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Les clochers-tours gothiques de Varc atlantique de la Bretagne à la Galice Textes réunis par Samuel Drapeau et Philippe Araguas à la suite des journées d'étude des 7 et 8 juin 2013 organisées par l'institut A usonius à la Maison de l'Archéologie Pages d'Archéologie et d'Histoire Girondines - 9 Revue archéologique de Bordeaux tome 104,2013

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Les clochers-tours gothiques de Varc atlantique

de la Bretagne à la Galice

Textes réunis par Samuel Drapeau et Philippe Araguas à la suite des journées d'étude des 7 et 8 juin 2013

organisées par l'institut A usonius à la Maison de l'Archéologie

Pages d'Archéologie et d'Histoire Girondines - 9

Revue archéologique de Bordeaux tome 104,2013

Revue archéologique de Bordeaux, tome C l V, année 2013, p. 21 -33

Clochers de Basse-Bretagne à la fin du Moyen Age :

entre tradition et innovation

Michèle Boccard'

En Bretagne, le clocher est un élément incontournable de ce que l'on pourrait appeler « l'image folklorique du paysage breton». Toutes les publications consacrées à l'art breton ne manquent jamais de signaler, avec force tournures poétiques, les paysages jalonnés de hautes flèches de granité qui rivalisent les unes avec les autres '. Et dans ce contexte, il est tout fait remarquable que la dernière publication en date consacrée à l'architecture bretonne, publiée dans la prestigieuse collection des « Monuments de la France gothique » chez Picard, ne fasse, dans son introduction formelle, aucune mention de ces incontournables clochers -. En réalité, et ceci explique peut-être cela, les plus célèbres d'entre eux, tels Sizun, Saint-Thégonnec, Guimiliau ou Lampaul-Guimiliau, sont postérieurs à la période médiévale et s'insèrent dans des programmes architecturaux bien plus vastes menés aux X V I e et XVIJe siècles, visant à monumentaliser les abords immédiats de l'église paroissiale : le clocher-tour participe alors, avec l'ossuaire, le calvaire ou l'arc de triomphe, à la mise en valeur de ces enclos paroissiaux commandités par les élites marchandes des paroisses, enrichies grâce au commerce de la toile \

Pour autant, ces exemples modernes découlent directe­ment de créations médiévales qui ont durablement marqué les esprits, et ouvert la voie à cet « esprit de clocher » poussé à son paroxysme en Bretagne. Des tours de façade de la cathédrale de Quimper jusqu'aux petites chapelles nichées au creux des

vallons, la fm du Moyen Age a été marquée, dans toute la partie occidentale de la Bretagne, par une volonté croissante de mise en valeur de cette partie des édifices religieux.

Depuis la fin de la guerre de Succession, qui s'achève en 1364 sur le champ de bataille d'Auray par la victoire de Jean de Montfort sur son rival Charles de Blois, la Bretagne est progres­sivement entrée dans une sorte d'âge d'or. À côté du royaume de France qui n'en finit pas de se heurter à l'ennemi anglais et aux querelles fratricides, le duché de Bretagne a retrouvé une paix relative, et surtout une stabilité politique et monétaire, en particulier sous le règne du duc Jean V de Montfort (1399-1442). La politique de neutralité de ce dernier contribue à faire de son duché un « droit paradis terrestre » (Alain Bouchart) dans lequel il va asseoir son autorité sur tous les échelons de

* Doctorante en Histoire de l'art médiéval, Université de Bretagne Occidentale et Université de Poitiers, UMR 6223-CESCM.

1. Citons entre autres : Bonnet et Rioult, 2010 ; Congrès Archéologique de France.

Finistère. 165e session - 2007. Paris, Société Française d'Archéologie, 2009; Pérouse de Montclos, 2002 ; Prigent, 1992 ; Mussat, 1979 ; Waquet, 1960.

2. Bonnet et Rioult, 2010. On doit néanmoins aux mêmes auteurs un article récent consacré à ce sujet : Bonnet et Rioult, 2011, p. 217-240.

3. Sur ce sujet, voir Tanguy, 1994, qui consacre une partie de son ouvrage aux débuts de l'essor toilier et à ses répercussions sur les chantiers paroissiaux.

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Les clochers loiirs gothiques de l'arc ailanlique Michèle Boccard

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la société. On rencontre notamment en Bretagne une noblesse pléthorique, allant du grand feudataire au petit seigneur se distinguant à peine des paysans, parfois même contraint de mettre ses quartiers de noblesse en sommeil pour pratiquer une activité commerciale, ainsi qu'une bourgeoisie marchande prospère, essentiellement urbaine, soucieuse d'afficher sa réussite financière et, partant, sociale. Ces trois pôles - le duc, la noblesse, la bourgeoisie marchande * - vont être à l'origine des chantiers qui se multiplient surtout à partir des années 1420, d'abord sous l'impulsion ducale, reprise ensuite, et très rapi­dement, par les familles nobles et les institutions paroissiales. L a guerre de Succession a laissé ses traces dans le paysage, notamment en Basse-Bretagne', et de nombreuses églises et chapelles, tout ou partiellement ruinées, vont bénéficier alors de ce mécénat très actif.

