique de mariage reconnue est la monogamie, tandis que la polygamie est aussi tolérée par la communauté.

Partant des entretiens faits avec les communautés de base, il a été noté une possibilité de classer les ménages de la zone de santé de Mungindu en deux catégories. Il s’agit de :

- Les ménages pauvres retenus selon les critères des richesses sont : ménage sans meubles, ménage caractérisé par un habillement médiocre. Les personnes de cette catégorie n’ont pas accès aux soins de santé modernes et les enfants ont difficilement accès à l’éducation, quand ils ont la possibilité d’élever les animaux, ils visent la vente au détriment de la consommation. Cette catégorie représente 80% des ménages (soit 12109 ménages), au sein desquels 30% (soit 3633 ménages) sont plus vulnérables, notamment : les ménages ayant un ou plusieurs enfants mal nourris, les ménages reconnus agriculteurs mais ne disposant pas d’un outillage de qualité et diversifié, les ménages agricoles à taille large (7 personnes et plus), les familles monoparentales dont la femme est chef de ménage, les ménages sans élevage domestique et consommant un repas par jour pendant la période normale.

- Les ménages dit ni riches, ni pauvres (ménages à revenu moyen) sont sur le plan social,

des ménages assurant la scolarité, les soins médicaux et l’habillement des enfants. Selon les critères de richesse, ils sont des agriculteurs exploitant des champs de plus de 50 ares et associant un à deux autres activités génératrices de revenu. Cette catégorie représente 15% des ménages enquêtés (soit 2270 ménages).

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- Les ménages riches au sein de la population sont ceux possédant plus d’un champ de 50 ares, les ménages ayant des petites activités commerciales, une maison en matériaux durables, les ménages possédant des biens de valeur tels que moto, radio, groupe électrogène, moulin, etc. Ils ne représentent que 5% des ménages enquêtés (soient 757 ménages).

3.2. Problématique

La zone de santé rurale de Mungindu renferme quatre secteurs administratifs du territoire de Gungu sur le douze que compte ce dernier, il s’agit de : Mungindu, Kilamba, Kobo et Lukamba. Elle est dominée par une savane herbeuse (75%) parsemée des galeries forestières (25%) qui sont localisées surtout le long des rivières. Accessible par voies routière et fluviale, cette zone est restée dans une situation d’enclavement depuis la faillite des huileries qui y étaient implantées. En face de l’absence des moyens de transport routier régulier pouvant la relier à Kikwit et à Gungu (chef lieu du territoire portant le même nom et situé à 60 km de la Zone de Santé de Mungindu), la population locale emprunte les pirogues pour évacuer les produits agricoles récoltés et s’approvisionner en intrants agricoles divers et autres produits de première nécessité. Les marchés ruraux de vente n’ouvrent qu’un seul jour par semaine dans certaines agglomérations ou un jour toutes les deux semaines dans d’autres, parfois aussi ailleurs. Les conséquences de l’incapacité des ménages à écouler leurs productions agricoles se traduisent par une faible vélocité de l’argent et la baisse sensible de leur niveau de revenu. Cette situation conduit à une dépréciation des activités agricoles, la seule alternative pouvant faire face au dénuement qui érode la qualité de vie des ménages de la zone. Les ménages ont l’impression d’être dans un dessert économique, incapables de satisfaire leurs besoins sociaux de base et d’accéder aux produits de première nécessité. Ces conséquences sont d’autant plus éprouvantes que les ménages agricoles tirent, pour l’essentiel, une importante partie de leurs ressources de la vente de leur production agricole. Face à cette conjoncture pénible, certains ménages ont résolu de pouvoir se délocaliser et rejoindre les centres urbains périphériques. L’enquête sécurité alimentaire ACF a mis en exergue les contraintes ci-dessous des ménages agricoles et dont les conséquences se manifestent au niveau de la zone, du ménage et de l’individu.

Une importante baisse de la production agricole durant plus d’une décennie selon les informations recueillies auprès de l’ITAPEL Gungu, des partenaires œuvrant dans le territoire de Gungu (PARSAR financé par la Banque Africaine de Développement ainsi que les associations locales). La baisse de la production agricole serait due essentiellement :

- Au manque des boutures améliorées, résistantes aux maladies, répondant aux exigences gustatives des consommateurs et produisant des rendements élevés ;

- Au non émergence de l’esprit associatif et des travaux communautaires d’entre aide, pouvant promouvoir les activités agricoles ;

- Aux attaques des végétaux par des maladies culturales (très observées pour les cultures de manioc et du maïs) ;

- Au manque des connaissances sur la conduite du jardin ; - Aux manques des matériels agricoles arables et outils aratoires (manchette, houe

arrosoir râteaux etc.) ; - Aux difficultés d’acheminement des récoltes au niveau d’importants centres de

consommation ;

La marginalisation du volet élevage à cause :

- Des maladies cycliques qui ravagent le petit élevage ;

- Du manque des connaissances des ménages sur l’élevage domestique ;

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- Du manque d’aliments concentrés pour bétails ;

- De l’absence des porcheries et kraals pour l’élevage des porcs, des montons et des chèvres ;

Au niveau de la pisciculture, il a été ressenti un essor sur toutes les activités menées par les

OSV et les autres partenaires locaux. Mais, ce dernier est étranglé par :

- L’absence des alevins dans la zone ;

- La nature des étangs construits, démodés, sans moine, ni pêcherie, avec des dignes pouvant facilement céder à la pression des eaux d’infiltration ;

- Le manque des matériels piscicoles (machettes, pelles, table de triage, etc.) ;

L’absence d’étalages au niveau des marchés ruraux. En cas d’intempérie, les commerçants, les acheteurs et les produits vendus sont exposés à leurs tristes sorts ;

L’absence des points de collecte et des hagards d’entreposages des produits destinés à la vente ;

La carence des structures d’encadrement et d’accompagnement des producteurs sur la maîtrise des techniques agricoles appropriées, la valorisation et la commercialisation des produits agricoles

3.3. Production et disponibilité alimentaire

Hormis les quelques services de l’état employant une petite portion de la population, les principales activités productrices et génératrices de revenu des populations sont l’agriculture, l’élevage, la chasse, la pêche et la pisciculture.

3.3.1. Agriculture

Les principales activités productives et génératrices de revenus révélées par l’enquête sont l’agriculture, l’élevage, la chasse, la pêche et la pisciculture. La consommation de la nourriture est saisonnière tant dans sa composition que dans sa fréquence quotidienne. L’analyse du statut nutritionnel des ménages au cours de l’année indique une variation selon les saisons : Période de crise (novembre – mi janvier et mars – mai) D’abord cette période coïncide avec celle des travaux pré-culturaux et des fortes pluies rendant ainsi pénible la récolte de manioc et prolongeant son séchage. Donc, La carence en denrées alimentaires s’explique par le manque de stock des denrées alimentaires issues de la récolte précédente, par la modicité des revenus des ménages. Généralement, les ménages enquêtés prennent en moyenne 1 repas par jour en période difficile contre 2 en période normale. Toutefois, 65,8% d’enquêtés interrogés déclarent avoir accès à un repas par jour contre 34,2% qui affirment prendre 2 repas par jour en période de difficulté alimentaire. les principaux aliments qui composent le repas des ménages par ordre d’importance décroissant sont : les tubercules de manioc (95,5%), les feuilles de manioc (94,8%), légumes fruits (47,7%), huile (36,8%), les champignons (6,5%), protéines animales (5,2%), le riz (2,6%) et haricot (1,3%). 94,8% des aliments consommés par les ménages proviennent plus du maudit stock se trouvant encore aux champs, 28,4% des dons, 22,6% du grappillage, la cueillette et la récolte des produits forestiers non ligneux comestibles, 16,1% des achats aux marchés ruraux, et enfin 1,3% de la récolte des produits de mer. Période normale (mi janvier – février et juin - octobre) : la situation nutritionnelle des ménages devient stable. La reprise des pluies avec l’apport des produits de cueillette : chenilles, champignons, légumes sauvages qui poussent (bandindi, etc.). D’une manière générale, en période dite normale, 19,4% des ménages ont accès à 2 repas par jour et 80,6% à 3 repas par jour. Les principaux aliments qui entrent dans la composition du repas des ménages par ordre d’importance décroissant sont : les tubercules (100%), les feuilles (86,5%), l’huile de palme (69,7%), les protéines animales (61,3%), les légumes fruits (86,5%), le riz (47,7%), le haricot et le petit poids (25,2%), le

