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PAQUAY Sébastien – 1 ère année du Baccalauréat Ingénieur de Gestion Page 1 sur 59 Économie Politique – M. Bernard JURION http://www.egss.ulg.ac.be/ecopo/ Economie Politique : Synthèse Introduction I. L’objet de la science économique Résoudre trois problèmes fondamentaux : Quels biens produire, en quelle quantité et à quelle époque (Consommation ou investissement ? Autarcie ou processus d’échanges internationaux et spécialisation nationale ?) Comment ces biens doivent-ils être produits ? (Utilisation des ressources) Pour qui ces biens doivent-ils être produits ? (Répartition des revenus (Mécanisme des marchés ou intervention des pouvoirs publics ?) Raison d’existence de ces questions : Les ressources n’existent qu’en quantité limitée et les besoins des consommateurs sont illimités Allocation des ressources optimale et efficiente. A. Définition de la science économique Comprendre les choix individuels (du producteur et du consommateur) et les choix collectifs (du gouvernement) Chercher à savoir pourquoi ces choix ne conduisent pas toujours à l’utilisation la plus efficace des ressources Proposer des solutions destinées à améliorer l’utilisation des ressources L’objet de la science économique ne se limite pas o Aux phénomènes monétaires o Aux relations économiques internationales o À l’utilisation des ressources économiques B. Approche positive et approche normative de la science économique L’approche positive : décrit, analyse et explique les faits (travail scientifique) L’approche normative : implique des jugements éthiques, de valeur. Chacun y réagit en fonction de sa sensibilité C. Science économique et politique économique La science économique est une science : analyse décrit et explique les faits (réaction à certains événements). Elle ne décide pas quelle méthode choisir, mais explique les conséquences des actions entreprises par la politique économique La politique économique agit sur les faits en fonction d’un certain nombre d’objectifs spécifiés Si les économistes sont en général d’accord sur les méthodes existantes, en politique économique, d’importants désaccords peuvent apparaître, quant aux objectifs à privilégier et la méthode la plus adéquate pour les réaliser. Par conséquent, l’économiste doit veiller à distinguer son action d’une part, et son travail d’explication d’autre part. Il n’est pas souhaitable que l’économiste se serve de son travail dans un but politique pour faire admettre ses préférences personnelles. Il est indispensable de faire nettement la distinction entre ce qui est explication (science) d’un côté et action (politique) de l’autre. D. La science économique et les autres sciences La science économique ne peut rivaliser de précision avec certaines sciences physiques Alors que les physiciens et chimistes peuvent faire des expériences contrôlées, l’économiste ne peut qu’observer (TACRE impossible en réalité) L’observation mène parfois à la découverte de mouvements réguliers (astronomie). Les cycles économiques sont loin d’être aussi réguliers. Le fait social est en perpétuel changement. La science économique analyse un comportement humain, avec ses mobiles psychologiques multiples et variés.

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PAQUAY Sébastien – 1ère année du Baccalauréat Ingénieur de Gestion Page 1 sur 59 Économie Politique – M. Bernard JURION http://www.egss.ulg.ac.be/ecopo/

Economie Politique : Synthèse Introduction

I. L’objet de la science économique Résoudre trois problèmes fondamentaux :

• Quels biens produire, en quelle quantité et à quelle époque (Consommation ou investissement ? Autarcie ou processus d’échanges internationaux et spécialisation nationale ?)

• Comment ces biens doivent-ils être produits ? (Utilisation des ressources) • Pour qui ces biens doivent-ils être produits ? (Répartition des revenus (Mécanisme des marchés ou

intervention des pouvoirs publics ?) Raison d’existence de ces questions : Les ressources n’existent qu’en quantité limitée et les besoins des consommateurs sont illimités � Allocation des ressources optimale et efficiente.

A. Définition de la science économique • Comprendre les choix individuels (du producteur et du consommateur) et les choix collectifs (du

gouvernement) • Chercher à savoir pourquoi ces choix ne conduisent pas toujours à l’utilisation la plus efficace des

ressources • Proposer des solutions destinées à améliorer l’utilisation des ressources • L’objet de la science économique ne se limite pas

o Aux phénomènes monétaires o Aux relations économiques internationales o À l’utilisation des ressources économiques

B. Approche positive et approche normative de la science économique

• L’approche positive : décrit, analyse et explique les faits (travail scientifique) • L’approche normative : implique des jugements éthiques, de valeur. Chacun y réagit en fonction de

sa sensibilité

C. Science économique et politique économique La science économique est une science : analyse décrit et explique les faits (réaction à certains événements). Elle ne décide pas quelle méthode choisir, mais explique les conséquences des actions entreprises par la politique économique La politique économique agit sur les faits en fonction d’un certain nombre d’objectifs spécifiés Si les économistes sont en général d’accord sur les méthodes existantes, en politique économique, d’importants désaccords peuvent apparaître, quant aux objectifs à privilégier et la méthode la plus adéquate pour les réaliser. Par conséquent, l’économiste doit veiller à distinguer son action d’une part, et son travail d’explication d’autre part. Il n’est pas souhaitable que l’économiste se serve de son travail dans un but politique pour faire admettre ses préférences personnelles. Il est indispensable de faire nettement la distinction entre ce qui est explication (science) d’un côté et action (politique) de l’autre.

D. La science économique et les autres sciences La science économique ne peut rivaliser de précision avec certaines sciences physiques

• Alors que les physiciens et chimistes peuvent faire des expériences contrôlées, l’économiste ne peut qu’observer (TACRE impossible en réalité)

• L’observation mène parfois à la découverte de mouvements réguliers (astronomie). Les cycles économiques sont loin d’être aussi réguliers. Le fait social est en perpétuel changement.

• La science économique analyse un comportement humain, avec ses mobiles psychologiques multiples et variés.

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• Ce qui est vrai pour chaque individu pris individuellement ne l’est pas nécessairement pour la société dans son ensemble et inversement.

• Son champ d’étude jouxte (si pas chevauche) celui d’autres sciences sociales • Les questions économiques affectent émotivement chacun, parce qu’il y va de son emploi, du prix

auquel il paie les différents biens… l’information économique est plus répandue que celle des autres sciences, mais attention à la compréhension entre l’économiste et l’homme de la rue, qui parle de la même chose sans toutefois parler le même langage

E. La science économique est la science des choix Les ressources économiques sont limitées. Cette nécessité de faire des choix est parfaitement illustrée par la courbe des possibilités de production de l’économie

1. La courbe des possibilités de production Elle traduite le fait qu’une économie de plein emploi, quand elle veut produire une quantité plus importante d’un bien, doit nécessairement renoncer à un peu d’autre bien

2. Les nombreuses possibilités d’utilisation de la courbe des possibilités de production

Principale application : choisir la quantité de deux biens qui sera produite • Consommation et investissement (produire des biens consommés aujourd’hui, ou produire des

machines qui serviront à produire des biens consommés demain ?) • Progrès technique et prospérité : plus un pays est prospère, plus ses ressources sont importantes, plus

les techniques sont développées, plus il lui est possible de produire chaque bien en plus grande quantité (par exemple, la répartition entre la consommation privée et publique évolue en fonction du degré d’avancement de l’économie (dans une société peu évoluée, la proportion de ressources attribuées à l’état est faible))

F. La loi des rendements marginaux décroissants Les différents facteurs de production tout d’abord : le travail, le capital, le sol et autres ressources naturelles L’augmentation de la quantité employée d’un facteur de production, TACRE, doit normalement faire augmenter la production ; cependant, à partir d’un certain point, la production due à l’emploi d’une unité additionnelle du facteur variable diminue au fur et à mesure qu’augmente la quantité utilisée de ce facteur.

G. Les économies d’échelle Ici, la firme ne fait pas varier la quantité utilisée d’un seul facteur mais de tous ses facteurs de production. C’est pourquoi les économies d’échelle, bien qu’ayant des relations avec la loi des rendements marginaux décroissants représentent des situations totalement différentes. C’est ainsi que, lorsqu’une firme double la quantité qu’elle utilise de ses facteurs de production, si elle fait plus que doubler son volume de production, réalise une économie d’échelle

H. Microéconomie et Macroéconomie Approximativement, la microéconomie concerne les comportements individuels et la macroéconomie le comportement du système économique.

II. Le système des prix et les choix économiques Étude des mécanismes économiques dans les sociétés capitaliste avancées : de système néo-capitaliste ou système « mixte » d’initiative capitaliste : une adaptation du système capitaliste conforme à ce qui est estimé dans l’intérêt général (système des prix, avec intervention de l’Etat)

A. Système des prix et libre initiative privée Dans un système de libre initiative privée, aucun individu, aucun groupe d’individus ne se préoccupe consciemment et directement de l’intérêt collectif. Aucune autorité ne coordonne la multitude des décisions économiques. Chaque individu réagit de façon égoïste, de façon à maximiser son niveau de satisfaction, ou de profit.

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De plus, sous certaines conditions, chaque individu, en poursuivant exclusivement ses fins égoïstes, sera conduit, comme par une main invisible, à réaliser les fins les plus avantageuses pour tous, de telle sorte que, dans ces conditions, toute interférence de l’Etat dans la libre concurrence entraînerait presque inévitablement des conséquences néfastes. Adam Smith, « la richesse des nations », fin du XVIIIème siècle. Principe de base : chaque chose, quelle qu’elle soit, a un prix, qui n’est pas immuable cependant (loi de l’offre et de la demande) Le prix se fixe à l’intersection de la courbe de demande (fonction décroissante du prix) et de la courbe d’offre (fonction croissante du prix). La position d’équilibre égale les quantités offertes et demandées du produit, suite à une concurrence entre acheteurs ou vendeurs. Retenons toujours qu’un hectare de terre sera toujours affecté à l’activité offrant à son propriétaire le rendement le plus important

B. Libre formation des prix et imperfection de la concurrence La loi d’Adam Smith ne se réalise que sous certaines conditions, notamment – la plus importante – que tous les marchés de l’économie soient des marchés parfaitement concurrentiels. Marché de concurrence parfaite : aucun n’individu n’est capable, par son propre comportement, d’influencer le prix pratiqué, sinon, le système concurrentiel ne réalise plus alors une allocation optimale des ressources dans l’économie. De plus, rien ne garantit que l’affectation des ressources sur ces marchés soit l’affectation optimale. Des éléments de monopole et d’oligopole peuvent apparaître, et qui seront en mesure d’agir sur leurs prix, sans tenir compte de ceux de leurs rivaux. De plus, l’information est parfaite et généralisée (anticipation quant aux goûts des consommateurs, Innovations concernant les techniques de production) Ce type de marché est une forme utopique, mais servira d’étalon.

C. Libre formation des prix et répartition des revenus Dans ce système, chaque bien ira au consommateur le plus apte à payer, c’est-à-dire en fonction de son revenu. De plus, les travailleurs disposant d’une qualification peu demandée verront leurs revenus réduits. Dans le même temps, une des conséquences du progrès technique ou de l’évolution des relations internationales sera de réduire de façon substantielle le pouvoir d’achat des uns, tout en augmentant dans une mesure plus importante celui d’autres. Faut-il dès lors mettre en œuvre une politique de taxation et de transferts sociaux pour rendre plus égalitaire la répartition des revenus ? Il s’agit d’une question éthique, par conséquent non abordée au cours.

D. Le capitalisme avancé et l’activité économique de l’État Dans un tel système, des éléments de contrôle étatistes se combinent avec des éléments de marché pour organiser la production et la consommation

1. Les objectifs économiques des pouvoirs publics • Une fonction d’allocation des ressources (pallier les défaillances du marché (bien produits et

échanges, imperfection de la concurrence, (dés)économies externes, biens méritoires (logement,… >< Tabac,…), entreprises privées / publiques, entreprise publique / administration))

o Existence de biens qui ne peuvent faire l’objet de transactions (Justice,…) o Indivisibilité de l’offre (offert à tout un groupe), consommée conjointement o Absence de mécanismes d’exclusion par les prix

• Une fonction de redistribution du revenu o Politique de taxation et de transferts

• Une fonction de stabilisation de l’activité économique o Politique fiscale pour essayer de tendre vers la réalisation d’un certain nombre d’objectifs

macroéconomiques (niveau d’emploi élevé, stabilité des prix, taux de croissance économique,…)

2. Les modalités d’intervention des pouvoirs publics • Création d’un cadre réglementaire (législation économique) • Mise à disposition de biens collectifs (justice, enseignement,…)

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• Prélèvement d’impôts et mise en place d’une politique de transferts (fiscalité, cotisations sociales) • Attention, les biens publics et de consommation privée sont incomparables. Ils ne satisferont pas

dans une même mesure les consommateurs et ces derniers détourneront au maximum la fiscalité vers d’autres groupes économiques

3. Les choix collectifs Du fait que chacun, lors d’une consommation collective, essayera d’adopter une attitude de « passager clandestin ». Chacun tâchera de participer à la consommation de ces biens sans avoir à en supporter la charge. Si chacun fait de même, de tels biens ne seront finalement jamais offerts. Il y a donc décision politique. Dans le monde politique, tout comme ailleurs, chacun agit en fonction de ses propres objectifs

• Démocratie directe : les électeurs émettent le choix entre plusieurs politiques (budget, économie), ou Démocratie représentative : les électeurs émettent le choix entre plusieurs candidats chargés de les représenter

• Les hommes politiques cherchent à se faire réélire, à maximiser les votes en leur faveur ayant aussi d’autres objectifs : un certain pouvoir, un certain prestige ; le tout créant des cycles politico-économiques (début de mandat : réalisation de leurs objectifs personnels, fin de mandat : recherche de la plus grande popularité)

• Les responsables de l’administration publique exécutent les décisions politiques et informe les politiques (en profitant de cette information pour diriger les politiques et imposer leurs objectifs)

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L’approche Microéconomique

III. La demande pour un bien Comment un consommateur va-t-il réagir aux fluctuations du prix d’un bien donné

A. La demande individuelle pour un bien Vraisemblablement, lorsque le prix d’un bien, TACRE, augmente (resp. diminue), la quantité demandée de ce bien diminue (resp. augmente) La courbe de demande pour la majorité des biens est une fonction décroissante de son prix (exceptions : « Bien de Giffen » (cas très particulier)) De plus, cette courbe est parfaitement inélastique si sa demande reste insensible à toute variation du prix. La quantité demandée est indépendante du prix

B. L’élasticité–prix de la demande pour un bien Élasticité : mesure de la fluctuation de la quantité demandée en fonction, ici, de son prix

L’élasticité a été créée pour pouvoir comparer des situations : un même rapport DQDP

peut représenter deux

situations bien différentes L’élasticité – prix est définie comme le rapport entre la variation proportionnelle de la quantité demandée et la variation proportionnelle du prix qui l’a entraînée :

DQQe

DPP

=

Cette variation est généralement négative, vu que la courbe de demande est décroissante, on exprime donc généralement l’élasticité – prix en valeur absolue e ou e→ ∞ → −∞ : Demande parfaitement élastique

1 1e ou e> < − : Demande élastique

1 1e ou e= = − : Élasticité unitaire

1 1e ou e< > − : Demande rigide ou inélastique

0e e= = : Demande parfaitement rigide (demande variant proportionnellement de façon moins importante)

Attention : représenter une demande élastique par une droite de faible pente est incorrect. Ceci n’est valable que dans les cas extrêmes : seules les demandes parfaitement élastique et parfaitement rigide peuvent être symbolisées respectivement par une droite de pente nulle et infinie. En effet, il n’est guère difficile de

montrer pour une forme générale de la droite de demande 0P P aQ= − ou ( )0

1Q P P

a= −

Dans ce cas, l’élasticité – prix en valeur absolue vaut :

01DQ

P aQDQ PQeDP DP Q a QP

−= − = − =

Il est par conséquent évident que :

012P

e si Qa

= = (point M, la demande est unitaire)

012P

e si Qa

> < (à gauche du point M, la demande est élastique)

012P

e si Qa

< > (à droite du point M, la demande est inélastique)

Attention, la demande pourrait aussi s’exprimer comme une hyperbole équilatère : PQ cte= . Dans ce cas, l’élasticité – prix est constante et unitaire

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Lors du calcul de l’élasticité, quelles valeurs prendre pour P et Q ? Généralement, on propose de prendre les moyennes arithmétiques des valeurs initiales et finales de ces variables :

( )

( )

1 2 2 1 1 2

2 1 1 2

1 2

§2

§2

DQQ Q Q Q P P

eDP P P Q Q

P P

+ − += = ��− +

+

C. Demande d’un consommateur pour un bien et dépense du consommateur pour acquérir ce bien

Dépense du consommateur pour un bien : B PQ= et DB QDP PDQ= +

Dès lors, ( )1 1P DQ

DB QDP QDP eQ DP

� �= + = +� �

� �

Par conséquent, lorsque la demande est élastique par rapport au prix, une augmentation du prix entraîne une diminution de la dépense et inversement. Lorsque la demande est rigide, une augmentation du prix entraîne une augmentation de la dépense et inversement � Voir quel effet l’emporte sur l’autre grâce à l’élasticité

D. Courbe de demande et revenu du consommateur TACRE, si le revenu du consommateur augmente, vraisemblablement, la quantité demandée pour le bien augmentera. Un bien normal est un bien dont la quantité demandée par un consommateur augmente lorsque son revenu augmente. Un bien inférieur est un bien dont la quantité demandée par un consommateur diminue lorsque son revenu augmente. On peut envisager des biens qui sont dans un intervalle donné de variation du revenu et inférieurs autrement.

Nous comparerons ces biens par l’élasticité – revenu :

DQQe

DRR

=

Cette expression est positive pour un bien normal, négative si c’est un bien inférieur. Parmi les biens normaux, les biens dont l’élasticité – revenu est inférieure à 1 sont des biens nécessaires, sinon de luxe (augmentation plus que proportionnelle à l’augmentation du revenu). Lois de Engel :

• Plus le revenu est élevé, plus la part des dépenses consacrées à la nourriture est faible) � 1e < • La part de revenu consacrée aux vêtements ne varie pas avec le revenu � 1e = • La part de revenu consacrée à l’habitation, au chauffage et à l’électricité ne varie pas avec le revenu

� 1e = • Lorsque le revenu augmente, le pourcentage des dépenses diverses augmente � 1e >

Qu’advient-il de la droite de demande alors ? Si la quantité demandée est supérieure quel que soit le prix, alors il y a déplacement vers la droite de la courbe (bien normal et augmentation du revenu par exemple)

E. Courbe de demande et prix des autres biens Quel est l’effet d’une modification du prix de Y sur la quantité demandée de X ? Supposons par exemple que la demande pour Y soit inélastique et que son prix augmente. La dépense consacrée à l’acquisition de ce bien s’accroît et dès lors, la quantité demandée du bien X diminue :

0X

Y

DQDP

<

En augmentant le nombre de bien, on constate l’apparition de biens complémentaires, substituts et d’autres qui ne réagissent pas à de telles modifications (électricité, gaz, frigos électriques et vêtements)

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L’élasticité croisée de la demande pour un bien i en fonction du prix d’un autre bien j : ( ),

i

ic i j

j

j

DQQ

eDP

P

=

Lorsque celle-ci est positive, le prix du bien j augmente et la quantité demandée de i également : i et j pourraient être qualifiés de « substituts », de « complémentaires » sinon (ce qui est excessivement imprécis : l’effet total est la conséquence de l’effet de revenu et de l’effet de substitution. Qu’advient-il de la courbe de demande pour le bien i ? Cela dépend selon le bien j, au cas par cas.

F. Les goûts du consommateur, les anticipations et l’effet de cliquet Le revenu du consommateur et le prix des autres biens ne sont pas les seuls facteurs pouvant influencer la courbe de demande pour un bien

1. Les goûts du consommateur Les goûts du consommateur ne sont pas immuables, et lorsqu’ils varient, changent les courbes de demande de chaque bien Ces goûts sont déterminé par l’environnement économique, politique et social (âge, sexe, composition du ménage, traditions culturelles ou religieuses,…) mais aussi l’information objective sur les produits consommés (test – achats), la publicité (qui altère les goûts du consommateur de manière à augmenter la demande pour certains produits)

2. Les anticipations Anticipations quant aux fluctuations du prix, au revenu futur (plus le revenu attendu est élevé, plus la consommation, pour les biens normaux du moins, est forte)

3. L’effet de cliquet Hypothèse du revenu relatif (Macroéconomie) Le revenu atteint préalablement par l’individu influence également son comportement (habitudes prises avec un revenu plus élevé, prudence quant à la modification neuve du revenu)

G. Introduction à la théorie de la valeur – La notion de surplus du consommateur

Le prix payé par un individu pour obtenir un bien n’est pas déterminé par la valeur qu’il attribue à la quantité globale, mais par la valeur qu’il attribue à l’unité marginale, la dernière unité consommée. Dès lors, plus un bien est abondant, plus la désirabilité de la dernière unité fléchit et plus, par conséquent, son prix diminue. Sa contribution au bien-être du consommateur n’en décroît cependant pas pour autant, ce qui explique pourquoi le diamant est cher par rapport à l’eau qui est vitale. Chaque unité d’un bien qu’acquiert un consommateur lui coûte le prix de la dernière unité. Cependant, du point de vue du consommateur, les unités précédentes ont d’avantage de valeur. Chacune de ces premières unités lui procure donc un surplus de jouissance : la rente. Le consommateur achètera jusqu’au moment où les unités marginales ne lui procureront plus de surplus (lire §3 p.61 (exemple d’exercice)).

