diffusion : julie girost cavalcade.diffusion@gmail · 2016-01-21 · beheydt, azama, duras,...

14
8, Cloître Notre-Dame 28000 CHARTRES 06.31.65.91.20 [email protected] www.compagniecavalcade.sitew.fr Diffusion : Julie Girost 06.83.68.08.58 [email protected]

Upload: others

Post on 24-May-2020

4 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Diffusion : Julie Girost cavalcade.diffusion@gmail · 2016-01-21 · Beheydt, Azama, Duras, Cormann, Mamet, Horovitz…), ces écritures puissantes et poétiques d’aujourd’hui

8, Cloître Notre-Dame

28000 CHARTRES

06.31.65.91.20

[email protected]

www.compagniecavalcade.sitew.fr

Diffusion :

Julie Girost

06.83.68.08.58

[email protected]

Page 2: Diffusion : Julie Girost cavalcade.diffusion@gmail · 2016-01-21 · Beheydt, Azama, Duras, Cormann, Mamet, Horovitz…), ces écritures puissantes et poétiques d’aujourd’hui

La pièce est tirée d’une histoire vraie, un meurtre commis à la fin des années 40.Le crime inspire d’abord une pièce Les viaducs de la Seine et Oise (1959), que Duras renie. Puis, en 1967, un roman, L’amante anglaise, en 1968, une pièce de théâtre du même nom et enfin en 1991, Le Théâtre de l’Amante anglaise.

Résumé

« L’interrogateur » rencontre Claire Lannes, emprisonnée pour le meurtre de sa cousine Marie-Thérèse Bousquet, sourde et muette. Tout au long de son interrogatoire, il tentera d’expliquer ce geste, de comprendre, de questionner l’obscurité de Claire. Au fil des mots et des questions qui ne sont jamais les bonnes, tous deux se rencontrent, s’apprivoisent et se cherchent.

Notes d’intention de mise en scène

Le Théâtre de l’Amante anglaise, comme le roman d’ailleurs, se divise en 2 interrogatoires : Dans une première partie, celui de Pierre Lannes, dans une deuxième partie celui de Claire Lannes. Nous avons décidé de donner à voir celui de Claire Lannes. L’interrogatoire de Pierre Lannes reste omniprésent, si nous avons fait le choix de ne pas le montrer, nous tenions à le faire entendre. La voix de Pierre Lannes se fait l’écho des réflexions de Claire, de celles de l’interrogateur, comble le silence pesant des questions sans réponse. Nous avons décidé de faire dérouler l‘action dans le parloir de la prison.

Les personnages

L’INTERROGATEUR

L’interrogateur ne fait pas partie ni du corps judiciaire, ni du corps médical. C’est un journaliste, ambitieux, volontaire, il tient entre ses mains une chronique judiciaire hors norme. A travers les interrogatoires de Pierre et de Claire Lannes, il tente de remplir les blancs du dossier, les incompréhensions laissées lors de l’audience pénale, d’expliquer LE geste et de retrouver la tête, morceau manquant du corps dépecé. Plein de certitudes, faisant preuve parfois d’une assurance désinvolte, l’interrogatoire le fera chanceler, ses repères rassurants disparaîtront pour laisser place à cette rencontre bouleversante.

CLAIRE LANNES

Tout l’interrogatoire, toute la pièce repose sur cette question : qui est-elle ? Qui se cache derrière cette horreur sans nom. Mariée à Pierre Lannes depuis 20 ans, sans enfant, elle a passé une partie de sa vie à contempler son jardin, assise, sur son banc en pierre, répondant aux questions les plus folles de son imaginaire, jusqu’au jour……

LE SILENCE

C’est le troisième personnage incontournable de la pièce : si dans l’histoire vraie, Amélie Rabilloux tue et dépèce son époux, Marguerite Duras choisit de faire intervenir un troisième personnage, victime de la « folie » de Claire : Marie-Thérèse Bousquet, sa cousine, très grosse, sourde et muette. Elle est le symbole du silence omniprésent de la maison conjugale et de la place ravageuse du non-dit : Le silence pesant, palpable, du parloir à l’image d’une cousine trop présente.

