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Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 1
Marc Simeoni
Consultant en Management
Etude sur les conditions de développement du
secteur du BTP en Corse
Rapport final
Juillet 2004
MMaarrcc SSiimmeeoonnii
CCoonnssuullttaanntt eenn MMaannaaggeemmeenntt Docteur en sciences de gestion
Expert près la Cour d’Appel de Bastia Professeur associé à l’Université de Corse
25bis, rue Luce de Casabianca 20200 Bastia tel. (495) 31 85 96 email : [email protected]
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INTRODUCTION 6
1. LES OBJECTIFS 8
2. LA METHODOLOGIE GENERALE ET LES CONTRAINTES COROLLAIRES 10
2.1. LES PRINCIPES METHODOLOGIQUES 10 2.1.1. L’organisation de la mission en étapes 10
2.1.2. L’articulation des outils méthodologiques 15
2.2. LES SOURCES D’INFORMATIONS CONSULTEES 18
2.3. LES CONTRAINTES METHODOLOGIQUES SUBIES 24 2.3.1. Les limites imposées à la typologie d’entreprises 24
2.3.2. Le choix de la restriction du champ de l’étude 25 2.3.3. L’étude des marchés du bâtiment et des travaux publics 26
PREMIERE PARTIE : LE DIAGNOSTIC DE LA SITUATION ACTUELLE 28
1. LE BTP DANS LE PAYSAGE ECONOMIQUE ET INSTITUTIONNEL INSULAIRE 31
11..11.. LLEE PPOOIIDDSS RREELLAATTIIFF DDEE LLAA CCOONNSSTTRRUUCCTTIIOONN DDAANNSS LL’’EECCOONNOOMMIIEE LLOOCCAALLEE 31
11..22.. UUNN DDEESSCCRRIIPPTTIIFF DDUU DDIISSPPOOSSIITTIIFF IINNSSTTIITTUUTTIIOONNNNEELL 33
1.2.1. Les fédérations départementales du BTP 35
1.2.2. Le Mouvement des Entreprises de France (MEDEF) 39
1.2.3. Les Chambres des Métiers 40
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11..33.. UUNNEE AANNAALLYYSSEE DDEESS MMOOYYEENNSS EETT DDUU PPOOTTEENNTTIIEELL RREETTIICCUULLAAIIRREE 43
1.3.1. Les moyens disponibles 43
1.3.2. Les politiques mises en œuvre 47
22.. LLEESS CCAARRAACCTTEERRIISSTTIIQQUUEESS EENNDDOOGGEENNEESS DDUU BBTTPP CCOORRSSEE 49
22..11.. LLEESS CCAARRAACCTTEERRIISSTTIIQQUUEESS OOBBJJEECCTTIIVVEESS 50
2.1.1. La dimension du secteur 50
2.1.2. La dimension des entreprises 59
2.1.3. La répartition géographique des entreprises et des activités 62
22..22.. LLEESS CCAARRAACCTTEERRIISSTTIIQQUUEESS FFIINNAANNCCIIEERREESS 66
2.2.1. Le gros œuvre 67
2.2.2. Le second œuvre 74
2.2.3. Les travaux publics 82
2.2.4. Une brève synthèse financière 88
22..33.. LLEESS CCAARRAACCTTEERRIISSTTIIQQUUEESS HHUUMMAAIINNEESS EESSSSEENNTTIIEELLLLEESS 92
2.3.1. La dimension humaine et la composition de l’emploi 92
2.3.2. La pyramide des âges et la dynamique humaine 100
33.. UUNN PPRREEMMIIEERR DDIIAAGGNNOOSSTTIICC EECCOONNOOMMIIQQUUEE 105
33..11.. UUNNEE TTYYPPOOLLOOGGIIEE SSYYNNTTHHEETTIIQQUUEE 105
3.1.1. Une réalité financière duale 105
3.1.2. Une réalité statistique pyramidale 110
33..22.. UUNNEE AAPPPPRROOCCHHEE CCOOMMPPAARRAATTIIVVEE 113
DEUXIEME PARTIE : LA PROBLEMATIQUE STRATEGIQUE 116
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11.. LLEE PPEEII CCOOMMMMEE DDIIMMEENNSSIIOONN SSPPEECCIIFFIIQQUUEE 117
11..11.. LL’’AANNAALLYYSSEE DD’’UUNN PPRROOJJEETT TTYYPPEE 117
1.1.1. La structure des coûts moyenne d’un projet de construction 119
1.1.2. Les compétences mobilisées et le système de prise de décision 120
1.1.3. L’illustration par l’analyse de chantiers-types 127
11..22.. LLEESS PPAARRAAMMEETTRREESS EECCOONNOOMMIIQQUUEESS 132
1.2.1. Le contenu du Programme 132
1.2.2. Les scenarii de mise en œuvre du PEI 136
22.. LL’’AANNAALLYYSSEE DDUU MMAARRCCHHEE EETT DDEE LL’’IINNTTEENNSSIITTEE CCOONNCCUURRRREENNTTIIEELLLLEE 144
22..11.. LLEESS FFOONNDDEEMMEENNTTSS DDEE LL’’AANNAALLYYSSEE 144
2.1.1. Une évaluation quantitative des marchés 144
2.1.2. Un descriptif qualitatif des conditions concurrentielles 153
22..22.. LLAA FFOORRMMAALLIISSAATTIIOONN DDUU DDIIAAGGNNOOSSTTIICC EEXXTTEERRNNEE 187
2.2.1. Un descriptif typologique des marchés 189
2.2.2. Le marché du gros œuvre 198
2.2.3. Le marché du second œuvre 203
2.2.4. Le marché des travaux publics 207
33.. LLEESS RREESSSSOOUURRCCEESS HHUUMMAAIINNEESS CCOOMMMMEE FFAACCTTEEUURR BBLLOOQQUUAANNTT 217
33..11.. LL’’EEVVAALLUUAATTIIOONN QQUUAANNTTIITTAATTIIVVEE DDEESS BBEESSOOIINNSS 217
3.1.1. L’approche par les salaires moyens 219
3.1.2. L’approche par les index sectoriels 223
3.1.3. L’évaluation des flux d’emplois 226
33..22.. UUNNEE AAPPPPRROOCCHHEE QQUUAALLIITTAATTIIVVEE 240
3.2.1. Les moyens en formation déployés 240
3.2.2. La problématique humaine perçue par les acteurs de terrain 247
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TROISIEME PARTIE : LA SYNTHESE ET LES PRECONISATIONS 258
1. UNE ANALYSE SSWWOOTT 259
11..11.. LLEESS FFOORRCCEESS EETT FFAAIIBBLLEESSSSEESS SSEECCTTOORRIIEELLLLEESS 259
11..22.. LLEESS OOPPPPOORRTTUUNNIITTEESS EETT MMEENNAACCEESS SSPPEECCIIFFIIQQUUEESS 263
1.2.1. Les travaux publics 264
1.2.2. Le gros œuvre 265
1.2.3. Le second œuvre 266
11..33.. LLEESS SSTTRRAATTEEGGIIEESS PPRREEFFEERREENNTTIIEELLLLEESS DDEE DDEEVVEELLOOPPPPEEMMEENNTT CCLXVIII
1.3.1. Les travaux publics cclxix
1.3.2. Le gros œuvre cclxx
1.3.3. Le second œuvre cclxxi
22.. LLEESS RREECCOOMMMMAANNDDAATTIIOONNSS AASSSSOOCCIIEEEESS CCLXXII
22..11.. LLEE PPEEII,, LLEESS MMAARRCCHHEESS PPUUBBLLIICCSS EETT LLEESS AARRBBIITTRRAAGGEESS PPOOLLIITTIIQQUUEESS CCLXXIII
2.1.1. Les arbitrages politiques nécessaires cclxxiii
2.1.2. Les conditions logistiques de mise en œuvre du programme cclxxiv
22..22.. LLEE CCHHAAMMPP EECCOONNOOMMIIQQUUEE CCLXXVI
2.2.1. Les recommandations d’ordre général cclxxvii
2.2.2. Les recommandations spécifiques cclxxxii
22..33.. LLEE CCHHAAMMPP HHUUMMAAIINN CCXC
2.3.1. Le soutien des politiques entrepreneuriales ccxci
2.3.2. La politique de formation ccxciii
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Introduction
Introduction
1. Les objectifs 2. La méthodologie générale et le contraintes corollaires
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Afin de faciliter la compréhension du contenu même de ce rapport, il s’avère
souhaitable de resituer les objectifs poursuivis par la mission ainsi que de détailler
ses conditions de réalisation, tant celles-ci ont pesé sur le contenu du travail achevé.
Dans cette optique, l’introduction reprendra les principaux buts fixés en leur
faisant correspondre les moyens méthodologiques utilisés. En confrontant cette
trame générale aux conditions pratiques de mise en œuvre de la méthodologie
choisie, on identifiera les contraintes ayant pesé sur la réalisation des diverses
étapes de l’étude et leurs poids respectif dans la conduite de la mission.
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11.. LLeess oobbjjeeccttiiffss
Conformément au contenu au cahier des charges adopté par la délibération
de l’Assemblée de Corse n° 03/189, ce rapport poursuit un certain nombre d’objectifs
inhérents aux diverses étapes traitées.
Sur le plan général, on souhaite tout d’abord fournir une description exacte et
opérationnelle du secteur afin d’être en mesure de formuler un premier diagnostic économique, reposant sur la structure endogène de cette branche économique.
La suite de la mission devra compléter cette approche initiale statique par une étude circonstanciée et prospective du marché permettant d’évaluer clairement les opportunités de développement comme les risques spécifiques.
La problématique des ressources humaines du secteur fera l’objet, dans ce
cadre, d’un examen spécifique.
L’objectif final demeure in fine de formuler des recommandations en matière de
politique publique et d’accompagnement du secteur sur la base des besoins
identifiés.
De manière plus spécifique, ce rapport permettra de répondre à un certain
nombre de questions essentielles :
a) Quelles sont les organisations syndicales représentatives du secteur ? Quels
sont leurs objectifs et de quels moyens sont-elles dotées ? Quelle peut être
leur contribution aux politiques de développement du BTP à envisager ?
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b) Quelles sont les principales caractéristiques de la population d’entreprises
concernée et comment ces caractéristiques conditionnent-elles sa
performance économique ?
c) Quels sont les grands marchés du secteur et comment évoluent-ils ?
Comment qualifier la position stratégique actuelle des entreprises locales en
leur sein ? Quelles sont les évolutions prévisibles en l’état ?
d) Quels sont les besoins effectifs en ressources humaines et quelles sont les
perspectives en matière de démographie et de formation ?
e) Quels moyens les collectivités locales, et au premier chef la Collectivité
Territoriale de Corse, peuvent-elles mettre en œuvre pour favoriser le
développement sectoriel ?
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22.. LLaa mméétthhooddoollooggiiee ggéénnéérraallee eett lleess
ccoonnttrraaiinntteess ccoorroollllaaiirreess
Cette partie a pour ambition essentielle de décrire l’articulation logique et
pratique des diverses parties de l’étude, en exposant les principes méthodologiques
retenus : au sein de chaque partie, on retrouvera des indications plus précises quant
aux méthodes de traitement de l’information employées, étayées par des schémas
synoptiques.
On reviendra également sur les diverses sources d’informations consultées,
tant ces dernières conditionnent le contenu de ce rapport : on dressera enfin la liste
des contraintes ayant pesé sur la conduite de la mission.
22..11.. LLeess pprriinncciippeess mméétthhooddoollooggiiqquueess
On détaillera successivement les étapes te les outils utilisés dans le cadre de
cette mission.
2.1.1. L’organisation de la mission en étapes
Le mémoire technique retenu par le comité de sélection avait organisé l’étude de
la problématique sectorielle autour de huit étapes distinctes dans le contenu et dans
le temps, organisées comme suit. On remarquera que, sous le contrôle de l’instance
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technique de suivi, des modifications substantielles ont dû être apportées aux
contenus initialement envisagés, en raison des contraintes subies et détaillées dans
le point 3 de cette introduction.
Etape n° 1 : Le lancement de la mission
Les objectifs de cette première étape consistaient à préciser le contenu et
l’organisation de la mission puis à prendre connaissance du contexte général. A
cette fin, on procédera à un certain nombre de travaux initiaux :
Le cadrage de la mission avec les responsables de la CTC concernés (ADEC et
DFER notamment)
La collecte initiale d’informations et notamment des documents officiels traçant le
cadre d’action du cabinet missionné
L’élaboration de la méthode détaillée et la planification des travaux avec
l’instance technique de suivi.
Etape n° 2 : Le recensement et l’analyse des organisations sectorielles (point 2.1.1. du cahier des charges)
Afin de mener à bien cette opération, il a été procédé au recensement de
l’ensemble des acteurs institutionnels du secteur dont les représentants ont tous été
individuellement rencontrés comme décrit dans la liste des entretiens obtenus auprès
des institutionnels (cf. première partie du rapport).
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L’ensemble de ces informations a permis d’évaluer la force et la réactivité du tissu
institutionnel et d’estimer sa représentativité comme sa qualité d’interlocuteur
privilégié des pouvoirs publics dans la mise en oeuvre de politiques spécifiques.
Etape n° 3 : Le diagnostic de la situation actuelle des entreprises (point 2.1.2. du cahier des charges)
Cette étape a porté essentiellement sur une interprétation des informations
statistiques disponibles au moyen d’éléments qualitatifs divers. Les divers éléments
statistiques, portant sur la démographie des entreprises, sur leur situation financière
et sur les paramètres humains caractéristiques du secteur, ont fait l’objet de
retraitements adaptés.
L’objectif de cette démarche résidait dans l’élaboration d’une typologie descriptive
de la structure sectorielle, détaillant les caractéristiques managériales, humaines et
financières des entreprises. On notera que cet objectif n’a été que partiellement
atteint tant l’opérationnalité de la typologie produite s’avère limitée.
Au terme de cette troisième étape, un diagnostic Forces faiblesses, analysant
l’offre du BTP en Corse, a été obtenu.
Etape n° 4 : L’élaboration d’indicateurs (point 2.1.3. du cahier des charges)
On a souhaité, à ce stade, mesurer les contraintes pesant sur les entreprises
lors de la réalisation d’une prestation de l’ordre de celles qui viendront composer le
PEI.
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Pour ce faire, on s’est attaché à croiser les informations provenant des
diverses parties : services techniques de la CTC et direction générale d’une
entreprise de travaux publics structurée.
On a développé sur cette base une analyse de la structure des coûts, puis
identifié les compétences mobilisées dans l’ensemble du processus, en partant des
aspects administratifs et commerciaux pour aller jusqu’à la conception et à la
réalisation technique proprement dite.
Etape n° 5 : L’étude des conditions de marché (point 2.2. du cahier des charges)
En utilisant les indications statistiques fournies par les organismes publics
(CEREC et INSEE ; notes de conjoncture de la Banque de France) et syndicaux
(Fédération Française du Bâtiment), on a procédé à une estimation de la dimension
actuelle du marché et de la tendance lourde de son évolution.
En recourrant à une méthodologie traditionnelle d’analyse stratégique et au
moyen d’informations de nature plus qualitative collectées auprès des acteurs
essentiels de la filière, à savoir, outre les entreprises concernées, leurs clients (les
collectivités locales dans la perspective du PEI) et leurs fournisseurs, il a dès lors été
possible de déterminer l’évolution probable des conditions concurrentielles sur les
divers métiers du secteur et les structures commerciales prééminentes (concurrence
directe ; co-traitance ou sous-traitance).
Etape n° 6 : L’évaluation des ressources humaines (point 2.3. du cahier des charges)
Cette étape a revêtu un caractère essentiel dans la détermination du potentiel
de croissance du secteur. L’enjeu fondamental réside ici dans l’évaluation de la
capacité du marché du travail insulaire à faire face à l’offre d’emplois importante
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engendrée par des entreprises locales en situation de croissance du fait de
l’investissement public.
En extrapolant les besoins unitaires des entreprises, on a procédé à une
estimation globale des besoins humains engendrés par la survenue prochaine de
lourds programmes d’investissements et à l’identification des paramètres
économiques qui conditionnent la capacité d’adaptation du marché du travail local.
Au moyen d’entretiens qualitatifs, on a pu compléter ce travail de simulation
par une approche plus détaillée et plus empirique des besoins ressentis par les
acteurs de terrain.
Etape n° 7 : Les préconisations opérationnelles (point 2.4. du cahier des charges)
Cette étape se nourrit de l'ensemble des analyses développées
précédemment. En condensant l’ensemble des informations rassemblées au cours
des étapes précédentes au sein d’une synthèse stratégique, il s’est avéré possible
d’avancer un certain nombre de recommandations, en les hiérarchisant par ordre de
faisabilité et en distinguant deux champs de préconisations, le champ économique et
le champ humain.
Etape n° 8 : La conclusion globale de la mission
Cette étape de conclusion de l’étude rassemble toutes les informations
précédentes afin d’exposer les résultats obtenus, au moyen de la production d’un
rapport final dont le contenu sera soumis pour validation à l’instance technique de
pilotage.
Ce rapport pourra, dès son acceptation, faire l’objet d’une synthèse se prêtant à
une diffusion plus large.
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2.1.2. L’articulation des outils méthodologiques
Afin de faciliter la compréhension de outils utilisés et de souligner le lien entre les
diverses parties de cette étude, le schéma suivant retrace l’imbrication des diverses
étapes et la structure de leur relation au sein de ce rapport.
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Diagnostic Sectoriel
Analyse du dispositif institutionnel
Analyse statistique
1ere
P
A
R
T
I
E
I
Etape 2
2.1.1. CC
Etape 3
2.1.2. CC
Analyse historique et prospective du
marché
Analyse des coûts et des procédures d’un
chantier type
Analyse stratégique
Entretiens qualitatifs
auprès des entreprises
Statistiques
du marché
2e
P
A
R
T
I
E
II
Etape 4
2.1.3. CC
Etape 5
2.2. CC
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Evaluation des Ressources Humaines
Simulation quantitative des besoins bruts
Etude qualitative
Entretiens qualitatifs
auprès des entreprises
Entretiens qualitatifs
auprès des institutionnels
Préconisations
Synthèse générale
Réponses hiérarchisées aux problèmes
identifiés
Fiches thématiques
2e
P
A
R
T
I
E
(Suite)
3e
P
A
R
T
I
E
Etape 6
2.3 CC
Etape 7
2.4. CC
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22..22.. LLeess ssoouurrcceess dd’’iinnffoorrmmaattiioonnss ccoonnssuullttééeess
Afin de mener à bien cette démarche, trois types de sources d’informations
ont été employés :
a) Les sources documentaires
Si la documentation relative au secteur apparaît relativement abondante, elle
concerne au premier chef des éléments de conjoncture ou des lectures cursives de
la situation générale sous la forme de papiers d’angle. On note aussi une importante
littérature statistique à l’échelle nationale dont le contenu s’avère difficilement
applicable à la situation locale. En fait, la liste des documents directement utilisables
demeure restreinte comme en témoigne l’inventaire des sources consultées,
présenté à l’annexe I.
b) Les sources statistiques secondaires
Afin de dresser un portrait objectif du secteur et d’évaluer la tendance des
marchés qu’il embrasse, de multiples sources statistiques ont été ponctionnées,
chacune contribuant d’une manière distincte à la description des équilibres actuels
du BTP insulaire, mettant parfois au jour des écarts qui soulignent l’imperfection de
ces démarches de recensement.
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Les statistiques issues du fichier SIRENE qui recense les établissements par
activité et implantation
Ces fichiers, fournis par l’INSEE, souffrent d’une actualisation imparfaite,
comme toutes les données faisant l’objet d’une actualisation partiellement fondée sur
le volontariat. Ils véhiculent à ce titre un taux d’erreur intrinsèque, inertiel mais
retracent toutefois de manière satisfaisante les évolutions des grandes masses du
secteur.
De plus, les critères de référencement et de suivi sont fondés sur la notion
d’établissement et non sur celle d’entreprise : une entreprise peut ainsi posséder plusieurs établissements, ce qui contribue à la relative imprécision de ces
données, qui sont néanmoins les plus complètes disponibles.
Les statistiques issues de la Déclaration Annuelles des Données Sociales
Ces données, que l’INSEE collecte auprès des organismes sociaux, recensent
les effectifs de toutes les entreprises employant des salariés : elles fournissent donc
une bonne estimation de l’emploi salarié direct du secteur mais n’intègrent pas les chefs d’entreprises dépourvus d’employés, que leur statut soit celui
d’entrepreneur individuel ou de gérant non salarié d’une EURL ou d’une SARL.
Les effectifs salariés fournis par la Caisse des Congés Payés de la Profession
du Bâtiment
Ces éléments viennent utilement compléter la DADS puisqu’ils portent sur
l’ensemble des entreprises du secteur, l’adhésion à cette caisse étant rendue
obligatoire de par le régime de congés payés spécifique du secteur.
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Deux types d’informations essentielles peuvent être retirées de cette source :
les niveaux de salaires et les effectifs généraux, retracés avec une profondeur
historique intéressante (du 1er janvier 1995 au 31 juillet 2003, soit 8 ans).
Les fichiers FICUS, colligeant les informations fiscales des entreprises
Comme cela apparaîtra nettement dans le décompte des entreprises
concernées, ce fichier ne regroupe qu’une partie des sociétés du secteur.
En effet, le « fichier de travail » FICUS (Fichier complet unifié de SUSE) regroupe
l’ensemble des entreprises imposées aux bénéfices industriels et commerciaux
(BIC/BRN BIC/RSI) et aux bénéfices non commerciaux (BNC/DC), hors micro-entreprises. Le régime des micro-entreprises ne peut être choisi que par les
entreprises de moins de 76 300 euros de chiffre d’affaires annuel dans notre cas.
En outre, on observe structurellement des unités absentes (entreprises taxées
d’office, déclarations en retard non transmises en saisie, absence de clôture
d’exercice durant l’année, complexité des circuits de traitement des déclarations de
la DGI…) qui achèvent d’expliquer d’éventuelles différences entre le nombre
d’entreprises recensées par la base de données SIRENE (2 737) et celui recensé par
FICUS (1 466, soit à peu près 54 % des entreprises existantes).
Ces données fiscales très intéressantes doivent voir leur interprétation tempérée
par deux facteurs essentiels.
Tout d’abord, les chiffres sont collectés sur un mode déclaratif et non exhaustif, alors que les données sont présentées pour leur part sur un mode
exhaustif : la méthodologie employée pour élaborer ces chiffres, sur laquelle nous
attendons des précisions de la part de l’INSEE, pourrait donc impliquer un certain
taux d’erreur.
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Le site Internet de l’Institut précise toutefois : « Le rapprochement des deux
sources (fiscales et enquêtes annuelles d’entreprises) permet d'améliorer la qualité
des données et de disposer ainsi d'un grand nombre d'informations structurelles
cohérentes sur les entreprises. Ce travail porte de façon privilégiée sur le champ
des unités de plus de 20 salariés. Les entreprises dont l'absence dans la source fiscale a été détectée sont réintroduites (…) »
En outre, ces données souffrent de l’absence des écart-types, qui auraient
permis d’estimer la dispersion statistique, c’est-à-dire la convergence des cas
individuels vers le modèle moyen décrit.
L’interprétation portera donc sur les chiffres sectoriels globaux et sur les cas moyens qui en ressortent, sans pouvoir toutefois confirmer, sur le plan statistique, si ce cas moyen constitue une configuration financière répandue.
Un certain nombre de données se sont par ailleurs avérées impossibles à obtenir,
notamment les données statistiques colligées par la Banque de France, pour des
raisons de confidentialité, ce qui est dommageable du point de vue de la
compréhension des équilibres financiers des plus grosses entreprises du secteur.
Les comptes de production de la Fédération Française du Bâtiment (FFB)
La FFB tient annuellement des comptes de production relatifs aux marchés du
bâtiment sur une base régionale : ces données nous ont été fournies sur un mode
qui permettait le calcul des montants déflatés, plus à même de refléter l’évolution
véritable des volumes commerciaux.
Ces chiffres doivent toutefois être traités avec précaution dans la mesure où
ils ne possèdent qu’une valeur essentiellement indicative.
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Les éléments de marché du CEREC (Cellule Economique Régionale Corse)
Le CEREC produit, via le système SITADEL, un suivi annuel de l’évolution des
logements par type d’opération qui donne une mesure indirecte d’une partie de
l’activité du bâtiment. La cellule publie également le montant des
approvisionnements et des consommations du secteur du BTP ainsi que des études
ponctuelles sur le volume des marchés publics.
Récapitulatif des données statistiques obtenues
Bases de données Version fournie Eléments contenus
SIRENE 01/01/2003
Ventilation des établissements de la construction par nombre de salariés
Ventilation des établissements de la construction par tranche d'âge
Implantation dans l'île et hors de l'île des établissements et des sièges sociaux
Localisation des établissements par code postal
Taux de création des entreprises du secteur de la construction 01/05/2003 Ventilation des entreprises par code NAF
DADS 31/12/2001 Répartition de l'emploi salarié par âge
Répartition de l'emploi salarié par CSP
Répartition de l’emploi salarié par taille d'entreprise
FICUS 31/12/2001 Ratios financiers par activité et par tranche de CA
Soldes intermédiaires de gestion par activité et par tranche de CA
CCPB Corse
Du 01/01/1995 au 31/07/2003
Effectifs totaux par branches d'activité
Salaires totaux par branche d'activité
FFB Du 01/01/1996 au 31/12/2003 Comptes de production du bâtiment par catégories d’opérations
SITADEL De 1990 à 2003 Nombre (et surface) de logements et de locaux commencés, autorisés
CEREC 2000 La ventilation des marchés publics en Corse
De 1998 à 2000 Consommations annuelles de bitume, béton et produits carriers dérivés en tonne
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Au total, ces données, de par leurs limites explicitées précédemment et
illustrées tout au long des démarches d’étude relatées dans ce rapport, ont imposé la
redéfinition de la méthodologie initiale : le rôle attribué aux entretiens qualitatifs s’en
est trouvé accentué et leur nombre a été en conséquence accru1, puisque que la
conduite d’une analyse sérieuse sur la foi des éléments statistiques apparaissait
compromise.
c) Les entretiens exploratoires
Ces entretiens, pour certains à la vocation exploratoire et pour d’autres au
contenu descriptif, ont été réalisés auprès d’interlocuteurs divers : institutionnels et
administratifs, représentants syndicaux du secteur et chefs d’entreprises de toutes
tailles. Les sujets ont été particulièrement variés en fonction du moment de la
réalisation de l’entrevue et du type d’interlocuteur (on trouvera à l’annexe III des
exemples de guides d’entretien pour mener à bien ces entrevues).
Au total, ce sont 26 personnes qui ont été rencontrées au cours de 23
entretiens toujours denses –leur durée moyenne a dépassé deux heures- dénotant le
niveau élevé d’implication des acteurs dans le jeu sectoriel.
Il nous apparaît important de remarquer, qu’en raison de la rareté des informations statistiques disponibles et de la faible fiabilité de celles obtenues, le rôle de ces entrevues dans la compréhension des mécanismes sectoriels et
des enjeux de l’heure s’est avéré déterminant.
Le contenu des ces entrevues est abordé au sein de chaque partie spécifique
sur la base de synthèses ponctuelles et l’on retrouvera dans chaque partie la liste
des interlocuteurs rencontrés (cf. première partie, liste des interlocuteurs
institutionnels ; deuxième partie, liste des chefs d’entreprise et liste des « sachants »
en matière de projet-type).
1 Une douzaine d’entretiens était normalement prévus ; 23 ont été réalisés.
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22..33.. LLeess ccoonnttrraaiinntteess mméétthhooddoollooggiiqquueess ssuubbiieess
Trois séries de contraintes, issues directement de la qualité et de la quantité
des données disponibles, ont pesé sur la réalisation des premières étapes de l’étude.
2.3.1. Les limites imposées à la typologie d’entreprises
La typologie présentée au dernier chapitre de ce rapport véhicule en effet des
contraintes importantes en terme méthodologiques
Pour des raisons de confidentialité, l’accès aux bases de données fournies par
l’INSEE n’a pu se réaliser que de manière indirecte : les services de l’Institut ont en
effet réalisé des retraitements qui nous ont été fournis sans qu’il soit possible de
manipuler directement les données sources, qui mettent en relation les différentes
caractéristiques des entreprises concernées.
Pour ce motif, il s’est avéré impossible de procéder à la réalisation de traitements croisés des informations mettant par exemple en relation
l’implantation des entreprises avec leur taille mesurée en nombre d’employés ou
avec leur ancienneté. Cet inconvénient vient sérieusement limiter la portée de la typologie des entreprises qu’il est possible de réaliser. Cet outil -dont la valeur
initiale était opérationnelle- revêtira donc un aspect essentiellement descriptif.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 25
2.3.2. Le choix de la restriction du champ de l’étude
L’élaboration d’une typologie suppose la délimitation préalable du champ de
l’étude, que l’intitulé conditionne clairement en instituant « le BTP en Corse » comme
objet central.
Sur le plan territorial, le sujet est bien arrêté : il s’agit des entreprises qui
exercent une partie non négligeable de leur activité dans l’île, sans aucune restriction
liée notamment à la répartition géographique de leur capital. Les grands groupes
présents en Corse, soit par l’intermédiaire de succursales, soit par le biais de filiales
sont donc directement concernés par l’étude.
On reprendra d’ailleurs, dans la typologie à suivre, les données relatives à la
répartition géographique du capital et au pouvoir de commandement dans les
sociétés concernées pour compléter notre description du paysage sectoriel insulaire.
Le problème de la délimitation se focalise donc entièrement sur les contours du secteur concerné : or, les bâtiments et travaux publics englobent une
très large palette d’activités, intégrant notamment toutes les prestations de services
associées à la construction stricto sensu. Cela conduit nécessairement à formuler un
certain nombre de choix dans les domaines observés.
Ces choix revêtent un caractère important du point de vue de la cohérence
des options méthodologiques retenues dans l’ensemble de la mission : des critères
pragmatiques ont ainsi guidé la mise au point d’une définition.
Dans la mesure où des éléments statistiques constituent l’armature de
l’analyse typologique, l’accessibilité et la disponibilité des informations ont guidé
notre réflexion : le fournisseur de données le plus important ne pouvait offrir des
données agrégées et pertinentes qu’en fonction des codes APE (nomenclature des
métiers) des entreprises.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 26
Or ces codes, s’ils présentent des informations homogènes pour la
construction à proprement parler, ne permettent pas d’effectuer des distinctions
efficaces entre les prestataires de services et les commerces de gros qui travaillent
exclusivement dans le domaine de la construction et ceux qui possèdent une
vocation généraliste ou différemment spécialisée.
Dès lors, il s’avérait impossible de conduire sur ces bases une analyse statistique cohérente dans le domaine autre qu’industriel : cette typologie ne concernera donc que le secteur secondaire.
On soulignera toutefois que cette définition restrictive ne devra pas conduire à
négliger les interactions entre le secteur ainsi défini et son environnement
économique immédiat ou plus éloigné : on privilégiera donc, au sein l’analyse
économique à suivre, la notion de filière qui permet d’obtenir une vision plus large de
l’intrication effective des diverses populations d’entreprises.
2.3.3. L’étude des marchés du bâtiment et des travaux publics
La poursuite d’une analyse stratégique traditionnelle réclamerait de pouvoir
quantifier la dimension économique des Domaines d’Activités Stratégiques (DAS)
retenus : une telle démarche relève pour l’instant de l’impossible en raison de
l’insuffisance des données de marché agrégées. Les éléments chiffrés ne
concernent tantôt que les approvisionnements, tantôt que les volumes de l’exercice
2000, lorsqu’ils ne sont pas purement et simplement indisponibles.
On ne dispose en fait que d’indicateurs indirects des volumes d’affaires
concernés : on procédera donc par approximations en se focalisant essentiellement sur les évolutions tendancielles des marchés comme facteur
d’analyse.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 27
La recherche a pourtant été large puisque les instances centrales de la
Fédération Française du Bâtiment (FFB) ont été consultées pour obtenir des
informations en valeur relatives à l’évolution des marchés du bâtiment. Aucune
information de nature régionale n’était disponible, à l’exception des comptes de
production reconstitués dont la fiabilité est sujette à caution aux dires mêmes du
responsable des informations statistiques de la FFB.
Cette recherche d’informations s’est poursuivie avec la FNTP (Fédération
Nationale des Travaux Publics), notamment grâce à Mr Duperron, chargé d’études
statistiques : celui-ci insiste la faible fiabilité des informations régionales, en raison du
caractère fréquemment limitrophe des travaux menés. La Corse étant une île, il
devrait donc être plus facile de déterminer le montant des enveloppes : pourtant les
données régionalisées ne concernent que 21 régions françaises, la Corse étant
englobée dans l’agrégat Provence Alpes Côte d’Azur Corse.
Aucune information spécifique n’est par ailleurs disponible : dans l’île, le taux
de retour sur questionnaire est notoirement faible.
En fait, aucun organisme public ou syndical ne semble à même de pouvoir évaluer sur une base rationnelle ce que représente les marchés du BTP dans l’île à l’heure actuelle.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 28
Première partie : Le diagnostic de la situation actuelle
Première partie
Une démarche d’identification
1. Le BTP dans le paysage économique insulaire 2. Les caractéristiques endogènes du secteur 3. Un premier diagnostic économique
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 29
Dans l’esprit de dresser un état des lieux du secteur du BTP, il s’avère
indispensable de distinguer à des fins d’analyse deux aspects dans le descriptif du
secteur.
Le premier aspect procède de la description succincte des organisations
représentatives de la profession : cela suppose un recensement initial de l’ensemble
des acteurs institutionnels du secteur. Au moyen des contacts noués avec ces
diverses structures grâce à une série d’entretiens qualitatifs, un descriptif de la
superstructure sera établi, permettant :
d’évaluer la force et la réactivité du tissu syndical et professionnel
et d’estimer sa représentativité comme sa qualité d’interlocuteur privilégié des
pouvoirs publics dans la mise en oeuvre de politiques spécifiques.
Le second aspect est à l’évidence relatif aux entreprises appartenant au secteur
du BTP : ces dernières se trouvent naturellement placées au centre de la réflexion.
Au décours d’une définition précise du champ de l’étude, on choisira de les aborder
sous l’angle initial des informations existantes, notamment de nature statistique, puis
de compléter celles-ci au moyen d’entretiens qualitatifs qui permettront d’interpréter
les phénomènes statistiques observés.
Ces données feront le lit de la collecte et de l’interprétation d’éléments plus
spécifiques, relatifs en particulier à l’appréciation des paramètres financiers.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 30
On se trouvera alors en mesure d’élaborer une typologie descriptive de la structure sectorielle, en insistant sur les caractéristiques humaines et financières
mais aussi managériales des entreprises.
La démarche d’étude employée
Une description de la population étudiée
Répertorie les caractéristiques à des fins comparatives
Un premier diagnostic de la structure économique sectorielle
Analyse Forces faiblesses
Une typologie qualitative des entreprises
du BTP
Extrapolation des tendances statistiques au
moyen des entretiens exploratoires
Comparaison
Interprétation
Etat des lieux
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 31
11.. LLee BBTTPP ddaannss llee ppaayyssaaggee
ééccoonnoommiiqquuee eett iinnssttiittuuttiioonnnneell iinnssuullaaiirree
La spécificité de la construction insulaire se manifeste sur deux plans
essentiels : celui de l’économie au sein de laquelle elle joue un rôle prépondérant et
celui des institutions parmi lesquelles elle bénéficie d’une importante représentation.
11..11.. LLee ppooiiddss rreellaattiiff ddee llaa ccoonnssttrruuccttiioonn ddaannss
ll’’ééccoonnoommiiee llooccaallee
L’atrophie générale du secteur privé dans l’île, comme en témoigne la large
emprise du tertiaire non-marchand sur l’économie locale, et la structure très
traditionnelle de ce même privé confèrent une position très originale à la construction
dans le paysage économique.
Placée partout ailleurs à l’aval des autres secteurs, en regard desquels elle
agit comme un révélateur des maux du moment, la vulgate dominante attribue à la
construction un rôle moteur.
A l’appui de cette vision de la réalité économique, on trouve un certain nombre
de faits économiques qu’il est possible de synthétiser autour de trois points
essentiels : le nombre d’entreprises, le nombre d’actifs et le montant des
investissements.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 32
Activité selon la NES
Nombre d'établissements
en Corse (01/01/02)
Nombre d'établissements
en Corse (01/01/03)
Répartition 2002
Répartition 2003
Evolution (2002-2003)
Industrie 1602 1590 8,23% 7,99% -0,75% Industries agricoles et alimentaires (IAA) 640 634 3,29% 3,19% -0,94% Construction 2686 2768 13,79% 13,91% 3,05% Tertiaire 15183 15544 77,98% 78,10% 2,38% Dont : Commerce 5484 3979 28,16% 19,99% -27,44% Transports 803 818 4,12% 4,11% 1,87% Activités immobilières 386 402 1,98% 2,02% 4,15% Services aux entreprises 2310 2399 11,86% 12,05% 3,85% Services aux particuliers 4158 4259 21,35% 21,40% 2,43% dont : hôtels et restaurants 3129 3197 16,07% 16,06% 2,17% Education, santé, action sociale 2042 2092 10,49% 10,51% 2,45% Total 19471 19902 100,00% 100,00% 2,21%
Le secteur de la construction stricto sensu représente ainsi la majorité du
secteur secondaire dans l’île (avec une part des établissements qui se situe au-delà
de la moyenne nationale : 13.9 % contre 12 %) : il constitue de ce point de vue un
maillon essentiel de l’économie locale.
Emploi total Corse France Agriculture 4 164 4,35% 897 127 3,66% Industrie 6 109 6,39% 4 307 781 17,58% Construction 8 521 8,91% 1 467 082 5,99% Tertiaire 76 843 80,35% 17 826 089 72,77% Total 95 637 100,00% 24 498 079 100,00%
Sa part dans l’emploi total confirme ce sentiment puisqu’il emploie 9 % des actifs.
Sa part dans l’investissement total n’est pas, en l’état, à la hauteur de son rôle
économique : mais en excluant les investissements effectués par les loueurs de
véhicules automobiles, le BTP représenterait plus de 9 % du montant total ce qui
semble plus proche de son poids économique effectif.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 33
Activité selon la NES Investissement moyen des entreprises (période 97/00)
Industrie 24,00 6,89% Industries agricoles et alimentaires (IAA) 14,10 4,05% Autres industries (hors IAA) 9,90 2,84% Construction 14,70 4,22% Tertiaire 263,60 75,64% Dont : Commerce 46,30 13,29% Transports 14,70 4,22% Services aux entreprises 201,10 57,70% dont : location de véhicules automobiles 188,40 54,06% Services aux particuliers 38,90 11,16% dont : hôtels et restaurants 33,10 9,50% Total 348,50 100,00%
Dans cette configuration économique originale, le secteur pèse donc encore
de tout son poids historique, doté de représentations institutionnelles dont les
prérogatives respectives se trouvent issues de cette longue tradition.
11..22.. UUnn ddeessccrriippttiiff dduu ddiissppoossiittiiff iinnssttiittuuttiioonnnneell
En dehors des structures publiques, on peut considérer que trois catégories
d’acteurs différents interviennent dans la défense des professions du bâtiment et des
travaux publics : les fédérations départementales des BTP, le MEDEF et les
Chambres des Métiers.
Outre les éléments documentaires, de nombreux entretiens ont facilité la
compréhension de la mécanique institutionnelle et syndicale entre autres
thématiques :
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 34
Entretien Personnes contactées
Fonctions Organisme Type
d’entretien
N° 1 Mr José Santoni Secrétaire
général
FDBTP de
Corse du
Sud
Descriptif
N ° 2 Mme Maguy
Brunel Directrice DFER CTC Exploratoire
N° 3
Mr M. Guillmé Secrétaire
général Chambre de
Métiers de
Haute Corse
Descriptif Mr Pianelli Technicien
Mr Blaise Medori Elu
N° 4 Mr Jean Louis
Milani
Secrétaire
général
FDBTP de
Haute Corse Descriptif
N° 5 Mr Charles
Antona Président
MEDEF
Corse
Exploratoire
N° 6 Mme Béatrice
Tessier
Secrétaire
général Descriptif
N° 7 Mr Salomon
Raccah
Secrétaire
général
Chambre de
Métiers de
Corse du
Sud
Descriptif
N° 8 Mr José Santoni
(2e entrevue)
Secrétaire
général
FDBTP de
Corse du
Sud
Collectif
N° 9 Mme Monique
Pépin
Directrice des
études
INSEE
Corse Collectif
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 35
N° 10 Mr Alain Fichou
Chef du Service
Technique
Régional
DIT
(CTC) Descriptif
N° 11 Mme Sylvie
D’Ornano OREF CTC Descriptif
N° 12 Mme Ettori
Ingénieur chargé
de zone
Service des
routes 2A
(CTC)
Descriptif
N ° 13 Mme Elisabeth
Tanguy Directrice
Banque de
France Collectif
N° 14 Mr Thierry
Marcelli
Maître de
Conférences ;
Directeur de
département
IUT de
Corse ;
Département
Génie Civil
Descriptif
N ° 15
Mlle Paule
Casanova
Responsable
pour la Corse AREF BTP Descriptif
Mr Fugier Directeur
PACAC
1.2.1. Les fédérations départementales du BTP
Le patronat s’articule historiquement en France autour de deux types
d’organisations : les structures syndicales interprofessionnelles (MEDEF, UPA et
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 36
CGPME) et les organisations de branches (FNSEA, FNBTP, etc.). On notera que la
FDBTP se place comme l’héritière de la tradition du compagnonnage.
Les deux fédérations insulaires soulignent d’emblée, de par leurs attributions
mêmes, l’originalité du secteur. Elles constituent en effet, pour chacune d’entre elles,
l’émanation commune de deux fédérations nationales pourtant bien distinctes : la
fédération française du bâtiment, d’une part, et la fédération nationale des travaux
publics de l’autre.
a) La Fédération Nationale des Travaux Publics
Toute entreprise qui, pour tout ou partie de son activité, exécute des Travaux
Publics est recensée par la FNTP. Sa carte professionnelle d’entrepreneur de
Travaux Publics lui est délivrée à sa demande si elle est régulièrement inscrite à une
caisse de congés payés et acquitte sa cotisation fédérale.
La fédération, qui édicte un code déontologique s’appliquant à tous ses
adhérents, est organisée autour d’un réseau comprenant dix sept syndicats de
spécialités et vingt fédérations régionales qui sont autant de structures de conseil au
service de l'entreprise, et d’acteurs de la défense et de la promotion des intérêts
régionaux et départementaux des Travaux Publics.
Il s’agit de déclinaisons de proximité des missions plus générales de la
fédération qui visent à assurer une veille informationnelle, à diffuser les informations
collectées, à défendre les intérêts des acteurs du secteur et à promouvoir ces
professions.
b) La Fédération Française du Bâtiment
La mission générale de la FFB consiste à assurer la défense de la profession
auprès de l'administration, des pouvoirs publics, des décideurs économiques et des
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 37
acteurs de la construction. Elle est dès lors représentée dans toutes les instances où
les intérêts du secteur et des entreprises sont en jeu et axe sa politique sur un credo
s’exprimant en termes de liberté d'entreprendre. Ses objectifs affichés sont :
d’alléger les contraintes administratives et sociales qui pèsent sur le
Bâtiment ;
de dynamiser la politique sociale de la profession grâce au dialogue avec les
partenaires
de valoriser l'image de la profession par la formation des salariés, l'accueil des
jeunes, la qualification et la certification des entreprises ;
de reconquérir le marché des particuliers et d’agir pour faciliter l'accession à la
propriété, réduire la fiscalité des transactions immobilières et lutter contre le
travail noir ;
de développer la commande publique, d’inciter
les collectivités locales à investir et à redynamiser leur patrimoine.
Son action est structurée par l’intermédiaire d’un réseau composé de :
96 fédérations départementales qui accompagnent et soutiennent les
entreprises en répondant à toutes les questions qu'elles se posent dans leur
vie quotidienne. Leur mission s'articule autour de trois axes essentiels : action
d'influence auprès des décideurs, expertise pluridisciplinaire et assistance de
proximité.
26 Fédérations régionales qui impulsent les politiques départementales et
orchestrent les initiatives. Elles visent à la mutualisation des expériences, les
compétences et les moyens.
27 Unions et Syndicats de métiers qui représentent leur profession et la FFB
auprès d'instances nationales, européennes et internationales en matière de
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 38
recherche et développement, d'analyse des besoins de formation et de
promotion des métiers.
c) Les fédérations départementales insulaires
Les deux fédérations s’organisent sur un mode original, dans la mesure où
aucune fédération régionale ne vient les chapeauter, dans l’esprit d’éviter les
empilements de structures.
Cela peut d’ailleurs sembler curieux à un observateur extérieur, eu égard à la
dimension de l’île : il apparaîtrait a priori plus judicieux de se contenter d’une
fédération régionale et de supprimer les instances départementales.
Mais la persistance du mode d’organisation traduit vraisemblablement une
structure historique des marchés et des activités fortement régionalisée.
La FDBTP de Haute-corse compte actuellement 300 adhérents mais ce chiffre
fluctue de manière importante annuellement en fonction de la conjoncture (le
plancher historique se situe aux alentours de 250 entreprises).
Les moyens sont relativement modestes (1.5 cadres et 2 secrétaires), outre
les locaux et les moyens informatiques, mais suffisants grâce aux nouvelles
technologies qui permettent de larges économies de productivité.
Sur les entreprises de plus de 10 salariés, la FDBTP de Corse du Sud
regroupe 70 % d’adhérents et 80 % dans la branche travaux publics (198 adhérents
fin 2003). Elle organise notamment des réunions collectives sur divers thèmes
(prévention des risques professionnels ; changement de réglementation, évolutions
technologiques ; …).
Deux types de services sont offerts par les fédérations aux entreprises
adhérentes localement :
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 39
L’assistance
Elle a notamment pour objet l’aide dans la conduite d’opérations techniques,
fiscales, juridiques ou managériales. La fédération emploie pour cela des ressources
locales dans le cadre d’un soutien de proximité ou des ressources collectives à
l’échelon national, notamment dans la conduite de marchés publics ou dans le
domaine des NTIC.
La défense des intérêts collectifs
Cette prérogative se situe plus dans la perspective d’un travail syndical et d’un
« lobbying » auprès des décideurs publics et privés.
Les actions communes et récentes des deux fédérations s’établissent à trois
niveaux :
La lutte contre l’économie souterraine qui fausse les règles de la concurrence,
par l’intermédiaire notamment d’une convention avec la direction régionale du
travail sur la lutte contre le travail clandestin ;
Le « lobbying » auprès des donneurs d’ordre régionaux et notamment la
CTC ;
L’élaboration d’une politique de communication afin de promouvoir l’image des
métiers du BTP.
1.2.2. Le Mouvement des Entreprises de France (MEDEF)
Le Mouvement des Entreprises de France, MEDEF, a été créé le 27 octobre
1998. Il a succédé au Conseil National du Patronat Français, CNPF avec pour
objectif de promouvoir l’entrepreneur et l’entreprise.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 40
A travers son réseau territorial et professionnel, le MEDEF :
assure la promotion des entrepreneurs et de l'esprit d'entreprise en
France ;
développe une politique de lobbying ciblé ;
offre informations et appuis aux entrepreneurs dans les domaines touchant
à la vie et au développement de leurs entreprises ;
représente les entrepreneurs au sein des principales instances économiques
et sociales.
Le réseau MEDEF est structuré en instances régionales et départementales.
Le MEDEF s’organise ainsi, au niveau local, autour de la structure régionale qui se
penche sur la stratégie de développement et des structures départementales qui
prodiguent des services aux entrepreneurs. Les MEDEF 2A et 2B compte 500
adhérents dont 50 appartiennent au BTP (mais les entreprises du secteur adhérent
aussi à la FDBTP). En Corse, la structure dispose de 5 salariés.
Dans la politique du mouvement dans l’île, le BTP se distingue des autres
branches professionnelles dans la mesure où il mène individuellement sa politique
de défense de ses intérêts sectoriels, sans participer aux initiatives collectives : cela
procède probablement du fait que la structuration du BTP est la plus ancienne.
1.2.3. Les Chambres des Métiers
a) Les prérogatives générales
Elles constituent un réseau dense de 22 chambres régionales et de 106
chambres départementales rassemblées et fédérées au sein de l'Assemblée
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 41
Permanente des Chambres de Métiers (APCM). Les Chambres de Métiers
représentent les intérêts généraux de l'Artisanat dans leur circonscription. Elles
exercent quatre fonctions essentielles :
Le conseil en matière d'investissement, d'obtention d'éventuelles subventions
ou avantages fiscaux, de réglementation en vigueur, de création, reprise ou
développement d'entreprise ;
La tenue du registre d'immatriculation des entreprises au répertoire des
métiers (l’inscription étant obligatoire cette tenue constitue la justification
administrative de l’existence des chambres) ;
L’apprentissage (services formation, Centres d'Aide à la Décision, Centres de
Formation des Apprentis) ;
La formation (stage de préparation à l'installation et formation continue).
Les deux Chambres des Métiers de l’île, chapeautées par une Chambre
Régionale des Métiers récemment relancée, possèdent des structures radicalement
différentes, résultant de leur histoire contemporaine.
b) La Chambre de Métiers de Haute Corse
Elle a subi des difficultés importantes qui l’ont acculée à la faillite et a depuis
changé de présidence : actuellement en phase de redressement, elle focalise son
action sur sa vocation généraliste et ses prérogatives essentielles.
Elle compte aujourd’hui 21 employés auxquels s’ajoutent 5 CDD.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 42
c) La Chambre de Métiers de Corse du Sud
En ayant profité de la stabilité historique de l’équipe dirigeante, la CM 2A a
développé une approche globalisante de sa mission, en agrégeant
systématiquement, par opposition à son homologue de Haute-Corse, toutes les
structures nécessaires à sa croissance, ce qui explique ses effectifs importants. La
CM 2A dispose aujourd’hui du Centre de Formation des Apprentis, du Centre d’Aide
à la Décision et d’un Centre de Ressources Multimédias.
Le principe de fonctionnement économique et de croissance de la chambre
repose sur les propositions d’actions aux collectivités locales et sur la réponse aux
appels d’offres. Ses ressources humaines s’établissent entre 120 et 150 personnes
en fonction des projets du moment.
Les trois axes essentiels de la politique actuelle s’expriment de la manière
suivante :
Axe 1 : Le développement des entreprises : action vers les créateurs d’entreprises
Axe 2 : La formation des hommes (actuellement plus de 1 000 personnes suivent un
stage à la CM 2A dont 600 apprentis)
Axe 3 : Développement économique au travers d’opérations de promotion
immobilière sur des zones artisanales et d’animation économique
En dépit de leur vocation généraliste, les chambres des Métiers possèdent un
rôle essentiel dans la défense et la promotion du secteur, comme en témoigne leur
implantation sur les professions du Bâtiment.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 43
Nombre d'entreprises Nombre de salariés Effectifs Part BTP Effectifs Part BTP Haute-Corse 3 423 40,00% 8 063 36,00% Corse-du-sud 2 916 42,50% 7 087 41,00% Total 6 339 41,15% 15 150 38,34%
Il semblerait toutefois que leurs interventions soient aujourd’hui plus focalisées
sur l’accompagnement individuel que sur la défense des intérêts économiques
généraux de la branche.
11..33.. UUnnee aannaallyyssee ddeess mmooyyeennss eett dduu ppootteennttiieell
rrééttiiccuullaaiirree
L’analyse des entrevues et des documents fournis permet de formuler un
premier diagnostic quant à la capacité du tissu syndical et institutionnel, sur la base
des moyens disponibles, à participer à la définition de nouvelles politiques
d’accompagnement.
1.3.1. Les moyens disponibles
Même si les moyens existants apparaissent faibles dans l’absolu, dans la
mesure où la vocation généraliste des Chambres des Métiers entrave leur action
spécifique, le secteur du BTP bénéficie, à l’échelle de l’île, d’une représentation
institutionnelle et syndicale dense.
Ce phénomène s’explique par la forte tradition syndicale héritée du
compagnonnage qui perdure aujourd’hui encore dans un secteur économique
historique.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 44
La représentativité de ces institutions semble nuancée :
Elle est satisfaisante pour les entreprises structurées qui sont largement
impliquées dans les branches professionnelles, phénomène favorisé par
l’appartenance des dirigeants à des cercles sociaux identiques ;
Elle est moindre dans le domaine de l’artisanat, où l’individualisme constitue
une donnée structurante des comportements sociaux, où le recensement au
sein du Répertoire des Métiers est obligatoire et où agissent enfin de
nombreux syndicats professionnels (au premier rang de ceux-ci se trouve la
CAPEB) pénalisés par l’émiettement des acteurs entrepreneuriaux.
