chambly « la remise ronde » (oise), une nécropole de la tène ancienne

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Revue archéologique de Picardie 2000 - 3/4 CHAMBLY "LA REMISE RONDE" (OISE) : UNE NÉCROPOLE DE LA TÈNE ANCIENNE Estelle PINARD*, Valérie DELATTRE**, Muriel FRIBOULET*, Cécile BRETON***, Vincent KRIER**** Résumé Une nécropole de La Tène ancienne, composée de cinquante-huit sépultures, a été découverte à Chambly, au sud du département de l'Oise. Les études des mobiliers et des pratiques funéraires montrent son appar tenance au groupe Aisne-Marne malgré une localisation très à l'ouest de cette aire culturelle. Abstract An early La Tene necropolis with fifty-eight burials has been discovered at chambly in the southern part of the Département de l'Oise. A study of artefacts and of funeral practices has evidenced its relevance to the Aisne-Marne group, although well to the west of that cultural area. Traduction William HANNAGAN PRÉSENTATION Le site est implanté sur la commune de Chambly au lieu-dit "la Remise Ronde" et ses coor données Lambert sont: X = 594,350, Y = 161,800 et Z = entre 32 et 31,25 m NGF. Localisé au sud-ouest de la ville, il est situé en bordure immédiate de la rive droite de L'Esches (fig. 1). La nécropole de La Tène ancienne de Chambly a été mise au jour lors de l'évaluation d'une parcelle de 8 ha sur la ZAC des "Portes de l'Oise". Vingt-deux tombes ont été découvertes dans cinq des quinze tranchées réali sées (Derbois-Delattre, 1999). À la suite de cette évaluation, 6326 m2 ont été décapés suivant l'axe formé par ces tombes (fig. 2). L'ENVIRONNEMENT ARCHÉOLOGIQUE La Tène ancienne ne constitue pas la seule période représentée sur cette parcelle. Une tombe est attribuable au Néolithique final, des fossés de drainage datés de La Tène finale, de la période gallo-romaine et les fossés bordiers d'une voie secondaire gallo-romaine ont été repérés sur l'ensemble des 8 ha (Pinard et alii 1999). Plusieurs prospections et une fouille réalisées sur cette parcelle et celles avoisinantes ont permis la recon naissance d'occupations humaines le long du cours de l'Esches. Elles sont datées de la période laté- nienne (un enclos et une ferme indigène) et de la période gallo-romaine - possibles vestiges d'une villa et de la voie antique allant de Beauvais à Saint- Martin-du-Tertre - (Boucneau, 1992c; Derbois- Delattre, 1999; Woimant, 1995). Plus largement, sur la commune de Chambly, de nombreux sites d'habitats (Néolithique ancien et moyen, Bronze, Hallstatt ancien, La Tène finale, gallo-romain et médiévaux) et aussi funéraires (médiévaux) ont récemment été fouillés (Boucneau, 1992a, b et c; Derbois, 1994 et 1995; Fémolant, 1992; Locht, 1992; Lorquet, 1993 et 1994; Peixoto, 1995 et 1996 et fichier Drakar de la carte archéologique du SRA Picardie). Dans le département du Val-d'Oise, sur la commune de Champagne-sur-Oise, trois sites d'ha bitat attribués à La Tène ancienne ont été fouillés sur le tracé de l'autoroute A 16. Le site de « La Pièce de Carrefour» se situe à 1,5 km au sud-ouest de la nécropole de Chambly, les deux autres sont plus éloignés, à proximité de l'Oise (Durand, 1992). Les vestiges datés de La Tène finale et du Gallo- Romain découverts sur "La Remise Ronde" * AFAN-CRAVO 21 rue des Cordeliers F - 60200 COMPIÈGNE **AFAN 71 rue du faubourg Saint-Nicolas F - 77 100 MEAUX ***AFAN-ERA 12 du CNRS 68 rue de Gergovie F -75014 PARIS ****AFAN-SDAVO. abbaye de Maubuisson F - 95310 SAINT-OUEN-L' AUMÔNE

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Revue archéologique de Picardie 2000 - n° 3/4

CHAMBLY "LA REMISE RONDE" (OISE) : UNE NÉCROPOLE DE LA TÈNE ANCIENNE

Estelle PINARD*, Valérie DELATTRE**, Muriel FRIBOULET*, Cécile BRETON***, Vincent KRIER****

Résumé

Une nécropole de La Tène ancienne, composée de cinquante-huit sépultures, a été découverte à Chambly, au sud du département de l'Oise. Les études des mobiliers et des pratiques funéraires montrent son appartenance au groupe Aisne-Marne malgré une localisation très à l'ouest de cette aire culturelle.

Abstract

An early La Tene necropolis with fifty-eight burials has been discovered at chambly in the southern part of the Département de l'Oise. A study of artefacts and of funeral practices has evidenced its relevance to the Aisne-Marne group, although well to the west of that cultural area.

Traduction William HANNAGAN

PRÉSENTATION

Le site est implanté sur la commune de Chambly au lieu-dit "la Remise Ronde" et ses coordonnées Lambert sont: X = 594,350, Y = 161,800 et Z = entre 32 et 31,25 m NGF. Localisé au sud-ouest de la ville, il est situé en bordure immédiate de la rive droite de L'Esches (fig. 1). La nécropole de La Tène ancienne de Chambly a été mise au jour lors de l'évaluation d'une parcelle de 8 ha sur la ZAC des "Portes de l'Oise". Vingt-deux tombes ont été découvertes dans cinq des quinze tranchées réalisées (Derbois-Delattre, 1999). À la suite de cette évaluation, 6326 m2 ont été décapés suivant l'axe formé par ces tombes (fig. 2).

L'ENVIRONNEMENT ARCHÉOLOGIQUE

La Tène ancienne ne constitue pas la seule période représentée sur cette parcelle. Une tombe est attribuable au Néolithique final, des fossés de drainage datés de La Tène finale, de la période gallo-romaine et les fossés bordiers d'une voie secondaire gallo-romaine ont été repérés sur l'ensemble des 8 ha (Pinard et alii 1999). Plusieurs prospections et une fouille réalisées sur cette parcelle et celles avoisinantes ont permis la reconnaissance d'occupations humaines le long du cours de l'Esches. Elles sont datées de la période laté- nienne (un enclos et une ferme indigène) et de la période gallo-romaine - possibles vestiges d'une villa et de la voie antique allant de Beauvais à Saint- Martin-du-Tertre - (Boucneau, 1992c; Derbois- Delattre, 1999; Woimant, 1995).

Plus largement, sur la commune de Chambly, de nombreux sites d'habitats (Néolithique ancien et moyen, Bronze, Hallstatt ancien, La Tène finale, gallo-romain et médiévaux) et aussi funéraires (médiévaux) ont récemment été fouillés (Boucneau, 1992a, b et c; Derbois, 1994 et 1995; Fémolant, 1992; Locht, 1992; Lorquet, 1993 et 1994; Peixoto, 1995 et 1996 et fichier Drakar de la carte archéologique du SRA Picardie).

Dans le département du Val-d'Oise, sur la commune de Champagne-sur-Oise, trois sites d'habitat attribués à La Tène ancienne ont été fouillés sur le tracé de l'autoroute A 16. Le site de « La Pièce de Carrefour» se situe à 1,5 km au sud-ouest de la nécropole de Chambly, les deux autres sont plus éloignés, à proximité de l'Oise (Durand, 1992).

Les vestiges datés de La Tène finale et du Gallo- Romain découverts sur "La Remise Ronde"

* AFAN-CRAVO 21 rue des Cordeliers F - 60200 COMPIÈGNE

**AFAN 71 rue du faubourg Saint-Nicolas F - 77 100 MEAUX

***AFAN-ERA 12 du CNRS 68 rue de Gergovie F -75014 PARIS

****AFAN-SDAVO. abbaye de Maubuisson F - 95310 SAINT-OUEN-L' AUMÔNE

E. Pinard et alii - La nécropole la terrienne de Chambly (Oise)

Fig. 1 : Localisation de Chambly "La Remise Ronde" à l'emplacement de l'étoile noire (carte issue du Programme de surveillance et d'étude archéologique des sablières de la moyenne vallée de l'Oise).

Chambly : Z.A.C. Les portes de l'Oise Plan Masse

SITE N° 60.139.039 AH fond de plan parcellaire d'après cabinet Cailleux - Fouche

S.A géomètres expert Levé et report Erick Mariette Juillet 1999

A t

Fig. 2: Relevé en plan des sépultures découvertes dans les tranchées d'évaluation (points noirs) et de la zone décapée (grisé).

Revue archéologique de Picardie 2000 - n° 3/4

O

Belle-Église

O Néolithique Bronze / Hallstatt ancien

La Tène ancienne

^ La Tène finale .--'' ""•••. Limites de département et de région. A Gallo-Romain □ Médiéval

Fig. 3 : Environnement archéologique du site de Chambly "La Remise Ronde" représenté par une étoile noire marquée 1 (fond de carte issu de l'IGN 1/2500).

E. Pinard et alii - La nécropole laténienne de Chambly (Oise)

semblent pouvoir être rattachés aux occupations mitoyennes, ceux de la nécropole apparaissent un peu plus « isolés ». Dans un rayon de 2 km autour de la nécropole, seuls trois habitats de La Tène ancienne ont été découverts. Cependant, d'autres sites appartenant à cette période, sans être très proches (plus de 5 km) peuvent être cités comme Bruyères-sur-Oise "La Tourniole" (Toupet, 1991) et Mours "Le derrière du Moulin" (Bonis et alii, 1992; voir fig. 3, page précédente).

LE CADRE GÉOGRAPHIQUE, GÉOLOGIQUE ET TOPOGRAPHIQUE

La nécropole de La Tène ancienne se situe dans la plaine alluviale de l'Esches à moins de 2 km du débouché de celle-ci dans la vallée de l'Oise (fig. 3).

Le contexte morphologique général

L'Esches en amont de Chambly présente une plaine alluviale de débordement à fond plat de 340 m de large. Cette dernière est parcourue par le chenal principal du lit mineur et par un bras secondaire d'écoulement, Le Coinon, servant de dérivation naturelle lors des crues de la rivière. Cet exu- toire s'établit plus en amont au lieu-dit " Le Mesnil Saint-Martin". Le cours de l'Esches, depuis cette dérivation jusqu'à son embouchure avec l'Oise entre Chambly et Persan, a un tracé rectiligne à l'inverse de son tracé très sinueux en amont de celle-ci.

En aval de Chambly, au lieu-dit "Le Chemin Herbu", la plaine de débordement de l'Esches est large de 400 m. Le fond plat de la plaine est installé entre 32 et 30 m NGF et la cote de débordement est de 32,1 m NGF (Hydratec, 1984). Le chenal principal de l'Esches présente à peine 10 m de large. Le chenal actuel de la rivière ne correspond pas au thalweg inscrit dans la topographie de la plaine. Ce dernier, par contre, s'inscrit dans l'axe de La Copette (ru) qui s'écoule depuis l'Esches vers l'ancien méandre de l'Oise entre Persan et Bernes (fig. 3).

Le contexte stratigraphique général

Aux abords du site, le Service départemental d'Archéologie du Val-d'Oise (SDAVO) a recensé deux coupes (Krier, 1998, sous presse) : l'une construite à partir des sondages géotechniques de la voie de liaison entre la RN1 et le CD 924 et l'autre relevée à l'occasion d'une intervention archéologique au lieu-dit "Le Chemin Herbu", en 1993.

La coupe de 1993 du "Le Chemin Herbu" (fig. 4) a été réalisée dans un sondage profond de 4,5 m en bordure du cours actuel de la rivière. Elle présente à la base, sur 1 m de hauteur, des graviers

32 m NGF

m- 0 1 2 3 4 m.

1 sol de surface 5 sol gris 2 tuf 6 horizon tourbeux 3 petits sols organiques 7 limon, sables et argiles vertes 4 tuf remanié 8 graviers et sables

Fig. 4: Coupe stratigraphique dans les formations alluviales de l'Esches sur le site de Chambly "Le Chemin Herbu" (coupe Vincent Krier, 1993).

et des gros rognons de silex (SG) correspondant à la partie supérieure (27,5 m NGF) de la nappe alluviale du fond de vallée.

Cette nappe alluviale grossière est surmontée d'un dépôt de limon sableux vert de 1 m d'épaisseur (SL-LAS). Au sommet de ce dépôt limono- sableux se développe un sol noir très organique d'une vingtaine de centimètres d'épaisseur. Par-dessus, s'accumulent 2,5 m de formations tufa- cées entrecoupées d'une quinzaine de petits niveaux organiques (TVO). Du matériel gallo- romain a été trouvé à la surface de ces tufs. Cet ensemble s'inscrit dans le contexte général de la stratigraphie de la plaine d'inondation de l'Esches que l'on peut déduire des dix sondages géotechniques du CD 924. Ils permettent de constituer une section stratigraphique transversale au cours de la rivière (Krier, 1998, sous presse).

Dans la plaine, une première nappe de sables et graviers (SG) à matrice argileuse repose sur un bed-rock crayeux à 23,2 m NGF. Cette nappe à éléments grossiers présente un toit relativement plan autour de 27 m NGF. Par-dessus, se déposent des limons à granules de tuf et des vases sableuses sur 2 m d'épaisseur jusqu'à 29 m NGF entrecoupées de lentilles de tourbe argileuse. Ces dépôts font place ensuite à des formations argilo-limoneuses carbonatées à granules de tuf (TVO) qui s'accumulent sur 2 m d'épaisseur entre 31,5 m et 30 m NGF.

Revue archéologique de Picardie 2000 - n° 3/4

De part et d'autre de la plaine, au pied des versants, ces formations tufacées sont recouvertes par des colluvions de limon brun (CLH) issues du remaniement des formations lœssiques installées sur le haut des versants. L'Esches dans son lit mineur actuel dépose des limons sur 1,5 m d'épaisseur maximum. Les sondages géotechniques réalisés de part et d'autre de la vallée permettent d'identifier une terrasse alluviale sur le versant droit où le bed-rock s'inscrit entre 27,5 m et 30,5 m NGF. Il constitue un replat aux environs de 40 m NGE Une nappe alluviale grossière de graviers et sables jaunes de 2,5 à 3 m d'épaisseur couvre cette surface d'érosion. Cette nappe alluviale est recouverte d'un limon argileux calcaire à poupées de calcite correspondant à un lœss (L) d'au maximum 6 m d'épaisseur dans lequel du matériel de l'Acheuléen supérieur et du Moustérien a été trouvé notamment lors des opérations de fouilles préventives sur le tracé de l'autoroute A16 en 1992 (Locht, 1996, communication orale). La carte géologique (Cavelier & Goguel, 1967) indique que ces lœss contiennent du matériel du Moustérien et de l'Acheuléen.

Ces deux coupes du " Le Chemin Herbu " et du CD 924 sont tout à fait semblables à celle relevée plus en amont le long du " Pont de la RN1 ". Toutes présentent dans le fond de la plaine d'inondation une nappe alluviale grossière (SG) d'environ 3 m d'épaisseur, surmontée de dépôts fins argilo- vaseux carbonates et tourbeux (TVO) de 4 m d'épaisseur. Ces dépôts fortement tufacés semblent plus tourbeux (TVO) en amont de Chambly qu'en aval. Ces formations alluviales de fond de vallée sont couvertes en bordure des versants par des limons colluviaux issus des lœss (CLH).

La nappe alluviale correspond à la formation notée Fya : alluvions anciennes de bas niveau sur la carte géologique de Creil (Cavelier & Goguel, 1967), recouverte par les limons de la formation LE (limon des pentes). Elle correspond aussi à la notation Fy (alluvions anciennes) et Clp (formations limoneuses des versants à pente douce et des vallons secs) de la carte géologique des formations superficielles de Creil (Vincent & Cavelier, 1968). Les données archéologiques recueillies à Belle-Église, en amont de Chambly, établissent que les colluvions de limons lœssiques (CLH) qui couvrent une partie de la plaine d'inondation ont commencé à se mettre en place lentement et postérieurement à l'occupation carolingienne de la plaine alluviale puis beaucoup plus massivement entre le XIVe et le XVIe siècle. L'ancien chenal du lit mineur sinueux au niveau de Belle-Église présente une forte accumulation de dépôts grossiers de sables et graviers appartenant en partie aux XVIe et XVIIe siècles.

En revanche, l'installation gallo-romaine dans le fond de la vallée s'est faite directement sur les dépôts de tuf à passées tourbeuses qui lui sont donc antérieurs. L'attribution des dépôts de tuf et de tourbe est difficile sans analyses bio-chronologiques et sans datations radiocarbones. Ils appartiennent probablement à une phase du Postglaciaire pour ce qui est des dépôts tourbeux (TVO). Chaque niveau de sol noir peut correspondre à une possibilité d'occupation humaine donc de niveaux archéologiques. Il serait important de vérifier cette potentialité à l'avenir.

La stratigraphie du site

Les tranchées de diagnostic, réalisées depuis le premier replat à 40 m NGF sur le versant droit de l'Esches jusqu'en bordure du chenal actuel de la rivière à 31 m NGF, ont été effectuées sur environ 1 m d'épaisseur à partir de la surface actuelle. Les surfaces diagnostiquées n'ont donc concerné que la partie superficielle des formations alluviales de la plaine d'inondation et de ses versants.

L'observation des bords de la tranchée Tr 3 (fig. 5) montre, de la partie la plus à l'ouest au niveau du replat du versant (39 m NGF) jusqu'à la partie la plus basse, à l'est de la plaine alluviale (31 m NGF), une succession de formations correspondant aux ensembles sédimentaires décrits précédemment. Dans la partie supérieure de la tranchée, sur les cent premiers mètres, le décapage a été réalisé dans les lœss et les limons bruns de colluvion du lœss. Un peu plus en contrebas, la surface de la plaine alluviale n'est recouverte que d'une faible épaisseur de limons bruns de colluvion qui font place à des limons gris mêlés de granules de tuf remanié dans lesquels s'inscrivent les 30 cm de sol de labour de surface. Sous ce limon apparaît un tuf lité massif et en place d'au moins 30 cm d'épaisseur reposant sur un niveau tourbeux compact. À environ 150 m du bord ouest de la tranchée Tr 3, le tuf massif présente un rebord d'érosion très tranchée recouvert par une formation de lentilles de tuf remanié ou roulé, mêlé à des lentilles de limon noirâtre. Cette encoche d'érosion se retrouve sur les bords des tranchées Tr 8, Tr 9 et Tr 10 aux mêmes niveaux et aux mêmes altitudes dans la plaine alluviale, entre 34 et 33 m NGF. Le creusement est ensuite comblé par des apports successifs de tuf remanié, roulé et déposé en lentilles, en alternance avec des dépôts de limons gris et de petits niveaux de sol organique noir marquant des phases d'arrêt de la sédimentation alluviale. La coupe, réalisée dans une tranchée un peu plus profonde creusée à l'emplacement des fossés 105/124 (fig. 5 et 6) et située à l'extrémité orientale de la tranchée Tr 3 à proximité du chenal de l'Esches, montre que ces formations de remaniement du tuf

E. Pinard et alii - La nécropole laténienne de Chambly (Oise)

Chambly : Z.A.C. Les portes de l'Oise Plan Masse

SITE N° 60.139.039 AH fond de plan parcellaire d'après cabinet Cailleux - Fouche

S. A géomètres expert Levé et report Erick Mariette Juillet 1999

•♦**•.. chemin x x axe de creusement \ rebord

Fig. 5 : Plan de masse des tranchées de diagnostic, des surfaces de décapage et des structures archéologiques.

1 tranchée d'évaluation 2 limons gris (fossé) 3 tuf remanié 4 limons brun /gris + oxydation 5 limons gris foncé (fossé - curage) 6 tuf remanié oxydé 7 limons gris + charbons

Fig. 6: Relevé de coupe de la tranchée 105/124.

peuvent prendre une amplitude maximale de 1,1 m dans l'axe de son creusement. Elle permet aussi d'observer de nouveau la présence d'un tuf massif installé sur un niveau de tourbe compact dans la partie la plus orientale de la tranchée. Ce tuf présente une autre encoche d'érosion encadrant ainsi

8 limons gris + inclusions tuf remanié 9 limons brun très oxydé 10 litage tuf /limon noir /gris /organique 11 tourbe 12 limons gris noir + inclusions tuf remanié (granules) 13 tuf en place

les dépôts de tuf remanié à l'est du site. Ces formations de tuf remanié sont, à cet endroit, les plus épaisses(l,l m). Elles présentent dans la partie la plus profonde de l'axe de creusement (28,7 m NGF) de nombreux petits niveaux organiques tourbeux et en surface un limon brun-gris à granules de tuf.

Revue archéologique de Picardie 2000 - n° 3/4

Les structures archéologiques (fosses, fossés et sépultures de La Tène ancienne) sont toutes postérieures à la mise en place des formations de tuf remanié sous forme de lentilles et sont en partie recouvertes ou creusées dans les limons brun-gris à granules de tuf de surface et arasées par le niveau de labour. La formation de tuf massif et le niveau de tourbe compact sous-jacent appartiennent aux formations de tourbe, vase organique et tuf (TVO) de 3 à 4 m d'épaisseur, rencontrées dans toute la plaine alluviale de l'Esches dans ce secteur. Les formations de tuf remanié appartiennent à une phase ultime et limitée de creusement puis de comblement de la plaine alluviale antérieure à La Tène ancienne.

Des phases d'incision dans les chenaux secondaires de débordement des plaines alluviales ont déjà été repérées dans la vallée de l'Oise (Krier, 1998, sous presse) : une à la limite entre le Subboréal et le Subatlantique et une seconde bien marquée au cours du Subboréal à la limite du Néolithique final et du Bronze récent.

Le contexte environnemental de l'installation de la nécropole de La Tène ancienne

II semble donc que la formation de tuf massif en place qui recouvrait la plaine d'inondation de l'Esches (fig. 7) ait été reprise et creusée lors d'une phase d'incision qui correspond à la mise en place d'un petit chenal de débordement parallèle au lit mineur de la rivière. Entre le lit naturel de l'Esches, qui n'est pas le talweg actuel d'écoulement et ce chenal secondaire de débordement, l'érosion a laissé en place une partie du tuf massif à l'est du site. L'installation de la nécropole de La Tène ancienne dans la plaine alluviale correspond à la phase ultime de comblement de ce chenal secondaire où un léger creux devait encore subsister le long du rebord oriental, dans l'axe de creusement de celui-ci. Les traces conservées de cette nécropole se concentrent soit sur la partie des formations de tuf massif en place situées à l'est, en bordure de l'Esches soit à l'ouest de l'axe de creusement du chenal secondaire de débordement, dans les formations de remaniement du tuf. L'absence de traces de sépultures dans la partie du comblement terminal de l'axe d'écoulement du chenal secondaire peut correspondre soit à la présence d'un petit écoulement ou d'une nappe phréatique proche de la surface au moment de l'installation de la nécropole, soit à une phase d'érosion qui aurait détruit les structures archéologiques postérieurement à l'installation de la nécropole.

La répartition spatiale des altitudes de fond des sépultures permet de proposer une restitution de la topographie théorique des lieux au moment de

\

\\

100 m

5 6_

Loess en place et terrasse alluviale Colluvion de loess Tuf massif en place

— Encoche d'érosion Tuf remanié et limon gris

— > Axe de creusement Phase finale de comblement du chenal secondaire

"j Nécropole de La Tène ancienne

Fig. 7: Plan de répartition des ensembles morphosédi- mentaires; 1 - limons de colluvions lœssiques; 2 - formation de tufs massifs en place; 3 - encoche d'érosion; 4 - axe de creusement; 5 - formation de tufs remaniés {Vincent Krier).

l'installation de la nécropole. La répartition des altitudes montre, pour le groupe des sépultures situées à l'ouest de l'axe de creusement du chenal secondaire, que celles-ci présentent de 30,1 m à l'ouest à 29,4 m à l'est soulignant un pendage vers l'axe du chenal secondaire. Les altitudes de l'autre groupe de sépultures à l'est de l'axe du chenal secondaire, s'échelonnent du nord au sud de 30,3 m à 29,1 m. Pour ces dernières, la répartition spatiale de ces altitudes révèle probablement la forme d'un ancien versant du bord de berge du chenal principal de l'Esches ne correspondant pas à l'orientation de celui d'aujourd'hui.

La topographie minimale reconstituée logiquement (fig. 8) selon les altitudes de fond des sépultures restitue une surface théorique avec un versant ouest de bord de chenal secondaire occupé par un premier groupe situé entre 30,2 m et 29,6 m de

E. Pinard et alii - La nécropole laténienne de Chambly (Oise)

topo actuelle 31m

29,8 29,7 • topo actuelle 32 m

Fig. 8 : Plan de la surface topographique théorique restituée à partir des altitudes de fond de fosses des sépultures (Vincent Krier).

surface et deux autres groupes installés sur le versant occidental du bourrelet et de la berge de l'Esches. Parmi ces deux derniers groupes, le premier comporte également une sépulture du Néolithique final et se concentre sur la partie haute du versant entre 30,3 et 29,8 m. Le second groupe est situé plus bas sur le versant de berge entre 29,5 m et 29,4 m de surface. Ce dernier se caractérise par des sépultures dont les fonds ont les plus basses altitudes: 29,1 m. Il semble que les sépultures ne se trouvent jamais creusées sous une cote de surface théorique inférieure à 29,6 m dans le chenal secondaire de débordement, de 29,4 m sur le versant de bord de berge de l'Esches et jamais plus profond que 29,1 m: altitude du toit de la nappe phréatique de l'Esches et de la plaine alluviale ?

METHODOLOGIES

Le décapage intégral de la zone d'extension pressentie de la nécropole a été effectué en trois temps, d'une part pour protéger les tombes du vandalisme et du pillage et, d'autre part, pour effectuer des vérifications. À trois reprises, le site a pourtant été « visité » et cinq sépultures ont été, soit vandalisées (destruction d'un crâne), soit pillées (« fenêtres » au niveau des poignets et/ou du cou). Pour pallier ces actions, et en plus du décapage segmenté, les sépultures ont été systématiquement soumises au détecteur de métaux avec accord du SRA. De plus, de la limaille de fer, des clous en cuivre ont été dispersés sur le décapage après fouille des sépultures à mobilier métallique. La zone sud a été décapée deux fois afin de vérifier la présence de tombes plus profondes. Le sol décapé était très altéré par de profonds labours et la plupart des sépultures ont été abîmées, voire détruites, par les engins agricoles.