Page 3: Diffusion : Julie Girost cavalcade.diffusion@gmail · 2016-01-21 · Beheydt, Azama, Duras, Cormann, Mamet, Horovitz…), ces écritures puissantes et poétiques d’aujourd’hui

L’équipe artistique

SYLVIA BRUYANT (MISE EN SCENE/CLAIRES LANNES )

Formée à l'Atelier International de Théâtre de Blanche Salant et Paul Weaver à Paris, titulaire d'une maîtrise en Etudes théâtrales (Paris 8), Sylvia Bruyant complète sa formation sur scène auprès de Jack Waltzer de l'Actor Studio, Stanislas Nordey et Luis Martinez (Jeu masqué). Elle se forme au jeu devant la caméra avec Alain Prioul et Christophe Averlan. Elle intègre une compagnie de théâtre interactif en 2007 où elle acquiert une solide maîtrise de l'improvisation. Au théâtre, elle travaille sous la direction de Bruno Dairou, Sara Veyron, Gaëtan de Courrèges, Marie-France Soulagnet entre autres. Actuellement, elle est en tournée avec "le baiser de la veuve" d'I. Horovitz pour la Compagnie Cavalcade et vient de terminer la création du "Capitaine Le Jan" mise en scène par Jean-Marie Sirgue du Théâtre de la Fronde qui sera en tournée sur la Région Centre cette saison. Au cinéma, elle vient de tourner dans le dernier Court-métrage de Benjamin Baeheghel (Soutenu par le GREC) et joue dans la Série "Sam" crée par Camille Bernot et Aurélie Le Blanc. Formations artistiques PRINCIPALE 1998-2000 : Atelier international de théâtre de B. Salant et P. Weaver. 1999 : cours Jean-Jacques Mahn. Mises en scènes • Les 7 jours de Simon Labrosse de Carole Fréchette • L’amour est dans le boitier (Commande prod CBR) • Le Baiser de la veuve d’Israël Horovitz • Le Sas de Michel Azama • L’amante anglaise de Marguerite Duras • Le journal de grosse patate (spectacle jeune public) • Credo d’Enzo Cormann • Dans la solitude des champs de coton de B.M Koltès • Mise en voix des textes de Jean Hatzfeld sur le génocide des Tutsis au Rwanda • Croisades de Michel Azama • Roberto Zucco de B.M. Koltès • Agatha de Marguerite Duras Diplômes universitaires 2003-2004 : DESS Conseils aux collectivités en matière de politique de développement. 2002-2003 : Maîtrise arts et métiers du spectacle

Page 4: Diffusion : Julie Girost cavalcade.diffusion@gmail · 2016-01-21 · Beheydt, Azama, Duras, Cormann, Mamet, Horovitz…), ces écritures puissantes et poétiques d’aujourd’hui

DELRY GUYON (L’INTERROGATEUR)

Formé à L Ecole Internationale de Création Audiovisuelle et de Réalisation au département Art Dramatique, Delry Guyon s’oriente plus particulièrement vers le mouvement théâtral originaire des pays de l’Est avec notamment Mihai Tarna (diplômé du département mise en scène au Conservatoire National de Moscou) et Elisabeth Czerczuk (Metteur en scène et ancienne Directrice du Théâtre National de Wroclaw en Pologne). Il participe à de nombreux spectacles sur Paris et dans la région Centre en tant que comédien ou metteur en scène dans un répertoire théâtral riche et varié (Brecht, Koltès, Hugo, Mickiewicz, Tchekhov, Gogol, Musset, Goldoni, Havel...) Formations artistiques 2011 : Stage afdas « Jeu devant la camera niveau 2 » dirigé par Alain Prioul 2001-2003 : Formation de l'ACTORAT à l'EICAR Enseignement suivi : art dramatique, expression corporelle, chant, travail devant la caméra, escrime et combat artistique 2000 : Stage de théâtre corporel et gestuel (Hugues Hollenstein - Cie Escale)

