el-watan 2016.01.06

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  • 8/17/2019 El-Watan 2016.01.06

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    La «réforme» de la réformeen question

    Le conflit perdure

    CONFÉRENCE NATIONALED’ÉVALUATION DU LMD

    POLÉMIQUE À L’ENSA

    LIRE LES ARTICLES DESALIMA TLEMÇANIEN PAGES ET

    LIRE LES ARTICLES DEMADJID MAKEDHI, MOKRANE AÏT OUARABI,SAÏD RABIA, SALIM MESBAH, SAÏD GADA, HAFID AZZOUZIETLES PROPOS RECUEILLIS PAR NABILA AMIREN PAGES , , ET

    LIRE L’ARTICLE DEZINE CHERFAOUIEN PAGE

    LIRE L’ARTICLE DE ABDELGHANI AÏCHOUNEN PAGE

    ● La révision de la Loifondamentale du paysconsacre, certes, tamazightcomme langue ofcielle, etrevient à la limitation desmandats présidentiels, maisne consent aucune avancée

    démocratique.

    ● Acculés, les accusés sont tantôt perdus, tantôt confondus pardes réponses parfois contradictoires. Belkacem Boumedienne afrme que

    Chakib Khelil lui a déclaré, à propos de Mohamed Meziane,qu’il doit «assumer ses responsabilités».

    PROCÈS DE L’AFFAIRE SONATRACH

    FOOTBALL. REAL MADRID

    REPRISE DES RELATIONS DIPLOMATIQUES ENTRE RIYAD ET TÉHÉRAN

    CHAKIB KHELIL A TOUT FAITENDOSSER AU PDG DE SONATRACH

    L’ARABIE SAOUDITEPOSE SES CONDITIONS

    P H O T O

    : H

    . L Y E S

    N°76 83 - Vingt-sixième année - Prix : Algérie : 20 DA. France : 1 € . USA : 2,15 $.

    ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com ÉDITION DU CENTRE

    LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Mercre di 6 ja nvie r 20 16

    e «changement»Le «changement»

    n’a pas eu lieun’a pas eu lieu

    L’AVANT PROJET DE RÉVISIONDE LA CONSTITUTION RENDU PUBLIC

    LIRE L’ARTICLE DEKHIDER OUHAB

    EN PAGE

    EXPLOSION AU CENTRED’EMPLISSAGE GPL DE SKIKDA

    BLESSÉS ET DES DÉGÂTSMATÉRIELS

    LE PARI DIFFICILEDE ZIZOU

    RETROUVEZ VOTRE SUPPLÉMENT EN PAGES, , , , ET

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    ALI BENFLIS(TALAIE EL HOURIAT)

    CE PROJET NE M’AINSPIRÉ QUE DESRÉACTIONS ATTRISTÉES

    Benflisesttristepourl’Algérie.Il pense que le mal profonddont souffre le pays n’a paspour origine laConstitution,mais le système politiquelui-même. Un systèmequi sacralise ou violente laConstitution àsaguise.«Noussommes, explique-t-il, faceà

    unsystème politique quiafaitsontemps etafailli.D’oùlecaractère vitalpour lepaysd’unetransition démocratique graduelle, ordonnée etapaisée dont l’élaborationd’unenouvelleConstitutionneseraitqu’unélément, qu’une étape.» PourBenflis,leprojet derévisionconstitutionnelle, rendu publichier,ne lui ainspiréque des réactions attristées. «Près decinqannées deperdues pour lepayspour unrésultataussidérisoire. Prèsdecinqannées deperdues pourlepays justepourpermettre àunrégime politique d’avoirsaConstitution quineserapascelledelaRépubliqueet qui, en tout état de cause, ne lui survivra pas. Prèsde cinq années de perdues pour le pays alors querestent intacts lavacance dupouvoir, l’illégitimitédesinstitutions etl’accaparement ducentre deladécisionnationale pardesforcesextra-constitutionnelles quisont aucœur delacrisedurégime d’uneexceptionnellegravité,dont lepouvoir politique enplaces’obstineàdétourner lesregards denosconcitoyennes etdenosconcitoyens quin’ensont pasdupes», note Benflis.Ilajoute qu’«ilest tristepour lepaysque laConstitutionde la République ait été réduite à incorporer unelogorrhée politicienne sans consistance, sansprofondeur devuesetsanscohérence politique ou juridique.Ilest triste pour lepaysque laConstitutiondelaRépublique soitinstrumentalisée par lerégimepolitique enplace àlaseule findegagner dessursisetde durer».

    MOHCINE BELABBAS (RCD)LA CSE EST UNE OFFRE

    EN TROMPE L’ ŒILLa légitimité desinstitutions et lacohésionde lacollectivité nationalesont les deux points quiont retenu l’attention duRCD à propos du projetde loiportant révision dela Constitution qui vientd’être rendu public après,selon M. Belabbas, une

    incubation de plusieurs années effectuée dansl’opacité, sans que l’on connaisse, aujourd’hui

    encore, les modalités d’adoption de ce texte.S’agissant du premier point qui renvoie à laprotection du premier des droits du citoyen :la garantie de voir son choix électoral reconnuet respecté, le message appelle, de l’avis duRCD, clarification et implique la plus extrêmevigilance. «L’annonce de laconstitutionnalisationd’une commission de surveillance des élections(CSE) apparaît comme une offre en trompe-l’œildestinée àentretenir laconfusion pour reconduireles méthodes du passé, ce qui ne répond ni auproblème crucial de la légitimité des instituionsni, par voie de conséquence, à la demande del’opposition», explique M.Belabbas. Ledeuxièmepoint portant sur l’officialisation de la langueamazighe consacre enfin lecombat de plusieursgénérations pour une demande légitime etessentielle pour l’harmonie et la crédibilité desparamètres définissant lecadre devant accueillirnotre destin collectif. Ilreste, cependant, àfairedecette avancée une pratique effective qui replaceladimension amazighe, langue, culture ethistoiredans laviepublique. Acet égard, lapromulgationde la loi organique et les termes dans lesquelselle sera formulée doivent retenir l’attention descitoyens.

    SOUFIANE DJILALI (JIL JADID)CE PROJET EST UN

    DÉSAVEU ÀL’AMENDEMENT DE 2008

    Ceprojet,premièrement, estundésaveu àl’amendementde 2008. Le présidentBouteflika de manièrediplomatique vient denous dire qu’il a fait uneerreur lorsqu’il a touché àla limitation des mandatset aux prérogatives duchef du gouvernement.

    Deuxièmement, ilfautdirequeletravailde l’opposition aporté quelques fruits.C’estgrâce àsapression continue que lepouvoir acédé surlaquestion detamazight etunpetitpassurlacommissionindépendante. Biensûr,celle-cinerépond pasauvœudel’opposition,maisàl’évidencelepouvoir essaye deséduire l’opposition. Quant aureste desamendementsproposés, ilsrelèvent plusdelapropagande électoralistequ’autre chose enparticulier. Iln’yariendespécifiqueconcernant l’indépendance de la justice.

    ABDERRAZAK MAKRI (MSP)CE PROJET N’EST QU’UNE

    TENTATIVE DE DISTRAIRELA SCÈNE POLITIQUE«Nousconstatons que letemps prispour lapréparation

    de ce projet et lespromesses annoncées engrande pompe n’étaientfinalement que des

    illusions et une tentativede distraire la scènepolitique. CetteConstitutionn’est ni consensuelle niporteuse de grandesréformes et n’exprime,

    malheureusement, que lesorientations duprésidentdelaRépublique etdesonentourage», regrette Makridont le parti ne s’attendait pas à une révolution dela Constitution. De l’avis de Makri, il s’agit là d’unecontinuité dans la nature du système politique qui«neressemble àaucun système constitutionnel dansle monde etquifait que le Président gouverne sansassumer lesresponsabilités etque ceprojetnepermetpas à la majorité parlementaire de composer ungouvernement. LeMSPdéplore lanon-prise enchargedans ceprojet delaproposition delaclassepolitiqueconcernant lamiseenplace de l’instance nationaleindépendante pourl’organisation desélections et,decefait,riennechangera dès lorsque c’estleministèredel’Intérieurquigérera ledossier des élections. «Lestextes n’ont jamaisposé deproblème enAlgérie,lesloissont parfoisparfaites maiscequipose problème, ce

    sont lacorruption dusystème politique, lenon-respectet la non-application des lois».

    HOCINE KHALDOUNE (FLN)NOS PROPOSITIONS ONT

    ÉTÉ PRISES EN CHARGECeprojet, selon Khaldoune,a pris en charge lespropositions faites parle FLN et qui traduisentles préoccupations dupeuple. «Nous avonssuggéré l’officialisation detamazight et laséparationdes pouvoirs. Le textedétaille ces deux pointset mentionne les limites

    du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif et laprocédure suivie pour lanomination d’un Premierministre», explique Khaldoune quiseréjouit devoir

    également laproposition portant surl’instauration durégime d’une session unique parlementaire retenueet, de ce fait, le Président ne peut plus légiférercomme ilveut, sauf en cas d’une extrême urgence.

    Propos recueillis par Nabila Amir

    Le projet de révision de la Constitution,dévoilé hier par Ahmed Ouyahia,n’a finalement pas «révolutionné»le régime politique, qualifié par lesconstitutionnalistes de « présidentiali ste ».Les pouvoirs du Président, jugés tropimportants, restent inchangés. Mieuxencore, ils ont été légèrement renforcés.Contrairement à ce que les promoteursde ce projet véhiculaient pendant delongs mois, la séparation des pouvoirs,élément essentiel dans l’instauration de ladémocratie, n’a pas été consacrée. Le chefde l’Etat dispose ainsi à la fois du pouvoirexécutif, législatif et judiciaire. Il est le chefde l’Exécutif. Il nomme le Premier ministreet tous les membres du gouvernement.Il peut les dégommer quand il veut. LePremier ministre n’est que le «coordinateurde l’action du gouvernement».Il n’a pas de programme mais plutôtun «plan d’action», qu’il présenteraannuellement au Parlement. Lesprérogatives du président de la Républiquerestent aussi larges qu’elles le sont dansla Constitution en vigueur. Il nomme auxplus hautes instances de l’Etat, commeaux postes de responsabilités locales,par exemple le secrétaire général d’uneassemblée populaire communale. L’article77 n’a pas été touché. Il stipule qu’outre lespouvoirs que lui confèrent expressémentd’autres dispositions de la Constitution,le président de la République jouit despouvoirs et prérogatives suivants : il estle chef suprême des forces armées de la

    République et responsable de la Défensenationale ; il arrête et conduit la politiqueextérieure de la nation ; il préside leConseil des ministres ; il nomme le Premierministre après consultation de la majoritéparlementaire et met fin à ses fonctions ;il signe les décrets présidentiels, il disposedu droit de grâce, du droit de remise ou decommutation de peine, il peut, sur toutequestion d’importance nationale, saisir lepeuple par voie de référendum, il conclut etratifie les traités internationaux, il décerneles décorations, distinctions et titreshonorifiques d’Etat. Et pas seulement. Il

    jouit d’autres prérogatives définies dansl’article 78.Ainsi, le président de la Républiquenomme aux emplois et mandats prévuspar la Constitution, aux emplois civils etmilitaires de l’Etat et aux désignationsarrêtées en Conseil des ministres. Il nommele Premier président de la Cour suprême,le président du Conseil d’Etat, le secrétairegénéral du gouvernement, le gouverneurde la Banque d’Algérie, les magistrats,les responsables des organes de sécuritéet les walis. Dans l’article 79, il estindiqué que le président de la Républiquenomme les membres du gouvernementaprès consultation du Premier ministre. LePremier ministre coordonne l’action dugouvernement.Le gouvernement élabore son plan d’actionet le présente en Conseil des ministres. Ilnomme aussi et rappelle les ambassadeurset les envoyés extraordinaires de la