Les limites du décapage ont été imposées au nord par l'emprise d'un chenal de l'Esches et un chemin d'accès longeant la rivière et, au sud, par la limite du département. En revanche, celles de l'est et de l'ouest ont été arrêtées à partir de la disparition du bourrelet et /ou de la lentille de tuf remanié sur lesquels ont été installées les sépultures (fig. 9). Au nord comme au sud, les limites de la nécropole ne sont donc pas connues, mais celles au levant et au couchant peuvent être considérées comme atteintes.

Au total cinquante-huit sépultures, treize portions de fossés, une fosse et un trou de poteau ont été mis au jour (fig. 9).

Considérant le très mauvais état de conservation des sépultures découvertes dans les tranchées d'évaluation, des modalités particulières d'intervention ont été définies. Ainsi, les observations de terrain ont-elles été privilégiées. L'ensemble des éléments concernant la structure, le mobilier et le squelette a été enregistré sur le terrain. Trois fiches d'enregistrement, élaborées à cet effet, ont permis de collecter les informations.

Par ailleurs, une politique de prélèvements carpologiques, micromorphologiques et palyno- logiques a été mise en place. Malheureusement, elle n'a pas pu être systématiquement appliquée pour toutes les sépultures, leur état de conservation ne le justifiant pas. Au total, douze prélèvements micromorphologiques (étude Cécilia Cammas), trente-sept carpologiques (étude Véronique Matterne) et dix-huit palynologiques ont été réalisés.

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Revue archéologique de Picardie 2000 - n° 3/4

Fig. 9: Plan d'ensemble des structures archéologiques; les sépultures sont représentées en noir.

Toutes ces modalités de terrain ont permis un traitement des données relativement rapide lors de la phase d'étude et la constitution d'un inventaire des sépultures récapitulant leurs principales caractéristiques (cf. annexe).

LES SÉPULTURES

La nécropole se compose de cinquante-huit sépultures : cinquante-trois inhumations, trois incinérations et deux fosses sépulcrales totalement arasées (fig. 10).

LES FOSSES SÉPULCRALES

Sur les cinquante-huit sépultures, trente et une ont un contour de fosse bien lisible (53,4 %), onze

sont partiellement visibles (19 %) et seize sont illisibles (27,6 %). Il semble que l'absence de contour de fosse ou une limite partiellement visible puisse être imputable à l'érosion (labours notamment) puisque ces sépultures contiennent des squelettes dont l'état de conservation est, soit très mauvais, soit extrêmement mauvais.

Toutes les fosses observées sont de forme ovale. Les longueurs varient de 135 à 244 cm et sont, pour la majorité, adaptées au corps déposé. Quelques exceptions sont à noter pour les tombes 62, 129 et 204. Relativement courte, la fosse 204 contient le corps d'un individu adulte en position repliée. À l'opposé, les fosses 62 et 129 sont assez longues et contiennent les corps d'individus immatures. Il

Fig. 10: Répartition des sépultures; inhumation en trait noir; incinération en rond grisé et sépulture arasée en trait pointillé.

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E. Pinard et alii - La nécropole laténienne de Chambly (Oise)

semble que le dépôt de mobilier puisse expliquer la longueur de la fosse pour celle portant le numéro 129 et que l'érosion (sillons de labours) soit en cause pour la fosse 62 (cf. annexe).

Les largeurs varient de 35 à 85 cm. Elles ne semblent pas être en relation avec la taille de l'individu déposé dans la tombe, ni même avec « l'importance » du dépôt mobilier. Ces variations de largeurs sont généralement expliquées par la nature du substrat, sédiment crayeux plus dur à creuser que des lœss ou des graviers (Démoule, 1999). Cependant, à Chambly, celles-ci varient pour des tombes implantées dans un même substrat. La présence de mobilier périssable disposé en périphérie du corps et aujourd'hui disparu a pu conditionner les dimensions de la fosse et il est possible d'évoquer des creusements saisonniers, avec un sol plus dur en hiver ?

Les profondeurs moyennes sont également très variables et oscillent entre 6 et 41 cm sous le niveau de décapage. Le remplissage des sépultures se distingue assez peu du sédiment encaissant (tuf remanié). Il est composé de limon gris-brun foncé mêlé à du tuf remanié en grande quantité.

Les orientations des fosses correspondent strictement à celles des corps déposés et sont principalement orientées nord-ouest/sud-est (53 %) et ouest-est (21 %).

Ces deux orientations sont prédominantes dans les nécropoles du groupe Aisne-Marne avec, au sud, une majorité de tombes orientées nord- ouest/sud-est. Le dernier quart des sépultures de Chambly présente des orientations variables. Ces dernières appartiennent toutes, à l'exception d'une tombe (sep. 204), au nord de l'emprise. La systématisation de l'orientation des sépultures installées sur la lentille de tuf remanié peut être mise en relation avec la place disponible et suggérer une rationalisation de l'espace. Elle peut également souligner l'intentionnalité de regroupement des tombes (Démoule, 1999).

L'ÉTUDE ANTHROPOLOGIQUE

L'état de conservation des inhumations est classé en cinq catégories de « bon » à « extrêmement mauvais ». Les observations de terrain, les analyses taphonomique et anthropologique ont pu être réalisées sur seulement 55 % du corpus. Le mauvais état de conservation est non seulement perceptible sur les squelettes mais aussi sur les structures, puisque les limites des fosses ne sont pas lisibles pour 27,6 % et sur le mobilier notamment céramique.

Les ossements, comme les vases, présentent une fragmentation relativement importante et une altération des surfaces. Par ailleurs, une très grande majorité des os spongieux des squelettes (même qualifié de « moyen » en état de conservation) est absente. Ces états ont fortement limité les observations et les analyses. Ils peuvent être imputables à l'érosion naturelle du terrain, surtout dans la zone nord du décapage (20 cm de terre végétale), aux engins agricoles (sillons de labours croisés très profonds sur l'ensemble du site), aux animaux fouisseurs (nombreux terriers), aux sédiments comblant les fosses (limons), aux propriétés chimiques des engrais.

Des chercheurs suédois, italiens et allemands ont mené des recherches sur l'impact des engrais chimiques sur la conservation du métal. Ils ont conclu à une altération des vestiges plus conséquente selon la nature du sol depuis l'utilisation des engrais chimiques (Scharff & Huesmann, 1997, Fjaestad et al, 1 998 et Franceschi et al, 1998). Ce constat ne peut être réellement établi pour la matière osseuse et céramique, mais, il est toutefois possible que l'action de ces engrais soit néfaste à la conservation des squelettes et du mobilier.

Les inhumations

L'estimation du sexe des adultes repose essentiellement sur les cinq critères morphologiques des coxaux (Bruzek, 1991) observés sur le terrain et vérifiés lors de l'étude. Une autre méthode portant sur la circonférence médiane des diaphyses fémorales a également été utilisée sur le corpus des adultes (Black, 1978, Di Bennado & Taylor, 1979). Cependant, compte tenu de sa fiabilité (comme toute méthode fondée sur la robustesse d'un squelette), il faut préciser que son utilisation s'inscrit dans une réflexion méthodologique portant sur l'étude des individus de plusieurs nécropoles du Nord-Est de la France (Pinard, 1994 et en cours). Aucune méthode de détermination des sexes des immatures n'est actuellement assez fiable. En conséquence, le sexe des immatures de cette nécropole reste indéterminé, même si pour un cas (sép. 62), comme cela se pratique pour cette période, le mobilier (torque et bracelets) permet d'envisager une attribution féminine (Hodson, 1990).

Au total, treize individus adultes sur trente- six (36,11 %) ont pu être sexués par la méthode basée sur les coxaux. Les estimations réalisées à partir des circonférences fémorales correspondent pour 61,5 % à celles des coxaux. Ce résultat est trop insuffisant pour permettre d'élargir le corpus des adultes sexués.

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Revue archéologique de Picardie 2000 - n° 3/4

La répartition spatiale des individus sexués n'est pas envisageable, au regard du nombre de squelettes observés (24,5 % sur le nombre total d'inhumations) et de la non-exhaustivité de la nécropole. De même, des comparaisons avec les nécropoles contemporaines n'apporteraient aucun résultat concret.

L'estimation de l'âge au décès des adultes est fondée sur l'examen du degré d'oblitération des sutures crâniennes (Masset, 1982) et les usures dentaires (Brothwell, 1981). Pour les enfants, seules les éruptions dentaires ont pu être utilisées (Ubelaker, 1978), l'état de conservation ne permettant pas l'observation des cartilages de conjugaison. Les individus inhumés de cette nécropole se répartissent en trente-six adultes, douze immatures biologiques et cinq indéterminés.

Pour les adultes, trois grandes classes d'âges peuvent être dégagées: jeunes (moins de 30 ans), matures (30 à 50 ans) et âgés (plus de 50 ans). L'état de conservation a conditionné la mise en place de ces classes puisqu'elles n'ont pu être obtenues qu'en croisant les données issues du degré d'oblitération des sutures crâniennes et des usures dentaires. En revanche, pour les immatures, la précision est plus grande et diverses classes d'âges sont représentées.

Sur les trente-six adultes, dix-sept ont été estimés « jeunes », treize « matures », trois « âgés » et trois sont classés dans les adultes sans plus de précision. Sur les douze immatures, huit sont considérés comme des enfants (bas âge à 12 ans) et quatre comme des adolescents (12 à 18 ans).

Ces données peuvent être comparées à celles de deux nécropoles contemporaines: Pernant (Aisne) et Acy-Romance (Ardennes). Les pourcentages d'adultes et d'immatures de Chambly sont plus proches de ceux de Pernant : 23,5 % d'immatures et 76,5 % d'adultes (Demetz, 1969), que de ceux d'Acy-Romance : 7,1 % d'immatures et 92,9 % d'adultes (Thomas, 1991).

Les comparaisons avec d'autres nécropoles telles que Aure et Manre, dans les Ardennes (Alduc-le-Bagousse, 1987), Bucy-le-Long, dans l'Aisne (en cours) et Witry-lès-Reims, dans la Marne (en cours) ne peuvent pas être engagées, leurs analyses sont plus précises (structures de mortalité réalisées...). Dans ce cas, le niveau des comparaisons n'est pas le même. Le mauvais état de conservation des crânes ne permet pas d'aborder la structure de mortalité de cette population ni le calcul des estimateurs paléodémographiques (Masset, 1982). Seule une répartition de l'estimation de l'âge au décès individuel (avec

toute la prudence requise quant à sa fiabilité) peut être réalisée.

La répartition des âges au décès individuels dans les deux secteurs précédemment définis (cf. infra) montre que celui du nord comporte un pourcentage plus important d'enfants et d'adolescents que celui du sud (fig. 11). Il est difficile de valider cette observation : d'autres sépultures d'immatures pourraient figurer dans la partie hors emprise du secteur sud.

Afin de permettre, lors de la phase d'étude, l'établissement d'un profil anthropologique de la population inhumée et l'estimation des statures, des mesures ont été effectuées sur le terrain: longueurs maximales et périmètres au milieu des os longs, hauteur basio-bregma, largeur et longueur

adulte immature indéterminé

Fig. 11 : Répartition des individus adultes, immatures et indéterminés.

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E. Pinard et alii - La nécropole laténienne de Chambly (Oise)

maximales du crâne (Martin & S aller, 1957; Olivier, 1960). Ces données n'ont pu être relevées que pour cinq individus. Elles ont seulement permis l'estimation des statures selon trois procédés (Manouvrier, modifié par Olivier, 1963; Olivier & Tissier, 1975; Trotter & Gleser, 1952, 1958). Ces données ne constituent évidemment pas un corpus suffisant pour permettre une étude et des comparaisons (Pinard et al, 1999).

Le dernier élément de l'analyse anthropologique concerne l'examen des caractères discrets (Crubezy, 1989; Crubezy & Sellier, 1990). À Chambly, le mauvais état de conservation n'a permis aucune observation des variations morphologiques des ossements.

Les données anthropologiques permettent la mise en évidence de quelques caractéristiques de la population de Chambly. Toutes les classes d'âges sont ici représentées, du nourrisson jusqu'à l'adulte âgé. Le recrutement funéraire ne semble pas offrir de particularités, comme à Acy-Romance (Ardennes) où les immatures sont nettement sous- représentés (Thomas, 1991).

Toutefois, ces données apparaissent insuffisantes pour permettre de réelles comparaisons avec les études des nécropoles contemporaines, les résultats issus de ces dernières restent trop ponctuels.

Les 3 incinérations

La sépulture 200

L'amas osseux, en contenant périssable probable, mis au jour au chevet de la fosse est associé à un dépôt céramique. La fosse, bien que de morphologie analogue aux autres, n'a pas livré de squelette inhumé (fig. 12).

L'amas osseux

Les esquilles présentent un taux de crémation homogène et la coloration des fragments oscille entre le gris clair et le blanc presque crayeux, témoignant d'une incidence au feu soutenue et également répartie sur l'ensemble du cadavre. Il ne semble pas que le seuil critique des 700/800 °C, qui entraîne la destruction complète de la matière organique, ait été systématiquement atteint. De cette crémation homogène découle pourtant un taux de fragmentation différentiel: l'amas est aussi bien constitué d'esquilles volumineuses (segments dia- physaires de plusieurs centimètres de long, vertèbres lombaires quasi intactes) que de fragments, altérés, millimétriques et non identifiables.

Fig. 12 : photographie de la sépulture 200.

Les esquilles ont fait l'objet d'un démontage progressif in situ, adapté à la seule morphologie de l'amas. Bien qu'enveloppées dans une pellicule de sédiment (comblement de la fosse) justifiant ici un léger tamisage à l'eau, elles apparaissent très nettement débarrassées de toute gangue cendreuse. Il semble donc qu'un traitement post-crématoire, de type lavage et/ou tamisage ait précédé leur enfouissement. Aucun élément du rejet de bûcher n'est présent (cendres, charbons de bois, nodules d'argile rubéfiée, pierres rubéfiées...).

De même, aucun autre vestige (métal, verre, faune...), en dépôt primaire ou secondaire, n'a été trouvé en stricte liaison avec l'amas osseux. Toutefois, certaines esquilles présentent de petites zones bleutées (notamment un important fragment de coxal) : ces colorations ne sauraient être la seule résultante des transformations subies par la matière osseuse lors de la crémation. La possibilité d'un contact, sur le bûcher, avec du mobilier métallique (en l'occurrence non collecté) doit ici être proposée. Des observations similaires ont d'ailleurs été faites pour certains dépôts protohistoriques de Pont- Rémy, dans l'Oise (Humbert & Pluton, 1997) : les amas osseux étaient le plus souvent accompagnés de mobilier métallique brûlé (éléments de parure intacts et /ou gouttelettes de bronze informes).

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Revue archéologique de Picardie 2000 - n° 3/4

La nécropole de La Tène finale de la Calotterie (Pas-de-Calais) a aussi livré deux amas osseux présentant des caractéristiques semblables: « Les os sont déposés dans un contenant périssable. . . Par contre, leurs vestiges osseux portent les traces d'un contact avec des objets en bronze et en fer alors qu'aucune pièce métallique n'est découverte dans l'amas. Les objets ont pu tacher les os au cours de la crémation » (Le Goff, 1998 a).

Pour la sépulture 200, un dépôt primaire (parure métallique ?) semble avoir accompagné le défunt sur le bûcher, mais ses éléments (méconnaissables après crémation?) n'ont pas été intégrés aux vestiges humains lors de la constitution de l'amas.

Au terme de la collecte et des manipulations visant à nettoyer les restes osseux, les esquilles ont sans doute été déposées dans un contenant périssable de forme subcirculaire et à fond plat (vannerie, cuir, bois, textile...). Même si l'amas n'a pas conservé sa forme originelle (des affaissements sont perceptibles), on remarque de très nets effets de contention: la périphérie de l'amas est parfois constituée de fragments diaphysaires superposés et en équilibre instable, épousant la forme subcirculaire du contenant initial.

L'analyse pondérale

Poids total de l'amas osseux : 651 g. Ce poids total est inférieur à ce qu'il devait raisonnablement être dans le cas d'une collecte exhaustive sur le bûcher ; en règle générale, il est admis que la crémation du corps d'un adulte livre entre 1000 et 1600 g. d'esquilles (Le Goff, 1998a et b). Dans ce contexte protohistorique et malgré la perte probable d'une partie des restes (conservation différentielle...), la collecte n'a concerné que certains éléments du squelette (tab. I).

Crâne: 51,5 g. soit 8 % de l'amas. L'indice pondéral est ici de 8 % : il est donc très nettement inférieur à ce même taux (20 %), estimé chez le sujet adulte non-incinéré (Krogman, 1986).

IP crâne IP tronc IP membres

Tab. I : Sépulture 200; analyse pondérale de l'amas osseux.

Même si les fragments indéterminés sont conséquents (24,5 % de l'amas osseux), les esquilles crâniennes, aisément identifiables, ne sauraient y être majoritaires.

Dans le cas de la sépulture 200, on peut envisager la crémation d'un cadavre complet pour lequel, au terme de l'ustion, la majorité des fragments crâniens collectés a reçu une dévolution autre que l'enfouissement au sein de l'amas osseux : abandon sur l'aire de crémation ou ramassage différentiel suggérant que cette partie anatomique, à forte teneur symbolique, a reçu un autre traitement postcrématoire.

Tronc : 139 g. soit 21,5 % de l'amas. L'indice pondéral est ici de 21,5 % pour une valeur théorique de 17 % chez le sujet adulte non-incinéré (Krogman, 1986). Ce taux de représentation, supérieur à la valeur théorique, est en très nette contradiction avec ce que l'on observe généralement pour les nécropoles protohistoriques : la très faible représentativité de cette catégorie anatomique est à mettre en relation avec un problème d'accessibilité aux vertèbres et aux côtes lors de la collecte des restes osseux (mauvaise crémation des parties molles de la poitrine et de l'abdomen). Si la forte présence d'éléments du tronc s'explique en partie par le déficit de représentativité du squelette céphalique, elle est aussi imputable aux modalités de collecte sur le bûcher. Ici, la bonne conservation de certains corps vertébraux, de fragments de coxaux peu altérés, et de segments de côtes peu déformées a sans doute favorisé le ramassage de ces esquilles « volumineuses » au détriment d'autres plus informes.

Membres: 302 g. soit 46 % de l'amas. Les membres supérieurs et inférieurs ainsi que les extrémités sont regroupés. L'indice pondéral de cette catégorie anatomique est ici de 46 % pour une valeur théorique de 55 % chez le sujet adulte non- incinéré (Krogman, 1986). Cette représentativité très correcte des membres corrobore l'étroite corrélation existant entre cette catégorie anatomique et celle du squelette céphalique au sein de la plupart des nécropoles à incinérations protohistoriques: une forte représentativité du crâne entraîne une moindre présence des membres et inversement. Ici, le très faible indice pondéral du crâne (8 %) semble justifier la présence très correcte des membres majoritairement prélevés sur le bûcher.

Indéterminés : 158,5 g. soit 24,5 % de l'amas.

L'approche démographique

La diagnose sexuelle est, en règle générale, rendue impossible en contexte d'incinération: les critères osseux discriminants ont le plus souvent

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E. Pinard et alii - La nécropole laténienne de Chambly (Oise)

été détruits par l'incidence du feu. Ici, un important fragment de coxal a pourtant livré l'amorce d'une échancrure sciatique qu'il est très nettement possible de coter « féminin ». Cette observation, certes ténue, associée à la possible présence d'une parure métallique sur le cadavre lors de sa crémation et à la relative gracilité des esquilles ne sauraient garantir la fiabilité de l'estimation du sexe de cet individu.

Il apparaît seulement que le sujet incinéré est un adulte mature (synostose aboutie des listels des vertèbres, soudure achevée de la cavité glénoïdale, épiphyse achevée des phalanges et de l'extrémité distale d'une fibula) ; les quelques fragments de cal- varium ont livré des sutures ouvertes sur leur face exocrânienne et largement fermées sur leur face endocrânienne. En outre, la présence de signes d'enthésopathie affectant deux corps vertébraux suggère un âge au décès supérieur à 30 ans.

Interprétation

La morphologie de cette fosse, tant dans son orientation (ouest/est) que dans ses dimensions (209 x 65 cm), est analogue à celle des autres sépultures; elle se distingue pourtant par l'absence d'individu inhumé et/ou de tout os isolé et fragmenté pouvant appartenir à un squelette détruit par les labours. Il semble donc qu'une fosse « standard » ait été creusée, au sein de laquelle, à la place d'un corps inhumé, un amas osseux a été déposé, au chevet.

L'examen minutieux des esquilles montre que la crémation a affecté des ossements frais et non un individu dont le processus de décomposition aurait été très largement abouti. Cette observation semble infirmer l'hypothèse d'une pratique funéraire double avec réouverture de la sépulture pour l'incinération différée du squelette et maintien dans la fosse originelle des restes collectés.

La crémation d'un corps est atypique dans ce contexte funéraire homogène où l'inhumation est de règle. Bien sûr, il arrive que certaines nécropoles de La Tène ancienne, notamment dans la Marne, livrent des incinérations, « expression du prolongement de la tradition du milieu local antérieur » (Charpy, 1998). Cette hypothèse est valide pour Chambly où l'on peut supposer que la mise en pratique du nouveau traitement des corps s'est accompagnée d'une phase de transition; la sépulture 200 pourrait ici faire le lien entre la crémation (dépôt des restes incinérés) et l'inhumation (fosse de type anthropomorphe plutôt conforme au dépôt d'un cadavre frais qu'à celui d'un amas osseux « informe »).

Cette structure n'est d'ailleurs pas sans rappeler le cas de figure mis au jour dans la nécropole tumu-

laire de l'époque du Hallstatt final d'Haulzy, dans la Marne: l'urne funéraire est déposée dans une « longue fosse » où il semble avoir été procédé à un « simulacre d'inhumation ». L'urne, avec les restes des ossements, est déposée là où devait se trouver la tête (à l'ouest) et les objets sont disposés comme ils le seraient dans une tombe à inhumation normale. « On sent que pour certain motif, la coutume de l'incinération est prête à tomber en désuétude, on n'ose pas encore rompre avec elle, mais déjà on respecte et on orne la forme du corps » (Goury dans Betz-Malher, 1971). Ce possible phénomène de transition, illustrant le passage d'un traitement funéraire à un autre, s'exprime pleinement dans la nécropole d'Oulchy-la- Ville, dans l'Aisne (Hinoult & Duval, 1984).

Cette coexistence, même fugace, des deux rituels au sein d'un même groupe, peut aussi suggérer une éventuelle pratique funéraire différentielle réservée à certains individus. On connaît des sociétés actuelles qui dénient le rituel de règle, à savoir l'incinération, aux criminels et aux enfants en très bas âge (Pautreau dans Lambot et al, 1994).

La sépulture 228

L'amas osseux en contenant périssable probable est associé à un dépôt céramique de huit vases (très altérés). Des esquilles de faune brûlée figurent avec les restes humains. Disposée en partie sommitale de l'amas, une jatte contenait un élément métallique méconnaissable. Le manque de lisibilité des bords de fosse rend impossible toute restitution de la forme initiale de la structure; seule la présence de trois clous suggère la possibilité d'un coffrage en bois. Bien que la structure ait été perturbée par les labours (destruction prononcée des céramiques), la faible hauteur de l'amas osseux a garanti le maintien de son intégrité. Si l'écrête- ment généralisé a, sans doute, très légèrement amputé ce dépôt, celui-ci peut toutefois faire l'objet d'une analyse pondérale.

L'amas osseux

Les esquilles présentent un taux de crémation homogène : la coloration des fragments, globalement gris clair, témoigne d'une incidence au feu soutenue et également répartie sur l'ensemble du cadavre. L'amas osseux présente un taux de fragmentation différentiel associant des segments diaphysaires de plusieurs centimètres et quelques tronçons de côtes peu altérés à des esquilles millimétriques.

Les esquilles ont fait l'objet de démontages successifs in situ, adapté à la morphologie de l'amas: prélèvement des os « en secteurs » garantissant les rapprochements topographiques et évitant un

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Revue archéologique de Picardie 2000 - n° 3/4

accroissement de la fragmentation. Aucun regroupement d'esquilles (par taille ou élément anato- mique) n'a été observé. L'absence totale de rejet de bûcher suggère l'existence d'un traitement postcrématoire (lavage /tamisage) ayant précédé l'enfouissement d'esquilles ainsi débarrassées de toute pollution charbonneuse. Au terme de la collecte et de ces manipulations, les esquilles ont été déposées dans un contenant périssable de forme sub-circulaire à fond plat: malgré la perturbation de l'amas osseux et la dispersion de quelques esquilles en surface, des effets de contention affectent nettement la périphérie du dépôt.

L'analyse pondérale

Poids individuel de l'amas osseux: 618 g. Ce poids est inférieur à ce qu'il devrait raisonnablement être dans le cas d'une collecte exhaustive des esquilles sur le bûcher (cf. sépulture n° 200).

Dans ce contexte protohistorique, 618 g semble être un poids individuel correct qui suppose un ramassage, sinon exhaustif, du moins conséquent (sans tri sélectif) des esquilles (tab. II).

Crâne : 139 g. soit 22,5 % de l'amas. Ce taux de représentativité est en adéquation avec ce qu'il devrait être (20 %) pour le sujet adulte non-incinéré (Krogman, 1986). Cette très légère surreprésentation du squelette céphalique est à mettre en relation avec le très faible indice pondéral du tronc.

Tronc: 57 g. soit 9,5 % de l'amas. L'indice pondéral est ici de 9,5 % pour une valeur théorique de 17 % chez le sujet adulte non-incinéré (Krogman, 1986). En règle générale, la faible proportion du tronc dans les restes incinérés des nécropoles protohistoriques semble être une constante (Janin, 1997). Elle résulte vraisemblablement, lors de la collecte, du problème d'accès aux vertèbres et aux côtes, lié à la mauvaise crémation des parties molles de la poitrine et de l'abdomen. Il semble ici que le ramassage des fragments les plus

IP crâne IP tronc IP membres

Tab. II: Sépulture 228; analyse pondérale de l'amas osseux.

volumineux ait été privilégié : on remarque des segments de côtes très faiblement altérés par l'incidence du feu et des corps vertébraux quasi intacts (notamment celui de la deuxième cervicale présentant encore son processus odontoïde).

Membres : 324 g. soit 52,5 % de l'amas. L'indice pondéral est ici de 52,5 % pour une valeur théorique de 55 % chez le sujet adulte non-incinéré (Krogman, 1986). Cette bonne représentation suggère qu'il n'y a pas eu de ramassage prépondérant des membres (les segments diaphysaires étant plus accessibles et plus volumineux?) et confirme le bon indice pondéral des autres catégories anatomiques.

Indéterminés : 98 g. soit 15,5 % de l'amas.

