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MASTER PROFESSIONNEL 2 Développement des compétences en formation des adultes
Option Ingénierie Pédagogique en Formation des Adultes
Analyse de dispositif innovant
Éléonore LAZO
Leyla OUKHELIFA
Audrey SAVON CHIPAN
Sébastien TERSOU
Année 2013/2014
Sommaire
Introduction .................................................................................................................................. 3
1. Description du dispositif .......................................................................................................... 3
1.1. Objectifs du dispositif ........................................................................................................... 3
1.2. Les parties du projet EAST ................................................................................................... 4
1.3. Le public ................................................................................................................................ 7
1.4. Le partenariat ....................................................................................................................... 7
2. L’analyse du dispositif ............................................................................................................. 7
2.1. Définitions ............................................................................................................................. 7
2.2. Schéma de l’innovation ......................................................................................................... 9
2.2.1. L’innovation d’usage (dimension sociale) ...................................................................... 11
2.2.2. L’innovation technique (dimension technique) ............................................................... 14
2.2.3. L’innovation axiologique (dimension axiologique) ........................................................ 16
2.2.4. L’innovation éducative (dimension identitaire) ................................................................ 17
Conclusion .................................................................................................................................. 18
Sitographie ................................................................................................................................... 21
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Introduction
A l’heure du numérique, l’Éducation nationale présente quelque retard d’appropriation. Le
dispositif que nous avons choisi d’étudier réussit le tour de force de réunir autour d’un même
projet élèves, étudiants, professionnels. Après analyse, nous dirons en quoi nous jugeons ce
dispositif de formation innovant.
1. Description du dispositif
Faire entrer le numérique dans l’école, voilà le challenge que s’est donné l’Éducation Nationale
en lançant un appel à projet remporté par le CESI. Le projet proposé par le CESI, nommé EAST
pour Environnements d’Apprentissage Scientifiques et Techniques, « ambitionne de redonner de
l’intérêt aux jeunes pour les sciences et de revaloriser l’enseignement professionnel et
technologique, grâce à un dispositif éducatif innovant, [...] multi-niveaux, généralisable, [...]
basé sur l’étude d’objets ou systèmes techniques ou industriels complexes, réels, [...] en
s’appuyant sur les technologies numériques les plus récentes »1.
1.1. Objectifs du dispositif Objectifs sociétaux :
promouvoir les sciences, la culture scientifique et les carrières scientifiques,
revoir le statut de la culture scientifique dans la société,
« mettre la science en public » dans la société.
Objectifs éducatifs :
redonner du sens aux sciences,
rendre les sciences concrètes,
intégrer l’enseignement des sciences et des techniques dans l’enseignement secondaire,
rendre en compte la complexité et développer la transdisciplinarité dans l’enseignement
supérieur.
Objectifs pédagogiques :
faciliter la compréhension des sciences,
soutenir l’apprentissage théorique par l’apprentissage pratique,
rendre les apprentissages des sciences plus concrets.
1 Bernard Blandin dans la réponse à l’appel d’offre de l’Education nationale.
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1.2. Les parties du projet EAST
Le dispositif éducatif que le projet EAST se propose de développer et d’expérimenter à grande
échelle se divise en 3 parties :
Partie 1
La première étape consiste à construire trois environnements d’apprentissage scientifiques et
techniques, autour de modèles numériques 3D et d’objets concrets. Chaque environnement est
construit autour d’un ensemble particulier « dématérialisé » et exploitable de manière
différenciée depuis l’enseignement secondaire (enseignement des sciences et de la technologie au
collège, bacs technologiques et professionnels) jusqu’aux formations de l’enseignement supérieur
(BTS, IUT, formations d’ingénieur). Les modèles numériques de l’objet technique et de ses
comportements proviennent de partenaires industriels qui les produisent. Plusieurs scénarios
d’utilisation sont possibles, ce qui permet de viser des résultats d’apprentissage à différents
niveaux scolaires et professionnels.
