prochaine rÉunion le 13 octobre 12h - fédération
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MEMBRE DE LA FÉDÉRATION NATIONALE DES ASSOCIATIONS PARACHUTISTES
BULLETIN N°119 • SEPTEMBRE 2017
ADRESSE MAIL DU CLUB : [email protected] Président : Jacques Hogard c/o EPEE – 9 rue Beaujon- 75008 Paris. Tel 01 58 05 25 00. E-mail : [email protected]
Secrétaire Général : Bernard Gruet - [email protected] - 01.47.51.15.50Rédacteur du Bulletin : Rémy Camous. 06.48.77.83.61
PROCHAINE RÉUNION LE 13 OCTOBRE 12H
DANS LES SALONS DU GOUVERNEUR MILITAIRE DE PARIS
PRÉCÉDÉE DE LA MESSE EN L’ÉGLISE SAINT LOUIS DES INVALIDES À 11H
À CETTE OCCASION LE GÉNÉRAL D’ARMÉE MAURICE SCHMITT REMETTRA
LES INSIGNES DE GRAND-CROIX DE LA LÉGION D’HONNEUR AU GÉNÉRAL CHABANNES
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SOMMAIRE
Éditorial .......................................................... p.3
In Memoriam ................................................... p.4
Guy Perrier
Gildas Lebeurier
Gérard Sanz
Roger Leducq
Réunion du 13 mai 2017................................... p.9
• Laïus du Président ............................... p.9
• Présents sur les rangs .......................... p.11
• Des nouvelles des absents .................... p.12
• À l’honneur : Bernard Gruet ................. p.13
Actualités ......................................................... p.16
• Plus qu’une erreur, une faute................ p.16
• Actualité judiciaire............................... p.17
• Un nouveau brevet................................ p.18
Histoire ............................................................. p.19
• Le récit de Coc Xa de Roger Faulques... p.19
• Tribulations Humeau-ristiques.............. p.21
• 80ème anniversaire des TAP.................... p.24
Expositions, Manifestations, lectures.................. p.26
Agenda et bulletin d’inscription pour le 13/10 …p.30
Un mot du rédacteur du Bulletin :
Nous vous invitons à y participer en nous proposant des souvenirs
de campagnes, récentes ou anciennes ; des éléments historiques ; des recensions de livres. Vos contributions éventuelles au bulletin
peuvent être adressées par internet à [email protected] Rémy Camous
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ÉDITORIAL
Mes chers Anciens, mes chers amis,
Je rédige cet éditorial au soir de ce 15 août, fête de l’Assomption, dont beaucoup de nos compatriotes ont oublié qu’elle fut si longtemps – il faut le rappeler – la fête
nationale de la France (du 15 août 1638, date du Vœu de Louis XIII, jusqu’à la fin du
XIXème siècle) ! L’été va à sa fin et la rentrée se profile déjà. J’espère que vous aurez tous pu profiter
de la douceur de vivre de ces mois d’été et profiter paisiblement de vos familles et amis
sans trop de soucis et de contrariétés. Pourtant, pour nos armées, le mois de juillet a été rude, marqué le 12 juillet par
l’audition à huis clos du CEMA à l’Assemblée nationale sur l’état de notre Défense et
les coupes sombres imputées à son budget, et les fuites qui en ont été aussitôt
organisées dans la presse, puis par la déclaration déplacée du président de la République le lendemain, suivie d’un 14 juillet pour le moins tendu et se terminant
finalement le 19 juillet par la démission aussi courageuse et digne que fracassante du
Général d’armée Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées. Tout a été dit sur cet épisode regrettable. Parmi les interventions les plus marquantes,
je dois citer celle du Général Henri Pinard-Legry qui s’est exprimé en tant que
président de l’ASAF, de manière aussi concise que brillante et claire dans son communiqué du 21 juillet : « Les conditions de la démission du Général d’armée Pierre de Villiers ont profondément et sans doute durablement réduit la crédibilité du président de la République comme chef des armées ». Elles soulignent « sa méconnaissance des questions militaires, son inexpérience et son absence de réflexion antérieure sur ce qui est le premier devoir de l’Etat ». Le plus grave est bien cette dernière dimension, dans
un monde qui est particulièrement instable et dangereux et où les menaces multiples
prolifèrent. Assurément, l’entreprise visant à raboter les crédits de la Défense nationale et des forces armées dans un pareil contexte est aussi irresponsable que
criminelle. L’exemplaire comportement du Général de Villiers vient de manière
magistrale de le rappeler à nos dirigeants. Il nous reste à espérer que cette démission porte ses fruits.
Au Général de Villiers, je dis en votre nom notre soutien, notre estime et notre
reconnaissance.
Vous recevrez ce bulletin avant notre réunion de la Saint Michel le vendredi 13 octobre qui se tiendra cette année encore aux Invalides, grâce à la bienveillance constante du
Général Gouverneur militaire de Paris.
Cette Saint Michel revêtira une importance toute particulière puisque l’un des nôtres, le Général Chabannes, recevra des mains du Général Schmitt les insignes de Grand’
Croix de la Légion d’honneur. Nous espérons que vous pourrez venir nombreux pour
célébrer et prier l’Archange Patron des Paras mais aussi, on l’oublie parfois, Protecteur de la France, et bien sûr entourer le Général Chabannes.
Je dis donc à très bientôt au plus grand nombre possible et vous assure de mes
pensées fidèles, tout spécialement ceux que les soucis de santé, la maladie ou la solitude affectent plus que les autres.
Très fidèlement,
Jacques Hogard.
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IN MEMORIAM
Guy PERRIER (1925-2017) Par le général d’Armée Michel Guignon
Mon commandant, mon grand Ancien, mon cher Guy, mon vieux frère,
Nous sommes rassemblés aujourd’hui pour un dernier hommage fraternel,
rassemblés autour de ta famille, Danièle, Franck, Thierry, Valérie, Caroline, leurs conjoints et leurs enfants rassemblés autour de tes proches, de tous ceux qui t’ont
côtoyé dans la Résistance, tous ceux qui ont servi avec toi à la Légion ou chez les
paras, tous tes compagnons de travail du monde de l’industrie ou du monde de l’édition.
Les évoquer ici, c’est évoquer ta vie, une vie pleine d’aventures et de
rebondissements, une vie dont on pourrait faire un roman.
Un roman dont le premier chapitre s’écrit en 1940, aux heures noires, lorsque la France, anéantie, subit la plus effroyable défaite de son histoire. Quelques isolés
commencent alors à organiser ce qu’on pourrait appeler les premiers balbutiements
de la Résistance. Guy Perrier est l’un d’eux, il a tout juste quinze ans. Au lycée de La Rochelle, il distribue des tracts contre l’occupant et participe à quelques actions
mineures de sabotage. Cela ne lui suffit pas. En 1941 il veut rejoindre les Français
libres à Londres ; il cherche un bateau, n’en trouve pas. Qu’à cela ne tienne, avec l’insouciance de ses seize ans il décide de partir pour l’Angleterre à bicyclette en
passant par l’Espagne. Mais, en franchissant la ligne de démarcation, il est arrêté
par les Allemands et emprisonné à Bordeaux. Ses parents, présentant l’aventure comme une fugue de mineur, parviennent à le faire libérer et le remettent au travail.
Bachelier à dix-huit ans, Guy est admis en Math sup au lycée Louis-Le-Grand. Il y
poursuit ses activités de résistant et anime le groupe « Défense de la France » qui
réunit quelques étudiants parisiens.
En 1944 il retourne à la Rochelle et, cette fois, entre carrément dans les Forces
Françaises combattantes. Il y gagnera la médaille de la Résistance. La guerre finie, Guy Perrier reprend ses études et entre à Saint Cyr avec la
promotion « Nouveau Bahut », première promotion de l’après-guerre, qui marque la
renaissance de notre École. Il en sort en 1948, choisit la Légion, rejoint Sidi Bel Abbès puis, affecté au 5ème Etranger, part pour l’Indochine : il fait ses premières
armes sur la RC4, cette route de la mort où la Légion a laissé tant des siens. Il s’y
révèle d’emblée comme un chef de section de combat de premier plan, gagne trois
citations et est blessé en 1950. En 1951, le Lieutenant Perrier rejoint, sur sa demande, le 2ème BEP, récemment créé. Il sert à la deuxième compagnie, sous les
ordres du capitaine Cabiro, autre grande figure de notre saga. Il y gagne trois
nouvelles citations.
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Lorsque se termine son premier séjour en Indochine, le lieutenant Perrier porte sur sa poitrine la croix de Chevalier de la Légion d’Honneur et six citations sur sa Croix
de guerre. Il a 27 ans. Il est alors désigné pour être instructeur à Saint Cyr où, en
1954, il est promu capitaine à titre exceptionnel, le premier de sa promotion. Mais, à cette époque, la guerre d’Indochine atteint son intensité la plus dramatique.
Le capitaine Perrier demande à rejoindre au combat ses camarades légionnaires. N’y
arrivant pas par la voie normale, il écrit directement au ministre de la Guerre, le Général Koenig. Par retour du courrier, il reçoit, en même temps, 15 jours d’arrêts
pour s’être affranchi de la voie hiérarchique et son affectation au 2ème BEP. Hélas,
lorsqu’il arrive au Tonkin, Dien Bien Phu vient de tomber, les deux BEP ont été anéantis, morts ensemble dans un dernier assaut.
