du vase à la figurine

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Κοροπλαστική και μικροτεχνία στον αιγαιακό χώρο από τους γεωμετρικούς χρόνους έως και τη ρωμαϊκή περίοδο Διεθνες ςυνεΔριο στη μνήμη της Ηούς Ζερβουδάκη ΤΟΜΟΣ ΙI

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ISBN: 978-960-87174-4-2

Κ ο ρ ο π λ α σ τ ι κ ήκ α ι μ ι κ ρ ο τ ε χ ν ί αστον αιγαιακό χώρο

από τουςγεωμετρικούς χρόνους

έως και τηρ ωμαϊκή περίο δο

Διεθνες ςυνεΔριο

στη μνήμη τηςΗο ύ ς Ζ ερβ ο υ δ άκη

ΤΟΜΟΣ ΙI

II

exofyllo zervoudaki5II:Layout 1 7/11/14 2:53 PM Page 1

Ηώς Ζερβουδάκη, 1935-2008(Φωτογραφία Μ. Μιχαλάκη-Κόλλια, 1971)

ΔΙεθνεΣ ΣυνεΔρΙΟ

ΣΤη ΜνηΜη ΤηΣ ηΟυΣ ΖερβΟυΔΑΚη

ρόδος, 26-29 νοεμβρίου 2009

ΤΟΜΟΣ ΙI

υ π ο υ ρ Γ ε ι ο π ο λ ι τ ι Σ Μ ο υ Κ Α ι Α θ λ Η τ ι Σ Μ ο υ

τΑΜειο διΑχειριΣΗΣ πιΣτΩΣεΩν ΓιΑ τΗν εΚτελεΣΗ ΑρχΑιολοΓιΚΩν ερΓΩν

επιτροπΗ ΣτερεΩΣΗΣ - ΑνΑΣτΗλΩΣΗΣ ΜνΗΜειΩν ΑΚροπολΗΣ λινδου

Αθήνα 2014

επιμέλεια

Α γ γ ε λ ι κ ή Γ ι α ν ν ι κ ο υ ρ ή

περιεχοΜενΑ

Α. χΑτΖΗδΗΜΗτριου, νεότερα στοιχεία για το κοροπλαστικό εργαστήριο της Καρύστου 9

Μ. χιδιροΓλου, ειδώλια από την εύβοια στο εθνικό Αρχαιολογικό Μουσείο.οι ομάδες των θεών και των ηθοποιών 29

Β. ΑρΑΒΑντινοΣ, Μ. ΒονΑννο-ΑρΑΒΑντινου, Κ. ΚΑλλιΓΑ, M. PiSANi, ειδώλια, στέφανοι,μικκύλα αγγεία και λύχνοι. πήλινα αναθήματα σε αγροτικό ιερό στον ορχομενό 45

Β. δ. ΓεΩρΓΑΚΑ, χειροποίητα ειδώλια αρχαϊκών χρόνων από την Ακρόπολητων Αθηνών και το ιερό της νύμφης στη νότια κλιτύ της Ακροπόλεως 69

Α. Ανδρεου, πήλινη κεφαλή γεροντικής μορφής από τις ανασκαφές ι. Μηλιάδηστη νότια κλιτύ. Ένα πορτρέτο φιλοσόφου; 81

Ζ. θεοδΩροπουλου-πολυχρονιΑδΗ, Αναθήματα από τα ιερά του Σουνίου:πήλινα πλακίδια από τους αποθέτες των ιερών της Αθηνάς και του ποσειδώνος 91

Κ. ΜπΑρΑΚAρΗ- ΓλEνΗ, Κοροπλαστική αρχαϊκών χρόνων από το Άργος 107

ε. ΣΑρρh, Σύνολο πήλινων ειδωλίων των ελληνιστικών χρόνων από το Άργος 125

Μ. τΣοyλΗ, Μνημειώδη έργα κοροπλαστικής και πήλινα αναθήματααπό ένα νέο ιερό της ρωμαϊκής Σπάρτης 141

ι. ε. πετροχειλοΣ, πήλινα ανάγλυφα αναθήματα από τα Κύθηρα. πρώτη παρουσίαση 163

A. λεΜπEΣΗ, ο θρήνος στην κρητική κοινωνία της 1ης χιλιετίας 169

λ. πΑπAΖοΓλου-ΜΑνιουδAΚΗ, Ζωόμορφα ρυτά και ειδώλια του τέλους τηςμυκηναϊκής εποχής και των αρχών της εποχής του Σιδήρου στο Αιγαίο και την Κύπρο 185