    République à l’étranger. Il reçoit les lettresde créance et de rappel des représentantsdiplomatiques étrangers. Ses pouvoirspeuvent être élargis à travers une loiorganique dans laquelle il sera déterminéles autres fonctions judiciaires auxquellesnomme le président de la République.Autrement dit, le chef de l’Etat jouit detous les pouvoirs. Le projet de révisionconstitutionnelle ne prévoit aucun contre-pouvoir. L’action du Parlement restelimitée. Et le président de la Républiqueva continuer à légiférer par ordonnanceentre deux sessions parlementaires commeil le faisait conformément à la Constitutionen vigueur. Il a le pouvoir de dissoudrel’APN. Selon l’article 129, «le présidentde l’Assemblée populaire nationale, leprésident du Conseil de la nation, leprésident du Conseil constitutionnel et lePremier ministre consultés, le président dela République peut décider de la dissolutionde l’Assemblée populaire nationale oud’élections législatives anticipées».En plus clair, le chef de l’Etat peutdissoudre l’APN en se limitant aux seulsavis consultatifs de présidents d’institutionqu’il a lui-même choisis et nommés, àsavoir celui du Conseil constitutionnel etcelui du Conseil de la nation. Ainsi, dansce projet de révision constitutionnelle, il ya l’hégémonie d’un pouvoir sur l’autre. Lepouvoir du Président domine le reste. Ainsi,le régime consacré par ce projet est plutôtprésidentialiste. Car le pouvoir exécutifdomine les autres pouvoirs. M. A. O.

    El Watan - Mercredi 6 janvier 2016 - 2

    L ’ A C T U A L I T É

    ● Le régime politique, consacré par le projet de révision constitutionnelle rendu public hier,est plutôt présidentialiste, en ce sens que le pouvoir exécutif domine les autres pouvoirs.

    LIMITATION DES MANDATSPRÉSIDENTIELS

    Quand Bouteikase désavoue

    POUVOIR EXÉCUTIF, JUDICIAIRE ET LÉGISLATIF

    Le régime

    présidentialiste maintenuQ uatre mandats présidentiels, trois révisions constitutionnelles.C’est unique dans les annales politiques ! Mais le présidentAbdelaziz Bouteflika l’a fait. La première fois en 2001 pourconstitutionnaliser la langue amazighe comme langue nationale, laseconde en 2008 pour enlever la limitation des mandats et en briguerautant qu’il le souhaitait, la troisième pour revenir à l’article 74 dela Constitution de 1996 qui limitait les mandats présidentiels à un,renouvelable une seule fois. Pourquoi le chef de l’Etat a fait donctout ce tour pour revenir enfin à la mouture initiale, en verrouillantdéfinitivement cette disposition ? Le ministre d’Etat et chef de cabinetde la Présidence, Ahmed Ouyahia, avance un argument farfelu pour

    justifier et la révision de la Constitution en 2008 et la reconductionde Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat en 2014 : «En2008, c’ étai t une demande de la par t de l a société. Une personnalit é particul ière. Après cet amendement, il y a eu beaucoup de protestations.En 2014, j’ avais dit que la candidature de Bouteflika était un sacrif icede sa part pour éviter au pays de sombrer dans la violence.» Etonnantmais logique raccourci de la part d’Ahmed Ouyahia. Etonnant parce quela suppression de la disposition de limitation des mandats en 2008 était,faut-il rappeler, largement contestée. Abdelaziz Bouteflika n’aurait

    jamais fait deux autres mandats, s’il n’avait pas révisé la Constitution en2008, sans se référer d’ailleurs à l’acceptation par voie référendaire du

    peuple souverain. C’est le Parlement réuni en deux Chambres qui l’avaitavalisée, alors que les modifications touchaient l’un des principes defond de la démocratie : le principe cardinal de l’alternance pacifique aupouvoir. Pourquoi le président Abdelaziz Bouteflika revient aujourd’huipour reprendre l’article 74 de la Constitution de 1996 et limiter lesmandats présidentiels à deux seulement ? Le fait-il parce qu’aprèsavoir brigué quatre mandats successifs dans des conditions trèscontestées, il veut se racheter auprès de l’opinion publique nationaleet internationale ? Quelle trouvaille d’Ahmed Ouyahia quand ildit que «la candidature de Abdelaziz Boutefli ka en 2014 étai t unsacri fi ce de sa part pour éviter au pays de sombrer dans la violence» ! Le chef de cabinet de la Présidence, qui s’interrogeait autrefois si«le 4e mandat du Président était une bonne chose pour l’Algérie»,aurait pu chercher d’autres arguments encore plus passables auprèsde l’opinion. Une révision constitutionnelle remettant au goût leprincipe de la limitation des mandats, dont les droits d’auteur enAlgérie appartiennent exclusivement à l’ancien président de laRépublique, Liamine Zeroual, et qui interviendrait avant les électionsprésidentielles d’avril 2014, aurait certainement gêné sa tenaceambition de briguer un quatrième mandat. Saïd Rabia

    RÉACTIONS

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    El Watan - Mercredi 6 janvier 2016 - 3

    L ’ A C T U A L I T É

    ● Dévoilé par le chef de cabinet de la présidence, Ahmed Ouyahia, ce document propose notamment le retour à la limitation desmandats présidentiels, l’officialisation de la langue amazighe et certaines codifications de l’exercice politique dans le pays.

    P H O T O

    : H . L Y

    È S

    L’avant-projet de révision consti-tutionnelle est enfin rendu pu-blic. En gestation depuis quatreans, la mouture finale du «plusimportant chantier» du présidentBouteflika durant son quatrièmemandat ne contient que quelquesnouveautés. Ce n’est finalement pasla «grande révolution» de la législa-tion nationale devant jeter les bases«d’un Etat civil» promis depuis2014. Dévoilé hier lors d’une confé-rence de presse par le chef de cabinetde la Présidence, Ahmed Ouyahia,ce document propose, notamment,le retour à la limitation des mandatsprésidentiels, l’officialisation de lalangue amazighe et certaines codifi-cations de l’exercice politique dansle pays.En effet, après avoir violé la Consti-tution en 2008 pour permettre auchef de l’Etat de briguer deux man-dats supplémentaires, le pouvoirdécide de reproduire l’ancien article74 contenu dans la Loi fondamentalede 1996. «La durée du mandat prési-dentiel est de cinq ans et le présidentde la République est rééligible uneseule fois», stipule le nouvel article

    74 proposé dans cet avant-projet.Qualifiée «d’antidémocratique» en2008, cette disposition deviendra,selon ce texte, «intangible» en vertude l’article 178 qui énumère lesconstantes immuables de l’Etat. Etcomme le pouvoir algérien maîtrisel’art de défendre tout et son contraireen même temps, Ahmed Ouyahiaa présenté des arguments justifiantcette décision. «Cela parti cipe durespect de l’ alt ernance au pouvoir », lance-t-i l d’emblée. Le chef decabinet de la Présidence justifieégalement les décisions précédentes :«En 2008, l a suppression de l ali mitation des mandats r épond àunedemande insistante de la populati onqui souhai tai t que l e présidentBouteflika reste au pouvoir ( …) en2014, l e pr ésident de l a Républ iquea fai t un sacri fi ce pour éviter aupays de sombrer dans la viol ence» ,estime-t-il. Ahmed Ouyahia rejette,dans ce sens, le terme «violati on» de la Constitution, affirmant que «lamatr ice de cell e de 1963 est restée lamême jusqu’à aujourd’ hui» . «El len’ a connu que des améli orat ions etdes enrichissements» , soutient-il.

    Concernant l’officialisation de lalangue amazighe, Ahmed Ouyahiaexplique aussi sa non-intégrationdans la short-liste des constantesintangibles «par la nécessi téde lapromouvoir et de la standardi ser aupr éalabl e» .Se félicitant du fait que ce document

    renforce les droits de l’opposition,les libertés individuelles etcollectives ainsi que la liberté de lapresse, l’orateur défend ce projetqualifié par l’opposition de « non- événement ».

    REJET DES ARGUMENTSDE L’OPPOSITIONRappelant toutes les phases de sapréparation, Ouyahia affirme quele président Bouteflika voulait fairede ce projet «un di alogue nat ional ». «Nous avons voul u consul ter toutle monde. On n’ a exclu personne.Le document conti ent 70 à80% des

    propositions faites par ceux qui ontparticipéaux consultations. C’estune r évi sion profonde, même si ell en’ est pas venue dans le sens voulupar l’opposition qui demande unchangement de régi me» , lance-t-il,avant de rejeter les arguments del’opposition : «Son di scours (l’oppo-sition, ndlr), matin et soir, consiste à dire qu’ il n’ y a pas de l égit imi tédespouvoir s et une vacance des institu- ti ons. Je sui s désol éde l eur répondreque la l égit imi tédes inst itutions estdonnée par le peuple algérien sou-

    verain et que la vacance des pouvoi rsn’est pas un programme poli tiquequi mènera l oin.» Ahmed Ouyahiadéfend, dans ce sens, la légitimitédu président Bouteflika : «L’Etat estdebout. Et puisque le discours surla vacance des instituti ons concernele président Boutefl ika, i l démontrechaque jour qu’il dirige le pays.Depuis qu’il est Président, i l a ungouvernement qui tr avail le sous sonautor ité, il reçoi t des délégat ions,il suit l a l égislati on et propose laConstitution.» Le chef de cabinet de la Présidencerejette aussi la demande de l’oppo-sition concernant la création d’uneinstance indépendante pour l’orga-nisation des élections, qu’il qualified’«inventi on des ONG occidentalesdestinée àl’ Afr ique et àl’ Europe del’Est» . Ahmed Ouyahia exclut égale-ment l’éventualité d’une dissolutiondu Parlement après la révision de laConstitution. Madjid M akedhi

