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Production de l’espace urbain au second âge du Fer au nord des Alpes Michel Vaginay Pendant longtemps l’existence de la ville dans la société celtique du second âge du Fer a été niée. Puis on a avancé l’idée que les oppida de hauteur constituaient les premières villes au nord des Alpes (Collis 1984), tout en affirmant que le modèle venait des socié- tés méditerranéennes. La remise en cause de ce schéma est venue progressivement des découvertes archéologiques. Aujourd’hui, la ville celtique est un fait acquis. Les débats demeurent cependant vifs sur sa définition, sa forme et sur le référentiel à utiliser pour la qualifier. De nouvelles propositions commencent à émerger. Parmi les plus récentes, on retiendra celle formulée par V. Salac qui avance notamment les idées suivantes : – il n’est « pas certain que la recherche perpétuelle d’une définition de la ville corres- pondant à la période laténienne […] conduise à une avancée significative de nos connais- sances sur l’urbanisation de cette époque », car il « s’agit là d’une construction men- tale moderne dont la relation avec la réalité ancienne est généralement assez lâche » (Salac 2012 : 339) ; – l’urbanisation au nord des Alpes au second âge du Fer est un processus indépendant du monde antique ; – ce processus commence avec les villes ouvertes à vocation artisanale et les oppida de plaine et se termine par les oppida de hauteurs ; ces derniers n’apparaissent pas avant les années 150 et disparaissent avec la conquête romaine. Ce schéma interprétatif est fondé sur les données archéologiques les plus récentes et s’inscrit dans une perspective dynamique. Mais il ne fait pas justice de toute la com- plexité du phénomène. Il ne tient notamment pas compte de tous les mécanismes qui conduisent une société à la polarisation de son habitat, en particulier les moteurs cultu- rels, cultuels et économiques au-delà du développement de l’artisanat. Pour aller plus loin dans la compréhension de l’émergence et de la dynamique du fait urbain dans la société celtique, la mise en perspective des données archéologiques et leur confrontation avec d’autres approches, telles que la sociologie et l’anthropologie de l’espace, me semble s’imposer. La démarche est guidée par deux considérations fortes formulées par H. Lefebvre : « tous les spécialistes s’enferment dans la nomenclature et Archéologie de l’espace urbain – Partie III 2

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Les arts dans la ville, la ville dans les arts

Pascal Sanson

Production de l’espace urbain au second âge du Fer

au nord des Alpes

Michel Vaginay

Pendant longtemps l’existence de la ville dans la société celtique du second âge du Fer a été niée. Puis on a avancé l’idée que les oppida de hauteur constituaient les premières villes au nord des Alpes (Collis 1984), tout en affirmant que le modèle venait des socié-tés méditerranéennes. La remise en cause de ce schéma est venue progressivement des découvertes archéologiques. Aujourd’hui, la ville celtique est un fait acquis. Les débats demeurent cependant vifs sur sa définition, sa forme et sur le référentiel à utiliser pour la qualifier. De nouvelles propositions commencent à émerger. Parmi les plus récentes, on retiendra celle formulée par V. Salac qui avance notamment les idées suivantes :– il n’est « pas certain que la recherche perpétuelle d’une définition de la ville corres-pondant à la période laténienne […] conduise à une avancée significative de nos connais-sances sur l’urbanisation de cette époque », car il « s’agit là d’une construction men-tale moderne dont la relation avec la réalité ancienne est généralement assez lâche »  (Salac 2012 : 339) ;– l’urbanisation au nord des Alpes au second âge du Fer est un processus indépendant du monde antique ;– ce processus commence avec les villes ouvertes à vocation artisanale et les oppida de plaine et se termine par les oppida de hauteurs ; ces derniers n’apparaissent pas avant les années 150 et disparaissent avec la conquête romaine.

Ce schéma interprétatif est fondé sur les données archéologiques les plus récentes et s’inscrit dans une perspective dynamique. Mais il ne fait pas justice de toute la com-plexité du phénomène. Il ne tient notamment pas compte de tous les mécanismes qui conduisent une société à la polarisation de son habitat, en particulier les moteurs cultu-rels, cultuels et économiques au-delà du développement de l’artisanat.

Pour aller plus loin dans la compréhension de l’émergence et de la dynamique du fait urbain dans la société celtique, la mise en perspective des données archéologiques et leur confrontation avec d’autres approches, telles que la sociologie et l’anthropologie de l’espace, me semble s’imposer. La démarche est guidée par deux considérations fortes formulées par H. Lefebvre : « tous les spécialistes s’enferment dans la nomenclature et

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le classement de ce qui se trouve dans l’espace » et « s’il n’est jamais facile de remonter de l’objet à l’activité, seule cette démarche permet d’éclairer l’objet en reconstituant le processus de sa genèse et de son sens » (Lefebvre 2000 : 114, 134).

Elle impose quelques rappels préalables concernant le fait d’habiter en général et plus particulièrement dans les sociétés traditionnelles ainsi que l’émergence du fait urbain dans celles-ci.

RECONTEXTUALISER LE FAIT URBAIN

La ville est d’abord un mode d’occupation de l’espace par l’homme. Chaque culture développe ses propres catégories spatiales, créant ainsi une grande diversité dans les constructions à toutes les échelles. Cependant, derrière cette pluralité, l’approche anthropologique de l’espace qui se propose de « rendre compte du rapport entre l’habi-tat, l’organisation sociale et l’organisation spatiale » dégage des marqueurs universels significatifs des relations de l’homme à l’espace : habiter, fonder, distribuer, transformer (Ségaud 2007 : 75).

L’habiter, un fait anthropologique

« Habiter, c’est tracer un rapport – dans un espace et un temps donnés – au territoire en lui attribuant des qualités qui permettent à chacun de s’identifier » (Ségaud 2007). L’espace n’est pas un « contenu vide, abstrait et universel », comme le soulignait déjà H. Lefebvre en posant que l’espace est politique (Lefebvre 2000 : 136). L’espace fait partie intégrante de la structure sociale : c’est le type de société qui permet d’expliquer le mode d’habiter. Le processus de l’habiter peut se résumer comme « le développe-ment matériel et symbolique de pratiques dans un espace circonscrit et culturellement défini » (Ségaud 2007 : 67).

Habiter dans les sociétés traditionnelles

L’espace et le sacré

La structure des sociétés traditionnelles est d’essence religieuse. Ce fait induit des réalités socio-culturelles qu’il faut décrypter pour comprendre leur fonctionnement, notamment leurs processus d’appropriation, de désignation, d’organisation et de repré-sentation de l’espace. L’espace y est de fait sacré, dominant et subi. C’est la conjonc-tion entre un lieu et un groupe, qui fonde l’habiter. Ce qu’il faut retenir ici et qui a été magistralement démontré par J.-P. Vernant, c’est que l’organisation sociale des sociétés traditionnelles est soumise au principe supérieur qui régit les lois cosmiques et du ciel de la même manière que leur chemin est balisé, sur le plan temporel, par des points fixes constitués par la position des astres et des planètes lors de conjonctions précises (Vernant 1965).

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Chaos et cosmos

De là découle que « la fondation d’une ville, d’un royaume, d’une maison ou d’un terri-toire est un acte de consécration qui vise à transformer le chaos en cosmos et qui est une répétition de l’acte cosmogonique originel de la création du monde » (Ségaud 2007 : 113).

Centre : mundus et omphalos

Il en découle également que, sur le plan spatial, le point fixe fondamental est le centre. « Tout établissement humain répète la création du monde à partir d’un point central » (Eliade 1965 : 45), un mundus, un omphalos, comme le démontrent là encore les tra-vaux de Vernant.

Fonder le lieu : l’espace, le politique et le sacré

Il en découle enfin que l’acte de fondation apparaît comme un moment fondamental dans le processus d’habiter. C’est un acte volontariste, accompli par une autorité reconnue et selon des rites. Lorsque la fondation implique un groupe social, c’est évidemment une autorité de type politique qui est à sa source. Elle s’impose à un territoire et l’organise. Il n’y a pas d’incompatibilité entre ce fait et le caractère sacré de l’acte de fondation dans la mesure où le rapport du pouvoir à la société « est essentiellement chargé de sacralité, car toute société associe l’ordre qui lui est propre à un ordre qui la dépasse » (Balandier 2004 : 118).