H. Demande individuelle et demande du marché La courbe de demande du marché est la courbe de demande de l’ensemble des consommateurs. Il suffit donc de totaliser toutes les demandes individuelles des consommateurs. Par exemple, s’il existait un million de consommateurs ayant la même courbe de demande, la courbe globale serait la courbe de base grossie un million de fois. En réalité cependant, les consommateurs ne sont pas identiques (certains préfèrent tels biens à d’autres)

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IV. La théorie de l’utilité et de la demande

A. Formulation du problème

1. Fonction d’utilité du consommateur L’utilité marginale de chaque bien est positive et décroissante : plus grande sera la quantité consommée d’un bien, plus élevé sera son niveau d’utilité (axiome de non – saturation (les besoins des consommateurs sont illimités)) ; dans le même temps, l’utilité retirée de la première unité consommée est plus forte que celle de la seconde et ainsi de suite. Mathématiquement :

( )1 2, ,...,

0, 1, 2,...,n

i

u x x xi n

x

δδ

> ∀ =

( )2

1 22

, ,...,0n

i

u x x x

x

δδ

<

2. La contrainte budgétaire du consommateur Le consommateur n’est jamais rassasié (axiome de non – saturation), mais son budget est limité (ressources en quantité limitée) Soit R ce budget (le revenu du consommateur)

1

n

i ii

p x R=

3. Le problème posé

Maximiser ( )1 2, ,..., nu x x x sous la contrainte budgétaire 1

n

i ii

p x R=

B. L’équilibre du consommateur : le cas de deux biens Réduit à deux biens par souci de simplicité, les résultats, nous le verrons, restent valables pour n biens.

1. La carte d’indifférence du consommateur Panier de bien : toutes les combinaisons possibles des biens disponibles pour le consommateur Le consommateur ayant le choix entre deux paniers de biens peut dire :

• S’il préfère l’un des deux paniers et lequel • S’il est indifférent entre la consommation des deux paniers

À partir de là, nous pouvons définir le concept de « Taux marginal de Substitution » (le nombre d’unité d’un bien auxquelles le consommateur est disposé à renoncer pour obtenir une unité supplémentaire de l’autre bien) Sur la carte d’indifférence, chaque panier de bien situé à gauche de la courbe 0u u= procure au consommateur une satisfaction moindre et inversement (ce qui implique que les courbes ne peuvent s’intersecter ( 1u serait à la fois supérieur et inférieur à 0u ) Forme générale des courbes d’indifférence :

• Elles sont décroissantes (axiome de non – saturation)

• Elles tournent leur convexité vers l’origine des axes ( 2

1 .ut cste

DxTMS

Dx=

� �= −� �� �

)

• Graphiquement, le TMS est représenté par la valeur absolue de la pente de la tangente au point considéré

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2. La contrainte budgétaire du consommateur Le consommateur n’achète les deux biens sans que le prix se modifie. La contrainte budgétaire est donc :

1 1 2 2p x p x R+ ≤ . La contrainte budgétaire est donc la droite d’équation 1 1 2 2p x p x R+ = et de pente, en

valeur absolue, 2 1

1 2

Dx pDx p

− =

3. La position d’équilibre du consommateur Le panier accessible lui procurant la plus grande utilité sera celui dont la courbe d’utilité est tangente à la droite de contrainte budgétaire, de telle sorte que :

1 1

2 2

. .. .

p util mar de xp util mar de x

=

, ou encore 1 2

1 2

. . . .util mar de x util mar de xp p

=

La position optimale pour le consommateur sera d’égaler l’utilité marginale du dernier Euro dépensé. Mathématiquement :

Maximiser ( )1 2,u x x , sous la contrainte 1 1 2 2p x p x R+ = ou ( )2 1 12

1x R p x

p= − , c'est-à-dire maximiser

1 11

2

,R p x

u xp

� �−� �� �

Maximum (� Dérivée et conditions du second ordre) : 1

1 2 2

0pu u

x x pδ δδ δ

� �+ − =� �

� � ou 1 1 1

2 2

2

. .

. .

up x util mar x

up util mar xx

δδδδ

= =

De façon générale, la condition de satisfaction maximum devient : 1

1

. .. .... n

n

util mar xutil mar xp p

= =

On peut mettre en doute les résultats de cette analyse, peu adaptée à la réalité du consommateur, qui ne fait pas tous ces calculs, mais cela donne une bonne approximation de la réalité

C. La variation du prix d’un bien et la courbe de demande pour ce bien

Lorsque le prix d’un bien se modifie TACRE, la contrainte budgétaire du consommateur seule est modifiée, par rotation autour d’un des points d’intersection avec les axes de coordonnée. En général, lorsque le prix du bien augmente, la quantité demandée par les consommateurs diminue (avec des exceptions : bien de Giffen, bien dont la demande est parfaitement inélastique par rapport au prix)

D. Demande pour un bien et revenu du consommateur En général, lorsque le revenu du consommateur augmente, la quantité demandée de chaque bien augmente (exception : bien inférieur)

E. Demande pour un bien et prix des autres biens L’effet sur la quantité demandée d’un bien de la variation du prix d’un autre bien est indéterminé : l’effet total est composé de l’effet de substitution et de l’effet de revenu.

F. Effet de substitution et effet de revenu • L’effet de revenu : il correspond à la variation du revenu réel du consommateur • L’effet de substitution : il résulte de la redistribution, à utilité constante du budget du consommateur

entre les biens qu’il peut acquérir (à partir de cet effet, nous opérerons la distinction entre les biens substituts et concurrents

o Deux biens sont substituts lorsque l’élasticité – croisée à utilité constante est positive o Deux biens sont complémentaires lorsque l’élasticité – croisée à utilité constante est négative

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.

i

i

j

j ut cste

DQQ

DP

P

�� � � � � �

Si le consommateur n’a le choix qu’entre deux biens, ils sont nécessairement substituts. Chaque bien est son propre complément (même les biens de Giffen, car la courbe de demande en fonction du prix est décroissante)

V. La théorie de la production

A. La fonction de production

1. Définition de la fonction de production La fonction de production exprime, pour toute combinaison de facteurs qu’une firme est susceptible d’utiliser, la production maximum qu’elle peut réaliser.

2. Les isoquantes À tout niveau de production correspond une et une seule isoquante. Lors d’un déplacement sur une isoquante une utilise des procédés de productions de moins en moins capitalistiques pour faire place à des procédés de plus en plus laboristiques.

3. Le taux marginal de substitution entre les facteurs de production Le taux marginal de substitution du travail par le capital est défini comme le TMS entre deux produits :

KLq cste

DKr

DL =

� �= −� �� �

( KLr est une expression positive puisque DK et DL sont de signe contraire)

Graphiquement, le TMS est représenté par la valeur absolue de la pente de la tangente à l’isoquante au point considéré. Lorsque les méthodes sont laboristiques, le TMS diminue, lorsque les méthodes sont capitalistiques, il augmente. De plus,

( )( )

. .. .KL

q cste

prod mar physique du travail LDKr

DL prod mar physique du capital K =

� �= − =� � � �

Car, à production constante si l’on compense la perte de facteurs travail DL par l’utilisation de DK facteurs de travail capital, la production perdue par l’emploi de DL est parfaitement compensée par DK : ( ) ( )* . . * . . 0DL prod mar physique du travail DK prod mar physique du capital + =

4. Des formes particulières d’isoquantes Nous avons admis que les facteurs de production étaient parfaitement divisibles et qu’il existait une infinité de techniques de production. Hors, il n’existe qu’un nombre limité de techniques de production, peut-être même un seul processus de production

a) La firme ne dispose que d’un seul processus de production La firme doit utiliser les facteurs de production dans une proportion constante, sans possibilité de substitution. Les quantités utilisées de facteurs de production sont : 0.LL a q= et 0.KK a q=

Les facteurs sont utilisés dans la proportion L

K

aa

, toute quantité de facteur utilisée en supplément de la

proportion serait gaspillée.

b) La firme dispose de plusieurs processus de production L’isoquante est une courbe brisée. Toute combinaison linéaire de deux processus de production représentera une manière de possible de produire la quantité 0q . Cependant, pour travailler de façon optimale et

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minimiser la quantité employée de chaque facteur de production, la firme doit combiner deux processus de production adjacents.

( )( )

0 1 2

0 1 2

1

1

L L

K K

L q a a

K q a a

µ µ

µ µ

= + − �� �

= + − �� �

B. La durée de vie respective des facteurs de production. La distinction entre le très court terme, le court terme, le long terme et le très long terme

1. La très courte période (ou l’instant) Travail et capital ne peuvent être modifiés � La production ne peut varier. La firme ne peut donc que stocker (et encore, si c’est techniquement possible)

2. La courte période Le stock de capital utilisé ne peut être modifié. La firme ne peut adapter sa production qu’en variant la quantité employée de travailleurs.

3. La longue période La firme peut modifier et son stock de capital, et le nombre de travailleurs employés.

4. La très longue période Ici apparaissent les innovations techniques : le progrès technique

C. La courbe de produit total à court terme de la firme Le stock de capital est constant et égal à 0K . Au fur et à mesure que la firme emploie de plus en plus de travailleurs, elle rencontre des isoquantes de niveaux de production de plus en plus élevés. Cependant, au – dessus d’un certain seuil de production, la loi des rendements marginaux décroissants apparaît, et la firme rencontre alors des niveaux de production de plus en plus faible

1. La productivité moyenne physique d’un facteur

Productivité moyenne physique du travail : qL

Productivité moyenne physique du capital : qK

(dans l’hypothèse où seule la quantité de capital pourrait

varier) Elle est représentée graphiquement par la pente du segment reliant l’origine au point considéré

2. La productivité marginale physique d’un facteur Dq

PmPhysLDL

= , Dq

PmPhysKDK

=

Graphiquement, ces données sont représentées par la pente de la tangente à la courbe au point considéré

3. La productivité (produit) marginale en valeur Il s’agit du produit de la productivité marginale physique du facteur variable par le prix de vente unitaire du produit de la firme. Mais attention, encore faut-il supposer que l’augmentation de la production ne conduira pas à une diminution du prix de vente.

D. Rendements marginaux croissants et décroissants et la loi des rendements non proportionnels

Dans un premier temps, la productivité marginale physique du travail est croissante : la contribution de chaque unité additionnelle est supérieure à la contribution de chacune des unités de travail préalablement employées : les rendements marginaux sont croissants (cette phase pourrait ne pas exister). Mais la

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productivité marginale physique finit par diminuer (phase de rendements marginaux décroissants), devenir nulle puis négative. Qu’en est-il de la productivité moyenne physique du travail ? Dans un premier temps elle augmente (phase des rendements marginaux croissants citée ci-dessus), mais aussi pendant la première phase des rendements marginaux décroissants (en fait, tant que la productivité moyenne physique est inférieure à la productivité marginale physique). La productivité moyenne physique atteint donc son maximum lorsqu’elle égale la productivité marginale physique du travail. Si on augmente progressivement l’emploi d’un facteur de production, la production s’accroît d’abord de façon plus que proportionnelle et le fait ensuite de façon moins que proportionnelle. Parlant de proportionnalité, nous utiliserons le concept d’élasticité, de la firme par rapport à la quantité utilisée de ce facteur variable :

Dqqe

DLL

= , si le facteur variable est le travail

. . .

.. .

Dq L prod mar phys du travaile

DL q prod moyenne phys du travail = =

Tant que la productivité marginale physique du travail est supérieure à la productivité moyenne physique du travail, on a affaire à des rendements plus que proportionnels

E. Courbe de produit total à court terme et variation du stock de capital

La courbe de produit se déplace vers le haut lorsque le stock de capital associé augmente (ceci peut être faux lorsque la firme emploie peu de travailleurs). Mais l’évolution des différentes phases exposées ci-dessus est indéterminée sans voir l’évolution des courbes.

F. La courbe de produit total à long terme de la firme, La nature des rendements globaux à l’échelle

Dans le long terme, la firme peut faire varier son stock de capital et le nombre de travailleurs employés. Si, en doublant la quantité utilisée des deux facteurs, sa production est inférieure (/égale/supérieure) à 02q , elle réalise des rendements globaux décroissants (/constants/croissants) à l’échelle. On pourrait penser qu’il y a incompatibilité avec la loi des rendements marginaux décroissants… Il n’en est rien car la firme modifie tous ses facteurs de production et non seulement certains comme le précise la loi des rendements marginaux décroissants. Comment justifier l’apparition d’économie d’échelles ? Lorsque le nombre d’unité à produire est élevé, on peut mettre sur pied une activité de production plus perfectionnée : décomposition d’un processus complexe en petites opérations répétées, spécialisation des tâches et division du travail,… Il n’empêche que, les entreprises de plus en plus grandes sont confrontées à une certaine perte d’efficience (direction malaisée, contrôle difficile), et donc, après une phase d’économies d’échelle, il est raisonnable de s’attendre à voir apparaître une phase de déséconomies d’échelle.

G. La position d’équilibre de la firme dans le long terme La firme aura pour but de minimiser son coût de production, compte tenu du prix des facteurs qu’elle emploie ( LP (salaires, charges sociales,…) et KP (rémunération du capital investi, usure du capital,…))

Minimiser . .L KCT P L P K= + sous la contrainte ( ) 0,q L K q=

Droite d’égalité de coût : dont la pente est égale, en valeur absolue au rapport L

K

PP

. Chacun des points de

cette droite est caractérisé par un coût de production ( ). .K LP K P L+ identique. Plus on s’écarte de l’origine

des axes, plus le coût augmente. La position de coût minimal est E, point de tangence entre l’isoquante et une des droites d’égalité de coût.

On aura donc l’égalité . .. .

L

K

P P mar phys du travailP P mar phys du capital

=

, ce qui se réécrit

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. . . .

L K

P mar phys du travail P mar phys du capitalP P

=

La position d’équilibre de la firme dépendra cependant de la quantité optimale à produire pour la firme afin de maximiser son profit, qui dépend de la demande et de la forme du marché sur lequel elle opèrera.

H. Le progrès technique Dans la première hypothèse, on dira que le progrès technique est non incorporé, dans la seconde incorporé. Un progrès technique non incorporé, s’applique aux facteurs existants et a pour effet d’accroître leur efficacité (déplacement vers la gauche de la carte des isoquantes de la firme), c'est-à-dire réaliser un même niveau de production en utilisant moins de facteurs de production et donc, il y a déplacement vers le haut de la courbe de produit total à court terme. Dans le cas du progrès technique incorporé, de nouveaux facteurs de production apparaissent, qui s’avèrent plus efficaces que ceux employés jusqu’alors ou, tout au moins, qu’une partie d’entre eux. Les effets en sont nettement plus difficiles à analyser.

I. Application des concepts à une forme particulière de fonction de production : la fonction Cobb – Douglas

( ),q AL K f L Kα β= = où A est une constante dépendant de l’état des connaissances techniques alors que α

et β sont des paramètres constants.

1. Le court terme Le stock de capital est fixé à 0K : 0q AL K ELα β α= = La productivité marginale physique du travail est positive et décroissante :

1 0 0Dq

EL siDL

αα α−= > → >

( )2

22 1 1

D qEL si

DLαα α α−= − → <

En d’autres termes, pour 1α < , la fonction Cobb – Douglas ne connaîtra qu’une phase de rendements marginaux décroissants

La signification du paramètre α : il s’agirait de l’élasticité partielle de la production par rapport au facteur travail :

1, . .q L

dq L Le EL

dL q ELα

αα α−= = =

Dans l’hypothèse où la firme ne connaîtrait qu’une phase de rendements marginaux décroissants, elle ne connaîtrait aussi qu’une phase de rendements moins que proportionnels. De même pour β , qui serait l’élasticité partielle de la production par rapport au facteur capital

2. Le long terme La firme maintient inchangée son échelle d’activité (les quantités utilisées de chaque facteur varient dans la même proportion) : Initialement : 0 0 0 0 0, ,L L K K q q AL Kα β= = = = Si 0 0, , 1L L K Kµ µ µ= = >

( ) ( )0 0 0 0 0q A L K A L K qα β α β α β α βµ µ µ µ+ += = =

La somme α β+ détermine alors la nature des rendements globaux à l’échelle ((dés)économies d’échelle)

VI. De la théorie de la production à la théorie des coûts Exprimons le coût de production en fonction du volume de production

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A. Coût comptable et coût économique – Le coût d’opportunité Coût d’opportunité : prix d’un bien, ou rémunération d’un facteur de production dans le meilleur emploi alternatif possible : le prix du renoncement. Ce sera, tout simplement, le prix de ce bien ou facteur sur le marché (lorsque c’est un marché de concurrence parfaite, sinon il sera différent). Exemples : chômeur embauché � coût d’opportunité nul, sauf si celui-ci subit une désutilité à travailler mais pour la firme qui l’embauche, son salaire aura un coût d’opportunité ; une année d’études supplémentaire � Minerval, mais aussi le salaire qu’il aurait pu percevoir, la location du kot, l’abonnement de bus,…

1. Coûts explicites et coûts implicites Les sommes explicitement payées à des tiers, mais aussi les coûts implicites : rémunération de l’entrepreneur, du sol, du capital fournit par le propriétaire,… Ne pas tenir compte des coûts implicites reviendrait à surévaluer le profit de l’entreprise, ou à sous-évaluer ses pertes, ce qui aurait comme conséquence une mauvaise utilisation des ressources économiques.

2. Coûts privés et coûts sociaux Lorsque l’entreprise prend une décision, elle ne prend en compte que ses coûts privés mais ne prends pas en considération les coûts que son activité fait supporter à d’autres firmes (déséconomies externes) et les bénéfices qui pourraient résulter de son activité (économies externes). Le calcul du coût privé ignore les répercussions extérieures, tandis que le calcul du coût social les prendra en compte. Pour connaître le coût social, à partir du coût privé, il suffira de retrancher de ce dernier les économies externes et d’y ajouter les déséconomies externes. Le coût social est le coût pour la société en général, le coût privé pour l’entreprise particulière.

B. Le calcul du coût total à court terme Seule la quantité employée du facteur travail est variable (et celle des matières premières), mais la firme continue à supporter les charges afférentes aux facteurs de production fixes. On distingue deux types de coûts :

• Les coûts fixes, indépendants du volume de production : le coût des biens de capital (frais d’administration, de loyer, d’assurances, d’entretien, d’amortissement du capital,…). Même quand la production est nulle, la firme doit honorer ces coûts.

• Les coûts variables, dont le montant s’accroît avec le volume de production (frais de personnel, de taxes, d’impôts, des matières premières et de l’énergie,…)

Supposons que le seul facteur variable soit le travail et que son prix unitaire reste constant et indépendant de la quantité utilisée par la firme. La productivité marginale physique du travail est d’abord croissante, puis diminue et chaque unité additionnelle produite par la firme s’avère de plus en plus chère. Le coût marginal à court terme est décroissant dans la phase des rendements marginaux croissants, et croissant dans la phase décroissante. Le coût total est égal à la somme du coût fixe et du coût variable.

C. L’analyse des coûts : le coût moyen et le coût marginal

Le coût moyen CM est le coût que la firme supporte par unité produite : ( )CT q

CMq

= . On peut

décomposer le coût total entre le coût fixe et le coût variable :CT CF CV

CM CFM CVMq q q

= = + = + . Vu

que CF est constant, lim 0q

CFq→∞

=

Le coût marginal est le coût de production de l’unité en sus : DCT

CmDq

= ,

0

DCT DCV DCFCm CVm CFm

Dq Dq Dq=

= = + = + .