δ. ΚεχΑΓιΑΣ, πήλινα ειδώλια Σειρήνων από την περιοχή του Αιγαίου:μιξογενή πλάσματα εξ Ανατολής… 195

V. JEAMMET, Du vase à la figurine 207

Β. πΑτΣιΑδΑ, Σύνολο χρυσών κοσμημάτων και αργυρών αγγείωναπό τη νεκρόπολη της ρόδου 219

ο. ΚΑΚΑΒοΓιAννΗ, ειδώλια, κοσμήματα και άλλα μικρά αντικείμενα απότο οικ. πανάγου Β΄ στο νοτιοανατολικό τμήμα της πόλης της ρόδου 237

Φ. ΖερΒΑΚΗ, Μαινάδες, Βάκχες, Kαρυάτιδες, Lacaenae Saltantes.χρυσά περίτμητα ελάσματα από την ελληνιστική νεκρόπολη της ρόδου 249

χ. ΦΑντΑουτΣAΚΗ, δείγμα οστεογλυπτικής με ανάγλυφες παραστάσειςτου κύκλου λατρείας της Ίσιδος από τη ροδιακή νεκρόπολη 267

ε. ΚΑνiνιΑ, Αρχαία χρυσά κοσμήματα από την τήλο 293

ε. τρΑΚοΣοποyλου-ΣΑλΑΚiδου, Xρυσά κοσμήματα από την Άκανθοτης Eποχής του Σιδήρου 315

E. ΣτΑΣινοπουλου-ΚΑΚΑρουΓΚΑ (†), οι νησιωτικοί σφραγιδόλιθοιτου εθνικού Αρχαιολογικού Μουσείου 335

ι. π. τουρΑτΣοΓλου, Ἐν παραλίᾳ Βάθειας... , 1901 353

D u v a s e à l a f i g u r i n e

VI OL A INE JE A M M ET

L’étude fondatrice d’Eos Zervoudaki sur la céramique à reliefs, suivie par celle de Maria Trumpf-Lyritzaki sur les vases plastiques, ainsi que les travaux menés en parallèle par dorothy Burr-

Thompson à propos des figurines trouvées sur l’Agora1, ont mis en valeur l’importance des atelierscéramiques et les rapports qui existaient entre les différentes catégories artisanales à Athènes au iVesiècle : en raison de sa facilité de mise en œuvre, quel meilleur medium en effet que l’argile, pour lesvases certes, mais aussi pour la sculpture, puisque ce matériau demeure en effet le point de départobligé de toute production sculpturale, qu’il s’agisse de statues comme de figurines, en marbre commeen bronze ou en argile ?

Les publications récentes, études d’un matériel de fouilles parfois anciennes2 ou synthèses, géné-ralement à l’occasion d’expositions3, montrent et insistent sur la vitalité des ateliers attiques à cetteépoque, paradoxalement à un moment où pourtant ce qui a fait la gloire de la céramique attique, laproduction à figures rouges, est en train de décliner. Mais la vitalité des ateliers céramiques se situepeut-être à un autre niveau : conscients de ce déclin (entériné ou suscité par les artisans eux-mêmes4 ?),ces artisans, en mélangeant les genres, vont expérimenter dès la première moitié du iVe siècle d’au-tres voies. Cette pratique est constante dans l’histoire de l’art : il est bien établi maintenant qu’enGrèce, les coroplathes ne se distinguaient pas des potiers jusqu’à l’époque archaïque (même médium,

* Je tiens ici à remercier les organisateurs du colloque quim’ont invitée à parler et plus particulièrement A. Gianni-kouri. Vasiliki Machaira, à l’Académie d’Athènes, toujoursdisponible depuis des années, a été une aide précieuse pourla révision de mon texte présenté en grec au colloque ;qu’elle trouve ici toute l’expression de ma gratitude. Je sou-haite également remercier pour leur aide, à des degrés di-vers, Christina Vlassopoulou au musée de l’Acropole,Evangelos Vivliodetis au musée national et Victoria Sabe-tai à l’Académie d’Athènes. Enfin, mes remerciementss’adressent tout spécifiquement à Marô Kirkou (†2012)qui m’a permis de voir le matériel de la Nymphe dont il estquestion ici, et qui m’autorise à en publier une partie. Je

lui en sais particulièrement gré. Mes remerciements vontégalement à Bernard Holtzmann qui avait attiré mon at-tention sur ce matériel.