Inaugurer et classer l’espace

L’objectif de fonder est de « faire territoire », « d’établir une relation inaugurale à tra-vers l’espace avec autrui et/ou avec le cosmos » (Ségaud 2007 : 197). Le processus de fondation comprend trois étapes : choix du lieu (le centre), choix du plan, délimitation. Fonder, c’est donc classer l’espace à partir de centres. L’espace n’est donc pas homogène mais doit être considéré en termes de relations polaires. « Les frontières, les limites qui en découlent, qu’elles soient symboliques ou physiques, floues ou fortes, sont révéla-trices des types de classifications qu’elles engendrent. » (Ségaud 2007 : 100). Puisque fonder c’est délimiter et que délimiter c’est « créer de la discontinuité en classant et en catégorisant l’espace, c’est une donnée incontournable qui instaure inévitablement une hiérarchie » (Ségaud 2007 : 101).

Pour être comprise, l’organisation de l’espace doit donc être examinée dans ses deux dimensions : pratique et symbolique.

Émergence de la ville dans les sociétés traditionnelles

P. Blanquart (Blanquart 1998) a récemment résumé les modalités et les grandes étapes du processus d’émergence de la ville dans les sociétés traditionnelles. Nous les rappelons rapidement ici pour mémoire :

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– la naissance de la ville est « inséparable d’une différenciation sociale accentuée et d’une nouvelle façon de penser. À diversité inédite, nouveau type d’unité : la ville est à la fois le produit et l’opérateur de cette combinaison neuve » (Blanquart 1998 : 27) ;

– le point de départ est l’émergence d’une fonction militaire/aristocratique qui se consti-tue en pouvoir politique garant de la vie collective qui dépasse le cadre familial et dont l’affirmation s’accompagne de sa visibilité spatiale ;

– l’émergence des pratiques collectives, telles que le banquet, est également un fait important : M. Wéber a bien vu que le « repas cultuel de la ville » était « une composante de l’acte de vivre ensemble » (Wéber 1982 : 57) ;

– les fonctions au sein de la société se différencient et se multiplient : la spécialisation de l’artisanat en métier permanent au service des fonctions agricoles et de commande-ment entraîne la création d’une fonction commerciale spécifique dont l’expansion est favorisée par l’élargissement du territoire maîtrisé ; la fonction de commandement se complexifie ; la cohabitation dynamique de ces différents ensembles « implique à la fois concentration en un ensemble et distinctions internes bien marquées »;

– avec le temps, au fur et à mesure que croît la puissance politique, les spécificités internes de l’urbain éclatent, avec selon les cas, dominante commerçante, artisanale… ; la cohérence entre les activités diversifiées dont la naissance de la ville est à la fois la conséquence et la cause est assurée par « une mise en ordre hiérarchisée des différentes fonctions, laquelle donne forme à l’urbain » (Blanquart 1998 : 32) ;

– les cités-états « regroupent en collectifs plus amples des tribus ou des communau-tés multiples. Chacune de celles-ci se trouve divisée par la différenciation des fonc-tions, à moins qu’elle ne se distingue des autres en se spécialisant fonctionnellement » (Blanquart 1998 : 38).

Comme l’a souligné M. Wéber : « à l’origine, la ville est normalement un lieu de marché aussi bien qu’un siège féodal ou princier : elle possède, l’un à côté de l’autre, des centres économiques des deux genres, oikos et marché » (Wéber 1982 : 19).

La compréhension de la ville ne passe cependant pas que par la perception des condi-tions sociales de son émergence. Elle impose également de mettre en évidence les rela-tions entre l’habiter en ville et l’espace. Toutes les caractéristiques de l’habiter évoquées plus haut montrent en effet que l’origine physique de la ville doit être recherchée dans le rapport entre l’espace et la société, dans la partition volontaire de l’espace qui l’organise.

In fine, ce qui, dans tous les cas, fait la ville, ce n’est pas tant qu’elle soit un lieu unique (un centre urbain) où se trouvent polarisés des hommes et des fonctions, ni la nature des fonctions qui s’y trouvent, mais c’est avant tout que :– elle comprend, met en scène et délimite les différents centres nécessaires au fonction-nement d’un groupe social ;– elle se détermine comme un centre pour un territoire lui-même construit et à la construction duquel elle participe ;– et y sont identifiées les relations de chaque centre avec les autres centres (de même niveau et d’autres niveaux), afin de garantir le fonctionnement des hiérarchies ou les équi-libres entre les entités, la sécurité des échanges…, globalement l’ordre du monde habité.

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LA PRODUCTION DE L’ESPACE URBAIN DANS LA SOCIÉTÉ CELTIQUE DU SECOND ÂGE DU FER

Cadre et impasses

L’analyse des données archéologiques confrontées à l’apport des textes antiques montre que le fonctionnement de la société celtique, à partir du ive siècle au moins, correspond globalement à ce que l’on sait des sociétés traditionnelles dans lesquelles le dévelop-pement des pratiques collectives, l’accentuation de la différenciation sociale, la struc-turation du pouvoir politique en cités-états adossées à un territoire bien identifié, le développement d’une économie marchande, sont des éléments déterminants pour le développement de la ville. Durant cette période qui va jusqu’à la fin de la conquête romaine, la société celtique est organisée selon un mode très hiérarchisé, constitué de maîtres et de dépendants. La ville que l’on peut s’attendre à y trouver devrait donc a priori correspondre à l’idéal-type défini par M. Weber comme « ensemble unifié de citadelle et de marché », ce qui n’exclut évidemment pas l’existence concomitante de villes spécialisées au plan fonctionnel et placées sous la dépendance des premiers ou du pouvoir religieux.

Le fait que la ville soit le lieu, l’instrument et l’expression d’un pouvoir, local et direct ou bien concédé, implique qu’elle doit se concevoir en termes de réseau au sein du territoire sur lequel elle exerce ce pouvoir. Les études récentes confirment un tel mode de fonc-tionnement plus ou moins centralisé et hiérarchisé suivant les régions et les périodes. La tendance générale étant celle d’une centralisation accrue au fur et à mesure que les cités fonctionnent de manière plus intégrée et que, sans doute, les royautés implantées de longue date perdent leur pouvoir au profit d’oligarchies.

La deuxième implication est liée au mécanisme de genèse des villes. La ville a pour acte de naissance une fondation par une autorité, avec des règles et des rites. L’hypothèse de l’agrégation quasi spontanée et progressive d’artisans et de commerçants dans des lieux stratégiques au plan commercial (Buchsenchutz 2004) ne me paraît pas rendre compte de toute la complexité du mécanisme. Il semble peu probable que, dans le contexte de la société du second âge du Fer, des agglomérations aient émergé en nombre sans l’accord des autorités politiques et religieuses. L’opposition, encore souvent faite, entre les oppida (nécessairement fondés parce qu’entourés d’un rempart) et ces agglo-mérations dites spontanées, ne me semble donc pas justifiée.

Par ailleurs, on voit bien que la localisation des oppida de hauteur, à l’écart des grands carrefours routiers et réputés plus récents que les agglomérations de plaine, peine à trouver des justifications dans les schémas proposés.

Qui plus est, le schéma évolutif qui consiste à voir une antériorité dans les aggloméra-tions ouvertes à base artisanale et commerciale, comme le propose V. Salac, résiste mal à la diversité des situations identifiées par l’archéologie. Par exemple, le cas emblématique de Paule (Côtes d’Armor) n’entre pas dans ce cadre (Ménez 2012). La chronologie rela-tive des autres sites qui ont servi à élaborer les modèles continue à faire débat : si l’anté-riorité du site de plaine par rapport à l’oppidum est sans doute assez claire à Levroux, elle ne semble toujours pas aller de soi à Bâle ou Clermont-Ferrand. À Toulouse, site de plaine et site de hauteur émergent au même moment (Gardes et Vaginay 2009).

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Cet ensemble de données permet et justifie la recherche d’un autre schéma interprétatif de l’émergence et du développement de la ville dans la société celtique entre le iiie et le ier siècle av. J.-C.

Proposition d’un modèle dynamique

Il n’est pas question de livrer ici le détail de l’argumentaire qui permet de fonder le schéma proposé, ni de l’illustrer par des cas concrets1. Je me contenterai donc de pré-senter les grandes lignes du mécanisme de genèse et de développement du fait urbain en Gaule entre le iiie siècle et la fin de la conquête romaine tel que je le propose.

Les indications données par l’archéologie sont nombreuses pour suggérer qu’à partir du ive siècle un nouveau réseau de rapports sociaux se met en place progressivement dans la société celtique : le développement de la guerre comme activité économique et sociale serait le principal moteur de ces mutations (Brunaux 2004). Il faut sans doute nuancer cette affirmation, car il est difficile de décider si le développement de l’agriculture, qui est un autre fait majeur et concomitant, est ou non la conséquence de cette économie de la guerre. Ce qui est certain, c’est que l’émergence de ce nouveau réseau de rapports sociaux ne peut que projeter sur le terrain un nouvel espace social, ou, du moins, recom-poser assez profondément l’existant. Trois grandes étapes peuvent être distinguées dans ce processus (fig. 1).

