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MÉMOIRE Portant sur les activités de procréation assistée au Québec Proposé par Katia Petitclerc Présenté au Commissaire à la santé et au bien-être 14 JUIN 2013

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MÉMOIRE

Portant sur les activités de procréation assistée au Québec

Proposé par

Katia Petitclerc

Présenté au Commissaire à la santé et au bien-être

14 JUIN 2013

i

TABLE DES MATIÈRES

Résumé .................................................................................................................................................. ii

Présentation de l’auteure .................................................................................................................... 1

Introduction ........................................................................................................................................ 2

Si conception rimait avec prévention, et prévention avec sensibilisation ?

Les SAGESSES ............................................................................................................................ 4

Le concept d’infertilité : une définition juste ? ....................................................................... 6

L’accès à l’information ................................................................................................................ 8

L’accompagnement ...................................................................................................................... 9

Les médecines dites alternatives

Les faits ....................................................................................................................................... 12

Ce qui est proposé, ici et ailleurs ............................................................................................ 15

Procréation assistée

Un soutien inexistant, surtout dans un contexte espéré d’approche globale ................. 16

L’accès à la procréation assistée : OUI ! Mais comment, pour quoi et pour qui ? ....... 17

Conclusion ........................................................................................................................................ 19

Remerciements

Appuis au mémoire

Suggestions de lectures sur le web

Vocabulaire

Références

Annexes

ii

RÉSUMÉ

La question de la procréation assistée au Québec est un sujet chaud, en pleine éclosion depuis l’annonce et la

mise en place du projet de loi 26, en août 2010 dernier. À l’aube de son 3e anniversaire, il est clairement tout

indiqué de réunir le plus de personnes impliquées que possible : patients, organismes de sensibilisation et de

soutien, personnel médical, tout intervenant connexe, etc. Ensemble, dressons un bilan de ce qui s’est fait,

faisons ressortir les points sur lesquels il est maintenant temps de s’attarder, énumérons les ajouts qui

pourraient être envisagés, etc. Dans le présent document, vous trouverez :

- Un abrégé de ma propre histoire en tant que patiente active en centre de procréation assistée et engagée à

différents niveaux auprès des couples infertiles ;

- Une introduction vous permettant de mieux cerner mes motifs et mes visées à réaliser cet exercice ;

- La vision d’ensemble des difficultés à concevoir que l’on aurait intérêt à développer, d’après mon expérience

et mon partage avec plusieurs couples et intervenants ;

- Un portrait d’autres intervenants (méthodes alternatives ou holistiques, accompagnement, etc.) et pourquoi

leur place est pertinente dans ce dossier ;

- Mon opinion en ce qui a trait à la question du programme de procréation assistée à proprement parler, ses

failles, ce qui serait à travailler, etc. ;

- Des questions ouvertes reposant sur d’autres problématiques en lien avec la procréation assistée et pour

lesquelles je n’ai pas l’expertise nécessaire pour y répondre ou auxquelles il n’y a tout simplement pas de

réponses à l’heure actuelle.

1

PRÉSENTATION DE L’AUTEURE

Je m’appelle Katia, j’ai 26 ans, et mon conjoint et moi faisons partie des quelques centaines de milliers de

couples, un peu partout dans le monde, ayant reçu ou qui recevront un diagnostic d’infertilité 1.

Ce genre de formule de présentation, sans doute la lirez-vous à profusion dans plusieurs

mémoires et témoignages qui vous seront soumis par des individus qui, comme moi,

décideront de coucher sur papier leurs expériences, leurs connaissances, leurs inquiétudes

et leur expertise en leur nom personnel. Il est donc aisé d’imaginer qu’elle en devienne

banale, obsolète, de par sa redondance. C’est pourquoi j’aimerais introduire ce mémoire en

vous rappelant que derrière chacune de ces formules de présentation, se trouve un être

humain, bien réel, qui pourrait tout aussi bien être votre voisin, votre cousine, votre frère,

votre fille…

Mon conjoint et moi tentons depuis maintenant plus de 4 ans de réaliser notre rêve le plus

cher, celui de concevoir et de porter un enfant, de fonder une famille. Atteint d’un cancer

à l’âge de 20 ans, alors qu’il était au sommet de sa forme, avec des projets, les études

universitaires, le monde à portée de main, mon conjoint a vu sa vie radicalement changer

de cap à l’annonce du diagnostic. De par le stade déjà avancé de la maladie, auquel se sont

ajoutés les chirurgies et les traitements de chimiothérapie, les chances paraissaient minces

pour que sa santé reproductive ne soit aucunement affectée. Et pourtant, dès que sa vie a

été hors de danger et que la phase de rémission a été entamée, tous les espoirs étaient

permis. Nous étions jeunes, à peine 22 ans, notre régime de vie était équilibré et sain, et les

premiers résultats des spermogrammes laissaient réellement présager que nos chances de

concevoir un enfant, telles que la nature le prévoit, n’étaient pas négligeables. Et pourtant,

après plusieurs mois d’espoir, d’essais infructueux, et sans autre ressource connue

(accessible ?), nous avons abdiqué. C’est vous dire combien le cancer, même après presque

6 ans de rémission et de guérison, continue de nous hanter et de nous faire revivre sans

cesse ses douloureux contrecoups.

C’est ainsi qu’a commencé notre deuil d’une conception naturelle, normale, et notre entrée

dans le monde de la procréation médicalement assistée (PMA), en octobre 2010, à l’âge de

24 ans. Nous tenions à commencer par le commencement, soit par les traitements les

moins invasifs possibles, et ce malgré le fait qu’il apparaissait clair aux yeux des médecins

qu’il nous faudrait sans doute recourir à l’artillerie lourde qu’est la FIV-ICSI avec le

sperme de mon conjoint ou celui d’un donneur. Nous n’étions pas particulièrement

pressés et ne souhaitions pas sauter d’étapes. Nous voulions maximiser nos chances de

conception naturelle par l’adoption d’un régime de vie encore plus sain, investiguer à fond

sur ma propre santé générale et surtout reproductive. Comme les médecins ne semblaient

pas croire qu’il y ait grand-chose à faire de ce côté, et n’y connaissant pas grand-chose,

encore une fois, nous avons plié. Après plusieurs essais d’insémination artificielle avec le

sperme de mon conjoint, toutes soldées par un échec, nous avons finalement opté pour la

FIV-ICSI. Au moment de vous écrire ces lignes, nous avons actuellement à notre actif la

réalisation de 3 cycles de traitements en vue du transfert d’un embryon frais – le premier

d’entre eux n’a pas donné lieu à un transfert, car aucun embryon n’était viable – et un

2

cycle en vue du transfert d’embryons congelés, tous réalisés dans une même année. Tous

furent vains. Il ne nous reste donc qu’un seul et dernier essai couvert par notre assurance-

maladie.

La solidité de notre couple a été mise à rude épreuve. J’ai subi une intervention visant à

détordre mon ovaire droit par laparoscopie, sous anesthésie générale, le 9 mars 2012. J’ai

été plusieurs fois en arrêt de travail durant les traitements. D’abord suite à de fortes

réactions à la médication, puis suite à l’annonce du dernier résultat négatif, ma santé

physique et émotionnelle étant alors à son plus bas. Avec une consœur également infertile,

nous avons fondé le groupe de soutien En espérant bébé dans la région de l’Estrie, que nous

souhaitons voir se multiplier ailleurs au Québec. Nous avons créé des liens que peu

d’individus réussiront à établir après seulement une rencontre, une discussion. J’ai créé une

page Facebook pour sensibiliser mes proches et leur entourage à l’infertilité (Parce qu’on

vient de loin). J’ai suivi une formation d’accompagnante à la naissance (Doula) dans le but

éventuel d’accompagner et d’outiller les individus qui choisiraient de prendre en main leur

santé préconceptionnelle, éprouveraient des difficultés à concevoir ou vivraient le miracle

d’une conception longtemps souhaitée, naturellement ou médicalement assistée. Depuis

un an, je m’évertue à cibler les ouvertures pour m’impliquer toujours un peu plus pour

cette cause et d’étendre mon réseau, de promouvoir la santé conceptionnelle, parfois

seulement en semant une toute petite graine dans l’esprit d’un proche ou d’un inconnu.

J’ai eu la chance d’établir des liens avec plusieurs personnes se sentant concernées par la

question de l’infertilité et parfois rattachées à différents organismes, tels que l’ACIQ,

l’ACSI, le Regroupement Naissance-Renaissance, Naissance Renaissance Estrie, le

Groupe M.A.M.A.N., Santé des femmes, Seréna Québec, les membres de Bébé Santé,

Yosana3000, Futé et en santé… Voilà, en gros, mon expérience et mon vécu en lien avec

l’infertilité.

Ce que je m’apprête à vous présenter, le tout largement appuyé par des études et des

expériences vécues, je ne le fais pas en vous imposant une vérité, ou le chemin à suivre,

mais simplement en vous exposant ma vérité, ma vision de la conception, médicalement

assistée ou non.

INTRODUCTION

Tel que décrit dans la lettre d’invitation du Commissaire, le présent exercice viserait à

fournir un avis sur la pertinence d’offrir certaines activités de procréation assistée au Québec. Toutefois,

je pense que l’on ne peut s’attaquer d’emblée à cette question sans d’abord reculer jusqu’à

la toute base de la problématique, à savoir :

- Quelle est la définition de l’infertilité ? Fait-elle l’unanimité ? Est-il juste que cette

condition soit définie ainsi ?

- Comment et pourquoi devrait-on davantage sensibiliser la population, et ce dès

l’adolescence, concernant leur « capital reproductif » (la connaissance de sa fertilité et

des périodes fertiles et infertiles du cycle ou comment augmenter ses chances de

concevoir simplement en comprenant bien la physiologie de son propre corps) ?

3

- Quelles avenues sont proposées aux couples éprouvant des difficultés à concevoir ?

Dans quelle mesure l’accès à l’information relative à ces ressources est-elle

favorisée ?

- Devrait-on inclure, dans la catégorie des produits et services couverts par la RAMQ –

en lien avec des activités de procréation assistée ou pour maximiser les chances d’une

conception naturelle – des soins tels que l’acupuncture, des sessions de yoga, des

produits homéopathiques, des séances en ostéopathie, et j’en passe, encore une fois

avec l’objectif de favoriser l’accès à toutes les options et la promotion du choix

éclairé?

- Qu’est-ce qui se fait ailleurs, au Canada ou dans le monde, dont nous pourrions nous

inspirer et éventuellement adapter à notre réalité ?