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groupe d’aliments composé du thé, du café et des épices (38,3%), les champignons (2,6%), les spaghettis (1,3%) et enfin le sucre et le miel (33,5%). Pendant cette, les ménages ont plusieurs sources de provenance de la nourriture, soit 96,8% de la nourriture provient essentiellement du champ, 76,8% de l’achat au niveau des marchés ruraux, 22,6% du grappillage, de la chasse et cueillette, 14,2% des dons, 11,6% des emprunts au niveau des marchés locaux et 3,2% des rivières et des étangs. L’agriculture est à la fois une activité de production, une source de revenu et de nourriture. Elle est pratiquée par 100% des ménages enquêtés. Le manioc, le maïs, l’arachide et le millet sont les principales cultures vivrières de la zone de santé de Mungindu car pratiquées respectivement par 100%, 94,2%, 60,6% et 35,5% des ménages enquêtés. D’autres cultures non moins négligeables comme le haricot, le riz, la banane, le soja, la courge et la patate douce ont été également cité par les ménages de la zone comme spéculations vivrières de seconde importance à des proportions respectives de 5,8%, 5,2%, 3,9%, 2,6%, 2,6%, 1,9%, 1,9% et 1,3%. Parmi les agriculteurs, 14,9% associent aussi les activités maraîchères. Les cultures maraichères principales pratiquées dans la Zone de Santé de Mungindu sont par ordre d’importance le piment, la tomate, l’amarante, l’aubergine et l’oignon. L’accès aux outils se fait par achat. Pendant l’évaluation, on a noté que la plupart des agriculteurs recourent aux outils fabriqués par les forgerons ruraux. Cette stratégie est développée suite au faible pouvoir d’achat qui limite l’accès aux outils de qualité vendus dans les marchés urbains. Quant à l’utilisation des produits agricoles, d’une manière générale 50,9% des produits sont destinés à la consommation, 36,9% à la vente et 12,2% aux autres utilisations telles stock des semences, remboursement des dettes, troc, etc. Quant à l’utilisation des produits agricoles par spéculation, le manioc, le millet, le maïs, la patate douce et la courge sont plus consommés à des proportions respectives de 73,6%, 64,9%, 63,5%, 62,5% et 57,5% que vendus à des proportion respectives de 24,4%, 23,7%, 28,8%, 20% et 27,5%. Quant aux autres utilisations (stock de semences, trock, etc.) elles sont de l’ordre de 2% pour le manioc, 11,5% pour le millet, 7,8% pour le maïs, 17,5% pour la patate douce et 15% pour la courge. La deuxième catégorie des produits agricoles tels que le niébé, le soja et l’arachide sont plus vendus à des proportions respectives de 65,5%, 63,3% et 43,1% que consommés à, des proportions respectives de 25,5%, 33,3% et 39,4%. Les autres utilisations (stock de semences, troc, etc.) sont de l’ordre de 9% pour la niébé, 3,3% pour le soja et 17,5% pour l’arachide. En ce qui concerne les produits maraichers et le haricot, la part destinée à la consommation, soit respectivement de 44,9% et 37,5% et celle destinée à la vente soit respectivement de 44,3% et 36,3%, est presque égale. Les autres utilisations sont respectivement de 10% et 26,3%. Figure 1 : Part moyenne de chaque spéculation dans la superficie moyenne cultivée par ménage

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Source : Enquête ACF, octobre 2010. En terme de superficie moyenne par spéculation, il ressort des évaluations que les ménages enquêtés emblavent 76,3 ares pour le manioc, 75,3 ares pour le maïs, 47 ares pour l’arachide, 19 ares pour le millet, 6,3 ares pour le soja, 6 ares pour la patate douce, 2 ares pour le niébé, 1,5 ares pour la courge et 0,5 ares pour l’haricot. Le nombre moyen d’actifs agricoles par ménage est de 2 personnes. Il s’agit généralement du chef de ménage et de son conjoint pour les familles biparentales. L’accès aux outils se fait par achat. Pendant l’évaluation, on a noté que la plupart des agriculteurs recourent aux outils fabriqués par les forgerons locaux. Ces derniers utilisent des mitrailles des tôles des anciens véhicules c’est ce qui explique le fait que ces outils ne peuvent être utilisés que pendant une campagne agricole. Les résultats des évaluations montrent que 98,1% des ménages enquêtés ont chacun au moins une houe, 89,7% ont au moins une machette et 44,5% ont au moins une hache. Les contraintes liées aux activités agricoles identifiées par les ménages enquêtés au cours des enquêtes sont les suivantes par ordre d’importance :

- le manque d’outils de qualité et diversifiés cité par 53,5% des ménages enquêtés ; - le manque de semences de qualité cité par 21,9% des ménages enquêtés; - le manque de la main d’œuvre cité par 5,8% des ménages enquêtés ; - les maladies culturales (mosaïque du manioc,) citées par 12,5% des ménages enquêtés ; - le vol cité par 7,1% des ménages enquêtés; - Le déséquilibre des échanges commerciaux en défaveur des producteurs : En effet, les rares

preneurs qui arrivent encore dans la zone reprennent les produits agricoles aux paysans à des tarifs misérables

- l’infertilité du sol cité par 3,2% des ménages enquêtés; - le manque des terres cultivables cité par 1,6% des ménages enquêtés ; - la hausse des prix des intrants agricoles (outils et semences) cité par 1,2% des ménages

enquêtés; - la présence des ravageurs des cultures citée par 0,6% des ménages enquêtés; - l’utilisation des variétés non résistantes aux maladies citée par 0,3% des ménages enquêtés.

Quant aux contraintes liées aux activités maraîchères, les évaluations ont montré ce qui suit :

- Le manque d’outils évoqué par 35,5% des ménages enquêtés ; - Le manque des semences améliorées par 19,7% des ménages enquêtés ; - Le manque des connaissances sur le jardinage par 11,8% des ménages enquêtés ; - L’attention particulière que nécessitent les cultures maraîchères évoquée par 9,2% des

enquêtés ;

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- La mauvaise qualité des sols et le manque des produits phytosanitaires évoqué respectivement par 5,3% des ménages enquêtés ;

- L’attaque des ravageurs des cultures citées par 2,6% des ménages enquêtés ; - Les vols et l’absence des terres propices au maraîchage par respectivement 1,3% des

ménages. Calendrier agricole de la zone de santé de Mungindu La zone de santé rurale de Mungindu a deux saisons agricoles : A et B. La saison A va du mois de mai jusqu’en décembre et la saison B s’étale de janvier à avril. La séquence des opérations culturales pour les deux saisons est reprise dans le tableau ci-dessous :

Tableau 2: Calendrier agricole de la Zone de Santé Rurale de Mungindu

Tableau 3: Calendriers culturaux des principales cultures de la zone

Source : Enquête ACF, octobre 2010. Légende Semis / plantation Croissance / entretien des cultures (E) Récolte Systèmes de cultures L’association des cultures est une pratique très développée par les agricultures de la zone de santé de Mungindu. Elle offre l’avantage de gain de temps dans la mesure où les travaux d’entretien se font au même moment pour toutes les cultures installées dans un même champ. Le cycle de cultures est déjà encré dans l’esprit des producteurs et il se présente comme suit : 1ère année : Saison A :

Champ 1 : manioc + maïs (ou arachide).

Séquence des opérations culturales J F M A M J J A S O N D

Travaux pré-culturaux (fauchage mauvais herbes, élévation des buttes, écobuage, labour)

Semis / Plantation

Sarclage

Récolte

Source : Enquête ACF, octobre 2010. Légende :

Saison A

Saison B

J F M A M J J A S O N D

Manioc

E

Arachide E

Maïs E

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Champ 2 : arachide (ou maïs) + autres cultures. Les autres cultures peuvent s’agir du soja, de voandzou, de l’haricot ou des légumes.

2ème année Saison B :

Champ 1 : Evolue avec le manioc seul ;

Champ 2 : Millet, courge et/ou patate douce Saison A :

Champ 1 : manioc + maïs (ou arachide) ;

Champ 2 : arachide (ou maïs) + autres cultures. 3ème année Saison B :

Champ 1 : Evolue avec le manioc seul ;

Champ 2 : Millet, courge et/ou patate douce Saison A :

Champ 1 : entre en jachère ;

Champ 2 : arachide (ou maïs) + autres cultures ;

Champ 3 : manioc + maïs (ou arachide). Et, ainsi de suite. Le maïs et l’arachide ne sont jamais plantés dans un même champ, mais sont toujours accompagnés de la culture du manioc (manioc-maïs-autres cultures ou manioc-arachide-autres cultures). Le choix des autres cultures qui se greffent aux deux principales variantes susmentionnées est fait au bon gré du cultivateur. La jachère est une pratique obligatoire dans la zone de santé de Mungindu (pour une terre exploitée durant au moins trois années de suite. Sa durée est de 2 à 4. La variété locale de manioc cultivée dans la zone arrive à maturation physiologique complète 8 mois après de croissance végétative de la plante et au même moment débute la récolte, qui est échelonnée. Le cycle végétatif de l’arachide et du maïs est 3 mois alors que celui de la patate douce varie entre 6 et 8 mois.

3.3.2. Élevage

L’élevage est développé par 78,7% des ménages enquêtés et il est du type familial. Les évaluations ACF ont montré que sur 100% d’animaux domestiqués par les enquêtés, 70,8% sont constitués des poules, 16,8% des chèvres, 4,4% des cochons, 3,1% des cobayes, 2,1% des moutons, 2% des vaches et 0,8% des lapins. Le nombre moyen de chaque race animale domestiquée par les ménages éleveurs est de 7 pour les poules, 6 pour les cochons, cobayes, 3 pour les chèvres, moutons et lapins et enfin 2 pour les vaches. Parmi les éleveurs enquêtés, 55,5% ont observé une baisse du nombre de leurs animaux les trois derniers mois pour des raisons suivantes : maladies (80,7%), besoins alimentaires (63,6%), vente sur pieds ou après abattage (30,7%), vols (23,9%), dons (6,8%) et diverses tracasseries dans la zone (1,1%).