    CONTENU DE L’AVANT-PROJET DE RÉVISION DE LA CONSTITUTION

    Le plaidoyer poussif d’Ahmed Ouya

    Le régime présidentialiste fort accordantdes pouvoirs étendus au chef de l’Etat, telqu’il a toujours existé en Algérie, a encorede beaux jours devant lui, en dépit despromesses de réformes politiques supposéesprofondes annoncées dans le cadre du projetde révision constitutionnelle.C’est ce qui ressort du contenu despropositions d’amendements constitutionnelsrévélé hier devant la presse par AhmedOuyahia, directeur de cabinet à la présidencede la République. Toutes les spéculations ayantabondamment alimenté le débat politiqueautour de ce projet, à travers les relais poli tico-médiatiques du pouvoir sur l’ancrage civil del’Etat et l’approfondissement de sa naturerépublicaine et démocratique n’ont pas eud’écho dans la nouvelle mouture du projet de

    révision constitutionnelle présentéabusivement par le pouvoir comme un projetrévolutionnaire. L’architecture de lastructuration du pouvoir, qui fait du mandatprésidentiel le centre de gravité desinstitutions de l’Etat, est reconduite dans le

    fond et dans le détail dans cette nouvellemouture qui n’est qu’une pâle copie de laConstitution en vigueur en dehors dequelques amendements cosmétiques relevantde la politique politicienne, à l’instar de laconstitutionnalisation de tamazight . Un Etatcivil se définit d’abord dans le rapport qu’ilentretient avec l’armée qui n’est en démocratiequ’un outil de défense du territoire contre lesagressions extérieures alors que dans les Etatsautocratiques, c’est la prééminence du pouvoirmilitaire sur le politique qui est consacrée. Lanotion de pouvoir réel ou de l’ombre qui colle àla peau de l’institution militaire peine à êtredémentie, aujourd’hui encore, en dépit desproclamations de foi sur le retour de l’armée àses missions constitutionnelles contreditesdans les faits par l’implication de manière

    directe ou à travers des messages codés del’armée dans le champ politique. Le premierattribut d’un pouvoir civil c’est de rompre lecordon ombilical liant le pouvoir politique etl’armée autour d’enjeux de pouvoir partagés.Cela commence par le délestage de la fonction

    de ministre de la Défense assuméeofficiellement et organiquement ou bien demanière tacite par le président de laRépublique pour la confier à qui de droit : à unministre de la Défense — de préférence un civil— qui sera responsable de la gestion de sonsecteur — au plan technique — devant legouvernement . En Algérie, et c’est le cas detous les régimes non démocratiques, le statutde chef suprême des forces armées assumé parle chef de l’Etat et le refus de nommer unministre de la Défense, voire de prévoir ceposte dans l’organigramme du gouvernement,sont autant de signes qui ne trompent pasquant à la volonté politique du pouvoir enplace d’aller véritablement vers un pouvoircivil. Du coup, tout le tintamarre fait autour dela prétendue opération de restructuration des

    services de renseignement dévoile les dessousdes cartes politiques du jeu de poker menteurengagé par le pouvoir pour reprendre la main,déstabiliser et neutraliser ses adversaires. Leprésident Bouteflika peut toujours rattraperultérieurement cette fausse note en cédant sur

    cette question mais que l’on ne s’y méprennepas ! Cela ne changera rien à la nature dupouvoir. Mais il lui sera difficile, en revanche, deconvaincre l’opinion quant aux autresengagements pris dans le cadre des réformespolitiques annoncées dans son projet derévision constitutionnelle. Les amendementsproposés sont un parfait concentré decontradictions. Le principe de l’indépendancede la justice y est consacré, maisparadoxalement, le président du Conseilsupérieur de la magistrature n’est autre que leprésident de la République, qui est le premiermagistrat du pays. Même les soutiens les pluszélés de Bouteflika, à l’instar du patron du FLN,Amar Saadani, auront du mal à se reconnaîtreet à adhérer aux changementsconstitutionnels introduits. Lui qui

    revendiquait de droit et de juré le poste dePremier ministre pour le FLN en tant que «partimajoritaire» est assuré d’une seule chose :d’être consulté par le Président, mais pasforcément d’obtenir le poste comme il leréclame à cor et à cri. O. B.

    Le rendez-vous raté de l’Etat civil ?

    BALISESPar Omar Berbiche

    Le chef de cabinet de la Présidence, Ahmed Ouyahia,justifie à nouveau le verrouillage du champ politique.S’exprimant lors d’une conférence de presse animéehier à Alger, il défend mordicus le gel de l’agrément despartis politiques et l’interdiction des manifestationsdans les grandes villes. «Permettez-moi de vous signalerque nous avons partis. Concernant le pouvoir, qu’il yait ou partis, je ne vois pas en quoi cela changeraitle sens de la rotation du monde. Maintenant, dansl’application, la loi est claire. Il y a quelque chose qui s’appelle le tribunal administratif et le Conseil d’Etat.Les gens n’ont qu’à aller porter leur affaire devant la justice. Il faut qu’on arrive à se convaincre que la justiceest au-dessus de nous tous» , lance-t-il, répondantà une question sur la violation des dispositionsconstitutionnelles garantissant la liberté de la créationdes partis et des associations. «C’est la justice qui règleles problèmes et non pas les meetings, les tentativesde solidarité partisane et les déclarations», ajoute-t-il.

    Ahmed Ouyahia soutient également que l’interdictiondes marches et des manifestations n’est en vigueur qu’àAlger.«Vous parlez de la liberté de manifestation. Nousavons une loi qui la régule et qui fait supporter l’ordredurant la manifestation aux organisateurs. L’Algérie est faite de wilayas. A travers les wilayas, jamais onn’a interdit une manifestation. Et ça se déroule toujours sereinement. Quand parfois quelqu’un juge qu’il estutile d’organiser une manifestation à Alger, parce qu’il y a la presse, il juge utile de casser des vitres» , dit-il.Reconnaissant que «l’application de la loi n’est pas parfaite», Ahmed Ouyahia revient, dans la foulée, sur lesmanifestations organisées contre le quatrième mandatdu président Bouteflika, qu’il qualifie de «fascistes». «Jene parle pas des manifestations à caractère fasciste, et je pèse mes mots, dont nous avons vécu des tentatives en . On manifeste pour exprimer un point de vue ? LaRévolution, les Algériens l’ont faite en », lance-t-il. M. M.

    ADOPTIONDU TEXTE ENFÉVRIERL’avant-projet de révision de laConstitution pourrait être soumis auParlement à la mi-février prochain.C’est ce qu’a affirmé le directeurde cabinet de la présidence de laRépublique, Ahmed Ouyahia. «Il passera d’abord, au cours de cemois de janvier par le Conseil desministres, ensuite le président dela République saisira le Conseilconstitutionnel pour donner son avis», précise-t-il. Selon lui,l’opération au niveau du Conseilconstitutionnel pourrait durer à

    jours.«Ce n’est qu’après l’avisdu Conseil constitutionnel que letexte sera soumis au Parlement. Cela pourrait intervenir vers la mi-février », indique-t-il. M. M.

    Le verrouillage du champ politique assumé

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    Le 20 avril prochain coïncideraavec le 36 e anniversaire desévénements d’Avril 1980, durantlesquels la population de Kabylie aorganisé des actions populaires pourrevendiquer la reconnaissance del’identité amazighe. Les manifestantsont été violemment réprimés et lesmilitants les plus en vue dans cemouvement de protestation ont étéarrêtés et condamnés «pour atteinte àla sécurité de l’Etat».L’incarcération des «leaders» dumouvement, connus comme les«24 détenus», et la répression dumouvement n’ont pas déteint sur larevendication berbère qui a enregistrédes avancées dans les différentescouches sociales.Les universités de Béjaïa et de TiziOuzou ont été des viviers d’activisteset un bastion de contestation pendantles années 1980. La protestationportée par un élan populairea été canalisée par le Mouvementculturel berbère (MCB) lancé en1985, avec des structures au seindes commissions nationales duMCB pour, à la fois, promouvoir leproduit culturel berbère et porter larevendication sur le plan politique etcontestataire. Le 20 Avril de chaqueannée est commémoré en Kabylieavec des marches imposantes pourrevendiquer un statut à la langueamazighe et l’organisation d’activités

    culturelles diverses pour valoriser laculture berbère. Le début des années1990 avec une activité politiquemultipartisane allait avoir un impactsur l’unité des rangs au sein du MCB; la coordination nationale est crééeet dirigée par Ferhat M’henni, cadreau Rassemblement pour la culture etla démocratie (RCD), alors que lescommissions nationales ont commeporte-parole Djamel Zenati du Frontdes forces socialistes (FFS). Bien quel’approche et la doctrine politique

    des deux partis soient divergentes, lamobilisation pour la reconnaissancede tamazight, langue nationale etofficielle, est portée par des milliersde manifestants à chaque «printempsberbère». La revendication de laconstitutionnalisation de tamazight,langue nationale et officielle, connaîtune autre dimension avec la «grèvedu cartable» durant l’année scolaire1994-1995. L es établissementsscolaires et les universités de laKabylie sont paralysés par une

    interminable grève. Le mois d’avril1995, des accords controversés sontsignés avec le gouvernement quiconsacrent la création, tout aussicritiquée, du Haut Commissariat àl’amazighité, une institution rattachéeà la Présidence, toujours sansprérogatives.Symbole et porteur de la revendicationamazighe, le sigle MCB commenceà disparaître du paysage politiqueet culturel. Et c’était le 18 avril2001. Alors que la traditionnellecommémoration des événements du«printemps berbère» se préparait, le

    jeune Massinissa Guermah tombesous les balles des gendarmes dans labrigade de Beni Douala (Tizi Ouzou).La tragédie embrase la Kabylie quienregistre quotidiennement des mortset un mouvement populaire est népour canaliser les manifestations ;la Coordination des archs se réunità El K seur (Béjaïa), élabore uneplateforme de revendications danslaquelle figure la nationalisationet l’officialisation de la langueamazighe. Le mois d’avril 2002,l’APN vote un amendement à laConstitution. Tamazight est devenuelangue nationale. Pendant des années,les voix officielles ont claironné quetamazight ne serait jamais officielle.Le 5 janvier 2016, la même Assembléeofficialise la langue. Saïd Gada

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    L ’ A C T U A L I T É

    ● Le mois d’avril 2002, l’APN vote un amendement à la Constitution. Tamazight est devenue langue nationale.Pendant des années, les voix officielles ont claironné que tamazight ne serait jamais officielle. Le 5 janvier 2016,

    la même Assemblée officialise la langue.

    AMENDEMENT DE LA CONSTITUTION

    Des décennies de combatpour un statut de tamazight

    SI EL HACHEMI ASSAD SG du Haut Commissariat à l’amazighité(HCA)

    LA DÉCISIONPERMETTRA UNAMÉNAGEMENT EFFICACEDE TAMAZIGHT

    Suprême sati sfacti on !Le HCA considèrecette reconnaissancedu statut officiel detamazight comme unacquis important quiconsolidera davantagel’ uniténationale et ladémocrati e en Al gérie.L’officialisation veut dire

    que tamazight détient désormai s un autr e statut juri dique. Lors de mes précédentes déclarations à la presse et d’une manière mesurée, j’ ai expli cité que nous, au HCA, étions assurés que le processusde l’ official isation est amorcédès l’ instant de sonintroduction dans l’ ancienne Constitution puis sonaccession au statut de langue national e. Donc,c’ étai t une question de temps et voil à, le momentest venu pour l’ annoncer et rendre justice àcepréjudice de l’ histoire. Cette décision est un acteméthodol ogique qui permettra un aménagementeffi cace et planif iéde notre langue sous l’égided’ une académie de la langue amazighe. Unedes retombées posit ives de cette officiali sation

    est que l’ Etat mettra davantage de moyens pourrat traper l e retard accuséen matière de recherche,de développement, d’ enseignement et de diffusion.Le véri table processus de mise en œuvre de la

    volontéconstituti onnelle trouvera alor s tout sonsens. C’est de notre rôle de prendre de l’i niti ativepour ne pas confiner cette décision dans un cadrestri ctement théori que. Nous devons travail ler sansrelâche pour instal ler les instruments insti tutionnelsd’accompagnement et œuvrer dans la productionli ttérai re, scienti fique et culturelle de quali té.»