Fig. 2. - Quimper,

cathédrale Saint-

Corentin, plan par

Charles Chaussepied

(extrait du Congrès

Archéologique

du Finistère,

Brest-Vannes 1914).

La façade de la cathédrale de Quimper

Le 26 juillet 1424 est posée la première pierre de la nouvelle façade de la cathédrale de Quimper (fig. 3). Le déroulement du chantier se suit assez bien, grâce aux documents d'archives et à la présence d'une abondante héraldique. Cette façade harmo­nique à deux tours n'est percée que d'un seul portail central, au-dessus duquel figurent les armes de Jean V et de son épouse Jeanne de France, entourées de celles de leurs principaux vassaux, véritable manifeste du pouvoir ducal et de son assise locale. Si le niveau du portail est achevé avant 1433, les travaux des parties supérieures se poursuivent conjointement avec ceux des premières travées de la nef jusque dans les années 1470 ' : en 1474, la pose d'une toiture d'attente sur la tour sud marque l'interruption du chantier, qui se déporte alors vers le bras nord du transept.

4. Du moins, pour ces deux dernières catégories, les couches les plus aisées.

5. C'est-à-dire la partie occidentale - et bretonnante - de la péninsule.

6. Sur la cathédrale de Quimper, voir les études récentes de Gallet, 2009 et Bonnet, 2003.

7. Le portail nord, dit « des baptêmes », ouvrant sur la première travée du bas-côté, était terminé avant 1459.

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Clochers de Basse-Brelagne à la fin du Moyen Age

La façade de la cathédrale de Quimper (fig. 1) est conçue comme un écran de pierre dont l'organisation tripartite renvoie aux dispositions intérieures de l'édifice, mais elle montre des différences notables par rapport aux nombreux exemples de façades harmoniques élevées à l'époque gothique : les portails latéraux sont rejetés sur les élévations nord et sud de la nef, au droit de la première travée (fig. 2) ; quant à la traditionnelle rose percée au-dessus du portail central, elle est ici remplacée par la superposition de deux grandes baies en plein cintre. Le tracé des remplages de la baie supérieure, mise en place avant 1450, montre l'influence exercée par le Perpendicular Style d'outre-Manche. Au-dessus, le mur-pignon est couronné par une balus­trade ornée de quadrilobes inscrits dans des cercles.

De part et d'autre de ce massif, les deux tours, qui ne seront achevées qu'au X l X e siècle par l'architecte diocésain Joseph Bigot, sont divisées en plusieurs niveaux superposés par de simples bandeaux. Elles sont percées sur à peu près les deux tiers de leur hauteur, et sur chaque face, par deux longues et profondes baies jumelles étrésillonnées et coiffées d'une accolade fleuronnée se poursuivant vers les angles par deux faux arcs en mitre. Ces arcs couronnent les séries de pinacles à crochets allégeant progressivement un système complexe de contreforts ^ Au sommet, un bandeau décoratif est orné d'un registre de motifs quadrilobes et de deux autres, plus étroits, occupés par des sortes de modillons feuillages placés sous la balustrade. Les tours se terminent par une galerie couverte dont les arcatures trilobées rappellent le triforium qui court à l'intérieur de l'édifice. Cette galerie couverte, bordée par une balustrade à quadrilobes inscrits dans des cercles, supporte une plate-forme délimitée par une seconde balustrade ornée de mouchettes dans lesquelles s'inscrivent des trilobés.

Les tours de la cathédrale de Quimper vont exercer une influence immédiate et durable dans toute la Basse-Bretagne. Leur vocabulaire ornemental, dont les formes aiguës et souples illustrent l'arrivée de l'art flamboyant dans la région, et le motif de la galerie à claire-voie seront repris dans nombre de monuments majeurs, souvent patronnés d'ailleurs par le duc ou ses proches.

L'influence des tours de Quimper : Locronan et Le Folgoët

D'abord sur des chantiers où, comme à Quimper, le mécénat ducal joue à plein : tout près, à l'église de Locronan, dont le chantier est contemporain de celui de la cathédrale, mais aussi un peu plus loin, vers le nord, à la collégiale Notre-Dame du Folgoët, située au cœur de l'évêché de Léon.

Les clochers tours gothiques de l'arc atlantique

A Locronan (fig. 4), la tour de plan carré est élevée au-dessus de la première travée de la nef, à l'arrière d'un porche profond, solution exceptionnelle en Bretagne. Le chantier est ouvert grâce à une donation de Jean V en 1424 pour « l'édifice du pignon », et l'homogénéité de l'édifice atteste de l'avancée rapide des travaux. Un mandement du duc François I I en 1475 confirme qu'il ne reste à mettre en place que la maîtresse-vitre pour la pose de laquelle il accorde alors l'usage du droit de billot.