3.3.3. Chasse

Il s’agit de la chasse ordinaire non réglementée. Elle est l’apanage des hommes qui capturent leur gibier à l’aide de pièges fabriqués avec des lianes, des cordes ou à l’aide de fusils de chasse. La chasse est devenue à ce jour une activité presque « de rente » dans la mesure où elle est pratiquée par 5,2% des enquêtés selon les évaluations ACF. La principale contrainte liée aux activités de chasse, signalée par 100% des ménages chasseurs enquêtés est le manque des matériels (cartouches, fusils). Par rapport au calendrier des activités, du fait que la chasse ordinaire n’est pas réglementée, elle se fait sur toute l’année tandis que celle

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qui utilise la technique de feux de brousse n’est pratiquée que pendant la saison sèche (juin à août). Les évaluations ont montrées que le produit de la chasse est utilisé équitablement entre la consommation (50%) et la vente (50%). Le revenu généré par la vente des produits de la chasse est aussi utilisé équitablement entre l’achat de la nourriture (25%) et l’autre partie (25%) couvre les besoins sociaux quotidiens

3.3.4. Pêche et pisciculture

La pêche n’est pas très développée dans la zone de santé de Mungindu car les populations locales estiment que les rivières environnantes ne sont pas poissonneuses. Néanmoins, 4,5% des ménages enquêtés pratique artisanalement la pêche et parfois d’une façon occasionnel.

Quant à l’utilisation des produits halieutiques, 50% sont consommés, 38% vendues et 12% écoulées sous diverses formes (don, remboursement de dette etc.).

Il existe quelques étangs piscicoles à travers la zone dont la production est de très loin de satisfaire les besoins de la population. Les pisciculteurs sont organisés en associations. Par rapport à l’utilisation de la production piscicole, l’évaluation ACF n’a pas pu quantifier les différents usages de la récolte des étangs. Néanmoins, une bonne partie est destinée à la consommation et une autre partie à la vente pour l’autofinancement des activités et l’achat d’équipements piscicoles.

Ces activités rencontrent de nombreuses difficultés pour leur réalisation, notamment :

Par rapport à la pêche, le manque des matériels (filets, hameçons etc.) et l’ignorance des techniques de pêche sont les principales contraintes évoquées par tous les ménages pêcheurs (100%) ;

Par rapport à la pisciculture, les associations rencontrées étaient unanimes sur le manque d’intrants piscicoles (les brouettes, les bêches, les machettes et les coupe-coupe, ainsi que les alevins) comme la seule principale contrainte qui rende pénible les travaux piscicoles.

3.3.5. Dynamique du marché

Les questions fondamentales à la dynamique des marchés locaux reposent sur les facteurs relatifs à l’augmentation des prix des produits alimentaires, à la diminution on encore l’absence de certaines produits, à la baisse de l’activité sur le marché. S’agissant de l’augmentation des prix des denrées alimentaires sur le marché local, les évaluations ACF ont montré que 73,5% des ménages enquêtés ont observé une augmentation des prix des denrées alimentaires sur le marché local contre 26,5% qui ont dit le contraire. Les produits désignés par plus de 50% d’enquêtés comme ayant augmenté de prix sont l’huile de palme et le millet.

Quant à l’absence ou à la rareté de certains produits alimentaires observés sur le marché, les évaluations ACF ont montré qu’au moment de l’enquête, 67,7% des ménages ont observé une absence de certains produits sur les marchés locaux notamment : le poisson, la viande, le riz importé, le maïs, l’arachide et l’haricot.

64,5% des ménages ont vu l’activité sur les marchés baissée contre 35,5% qui ont eu un avis contraire. Cette baisse découle du fait que les échanges commerciaux sont largement tributaires des produits agricoles, et qu’il faut attendre la période de la récolte pour assister au dynamisme des échanges commerciaux sur les marchés locaux.

Par indisponibilité de données de référence, nous nous sommes contentés des données collectées au moment des évaluations. Tableau 4 : Etude du marché

Produits Unités locales Unités

métriques Prix en

FC

Manioc cossettes 1 tas 2,3 kg 200

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Manioc cossettes 1 panier 15,5 kg 2000

Manioc cossettes 1 bassin 31 kg 4000

Millet 1 baka baka 2,5 kg 250

Feuilles de la courge 1 tas 700 grammes 100

Noix de palme 8 bottes 2,5 kg 1000

Kamba nioka 1 plaquette - 300

Banane de table 1 doigt 287 grammes 50

Huile de palme 1 bouteille 75 cl 150

Légumes tas - 50

Mangue 2 fruits 400 grammes 50

Avocat 1 fruit 740 grammes 100

Source : Enquête ACF, octobre 2010. Tableau 5 : Synthèse partielle sur la production

Secteurs d’activité

Population active (%)

Utilisation de la production

Consommation Vente Stock pour semences

Autres

Agriculture 100 50,9 36,9 4,5 7,7

Maraîchage 14,9 44,9 44,3 - 10,8

Élevage 78,7 - - - -

Chasse 5,2 25,0 50,0 - 25,0

Pêche et pisciculture

4,5 38,0 50,0 0,0 12,0

Source : Enquête ACF, octobre 2010. NB : Le cumul de la population active des secteurs de production ci-dessus ne restitue pas 100%, car la question était ouverte avec réponses multiples. Pour l’agriculture, les proportions de la vente, consommation et autres utilisations des produits sont des moyennes de toutes les spéculations prises en compte.

3.4. Revenus et dépenses

3.4.1. Revenus

Hormis les activités de production et génératrices de revenu telles que l’agriculture, l’élevage, la chasse et la pisciculture que nous avons détaillés ci haut, les autres activités génératrices de revenu sont le petit commerce, l’emploi salarié et l’artisanat.

Le petit commerce Les paysans de Mungindu vendent leurs produits agricoles dans les villages pendant la période de récolte. A ces derniers s’ajoutent les produits de première nécessité (sel, sucre, pétrole, etc.) que certains d’entre eux achètent à Kikwit et à Gungu.

Emploi salarié Les opportunités d’emploi salarié se limitent à la fonction publique. Une partie de la population est constituée d’agents de santé et d’enseignants.

Artisanat Les principaux métiers artisanaux rencontrés dans la zone sont :

- Poterie : fabrication de pots en argile. Ce métier est concentré dans les villages Mwimba et

Kinzashi. Les fabricants rencontrés, les hommes exclusivement, ont déclaré avoir des

sérieux problèmes de la clientèle ;

- Vannerie : fabrication des nattes, paniers, chaises, chapeaux en raphia, etc. Ils sont très

nombreux dans la zone, les hommes et les femmes sont intéressés par cette activité car

quoi que la vente n’est soit pas rentable mais l’offres des articles sur les marchés créé leur

propre débouchée ;

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- Forgerons : Cinq villages dans la zone de santé sont très connus pour la fabrication

artisanale d’outils agricoles (houe, hache, machette, rateau, etc., il s’agit de : Kandjimba,

Kalunga, Motombo, Kisenge et Kizuwa.

- Exploitation forestière : A l’époque il y avait dans la zone sept exploitants des grumes, mais

à l’heure actuelle, il ne reste que quatre personnalités qui continuent avec cette activité.

Ces activités sont plus faites dans la cité de Mungindu, Ngashi, aux groupements Mangolo et

Ngongo sont les sites d’intense activité ;

- Maçonnerie : sur toute l’étendue de la zone de santé de Mungindu, les maçons ne sont

localisés que dans deux villages voisins : Mutombo et Kisenge.

Au regard des résultats de l’évaluation ACF, il ressort que 76,8% des ménages enquêtés n’ont pas su estimer leur revenu journalier contre 23,3% qui en ont la maîtrise. Le revenu moyen journalier est de 500 FC (0,55 USD), soit 3500 FC (3,85 USD) hebdomadairement.

3.4.2. Dépenses

Les principaux postes de dépenses des ménages enquêtés se repartissent en moyenne de la manière suivante : alimentation (50,5%), éducation (25,5%), santé (18,6%), produits non alimentaire (3,6%) et dépenses agricoles et obligations sociales (1,8%) (Figure ci-dessous). Figure 2 : Postes de dépenses des ménages de la zone de santé de Mungindu

Source : Enquête ACF, octobre 2010. Les ménages de la zone de santé de Mungindu font face à sept catégories de dépenses, par ordre d’importance décroissant, il s’agit des dépenses allouées à :

- Alimentation : Les dépenses alimentaires des ménages enquêtés sont plus orientées à

l’achat de la nourriture (manioc, légumes, feuilles de manioc, feuilles de patate douce,

poisson, du sel et de la viande, etc.). Les produits manufacturés de première nécessité

(savon, ustensiles de cuisine, etc.) sont aussi prioritaires pour ces ménages. En moyenne

50,5% du revenu des ménages sont alloués à ces dépenses.

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- Éducation : Les évaluations ACF ont montré que 25,5% du revenu moyen des ménages enquêtés sont affectés à l’éducation des enfants. Il s’agit des frais scolaires, des manuels scolaires, la contribution des parents, etc. Il ressort des résultats des évaluations ACF que le taux de scolarisation des enfants âgés de 7 à 15 ans est de 75% dont 52,3% de garçons et 48,7% de filles.

- Santé : La santé constitue un poste de dépense non négligeable et occupe 18,6% du revenu du ménage, car se soigner coûte cher tant pour la consultation que pour l’achat des médicaments. Le ménage s’autorise des dépenses de santé surtout dans les cas graves et encore à condition qu’une infrastructure de santé soit proche.

- Dépenses agricoles et obligations sociales : Les deux types de dépenses occupent 1,8% du

revenu des ménages, soit 1,4% pour les dépenses agricoles et 0,4% pour les obligations

sociales. Le renouvellement des moyens de production est une notion quasi inexistante

dans la Zone de santé de Mungindu. Ce poste est marginalisé dans les dépenses du ménage,

même en période de bons gains (période post-récoltes, par exemple). En ce qui concerne

les obligations sociales, Il peut s’agir d’un mariage (constitution de la dote du futur époux),

des fêtes de fin d’année, d’un deuil, etc. Les personnes concernées ne sont pas les seules à

supporter ces différentes dépenses. C’est l’ensemble du réseau de solidarité qui est mis à

contribution (famille élargie, clan, communauté religieuse ou villageoise, etc.).