1. ZErVoudAKi 1968 ; TruMpf-LyriTZAKi 1969 ; pour d.Burr-Thompson, voir ses différentes publications rassem-blées dans THoMpSoN et Burr-THoMpSoN 1987.

2. L’Agora, rEEdEr WiLLiAMS 1974, le Céramique, ViEr-NEiSEL-SCHLörB 1997 et KNiGGE 2005.

3. uHLENBroCK 1997 ; JEAMMET 2003 et 2010.4. Selon que l’on se situe du point de vue du consommateur-

client qui impose un nouveau style ou que l’on imagineque les artisans provoquent eux-mêmes de nouveaux be-soins en proposant de nouveaux objets à la vente.

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mêmes outils de travail), et en ionie le moule bivalve, sans doute hérité des bronziers5, sert au débutdu Vie siècle à fabriquer à la fois des vases plastiques et des figurines. Curieusement, pourtant, cetteexpérience reste isolée ; avec la distinction entre potiers et coroplathes qui apparaît à la fin de l’époquearchaïque, l’usage du moule bivalve semble se perdre chez les coroplathes et n’est plus utilisé quepour les vases plastiques où il reste cantonné. Les œuvres du potier Sotadès6, pour ne citer que le plusgrand, illustrent en effet la maîtrise accomplie de cette technique là où, en revanche, les figurinescontemporaines, certes moulées, montrent l’utilisation d’une simple plaque pour le revers.

Le contexte favorable à l’expérimentation qui avait déjà été à Athènes celui du passage de la figurenoire à la figure rouge, semble se reproduire à la fin du Ve siècle, et potiers, peintres, sculpteurs et co-roplathes se regardent les uns les autres , voire se copient, pour tenter de nouvelles expériences. Celaest d’autant plus facile qu’ils cohabitent au sens propre du terme. Les fouilles de l’Agora7 ont mon-tré que le quartier artisanal principal, situé à cette époque principalement entre la pnyx et l’He-phaisteion, regroupait l’ensemble de ces disciplines et il semble bien que ces structures familiales, depetites dimensions, servaient à la fois d’atelier et de maison8. Si l’on n’a pas trouvé à proprement par-ler de réel atelier de figurines, de nombreux dépôts sur l’Agora ainsi que les trouvailles éparses au Cé-ramique et sur l’Acropole, de même que l’exceptionnel matériel du sanctuaire de la Nymphe, au piedde la pente sud, permettent de mieux appréhender ces expérimentations. Enfin, il importe de noterque ce regain dans la création coroplathique correspond à la fin de la guerre du péloponnèse et de l’épi-démie qui ravagèrent l’Attique, catastrophes qui ont sans doute dû modifier en profondeur les com-portements socio-religieux9.

A partir de la fin du Ve siècle on assiste en effet dans les ateliers athéniens de l’Agora à la créationde nouvelles catégories céramiques qui combinent de manière originale reliefs plastiques et vases.Vases à plaquettes en relief, obtenues à main levée ou par simple estampage dans un moule et colléessur la surface du vase avec de la barbotine, et parallèlement, « vases figurines» aux décors, de plus enplus exubérants : l’avers du vase est désormais en haut relief, et les figures qui le forment sont tiréesd’un ou plusieurs moules, selon la complexité du motif , couvertes encore après cuisson d’une richepolychromie ; de la forme et du décor habituels, seul subsiste le revers orné de palmettes rouges surfond noir10. Bientôt, le vase en tant que contenant semble perdre sa signification, comme de pseudo-vases plastiques pourraient le prouver11, entérinant ainsi également le passage à la figurine.

208 V. JEAMMET

5. Les potiers, jusqu’au Viie s. ou Vie s. selon les régions, seservent dans leurs ateliers de leurs outils de travail pourréaliser des figurines qui vont être modelées, tournées etsouvent décorées selon la technique des figures noires. Surles échanges entre les techniques (argile et bronze) à Samos,voir WALTEr-KArydi 1997, 17-19.