Étape 1

Au ive siècle le pouvoir est essentiellement entre les mains d’aristocrates guerriers. Le droit de port d’arme est limité aux nobles descendants de vieilles familles. Le dévelop-pement de la guerre comme activité sociale et économique et en parallèle le dévelop-pement de l’agriculture ont pour incidence l’enrichissement des élites guerrières et des personnages qui gravitent autour d’elles, leurs servants (les ambacts cités plus tard par César), issus du groupe des producteurs pour leur savoir-faire (artisanat, élevage). Ces servants se voient remettre des récompenses lors des victoires, sous forme de produits de butins et de terres. Ces deux groupes constituent ainsi un corps soudé.

Les liens des peuples à la guerre sont doubles : accumulation de butins et commerce de ceux-ci qui produisent des surplus de richesses et induisent le développement du commerce. Le phénomène a pour effet d’accentuer la pression sur les territoires et de conduire à une plus forte territorialisation de la société. Il entraîne également le déve-loppement des pratiques collectives : le caractère sacré de la guerre implique un rôle accru des sanctuaires, une articulation étroite entre élite guerrière et sacerdotale. Dès les années 1990, P. Brun repérait que, au iiie siècle, « l’émergence de nouveaux sanctuaires pourrait signifier le besoin d’exprimer plus fortement l’assise territoriale et, corrélative-ment, l’identité collective des communautés politiques autonomes » (Brun 1993 : 280). Ces sanctuaires, en tant que lieux d’expression de la puissance des chefs de guerre et

1 Pour le détail de l’argumentaire et l’illustration au cas concret de Toulouse, je renvoie à une contribu-tion présentée à l’occasion du XXXIVe colloque international de l’AFEAF en 2010 (Vaginay 2012).

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de compétition ritualisée entre eux, induisent des rassemblements de population et favorisent ainsi le commerce inter-communautaire dont la protection se trouve ainsi garantie par les dieux et le pouvoir sacerdotal. De temporaires, ces regroupements de populations avec leurs cortèges d’artisans, deviennent de plus en plus stables.

L’élargissement de l’aristocratie du fait de l’enrichissement de certains producteurs (arti-sans, commerçants) ou anciens producteurs (les servants qui détiennent de plus en plus de terres) induit une compétition grandissante entre ces différentes élites (vieux lignages et nouveaux riches). Selon J.-L. Brunaux la guerre deviendrait le ciment des états-peu-plades divisés en entités tribales dirigées par des nouveaux aristocrates, tous égaux par leur participation à la guerre (Brunaux 2004 : 129). Le droit de port d’arme s’élargit sans doute. L’ensemble induit un élargissement de l’accès à l’espace politique. Les anciens

Fig. 1 – Proposition de modèle dynamique pour expliquer les mécanismes de genèse et d’évolution du fait urbain dans la société celtique du second âge du Fer.

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nobles se doivent de partager le pouvoir et ne sont plus désormais que des primi inter pares. La constitution sociale de la cité est en marche.

La projection sur le terrain de ces mutations peut être perçue au travers de deux réalités émergentes entre le iiie siècle et le début du iie siècle, qu’il est impossible de phaser dans le temps, ne serait-ce que parce que d’un territoire à l’autre les rythmes et les degrés sont différents :– le développement d’agglomérations à partir des oikoi (résidence d’aristocrates et leurs servants, plus lieu de marché) : Paule en Côte d’Armor en est un bon exemple ;– le développement d’agglomérations autour des sanctuaires : Manching par exemple.

Étape 2

Cette situation s’accompagne d’une intensification des productions artisanales et des activités commerciales, bien perceptibles, notamment avec le développement de l’usage de la monnaie et des échanges à longue distance, en particulier avec la Méditerranée. Mais, alors que J.-L.  Brunaux a tendance à situer ces faits au ier  siècle av.  J.-C. (Brunaux 2004 : 150), nous penchons pour une datation plus haute, dans le courant du iie siècle qui nous semble assez bien assurée par l’archéologie.

En parallèle du développement d’agglomérations à partir des résidences aristocratiques et des sanctuaires, émergent des agglomérations spécialisées ouvertes, artisanales, dans des endroits stratégiques des territoires, des lieux idoines au plan des approvisionne-ments en matière première et du commerce (nœuds routiers, grandes voies naturelles de communication). S’y regroupent naturellement artisans et commerçants, les deux caté-gories contribuant à s’enrichir mutuellement. Si l’on suit J.-L. Brunaux, le premier de ces deux groupes (artisans) pourrait être composé au moins pour partie (les fondateurs) des servants d’armes qui se sont vus attribuer des terres pour s’installer, en récompense des services rendus à la guerre. Ces artisans de haut niveau, servants des aristocrates, seraient donc passés de la sphère de l’oikos à une forme d’indépendance (Brunaux 2004). Le phé-nomène contribue au développement de la citoyenneté signalé précédemment.

Étape 3

Ce mécanisme devait inéluctablement aboutir à des tensions et à un conflit entre les deux groupes (aristocrates guerriers et artisans/commerçants), provoquant une nou-velle réorganisation des rapports sociaux par la classe dominante (les aristocrates) qui cherche à reprendre en main le pouvoir qui lui est désormais contesté. C’est à partir de ce moment que le politique prend le pas sur la logique de l’économie de guerre et que se constitue l’espace politique de la cité.

Cette situation induit une nouvelle projection sur le terrain : la création des oppida de hauteur par la classe des aristocrates guerriers qui reprennent en main le pouvoir et forcent leurs « obligés » (les ambacts, c’est-à-dire les gestionnaires de fermes, artisans, commerçants…) à se regrouper autour d’eux tout en s’appuyant sur la classe sacerdotale (fondation dans des lieux à forte charge symbolique), en éloignant les commerçants et artisans de « leur espace » (la ville ouverte artisanale) et en créant des villes fortifiées

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(on peut imaginer, mais sans certitude, que le prétexte des invasions germaniques et romaines a pu être avancé pour offrir une protection d’un nouveau genre avec un rem-part et un nouveau mode de guerre : le siège).

L’aristocratie rassemble autour d’elle les forces de production et les autres pouvoirs pour reprendre en main les rapports de production. C’est un acte fort puisqu’il recom-pose l’espace social : un certain nombre d’agglomérations ouvertes de plaine périclitent à ce moment. La «  violence à but économique  » mise en évidence par H.  Lefebvre (Lefebvre 2000 : 176) pour d’autres contextes semble bien avoir été à l’œuvre dans la société celtique à ce moment. Les centres de pouvoir économiques et religieux sont dépla-cés vers des lieux peu appropriés aux activités artisanales et commerciales, mais avec la légitimité des dieux, puisque situés dans des lieux à forte charge symbolique, avec des actes de fondation forts qui sacralisent ces lieux (dépôts dans les remparts…). Les deux fonc-tions dominantes (aristocrates et prêtres) s’allient pour mettre au pas les producteurs en reprenant le contrôle de la production par leur délocalisation. Ce schéma sied assez bien à l’idée que le rempart de l’oppidum est avant tout l’expression ostentatoire du pouvoir qui l’a fait ériger, une parure urbaine. Ce qui a pour corollaire que le rempart ne saurait être à lui seul un caractère fondateur de la ville à l’âge du Fer, mais seulement un élément identitaire à un moment donné, dans un contexte donné. Là encore, le cas de Manching où le rempart arrive dans la phase la plus récente d’occupation du site, est éclairant.

Mais cette reprise en main du pouvoir par l’aristocratie n’a pu se faire sans concession, comme le suggère la mise en place de la constitution de la cité (sénat…) qui institue le passage d’un pouvoir fondé sur les rapports de production et sur des relations indivi-duelles, un « code d’honneur » (aristocratie et soldure constituent une forme de tyrannie à l’ancienne), à un pouvoir plus collectif qui associe le citoyen libre à la vie publique.

Dans ces conditions, l’oppidum de hauteur, qui n’émerge pas avant les années 150 av. J.-C., apparaît bien comme la manifestation la plus récente du fait urbain au nord des Alpes. Et c’est bien aussi, comme le souligne V. Salac, un phénomène éphémère puisque nombre d’entre eux ne survivront pas à la mise en place des nouveaux cadres administratifs et politiques à l’issue de la conquête césarienne (Salac 2012).

CONCLUSION

La vision dynamique esquissée ici ne doit cependant pas oblitérer le fait que le processus ne s’est à l’évidence pas déroulé ni avec la même rapidité, ni avec la même intensité au sein de toutes les communautés présentes sur le territoire. Cette dynamique doit donc être considérée comme une proposition de schéma explicatif et nullement comme un modèle applicable tel quel en tout point.