Page 5: Diffusion : Julie Girost cavalcade.diffusion@gmail · 2016-01-21 · Beheydt, Azama, Duras, Cormann, Mamet, Horovitz…), ces écritures puissantes et poétiques d’aujourd’hui

Historique de la compagnie Agatha de Marguerite Duras (1999)

Roberto Zucco de B.M. Koltès (2000)

Croisades de Michel Azama (2002)

Sentinelle de Philippe Beheydt (2003)

Dans la solitude des champs de coton de B.M koltès (2004)

Credo d’Enzo Cormann (2005)

Oléanna de David Mamet en coprod. avec la Nelle Eloïse (2006)

Le Journal de grosse patate d’après Dominique Richard (2006)

L’Amante Anglaise de Marguerite Duras (2008)

Le Sas de Michel Azama (2009)

Le Baiser de la Veuve d’Israël Horovitz (2010)

Les 7 jours de Simon Labrosse de Carole Fréchette (2013)

La bêtise humaine racontée aux enfants de Stéphane Bénazet (2014)

La compagnie Cavalcade a été créée en 1999 et depui s treize créations ont vu le jour. Depuis le début, elle n’a cessé de donner à voir et à entendr e l’écriture théâtrale contemporaine (Koltès, Beheydt, Azama, Duras, Cormann, Mamet, Horovitz…), ces écritures puissantes et poétiques d’aujourd’hui qui font le théâtre que nous voulons défendre. Ce théâtre qui a à dire sans jamais renoncer au beau et à l’imaginaire, ce théâtre qui ne juge pas et qui donne la parole aux démunis, à la solitude, à la peur, aux non-dits, à nos folies, à nos étranges contradictions et à tout ce qui nous fait si grands et si pauvres à la fois. C’est ce théâtre-là qui guide nos choix de pièces et qui a forgé, tout au long de ces 15 année s, notre identité artistique: un théâtre profondément humain!

Sylvia Bruyant - metteur en scène et comédienne

Page 6: Diffusion : Julie Girost cavalcade.diffusion@gmail · 2016-01-21 · Beheydt, Azama, Duras, Cormann, Mamet, Horovitz…), ces écritures puissantes et poétiques d’aujourd’hui

Une tragédienne du quotidien

C’est une fascinante énigme, froide et insoutenable. Claire Lannes, tranquille bourgeoise de province, vient d’être

arrêtée pour le meurtre de sa cousine Marie-Thérèse Bousquet, jeune femme sourde et muette qui lui servait

d’employée de maison. Le crime accompli, elle a débité le corps en plusieurs morceaux, qu’elle a ensuite jeté dans les

trains qui passent régulièrement sous un viaduc, à quelques kilomètres de chez elle.

Un geste d’autant plus violent qu’il est sans raison. Tout le propos du texte de Marguerite Duras, qui s’inspire d’un meurtre

réel commis à la fin des années 1940 dans la région de Cahors, tourne autour du vide sidéral de cet acte insensé, cherche avec

une précision d’entomologiste à fouiller les entrailles de cette femme sans histoire, soudain intronisée grande prêtresse du

drame, qui reconnaît sans aménité sa responsabilité et son absence de mobile. L’Amante anglaise isole le face-à-face de la

criminelle et de son « interrogateur », en y mettant en perspective les commentaires du mari, confondu d’impuissance et

d’incompréhension.