Mais une nouvelle aventure, dramatique elle aussi, l’attend en Algérie. Le 2ème BEP
reconstitué s’installe à Philippeville et devient 2ème REP. Le capitaine Perrier y commande pendant deux ans la première compagnie et gagne deux nouvelles
citations. Diplômé d’état-major, il dirige ensuite le bureau « Opérations » d’un
groupement opérationnel au corps d’Armée de Constantine, il est encore cité à deux reprises. En 1959 est créé le groupement de Commandos parachutistes de Réserve
Générale. Le capitaine Perrier en devient l’adjoint « Opérations », y passe chef de
bataillon à 35 ans, une fois encore le premier de sa promotion de Saint Cyr, et est cité à trois reprises à l’ordre de l’Armée.
En avril 1961 le GCP est, avec le 1er REP le fer de lance du putsch d’Alger, ce cri de
révolte de soldats floués par des promesses non tenues. Dans cette aventure le commandant Perrier occupe encore un poste original : il est
chef de cabinet du général Challe. Il n’est en fonction que pendant trois jours, du 22
au 25 avril, ce qui lui vaut quand même d’être incarcéré à Fresnes. Traduit en
justice, il est acquitté mais doit néanmoins quitter l’Armée, jeté à la rue après quinze ans de combats incessants au service de la Patrie. Heures sombres. Heures sombres
qu’égaye quand même la naissance des deux fils, Franck et Thierry, que lui donne
Pierrette sa première épouse. Heureusement, à cette époque où lâcheté, vilenie, reniements de toutes sortes sont monnaie courante, certains grands responsables
de la société civile sont suffisamment solidaires et perspicaces pour voir tout le parti
qu’on peut tirer de ces cadres hors pair dont l’armée ne veut plus.
À 36 ans Guy Perrier rejoint alors, avec le même dynamisme, le monde de
l’entreprise. Il est d’abord à Saint-Gobain, puis à Kléber-Colombes, et trouve la consécration chez Peugeot où, pendant quinze ans, de 1975 à 1990, il occupe des
postes de premier plan. Il dirige deux centres de production à Mulhouse et Sochaux,
et termine chez Matra, une deuxième carrière aussi brillante que la première. Homme de guerre, capitaine d’industrie, Guy Perrier était aussi un homme de
grande culture. Ecrivain de talent aux multiples facettes, il s’était signalé par
nombre d’articles à dominante économique. Il est devenu surtout un historien
connu et reconnu de la Résistance, consacrant aux grandes figures de ce mouvement une série d’ouvrages qui font autorité.
Pour nous, ses frères d’Arme, Guy Perrier reste avant tout l’une des dernières
grandes figures d’une époque où les hommes en béret vert et en béret rouge ont écrit les pages les plus rudes, les plus sanglantes mais aussi les plus glorieuses de leur
histoire. Blessé au combat, treize fois cité, grand-croix de la Légion d’Honneur, le
commandant Guy Perrier entre aujourd’hui au Panthéon de notre confrérie. Au fronton de ce mystérieux lieu de mémoire où nos héritiers viendront se recueillir et
s’instruire, il est écrit simplement : « Les grands Soldats ne meurent jamais ».
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Gildas LEBEURIER (1925-2017)
Par le général Jacques Norlain
Nous sommes rassemblés pour dire au revoir à Gildas avec respect, reconnaissance
et affection.
Avec respect pour ses qualités de soldat, de chef et d’homme. Entré dans la Résistance très jeune, il a vu ses services militaires homologués, comme chef de maquis, en 1943,
il avait 18 ans ; il en fallait du courage dans cette France qui avait accepté un peu
facilement la servitude. Sa passion pour la France l’a conduit dans tous les lieux où elle estimait nécessaire de combattre pour défendre ses valeurs ou ses intérêts. Il a
mené ces combats avec cette volonté de réussir qui a été une grande marque de son
caractère. Tout au long de cette brillante vie opérationnelle il a accompli de nombreux
faits d’armes dont certains sont entrés dans l’Histoire comme cette attaque à la baïonnette, en Corée, à la tête de sa section, contre une compagnie chinoise qui s’est
sauvée en désordre, comme cette prise d’assaut de la caserne des Fédayins, à Port
Fouad en Egypte, en 1956, faits d’armes qui lui ont valu les 11 citations sur ses croix de guerre. Moi qui ai été affecté à sa compagnie, à ma sortie de Saint-Cyr, je peux
témoigner de sa volonté de vaincre mais aussi de son souci de protéger la vie de ses
soldats, ils avaient confiance en lui. Tous les hommes qui ont été sous ses ordres ont gardé de lui le souvenir d’un chef expérimenté, soucieux d’améliorer la performance
de son unité et d’obtenir l’adhésion de ses subordonnés, ils sont unanimes à dire que
l’avoir connu a été une chance pour eux et ils lui vouent un immense respect qui a résisté à l’usure du temps.
Avec reconnaissance car il a appris à tous le souci de la mission bien remplie, la
préoccupation de la cohésion et du courage collectif, l’obsession de l’entraînement,
c’était un chef pour qui le mot routine n’existait pas. Son commandement exercé avec intelligence, imagination et humour a fortement marqué tous ceux qui ont servi sous
ses ordres, quel que soit leur grade. Pour en connaître encore certains, je peux
témoigner qu’il occupe dans leurs pensées une place tout à fait particulière loin au-dessus des autres chefs qu’ils ont pu rencontrer. Et surtout il a appris à tous la
nécessité de la modestie, promu Commandeur de la Légion d’Honneur, en 1959, il
avait 34 ans, il n’a jamais, malgré le caractère exceptionnel de sa situation, adopté une attitude prétentieuse, bien au contraire mais il suffisait de croiser son regard,
scrutateur, perspicace et souvent rieur pour prendre conscience de la force de son
caractère. Son esprit était toujours tourné vers l’avenir, vers le bond suivant, la responsabilité du moment avec l’obsession de créer, de construire, d’améliorer
quelquefois avec des solutions qui échappaient au conventionnel. Après le conflit
algérien, son commandement des nageurs a montré que pour lui rien n’était acquis,
tout était toujours à prouver, à risquer.
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Après son départ de l’Armée, il a continué à servir la France avec toutes ses qualités.
Ses profondes qualités humaines, le respect qu’il avait pour chacun, sa certitude que tous les hommes avaient leur utilité, sa manière non conventionnelle d’aborder les
difficultés, son sens de l’humour ont fait que tous ceux qui ont servi sous ses ordres
nourrissent, à son égard, une profonde affection, ils tiennent à prendre leur part de la douleur de sa famille car ils sont aussi concernés.
Il paraît que la vraie mort est de disparaître de la mémoire des vivants, ce ne sera pas
le cas pour Gildas, car sa personne, son histoire, sa légende même, continueront à être évoqués parmi les hommes qui auront placé le service de la France et le respect
de l’héroïsme au centre de leurs pensées.
Gérard SANZ (1937-2017)
Le colonel Gérard Sanz n’a que 18 ans lorsqu’il s’engage le 31 mars 1955. Après l’EAI
de Saint Maixent, breveté para, il entame une longue carrière dans les TAP. Il rejoint le
1er RCP à Tébessa en Algérie où il est sergent. En 1959, devenu officier à l’issue d’un passage à Cherchell, il est affecté au 18ème RCP
à Batna. Il effectuera plus tard des séjours au 1er, 6ème et 3ème RPIMa. Vers la fin de sa
carrière, il commandera le centre de préparation militaire parachutiste à Vincennes. Entretemps, il entre dans l’ALAT. Il obtiendra son brevet de pilote d’avion en 1964 et
d’hélicoptère en 1969. Ses premières affectations seront le CISALAT à Nancy et le
PALTDM à Dakar. Il effectuera trois temps de commandement d’escadrille, le premier au GALAT STAT de Valence, le second à Dakar où il prend la tête de l’EALTDM avec
laquelle il participera à toutes les opérations du Tchad. Muté au 1er RPIMa, il continuera
à piloter jusqu’en 1980 au profit de cette unité.
De nombreuses autres affectations complèteront cette riche carrière. Il commandera la Garde présidentielle à Bangui et sera instructeur au sein de la 31ème brigade
parachutiste zaïroise. Sa dernière affectation le conduira en Nouvelle Calédonie au
Régiment d’infanterie de marine du Pacifique jusqu’à sa retraite en 1992.
- Médaillé militaire à 22 ans, - VM avec 9 citations (5 dans les TAP, 4 dans l’ALAT), - Commandeur de la Légion d’honneur et de l’Ordre national du mérite, - Blessé au combat, grand invalide de guerre,
Homme modeste, quand certains lui demandaient s’il avait fait l’École de Guerre, sa
réponse était toujours souriante : « Non, mais j’ai fait l’école de la guerre ».
À Dieu bon soldat et cher camarade.
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Roger LEDUCQ (1926-2017)
Enfant de troupe, il s’engage dans le maquis du mouvement Libération Nord. À 18
ans, il est nommé sergent FFI.
Poursuivant sa scolarité au Prytanée Militaire de La Flèche, il intègre Saint Cyr,
promotion Nouveau Bahut 1945-47.
Sur sa demande, il rejoint la Légion, à Sidi bel Abbès, d’abord au 1er REI, et aussitôt
à Sétif, au 3ème BEP qui prépare les renforts des 1er et 2ème BEP. A peine arrivé au
Tonkin, il participe aux sanglants combats de la RC4. Le Lt Leducq saute sur Tat
Khé, est fait prisonnier et, après de longs mois terribles, réussit à s‘évader en faisant
une incroyable marche de 130 kms en zone ennemie.