6. récemment CoHEN 2006, n° 87.7. pour les fouilles menées sur l’Agora concernant plus spé-

cifiquement les figurines, THoMpSoN ET Burr-THoMp-SoN 1987. pour un résumé, uHLENBroCK 1990/2, 48-53.Nouvelles datations proposées par roTroff 1997: Coro-plast’s dump, 350-315 ; Hedgehog Well , 350-320 ; de-meter Cistern, 350-290. Voir aussi MiLLEr 1974,NiCHoLLS 1995. Sur ces points chronologiques voir aussiKASSAB TEZGör 2007, 15. Et plus généralement sur la

question des ateliers, MoNACo 2000.8. Burford 1972, 78 ; rEEdEr WiLLiAMS 1978, 358.9. pALAGiA 2009.10. Voir par exemple le vase du Louvre, Léda et le cygne inv.

CA 1131. Cf. JEAMMET 2010, n° 43. Sur ce vase plastique,des moules univalves ont été utilisés pour la Léda et l’Eros,les ailes, les têtes et les rosaces et les autres éléments sontmodelés. Le vase se signale également par sa polychromieet sa dorure particulièrement riches indiquant une offrandefort luxueuse.

11. Voir TruMpf-LyriTZAKi 1969, 124. Et voir par exemplele vase plastique attique d’Eros conservé au MET, New-york (inv. 26.60.64) datable de la 2e moitié du iVe s. ilest remarquable pour sa polychromie particulièrementbien conservée sur le visage (par ailleurs typique des vases

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Nous chercherons à comprendre le passagedu vase à la figurine à partir de deux thèmes par-ticulièrement récurrents illustrés par deux ty-pologies différentes : celui de la Niké/danseuse,qui apparaît d’abord sur des vases plastiques, etles appliques de figures humaines sur des vases.

1. de Taman, d’un tumulus aux environs deKertch, provient un lécythe plastique figurantune danseuse12, représentée en Niké commel’indiquent les ailes, munie de crotales et coifféed’un polos fleuri ; elle est installée devant unautel, qui inscrit la scène dans un contexte sacré(fig. 1). L’avancée du pied gauche et le posi-tionnement de trois-quarts de l’autel permet-tent l’insertion dans la troisième dimension. Lafigurine montre par ailleurs un visage typiquedes vases plastiques contemporains, vers 38013.La même figure de danseuse est attestée dansune tombe d’enfant trouvée sur la Voie sacrée,datée vers 380-370 par la céramique14. Le coro-plathe a supprimé les ailes mais gardé les cro-tales –le bras droit est aujourd’hui manquant-tandis que le polos fleuri est devenu une hautecoiffe arrondie (fig. 2); le revers est constituéd’une simple plaque, à la large ouverture15 trans-formant le vase en figurine. Le contenu de latombe16 , partiellement exposé au musée du Cé-ramique, était constitué de vases à parfums, etde tout un cortège de figurines formé, outre ladanseuse aux crotales, de grotesques, de troisfemmes trônant, d’une Cybèle assise, d’une por-

DU VASE À LA FIGURINE 209

plastiques de cette époque). Le revers montre celui d’unestatuette, hormis l’anse et l’embouchure de lécythe en ver-nis noir. Cf. rEEdEr WiLLiAMS 1978, pl. 90a (il tient ce-pendant dans sa main droite un thymiatérion et non unenfant, comme le prétend l’auteur ).

12. Musée de l’Ermitage, Saint-pétersbourg (inv. T.1852.50),H. 22,8 cm, cf. TrofiMoVA 2007, n° 61.

13. rEEdEr WiLLiAMS 1978, pl. 91 ou l’Eros de New-york(note supra).

14. pour cette question de chronologie et un développementplus complet sur cette tombe, voir JEAMMET 2010, 63, fig.21.

15. H. : 16,8 cm, musée du Céramique Athènes (inv. T 41).La grandeur de l’ouverture à l’arrière peut d’ailleurs êtreinterprétée comme l’un des signes de ce passage du vase àla figurine, BESquES 1978.

16. ViErNEiSEL-SCHLörB 1997, 40-41, n° 139-144, pl. 27-28.

Fig. 1. Lécythe plastique : Niké. Taman, vers 380 av.J.-C. Musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg (inv.T.1852.50). H. 22,8 cm (d’après cat. exp. n° 61).

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teuse de tympanon (Cybèle ?), d’un Apollon lyricine,d’une courotrophe, et d’une péplophore porteuse dephiale (qui dérive elle aussi d’un vase plastique bienconnu de Niké17, illustrant dans ce cas encore l’utilisationde moules ou surmoules identiques pour des typologies–vase plastique puis figurine– et des thématiques diffé-rentes).