Ce n’est qu’après vous avoir exposé les faits sur ces sujets, alimentés de mon point de vue,

que j’aborderai les questions suivantes :

- Quelle est la raison d’être du projet de loi 26, actuellement en place ?

- Quelles sont les lacunes au projet de loi et comment serait-il possible de pallier à ces

manques, à tous les niveaux ?

- Qui sont les intervenants actuellement en place dans les cliniques de fertilité ? Quels

autres joueurs clés pourraient s’ajouter à leur équipe pour favoriser une approche

globale et permettre aux couples de faire un choix éclairé ?

- Quelles sont les ressources d’aide psychologique et de soutien émotionnel

actuellement disponibles, en clinique de fertilité et ailleurs, et de quelle manière sont

gérées les répercussions émotionnelles d’un processus en clinique de fertilité ? Quelle

est l’approche des professionnels face à la détresse et aux besoins émotifs de leurs

patients ?

Vous comprenez qu’à mon avis, il ne s’agit pas d’aborder uniquement la question des

économies réalisées dans notre système de santé lorsque la règle du transfert d’un seul

embryon par essai de FIV a été établie, évitant ainsi les chances de grossesses multiples,

qui elles-mêmes peuvent mener à des complications et des soins néonataux coûteux. Bien

sûr, cela ne veut pas dire que les faits se rapportant à cette réalité soient négligeables, bien

au contraire. Au-delà du motif économique, la diminution du nombre de grossesses

multiples obtenues suite à des traitements de procréation assistée a aussi un impact sur la

qualité de vie et la santé des nouveaux parents qui ont sans doute eu bien assez de vivre la

peur, les douleurs, les congés forcés, les pleurs liés à leurs conditions de couples infertiles,

sans en plus redouter un suivi en clinique GARE et la crainte de conditions

problématiques à la naissance et durant les premiers moments de vie. Toutefois, il est

clairement restrictif de se concentrer uniquement sur ces faits pour justifier ou non la

pertinence du projet de loi 26. Plusieurs autres facteurs entrent en ligne de compte et toute

personne ou organisme appelé à œuvrer auprès des couples infertiles devrait s’y attarder

afin de s’assurer de la viabilité du projet de loi, que celui-ci soit appliqué de manière juste

et qu’il soit convenablement encadré. Ce sont ces facteurs, brièvement résumés ci-haut,

qui seront abordés plus en profondeur dans le présent document, bien sûr dans la limite

des informations et des ressources dont je dispose.

4

SI CONCEPTION RIMAIT AVEC PRÉVENTION, ET PRÉVENTION AVEC

SENSIBILISATION ?

LES SAGESSES

Dernièrement, j’ai eu la chance de côtoyer une femme extraordinaire qui a vécu plusieurs

problèmes de santé et de grandes épreuves physiques et émotionnelles. Cette femme,

Yolande Buyse (voir l’Annexe 1), a choisi d’utiliser son vécu et son expérience au service

des autres, dans toutes les sphères de la condition humaine, incluant les couples dits

infertiles. En accompagnant très étroitement ces couples, et en les outillant de manière à

potentialiser leur fertilité respective, plusieurs d’entre eux ont eu la merveilleuse surprise

de réussir à concevoir, sans avoir recours aux méthodes de procréation médicalement

assistée. Je tiens à préciser qu’il n’est pas question ici de troubles ou maladies congénitales

engendrant des défectuosités d’ordre mécanique bien précises telles l’absence, chez une

femme, d’un utérus, des ovaires ou des trompes de Fallope ou encore, chez un homme,

de l’impossibilité de fabriquer des spermatozoïdes. Il s’agit bien souvent de couples qui

reçoivent un diagnostic «d’infertilité inexpliquée » ou qui présentent une ou plusieurs

conditions de santé non favorables à l’obtention d’une grossesse et plus ou moins traités

adéquatement (syndrome des ovaires polykystiques, endométriose, spermogramme

anormal pour de multiples motifs, troubles ovulatoires, cycles menstruels irréguliers, etc.).

Comme « traitement » préventif et même curatif de première ligne, l’application des

SAGESSES est certainement ce qui devrait primer. Mais que sont au juste les

SAGESSES ? Techniquement, il s’agit d’un acrostiche, créé par Yolande Buyse, dont voici

la signification :

Structurer le corps Alimenter le corps Gérer la récupération du corps/gérer le stress Exercer le corps Sécuriser l’environnement S’épanouir dans la relation Entretenir la créativité Synchroniser et optimiser les sagesses (trouver l’équilibre

Dit comme cela, on se dit, mais c’est tout bête ! Et plusieurs peuvent penser que ce credo

est, dans les grandes lignes, le leur. Et pourtant, c’est beaucoup plus complexe qu’il n’y

paraît de s’y coller, surtout à cause de la réalité dont fait partie l’être humain du 21e siècle.

Dans « structurer le corps », on retrouve tout ce qui a trait au patrimoine génétique de

l’individu, le produit de la fécondation, les bases et le terrain avec lesquels travailler. Peu

de choses peuvent être modifiées à ce niveau, si ce n’est de conscientiser les gens qu’il est

possible d’avoir un impact sur le futur « capital santé » d’un individu et ce, avant même sa

conception. Dès les tous premiers instants de la fécondation, tout commence à se mettre

en place pour créer un petit être et il est possible de mettre toutes les chances de notre

côté pour que celui-ci ait déjà de bonnes et solides bases. Une fois cette structure définie,

tous les autres points peuvent faire l’objet d’une attention particulière et tous les individus

peuvent y apporter des modifications dans le but de favoriser une grossesse. Là où le bât

5

blesse, c’est que plusieurs personnes ne sont pas conscientes de tout ce qui les entoure et

qui contribue, un peu plus chaque jour, à rendre le terrain moins fertile. Prenons

l’alimentation. Combien de couples diagnostiqués infertiles savent que l’eau qu’ils

consomment contient sans doute des résidus pharmaceutiques, de l’atrazine, du Bisphénol

A et des œstrogènes, sans oublier les POP (polluants organiques persistants), les métaux

lourds, les pesticides – pour ne nommer que ceux-là – présents dans la nourriture et qui

risquent fort bien de perturber leur système hormonal, au même titre qu’ils perturbent

l’équilibre de plusieurs espèces animales et troublent les écosystèmes (voir l’Annexe 2) ? À

cette liste de perturbateurs endocriniens s’ajoute le cannabis2 « drogue récréative »

largement consommée dès l’adolescence, et n’oublions pas l’alcool et le tabac qui ont des

effets bien réels sur le système hormonal, tant féminin que masculin (voir les suggestions

de lecture à la fin du présent document). Autre fait accablant : la maladie cœliaque, ou

l’intolérance au gluten, peut également être responsable d’infertilité tant chez la femme

que chez l’homme, pour qui une alimentation stricte ne comportant aucune source de

gluten est le seul traitement possible. Cette maladie est d’autant plus sournoise qu’il n’y a

pas toujours de symptômes associés, et dans ce cas, seuls un test sanguin et une biopsie de

l’intestin en permettront le diagnostic3. À cela s’ajoutent le régime alimentaire nord-

américain typique présentant souvent des carences alimentaires et les risques accrus

d’infertilité liés à un manque ou à un surplus de poids, etc.

Le troisième point, soit le G de SAGESSES, est également un facteur qu’il est possible de

travailler, et c’est sans doute l’un des plus grands fléaux touchant la santé globale de l’être

humain du 21e siècle : le stress. Souvent sous-estimé et rapidement balayé du revers de la

main comme traitement préventif, la gestion adéquate du stress permettrait néanmoins de

diminuer considérablement la production excessive des hormones du stress (cortisol et

Cie.), lesquelles viennent perturber la production d’autres hormones et donc les

interactions hormonales et les actions de plusieurs organes4 (voir également l’annexe 3 et

les suggestions de lecture à ce sujet). Lorsqu’un couple choisit de se lancer dans l’aventure

de la PMA, l’un des plus grands obstacles auquel il sera confronté sera la gestion du

stress : en effet, alors que nous tentons un tour de force pour contrecarrer l’infertilité par

différents moyens, nous nous retrouvons paradoxalement dans des situations de stress

intense occasionnée par les attentes, les casse-tête des rendez-vous, les bévues souvent

commises et certainement dues, dans quelques cas, au sur achalandage de certaines

cliniques, les visages devant lesquels nous nous trouvons qui ne sont jamais les mêmes, les

effets secondaires de certains médicaments, les absences au travail ou encore les coûts

reliés aux médicaments et à certains tests, etc. Bref, rien pour favoriser les chances de

réussite, alors que plusieurs points pourraient être améliorés… mais nous y reviendrons

un peu plus tard.

Dans une même lancée, vous comprendrez qu’il peut être difficile, dans un contexte

d’infertilité incluant ou non un processus de PMA, de « s’épanouir dans nos différentes

relations », à commencer par la relation de couple, mais aussi dans les relations de travail,

familiales, etc. Une autre sphère de la vie durement touchée, et ce, dès les tout débuts de

la prise de conscience qu’il sera peut-être plus ardu que l’on pensait de concevoir un

enfant. Pourtant, il serait déjà plus facile pour ces couples de combler ce besoin si des

6

groupes de soutien étaient mis en place dans toutes les régions du Québec, si des

intervenants étaient spécifiquement formés, si la réalité de l’infertilité était plus souvent

dépeinte et largement divulguée, grâce, entre autres, à une visibilité accrue de différents

organismes (l’ACSI, l’ACIQ, Seréna Québec…), souvent laissés en arrière-plan.