Les trois environnements envisagés porteront sur les objets suivants :
- une éolienne (2 versions de l’environnement). La première version est une éolienne 3 D qui a
pour objectif d’aider les apprenants à comprendre le fonctionnement d’une chaîne éolienne, de
revoir les concepts de physique et de mécanique, de passer de la théorie à la pratique, etc. La
deuxième version de l’éolienne 3 D est pensée pour aller plus en profondeur dans les composants
d’une éolienne. Elle est destinée aux apprenants qui font de la maintenance sur les éoliennes. En
plus de la simulation des différentes pannes que le maintenancier pourrait rencontrer, l’éolienne
offrira la possibilité d’apprendre les gestes de sécurité à adopter lors de la maintenance.
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Figure 1 : L’éolienne 3D du dispositif EAST
- une usine de traitements des déchets par incinération : (pour ce troisième environnement
nous n’avons pas de description, puisque les meneurs du projet n’ont pas pour le moment donné
d’éléments sur ce sujet).
Partie 2
Une plateforme collaborative de développement d’Environnement d’Apprentissage et de
Contenus d’Apprentissage autour d’objets techniques modélisés en 3D. Cette plateforme,
existante, permet notamment, aux enseignants, de :
● Créer de toutes pièces de nouveaux contenus d’apprentissage (ajout de scénarios
pédagogiques) dans un environnement d’apprentissage existant (réalisé à partir d’un objet
technique modélisé en 3D ou de ses éléments).
● Modifier ou enrichir un contenu d’apprentissage déjà créé, par ajout d’objectifs
d’apprentissage, modification du paramétrage des modèles, introduction de variantes dans
les modèles, etc.
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● Mutualiser les productions, qu’il s’agisse de nouveaux environnements d’apprentissage,
de nouveaux contenus d’apprentissage , de modifications ou variantes apportées aux
contenus existants.
Partie 3
La création d’un club des usagers, qui s’appuiera sur la plateforme et permettra également de
mettre en synergie des communautés d’élèves et d’enseignants, autour de chaque environnement
d’apprentissage, afin de :
● Mutualiser les usages des élèves, stagiaires, enseignants ou formateurs. Les échanges
rendus possibles entre tous les acteurs de cette communauté sont susceptibles de favoriser
l’émergence de pratiques favorables à l’acquisition de connaissances et de compétences.
● Valoriser les innovations d’usages chez les enseignants, ainsi que leurs contributions tant
au niveau des pratiques pédagogiques qu’à celui de la production d’éléments nouveaux
pour les environnements, par leur mise en valeur au sein des communautés.
Selon Bernard Blandin, les trois parties qui composent ce projet se positionnent sur les axes
thématiques suivants :
● La dématérialisation des équipements, des outils et des ressources destinés à l’enseignement des sciences expérimentales et aux enseignements technologiques et professionnels,
● Les services de mutualisation des ressources et des usages pédagogiques en particulier ceux utilisant les médias sociaux,
● Le dispositif permet le développement, la valorisation et la généralisation les innovations réalisées par les enseignants pour leur usage professionnel.
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1.3. Le public
- Bac STI2D2 : scénarios favorisant la démarche d’investigation permettant d’associer modèle et
réel,
- Bac professionnels : situations d'apprentissages centrées sur le développement d’actions de mise
en œuvre et de maintenance préventive ou curative,
- Formation professionnelle AFPA – titres niveau IV et III : situations d'apprentissages centrées
sur le développement d’actions de mise en œuvre et de maintenance préventive ou curative,
- BTS / titre niveau III : étude des systèmes, modélisation et exploration de solutions nouvelles,
- Formation d’ingénieurs : étude des systèmes, modélisation, conception, optimisation…
1.4. Le partenariat
Plusieurs partenaires participent à ce projet. D’un côté les institutions éducatives qui sont
concernées par la réflexion et l’expérimentation des démonstrateurs prévus au projet (ORT
France, CESI, AFPA, INSA, Académie de Créteil). D’un autre côté, des industriels fournissant
les outils et la plateforme nécessaires à la production des environnements d’apprentissage,
l’expertise permettant de les réaliser, ainsi que l’assistance technique nécessaire pour les réaliser.