    ALI BRAHIMI Ancien député, militant de la causeamazighe

    UN DROIT INALIÉNABLEET HISTORIQUE…

    La langue amazighe vientd’ être consacrée langueofficielle dans la nouvellemouture constitutionnelleprésentée par le chef del’ Etat ! I ndépendammentdu contexte dedélabrementinstitutionnel, politique,économique et culturel du

    bil an du pouvoir et des calcul s de survie d’un régimehonni par l’ ensemble des citoyens libres de ce pays,l’ instant et l a décision sont hi storiques ! Nousprenons cette justice tardive sans remercierquiconque, parce que c’est notre droi t naturel deparler, écrire, travai ll er et vivre dans notre languematernelle et parce que c’est le droit hi storiqueinal iénable d’une langue et d’ une culture qui ontsurvécu àdes millénaires de déni et de répression, de

    recouvrer, sans conditi ons, leur souverainetésur leurterr itoi re histori que ! (…). L’Algérie et la plus grandepart de l’ Afrique du Nord apparti ennent aux espaceslinguistiques et culturels arabophone et francophone,

    mais ne seront j amais arabes ni fr ançais parcequ’ elles sont déjàamazigh et qu’ elles doivent l erester ! (…) La fi n insti tuti onnell e du déni lève aussitoute couverture àl’ amalgame islamité-arabitéquin’a bizarrement de prétention qu’ en Afrique du Nord.Il r este et apparti ent aux formations poli tiquesislamistes de renoncer àcet abus culturel etlinguistique en acceptant sincèrement, voire enrejoignant la marche du peuple amazigh vers lerecouvrement total et la reconstruction de sasouverainetéculturell e ! Le socle identitaire del’ Algéri e est aujourd’hui confor téàcharge pour lerégime auteur du déni anti -amazigh d’ entreprendre

    la thérapie col lective identi taire et culturell e pourdifférencier arabisme et arabophonie ! Plus au-delà,il appartient maintenant àceux qui s’ar rangeaientdu déni cul turel ant i-amazigh pour justif ier leurtiédeur ou l eur refus d’ intégrer les rangs dumouvement démocratique, de se mobil iser pourimposer la citoyenneté, l’ Etat de droit et l’ Etat civi llequel ne saurait se confondre avec une dictaturemili taire ou religieuse (…)»

    BRAHIM TAZAGHARTMilitant de l’amazighité, écrivain etéditeur

    UNE JUSTICE RENDUE AUCOMBAT DE PLUSIEURSGÉNÉRATIONS

    Je suis satisfait parcette décision por tantofficiali sation de lalangue amazighe.Satisfai t pourtamazight et contentpour l’ Algéri e qui

    consoli de ainsi sa cohésion nationale.Avec l’official isation de tamazight, c’estune nouvel le étape dans la r efondati ondémocrati que de la nat ion algéri enne quis’achève. C’ est aussi l ’ indépendance dupays qui se consolide en se li bérant de laconception jacobine de l’ Etat qui est uneconséquence di recte de l a col onisation.Je crois que cette reconnai ssance, quivient rendre justice au combat de plusieursgénérati ons de militants, est une leçon

    àretenir : ‘Ne jamais céder devant lesdifficultés et les obstacles, ni paniquer etfaire fausse route au risque d’offrir auxnostalgiques de la colonisation leur revanchetant attendue.’El le expri me aussi l a véri téque l aconstruction des Etats et des nations n’ est paschose aisée, qu’ elle est un processus conti nuavec des réaménagements et des cor recti fs à apporter en permanence.En cet instant, le fait que nous n’ avons pasti réprof it d’ une manière opti male de lareconnai ssance de tamazight comme languenational e en 2002 me traverse l’espri t.C’ est pour cette raison que j’ appelle lesmil it ants de tamazight , les spécial istes etautres praticiens d’ être àla hauteur de cetteprochaine reconnai ssance. C’est une décisionessentiel le àcapi tal iser. Avec des camarades,nous avons commencé, i l y a un temps, à travail ler sur l a loi por tant mise en œuvrede la reconnai ssance de tamazight commelangue offici elle. Nous étions certai ns que cemoment arr ivera. Et face àl’ histoire qui esten trai n de s’écri re, nous n’ avons pas le droi t

    àl’ échec.»

    RÉACTIONS

    MANIFESTE KABYLE

    «Réparationd’une injustice»■ Les animateurs du Manifestekabyle, un mouvement qui revendique«un statut politique particulierpour la Kabylie dans une Algériemulticulturelle», estiment quela décision de l’officialisation detamazight intégrée dans la nouvelleConstitution n’est que«la réparationd’une injustice d’Etat majeure enversles millions de citoyens locuteursen tamazigh au même titre que lalangue arabe (article )». «Toutesles régions amazighophones seront particulièrement attentives sur la prise en charge effective de leurlangue tant sur le plan politiquequ’institutionnel», précisent lesmêmes militants dans un communiquétransmis à notre rédaction. «Uneofficialisation de la langue tamazightqui serait simplement une réparation symbolique et qui n’accorderait pasaux amazighophones le droit de ladévelopper, de manière souveraine

    dans leurs régions, sera un leurreconstitutionnel et engendrera encore plus de frustration et pérenniserale sentiment d’exclusion», ajoute lemême document signé par AhmedAït Bachir, l’un des initiateursdu Manifeste kabyle. «Depuisl’annonce de la révision de laConstitution en , le temps a été suffisamment long pour permettreaux décideurs d’engager un véritable processus démocratique, conditionincontournable pour donner légitimitéà tout projet de révision de la Loi fondamentale. En partant du principeque l’association des citoyens, parl’ouverture d’un véritable débat, estun droit fondamental opposable àtoute forme de construction d’undroit juridique qui s’imposerait à eux,on ne peut que s’interroger sur lesmotivations réelles de cette révision»,soulignent les rédacteurs du mêmetexte. H. Azzouzi

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    Une revendication portée par plusieurs générations de militants

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    L ’ A C T U A L I T É

    ● Acculés, les accusés sont tantôt perdus, tantôt confondus par des réponses parfois contradictoires ● Belkacem Boumedienneaffirme que Chakib Khelil lui a déclaré à propos de Mohamed Meziane qu’il doit «assumer ses responsabilités».

    Les questions des avocats et du parquetgénéral se sont poursuivies hier autribunal criminel d’Alger où se tient leprocès de l’affaire Sonatrach 1. M e Zouakou,agent judiciaire du Trésor, demande pourquoiavoir procédé au lotissement des marchés detélésurveillance. «C’ est l a commi ssion desmarchés qui a fait la proposition. Cela entredans le cadre de la stratégie de Sonatrach» ,répond Boumedienne. Selon lui, le plusimportant lot a été accordé à Siemens et non pasà Contel-Funkwerk. Le juge : «Contel était-elle

    la pl us chère par rappor t aux autr es ?» L’accuséconfirme et précise que la hausse était de 40%par rapport aux autres offres. M e Zouakou :«Pour quoi avoir décidéde négocier une bai ssede 15% des prix et non pas plus ?» L’accusé: «Le taux de 15% de baisse a étédéci déparmoi en tant que vi ce-président et par le PD G.La perception de Sonatrach est d’analyser lesoffres. Nous maîtr isons la construct ion, maispas le procurment et l’ ingeneering. Nous nousfions ànotre instinct. Le partenaire di t que c’ estla technologie qui dicte le prix…» A propos duchoix du gré à gré, Belkacem Boumedienne estformel : «C’ est une procédure légal e. Si nousavions optépour une large consultat ion nousaurions perdu beaucoup de temps alors qu’ il yavait urgence pour sécuri ser les instal lati ons.» Et de préciser : «Sonatrach a l ancéquelques5000 avis d’appel d’ offres qui se sont avérésinfr uctueux. Il fall ait revoir les procédures.» Boumedienne revient sur l’organisation del’Amont, révélant que Mustapha Hassani, quiavait déclaré n’avoir fait que signer, «a sous sesordres dix régions. Il est le maître de l’ ouvrage. Ila le pouvoir de refuser» .Me Abdelmadjid Sellini veut savoir si le gré à gréest exceptionnel ou une pratique généralisée, etl’accusé révèle qu’ «il y a eu au moins un mil li erde gréàgré. Pour le carburant par exemple, noussommes passés par un avis d’appel d’ offres alorsque c’ est un produit de monopol e. Nous étionspresque en infract ion. Je veux dire qu’àla basece sont des consultations qui peuvent devenir ungréàgré. Lorsqu’ il y a eu l ’accci dent de Skikda,les responsables savaient qu’i l s’agissait d’uninci dent très grave. Lorsqu’i l y a eu l’attaquede Rhourd Ennous , les autor ités savaient quederr ière il y avait quelque chose d’extr êmementgrave. Lor squ’il y a eu Tiguentourine, nous étionsloin de la période des années du terrorisme». Sur la classification de Contel, il déclare que «le

    rappor t de la commission des marchés l’ a placé àla première position. Je sais que Funkwerkest fabr iquant». L’avocat : «Mais ce n’est pasFunkwerk qui a soumissi oné…» L’accusé : «C’ estgroupement algéro-allemand Contel fai sait de laprestation de service.»

    LES GRAVES REMONTRANCES DESIEMENS À SONATRACHInterrogé sur la délégation de signature donnéeà Mustapha Hassani, l’accusé affirme que cedernier avait le «pouvoir» de refuser d’apposersa signature. L’avocat rebondit : «Vous êtesnommépar décret présidenti el, donc vous aussivous pouvi ez refuser d’ exécuter les ordres duPDG ou du mi nistre, pui sque vous vous référezuniquement au pr ésident...» L’accusé : «Je nepeux pas refuser les deux ordres du mini street du PDG. Lorsque je vois que quelque chosene va pas, je peux en discuter.» Des propos quine cadrent pas ce qu’il avait affirmé lors del’audition, où il a dit ne pas pouvoir s’opposerau ministre. Le juge : «Voulez-vous dire que cesordres étaient légaux ?» L’accusé acquiesce. Lesretards enregistrés par Contel, Boumedienne lesimpute à Sonatrach. L’avocat : «Et les pénalitésque vous aviez appli quésur elles, comment les

    inter préter ? » L’accusé se perd. «Si elles existent,la responsabilitéde Sonatrach est dégagée» ,dit-il.A une question du procureur général sur lerecours à un comité de cadres chargés d’étudierle marché, Boumedienne reconnaît que l’idée estbonne, «mais elle ne pouvai t être appl iquée enraison de l’urgence liée àl’ impérati f sécur itai re» .A propos des graves remontrances de Siemenscontre la commission des marchés de Sonatrach,contenues dans une lettre où la société allemandeconteste le lotissement des marchés en disantqu’il lui revenait de droit, que le procureur généralqualifie de « honteuses », Boumedienne déclare :