Enfin, je reprendrai à mon compte une remarque formulée récemment par V. Salac avec les travaux duquel j’ai introduit mon propos : « Il est certain que pour juger d’un point de vue global les processus d’urbanisation, il est important de savoir quel pourcentage des activités de production et de la population s’est concentré aux différentes périodes sur des sites donnés, et non pas de savoir si l’apparence de ces sites se rapproche des villes antiques ou médiévales, ou de la représentation que se font les archéologues de la ville. » (Salac 2012 : 339).

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jüngeren Eisenzeit in Gallien : Das Beispiel von Paule (Côtes d’Armor), in : Sievers S. et Schönfelder M. (dir.) 2012 : 289-302.

Salac V. 2012. Les oppida et les processus d’urbanisation en Europe centrale, in  : Sievers S. et Schönfelder M. (dir.) 2012 : 319-345.

Ségaud M. 2007. Anthropologie de l’espace, Armand Colin, Paris, 223 p.Sievers S. et Schönfelder M. (dir.) 2012. Die Frage der Protourbanisation in

der Eisenzeit, actes du 34e  colloque international de l’AFEAF (Aschaffenburg 13-16 mai 2010), Kolloquien zur Vor-und Frühgeschichte, Band 16, Rudolf Habelt GmbH, Bohn, 386 p.

Vaginay M. 2012. Lieux de pouvoir et symbolique des lieux. Ville et espace social en Gaule au second âge du Fer, in : Sievers S. et Schönfelder M. (dir.) 2012 : 365-386.

Vernant J.-P. 1965. Espace et organisation politique en Grèce ancienne, Annales . Économies, sociétés, civilisations, 20 no 3 : 576-595.

Wéber M. 1982. La ville, extrait du tome 2 d’Économie et société, 1921, Aubier Montaigne, Paris, 218 p.

M i c h e l Va g i n a y404 1

Archeologie.indb 404 10/01/14 12:55

Ta b l e d e s a u t e u r s

André-Lamat Véronique, Maître de conférences en Géographie, Université de Bordeaux III, UMR 5185 ADES

Augier Laurence, Service d’archéologie préventive de la communauté d’agglomération Bourges Plus, UMR 8546 AOROC, École normale supérieure de Paris

Bellanger Lise, Maître de conférences en Statistiques, Université de Nantes, UMR 6629 Laboratoire de Mathématiques Jean Leray

Benech Christophe, Chargé de recherche au CNRS, UMR 5133 Archéorient, CNRS – Université Lyon 2

Berthelot François, Ingénieur, Direction régionale des affaires culturelles, Service régional de l’archéologie de Champagne-Ardenne

Bigot Olivier, Ingénieur, Direction régionale des affaires culturelles, Service régional de l’archéologie d’Aquitaine

Blaise Jean-Yves, Chargé de recherche au CNRS, UMR 3495 MAP CNRS – MCC, MarseilleBorderie Quentin, Docteur en Géoarchéologie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne,

UMR 7041 ArScAn, Équipe « Archéologies environnementales »Bove Boris, Maître de conférences en Histoire médiévale, Université de Paris 8 Vincennes-

Saint-Denis, IRHChareille Pascal, Maître de conférences en Histoire du Moyen Âge, Université François-

Rabelais de Tours, UMR 7323 CESRCribellier Christian, Conservateur du Patrimoine, Direction régionale des affaires

culturelles, Service régional de l’Archéologie de Bretagne, UMR 7041 ArScAn, Équipe « Archéologies environnementales »

Delahaye Jeanne, Archéologue, InrapDesachy Bruno, Conservateur du Patrimoine, Centre archéologique européen BibracteDevos Yannick, Maître de conférences en Archéologie, Université libre de BruxellesDjament-Tran Géraldine, Maître de conférences en Géographie, UMR 7362 LIVE,

Université de Strasbourg – CNRS, Associée à l’UMR Géographie-Cités et à l’EIREST (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

Dudek Iwona, Chargée de recherche au CNRS, UMR 3495 MAP CNRS – MCC, MarseilleDufaÿ Bruno, Archéologue départemental, Conservateur du Patrimoine, Conseil général

d’Indre-et-Loire, Service de l’archéologie, UMR 7324 CITERES Université François-Rabelais de Tours – CNRS Laboratoire Archéologie et Territoires

2

Archeologie.indb 7 10/01/14 12:53

Fondrillon Mélanie, Attachée de conservation du patrimoine, Service d’archéologie préventive de la communauté d’agglomération Bourges Plus, UMR 7324 CITERES Université de Tours – CNRS Laboratoire Archéologie et Territoires

Fouillet Nicolas, Ingénieur chargé de recherche à l’Inrap, UMR 7324 CITERES Université François-Rabelais de Tours – CNRS Laboratoire Archéologie et Territoires

Gaiffe Olivier, Conservateur du patrimoine, Direction régionale des affaires culturelles, Service régional de l’archéologie de Midi-Pyrénées, UMR 5608 TRACES

Garmy Pierre, Conservateur du Patrimoine, UMR 5140 ASM, Université de Montpellier 3 – CNRS

Gaucher Jacques, École française d’Extrême-Orient, Responsable de la Mission archéologique française à Angkor Thom (MAFA)

Grataloup Christian, Professeur de Géographie, Université Paris-Diderot Paris 7Gravier Julie, Archéologue, Doctorante UMR 8504 Géographie-Cité CNRS – Université

Paris 1 Panthéon-Sorbonne – Université Paris-Diderot Paris 7Grélois Emmanuel, Maître de conférences en Histoire du Moyen Âge, Université Rennes 2

Haute-Bretagne, Centre de recherches historiques de l’Ouest (CERHIO) – UMR 6258Grosso Éric, IGN-COGITHenigfeld Yves, Maître de conférences en Archéologie médiévale, Université de Nantes,

UMR 6566 CreAAH, Laboratoire de Recherches archéologiquesHermenault Léa, Doctorante allocataire, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne,

UMR 7041 ArScAn, Équipe « Archéologies environnementales »Husi Philippe, Ingénieur de recherche au CNRS, UMR 7324 CITERES Université François-

Rabelais de Tours – CNRS Laboratoire Archéologie et TerritoiresIzac-Imbert Lionel, Conservateur du patrimoine, Direction régionale des affaires

culturelles, Service régional de l’archéologie du Languedoc-Roussillon, UMR 5608 TRACES

Jean-Courret Ézéchiel, Maître de conférences en Histoire médiévale, Université de Bordeaux III, UMR 5607 Ausonius

Joly Dominique, Directeur du Service archéologie de la ville de ChartresJouquand Anne-Marie, Ingénieur chargé de recherche à l’Inrap, UMR 7324 CITERES

Université François-Rabelais de Tours – CNRS Laboratoire Archéologie et TerritoiresKaddouri Lahouari, Maître de conférences en Géographie, Université d’Avignon,

UMR 7300 ESPACE, Aix-Marseille Université – Université de Nice – CNRSKrausz Sophie, Maître de conférences en Protohistoire européenne, Université de

Bordeaux 3, UMR 5607 Ausonius, Chercheur associée à l’UMR 8546 AOROC, École normale supérieure de Paris

Laurent Amélie, Attachée de conservation du patrimoine, Mission archéologie préventive du Conseil général du Loiret, UMR 7324 CITERES Université François-Rabelais de Tours – CNRS Laboratoire Archéologie et Territoires

Lavaud Sandrine, Maître de conférences en Histoire médiévale, Université de Bordeaux III, UMR 5607 Ausonius

Lefebvre Bastien, Maître de conférences en Archéologie médiévale, Université Toulouse 2-Le Mirail, UMR 5608 TRACES – Équipe Terrae

Lefèvre Benjamin, Docteur en Archéologie, Service de l’archéologie du département d’Indre-et-Loire, Chercheur associé de l’UMR 7324 CITERES Université François-Rabelais de Tours – CNRS Laboratoire Archéologie et Territoires

Lorans Élisabeth, Professeur d’Archéologie médiévale, Université François-Rabelais de Tours, UMR 7324 CITERES – CNRS Laboratoire Archéologie et Territoires

Macphail Richard I., Senior Research Fellow, Institute of Archaeology, University College London

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Marot Émeline, Docteur en Archéologie, Université François-Rabelais de Tours, UMR 7324 CITERES – CNRS Laboratoire Archéologie et Territoires

Mathian Hélène, Ingénieur de recherche au CNRS, UMR 8504 Géographie-cités CNRS – Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – Université Paris-Diderot Paris 7

Mellinand Philippe, Ingénieur de recherche Inrap, UMR 7299 Centre Camille Julian Aix-Marseille université – CNRS

Meunier Hugo, Doctorant, Université du Maine – UMR 6566 CReAAHMiró i Alaix Carme, Responsable du Plan d’Archéologie Urbaine, Service d’archéologie

de l’Institut de la Culture de Barcelone – ICUBMirlou Laurent, Doctorant, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, UMR 7041 ArScAn,

