Cours 11

-Conférence : Sébastien Cliche-L’esthétique relationnelle et la loi de la délocalisation

L’esthétique relationnelle

« L’essence de la pratique artistique résiderait dans l’invention derelations entre des sujets ; chaque oeuvre d’art particulièreserait la proposition d’habiter un monde en commun, et letravail de chaque artiste, un faisceau de rapports avec le monde[…] »

Nicolas Bourriaud, L’esthétique relationnelle, p. 22

Figures de l’art relationnel

-Collaboration-L’entretien-La manifestation-La construction d’outils de communication-La modélisation de relations sociales

Collaboration

Sophie Calle, Prenez soin de vous, 2008

Sylvie Coton, Le théorème des Sylvie, 2001

L’entretien

Manifestation

Philippe Parreno, No More Reality 2, 1995

Pierre Huyghe, Mobile TV, 1996

Création d’outils de communication

Michel Goulet, Rêver le nouveau monde, 2008

La modélisation de relations sociales

Michel Goulet, Nulle part/ailleurs, Installation temporaire au Musée des Beaux-Artsde Sherbrooke de juin à sept. 2002

« Relations écran » (autour du texte de Nicolas Bourriaud)

Paradoxe de la technologie : Pouvoir émancipateur, amélioration de la vie quotidienne vs menace et outils d’asservissement.

« L’art fait prendre conscience des modes de production et lesrapports humains produits par les techniques de son temps […]en déplaçant ceux-ci, il les rend davantage visibles, nous permettant de les envisager jusque dans leurs conséquencessur la vie quotidienne […] La technologie n’a d’intérêt pour l’artiste que dans la mesure où il met les effets en perspective,au lieu de la subir en tant qu’instrument idéologique »

Bourriaud, L’esthétique relationnelle, p.69

La loi de délocalisation

Claude Monet, Impression, soleil levant, 1874

Délocalisation : le photographique dans la peinture

Agamben, Qu’est-ce qu’un dispositif, 2006

« [...] j'appelle dispositif tout ce qui a, d'une autre, la capacité de capturer, d'orienter, de déterminer, d'intercepter, de modeler, de contrer et d'assurer les gestes, les conduites, les opinions, et les discours des êtres vivants »

Mark Z. Danielewski, House of leaves, 2000

Lichtenstein, Girl With Hair Ribbon, 1965

Loi de délocalisation (suite)

« l’art n’exerce son devoir critique vis-à-vis de la techniquequ’à partir du moment où il en déplace les enjeux ; ainsi lesprincipaux effets de la révolution informatique sont-ilsaujourd’hui visibles chez des artistes qui n’utilisent pas l’ordinateur. »

L’interactivité devient sociabilité de l’interaction

Rirkrit Tiravanija à la David Zwirner Gallery, 2007

Philippe Parreno, Werktische I und II, 1995

Nadine Norman, Jesuisdisponibleetvous.com, 2003

Massimo Guerrera, A Hyphen between the Visible and the Invisible (Darboral), 2008

Sylvie Laliberté, Oeuvre de politesse, 2002

Iwona Majdan, The Dinner Project, juin 2004 à Septembre 2005L’artiste s’invite, chaque dimanche, à souper chez des gens qu’elle croise dans la rue.

Léna Massiani, In Between, 2009

La fonction de l’art, par rapport à ce phénomène, consisteà s’emparer des habitudes perceptives et comportementalesinduites par le complexe technico-industriel pour les transformer en possibilités de vie […]. Autrement dit àrenverser l’autorité de la technique afin de la rendre créatricede manières de penser, de vivre et de voir ».

Renversement du modèle idéologique de la technologie :

Philippe Parreno et Douglas Gorden, Zidane…a 21st Century Portrait, 2008

Douglas Gordon, 24 hours Psycho, 1995

Pierre Huyghes, Chantier Barbès Rochechouart, 1996

Chris BurdenShootF-Space, Santa Ana, California, November 19, 1971

Annie Abrahams, Le choeur souhaitant, Being Human, 2008