Enfin, la danseuse dite « Titeux »18 (fig. 3a-b), quel’on peut raisonnablement dater vers 375-350, pourraittémoigner de l’achèvement de cette métamorphose thé-matique et technique: le revers tout autant travaillé quel’avers est l’indice de l’utilisation d’un moule bivalve quidébouche sur l’obtention d’une figurine en ronde bosse.Celle-ci n’a plus rien à voir avec la Niké d’origine mais agardé le motif initial de la danseuse (voilée dans son hi-mation qui recouvre également les mains, les pieds croi-sés selon une gestuelle propre à la danse). L’utilisationd’un moule avers toujours identique a permis la repro-duction du même schéma, d’abord repéré sur le vaseplastique de Taman, alors que l’adjonction de diversabattis tels que crotales ou ailes a travesti l’iconogra-phie dans un second temps. La modification du reversseul a transformé la typologie de l’objet : d’une figurinevase , il est devenu figurine tridimensionnelle. Techni-quement ce passage s’explique par l’utilisation du moulebivalve dont les coroplathes retrouvent à ce moment pré-cis l’usage.

Ce même motif de la danseuse existe aussi en ap-plique, obtenu par estampage sur l’étonnant vase plas-tique contemporain en forme d’amande du Louvre19. Latrouvaille, malheureusement sporadique, d’un fragment de moule sur l’Agora20 prouve que ce typede vases plastiques à surface piquetée était bien obtenu par le biais d’un moule. or, le motif très par-ticulier du piquetage se retrouve, ponctuellement et brièvement, sur la catégorie la plus réussie etsans doute aussi la plus ancienne des acteurs de la Comédie Moyenne, qui apparaissent à ce mêmemoment entre 380 et 360 à Athènes, et qui, eux aussi, appartiennent aux premiers spécimens at-tiques réalisés avec un moule bivalve. ils se caractérisent par leur petitesse ainsi que par un traitementtrès précis qui rappelle l’acuité du bronze, sans que l’on puisse trouver de vrais parallèles21. Comme

210 V. JEAMMET

17. ViErNEiSEL-SCHLörB 1997 n° 138-139 (par ex. vase plas-tique NM 2076).

18. Musée du Louvre, inv. CA 442, H. 21 cm, cf. JEAMMET

2010, 65 et n° 57.19. Musée du Louvre, inv. L 127, JEAMMET 2010, n° 40.

20. rEEdEr WiLLiAMS 1978, pl. 102, fig. 66 (H. 6,5 cm).21. Cette catégorie est représentée par le « groupe de New-

york » ou groupe des 14, cf. BECq dans JEAMMET 2010, n°31 et HArT 2010, n° 59 à 64.

Fig. 2. Danseuse aux crotales. Tombe h.S. 264,Athènes (Céramique), v. 380 av. J.-C. (inv.T 41). H. 16,8 cm. (Cliché DAI Athènes D-DAI-ATH- Kerameikos 9175).

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le soulignait déjà Eos Zervoudaki, il s’agissait davantage pour les coroplathes de s’inspirer de la tech-nique des toreutes (peut-être même en leur empruntant des modèles) que de réelles copies.

2. Les figures d’applique, majoritairement féminines, collées à la surface de certains vases, plus spé-cifiquement semble-t-il de loutrophores et lebetes gamikoi de la deuxième moitié du iVe s., constituentl’autre approche privilégiée qui permet de suivre ce passage du vase à la figurine. L’une de ces appliquesa été retrouvée au Céramique dans un contexte perturbé, en tout cas avant 300 et supposé vers 35022:il s’agit de la partie supérieure d’une femme drapée très certainement modelée (fig. 4); la face mon-tre bien le travail à l’outil tandis que le dos, totalement plan, conserve de larges coulures noires, vieil-

DU VASE À LA FIGURINE 211

22. ViErNEiSEL-SCHLörB 1997, n° 365. Je remercie J. Stros-zeck pour m’avoir permis d’étudier cette applique. H.

11,9, l. 5,6 cm. Légères traces de préparation blanche. Cf.ΚNiGGE 2005, n° 1000, Τ 603 (lébès : inv. 7534), pl. 143.

Fig. 3a-b. Danseuse « Titeux », Athènes, vers 375-350 av. J.-C., Musée du Louvre (inv. CA 442). H. 21 cm.© H. Levandowsky-RMN.

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lissement d’une probable résine végétale qui fut utilisée comme adhésif23. La découverte non loin decette figure, et dans le même bâtiment, d’un fragment de lebes gamikos encore orné de reliefs figurés,confirme cette destination d’applique.