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Graphiquement, le coût moyen est donné par la pente du segment OC, égal à la somme de la pente d’OA (CFM) et de la pente d’OB (CVM), il est donc constamment supérieur au CVM, mais néanmoins, les courbes se rapprochent progressivement. Le coût marginal est représenté par les pentes des tangentes aux courbes de coût, et donc, Cm et CVm sont égaux. Le coût moyen diminue jusqu’à ce qu’il soit égal au coût marginal. De même, CVM est minimum lorsqu’il égale CVm. Finalement, Cm est minimum lorsque la concavité de la courbe s’inverse. Dès lors, on constate quatre phases, suivant l’évolution du coût marginal, du coût moyen et du coût variable de la firme lorsque sa production s’accroît. À partir de quand le coût total augmente-t-il plus (moins) que proportionnellement à son volume de production ? À partir du moment où l’élasticité du coût par rapport à la production est supérieur (inférieur) à 1.

,

.CT q

DCTDCTcoût marDqCTe

Dq CT Coût Moyenq q

= = =

, lorsque le coût marginal est supérieur (inférieur) au coût moyen.

De même pour le coût variable.

D. Le calcul du coût total à long terme Les facteurs de production sont tous variables, la distinction entre coût fixe et coût variable est sans objet, car tous les coûts sont variables. La forme de coût total à Long Terme dépend de la nature des rendements globaux à l’échelle. Lorsque ceux-ci sont constants, la courbe est une fonction linéaire : .CT a q= où a est une constante positive, le coût moyen et le coût marginal sont constants et égaux. Lorsque les rendements globaux sont croissants, le coût marginal décroît constamment (concavité vers l’axe des abscisses), le coût marginal croît avec le volume de production de la firme et est constamment supérieur au coût moyen ; inversement pour les rendements globaux décroissants. En général, la firme connaît, après une phase d’économie d’échelle, une phase de déséconomie d’échelle (forme semblable à la courbe de coût variable à court terme). Le coût marginal et le coût moyen sont successivement décroissants puis croissants. Le coût moyen est minimum lorsqu’il est égal au coût marginal.

E. Courbe de coût total à long terme et courbes de coût total à court terme

Pour chaque grandeur du stock de capital, la firme peut déterminer une infinité de courbe de Coût Total à Court Terme. Dès lors, connaissant le volume de production à réaliser, la firme les combine de façon à ce que son coût de production soit minimum. La firme définit sa courbe de coût total à long terme par la « courbe – enveloppe », limite inférieure des courbes de coût total à court terme. De même pour le coût moyen.

VII. La concurrence parfaite Loi de la main invisible d’Adam Smith : « Sous certaines conditions, l’individu poursuivant ses fins purement égoïstes est conduit comme par une main invisible à réaliser les fins les plus avantageuses pour tous ». Sous certaines conditions… Notamment que tous les marchés de l’économie soient des marchés parfaitement compétitifs, que la concurrence parfaite soit généralisée. Or, ce modèle, rare en réalité, est un modèle de référence, permettant de juger les avantages et inconvénients de situations plus complexes.

A. Définition – Les caractéristiques de la concurrence parfaite Deux conditions doivent être satisfaites :

1. Aucun individu ou aucun groupe coordonné ne peut, par sa propre action, influencer le prix du bien qu’il achète ou qu’il vend

Ceci implique :

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• Un grand nombre d’acheteurs et de vendeurs, qui ne représentent qu’une part infime du marché • Chacun achète ou vend exactement la même marchandise, le même service, techniquement, mais

aussi psychologiquement : marque (� imperfection) • Chacun s’adresse invariablement à la demande ou à l’offre la plus avantageuse (ce qui exclu tout

rapport préférentiel) De cela découle que le prix constitue, pour la firme, une donnée qu’elle n’est pas capable de modifier par sa propre action.

2. Les facteurs de production, recherchant la plus haute rémunération, sont juridiquement libres de passer d’une utilisation à l’autre

Ceci exclut les réglementations corporatives, le contrôle gouvernemental de l’emploi, les « lois – cadenas » interdisant l’extension d’un type donné d’entreprises,…

B. L’analyse en courte période – La position d’équilibre de la firme Sur un marché de concurrence parfaite, le prix constitue une donnée. La firme prend donc acte et produit en fonction. Ceci ne veut pas dire qu’elle va décider de réaliser une production infiniment grande (on arriverait à un cas de concurrence monopolistique)

1. La position d’équilibre de la firme L’objectif de la firme est de réaliser un profit maximum, c'est-à-dire maximiser la différence entre la recette totale et le coût total encouru. ( ) ( ) ( )q RT q CT qΠ = − , avec ( ) 0.RT q P q= � ( ) ( )0.q P q CT qΠ = − .

L’objectif étant de maximiser le profit : 0 00d dCT dCT

P P Cmdq dq dqΠ = − = → = = . Le concurrent parfait

cherchera donc à égaler le prix de son produit et le coût marginal (à condition que les conditions de second

ordre soient satisfaites : 2 2 2

2 2 20 0 0 ( )d d CT d CT DCm

ou Cm croissantdq dq dq dq

Π = − < > � >

Le producteur aura intérêt à produire tant que la recette marginale sera supérieure au coût marginal (à condition que celui-ci soit croissant). La recette marginale est constante et égale à 0P , dès lors, la recette moyenne est vaut également le prix du marché 0P Encore faut-il que le producteur n’ait pas tendance à mettre sur le marché une quantité infiniment grande de son produit (on sortirait des hypothèses de la concurrence parfaite), et que donc la courbe de coût marginal finisse par être croissante. Or, nous avons vu qu’à court terme au moins, après une phase de rendements marginaux croissants il est logique de voir apparaître une phase de rendements marginaux décroissants.

2. La courbe d’offre à court terme du concurrent parfait L’équilibre de profit maximum se réalise lorsque le prix est égal au coût marginal. Il résulte que la courbe d’offre de la firme coïncide avec la partie ascendante de sa courbe de coût marginal, située au-dessus du seuil de fermeture.

3. Seuil de fermeture et seuil de rentabilité Lorsque l’entrepreneur parvient à couvrir ses coûts variables mais cependant pas son coût total, il continuera à produire dans le court terme (car il est astreint à couvrir ses coûts fixes), mais se détournera de cette branche dans le long terme : 0P est inférieur au seuil de rentabilité, mais supérieur au seuil de fermeture. Lorsque l’entrepreneur parvient tout juste à couvrir ses charges variables, il se situe au seuil de fermeture : pour tout niveau de prix inférieur, la production de la firme est nulle, même dans le court terme, sa courbe d’offre à court terme se représente par la partie ascendante de sa courbe de coût marginal, située au-dessus du seuil de fermeture. Lorsque l’entrepreneur parvient tout juste à couvrir ses charges variables et ses coûts fixes, il se situe au seuil de rentabilité : il n’a nul intérêt de se détourner de la branche dans le long terme.

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C. L’analyse en courte période – La position d’équilibre du marché

1. La courbe d’offre à court terme du marché Elle correspond à la partie ascendante de la courbe de coût marginal de la firme, située au-dessus du seuil de fermeture. Qu’en est-il de la courbe d’offre du marché ? L’offre globale sera égale à la somme des offres individuelles de chaque firme, fonction croissante du prix.

2. L’élasticité de l’offre Le rapport entre la variation proportionnelle de la quantité du bien offerte par les producteurs et la variation proportionnelle du prix qui l’a entraînée :

0

Dqqe

DPP

= > (L’offre est une fonction croissante du prix)

Le cas d’une offre parfaitement inélastique par rapport au prix : la quantité offerte d’un bien est rigoureusement fixe et doit être écoulée, quel que soit le prix pratiqué (Denrées périssables). De façon générale, pendant l’instant, le seul choix offert au producteur est de vendre ou de stocker, sauf si le stockage est impossible compte tenu de la nature des marchandises et alors, la courbe d’offre –instantanée– est représentée par une droite verticale : l’offre est parfaitement inélastique. Dans l’hypothèse inverse, l’offre parfaitement inélastique (une légère diminution du prix entraîne les entreprises à ne plus produire et une légère augmentation à produire de façon infiniment grande) est représentée par une droite horizontale. Dans les autres cas, l’offre sera élastique ou inélastique selon que l’élasticité est supérieure ou inférieure à 1, suivant que les producteurs réagissent plus ou moins que proportionnellement à une variation du prix de vente de leur produit. On constate que l’élasticité de l’offre par rapport au prix tend à être plus forte dans le long terme, après qu’aient été réalisées toutes les adaptations aux fluctuations de prix, que dans les périodes de temps plus courtes. Dans le long terme, les producteurs peuvent adapter aux nécessités de la demande non seulement leur main-d’œuvre, mais aussi leur stock de capital. De même certains producteurs peuvent s’installer dans la branche, attirés par les profits, ou la quitter. La courbe d’offre n’en sera que plus élastique.

3. L’équilibre du marché Le prix d’équilibre du marché, 0P , est celui qui permet d’égaliser les quantités offerte et demandée du bien,

0q . Si la courbe de demande vient à être modifiée, les entrepreneurs s’adapteront de façon à rétablir l’équilibre.

D. Taxe sur les ventes, subvention et équilibre de concurrence parfaite Distinguer le prix payé par les consommateurs, P , et le prix perçu par les producteurs, 'P P t= − . La courbe de demande ne variera donc pas (les consommateurs ne prêtent pas attention au fait que les producteurs soient tenus d’acquitter une taxe), par contre, les producteurs fixent l’offre en fonction du prix qu’ils perçoivent effectivement. Pour toute unité vendue, le coût marginal augmente du montant de la taxe. La perception d’une taxe se traduit par le déplacement vers le haut de la courbe d’offre du montant de la taxe. Lorsque soit la courbe d’offre est parfaitement inélastique par rapport au prix, soit la courbe de demande est parfaitement élastique par rapport au prix, seul le producteur supporte la charge de la taxe, et le prix reste égal à 0P . Inversement, ce serait le consommateur qui supporterait seul la charge de la taxe. En raisonnant sur la base du prix perçu par les producteurs, la courbe de demande se déplacerait vers le bas du montant de la taxe. Une démarche identique peut être utilisée pour étudier l’effet de l’octroi d’une subvention (taxe négative).

E. Fixation d’un prix maximum et rationnement Pendant les périodes de guerre et de crise grave, pour aider les défavorisés qui ne peuvent se lancer dans une guerre des prix.

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Il convient alors de mener une politique de rationnement, par tickets ou points (pour éviter des files d’attentes). Mais n’est-il pas plus opportun de laisser s’opérer le rationnement par le mécanisme des prix ? La fixation d’un prix maximum doit être réservée à des cas de crise aiguë, pour éviter de trop grandes distorsions.

F. L’analyse en longue période

1. La liberté d’accès à la branche Le long terme est caractérisé par les capacités productives qui ne sont plus constantes : les entreprises peuvent modifier la taille de leurs installations (voire s’installer dans la branche ou la quitter). Tant qu’il y a un profit, les entrepreneurs sont attirés dans la branche, et donc, le profit marginal est nul en concurrence parfaite, ce qui ne signifie pas que le profit moyen (et donc le profit global) soient nuls La combinaison de facteurs permettant de minimiser le coût de production dans le court terme n’est pas nécessairement celle permettant à l’entreprise de minimiser son coût de production dans le long terme (adaptation du stock de capital).

2. L’équilibre du marché et de la firme en longue période Les conséquences de l’accès de nouvelles firmes au marché sont un accroissement de l’offre des producteurs et par conséquent une diminution du prix du produit. Lorsque le prix sera égal au coût moyen et au coût marginal (et donc au coût moyen minimum), le profit disparaîtra et plus aucune firme n’aura intérêt à s’installer dans la branche.

3. Le profit normal Le concurrent parfait renonce-t-il à réaliser quelque profit que ce soit dans le long terme et donc couvrir uniquement ses coûts de production ? Distinguons le profit normal et le profit anormal, ou surprofit. Le profit normal est le profit tout juste suffisant pour inciter l’entrepreneur à demeurer dans la branche. Le surprofit est la différence entre le profit total et le profit normal (tenant compte de la rémunération implicite de la firme : des coûts implicites). Dans le long terme, le profit anormal mais non le profit normal tend à disparaître.

4. Profit anormal et durée du processus d’ajustement de long terme Même dans le long terme, le profit anormal du concurrent parfait ne finit pas par disparaître. En effet, le processus d’ajustement prend un temps considérable (attendre que les installations soient amorties, que des investissements nouveaux soient entrepris,…). La position d’équilibre de long terme est une position vers laquelle on tend, mais que l’on n’atteint jamais, à moins de supposer, ce qui n’est guère réaliste, que les conditions de l’offre et de la demande restent inchangées pendant une période suffisamment longue.

5. La rente économique En pratique, certaines firmes ont déjà pu choisir des facteurs de production plus efficaces, contrairement aux nouvelles entreprises s’installant dans la branche. Dans le long terme, ces différences tendront à disparaître (rémunération plus élevée exigée par les facteurs plus efficaces, car leur coût d’opportunité augmentera)

VIII. Les formes d’imperfection de la concurrence – Le monopole

A. L’imperfection de la concurrence

1. Définition de la concurrence parfaite Bien peu de bien sont fournis sur des marchés de concurrence parfaite, de par le fait des marques entre autres, ce qui permet aux concurrents d’avoir un certain degré de contrôle sur leur prix. Leur courbe de demande, tout en restant fortement élastique n’est pas parfaitement élastique (la courbe de demande est inclinée vers le bas). Il y a donc imperfection de la concurrence, vu qu’ils exercent un certain degré de contrôle sur leur prix, même si concurrence il y a.

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2. Les différentes formes d’imperfection de la concurrence Degrés variables d’imperfection de la concurrence :

• Le monopole, cas extrême d’imperfection de la concurrence o Seul producteur dans sa branche, aucun produit suffisamment proche pour le substituer, mais

concurrence alternative (la route contre le rail) o Les monopoles exclusifs sont rares et généralement contrôlés par l’État

• L’oligopole : o Petit nombre de vendeurs se partageant l’offre, produits identiques (marché de l’acier) ou

différenciés (marché de l’automobile (marques)) o Influence appréciable sur le prix de vente de leur produit

• La concurrence monopolistique : o Nombreux vendeurs différenciés, articles différenciés (qualité). Différenciation renforcée par

la publicité, les marques déposées, les brevets ou l’habitude. o Le producteur a un certain degré de contrôle sur son prix, mais il ne peut le modifier comme

il l’entend, au risque de perdre sa clientèle : la demande qui lui est adressée reste fortement élastique.

B. Le monopole simple Le producteur est seul dans sa branche et jouit d’un contrôle absolu sur son prix

1. La raison de l’existence de monopoles En général, ils sont plus ou moins directement sous le contrôle des pouvoirs publics (Transports en commun, télécommunications, distribution d’énergie (gaz, électricité,…)) Les monopoles sont dus au niveau élevé des charges fixes à supporter, et au volume de production permettant d’assurer l’efficacité optimale de cette production (produire au coût minimum) qui doit correspondre approximativement à la demande adressée à l’ensemble de la branche. Lorsque la firme est caractérisée par des coûts marginaux (et par conséquent des coûts moyens) constamment décroissants, on parle de « monopole naturel » (Mais tôt ou tard à court terme, rendements marginaux décroissants). Il est aisé de montrer qu’une entreprise caractérisée par des coûts marginaux toujours décroissants ou dont le coût marginal diminue jusqu’à un volume de production correspondant à une part importante de la demande, ne peut être représentative d’un marché de concurrence parfaite. En effet, son volume de production d’équilibre serait infiniment grand, tellement que la firme pourrait avoir une influence sur son prix. On sort par conséquent des hypothèses de la concurrence parfaite.

2. La courbe de demande du monopole. La distinction entre la recette moyenne et la recette marginale

Quoiqu’il fasse, le concurrent parfait était incapable d’agir sur le prix de vente de son produit : sa courbe de demande était horizontale : parfaitement élastique par rapport au prix. La courbe de demande du monopole a par contre une forme traditionnelle de demande décroissante : s’il veut accroître ses ventes, il est contraint d’accepter une diminution de prix ; de même s’il veut accroître son prix de vente, il doit vendre moins. On est donc amené, en monopole, mais de façon générale en concurrence imparfaite, à faire la différence entre recette moyenne et recette marginale. La recette totale se calcule en multipliant le prix de vente par la quantité vendue. Lorsque le prix augmente, la recette augmente dans un premier temps, atteint un maximum puis diminue. La recette moyenne est le rapport entre la recette totale et le nombre d’unités vendues :

( ) ( ).P q qRTRM P q

q q= = =

La recette marginale est la variation de la recette totale correspondant à une augmentation unitaire de la quantité de produit vendue :

DRT

RmDq

=

Lorsque la firme doit diminuer son prix pour vendre plus, la recette marginale est constamment inférieure à la recette moyenne, donc au prix :

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( ) ( ).RT q P q q= où 0dPdq

< (demande décroissante) et donc ( ) ( ).dRT dP

Rm P q q P qdq dq

= = + <

Il n’y aurait donc égalité entre la recette moyenne et la recette marginale que lorsque la demande est parfaitement élastique par rapport au prix. La recette marginale est positive pour une demande élastique, négative pour une demande inélastique et nulle pour une demande unitaire. En effet,

( ) ( ) ( ) ( )1 11 1 1

dP q dPRm P q q P q P q P q

p dqdq p dq eq dP

�� � � �= + = + = + = +� � ��

� �� � �� � �

, où e est l’élasticité – prix

de la demande. ( 1e > − correspond à une demande inélastique par rapport au prix) Lorsque la courbe de demande est linéaire, on peut démontrer que la pente de la courbe de recette marginale vaut le double de la pente de cette courbe : ( )P q a bq= − (a, b > 0)

( ) ( ) 2.RT q P q q aq bq= = −

2dRT

Rm a bqdq

= = −

3. La position d’équilibre du monopole Pour maximiser son profit, le monopole recherchera le prix et le volume de production se traduisant par la différence la plus forte entre la recette totale et le coût total : Maximiser :

( ) ( ) ( ) ( ) ( ).q RT q CT q P q q CT qΠ = − = −

( ) 0d dP dCT

P q qdq dq dq

�Π = + − =� � �

(attention aux conditions de second ordre)

De telle sorte que :

( ) dP dCTP q q

dq dq+ = ou Rm Cm=

C'est-à-dire jusqu’au moment où la recette retirée de l’unité marginale compensera parfaitement son coût. L’entrepreneur crée une rareté de son produit pour ne pas gâcher le prix qu’il peut obtenir sur les premières unités vendues.

C. Monopole et utilisation efficace des ressources Du fait de la rareté des ressources, il convient de les utiliser le plus efficacement possible. Une bonne utilisation des ressources voudrait que le coût marginal soit égal au prix de vente, ce qui n’est pas le cas en monopole (il crée une rareté de son produit). La valeur pour la société de la dernière unité produite est supérieure à son coût. Cependant, il se peut que le monopoleur produise plus que des concurrents parfait dans les même conditions, car il dispose des secret de fabrication, il centralise les efforts, utilise de meilleures méthodes et consacre davantage de ressources à la recherche de procédés nouveaux.

D. Équilibre du monopole et perception d’une taxe sur les ventes Il existe deux méthodes pour analyser le problème : résonner au prix du marché (étudier l’effet d’un déplacement vers le haut de l’importance de la taxe de la courbe de coût marginal), ou résonner au prix que perçoit le producteur (déplacement vers le bas de la même importance de sa courbe de demande (et donc de sa courbe de recette marginale)) On remarque que la perception d’une taxe fixe par unité vendue a, à la fois, diminué la production du monopole et augmenté son prix de vente (ce qui conduit à une allocation encore moins efficiente des ressources). On pourrait donc envisager l’effet d’une taxe proportionnelle à la valeur de la transaction entreprise (taxe ad valorem : plus le prix est élevé, plus la taxe est importante : T tP où t= 0 ≤ ≤1 ). Le producteur perçoit donc

( )' 1P P T P tP P t= − = − = − . Graphiquement, cela se traduit par une rotation de sa courbe de demande

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autour de son point d’intersection avec l’axe des abscisses, de même pour sa courbe de recette marginale. Dans ce cas, le monopole est aussi amené à réduire son volume de production et vendre plus cher.

E. Équilibre du monopole et fixation d’un prix plafond Cette action entreprise par les pouvoirs publics peuvent contraindre le monopole à accroître son volume de production jusqu’à un niveau supérieur à celui auquel il l’aurait fixé autrement. Explication essentiellement par exemples, voir cours p.171.

