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Archéologie et Histoire Romaine, 26 éditions monique mergoil textes rassemblés par Paul Van Ossel et Anne-Marie Guimier-Sorbets Archéologie des jardins Analyse des espaces et méthodes d’approche m m

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mm mmISSN 1285-6371

ISBN 978-2-35518-038-5

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Archéologieet HistoireRomaine, 26

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éditions monique mergoil

textes rassemblés par

Paul Van Ossel

et

Anne-Marie Guimier-Sorbets

Archéologie des jardins

Analyse des espaces et

méthodes d’approche

mm

1• Mauné S - Les campagnes de la cité de Béziers dans l'Antiquité (partie nord-orientale) (IIe s. av. J.-C. - VIe s. ap. J.-C.). Préface de M. Clavel-Lévêque, 1998, 532 p., 216 fig.

2• Veyrac A. - Le symbolisme de l’as de Nîmes au crocodile.Préface de Ph. Leveau, 1998, 74 p., 42 fig.

3• Nickel Cl. - Gaben an die Götter. Der gallo-römische Tempelbezirk von Karden (Kr. Cochem-Zell, D)Mit Beiträgen von N. Benecke, O. Mecking, G. Lagaly und D.G. Wigg ; Vorwort von A. Haffner1999, III-518 p., 149 fig., 89 pl. dessins, 25 pl. ph.

4• Demarolle J.-M. (dir.) - Histoire et céramologie en Gaule mosellane (Sarlorlux), 2001, 271 p., nbr. figs.

5• Augros M. et Feugère M. (dir.) - La nécropole gallo-romainede la Citadelle à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), 1. Catalogue, 2002, 192 p., 4 fig., 108 pl.

6• Blázquez Cerrato C. - Circulación monetaria en el área occidental de la península ibérica. La moneda en torno al «Camino de la Plata». Prólogo de Mª Paz García-Bellido, 2002, 358 p., 211 figs., 306 tabl., XVIII lám.

7• Genin M., Vernet A. (dir.) - Céramiques de la Graufesenqueet autres productions d’époque romaine. Nouvelles recherches. Hommages à Bettina Hoffmann.2002, 324 p., nbr. figs.

8• Rivet L., Sciallano M. (Textes rassemblés par) - Vivre, pro-duire et échanger : reflets méditérrnéens. Mélanges offerts à Bernard Liou, 2002, 578 p., nbr. figs., 8 pl. coul.

9• Ferrette R., coll. H. Kérébel - La céramique gallo-romaine du site de Monterfil II à Corseul (Côtes-d’Armor).Études d’ensembles de l’époque augustéenne au début du IVe siècle2003, 223 p., 65 fig., 116 tab., 69 pl.

10• Ballet P., Cordier P., Dieudonné-Glad N. (dir.) - La ville et ses déchets dans le monde romain : rebuts et recyclages. Actes du colloque de Poitiers (19-21 Septembre 2002), 2003, 320 p., nbr. fig.

11• Berdeaux-Le Brazidec M.-L. - Découvertes monétaires des sites gallo-romains de la forêt de Compiègne (Oise)et des environs dans leurs contextes archéolo-giques. Préface de R. Turcan, 2003, 585 p., 221 fig., 9 tab.

12• Sabrié M. et R. (dir.) - Le Clos de la Lombarde à Narbonne. Espaces publics et privés du secteur nord-est. Préface de M. Christol, 2004, 327 p., 292 fig., 8 pl. coul.

13• Thernot R., Bel V., Mauné S. et coll. - L’établissement rural antique de Soumaltre (Aspiran, Hérault). Ferme,

auberge, nécropole et atelier de potier en bordure dela voie Cessero-Condatomagus (Ier-IIe s. ap. J.-C.)Avant-propos d’A. Chartrain, 2004, 388 p., 363 fig.

14• Pomarèdes H., Barberan S., Fabre L., Rigoir Y. et coll. - La Quintarié (Clermont-l’Hérault, 34). Etablissement agricole et viticulture, atelier de céramiques paléochrétiennes (D.S.P) (Ier-VIe s. ap. J.-C.). Avant-propos de Ch. Pellecuer2005, 191 p., 151 fig.

15• Mauné S., Genin M. (dir.) - Du Rhône aux Pyrénées : aspects de la vie matérielle en Gaule Narbonnaise (fin du Ier s. av. J.-C. - VIe s. ap. J.-C.)2006, 371, nbr. fig.

16• Chrzanovski L. - L'urbanisme des villes romaines de Transpadane (Lombardie, Piémont, Vallée d'Aoste)2006, 399 p., 130 fig.

17• Haüßler R. (dir.) - Romanisation et épigraphie. Etudes interdisciplinaires sur l'acculturation et l'identité dans l'Empire romain, 2008, 374 p., nbr. fig.

18• Péchoux L. - Les sanctuaires de périphérie urbaine en Gaule romaine. 2010, 504 p., 220 fig. dont 4 coul.

19• Sabrié M. et R. (dir.) - La Maison au Grand Triclinium du Clos de la Lombarde à Narbonne.2011, 396 p., 310 fig., 32 pl. coul.

20• Schatzmann R., Martin-Kilcher S. (dir. / Hrsg.) - L'Empire romain en mutation. Répercussions sur les villes dans la deuxième moitié du 3e siècle / Das römische Reich im Umbruch. Auswirkungen auf die Städte in der zweiten Hälfte des 3. Jahrhunderts.2011, 316 p, nbr. fig.

21• Trintignac A., Marot E., Ferdière A. (dir.) - Javols - Anderitum (Lozère), chef-lieu de la cité des Gabales :une ville de moyenne montagne. Bilan de 13 ans d’évaluation et de recherche (1996-2008).2011, 560 p., nbr. ill., 3 pl. coul. h.-t.

22• Pichot A. - Les édifices de spectacle des Maurétanies romaines, 2011, 220 p., 108 fig., 8 tabl.

23• Ancel M.-J. - Pratiques et espaces funéraires :la crémation dans les campagnes romaines de la Gaule Belgique, 2012, 650 p., 218 fig., 120 pl., 81 tabl.

24• Cazanove O. de, Méniel P. (dir.). - Etudier les lieux de culteen Gaule romaine, 2012, 263 p., nbr. fig.

25• Mauné S., Duperron G. (dir.) - Du Rhône aux Pyrénées, Aspects de la vie matérielle, II, 2013, 374 p., nbr. fig.

Archéologie et histoire romaine26

Collection dirigée parChristophe Pellecuer

éditions monique mergoilmontagnac

2014

Archéologie des jardins

Analyse des espaces et méthodes d'approche

Textes rassemblés par

Paul Van Ossel et Anne-Marie Guimier-Sorbets

Ouvrage publiéavec le concours de l'UMR ArScAn

(CNRS, Universités de Paris I et Paris X, Ministère de la Culture)

Tous droits réservés© 2014

Diffusion, vente par correspondance :

Editions Monique Mergoil12 rue des Moulins

F - 34530 Montagnac

Tél/fax : 04 67 24 14 39e-mail : [email protected]

ISBN : 978-2-35518-0ISBN 978-038-5ISSN : 1285-6371

Aucune partie de cet ouvrage ne peut être reproduitesous quelque forme que ce soit (photocopie, scanner ou autre)

sans l’autorisation expresse des Editions Monique Mergoil.