En février 1951, il est affecté à la 1ère Compagnie Parachutiste du Laos, puis au 2ème
BEP, avec lesquels il participe à de multiples opérations.
En 1953, il rentre en France. D’abord soigné pour une tuberculose contractée en
captivité, il est affecté au 11ème Choc, à Perpignan, Montlouis et Collioure. Avec la
11ème Demi-brigade, en Algérie, il s’illustre avec son commando.
Promu Chef de Bataillon, il est instructeur combat à l’Académie Royale de Meknès.
En septembre 1971, il passe à l’Infanterie de Marine, est affecté au 1er RPIMa, puis,
en 1973 au RIAOM, à Fort-Lamy.
Il prend alors sa retraite, au grade de Lieutenant-Colonel. De 1977 à 1985, il
poursuit une carrière civile comme adjoint au directeur de la Compagnie Forestière
du Gabon.
Commandeur de la Légion d’honneur, Officier de l’ONM.
Ses obsèques ont été célébrées, le 3 août, en l’église de Villeneuve de Salanque en
présence d’une foule d’anciens de trois couleurs de béret et de nombreux amis.
Que Saint Michel accueille notre camarade avec bienveillance !
Dernière minute
Au moment de mettre sous presse nous apprenons que Gilles Queyrat est décédé le 27 août. Ami exceptionnel, emblématique des jeunes lieutenants appelés ou rappelés, Gilles avait fait l’admiration de ses chefs du Commando Guillaume, comme le général Jean-Claude Hamel l’avait souligné, en le décorant parmi nous de la Légion d’honneur. Philosophe et courageux dans une longue épreuve, il est parti vers Saint Michel dans la sérénité. Adieu, cher Gilles.
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Réunion du Samedi 13 mai 2017
Laïus du Président
Mesdames, messieurs les officiers généraux, mes chers Anciens et chers Camarades,
chers invités, chers Amis,
En ce 13 mai, date historique, pour tous ceux qui ont œuvré pour l’Algérie Française,
nous allons dans quelques minutes avoir la joie d’entourer notre secrétaire général,
Bernard Gruet qui va recevoir des mains du Général Jean Claude Thomann, notre
président pendant plus de 10 ans, la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur.
Je ne serai donc pas très long !
Je voudrais d’abord bien sûr partager en tout premier lieu avec vous l’immense
déception, la profonde tristesse devant le résultat de cette élection présidentielle que
nous étions très à qualifier d’essentielle pour l’avenir, je dirai même, pour la survie
de la France.
En dehors de tout jugement partisan, je voudrais préciser ici mon propos : les
Français ont décidé contre toute attente, de ne rien changer à la situation réellement
inquiétante qui est aujourd’hui celle de notre chère Patrie, notamment pour ce qui
concerne l’avenir de son identité chrétienne et de sa culture. En envoyant à l’Elysée
le candidat qui a osé, en terre algérienne, devant les autorités du FLN, qualifier de
« crime contre l’humanité » l’œuvre, certes peut-être imparfaite, de la colonisation
française, en envoyant à l’Elysée celui qui a osé déclarer, en appelant plusieurs fois
au vote communautaire, qu’ « il n’y a pas de culture française », c’est-à-dire, sous-
entendu, pas « d’identité » française, les Français en vérité ne me semblent pas hélas
avoir choisi la voie de la lucidité et du courage quant à l’avenir des générations
futures !
Je voudrais pour revenir à notre Club évoquer ses peines et ses joies :
Ses peines, car depuis notre dernier déjeuner de janvier, quelques Camarades nous
ont quittés : je voudrais les citer en vous demandant de vous lever pour une minute
de silence et de recueillement en leur mémoire :
Yves GUYADER, décédé à Brest en début d’année,
Jean-François SCHMITT, le filleul de notre cher Maréchal Georges Oudinot,
Guy PERRIER, l’un de nos Grands Croix de la Légion d’Honneur, auquel nous avons
récemment dit « A Dieu » aux Invalides, et auquel je dois personnellement ma présence
parmi vous au Club.
Ses joies :
1/L’arrivée au Club de plusieurs camarades emblématiques de la nouvelle génération
qui est en train d’y arriver en nombre.
Je voudrais citer Michel DELPIT, colonel en activité au CPCO, qui est un « fils du 1er
RPIMa » qu’il a lui-même commandé après un très riche et valeureux parcours
opérationnel (OLH, CVM avec 5 citations dont 2 palmes), ce qui est un palmarès
exceptionnel dans cette génération,
Jean-Michel TROTTIGNON, qui est lui un ancien du 2ème REP, dont il a été le
commandant en second, beau soldat lui aussi, également OLH, titulaire de 4 citations,
absent aujourd’hui mais qui nous rejoindra pour la St Michel,
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Jean-Marie ARENE enfin, médaillé militaire, CVM, qui a fait une très belle carrière de
sous-officier para au 17ème RGP et au Service. Il est parrainé par Doucet, Provent et
Gruet.
2/ La nomination au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur de notre camarade et
ami Bernard GRUET. S’il appartient au Général JC Thomann qui va lui remettre la
Croix dans quelques instants, d’en dire quelques mots, je voudrais ici, au nom de
tous, dire combien cette légitime décoration nous fait plaisir, tant elle récompense une
vie de service, militaire et civil, pour la Patrie, mais aussi un engagement de tous les
jours pour ce Club, creuset des valeurs parachutistes, dont Bernard est véritablement
depuis tant d’années la cheville ouvrière.
Je voudrais saluer enfin parmi nous la présence de mon ami Jean-Marie SCHMITZ,
ancien Sous-lieutenant au 13ème RDP et président de cette magnifique Association
qu’est le « Secours de France », dont il vous dira quelques mots rapides vers la fin de
notre déjeuner tout à l’heure, ainsi que celle de Mme Danielle DEMELAS, invitée par
Flamen. Elle est docteur en Histoire et a notamment publié « Parachutistes en
Indochine », et « Genèse de la guerre de guérilla ».
Voilà, je vais à présent céder la parole au Général Thomann pour qu’il puisse
maintenant procéder à la remise de la Croix de la Légion d’Honneur à notre ami
Bernard devant son épouse, sa famille, ses invités et nous tous ici présents,
Et par Saint Michel, Vive les Paras !
JH
13 mai
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Club des Chefs de Section Para au Feu
Déjeuner du 13 mai 2017
Présents sur les rangs
Arène Balazuc
Balaÿ Bardon Baulain
Beth Emmanuel Boissy Caille
Camous Collignan Cortès
Crevoisier Dadoune Debuire
Delpit Doucet
Douchet
Durand-Ruel Madame
Faivre
Flamen
Forbin Madame
Gausserès
Gruet et Madame Guilleminot Madame
d’Assignies Madame
de Haynin
de Heaulme Madame de la Bourdonnaye
Madame Hamel Haÿs
Heux Madame Hogard Humeau
Jean Jourdain Labbé de Montais
Labriffe et Madame Lafourcade Lajoux
Laporte Le Boudec Madame Léger Madame
Lelarge Le Peltier Lhopitallier
Michel J
Michel Y
Muelle Madame
Nault Madame
Norlain
Orsini et Madame
Oudinot Madame
Pince
Pinchon
Planet Madame
Portail
Priot
Provent et Madame
Rideau
Rondy Dr
Rondy Dr JL
Rouault Madame
Roux
Saboureau et Madame
Schmitt
Sergent Madame
Thomann
Turpin
Ubinger
Urwald
Vallauri
Vampouille
Vidal et Madame
Walter
Invités - Par Flamen : Madame Danielle Demelas, docteur d’état en histoire, auteur de
« Parachutistes en Indochine » « Genèse de la guerre de guérilla »
- M Jean-Marie Schmitz, Président de Secours de France.
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Des nouvelles des absents le 13 mai
Parmi les anciens, il n’est pas étonnant que certains renoncent à nous rejoindre,
surtout venant de loin. Malgré une solide assistance, nous avons regretté les
absents, s’étant ou non manifestés.
Parmi ceux dont des messages nous sont parvenus (et des oublis seront-ils
pardonnés ?), signalons d’abord les « éclopés » : généraux Fleutiaux Chabanne,
Fayette, Morel, Graff, Rolin ; Queyrat, Wirtz-Risse, Fydrych, Reinlé. Le grand fidèle
Gusic a dû renoncer, incapable de marcher. Thibult tenait beaucoup à venir mais a
fait une mauvaise chute.
Aux « éclopés », nous pouvons ajouter ceux qui ne peuvent s’éloigner de leur foyer.
C’est le cas de Vallauri, qui a de graves soucis avec son épouse, de Thiébaud. C’est
aussi le cas d’Alix, selon ce que nous dit le général Urwald. La fatigue liée à l’âge
nous a privés de Clédic, très chaleureux. Idem pour Simon Sassard. Ajoutons Jean
Luciani et notre cher « membre associé » Bernard Grué, hospitalisé aux Invalides à
la suite d’une chute, où il tient compagnie à Rives-Niessel et Torrecillas.