F. D’autres objectifs de l’entreprise La maximisation du profit est légitime pour les petites entreprises, cependant, pour les grandes entreprises, le plus souvent gérées par d’autres acteurs que les actionnaires et contrôlées plus ou moins directement par les pouvoirs publics, d’autres objectifs peuvent être recherchés.

1. Le monopole en tant qu’entreprise publique Géré par des « managers publics » remplissant les objectifs assignés par les organes politiques. Il existe quatre groupes d’objectifs :

a) La recherche d’une utilisation économiquement efficiente des ressources Utiliser à tous moments la combinaison de facteurs la moins coûteuse, engager les dirigeants les plus efficients,… éviter le gaspillage de ressources et rencontrer les besoins individuels de la façon la plus efficace possible. L’économie de « first best » est définie dans cette optique : tous les marchés sont des marchés de concurrence parfaite, chaque agent économique dispose d’une information parfaite, il n’existe pas de relations autres que relevant du mécanisme des prix (Coûts sociaux compris). Dans cette économie, l’entreprise publique fixera un prix égal à son coût marginal. Dans l’hypothèse où le coût marginal est inférieur au coût moyen, l’entreprise subirait une perte.

b) Le respect d’une contrainte budgétaire Puisque ce sont les pouvoirs publics qui devraient supporter la charge éventuelle d’une perte (supportée par les recettes fiscales et, le cas échéant, un emprunt « raisonnable »), ils peuvent imposer à l’entreprise de ne pas subir de perte, ou supporter une perte qui ne pourrait être supérieure à un plafond donné. Ceci doit conduire à plus d’efficacité, mais le profit maximum, en monopole, ne réalise pas la meilleure allocation des ressources.

c) Des objectifs redistributifs Mise à disposition au plus grand nombre, par une politique de tarification notamment, de biens et services indispensables (soins de santé, enseignement et culture, TEC,…). L’entreprise publique est donc amenée à vendre à un prix inférieur au coût et à investir dans des régions moins favorisées.

d) Des objectifs macroéconomiques Un niveau d’emploi élevé, une forte stabilité des prix, une croissance « convenable » de l’activité économiques (ne pas licencier lorsque le chômage s’accroît, ne pas augmenter son prix lors de périodes d’inflation, augmenter son investissement lors de périodes de sous – investissement)

2. Actionnaires et décideurs dans la grande entreprise Les « managers » ne sont généralement pas actionnaires. Il convient donc de s’interroger sur leurs objectifs. Ils doivent bien sûr réaliser un profit suffisant pour les actionnaires, mais ils peuvent aussi se fixer comme objectif un niveau d’activité élevé ou une croissance rapide des capacités de production. L’entreprise peut donc chercher à maximiser ses ventes tout en dégageant un profit suffisant pour rémunérer convenablement les actionnaires et satisfaire les besoins de la politique d’auto – financement des investissements : Maximiser q Sous la contrainte que 0Π ≥ Π où 0Π ´est le profit minimum que l’entreprise doit réaliser Nous avons vu que le profit de la firme augmente tant que la recette marginale est supérieure au coût marginal, atteint son maximum lorsqu’elle est égale au coût marginal, diminue ensuite pour être nul lorsque

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la recette moyenne est égale au coût moyen. En fonction des objectifs, la firme se fixera son équilibre sur les courbes. On peut également associer une fonction d’utilité aux dirigeants de l’entreprise avec comme objectif de la maximiser, fonction du profit et de la quantité écoulée sur le marché : ( ),u u q= Π

Avec 0 0du du

etd dq

> >Π

Ensuite réaliser la carte d’indifférence et établir le point d’équilibre maximisant leur satisfaction.

G. Le monopole discriminant Monopole qui écoule sa production à des prix différents sur des marchés différents. Cette discrimination n’est possible que si le monopole est à même d’isoler chacun des marchés sur lesquels il vend. Isolation des marchés : par la nature du bien venu (eau, gaz, électricité,…), l’éloignement des marchés (� Coûts de transport élevés), par snobisme (les riches refusant de s’alimenter chez les pauvres). Intérêt à discriminer : il est nécessaire que les élasticités – prix de la demande soient différents sur les marchés concernés Deux questions se posent alors : quelle quantité vendre et de quelle façon la répartir entre les marchés ? Quels prix y seront pratiqués ?

( ) ( )( )

. .A A A B B B

A B

RT P q q P q q

CT CT q q

= +

= +

Il s’agit de déterminer Aq et Bq tels que ( ) ( ), ,A B A BRT q q CT q qΠ = − soit maximum

1. Répartition du volume de production de la firme entre les deux marchés Admettons que le monopole produise une quantité 0q . Cette quantité donnée, le coût l’est également et donc, seule la répartition importe, de façon à maximiser RT :

( )

( )

0. . . .

0

1 0

A A B B A A B A

A B BA A B B

A A B A

A BA

RT P q P q P q P q q

dP dP dqdRTP q P q

dq dq dq dq

dRTRm Rm

dq

= + = + −

� � � �� �= + + + =� � � �� �� � � �� �

= + − =

Donc, A BRm Rm= Intuitivement, c’est logique… si sa recette marginale est plus importante sur un marché que sur l’autre, il aura intérêt à écouler sa production sur le premier marché plutôt que sur le second.

2. La production du monopole discriminant Le monopole discriminant offre des produits jusqu’à ce que sa recette marginale combinée soit égale à son coût marginal Quant à savoir si le monopole discriminant produit plus que le monopole simple, cela dépend même si en général sa production est plus élevée. En tous les cas, il s’attribue une partie de la rente des consommateurs et son profit est plus élevé que pour le monopole simple.

IX. La concurrence monopolistique et l’oligopole

A. La concurrence monopolistique

1. Définition. La différenciation du produit Manque d’homogénéité du produit : produit différencié (variétés, marques différentes, parce que les consommateurs opèrent une distinction entre les différents vendeurs). Pour qu’il y ait différenciation, il faut que, dans l’esprit de l’acheteur tout au moins, le produit d’une firme ne soit pas le substitut parfait de celui d’une autre firme.

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2. La demande du concurrent monopolistique Le concurrent monopolistique dispose d’un léger degré de contrôle sur son prix mais représente une part trop petite du marché pour pouvoir déclencher, par une modification de prix, une réaction des firmes rivales Il ne dispose cependant pas d’une marge de manœuvre infinie. La courbe de demande tout en étant inclinée vers le bas demeure fortement élastique (même si nous n’atteindrons pas l’élasticité parfaite) Comme tous les biens vendus sur le même marché sont des substituts très proches, la courbe de demande du concurrent monopolistique ne sera pas indépendante du comportement de l’ensemble des firmes de la branche. La firme étudiée réagit à la diminution de ses coûts marginaux de production en augmentant ses ventes mais pas d’autant que prévu initialement suite à la réaction des autres firmes.

3. Le rôle de la publicité Celle-ci est inutile en monopole (seul entrepreneur) ou en concurrence parfaite (produit identique). Pour le concurrent monopolistique, la publicité a un double effet :

• Renforcer le contrôle qu’il a sur son prix en accentuant la différenciation (rotation de la courbe de demande dans le sens des aiguilles d’une montre)

• S’approprier une part plus importante de la demande adressée à l’ensemble des firmes de la branche (déplacement vers la droite de la courbe de demande)

Au départ, il était admis que la courbe de demande n’était pas liée à celle des coûts de l’entreprise. L’introduction de la publicité remet en cause cette hypothèse. Les dépenses de publicité sont-elles avantageuses pour le consommateur ? On considère souvent que non (Messages publicitaires répétitifs, création de nouveaux besoins qui n’augmentent pas sa satisfaction,…) Dans le même temps, la publicité permet de fournir au consommateur une information sur le prix et la qualité des produits, d’augmenter la taille des firmes et faire des économies d’échelle dont elles feraient bénéficier le consommateur Effet d’une campagne publicitaire : pas simple, dépend de plusieurs éléments : l’élasticité dela demande pour le produit de la firme par rapport aux dépenses de publicité, la (dé)croissance des coûts marginaux de production (à distinguer des coûts de publicité), la classe d’acheteurs visée. Il n’est d’ailleurs pas impossible qu’une campagne de publicité débouche, pour la firme, sur une baisse de prix.

4. Concurrence monopolistique et liberté d’entrer dans la branche Supposons qu’à court terme, la firme réalise un surprofit. Celui-ci va attirer de nouvelles firmes dans la branche et diminuer la demande pour la firme. Ces nouvelles firmes s’intégreront jusqu’à ce que le surprofit finisse par disparaître, lorsque le coût moyen est égal à la recette moyenne. Cependant, le prix pratiqué demeurera supérieur au coût marginal, et donc, la quantité produite sera inférieure à celle permettant de minimiser le coût moyen. Les concurrents ne réalisent pas de surprofit, mais leurs prix ne sont pas abaissés au coût moyen minimum. Les consommateurs sont amenés à payer les frais entraînés par l’activité dans des conditions de capacité excédentaire chronique : de trop nombreux vendeurs produisant trop peu. La répartition de la demande adressée à la branche entre un plus petit nombre de firmes dont chacune fixerait son volume de production de manière à minimiser le coût moyen, s’avérerait plus avantageuse pour ce consommateur. La liberté d’entrer dans la branche entraîne des gaspillages, constituant le prix à payer pour avoir une plus grande variété de produits, un plus grand choix.

B. L’oligopole

1. Définition. La réaction des firmes rivales Concurrence monopolistique : grand nombre de firmes vendant leur propre produit différencié mais ne pouvant influencer la politique des firmes rivales. En oligopole, un petit nombre de vendeurs se partagent le marché, soit en vendant un article absolument identique, soit quelque peu différencié. Dans le premier cas, les firmes finiront par adopter le même prix, mais dans le second, des différences de prix subsisteront, renforcées par les campagnes publicitaires. Duopole : deux vendeurs se répartissent la demande En oligopole, les firmes sont peu nombreuses, leur comportement ne sera pas sans influence sur celui des firmes rivales. La politique suivie par un vendeur va dépendre de la façon dont il va escompter la réaction de ses rivaux. Cependant, il n’existe pas une théorie de l’oligopole, mais un grand nombre de modèles.

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A tout moment, le vendeur est amené à se poser la question « Si je modifie mon prix ou mon volume de production, quel comportement les autres firmes vont-elles adopter ? »

2. Oligopole, concentration et les limites aux possibilités d’accès à la branche Petit nombre de vendeurs � Un nombre limité de firmes satisfont un pourcentage élevé de la demande de la branche. On a donc introduit « l’indice de concentration des ventes » : la part des ventes assurées par un petit nombre de firmes dans l’ensemble des ventes de la branche. Comment expliquer que certains marchés sont dominés par un petit nombre de firmes ? Par les conditions de productions (importance des coûts fixes) que la taille optimale assurant l’efficacité de production maximum (Coût moyen minimum) représente un pourcentage élevé de la demande totale adressée à la branche. De nouvelles firmes ne peuvent donc entrer dans la branche qu’à condition de réaliser immédiatement une production suffisante pour pouvoir rivaliser, en terme de coût, avec les firmes en place. Cependant, si une firme arrive à s’intégrer, attirée par le profit, il est possible qu’elle fasse baisser le prix de façon a ce qu’aucune entreprise ne réalise un profit. Et si de plus cette firme dispose de techniques de production plus efficaces que les autres (progrès technique,…). Parfois cependant, la taille des entreprises sont supérieures à celle nécessaire pour produire au coût moyen minimum. Il serait alors plus profitable que la demande du marché se répartisse entre un plus grand nombre de firmes. Un concentration excessive résulte souvent de la fusion d’entreprises, tant et si bien que les autorités sont amenées à adopter des dispositions règlementaires pour empêcher de telles fusions. Il convient de rechercher d’autres causes que les raisons techniques à l’apparition d’oligopoles : les barrières à l’importation, les brevets et autres secrets de fabrication, les comportements stratégiques des firmes existantes, la dissimulation de certains profits ou leur diminution pour ne pas attirer de nouveaux producteurs dans la branche (arguments précédemment cités pour le maintien de monopoles)

3. Collusion ou rivalité Collusion : ouverte (cartel � illégal) – fermée, tacite (Règles de bonne conduite) Rivalité : guerre des prix « Dilemme du prisonnier » (voir tableaux) Les firmes ont intérêt à coopérer, mais les choix stratégiques sont complexes et il faut qu’aucune des entreprises ne renie sa parole. Cependant, une guerre des prix, à long terme, peut permettre d’éloigner de la branche une entreprise moins efficace. Stratégie dominante : quoique les autres firmes fassent, la firme a toujours intérêt à adopter le même comportement (prix élevé ou prix bas) Équilibre de Nash : aucun joueur ne peut améliorer son gain étant donné la stratégie de l’autre joueur. Les firmes ont intérêt à coopérer, mais encore faut-il que cela soit possible. Les cartels sont interdits généralement, mais les firmes peuvent adopter des règles de bonne conduite (collusion tacite et non plus explicite) Cet accord dépend du nombre de firmes concernées, de la forme de concurrence possible entre les firmes (prix ou qualité du produit), de l’opportunité qu’ont les firmes de s’engager dans des campagnes publicitaires, des éventuelles différences de coût entre elles, de la plus ou moins grande stabilité des coûts et de la demande…

4. La rivalité entre les firmes – Les équilibres non-coopératifs Equilibrage peu à peu du marché. Voir livre p.193-194

5. La théorie de la demande coudée Elle permet de montrer qu’en oligopole, sous des hypothèses réalistes, les prix tendent à rester plus stables que sur n’importe quelle autre forme de marché Lorsqu’une firme diminue son prix, ses rivales réagissent en diminuant le leur, limitant ainsi les possibilités du premier entrepreneur de faire d’avantage d’affaires. Par contre, s’il augmente son prix, il est probable que les autres ne le feront pas et qu’il perdra ainsi une partie importante de sa clientèle au bénéfice de ces dernières. Si E représente la position initiale : si l’entrepreneur augmente son prix, sa demande est plus élastique, s’il le diminue, elle sera plus rigide (puisque les autres firmes réagiront alors)

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De plus, le saut de recette marginale explique que si le coût marginal, même s’il est modifié ne modifie pas nécessairement l’équilibre du marché.

6. La collusion tacite Les firmes ont intérêt à coopérer si elles souhaitent vendre à un prix proche de celui du monopole, mais des dispositions règlementaires empêchent les firmes de coopérer ouvertement. Mais les firmes peuvent fort bien reconnaître qu’il est de leur intérêt d’éviter autant que possible toute attitude de rivalité et décider spontanément d’adopter une ligne de conduite commune, sans cependant renoncer à leur autonomie en matière de décision. Ceci ne signifie pas qu’il n’y ait jamais de collusion ouverte entre les firmes pour fixer de commun accord une production et un prix plus avantageux pour toutes, une collusion ouverte suppose des négociations et une perte d’indépendance pour une meilleure garantie En collusion tacite, les firmes font généralement confiance à l’une d’entre elles qui joue un rôle directeur (firme dominante, barométrique)

a) La firme dominante Cette firme s’approprie une part importante du marché, étant entourée d’une frange de petites firmes marginales compétitives Ces dernières se conduisent alors à la manière de concurrents parfaits, en se résignant à adapter leur niveau de production ou non au prix du marché, fixé par la firme dominante (Voir diagrammes)

b) La firme barométrique Sans pour autant occuper une position dominante, celle-ci joue un rôle directeur dans la fixation des prix : elle est le meilleur juge de l’état du marché. Les autres firmes ont confiance en ses capacités d’appréhender la tendance du marché.

7. Le cartel Forme extrême de collusion ouverte : un nombre de firmes se réunissent avec pour objectif de maximiser leurs profits joints. L’organisme central décide quelle quantité produire globalement et à quel prix, comment allouer cette production et comment répartir entre les firmes le profit total (problème de négociation) Envisageons un cartel composé de deux firmes :

( ) ( )( ) ( )

A B

A A B B

P P q P q q

CT CT q CT q

= = +

= +

Maximiser : ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ) ( ). .A A B B A B A A B BP q q CT q CT q P q q q CT q CT qΠ = − − = + − −

a) La répartition de la production entre les firmes Admettons que la production totale soit connue et fixée. Il faut maintenant minimiser ( ) ( ) ( ) ( ) ( )0A A A B B A A B BCT q CT q CT q CT q CT q q= + = + −

( )1 0A B

A A B

dCT dCTdCTdq dq dq

= + − =

Donc, 0A B A BCm Cm Cm Cm− = � = Ce résultat s’explique aisément de façon intuitive (minimiser la production là où le coût est plus élevé)

b) Le volume de production du cartel Le coût marginal du cartel est la somme horizontale des différents coûts marginaux, qui sera égal à la recette marginale à l’équilibre. Quant à la répartition du profit entre les firmes composant le cartel, celle-ci se décide en négociations.

X. Les marchés des facteurs

A. Mesure de l’inégalité dans la répartition des revenus Indice d’inégalité de Gini : rapport entre l’aire hachurée et OAB (variant entre 0 (répartition égalitaire) et 1 (un individu dispose de l’ensemble du revenu du groupe))

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B. La demande de facteurs

1. Le produit marginal en revenu d’un facteur de production Court terme, 0K K= , unités de travail L payées à un taux de salaire fixé 0W

( ) ( ) ( )0 0 0. , .P q q L K W L C KΠ = − −

( )

0

0

0

*

d dP dqP q W

dL dq dL

dRm Prod.marg.phys.L W

dL

� �Π = + − =� �� �

Π = −

� Engagement de travailleurs jusqu’à ce que 0W Prod.marg.en revenu de L=

0W représente le coût de l’engagement d’un travailleur supplémentaire, le produit marginal en revenu la contribution de travailleur additionnel à la recette totale de cette firme. La firme engagera jusqu’à ce que la dernière utilisée lui rapporte exactement ce qu’elle lui coûte.

0W P* Prod.marg.phys.L = Prod.marg.en valeur de L= Nous avions aussi :

1

L K

Prod.marg.phys.L Prod.marg.phys.K=

P P Cm=

� L

K

P = Prod.marg.phys.L* Cm

P = Prod.marg.phys.K * Cm

Vu que, pour maximiser son profit, l’entrepreneur égalise Cm et Rm, L

K

P = Prod.marg.phys.L* Rm = Prod.marg.en revenu de L

P = Prod.marg.phys.K * Rm = Prod.marg.en revenu de

Κ

2. La demande individuelle de facteurs de production Pourquoi le produit marginal en revenu d’un travailleur diminue-t-il ? Tout d’abord selon la loi des rendements marginaux décroissants, ensuite parce que sa recette marginale diminue également au fur et à mesure que sa production augmente. Un employeur emploiera des unités supplémentaires tant que le produit marginal en revenu tiré de ces unités de facteur sera supérieur ou égal à leur coût. La courbe de demande portant sur un facteur donné dérive donc de la courbe de produit marginal en revenu. La quantité demandée d’un facteur est une fonction décroissante du prix de ce facteur si le produit marginal en revenu diminue lorsque la quantité employée par la firme augmente. Une des conditions suivantes doit au moins être satisfaite :

• Les rendements marginaux physiques sont décroissants • La recette marginale de la firme est une fonction décroissante de la quantité de produit écoulée (ce

qui est généralement le cas en concurrence parfaite(sauf si les rendements marginaux sont croissants, ce qui donnerait une indétermination))

3. La demande de facteurs de production du marché Celle-ci est la somme horizontale des courbes de demande individuelles de chacune des firmes pour ce facteur.

4. La demande de facteurs de production est une demande dérivée Lorsque les consommateurs augmentent leur demande, la recette marginale de la firme s’accroît et le produit marginal en revenu également. Quel que soit le prix du facteur, la firme est toujours prête à en demander plus ; sa courbe de demande pour ce facteur se déplace, par conséquent, vers la droite Dans le long terme, la position optimale est le long du chemin d’expansion. La position exacte déterminée par la demande adressée à la firme. La quantité alors demandée des différents facteurs dépend indirectement de la demande des consommateurs pour les produits finaux.

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5. La demande de facteurs de production est une demande conjointe d’éléments interdépendants

Combiner dans une certaine proportion les différents facteurs de production La quantité produite d’un bien dépend de la quantité employée de tous les facteurs de production. La quantité demandée de chaque facteur est alors fonction, non seulement du prix de ce facteur, mais aussi du prix de chacun des autres facteurs. Les courbes de demande pour les différents facteurs sont calculées TACRE. Les élasticités croisées entre différents facteurs jouent un rôle tout aussi important que les élasticités directes (en fonction de leur prix).

C. L’offre de facteurs

1. La courbe d’offre d’un facteur Généralement croissante avec le taux de salaire.

2. L’offre du facteur sol Trait caractéristique : la fixité absolue de son offre. La surface disponible demeure constante et fixée par la nature.