Les figures en haut-relief appliquées sur des vases qui conservent par ailleurs encore leurs tradi-tionnels motifs de palmettes à figures rouges sont davantage attestées. C’est le cas de deux figuresconservées aux musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles24. il s’agit d’une part d’une très bellepéplophore acéphale (fig. 5a, b), dont le moule a été réalisé à partir d’un prototype d’excellente qua-lité ; l’artisan a même tracé à la pointe une série de traits obliques sur l’un des plis d’ouverture du pé-plos pour évoquer la trame du tissu. Les bras, aujourd’hui perdus, étaient réalisés à part, de même que

212 V. JEAMMET

23. VAN dEr WiELEN 1992, 521, qui a constaté sur les vases com-posites de Canosa ce type d’adhésif posé après cuisson.

24. Je remercie Natacha Massar qui m’a donné toutes les faci-lités d’accès à ces œuvres et permis l’étude comme la re-production. La figure féminine est supposée provenir deSmyrne en raison de son ancienne appartenance à la col-

lection Gréau, avant de passer dans celle de Van Brante-ghem. inv. A 892. H. 16, l. 7,3 cm. Cf. TruMpf-Ly-riTZAKi 1969, fV 16. La figurine masculine est sansprovenance. inv. A 907. H. 13,5, l. 7 cm. TruMpf-Ly-riTZAKi 1969, fV 37 (interprété comme dionysos, An-chise ou paris) ; JEAMMET 2010, 65, fig. 25 a-b.

Fig. 5a-b. Applique : péplophore. Smyrne (?), 2 e moitié du IVe s., Mu-sées Royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles (inv. A 892). H. cons. 16 cm.© Musées Royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles.

Fig. 4. Fragment d’applique :femme drapée. Bau Z Céra-mique, v. 350 av. J.-C. (?) (inv.T 603). H. cons. 11,9 cm.(Cliché DAI Athènes. D- DAI-ATH- Kerameikos 10996).

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la tête qui venait s’installer sur le buste légèrement projeté en avant. Sur les côtés sont visibles les cou-lées du « vernis noir » (barbotine) qui a servi, avant la cuisson, d’adhésif, selon la technique propre àla céramique. L’épaisse préparation blanche, enfin, avait reçu de la couleur, aujourd’hui quasimentdisparue. Ce type de péplophore, qui adopte le schéma des Caryatides de l’Erechthéion, est attestésur des vases plastiques de la fin du Ve et du début du iVe (musée du Louvre, Musée d’Athènes25).La deuxième figure d’applique, qui montre les mêmes procédés techniques, est celle d’un jeunehomme, le buste vu de profil, les jambes de face (fig. 6a-b) ; enveloppé dans une chlamyde, il porteune tunique ceinturée et des bottes. il s’agit sans doute d’un jeune macédonien, dont l’iconographievestimentaire se répand avec les conquêtes de philippe ii.

par la couleur de l’argile, le haut-relief et le mode d’assemblage (collage sur vase), ces pièces sontà rapprocher des figures d’appliques qui décoraient les loutrophores découvertes, entre autre maté-

DU VASE À LA FIGURINE 213

25. Musée du Louvre, oenochoé plastique L 118 (la tête an-tique n’appartient pas à la figurine) cf. TruMpf-LyriTZAKi

1969, fV11 (Louvre) et 13 (Musée national d’Athènes,inv. 2076). Cf. JEAMMET sous presse.

Fig. 6a-b. Applique : jeune homme. 2 e moitié du IVe s., Musées Royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles (inv. A 907).H. cons. 13,5 cm. © Musées Royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles.

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riel, en 1957 dans le sanctuaire de la Nymphe sur la pente sud de l’Acropole26. Au nombre de trenteà quarante (l’état de conservation est assez fragmentaire), ces figures, dont certaines sont encore enplace sur les loutrophores-hydries (fig. 7), traitées dans un relief plus ou moins important, montrentsurtout des jeunes filles (fig. 8), debout ou assises, enveloppées dans leurs himatia, porteuses de mi-

214 V. JEAMMET

Fig. 7. Loutrophore à décor d’appliques : femmes. Sanc-tuaire de la Nymphe, pente sud de l’Acropole, 2e moitié duIVe s., Musée de l’Acropole, Athènes (inv. 1957 Aa 683).H. 41,5 cm. © Elias Cosindas, Acropolis Museum.