Parmi les dames : Sylvie Chabert a eu un petit accident de santé, comme aussi
Simone Martin. Ont exprimé leurs regrets : Mesdames Caillaud, Longeret, Perrier,
Graff, Raffali-Fessard, Jeanne Tommasi, Marie-Ange Duffard, Marie-José Cartalade,
Marie-José Magnillat. Lettre émouvante de Mme Roger Leducq, dont le mari est
fortement handicapé. Comme elle le demande, nous transmettons cette nouvelle à
ceux de ses camarades qui l’ont connu ([email protected]). (Lequel est décédé
depuis…)
Nombreux autres messages : des généraux Cann (qui salue chaleureusement ses
frères d’arme) ; Valentin, de Lambert, Lebel, Pacaud, Simonet, Tramond. Parmi les
autres : Le Dr Gindrey avait promis de venir et a été retenu par une visite in
extremis. Allaire, Assémat, Dr Banssillon, Barbion, Boudon, Boulbin, Carbonnier,
Coiquaud (très malheureux de s’être trompé de date !), Dornier, Dr Escousse,
Hauteclocque, Leonetti, Maréchal, Pons, Refalo, Rabut, Racouchot (au Brésil). Et, à
propos d’exotisme : les fidèles amitiés de Terzian.
BG
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Légion d’honneur
Remise de la croix de chevalier de la Légion d’Honneur
à Bernard GRUET par le général Thomann.
Eloge du Général Thomann et réponse du récipiendaire
Vent de jeunesse sur le Club, en ce 13 mai 2017, date fétiche. Il faut dire que la
nombreuse parentèle de Bernard Gruet avait tenu, ce jour-là, à l’entourer de son
affection enthousiaste.
En termes très amicaux, le Général Jean-Claude Thomann rappela, avant de lui
remettre les insignes de Chevalier de la Légion d’honneur, le triple engagement qui
caractérise une existence dédiée au Service, sous toutes ses formes.
• Service du pays à titre militaire : 11ème Choc, Saint Maixent, 5ème BPC, en
Allemagne, 9ème RCP, en Algérie où il se distingue au combat, est décoré de la
Valeur Militaire. De retour à la vie civile, il est admis au célèbre Centre Parachutiste d’Entraînement Spécialisé de Cercottes et, nommé capitaine, il est
admis, en 1967, grâce à ses compétences linguistiques plurielles, dans le corps
des Officiers de liaison et interprètes de réserve, après une expérience particulière dans ce domaine auprès de l’Ecole US d’Intelligence et Armes
Spéciales, à Oberammergau, Allemagne.
• Service du pays à titre civil : activités de transport international où le conduisaient ses études initiales, puis, à partir de 1987, il dirige plusieurs
organismes de coopération industrielle et d’investissement dans diverses
régions du monde, pour le compte de nos instances gouvernementales et du
MEDEF. Nommé Conseiller du Commerce Extérieur de la France, son cursus civil lui vaut la distinction de Chevalier dans l’Ordre National du Mérite.
• Service enfin du prochain, frère d’armes ou compagnons : il est, en 1962,
Président de l’Amicale du 9ème RCP, et participe activement à la création de l’UNP où il animera le service social et de secours aux prisonniers...
Dès 1995, il devient la « cheville ouvrière » du Club des chefs de section
parachutiste au feu », dont il assure toujours, « avec courage, dévouement et
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compétence » mais aussi, avec « efficacité et doigté », selon les termes du général
Maurice SCHMITT, ancien Chef d’EM des Armées, le secrétariat général.
Humilité et fierté.
Dans sa réponse, le récipiendaire assume la distinction « avec humilité et fierté », « en
pensant à tous les camarades qui l’ont précédé dans le premier ordre national, souvent
à titre posthume », affirmant que « dans ce qu’il avait pu faire de bien, il avait été aidé
par sa famille, son éducation le scoutisme et les vertus militaires. »
« Réserviste, parmi tant d’autres », il n’aura passé qu’à peine trois ans dans l’Armée.
Mais celle-ci aura été, affirme-t-il, « sa meilleure école et l’aura profondément marqué »,
imprimant ses comportements tout au long de sa vie civile.
Il rappelle sa fierté d’appartenir à « cette formidable fraternité parachutiste, forgée,
pour beaucoup d’entre nous, à travers de dures épreuves et partagée avec ses chers
camarades du 11ème Choc et du 9ème RCP, renforcée après un autre 13 mai, signal
d’une immense espérance, transformée en cauchemar… »
Il a une « pensée filiale particulière pour le « Maréchal » Oudinot ainsi que pour les
trois autres fondateurs du Club. Celui-ci, parti d’une petite équipe informelle, a grandi
et acquis une réputation élitiste inattendue… »
Et il lui arrive de faire défiler dans sa tête, « l’image des absents et des présents, des
plus célèbres aux plus discrets. Une véritable communion s’établit entre les vivants et
les morts. Parmi eux, je cite secrètement le nom des jeunes qui, accomplissant leur
devoir d’état ont été tués sous mes ordres. »
« Cette extraordinaire pâte humaine a fidèlement résisté. Elle se régénère, grâce la
relève opérée par nos cadets des OPEX, dont la valeur militaire et les qualités
humaines sont en harmonie avec celles des plus anciens. »
« Les enjeux ne sont plus les mêmes aujourd’hui », rappelle-t-il, « mais Honneur et
Patrie, respect de l’Histoire et souci de l’avenir restent notre ciment »
Notre ami Bernard conclut sur une note personnelle en évoquant son épouse Anne,
« un peu la Secrétaire du Club », qui était sa fiancée quand il était dans les Aurès et
avec lui, à Alger, plus tard. Il rend hommage à son mérite de l’avoir supporté depuis
de longues années, lui qui l’a si souvent bousculée ainsi que leurs enfants, « comme
le ferait un chef de section... »
« Cette fois sans humilité mais avec fierté », il évoque sa « magnifique famille », qu’avec
Anne il a fondée. Et, ayant visiblement supporté sa rigueur éducative, sa chère famille
manifestait sa joie, à l’unisson de celle des nombreux camarades présents....
Patrice Boissy
Dans le même esprit, Bernard Gruet assumera durant plusieurs années les fonctions
d’administrateur du Secours de France, dont le président, Jean-Marie Schmitz,
rappellera au cours de la cérémonie, les trois grandes missions historiques :
soutien aux laissés pour compte de l’Algérie Française et à leurs familles, les petits enfants de harkis, notamment,
- contribution aux initiatives visant à préparer l’avenir de notre propre jeunesse et de celui de communautés chrétiennes qui nous sont proches, au Proche-Orient en particulier,
- rétablissement de la vérité sur nos combats d’hier et d’aujourd’hui, vérité souvent encore mise à mal de nos jours.
PB
15
ACTUALITÉS
Démission du général de Villiers :
une relance inopportune et même une faute.
Par le Général d’armée (CR) Maurice Schmitt, CEMAT puis CEMA de 1985 à
1991. Président d’honneur national de l’association des décorés de la Légion
d’Honneur au péril de leur vie
J’ai découvert avec étonnement, et même stupeur, les propos tenus par M. Castaner,
porte-parole du Gouvernement, dans le Figaro du vendredi 21 juillet. Ces propos
visent le général d’armée de Villiers, démissionnaire, qui avait été prolongé dans ses
fonctions de chef d’état-major des armées le 30 juin 2017.
A l’origine du processus, qui a conduit à cette démission, on doit relever le
manquement à son devoir de discrétion d’un membre de la commission de la défense
nationale (peut-être de plusieurs). Jamais les critiques visant Bercy n’auraient dû se
retrouver dans les média. Pour avoir occupé les fonctions de chef d’état-major de
l’armée de terre puis de chef d’état-major des armées de 1985 à 1991 j’ai, à plusieurs
reprises, eu à m’exprimer devant les commissions de la défense de l’Assemblée
Nationale et du Sénat. Je l’ai fait en toute franchise sans avoir eu à déplorer de fuites
qui auraient, bien entendu, compromis la sincérité des propos tenus ultérieurement.
La polémique a duré environ une semaine donnant souvent lieu à des interventions
et des débats de qualité. Je n’y reviendrai pas.
Le 21 juillet, sur la base aérienne d’Istres, le Président de la République a prononcé
un discours à la fois important (maintien des deux composantes de la dissuasion),
rassurant (engagement pour un budget porté à 34,2 milliards pour 2018) et apaisant
(affirmation des vertus – au sens latin du mot – du général de Villiers et de son
successeur le général Lecointre).
La polémique aurait dû alors s’arrêter, chacun pouvant se remettre sereinement au
travail, le Premier Ministre, la Ministre des armées, le chef d’état-major des armées
dans le cadre fixé par l’ordonnance sur l’organisation générale de la défense.
Monsieur Castaner ne l’entendait pas ainsi. Alors que le Président de la République
s’exprimait à Istres, il gratifiait le général de Villiers dans les colonnes du figaro du 21
juillet, d’un jugement décousu, presque haineux, dont je ne retiendrai que le mot
« déloyal ». Accuser de déloyauté un serviteur de l’Etat et particulièrement un militaire
est insultant.
Ces déclarations de M. Castaner méritent la poubelle. Elles risquent cependant de
compliquer inutilement les rapports entre les responsables politiques et les militaires
ulcérés.
A l’évidence M. Castaner ne connaît rien à la sensibilité des Soldats de la France. Sur
ce sujet il est plus que temps qu’il révise les bases de sa communication. Il pourrait
lire ou relire quelques auteurs : Blaise de Montluc, Alfred de Vigny, Lyautey et surtout
le fil de l’épée de Charles de Gaulle parmi d’autres.