Le point concernant le fait de « sécuriser son environnement » n’est pas non plus

négligeable. Combien de travailleurs – travailleuses sont soumis à des conditions

défavorables à leur capital reproductif ? De nombreux métiers (camionneur, le travail dans

les cuisines…) impliquent l’exposition à des chaleurs et des chocs importants et répétés et

surtout localisés au niveau des organes reproducteurs ou encore à des produits chimiques,

pesticides, solvants, formaldéhydes, teintures (travail en laboratoire, agriculture, industrie

du textile et de la peinture, cultures en serre, fleuristerie…). Sans oublier tout ce qui peut

se trouver dans la plupart des domiciles québécois : phtalates et Bisphénol A dans les

plastiques, produits cosmétiques, produits d’entretien ménager et de rénovation, solvants

et formaldéhydes dans les peintures (voir les suggestions de lecture)…

Je vous imagine en train de lire ces lignes et vous demander où est-ce que je veux en venir,

exactement, avec cette tirade sur l’importance des SAGESSES, et en quoi cet exercice a-t-

il un lien avec la pertinence d’offrir certaines activités de procréation assistée. Eh bien, tout

simplement, parce que le rôle du MSSS est également dans la sensibilisation à ces

différents facteurs. Il est de son ressort de favoriser et d’optimiser la recherche en lien

avec tout ce qui peut d’emblée nuire à la santé reproductive des citoyen(ne)s, de

commencer par mettre en place cette ligne de front, de penser à des moyens pour offrir

plus de pouvoir décisionnel et d’action ainsi que de ressources pour les gens qui veulent,

mais ne savent peut-être pas nécessairement comment prendre leur santé reproductive en

main, AVANT d’en venir à l’artillerie lourde que représente la PMA, avec les coûts que

nous connaissons pour le système de santé et les effets sur la santé physique et

émotionnelle des personnes qui y ont recours.. Favoriser une meilleure qualité de vie,

tendre vers une santé générale accrue, le tout par le biais d’informations claires, accessibles

et d’équipes pluridisciplinaires dont les intervenants ont à cœur de travailler auprès des

couples en ce sens. Voilà par quoi un programme complet et équilibré d’aide à la

procréation devrait commencer.

LE CONCEPT D’INFERTILITÉ : UNE DÉFINITION JUSTE ?

L’infertilité… c’est quoi, au juste? Jadis, soit avant l’avènement de la procréation

médicalement assistée, le terme était très peu employé et on lui préférait le mot stérilité

qui définissait une condition sans équivoque d’impossibilité à procréer. En effet, à cette

époque, il n’existait pas de moyens ou de traitements médicaux permettant des tentatives

pour contrecarrer une ou plusieurs conditions liées à des difficultés ou à l’impossibilité de

concevoir naturellement, et on avait encore bien moins accès à tout ce que de nombreuses

nations utilisent depuis des centaines d’années pour favoriser la conception, ce que nous

appelons les « médecines alternatives ». Aujourd’hui, on définit grosso modo l’infertilité

comme étant l’absence de conception après avoir eu des relations sexuelles sans utiliser de moyen de

contraception pendant une période raisonnable (un an pour les femmes de moins de 35 ans et six mois pour

les femmes de plus de 35 ans)5. Ce qui m’agace, avec cette définition, c’est que l’on ne prend

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pas en compte tous les facteurs énumérés à l’aide de l’outil décrit ci-haut, les SAGESSES,

et que sont systématiquement catégorisés comme infertiles TOUS les couples répondant à

cette très large, voire incomplète, définition. En ce sens, il faudrait également que les

couples soient informés des moments fertiles du cycle pour favoriser les chances de

conception. Le temps pris en compte pour calculer l’infertilité devrait-il l’être à partir du

moment où les couples sont informés?

Imaginons maintenant un couple qui déciderait que le moment est enfin opportun pour

songer à fonder une famille, cesser tout moyen de contraception, mettre la pédale douce

sur l’alcool et la restauration rapide, dont les yeux perdraient soudain l’étincelle de la

promesse de ce moment magique et si largement perçu comme acquis, au fur et à mesure

que les mois défileraient sans trace de la cigogne.

Imaginez la femme multipliant les graphiques de prise de température, la sexualité et la passion du couple maintenant réduites à un acte réalisé uniquement dans le but de maximiser les chances d’une grossesse, les signaux d’alarme s’installer progressivement, alors que les mois passent et passent.

Imaginez l’homme, se sentant impuissant à consoler sa douce, à pouvoir agir concrètement pour pallier à son désarroi et à savoir comment gérer sa propre tristesse.

Imaginez-les sans ressources facilement accessibles (par ignorance de l’existence de celles-ci ou pour des raisons monétaires), sans possibilité d’en parler avec leurs proches par crainte d’être jugés ou bombardés de questions.

Puis, au moment du rendez-vous de routine annuel chez le médecin de famille, imaginez-les recevoir la requête pour une consultation dans une clinique spécialisée en procréation assistée.

À partir de ce moment, les étapes du deuil de la conception naturelle commencent à

défiler; du choc à la tristesse, puis à la colère, pour revenir au déni, et ainsi de suite.

S’en suit un engrenage opérant à une vitesse folle où se multiplieront bientôt de

nombreux tests médicaux : questionnaire et bilan de santé, prises de sang,

spermogramme, test de réserve ovarienne, hystérosonographie/ hystéroscopie/

hystérographie, biopsie de l’endomètre, et la liste s’allonge et s’allonge… Le couple est

pris dans un étau, tantôt tiraillé entre l’espoir, l’appréhension, la déprime, la colère… Il

ne semble pas y avoir d’autres issues possibles que de continuer au rythme de

l’engrenage. On devient totalement absorbé par notre désir d’enfant, on oublie tout

autour, nous n’avons de force que pour assister aux rendez-vous, subir des examens et

interventions, prendre des médicaments, et tenter de poursuivre un semblant de

routine qui elle-même deviendra imprégnée de notre « focus-bébé »….

Je pourrais continuer longtemps comme cela à vous décrire le parcours type du couple

infertile, plus ou moins ponctué d’autres projets plus revigorants et de

complications… mais je m’arrêterai ici pour vous poser les questions suivantes :

À quoi aurait ressemblé leur parcours si, bien avant qu’ils aient songé à tout mettre en place pour tenter une conception, ceux-ci avaient été convenablement outillés pour faire face à la musique, le cas échéant?

8

Si on leur avait dit que les chances de conception diminuaient avec l’âge, autant chez l’homme que chez la femme?

Que plusieurs moyens, pris dès leur propre conception à eux, peuvent aider à prévenir l’aboutissement à un tel scénario?

Qu’il est possible d’avoir accès à des organismes et des personnes ressources pour apprendre à être davantage à l’écoute de son corps et à cibler adéquatement les moments favorables à une fécondation?

Que non, ils ne sont pas obligés, durant les 12 premiers mois de tentative de conception, d’attendre simplement que les jours s’égrènent un à un, pour ensuite être étiquetés « INFERTILES » et n’avoir pour unique choix qu’une seule sortie de secours, celle d’une clinique de procréation assistée?

Que d’autres intervenants peuvent leur venir en aide, que l’accès à ceux-ci, monétairement parlant, est aussi envisageable que le recours à la procréation assistée (si bien sûr étaient ajoutés les médecines et traitements « alternatifs » à la couverture de la RAMQ)?

Qu’il leur revient, à eux, de simplement cueillir toute l’information disponible, d’en discuter avec les personnes ressources qui leur semblent appropriées (acupuncteur, ostéopathe, médecin spécialisé, naturopathe, nutritionniste, entraîneur sportif…)?

Qu’ils peuvent maintenant faire leur propre choix éclairé et décider avec qui ils travailleront, que ce soit une ou plusieurs instances?

Que oui, un ostéopathe peut redonner de la mobilité à un bassin et à un utérus et favoriser la fécondation et la nidation (voir l’Annexe 4), que oui l’acupuncture contribue non seulement à diminuer considérablement le degré de stress des deux partenaires, mais également à régulariser un cycle menstruel chaotique, augmenter les chances de succès de la FIV (voir les suggestions de lecture)…

Je vous détaillerai encore ces techniques et les bienfaits de plusieurs médecines

holistiques qui existent, pour la plupart, depuis des millénaires et que les peuples

occidentaux commencent à peine à regarder du coin de l’œil, alors qu’elles font

partie intégrante de la vie de tellement de générations, partout ailleurs. Lorsque la

conception est abordée sous cet angle, non pas dans l’esprit de « guérir », une fois

les douze coups sonnés, en se rendant, complètement démunis, dans une clinique

de PMA, mais bien en étant conscient de sa santé reproductive, de son horloge

biologique interne, des facteurs pouvant favoriser/désavantager la venue d’une

grossesse, que le terme n’est plus aussi stigmatisé, que les couples ne sont plus

pointés du doigt, que l’information et les ressources alternatives sont nombreuses

et accessibles , le terme « infertilité » devient beaucoup moins lourd. On s’aperçoit

qu’il sied à beaucoup moins de couples que l’on aurait pu le croire. Nous pouvons

commencer à nuancer en parlant d’hypofertilité, ou même, à ne jamais avoir à y

songer…

L’ACCÈS À L’INFORMATION

Je ne m’attarderai pas trop sur ce point, puisqu’il est déjà bien présent dans les sections

précédentes et qu’il continuera à faire un saut dans celles à venir. Simplement, je

n’insisterai jamais assez sur le fait que la population devrait davantage avoir accès à tout ce

dont je vous ai fait part jusqu’à maintenant, à savoir l’existence de moyens de prévention

et de ressources alternatives ou complémentaires à la PMA comme première ligne de

9

front. Cette information se doit d’être transparente et dans le seul bénéfice de

conscientiser les jeunes et les couples en âge de procréer sur la réalité de ce qu’est et

demande la conception d’un enfant et ce qui peut y nuire.

Je tiens à parler des jeunes, car j’ai le sentiment que nous pouvons être plusieurs à arriver à

l’âge adulte avec seulement en tête une idée de la mécanique de la reproduction, bien

détachée de tout le reste, et souvent limitée à la prévention des grossesses non désirées et

des ITSS… et encore, cela était de mon temps, lorsque nous avions des cours de formation

personnelle et sociale nous mettant en garde à cet effet. On me corrigera si je me trompe, mais

même lors de ces cours à l’école secondaire, jamais on ne m’a parlé de ce qu’était la santé

reproductive, de comment nous pouvions agir pour maximiser nos chances de fonder une

famille, au moment jugé opportun et qu’il ne faudrait pas trop tarder pour s’y mettre !

Habituellement, les conversations tournaient davantage autour de l’importance d’être bien

établis, d’avoir un salaire fixe, une maison, etc. Ensuite, il s’agit de savoir les grandes lignes

de « comment fait-on les bébés », et le tour est joué ! J’ironise un peu, vous l’aurez deviné,

mais la vérité est tout de même proche.

Alors, maintenant, où prend-t-on l’information ? Qui est habileté à promouvoir la santé

reproductive, à parler des risques d’infertilité liés à un âge avancé, parfois occasionnée par

des ITSS contractées à répétition et soignées négligemment, à de multiples IVG

(interruptions volontaires de grossesse), à la prise de drogues, de tabac, d’alcool, à la

question épineuse des moyens de contraception hormonaux, aux métiers dont les

conditions de travail sont encore à améliorer sur ce point, à surveiller ce que l’on mange et

ce que l’on boit, à la pratique de sports de haut niveau… ? Les parents ? Les infirmières

dans les écoles ? Des organismes tels que Seréna Québec et Santé des femmes ou bien

l’ACIQ et l’ACSI ? Le médecin de famille ?