Massive, la tour de Locronan est conçue comme un modèle réduit des tours quimpéroises : on retrouve, dans la partie supé­rieure, les mêmes baies étrésillonnées, quoiqu'ici un peu plus courtes, avec leurs ébrasements profonds, couronnés par des arcs en accolade dont l'extrados est bordé de choux frisés, et les mêmes arcs en mitre mettant un point final aux contreforts, traités ici de manière simplifiée. Au sommet, une balustrade ornée de motifs quadrilobes inscrits dans des cercles, comme à Quimper, devait à l'origine entourer une galerie couverte, écrasée au début du X I X e siècle par l'effondrement de la flèche qui la surmontait, frappée par la foudre. Quant à la partie basse de la tour, elle est percée par une haute baie à remplages flam­boyants, en partie masquée par la balustrade ajourée qui orne les rampants du fronton couronnant l'arc d'entrée du porche. Si le vocabulaire ornemental et les choix formels de la tour de Locronan renvoient directement aux solutions mises en place à la même époque à Quimper, il est en revanche délicat d'en attribuer la conception aux mêmes artisans. On sait que l'architecte du bras nord du transept de la cathédrale, Pierre Le Goaraguer, est présent à Locronan en 1485 au moment où démarre la construction de la chapelle dite du Pénity, attenante à l'église Saint-Ronan avec laquelle elle communique par deux arcades percées au sud-ouest, et c'est probablement à lui que l'on doit le portail occidental de cette chapelle, inspiré du portail du bras nord de Quimper. Le recours à un voûtement en pierre dans l'ensemble de l'édifice, solution rarement employée dans la région, plaide en faveur de la présence à Locronan, d'une équipe de maçons chevronnés, que l'on serait tenté d'identifier avec ceux de la cathédrale Néanmoins, en l'état actuel de la documentation, il n'est pas possible de pousser plus loin cette hypothèse.

S. Ces contreforts, avec leurs pinacles centraux positionnés à 45° par rapport à l'axe de l'église, sont similaires à ceux du bras nord du transept (après 1474), auxquels ils ont probablement servi de modèles.

9. On retrouve le même type de liemes longitudinales et transversales dans le vaisseau

central de Locronan que celles employées à la cathédrale.

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Fig. 4. - Locronan, église Saint-Ronan, façade occidentale (cliché M. Pauvvels).

Les clochers tours gothiques de l'arc atlantique Michèle Boccard

Fig. 5. - Le Folgoët, basilique Notre-Dame, façade occidentale (cliché M. Pauwels).

Au Folgoët (fig. 5), dont la chronologie a été récemment reprise la façade et ses tours seraient bien plus redevables au chantier de Quimper qu'il ne l'avait été envisagé jusqu'à présent. Alors qu'on y a longtemps vu le point de départ du chantier, à la fin du X l V e siècle ou dans les toutes premières années du XVe , la confrontation des documents d'archives et de l'observation du monument conduit à repousser leur élaboration vers le milieu du X V e siècle. En effet, les niveaux supérieurs de la tour nord (la tour sud n'a été achevée qu'au X V I l e siècle) témoignent d'une connaissance approfondie de la cathédrale comouaillaise par le maître d'oeuvre : à nouveau, on retrouve dans la partie supérieure les baies géminées étrésillonnées et la galerie à arcatures trilobées qui assure la jonction entre le massif de la tour et la flèche cantonnée de clochetons d'angles. En revanche, la galerie percée de quatre arcatures en plein cintre qui prend place en-dessous des baies pourrait avoir été influencée par la tour du Kreisker à Saint-Pol-de-Léon, construite dans les années 1440. Comme à

Quimper, on retrouvait les armes ducales en façade, entourées par celles des principales familles nobles de la région, dans un même souci d'afficher les ambitions de la famille régnante, au pouvoir depuis 1364. Le portail occidental était précédé d'un porche voûté d'ogives au-dessus duquel une petite plate-forme permettant de relier les coursières nord et sud (disparues) qui longeaient les murs du vaisseau central, disposition que l'on rencontre également à Locronan. Quant à la tour sud, il est évident qu'elle appartient à un projet plus tardif que celui de son homologue nord : dès les parties basses, les choix formels sont différents, qu'il s'agisse de la baie du premier niveau ou du réseau de moulures aveugles qui la surmonte.

Dans un cas comme dans l'autre, le décor sculpté occupe une place restreinte, si on doit le comparer aux dentelles de pierre qui commencent à recouvrir à la même époque les édifices religieux des régions calcaires : ici, le granité ne permet pas une finesse de taille exceptionnelle, même si des ateliers de sculpture se développent, tant au Folgoët qu'à Quimper, grâce à l'utilisation du kersanton, notamment pour les porches. Néanmoins, le vocabulaire flamboyant est bien connu, et maîtrisé par les artistes, en particulier ceux qui travaillent le bois à l'intérieur des édifices. Mais à l'extérieur, sur les tours, on privilégie les recherches sur les volumes, sur les jeux d'ombre et de lumière, ou encore sur les pleins et les vides, dont la tour du Kreisker à Saint-Pol-de-Léon est sans doute l'un des exemples les plus représentatifs.