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ACTUALITÉ JUDICIAIRE :
La Cour de Cassation rejette le pourvoi d’Henri POUILLOT
Procès gagné par le général SCHMITT
Notre Club s’est étroitement associé aux démêlés judiciaires du général Maurice
Schmitt. Depuis une quinzaine d’années, nos bulletins s’en sont fait l’écho. Les
allégations du sieur Pouillot ont été abondamment décrites. Dans le cadre historique
des services de la sécurité militaire, à Alger, Henri Pouillot, prétendait avoir passé « dix
mois dans les caves de la villa Sesini à noter les sévices, à rédiger les comptes rendus
d’évasion… et vu torturer quatre à cinq mille personnes devant lui », ce qui était
totalement faux.
Il avait notamment accusé celui qui était à l’époque Lieutenant, chef de section à la Cie
d’Appui du 3ème RPIMa, dans l’Atlas Blidéen, d’avoir été étroitement associé à
certaines disparitions, comme celle de Maurice Audin….
Le général Schmitt fait aujourd’hui le point -point final victorieux ! - de cette
confrontation. En voici l’essentiel :
« J’avais réagi vivement aux affabulations de monsieur Pouillot. Je fus deux fois en
procès avec lui (Cf ces péripéties judiciaires dans un essai publié en avril 2008 aux
éditions L’Harmattan sous le titre « Deuxième bataille d’Alger (2002-2007), la bataille
judiciaire »).
Je perdis le premier procès et fus condamné en appel pour avoir « commis une
imprudence dans l’expression ». Mais dans son arrêt la Cour d’appel de Paris affirmait
« avoir acquis la certitude qu’Henri Pouillot ne disait pas la vérité… »
Le second procès se déroula à Marseille et Aix en Provence… Monsieur Pouillot fut
condamné pour diffamation à mon égard.
Je pensais en avoir alors terminé. Monsieur Pouillot, dans ses déclarations, jetait
délibérément l’opprobre, d’une part sur les personnels de l’unité de l’armée de l’air
stationnée effectivement villa Sesini au deuxième semestre 1961 et qui ont témoigné
ne l’y avoir jamais vu et, d’autre part, sur ceux du 584ème train, excellent bataillon,
qui n’avait rien de disciplinaire, et n’assura le gardiennage de la villa qu’un peu plus
de deux mois en 1962.
En fait je n’en avais pas terminé avec lui car, en septembre 2014, M. Pouillot publiait
dans le Journal des Combattants une lettre ouverte intitulée « Maurice Audin, à quand
la vérité ? » qu’il adressait au général de Villiers, Chef d’Etat-Major des Armées. Dans
cette lettre, fort longue, figurait le passage suivant : « La hiérarchie militaire dispose
de tous les moyens d’établir la liste des militaires encore vivants qui ont été les
témoins directs de cet assassinat et de recouper les divers témoignages de ce puzzle,
pour que la vérité soit connue. Le général Schmitt (qui occupa les mêmes fonctions
que vous actuellement, il y a quelques années) était capitaine à l’époque des faits,
dans les fonctions d’officier de renseignements. Il rencontrait quotidiennement au Q.G
de l’état-major d’Alger tous les autres officiers de renseignements du secteur. Ils se
retrouvaient pour faire le point de leurs « résultats ». Le cas de Maurice Audin (comme
celui de Henri Aleg) a donc été obligatoirement commenté très largement étant donné
l’importance de tels « détenus ».
En juin 1957, lorsque Maurice Audin fut arrêté et disparut quelques jours après dans
des circonstances non élucidées, j’étais lieutenant, chef de section à la compagnie
d’appui du 3ème régiment de parachutistes coloniaux et engagé dans l’Atlas Blidéen.
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Je demandais donc à mon défenseur, le bâtonnier José Allegrini d’engager des
poursuites judiciaires à l’encontre de M. Pouillot. Le processus allait durer près de
trois ans car H. Pouillot condamné par le tribunal correctionnel de Marseille fit appel.
La Cour d’appel d’Aix en Provence confirma le jugement de première instance en
aggravant les sanctions infligées. M. Pouillot décida de se pourvoir en cassation. Par
un arrêt rendu le 20 juin 2017, la chambre criminelle de la Cour de Cassation
vient de rejeter le pourvoi formé par M. Pouillot. Cette fois-ci je peux espérer en
avoir vraiment terminé avec lui !
Je devais ce compte rendu aux membres des associations qui m’ont soutenu, comme
une première fois il y a quinze ans, et particulièrement le Cercle de Défense des
Combattants d’Afrique du Nord, créé par le regretté général Gillis, l’association des
décorés de la Légion d’Honneur au péril de leur vie et le Club des Chefs de section
parachutiste ayant commandé au feu.
Enfin je tiens à remercier une fois de plus mon conseiller et défenseur le bâtonnier
Allegrini qui sut trouver les arguments propres à convaincre les instances judiciaires
qu’une fois de plus M. Pouillot ne disait pas la vérité.
Information Nouvel insigne de brevet chef de section para
Les insignes de brevet para SOA, instructeur de chute, moniteur, chuteur OPS sont bien connus mais il existe aussi des spécialités para qui font l'objet de formations exigeantes conduisant à de grandes responsabilités, sanctionnées uniquement par un diplôme mais sans insigne particulier. L'ETAP assure depuis plusieurs années la formation de cadres parachutistes confirmés, à la qualification de chef de groupe et de chef de section des troupes aéroportées ; ces personnels spécialisés sont de nos jours indispensables et obligatoires pour l'organisation de toute opération aéroportée ; que ce soit en OPEX ou en exercice d'entrainement. Cette qualification, délivrée par l’Ecole des troupes aéroportées, ne faisait l’objet d’aucun insigne spécifique permettant de distinguer les personnels les ayant acquises. Afin de mettre en valeur cette spécialité et de valoriser les cadres qui en sont détenteurs, il est apparu nécessaire d'y rattacher un insigne spécifique. A compter de juillet 2017, les règles de port de cet insigne seront les suivantes : l’insigne de brevet parachutiste cadre sera réservé aux titulaires ayant réussi le stage chef de section et chef de groupe TAP. L’insigne métallique sera remis à titre gracieux par l’ETAP au cours de la cérémonie de proclamation des résultats ; l’autorisation du port de l’insigne sera accordée avec effet rétroactif pour le personnel titulaire du stage chef de section et chef de groupe TAP (ou équivalent).
Définition héraldique : « au parachute déployé d’or retenant par huit suspentes une étoile brochant sur fond, soutenue de deux rameaux de laurier à senestre et de chêne d’argent à dextre ». Cet insigne a été homologué officiellement sous le nom de " brevet parachutiste cadre des troupes aéroportées », le 18 mai 2017 et enregistré sous le numéro GS 328.
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HISTOIRE
LE RECIT DE COC XA de Roger FAULQUES.
Propos recueillis par Olivier Cabiro
Quand, à la suite d’un appel téléphonique de Bernard Gruet je me suis mis à
réécrire les souvenirs de mon père, Bernard Cabiro, je suis allé à Nice interroger
Roger Faulques.
Il est venu me chercher à la gare et j’ai été frappé par l’allure svelte et décidée de cet
homme qui, malgré ses blessures, se mouvait, conduisait, entendait, parlait sans
difficultés à plus de 80 ans.
Tout l’après-midi, il s’est prêté à mes questions (non sans méfiance au début…) puis
le soir, après une coupe de champagne avec Mme Faulques, nous sommes partis
tous les deux dîner. Il s’est garé devant le Negresco et nous avons pris une table à la
brasserie. Il y avait peu de monde, aucun brouhaha, on s’entendait sans difficulté.
A la fin du repas, un silence s’est installé. « Tenez, m’a-t-il dit soudain, je n’en parle
jamais, je vais vous raconter Coc Xa. »
Tous les anciens connaissent le nom de Coc Xa, cet épisode tragique de l’évacuation
de Cao Bang, en 1950, au cours duquel le 1er BEP a été chargé d’effectuer une
percée de nuit dans un goulet rocheux et encaissé. Le peloton d’élèves-gradés,
commandé par le lieutenant Faulques et désigné pour ouvrir cette percée, y a été
exterminé.
Je l’ai écouté avec attention, gravant chaque mot dans ma mémoire. Une heure plus
tard, dans ma chambre d’hôtel, je notais les phrases telles que je les avais encore en
tête. Voici ses mots selon mes notes :
« C’était un truc, deux heures après on passait. Trois ou quatre tués au plus, ça nous
aurait coûté. Là, ils sont tous morts.
Soixante-trois !
Au début, on avait dit : au lever du jour. Et puis là, on nous dit : maintenant. Personne
n’a compris.
Alors on s’est dit qu’on allait à la mort. On le savait et on s’est marré.
On est parti, on se marrait.
La première balle m’a frappé au coude. C’est rien. Ça vous fait « le coup du petit juif »
et vingt secondes plus tard, vous ne sentez rien.
Ensuite, une balle m’a frappé la cuisse droite. Elle est ressortie. Ça raidit un peu mais
ça allait.
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Après, une troisième balle m’a frappé l’autre cuisse. L’os. J’ai eu l’impression de
monter dans les airs et puis je suis retombé d’un coup et mon nez a heurté ma
chaussure.
On m’a traîné au pied d’un arbre.
D’abord, j’ai redressé ma jambe. Elle faisait l’angle inverse ; cela fait bizarre. Je l’ai
remise dans l’axe.
A ce moment, une quatrième balle m’est rentrée là (il me montre le bas de l’abdomen à
gauche). Elle est remontée, elle a heurté mon bidon qui était vide, elle a grimpé le long
de mon dos et elle est ressortie par l’omoplate.