Texte : auteurSaisie, illustrations : idem

Mise en pages : Virginie TeilletCouverture : Editions Monique Mergoil

Impression numérique : Maury SAZ.I. des Ondes, BP 235 F - 12102 Millau cedex

— 5 —

Paul Van Ossel, Anne-Marie Guimier-sOrbets Archéologie des jardins. Analyse des espaces et méthodes d’approche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

Thème I

Archéologie du jardin : diversité, organisation, équipement et productions

Amina-Aïcha malekDe l’espace pictural à l’espace du jardin : mosaïques et jardins dans les domus de l’Afrique romaine . . . . . . . . 13

Hélène DessalesDu jardin aux jardinières : l’évolution des péristyles dans l’habitat romain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

Émilie ChassillanPlace du bassin et spectation dans le jardin de Gaule Narbonnaise au Haut-Empire : problèmes de typo-chronologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

Agnès triCOCheJardins funéraires d’Alexandrie aux époques hellénistique et romaine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47 Christian CribellierJardins et habitats de l’agglomération gallo-romaine de Beaune-la-Rolande (Loiret, France) . . . . . . . . . . . . . . . 57

Paul Van OsselDes jardins à tout faire. Les espaces de jardin dans les parcelles du quartier Saint-Honoré de Paris aux XVe et XVIe siècles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71

Annick heitzmannUn exemple de méthodologie versaillaise : le jardin du Pavillon frais à Trianon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81

Thème II

Archéologie environnementale du jardin : méthodes d’approches

Fabien PilOn, Kahina maames, Florian JeDrusiakApproche archéologique et paléoenvironnementale des parcelles de l’agglomération gallo-romaine de Châteaubleau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95

Marnix PietersJardins et transformations des sols : caractéristiques et interprétations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113

Cécilia Cammas, Carole VissaC, Quentin bOrDerie, Christian DaViDDiversité des espaces végétalisés : contribution de la géoarchéologie à la connaissance des jardins historiques et des espaces non bâtis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119

Anne DietriChMéthode et interprétations xylologiques à propos des puits et des jardins antiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131

Sommaire

Archéologie des jardins. Analyse des espaces et méthodes d’approche

— 6 —

Thème III

Regards croisés et approches comparatives : les modèles en question

Francis JOannèsL’économie des jardins en Mésopotamie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139 Anne-Marie Guimier-sOrbets Le jardin pour l’au-delà des bienheureux : représentations funéraires à Alexandrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151

Éric mOrVillezLes transformations du jardin de tradition romaine dans l’Antiquité tardive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161

Michel terrasseHéritière de la villa, la muniya médiévale ibéro-maghrébine et ses jardins : tradition littéraire et réalité archéologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177

Florent Quellier L’historien face au jardin potager-fruitier de l’époque moderne : sources et grilles de lecture . . . . . . . . . . . . . . 185

Catherine saliOuAux limites du jardin. Le droit et les limites du jardin dans le monde romain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195

Hélène GuiOtJardin et forêt, de l’un à l’autre en Polynésie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203

— 35 —

* Docteur Histoire de l’Art – Archéologie Université de Paris IV-Sorbonne / Université d’Avignon et des Pays du Vaucluse

Place du bassin et spectation dans le jardin de Gaule Narbonnaise au Haut-Empire : problèmes de typo-chronologie

Émilie Chassillan*

Devant une documentation sporadique concernant le décor végétal du jardin et l’absence d’analyses systéma-tiques des sols de jardins dans les maisons urbaines de Gaule romaine, ce sont les bassins et les eaux d’agrément qui permettent de se représenter le plus l’organisation spatiale des jardins et l’architecture domestique des élites gallo-romaines, dans le contexte des recherches récentes sur le jardin romain. L’architecture de l’eau, bien que par-fois difficilement restituable, révèle souvent la mise en scène du jardin, et les eaux d’agrément, support du spec-tacle, traduisent un réel investissement des propriétaires pour la démonstration de leur statut social. C’est pour-quoi la place du bassin et des jeux d’eau dans le jardin ont retenu notre attention, de façon à mettre en évidence les singularités de l’habitat résidentiel en Gaule romaine.

La problématique et le corpus des maisons à jardin, qui avait été réalisé dans un premier mémoire de Master1, ont donc été repris et élargis à la Gaule romaine dans le cadre d’un travail de Thèse, de façon à comparer les dif-férentes provinces de Gaule entre elles et à en détermi-ner les particularités. Pour ces travaux de Doctorat tout l’enjeu consiste donc à présenter un premier bilan sur

1. Les travaux relatifs à une thèse de doctorat présentés ici font suite à un premier travail de Master 1 qui portait sur Les jardins des maisons urbaines et suburbaines en Gaule Narbonnaise au Haut-Empire, soutenu en 2002 à l’Université d’Avignon et des Pays du Vaucluse, sous la direction d’Éric Morvillez, Maître de conférences en Histoire ancienne, et à un mémoire de Master 2 sur Les bassins des espaces d’agrément dans les maisons urbaines en Gaule Narbonnaise au Haut-Empire, soutenu en 2005 dans les mêmes conditions.

Résumé : Les récentes découvertes de maisons à jardin en Gaule romaine, particulièrement en Narbonnaise, confirment l’imitation des modes italiennes dans l’architecture domestique urbaine. Toutefois et faute de fouilles méticuleuses ou d’analyses palynologiques systématiques, ce sont souvent les bassins d’agrément qui font apparaître le jardin. L’analyse de leur chronologie permet d’appréhender l’évolution des formes et des modes au sein d’une province ainsi que leurs modalités de diffusion. L’élaboration de cette typo-chronologie a permis de constater une multiplication des pièces d’eau dans les espaces plantés des maisons urbaines entre le Ier et IIe siècle ap. J.-C., ainsi que la diffusion du bassin rectangulaire à abside semi-circulaire en façade, ou celle du bassin à bras, surreprésenté en Narbonnaise, allant jusqu’au développement d’une mode locale à Vienne/Saint-Romain-en-Gal. Certaines formes attestées dans d’autres provinces du monde romain restent absentes dans cette partie de l’Empire. L’utilisation de jeux d’eau, l’emploi de l’abside semi-circulaire sur un des côtés du bassin ainsi que son emplacement dans le jardin sont autant de dispositifs qui « outillent » la manière dont on analyse le spectacle du lieu : les choix de mise en scène du jardin par les propriétaires gallo-romains en font un lieu de spectation, qu’il s’agisse d’attirer l’attention du visiteur par l’arrivée de l’eau dans le bassin ou par l’emplacement de ce dernier, en lien direct avec les pièces de réception. En dépit de la rareté de leur découverte in situ, des réseaux de tuyauterie mettent en scène les jeux aquatiques par des jets ou à travers des sujets crachant de l’eau, participant ainsi au décor iconographique du jardin. L’emplacement des pièces d’eau est manifestement pensé en fonction de la salle de réception que le propriétaire cherche à mettre en valeur. Dans les plus belles demeures, la multiplication et la succession des pièces d’apparat permet une riche déclinaison des formes de l’eau dans le jardin, tandis que l’adaptabilité des modes italiques donnent naissance à des formes originales. Malgré une concentration des exemples en Narbonnaise, la permanence des modèles semble attestée pour toutes les maisons de l’élite de Gaule romaine à travers la mise en scène du statut social des propriétaires, dont la place du bassin et l’image qu’il projette dans le jardin sont révélatrices. Les formes ornementales de l’eau dans l’architecture domestique des provinces gauloises ne sont pas sans rappeler celles que l’on rencontre ailleurs dans l’Empire. Cependant, elles attestent d’un riche éventail de styles et de spécificités locales.