Globalement, les ressources sectorielles pourraient utilement servir
d’éventuelles actions collectives, impulsées ou accompagnées par les autorités
territoriales : on pense notamment à l’encadrement des diverses structures qui
pourraient être mobilisés sous la forme de pool de compétences.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 45
Les fédérations
Nombre d’adhérent
s (indicatif)
Taux
BTP Inscripti
on Moyens Les axes politiques
Fédération départementale
de Corse du Sud du BTP
198 100% Facultative
- 1 cadre - 1 secrétaire
- Un rôle de Lobbying et de veille informationnelle
Fédération des entrepreneurs du
BTP de Haute Corse
300 100% Facultative
- 1.5 cadres - 2 secrétaires
- Développement de l’activité - L’entretien d’un contexte de « saine
concurrence »
Chambre de métiers de haute
Corse 4 100 42% Obligatoire
- 21 CDI - 5 CDD
(une personne consacrée à la formation BTP)
- Accompagnement des entreprises - Formation des hommes
Chambre de métiers de Corse
du sud 3 000 40% Obligatoire
- 150 salariés (affectés en fonction des
projets en cours)
- Développement économique des entreprises
- Formation des hommes - Développement économique
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 46
MEDEF 500 10% Facultative
- 5 salariés (aucun
personnel dédié au BTP)
- Stratégie de développement - Services aux entrepreneurs
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 47
1.3.2. Les politiques mises en œuvre
Au total, les politiques développées pour l’heure par chaque structure
n’apparaissent pas proactives, mais plutôt focalisées sur des opérations de gestion
courante et de soutien de proximité.
Les opérations collectives et partenariales ont, dans l’ensemble été initiées
récemment : elles demeurent ponctuelles, au service d’objectifs précis, dictés par la
conjoncture. Deux types d’action sont concernées essentiellement : la défense des
intérêts collectifs de la profession et la formation.
On ne saurait par conséquent parler de politique effective de collaboration
systématique sur la base d’une analyse commune des paramètres stratégiques de la
problématique. En fait les initiatives partenariales sont le plus souvent impulsées ou
encadrées par les instances territoriales.
Au travers des divers entretiens, on observe en tout cas la volonté partagée
de porter des projets communs avec d’autres acteurs publics et privés, même si cette
culture du projet commun peine à se diffuser. Les acteurs du secteur oscillent ainsi
entre la conscience de la singularité de leur rôle économique collectif et
l’individualisme placé au cœur de la démarche entrepreneuriale.
A l’heure actuelle, il n’existe toutefois pas de diagnostic commun de la
situation de la filière et les enjeux à venir sont soit ignorés, comme dans le cas de
l’influence d’une politique de grands travaux sur les TPE y compris rurales, soit sous-
estimés lorsque aucune structuration des revendications des professionnels sous
forme de filière ne se fait jour.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 48
… Collabore avec … FDBTP2A FDBTP2B CM2A CM2B MEDEF
FDBTP2A
Oui, Lobbying conjoint auprès de la CTC et l’état
Oui, Collaboration sur la formation
Non Non
FDBTP2B
Oui, Lobbying conjoint auprès de la CTC et l’état
Oui, Collaboration sur la formation
Oui, Collaboration sur la formation et une politique conjointe de communication et de recherche de financement
Non
CM2A Oui, Collaboration sur la formation
Oui, Collaboration sur la formation Oui,
Collaboration Non
CM2B Non
Oui, Collaboration sur la formation et une politique conjointe de communication et de recherche de financement
Oui, Collaboration Non
MEDEF Non Non Non Non
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 49
22.. LLeess ccaarraaccttéérriissttiiqquueess eennddooggèènneess dduu
BBTTPP CCoorrssee
Les données qui nous ont été accessibles ont été retraitées et analysées au
travers de trois rubriques distinctes : la première traite des caractéristiques
fondamentales du secteur et permet de tracer les contours généraux d’une activité
protéiforme ; la deuxième détaille les caractéristiques financières de la population
d’entreprises étudiée en distinguant les divers équilibres traditionnels en matière
d’analyse financière ; la troisième enfin aborde la dimension humaine et l’emploi
dans le secteur.
Sur le plan méthodologique, il apparaît nécessaire de rappeler que cette partie
possède une vocation essentiellement analytique et balaye de la sorte le secteur le
plus largement possible. Les éléments essentiels, qui permettront d’élaborer une
réflexion synthétique, seront repris dans les parties suivantes de la mission : dans la
partie 4 de ce rapport en ce qui concerne les éléments descriptifs et dans la suite de
l’étude en ce qui concerne les éléments de marché.
Enfin, il nous appartient de formuler à nouveau des réserves sur l’objectivité
des statistiques dont nous disposons : si le secteur fait l’objet d’une production
statistique relativement abondante, plusieurs sources offrent toutefois des résultats
contradictoires ou dont le contenu fait l’objet d’un risque d’erreurs important.
On retiendra comme exemple les différences affichées entre le nombre de
salariés du secteur proposé par SIRENE au 1/01/2003 (environ 7 500) et par la
DADS 31/12/2001 (environ 6 300), fichiers tous deux de source INSEE, ou encore
les différences entre le nombre d’actifs du secteur évalués par l’INSEE et enregistrés
par la CCPB (Caisse des Congés Payés du Bâtiment).
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 50
22..11.. LLeess ccaarraaccttéérriissttiiqquueess oobbjjeeccttiivveess
Ces caractéristiques ont trait respectivement à la dimension du secteur, à
celle des entreprises et aux paramètres géographiques.
2.1.1. La dimension du secteur
a) Les diverses activités
En préambule, une approche descriptive par métiers nous permet de situer les
activités essentielles :
Activité Taille de l'établissement (nombre de salariés)
0 à 9 10 à 19 20 à 49 50 et + Total Préparation des sites Construction d'ouvrages de 1 479 75 42 11 1 607 bâtiment et de génie civil Dont Gros œuvre 1 262 53 26 4 1 345 Travaux publics 217 22 16 7 262 Second œuvre 1 236 35 11 0 1 282 dont travaux d'installation électrique 307 11 2 0 320 plomberie 297 7 1 0 305 menuiserie 199 5 2 0 206 peinture 230 7 5 0 242 divers 60 3 0 0 63 multiple 146
Total 2 715 110 53 11 2 889
Source : INSEE, mai 2003
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 51
Ce découpage, fourni initialement par les nomenclatures d’activités, permet,
outre de mettre en exergue la structure fortement pyramidale du secteur, de retenir
d’emblée trois catégories essentielles d’intervenants économiques. En reprenant la
distinction fondamentale entre bâtiment d’une part, et travaux publics de l’autre, on
peut en effet considérer que trois types d’interventions économiques homogènes se
détachent : le gros œuvre, le second œuvre et les travaux publics.
Répartition des entreprises du BTP par activités
Gros œuvre47%
Travaux publics9%
Second œuvre44%
Le second œuvre offre un visage plus hétéroclite comme le démontre la
répartition de ses effectifs :
Répartition des activités de second oeuvre
électrique25%
plomberie24%menuiserie
16%
peinture19%
divers5%
multiple11%
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 52
Les parts respectives des trois catégories de cette typologie initiale guident
l’interprétation des enjeux du secteur, comme cela sera démontré par la suite. Si
cette répartition relative demeure relativement stable dans le temps, le nombre total
d’entreprises a lui subi des évolutions conséquentes.
b) Le nombre d’entreprises du secteur
Ce nombre apparaît très fluctuant au cours du temps, tel que le présentent les
données de la CCPB de 1995 à 2003, recensant dans la catégorie adhérents les
entreprises dotées d’au moins un salarié2.
L’évolution tendancielle est clairement à la croissance, à l’exception de
2003 pour laquelle un net recul est présenté : cette donnée est toutefois à prendre
avec prudence car les données de l’année concernée ne sont que partielles.
Nombre d'adhérents CCPB 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Haute Corse 748 740 750 740 759 747 797 823 791 Corse du Sud 645 646 642 666 664 692 733 763 745 Total Corse 1 393 1 386 1 392 1 406 1 423 1 439 1 530 1 586 1 536
Taux de croissance -0,50% 0,43% 1,01% 1,21% 1,12% 6,32% 3,66% -3,15% Travaux publics 73 77 79 74 70 72 71 71 71 Bâtiment 1 320 1 309 1 313 1 332 1 353 1 367 1 459 1 515 1 465 Nbre moyen employés 5,28 5,06 4,92 5,07 5,08 5,26 5,34 5,36 5,03
Du point de vue du découpage de l’activité, le nombre d’entreprises des
travaux publics demeure marginal (de l’ordre de 5 %) et remarquablement stable
dans le temps.
2 A titre de comparaison, le chiffre 2002 pour les entreprises dotées de salariés publié par l’INSEE est de 1 582 contre 1 586 pour la CCPB
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 53
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
0200400600800
1 0001 2001 4001 600
Evolution du nombre d'adhérents CCPB
Travaux publicsBatiment
Sur le plan géographique, la Haute Corse détenait de ce point de vue un
leadership qui tend largement à s’estomper au profit d’une répartition
interdépartementale plus équilibrée.
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
0
200
400
600
800
1 000
Evolution géographique du nombre d'adhérents CCPB
Haute CorseCorse du Sud
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 54
Si au total, on observe donc une croissance nette, synonyme d’un certain
dynamisme du secteur, les conditions dans lesquelles s’opère cette même croissance révèlent simultanément les faiblesses intrinsèques du BTP insulaire.
Les chiffres fournis par la base de données SIRENE de l’INSEE présentent
des fluctuations tout aussi importantes et révélatrices :
Années 1996 1997 1998 1999 2001 2002 2003 0 à 9 2 378 2 348 2 199 2 208 2 433 2 601 2 715
10 à 19 87 83 75 63 88 115 110 20 à 49 49 45 37 41 44 49 53 50 et + 7 8 4 3 6 9 11 Total 2 521 2 484 2 315 2 315 2 571 2 774 2 889
Taux de croissance annuelle -1,47% -6,80% 0,00% 11,06% (*) 7,90% 4,15%
(*) Les données pour l’année 2000 étant indisponibles, ce taux de croissance
important représente un taux cumulé pour deux années.
Sur le total, les entreprises les plus modestes en taille, immensément
majoritaires, expliquent les variations globales. Ce phénomène est encore accentué
à l’intérieur de la tranche basse, allant de 0 à 10 salariés, comme le confirment les
taux de croissance comparés des données CCPB et INSEE :
Taux comparés 96-97 97-98 98-99 99-01 01-02 02-03 Taux de croissance INSEE -1,47% -6,80% 0,00% 11,06% 7,90% 4,15% Taux de croissance CCPB 0,43% 1,01% 1,21% 7,44% 3,66% -3,15%
La méthodologie CCPB ne retient que les établissements dotés de salariés : la
croissance affichée est simultanément plus régulière et atténuée en valeur absolue.
Dès lors, il devient évident qu’un vaste tissu d’entreprises de très petite dimension absorbe les effets, tant négatifs que positifs, de la conjoncture.
Du point de vue sectoriel, les statistiques SIRENE véhiculent d’autres
enseignements relatifs à l’activité des entreprises :
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 55
Années 1996 1997 1998 1999 2001 2002 2003 Gros œuvre 1 212 1 174 1 167 1 157 1 208 1 294 1 345
Travaux publics 229 235 84 82 236 252 262 Second œuvre 1 080 1 075 1 064 1 076 1 127 1 228 1 282
Total 2 521 2 484 2 315 2 315 2 571 2 774 2 889
On remarquera l’évolution erratique des firmes de travaux publics entre 1997
et 2001 : les entreprises concernées par cette fluctuation colossale en nombre sont
celles de la tranche la plus basse mais les montants sont générateurs
d’interrogations quant à la marge d’erreurs propres au fichier.
Une représentation graphique permet de situer le second œuvre comme la
principale source de renouveau et de croissance du secteur, en termes numériques
du moins :
-
500
1 000
1 500
2 000
2 500
3 000
1996 1997 1998 1999 2001 2002 2003
Nombre d'entreprises par secteur
Second œuvreTravaux publicsGros œuvre
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 56
De manière synthétique, les plus petites entreprises du secteur, intervenant
essentiellement dans le domaine du second œuvre se positionnent comme les
acteurs essentiels du renouveau démographique des firmes du secteur.
Toutefois, si les chiffres fournis par l’INSEE témoignent de taux de création
pure remarquables, la croissance nette témoignée conjointement par les données
CCPB et SIRENE souligne implicitement un taux de mortalité d’autant plus important.
Corse (en %) 2002 2003* Gros œuvre 11,10 15,63 Second œuvre 11,49 17,88 Travaux publics 4,90 9,05 Total 10,80 16,15
Cette mortalité implicite, véritablement préoccupante, dessine probablement,
plus que la création d’entreprises, des perspectives d’action pour la politique
publique à mettre en œuvre.
Mais cette croissance actuelle du nombre d’entreprises fait suite à une crise
historique amorcée au début des années 80. Ainsi les observateurs et les
professionnels du secteur font remarquer que ce redressement leur apparaît
logique : il ferait historiquement suite à l’atteinte de valeurs « plancher » révélatrices
du profond malaise sectoriel.
Une approche par l’âge des établissements confirme cette précarité d’un tissu
entrepreneurial fortement malmené et doté d’une nouvelle vigueur.
Age Etablissements en % en % cumulé de 0 à 2 ans 747 27,50% 27,50% de 3 à 5 ans 655 24,12% 51,62% de 6 à 9 ans 474 17,45% 69,07% de 10 à 14 ans 375 13,81% 82,88% de 15 à 25 ans 364 13,40% 96,28% de 26 à 45 ans 101 3,72% 100,00% Total 2 716 100,00% 100,00%
Source : INSEE, fichier SIRENE, 1er janvier 2003
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 57
En filigrane de ces statistiques, se dessinent également de nombreuses
problématiques sous-jacentes, telles que celles de la transmission d’entreprise et des
compétences de gestion des chefs d’entreprises. Ces deux aspects figureront
d’ailleurs parmi les objectifs essentiels des politiques publiques d’accompagnement à
envisager pour le secteur.
Ces données confirment ainsi les propos de la plupart de nos interlocuteurs
institutionnels qui considèrent, notamment pour les représentants des Chambres des
Métiers, que les entreprises du bâtiment sont l’objet d’un fort taux de rotation
au sein du Répertoire, même s’ils ne disposent pas des mesures statistiques
permettant de corroborer leurs impressions empiriques.
Age des établissements(au 1er janvier 2003)
27,50%
24,12%
17,45%
13,81%
13,40%
3,72%
de 0 à 2 ans
de 3 à 5 ans
de 6 à 9 ans
de 10 à 14 ans
de 15 à 25 ans
de 26 à 45 ans
En effet, si les entreprises de petite dimension sont les plus nombreuses
comme cela sera détaillé par la suite, elles expliquent très logiquement l’essentiel
des variations sectorielles :
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 58
0
200
400
600
800
1 000
1 200
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Nom
bre
d'en
trepr
ises
1 à 56 à 1011 à 5051 et plus
Source : CCPB, 07/2003
Le nombre des entreprises de plus de 10 salariés est historiquement stable ;
les créations d’entreprises s’effectuent donc dans les autres entreprises. Celles de 5
à 10 salariés voient leur nombre décroître : cela procède probablement d’une
diminution de leurs effectifs salariés, comme en témoigne l’évolution du nombre
d’entreprises de moins de 5 salariés.
L’évolution tendancielle, placée sous le signe de la croissance, s’accompagne donc, outre d’un « déchet » économique considérable, d’un
accroissement des inégalités structurelles entre les entreprises et d’un émiettement accru du système productif.
L’ensemble de ces données, pour la plupart concordantes, conduit à dresser
le constat d’un tissu d’entreprises globalement en croissance mais fondamentalement fragile.
La question qui se pose dès lors est celle de la structure interne explicative de
cette sensibilité à la conjoncture : on poursuivra donc l’analyse par une approche en
termes de dimension des entreprises du BTP insulaire.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 59
2.1.2. La dimension des entreprises
L’étude de la dimension des entreprises peut s’effectuer essentiellement à
l’aune de deux critères distincts : le nombre d’employés et le montant du chiffre
d’affaires.
a) La dimension mesurée par le nombre de salariés
La part relative des entreprises les plus modestes du point de vue du nombre
des salariés est largement prépondérante, puisque les trois quarts d’entre elles
comptent moins de deux salariés et que plus de 94 % en dénombrent moins de 9.
Répartition des établissements de la construction en Corse au 1er janvier 2003
Nombre de salariés 0 ou inconnu 1 ou 2 3 à 5 6 à 9 10 à 19 20 à 49 50 et plus Total
Gros oeuvre 432 449 209 104 55 27 4 1280 Second oeuvre 656 335 142 63 38 13 0 1247 Travaux publics 67 55 24 26 18 13 7 210 Total 1155 839 375 193 111 53 11 2737 Source : Sirène 1/01/03
Nombre de salariés 0 ou inconnu 1 ou 2 3 à 5 6 à 9 10 à 19 20 à 49 50 et plus
Gros œuvre 33,75% 68,83% 85,16% 93,28% 97,58% 99,69% 100,00% Second œuvre 52,61% 79,47% 90,86% 95,91% 98,96% 100,00% 100,00% Travaux publics 31,90% 58,10% 69,52% 81,90% 90,48% 96,67% 100,00% Total 42,20% 72,85% 86,55% 93,61% 97,66% 99,60% 100,00%
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 60
0% 10% 20% 30% 40% 50%
0 ou inconnu
1 ou 2
3 à 5
6 à 9
10 à 19
20 à 49
50 et plus
Distribution des entreprises par nombre de salariés
Ce phénomène pyramidal semble particulièrement accentué dans le cas du
second œuvre, ce qui apparaît logique dans la mesure où ce secteur se destine
intrinsèquement à des marchés de dimension inférieure en valeur, et atténué dans le
cas des travaux publics, toujours en vertu de la dimension des prestations à réaliser.
0 1 ou2
3 à 5 6 à 9 10 à19
20 à49
50 etplus
0,00%10,00%20,00%30,00%40,00%50,00%60,00%70,00%80,00%90,00%
100,00%
Part cumulée des entreprises par nombre d'employés
Gros oeuvreSecond oeuvreTravaux publics
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 61
Dès ce stade de l’étude, s’affirme la distinction entre bâtiment et travaux
publics qui dépasse les aspects technologiques et techniques pour s’étendre aux
aspects économiques qui en découlent.
Au total, d’après les données CCPB du juillet 2003 :
2002 Nombre d'ouvriers en % en % cumulé 1 à 5 26,46% 26,46% 6 à 10 45,99% 72,45% 11 à 50 21,23% 93,67% 51 et plus 6,33% 100,00% Total 100,00%
b) La dimension mesurée par le chiffre d’affaires réalisé
La répartition des entreprises par tranches de chiffre d’affaires
- de 250 k€ de 250 à 750 k€ + de 750 k€ Total
Gros oeuvre 1 042 162 76 1 280 81,41% 12,66% 5,94% 100,00%
Second oeuvre 1 029 162 56 1 247 82,52% 12,99% 4,49% 100,00%
Travaux publics 140 35 35 210 66,67% 16,67% 16,67% 100,00%
Nombre d'entreprises effectives 2 211 359 167 2 737 80,78% 13,12% 6,10% 100,00%
Sources combinées : Sirène et Ficus
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 62
La grande majorité des entreprises se trouvent ainsi dans la tranche de chiffre
d’affaires la plus basse, puisque 94 % des entreprises réalisent moins de 750 k€ de
CA.
Nombre d'entreprises effectives
81%
13%
6%
- de 250 k€de 250 à 750 k€+ de 750 k€
Les deux mesures employées concordent pour décrire un secteur doté d’une
structure fortement pyramidale.
2.1.3. La répartition géographique des entreprises et des activités
a) L’implantation territoriale des activités
La carte suivante, commandée auprès de l’INSEE, présente l’implantation
territoriale des entreprises du secteur ; deux remarques essentielles peuvent être
tirées de cette représentation :
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 63
La prédominance prévisible de deux pôles économiques majeurs et de
plusieurs pôles secondaires en zone littorale, correspondant aux principaux
bassins de vie de l’île ;
Mais aussi un maillage territorial relativement dense qui englobe jusqu’aux
zones les plus dépeuplées, intérieur et littoral confondus.
Ce dernier aspect traduit le rôle essentiel du secteur dans le maintien
d’une activité économique en milieu rural : en satisfaisant des besoins essentiels
en matière de logement mais aussi en participant à la réhabilitation du bâti rural, le
BTP participe directement à l’aménagement du territoire et à la préservation du
patrimoine insulaire.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 64
Localisation des établissements de la construction en Corse en 2003 Source : Sirène © Insee-IGN
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 65
b) La répartition géographique du capital
Quoi qu’aucune source d’information ne permette d’analyser directement la
composition capitalistique des entreprises du secteur, il est possible d’obtenir une
approximation de l’origine des capitaux au moyen de l’étude géographique des
établissements et de leurs sièges sociaux respectifs.
La base de données SIRENE au 1er janvier 2003 présente ainsi :
Entreprises ayant leur siège en Corse
Ets en Corse
Nbre (1) 2 712 Salariés (2) 7 517
Ets hors de Corse
Nbre (3) 18 Salariés (4) 54
Entreprises en Corse au siège hors de Corse
Nbre (5) 25 Salariés (6) 91
Taux de commandement (%) étab. (3)/[(1)+(3)] 0,66%
salariés (4)/[(2)+(4)] 0,71%
Taux de dépendance (%) en étab. (5)/[(1)+(5)] 0,91%
en salariés (6)/[(2)+(6)] 1,20% Source : INSEE
Le taux de commandement mesure, dans cette perspective, le nombre
d’établissements dépendant d’entreprises dont le siège social se trouve dans l’île :
avec un taux de 0.66 %, cette pratique demeure extrêmement marginale. Le taux de
dépendance mesure le phénomène inverse, c’est-à-dire le nombre d’établissements
insulaires détenus par des entreprises dont le siège social est situé hors de Corse :
avec 0.91 %, l’implantation d’entreprises, sous cette forme, reste anecdotique en
volume.
Ce tableau évacue toutefois l’ensemble des entreprises filialisées dont le
siège social est situé en Corse mais dont le capital est détenu, en grande partie ou
en intégralité, hors de Corse.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 66
Les entretiens qualitatifs d’ores et déjà réalisés démontrent qu’un certain
nombre de filiales de grands groupes, résultant parfois de démarches partenariales,
sont présentes sur place de fraîche date : la dimension comme l’activité de ces
entreprises demeure pour l’instant modeste, quoique ces structures disposent d’un
profil hautement concurrentiel. Il s’agirait pour les initiateurs de ces démarches de
prendre place en attendant le lancement des opérations comprises dans le PEI.
22..22.. LLeess ccaarraaccttéérriissttiiqquueess ffiinnaanncciièèrreess
Pour chaque secteur essentiel, on présentera successivement les soldes
intermédiaires de gestion totaux et moyens puis un certain nombre de ratios,
bilantiels, de rentabilité ou de gestion. On conclura chaque partie d’une analyse
succincte des divers cas de figure présentés.
Une synthèse globale reprendra les points essentiels. Les limites de cette
comparaison sont inhérentes aux caractéristiques de la base de données, laquelle
exclue la moitié des entreprises –moitié assujettie au régime des micro-entreprises.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 67
2.2.1. Le gros œuvre
a) Les SIG sectoriels
Total - de 250 k€ de 250 à 750
k€ + de 750 k€ Total
Nombre d'entreprises 432 162 76 670
TOTA
L SE
CTO
RIE
L
production 46 072 66 540 136 839 249 451
consommations intermédiaires 22 646 37 651 89 803 150 100
VABCF 23 225 28 674 46 059 97 958
EBE 8 095 7 150 9 975 25 220
Profit brut avant impôts 8 083 7 066 9 481 24 630
profit net courant avant impôts 7 019 6 068 8 174 21 261
capacité d'autofinancement 8 053 7 137 8 720 23 910
Fonds de roulement 4 196 7 445 10 788 22 429
Besoins en fonds de roulement -1 911 498 -504 -1 917
Trésorerie nette 6 107 6 947 11 292 24 346
Investissement corporel hors apports 2 595 3 379 3 425 9 399
Investissement corporel et incorporel y compris les apports 2 595 3 379 3 425 9 399
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Rapport final Page 68
b) Les SIG moyens
Moyenne (en k€) - de 250 k€ % de 250 à
750 k€ % + de 750 k€ %
Moyenne pondérée sectorielle
%
MO
YEN
NE
SECT
ORI
ELLE
production 107 100,00% 411 100,00% 1 801 100,00% 372 100,00%
consommations intermédiaires 52 49,15% 232 56,58% 1 182 65,63% 224 60,17%
VABCF 54 50,41% 177 43,09% 606 33,66% 146 39,27%
EBE 19 17,57% 44 10,75% 131 7,29% 38 10,11%
Profit brut avant impôts 19 17,54% 44 10,62% 125 6,93% 32 8,52%
profit net courant avant impôts 16 15,23% 37 9,12% 108 5,97% 37 9,87%
capacité d'autofinancement 19 17,48% 44 10,73% 115 6,37% 36 9,59%
en k€ en k€ en k€
Fonds de roulement 10 Nombre de jours de CA
46 Nombre de jours de CA
142 Nombre de jours de CA
Besoins en fonds de roulement -4 -14,93 3 2,69 -7 -1,33
Trésorerie nette 14 47,72 43 37,59 149 29,71
Investissement corporel hors apports 6 Part de la
CAF 21 Part de la
CAF 45 Part de la
CAF Investissement corporel et
incorporel y compris les apports
6 32,22% 21 47,34% 45 39,28%
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 69
c) Les ratios de gestion
Total - de 250 k€ de 250 à 750 k€ + de 750 k€ Total
Nombre d'entreprises 432 162 76 670
taux de valeur ajoutée 50,08% 41,25% 32,97% 38,33%
Part des frais de personnel dans la Valeur ajoutée 65,15% 75,06% 78,34% 74,25%
Part de l'EBE dans la valeur ajoutée 34,85% 24,94% 21,66% 25,75%
marge brute d'exploitation 17,45% 10,28% 7,14% 9,87%
taux de prélèvement financier 2,85% 4,15% 7,80% 5,18%
taux d'investissement 11,17% 11,78% 7,44% 9,59%
taux d'amortissement des immobilisations 59,56% 56,96% 70,33% 64,39%
taux d'accumulation 19,33% 21,07% 11,06% 15,55%
intensité capitalistique 17 16 22 19
rentabilité globale 32,04% 20,18% 10,73% 16,28%
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 70
Total - de 250 k€ de 250 à 750 k€ + de 750 k€ Total
Nombre d'entreprises 432 162 76 670
délais client 49 65 45 51
délais fournisseur 40 46 79 63
ressources stables 10 128 15 246 27 847 53 221
taux de couverture des valeurs immobilisées 134,42% 150,70% 145,88% 144,69%
taux d'endettement 9,41% 10,40% 9,82% 9,88%
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 71
d) L’analyse comparative
Gros Œuvre Analyse de la rentabilité
Equilibre financier Fonction
d’investissement Ressources financières Trésorerie
Entreprise – 250k€ de CA
o Un très bon taux de la valeur ajoutée (50,08%)
o Une excellente rentabilité commerciale (15,23%)
o La rentabilité économique est très élevée (32,04%)
o Une faible part de la CAF dans l’investissement (31,57%)
o Le taux d’amortissement des immobilisations est moyen (59,56%)
o Les charges financières sont très faibles par rapport au CA (0,50%)
o Des ressources stables (10 128) importantes prodiguent un bon taux de couverture des valeurs immobilisées (134,32%)
o Une bonne trésorerie (14) avec un BFR négatif
o Les délais clients (49 jours) et fournisseurs (40 jours) contredisent le BFR
Entreprise de 250à
750 k€de CA
o Un bon taux de la valeur ajoutée (41,25%)
o Une bonne rentabilité commerciale (9,12%)
o La rentabilité économique est bonne (20,18%)
o Une part importante de la CAF dans l’investissement (47,72%)
o Le taux d’amortissement des immobilisations est moyen (56,96%)
o Les charges financières sont faibles par rapport au CA (0,43%)
o Un très bon taux de
couverture des valeurs immobilisés 150,70%
o Le taux d’endettement
est faible 10,40%
o Une très bonne trésorerie de 149 avec un BFR négatif
o Les délais clients (65) et
fournisseurs (45) contredisent le BFR
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 72
Gros Œuvre Analyse de la rentabilité
Equilibre financier
Fonction d’investissement Ressources financières Trésorerie
Entreprise + de 750k€
de CA
o un taux faible de la valeur ajoutée (32,97%)
o une très bonne rentabilité commerciale (5,97%)
o la rentabilité économique est bonne (10,73%)
o une part moyenne de la CAF dans l’investissement (39,13%)
o le taux d’amortissement des immobilisations est très élevé (70,33%)
o les ressources stables importantes (27 847) produisent un bon taux de couverture des valeurs immobilisées 145,88%
o Le taux d’endettement est minime (9,82 %)
o une bonne trésorerie de (149) avec un BFR négatif
o le délai client est court: 45
o le délai fournisseur est élevé : 79
Ensemble du secteur
o Une excellente rentabilité commerciale et économique sur tout le secteur
o La faible part de la CAF destinée à l’investissement à l’exception des entreprises de 250 à 750 k€ de CA explique un taux d’amortissement élevé des immobilisations
o Un bon taux de couverture des valeurs immobilisées qui témoigne de l’importance des capitaux permanents
o un bon taux de couverture des valeurs immobilisées accentué par un BFR négatif, qui se traduit par une surcapitalisation importante
o Une très bonne trésorerie
o Des délais clients et
fournisseurs hétérogènes et en contradiction avec les trésoreries affichées
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 73
Un certain nombre de faits structurants ressortent de cette analyse comparative :
L’excellent niveau de rentabilité globale du secteur, tant du point de vue
économique, commercial que financier : la capacité d’autofinancement, si elle
est fort logiquement décroissante allant de 17,48% du CA pour les petites
tranches jusqu’à 6,37% pour les plus grandes, révèle une performance
moyenne tout à fait remarquable.
77,66% de la production totale est réalisée par les entreprises de plus de
750k€ de CA, qui, en contrepartie, sous-traitent une part conséquente de leur
activité comme en témoigne leur faible taux de valeur ajoutée ;
Un Besoin en Fonds de Roulement négatif ou très faible, ce qui est
logique pour les entreprises les plus importantes qui bénéficient d’avances
dans le cadre de réalisations en tranches d’ouvrages mais plus difficile à
comprendre pour les autres entreprises, en situation de sous-traitance comme
en témoigne leurs marges et leurs délais de règlement.
Un niveau d’endettement très faible qui dessine, en association avec la
forte rentabilité, une forte capacité d’investissement potentielle. Cet
investissement semble au demeurant inéluctable puisque le taux
d’amortissement des immobilisations, dans la tranche de plus de 750 k€ de
CA notamment, est très élevé, ce qui implique un besoin de renouvellement
de matériel.
Cette obsolescence du matériel n’obère pas structurellement la capacité de
développement de ces firmes dans un secteur doté d’une intensité
capitalistique traditionnellement faible : le facteur limitant est bien celui de la
main d’œuvre.
Eu égard à la faiblesse de l’endettement, le montant de la CAF utilisé pour le
réinvestissement est faible.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 74
2.2.2. Le second œuvre
a) Les SIG sectoriels
Total - de 250 k€ de 250 à
750 k€ + de 750 k€ Total
Nombre d'entreprises 441 162 56 659
TOTA
L SE
CTO
RIE
L
production 40 798 42 874 69 270 152 942
consommations intermédiaires 20 936 23 442 41 579 85 957
VABCF 19 657 19 365 27 296 66 318
EBE 7 852 5 084 4 866 17 802
Profit brut avant impôts 7 843 5 000 4 290 17 133
profit net courant avant impôts 7 054 4 504 3 869 15 427
capacité d'autofinancement 7 953 4 928 4 639 17 520
Fonds de roulement 5 189 7 823 12 160 25 172
Besoins en fonds de roulement 254 1 891 4 715 6 860
Trésorerie nette 4 935 5 932 7 445 18 312
Investissement corporel hors apports 1 950 1 351 1 622 4 923
Investissement corporel et incorporel y compris
les apports 1 950 1 353 1 654 4 957
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 75
b) Les SIG moyens
Moyenne (en k€) - de 250 k€ % de 250 à
750 k€ % + de 750 k€ % Moyenne pondérée sectorielle
%
MO
YEN
NE
SECT
ORI
ELLE
production 93 100,00% 265 100,00% 1 237 100,00% 232 100,00%
consommations intermédiaires 47 51,32% 145 54,68% 742 60,02% 130 56,20%
VABCF 45 48,18% 120 45,17% 487 39,41% 101 43,36%
EBE 18 19,25% 31 11,86% 87 7,02% 27 11,64%
Profit brut avant impôts 18 19,22% 31 11,66% 77 6,19% 23 10,09%
profit net courant avant impôts 16 17,29% 28 10,51% 69 5,59% 26 11,20%
capacité d'autofinancement 18 19,49% 30 11,49% 83 6,70% 27 11,46%
Fonds de roulement 12 Nombre de jours de CA
48 Nombre de jours de CA
217 Nombre de jours de CA
Besoins en fonds de roulement 1 2,24 12 15,88 84 24,50
Trésorerie nette 11 43,55 37 49,81 133 38,69
Investissement corporel hors apports 4 Part de la
CAF 8 Part de la
CAF 29 Part de la
CAF Investissement corporel et
incorporel y compris les apports
4 24,52% 8 27,41% 30 34,96%
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 76
c) Les ratios de gestion
- de 250 k€ de 250 à 750 k€ + de 750 k€ Total
Nombre d'entreprises 441 110 56 607
taux de valeur ajoutée 45,15% 41,40% 36,84% 40,33%
Part des frais de personnel dans la Valeur ajoutée 60,05% 73,75% 82,17% 73,16%
Part de l'EBE dans la valeur ajoutée 39,95% 26,25% 17,83% 26,84%
marge brute d'exploitation 18,04% 10,87% 6,57% 10,83%
taux de prélèvement financier 2,92% 3,56% 7,69% 4,40%
taux d'investissement 9,92% 6,98% 5,94% 7,42%
taux d'amortissement des immobilisations 56,92% 53,46% 66,70% 60,18%
taux d'accumulation 18,11% 17,01% 11,95% 15,25%
intensité capitalistique 21 14 18 17
rentabilité globale 36,19% 19,59% 10,92% 19,27%
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 77
Total - de 250 k€ de 250 à 750 k€ + de 750 k€ Total
Nombre d'entreprises 441 110 56 607
délais client 46 78 94 77
délais fournisseur 43 55 72 60
ressources stables 10 306 12 641 19 785 42 732
taux de couverture des valeurs immobilisées 149,18% 197,78% 196,57% 182,14%
taux d'endettement 11,26% 9,56% 8,67% 9,53%
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 78
d) L’analyse comparative
Second Œuvre Analyse de la rentabilité
Equilibre financier Fonction
d’investissement Ressources financières Trésorerie
Entreprise – 250k€ de
CA
o Un bon taux de la valeur ajoutée (45,15%)
o Une excellente rentabilité commerciale (17,29%)
o Une forte rentabilité économique (36,19%)
o Une faible part de la CAF pour l’investissement (35%)
o Le taux
d’amortissement est moyen
o Un taux de couverture des valeurs immobilisées excessif (150%)
o Des charges financières faibles (0,53% du CA)
o Une trésorerie abondante avec un BFR quasi nul (1)
o Les délais clients et
fournisseurs sont proches (46 et 43 jours)
Entreprise de 250à
750 k€de CA
o Un bon taux de la valeur ajoutée (41,40%)
o Une très bonne
rentabilité commerciale (10,51%)
o Une bonne rentabilité
économique (19,59%)
o Une très faible part de la CAF est réinvestie (26,66%)
o Le taux
d’amortissement est malgré tout moyen
o Un excellent taux de couverture des valeurs immobilisées (197,78%)
o De très faibles charges
financières (0 ,39% du CA)
o Une très solide trésorerie
o Des délais clients plus
élevés que les délais fournisseurs (78 et 55 jours)
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 79
Second Œuvre Analyse de la rentabilité
Equilibre financier Fonction
d’investissement Ressources financières Trésorerie
Entreprise + de 750k€
de CA
o Un faible taux de la valeur ajoutée (36,84%) et une bonne rentabilité commerciale (5,59%)
o Un bon niveau de
rentabilité économique (10,92%)
o Un faible investissement par rapport à la CAF (36,14%)
o Un taux
d’amortissement élevé (66,70%)
o Un taux de couverture des valeurs immobilisées très excessif (196,57%)
o Une très solide trésorerie (133)
o Des délais client et
fournisseur élevés (94 et 72 jours)
Ensemble du secteur
o Un faible taux de la Valeur ajoutée pour les entreprises de + de 750 k€ de CA mais une rentabilité commerciale et économique d’ensemble remarquable
o Une faible part de la CAF destinée à l’investissement
o Un taux
d’amortissement assez élevé pour les entreprises de + e 750 k€ de CA
o Un taux de couverture des valeurs immobilisées excessif
o Des charges
financières quasi inexistantes
o Un niveau
d’endettement très bas
o Une trésorerie généralement pléthorique à la limite de la surcapitalisation
o Des délais clients et
fournisseurs hétérogènes
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 80
Dans le cas du second œuvre, on retrouve de nombreuses tendances déjà
explicitées lors de l’étude du gros œuvre :
En dépit de niveaux de valeur ajoutée plus faibles, on retrouve un excellent
niveau de rentabilité globale pour l’ensemble des entreprises, instituant
une performance moyenne également remarquable.
Un Besoin en Fonds de Roulement faible à modéré, ce qui est surprenant
pour des entreprises généralement en situation de sous-traitance.
Un niveau d’endettement toujours très faible qui souligne, en combinaison
avec le taux de couverture des actifs immobilisés, l’importance des capitaux
propres dans un secteur pourtant à faible intensité capitalistique –même si des
effets de seuils existent pour les structures les plus importantes- : le faible
montant de la CAF utilisé pour le réinvestissement n’empêche d’ailleurs pas
de limiter l’obsolescence des actifs.
Une capacité de développement financièrement très importante et
rencontrant toujours comme facteur limitant la main d’œuvre.
Un certain nombre de traits spécifiques ressortent par ailleurs :
Un BFR positif mais pas excessif qui ne grève pas outre mesure des
trésoreries par ailleurs pléthoriques ;
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 81
Les similitudes dans les taux de valeur ajoutée suggèrent que la taille des
structures ne conditionne pas leur place dans la filière productive (situation
systématique de sous-traitance).
Par ailleurs, la proximité des résultats financiers entre gros œuvre et
second œuvre entérine la distinction empirique entre bâtiment et travaux publics : deux réalités entrepreneuriales différentes sont bien ici confrontées.
0,00% 20,00% 40,00% 60,00%
TP
2d oeuvre
Gros oeuvre
Parts économiques comparées des grands secteurs
Nombre d'entrerprisesSIRENEEffectifs salariés
VABCF
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 82
2.2.3. Les travaux publics
a) Les SIG sectoriels
- de 250 k€ de 250 à 750
k€ + de 750 k€ Total
Nombre d'entreprises 67 35 35 137
TOTA
L SE
CTO
RIE
L
production 6 423 16 418 88 023 110 864
consommations intermédiaires 3 284 9 328 51 304 63 916
VABCF 3 078 6 996 35 813 45 887
EBE 1 485 2 126 8 473 12 084
Profit brut avant impôts 1 486 1 989 7 742 11 217
profit net courant avant impôts 994 1 407 6 889 9 290
capacité d'autofinancement 1 625 2 002 6 292 9 919
Fonds de roulement 1 537 3 236 14 566 19 339
Besoins en fonds de roulement 290 1 354 6 045 7 689
Trésorerie nette 1 247 1 882 8 521 11 650
Investissement corporel hors apports 944 845 3 352 5 141
Investissement corporel et incorporel y compris les apports 944 845 3 361 5 150
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 83
b) Les SIG moyens
Moyenne (en k€) - de 250 k€ % de 250 à 750
k€ % + de 750 k€ % Moyenne pondérée sectorielle
%
MO
YEN
NE
SECT
ORI
ELLE
production 96 100,00% 469 100,00% 2 515 100,00% 809 100,00%
consommations intermédiaires 49 51,13% 267 56,82% 1 466 58,28% 467 57,65%
VABCF 46 47,92% 200 42,61% 1 023 40,69% 335 41,39%
EBE 22 23,12% 61 12,95% 242 9,63% 88 10,90%
Profit brut avant impôts 22 23,14% 57 12,11% 221 8,80% 68 8,38%
profit net courant avant impôts 15 15,48% 40 8,57% 197 7,83% 82 10,12%
capacité d'autofinancement 24 25,30% 57 12,19% 180 7,15% 72 8,95%
Fonds de roulement 23 Nombre de jours de CA
92 Nombre de jours de CA
416 Nombre de jours de CA
Besoins en fonds de roulement 4 16,25 39 29,69 173 24,72
Trésorerie nette 19 69,89 54 41,27 243 34,85
Investissement corporel hors apports 14 Part de
la CAF 24 Part de
la CAF 96 Part de
la CAF
Investissement corporel et incorporel y compris les apports 14 58,09% 24 42,21% 96 53,27%
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 84
c) Les ratios de gestion
Total - de 250 k€ de 250 à 750 k€ + de 750 k€ Total
Nombre d'entreprises 67 35 35 137
Taux de valeur ajoutée 46,26% 41,91% 39,55% 40,29%
Part des frais de personnel dans la Valeur ajoutée 51,75% 69,61% 76,34% 73,67%
Part de l'EBE dans la valeur ajoutée 48,25% 30,39% 23,66% 26,33%
Marge brute d'exploitation 22,32% 12,74% 9,36% 10,61%
Taux de prélèvement financier 4,18% 7,10% 9,04% 8,10%
Taux d'investissement 30,67% 12,08% 9,36% 11,20%
Taux d'amortissement des immobilisations 65,05% 64,94% 79,79% 75,44%
Taux d'accumulation 16,40% 10,40% 10,05% 10,88%
Intensité capitalistique 89 38 38 41
Rentabilité globale 23,53% 18,43% 14,57% 15,87%
Total - de 250 k€ de 250 à 750 k€ + de 750 k€ Total
Nombre d'entreprises 67 35 35 137
Délais client 80 97 113 109
Délais fournisseur 49 58 61 60
Ressources stables 3 798 6 363 30 057 40 218
Taux de couverture des valeurs immobilisées 126,89% 141,60% 155,98% 150,47%
Taux d'endettement 14,45% 11,30% 17,95% 16,67%
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 85
d) L’analyse comparative
Travaux Publics Analyse de la rentabilité
Equilibre financier Fonction
d’investissement Ressources financières Trésorerie
Entreprise – 250k€ de CA
o Un bon taux de la valeur ajoutée (46,26%)
o Une bonne rentabilité commerciale (15,48%)
o La rentabilité économique est élevée (23,53%)
o Une forte part de la CAF dans l’investissement (58,33%)
o Le taux d’amortissement des immobilisations est très élevé (65,05%)
o Les charges financières sont faibles par rapport au CA (0,93%)
o Des ressources stables (3 798) importantes prodiguent un très bon taux de couverture des valeurs immobilisées (126,89%)
o Une bonne trésorerie (19) grâce à un BFR réduit
o Le délai client est élevé : 80 jours tandis que le délai fournisseur est moyen : 49 jours (contradiction avec le montant du BFR)
Entreprise de 250à
750 k€de CA
o Un bon taux de la valeur ajoutée (41,91%)
o Une bonne rentabilité commerciale (8,57%)
o La rentabilité économique est très bonne (18,43%)
o Une part conséquente de la CAF dans l’investissement (42,10%)
o Le taux d’amortissement des immobilisations est élevé (64,94%)
o Les charges financières sont faibles par rapport au CA (0,90%)
o Un bon taux de couverture des valeurs immobilisés 141,60%
o Le taux d’endettement est faible 11,30%
o Une bonne trésorerie de 54 grâce à un BFR très modeste
o Le délai client est
élevé : 97 o Le délai fournisseur est
moins élevé: 58
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 86
Travaux Publics Analyse de la rentabilité
Equilibre financier Fonction
d’investissement Ressources financières Trésorerie
Entreprise + de
750k€ de CA
o Un taux moyen de la valeur ajoutée (39,55%)
o Une bonne rentabilité commerciale (7,83%)
o La rentabilité économique est bonne (14,57%)
o Une forte part de la CAF dans l’investissement (53,33%)
o Le taux d’amortissement des immobilisations est très élevé (79,79%)
o Les ressources stables importantes (30 057) produisent un bon taux de couverture des valeurs immobilisées 155,98%
o Une trésorerie pléthorique (243) en dépit de :
o Délais clients est très élevés : 113
o Et de délais fournisseurs moyens : 61
Ensemble du
secteur
o Une bonne rentabilité commerciale et économique sur tout le secteur
o Une part importante de la CAF destinée à l’investissement
o Le taux
d’amortissement est élevé
o Un bon taux de
couverture des valeurs immobilisées
o Un taux de couverture des valeurs immobilisés traduisant une surcapitalisation
o Une bonne trésorerie o Des délais clients
élevés
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 87
Un certain nombre de paramètres soulignent la spécificité de la situation des
travaux publics :
La grande majorité des Travaux Publics sont réalisés par les entreprises de
plus de 750 k€ de CA (80% de la production totale) ce qui est lié à la
dimension générale des marchés considérés et au moyens d’exploitation
nécessaires ;
La valeur ajoutée reste relativement constante ce qui souligne un
positionnement identique des entreprises, quelle que soit leur taille, au sein de
la filière ;
L’intensité capitalistique est nettement plus élevée ce qui explique un taux
de réinvestissement de la CAF plus important que dans le bâtiment. Les
équilibres financiers demeurent toutefois bons et le taux d’endettement très
faible.
En dépit de ces différences notables, un phénomène constant, celui de
l’excellence conjointe de la rentabilité et des équilibres financiers, ressort nettement de l’analyse :
La capacité d’autofinancement notamment est très satisfaisante allant de
7,15% du CA pour les grandes entreprises à plus de 25% pour les plus
petites.
Le taux de couverture des valeurs immobilisées révèle la solidité des capitaux
permanents.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 88
En ce qui concerne plus spécifiquement l’intensité capitalistique, si elle est
nettement supérieure à celle rencontrée dans le bâtiment, elle atteint 89 dans les
entreprises réalisant moins de 250 k€ de CA tandis qu’elle s’établit à 38 pour les
autres : cela démontre l’existence de barrières à l’entrée importantes dans le secteur
sous la forme d’investissements matériels élevés. Ce facteur est susceptible
d’expliquer financièrement l’aspect pyramidal atténué du métier.
2.2.4. Une brève synthèse financière
Les chiffres présentés décrivent un tissu entrepreneurial d’une grande qualité,
sans exception : aucune faiblesse majeure, relative aux équilibres financiers ou à la
rentabilité, ne saurait venir nuancer ce constat très favorable, en l’état des chiffres
concernés.
Si des différences se font jour entre activité et entre entreprises sur la base du
montant de leur chiffre d’affaires, elles sont intrinsèquement liées à la nature même
des prestations réalisées (cf. partie 4.1.1. du rapport) et ne traduisent généralement
pas une difficulté systémique quelconque.
On peut dresser une liste des caractéristiques communes des entreprises du
secteur :
a) Les niveaux de performance financière atteints sont extrêmement élevés : structure financière solide ; trésorerie pléthorique et rentabilité
exceptionnelle constituent la performance moyenne ;
b) L’investissement actuel est faible en général, comme le confirment les taux
d’accumulation, et l’outil de production vieillissant comme en témoignent les
amortissements cumulés ;
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 89
c) Au sein de ces investissements, on note l’absence presque totale d’immatériel : or, les travaux réalisés sont de plus en plus spécialisés et
techniques et supposent donc un recours accru à l’immatériel ;
d) On observe un très faible taux d’endettement qui pourrait être lié, non pas
uniquement à une volonté de gestion traditionnelle, mais surtout au défaut
d’engagement des banques envers un secteur doté d’un turn-over important et
perçu comme porteur de risque ;
e) La capacité d’investissement potentielle est au total très importante en
raison de trois effets combinés : le faible réinvestissement actuel de la CAF
(employée essentiellement au versement de dividendes car l’endettement est
faible) ; le faible taux d’endettement et la trésorerie nette très conséquente.
Ces chiffres indiquent donc, qu’en cas d‘augmentation significative des
volumes à produire, l’ajustement financier des entreprises locales pourrait
s’effectuer sans heurts.
La qualité de la situation sectorielle possède des explications économiques et
historiques. Au premier rang de celles-ci figure sans doute l’impact de la zone
franche de Corse dont les dispositions ont largement favorisé la recapitalisation d’un
certain nombre d’entreprises, simultanément en renforçant leur rentabilité
économique du fait de l’allègement des charges sociales et en minimisant la pression
fiscale directe en vertu de l’exonération partielle d’impôts sur les sociétés.
La combinaison de ces deux catégories de mesures a permis aux entreprises
ayant survécu aux années difficiles qui ont précédé, c’est-à-dire aux entreprises les
plus solides, d’augmenter leur rentabilité et de là de renforcer leurs fonds propres3.
3 Ce constat éclaire les effets de la zone franche, qui a permis la survie de nombreuses entreprises et favorisé l’épargne et la consommation dans un second temps ; les entreprises rentables ont en effet vu leurs marges et leurs bénéfices augmenter mais en l’absence de nouveaux marchés, elles n’ont ni recruté ni investi et seules les politiques de dividendes ont bénéficié directement de la zone franche.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 90
Malgré tout, l’excellence des performances moyennes appelle un certain nombre de réserves, surtout lorsque ces résultats sont confrontés aux données de
terrain qui, si elles sont subjectives, ont pour elles l’unanimité. Trois aspects seront
successivement abordés : le caractère parcellaire des données fournies ; l’absence
d’indicateurs de dispersion à même de relativiser les constats et le poids conséquent
de l’économie souterraine qui accentue encore la vision optimiste de la situation.
Réserve n° 1 : Des données parcellaires
La moitié des entreprises en effectif est absente, en raison de la structure
même de la base de données INSEE (cf. détail des réserves dans le chapitre 1 de ce
rapport), mais il est possible de procéder à une évaluation plafond de la
représentativité de ces données.
- de 250 k€ de 250 à 750 k€ + de 750 k€ Total
Gros oeuvre 1 042 162 76 1 280 81,41% 12,66% 5,94% 100,00%
Second oeuvre 1 029 162 56 1 247 82,52% 12,99% 4,49% 100,00%
Travaux publics 140 35 35 210 66,67% 16,67% 16,67% 100,00%
Nombre d'entreprises SIRENE 2 211 359 167 2 737 80,78% 13,12% 6,10% 100,00%
Nombre d'entreprises FICUS 940 359 167 1 466 Représentativité FICUS 42,51% 100,00% 100,00% 53,56%
Production FICUS 93 293 125 832 294 132 513 257 Estimation de la production
effective correspondante 219 437 125 832 294 132 639 401
Seule la tranche de chiffre d’affaires de moins de 250 k€ s’avère incomplète :
en supposant qu’elle ne représente au pire des cas qu’effectivement 42 % de la
production de cette tranche, au pro rata du nombre d’entreprises, la nouvelle
répartition de la production présentée dans le tableau précédent souligne que 25 %
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 91
de la production totale du secteur et 47 % des entreprises auraient échappé à
l’analyse.
Or, on peut supposer que les entreprises concernées sont les moins
performantes dans la mesure où ce sont généralement les plus récentes et les moins
structurées : en les réintégrant, on obtiendrait sans doute une image plus nuancée
du secteur, sans toutefois que cela n’entame en rien la performance des autres
entreprises, notamment celles des deux autres tranches de chiffre d’affaires.
Réserve n° 2 : L’absence d’indicateurs de dispersion
Au total, et en dépit de ces remarques, les données chiffrées nous
apparaissent entrer en contradiction avec les données empiriques pour l’instant
recueillies et notamment avec les informations collectées auprès d’observateurs
économiques divers : experts-comptables, universitaires,…
Du point de vue de nos interlocuteurs de terrain, en dépit de l’amélioration
globale de la situation des entreprises du secteur au sortir d’une crise décennale, de
tels chiffres ne sauraient concerner qu’une minorité éclairée d’entreprises très performantes sur leurs métiers et plus spécifiquement sur leurs niches d’activité.
Réserve n° 3 : La persistance d’une économie souterraine importante
Quoi que les montants correspondants s’avèrent, par définition, difficiles à
déterminer, une proportion importante de l’activité de la construction échappe
toujours aux circuits officiels de l’argent, en dépit des efforts des institutionnels. Cette
proportion s’estime entre 15 % et 30 %, selon les interlocuteurs, même si la Zone
Franche a sûrement contribué à l’officialisation d’une partie des transactions. Ces
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 92
chiffres, proprement gigantesques, renforcent encore l’interprétation prudente des excellents résultats qui précèdent.