    «Nous éti ons dans une nai ssance de consultat ionpour 984 sites àsécur iser. Sonatrach a décidé de partager l e marchéentre les partenaires etpar région, sur la base de critères commerciaux,techniques et polit iques.» Le procureur général :«Siemens ne s’ est pas retiré. El le vous a di t que

    lorsque vous travail lerez dans les normes, ellereviendrait.» L’accusé persiste à affirmer qu’ilignorait l ’existence de cette lettre. «On m’ a ditqu’el le s’est retirée parce qu’el le voulait prendre

    tous les marchés», indique t-il.Me Miloud Brahimi demande à l’accusé cequ’il fait en prison. Boumedienne répond : «Jevoudrais que Al Smaïl et Meziane MohamedRéda, avec lesquel s j’ai étéconfronté, racontentce qui s’est passédevant l e juge.» Le présidentappelle les concernés. Mohamed Réda : «Le jugem’a demandési j’ai étévoi r Boumedienne dansson bureau. J’ai dit non, mais il faut voir avec AlSmaïl. Il m’ a demandéde par ti r.» Al Smaïl : «Le

    juge m’a dit ‘connaissez-vous cette personne ?’J’ai dit oui , c’est Belkacem Boumedienne. Il m’ ademandéde sor ti r.» BelkacemBoumedienne : «Après l a réponse de AlSmaïl, le juge m’a dit ‘je vous pl ace sous mandatde dépôt’ . Je ne sai s même pas pourquoi .» Me Attef demande des explications sur la rencontrede l’accusé avec les agents du DRS. I l répond:«Il s m’ont donnéhuit informations, mais je meli mite àdeux qui sont liées au dossier. Il s m’ontdit que j’ avais un gros problème. Les enfantsMeziane sont liés au marchéde telésurveillance.J’ai r épondu que je dois voi r avec le conseild’administration et le service juridique. Ilsm’ont di t d’all er véri fi er. Le servi ce juri diquem’a confi rmél’ existence de Meziane, mais sanspour autant être sûr du l ien avec le PDG. J’ ai été voir le ministre sur les huit informations du DRS . En ce qui concerne la télésurvei ll ance relati veau complexe de Hassi Messaoud, il m’ a dit

    j’ assumais mes responsabili tés. Sur les enfantsde Meziane, i l m’ a clai rement affi rméque c’estau PDG, Mohamed Meziane, d’assumer sesresponsabilités.» Boumedienne cède sa place à Mohamed RédaMeziane, qui déclare au procureur généralavoir payé les 480 actions dans le holding,«malheureusement je ne sais pas où se trouve lenotaire. Est-i l en fui te, en pri son, je ne le sais pas.C’ est lui qui détient les documents» . Le magistrat:«Depuis 6 ans, vos avocats n’ont pas pu avoi r l es

    preuves ?» L’accusé : «J’ ai un reçu mais je ne sai spas où il est.» Le procureur général : «Qu’avez- vous fait au holding pour recevoir plusieurschèques de dizaines de mil li ons de dinar s ?» L’accusé : «Avec Meghaoui, nous avions travai ll é sur le démarrage des fi li ales…» Le procureur

    s’énerve : «Donnez-moi du concret.» L’accusé persiste à évoquer le travail de «mi seen place» des filiales. Le juge le ramène à laquestion : «En contrepar tie de quoi avez-vous

    percu ces dividendes ?» L’accusé : «Le travai ldes fili ales.» Le juge : «El les ne sont pas encorecréées.…» L’accusé se tait.Le juge appelle Fawzi Bachir M eziane.Me Zouakou : «Pourquoi avoi r qui tté Sonatrach ?» L’accusé : «Je subissais beaucoupde pressions, en pl us j’ai étérétrogradé. I l y a euaussi l ’accord de la banque pour un crédit àlasociétéde transport SMTC (sociétémaghr ébi nede transport de carburant) de 116 mill ions dedinars pour démarr er l’ acti vi té.» Me Merahl’interroge sur les deux logements acquis auprèsde Sonatrach. «C’ est dans le cadre des œuvressociales que je les ai achetés. Je payais parretrai ts sur salai re.» Le juge appelle El Hachemi Meghaoui quiest interrogé par son avocat, M e Zeghir, surle montant déclaré comme dividendes virésur son compte. Il répond : «Nor malement, laBanque d’ Algérie ne se limite pas uniquement

    àNatixis.» Selon lui, elle aurait dû remonterà la banque qui a transféré le montant et aussiinterroger les sept autres actionnaires qui ontperçu les mêmes sommes. I l cède sa place à sonfils Yazid, qui persiste à affirmer que sa tâchedans le groupement se limitait aux questions detransport, et son père aux questions f inancières.Le procureur g énéral lui demande pourquoi lesvirements diffèrent et passent de 8000 euros(montant du salaire) à des sommes qui doublentou triplent. Il explique que «parfois, i l s’ agit deratt raper des paiements en retard» . Le magistratrevient à la charge, mais M e Mokrane Aït Larbi(avocat de l’accusé) conteste le document citépar le procureur général. Le juge : «Ce qui aétégeléreprésente 230 000 euros.» L’accusé :«J’ ai reçu les 230 000 euros. Les mensual itésrepr ésentent 192 000 eur os. Les 38 000 eurosrestants sont des primes.»«Que fai siez vousen contre par tie de ce salaire», demande lemagistrat. «Je travail lai s sur terrain. Je réglais

    les problèmes» , dit-il avant que le procureurgénéral de l’arrête : «Donnez-moi des r éponsespr éci ses.» L’accusé : «On m’ envoyait l a l iste descontainers et je l es orientais vers les meill euressoci étés pour les r écupérer …»

    Salima Tl emani

    «Chakib Khelil a tout fait endosserau PDG de Sonatrach»

    LES RÉVÉLATIONS SE SUCCÈDENT LORS DU

    A propos du choix dugré à gré, BelkacemBoumedienne, estformel. «C’est uneprocédure légale. Sinous avions opté pourune large consultationnous aurions perdubeaucoup de tempsalors qu’il y avaiturgence pour sécuriserles installations»,dit-il, précisant que«Sonatrach a lancéquelque 5000 avis

    d’appel d’offres qui sesont avérés infructueux.Il fallait revoir lesprocédures».

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    DANS LES DÉDALESDES CONTRATS AVEC SAIPE

    PROCÈS DE L’AFFAIRE SONATRACH 1

    ● Nouvelles révélations dans leprocès de l’affaire Sonatrach 1qui se tient au tribunal crimineld’Alger. Hier, l’ex-vice-président de l’activité transportpar canalisation, BenamarZenasni, seul accusé pour desdélits, en détention depuis 6ans, affirme que c’est ChakibKhelil qui a donné l’ordre de nepas annuler le contrat avecSaipem, dont les prix étaientplus chers de 68% alors queRéda Meziane, fils du PDG deSonatrach, enfonce FaridBedjaoui.

    Le tribunal criminel d’Alger est passéhier après-midi à la deuxième groupeliée à l’affaire Saipem Algérie. Il appelleBenamar Zenasni, vice-président de l’activitétransport par canalisation (TRC), poursuivi pour«participation à association de malfaiteurs»,«complicité dans passation de marché publicen violation de la réglementation», dans«dilapidation de deniers publics», «abus defonction» et «blanchiment d’argent». Des faitsdélictuels pour lesquels Zenasni est en détentiondepuis six ans. Il revient sur la signature ducontrat avec Saipem pour la réalisation du GK3.«Lorsque je sui s ar rivé, ce projet était déjà prêt. Les pipes partent de Hassi Rmel jusqu’à

    Koudiet Draouch, pour reli er Guelma àSkikdasur 780 km» , dit-il. Selon lui, le projet a respectéla procédure, il est passé par une consultation.«J’ étai s dir ecteur de l ’Enac, une f il ial e deSonatrach, qui a d’ai ll eurs soumissionné pour ce projet avec Cosider et des soci étésétr angères. Sonatrach a déci déde passer parune préquali fi cation et de lot ir le proj et en troi slots. Pour le lot 3 objet de l’ affaire, il y a eu sixentreprises étrangères r etenues, mais seulementdeux ont fait des offres commerci ales. Jusqu’à ce moment-là j’ étai s toujours àla tête del’Enac . Je voulais prendre ma retraite et on m’aproposéle poste de vi ce-président de l ’activité TRC. J’ai pri s le train en marche. Le projetétait très urgent.» Le juge : «Contel aussi étaittr ès urgent qui a pris l a déci sion de prendre lesdeux sociétés, Saipem et une soci étéfrançai se.» L’accusé : «C’ est le PDG, sur proposition demon prédécesseur, M. Chekired. L’urgence c’ estque Sonelgaz avait lancéla constr uction d’unegrande centrale électr ique, al ors que Sonatrachn’ avai t même pas commencéles travaux dupipe. C’ est un investissement de 2 mil li ards dedinars. L’Algérie avai t besoin d’ électr ici téet ducomplexe de gaz.» Le juge : «L’uti li tén’ expliquepas l’ urgence. La consul tati on s’es transforméeen gr éàgr é.» L’accusé : «L’appel d’ offres n’aeu que deux réponses. Vu l’ urgence, il s les ontretenues. Quand j ’ ai éténommé, l e projet étaitdéjàpassépar l a commi ssion des marchés et lesdeux soci étés retenues. L e maître de l’ouvrageest Yahia Messaoud, directeur de la divi sionréal isati on. Il m’ a r évéléque Saipem est lapremière avec 688 mil li ons de dollar s devantla sociétéfrançaise (760 mil lions de doll ars).» L’accusé affirme avoir remarqué une haussedes prix, et de ce fait, il a attiré l’attention dumaitre de l’ouvrage, Yahia Messaoud. «J’ ai pr isla décisi on de geler le pr ocessus. En attendant,

    je voulais une étude. Après il est venu me dire

    que la hausse est de 68% alors que les pipessont fournis par Sonatrach. Lui ne fait que laréali sation. J’ ai dit àMessaoud que son analysea étéfai te sur un pi pe LZE de Hassi M essaoud,dont les caractéristiques ne sont pas l es mêmes.

    La différence entre les deux mar chés est l e fai tque le LZ02 reli e le Sud àArzew. Il t raversetrois zones : Sud, Hauts-Plateaux et Nord.La r églementation de réal isation défi ni t lescaractéristiques des pipes dans chacune desrégi ons.»