3. L’offre individuelle de travail Un travailleur réagira de deux manières : soit il augmentera le nombre d’heures de prestation, mieux rémunérées, les heures de loisirs étant désormais plus coûteuses : c’est l’effet de substitution ; soit, mieux rémunéré, il pourra consommer plus et s’offrir davantage de loisirs : c’est l’effet de revenu. Lequel de ces effets sera le plus puissant ? s’annuleront-ils ? Cela dépendra de l’individu. On admet généralement que la courbe d’offre individuelle adopte la forme « à rebroussement ». Tant que le taux de salaire est inférieur à 0S , la courbe d’offre individuelle de travail est croissante, mais au dessus de ce seuil, l’effet de revenu l’emporte et l’offre individuelle de travail diminuerait dans l’hypothèse d’une augmentation de salaire. Cependant, la courbe d’offre de travail du marché n’adopte pas la forme individuelle. Parce que les effets à prendre en considération au niveau du marché sont plus nombreux et plus complexes.

4. Les marchés du travail. Les différences salariales Les salaires sont loin d’être identiques. Cela est dû aux caractéristiques des emplois (plus ou moins agréables, exercés de jour ou de nuit, dans des conditions plus ou moins salubres). Il est donc nécessaire de majorer certains salaires pour attirer les travailleurs vers les branches moins agréables. D’autres causes prennent leurs sources dans les qualités des individus : a-t-on intérêt à employer un grand nombre d’ouvriers peu qualifiés ou un plus petit nombre d’ouvrier plus qualifiés ? Ceci prouve l’hétérogénéité des catégories de travailleurs. Finalement, ces différences sont dues aux imperfections de la concurrence sur le marché du travail (mauvaise information des travailleurs). Les pouvoirs de monopsone, les syndicats ou ententes de travailleurs et les lois fixant un salaire minimum peuvent être responsables de certaines différences.

D. La formation du prix d’un facteur de production sur un marché de concurrence parfaite

Aucun offreur ni aucun demandeur de facteur de production ne peut, par son seul comportement, en influencer le prix. On retrouve également la relation impersonnelle des marchés de produits. L’équilibre se fixe au point d’intersection de la courbe de demande et de la courbe d’offre pour ce facteur. Ce prix s’impose à chaque firme individuelle, qui détermine la quantité de telle manière à ce que ce prix soit égal à son produit marginal en revenu. Supposons l’apparition d’un progrès technique. La courbe de demande pour ce facteur se déplacera vers la droite. Si la quantité offerte d’un facteur augmente, la courbe d’offre se déplacera vers la droite. Qu’advient-il lorsque l’on fixe un salaire minimum ? Il y a offre excédentaire d travail. Il apparaît pour ce type de travail un chômage involontaire

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E. Le monopsone Lorsque les travailleurs n’ont la possibilité de s’engager que chez un seul employeur : monopsone : un seul acheteur confronté à un grand nombre de vendeurs. Vu le nombre de vendeurs auxquels il est confronté, la courbe d’offre de travail est croissante. Ce n’est plus la courbe horizontale d’offre de travail de la firme individuelle en concurrence parfaite. Le coût de l’utilisation d’une unité supplémentaire de travail sera non seulement le taux de salaire consenti à ce travailleur, mais aussi l’augmentation de salaire qu’il est contraint de payer à ses autres employés. L’engagement de travailleurs supplémentaires fait augmenter le taux de salaire versé à tous les travailleurs de la branche.

D Coût salarial totalCoût salarial marginal =

DL

( )W L croît avec le nombre de travailleurs employés. Le coût de salaire total est égal à ( ).W L L , de telle

sorte que le coût salarial marginal est égal à

( ) ( )dCsT dWCsm W L L W L

dL dL= = + >

Le monopsoneur, de façon à maximiser son profit, engagera des travailleurs jusqu’au moment où le prix de vente sera égal au coût que représente pour lui l’unité de travail, le coût de salaire marginal. A stock de capital constant, la fonction de profit :

( ) ( ) ( ) ( )0 0. , .P q q L K W L L C KΠ = − −

( )

d� dP dq dW= P+ q . - W + L = 0

dL dq dL dL

d�= Rm* Prod.marg.phys.L - Csm = 0

dL

� � � �� � � �

� �� �

Cet entrepreneur a donc intérêt à engager jusqu’au moment où : Csm = Rm* Prod.marg.phys.L = Prod.marg.en revenu de L

Si la firme écoule sa production sur un marché de concurrence parfaite, Rm P= et Csm = P* Prod.marg.phys.L = Prod.marg.en revenu de L

Le monopsoneur engagera donc moins de travailleurs, à un taux de salaire moindre que dans le cas de la concurrence parfaite. Nous ne pouvons cependant affirmer que la courbe de demande de travail soit identique à celle d’un marché de concurrence parfaite, tant et si bien qu’il et impossible de comparer les niveaux d’emploi. Si en concurrence parfaite, la fixation d’un taux de salaire minimum n’a comme effet que de créer un chômage involontaire, pour le monopsone, il en va autrement. Cette fixation contraindra le monopsoneur à se comporter comme un ensemble de concurrents parfaits, point d’équilibre à la rencontre de l’offre et de la demande.

F. La rente économique

1. La rente foncière Rente pour les entrepreneurs ayant la meilleure terre et vendant à un prix supérieur à leur coût de production moyen. La rente foncière serait le revenu que perçoit le propriétaire en raison des qualités naturelles et indestructibles de cette terre.

2. La rente associée à la détention de facteurs de production rares L’entreprise dispose de dirigeants plus compétents, de travailleurs plus qualifiés. La rémunération de ces facteurs finit par augmenter – il en va d’ailleurs de même pour les terres les plus fertiles. La rente est donc le prix d’un facteur de production rare dont l’offre est complètement inélastique. Cependant, son prix sera toujours déterminé par l’intersection de l’offre et de la demande. Il est inexact de dire que le blé est cher parce que les terres sont chères, mais l’inverse est vrai.

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3. Un surplus perçu par les détenteurs de facteurs de production dont l’offre n’est pas parfaitement inélastique

Les travailleurs acceptant de travailler pour x UM et étant embauchés pour plus (y) perçoivent une rente, définie par la différence entre y et x. Dès lors que l’offre est parfaitement inélastique, la rente disparaît.

G. La négociation salariale et l’action des syndicats Les marchés du travail réels sont éloignés du système de concurrence parfaite : la viscosité des salaires à la baisse (un chômeur ne prendra pas la place d’un employé parce qu’il accepte de travailler pour un salaire moindre) ; l’existence de syndicats négociants les salaires peuvent, de par leur taille influencer le prix du facteur travail

1. Les stratégies de relèvement des salaires L’organisation syndicale d’un pays à l’autre diffère bien souvent, mais nous donnerons quelques techniques

a) Les restrictions de l’offre de main-d’œuvre Afin de réduire l’offre de travail, demandes au gouvernement d’établir des barrières à l’immigration, une durée maximale du temps de travail, des apprentissages prolongés imposés, « numerus clausus » ; exiger des firmes qu’elles n’engagent pas plus de travailleurs Sur les marchés concernés, l’offre se déplace alors vers la gauche, pour une valeur de taux de salaire d’équilibre plus élevée. Cependant, si le taux de salaire a augmenté, le nombre de travailleurs engagés à quant à lui diminué. Certains sont donc privés d’emploi.

b) La négociation d’un taux de salaire minimum En concurrence parfaite, ceci restreint l’offre de main-d’œuvre, mais en monopsone, ceci permet d’augmenter à la fois le taux de salaire et le nombre de travailleurs engagés.

c) L’augmentation de la demande de main-d’œuvre Sous l’effet des gains de productivité associés à de meilleures rémunérations, la courbe de demande de travail se déplace vers la droite. Ces trois politiques sont utilisées de différentes manières par les syndicats, suivant les pays et les époques. Ils contribuent à encourager une augmentation de la demande de travail des firmes.

2. La négociation salariale Situation de monopole bilatéral : peu d’entreprises face à un syndicat organisé. On ne peut déterminer de façon théorique le résultat de ces négociations. Tout au plus peut-on citer des arguments soulevés par les parties : Du côté des syndicats, la hausse du coût de la vie ; tandis que les employeurs parleront de la stabilité des prix. On verra si l’entreprise traverse une période de prospérité et si elle dispose des capacités de paiement pour une augmentation de salaire. Les syndicats noteront l’évolution de la productivité et compareront les taux de salaires. Les demandeurs marqueront leur volonté de rester compétitive (� Pas de hausse trop importante des coûts de production), mais une augmentation de revenus augmente la demande adressée aux firmes.

3. La menace de grève et l’aboutissement de la négociation salariale On notera des deux côtés que la grève est coûteuse pour les deux parties (grève ou Lock-out) Repensons au Dilemme du prisonnier : les deux parties ont intérêt à collaborer (les employeurs ont besoin de travailleurs et les syndicats veulent voir leurs membres disposer de revenus suffisants) Même si l’une des parties peut réduire ses exigences devant une grève, le coût de la grève sera plus élevé que le bénéfice retiré. Quelle est alors la raison d’une grève ? Les grèves surviennent parce que les menaces finissent par s’émousser si on ne les exécute pas à l’occasion.

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Faire grève, c’est mettre en évidence sa détermination à négocier durement dans l’avenir, pour obtenir plus facilement des concessions à l’avenir. La grève, si elle est coûteuse à court terme pourrait être bénéfique à long terme.

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L’approche macroéconomique

XI. Les mesures de la production nationale

A. Le produit national – définition et méthode de mesure La production nationale est la somme des biens et services qu’une économie produit durant une période donnée, en prenant en compte leur valeur (généralement le prix du marché). Le produit national est donc la valeur totale des biens et services produits, pendant une année pour la consommation ou l’accumulation de richesses (investissement). A quelques éléments près, le revenu national est égal au produit national. Dans le cadre d’une économie fermée, au sein de laquelle l’Etat n’accorde pas de subventions aux entreprises, ni ne prélève de taxes indirectes, une dépense pour un consommateur correspond intégralement à une production pour la même somme (détaillant, grossiste, constructeur, transporteur,…). Le produit national peut donc être défini à la fois comme une somme de revenus et comme une somme de dépenses. Il s’obtient aussi en additionnant les valeurs ajoutées dégagées tout au long de la production des biens et services par les facteurs de production nationaux (Valeur ajoutée : différence entre la valeur de la production de l’unité économique et la valeur des biens et services intermédiaires consommés). On veillera cependant à éviter les doubles comptages. La valeur ajoutée se décompose intégralement en revenus (après déduction des amortissements, taxes indirectes et addition des subventions). Le produit national se définit donc comme une somme de valeurs ajoutées, une somme de revenus et comme une somme de dépenses. Attention toutefois, il faut que l’épargne soit égale à l’investissement pour assurer la cohérence entre les différents modes de calcul.

B. Le monde extérieur Prenons à présent en compte les exportations, importations, placements étrangers et l’existence de travailleurs frontaliers travaillant à l’étranger et ramenant leur salaire en Belgique.

1. Produit intérieur et produit national Le produit intérieur d’un pays est défini comme la somme en valeur des biens et des services qui constituent la production des unités économiques établies sur le territoire de ce pays quelle que soit la nationalité des facteurs utilisés (notion de territorialité). Le produit national est égal à la valeur des biens et des services produits par les facteurs de production du pays, quel que soit le point du globe où cette production se réalise (notion de nationalité)

Produit intérieur (brut ou net)+ Revenus de facteurs reçus du reste du monde- Revenus de facteurs versés au reste du monde= Produit national (brut ou net)

2. Dépense nationale et produit national Lorsque l’on calcule le produit intérieur comme une somme de dépenses, il faut ajouter la somme de la consommation privée, de la consommation publique (dépenses gouvernementales) et des dépenses d’investissement (formation intérieure brute de capital), la différence entre les exportations et les importations de biens et de services

Dépenses de consommation finale privéeDépense de consommation finale des administrations publiquesFormation intérieure brute de capitalExportations nettes de biens et de services Exportations totales - importations totales= Produit intérieur brut au prix du marché

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C. Produit national brut et produit national net Valeur ajoutée : différence entre la valeur de la production d’une firme et sa consommation intermédiaire de biens et services. Cependant, nous y négligeons l’usure du capital � Amortissements. La firme devra donc déduire au préalable les amortissements de la valeur ajoutée brute pour ensuite répartir les revenus de son activité. TABLEAU D’un point de vue macroéconomique, la dépense brute d’investissement englobe tout autant les achats e biens de capital de remplacement que ceux portant sur des biens destinés à accroître effectivement le stock de capital de l’économie. C’est-à-dire qu’il comprend les investissements nouveaux (nets) et des investissements de remplacement (amortissements). On prélève donc à chaque période une partie du produit intérieur destinée à compenser l’usure du capital. TABLEAU L’investissement net d’une période représente l’accroissement effectif du stock de capital au terme de cette période après compensation de la dépréciation du capital au cours de la période. Cependant, l’investissement de remplacement comporte une part d’accroissement du stock de capital (à cause du progrè technique qui est intervenu. Le produit intérieur (national) brut se distingue du net suivant que l’on intègre au calcul les amortissements ou non TABLEAU Le produit intérieur net se définit aussi comme la somme des valeurs ajoutées nettes dégagées par les unités productives établies sur le territoire national.

D. Les trois approches du calcul du produit intérieur : quelques précisions

1. Le produit intérieur comme une somme de valeurs ajoutées (l’optique de la valeur ajoutée)

Cette vision permet d’avoir une vue claire de la contribution de chaque branche au produit intérieur La comptabilité nationale traite de façon spécifique les taxes indirectes et subventions, modifiant le prix de vente, qui ne représente donc plus leur coût de production Lorsque les entreprises distribuent leurs valeurs ajoutées entre les différents facteurs, elles répartissent la valeur ajoutée nette dont on a déduit les taxes et à laquelle on a ajouté les subventions. Le PIB se calcule en déduisant de la valeur de la production es unités économiques établies sur le territoire de la nation leur consommation de biens et services intermédiaires. Leur production est évaluée au prix de base (après déduction des impôts et addition des subventions, tandis que la consommation de biens et services intermédiaires est mesurée au prix d’acquisition. Pour une cohérence entre les 3 méthodes, il convient alors d’additionner à la valeur ajoutée la différence entre les impôts et subventions sur les produits pour obtenir le PIB au prix du marché

2. Le produit intérieur comme une somme de revenus (l’optique des revenus) Les seuls revenus comptabilisés ici sont les revenus primaires (contrepartie d’une contribution à la formation du produit intérieur), à distinguer des transferts monétaires (n’ayant pas de contrepartie dans le PIB) : le travail des salariés, des indépendants, l’épargne du titulaire de capital, la terre du propriétaire foncier contribuent à la production de biens et de services ; par contre, les allocations familiales, de chômage, les pensions ne sont pas la contrepartie d’une activité productive. Pour passer des revenus primaires aux revenus monétaires des agents économiques, il faut ajouter les transferts perçus et déduire les transferts versés par ces groupes. Parmi les revenus primaires, il convient de distinguer les rémunérations des salariés de l’excédent brut (net si l’on déduit les amortissements) d’exploitation. Cet excédent se calcule en déduisant du PIB la rémunération des travailleurs, le solde des impôts sur les subventions liées à la production et à l’importation. Il correspond aux revenus de la propriété et de l’entreprise obtenus dans le cadre de la fonction de production. L’excédent d’exploitation comprend également la rémunération perçue par le propriétaire et les membres de sa famille. C’est pourquoi on parle de revenus mixtes.

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3. Le produit intérieur comme une somme de dépenses (l’optique des dépenses)

On ne tient compte ici que des dépenses portant sur les produits qui font l’objet d’une demande finale : les dépenses de consommation et d’investissement. Les dépenses de consommation se décomposent en consommation privée et publiques (achat, mais aussi rémunérations et pensions). La première concerne des produits marchands, la seconde des produits non-marchands de par leur nature (on admet que l’administration est le propre consommateur des services qu’elle fournit). La consommation privée concerne les dépenses de biens de consommation courante et durable. Les dépenses d’investissement sont celles permettant aux entreprises de produire dans le futur. Attention aux importations et exportations (dans de larges mesures)

E. Le système Européen des comptes intégrés (SEC) La comptabilité nationale permet de décrire le processus de formation du PIB, et de représenter les flux intervenant au sein de l’économie entre les grands secteurs nationaux (répartition, utilisation des revenus et transferts) ainsi qu’entre les secteurs et le reste du monde. Les comptes économiques de la nation sont aujourd’hui présentés selon la démarche proposée dans le cadre SEC95

1. Le regroupement des unités institutionnelles en secteurs Pour représenter tous les flux économiques, il faudrait un nombre de compte énorme. Aussi regroupe-t-on en secteurs les unités adoptant un comportement semblable, eux même divisés en sous-secteurs :

• Les sociétés non financières : producteurs marchands dont la fonction principale consiste à produire des biens et services financiers (agences belges d’entreprises étrangères, ASBL)

• Les sociétés financières : sociétés et quasi-sociétés dont la fonction principale consiste à fournir de services d’intermédiation financière ou à exercer des activités financières auxiliaires. 4 sous secteurs distincts :

o La banque centrale et autres institutions monétaires o Autres intermédiaires financiers (Sociétés de leasing, de bourse, holdings financiers) o Auxiliaires financiers (agents de change, gestionnaires financiers) o Sociétés d’assurance et fonds de pension

• Les administrations publiques : producteurs de services non-marchands destinés à la collectivité, de redistribution. Sont comprises les ASBL subventionnées par l’état. 4 sous-secteurs :

o L’administration centrale o Les administrations d’Etats fédérés o Les administrations locales o Les administrations de sécurité sociale

• Les ménages : individus ou groupes d’individus tant dans leur fonction de consommation que de production

• Les institutions SBL au service des ménages : produisent des services non-marchands destinés à des groupes particuliers de ménages (ressources : volontariat, revenus de propriété)

• Le reste du monde : unités non-résidentes dans la mesure où elles effectuent des opérations avec des unités économiques résidentes :

o Union Européenne � Etats-membres � Institutions de l’UE

o Pays tiers et organisations internationales

2. Le système de comptes Pour chaque secteur, le SEC va ouvrir 8 comptes fonctionnels et un compte financier. Chacun de ces comptes est équilibré par un solde viré au compte suivant :

• Le compte de production : pour obtenir la valeur ajoutée d’un secteur. Dans celui de l’économie nationale, on retrouve le PIB

• Le comte d’exploitation : conduit au calcul de l’excédent d’exploitation : faire apparaître les revenus résultant de l’activité de production autres que la rémunération des travailleurs

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• Le compte d’affectation des revenus primaires : indique quels secteurs reçoivent les revenus primaires, versent des revenus de la propriété. Le solde est le revenu primaire

• Le compte de distribution secondaire du revenu : montre comment le revenu primaire est redistribué entre les secteurs par les impôts directs, les cotisations sociales, les transferts sociaux et autres transferts courants. Le solde, revenu disponible issu de opérations courantes est disponible pour la consommation et l’épargne.