Ces partenaires sont Dassault Systèmes, Emissive et Octarina).
2. L’analyse du dispositif
2.1. Définitions
Qu’est-ce que l’innovation ? Il en existe une multitude de définitions. En voici deux :
« Ensemble du processus qui se déroule depuis la naissance d'une idée jusqu'à sa matérialisation
(lancement d'un produit), en passant par l'étude du marché, le développement du prototype et les
premières étapes de la production ». (Dictionnaire Larousse)
2 Sciences et Technologies de l'Industrie et du Développement Durable.
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« Nous entendons par innovation toute tentative visant consciemment et délibérément, à
introduire dans le système d’enseignement un changement dans le but d’améliorer le système ».
(La gestion de l’innovation dans l’enseignement, Ceri/OCDE, 1970, p. 13.).
Néanmoins, la définition de l’innovation est stabilisée depuis quelques années : “l’innovation est
un processus qui a pour intention une action de changement et pour moyen l’introduction d’un
élément ou d’un système dans un contexte déjà structuré”. (Banque NOVA de l ’INRP ).
Lorsque l’on évoque la question de l’innovation, on se retrouve rapidement dans le domaine
industriel ou technologique. Dans notre étude nous nous concentrerons sur les spécificités de
l’innovation pédagogique.
« L’innovation pédagogique s’identifie à une action dont l’essentiel réside dans le processus
(succession d’événements dynamiques pouvant être identifiés par des étapes) plus que dans la
nature même du nouveau introduit ». (F. Cros, In : Système scolaires et pilotage de l’innovation :
définition et fonctions de l’innovation pédagogique, le cas de la France de 1960 à 1994, p. 19.).
Une idée apparaît dans l’ensemble des définitions, il s’agit de la notion de « processus ».
Une condition est nécessaire pour qu’une idée devienne innovation, il faut qu’elle soit
socialement adoptée. De nombreuses inventions sont techniquement astucieuses mais sombreront
dans l'oubli. Pour qu’un produit soit qualifié d’innovant, il doit remplir plusieurs conditions.
L'avantage qu'il apporte par rapport aux solutions existantes doit être évident. Il doit être
compatible avec les technologies existantes et avec nos compétences d'utilisateurs.
Il ne doit pas être perçu comme complexe. Il faut pouvoir l’expérimenter avant de l’acquérir
(essayer Internet chez un ami, par exemple). Enfin, il doit être facile d’en décrire les avantages
pour que le bouche à oreille puisse fonctionner.
Même si ces conditions sont réunies, la diffusion d’une nouveauté peut être retardée en raison de
l’habituation des producteurs et des consommateurs aux produits et pratiques éprouvés et
dominants. Les innovations rapidement adoptées sont rarement abandonnées. Cette adoption est
souvent irréversible : peu de gens se passeraient aujourd'hui de téléphone mobile ou de voiture.3
3http://www.cite-sciences.fr/archives/francais/ala_cite/expositions/observatoire-innovations/definition-innovation/processus-innovation-1.html
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Une forme d'épidémie
Une innovation se diffuse comme le ferait une épidémie : de proche en proche, en touchant de plus en plus de gens au fil du temps.
Figure 2 : La résonnance de l’innovation
2.2 Schéma de l’innovation
Dans cette partie, nous allons essayer de répondre aux deux questions suivantes :
● Est-ce que le dispositif EAST que nous avons décrit dans la partie 1 est innovant ?
● Si oui, en quoi le dispositif EAST l’est-il ?