3.5. Disponibilité, accessibilité et utilisation de la nourriture

La situation de l’insécurité alimentaire qui prévaut dans la zone de santé de Mungindu n’est pas due à un événement déclencheur immédiat, mais plutôt, elle résulte de la dégradation du tissu économique il y a plus d’une vingtaine d’année.

Disponibilité de la nourriture au niveau de la zone L’insécurité alimentaire observée dans la zone de santé de Mungindu s’explique par la pénurie des denrées alimentaires et la précarité des revenus des ménages. La pénurie des denrées alimentaires est due à la baisse de la production agricole doublée de la saisonnalité marquée de certaines denrées alimentaires de base tandis que la précarité des revenus des ménages est due essentiellement aux contraintes liées à l’écoulement des produits. Durant la crise alimentaire, le maïs est totalement absent du marché mais substitué par le millet, qui est rare aussi entre octobre et décembre et absent pendant toute la deuxième période de la crise. Le poisson, l’haricot, le poulet et les fruits déjà peu disponible toute l’année dans la zone, enfoncent le clou de l’insécurité alimentaire.

Accessibilité à la nourriture au niveau des ménages La disponibilité limitée de la nourriture dans la zone a des répercutions sur les prix des denrées alimentaires. La flambée des prix des denrées alimentaires de base et la médiocrité des revenus moyens expliquent l’insécurité alimentaire au niveau des ménages. Les indicateurs les plus pertinents de l’accessibilité limitée à la nourriture observée en période difficile sont la réduction de nombre des repas journaliers (de 2 à 1 repas par jour), la variation de la composition du repas, etc. Tableau 6 : Variation du nombre des repas journalier au niveau des ménages

Variation du nombre de repas consommés par jour par les ménages

Nombre de repas Période normale (%) Période de crise (%)

Un 0 65,8

Deux 19,3 31,6

Trois 78,1 2,6

Quatre 2,6 0

Total 100 100 Source : Enquête ACF, octobre 2010.

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Au regard des données reprises dans le tableau ci-dessus, il ressort qu’en période de crise alimentaire, 65,8% des messages n’ont accès qu’à un repas par jour pourtant en période dite normale, tout les ménages ont accès à plus d’un repas par jour. Par ailleurs comparant les deux périodes, nous constatons que 2,6% des ménages ont accès à 3 repas par jour et même aucun ménage n’accède à 4 repas en période dite de crise pourtant en période normale 78,1% des ménages ont accès à 3 repas par jour et même 2,6% des ménages accèdent à 4 repas par jour. Tableau 7 : Variation de la consommation des denrées alimentaires au sein des ménages

Variation de la consommation des denrées alimentaires des ménages

Denrées alimentaires Période normale Période de la crise

Tubercules (manioc et patate douce) 100 95,5

Feuilles (manioc, patate douce et haricot) 100 94,8

Légumes fruits (tomate, aubergine, courge, etc.) 86,5 47,7

Huile 69,7 36,8

Protéines animales (viande, poissons, chenilles etc.) 61,3 5,2

Riz 47,7 2,6

Haricot, lentilles, petit poids et soja 25,2 1,3

Thé, café et épices 38,7 0

Sucre ou miel 33,5 0

Pain 13,5 0

Champignons 2,6 0

Spaghetti 1,3 0 Source : Enquête ACF, octobre 2010.

En comparant la variation de la consommation des denrées alimentaire au sein des ménages de la zone, il ressort que la consommation des tubercules de manioc, les feuilles de manioc, les légumes et l’huile reste presque stable sur toute l’année. Ceci reviens à dire que leurs disponibilités restent statiques presque sur toute l’année durant. Quant aux autres denrées telles que le riz, le maïs, le soja, le petit poid, les chenille etc, elles sont saisonnières, généralement disponibles en période de recolte et quelque peu en période post récolte..

Utilisation de la nourriture au niveau individuel Les mauvaises habitudes alimentaires (régime alimentaire déséquilibré sur le plan nutritionnel, interdits et quelques restrictions dans la prise de certains aliments riches en protéines), semblent être, en partie, à la base des cas de malnutrition observés sur la zone chez les enfants âgés de 6 à 59 mois, les femmes enceintes et allaitantes, vulnérables au problème de malnutrition. Le tableau ci-dessous donne le calendrier de disponibilité alimentaire.

Tableau 8: Calendrier de la disponibilité alimentaire dans la Zone de Santé Rurale de Mungindu

Aliments J F M A M J J A S O N D

Manioc tubercule

Maïs

Manioc feuille

Millet

Tomate

Légumes

Soya

Ananas

bananes de table

bananes plantains

Chenilles

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Poissons

Huile de palme

Courge

Arachide

Riz

Liane amère (Bandindi)

Voandzou

Haricot

Viande

Œufs

Patates douces et

ignames

Fruits

Source : Enquête ACF, octobre 2010. Légende Peu disponible ou rare Très disponible ou abondant Non disponible ou absent En observant attentivement le tableau ci-dessus, il ressort que la disponibilité de la nourriture dans la zone de santé de Mungindu est très limitée. On remarque qu’il y a toute une gamme de produits alimentaires qui sont presque absents sur toute l’année ; tel est le cas de la viande, des œufs, etc.

3.6. Situation sanitaire

3.6.1 Santé

Sur le plan sanitaire, le paludisme, la fièvre typhoïde, les infections respiratoires aigües (IRA), la diarrhée simple, les infections sexuellement transmissibles, la malnutrition protéino-énergétique, l’anémie, l’amibiase, l’hypertension artérielle, la tuberculose TPM+, le diabète, la méningite, l’épilepsie et le VIH/SIDA, sont les pathologies les plus couramment rencontrées dans la zone, selon les rapports trimestriels du bureau central tels que repris dans le tableau ci-dessous. Tableau 9: Données épidémiologiques de la Zone de Santé Rurale de Mungindu

Pathologies Ier trimestre IIème trimestre IIIème trimestre

Cas Décédés Cas Décédés Cas Décédés

Paludisme 548 6 551 6 471 9

Fièvre typhoïde 19 0 17 0 24 0

IRA 127 1 118 0 71 2

Diarrhée simple 66 0 57 0 83 0

IST 58 0 84 0 59 0

Malnutrition protéino-énergétique 45 1 32 0 60 2

Anémie 24 1 52 0 53 0

Amibiase 37 0 48 0 50 0

Hypertension artérielle 35 0 17 0 22 0

Tuberculose TPM + 12 1 3 0 6 0

Diabète 8 0 5 0 2 0

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Méningite 4 1 4 2 13 7

Epilepsie 1 0 1 0 0 0

VIH/SIDA 0 0 1 0 0 0

Source : Bureau central de la Zone de Santé Rurale de Mungindu, 2010. Sur le plan nutritionnel, l’enquête nutritionnelle anthropométrique réalisée par ACF dans la zone de santé de Mungindu a fait état d’une prévalence très élevée de la malnutrition aiguë chez les enfants de moins de 5 ans, soit MAG : 10,3% [8,4% - 12,5%] et MAS : 1,5% [0,7% - 2,9%]2. L’évaluation ACF, faite dans cette zone de santé a montré qu’en cas des maladies, 45,8% des ménages enquêtés visitent un centre de santé ; 30,3% utilisent des produits locaux ou plantes ; 23,9% font de l’automédication. Les raisons évoquées par les ménages qui ne visitent pas les centres de santé sont le manque d’argent pour se faire consulter et l’achat des produits pharmaceutiques (91,3%) et l’éloignement des centres de santé ou postes de santé (8,7%).

3.6.2. Eau et assainissement

L’accès à l’eau potable demeure une préoccupation majeure de santé dans l’ensemble de la zone de santé de Mungindu. En ce qui concerne la source de provenance de l’eau de boisson et de cuisine, les enquêtes ACF montrent que 38,1% des ménages puisent l’eau dans les sources aménagées, 30,3% de ménages utilisent l’eau des rivières, 18,7% des ménages recourent aux sources non aménagées, 11,6% des ménages puisent dans des puits traditionnels non aménagés et 1,2% dans des puits aménagés ; La problématique de l’eau touche également les aspects liés aux récipients utilisés quotidiennement par les ménages. Les évaluations ACF ont montré que les bidons sont utilisés par 100% des ménages tandis que les bassins par 96,8% des ménages. Quant au nombre de tour effectués quotidiennement par les ménages pour puiser l’eau de boisson, les résultats des évaluations ont montré que 56,1% font 1 seul tour, 30,3% font 2 tours, 10,3% font 3 tours et 3,2% font 4 tous par jour. A la question de savoir si les ménages bouillis l’eau utilisée pour la boisson, 98,7% des ménages enquêtés ont répondus par la négative contre 1,3% des ménages qui le font. Par rapport aux latrines, 94,2% des ménages enquêtés utilisent des latrines individuelles, 4,5% des ménages enquêtés font leurs besoins en brousse et 1,3% des ménages enquêtés font leurs besoins dans les latrines collectives. Dans l’ensemble de l’échantillon, 85,2% des ménages lavent leurs mains après les besoins contre 14,8% qui ne le font pas. Les raisons avancées par les ménages qui se nettoient les mains après avoir été aux latrines sont : prévenir les maladies (55,3%) et enfin pour la propreté (44,7%). A l’heure actuelle, aucun acteur n’est présent dans le domaine de l’eau et assainissement dans la zone. Les quelques puits et sources d’eau aménagés ont été faits par le bureau central de la zone de santé sur fonds propres.