    LE MINISTRE M’A DIT : IL N’EST PASQUESTION D’ANNULER LE MARCHÉAcculé par le juge, l’accusé finit par lâcher :«Le ministre m’a convoquépour me sermonnersur le fait que j’ai geléle projet. Il m’ a dit : i ln’est pas question d’ annuler. Il m’ a dit que laseule soluti on est de négocier. I l m’a di t vousavez mis 3 ans pour ar ri ver au contrat. Maisd’ ici une année, êtes-vous sûr que les prix neconnaîtront pas de hausse ? J’ ai fi ni par êtreconvaincu par son raisonnement.» Le jugelui fait remarquer qu’il est entré dans le gré àgré. «Si je ne refais pas l’appel d’ offres, celaveut di re que c’ est le gréàgré. Ce qui nousdonne la possibili téde négocier.» Le jugel’interroge sur les négociations : «Lorsque l e

    ministre m’a demandéde négoci er, j ’ ai écrit àYahia Messaoud pour l’ informer en tantque maître de l’ ouvrage. Nous avions saisiles Ital iens qui ont acceptéde rédui re de 1%.Dans le courr ier de Yahia Messaoud àSaipem,nous espérions une baisse de 20 à30%. Nousavions entaméles négoci ati ons. I ls nous ont di tqu’ il s baisseraient de 3%, nous avons refusé.Pui s de 8%, réfuséégal ement. J’ ai di t àYahiaMessaoud, qui négociai t pour une réductionde 13%, de demander 25%. I ls ont refusé. J’aidemandéàparler avec Tull io Or si, le patronde Saipem, que je reçois pour l a premi ère foi sdans mon bureau. Je lui fais des remarques surla hausse ; il a tentéde justifi er par le reli ef dusite de réal isation.» Le juge : «Et le PDG était- il au courant ?» L’accusé : «J’ y arr ive. Je lui aiexpri mémon refus. Il m’a dit je bai sse de 14%.Je lui ai dit je veux 25%. I l me répond : ‘ Vousvoulez que je fasse une lettre d’embauche ?’Apr ès une longue négoci ati on, i l a ar rêté la baisse à14,5%. Je lui ai dit que j’allaisréfléchi r. J’ ai appeléle PDG, je lui ai renducompte. Il m’ a dit de le ramener àson bureau.Le lendemain, nous avons étéreçus àsonbureau. Tull io a défendu son prix en justi fi ant

    son offre pour ar ri ver au bout de 2 heures à 15%. Ce qui représente 568 mill ions de dol lar sde baisse. Quand l’I tali en est parti, l e PDGm’a di t l e mini stre nous a demandéde négocier12,5% de baisse et nous avons ar raché15,5%.Les contrats ont étépréparés et comme l emontant dépassait le seuil de mes pr érogatives,

    j’ ai écri t au PDG pour avoir le pouvoir designature. L e ministre a organiséune cérémoniepour signer le contrat. Le ministre avait dit danssa lettr e all ez-y pour une réducti on de 12,5% aumaximum. Nous avons obtenu 15,5%.»

    LA DÉCISION ÉTAIT DÉJÀ PRISE AVANTMON ARRIVÉELe juge : «Le rappor t de Abdellaoui Noureddine,président de l a commi ssion d’ évaluati on desoffres, avai t émis des réserves concernant lecontrat.» L’accusé exprime son étonnement.«La commission s’est prononcée sur l ’éligibilité

    àl’ offre commerciale», selon lui. Sur le rôlequ’aurait pu jouer le PDG, l’accusé est formel :«Quand j ’ai éténommé, l ’offr e commer ci al e été

    déjàfai te et le PDG n’ est jamais inter venu.» Sur Réda Meziane, il dit ne pas le connaîtreet n’avoir jamais su qu’il travaillait à Saipem,

    jusqu’à ce que les agents du DRS l’informent.«Trouvez-vous normal que le fi ls du PD G soitempl oyéàSaipem ?» L’accusé : «Nor mal ement,ça ne devrait pas l ’être.» Le président : «YahiaMessaoud vous a fait troi s propositions, dontl’ annulation de l ’opération. Pourquoi n’avoi rpas suivi ?» L’accusé : «Le ministre m’a di t de nepas annuler. Je ne peux contredi re mon ministre.Secondo, l e marchéétait déjàen marche. Sinous avi ons annulé, nous serions tombés sousle coup de l’arbitrage international et nousaur ions étéobligés d’ accepter l es pri x. Laproposition de donner aux sociétés nati onal esn’étai t pas possible. Nous n’avions pas lescompétences nécessair es. Rai son pour laquel leil a étédéci déde donner ce l ot àdes compagniesétrangères.» Le juge : «Yahia Messaoud n’ est-ilpas compétent pour le savoir ?» L’accusé : «Ilmanque d’ expérience dans le management.» Le juge l’interroge sur les sociétés qui ontpris les lots 1 et 2, et l’accusé affirme qu’ils’agit de la société égyptienne Petrojet. «Lesparamètres des lot s 1 et 2 avec l e lot 3

    diffèrent total ement.» Le président : «Pour quoin’être pas passépar un avi s d’appel d’ offresinternati onal comme pour les deux premierslots ? » L’accusé : «Parce que l es premi ersappels étai ent clair s et r églementai res.» Leprésident : «Mais aussi, i l n’y avait pas l e fil sdu PDG.» Zenasni s’attelle à expliquer lesdifférences qui existent entre le projet prispar les Egyptiens et celui accordé à Saipem,tant sur le plan relief que le tracé. «Nous nevouli ons pas ébrui ter les offr es des Itali ens depeur que les Egyptiens augmentent leurs pr ix.L’un d’ eux m’a même affir méqu’ il s auraientdû augmenter de 40%. J’ avai s très peur desprix.» Le magistrat lui rappelle que ces proposn’ont pas été tenus devant le juge d’instruction.«N’ avez-vous pas violéla procédure A408et la R15 ?» lui demande le président. Selonlui, la réglementation prévoit «des exceptionsdans le cas où il n’y a que deux offres» . Le

    juge : «Vous aviez négociéet signé. Avez-vousvioléla pr océdure ?» L’accusé : «La décisonétai t déjàprise.» Le juge : «Vous avez r especté la déci sion et violéla procédur e.» L’accusépersiste à dire que le ministre lui a donné l’ordrede ne pas annuler l’opération. «Que pouvai s-

    je faire ? Je n’ai pas le pouvoir de refuser eten plus il y avait la pression de l’ urgence.» L’accusé affirme ne pas avoir été informé par

    Tullio Orsi que le fils du PDG était parmi lepersonnel de Saipem, «sinon, j’ aurai s peut-

    être pris d’autres mesures» . Le juge appelleReda Meziane, qui raconte avoir connu dansle bureau de la défunte Amel Zerhouni, avec

    Tullio Orsi, qui avait un problème de pénalitéavec Sonatrach de 26 millions de dollars. «C’ estAmel Zerhouni , qui étai t consultante àSaipem,

    qui m’ a appelépour me demander d’ aiderOrsi àtrouver un échéanci er. J’ ai exposéleproblème àmon père qui m’a di t que Sonatrachn’est pas mienne, ni tienne, ni àOrsi. Il doitpayer ses pénal ités. En 2006, j e me sui s mar ié,il est venu àmon mariage et j ’ ai commencé

    àtravaill er avec lui au mois d’octobre 2006,pour un salaire de 140 000 DA, j usqu’àoctobre2009.» Sur les 4 millions de dinars que Tulliolui a offerts, l’accusé explique qu’il s’agit d’un«pr êt personnel sans écr it ». Selon lui, avec

    Tullio, «il y avai t une relati on de conf iance». le juge n’en revient pas. «Comment est-ce possible?» L’accusé : «Je lui ai demandé, i l me les adonnés le jour même. J’ ai achetéla voi ture. Jen’ai pas pu rembourser.» Il précise même quele successeur de son père, M. Zerguine avait sesdeux enfants qui travaillaient à Shlumberger,qui est partenaire de Sonatrach. «L’ enquête desItal iens est arr ivée àFar id Bedjaoui qui étai tconsultant et percevait des virements de 197mill ions d’ euros sur ses comptes offshore, sur lemarchéinti tul éGK3. Peut-être que j’ ai commisune erreur. M ais j’ ai travai ll élégalement.Personne n’a ramenédes preuves sur unequelconque intervention de ma part. Saipemet ENI ont touj ours des marchés en Algérie.» Le juge : «Vous avi ez décl ar éêtr e intervenuauprès de votr e père pour Tull io Orsi.» L’accusé: «Je suis i ntervenu en tant que personne, fi lsdu PDG ; je n’ étais pas consultant de Saipem.Si j’ avais de l’ infl uence, je n’aurai s pas laissé Farid Bedjaoui prendre 197 mil li ons d’euroset me contenter de 140 000 DA.» Il termine: «Tout le monde savait que je travaill ais entant que consultant, y compri s ceux qui ontmenél’ enquête qui avaient obtenu l e contraten 2007. Le ministre aussi étai t i nfor mé.» Le

    juge : «Ne parlez pas du ministre.» L’accusérevient : «Il étai t mon voisin. Je le connais. Deplus, Amel Zer houni étai t l ’ amie de l’ épouse deChakib Khel il, et également une amie àmoi. LeDRS voulai t connaître les affaires de ChakibKheli l et Réda Hamch. Les agents ne m’ont pasinterrogésur Saipem.»

    Sali ma Tlemçani

    P H O T O

    : H

    . L Y E S

    Le tribunal d’Alger

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    El Watan - Mercredi 6 janvier 2016 - 8

    É C O N O M I E

    ● Pour le vice-président du FCE , «le dispositif de conformité fiscale volontaire mis en place n’est pas suffisant» pour freiner le phénomène qui gangrène l’économie nationale.

    P H O T O

    : H

    . L Y

    È S

    P U B L I C I T

    É

    LAÏD BENAMOR.VICE-PRÉSIDENT DU FCE ET PRÉSIDENT DE LA CACI

    «La conformité scale volontaire

    n’est pas suffi sante»

    DAHLI SPA

    L'hypermarché Ardis triplesa surface

    Implanté sur une superficie de40 000 m², aux Pins maritimes à Al-ger, l’hypermarché Ardis, appartenantau groupe Arcofina Holding, devraitconnaître prochainement une importanteextension. C’est ce qu’a annoncé, hier,le président-directeur général du groupe,Abdelouahab Rahim, à l’occasion de laclôture de l’emprunt obligataire lancé,en 2009, par la filiale Dahli. Selon lui, ils’agit de transformer l’hypermarché en un«Mall Algeria» sur une superficie trois foisplus grande, soit 120 000 m². L e groupe,qui ambitionne d’ouvrir 19 hypermarchésà travers le territoire national, a annoncél’ouverture, en avril prochain, de l’hyper-marché Ardis d’Oran, avec une opérationde recrutement de pas moins de 500employés. «Nous pr évoyons également laconstruction d’ autres infrastructures simi- lai res àTizi Ouzou, Ouargl a, Ghardaïa,Biskra et dans d’ autres wilayas du pays,mais leur réal isati on dépendra essentiel- lement de la disponibi li tédu foncier» , aprécisé Abdelouahab Rahim. Ce dernier arappelé que son projet immobilier, AlgerMédina, suit son cours, notamment pource qui est des deux tours de l’hôtel et de lamarina, dont les travaux ont déjà commen-cé. Pour ce faire, faut-il rappeler, Dahli Spaavait lancé un emprunt obligataire grandpublic pour un montant de 8,3 milliards dedinars. Elle n’en a récolté cependant que2,36 milliards de dinars. «Nous avons opt é pour l ’ épargne publique afin de permettreaux citoyens de part ici per àl’édif icat ionde cette infrastructure, les faire impliquerdans sa réali sation et de prof it er, parlàmême, des retombées fi nancières duprojet» , a indiqué le même responsable.S’agissant des futurs projets inscrits dans

    l’agenda du groupe, le patron d’Arcofinaa annoncé d’abord avoir abandonné, encommun accord, le projet de réalisation del’usine de montage de véhicules, en parte-nariat avec la firme automobile publiquechinoise FAW. Sans trop s’attarder sur lesraisons de cette décision, AbdelouahabRahim a indiqué que ce projet «est remi s

    àplus tard» , mais que d’autres projets,dans le domaine industriel, verront le

    jour avec des opérateurs chinois. En saqualité de président de l’Union nationaledes investisseurs, Abdelouahab Rahim n’apas jugé utile, non plus, de trop commen-ter l’actuelle stratégie économique despouvoirs publics, se contentant seulementde dire que «le gouvernement fait de sonmieux et nous restons optimistes» . Pourlui, le plus important, aujourd’hui, estd’«encourager l’ investissement national ,créateur d’ emplois et de ri chesses» .