Pour ce faire, nous allons nous appuyer sur un schéma établi par Denis Cristol, Directeur de
l’ingénierie au Centre National de la Fonction Publique Territoriale et docteur en sciences
humaines. Nous avons vu que l’innovation est un processus complexe, qui combine plusieurs
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dimensions (technique, sociale, identitaire, axiologique). Ces dimensions se combinent pour
faciliter l’adaptation à notre environnement comme cela est décrit dans le schéma ci-dessous :
Figure 3 : Les quatre dimensions de l’innovation
Selon Denis Cristol, l’innovation technique entraîne un rapport aux usages complètement
différent. Il s’agit de développer des compétences informationnelles, face auxquelles le corps
enseignant et les professeurs ne sont pas neutres. Ils ont développé des techniques d’auto
apprentissage pour faciliter les accompagnements vers ces nouvelles technologies. Ce faisant les
processus de transformation sociale et d'émancipation se changent, se transforment, l’axe de
l’enseignement bouge à son tour et vient à la fois solliciter des nouvelles innovations techniques,
comme on peut le voir, le processus d’innovation est combiné, inter relié, imbriqué dans les
rapports sociaux, en pleine transformation.
Nous allons reprendre chacune de ces quatre dimensions, les définir, puis analyser le dispositif
EAST au regard de chacune des dimensions.
2.2.1. L’innovation d’usage (dimension sociale)
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Lorsqu’on prononce le mot “innovation”, on pense directement à l’innovation technologique. Or,
ce que l’on ne sait pas, c’est que près de 80% des innovations en formation sont des innovations
sociales.
On parle d’innovation sociale dans la formation et l’apprentissage, lorsqu’on passe d’une
formation classique (une seule interaction entre le formateur et l’apprenant) à un écosystème
d’apprentissage qui encourage le rapport autonome au savoir. Dans l’écosystème
d’apprentissage, c’est l’idée d'interactions beaucoup plus nombreuses (interaction formateur
apprenant, apprenant formateur, apprenant apprenant, mais aussi interactions de ces différents
acteurs avec leur environnement). Pour aller vers un écosystème d’apprentissage, Denis Cristol
parle de trois niveaux d’enrichissement de la formation classique.
Le premier niveau : enrichissement des modalités
Consiste à enrichir le stage de formation, en partant du réel de chacun (formateur, apprenant,
institution). Il s’agit d’intégrer des apports décalés, des cas réels, des témoignages extérieurs, des
ressources. A ce niveau, le digital learning permet l’enrichissement des modalités, par l’insertion
des hyper-liens, des e-books, des vidéos, adresser des contenus complémentaires par mail, faire
du tutorat en ligne, etc.
Le deuxième niveau : enrichissement des situations
Dans ce deuxième niveau, il s’agit d’explorer d’autres situations d’apprentissage et d’autres
environnements de travail, en sortant des institutions éducatives. Cette fois-ci, l'interaction
s’enrichit avec les nouveaux services d’échanges de pratiques, de conférences, de voyages, de
clubs, de formation-action, de coaching, de journées d'actualité ou atelier-experts, de mises à
disposition de ressources d'auto-apprentissage, mais également de tous les processus de
professionnalisation qui font appel à sa propre expérience. A ce niveau, le digital learning permet
de :
mettre à disposition des ressources en ligne par exemple via des plateformes,
faciliter l’adoption d’outils de veille liés au travail (ex : scoop-it, etc.)
proposer des auto-évaluations en ligne,
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utiliser les possibilités des classes virtuelles.
Le troisième niveau : enrichissement des finalités
L'enrichissement des finalités est un croisement entre des publics et des intérêts très diversifiés.
Cela permet d’inscrire l’apprentissage dans un niveau plus large, puisqu’on voit apparaître dans
des pratiques d’autoformation des phénomènes collectifs. A ce niveau l’usage du digital learning
consiste à :
Créer des environnements personnels d’apprentissage, qui sont aussi des environnements collectifs.
ravailler sur des outils d’échange et de collaboration (ex : forum, réseaux sociaux,etc.)
Figure 4 : Vers un écosystème d’apprentissage
L’innovation sociale dans le dispositif EAST
Le dispositif EAST part de la réalité des enseignants et des apprenants. Les scénarios
pédagogiques sont construits par les enseignants eux-mêmes, en tenant compte des niveaux des
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apprenants et des particularités des institutions participantes. De plus, le dispositif EAST offre
des simulateurs qui peuvent être adaptés à toutes situations et c’est à l’enseignant de trouver la
meilleure façon d’intégrer le simulateur dans son cours pour en faire profiter les élèves (voir
concrètement les effets des forces extérieures sur le rendement, l'énergie, etc). Par contre les
simulateurs n’offrent pas la possibilité d’aller au-delà de l’environnement d’apprentissage (pas
de liens vers d’autres ressources).