• Le compte de redistribution du revenu en nature : corrige le calcul du revenu disponible pour inclure les transferts en nature reçus par les ménages. Son solde est le revenu disponible ajusté

• Le compte d’utilisation du revenu : indique comment le revenu disponible se répartit entre consommation et épargne (n’a de sens que si consommation finale)

• Le compte de transfert en capital : premier volet du compte de capital : procurent les moyens nécessaires pour financer les investissements

• Le compte des acquisitions d’actifs non-financiers : second volet du compte de capital : enregistre les acquisitions et cessions d’actifs non-financiers. S’il est positif, il représente une capacité de financement, sinon un besoin de financement

3. Revenu disponible, épargne et capacité ou besoin de financement Pour bien comprendre le calcul de la capacité de financement :

• La formation brute de capital fixe est financée par l’épargne et les amortissements • Le solde des revenus primaires en provenance du reste du monde concerne les rémunérations, les

revenus de la propriété, la différence entre les impôts sur la production et les importations et les subsides reçus

F. Le revenu disponible des particuliers Solde du comte de distribution secondaire du revenu, réparti entre consommation et épargne Revenu disponible au terme de toutes les opérations de redistribution menées par les pouvoirs publics. Il englobe le revenu primaire des particuliers, déduction faite des impôts directs, des cotisations de sécurité sociale déduction faite des indemnités… de façon générale des différents transferts. En général, le revenu disponible est intégralement répartit entre consommation et investissement

G. L’évolution du produit national dans le temps – Les prix comme instrument d’agrégation – Le produit national à prix constants

1. Le produit national à prix constant Produit national : valeur totale des biens et services produits par une économie pendant une période donnée. Pourquoi la valeur ? Parce qu’il serait difficile d’additionner les différents biens tellement hétérogènes autrement qu’en additionnant leur valeur monétaire Mais rien ne garantit que le système de mesure choisi (les prix) restera inchangé au cours du temps, au contraire tout laisse prévoir l’inverse. En d’autres termes, si la production intérieure double en terme nominal (prix courant), il n’y correspondra un doublement effectif de la production que si les prix sont restés inchangés au cours de cette période. On prendra donc les prix d’une année de référence choisie arbitrairement et modifiée régulièrement (tous les 5 à 7 ans) afin de pouvoir tenir compte de l’arrivée de nouveaux produits et de l’amélioration de ceux existants (véhicules de 1970 et 2000)

2. le calcul d’indices implicites des prix À ne pas confondre avec l’index (indice des prix à la consommation calculé chaque mois par le ministère des Affaires économiques)

( )'

*100' ' 1995

Indice implicite des prix PIBà prix courant de l an xde l année x PIBde l an x calculé aux prix de

� � =� 1995 =100 ��

À partir de ces indices, on peut calculer, par exemple, le taux de croissance du prix de la consommation privée d’une année à l’autre :

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année x année y

année y

Indice IndiceTaux de croissance entre y et x

Indice

� �−= � �� �

� �

3. L’évolution de la production réelle

*100y x

x

Y Yévolution de la production réelle h

Y

−� � = = � �

� �

On peut faire de même pour la consommation et la formation intérieure brute de capital, et de façon générale de tout agrégat évalué à prix constants et à prix courants

H. Critiques de la mesure du produit national

1. Le principe d’invariance de la comptabilité nationale Ce principe veut que les comparaisons de comptes nationaux dans le temps et l’espace ne soient pas influencées ni par les règles de présentation des comptes, ni par les méthodes d’évaluation utilisées dans chaque cas. Toute activité génératrice d’utilité sera considérée comme activité de production (Soins de santé gratuits dans un pays et pas dans l’autre) On est aussi amenés à évaluer certains flux fictifs :

a) Les services de logement là où le propriétaire habite son propre immeuble Le propriétaire qui loue son immeuble reçoit un certain loyer. Ignorer le propriétaire habitant son propre immeuble revient à sous-estimer le produit national. Le propriétaire se paie donc à lui-même un loyer identique à celui qu’il paierait s’il était locataire

b) L’auto-consommation finale et les avantages en nature Pensons à l’agriculteur consommant sa propre récolte, aux avantages en nature perçus.

2. La non-comptabilisation des services domestiques Le comptable national, même s’il s’efforce de prendre en compte tous les flux fictifs, ne le fait pas toujours, notamment pour les services domestiques assurés par l’un des membres du ménage alors que l’on aurait pu engager des gens de maison qui auraient été pris en compte dans la comptabilité nationale. Ces services sont difficiles à évaluer statistiquement si on ne fait pas appel à l’économie. De plus, le rôle des femmes dans l’économie à énormément évolué. Les femmes s’engageant dans la vie professionnelle font augmenter le produit national par leur propre contribution à ce produit, mais aussi en ayant recours plus souvent aux restaurants, blanchisseries,…

3. La valorisation des heures de loisir Les heures de loisirs libre augmentent le bien-être des individus, mais diminue le produit national. Ceci conduit à la proposition d’évaluer les heures de loisir au même titre que la production.

4. La valeur ajoutée des administrations publiques Comment évaluer les services d’enseignement, de justice, de défense ou d’administration générale ? On admet que la contribution des pouvoirs publics au produit national est égale, essentiellement, à la somme des salaires et traitements payés par ces pouvoirs publics (+ Loyers fictifs et amortissements) Il est donc difficile d’évaluer la production des administrations publiques

5. L’économie « souterraine » (Underground economy) Elle englobe les activités illégales et légales mais néanmoins cachées. Celles-ci sont ignorées par le comptable national. La comparaison est donc biaisée et la sous-évaluation du produit national d’autant plus forte que l’économie souterraine est importante. De plus, il faut prendre en compte la possibilité plus ou moins grande de dissimuler au fisc une partie de ses revenus.

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6. Les nuisances et la dégradation de l’environnement Coûts sociaux : nuisances par le bruit, la pollution, la dégradation de l’environnement qui devraient être pris en compte, ce qui réduirait d’autant le produit national. Les services administratifs mettront des systèmes à l’œuvre (épuration des eaux, techniques contre les nuisances sonores,…) qui augmentent le produit national sans qu’il y corresponde un gain de bien-être pour la population Négliger ces nuisances conduit à surévaluer le production nationale.

7. Le bien-être économique net Le produit national n’est pas un bon indicateur du bien-être de la population. O¨n ne prendra donc en compte que la part consommée contribuant au bien-être de la population. Il faudrait ajouter toutes les valeurs des activités augmentant le bien-être de la population sans avoir été comptabilisé : les heures de loisir, les services domestiques prestés par le ménage, la production de l’économie souterraine. Il faudrait aussi déduire le coût des nuisances et dégradations.

8. Produit national et niveau de vie moyen des individus Lorsque le revenu est réparti de façon égalitaire, l’utilité globale de la population est maximale (utilité marginale décroissante). On définit donc le bien-être social, croissant avec chacun des niveaux d’utilité individuels :

( )1,..., 0ni

dWW W U U où i

dU= > ∀

9. La comparaison internationale des comptes nationaux La comparaison sur la seule base des comptes nationaux est délicate (production cachée, répartition inégalitaire cités plus haut) Mais en plus on est confrontés à des unités monétaires différentes. La conversion peut se faire sur base du taux de change, mais compte tenu de la spéculation monétaire et de biens ne pouvant faire l’objet de transactions internationales, ne constituent pas un reflet fidèle du pouvoir d’achat. On établira donc des équivalences selon des paniers de bien.

XII. Consommation et épargne

A. La courbe de consommation du ménage à court terme D’observation courante que les riches épargnent davantage que les pauvres, non seulement en chiffres absolus, mais également en pourcentage. La droite à 45° représente la consommation si le revenu était intégralement consommé. L’épargne du ménage se mesure alors par l’écart (positif ou négatif) entre cette droite et la courbe de consommation Seuil de désépargne : revenu pour lequel l’épargne du ménage est juste nulle, intersection de la droit 45° et la courbe de consommation, ou la courbe d’épargne et l’axe des abscisses.

B. Propension marginale à consommer et propension marginale à épargner

La propension marginale à consommer est l’augmentation de la consommation du ménage résultant d’un euro supplémentaire de revenu disponible :

DCPmC

DY=

De la même façon, on obtient la propension marginale à épargner : DE

PmEDY

=

Par ailleurs,

, 1DY DC DE

DY DC DE PmC PmEDY DY DY

= + = + � + =

La propension marginale à consommer ne reste pas stable au fur et à mesure de l’évolution du revenu disponible. La propension marginale à consommer est une fonction décroissante du revenu disponible, celle à épargner croissante.

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Graphiquement, elles se représentent par les tangentes aux courbes de consommation et d’épargne.

C. Propension moyenne à consommer et propension moyenne à épargner

CPMC

Y=

La propension moyenne à consommer est constamment décroissante. Il suffit pour cela que la courbe de consommation intersecte l’axe des ordonnées pour une valeur positive de la consommation : le minimum vital.

EPME

Y=

1 1C E

PME PMC C E YY Y

+ = ⇔ + = ⇔ + =

D. Consommation individuelle et consommation collective A court terme, la courbe de consommation nationale constitue la synthèse des courbes de consommation individuelles et familiales, habituellement représentée par une droite intersectant l’axe des ordonnées pour un montant positif des dépenses de consommation, en admettant ainsi implicitement que la propension marginale à consommer resterait constante. La propension moyenne et marginales à consommer seraient extrêmement stables au cours du temps, et la propension marginale dans le long terme serait supérieure à celle du court terme. Dans le long terme, la courbe de consommation passerait par l’origine des axes.

E. La fonction macroéconomique de consommation dans le court terme et fonction macroéconomique de consommation dans le long terme

Dans le long terme, la courbe de consommation est plus stable et plus élevée que dans le court terme : • Les individus adaptent parfaitement leur consommation aux variations du revenu. A court terme, il

leur faut plusieurs périodes d’adaptation (la hausse est-elle permanente ou passagère ?) • L’augmentation du revenu disponible peut s’accompagner d’un accroissement de la population, et

donc de nouvelles bouches à nourrir et une demande de consommation accrue • Un accroissement du revenu permet une répartition plus égalitaire de ce revenu. Les bénéficiaires

seraient les consommateurs à forte propension marginale à consommer � Augmentation des dépenses de consommation

• Les habitudes du passé, la fortune,… Il convient de présenter la théorie du cycle de vie, du revenu permanent et du revenu relatif

F. La théorie du cycle de vie Repose sur l’hypothèse que les individus se fixent comme objectif de planifier leur consommation et leur dépense au cours du temps de façon à maximiser leur satisfaction Si A représente la fortune accumulée, Y le revenu annuel pendant R années jusqu’à la retraite, D le nombre d’années lui restant à vivre,

A RC Y

D D= +

L’épargne dégagée en 0t :

1A R R A

S Y C Y Y YD D D D

� �= − = − − = − −� �� �

La propension marginale à consommer vaut R/D • Plus A est élevé, plus S est faible • Les valeurs des propensions marginales à consommer et épargner dépendent du rapport R/D

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• L’épargne nette des individus calculée en terme de son horizon de vie est nulle � L’épargne nationale devrait être nulle, mais volonté de léguer un héritage, incertitude quant à la date de son décès.

G. L’hypothèse du revenu permanent Le revenu courant se décompose en une partie permanente et une partie transitoire : P TrY Y Y= + La consommation en t : ,t P tC kY=

Le calcul du revenu permanent : g exprime la mesure dans laquelle le revenu permanent s’adapte au revenu courant : ( ) ( )( ), , 1 , 1P t tP t P tY Y g Y Y− −= + −

La propension marginale à consommer le revenu courant est égale à .k g Ce résultat s’interprète comme une non-adaptation aux hausses passagères

H. La théorie du revenu relatif La consommation actuelle dépend de l’évolution dans le temps du revenu du ménage. Le niveau actuel de consommation dépendrait de la valeur maximum atteinte dans le passé par le revenu du ménage.

I. Une vue générale de la fonction macroéconomique de consommation

( ), ,C C Y A r=

• Y est le revenu courant des consommateurs : [ ]0,1CY

∂ ∈∂

exprime la propension marginale à

consommer • A représente la fortune réelle nette du secteur privé. La dérivée par rapport à A est positive. • r représente le taux d’intérêt, même si l’effet est faible et indéterminé

La fortune A doit être diminuée des dettes détenues sur les agents du secteur privé (compensées par les créances) et sur les agents du secteur public, classées en deux groupes : des encaisses en monnaie fiduciaire de la Banque Centrale ( 0M ) et des titres de la dette publique pour une valeur totale B/r (B nombre émis, valeur proportionnelle à 1/r) pour lesquelles il faut tenir compte du niveau général des prix :

0B

MrA

P

+=

De telle sorte que

0

, ,

BM

rC C Y rP

� �+� �= � �

� �� �

Effet Pigou : lorsque le niveau général des prix augmente, A diminue et donc C diminue. Effet de r : r en augmentant diminuera les dépenses de consommation vraisemblablement

XIII. La demande d’investissement

A. Épargne et investissement Investir, c’est détourner certaines ressources économiques de la production de biens de consommation pour les affecter à la création de biens de production Épargner, c’est renoncer à consommer une partie de son revenu, pour consommer plus à l’avenir, être à même d’acquérir certains biens de consommation durable ; pour assurer la sécurité des vieux jours, faire face à certains risques de la vie ; parce que l’on désire léguer une partie de ses ressources ; pour l’impression de puissance et le statut social ; parce que l’épargne est une vertu L’épargne des entreprises dépend des possibilités d’investissement Épargne et investissement sont accomplis par des individus différents, pour des motifs différents. Rien ne garantit donc l’égalité entre les deux.

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Dans une économie de plein-emploi par contre, l’égalité sera respectée : pour investir, il faudra détourner des agents de la production de biens de consommation � on consommera moins et on épargnera plus

B. La théorie de la valeur actualisée et la décision d’investir Que doit faire l’entrepreneur ? Investir ou acquérir d’autres actifs ? Il doit faire le choix entre les différents actifs en tenant compte de leurs rendements respectifs, sans négliger le risque associé Nous réfléchirons dans les conditions suivantes :

• L’entrepreneur dispose de fonds (même s’il doit emprunter) lui rapportant un intérêt r à chaque période (taux d’intérêt du marché � taux auquel il devrait emprunter)

• L’entrepreneur connaît le coût de son projet d’investissement et le flux de recettes nettes (recettes brutes diminuées des salaires des employés utilisant l’outillage) 1,..., nR R . Il n’y a donc aucune incertitude quant à la valeur des recettes futures retirées.

L’entrepreneur n’investira que si

( ) ( ) ( ) ( )1 2

21

...1 1 1 1

nn k

n kk

R RR RR C

r r r r=

= + + + = ≥+ + + +

Supposons que r viennent à augmenter, certains projets ne seraient plus rentables étant donné la diminution de R.

C. Le taux interne de rentabilité d’un projet d’investissement. La courbe d’efficacité marginale du capital et la courbe d’efficacité marginale de l’investissement

1. Le taux interne de rentabilité

( ) ( ) ( ) ( )1 2

21

: ...1 1 1 1

nn k

n kk

R RR Ri C

r r r r=

= + + + =+ + + +

Le projet sera rentable si i r≥ .

2. La courbe d’efficacité marginale du capital Représente la dépense d’investissement en fonction du taux d’intérêt. La courbe d’efficacité marginale de l’ensemble des firmes est la somme horizontale des courbes individuelles, ce qui donnera une courbe lisse décroissante

3. La courbe d’efficacité marginale du capital et la courbe d’efficacité marginale de l’investissement

La courbe d’efficacité marginale de l’ensemble des firmes ne représente pas correctement la relation entre taux d’intérêt et investissement. En effet, lorsque r diminue, chacune des firmes décide d’augmenter ses capacités productives, et il s’en suit une augmentation du prix des biens de capital qui entraîne une diminution du TIR des projets et la courbe se déplace vers la gauche La courbe d’efficacité marginale de l’investissement montre la relation existant entre le taux d’intérêt et la demande réelle d’investissement lorsqu’on tient compte de l’effet d’une demande accrue ou réduite pour les biens de capital

D. L’investissement et le stock de capital désiré – le principe de l’accélérateur

1. Le principe La théorie de l’accélérateur ne se rapporte qu’à l’investissement net (investissement brut diminué des amortissements) Il est raisonnable de supposer qu’il existe une relation linéaire entre stock de capital disponible et production :

dt tK kY= , où k est le capital output ratio et K le stock global de capital désiré à cette époque t

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1 1d

t t tK K kY− −= = Puisque l’investissement net est égal à la différence entre le stock désiré et le stock effectif,

[ ]1n dt t t t t tI K K k Y Y kDY−= − = − =

L’investissement net est donc une fonction linéaire de la variation de la production d’une économie. Plus le produit national augmente, plus l’investissement net augmente. Une production nationale constante correspond à un investissement net nul. L’investissement net est une fonction linéaire de l’intensité de la variation de la production dans cette économie. Lorsque la variation de la production nationale reste inchangée, l’investissement net demeure stable. Notons : il n’est pas nécessaire que la production de l’économie diminue pour que l’investissement net le fasse. Il suffit simplement que l’écart entre deux valeurs successives commence à se faire moins important. Il peut se passer une période entre la décision d’investir et l’investissement effectif :

[ ]1 2nt t tI k Y Y− −= −

L’investissement ne s’adapte pas aux variations de l’output de façon aussi mécanique : • Caractère asymétrique de l’investissement : désinvestir ne se fait pas : les entrepreneurs ne vont pas

détruire du capital, ils ne remplaceront pas les unités dépréciées tout au plus • L’augmentation du produit national ne provoquera pas l’accroissement de l’investissement net prévu

par l’accélérateur si les entrepreneurs prévoient que ce boom va s’effondrer rapidement • L’augmentation doit être conséquente pour décider l’entrepreneur à investir • Les biens de capital ne sont pas parfaitement divisibles

2. L’investissement brut Admettons que les amortissements concernent une proportion constante, g, du stock de capital de la période précédente :

1 2t t tD gK gkK− −= = L’investissement total sera donc :

( ) ( )1 2 1 2n

t t t t t t t t tI I D k Y Y gkY k Y Y gY− − − −= + = − + = − + �� �

3. Accélérateur et taux d’intérêt Les entrepreneurs peuvent choisir des techniques soit laboristiques, soit capitalistiques (rappel des isoquantes de production) L’augmentation du prix unitaire du travail relativement à celui du capital conduit chaque firme à remplacer des unités de travail par des unités supplémentaires de capital ; le capital output-ratio k augmente par conséquent. Il dépend donc du prix relatif des facteurs de production Il dépend aussi du progrès technique : les entrepreneurs utiliseront un stock de capital moindre pour produire autant : le paramètre k diminue donc. TACRE, f est une fonction décroissante de KP et de A et croissante de LP Ici intervient le taux d’intérêt : le prix unitaire du capital en dépend. La diminution de ce taux conduit à utiliser des méthodes plus capitalistiques. La dépense d’investissement dépend du taux d’intérêt et de l’évolution de la production nationale dans le temps :

( ),I I r DY=

E. Produit national et dépense d’investissement L’investissement n’est pas lié qu’à au produit national : les occasions d’investir sont liées à de nouvelles découvertes, de nouveaux produits,… Le progrès et l’accroissement démographique sont deux des éléments principaux expliquant la dépense d’investissement. Les seules raisons d’investir dans une branche sans progrès technique seraient la diminution d’intérêt (production plus capitalistique) ou une augmentation anticipée de la demande adressée à la branche. Dans une seconde branche où il y a progrès technique, les firmes se voient contraintes d’investir si elles ne veulent disparaître Ceci suggère que la dépense d’investissement est autant si pas plus une fonction du niveau de production que la variation de cette production :

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( ),I I r Y=

D’autant plus que certaines firmes préfèrent s’auto-financer (et donc il leur faut un certain profit � Niveau de production). Nous ferons donc la distinction entre les investissements autonomes et les investissements induits. Lorsque Y* augmente, alors, la courbe d’investissement se déplace vers la droite (investissements plus importants quel que soit le taux d’intérêt)

F. La construction nette d’immeubles résidentiels et la variation des stocks

1. La construction nette d’immeubles résidentiels Stock désiré et stock actuel composent la situation :

dt tL Nµ= et 1t tL Nµ −= , avec N la taille de la population

Si ntC représente l’investissement net en matière de logement à la période t :

( )1n dt t t t t tC L L N N DNµ µ−= − = − =

Semblable au mécanisme de l’accélérateur µ n’est cependant pas constant au cours du temps :

• La demande de logements dépend de la fortune des ménages • Le taux de rendement attendu ainsi que le risque associé • L’acquisition de logements est une dépense qui peut se déplacer dans le temps (crédits hypothécaires

plus avantageux,…)

2. La variation des stocks Détenir un stock représente un coût (stockage, risque de détérioration, gel des ressources financières,…) mais est nécessaire (pouvoir satisfaire la clientèle si la demande augmente) Ils vont donc souhaiter détenir des stocks proportionnels à leur volume de production : au niveau macroéconomique :

dt tS Yσ= , S étant le volume des stocks désiré, � le rapport fixe entre leurs stocks et le produit

national d

t t t tV S S DYσ= − = Le paramètre � dépend entre autres du taux d’intérêt. Si ce taux augmente, le stockage devient plus coûteux, les entrepreneurs acceptent le risque de ne pouvoir satisfaire leur clientèle.

XIV. La détermination du revenu national – Le multiplicateur

A. Consommation, épargne, investissement et détermination du revenu national

Dans un premier temps, économie fermée, sans amortissements ni gouvernement

1. La détermination du revenu national : approche numérique À l’équilibre, Y C E C I= + = + . Si E supérieur à I, l’économie connaîtra une phase de contraction (demande inférieure à l’offre), sinon une phase d’expansion (offre inférieure à la demande). De façon générale, le revenu d’équilibre sera

( )0 0

0 0

11

Y C cY I

Y C Ic

= + +

= +−

2. La détermination du revenu national : approche graphique Y* est tel que les droites à 45° et C+I s’intersecte. Dans ce cas simplifié, on pourrait aussi dire que Y* est tel que E=I.