Réponse : TOUTES CES RÉPONSES !

Mais il ne faut pas compter uniquement sur le bon vouloir de tout ce beau monde pour

être en mesure, à eux seuls, de déplacer des montagnes. Encore faut-il qu’eux-mêmes

bénéficient de ressources monétaires, qu’ils soient en mesure de se forger une expertise

crédible, qu’ils aient la possibilité d’aller puiser toute l’information la plus à jour,

transparente et objective possible sur tout ce qui peut se faire ailleurs et ici. C’est entre

autres à ce niveau que les instances gouvernementales entrent en scène, en fournissant

non seulement un appui financier, mais aussi en élaborant des programmes et campagnes

de sensibilisation et ce, en commençant par les cours, ateliers/conférences, offerts dans les

écoles secondaires et les collèges. Commençons par œuvrer à ce niveau, et voyons l’impact

que cela aura sur les générations à venir et surtout, à long terme, sur les montants

déboursés pour PRÉVENIR versus ceux nécessaires pour GUÉRIR.

L’ACCOMPAGNEMENT

Tel que mentionné au tout début de ce mémoire, je tente, depuis maintenant plus d’un an,

de trouver ma place et d’interagir avec tous ceux qui seront amenés à croiser mon

chemin : couples hypofertiles/infertiles, représentants d’organismes de sensibilisation à

l’infertilité, organismes œuvrant à promouvoir la santé reproductive, tout un éventail de

10

professionnels, etc. J’ai multiplié les efforts pour aider mes proches à mieux concevoir la

réalité d’une personne qui ne parvient pas à concevoir un enfant, j’ai travaillé à

l’élaboration d’un groupe de soutien et poursuivrai en ce sens pour que le projet se

multiplie et, bien que cela puisse paraître étrange, je me suis intéressée à

l’accompagnement à la naissance6. Je parviens encore difficilement à m’expliquer

pourquoi, à cette époque et à l’aube de notre première tentative de FIV, je me suis sentie

interpellée par cette intervenante clé du monde périnatal qu’est l’accompagnante, mais je

sais à présent que cet appel était on ne peut plus en lien avec ce que je vivais. À partir du

moment où j’ai terminé ma formation de base, j’ai souhaité continuer à ajouter des cordes

à mon arc par de multiples formations, y trouvant toujours des parcelles de réponses ou

des pistes possibles pour les couples infertiles. Par ailleurs, un bagage que je souhaiterais

acquérir le plus rapidement possible est en lien avec le deuil périnatal, car trop souvent on

sous-estime le deuil suite au transfert d’un « bel d’embryon » qui finalement ne s’implante

pas dans l’utérus ou qui s’en détache après à peine quelques jours, quelques semaines.

C’est ainsi que j’y ai découvert un réseau impressionnant de femmes et d’hommes

œuvrant dans le domaine de la périnatalité et/ou du mieux-être, mais également touchés

par la question de l’infertilité. J’ai aussi eu la surprise de côtoyer plusieurs parents qui

m’ont confié avoir eu beaucoup de difficulté à concevoir leur(s) enfant(s), mais qui y

étaient parvenus au terme d’un parcours houleux et qui gardent encore en bouche le goût

amer de cette pénible aventure, malgré l’heureux dénouement. Plusieurs femmes me

confient, juste comme cela et régulièrement, les troubles qu’elles vivent au niveau de

dérèglements hormonaux, les interventions qu’elles ont subies, les graves effets

secondaires suite à la prise de contraceptifs hormonaux suivis d’un retour à la normale

lorsque finalement elles ont cessé de les prendre, etc. Je vois bien dans mon quotidien que

ces sujets touchent beaucoup de gens, au-delà du groupe de couples diagnostiqués

infertiles, qui lui-même compte déjà plusieurs abonnés ! Je m’aperçois aussi qu’il y a de

nombreux couples vivant avec l’infertilité secondaire, c’est-à-dire qu’ils ont réussi à

concevoir un ou des enfants naturellement, mais qui maintenant n’y parviennent plus. En

tant qu’accompagnante, je me sens très interpellée par cette surprenante constatation, bien

que je ne connaisse pas le nombre de couples qui, dans les faits, figurent officiellement

parmi les couples frappés par l’infertilité secondaire et si l’on peut dénoter une tendance à

la hausse de ce phénomène. Cela m’amène néanmoins à poser un regard critique sur une

autre problématique, qui n’est pas directement en lien avec les visées du présent

document, mais qui touche toute la façon dont nous portons et mettons nos enfants au

monde, aujourd’hui, et comment est vécu la période postnatale… un lien à faire avec la

propension à l’infertilité secondaire ?

Mais bon, revenons au sujet principal. En cumulant donc les formations et échanges

autour de l’accompagnement, je me suis aperçue que ce qui m’attirait à ce point, tel un

aimant, était la trame particulière du suivi par une accompagnante. Je vous explique : tel

que défini par le RQAN, une accompagnante est une personne qui effectuera un suivi

complet auprès du couple et de l’enfant, de l’annonce de la grossesse jusqu’en postnatal,

en passant bien sûr par l’accouchement. Le couple sera donc en contact étroit et de

manière continue avec la même alliée, le même visage familier que les deux partenaires

auront eu le privilège de choisir par eux-mêmes. Ils développeront une grande confiance

11

en leur Doula et surtout en eux-mêmes. Ils savent que leur accompagnante a du temps et

de l’attention à leur consacrer, qu’elle envisage la grossesse et l’accouchement dans un

contexte global, comme un phénomène physiologique normal et avec une large ouverture

d’esprit. Par sa seule présence, son écoute, son empathie, la présence d’une

accompagnante parvient à diminuer énormément le recours à des interventions médicales

et donc, par ricochet, à réduire les coûts en matière de santé, en plus de laisser chez les

parents une empreinte de satisfaction face à l’expérience de l’accouchement et de

confiance face à leur nouveau rôle7.

C’est ainsi que me sont venus les questionnements suivants : Et si les couples éprouvant

des difficultés à concevoir pouvaient également bénéficier de ce soutien, de cette écoute ?

Si eux aussi avaient besoin qu’une personne, toujours la même, soit présente à leurs côtés

pour apprivoiser chacune des nouvelles étapes, au lieu qu’elles leur bondissent dessus d’un

seul coup et qu’ils n’aient personne avec qui en discuter ? Si la présence d’une Doula, lors

de moments clés de la PMA, par exemple, pouvait encourager les couples à se détendre, à

faire face plus sereinement à la ponction ou au transfert d’un embryon ? Si elle pouvait les

aider à démystifier le jargon scientifique, à faire la part des choses, alors que la toile du

Web regorge d’informations de toutes sortes, de blogs, et de définitions pas toujours

applicables pour chaque cas précis et même contenant des informations erronées ? Si elle

devenait un filet de secours à l’annonce d’un nouveau test de grossesse négatif, une épaule

sur laquelle s’épancher ? Le parcours serait-il moins ardu ? Les liens du couple seraient-ils

davantage consolidés au lieu de s’affaiblir ? Y aurait-il plus de communication autour de ce

sujet tabou dans les familles, les milieux de travail, les cercles d’amis ? Et si le fait d’être

accompagné, outillé en favorisant le choix éclairé permettait de retarder le moment de

recourir à la procréation médicalement assistée et de permettre d’abord de tout mettre en

place pour favoriser une conception naturelle puis, le cas échéant, de favoriser un

dénouement positif suite à un traitement de conception médicalement assistée ? Et

lorsque le miracle se produit, ne deviendrait-il pas tout naturel que l’accompagnante

poursuive un bout de chemin avec les futurs parents, qu’elle continue son travail de fée

marraine auprès de la triade, qu’elle les aide à gérer toutes les émotions des moments

passés à tenter d’accéder au rêve ? Car l’avènement d’une grossesse après le recours à la

procréation assistée ne rime pas assurément avec grossesse de rêve et ne signifie pas que

les événements passés s’effacent d’un seul coup, comme si les épreuves n’avaient jamais

eu lieu. Et si une accompagnante pouvait faire la différence sur la manière dont est vécue

l’infertilité ? Pourrions-nous assister aux mêmes constatations que lors d’un suivi de

grossesse, à savoir moins d’interventions médicales (et donc de coûts) impliquant des

complications possibles, moins de désarroi au sein du couple, de dépressions, de

sentiment d’impuissance et d’ignorance ?8 Pourrait-on ainsi semer, graduellement, de

toutes petites pensées sur les facteurs de risque pouvant conduire à l’infertilité ? Serait-il

plus facile pour les couples de vivre ce jour fatidique si, finalement, le choix réalisé est

d’envisager une vie sans enfant ? Je n’ai pas à ce jour les réponses à ces questions,

seulement le sentiment profond que l’accompagnement peut faire une différence, et je

compte bien faire mes propres vérifications sur le terrain !

12

LES MÉDECINES DITES ALTERNATIVES

LES FAITS

J’ai un peu abordé le sujet dans les sections précédentes, mais il m’apparaît inévitable

qu’un chapitre complet soit consacré aux médecines alternatives ou traditionnelles. Bien que

de plus en plus d’études appuient le fait que bon nombre de disciplines connexes à la

médecine moderne offrent des traitements alternatifs ou complémentaires à la PMA, bien

souvent à l’aide de techniques beaucoup moins invasives et mêmes contribuant à diminuer

le stress au sein du couple, celles-ci demeurent néanmoins toujours dans l’ombre. Souvent,

c’est lorsque le couple a déjà les deux pieds dans un protocole de FIV ou d’insémination

que finalement l’information leur parvient sur ces autres possibilités, soit par des

recherches sur Internet, par le témoignage d’un autre couple infertile ou par des proches.