Autant le dire tout de suite, ce spectacle n’existerait pas sans l’implication étourdissante de la comédienne, Sylvia Bruyant,

qui signe également la mise en scène. Jeune femme ravissante (c’est un choc de le découvrir pendant les saluts !), elle

parvient par d’infimes tics visuels – un froncement de sourcils, un pincement de lèvres… – à se grimer en une femme sans

âge, hors de toute catégorie. Elle est là, immobile, et reste un mystère, un bloc d’opacité que fissure simplement, cruellement

sa voix. Cette voix d’outre-tombe est un effet dramaturgique à part entière, apte à faire vibrer toutes les subtilités, les non-dits

et les silences lourds de sens qui pullulent dans l’œuvre de Duras. L’émotion aussi qui sourd, lentement mais sûrement, de ce

portrait de femme bridée toute sa vie dans l’impossibilité d’exprimer sa sensibilité exacerbée, sur-humaine, « par-delà le bien

et le mal »…

Brice Notin, qui incarne l’interrogateur, boule de nerfs devant la staticité assumée de son interlocutrice, assure une prestation

à la hauteur. Mais il faut bien avouer que la performance insensée de sa partenaire laisse peu d’occasions aux spectateurs de

détourner les yeux… La mise en scène, entièrement au service du texte et du personnage de Claire, ne pèche pas non plus par

excès d’originalité. Tout est très statique, les seules variations consistant, pour le personnage masculin, à changer d’espace,

du parloir de la prison à une zone indéterminée située derrière un rideau et dans laquelle il écoute certaines séquences de

l’interrogatoire du mari de la tueuse. Le parti pris de « réalisme » dans le passage d’un lieu à un autre ne m’a pas convaincu,

dans la mesure où je les considère personnellement comme des espaces mentaux.

La force du texte, la passionnante découverte progressive, menée comme une enquête policière, de la psychologie de cette

femme emportent cependant le morceau. Et par-delà le spectacle, la figure romanesque de l’assassin sans raison, de Jean-

Claude Roman à Roberto Succo, ce qui nous touche reste la réalité glaçante du fait-divers, nouvelle énigme, nouvelle tragédie

du quotidien. ¶

Sarah Elghazi

Page 7: Diffusion : Julie Girost cavalcade.diffusion@gmail · 2016-01-21 · Beheydt, Azama, Duras, Cormann, Mamet, Horovitz…), ces écritures puissantes et poétiques d’aujourd’hui

LA REVUE MARSEILLAISE

DU THEATRE

L’Amante anglaise Le Festival 2009 est l’occasion pour la Compagnie Cavalcade, qui fête ses dix ans, de confirmer son talent à travers deux mises en scène ayant trait à l’enfermement de femmes aux personnalités très intrigantes. Laissez-vous raconter les particularités de l’Amante anglaise et du Sas, deux pièces de théâtre élaborées par les membres de cette Compagnie, par l’entremise de Sylvia Bruyant. « La propreté prenait trop de place dans la maison »…C’est à travers ce type de réplique nouée de sous-entendus -comme une sentence distillée par un conférencier- que Claire Lannes décrit celle au sujet de laquelle elle se retrouve, isolée et cloîtrée dans son être, au fin fonds d’une cellule : sa cousine Marie-Thérèse Bousquet qu’elle est accusée d’avoir assassinée. Un lieu clos avec pour seule vue sur l’extérieur une porte épaisse comme cet acier si symbolique des maisons d’arrêt et autres lieux d’enfermement. Cette salle d’interrogatoire où pèsent silence et maux, semble attendre pour la rédemption du personnage principal l’émiettement de certains mots, attendus et par le protagoniste qui interroge et par le spectateur impatient et fébrile de briser l’apparente froideur qui se répand sur l’espace scénique. C’est dans ce contexte que prennent place les deux seuls personnages auxquels la metteure en scène a choisi de donner vie. Embourbés dans le doute et le non-dit qui laissent planer une batterie de questions relatives aux tenants et aux aboutissants de ce meurtre inexpliqué, le représentant du corps policier et l’accusée toute recroquevillée au timbre de voix cassé, tentent de communiquer au gré des flots de paroles et des silences coordonnés…Des silences qui confèrent une tension dramatique à cette œuvre adaptée de l’ouvrage de Duras. Ce texte, puisque on l’évoque, fait écho au quotidien d’individus à la fin des années 1940 et exprime avec authenticité les manifestations du tréfonds de l’âme de cette héroïne borderline que l’on tente de comprendre, qui nous effraie tout en nous fascinant. On ne peut qu’être fasciné voire interloqué par le jeu de Sylvia Bruyant qui nous invite avec une profondeur époustouflante à pénétrer dans la cellule cérébrale de cette protagoniste énigmatique. Dans cette atmosphère glauque qui symbolise le milieu carcéral, une femme déçue par un amour dont elle n’a pu profiter que l’espace d’une courte période, se réfugie par intermittences dans son jardin –seul espace où le bonheur semble la traverser- où elle profite de la menthe anglaise. Cette plante, sa préférée, n’en permet pas moins une référence aux thèmes chers à Duras, à travers cette « amante anglaise » que nous n’aurons pas de mal à comparer à l’un de ses ouvrages si célèbres et emblématiques… Les amants peinent à se retrouver, tout autant que l’on peine à ordonner les étapes qui ont construit le cheminement intérieur de cette femme enfermée dans ses souvenirs, son jardin, sa folie. L’enfermement et sa résonance dans le système judiciaire, telle est l’une des entrées dans laquelle s’engouffrent la metteure en scène et les comédiens et dans laquelle le spectateur lui-même se fraie un chemin en retenant son souffle avant que la tension ne soit à son paroxysme au terme de prestations qui nous ébranlent avec une sincérité et une intensité des plus palpables.