Mots-clefs : Jardin d’agrément, bassin, spectation, mise en scène, formes, modes, jeux d’eau.

Émilie Chassillan

— 36 —

« Le jardin dans la maison des élites gallo-romaines au travers des nouvelles formes du jardin dans l’architecture domestique en Gaule romaine entre le Haut-Empire et l’Antiquité tardive », thèse codirigée par François Baratte, Professeur d’Archéologie de l’Antiquité tardive à l’Uni-versité de Paris IV et Éric Morvillez, Maître de confé-rence en Histoire ancienne à l’Université d’Avignon et des Pays du Vaucluse.

Cette synthèse prend donc dans un premier temps la forme d’un corpus qui, pour chaque maison, fait un bilan des fouilles et propose lorsque cela est possible un plan de l’habitation colorisé de façon à mettre en relation le jardin et les espaces découverts, avec les pièces de récep-tion de la maison. Le corpus reprend donc des dossiers de fouilles anciennes et des découvertes plus récentes, du Haut-Empire jusqu’à la période de l’Antiquité tardive, à l’aide notamment pour la Narbonnaise des pré-inven-taires archéologiques établis par les volumes de la Carte archéologique de la Gaule2, et ceux de L’atlas topogra-phique des villes de Gaule méridionale3 comme celui d’Aix-en-Provence, Fréjus ou Vienne4, en cours de paru-tion, mais auquel Benoît Helly, archéologue du Service Régional d’Archéologie Rhône-Alpes chargé de la publi-cation, nous a donné l’accès. La dernière publication de Pierre Gros sur La Gaule Narbonnaise, de la conquête romaine à la fin du IIIe siècle ap. J.-C. a également retenu toute notre attention5, ainsi que le récent article de P. Vipard concernant la maison à péristyle et les élites en Gaule sous l’Empire6.

En l’état actuel de nos recherches et des découvertes, le corpus des maisons à jardin de l’élite en Gaule romaine, dans les limites de la Carte archéologique de la Gaule7, prend donc en compte des sites de maisons urbaines qui présentent un ou plusieurs espaces découverts présentant les caractéristiques du jardin avec un sol de terre arable, ou

2. Ouvrages sous la direction de Provost, M. Certains auteurs manifestent un intérêt aux jardins des maisons urbaines et villae de Gaule romaine, comme c’est le cas par exemple de Brun, 1999, pour le Var, 984 pages, ou de Meffre, Provost, 2003 pour Vaison-la-Romaine, 553 pages.

3. Supplément à la Revue Archéologique de Narbonnaise. Voir le volume de Guyon et alii, 1998, 314 pages, pour Aix-en-Provence et celui de Rivet et alii, 2000, 509 pages, pour Fréjus. Ces synthèses proposent une information nouvelle et permettent de rassembler une bibliographie exhaustive de l’ensemble des sites étudiés.

4. MarCellin, le Bot-helly, helly à paraître : Atlas topo-graphique des villes de Gaule méridionale, Vienne, Conseil général de l’Isère, Ministère de la culture et de la communication.

5. Gros, 2008, 168 pages.6. ViPard, 2007, p. 227-279. L’auteur met en évidence la traduction

du pouvoir des classes dirigeantes gallo-romaines sur l’architecture domestique.

7. L’état du dépouillement pour la finalisation du corpus ne permet pas pour l’instant de présenter les sites de Suisse romaine qui ont appartenu dans un premier découpage administratif à la Gaule Belgique tels que Lausanne, Avenches, Nyon, Augst ou allemands comme Trèves qui devront pourtant être pris en compte pour une synthèse finale.

de la cour d’agrément qui peut s’y substituer, faute d’ana-lyses archéologiques et palynologiques systématiques8. Les sites n’ont pas toujours été complètement dégagés, le plan des maisons est donc parfois incomplet, et la répar-tition des habitations est très inégale sur le territoire de Gaule romaine. En effet, la Gaule Belgique présente au total vingt et une maisons urbaines pour huit villes prises en compte par le corpus, la Gaule Aquitaine quarante-six maisons urbaines pour onze villes du sud-ouest de la Gaule, la Lyonnaise soixante-quatre maisons pour dix-neuf villes, alors que la Narbonnaise concentre à elle seule une centaine de maisons fouillées pour seulement treize villes du sud-est de la Gaule, c’est-à-dire pratiquement la moitié des maisons du corpus. C’est pourquoi il nous est apparu plus opportun de présenter ici les premiers résul-tats acquis pour la Gaule Narbonnaise, dans la mesure où ces résultats semblent être les mieux établis, tout en pro-posant quelques exemples pour le reste de la Gaule, de façon à établir les caractéristiques de la province, à travers ce que le bassin nous apprend du jardin. C’est pourquoi nous aborderons dans un premier temps une présenta-tion des formes et des modes du bassin en Narbonnaise à travers leur apparition chronologique, en nous appuyant essentiellement sur les exemples de Vaison-la-Romaine et Saint-Romain-en-Gal à Vienne. Dans un second temps, nous évoquerons la spectation dans le jardin, c’est-à-dire l’ensemble des dispositifs qui outillent la manière dont on appréhende le spectacle du jardin, à travers les jeux d’eau et la place qui est accordée au bassin dans le jardin.

1. Présentation des formes et des modes du bassin en Narbonnaise

Les bassins d’agrément dans le jardin sont plus nom-breux dans les maisons urbaines de Narbonnaise qu’ail-leurs en Gaule romaine. Ils sont ceux qui apparaissent le plus tôt dans le jardin, c’est-à-dire dès le Ier siècle av. J.-C., et également ceux qui présentent les formes les plus variées et les plus complexes de Gaule romaine. D’après la chronologie de leur apparition (fig. 1), nous consta-tons que ce sont les formes simples, quadrangulaires et rectangulaires, qui sont introduites les premières, entre le Ier siècle av. J.-C. et le Ier siècle ap. J.-C. Les bassins carrés puis rectangulaires se rencontrent fréquemment quel que soit le site, et rappellent les formes simples

8. En effet, peu de fouilles de jardins ont été publiées pour les sites du corpus. Les exemples de jardins plantés attestés sont donc rares. Dans certains cas, la présence de pots horticoles ou de jardinières permettent cependant d’appréhender la fonction du lieu. C’est le cas par exemple à Nîmes, dans le jardin de la Maison B des Villégiales des Bénédictins, et dans les jardins des fouilles récentes du Boulevard Jean Jaurès, dans plusieurs viridaria des maisons urbaines de Saint-Romain-en-Gal (Maison des Dieux Océan, Maison au Portique peint), à Lyon à la Maison aux Masques ou à Amiens, dans celui de la Maison 3 dite du Palais des Sports.

Place du bassin et spectation dans le jardin de Gaule Narbonnaise au Haut-Empire : problèmes de typo-chronologie

— 37 —

Fig. 1 - Typo-chronologie des bassins de Gaule Narbonnaise, à partir des exemples de Fréjus, Vaison-la-Romaine et Vienne/Saint-Romain-en-Gal.