    Lyes M.

    L’entrée en vigueur de la loi de finances pour2016 suscite moult interrogations auprès deschefs d’entreprise. C’est dans ce sens que le cabi-net de consulting et de formation Meta TrainingConsulting (MTC) a organisé, hier à Alger, une

    journée de formation au profit des chefs d’entre-prise, animée par le consultant et ex-cadre de ladirection générale des Impôts, Brahim Chahed.Celui-ci a d’ailleurs insisté, durant son exposé,sur le caractère exceptionnel de la conjoncturemarquant la publication de cette loi de financeset qui pousse les pouvoirs publics à entreprendrecertaines réformes.C’est ainsi que M. Chahed a mis en avant l’adop-tion récente d’un nouveau code des marchés pu-blics ainsi que la préparation de nouveaux textes.Il s’agit en premier lieu de la charte de partena-riat sociétaire qui a pour objectif de rassemblertous les textes régissant ou issus du Conseil desparticipations de l’Etat. Il va sans dire, nousexplique M. Chahed, que les dispositions finan-cières préparant l’acte d’investir seront désor-mais prises en charge par les lois de finances.C’est le cas notamment des articles controversésde la LF- 2016 relatifs à la règle des 51-49% et àl’ouverture du capital des entreprises publiques.Le consultant évoque aussi le nouveau codedes investissements qu’il est loin de considérercomme révolutionnaire. Le fait est que, selonM. Chahed, le nouveau texte se limite à la gestiondu foncier et aux procédures administratives, et

    ne prend pas assez la mesure de l’améliorationdu climat des investissements. Le consultant àMTC est aussi revenu sur l’impact de la chutedes cours du brut sur l’économie algérienne. Sicelui-ci reconnaît que les données à court termepoussent au pessimisme, l’expert dédramatise leschoses en estimant qu’à plus long terme, et quoiqu’en dise «la propagande occidentale» , l’èredu pétrole bon marché est révolue. Il va sans direque le déclin actuel des cours ira de son impactsur l’Algérie. Un effet qui s’est d’abord traduitpar une dépréciation du dinar de plus de 41%face au dollar et de 35% face à l’euro depuis ledébut de la crise. Il évoque les risques persistantssur les équil ibres budgétaires, avec un budgetsur un prix de référence du baril de pétrole à37 dollars, tablant sur un cours moyen de 45dollars et un prix d’équilibre budgétaire de 108dollars. Le déficit du Trésor devrait ainsi s’aggra-ver et le recours aux ressources du Fonds de régu-lation des recettes (FRR) sera plus massif. C’està ce titre que M. Chahed critique la gestion duFRR, en rappelant que le recours aux ressourcesde celui-ci est du seul ressort de l’Exécutif, sanspossibilité de contrôle parlementaire.Il a également mis à l’index les décaissementsopérés sur le FRR pour la couverture du déficitdu Trésor dès 2006, au moment où l’Algérien’était pas en crise. M. Chahed précise ainsi queles ressources du FRR sont passées, au rythmedes décaissements opérés, de 91 milliards de dol-

    lars à une perspective de 16,9 en 2016, en pleincœur de la crise, et qu’elles risquent de s’épuiseren 2017. Enfin, le consultant notera le rythmeeffréné d’épuisement des réserves de changequi baissent, selon lui, de 50 milliards de dollarspar an. M elissa R.

    Commentant les mesures intro-duites par la loi de finances(LF) 2016, le président dela Chambre algérienne de com-merce et d’industrie (CACI), LaïdBenamor, a regretté, hier, que levolet de la lutte contre les activitésinformelles n’ait pas été pris encharge par le gouvernement dansle cadre de la LF-2016, alors qu’ilest constamment décrié par les pou-voirs publics.Pour Laïd Benamor qui s’exprimait,lors de la journée d’informationorganisée par la CACI, sur l’impactde la loi de finances sur les entre-prises, «le dispositi f de conformi té fi scale volontaire mis en place n’estpas suffisant» pour freiner le phé-nomène qui gangrène l’économienationale, «dans un contexte oùl’ améli orati on de la ressource f is- cale ordinai re consti tue désormai sune prioritéde l’action des ins- titut ions de l ’Etat». Interrogé enmarge des travaux du séminaire surla tentative des banques d’attirer lesliquidités circulant dans l’informel,Laïd Benamor juge que les mesuresprises ne sont pas suffisantes etpréconise que l’amnistie f iscalesoit plus importante pour susciterl’engouement des tenants du marchéinformel : «On aurai t souhaitéqu’ ily ai t une amnistie pl us généraleet un élargi ssement des mesures

    fi scal es r écemment décidées par lemini stère des Fi nances.» Le président de la CACI a, par ail-leurs, estimé que la mesure visant àinciter les tenants de la sphère infor-melle à déposer leur argent dans lesbanques «mérite d’ être confor téepar des actions soutenues contre

    le marchéinformel, afi n d’ évit er l aconcentration des contrôles sur l esentreprises productri ces de biens etde services» . Il soutient, en outre,que «les instr uments jur id iquesdont di spose la di rect ion général edes Impôts àce jour semblent avoi rmontréleurs l imi tes pour impacterréell ement le ni veau de dévelop- pement de ce phénomène, dont l es

    conséquences faussent les r èglesde la concur rence et se tradui sentpar un transfert de la charge fis- cal e sur l es opérateur s exerçantdans l a sphère for melle» . Pour M.Benamor, la fraude fiscale qui enrésulte prive la collectivité nationalede ressources importantes et crée

    des distorsions sociales. Le pré-sident de la CACI propose «un réelélar gissement de l’ assiette fi scaledont l es gisements importants quidemeurent inexpl oi tés généreront,

    àson sens, des montants substan- tiels qui s’ajouteront aux produitsde l’ IRG pour l es salair es et de laTVA àl’ impor tation» . Evaluant plusglobalement les mesures prises dans

    le cadre de la loi de finances 2016,le vice-président du FCE a salué«la batter ie de mesures contenuesdans la loi qui constitue un facteurencourageant de changement duclimat des affaires et de retour deconfi ance des opérateurs écono- miques» . Parmi les mesures qu’il

    juge positives, Laïd Benamor cite lapossibilité aux opérateurs de créer,d’aménager et de gérer des zonesd’activité, l’ouverture du capital desentreprises publiques économiquesà l’actionnariat privé national rési-dant (art. 62), le recours autorisé auxfinancements extérieurs (art. 55) etla limitation à 30% du montant deréinvestissement des bénéfices cor-

    respondant aux avantages fiscauxaccordés dans le cadre du dispositifd’encouragement à l’investissement(art. 51) qui corrige, selon lui, unemesure injustif iée, difficile d’appli-cation pour l’administration fiscaleet peu incitative pour l’entreprise.

    Zhor Hadjam

    CONSEIL DES PARTICIPATIONS DE L’ÉTAT

    Une nouvelle charte pour le partenariat

    Laïd Benamor,vice-président du FCE

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    ALGER INFO

    S U R L E V I F 2 4 H E U R E S

    P H O T O

    : M

    . S A L I M

    BORDJ EL KIFFAN :UNE INTERSECTION MAL

    AMÉNAGÉE Au lieudit SNTR, dans lacommune de Bordj ElKiffan, une intersectionmal aménagée engendrela formationd’interminablesembouteillages. Lesautomobilistes quiviennent de Rassautadoivent, avant derejoindre la route deBordj El Kiffan, rouler surune dizaine de mètres ensens inverse. Résultat :les voitures qui viennenten face sont bloquées.Les agents de Setram quise trouvent sur place,interviennent pour

    réguler la circulation.D’après desautomobilistes, « pourrégler le problème, il estimpératif d’ouvrir unebrèche pour les voitures

    qui viennent de Rassauta,afin qu’elles ne

    s’engagent pas en sensinverse» . Le problèmeque posaient lesintersections sur la RNa été réglé. Desaménagements ont étéréalisés et des feuxtricolores installés.Cependant, l’intersectiondu lieudit QahouetChergui, qui se trouveau-dessus d’une trémie,pose égalementproblème du fait qu’elleest mal agencée.

    EL BIAR : DÉMOLITIOND’UN CENTRECOMMERCIALLa démolition du centre

    commercial d’El Biar a étémenée à terme par lesautorités locales. Lesexcavateurs s’affairaientencore, hier après-midi.D’après Cherif Ben

    Saghir, vice-président del’APC d’El Biar, «lescommerçants quiexerçaient dans le centrecommercial ont étéattributaires de locaux àDraria, à Sebala, auniveau des voûtes de laPêcherie et à Tafourah».Un affaissement s’estproduit à proximité desanciennes galeries, dansle quartier de Belouizdad.L’incident n’a fait aucunevictime ni causéd’effondrement.Cependant, la circulationroutière a été perturbée.

    VIOLENCE DANS LES ÉTABLISSEMENTS SCOLAIRES

    Les mesures préventivesseront renforcées

    Alors que le pays enregistre un nombre très élevé d’accidents de la circulation,aucune rigueur n’est observée sur les routes pour réduire l’hécatombe.