La tour du Kreisker à Saint-Pol-de-Léon

La tour du Kreisker (littéralement le « cœur de la ville ») culmine à 77 mètres, non pas à l'avant de l'édifice, mais au-dessus de la croisée du transept (fig. 6). I l pourrait donc paraître un peu léger de la qualifier de « clocher-tour » stricto-sensu, puisqu'elle est littéralement portée par l'édifice qu'elle sunuonte, et non indépendante. Mais par ses dimensions et son caractère novateur, en raison aussi de l'influence qu'elle va exercer par la suite sur les chantiers de la région, il était difficile de l'écarter de cette présentation.

L a tradition voudrait que la chapelle qu'elle doiuine ait été reconstruite après le saccage de la ville par les Anglais en 1375, saccage qui aurait entraîné l'incendie de l'édifice antérieur ".

10. Guillouët, 2009. De nouvelles précisions devraient être apportées sur la chronologie du chantier avec le Master 2 d'Aziliz Sotin, actuellement en cours à l'UBO, sous la direction d'Yves Gallet. De nouvelles précisions devraient être apportées sur la chronologie du chantier avec le Master 2 d'Aziliz Sotin, actuellement en cours à l'UBO, sous la direction d'Yves Gallet.

11. Aucune trace d'incendie n'est décelable dans l'édifice actuel.

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Clochers de Basse-Brelagne à la fin du Moyen Age Les clochers tours gothiques de l'arc atlantique

C H A P E L L E D E N-D DU C R E I S K E R

A E l POL-DE-LÈON

Fig. 6. - Saint-Pol-de-Léon, chapelle Notre-Dame du Kreisker,

coupe de la tour par Paul Gout

(A .D. Finistère).

Fig. 7. - Morlaix, collégialeNotre-Dame-du-Mur,

restitution par Alfred Le Bars,

d'après une gravure du X V l l I e siècle.

Rien ne permet, à ce jour, d'affirmer que le chantier ait été ouvert immédiatement après cet épisode. L'édifice témoigne de multiples changements de partis, qui ont considérablement modifié son aspect primitif La présence, à la clef de voûte de la croisée, des armes de l'évêque Guillaume Le Ferron pourrait donner un repère chronologique fiable au moins pour cette zone de l'édifice, bien que le principal historien du monument, Lucien Lécureux, au début du X X e siècle, ait attribué la cons­truction de la tour au prédécesseur de Guillaume Le Ferron, l'évêque Jean Prigent, entre 1436 et 1439.

Quoiqu'il en soit, la grande hauteur de la tour a entraîné un renforcement significatif des parties basses pour assurer son contrebutement, ce qui laisse supposer qu'une tour de croisée de cette envergure n'était pas prévue dans le projet initial : des arcs diaphragmes sont alors lancés en travers des bas-côtés, dont les contreforts, surélevés, font office de culée. Ce renfor­cement des murs entraîne d'ailleurs l'aveuglement partiel des fenêtres hautes de la nef

L'aspect léger de la tour du Kreisker tient à son évidement depuis la base, percée de multiples baies surmontées de galeries ajourées, dont le tracé rectiligne évoque le Perpendicular Style anglais. Ces galeries correspondent à des passages aménagés dans l'épaisseur des murs, qui permettaient de desservir deux salles séparées par des planchers. 11 est possible que la première ait servi de salle de garde, tandis que la seconde abritait les cloches. En effet, la chapelle du Kreisker, siège au X V e siècle de l'autorité municipale face à la cathédrale voisine, a joué un rôle complexe dans la vie de la cité léonarde, à la fois lieu de réunion des édiles locaux et point de surveillance privilégié de la côte. Le décrochement en hauteur de la galerie médiane, surélevée de quelques marches sur les faces est et ouest, a souvent été interprété comme le signe irréfutable qu'un

12. Guillaume Le Ferron, évêque de Léon de 1439 à 1472.

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Les clochers tours gothiques de l'arc atlantique Michèle Boccard

système de guet avait été prévu dès l'origine de la construction, en lien avec des passages ménagés à l'arrière des pignons et desservant les clochetons placés aux angles de l'édifice : il aurait ainsi permis de maintenir une vision dégagée par-delà les pignons plus élevés de la façade occidentale et du chevet. En l'absence de sources écrites, nous en sommes réduits à faire des conjectures sur la fonction exacte de ce système de circulation complexe. L a paix maintenue en Bretagne par les ducs de la maison de Montfort pendant une grande partie du X V e siècle oblige à relativiser cette vision défensive du Kreisker, même si sa tour a d'emblée revêtu une forte charge symbolique face aux tours voisines de la cathédrale.