L'approche démographique

Aucun élément mis au jour n'autorise une diagnose sexuelle. L'individu incinéré est un adulte mature (synostose aboutie des listels des vertèbres, soudure achevée de la crête iliaque, épiphyse achevée des phalanges et de l'extrémité distale du premier métatarsien); les fragments de calvarium ont livré des sutures largement ouvertes, sur les tables endo- et exocrâniennes. Ces quelques observations suggèrent un âge au décès compris entre 20 et 30 ans.

La sépulture 240

Cette sépulture à incinération associe un amas osseux et trois céramiques. La structure étant excessivement arasée par les nombreux labours, l'amas osseux a été écrêté et les rares esquilles restantes dispersées. L'analyse pondérale s'est donc avérée impossible.

LES PROCESSUS TAPHONOMIQUES

Les observations taphonomiques appliquées aux squelettes autorisent la reconnaissance des gestes funéraires : l'ordre de dislocation des articulations (labiles et persistantes) permet la restitution de « l'attitude originelle du corps, de l'agencement des pièces d'habillement, des éléments de parure et du mobilier » (Duday et al, 1990).

Ces observations, appliquées aux inhumations de Chambly, ont été considérablement restreintes en raison de l'état de conservation souvent déplorable de la matière osseuse. Systématiquement effectuées, y compris sur les squelettes les plus lacunaires, elles permettent seulement de rendre compte d'une tendance générale plutôt que d'autoriser une restitution du mode de dépôt et de décomposition des corps débouchant sur une réelle pratique funéraire.

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Illustration non autorisée à la diffusion

E. Pinard et alii - La nécropole laténienne de Chambly (Oise)

Si aucun contenant ni agencement non-périssable (coffrage de pierres par exemple) n'a été mis au jour, on ne remarque la présence d'aucun contenant en matériau périssable rigide (cercueil) pouvant conditionner une décomposition des corps en espace vide.

La très grande majorité des dépôts étudiables (55 % de l'ensemble) s'est ici effectuée avec l'intervention d'enveloppes textiles souples, induisant une décomposition des corps en espace colmaté: l'apport de sédiment périphérique a été immédiat (ou très légèrement différé) et la plupart des os a été maintenue en position initiale d'ensevelissement.

De trop rares squelettes (exemple : sep. 229) ont permis une lecture quasi-complète du mode de décomposition du corps (fig. 13).

Fig. 13 : Photographie de la sépulture 229 (cliché Laurent Petit, AFAN).

En règle générale, les observations taphono- miques se sont limitées à la reconnaissance ponctuelle de certains phénomènes relatifs à la présence de ces enveloppes textiles ayant ceint les cadavres : effet de contention, maintien des volumes, compression latérale, position contrainte du crâne, constriction extrême de la cage thoracique, vertica- lisation des clavicules, maintien en place des patel- las, fermeture des coxaux, hyper-extension des pieds et resserrement des genoux et/ ou des pieds.

Ces observations, très ponctuelles pour certains squelettes et plus approfondies pour ceux dont la conservation l'autorisait, mettent en évidence deux modes de dépôt qui ne sont évidemment pas antinomiques : l'inhumation habillée (corroborée par la présence d'éléments de parures et/ ou d'accessoires vestimentaires) et le dépôt des corps en linceul.

En règle générale, la reconnaissance des inhumations en linceul est envisagée dès lors que des syrtèmes de fermeture métalliques de ces textiles enveloppants sont mis au jour au contact immédiat des squelettes: on peut ainsi mentionner les épingles en bronze ou en argent agrafant les linceuls médiévaux. Pour la période laténienne, ces accessoires vestimentaires que sont les fibules sont le plus souvent retrouvés sur les squelettes en contexte d'usage (à savoir sur les épaules). Mais parfois, une localisation atypique suggère qu'elles ont eu pour usage secondaire de ceindre une enveloppe de type linceul. C'est le cas de la sépulture de La Tène finale de Saint-Georges-les-Baillargeaux (Vienne) où l'individu a été enveloppé, au moins pour la partie supérieure du corps, dans un linceul maintenu par des fibules en bronze retrouvées près du cou et sur le bassin (catalogue d'exposition, Nos ancêtres les Gaulois. Aux marges de l'Armorique, 1999).

À Chambly, aucun système de fermeture non périssable (du costume comme pour le linceul) n'a été trouvé; on peut seulement rappeler la présence d'un unique anneau à ardillon en bronze retrouvé à hauteur des côtes supérieures droites de l'individu de la sépulture 127.

La possibilité que certains corps aient pourtant été enveloppés (et maintenus par des liens périssables) a donc pu être déduite des seules observations taphonomiques : - chevauchement des membres inférieurs, notamment pour faciliter le transport d'un corps dont on maintient les jambes resserrées et qu'on installe sans autre manipulation dans la fosse (Lambot, 1985b) ; - compression des côtes et des humérus, témoignant d'un « enveloppement » conjoint et disposition des mains, plaquées contre le corps ou disposées sur le pubis.

En outre, il semble que cette présence de textiles puisse parfois s'accompagner de l'installation sous- jacente au corps, d'une véritable litière en matériau périssable, isolant le défunt du fond de la fosse. Si aucun élément organique n'a été conservé à Chambly, cette hypothèse semble trouver sa traduction matérielle : - dans l'affaissement plus prononcé de la partie supérieure de certains squelettes, doublé, malgré la contention exercée sur le gril costal, d'un désengagement des têtes costales ;

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- dans le fait que les squelettes ne reposent pas sur le fond de fosse. Une épaisseur sédimentaire intermédiaire avoisine parfois 10 cm et a fait l'objet de prélèvement; des observations similaires ont été remarquées pour les sépultures de Bucy-le-Long, dans l'Aisne (Lobjois, 1974 a et b; Martin, 1984 et rapports de fouilles de l'ERA 12, 1991-1992) et de Longueil-Sainte-Marie, dans l'Oise (Pinard, 1997). Par ailleurs, à Villeneuve-Renneville (Brisson et al, 1971) et à Chouilly, dans la Marne (Hatt & Roualet, 1981), des traces de graminées ont été reconnues sur des armes (épée, javelot, fer de lance). À Pernant (Aisne), l'hypothèse de litage de mousse est également supposée (Lobjois, 1969).

LES PRÉLÈVEMENTS

Des prélèvements carpologiques, palynolo- giques et micromorphologiques ont été réalisés sur les tombes les mieux conservées afin d'argumenter l'hypothèse d'une litière par la découverte d'indices sur la nature de celle-ci.

La micromorphologie

Des prélèvements de sédiment destinés à la micromorphologie (petite colonne au chevet de la tombe ou au niveau du bassin) ont pu être réalisés pour douze tombes. Tous n'ont pas pu être analysés correctement (problème d'orientation du prélèvement et échantillons en partie ou complètement déstructurés). Douze lames minces ont été fabriquées à partir de ces échantillons. Aucune d'entre elles n'a permis la reconnaissance de matières végétale ou textile déposées sur le fond de la fosse (Cammas dans Pinard et alii, 1999).

La carpologie

Trente-sept sépultures ont fait l'objet de prélèvements carpologiques. En moyenne, cinq litres de sédiment ont été prélevés entre les côtes. Après tamisage et tri, tous les échantillons se sont révélés stériles ; ils n'ont livré aucun macro-reste carbonisé ou minéralisé permettant d'étayer l'hypothèse de la litière.

Les analyses des prélèvements n'ont pas permis d'étayer nos hypothèses concernant la mise en place d'une litière sous-jacente au dépôt du corps de l'inhumé. Cette dernière, associée ou non au linceul, ne peut donc s'envisager que par défaut. À Chambly, les paramètres utilisables dont l'incidence est réelle sur la décomposition des corps, laissent suggérer l'emploi de végétaux (branchages, paille...) disposés en couche inégale sur le fond de fosse. Il ne semble pas que l'on ait ici utilisé la dépouille d'un animal (trop peu épaisse et sans incidence réelle sur la décomposition du corps),

comme cela a pu être mis en évidence dans certaines sépultures de La Tène finale où étaient aussi retrouvés des restes de pieds et de crânes. Ce geste, faisant intervenir une peau de bœuf, est notamment attesté dans l'inhumation d'un guerrier de La Tène finale à Lelleton en Vendée (catalogue d'exposition, Nos ancêtres les Gaulois, Aux marges de VArmoriaue, 1999).

LA CÉRAMIQUE

Quarante sépultures ont livré du mobilier céramique. L'effectif étudié compte cinquante et un vases archéologiquement complets, provenant de vingt-sept sépultures, mais aussi des tessons représentant au total vingt-trois individus. Ces derniers, trouvés de manière presque systématique dans le comblement des fosses, accompagnent des vases complets dans cinq sépultures, ou bien sont isolés, dans treize sépultures. En outre, deux vases proviennent de la structure 100 correspondant à la recharge de la voie gallo-romaine (Pinard et alii, 1999). La première partie de cette étude concerne la typo-chronologie du corpus, la seconde est une réflexion sur l'utilisation de la céramique dans les sépultures de Chambly.

MÉTHODOLOGIE

Les premiers syrtèmes d'analyse morpho-typologique de la céramique de cette période assimilaient les récipients à des formes géométriques simples. Ainsi, L. Bérard et P.-M. Favret (Bérard & Favret, 1913), puis à leur suite D. Bretz-Mahler (Bretz-Mahler, 1971) identifiaient, d'après la composition du profil, trois grands groupes typologiques. Pour leur part, J.-J. Hatt et P. Roualet ont appuyé leur typologie sur l'hypothèse « d'une parenté entre les formes de la céramique marnien- ne et les formes gréco-italiques » (Roualet, 1991 b). Ces méthodes pionnières annonçaient des systèmes plus récents élaborés pour la céramique du second Âge du Fer du Nord de la France et, plus spécialement, pour les ensembles funéraires du Hallstatt final et de La Tène ancienne en Champagne, ces systèmes reposant sur le principe fondamental d'une combinaison de critères métriques, morphologiques et stylistiques (Hurtrelle et alii, 1990; Démoule, 1999).

Le classement du corpus de Chambly se fonde sur une démarche analytique similaire : la morphologie générale du vase et la valeur des proportions principales déterminent des formes, puis des groupes, les caractères morphologiques et stylistiques des différents constituants - col, épaule, panse, fond - déterminent en dernier lieu les types. Et si les possibilités de validation du classement par la métrique se voient réduites par la faiblesse

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E. Pinard et alii - La nécropole laténienne de Chambly (Oise)

de l'effectif en vases complets, les comparaisons externes viennent pallier ce manque.

La terminologie descriptive est illustrée par un schéma figurant les différentes composantes d'un récipient (fig. 14). Par souci de clarté, et complétant le nécessaire codage numérique de chaque forme, groupe et type, la terminologie typo-morphologique habituelle des mobiliers céramiques de La Tène ancienne a été retenue, bien qu'elle associe des éléments empruntés à des sphères différentes : fonctionnelle (pot, jatte, écuelle), classique (situle) ou géométrique (tronconique). Enfin, chaque vase est désigné par le numéro de la sépulture, puis de la lettre « V » suivi du numéro attribué lors de la fouille: par exemple, 228V2 est le vase n° 2 de la sépulture 228 (fig. 16 à 20).

ÉTUDE TECHNIQUE

La technologie de la céramique de La Tène ancienne a été largement abordée par J.-G. Rozoy dans sa publication des nécropoles champenoises de Manre " Le Mont-Troté " et Aure " Les Rouliers " dans les Ardennes (Rozoy, 1987 a). En outre, les décors, en particulier ceux de la céramique peinte, ont fait l'objet d'études stylistiques et techniques (Roualet, 1991a; Desenne, 1992). Le bilan général montre que la céramique funéraire de cette période est fine et souvent décorée.

Les tableaux descriptifs des vases de cette présente étude comportent, entre autres éléments, les caractères techniques principaux de chaque individu. Les résultats sont ici rassemblés et synthétisés dans l'ordre logique de la chaîne opératoire.

La matière première

L'étude visuelle des pâtes à la loupe binoculaire (63x) montre une certaine homogénéité du corpus ; la proportion de dégraissants siliceux et calcaires est importante, d'autres éléments non plastiques sont parfois présents : silex piles, nodules d'oolithe de fer ou chamotte rouge et fines particules charbonneuses. La granulométrie est irrégulière.

L'épaisseur des parois varie de 4 mm pour les vases hauts bi tronconiques à 10 mm pour les vases de forme simple à épaulement, les écuelles et les jattes se distribuant à l'intérieur de cette fourchette. S'il n'est donc pas possible de scinder strictement le corpus en « céramique fine » ou « grossière » selon ces deux critères principaux, au moins l'examen des techniques de finition et des décors apporte des informations sur les choix opérés dans les dépôts funéraires.

Hauteur du col

Hauteur totale

Hauteur de la panse

Pied FnnH

Fig. 14 : Morphologie d'un vase (dessin Muriel Friboulet).

Les techniques de façonnage

Aucun vase de la nécropole de Chambly n'a été monté au tour rapide, mais l'utilisation d'une technique mixte, avec montage manuel suivi d'une finition à la tournette a pu être décelée sur quelques individus (vases à piédestal ou jattes) par la présence, sur la partie supérieure de la paroi interne, de sillons horizontaux produits par un instrument mousse.

Les finitions et les décors

Les vases présentent généralement une finition soignée, élaborée après le séchage et avant la cuisson, avec des techniques et des résultats différents. On peut observer un brossage vertical léger, un pei- gnage de la paroi externe, un lissage à la main humide, produisant une surface mate, ou encore un lustrage aboutissant à une surface régulière et brillante, seuls les plus fins constituants tels que les particules de quartz restant visibles en surface.

Les décors ont eux aussi été réalisés avant la cuisson, l'argile gardant ses propriétés plastiques. Deux techniques principales ont été employées: le décor ponctuel avec enlèvement de matière (par estampage ou par incision) et le décor linéaire tracé avec un instrument anguleux, ou une pointe mousse.

Le décor ponctuel par estampage et le décor incisé concernent les deux situles à épaulement 211V1 et 239V1 (fig. 18 et 20). La première est couverte sur toute la panse de profondes dépressions circulaires (2 mm), sans doute obtenues par pression-rotation d'un poinçon tubulaire dans la pâte fraîche, à intervalles irréguliers. Plusieurs de ces dépressions sont encore comblées d'une fine matière blanche, peut-être une barbotine d'origine calcaire. La seconde situle a sa panse marquée d'incisions verticales « en coup d'ongle ».

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Revue archéologique de Picardie 2000 - n° 3/4

Le décor du col du vase 235V1 est une frise discontinue encadrée de sillons, tracée sur la pâte à l'aide d'une fine pointe à bout émoussé avant cuisson (fig. 15). Le motif en marches d'escalier senestres à trois segments est répété trois fois à espacements réguliers.

Le vase 20V1 présente sur l'épaule une frise discontinue, encadrée en haut et en bas de deux lignes horizontales, composée de trois chevrons liés répétés quatre fois à équidistance ; ces motifs ont été tracés avec une pointe mousse plus large que pour le décor précédent (fig. 16).

Le décor de la jatte 206V1 consiste en une frise de deux lignes ondées plus ou moins parallèles, qui semblent tracées avec une large pointe mousse après lustrage du col : en traçant les frises, l'artisan a fait apparaître la paroi brune et mate sous-jacente (fig. 17). Ou bien, autre hypothèse, un filet de bar- botine aujourd'hui disparu les couvrait.

La cuisson et l'état de conservation

La couleur des surfaces et de l'épaisseur des parois des vases varie du brun au noir. Cette irrégularité serait l'indice d'une cuisson du type réductrice primitive (Vaginay & Guichard, 1988). Seul le vase bi tronconique à col haut de la sépulture à incinération 200 montre des parois rose orangé et une pâte grise à cœur, mais il semble avoir été exposé une seconde fois au feu, puisqu'il présente une importante déformation du col, et une paroi externe fissurée. Les deux tiers inférieurs et le fond de la paroi interne ont un aspect charbonneux. L'argile ayant encore été déshydratée par la recuisson, ce vase est, comparativement, léger.

Plusieurs études ont pu confirmer l'exposition de certains vases aux flammes des bûchers funéraires laténiens et du Haut Empire. L'expérimentation de J.-L. Maire, intégrée à l'étude de la nécropole d'Epiais-Rhus (Val d'Oise), en a montré les principaux effets : variations pondérales, altération de l'argile (Maire, 1983). Le bûcher expérimental réalisé par B. Lambot à Acy-Romance (Ardennes), aussi bien que les observations effectuées sur les mobiliers funéraires de ce même site montrent les mêmes phénomènes (Courtois & Constantin, 1994 dans Lambot et alii, 1994). Enfin une série de vases des IVe et IIIe siècles avant notre ère de la collection des frères Bosteaux conservée au MAN présentent « à mi-hauteur de la panse des traces évidentes d'exposition au feu: surfaces rubéfiées, craquelures, écailles » (Roualet, 1991b).

En dehors de cette altération bien spécifique, limitée à cette sépulture à incinération, l'état de conservation du corpus est médiocre, avec des

Sépulture 234

^S type 221

type 123

Sépulture 235

_ J.-TJ.M».,. type 221

type 134

Sépulture 236

type 141

Fig. 15 : Le mobilier céramique des sépultures 229, 234, 235 et 236 (dessin Muriel Friboulet).

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E. Pinard et alii - La nécropole laténienne de Chambly (Oise)

Sépulture 16

Sépulture 17

type 132

Sépulture 20

type 221

Sépulture 62

io m, type 111 type 122

Fig. 16:Le mobilier céramique des sépultures 16, 17, 20 et 62 (dessin Muriel Friboulet).

vases fractionnés, lacunaires, écrêtés par les labours, ou bien complets mais éclatés en corolle sous le poids du sédiment, puis déformés par l'humidité.

Cette brève étude technique montre qu'à partir d'une matière première et d'un mode de cuisson relativement peu élaborés, la céramique de Chambly est réalisée avec soin et peut être qualifiée de fine.

COMPARAISONS MICRORÉGIONALES ET RÉGIONALES

L'environnement immédiat offre peu de possibilités de comparaisons dans le domaine funéraire. Dans le Val-d'Oise, seuls sept vases de la nécropole de Genainville sont publiés (Mitard, 1983). Quant au corpus d'Epiais-Rhus, bien plus fourni, il est difficilement exploitable (Lardy, 1983). Enfin, la nécropole de Bouqueval, partiellement publiée, ne semble concerner que La Tène moyenne (GUADAGNIN, 1978).

Pourtant une étude synthétique de la céramique laténienne du département de l'Oise a été récemment entreprise par F. Malrain, E. Pinard et S. Gaudefroy et un premier bilan, confrontant mobiliers d'habitat et funéraires, fournit un corpus de comparaison plus large à la céramique de Chambly (Malrain et alii, 1996). Les principaux habitats de La Tène ancienne sont: Houdancourt "Les Esquillons" (Valentin et alii, 1990; Gaudefroy, 1993), La Croix Saint-Ouen "Les Longues Raies" (Talon, 1993), Compiègne "Le Fond Pernant" (Lambot, 1988), Moru-Pontpoint "La Vigne Feuillette" (Lambot, 1988) et Pontpoint "Les Prés Véry" (Malrain et alii, 1996), Thiverny (Durvin & Brunaux, 1983), La Croix-Saint-Ouen "Le Pré des îles" (Malrain & Prodeo, 1990).

Les sites funéraires se limitent à la nécropole de Longueil-Sainte-Marie "Près des Grisards", (Breuiller & Gaudefroy, 1991; Breuiller, 1991), et à Verneuil-en-Halatte "Le Tremblay" (Durvin, 1963), ces deux sites étant situés dans l'Oise.

Toujours dans le département de l'Oise, pour la période de La Tène moyenne, plusieurs petites nécropoles sont également exploitables: Allonne (Paris et alii, 1998), Breuil-le-Sec (Degenne & Duval, 1983), Gournay-sur-Aronde "Le Parc" (Brunaux, 1975), Mory-Montcrux (Blanchet, 1983), Tartigny (Massy et alii, 1986). Pour être complet signalons à La Croix-Saint-Ouen "La Prairie" une sépulture isolée (Talon et alii, 1995). Dans la Somme, citons Allonville (Ferdière et alii, 1973).

Enfin, quelques ensembles récemment découverts en Artois sont aussi utilisables, en particulier

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Revue archéologique de Picardie 2000 - n° 3/4

ceux de Saint-Laurent-Blangy "Les Fontaines" dans le Pas-de-Calais (Jacques & Rossignol, 1998).

Mais c'est surtout avec les milliers d'ensembles funéraires de l'Aisne, de la Marne et du Sud des Ardennes, autrement dit avec la culture de l'Aisne- Marne définie par J.-P. Démoule, que les références sont les plus nombreuses (Démoule, 1999). Cette périodisation récemment publiée présente des césures relativement proches, en ce qui concerne la chronologie absolue, de celles proposées par J.-J. Hatt et P. Roualet. Aussi, même s'il est délicat de se référer conjointement à plusieurs syrtèmes chronologiques, les deux pourront être cités en parallèle dans l'étude comparative.

Comparaisons pour les formes hautes

Les formes hautes tronconiques correspondent aux types 5751 et 5762 de J.-P. Démoule, sous la dénomination de gobelets grossiers et mini situles arrondies. Ils sont bien représentés à Pernant (Aisne) et à Manre (Ardennes). D'une manière générale, ces vases de morphologie très simple, connus dès la période Aisne-Marne IIA, sont utiles pour la chronologie, puisqu'ils disparaissent des contextes postérieurs à la période Aisne-Marne IIB1-3.

Les formes hautes situliformes sont aussi présentes dans la nécropole de Pernant, par exemple dans les sépultures 15 et 22, mais aussi à Manre (sépultures 62 et 68a) et à Chouilly (Marne) dans la sépulture 50 (Hatt & Roualet, 1981, pi. XII). Ces situles larges, avec un profil un peu mou, qui correspondent aux types 5512 et 55311 de J.-P. Démoule, sont caractéristiques de la période Aisne-Marne IIA. Aux périodes suivantes, des situles à épaulement bien marqué et pourvues d'un col rectiligne oblique interne les remplacent, mais ces formes sont absentes du corpus de Chambly.

Le décor estampé et le décor incisé « à l'ongle » appliqué à ces deux vases à épaulement sont courants sur les situles ou pots situliformes et perdurent longtemps. À Longueil-Sainte-Marie (Oise), le vase 5 de la sépulture 27, portant un décor de ponctuations estampées organisées en damier est associé à la partie inférieure d'un vase haut à piédouche attribuable à La Tène moyenne (Breuiller, 1991, fig. 15). C'est aussi une technique décorative bien connue dans les nécropoles de Champagne, en particulier à Villeneuve-Renneville (Marne), sur les situles basses des sépultures 1, 3 et 57 (Roualet, 1991a, pi. VII), mais aussi à Saulces- Champenoise (Ardennes), sépulture c, vase 2, datée de la période Aisne-Marne IIC (Flouest & Stead, 1981, fig. 8). À Bergnicourt (Aisne), dans un petit cimetière familial utilisé à la transition La Tène Cl- La Tène C2, l'inhumation présumée fondatrice

Sépulture 206

type 221

type 222

Sépulture 207

Sépulture 208

type 222

Sépulture 211

type 121

Sépulture 212

type 221

Fig. 17: Le mobilier céramique des sépultures 206, 207, 208, 211 et 212 (dessin Muriel Friboulet).

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E. Pinard et alii - La nécropole laténienne de Chambly (Oise)

Sépulture 127

Sépulture 129

type 221

Sépulture 132

type 221 1

Sépulture 133

type 135

type 132

Sépulture 200

type 133

Sépulture 204

Fig. 18: Le mobilier céramique des sépultures 127, 129, 132, 133, 200 et 204 (dessin Muriel Friboulet).

comportait encore une situle à col et panse décorée d'incisions verticales à l'ongle (Lambot, inédit).

La petite situle basse carénée sans col est une forme assez rare. C'est le type 5 742 de J.-P. Démoule. Il s'agit, en réduction, du type B. 34 de la typologie de M. Babes établie pour la céramique hallstattienne de Chouilly (Marne). Dans ce cimetière, la sépulture 56 qui comporte cette situle appartient à la période Aisne-Marne IB (Babes, 1974).

La situle basse à panse curviligne, rappelle dans de J.-G. Rozoy établie pour Manre et Aure, et illustré par exemple dans la sépulture 150 de Manre par le vase 2; mais, sur ce dernier, la carène est remplacée par un épaulement marqué d'une série de trois profonds sillons horizontaux. Cette sépulture appartient à la phase 2 de Manre, elle est donc datable de la période Aisne-Marne IIB1-3 (Rozoy, 1987 a, pi. 69).

Le site funéraire plus proche de Longueil- Sainte-Marie (Oise) permet une autre comparaison pour ce type; il s'agit du vase 1 de la sépulture 63, qui montre toutefois un profil plus anguleux et une épaule à décor lissé de doubles chevrons (Breuiller, 1991, fig. 14).

D'une manière générale, l'évolution typochronologique de cette forme est assez aisément perçue: les « gobelets jogassiens » à haut col, carène basse et panse convexe font place à des vases à carène médiane, puis à carène haute. Le profil « abouti » est plus anguleux, la panse recti- ligne est portée par un pied étroit (comme le vase VI de la sépulture 229 de Chambly), ou même légèrement concave.

Les formes hautes bi tronconiques à col pourraient aussi être apparentées à la famille des situles, comme l'a d'ailleurs proposé J.-J. Charpy (Charpy, 1991). Son profil en est proche, seul le col court rec- tiligne à orientation légèrement évasée l'en distingue. À Longueil-Sainte-Marie, ce type figure en deux exemplaires, mais avec un fond à piédestal : dans la sépulture 40, vase 1 et la sépulture 60, vase 1 (Breuiller, 1991, fig. 15). Ces ensembles sont datés de La Tène ancienne Ib de la chronologie champenoise de J.-J. Hatt et P. Roualet, correspondant à la période Aisne-Marne IIB1-3. On le rencontre aussi à Manre (Ardennes), dans la tombe à char 32 qui comporte deux vases carénés à col court, l'un à décor incisé sur l'épaule et fond à piédestal, l'autre à ouverture plus étroite mais à fond plat; la tombe 68b, de la même période de La Tène IIB1-3 en comporte également. On le retrouve dans la sépulture 102, placée à la phase 3 de Manre (périodes Aisne-Marne nC-IDA). Mais l'analogie la plus convaincante se trouve dans la sépulture 011 de

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Revue archéologique de Picardie 2000 - n° 3/4

Bucy-le-Long "La Héronnière" (Aisne), datée de la période de l' Aisne-Marne IIC (Lobjois, 1974, fig. 23).