L’économie souterraine constitue en effet un circuit intrinsèquement plus
rentable pour les entreprises qui y ont recours, dans la mesure où aucune pression
fiscale ou sociale ne vient grever la rentabilité. En ajoutant ces chiffres aux chiffres
officiels, cela ne pourrait qu’augmenter à nouveau la rentabilité des entreprises du
secteur et de là leur performance déjà remarquable.
22..33.. LLeess ccaarraaccttéérriissttiiqquueess hhuummaaiinneess eesssseennttiieelllleess
Il s’agit dans cette partie, sans toutefois empiéter sur l’analyse détaillée des
ressources humaines du secteur qui sera effectuée dans la suite de la mission, de
préciser à grands traits les contours de la problématique humaine du secteur, en
omettant pas d’évaluer les facteurs dynamiques.
2.3.1. La dimension humaine et la composition de l’emploi
a) Le volume d’actifs concernés
La première question qu’il apparaît nécessaire d’aborder est bien celle de la
dimension, mesurée par le nombre d’actifs directement concernés par la profession.
En dépit des obligations sociales qui affectent les entreprises, une telle démarche
réclame la réalisation d’un certain nombre de retraitements, dans la mesure où le
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 93
recueil annuel des données sociales, au moyen de la Déclaration Annuelle des
Données Sociales (DADS), ne concerne que les entreprises employant des salariés.
Sont donc absents de cette base de données les entrepreneurs individuels,
employant éventuellement des tâcherons de manière ponctuelle, ainsi que les
éventuels conjoints que leur statut, en dépit des diverses clarifications intervenues,
écarte des recensements sociaux.
La méthode retenue afin de procéder à une juste estimation est ainsi
empirique : au nombre d’actifs recensés par la DADS 2001 fournie par l’intermédiaire
de l’INSEE, il convient d’ajouter un nombre d’entrepreneurs individuels équivalent au
nombre d’entreprises dépourvues de salariés fourni par le répertoire SIRENE
(version 2002).
Nombre Source Nombre de salariés 6 385 DADS 2001
Nombre d'entrepreneurs individuels 1 124 SIRENE 2002 Total 7 509
Toutefois, les réserves méthodologiques formulées dans la première partie de
ce rapport, inhérentes aux incohérences statistiques et à la faible adaptabilité de
données aux objectifs poursuivis, nous a conduit à rechercher d’autres sources
d’informations : les données de la Caisse des Congés Payés du Bâtiment offrent
ainsi une profondeur historique intéressante.
Deux remarques doivent ici être effectuées : le montant total d’actifs est
différent dans la mesure où celui de la CCPB intègre notamment les chefs
d’entreprises individuelles cotisant auprès de la caisse et la répartition par tranche
est différente de celle offerte par SIRENE et la DADS.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 94
ACTIFS 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 en % 1 à 5 1 887 1 867 1 874 1 918 1 961 2 062 2 161 2 250 26,46% 6 à 10 2 862 2 831 2 847 3 008 3 127 3 508 3 807 3 911 45,99% 11 à 50 2 036 1 789 1 748 1 872 1 802 1 703 1 902 1 805 21,23% 51 et plus 572 527 374 332 338 302 302 538 6,33%
Total 7 357 7 014 6 843 7 130 7 228 7 575 8 172 8 504 100,00% Source : CCPB, 07/2003
L’évolution présentée par tranche permet de souligner la perméabilité entre
les différentes catégories d’entreprises : en fonction des aspects conjoncturels, les
entreprises adaptent visiblement leurs effectifs.
Les différences sont ainsi importantes entre les deux évaluations : celle issue
des chiffres de la CCPB apparaît comme celle la plus volontiers employée par les
professionnels du secteur.
Une approche plus analytique permet de désagréger plus avant les tendances :
Nombre d'ouvriers 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Haute Corse 4 048 3 869 3 755 3 837 3 874 4 029 4 355 4 514 3 961 Corse du sud 3 309 3 145 3 088 3 293 3 354 3 546 3 817 3 990 3 759 Total Corse 7 357 7 014 6 843 7 130 7 228 7 575 8 172 8 504 7 720
Taux de croissance -4,66% -2,44% 4,19% 1,37% 4,80% 7,88% 4,06% -9,22% Travaux publics 1 581 1 509 1 450 1 369 1 235 1 302 1 351 1 327 1 299 Bâtiment 5 776 5 505 5 393 5 761 5 993 6 273 6 821 7 177 6 421
Données : CCPB, 07/2003
La répartition des effectifs est nettement à l’avantage de l’activité Bâtiment qui
reflète en contrepartie de manière accentuée les évolutions de la conjoncture. La
branche travaux publics apparaît plus stable sur la période historique considérée.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 95
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
01 0002 0003 0004 0005 000
6 000
7 000
8 000
Evolution des effectifs sectoriels
TPBatiment
Source : CCPB, 07/2003
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
0
1 000
2 000
3 000
4 000
5 000
Evolution géographique des effectifs sectoriels
Haute CorseCorse du sud
Source : CCPB, 07/2003
Sur le plan géographique, l’évolution de la distribution des actifs reflète celle
des structures entrepreneuriales : les écarts entre les deux départements tendent à
disparaître (de 45 % des effectifs pour la Corse du Sud en 95 à 49 % en 2003).
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 96
Cette évaluation souffre de son caractère incomplet : on aurait notamment
aimé disposer d’une estimation du nombre d’emplois induits par l’activité de
construction afin de mesurer les éventuels effets de levier sur le développement
d’une croissance sectorielle importante. Les données INSEE (DADS 2001)
permettent de déterminer la répartition suivante :
Répartition de l'emploi salarié par type d'activité
Gros oeuvre52%Second oeuvre
31%
Travaux publics17%
b) La composition par CSP
Les chiffres fournis par la DADS 2001 permettent de décomposer le total des
actifs salariés par type d’emploi.
Catégorie Socio Professionnelle de 1 à 4 salariés
de 5 à 9 salariés
de 10 à 19 salariés
de 20 à 49 salariés
plus de 50 salariés Total
Encadrement supérieur (*) 117 126 78 53 15 389 Professions intermédiaires 77 111 124 124 48 484 Employés 74 98 89 66 27 354 Ouvriers qualifiés 740 830 744 598 335 3 247 Ouvriers non qualifiés (**) 524 459 423 376 129 1 911 Total 1 532 1 624 1 458 1 217 554 6 385
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Rapport final Page 97
Catégorie Socio Professionnelle de 1 à 4 salariés
de 5 à 9 salariés
de 10 à 19 salariés
de 20 à 49 salariés
plus de 50 salariés Moyenne
Encadrement supérieur (*) 7,64% 7,76% 5,35% 4,35% 2,71% 6,09% Professions intermédiaires 5,03% 6,83% 8,50% 10,19% 8,66% 7,58% Employés 4,83% 6,03% 6,10% 5,42% 4,87% 5,54% Ouvriers qualifiés 48,30% 51,11% 51,03% 49,14% 60,47% 50,85% Ouvriers non qualifiés (**) 34,20% 28,26% 29,01% 30,90% 23,29% 29,93% Total 100,00% 100,00% 100,00% 100,00% 100,00% 100,00% Taux d'encadrement 12,66% 14,59% 13,85% 14,54% 11,37% 13,67%
(*) Chefs d’entreprises, professions intellectuelles supérieures et cadres (**) Y compris les apprentis et les stagiaires
On remarque que les ouvriers constituent l’essentiel de l’emploi, la
répartition entre ouvriers qualifiés et non qualifiés s’établissant sur la base deux tiers – un tiers. Le taux d’encadrement, interprété dans le sens large du terme
c’est-à-dire comme l’ensemble des chefs d’entreprise, cadres supérieurs et
professions intermédiaires ramené au nombre total de salariés, est faible comme
cela est structurellement la règle dans le secteur. Les chiffres clefs de l’économie
Corse de 2003, publiés par l’INSEE, confirment qu’il s’agit du plus faible taux observé
tous secteurs économiques confondus.
0,00%
2,00%
4,00%
6,00%
8,00%
10,00%
12,00%
14,00%
16,00%
de 1 à 4salariés
de 5 à 9salariés
de 10 à 19salariés
de 20 à 49salariés
plus de 50salariés
Taux d'encadrement
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 98
Ce taux est plus faible dans les plus petites entreprises (de 1 à 4 salariés) au
sein desquelles les ressources sont rares et où les chefs d’entreprise assument
l’essentiel des fonctions de management et de supervision. Il augmente pour toutes
les entreprises « moyennes » à l’échelle du secteur (de 5 à 50 salariés) qui se
trouvent confrontées à des besoins d’organisation et de gestion courante croissants,
réclamant la structuration progressive de l’entreprise. Enfin, il diminue à nouveau
avec les plus grandes entreprises du secteur (plus de 50 salariés) dans la mesure où
ces dernières bénéficient d’économies d’échelle dans ce domaine également.
Si ces données sont conformes à ce que l’on peut retrouver hors de l’île, elles
n’en demeurent pas moins sources d’inquiétudes tant les structures privées
d’ingénierie et d’accompagnement administratif apparaissent moins développées
qu’ailleurs.
Le détail par secteur nous renseigne sur les caractéristiques inhérentes à
chaque activité.
Chefs d'entreprises
Cadres et professions
intellectuelles supérieures
Professions intermédiaires Employés Ouvriers
qualifiés
Ouvriers non qualifiés et apprentis stagiaires
Total
Gros oeuvre 127 46 169 123 1 628 1 201 3 294 Second oeuvre 96 55 194 163 1 020 465 1 993 Travaux publics 32 33 121 68 599 245 1 098 Total 255 134 484 354 3 247 1 911 6 385
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Rapport final Page 99
Gros œuvre Catégorie Socio Professionnelle
de 1 à 4 salariés
de 5 à 9 salariés
de 10 à 19 salariés
de 20 à 49 salariés
plus de 50 salariés Moyenne
Encadrement supérieur (*) 7,63% 5,29% 5,45% 3,58% 1,63% 5,25% Professions intermédiaires 3,25% 3,57% 7,08% 7,00% 6,21% 5,13% Employés 3,38% 2,88% 4,63% 4,27% 3,92% 3,73% Ouvriers qualifiés 46,31% 51,78% 48,64% 45,90% 59,48% 49,42% Ouvriers non qualifiés (**) 39,42% 36,48% 34,20% 39,25% 28,76% 36,46% Total 100,00% 100,00% 100,00% 100,00% 100,00% 100,00% Taux d'encadrement 10,89% 8,86% 12,53% 10,58% 7,84% 10,38%
Le gros œuvre présente ainsi le taux d’encadrement le plus faible et une
répartition plus équilibrée des emplois qualifiés et non qualifiés parmi les ouvriers, ce
qui traduit la faiblesse des prérequis techniques initiaux mais aussi les modes de
gestion très traditionnels du secteur.
Second œuvre
Catégorie Socio Professionnelle de 1 à 4 salariés
de 5 à 9 salariés
de 10 à 19 salariés
de 20 à 49 salariés Total
Encadrement supérieur (*) 7,67% 10,65% 5,41% 5,08% 7,58% Professions intermédiaires 7,67% 11,69% 8,82% 11,86% 9,73% Employés 6,39% 10,12% 8,42% 7,80% 8,18% Ouvriers qualifiés 50,16% 50,61% 54,51% 48,81% 51,18% Ouvriers non qualifiés (**) 28,12% 16,93% 22,85% 26,44% 23,33% Total 100,00% 100,00% 100,00% 100,00% 100,00% Taux d'encadrement 15,34% 22,34% 14,23% 16,95% 17,31%
Travaux publics
Catégorie Socio Professionnelle de 1 à 4 salariés
de 5 à 9 salariés
de 10 à 19 salariés
de 20 à 49 salariés
plus de 50 salariés Moyenne
Encadrement supérieur (*) 7,48% 10,44% 4,89% 5,06% 4,03% 5,92% Professions intermédiaires 2,80% 7,14% 12,44% 14,29% 11,69% 11,02% Employés 6,54% 8,24% 5,78% 5,36% 6,05% 6,19% Ouvriers qualifiés 52,34% 49,45% 51,11% 55,06% 61,69% 54,55% Ouvriers non qualifiés (**) 30,84% 24,73% 25,78% 20,24% 16,53% 22,31% Total 100,00% 100,00% 100,00% 100,00% 100,00% 100,00% Taux d'encadrement 10,28% 17,58% 17,33% 19,35% 15,73% 16,94%
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Rapport final Page 100
Part des emplois d'encadrement et adminsitratifs par type d'activité
14,12%
25,49%
23,13%
Gros oeuvre
Second oeuvre
Travaux publics
Les travaux publics et le second œuvre présentent deux caractéristiques
communes : un taux d’encadrement plus fort lié à l’importance croissante des
aspects techniques dans ces deux métiers et une proportion nettement plus
accentuée d’ouvriers qualifiés.
2.3.2. La pyramide des âges et la dynamique humaine
La pyramide des âges des salariés du secteur offre une profil en forme de
« feuille de chêne », c’est-à-dire qu’elle présente une base et sommet étroits et un
fort renflement en son centre.
Cet aspect traduit une véritable difficulté à approvisionner le marché du travail
en jeunes salariés, et ce d’autant plus nettement que la main d’œuvre du secteur
demeure pour l’essentiel faiblement qualifiée (cf. répartition des effectifs salariés en
catégories socioprofessionnelles) : ce n’est donc pas la durée des études qui
expliquerait un éventuel délai d’intégration dans le marché du travail. Plus sûrement,
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 101
c’est dans l’effet conjugué de la démographie insulaire et de la désaffection dont
souffre le secteur que doivent être recherchées les explications de ce phénomène.
Pyramide des âges sectorielle
0 200 400 600 800 1000
De 15 à 17 ans
De 21 à 25 ans
De 31 à 35 ans
De 41 à 45 ans
De 51 à 55 ans
De 61 à 65 ans
Une étude4 généraliste réalisée par l’observatoire régional de l’emploi et de la
formation (OREF) en avril 2003 dressait un constat sensiblement équivalent, en
analysant les résultats des deux recensements de 1990 et 1999 au moyen des
familles d’activités professionnelles.
Contrairement à la tendance générale du marché de l’emploi, le BTP a perdu
au cours de la période concernée une grande partie de ses effectifs, en raison de la
conjonction du vieillissement des actifs et de la crise sectorielle.
4 OREF, Prospective emploi : premiers éléments sur le vieillissement des actifs en Corse, dossier n° 28, avril 2003
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 102
Alors que le secteur représentait 11,10% de l’emploi dans l’île en 1990, il ne représente plus que 8,20% en 1999 (soit environ une diminution de 2 200 actifs
portant essentiellement sur les emplois les moins qualifiés).
Evolution des FAP insulaires dans le BTP entre 1990 et 1999 et détermination de la part des actifs de 50 ans et plus en 1999.
Effectifs Personnes de 50 ans et plus en 99
Libellé de la FAP 84 1990 1999 Evolution 90/99 (en %) Nombre %
B0-ONQ du gros œuvre du bâtiment, des TP et de l'extraction 3512 2092 -40,4 461 22
B2-OQ du gros œuvre du bâtiment 2184 1950 -10,7 636 32,6
B4-OQ du bâtiment, second œuvre 2100 1653 -21,3 395 23,9
B3-ONQ du bâtiment, second œuvre 1004 759 -24,4 144 19
B6-Technicien du bâtiment et des TP 428 572 33,6 147 25,7
Total BTP 9 228 7 026 -24% 1783 25%
Total de l’emploi en Corse 82 900 85 600 3% (Source INSEE- recensements de la population de 1990 et 1999)
Cette tendance devrait se confirmer selon l’OREF sur la période contemporaine, si rien n’est fait pour endiguer cette déperdition : le quart des
effectifs sectoriels, et notamment les ouvriers qualifiés du gros œuvre du bâtiment
(601 départs) et du second œuvre (430 départs), partira à la retraite avant 2009.
Cette problématique pose avec acuité la question de la capacité d’attraction des métiers du bâtiment auprès des jeunes entrants sur le marché du
travail, voire en amont sur le marché de la formation.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 103
La pyramide des âges des chefs d’entreprise reflète de manière accentuée cet état de fait -plus de 35 % d’entre eux sont âgés de plus de 50 ans-
même si cela est, pour partie, normal dans la mesure où la création et la conduite
d’entreprise concernent généralement les tranches d’âge les plus élevées dans un
secteur fortement marqué par la tradition artisanale.
Cela présage toutefois de disparitions importantes de structures dans la décennie à venir, ce qui est susceptible d’engendrer de fragiliser les équilibres sectoriels.
Pyramide des âges des chefs d'entreprise
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
De 15 à 17 ans
De 21 à 25 ans
De 31 à 35 ans
De 41 à 45 ans
De 51 à 55 ans
De 61 à 65 ans
Source : Insee SIRENE, 2001
Un certain nombre d’enjeux sectoriels sont d’emblée ébauchés au travers de
cette analyse première de la situation démographique :
La problématique de la transmission des entreprises s’exprime de manière
aiguë dans le bâtiment ;
L’étiage à terme des ressources humaines locales, toutes compétences
confondues, si les tendances actuelles se pérennisent ;
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 104
Au total, si le BTP constitue un secteur fortement consommateur de main
d’oeuvre du fait même de la structure de son activité, sa pérennité –sans même parler de son développement- semble menacée par la conjonction d’une pénurie de main d’œuvre et d’une disparition même des structures
entrepreneuriales, pourtant viables sur le plan économique.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 105
33.. UUnn pprreemmiieerr ddiiaaggnnoossttiicc ééccoonnoommiiqquuee
L’ensemble des éléments statistiques qui précèdent permettent de poser un
premier diagnostic économique, à la condition expresse de définir précisément les
limites d’un tel exercice : on souhaite, en effet, par l’intermédiaire d’une première
typologie issue de l’analyse des chiffres, définir les principales catégories d’acteurs
du secteur.
Une fois celles-ci identifiées, il deviendra possible de formuler une
comparaison de nature à mesurer la spécificité du terrain insulaire en cette matière et
de là, d’identifier les forces et les faiblesses du secteur dans l’île.
33..11.. UUnnee ttyyppoollooggiiee ssyynntthhééttiiqquuee
La typologie présentée résulte de l’ensemble des éléments statistiques qui ont
été colligés, au décours de leur confrontation avec les premiers éléments qualitatifs
rassemblés au moyen des divers entretiens effectués. Outre les limites intrinsèques
de l’exercice, déjà soulignées dans la première partie de rapport, il convient d’insister
sur le caractère évolutif de cette typologie, qui pourra être affinée dans la suite de
cette mission au moyen des nouvelles informations amassées.
3.1.1. Une réalité financière duale
En termes typologiques, l’étude financière souligne clairement la distinction
structurelle entre Bâtiment et Travaux Publics ainsi que la diminution de la rentabilité
avec la taille.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 106
a) La présentation par taille d’entreprises
Total BTP - de 250 k€ de 250 à 750 k€ + de 750 k€ Total
Nombre d'entreprises 940 % 359 % 167 % 1 466 %
production 93 293 18,18% 125 832 24,52% 294 132 57,31% 513 257 100,00%
consommations intermédiaires 46 866 15,62% 70 421 23,48% 182 686 60,90% 299 973 100,00%
VABCF 45 960 21,87% 55 035 26,19% 109 168 51,94% 210 163 100,00%
EBE 17 432 31,63% 14 360 26,06% 23 314 42,31% 55 106 100,00%
Profit brut avant impôts 17 412 32,87% 14 055 26,53% 21 513 40,61% 52 980 100,00%
profit net courant avant impôts 15 067 32,77% 11 979 26,05% 18 932 41,18% 45 978 100,00%
capacité d'autofinancement 17 631 34,34% 14 067 27,39% 19 651 38,27% 51 349 100,00%
Total BTP - de 250 k€ de 250 à 750 k€ + de 750 k€ Total
fonds de roulement 10 922 16,32% 18 504 27,64% 37 514 56,04% 66 940 100,00%
Besoins en fonds de roulement -1 367 -10,82% 3 743 29,63% 10 256 81,19% 12 632 100,00%
Trésorerie nette 12 289 22,63% 14 761 27,18% 27 258 50,19% 54 308 100,00%
investissement corporel hors apports 5 489 28,20% 5 575 28,64% 8 399 43,15% 19 463 100,00%
investissement corporel et incorporel y compris les
apports 5 489 28,14% 5 577 28,59% 8 440 43,27% 19 506 100,00%
Nombre d'entreprises FICUS 940 64,12% 359 24,49% 167 11,39% 1 466 100,00%
Représentativité FICUS 34,44% 100,00% 100,00%
Ces données soulignent deux phénomènes différentiels :
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 107
Les entreprises les plus structurées, c’est-à-dire celles dont le CA dépasse
750 K€, assurent plus de la moitié de la production sur les chiffres disponibles,
ce qui les érige en acteurs principaux du secteur, même ce leadership ne se
confirme pas en termes de marges ;
La rentabilité décroît donc avec la taille et ce, de manière sensible : les
entreprises les plus importantes doivent faire face à des frais fixes
supplémentaires engendrés par leur structuration
b) La présentation par activités
Total par activité TP 2d oeuvre Gros oeuvre Total
Nombre d'entreprises 137 % 659 % 670 % 1 466 %
production 110 864 21,60% 152 942 29,80% 249 451 48,60% 513 257 100,00%
consommations intermédiaires 63 916 21,31% 85 957 28,65% 150 100 50,04% 299 973 100,00%
VABCF 45 887 21,83% 66 318 31,56% 97 958 46,61% 210 163 100,00%
EBE 12 084 21,93% 17 802 32,31% 25 220 45,77% 55 106 100,00%
Profit brut avant impôts 11 217 21,17% 17 133 32,34% 24 630 46,49% 52 980 100,00%
profit net courant avant impôts 9 290 20,21% 15 427 33,55% 21 261 46,24% 45 978 100,00%
capacité d'autofinancement 9 919 19,32% 17 520 34,12% 23 910 46,56% 51 349 100,00%
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 108
Total par activité TP 2d oeuvre Gros oeuvre Total
fonds de roulement 19 339 28,89% 25 172 37,60% 22 429 33,51% 66 940 100,00%
Besoins en fonds de roulement 7 689 60,87% 6 860 54,31% -1 917 -15,18% 12 632 100,00%
Trésorerie nette 11 650 21,45% 18 312 33,72% 24 346 44,83% 54 308 100,00%
investissement corporel hors apports 5 141 26,41% 4 923 25,29% 9 399 48,29% 19 463 100,00%
investissement corporel et incorporel y compris les
apports 5 150 26,40% 4 957 25,41% 9 399 48,19% 19 506 100,00%
Nombre d'entreprises SIRENE 262 1 282 1 345 2 889
Représentativité FICUS 52,29% 51,40% 49,81% 50,74%
Représentativité FICUS sur tranche - 250 k€ 34,90% 29,40% 39,02% 34,44%
Effectifs salariés (31/12/2001) 1 098 1 993 3 294 6 385
TP second œuvre
Gros œuvre
Nombre d'entreprises 137 607 670
Taux de valeur ajoutée 40,29% 40,33% 38,33%
Part des frais de personnel dans la Valeur ajoutée 73,67% 73,16% 74,25%
Part de l'EBE dans la valeur ajoutée 26,33% 26,84% 25,75%
Marge brute d'exploitation 10,61% 10,83% 9,87%
Taux de prélèvement financier 8,10% 4,40% 5,18%
Taux d'investissement 11,20% 7,42% 9,59%
Taux d'amortissement des immobilisations 75,44% 60,18% 64,39%
Taux d'accumulation 10,88% 15,25% 15,55%
Intensité capitalistique 41 17 19
Rentabilité globale 15,87% 19,27% 16,28%
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 109
Total TP second œuvre
Gros œuvre
Nombre d'entreprises 137 607 670
Délais client 109 77 51
Délais fournisseur 60 60 63
Ressources stables 40 218 42 732 53 221
Taux de couverture des valeurs immobilisées 150,47% 182,14% 144,69%
Taux d'endettement 16,67% 9,53% 9,88%
Au travers de ces données, transparaissent les différences structurelles entre
Bâtiment et Travaux Publics :
L’intensité capitalistique est nettement supérieure dans les Travaux Publics
ce qui se traduit par de nombreux phénomènes connexes : une part supérieure
de la CAF consacrée au réinvestissement ; un taux d’endettement plus
important ; un taux d’accumulation plus faible et un taux d’amortissement plus
élevé contrairement aux gros et seconds œuvres où leur part est moins
importante.
Les Travaux Publics souffrent de délais de règlement plus importants qui
grèvent leur trésorerie par l’intermédiaire de leur BFR, accentuant encore la
mobilisation de ressources financières.
Les entreprises les plus importantes réalisent l’écrasante majorité de la
production.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 110
3.1.2. Une réalité statistique pyramidale
Le secteur se présente sous une forme nettement pyramidale, aux extrêmes
de laquelle on trouve :
Type n° 1 : Les très petites entreprises
Elles constituent la majorité écrasante des acteurs du secteur : 93 % des
entreprises ont moins de 9 salariés et elles emploient près des trois quarts des
actifs du secteur
Leur encadrement se résume au chef d’entreprise (nombre moyen
d’employés : 2.60), aidé parfois de son conjoint dans les tâches
administratives
Leur implantation est variable : on retrouve ces structures aussi bien en milieu
rural qu’urbain
Leur activité est généralement tournée vers la maçonnerie généraliste, plus
rarement vers un métier du second œuvre
Elles assurent des prestations de proximité
Elles sont instables économiquement et font globalement l’objet de taux de
rotation importants, au travers d’un cycle continu de créations et de
défaillances, alimenté par la conjoncture du moment.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 111
Type n° 2 : Les « grandes » entreprises
Elles sont extrêmement minoritaires (11 entreprises de plus de 50 salariés qui
représentent 6.33 % des actifs)
Elles appartiennent aux plus grandes entreprises de l’île (nombre d’employés
moyen : 51) et sont généralement dépositaires d’une tradition familiale
Elles exercent leur activité aussi bien dans le domaine du bâtiment, à
l’exclusion du second œuvre, que dans celui des travaux publics
Elles sont stables dans le temps, même si leurs effectifs fluctuent parfois
grandement en fonction de la conjoncture (variant parfois du simple au
double)
Elles sont structurées et disposent de personnel d’encadrement au sein d’une
organisation hiérarchisée
Elles sont implantées exclusivement en zone urbaine et possèdent un fort
ancrage territorial
Elles sont compétitives sur le plan économique
Le type n° 1 constitue le modèle largement dominant en terme numérique : les
entreprises qui correspondent à ce profil se distinguent de par leur mortalité et leur
capacité à satisfaire des besoins de proximité.
Le type n° 2 est représentatif des plus grosses entreprises locales, tous
secteurs confondus : il s’appuie sur une forte légitimité territoriale qui vaut à la
structure un ancrage social durable. La taille de ces entreprises est remarquable à
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 112
l’échelle insulaire, d’autant plus qu’elles résultent d’une croissance presque
uniquement interne qui leur a permis de sédimenter des capitaux propres en
quantités conséquentes.
Entre ces deux extrêmes, on retrouve un certain nombre d’entreprises
moyennes (165 entreprises ont entre 10 et 50 salariés) qui offrent généralement un
bon niveau de performance :
Type n° 3 : Les entreprises « émergentes »
Elles possèdent un bon niveau de performance économique
Elles représentent une part modeste du secteur (165 entreprises pour 21 %
des actifs)
Elles assurent soit des opérations de maçonnerie généraliste avec maîtrise
d’œuvre, soit des travaux publics au sein de leur zone d’influence, soit encore
des travaux de second œuvre avec un bon niveau de spécialisation technique
Elles sont essentiellement implantées en milieu urbain, à proximité des pôles
économiques principaux ou secondaires
Elles sont techniquement solides mais manquent encore de compétences
managériales, ce qui affecte leurs marges, leur gestion commerciale et
pénalise leur développement
L’une des questions majeures qui se posent à l’issue de ce travail
intrinsèquement limité est celle de l’importance économique de ce maillon
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 113
économique intermédiaire, d’entreprises en voie de structuration, particulièrement
rentables. On s’interrogera notamment dans la suite de l’étude sur leurs capacités
managériales, tant celles-ci conditionnent pérennité et rentabilité dan les entreprises
en croissance.
Au total, c’est un visage très hiérarchisé, notamment dans l’abord des
marchés, qu’offre le secteur du BTP, avec des segmentations implicites des
clientèles, comme cela sera développé dans la suite de l’étude.
33..22.. UUnnee aapppprroocchhee ccoommppaarraattiivvee
Une comparaison statistique entre les données à l’échelle nationale et celles à
l’échelle insulaire permettra d’évaluer la spécificité du tissu entrepreneurial local du
point de vue du BTP.
Répartition des entreprises France Corse Nombre de salariés Nombre Part Cumulé nombre part cumulé de 0 136 224 42,11% 42,11% 1 155 42,20% 42,20% 1 à 10 164 285 50,79% 92,90% 1 407 51,41% 93,61% 11 à 20 15 073 4,66% 97,56% 111 4,06% 97,66% 21 à 49 6 341 1,96% 99,52% 53 1,94% 99,60% Plus de 50 1 568 0,48% 100,00% 11 0,40% 100,00% Total 323 491 100,00% 2 737 100,00% Densité entrepreneuriale 53,92 105,27
A l’exception de la tranche des entreprises de plus de 200 salariés, qui
comprend 184 unités en France dont aucune en Corse, la distribution des
entreprises en termes de taille est rigoureusement identique : on peut parler, à l’échelle insulaire de « pyramide étêtée ».
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 114
Au-delà des similitudes, force est donc de souligner une importante différence
de densité entrepreneuriale (nombre d’entreprises du BTP pour 10 000 habitants) :
celle-ci est deux fois supérieure en Corse qui vient à l’appui du modèle étêté.
Deux facteurs distincts sont susceptibles d’expliquer cet écart : un marché
relatif nettement plus important, sous l’effet de l’essor touristique par exemple, ou un
émiettement accru du système productif.
Cette dernière explication doit être pour l’instant favorisée, comme en
témoigne l’étude comparative de la distribution des effectifs salariés :
Répartition des emplois France Corse Nombre de salariés Nombre Part Cumulé Nombre Part Cumulé De 0 à 10 661 999 53,20% 53,20% 3 156 49,43% 49,43% 11 à 19 194 839 15,66% 68,85% 1 458 22,83% 72,26% 20 à 49 204 096 16,40% 85,25% 1 217 19,06% 91,32% Plus de 50 183 512 14,75% 100,00% 554 8,68% 100,00% Total 1 244 446 100,00% 6 385 100,00%
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
De 0 à 10 11 à 19 20 à 49 Plus de 50
Répartition comparée des effectifs salariés par taille d'entreprise
FranceCorse
Si la distribution reste relativement identique, on observe toutefois un léger
renflement de l’emploi salarié local au niveau des entreprises « moyennes », ce qui
résulte probablement de l’absence des structures de taille très importante.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 115
Une différence manifeste réside par contre dans le nombre moyen d’employés par entreprise :
Nombre moyen de salariés France Corse De 0 à 10 2,20 1,23 11 à 19 12,93 13,14 20 à 49 32,19 22,96 Plus de 50 117,04 50,36 Nombre de salariés moyen 3,85 2,33
Ces écarts notables soulignent l’émiettement accru du tissu productif
dans le secteur au niveau local, qui pourrait expliquer pour partie les taux de rotation importants observés par les acteurs institutionnels du secteur.
Cette structuration productive possède une justification économique, liée au
positionnement sur des micromarchés localisés et à la difficulté historique de se
structurer sur un territoire atteint d’une insuffisance chronique de développement.
Elle suppose la prédominance des compétences généralistes dans les TPE.
En outre, ce phénomène rend plus complexe encore la problématique des
transmissions d’entreprises, dont on a vu qu’elle conditionnait l’avenir d’une grande
partie de la profession, en raison du vieillissement important des chefs d’entreprise.
Ce point sera d’ailleurs plus largement développé dans la suite de l’étude.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 116
Deuxième partie : La problématique stratégique
Deuxième partie
La problématique stratégique
1. Le PEI comme dimension spécifique 2. L’analyse du marché et de l’intensité concurrentielle 3. Les RH comme facteur bloquant
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 117
11.. LLee PPEEII ccoommmmee ddiimmeennssiioonn ssppéécciiffiiqquuee
Le Programme Exceptionnel d’Investissement constitue une mesure de
rattrapage économique pour l’île, dont l’objectif réside dans la mise à parité des
infrastructures de la Corse. Il constitue un plan d’investissement5 très important à
l’échelle de l’île, susceptible de modifier radicalement le visage économique du
territoire en quinze ans et de transformer la structure même du secteur du BTP,
principal acteur de la mise en œuvre du PEI.
Afin d’identifier les enjeux associés à cette démarche et d’en isoler les effets
éventuels sur les contours éventuels du secteur de la construction, il convient
d’aborder le PEI en deux phases successives au sein de ce rapport : on présentera
tout d’abord le contenu analytique d’un projet-type en soulignant les éléments
essentiels de la structure des coûts et les compétences mobilisées dans le
processus de réalisation, puis on définira les contours généraux du programme en
insistant sur ses effets potentiels en élaborant des scenarii économiques.
11..11.. LL’’aannaallyyssee dd’’uunn pprroojjeett ttyyppee
En amont même du choix méthodologique de l’étude d’un chantier type, se
situe le problème initial du choix d’un projet représentatif du programme
exceptionnel : le PEI, étant donné la variété des aspects économiques qu’il 5 Il est d’ailleurs intéressant de noter que les termes Plan et Programme Exceptionnel d’Investissement sont indifféremment employés par les acteurs publics. Cela semble traduire l’insuffisante lisibilité de l’initiative et le déficit de communication qui lui est attaché.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 118
embrasse, se prête difficilement à une démarche objective, d’autant plus que les
choix politiques relatifs au contenu de la première tranche, et a fortiori des tranches à
venir, demeurent pour l’instant partiels.
Dès lors que l’on convient du caractère nécessairement subjectif du choix du
projet, il devient possible de sélectionner un projet significatif, guidé par nos
interlocuteurs de terrain et par les services contactés (cf. la liste des entretiens
relatifs au chantier-type, page suivante). Le choix d’un tronçon de route a ainsi
été opéré dans la mesure où ce type d’opération semble neutre en termes de choix
politique, reproductible afin d’envisager les effets globaux du programme et plus
accessible enfin du point de vue des informations à collecter.
L’étude des composantes en terme de coût et des servitudes administratives
liées à un projet de cet ordre s’effectuera en trois étapes successives.
Entretien Personnes contactées
Fonctions
Institution ou
entreprise
Service Type
d’entretien
N° 1 Mr Alain
Fichou
Chef de
service CTC
Service
Technique
Régional
Exploratoire
N ° 2 Mme Valérie
Ettori Ingénieur CTC
Services
routes (2A) Descriptif
N ° 3 Mr François-
Xavier Ceccoli
Directeur
Général
SAS
« Corse
Travaux »
Direction
générale Descriptif
N° 4 Mr Valbert
Grossi Directeur
Conseil
Général de
Haute
Corse
Direction des
infrastructures
routières et de
transports
Descriptif
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 119
1.1.1. La structure des coûts moyenne d’un projet de construction
Les index nationaux « bâtiment » et « travaux publics » sont utilisés pour les
révisions de prix et sont calculés à partir de formules pré-établies, intégrant un
certain nombre de paramètres (cf. la structure et la composition dans les tableaux
présentés dans les pages suivantes), dont la définition, la codification et la structure
ont été arrêtées par l’administration (Direction Générale de le Concurrence, de la
Consommation et de la Répression des Fraudes - D.G.C.C.R.F.) après consultation :
de la fédération française du bâtiment (FFB) et en accord avec les unions et
syndicats nationaux, dans le cas du bâtiment ;
de la fédération nationale des travaux publics (FNTP) et après avis de la
Commission consultative des prix des matières (COCIM) dans le cas des
travaux publics.
Codes et définitions TP_01 BT_01
Structure en % Index général tous travaux (TP)
Tous corps d'état (Bâtiment)
Salaires et charges 44% 43% Matériaux 22% 32% Matériel 18% 4%
Transport 4% 3% Energie 6% 3%
Frais divers 6% 15%
Pour le détail des modalités de calcul des diverses charges on se référera à
l’annexe V.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 120
Ces index reflètent de manière satisfaisante les conditions de coût dans
lesquelles les entreprises du secteur interviennent. Il existe par ailleurs des index
adaptés à l’ensemble des activités de spécialités recensées dans le secteur. Ces
éléments se prêteront à diverses extrapolations dans les parties suivantes de cette
étude, notamment à l’évaluation des ressources humaines nécessaires au
développement du secteur et à la détermination du pouvoir de négociation des
fournisseurs par filière.
1.1.2. Les compétences mobilisées et le système de prise de décision
La conduite des projets d’investissement infrastructurels mobilise des
compétences importantes, aussi bien au sein des collectivités locales qu’au sein des
entreprises soumissionnaires : l’étude du parcours administratif d’un projet routier
permettra de souligner la répartition des prérogatives entre les différents acteurs de
la procédure et de la réalisation, mais aussi de mettre en exergue les responsabilités
des divers intervenants dans la conduite du projet, en s’asseyant notamment sur une
dichotomie entre les choix techniques et politiques.
Le processus de traitement des marchés publics est en effet complexe et
consommateur de temps comme de compétences comme en témoigne le schéma
présenté page suivante.
Cette complexité avérée d’un système de traitement et de prise décision
qui associe de multiples acteurs, animés par des rationalités fort différentes,
engendre des risques de mauvaise exécution dans le cas d’une multiplication subite des volumes traités.
Cette situation semble conforter les inquiétudes des entreprises à l’égard de
l’insuffisance de l’ingénierie publique et celles des acteurs publics à l’égard de
l’ingénierie privée.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 121
P
H
P
H
A
S
E
II
1. Montage de l’opération
1. Etudes d’opportunité
2. Etudes de préfaisabilité
3. Décision de lancement Approbation
Directeur I.T.
2. Programmation
1. Etudes de faisabilité
2. Préprogramme
3. Programme Approbation
Assemblée
3. Conception
Mise en place du maître d’œuvre
Mise en place des autres acteurs
P
H
A
S
E
I
2 à 3 mois
2 à 3 mois
Délais
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 122
P
H
A
S
E
V
P
H
A
S
E
IV
A
S
E
III
Etudes de définition (EP-AVP)
Approbation
Assemblée
Procédures
Administrativ
es
Etudes des
détails (PRO)
Consultation des entreprises (ACT)
Approbation
Exécutif
4. Réalisation
Préparation des travaux
(DET-EXE-VISA-OPC)
Exécution des travaux
(DET-VISA-OPC)
5. Réception - Mise en service
Réception (AOR)
Mise en service (AOR)
Suivi du parfait achèvement (AOR)
2 à 3 ans
2 à 3 mois
6 mois
à
3 ans
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 123
Dans ces conditions, la conduite des études s’effectue simultanément, sous
contrainte de disponibilité horaire : les priorités sont déterminées essentiellement par
les choix de l’Assemblée de Corse et les moyens humains disponibles limitent,
plus que les financements disponibles, les flux de projets pouvant être traités.
Le lancement du PEI devrait engendrer une multiplication des volumes
annuels des marchés publics par un coefficient compris entre 1.5 et 2 : cette
augmentation drastique ne manquera pas de peser sur les services administratifs et
techniques des collectivités impliquées dans le programme.
Les conditions de mise en œuvre du PEI joueront à nouveau un rôle
déterminant dans les contraintes pesant sur ces services :
Si l’option retenue est celle de la réalisation de chantiers massifs attribués par
lots uniques, l’augmentation des effectifs devra s’effectuer de manière
strictement proportionnelle aux volumes traités ;
Si l’option du fractionnement des marchés en lots distincts prévaut,
l’accroissement du nombre de marchés publics engendrera une multiplication
des formalités administratives et des procédures de contrôles qui rendront
nécessaires un net renforcement des équipes techniques publiques.
Cette dernière option engendre en outre série de difficultés et de risques supplémentaires au sens de l’administration territoriale :
Le fractionnement réclame une ingénierie publique plus lourde ;
Les délais de réalisation risquent d’être plus longs de par l’accumulation
éventuelle de retards (aspect cumulatif des travaux) ;
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 124
Les résultats ne sont pas assurés en raison de l’efficacité variable des
prestataires, ce qui multiplie les risques administratifs.
Dans ce contexte la coordination des trois catégories d’acteurs -administratifs,
politiques et privés- soumis chacun à des rationalités distinctes, réclame
l’instauration de mécanismes explicites de nature à faciliter la conduite administrative
des démarches.
Ultime remarque, les inerties liées au traitement des dossiers engendrent des
contraintes relatives au rythme de publication des travaux : les chantiers qui ne
figurent pas encore dans le portefeuille de projets traités par les services techniques
ne pourront donc pas être publié avant un délai approximatif de trois ans.
Le tableau page suivante détaille l’articulation des interventions des divers
protagonistes et les niveaux de décision associés à chaque phase du projet
d’investissement.
On remarquera notamment le caractère croissant de l’externalisation des
études techniques auprès de bureaux d’études spécialisés, ce qui souligne le
déséquilibre entre les compétences de l’administration locale et les moyens
techniques dont celle-ci dispose : ce processus de sous-traitance suscite également
des servitudes en matière de contrôle et de coordination des interventions.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 125
Décision / validation
Tâches techniques
Phases Services Techniques Politiques Etapes
Services techniques
administratifs hors CTC
Services techniques
CTC
Entreprises BTP
Prestataires privés
I. Montage de l'opération
1. Etudes d'opportunité 2. Etudes de préfaisabilité 3. Décision de lancement
II. Programmation 1. Etudes de faisabilité 2. Pré-programme 3. Programme
III. Conception
1. Installation maître d'œuvre 2. Installation autres acteurs 3. Etudes de définition 4. Procédures administratives 5. Etudes de détails 6. Consultation entreprises
IV. Réalisation 1. Préparation des Travaux 2. Exécution des travaux
V. Réception - Mise en service 1. Réception
2. Mise en service
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 126
3. Suivi parfait achèvement
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 127
1.1.3. L’illustration par l’analyse de chantiers-types
a) La problématique du devis estimatif : l’approche administrative
Les divers entretiens qualitatifs menés ont clairement établi que le processus d’estimation est avant tout de nature empirique et se fonde sur une base de
données des coûts unitaires pratiqués sur les marchés attribués les plus récents
(« mercuriales »).
Ce système permet de refléter les évolutions cycliques des prix de marché.
Ainsi au cours du début des années 90, les prix étaient très élevés et ont
progressivement diminué avec la dégradation de la rentabilité des entreprises.
Deux types de composantes sont pris en compte au sein de cette base de
données : les fournitures et les coûts de mise en œuvre.
Des comparaisons du contenu de la base de données sont réalisées avec les
services techniques d’autres collectivités locales insulaires : les comparaisons avec des collectivités à l’extérieur de l’île n’auraient pas de sens économique. Les
différences les plus patentes se situent au niveau :
de la structure des chantiers
de la qualité des matériels
du coût de l’enrobé
du coût intérieur et extérieur des transports
de la localisation des entreprises sur le territoire
Il existe donc une structure des coûts spécifiques aux entreprises insulaires,
implicitement reconnue par les services techniques en charge des estimations. Les
entreprises insulaires de travaux publics présentent de ce point de vue un niveau de performance économique à la fois homogène et spécifique.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 128
En Corse, le prix des prestations est plus élevé en raison du coût du transport
des fournitures. L’intervention du PEI, de par les volumes concernés devrait se traduire par une baisse importante des prix, en raison du niveau d’amortissement
accru du coût des infrastructures (centrale à béton, matériels de transport, etc.).
Le volume annuel de travaux réalisés conditionne ainsi le prix de réalisation
des ouvrages, car les entreprises ont tendance à répercuter leurs coûts fixes au
prorata de leur volume d’activité.
Il n’existe toutefois pas de méthode analytique d’estimation des prix qui permette de s’assurer que l’on se situe au juste prix ou de prévoir l’évolution du niveau de prix en fonction des divers paramètres.
On trouvera à l’annexe IX un exemple de devis estimatif dressé par la DIT de
la CTC.
On notera enfin que les détails estimatifs de l’administration constituent
généralement des évaluations plafonds, en deçà desquelles se situent la plupart des
offres. Plus les marchés sont de taille réduite, plus on observe des soumissions à
bas prix.
Les niveaux de prix, particulièrement en situation de disette commerciale, sont
parfois très inférieurs et réclament une vérification de la part des services techniques
des capacités à réaliser, en demandant notamment aux entreprises concernées de
fournir un sous détail.
b) La problématique du prix compétitif : l’approche entrepreneuriale
L’approche du « juste prix » développée par les entreprises varie bien sûr en
sophistication en fonction de la taille de la structure concernée et de la qualité des
analyses mises en œuvre par ses dirigeants.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 129
Pour les entreprises de petite taille, le travail est de nature essentiellement
empirique et consiste à trouver, au moyen des relations professionnelles ou
administratives nouées par leurs dirigeants, des exemples similaires extrapolés sur
une base approximative.
Pour les entreprises les plus organisées et les plus compétitives, la démarche
d’étude des prix est de nature essentiellement endogène et se fonde sur une
démarche plus rationnelle.
Trois étapes peuvent être distinguées, après publication de l’appel d’offres et
examen du règlement de la consultation :
Etape n° 1 : L’analyse technique des tâches
L’analyse du cahier des charges revêt un caractère central dans la constitution
de l’offre. Son objet consiste à apporter une réponse à la question : « comment
réaliser dans les conditions les plus sûres la prestation exigée par le donneur
d’ordres ? ».
Cela suppose la décomposition en tâches techniques, ordonnancées de
manière efficace, auxquelles sont associés des moyens matériels et humains
correspondants.
Sur cette base, en ayant recours à des avis de spécialistes le cas échéant, il
possible de dresser la liste des moyens à mobiliser pour l’accomplissement de telle
ou telle partie du cahier des charges, sous la forme d’ateliers individualisés.
Dans le cas, de plus en plus fréquent, où des variantes sont admises, l’étude
initiale porte sur les options technologiques accessibles afin d’améliorer le niveau
général des prestations dans les conditions souhaitées : l’espace de « créativité »
technique ainsi créé par l’administration permet une plus grande différenciation des
prestations offertes par les entreprises, mais réclame en contrepartie une capacité
analytique plus étendue afin de pouvoir estimer la valeur technique des offres.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 130
Etape n° 2 : La comptabilité analytique
Au terme de cette démarche de recensement technique, on procède à la
valorisation des paramètres, ce qui réclame une connaissance préalable de la
structure des coûts de l’entreprise.
Le coût d’un matériel peut se décomposer ainsi à titre d’exemple :
Pelle à pneus En Euros Valeur d'achat 150 000 Inflation 2,50% Frais financiers 10% Frais administratifs 5% Coût de remplacement 20,50% Coefficient multiplicateur 1,38 Valeur théorique nette du bien 207 000 Durée de vie effective 8 ans Valeur annuelle analytique du bien 25 875 Coût de l'entretien annuel (carburant inclus) 15 000 Coût annuel du chauffeur 20 000 Prix de cession interne annuel 60 875 Nombre annuel de jours d'emploi 175 Prix de cession interne journalier 347,86
On procède de même pour toutes les ressources concernées : matériel,
employés et fournitures diverses. Il existe par ailleurs des grilles d’analyse standard
telle que la « méthode pour la détermination des charges d’emploi des principaux
matériels de génie civil » produite par la FNTP mais dont les normes de réalisation
diffèrent sensiblement du contexte insulaire.
Au total, cette démarche correspond à un processus d’imputation, connu en
contrôle de gestion sous le vocable de « prix de cession interne » : l’entreprise alloue
des ressources facturées aux chantiers planifiés pour calculer un prix « sec ».
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 131
Etape n° 3 : La détermination des marges et la formalisation financière de l’offre
Il appartient ensuite à l’entreprise de répercuter ses coûts fixes non
opérationnels –le plus souvent assimilés aux frais généraux- et d’imputer, outre des
dépassements éventuels systématiquement budgétisés, sa marge bénéficiaire.
Exemple :
Frais généraux 19 %
Dépassements 4 %
Bénéfice 5%
Ainsi le coefficient appliqué au prix sec est de l’ordre de 1.28 dans cet exemple.
A ces paramètres issus de la structure des coûts de l’entreprise et résultant
donc d’une vision endogène de la prestation (cf. annexe X pour des exemples de
facturation analytique), s’ajoutent des éléments exogènes liés aux anticipations de
prix des concurrents. Ce fonctionnement éminemment commercial, par opposition au
travail technico-économique qui précède, se traduit au niveau des marges
appliquées au sein du coefficient final qui manifeste donc le degré d’implication
commerciale de l’entreprise dans le projet.
Cette procédure, inspirée de la comptabilité analytique d’exploitation, est
considérablement alourdie dans le cas d’appels d’offres importants et / ou
complexes, ce qui explique que les compétences mobilisées dans son application
varient en fonction de la dimension financière et commerciale du projet concerné.
Au sein des entreprises structurées, on distingue :
Les plus petits travaux pour lesquels on fait appel la base de données interne
pour y puiser un exemple comparable et l’extrapoler sur un mode empirique ;
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 132
Les travaux intermédiaires où la démarche d’estimation est mise en œuvre par
un conducteur de travaux puis validée par la direction générale ;
Le travaux les plus importants pour lesquels la direction générale pilote
l’ensemble du processus.
11..22.. LLeess ppaarraammèèttrreess ééccoonnoommiiqquueess
Les paramètres économiques du programme exceptionnel d’investissement
peuvent être abordés sous deux angles distincts : il convient de tracer tout d’abord
les contours généraux du programme, tant en termes de volume que de contenu et
de délais pour ensuite évaluer son impact économique direct sur le secteur de la
construction en fonction de scenarii économiques.
1.2.1. Le contenu du Programme
Le programme exceptionnel d’investissement (P.E.I.) aux termes de l’article 46
du projet de loi relatif à la Corse, porte sur une durée de 15 ans et est destiné à
combler les retards d’équipements dont souffre la Corse6.
Le P.E.I. porte sur un montant total s’élevant entre 11,320 et 12,980 milliards de francs dont 70% de participation de l’Etat. Il est destiné à assurer la
poursuite de la politique d’investissements de la Collectivité Territoriale et donne une
bonne lisibilité des perspectives de développement de la Corse pour les 15 ans à
venir.
6 Ces éléments procèdent de la synthèse de la délibération n ° 02/05 AC de l’Assemblée de Corse relative au document d’orientation du programme exceptionnel d’investissements (séance du 25 janvier 2002)
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 133
Il n’a pas pour vocation d’accompagner des opérations dont le financement
est déjà inscrit, il doit au contraire répondre aux besoins identifiés et non satisfaits
dans le Contrat de Plan Etat Région et le Document Unique de Programmation.
L’ambition est de permettre à la Corse de réaliser un véritable saut qualitatif sur le
plan économique et social.
Les différentes opérations qui seront menés au titre du P.E.I. seront placées
sous des maîtrises d’ouvrage diverses soumises à des examens à échéances
régulières afin de mieux atteindre les objectifs fixés et de mieux les adapter à
l’environnement présent.
La Collectivité Territoriale de Corse devra bien évidemment se doter des
moyens nécessaires en capacité de conception, de programmation, d’analyse juridique et de suivi technique et financier. Elle devra porter son effort sur les
investissements lourds qui conditionnent le futur développement de la Corse.
Pour une approche analytique du contenu du programme qui ne concerne pas
directement les paramètres stratégiques du BTP, on se référa à l’annexe VI qui
présente une synthèse des diverses orientations et conditions de mise en oeuvre du
programme.
La convention d’application de la première tranche du PEI apporte un certain
nombre de précisions sur les conditions pratiques de mise en œuvre du programme,
à la fois sur la forme et sur les financements dégagés.