Ier s. av. J.-C. 0 50 100 150 200 250

Fréjus La Plate-Forme Type 3A Place Formigé Type 1B Type 3A Clos-de-la-Tour, insula III, IIIa Type 3A Clos-de-la-Tour, insula 2, IIa Type 5B

Vaison-la-Romaine Maison au Dauphin Type 3A Type 5B Type 5B Type 1B Maison au Buste en argent Type 3A Type 3B Maison à l’Apollon Lauré Type 3B Maison à la Tonnelle Type 3A Type 5B

Vienne, Saint-Romain-en-Gal Nymphéas, Maison de l’Atrium Type 5B Type 5A Nymphéas, Bouclier, en L Type 4A Type 3A Maison d’Orphée Type 5C Maison du Jardin de Cybèle Type 4B Maison des Athlètes vainqueurs Type 3AMaison A sous la Lycée Type 6A Maison aux Pierres dorées Type 5B Maison au Vestibule à Colonnes Type 3B Type 4D Type 4B Type 4B+3A Maison des Dieux Océan Type 5C+3A, 3A, 4B, 4D Maison au Bassin excentré Type 3B Maison aux Cinq mosaïques Type 4B Maison au Portique peint Type 4B+5B Maison aux Colonnes Type 5B Type 5C Type 5BMaison au Vivier Type 3A Type 4C + 3A Maison de Sucellus Type 5B Maison au Lion Type 4C

Type 1 Le bassin à plan centré - formes simples

Type 2 Le bassin à pans coupés

Type 3 Le bassin quadrangulaire

A circulaire

A rectangulaire

B rectangulaire allongé

C euripe

Type 4 Le bassin à brasA en L

B en U

Type 6 Le bassin à formes originales

A à caissonsB formes mixtilinéaires

C à quatre branches

D cruciforme

Type 5 Le bassin qui utilise l'abside semi-circulaire

A semi-circulaire

B rectangulaire à abside sur les côtés ou aux extrémités

C en U à quatre branches

D lobé ou bilobé

E trilobé ou quadrilobé

- octogonal ou polygonal

B carré

D’après CHASSILLAN E., Les formes du jardin dans la maison en Gaule romaine entre le Haut-Empire et l’Antiquité tardive : architecture et décor, Thèse soutenue le 25 juin 2011, sous la dir. de M. F. Baratte, Professeur d’Archéologie de l’Antiquité tardive, Université Paris IV-Sorbonne, et M. E. Morvillez, Maître de conférences en Histoire ancienne, Université d’Avignon et des pays du Vaucluse, Ecole doctorale VI-ED 0124, UMR 8167, Université Paris IV-Sorbonne, 4 volumes.

Émilie Chassillan

— 38 —

très répandues des jardins des maisons urbaines d’Italie comme à Pompéi par exemple, bien étudiées par Hélène Dessales9. Par contre, en Gaule Narbonnaise, dès la pre-mière moitié du Ier siècle ap. J.-C, il apparaît que le bas-sin rectangulaire peut prendre une forme allongée pour accompagner la promenade le long d’un portique, et ce jusqu’au IIIe siècle ap. J.-C., alors que ce n’est pas le cas à Pompéi. Il semblerait donc déjà ici que l’on assiste à une première adaptation des modèles romains. La province bien qu’empreinte de romanité a donc fait preuve d’origi-nalité. L’apparition de l’abside semi-circulaire pour orner un des côtés du bassin, est datable également, dans l’état du corpus, de la première moitié du Ier siècle ap. J.-C., et ne cesse d’être utilisée jusqu’au IIIe siècle ap. J.-C. Le bas-sin circulaire est peu représenté, ainsi que le bassin octo-gonal encore plus rare, en dehors des exemples de Nîmes et Narbonne10, et ne sont utilisés qu’au Ier siècle, de même que le bassin bilobé ou quadrilobé dont on ne connaît que les exemples d’Aix-en-Provence11, dans la seconde moi-tié du Ier siècle ap. J.-C. Nous ne connaissons que deux exemples de bassins semi-circulaires, tous deux sur le site d’Orange, l’un dans une habitation du Cours Pourtoules12 vers la fin du Ier siècle ap. J.-C., le second sur le site de la Brunette, grande demeure suburbaine13 de la fin du IIe siècle ap. J.-C., alors qu’on la rencontre fréquemment en Afrique romaine, sous le terme d’abside-fontaine ou à Pompéi par exemple. C’est le cas dans le jardin de la mai-son du Cithariste14 à Pompéi. On la rencontre également au centre du jardin de la maison de Trébius Valens15, face au triclinium d’été, mais il s’agit cette fois d’une abside-fontaine puisque le bassin comporte un jet d’eau au centre et sur ses rebords (fig. 2). Cependant, rien d’équivalent à l’abside décorative qu’on trouvera plus tardivement dans

9. Dessales, 2002, : La distribution de l’eau dans l’architecture domestique de l’Occident romain (Pompéi, Herculanum, Ostie), textes imprimés, formes, usages et mises en scène, du Ier au IVe siècle ap. J.-C., Thèse de doctorat d’archéologie sous la dir. de P. Gros, Université de Provence, 3 volumes, vol. 1, 493 p., vol. 2, 237 pages, vol. 3, non paginé.

10. On ne connaît que le bassin circulaire de la Maison à portiques, Clos-de-la-Lombarde à Narbonne, voir Sabrié, Sabrié, 2002, p. 9-26, et celui octogonal de la Maison C des Villégiales à Nîmes, tous deux datés de la première moitié du Ier siècle ap. J.-C. Voir Borgard 1996, p. 202-203.

11. Il s’agit du bassin quadrilobé de la Maison au Bassin à absides, Borgard, 1996, p. 32-33, et du bassin bilobé de la Maison 2 du quartier des Chartreux, Borgard 1996, p. 52-53.

12. BouChe, 2003 : Orange, Cours Pourtoules, îlot Ouest, présentation des données de fouilles de l’état 1 et 2, 15-10 av. J.-C à 40 ap. J.C., Mémoire de DEA, Université de Provence, 57 pages, 2 volumes.

13. Mignon, doray, faure, Bouet, 1997, p. 173 à 202. Un second bassin semi-circulaire a été découvert récemment (renseignement J.M. Mignon).

14. Le bassin était sans doute alimenté en eau par deux jets d’eau provenant des colonnes du portique ouest. Le trop-plein de ce bassin alimente un bassin rectangulaire qui lui fait face. Voir JasheMski 1993, p. 29-30

15. JasheMski, 1993, p. 99-100, et les restitutions qui en sont faites dans AdaM, 1989, p. 328-335.

les provinces africaines, le plus souvent insérée contre le portique, entre deux colonnes, devant une pièce de récep-tion. On citera comme exemple emblématique le cas de la maison de Bacchus et d’Ariane à Thuburbo Majus en Tunisie qui offre deux exemples représentatifs de bassins semi-circulaires en bord de portique16. Enfin, à Vienne, la mode du bassin à bras qui s’est installée au Ier siècle ap. J.-C., séduit jusqu’au IIIe siècle ap. J.-C., et il s’agit du seul site de Narbonnaise présentant des bassins cruci-formes17 ou à caissons18 qui datent du IIe siècle, même si les exemples ne sont que peu nombreux.