Le motif de chevrons en frise discontinue, tracé à la pointe mousse sur l'épaule du vase de la sépulture 20 de Chambly, est un thème classique du répertoire décoratif de La Tène ancienne; cela est même, selon P. Roualet, un des éléments de base puisqu'il sert à l'élaboration d'autres motifs comme la croix de Saint- André principalement (Charpy & Roualet, 1987). En Champagne, ces chevrons sont le plus souvent doubles ou triples. Ils y constituent, en outre, l'un des motifs spécifiques des situles à décor gravé et /ou peint du Ve siècle avant notre ère. (Charpy, 1991, fig. 7). Ce décor, limité à l'épaule, renforce l'impression que ce type 131 constitue une forme intermédiaire entre la situle et le vase bi tronconique à col, ou même une forme équivalente à la situle, sur le plan fonctionnel.

Les vases bi tronconiques à col haut et carène basse correspondent aux « gobelets jogassiens »; c'est la forme BI de P. Roualet et, dans la typologie de J.-P. Démoule, le type 525 (ou 5721 dans sa taille réduite). Apparus dès la période Aisne-Marne IA1, ces vases disparaissent des nécropoles à la fin de la période de l'Aisne-Marne IIA. Ce type est présent dans les quatre premières phases de l'habitat de Compiègne (Oise) et dans les sites dont l'occupation ne dépasse guère La Tène ancienne la de J.-J. Hatt et P. Roualet, soit le milieu de l'Aisne-Marne IIA: Houdancourt, La Croix-Saint-Ouen, Pontpoint et Thiverny, tous ces sites se trouvant dans l'Oise.

Les vases bi tronconiques à col haut et carène médiane sont proches des types 5212 et 5213 de J.-P. Démoule. Ces vases à carène médiane sont attestés en plusieurs exemplaires dans la nécropole à incinérations d'Oulchy-la-Ville (Aisne), par exemple dans les sépultures 3, 5, 7 et 9 (Hinout & Duval, 1984, fig. 6,7,9 et 10). Ils font aussi partie du corpus de l'habitat de Thiverny, dans l'Oise (Durvin & Brunaux, 1983, fig. 16). D'après J.-P. Démoule, ces ensembles montrent que « la variante carénée trapue semble se dégager du type précédent (525) et occuper une position intermédiaire entre les phases A et B », soit entre l'Aisne-Marne IIA et IIB1.

Un autre type de vase bi tronconique, avec des proportions comparables, montre une carène anguleuse beaucoup plus marquée. Absent du corpus de Chambly, cette variante est d'apparition légèrement postérieure au type 133, puisqu'elle appartient à des ensembles de la période Aisne- Marne IIB1 - 3, notamment à Bucy-le-Long, tombe 6, V2 (Lobjois, 1974, fig. 6), Pernant, sépulture 4, VI (Lobjois, 1969, fig. Ill) et dans la sépulture 35 à Sablonnières, ces trois sites étant dans l'Aisne (Démoule, 1999, fig. 4.11), et encore à Chouilly

Sépulture 214 Sépulture 216

Sépulture 221

\

type 133

Sépulture 223

type 111

Sépulture 225

type 223 Sépulture 228

type 211

r

groupe 15

Fig. 19 : mobilier céramique des sépultures 214, 216, 221, 223, 225 et 228 (dessin Muriel Friboulet).

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E. Pinard et alii - La nécropole laténienne de Chambly (Oise)

Sépulture 238

type 121

3 JÊÊHL-Jl.

Sépulture 241

type 221

type 223

Fig. 20: Le mobilier céramique des sépultures 238, 239, 240 et 241 (dessin Muriel Friboulet).

(Marne), sépulture 7, vase A (Hatt «Se Roualet, 1981, pi. 1). Dans l'Oise, c'est également ce type postérieur qui figure à Longueil-Sainte-Marie, par exemple dans les sépultures 4 -VI-, 47 -VI- et 59 - V2- (Breuiller, 1991, fig. 14).

Le vase bi tronconique élancé à col haut, dernière étape évolutive de ces vases bi tronconiques à haut col, a une panse plus élancée, la carène est plus haute et plus aiguë. Ils sont connus dans presque toutes les nécropoles de la région champenoise à la période Aisne-Marne IIBl-3, en particulier à Soigny (Marne), dont le vase 3 de la sépulture 116 est très proche du vase 235V1 de Chambly (Roualet, 1991 a, pi. XIII). Le motif en marches d'escalier du col de ces vases fait partie du répertoire décoratif habituel de La Tène ancienne. Il s'agirait même, d'après P. Roualet, d'un décor réservé aux cratères et vases carénés cratéroïdes. Pourtant, ce motif, à Oulchy-la- Ville 'Aisne), figure sur cinq poteries dont un grand vase tulipiforme dans la tombe 110, vase A, attribuée à La Tène Ib soit l'Aisne-Marne IIBl-3 (Hinout & Duval, 1984, pi. 27).

D'autres tessons, provenant du comblement de plusieurs sépultures portent des incisions organisées en motifs géométriques. D'ailleurs la céramique à décor linéaire incisé ou peint est particulièrement bien représentée à Thiverny, site proche de Chambly, mais aussi à Houdancourt (Oise). On note en revanche qu'à Longueil-Sainte-Marie (Oise), le motif en marches d'escalier est absent de la céramique funéraire.

Avec son profil élancé très anguleux, le vase 133 VI s'intègre aux dernières variantes de cette famille morphologique. Les types 522 et 523 de J.-P. Démoule, équivalents, caractérisent la période Aisne-Marne IIC. Ce type existe à Longueil-Sainte- Marie (Oise): le vase 2 de la sépulture 59, incomplet, montre les mêmes caractères que le vase 1 de la sépulture 133 de Chambly: épaule plus courte que sur 229V1, col à bord aminci (Breuiller, 1991, fig. 14). Mais les vases bi tronconiques à haut col n'apparaissent que sporadiquement dans les corpus d'habitat de l'Oise: ils figurent à Compiègne à la phase 5 (Aisne-Marne IIB).

Le vase tronqué à panse curviligne et fond à peine marqué de la sépulture 236, forme haute curviligne, ne peut être comparé qu'à deux types appartenant exclusivement à la période Aisne-Marne IIA et décrits par J.-P. Démoule : le type 5511, « marmite basse », ou le type 5521, « vase en tonneau », caractérisés, comme notre exemplaire, par un fond peu marqué et une panse curviligne régulière.

Les fonds de vase à très haut pied annelé (piédestal ou piédouche) de 228V2 et 228V3, qui constituent le groupe 15 de Chambly portent un

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Revue archéologique de Picardie 2000 - n° 3/4

début de panse peu ouvert annonçant un profil élancé. Ils peuvent appartenir à des vases bi tron- coniques à col haut (types 134 et 135), ou encore à des vases à panse ovoïde et piédestal, formes apparaissant dans des ensembles datés de la transition entre La Tène ancienne et La Tène moyenne, notamment en Picardie, dans la sépulture de Gournay-sur-Aronde, dans l'Oise (Brunaux, 1975, fig. 5). Dans la périodisation de la culture Aisne- Marne, c'est à la phase IIIC que « les formes céramiques adoptent le piédestal » (Démoule, 1999).

Comparaisons pour les formes basses

Le vase 228V7, seul représentant à Chambly de ces formes basses tronconiques, est incomplet et donc difficilement comparable. De plus, des coupes parasol similaires existent dès la période du Hallstatt final, souvent munies d'un petit pied. Mais plusieurs jattes tronconiques à bord aplati horizontal appartiennent à des ensembles plus tardifs: l'une est associée à une situle d'un type « récent » à Chouilly (Marne) dans la sépulture 52, qui est attribuée à la période de La Tène ancienne Ha par J.-J. Hatt (Hatt & Roualet, 1981, pi. XIII).

L'importante proportion de ces écuelles carénées dans le corpus de Chambly n'est pas surprenante puisqu'il s'agit d'une des formes caractéristiques et perdurantes de La Tène ancienne, presque systématiquement représentées dans les corpus domestiques et funéraires de référence.

Malgré l'existence de plusieurs variables morphologiques, intéressant la profondeur de la panse, la forme du fond ou du bord, cette grande famille n'a jamais encore pu être réellement scindée en plusieurs types distincts, ou montrer une réelle évolution chronologique. À Chambly, on constate pourtant que les bords arrondis allongés et évasés des écuelles de la sépulture 132 et de la structure 136 font figure d'exception.

Les jattes carénées permettent un meilleur cadrage chronologique, car les exemplaires comparables proviennent d'ensembles clos relativement bien datés par ailleurs (grâce aux types céramiques associés et au mobilier métallique). Elles apparaissent régulièrement dans des contextes attribués au plus tôt à la transition La Tène ancienne - La Tène moyenne (période Aisne-Marne IV). Il s'agit de tombes isolées, celles de La Croix-Saint-Ouen (ensemble à panoplie de guerrier de La Tène Cl), de Gournay-sur-Aronde et aussi de petites nécropoles du début de La Tène moyenne: Allonne, Breuil-le-Sec, Mory-Montcrux, Tartigny (Oise). Ces jattes carénées figurent déjà dans les sépultures à incinération de la dernière phase de Longueil- Sainte-Marie (Oise), au tout début de La Tène Cl

dans les sépultures 27 et 49 (Breuiller, 1991, fig. 13). De même, en Artois, des jattes des types 222 et 223 se côtoient dans les sépultures à incinération 01 et 02 de Saint-Laurent-Blangy "Les Fontaines" (Pas-de-Calais), ensembles respectivement datés de la seconde moitié du IVe et de la première moitié du IIIe siècle avant notre ère (Jacques & Rossignol, 1998).

L'unique exemplaire des formes basses à épaule- ment (127V1) annonce les formes basses curvilignes à fond ombiliqué du répertoire typo-morphologique de La Tène moyenne dans tout le Nord de la France. Mais d'autres écuelles à épaulement ou « carène émoussée » sont connues, en particulier sur l'habitat de Fresnes-sur-Marne (Seine-et-Marne), où elles sont associées, dans la fosse B, à un fragment de jatte à rebord festonné, mobilier caractéristique du début de La Tène ancienne (Bulard et alii, 1983, fig. 6). Elles remplacent aussi quelquefois les classiques écuelles carénées du type 221 dans des sépultures de la culture Aisne-Marne, par exemple à Pernant (Aisne), sépulture 47, vase 2, de l' Aisne- Marne IIC, et à Vert-la-Gravelle (Marne), dans la sépulture 2, plus tardive (Charpy, 1986, pi. 9).

Cadre chronologique de la nécropole d'après les comparaisons microrégionales et régionales et chronologie interne

D'emblée, le bilan montre que l'utilisation de la nécropole de Chambly a été relativement longue : ce sont des ensembles appartenant à une grande partie de La Tène ancienne, mais aussi aux débuts de La Tène moyenne qui ont alimenté l'étude comparative. En revanche, aucun mobilier céramique ne semble correspondre aux périodes initiales de la culture Aisne-Marne. Avant la confrontation avec l'analyse spatiale de la nécropole et les résultats de l'étude du mobilier associé, il est possible de rechercher une sériation des sépultures à visée chronologique, à partir des types céramiques qu'elles comportent (vingt-quatre sépultures et dix-sept types céramiques sont sériables). Mais il est évident que cette sériation reste fragile: les liens entre les ensembles sont limités et la « diagonalisation » du tableau est affectée par la présence du type perdurant 221 représentant les écuelles carénées. La phase 1

Huit ensembles, 17, 223, 62, 132, 200, 211, 238 et 239, comportent, d'après les analogies effectuées précédemment, les types les plus anciens, c'est-à- dire: - la petite situle carénée, le vase haut tronconique, les situles à épaulement, les vases bi tronconiques à haut col et carène basse ou « gobelets jogassiens », et le vase globulaire, types qui apparaissent dès la période Aisne-Marne IIA ;

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E. Pinard et alii - La nécropole laténienne de Chambly (Oise)

- les vases bi tronconiques à haut col et à carène médiane qui remplacent les gobelets dans le courant de la période Aisne-Marne IIB1-3.

La phase 2

Elle compte dix sépultures (20, 127, 129, 133, 207, 212, 225, 229, 235 et 236), cette phase étant marquée par l'apparition des vases tronconiques à col court et des carénés plus élancés; les formes basses restent conventionnelles avec les écuelles carénées. La situle basse et son vase couvercle sont des formes rares. La transition avec la période suivante Aisne-Marne IIB1-3 se dessine de part et d'autre de la césure avec les sépultures 17 et 133, qui associent des vases tronconiques de la phase 1 avec leurs successeurs.

La phase 3 Comptant six sépultures (206, 208, 228, 234, 240

et 241), cette dernière phase voit se renouveler presque totalement la typologie de la céramique, avec des formes basses plus profondes qui bénéficieront désormais d'une recherche esthétique nouvelle pour cette catégorie fonctionnelle jusqu'ici très stéréotypée. Les vases hauts, dont les témoins manquent ici, adoptent le piédestal.

En ce qui concerne le cadre chronologique, la phase 1 s'intègre dans la période de l' Aisne-Marne IIA, correspondant à La Tène la de la chronologie champenoise de J.-J. Hatt et P. Roualet. D'après leurs mobiliers, les ensembles de la dernière phase ne peuvent être antérieurs à La Tène ancienne Ilia de Hatt et Roualet, soit les périodes Aisne-Marne IIIC et IV. La présence, malheureusement hors contexte, du vase haut piriforme du type 142 de la structure 100 est l'indice que d'autres sépultures de cette dernière phase auraient été détruites à la période gallo-romaine.

Il reste que les mobiliers des ensembles de la phase II sont, en grande majorité, attribuables à la période Aisne-Marne IIB1-3 et IIC, correspondant à La Tène Ib et à une partie de La Tène Ha de la chronologie champenoise. Cette phase ne couvrirait donc pas totalement la période intermédiaire, seule la sépulture 127, qui se démarque par des types céramiques inhabituels à cette phase, serait attri- buable à la période de l' Aisne-Marne III A ou IIIB. Mais cette conclusion doit être fortement nuancée puisque la sériation, limitée aux sépultures à céramique, ne concerne que 41 % des ensembles.

En chronologie absolue, l'utilisation de la nécropole de Chambly s'étendrait donc sur deux siècles. Les premières sépultures seraient établies vers le second quart du Ve siècle avant notre ère, et l'abandon de la nécropole pourrait être situé au début du IIIe siècle avant J.-C (fig. 21).

L'INTÉGRATION DES MOBILIERS CÉRAMIQUES AUX PRATIQUES FUNÉRAIRES

Ni offrande pour elle-même, ni véritable mobilier personnel du défunt, la céramique funéraire des sépultures de La Tène ancienne appartient à la catégorie des mobiliers d'accompagnement, son rôle étant de présenter et protéger des aliments réels ou symboliques destinés au défunt. Cependant, si la présence de la céramique ne peut conférer à elle seule un caractère de richesse à un ensemble funéraire, on observe tout de même que les sépultures privilégiées se manifestent aussi par le nombre ou la qualité de leurs vases. Ce phénomène est bien apparent dans les tombes à char de la même période, comportant souvent des récipients qui se distin-

phase 1 phase 2 phase 3

phase

Fig. 21 : Répartition des sépultures phasées par le mobilier céramique.

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Revue archéologique de Picardie 2000 - n° 3/4

guent par des décors peints élaborés, et/ou par une taille nettement supérieure à celle des mobiliers céramiques habituels (Démoule, 1999; Desenne, 1992).

De même, bien qu'il s'agisse de faits inconstants d'une région à l'autre et même d'une nécropole à l'autre, on perçoit bien que des préférences d'ordre sociologique ont guidé les choix en ce qui concerne le nombre, les formes et les tailles des vases. Ces préférences paraissent liées à des « habitudes familiales », mais aussi soumises à des critères d'âge, de sexe, de statut, ce que J.-G. Rozoy appelle les « corrélations entre formes des vases et personnalité de l'inhumé » (Rozoy, 1987). Enfin, les arrangements de ces mobiliers céramiques, les latéralités préférentielles, la relation de proximité des vases avec le corps inhumé, les niveaux et l'ordre de mise en place font également apparaître de grandes variétés suivant les nécropoles étudiées et peuvent aussi être considérés comme une manifestation tangible des pratiques funéraires.

La sélection des vases

La céramique funéraire de La Tène ancienne, fine et souvent décorée, a souvent suggéré l'hypothèse d'une sélection et même d'une fabrication réservée à cette fin. Pourtant, si les vases déposés dans les sépultures de Chambly appartiennent à la catégorie de la céramique fine, comme le montrent les données de l'étude technologique, il ne s'agit pas toujours de récipients neufs, ou du moins intacts. Même si l'altération générale du mobilier de Chambly ne facilite pas ces observations, au moins deux vases, appartenant à des ensembles situés dans le secteur du Nord, manifestent des traces d'usure, ou du moins d'usage antérieur à leur dévolution funéraire.

C'est une écuelle incomplète (le vase 2), portant deux trous de réparation qui a été déposée dans la sépulture 235. Dans la sépulture 229, le vase bi tronconique porte les traces d'un usage antérieur, dont une petite lacune sur le pied et une zone érodée au niveau de la carène. Des observations similaires ont été faites par J.-G. Rozoy à Manre et à Aure (Ardennes), où des vases « réparés » ont été déposés à trois reprises (Rozoy, 1987 a).

Le nombre de vases par tombe et les assemblages

Dans trente-trois sépultures sur les cinquante- huit de Chambly, la céramique est absente ou seulement représentée par des tessons isolés, pour lesquels la question des positionnements ou des

choix fonctionnels est évidemment impossible. Même en tenant compte des destructions, ce nombre traduit une relative pauvreté en céramique de cette nécropole en comparaison des ensembles de la région Aisne-Marne. De plus, si l'on tient seulement compte des sépultures comportant des vases identifiables, on constate qu'une majorité des ensembles pourvus de céramiques compte au moins deux vases.

On remarque toutefois que les deux ensembles comptant trois vases et plus sont des incinérations de la phase 3, les sépultures 228 et 240. À cette période de la fin de La Tène ancienne, l'adoption de la pratique de l'incinération coïncide avec la multiplication des récipients d'accompagnement, phénomène bien sensible dans les petites nécropoles déjà citées de Tartigny, Breuil-le-Sec, Allonne, Gournay, toutes dans l'Oise, et Allonville dans la Somme.

Parmi les treize sépultures comportant deux vases (mise à part la sépulture 62, bouleversée), trois dispositions sont observées : - les vases sont nettement séparés dans la sépulture 133 (secteur sud), mais cette configuration particulière et unique à Chambly se trouve précisément dans une fosse recoupant partiellement une sépulture antérieure (132) et l'ensemble est d'une lecture complexe (cf. infra); - les vases sont juxtaposés dans les sépultures 17, 127,206,212; - les vases sont superposés dans les sépultures 20, 211, 229, 234, 235, 238 et 241 (fig. 22).

Dans ces sept cas, l'un des vases, généralement une forme haute, est pourvu d'une écuelle retournée en couvercle. Si cette dernière appartient toujours au même type, le vase haut, lui, est soumis à une variation chronologique et/ou sociologique, comme l'observe aussi J.-P. Démoule à propos des ensembles funéraires de la culture Aisne-Marne (Démoule, 1999).

Ces assemblages ne sont pas le fruit du hasard mais le résultat d'un choix attentif. On note la parfaite adéquation métrique reliant le couvercle et la situle de la sépulture 229 : le bord aplati de l'écuel- le repose parfaitement sur celui de la situle. Les autres combinaisons montrent le même soin, excepté dans les sépultures 238 et 241, où les vases principaux semblent porter des couvercles trop grands pour eux. Et si ces assemblages n'apparaissent ni comme un marqueur social ni comme un marqueur chronologique, on note cependant leur absence du secteur médian.

Ces couples formés par un vase de forme haute et une assiette retournée en couvercle ne sont pas une caractéristique constante des nécropoles implantées

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E. Pinard et alii - La nécropole laténienne de Chambly (Oise)

Fig. 22 : Répartition des vases juxtaposés et superposés.

aux marges occidentales de la culture Aisne-Marne : à Pernant (Aisne), sur soixante tombes, on note trente-six cas de vases superposés contre cinq cas de vases juxtaposés. Il en est de même à Longueil- Sainte-Marie (Oise), nécropole la plus proche de Chambly, qui compte huit cas de superpositions parmi les dix sépultures comportant deux vases (Breuiller, 1991). En revanche, à Bucy-le-Long (Aisne), seulement huit cas de superpositions ont été notés sur quarante-sept sépultures (Démoule, 1999).

L'usage funéraire des vases et la position des dépôts céramiques

Dans ces mêmes ensembles, la présence presque systématique d'une écuelle retournée en couvercle sur le vase de forme haute suggère la protection d'un contenu. En l'attente des résultats de l'étude

palynologique des blocs de sédiments contenus dans les vases, il est impossible de connaître avec précision le rôle effectif dévolu aux différents récipients, qu'il s'agisse de vases à boissons ou à aliments solides (végétaux). Mais, on observe tout de même que les rares offrandes carnées avérées par des restes osseux sont déposées sans contenant conservé. Or, ces huit sépultures, même lorsqu'elles comportent deux vases, ne présentent jamais cet arrangement « vase haut avec écuelle retournée ». Tout se passe donc comme si le dépôt d'une offrande carnée non désossée excluait cette association de vases. D'autre part, dans les sépultures qui comportent les restes osseux d'une offrande carnée, la céramique en est toujours nettement séparée. Ce phénomène est particulièrement visible dans les sépultures voisines 206 (masculine) et 208 (féminine), appartenant au secteur sud et attribuées toutes deux à la phase 3, et qui présentent d'ailleurs des organisations internes très proches. On remarque aussi qu'à Chambly, comme d'ailleurs à Longueil-Sainte-Marie (Oise), aucun couteau n'est associé au quartier de viande, alors que cette pratique est relativement courante dans les nécropoles du groupe Aisne-Marne. En ce qui concerne les sépultures à incinération, l'état du mobilier céramique ne permet guère ces observations. Mais l'unique vase du dépôt cinéraire de la sépulture 200 a participé de près à la crémation et son fond noirci témoigne très probablement d'un contenu alimentaire, lui aussi incinéré (cf. infra).

La relation des vases avec le corps inhumé et la latéralité du dépôt constituent des éléments significatifs des pratiques funéraires. Ils peuvent apparaître comme des particularismes locaux ou régionaux. Parfois encore, ils semblent porteurs d'une signification d'ordre sociologique comme à Bucy- le-Long (Aisne), où la position des vases varie selon les secteurs de la nécropole, ou encore à Pernant (Aisne), où les vases placés le long des bras concernent très majoritairement les tombes masculines (Démoule, 1999). À Chambly, la mauvaise conservation générale réduit l'étude du positionnement des vases à vingt ensembles. Il est cependant possible de discerner deux positionnements principaux : soit les vases sont au contact direct du corps inhumé, soit ils en sont nettement séparés.

L'observation des modes de dépôts « avant ou après » le corps met en évidence deux gestes principaux : - le ou les vases sont déposé(s) au chevet de la fosse et conditionnent l'agencement de l'individu (sep. 127 et 129, cf. annexe) ; - le corps est déposé dans la fosse et les céramiques se distribuent (à gauche, à droite ou tout ou partie contre le défunt); cette répartition doit sans doute tenir compte de l'espace disponible (dimensions du creusement et éventuelle présence de dépôts en matériaux périssables).

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Revue archéologique de Picardie 2000 - n° 3/4

D'une manière plus générale, on remarque l'absence d'un dépôt bilatéral dans les sépultures à deux vases (mode de positionnement très rare dans les nécropoles du groupe Aisne-Marne) et que, par ailleurs, aucun côté ne semble privilégié dans l'un ou l'autre des deux modes principaux d'arrangement de la céramique.

Les types céramiques et les individus

Les ensembles contemporains ne comportent pas les mêmes formes de vases hauts. Par exemple, les sépultures 211 et 238, appartenant toutes deux à la phase 1 et contenant chacune une assiette carénée posée en couvercle, comportent l'une, une situle à épaulement et à panse décorée d'une hauteur de 160 mm, l'autre, un petit pot tronco- nique qui ne dépasse pas 102 mm. Or, la première sépulture est celle d'un adulte jeune, la seconde celle d'un enfant d'environ six ans.

D'ailleurs, à Chambly, aucun enfant ou adolescent de moins de quinze ans n'a été pourvu d'un vase « principal » haut de forme situle ou bi tronconique à col, alors qu'ils ne sont pas privés de l'assemblage vase et écuelle retournée en couvercle.

On observe également l'attribution des trois pots tronconiques de petite taille du corpus à deux enfants et à un adolescent. Les vases décorés apparaissent réservés à de jeunes adultes des deux sexes (sépulture 20, féminine, 206, masculine, 211, indéterminée) ou à des adultes matures (sépulture 235, indéterminée, et 239, féminine). Mais à l'inverse de certaines nécropoles du groupe Aisne-Marne, il ne semble pas qu'à Chambly des types céramiques soient spécifiquement dévolus à l'un ou l'autre sexe. Les quelques sépultures pour lesquelles la détermination sexuelle de l'inhumé a été possible suffisent à le démontrer.

En revanche l'hypothèse d'une partition de l'espace funéraire entre trois groupes de population se trouve renforcée par la distribution de certains types. Ainsi, à la phase 2, les vases hauts bi tronconiques à col court et carène haute proviennent tous de sépultures du secteur sud (sépultures 20, 207 et 212). À la phase 3, les deux pots situlif ormes sont cantonnés au Nord (sépultures 234 et 240). Le secteur médian, lui, se distingue à la phase 2 par deux types rares, la situle carénée basse et l'écuelle à épaulement, mais aussi par l'absence de céramique décorée, alors que les secteurs du Nord et du Sud en comportent tous deux.

De ces observations concernant l'usage funéraire de la céramique, on retient donc une certaine codification des positionnements et, plutôt qu'une attribution préférentielle liée au sexe du défunt, une répartition spatiale nette de quelques types de vases.

LA PARURE ET LE MOBILIER MÉTALLIQUE

Le métal est présent à Chambly sous différentes formes dans quinze structures. Que l'on considère le nombre d'objets métalliques ou la masse de métal, ce sont les alliages base-cuivre qui sont les plus représentés. Neuf individus portaient un élément de parure annulaire sous forme de torque, bracelet ou d'anneaux en bronze. Le fer est présent sous forme de parure annulaire dans deux sépultures (sep. 211 et 218) ou de clous pour l'incinération 228 (deux fragments de fer n'ont pu être identifiés). La pâte de verre et la serpentine sont représentées sous forme de perles (fig. 23 à 27).