3.7. Les mécanismes de survie Les résultats des évaluations ACF montrent que les mécanismes de survie développés par les ménages en période de difficultés alimentaires sont en ordre d’importance décroissant : la modification des habitudes alimentaires (32,1%), la réduction du nombre de repas (30,3%), l’emprunt (12,4%), la diminution de la scolarité des enfants (7,9%), le recours aux travaux

2 Référence NCHS, Z score, résultats exprimés avec un intervalle de confiance à 95%.

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31

journaliers non agricoles (6,8%), le petit commerce (5,9%) et le recours aux dons selon le réseau de solidarité existant (4,7%).

Modification des habitudes alimentaires La modification des habitudes alimentaires est le mécanisme d’adaptation à la crise utilisé par 32,1% des ménages enquêtés. Il s’agit de :

- La modification de la composition des repas où les enquêtés déclarent prendre le fufu (pâte obtenue à l’aide de la farine de manioc) aux feuilles de manioc ou légumes seulement (lianes amères) ;

- La modification de la préparation des repas dans la mesure où les ingrédients des feuilles de manioc se réduisent au minimum en raison de leur rareté. Pendant cette période, l’huile de palme n’est quasiment pas utilisée par les ménagères enquêtées. Réduction des nombres de repas

30,3% des ménages enquêtés déclarent réduire le nombre des repas en période difficile comme mécanisme de survie et généralement. Cette réduction est très significative dans la mesure où le nombre moyen de repas pris par jour passe de 3 en période normale à 1 en période de crise.

Emprunt L’emprunt représente un mécanisme de survie développé par 12,4% des ménages enquêtés pour faire face à une crise alimentaire. Il s’agit le plus souvent de l’emprunt en nature (cossette de manioc, farine de manioc, poisson, viande boucanée, etc.) et rarement en espèce.

Diminution de la scolarité des enfants La suspension de la scolarisation des enfants est un des mécanismes d’adaptation à la crise utilisé par 7,9% des ménages enquêtés. Les parents sursoient la scolarisation de leurs enfants indépendamment à leur bonne volonté.

Travaux journaliers non agricoles Le travail non agricole est un mécanisme aussi fréquent dans la zone de santé de Mungindu car il est utilisé d’une façon ponctuelle par 6,8% des ménages enquêtés. Il s’agit de la diversification des ressources monétaires à travers la fabrication des nattes, la coupe de la paille ou du chaume etc.

Petit commerce Le petit commerce est un mécanisme de survie pratiqué par 5,9% des ménages enquêtés. Il s’agit du petit commerce des quelques produits manufacturés d’utilisation domestique courante comme : le savon, le sucre, l’allumette, les piles crayons etc.

Dons Le recours aux dons selon le réseau de solidarité représente un mécanisme de survie développé par 4,7% de ménages enquêtés pour faire face à une situation de crise alimentaire. Figure 3 : Mécanismes de survie développés par les ménages en période difficile

Page 32: Evaluation Mungindu.province Du Bandundu.rdc.2010

32

Source : Enquête ACF, octobre 2010. Tableau 10 : Synthèse sur les mécanismes de survie

Mécanismes de survie Proportions en %

Commentaires

Modification des habitudes alimentaires 32,1 Modification par rapport à la composition du repas

Réduction de nombre des repas 30,3 Passage de 2 à 3 repas par jour en période normale à 1 repas en période de crise

Emprunts 12,3 Selon le réseau de solidarité/entraide existant

Diminution de la scolarité des enfants 7,9 La charge de prise en charge des salaires des enseignants par les parents pèse très lourd c

Travaux non agricoles 6,8 Fait pour diversifier les ressources financières

Petit commerce 5,9 Commerce des produits manufacturés de première nécessité

Dons 4,7 Selon le réseau de solidarité/entraide existant

4. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

4.1. Conclusion

La plupart des ménages de la zone de santé rurale de Mungindu sont dans un état de vulnérabilité extrême, généralement incapables même de résoudre la majeur partie de leurs besoins vitaux (nourriture, scolarité des enfants, soins médicaux, habillement, etc.). L’agriculture, considérée comme la seule alternative pouvant faire face au dénuement qui ronge la qualité de vie de la population, se montre inefficace à l’heure actuelle dans la mesure où la production est faible. Le manque d’aliment varié (poisson, viande, chenille etc.), la faible production en aliments de base (manioc, maïs, millet et l’arachide), le manque des variétés améliorées de manioc, la précarité du moyen de transport utilisé pour l’évacuation des produits récoltés, le déboisement continuel de la forêt, les feux de brousse répétés, l’inaccessibilité de certains villages (par vélo, moto et véhicule), la faiblesse du niveau de revenu des ménages, la carence en eau potable et de cuisson, le manque des matériels aratoires sont là les causes de la faible production agricole, de la dégradation de la situation nutritionnelle et sanitaire des populations de la zone de santé rural de Mungindu. Plusieurs interventions (menées par PARSAR, Action Damien, Horizon et OMS) ont déjà eu à secourir la zone. Malgré cela, les situations sanitaire, alimentaire et nutritionnelle des ménages demeurent encore vulnérables. Ces interventions n’ont pas été à la hauteur des problèmes rencontrés dans la zone de santé de Mungindu. Ainsi, une assistance immédiate (sur le plan nutritionnel, sécurité alimentaire et hydrique) à impact plus rapide et mise en œuvre dans une approche plus adaptée aux réalités environnementales et sociales s’imposent.

4.2. Recommandations

4.2.1. Ciblage prioritaire

Les groupes cibles pour le futur programme devront être constitués des :

- Ménages ayant un ou plusieurs enfants mal nourris,

- Ménages reconnus agriculteurs, mais ne disposant pas de l’outillage agricole de qualité et diversifié ;

Page 33: Evaluation Mungindu.province Du Bandundu.rdc.2010

33

- Familles monoparentales dont la femme est chef de ménage. D’autres caractéristiques des groupes cibles pourront être complétées par les communautés lors de La phase de l’identification des bénéficiaires du programme.

4.2.2. Recommandations d’intervention

Tableau 10 : Types d’activités

Secteurs d’activités

Types d’activités Populations cibles

Maraîchage

Distribution d’un Kit maraîcher/ménage comprenant :

1 houe,

1 machette,

1 râteau,

1 arrosoir et

40g de semences maraîchères (amarante, tomate, choux, aubergine)

1000 ménages dont : ménages ayant des enfants mal nourris.

Agriculture de subsistance

Distribution d’intrants (outils et semences) : 1 houe, 1 machette, 1 hache, 1 lime, 1 coupon de 30$ pour achat de semences de céréales (maïs et riz), 5kg de légumineuses (arachide, niébé, haricot).

Multiplication des semences vivrières (maïs, haricot, arachide) pour 20 associations de 20 ménages chacune associées pour un champ de 1 hectare par association. Outils par association : 6 houes, 6 machettes et semences : 30Kg d’arachide,

Multiplication des boutures saines de manioc pour 20 associations de 20 ménages associés pour un champ de 1 hectare par association. Outils par association : 6 houes, 6 machettes et boutures : 2500 mètres linéaires, soit 1 mètre linéaire pour 8 à 10 boutures à planter.

Formation des partenaires et bénéficiaires en techniques agricoles, c'est-à-dire renforcement des capacités sur les opérations culturales (75% des bénéficiaires)

Mise en place de 3 jardins de démonstration (2 UNTA et 1 UNTI) : outils pour un jardin : 2 arrosoirs, 2 bêches, 2 râteaux, 2 binettes et 1 brouette et semences maraîchères : 80g.

3 000 ménages dont : ménages reconnus agriculteurs mais ne disposant pas de l’outillage agricole de qualité et diversifié et familles monoparentales dont la femme est chef de ménage. 400 ménages regroupés en 20 associations (dont 10 de femmes) de 20 ménages chacune.

Pisciculture

Distribution des équipements pour la pisciculture :

Distribution d’un kit outils piscicoles par association: 5 brouettes, 10 bêches, 10 pèles, 15 houes, 15 machettes et 15 coupe-coupe,

Distribution des alevins

Sensibilisation et organisation des ateliers d’échange d’expériences dans

3 associations piscicoles de 20 membres chacune mises en place.

Page 34: Evaluation Mungindu.province Du Bandundu.rdc.2010

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les sites piscicoles.

Transformation

Installation de 3 unités de transformation (moulin à céréales)

Formation sur la gestion des unités de transformation (sur le plan technique et sur le plan financier)

3 associations de femmes de 20 membres chacune

Formation des bénéficiaires

Formation technique pour chacune des activités précédente

Formation des bénéficiaires sur la composition des repas pour les femmes enceintes, femmes allaitantes, nourrissons, enfants âgés de 6 à 59 mois, ainsi que les principes nutritifs des aliments.

75% des bénéficiaires.

Source : Enquête ACF, octobre 2010

A court terme

- Distribution d’intrants agricoles aux populations vulnérables de la zone ; - Distribution de kits maraîchers aux déchargés de l’UNTI et des UNTA ; - Distribution d’intrants piscicoles (outillages et alevins) aux associations ; - Formation des bénéficiaires et partenaires en techniques agricoles et piscicoles; - Sensibilisation et formation des bénéficiaires sur l’utilisation adéquate de la

nourriture chez les nourrissons, les enfants âgés de 6 à 59 mois, les femmes enceintes et allaitantes ;

- Multiplication des semences de maïs, de haricot, d’arachide et des boutures saines de manioc ;

- Relance de la dynamique organisationnelle (groupement de producteurs agricoles et piscicoles) ;

- Mise en place de jardins de démonstration dans les UNT ; - Sensibilisation et formation sur les techniques agroforesteries (protection des sols,

limitation des brûlis systématiques) en collaboration avec les autorités locales déjà engagées dans la délimitation de zones forestières protégées.