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3. Revenu national d’équilibre et revenu national de plein-emploi Il faut distinguer le revenu national d’équilibre – système économique stable – du revenu national de plein-emploi – dans lequel toutes les ressources productives seraient utilisées. Bien entendu, le revenu d’équilibre de sous-emploi est intolérable à long terme et les pouvoirs publics tendront à augmenter le revenu d’équilibre vers celui de plein-emploi. Dans le cas du suremploi, les prix augmenteraient de façon à rétablir l’équilibre.

B. Le multiplicateur

1. Le principe 0,8 500 * 25000,8 600 * 3000

Y C I Y Y

Y C I Y Y

= + = + → == + = + → =

Pour une hausse de 100 des investissements, le revenu d’équilibre augmente de 500. Cet effet a été qualifié de multiplicateur, le multiplicateur est le nombre par lequel on doit multiplier la variation des dépenses autonomes pour trouver la variation du revenu d’équilibre.

2. Justification. Les dépenses secondaires de consommation L’augmentation initiale de 100 entraînera un accroissement du pouvoir d’achat des ménages de 100c. A la suite de cet accroissement, la production nationale finit par augmenter de :

( )2 20 0 0 0 0 0 0

1 1* * ... * ... 1 ... ... * *

1n nDI c DI c DI c DI DI c c c DI DI

c s+ + + + + = + + + + + = =

3. L’importance du temps L’ajustement prend un temps considérable. De plus, il ne faut pas que l’augmentation des dépenses autonomes soit passagères, auquel cas on aurait un ajustement vers le revenu d’équilibre initial. Il faut faire attention à c, qui peut varier au cours du temps, aux importations et aux fuites de revenus vers l’étranger

4. La représentation graphique du multiplicateur Voir graphe

5. Multiplicateur du revenu et multiplicateur de l’emploi La distinction prend son sens lorsque l’on est en plein emploi et que le revenu national continue à croître, pas en termes réel mais en terme nominal sous l’effet d’une hausse des prix

C. Écart déflationniste et écart inflationniste Rien n’assure que le revenu national d’équilibre soit égal au revenu national de plein-emploi.

1. L’écart déflationniste et le sous-emploi L’écart déflationniste est aussi l’excédent de l’épargne de plein-emploi sur l’investissement

( )* *eY Y multiplicateur écart déflationniste= −

Il y a chômage, dû à la demande insuffisante de produits, c’est un peu simplifié, mais c’est une première approche

2. L’écart inflationniste et l’inflation par la demande L’écart inflationniste est l’excédent de la demande globale de produits projetée en plein-emploi sur l’offre de plein-emploi.

( )* *eY Y multiplicateur écart inflationniste= + L’inflation est un phénomène plus complexe qu’un excédent, en plein emploi, de la demande sur l’offre de produits.

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D. Le paradoxe de l’épargne. La complémentarité ou la rivalité entre la consommation et l’investissement

Etudions l’effet d’une modification de la propension à consommer.

1. Le cas du sous-emploi Si les ménages décident de consommer moins, le revenu national d’équilibre diminue TACRE. Parce que certains décident d’épargner plus, d’autres se retrouvent sans emploi. En augmentant les dépenses de consommation, les ménages provoquent des investissements induits (en sous-emploi du moins) et finissent par provoquer une augmentation du revenu national. C’est le paradoxe de Malthus.

2. Le cas du plein-emploi L’investissement et la consommation, complémentaires en sous-emploi, sont rivaux en plein-emploi. Une épargne plus importante correspond à une consommation accrue demain.

XV. Politique budgétaire et détermination du revenu national Variation du revenu national d’équilibre par les dépenses gouvernementales, les transferts sociaux, la pression fiscale

A. Une variation des dépenses publiques

1. Le multiplicateur des dépenses gouvernementales

( )0 0 0 0 0 0

0 0 0

11

11

Y C I G C cY I G C I Gc

DY DY DYDC DI DG c

= + + = + + + = + +−

= = =−

2. La lutte contre le chômage ou contre l’inflation En sous-emploi, augmenter les dépenses gouvernementales de l’écart déflationniste permet d’atteindre le plein emploi (attention au financement de ces dépenses qui ne sont pas sans effet sur l’économie). De même pour l’écart inflationniste

B. La fiscalité et les transferts sociaux Opérons la distinction entre taxes directes et indirectes : en fonction de la capacité de payer (impôt) et les taxes indirectes (douanes, TVA,…). Nous prendrons ici en compte les taxes directes et admettrons que celles-ci sont, dans un premier temps, indépendantes du revenu.

1. Fiscalité, transferts aux particuliers et revenu national Le revenu disponible :

( )dY Y T Tr Y T Tr= − + = − −

Dans le cas d’un écart inflationniste, une augmentation des taxes diminuerait la consommation des ménages et réduirait l’écart, ce qui empêcherait une hausse des prix Cette politique est moins efficace que de modifier les dépenses autonomes :

( )

( )0 0 0 0 0

0 0 0 0 0

11

1

Y C I G C c Y T Tr I G

Y C c T Tr I Gc

DT cDY c

= + + = + − + + +

= − − + + �� �−

� =−

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2. Politique fiscale, transferts sociaux, lutte contre le chômage ou contre l’inflation

Résorber l’écart déflationniste consiste maintenant à augmenter les transferts sociaux, non pas de ED, mais de ED/c, ce qui causera un déficit budgétaire plus important qu’un programme d’augmentation des dépenses gouvernementales. De même pour un écart inflationniste.

3. Une croissance équilibrée du budget du gouvernement Une augmentation équilibrée du budget (conservant l’équilibre du budget) correspondra pour le revenu :

11

1 1c

DYc c

= − =− −

Une augmentation équilibrée du budget de l’Etat provoquerait donc un accroissement du niveau d’équilibre du revenu national juste égal à cette augmentation des taxes et dépenses publiques. Ceci n’est vrai qu’en économie fermée.

C. Des taxes proportionnelles au revenu Les taxes sont proportionnelles au revenu des contribuables, la charge fiscale supportée par l’ensemble des contribuables est donc proportionnelle au revenu national : T=tY (t est le taux moyen et marginal de taxation). Cette approche est plus réaliste, mais pas parfaitement (impôt progressif) Dans le cas d’un impôt progressif, , 1T Ye >

DT DTTaux marginal de taxationT DY= = > 1

DY T Taux moyen de taxationY Y

1. Le calcul du multiplicateur Il faut alors distinguer la propension marginale à consommer le revenu national de celle à consommer le revenu disponible :

( ) ( ) ( ) ( )2 3 1

1 1 1 1 ...1 1

c t c t c tc t

+ − + − + − + = � �� � � � − −

( ) ( )0 0 0

11 1

Y C I Gc t

= + +− −

Que provoquera une modification des dépenses gouvernementales sur le solde du gouvernement ?

( )( )( )

( )

0 0

0 0

11 1

1 11 1

DS DT DG tDY DG DG DGc t

c tDS DG DG

c t

= − = − = −− −

− −= − > −

− −

2. Les stabilisateurs automatiques Mécanisme interne au système économique, entraînant un déficit budgétaire accru lorsque le revenu national diminue, avec comme conséquence que le revenu disponible des ménages et leurs dépenses de consommation diminuent moins fort qu’en son absence (allocations de chômage). Ceci permet une réaction rapide, contrairement aux décisions gouvernementales dues à la procédure parlementaire.

3. La croissance équilibrée du budget du gouvernement Croissance équilibrée du budget :

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( )

[ ]

[ ]

1

1

11

1

1

DG DT D tY tDY YDt

Dt DG tDYY

Y Y Y YDY DG Dt DG DG tDY

G t G t Yt Y Y Y

DY DGY t G Y tY Y

DY G Y tt YDGY t

δ δ δ δδ δ δ δ

δ δ δδ δ δ

δ δδ δ

δδ

= = = +

= −

= + = + −

� �+ = +� � � � � �

+=

+

+ Voir livre

Donc, DY/DG=1, si la variation des dépenses gouvernementales est compensée par une variation convenable du taux de taxation.

XVI. Commerce extérieur et détermination du revenu national

A. Le multiplicateur en économie ouverte Introduction des importations et exportations au modèle. Nous ignorerons toujours les méthodes de financement d’un déficit budgétaire et les conséquences monétaires d’une balance des paiements excédentaire ou déficitaire

1. La demande de produits en économie ouverte La demande adressée à l’économie :

( )Y C I G X Imp= + + + −

Le solde X - Imp est l’excédent de la balance des biens et services De quelles variables économiques dépendent les exportations et importations ?

2. Les importations et les exportations Il est logique de penser que les importations sont une fonction croissante du revenu national. Pour simplifier, nous admettrons que c’est une relation linéaire :

Imp = mY Ce n’est pas une erreur importante que de supposer que les exportations d’une petite économie sont déterminées indépendamment du niveau de la production de cette économie :

0X X=

3. Le calcul du multiplicateur

( ) ( )0 0 0 0

11 1

Y C I G Xc t m

= + + +− − +

Si l’on négligeait la politique budgétaire, le multiplicateur vaudrait 1

1 c m− +

Si m augmente, le multiplicateur diminue, ce qui est logique vu la théorie du multiplicateur.

4. Variation des dépenses autonomes et balance des biens et services Si B = X - Imp ,

( )0 0 1 1DB DB DB m

m etDY DI DG c t m

= − = = −− − +

( )( )

( )0 0

1 11 1 0

1 1 1 1c tDB DY m

DX DX c t m c t m

− −= − = − = >

− − + − − +

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� Un accroissement des exportations donne un accroissement du surplus de la balance des biens et services, mais celui-ci entraîne une augmentation des importations et donc l’accroissement de la balance est moindre que l’augmentation initiale des exportations (sauf si ( )1 1c t− = � Consommation à 100% et pas de taxes)

5. Taxes autonomes et taxes proportionnelles Formulation plus générale de la fonction de taxation :

0T T tY= + Dans cette hypothèse,

( ) ( )0 0 0 0 0

11 1

Y C cT I G Xc t m

= − + + +− − +

B. Les flux interindustriels – Le tableau « entrées – sorties »

1. Le tableau « entrées – sorties » Voir tableau dans le livre

2. La matrice des relations interindustrielles ou des échanges intermédiaires. Les coefficients techniques

Matrice des coefficients techniques : partie supérieure gauche du tableau « input – output » : ij

ijj

Xa

X=

Coefficients d’importation : jj

j

Impm =

X

3. Une variation de la demande finale – la matrice inverse Voir livre

4. Le modèle à n branches Voir livre

5. Les critiques de la méthode • Les firmes ne sont pas regroupées en branches homogènes (pas les mêmes biens � Demandes

intermédiaires différentes). Plus il y a de branches, moins cette remarque a de sens, mais il y a toujours des différences

• Les coefficients techniques sont supposés constants, ce qui exclut l’éventuel progrès technique, les économies d’échelle, une modification des prix des biens intermédiaires

• Il n’est pas toujours possible d’adapter parfaitement son offre à la demande, dues à la limite des ressources économiques, entraînant un goulot d’étranglement dans certaines branches.

XVII. La monnaie – la demande de monnaie Avant 1970, les politiques monétaires sont peu utilisées, si ce n’est pour maintenir un taux d’intérêt bas. Ensuite, ces politiques se développeront suite à la complexité grandissante des structures financières des pays industrialisés.

A. Le concept de monnaie La monnaie est l’intermédiaire moderne des échanges (><Troc) ; l’unité de compte dans laquelle sont exprimés les prix, les créances et les dettes ; une réserve de valeur. Elle se présente sous différentes formes : la monnaie fiduciaire (pièces, billets), la monnaie scripturale (dépôts bancaires)

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1. La liquidité de la monnaie Dépend du problème traité selon Keynes. On peut assimiler à la monnaie tout droit à un pouvoir d’achat général dont le titulaire ne s’est pas dessaisi pour une période supérieure à trois mois et aux créances les droits aliénés pour une période plus longue.

2. La déspécialisation des intermédiaires financiers Les banques commerciales et les intermédiaires financiers « non-bancaires » adoptent des comportements semblables, les premiers offrant la possibilité de placements à terme, les seconds d’obtenir des fonds sous la forme de dépôts à vue. Mais la distinction s’estompe au cours du temps

3. Les diverses définitions du stock monétaire La banque centrale européenne définit 3 agrégats :

• M1 : la monnaie fiduciaire et les dépôts à vue • M2 : M1 + les dépôts à terme d’une durée inférieure ou égale à 2 ans et les dépôts remboursables

avec un terme inférieur ou égal à trois mois • M3 : M2 + accords de pensions, titres d’organismes de placement collectif et les titres de créances

émis par les institutions financières pour une durée inférieure ou égale à deux ans. L’évolution de M3 sert de référence depuis 1998 pour la croissance monétaire, calculée de façon à être compatible avec l’objectif de stabilité des prix. Le montant de monnaie fiduciaire est inférieur à la valeur des billets circulants dans l’économie, ce qui est le résultat du principe qui veut que toute forme de monnaie conservée dans l’encaisse d’une institution monétaire soit exclue de la définition.

B. La demande de monnaie Trois motifs à conserver de la monnaie :

• Demande d’encaisse de monnaie de transaction (transactions quotidiennes) • Demande d’encaisse de monnaie de précaution (événements imprévus) • Demande d’encaisse de monnaie de spéculation

1. La demande d’encaisse de monnaie de transaction Le revenu n’est pas dépensé intégralement dès réception, mais sa dépense s’étalera tout au long de la période pour laquelle il a été payé (la semaine, le mois). On pourrait penser qu’ils transforment toute leur monnaie en créances, mais de telles opérations sont coûteuses. Si cela est fait de temps en temps, ce n’est pas chaque jour.

a) Encaisse monétaire de transaction et revenu des agents économiques Un individu perçoit son revenu R au début du mois et le dépense tout au long de ce mois… son encaisse monétaire moyenne de transaction sera R/2. Plus le revenu d’un individu sera élevé, plus son encaisse monétaire de transaction le sera. La demande d’encaisse de monnaie de transaction est donc une fonction croissante du revenu national. Équation de la quantité de monnaie de Fisher :

MV PY= , M quantité de monnaie circulant, V la vitesse de circulation de la monnaie, P le niveau général des prix et Y le revenu national en termes réels � PY = revenu national nominal V est supposée constante dans le court terme.

b) Encaisses monétaires de transaction et taux d’intérêt Les individus peuvent décider de placer son revenu par tranches, qu’il va rechercher pour pouvoir faire face à ses transactions quotidiennes. Le coût des opérations de conversion, mais surtout le coût en temps décourage les individus d’effectuer ces opérations. Le renoncement à un coût, celui de l’intérêt que l’individu aurait pu percevoir : c’est le coût d’opportunité. Plus l’encaisse de monnaie de transaction est basse, plus le revenu d’intérêt auquel ils renoncent est bas. Mais plus le coût de conversion est élevé, moins cela est intéressant… Il y a donc une fréquence optimale de conversion. La demande d’encaisse monétaire de transaction 1l :

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( )1 1 ,l l Y r= croissante du revenu national et décroissante du taux d’intérêt

2. La demande d’encaisse monétaire de précaution La demande d’encaisse monétaire de précaution 2l :

( )2 2 ,l l Y r= croissante du revenu national et décroissante du taux d’intérêt

3. La demande d’encaisse monétaire de spéculation L’encaisse de monnaie ne rapporte rien, mais elle ne risque pas non plus de faire subir des pertes à son détenteur. Prenons les obligations gouvernementales. Coût d’achat : 1.000, taux 10%/an. Si ce taux augmente à 12,5%, on ne pourra plus la revendre que pour 800, mais s’il diminue à 8%, on pourra la revendre 1250. Il faudra donc évaluer le taux d’intérêt futur afin d’évaluer l’opportunité. Théorie du portefeuille : un investisseur ayant de l’aversion pour le risque diversifiera son portefeuille. La demande d’encaisse monétaire de spéculation 3l :

( )3 3l l r= décroissante du taux d’intérêt Dès lors, la demande globale de monnaie dans l’économie sera :

( ) ( ) ( ) ( )1 2 3, , ,l l Y r l Y r l Y r l r= = + +

La demande d’encaisse monétaire dépend aussi de la fortune A : ( ), ,l l Y r A= fonction croissante de A

XVIII. L’offre de monnaie – La banque centrale et les banques commerciales Monnaie fiduciaire : pièces et billets – Monnaie scripturale : Banques commerciales

A. La création de monnaie scripturale par le secteur bancaire Une couverture liquide de 100% n’est nullement indispensable. Seule une petite encaisse suffit pour parer aux imprévus. Les banquiers vont donc utiliser les sommes déposées pour des investissements et accorder des prêts. C’est cette propension à ne détenir qu’un pourcentage de leurs dépôts qui explique leur faculté de créer de la monnaie scripturale. La proportion maintenue entre les encaisses et leurs dépôts peut résulter d’un calcul économique, mais aussi être imposée par voie réglementaire. Cette proportion est le coefficient de caisse (lorsqu’elle est imposée)

1. Le processus de création de monnaie des banques commerciales Voir livre

2. Multiplicateur des dépôts, multiplicateur des crédits bancaires et multiplicateur de la quantité de monnaie

La monnaie peut être détenue soit par les agents non-financiers (ménages, firmes) qui maintiennent une proportion constante entre encaisses en monnaie ( 0

nM ) et dépôts bancaires, soit par les banques

commerciales ( 0bM ) : 0 0 0

n bM M M= + Notons par 'M les dépôts bancaires et t la proportion fixe entre encaisses et dépôts bancaires du secteur non-financier : 0 'nM tM=

D’autre part, le coefficient de caisse c des banques : 0 'bM cM=

Dès lors, ( )0 0 0 0

1' ' ' 'b nM M M cM tM c t M et M M

c t= + = + = + =

+

1/c+t est le multiplicateur des dépôts bancaires La quantité de monnaie circulant est la somme de la quantité de monnaie fiduciaire et des dépôts bancaires

détenus par le secteur non-financier : ( )0

1' ' ' 1 ' 'n n t

M M M tM M t M Mc t

+= + = + = + =+

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1+t/c+t est le multiplicateur de la quantité de monnaie

Si nous notons cM le montant des crédits octroyés, ( )0 0

1' 1 'c b c

M M M c M Mc t−= − = − =+

1-c/c+t est le multiplicateur des crédits bancaires. Une augmentation du coefficient de caisse réduira donc la capacité à octroyer des prêts.

B. La création de monnaie fiduciaire par la Banque Centrale Bilan de la banque centrale :

• Actif : o Avoirs extérieurs nets (avoirs et créances en or et en devises) o Créances et concours en euros

• Passif : o Base monétaire

� Billets en circulation � Engagements en Euros

o Capital de la banque Le bilan doit toujours être en équilibre Banque centrale européenne : souci d’assurer une croissance régulière du stock de monnaie, compatible avec l’objectif de stabilité des prix, en permettant le refinancement des institutions financières monétaires. Opérations d’open market : réalisées à l’initiative de la banque centrale sur les marchés de capitaux et qui impliquent :

• L’achat ou la vente ferme d’actifs • L’achat ou la vente d’actifs dans le cadre d’un accord de pension (convention par laquelle un actif

est cédé puis racheté à un prix déterminé, à échéance fixe ou sur demande) • Un prêt ou un emprunt contre des actifs admis en garantie • L’émission de certificats de dette de banque centrale • Les swaps de change euro-devises (achat de devises)

Lorsque la banque centrale acquiert des créances ou devises (ou mise à disposition de liquidités supplémentaires aux établissements de crédit), il y a création de monnaie fiduciaire. Trois groupes d’actifs suivant le secteur auquel la BC octroie des crédits ou achète des titres financiers existants :

• Avoirs extérieurs nets : moyens de paiement internationaux. Système de change à parité fixe. Déficit de la balance des paiements � soutenir la monnaie nationale en se dessaisissant de moyens de paiement internationaux� destruction de monnaie ; emprunt à l’étranger pour financer le déficit budgétaire � Augmentation des AEN et de la base monétaire, sans variation spontanée de la masse monétaire d’origine extérieure

• Les créances sur le secteur public : sur le trésor, la poste. Représentent un faible pourcentage du bilan. Il n’est plus possible de financer un déficit budgétaire par des avances de la BC (Planche à billets)

• Les créances sur le secteur privé : essentiellement les banques commerciales. Par appel d’offres (prêt au plus offrant en termes de taux d’intérêt), avec taux d’intérêt directeur (taux de soumission minimal)

� Solutions pour créer de la monnaie fiduciaire : • Surplus de la balance des paiements (� Accroître les AEN) • Création directe ou indirecte de monnaie en finançant un éventuel déficit budgétaire • Par une politique d’open market destinée à accroître par achat de titres, les créances sur le secteur

public ou privé • Une réduction du taux d’intérêt directeur, rendant plus attractifs l’octroi de crédits par la banque

centrale.