Équipe « Archéologies environnementales »Mousset Hélène, Conservateur du patrimoine, Direction régionale des affaires culturelles,

Service régional de l’archéologie AquitaineNicosia Cristiano, Consultant en GéoarchéologieNoizet Hélène, Maître de conférences en Histoire du Moyen Âge, Université Paris  1

Panthéon-Sorbonne, UMR 8589 LAMOPPaone Françoise, Ingénieur de recherche Inrap, UMR 7299 Centre Camille Julian, Aix-

Marseille Université – CNRSPichard Claire, Doctorante en Archéologie, Université de Reims Champagne-Ardenne,

GEGENAAPinhède Anaïs, Archéologue, Étudiante IAE ParisPiolot Aurélien, Archéozoologue, Éveha Pisani Pierre, Chef de service, Direction générale du développement urbain et durable,

Direction de l’aménagement, Service archéologique de la Communauté urbaine du Grand Toulouse, UMR 5608 TRACES

Pissoat Olivier, Ingénieur d’étude CNRS, UMR 5185 ADESPoirier Maxence, ArchitecteRavoire Fabienne, Ingénieur chargé de recherche Inrap, UMR 6273 CRAHAM, Université

de Caen-CNRSRobert Sandrine, Maître de conférences, École des hautes études en sciences sociales, ParisRodier Xavier, Ingénieur de recherche au CNRS, UMR 7324 CITERES Université François-

Rabelais de Tours – CNRS, Responsable du Laboratoire Archéologie et Territoires  ; Honorary Research Fellow, School of Geography, Archaeology and Environmental Studies, University of the Wirwatersrand, Johannesburg

Rolland Xavier, Service d’archéologie préventive de la communauté d’agglomération Bourges Plus

Rollet Philippe, Ingénieur à l ’Inrap, Centre de recherches archéologiques de ReimsSaad Hammam, Direction générale des Antiquités et des Musées de SyrieSanders Lena, Directrice de recherche au CNRS, UMR 8504 Géographie-cités CNRS –

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – Université Paris-Diderot Paris 7Sauvin Charles-Édouard, Archéologue, Conseil général du CalvadosSchütz Grégory, Archéologue, Conseil général du CalvadosSillano Bernard, Chargé de recherche à l’Inrap / UMR 7299 Centre Camille Julian Aix-

Marseille université – CNRSSimon Gaël, Doctorant en Archéologie, Université François-Rabelais de Tours, UMR 7324

CITERES – CNRS Laboratoire Archéologie et TerritoiresThiesson Julien, Maître de conférences en Géophysique, UMR 7619 Sisyphe Université

Pierre et Marie Curie Paris 6 – CNRSVaginay Michel, Conservateur général du patrimoine, Direction régionale des affaires

culturelles, Service régional de l’archéologie de Midi-Pyrénées, UMR 5608 TRACES, Toulouse

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Sommaire 2

Préface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15Marc Drouet

Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17Élisabeth Lorans et Xavier Rodier

PARTIE I – D’UNE VILLE L’AUTRE

Toulouse, une métropole à l’épreuve de l’archéologie urbaine. Bilans, acquis et perspectives 2002-2012 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25Olivier Gaiffe, Lionel Izac-Imbert et Pierre Pisani

De la fouille urbaine à l’archéologie de la ville : le cas de Chartres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37Dominique Joly

L’analyse de la composition urbaine de Reims entre la fin de la période gauloise et le ive siècle : apport de trente ans de fouilles préventives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51François Berthelot, Maxence Poirier et Philippe Rollet

D’Augustonemetum à Clermont-Ferrand : étude morphologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67Emmanuel Grélois

Marseille de la fondation à la « ville nouvelle » de Louis XIV : entre héritages et renouveaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79Philippe Mellinand, Françoise Paone et Bernard Sillano

Bayeux de l’Antiquité au haut Moyen Âge : approche interdisciplinaire des opérations récentes en centre-ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93Grégory Schütz, Charles-Édouard Sauvin, Quentin Borderie, Aurélien Piolot et Julien Thiesson

Archeologie.indb 11 10/01/14 12:53

Nouvelles données sur le plan antique de Damas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109Hammam Saad et Christophe Benech

L’archéologie urbaine appliquée à un site archéologique : l’exemple d’Angkor Thom (Cambodge), capitale du royaume khmer angkorien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121Jacques Gaucher et Philippe Husi

PARTIE II – TRANSFORMATIONS ET DYNAMIQUES URBAINES

Castalia. La carte archéologique de Barcelone, un outil de gestion et de recherche pour réinterpréter la topographie historique de la ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135Carme Miró i Alaix

SIGArH : SIG archéologique et historique de Bordeaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149Olivier Bigot et Hélène Mousset

Un nouvel outil pour de nouveaux regards sur Paris médiéval : le SIG ALPAGE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163Hélène Noizet et Boris Bove

L’eau dans la fabrique urbaine de Paris du ier au xixe siècle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179Léa Hermenault et Laurent Mirlou

Des mots de la ville aux territoires de la ville. Le vocabulaire spatial d’Angers du viiie au xiie siècle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195Benjamin Lefèvre

Les rythmes de l’espace urbain à Tours : nouvelles données, nouvelles questions (ier-xe siècles) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 209Élisabeth Lorans, Anne-Marie Jouquand, Nicolas Fouillet et Xavier Rodier

Châteauneuf (Tours) : construction d’une identité urbaine aux xe-xiie siècles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 221Émeline Marot

Bilan des recherches et nouveaux éclairages sur les terres noires : des processus complexes de stratification aux modalités d’occupation des espaces urbains . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235Quentin Borderie, Mélanie Fondrillon, Cristiano Nicosia, Yannick Devos et Richard I. Macphail

Reconstructing past land use from dark earth: examples from England and France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251Richard I. Macphail

Archeologie.indb 12 10/01/14 12:53

Les synthèses archéologiques urbaines, un projet en cours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 263Quentin Borderie, Jeanne Delahaye, Bruno Desachy, Julie Gravier et Anaïs Pinhède

Évaluation et modélisation du potentiel archéologique urbain à Bourges . . . . . . . . . 277Mélanie Fondrillon, Laurence Augier, Amélie Laurent et Xavier Rolland

La périodisation de l’histoire urbaine à travers la collection Atlas historique des villes de France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 293Bastien Lefebvre

PARTIE III –MODÈLES DE VILLES ET SYSTÈMES DE VILLES

Comment raisonner visuellement sur le paramètre temps ? Réflexions et retours d’expériences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 309Jean-Yves Blaise et Iwona Dudek

Visualiser et interroger la composition urbaine par la chrono-chorématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 325Bruno Desachy et Géraldine Djament-Tran

Le Mans : étude chrono-chorématique (ier siècle av. J.-C. – xviiie siècle) . . . . . . . . . . . . 341Hugo Meunier

Étude chrono-chorématique de Reims pré-industrielle (ier siècle av. J.-C. –xixe siècle) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 353Claire Pichard

Réinvestir la chrono-chorématique : expériences bordelaises . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 371Véronique André-Lamat, Ézéchiel Jean-Courret, Sandrine Lavaud et Olivier Pissoat

Des villes à la ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 383Bruno Dufaÿ et Christian Grataloup

Production de l’espace urbain au second âge du Fer au nord des Alpes . . . . . . . . . . . . 395Michel Vaginay

L’âge de la Ville : les dynamiques urbaines dans les sociétés celtiques de l’Europe tempérée (vie-ier siècles av. J.-C.) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 405Sophie Krausz

L’approvisionnement des villes médiévales (xie-xvie siècles) dans le Nord de la France : analyse comparative de Tours, Paris et Strasbourg à partir de l’étude de la céramique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 419Yves Henigfeld, Philippe Husi, Fabienne Ravoire et Lise Bellanger

Archeologie.indb 13 10/01/14 12:53

Le réseau des agglomérations antiques dans les cités du centre de la Gaule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 433Christian Cribellier

MorphAL (Morphological Analysis) : un outil d’analyse de morphologie urbaine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 451Sandrine Robert, Éric Grosso, Pascal Chareille et Hélène Noizet

Modélisation multi-scalaire d’un espace urbain sur la longue durée : l’exemple du quartier abbatial de La Trinité de Vendôme (Loir-et-Cher) . . . . . . . . . 465Gaël Simon

Modélisation spatiale d’un réseau urbain antique : à propos des villes de la cité de Nîmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 479Pierre Garmy et Lahouari Kaddouri

Système ville et système de villes : modèles dynamiques en archéologie et en géographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 495Hélène Mathian, Xavier Rodier et Lena Sanders

Postface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 509Henri Galinié

Orientations bibliographiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 513

Abstracts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 523

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A b s t r a c t s

Urban archaeology in Toulouse: Achievements and prospects 2002-2012

Olivier Gaiffe, Lionel Izac-Imbert and Pierre Pisani

The Toulouse metropolitan area covers an surface of 465km². It comprises 37 municipalities with a population of more than 714,000 inhabitants. It provides a valuable experimental laboratory for urban archaeology. We provide a methodological overview of a decade of preventive archaeology in the heart of this vast European metropolis. Toulouse contains all the elements of urban phenomena. Set on a plain, it was first settled in the Iron Age. Under the Roman Empire, it had the status of civitas, later becoming the capital of the Visigothic Kingdom. It also held an important position during the Middle Ages and Modern times.Following a critical review, we discuss the prospects for incorporating archaeological projects in urban development.