Plusieurs éléments métalliques sont privés de leur contexte d'origine: un torque trouvé dans le remplissage de la fosse 230 ainsi qu'une aiguille à chas et une perle de verre découvert dans les couches de recharge de la voie gallo-romaine (structure 100) à l'ouest du site. Si le torque provient sans nul doute du remaniement d'une sépulture appartenant à la nécropole, il reste impossible de s'en assurer pour les objets de la structure 100.

Cette étude comprend l'examen macroscopique traditionnel (relevé des dimensions et poids, observations générales sur l'état de conservation et la géométrie de l'objet) et l'examen microscopique à la loupe binoculaire. L'étude typologique classique sera donc complétée par une étude technique (phases de fabrication). Dans la mesure où l'objet porte des stigmates de sa fabrication, de son utilisation et des dégradations subies après sa déposition, chacune de ces phases est considérée. Pendant la fouille, une attention particulière a été portée à la position des objets et aux éventuelles traces organiques conservées à proximité.

Les objets, observés pendant la fouille, superficiellement nettoyés, n'ont pas été restaurés. L'état de conservation des éléments en bronze ou base- cuivre est relativement satisfaisant. La corrosion ne pose vraiment problème que pour l'identification des décors. Ce n'est évidemment pas le cas du fer dont l'observation a dû être complétée par des radiographies (en pointillé sur les dessins). On examinera en premier lieu la parure annulaire d'abord, en bronze puis en fer et en second lieu les éléments de panoplie associés comme les perles.

Un premier niveau de comparaison avec le domaine de l' Aisne-Marne est abordé ici, pour chaque type d'objet. Les répartitions géographiques des types de torques présents à Chambly ont été effectuées sur la base de cinq cent soixante- dix individus.

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E. Pinard et alii - La nécropole laténienne de Chambly (Oise)

LES TORQUES

Les torques torsadés

Deux sépultures ont livré des torques torsadés (fig. 23 et 24).

Le jonc du premier (sep. 133) présente une section carrée (symétrie 4) mais son fermoir, qui reposait sur le sternum, n'a malheureusement pas été conservé, probablement emporté par les labours. Le diamètre maximum de l'objet est cependant préservé (154 mm). Ce jonc présente toutes les caractéristiques des joncs torsadés pour cette période, à une exception près: le resserrement des spires semble faible par rapport à la moyenne. Le sens de torsion est le plus répandu (en S) et la taille de la section (3 mm, sachant que ceci implique une mesure du côté de l'ébauche inférieure à ce chiffre) représente la limite inférieure pour tous les exemples connus. Du point de vue de la fabrication, il présente les caractéristiques propres aux torsades formées mécaniquement: une fissuration importante dans les gorges de la torsade et un pas de quatre spires (Breton, 1999). Ce phénomène semble s'accentuer aux points où les spires ont tendance à se desserrer. Des points de faiblesse dans l'alliage ont pu contraindre l'artisan à réduire le nombre de tours. Une certaine hétérogénéité dans l'alliage pourrait expliquer le faible resserrement général.

L'aspect du jonc est peu discriminant typologi- quement dans le cas des torques torsadés (Breton, 1994) et l'absence du fermoir rend difficile toute comparaison. Considérant le diamètre de l'objet, le système devait être ouvert ou ouvrable (plaque d'agrafe ou tampons) et sa position sur la poitrine fait pencher l'hypothèse du côté des tampons. Les diamètres des torques fermés, mais aussi les diamètres de jonc eux-mêmes, sont généralement plus importants.

Le second torque torsadé appartient à la sépulture 229. Il est complet et sa section est rectangulaire. Le diamètre de l'objet est quelque peu supérieur à celui du torque 133, et, contrairement à ce dernier, le resserrement des spires est habituel pour les torques en symétrie 2 (deux côtés inégaux). La torsion est relativement irrégulière: les spires se rapprochent notamment à proximité du système de jonction (fermoir). Cette particularité a souvent été observée et correspond sans doute à un effet d'accumulation des spires aux extrémités de l'ébauche. La fissuration propre au traitement mécanique n'est pas perceptible sur le jonc, mais les contraintes sont aussi plus faibles pour cette section (moins de tours complets). Si, du point de vue de sa fabrication et de son aspect général, cet objet est

Sépulture 127

Sépulture 132

Sépulture 133

5 cm

Fig. 23 : Le mobilier métallique des sépultures 127, 132 et 133 (dessins Cécile Breton).

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Revue archéologique de Picardie 2000 - n° 3/4

tout à fait dans la lignée des torques champenois, il présente une différence notable, son décor.

Les joncs de section rectangulaire sont toujours décorés de deux à trois lignes parallèles incisées sur le petit côté de la section (la crête). Dans certains cas plus rares, l'interstice entre les deux lignes est comblé par de petites incisions répétitives perpendiculaires. Ici, les incisions sont superposées aux lignes parallèles et couvrent toute la largeur de la crête. Elles sont fines et sans doute exécutées avec un petit tranchant par à-coups successifs. Aucun autre exemple de ce type de décor n'est connu pour ces torques. Le fermoir est composé d'une plaque d'agrafe perforée, de contour ovale, façonnée sur l'extrémité du jonc comme le crochet qui lui fait face.

Les torques torsadés à crochet et plaque d'agrafe sont extrêmement fréquents dans le domaine de l'Aisne-Marne. Ce type se particularise cependant par la forme de la plaque (ovale ou circulaire) et surtout par son orientation (parallèle au plan de l'objet et non perpendiculaire comme le cas le plus courant (type 4231, sept individus seulement). Tous proviennent de la zone au sud d'Épernay, dans la Marne (Chouilly, Villeneuve-Renneville et Étréchy). Ils sont généralement considérés comme antérieurs à l'apparition des torques à tampons et donc datés de la première phase de l'Aisne-Marne IL

Les torques tabulaires

De par leur nature, les torques tubulaires présentent rarement un état de conservation satisfaisant. À Chambly, un des deux torques tubulaires est exceptionnellement bien conservé (sep. 132, fig. 23). Ce torque est formé d'une tôle de bronze de 0,5 mm d'épaisseur qui, une fois cintrée, forme une section de jonc ovale de 7 sur 8 mm. Les deux bords de la tôle se rejoignent bord à bord sur la face interne de l'objet. L'anneau est ouvert, les extrémités du tube n'ont pas subi d'aménagement particulier.

La régularité de la section de l'objet et l'ajustement des deux bords de la tôle sont remarquablement précis, si l'on considère les contraintes imposées par le bronze pour le travail en déformation. La surface de l'objet présente des stries d'abrasion longitudinales, correspondant sans doute à la dernière phase de polissage, destinée à éliminer la corrosion due aux recuits et à rendre ainsi son aspect brillant au métal.

Le torque de la sépulture 224 (fig. 24) n'est conservé que dans son tiers supérieur, sans doute protégé par la nuque du défunt. D'après ce qui a pu être observé de l'objet en place, la section du tube devait être d'environ 8 mm. Il est fracturé sur toute sa longueur de chaque côté de la section et écrasé.

Ni le diamètre de l'objet, ni l'aspect de ses extrémités ne peuvent être estimés. Comme pour son pendant, la tôle est assemblée bord à bord en face interne.

Malheureusement, il ne reste que peu de traces des phases de fabrications précédant la finition. La plaque de tôle est sans doute cintrée autour d'une âme avant de donner au tube ainsi formé sa forme annulaire. Il existe quelques exemples d'âmes en fer pour la plupart issues de publications anciennes comme à Bucy-le-Long «La Héronnière», dans l'Aisne (tombe 045; Lobjois, 1974), en sable à Beine " L'Argentelle ", dans la Marne (tombe 10; Morgen & Roualet, 1975 et 1976) et à Chouilly, aussi dans la Marne (Hatt & Roualet, 1977) ou de restes de matière végétale à l'intérieur du tube comme à Manre " Le Mont Troté ", dans les Ardennes (tombe MT49; Rozoy, 1987). Le sable peut permettre de cintrer le tube en évitant les pliures. Mais il est aussi envisageable que les deux phases de travail (cintrage du tube et de l'objet) soient opérées simultanément et que l'on utilise, dans ce but, une pièce de bois souple qui pourra être extraite par la suite.

Ici, aucune trace d'âme n'a été conservée, le sédiment de remplissage de la sépulture comblait le tube. Cependant, on note la présence de produits de corrosion filandreux pour l'exemplaire de la sépulture 224. Seul un examen au MEB permettrait de préciser s'il s'agit d'éléments organiques conservés ou simplement d'une forme de corrosion de l'objet.

Les torques tubulaires sont morphologiquement et techniquement rattachés à la tradition dite « jogassienne » (Aisne-Marne I). Ces derniers sont fréquents dans les deux principaux sites de la Marne à avoir livré des ensembles de la fin du Hallstatt: Heiltz-l'Evêque "Charvais" (Lepage, 1966) et le site éponyme de Chouilly "Les Jogasses" (Hatt & Roualet, 1977). Ils sont généralement décorés d'incisions géométriques, soit couvrantes, soit limitées aux extrémités. Ces dernières sont, dans ces deux sites, parfois encastrées l'une dans l'autre et assemblées par un rivet. Les torques de Chambly, non décorés, sont moins répandus, mais on trouve quelques exemples équivalents à Chassemy, dans l'Aisne (tombe 18; Jacq-Lerouzic, 1967), à Puisieulx, dans la Marne (Musée de Reims) et à Manre, dans les Ardennes (Mt 153; Rozoy, 1987) où, dans ce dernier cas, les extrémités portent un décor.

Leur petit nombre et leur relative standardisation ne permettent pas d'isoler une zone de répartition géographique préférentielle: on les trouve dans la Champagne crayeuse comme dans les Ardennes ou l'Aisne.

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E. Pinard et alii - La nécropole laténienne de Chambly (Oise)

Sépulture 224

/

il

Sépulture 228

o

• 1

Sépulture 229

5 cm

Fig. 24 : Le mobilier métallique des sépultures 224, 228 et 229 (dessins Cécile Breton).

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Revue archéologique de Picardie 2000 - n° 3/4

Les torques à section pleine circulaire

Les trois derniers torques en bronze de Chambly possèdent un jonc de section ronde et pleine (sep. 62, 217 et 230). Ils sont ouverts et leurs tampons se résument à un simple aménagement des extrémités par incision (tampons cylindriques incisés et cannelés, type 2A2; Breton, 1994). Les torques 62 et 230 (fig. 25 et 26) sont pratiquement identiques par la forme et les dimensions de leur jonc (4 mm). Les extrémités du premier sont légèrement appointées et présentent trois incisions annulaires (une à l'extrémité et deux groupées).

Le second porte ces mêmes incisions annulaires et le profil de ses « tampons » présente une légère concavité. Ce torque, découvert dans le remplissage de la structure 230 (fig. 26) a subi des dégradations lors du remaniement de la sépulture dont il est probablement issu et présente des déformations particulièrement importantes. Une encoche est visible dans le quart supérieur droit de l'objet. Sa géométrie régulière laisse penser qu'elle a pu être provoquée volontairement. Elle semble avoir été effectuée par abrasion et non pas percussion. On ne peut conclure sur ce point car un outil tranchant portant un coup parallèlement au plan de l'objet pourrait laisser ce type de traces.

Le dernier torque de section circulaire (sep. 217) porte un décor sur le jonc (fig. 27). C'est un décor annulaire interrompu, c'est-à-dire composé de séries d'incisions parallèles séparées par un espace lisse. Ce décor présente la particularité d'avoir été façonné en « pas de vis » autour du jonc et non en anneaux (c'est-à-dire en cercles fermés). L'espacement entre les zones incisées est irrégulier comme le nombre de tours pratiqués (de trois à huit) autour du jonc pour les zones gravées.

Les extrémités sont de même section que le jonc. Elles sont façonnées de manière à dégager un registre convexe suivi d'une terminaison cylindrique. Par rapport aux deux précédents exemplaires où seules les incisions annulaires marquent les extrémités, celles-ci sont réellement façonnées pour dégager un profil (tampons cylindriques cannelés, type 2A32; Breton, 1994).

Ce torque, avec celui de la sépulture 62 (fig. 25), présente une fissuration longitudinale importante sur la face externe du jonc. Celle-ci est sans doute provoquée par le cintrage, mais les probabilités d'apparition de ce type d'accident sont aussi fonction de la nature de l'alliage.

Ces trois torques appartiennent à la catégorie des joncs lisses à extrémités cylindriques (c'est-à- dire que les dimensions de la section des tampons

Sépulture 62

Sépulture 76

Structure 100

5 cm

Fig. 25 : Le mobilier métallique des sépultures 62 et 76 et de la structure 100 (dessins Cécile Breton).

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E. Pinard et alii - La nécropole laténienne de Chambly (Oise)

Structure 230

5 cm

Sépulture 233

Fig. 26 : Le mobilier métallique de la sépulture 233 et de la structure 230 (dessins Cécile Breton).

ne dépassent pas celle du jonc). Le type général est fréquent, mais en isolant les tampons portant une simple incision et ceux qui possèdent un réel profil (cannelés) et en les croisant avec la présence ou l'absence de décor sur le jonc, on obtient une répartition géographique intéressante. Les torques à tampons cannelés et jonc décoré (ici, sep. 217, fig. 27) sont strictement circonscrits à la Champagne crayeuse et aux Ardennes. Ils sont totalement absents de la région d'Épernay et de l'Aisne à l'exception d'Oulchy-la-Ville où deux incinérations ont livré des torques identiques au décor annulaire et façonné en pas de vis comme c'est le cas à Chambly (Incinérations 12 et 13; Hinout & Duval, 1984).

Les torques à tampons cylindriques incisés (type 2A2) présentent une répartition totalement différente; ils sont principalement issus des bassins de l'Ourcq et de l'Aisne (Bruyères-sur-Fère, Chassemy et Oulchy). Il est intéressant de signaler que l'on connaît aussi un exemplaire en contexte du Hallstatt final à Heiltz-l'Evêque, dans la Marne (Lepage, 1966). Ces deux types de torques sont plus fréquemment associés à des ensembles de l'Aisne- Marne IL

Le torque en fer

Le torque en fer de la sépulture 218 a été identifié comme tel lors de la fouille et prélevé pour partie en motte, mais il reste difficile d'en extraire des informations précises (fig. 27). Il devait manifestement être formé d'un jonc de faibles dimensions (3 mm maximum) et sans doute de section circulaire. Son état de conservation interdit toute conjecture sur les dimensions générales ou son système de fermeture.

Les torques en fer sont assez fréquents dans la série des tombes « jogassiennes » de Chouilly (Marne). Il est, bien entendu, difficile d'en établir une typologie précise considérant leur état de conservation. L'utilisation du fer pour la parure est, d'une façon très générale, un trait archaïque, mais ce phénomène perdure sporadiquement tout au long de La Tène ancienne. Ils sont parfois associés, dans la même tombe, à un torque en bronze (Bucy- le-Long, Aisne).

LES BRACELETS

Les bracelets torsadés

L'individu de la sépulture 133 portait au poignet gauche un bracelet torsadé de section carrée (fig. 23). La torsade est régulière et présente un resserrement plus important que le torque auquel il est associé, plus proche donc des exemples que l'on connaît pour l' Aisne-Marne. Les extrémités ont été sectionnées perpendiculairement à l'axe du jonc sans autre aménagement.

Les bracelets torsadés possèdent toujours, à une seule exception près, un jonc de section carrée. Les extrémités peuvent être munies de petits tampons cylindriques ou incisés. On trouve des exemples strictement identiques à celui de Chambly (extrémités indifférenciées) dans la collection Moreau, dans l'Aisne à Ciry-Salsogne, 1. 18 (Moreau, 1875-1889), à Cierges et à Pernant (Lobjois, 1969). En ce qui concerne la Marne et les Ardennes on trouve respectivement, pour ces deux départements, un exemplaire à Beine, " L' Argentelle " (Morgen & Roualet, 1975-1976) et un autre à Aure (Rozoy, 1987a).

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Revue archéologique de Picardie 2000 - n° 3/4

Les bracelets de section circulaire et ovale incisés

Tous les bracelets décorés présents à Chambly portent des incisions annulaires. Leurs joncs sont pleins et de section circulaire ou ovale. Ils sont ouverts et leurs extrémités sont simplement soulignées par un décor distinct de celui du jonc, comme pour les torques de même section. La sépulture 62 a livré deux bracelets qui semblent avoir été quasiment identiques (fig. 25). Pour l'un d'eux, seul un fragment du jonc est conservé. L'autre était très fragmenté, mais complet. Leurs diamètres de jonc, entre 3 et 4 mm sont sensiblement identiques. Le fragment de jonc du bracelet incomplet est de section légèrement ovale, déformation sans doute provoquée par l'usure. L'organisation du décor pour ces deux bracelets n'est réellement perceptible que sur l'exemplaire complet: il se compose d'incisions annulaires très fines groupées par séries de quatre à cinq. D'un point de vue technique, elles s'apparentent plus à une gravure légère qu'à de réelles incisions. Ce décor est très mal conservé et, si le fragment de jonc semble avoir porté le même décor, il reste très difficile d'en comprendre l'organisation. Le bracelet complet est ouvert, ses extrémités sont légèrement appointées et décorées de trois incisions annulaires. Comme c'est généralement le cas, elles sont plus marquées et plus profondes que celles pratiquées sur le jonc.

Le bracelet de la sépulture 133 possède, lui aussi, un jonc décoré (fig. 23). Les incisions sont groupées, mais l'organisation du décor est beaucoup plus irrégulière que dans les cas précédents. Ce bracelet semble particulièrement usé à l'une de ses extrémités, où le décor a totalement disparu et où la section tend à devenir ovale. Il est difficile de dire si cette irrégularité de section est uniquement due à l'usure ou s'il s'agit d'un défaut de géométrie d'origine. En général, l'usure des bracelets est régulièrement répartie sur la face interne : ici, le phénomène est insensible à l'autre extrémité. Les extrémités du bracelet sont, comme dans le cas précédent, incisées de deux lignes annulaires.

Si les dimensions générales du dernier bracelet (sep. 223; fig. 27) sont nettement inférieures aux exemples précédents (il s'agit d'une parure d'enfant), celles de la section sont comparables (3 mm). La section du jonc est, cette fois, parfaitement circulaire et le décor annulaire est continu sur l'ensemble de la surface. Les extrémités sont soulignées par un léger registre convexe encadré de deux incisions, comme dans le cas du torque de la sépulture 217 (fig. 27).

Les bracelets de section ronde à décor annulaire sont très fréquents. Même s'il semble que les

Sépulture 211

Sépulture 217

Sépulture 218

Sépulture 223

0 5 cm Fig. 27: Le mobilier métallique des sépultures 211, 217, 218 et 223 (dessins Cécile Breton).

incisions interrompues soient plutôt antérieures au décor continu (on les trouve dans la série des tombes jogassiennes de Chouilly) ils sont plutôt

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E. Pinard et alii - La nécropole laténienne de Chambly (Oise)

caractéristiques de la période Aisne-Marne IIA. En l'absence de typologie très affinée pour ces bracelets et surtout de vocabulaire descriptif vraiment fixé, il est difficile d'en faire la répartition géographique. Ils semblent présents dans l'Aisne (Ciry- Salsogne, Fère-en-Tardenois) comme dans les Ardennes (Manre) ou la Marne (Chouilly).

Les bracelets de section navif orme ou ovale non décorés

La section du bracelet de la sépulture 224 est ovale (3 sur 4 mm) mais il est difficile, en l'absence de décor, d'en estimer l'usure (fig. 24). Les autres exemples connus de bracelets ouverts et aux extrémités croisées tendent à prouver qu'il s'agit bien là de sa section d'origine. Aucun aménagement particulier n'orne les extrémités: le jonc subit simplement un amincissement. Le frottement des deux extrémités l'une sur l'autre a produit une légère arête, ce qui tendrait à prouver qu'il a été réellement porté.

Il semble que les bracelets à extrémités croisées forment un type en soi et qu'il ne s'agisse pas d'une déformation ponctuelle. On trouve des exemplaires identiques (section de jonc et extrémités) à Bruyères-sur-Fère et Cierges (Aisne) et ils semblent plutôt issus des phases anciennes.

Le bracelet de la sépulture 229 est ici le seul exemple de bracelet sans solution de continuité (fig. 24). Aucune trace d'assemblage n'est détectable sur le jonc et il est probable qu'il ait été fondu d'une pièce. Son cintrage est parfaitement circulaire, ce qui n'est jamais le cas pour les autres individus. Sa section est naviforme, fine (2 mm en plan) et présente une arête qui semble s'accentuer aux endroits les plus usés.

Les formes à jonc lisse ne sont pas vraiment caractéristiques d'une période et perdurent du Aisne-Marne IB au IIC sous leur aspect le plus classique. Les bracelets fermés sont mieux localisés dans le temps puisqu'ils semblent être de tradition hallstattienne. À l'exception des dimensions générales, ils sont proches des brassards que l'on trouve parfois dans les tombes masculines.

Le bracelet en fer

Le bracelet en fer de la sépulture 211 (fig. 27) semble avoir été de section carrée (orienté en losange par rapport au plan de l'objet). Son diamètre d'origine est difficile à déterminer étant donné son état de conservation. Il se trouvait dans la sépulture au niveau de l'avant-bras droit, perturbé par les labours. Comme les torques, les bracelets en fer sont des types perdurant tout au long de l'Aisne-Marne II.

LES ANNEAUX ET LES PERLES

Les boucles d'oreilles

De part et d'autre du crâne de l'individu de la sépulture 233, se trouvaient deux anneaux qui ont probablement fait fonction de boucles d'oreilles (fig. 26). Le premier est composé d'un jonc lisse, de section circulaire et ne portant aucun décor. Le jonc s'amincit sensiblement vers l'une des extrémités. Le second est formé d'un jonc de section ovale enroulé sur lui-même (1 tour 3/4). Comme dans le cas précédent, une de ses extrémités est appointée tandis que l'autre a été sectionnée perpendiculairement à l'axe du jonc. Étant donné le resserrement des deux spires, il est impossible de le passer dans le lobe de l'oreille. S'il s'agit bien d'une boucle d'oreille, elle était sans doute refermée après sa mise en place ou comportait une pièce intermédiaire aujourd'hui disparue. On connaît ce type d'assemblage sur une boucle d'oreille filiforme à Heiltz-l'Evêque (Lepage, 1966).

Il est possible que les joncs de ces deux objets proviennent de la récupération d'une autre parure. En effet, sur le jonc de l'anneau enroulé apparaissent une légère arête et un aplatissement de la face interne. Ce type de déformation a déjà été observé sur les bracelets de section ronde fortement usés. Par ailleurs, il semble que l'une des extrémités ait porté un léger décor annulaire incisé. Le jonc de l'anneau simple, quant à lui, semble avoir subi une légère rotation de la section sur elle-même. Il est envisageable que cette boucle ait été façonnée dans une chute de bronze ou provienne d'une torsade avortée, ou fortement usée.

Les boucles d'oreilles caractéristiques des phases anciennes de l'Aisne-Marne (IA à IIA) sont dites « en barquette ». Les boucles d'oreilles filiformes ou torsadées semblent apparaître plus tardivement, mais on peut citer un exemple d'ensemble ancien : à Aure (Ardennes) une boucle d'oreille filiforme est associée à une fibule à timbale du Hallstatt final. Considérant leur petit nombre et le fait qu'il s'agisse peut-être de récupération, il reste hasardeux d'avancer des éléments de datation.

L'anneau en bronze

La sépulture 127 a livré un anneau plat, localisé au niveau du sternum, et dont la fonction reste à définir (fig. 23). Il s'agit d'un anneau fermé, de section naviforme (4 mm en plan pour 2 mm en profil). Sa section en plan est cependant très irrégulière puisque le jonc s'évase sensiblement sur un tiers de sa longueur environ. On note de même un phénomène d'usure localisée où la section tend à devenir ovale. Le jonc est déco-

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Revue archéologique de Picardie 2000 - n° 3/4

ré de deux cercles concentriques bordant la section sur une face et d'un seul sur l'autre face. Ces cercles sont, à la différence de l'objet, parfaitement circulaires, ce qui laisse supposer l'emploi d'un système rotatif de gravure. Le fait que le cercle unique sur l'une des faces soit incomplet corrobore cette hypothèse.

Une masse de produits de corrosion ferreuse englobait une partie du jonc (représentée en pointillés). Un autre fragment de fer a été relevé près de la clavicule gauche. S'il portait réellement un ardillon en fer, cet anneau a pu faire office de fibule. On connaît un exemple entièrement en bronze, disposé « dans la région du cou » à Pernant, dans l'Aisne (sep. 33) en contexte Aisne-Marne IIB1-3 (Lobjois, 1969).

Les perles et le bouton-agrafe

Les perles sont au nombre de 5 pour l'ensemble de la nécropole. L'une d'elles a été trouvée apparemment en dehors de son contexte d'origine (st. 100) et une autre provient de la sépulture 223.

Les trois restantes sont issues de la sépulture 229. Deux d'entre elles sont composées de pâte de verre bleu (dont une décorée d'inclusions blanches); la dernière est façonnée en serpentine (roche métamorphique, micaschiste à deux micas (K et Fe) ne présentant aucune trace de magnetite, granat ou chromite). Cette roche est propre aux formations alpines (1).

Les faibles dimensions de la perle de la sépulture 223 (6 mm de diamètre) s'opposent à celles des autres individus (entre 10 et 16 mm). Associé aux perles de la sépulture 229, se trouve un bouton-agrafe formé d'une cupule circulaire en tôle de bronze munie de deux pattes (fig. 24). À l'intérieur de cet objet et soutenu par les deux pattes se trouvait un fil de bronze, de section plate, bloqué à l'intérieur de la cupule. Ce fragment de fil n'est pas assemblé (ni en force ni par brasure) au bouton. On retrouve un fragment de ce même fil à l'intérieur de la perle en serpentine. L'association de ces différents éléments sera évoquée ci-après (fig. 28, page suivante).

Les pendeloques sont aussi un phénomène récurrent dans l'Aisne-Marne. Les matériaux dans lesquels elles sont façonnées sont très divers (os, ambre, corail, verre, pierres calcaires). Les perles en roche dure sont rares, il existe un exemple dans la série des tombes « marniennes » de Chouilly. Les perles sont le plus souvent

ciées à la parure annulaire, suspendues au torque et abondantes dans la période Aisne-Marne IIA. Les agrafes de vêtement sont, à l'inverse, des pièces plutôt isolées, sans doute issues de traditions locales.

LES CLOUS ET LES FRAGMENTS DE FER

Quatre fragments de fer sont issus de la sépulture à incinération 228. Deux d'entre eux ont été clairement identifiés comme étant des clous à tête plate et circulaire. Le troisième fragment est sans doute aussi un clou auquel manque la tête. Le dernier fragment, qui n'a pu être observé que grâce à la radiographie, est une tige courbe dont il est difficile de déterminer la nature et la fonction. Il n'est pas impossible qu'il s'agisse d'un fragment de fibule (arc).