Pourtant, ils auraient pu être mis au fait de l’existence de ces thérapies alternatives bien

avant de recourir à de très lourdes méthodes, mais l’information ne leur est tout

simplement jamais parvenue, ou bien ils se disent que la PMA promet des résultats plus

rapides et « gratuits », alors que très peu de gens possèdent une couverture pour les

consultations auprès d’un ostéopathe ou d’un acupuncteur. Comment est-il possible pour

eux de faire des choix éclairés si toute l’information sur tous les chemins existants ne leur

parvient pas aussi aisément lorsque bébé tarde à venir, et que les coûts de l’un sont plus

abordables que ceux de l’autre ? Et lorsque, finalement au bout du rouleau par

l’accumulation de résultats négatifs, par les effets secondaires suite à la prise d’hormones

synthétiques, par les aller-retour dans une clinique souvent située à plusieurs heures de

leur domicile, une femme ou un homme en viendra parfois à tomber sur l’information

d’autres moyens existants et bien qu’ils ressentent l’envie de tenter le coup, souvent ils ne

le feront pas. Les raisons peuvent être multiples, mais je résumerais ainsi les deux plus

flagrantes : Ou bien les couples ont déjà l’impression d’avoir suffisamment investi d’argent

pour les médicaments dont ils doivent souvent défrayer une partie1, en plus des coûts

reliés au transport, à l’hébergement, aux repas pris en chemin, aux absences du travail, et

j’en passe… Ou bien ils n’ont tout simplement plus la force d’ajouter d’autres rendez-vous

en lien avec leur infertilité à leur agenda, qu’ils envisagent comment autant d’occasions où

ils seront vidés de leur énergie. Toutes ces dépenses en argent, en temps et en énergie

supplémentaires pour quelque chose dont ils n’ont à peu près jamais entendu parler et qui

certes ne pourrait sûrement pas rivaliser avec les statistiques de réussite écrites noir sur blanc sur chaque

site Web des cliniques de fertilité (qui pourtant semblent varier seulement entre 4 et 50%,

encore une fois, tout dépendant de la nature de l’infertilité, de l’anamnèse du couple en

question et de la (les) technique(s) employée(s))… Allez les blâmer, à ce point-ci de leur

parcours et avec cette manière dont sont présentées les méthodes alternatives, de ne pas

souhaiter se mouiller… Laissez-moi vous présenter en rafale ce qu’ont à offrir d’autres

professionnels, d’autres intervenants disposés à travailler auprès des hommes et des

1 À titre d’exemple, nous avons acheté pour plus de 4000$ de médicaments sous ordonnance durant seulement l’année

2012, soit excluant notre dernier essai FIV, et avons dû payer plus de 400$ de notre poche. Certes, un montant

insignifiant lorsque l’on compare au coût de l’intervention comme tel, mais un montant qui peut peser lourd dans le

bagage de stress des couples à plus faible revenu…

13

femmes qui, pour toutes sortes de raison, ne parviennent pas à concevoir un premier, ou

un second enfant.

- Le Yoga en général, et d’autres formes plus spécialisées telles que :

Le Yoga de la fertilité, initié et enseigné par Sue Dumais. Tel que cette dernière le

mentionne dans un article que vous trouverez dans l’Annexe 5, le Yoga existe depuis

plus de 5000 ans, et la science moderne commence à s’y intéresser pour ses vertus entre autre liées

à la réduction du stress et l’amélioration du bien-être. Le Yoga de la fertilité propose des postures

bien spécifiques visant à accroître l’afflux sanguin des organes reproducteurs en plus de rétablir

l’équilibre physique et émotionnel. Sue Dumais rapporte par ailleurs une étude menée par la

Dre Alice Domar, directrice du Mind-Body Center for Women à la clinique Boston IVF où

l’on découvre que pour plusieurs femmes, des problèmes de fertilité sont aussi préjudiciables qu’un

cancer, le VIH ou une maladie cardiaque. Les niveaux de stress élevés entraînent une hausse des

taux de cortisol qui déstabiliseront le fonctionnement de l’hypothalamus, une glande qui entre

autre contrôle l’ovulation, le tout résultant en des menstruations irrégulières.

Le Yoga hormonal, initié par Dinah Rodrigues, enseigné au Québec entre autre

par Caroline Chantefort. Voici un extrait que vous pourrez retrouver sur le site

Web de cette dernière :

Le Yoga hormonal aide à réactiver la production d'hormones et à éliminer ou réduire les

symptômes physiques et émotionnels causés par un déficit hormonal. Les exercices de yoga

hormonal agissent particulièrement sur les glandes endocrines : ovaires, hypophyse, glande thyroïde

et surrénales.

Le yoga hormonal est bon pour :

Les problèmes reliés à la ménopause et à la préménopause

Le syndrome prémenstruel (SPM)

Les dysfonctions mécaniques reliées à l’utérus

Les douleurs menstruelles

L’infertilité

Les problèmes de thyroïde, de dysfonctions surrénaliennes

L’anxiété et la dépression9

J’attire votre attention également sur ce point spécifique figurant sur le site Web de

Dinah Rodrigues :

PREMATURE MENOPAUSE

Young women also may have hormonal problems as premature menopause which may appear

even before 30, causing infertility and psychological problems. It may have different causes as

emotional shock, excess of exercises, very low weight, etc. With yoga-therapy hormonal level

increased to normal and fertility was restablished.10

14

- Le massage Maya (Arvigo Techniques of Maya Abdominal Massage) : Tout est dit sur

le site Web que vous trouverez en référence. Voici cependant l’introduction sur ces

techniques de massage:

Ces techniques combinent l’anatomie, la physiologie, la phytothérapie et naprapathy (étude des

ligaments, des articulations et des muscles), et les techniques curatives des Mayas pour traiter de

nombreux disfonctionnements. Ce travail est réputé corriger les descentes ou déplacements de l’utérus

et est également utile pour la prévention et le traitement des troubles bénins de la prostate et le

soulagement de beaucoup de dérèglements digestifs. Il s’agit d’un massage externe qui permet aux

organes abdominaux de retrouver une position appropriée pour une santé et un bien-être optimal. Elle

améliore le fonctionnement des organes en libérant l’abdomen de toutes congestions physiques ou

émotionnelles.11

- L’acupuncture : L’acupuncture est réputée avoir des bienfaits tant dans un processus

de procréation assistée que pour pallier aux difficultés de concevoir, avant le recours à

la PMA :

L’acupuncture pour augmenter votre fertilité

L’acupuncture, discipline vieille de 3000 ans, s’avère une alternative intéressante pour augmenter

votre fertilité. En 1996, le World Health Organisation of United Nations approuve les

traitements d’acupuncture pour plusieurs conditions, dont les troubles reproductifs, l’infertilité, le

syndrome prémenstruel, les vaginites, les cycles irréguliers, les douleurs menstruelles, l’impotence…

Elle peut également être utilisée pour maximiser les chances de réussite des traitements de fertilité

comme l’insémination ou la fécondation in vitro. L’acupuncture prépare votre corps à concevoir un

enfant en santé et à le porter à terme.

Les traitements d’acupuncture pour la fertilité

L’acupuncture est une médecine holistique, c’est-à-dire qu’elle considère l’individu dans sa

globalité. Elle prend en considération tout votre corps, pas seulement les symptômes que vous

pensez reliés à votre fertilité. Lors de votre première visite chez un acupuncteur, il dressera votre

bilan de santé complet. Il vous posera plusieurs questions sur votre état général (votre sommeil,

votre digestion, votre hygiène de vie…) et pourra par la suite diagnostiquer vos déséquilibres selon

la médecine chinoise. Selon cette médecine, une personne équilibrée est une personne en santé. C’est

lorsqu’un déséquilibre s’installe que les malaises apparaissent. L’acupuncture peut alors vous

aider à rééquilibrer votre corps et augmenter votre santé et votre bien-être général, de même que

votre fertilité. On ne s’attarde pas à traiter un symptôme individuel, mais à rééquilibrer tout le

corps. L’acupuncteur vous posera plusieurs questions sur vos menstruations, qui sont à la base des

traitements d’acupuncture pour la fertilité.12

Par ailleurs, une étude publiée par l’American Society for Reproductive Medecine en 2002

rapportait les résultats suivants quant à la combinaison de l’acupuncture et de la FIV : 42,5% des

femmes qui ont reçu des traitements d’acupuncture sont enceintes contre 26,3% pour celles qui n’ont

pas eu d’acupuncture.13

15

- Dans un texte rédigé en 2006 par Judith Fiore, docteure en naturopathie, celle-ci y fait

un tour d’horizon des médecines traditionnelles chinoises, incluant l’acupuncture14.

- L’ostéopathie et la chiropractie proposent également bon nombre de techniques pour

remédier à plusieurs troubles liés à l’infertilité. Dernièrement, j’ai eu la chance de

côtoyer plusieurs femmes dont c’est le principal champ d’expertise et qui font partie

de l’équipe de Bébé Santé15. Vous trouverez également, à l’Annexe 4 un résumé

préparé par François Laforge, ostéopathe dans la région de l’Estrie, suite à son

passage à une rencontre du groupe de soutien En espérant bébé.

- L’hormonothérapie à base de progestérone bio-identique : La grande méconnue des

méthodes alternatives. Et pourtant, plusieurs études et témoignages attestent de son

efficacité à rétablir l’équilibre hormonal, à pallier à plusieurs troubles ou à les

prévenir, tels que l’endométriose, la préménopause précoce, les fibromes, le

syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)… Pourquoi aucun médecin, ici au

Québec, ne s’attarde sur ces résultats et n’inclut pas ce traitement dans son coffre à

outils? Dans les suggestions de lecture, vous trouverez le témoignage du Dr. John

Lee, grand pionnier dans la promotion et l’utilisation de la progestérone bio-identique

auprès de ses patientes dès les années 1970, ainsi qu’un lien vers plusieurs dossiers

publiés sur le site Internet SantéDesFemmes.com et en lien avec la fertilité et le

système hormonal en général.

- Et la liste pourrait s’allonger, encore et encore… ajouter à cela toutes les sphères de la

naturopathie et de l’homéopathie, l’herboristerie, la digito-poncture, l’aspect

psychique de l’infertilité (document à cet effet dans les suggestions de lectures) le

recours à un coach de vie, à un suivi auprès d’un hypnothérapeute…

Et ce qui est d’autant plus intéressant, et je vous fais cette confession uniquement sur la

base d’expériences personnelles, c’est que tous travaillent dans une approche globale,

c’est-à-dire en prenant le temps d’évaluer toutes les sphères de la personne assise devant

eux : santé physique au sens large, mais surtout en incluant tous les éléments de

l’anamnèse du couple, mêmes les blocages ou traumas psychologiques. Autre fait non

négligeable : ils sont ouverts au champ d’expertise de leurs collègues œuvrant dans une

autre branche de la médecine, qu’elle soit baptisée alternative, holistique, moderne,

traditionnelle…

CE QUI EST PROPOSÉ, ICI ET AILLEURS

L’une des façons d’améliorer le programme de procréation assistée au Québec est sans

contredit de confier le mandat à des intervenants (ayant déjà une bonne expertise du sujet)

de dépeindre le portrait de la procréation assistée, et ses traitements complémentaires et

alternatifs, ailleurs dans le monde. Quelle importance accorde-t-on à la sensibilisation et à

la prévention et quels sont les impacts directs sur la diminution des recours à la

procréation assistée ? Quelle importance accorde-t-on aux autres méthodes ? Y-a-t’il à ce

jour des cliniques pluridisciplinaires où ont lieux des partages de connaissances et de

16

compétences, au profit des couples suivis ? Qu’est-ce qui est inclus dans le système de

santé? Quels sont les critères d’admissibilité à la gratuité ?