Autour de moi, il n’y avait que des morts ou des types qui agonisaient.
Mais le silence !
C’est beau le silence…
L’un sortait une cigarette, l’autre une allumette ; un l’allumait, la passait à l’autre. On
la passait jusqu’à moi, on me la mettait à la bouche.
On était détendu. On avait fait ce qu’il fallait. Pas de regrets : on mourait tranquilles.
Et en silence.
On se passait l’eau de la source de l’un à l’autre.
Pas tout de suite, parce qu’il y avait beaucoup de sang dedans. Il a fallu attendre.
Pas une plainte, pas un reproche, de personne.
Devant moi, il y avait un Hongrois. Il se tenait la mâchoire entre les mains. Une balle
la lui avait fracassée. Le sang coulait entre ses mains. Lorsqu’il a été trop faible, il a
basculé sur le côté, sans un mot.
On était partis ensemble. On se marrait. On savait qu’on allait y passer. On disait
n’importe quoi : « 2e Division, en avant ! »
Au bout d’un moment, quand j’ai crié à Savella : « Fonce ! » ; il m’a dit : « Je suis seul,
ils sont tous morts. »
Il était à vingt mètres sur ma droite, on n’y voyait rien. Ah !... (un moment de silence, le
regard lointain)
Je ne parle jamais de ça. C’est parce que vous êtes le fils de CAB et que vous voulez
savoir.
On était libres. On avait fait ce qu’il fallait. On avait l’esprit tranquille. Quand vous
avez fait tout ce qu’il faut, vous n’avez pas de regret. »
Quelques jours plus tard, encore frappé par ce récit, je le racontai à un de mes amis,
en y ajoutant une chose qu’il me semblait avoir entendue sans que je l’aie toutefois
notée : l’impression de fraternité ressentie par Faulques avec ses élèves gradés au
moment où ils attendent ensemble la mort, près de la source, dans ce silence apaisé.
« C’est très rare de ressentir la fraternité, me répondit mon ami. Peut-être est-ce la
seule fois où il l’a sentie à ce point. »
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TRIBULATIONS HUMEAU-RISTIQUES (et néanmoins authentiques)
Suite et fin (1956-1961)
Par le général Raymond Humeau
Troisième et dernier épisode
Après quelques mois de Légion, hauts en couleur, retour au
bercail du 35ème RAP
Une nouvelle réorganisation du 35e RAP me ramena, après une période « légionnaire » agitée et instructive, dans les secteurs de DJIDJELLI et ZIAMA-MANSOURIAH.
DLO auprès du 9e RCP, commandé successivement par deux chefs prestigieux : les
colonels Buchoud et Bréchignac, je m'évertuais à démontrer que la rapidité et la précision des artilleurs paras ne le cédait en rien à la fougue de la troupe appuyée.
Conformément à l'adage, cette règle se trouva confirmée par quelques exceptions.
C'est ainsi qu'un jour, une rafale tirée par ma batterie (36 coups de 105) s'abattit sans préavis sur une compagnie du "9" qui progressait sur un glacis dont le sommet était
tenu par des rebelles.
La fumée dissipée, on put constater que l'incident n'avait aucunement troublé cette troupe d'élite qui continuait sa progression avec le même flegme que ses grands
Anciens dans le même secteur à l'époque de la conquête (Cf historique du 9e RCP).
Le soir, à la popote, je dus payer deux fois à boire : la première pour avoir tiré sur des troupes amies, la seconde pour avoir démontré la totale inefficacité de mon arme.
Quelques semaines plus tard, le "9" me rendait la monnaie de sa pièce. Observateur
auprès d'une compagnie dont la section de tête venait d'accrocher, je demande l'intervention de la CA du régiment (6 mortiers de 120) qui, seule, se trouvait en
position favorable pour nous appuyer. Je précise que la progression se faisait sur une
crête rocheuse en lame de couteau, perpendiculairement au plan de tir des mortiers. Alors que je m'apprêtais à observer les deux coups de réglage, à peu près 800 mètres
devant moi, j'entends au-dessus de ma tête le sifflement annonciateur, et les deux
coups éclatent sur la section de commandement, de part et d'autre de la crête (un court, un long). Je me précipite pour commander "Halte au feu" et je m'entends
répondre : "trop tard, la sauce est partie".
Les obus étant en l'air, et n'ayant, hélas, aucune chance de rejoindre le Spoutnik (dont la trajectoire lumineuse "agrémentait" depuis peu les mises en place de nuit) il ne me
restait plus qu'à prier Sainte Barbe, tandis que quelqu'un près de moi criait "aux
abris" ou quelque chose d'approchant.
Le lendemain soir, au bar du "9", après avoir vainement tenté d'éclaircir le mystère des transmissions à l'origine de l'incident (lequel avait fait plus de peur que de mal),
j'eus la satisfaction de me voir offrir la double tournée de rigueur en la circonstance.
Deux ou trois mois après ce match nul, je rejoignais ma batterie, pour me transformer en chef de commando d'une cinquantaine d'artilleurs - fantassins
volontaires, prélevés sur les effectifs de l'unité, laquelle constituait ainsi avec sa
batterie de tir une sorte de sous-groupement autonome, parfaitement adapté à ma mission d'intervention dans un sous-quartier particulièrement "pourri".
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Coups de main et embuscades se succèdent alors sans interruption avec la couverture de nos propres 105, ce qui permet en cas de "clash" de laver le linge sale en famille.
Un soir, vers 22 heures, alors que je commande la batterie par intérim, un de mes
lieutenants, parti en embuscade à 3 ou 4 kilomètres du poste, me signale qu'il entend des coups de pioche au sud de sa position (probablement des "coupeurs de piste" en
action). Je décide alors de le rejoindre par un autre itinéraire connu de tous, pour voir
la situation de plus près. Il fait une nuit d'encre, et je progresse lentement, en tête de mon groupe sur un sentier
étroit, bordé de figuiers de barbarie, qui forment une haie impénétrable, à l'exception
de quelques rares passages. Brusquement, alors que je suis à une centaine de mètres du point de rendez-vous, je
tombe nez à nez avec un "para" qui me braque sa MAT 49 sur le ventre.
Je m'approche de son visage pour le reconnaître...en vain.
- Où est le lieutenant ?
- ...
- Mais parle, où est le lieutenant ?
-... Je le saisis par le revers de sa veste.
- Espèce d'abruti. Tu viendras me voir demain.
Je fais dix mètres de plus, pour tomber de nouveau sur un autre homme et m'approchant de lui à le toucher, je m'aperçois qu'il tient... un fusil de chasse.
En un éclair, tout s'illumine, c'est le cas de le dire : les fells ont placé une équipe de
protection sur mon chemin d'accès, à 100 mètres du lieutenant. S'ensuit un bref "son et lumière", ou plutôt un combat de nègres dans un tunnel, et
pour ma part un combat de catch dans les cactus avec le porteur d'escopette (dur dur
les épines). Le calme revenu, on relève deux fells au tapis (dont celui à qui j'ai parlé)
et malheureusement un de mes hommes aussi, tandis qu'apparaît mon lieutenant qui cherche à comprendre : "Alors l'ancien, qu'est-ce qui se passe ?"
Peu de temps après, un matin où je patrouille avec mes hommes vers
l'embouchure de l'oued Kébir, debout sur le marchepied du half-track M16, celui-ci saute sur une mine. Malgré ses 8 tonnes, l'engin fait un bond et j'en fais un autre
pour retomber tel une crêpe sur le capot.
Intact mais KO, je vois ou plutôt j'entends la tourelle du M16 se mettre à cracher le feu de ses quatre 12.7, en tournant sans arrêt à vitesse grand V jusqu'à l'épuisement
des munitions, semant la panique aussi bien chez les fells qui nous attendaient que
dans nos propres rangs. En fait, le tireur du M16, sonné lui aussi, avait actionné la mise à feu, et sanglé sur
son siège, tournait l'oeil hagard, tel le cosmonaute à l'entraînement sur la
centrifugeuse. Après cette séance tragi-comique, j'eus l'occasion de vérifier que l'exercice du
commandement est un art difficile et qu'il convient avant toute décision d'en mesurer
soigneusement les tenants et les aboutissants.
L'encadrement de la batterie (effectif total 150) comptait 7 ou 8 officiers, dont quatre d'active, et un corps de sous-officiers "moustachus" parmi lesquels trois
anciens de Diên Biên Phu. Du solide quand le plomb vole bas, mais pas toujours facile
à manier. Ce fut le cas lorsque le capitaine eut la malencontreuse idée de faire venir son épouse
(d'ailleurs fort jolie), ce qui en faisait la seule représentante du beau sexe dans le
secteur, et ce, en dépit des notes comminatoires du commandement à ce sujet. Le capitaine logeait dans une des chambres de l'école où nous étions installés, juste
au-dessus de la salle de classe, transformée en popote des cadres.
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Un soir, une semaine après l'arrivée de Madame, le ton commença à monter après le repas, alors que battait son plein le traditionnel petit jeu de la bière à deux.
De temps en temps, le brouhaha était interrompu par quelques coups vigoureux de
manche à balai sur le parquet de la chambre, sans doute pour inciter l'assistance à davantage de modération et il faut bien le dire, à ne pas troubler le "repos du guerrier".