Fig. 8. Applique : femme. Sanctuaire de laNymphe, pente sud de l’Acropole, 2e moitié duIVe s., Musée de l’Acropole, Athènes (inv. 1957Aa 629). H. 19,5 cm. © Elias Cosindas, Acro-polis Museum.

26. Ergon 1957, 5-12; Prakt 1957, 23-26; BCH 82, 1958,657-658, chron.; ZErVoudAKi 1968, 39, n° 84 (et men-

tionné par Burr-THoMpSoN 1966, 61).

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roirs ou de coffrets. Les archétypes sont à rapprocher desfigures féminines que l’on trouve alors dans la grandesculpture et sur les stèles funéraires contemporaines. Ellessemblent très majoritairement être issues d’un mouleunivalve, et le revers, en général creux et concave –à lamanière d’une figurine moulée, montre un bord assezépais destiné à être encollé de barbotine sur la surface duvase. Enfin, parmi celles-ci, se trouve également un jeunehomme vêtu de l’himation, sans doute chaussé de bottesautrefois rendues par la peinture et coiffé d’une couronnedécorée de feuilles de lierre (fig. 9). Si le contexte de trou-vaille indique clairement que ces loutrophores étaient dé-dicacées à la Nymphe par les jeunes filles au moment deleur mariage, ce qui n’excluait apparemment pas la re-présentation du fiancé ( ?), la découverte de ce type d’ap-pliques dans d’autres lieux (le Céramique et peut-êtrel’Acropole27) suggère que ces vases à figures d’appliqueavaient des usages différenciés. L’extraordinaire cratèreen bronze trouvé à derveni, dont le lieu d’exécution etla date sont encore débattus28, prouve que l’époque étaitpropice à ce genre d’expérimentations pour des finalitéssans doute très diverses.

or ces figures, quasi en ronde bosse, et dont il sem-ble que les plus belles ne demandent qu’à s’extraire duvase, trouvent leurs exacts correspondants, parallèles ouhéritiers, dans les figurines que le XiXe s. a appelé « Ta-nagras » mais dont on connaît pertinemment l’origineattique. il est par exemple très frappant de constater quele schéma préférentiellement retenu pour ces femmesdrapées du sanctuaire de la Nymphe (fig. 10), celui de laGrande Herculanaise, trouvera sa plus belle expression àTanagra (fig. 11) : les quatre « dames en bleu », carac-térisées par leur himation bleu et doré, trouvées dans lemême tombeau et réalisées à Tanagra même, appartien-nent en effet, surtout par leur traitement de surface, aux

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27. Sans doute est-ce ainsi qu’il faut interpréter la curieuseconvexité de la figurine féminine inv. 12844 du musée del’Acropole d’Athènes, ainsi peut-être aussi que la figurinedu Louvre Cp 5281, cf. JEAMMET 2010, fig. 70.

28. BArr-SHArrAr 2008, tout particulièrement p. 106-109.Sur les rapports entre toreutique et coroplathie voir ZEr-VoudAKi 1968, 76 ; JEAMMET 2010, 66.

Fig. 9. Applique : jeune homme. Sanctuairede la Nymphe, pente sud de l’Acropole, 2e

moitié du IVe s. Musée de l’Acropole,Athènes (inv. 1957 Aa 647). H. 24,2 cm.© Elias Cosindas, Acropolis Museum.

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Fig. 11. « Dame en bleu ». Tanagra, atelier ta-nagréen, groupe de la « Dame en bleu ». Muséedu Louvre (inv. MNB 907). H. cons. 32,5 cm.© A. Chauvet.

Fig. 10. Loutrophore à décor d’applique :femme. Sanctuaire de la Nymphe, pentesud de l’Acropole, 2e moitié du IVe s.,Musée de l’Acropole, Athènes (inv. 1957Aa 682). H. 30 cm. © Elias Cosindas,Acropolis Museum.

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meilleurs spécimens de l’imposante série de figurines qui adopte ce schéma sculptural largement dif-fusé dans le Bassin méditerranéen29,

Ainsi est-ce sans doute par le biais de ces « vases figurines», et avec l’aide des sculpteurs qui en four-nissaient les prototypes30, que l’Athènes de la 2e moitié du iVe siècle, puis la Grèce et en tout premierlieu la Béotie, passèrent à la production d’une statuaire en miniature. prenant le relais des vases attiques,la Tanagra est alors diffusée sur tout le pourtour méditerranéen. Le vase à figures rouges disparaît eneffet au profit de la figurine, qui va à son tour devenir par son iconographie et sa technique, et par lesmêmes circuits commerciaux que les routes précédemment utilisées, mais dans un monde hellénisé auxfrontières considérablement repoussées par les conquêtes d’Alexandre le Grand, le symbole de la civi-lisation grecque.