Part du PEI dans le financement total des programmes contractuels
Montant de
financement (M€) Part du PEI (en %) Montant PEI
Les infrastructures 646,22 55,3% 357,12
Les services collectifs 134,2 77,2% 103,6
L'espace régional 154,89 13,7% 21,16
Total 935,31 51,5% 481,88
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 134
Part du BTP et du PEI dans le financement des différents projets
Type de mesure comprise au PEI, au DOCUP et au
CPER
Estimation de la part du BTP dans
le financement
Estimation du Montant du BTP
(Millions €)
Part du PEI dans le
Financement (en %)
Montant du PEI
(millions €)
Part du PEI dans le BTP ( Millions €)
Part des travaux publics
(hypothèses)
Montant du PEI investi dans les TP
Montant du PEI investi
dans bâtiment
Les routes 95% 313,4 50,80% 167,6 159,2 100% 159,2 0,0
Le chemin de fer 85% 95,0 79,78% 89,2 75,8 100% 75,8 0,0
Les ports de commerce 90% 19,4 56,96% 12,3 11,1 80% 8,9 2,2
L'enseignement secondaire 85% 22,6 82,71% 22,0 18,7 15% 2,8 15,9
L'enseignement supérieur 90% 45,1 37,49% 18,8 16,9 15% 2,5 14,4
La formation professionnelle 75% 10,2 33,68% 4,6 3,4 15% 0,5 2,9
L'eau brute 95% 29,6 16,03% 5,0 4,8 90% 4,3 0,5
L'eau potable 85% 17,6 57,97% 12,0 10,2 90% 9,2 1,0
L'assainissement 95% 38,8 63,04% 25,8 24,5 90% 22,0 2,4
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 135
Type de mesure comprise au PEI, au DOCUP et au
CPER
Estimation de la part du BTP dans
le financement
Estimation du montant du BTP
(Millions €)
Part du PEI dans le
Financement (en %)
Montant du PEI
(millions €)
Part du PEI dans le BTP (Millions €)
Part des travaux publics
(hypothèses)
Montant du PEI investi dans les TP
Montant du PEI investi
dans Bâtiment
La santé 95% 55,2 96,04% 55,8 53,0 5% 2,6 50,3
Le sport 95% 13,4 65,20% 9,2 8,7 0% 0,0 8,7
La culture 80% 18,6 60,45% 14,1 11,2 0% 0,0 11,2
Les relations du travail 50% 0,0 100,00% 0,0 0,0 0% 0,0 0,0
Les NTIC 80% 28,6 60,34% 21,6 17,3 50% 8,6 8,6
L'agriculture et le développement rural 65% 62,9 6,57% 6,4 4,1 50% 2,1 2,1
Le développement urbain 70% 40,7 25,46% 14,8 10,4 75% 7,8 2,6
Total 86,7% 811,1 51,20% 478,9 429,2 71% 306,3 122,9
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 136
1.2.2. Les scenarii de mise en œuvre du PEI
Deux scenarii extrêmes délimitent le champ des effets possibles du PEI sur la
filière de la construction, en évacuant de l’analyse les retombées indirectes liées à
l’amélioration générale à terme des infrastructures de l’île.
a) Le premier scénario : Une opportunité économique déterminante
Le secteur insulaire de la construction se trouve historiquement dépendant de la commande publique en vertu d’un certain nombre de raisons
objectives :
Une dépendance générale de l’économie vis-à-vis du public ;
Une structure concurrentielle marquée par une forte localisation des activités
que l’insularité accentue drastiquement ;
Une faible pénétration capitalistique des marchés européens par des
entreprises insulaires, en raison simultanément de leur petite dimension et de
leur fort ancrage territorial ;
Une croissance interne limitée du fait de l’exiguïté du territoire ;
Et une demande privée globalement bridée par le contexte spécifique et
notamment par la violence.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 137
Dès lors, l’injection majorée de fonds publics aura pour effet une
démultiplication des marchés de la filière toute entière, ce qui constitue à l’évidence une opportunité économique historique d’accéder à des niveaux d’activité significativement supérieurs à ceux d’aujourd’hui.
L’effet économique attendu est celui lié au déplafonnement structurel imposé
à la croissance interne des entreprises, qui se trouveraient ainsi en mesure de
développer leur activité.
Obstacle potentiel au partage de ces bénéfices économiques espérés, la taille
des marchés concernés, et en particulier dans le domaine de travaux publics, semble
réserver ces opportunités commerciales aux entreprises les mieux structurées.
Une diffusion des effets est toutefois envisageable par le biais de la
sous-traitance : hors les travaux spécifiques à forte valeur ajoutée, les plus grandes
entreprises locales n’ont pas intérêt à réaliser en régie les travaux standards sur
lesquels les coûts de mobilisation des ressources risquent d’être majorés en raison
de l’éloignement.
La crainte associée à cette vision optimiste est celle du caractère limité dans
le temps du PEI et de la situation de manque commercial qu’il risque de susciter lors
de sa conclusion : si de telles questions sont légitimes, s’adonner à une prospective
économique à 15 ans revêt à notre sens, un aspect fortement hasardeux, surtout
dans le cadre d’un territoire doté d’un fort potentiel de développement économique.
b) Le second scénario : Un fort risque de substitution
Un certain nombre d’inquiétudes convergentes des professionnels, des
représentants de la filière et des institutionnels rendent plausible la réalisation d’un scénario alternatif bien plus pessimiste pour le secteur local.
Au rang des préoccupations avancées, on retrouve ainsi :
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 138
(i) Le contenu même des projets, dont la technicité, la dimension et la répartition
territoriale risquent d’empêcher l’accès aux marchés des entreprises
locales7 ;
(ii) La maîtrise foncière, qui réclame un travail amont à la fois juridique et
technique important ;
(iii) Le déficit d’ingénierie qui grève l’ensemble des acteurs ;
(iv) L’autofinancement des maîtres d’œuvre publics qui demeure problématique
pour certaines collectivités locales ;
(v) L’absence de lisibilité du programme, dont certains acteurs ont le sentiment
qu’il s’élabore au jour le jour, ce qui place les entreprises dans une situation de forte incertitude stratégique. Il devient impossible de planifier les moyens humains, matériels et financiers à mettre en œuvre
car l’évolution du carnet de commande (du secteur) demeure incertaine ;
L’ensemble de ces inquiétudes, qui seront analysées plus en détail au point
2.1.2. de cette deuxième partie, traduit la crainte d’assister à l’arrivée de groupes
européens de la construction sur le marché insulaire, sur des bases compétitives qui
marginaliseraient de fait les entreprises corses.
La durée prévue du PEI -quinze ans- trace une perspective d’investissement suffisamment profonde pour rendre les opérations d’implantation durable rentables pour les « majors ».
Ce phénomène, fort probable eu égard aux volumes d’investissements
programmés et aux formalités d’attribution des marchés publics, se traduirait par un
7 Les professionnels craignent de voir l’enveloppe consommée dans deux ou trois projets d’envergure (du type pont du Vechju) qui les excluraient du nombre des prestataires potentiels du fait même de la nature technique des travaux à réaliser.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 139
accroissement drastique de l’intensité concurrentielle au sein de la branche travaux
publics qui verrait disparaître de nombreuses structures locales, et également sur
certains marchés collectifs du bâtiment, avec des conséquences similaires.
On assisterait donc à un phénomène de substitution, dans le cadre duquel
des entreprises multinationales, dépourvues d’enracinement et donc structurellement
indifférentes aux enjeux du développement du territoire, se substitueraient aux
entreprises locales.
Les conséquences directes de ce phénomène se déclineraient différemment
selon les diverses catégories d’entreprises locales :
Les premières victimes seraient probablement les entreprises les plus
importantes de travaux publics dont les marchés coïncident exactement avec
ceux concernés par le PEI : la nette accentuation des phénomènes concurrentiels leur serait notoirement préjudiciable ;
Les plus petites entreprises du secteur, si elles possèdent un ancrage
territorial les plaçant dans des secteurs géographiques qui ne sont pas
concernés par le programme, pourraient subir des effets au travers
notamment de relations de sous-traitance plus restrictives que celles qui leur étaient imposées jusqu’à lors. Elles verraient de plus leur développement limité par l’immédiate proximité des majors ;
Les secteurs connexes et notamment ceux produisant des prestations
intellectuelles seraient menacés par une concurrence d’autant plus importante
que le caractère dématérialisé des prestations permet une réalisation à
distance pour une grande partie. Les grandes entreprises nouvellement
implantées disposent ainsi soit de bureaux intégrés –sous la forme de filiales-
soit de partenaires attitrés à l’échelle nationale ou internationale.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 140
Au-delà de ces retombées directes, le préjudice indirect pourrait s’avérer plus grand encore, en raison de la création d’un effet de filière.
La structure sectorielle, définie dans la première partie de ce rapport comme
une pyramide « étêtée », permet en effet d’envisager les conséquences probables
d’un tel accroissement de la concurrence sur les marchés publics.
L’absence de structures de plus de 100 salariés a induit une distribution
commerciale plus diffuse de nature à expliquer le relatif dynamisme démographique du secteur. Les entreprises les plus conséquentes se focalisent
sur les marchés de dimension importante dotés de fortes de marge, au premier rang
desquels figurent les marchés publics. Les marchés publics de dimension inférieure
et le marché de la demande privée de logement font l’objet d’une offre fortement
atomisée, permettant aux plus petites structures de survivre.
Dans l’hypothèse où les marchés publics viendraient à échapper aux entreprises insulaires les plus structurées, celles-ci se verraient obligées de consacrer leurs actifs8 les moins spécialisés aux marchés demeurant accessibles localement et, en raison, de leur compétitivité développée,
priveraient de nombreuses petites entreprises de leurs marchés traditionnels,
entraînant par là même des défaillances en nombre.
Ce phénomène serait rendu possible par la perméabilité plus accentuée dan
l’île des activités de bâtiment et de travaux publics : même si historiquement, le
distinguo entre les deux professions s’est accentué sous l’effet de la pression
concurrentielle engendrée par les progrès technologiques, cette segmentation est
moins prononcée dans l’île qu’ailleurs. Deux raisons expliquent principalement ce
phénomène :
8 Actifs au sens économique du terme, c’est-à-dire leurs moyens matériels et immatériels
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 141
La nécessité de conserver une activité diversifiée, comme en témoigne
l’intensité capitalistique supérieure à la moyenne nationale, pour pouvoir
emmagasiner toutes les opportunités de croissance interne ;
La faible spécialisation des entreprises, des hommes et des matériels en
raison du caractère généraliste des interventions effectuées.
Dans ces conditions, la conversion, entière ou partielle, vers l’activité de
bâtiment privé pourrait s’effectuer avec des coûts de transition minimaux.
Ce risque de substitution qui menace toute la filière réclame, pour pouvoir se
réaliser, la réunion d’un certain nombre de conditions organisationnelles,
économiques, administratives et politiques que l’on peut synthétiser de la sorte :
Type de conditions Contenu des conditions de réalisation
Conditions politiques
Une planification à court terme des travaux compris dans l’enveloppe PEI
qui pousserait à la réalisation des travaux sur une période de temps
relativement restreinte et réduirait à néant toute possibilité d’anticipation
des entreprises insulaires pénalisées par les exigences d’une intensité
capitalistique accentuée
L’inclusion dans le PEI de travaux réalisés auparavant en dehors du
programme, qui impliquerait que le PEI déborde sur les marchés
préexistants
La prédominance de grands travaux spécifiques, réclamant des
compétences techniques pointues indisponibles sur le marché local
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 142
Type de conditions Contenu des conditions de réalisation
Conditions
organisationnelles et concurrentielles
L’absence de coopération entre les entreprises, selon des schémas
différents en fonction de leur taille et de leurs capacités techniques
L’absence de mutualisation des moyens humains et matériels
La systématisation de la règle du moins disant dans les appels d’offres et
l’absence de contrôle a posteriori de la réalisation des travaux
La faiblesse de l’ingénierie locale tant publique que privée
Conditions administratives
Le recours généralisé à des maîtrises d’œuvre externalisées
Le choix d’un allotissement minimal (majorité de grosses tranches ou de
lots uniques)
Conditions économiques
L’existence de filières d’approvisionnement efficaces et compétitives
Le maintien de délais de règlement particulièrement longs pour les
entreprises
La faiblesse technique du secteur local
L’insuffisance de main d’œuvre locale
Le tableau suivant reprend les différentes conditions et évalue leur degré de
réalisation à l’heure actuelle pour estimer l’importance du risque de substitution.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 143
Conditions Aucunement Partiellement Intégralement
Organisationnelles
Absence de coopération Absence de mutualisation Prédominance de la règle du moins disant Faiblesse de l'ingénierie locale
Politiques Planification à Court terme des travaux Inclusion des marchés actuels dans le PEI Prédominance grands travaux spécifiques ?
Administratives Recours à maîtrise d’œuvre externalisée Choix d’allotissement minimal
Economiques
Approvisionnement efficace Délais de règlement élevés La faiblesse technique Insuffisance de main d'œuvre locale
Comme l’illustre cette classification, la situation est globalement propice à la
réalisation d’un effet de substitution.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 144
22.. LL’’aannaallyyssee dduu mmaarrcchhéé eett ddee ll’’iinntteennssiittéé
ccoonnccuurrrreennttiieellllee
Les conditions méthodologiques particulières qui ont présidé à la réalisation
de cette mission ont modifié la démarche générale d’analyse sectorielle employée : il
convient, dans un premier temps, de présenter, sous une forme synthétique, le
contenu des informations qui ont été recueillies afin de tracer le contour général de
l’exercice.
Une formalisation de ce contenu, en employant des outils traditionnels de
l’analyse stratégique, permettra ensuite de déboucher sur un diagnostic sectoriel
opérationnel.
22..11.. LLeess ffoonnddeemmeennttss ddee ll’’aannaallyyssee
Cette section résume l’ensemble des informations auxquelles le cabinet
missionné a eu accès pour mener à bien l’analyse du marché. A l’image des
difficultés rencontrées au cours de la phase de diagnostic, présentée dans la
première partie de ce rapport, l’insuffisance des données statistiques pénalise la conduite des opérations de mesure qui se révèlent le plus souvent être des opérations d’évaluation.
Ce phénomène continu achève de mettre en exergue l’importance des
sources qualitatives auxquelles il a été accordé une large place sous la forme d’une
synthèse.
2.1.1. Une évaluation quantitative des marchés
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 145
En dépit de la faible quantité d’informations disponible, aussi bien en volume
de transactions qu’en valeur, plusieurs aspects peuvent être décrit, sur un mode
direct ou indirect.
a) Le marché du bâtiment
Au moyen des comptes de production fournis par la Fédération Française du
Bâtiment, à la demande de la fédération départementale du BTP de Corse-du-Sud,
on se trouve en mesure d’étudier l’évolution historique globale des transactions
sectorielles et la part respective des grands segments de marché.
On remarquera que ces données, à usage initialement interne, peuvent
néanmoins receler des erreurs : elles comportent en tout cas des divergences avec
les chiffres du fichier FICUS acheté auprès de l’INSEE pour réaliser le diagnostic
présenté au cours de la première partie. En Millions d’euros constants (1996) 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Logement neuf 123,33 139,39 139,51 144,88 150,06 155,84 194,02 211,74 Taux de croissance 13,02% 0,08% 3,85% 3,58% 3,85% 24,50% 9,13%
Bâtiments agricoles 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 Bâtiments industriels et stock 6,86 8,66 9,33 7,33 9,21 6,40 11,01 6,23 Commerces et garages 5,34 5,93 6,06 5,25 6,30 4,21 7,15 4,39 Bureaux 3,20 2,28 2,45 2,16 2,44 1,61 2,91 1,34 Autres bâtiments 8,38 9,32 9,53 8,25 9,90 6,61 11,24 6,96 Non Résidentiel neuf 23,78 26,19 27,36 22,99 18,73 18,71 21,56 27,81
Taux de croissance 10,13% 4,48% -15,97% -18,56% -0,09% 15,26% 28,96% Total Bâtiment Neuf 147,11 165,58 166,85 167,94 168,82 174,53 215,44 239,67
Taux de croissance 12,56% 0,77% 0,65% 0,52% 3,38% 23,44% 11,25% Entr.-Amél. Logement 123,03 121,06 122,27 124,01 126,96 133,19 133,36 133,71 Entr.-Amél. Non Résidentiel 41,92 41,87 41,78 42,42 43,58 42,55 45,45 44,67 Total Entr.-Amél. Bâtiment 164,95 162,93 164,05 166,43 173,30 173,82 175,57 176,63
Taux de croissance -1,22% 0,69% 1,45% 4,13% 0,30% 1,00% 0,60% Total Bâtiment 312,06 328,51 330,91 334,37 342,09 348,35 391,14 416,39
Taux de croissance 5,27% 0,73% 1,05% 2,31% 1,83% 12,28% 6,46%
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 146
Taux de croissance du secteur
0,00%
5,00%
10,00%
15,00%
20,00%
25,00%
30,00%
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
La croissance sectorielle constitue le premier aspect remarquable des
chiffres : elle est faible sur les premières années, bien que toujours positive, mais
devient très importante à partir de 2001, soulignant le redémarrage net du secteur.
Cette situation doit toutefois s’interpréter au moyen d’une perspective
historique qui place le BTP dans une situation de crise structurelle : les effectifs ont
été divisés par deux entre 1980 et 1995, ce qui suffit à traduire la profondeur du
malaise dont les professionnels sont victimes.
Dans cette situation, il apparaît en fait abusif de qualifier de croissance le redressement observé : le terme de convalescence progressive semble mieux adapté.
Cette convalescence est essentiellement expliquée par le marché du bâtiment neuf : le marché de l’entretien et de l’amélioration, qui représente pourtant
entre 40 et 50 % du volume d’affaires selon les années, ne contribuant que très
marginalement à ce redressement.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 147
050
100150200250300350400450
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Répartition du total bâtiment
Total Entr.-Amél.BâtimentTotal Batiment Neuf
La situation économique générale est susceptible d’expliquer ce phénomène :
dans une meilleure conjoncture, la demande de neuf prend le pas sur les démarches
de réhabilitation.
0
50
100
150
200
250
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Répartition du bâtiment neuf
Non Résidentiel neufLogement neuf
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 148
020406080
100120140160180
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Répartition entretien amélioration bâtiment
Entr.-Amél. NonRésidentielEntr.-Amél. Logement
Sur les marchés du neuf comme sur celui de l’amélioration, la part essentielle
du chiffre d’affaires est réalisée grâce au logement, le non résidentiel n’occupant
qu’une part très réduite et décroissante de l’activité : approximativement 20 % en
1996 contre 17 % en 2003.
L’évolution retracée par ces données correspond aux analyses de
conjonctures développées par l’INSEE dans ses diverses publications.
Dernier aspect qui contribue à façonner la dimension et la structure du marché
du bâtiment, l’économie souterraine possède traditionnellement un poids très
important estimé entre 15 % et 25 % des transactions selon les interlocuteurs (cf.
l’abord qualitatif de la problématique réalisé au point 2.1.2. à suivre).
b) Le marché des travaux publics
Les travaux de la CEREC (Cellule Economique Régionale Corse) décrivent
l’évolution historique de la commande publique dans l’île entre 1996 et 2001 par type
de donneur d’ordres.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 149
En Millions de Francs 1997 1998 1999 2000 2001 COMMUNES 190 180 258 277 173
DEPARTEMENTS 94 79 132 161 146 C.T.C 212 243 102 247 171
O.E.H.C 89 41 39 100 12 DISTRICTS 8 75 12 24 21
SIVOM et SIVU 58 23 90 86 43 HOPITAUX 20 7 15 4 3
ETAT 59 57 68 21 108 LOGEMENT SOCIAL 99 23 93 57 160
TOTAL 829 728 809 977 837
La répartition relative souligne le rôle prééminent des communes, de la CTC
et des départements : ces deux derniers jouent en fait un rôle accentué dans la
mesure où ils abondent les finances des autres collectivités locales au cours de leurs
opérations d’investissement.
En valeur relative 1997 1998 1999 2000 2001 Moyenne COMMUNES 22,92% 24,73% 31,89% 28,35% 20,67% 25,71%
DEPARTEMENTS 11,34% 10,85% 16,32% 16,48% 17,44% 14,49% C.T.C 25,57% 33,38% 12,61% 25,28% 20,43% 23,45%
O.E.H.C 10,74% 5,63% 4,82% 10,24% 1,43% 6,57% DISTRICTS 0,97% 10,30% 1,48% 2,46% 2,51% 3,54%
SIVOM et SIVU 7,00% 3,16% 11,12% 8,80% 5,14% 7,04% HOPITAUX 2,41% 0,96% 1,85% 0,41% 0,36% 1,20%
ETAT 7,12% 7,83% 8,41% 2,15% 12,90% 7,68% LOGEMENT SOCIAL 11,94% 3,16% 11,50% 5,83% 19,12% 10,31%
TOTAL 100,00% 100,00% 100,00% 100,00% 100,00% 100,00%
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 150
Evolution des montants de la commande publique
0
200
400
600
800
1000
1200
1997 1998 1999 2000 2001
Pour l’année 2000, les données disponibles sont affinées et se prêtent à un
décompte analytique.
Réparitition des marchés publics par donneurs d'ordres
28%
16%34%
2%9%
11%
Sous-total communes
Sous-total départements
Sous-total CTC
Sous-total Districts
SI-SIVOM Communautésde communesSous-total divers
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 151
année 2000 en k€ Total % Moyenne Ecart
type
Communes
Communes de Haute Corse 26 153 17,43% 158,5 241
Communes de Corse du Sud 16 520 11,01% 151,6 160
Sous total communes 42 673 28,43%
Départements
Département de Haute Corse 9 964 6,64% 77,8 77
Département de Corse du Sud 14 591 9,72% 128,0 168
Sous total départements 24 555 16,36%
CTC
CTC constructions scolaires et universitaires 5 260 3,50% 181,4 316
CTC Routes 29 657 19,76% 644,7 837 Office d'équipement hydraulique de corse
(OEHC) 15 344 10,22% 639,3 911
Sous total CTC 50 261 33,49%
Districts
District de Bastia 2 241 1,49% 124,5 148
District de l'Alta Rocca 299 0,20% 99,8 7
District de l'arrière pays Ajaccien 1 138 0,76% 284,4 272
Sous total Districts 3 678 2,45%
SI SI-SIVOM Communautés de communes 13 140 8,76% 336,9 406
Divers
Etat 3 386 2,26% 147,2 147
Logement social 8 814 5,87% 678,0 1 173
Hôpitaux de Corse 641 0,43% 106,8 82
Organismes divers 2 937 1,96% 734,3 695
Sous total divers 15 778 19,27%
Total 150 085 100,00%
La Direction Régionale de l’Equipement a produit, pour les années 2001 et
2002, deux notes synthétiques sur les investissements des collectivités locales de
Corse dans le secteur du BTP, au sein desquelles la DRE inventorie les évolutions
du marché au travers notamment de l’analyse des comptes administratifs des
collectivités locales.
Ces comptes répertorient les décisions d’investissements (toutes taxes
comprises) qui diffèrent fréquemment des réalisations effectives. En fait, si le
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 152
marché a globalement connu une augmentation des volumes traités au cours des années 2001et 2002, les collectivités locales se sont positionnées depuis lors en situation d’attente par rapport à la mise en œuvre prévue du PEI, ce qui a engendré un probable recul de la commande publique au cours de l’année
2003 et de la première partie de l’année 2004.
c) Le marché global du BTP
Les consommations d’approvisionnements fournissent une mesure indirecte
de l’évolution de l’activité sectorielle.
Consommation de Bitume (en tonnes)
0
2 000
4 000
6 000
8 000
10 000
12 000
14 000
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Le bitume employé presque exclusivement dans des opérations de travaux
publics enregistre une nette augmentation de consommation en 2000 puis croît très
légèrement au cours des exercices suivants, reflétant la faible croissance de la
branche travaux publics du secteur.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 153
Consommation de béton (en tonnes)
0
20 000
40 000
60 000
80 000
100 000
120 000
140 000
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
Le béton, employé indistinctement dans toutes les activités du BTP, connaît
une forte croissance continue à partir de 2000, ce qui semble corroborer l’idée
d’une croissance sectorielle nourrie par l’essor de la demande, essentiellement privée, de bâtiment.
2.1.2. Un descriptif qualitatif des conditions concurrentielles
La qualité des entretiens qui ont été conduits a suggéré la présentation de
cette synthèse des éléments les plus structurants pour l’analyse à venir : il
apparaissait ainsi essentiel de restituer le contenu si dense de ces entrevues.
Au cours de ces diverses entrevues, l’approche des paramètres de marché
s’est révélée remarquablement convergente ; afin de refléter cette situation ce
descriptif a été structuré autour des sept principaux thèmes abordés. D’autres
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 154
aspects ont été discutés mais leur relation a été effectuée dans les parties
spécifiques de ce rapport (PEI et ressources humaines notamment).
Sur un plan purement formel, on notera que les passages en italique
représentent des éléments analytiques que nous avons choisi d’introduire tandis que
le reste du texte constitue le strict produit de nos entretiens.
On trouvera aux pages suivantes la présentation de nos interlocuteurs et de
leurs entreprises ainsi qu’une carte détaillant leurs implantations respectives.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 155
Entretien Personnes
contactées Fonctions
Entreprise
Type d’entretien
Taille en nombre
d’employés
Niveau du
Chiffre d’Affaires
Activités Localisation Type de clients
N° 1 Mr Didier
Ciabrini
Chef
d’entreprise
Entreprise
Ciabrini Exploratoire
70
employés 4,5 M€
Travaux
Publics
Porto-
Vecchio
(2A)
Collectivités
locales : 90 %
Clients privés : 10
%
N ° 2 Mr Sicurani Directeur
général
Société des
Granulats
Ajacciens
Exploratoire 40
employés 700 k€ Carrière Ajaccio (2A)
Les entreprises
de bâtiment et de
TP
N ° 3
Mr Jean
Louis
Mocchi
Chef
d’entreprise
SA
« Industries
Sartenaises »
Descriptif 30
employés 2,5M€
Carrière ;
Travaux
Publics
Sartène (2A)
Les entreprises
de bâtiment et de
TP
N° 4
MM.
Dominique
et Pierre
Anchetti
Cogérants SA Gedimat
faiblesses Descriptif
44
employés 12,5 M€
Ventes de
matériaux de
construction
Mezavia (2A)
Entreprises de
toute taille (65%),
les particuliers,
les « auto-
constructeurs »
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 156
N° 5
Mr Jean
Paul
Secondi
Entrepreneur
individuel
Entreprise
Select Descriptif 1 employé 60 000€ Electricité Scata (2B)
Collectivités
(10%),
les particuliers
(30%), les
entreprises de
gros œuvre
(60%)
N° 6 Mr Hervé
Belgodère
Chef
d’entreprise SARL SIT Descriptif
22
employés 1,5 M€ BTP
Campoloru
Moriani (2B)
75% Public
25% privé
(particuliers)
N° 7
Mr Jean-
Marc
Cermolacce
Président
Directeur
Général
SAS Via
Corsa Exploratoire
35
employés
en moyenne
3M€
Petit génie
civil,
terrassement,
VRD
Lucciana (2B)
Public (95 %)
Privés (5%)
N° 8
Mr
François-
Xavier
Ceccoli
Directeur
général
SAS Corse
Travaux Descriptif
70
employés 10 M€
Travaux
publics Abbazia (2B)
Public (95 %)
Privés (5%)
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 157
Société des Granulats
Ajacciens
(Carrières)
SA Gedimat
Anchetti (Fournisseurs de
matériaux)
SA Industries Sartenaises
(Carrières) Entreprise Ciabrini
(Travaux Publics)
SELECT
(Second Œuvre)
SARL SIT
(BTP)
SAS Via Corsa
(Travaux Publics)
Corse Travaux
(Travaux Publics)
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 158
Thème n° 1 : Les éléments généraux de conjoncture
D’un point de vue très ponctuel, la tendance du marché est globalement
bonne en 2004 pour l’ensemble du secteur mais inférieure à celle observée en 2002
et 2003. Mais cette situation de croissance perçue doit être examinée à l’aune de la
trajectoire historique du secteur qui sort d’une période de forte crise au cours de
laquelle ses effectifs ont été divisés par deux. Mais cette bonne santé sectorielle
apparaît précaire en dépit des promesses d’avenir portées par le PEI dont les effets
devraient se ressentir, au-delà de la sphère de la construction, dans l’ensemble de
l’environnement économique.
La croissance actuelle est portée, depuis environ 4 ans, par la demande
privée, le volume de marchés publics se trouvant pour l’heure en phase récessive.
Cette tendance s’avère plutôt avantageuse dans la mesure où les marges sur le
secteur privé sont plus importantes.
Deux facteurs essentiels entravent encore l’essor de la demande privée :
La violence d’abord qui se manifeste par une augmentation du risque pays et
qui bride l’investissement, en empêchant notamment le développement des
constructions de résidences secondaires ;
La maîtrise foncière ensuite dans les sphères publiques et privées (indivision,
maîtrise insuffisante des paramètres urbanistiques tels que le PLU) et en
particulier l’absence de schéma d’aménagement régional9 qui empêche les
communes de se déterminer sur leurs choix en matière de POS et dorénavant
de PLU. La clarification de la situation administrative est indispensable à
l’épanouissement du privé au sens de nos interlocuteurs.
9 Le PADDUC se trouve en cours d’élaboration.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 159
La perception spécifique de l’évolution du marché des travaux publics est plus en
demi-teinte car la tendance se trouve nettement à la baisse depuis les années fastes
75-90 : après un minimum historique et quelques « relances » dans le cadre du
DOCUP et du CPER entre fin 90 et début 2000, 2003 et 2004 marquent un creux
remarquable de la programmation des donneurs d’ordres publics, dans l’attente des
grands travaux du PEI dont la mise en œuvre tardive engendre une forte déception
parmi les professionnels du secteur par rapport au PEI. Un certain nombre de
blocages systémiques sont relevés :
Des blocages administratifs (insuffisance de l’ingénierie publique ; absence de
maîtrise foncière) ;
Un désintérêt marqué de la part des intervenants publics pour le
fonctionnement du secteur privé ;
Une contradiction dans les objectifs et les pratiques des administrations
territoriale et d’Etat.
L’inquiétude est diffuse au point que certains se demandent quelles entreprises
existeront encore lorsqu’il s’agira de procéder à la réalisation des grands travaux du
PEI.
La structure globale du marché –hors PEI- présente une forte dépendance vis-à-
vis des marchés publics, même si celle-ci reste toutefois éloignée des maxima
historiques. Cette dépendance est néanmoins mal vécue par la plupart des acteurs
économiques concernés pour plusieurs motifs :
La complexité des appels d’offres qui engendre des pertes de temps et des
coûts administratifs importants (cf. le point 2.1.2. et la description des « sunk
costs », p.160) ;
La règle prééminente du moins disant qui conduit à une forte érosion des
marges ;
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 160
Les problèmes de trésorerie engendrés par les délais de règlement parfois
prohibitifs des collectivités publiques ;
Le retard souvent important pris pour le début des travaux qui complique la
gestion du carnet de commandes et la gestion des ressources de l’entreprise.
Thème n° 2 : Les facteurs bloquants liés à la gestion publique
De nombreuses inquiétudes relatives à la gestion publique sont émises par
nos interlocuteurs, chefs d’entreprises ou responsables institutionnels, syndicaux et
consulaires. Ces inquiétudes doivent être interprétées, à notre sens, non pas comme
des critiques formulées contre les édiles locaux mais bien comme le reflet des
incertitudes environnementales qui pèsent sur l’activité de la construction et façonne
de là la perception de l’avenir comme des enjeux.
a) Des préoccupations liées aux contrôles administratifs
Afin de s’assurer de la bonne mise en œuvre du code des marchés publics, un
certain nombre d’acteurs du milieu rural souhaitent obtenir un accompagnement
simultané des entreprises et des élus locaux dans l’esprit de faciliter des démarches
administratives perçues comme opaques.
Dans une optique similaire, afin de préserver la fluidité des phénomènes
concurrentiels, les entrepreneurs expriment collectivement la volonté de voir accrus
les contrôles a posteriori en ce qui concerne les marchés publics, afin de s’assurer
que ceux-ci sont correctement réalisés et que les conditions de l’appel d’offres ont
été respectées. Ils considèrent que les marchés sont trop souvent attribués dans des
conditions de prix très basses (-30 à - 40 %) sans que s’exerce un contrôle suffisant
des conditions de réalisation proposées.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 161
Au-delà de ce souci ponctuel, l’économie souterraine est analysée par
l’ensemble de nos interlocuteurs comme une source d’affaiblissement structurel du
secteur : le recours à la main d’œuvre non déclarée s’avère particulièrement
préjudiciable pour la préservation d’un contexte de saine concurrence au sein d’une
industrie traditionnellement définie comme une industrie de main d’œuvre. Une
volonté ferme de voir les contrôles sociaux accrus émerge nettement de l’ensemble
des entretiens.
b) Des préoccupations liées au contexte administratif
Un certain nombre de facteurs bloquants, liés au contexte législatif,
réglementaire ou plus largement administratif, sont relevés :
L’aménagement des sols
Les nouvelles dispositions relatives à l’aménagement des sols, et notamment
l’intervention du Plan Local d’Urbanisme a rendu plus difficile la conduite des
opérations administratives correspondantes pour les collectivités locales : outre le
retard déjà accumulé par certaines communes de toutes tailles, cette donnée vient
ralentir la mise en place d’un cadre d’investissement indispensable à la réalisation
des projets immobiliers. Cette situation se traduit de manière diverse : par des
phénomènes spéculatifs rendant difficile l’accès à la propriété ou par un
ralentissement de la croissance en matière d’urbanisme commercial.
Les difficultés financières des collectivités locales
Certaines communes particulièrement se trouvent dans une situation
financière difficile, et voient leur capacité d’endettement saturée rendant donc
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 162
impossible la réalisation de travaux à leur initiative. La perspective du PEI et du
mode de financement qui lui est attaché (30 % du coût des investissements
demeurant à la charge des collectivités) suscite à cet égard de nombreuses
inquiétudes, relatives à la capacité des communes rurales en particulier, ce qui
pourrait se traduire par des déséquilibres de l’aménagement du territoire.
Des dispositions législatives limitatives
Les lois Montagne et Littoral sont notamment considérées comme inadaptées
aux réalités géographiques et économiques de l’île par nos différents interlocuteurs :
elles contribuent à obérer le potentiel de croissance des activités immobilières en
enclavant un certain nombre de territoires, exclus du développement.
En ce qui concerne plus spécifiquement le milieu rural, l’indivision fait obstacle
à l’essor du marché de la réhabilitation et à celui de la construction de résidences
secondaires.
c) Des préoccupations liées aux conditions d’accès aux marchés publics
Ces préoccupations ont majoritairement trait aux conditions de mise en œuvre
du programme exceptionnel d’investissement : durée, intensité de la programmation
espacement des échéances planifiées, etc. Les éléments avancés recoupent
largement les revendications des professionnels du secteur en matière de
programmation publique.
Plus généralement, la complexité des démarches à mettre en œuvre pour
pouvoir accéder aux marchés publics pose d’importants problèmes aux entreprises,
en terme de mobilisation de ressources humaines et compétences, parfois absentes
de la structure. Ces phénomènes engendrent la formation de « sunk costs », c’est-à-
dire de financements à fonds perdus qui favorisent clairement les plus grandes
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 163
entreprises, plus aptes structurellement à supporter ce type de dépenses et plus
prêtes culturellement à les consentir.
Par ailleurs, les plus petites entreprises posent un problème accru aux
collectivités locales dont les responsables craignent, en raison de la mortalité forte de
ces structures modestes particulièrement vulnérables aux évolutions conjoncturelles,
de ne pouvoir exercer, le cas échéant, les prérogatives liées à la garantie décennale.
Dernier aspect abordé, la problématique des assurances, en raison de la
défection, du pool des risques aggravés continue d’inquiéter les acteurs du secteur,
quoique des solutions semblent avoir été trouvées, au moyen de l’intermédiation du
pool des risques aggravés.
d) Des préoccupations liées à l’ingénierie publique
Les propos tenus par nos interlocuteurs plaident généralement pour un
arbitrage politique qui prenne en compte leurs intérêts et, sur un plan plus pratique,
pour que les moyens accordés à l’ingénierie publique se trouvent en accord avec ces
arbitrages.
Leurs préoccupations concernent en effet simultanément l’ingénierie
technique et administrative, intensément mobilisée par le processus de traitement
des marchés publics (cf. schéma descriptif deuxième partie de ce rapport, point 1.1.).
De l’avis des services techniques, le contenu et la forme des appels d’offres à
publier conditionneront le niveau d’adéquation entre les ressources humaines
effectivement disponibles et l’importance des tâches à réaliser.
L’ingénierie publique actuellement permet, au sens des services techniques,
de faire face au volume de travail, quoiqu’une hiérarchisation des priorités, à l’aune
des choix politiques effectués, s’avère indispensable : ce sentiment n’est pas partagé
par les acteurs privés qui considèrent que cette ingénierie est globalement
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 164
défaillante. Les exemples cités concernent le suivi de chantiers réalisés, la
préparation foncière des opérations et le pilotage conjoint des pré-études.
Le recours presque systématisé à l’externalisation de la maîtrise d’œuvre qui
découle de l’accroissement du rapport entre les volumes à traiter et les moyens
disponibles, handicaperait fortement les entreprises insulaires. En effet, les bureaux
d’études missionnés sont généralement des structures importantes, extérieures à
l’île, qui entretiennent des rapports privilégiés avec les majors et auraient ainsi
tendance à privilégier leurs offres dans les conclusions techniques présentées à la
commission d’appel d’offres.
Une autre manifestation préjudiciable de cette insuffisance résiderait dans
l’absence de planification à moyen terme des travaux par secteur, eu égard à la
géographie concurrentielle en place : les entreprises affirment se trouver ainsi
incapables de se doter de moyens adaptés au niveau d’activité à venir.
Une lisibilité sur 2 à 3 ans leur semble minimale. La mutualisation des
ressources, condition nécessaire de la compétitivité des petites entreprises
insulaires, est impossible à planifier dans ces conditions.
Si ce phénomène était avéré, il faudrait constater que l’impossibilité d’une
planification stratégique constitue un véritable handicap pour les entreprises, surtout
lorsque les conditions économiques semblent plaider simultanément pour des
investissements lourds, des recrutements importants et un recours accru aux
politiques partenariales.
Les entreprises insulaires les plus structurées privilégient la co-traitance sur
les marchés les plus importants, même lorsqu’elles possèdent en interne les
compétences nécessaires à la réalisation du marché dans sa totalité. Ce type de
coopération leur permet en effet de conserver la flexibilité des moyens de production
nécessaire pour faire face aux fluctuations de l’activité commerciale.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 165
Thème n° 3 : La problématique financière
La problématique financière apparaît connexe de l’approche stratégique
évoquée précédemment. Elle se décline autour de trois thèmes distincts :
a) L’investissement et la structuration de l’entreprise
Les entreprises insulaires se caractérisent globalement par un
surinvestissement important. Deux phénomènes conditionnent l’application de ce
constat général aux entreprises du BTP :
L’exiguïté du marché insulaire impose une stratégie, souvent implicite, de
diversification ou de maintien d’un positionnement généraliste dans le cas des
entreprises en croissance. Ces choix déterminent une intensité capitalistique
supérieure à celle de l’ensemble des entreprises du secteur ;
Ce surdimensionnement de l’investissement répond à la nécessité de posséder
une certaine indépendance technique dans une île où les services
d’accompagnement du secteur sont insuffisamment représentés. L’autonomie
technique apparaît souvent comme un paramètre clef de la réussite alors que les
situations de dépendance peuvent remettre en cause la pérennité même des
entreprises. Exemple : le transport d’engins sur le lieu d’exécution d’une prestation
de terrassement peut constituer un facteur bloquant.
Cette conjonction de facteurs explique pour partie la surcapitalisation
observée sur les statistiques analysées au cours de la première partie de ce rapport.
Le fait que l’intensité capitalistique soit plus élevée qu’ailleurs ne suffit toutefois pas à
justifier la surreprésentation des capitaux propres dans les synthèses bilantielles du
secteur.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 166
Cette santé apparente, qui ne prémunit pas ces petites structures contre la
volatilité de leur performance10, masque en fait la faiblesse de l’engagement
bancaire : les projets doivent être financés en fonds propres.
En l’absence de solutions flexibles du type de la location longue durée, en
raison de l’absence d’opérateurs spécialisés, l’alternative dès lors employée est celle
du crédit-bail. Cette solution, offerte par les filiales des fournisseurs
d’immobilisations, s’établit à des coûts prohibitifs, ce qui possède pour conséquence
essentielle d’accroître considérablement le risque financier et de défaillance
d’entreprises déjà soumises à un risque d’exploitation considérable comme en
témoigne le taux de rotation des entreprises du secteur (cf. première partie de ce
rapport).
Globalement, il apparaît que le moteur de l’investissement réside
essentiellement dans l’acquisition d’une notoriété croissante, qui offre un accès à des
volumes de travail également croissants : essentiellement sous la forme d’une
augmentation du nombre des transactions commerciales. L’attitude des entreprises
apparaît plus, à cet égard, réactive que proactive.
L’un des problèmes associés au choix de l’investissement, en terme de
dimension, de contenu mais aussi de délai est celui du seuil technique et humain
nécessaire à la constitution d’une offre économique compétitive : pour pouvoir mener
des chantiers importants, une des entreprises de notre échantillon a procédé au
recrutement d’un géomètre avec tout le matériel topographique correspondant. Mais
avec les niveaux de chiffre d’affaires des entreprises insulaires, il est difficile
d’absorber le coût de l’investissement et le coût salarial associé.
Un paradoxe émerge ainsi : s’il s’avère nécessaire de procéder à un
développement en internalisant un certain nombre d’activités dans la perspective d’une intégration verticale, le choix de la structuration expose
l’entreprise de manière accentuée au risque en accroissant notablement ses
10 Constat partagé par Mme la Directrice régionale de la Banque de France lors de notre entretien
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 167
charges, par rapport à la très petite entreprise, plus flexible, qui peut survivre sur des
mirco-marchés en usant parfois de ressources occultes.
Dans ces conditions, la concentration de la mise en œuvre du PEI sur les
dernières années de la tranche a fortement grevé la rentabilité de entreprises ayant
décidé d’investir de manière prévisionnelle il y a bientôt deux exercices, encouragées
par les perspectives de développement et la reprise de la croissance sectorielle.
b) La trésorerie, source de difficultés majeures
Pour tous nos interlocuteurs, la trésorerie constitue une source de difficultés essentielle, qui constitue une menace majeure pour la pérennité de leur activité.
Face à ces difficultés, les plus petites entreprises se trouvent obligées de
ponctionner l’épargne personnelle de leurs dirigeants pour pouvoir faire face aux
délais de paiement imposés par leurs clients, le plus souvent des entrepreneurs qui
sous-traitent certains aspects des marchés obtenus dans les cas des entrepreneurs
de second œuvre ou des collectivités publiques de petite dimension pour les maçons
en milieu rural.
Ce financement exclusivement sur fonds propres alourdit l’investissement
nécessaire à l’exploitation, d’autant plus que les besoins d’exploitation ne peuvent
faire l’objet d’aucun financement bancaire ou public.
Plus généralement, ce mode de fonctionnement de la trésorerie induit deux
types de difficultés supplémentaires pour les entrepreneurs :
Le recours prolongé au découvert ou aux autres produits de trésorerie bancaires
grève la rentabilité déjà fragile de ces structures par le biais des frais financiers
générés ;
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 168
Les déséquilibres bilantiels ainsi suscités accroissent considérablement le risque
de faillite auquel se trouvent confrontés ces entreprises, dont la performance
économique est déjà considérée comme volatile.
Un exemple particulièrement instructif est celui de la SARL SIT, qui possède
une activité mixte à la fois de travaux publics et de bâtiment auprès des particuliers.
Sur l’ensemble de ses segments d’activité, ses délais de règlement moyens sont de
135 jours ce qui la conduit à conserver son activité de bâtiment, pourtant moins
rentable, afin de dégager les liquidités nécessaires à la conduite de ses opérations.
Globalement, les collectivités publiques de plus petite dimension apparaissent
comme les plus mauvais payeurs, à tel point que les délais de règlement imposés
conduisent parfois les entreprises à s’abstenir de postuler sur les appels d’offres : la
situation financière de ces acteurs publics, essentiellement concentrés en milieu
rural, engendre de nombreuses interrogations quant à la mise en œuvre du PEI dans
ce contexte.
Seule l’intervention du Crédit d’Equipement des PME, par l’intermédiaire des
avances sur situation mensuelle qu’il prodigue à hauteur de 80 % des encaissements
prévus, permet aux entreprises de pouvoir poursuivre leur activité.
Le PEI, en raison du surcroît d’activité qu’il laisse présager pour les
entreprises insulaires capables d’y participer et plus largement pour leurs
partenaires, ne fera qu’accentuer ces déséquilibres en démultipliant les besoins d’exploitation.
Thème n° 4 : La structure de la concurrence
Le contenu des entretiens peut, sur ce point, être décliné au travers de
plusieurs thématiques distinctes :
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 169
a) Le climat général
Les acteurs du secteur ont le sentiment d’être victime d’une véritable
campagne de dénigrement de la part des pouvoirs publics et de la presse insulaire
(cf. série d’articles dont corse matin du 9 septembre 2003) selon laquelle les
mécanismes concurrentiels ne joueraient pas normalement en Corse (entente illicte
pour augmenter les prix notamment), en sus de l’incapacité à mener à bien les
travaux compris dans le PEI. Ces accusations leur semblent injustes et infondées.
Les violences observées à l’encontre d’un certain nombre d’entreprises du
secteur ne concernent que des problèmes marginaux et ponctuels et ne sauraient
traduire une dégradation des conditions sectorielles : la violence a par contre eu un
impact certain sur le développement de l’ensemble du secteur en diminuant
drastiquement la demande de résidences secondaires et, dans la phase
contemporaine, en engendrant de forts blocages de la part des compagnies
d’assurance (limitation du plafond des polices).
b) Les formes concurrentielles
Plusieurs facteurs distincts expliquent aujourd’hui la situation concurrentielle
du secteur :
L’importance du critère géographique
L’élément premier qui caractérise les zones d’intervention opérationnelle des
entreprises réside dans leur caractère territorial marqué. Cinq secteurs
géographiques semblent ainsi prévaloir : Ajaccio, Bastia, la Balagne, Porto-Vecchio
et l’extrême sud, la plaine orientale et Corte. Chaque secteur possède ses
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 170
spécificités : ainsi, sur les deux secteurs à forte activité touristique, la commande
privée de terrassement et de voirie permet de compléter l’activité des entreprises de
travaux publics.
Chacun d’entre eux compte également un nombre d’intervenants
économiques limité, à l’exception pour l’heure de quelques rares entreprises
« mobiles » : assurer des chantiers loin de ses bases opérationnelles peut se traduire
par des coûts prohibitifs pour les entreprises concernées, à l’exception des plus
grosses d’entre elles qui ont acquis dans ce domaine un savoir-faire focalisé sur les
plus grosses opérations.
Ainsi, la structure endogène des coûts explique ce découpage territorial : l’un
des effets indirects du PEI sur le secteur pourrait donc être, en modifiant
considérablement la qualité des infrastructures de transport intérieur, d’abolir ce
mode de fonctionnement et de bousculer en profondeur cette géographie
concurrentielle.
Pour contourner cet obstacle logistique majeur qui plafonne implicitement la
croissance des entreprises, ces dernières sont conduites à former des équipes
affectées à des territoires particuliers, au prix d’investissements supplémentaires
conséquents.
Cette partition en zones géographiques explique ainsi, du fait des coûts de
déplacement, que seule une poignée d’entreprises ait pu atteindre une taille
« critique » de moyenne entreprise. En Corse, seules les deux entreprises traditionnellement leader sur leur secteur (bâtiment pour l’une et travaux
publics pour l’autre) possèdent une culture du déplacement qui exige des moyens matériels importants et la mise en place progressive de routines organisationnelles adaptées.
Ce phénomène de territorialisation concerne toute la filière, y compris les
approvisionnements, comme cela sera plus spécifiquement abordé dans le cas des
carrières (cf. infra, thème n° 5). Les fournisseurs de matériaux de construction
stigmatisent ainsi le caractère fortement localisé des implantations et des marchés,
c’est-à-dire des entreprises de BTP. Le négoce est structuré territorialement en
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 171
fonction du coût du transport qui constitue un facteur limitant, étant donné son
importance dans la structure des coûts.
Organisation et création de valeur
En fonction de leur taille, les entreprises emploient des modèles de
management très variables. L’intégration verticale s’affirme ainsi pour l’heure comme
le modèle d’organisation le plus efficace pour les moyennes et les grandes
entreprises (à l’échelle de l’île) qui considèrent que l’autonomie technique joue un
rôle clef dans leur capacité commerciale.
Dans cette perspective, l’intégration de ressources immatérielles, comme
celles offertes par un bureau d’étude interne qui formule une offre concernant
l’ensemble d’un projet de construction, valorise considérablement les prestations
proposées, dans le cas du bâtiment, lorsqu’elle ne constitue pas un préalable
indispensable comme dans le cas des travaux publics les plus importants.
Cette tendance semble au demeurant embrasser simultanément tous les
acteurs de la filière, puisque les fournisseurs se dotent eux-mêmes de moyens
techniques adéquats pour faire face à cette progression qualitative.
Dans le cas des marchés publics notamment, l’expertise juridique et technique
peut conditionner la rentabilité et le niveau de prix auquel les entreprises
soumissionnent : ainsi, la société leader sur le marché du bâtiment se positionne de
la sorte en raison de l’ingénierie administrative, technique et juridique qu’elle déploie,
par l’intermédiaire d’un travail approfondi sur le cahier des clauses techniques
particulières.
Mais ces structures ne possèdent pas toujours les moyens financiers
nécessaires à la synthèse en interne de toutes les ressources productives nécessaires. Deux solutions sont dès lors mises en œuvre : la sous-traitance sur un
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 172
mode durable ce qui réclame la préexistence de relations de confiance entre les
acteurs et l’extrapreneuriat. Ce phénomène économique dorénavant structurant se
déroule suivant le processus suivant : licenciement ou démission sur la base d’un
accord mutuel et création d’une entreprise spécialisée par le salarié concerné.
Pour les plus petites entreprises, les ressources, qu’elles soient humaines,
organisationnelles ou matérielles sont directement ajustées sur le volume
commercial d’ores et déjà acquis. Deux aspects essentiels prévalent dans une
gestion commerciale placée sous le signe de la proximité :
L’importance du capital relationnel, qui se manifeste sous la forme des liens
d’amitiés et d’estime entretenus avec les clients et les prescripteurs de clientèle
conditionne les volumes commerciaux accessibles ;
La formation continue conditionne la compétitivité d’un chef d’entreprise qui
demeure la clef de voûte du système entrepreneurial de petite dimension, en
raison du niveau d’exigence croissant de la clientèle et de l’avènement de normes
professionnelles de plus en plus techniques. Par exemple, dans le domaine du
second œuvre, le développement de l’informatique notamment impose le respect
de normes électriques draconiennes.
Les distorsions de la concurrence
Outre les problèmes spécifiquement liés à l’économie souterraine, abordés au
point d), un certain nombre de dysfonctionnements de marché ont été relevés par
nos interlocuteurs.
Ainsi, dans le domaine des TP, les opérateurs de dimension importante sont
plus nombreux et plus concentrés sur le marché insulaire (10 structures de taille
comparables interviennent sur des marchés fortement concurrentiels) et la
concurrence internationale est nettement accentuée.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 173
Des problèmes liés à la structure oligopolistique de certains aspects clefs –notamment les enrobés- surviennent et peuvent engendrer des distorsions de concurrence : le nombre limité d’intervenants sur des aspects clefs
de la filière se traduit par une augmentation conséquente des prix11, avec un
différentiel par rapport au continent que le surinvestissement endémique ne suffit pas
à expliquer, et par des risques accrus d’ententes illicites.
De même, l’accès aux carrières constitue un paramètre stratégique
essentiel, tant sur le plan qualitatif que quantitatif, et un verrou incontournable pour
tous les acteurs privés comme cela sera repris dans le cinquième thème de ce
compte rendu synthétique. Ces deux aspects agissent en « goulots
d’étranglement concurrentiels ».
Plus généralement, la conjoncture favorable a encouragé la création
d’entreprises, source d’accroissement de l’intensité concurrentielle. Ces créations
s’effectuent parfois dans des conditions de qualification très douteuses, alors que
des obligations légales existent sans qu’aucun mécanisme ne vienne garantir leur
mise en œuvre.
L’absence de compétences managériales chez les entrepreneurs crée des
situations concurrentielles difficiles : en 2002, le niveau d’attribution des marchés
publics était particulièrement bas (de l’ordre de 30 à 40 % inférieur aux estimations
des services techniques), en Haute-Corse notamment.
Deux explications essentielles de ce phénomène peuvent être avancées :
Les offres formulées par des entreprises en déséquilibre financier, qui
soumissionnent à très bas prix pour alimenter leurs trésoreries défaillantes et
entretiennent un système de cavalerie ;
11 Les prix de la tonne de bitume sont plus que doublés : approximativement, 50 € / tonne sur le continent contre 130 € / tonne en Corse.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 174
L’intervention de nouveaux protagonistes, filiales de groupes internationaux,
qui travaillent parfois à perte (dumping) dans l’esprit de s’implanter dans la
perspective de la réalisation du PEI.
c) Les nouvelles formes de concurrence
Ce dernier phénomène illustre l’apparition de nouvelles formes de concurrence
sur des marchés fortement empreints de tradition. La taille des entreprises et le
contenu technologique de leurs prestations conditionnent à nouveau les
modifications probables de leurs milieux concurrentiels.