La sépulture 76 a livré un autre fragment de fer. Il s'agit d'une tige de section ovale relativement bien conservée (l'âme métallique est encore bien lisible sur les radiographies). Il est impossible d'en déterminer la nature et, étant donné les nombreuses perturbations du terrain, il peut être intrusif .

LE CONTEXTE ARCHÉOLOGIQUE

La fonction des objets: données de terrain et anthropologie

Le sexe de seulement trois individus inhumés avec des éléments de parure a pu être estimé: à chaque fois, il s'agit de femmes.

Pour tous les objets trouvés dans leur contexte d'origine, la parure est toujours en position fonctionnelle: autour du cou pour les torques et aux poignets pour les bracelets. À quelques exceptions près, c'est l'habitude commune à toutes les nécropoles du domaine de l'Aisne-Marne.

Les huit torques découverts à Chambly étaient passés autour du cou du défunt. Dans six cas seulement la position du fermoir ou de l'ouverture a pu être observée. Seul l'individu de la sépulture 229 portait le fermoir de son torque derrière la tête, c'est aussi le seul système à crochet connu et identifié à Chambly.

Les bracelets, lorsqu'ils sont par paire, sont portés à chaque bras. Les cas de bracelets isolés sont trop rares (trois exemples) pour que l'on puisse en déduire une attitude préférentielle (deux cas pour le poignet droit, un cas pour le gauche).

(1) - Analyse réalisée au MEB par Gian Carlo Parodi (Service d'Identification des Minéraux du Laboratoire de Minéralogie du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris).

La position de l'anneau de la sépulture 127 n'est pas incompatible avec l'hypothèse d'une agrafe de vêtement, puisqu'il était placé au niveau des côtes

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Illustration non autorisée à la diffusion

E. Pinard et alii - La nécropole laténienne de Chambly (Oise)

Fig. 28 : Photographie des mobiliers de la sépulture 229 (cliché Laurent Petit, AFAN).

supérieures droites. Les fils de bronze (l'un conservé à l'intérieur de la perle de la sépulture 229 et l'autre associé au bouton-agrafe) sont de section identique. Il est difficile de comprendre la façon dont étaient associés les perles et le bouton si l'on considère que le fil a servi à maintenir les perles au torque. Il est possible qu'il y ait eu deux anneaux (ou tout autre élément décoratif) faits du même fil, mais on peut aussi imaginer que les perles étaient suspendues non au torque mais au bouton lui- même fixé sur le vêtement ou la coiffure.

Pour les objets dont il a été possible de déterminer l'usure provoquée par leur « utilisation », il est intéressant de vérifier si elle est corrélée avec l'âge du défunt. Les deux torques torsadés sont peu dégradés par l'usure et appartiennent tous deux à des adultes jeunes. Le premier bracelet de la sépulture 133, torsadé, présente cette même caractéristique. On a vu plus haut que le second bracelet possède une irrégularité dans la section qu'il était difficile d'interpréter. Elle est sans doute due à une anomalie de l'ébauche. Le bracelet associé à la tombe 229 est lisse, il semble avoir été porté, mais n'a pas de décor, il est difficile d'estimer l'importance de l'usure.

Le torque de la sépulture 217 ainsi que le bracelet de la sépulture 223 sont aussi relativement peu

usés. Ils appartiennent pour le premier à un adulte jeune et pour le second à un enfant en bas âge.

On ne dispose malheureusement pas d'exemple de parure très altérée par l'usure. La nature de la parure en bronze pour les sépultures 62 (adolescent), 132 (adulte mature) et 224 (adulte mature) ne permet pas d'évaluer leur état d'usure.

Malgré le peu de déterminations anthropologiques disponibles pour cette période, il semble que l'âge du défunt soit, en général, corrélé avec l'état d'usure. On dispose cependant d'exemples de parures très usées associées à des enfants. L'hypothèse que le décès prématuré d'un enfant provoquait un legs de la part des adultes a déjà été émise (Breton, 1995). C'est peut-être le cas ici pour les boucles d'oreilles de la sépulture 233 appartenant à un enfant d'environ 3 ans. Legs forcé ou fabrication à la dernière minute par récupération de parures brisées: ceci impliquerait que les enfants ne portaient pas de parure de leur vivant ou qu'ils en changeaient au cours de leur existence.

Les ensembles: associations et éléments de chronologie

La « durée de vie » de la parure fait d'elle un médiocre indicateur chronologique. Peu de types

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Revue archéologique de Picardie 2000 - n° 3/4

sont réellement « datant » et il faut, de plus, tempérer les données avec l'âge du défunt. On se limitera donc à donner des fourchettes chronologiques.

D'une manière très générale, le matériel de Chambly présente de nombreux éléments de transition Hallstatt-La Tène (torques tubulaires, bracelets fermés, parure en fer...). La première phase de La Tène ancienne (Aisne-Marne IIA) est représentée par certains types très caractéristiques comme les torques torsadés à crochet et les bracelets à décor annulaire. Enfin, on note l'absence totale de matériel caractéristique de la période Aisne-Marne III.

Les sépultures n'ayant livré qu'une parure sont trop peu nombreuses pour avancer une datation. Les éléments dont nous disposons sont développés dans le chapitre précédent et peuvent être résumés, par ensemble, comme nous l'exposons ci-après.

Parmi les 7 sépultures ayant livré des torques, les plus anciennes sont celles où le torque est tubu- laire (sep. 132 et 224). La présence d'un bracelet lisse à extrémités croisées dans la tombe 224 corrobore cette hypothèse. Les deux individus sont âgés de plus de 30 ans, ce qui baisse la datation. Les deux ensembles à torques torsadés (sep. 229 et 133) sont classiques de l'Aisne-Marne IIA. Ce sont deux adultes jeunes. Le torque à jonc lisse de la sépulture 62, associé à deux bracelets à section ronde et décor annulaire pourrait être légèrement plus tardif (Aisne-Marne IIB-C) comme le torque de la sépulture 217. L'individu de la sépulture 62 appartient à la classe d'âge entre 12 et 15 ans. Le bracelet et la perle de la sépulture 223, une sépulture d'enfant, pourraient appartenir à ce même horizon. La parure en fer est de tradition ancienne, mais perdure tout au long de l'Aisne-Marne IL Le torque appartient à un enfant (sep. 218) et le bracelet à un adulte jeune (sep. 211). La parure en fer se rencontre fréquemment à La Tène ancienne dans les sépultures d'enfant, elle n'est donc pas chronologiquement significative.

La datation la plus basse qui peut être proposée sur la base de l'anneau-fibule de la sépulture 127 est Aisne-Marne IIB, en comparaison avec celui de Pernant (sep. 33). Il s'agit d'un adulte jeune.

Conclusion sur les objets métalliques

Du point de vue du matériel métallique, Chambly présente de nombreuses analogies avec la nécropole de Pernant (Aisne), où l'on trouve quelques ensembles analogues (associations de torques torsadés et bracelets, boucles d'oreille filiforme) et aussi avec celle d'Oulchy, dans le même département. Le petit format des objets, les associations torsades /joncs à décor annulaire et aussi

l'absence totale de fibules sont caractéristiques de ces trois nécropoles.

Considérant les comparaisons objet par objet (notamment pour les torques) les analogies sont nombreuses avec la région la plus proche, l'Aisne, mais aussi avec les Ardennes: Manre, Aure et Acy-Romance (Lambot & MÉniel, 1992). En revanche, le torque de la sépulture 217 appartient à un type champenois.

La nécropole la plus proche, Longueil-Sainte- Marie (Breuiller, 1991), a livré peu de matériel métallique et pas de torque. On notera que l'association bracelet torsadé /bracelet à décor annulaire très proche de celui de la tombe 133 de Chambly, est représenté dans la sépulture 61. On trouve aussi un autre bracelet à décor annulaire dans la tombe 19.

En multipliant les comparaisons, on s'aperçoit que les objets en bronze et la parure de Chambly sont de tradition clairement « marnien- ne ». Mais tant que l'ensemble du matériel de ces régions ne sera pas étudié de façon extensive et approfondie il sera difficile d'isoler des particularismes régionaux.

Si l'on considère la localisation très occidentale de cette nécropole, le fait qu'aucune différence franche ne vienne rompre l'unité culturelle des confins de la Champagne crayeuse jusqu'à elle est remarquable. C'est un des traits reconnus de la culture laténienne, c'est aussi un phénomène dont le fonctionnement n'est pas évident à cerner dans les faits. Ce qui fait l'unité « métallurgique » de cette culture « Aisne-Marne » est que si l'on imite l'apparence on s'adapte aussi à la technique. Les différences de travail sont presque imperceptibles, c'est ici ou là un détail qui montre que l'artisan a la volonté de produire un objet identique même si ses habitudes de travail diffèrent légèrement. Les principales techniques utilisées (y compris celles qui demandent un apprentissage long comme la torsion ou le martelage des tôles) sont identiques, et sont appliquées aux mêmes objets. Cet état de fait laisse supposer un système de transmission des techniques particulièrement élaboré et impliquant de nombreux contacts entre les différents sous- ensembles de l'Aisne-Marne.

LES OS BRÛLÉS

À Chambly, quinze sépultures (soit 26 %) se caractérisent par la présence, au sein de la fosse et en étroite association avec le squelette inhumé, de quelques esquilles incinérées (tab. Ill et fig. 29). S'il est très difficile d'envisager le remaniement systématique d'une nécropole à incinération antérieure (dont aucun autre vestige, même ténu, n'aurait

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E. Pinard et alii - La nécropole laténienne de Chambly (Oise)

d'ailleurs été retrouvé lors de l'intervention), la fréquence de ces dépôts ne saurait être le produit du seul hasard.

Peut-il s'agir de sépultures doubles? En règle générale, une sépulture double (et par conséquent multiple) se caractérise par la simultanéité du dépôt des corps, que ce soit par juxtaposition ou par superposition. À La Tène ancienne, même si la sépulture individuelle est très largement majoritaire et si l'association post-mortem de deux individus (ou plus) n'est pas fréquente, on peut toutefois citer les exemples régionaux de : - la sépulture 10 d'Acy-Romance (Ardennes) où « le corps supérieur repose directement et en contact étroit avec le corps inférieur qui est vraisemblablement féminin. Le bras gauche du corps supérieur est appuyé sur le crâne du corps inférieur. (...) L'absence de terre entre les deux corps, donc le

Sep.

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pds engr. 0,5 3

4

4,5

4

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4

2

0,5

1

5

3

18

1 8

détermination

indet fragments diaphysaires fragments diaphysaires fragments diaphysaires crâne fragments diaphysaires (fémur) fragments diaphysaires crâne fragments diaphysaires fragments diaphysaires indet

fragments diaphysaires fragments diaphysaires spongieux fragments crâniens indet fragments diaphysaires corps vert, crâne indet fragments diaphysaires crâne

localisation

/ /

/

/

proximité de l'ulna gauche

sous le crâne

/

/

proximité de la mandibule

/

/

sous le crâne

proximité des tessons du vase

/ /

Tab. Ill: Inventaire des ossements brûlés.

contact des os et la disposition parallèle des corps sont des indices en faveur d'une inhumation double simultanée » (Lambot, 1983); - la sépulture 051 de Pernant (Aisne) regroupant, dans la même fosse, les corps d'une femme et de deux nourrissons (Lobjois, 1969).

Pour les esquilles de Chambly, la simultanéité des deux dépôts est indéniable : les restes incinérés sont, le plus souvent, au contact immédiat du squelette, parfois même sous le crâne (sep. 225). Malgré le manque de lisibilité des contours de fosse, aucun recreusement, aucune réouverture n'a pu être observé, déterminant un possible dépôt différé des esquilles.

De plus, aucune sépulture double stricto sensu n'a été mise au jour à Chambly : les rares chevauchements de squelettes (complets ou non) témoignent de la seule et aléatoire inscription d'une nouvelle fosse dans les limites ou le voisinage immédiat d'une sépulture antérieure (cf. annexe).

L'association, au sein d'une même sépulture, de deux individus n'ayant pas fait l'objet d'un même traitement funéraire est parfois observée. On songe aux sépultures hallstattiennes dites « bi-rituelles » du tumulus de Courtesoult, en Haute-Saône (Duday dans Piningre, 1996), aux sépultures mixtes de La Tène moyenne de la nécropole de Dormans, dans la Marne (Démoule, 1999) ou encore à la sépulture d'Acy-Romance (Ardennes) ayant livré une inhumation « accompagnée d'une urne contenant un corps incinéré... » (Lambot et alii, 1996; note infrapaginale 2).

À Chambly, la représentativité très inégale des deux corps fait objection à cette hypothèse de sépultures mixtes avec dépôt simultané des individus, dont on ne connaît d'ailleurs aucun exemple pour La Tène ancienne ; cet important déséquilibre assimile davantage les quelques esquilles incinérées à un ultime geste de type « offrande », destiné à accompagner le défunt.

S'il est difficile d'en préjuger l'intention, on peut immanquablement évoquer cette idée de l'accompagnement des corps en attribuant un rôle psychopompe à ces restes humains parcimonieusement distribués.

Le faible poids d'esquilles considérées (entre 0,5 g et 18 g ) ne permet pas de déterminer si elles

(2) - Plusieurs sépultures mixtes ont été mises au jour dans la Marne : à Beine (un adulte, un enfant accompagnés d'une urne funéraire), à Oiry (un adulte et une urne funéraire), à Fère-Champenoise (un adulte et une urne funéraire) et à Saron où une urne était disposée sur le squelette inhumé (Lambot et alii, 1996).

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• esquilles brûlées

Fig. 29: Répartition des sépultures contenant un dépôt d'esquilles humaines brûlées.

(sont issues de la crémation d'os frais ou d'os secs. Le contexte laténien (3), surtout La Tène moyenne et récente, renvoie pourtant à des pratiques de manipulations des cadavres (prélèvement des crânes, reprise d'ossements secs. . .), où se manifeste aussi une gestuelle voisine des « doubles funérailles »: l'ensevelissement ou l'exposition d'un corps est suivi, après un temps d'attente difficile à estimer, de son incinération et son enfouissement définitif. Outre les esquilles sèches incinérées puis déposées au centre de l'un des « ossuaires » de Ribemont-sur-Ancre, dans la Somme (Brunaux,

(3) - Cette pratique est également avérée pour le Bronze final grâce à l'étude physico-chimique menée sur les restes incinérés issus d'une urne funéraire mise au jour à Pincevent, en Seine-et-Marne (Grévin et alii, 1990).

1998), on peut mentionner les incinérations de La Tène moyenne d'Allonne (Oise), où l'étude anthropologique des restes incinérés suggère une incinération différée des individus initialement inhumés (Paris et alii, 1998), ou encore la sépulture 56 d'Acy- Romance (Ardennes) déjà mentionnée: la mise au jour, d'une fosse vide présentant les dimensions habituelles d'une inhumation dans la proximité de cette sépulture mixte plaide en faveur de l'hypothèse de la manipulation et de la crémation différée de corps largement décharnés (4).

À Chambly, l'hypothèse la plus valide concernant cette gestuelle funéraire, est donc celle du rituel d'accompagnement des défunts par une « poignée » d'esquilles issue de la crémation (immédiate ou différée?) d'un (ou de plusieurs) autre(s) défunt(s). Le faible volume d'esquilles ainsi déposées semble exprimer l'idée d'une représentation symbolique, de type pars pro toto de l'individu, dont la fonction psychopompe peut dès lors s'envisager. Là se pose tout le problème de « l'identité » de ces individus que l'on peut supposer « ancêtres » et /ou «fondateurs du groupe»... On ne peut savoir s'il s'agit d'un individu unique ayant bénéficié d'un traitement funéraire spécifique (crémation alors que l'inhumation est de règle) ou s'il s'agit d'un « ancêtre » commun, jadis incinéré, dont les esquilles, conservées et non ensevelies, sont sporadiquement associées aux inhumations postérieures.

LE LITHIQUE

Huit sépultures à inhumation ont livré du mobilier lithique (silex et /ou grès). Les lames proviennent de sépultures d'immatures (129 et 234) et ont été découvertes au contact de l'individu (fig. 30). Les éclats sont issus d'une tombe d'adulte (203) et d'une autre dont l'individu est indéterminé (213).

Le grès est surtout représenté par des fragments n'excédant pas 100 g, dont l'identification se cantonne au matériau, et par deux fragments de meules, mis au jour dans la sépulture 17, renfermant un adulte jeune de sexe masculin, et 210 contenant un individu indéterminé (fig. 31). Dans la tombe 17, le fragment de meule se situe sous l'épaule gauche de l'individu. Dans la fosse 210, interprétée comme une sépulture complètement arasée (absence d'ossements), le fragment de meule a été découvert au milieu du creusement contre la paroi nord. Ces fragments de meules pourraient

(4) - De même, les enclos à bâtiments de La Tène finale, mis au jour à Acy-Romance et à Thugny-Trugny (Ardennes), outre leur fonction cultuelle, ont peut-être abrité les cadavres avant leur incinération et leur mise en terre différée (Lambot et alii, 1994).

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E. Pinard et alii - La nécropole laténienne de Chambly (Oise)

témoigner d'aménagement de la fosse sépulcrale (coffrage, calage...) mais ils peuvent aussi, au même titre que la céramique ou la faune, être considérés comme des dépôts funéraires. Le mode de dépôt des corps (fosse adaptée à l'individu, espace colmaté... cf. supra) et la morphologie des quelques fosses bien conservées n'ont pourtant pas permis de mettre en évidence d'agencements particuliers (trous de poteau, lit de pierres...) comme ceux repérés à Pernant, dans l'Aisne (Lobjois, 1969), Coulommes-et-Marqueny, dans les Ardennes (M. Talon, communication personnelle et Démoule, 1999), Bruyères-sur-Fère dans l'Aisne (Moreau, 1875-1889; Jack-Lerouzic, 1967), Genainville, dans le Val-d'Oise (Mitard, 1978 à 1984), Manre et Aure, dans les Ardennes (Rozoy, 1987) et Villeneuve-Renneville, dans la Marne (Brisson et alii, 1971). L'hypothèse d'un calage ayant servi à un plancher n'est pas retenue en raison de toute absence de décomposition des corps en espace « vide » et par la présence envisagée d'une litière périssable sous-jacente.

La découverte de mobilier lithique (silex, grès, calcaire) dans les sépultures de cette période est assez fréquente, mais ces fragments sont rarement considérés comme faisant partie des dépôts funéraires. À Pernant, dans l'Aisne (Lobjois, 1969), Villeneuve- Renneville (Brisson et alii, 1971) et Betheny, dans la Marne (Lassade et alii 1973), ils ne sont répertoriés que dans le remplissage de la fosse. En revanche à Acy-Romance (Lambot, 1984) et à Signy-le-Petit, dans les Ardennes (Fromols, 1955), Longueil-Sainte- Marie, dans l'Oise (Breuiller, 1991), le dépôt du mobilier lithique est avéré. En ce sens, les éléments découverts dans les sépultures de Chambly peuvent également être interprétés en terme de dépôt.

LA FAUNE

Seules sept sépultures (six inhumations et une incinération) ont livré des ossements animaux. Les individus de ces tombes sont exclusivement des adultes (trois femmes, deux hommes et un indéterminé) et l'offrande se localise à proximité soit de la tête de l'individu, soit de son bras droit. Il est difficile, compte tenu de l'état de conservation des sépultures, de conclure quant à la signification de ces dépôts. La nécropole de Longueil-Sainte-Marie (Oise) présente un pourcentage de tombes à offrandes animales assez proche de celui de Chambly (16 % à Longueil contre 12 % à Chambly). Cependant, à Longueil, le mauvais état de conservation est aussi invoqué pour expliquer cette faible représentation (Méniel, 1990). Il n'est donc pas possible, au-delà de ce constat, de mettre en évidence comme à Pernant (Aisne) ou Aure (Ardennes) des particularités dans les modes de dépôt des offrandes animales (Lobjois, 1969; Méniel, 1987).

Sépulture 129

0 5 cm

Sépulture 17

Sépulture 210

r

Sépulture 234

M

Fig. 30 : Le mobilier lithique des sépultures 129, 17, 210 et 234 (dessins Cécile Breton).

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CHRONOLOGIE DE LA NÉCROPOLE

Les résultats de l'étude céramique ont permis de proposer un premier phasage et de situer de la nécropole dans la chronologie régionale. Outre la céramique, sept sépultures comportent aussi des parures. Ces éléments, d'une évolution typologique plus stable que les formes céramiques, permettent cependant de confirmer ou d'infirmer la chronologie relative précédemment proposée et de plus, de proposer une attribution aux quatre ensembles comportant seulement de la parure.

Au regard du premier phasage de la nécropole, on constate tout d'abord qu'aucune tombe à parure n'appartient à la troisième et dernière phase. Ceci est tout à fait cohérent puisqu'aucun type de parure n'a été identifié comme caractéristique de l'Aisne-Marne III.

Les types de parure considérés comme les plus archaïques (torques tubulaires : sep. 132 ; parure en fer: sep. 211) appartiennent effectivement à la première phase. La datation du torque de section ronde non décoré et des bracelets à décor annulaire (sep. 62 et 223), qu'il était difficile de situer avec certitude, a été précisée: ils appartiennent à des sépultures de cette même phase.

À partir de ces différentes constatations, on peut rattacher à cette même phase sans trop de risques, la sépulture 224 avec son torque tubulaire. Peuvent aussi y être insérées les sépultures 218 et 217. Cette attribution doit cependant être considérée comme une simple hypothèse puisque, pour la première, le torque en fer est un type perdurant et, pour la seconde (le torque à décor annulaire), l'analogie avec l'ensemble 62 se limite au décor du jonc, présent aussi dans la phase 2.

À la deuxième phase appartiennent les deux ensembles à torques torsadés (sep. 229 et 133) ainsi que l'anneau à ardillon de la sépulture 127. Ici encore, la chronologie relative de la nécropole se trouve confirmée puisque les torques torsadés sont considérés comme la « vraie » innovation de l'Aisne- Marne II rompant avec la tradition hallstattienne.

L'anneau à ardillon de la sépulture 127, quant à lui, avait été attribué à l'Aisne-Marne IIB par analogie avec une sépulture de Pernant (Aisne). Cette datation semble confirmée puisque la céramique qui l'accompagne place cet ensemble à la fin de la phase 2 de Chambly. Cependant, la pauvreté des éléments de comparaison ne permet pas d'exclure qu'il s'agisse d'un hasard. Si son appartenance à cette deuxième phase n'est pas remise en cause, sa position précise à l'intérieur de celle-ci reste hypothétique.

Enfin, les deux boucles d'oreilles de la sépulture 233 ne suffisent pas pour pallier l'absence de céramique. Le fait que ces boucles soient éventuellement des produits de la récupération d'anciennes parures complique encore leur attribution. On ne peut que les exclure de la dernière phase sans pouvoir les attribuer à l'une ou l'autre des deux premières.

La synthèse de ces données conduit à proposer les correspondances suivantes : - La phase 1 serait contemporaine de la période Aisne-Marne IIA, soit La Tène la et une partie de La Tène Ib selon la chronologie de J.-J. Hatt et P. Roualet; - la phase 2 couvrirait les périodes de l'Aisne- Marne IIB et IIC, soit la plus grande partie de La Tène Ib et le début de La Tène Ha; - la phase 3 correspondrait à la période de l'Aisne- Marne III, soit la seconde moitié de La Tène Ha, La Tène lib et le début de La Tène III.

Il faut toutefois rappeler que les périodes Aisne-Marne IIIB et IIC ne sont pas réellement représentées à Chambly, ni par des sépultures à céramique, ni par des sépultures à parures. L'hypothèse d'un hiatus durant la phase IIC (dont la durée ne dépasserait d'ailleurs guère celle d'une génération), ne pourra être réellement confirmée, puisque vingt-sept ensembles dépourvus de mobilier n'ont pu être insérés à la chronologie relative de la nécropole.

En chronologie absolue, en se basant sur les éléments de datation qui ont été discutés et synthétisés tout récemment par J.-P. Démoule, on peut proposer pour les trois phases d'occupation de la nécropole les fourchettes suivantes : - phase 1: du deuxième quart jusqu'à la fin du troisième quart du Ve siècle avant notre ère ; - phase 2 : du deuxième quart du Ve jusqu'à la fin du premier quart du IVe siècle avant notre ère ; - phase 3 : de la deuxième moitié du IVe jusqu'à la fin du premier quart du IIIe siècle avant notre ère.

Deux observations pour conclure : - d'une part, comparée aux durées d'occupation des principales nécropoles de la culture Aisne- Marne, celle de Chambly se classe parmi les plus longues ; - d'autre part, elle se situe bien dans les périodes les plus densément représentées dans le cadre régional: seules les nécropoles de Chouilly et Heiltz-Lévêque (Marne) et Manre (Ardennes) sont utilisées dès l'Aisne-Marne IB et à la fin de l'Aisne- Marne IIIC, la plupart des sites funéraires occupés précédemment étant abandonnés.

Aucune répartition topographique par phase n'est évidente à l'intérieur de la nécropole. En isolant les trois grands secteurs (nord, médian et sud),

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Illustration non autorisée à la diffusion

E. Pinard et alii - La nécropole laténienne de Chambly (Oise)

Fig. 31 : Extrait du plan du secteur nord : organisation des sépultures 229, 236, 234, 235 et 238 (dessin de Pierre Hébert, AFAN).

on remarque que les trois phases y sont représentées dans des proportions équivalentes pour les secteurs nord et sud. Le secteur médian se distingue par l'absence totale de sépultures de la phase 3.

LES PRATIQUES FUNÉRAIRES LE LIEU

La nécropole s'inscrit dans un des méandres de l'Esches et sa disposition générale adopte globalement l'inflexion du cours d'eau. On peut souligner que ce type d'implantation, à proximité d'un méandre, est aussi celui des nécropoles de Chassemy (Fercoq de Leslay, 1983) et de Bucy-le- Long, toutes deux dans l'Aisne (Lobjois, 1974). S'il est ici encore prématuré de conclure à la nécropole comme « marqueur de territoire » (le contexte archéologique est trop lacunaire), on peut toutefois

constater qu'elle s'implante en stricte limite de l'actuel découpage régional, dont on sait qu'il reprend, en partie, les limites diocésaines, elles-mêmes souvent calquées sur des découpages plus anciens.