Vers minuit, après une nouvelle rafale de trois coups de semonce venus d'en haut,
l'adjudant de batterie monta sur le bar et d'une voix tonitruante, traduisit en une phrase les pensées profondes de tout un chacun : "Y en a marre, ici y'en en que
deux qui b.…, le cochon et le capitaine "1.
Message reçu aussitôt 5 sur 5 ; le lendemain aux aurores, Madame dûment escortée, reprenait le chemin de ses foyers.
EPILOGUE
L'écho de ces tribulations, et j'en passe, étant parvenu aux oreilles du
commandement, celui-ci, dans sa grande sagesse, décida de me mettre à l'arrière,
c'est-à-dire derrière les tubes. Travail difficile, ingrat, risqué (c'est toujours l'arrière qui "dérouille" quand les obus
arrivent là où on ne les attend pas).
Heureusement, je fus sauvé par l'attribution de mon troisième galon et mon tour était venu d'assumer les foucades de mes subordonnés, mais ceci est une autre histoire.
Un dernier mot pour clore ces quelques pages ;
Le lecteur aura sans doute remarqué à travers ces péripéties le recours fréquent à un remède contre la soif, dont les vertus étaient déjà connues de nos ancêtres les Gaulois.
Mais ce remède présente aussi quelques inconvénients, et deux ou trois ans plus tard,
alors que je tenais garnison aux FFA, je tombai malade : maux d'estomac, anémie,
etc. Quand je pénétrai dans le bureau du médecin commandant, qui ne m'avait jamais vu,
et avant même que j'aie ouvert la bouche, celui-ci ne prononça qu'un seul mot,
divinatoire, accusateur et terrible à la fois : "Combien de bières ?" (sous-entendu, par jour).
Je ne pus que rougir de confusion et bredouiller je ne sais quelle excuse où se mêlaient
la chaleur du feu (du soleil et de l'action), l'ambiance et la magie d'une date : 1664. Depuis, les choses se sont arrangées et comme Adhémar (le président de ma
promotion), je me suis mis (avec modération) au "pure malt" qui fait le teint frais, les
cuisses roses et les urines claires, signes évidents de bonne santé comme chacun sait.
Et par Sainte Barbe, vive la bombarde !
Et par Saint Michel, vivent les paras !
1 Comme il se doit, l'adjudant élevait un couple de cochons pour utiliser au mieux les eaux grasses de l'unité.
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HISTOIRE
80ème anniversaire de la création des Troupes Aéroportées
Le 1er juin, l’armée de l’Air a commémoré le 80 ème anniversaire de la création des 601e et 602e Groupes d’Infanterie de l’Air [le Commando parachutiste de l’air n°10 a
hérité des traditions du second] lors d’une cérémonie organisée sur la base aérienne
123 d’Orléans-Bricy. En réalité, la création de ces deux unités a eu lieu en avril 1937, sur la base de l’instruction ministérielle Air n°2200/I/O/EMMA signée par
Pierre Cot, alors ministre du Front populaire. Et un homme y a tenu un rôle
crucial : le colonel Frédéric Geille, considéré comme étant le « père » des parachutistes français.
Né le 19 novembre 1896 à Brest, Frédéric Geille ne se destinait pas à faire une
carrière militaire. Étudiant aux Beaux-Arts quand éclate le premier conflit mondial, il s’engage, 20 novembre 1914, au 41ème RI « pour la durée de la guerre ».
C’est ainsi qu’il prend part aux combats des Éparges, d’Argonne, de Verdun et de
Champagne. En mai 1917, il obtient une citation pour avoir « pris le commandement
de son unité et par son énergique intervention a amené le repli de l’ennemi » alors qu’il était le seul gradé survivant de sa section. Nommé sous-lieutenant au feu,
Frédéric Geille rejoint, à sa demande, l’aviation. Breveté observateur, il est affecté à
l’escadrille BR7, dotée de Bréguet XIV. Il a ainsi l’occasion de se distinguer « à plusieurs reprises en réussissant des missions délicates autant que périlleuses au-dessus des lignes ennemies », comme le soulignera le texte d’une nouvelle citation
qui lui sera attribuée. À la fin de la guerre, Frédéric Geille reste finalement dans l’armée. Nommé
définitivement sous-lieutenant, il part en Pologne au sein de l’escadrille SAL 39, avec
« l’Armée bleue » du général Józef Haller, alors engagée contre la Russie soviétique.
Là encore, le jeune officier fait preuve « d’une énergie à toute épreuve et d’une grande ténacité. » Rentré en France, le sous-lieutenant Geille finit par obtenir son brevet de pilote
militaire. Après avoir servi en Afrique du Nord et au Liban (au 39e Régiment d’Aviation), il est promu capitaine en 1927. Puis, il passe quelques années l’état-
major de la 22 ème Escadre, à Chartres.
Mais un événement va éveiller son intérêt : en 1934, devant de nombreux observateurs étrangers, les Soviétiques font sauter en parachute, dans la région de
Kiev, deux bataillons – avec des moyens légers d’artillerie – qui, dans le cadre de
grandes manœuvres, s’emparent rapidement d’une petite ville qui leur avait été
désignée. L’Armée rouge venait de reprendre à son compte une idée émise dès 1918 par le commandant Ernest Évrard. Une intuition qui ne souleva guère
l’enthousiasme de l’état-major à l’époque…
Quoi qu’il en soit, les capitaines Geille et Durieux (également pilote) ainsi que le chef de bataillon Chalret du Rieu obtiennent d’être envoyés en URSS pour étudier les
techniques de saut des Soviétiques.
Stagiaire à l’école de Tuchino, près de Moscou, Frédéric Geille obtient le brevet d’instructeur en chef de parachutisme n°3. De retour en France, il est rejoint par le
« Kapitan » Kaitanoff, qui, parachutiste chevronné de l’Armée rouge, officie en tant
que conseiller technique. Ce dernier sera à l’origine d’une anecdote surprenante. À Villacoublay, lors d’une
campagne d’essais qui consistaient à larguer des mannequins en vue d’homologuer
des parachutes, l’un d’eux ne s’ouvre pas. L’officier soviétique examine alors les
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suspentes et la voilure de l’exemplaire défectueux, le replie avant de s’en harnacher et de monter dans l’avion pour… sauter avec. L’homologation fut ainsi faite…
Après cet épisode, le capitaine Geille est chargé de mettre en place le premier centre
français d’instruction de parachutisme. Il en prend le commandement en septembre 1935. Installée à Avignon-Pujaut, cette école de saut doit former les premiers cadres
parachutistes qui seront ensuite affectés aux futurs 601ème et 602ème GIA, que
l’officier contribuera à créer en tant que contrôleur permanent de l’instruction technique du parachutisme pour les deux groupes.
Par ailleurs, le capitaine Geille met au point la doctrine d’emploi de ces nouvelles
unités et s’offre même le luxe d’établir deux records : un saut à l’arraché de 35 mètres de hauteur et celui ayant consisté à effectuer 12 sauts en 1h45.
En 1938, donc peu après la création des 601ème et 602 ème GIA (à Reims et à Maison
Blanche, en Algérie), le commandant Geille retrouve l’aviation de chasse après avoir
été affecté à la 2 ème Escadre, au sein de laquelle il créé le III ème groupe. Le 13 juin 1940, après avoir mené avec succès la première attaque aérienne au sol d’engins
blindés, il est abattu en flammes par un Messerschmitt Bf109. Gravement brûlé, il
parvient quand même à s’extraire de son avion en parachute. Remis de ses blessures, il est envoyé à Alger pour prendre le commandement du III ème groupe de
la 6 ème escadre, puis celui de la base aérienne de Ouakam (Sénégal) avant d’être
placé en position de non-activité par le régime de Vichy. Mais en 1943, le lieutenant-colonel Geille reprend du service pour participer à la
libération de la France. Nommé colonel, il prend le commandement du 1er Régiment
de chasseurs parachutistes, qu’il conduira au feu. Puis, en novembre 1944, il est affecté à l’état-major de l’armée de l’Air, avec la tâche de créer de nouvelles unités de
parachutistes. Finalement, il quittera définitivement l’uniforme en mai 1950, après
avoir fondé la Fédération nationale des parachutistes français.
Commandeur de la Légion d’Honneur et titulaire de pas moins de huit citations, « inventeur » des actuels chuteurs opérationnels, le colonel Geille s’est éteint le 21
juillet 1976 à Saint-Germain-en-Laye.
Il incarnait un « type légendaire de bravoure et de bonne humeur » tout en étant un « remarquable entraîneur d’hommes. »
(source : opex360)
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EXPOSITIONS, MANIFESTATIONS ET LECTURES
Un évènement à ne pas manquer à l’Airborne Museum ce Sainte Mère l’Eglise !
Samedi 7 et Dimanche 8 Octobre : Cycle de conférences sur « LA RESISTANCE ET
LES SERVICES SPECIAUX : SOE, BCRA ET OSS ». Chaque conférence dure
environ 1h15 et sera suivie de questions-réponses avec les conférenciers. Selon ces
derniers, des séances de dédicaces pourront suivre. Un entracte sera proposé aux participants. Gratuit.
· Samedi 7 octobre, 18h30 : « Les SOE (Special Operation Executive) » soit
les services secrets anglais par Nathalie Genet-Rouffiac. Nathalie Genet-Rouffiac, archiviste-paléographe, ancien élève de l’école nationale du
patrimoine, docteur en histoire, est conservateur général du patrimoine au ministère
de la Défense. Elle a supervisé le traitement et l’ouverture au public des 600 000 dossiers
d’attribution du statut de résistants au Service historique de la Défense (SHD) à
Vincennes, ainsi que des dossiers des morts pour la France, prisonniers de guerre et
déportés internés résistants au SHD à Caen.