Christelle Brémond

La Revue Marseillaise du théâtre

Août 2009

Page 8: Diffusion : Julie Girost cavalcade.diffusion@gmail · 2016-01-21 · Beheydt, Azama, Duras, Cormann, Mamet, Horovitz…), ces écritures puissantes et poétiques d’aujourd’hui

RCF

Maryse : L’a mante Anglaise, de Marguerite Duras, la mise en scène est assurée par Sylvia Bruyant et nous avons l’assistante de Sylvia avec nous aujourd’hui, Andrée Chantrel. Bonjour. Andrée: Bonjour. Maryse: Alors vous allez nous parler de cette belle pièce qui démarre par cet écho sonore, c’est une pièce qui découle d’un magnifique projet, Andrée, vous voulez nous en parler ? Andrée : Oui oui je vais vous en parler. C’est la deuxième année que l’on présente la pièce à Avignon, vous avez la gentillesse de nous recevoir pour la deuxième fois, je pense que vous l’aviez vu je crois l’an passé. C’est vrai que j’y suis attachée intimement, parce que c’est un projet qui est assez ancien, projet mûri par un membre de ma famille, Catherine Chantrel, qui était elle aussi une directrice d’une petite compagnie qui s’appelait Peau d’Âmes, et qui a joué ici en Avignon 5 années de très beaux textes, parce qu’elle était attachée aux beaux textes et aux beaux mots, et elle avait pour rêve de monter cette Amante Anglaise de Duras. Le projet a commencé à prendre tournure avec Sylvia puisque Catherine a demandé à Sylvia de la mettre en scène, sous l’enseigne de sa compagnie à elle, Catherine Chantrel, et puis elles sont parties dans le projet il y a deux ans, l’écriture de la mise en scène, le choix du comédien, avec lequel Catherine voulait travailler, Brice Notin, qui est un ami de Catherine, et puis les choses sont écrites et on a commencé à travailler autour de cela. Et puis, malheureusement, il y a donc deux ans, juste après le festival, puisque Catherine avait joué Un lit parmi les lentilles de Benett, juste un mois après, Catherine a eu un problème de maladie grave, et s’est éteinte. Le projet et le rêve de Catherine est resté. Et là j’ai eu la magnifique surprise de voir en très très peu de temps, en 3 semaines de temps, la décision de Sylvia qui a été prise de reprendre ce projet, de reprendre le rêve et de l’amener jusqu’au bout. C’est vrai que je pensais pas du tout que ça serait possible, et de reprendre le rôle pour elle, voilà. Elle m’a donc dit “Écoute, ce que je te propose, c’est de le monter sous le nom de ma compagnie, sous Cavalcade, et on aboutit le projet de Catherine”. Maryse: Alors ce projet est bien aboutit puisque ce projet a été donné l’année dernière au festival d’Avignon. On rappelle l’histoire, c’est tiré d’une histoire vraie ... Andrée: C’est tiré d’une histoire vraie, qui a absolument fasciné Marguerite Duras, qui était de toutes façons très fascinée par la criminologie, et l’histoire des Rabilloux l’a arrêtée pendant un grand moment. Elle a d’abord écrit un roman autour de ce fait divers, puis faisant suite à son roman, deux trois ans après, elle a tiré la pièce Le Théâtre de l’Amante Anglaise. Maryse : Alors c’est un rôle de composition... Andrée: Totalement, il s’agit... Maryse: C’est difficile ... Andrée : Oui, oui, il s’agit d’une telle belle approche de la femme, de l’identité féminine, mais dans toute sa simplicité, et c’est là que je me premettrais juste d’insister: c’est à dire que Duras, on a toujours l’impression que c’est un peu hors de la portée de certains, et là ça n’est pas le cas, ce qu’il y a de tellement touchant dans ce personnage, c’est qu’on s’y reconnaît toutes, vraiment. Maryse: Oui, c’est très très féminin, effectivement. Andrée: Dans Claire Lannes, il y a toujours quelque chose qui nous correspond. Maryse: Oui, et puis aussi dans l’interprétation de Brice Notin, il est merveilleux... Andrée: Elle est extrêmement fine, parce qu’effectivement tout passe par le questionnement de Brice. Maryse: On dit quand même, on rappelle un peu le sujet Andrée Chantrel, il faut quand même donner un tout petit peu de l’histoire... Alors on a pas dit de quoi il s’agissait, quel était le sujet exactement.