From urban excavations to the archaeology of the town: the case of Chartres

Dominique Joly

Archaeological studies have been carried out in the city of Chartres since the mid-1970s. Revision of the statutory framework of archaeology in 2003 led to a sharp increase in the number of operations in the ancient urban space and its periphery. More than

2

Archeologie.indb 523 10/01/14 12:55

420 operations have been carried out since 1975, yielding a considerable amount of information. We present the main findings and new knowledge, illustrating the poten-tial of this accumulated data. A large municipal archaeology department contains data management tools and analysis expertise. However, while data for some plots have been processed on an ad hoc basis, the collections still need to be checked prior to carrying out synthesis studies.

What 30 years of preventive archaeology in Reims has taught us about its urban structure, from the late Gaul era to the 4th century AD

François Berthelot, Maxence Poirier and Philippe Rollet

Preventive archaeology in Reims over the last 30 years has produced a considerable amount of data about the capital of the Gallia Belgica province, offering a new vision of the urban outline. The main changes to the urban structure can be seen through successive enclosures, street networks, housing and monumental buildings. A pattern of urbanization and development of the outer districts and the ancient city centre can be seen in the way the urban space was divided up and modified. The insulae in Reims were among the largest in the Roman Empire. Analysis of their spatial organization, the way they were divided up, and the outline of the buildings all suggest the existence of housing estates and town planning regulations.

From Augustonemetum to Clermont-Ferrand: a morphological study

Emmanuel Grélois

The urban area of Clermont-Ferrand today is the product of the incomplete fusion of four nuclei: the city of Clermont, the boroughs of St. Alyre Abbey, Chamalières within the Roman suburbium, and lastly the new medieval town of Montferrand. The 13th century wall encircling the existing built sites left several earlier Church complexes and later housing developments outside. The unoccupied spaces were settled first by Counter-Reformation convents, then by modern industrial developments that prevented the development of densely populated neighbourhoods. As a result, the fusion of the two towns, Clermont and Montferrand, first planned in the 16th century, has never been achieved, and the centre of gravity of the Auvergne capital has moved gradually East over the last two thousand years.

Marseilles, between heritage and renewal

Philippe Mellinand, Françoise Paone and Bernard Sillano

Marseilles, founded in the year 600 BC, has evolved in the same setting over 26 cen-turies. The urban landscape was shaped by the uneven topography of the site and the presence of the sea; these aspects have also conditioned the orientation patterns

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Archeologie.indb 524 10/01/14 12:55

since Antiquity, some perennial, some of which have evolved and some of which have disappeared. Periods of extension and creation of new districts were followed by times of desertion. These pulsations of the city in the course of history are revealed through changes in orientation and layout of streets and buildings. In 1660 the city extended beyond the boundaries which had been almost unchanged since the Greek period, gene-rating important changes at both urban and sociological levels.

Interdisciplinary approach of a Normandy town: the archaeological potential of Bayeux (Calvados) from Antiquity to the early Middle Ages

Grégory Schütz, Charles-Édouard Sauvin, Quentin Borderie, Aurélien Piolot and Julien Thiesson

The urban organisation and dynamics of Bayeux are still largely unknown. Recent excavations, following on from research carried out since the 1980s, have taken an interdisciplinary approach, illustrated by the case study of the excavation at 10 rue Franche. This approach sheds light on changes in land use of the excavation site and of the former urbanized area, highlighting the archaeological potential of the city. It also allows further analysis of previous data, providing a clearer picture of the town as a whole.

New data on the ancient city plan of Damascus

Hammam Saad and Christophe Benech

From its long history, the old city of Damascus has retained a significant heritage from the medieval period. However, the urban network was deeply influenced by the ortho-gonal plan established during the Classical period. This paper presents our current knowledge of this city plan and new results obtained by directional filtering of the digi-tized cadastral map. The aim of this approach is to examine new discoveries resulting from rescue excavations in the old city which have significantly changed our vision of the organization of the city since Roman times.

The application of urban archaeology to an archaeological site. The example of Angkor Thom (Cambodia), capital of the Angkorean Khmer kingdom

Jacques Gaucher and Philippe Husi

During the 20th century, scholars focused their attention on textual sources and the temples of Angkor. The capital city of the Kingdom, Angkor Thom, a vast 9 km² site enclosed by a monumental wall and covered by tropical forest, had not been discovered. Taking the soil archive as the main archaeological source and the entire extent of the city as field study, a new urban archaeology research programme using systematic coring and surface surveys has revealed the urban plan of the city, characterized by geometric patterns, a sophisticated water-supply system, and occupational density. The

A b s t r a c t s 2 525

Archeologie.indb 525 10/01/14 12:55

main priority for further studies is to create an explanatory model of the formation of the city based on plan analysis, water-management systems, stratigraphical excavations, 14C dating and chronotypology of Khmer ceramics found on the site.

Castalia: the archaeological map of Barcelona. A management and research tool to reassess the historic topography of the city

Carme Miró i Alaix

Barcelona has both a long history and a very rich cultural heritage, and urban archaeology activity in the city has thus always been very intense. In order to manage this archaeological heritage and to ensure quality information for further research, a GIStool, CASTALIA, is being developed. The purpose of this archaeological map is to generate information about the archaeological heritage of the city, with a view to producing a document essentially oriented on the analysis, diagnosis and evaluation of stratigraphic deposits of the subsoil and built heritage, in relation to urban management of the city. The project includes comprehensive documentation and research on diagnosis. It assesses the archaeological potential of the site; more than just a management tool, it is a means of reflecting on the city.

SIGArH: archaeological and historical GIS in Bordeaux

Olivier Bigot and Hélène Mousset

This project brings together partners from the regional Archaeology Department, the University of Bordeaux 3, the Inrap, the City of Bordeaux and the IGN to collect data about the town from protohistory to the 20th century. The purpose is to study the dyna-mic evolution of the city, integrating data and investigations in a mutualized system. The hierarchical system of entities connects small structures to their urban ensembles, veri-fied by tree view and maps on various scales. SIGArH brings together two chronologies: one connected to a social function, the other to the urban landscape. Examples highlight some analysis methods: a test carried out on a block using a Gantt chart, and findings on the topics of “tenures” and streets.

A new tool for understanding medieval Paris: the GIS ALPAGE

Hélène Noizet and Boris Bove

The aim of the ALPAGE project is to produce data and tools to understand the long-term relationships between spaces and societies in ancient Paris. Several researchers have worked together to create a Geographic Information System for the Paris area in the preindustrial period. This system has been used to reconstruct the oldest parcel plan of Paris, the Atlas made by Vasserot between 1810-1836, and to spatialise historical data from the Middle Ages and modern times (walls, mansions, sewers, floods, manors, parishes, etc.). The paper focuses on the heritage of the enclosure of the urban fabric in

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the 10th century, the demographic density of the town around 1300, and the manorial hierarchy at the end of the Middle Ages.

Water management in the Parisian urban fabric from the 1st to 19th centuries

Léa Hermenault and Laurent Mirlou

Mapping of the data obtained from the study of archaeological, written and planime-tric documentation (especially the “Atlas Vasserot” which has been vectorized in ANR’s “ALPAGE” program coordinated by H. Noizet) provides new opportunities for research on the urban fabric of Paris. The shifting of the city centre from the left to the right bank during the Middle Ages, and its impact on long-term urban growth, can be shown by spatialization of data about access to water and water management. It indicates that access to the Seine structured the surrounding urban space in various ways between the 1st and 13th centuries. It also shows that information about the water supply and drainage networks (fountains, wells, sewers) can help understand the urban dynamics on both banks of the Seine between the 12th and 19th centuries.