Dans le domaine des travaux publics, les menaces de modification des
conditions d’exercice du métier sont les plus aiguës, dans l’optique de l’implantation
de groupes européens qui focalisent un certain nombre d’inquiétudes plus ou moins
fondées :
« Ces groupes sont d’ores et déjà présents par l’intermédiaire de fiançailles
locales, qui véhiculent des risques pour l’économie locale » ;
« Ces groupes sont susceptibles de supplanter les entreprises locales en
l’absence de progressivité de la commande publique » ;
« Les pratiques de dumping pourraient pénaliser gravement le jeu naturel de
la concurrence » ;
« Leurs représentants dans l’île entretiennent des asymétries importantes qui
faussent le jeu naturel de la concurrence ».
Cette implantation potentielle des grands groupes n’engendre par contre
aucune crainte particulière dans le domaine artisanal, en raison de la forte
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 175
segmentation par la taille des marchés et de la mobilité actuelle très réduite des
équipes. Les effets indirects de cette implantation, en raison de
l’interdépendance sectorielle, sont méconnus.
Une concurrence internationale croissante existe toutefois sur le bâtiment, en
particulier sur le gros œuvre : celle-ci vient d’Italie sous la forme d’équipes volantes
de petites entreprises, travaillant à des prix nettement en dessous de ceux du
marché local et traduit avant tout l’incapacité du tissu entrepreneurial insulaire à faire
face à la demande privée en respectant un rapport qualité / prix / délai satisfaisant.
Dans le domaine du second œuvre enfin, aucun nouvel entrant n’est pressenti
et les structures concurrentielles apparaissent, à cet égard, globalement stables.
d) L’économie souterraine
L’économie souterraine, par l’intermédiaire de la dissimulation de revenus ou
du travail non déclaré, est historiquement importante dans le secteur de la
construction, pratiquement dans le seul bâtiment, même si d’autres mauvaises
pratiques existent dans les travaux publics. D’autres manquements aux règles
peuvent également intervenir : les salariés peuvent parfois travailler jusqu’à 45
heures au mépris de la convention collective, localement promue par les fédérations
départementales du BTP.
Diverses estimations du poids relatif de ce phénomène sont fournies par nos
interlocuteurs : les plus plausibles s’établissent aux alentours de 15 à 20 % de la
masse salariale ou du chiffre d’affaires de la profession, ce qui représente des
montants considérables.
Les entreprises ne sont toutefois pas égales devant ces phénomènes qui
semblent concerner les plus modestes d’entre elles de manière privilégiée : la
structuration des entreprises contribuerait ainsi à marginaliser ces pratiques.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 176
Il convient donc de distinguer plusieurs niveaux d’économie souterraine : il
existe une économie de survie en milieu rural qui dissimule une partie de ses
revenus fiscaux tandis que d’autres pratiques sont de nature à déséquilibrer l’offre de
bâtiment par le biais d’un usage intensif de main d’œuvre non déclarée.
Du point de vue conjoncturel, les conditions économiques sont susceptibles
d’accentuer ou d’estomper le phénomène :
L’entrée dans le système euro a conduit les acteurs économiques à utiliser leurs
« bas de laine » ;
Le passage aux 35 heures a favorisé la réalisation de petits travaux par des
salariés dotés de plus de temps libre ce qui, du fait de la fatigue engendrée par le
cumul des deux activités, se traduit une diminution de la productivité des
entreprises ;
Les difficultés commerciales qui attisent les tensions commerciales conduisent
certaines entreprises à recourir aux formes de travail les plus précaires et les
moins coûteuses.
En réaction à ces phénomènes qui pénalisent lourdement le développement
du secteur, les divers protagonistes rencontrés ont vivement manifesté leur volonté
de voir se multiplier les contrôles sociaux, y compris a priori : il s’agirait, lors des
appels d’offres, d’évaluer par anticipation la capacité d’une entreprise à faire face à
ses engagements au moyen de ratios fiables.
Le tableau suivant synthétise les principales perceptions des phénomènes
concurrentiels développées par nos interlocuteurs :
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 177
Entretien Entreprise Activités Intensité de la concurrence
perçue (Echelle de Likert12)
Les facteurs clés de succès
perçus
N° 1 Entreprise Ciabrini Travaux Publics Faible Ancrage territorial ; autonomie
technique
N ° 2 Société des Granulats
Ajacciens Carrière Très Faible
Accès administratif aux
ressources
N ° 3 SA « Industries Sartenaises » Carrière Très Faible Accès administratif aux
ressources
N° 4 SA Gedimat Ventes de Matériel de
construction Très Forte
Intégration verticale, accès à
des centrales de référencement
N° 5 Entreprise Select Electricité Très Faible
Capital relationnel, qualité du
travail, formation continue,
respect des normes
professionnelles
N° 6 SARL SIT BTP Très forte
Ingénierie juridico-technique,
Démarche qualité et
certification
12 Echelle de Likert en 5 points : très faible, faible, moyen, fort et très fort
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 178
N° 7 SAS Via Corsa BTP (Petit génie civil,
terrassement, VRD)
Bâtiment :.....Faible
TP :…………Forte
Ingénierie juridico technique
pour le bâtiment ; intégration
verticale
N ° 8 SA Corse Travaux Travaux publics et
enrobés Forte sur la plupart des métiers
Intégration verticale (carrières ;
ressources groupe) ; moyens
matériels
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 179
Thème n° 5 : La filière d’approvisionnement
Dans un secteur où la localisation des activités joue un rôle stratégique dans
le développement des activités, les fournisseurs pâtissent au premier chef de
l’hypothèque des transports, à la fois en terme de coût et de fiabilité. Globalement
toutefois, leurs capacités d’approvisionnement sur le long terme ne suscitent pas
d’inquiétudes particulières chez l’ensemble de acteurs.
Les ruptures d’approvisionnement sont ainsi inexistantes ; le seul
problème d’approvisionnement enregistré est celui relatif à l’acier, traditionnellement
l’une des composantes essentielles du bâtiment. Le prix a augmenté de 50 à 60 %,
ce qui a engendré plus de difficultés en Corse qu’ailleurs, dans la mesure où
l’importance des marchés publics dans les carnets de commande a pénalisé de
manière aggravée les marges des entreprises : des solutions réglementaires pour
prendre en compte les fluctuations du coût des matières premières sont désormais
employées.
Au sein des fournisseurs, il est nécessaire de distinguer deux types
d’opérateurs économiques.
a) Les négociants de matériaux de construction
La concurrence est importante et diverse sur cette activité, puisqu’elle provient
aussi bien de distributeurs généralistes que de spécialistes, en fonction de la
profondeur et de la largeur de la gamme de produits offerts ; les spécialistes sont
parfois concurrents et fournisseurs simultanément.
Les phénomènes concurrentiels respectent à nouveau le découpage
géographique imposé par les coûts de transport et ne s’entendent donc que sur un
territoire économiquement homogène.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 180
Le climat général est bon et les relations courtoises ou amicales, les chefs
d’entreprise appartenant à des cercles sociaux identiques. On remarque que, chez
les concurrents généralistes, les circuits de distribution sont différenciés en fonction
des segments de clientèle : il existe une enseigne pour les professionnels et une
autre pour les particuliers.
Deux sources de difficultés pourraient se faire jour à terme :
La filière pourrait être déstabilisée par l’élargissement des centrales de
référencement à des fournisseurs européens. Deux normes coexistent en effet
à l’heure actuelle : la norme NF, qui est devenue au fil du temps un label
qualitatif, et la norme CE, moins exigeante. Or les entrepreneurs réclament
généralement la NF, ce qui pourrait susciter des difficultés qualitatives
d’approvisionnement.
La traçabilité des produits réclamée dans le cadre des démarches de
certification qualité demandera des investissements immatériels et logistiques
importants de la part des distributeurs. Pour l’heure, aucune demande dans ce
sens n’a été encore formulée, ce qui souligne la faible diffusion des
démarches qualité dans les entreprises du BTP en général.
b) Les carriers
Dans la mesure où les carrières possèdent des capacités intrinsèquement
limitées, aussi bien au niveau insulaire qu’au niveau micro régional, elles pourraient
constituer une véritable hypothèque pour l’essor du secteur et pour la mise en œuvre
des choix infrastructurels formulés par l’Assemblée de Corse.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 181
Une fois de plus, le caractère pondéral des marchandises concernées détermine une géographie concurrentielle précise, en raison d’un coût de transport prohibitif (cf. infra la structure de la valeur ajoutée de la profession). Le « rayon d’action » d’un carrier s’étend dès lors de 50 à 70 km. A cela
s’ajoutent les externalités négatives qui portent sur l’encombrement routier issu du
trafic de camions.
Opération Contenu Valeur Ajoutée par opération (en €)
Brut Coût de la location du terrain 0,15 à 0,76 € / tonne
Abattage Forage, minage 1,52 € / tonne
Transport Transport du terrain jusqu'à la zone de transformation 0,23 € / tonne / Km
Transformation Chaînes de concasseurs 5 € / tonne
Vente Commercialisation 11 à 22 € / tonne en fonction du produit et de la zone concernée
On remarquera que cette évaluation fait apparaître des prix nettement
supérieurs aux prix de marché observés ailleurs, de l’ordre de 9 à 12 € par tonne : si
ce phénomène peut en effet résulter de paramètres économiques liés notamment à
une taille trop faible pour permettre un amortissement satisfaisant des charges fixes
importantes sur ce type d’activités, il se peut aussi que ce niveau de prix traduise
la structure oligopolistique de la filière amont.
Sur cette base chiffrée, une cartographie de l’île démontre clairement que le
maillage territorial reproduit un découpage territorial correspondant. Cette répartition
de l’activité productive induit une forte captivité des marchés et, dans l’hypothèse
d’une insuffisance productive fortement probable, le pouvoir de négociation des
carriers augmenterait drastiquement. La priorité serait accordée aux clients
traditionnels.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 182
Carrières Munier
(200 KT)
Carrières CICO
(400 KT)
Carrières de Brando
(250 KT)
Carrières du col de Teghjime
(160 KT)
Carrières Corse Agrégats
(330 KT)
Carrières Corse Travaux
(135 KT)
Carrières Agrégats
Sud Corse
(250 KT)
Carrières Entreprises
Sartenaises
(150 KT)
Carrières SECA
(175 KT)
Carrières SGA
(150 KT)
Carrières SGA
(250 KT)
Carrières
SECA
(250 KT)
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 183
Ce découpage économique explique la bonne entente qui caractérise le
secteur, au sein duquel les pratiques partenariales sont diffuses et courantes. De
plus, les traditions de sous-traitance auprès des TPE locales (i.e., le transport) sont
farouchement défendues (le prix donné aux clients BTP est toujours un prix
« rendu » et non un prix « départ »).
Cette ressource rare, quoique intrinsèquement peu onéreuse, est fort
normalement perçue comme un actif stratégique par les différentes entreprises de travaux publics -dans un chantier, les fournitures en béton, agglomérés et
agrégats peuvent représenter jusqu’à 25 % de la valeur du marché- ce qui accentue
la nécessité d’une intégration verticale : l’accès aux carrières est un enjeu de survie
pour les acteurs sectoriels.
Les conditions administratives d’ouverture et d’exploitation des carrières sont
draconiennes. Ainsi, le délai moyen d’obtention d’un permis d’ouverture de
carrière s’étend de 7 à 8 ans, mais de l’avis des professionnels l’octroi d’une telle
autorisation dans les conditions actuelles s’avère impossible.
De plus, les permis sont accordés pour une durée limitée, allant de 10 à 15
ans et pour des quantités annuelles également limitées. Des goulots administratifs
brident ainsi la capacité volumique annuelle et engendrent une forte inertie de toute
modification éventuelle de cette capacité.
Cette densité des procédures administratives est voulue par l’Etat qui souhaite
ainsi contraindre les carriers à s’inscrire dans une démarche proprement industrielle,
très coercitive sur le plan environnemental. D’autres autorisations administratives
permettent de réaliser les opérations de transformation de la roche en produits finis,
ce qui augmente les coûts fixes inhérents aux opérations de transformation.
Or, la taille des carrières dans l’île est largement inférieure en moyenne à ce
que l’on retrouve sur le continent, d’après nos interlocuteurs : à l’image de la plupart
des secteurs de l’économie insulaire, les carriers seraient confrontés à une l’intensité
capitalistique comparativement supérieure. Cela explique qu’eu égard à la faible
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 184
taille des sites ouverts en Corse, il n’est pas toujours possible d’atteindre le seuil de
rentabilité en raison des blocages administratifs. Seules les carrières déjà existantes
peuvent ainsi ouvrir des carrières d’appoint. Il existe de fortes barrières à l’entrée, de
nature financière susceptibles d’empêcher la pénétration de nouveaux entrants sur
ces marchés.
Les contraintes administratives locales accentuent encore ces difficultés : le
PLU doit mentionner explicitement la possibilité de création de carrière sur le
territoire des communes, ce qui devient un facteur bloquant supplémentaire.
Dans ces conditions, il convient de formuler un diagnostic des capacités
actuelles de production du secteur et des besoins engendrés par la réalisation du
PEI (cf. point 2.2 de la deuxième partie).
Au-delà de cette adéquation en volume, le contenu qualitatif de la production, c’est-à-dire la répartition entre les différents produits du
concassage, doit être souligné : sur une tonne extraite, il est possible panacher les
différents produits obtenus mais dans une proportion limitée. Au maximum, on peut obtenir de 25 à 30 % d’un unique produit sur la base du tonnage extrait.
Lorsqu’un chantier important doit être fourni avec un seul produit et que les
carriers peuvent faire face en volume à une telle demande, il leur faudra
parallèlement trouver à écouler le reliquat en le stockant préalablement. Cela
engendrera des coûts de stockage importants et une immobilisation capitalistique
conséquente.
Les travaux d’ores et déjà programmés dans le PEI (13.5 % du programme au
moment de nos entretiens) excèdent largement les capacités administratives de
production au sens de nos interlocuteurs. La problématique des carrières pèse
donc d’une manière critique sur la réalisation même de Plan Exceptionnel d’Investissement.
On remarque que les carriers sont également sous-équipés par rapport aux
exigences volumiques du PEI mais normalement pourvus du point de vue de la
latitude administrative qui leur est accordée.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 185
Ils considèrent que le coût d’équipement pourrait être absorbé par leurs
structures respectives, en fonds propres le cas échéant, car le financement bancaire
est parfois difficile dans le cas d’investissements importants qui réclameraient la
constitution de pools bancaires.
Le rôle stratégique de l’approvisionnement explique que l’ensemble du
système pourrait à terme être verrouillé, par un effet de filière, bien qu’aujourd’hui les
deux tiers des carriers demeurent indépendants dans l’île.
Cette situation générale alimente les inquiétudes de la profession qui craint en
particulier la multiplication des carrières « pirates » face à la nette croissance de la
demande.
La revendication essentielle avancée est celle d’une meilleure lisibilité des
travaux publics programmés afin que les entreprises puissent mobiliser leurs
ressources en vue d’une adaptation à l’augmentation de la commande publique : il
semble nécessaire à nos interlocuteurs d’évaluer les besoins en granulats associés
au PEI pour les comparer aux capacités de production actuelles.
Thème n° 6 : Les démarches qualité et les normes professionnelles
Dans le cas de l’activité de bâtiment artisanal, la mise aux normes en matière
de sécurité et d’environnement constitue aujourd’hui un enjeu essentiel : pour
pouvoir satisfaire aux exigences réglementaires en vigueur, les entreprises du
bâtiment peuvent avoir à faire face à des conséquences drastiques en matière
d’investissement, susceptibles de menacer la survie des entreprises artisanales, par
nature de petite dimension.
L’absence de financement spécifique de ces opérations qui, le plus
généralement, n’impliquent aucune contrepartie en terme de gain de surface
commerciale ou de gain de productivité rend problématique leur mise en œuvre.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 186
Celle-ci est dès lors vécue comme une contrainte inutile pour les entreprises,
particulièrement lors de l’embauche d’un premier salarié. La mise en œuvre brutale
du dispositif accentue encore cette perception.
En ce qui concerne la conduite des marchés publics, les démarches qualité
jouent un rôle croissant dans la rationalisation de la gestion de l’entreprise et dans la
lisibilité de leur performance.
A terme, l’accès aux marchés publics sera facilité par la certification voire
même autorisé par celle-ci : les entreprises non certifiées pourraient en effet être
exclues des marchés publics ou en tout cas de certains d’entre eux.
Cette démarche demeure pour l’heure très rare à l’échelle de l’île et
réclamerait pour pouvoir être plus largement partagée une remise en cause radicale
des modes de management actuels.
Le recours aux démarches qualité comme modalité de sélection
concurrentielle et l’essor de normes techniques et professionnelles de plus en plus
techniques fait peser sur les entreprises du secteur une double exigence :
Technique d’une part, qui dépasse le savoir-faire artisanal pour aller vers une
industrialisation des process y compris au niveau des plus petites entreprises ;
Organisationnelle de l’autre, pour fournir des prestations dans des conditions
de délais, de coût et de traçabilité conforme aux normes en vigueur.
Thème n° 7 : Les relations avec les institutionnels
Le sentiment qui prévaut est celui de l’absence de véritable partenariat entre
les donneurs d’ordres publics et les entreprises du secteur alors qu’il existe une
relation commerciale structurelle les unissant.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 187
Les relations se bornent, en dehors du suivi et de la conduite des travaux
obtenus, à une réunion annuelle avec la CTC et le conseil général 2A pour présenter
les travaux des mois à venir.
22..22.. LLaa ffoorrmmaalliissaattiioonn dduu ddiiaaggnnoossttiicc eexxtteerrnnee
On souhaite tracer une trajectoire historique et prospective globale,
susceptible de conférer une profondeur prospective à l’analyse statique de la réalité
sectorielle présentée lors de la première partie de ce rapport. Une telle démarche ne
saurait toutefois être menée à bien sur un mode monolithique : le caractère
protéiforme des activités envisagées, qui a déjà été souligné dans l’exercice
typologique qui précède, impose le recours à une méthodologie issue de l’analyse
stratégique.
L’analyse des marchés doit être fondée sur une segmentation stratégique
classique. On a ainsi employé une méthodologie dont les principales étapes sont
représentées dans le schéma présenté page suivante.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 188
La démarche d’analyse stratégique employée Etape I. La Segmentation Stratégique
Sélection des critères pertinents
Détermination des Domaines d’Activité Stratégique (DAS)
Etape II. Diagnostic Externe
Evaluation de l’Intensité Concurrentielle par grandes
catégories de métiers
Etape III. Synthèse prospective
Analyse Forces faiblesses
Scénarii de développement et
analyse Opportunités Menaces
Croisement SWOT et pistes stratégiques préférentielles
Une typologie des marchés du secteur
Analyse des déterminants de l’Intensité
Concurrentielle
(« Forces de Porter »)
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 189
2.2.1. Un descriptif typologique des marchés
La première étape de la démarche de diagnostic externe entamée repose sur
une opération de segmentation du secteur en Domaines d’Activités Stratégiques,
unités d’analyse homogènes du point de vue économiques, c’est-à-dire sur le plan
des produits et des services offerts à une clientèle spécifique.
Cette segmentation dresse un portrait global de la situation des marchés sur
lesquels se positionnent les entreprises du secteur du BTP, en mettant en exergue
les connexions entre les différents métiers.
a) Le choix des critères de segmentation
La réussite de cet exercice passe par la définition de critères de segmentation
adaptés. Deux critères peuvent être d’emblée mis en avant : le contenu technique
des tâches (travaux publics ; bâtiment (gros œuvre) ; bâtiment (second œuvre)) et le
type de clientèle (collectivités publiques ; opérateurs économiques privés ;
particuliers).
Un certain nombre de contraintes explique le recours à ces critères simples :
Le caractère fortement généraliste des intervenants économiques aujourd’hui
présents sur le secteur ;
Le nombre relativement réduit d’acteurs économiques concernés ;
La faible pertinence, pour l’heure, du critère technologique ;
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 190
et enfin, dernier critère fortement teinté de pragmatisme, la rareté des
données statistiques disponibles.
De plus, le choix de ces modalités de segmentation permet de retracer de
manière satisfaisante la complémentarité des diverses activités, trait économique
majeur de la construction.
Le schéma présenté à la page suivante représente ainsi le positionnement et
l’enchevêtrement des Domaines d’Activité Stratégique sur la base des filières
commerciales usitées.
Légende :
Travaux préparatoires à la construction de bâtiments neufs
Sous-traitance de travaux en vue de l’achèvement de
bâtiments neufs
Commercialise directement
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 191
Entreprises de
Second Oeuvre
Entreprises de
Gros Oeuvre
Entreprises de
Travaux Publics
Particuliers
Opérateurs Privés
Collectivités
Publiques
Entretien
Amélioration
Réhabilitation
Construction
Amélioration Appel
d’offres
Appel
d’offres
Construction
Amélioration
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 192
La filière commerciale constituera ainsi le troisième critère de segmentation
retenu dans la mesure où il permet une simplification de l’analyse en substituant le
client effectif à l’utilisateur final de la prestation : par exemple, pour intervenir auprès
d’opérateurs privés ou de collectivités publiques, les entreprises de second œuvre
interviennent presque systématiquement en sous-traitance d’entreprises de gros
œuvre ; dans le cas contraire, ces dernières agissent quoiqu’il en soit en
prescripteurs auprès des clients finaux.
Les critères de segmentation retenus
Travaux Publics
Gros Oeuvre
Second Oeuvre
Particuliers Opérateurs Privés
Collectivités publiques
Commercialise
directement
Intervient en
sous-traitance
Axe I : Type de prestation
Axe II : Type de client final
Axe III : Mode de commercialisation
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 193
b) Les Domaines d’Activité Stratégiques définis
Critère n° 2 : Type de client final
Particuliers Opérateurs privés Collectivités publiques
Critère n° 1 :
Prestations offertes
Second œuvre
DAS n ° 1
Second œuvre
auprès des
particuliers
DAS n° 2
Second œuvre en sous-traitance pour gros oeuvre
Gros œuvre DAS n° 3
Résidences principales et
secondaires
DAS n° 4
Bâtiment collectif privé
DAS n° 5
Bâtiment collectif public
Travaux publics DAS n° 6
Travaux publics en sous-traitance pour gros oeuvre
DAS n° 7
Marchés publics
_______ Critère n° 3 : Mode de commercialisation
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 194
c) Les caractéristiques des différents DAS
Trois caractéristiques pertinentes eu égard aux objectifs poursuivis par l’étude
seront ici examinées pour chacun des 7 domaines retenus : la part relative dans le
marché total, les potentialités de croissance spécifiques et les facteurs clefs de
succès propres.
Au moyen des divers éléments chiffrés collectés au cours de la mission, on
peut produire une approximation de chiffres d’affaires sectoriels, dans l’esprit
d’identifier l’importance respective des divers domaines13.
DAS Dénomination Part du
marché total du BTP
Volume annuel
estimé (en m€)
Croissance estimée
N° 1 2d œuvre particuliers 5,60% 38 faible N° 2 Sous-traitance de 2d œuvre 13,07% 88 faible N° 3 Résidences 42,00% 282 modérée N° 4 Bâtiment collectif privé 5,60% 38 nulle N° 5 Bâtiment collectif public 8,40% 56 importante N° 6 Sous-traitance de TP 2,98% 20 modérée N° 7 TP Marché publics 22,35% 150 très forte
Total 100,00% 671 Forte
13 Une fois de plus, la rareté des indicateurs statistiques nous conduit à formuler des estimations empiriques, effectuées en recoupant des données de terrain avec des éléments collectés au cours des entretiens qualitatifs.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 195
Répartition des marchés au sein des diverses activités
6% 13%
42%6%8%
3%
22%
DAS N° 1 2d œuvreparticuliersDAS N° 2 Sous-traitancede 2d œuvreDAS N° 3 Résidencesprinc. Et 2 airesDAS N° 4 Bâtimentcollectif privéDAS N° 5 Bâtimentcollectif publicDAS N° 6 Sous-traitancede TPDAS N° 7 TP Marchépublics
Répartition par métiers
19%
56%
25%
Second œuvreGros œuvreTravaux publics
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 196
Cette répartition met en lumière le poids prépondérant de l’activité de gros oeuvre dans la structure actuelle des marchés sectoriels, en particulier si
on songe à mesurer son rôle charnière entre les divers métiers par le biais de la
sous-traitance.
Il est regrettable qu’aucun élément disponible ne permette d’analyser la part
totale de la sous-traitance dans la répartition des marchés : au sein même des
entreprises de gros œuvre traitant un marché de taille importante, des relations de
sous-traitance ou de co-traitance s’établissent très fréquemment. Deux entreprises
peuvent se retrouver indifféremment impliquées dans des relations de sous-traitance,
de délégation, de conduite partagée d’un chantier ou de concurrence traditionnelle.
Ces phénomènes soulignent les interrelations sectorielles qui expliquent que la frontière entre concurrence et coopération soit parfois floue, dans les conditions d’exploitation actuelle.
Par ailleurs, l’importance de l’investissement public du point de vue de la
santé commerciale du secteur est également patente :
Répartition des marchés publics et privés
64%
36%
Marchés privésMarchés publics
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 197
Les facteurs-clefs de succès, qui déterminent classiquement dans la politique
générale d’entreprise, la réussite ou l’échec d’une stratégie de développement ou de
survie, doivent faire l’objet d’une analyse différenciée par DAS :
DAS Dénomination Facteurs-clefs de succès
N° 1 2d œuvre particuliers
Notoriété Proximité Qualité technique
N° 2 Sous-traitance de 2d œuvre Capital relationnel Qualité technique Respect des normes professionnelles
N° 3 Résidences princ. Et 2 aires Notoriété Rapport qualité / délai / coût Proximité
N° 4 Bâtiment collectif privé Rapport qualité / délai / coût Capital relationnel
N° 5 Bâtiment collectif public
Rapport qualité / délai / coût Intégration verticale Bureau d’étude intégré Expertise juridico-technique
N° 6 Sous-traitance de TP Rapport qualité / délai / coût Proximité
N° 7 TP Marché publics
Rapport qualité / délai / coût Intégration verticale Bureau d’étude intégré Capacité volumique Capacité matérielle
Cette approche typologique des divers domaines d’activité a permis d’identifier
les volumes commerciaux concernés, les modes de distribution spécifiques à chaque
métier, les paramètres qui conditionnent la réussite entrepreneuriale et, de là, les
liens de dépendance structurels qui unissent les divers acteurs privés du secteur.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 198
L’atteinte de ces objectifs intermédiaires conduit dès lors à simplifier l’analyse,
à des fins de lisibilité, pour détailler plus avant les tenants de l’intensité
concurrentielle au sein de chaque métier dans les parties à suivre.
2.2.2. Le marché du gros œuvre
L’évolution du bâtiment est strictement corrélée avec celle de l’économie générale de l’île : un certain nombre de blocages systémiques –on retiendra
notamment l’instabilité politique que l’on peut assimiler à un risque pays et
l’insuffisance des infrastructures que le PEI a justement pour vocation de pallier- font
peser une hypothèque constante sur le développement insulaire. Dans ces
conditions, il est difficile de formuler un pronostic quant aux scenarii les plus
plausibles.
Seul le creux historique qu’a connu la profession du bâtiment au cours des
années 90 et le redémarrage progressif du secteur qui lui succède constituent une
véritable indication que la croissance devrait se poursuivre.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 199
Forces de Porter (gros œuvre) Paramètres analysés Intensité ou
Menaces
Pouvoir de négociation des Fournisseurs
- Les fournisseurs subissent une concurrence importante sur tous
leurs marchés (prestations banalisées)
- Ils sont répartis sur une base territoriale
- Ils bénéficient d’une manière croissante d’une intégration dans
des franchises commerciales
- Le rôle des matériaux dans la structure des coûts du gros œuvre
est très modéré
Faible
Pouvoir de négociation des clients
- Le contraste de la forte demande et de l’offre restreinte et
territorialisée affaiblit le pouvoir de négociation des clients
- L’opacité du marché est importante ce qui explique que les
clients ont souvent recours à des prescripteurs (membres de la
filière)
Faible
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 200
Forces de Porter (gros œuvre) Paramètres analysés Intensité ou
Menaces
Rivalité entre concurrents existants
- Les concurrents sont nombreux et atomisés mais agissent sur
des territoires bien identifiés
- Les obstacles sociaux à la sortie sont élevés (absence d’activité
de substitution)
- Les marges sont importantes
- Les technologies sont stables
Faible à
modérée
La menace de nouveaux entrants
- Elle est marginale, directement du moins, sur les résidences et
sur le collectif privé en dehors d’entreprises italiennes mobiles
- Elle pourrait s’accroître très fortement sur les marchés publics
en fonction des décisions des pouvoirs publics
- Les obstacles à l’entrée sont essentiellement la durée du retour
sur investissement pour les plus gros marchés et la création
d’un tissu relationnel pour les plus modestes
Variable
La menace de produits substituables - Le développement à long terme de produits intégrés (maisons « clef
en main ») Très faible
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 201
Les Forces de la concurrence dans le Gros Œuvre
Entrants potentiels
Majors en quête de « coups » rentables sur les marchés publics plutôt que sur
les marchés privés
Fournisseurs
Forte concurrence entre eux
Prestations banalisés
Clients
Forte demande
Opacité du marché
Concurrents actuels du secteur
Une concurrence territorialisée
Les marges sont importantes
Les technologies sont stables
Substituts
Produits intégrés (maison« clefs main »)
?
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 202
Légende
On soulignera ici que le caractère variable de la menace des nouveaux entrants
(« majors » du bâtiment) est lié au caractère indéterminé de la forme et du
contenu des travaux de bâtiment du PEI, ainsi qu’à l’évolution de la demande de
bâtiments collectifs. De plus, la compétitivité comparative des entreprises locales
est élevé, la localisation jouant grandement en leur faveur.
?
Très forte
Forte
Modérée
Faible
Très faible
Variable
Intensité des menaces de la rivalité ou des menaces exercées par les acteurs de la filière
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 203
2.2.3. Le marché du second œuvre
Le seul scénario pouvant être ici retenu est celui d’une étroite dépendance
entre les deux activités de bâtiment : dans le cas où le bâtiment local se trouverait en
proie à une forte concurrence de groupes européens, la stratégie déployée par ceux-
ci sur le territoire insulaire conditionnerait l’intensité concurrentielle obtenue.
En effet, si la stratégie mise en œuvre revêt un aspect intégré comme cela est
vraisemblable, les traditionnelles filières de sous-traitance se trouveraient pour partie
bloquée du point de vue des petites entreprises locales de second œuvre, ce qui
engendrerait des difficultés économiques sérieuses, en l’absence d’une très forte
poussée de la demande privée de nature à compenser ce préjudice.
Si la stratégie devait se focaliser sur le métier essentiel du groupe, le gros
œuvre, les filières commerciales demeureraient stables et permettraient un certain
développement des entreprises concernées. Ce développement s’effectuerait toutefois à l’aune de nouveaux modes relationnels, fondés sur des normes professionnelles draconiennes traduites sous la forme de cahier des charges
restrictifs, en matière de délais, de coût et de qualité. Les standards de production
dès lors imposés seraient difficilement accessibles à la majorité des structures
locales.
La situation du secteur est, à notre sens, une situation de stricte dépendance.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 204
Forces de Porter (second œuvre) Paramètres analysés Intensité ou
Menaces
Pouvoir de négociation des Fournisseurs
- Les fournisseurs subissent une concurrence importante sur tous
leurs marchés
- Ils sont répartis sur une base territoriale
- Ils bénéficient d’une manière croissante d’une intégration dans
des franchises commerciales
- Le rôle des matériaux dans la structure des coûts du second
œuvre est très modéré
Très faible
Pouvoir de négociation des clients
- L’offre est importante et le pouvoir prescriptif des entreprises
attributaires est très élevé : la dépendance commerciale est
forte
- La sous-traitance est la règle du métier et le cahier des charges
est défini par les entreprises de gros oeuvre
Très fort
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 205
Forces de Porter (second œuvre) Paramètres analysés Intensité ou
Menaces
Rivalité entre concurrents existants
- Les concurrents sont nombreux et atomisés mais agissent sur
des territoires bien identifiés
- Des barrières à l’entrée réglementaires existent mais ne sont
pas appliquées
- Les obstacles sociaux à la sortie sont élevés (absence d’activité
de substitution)
- Les marges sont rognées par les entreprises clientes
- Les technologies sont évolutives : instauration progressive de
normes professionnelles plus exigeantes
Modérée
La menace de nouveaux entrants
- Elle pourrait s’accroître très fortement sur la partie des marchés
publics sous-traitée en fonction des décisions des pouvoirs
publics
- Les obstacles à l’entrée sont essentiellement l’acquisition d’un
capital relationnel auprès des prescripteurs et l’ancrage
territorial
Variable
La menace de produits substituables - Le développement à long terme de produits intégrés (maisons « clef
en main ») Très faible
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 206
Les Forces de la concurrence dans le Second Œuvre
Entrants potentiels
Majors en quête de « coups » rentables sur les marchés publics (offres
intégrées)
Fournisseurs
Forte concurrence entre eux
Prestations banalisées
Clients
L’offre est très importante
Concurrents actuels du secteur
Une concurrence territorialisée
Les marges sont rognées par les entreprises clientes
Les technologies sont évolutives
Substituts Produits intégrés (maison« clefs en main »)
?
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 207
2.2.4. Le marché des travaux publics
Le marché des travaux publics est sujet aux plus fortes menaces
concurrentielles et les entreprises locales sont étroitement dépendantes des
décisions formulées par leurs clients presque exclusifs : les donneurs d’ordres
publics.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 208
Forces de Porter (travaux publics) Paramètres analysés Intensité ou
Menaces
Pouvoir de négociation des Fournisseurs
- Les fournisseurs de matériaux représentent une très faible part
du montant des marchés
- Les carriers, dont les fournitures représentent jusqu’à 25 % de la
valeur des marchés, constituent un rouage indispensable au
fonctionnement de la filière et leurs ressources sont très
sévèrement réglementées (cf. note ci-après)
- Ils sont répartis sur une base territoriale
- Ils conservent pour l’heure une indépendance capitalistique
Très fort
Pouvoir de négociation des clients
- Ils imposent un cahier des charges circonstancié, mais
manquent parfois d’ingénierie pour assurer le suivi
- Ils sont astreints à une réglementation stricte destinée à
favoriser la transparence du marché
- Ils décident implicitement du niveau des barrières à l’entrée
Très fort
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 209
Forces de Porter (travaux publics) Paramètres analysés Intensité ou
Menaces
Rivalité entre concurrents existants
- Les concurrents sont moins nombreux et de plus en plus
mobiles
- Les marges sont décroissantes en raison des difficultés
financières d’une partie des acteurs
- La concurrence s’exerce avant tout au niveau des prix
Modérée à forte
La menace de nouveaux entrants
- Elle est très forte et pourrait drastiquement s’accroître très
fortement sur les marchés publics en fonction des décisions des
pouvoirs publics
- Les obstacles à l’entrée sont essentiellement la durée du retour
sur investissement, l’appropriation de ressources en matériaux.
Très forte
La menace de produits substituables - Le développement des critères de sélection liés à la certification
qualité Faible
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 210
Les Forces de la concurrence en Travaux publics
Entrants potentiels
Majors en quête de « coups » rentables Majors planifiant une implantation durable
Fournisseurs
Carrières facteur bloquant majeur
Approvisionnements fluides
en matériaux
Clients
Rôle fondamental des pouvoirs publics (principaux
clients) par le choix du contenu et de la forme des
marchés, qui façonnent le visage du secteur
Concurrents actuels du secteur Forte rivalité entre les firmes existantes en
raison des difficultés économiques
Alternance de concurrence et de partenariat
Découpage en zones géographiques des marchés
Substituts Prestations certifiées qualité
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 211
Ces outils analytiques soulignent clairement que le secteur des travaux
publics constitue la branche la plus menacée de l’ensemble du BTP. Dès lors deux
aspects apparaissent réclamer une étude approfondie :
a) Le niveau compétitif des firmes locales
Les critères retenus administrativement sont au nombre de trois dans
l’approche du mieux-disant :
Le prix, qui favorise les économies d’échelle, favorables aux grands groupes,
mais en contrepartie avantage les implantations de proximité pour l’heure en
faveur des entreprises locales ;
Les délais de réalisation, qui supposent la constitution d’une offre volumique
conséquente fondée en particulier sur les moyens matériels et humains ;
La valeur technique des offres enfin appréciée sur la base des critères des
références et des moyens disponibles : aucune entreprise insulaire ne peut de ce point de vue espérer rivaliser avec les majors européennes.
Ces constats initiaux peuvent être formalisés par l’analyse du « gap
concurrentiel », concept explicité par le schéma suivant :
Diagnostic
du secteur
actuel
Analyse des
nouveaux
entrants
FCS
Gap Concurrentiel
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 212
Ce « gap » peut être décomposé en fonction d’un certain nombre de
paramètres repris dans l’analyse des profils concurrentiels ci-dessous qui débouche
sur une notation très indicative :
Faible Moyen Fort 1 2 3 4 5
Réponses aux appels d’offres
Prix Délai Valeur technique des offres
Production
Proposition de variantes Coût de fabrication Gestion de chantier (échelle locale)
Bureau d’études intégré
Expertise Juridico Technique Solutions innovantes
Filière
Capital relationnel (clients) Capital relationnel (fournisseurs) Capital relationnel (bureau d’études)
Personnel
Encadrement Volumes de main d’œuvre Politiques salariales
Organisation
Flexibilité Implantation locale
Entreprises locales Score : 46
Nouveaux entrants (Majors) Score : 58
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 213
Ce schéma, qui constitue un outil descriptif du niveau de performance
comparée des entreprises, établit clairement le différentiel de performance dont
bénéficient les majors.
b) La problématique des carrières : une évaluation des montants concernés
Le tableau présenté à la page suivante récapitule la capacité totale de
production autorisée annuellement, sur la foi des informations transmises par
l’Unicem, syndicat national des carriers. Cette capacité s’établit aux alentours des
2 700 000 tonnes.
Dans la mesure où aucune mesure statistique de la consommation effective
ne nous était accessible, il s’est avéré nécessaire de procéder à une estimation ad
hoc.
L’index général « tous travaux » des travaux publics publié par le Ministère de
l’Equipement stipule que les approvisionnements représentent 22 % du coût moyen
des prestations de la profession. Sur ces 22 %, 17 % en moyenne procèdent des
carrières comme ont pu le confirmer les entreprises rencontrées. On suppose un prix
unitaire moyen de 11 € à la tonne.
Les volumes de marchés publics annuels avoisinent les 150 millions d’euros
en 2000 et se trouvent depuis en stagnation voire en léger recul : en supposant un
montant annuel de l’ordre de 140 millions d’euros, on obtient une consommation
annuelle effective de 2,10 millions de tonnes (soit un taux d’emploi de l’ordre de 78
% de la capacité disponible).
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 214
Capacités administratives de production annuelles des carrières insulaires (hors carrières ornementales)
Localisation Nature
Tonnage annuel
autorisé
Hau
te-C
orse
Secteur Calvi Carrières Munier Calenzana Massif 200 000
Secteur Bastia Carrière CICO Borgo Ballastière 400 000 Carrière de Brando Brando Massif 250 000 Carrières du Col de Teghime Teghjime Massif 160 000
Secteur Corte Carrières Corse Agrégats Ponte-Leccia Massif 330 000 Secteur Ghisonaccia Carrières Corse Travaux Ghisonaccia Ballastière 135 000 Total Haute Corse 1 475 000
Cor
se-d
u-su
d Secteur Ajaccio Carrières SECA Baleone Ballastière 250 000
Appietto Massif 175 000
Carrières SGA Baleone Ballastière 250 000 Peri Massif 150 000
Secteur Propriano Carrières Entreprises Sartenaises Sartène Massif 150 000
Secteur Porto-Vecchio Carrière Agrégats Sud Corse Porto-Vecchio Ballastière 250 000
Total corse du Sud 1 225 000 Total Corse 2 700 000
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 215
En appliquant une méthode similaire au PEI, et en supposant une
consommation régulière de la première tranche sur les années 2004 à 2006 c’est-à-
dire une enveloppe différentielle de l’ordre de 100 millions d’euros par an, la
consommation supplémentaire en produits dérivés des carrières devrait donc
s’établir à 1, 50 millions de tonnes.
La saturation est dès lors évidente : 1 millions de tonnes environ
manqueraient dans de telles conditions, sans qu’aucune alternative ne soit possible
en matière d’approvisionnement. Cette situation aurait vocation à s’aggraver dans la
mesure où les 2e et 3e tranches portent sur des montants plus importants, où les
inerties administratives en matière d’ouverture de carrière sont longues (7 à 8 ans en
moyenne ; 3 ans au minimum).
Enfin la qualité de la production constitue une contrainte majeure : parmi
l’éventail des sous-produits carriers, dans une série produite, le taux maximal que
peut occuper un unique produit est de l‘ordre de 30 % au maximum.
Les besoins en produits de carrière doivent donc être diversifiés pour
permettre un emploi entier de la capacité de production disponible.
Ces informations sont reprises et détaillées dans le tableau suivant :
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 216
Autorisations de production annuelle 2 700 000 tonnes
Montant actuels des marchés publics 140 000 000 €
Coût des produits carriers 16,50%
Montant des produits carriers consommés 23 100 000 €
Quantité de produits carriers consommés 2 100 000 tonnes
Taux d'emploi 77,78%
Montant annuel du PEI en TP 1ere tranche 100 000 000 €
Montant des produits carriers consommés 16 500 000 €
Quantité de produits carriers supplémentaire nécessaires 1 500 000 tonnes
Total des besoins 3 600 000 tonnes
Insuffisance de production - 900 000 tonnes
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 217
33.. LLeess rreessssoouurrcceess hhuummaaiinneess ccoommmmee
ffaacctteeuurr bbllooqquuaanntt
On procédera successivement à une approche quantitative puis qualitative
des besoins.
33..11.. LL’’éévvaalluuaattiioonn qquuaannttiittaattiivvee ddeess bbeessooiinnss
La quantification des besoins nets en ressources humaines constitue un
exercice difficile dans la mesure où il repose sur la formulation d’hypothèses : afin de
réduire les incertitudes liées à cette approche, il a été procédé à deux évaluations
distinctes au moyen de deux méthodes différentes, fournissant respectivement des
bornes basses et hautes.
En rapprochant les chiffres obtenus de la dynamique démographique du
secteur déjà décrite dans la première partie du rapport, on obtiendra une évaluation
des flux totaux d’actifs correspondants. On notera toutefois sur un plan
méthodologique, que les limites de cette évaluation sont celles propres à la DADS
2001 : cette évaluation ne portera donc que sur les besoins en salariés, évacuant les
actifs non-salariés de la prospective.
Le schéma présenté à la page suivante reprend la démarche générale de
simulation employée afin de produire l’évaluation des besoins.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 218
Calcul du Chiffre d’Affaires moyen réalisé
par employé
CCPB 2003 FICUS 2001
Chiffre d’Affaires annuel
engendré par PEI
Parts de marché des
entreprises insulaires
Bâtiment TP
Les conditions de consommation
des crédits
Besoins en Ressources
Humaines engendrés par
le PEI
Borne inférieure
Besoins en Ressources
Humaines engendrés par
le PEI
Borne supérieure
Part des frais de personnel dans le Chiffre d’Affaires
INDEX 2004
Bâtiment TP
Moyenne des Besoins en
RH engendrés par le PEI
Croissance
économique
moyenne du
secteur
Croissance
historique des
effectifs du
secteur CCPB2003
Besoins engendrés par la
croissance naturelle du bâtiment
Simulation
Besoins
Totaux
Pyramide des âges des
salariés du secteur DADS 2001
Evaluation des départs
en retraite annuelle
2004-2016
Comparaison
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 219
Légende
3.1.1. L’approche par les salaires moyens
La première démarche employée repose sur les éléments statistiques à
disposition, complétés par un certain nombre d’hypothèses relatives notamment à la
réalisation du programme exceptionnel d’investissement.
Cette démarche se fonde sur les étapes suivantes :
Le calcul du montant annuel des travaux du PEI imputables au bâtiment et
aux Travaux Publics (hypothèses de répartition détaillée présentées
précédemment dans le tableau descriptif de la 1ere tranche du programme) ;
Montants calculés
Hypothèses
Données Statistiques retraitées
Produit de la simulation
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 220
Répartition de la 1ere tranche du PEI 2002-2006
Estimation de la part du BTP dans le financement CPER,
DOCUP et PEI 86,7%
Estimation du Montant Du BTP 811,1 Millions €
Part du PEI dans le Financement 51,20%
Montant du PEI 478,9 Millions €
Part du PEI dans le BTP 429,2 Millions €
Part des travaux publics (hypothèses) 71%
Montant du PEI investi dans les TP 306,3
Montant du PEI investi dans bâtiment 122,9
Le calcul du chiffre d’affaires moyen par employé en croisant les données
disponibles (source : FICUS 2001, CCPB 2003 et DADS 2001), par activité et
par taille d’entreprises (on suppose, par commodité, que les travaux du PEI
seront inaccessibles aux plus petites entreprises absentes de l’échantillon
FICUS) ;
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 221
Bâtiment - de 250 k€ de 250 à 750 k€ + de 750 k€ Total
Chiffre d'affaires 86 870 k€ 109 414 k€ 206 109 k€ 402 393 k€
Répartition du CA 21,59% 27,19% 51,22% 100%
VABCF 42 882 k€ 48 039 k€ 73 355 k€ 164 276 k€
EBE 15 947 k€ 12 234 k€ 14 841 k€ 43 022 k€
Frais de personnel (VA - EBE) 26 935 k€ 35 805 k€ 58 514 k€ 121 254 k€
Salaires moyens 26 465,56 26 465,56 26 465,56
Nombre d'ouvriers théoriques 1 017,74 1 352,89 2 210,95 4 582
CA moyen par employé 85 355,96 80 874,25 93 221,95
Travaux publics - de 250 k€ de 250 à 750 k€ + de 750 k€ Total
Chiffre d'affaires 6 423 k€ 16 418 k€ 88 023 k€ 110 864 k€
Répartition du CA 5,79% 14,81% 79,40% 100%
VABCF 3 078 k€ 6 996 k€ 35 813 k€ 45 887 k€
EBE 1 485 k€ 2 126 k€ 8 473 k€ 12 084 k€
Frais de personnel (VA - EBE) 1 593 k€ 4 870 k€ 27 340 k€ 33 803 k€
Salaires moyens 33 219 33 219 33 219
Nombre d'ouvriers théoriques 47,95 146,60 823,01 1 017,57
CA moyen par employé 133 940,84 111 990,75 106 951,91
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 222
Le calcul du nombre d’emplois totaux à créer au prorata du différentiel de
chiffre d’affaires engendré par le PEI ;
L’éclatement de ce montant par type de poste au moyen de la clef de
répartition fournie par la DADS 2001;
Besoins annuels en RH 1ere tranche Part du PEI traité par des entreprises Corses Structure DADS 2001 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
5,92% Encadrement supérieur 5,5 11,1 16,6 22,2 27,7 33,3 38,8 44,4 49,9 55,5 11,02% Professions intermédiaires 10,3 20,7 31,0 41,3 51,6 62,0 72,3 82,6 92,9 103,3 6,19% Employés 5,8 11,6 17,4 23,2 29,0 34,8 40,6 46,4 52,2 58,0
54,55% Ouvriers qualifiés 51,1 102,2 153,4 204,5 255,6 306,7 357,8 409,0 460,1 511,2 22,31% Ouvriers non qualifiés 20,9 41,8 62,7 83,6 104,5 125,5 146,4 167,3 188,2 209,1
100,00% Total Travaux Publics 93,7 187,4 281,1 374,8 468,5 562,2 656,0 749,7 843,4 937,1 6,13% Encadrement supérieur 2,9 5,8 8,8 11,7 14,6 17,5 20,5 23,4 26,3 29,2 6,87% Professions intermédiaires 3,3 6,5 9,8 13,1 16,4 19,6 22,9 26,2 29,5 32,7 5,41% Employés 2,6 5,2 7,7 10,3 12,9 15,5 18,1 20,6 23,2 25,8
50,09% Ouvriers qualifiés 23,9 47,8 71,6 95,5 119,4 143,3 167,1 191,0 214,9 238,8 31,51% Ouvriers non qualifiés 15,0 30,0 45,1 60,1 75,1 90,1 105,2 120,2 135,2 150,2
100,00% Total Bâtiment 47,7 95,3 143,0 190,7 238,4 286,0 333,7 381,4 429,1 476,7 Total besoins 1ere tranche 141,4 282,8 424,1 565,5 706,9 848,3 989,7 1 131,1 1 272,4 1 413,8
On obtient ainsi un montant indicatif des créations d’emplois à envisager, et ce
par catégorie.
Cette opération d’estimation peut être reconduite pour les deuxième et
troisième tranches du programme :
Hypothèses et données
programmatiques
Part du BTP dans le PEI sur la période 2007-2016 85% Montant du PEI Total (en M€) 1 852,26 Montant du PEI investi dans le BTP (en M€) 1 574,42 Montant de la première tranche investi dans le BTP (en M€) 431,90 Montant annuel moyen du PEI en Euros (en M€) 1 142, 52 Montant annuel moyen du PEI dans le BTP (en M€) 114,25 Part du TP dans le BTP 75% Part du Bâtiment dans le BTP 25% Montant annuel moyen du PEI dans les TP (en M€) 85,69 Montant annuel moyen du PEI dans le Bâtiment (en M€) 28,56
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 223
Besoin en RH 2e et 3e tranches Part du PEI traité par des entreprises Corses Structure DADS 2001 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
5,92% Encadrement supérieur 4,7 9,3 14,0 18,6 23,3 27,9 32,6 37,2 41,9 46,6 11,02% Professions intermédiaires 8,7 17,3 26,0 34,7 43,3 52,0 60,7 69,3 78,0 86,7 6,19% Employés 4,9 9,7 14,6 19,5 24,4 29,2 34,1 39,0 43,8 48,7
54,55% Ouvriers qualifiés 42,9 85,8 128,7 171,6 214,5 257,4 300,3 343,3 386,2 429,1 22,31% Ouvriers non qualifiés 17,5 35,1 52,6 70,2 87,7 105,3 122,8 140,4 157,9 175,5
100,00% Total Travaux Publics 78,7 157,3 236,0 314,6 393,3 471,9 550,6 629,2 707,9 786,5 6,13% Encadrement supérieur 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0 14,0 15,9 17,9 19,9 6,87% Professions intermédiaires 2,2 4,5 6,7 8,9 11,2 13,4 15,6 17,9 20,1 22,3 5,41% Employés 1,8 3,5 5,3 7,0 8,8 10,6 12,3 14,1 15,8 17,6
50,09% Ouvriers qualifiés 16,3 32,6 48,9 65,2 81,4 97,7 114,0 130,3 146,6 162,9 31,51% Ouvriers non qualifiés 10,2 20,5 30,7 41,0 51,2 61,5 71,7 82,0 92,2 102,5
100,00% Total Bâtiment 32,5 65,0 97,6 130,1 162,6 195,1 227,6 260,2 292,7 325,2 Total besoins 2e et 3e tranches 111,2 222,3 333,5 444,7 555,9 667,0 778,2 889,4 1 000,5 1 111,7
L’un des correctifs à apporter réside sans doute dans la prise en compte du
travail clandestin, de nature à diminuer les ratios de chiffre d’affaires par employé
obtenus : les besoins seraient dès lors majorés sur le secteur du bâtiment. Mais
parallèlement à ce phénomène, en situation de nette croissance des besoins, on
observera probablement une « légalisation » progressive de ces formes de travail au
sein des opérateurs économiques structurés.
3.1.2. L’approche par les index sectoriels
Cette seconde approche s’effectue au moyen des normes sectorielles en
vigueur, traduites par les index de formation des prix (cf. annexe V). Ceux-ci évaluent
le montant des frais de personnel à 44 % pour les travaux publics et à 43 % pour le
bâtiment.