Et ici, au Québec et au Canada, qu’est-ce qui distingue chaque clinique de procréation

assistée l’une de l’autre ? Le premier exemple qui me vient à l’esprit serait la clinique

Procréa de Montréal qui propose maintenant des soins privés d’acupuncture16. Notons

également la clinique de fertilité naturelle Fertilia17 (voir également l’Annexe 6). La

personne en charge de cette clinique, dont le profil semble tout de même novateur, est un

pharmacien qui s’est également intéressé à la médecine traditionnelle chinoise et à d’autres

thérapies. Une belle preuve que médecine occidentale moderne et médecines orientales traditionnelles

peuvent s’allier et se compléter. Toutefois, une seule clinique de ce genre semble exister au

Québec (Outaouais), et les traitements sont bien sûr aux frais des usagers.

Aussi, en Suisse, le remboursement de plusieurs thérapies alternatives est inclus dans le

système de santé conventionnel (l’homéopathie, la phytothérapie, la médecine

traditionnelle chinoise, la médecine anthroposophique et la thérapie neurale [fondée sur

l’idée qu’un traumatisme provoque des perturbations dans le fonctionnement

électromagnétique des tissus])18. Une avenue à envisager?

Pour terminer, un exemple de ce qui se fait ailleurs dans le monde : Foresight Preconception,

au Royaume-Uni19. Encore une fois, une approche centrée sur la conception naturelle et

l’accompagnement de couples qui éprouvent des difficultés à concevoir pour des raisons

autres que mécaniques.

PROCRÉATION ASSISTÉE

UN SOUTIEN INEXISTANT, SURTOUT DANS UN CONTEXTE ESPÉRÉ D’APPROCHE GLOBALE

Je l’ai répété maintes et maintes fois, le recours à la PMA n’est pas une mince affaire. Des

complications sont possibles à court et à long terme, des couples se séparent, des liens se

rompent avec la famille et les amis, des dépressions surviennent… Les niveaux de stress

atteints et les montagnes russes d’émotions vécues à chaque étape n’aident en rien l’arrivée

d’une nouvelle vie, toute fragile…

Plusieurs fois, j’ai entendu que ce n’était pas le rôle des médecins dans les cliniques de

« s’épancher et de s’émouvoir devant chaque couple qui fond en larmes dans leur

bureau »… en fait, non seulement l’ai-je entendu, mais je l’ai également expérimenté. Le

fait est que de par « l’engouement » du recours à la PMA, sans doute accru par la création

du projet de loi 26, mais peut-être aussi au contexte en général de notre système de santé,

il n’est pas rare que des couples doivent faire plusieurs heures de route, braver le trafic des

grands centres urbains, et tout cela pour souvent n’obtenir qu’un bref entretien de 15

minutes dans le bureau du médecin. Ils en ressortent insatisfaits et mécontents. Les

échographies et les inséminations artificielles sont faites à la chaîne, on ne sait pas trop ce

qui se passe, et rarement on nous explique ce qui est observable à l’écran. Nous défilons

tels des utérus ambulants, et nos conjoints, tels des petits pots d’échantillonnage étiquetés,

17

d’une salle à l’autre2. Nous sommes tous là à nous regarder, les yeux cernés et mouillés, à

nous ronger les ongles, et à discuter discrètement et timidement avec notre partenaire.

Parfois, nous croisons le regard d’un homme ou d’une femme assis devant nous. À

chaque fois, je me retiens pour ne pas leur adresser un sourire contrit, m’asseoir à leurs

côtés, leur offrir un café. Il me semble que l’aventure serait tellement moins pénible si des

personnes étaient mandatées pour organiser des petites discussions de groupe, si des

groupes de soutien existaient un peu partout, surtout dans les régions éloignées des grands

centres urbains, et si le personnel nous abordait davantage comme étant des êtres humains

vivants de très grandes peines, et non réduits à leur utérus ou à un échantillon de

sperme…

Il y a clairement un manque d’information transmise aux couples, un manque de

considération par rapport aux multiples deuils et sacrifices qu’ils seront appelés à faire.

Comme je ne fréquente les centres hospitaliers que depuis le début de notre processus en

clinique de fertilité, que j’y ai vécu pour la première fois de ma vie l’hospitalisation, le

transport en ambulance, l’anesthésie générale, je ne peux me prononcer sur ce que cette

réalité ne soit propre qu’à notre parcours bien précis… Tout ce que je pressens, c’est que

de s’enliser ainsi sans un soutien approprié à notre situation ne peut certainement pas

améliorer la santé psychologique et faire diminuer le niveau de stress des couples. Un beau

cercle vicieux, quoi… Un premier pas serait de promouvoir les groupes de soutien et aider

à leur mise en place, outiller les professionnels de la santé pour qu’ils portent un regard

différent sur leurs patients, pour qu’ils apprennent à faire preuve d’empathie, sans tomber

dans la compassion et ainsi risquer de s’enfoncer avec ceux-ci.20 Ce n’est pas tout d’offrir

gratuitement l’accès aux traitements, encore faut-il songer à la manière dont sont traités les

patients, aux réels motifs des cliniques et pourquoi pas, encourager et récompenser les

membres du personnel qui d’emblée font un travail extraordinaire et humain, mais qui

inéluctablement demandera un peu plus de temps…

L’ACCÈS À LA PROCRÉATION ASSISTÉE… OUI ! MAIS COMMENT, POUR QUOI ET POUR

QUI?

Nous y voilà donc : le programme de procréation assistée au Québec, tel que défini dans

le projet de loi 26, adopté en août 2010 dernier. Le nerf de la guerre. Si vous me permettez

une entrée en matière en abordant à nouveau ma situation personnelle, je vous avouerai

que l’annonce de la gratuité des traitements visant à contourner l’infertilité m’est apparue,

il y a déjà bientôt 3 ans, comme une belle promesse d’espoir et de réussite. J’étais

enchantée par l’heureux dénouement, je faisais fi des commentaires quant au côté éthique,

aux conséquences sur « la santé de notre système de santé », à la rapidité avec laquelle le

programme a vu le jour dans toutes les cliniques privées et publiques. Un très grand pas

dans la bonne direction était fait. Point.

2 À ce propos, plusieurs cliniques, surtout publiques, ne comptent même pas d’endroit réservé pour les hommes qui doivent produire un échantillon de sperme, entre autre le matin d’une insémination artificielle ou de la ponction d’ovules… ils vont tout bonnement dans l’une des toilettes de l’hôpital, sont constamment dérangés et sans aucune intimité. Je vous laisse imaginer combien il peut être pénible pour ces hommes de vivre ce moment alors qu’ils ressentent déjà le stress de l’intervention à venir et que rien n’est aménagé pour cette étape tout de même délicate.

18

Aujourd’hui, j’ai toujours la conviction que de permettre l’accès à ces traitements à tous les

couples qui seraient prêts à tous les sacrifices pour vivre leur rêve de concevoir est

réellement un grand privilège pour nous, Québécois, et une grande première si l’on se

compare au reste du monde. Par contre, au fil des ans, je n’ai pu fermer les yeux sur les

failles et les conséquences que l’ouverture des coffres a eu et ce, à plusieurs niveaux. Nous

ne pouvons non plus nous cacher du fait que beaucoup plus de couples que prévus ce

sont vus accorder l’accès à ces traitements subventionnés, et que cela a déjà commencé à

paraître dans les dépenses réelles versus les dépenses prévues. Voilà pourquoi la plus

grande partie de ce document a porté sur la prévention et sur la sensibilisation. Voilà

pourquoi il faut penser à présent à réviser les clauses du programme et à se questionner

sur la façon dont il devra s’orchestrer, dans les années à venir. Certes, les grossesses

multiples et donc à risque, avec les complications associées, ont déjà commencé à fondre

comme neige au soleil… et les dépenses qui y sont liées également. Mais faut-il se fier

uniquement sur ce contrepoids dans la balance ou devrions-nous agir immédiatement,

avant que les chiffres continuent de gonfler et que commencent à circuler la rumeur d’une

abolition complète du programme ?

À propos des grossesses multiples (voir les Annexes 7 à 10), je ne peux taire

l’accompagnante que je suis qui se questionne sur la nécessité, à prime abord, de recourir à

plusieurs interventions et traitements médicaux durant la grossesse et l’accouchement et

ce, qu’il y ait 1, 2, 3 bébés... Seulement sur ce point, et en faisant fi de la proportion de

grossesses multiples au Québec obtenues des suites de la procréation assistée, déjà

pourrions-nous sans doute gratter quelques fonds de tiroirs. Ce n’est pas uniquement cette

étroite partie de l’entonnoir qui doit être analysée, mais, comme il a été mentionné plus

tôt, toute la façon dont sont gérés, médicalement parlant, la grossesse et l’accouchement.

On s’interroge sur où pourrions-nous couper pour que le programme soit prospère ?