Les sépultures se distribuent de part et d'autre d'un ancien chenal, qui n'est déjà peu ou plus en activité à La Tène ancienne et dans lequel aucune fosse n'a été creusée. Les petites eminences de tuf remanié constituent le lieu privilégié d'implantation des tombes : bourrelet courbe et plutôt allongé pour les secteurs nord et médian ou petite butte pour le secteur sud. Même si les fosses ont été établies en obéissant à des critères difficilement perceptibles (recrutements familiaux?), il semble que la gestion de l'espace funéraire ait été en partie conditionnée par les micro-reliefs, déterminant ces regroupements plus ou moins denses.

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LES FOSSES SÉPULCRALES

Inscrites dans un substrat sableux et de forme générale ovalaire, les fosses semblent strictement adaptées à la morphologie de l'individu inhumé. Lorsqu'elles ont pu être correctement observées (mauvaise lisibilité du sédiment), les limites déterminent un espace plutôt exigu libérant peu de place pour les dépôts funéraires associés: on remarque d'ailleurs que la plupart du mobilier céramique est au contact immédiat du cadavre voire même installé sur le corps.

La forme des sépultures semble simplement tributaire de la nature des sous-sols : c'est ainsi que dans un substrat crayeux (à l'instar des nécropoles de la Champagne et des Ardennes) des formes plutôt rectilignes peuvent se dégager. À Chambly, l'exiguïté des fosses se double de l'absence d'infrastructure repérée (trous de poteau, par exemple). Outre un creusement qui paraît minimaliste et seulement conditionné par « l'encombrement » du défunt, les légères variations de dimensions peuvent être imputées, de façon pragmatique, à la saisonnalité de l'ensevelissement: une fosse sera, plus difficile à creuser en hiver qu'en été !

L'orientation globale de ces tombes, et c'est une règle générale pour les nécropoles contemporaines du domaine Aisne-Marne, se dispose dans le sens nord-ouest /sud-est (53 %) avec quelques adaptations ouest/est.

On remarque toutefois quelques orientations discordantes (sud-est /nord-ouest), qui ne représentent que 7 % de l'ensemble considéré.

Les fosses sont primaires et strictement individuelles : aucune sépulture double (et a fortiori multiple) n'a été observée. Le maillage des tombes ne paraît pas obéir à une règle stricte, on constate certaines organisations, comme cet alignement nord /sud des sépultures 238 - 235 - 234 - 236 - 239 (fig. 31). L'absence quasi-systématique de recoupements, de chevauchements et, qui plus est, de réductions de corps, suggère la présence d'un marquage de surface pérenne et sans doute constante sur toute la période représentée. Si l'on considère ce même groupe de sépultures 238 - 235 - 234 - 236 et 239, on constate que leur implantation s'est effectuée selon un schéma qui semble confirmer l'hypothèse d'une signalisation des tombes. Les plus anciennes (sep. 238 et 239 de la phase I) sont assez éloignées et strictement parallèles ; entre ces deux creusements sont venus s'établir les sépultures 235 et 236 (phase II) qui respectent les deux fosses antérieures et qui vont, à leur tour, encadrer la sépulture 234 (phase III).

À ce titre, le seul recoupement de trois sépultures observé dans le secteur sud semble ici revêtir une signification autre que liée à la seule nécessité de gérer l'espace funéraire : les individus des sépultures 132 et 133 sont les seuls défunts de ce secteur (en l'occurrence des femmes) auxquels ont été associés des éléments de parure métallique (torque et bracelets). Le chevauchement atypique de leurs fosses puis leur recoupement par la sépulture 204 (adulte masculin dont on peut souligner la position hyperfléchie), ne peuvent sembler fortuits. La particularité même des sépultures concernées renvoie davantage à une intention de rapprochement post-mortem de ces individus probablement liés de leur vivant (parenté? pouvoir?).

LE DÉFUNT

L'inhumation est ici la pratique funéraire généralisée, appliquée à tous les membres de la communauté (adultes et enfants). Les trois sépultures à incinération semblent préciser la durée d'occupation de la nécropole : - la sépulture 200 (phase I), dont on ne peut pourtant pas certifier qu'elle est la plus ancienne du site, témoigne sans doute de la persistance du rituel antérieur: la crémation des corps. La transition entre les deux pratiques s'exprimant par le dépôt de l'amas osseux au chevet d'une fosse anthropomorphe et l'adjonction d'un vase en même position; - les sépultures 228 et 240 (phase III) constituent sans nul doute le terme de l'occupation de cette nécropole et témoignent du retour à l'incinération des corps (généralisée à La Tène moyenne) auxquels on associe de nombreux vases (en l'occurrence, 8 céramiques pour la sépulture 228).

Le mauvais état de conservation des sépultures de Chambly ne permet pas d'esquisser un profil démographique de cette communauté ; les quelques observations confirment la présence d'adultes des deux sexes, dont certains semblent assez âgés (sep. 204) et d'enfants en bas âge (sep. 223).

Les individus sont inhumés en décubitus, le plus souvent tête au nord /ouest et les membres en extension, les mains étant parfois ramenées sur le pubis ou l'abdomen. Là encore, le mauvais état de conservation n'a pas facilité les observations tapho- nomiques dans l'optique d'une restitution des modalités de dépôt. Aucune décomposition des corps en espace vide n'a pu être observée, renvoyant à la présence d'un contenant en matériau périssable de type cercueil. Certains indices de compression des corps (équilibre instable de certains os, maintien des volumes, compression latérale des thorax...) suggèrent la généralisation des

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E. Pinard et alii - La nécropole laténienne de Chambly (Oise)

inhumations avec présence d'une enveloppe souple périssable. Il est souvent difficile de faire la part des choses entre l'hypothèse du dépôt habillé et celle de l'enroulement dans un linceul, les deux n'étant d'ailleurs pas antinomiques. Aucune fibule ou agrafe de vêtement n'a été mise au jour et seul un petit anneau en bronze retrouvé à hauteur des côtes supérieures d'un individu (sep. 127) étaye, à Chambly, le choix d'une inhumation sans cercueil mais faisant intervenir des textiles enveloppants plus ou moins rigides.

Si aucun trou de poteau, aucun coffrage, aucune trace de cercueil ne permet de restituer l'infrastructure de la fosse, la présence d'une litière sous-jacente en matériau périssable (végétaux, tissus...) peut largement être supposée grâce à la position même des corps (affaissement progressif de la partie supérieure des squelettes) et grâce à l'épaisseur de sédiment d'infiltration isolant les os du fond de fosse.

La plupart des inhumations faisant intervenir des enveloppes textiles, on peut aussi constater que certains éléments (torques, bracelets, anneaux, bouton-agrafe et perles) sont associés à la présence restituée de vêtements et plus généralement à l'inhumation habillée. Il est d'ailleurs étonnant qu'à Chambly, aucune sépulture n'ait livré, outre ces seuls objets de l'habillement et de la parure, de pièces d'armement (épée, lance...) ou de la toilette (rasoir, pince à épiler...).

Les éléments de la parure (retrouvés seulement pour les phases I et II) sont ici mis au jour en position fonctionnelle et ne figurent pas dans chaque sépulture. Les tombes à parure sont présentes dans chaque grand secteur et concernent seulement des femmes (lorsque le sexe des individus a pu être estimé) et des enfants. La partition « tombe à torque », « tombe à parure sans torque » et « tombe sans parure » semble ici respectée pour chaque secteur: au nord comme au sud, une sépulture à torque est présente pour les phases 1 et 2. La plupart de ces objets semble avoir été portée du vivant de l'individu et présentent des traces d'usure caractéristiques; de même, la boucle d'oreille de l'enfant de la sépulture 233 semble même avoir été fabriquée à partir d'un bracelet usé. Au sein de la nécropole, un individu plus richement doté se distingue : outre sa parure métallique (torque et bracelet en bronze) l'adulte féminin de la sépulture 229 portait un petit ensemble, retrouvé sous la nuque, de trois perles (deux en verre et une en roche) et un bouton- agrafe ayant pu agrémenter le torque (« pendeloques » ?) ou servir à maintenir une coiffure.

LE MOBILIER D'ACCOMPAGNEMENT

Même si, là encore, la céramique n'est pas systématiquement présente dans chaque sépulture, elle est ici l'élément d'accompagnement du défunt le plus largement répandu (46,5 %). Aucun dépôt ayant sans doute contenu des offrandes alimentaires (végétaux, liquide...) ne dépasse pourtant deux vases et les associations sont assez récurrentes et avérées pour chaque phase chronologique: dépôt d'un vase unique, dépôt de deux vases juxtaposés et dépôt de deux vases superposés (avec une utilisation secondaire des écuelles faisant alors office de couvercle).

Les dépôts céramiques se distribuent de part et d'autre du défunt et semblent plutôt se concentrer dans la partie supérieure (à droite ou à gauche de l'épaule). Certains dépôts sont directement installés sur les membres inférieurs (sep. 133) ou, au chevet de la fosse, et semblent même avoir précédé l'installation du défunt en conditionnant son agencement.

À Chambly, la faune est peu représentée et figure dans seulement dans sept sépultures d'adultes, soit à proximité du crâne soit proche de son bras droit. Aucun déterminisme sexuel ne semble conditionner le choix de la faune et ici, seuls les restes de caprines sont représentés. Pourtant, dans la plupart des nécropoles contemporaines une dualité oppose le dépôt de caprines réservés aux femmes et celui des porcs aux hommes.

Si l'assimilation de ces restes à des offrandes alimentaires semble ici indiscutable, on peut souligner la mise au jour, plutôt atypique, d'une mandibule de castor (seulement repérée pour la nécropole de La Tène finale d'Acy-Romance, dans les Ardennes).

Le mobilier lithique est présent dans seulement huit sépultures, sous forme de fragments de meule en grès ou de silex (éclat et/ou lame) parfois chauffé. Si ces éléments, certes ténus et souvent fragmentés, figurent aussi dans plusieurs sépultures de nécropoles contemporaines (Pernant, dans l'Aisne, Longueil-Sainte-Marie, dans l'Oise...), ils sont encore trop rarement apparentés au mobilier funéraire.

Un dépôt associé plus atypique, car encore inédit dans les nécropoles contemporaines, est celui des quelques esquilles humaines brûlées, présentes dans 26 % des sépultures et, le plus souvent, au contact direct des squelettes inhumés. Il est difficile d'interpréter ce geste récurrent. L'hypothèse de l'accompagnement dans la mort est la plus plausible: la vocation psychopompe d'une poignée d'esquilles d'un ou de plusieurs ancêtre(s) semble ici trouver toute son expression symbolique.

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L'étude de cette nécropole, du plan d'implantation des sépultures aux pratiques funéraires observées, montre la grande homogénéité des secteurs nord et sud, tant dans la durée d'occupation (de la phase I à la phase III), que dans la répartition des mobiliers associés.

En revanche, le secteur médian se distingue nettement par : - la présence de deux types de céramiques (situle basse et écuelle à épaulement) absents des deux autres secteurs; - la parcimonie des dépôts funéraires autres que la céramique et les éléments de parure; - l'absence de sépultures de la phase III.

Ainsi, les trois grands secteurs de sépultures semblent s'établir et fonctionner simultanément, au moins pendant les deux premières phases, exprimant une gestuelle funéraire assez homogène sauf pour le secteur médian aux particularismes indiscutables.

CONCLUSION

Les études morpho-typologiques des parures et du mobilier céramiques ont montré l'appartenance des groupes humains installés à Chambly à la culture de l' Aisne-Marne. D'un point de vue stylistique, les parures s'intègrent parfaitement à celles des nécropoles de l'Aisne (Pernant, Bucy-le- Long, Bruyères-sur-Fère, Cierges, Ciry-Salsogne, Fère-en-Tardenois, cf. infra). Il en est de même pour les vases, avec une adaptation qu'il faut probablement attribuer à une production « locale » de la céramique. En effet, certains types de récipients (cistes et vases tulipiformes) présents dans l'Aisne-Marne n'ont pas été reconnus à Chambly. Il semble donc que cette nécropole permette, pour le début de La Tène ancienne, d'étendre la zone d'influence de la culture Aisne-Marne jusqu'au sud du département de l'Oise.

Le choix d'implantation topographique de la nécropole de Chambly, sur de petites eminences, de part et d'autre d'un chenal peu ou pas actif, et à proximité immédiate de l'Esches paraît récurrent: Longueil-Sainte-Marie, dans l'Oise (Breuiller & Gaudefroy, 1991), Pernant, Bucy-le-Long, dans l'Aisne (Lobjois, 1969 et 1974), Acy-Romance dans les Ardennes (Lambot, 1983-1987). Cette logique est sans doute à rapprocher de celle de l'implantation des habitats, bien que peu d'entre eux aient pu être mis en relation avec les nécropoles (Chassemy, dans l'Aisne (Fercoq de Leslay, 1983), Longueil- Sainte-Marie, Oise (GAUDEFROy et alii, à paraître). Elle peut également être imputable au rôle de marqueurs territoriaux de ces zones funéraires. La proximité d'un chenal non actif et qui plus est

l'installation, de part et d'autre de celui-ci, trouve peu de comparaison (Witry-lès-Reims, dans la Marne; communication orale L. Bonnabel) et ne peut, pour le moment, faire l'objet d'hypothèse. La partition des sépultures en trois secteurs est, certes, conditionnée par la topographie du site, mais elle est aussi intentionnelle, comme l'a montré l'étude de la gestuelle funéraire. Peu de nécropoles contemporaines offrent une partition aussi nette: Acy-Romance (Lambot, 1995), Manre et Aure (Rozoy, 1987), ces trois sites étant dans les Ardennes. L'interprétation de ces groupes est souvent « familiale » puisqu'ils fonctionnent généralement pendant toute la durée d'occupation du site.

À Chambly, le mode de dépôt des corps montre de grandes similitudes avec celui de nombreuses nécropoles de l'Aisne-Marne (inhumation primaire individuelle, en décubitus dans une fosse adaptée au défunt habillé, paré, accompagné de mobilier céramique et d'offrandes alimentaires). Cependant, la décomposition des corps s'effectue en « espace colmaté » (parfois légèrement différée lorsqu'il y a enveloppe textile) comme à Longueil-Sainte-Marie, dans l'Oise (Pinard, 1997). C'est la présence d'un contenant périssable (coffrage ou simple plancher. . .) qui conditionne ailleurs une décomposition en « espace vide » comme à Bucy-le-Long et Pernant, dans l'Aisne (Lobjois, 1969 et 1974).

Les fosses sépulcrales de Chambly ne présentent pas ce type d'infrastructure : en revanche, des litières en matériaux périssables recouvrant le fond de la fosse illustrent, de même que la présence probable de textiles souples (linceul et /ou vêtements), la multiplication des gestes funéraires. Cette présence de litières est d'ailleurs également envisagée à Longueil-Sainte-Marie, dans l'Oise (Breuiller & Gaudefroy, 1991), à Villeneuve- Renneville (Brisson et alii., 1971) et à Chouilly, dans la Marne (Hatt & Roualet, 1981) et à Pernant, dans l'Aisne (Lobjois, 1969). À Chambly, comme à Longueil-Sainte-Marie, les corps ne reposent pas sur les fonds de fosses et les altitudes relatives montrent des différences entre le haut et le bas du corps (Pinard, 1996). Par ailleurs, à Villeneuve- Renneville (Brisson et alii, 1971) et à Chouilly (Hatt & Roualet, 1981), des traces de graminées ont été relevées sur des armes (épée, javelot, fer de lance). À Pernant (Aisne), l'hypothèse de mousse déposée est également évoquée (Lobjois, 1969). Les observations taphonomiques et ces mentions montrent que les corps ne sont pas déposés directement sur les fonds de fosses.

L'intégralité du sédiment contenu dans dix-huit vases a été prélevée en vue d'analyses palynolo- giques. En effet, la superposition de deux vases, dont un en couvercle, laisse présager de la protec-

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tion d'un contenu. La fonction de contenant à offrande alimentaire non conservée (végétaux) est souvent envisagée (Démoule, 1999), mais il est rare que le sédiment permette la conservation des pollens. Les prélèvements pourront être testés, mais la nature du sédiment (limoneux avec des granules de tuf remanié) pourrait s'avérer trop aérée.

Malgré sa localisation géographique très à l'ouest, la nécropole de Chambly s'intègre donc, tant par sa

chronologie, son implantation que par son rituel funéraire au groupe des nécropoles de la culture Aisne-Marne. Hormis le dépôt d'esquilles humaines brûlées, elle ne présente que de légères différences, comme c'est d'ailleurs le cas pour chaque nécropole. Ces gestes, s'ils s'inscrivent dans un mouvement culturel plus général et systématique, expriment ici des particularismes « micro-locaux ».

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E. Pinard et alii - La nécropole laténienne de Chambly (Oise)

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56

Revue archéologique de Picardie 2000 - n° 3/4

DOCUMENTS ANNEXES

Sep. 14 [U dent présente in situ i U dent isolée et identifiée bord tranchée - Fosse : non visible, installée en partie sur le fossé 136. d'évaluation Dimensions : Orientation : - Individu : Conservation : moyenne. Age et sexe : adulte mature - masculin. - Position : décubitus - tête au NW. Membres sup. : légèrement fléchis vers le bassin. Membres inf. : en extension.

- Mobilier : néant. Dépôts :

- Observations taphonomiques : Position primaire du crâne en vue antéro-latérale droite (bon maintien de l'articulation temporo-mandibulaire). Sépulture perturbée par la tranchée d'évaluation, asymétrie de la ceinture scapulaire avec une rotation externe de l'humérus droit : mise à plat plus prononcée à droite (fossé 136 sous-jacent).

I 1 1 UJUN'I'I1 IiIm hndJidiiTi 1 1 i

Schéma de conservation (Courtaud 1996) Sep 16. bord fossé 135 - Fosse : partiellement visible, coupée à l'Est par le fossé 135.

Dimensions : Orientation : NW/SE. - Individu : Conservation : moyenne. Age et sexe : adulte mature - indéterminé. - Position : décubitus - tête au NW. Membres sup. : en extension à droite. Membres inf. : indéterminés.

- Mobilier : néant. Dépôts : Parures : Remplissage : tessons (2 NMI). - Observations taphonomiques : Position primaire du crâne en vue antérieure (bon maintien de l'articulation temporoomandibulaire). Sépulture perturbée par le fossé 135. Effet de contention visible sur les côtes de rang supérieur indépendamment de l'humérus : présence d'une enveloppe souple contraignante (vêtement?). Schéma de conservation (Courtaud 1996)

Sep. 17 - Fosse : Dimensions : 198 x 80 cm - prof. : 20 cm. Orientation : NW/SE. - Individu : Conservation : moyenne. Age et sexe : adulte jeune - masculin. - Position : décubitus - tête au NW. Membres sup. : gauche en extension, droit légèrement fléchi vers le bassin, main droite sur le coxal. Membres inf. : en extension. - Mobilier : Dépôts : 2 vases - 1 fragment de meule en grès - faune (dent). Parures : Remplissage : tessons (7 NMI). - Observations taphonomiques : Position primaire du crâne en vue latérale droite (bon mantien de l'articulation temporo-mandibulaire). Déconnexion scapulo-humérale à gauche : dépôt du fragment de meule sous l'épaule. Effet de contention sur le grill costal indépendamment des humérus : présence d'une enveloppe souple contraignante (vêtement?). Bon maintien anatomique du corps mais léger affaissement du coxal Schema de conservation (Courtaud 1996) droit (poids de la main) et déversement latéral de la patella gauche (vêtement?).

1 1 \\ 1 1 1 L'J* 1 1 M Ni i i i 1 i

57

E. PINARD et al, Nécropole léténienne de Chambly (Oise)

Sep. 18 - Fosse : partiellement visible. Dimensions : ? x 56 cm - prof. : 24 cm.. Orientation : NW/ SE. - Individu : Conservation : très mauvaise. Age et sexe : adulte âgé - indéterminé. - Position : décubitus - tête au NW. Membres sup. : indéterminés. Membres inf. : en extension.

- Mobilier : néant. Dépôts :

- Observations taphonomiques : Néant : squelette trop altéré par les labours.

Schéma de conservation (Courtaud 1996)

Sep. 20. - Fosse : non visible. Dimensions : Orientation : - Individu : Conservation : moyenne. Age et sexe : adulte jeune - féminin. - Position : décubitus - tête au NW. Membres sup. : en extension. Membres inf. : en extension.

- Mobilier : Dépôts : 2 vases. Parures : Remplissage : tessons (2 NMI). - Observations taphonomiques : Position contrainte du crâne découvrant sa face antéro- supérieure. Verticalisation des clavicules : effet de compression très net s'excerçant sur la partie haute du corps. Perte du volume initial de la cage thoracique (enveloppe maintenant les membres supérieurs et le tronc?).

Schéma de conservation (Courtaud 1996)

Sep. 62 - Fosse : Dimensions : 182 x 35 cm - prof. : 15 cm. Orientation : NW / SE. - Individu : Conservation : très mauvaise. Age et sexe : entre 12 et 15 ans (+/- 36 mois) - indéterminé. - Position : décubitus - tête au NW. Membres sup. : fléchi à gauche, bouleversé à droite. Membres inf. : en extension avec chevauchement des extrémités distales des tibias (droit sur gauche). - Mobilier : Dépôts : 2 vases (prélevés lors de l'évaluation). Parures : 1 torque (prélevé lors de l'évaluation) et 2 bracelets en bronze. - Observations taphonomiques : Néant : squelette trop altéré par les labours et par la présence de nombreux terriers.

Schéma de conservation (Courtaud 1996)

58

Revue archéologique de Picardie 2000 - n° 3/4

Sep. 63 limites de foi ind. 63 ind. 63 bis

- Fosse : Dimensions : 105 x 42 cm - prof. : 10 cm. Orientation : NW/SE. - Individu : Conservation : mauvaise. Age et sexe : entre 7 et 10 ans (+ / - 30 mois) - indéterminé. Position : décubitus - tête au NW. "Plaqué" contre la paroi nord de la fosse. Membres sup. : en extension. Membres inf. : en extension. - Mobilier : néant. Dépôts : Parures :

- Observations taphonomiques : Malgré le passage d'un sillon de la charrue en partie supérieure du corps et d'un terrier en partie inférieure, les quelques observations suggèrent un processus taphonomique identique à la sépulture 218.

[ — I — H-|-H4*i — 1 — i ii 1 1 i iiiiii i n 1 1

Schéma de conservation (Courtaud 1996)

Sep. 63 bis. limites de foi ind. 63 bis ind. 63

- Fosse : non visible. Dimensions : Orientation : - Individu : Conservation : extrêmement mauvaise. Age et sexe : adulte - indéterminé. Position : indéterminée. Membres sup. : Membres inf. :

- Mobilier : néant. Dépôts : Parures :

- Observations taphonomiques : Malgré l'aspect très lacunaire du squelette, les observations altimétriques suggèrent le creusement d'une sépulture postérieure à sep. 63.

Schéma de conservation (Courtaud 1996)

Sep. 65 — — — limites de fosse présumées - Fosse : Dimensions : 197 x 40 cm - prof. : 9 cm. Orientation : NW / SE.

- Individu : Conservation : moyenne. Age et sexe : adulte mature - indéterminé. Position : décubitus - tête au NW. Membres sup. : en extension. Membres inf. : à droite légèrement fléchis.

- Mobilier : néant. Dépôts :

- Observations taphonomiques : " \ \ ^ Position primaire du crâne en vue antérieure (bon maintien f I ^^ de l'articulation temporo-mandibulaire). --' ~ J* L'étroitesse de la fosse a conditionné le mode de i \ ^ , I décomposition du haut du corps (compression de la cage r > — ' ^[p] thoracique et obliquité des clavicules). • v^ ^°°

Schéma de conservation (Courtaud 1996)

59

E. PINARD et al, Nécropole leténienne de Chambly (Oise)

Sep. 66 - Fosse : Dimensions : ? x 60 cm - prof. : 10 cm. Orientation : W / E. - Individu : Conservation : très mauvaise. Age et sexe : adulte âgé - indéterminé. Position : décubitus - tête à l'W. Membres sup. : en extension à gauche, indéterminé à droite Membres inf. : en extension.

- Mobilier : Dépôts : Parures : Remplissage : tesson (1 NMI). - Observations taphonomiques : Position primaire du crâne en vue latérale droite (bon maintien de l'articulation temporo-mandibulaire). Néant : squelette trop altéré.

Schéma de conservation (Courtaud 1996)

Sep. 76 - Fosse : peu visible. Dimensions : 170? x 45 cm - prof. : 11 cm. Orientation : W / E. - Individu : Conservation : extrêmement mauvaise. Age et sexe : adulte mature - indéterminé. Position : indéterminée - tête à l'W. Membres sup. : indéterminés. Membres inf. : indéterminés.

- Mobilier : Dépôts : fragment de fer. Parures :

- Observations taphonomiques : Néant : squelette trop altéré par les labours et une fouille clandestine.

Schéma de conservation (Courtaud 1996)

Sep. 80 - Fosse : partiellement lisible. Dimensions : Orientation : W / E. - Individu : Conservation : mauvaise. Age et sexe : adulte jeune - indéterminé. Position : décubitus - tête 6 l'W. Membres sup. : indéterminés. Membres inf. : en extension.

- Mobilier : néant. Dépôts : Parures : Remplissage : tesson (1 NMI). - Observations taphonomiques : Sépulture coupée par une tranchée d'évaluation.

Schéma de conservation (Courtaud 1996)

60

Revue archéologique de Picardie 2000 - n° 3/4

Sep. 81

Sep. 84

- Fosse : non visible. Dimensions : Orientation : O / E. - Individu : Conservation : extrêmement mauvaise. Age et sexe : adulte - indéterminé. Position : indéterminée - tête à l'O. Membres sup. : indéterminés. Membres inf. : indéterminés.

- Mobilier : néant. Dépôts : Parures : Remplissage : tessons (3 NMI). - Observations taphonomiques : Néant : squelette trop altéré par les labours.

- Fosse : non visible. Dimensions : Orientation : O / E. - Individu : Conservation : mauvais. Age et sexe : adulte jeune - indéterminé. Position : décubitus - tête à l'O. Membres sup. : indéterminés. Membres inf. : en extension.

- Mobilier : néant. Dépôts : Parures : Remplissage : tesson (1NMI). - Observations taphonomiques : Néant : squelette trop altéré par les labours.

Schéma de conservation (Courtaud 1996)

Schéma de conservation (Courtaud 1996) - Fosse : Dimensions : 205 x 55 cm. - prof. : 15 cm. Orientation : NO /SE. - Individu : Conservation : mauvaise. Age et sexe : adulte jeune - indéterminé. Position : décubitus - tête au NO. Membres sup. : légèrement fléchis sur le bassin. Membres inf. : en extension.

- Mobilier : Dépôts : 2 vases. Parures : 1 anneau en bronze.