Sur le plan formel, la tour du Kreisker passe pour avoir été influencée par celle de la collégiale Notre-Dame-du-Mur à Morlaix, détruite au début du X I X e siècle après avoir alimenté en matériaux nombre de chantiers de la région. Cette chapelle, qui dominait la vil le sur un éperon rocheux, abritait au même titre que le Kre isker les réunions du corps de ville ( f ig . 7 ) . Elle aurait été achevée en 1426, et sa tour passait pour être un chef-d'œuvre similaire à celle du K r e i s k e r , et de dimensions comparables. Surtout, et c'est le plus intéressant, les descrip­tions anciennes font état de galeries superposées desservant les niveaux inférieurs de la tour et de l'évidement des murs jusqu'à la naissance de la flèche, ainsi que d'escaliers ménagés dans l'épaisseur des murs, c'est-à-dire une solution très similaire, sinon identique, à celle employée un peu plus tard à la chapelle du Kreisker.

Dans cette dernière, les parties hautes de la tour repren­nent, en y introduisant des variantes, la solution classique des lancettes disposées par paires sur chaque face du clocher, qu'on a déjà observé à Quimper, mais qu'on trouvait déjà employée au X l l l e siècle à la façade de la cathédrale Saint-Paul-Aurélien, éloignée seulement de quelques centaines de mètres de la chapelle du Kreisker. Mais ici, la base des lancettes est occultée par une arcature aveugle reprenant le motif du triforium rencontré à Quimper tandis qu'au-dessus, une fausse balustrade à quadrilobes donne, de loin, la vision illusionniste d'un balcon passant devant les baies. Le motif de bandeau horizontal ainsi créé, prolongé vers les angles par deux quadrilobes superposés inscrits dans des cercles et séparés par des moulures fortement marquées, prolonge visuellement le dessin rectiligne de la base, où s'entrecroisent les moulures verticales et horizontales. I l assure ainsi une transition harmonieuse entre la base de la tour et ses parties hautes. Au sommet, au-dessus d'une frise de quadrilobes, la plate-forme sur laquelle repose la flèche est élargie par un système d'encorbellements richement ornés. Des clochetons monumentaux, au mouvement complexe, viennent encadrer la flèche à chaque angle. Si l'on rencontrait déjà sur la tour sud de la cathédrale de Saint-Pol des clochetons à deux niveaux superposés d'arcatures trilobées, le premier de plan

carré et le second de plan octogonal, les grands clochetons du Kreisker témoignent d'une volonté de monumentalisation et de raffinement plus poussée. Ils se développent en effet sur quatre niveaux, un premier de plan carré percé de deux lancettes trilobées sur chaque face, avant de passer à l'octogone, par l'intermédiaire d'un haut tambour ajouré de deux quadrilobes inscrits dans des cercles et aux écoinçons évidés, orientés vers les points cardinaux. Au-dessus de ce tambour, deux niveaux d'arcatures se superposent. Les proportions inusitées de ces clochetons ont d'ailleurs contraint le maître d 'œuvre à les relier à la flèche par de multiples tirants de pierre afin d'éviter tout risque de basculement. Les faces principales de la flèche sont percées, comme à la cathédrale, de hautes baies étrésillonnées, mais là encore, elles témoignent d'une recherche esthétique plus importante, tant dans leurs proportions, très allongées, que dans leur décor. Dans ses parties hautes, la tour du Kreisker se veut donc une citation directe des tours rayonnantes de la cathédrale, mais pourvue d'un décor plus riche, plus complexe, et dans des proportions plus impressionnantes, reflet certain de l'orgueil de la bourgeoisie marchande placée à la tête de la cité, face au pouvoir de l 'évêque et du chapitre cathédral.

Un phénomène d'émulation qui touche les moindres chantiers

On pourrait multiplier encore les exemples de ces grandes tours construites en Basse-Bretagne au cours du X V e siècle et jusque dans les premières décennies du XVIe . Citons les tours des églises de Saint-Guénolé et Saint-Nonna de Penmarc'h ou de Saint-Herbot de Plonévez-du-Faou dans le diocèse de Comouaille, ou bien encore, sur la côte nord de la péninsule, la tour de l'église Saint-Jean-Baptiste à Saint-Jean-du-Doigt.

Les deux premières sont sans nul doute l'œuvre d'un même atelier, et présentent le même type de composition (fig. 8) : de plan carré, elles s'ouvrent toutes deux à l'ouest par un grand portail à ressauts surmonté d'un gable similaire à celui du portail du bras nord de la cathédrale de Quimper. Une grande baie à trois lancettes et meneaux flamboyants le surmonte, couronnée par la même accolade à choux frisés reposant sur des culots sculptés. Si la disposition des contreforts varie (en équerre à Saint-Guénolé, obliques à Saint-Nonna), leur vocabulaire décoratif est identique, notamment les longues et étroites niches à dais superposés couronnées par des pinacles à

13. Saint-Guénolé, construite vers 1488, et Saint-Nonna, dont la tour porte la date de 1509, sont toutes deux situées dans la commune de Penmarc'h, sur la côte sud du Finistère, l'un des ports les plus actifs de Basse-Bretagne au XVe siècle.