S’agissant du deuxième niveau, à savoir l’enrichissement des situations, l’apprenant est face à de
nouveaux environnements d’apprentissage. Il n’est plus face à un enseignant qui lui transmet des
contenus et des formules compliqués et qu’il n’arrive pas à saisir. Avec les simulateurs,
l’apprenant sort du cadre traditionnel de la formation, cela l’encourage à aller chercher
l’information qui lui permettra de mieux comprendre les phénomènes physiques et mécaniques.
Le troisième niveau correspond bien au dispositif EAST, puisque l’apprenant et le formateur ont
accès à une plateforme collaborative. Le formateur via cette plateforme a la possibilité de
partager des scénarios d’apprentissage, des idées, les difficultés rencontrées, etc.
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Formation Classique
Enrichissementdes
modalités
Un club d’échange est aussi mis à la disposition des apprenants et des enseignants, autour d’un
même environnement d’apprentissage, afin de mutualiser les usages des élèves, stagiaires,
enseignants ou formateurs. Les échanges entre les différents apprenants de niveaux différents est
une nouveauté dans le domaine de la formation. Ils seront possibles et favorisés par la présence
d’un animateur du club.
2.2.2. L’innovation technique (dimension technique)
Les nouvelles générations sont nées à l’ère du numérique. Elles sont habituées à l’utilisation des
ordinateurs, des smartphones et à chercher l’information sur Internet, etc. Cela est dû aux
évolutions rapides des technologies de ces dernières années. Pour pouvoir répondre aux besoins
des apprenants, la formation et l’apprentissage ne peuvent pas rester sur la touche et doivent
suivre ces évolutions et changements. Toutefois, il ne suffit pas d’avoir les meilleurs outils et
logiciels pour prétendre à un apprentissage meilleur. L’introduction d’une nouvelle technologie
doit être pensé à l’avance et étudié de manière à apporter quelque chose de nouveau et d’efficace
au service des apprentissages. C’est en étudiant le besoin des apprenants que l’on pourra trouver
la solution la plus performante et rendre l’apprentissage possible et accessible à tous et tout le
temps.
Les innovations techniques, comme cela est décrit plus haut (Figure 3), influencent le processus
de l’apprentissage sur deux dimensions. D’un côté, l’apprenant acquiert de nouvelles
compétences informationnelles, ce qui lui permet d’être autonome tout en restant en contact avec
les autres apprenants. De l’autre côté, elles donnent aux formateurs et aux apprenants la
possibilité d’atteindre leurs objectifs grâce à des technologies conçues en fonctions de leurs
besoins.
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Formation Classique
Enrichissementdes
finalités
L’innovation technique dans le dispositif EAST
Le dispositif EAST s'appuie sur des technologies existantes. Les environnements d’apprentissage
3D sont réalisés grâce au logiciel 3DVIA Studio et à la plateforme collaborative 3DVIA de
Dassault Systèmes, qui est partenaire du projet. Les communautés d’enseignants, formateurs et
apprenants seront mises en place sur la plateforme d’échanges 3DSwYm. Ces outils sont décrits
ci-dessous par Dassault Systèmes :
- La communauté 3DVIA.com permet d’héberger tout type de contenu 3D et d’échanger des
expériences 3D avec ses amis, clients, partenaires, etc.
- Grâce au logiciel 3DVIA Studio, les objets 3D sont disponibles et accessibles en ligne, il suffit
de créer des comportements associés. L’objet 3D devient alors un objet intelligent ou smart
object, embarquant avec lui une suite de comportements réalistes pouvant être ensuite améliorés,
complétés et mis à jour. L’objet intelligent est à son tour hébergé de manière sécurisée sur
3dvia.com, partagé avec sa communauté et utilisable au sein d’Environnements d’Apprentissage
(EA) 3D en ligne.