Pourquoi ne pas jeter un œil du côté des hôpitaux où sont encore aujourd’hui pratiqués

bon nombre de suivis de grossesses et de naissances qui se déroulent sans encombre et ne

nécessitent pas le recours à l'artillerie médicale ? Pourquoi tarde-t-on encore à mettre en

place d’autres Maisons de naissance, à clamer haut et fort que la grossesse et

l’accouchement sont des évènements physiologiques normaux ne requérant aucune

intervention médicale, lorsque la santé de maman et de bébé se portent bien ? Pourquoi

ne mise-t-on pas, à ce niveau également, sur la prévention, la sensibilisation et

l’information sur les choix possibles d’un couple sur la (non) prise en charge du

déroulement et de l’accouchement par un centre médical, sur les moyens qu’il est possible

de prendre en préconception et par la suite pour favoriser une grossesse saine et un

accouchement sans complications ?21

Si je résume : La conception, la grossesse, l’accouchement : tous des phénomènes

physiologiques normaux, tous plus ou moins perturbés par de nombreux facteurs bien de

notre ère et infiltrés par des interventions médicales aux complications non négligeables,

laissant parfois des séquelles physiques et psychologiques chez les parents et les bébés,

entraînant d’importants coûts pour le système de la santé, et dont plusieurs réclament

l’accès à TOUTE l’information pour être en mesure de favoriser la prise de décision basée

sur des choix éclairés et qui requièrent une attention particulière au niveau de la

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prévention des risques… Qu’attendons-nous ? Si de tous ces cas de conceptions, de

grossesses et d’accouchements, nous envisagions qu’un important pourcentage puisse

reprendre leur place dans la catégorie « phénomène physiologique normal », ne serions-

nous pas plus riches et outillés pour prodiguer des soins de santé nécessaires pour qui

l’infertilité est réellement d’ordre mécanique ou impossible à traiter/prévenir ? Pour qui la

grossesse présente des risques ou pathologies qui ne sont pas de l’expertise de la sage-

femme ? Pour qui l’expérience et les connaissances d’un obstétricien-gynécologue aptes à

pratiquer une césarienne sont nécessaires ?

CONCLUSION

Malgré le manque de temps pour rédiger un document qui se veut imprégné d’espoir, mais

aussi empreint d’une réelle préoccupation face au maintien et surtout à l’amélioration du

programme, et le fait que plusieurs autres questionnements mériteraient d’être ici

soulignés (je me fie pour cela à la participation en grande nombre de mes consœurs et

confrères), je pense avoir été en mesure de dresser un portrait honnête, appuyé par des

expériences vécues et plusieurs études et publications. Sachez que nombreux sont ceux et

celles qui souhaitent s’investir davantage pour faire avancer le dossier de la procréation

assistée au Québec (des médecins spécialistes, des organismes, des personnes directement

ou indirectement touchées…), mais que plusieurs travaillent en solitaire, avec peu de

moyens, ou sans connaître exactement toutes les facettes et les données à ce jour

disponibles et donc avec moins d’efficacité. Rendre publiques ces données et encourager

la diffusion et les échanges d’expertises seraient un réel atout.

J’ai pensé aborder plus explicitement l’épineux débat sur qui exactement devrait ou

pourrait se voir accorder la gratuité, parmi tous ceux parmi nous qui éprouvent le désir

commun et viscéral de voir se réaliser une grossesse. Vous comprendrez mon malaise à

donner mon opinion sur ce qui devrait être tranché, étant en contact étroit avec plusieurs

couples qui se retrouvent dans ce contexte pour plusieurs raisons. Le but n’est pas de

discriminer qui que ce soit, de juger de la profondeur de leur désir qui de toute façon ne se

mesure pas. Mais vu la précarité du programme, vu les dépassements de coûts déjà réalisés

et annoncés, il m’apparaît comme inévitable d’ouvrir cette boîte de Pandore. L’OMS

définit l’infertilité comme étant une maladie22. Mais que considère-t-on exactement

comme étant une maladie ? Et encore une fois, quel rôle la société et les gouvernements

sont-ils appelés à jouer à ce niveau ? Qu’en est-il de l’infertilité suite à des interventions

visant l’inversion de procédés de stérilisation ? Ou bien de ce que l’on nomme infertilité,

mais qui pourrait tout aussi bien se nommer (péri)ménopause ou andropause, des

phénomènes physiologiques normaux ? Devrait-on, dans un premier temps, payer pour

des traitements visant à passer outre des conditions propices à plusieurs problèmes de

santé, dont l’infertilité, ou bien d’abord tenter de rétablir ces conditions (lorsqu’elles n’ont

pas pu être/n’ont pas été prévenues), par exemple la perte ou la prise de poids, tant chez

l’homme que chez la femme, pour ensuite réévaluer la situation, voir si ces conditions

disparaissent et, par le fait même, si les troubles d’infertilité s’évanouissent ? Sommes-nous

trop prompts à ouvrir les portes aux couples en mal d’enfant ? Qu’a-t-on à leur proposer

dans un premier temps pour maximiser leurs chances d’une grossesse en santé avant de

délier les cordons de la bourse du programme ? Devrait-on envisager qu’une partie du

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montant soit défrayée par les couples si ceux-ci choisissent la PMA à tout prix, ici et

maintenant, quand d’autres moyens seraient peut-être plus appropriés dans un premier temps à leur

situation et tout aussi accessibles ?

De plus en plus d’études bondissent de toute part sur les dangers de contraceptifs

hormonaux et énormément de femmes ne peuvent tout simplement pas s’en prévaloir

sans en subir de lourdes conséquences… Qui est donc surpris de voir le recours à la

vasectomie et à la ligature des trompes de Fallope, à tout âge, puisqu’ils sont gratuits et

que plus personne n’a à se soucier de contraception par la suite ? Même chose concernant

les avortements à répétition, avec tellement de séquelles pour les jeunes filles et leur

famille… encore des coûts pour les services de santé, et des risques pour l’avènement

d’une grossesse future planifiée. Où sont les affiches de Seréna Québec dans les cliniques?

La place de leur intervenant (e)s bénévoles ne serait-elle pas davantage dans les écoles, les

CSSS, les Centres de ressources périnatales, les hôpitaux ? Et pourquoi n’y a-t-il aucune,

mais aucune fenêtre ouverte à une discussion entre les directeurs des Centres jeunesses et

les couples infertiles sur la possibilité d’au moins entreprendre la première étape en vue de

devenir famille d’adoption via la banque mixte et ce, même si le recours à la procréation

assistée n’est pas encore totalement écarté, au risque que le dossier du couple soit

momentanément mis de côté si, au cours des quelques années d’attente, il advenait une

grossesse (naturelle ou par PMA) ou un suivi actif en clinique de fertilité en même temps

qu’un retour d’appel du Centre jeunesse ? Tellement d’enjeux dont il faut tenir compte, de

personnes impliquées, de vies démantelées.

Devrait-on réévaluer le nombre d’essais subventionnés, voir à ce que plus de tests et

rencontres soient effectués entre chacun de ceux-ci afin de mieux évaluer les causes de

l’échec et d’être plus outillés pour le prochain essai, encourager le recours à d’autres

méthodes entre chacun des essais ? Serait-il temps d’ouvrir le dossier concernant le

recours aux « femmes-porteuses », de penser à des moyens de faciliter le recours au don

d’ovules? J’espère avoir réussi, par ce présent ouvrage, à vous communiquer :

L’importance de la prévention et de la sensibilisation comme premiers traitements de l’infertilité ;

L’impact d’un travail conjoint et impliquant tous les acteurs prêts à entrer en scène pour offrir des services d’aide à la conception ;

La pertinence du projet de loi 26, mais également la nécessité de revoir les motifs et les justificatifs derrière sa mise en place ;

L’impérativité de revoir ce que l’on considère comme étant des grossesses à risque et coûteuses, sans se restreindre uniquement au contexte de la procréation assistée et au transfert de plusieurs embryons avant la gratuité.

Michel Odent dit : Changer le monde, c'est d'abord changer la façon de naître... j’ajouterais que c’est

également changer notre perception de la conception… MERCI !

Katia Petitclerc Accompagnante en préconception, en procréation assistée et à la naissance www.facebook.com/DarALuzDonnerLaLumiere Co-fondatrice du groupe de soutien En espérant bébé www.facebook.com/ParceQuonVientDeLoin Impliquée auprès de l'ACIQ et de l'ACSI Technicienne en travaux pratiques en biologie et biotechnologies

REMERCIEMENTS

Il est important pour moi de remercier toutes les personnes qui ont croisé mon chemin depuis près de trois ans et

qui ont été présents, pour la plupart, dès les tous débuts de notre aventure : Josée Cotnoir et Naissance

Renaissance Estrie et Hélène Pépin et Parents-Ressources Bois-Francs, pour leur implication dans la mise en

place de deux groupes de soutien En espérant bébé ; Denis Nadeau et l’ACIQ ; Gloria Poirier et l’ACSI ;

Véronique Moussin, Suzanne Parenteau, Myriam Bonfils, Sabrina Da Silva et Seréna Québec, Hélène

Maheux et Santé des femmes, les membres de l’équipe Bébé Santé fondé par Maryse Martin, Nicole Pino et le

Regroupement Naissance Renaissance, Wennita Charron et Lysane Grégoire du Groupe M.A.M.A.N. ;

Marie-Élaine Malo et Doulanaissance ; Yolande Buyse et Yosana3000 ; Sara-Emmanuel Jacob et

Catherine Laferrière-Faubert, acupunctrices ; Chrystèle Chalhoub, praticienne en périnatalité et ergothérapeute

et j’en oublie sûrement…

Merci également à tous les couples qui ont eu la force et le courage de se joindre à nous lors des rencontres de

En espérant bébé, merci à Amélie Tremblay d’avoir été l’instigatrice du projet à Sherbrooke, à Stéphanie

Cantin pour celui de Victoriaville et à toutes les autres personnes ayant manifesté un intérêt à se lancer dans la

création d’un chapitre dans leur région.

Merci à toutes les femmes et les hommes que je côtoie presque quotidiennement grâce aux réseaux sociaux et

qui ont travaillé à l’élaboration de blogs, de sites Web, de chroniques pour faire connaître la réalité des couples

infertiles (je pense entre autre à « L’Amour est patient… et nous aussi ! » et à « Émotions in vitro »).

Merci à tous les intervenants qui ont donné de leur temps pour venir partager avec nous lors de nos rencontres

de groupe : Sandrine Ziosi, hypnothérapeute ; Catherine Desrosiers et Mme Raymond, respectivement

directrice de l’Association Emmanuel et intervenante au Centre jeunesse de l’Estrie ; François Laforge,

ostéopathe pour la clinique Ostéo Liberté ainsi que sa conjointe, Mélanie D’Arcy, étudiante sage-femme ;

Denise Leblanc, coach de vie ; Alexandra Doyon, accompagnante à la naissance et fondatrice de Fée marraine

et bedaine ; Élisabeth Brodeur, sexologue ; Audrey Brassard et Katherine Péloquin, psychologues. Merci à

mes collègues accompagnantes pour leur soutien inestimables et d’être de véritables mines d’informations et

d’optimisme !