C. Les variables dont dépend l’offre de monnaie Négligeons les AEN dans le bilan de la banque centrale.

0 0b n

g bM M C C+ = +

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Les réserves des intermédiaires financiers se décomposent en réserve obligatoire et en réserves excédentaires : 'cM R+ Les réserves libres sont la différence entre réserves excédentaires et crédits octroyés par la BC ( bR C− ). Ces

réserves sont une fonction décroissante du taux d’intérêt. On admet ( )b sR C a r− = où sr est le taux

d’escompte. Plus ce dernier est élevé, moins les intermédiaires empruntent auprès de la BC : bC diminue

( ) ( ) ( ) ( ) ( )0 0 ' ' ' 'b ng b b b sC M M C cM R tM C c t M R C c t M a r r= + − = + + − = + + − = + + −

( )1' g sM C a r r

c t �= − −� �+

( ) ( )0

1' 1 'n n

g s

tM M M t M C a r r

c t+

�= + = + = − −� �+

XIX. Le marché de la monnaie – la politique monétaire Les investissements sont une fonction du taux d’intérêt et non pas indépendants comme nous le supposions

A. Le marché des produits L’équilibre sur le marché des produits s’écrit

( ) ( ) ( )0 0Y = C Y + I Y,r +G + X - Imp Y �� �

Il est fonction du taux d’intérêt. Représentons par la courbe IS les différentes combinaisons du revenu national et du taux d’intérêt assurant l’équilibre. Tous les points situés sous la courbe IS correspondent à une demande excédentaire de produits

B. Le marché de la monnaie En équilibre lorsque la demande de monnaie est égale à l’offre de monnaie. La courbe LM représente les diverses combinaisons du revenu national et du taux d’intérêt assurant l’équilibre. (Si Y diminue, les encaisses de précaution diminuent � Diminuer le taux d’intérêt si M constante). Tous les points situés sous la courbe LM correspondent à des demandes excédentaires de monnaie

C. L’équilibre du système économique L’équilibre du système économique sera assuré pour un équilibre simultané des marchés des produits et de la monnaie � Lorsque IS et LM s’intersectent. Le système économique tend naturellement à ce double équilibre

D. La politique monétaire. L’effet d’une variation de l’offre ou d la demande de monnaie

Déplacement de la courbe LM. Modification de r � modification de l’investissement � Modification de Y

E. L’effet d’une variation de la demande de produits Déplacement de la courbe IS Augmentation du revenu national � Accroissement de la demande monétaire � hausse du taux d’intérêt

F. Politique monétaire et politique budgétaire Les responsables politiques peuvent influencer l’offre de monnaie soit directement en modifiant la quantité de monnaie fiduciaire émise par la banque centrale, soit indirectement en agissant sur le coefficient de réserves obligatoires. Par l’analyse graphique, une politique d’accroissement de l’offre de monnaie, d’augmentation des dépenses gouvernementales ou de diminution des taxes est susceptible de permettre une expansion du revenu national. Comment expliquer l’opposition entre la politique budgétaire et la politique monétaire ?

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1. Politique monétaire, politique budgétaire et taux d’intérêt Un accroissement de la monnaie contribue à une diminution du taux d’intérêt, entraînant une hausse des investissements Par contre, l’augmentation des dépenses gouvernementales s’accompagne d’une augmentation du taux d’intérêt et donc une diminution des investissements. Voir l’effet de l’accumulation des biens de capital sur le taux de croissance plus loin

2. L’inefficacité de la politique monétaire Si IS est verticale (Investissements indépendants du taux d’intérêt), LM a beau se déplacer, le revenu national ne se modifie pas

3. L’inefficacité de la politique budgétaire Si LM est verticale (Indépendante du taux d’intérêt), IS a beau se déplacer, le revenu national ne se modifie pas. Par contre, une augmentation de l’offre de monnaie se répercuterait parfaitement sur le niveau d’équilibre de la production nationale

G. L’effet des décisions budgétaires sur la politique monétaire Un emprunt intérieur pour financer une dépense gouvernementale n’a pas d’effet sur l’offre de monnaie, mais il existe d’autres formes possibles de financement faisant intervenir la banque centrale et modifiant l’offre de monnaie. Lorsque le déficit budgétaire est financé par la banque centrale, l’offre de monnaie se déplace vers la droite, ce qui vient renforcer l’effet de la politique budgétaire. En sous-emploi, ceci est bien si l’on néglige l’effet sur la balance des paiements. Lorsque le plein-emploi est atteint, l’augmentation de l’offre de monnaie renforce les tendances inflatoires. De plus, laisser la courbe IS dans ces conditions de déficit budgétaire financé par la banque central fait se déplacer la courbe LM de plus en plus vers la droite mais jusque quand ? Lorsque le niveau des revenus remboursera les dépenses ? Lorsque la banque centrale ne soutiendra plus le trésor ?

XX. Les modèles à prix variables – La demande et l’offre agrégée

A. La courbe de demande agrégée Plus le prix du bien s’accroît, plus la quantité demandée diminue. La courbe de demande agrégée est une fonction décroissante du prix et du niveau général des prix

1. L’orientation de la courbe de demande agrégée Deux justifications principales : la sensibilité de l’offre réelle de monnaie au niveau général des prix et l’effet de fortune réelle (Pigou)

a) La sensibilité de l’offre réelle de monnaie au niveau général des prix

Si nous notons nM l’offre nominale de monnaie, l’offre réelle est /nM P . À offre nominale de monnaie donnée, l’offre réelle diminue lorsque P augmente (la valeur réelle des pièces en circulation diminue avec l’augmentation des prix). Si l’offre réelle diminue, la seule façon de maintenir l’équilibre est d’augmenter le taux d’intérêt. L’offre réelle de monnaie est donc sensible au niveau général des prix.

b) L’effet de fortune réelle (l’effet Pigou) Plus les ménages sont riches, plus ils souhaitent consommer et plus ils détiennent de la monnaie au même titre que d’autres actifs

0B

MrA

P

+=

Une hausse des prix entraîne une diminution de la fortune réelle nette du secteur privé et donc une diminution de la demande de biens de consommation. Si elle est accompagnée d’une réduction de la demande d’encaisses monétaires, cette diminution de la demande réelle de monnaie est plus que compensée par la réduction de l’offre réelle de monnaie envisagée ci-dessus

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2. Les déplacements de la courbe de demande agrégée Toute politique visant à modifier la demande de produits entraîne un déplacement de la courbe de demande agrégée. Si augmentation, déplacement vers la droite

B. La courbe d’offre agrégée A court terme, elle serait croissante. N’oublions pas que cette économie est incapable de dépasser un certain seuil de production. A long terme, la courbe d’offre agrégée serait verticale, son intersection correspondant au produit national de plein-emploi. A long terme, des forces internes au système économique qui ramèneraient automatiquement le plein-emploi

1. Courbe d’offre agrégée et production potentielle de l’économie A court terme, on ne peut dépasser la production de plein-emploi à moins de consentir des heures supplémentaires, une usure excessive du capital. L’économie pourrait dépasser légèrement le plein-emploi qu’à condition d’une hausse appréciable du niveau général des prix. Un progrès technique déplace la courbe d’offre agrégée vers la droite. L’acquisition de biens de capital déplace également cette courbe vers la droite.

2. Courbe d’offre agrégée et prix des facteurs de production Si les coûts augmentent, les entreprises ne maintiennent leur production au même niveau qu’à condition de percevoir des prix plus élevés. À prix constant, une augmentation des coûts entraîne un déplacement de la courbe vers la gauche. Mais une modification des coûts ne modifie en rien le niveau de plein-emploi

C. La production nationale réelle d’équilibre Elle se détermine par la rencontre des courbes d’offre et de demande.

1. Une variation de la demande de produits Augmentation de la demande : déplacement de la courbe de demande agrégée vers la droite. Production et niveau des prix augmentent. Le niveau prévu par le multiplicateur est supérieur au nouvel équilibre suite à l’augmentation du niveau général des prix. En situation proche du plein-emploi, l’effet d’une augmentation de la demande sur le niveau général des prix sera plus important

2. Un accroissement des coûts de production Augmentation du coût � Augmentation du prix � Diminution de la demande � Diminution du revenu national d’équilibre. Attention au fait que l’augmentation des coûts peut résulter d’une augmentation des salaires, ce qui augmenterait la demande. L’effet final serait alors indéterminé.

3. Le progrès technique Le progrès technique, lorsque l’économie est proche du plein-emploi, permet de répondre à une forte demande sans faire supporter une croissance rapide des prix. Celui-ci peut être à l’origine de revenus plus élevés

D. La courbe d’offre agrégée à court et à long terme A court terme pour les auteurs Keynésiens, un accroissement de la demande se traduirait essentiellement par une hausse de la production, à la limite pourrait-on supposer que la courbe agrégée en sous-emploi serait horizontale Par contre, à long terme, cela n’aurait pour effet que d’augmenter les prix Comment expliquer la distinction entre le court et le long terme ? Par la flexibilité des coûts à long terme. Le niveau de plein-emploi dans le long terme est entaché d’un taux de chômage naturel, subsistant lorsque tous les marchés du travail sont en équilibre.

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XXI. Chômage et inflation

A. Chômage Certaines personnes qui souhaitent et sont aptes à travailler ne trouvent pas d’emploi

1. Le chômage Keynésien Se marque par un écart déflationniste. Il se caractérise par une offre supérieure à la demande sur les marchés du travail.

2. Le chômage volontaire Lorsque les taux de salaires sont trop faibles pour inciter les personnes à travailler. La demande de produit augmentant peut aider à résorber ce chômage, mais pas entièrement (rémunérations plus élevées pour tous, capacités techniques). De plus, il peut y avoir chômage sur certains marchés et plein-emploi sur d’autres.

3. Chômage frictionnel, chômage conjoncturel et chômage structurel

a) Le chômage frictionnel, tout d’abord Chômage dû à la volonté de changement d’occupation des personnes. Il est plus important en haute conjoncture (nombreuses possibilités alternatives)

b) Le chômage conjoncturel C’est le chômage Keynésien, dû à une insuffisance de la demande par rapport à l’offre sur les marchés du travail, mais aussi des produits (accumulation de stocks)

c) Le chômage structurel Chômage résiduel, ne s’expliquant pas par les deux autres. Son origine est une inadéquation de l’offre de travail aux besoins de l’économie (qualifications demandées)

B. L’inflation Période de hausse générale des prix. On distingue l’inflation par la demande (demande supérieure à l’offre) de l’inflation par les coûts (de production)

1. Les effets redistributifs d’une inflation L’augmentation des prix ne se fait pas dans la même proportion. Il y a donc variation des prix relatifs et de la composition des dépenses des ménages. Une inflation est le moment d’investir, les prix augmentent, les chiffres d’affaire aussi.

2. L’inflation par la demande Les prix montent parce que les ménages et les firmes demandent plus à l’économie que ce qu’elle est apte à produire. Cette hausse peut avoir lieu en sous-emploi (voir les courbes agrégées � P augmentait), mais il est clair que pour un accroissement donné de la demande, le niveau général des prix augmentera plus si l’on se trouve proche du plein-emploi. De plus, la demande pourrait croître plus vite que l’offre avec une augmentation temporaire des prix. N’oublions pas non plus les goulots d’étranglement.

3. L’inflation par les coûts La courbe d’offre agrégée se déplace vers la gauche et le haut. Ceci implique une hausse du niveau général des prix.

4. La stagflation Période de sous-emploi et forte croissance des prix. La courbe de demande reste inchangée tandis que la courbe d’offre se déplace vers le haut. Les prix augmentent, mais moins fortement que si la demande de produits s’était accrue. On évite une inflation encore plus forte, mais au prix d’un chômage important

5. Inflation par la demande et inflation par les coûts La distinction n’est pas aussi nette : les coûts et les revenus sont deux aspects d’une même réalité.

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Si les salaires augmentent, les coûts de production augmentent �Offre et demande sont modifiées. Ceci pourrait entraîner un cercle vicieux d’augmentations du niveau général des prix, et il faudrait alors que la demande diminue fortement de façon à ne plus inciter les producteurs à augmenter leurs prix, mais ceci entraînera un sous-emploi important.

C. L’emploi et le niveau des prix – La « courbe de Phillips » Sous-emploi � Hausse des coûts faible

1. La courbe de Phillips à court terme Étude empirique : il existe une relation inverse entre taux de croissance des salaires nominaux et niveau de sous-emploi. Ceci est logique. Lorsque nous sommes proches du plein-emploi, la demande des demandeurs de travail est telle que les salaires augmentent rapidement, ce qui est renforcé par une demande de produits importante. Attention, ce n’est que lorsque les salaires augmentent plus rapidement que la productivité marginale du travail qu’il donne lieu à une potentielle hausse des prix. Rien n’assure que la courbe de Phillips reste inchangée au cours du temps.

2. La courbe de Phillips à long terme À long terme, elle serait verticale et présenterait le taux e chômage naturel, seul compatible avec une inflation stable. Toute tentative de réduire le chômage conduirait à une augmentation du niveau général des prix et un retour au taux de chômage naturel Deux remarques :

• Elle n’est pas parfaitement inélastique dans le long terme, bien que moins élastique que dans le court terme

• Taux de chômage naturel inconnu et donc guère utile pour guider les politiques économiques.

XXII. La croissance et les fluctuations de l’activité économique Deux mouvements :

• Mouvement de croissance générale d l’activité économique • Mouvement cyclique se développant de part et d’autre du « chemin » tracé par le mouvement de

croissance

A. Les cycles économiques Explication des périodes de récession succédant aux périodes d’expansion et inversement.

1. Les phases du cycle économique Quatre phases : contraction, reprise, expansion, pointe. Durant l’expansion, hausse du niveau d’emploi, des prix, de la production, des salaires, de taux d’intérêts et des profits, inverse durant la période de contraction.

2. La juxtaposition des cycles À côté des cycles majeurs, nous avons les cycles mineurs. Il existe de plus longs cycles (de 20-25 ans), par exemple ceux de construction de bâtiments.

3. Cycles économiques et fluctuation de la demande pour les biens durable Achat de voitures, etc… � Remplacement tous les x ans avec anticipation si bonne période et postposition si mauvaise période

4. Les facteurs externes et les facteurs internes d’explication des cycles économiques

Théories externes, exogènes : les cycles économiques sont expliqués par des causes en dehors du système économique (guerres, révolutions, élections, découverte de nouvelles matières, démographie, progrès technique)

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Théories internes, endogènes : les cycles économiques sont expliqués par des causes dans le système économique (chaque phase engendrerait la suivante) Mais les deux types de théories sont complémentaires.

B. L’interaction du multiplicateur et de l’accélérateur

1. Un exemple numérique

( )1

0 1 2

t t

t t t

C cY

I I k Y Y−

− −

== + −

L’investissement est au pire nul. Admettons un choc externe : une augmentation temporaire des investissements autonomes. TABLEAU Le mouvement cyclique trouvé dépend de la propension marginale à consommer et du capital output-ratio choisis. Différents mouvement peuvent être obtenus (Voir graphes)

2. Une première tentative d’explication du cycle En mouvement oscillatoire, l’apparition d’une phase de contraction serait due à une incapacité de l’économie de produire de plus en plus vite ; la reprise s’expliquerait par le fait que l’investissement brut ne peut rester continuellement nul et donc l’investissement net négatif.

3. La définition d’un plafond et d’un plancher Le plafond s’explique par une incapacité de l’économie à croître constamment à raison de 6-7% : le plafond de plein-emploi. Le plancher s’explique par la volonté des firmes de rester compétitives et donc d’investir pour profiter du progrès technique.

4. Le modèle de Hicks et Kaldor Le plancher (niveau de production stationnaire) peut être dépassé, mais pas le plafond (plein-emploi). Certains vont même jusqu’à penser que plafond et plancher évoluent de la même manière.

C. D’autres théories du cycle économique D’autres éléments peuvent expliquer les cycles économiques

1. Les prolongements de la théorie du multiplicateur et de l’accélérateur (modèles de Kalecki et de Goodwin)

Kalecki : les dépenses d’investissement s’étalent sur plusieurs périodes, mais l’équipement n’est livré qu’à la fin des paiements successifs. Goodwin : accélérateur non-linéaire et retards dans l’investissement et le capital output-ratio. L’investissement est entre 0 et la capacité productive des entreprises productrices des biens de capital. Le retard dans l’output est dû à la prise de conscience des entrepreneurs et au temps nécessaire pour adapter leur production.

2. Les phases de remplacement de biens durables Ces phases tendent à s’estomper au cours du temps.

3. les périodes d’optimisme et de pessimisme de la population

4. Le cycle politico-économique Comportement des hommes politiques avant et après les élections.

5. La mauvaise perception de l’évolution des prix et des salaires Explication des fluctuations de l’emploi et de la production nationale

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6. Les fluctuations de l’offre de monnaie Lorsque l’offre de monnaie s’accroît, le taux d’intérêt diminue, et ceci augmente la demande de produits

7. Les innovations technologiques et le progrès technique Les techniques nouvelles ne sont adoptées que si elles ont fait leurs preuves auprès d’investisseurs innovateurs.

D. Les indicateurs de conjoncture et la prévision conjoncturelle Si l’on prévoit une période de récession, il n’est pas incitant d’investir. La prévision tient compte de beaucoup de paramètres et est difficile à évaluer.

1. Les indicateurs de conjoncture Séries statistiques et chronologiques. Il n’existe pas d’indicateur infaillible

2. Les modèles économétriques En faisant quelques hypothèses et en utilisant beaucoup d’équations faisant intervenir les variables économiques, on obtient une simulation de la situation de demain.

E. Les fondements de la croissance économique L’investissement est une part de la demande adressée à l’économie, mais il permet aussi d’accroître les capacités productives de l’économie. Cette capacité n’augmente pas qu’avec les investissements, il y a aussi le progrès technique.

1. Croissance économique et courbe d’offre agrégée de l’économie Le progrès technique ne modifie que la courbe d’offre, tandis que l’investissement modifie les courbes d’offre et de demande.

2. L’investissement, l’accumulation de capital et la croissance de la production de plein-emploi (le modèle de Harrod et de Domar)

Modèle de plein emploi � I = E, le volume de l’output est proportionnel au stock de capital (1/v). Si la consommation est C = cY, le taux de croissance g est s/v (DK = sY, DY=DK/v=sY/v � DY/Y=s/v=g et DlnY=g � 0

gtY Y e= Cette théorie est trop simple, car si nous dévions un tant soit peu, nous plongerons en dépression sans fin ou en hyperinflation. Il permet néanmoins d’expliquer pourquoi un investissement net de plus en plus important provoque la croissance économique

3. L’accumulation de capital et la loi des rendements marginaux décroissants

4. Progrès technique et croissance économique

5. La population et la croissance de l’activité économique

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Les relations économiques internationales

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XXIII. La spécialisation internationale – La théorie des avantages comarés et les droits de douane

A. La théorie des avantages comparés

1. Un exemple chiffré

2. La spécialisation des pays

3. Un terme d’échange d’équilibre

4. Un déplacement de la droite des « possibilités de consommation »

5. Les gains résultant de la spécialisation internationale

6. Le calcul du terme d’échange d’équilibre

7. La remise en question de certaines hypothèses

8. D’autres raisons de la spécialisation internationale

B. Les politiques protectionnistes. Le prélèvement des droits de douane et la fixation de contingents

1. La justification des politiques protectionnistes

2. Les droits de douane

3. Les contingents

XXIV. La balance des paiements – Le mécanisme des changes

A. La balance des paiements

B. Le mécanisme des changes

1. Le système de change à parités fixes

2. Le système de change à taux de change flexible

C. Dévaluation, réévaluation et commerce extérieur

D. Le système monétaire Européen

E. L’intégration au modèle IS-LM d’une contrainte d’équilibre externe

1. Le marché des produits et celui de la monnaie

2. La contrainte d’équilibre externe

3. Déséquilibre externe et rétablissement de l’équilibre de la balance des paiements

4. Rétablissement de l’équilibre externe par une augmentation de la demande de produits

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5. Dévaluation, réévaluation, équilibre interne et équilibre externe