En conservant la démarche de simulation déjà engagée lors de la partie
précédente, on obtient les résultats suivants.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 224
Première tranche (2002-2006)
Part de marché des entreprises
locales sur le PEI Index
Part des RH dans les
coûts
Financement annuel PEI pour
TP correspondant
Montant des frais de
personnel PEI TP
Salaire moyen TP Besoins RH
10% TP_01 44% 10 209 404 4 492 138 33 219,33 135 20% TP_01 44% 20 418 808 8 984 276 33 219,33 270 30% TP_01 44% 30 628 213 13 476 414 33 219,33 406 40% TP_01 44% 40 837 617 17 968 551 33 219,33 541 50% TP_01 44% 51 047 021 22 460 689 33 219,33 676 60% TP_01 44% 61 256 425 26 952 827 33 219,33 811 70% TP_01 44% 71 465 829 31 444 965 33 219,33 947 80% TP_01 44% 81 675 233 35 937 103 33 219,33 1 082 90% TP_01 44% 91 884 638 40 429 241 33 219,33 1 217
100% TP_01 44% 102 094 042 44 921 378 33 219,33 1 352
Part de marché des entreprises
locales sur le PEI Index
Part des RH dans les
coûts
Financement annuel PEI pour
Bâtiment correspondant
Montant des frais de
personnel PEI Bâtiment
Salaire moyen
Bâtiment Besoins RH
10% BT_01 43% 4 187 129 1 800 466 26 465,56 68 20% BT_01 43% 8 374 258 3 600 931 26 465,56 136 30% BT_01 43% 12 561 388 5 401 397 26 465,56 204 40% BT_01 43% 16 748 517 7 201 862 26 465,56 272 50% BT_01 43% 20 935 646 9 002 328 26 465,56 340 60% BT_01 43% 25 122 775 10 802 793 26 465,56 408 70% BT_01 43% 29 309 904 12 603 259 26 465,56 476 80% BT_01 43% 33 497 033 14 403 724 26 465,56 544 90% BT_01 43% 37 684 163 16 204 190 26 465,56 612
100% BT_01 43% 41 871 292 18 004 655 26 465,56 680
Part de
marché des entreprises
locales sur le PEI
Besoins TP Besoins Bât. Total méthode n° 2 Total méthode n° 1 Moyenne
10% 135 68 203 141 172 20% 270 136 407 283 345 30% 406 204 610 424 517 40% 541 272 813 566 689 50% 676 340 1 016 707 862 60% 811 408 1 220 848 1 034 70% 947 476 1 423 990 1 206 80% 1 082 544 1 626 1 131 1 379 90% 1 217 612 1 829 1 272 1 551
100% 1 352 680 2 033 1 414 1 723
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 225
Deuxième et troisième tranches (2007-2016)
Part de
marché des entreprises
locales sur le PEI
Index Part des RH
dans les coûts
Financement annuel PEI pour
TP correspondant
Montant des frais de personnel PEI
TP Salaire moyen
TP Besoins RH
10% TP_01 44% 8 568 909 3 770 320 33 219,33 113 20% TP_01 44% 17 137 818 7 540 640 33 219,33 227 30% TP_01 44% 25 706 728 11 310 960 33 219,33 340 40% TP_01 44% 34 275 637 15 081 280 33 219,33 454 50% TP_01 44% 42 844 546 18 851 600 33 219,33 567 60% TP_01 44% 51 413 455 22 621 920 33 219,33 681 70% TP_01 44% 59 982 364 26 392 240 33 219,33 794 80% TP_01 44% 68 551 274 30 162 560 33 219,33 908 90% TP_01 44% 77 120 183 33 932 880 33 219,33 1 021
100% TP_01 44% 85 689 092 37 703 200 33 219,33 1 135 Part de
marché des entreprises
locales sur le PEI
Index Part des RH dans
les coûts
Financement annuel PEI pour
Bâtiment correspondant
Montant des frais de personnel PEI
Bâtiment
Salaire moyen
Bâtiment Besoins
RH
10% BT_01 43% 4 187 129 1 800 466 26 465,56 68 20% BT_01 43% 8 374 258 3 600 931 26 465,56 136 30% BT_01 43% 12 561 388 5 401 397 26 465,56 204 40% BT_01 43% 16 748 517 7 201 862 26 465,56 272 50% BT_01 43% 20 935 646 9 002 328 26 465,56 340 60% BT_01 43% 25 122 775 10 802 793 26 465,56 408 70% BT_01 43% 29 309 904 12 603 259 26 465,56 476 80% BT_01 43% 33 497 033 14 403 724 26 465,56 544 90% BT_01 43% 37 684 163 16 204 190 26 465,56 612
100% BT_01 43% 41 871 292 18 004 655 26 465,56 680
Part de marché des entreprises
locales sur le PEI
Besoins TP Besoins Bât. Total méthode n° 2 Total méthode n° 1 Moyenne
10% 113 68 182 111 146 20% 227 136 363 222 293 30% 340 204 545 334 439 40% 454 272 726 445 585 50% 567 340 908 556 732 60% 681 408 1 089 667 878 70% 794 476 1 271 778 1 024 80% 908 544 1 452 889 1 171 90% 1 021 612 1 634 1 001 1 317
100% 1 135 680 1 815 1 112 1 463
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 226
3.1.3. L’évaluation des flux d’emplois
Au moyen de ces estimations, il devient possible d’identifier les besoins bruts
en ajoutant à ces dernières les besoins liés à la croissance « naturelle » du secteur
du bâtiment, extrapolant les tendances historiques, mais aussi le montant des
départs annuels à la retraite.
En se fondant sur la pyramide des âges des employés du secteur, présentée
au cours de la première partie de ce rapport, et en supposant un âge de retraite
moyen à 60 ans, on obtient les montants présentés dans le tableau page suivante :
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 227
Estimation des départs annuels à la retraite dans le secteur de la construction sur la durée du PEI
1ere tranche du PEI 2ème tranche du PEI 3ème tranche du PEI
Catégories professionnelles
Départs en retraite
2004-2006 Départs annuels
% de la PA (*) en 2001
Départs en retraite
2012-2016 Départs annuels
% de la PA en 2001
Départs en retraite
2012-2016 Départs annuels
% de la PA en 2001
Encadrement supérieur 53 17,7 4,54% 100,6 20,12 5,17% 62,6 12,52 3,22% Professions intermédiaires 51,8 17,3 3,57% 84,6 16,92 3,50% 60,4 12,08 2,50% Employés 7,8 2,6 0,73% 30,4 6,08 1,72% 38,8 7,76 2,19% Ouvriers qualifiés 231,6 77,2 2,38% 525 105 3,23% 459,8 91,96 2,83% Ouvriers non qualif. 132,4 44,1 2,31% 238,4 47,68 2,50% 207,6 41,52 2,17% Total 476,6 158,9 2,50% 979,0 195,8 3,07% 829,2 165,8 2,60%
(*) PA : Population Active
Ces chiffres soulignent l’importance structurelle des flux démographiques sortants, qui viendront accentuer les besoins en
ressources humaines comme cela sera expliqué par la suite.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 228
Par ailleurs, les développements de la première partie de ce rapport
soulignent l’importance de la croissance du secteur en dehors des opérations
d’investissement public, à l’instigation de la demande privée de bâtiment. Le taux de
croissance moyen observé sur la période 1997-2003 au moyen des comptes de
production fournis par la fédération française du bâtiment s’établit à 4.30 %.
En parallèle, la croissance des effectifs mesurée par la caisse des congés
payés des professions du bâtiment s’établit, pour une période comparable à 4.46 %.
On retiendra donc, par hypothèse dans les estimations à suivre, un taux de croissance initial de 4.50 % (en raison des effets économiques généraux du PEI) avec une décroissance annuelle de 0.30 % afin de refléter le
ralentissement progressif probable du phénomène.
Ces flux importants viennent accentuer les besoins globaux que les conditions
de réalisation du PEI viendront directement façonner : afin de retracer ces
interrelations, l’option de présenter une simulation économique des liens entre emploi
et PEI a été retenue.
Les deux paramètres pouvant varier au sein de cette simulation des besoins
économiques sont les suivants :
Le rythme de consommation des crédits au sein de chaque tranche du
programme ;
La part du programme captée par les entreprises locales, soit directement, soit
par sous-traitance pour chaque année du programme ;
Les simulations présentées soulignent le lien étroit unissant les choix
politiques formulés et les fluctuations de l’emploi local.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 229
On remarquera notamment les déséquilibres induits par la concentration de la
programmation de la première tranche sur les années 2005-2006, phénomène qui ne
manquera pas de peser, si la consommation des crédits devait être intégralement
effectuée dans les contraintes de temps initialement prévues.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 230
Simulation n° 1 : Montée en charge et forte part de marché des entreprises insulaires
Années Part du
PEI exécutée
Part du PEI
captée par les
ent. locales
Volume d'affaires
correspondant (en €)
Besoins RH correspondants
Besoins en RH supplémentaires
liés au PEI
Taux de croissance
du bâtiment
Effectifs salariés du bâtiment
Besoins issus
croissance
Départs en retraite
Besoins totaux
1ère tranche du PEI
2004 20% 50% 43 189 600 862,0 517,2 4,50% 5 287 238 158,9 914,0 2005 30% 50% 64 784 400 862,0 258,6 4,20% 5 525 232 158,9 649,5 2006 50% 50% 107 974 000 862,0 517,2 3,90% 5 757 225 158,9 900,6
2ème tranche du PEI
2007 15% 50% 42 844 546 731,7 -744,2 3,60% 5 981 215 195,8 -333,1 2008 17% 50% 48 557 152 731,7 73,2 3,30% 6 197 204 195,8 473,5 2009 20% 50% 57 126 061 731,7 109,8 3,00% 6 401 192 195,8 497,6 2010 23% 50% 65 694 970 731,7 109,8 2,70% 6 593 178 195,8 483,6 2011 25% 50% 71 407 577 731,7 73,2 2,40% 6 771 163 195,8 431,5
3ème tranche du PEI
2012 25% 50% 71 407 577 731,7 0,0 2,10% 6 934 146 165,8 311,5 2013 23% 50% 65 694 970 731,7 -73,2 1,80% 7 079 127 165,8 220,1 2014 20% 50% 57 126 061 731,7 -109,8 1,50% 7 207 108 165,8 164,2 2015 17% 50% 48 557 152 731,7 -109,8 1,20% 7 315 88 165,8 143,9 2016 15% 50% 42 844 546 731,7 -73,2 0,90% 7 403 67 165,8 159,3
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 231
Encadrement supérieur
Professions intermédiaires Employés Ouvriers
qualifiés Ouvriers non
qualifiés
Répartition 5,92% 11,02% 6,19% 54,55% 22,31% Total
1ère tranche du
PEI
2004 54 101 57 499 204 914 2005 38 72 40 354 145 650 2006 53 99 56 491 201 901
2ème tranche du
PEI
2007 -20 -37 -21 -182 -74 -333 2008 28 52 29 258 106 473 2009 29 55 31 271 111 498 2010 29 53 30 264 108 484 2011 26 48 27 235 96 431
3ème tranche du
PEI
2012 18 34 19 170 69 311 2013 13 24 14 120 49 220 2014 10 18 10 90 37 164 2015 9 16 9 78 32 144 2016 9 18 10 87 36 159
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 232
Simulation n° 2 : Montée en charge et faible part de marché des entreprises insulaires
Années Part du
PEI exécutée
Part du PEI
captée par les
ent. locales
Volume d'affaires
correspondant (en €)
Besoins RH correspondants
Besoins en RH supplémentaires
liés au PEI
Taux de croissance
du bâtiment
Effectifs salariés du bâtiment
Besoins issus
croissance
Départs en retraite
Besoins totaux
1ère tranche du PEI
2004 20% 30% 25 913 760 517,0 310,2 4,50% 5 287 238 158,9 707,0 2005 30% 30% 38 870 640 517,0 155,1 4,20% 5 525 232 158,9 546,0 2006 50% 20% 43 189 600 345,0 207,0 3,90% 5 757 225 158,9 590,4
2ème tranche du PEI
2007 17% 40% 38 845 722 585,0 -175,1 3,60% 5 981 215 195,8 236,1 2008 20% 40% 45 700 849 585,0 87,7 3,30% 6 197 204 195,8 488,0 2009 20% 40% 45 700 849 585,0 0,0 3,00% 6 401 192 195,8 387,8 2010 20% 40% 45 700 849 585,0 0,0 2,70% 6 593 178 195,8 373,8 2011 23% 40% 52 555 976 585,0 87,8 2,40% 6 771 163 195,8 446,1
3ème tranche du PEI
2012 20% 50% 57 126 061 732,0 59,3 2,10% 6 934 146 165,8 370,7 2013 20% 50% 57 126 061 732,0 0,0 1,80% 7 079 127 165,8 293,3 2014 20% 50% 57 126 061 732,0 0,0 1,50% 7 207 108 165,8 273,9 2015 20% 50% 57 126 061 732,0 0,0 1,20% 7 315 88 165,8 253,6 2016 20% 50% 57 126 061 732,0 0,0 0,90% 7 403 67 165,8 232,5
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 233
Encadrement
supérieur Professions
intermédiaires Employés Ouvriers qualifiés
Ouvriers non qualifiés
Répartition 5,92% 11,02% 6,19% 54,55% 22,31% Total
1ère tranche du
PEI
2004 42 78 44 386 158 707 2005 32 60 34 298 122 546 2006 35 65 37 322 132 590
2ème tranche du
PEI
2007 14 26 15 129 53 236 2008 29 54 30 266 109 488 2009 23 43 24 212 87 388 2010 22 41 23 204 83 374 2011 26 49 28 243 100 446
3ème tranche du
PEI
2012 22 41 23 202 83 371 2013 17 32 18 160 65 293 2014 16 30 17 149 61 274 2015 15 28 16 138 57 254 2016 14 26 14 127 52 232
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 234
Simulation n° 3 : Lissage des besoins en ressources humaines
Années Part du
PEI exécutée
Part du PEI
captée par les
ent. locales
Volume d'affaires
correspondant (en €)
Besoins RH correspondants
Besoins en RH supplémentaires
liés au PEI
Taux de croissance
du bâtiment
Effectifs salariés du bâtiment
Besoins issus
croissance
Départs en retraite
Besoins totaux
1ère tranche du
PEI
2004 20% 10% 8 637 920 172,3 103,4 4,50% 5 287 238 158,9 500,2 2005 30% 10% 12 956 880 172,3 51,7 4,20% 5 525 232 158,9 442,6 2006 50% 20% 43 189 600 344,6 206,8 3,90% 5 757 225 158,9 590,2
2ème tranche du
PEI
2007 17% 20% 19 422 861 292,7 -113,1 3,60% 5 981 215 195,8 298,1 2008 20% 20% 22 850 425 292,7 43,9 3,30% 6 197 204 195,8 444,2 2009 20% 20% 22 850 425 292,7 0,0 3,00% 6 401 192 195,8 387,8 2010 20% 30% 34 275 637 439,0 146,3 2,70% 6 593 178 195,8 520,2 2011 23% 30% 39 416 982 439,0 65,9 2,40% 6 771 163 195,8 424,2
3ème tranche du
PEI
2012 20% 30% 34 275 637 439,0 -65,9 2,10% 6 934 146 165,8 245,6 2013 20% 30% 34 275 637 439,0 0,0 1,80% 7 079 127 165,8 293,3 2014 20% 30% 34 275 637 439,0 0,0 1,50% 7 207 108 165,8 273,9 2015 20% 30% 34 275 637 439,0 0,0 1,20% 7 315 88 165,8 253,6 2016 20% 30% 34 275 637 292,7 -146,3 0,90% 7 403 67 165,8 86,1
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 235
Encadrement
supérieur Professions
intermédiaires Employés Ouvriers qualifiés
Ouvriers non qualifiés
Répartition 5,92% 11,02% 6,19% 54,55% 22,31% Total
1ère tranche du
PEI
2004 30 55 31 273 112 500 2005 26 49 27 241 99 443 2006 35 65 37 322 132 590
2ème tranche du
PEI
2007 18 33 18 163 67 298 2008 26 49 28 242 99 444 2009 23 43 24 212 87 388 2010 31 57 32 284 116 520 2011 25 47 26 231 95 424
3ème tranche du
PEI
2012 15 27 15 134 55 246 2013 17 32 18 160 65 293 2014 16 30 17 149 61 274 2015 15 28 16 138 57 254 2016 5 9 5 47 19 86
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 236
Un certain nombre de conclusions essentielles peuvent être tirées de ces
simulations, à la valeur principalement indicative :
(i) Il existe un lien fort entre les conditions de réalisation du PEI et son impact direct sur le marché de l’emploi ; il dès lors possible d’utiliser cette
simulation comme un outil de prescription des conditions de réalisation du
programme, si l’objectif poursuivi est celui de l’essor de l’emploi local et de la
montée en puissance corollaire des entreprises insulaires comme des
institutions de formation impliquées dans le processus ;
(ii) Les besoins engendrés par la croissance du secteur et la forme actuelle
de la pyramide des âges, sont très importants à l’échelle de l’île et
simultanément immédiats et durables, ce qui fait peser des contraintes très
fortes sur le marché de l’emploi local.
Pour faire face à cette situation, le dispositif de formation initiale constitue le
maillon premier de la chaîne des réponses offertes par les collectivités publiques : le
volume actuel des formations s’établit aux alentours d’un potentiel de 200 individus
en formation initiale et l’ANPE peine par ailleurs à satisfaire les demandes des
entreprises du secteur, comme en témoigne la structure du marché de l’emploi au 31
décembre 2002 (source : OREF, ANPE) présentée sur la carte page suivante.
On retiendra deux explications concomitantes à cette incapacité de l’ANPE à
répondre aux besoins des entreprises locales : tout d’abord, le différentiel effectif de
l’offre et de la demande et ensuite, l’inadaptation de l’outil aux réalités du marché du
travail insulaire.
Un certain nombre de bassins sont particulièrement pénalisés par la pénurie
de personnel, Calvi et Porto-Vecchio notamment comme le soulignent les chiffres
présentés dans le tableau ci-après, ce qui vient ajouter une dimension
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 237
supplémentaire à la difficulté générale de recrutement : celle de l’aménagement du
territoire et du relatif cloisonnement des bassins d’emplois.
Intitulé des catégories
professionnelles (ROME)
Ratio offre/demande
Bassin
Ratio offre/demande
Région
Ajaccio 421- Personnel du gros œuvre et travaux public
80,4 99,3
422 – Personnel du second œuvre 78,1 56,5
Porto-Vecchio
421- Personnel du gros œuvre et travaux public 127,3 99,3
422 – Personnel du second œuvre 66,4 56,5
Bastia
421- Personnel du gros œuvre et travaux public 108 99,3
422 – Personnel du second œuvre 52,9 56,5
Calvi 421- Personnel du gros œuvre et travaux public 114,8 99,3
422 – Personnel du second œuvre 52,9 56,5
Corte 421- Personnel du gros œuvre et travaux public 112,1 99,3
422 – Personnel du second œuvre 43,8 56,5
Ce phénomène n’apparaît pas particulièrement surprenant dans la mesure où
il doit être analysé à l’aune du fort ancrage territorial des entreprises du secteur, qui a
implicitement façonné le marché du travail à l’identique.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 238
D.E :155
O.E :158
D.E :334
O.E :347
D.E :163
O.E :140
D.E :211
O.E :234
D.E :450
O.E :393
D.E : Demande enregistrées
O.E : Offre enregistrées
1 313 Demandes Enregistrées
1 272 Offres Enregistrées
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 239
Dans ces conditions, les délais d’adaptation et de mutation à l’usage du
marché de l’emploi sont pratiquement inexistants. Deux sources démographiques
pourront être toutefois ponctionnées pour pallier cette insuffisance criante :
La légalisation progressive d’une partie de l’emploi non déclaré sous la
pression des employeurs dans le cas des entreprises les plus structurées
permettra de faire face à une faible partie du surplus d’activité, en raison de la
législation sociale qui limite le travail à 35 heures hebdomadaires. Mails il est
néanmoins fort probable que ce mouvement de légalisation s’accompagnera
d’une croissance brute simultanée de l’emploi non déclaré (en puisant dans de
nouveaux bassins de population), en raison de la facilité que constituent les
modes de recrutement et de rémunération associés à cette pratique ;
Le recours à de la main d’œuvre extérieure à l’île dans une proportion a priori
importante mais qui pose un lourd problème de compétences disponibles.
Autre conséquence de la pénurie prévisible, la hausse du niveau des salaires
devrait se poursuivre et s’accentuer, ce qui ne manquera pas d’affecter la structure
des coûts des entreprises. Une fois de plus, ce phénomène devrait nuire aux plus petites entreprises au premier chef, favorisant de la sorte le recours au travail clandestin et la vulnérabilité du tissu entrepreneurial aux retournements conjoncturels.
Au-delà de ces contours quantitatifs des enjeux de l’heure, la répartition des
besoins en ressources humaines a été ventilée selon les catégories professionnelles
au pro rata de leurs représentations actuelles dans les entreprises : l’importance de
l’encadrement est ainsi soulignée avec force par ces simulations, ce qui oriente la
réflexion vers les aspects qualitatifs abordés au point suivant.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 240
33..22.. UUnnee aapppprroocchhee qquuaalliittaattiivvee
Les éléments qualitatifs sont abordés sous l’angle de la formation puis sous
celui plus varié de la vision entrepreneuriale.
3.2.1. Les moyens en formation déployés
De nombreux acteurs intervenant à des niveaux distincts au sein du dispositif
de formation à la disposition des entreprises, des salariés et des jeunes en général.
Intitulé Bénéficiaires Nombre
d’inscrits
Centres de
formation Coût
Contrat territorial d’objectifs
et de progrès (CTOP)
« artisanat »
Salariés des
entreprises
du secteur
1800
stagiaires par
an
Divers 819 413 €
Contrat territorial d’objectifs
et de progrès (CTOP)
« Bâtiment et travaux
publics »
Salariés du
secteur de
l’artisanat
227 stagiaires
en 2003 Divers 210 000 €
Le dispositif de formation s’articule autour de deux volets distincts, s’adressant
à des publics distincts :
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 241
a) La formation initiale
Ce dispositif s’adresse essentiellement aux jeunes et comprend trois types de
structure pour le BTP, débouchant sur des CAP et des bacs professionnels (cf.
tableau ci-après) :
Les lycées professionnels
Les lycées techniques
Le CFA
Globalement, ces filières possèdent une très mauvaise image de marque, que
la CTC s’attache à modifier : le mode de sélection est fondé sur le critère
extrêmement négatif de l’échec scolaire.
Au-delà de la capacité de l’appareil de formation initiale, le flux des diplômés s’établit annuellement à 150 en moyenne (hors supérieur) selon les estimations
de l’OREF : cela semble désigner les flux entrants dans les diverses formations
comme le problème essentiel, plus que le design effectif de la carte des formations.
Formations Niveau requis
Implantation
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 242
Le différentiel entre l’offre et la demande de formation traduit le désintérêt des
forces vives de la population active pour les emplois offerts par le secteur : il
engendre la fermeture de formation, pourtant largement justifiées par les
opportunités économiques qui leur sont associées, à l’instar de celle concernant les
techniques de couverture au moyen de la lauze.
CAP maçonnerie – Béton armé Niveau V EREA Ajaccio
CAP Construction métallique Niveau V EREA Ajaccio
CAP Menuiserie - Agencement Niveau V EREA Ajaccio
CAP Peinture – Vitrerie – Revêtement
de sol
Niveau V EREA Ajaccio
CAP Construction Ouvrage – Bâtiment
– Alu – Verre matériaux de synthèse
Niveau V Lycée Professionnel Fred
SCAMARONI
CAP Serrurerie – Métallerie Niveau V Lycée Professionnel Fred
SCAMARONI
BEP Construction et Topographie Niveau V Lycée Professionnel Jules ANTONINI
BEP Bois et Matériaux associés Niveau V Lycée Professionnel Jules ANTONINI
BEP Serrurerie – Métallerie Niveau V Lycée Professionnel Fred
SCAMARONI
BEP Equipements Techniques Energie Niveau V Lycée Professionnel Jules ANTONINI
Mention Complémentaire (MC)
« Equipements Thermiques
Individuels »
Niveau V Lycée Professionnel Jules ANTONINI
Bac Professionnel Bâtiment : études de
prix, organisation, gestion de travaux
Niveau IV Lycée Professionnel Jules ANTONINI
Bac Professionnel Topographie
Bâtiment Travaux Publics
Niveau IV Lycée Professionnel Jules ANTONINI
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 243
A cela, s’ajoute le DUT génie civil de l’IUT di Corti (cf. annexe VII), dont le
contenu fait l’objet d’une satisfaction unanime de la part de tous les professionnels et
institutionnels rencontrés.
Enseignement Supérieur Validation Lieu de la formation
Inscrits
Cadres polyvalents Diplôme de l’IUT
Génie Civil
Corte 34
Le DUT option « TP et aménagements » est une formation en deux ans
octroyant un diplôme de technicien supérieur, donnant accès à un panel de métiers
très vaste. Son objectif est de former des techniciens polyvalents, dont les
compétences embrassent :
Les techniques de construction ;
Les méthodes d’organisation de chantier (en vue des fonctions de chef d
chantier puis de conducteur de travaux) ;
Les sciences dures indispensables à l’apprentissage concerné ;
Les savoirs divers qui viennent nécessairement compléter ce qui précède.
Trois débouchés essentiels sont envisagés :
1. Les entreprises du secteur de la construction ;
2. Les bureaux d’études indépendants ou intégrés ;
3. Les collectivités publiques sur concours enfin.
Le département envisage un élargissement de la palette des compétences
concernées, par le biais de la création d’une option bâtiment. Un approfondissement
des savoirs dispensés sous la forme d’une licence professionnelle : « génie civil et
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 244
construction » mention « aménagement du territoire dans son environnement et
risque », est également prévu à terme.
b) La formation continue ou professionnelle
Elle concerne trois sortes de publics : les jeunes sortis du système éducatif
sans formation (stages) ; les adultes inscrits à l’ANPE, dont on souhaite améliorer
l’employabilité par des stages ; les actifs, salariés et chefs d’entreprise.
Plusieurs structures sont impliquées :
l’AFPA
Le CFA
Le GRETA
La CCI par l’intermédiaire de la l’IMF de Borgu
D’autre structures éventuellement dans le cadre d’appel d’offres comme celui
qu’a initié au cours de l’année la DFER.
Formation continue Validation Lieu de la formation
Effectif Total
Action qualifiante – multi métiers du
bâtiment CAP Bastia 18
Technicien de bureau d’études
bâtiment
Titre Ministère du
travail Borgo 10
Peintre – Applicateur de revêtements CAP Bastia
10
Conducteur de travaux en alternance BTS Borgo 12
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 245
Multi métiers du bâtiment Attestation de stage Furiani 18
Constructeur béton armé- BTP gros
œuvre
Titre ministère du
travail Ile Rousse 10
Peintre – Applicateur de revêtements CAP Ile Rousse 18
Peintre en bâtiment Titre ministère du
travail Corte 10
Chantier école – métiers du bâtiment CAP / BEP / Livret
de compétences Ajaccio 32
Installation équipements électriques CAP Ajaccio 10
Chef d’équipe BTP, Assistant chef de
chantier
Certificat
professionnel Ajaccio 10
Installations sanitaires CAP Ajaccio 10
Maçonnerie CAP Ajaccio 10
Peintre façadier Titre ministère du
travail Ajaccio 10
Total 188
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 246
Formation
qualifiante
Niveau V : 4
Niveau IV : 1
Niveau III : 1
PRFP 2002-2003
Niveau V : 2
Niveau IV : 1
AFPA
Niveau V : 4
SIFE :1
PRFP
Niveau V : 2
Niveau IV : 2
Niveau III : 1
SIFE :1
20 Actions de formation pour adultes 14 de niveau V
4 de niveau IV
2 de niveau III
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 247
Légende
Au total, ces interventions apparaissent faire l’objet d’une coordination
insuffisante, même si des partenariats bilatéraux existent entre un certain nombre
d’acteurs du dispositif, le plus généralement à l’initiative de la CTC.
3.2.2. La problématique humaine perçue par les acteurs de terrain
Tous les discours convergent pour convenir de la nette insuffisance
quantitative dont souffre le secteur, même si les tenants et les aboutissants de cette
pénurie apparaissent méconnus.
Cette insuffisance constitue un facteur bloquant, eu égard aux potentialités de
développement accessibles : les acteurs du secteur considèrent, bien au-delà des
frontières de l’île, que la disponibilité des ressources humaines conditionne la
PRFP 2002-2003
SIFE collectif
AFPA commande
publique
Programme Régionale de Formation Professionnelle
Stage d’Insertion et de Formation à l’Emploi
Association nationale pour la Formation
Professionnelle des Adultes
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 248
capacité des entreprises à répondre à la demande, ce qui apparaît cohérent dans
le cas d’une industrie dite de main d’œuvre.
Les difficultés de recrutement des entreprises corses doivent ainsi s’analyser
à l’aune d’un contexte d’ensemble, fait de difficultés identiques à l’échelon national,
en raison d’une politique de formation qui a clairement conduit à une dévalorisation
des travaux manuels (dichotomie du travail manuel / intellectuel). Les spécificités
démographique et au-delà économique de l’île amplifient toutefois ces déséquilibres
pour former une image pessimiste de la réalité sectorielle dans ce domaine.
L’insuffisance notable des ressources humaines se manifestera de manière
plus criante encore dans le domaine du second œuvre et des travaux publics
lesquels ont besoin d’une main d’œuvre plus qualifiée.
Thème n° 1 : Le niveau de formation au sein des entreprises
Plusieurs niveaux d’analyse doivent ici être distingués :
La formation de la main d’œuvre
La main d’œuvre se compose traditionnellement de personnels qualifiés et
non qualifiés dans la proportion approximative de 65 % et de 35 % respectivement
dans le cas du second œuvre et des travaux publics ou de 50 % chacun dans le cas
du gros œuvre.
L’ensemble de ces postes fait l’objet de difficultés de recrutement, encore
accrues pour les emplois les plus qualifiés ou spécialisés requérant une technicité
minimale : dans cette situation de pénurie, le niveau des salaires offerts à
l’embauche subit une augmentation importante qui se répercutera nécessairement
sur la capacité économique des entreprises à embaucher.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 249
La formation de l’encadrement
Le BTP présente structurellement un faible taux d’encadrement (cf. chiffres
clefs de l’économie Corse, 2003, INSEE), voire le plus faible observés tous secteurs
économiques confondus, que ce soit du point de vue de l’encadrement supérieur ou
de celui des professions intermédiaires. Mais cette situation se ressent d’autant plus
durement dans l’île que le secteur d’accompagnement tertiaire est faible et que, par
conséquent, des exigences techniques et opérationnelles accrues pèsent sur les
entreprises de construction.
Le creux démographique sectoriel est encore accentué dans les professions d’encadrement, ce qui apparaît d’autant plus grave que les inerties sont ici structurelles en raison du caractère irremplaçable de l’expérience de terrain.
Parallèlement à la problématique de l’encadrement opérationnel, se pose celle
de l’ingénierie disponible à l’usage du secteur privé. Celle-ci s’avère extrêmement
déficiente, en particulier sous la forme de bureaux d’études intégrés : la nature des
prestations exigées par le marché jusqu’à lors n’a pas en effet érigé ce facteur en
déterminant de la réussite commerciale et technique.
Les bureaux d’étude indépendants sont en nombre croissant dans le domaine
du bâtiment, mais travaillent avec un nombre restreint d’entreprises structurées,
tandis que dans le domaine des travaux publics, ils sont pratiquement inexistants
localement.
Ce point représente à notre sens un désavantage concurrentiel
important, en particulier dans les relations avec des donneurs d’ordres publics
soumis à des pressions internes importantes, entre des prérogatives croissantes
issues de la décentralisation et des moyens humains constants ou faiblement
croissants.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 250
Dans ce domaine en effet, les groupes européens les plus structurés offrent
des prestations intégrées en s’appuyant sur des ressources logistiques et techniques
étendues.
Les formations dispensées par l’IMF de Borgu et l’IUT di Corti portent de
nombreux espoirs pour les dirigeants d’entreprise, qui espèrent voir pallier ainsi
progressivement les insuffisances constatées.
La formation du chef d’entreprise
Le chef d’entreprise possède un rôle central dans les Pme en général, au sein
desquelles il assure des tâches de tous ordres. Ce phénomène est encore accentué
dans la construction insulaire, dans la mesure où la dimension très réduite des
entreprises ne favorise pas la création de délégation intermédiaire et où le dirigeant
possède généralement un profil autodidacte, en matière de management.
Ses compétences originelles sont essentiellement techniques ce qui explique
qu’il développe un système de gestion autocratique et centralisé14, au sein duquel il
contrôle les réalisations techniques lorsqu’il n’y contribue pas directement, il assure
les fonctions administratives et financières. La réflexion stratégique quant au devenir
de l’entreprise est le plus souvent reléguée au second plan dans ce contexte où les
préoccupations quotidiennes et la conduite des travaux prennent le pas sur les
fonctions de direction à proprement parler.
Une nouvelle génération d’entrepreneurs, quoique minoritaire, émerge
progressivement à l’aune des transmissions intergénérationnelles d’entreprises :
ceux-ci sont généralement dotés d’une culture managériale plus formalisée et
placent le plus souvent leur entreprise dans la configuration typologique n° 2
présentée au cours de la première partie de cette étude.
14 Comme cela est d’ailleurs le cas dans la majeure partie des très petites entreprises ; cf. La petite entreprise, P.A. Julien et M. Marchensay, Vuibert Gestion, 1996
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 251
Thème n° 2 : Les attentes des chefs d’entreprise
Au cours des divers entretiens obtenus, trois attentes essentielles sont
exprimées de manière convergente, bien que la forme diffère parfois :
(i) L’efficacité insuffisante des institutions chargée de la régulation du marché
de l’emploi
L’incapacité structurelle de l’ANPE à répondre aux attentes des chefs d’entreprise est systématiquement évoquée : le recrutement s’effectue de
manière privilégiée, comme dans la plupart des secteurs économiques insulaires, en
usant des relations de proximité ou du réseau des relations professionnelles.
En situation de pénurie de main d’œuvre, ce dernier dysfonctionne de
manière prioritaire ce qui accroît les attentes vis-à-vis de l’ANPE qui pâtit des
spécificités d’un marché du travail insulaire faiblement intermédié, en raison de sa
faible dimension et de la densité des liens sociaux.
(ii) La primauté des variables comportementales sur les variables techniques
Si les capacités techniques semblent manquer en matière de recrutement, la
principale source de préoccupation des chefs d’entreprise réside unanimement dans
les qualités comportementales du personnel recruté. Les qualificatifs récurrents qui
décrivent le mieux cette attente sont les suivants : « sérieux », « travailleur », « ayant
envie d’apprendre ».
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 252
Cette aspiration est traditionnelle dans un secteur sujet à l’orientation scolaire par l’échec, mais semble malgré tout révéler une véritable problématique sociologique et revoie au concept d’employabilité.
(iii) La possibilité de stabiliser des structures organisationnelles constamment
éprouvées
Pour pouvoir effectuer des gains de productivité sur une industrie de main
d’œuvre, si la compétence des hommes demeure essentielle au niveau individuel, la
notion de savoir-faire prime sur le plan collectif. L’articulation de ce savoir-faire
réclame une certaine stabilité dans les équipes mises en place et le partage des
bases de l’apprentissage.
Ainsi, pour nos interlocuteurs, la stabilisation et l’amélioration des savoir-faire
ne sont possibles que si les ressources humaines considérées sont stables,
sédentarisées et impliquées sur le plan territorial.
Ces prérequis économiques suscitent des craintes quant à la compétence des
personnels à embaucher, notamment pour les salariés issus de l’immigration dotés
de connaissances techniques trop souvent minimales et pénalisés dans leur
apprentissage par une maîtrise insuffisante de la langue.
Thème n° 3 : les raisons d’un désintérêt
Les problèmes actuels de recrutement du BTP sont liés à sa mauvaise image
de marque, comme la totalité des acteurs en conviennent. Plusieurs éléments
expliquent aujourd’hui cet état de fait :
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 253
Un niveau de salaires perçu comme insuffisant
Cette mauvaise image, justifiée historiquement, apparaît assez imméritée à la
plupart de nos interlocuteurs pour qui le secteur offre des situations matérielles
élevées, hors la pénibilité du travail, et des possibilités de promotion sociale
importantes, par l’intermédiaire de la création d’entreprise notamment, en raison de
la faible intensité capitalistique de cette industrie.
Le fort développement du BTP a déséquilibré le marché de l’emploi : la
demande y est dorénavant très limitée et les compétences disponibles rares, ce qui
explique la croissance importante des salaires moyens après une longue période de
crise.
Les données fournies par la CCPB sur les salaires bruts moyens témoignent
de cette évolution, même si des disparités importantes existent entre bâtiment et
travaux publics.
Ensemble BTP
Nombre d'ouvriers 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
1 à 5 1 252 1 325 1 331 1 327 1 321 1 366 1 422 1 547 6 à 10 1 560 1 568 1 549 1 556 1 584 1 631 1 662 1 775 11 à 50 1 670 1 673 1 832 1 704 1 770 1 989 1 920 2 008 51 et plus 1 820 1 634 1 880 1 930 1 973 2 073 2 180 2 255 Total 1 533 1 533 1 575 1 546 1 572 1 652 1 672 1 788 Croissance 0,02% 2,76% -1,85% 1,69% 5,05% 1,23% 6,92%
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 254
Travaux publics Nombre d'ouvriers 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
1 à 5 1 444 1 469 1 704 1 406 1 243 1 509 1 637 1 614 6 à 10 1 736 1 662 1 744 1 720 1 800 1 783 1 958 2 108 11 à 50 1 674 1 670 1 941 1 985 2 106 2 120 1 991 2 105 51 et plus 1 785 1 750 1 918 1 964 2 111 2 114 2 222 2 218 Total 1 696 1 681 1 854 1 859 1 966 1 978 2 018 2 114 Croissance -0,90% 10,29% 0,29% 5,73% 0,60% 2,02% 4,75%
Bâtiment Nombre d'ouvriers 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
1 à 5 1 244 1 320 1 319 1 326 1 322 1 362 1 416 1 545 6 à 10 1 545 1 552 1 510 1 531 1 546 1 598 1 615 1 732 11 à 50 1 669 1 669 1 769 1 588 1 654 1 941 1 898 1 980 51 et plus 1 308 27 - - 843 - - 2 265 Total 1 493 1 490 1 504 1 479 1 494 1 586 1 608 1 730 Croissance -0,18% 0,91% -1,64% 0,99% 6,17% 1,37% 7,61%
Dans ce contexte général de pénurie, les entreprises ne disposant pas
d’implantation locale, retenues pour la réalisation des travaux du PEI auront recours
de manière croissante aux pratiques de débauchage des employés qualifiés, quels
que soient les postes, pour alimenter ponctuellement leurs chantiers en main
d’œuvre, ce qui risque d’engendrer de nouveaux déséquilibres à terme.
Ces pratiques se traduiront probablement par un accroissement des salaires
qui placera les entreprises locales dans une situation épineuse, tant du point de vue
de leur rentabilité et que de celui de leur trésorerie.
Des conditions de travail éprouvantes
La pénibilité du travail demeure une donnée structurante de l’activité, même si
elle se trouve quelque peu atténuée de par la variété croissante des tâches et des
emplois et de par leur caractère technique plus soutenu.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 255
Une image écornée de l’éthique professionnelle
Les mauvaises pratiques imputées aux professionnels du secteur et leur poids
objectivement structurant contribuent également à façonner les préjugés à l’encontre
du secteur : pour cette raison, mais aussi pour limiter les distorsions de la
concurrence, les responsables institutionnels portent la revendication de
l’assainissement social.
Une politique de communication sectorielle insuffisante
Dans cette situation, la nécessité de communiquer sur le contenu des métiers
de la construction est admise par tous et la campagne de promotion dernièrement
mise en œuvre a obtenu un écho insuffisant.
Thème n° 4 : le rôle de l’AREF BTP
La structure historique de l’AREF BTP a été créée en 1973 dans le cadre de la
création des fonds d’assurance formation : il s’agit d’un organisme paritaire dont le
conseil d’administration est constitué de manière égalitaire entre représentants de la
Fédération du BTP et représentants des cinq grandes centrales syndicales.
L’agence conseille les entreprises comme les salariés mais ne possède pas
de prérogatives de formation à proprement parler. Son objectif premier réside dans
l’optimisation de la gestion des fonds de la formation professionnelle.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 256
D’autres organismes interviennent également dans ce processus : le GFCBTP
qui possède un rôle de coordination et le FAFSAB qui constitue le pendant de
l’AREF pour les entreprises de moins de dix salariés.
L’AREF compte 120 adhérents dans l’île : l’adhésion est automatique dès lors
qu’une entreprise compte plus de 10 salariés depuis 3 ans.
La méthode d’intervention de l’AREF consiste typiquement à effectuer un
diagnostic des ressources humaines de l’entreprise, au moyen d’une base de
données des compétences des métiers du BTP et de l’application de grilles
normatives, pour proposer un plan de formation et une aide financière éventuelle.
En effet, la problématique insulaire est spécifique en matière de formation
dans la mesure où les coûts engagés sont très supérieurs à ceux observés sur le
continent en raison de la petite dimension des entreprises locales.
Quatre sources de financement sont ainsi mises à contribution15 : les fonds
propres des entreprises ; les fonds mutualisés de la profession ; la contribution de la
Direction Régionale du Travail ; les fonds de la CTC par le biais de la DFER (sur la
base d’une convention bilatérale). Le taux de recours aux services de l’AREF est de
l’ordre de 50 % annuellement (50 % des entreprises ont donc un budget formation
supérieur à l’obligation légale) ce qui constitue une moyenne très supérieure à la moyenne nationale.
Ce succès s’explique par la synergie mise en place par les différents acteurs,
notamment la CTC, qui a développé des systèmes d’accompagnement financier et
sensibilisé les chefs d’entreprise aux problèmes de la formation continue.
15 Le montant des financements à engager dépend de la dimension du projet de formation : 1.5 % de la masse salariale est prélevé annuellement sous forme de taxe à la formation continue. Si le coût du projet est supérieur au montant de la cotisation obligatoire, d’autres financements sont mis en œuvre et l’AREF intervient.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 257
Des solutions innovantes, éloignées de la conception traditionnelle et scolaire de la formation, ont également été mises en œuvre, telle que la
formation sur chantier, en réponse à des demandes très précises, en développant une approche par projet des besoins identifiés.
Le tableau suivant présente un bilan chiffré des interventions de cet acteur
majeur de la formation continue :
AREF BTP
Entreprises Dossiers Stagiaires Cadres Etam Ouvriers
2002 53 137 380 65 116 199
2003 47 129 348 75 107 166
On notera l’intérêt de la démarche portée par l’AREF BTP, qui développe une approche inductive des besoins et qui possède la capacité de synthétiser leurs attentes générales au travers d’un regard transversal sur les besoins
identifiés.
L’action de l’AREF permet également d’harmoniser les attentes des
entreprises qui s’expriment en termes de savoirs opérationnels (savoir-faire) et les
compétences des intervenants institutionnels de la formation qui développent
souvent des savoirs académiques (il existe toujours un écart entre le savoir-faire
« général » et le savoir-faire spécifique de l’entreprise).
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 258
Troisième partie : La synthèse et les préconisations
Troisième partie
La synthèse et les préconisations
1. Une analyse SWOT 2. Les recommandations associées
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 259
1. Une analyse SSWWOOTT1166
La synthèse qui suit présente un secteur caractérisé par la grande complexité
de son jeu concurrentiel, phénomène qu’amplifient encore les spécificités insulaires.
La confrontation des forces - faiblesses diagnostiquées aux opportunités - menaces
identifiées permet de déterminer un cadre analytique global recensant les grandes
orientations stratégiques à mettre en œuvre.
11..11.. LLeess ffoorrcceess eett ffaaiibblleesssseess sseeccttoorriieelllleess
L’analyse de l’ensemble des éléments qui précèdent permet d’établir un état
des lieux du secteur, sous la forme schématique d’une comparaison de ses forces et
de ses faiblesses.
On notera notamment que les atouts financiers du secteur ont fait l’objet de
réserves importantes au cours de la première partie du rapport : d’une part, les
données analysées datent de 2001, et la situation est aujourd’hui moins favorable
qu’alors ; d’autre part, la qualité des données est sujette à polémique.
A chaque élément sont associés un nombre et un code couleur qui seront
réemployés au 1.3. de cette même partie.
16 « Strengths Weaknesses Opportunities Threatens » : Forces faiblesses Opportunités Menaces
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 260
Caractéristiques
sectorielles Forces Faiblesses
Situation financière
1. Une rentabilité remarquable, particulièrement des plus
petites entreprises (en 2001)
2. Une structure financière très saine (en 2001), voire
une situation de surcapitalisation par rapport aux
besoins de l’heure.
3. Une capacité d’investissement potentiellement
importante (en 2001), décuplée par le faible niveau
d’endettement.
1. Des mesures de la performance économique
imprécises et soumises à une forte inertie
2. Un faible niveau d’engagement des banques
3. Un recours systématique au crédit-bail à des coûts
prohibitifs
4. Distribution importante de dividendes qui grève
l’autofinancement
5. Une économie souterraine toujours importante, qui
fragilise les équilibres économiques de l’ensemble du
secteur et fausse les mécanismes de la concurrence
6. Une forte volatilité de la performance et une véritable
vulnérabilité
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 261
Caractéristiques
sectorielles Forces Faiblesses
Structuration territoriale de la
filière
4. Une implantation territoriale diffuse, favorisant le
maillage de l’action économique et entraînant une
capacité à saisir des micromarchés, voire à les susciter
(concept de niche territoriale)
5. Des marchés fortement localisés qui suscitent un fort
ancrage territorial
7. Un tissu productif émietté et des filières faiblement
structurées
Structure économique de
la filière
6. La détention capitalistique des carrières, facteur
bloquant
8. Une forte hétérogénéité des structures qui nuit à la
définition de politiques globales.
9. Une structure pyramidale « étêtée » au sein de laquelle
les plus petites entreprises subissent les aléas de la
conjoncture.
10. Une prédominance des structures généralistes.
11. Des transmissions largement impréparées en raison
d’un management autodidacte et autocratique
Savoir-faire 7. Un bon niveau d’expertise généraliste 12. Une faiblesse structurelle de l’ingénierie privée
13. Une expertise technique intrinsèquement limitée
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 262
Caractéristiques sectorielles
Forces Faiblesses
Marché
8. Des parts de marché presque totalement détenues par
les entreprises locales
9. Un faible taux de pénétration des entreprises
extérieures par fusions/acquisitions ou filialisation.
14. Un volume productif intrinsèquement limité par la
dimension actuelle des marchés.
15. Un poids prépondérant de la commande publique dans
le secteur
16. Des modalités de croissance uniquement interne, par
essence, limitées
17. Des prix de marché élevés dans le bâtiment
Ressources 10. Un capital relationnel partagé
11. Une représentation institutionnelle dense, héritière
d’une tradition historique.
18. Des effectifs fortement vieillissant de nature à obérer
totalement le développement du secteur
19. Un outil de production ancien (même si celui-ci n’est
pas encore obsolète)
20. Un faible taux d’encadrement
21. L’absence d’économie de l’immatériel, qui traduit une
ingénierie potentiellement insuffisante.
22. Une représentation syndicale dont les revendications
sont insuffisamment structurées et unitaires.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 263
11..22.. LLeess ooppppoorrttuunniittééss eett mmeennaacceess ssppéécciiffiiqquueess
La présentation des opportunités et menaces associées à l’environnement
s’effectue pour chaque métier, cette division ayant étant retenue comme unité
d’analyse.
Les sept composantes traditionnelles de l’environnement sont examinées :
Economique
Politique
Démographique
Technologique
Juridique et / ou réglementaire
Culturel
Sociologique
Comme précédemment, à chaque élément sont associés une lettre et un code
couleur qui seront réemployés au 1.3. de cette même partie.
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 264
1.2.1. Les travaux publics
Éléments environnementaux Opportunités Menaces
Economique
A. La réalisation du PEI et augmentation de 50 % à 100 % du volume annuel des marchés publics correspondants
A. L’accroissement drastique de l’intensité concurrentielle
B. La diminution des parts de marché globale des entreprises insulaires
C. L’insuffisance de la capacité de production des carrières
Politique
B. Le développement de politiques publiques d’accompagnement adaptées aux besoins des entreprises
C. Le renforcement de l’effort en formation favorisant une élévation du niveau technique moyen et de la productivité
D. La primauté accordée aux délais de réalisation du PEI plutôt qu’à ses retombées économiques sur la construction
Démographique
E. La faiblesse insigne de la population active
F. L’insuffisance quantitative et qualitative des RH
G. L’augmentation du coût des ressources humaines disponibles
H. Les pratiques de débauchage possibles
Technologique I. L’importance croissante des compétences en management
et en ingénierie
Juridique / Réglementaire D. La possibilité de prendre en compte les retombées en
matière de création d’emploi local dans les appels d’offres J. L’importance croissante prévisible des normes et des
démarches qualité
K. L’impossibilité de prendre en compte des paramètres territoriaux des les appels d’offres
Culturel E. Le rôle essentiel des cercles sociaux et de l’ancrage territorial
L. Un désintérêt marqué pour les métiers de la construction
Sociologique
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 265
1.2.2. Le gros œuvre
Éléments environnementaux Opportunités Menaces
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 266
1.2.3. Le second œuvre
Economique
A. La réalisation du PEI et croissance importante (de 30 à 60 % du bâtiment collectif) des marchés accessibles
B. Une augmentation de la demande privée à l’aune d’une croissance économique positive et continue
A. L’accroissement drastique de l’intensité concurrentielle sur les marchés publics et, par déversement, sur tous les marchés du bâtiment
B. Une diminution de la part de marchés des entreprises insulaires sur les marchés publics
Politique
C. Le développement de politiques publiques d’accompagnement adaptées aux besoins des entreprises
D. Le renforcement de l’effort en formation
E. Le développement de politiques de nature à limiter la désertification du milieu rural et à préserver le patrimoine bâti
C. Le maintien d’un fort « risque pays » dissuadant les investissements privés
D. La primauté accordée aux délais de réalisation du PEI plutôt qu’à ses retombées économiques sur la construction
Démographique E. La faiblesse insigne de la population active
F. L’insuffisance quantitative et qualitative des RH
G. L’augmentation du coût des ressources humaines disponibles
Technologique H. L’importance croissante des compétences en management et
en ingénierie
I. L’apparition de produits intégrés (maisons « clef en main »)
Juridique / Réglementaire J. L’importance croissante prévisible des normes et des
démarches qualité
Culturel F. Rôle essentiel des cercles sociaux et de l’ancrage territorial
K. Le désintérêt pour les métiers de la construction
Sociologique L. L’affaiblissement de la valeur travail qui marginalise les
métiers à forte pénibilité
Éléments environnementaux Opportunités Menaces
Economique A. La réalisation du PEI qui pourrait bénéficier indirectement aux A. La réalisation du PEI par des groupes européens qui sous-traitent
Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final Page 267
entreprises intervenant en sous-traitance pour des entreprises locales de gros œuvre
B. Une augmentation de la demande privée en écho à l’évolution du marché du gros œuvre
C. Le développement des normes entretient une demande de renouvellement constante
dans des conditions très difficiles pour leurs fournisseurs
Politique
D. Le développement de politiques publiques adaptées aux besoins des entreprises
E. Le renforcement de l’effort en formation
F. Le développement de politiques en faveur du milieu rural et du patrimoine bâti aurait un impact majeur sur le second œuvre concerné au premier chef
B. Les conditions de réalisation du PEI et son impact sur la filière
C. Le maintien d’un fort « risque pays » dissuadant les investissements privés
Démographique D. La faiblesse insigne de la population active
E. L’insuffisance quantitative et qualitative des RH
F. L’augmentation du coût des ressources humaines disponibles
Technologique G. L’importance croissante des compétences en management et en
ingénierie
H. L’apparition de produits intégrés (maison « clef en main ») Juridique /
Réglementaire I. L’importance croissante prévisible des normes et des démarches
qualité Culturel G. Le rôle essentiel du capital relationnel et de l’ancrage territorial J. Le désintérêt pour les métiers de la construction
Sociologique K. L’affaiblissement de la valeur travail qui marginalise les métiers à
forte pénibilité
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cclxviii
11..33.. LLeess ssttrraattééggiieess pprrééfféérreennttiieelllleess ddee
ddéévveellooppppeemmeenntt
En croisant l’ensemble des données de synthèse qui précèdent, on obtient
une matrice SWOT17 qui permet d’identifier des pistes stratégiques de
développement conditionnant les préconisations opérationnelles à suivre.
Pour chacun des trois métiers étudiés, on procédera à la réalisation d’une
comparaison systématique, conformément au schéma ci-dessous.
Forces (F)
Faiblesses (f)
Opportunités (O) Stratégie F-O Stratégie f-O
Menaces (M) Stratégie F-M Stratégie f-M
Cette démarche se veut avant tout méthodologique : elle permet de suivre la
méthode employée afin d’identifier les pistes de préconisations explorées dans la
suite de la mission. Ces pistes se situent en effet dans la filiation directe de l’analyse qui précède : la méthodologie SWOT permet de souligner ce lien logique et de recenser les options accessibles.