    Les établissements scolairessont devenus au fil des an-nées des nids de violenceou tous les dangers se croisent.Ces risques, aussi inquiétantsque préoccupants, qui guettentles écoliers sont bien réels quese soit à l’intérieur des établis-sements ou dehors. Nombreuxsont les accidents en cascadesignalés dans les établissementsde l’Algérois.Les experts s’accordent à dire

    que les risques les plus dange-reux en milieu scolaire sont iné-luctablement la consommationde drogue qui bat des records,notamment ces deux dernièresannées.La consommation de ces subs-tances néfastes, force est de ledire, s’invite de manière décon-certante dans les collèges etlycées. Ce phénomène qui mèneà la déperdition scolaire dans laplupart des cas n’est pas la seuleépine du système éducatif. Latransgression à l’ordre scolaireatteint des limites irrationnelles,la violence physique entre élèvesoù à l’égard des enseignants estaussi pointée du doigt.L’année 2013 a été jalonnéepar les perturbations à causedes violences multiples dont leConseil des lycées d’Algérie(CL A) a tenu à protester. L’onse souvient du saccage, il y aquelques mois, d’un lycée TarikIbn Ziyad dans la commune deBaraki, où certains élèves ontvandalisé une partie de l’établis-sement.Autant de points pour signifierque le personnel éducatif estincapable d’assumer toutes cesdéfaillances. « Eu égard à cequi se passe dans les écol es,

    en l’occurrence la violence, laconsommation de drogue et lesrapts d’ écoli ers, il faut di reque l’ éducati on est inconci li ableavec la violence. Il faut instaurerun nouveau code discipli nairetracépar l a tutell e» , estime uneenseignante au lycée El Idrissi,rue Aïssat Idir (1 er Mai).Force est de constater que cephénomène s’étend au delà desportes des écoles. Aux abordsdes établissements, les kidnap-pings et la commercialisation dedrogues sont devenues monnaiecourante, au péril des écoliers.Ces problèmes, qui prennentdes allures démesurées et intolé-rables, sont bel et bien connus duministère de l’Education natio-nale ainsi que des services del’ordre, qui essayent à traversun engagement préventif, d’éra-diquer ou du moins d’atténuer

    leur propagation. De l’avis deM. Guellil, directeur de l’acadé-mie ouest de la capitale, « nousavons reçu des instructi ons pourassurer la sécuritédans l es éta- blissements scolaires des troispali ers. Tout l es chefs d’ établi s- sement ont étépréal abl ementinstr uits par des notes et àtra- vers un décret déjàexistant, cequi permettra l a mis en œuvrede di spositi ons d’ ordre généralavec des textes r églementaires ».Notre interlocuteur ajoute :«Ce sera bi en évidement appli- quéde manière graduel le à traver s les écol es des di fférentspaliers.» S’agissant des moyens mis enœuvre, M. Guellil expliquequ’«un dispositif humain et ma- tériel sera renforcéàsavoi r desattr ibut ions et des pr érogati vespréci ses aux personnel déjàsur

    place ». Ce responsable men-tionne cependant que le renfor-cement en personnel n’est pasde mise. A contrario, si la tutellede s’échine à prendre en chargele problème de la violence dansles établissements scolaires, àl’extérieur les mesures à mêmede minimiser les dangers sontpiètres.Renseignement pris auprès dela police, le chef de sûreté dela wilaya d’Alger indique que«mis àpart les vadrouil les spo- radiques des services d’ ordre,aucune mesure ne pourra êtrepr ise étant donnéque l a capital edispose d’un nombre importantd’ établissement scol ai res». «Dece fai t, i mposer de la sécuri té dans chaque écol e ne saurai t

    être concrétisable… pour le mo- ment », tranche M. Berrachdi.

    Aziz Kharoum

    HORAIRES DES PRIÈRES Alger et ses environs

    Fadjr……………… :Chorouk....……… :Dohr………………… :Asser…… ………… :Maghreb…..……… : Îcha…………………… :

    MERCREDI JANVIER

    ● Les pouvoirs publics, à travers la tutelle de l’éducation et les services d’ordre, envisagentd’imposer des mesures pour juguler la violence dans les écoles.

    Les dangers et la violence sont omniprésents dans les établissements scolaires P H O T O

    : H

    . L Y E

    S

    STAOUÉLITRAVAUXDE RÉFECTIONDES TROTTOIRSDes travaux de réfection des trottoirs sonten cours à Staouéli. D’après le présidentde l’APC, Belkaid Abdelaziz, «les tr avauxde r éfection des trott oir s sont entr epri s auniv eau du chef-l ieu et concernent l’ art èrepri ncipal e et deux ruell es» . S’agissant del’enveloppe budgétaire allouée à ces travaux,M. Belkaid l’estime à «22 mi ll ia rds decent i mes, d égagée sur fo nd c ommu nal » .Ces travaux permettront d’améliorer, un tant soitpeu, le cadre de vie des habitants du centre-ville.«Apr ès la réfection des trottoi rs, le déplacementdes piétons sera plus faci le, d’ autant que leurétat de dégradat ion avait attei nt des proport ionsimportantes », confie un habitant du centre-ville.«Notre souhai t est de voir ce genre de travaux segénéraliser àtoutes l es venel les et ar tères de l acommune, notamment au niveau des domainesagri coles où les routes sont imprat icabl es. Enhiver les habitants, les écoli ers en par ti culi er,pataugent dans la boue» , conclut-il. K. S.

    SIDI MOUSSAUN BUREAU DE POSTEEN COURSDE RÉALISATIONDans le but d’améliorer le service publicen direction citoyen, la commune de SidiMoussa a bénéficié d’un projet de réalisationd’un nouveau bureau de poste.Pour cette opération qui devra sous peu soula-ger les citoyens de cette localité des problèmesde l’ancien service du bureau de poste, uneenveloppe de 54 millions de dinars lui a étéconsacrée au titre du le programme communalde développement (PCD). Selon le président del’APC, Allal Botheldja, «le projet, qui est situé au chef-l ieu, démarrera incessamment, l ’ étude aétéfinalisée ». L’opération portera sur la réalisa-tion d’une structure moderne et spacieuse dansle but d’offrir les prestations postales dans lesmeilleures conditions ainsi que l’atténuation dela surcharge. Sachant que la commune de SidiMoussa dispose d’un seul bureau de poste qui,nous a-t-on témoigné, cumule les désagrémentseu égard à sa vétusté (datant de 1956) et sa super-ficie réduite, la densité postale a atteint sa limiteen termes de prestations. A. K.

    ACCIDENT

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    SANTÉ SCOLAIREÀ JIJELDes consultationsspécialisées auprot des écoliers

    Les services de la santé de la wilaya de Jijel ont initiéune opération de recensement des enfants maladesscolarisés pour les soumettre à des examens auprèsde médecins spécialistes du secteur public. Cetteinitiative s’inscrit dans le cadre d’un plan de prise encharge des élèves atteints de certaines pathologies,mais qui trouvent des difficultés à être consultés pardes spécialistes. Une fois identifiés par les servicesde la santé scolaire, ces enfants seront orientés pourdes consultations en cardiologie et en urologie. Cetteprise en charge concerne les cas d’ectopie testiculaireet de cardiopathie.A noter que dans le seul EPSP de Sidi Marouf, lesunités de diagnostic et de suivi (UDS) ont recensé,sur un total de 44 400 élèves, 131 cas d’ectopie testi-culaire et 334 cas de cardiopathie, qui nécessitent uneprise en charge spécialisée. Par ailleurs, les enfantsscolarisés présentant une baisse de l’acuité visuelle,dont le nombre est estimé à 1020 cas à l’EPSP de Sidi

    Marouf, ils sont entièrement pris en charge pour lacorrection de leur vision.La CNAS prend en charge les frais d’acquisitiondes lunettes, par le biais d’opticiens conventionnés,à condition que les parents soient titulaires de lacarte Chifa, et justifient d’un revenu mensuel demoins de 40 000 DA. Par ailleurs, l’Association desanémies héréditaires, activant à El Milia, a initié unprogramme de consultations spécialisées pour lesécoliers atteints de ces formes d’anémie. L eur identi-fication est en cours en collaboration avec les servicesde la santé scolaire de l’EPSP de Sidi Marouf. Durantla campagne de dépistage de l’année en cours, 559cas d’anémies cliniques ont été recensés en milieuscolaire. Les élèves présentant des anémies bénéfi-cieront d’un examen et d’un suivi par une spécialistebénévole de l’EHS El Mansourah de Constantine.Adam S.

    A quoi sert la voie decontournement de la ville ?

    Conçue pour détourner la circulation des véhiculesqui transitent et surtout celle des poids lourds, lavoie de contournement de la ville de Jijel ne sembleplus jouer son rôle. Et pour cause, l’interminablemouvement des poids lourds qui transitent par lecentre-ville, sans être inquiétés. Ces derniers temps,la proportion de ce genre de véhicules est devenueinsoutenable, au point que certains n’hésitent pas à seposer la question si désormais ces poids lourds sontautorisés à circuler dans la ville, alors que des pan-neaux de signalisation le leur interdisent.Certes, certaines autorisations temporaires peuventêtre délivrées à des chantiers, mais tolérer ce flux devéhicules lourds est vraiment incompréhensible. Il nefaut pas oublier que le passage incessant de ce genrede mastodontes a causé des dégâts sur les chaussées.Le cas de la voie qui dessert l’évitement sud de la villeà partir de la cité du 18 Février, ou celui qui mène auquartier Haddada, sont édifiants. Fodil S.

    BORDJ BOU ARRÉRIDJLes élèves de Rabtaréclament le transportscolaire

    Les lycéens et collégiens de plusieurs villages de lacommune de Rabta, à 30 kmde Bordj Bou Arréridj ontbloqué, hier, l’entrée au lycée et au CEM de la communepour protester contre le manque de transport scolaire.«Chaque matin, nous devons, soit nous l ever à6h pourprendre le bus, ou rater les cours », disent les lycéens. « Iln’y a aucun bus ni fourgon qui assure le transport vers nos

    établ issements, si tués àquelques ki lomètres de nos vil- lages », ajoutent-ils. Les protestataires en colère dénoncentla démission des autorités du secteur de l’éducation quirejettent la responsabilité sur l’APC. « C’ est un problèmequi touche l’enseignement, pourquoi le coller uniquement

    à l’APC », s’interroge un parent. A. B.

    El Watan - Mercredi 6 j anvier 2016 - 9

    R É G I O N E S T

    Les chauffeurs de taxi en grèveCONSÉQUENCE DE LA HAUSSE DES PRIX

    DU CARBURANT À ANNABA

    ● Les nouvelles mesures risquent d’engendrer d’autres actions dans différents secteurs.

    Al’appel de la corporation du secteur dutransport, plus de 3000 taxis ont entamé,hier matin, une grève illimitée dans laville de Annaba. Cette action est motivée par larécente hausse des tarifs du carburant, aggra-vée par la concurrence «déloyale» des taxisclandestins. Bien que le problème soit d’ordrenational, cette situation a été qualifiée d’injustepar la corporation des chauffeurs de taxi àAnnaba. Citant en plus la hausse des prix de lapièce de rechange d’origine, celle des vignetteset surtout du carburant, conséquence de la criseéconomique que vit le pays, ils ont estimé quecette profession ne «nourrit plus». « Depuis lamise en servi ce de la nouvelle gare routière à la sorti e sud de la vil le, des taxis interwil ayas

    fr équentent de plus en plus l es di fférentes citésde la vi ll e d’Annaba sous prétexte de conduireles voyageurs au centre-vil le. Paral lèlement,les transporteurs clandestins s’adonnent àleuracti vitéde chauffeurs de taxi au vu et au su desagents de police chargés de la voie publ ique.Pour remédier àcette situati on, nous exi geonsla création de stations de taxi s dans les garesroutières spécifi ques àchaque destinati onpour garantir une meill eure fluiditédu traficrout ier », ont-ils précisé. Inter rogés sur lesaugmentati ons décidées de façon uni latéralesur les tarifs, soit 20 DA par place et 50 DA parcourse, les concernés ont justifi écette mesureen disant : «Cela est la conséquence directe del’ augmentation des prix du carburant. Pis, parsuite des intempéri es et l’ absence de mainte-

    nance et d’ entretien, l es routes sont devenuesimprati cables et génératr ices d’ importantsdégâts en ter mes de pièces sur les véhiculesdont l es prix sont passés du simple au tri ple ».Force est de relever que cette grève inattendue

    à généré de gros problèmes pour les usagers,notamment en début de journée d’hier, où plu-sieurs travailleurs n’ont pas pu rejoindre leurposte tout autant que les étudiants.

    Leïla A zzouz

    P H O T O