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Clochers de Basse-Brelagne à la fm chi Moyen Age Les clochers loiirs gothiques de l'arc atlantique

crochets. A Saint-Guénolé, le départ de baies géminées dans la partie supérieure laisse penser que le projet du maître d'œuvre reprenait celui des tours de la cathédrale. Inachevées, les deux tours de Penmarc'h témoignent de la volonté de monumentali­sation des églises qui se manifeste à la fm du X V e et au début du XVIe siècle dans toute la partie occidentale de la Bretagne.

A Plonévez-du-Faou, la chapelle Saint-Herbot (fig. 9) a probablement été reconstruite à la fin du X l V e siècle sur le lieu d'un important pèlerinage. Au tournant des X V e et X V I e siècle, à la faveur du développement d'une foire annuelle, des travaux d'agrandissement et d'embellissement sont entrepris, concer­nant pour l'essentiel la façade méridionale. A partir de 1516, selon une inscription placée au portail ouest, la construction de la grande tour-porche occidentale est entreprise, sur le modèle, ici encore, des tours de la cathédrale de Quimper. On y retrouve la même organisation générale, avec par exemple les mêmes

Fig. 8. - Penmarch, tours de Saint-Guénolé (à gauche)

et de Saint-Nonna (à droite),

(vues anciennes).

grandes baies jumelées et étrésillonnées de la partie supérieure, et le même vocabulaire décoratif, tel le motif des arcs en mitre qui vient prolonger l'archivolte en accolade surmontant les baies. Le chantier de Saint-Herbot va exercer une influence considérable en Comouaille au début du X V I e siècle, prenant ainsi le relais du parti adopté près d'un siècle plus tôt à la façade de la cathédrale de Quimper. C'est probablement aux mêiues artisans que l'on doit les tours de Carhaix (1529) ou de Ploaré (1548) pour ne citer que les édifices les plus importants.

Sur la côte nord, rinfiuence de la cathédrale de Quimper se fait moins prépondérante, mais on retrouve le même goût pour les imposantes tours de façade, signalant de loin la présence d'un sanctuaire, ainsi que les jeux entre les pleins et les vides, les alternances de zones d'ombre et de lumière. A l'église de pèlerinage de Saint-Jean-du-Doigt (fig. 10), la grande tour occidentale renvoie davantage au ICreisker et sans doute à

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Michèle Boccard

la collégiale Notre-Dame-du-Mur de Morlaix. Les niveaux inférieurs, encadrés par de puissants contreforts en équerre à ressauts, sont scandés par des galeries de circulation ouvertes par de courtes arcatures trilobées prolongées par une balus­trade à motifs de quadrilobes inscrits dans des cercles, dessin que l'on retrouve par exemple dans le triforium du chœur de la cathédrale de Tréguier, édifié à la fin du X l V e siècle et dans les premières années du siècle suivant L'originalité de cette partie de la tour réside dans les options de circulation retenues par son maître d'œuvre : outre les galeries évoquées précédemment, dont la distribution complexe rappelle un peu la tour du Kreisker, on accède au clocher non par sa base, mais par une tourelle implantée à l'angle sud-ouest du porche méri­dional, et reliée à la façade par une autre galerie à claire-voie qui couronne le mur gouttereau des deux premières travées, et dont les ouvertures sont identiques à celles des galeries de la tour. Toute cette partie de l'édifice pourrait appartenir à une seconde campagne de travaux, probablement menée vers 1425 sous les auspices de Jean Marc'hec, détenteur d'un important fief dans la paroisse de Plougasnou chanoine de Tréguier, recteur de Comouaille et cosignataire de plusieurs actes ducaux en cette année 1425. C'est donc un personnage gravitant dans l'entourage ducal qui exercerait la maîtrise d'ouvrage au début du X V e siècle. Cette hypothèse se trouve corroborée par l 'étude formelle de la partie occidentale de l'édifice, en particulier le dessin des arcatures sur les galeries, que l'on retrouve non loin de là, à la chapelle Notre-Dame-de-la-Fontaine de Morlaix, consacrée justement en 1425.

Au-dessus de la troisième et dernière galerie de circulahon, délimitée par des larmiers qui ceinturent la tour en passant sur les contreforts, chaque face est percée de deux lancettes profondément ébrasées, autour desquelles le décor se fait plus raffiné et plus abondant : l'extrados retombe sur des culots sculptés, et son sommet est couronné par un chou frisé qui passe devant une large frise à deux rangs de mouchettes, tandis que les contreforts, considérablement affinés, se terminent en pinacles rythmés par des crossettes. Toute cette zone dénote un net changement de parti, non seulement dans le vocabulaire décoratif, mais aussi dans la conception même de la tour : en lieu et place des salles superposées desservies par des galeries et des escaliers, on ne trouve plus ici qu'un volume unique

14. Les armoiries placées sur les clefs de voûte du chœur permerient d'en préciser les dales de construction, entre 1385 et 1404.