- 3DSwYm est un service dédié à la gestion sécurisée de communautés en ligne. La création de
communautés en ligne permettra de réunir les différents utilisateurs des démonstrateurs à
vocation éducative, à savoir le corps enseignant, les élèves des académies sur lesquelles le
dispositif sera déployé, ainsi que les différents acteurs du consortium en charge de la définition
des différents éléments pédagogiques. En associant les différents acteurs visés par le consortium
au sein d’un environnement communautaire sécurisé, il sera possible, pour les enseignants des
organismes partenaires comme pour les élèves, de tester les différents démonstrateurs, et d’y
travailler ensemble afin de discuter de leur utilisation.
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En exploitant les plateformes 3DVIA et 3DSwYm dans leur ensemble (hébergement des objets 3D, de leurs comportements et des environnements d’apprentissage 3D en ligne), le dispositif EAST permet :
● la réalisation d’environnements d’apprentissage en 3D accessibles à tous depuis un PC et
un navigateur Internet et leur déploiement au sein d’un environnement collaboratif.
● la possibilité de mettre à jour ces expériences et de les compléter par d’autres niveaux et
scénarios par la suite. Les scénarios pédagogiques 3D étant hébergées à un seul endroit,
tous les utilisateurs accèdent à la dernière version à jour, sans avoir besoin d’installer
d’éléments supplémentaires.
● les usages possibles tirent profit d’une plateforme technologique en constante évolution et
à l’écoute des dernières tendances. Les environnements d’apprentissages pourront ainsi
profiter du support des nouveaux terminaux au fur et à mesure de leur intégration
(détection des gestes, écrans tactiles, stéréoscopie, etc.).
● la plateforme permet la création, la gestion et l’animation de communautés diverses
d’enseignants et d’élèves.
2.2.3. L’innovation axiologique (dimension axiologique)
L’innovation au niveau axiologique est un processus de transformation sociale et d’émancipation
selon le schéma (Figure 3) de Denis Cristol. Apprenants et formateurs ont chacun des buts, des
finalités et des ambitions éducatives. Pour les atteindre ils cherchent à innover pour trouver le
dispositif le plus adéquat.
Selon Philippe Meirieu, dans son article “Innover dans l’école : pourquoi ? Comment ?”, on ne
peut pas innover sans ambition et l’une des difficultés des dispositifs de formation actuels est que
les formateurs n’adhèrent pas à ces dispositifs, ils leur sont, dans la plus part des cas, imposés. Ils
considèrent ces dispositifs comme une rupture à leur pratique habituelle. Ainsi, au coeur de cette
question d’innovation « c’est donc bien celle de la nature de notre ambition éducative qu’il faut
poser. L’innovation n’est pas d’abord une question de technique, de savoir-faire, c’est d’abord
une question d’adhésion à des valeurs, une question axiologique »4
4http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&cad=rja&uact=8&ved=0CDEQFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.meirieu.com%2FARTICLES
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L’innovation axiologique dans le dispositif EAST
Il est vrai que sur le dispositif EAST, les formateurs ont la possibilité de créer leur propres
scénarios et de les adapter en fonction des besoins des apprenants, cependant, ce projet répond à
une demande de l’Education Nationale, qui a constaté le besoin des enseignants et des élèves
d’avoir un outil qui faciliterait l’apprentissage des sciences.
Lors des différentes expérimentations du premier environnement d’apprentissage (le simulateur
éolien), auxquelles nous avons eu l’occasion d’assister, les enseignants des différents niveaux
avouent que l’outil est très intéressant, mais les expérimentations leur ont été imposées (ils les
font par obligation).
2.2.4. L’innovation éducative (dimension identitaire)
Depuis l’origine de l’enseignement, des penseurs de différents domaines cherchent à comprendre
le fonctionnement du cerveau pour essayer de résoudre la question de comment on apprend et
comment permettre d’apprendre mieux. Pour cela, différentes théories, méthodes et techniques
sont mises en place. Certaines de ces idées sont nouvelles et d’autres semblent être une reprise
des anciennes idées. Pour Denis Cristol l’innovation en pédagogie est « un art de l’émergence et
du bricolage au service de la motivation à l’entendement ».