The spatial vocabulary of Angers between the 8th and the 12th century

Benjamin Lefèvre

Analysis of the words used to describe space shows how society represents the town. Words used to describe Angers are civitas, urbs and suburbium. The meaning of civitas and urbs converged at the beginning of the period and was then reversed during the 11th and 12th centuries, as shown by comparative analysis of use of the terms by the count and the bishop. Suburbium is the area built around the town and is used by people esta-blished there, although some autonomous suburbiae are mentioned. These analyses are used to create graphic models showing the relative positions of districts in Angers.

Patterns of urban space in Tours: new data, new questions (1st to 10th centuries AD)

Élisabeth Lorans, Anne-Marie Jouquand, Nicolas Fouillet and Xavier Rodier

Recent results from several rescue excavations carried out in Tours by Inrap archaeologists provide insight into the changing urban space over the course of more than a millennium, from the late Iron Age to around 1000 AD. Seen in relation to the questions posed in the conclusion of the synthesis work edited by Henri Galinié and published in 2007, they shed new light on our knowledge of the urban environment. This new knowledge relates to the layout of building plots in the monumental centre of the antique settlement, fluctuations in the course followed by the Loire, and lastly to occupation between late Antiquity and the early Middle Ages. This newly acquired

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information applies first and foremost to the centre and west of the ancient settlement, and gives rise to new models of interpretation.

Châteauneuf (Tours): Building an urban identity in the 10th-12th centuries

Émeline Marot

The medieval town that developed around the collegiate church of Saint Martin (west of Tours) was the centre of important political and social changes in the 10th-12th centuries. The buildings in the Châteauneuf area gradually created a strong and developing sense of urban identity. The construction of a fortification in the 10th century reveals the desire for independence from the city of Tours. A unified urban entity took shape, including religious and lay areas. The wealthiest inhabitants became involved in urban manage-ment in the 12th century and they built opulent houses. Some of these were built close to the fortification, suggesting that the wall symbolized a new urban identity in response to social and political changes of the time.

Dark earth: a study of the complex stratification processes related to the occupation of urban space

Quentin Borderie, Mélanie Fondrillon, Cristiano Nicosia, Yannick Devos and Richard I. Macphail

Dark earth is a thick layer of urban soil with a homogeneous appearance. It is an impor-tant source of information about urban forms in the Early Middle Ages in Europe. For a long time it was ignored, or sometimes incorrectly interpreted as evidence of towns that had been abandoned or been used for agriculture, but the excavation and precise analysis of these deposits reveal the complexity of how space was occupied between the 4th and 11th centuries. A number of experiments, some dating back to the 1970s, provide the methodological foundation for the development and systematisation of inter-disci-plinary study protocols of recent operations.By precise observation of the lateral and vertical variations of deposits, the stratigraphic excavation of dark earth can be used to determine when these soils were deposited and the nature of the activities that produced them. The fields of study involved include ceramology, geoarcheology, archeozoology, and archeobotanics. Recently, the aggre-gation of these data and analysis of the three-dimensional organisation of the deposits, combined with semi-quantitative methods (counting macro- and micro-constituents), have provided greater insight into how these deposits were formed and the organisation of space. Overall, the results show that dark earth provides evidence of phenomena of accretion and bioturbation, and of local organic waste. These patterns are related to very varied activities, outside (horticulture, penning, midden, etc.) or inside (housing, craft production, etc.), revealing the variability over time of dark earth phenomena, as well as the regular, and sometimes long-term, occupation of the space. These results highlight the importance of developing new methodological tools to identify in greater detail when and how deposits were formed (study of archaeological materials, laboratory datings, etc.), and also to determine with greater precision the activities and methods of waste management (organic or metallic pollution).

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Reconstructing past land use from dark earth: examples from England and France

Richard I. Macphail

Soil micromorphology and micro- and bulk-chemical techniques have been applied to dark earth investigations for three decades. These methods have been successful both in identifying the origins of dark earth (e.g. weathering of, and soil formation in, earth- and lime-based constructional materials, domestic and artisan waste, etc.) and in showing how dark earth records use of urban space through time at individual sites and at different locations. Examples are given to demonstrate details of changing land use at Prosper-Mérimée Square, Tours, from Late Antiquity to early medieval times, compared to the small resettled town of Tarquimpol (Moselle), where dark earth records short-lived Late Antique occupation (~100 yrs). Late Roman, Saxon and early medieval dark earth sequences from Anderitum (Pevensey Castle), Canterbury, Winchester and numerous London locations provide analogous data, further aiding our interpretation of popula-tions and activities. Examples of dark earth formation trajectories are given in Table 1.

A synthesis of urban archaeology – an on-going project

Quentin Borderie, Jeanne Delahaye, Bruno Desachy, Julie Gravier and Anaïs Pinhède

Three Master degrees were completed in 2012 at the University of Paris 1; their subjects were the archaeological urban sites of Chartres, Noyon and Le Mans. These studies used a common method, with free GIS tools and relational databases. The aim was to update the documents for evaluating the archaeological heritage of French towns, which are based on principles first drawn up in The Future of London’s Past in 1973, and used in France for 25 years by the National Centre of urban archaeology. In particular, the method applies the notion of urban functional entity to analyse the historic urban space. This article presents some methodological aspects and initial results.

Assessing and modelling archaeological deposits in Bourges. A geotechnical research project

Mélanie Fondrillon, Laurence Augier, Amélie Laurent and Xavier Rolland

This research is based on urban topography studies and rescue archaeology data collec-ted in Bourges since the 1980s. It aims to assess the informative potential of urban soil by modelling the substratum, measuring the depth of archaeological deposits and iden-tifying distinct functional activities to provide the intensity and use of urban space. The approach is based on the use of a geotechnical tool, the PANDA® penetrometer. The first study involved excavation of the Avaricum Urban Development Zone, with the aim of drawing up a reference framework to identify natural and human deposits and different layers in the urban soil. This tool is now available for new studies and sites throughout the Bourges urban space.

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The periodization of urban history: a study based on the Atlas Historique des villes de France

Bastien Lefebvre

For the historian, periodization involves identifying turning-points in history to give time a meaningful structure. This paper investigates the periodization of urban topo-graphy as illustrated in the 49 volumes of the Atlas historiques des villes de France. This work divides history into periods but the turning points are treated as self-evident and are rarely justified. The moments that mark the transformation of cities are heteroge-neous and refer to political, social, economic or topographic events. This study examines the nature of the events used to create this division of time. Furthermore, based on tem-poral analysis of the information, it discusses the relationships between the periodized timeline of the cities and the academic divisions of history.

Reasoning about time: issues and feedback from experiences

Jean-Yves Blaise and Iwona Dudek

This paper discusses how heritage architecture analysts handle time. It argues first that we are not equally equipped (in terms of concepts and formalisms) to handle space and time, in particular when dealing with historical data sets in which missing and uncertain information can be critical. It then focuses on time and on the recent contribution of visual analytics to the problems of time-oriented data and the uncertainty issue. We then propose a categorisation of the notion of uncertainty, and finally introduce and exemplify generic characteristics of time to reinforce the analyst’s capacity to perform cumulative, comparison-rich, reasoning tasks.

Chrono-chorematics, a new method for visualizing and investigating urban structure

Bruno Desachy and Géraldine Djament-Tran

Chrono-chorematics, based on Roger Brunet’s notion of “chorems”, is a method of visua-lizing spatial organization from a historical point of view. It breaks down the structures of urban space into its component parts in order to analyze the production of urban space. This article presents the origins of this pluridisciplinary method and the metho-dology of the urban chrono-chorematic workshop of the National Center for Urban Archaeology (CNAU-Centre national d’archéologie urbaine) (graphic language, timeline of a model of French urban development, moving from the general to the specific) and its epistemological issues. The modeling creates chorotypes and formalizes comparisons between cities and urban trajectories.

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Archeologie.indb 530 10/01/14 12:55

Le Mans: urban chrono-chorematic approach (1st century BC – 18th century)

Hugo Meunier

Applying the urban chrono-chorematic method to the city of Le Mans reveals simila-rities with the theoretical models developed by the CNAU’s research team. Occupied before the Roman Conquest, the area developed on a spur at the confluence of the river Sarthe and the Isaac. The city was medium-sized but it was an important political centre due to its strategic location in Western France. During the Early Roman Empire it was an open city, but by the end of the 3rd century the urban areas had shrunk to the fortified promontory. Later, Le Mans became the seat of a bishopric and seemed to be dynamic in the Early Middle Ages. Small market towns (burgi) developed around communication routes and religious centres, strongly marking the landscape until the morphological changes which took place during the 19th century.