17 Strengths Weaknesses Opportunities Threatens : Forces faiblesses Opportunités Menaces
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Rapport final cclxix
1.3.1. Les travaux publics
Travaux publics Diagnostic Pistes stratégiques correspondantes
Comparaison Interne Externe
Forces Opportunités 2 + 3 A + B Développement de l'investissement matériel
Forces Opportunités 10 D Implication syndicale dans la mise en œuvre des AO
Forces Menaces 6 C Préservation de l'accès à la ressource
Forces Menaces 1 E + F + G Développer des politiques salariales plus attractives
Forces Menaces 8 + 9 + 10 + 11
A + B + C
Définition conjointe des conditions de préservation des structures
Forces Menaces 10 + 11 D Définition conjointe des conditions de préservation des structures
faiblesses Opportunités 2 A + B Ouvrir l'accès à de nouveaux potentiels de financement
faiblesses Opportunités 14 A Développement de partenariats locaux et de mutualisation de moyens
faiblesses Menaces 9 + 6 A + D Prévoir les conséquences économiques des arbitrages politiques
faiblesses Menaces 1 A + D Définir des systèmes de mesure économique puis d'aide à la décision
faiblesses Menaces 13 + 14 A + B + F Développer des politiques partenariales respectueuses des divers intérêts
faiblesses Menaces 12 +13 I Favoriser l'émergence d'une ingénierie privée
faiblesses Menaces 11 L Favoriser la transmission d'entreprises
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Rapport final cclxx
1.3.2. Le gros œuvre Gros œuvre Diagnostic Pistes stratégiques
correspondantes Comparaison Interne Externe
Forces Opportunités 4 + 5 E Développement des compétences administratives permettant démarchage et conseil
Forces Opportunités 2 + 3 A + B Développement de l'investissement matériel
Forces Menaces 10 +11 D Développement de l'investissement matériel
Forces Menaces 7 J Recourir aux systèmes de formation continue
Forces Menaces 1 F + G + K
Développement de politiques salariales plus attractives
Forces Menaces 10 + 11 K Recours à une politique de communication ciblée
faiblesses Opportunités 14 A Développement de partenariats locaux et de mutualisation de moyens
faiblesses Opportunités 6 A + B Assainissement des conditions concurrentielles par des contrôles sociaux adaptés
faiblesses Menaces 11 K + L Favoriser la transmission d'entreprises
faiblesses Menaces 1 A + B Définir des systèmes de mesure économique puis d'aide à la décision des donneurs d'ordres
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cclxxi
1.3.3. Le second œuvre
Second œuvre Diagnostic Pistes stratégiques correspondantes Comparaison Interne Externe
Forces Opportunités 2 + 3 A + B Développement de l'investissement matériel
Forces Opportunités 4 + 5 F La formation aux techniques de réhabilitation du patrimoine bâti
Forces Menaces 11 A Une sensibilisation des acteurs les moins impliqués aux enjeux
Forces Menaces 11 A La définition contractuelle et collective de conditions de sous-traitance rentables
faiblesses Opportunités 6 C + D + E
L'assainissement de la situation concurrentielle par une politique de contrôles adaptés
faiblesses Opportunités 2 + 3 A + B La mise en œuvre de contre garanties financières
faiblesses Menaces 7 A Le regroupement des moyens et des entreprises au sein de structures flexibles
Cette méthodologie, volontairement simpliste, permet de mettre au jour un
certain nombre d’éléments convergents que l’on emploiera, au sein des
préconisations, pour compléter l’approche qualitative menée tout au long de l’étude.
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cclxxii
22.. LLeess rreeccoommmmaannddaattiioonnss aassssoocciiééeess
L’idée maîtresse qui guide la formulation des préconisations à suivre réside
dans la suggestion d’un certain nombre de mesures de nature à favoriser le
développement du secteur du BTP dans l’île, isolément des diverses contingences
économiques.
A cette fin, on détaillera par catégories les mesures envisageables et les axes
d’orientation proposés. L’ordre dans lequel ces thématiques sont abordées n’est pas
le fait du hasard : au terme de cette analyse approfondie, nous avons acquis la conviction que les choix de mise en œuvre du PEI conditionne le développement, voire la survie du secteur.
Au-delà cette problématique princeps, le domaine économique offre des
opportunités d’accompagnement ponctuel du secteur avec deux objectifs essentiels :
favoriser la compétitivité sectorielle en période de reprise et en optimiser les externalités, c’est-à-dire les bénéfices sociaux diffusés au-delà des frontières des
entreprises concernées.
Enfin, on se penchera sur les ressources humaines, en s’attardant sur les
contributions des divers acteurs engagés et sur les moyens à disposition de la
puissance publique pour lever les obstacles qui leur sont associées.
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cclxxiii
22..11.. LLee PPEEII,, lleess mmaarrcchhééss ppuubblliiccss eett lleess
aarrbbiittrraaggeess ppoolliittiiqquueess
Pour permettre aux entreprises insulaires de pouvoir bénéficier des marchés
publics compris dans le PEI, un certain nombre de conditions -nécessaires mais pas
suffisantes- doivent être réunies. On peut différencier celles procédant de l’arbitrage
politique à proprement parler de celles procédant plus de la logistique administrative.
L’idée générale est de définir une stratégie institutionnelle proactive pour accompagner une industrie traditionnellement réactive, en particulier
dans l’ajustement de ses effectifs et de ses investissements.
2.1.1. Les arbitrages politiques nécessaires
L’ensemble de l’analyse qui précède établit clairement que l’accès aux
marchés publics programmés au PEI sera rendu difficile, si ce n’est impossible, aux
entreprises insulaires si les décisions politiques ne permettent pas de remplir quatre
conditions :
a) L’établissement d’un échéancier indicatif de réalisation permettant une
planification des carnets de commandes et des politiques d’investissement, de
recrutement et de formation ;
b) L’étalement des travaux sur une période de temps adaptée aux volumes
productifs du secteur, dont on souhaite encourager la montée en charge
progressive ;
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cclxxiv
c) Un « panachage » des travaux par nature, empêchant que le programme ne
se résume à une succession d’opérations techniques hautement spécialisées
hors de portée des entreprises locales ;
d) Et enfin un recours systématique à l’allotissement de nature à permettre aux
structures insulaires de faire face aux volumes exigés, soit seules, soit sous la
forme de groupement.
Ces quatre conditions découlent de l’analyse technique de la
problématique sectorielle et leur interprétation ne saurait dépasser ce strict cadre : le non respect de ces conditions et des contingences présentées au point
2.1.2. accroîtrait considérablement le risque de substitution tel qu’il a été défini dans
la deuxième partie de ce rapport (cf. point 1.2.2. de la deuxième partie), et pourrait
entraîner un effet de filière potentiellement dévastateur pour un secteur dont la
fragilité a été établie dans la première partie du rapport.
Ce scénario ignore à dessein les bénéfices globaux, économiques et sociaux,
issus du non-respect de ces conditions qui n’ont bien sûr pas été étudiés dans le
cadre de cette mission.
2.1.2. Les conditions logistiques de mise en
œuvre du programme
Si les choix évoqués précédemment devaient être effectués, ils véhiculeraient
un lot de contingences administratives lourdes, dont la prise en compte
conditionnerait à nouveau la réussite de la démarche.
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cclxxv
a) Le nécessaire renforcement de l’ingénierie publique
La structuration des équipes techniques et administratives s’imposerait afin de
favoriser la programmation anticipée et donc la lisibilité, de conduire un nombre
d’appel d’offres plus important simultanément pour un nombre de chantiers constant,
de coordonner la conduite des chantiers allotis et d’éviter de dépendre
systématiquement des prestataires externes sur les aspects stratégiques de la
commande publique.
b) Des conditions de règlement plus respectueuses
Les délais de règlement imposés par les donneurs d’ordre publics aux
entreprises fournisseurs contribuent à affaiblir structurellement celles-ci et la forte
croissance des volumes financiers concernés pourrait entraîner, même pour des
structures rentables, des situations de cessation de paiement.
Dès lors, il s’avère indispensable de mettre en œuvre des moyens
administratifs de paiement plus rapides et plus efficaces, en conformité avec la
nouvelle réglementation économique.
c) Une mise en œuvre limitée de l’approche TOARC (Terrassements Ouvrages
d’Art Route Chaussée)
Cette nouvelle méthode de promulgation des appels d’offres de travaux a pour
avantage essentiel de faciliter le travail de coordination des services administratifs.
Mais elle engendre en contrepartie une accentuation des inconvénients
oligopolistiques issus du secteur de l’enrobé.
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cclxxvi
En isolant cette composante des chantiers d’aménagement routier, on
limiterait les risques de distorsion de la concurrence : une telle décision impliquerait
un nouveau renforcement des équipes techniques en régie pour l’administration
locale.
d) Des contrôles sociaux plus réguliers et à bon escient
La multiplication des contrôles sociaux et fiscaux permettrait également
d’assainir le contexte concurrentiel. En amont de cette campagne souhaitée par les
acteurs les plus significatifs du secteur, il convient d’établir un distinguo de nature
économique, et non social ou éthique, entre des pratiques qui confinent à la survie,
observés essentiellement en milieu rural, et des habitudes de fonctionnement qui
faussent gravement les règles de la concurrence et grèvent la structuration des
filières sectorielles.
Les modalités de contrôle aujourd’hui utilisées, en raison des contraintes
horaires notamment, semblent inadaptées au phénomène que l’on souhaite
endiguer.
Le choix de l’organisation et de la mise en oeuvre du PEI, en fonction des
arbitrages politiques et de leurs conséquences logistiques, conditionne les mesures
d’accompagnement à mettre en œuvre dans les autres domaines d’action de la
Collectivité Territoriale.
22..22.. LLee cchhaammpp ééccoonnoommiiqquuee
Les préconisations d’ordre économique à l’usage du secteur ne sont pas
marquées du sceau de l’interventionnisme : le BTP reflète avec fidélité les évolutions
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cclxxvii
de l’économie dans son ensemble et l’accompagner doit dès lors signifier faciliter
l’ajustement à ces fluctuations, notamment lorsque celles-ci sont perçues comme
importantes.
On peut dans ce domaine distinguer des mesures structurelles, de nature
générale, et d’autres plus ponctuelles, liées à la spécificité du contexte actuel.
2.2.1. Les recommandations d’ordre général
Trois chantiers majeurs devraient être entrepris afin de faciliter les politiques
publiques d’accompagnement sectoriel :
a) La coordination des acteurs institutionnels et syndicaux
La prise en compte des intérêts sectoriels et la compréhension des enjeux
spécifiques d’un secteur clef tel quel celui de la construction requiert, en vertu de la
multiplicité des acteurs, de la complexité des relations économiques et enfin de la
volatilité de la situation, la mise en œuvre de mécanismes explicites de coordination.
Ces mécanismes de coordination doivent être structurés en respectant les
logiques d’action et les découpages historiques comme institutionnels qui président à
la régulation sectorielle :
i) Une coordination endogène des acteurs syndicaux
Les défenseurs des intérêts des professions du BTP sont nombreux, dotés de
moyens importants à l’échelle de l’île et bien implantés comme cela a été détaillé
dans la première partie du rapport : leurs interventions économiques, leurs politiques
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cclxxviii
de formation, leurs choix de lobbying diffèrent fréquemment, ce qui nuit à l’évidence
à la création d’une synergie sectorielle.
Si des entités de taille différente, positionnées sur des marchés extrêmement
divers, coexistent au sein du secteur, l’interdépendance économique les réunit
toutes, à l’aune de leurs intérêts communs. Si les fédérations du BTP prennent en
charge les entreprises de plus de dix salariés et les Chambre de Métiers celles
situées en deçà de ce seuil, il semble possible de mettre en commun leurs
ressources au service d’un certain nombre d’objectifs périodiques :
La production des synthèses conjoncturelles -sur la base d’échantillons
représentatifs par catégories d’acteurs par exemple- relatives aux besoins
humains et aux besoins en formation, à l’évolution des carnets de
commandes, à la situation financière et aux tenants de la trésorerie (délais de
règlement des principaux clients, danger de désistements en chaîne, etc.) ;
La mise en commun des ressources en matière de formation ;
La mise en commun des ressources en matière d’information et d’accès à des
base de données, tant pour les adhérents ou le ressortissants que pour les
acteurs syndicaux eux-mêmes ;
La mise en commun de méthodologies d’accompagnement et,
éventuellement, des ressources humaines disponibles pour les mettre en
œuvre ;
La diffusion d’informations communes auprès des entreprises ;
La définition de politiques de communication ciblées et thématiques ;
Le soutien des entreprises dans la définition de méthodes de gestion
adaptées à la sous-traitance ;
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cclxxix
Le portage collectif des revendications d’assainissement social.
La mise au point d’une telle instance de coordination réclame à l’évidence un
travail important, qui pourrait éventuellement être épaulé par la Collectivité dans le
cadre des actions collectives, et surtout une volonté collective de voir se structurer un
pôle BTP dans l’économie insulaire : cela aurait valeur d’exemple dans un secteur
traditionnellement marqué par l’individualisme
ii) Des échanges périodiques entre professionnels et institutionnels
Au-delà des échanges ponctuels sur le contenu programmatique des travaux
publics pour l’exercice budgétaire à venir, il s’agit d’établir un échange périodique
d’informations entre les divers acteurs : institutionnels, au premier rang desquels
figure la CTC, syndicaux et consulaires, voire une consultation en amont de la mise
en œuvre de décisions lourdes.
Deux flux d’informations peuvent être distingués :
Des représentants des professionnels vers les institutionnels :
l’ensemble des points évoqués dans le i) qui précède peut être abordé sous la
forme de synthèses et de revendications associées. La remontée
d’informations de terrain si importantes à la définition et à l’ajustement des
politiques publiques s’effectuerait ainsi d’une manière particulièrement
efficace ;
Des institutionnels vers les professionnels : la diffusion d’informations
concernerait tout à la fois les carnets de la commande publique, les évolutions
du cadre réglementaire (code de marchés et mise en œuvre), les formations
mises en place ainsi que tous les tenants de la politique territoriale
s’appliquant au secteur.
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cclxxx
La fréquence et la qualité de ces échanges permettront d’abonder le système
de suivi économique introduit au point suivant.
b) L’élaboration d’un système de suivi sectoriel
L’insuffisance, l’inertie et parfois les biais des informations statistiques
disponibles auprès des grands pourvoyeurs d’informations de l’île ont largement
pénalisé la conduite de cette mission : or, la conduite de politiques publiques adaptées à une réalité sectorielle ne peut s’effectuer sans indicateurs économiques pertinents et actualisés.
Deux aspects concomitants doivent ainsi être associés pour permettre un suivi
efficace de la situation et des besoins de la profession :
Une mesure statistique adéquate et actualisée, au travers notamment des
notes de conjoncture suggérées dans le a) ci-dessus ;
Un suivi qualitatif des attentes et des besoins au moyen des informations
collectées par les organismes représentatifs : cela permettrait notamment
d’ajuster l’orientation des formations dispensées, dans le cadre de formations
tournantes, en fonction des besoins identifiés.
Il existe enfin des outils économétriques d’aide à la décision pour les pouvoirs
publics, qui peuvent être définis pour s’adapter à une situation précise pour peu que
des informations statistiques suffisamment denses et fiables préexistent. De tels outils
permettraient de formuler des décisions d’accompagnement ajustées à la situation
conjoncturelle du secteur.
Ces outils offriraient en outre la possibilité de passer d’un système de suivi fiable, qui
reste à bâtir, à un système d’aide à la décision.
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cclxxxi
c) Un véritable plan de communication au service d’un politique sectorielle
élaborée
Au-delà des démarches de communication isolées, un véritable plan de
communication doit permettre de mettre en œuvre l’ensemble des orientations qui
précèdent en fonction des priorités définies conjointement par les professionnels et
les pouvoirs publics. Le mode de communication doit ainsi être adapté à l’objectif
poursuivi et organisé dans le temps.
La hiérarchisation des thèmes abordés devra faire l’objet d’une réflexion
conjointe des acteurs, mais deux exemples peuvent être néanmoins cités. Il serait
ainsi souhaitable d’exposer aux publics en formation les différentes opportunités de
carrière envisageables et les voies par lesquelles ces carrières sont accessibles.
On pourrait également communiquer sur le contenu du PEI, afin de rendre le
plan lisible pour les entrepreneurs dans la mesure où cette lisibilité conditionne leur
posture stratégique.
D’autres orientations politiques à long terme pourraient également avoir des
conséquences majeures sur le secteur et notamment permettre l’émergence de
nouveaux marchés dans le domaine du bâtiment.
Par exemple, des actions publiques18 destinées à favoriser l’entretien et
l’amélioration du patrimoine bâti en milieu rural conduiraient à un accroissement
drastique du marché de la réhabilitation. Ceci permettrait la pérennisation et le
développement rentable de petites entreprises ancrées territorialement, détentrices
d’un savoir-faire associant tradition et technique.
18 Actions nécessairement lourdes puisqu’elles demanderaient, en amont des mesures d’accompagnement, de solutionner le problème de la transmission des biens et de l’indivision
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cclxxxii
2.2.2. Les recommandations spécifiques
Au sein de ce contexte global, marqué par l’élaboration d’outils structurants,
trois champs d’action distincts peuvent être identifiés en matière de politiques
publiques d’accompagnement. Deux objectifs généraux sont ainsi poursuivis :
définir des conditions entrepreneuriales d’accès à des volumes commerciaux
minimaux par la coopération ;
réduire vulnérabilité et risque par un soutien aux opérations de transmission et
un appui financier circonstancié.
a) Les démarches de coopération
Plusieurs types de partenariats sont a priori envisageables :
i) Les joints ventures entre entreprises insulaires et « majors »
Pour les entreprises locales, développer des partenariats sous la forme de
joint venture avec des groupes de dimension européenne possède un certain
nombre d’avantages majeurs :
L’accès direct aux marchés du PEI, même si les quatre conditions propres
aux arbitrages politiques n’étaient pas réunies, leur serait possible en
partenariat avec les « majors » ;
Les entreprises bénéficieraient d’un apprentissage organisationnel qui
leur permettrait notamment de développer leurs compétences managériales et
leur structuration interne ;
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cclxxxiii
L’accès aux ressources du groupe, notamment administratives, faciliterait la
conduite des opérations et permettrait aux entreprises locales de se
concentrer sur les tâches techniques à plus forte valeur ajoutée.
Du point de vue des majors, les bénéfices d’une telle opération semblent
moins évidents.
En matière de management des alliances, en effet, il est établi que les
motivations pouvant conduire un groupe international à s’impliquer dans des joints
ventures au lieu de procéder à une implantation directe, peuvent procéder de deux
phénomènes essentiels19 : des contraintes politiques et légales et des opportunités
stratégiques.
L’application de ces deux motivations à la situation insulaire peut s’effectuer
au travers des éléments suivants :
La recherche d’économies de coûts : bien que la localisation soit un facteur
concurrentiel important, les groupes concernés sont dotés d’une culture du
chantier en mouvement et bénéficient d’économies d’échelle colossales qui
leur permettent de compenser leur implantation éloignée ;
La crainte de critères de sélection des appels d’offres : si le code des
marchés publics fait interdiction de d‘employer la localisation des entreprises
comme critère de sélection, il permettrait d’utiliser par contre la création
d’emplois locaux20. L’emploi de ce critère, qui suppose que les bureaux
d’études assurant la maîtrise d’œuvre l’intègrent et qui souligne à nouveau le
rôle déterminant des pouvoirs publics, limiterait la réalisation au coup par coup
et favoriserait les alliances locales ; mais il encouragerait une implantation
durable ;
19 B. Garrette et P. Dussauge, Les stratégies d’alliance, Ed. D’organisation, pp117-120 20 Cet aspects reste à vérifier dans la jurisprudence encore modeste de la mise en œuvre du nouveau Code
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cclxxxiv
L’accès à la ressource : il s’agit sans doute de l’incitation la plus forte tant le
verrou des carrières est déterminant. Seules les entreprises locales possédant
un accès à la ressource seraient toutefois éligibles à ces alliances. L’accès
aux ressources humaines (débauchage) et matérielles ne pose pas de
difficultés pouvant être solutionnées par un joint venture ;
Bénéficier du relationnel politique et économique des entreprises locales : dans la mesure où intégrer une participation « indigène permet une
meilleure acceptabilité du projet par les instances politiques locales »21, ce
critère pourrait également être pris en compte par les groupes en quête de
marchés locaux, sans que son rôle apparaisse déterminant.
On peut le constater les incitations objectives au joint venture pour les groupes européens sont très faibles en l’état actuel de la législation et de la
situation économique insulaire, à l’exception d’entreprises détenant un accès
opérationnel à une carrière.
Dans l’hypothèse optimiste où ces incitations s’avèreraient suffisantes, les
conditions de mise en œuvre revêtiraient un caractère essentiel, dans cette situation
de rapport de force asymétrique, pour que les bénéfices de ces opérations soient
mutuellement profitables.
Cela suppose notamment que l’entreprise locale possède les moyens
techniques en ingénierie lui permettant d’analyser la rentabilité du partenariat qui prendra le plus souvent la forme d’une relation de sous-traitance.
Au total, cette solution apparaît comme hypothétique et difficile à mettre
en œuvre dans le cas des partenariats horizontaux, entre entreprises concurrentes.
Dans le cas d’une intégration verticale par contre, ce mode de fonctionnement
pourrait jouer un rôle important : les marchés spécialisés du type travaux tunneliers
21 B. Garrette et P. Dussauge, Idem, p119
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cclxxxv
ou ouvrages d’art de dimension très importante nécessitent des compétences et une
technicité qui n’est détenue que par quelques entreprises en Europe.
Ces dernières n’ont aucun intérêt particulier à assurer tous les travaux
d’accompagnement, et notamment de chaussée, qui pourront être confiés à des
entreprises locales, aux conditions expresses que celles-ci soient compétitives en
terme de prix et capables d’effectuer la liaison technique avec l’entreprise attributaire,
ce qui réclame une ingénierie interne structurée.
Quoiqu’il en soit, on voit difficilement, dans le contexte réglementaire actuel,
quelles pourraient être les interventions de la CTC de nature à favoriser ou à
optimiser ces modes d’organisation.
ii) Favoriser les regroupements d’entreprises insulaires
Cette pratique est perçue comme inévitable pour pouvoir se positionner sur
des marchés de dimension importante : les entreprises les mieux structurées
pratiquent d’ores et déjà le regroupement. Le partage des prestations, entre les
entreprises généralistes concernées, s’effectue sur la base des affinités, des
disponibilités du moment et enfin de l’équipement requis.
On notera que la taille du marché et les délais d’exécution sont les facteurs
déclenchants de la décision du regroupement.
La problématique du groupement d’entreprises ne s’applique, dans la
pratique, qu’aux moyennes entreprises qui partagent un même dynamisme, une
même approche entrepreneuriale et dont les dirigeants appartiennent à des cercles
sociaux identiques. En effet, les TPE ne possèdent pas la vista stratégique, les
moyens administratifs nécessaires à la réalisation de groupement compétitifs (les
économies de coût dégagées ne seraient d’ailleurs pas suffisantes) et les
« grandes » entreprises locales souhaitent assurer une part maximale des
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cclxxxvi
prestations en interne, en sous-traitant le reliquat éventuel. De plus, elles sont assez
hostiles entre elles.
La conduite de ces opérations bénéficie d’un contexte favorable, dû à la
prégnance du fonctionnement en sous ou en co-traitance dans le secteur et au
respect implicite des ancrages territoriaux. Une série d’autres conditions doit
toutefois être vérifiée pour assurer la réussite de ces démarches :
Une organisation et une coordination irréprochable qui suppose un
renforcement des compétences en management et une ingénierie amont
suffisamment étoffée pour permettre une répartition de tâches efficiente ;
Une bonne analyse des portefeuilles d’activités et des composantes des coûts
pour permettre une répartition économiquement intéressante des travaux ;
Des délais suffisamment longs pour permettre un apprentissage partenarial de
nature à rendre plus efficace ces alliances.
Le domaine essentiel d’intervention esquissé par cette problématique est celui
des compétences nécessaires sur le plan technique, managérial et administratif.
Plusieurs solutions sont dès lors envisageables : favoriser le recrutement de cadres
et la formation initiale de ceux-ci ; appuyer la formation continue de l’encadrement
actuel de ces entreprises ; développer le recrutement mutualisé enfin.
iii) Faciliter la mutualisation des moyens
Dans le cadre actuel d’exploitation, cette solution n’apparaît pas
immédiatement réalisable, en raison de la confidentialité des opérations, de
l’individualisme des dirigeants et de la concurrence forte entre les entreprises.
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cclxxxvii
Mais l’émergence de nouveaux modes de collaboration, basés sur des
alliances stratégiques et non plus sur des groupements ponctuels, pourraient
favoriser la mise en commun de ressources stratégiques :
Personnel spécialisé ou hautement qualifié
Bureau d’études intégrés mutualisés
Matériel spécialisé ou coûteux
Ressources plus accessibles (main d’œuvre faiblement qualifiée ou matériels
de base) mais sous-utilisées
Une fois de plus, si les économies engendrées par de telles pratiques
pourraient s’avérer décisives, leur mise en œuvre réclame une organisation adaptée
et une capacité à déterminer les coûts de cession interne correspondants.
Le mode de fonctionnement financier le plus adapté serait probablement un système de location interne.
Les interventions de la Collectivité pourraient ainsi s’effectuer au moyen du
régime des actions collectives, soit en encourageant la constitution de GIE, soit
encore la constitution de filiales dans des conditions capitalistiques précises.
b) Le soutien aux opérations de transmission
La forte vulnérabilité des entreprises du secteur peut être en grande partie
attribuée à un cycle de création défaillance modelé par la conjoncture. Au contraire
des entreprises nouvellement créées, les entreprises faisant l’objet de reprises sont
sujettes à un taux de défaillance nettement inférieur, ce qui désigne la transmission d’entreprises comme l’un des moyens de renforcer structurellement le tissu entrepreneurial.
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cclxxxviii
De plus, la construction apparaît comme secteur culturellement propice à la
mise en œuvre de démarches de type Reprise d’Entreprises par les Salariés.
Pour encourager ce type de pratiques, plusieurs mesures pourraient être
mises en œuvre :
Une communication spécifique auprès des dirigeants pour les préparer à une
opération sujette à une forte inertie : plusieurs années sont nécessaires à sa
réussite ;
La mise en place d’outils financiers adaptés, associant capital risque et
endettement bonifié par un système de prêt d’honneur sélectif ;
Un accompagnement du repreneur dans les démarches d’ingénierie juridique,
managériale et financière ;
Une formation complémentaire en management permettra, à l’occasion de ce
changement de génération, de conforter l’organisation et de poursuivre le
développement de la structure et dont le suivi conditionnera l’octroi des
avantages financiers. On peut dans ce domaine penser à un module
spécifique -dédié à la reprise d’entreprise- au sein de la licence
professionnelle entrepreneuriat de l’IUT di Corti.
c) Le soutien financier
Trois aspects de la politique financière des entreprises doivent être examinés
séparément :
La politique d’investissement
Si, comme la plupart des entreprises insulaires, les firmes du BTP souffrent
d’un surinvestissement lié à l’étroitesse de leurs marchés et au plafonnement de leur
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cclxxxix
croissance interne, ce phénomène a moins d’impact que dans les autres secteurs,
dans la mesure où l’intensité capitalistique est moindre dans le gros œuvre et le
second œuvre.
Cette intensité croît dans le cas des travaux publics, mais les réponses
économiques à cette situation ne devraient pas être apportées au niveau individuel
afin de favoriser les pratiques de regroupement et de mutualisation des ressources :
si des financements publics de soutien à l’investissement doivent être mobilisés, il
semble souhaitable que cela soit dans le cadre de démarches coopératives telles
que celles suggérées au point précédent de ces préconisations.
L’investissement est ainsi exclu du champ des propositions individuelles, en
dehors du cas des entreprises situées en milieu rural, sujettes à une problématique
spécifique.
La politique de financement à long terme
Le déficit de l’endettement à long terme se manifeste au travers de la
surcapitalisation observée dans les documents fiscaux qui ont été analysés : il traduit
l’absence d’engagement des banques dans un secteur souvent jugé comme risqué.
Des mécanismes de compensation sont mis en œuvre par les firmes sous la
forme du recours au crédit-bail ou à location longue durée, mais à des conditions
implicites de coût désavantageuses.
Dans la pratique, l’insuffisance des financements bancaires se traduit par un
financement important des investissements en fonds propres : ces derniers manquent alors pour faire face aux exigences de la trésorerie, qui ne peut
bénéficier de financements structurels par l’emprunt.
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final ccxc
La gestion de la trésorerie
Sa déficience explique la majorité des faillites sectorielles : de fait, par le
jeu de la sous-traitance, les délais de règlement des collectivités publiques grèvent le
fonctionnement financier d’une grande partie des entreprises du secteur.
Trois mesures déjà évoquées devraient, de par leur concordance, améliorer
cet aspect : le raccourcissement des délais de règlement des marchés publics ;
l’amélioration des compétences en gestion dans les entreprises qui favoriserait un
suivi prévisionnel de trésorerie ; l’appui de la transmission qui, en favorisant des
structures déjà anciennes, faciliterait les interventions bancaires.
22..33.. LLee cchhaammpp hhuummaaiinn
Un certain d’éléments présentés au long de ce rapport permettent de cerner
clairement la problématique des ressources humaines du secteur qui se pose en
terme de besoins plus qu’en terme de formation :
Des besoins qui devraient excéder largement les potentialités du marché du
travail et celles de l’appareil de formation
Des attentes des chefs d’entreprises qui s’expriment en termes de
comportements plus que de technique
Une satisfaction globale des professionnels vis-à-vis des formations offertes
Un encadrement qualitativement insuffisant par rapport aux enjeux de l’heure
Une offre de formation initiale supérieure à la demande (approximativement
250 places offertes annuellement pour 180 étudiants)
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Rapport final ccxci
Une offre de formation continue également supérieure à la demande
Une offre de formation supérieure très limitée quantitativement (42 places
annuellement22)
Deux champs distincts de préconisations sont ouverts par ces éléments
structurants de l’analyse.
2.3.1. Le soutien des politiques entrepreneuriales
L’accroissement des compétences disponibles au sein des entreprises
constitue l’un des moyens de pérenniser les structures existantes, d’une part, et de
faciliter le développement de celles en voie de structuration, de l’autre.
Pour une entreprise en phase de développement, la conscience du besoin
d’encadrement est souvent tardive et s’effectue essentiellement sur un mode
inductif ; le choix d’effectuer le recrutement de personnels dotés d’une spécialisation
affirmée, d’une capacité d’encadrement technique ou de compétences en
management constitue une stratégie risquée : la réactivité des firmes du BTP aux
fluctuations conjoncturelles a été établie dans les phases antérieures de cette
mission.
Ces firmes sont effet soumises à un fort risque d’exploitation que le
recrutement de ces personnels, de par les charges diverses qu’ils engendrent tant du
point de vue des salaires et des charges associés que des investissements matériels
indispensables à l’accomplissement de leurs missions, vient encore amplifier de
manière conséquente.
22 soit 12 en BTS en alternance à l’IMF de Borgu et 30 par promotion à l’IUT
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Rapport final ccxcii
L’entreprise du BTP en croissance est plus fragile encore que celle dont le
niveau d’activité est stable : pour faciliter cette période de transition et favoriser la
constitution de pôles de compétences, il conviendrait d’élargir le dispositif d’aide au recrutement de personnel spécialisé et fortement qualifié afin de le rendre
accessible aux ressortissants du BTP.
L’alternative au recrutement de compétences managériales réside dans la facilitation de l’accès au conseil, pour des missions de structuration que ce
conseil porte sur l’organisation, les ressources humaines ou la gestion financière
notamment prévisionnelle.
Second aspect de la démarche de soutien des initiatives entrepreneuriales
dans le domaine du recrutement, il s’agirait de favoriser la constitution d’une offre
locale d’ingénierie privée, qui posséderait un rôle charnière dans le développement
sectoriel. Deux modalités de réalisation sont envisageables : la création de bureaux
d’études intégrés dans les firmes les plus importantes ou dans le cadre d’alliances
stratégiques et la création de structures indépendantes.
Dans le premier cas de figure, on rejoint les préconisations qui précèdent en
matière de recrutement, pour les entreprises ou les regroupements. En outre, les
investissements techniques -matériels comme immatériels- associés à ce type
d’initiatives, dont le coût peut être élevés, devraient pouvoir être pris en compte dans
la démarche de subventionnement.
Dans le second cas de figure, il n’est pas du ressort des pouvoirs publics de
susciter la création de structures ex nihilo : cette démarche réclame la rencontre
d’opportunités économiques avérées et de profils individuels adéquats.
De plus, la réussite de ces créations de bureaux repose essentiellement sur
l’ancrage territorial et relationnel des dirigeants, ce qui détermine une certaine inertie.
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final ccxciii
2.3.2. La politique de formation
L’une des questions de l’étude résidait dans les dispositifs publics de
formation à mettre en place pour pouvoir effectuer dans les meilleures conditions un
bond qualitatif ou quantitatif.
Or, pour faire face aux besoins estimés en ressources humaines, aucun manque qualitatif majeur n’est identifié dans la carte des formations offertes :
pour le système de formation, la problématique est celle des flux entrants en formation, quel que soit le niveau concerné.
De plus, ce sont les variables comportementales auxquelles sont le plus attachés les dirigeants d’entreprises : la difficulté posée est d’ordre sociologique et une réponse en terme de formation apparaît dès lors inadaptée, tant
les causes apparaissent structurelles.
En l’état actuel des volumes entrants dans l’appareil de formation, et l’on
conçoit mal comment une forte inversion des tendances observées pourrait
s’effectuer dans un délai rapide, l’appareil semble suffisant.
A cela, il convient d’ajouter la très forte inertie qui a trait aux démarches de
formation, surtout lorsque celles-ci s’adressent à un secteur au sein duquel le savoir-
faire, issu de l’expérience, prime opérationnellement sur le savoir technique.
L’essentiel reste de conserver le lien avec les professionnels proposé au a) du 2.2.1. afin de pouvoir bénéficier des remontées d’informations et ajuster
les dispositifs offerts en fonction.
Au vu des volumes humains nécessaires à la mise en œuvre du
développement sectoriel, il est fort probable que le recours à l’immigration sera
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final ccxciv
important, dans le domaine de la main d’œuvre. Cette main d’œuvre sera
vraisemblablement peu formée et, en raison des problèmes de langue, difficilement
accessible à la formation continue, à moins que des démarches d’alphabétisation ne
viennent précéder les formations proprement techniques.
En terme de communication enfin, on remarquera que a territorialisation des
activités de la plupart des entreprises du BTP constitue un argument insuffisamment
valorisé pour une jeunesse qui recherche fréquemment des débouchés sur un
périmètre déterminé.
En dehors de ces considérations générales, quatre besoins spécifiques
peuvent être identifiés :
a) La formation des chefs d’entreprise aux techniques de management
Cette démarche doit être effectuée sur un mode professionnel et non
académique, pour répondre à des attentes de dirigeants souvent autodidactes et dotés
d’une vision traditionaliste de la gestion.
On peut envisager, par exemple, la conduite de séminaires organisés en
partenariat par les acteurs syndicaux et l’Université ou la mise en œuvre de mesures
de formation – action portées par la DRIRE dans les autres régions françaises,
associant enseignement et conseil personnalisé.
b) La formation continue du personnel d’encadrement
Celle-ci semble indispensable, dans la mesure où les chefs de chantier et les
conducteurs de travaux sont le plus souvent sortis du rang : ils doivent donc
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final ccxcv
bénéficier des compétences minimales en management d’équipe et de projet et en
gestion de chantier. A cet égard, les interventions par le biais de l’AREF permettront
d’évaluer les besoins et de proposer un détail historique des formations suivies en
matière d’encadrement.
La formation en alternance offerte par l’IMF semble en effet correspondre à la
demande actuelle mais les besoins potentiels, même s’ils ne sont pas toujours bien
compris des dirigeants d’entreprise, sont très largement supérieurs. Les formations à
mettre en œuvre doivent enfin bénéficier d’une reconnaissance économique et
opérationnelle plus que de titres homologués.
c) La formation aux savoir-faire traditionnels
Ce type de formation apparaît en effet indispensable à la réhabilitation du
patrimoine bâti, si cette option politique devait être retenue. Une fois de plus, à
l’instar de la formation couvreur de lauze, fermée pour insuffisance de stagiaires, le
problème se situe au niveau des flux entrants : une véritable politique coordonnée
doit être mise en place en amont des décisions relatives à la formation.
d) La formation supérieure : Le département génie civil de l’IUT
La formation supérieure prodiguée par l’Institut Universitaire de Technologie
donne satisfaction aux professionnels et aux institutionnels dans la mise en œuvre :
son caractère récent empêche de juger de ses effets dans la constitution de pôles de
compétences et d’encadrement dans les entreprises insulaires. Pour répondre à la
large palette de besoins identifiés dans le domaine des ressources humaines au
cours de ce rapport, le contenu technique de la formation doit pouvoir être,
conformément à l’intention de l’actuel directeur du département génie civil,
approfondi et étendu.
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final ccxcvi
Plusieurs directions sont ainsi envisageables, à l’aune d’un double principe de
modularité et d’évolutivité :
L’élargissement de l’offre par la création d’options diverses, du type bâtiment
ou ingénierie publique, qui viendraient se greffer sur une base de formation
commune articulée sur les savoirs fondamentaux ;
L’ouverture de licences professionnelles en accord avec ces options,
éventuellement accessibles en formation continue par validation des acquis de
l’expérience, qui permettraient d’aller vers un apprentissage plus avancé au
fur et à mesure que les besoins de entreprises s’affirment et se spécialisent ;
Le maintien de passerelles vers des formations d’ingénieur pouvant être
menées en alternance.
e) La formation supérieure : La licence professionnelle entrepreneuriat de
l’IUT
Si l’utilité d’une modulation spécifique de cette formation dans le domaine des
transmissions d’entreprises a déjà été abordée précédemment, cette licence
conserve un caractère également utile dans la perspective générale de la création
d’entreprises.
Au sein d’une même structure, l’IUT di Corti, existe une formation à la création
d’entreprise et une formation aux métiers de la construction, sur un mode
parfaitement compatible : une modularisation de ces enseignements pourrait les
rendre accessibles à un public plus large, en formation initiale ou continue.
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Rapport final ccxcvii
Annexes
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Rapport final ccxcviii
Liste des annexes
Annexe I : Liste des documents obtenus Annexe II : Modalités de calcul des ratios FICUS Annexe III : Exemples de guides d’entretiens
Annexe IV : Liste des métiers de service d’accompagnement Annexe V : Structure des index TP et Bâtiment
Annexe VI : Synthèse du contenu qualitatif du PEI Annexe VII : Documents de la formation en Génie Civil à l’université de Corte
Annexe VIII : Détail de l’évaluation des RH par coût moyen des salariés par catégories d’entreprises et d’employés
Annexe IX : Détail du devis estimatif de la RN 194 Annexe X : Exemples de comptabilité analytique et prix de cession interne
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Rapport final ccxcix
Annexe I : Liste des documents obtenus
Répartition des établissements de BTP par taille et secteur (mai 2003)
Retraitement du fichier SIRENE 01/01/2003
Retraitement du fichier DADS 31/12/2001
Retraitement du fichier FICUS 31/12/2002
Note Insee : « Le BTP en Corse » (janvier 2000)
Divers extraits d’ Economie Corse relatifs au tissu entrepreneurial insulaire et
au poids du BTP en son sein
Chiffres clés 2003 de l’artisanat du bâtiment, CAPEB
Chiffres clés de l’économie Corse, INSEE, éditions 2001, 2002, 2003
OREF, Prospective emploi : premiers éléments sur le vieillissement des actifs
en Corse, dossier n° 28, avril 2003
« Conjoncture BTP », Economie Corse, Janvier 2003
« La conjoncture du BTP », n° 1, Insee Corse, juillet 2003
Recensement des entreprises de construction de plus de 750 k€ de CA
recensées en 1999, 2000 et 2001 par département avec CA moyen par salarié
(BDF)
Documents divers sur climat du BTP en Corse (sources journalistiques)
« PEI, BTP… Grand chantier : la construction de l’avenir », Le complément
Economie, n° 1, Février 2003
Accord cadre national : FFB, ANPE et AFPA, 5/11/2003
Enquêtes de conjoncture trimestrielles de la FNTP
Les Stratégies d’Alliance, B.Garrette et P. Dussauge, 1996
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Rapport final ccc
Annexe II : Modalités de calcul des statistiques FICUS
Production (y compris marge commerciale)
Chiffre d’affaires (dont ventes de marchandises) + production stockée + production immobilisée - achats de marchandises - variations de stocks de marchandises
Consommations intermédiaires
Achats de matières premières et d’autres approvisionnements + variations de stocks de matières premières et d’autres approvisionnements + autres achats et charges externes Valeur ajoutée brute
au coût des facteurs (VABCF)
Production (y compris marge commerciale) - consommations intermédiaires + subventions d’exploitations - impôts, taxes et versements assimilés
Excédent brut d’exploitation (EBE)
VABCF - salaires et traitements - charges sociales
Profit brut courant avant impôts (PBCAI)
EBE + autres produits - autres charges + opérations en commun (crédit) - opérations en commun (débit) + produits financiers de participation + produits financiers des autres valeurs mobilières + autres intérêts et charges assimilés - intérêts et charges assimilés Profit « net » courant
avant impôts (PNCAI) PBCAI + reprises sur amortissements - dotations aux amortissements et aux provisions
Capacité d'autofinancement (CAUF)
PBCAI + produits exceptionnels sur opérations de gestion - charges exceptionnelles sur opérations de gestion - participation des salariés - impôt sur les sociétés
Fonds de roulement Capitaux permanents - actif immobilisé net Besoins en fonds de roulement
Actif circulant - ressources circulantes
Investissement (hors cessions d’apport et cessions réelles)
Deux notions sont retenues dans cette publication : - Investissement non financier = investissement corporel et incorporel, y compris les apports23 - Investissement corporel hors apports
23 Le dispositif statistique ne permet pas de calculer les apports en investissement incorporel
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Rapport final ccci
Ratios d'exploitation Taux d'exportation Chiffre d'affaires à l'exportation / chiffre d'affaires
total Taux de valeur ajoutée Valeur ajoutée / chiffre d’affaires Frais de personnel moyens (Salaires et traitements + charges sociales) /
effectif salarié Part des frais de personnel dans la valeur ajoutée
(Salaires et traitements + charges sociales) / valeur ajoutée
Part de l'EBE dans la valeur ajoutée
EBE / valeur ajoutée
Marge brute d'exploitation EBE / chiffre d’affaires Taux de prélèvement financier (Intérêts et charges assimilées) / EBE Poids des produits financiers (Produits financiers de participation + produits
financiers des autres valeurs mobilières + autres intérêts et produits assimilés) / EBE
Ratios d'investissement et de financement Taux d'investissement Investissement (corporel hors apports) / valeur
ajoutée Taux d'amortissement des immobilisations corporelles
Amortissement des immobilisations corporelles / immobilisations corporelles brutes
Taux d'accumulation Investissement (corporel hors apports) / immobilisations corporelles
Intensité capitalistique Immobilisations (corporelles et incorporelles) / effectif salarié
Ratios de rentabilité Rentabilité brute des immobilisations corporelles et incorporelles
EBE / immobilisations (corporelles et incorporelles)
Rentabilité globale (EBE + produits financiers de participation + produits financiers des autres valeurs mobilières + autres intérêts et produits assimilés) / actif net
Ratios de structure financière Taux d'endettement (ou levier financier)
Dettes financières / total passif Taux d'intérêt apparent Intérêts et charges assimilées / dettes financières Taux de couverture des valeurs immobilisées
Ressources stables/actif immobilisé brut
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Rapport final cccii
Délais moyens de règlement Délais clients Créances clients nettes des avances/(chiffre d’affaires net/360) Délais fournisseurs Crédits fournisseurs nets des avances/(chiffre d’affaires net/360) Annexe III : Exemples de guides d’entretiens (3 exemples) Exemple 1 : guide d’entretien aux entreprises fournisseurs
Guide d’entretien
Introduction : Présentation de l’entretien
Présentation + activité
Présentation de l’étude : commanditaire, objectifs
Méthode : discussion ; questions ouvertes (possibilités d’ajouter des
précisions et détails à volonté)
Confidentialité et « off record » éventuel
Présentation de l’interlocuteur (rôle dans la société ; formation ; historique
dans l’entreprise)
Thème 1 : Présentation générale de l’activité de l’entreprise
Sujet 1 : L’entreprise
- Pouvez-vous me décrire précisément votre activité ?
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final ccciii
- Depuis combien de temps êtes-vous installé ?
- Historique : niveaux d’activité ; contenu des activités ; niveau de CA ; structure
juridique
- Quel est votre effectif ? (part saisonnière ; nombre de cadres)
Sujet 2 : Le marché actuel
- Tendance et dynamisme du marché
- Echelle du marché : est-il micro-régional ? Est-il uniquement insulaire ?
- Présentation client, fournisseur et concurrents
- La concurrence est-elle forte ? Comment vous positionnez-vous sur le marché ?
- Quelles relations entretenez-vous avec vos concurrents ?
- Comment qualifieriez-vous le climat sectoriel ?
Sujet 3 : le rôle des institutionnels
- Votre entreprise est-elle affiliée à un syndicat ou à un groupement
professionnel ?
- Quels sont les partenaires institutionnels, consulaires, syndicaux auxquels votre
entreprise a affaire ?
- Pensez-vous que les acteurs institutionnels locaux pourraient avoir une action
plus positive en faveur des entreprises de votre secteur ? Comment ?
Thème 2 : Les relations avec la clientèle BTP
Sujet 1 : perception du secteur du BTP (situation, évolution, craintes, espoirs)
- Comment percevez-vous la santé économique et financière de vos clients
- Comment percevez-vous l’évolution du BTP depuis ces dernières années ?
- Comment percevez-vous l’évolution du BTP des prochaines années ? (craintes,
espoirs)
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final ccciv
Sujet 2 : les relations commerciales
- Quelle part de votre chiffre d’affaires représente l’artisanat ? les TP ?
- Quelle est la répartition de votre clientèle sur le territoire ?
- Quel est le délai de règlement de vos clients?
- Y a-t-il des accords exclusifs avec des entreprises ou des chantiers ?
- Où vous fournissez-vous ? part local ? extérieur ? Ciment, béton, etc. ?
- Votre entreprise est-elle franchisée ? Si oui, quels en sont les avantages ?
- Observe-t-on une saisonnalité de l’activité ?
- Subissez-vous des ruptures d’approvisionnement ?
Sujet 3 : La politique d’investissement et de développement
- Quels sont les enjeux essentiels de votre secteur pour les années à venir ?
- Quelle est votre politique de développement et d’investissement pour les
prochaines années ?
- Connaissance a priori du contenu du PEI ?
- d’après vous, quels seront les effets du PEI pour le BTP ? et pour votre
commerce ?
- Avez- vous déjà investi et / ou recruté en prévision du PEI ?
- Pensez-vous a priori que le PEI aura un impact sur votre activité ? Un impact
direct ou indirect ?
- Quelles sont les inquiétudes que vous nourrissez à l’égard du PEI ?
- Pensez-vous que le PEI aura pour effet d’accentuer les phénomènes
concurrentiels dans votre secteur ?
- Pensez-vous que des marchés potentiels s’ouvriront à vous, du fait de ce
programme ?
- Aurez-vous les moyens de vous positionner sur ces marchés ?
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Rapport final cccv
- Quelles exigences stratégiques s’imposent alors à vous ?
- Quel délai d’adaptation vous semble nécessaire pour que votre entreprise puisse
s’adapter à ces exigences ?
Exemple 2 : Guide d’entretien entretenu à la chambre des métiers
Guide d’entretien Chambre des Métiers
Introduction : Présentation de l’entretien
Présentation + activité
Présentation de l’étude : commanditaire, objectifs
Méthode : discussion ; questions ouvertes (possibilités d’ajouter des
précisions et détails à volonté)
Confidentialité et « off record »
Présentation de l’interlocuteur (rôle dans la fédération ; formation ; historique
dans l’organisation)
Thème 1 : Présentation générale
Sujet 1 : Présentation de la chambre
- Nombre de ressortissants dans le domaine BTP
- Vérification des conditions d’adhésion
- Disposez-vous de moyens spécifiques dans le cadre du BT¨P (humain,
matériel) ?
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Rapport final cccvi
Sujet 2 : les actions et la politique générale de la Fédération
- Quels sont les objectifs poursuivis par la Fédération ?
- Quelles sont les actions récentes engagées (communication, promotion,
formation, information, etc.)
- Les relations entretenues avec l’autre FDBTP, les chambres des métiers, les
chambres de commerce, les institutionnels
- Les évolutions structurelles pressenties
Thème 2 : Le développement du secteur
Sujet 1 : l’état des lieux sectoriel
- Quelles sont les grandes caractéristiques de la population d’entreprises du
BTP ? (des différents secteurs : Travaux Publics, Gros Œuvre, second Œuvre)
- L’implantation géographique des adhérents
- Quels sont les marchés accessibles aux entreprises ?
- Quelle est l’intensité de la concurrence sur les diverses activités ? (Capacité à
travailler ensemble, sous-traitance…)
- L’implantation –actuelle et potentielle- des grands groupes est-elle préoccupante
pour les entreprises insulaires du BTP ?
- Comment qualifieriez-vous le climat sectoriel ?
Sujet 2 : Les difficultés rencontrées
- Difficultés quotidiennes
- Difficultés commerciales
- Difficultés techniques (insuffisance d’ingénierie)
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccvii
- Difficultés financières (trésorerie, financement, partenariats bancaires, capacité
d’investissement)
- Comment ces difficultés sont-elles généralement résolues : regroupement et
partenariat, solutions au coup par coup ?
Sujet 3 : Les ressources humaines
- Les différentes entreprises du BTP trouvent-elles des ressources humaines
suffisamment abondantes et compétentes ?
- La formation insulaire répond-t-elle aux futurs besoins du BTP ?
Sujet 4 : L’évolution des marchés et le futur PEI
- Pensez-vous a priori que le PEI aura un impact positif sur le BTP ?
- Quelles sont les inquiétudes que vous nourrissez à l’égard du PEI ?
- Pensez-vous que le PEI aura pour effet d’accentuer les phénomènes
concurrentiels dans votre secteur ? (implantation de grands groupes)
- Quel délai d’adaptation vous semble nécessaire pour que les entreprises
puissent s’adapter à ces exigences ?
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Rapport final cccviii
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccix
Exemple 3 : Guide d’entretien entretenu avec l’entreprise Corse Travaux
Guide d’entretien
Introduction : Présentation de l’entretien
Présentation + activité Présentation de l’étude : commanditaire, objectifs
Méthode : discussion ; questions ouvertes (possibilités d’ajouter des
précisions et détails à volonté)
Confidentialité et « off record »
Présentation de l’interlocuteur (rôle dans la société ; formation ; historique
dans l’entreprise)
Thème 1 : Présentation générale de l’activité de l’entreprise
Sujet 1 : L’entreprise
- Pouvez-vous me décrire précisément votre activité ?
- Depuis combien de temps êtes-vous installé ?
- Historique : niveaux d’activité ; contenu des activités ; niveau de CA ; structure
juridique
- Quel est votre effectif ? (part saisonnière ; nombre de cadres)
Sujet 2 : Le marché actuel
- Structure du marché : comment se déroule une prestation par le menu ?
- Tendance et dynamisme du marché
- Où et comment trouvez-vous vos clients ?
- Echelle du marché : est-il micro-régional ? Est-il uniquement insulaire ?
Localisation des prestations (zone d’action)
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccx
- Présentation client, fournisseur et concurrents
- La concurrence est-elle forte ? Comment vous positionnez-vous sur le marché ?
- Quelles relations entretenez-vous avec vos concurrents ?
- Comment qualifieriez-vous le climat sectoriel ?
Sujet 3 : le rôle des institutionnels
- Votre entreprise est-elle affiliée à un syndicat ou à un groupement
professionnel ?
- Quels sont les partenaires institutionnels, consulaires, syndicaux auxquels votre
entreprise a affaire ?
- Pensez-vous que les acteurs institutionnels locaux pourraient avoir une action
plus positive en faveur des entreprises de votre secteur ? Comment ?
Thème 2 : Le développement de l’entreprise
Sujet 1 : Les difficultés rencontrées
- Difficultés quotidiennes
- Difficultés commerciales
- Difficultés techniques
- Difficultés financières (trésorerie, financement, partenariats bancaires)
- Comment solutionnez-vous ces difficultés généralement : mutualisation,
regroupement et partenariat, solution au coup par coup ?
- Existe-t-il des normes dans votre secteur ? Cela constitue-t-il une difficulté dans
votre exploitation ?
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccxi
- Etes-vous doté d’une démarche qualité ? Envisagez-vous d’en développer une ?
Pourquoi ?
Sujet 2 : Les ressources humaines
- Trouvez-vous des ressources humaines suffisamment abondantes et
compétentes ?
- Cet aspect fonctionnel joue-t-il un rôle important dans votre stratégie de
développement ?
- Compétences manquantes ?
- Quel rôle des compétences juridico-techniques ?
- Quel regard portez-vous sur l’ingénierie publique et privée au sein de votre
secteur ?
Sujet 3 : L’évolution des marchés et le futur PEI
- Connaissance a priori du contenu du PEI ?
- Pensez-vous a priori que le PEI aura un impact sur votre activité ? Un impact
direct ou indirect ?