L’innovation éducative induit des changements des rapports aux savoirs, ce qui engendre une
implication beaucoup plus forte de l’apprenant et du formateur. L’apprenant devient de plus en
plus autonome et cherche à apprendre grâce à tous les moyens qui l’entourent. Le formateur dans
ce cas-là, cherche à trouver d’autres façons d’accompagner ses apprenants.
L’innovation éducative dans le dispositif EAST
Dans le dispositif EAST, l’apprenant est totalement autonome dans son environnement
d’apprentissage. L’interface est intuitive et simple et ne nécessite pas de formation particulière ou
%2Finnoverdanslecole.pdf&ei=GZp0U6HGG9Oz0QWI1IHgDA&usg=AFQjCNEhb0k-qdKltoe0oqzZ8DmLBsybDQ&sig2=Q3hxTKIpMAVjwIJ3fPh04g&bvm=bv.66699033,d.d2k
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un tutoriel. Le formateur met l’apprenant devant des situations problématiques particulières liées
à leur domaine d’apprentissage, sous forme de Travaux Pratiques. L’apprenant utilise le
simulateur pour trouver des solutions à ces problématiques, ce qui lui permet de rencontrer
diverses situations d’apprentissage dynamiques et réels. Pour Bernard Blandin « Si l’éducation
doit avoir un avenir meilleur, il sera dû à la diversification des situations d’apprentissages »5.
Conclusion
Nous nous sommes posés deux questions au début de la partie 2, à savoir :
● est-ce que le dispositif EAST est innovant ?
● si oui, en quoi le dispositif EAST l’est-il ?
Nous avons constaté lors de l’analyse du dispositif EAST que la réponse à ces deux questions
n’est pas aussi simple qu’on le croyait. En effet, l’innovation est un processus qui regroupe
plusieurs dimensions comme nous l’avons précisé plus haut. Voici une synthèse des éléments que
nous jugeons innovants dans le dispositif EAST :
5 http://www.rslnmag.fr/post/2013/01/17/Linnovation-educative-une-question-cognitive.aspx
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Figure 5 : Notre synthèse de l’innovation par rapport au dispositif EAST
Si nous avons noté de nombreux points forts du dispositif EAST, soulignés dans ce qui précède,
notons tout de même que cette innovation n’est limitée qu’aux apprentissages des domaines
scientifiques, techniques, technologiques et professionnel, bien que certains aspects du dispositif,
notamment ceux concernant les usages et leur développement, pourraient être transposés à
d’autres domaines d’apprentissage.
Par ailleurs, la mise en œuvre de ce dispositif présente quelques risques. En effet, le déploiement
à grande échelle des ces environnements d’apprentissage entraîne un changement de posture
pédagogique de la part des enseignants, comme cela est souligné par plusieurs chercheurs. Or, le
dispositif EAST n’en tient pas compte comme le montre l’analyse de l’innovation axiologique.
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Pour autant, ce dispositif est à nos yeux, une belle initiative, un bon moyen de mobiliser élèves,
professeurs et ingénieurs sur un même projet, de réunir des populations qui, sans ce projet,
n’auraient jamais eu d’échanges, et cela n’a pas de prix.
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Sitographie
http://4cristol.over-blog.com
http://www.cite-sciences.fr/archives/francais/ala_cite/expositions/observatoire-innovations/definition-innovation/processus-innovation-1.html
http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&cad=rja&uact=8&ved=0CDEQFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.meirieu.com%2FARTICLES%2Finnoverdanslecole.pdf&ei=GZp0U6HGG9Oz0QWI1IHgDA&usg=AFQjCNEhb0k-qdKltoe0oqzZ8DmLBsybDQ&sig2=Q3hxTKIpMAVjwIJ3fPh04g&bvm=bv.66699033,d.d2k
http://www.rslnmag.fr/post/2013/01/17/Linnovation-educative-une-question-cognitive.aspx
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