A moyen terme

- Désenclavement de la zone (réhabilitation des pistes de desserte agricole) ; - Renforcement des capacités techniques des producteurs locaux (agriculteurs,

pisciculteurs) ; - Organisation et renforcement des circuits de commercialisation des produits

agricoles ; - Mise en place de banques de semences à travers des coopératives / groupements

villageois de producteurs ; - Mise en place d’activités génératrices de revenu (AGR) et d’unités de transformation

(râpeuse, moulin), valorisation des productions agricoles ;

A long terme

- Renforcement de la dynamique communautaire ; - Développement de l’initiative d’entreprise agricole familiale (fermes agricoles

familiales) ; Tableau 7. Calendrier d’interventions

Activités J F M A M J Jt A S O N D

1. Recrutement et

Page 35: Evaluation Mungindu.province Du Bandundu.rdc.2010

35

formation de l’équipe de terrain

2. Ciblage des zones d’intervention

3. Identification des bénéficiaires et partenaires

4. Distribution des Kits

5. Formation des bénéficiaires

6. Monitoring

7. Jardins de démonstration

Calendrier d’intervention établi sur base de la saison A Calendrier d’intervention établi sur base de la saison B Un de deux calendriers repris ci-dessous pourra être choisit pour orienter les interventions en sécurité alimentaire dans la zone de santé de Mungindu.

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ANNEXES

1. Termes de référence de la mission 2. Fiche d’enquête ménage

3. Guide d’entretien Personnes ressources 4. Liste des personnes ressources

5. Activités et Opportunités d’emploi 6. Typologie des ménages

7. Etude de marché

Termes de Référence de la Mission Évaluation dans la zone de santé de Mungindu, Territoire de

Gungu, District sanitaire de Kwilu, Province du Bandundu * Octobre 2010

1. Identification de la situation normale C'est-à-dire Avant les événements (depuis 1997 mais aussi événements récents)

- Ressources alimentaires et revenus : agricultures, élevage (volaille, petit et gros bétail), pêche, chasse, petit commerce, chasse, activités saisonnières : ramassage des chenilles, champignons et fougères), etc. avec détail (quels intrants, quelles productions, quelles utilisations de la production, etc.) ;

- Disponibilité dans les ménages des biens de valeur autres que les intrants - Consommation alimentaire des ménages - Activités génératrices de revenus. - Calendrier saisonnier des activités et des disponibilités alimentaires / des revenus.

2. Conséquences des événements : identification de la situation actuelle.

- Immédiates : Selon le rapport du Bureau central, la zone de santé de Mungindu fait partie des zones à forte prévalence de la malnutrition dans le district sanitaire du Kwilu. Ce rapport indique également que la situation nutritionnelle est préoccupante et aucune enquête nutritionnelle n’a été réalisée jusqu’à ce jour. Néanmoins, 153 cas spontanés de malnutrition (sévère et modérée confondues) ont été identifiés dans les structures sanitaires au cours du premier trimestre de cette année. De même, le système de surveillance nutritionnelle est inexistant dans la zone. Partant de ces informations, Action Contre la Faim diligente une enquête intégrée Nutrition - Sécurité alimentaire afin d’améliorer la connaissance de la vulnérabilité et des causes de la malnutrition dans la zone.

- Secondaires : en termes de conditions de vie, de sécurité alimentaire des ménages, de moyen de subsistance et situation économique, de mécanisme de survie en période difficile, de situation nutritionnelle et sanitaire, de source de revenus et de dépenses, et autres problèmes prioritaires etc.

Caractériser la situation :

- Par une classification socio économique des ménages : Riche, Pauvre, Ni riche, ni pauvre. Perspective dans 6 mois ,12 mois (coté agricole et sécurité alimentaire- scénario suivant le niveau de sécurité / insécurité). 3. Analyse

- Niveau de la situation actuelle : comprendre la situation des communautés en matière de sécurité alimentaire et déterminer si elles ont besoin d’une assistance extérieure. Dans l’affirmative, quelle forme d’assistance? (Comparaison entre situation avant et actuelle)

4. Recommandations

- Proposer des interventions, au besoin différenciées selon le niveau de vulnérabilité observé des ménages et le secteur d’activités, en fonction des conclusions de l’analyse dans la partie précédente mais aussi en prenant en compte les perspectives à court et moyen termes = sécurité, mouvement de population, projets d’autres ONGS, agences UN, etc.

Page 37: Evaluation Mungindu.province Du Bandundu.rdc.2010

37

Exemples :

- Distribution d’intrants : quoi, combien, à qui, où ? - Distribution de non- Food items : quoi, combien, à qui, où ? - Etc. - (Voir aucune intervention)

5. Durée de l’explo : 14 jours Prise de décision s’il faut ou pas lancer les démarches auprès des bailleurs :

- Situation sécu : est-il possible de faire quelque chose ? - Problèmes / Besoins - Objectifs à atteindre - Activités à mettre en œuvre : quoi, combien, quand.

6. Consignes à prendre en compte avant la descente sur terrain :

- Contacts : Autorités militaires, ANR, Autorités politico administratives, Responsables de la santé, Services de l’agriculture, pêche et élevage et/ou du développement rural, environnement, etc.

- Observation à faire : Conditions d’accessibilité dans la zone (état des routes, état des ponts, présence d’une piste d’atterrissage Ŕ longueur et largeur de piste, etc. Existence ou non des points de vente.

7. Disponibilité locale en Ressources humaines Recueillir des informations auprès des personnes ressources (par exemple inspecteurs agricoles, Administrateurs de territoires) sur la disponibilité locale en RH notamment, les agronomes et/ou les techniciens en développement rural.

Fiche d’enquête ménage

Evaluation rapide FS - Zones de santé de ………………… ………… 2011 - Action Contre la Faim RDC Kinshasa

Enquête Réalisée sous la supervision de ………………. (PUNC_Food Sec)

A. LOCALISATION DE LA ZONE D'ENQUETE 1. Village de la personne enquêtée?

2. Aire de Santé dans laquelle se situe le village enquêté?

3. Zone de santé dans laquelle se situe l'aire de santé où s'effectue l'enquête?

B. TAILLE ET CARACTERISTIQUES DU MENAGE 4. Quel est le statut matrimonial actuel du chef de ménage?

1. Célibataire

2. Marié(e)

3. Veuf

4. Veuve

5. Divorcé(e) ou Séparé(e)

5. Répartition par âge des membres du ménage : Plus de 55 ans, 19-55ans, 6-18 ans et 0-5ans.

- Homme /………………………………………... / - Femme /…………………………………….…. /

Enfants âgés de 7 à 15 ans scolarisés

- Garçon nombre : ………

- Fille nombre : ………

Page 38: Evaluation Mungindu.province Du Bandundu.rdc.2010

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6. Le ménage compte-t-il un ou plusieurs membres souffrant d'un handicap (aveugle, paralysé, déficience

mentale, etc.)?

1. Oui 2. Non

7. Le ménage a-t-il une ou plusieurs personnes dépendantes à sa charge (personnes du 3ème âge vivant

dans le foyer et entièrement prises en charge par celui-ci)?

1. Oui 2. Non

C-1. Activités de production

8. Quelles sont les spéculations vivrières cultivées par le ménage?

1. Haricot

2. Arachide

3. Riz

4. Banane

5. Maïs

6. Patate douce

7. Manioc

8. Arachide

9. Soja

10. Autre : ……………...

9. Si 'Autre', précisez:

10. Superficie (en ares)

- Haricot

- Arachide

- Riz

- Banane

- Maïs

- Patate douce

- Manioc

- Soja

- Autre : ………………

11. Quelle est la production en Kg de chacune des spéculations suivantes du ménage?

- Haricot

- Arachide

- Riz

-. Banane

- Maïs

- Patate douce

- Manioc

- Soja

- Autre : ……………….

12. Equipement en outils agricoles des ménages?

- Hache (nombre) /…… /

- Machette (nombre) /…… /

- Houe (nombre) /……. /

13. Quelles sont les principales contraintes pour la production agricole du ménage?

1. Manque semences

2. Manque d'outils

3. Manque main d'œuvre

4. Manque de terre

5. Problème d'accès aux

champs

6. Taxation

7. Vols

8. Intempéries ou maladies

9. Autre

Ordonnez 9 réponses.

14. Si une autre contrainte est mentionnée, précisez : ………………………………………………….

15. Quels sont les différents usages faits de la production de l'arachide(en pourcentage : méthode des dix

cailloux)?

- Consommation

- Vente

- Don

- Stocké pour semences

- Stocké pour alimentation

- Troc

- Pertes

- Remboursement de dette en nature ou espèce

- Autre

16. Quels sont les différents usages faits de la production de Haricot (en pourcentage : méthode des dix

cailloux)?

- Consommation

- Vente

- Don

- Stocké pour semences

Page 39: Evaluation Mungindu.province Du Bandundu.rdc.2010

39

- Stocké pour alimentation

- Troc

- Pertes

- Remboursement de dette en nature ou espèce

- Autre

17. Quels sont les différents usages faits de la production du riz (en pourcentage : méthode des dix

cailloux)?

- Consommation

- Vente

- Don

- Stocké pour semences

- Stocké pour alimentation

- Troc

- Pertes

- Remboursement de dette en nature ou espèce

- Autre

18. Quels sont les différents usages faits de la production de la banane (en pourcentage : méthode des dix

cailloux)?