VioLAiNE JEAMMETConservateur en chef, département

des Antiquités grecques, étrusques et romaines.Musée du Louvre

Halma-ipel uMr 8164

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nismo, rome.

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29. JEAMMET 2010, 118 et n° 91.30. Eux-mêmes s’inspirant de la technique des bronziers qui

utilisent le principe du moule depuis toujours. Le mouledevient alors l’outil de travail préférentiel pour les artisans

attiques de cette 2e moitié du iVe siècle, y compris pour lacéramique, avec l’introduction, courant iiie siècle, des bolsmégariens, cf. MoNACo 2000, 55.

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218 V. JEAMMET

ΠΕΡΙΛΗΨΗ

ΑΠο Το ΑγγΕΙο σΤο ΕΙδωΛΙο

Violaine Jeammet

Η παρούσα ανακοίνωση έχει ως θέμα τη μετάβαση από την κεραμική στην κοροπλαστική, η οποίασυνετελέσθη στα αττικά εργαστήρια κατά τον 4ο αι. π.Χ. Υποθέτουμε ότι πρόκειται για τα ίδια ερ-γαστήρια ή τους ίδιους δημιουργούς που διακρίθηκαν τόσο στη διακόσμηση σύνθετων πλαστικώναγγείων όσο και στη δημουργία των ειδωλίων, που είναι γνωστά ως «Ταναγραίες».

Πράγματι, οι τεχνίτες, κυρίως κατά το πρώτο μισό του 4ου αι., θα πειραματισθούν σε νέες οδούςαναμειγνύοντας τα είδη: αγγειογράφοι και ζωγράφοι, γλύπτες και κοροπλάστες επηρεάζονται και αν-τιγράφουν ο ένας τον άλλο. Ήδη από τα τέλη του 5ου αι. παρατηρείται στα αθηναϊκά εργαστήριατης αρχαίας Αγοράς η δημιουργία νέων κατηγοριών κεραμικής, στις οποίες συνδυάζονται με πρω-τότυπο τρόπο τα πλαστικά ανάγλυφα και τα αγγεία (αγγεία με ανάγλυφη διακόσμηση και αγ-γείο-ειδώλιο). Είναι συνεπώς αυτά τα αγγεία-ειδώλια που έδωσαν στους κοροπλάστες τη δυνατότητανα δημιουργήσουν ένα είδος πλαστικής σε μικρογραφία. Χρησιμοποιείται, μάλιστα, η διπλή μήτρα,η οποία ήταν γνωστή τόσο στους αγγειοπλάστες όσο και στους χαλκοπλάστες για τα προπλάσματάτους ήδη από τον 7ο αι.

Επιλέγουμε να καταδείξουμε αυτή τη μετάβαση από το αγγείο στο ειδώλιο στο δεύτερο μισό του4ου αιώνα μέσα από δύο θέματα με διαφορετική τυπολογία: τη Νίκη/χορεύτρια σε πλαστικό αγγείοκαι τις επικολλήσεις ανθρώπινων μορφών σε λουτροφόρους που χρονολογούνται στο δεύτερο μισότου 4ου αι. Αυτά τα σχεδόν ολόγλυφα ειδώλια από το ιερό της Νύμφης, των οποίων τα ωραιότεραείναι σαν να προσπασθούν να αποσπασθούν από το αγγείο, βρίσκουν πράγματι τα καλύτερα πα-ράλληλα στα ειδώλια που ονομάστηκαν τον 19ο αιώνα «Ταναγραίες» και ο τύπος των οποίων είναιμε βεβαιότητα αττική δημιουργία.

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ISBN: 978-960-87174-4-2

Κ ο ρ ο π λ α σ τ ι κ ήκ α ι μ ι κ ρ ο τ ε χ ν ί αστον αιγαιακό χώρο

από τουςγεωμετρικούς χρόνους

έως και τηρ ωμαϊκή περίο δο

Διεθνες ςυνεΔριο

στη μνήμη τηςΗο ύ ς Ζ ερβ ο υ δ άκη

ΤΟΜΟΣ ΙI

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