15. Saint-Jean-du-Doigt est alors une simple succursale de la paroisse de Plougasnou, dont elle ne sera séparée qu'en 1793. Le nom de Jehan Marc'hec ou Marec, apparaît sur une inscription placée à l'entrée du chœur en regard d'une autre renvoyant à un P. Marc'hec, chanoine de Tréguier, confirmant le rôle essentiel joué par cette famille sur le chantier de Sainl-Jean-du-Doigt.

longé au sud-ouest par un escalier en semi-hors-œuvre qui permet d'accéder à la plateforme sommitale Cette dernière est bordée par une balustrade à motifs de mouchettes rampantes et repose sur un encorbellement abondamment sculpté, solution qui se rencontre dans de nombreux édifices bas-bretons de la fin du X V e et du début du X V I e siècle. Le couronnement de la tour vient probablement clôturer le chantier, vers 1510-1512, lorsque la fabrique de Saint-Jean entre en possession d'un terrain jouxtant l'église à l'ouest. À cette date, on entreprend d'ouvrir davantage la façade occidentale, en y perçant une porte surmontée d'une baie : l'une et l'autre, tout comme la balustrade du sommet, renvoient aux fomies que l'on rencontre à l'église Saint-Melaine de Morlaix, commencée en 1489, et dont la tour occidentale était en chantier autour de 1515. A Saint-Melaine, le maître d'œuvre de la tour est connu par les comptes de la fabrique : il s'agit de Philippe Beaumanoir, acteur important de la construction flamboyante autour de Morlaix dans les années 1490-1530. Dans les quittances conservées à Moriaix,

et qu'il signe de sa main, il est alors qualifié de « feurastier de la tour de Saint-Melaine », mais on suit sa présence parmi les tailleurs de pierre à toutes les étapes du chantier. Les profils de mouluration et les motifs décoratifs que l'on retrouve alors à Saint-Jean-du-Doigt laissent penser que c'est à ce maître que l'on doit les dernières interventions menées sur l'église au début du X V I e siècle.

Si les solutions que nous avons évoquées semblent avoir essaimé dans toute la partie occidentale de la péninsule à partir d'une poignée de chanfiers patronnés par les ducs, elles se retrouvent aussi, à la fin du X V e et dans la première moitié du X V I e siècle, sur de nombreux chantiers d'églises et de chapelles

6. La chambre des cloches pourrait avoir été construite dans le troisième quart du XVe siècle : elle reprend des solutions formelles déjà employées au Folgoët et à Notre-Dame-du-Mur de Morlaix.

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Michèle Boccard

au demeurant très modestes, dont les clochers vont devenir des vecteurs de monumentalisation, sinon d'ostentation, en particu­lier en Comouaille au sud, et au nord en Trégor.

En Comouaille, on rencontre surtout, dès les années 1420-1430, des versions miniatures des tours quimpéroises, dans la lignée simplifiée de Locronan.

La chapelle Saint-Fiacre du Faouët (fig. 11), probablement achevée en 1480, est sans doute une fondation plus ancienne de la famille Boutteville, seigneurs du Faouët arrivés de Normandie au X l l l e siècle, et entrés au ser\rice des ducs de Bretagne Le simple clocher à jour posé sur le pignon occidental est légèrement décalé vers le sud pour équilibrer la composition - la façade étant dissymétrique - et encadré par deux tourelles coiffées en poivrières. Celle du nord est un massif plein, tandis que la tourelle méridionale abrite l'escalier desservant la plate­forme. Ces tourelles octogonales sont reliées à cette demière, qui supporte le beffroi, par des passerelles dont la balustrade est ornée de motifs de mouchettes très étirées, motifs que l'on retrouve répétés jusque dans les fausses balustrades placées à la base des flèches latérales. La plate-forme elle-même est portée par des consoles elles aussi étirées à l'extrême, tandis que la flèche centrale est cantonnée de gables très aigus sur lesquels est plaqué un décor de mouchettes. Toute cette zone concentre une partie importante du décor du monument, créant de forts jeux d'ombre et de lumière qui contrastent avec la relative platitude du pignon, simplement marqué par une succession de niches aux dimensions variées, couronnées par des arcs en accolade à fleurons et choux frisés, qui abritaient sans doute une statue du saint patron et/ou les représentations des fonda­teurs, les armes ducales étant placées au chevet.

En Trégor, la famille des Beaumanoir, que nous avons déjà cités, répand autour de Morlaix, dans les années 1500, une solution différente, plus sobre, mais qui témoigne de la même recherche de monumentalisation des façades, y compris dans des édifices très secondaires. Le premier exemple de leur production se trouve d'ailleurs dans une petite chapelle perdue dans les sous-bois, la chapelle Saint-Nicolas de Plufur (fig. 12), qui porte en façade une longue inscription dédicatoire donnant, entre autres, la date (1499), le nom du commanditaire et celui du maître tailleur de pierre, qui s'y trouve cité comme tel, Philippe Beaumanoir. Si le débat reste ouvert concernant la patemité des solutions formelles employées il n'en

17. La duchesse Anne de Bretagne élèvera d'ailleurs la seigneurie en baronnie en 1495.

18, Est-ce au maître tailleur de pierre ou au commanditaire, dont l'inscription précise qu'on lui doit le « devis » de la chapelle, qu'il faut attribuer « l'invendon » de cette formule ?