Page 9: Diffusion : Julie Girost cavalcade.diffusion@gmail · 2016-01-21 · Beheydt, Azama, Duras, Cormann, Mamet, Horovitz…), ces écritures puissantes et poétiques d’aujourd’hui

Andrée: Le sujet exactement, c’est une femme qui sans dire pourquoi, sans elle-même savoir pourquoi, découpe sa cousine sourde et muette en morceaux, la tue donc une nuit, la découpe, et disperse les parties de son corps. Elle va se livrer, elle-même, à la police, et en fait le temps de la pièce c’est le temps du questionnement de cet acteur, de Brice Notin, qui est plus - parce que ce n’est pas signifié dans le théâtre de Duras - il peut tout être, on peut l’imaginer être n’importe qui Brice, il peut être psychologue, journaliste... Maryse: Policier... Andrée: Policier à la limite... C’est pour ça qu’il peut presque tout se permettre. Il est en fait celui qui veut tout comprendre, celui qui veut savoir de toutes les manières, il voudrait faire accoucher quelque chose de ce curieux joli personnage de femme, qui n’a rien dit pendant 20 ans. Qui s’est tu pendant 20 ans. Maryse: On peut se demander si elle ne se questionne pas aussi... Andrée: Je reste persuadée tout en ayant travaillé autour de la pièce que grâce justement à ce fameux interrogateur pour rester dans le flou, enfin, durant cet interrogatoire d’une heure quinze, elle se pose des questions, à ce moment là. Maryse: C’est une pièce à voir absolument. Vous nous dites quand et où ? Andrée : Alors, du 8 évidemment au 31 juillet, à 13h30, nous avons la chance cette année de jouer dans un très joli petit théâtre, qui vient de s’ouvrir, mais alors j’insiste un petit peu puisque ça intéresse tout Avignonnais: ce théâtre va rester ouvert toute l’année puisque c’est l’ancien Trois Pilats, qui est renommé Isle 80, et qui se trouve Place des 3 Pilats, et qui va vous assurer une programmation théâtrale toute l’année. Maryse: L’Isle 80 à 13h30... 18 Place des 3 pilats, Avignon... Je pense que vous avez peut-être un numéro de réservation... Andrée: Le numéro de réservation je peux vous en donner 2... Je peux vous donner un portable : 06 42 69 00 26, et puis un fixe: 04 88 07 91 68. Voilà, en espérant vous voir, partager avec nous un joli moment de bonheur. Maryse: L’Amante Anglaise , Marguerite Duras, mise en scène Sylvia Bruyant, direction d’acteur Bruno Dairou, Assistante à la mise en scène Andrée Chantrel, qui est avec nous en studio, avec Brice Notin et Sylvia Bruyant au théâtre l’Isle 80, merci à vous. Andrée: Merci à vous.