Et finalement, un énorme merci à nos proches, nos familles et nos amis et qui ont choisi de plonger avec nous,

de nous accompagner, de nous soutenir peu importe le chemin que nous décidons de suivre. Je ne remercierai

jamais assez l’homme de ma vie, merci d’être qui tu es, d’être si fort et si sensible à la fois, d’avoir toujours été

tellement présent. Tu es un modèle de persévérance et de résilience pour quiconque doit combattre la maladie,

une belle âme au grand cœur !

SUGGESTIONS DE LECTURES SUR LE WEB

Les perturbateurs endocriniens, hors la loi?

http://www.sabotage-hormonal.org/spip.php?article12

Votre exposition

http://www.sabotage-hormonal.org/spip.php?rubrique3

Perturbateurs endocriniens et grossesse http://www.crapse59-

62.fr/0/pert_endo/perturbateurs%20endocriniens%20et%20grossesse.pdf

Perturbateurs endocriniens et risques de cancer http://www.cancer-environnement.fr/274-Perturbateurs-

endocriniens.ce.aspx

L’infertilité est-elle une maladie ?

http://lesvendredisintellos.com/2012/03/16/linfertilite-est-

elle-une-maladie/ Les perturbateurs endocriniens :

Quels risques ? http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/13-

2.pdf

Un espoir pour les couples infertiles

http://www.leparisien.fr/laparisienne/sante/un-espoir-

pour-les-couples-infertiles-04-04-2012-1938809.php

Stress reduces conception probabilities across the fertile

window: evidence in support of relaxation

http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20688324

http://www.mamanpourlavie.com/desir-

enfant/actualites/4901-le-stress-diminue-les-chances-de-

tomber-enceinte.thtml

Lettre- Les causes de l’infertilité

http://www.ledevoir.com/societe/sante/372455/les-

causes-de-l-infertilite

Fertilité assistée et acupuncture

http://www.comoxvalleyacupuncture.com/pdf/paulus%20study.pdf

http://acupuncturegrossessefertilite.edithcharbonneau.com/

fertilite-assistee-et-acupuncture/

Documentation (Livres, magasines, études, etc.) https://www.facebook.com/notes/parce-quon-vient-de-

loinbecause-we-come-from-far/documentation-livres-

magasines-%C3%A9tudes-etc/412828692093038 Cancer : quels risques pour la fertilité après une

chimiothérapie ou radiothérapie ?

http://www.maxisciences.com/cancer/cancer-quels-

risques-pour-la-fertilite-apres-une-chimiotherapie-ou-radiotherapie_art28685.html Nouvelle technique: Amélioration de l'implantation :

L’acupuncture

http://www.fertilitycenter-

crete.gr/page.aspx?id=124&lang=fr

Maladie cœliaque, intolérance au gluten et fertilité - par Judith

Fiore (Hiver 2011)

http://www.iaac.ca/fr/content/maladie-coeliaque-intol%C3%A9rance-au-gluten-et-fertilit%C3%A9-par-judith-

fiore-hiver-2011 Syndrome des ovaires polykystiques

http://www.iaac.ca/fr/content/syndrome-des-ovaires-polykystiques

La fertilité et la médecine traditionnelle chinoise

http://www.iaac.ca/fr/content/la-fertilit%C3%A9-et-la-

m%C3%A9decine-traditionnelle-chinoise

Les acides gras essentiels et la fertilité http://www.iaac.ca/fr/content/les-acides-gras-essentiels-

et-la-fertilit%C3%A9 Périménopause et fertilité

http://www.iaac.ca/fr/content/p%C3%A9rim%C3%A9nopa

use-et-fertilit%C3%A9

Fertilité : que faire immédiatement ?

http://www.santenatureinnovation.com/quels-problemes-de-

sante/autres/fertilite-que-faire-immediatement/

Assisted reproductive technologies: overview and perspective

using a reproductive justice framework

http://www.geneticsandsociety.org/downloads/ART.pdf

Qui est le Dr. John Lee

http://www.santedesfemmes.com/renseignements-

generaux/qui-est-le-dr-john-lee

Dossier hormones

http://www.santedesfemmes.com/dossier-

hormones/#Fertilité

Assisted reproductive technologies: overview and perspective using a reproductive justice framework

http://www.geneticsandsociety.org/downloads/ART.pdf

Projet familial, infertilité et désir d’enfant : usages et

expériences de la procréation médicalement assistée en

contexte québécois

http://www.erudit.org/revue/efg/2011/v/n15/1008146ar.pdf

Infertility Doula

http://infertilitydoula.com/Doula/Welcome.html Facteurs psychologiques dans l’infertilité féminine http://www.edimark.fr/publications/articles/facteurs-

psychologiques-dans-l-infertilite-feminine-psychic-factors-in-female-unexplained-infertility/9176

C Clinique GARE : Clinique de grossesses à risque élevé. On y traite plusieurs des pathologies médicales maternelles et on y fait le suivi de pathologies fœtales.

E Endomètre : Muqueuse recouvrant l’intérieur de la paroi utérine

F FIV-ICSI : Fécondation in vitro avec micro-injection d’un spermatozoïde provenant d’un échantillon de sperme du conjoint ou de celui d’un donneur anonyme

I Insémination artificielle : Intervention médicale au cours de laquelle le sperme du conjoint ou d’un donneur est lavé, puis déposé au niveau du col utérine ou directement dans la cavité utérine

VOCABULAIRE

H

Hystérosonographie/ hystéroscopie/ hystérographie : différentes interventions permettant de visualiser l’intérieur de la cavité utérine, le col et l’origine des trompes de Fallope.

L Laparoscopie : Intervention qui consiste à visualiser l'intérieur de l'abdomen, les ovaires, les trompes et l'utérus en utilisant un laparoscope. Pratiquée entre autre comme premier recours chirurgical lors d’une torsion ovarienne.

S Spermogramme : Analyse du sperme visant à quantifier les spermatozoïdes normaux et anormaux, étudier leur mobilité, leur morphologie, ainsi que doser différentes substances que le sperme doit normalement contenir.

T Torsion ovarienne : La torsion de l’ovaire est l’une des complications possibles, mais tout de même rare, suite à un traitement de fécondation in vitro, étant donné que les ovaires sont amenés à gagner beaucoup de volume de par la stimulation. Cela accroît les risques qu’un ovaire se torde sur son pédicule. Les conséquences d’une torsion ne sont pas négligeables, mais il faut se rappeler que la plupart des cliniques médicales parlent d’une prévalence de 0,1% pour ce type de complication…

RÉFÉRENCES 1 Pages Web Santé médecine

Fertilite info (site web de Bivea), consultées le 13 mai 2013 http://sante-medecine.commentcamarche.net/contents/451-sterilite http://www.fertilite-info.fr/chiffre-fertilite.php

2 Page Web Stop Cannabis, consultée le 13 mai 2013 http://www.stop-cannabis.ch/fr/maladies-liees-au-cannabis/cannabis-et-hormones

3 CANADIAN CELIAC ASSOCIATION, page consultée le 13 mai 2013 http://celiac.ca/pdfs/Hidden&DangerousFrench.pdf

4 Le stress, site web de Santé des femmes, page consultée le 14 mai 2013 http://www.santedesfemmes.com/equilibre-hormonal/le-stress-ennemi-1-du-systeme-hormonal

5 Gouvernement du Canada, page consultée le 14 mai 2013 http://www.canadiensensante.gc.ca/health-sante/pregnancy-grossesse/fert-fra.php

6 Accompagnante à la naissance ou Doula : Définition proposée sur la page du RQAN, page consultée le 14 mai 2013 http://www.naissance.ca/rqan_accompagnement.htm

7 The Doula Book – How a trainer labor companion can help you have a shorter, easier and healthier birth, Marshall, Phyllis Klaus and John Kennell (2002) & documents from MIDIRS (the midwives information and resource service, UK) about “support labor”

8 L’accompagnement à la naissance : aperçu des bénéfices et des coûts, rédigé par Drissa Sia et Régis Blais, page consultée le 14 mai 2013

http://www.irspum.umontreal.ca/rapportpdf/R07-01.pdf

9 Page web de Caroline Chantefort, consultée le 13 mai 2013 : http://www.carolinechantefort.com/YogaHormonal.html

10 Page web de Dinah Rodrigues consultée le 13 mai 2013 : http://www.dinahrodrigues.com.br/yoga/en/results.htm

11 Page web “Holistic Maya,

consultée le 13 mai 1013 http://www.holisticmaya.com/Public/Massage_maya.html

12 Blog de Édith Charbonneau: page web Fertilité et acupuncture, page consultée le 14 mai 2013 http://acupuncturegrossessefertilite.edithcharbonneau.com/fertiliteetacupuncture/

13 FERTILITY AND STERILITY® VOL. 77, NO. 4, APRIL 2002 Copyright ©2002 American Society for Reproductive Medicine Published by Elsevier Science Inc., Printed on acid-free paper in U.S.A. Influence of acupuncture on the pregnancy rate in patients who undergo assisted reproduction therapy, consultée le 13 mai 2013: http://www.comoxvalleyacupuncture.com/pdf/paulus%20study.pdf

14 La fertilité et la médecine traditionnelle chinoise, page consultée le 13 mai 2013 http://www.iaac.ca/fr/content/la-fertilit%C3%A9-et-la-m%C3%A9decine-traditionnelle-chinoise

15 Bébé Santé – Liste des membres de l’équipe, page consultée le 15 mai 203 http://famillesante.ca/

16 PROCREA Cliniques – acupuncture, page consultée

le 15 mai 2013 http://www.procreacliniques.com/fr/fertilite/acupuncture/

17 Clinique de fertilité naturelle Fertilia, page consultée le 14 mai 2013, http://www.fertilia.ca

18 Santé-Nature-Innovation, page Web consultée le 15 mai 2013http://www.santenatureinnovation.com/quels-problemes-de-sante/medecine-naturelle-quelles-solutions/homeopathie-la-preuve/

19 Foresight, page consultée le 14 mai 2013 http://www.foresight-preconception.org.uk/,

20 Quelle différence entre empathie, sympathie et compassion?, http://dianedechievre.over-blog.com/article-3047427.html page consultée le 14 mai 2013

21 Rapport final et recommandations – projet pilote sages-femmes http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs40403

22 The International Committee for Monitoring Assisted Reproductive Technology (ICMART) and the World Health Organization (WHO) Revised Glossary on ART Terminology, 2009, page consultée le 14 mai 2013, http://www.who.int/reproductivehealth/publications/infertility/art_terminology.pdf