- Quelles sont les inquiétudes et les espoirs que vous nourrissez à l’égard du
PEI ?
- Pensez-vous que le PEI aura pour effet d’accentuer les phénomènes
concurrentiels dans votre secteur ?
- Aurez-vous les moyens de vous positionner sur ces marchés ?
- Quelles exigences stratégiques s’imposent alors à vous ?
- Quel délai d’adaptation vous semble nécessaire pour que votre entreprise puisse
s’adapter à ces exigences ?
Thème 3 : L’analyse d’un projet type
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccxii
Sujet 1 : Le contenu des projets
- Typologie des projets portés par l’entreprise
- Choix d’un projet moyen
- Inventaire des compétences (administratif ; technique ; logistique administrative)
mobilisées dans le processus (de la soumission à la réalisation) ; évolution des
compétences mobilisées en fonction de la taille des projets
Sujet 2 : Les méthodes d’évaluation du coût des projets
- Descriptif des méthodes employées (en théorie et en pratique)
- Sources d’informations consultées
- Marges d’erreur empiriques et légales
- Services annexes implicites et explicites (assurances ; entretien ; etc.)
- Différences entre prix estimés et prix effectifs : montants ; origines
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccxiii
Annexe IV : Liste des métiers de service d’accompagnement
Bâtiment & construction:métiers des services Architectes 128 Architectes d'intérieur 7 Bennes:location de 9 Bureau d'études en bâtiment 24 Contrôle & sécurité de bâtiment 4 Coordination S.P.S. 2 Dessin en bâtiment 5 Economistes de la construction 12 Experts en pathologies du bâtiment 4 Experts en techniques du bâtiment 17 Géomètres experts 13 Humidité:traitement 1 Ingénierie & bureaux d'études 15 Location de grues 3 Location de matériel & outillage pour bricoleurs & entrepreneurs 17
Plans: tirage de 2 Topographie 2 Traitement des bois 17 Total 282
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Rapport final cccxiv
Bâtiment & Construction:fournitures pour Aération:climatisation 1 Froid commercial & industriel 5 Aluminium 5 Gouttières 1 Armatures pour béton 2 Grilles & rideaux métalliques 1 Ascenseurs & montes charges 9 Inox 1 Assainissement 3 Isolation thermique & phonique:matériaux 6 Béton: armé & précontraint 3 Marbres, granits & pierres naturelles 3 Béton: prêt à l'emploi 10 Matériaux composites 4 Béton: produits 4 Matériaux de construction:fabrication 15 Bois 18 Matériaux de construction: négoce 44 Broyeurs concasseurs 1 Métaux ferreux 1 Canalisations 1 Moulures & profilés pour bâtiment 1 Carrelages & dallages:vente 28 Mousses synthétiques 2 Carrières:exploitation 26 Plâtre & produits en plâtre 2 Chauffage:appareils & fournitures 16 Plomberie:outillages & fournitures 6 cheminées 12 Portails & portes automatiques 15 Ciments & Chaux 2 Quincaillerie e bâtiment & d'ameublement 4 Cloisons & plafonds 4 Sables, cailloux & granulats 4 Clôtures & barrières 7 Sanitaires 2 Coffrages 1 Signalisation routière, urbaine & de chantier 3 Cuves, citernes:fabrication 1 Stores intérieurs & extérieurs 28 Electricité &électronique: matériel & fournitures 25 Tubes & tuyaux en caoutchouc & plastiques 1 Escaliers 2 Tubes & tuyaux ferreux 3 Fenêtres 2 Vérandas 7 Fer & acier 4 Verrerie & cristallerie 2 Fermetures de bâtiments 21 Vitrerie & Vitrages Volets 8 Fosses septiques & accessoires 4 Volets 14
Total 397
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Rapport final cccxv
Annexe V : Index (structure) TP et Bâtiment
1 - Salaires et charges annexes a) Les salaires seuls
Les salaires sont représentés par l’indice général des salaires des industries du B.T.P.
établi à partir de l’enquête mensuelle menée à cet effet par la Fédération Française du
Bâtiment.
b) Les charges annexes
Il s ‘agit des cotisations patronales proportionnelles aux salaires dues à la Sécurité
sociale, aux organismes de formation, à diverses caisses professionnelles, en application
des textes réglementaires ou des conventions collectives.
Le taux de charge est différent selon le corps d’état dont relève un index ou un groupe
d’index car certains postes sont liés à la nature de l’activité concernée (accidents du
travail, intempéries, police individuelle de base).
Les modifications de taux qui peuvent intervenir en application de décisions officielles
sont prises en compte à la date d’effet de celles-ci.
2 – Matériaux
a) Mise en place du sous-détail
Le poids de poste matériaux ayant été fixé en pourcentage global de la structure de
l’index, il a fallu, d’une part arrêter l’échantillon et l’importance relative des produits
considérés comme représentatifs de l’ouvrage défini par l’index et, d’autre part, retenir les
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccxvi
références pour assurer le suivi de l’évolution des prix de ces produits.
Ce double choix a été fait à partir des propositions émanant des Unions et Syndicats de
la F.F.B. Ces propositions ont été ensuite entérinées par l’Administration.
Remarque : Au cours des années, le sous - détail initial du poste matériaux de
plusieurs index a fait l’objet d’aménagements destinés à tenir compte des
exigences techniques nouvelles, de la disparition ou de l’apparition sur le marché
de produits nouveaux.
b) Saisie de l’information sur les prix :
Toutes les fois que cela est possible et conformément aux recommandations du rapport
du G.P.E.M. en date du 29 décembre 1972 sur la réforme des index construction, on
enregistre les variations des indices des matières publiés au B.O.C.C.
Cette règle concerne les produits suivants : ciment, briques, plâtre, produits
sidérurgiques, produits de la première transformation de l’acier, métaux non ferreux.
Lorsqu’il n’existe pas d’indice officiel : agrégats, revêtements, bois, ardoises, appareils
sanitaires, de chauffage, de climatisation, étanchéité, verres, peintures, etc., les
variations de prix sont saisies à partir des tarifs que diffusent les producteurs de
matériaux ou fabricants d’appareils retenus par les Unions professionnelles, en raison de
leur représentativité sur le marché national.
A chaque produit ou appareil répertorié correspond une référence de catalogue donc un
prix qui est systématiquement suivi et introduit dans la calcul de l’index avec le coefficient
de pondération qui lui est affecté à l’intérieur du sous-secteur qui le concerne.
Lorsqu’une fabrication disparaît, il est pourvu à son remplacement sur la base de
propositions de l’Union ou du Syndicat de la F.F.B. concerné.
De telles retouches ponctuelles sont assez fréquentes et sont généralement acceptées
par l’Administration (D.A.E.I.), après examen des justifications fournies par l’organisation
qui a fait la demande.
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccxvii
L’enquête mensuelle concernant les matériaux porte sur 244 prix intéressant 91
fournisseurs.
Cette enquête systématique est menée simultanément par les services de la F.F.B. et la
D.A.E.I. (Bureau des Marchés - BG) qui confrontent leurs observations en fin de mois.
3 – Matériel
Les variations des dépenses de matériel entrant dans les ouvrages définis par les index
sont saisies de la façon suivante :
pour l’entreprise générale et le gros-œuvre (index BT 01 à BT 07 inclus et BT 50),
on retient la moyenne des variations des indices INSEE des prix à la production des
machines agricoles et des véhicules utilitaires
pour les autres corps d’état, on prend la variation de l’indice INSEE des machines
outils françaises à bois.
4 - Transport "TR"
L’évolution du coût des transports routiers est suivi à l’aide de l’indice " TR ". Cet indice
est élaboré par la D.A.E.I. en concertation avec les représentants des professionnels du
secteur du Bâtiment et des Travaux Publics, à partir d’une formule paramétrique.
Cette formule est la suivante :
TR = 40 % SPE + 35 % MAT + 20 % CARB + 5 % PN
dans laquelle :
SPE = Indice du coût horaire de travail, service principalement rendus aux
entreprises
MAT = Indice de prix de vente industriels, indice véhicules utilitaires
CARB = Indice des prix à la consommation, indice gazole
PN = Indice des prix de vente industriels, indice pneumatiques et chambre à air
Tous ces indices sont publiés dans le Bulletin Mensuel de la Statistique publié par
l’INSEE.
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccxviii
5 – Energie
Pour chacun des index bâtiments, c’est l’énergie consommée pour l’établissement d’un
ouvrage donné et suivi par l’indice des prix à la consommation (TTC) du gazole, base 1er
en 1980 (source INSEE).
6 - Frais divers
Ce poste a été défini afin de représenter forfaitairement les frais divers de gestion d’une
entreprise de Bâtiment ou de Travaux Publics.
Il est suivi à l’aide de l’indice " FD ", indice calculé en chaîne et composé à partir des
indices suivants :
21 % de loyers : dernier indice connu du coût de la construction (Journal Officiel)
16 % de " papeterie diverse de comptabilité et de bureau, registres " (source B.M.S.
de l’INSEE)
21 % de " communications " (source BMS de l’INSEE)
13 % de " autres dépenses d’utilisation des véhicules " (source BMS de l’INSEE)
14 % de " services de transport " (source BMS de l’INSEE)
5% de " bureautique " décomposé en :
2,5 % de " micro-ordinateurs " (source BMS de l’INSEE)
2,5 % de " imprimantes pour micro-ordinateurs " (source BMS de l’INSEE)
5 % d’ingénierie : indice SYNTEC (source LE MONITEUR)
5 % de restaurant, café, hôtel (source BO DGCCRF)
7 - Calcul des valeurs mensuelles
Depuis sa base 100 de janvier 1974, chaque index est établi à partir de ses composantes
propres en conservant pour chacune d’elles son importance suivant le système dit " en
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccxix
chaîne ".
Ce système consiste à déterminer la valeur d’un index du mois " m " à partir de la valeur
de l’index du mois " m-1 " revalorisée au moyen d’un coefficient obtenu en affectant aux
ratios d’origine les variations correspondantes constatées entre les mois " m " et " m-1 ".
Les valeurs des index ainsi calculées sont publiées part la voie d’une circulaire du
Ministère de l’Equipement, des Transports et du Logement.
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccxx
Annexe VI : Synthèse du contenu qualitatif du PEI
Le programme exceptionnel d’investissement (P.E.I.) aux termes de l’article 46
du projet de loi relatif à la Corse, porte sur une durée de 15 ans et est destiné à
combler les retards d’équipements dont souffre la Corse.
Le P.E.I. porte sur un montant total s’élevant entre 11,320 et 12,980 milliards de francs dont 70% de participation de l’Etat. Il est destiné à assurer la
poursuite de la politique d’investissements de la Collectivité Territoriale et donne une
bonne lisibilité des perspectives de développement de la Corse pour les 15 ans à
venir.
Il n’a pas pour vocation d’accompagner des opérations dont le financement
est déjà inscrit, il doit au contraire répondre aux besoins identifiés et non satisfaits
dans le Contrat de Plan Etat Région et le Document Unique de Programmation.
L’ambition est de permettre à la Corse de réaliser un véritable saut qualitatif sur le
plan économique et social.
Les différentes opérations qui seront menés au titre du P.E.I. seront placées
sous des maîtrises d’ouvrage diverses soumises à des examens à échéances
régulières afin de mieux atteindre les objectifs fixés et de mieux les adapter à
l’environnement présent.
La Collectivité Territoriale de Corse devra bien évidemment se doter des moyens nécessaires en capacité de conception, de programmation, d’analyse juridique et de suivi technique et financier. Elle devra porter son effort sur les
investissements lourds qui conditionnent le futur développement de la Corse.
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccxxi
Le programme : I- Renforcer les Infrastructures de base nécessaire à la Corse.
1. les transports
Situation actuelle :
- le réseau routier de la Corse n’est pas un réseau moderne répondant
aux attentes de la population et de l’économie malgré les
investissements réalisés. La vitesse moyenne est de 60 Km/h alors
qu’en Sardaigne elle approche les 100 Km/h. Le taux d’accidents
régional est 2,2 fois supérieur à la moyenne nationale entre 1998-1999
lié en majeure partie - au-delà le comportement des usagers - à
l’insécurité du réseau routier .
- le chemin de fer est peu utilisé en Corse. Ainsi, globalement les
voyageurs parcourent 50 fois moins de kilomètres sur le réseau ferré
que sur les routes nationales. Cette situation est due par des temps de
parcours beaucoup trop longs.
- Les ports maritimes se heurtent à des problèmes de disponibilité de
postes à quai et de superficies de terre plein.
Les propositions :
- modernisation de l’axe Ajaccio-Bastia afin de réduire le trajet de 30
minutes (tunnel Col de Vizzanona…)
- amélioration de l’axe Bastia-Bonifacio en terme de sécurité (déviation
des agglomérations…)
- améliorations sensibles de l’axe Ajaccio-Bonifacio.
- Désengorger le trafic d’Ajaccio et Bastia.
- Rénovation des voies ferrées de l’axe Ajaccio-Corte-Bastia.
- Amélioration de la desserte de la Balagne et du sud de Bastia.
- Interventions lourdes dans les ports de Bastia et d’Ajaccio pour
s’adapter à l’évolution du marché
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccxxii
2. L’éducation et la formation
Situation actuelle :
- Certains établissements comportent des retards dans le domaine de la
formation initiale et de la formation professionnelle continue.
- L’université de Corse doit faire face à un déficit chronique
d’équipements
- Pas d’évolution du nombre de chambres du CROUS depuis 1993
- Le nombre de RMISTES est 2 fois plus important que la moyenne
nationale.
- Le niveau de qualification des actifs est faible et constitue un handicap
pour la Corse.
Les propositions :
- Effort en faveur de l’enseignement supérieur qui devra être poursuivi en
matière de logement.
- Amélioration de l’offre de la formation
- Création d’un lycée spécialisé dans l’enseignement touristique.
- Amélioration des infrastructures de formation professionnelle.
3. L’eau et l’assainissement
Situation actuelle :
- La maîtrise de l’eau reste une priorité importante pour la Corse, étant
donné l’irrégularité des précipitations dans le temps et l’espace.
- Des équipements ont été réalisés mais les besoins dans ce domaine
sont sans cesse croissants.
- Un retard important dans le domaine de l’assainissement.
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccxxiii
- Des efforts encore à faire en matière de dépollution.
- Nécessité de stations d’épuration dans de nombreuses communes de
l’intérieur.
Les propositions :
- Mise aux normes des réseaux
- Etendre les équipements à d’autres vallées
- Continuation de l’amélioration de la qualité des eaux brutes et la lutte
contre le gaspillage.
II- Améliorer les services collectifs.
1. La Santé
Situation actuelle :
- Un taux d’équipement sanitaire supérieur à la moyenne nationale
- Offre hospitalière suffisante
- Contraintes géographiques et organisationnelles du secteur hospitalier.
- Les structures d’accueil des handicapés sont nettement déficitaires.
- Taux d’équipement en maison spécialisée est de moitié inférieur au
taux national.
Les propositions :
- Reconstruction à neuf de l’hôpital d’Ajaccio et des adaptations à celui
de Bastia.
- Rénovation en matière d’équipements pour les handicapés
2. Les relations du travail :
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccxxiv
- Le PEI pourrait soutenir la réalisation d’équipements permettant aux
organisations représentatives de salariés de disposer des moyens
nécessaires à leur activité en leur offrant des locaux de qualité.
3. Le sport
Situation actuelle :
- Manque d’équipements pour certaines disciplines.
- Certains équipements vétustes posant des problèmes de sécurité
- Manque de structure d’accueil pour des spectacles et des compétitions
de haut niveau.
- Déséquilibre entre l’offre des 2 agglomérations et les microrégions.
- Déficit des infrastructures dans l’enseignement.
Les propositions :
- rénovation des équipements sportifs existants.
- Des réalisations nouvelles pour les pratiques sportives, les besoins
scolaires et universitaires, et les activités de pleine nature liée au
tourisme.
- Réduction du déficit des établissements scolaire en salle de sport.
- Meilleur prise en compte de la pratique de la natation.
4. les NTIC
- Accélération de la réalisation d’un réseau haut débit
- Faciliter la télé activité afin de diffuser des services collectifs (formation,
santé, accès aux formalités administratives..).
III- Mettre en valeur l’Espace Régional.
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccxxv
1. L’agriculture
Situation actuelle :
- Un net retard en termes d’investissements structurants.
- Dans la viticulture, les caves coopératives sont vétustes.
- Le retard d’équipement en abattoirs freinent le développement des
filières viandes.
- Un certain nombre d’activités agricoles sont en régression.
Les propositions :
- Un effort pour la mise aux normes des installations collectives.
- Rénovation des châtaigneraies et des oliveraies.
- Modernisation des outils en place et mise à niveau technique pour
l’installation de jeunes.
- Réglementer certaine production en terme de sécurité sanitaire, de
structuration des filières et d’évolutions.
2. Le développement urbain
Situation actuelle :
- Déficit important d’aménagements urbains pour Ajaccio et Bastia.
- Insuffisance d’équipements collectifs dans certains quartiers populaires
d’Ajaccio.
- Des espaces publics en mauvais état dans Bastia.
- Difficulté de mise en œuvre d’un parking souterrain sous la citadelle
(Bastia).
Les propositions :
- Favoriser le renouvellement urbain à Ajaccio et Bastia.
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccxxvi
- Meilleure prise en compte des aménagements urbains nécessaire pour
la ville universitaire.
3. La culture
Situation actuelle :
- Faible présence d’équipements culturels.
Les propositions :
- Restauration des éléments du patrimoine Corse les plus remarquables.
- Elaboration de circuits à thèmes et des mesures pour attirer le tourisme
au cœur même de l’île.
- Mise aux normes des principaux musées et renforcement du réseau de
lecture.
- Création de lieux modernes de spectacles vivants.
Le suivi et l’évaluation du P.E.I constituent un volet important de l’action
publique qui sera mise en œuvre. Il convient donc d’en prévoir l’organisation dès
maintenant.
L’assistance à maîtrise d’ouvrage :
Le P.E.I. va rendre indispensable un renforcement des capacités de conception, de
programmation, d’analyse juridique et de suivi technique et financier. Il y a 4 types de
solutions :
- Création d’un service spécialisé de cadres de haut niveau dans la
collectivité territoriale.
- Détachement des fonctionnaires issus du ministère de l’équipement
afin d’épauler la CTC.
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccxxvii
- Un renforcement du secrétariat général pour les affaires de Corse et de
la direction générale régionale de l’équipement.
- Délégation de maîtrise d’ouvrage à la SNCF pour les chemins de fer.
L’évaluation et le suivi :
Les principes de programmation, de suivi et d’évaluation seront les mêmes que ceux
du CPER et du DOCUP.
- Besoin d’indicateurs de réalisation et d’impact chiffrés pour la mise en
œuvre de l’évaluation.
- Saisie des opérations sur PRESAGE
- Mise en paiement avec une vérification de la réalisation des indicateurs
quantifiés.
- Visualisation du calendrier de réalisation des opérations définies.
Le calendrier :
La première convention d’application durera 5 ans (2002 à 2006) afin d’identifier les
opérations prioritaires.
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccxxviii
Annexe VII : Documents de la formation en Génie Civil à l’université de Corte
Università di Corsica Pasquale Paoli
Institut Universitaire de technologie
Génie Civil
1. Objectifs :
- Former des cadres polyvalents participant à la responsabilité de l’étude et de
l’exécution des travaux de génie civil.
- Acquérir des méthodes de travail et de raisonnement autant que des
connaissances, des principes de mise en œuvre et des procédés.
2. Compétences requises :
Il faut être titulaire de l’un des diplômes suivants : baccalauréats Scientifiques ou
Technologiques du second degré / Diplôme d’Accès aux études universitaires. La
sélection, par un jury d’admission, se fait sur dossier et sur entretien individuel.
3. Spécificités Pédagogiques :
- Les disciplines technologiques comprenant les phases d’étude et de réalisation
constituent l’objectif fondamental de l’enseignement.
- Les problèmes et les besoins du métier sont constatés par les étudiants très tôt lors
de la première année, grâce à des visites de chantier et aux premiers dessins
techniques.
- L’équipe pédagogique est constituée d’enseignants et de professionnels du
secteur, en coopération avec les principales entreprises corses de BTP et la
collectivité Territoriale de Corse
4. Contenu de la formation
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccxxix
Dans le cadre de la réforme des formations, le DUT Génie Civil voit sa formation
scindée en 4 semestres et modularisée. Ainsi, le nombre d’heures d’enseignement
par étudiant se répartit de la manière suivante :
Pôle 1 : Tronc commun : 44 modules de 30h soit 1 320 h
Pôle 2 : Enseignements spécifiques : 150 h
Pôle 3 : Projets transversaux : 150 h
Pôle 4 : Optionnel : 6 modules de 30 h soit 180 h
A chaque module sont alloués 2 crédits. Chaque semestre est obtenu après avoir
validé 30 crédits, le DUT est obtenu avec 120 crédits.
5. Perspectives :
- Insertion professionnelle
Possibilités de carrière dans le chantier, les bureaux d’études, les laboratoires,
l’administration…
Suivant l’entreprise choisie et la personnalité du diplômé, plusieurs fonctions sont
accessibles : conducteur de travaux, aide conducteur de travaux, chef de chantier,
chef d’équipe, contrôleur de travaux, technicien bureau d’études, dessinateur,
dessinateur-projet…
- Poursuite d’études
Licence Professionnelle
Master
Ecoles d’ingénieurs
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccxxx
Annexe VIII : Détail de l’évaluation des RH par coût moyen des salariés par catégories d’entreprises et d’employés
- Besoin en Ressources Humaines dans la 1ère tranche 2000-2006
dans les Travaux Publics
Données FICUS Travaux publics - de 250 k€ de 250 à 750 k€ + de 750 k€ Total
Chiffre d'affaires 6 423 000 16 418 000 88 023 000 110 864 000
Part du chiffre d'affaires % 5,79% 14,81% 79,40% 100%
VABCF 3 078 000 6 996 000 35 813 000 45 887 000 EBE 1 485 000 2 126 000 8 473 000 12 084 000
Frais de personnel totaux (VA-EBE) 1 593 000 4 870 000 27 340 000 33 803 000
(*) données CCPB recalculées
Frais de personnel moyens (*) 33 219 33 219 33 219 99 658
Nombre d'ouvriers 47,95 146,60 823,01 1 017,57
CA moyen par employé 133 940,84 111 990,75 106 951,91 108 949,73
Montant annuel du PEI dans les travaux Publics 102 094 041,6
Travaux publics - de 250 k€ de 250 à 750 k€ + de 750 k€ Total
Hypothèse 10% du montant aux
entreprises insulaires
structure DADS 2001 591 490,50 1 511 924,50 8 105 989,17 10 209 404,17
Encadrement supérieur 5,92% 0,3 0,8 4,5 5,5
Professions intermediaires 11,02% 0,5 1,5 8,4 10,3
Employés 6,19% 0,3 0,8 4,7 5,8 Ouvriers qualifiés 54,55% 2,4 7,4 41,3 51,1
Ouvriers non qualifiés 22,31% 1,0 3,0 16,9 20,9 Total Travaux Publics 4,4 13,5 75,8 93,7
Hypothèse 20% du montant aux
entreprises insulaires
structure DADS 2001 1 182 981,00 3 023 849,00 16 211 978,33 20 418 808,33
Encadrement supérieur (*) 5,92% 1 2 9 11,09 Professions
intermediaires 11,02% 1 3 17 20,65
Employés 6,19% 1 2 9 11,61 Ouvriers qualifiés 54,55% 5 15 83 102,24
Ouvriers non qualifiés (**) 22,31% 2 6 34 41,82
Total 8,8 27,0 151,6 187,4
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccxxxi
Travaux publics - de 250 k€ de 250 à 750 k€ + de 750 k€ Total
Hypothèse 30% du montant aux
entreprises insulaires 1 774 471,50 4535 773,50 24 317 967,50 30 628 212,50
Encadrement supérieur (*) 5,92%
1
2
13
16,64 Professions
intermediaires 11,02% 1
4
25
30,98
Employés 6,19% 1
3
14
17,41
Ouvriers qualifiés 54,55% 7
22
124
153,36
Ouvriers non qualifiés (**) 22,31%
3
9
51
62,73
Total 13,2
40,5
227,4
281,1
Hypothèse 40% du montant aux
entreprises insulaires 2 365 962,01 6 047 697,99 32 423 956,67 40 837 616,67
Encadrement supérieur (*) 5,92%
1
3
18
22,19 Professions
intermediaires 11,02% 2
6
33
41,31
Employés 6,19% 1
3
19
23,21
Ouvriers qualifiés 54,55% 10
29
165
204,48
Ouvriers non qualifiés (**) 22,31%
4
12
68
83,64
Total 17,7
54,0
303,2
374,8
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccxxxii
Travaux publics - de 250 k€ de 250 à 750
k€ + de 750 k€ Total
Hypothèse 70% du montant aux
entreprises insulaires 4 140 433,51 10 583 471,49 56 741 924,17 71 465 829,17
Encadrement supérieur (*) 5,92% 2 6 31 38,83
Professions intermédiaires 11,02% 3 10 58 72,29
Employés 6,19% 2 6 33 40,62 Ouvriers qualifiés 54,55% 17 52 289 357,85
Ouvriers non qualifiés (**) 22,31% 7 21 118 146,36
Total 30,9 94,5 530,5 656,0 Hypothèse 80% du
montant aux entreprises insulaires
4 731 924,01 12 095 395,99 64 847 913,33 81 675 233,33
Encadrement supérieur (*) 5,92% 2 6 36 44,38
Professions intermédiaires 11,02% 4 12 67 82,61
Employés 6,19% 2 7 38 46,43 Ouvriers qualifiés 54,55% 19 59 331 408,97
Ouvriers non qualifiés (**) 22,31% 8 24 135 167,27
Total 35,3 108,0 606,3 749,7 Hypothèse 90% du
montant aux entreprises insulaires
5 323 414,51 13 607 320,49 72 953 902,50 91 884 637,50
Encadrement supérieur (*) 5,92% 2 7 40 49,93
Professions intermédiaires 11,02% 4 13 75 92,94
Employés 6,19% 2 8 42 52,23 Ouvriers qualifiés 54,55% 22 66 372 460,09
Ouvriers non qualifiés (**) 22,31% 9 27 152 188,18
Total 39,7 121,5 682,1 843,4 Hypothèse 100% du
montant aux entreprises insulaires
5 914 905,02 15 119 244,99 81 059 891,67 102 094 041,6
Encadrement supérieur (*) 5,92% 3 8 45 55,47
Professions intermédiaires 11,02% 5 15 84 103,27
Employés 6,19% 3 8 47 58,03 Ouvriers qualifiés 54,55% 24 74 413 511,21
Ouvriers non qualifiés (**) 22,31% 10 30 169 209,09
Total 44,2 135,0 757,9 937,1
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccxxxiii
- Besoin en Ressources Humaines dans la 1ère tranche 2000-2006
dans le Bâtiment
Bâtiment - de 250 k€ de 250 à 750 k€ + de 750 k€ Total
Chiffre d'affaires 86 870 000 109 414 000 206 109 000 402 393 000
Chiffre d'affaires % 21,59% 27,19% 51,22% 100%
VABCF 42 882 000 48 039 000 73 355 000 164 276 000 EBE 15 947 000 12 234 000 14 841 000 43 022 000
Frais de
personnel (VA-EBE)
26 935 000 35 805 000 58 514 000 121 254 000
Salaires moyens 26 465,56 26 465,56 26 465,56 79 397
Nombre d'ouvriers 1 017,74 1 352,89 2 210,95 4 582
C/employé 85 355,96 80 874,25 93 221,95
Montant du PEI dans le bâtiment 41 871 291,67
Bâtiment - de 250 k€ de 250 à 750 k€ + de 750 k€ Total
Hypothèse 10% du montant aux entreprises insulaires
structure DADS 2001 903 932,00 1 138 515,21 2 144 681,95 4 187 129,17
Encadrement supérieur (*) 6,13% 1 1 1 2,92 Professions intermediaires 6,87% 1 1 2 3,27
Employés 5,41% 1 1 1 2,58 Ouvriers qualifiés 50,09% 5 7 12 23,88
Ouvriers non qualifiés (**) 31,51% 3 4 7 15,02
Total 10,59 14,08 23,01 47,67 Hypothèse 20% du montant aux entreprises insulaires 1 807 864,01 2 277 030,42 4 289 363,91 8 374 258,33
Encadrement supérieur (*) 6,13% 1 2 3 5,84 Professions intermediaires 6,87% 1 2 3 6,55
Employés 5,41% 1 2 2 5,16 Ouvriers qualifiés 50,09% 11 14 23 47,76
Ouvriers non qualifiés (**) 31,51% 7 9 14 30,05 Total 95,35
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccxxxiv
Bâtiment - de 250 k€ de 250 à 750 k€ + de 750 k€ Total
Hypothèse 30% du montant aux entreprises insulaires 2 711 796,01 3 415 545,63 6 434 045,86 12 561 387,50
Encadrement supérieur (*) 6,13% 2 3 4 8,76 Professions intermediaires 6,87% 2 3 5 9,82
Employés 5,41% 2 2 4 7,74 Ouvriers qualifiés 50,09% 16 21 35 71,63
Ouvriers non qualifiés (**) 31,51% 10 13 22 45,07 Total 143,02
Hypothèse 40% du montant aux entreprises insulaires 3 615 728,01 4 554 060,84 8 578 727,81 16 748 516,67
Encadrement supérieur (*) 6,13% 3 3 6 11,69 Professions intermediaires 6,87% 3 4 6 13,09
Employés 5,41% 2 3 5 10,32 Ouvriers qualifiés 50,09% 21 28 46 95,51
Ouvriers non qualifiés (**) 31,51% 13 18 29 60,09 Total 190,70
Hypothèse 50% du montant aux entreprises insulaires 4 519 660,02 5 692 576,05 10 723 409,77 20 935 645,83
Encadrement supérieur (*) 6,13% 3 4 7 14,61 Professions intermediaires 6,87% 4 5 8 16,37
Employés 5,41% 3 4 6 12,89 Ouvriers qualifiés 50,09% 27 35 58 119,39
Ouvriers non qualifiés (**) 31,51% 17 22 36 75,11 Total 238,37
Hypothèse 60% du montant aux entreprises insulaires 5 423 592,02 6 831 091,26 12 868 091,72 25 122 775,00
Encadrement supérieur (*) 6,13% 4 5 8 17,53 Professions intermediaires 6,87% 4 6 9 19,64
Employés 5,41% 3 5 7 15,47 Ouvriers qualifiés 50,09% 32 42 69 143,27
Ouvriers non qualifiés (**) 31,51% 20 27 43 90,14 Total 286,04
Hypothèse 70% du montant aux entreprises insulaires 6 327 524,02 7 969 606,47 15 012 773,68 29 309 904,17
Encadrement supérieur (*) 6,13% 5 6 10 20,45 Professions intermediaires 6,87% 5 7 11 22,91
Employés 5,41% 4 5 9 18,05 Ouvriers qualifiés 50,09% 37 49 81 167,14
Ouvriers non qualifiés (**) 31,51% 23 31 51 105,16 Total 333,72
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccxxxv
Bâtiment - de 250 k€ de 250 à 750 k€ + de 750 k€ Total
Hypothèse 80% du montant aux entreprises insulaires 7 231 456,03 9 108 121,67 17 157 455,63 33 497 033,33
Encadrement supérieur (*) 6,13% 5 7 11 23,37 Professions intermediaires 6,87% 6 8 13 26,19
Employés 5,41% 5 6 10 20,63 Ouvriers qualifiés 50,09% 42 56 92 191,02
Ouvriers non qualifiés (**) 31,51% 27 35 58 120,18 Total 381,39
Hypothèse 90% du montant aux entreprises insulaires 8 135 388,03 10 246 636,88 19 302 137,58 37 684 162,50
Encadrement supérieur (*) 6,13% 6 8 13 26,29 Professions intermediaires 6,87% 7 9 14 29,46
Employés 5,41% 5 7 11 23,21 Ouvriers qualifiés 50,09% 48 63 104 214,90
Ouvriers non qualifiés (**) 31,51% 30 40 65 135,20 Total 429,07
Hypothèse 100% du montant aux entreprises insulaires 9 039 320,04 11 385 152,09 21 446 819,54 41 871 291,67
Encadrement supérieur (*) 6,13% 6 9 14 29,22 Professions intermediaires 6,87% 7 10 16 32,73
Employés 5,41% 6 8 12 25,79 Ouvriers qualifiés 50,09% 53 71 115 238,78
Ouvriers non qualifiés (**) 31,51% 33 44 72 150,23 Total 476,74
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccxxxvi
- Besoins des ressources Humaines de la 2ème et 3ème tranche du
PEI dans les Travaux Publics
Travaux publics - de 250 k€ de 250 à 750 k€ + de 750 k€ Total Chiffre d'affaires 6 423 000 16 418 000 88 023 000 110 864 000
Part du chiffre d'affaires % 5,79% 14,81% 79,40% 100%
VABCF 3 078 000 6 996 000 35 813 000 45 887 000 EBE 1 485 000 2 126 000 8 473 000 12 084 000
Frais de personnel totaux (VA-EBE) 1 593 000 4 870 000 27 340 000 33 803 000
Frais de personnel moyens (*) 33 219 33 219 33 219 99 658
Nombre d'ouvriers 47,95 146,60 823,01 1 017,57 CA moyen par employé 133 940,84 111 990,75 106 951,91 108 949,73
Montant du PEI dans les travaux Publics 85 689 091,91
Travaux publics - de 250 k€ de 250 à 750 k€ + de 750 k€ Total
Hypothèse 10% du montant aux
entreprises insulaires
structure DADS 2001 496 447,03 1 268 981,37 6 803 480,79 8 568 909,19
Encadrement supérieur (*) 5,92% 0,2 0,7 3,8 4,7
Professions intermediaires 11,02% 0,4 1,2 7,0 8,7
Employés 6,19% 0,2 0,7 3,9 4,9 Ouvriers qualifiés 54,55% 2,0 6,2 34,7 42,9
Ouvriers non qualifiés (**) 22,31% 0,8 2,5 14,2 17,5
Total Travaux Publics 3,7 11,3 63,6 78,7 Hypothèse 20% du
montant aux entreprises insulaires
structure DADS 2001 992 894,06 2 537 962,75 13 606 961,57 17 137 818,38
Encadrement supérieur (*) 5,92% 0 1 8 9,31
Professions intermediaires 11,02% 1 2 14 17,33
Employés 6,19% 0 1 8 9,74 Ouvriers qualifiés 54,55% 4 12 69 85,81
Ouvriers non qualifiés (**) 22,31% 2 5 28 35,10
Total 7,4 22,7 127,2 157,3
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccxxxvii
Travaux publics - de 250 k€ de 250 à 750 k€ + de 750 k€ Total
Hypothèse 30% du montant aux
entreprises insulaires 1 489 341,10 3 806 944,12 20 410 442,36 25 706 727,57
Encadrement supérieur (*) 5,92% 1 2 11 13,97
Professions intermediaires 11,02% 1 4 21 26,00
Employés 6,19% 1 2 12 14,61 Ouvriers qualifiés 54,55% 6 19 104 128,72
Ouvriers non qualifiés (**) 22,31% 2 8 43 52,65
Total 11,1 34,0 190,8 236,0 Hypothèse 40% du
montant aux entreprises insulaires
1 985 788,13 5 075 925,50 27 213 923,14 34 275 636,77
Encadrement supérieur (*) 5,92% 1 3 15 18,62
Professions intermediaires 11,02% 2 5 28 34,67
Employés 6,19% 1 3 16 19,48 Ouvriers qualifiés 54,55% 8 25 139 171,63
Ouvriers non qualifiés (**) 22,31% 3 10 57 70,20
Total 14,8 45,3 254,5 314,6 Hypothèse 50% du
montant aux entreprises insulaires
2 482 235,16 6 344 906,87 34 017 403,93 42 844 545,96
Encadrement supérieur (*) 5,92% 1 3 19 23,28
Professions intermediaires 11,02% 2 6 35 43,34
Employés 6,19% 1 4 20 24,35 Ouvriers qualifiés 54,55% 10 31 174 214,53
Ouvriers non qualifiés (**) 22,31% 4 13 71 87,75
Total 18,5 56,7 318,1 393,3 Hypothèse 60% du
montant aux entreprises insulaires
2 978 682,19 7 613 888,25 40 820 884,71 51 413 455,15
Encadrement supérieur (*) 5,92% 1 4 23 27,94
Professions intermediaires 11,02% 2 7 42 52,00
Employés 6,19% 1 4 24 29,23 Ouvriers qualifiés 54,55% 12 37 208 257,44
Ouvriers non qualifiés (**) 22,31% 5 15 85 105,30
Total 22,2 68,0 381,7 471,9
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccxxxviii
Travaux publics - de 250 k€ de 250 à 750 k€ + de 750 k€ Total
Hypothèse 70% du montant aux
entreprises insulaires 3 475 129,22 8 882 869,62 47 624 365,50 59 982 364,34
Encadrement supérieur (*) 5,92% 2 5 26 32,59
Professions intermediaires 11,02% 3 9 49 60,67
Employés 6,19% 2 5 28 34,10 Ouvriers qualifiés 54,55% 14 43 243 300,35
Ouvriers non qualifiés (**) 22,31% 6 18 99 122,85
Total 25,9 79,3 445,3 550,6 Hypothèse 80% du
montant aux entreprises insulaires
3 971 576,25 10 151 851,00 54 427 846,28 68 551 273,53
Encadrement supérieur (*) 5,92% 2 5 30 37,25
Professions intermediaires 11,02% 3 10 56 69,34
Employés 6,19% 2 6 32 38,97 Ouvriers qualifiés 54,55% 16 49 278 343,25
Ouvriers non qualifiés (**) 22,31% 7 20 114 140,40
Total 29,7 90,6 508,9 629,2 Hypothèse 90% du
montant aux entreprises insulaires
4 468 023,29 11 420 832,37 61 231 327,07 77 120 182,72
Encadrement supérieur (*) 5,92% 2 6 34 41,90
Professions intermediaires 11,02% 4 11 63 78,01
Employés 6,19% 2 6 35 43,84 Ouvriers qualifiés 54,55% 18 56 312 386,16
Ouvriers non qualifiés (**) 22,31% 7 23 128 157,94
Total 33,4 102,0 572,5 707,9 Hypothèse 100% du
montant aux entreprises insulaires
4 964 470,32 12 689 813,75 68 034 807,85 85 689 091,91
Encadrement supérieur (*) 5,92% 2 7 38 46,56
Professions intermediaires 11,02% 4 12 70 86,67
Employés 6,19% 2 7 39 48,71 Ouvriers qualifiés 54,55% 20 62 347 429,07
Ouvriers non qualifiés (**) 22,31% 8 25 142 175,49
Total 37,1 113,3 636,1 786,5
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccxxxix
- Besoins des ressources Humaines de la 2ème et 3ème tranche du
PEI dans le Bâtiment
Bâtiment - de 250 k€ de 250 à 750 k€ + de 750 k€ Total
Chiffre d'affaires 86 870 000 109 414 000 206 109 000
Chiffre d'affaires % 21,59% 27,19% 51,22%
VABCF 42 882 000 48 039 000 73 355 000 EBE 15 947 000 12 234 000 14 841 000
Frais de personnel (VA-EBE) 26 935 000 35 805 000 58 514 000
Salaires moyens 26 465,56 26 465,56 26 465,56
Nombre d'ouvriers 1 017,74 1 352,89 2 210,95 4 581,58 C/mlyé 85 355,96 80 874,25 93 221,95
Montant du PEI dans le bâtiment 28 563 030,64
Bâtiment - de 250 k€ de 250 à 750 k€ + de 750 k€ Total
Hypothèse 10% du montant aux
entreprises insulaires
structure DADS 2001 616 628,64 776 652,53 1 463 021,89 2 856 303,06
Encadrement supérieur (*) 6,13% 0 1 1 1,99
Professions intermediaires 6,87% 0 1 1 2,23
Employés 5,41% 0 1 1 1,76 Ouvriers qualifiés 50,09% 4 5 8 16,29
Ouvriers non qualifiés (**) 31,51% 2 3 5 10,25
Total 7,22 9,60 15,69 32,52 Hypothèse 20% du
montant aux entreprises insulaires
1 233 257,27 1 553 305,07 2 926 043,78 5 712 606,13
Encadrement supérieur (*) 6,13% 1 1 2 3,99
Professions intermediaires 6,87% 1 1 2 4,47
Employés 5,41% 1 1 2 3,52 Ouvriers qualifiés 50,09% 7 10 16 32,58
Ouvriers non qualifiés (**) 31,51% 5 6 10 20,50
Total 14,45 65,04
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccxl
Bâtiment - de 250 k€ de 250 à 750 k€ + de 750 k€ Total
Hypothèse 30% du montant aux
entreprises insulaires 1 849 885,91 2 329 957,60 4 389 065,68 8 568 909,19
Encadrement supérieur (*) 6,13% 1 2 3 5,98
Professions intermediaires 6,87% 1 2 3 6,70
Employés 5,41% 1 2 3 5,28 Ouvriers qualifiés 50,09% 11 14 24 48,87
Ouvriers non qualifiés (**) 31,51% 7 9 15 30,74
Total 21,67 28,81 47,08 97,56 Hypothèse 40% du
montant aux entreprises insulaires
2 466 514,55 3 106 610,14 5 852 087,57 11 425 212,26
Encadrement supérieur (*) 6,13% 2 2 4 7,97
Professions intermediaires 6,87% 2 3 4 8,93
Employés 5,41% 2 2 3 7,04 Ouvriers qualifiés 50,09% 14 19 31 65,15
Ouvriers non qualifiés (**) 31,51% 9 12 20 40,99
Total 28,90 38,41 62,78 130,09 Hypothèse 50% du
montant aux entreprises insulaires
3 083 143,19 3 883 262,67 7 315 109,46 14 281 515,32
Encadrement supérieur (*) 6,13% 2 3 5 9,96
Professions intermediaires 6,87% 2 3 5 11,16
Employés 5,41% 2 3 4 8,80 Ouvriers qualifiés 50,09% 18 24 39 81,44
Ouvriers non qualifiés (**) 31,51% 11 15 25 51,24
Total 36,12 48,02 78,47 162,61 Hypothèse 60% du
montant aux entreprises insulaires
3 699 771,82 4 659 915,21 8 778 131,35 17 137 818,38
Encadrement supérieur (*) 6,13% 3 4 6 11,96
Professions intermediaires 6,87% 3 4 6 13,40
Employés 5,41% 2 3 5 10,56 Ouvriers qualifiés 50,09% 22 29 47 97,73
Ouvriers non qualifiés (**) 31,51% 14 18 30 61,49
Total 43,35 57,62 94,16 195,13
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccxli
Bâtiment - de 250 k€ de 250 à 750 k€ + de 750 k€ Total
Hypothèse 70% du montant aux
entreprises insulaires 4 316 400,46 5 436 567,74 10 241 153,24 19 994 121,45
Encadrement supérieur (*) 6,13% 3 4 7 13,95
Professions intermediaires 6,87% 3 5 8 15,63
Employés 5,41% 3 4 6 12,31 Ouvriers qualifiés 50,09% 25 34 55 114,02
Ouvriers non qualifiés (**) 31,51% 16 21 35 71,74
Total 50,57 67,22 109,86 227,65 Hypothèse 80% du
montant aux entreprises insulaires
4 933 029,10 6 213 220,28 11 704 175,14 22 850 424,51
Encadrement supérieur (*) 6,13% 4 5 8 15,94
Professions intermediaires 6,87% 4 5 9 17,86
Employés 5,41% 3 4 7 14,07 Ouvriers qualifiés 50,09% 29 38 63 130,31
Ouvriers non qualifiés (**) 31,51% 18 24 40 81,98
Total 57,79 76,83 125,55 260,17 Hypothèse 90% du
montant aux entreprises insulaires
5 549 657,73 6 989 872,81 13 167 197,03 25 706 727,57
Encadrement supérieur (*) 6,13% 4 5 9 17,94
Professions intermediaires 6,87% 4 6 10 20,10
Employés 5,41% 4 5 8 15,83 Ouvriers qualifiés 50,09% 33 43 71 146,60
Ouvriers non qualifiés (**) 31,51% 20 27 45 92,23
Total 65,02 86,43 141,25 292,69 Hypothèse 100% du
montant aux entreprises insulaires
6 166 286,37 7 766 525,35 14 630 218,92 28 563 030,64
Encadrement supérieur (*) 6,13% 4 6 10 19,93
Professions intermediaires 6,87% 5 7 11 22,33
Employés 5,41% 4 5 8 17,59 Ouvriers qualifiés 50,09% 36 48 79 162,88
Ouvriers non qualifiés (**) 31,51% 23 30 49 102,48
Total 72,24 96,03 156,94 325,21
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccxlii
Annexe IX : Détail du devis estimatif de la RN 194
DETAIL ESTIMATIF RN 194 CARREFOUR ANCHETTI
N° prix Désignation des articles unité quantité P.U. Valeur
TRAVAUX PREPARATOIRES
1 INSTALLATION ET REPLIEMENT DE CHANTIER F 1,00 1 525,00 1 525,00 2 PLAN ASSURANCE QUALITE F 1,00 1 525,00 1 525,00 3 SIGNALISATION DE CHANTIER F 1,00 3 800,00 3 800,00 4 FOURNITURE ET POSE DE GBA PROVISOIRES ML 300,00 15,25 4 575,00 11 425,00
TRAVAUX DE TERRASSEMENTS
5 DEMOLITION DE CHAUSSEE. M2 1 500,00 2,75 4 125,00
6 DEBROUSSAILLAGE DES EMPRISES M2 500,00 1,25 625,00
7 TERRASSEMENT MANUEL POUR RECHERCHE DE CANALISATION M3 50,00 76,25 3 812,50
8 DEMOLITION DE MACONNERIE DE TOUTE NATURE ET DE BETON ORDINAIRE OU ARME M3 50,00 91,50 4 575,00
9 PURGES M3 150,00 12,20 1 830,00 10 DEBLAI POUR EPAULEMENT ET DIVERS M3 500,00 12,20 6 100,00 11 MISE EN OEUVRE DES REMBLAIS M3 800,00 3,10 2 480,00 12 REMBLAIS D'EMPRUNT M3 500,00 15,00 7 500,00 13 FOURNITURE ET MISE EN ŒUVRE DE TUFF M2 350,00 5,00 1 750,00
14 REGLAGE ET COMPACTAGE DU FOND DE FORME M2 2 500,00 1,60 4 000,00
36 797,50
ASSAINISSEMENT - OUVRAGES BETON
15 CANIVEAU BETON EN L ML 400,00 80,00 32 000,00 16 CANIVEAU BETON EN V ML 130,00 85,00 11 050,00 17 CANALISATION EN BETON DIAMETRE 400 MM ML 200,00 76,25 15 250,00 18 DEPLACEMENT D'OUVRAGES U 5,00 839,00 4 195,00 19 MISE A NIVEAU DE BOUCHE A CLE U 6,00 153,00 918,00
20 REGARD Ø 800 YCOMPRIS CADRE ET TAMPON FONTE U 2,00 839,00 1 678,00
21 PUISARDS AVEC GRILLE POUR BUSE Ø 400 U 11,00 839,00 9 229,00 22 MISE A NIVEAU DES REGARDS U 4,00 229,00 916,00 23 OUVRAGE DE RACCORDEMENT U 1,00 458,00 458,00 24 OUVRAGE DE REJET U 1,00 458,00 458,00 25 FOURNITURE ET POSE DE BORDURES I2 ML 180,00 29,00 5 220,00 26 FOURNITURE ET POSE DE BORDURES T2 ML 130,00 27,50 3 575,00 27 FOURNITURE ET POSE DE BORDURES A2 ML 40,00 21,40 856,00 28 REVETEMENT D'ILOT EN BETON M2 170,00 25,00 4 250,00 90 053,00
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final cccxliii
CHAUSSEE
29 REMBLAI EN TOUT VENANT DE CARRIERE M3 500,00 45,80 22 900,00
30 GEOTEXTILE NON TISSE M2 1 700,00 3,80 6 460,00
31 IMPREGNATION A L'EMULSION M2 1 700,00 2,20 3 740,00
32 FOURNITURE, FABRICATION ET MISE EN OEUVRE DES GRAVES-BITUMES 0/20 T 470,00 53,40 25 098,00
33 REPROFILAGE EN GRAVES-BITUME T 200,00 53,40 10 680,00
34 FOURNITURE ET MISE EN OEUVRE DES ENROBES DENSES 0/10 T 370,00 58,00 21 460,00
35 FOURNITURE ET MISE EN OEUVRE DE BETON BITUMINEUX MINCE (B.B.M.) T 230,00 64,00 14 720,00
36 PLUS VALUE POUR MISE EN OEUVRE A LA MAIN T 100,00 30,50 3 050,00 N° prix Désignation des articles unité quantité P.U. Valeur
37 NETTOYAGE ET BALAYAGE DE CHAUSSEE MECANIQUE M2 2
000,00 0,90 1 800,00
38 NETTOYAGE ET BALAYAGE DE CHAUSSEE A LA MAIN M2 500,00 1,80 900,00
39 COUCHE D'ACCROCHAGE M2 7 100,00 0,60 4 260,00
40 PLANCHE D'ESSAIS DE COMPACTAGE F 1,00 305,00 305,00 41 DECOUPAGE D'EXTREMITE DE CHAUSSEE U 4,00 91,50 366,00
42 TRANSPORT DES ENROBES. T 1 270,00 4,60 5 842,00
121 581,00 DIVERS
43 RETABLISSEMENT D'ACCES U 5,00 2 300,00 11 500,00
44 CLOTURE MURET ET PIQUET METAL ET GRILLAGE PLASTIFIE ML 100,00 300,00 30 000,00
45 MURS DE SOUTENEMENT EN BA+PIERRE ET GRILLAGE PLASTIFIE M2 130,00 400,00 52 000,00
46 FOURNITURE ET POSE D'UN PORTAIL DE 5 METRES D'OUVERTURE U 5,00 760,00 3 800,00
47 DEPOSE REPOSE DE PORTAIL EXISTANT(ANCHETTI) U 1,00 500,00 500,00
48 DEPOSE - REPOSE POTEAU EXISTANT U 5,00 225,00 1 125,00
49 FOURNITURE ET POSE FOURREAU Ø 63 D’ECLAIRAGE PUBLIC Y COMPRIS TRANCHEE U 50,00 13,00 650,00
50 FOURNITURE ET POSE FOURREAU Ø 100 D’ECLAIRAGE PUBLIC Y COMPRIS TRANCHEE U 270,00 15,00 4 050,00
51 CONFECTION DE REGARD DE BRANCHEMENT U 2,00 700,00 1 400,00
52 CONFECTION DE MASSIF D'ANCRAGE TYPE A10 U 14,00 460,00 6 440,00 53 DEPOSE REPOSE DE PANNEAU DE SIGNALISATION F 1,00 1 000,00 1 000,00 54 PLANS DE RECOLEMENT F 1,00 1 525,00 1 525,00 113 990,00
TOTAL H.T. 373 846,50 T.V.A. 8 % 29 907,72 TOTAL T.T.C. 403 754,22
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final 344
Annexe X : Exemples de Comptabilité analytique et prix de cession interne Chantier 1 :
Postes Dépenses M.O Conduite Fournitures
Matériel Total / Phase de travaux Désignation Phases travaux
Amortissement Fonctionnement Carburant
Terrassement 280 164 100 80 60 684 Béton de propreté 225 146,2 371,2 Ferraillage 896 864 1 760 Béton radier 448 247,5 695,5 Coffrage décoffrage 672 310 982 Béton mur 336 330 666 Métallerie 896 928,1 1 824,1 Soudures 1 640 1640 Finitions 336 164 100 80 60 740 Total par poste 5 729 328 2825,8 200 160 120 9 362,8 Total des coûts directs 9 362,8 Coefficient d'entreprise 1,26 11 797,1 Prix de vente HT arrondi à 11 797,128 x 5 58 985,6
Annexes Marc Simeoni Etude sur les conditions de développement du BTP Consultant en Management
Rapport final 345
Chantier 2 :
Postes Dépenses M.O Conduite Fournitures
Matériel Total / Phase de travaux Désignation Phases travaux
Amortissement Fonctionnement Carburant
Préparation, accès 4 3,6 1,01 3,58 0,64 12,83 Déblais 3,79 3,4 1,01 3,06 0,64 11,9 Chargement 0,79 0,73 1,01 0,77 0,18 3,48 Transport 0,34 0,34 0,23 0,11 1,02 Mise en dépôt 0,63 0,49 0,45 0,11 1,68 Total par poste 8,58 8,7 0 3,86 8,09 1,68 30,91 Total des coûts directs 30,91 Coefficient d'entreprise 1,26 38,95 Prix de vente HT 38,95