Chrono-chorematic study of the preindustrial city of Reims(1st century BC to 19th century)

Claire Pichard

For historians, Reims appears to have developed in a linear manner, from the oppi-dum to the preindustrial city. However, this view obscures important variations in the administrative functions of the city over long time periods. It also ignores the contrast between the vast Roman civitas and the more modest sizes of the medieval and modern cities. Located on the river Vesle between the plain of Champagne and the plateau of the Ile de France, Reims is on an important trade route. However, the fact that it is not on a major river can appear surpising, as can the fact that the town only developed on the right bank of the Vesle up to the 19th century.The chrono-chorematic model covers 1800 years of the history of Reims, from the Augustan town to the preindustrial city. The models not only show some structural continuity, but also transformations such as the transition from a bipolar town to an enclosed city forming a single urban entity. Comparing each chorotype to the ideal-type chorem leads us to consider the appearance of general phenomena such as the Christianized space and the successive ramparts. It also reveals the specificities of the city and raises the question of its medieval inheritance and the development of its political and economic functions.

A chrono-chorematic study of Bordeaux

Véronique André-Lamat, Ézéchiel Jean-Courret, Sandrine Lavaud and Olivier Pissoat

Chrono-chorematic modelling in Bordeaux is based on the Atlas historique de Bordeaux from which eleven significant phases of urban fabric up to 1980 were extracted. The approach is multi-disciplinary. The components and phases of the theoretical model required adaptation for use with a major city.– Subject of the study: To understand urban fabric over the long term, replacing a strictly urban approach for a broader view of the city/territory.

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– Semiotic processing of functions: to characterize urban features, cultural functions have been separated from political, religious and economic functions.– Sequencing and defining phases: the discrepancy between the eleven local phases and the eight phases of the theoretical model led us to reorganize the theoretical phasing (naming the phases; removing the oppidum; adding a Carolingian model of a newly-centered city, etc.).

A chrono-chorematic study of the city

Bruno Dufaÿ and Christian Grataloup

The graphical modelling of cities over time (chrono-chorematics) was initiated in the early 2000s by a group of archaeologists, historians and geographers, under the auspices of the Ministry for Culture and Communication.The key issue of the method is the use of the chorotype, moving from specific examples of real towns to general explanatory models. This process looks at space and time together, deconstructing our knowledge and perceived ideas. This fosters a healthy critical view, allowing city planners and residents to think about their town with a clearer understanding.Inital results of the study of ten French cities indicate the heuristic value of this method, showing how size, street networks and multipolarity change over time. However, the process is not yet finalized, and many methodological issues need to be clarified.

Production of urban space north of the Alps during the second Iron Age

Michel Vaginay

The present paper draws on approaches developed by the anthropology of space to understand the genesis and dynamics of the city between the 3rd century BC and the Augustan period. Archaeological and historical data are viewed from the perspective of the production of space. The analysis suggests that the development of agriculture, placed in its societal context, constitutes one of the major vectors of change from the 4th century BC, leading to the development of collective practices and specialized craft industries, the emergence of cities and of a new political constitution, the civitas, and finally to oppida which appear to be a late form of urban settlement during the second Iron Age in Gaul.

The age of towns - urban dynamics in the Celtic societies of temperate Europe (6th – 1st centuries BC)

Sophie Krausz

Only thirty years ago, a common research question was whether Iron Age oppida were towns or fortified refuges. Archaeological excavations undertaken widely across Europe have made this question redundant: the oppida, set within their monumental ramparts, and with commercial and political functions, are clearly towns, including those which

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Caesar attacked in the middle of the first century BC. The key research question today concerns the conditions that underpinned the start of these towns which took shape around the end of the 2nd century BC (c. 120/100 BC) in temperate Europe. But this phenomenon was neither the beginning of this trend nor unique in Iron Age Celtic societies. From the 6th century BC, the emergence of princely complexes such as Vix in Burgundy, the Heuneburg in Baden-Wurttemberg and Bourges in Berry, demonstrates the appearance of agglomerations which extended to tens, if not hundreds, of hectares. During the last five centuries BC, Iron Age temperate Europe witnessed a succession of different urban types. Archaeological evidence demonstrates that these two phases of urbanisation are separate from each other; and it is now clear that the second is not the product of the evolution of the first.

The supply system of medieval towns (11th-16thcenturies) in the North of France: comparative analysis of Tours, Paris and Strasbourg based on pottery studies

Yves Henigfeld, Philippe Husi, Fabienne Ravoire and Lise Bellanger

The study of medieval pottery in the North of France has given archaeologists the opportunity to review the acquisition of goods for urban markets from the 12th to the 16th century. Using three well-documented pottery ensembles (Paris, Tours and Strasbourg) it has been possible to undertake a quantified synthesis in order to define the place of pottery in urban society during the medieval period. The following issues are addressed: the extent to which the observed mechanisms in urban centres differ, and whether they can be defined as a system of acquisition. This comparative study based on statistical analysis provides some answers.

The network of ancient settlements in the cities of central Gaul

Christian Cribellier

In the final decades before the conquest of Gaul, several settlements, other than farms, developed outside the oppida. In the centre of Gaul, the principle towns and the sett-lements dependent on them emerged gradually from the 1st century AD, sometimes on previously occupied sites. A range of sites developed, from true towns, which developed continuously up to the contemporary period, to small market towns (bourgades) which mostly disappeared before the end of the Classical period. One criterion for evaluating sites is their surface area, varying from a few hectares to over 200 hectares for the main administrative towns. The largest developed on the main communication routes, consti-tuting a structural feature of a network made up of economic and religious elements, interacting with the rest of the city’s territory. Their trajectories, from the end of the Gaulish period up to the late Classical period, follow different patterns: for example, on-going occupation, shift, or desertion during the medieval period. The network of towns was unstable and many disappeared before the end of the 3rd century, notably small settlements that were created late on. Highly developed towns with multiple urban functions that were under the authority of the provincial capitals were distributed throu-ghout the region, 50 to 80 kms apart. Towns with important productive activities or

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religious functions grew up within a radius of 15 to 25 kms of the provincial capitals, mostly on well-defined road networks. Between these were the smallest, often epheme-ral, sites, with no specific organization.

MorphAL (Morphological Analysis): a tool for analyzing urban morphology

Sandrine Robert, Éric Grosso, Pascal Chareille and Hélène Noizet

Until recently, morphological urban analysis, particularly of land plots, required costly manual data manipulation or relied on unshared tools which were inaccessible to users. To facilitate this analysis, the MorphAL software (MorphAL for Morphological Analyis) has been developed to automate a set of processes and indicator calculations in order to characterise the morphology of the urban tissue from vector data. MorphAL has been released under open source licence to ensure free access to users. The technical specifici-ties are presented together with the first results obtained from an analysis of the Paris area.

Modeling of a multi-scalar urban space over the long term: the case of the district of the abbey church of the Trinity, Vendôme (Loir-et-Cher)

Gaël Simon

The material reality of a city over a long period can be viewed from two perspectives: the built area (garden, home, church, etc.) and the urban function (abbey, shop, factory, barracks, etc.). Thus, within the same area there are two coexisting realities, two constantly interacting historical objects each with their own time. Using the example of the district of the Abbey of the Trinity in Vendôme (Loir-et-Cher), we highlight the dialectical relationship between these two realities, in other words, the extent to which the built area was restructured by functional changes of the urban space (e.g. the construction of an abbey and the founding of an adjacent town in the 11th century, the Maurist reform in the 17th century, the Revolution and the construction of military barracks).

Spatial modelling of an ancient urban network: the towns in the city territory of Nîmes

Pierre Garmy and Lahouari Kaddouri

One of the most sensitive questions faced by archaeologists when studying ancient urban networks concerns hierarchical relationships within them; however, it is extre-mely important to identify the rank of each town within its network in order to be able to simulate its spatial interactions with all the other towns and the region.After several experiments, first with the apparent functions and impacts of the towns around Bordeaux, then in the territory of the city of Luteva (Lodève) with only the ground coverage of each settlement, it appeared useful to test a multiple criteria classification of the 34 ancient towns administered by Nemausus (Nîmes). We therefore carried out a

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study of the network and of the region in order to describe the population structure, in terms of accessibility, centrality and spatial interactions.

Town system and system of towns: dynamic models in archeaology and geography

Hélène Mathian, Xavier Rodier and Lena Sanders

The systemic approach has proven fruitful in both archeaology and geography to study objects of different scales. Indeed, a city can be considered as a system in itself or as part of a system of cities. However, this systemic approach of intra- and inter-urban space is understood differently in geography and archeaology: different temporalities involve different perspectives on sustainability and transitions from one system to another. Based on collaboration between the two disciplines, we review the approaches and models used by each of them individually and together to study the dynamics of urban space. In geography it means adapting concepts of spatial analysis to take into account large time spans where semantic changes may operate in the entities under study. For the historical sciences, the issues concern the appropriation of space taking a modeling approach in order to shift from the recording of elements of historical topography in space and time as simple supports to the study of spatial transformations and temporal trajectories.

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