L’élaboration de cette typo-chronologie (fig. 1) nous permet également de constater que si le Ier siècle est mar-qué par l’introduction du bassin dans le jardin en Gaule, le second siècle se caractérise par une multiplication de la construction de ces bassins dans le jardin. C’est égale-ment le temps de l’élaboration de formes plus complexes et originales, avec la domination sur tous les sites du bas-sin rectangulaire et de ses versions déclinées, c’est-à-dire allongées ou avec abside semi-circulaire en façade. Seule la ville de Vienne se distingue, avec la multiplication du bassin à bras qui fait l’originalité du site. Au IIIe siècle ap. J.-C. peu de nouveaux bassins sont construits19, mais ceux du IIe ap. J.-C. siècle perdurent. C’est à la fin du siècle que

16. JasheMski, 1995, p. 559-576. Le premier bassin dans le jardin ouest comporte une mosaïque du Dieu Océan, dans la bouche duquel une fontaine a été identifiée. Un second bassin semi-circulaire agrémente le péristyle plus au nord de la maison. Lorsque toute référence à l’eau est absente de l’abside, Rebuffat R. utilise alors le terme d’abside-décorative. À ce sujet, voir reBuffat, 1974, p. 458. Au sujet des maisons de Tunisie voir Bullo, ghedini, 2003, 2 volumes et Morvillez, 2005, p. 293-299. Au sujet des jardins, voir Malek, 1999, 418 pages.

17. Maison au vestibule à Colonnes et Maison aux Colonnes, au IIe siècle ap. J.-C.

18. Maison A sous le Lycée au IIe siècle ap. J.-C. 19. Citons simplement l’exemple du bassin rectangulaire à abside semi-

circulaire en façade de la Maison aux Colonnes dans la dernière phase de ses travaux, ou du bassin à quatre branches de la Maison au Lion à Vienne.

Fig. 2 - Abside-fontaine du jardin de la Maison de Trébius Valens à Pompéi (Italie), d’après Jashemski, 1993, p. 101.

Place du bassin et spectation dans le jardin de Gaule Narbonnaise au Haut-Empire : problèmes de typo-chronologie

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nous perdons leur trace avec de nombreux abandons de l’habitat résidentiel.

Nous nous attarderons donc sur les deux formes carac-téristiques de Gaule Narbonnaise : le bassin rectangulaire à abside semi-circulaire en façade et le bassin à bras, com-munément appelé bassin en pi. Ce dernier apparaît dans le courant du Ier siècle en Gaule Narbonnaise, mais quelques exemples d’Aquitaine et de Lyonnaise ou des provinces hispaniques (comme à Mérida par exemple) confirment qu’il n’est pas spécifique à Vienne, même si le grand nombre de bassins à bras fouillés sur le site justifie le fait de le considérer comme une mode locale particulièrement appréciée dans cette ville. Le bassin à bras revêt plusieurs formes : il peut être en U ou en pi selon les dénominations, en L lorsque sa forme est incomplète, à quatre branches lorsqu’il ceinture le jardin20, ou cruciforme avec le croi-sement de deux branches. Le plus courant reste le bassin en U que l’on rencontre donc à Vienne dans les jardins de la maison au Vestibule à Colonnes au Ier siècle (fig. 3), mais également à Toulouse pour la même période dans le jardin de la maison de l’Hôtel d’Assézat21. À Vienne il est utilisé et construit jusqu’au IIIe siècle ap. J.-C., dans la maison aux Cinq mosaïques ou dans la maison à la Colombe par exemple, témoin d’une mode qui perdure.

Le bassin à quatre branches qui ceinture le jardin appa-raît également à Vienne vers la fin du Ier siècle, lors du réaménagement de la maison au Vivier. Au second siècle, on le rencontre en Lyonnaise dans le jardin de la mai-son au Petit et au Grand Péristyle à Vieux (Calvados), et on l’utilise en Narbonnaise jusqu’au IIIe siècle ap. J.-C. dans la maison au Lion par exemple. En Aquitaine on en trouve un exemple dérivé dans le jardin de la maison de Campniac à Périgueux, agrémenté d’absides sur deux de ses côtés, et qui devait ceinturer un massif de fleurs ainsi qu’un second bassin polylobé au centre du jardin dans son état du IIe-IIIe siècle ap. J.-C22. Il s’agit donc d’un bassin à bras qui utilise également les caissons23. Absent en Gaule Belgique, le bassin à bras peut également revêtir une forme cruciforme, mais les exemples sont peu nombreux. En l’état actuel des découvertes, deux bassins cruciformes largement restaurés figurent au corpus des maisons à jar-dins de Narbonnaise : l’un est associé au triclinium d’été de la maison des Dieux Océan, le second à celui de la mai-son aux Colonnes, tous deux au IIe siècle à Saint-Romain-en-Gal (pl. 5-1). En effet, le bassin cruciforme se prête relativement bien aux installations d’été dans le jardin, en

20. À moins que des passerelles en matériaux périssables n’aient été utilisées pour franchir ces bassins et accéder au jardin.

21. Ce bassin est agrémenté d’absides semi-circulaires et rectangulaires sur les côtés. Catalo, 1996, p. 51-74.

22. Voir Durand, 1910, p. 10-15, et Durand, 1911, p. 9-16.23. On retrouve cette disposition dans les jardins des maisons urbaines

de Conimbriga au Portugal, par exemple dans la Maison aux Jets d’eau. Voir alarCao, Étienne, 1981, p. 69-80, et Morand, 2005, 190 pages.

épousant la forme interne des lits de table et en soulignant la structure de l’installation. Cependant aucun bassin cru-ciforme, indépendant de ce genre d’installations, n’a été dégagé. Enfin, nombre de ces bassins à bras sont agré-mentés d’une ou plusieurs absides semi-circulaires, par-fois rectangulaires, sur un ou plusieurs de leurs côtés, le plus souvent faisant face à une salle de réception.

Une seconde forme plus simple très répandue en Gaule Narbonnaise est celle de l’abside semi-circulaire sur un des côtés du bassin rectangulaire, que l’on rencontre fré-quemment à partir de 50 et jusque vers 150 ap. J.-C. Le bassin rectangulaire à abside semi-circulaire en façade apparaît à Saint-Romain-en-Gal dès 15 et 20 ap. J.-C. dans le jardin de la Maison aux Pierres Dorées, qui est la première des maisons du site à être alimentée en eau cou-rante24. Le bassin est placé en bord de portique au nord et

24. Voir Brissaud, 2004, p. 98-110. Le bassin mesure 7 m sur 3 m, l’abside a une ouverture de 2,50 m. Son alimentation est assurée par un tuyau venant des thermes.

Fig. 3 - Bassin à bras de la Maison au Vestibule à Colonnes, Vienne/Saint-Romain-en-Gal (Narbonnaise), d’après Delaval, savay-Guerraz, 1996, p. 63.

Fig. 4 - Bassin rectangulaire à abside semi-circulaire en façade de la Maison de Sucellus, Vienne/Saint-Romain-en-Gal (Narbonnaise), cliché E.C.

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devait supporter une fontaine25. Le phénomène se répand avec la répétition de cette même forme dans la maison de Sucellus (fig. 4) et dans la maison au Portique Peint tou-jours à Saint-Romain-en-Gal, dans le courant du second siècle.