Page 10: Diffusion : Julie Girost cavalcade.diffusion@gmail · 2016-01-21 · Beheydt, Azama, Duras, Cormann, Mamet, Horovitz…), ces écritures puissantes et poétiques d’aujourd’hui

L'amante Anglaise, d'une qualité remarquable. Par Alexandre ricard

Parmi plus de 1000 spectacles, certains sortent du lot, celui-ci en fait parti. LE PITCH On découvre dans des trains, morceau par morceau, le corps d’un homme tué par sa femme. Duras s’inspire de ce fait divers des années 50 et nous donne à voir le face à face entre la criminelle et son interrogateur. Un huis clos haletant mêlant avec subtilité humour et émotion. L’AVIS DU FESTIVALIER Du théâtre à l’état pur, un chef d’œuvre. Une qualité d’écriture de la part de Marguerite Duras qu’on ne présente plus. Une vraie mise en scène, de vrais acteurs. Du jeu, du vrai. J’ai vu en trois ans, quatre mises en scène de Duras. Deux au Festival In qui ne valaient absolument pas le détour et qui n’ont rien apporté de bien intéressant. Et deux qui ont su me toucher, celle de Patrice Chéreau à Cavaillon et maintenant celle de Sylvie Bruyant à l’Isle 80 pour ce Festival Off 2009. Les deux comédiens S.Bruyant et Brice Notin sont d’un professionnalisme assourdissant. Ils ont maîtrisé la scène du début à la fin. On ne peut rien dire de la mise en scène à part qu’elle était à la hauteur des comédiens. Et vice-versa. Tout était parfait. Un spectacle divin qui donne envie d’aller au théâtre. Une des meilleures pièces vu cet été. Merci à la compagnie Cavalcade de nous montrer son talent et au théâtre de l’Isle 80 d’avoir su faire une programmation variée et impeccable.

FESTIVAL D'AVIGNON "L'Amante anglaise" par La Rédaction du DL | le 13/07/09 La compagnie Cavalcade a vraiment réussi à donner vie à ce texte de Marguerite Duras et réalise un petit bijou. La mise en scène de Sylvia Bruyant nous plonge dans un huis clos au parloir de la prison. Sur scène, deux acteurs, habités par les personnages qu'ils interprètent : Sylvia Bruyant EST Claire, la meurtrière, que l'interrogateur, un journaliste, Brice Notin, cherche à percer. Les questions s'enchaînent inlassablement, mais elles ne sont jamais les bonnes. Où est la tête de la victime que Claire a découpée et dont elle a disséminé les morceaux dans des trains ? Pourquoi a-t-elle commis ce crime ? Pourquoi a-t-elle écrit "Alfonso" et "Cahors" sur les murs de sa cave ? On vit avec eux ce fait divers et l'on attend des réponses qui s'évanouissent dans le NON cinglant de Claire.