Clochers de Basse-Bretagne à la fin du Moyen Age Les clochers tours gothiques de l'arc atlantique

reste pas moins vrai que ces solutions vont faire école. Pour pouvoir dresser son beffroi à une grande hauteur, l'architecte fait monter de fond, de part et d'autre du portail occidental, à l'avant comme à l'arrière du massif de façade, des contreforts qui s'élèvent jusqu'à une plate-forme en fort encorbellement sur laquelle est placée une chambre des cloches à arcatures superposées surmontée d'une flèche. Si ce type de beffroi à deux niveaux d'arcatures à jour est extrêmement répandu, bien au-delà même des frontières de la Bretagne, il se retrouve, avec cette solution technique, placé très au-dessus du faîtage de la nef Une tourelle d'escalier de plan circulaire flanque la tour ainsi créée. Le décor, quant à lui, est empreint de sobriété : il se limite à la balustrade de la plate-forme et à son encorbellement, souvent orné d'une frise feuillagée. Ici, la monumentalisation s'obtient par le dépouillement et la pureté des proportions de l'architecture, plus que par les jeux de contraste et les décors foisonnants qui animent les tours comouaiUaises.

Comme on le voit, les solutions employées dans les clochers-tours de la fin du Moyen Age en Basse-Bretagne sont multiples et témoignent de la vitalité artistique du duché, où de nombreux foyers coexistent et interagissent. Tout en reprenant des solutions classiques (la façade harmonique à Quimper, les parties hautes des tours à la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon), les architectes locaux se montrent au fait des dernières tendances formelles, celles du nouveau vocabulaire flamboyant qu'ils tentent de transposer dans le granité, un matériau qui ne se prête pourtant pas facilement à la taille fine réclamée par la hardiesse des motifs flamboyants. Ils illustrent, dans la conception de leurs tours, une indéniable maîtrise technique et, peut-être plus encore, un souci croissant de monumentalité, que ce soit pour affinner un pouvoir - celui du duc, celui des édiles locaux, celui du noble fondant une chapelle sur ses terres - ou pour donner à des édifices modestes une apparence remar­quable, au sens premier du terme. Ce travail sur la monumen­talité, mené par les maîtres d'œuvre de la fin du Moyen Âge annonce les grandes tours des X V I e et X V I I e siècles, et contri­bueront à faire de la pointe bretonne cette « terre de clochers » tant décrite par les voyageurs des siècles suivants.

Liste des ouvrages cités

Bonnet, 2003 : Bonnet, Philippe. Quimper, la cathédrale. Paris, Éditions Zodiaque, 2003.

Bonnet et Rioult, 2010 : Bonnet, Philippe et Rioult, Jean-Jacques. Bretagne

gothique : l'architecture religieuse. Paris, Picard, 2010.

Bonnet et Rioult, 2011 : Bonnet, Philippe et Rioult, Jean-Jacques. « L a tour-clocher dans les églises bretonnes. Recherches fomielles entre gothique et Renaissance », dans Le Gothique de la Renaissance, actes des quatrième rencontres d'architecture européenne, Paris, 12-16 juin 2007. Paris, Picard, 2011, p. 217-240.

Gallet, 2009 : Gallet, Yves. « Quimper, cathédrale Saint-Corentin. L'archi­tecture (XL l Ie-XVe siècle) », dans Congrès Archéologique de France. Finistère. 165' session - 2007. Paris, Société Française d'Archéologie, 2009, p. 261-291.

Guillouët, 2009 : Guillouët, Jean-Marie. « Le Folgoët, basilique Notre-Dame », Congrès Archéologique de France. Finistère, 165' session - 2007, Paris, Société Française d'Archéologie, 2009, p. 167-176.

Mussat, 1979 : Mussat, André. Arts et cultures de Bretagne: un millénaire. Paris, Berger-Levrault, 1979.

Pérouse de Montclos, 2002 : Pérouse de Montclos, Jean-Marie (d i r ) . Dictionnaire guide du patrimoine. Bretagne. Paris, Monum/Editions du Patrimoine, 2002.

Prigent, 1992 : Prigent, Christiane. Pouvoir ducal, religion et production artistique en Basse-Brelagne (1350-1575). Paris, Maisonneuve & Larose, 1992.

Tanguy, 1994 : Tanguy, Jean. Quand la toile va. L'industrie toilière bretonne du XVIe au XVIIIe siècle. Rennes, Éditions Apogée, 1994.

Waquet, 1960 : Waquet, Henri. Art breton. Paris, Arthaud, 1960.

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