- Consommation

- Vente

- Don

- Stocké pour semences

- Stocké pour alimentation

- Troc

- Pertes

- Remboursement de dette en nature ou espèce

- Autre

19. Quels sont les différents usages faits de la production du maïs (en pourcentage : méthode des dix

cailloux)?

- Consommation

- Vente

- Don

- Stocké pour semences

- Stocké pour alimentation

- Troc

- Pertes

- Remboursement de dette en nature ou espèce

- Autre

20. Quels sont les différents usages faits de la production de la patate douce (en pourcentage : méthode des

dix cailloux)?

- Consommation

- Vente

- Don

- Stocké pour semences

- Stocké pour alimentation

- Troc

- Pertes

- Remboursement de dette en nature ou espèce

- Autre

21. Quels sont les différents usages faits de la production du manioc(en pourcentage : méthode des dix

cailloux)?

- Consommation

- Vente

- Don

- Stocké pour semences

- Stocké pour alimentation

- Troc

- Pertes

- Remboursement de dette en nature ou espèce

- Autre

22. Quels sont les différents usages faits de la production du soja (en pourcentage : méthode des dix

cailloux)?

- Consommation

- Vente

- Don

- Stocké pour semences

- Stocké pour alimentation

- Troc

- Pertes

- Remboursement de dette en nature ou espèce

- Autre

23. Le ménage pratique-t-il ou a-t-il déjà pratiqué le maraîchage?

1. Oui 2. Non

Page 40: Evaluation Mungindu.province Du Bandundu.rdc.2010

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24. Si oui, précisez les semences cultivées

1. Amarante

2. Chou

3. Aubergine

4. Tomate

5. Piment

6. Oignon

7. Ciboule

8. Carotte

9. Poireau

10. Autre

25. Si 'Autre', précisez: ……………………..

26. Quelles sont les contraintes à la pratique du maraîchage?

1. Pas d'intérêt

2. Manque de connaissances

3. Manque de semences

4. Ne sait pas utiliser les légumes

5. Pas de terrain

- Manque d'outils

7. Demande trop de travail

8. Mauvaise qualité des sols

9. Manque de produits phytosanitaires

10. Autre

27. Si 'Autre', précisez: …………………….

28. Quels sont les différents usages faits de la production de la production maraîchère(en pourcentage :

méthode des dix cailloux)?

- Consommation

- Vente

- Don

- Stocké pour semences

- Stocké pour alimentation

- Troc

- Pertes

- Remboursement de dette en nature ou espèce

- Autre

29. Le ménage pratique-t-il la chasse?

1. Oui 2. Non

30. A quelle(s) période(s) de l'année a lieu la chasse? …………………………..

31. Quelles sont les principales contraintes aux activités de chasse? …………………………………………

32. Quels sont les différents usages faits de la production du produit de chasse(en pourcentage : méthode

des dix cailloux)?

- Consommation

- Vente

- Don

- Stocké pour semences

- Stocké pour alimentation

- Troc

- Pertes

- Remboursement de dette en nature ou espèce

- Autre

33. Le ménage pratique-t-il la pêche (à titre professionnel et non occasionnel)?

1. Oui 2. Non

34. A quelle(s) période(s) de l'année a lieu la pêche? ………………………………………………..

35. Quelles sont les principales contraintes de la Pêche ? ………………………………………………

36. Quels sont les différents usages faits de la production du produit de pêche(en pourcentage : méthode

des dix cailloux)?

- Consommation

- Vente

- Don

- Stocké pour alimentation

- Troc

- Pertes

- Remboursement de dette en nature ou espèce

- Autre

37. Quels sont les animaux que détient le ménage?

- Vache (nombre) /……/

- Chèvre (nombre) /……/

- Mouton (nombre) /……/

- Poule (nombre) /……/

- Canard (nombre) /……/

- Cochon (nombre) /……/

- Lapin (nombre) /……/

- Cobaye (nombre) /……/

Page 41: Evaluation Mungindu.province Du Bandundu.rdc.2010

41

38. Le ménage a-t-il fait face à une baisse du nombre de ses animaux depuis les trois derniers mois?

1. Oui 2. Non

39. Si oui, précisez les raisons

1. Maladie

2. Vendu (sur pied ou après abat)

3. Volé

4. Taxé (tracasserie)

5. Troqué 6. Donné

7. Mangé

8. Autre

40. Si 'Autre', précisez: …………………………….

C-2. Revenus moyens et postes de dépenses

41. Revenu moyen du ménage (mettre le montant en francs congolais?

- Par jour

- Par semaine

42. Ne sais pas déterminer le revenu hebdomadaire ou journalier?

1. Oui 2. Non

43. Quels sont les principaux postes de dépense du ménage (en pourcentage, méthodes des cailloux)?

- Produits alimentaires

- Santé

- Education

- Produits non alimentaire

- Dépenses agricoles

- Obligations sociales (mariages, décès, naissances,

etc.)

- Ne sait pas

- Autre

44. Si autre poste de dépense, précisez : ……………………………………………..

45. Quelles sont selon vous les caractéristiques d'un ménage "très pauvre" dans votre communauté?

…………………………………………………………………………………………………………………

46. Autres remarques : ………………………………………………………………..

C-3. Consommation alimentaire et mécanismes de survie 47. Quels sont les mécanismes de survie du ménage en cas de difficultés récurrentes ?

1. Réduction du nombre de repas

2. Modifications des habitudes alimentaires

3. Emprunts

4. Diminution de la scolarisation des enfants

5. Travail journalier non agricole

6. Petit commerce

7. Dons

8. Pas de modifications

9. Ne sait pas

10. autre

48. Si 'Autre', précisez: ………………………………………………………………

49. En période normale, combien de repas assure le ménage? /……… /

50. Quels sont les principaux aliments qui composent l'alimentation du ménages en période normale?

1. Riz

2. Tubercules (manioc, patate, pomme de terre,

igname, etc.)

3. Huile

4. Feuilles (manioc, patate douce, haricot

5. Légumes fruits (tomate, aubergine, courge, etc.)

6. Protéines animales (viande, poissons (frais, salés,

fumés), œufs, escargots, chenilles, etc.)

7. Pain

8. Thé, café, épices

9. Haricots, lentilles, petits pois, soja

10. Sucre ou miel

11. Autre

Page 42: Evaluation Mungindu.province Du Bandundu.rdc.2010

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51. D'où proviennent ces aliments constituant le repas du ménage?

1. Stock (au champ ou à la maison)

2. Marché local (achat)

3. Marché local (Emprunt)

4. Dons

5. Emprunt

6. Grappillage, Chasse (cueillette/récolte en forêt)

7. Autre

52. Si 'Autre', précisez:

53. En période difficile, combien de repas assure le ménage?

1. 1 repas

2. 2 repas

3. 3 repas et plus

54. Quels sont les principaux aliments qui composent les repas du ménage en période difficile?

1. Riz

2. Tubercules (manioc, patate, pomme de terre,

igname, etc.)

3. Huile

4. Feuilles (manioc, patate douce, haricot

5. Légumes fruits (tomate, aubergine, courge, etc.)

6. Protéines animales (viande, poissons (frais, salés,

fumés), œufs, escargots, chenilles, etc.)

7. Pain

8. Thé, café, épices

9. Haricots, lentilles, petits pois, soja

10. Miel ou sucre

11. Autre

55. D'où proviennent ces aliments consommés en période difficile

1. Stock (au champ ou à la maison)

2. Marché local (achat)

3. Marché local (Emprunt)

4. Dons

5. Emprunt

6. Grappillage, Chasse (cueillette/récolte en forêt)

7. Autre

56. Si' Autre', précisez: ………………………………………………..

57.Combien de fois les groupes d'aliments suivants ont-ils été consommés au cours de la semaine?

- Pains ou d'autres plats à base de maïs /…… /

- Pommes de terre, patate douce, manioc ou d'autres plats à base de tubercules ou de racines /…… /

- Légumes /…… /

- Fruits /…… /

- Bœuf, porc, chèvre, mouton, poulet, canard, cobaye, lapins, chenilles ou abats d'animaux /…… /

- Œufs /…… /

- Poissons (frais, salés, fumés) et tout autre fruit de mer /…… /

- Haricot, lentilles, petits pois, soja, noix /…… /

- Fromage, yaourt, lait ou produits laitier /…… /

- Huile, graisse ou beurre /…… /

- Sucre, canne à sucre ou miel /…… /

- D'autres aliments comme les épices, thé, café /…… /

C-4. Dynamique du marché local 58. Le ménage a-t-il observé les faits suivants sur le marché local?

1 2

- Augmentation des prix /…… / /…… /

- Absence de certains produits /……/ /…… /

- Baisse de l'activité sur les marchés /…… / /…… / Oui (1), Non (2).

59. Si une augmentation des prix a été observée, précisez pour quels produits?

1. Tous les légumes

2. Banane

3. Viande

4. Poisson

5. Riz

6. Riz importé

7. Chou

8. Maïs

9. Arachide

10. Manioc

11. Farine manioc

12. Farine de maïs

13. Pomme de terre

14. Patate douce

15. Sombe

16. Haricot

17. Huile de palme

18. Autre

Page 43: Evaluation Mungindu.province Du Bandundu.rdc.2010

43

60. Si 'Autre', précisez ………………………………

61. Si certains produits sont absents du marché (ou en moindre quantité), précisez lesquels ?

1. Tous les légumes

2. Banane

3. Viande

4. Poisson

5. Riz

6. Riz importé

7. Chou

8. Maïs

9. Arachide

10. Manioc

11. Farine manioc

12. Farine de maïs

13. Pomme de terre

14. Patate douce

15. Sombe

16. Haricot

17. Huile de palme

18. Autre

62. Si ‘Autre', précisez: ………………………………..

D. SANTE ET ACCES AUX SOINS 63. Le ménage a-t-il déjà eu ou a un enfant malnutri (dépisté par l'équipe RPN)?

1. Oui 2. Non

64. Mesure de la taille du périmètre brachial des enfants de 6 à 59 mois du ménage

- Enfant 1/………. /

- Enfant 2 /………. /

- Enfant 3/………. /

65. Un ou plusieurs enfants de 6-59 mois, présentent-ils des œdèmes?

1. Oui 2. Non

66. Les enfants du ménage ont-ils souffert des affections suivantes au cours du mois précédent?

1 2

- Diarrhée /…… / /…… /

- Fièvre /…… / /…… /

- Vomissement /…… / /…… /

- Malaria /…… / /…… /

- Choléra /…… / /…… / Oui (1), Non (2).