Page 11: Diffusion : Julie Girost cavalcade.diffusion@gmail · 2016-01-21 · Beheydt, Azama, Duras, Cormann, Mamet, Horovitz…), ces écritures puissantes et poétiques d’aujourd’hui

LA REVUE DU SPECTACLE « Quand un fait divers inspire un auteur dramatique….. Lui, il veut savoir, il veut qu’elle lui dise pourquoi ce crime, pourquoi sa cousine Marie-thérèse, sourde et muette, et « trop grosse pour la maison ». Pourquoi pas son mari Pierre Lannes « trop grand pour la maison » ?Et aussi où est passée la tête ?! Elle, elle ne veut rien dire, ou alors il faudrait qu’on lui pose la bonne question, mais elle ne sait pas laquelle. Elle sait juste qu’elle aime Cahors et Alphonso et… la menthe de son jardin ! Avec deux acteurs de cette trempe, ce n’est plus (que) du théâtre, mais un autre fait divers ! »

Jean-Yves BERTRAND – Le 21 juillet 2008

LA REVUE NOUVELLE – OCT 2008 « Les spectacles du Off sont plus nombreux d’année en année. Montée de manière classique, L’amante anglaise, de Marguerite Duras, du Théâtre Cavalcade, révèle une excellente jeune interprète, Sylvia Bruyant, qui joue avec finesse et retenue ce personnage de femme âgée, tétanisée, incapable d’expliquer le crime qu’elle vient de commettre. » JOËLLE KWASCHIN

FROGGY’S DELIGHT

L'amante anglaise Théâtre de l'Epouvantail (Paris) avril 2008

Texte de Marguerite Duras, mise en scène de Sylvia Bruyant, avec Brice Notin et Sylvia Bruyant. Assise à côté de la table dans le parloir de la prison où elle est emprisonnée, les mains serrées sur les genoux, un verre d'eau à proximité, Claire Lannes se tient là. Silhouette recroquevillée, voix rauque, elle va dans cette pièce dont la porte derrière elle paraît démesurément grande, répondre aux questions de l'homme qui l'interroge. Partant d'un fait divers qui eût lieu dans les années 50 : le meurtre au marteau par une femme de sa cousine sourde-muette, Marguerite Duras décrit dans "L'amante anglaise" le face à face entre la criminelle et l'interrogateur pour une tentative d'explication de ce crime horrible. Des enregistrements en voix off de différents personnages proches de la coupable éclairent une petite partie de l'énigme ou la brouillent encore plus... Sylvia Bruyant est une remarquable comédienne. On le savait depuis "Oléanna" de David Mamet, où elle était sensationnelle en étudiante timide qui relevait peu à peu la tête pour devenir le bourreau de son professeur au fur et à mesure de leur échange. Elle nous offre ici une autre facette de son talent dans un rôle encore plus éloigné d'elle : un travail de composition impeccable et rigoureux - chaque mouvement du corps, d'un hochement de tête à un geste de main semblant marqué par la vie pénible de cette femme trop ordinaire. Elle est Claire Lannes, ça ne fait aucun doute. A ses côtés, Brice Notin joue le questionneur méticuleux qui peu à peu perd patience face à l'accusée qui le balade avec délectation et toute l'immensité de son imaginaire. Tout ça seulement pour qu'il l'écoute ; laissant percevoir une vie de profonde souffrance, gardant dans le coeur et dans la tête à travers les années l'image intacte de l'agent de Cahors. Un spectacle au mystère opaque et la prestation convaincante d'une comédienne fascinante.

Page 12: Diffusion : Julie Girost cavalcade.diffusion@gmail · 2016-01-21 · Beheydt, Azama, Duras, Cormann, Mamet, Horovitz…), ces écritures puissantes et poétiques d’aujourd’hui
Page 13: Diffusion : Julie Girost cavalcade.diffusion@gmail · 2016-01-21 · Beheydt, Azama, Duras, Cormann, Mamet, Horovitz…), ces écritures puissantes et poétiques d’aujourd’hui
Page 14: Diffusion : Julie Girost cavalcade.diffusion@gmail · 2016-01-21 · Beheydt, Azama, Duras, Cormann, Mamet, Horovitz…), ces écritures puissantes et poétiques d’aujourd’hui