Dans le même temps, le bassin rectangulaire de type allongé avec abside en façade, semble se développer en Narbonnaise. On en trouve un exemple avec le bassin du grand jardin sud de la maison au Dauphin, à Vaison-la-Romaine, vers la fin du Ier siècle, d’une longueur de 32,40 m et qui est agrémenté de trois absides semi-circu-laires. En comparaison, à Pompéi, le bassin rectangulaire de type allongé avec ou sans abside, reste très minori-taire26. Ailleurs en Gaule, il s’agit d’une forme que l’on retrouve peu, ce qui semble prouver que le bassin rectan-gulaire à abside sur le côté principal est une des particu-larités majeure de la mode en Narbonnaise, puisqu’on ne le rencontre que très rarement ailleurs en Gaule romaine : on le trouve cependant en Gaule Belgique, dans le jardin de la maison 2 du Palais de Justice à Besançon27 (fig. 5), à une très grande échelle, lorsque la maison est réaménagée au IIe siècle, puisque l’abside d’un diamètre de 6,90 m devait produire l’effet d’un vaste miroir d’eau dans le jar-din. En revanche, le bassin rectangulaire orné d’absides à chaque extrémité n’est pas présent dans l’habitat urbain de Gaule Narbonnaise en l’état actuel des découvertes, alors qu’on le rencontre dans la maison à l’Opus quadratum de Limoges en Aquitaine qui est réunie à la maison à l’Opus sectile, vers la moitié du IIe siècle28. À Feurs (Lyonnaise) le bassin du Parc du Rozier29, dont le contexte domestique n’est pas certain, offre un second exemple de cette forme banale, mais qui semble pourtant rare en Gaule romaine.

25. Une fontaine phallique a été retrouvée sur le site au moment des fouilles, la colonne et le phallus reposent sur un socle creusé d’un canal, qui se prolonge au centre de la colonne. Ce canal recevait le tuyau en plomb. Voir Lavagne, 2003, pl. 259, n° 461.

26. Seul le bassin rectangulaire avec absides aux extrémités de la Maison aux Vestales, début du Ier siècle, se transforme au milieu du siècle en un bassin rectangulaire de type allongé, voir Jones, roBinson, 2004, p. 107-131. Cependant, il faut noter le décalage chronologique entre la Gaule et Pompéi : alors que le bassin rectangulaire allongé à abside apparaît en Gaule Narbonnaise à la fin du Ier siècle ap. J.-C. et se développe par la suite, l’éruption du Vésuve scelle l’histoire de ces bassins dans les maisons campaniennes en 79 ap. J.-C.

27. Voir gaston, vaxelaire, 2006, p. 92-95. Il s’agit d’un bassin rectangulaire monumental de 21,30 m sur 3,50 m, doté d’une abside semi-circulaire d’un diamètre de 6,90 m sur le côté ouest. Ce bassin est profond de 80 cm. Le fond est recouvert de dalles calcaires. La canalisation d’évacuation du trop-plein et le puisard creusé dans l’abside ont été mis en évidence. Nous pouvons également citer l’exemple de la montée de la Grande-Côte, n° 81-89 à Lyon, voir ChoMer, le Mer, 2007, p. 211.

28. Voir loustaud, 2000, p. 199.29. Il s’agit d’un bassin isolé, sans contexte précis, mais dont on

suppose qu’il appartenait à une demeure de la périphérie de la ville. Le bassin est situé à proximité d’un mur dans lequel on a cru reconnaître le mur de clôture d’un jardin. À ce sujet, voir Valette, 1999, p. 151-152.

Dans tous les cas, l’utilisation de l’abside semi-circu-laire sur un côté du bassin, sert à souligner la présence d’une pièce de réception, sur laquelle elle est centrée, de façon à mettre en scène le jardin, au même titre que les jeux d’eau dans les bassins. C’est pourquoi dans un second temps nous aborderons les moyens mis en œuvre pour la spectation dans les jardins de Gaule Narbonnaise.

2. La spectation : jeux d’eau et emplacement du bassin dans le jardin de Gaule Narbonnaise

Le terme de spectation a été repris du vocabulaire théorisé dans le cadre des recherches de l’Archéologie moderne et contemporaine, pour désigner l’ensemble des dispositifs qui outillent la manière dont on appréhende le spectacle du jardin. Il s’agit d’un terme emprunté à Antoine Gournay, que ce dernier utilise pour la descrip-tion du jardin chinois, dans son article pour la revue Ramage30. L’auteur distingue la spectation statique, lorsque le visiteur s’installe dans le jardin pour le contem-pler, de la spectation cinétique, lorsque le visiteur qui déambule dans le portique, ou admire le jardin depuis une terrasse ou un balcon, découvre les scènes que l’on cherche à lui faire découvrir au fil de son déplacement. Dans le jardin gallo-romain, ce spectacle peut dans un premier temps être assuré par les jeux d’eau. En effet, dans de nombreux cas, la mise en scène de l’arrivée de l’eau dans le bassin par l’utilisation d’un jet d’eau devait fixer l’attention du visiteur dans le jardin. L’agrément des jets d’eau dans les bassins est d’ailleurs attesté dans la totalité du monde romain, notamment à Pompéi, comme Hélène Dessales31 l’a bien illustré dans une série d’ar-

30. Gournay, 1994-1995, p. 119-135.31. À ce sujet voir Dessales, 2003, p. 2-10, et Dessales, 2007,

p. 103-107.

Fig. 5 - Bassin rectangulaire à abside semi-circulaire en façade de la Maison 2 du Palais de Justice à Besançon (Belgique), d’après Gaston, 2002, p. 32.

Place du bassin et spectation dans le jardin de Gaule Narbonnaise au Haut-Empire : problèmes de typo-chronologie

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ticles récents, en constatant des « analogies de techniques et de composition » entre la Gaule romaine et l’Italie. La Maison au Bracelet d’Or par exemple accueille au centre du bassin rectangulaire à abside un jet d’eau, tandis que vingt-huit jets plus fins sont répartis sur les rebords de l’abside32. Ces installations nécessitent la mise en place d’une tuyauterie spécifique, le plus souvent des tuyaux de plomb assurant l’alimentation sous pression des bassins, qui deviennent alors par la même occasion des bassins-fontaines. Ces canalisations sont sectionnées ou recour-bées pour donner une certaine pression aux jets, comme celui retrouvé dans le bassin de la Maison aux Pierres dorées à Saint-Romain-en-Gal au Ier siècle. Le bassin de la Maison à l’Atrium, au IIe siècle présente également plusieurs négatifs de tuyaux et des traces d’accrochage pour des fontaines ou jets d’eau33. Mais l’exemple le plus abouti d’une réelle mise en scène du jardin à l’aide des jets d’eau reste celui du bassin à bras dans le jardin inter-médiaire de la Maison au Vestibule à Colonnes (État 2), à Saint-Romain-en-Gal, qui est agrémenté de dix-neuf jets d’eau au Ier siècle ap. J.-C. (fig. 6). Un tuyau d’alimen-tation en plomb parcourt le fond du bassin, et décrit des boucles, au centre desquelles se trouve un jaillissement. Chaque boucle est perforée pour donner naissance à de multiples jets très fins, répartis en couronne tout autour du jet central. Ces boucles alternent avec une autre forme constituée de deux autres jaillissements dont les extrémi-

32. Voir Dessales, 2004, p. 24. 33. Voir MarCellin, le Bot-helly, helly, à paraître.

tés sont serties de buses en bronze34. La restitution bien que difficile35, permet de se rendre compte du spectacle offert au visiteur, dont l’attention devait être retenue par le bassin en U animé par les jets d’eau, et complété par un second bassin fermant l’accès au jardin, qui contraste par son calme et l’absence de jaillissements.