- Observations taphonomiques : La position originelle du crâne (découvrant légèrement sa face inférieure) a été accentuée par la décomposition des chairs et la présence probable d'un matériau périssable sous-jacent (litière?). A noter le bon maintien de la connexion tempo-mandibulaire. Ce phénomène d'affaissement progressif a aussi provoqué

1 1 UNI lï|i ï 1 1 f i II 1 H l 1

la bascule de VI. Schéma de conservation (Courtaud 1996)

61

E. PINARD et ai, Nécropole léténienne de Chambly (Oise)

Sep. 134 - Fosse : Dimensions : 178 x 67 cm - prof. : 41 cm. Orientation : NW / SE.

- Individu : Conservation : moyenne. Age et sexe : adulte jeune - féminin. Position : décubitus - tête au NW. Membres sup. : à gauche en extension, main sous le coxal, à droite légèrement fléchi, main sur la connexion coxo-fémorale Membres inf. : en extension avec chevauchement des extrémités distales des tibias et fibulas gauches sur droits. - Mobilier : néant. Dépôts : Parures : Remplissage : tessons (2 NMI). - Observations taphonomiques : Position primaire du crâne en vue antéro-supérieure (bon maintien de l'articulation temporo-mandibulaire). Effet de contention visible sur les côtes indépendament de celuis'exerçant sur les humérus (vue antéro-latérale) : présence d'une enveloppe souple contraignante (vêtement?). Schéma de conservation (Courtaud 1996)

Sep. 200

- Fosse : Dimensions : 209 x 68 cm - prof. : 20 cm. Orientation : W / E. - Individu : Conservation : sépulture à incinération. Age et sexe : adulte (+ de 30 ans) - indéterminé. - Position : amas osseux sub-circulaire (contenant périssable?) disposé au chevet de la fosse.

- Mobilier : Dépôts : 1 vase. Parures :

- Fosse : Dimensions :233 x 95 cm - prof. : 9 cm. Orientation : NW / SE. - Individu : Conservation : extrêmement mauvaise. Age et sexe : adulte - indéterminé. Position : décubitus - tête au NW. Membres sup. : indéterminés. Membres inf. : en extension.

- Mobilier : néant. Dépôts : Parures :

- Observations taphonomiques : Néant : squelette trop altéré par les labours.

Schéma de conservation (Courtaud 1996)

62

Revue archéologique de Picardie 2000 - n° 3/4

Sep. 134 - Fosse : Dimensions : 178 x 67 cm - prof. : 41 cm. Orientation : NW / SE. - Individu : Conservation : moyenne. Age et sexe : adulte jeune - féminin. Position : décubitus - tête au NW. Membres sup. : à gauche en extension, main sous le coxal, à droite légèrement fléchi, main sur la connexion coxo-fémorale. Membres inf. : en extension avec chevauchement des extrémités distales des tibias et fibulas gauches sur droits. - Mobilier : néant. Dépôts : Parures : Remplissage : tessons (2 NMI). - Observations taphonomiques : Position primaire du crâne en vue antéro-supérieure (bon maintien de l'articulation temporo-mandibulaire). Effet de contention visible sur les côtes indépendament de celuis'exerçant sur les humérus (vue antéro-latérale) : présence d'une enveloppe souple contraignante (vêtement?). Schéma de conservation (Courtaud 1996)

Sep. 200

- Fosse : Dimensions : 209 x 68 cm - prof. : 20 cm. Orientation : W / E. - Individu : Conservation : sépulture à incinération. Age et sexe : adulte (+ de 30 ans) - indéterminé. - Position : amas osseux sub-circulaire (contenant périssable?) disposé au chevet de la fosse.

- Mobilier : Dépôts : 1 vase.

- Fosse : Dimensions :233 x 95 cm - prof. : 9 cm. Orientation : NW / SE. - Individu : Conservation : extrêmement mauvaise. Age et sexe : adulte - indéterminé. Position : décubitus - tête au NW. Membres sup. : indéterminés. Membres inf. : en extension.

- Mobilier : néant. Dépôts : Parures :

- Observations taphonomiques : Néant : squelette trop altéré par les labours.

Schéma de conservation (Courtaud 1996)

63

E. PINARD et ai, Nécropole léténienne de Chambly (Oise)

Sep. 202

Fosse : non visible. Dimensions : Orientation : - Individu : Conservation : extrêmement mauvaise. Age et sexe : adulte - indéterminé. Position : indéterminée. Membres sup. : indéterminés. Membres inf. : indéterminés.

- Mobilier : néant. Dépôts :

- Observations taphonomiques : Néant : squelette détruit par les labours.

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Schéma de conservation (Courtaud 1996) Sep. 203

- Fosse : Dimensions : 216 x 80 cm - prof. : 20 cm. Orientation : NW / SE. - Individu : Conservation : moyenne. Age et sexe : adulte mature - masculin. - Position : décubitus - tête au NW. Membres sup. : asymétriques : légèrement fléchi à droite (main sur articulation coxo-fémorale) - fléchi à gauche (main sur l'abdomen). Membres inf. : en extension. - Mobilier : néant. Dépôts : 1 éclat de silex. Parures :

- Observations taphonomiques : Mise à plat très nette de la ceinture scapulaire.

L L M H III H 1 1 lil rïlililililiiilili i i

Schéma de conservation (Courtaud 1996)

Sep. 204 - Fosse : Dimensions : 135 x 58 cm - prof. : 28 cm. Orientation : SW / NE. - Individu : Conservation : moyenne. Age et sexe : adulte âgé - masculin.

- Position : décubitus - tête au SW. Membres sup. : en extension. Membres inf. : hyperflexion - déjetés à droite.

- Mobilier : Dépôts : Parures : Remplissage : tessons (2 NMI). - Observations taphonomiques : Sépulture coupant sep. 132 et sep. 133, ossement surnuméraire dans le remplissage : réduction de corps hâtive et partielle du squelette de sep. 132. Vandalisme en cours de fouille dans la partie NE de la fosse. Effet de contention très prononcée sur la partie haute du

1 1 1 J 1 1 1 1 1 1 1 1 lilil 1 1 1 lu M

corps(verticalisation des clavicules). Schéma de conservation (Courtaud 1996)

64

Revue archéologique de Picardie 2000 - n° 3/4

Sep. 20 - Fosse : Dimensions : 195 x 85 cm - prof. : 21 cm. Orientation : NW / SE. - Individu : Conservation : moyenne. Age et sexe : adulte jeune - masculin. - Position : décubitus - tête au NW. Membres sup. : en extension. Membres inf. : en extension avec chevauchement des extrémités distales des tibias et fibulas droits sur gauches. - Mobilier : Dépôts : 2 vases et faune (offrande). Parures :

- Observations taphonomiques : Position primaire du crâne en vue antéro-latérale gauche. Mise à plat très nette de la ceinture scapulaire (horizontalité des clavicules). Effet de contention visible les côtes indépendamment des humérus : présence probable d'une enveloppe souple (vêtement ?). Recoupée au Nord-Ouest par st. 205. Schéma de conservation (Courtaud 1996)

Sep. 207 - Fosse : partiellement visible. Dimensions : ? x 67 cm - prof. : 10 cm. Orientation : NW / SE. - Individu : Conservation : extrêmement mauvaise. Age et sexe : adulte jeune - indéterminé.

- Position : indéterminée. Membres sup. : Membres inf. :

- Mobilier : Dépôts : 1 vase. Parures :

bord tranchée d'évaluation - limites de fos! ■

• présumées _ observations taphonomiques : Sépulture coupée par une tranchée d'évaluation. Squelette trop altéré par les labours.

I 1 I I Ij M 1 1 1 1 1 1 II il 11 I 1 llllllll I 1

8 y ô" Un 0 î Schéma de conservation (Courtaud 1996)

Sep. 2 - Fosse : Dimensions : 244 x 70 cm - prof. : 17 cm. Orientation : W / E. - Individu : Conservation : moyenne. Age et sexe : adulte jeune - féminin.

- Position : décubitus - tête à l'W. Membres sup. : en extension. Membres inf. : en extension.

- Mobilier : Dépôts : 1 vase, 1 fragment de grès et faune (offrande). Parures : Remplissage : tessons (3 NMI). - Observations taphonomiques : Position primaire du crâne en vue antérieure (bon maintien de l'articulation temporo-mandibulaire). Mise à plat très nette de la ceinture scapulaire (horizontalité des clavicules). Effet de contention visible sur les côtes droites indépendamment de l'humérus. Mise à plat des côtes gauches, déconnexion des extrémités postérieures.

Schéma de conservation (Courtaud 1996)

65

E. PINARD et al, Nécropole léténienne de Chambly (Oise)

Sep. 209

Sep. 210

- Fosse : Dimensions : 198 x 60 cm - prof. 21 cm. Orientation : SE / NW. - Individu : Conservation : mauvais. Age et sexe : adulte mature - indéterminé.

- Position : décubitus - tête au SE. Membres sup. : en extension. Membres inf. : en extension.

- Mobilier : néant. Dépôts :

- Observations taphonomiques : Position primaire du crâne en vue latérale droite (maintien de la connexion temporo-madibulaire).

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il il Schéma de conservation (Courtaud 1996)

- Fosse : Dimensions : 180 x 50 cm - prof. : 18 cm. Orientation : NW / SE. - Individu : Conservation : Age et sexe : - Position : Membres sup. : Membres inf. :

- Mobilier : Dépôts : 1 fragment de meule en grès. Parures :

- Observations taphonomiques : Fosse morphologiquement analogue à celle des sépultures mais contenant seulement un fragment de meule (sep. arasée?).

Sep. 211 - Fosse : Dimensions : 212 x 64 cm - prof. : 6 cm. Orientation : NW / SE. - Individu : Conservation : mauvaise. Age et sexe : adulte jeune - indéterminé. - Position : décubitus - tête au NW. Membres sup. : en extension. Membres inf. : en extension.

- Mobilier : Dépôts : 2 vases. Parures : 1 bracelet en fer.

- Observations taphonomiques : Position primaire du crâne en vue latérale gauche (bon maintien de l'articulation temporo-mandibulaire). Effet de contention visible sur les côtes de rang supérieur indépendamment de celui s'exerçant sur les humérus : présence d'une enveloppe souple contraignante (vêtement?). Schéma de conservation (Courtaud 1996)

66

Revue archéologique de Picardie 2000 - n° 3/4

Sep. 212

- Fosse : Dimensions : 170 x 40 cm - prof. : 12 cm. Orientation : NW / SE. céramique - Individu : Conservation : mauvaise.

I I limon bran foncé Age et sexe : adulte mature - indéterminé. - Position : décubitus - tête au NW.

^r Membres sup. : en extension. Membres inf. : en extension.

- Mobilier : Dépôts : 2 vases et faune (offrande). Parures :

- Observations taphonomiques : Néant : squelette trop altéré par les labours et par la présence de nombreux terriers.

i 1 II II

Schéma de conservation (Courtaud 1996)

Sep. 213

- Fosse : non visisble. Dimensions : Orientation : - Individu : Conservation : Age et sexe :

- Position : indéterminée. Membres sup. : indéterminés. Membres inf. : indéterminés.

- Mobilier : Dépôts : quelques fragments d'os humains brûlés, 1 éclat de silex et 1 fragment de grès. Parures : - Observations taphonomiques : Sépulture repérée par la seule présence d'ossements très fragmentés et bouleversés.

Sep. 214 — — — limites de fosse présumées

- Fosse : non visible. Dimensions : Orientation : SE / NW. - Individu : Conservation : extrêmement mauvaise. Age et sexe : indéterminés.

- Position : décubitus - tête au NW. Membres sup. : indéterminés. Membres inf. : indéterminés.

- Mobilier : néant. Dépôts : Parures : Remplissage : tessons (1 NMI). - Observations taphonomiques : Néant : squelette détruit par les labours.

Schéma de conservation (Courtaud 1996)

67

E. PINARD et ah, Nécropole léténienne de Chambly (Oise)

Sep. 215

- Fosse : non visible. Dimensions : Orientation : - Individu : Conservation : extrêment mauvaise. Age et sexe : 15 ans (+/- 36 mois) - indéterminé.

- Position : indéterminée - tête au SO. Membres sup. : indéterminés. Membres inf. : indéterminés.

- Mobilier : Dépôts : Parures : Remplissage : tessons (1 NMI). - Observations taphonomiques : Position primaire du crâne en vue latérale gauche.

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Schéma de conservation (Courtaud 1996) Sep. 216 - Fosse : Dimensions : 197 x 60 cm - prof. : 8 cm. Orientation : NW /SE. - Individu : Conservation : mauvaise. Age et sexe : adulte jeune - féminin. - Position : décubitus - tête au NW. Membres sup. : en extension. Membres inf. : en extension.

- Mobilier : Dépôts : 1 vase. Parures :

- Observations taphonomiques : Sépulture pillée. Effet de contention visible sur les côtes indépendamment des humérus : présence d'une enveloppe souple contraignante (vêtement?).

Schéma de conservation (Courtaud 1996)

Sep. 217 - Fosse : Dimensions : 185 x 50 cm - prof. : 22 cm. Orientation : NW / SE. - Individu : Conservation : mauvaise. Age et sexe : adulte jeune - féminin.

- Position : décubitus - tête au NW. Membres sup. : en extension à gauche, légèrement fléchi à droite (main sur le coxal). Membres inf. : en extension. - Mobilier : Dépôts : Parures : 1 torque en bronze.

- Observations taphonomiques : Sépulture partiellement pillée. Position primaire du crâne en vue antérieure (bon maintien de l'articulation temporo-mandibulaire). Mise à plat de l'ensemble des volumes (cage thoracique et bassin / horizontalité des clavicules). Schéma de conservation (Courtaud 1996)

68

Revue archéologique de Picardie 2000 - n° 3/4

Sep. 218 - Fosse : Dimensions : 148 x 46 cm - prof. : 20 cm. Orientation : NW / SE. - Individu : Conservation : moyenne. Age et sexe : 10 ans (+/- 30 mois) - indéterminé.

- Position : décibitus - tête au NW. "plaqué" contre la paroi nord de la fosse. Membres sup. : en extension. Membres inf. : en extension. - Mobilier : Dépôts : Parures : 1 torque en fer. Remplissage : tesson (1 NMI). - Observations taphonomiques : Squelette partiellement déjété contre la paroi nord : pendage transversal conditionnant la décomposition du corps. Position primaire du crâne en vue latérale gauche (bon maintien de l'articulation temporo-mandibulaire). La mise à plat des volumes est plus prononcée à droite qu' à gauche : les côtes droites sont en vue endo-thoracique et les gauches enroulées autour du rachis sont en vue exo-thoracique Schéma de conservation (Courtaud 1996)

Sep. 219 - Fosse : Dimensions : ? x 60 cm - prof. : 14 cm. Orientation : N / S. - Individu : Conservation : très mauvaise. Age et sexe : adulte jeune - indéterminé. - Position : décubitus - tête au N. Membres sup. : en extension à droite, fléchi à gauche (main sur le coxal gauche). Membres inf. : en extension à gauche. - Mobilier : néant. Dépôts : Parures :

- Observations taphonomiques : Sépulture perturbée par une fenêtre d'évaluation et par de nombreux terriers. Le squelette repose sur un fond de fosse présentant un important pendange transversal (E / O , de 11 cm). Position primaire du crâne en vue latérale droite (bon maintien de l'articulation temporo-mandibulaire). Schéma de conservation (Courtaud 1996)

- Fosse : Dimensions : ? x 80 cm - prof. : 12 cm. Orientation : NE / SW. - Individu : Conservation : extrêmement mauvaise. Age et sexe : adulte jeune - indéterminé.

- Position : décubitus - tête au NE. Membres sup. : indéterminés. Membres inf. : indéterminés.

- Mobilier : néant. Dépôts :

- Observations taphonomiques : Position primaire du crâne en vue antérieure (bon maintien de l'articulation temporo-mandibulaire). Squelette appendiculaire très altéré par les labours.

Schéma de conservation (Courtaud 1996)

69

E. PINARD et ai, Nécropole léténienne de Chambly (Oise)

Sep. 221 - Fosse : Dimensions : ? x 46 cm - prof. : 11 cm. Orientation : NW / SE. - Individu : Conservation : très mauvaise. Age et sexe : adulte jeune - indéterminé.

- Position : décubitus - tête au NW. Membres sup. : en extension. Membres inf. : en extension.

- Mobilier : Dépôts : 1 vase. Parures :

- Observations taphonomiques : Position primaire du crâne en vue latérale droite (bon maintien de l'articulation temporo-mandibulaire). Sépulture perturbée par une tranchée d'évaluation et squelette appendiculaire trop altéré par les labours.

Schéma de conservation (Courtaud 1996) Sep. 222

bord h-anchée d'évaluation I- 1 limites de fosse présumées - Fosse :

Dimensions : ? x 50 cm - prof. : 15 cm. Orientation : SW / NE. - Individu : Conservation : extrêmement mauvaise. Age et sexe : adulte - indéterminé.

- Position : décubitus - tête au SW. Membres sup. : indéterminés. Membres inf. : en extension.

- Mobilier : néant. Dépôts : Parures :

- Observations taphonomiques : Néant : squelette trop altéré par la tranchée d'évaluation.

Schéma de conservation (Courtaud 1996)

Sep. 223 limites de fo: présumées

- Fosse : Dimensions : 100 x 55 cm - prof. : 15 cm. Orientation : W / E.

- Individu : Conservation : extrêmement mauvaise. Age et sexe : enfant en bas-âge - indéterminé. - Position : indéterminée - tête à l'W. Membres sup. : indéterminés. Membres inf. : indéterminés.

- Mobilier : Dépôts : 1 vase. Parures : 1 bracelet en bronze et 1 perle en verre bleu.

- Observations taphonomiques : Néant : squelette trop altéré par les labours et de nombreu terriers.

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Schéma de conservation (Courtaud 1996)

70

Revue archéologique de Picardie 2000 - n° 3/4

Sep. 224

limites de fosse présumées

- Fosse : partiellement visible. Dimensions : 175 x 40 cm - prof. : 13 cm. Orientation : W / E. - Individu : Conservation : extrêmement mauvaise. Age et sexe : adulte mature (+ de 30 ans) - indéterminé.

- Position : décubitus - tête à l'W. Membres sup. : en extension à gauche , indéterminés à droite Membres inf. : en extension.

- Mobilier : Dépôts : Parures : 1 torque en tôle de bronze et 1 bracelet en bronze.

- Observations taphonomiques : ? Néant : squelette trop altéré par les labours et des terriers.

Schéma de conservation (Courtaud 1996) Sep. 225

- Fosse : non visible, sillon de charrue Dimensions : prof. : 10 cm.

Orientation : lique - Individu : Conservation : extrêmement mauvaise. Age et sexe : 4 ans (+/- 12 mois) - indéterminé. - Position : décubitus - tête au SE. Membres sup. : indéterminés. Membres inf. : en extension.

- Mobilier : Dépôts : 1 vase. Parures :

- Observations taphonomiques : Sépulture inscrite dans la sep. 226. Squelette trop altéré par les labours. Schéma de conservation (Courtaud 1996)

Sep. 227 - Fosse : non visible. Dimensions : prof. : 15 cm. Orientation : - Individu : Conservation : mauvaise. Age et sexe : adulte mature - indéterminé. - Position : décubitus - tête au NO. Membres sup. : en extension à gauche. Membres inf. : en extension à gauche.

- Mobilier : néant. Dépôts : Parures : Remplissage tesson (1 NMI). - Observations taphonomiques : Sépulture coupée par les fossés 302 et 77. Néant : squelette trop altéré (seule la moitié gauche subsite et le tibia droit a été trouvé dans le comblement du fossé 302). Schéma de conservation (Courtaud 1996)

71

E. PINARD et al, Nécropole léténienne de Chambly (Oise)

Sep. 228

□ - Fosse : non visible. Dimensions : Orientation : - Individu : Conservation : sépulture à incinération. Age et sexe : entre 20 et 30 ans - indéterminé.

- Position : Amas osseux sub-circulaire.

- Mobilier : Dépôts : 8 vases. Parures : 1 fragment indéterminé en fer.

Sep. 229 - Fosse : Dimensions : 200 x 65 cm - prof. : 37 cm. Orientation : NW / SE. - Individu : Conservation : bonne. Age et sexe : adulte jeune - féminin. - Position : décubitus - tête au NW. Membres sup. : en extension, main en vue dorsale sur le fond de fosse. Membres inf. : en extension. - Mobilier : Dépôts : 2 vases. Parures : 1 torque, 1 bracelet, 1 bouton-agrafe en bronze et 3 perles en verre. - Observations taphonomiques : Position primaire du crâne en vue antéro-latérale gauche (bon maintien de la connexion temporo-mandibulaire). Mise à plat de la ceinture scapulaire. Important effet de contention visible sur toutes les côtes indépendamment de — celui s'exerçant sur les humérus (en vue antéro-latérale). lit Conservation du volume initial du bassin (bon maintien de ■. . ■ I la symphyse pubienne). ' î xk Présence probable d'une enveloppe souple (vêtement?)

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Schéma de conservation (Courtaud 1996)

Sep. 232

i i - Fosse : I I ind. 232 Dimensions : 173 x 72 cm - prof. : 14 cm.

Orientation : NW / SE. ind. 233 - Individu : Conservation : extrêmement mauvaise. Age et sexe : adulte mature - indéterminé. - Position : décubitus - tête au NW. Membres sup. : en extension à droit. Membres inf. : en extension.

- Mobilier : néant. Dépôts :

- Observations taphonomiques : Sépulture recreusée par la sep. 233 (destruction d'une grande moitié gauche du squelette).

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Schéma de conservation (Courtaud 1996)

72

Revue archéologique de Picardie 2000 - n° 3/4

Sep. 233 hrfnmmiHtrrm

ind. 233

- Fosse : Dimensions : 120 x 55 cm. - prof. : 28 cm. Orientation : NW / SE.

ind. 232 - Individu : Conservation : mauvaise. Age et sexe : 3 (+/- 12 mois) - indéterminé.

- Position : décubitus - tête au NW. Membres sup. : en extension. Membres inf. : en extension.

- Mobilier : Dépôts : Parures : 2 anneaux (boucles d'oreille) en bronze. Remplissage : tessons (1 NMI). - Observations taphonomiques : Sépulture inscrite dans sep. 232. Bon maintien de l'ensemble des connexions articulaires. î . ; î o

5 » g s 3 Schéma de conservation (Courtaud 1996)

Sep. 234 - Fosse : Dimensions : 177 x ? cm - prof. : 15 cm. Orientation : W / E. - Individu : Conservation : extrêmement mauvaise. Age et sexe : entre 15 et 18 ans - indéterminé.

- Position : décubitus - tête à l'W. Membres sup. : indéterminés. Membres inf. : en extension.

- Mobilier : Dépôts : 2 vases et 1 lame de silex. Parures :

- Observations taphonomiques : Néant : squelette trop altéré par les labours.

Schéma de conservation (Courtaud 1996)

- Fosse : Dimensions : 190 x 50 cm - prof. : 10 cm. Orientation : W / E. - Individu : Conservation : très mauvaise. Age et sexe : adulte mature - indéterminé. - Position : décubitus - tête à l'W. Membres sup. : en extension à droite. Membres inf. : en extension.

- Mobilier : Dépôts : 2 vases. Parures :

- Observations taphonomiques : Néant : squelette trop altéré par les labours.

Schéma de conservation (Courtaud 1996)

73

E. PINARD et al., Nécropole léténienne de Chambly (Oise)

Sep. 236

- Fosse : Dimensions : 180 x 65 cm - prof. : 12,5 cm. Orientation : SW / NE. - Individu : Conservation : extrêmement mauvaise. Age et sexe : adulte - indéterminé.

- Position : indéterminée. Membres sup. : indéteminés. Membres inf. : indéterminés.

- Mobilier : Dépôts : 1 vase. Parures :

- Observations taphonomiques : Néant : squelette trop altéré par les labours.

i: i m, h.

- y y v, Schéma de conservation (Courtaud 1996)

Sep. 237

- Fosse : Dimensions : 151 x 71 cm - prof. : 14 cm. Orientation : NE / SW. - Individu : Conservation : extrêmement mauvaise. Age et sexe : - de 10 ans - indéterminé. - Position : indéterminée - tête au NE. Membres sup. : indéterminés. Membres inf. : indéterminés.

- Mobilier : néant. Dépôts :

- Observations taphonomiques : Néant : squelette détruit par les labours.

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Schéma de conservation (Courtaud 1996)

Sep. 238

- Fosse : non visible. Dimensions : Orientation : - Individu : Conservation : extrêmement mauvaise. Age et sexe : 6 ans (+ /- 24 mois) - indéterminé.

- Position : indéterminée. Membres sup. : indéterminés. Membres inf. : indéterminés.

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- Mobilier : Dépôts : 2 vases.

- Observations taphonomiques : Néant : squelette détruit par les labours.

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s ;° 5 a ;, 0 o 2 \ \ Schéma de conservation (Courtaud 1996)

74

Revue archéologique de Picardie 2000 - n° 3/4

Sep. 239 - Fosse : Dimensions : 205 x 98 cm - prof. : 38 cm. Orientation : W / E. - Individu : Conservation : bonne. Age et sexe : adulte mature - féminin. - Position : décubitus - tête à l'W. Membres sup. : en extension, mains en vue dorsale sur le fond de fosse. Membres inf. : en extension. - Mobilier : Dépôts : 1 vase.

- Observations taphonomiques : Position primaire du crâne en vue latérale gauche (bon maintien de l'articulation temporo-mandibulaire). Mise à plat de la ceinture scapulaire. Obliquité des clavicule; plus prononcée à droite qu'à gauche. Important effet de contention visible sur toutes les côtes indépendamment de celui s'exerçant sur les humérus. Conservation du volume initial du bassin. Position anatomique des patellas sur les condyles fémoraux Pieds "en danseuse" (vue médiale). Présence probable d'une enveloppe souple (vêtement?). Schéma de conservation (Courtaud 1996)

Sep. 240

- Fosse : non visible. Dimensions : Orientation : - Individu : Conservation : sépulture à incinération. Age et sexe :

- Position : Amas osseux détruit par les labours.

- Mobilier : Dépôts : 3 vases. Parures :

Sep. 241 - Fosse : non visible. Dimensions : Orientation : - Individu : Conservation : mauvaise. Age et sexe : 5 ans (+/- 16 mois) - indéterminé.

- Position : décubitus - tête au NO. Membres sup. : en extension. Membres inf. : en extension.

- Mobilier : Dépôts : 2 vases. Parures :

- Observations taphonomiques : Membres inférieurs joints.

Schéma de conservation (Courtaud 1996)

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