· Samedi 7 octobre, 20h30 : Les Opérateurs radio clandestins par Didier
Clarençon. Les transmissions radio clandestines furent un enjeu majeur pour les
Alliés pendant la Seconde Guerre Mondiale : il était en effet vital de
pouvoir communiquer avec la Résistance dans l’Europe occupée afin de recevoir des renseignements sur les forces allemandes et de préparer des opérations de
parachutage ou de sabotage.
Des opérateurs radio furent spécialement formés et entraînés pour cette mission, du matériel de transmission adapté fut inventé, et des procédures de transmission
complexes furent élaborées.
Particulièrement exposés, ces opérateurs radio payèrent un lourd tribut : en 1942 le
pourcentage des pertes était de 80% ; il chuta à 15% à la fin de la guerre, grâce à l’adoption de mesures de sécurité strictes afin de compliquer la tâche des services
d’écoute allemands.
Ancien médecin militaire et chercheur du Service de Santé des Armées, Didier
Clarençon travaille depuis de nombreuses années sur le parcours des opérateurs
radio clandestins. Radioamateur et passionné d’Histoire, son expertise dans le domaine du matériel de transmission, des procédures radio, et des techniques de
codage lui permet une approche complète et originale de ce sujet.
· Dimanche 8 octobre, 10h00 : Parachutages et atterrissages clandestins par
Jean-Louis Perquin. Dès 1940 des escadrilles spéciales sont constituées en Angleterre puis en Afrique du nord afin de soutenir la Résistance en Europe
occupée.
1 500 agents spéciaux furent parachutés, 400 furent déposés par Pick-up et environ
1500 autres sont arrivés lors d’opérations maritimes clandestines. Parmi eux, 130 compagnons de la Libération dont douze avalèrent une pilule de cyanure pour ne
pas parler… Véritables croisés de la France Libre, ils sont aussi les ancêtres de
James Bond.
Fils de résistant, Jean-Louis Perquin a effectué une carrière militaire au sein des
troupes aéroportées et des troupes de montagne. Son passé familial et son métier
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l’ont tout naturellement conduit à effectuer des recherches sur les opérations clandestines liées à la Libération, il s’est alors signalé par la parution d’articles et
d’ouvrages remarqués sur cette guerre de l’ombre livrée par les agents spéciaux
alliés parachutés en France occupée. Grace à sa documentation personnelle et surtout grâce à l’amitié des vétérans et la proximité avec de nombreux conservateurs
de musées à travers toute l’Europe, il est désormais un spécialiste reconnu en ce qui
concerne les opérations aériennes clandestines livrées depuis l’Angleterre puis
l’Afrique du Nord.
· Dimanche 8 octobre, 12h00 : Le Réseau Sussex par Dominique
Soulier. Le plan Sussex est une mission tripartite franco-américano-britannique
ultra secrète voulue par l’état-major du Général Eisenhower en prévision de
l’opération « Overlord » et pour les opérations de libération de la France. 120 hommes et femmes tous Français sont recrutés pour exécuter un plan
audacieux qui vise à parachuter dès le début février 44 et jusqu’à la libération
complète de la France des équipes de deux agents en civil (un observateur et un radio) derrière les lignes ennemies. Leurs missions, s’infiltrer et renseigner 24h/24h
l’état-major allié S.H.A.E.F. (Supreme Headquarter Allied Expeditionary Forces) sur
l’ordre de bataille allemand.
Dominique Soulier fils d’un agent du BCRA (Bureau Central de Renseignement et d’Action) radio du plan Sussex, se passionne depuis plus de 30 ans pour cette
histoire méconnue. A ce titre il rencontre un grand nombre d’agents et collecte un
grand nombre de souvenirs et de nombreuses informations totalement inédites sur
ces opérations spéciales, les Plans Sussex & Proust.
http://www.airborne-museum.org/animations-et-evenements-2017/
RECOPEX 2017, du 9 au 27 novembre
La deuxième édition des journées RECOPEX - REConnaissance des OPérations Extérieures – se tiendra à la mairie du 17e arrondissement de Paris, du 9 au 27
novembre.
Son objectif est de mieux faire connaître les OPEX au grand public, remercier les militaires engagés, soutenir les anciens combattants de la nouvelle génération du
feu, notamment les Parachutistes, le plus souvent sollicités en premier, jamais
économes de leurs efforts. RECOPEX 2017 est monté en partenariat étroit avec la Mairie du 17ème qui fournit
les salles et la logistique. L’accès est libre et gratuit. Le programme prévoit
notamment : Jeudi 9 novembre (19 h 00) : vernissage de l’exposition permanente UNC OPEX ;
Mardi 14 (9 h 30 - 13 h 00) : 1ères rencontres socio-professionnelles ;
Mardi 14 (19 h 00 – 21 h 00) : Film ;
Jeudi 16 (18 h 30 – 21 h 00) : présentation de l’UNC par son Président, le Général (2S) Pierre Saint-Macary ;
Mardi 21 (18 h 30 - 21h.00) : conférence de Frédéric Pons, journaliste et écrivain,
sur les OPEX en Afrique et en Orient ; Jeudi 23 (18 h 30 - 21 h 00) : cérémonie Mairie-ONAC-UNC couplée avec une
remise de cartes, de TRN et de décorations ;
Samedi 25 (9 h 30 – 13 h 00) : 2èmes rencontres socio-professionnelles. Renseignements :
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LA GUERRE D’ALGÉRIE aux Editions NANE
Vouloir écrire le récit de la guerre d’Algérie en une soixantaine de pages était une gageure que le récent petit opuscule proposé par les Editions NANE dans sa
collection Histoire vient de vérifier.
Ce livret agréable, attirant et facile d’accès, comme le sont la plupart des ouvrages de cette collection, principalement destinée à la jeunesse, reposait pourtant sur une
belle intention : raconter de manière simple cette période de l’histoire de notre pays.
Intention malheureusement dévoyée sous l’influence de la doxa diffusée depuis cinquante ans, et sur laquelle s’appuie habilement l’auteur, Maurice BENASSAYAG,
proche de François MITTERAND, qui lui avait confié la Délégation aux Rapatriés en
1988.
Souhaitant vraisemblablement participer à l’apaisement des mémoires, comme veut sans doute l’indiquer le mélange des drapeaux algérien et français (sur lequel mort
l’étoile rouge du FLN…) qui orne la couverture, ce livret veille à présenter le FLN sur
un même plan que la France et son armée. On a même parfois l’impression qu’il s’agit d’une histoire du FLN.
Les jeunes qui découvriront cette tragique histoire à travers cet ouvrage apprendront
ainsi que, depuis 1945, l’armée française et les Européens d’Algérie ont commis de nombreuses exactions contre ceux qui sont ici appelés les combattants du FLN, dont
les actes terroristes ne sont que rapidement évoqués et d’ailleurs présentés comme
une réponse aux malheurs du peuple algérien, dont on ne cesse en outre de rappeler qu’il est musulman.
La pacification est à peine évoquée, assortie en outre de guillemets, qui sont
aujourd’hui devenus l’expression du mépris.
Ainsi, à petites touches, derrière un faux souci d’équilibre objectif, cette présentation de la guerre d’Algérie à de jeunes esprits dépourvus d’autres références, donnera
raison à tous ceux qui, dans nos banlieues, voient dans la France un ennemi à
abattre. Si la guerre d’Algérie ne fut effectivement pas toujours très belle, il n’est peut-être
pas utile de la présenter comme entièrement aux torts de la France, qui continue
d’en payer les conséquences en accueillant sur son sol tous ceux que l’Algérie n’a pas su nourrir depuis qu’elle est livrée à elle-même.
Les anciens combattants grands-pères auront donc fort à faire pour apporter les
nuances dont cet ouvrage ne s’est pas embarrassé, sans doute en raison de sa taille réduite, qui n’excuse cependant pas cette vision finalement négative et dangereuse,
mais dans l’air du temps.
Henry-Jean FOURNIER
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ADHÉSION À L'ASAF
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DANS VOS AGENDAS
La réunion du Vendredi 13 octobre sera
l’occasion de célébrer la Saint Michel : Messe à 11 h
en l’Église Saint-Louis des Invalides.
À l’occasion de cette réunion, le général Maurice
Schmitt remettra les insignes de
Grand-Croix de la Légion d’Honneur
au Général Chabannes
Après la Saint Michel, la réunion suivante est programmée au Cercle National des Armées à
Saint Augustin
le vendredi 26 janvier 2018
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Déjeuner du Vendredi 13 octobre
A retourner pour réception
au plus tard le vendredi 6 octobre
à Bernard Gruet. Le Cézanne, 1 rue du Port. - 92 500 Rueil-Malmaison
01 47 51 15 50 - [email protected],
Nom et prénom………………………….…………………………………………….
Participera au déjeuner du 13 mai
dans les salons du Gouverneur militaire de Paris à l’Hôtel des Invalides
Accompagné de …………………………..………… (Nom et qualité ci-dessous)
………………………………………………………………………………………………
Ci-joint chèque de 40 € par personne à l’ordre de « MCA-Paras »
Attention : seuls pourront entrer en voiture ceux qui
auront communiqué nom et immatriculation du
véhicule une semaine avant.