Ailleurs en Gaule, de telles installations sont peu nom-breuses. À Vieux (Lyonnaise) vers la fin du IIe siècle ap. J.-C., lorsque le jardin de la Maison au Petit péristyle est reconstruit et agrandi, le bassin à quatre branches n’est pas adossé directement au muret-stylobate, mais à un contre-mur disposé le long de celui-ci. La partie supé-rieure est ornée d’une frise de poissons36. Selon Pascal Vipard, un système de jets d’eau, alimentés en eau cou-rante à partir de tuyaux de plomb logés dans le contre-mur semble certain. Cependant, il fait remarquer que nous ne connaissons pas mieux l’agencement final du bassin car il n’a pas été possible de proposer de restitution du nombre ni de l’emplacement de ces derniers37.

Dans d’autres cas, des sujets crachant de l’eau peuvent agrémenter le bassin. Malgré la très grande rareté de leur découverte in situ en Gaule romaine, quelques hypothèses peuvent être émises. À Saint-Romain-en-Gal, dans les fouilles du jardin de la Maison aux Pierres dorées figure un élément de fontaine phallique38 du Ier siècle ap. J.-C. Il s’agit d’un phallus appuyé sur une colonne qui repose sur un socle creusé d’un canal se prolongeant au centre de la colonne. Ce canal recevait le tuyau en plomb qui amenait l’eau et qui a pu être associé au jardin du bassin. De la même façon, Hélène Dessales fait remarquer qu’au IIe siècle ap. J.-C., un petit sphinx-fontaine ou lion-fon-taine assis, en terre cuite vitrée, de couleur bleue, ornait la margelle de l’un des bassins de la Maison des Dieux Océan (fig. 7), rappelant ceux de Pompéi39. À Nîmes, lors des fouilles du bassin rectangulaire à abside semi-circu-laire du Boulevard Jean Jaurès, qui pourrait appartenir au jardin d’une grande maison urbaine du Haut-Empire40, a été mis au jour le décor du bassin qui servait à son ali-mentation. Il s’agit d’une statue de Neptune en calcaire local qui garde les traces de polychromie rouge et bleue41. Une proue de navire et des poissons ornent son socle, qui est percé d’un tuyau de plomb. De petits escaliers d’eau,

34. Voir delaval, savay-guerraz, 1996, p. 71.35. Voir la restitution de E. Follain dans Brissaud, 2004, p. 10436. Les restes de seulement sept poissons ont été identifiés, tous

différents, évoluant sur un fond bleu de 15 cm de haut, bordé en haut et en bas, d’un filet blanc et d’une bande rouge ocre foncé. ViPard, 1998, p. 90-91.

37. Voir ViPard, 1998, p. 55.38. Voir lavagne, 2003, pl. 259, n° 461.39. Dessales, 2004, p. 27-29. L’auteur rapproche l’exemplaire de

Saint-Romain-en-Gal de deux statuettes de lion associées à des fontaines, provenant de Pompéi, et conservées au Musée National Archéologique de Naples.

40. Les fouilles sont en cours sous la direction de J.Y. Breuil.41. Voir LontCho, 2007, p. 24-27.

Fig. 6 - Plan du bassin à bras aux 19 jets d’eau de la Maison au Vestibule à Colonnes, Vienne/Saint-Romain-en-Gal (Narbonnaise), d’après Delaval, savay-Guerraz, 1996, p. 70.

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là encore attestés dans tout le monde romain et dont les formes architectoniques ont été récemment réétudiées par Katrin Heyken dans une synthèse42, peuvent également être associés au bassin. En Gaule romaine, malgré l’ab-sence de découverte in situ, deux fontaines de ce type ont été retrouvées à Beaurepaire en Isère43 (fig. 8) et à Nissan-les-Ensérune dans l’Hérault44 en Narbonnaise. Toutes deux sont d’époque antonine, et semblent appartenir à des contextes de villae. De petits escaliers sont répartis symétriquement par rapport à un axe central formé par le conduit d’amenée d’eau. Henri Lavagne souligne qu’elles sont manifestement d’importation italienne, et que leur diffusion est très limitée, puisqu’on ne connaît que peu d’exemples de ce type 45. Cependant, il est possible d’en-visager une installation de ces fontaines dans les jardins en Gaule romaine, comme c’est le cas au centre de l’eu-

42. Voir Heyken, 2004, n° 204, p. 118-162.43. Voir Lavagne, 1998, p. 271-273. De forme pyramidale, la fontaine

comporte trois niches creusées à l’intérieur, des marches montent vers le sommet et finissent par un coquillage. Dans chaque niche figure des putti qui vident une urne devant eux. L’eau jaillit du sommet. À la base, un réceptacle reçoit l’eau formant un minuscule bassin.

44. Voir Lavagne, 1998, p. 273-275. Appelée également fontaine du Bosc, les quatre faces de la fontaine sont décorées de reliefs, séparés par de petits gradins. Dans ce décor figurent des dauphins, têtes en bas qui s’enroulent autour de tridents.

45. Voir lavagne, 1998, p. 269-287. D’autres fontaines de ce genre ont été identifiées puisqu’on connaît trois de ces exemplaires en Espagne (Tarragone, Huerta Cardosa et Cantillana), deux en Gaule, un en Suisse, trente-cinq pour l’Italie (dont 14 pour Rome) mais aucun pour l’Orient dans son corpus. La diffusion de ces fontaines réduites reste donc très limitée. À ce sujet voir Heyken, 2004, p. 117-162.

ripe inférieur dans le jardin de la Maison dite de Loreius Tiburtinus46 à Pompéi par exemple (pl. 5-2).

Enfin, le choix de l’emplacement du bassin dans le jardin de Narbonnaise en lien direct avec les pièces de réception, illustre la volonté de mise en scène par les pro-priétaires gallo-romains. Il est donc à nouveau question de spectation.

Le bassin que l’on trouve en position centrale dans le jardin, fait figure d’emplacement le plus communé-ment admis, pourtant ce cas de figure n’est pas le plus fréquent en Narbonnaise. On le rencontre dans le jardin nord de la Maison au Dauphin à Vaison-la-Romaine47, vers la fin du Ier siècle ap. J.-C. Cette position permet le plus souvent de satisfaire aux exigences des différentes pièces de réception de la maison. Dans cette partie de la maison, au moins trois salles ont une vue directe sur la pièce d’eau, avec chaque fois un point de spectation dif-férent. Centrer le bassin dans le jardin révèle également un certain équilibre architectural de la maison, et donne un aspect particulièrement régulier au jardin. Des formes simples, carrées ou rectangulaires, sont généralement adoptées lorsque le bassin est central. Enfin, cette posi-tion centrale, facilite l’accès au jardin, rend la circulation possible à l’intérieur de celui-ci et laisse libre le choix des plantations. L’emplacement du bassin décentré est encore plus explicite puisque sa position tient à la volonté de l’of-frir en spectacle à une pièce de réception que l’on veut particulièrement mettre en valeur. Le jardin de la Maison de Sucellus à Saint-Romain-en-Gal illustre ce cas de

46. Voir JasheMski, 1993, p. 78-83.47. Voir Goudineau, 1979, 325 pages.

Fig. 7 - Sphinx-fontaine de la Maison des Dieux Océan, Vienne/Saint-Romain-en-Gal (Narbonnaise), d’après Dessales, 2004, p. 29, cliché P. Veysseyre.