67. Combien de fois les enfants ont-ils eu ces maladies au cours du mois?

- Diarrhée (nombre) /…… /

- Fièvre (nombre) /…… /

- Vomissement (nombre) /…… /

- Malaria (nombre) /…… /

- Choléra (nombre) /…… /

68. Qu'est-ce que le ménage a fait pour soigner ses enfants quand ils étaient malades?

1. N'a rien fait

2. Visite centre santé

3. Utilisation produits locaux ou plantes

4. Automédication

5. Consultation médecin traditionnel

6. Autre

69. Si 'Autre', précisez ………………………………………..

70. Si le ménage n'a pas été au centre de santé, précisez pourquoi

1. Trop cher

2. Trop loin

3. Pas de médicaments

4. Pas de médecin ou infirmier

5. Pas de centre de santé

6. Autre

71. Si 'Autre', précisez …………………………………………

E. EAU ET ASSAINISSEMENT 72. Où allez-vous chercher l'eau utilisée pour la boisson et la cuisine du ménage?

1. Au cours d'eau

2. A la borne fontaine

3. Au puits traditionnel

4. Au puits aménagé

5. Au forage

6. Autre

Page 44: Evaluation Mungindu.province Du Bandundu.rdc.2010

73. Si 'Autre', précisez: …………………………………….

74. Combien de bidons/bassines/seaux arrivez-vous à remplir par jour?

1. Un

2. Deux

3. Trois

4. Quatre

5. Cinq

6. Six

75. Quelle est la capacité du bidon/bassine/seau utilisé?

1. 5 litres

2. 10 litres

3. 15 litres

4. 20 litres

5. 25 litres

6. 30 litres

76. Faites-vous bouillir l'eau de boisson?

1. Oui 2. Non

77. Où allez-vous faire vos besoins?

1. Brousse

2. Latrine individuelle

3. Latrine collective

4. Autre

78. Si 'Autre', précisez: ……………………………..

79. Lavez-vous les mains après les besoins?

1. Oui 2. Non

80. Si 'Oui', pourquoi?

1. Prévenir les maladies

2. Propreté

3. Autre

81. Si 'Autre', précisez: ……………………………………………………………………

Guide d’entretien personnes ressources

Historique de la zone

Evénements politiques, économiques, naturels, démographiques…sur les 10 à 20 dernières années sur la zone/ le village.

Dynamique spatio-temporelle des activités de production et de valorisation (transformation/vente/consommation) des produits locaux

Caractéristiques naturelles du village

Localisation, végétation Accès/le village

Caractéristiques démographiques et ethnoculturelles

Nombre de familles dans le village/ Nombre moyen de personnes par famille/ Composition des familles

Ethnies, langages, religions Origines des familles : résidents/ déplacés/réfugiés, mouvement de population ? Localisation/répartition spatiale des différents groupes

Page 45: Evaluation Mungindu.province Du Bandundu.rdc.2010

Action Contre la Faim / Zone de Santé Rurale de Mungindu / Bandundu / Sécurité Alimentaire 45/47

Activités Principales activités industrielles/ commerciales/ agricoles/ artisanales/etc. Calendrier des activités saisonnières Opportunités d’emploi

Organisation du village

Administrative Traditionnelle Religieuse Sociale

Relation au sein de la population (domination, réseau de solidarité/entraide, crédit/prêt/usure, banque des semences).

Utilisation et accès aux ressources (à la terre, aux espaces aquatiques, à la forêt,…)

Pratique d’héritage, de mariage,…condition des veuves ?

Identification des partenaires potentiels Infrastructures

Ecoles Dispensaire Château d’eau Centrale électrique / hydroélectrique

Typologie des populations (Cf. annexe 2) Une classification socio-économique des ménages est-elle possible ? Comment reconnaît-on un pauvre, un riche, une personne qui n’est ni pauvre ni riche ? Pourquoi est Ŕon pauvre ? riche ? moyen = ni pauvre ni riche ?

Etat sanitaire et nutritionnel

Y a-t-il déjà eu des enquêtes/ évaluations nutritionnelles ? Méthodologie, résultats Variation du statut nutritionnel selon les saisons ? Y a-t-il déjà eu des enquêtes de mortalité ? résultat ? Principales causes de décès ? Données de centres de santé, centres nutritionnels ? Principales maladies sur la zone au cours des 3 derniers mois ? Fluctuation selon les

saisons ? Données de morbidité ? Présence de maladies à potentiel épidémique ? Données de couverture vaccinale ? Y a-t-il apparition de nouvelles maladies depuis la crise ? pourquoi ? Structures du système de santé ? Structures sanitaires : présence, distance, accessibilité,

prix, disponibilité en médicaments Présence humanitaire

Qui, quoi, comment, où, depuis quand, avec quel bailleur ? Nombre de bénéficiaires

Liste des personnes ressources Noms Structures Fonctions Adresses

Lambert DIANGO PARSAR Coordonnateur Principal Tél. 0813639709 0998609722 E-mail : [email protected]

GODEFROY KINGONZI MWATHA

MINAGRIPEL BANDUNDU / Territoire de Gungu

Inspecteur Agricole Tél. 0813762200 Cité de Gungu

Dr DANIEL NKILA Zone de Santé Rurale de Mungindu

Médecin Chef de zone Secteur de Mungindu

FIMBO MBUTA FIFI Zone de Santé Rurale de Mungindu

Secrétaire de la zone Secteur de Mungindu

MANOVELE VANDA MINAGRIPEL BANDUNDU

Agronome chef de brigade de l’environnement du

Secteur de Mungindu

Page 46: Evaluation Mungindu.province Du Bandundu.rdc.2010

Action Contre la Faim / Zone de Santé Rurale de Mungindu / Bandundu / Sécurité Alimentaire 46/47

secteur de Mungindu

CLEMENT KALUNGA ZWANI

MINAGRIPEL BANDUNDU

Agronome chargé des marchés et prix du Secteur de Kilamba

Secteur de Kilamba

DIKITELE SANGU MINAGRIPEL BANDUNDU

Agronome du secteur de Mungindu

Secteur de Mungindu

MBALAKA CASIMIR OSV / CSEK Président Tél. 0994797303 Village de Kalombo

METELA BERNARD Marché de Bangi Gestionnaire du marché Village Bangi

KUMANDA KHANENO Marché de Kandjimba

Gestionnaire du marché Village de Kandjimba

ANDRE KIMAF Camp Boma Chef du camp Camp Boma

FREDERIC BILO CDV (Communauté Villageoise du Développement)

Conseilleur Camp Boma

MAUCAIRE MUDIOMBO

CDV Membre Camp Boma

KALENGA CESAMAKU CDV Membre Camp Boma

MUNZANGI MULUMBA CDV Membre Camp Boma

MANGU KILABI Marché de Bangi Agriculteur et vendeur au marché Kajimba

Village Bangi

MABANGU KILABI Marché de Bangi Agriculteur et vendeur au marché Kajimba

Village Bangi

KUZAMBA NGUYA Marché de Bangi Agriculteur et vendeur au marché Kajimba

Village Bangi

MITUKU MWANDUMBA

Marché de Bangi Agriculteur et vendeur au marché Kajimba

Village Bangi

MAZIKO KULUDIKA Marché de Bangi Agriculteur et vendeur au marché Kajimba

Village Bangi

Activités et opportunités d’emploi

Village (ou Quartier) :…………………………………………………………………

Acticités (commerciales, industrielles,

agricoles, artisanales,

cueillettes, etc.)

Calendrier saisonnier Opportunités d’emploi

J F M A M J J A S O N D

1.

2.

3.

4.

5.

6.

7.

8.

9.

10.

11.

12.

NB : Il s’agit des activités génératrices des revenus occupant une bonne partie de la population de la grappe (du village).

Page 47: Evaluation Mungindu.province Du Bandundu.rdc.2010

Action Contre la Faim / Zone de Santé Rurale de Mungindu / Bandundu / Sécurité Alimentaire 47/47

Typologie des ménages

Village/Quartier :……………………………………………………………………….

Une classification socio-économique des ménages est-elle possible ?

Oui Non

Comment reconnaît-on ? Un Riche Un pauvre Ni riche, ni pauvre

Pourquoi est-on ?

Pauvre Riche Ni riche, ni pauvre

Etude de marché

Village(ou Quartier) :………………………………………

Produits Unité de mesure

Marché 1 Marché 2 Marché 3

Prix (FC) Disponibilité Prix (FC) Disponibilité Prix (FC) Disponibilité

1.

2.

3.

4.

5.

6.

7.

9.

10.

11.

12.

14.

15.

16.

17.

18.

19.

20.

Légende :

+++ Très bonne disponibilité ++ Bonne disponibilité + Produits rares - Produits non disponibles sur les marchés