Fig. 8 - Fontaine de Beaurepaire (Narbonnaise) d’après lavaGne, 1998, fig. 1.

Place du bassin et spectation dans le jardin de Gaule Narbonnaise au Haut-Empire : problèmes de typo-chronologie

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figure48, avec un bassin rectangulaire à abside semi-cir-culaire en façade décentré le long du portique en fonction de l’emplacement des pièces de réception de la maison. Le bassin de fond de jardin comme on le rencontre dans la Maison à la Tonnelle de Vaison-la-Romaine, peut occuper le mur de fond du jardin pour offrir une scène ou un décor au lieu49. La présence d’un triclinium d’été dans le jardin, qui a récemment révélé lors de fouilles, la présence de bassins et de jeux d’eau au centre du T maçonné50, place les convives face au bassin présenté comme un nymphée. Le bassin est également traité sur le plan monumental, puisqu’il est mis en scène par la présence de galeries sur trois côtés du jardin qui permettent d’assister au spectacle de l’eau et d’observer le jardin depuis l’étage de la mai-son. Enfin, le bassin de bord de portique peut être centré ou décentré le long du portique, toujours en fonction de la pièce de réception que l’on souhaite mettre en valeur. Pour accompagner le visiteur ou le propriétaire dans sa prome-nade, le bassin peut border le portique sur toute sa lon-gueur, comme c’est le cas à Saint-Romain-en-Gal, dans le jardin de la Maison au Bassin excentré51, construite au milieu du IIe siècle ap. J.-C., ce qui permet aussi de souligner la succession des pièces de réception. Ce genre de bassin permet au propriétaire de récupérer les eaux de pluie le long du portique, de la même façon qu’une gout-tière le ferait, ce qui nous permet de faire remarquer le rôle fonctionnel et climatique de ce genre de bassin, bien adapté à la localisation du site. La création d’un bassin à trois bras, essentiellement à Saint-Romain-en-Gal en ce qui concerne la Narbonnaise, permet à plusieurs pièces de réception en position rayonnante autour du jardin de pro-fiter du spectacle de l’eau. Lorsqu’une pièce se démarque de ses voisines, une abside semi-circulaire sur le côté du bassin, vient rappeler son importance comme c’est le cas dans la Maison aux Colonnes52 au IIe siècle ap. J.-C. Plus rare, le bassin qui borde les quatre côtés du portique en fermant l’accès au jardin, permet quant à lui, de prolonger la promenade tout autour du jardin, tout en augmentant les possibilités de souligner n’importe quelle pièce de récep-

48. Voir Borgard, 1996, p. 197.49. Le spectacle de l’eau peut alors se substituer aux peintures de jardins

présentes en Italie et qu’on ne rencontre que peu fréquemment en Gaule Narbonnaise en l’état actuel des découvertes. Voir Meffre, Provost, 2003, p. 268-272.

50. Au centre du jardin se trouve visible actuellement une installation en forme de T, dessinée par un mur maçonné rappelant la forme d’un triclinium d’été, et qui alors aurait pu sans doute être couvert d’une pergola pour lutter contre la chaleur (d’où le nom actuellement donné à la maison). De récentes fouilles à l’intérieur du T maçonné ont permis de retrouver les fonds de deux bassins communicants ainsi que leur système d’évacuation. « Une fosse accolée au bassin central de forme carrée marque sans doute l’emplacement d’une fontaine (…). Le muret devait donc isoler un espace dallé du reste du jardin, effectivement ombragé par une tonnelle et muni de jeux d’eau ». Voir Lavergne, 2007, p. 231.

51. Voir faure-BraC, 2006, p. 455-457.52. Voir Faure-BraC, 2006, p. 465-466.

tion se trouvant au bord du portique, comme c’est le cas dans la Maison au Vivier53 vers la fin du Ier siècle ap. J.-C. ou le début du second siècle.

Ailleurs en Gaule romaine, cette variété des choix quant à l’emplacement du bassin dans le jardin n’est pas aussi complète, ce qui nous pousse dans un premier temps à conclure en l’état actuel des connaissances, à une plus grande adaptabilité des formes en Gaule Narbonnaise, compte tenu de la variété des cas présentés. La position du bassin dans le jardin impose donc des modes et des formes plus ou moins contraignantes, puisque dans cer-tains cas, le bassin peut avoir toute la place de s’exprimer lorsqu’il est central. Dans d’autres, il doit se contraindre à des formes plus géométriques, lorsqu’il est positionné en bord de portique.

Pour conclure sur la place des bassins et des jeux d’eau dans le jardin de Gaule Narbonnaise au Haut-Empire, nous rappellerons d’abord que c’est grâce à l’élaboration d’une typo-chronologie que les formes et les modes des bassins en Narbonnaise ont pu être dégagées. Il est donc néces-saire de faire de même pour les autres provinces, avec les mêmes méthodes de façon à déterminer si nos remarques pour la Narbonnaise sont valables ailleurs en Gaule. Une confrontation entre la partie méridionale de la Gaule et les parties plus septentrionales, ainsi que les provinces limi-trophes, semble s’imposer, afin de s’assurer de la diffusion du bassin en U en Gaule romaine, bien que l’on puisse qualifier sa présence à Vienne de mode locale, et de véri-fier dans quelle mesure le bassin rectangulaire à abside semi-circulaire en façade s’est répandu dans le reste de la Gaule. Une comparaison avec l’Italie bien sûr, qui fait figure de modèle, mais aussi avec l’Afrique romaine, et les provinces ibériques, est nécessaire de façon à préciser les modes et les influences méditerranéennes. Cependant, malgré la concentration des exemples en Narbonnaise, un même désir semble récurrent pour toutes les maisons de l’élite du corpus de Gaule romaine : multiplier les bassins dans le jardin des maisons urbaines et accorder un soin particulier aux jeux d’eau dans un effort de spectation. Cela démontre la volonté des propriétaires de rivaliser dans la mise en scène54, à travers un bassin qui souligne l’architecture et un jardin autonome au sein de la maison, avec une identité propre. Dans ces conditions, le jardin peut lui aussi faire figure de lieu privilégié pour « l’auto-célébration des élites » en Gaule Narbonnaise 55. La dif-ficulté reste désormais d’appréhender l’évolution de ces jardins pour la période de l’Antiquité tardive.

53. Voir faure-BraC, 2006, p. 468.54. À ce sujet voir Morvillez, 2006, p. 591-634.55. Voir CÉBeillaC-gervasoni, laMoine, trÉMent, 2004.

Émilie Chassillan

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mm mmISSN 1285-6371

ISBN 978-2-35518-038-5

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Archéologieet HistoireRomaine, 26

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26

éditions monique mergoil

textes rassemblés par

Paul Van Ossel

et

Anne-Marie Guimier-Sorbets

Archéologie des jardins

Analyse des espaces et

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mm

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